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31 juillet 2024 3 31 /07 /juillet /2024 12:55
Le programme économique du Nouveau Front Populaire : une rupture réaliste

Aujourd’hui, le réalisme économique a changé de camp !

 

 

Cette note contribue à éclaircir un certain nombre de points du programme économique du Nouveau Front Populaire[1] (NFP). En particulier, elle fournit des éléments quantifiés montrant que les mesures de politique publique préconisées par le NFP sont à la fois pertinentes, réalistes et finançables.

Les principales contributions de cette note sont :
• Une
simulation numérique permet de prendre en compte le bouclage macroéconomique du programme et de le comparer à un scénario de référence obtenu par prolongement des tendances récentes. Elle montre que le programme ne provoquera ni explosion du déficit public, ni récession, ni fièvre inflationniste. Au contraire, hormis la balance commerciale (légèrement dégradée, ce qui devrait être compensé par le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières prévu par l’UE), toutes les variables de l’économie française (PIB, dette, etc.) seront améliorées par les mesures du NFP.
La mise en œuvre de ce programme réduira les inégalités et le chômage, augmentera le pouvoir d’achat des citoyens tout en maintenant une inflation autour de la cible de 2 %. Nous montrons que, non seulement la décarbonation est une chance pour l’économie française mais que l’ensemble du programme du NFP constitue un gisement potentiel d’au moins 495 000 emplois nets en 5 ans (i.e. incluant ceux qui devront être reconvertis ou abandonnés). La justice sociale et l’efficacité écologique ne sont pas les ennemies de l’emploi en France. Au contraire, ce sont ses meilleurs alliés.
Nous confirmons que l’enveloppe annuelle de 30 milliards d’euros pour la bifurcation écologique annoncée par le NFP est cohérente et en proposons une version détaillée.
Nous proposons des canaux complémentaires et originaux de financement et de recettes, lesquels permettront de diminuer davantage encore le coût net des mesures. Nous considérons par ailleurs qu’il est possible de dégager une marge de manœuvre budgétaire d’environ 20 milliards d’euros par an, en plus de ce qui a été envisagé jusqu’à présent par le NFP, sans nécessairement imposer au-delà de 50 % la tranche des plus hauts revenus. Aujourd’hui, le réalisme économique a changé de camp.

 

 

Source : Institut Rousseau |

- 1 - Remettre l'économie française sur une trajectoire saine
Plusieurs commentateurs ont laissé entendre que ce programme déstabiliserait dangereusement l’économie française, en pesant sur les finances publiques, la croissance et l’emploi. Toutefois, tous se contentent d’examiner point par point le coût des mesures proposées, sans les mettre en regard de leurs effets.

 

  • Un bouclage macro-économique offre la possibilité d’aller plus loin qu’un simple chiffrage, qui ne permet pas de prendre en compte les interactions entre les propositions du NFP et donc la trajectoire qu’il souhaite impulser à la société. Nous fournissons ici une représentation stylisée de cette trajectoire à l’aide d’une simulation macroéconomique, en prenant en compte l’essentiel des interactions entre toutes les variables en jeu : salaires, prix, emploi, investissements publics, dettes privées et publiques, inégalités, pollution etc....Voici la liste des mesures testées :
    • Les investissements publics et la création de nouveaux emplois publics ;
    • Le passage à la semaine de 32 h ;
    • L’amorce d’une bifurcation écologique selon les lignes directrices indiquées infra (cf. section 3) ;
    • La réforme de l’impôt sur le revenu et sur le patrimoine ;
    • Le retour à l’âge de départ à la retraite à 62 ans ;
    • La revalorisation du SMIC à 1 600 euros/mois ;
    • Le déploiement du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF).

Pour tester ces mesures, nous avons utilisé le modèle Eurogreen[2] (construit en vue de simuler des scénarios de transition de l’économie française) actualisé au contexte de 2024[3]. Afin d’isoler l’effet des mesures du programme du NFP sur l’économie française entre 2024 et 2025, nous avons d’abord conçu un scénario de référence à partir des projections de la Banque de France. Il s’agit essentiellement d’un prolongement des tendances observées au cours des dernières années. Le contraste serait encore plus saisissant s’il était possible de simuler l’impact du « programme » du RN, lequel est trop flou pour se prêter au moindre chiffrage.

 

🔴 Fig. 1 Simulation des effets macroéconomiques du programme économique du NFP

Le programme économique du Nouveau Front Populaire : une rupture réaliste
Le programme économique du Nouveau Front Populaire : une rupture réaliste
Le programme économique du Nouveau Front Populaire : une rupture réaliste

Parcourue de gauche à droite et de haut en bas, la Figure 1 fournit les enseignements suivants.

  • Elle confirme tout d’abord l’effet positif de l’ensemble des mesures considérées sur le revenu national[4].
  • Elle quantifie l’importante baisse des émissions de gaz à effet de serre à laquelle conduira ce programme (60 millions de tonnes en moins en 2030, ce qui respecte les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) : -40 % d’émissions de GES par rapport à 1990).
  • Elle montre que l’inflation restera très proche de la cible d’inflation annuelle de 2 %. Après un pic de 1 point de PIB supplémentaire par rapport au scénario de référence, le déficit public descendra à +3 % du PIB en 2030, au lieu de +6 % dans le scénario de référence. Ce pic initial correspond à l’enclenchement d’un cercle vertueux de relance par la dépense publique, dont les fruits sont récoltés sur les années suivantes. Par conséquent, grâce au programme du NFP, le rapport entre dette publique sur PIB sera de 10 points inférieur en 2030 au niveau qu’il atteindrait en prolongement de tendance.
  • Enfin, la balance commerciale est la seule variable macroéconomique affectée négativement par rapport au scénario de référence. Le déficit de la balance commerciale se creuserait en effet de 0,8 % du PIB du fait de la hausse des importations provoquée par l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages, dont le surcroît de consommation est en partie absorbé par les producteurs étrangers. La mise en place d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières aligné sur les prix de l’EU ETS[5] et son élargissement à un plus grand nombre de secteurs[6] (dont nous n’avons pas tenu compte dans nos simulations), ou encore d’une taxe kilométrique sur les produits importés, permettrait vraisemblablement de limiter cet effet, en plus de lutter contre le dumping social et environnemental.
  • Quant à la productivité du travail dans l’industrie, elle sera stimulée par le passage à la semaine de 32 heures, comme ce fut déjà le cas lors du passage à 35 heures.
  • L’effet redistributif du programme du NFP est confirmé par la baisse de l’indice de Gini de près de 3 points à horizon 2025.
  • Quant au taux de chômage, il descendra en dessous de 4 % avant 2030, en premier lieu grâce à la réduction du temps de travail qui permet un partage du volume de l’emploi.

 

La dernière capsule de la Fig. 1 permet de visualiser les effets séparés de chacune des mesures de politique publique sur le chômage. Prise isolément, par exemple, la réforme de l’impôt sur les revenus provoquerait une hausse du chômage, mais celle-ci est plus que compensée par l’effet conjugué des nouveaux emplois créés dans la fonction publique et du retour de l’âge du départ à la retraite à 62 ans[7].

 

 

- 2 - Créer de nombreux emplois non délocalisables et porteurs de sens 
De nombreuses études démontrent que la
décarbonation de l’économie française, loin d’être l’ennemie de l’emploi, constitue, au contraire, un gisement de création d’emplois très important. Nos propres estimations confirment amplement ce constat. 

 

Dans le secteur privé, les gisements de création d’emploi se trouvent notamment dans le bâtiment et dans l’agriculture. Le bâtiment constitue un enjeu majeur et pour lequel différentes études (Ademe, The Shift Project etc.) estiment que la rénovation va engendrer la création de 100 000 à 250 000 emplois locaux et non délocalisables. Enfin,  le  passage du modèle agricole agro-industriel intensif actuel à une agroécologie sobre en fossiles est également très propice à la création d’emplois.

 

🔴 Fig. 2 Créations d’emplois nets grâce à la transition écologique

Cette Figure 2 récapitule les créations d’emplois que l’on peut déduire de l’étude de l’Institut Rousseau, Road to Net Zero[8] (RtNZ, 2024), ajustée à la période 2024-2029[9] :

Le programme économique du Nouveau Front Populaire : une rupture réaliste

Nous estimons donc à 260 000 le nombre d’emplois créés dans le secteur privé au cours des 5 prochaines années, grâce aux principaux investissements prévus dans la transition écologique. Sachant que les futures diminutions d’emplois dans le secteur automobile (liées au report modal) ou à la baisse des constructions neuves auront lieu après 2029, ces créations d’emplois sont considérées comme nettes.

  • Dans le secteur public mis à mal ces dernières années, un rattrapage doit intervenir. Par exemple, dans le périmètre du ministère de la transition écologique où près de 20 000 postes ont été supprimés en l’espace de 15 ans, la création immédiate de près de 2 700 postes apparaît indispensable
  • Les besoins du secteur de la santé sont immenses, en particulier dans l’hôpital public, à bout de souffle. Des créations d’emplois significatives sont nécessaires et pourraient représenter entre 50 000 et 100 000 postes d’infirmiers et d’aide-soignants. Sachant que, compte tenu des difficultés de recrutement dans des métiers difficiles et du temps nécessaire à la formation de ces nouveaux agents, les embauches devront être étalées dans le temps. Nous retenons la fourchette basse de 50 000 postes. 
  • Dans le domaine de l’éducation, le NFP ambitionne d’atteindre la moyenne européenne en matière de nombre d’élèves par classe. Cela induirait le recrutement de 160 000 enseignants supplémentaires dans l’Éducation nationale. Cela revient à recruter, en moyenne 2 ou 3 professeurs supplémentaires par établissement en sus des recrutements courants.
  • Les besoins de la justice sont nombreux. Concernant les magistrats et les greffiers, eu égard aux capacités de formation existantes, il nous semble réaliste de tabler sur la création de 3 750 magistrats et 5 000 greffiers en 5 ans. S’agissant de l’administration pénitentiaire, l’augmentation du nombre de places pour agir contre la surpopulation carcérale nécessiterait le recrutement en cinq ans d’environ 9 000 agents supplémentaires. Au regard des besoins importants dans le domaine de la sécurité, notamment dans la police, des recrutements de l’ordre de 5 000 agents en cinq ans devront être effectués, afin d’améliorer les conditions de travail et limiter le nombre d’heures supplémentaires.

 

Au total, cela représente la création d’au moins 235 450 postes de fonctionnaires ou assimilés d’ici 2029. Additionnées aux créations d’emplois dans le secteur privé (260 000), nous obtenons une estimation d’environ 495 450 emplois en 5 ans, soit en moyenne, de l’ordre de 99 000 emplois par an[10].


Certes, il existe de nombreux obstacles à la mise en œuvre concrète de ces plans de recrutement qui devront probablement relever d’une gestion prévisionnelle des emplois en fonction des contraintes : structuration de filières de formation professionnelle, déploiement large de l’apprentissage, montée en compétences des filières et partenaires sociaux (OPCO, CTI, etc…). Mais le potentiel d’un Big Bang sur le marché du travail est là.

 

 

- 3 - Assurer une vraie bifurcation écologique
Le Nouveau Front Populaire annonce 30 milliards d’euros de dépenses supplémentaires dans la bifurcation écologique. Ces montants sont cohérents et comparables aux résultats de notre étude Road to Net Zero[8] (RtoNZ), qui a chiffré les investissements publics et privés nécessaires à l’atteinte des objectifs climatiques de l’Europe et de la France en mobilisant plus de 150 chercheurs et experts européens. 
 

Ce chiffrage est réaliste car il s’appuie sur les politiques publiques des pays européens ayant obtenu les meilleurs résultats de terrain. Basés sur une stratégie de transition globale intégrant des mesures de sobriété, ces investissements additionnels sont deux fois moins importants que ceux proposés par la Commission européenne, qui reposent presque uniquement sur l’électrification des usages. Cette stratégie permet une neutralité carbone en 2050 tout en garantissant la souveraineté énergétique de la France à moyen terme et réduisant sa vulnérabilité aux importations de matériaux critiques.

 

Si l’on adapte les besoins « moyens d’ici 2050 » de l’étude RtoNZ aux années 2024-2029 en considérant une montée en puissance progressive et réaliste, en particulier dans les domaines du bâtiment, de l’agriculture et du ferroviaire[11], on évalue les besoins d’investissements publics supplémentaires moyens d’ici 2029 (similaires à la valeur 2027, métrique mise en avant par le NFP) à environ 23 milliards d’euros par an sur le périmètre strict des enveloppes mentionnées par le NFP (hors gestion de l’eau) et à environ 31 milliards d’euros par an en ajoutant (en italique ci-dessous) la conversion des véhicules et le soutien au développement du vélo et des bornes de recharge.

 

 

  • Pour les logements, nous proposons une prise en charge modulée selon les revenus, de 50 % en moyenne des coûts de référence du Rapport Sichel (2021)[13] et de l’ADEME[14]. Plusieurs expériences locales ont démontré que ce type de soutien ambitieux[15], associé à un accompagnement gratuit pour l’ensemble des ménages, est nécessaire pour accélérer le rythme de rénovation performante (en passant de 0,5 % du parc rénové par an à 2 % par an en 2027, avant d’atteindre un rythme de croisière de 3 %/an en 2032) et ainsi permettre que l’ensemble du parc de bâtiments à rénover (i.e. les 70 % les moins isolés, construits avant 2000) le soit d’ici 2050.
  • Pour également accélérer la rénovation énergétique des bâtiments publics (de l’État et des collectivités), +3 Mds/an sont nécessaires d’ici 2029. Cela correspond à une prise en charge publique de 100 % des coûts de référence des rénovations énergétiques de ces bâtiments (+- 600 euros/m² pour les travaux énergie) à un rythme de 2 % du parc public par an en moyenne d’ici 2029, afin d’atteindre un rythme de 3 % par an à partir de 2030 pour pouvoir rénover d’ici 2050 les 70 % du parc les plus énergivores (le reste ayant été construit récemment ou étant déjà isolé).
  • S’agissant du ferroviaire, un besoin à court terme d’au moins +2 Mds/an pour le renouvellement et la modernisation du réseau est très largement documenté dans les rapports du Conseil d’orientation des infrastructures (COI)[16] et de l’Autorité de régulation des transports (ART)[17]. Ces investissements permettraient de rattraper le retard français dans ce domaine et d’approcher les niveaux d’investissements des réseaux les mieux entretenus (e.g. Autriche). Afin de permettre une baisse du prix des péages et des billets de longue distance pour l’ensemble des français, le financement public des investissements actuels devrait également augmenter d’environ 1 Md/an, soit un besoin total de + 3 Mds en moyenne sur cette période, centrés sur les lignes actuelles.

 

Enfin, les retours d’expérience des pays et régions de l’UE ayant obtenu les meilleurs résultats sur l’agriculture biologique (e.g. Toscane ou Portugal) montrent qu’il faut doubler les aides moyennes à l’hectare pour accompagner les conversions à l’agro-écologie, afin de passer progressivement les surfaces en bio de 10 % à 20 % de la surface agricole française. Avec le maintien de mesures agro-environnementales permettant des conversions progressives et une réorientation des aides aux revenus, à moduler selon les emplois créés, le besoin de financement pour cette stratégie est d’environ + 1,5 Md/an d’ici 2029, avec une augmentation à prévoir du budget de la future PAC de 30% pour la France.

 

 

- 4 - Inventer de nouveaux canaux de financement
👉 4.1 L’impôt sur les revenus (IR) avec « abc »
Aujourd’hui, le taux maximal d’imposition effectif sur les revenus des personnes physiques (IR) n’est que de 21 % environ et l’impôt a cessé d’être progressif. La proposition du NFP consiste à réformer l’IR de manière à restaurer sa progressivité tout en faisant en sorte que les contribuables dont le revenu mensuel imposable est inférieur à 4 000 euros ne subissent pas d’augmentation de leur imposition.

 

  • Pour estimer l’impact de cette réforme, nous avons eu recours à la formule de l’impôt abc, introduite par l’Institut Rousseau en 2021[18]. Elle permet de ramener le débat sur la réforme à trois paramètres (au lieu de 28 pour 14 tranches !). Sa souplesse lui permet de « mimer » le choix des 14 tranches proposées par le NFP[20] qui sera finalement négocié, tout en évitant les effets de seuil. Les trois paramètres-clés sont appelés a, b et c[19]
  • Par construction, le taux effectif abc ainsi que le taux marginal ne peuvent pas diminuer avec le revenu, ce qui les rend progressifs au sens fort. On le voit, en section 1, dans la version que nous avons simulée pour notre bouclage macro-économique : l’indice de Gini qui mesure les inégalités globales est fortement affecté à la baisse par cette réforme.
  • Nous proposons d’adopter un taux effectif (et marginal) d’imposition maximal de 50% (paramètre ‘a’). Cela permettrait, en cumul avec les autres impôts en vigueur, de ne pas dépasser un taux d’imposition marginal maximal de 66 %. Le revenu imposable minimum que nous proposons est de 1 421 euros (paramètre ‘b’, intégrant la suppression de l’abattement de 10 %). Enfin, le paramètre ‘c’ serait fixé de telle sorte que l’impôt pèse davantage sur les classes les plus favorisées que sur les classes moyennes.
  • Concrètement, l’impôt sur le revenu resterait inchangé (voire serait légèrement allégé) pour les revenus mensuels inférieurs à 4 000 euros, c’est-à-dire pour 90 % des contribuables français. En effet, environ 50 % d’entre nous ont actuellement un revenu inférieur à 2 000 euros de revenu brut par mois et seuls 10 % des contribuables ont un revenu qui dépasse 4 000 euros par mois. Le gain de recettes fiscales induit par la seule  réforme de l’IR par le NFP telle que nous la comprenons est ainsi d’environ 15 milliards d’euros, au lieu des 5 milliards discutés aujourd’hui dans les médias. Soit un gain de 10 milliards. 

 

🔴 Fig. 3 Créations d’emplois nets grâce à la transition écologique

Le programme économique du Nouveau Front Populaire : une rupture réaliste

👉 4.2  Financement par garantie publique

Certains investissements peuvent être couverts par le privé sans grever le budget de l’État grâce à des garanties publiques qui n’affectent pas le déficit public. Inspiré par la création rapide de la  Société de financement de l’économie française (SFEF) en 2008 sous le contrôle de l’Assemblée nationale pour soutenir des banques, ce modèle pourrait en particulier financer les investissements dans les bâtiments publics.

 

Les entreprises privées du BTP, des banques et des investisseurs privés pourraient alimenter un fonds dédié qui financerait ces investissements par une dette garantie par l’État et remboursée via les économies d’énergie issues de la rénovation thermique, à travers un contrat de performance énergétique et sous contrôle de la direction de l’immobilier de l’État (DIE). Pour 10 milliards d’euros de prêts par an remboursables sur une vingtaine d’années, ce système allégerait d’autant la facture de la rénovation des bâtiments publics et permettrait de rediriger une même enveloppe budgétaire vers d’autres chantiers de la bifurcation écologique. Combinés, ces deux exemples permettent de dégager annuellement 20 milliards de recettes supplémentaires par rapport à ce qui a été annoncé jusqu’à présent par le NFP, sans pour autant procéder à un matraquage fiscal, et sans compter de nombreux outils supplémentaires[21].

 

  • L’Institut Rousseau continuera d’explorer ces pistes d’avenir.

 

* Note réalisée sous la coordination de : Gaël Giraud
Auteurs et Autrices : Matthieu Bordenave, David Cano Ortiz, Emilio Carnevali, Giovanna Ciaffi, Simone D’Alessandro, Matteo Deleidi, Nicolas Desquinabo, Laurent Dicale, Tiziano Distefano, Riwan Driouich, Nicolas Dufrêne, Guillaume Kerlero de Rosbo, Judith Kleman, Fabien Lassalle-Humez, François Lefebvre, Malo Letan, Emilie Lory, Amine Messal, Guilherme Morlin, Adam Poupard, Philippe Ramos, Félix Ranson, Rébecca Rogly, Augustin Rogy, Davide Romaniello, Olivier Saut, Karim Sim Ahmed, Lauric Sophie et Camille Souffron.

 

Notes :

[1Programme du Nouveau Front Populaire.

[2] Simone D’Alessandro, André Cieplinski, Tiziano Distefano and Kristofer Dittmer, Feasible Alternatives to Green Growth. Nature Sustainability, 2020

[3] actualisé au contexte de 2024

[4] Le halo autour de chaque courbe rend compte de l’incertitude qui pèse sur notre simulation.

[5] European Union Emission Trading System
[6] Comme prévu par le paquet européen Fit for 55.

[7] Les courbes tracées sont des interpolations d’une année sur l’autre. D’où le fait que l’effet de la politique du NFP semble visuellement se faire sentir dès 2023

[8Road to Net Zero : Les investissements nécessaires à l’atteinte de la neutralité carbone

[9] Rapports Road to Net Zero (2024) et 2% pour 2 degrés (2021) de l’Institut Rousseau.

[10] Ces chiffres sont cohérents avec les estimations récentes, faites par Carnevali, Ciaffi, Deleidi & Romaniello (2024), qui évaluent à 470 000 le nombre d’emplois créés sur 5 ans pour une augmentation de 1 % des dépenses publiques. Une augmentation de 1 % des dépenses publiques entraîne une hausse modérée de l’inflation de 0,24 % la première année, 0,22 % la deuxième année, et 0,19 % la troisième année. Ces estimations ont été obtenues en utilisant une série temporelle de données macroéconomiques françaises de l’OCDE couvrant la période 2021-2023, avec une méthodologie équivalente à celle de l’article de Matteo Deleidi, Francesca Lafrate & Enrico Sergio Levrero (2020).

[11] C’est ce qui explique le besoin d’investissements supplémentaires moins élevés que sur la moyenne 2024-2050. 

[12] Actualisés en tenant compte de l’inflation entre 2019 et 2024.

[13Rapport Sichel (2021)

[14] Actualisés en tenant compte de l’inflation entre 2019 et 2024.

[15Rénover vite et bien les passoires thermiques, c’est possible !

[16rapports du Conseil d’orientation des infrastructures

[17Autorité de régulation des transports

[18] Utiliser l’impôt abc pour une réforme d’ampleur en faveur de la justice fiscale

[19] ‘a’ est le taux effectif d’imposition maximal ; ‘b’ est le revenu imposable mensuel minimum ; ‘c’ détermine la progressivité du taux d’imposition. Plus ‘c’ est grand, plus l’augmentation du taux d’imposition avec le revenu est lente

[20] Financement du programme du Nouveau Front Populaire

[21] Un ensemble de mécanismes fiscaux complémentaires sont proposés dans des fiches de l’Institut Rousseau : passage du taux de la Taxe sur les Transactions Financières de 0,2 % à 0,5 % (taux UK) tout en la généralisant aux transactions intra-quotidiennes et dérivés, et en le doublant sur les marchés de gré à gré ; suppression de centaines de niches fiscales dont celles privilégiant les activités fossiles, ou bien création d’un impôt universel sur la nationalité, « anti-évasion », à l’image des Etats-Unis.

 

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22 juillet 2024 1 22 /07 /juillet /2024 12:24
Matignon : Jean-Luc Mélenchon appelle à « ne pas commettre l’erreur d’accepter un gouvernement de front républicain »

Jean-Luc Mélenchon se dit opposé à un gouvernement de " façade républicaine ". Si c’était le cas, Le Pen gagnerait dix points d’un seul coup !

 

De quoi est malade la politique en France ? De politiciens qui disent une chose et en font une autre après. Ce mensonge permanent doit cesser[6].

 

 

Le leader de la France insoumise a répété, dans le journal italien La Repubblica[0], la nécessité, selon lui, que la gauche arrive à Matignon. Sinon, « la cocotte-minute va exploser ». Il pense qu’il « vaut mieux laisser le Nouveau Front Populaire[9] gouverner »

 

 

Source : Eric Durand | mis à jour le 25/07/2024

- Nous ne devons pas commettre l’erreur d’accepter un gouvernement de front républicain[1]

Jean-Luc Mélenchon a rappelé ce dimanche sa position ferme concernant la situation politique française, dans une interview publiée dans le quotidien transalpin La Repubblica. Selon lui, en faisant le choix d’un front républicain, « Le Pen gagnerait d’un seul coup dix points ».
Le leader de la France insoumise a appelé ensuite à la démission d’Emmanuel Macron s’il refusait de nommer le candidat du Nouveau Front populaire (NFP) à Matignon. « Dans ce cas, il n’y aura qu’une seule façon démocratique pour lui de sortir de la crise institutionnelle : partir, revoter et élire son remplaçant » a-t-il dit, avant de cingler : « Si tout le monde bloque tout, la cocotte-minute va exploser. »

 

 

- « Il vaut mieux laisser le Front populaire gouverner », a poursuivi Jean-Luc Mélenchon.

Celui-ci a aussi voulu calmer les inquiétudes de certains quant à la lenteur du NFP à désigner un Premier ministre. « La discussion se poursuit, a-t-il indiqué, douze jours après le vote. Les Allemands et les Espagnols ont mis des mois à former un gouvernement. »
Mais comment appliquer « tout le programme, rien que le programme » sans majorité absolue
[2] ? C’est la question alors posée par la correspondante à Paris du journal Anais Ginori. Le leader de la France insoumise répond simplement que « c’est le jeu de la démocratie », avant de dire que « si les autres députés ne veulent pas que nous appliquions notre programme, qu’ils nous défient au Parlement. »

 

 

- Macron n’a pas « accepté le résultat du vote
Jean-Luc Mélenchon a poursuivi en critiquant la position du président de la République. Selon lui, il « a dissous l’Assemblée nationale pour demander une clarification politique ». Mais « si Emmanuel Macron avait accepté le résultat du vote, comme c’est le cas dans d’autres démocraties, il aurait déjà appelé l’un des nôtres au poste de Premier ministre ».


Le leader Insoumis a enfin évoqué le « second tour des élections présidentielles » 2027. À ce moment, « nous verrons quel projet les Français préfèrent : le mien ou celui de Le Pen » a-t-il déclaré. Et de conclure : « Mais je n’ai pas encore dit que je serai candidat ».

 

 

- Jean-Luc Mélenchon est intervenu sur BFMTV le 19 juillet 2024

Il a expliqué l’orientation de LFI quant au choix d’un premier ministre pour le gauche :

  • 1 - s’engager sur le programme ;
  • 2 - si Macron choisit de faire censurer le gouvernement, nous censurerions immédiatement après le gouvernement de droite ;
  • 3 - Macron n’aurait plus d’autre choix que de démissionner.

Il ne dit pas cela pour pousser le président à convoquer des présidentielles avant 2027 mais parce que la logique de la crise est celle-là.

 

🔴 A juste titre, Jean-Luc Mélenchon démasque Hollande et le PS

Depuis les législatives, les tensions entre LFI et le PS restent vives, notamment sur les négociations concernant un nom à proposer pour le poste de Premier ministre. La France Insoumise, avec le PCF et les Verts soutient la candidature de la présidente du conseil régional de La Réunion, Huguette Bello[3].
 

  • Les socialistes ont quant à eux proposé l’économiste et spécialiste du climat Laurence Tubiana[5],...

Rappel des faits concernant Laurence Tubiana : 
- A travaillé avec Hollande en 2012 ;
- a été un temps proposée par Macron et Edouard Philippe comme ministre et tête de liste aux européennes de 2019 ;

- Veut élargir le Nouveau Front Populaire à la Macronie, comme en témoigne le texte auquel elle a joint sa signature le 12 juillet 2024[4]

Nous refusons cet affront fait au mépris de millions d'électeurs ayant voté pour le #NouveauFrontPopulaire.

 

« Le Nouveau Front populaire doit sans tarder tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine »
« Le Nouveau Front populaire doit sans tarder tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine »

 

  • La députée LFI Sophia Chikirou a notamment affirmé le 15 juillet que " le hollandisme c’est comme les punaises de lit : tu as employé les grands moyens pour t’en débarrasser, tu y as cru quelque temps et tu as repris une vie saine (à gauche) mais en quelques semaines, ça gratte à nouveau et ça sort de partout[7]..." Une sortie peu appréciée par les socialistes, mais que Jean-Luc Mélenchon a défendu auprès de La Repubblica : " Chikirou n’a pas parlé de Hollande mais de hollandisme ". 

 

  • Jean-Luc Mélenchon vise à nouveau le PS : " Pourquoi devrais-je céder ? Pour devenir comme les socialistes ? Il y en a déjà assez..."

 

  • Evoquant la prochaine élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a estimé que le choix d’un gouvernement aujourd’hui aura des conséquences sur le score du RN. " À ce moment-là, nous dirons au pays : ’ Vous choisissez, mais ne pensez pas que c’est un choix sans conséquences ’. Si le pays vote pour un fasciste, nous aurons un gouvernement fasciste. "

 

🔴 Conclusion : " C’est pourquoi, aujourd’hui, nous ne devons pas commettre l’erreur d’accepter un gouvernement de ’ façade républicaine ’. Si c’était le cas, Le Pen gagnerait dix points d’un seul coup ", a-t-il assuré.

 

 

-  Participer à une coalition avec la macronie ? Autant demander de s'embarquer sur le Titanic après la collision !

Le Nouveau Front Populaire[8] a gagné ! Avec la proposition de Lucie Castets[10] comme première ministre,  il va gouverner. E. #Macron doit la nommer maintenant. 

Tarder est irresponsable ! Nous avons besoin d'un gouvernement qui prépare la rentrée et le budget.

 

C’est avec détermination et responsabilité que j’accepte la proposition du Nouveau Front Populaire

 

Source :

[0] Jean-Luc Mélenchon : “ Le défi final pour l'Elysée entre moi et le fasciste Le Pen. Je dirai au revoir à Nato ”

[1] Matignon : Mélenchon appelle à « ne pas commettre l’erreur d’accepter un gouvernement de front républicain »

[2142 pour le RN et Ciotti, 166 pour la macronie et 193 pour le NFP… voici la répartition finale de l’Assemblée nationale

[3] Pourquoi le PCF, LFI et les Verts soutiennent la piste Huguette Bello comme première ministre au nom du Nouveau Front populaire

[4« Le Nouveau Front populaire doit sans tarder tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine » 

[5Qui est Laurence Tubiana proposée par le PS pour Matignon ?

[6] « La crise politique tend à devenir une crise de régime » – L’entretien de Jean-Luc Mélenchon à la presse européenne

[7] « Le hollandisme c’est comme les punaises de lit »: Sophia Chikirou tacle l’hypothèse Laurence Tubiana à Matignon

[8Jean-Luc Mélenchon : La fumée blanche " La réunion des responsables de parti ce 23 juillet a permis la proposition d’un nom de candidate du Nouveau Front Populaire pour le mandat de Premier ministre. On le sait c’est celui de Lucie Castets. C’est une magnifique décision ! "

[9] Nouveau Front Populaire

[10Le nouveau Front Populaire prsente au président de la République la proposition de nommer Première ministre Madame Lucie Castets

 

Pour en savoir plus :

L’entretien de Jean-Luc Mélenchon : " Semaine de déroute macroniste "

- Législatives 2024 : Marine Tondelier appelle à la construction d'un nouveau front républicain

- Le gouvernement de Front républicain : une politique réformiste sous fortes contraintes

 

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15 juillet 2024 1 15 /07 /juillet /2024 14:12
Jean Marie Le Pen et Jordan Bardella

Jean Marie Le Pen et Jordan Bardella

De la crise au chaos politique...

Nous y sommes !

 

 

Un demi-siècle après sa fondation, le Rassemblement national est le premier parti de France. Ses priorités idéologiques — durcissement pénal, combat contre les immigrés et les « assistés » — inspirent les politiques du président Emmanuel Macron. Mais l’extrême droite se nourrit depuis longtemps des renoncements et des accommodements des partis de gouvernement.... alimentant une « guerre des pauvres » dont le vote pour elle est une manifestation[14].

 

 

Source : Benoît Bréville, Serge Halimi, Pierre Rimbert & Céline Marin mis à jour le 20/07/2024

🔴 Comment le RN s’est imposé par Benoît Bréville, Serge Halimi & Pierre Rimbert

 

- Le Rassemblement national (RN) au centre du jeu, l’ordre politique décomposé : comment en est-on arrivé là ?

Décidée par M. Emmanuel Macron à l’issue du scrutin européen du 9 juin[1], où le parti de M. Jordan Bardella a réuni deux fois plus de suffrages que celui du président, la dissolution de l’Assemblée nationale ne sanctionne pas seulement l’échec cuisant d’un extrême centre convaincu qu’on dirige un pays comme on administre une banque, ni même celui du personnage impulsif et arrogant qui s’est prétendu rempart contre l’extrême droite avant de lui ouvrir les portes du pouvoir : « Si on gagne, prétendait-il pourtant à La Plaine Saint-Denis le 20 mars 2017, ils s’effondreront le jour d’après. Aucun doute. » 

 

Le caprice de M. Macron clôt un long cycle d’hypocrisie consistant, pour les gouvernements qui se sont succédé depuis que l’extrême droite a pris son envol, à dénoncer les effets dont ils ont favorisé les causes. Les premiers succès du Front national (FN) enregistrés lors de scrutins locaux en 1983 coïncident avec la soumission aux contraintes eu-ropéennes des socialistes au pouvoir lorsqu’ils renoncent à la politique de « rupture avec le capitalisme » prévue dans leur programme. Si rien ne relie alors les deux événements, l’obéissance des partis de droite comme de gauche aux règles d’une mondialisation qu’ils présenteront parfois comme « heureuse » fournira le terreau fertile d’un parti qui totalisait cent mille voix aux élections législatives de 1981. À mesure que les classes dirigeantes abandonnent à des instances supranationales des pans croissants de leur souveraineté économique, monétaire, juridique, le débat public, jusque-là dominé par l’opposition entre libéralisme et socialisme, se trouve reformulé en clivages nationaux, culturels, sécuritaires, identitaires, voire civilisationnels.

 

 

- Le groupuscule fondé en 1972 par des partisans de Vichy et de l’Algérie française[2] va s’épanouir dans le chaos social né de la désindustrialisation et du chômage de masse.

Il convertit la colère suscitée par une oligarchie libérale ou socialiste devenue gestionnaire de la mondialisation en un ressentiment :

  • dirigé, vers le haut, contre ses dirigeants successifs, ses alliés intellectuels et médiatiques ;
  • et, vers le bas, en une haine inquiète envers certains des plus fragiles : les travailleurs arabes « qui occupent nos emplois » pendant la première vague de chômage de masse, puis les musulmans « qui menacent nos valeurs » après le 11 septembre 2001 et, plus encore, après les attentats terroristes en France (2012-2016). Le succès de l’extrême droite a pour condition — insuffisante — le chômage, la précarisation du travail, la désorganisation de la vie et l’incertitude de l’avenir qu’ils engendrent. Mais il découle aussi d’une instrumentalisation politique cynique. Parce qu’elle imagine le FN puis le RN inéligibles, la classe dirigeante espère se faire réélire en faisant campagne contre la formation paria, non sans avoir préalablement composé avec ses priorités relatives à l’immigration et à la sécurité [3]. Omniprésent depuis le 9 juin, le thème du « combat contre les extrêmes » réactive le vieux refrain du parti du juste milieu destiné à réserver au seul « bloc central, progressiste, démocratique et républicain », ainsi que vient de le qualifier M. Macron, le droit de diriger le pays pour l’éternité.

 

 

- Car la dissolution marque aussi la fin d’un théâtre d’ombres politiques.

Sa dramaturgie suit une logique dont les acteurs ont accepté les prémisses dès le début des années 1990 : si, premièrement, la montée des nationalismes — ici, celle du FN — est largement le sous-produit politique de la mondialisation et des bouleversements, des peurs qu’elle induit et que, deuxièmement, les dirigeants politiques jugent néanmoins celle-ci inévitable, voire souhaitable, alors la vie démocratique doit désormais battre au rythme d’une priorité scandée scrutin après scrutin : empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir, lui « faire barrage ».

 

Au fil des ans, le FN puis le RN ont ainsi constitué une rente pour les partis traditionnels, qui bénéficiaient déjà d’un mode de scrutin taillé à leur avantage : jusqu’en 2022, le RN ne disposait que d’une poignée de parlementaires ; aujourd’hui encore il ne contrôle l’exécutif d’aucune des treize régions françaises. En somme, les formations de l’« arc républicain » se sont présentées alternativement contre le FN-RN avec la quasi-certitude de l’emporter et la faculté de se désintéresser des racines de son succès.

 

 

- Mettre en avant la frange de militants et de cadres frontistes ouvertement racistes sert alors de prétexte pour éliminer du jeu électoral la part, croissante, des classes populaires puis des classes moyennes qui utilisent ce parti rejeté pour exprimer leur rejet des partis.

Les électeurs du FN ou plus tard du RN effarouchaient un instant les élites avant d’être renvoyés, comme les abstentionnistes, au néant politique. L’exigence « républicaine » de contourner la « démocratie », sujette aux peurs, menacée par des passions politiques sans nuance, plus récemment par les fausses nouvelles et les ingérences étrangères, a permis de justifier les verdicts d’experts contre les choix populaires. Bien au-delà du seul vote pour l’extrême droite, le mépris des suffrages « populistes » tint lieu de vertu politique : les exigences de Bruxelles, Moody’s et McKinsey s’imposent plus spontanément comme l’évidence aux anciens élèves de Sciences Po, de l’École nationale d’administration (ENA) ou de Polytechnique que celles des 54,8 % de « non » au référendum du 29 mai 2005, des « gilets jaunes », des soignants, des grévistes, des 70 % de Français opposés à la dernière réforme des retraites… Durant ces décennies, des responsables politiques de droite comme de gauche ont pourtant montré qu’ils pouvaient encore agir vite et fort, écarter les règles européennes qu’ils avaient présentées comme intangibles lorsque leurs adversaires réclamaient qu’on les transgresse, mais uniquement afin que tout continue comme avant. On négocia de nouveaux traités de libre-échange, on renfloua les banques, on finança l’économie pendant la pandémie.

 

 

- Le cas français n’est pas une exception, tant les grandes orientations économiques et sociales des pays occidentaux s’accordent au même diapason.

La mise en concurrence universelle des ouvriers, des employés, des cadres puis des services publics a partout tracé les mêmes oppositions nationales entre stables et précaires, actifs et chômeurs, métropoles connectées et territoires abandonnés, classes cultivées et non-diplômés[4]. Et, sous des formes diverses, la même montée en puissance de formations d’extrême droite plaidant pour un capitalisme national dirigé par des élites locales. Le développement du FN présente toutefois des spécificités. Suivre le méandre qui conduit de la fermeture d’une usine, d’un bureau de poste, d’une perte de pouvoir d’achat, aux 31,4 % des suffrages exprimés le 9 juin en faveur d’un parti xénophobe implique de revisiter le comportement des élites de tous bords qui, pendant quarante ans, ont vécu comme une divine surprise la présence d’un croquemitaine qu’il suffisait d’écarter indéfiniment du jeu pour que leur joie demeure.

 

 

🔴 Le vote d’extrême droite en France, de 1981 à aujourd’hui par Céline Marin

 

- Le premier succès national du Front remonte aux européennes de 1984 (11 %)

Le 24 avril 1988, M. Jean-Marie Le Pen, qui vient de réunir 14,39 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle, célèbre à la télévision le « grand élan de la renaissance nationale » qui emportera les « tenants du déclin et de la décadence ». Il talonne de deux points l’ancien premier ministre Raymond Barre et écrase le communiste André Lajoinie (6,76 %)[5].

 

Depuis sa fondation en 1972, le FN défend un programme d’extrême droite classique :

  • mêlant rejet de la Révolution française, anticommunisme forcené, renvoi des immigrés et rétablissement de la peine de mort.
  • L’ordre moral n’est pas oublié : patriarcal, le FN est furieusement opposé à la liberté d’avorter et aux droits des minorités sexuelles.
  • Sur le plan économique, il s’oppose au marxisme, à l’économie mixte que défend Valéry Giscard d’Estaing au ministère des finances (1959-1966, 1969-1974), puis à son libéralisme économique lorsqu’il devient président (1974-1981). Il entend concilier économie nationale (protectionnisme) et démantèlement de l’État social, baisse des impôts et suppression de la Sécurité sociale, retraites par répartition et privatisations massives.

Un programme inspiré à la fois par le président américain Ronald Reagan, en compagnie de qui M. Le Pen s’évertue à se faire photographier, et par le dictateur chilien Augusto Pinochet, dont il soutient qu’« il a sauvé son pays ».

 

Le premier succès national du Front remonte aux européennes de 1984 (11 %)[6] : JM. Le Pen obtient ses meilleurs résultats chez les petits patrons et les cadres diplômés de l’enseignement technique et commercial ainsi qu’au sein d’une bourgeoisie réactionnaire souvent catholique et nostalgique de l’Algérie française. Quatre ans plus tard, une part croissante (27%) des artisans, commerçants et chefs d’entreprise menacés par la désindustrialisation rejoint l’électorat frontiste, et avec elle une proportion significative (19 %) d’ouvriers. Ce coudoiement de populations aux intérêts divergents persistera pendant deux décennies.

 

 

- Le contexte porte le parti plus que son programme.

Dès l’élection de François Mitterrand, la question, sociale, des travailleurs immigrés et de leurs enfants est reformulée en un problème d’ordre public et de sécession ethnico-religieuse. Les conflits de 1982-1984 dans les usines automobiles, où les licenciements s’enchaînent par milliers, soulèvent une houle xénophobe dans la presse conservatrice. Le premier ministre socialiste Pierre Mauroy la conforte lorsqu’il évoque en janvier 1983 « des travailleurs immigrés (…) agités par des groupes religieux et politiques[7] ». Un chômage de masse qui frappe en priorité les ouvriers spécialisés d’origine immigrée, le désarroi du gouvernement de gauche, la surenchère de la droite sur le thème du désordre et de la délinquance, la forte audience médiatique des thèmes liés à l’immigration et à l’insécurité favorisent le décollage électoral du FN : 11,26 % dans le XXe arrondissement de Paris en mars 1983 avec comme programme : « Immigration, insécurité, chômage, fiscalisme, ras-le-bol ! » L’automne suivant, c’est l’élection municipale de Dreux et les 16,72 % du FN. « La seule Internationale de style fasciste est rouge et non pas brune », estime néanmoins l’intellectuel modéré de référence Raymond Aron[8], dont on prétend qu’il ne s’est jamais trompé. Que « quatre compagnons de [Jean-Marie] Le Pen » siègent au conseil municipal de Dreux lui « semble moins grave que d’accepter quatre communistes au conseil des ministres ». De son côté, la gauche socialiste réplique à cette progression sur le terrain culturel plutôt que social : ses médias célèbrent la « culture beure » et le Parti socialiste (PS) parraine SOS Racisme, dont nombre de cadres le rejoindront. L’un d’eux, M. Harlem Désir, dirigera même le PS au début du quinquennat de M. François Hollande, avant de devenir sous-ministre des affaires européennes.

 

 

- Le FN devient l’épouvantail indispensable des socialistes
Il permet de remobiliser des militants étourdis par le grand tournant libéral de 1983-1984 et crée un levier pour semer la discorde chez l’ennemi. « On a tout intérêt à pousser le FN, explique en juin 1984 Pierre Bérégovoy, ministre des affaires sociales. Il rend la droite inéligible. Plus il sera fort, plus on sera imbattables. C’est la chance historique des socialistes.[9] » Anticipant un raz-de-marée de droite aux élections législatives de 1986, Mitterrand fait voter le scrutin proportionnel, qui provoque l’entrée de trente-cinq députés frontistes au Palais-Bourbon. À intervalles réguliers, pour faire monter le FN et entraver ainsi les succès électoraux de la droite parlementaire, les socialistes agitent le chiffon rouge du droit de vote des immigrés aux élections locales sans jamais légiférer en ce sens. M. Le Pen doit d’ailleurs ses premiers coups médiatiques au locataire de l’Élysée. Répondant à une lettre du fondateur du FN qui s’offusque de son invisibilité médiatique, Mitterrand intervient personnellement en juin 1982 pour qu’il passe en direct au journal télévisé puis, en février 1984, qu’il soit l’invité de « L’Heure de vérité », instance médiatique de consécration politique. Le président socialiste ne voit alors en M. Le Pen qu’« un notable » inoffensif. Il ne pouvait pas soupçonner qu’en 2022 la Nièvre, son fief électoral, voterait pour… Mme Marine Le Pen.

 

 

- Entre-temps, le parti adopte les deux traits qui resteront sa marque de fabrique.

  • D’une part, tirer profit des transformations du champ médiatique pour présenter l’actualité comme une validation de ses thèses. De la radicalisation sécuritaire de la droite sous la férule du couple Charles Pasqua - Robert Pandraud (1986-1988) aux émeutes de Vaulx-en-Velin en octobre 1990 commentées en direct à la télévision comme une « Intifada des banlieues » en passant par la première affaire du foulard islamique à Creil et la fatwa de l’ayatollah Rouhollah Khomeiny contre l’écrivain Salman Rushdie un an plus tôt, la toile de fond médiatico-politique alimente la crainte d’une deuxième génération d’immigrés moins loyaux à la France qu’à leurs origines arabes, et bientôt qu’à l’islam.
  • D’autre part, le FN contrebalance son dogmatisme nationaliste par une déconcertante souplesse tactique. La mise en place du marché unique (1986-1993), que plébiscitent la droite et les socialistes, et la fin concomitante de la guerre froide inspirent à M. Le Pen un virage serré. Initialement favorable à une monnaie et une défense européenne communes contre la « menace » soviétique jusqu’au milieu des années 1980, il dénonce désormais « une Europe mondialiste et tiers-mondiste », les « fédérastes » de Bruxelles et les « banquiers apatrides » qui seraient à l’origine du traité de Maastricht, auquel il s’oppose[10]. Tout comme il combattra la politique agricole commune (PAC), les accords de libre-échange, le traité de Constitution européenne en 2005 et, deux ans plus tard, celui de Lisbonne.

 

Sur ce point, l’actualisation du programme économique du FN intervient dès 1992. Le parti insiste désormais sur la lutte contre le « libéralisme sauvage » et sur la « notion de nouvel ordre mondial soutenue par les grandes multinationales que le sens de leurs intérêts pousse à la recherche d’un libre-échange mondial généralisé et dérégulé ». Au moment où un « oui » étriqué au référendum de Maastricht (51 %) révèle à une classe politique et médiatique quasiment unanime la popularité très relative de l’Europe des marchés qu’elle imaginait consensuelle, le FN enterre l’ultralibéralisme de Reagan. Il se découvre défenseur des « nombreux services publics, commissariats, maternités ou services hospitaliers » menacés par l’Union. La dévotion proeuropéenne des milieux d’affaires, des classes cultivées, des médias et des partis de gouvernement offre alors au FN un quasi-monopole de la critique radicale d’une architecture bruxelloise de plus en plus impopulaire. À la différence de la gauche, il ne prétend pas la réformer dans le sens d’une « Europe sociale » : « L’Union européenne est devenue un système totalitaire et son bilan est un véritable désastre économique et social : récession, délocalisations, mépris des peuples, explosion des prix depuis l’instauration de l’euro, disparition de notre agriculture (…) et de nos services publics, immigration massive, destruction de notre identité nationale », explique l’Euromanifeste frontiste de 2009. Mme Le Pen prolongera cette orientation en réclamant la sortie de l’euro, ce qui restera sa position jusqu’en 2018.

 

 

- Plusieurs facteurs ralentissent périodiquement la progression de l’extrême droite.

  • D’abord les scissions ou crises internes. Celle de 1998-1999 entre M. Le Pen et M. Bruno Mégret prive le FN de nombreux cadres et contribue à son résultat exécrable lors de l’élection présidentielle de 2002. Certes, il parvient au second tour, mais pour y recueillir moins de 18 % des suffrages, soit à peine plus qu’au premier… Le « plafond de verre » paraît alors singulièrement bas, presque rédhibitoire.
  • Cinq ans plus tard, grâce à une campagne sur les thèmes de l’insécurité, de l’immigration et de l’identité nationale dans la foulée des émeutes de novembre-décembre 2005, le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy séduit une partie de l’électorat frontiste, ramenant le score présidentiel de M. Le Pen à 10,4 % des voix lors de sa cinquième et dernière candidature à la magistrature suprême. Pour tous, le danger semble alors écarté. D’autant qu’un autre élément paraît démontrer que dorénavant les militants de gauche incarnent mieux la protestation contre les réformes néolibérales : l’embarras du FN lors des mouvements sociaux qui se multiplient.

 

En avril 2015, le député sarkozyste Éric Ciotti prétendait que « le programme économique de Mme Le Pen est très exactement celui de M. [Jean-Luc] Mélenchon et de M. [Olivier] Besancenot », dirigeant du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). « Très exactement », assurément pas. Mais les électorats de la droite et de l’extrême droite, proches sur les questions de l’islam et de l’immigration, divergeaient déjà de plus en plus dans leurs appréciations respectives du retour à la retraite à 60 ans, de la suppression de l’impôt sur la fortune, d’une réforme « en profondeur » du système capitaliste, voire d’une « justice sociale prenant aux riches pour donner aux pauvres ». Dans chacun de ces cas, les frontistes étaient environ deux fois plus nombreux à appuyer des réformes réclamées par la gauche de gauche et par les syndicats[11]. L’alliance des droites semble alors impossible ; d’ailleurs Mme Le Pen n’en veut pas.

 

 

- Cependant, lorsqu’il s’agit de se mobiliser contre les politiques néolibérales mises en œuvre par des gouvernements conservateurs mais aussi socialistes, le FN-RN est aux abonnés absents.
Certes, les syndicats le repoussent, mais leur cause embarrasse plutôt l’extrême droite vu qu’en réunissant « Français » et immigrés elle relègue au second plan les clivages identitaires qui constituent son fonds de commerce. Qu’il s’agisse du grand mouvement social de novembre-décembre 1995, partiellement victorieux, de la réforme des retraites en 2010, de la grève des cheminots en 2014, de la loi travail en 2016, du mouvement des « gilets jaunes » en 2018 ou d’une nouvelle réforme des retraites l’année suivante, le FN-RN n’est pas dans son élément. Il doit à la fois être proche de son électorat, solidaire des protestations sociales, et rester associé au « parti de l’ordre » contre d’éventuels débordements de manifestants face à la police. Pour résoudre cette contradiction, il prétend que les politiques sociales néolibérales, qu’il combat lui aussi, sont la conséquence des traités européens que certains syndicats et militants de gauche ont soutenu, et des gouvernements successifs qu’ils ont élus pour faire barrage à l’extrême droite (2002, 2017, 2022). Le fait que dès 1992 Mitterrand et Jacques Chirac aient battu la campagne en faveur du traité de Maastricht, tout comme treize ans plus tard MM. Sarkozy et Hollande soutiendraient le traité constitutionnel européen, parut valider cette observation : entre 1981 et 2017, quatre présidents de la République, deux de droite, deux de gauche, et pourtant un même choix relatif à l’Europe alors même qu’elle déterminait un nombre croissant d’orientations économiques et sociales. « UMPS » : en apposant le sigle du principal parti de droite (Union pour un mouvement populaire, UMP) à celui du PS, l’un et l’autre associés dans la même majorité au Parlement européen, le FN-RN affichait sa singularité sans trop maltraiter la réalité.

 

Entre UMP et PS : Même adhésion aux traités européens, même majorité à Bruxelles, même combat au sein d’un « front républicain » contre l’extrême droite à l’occasion des grands scrutins : comment s’étonner que le FN-RN apparaisse comme la grande force d’alternance, et le « vote barrage » comme une coalition du statu quo au service d’un syndicat des sortants ?

  • D’autant qu’une telle stratégie, compréhensible pour barrer la route du pouvoir à une formation extraparlementaire et fascisante — le cas du Front populaire en 1936 —, parut moins convaincante au fil du temps. D’une part, parce que l’extrême droite se banalisait, arrondissait son propos, se prétendait même philosémite.
  • D’autre part, parce que les partis qui se liguaient contre elle ne cessaient de plagier des éléments-clés de son programme.
    • Le 16 novembre 2015, M. Hollande déclare devant le Parlement réuni en Congrès : « Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né français, je dis bien : même s’il est né français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité[12]. » Mme Le Pen se félicite aussitôt qu’un président socialiste opère cette distinction entre citoyens français en fonction de leur origine : « Le FN a un programme réaliste et sérieux qui est même source d’inspiration pour François Hollande. »
    • Avec M. Macron, ce sera carrément Noël pour l’extrême droite : une police débridée, des manifestations interdites, une loi immigration, une autre contre le « séparatisme », l’emploi des termes « ensauvagement », « décivilisation », « immigrationnisme ». Cette fois, c’est le député RN Jean-Philippe Tanguy qui se réjouit : « Le fait de valider nos thèses rend possible et probable et souhaitable aux yeux des Français notre arrivée au pouvoir. L’original gagne toujours sur la mauvaise copie, ou même la copie excessive concernant [le ministre de l’intérieur Gérald] Darmanin ». Lequel avait jugé Mme Le Pen « trop molle » face à l’islamisme…

 

 

- Le 11 septembre 2001, la question du terrorisme, de l’islam radical, s’installe durablement au centre des débats français.
Les attentats d’Al-Qaida inaugurent une ère d’instabilité internationale génératrice d’une hausse considérable des migrations dont l’extrême droite saura profiter.

  • En 1980, on comptait 8,4 millions de déplacés dans le monde.
  • Puis 17,3 millions en 1990, 19,1 millions en 2001, 41 millions en 2013.
  • Fin avril 2024, leur nombre atteint 120 millions.

Simultanément, les débats sur le voile et la burqa envahissent l’actualité, en particulier après les attentats meurtriers contre une école juive, Charlie Hebdo, le Bataclan, Nice, Samuel Paty, etc. Le FN ajuste alors son discours à un courant intellectuel qui, des Pays-Bas à l’Italie, présente l’islam comme un ennemi mortel de la civilisation européenne. Les chaînes d’information en continu y contribuent. Ce qui permet au FN-RN de combattre l’immigration du Sud sans trop mettre en avant des préjugés racistes, dédiabolisation oblige, mais la défense de libertés et d’un vivre-ensemble — égalité femmes/hommes, droits des gays et lesbiennes, liberté d’expression et de caricature — qui seraient menacés par un « séparatisme » musulman dans les « territoires perdus de la République ». La convergence entre cette idéologie et la « laïcité », instituée en nouvelle religion séculière après les massacres de Charlie Hebdo, offre aux discours de l’extrême droite une onction républicaine.

 

 

- Pourtant, l’hégémonie idéologique croissante ne se traduisait toujours pas en positions de pouvoir.
La crise de 2008 et ses ondes de choc sociales allaient y remédier en étendant l’aire d’influence du FN-RN. Tandis que les contrecoups du choc pétrolier avaient, dans les années 1980, balayé les grandes usines des métropoles, la débâcle décime cette fois les établissements modestes des campagnes et des petites villes, les secteurs du bois, du carton, du matériel de transport, de l’agroalimentaire, du médicament… Des dizaines de milliers d’ouvriers perdent leur emploi dans des territoires qui n’en regorgent pas, à moins de s’éloigner de son domicile et d’alourdir sa facture automobile. L’État laisse se désintégrer ce tissu manufacturier qui avait jusque-là résisté aux délocalisations. Le fossé entre les métropoles mondialisées, rapidement remises sur pied, et le reste du pays s’accroît.

 

S’ensuit un sentiment d’injustice que la numérisation à marche forcée, l’austérité imposée par Bruxelles et défendue par Paris accentuent, et qui font naître une défiance envers la puissance publique (lire « Vous avez dit “sentiment d’abandon” ? »).

  • En quelques années, écoles, gares, tribunaux, maternités, services d’urgences, centres des impôts ferment par centaines, dans les grandes villes mais surtout dans les petites et les villages : entre 2011 et 2016, la moitié des bureaux de poste de la Sarthe tirent le rideau.
  • L’État s’efface du paysage.

Le FN déroule alors sans effort sa stratégie de mise en concurrence des pauvres : l’argent public ne profite pas selon lui à ceux qui le méritent, mais aux étrangers qui exploitent la protection sociale, aux banlieues qui refusent de se soumettre aux lois de la République… Fin 2014, raconte l’historienne Valérie Igounet, « Thierry Lepaon, alors secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), se trouve en séance de bureau confédéral de son syndicat. Il lit à haute voix un tract dont les grandes lignes sont, entre autres, un nécessaire protectionnisme et la défense des services publics par un État stratège recouvrant sa souveraineté “bradée” à Bruxelles. Il récolte l’assentiment général de ses camarades. “ Il y a juste un problème ”, explique-t-il, “ ce tract a été rédigé par des gens du Front national. Alors on fait quoi maintenant ?[13] »

 

 

- La paupérisation des campagnes accélère le maillage territorial du RN
Inspiré par les thèses du géographe Christophe Guilluy sur la « France périphérique » et par les analyses du sondeur Jérôme Fourquet, ce positionnement de défenseur des exclus de la mondialisation, méprisés par les classes supérieures, est d’autant plus efficace qu’il s’appuie sur un constat juste. De fait, les élites urbaines se contentent souvent d’un rapport de villégiature avec les campagnes, dont elles ignorent les préoccupations. Or, avec la montée en puissance des enjeux environnementaux, cette France s’est transformée. Longtemps vanté comme un idéal — par opposition au citadin aliéné par le « métro-boulot-dodo » —, le modèle du petit propriétaire pavillonnaire se trouve métamorphosé en anti modèle par l’urgence climatique. L’avenir appartient au citoyen écoresponsable, qui se déplace à vélo, mange des légumes bio, privilégie les circuits courts et… érige sa coûteuse vertu en impératif moral. Cette nouvelle modernité progressiste, que l’austérité cantonne aux métropoles, renvoie des pans entiers du monde populaire à l’obsolescence. Ne lui restait plus qu’à mal voter… Le FN saura se tourner vers cette ruralité pour étendre son implantation, qui pendant deux décennies avait été concentrée autour de ses bastions du sud-est et du nord-est du pays.

 

L’indifférence de M. Macron à la ruralité, son mépris des « gens qui ne sont rien », ses grandes réformes contre les retraites, l’assurance-chômage, le code du travail, sans oublier la taxe sur les carburants, ont provoqué un soulèvement politique et populaire contre la paupérisation de la France non métropolitaine. Inédit par sa composition sociale et ses modes d’action, le mouvement des « gilets jaunes » s’est heurté à l’hostilité des médias, à la défiance d’une partie de la gauche, à la répression du gouvernement. Puis à la récupération de l’extrême droite. « Je suis là pour vous parler au nom d’une France qui se sent humiliée parce qu’on leur a dit “vous n’êtes rien, vous êtes des riens ”, s’emporte Mme Le Pen (Europe 1, 29 novembre 2018). Maintenant, ça suffit : la classe politique s’est occupée prioritairement et même exclusivement de toutes les minorités possibles et imaginables dans notre pays depuis des années. Nous, nous sommes la majorité et nous méritons la considération et le respect. »

 

 

- « Nous » ? L’électorat populaire dont parle Mme Le Pen a choisi l’abstention aussi souvent que le vote.

Si une partie de celui-ci accorde ses suffrages à l’extrême droite, c’est également pour faire barrage à une mondialisation qui a ravagé le monde des ouvriers, des employés, des petites classes moyennes. Elle fait un pari assurément perdant. Car à mesure qu’il contamine la droite et le centre avec ses obsessions sécuritaires et migratoires, le parti de Mme Le Pen parachève sa normalisation économique, notamment sur la question européenne. Son accession au pouvoir apporterait donc à son électorat « de petits, de sans-grade, d’exclus, de mineurs, de métallos, d’ouvrières, d’ouvriers, d’agriculteurs acculés à des retraites de misère » invoqué le 21 avril 2002 par M. Le Pen les mesures xénophobes auxquelles certains aspirent peut-être. En revanche, cette victoire de l’extrême droite ne ferait rien pour inverser la dynamique qui les a broyés.

 

  • Une gauche qui enfin s’y emploierait n’aurait donc plus aucun rival, juste un chemin semé d’embûches à éviter et une page blanche à écrire. Pari gagnant ? C’est à présent le seul qui reste.

 

 

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- « Battre l’extrême droite » : l’Institut La Boétie organise 2 grandes tables rondes sur la stratégie à adopter

À l’occasion de la sortie de son premier livre, Extrême droite : la résistible ascension, paru le 6 septembre, l’Institut La Boétie vous invite à revivre les dialogues exceptionnels entre chercheur·ses et politiques intitulés « Comment battre l’extrême droite ? », du jeudi 19 septembre 2024.

 

 

Notes :

[1] DISSOLUTION : Le 9 juin 2024 EMMANUEL MACRON annonce la dissolution de l'Assemblée Nationale

[2] Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[3] Lire Serge Halimi, « Le Front national verrouille l’ordre social », Le Monde diplomatique, janvier 2016.

[4Lire le dossier « Pourquoi la gauche perd », Le Monde diplomatique, janvier 2022.

[5Élections présidentielles de 1988

[6Résultats élections européennes 1984

[7" Les immigrés sont agités par des groupes religieux et politiques " déclare M. Mauroy Contradictions...

[8Raymond Aron " La seule Internationale de style fasciste est rouge et non pas brune "

[9Le FN et François Mitterrand

[10] Cité par Emmanuelle Reungoat, « Le Front national et l’Union européenne [https://www.cairn.info/les-fauxsemblants-du-front-national--9782724618105-page-225.htm] », dans Sylvain Crépon, Alexandre Dézé et Nonna Mayer, Les Faux-Semblants du Front national, Presses de Science Po, Paris, 2015.

[11Le Figaro, Paris, 8 avril 2015.

[12Politiques de la délégitimation : de la remise en cause de la double nationalité au projet d’extension de la déchéance de nationalité

[13Valérie Igounet, « La conversion sociale du FN, mythe ou réalité ? », Projet, n° 354, Paris, octobre 2016.

[14] Le RN entretient une « guerre des pauvres » dont ce vote pour lui est une manifestation

 

Pour en savoir plus :

L’élite de l’extrême droite par François Denord & Paul Lagneau-Ymonet

Vous avez dit « sentiment d’abandon » ? Par Benoît Coquard & Clara Deville

Les beaux esprits contre la France moche par Fabrice Raffin

- Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)

 

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8 juillet 2024 1 08 /07 /juillet /2024 13:55
Le RN a perdu les législatives 2024... l'arnaque continue (suite) !

Le RN entretient une « guerre des pauvres » dont le vote pour lui est une forme de manifestation[8]...

 

Chaque jour qui passe le démontre un peut plus : le #RN est la roue de secours du système... car pour Sébastien Chenu, vice-président du RN et député du Nord, proposer la destitution d'E. Macron « n'a aucun sens »[7]. 

 

 

Depuis 2017, Macron a agi comme un véritable marche pied pour l’extrême droite[0]. Du lexique infamant renvoyant dos-à-dos l’extrême droite et la France insoumise, à la loi Immigration reprenant parmi les propositions les plus racistes défendues par Jean-Marie Le Pen et saluée comme une victoire idéologique par Marine Le Pen, l’extrême centre a définitivement choisi Hitler plutôt que le Front populaire.

Cependant, malgré 7 années de dérive droitière du Président Macron et son parti Renaissance, le 7 juillet 2024, le peuple a refusé le programme aussi raciste que favorable aux riches présenté par Jordan Bardella[1].

 

 

   PREMIER ARTICLE SUR LE COMPORTEMENT POLITIQUE DU RN

👉 : " LE RN PAR LES ACTES : LA STRATÉGIE DU DOUBLE-LANGAGE EST UNE ARNAQUE "

 

SECOND ARTICLE ICI

👉 : LE #RN PAR LES ACTES : LA STRATÉGIE DU DOUBLE LANGAGE EST UNE ARNAQUE (SUITE) !

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 04/02/2025

- Les discours et les actes

  • 08 juillet 2024 : Le lendemain des élections législatives, le RN se dévoile officiellement

Finalement, les élus RN au Parlement européen siègeront dans le nouveau groupe d’extrême-droite formé par le premier ministre hongrois pro-Poutine, les « Patriotes pour l’Europe ». Le RN n’avait pas voulu l’annoncer avant le second tour, de peur de relancer le soupçon de sympathies pro-russes[2].

 

Le RN rejoint Viktor Orban dans un nouveau groupe d’extrême-droite européen

 

  • 11 juillet 2024 : Marine Le Pen annonce que le RN " censurera tout gouvernement " comprenant des ministres LFI ou écologistes

Avis à tous les électeurs du RN qui ont cru les salades sociales de l’extrême-droite : "si le NFP fait voter l’abrogation de la retraite à 64 ans, les élus de le Pen seront du côté de ceux qui s’y opposeront[3] ". Rien de neuf sous le soleil. Le Pen et sa bande s’étaient déjà alliés à Macron pour voter contre la hausse du SMIC[4].

Ceux qui ont cru à leurs promesses voient maintenant la réalité !

 

Marine Le Pen assure que le RN « censurera tout gouvernement » comprenant des ministres « insoumis » ou écologistes

 

  • 26 août 2024 : À l’Élysée, le RN d’accord avec la Macronie et LR pour faire barrage au NFP

Reçus à l’Élysée, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont confirmé à Emmanuel Macron qu’ils voteraient une motion de censure contre le Nouveau Front populaire.

 

Le Pen veut donc aider Macron à garder le pouvoir pour appliquer son programme.
Ses électeurs sont donc prévenus : Le Pen préfere Macron au partage des richesses, à l'abrogation de la réforme des retraités, à la refondation de nos services publics, à l'augmentation du SMIC, et à la justice sociale...
Macron et Le Pen sont les meilleurs alliés au service du système, le parti de la trahison du peuple. 👇

 

À l’Élysée, le RN d’accord avec la Macronie et LR pour faire barrage au NFP

 

  • 27 août 2024 : le RN ne votera pas la destitution de Macron portée par La France insoumise[6]

Les masques tombent lors du passage le 27 août sur France Bleu Belfort Montbéliard de Guillaume Bigot (Député RN du Territoire de Belfort) pour évoquer la position du RN sur le gouvernement qu’Emmanuel Macron ne veut toujours pas nommer !

Interrogé pour savoir si le RN voterait la destitution, il répond :
- « Non,bien sûr que non ! » [1'39"]
- « demander la destitution, c'est mettre à bas l'autorité du Président de la République » [2'54"] 👇

 

Mon passage ce matin sur France Bleu  @bleubelfort  pour évoquer la position du RN sur le gouvernement qu’Emmanuel Macron ne veut toujours pas nommer !

 

🔴 confirmé par Sébastien Chenu le 29 août[7], pour qui, proposer la destitution d'Emmanuel Macron « n'a aucun sens » !

 

Pour Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, proposer la destitution d'Emmanuel Macron «n'a aucun sens».

 

Conclusion : Ce parti se dit d'opposition, mais Macron et Le Pen jouent main dans la main... Voter RN c’est voter Macron... et vice versa. Le chaos c’est eux !

 

  • 01 octobre 2024 : le RN ne censurera pas le gouvernement Barnier

En direct, Marine Le Pen révèle son alliance avec Emmanuel Macron :

« Nous refusons de censurer a priori votre gouvernement pour lui donner une chance »

 

Nous refusons de censurer a priori votre gouvernement pour lui donner une chance

 

  • 02 octobre 2024 : Le RN vote pour sauver Macron !

    Ce matin, pour la première fois de l’histoire de la Vème République, a eu lieu un débat et un vote sur la destitution de Macron en Commission des lois.

    Évidemment le RN a voté contre la destitution de Macron[9] comme il refuse de voter la censure contre le gouvernement Barnier.

🔴 Qui peut encore croire qu'ils sont autre chose que les alliés de la Macronie ?

 

La procédure de destitution d’Emmanuel Macron rejetée par la commission des lois de l’Assemblée

 

  • 10 octobre 2024 : double scandale en un jour !

▶️ Marine Le Pen empêche l'examen de la motion de destitution & enterre donc la possibilité de mettre un terme au règne de Macron.

Grâce à l'abstention de Marine Le Pen, représentante du groupe RN, l'inscription de la proposition de résolution visant à engager une procédure de destitution à l'encontre d'Emmanuel Macron à l'ordre du jour de l'hémicycle a été rejetée par la Conférence des présidents de l'Assemblée[10].

 

🔴 Le RN est décidément la bouée de sauvetage de Macron et permet la poursuite de sa politique de malheur. 

 

RELEVÉ DE CONCLUSIONS de la CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS du MARDI 8 OCTOBRE 2024

 

▶️ en refusant de voter la motion de censure du gouvernement Barnier, Marine Le Pen se met de nouveau au service de Macron !

Le gouvernement Barnier est l'exécuteur des basses œuvres du macronisme décomplexé que la majorité des Français a rejeté, et veut :

. réduire le déficit par 60 milliards d’économies, mais jamais en allant chercher l'argent là où il est.

. imposer 15 milliards en moins sur la Sécu' et 40 milliards de réduction des budgets déjà insuffisants des ministères et des collectivités.

Son premier acte sera budgétaire... et cette motion de censure déposée par le NFP vise à l'empêcher de nuire... et le RN ne la vote pas[11] !

 

Analyse du scrutin n°1 Unique séance du mardi 8 octobre 2024

 

🔴 En un jour, Marine Le Pen et le RN ont sauvé Macron de la destitution et Barnier de la censure !

 

  • 17 octobre 2024 : Honteux ! Le RN vote avec la Macronie contre tous les amendements pour le retour et le renfort de l'Impôt Sur la Fortune

Aujourd’hui en commission des finances, les députés Rassemblement national ont montré qu’ils restent d'immenses guignols. Après de grandes déclarations sur la justice fiscale… ils s'opposent à toutes les propositions permettant de rétablir l'ISF. 

 

 "Aujourd’hui en commission des finances, les députés  Rassemblement national ont montré qu’ils restent d'immenses guignols. Après de grandes déclarations sur la justice fiscale… ils s'opposent à toutes nos propositions permettant de rétablir l'ISF." - Aurélien Le Coq

 

  • 21 octobre 2024 : Le RN est une supercherie permanente !

Depuis plusieurs semaines le RN dit qu'il veut " proposer l'abrogation de la réforme des retraites[12] ", or ce jour, en commission des Affaires Sociales, le RN vient de voter contre l'amendement du NFP visant à abroger la réforme des retraites de Macron et à ramener l'âge de départ à la retraite à 62 ans[13]

 

🔴 Pourquoi ? Parce que la mesure était financée par une augmentation des cotisations sociales sur les salaires de plus de 4000 € par mois.

▶️  Mais... surpris ? 👇

  • En février 2023 sur France info, Marine Le Pen défendait la retraite à 67 ans[14] ;
  • et le 25 juin 2024, sur TF1, Jordan Bardella défendait la retraite à 66 ans[15]...
Le RN a perdu les législatives 2024... l'arnaque continue (suite) !
Le RN a perdu les législatives 2024... l'arnaque continue (suite) !

Conclusion : Le RN et les retraites, récit d’une grande arnaque[16] !

 

  • 25 octobre 2024 : le #RN et la #Macronie une fois de plus main dans la main pour rejeter les amendements en faveur du rétablissement et du renforcement de l'ISF.

Bardella, Le Pen, et tous le RN les meilleurs alliés de Macron !

 

17e législature Analyse du scrutin n°84 Scrutin public n°84 sur l'amendement n° 745 de Mme Sas et les amendements identiques suivants après l'article 3 du projet de loi de finances pour 2025 (première lecture).

 

  • 28 octobre 2024 : Jordan Bardella se déclare " favorable " au passage à trois jours de carence, au lieu d'un actuellement, dans la fonction publique lors d'un arrêt maladie

Le mal-travail des agent•es publics est un vrai sujet pour qui veut bien le voir :
. Bardella, la béquille de Macron, s'est exprimée, mais ignore t'il que quand on est malade, ça ne doit pas coûter de l’argent, et donc que le gouvernement ferait mieux de travailler sur les accidents du travail donc : sur la cause des arrêts et sur les conditions de travail ?
Le second, Manuel Bompard (LFI) est dans l’opposition... et il s'y oppose ! 

 

Trois jours de carence pour les fonctionnaires: Bompard dénonce "un scandale", Bardella se dit "favorable"

 

  • 29 octobre 2024 : Réforme des retraites : l'arnaque du RN continue sur le #BudgetSecu2025 !
    Le Pen et ses députés votent CONTRE l'abrogation de la réforme des retraites pour le 3ÈME FOIS !

 

Première séance du mardi 29 octobre 2024 Scrutin public n°182 sur l'amendement n° 146 de M. Vallaud et les amendements identiques suivants après l'article 3 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 (première lecture).

 

  • 29 octobre 2024 : Grâce à l'alliance du RN avec la macronie, le volet " recettes " du budget 2025 est rejeté par l'Assemblée pour le plus grand plaisir des ultras riches

Le budget pour plus de justice sociale et écologique que le Nouveau Front Populaire avait réussi à construire par des votes de l’assemblée est donc rejeté.

  • Par leur vote et donc leur faute :
    • les 4000 postes de professeurs supprimés, des coupes dans le budget Outre-Mer ou de l’écologie, ne seront pas discutés ;
    • si vos factures d'électricité augmentent encore cet hiver, dites merci à Bardella et Le Pen, par leur vote ils ont, entre autre, remis en cause la suppression de la hausse de taxe sur l’électricité qu'avait fait adopter le NFP ;
    • ont aussi été supprimés : la TVA à 0% pour les Outre-Mer, la pérennisation de l'impôt minimum sur les multinationales, la taxe de solidarité sur les dividendes, l'impôt « Zucman » sur le patrimoine des milliardaires, la taxe sur les rachats d'actions...
  • Marine Le Pen et Macron s'allient pour refuser de préserver les classes moyennes et populaires et, en compensation, faire contribuer les multinationales et les plus grandes fortunes.

Conclusion : c’est le crépuscule de la Macronie et la fin du RN comme parti d’opposition.

 

Unique séance du mardi 12 novembre 2024 Scrutin public n°438 sur la première partie du projet de loi de finances pour 2025 (première lecture).

 

  • 18 novembre 2024 : « Pas de condamnation pour être candidat RN » : la fable de Jordan Bardella démentie par les faits

Jordan Bardella président du Rassemblement national a assuré lundi sur BFMTV qu'il fallait "ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire" pour être candidat du parti : " C'est toujours la politique que nous avons suivie, à la différence près que quand les faits ont 30 ans, certains ne figurent pas sur le casier judiciaire et donc il y a des gens qui par duperie dissimulent un passé qui n'a pas été affiché sur le casier judiciaire en question ", a-t-il expliqué.

 

Figaro «La règle numéro un» pour être candidat du Rassemblement national est de «ne pas avoir de condamnation judiciaire», assure Jordan Bardella

 

▶️ Pourtant au moins une dizaine de cas de parlementaires ou de personnalités investies qui dérogent à la règle ont été recensées dont Marine Le Pen et le parti lui-même[18].

 

  • 15 janvier 2025 : une motion de censure a été déposée par les insoumis, soutenue par les écologistes et les communistes : « Le Rassemblement national a indiqué qu'il ne votera pas de censure dans l'immédiat, laissant une chance à François Bayrou[19] » 

C'est une opération de dévoilement répétée : le RN, qui ne note pas la motion de censure, [20] est la béquille de la Macronie.

 

Deuxième séance du jeudi 16 janvier 2025 Scrutin public n°526 sur la motion de censure, déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution, par Mme Mathilde Panot et 57 députés.

 

  • 04 février 2025 : Le RN ne devrait pas voter la censure sur le budget pour ne pas aggraver "l'instabilité", a estimé le patron du parti Jordan Bardella

Le RN va donc sauver Bayrou et la politique de Macron et, à cause du RN :

  • le prix de l’électricité va augmenter immédiatement pour 10 millions de personnes et en 2026 pour tout le monde 
  • les arrêts maladie des fonctionnaires, des policiers, des pompiers et des militaires ne seront plus payés qu’à 90%
  • le budget du ministère de l’agriculture va baisser de 13%, soit 1500 euros en moins par exploitation agricole
  • 40000 travailleurs pauvres vont être privés de la prime d’activité

 

Budget : le RN ne devrait pas voter la censure, selon Jordan Bardella

 

  • 05 février 2025 : le RN refuse de censurer le budget 2025 austéritaire du gouvernement François Bayrou[22] et refuse de censurer le budget de la Sécurité sociale[23] qui est pire que celui de Barnier... aux mêmes causes les mêmes effets !

. Par cette décision de non censure du budget 2025 le RN : cautionne la pire cure d'austérité qui va être impose au peuple : les coupes massives dans les budgets de l’écologie, du logement, de la recherche, de la culture, de l’éducation nationale, du sport, de l’agriculture ; hausse des tarifs de l’électricité ; baisse de l’indemnisation maladie des fonctionnaires et de la prime d’activité ; taxe sur les micro-entrepreneurs.

. Par cette décision de non censure sur le la partie 2 du budget de la Sécurité sociale, le RN valide 3 milliards d'économies dans la santé et une hausse des taxes sur les apprentis qui gagnent moins que le SMIC.
 

Première séance du mercredi 5 février 2025 Scrutin public n°693 sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par Mme Mathilde Panot et 90 députés.

 

 

🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 

 

 

- Pour son premier livre, l'Institut La Boétie s'attaque à l'extrême droite !

Après avoir organisé le colloque "  Extrême-droite : le dessous des cartes en octobre 2023[5] ", vu par près de 200 000 personnes, l'Institut poursuit son travail d'analyse sur ce sujet crucial pour notre camp.

 

Intitulé « Extrême droite. La résistible ascension », l'ouvrage réunit des auteurs parmi les plus grands spécialistes de l'extrême droite en France, avec une préface de l’historien Johann Chapoutot et une postface de Clémence Guetté, le tout sous la direction du sociologue Ugo Palheta.

  • Ses 16 contributions proposent une analyse des dynamiques qui ont poussé une partie croissante des élites à se ranger derrière l'extrême droite, de la façon et des médias par lesquels ont été imposés les discours sexistes, racistes et LGBTI-phobes qui portent l'extrême-droitisation, et décryptent les réseaux qui ont porté et conforté ce glissement.
    Extrême droite : La résistible ascension

 

 

🔴 Un ouvrage à mettre entre toutes les mains ! 👉

 

 

-  Par : l’Institut La Boétie

Éditions : Amsterdam

Date de parution : 06/09/2024
ISBN : 9782354802936
Pages : 280
Disponibilité : chez l'éditeur
Prix poche TTC chez Amsterdam : 18€

 

 

- « Battre l’extrême droite » : l’Institut La Boétie organise 2 grandes tables rondes sur la stratégie à adopter

À l’occasion de la sortie de son premier livre, Extrême droite : la résistible ascension, paru le 6 septembre, l’Institut La Boétie vous invite à revivre les dialogues exceptionnels entre chercheur·ses et politiques intitulés « Comment battre l’extrême droite ? », du jeudi 19 septembre 2024.

 

Source :

[0Macron : 7 ans de flirts avec l’extrême-droite

[1Résultats des élections législatives 2024 : découvrez la composition de la nouvelle Assemblée nationale

[2Le RN rejoint Viktor Orban dans un nouveau groupe d’extrême-droite européen 

[3Marine Le Pen annonce que le RN " censurera tout gouvernement " comprenant des ministres LFI ou écologistes

[4] Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes

[5Colloque – Extrême droite : le dessous des cartes. Comment la vaincre

[6Communiqué de la France insoumise : censure, mobilisation, destitution !

[7Pour Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, proposer la destitution d'Emmanuel Macron « n'a aucun sens ».

[8Le RN entretient une « guerre des pauvres » dont le vote pour lui est une forme de manifestation

[9La procédure de destitution d’Emmanuel Macron rejetée par la commission des lois de l’Assemblée

[10] RELEVÉ DE CONCLUSIONS de la CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS du bureau de l'Assemble Nationale du MARDI 8 OCTOBRE 2024

[11Scrutin public n°1 sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution par le NFP

[12Le Rassemblement national demande aux Français de faire pression sur leurs députés pour voter l’abrogation de la réforme des retraites qu’il propose dans sa niche parlementaire du 31 octobre

[13] Abrogation de la réforme des retraites : le RN a voté contre les amendements proposés par le NFP

[14Retraites : la vidéo qui démasque Marine Le Pen

[15Sur TF1, Bardella défend la retraite à 66 ans…

[16Le RN et les retraites : récit d’une grande arnaque

[17Jordan Bardella se dit " favorable " au passage à trois jours de carence, au lieu d'un actuellement, dans la fonction publique lors d'un arrêt maladie

[18« Pas de condamnation pour être candidat RN » : la fable de Jordan Bardella :

1La Cour de cassation confirme la condamnation du Rassemblement national dans l’affaire des kits de campagne ;

2Marine Le Pen (Députée du Pas-de-Calais) condamnée pour diffamation à deux reprisesFaux tracts de Jean-Luc Mélenchon pendant les élections législatives : Marine Le Pen condamnée à 10.000 euros d'amende ; Marine Le Pen a été condamnée le 11 septembre 2024 par la Cour d'appel de Paris à 500€ d'amende avec sursis pour diffamation envers la Cimade, pour des propos tenus en 2022.

3Marine Le Pen et son compagnon Louis Aliot, vice-président du Front national et Maire de Perpignan, ont été condamnés pour diffamation. Louis Alliot a ensuite été le candidat investi par le RN lors des élections européennes de 2014, des élections législatives de 2017 et pour les élections municipales de 2014 et 2020 à Perpignan

4Bruno Bilde, député du Pas-de-Calais, conseiller municipal d’Hénin-Beaumont et ancien conseiller spécial de Marine Le Pen, a été condamné pour diffamation en 2017. Cette condamnation, confirmée en appel (2018) et devant la Cour de cassation (2019), est définitive.

5Frédéric Boccaletti Député du Var : Élu puis réélu conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 2010, il est devenu successivement secrétaire général puis président du groupe FN au conseil régional, puis député en 2022 réélu en 2024. Frédéric Boccaletti, candidat du Rassemblement national dans la 7e circonscription du Var, a été condamné en 2000 pour des faits de violence commis lors d’un collage d’affiches.

6 Gilles Bourdouleix, candidat aux législatives 2024 dans le Maine-et-Loire, poursuivi pour apologie de crime contre l’humanité pour avoir déclaré, en 2013, à propos de gens du voyage installés sur un site de sa commune, qu’« Hitler n’en a peut-être pas tué assez », sa condamnation a finalement été annulée en 2015 par la Cour de cassation, qui a estimé que l’élu n’avait pas souhaité rendre publics ces propos.

7Grégoire de Fournas, député sortant de Gironde, est condamné à une amende pour dégradation d’une fresque municipale, après une action du Bloc identitaire Aquitaine, dont il était un cadre.

8Catherine Griset, Députée européenne, a été condamnée en 2006 par le tribunal correctionnel d’Annecy pour travail dissimulé et entrave à l’exercice des fonctions d’un inspecteur du travail.

9Florent de Kersauson, conseiller régional de Bretagne du RN depuis 2021 et candidat aux dernières législatives dans le Morbihan, a été condamné en février 2024 par la cour d’appel de Rennes pour abus de pouvoir et abus de biens sociaux. L’élu s’est pourvu en cassation.

10 : Olivier Monteil, à la tête du RN dans les Hautes-Pyrénées, conseiller régional d’Occitanie et investi aux dernières législatives, a été condamné en 2018 pour recel de bien provenant de la violation du secret professionnel.

11Wallerand de Saint-Just, Conseiller régional d’Île-de-France et ancien trésorier du parti, a été définitivement condamné pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire du financement des campagnes 2012 et condamné en 2021 pour diffamation envers Xavier Niel.

[19 Gouvernement Bayrou : qui votera la motion de censure et a-t-elle des chances d'aboutir ?

[20Scrutin public n°526 sur la motion de censure, déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution

[21Le RN ne devrait pas voter la censure sur le budget pour ne pas aggraver "l'instabilité", a estimé le patron du parti Jordan Bardella

[22] Scrutin public n°693 sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par Mme Mathilde Panot et 90 députés

[23Scrutin public n°694 sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par Mme Mathilde Panot et 91 députés.

 

 

Pour en savoir plus :

- VOLET « PATRIMOINE » DU RN : UN PROGRAMME RÉACTIONNAIRE AU PROFIT DES PROPRIÉTAIRES PRIVÉS

- Après l’affaire des assistants parlementaires au Parlement européen avec ouverture du procès de #MarineLePen le 30 septembre, le #RN est de nouveau visé par une enquête. Cette fois-ci pour des soupçons de financement illégal durant la campagne présidentielle de 2022

- Jordan Bardella va présider un groupe… aux côtés d’un général fasciste

Comment le RN s’est imposé, Benoit Bréville, Pierre Rimbert, Serge Halimi

- Motion de censure octobre 2024 : comment Michel Barnier a été sauvé par l’extrême droite

- Luc Rouban : « Le RN cherche à récupérer l’image de “droite sociale” et protectrice associée au gaullisme »

- Censure, destitution, budget – Comment le RN multiplie les opérations de sauvetage de Macron

- Le contre-budget du RN : néolibéralisme et racisme pour tous

Luc Rouban : « Le RN cherche à récupérer l’image de “droite sociale” et protectrice associée au gaullisme »

- Budget 2025 : l’ISF écarté à cause de l’alliance entre le RN et Macron

- « J’y suis favorable » : Bardella d’accord avec Macron pour faire les poches aux fonctionnaires

- « C’est un fiasco total » – Le RN se fissure après sa fausse proposition d’abrogation de la réforme des retraites

 

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7 juillet 2024 7 07 /07 /juillet /2024 18:36
La valse à mille traitres !
La valse à mille traitres !

Il y a une règle de météo politique : quand le vent souffle fort il emporte aussi les girouettes[6]... dont " on en connait le point de départ mais pas le point d’arrivée[13] ".

 

 

Derrière l’ouvriérisme de François Ruffin, on retrouve son incapacité à concevoir les classes populaires comme hétérogènes et les habitants des quartiers populaires comme des travailleurs y compris prolétarisés. Ouvrir un livre de sociologie n’est pourtant pas un luxe (François Elek)[0]

 

 

Source : citoyen spartacus | mis à jour le 13/09/2024 

- Nous savions qu’ils étaient en train de trahir et c’est pourquoi certains n’ont pas été investis.
Tant pis pour les chatouilleux de la com’ qui espéraient pouvoir annoncer une nouvelle division qui viendrait perturber l’union. Mais l’union de qui en fait ?

  • L’union factice et temporaire de ceux qui avaient déserté la NUPES pour faire cavaliers seuls ?
  • Ou l’union des électeurs pour faire un énième barrage ultime contre l’extrême droite ?
  • Ou peut-être l’union des électeurs autour d’un programme de rupture ?

Ne serions-nous pas précisément dans ce mélange hybride, qui « rassemble » de Poutou à Hollande et qui oppose dans le même temps le soliste Ruffin du parti de Picardie (qu'il a fondé en 2017 et enregistré en 2021[0bis]) à Jean-Luc Mélenchon, l’homme des 22% de la France insoumise aux présidentielles de 2022 ?


Ce front populaire qui n’a pas permis à Roussel d’être élu, alors que les insoumis se sont plus mobilisés que les communistes au 1er tour, est plus que jamais un révélateur du rejet de certaines pratiques politiques malgré une mobilisation hors norme de nos concitoyens.

 

 

- La politique de rupture de la ligne Mélenchon se traduit par un succès lorsque l’on compte le nombre d’insoumis élus au 1er tour, soit 20[1].
Les médias, en chœur avec la droite, l’extrême-droite et la macronie ne sont pas parvenus,  malgré les moyens hors normes déployés pour nous calomnier, à freiner l’élan populaire de LFI qui poursuit sa dynamique depuis les Européennes ! Un million d’électeurs en plus malgré les insultes et la violence du débat public.

  • J’ai d’ailleurs une pensée particulière pour ce que vit au quotidien notre nouvelle députée Rima Hassan, harcelée et menacée de viol et de mort par les soldats de Tsahal dans le silence complaisant et général des médias et de nos soi-disant alliés temporaires. Il est là le nouvel antisémitisme.
  • Les féministes qui étaient à l’affut pour fustiger Adrien ou pour dénoncer les violences du Hamas n’ont pas un mot de solidarité ou d’indignation pour dénoncer cette violence quotidienne !

On imagine, à la lecture de ces messages horribles, envoyés par des soldats de l’armée la plus morale du monde, ce que peuvent subir les femmes Palestiniennes qui sont en proies à ces criminels de guerre.

 

Mais c’est un sujet trop sensible ou trop dangereux pour Sandrine Rousseau, Marine Tondelier ou Clémentine Autain (pour ne citer que les plus emblématiques !) qui semblent plus préoccupées par un avenir politiquement correct que par un engagement courageux, mais certes plus risqué pour soutenir Rima! la sororité a ses limites, la dignité aussi !

 

 

- Ainsi sommes-nous, tous, obligés de naviguer dans ce nid de frelons pour avoir une chance de partager notre miel avec les plus nécessiteux !
Nous devons supporter que chacun s’en donne à cœur joie pour insulter celui (Jean-Luc Mélenchon) qui les terrorise tous, le boulet antisémite, dictateur et colérique qui mène 8 millions d’électeurs à la baguette !


Cet homme serait coupable de tout ce qui ne va pas dans ce pays, à gauche, à droite, mais aussi de la montée de l’extrême droite… Quand on pense qu’il n’a jamais gouverné, c’est plutôt cocasse[7] !


Voilà que Ruffin, le soliste de Picardie, nous explique que Jean-Luc serait le repoussoir, coupable de son échec au 1er tour,... 

 

Je pense que Jean-Luc Mélenchon est un obstacle à la victoire du Front Populaire

 

même s’il s’est affiché à ses côtés 👇 pour aller gratter des voix, dans la circonscription d’Amiens  qu’il a manifestement désertée après avoir été élu !

 

Verso du tract de 1er tour de François Ruffin


Si les macronistes votent pour lui, il aura une chance de s’en sortir, c’est l’ironie de la traitrise, il est macron compatible... (NDLR : et réélu avec le soutien macronien[3] !

 

Ruffin réélu avec le soutien de toute la macronie (verso de son tract de second tour)

 

Car en macronie, il y a le bon Lfiste et le mauvais Lfiste, c’est un mauvais sketch des inconnus qui ne fait rire que l’extrême droite dont les frontières se sont bien affirmées depuis la dissolution, de LR à Macron en passant par le Modem ! Telle sera l’union extrême des droites, dans le pire de scenarios !
D’abord Ruffin envisage une coalition avec Macron sur la base de trois éléments de notre programme et le lendemain il se défend de s’allier avec eux pour faire dit-il un « gloubi boulga ».

 

  • Un jour il nous explique : « il n’y aura pas de duel avec mon ami Mélenchon, nos forces s’additionnent pour faire mieux[4] » (je cite)...
  • et trois jours avant le scrutin, il explique qu’il ne siègera pas avec la France Insoumise car il a trop de désaccords avec Jean-Luc et qu’il veut un « divorce à l’amiable » sans casser de vaisselle (comprenez : votez pour moi quand même )[5], et annonce " Ma place ne sera pas dans le groupe LFI si je suis élu[5bis] " !
  • L’homme n’est pas fiable, c’est le propre de ceux qui sont fragiles devant la griserie du pouvoir et de ceux qui ont ce besoin insatiable de lumière !

 

 

- La politique est une valse qui donne le tournis à ceux qui ne connaissent que leur petits pas et qui tournent en rond sans se soucier de leur partenaire, ils finissent par terre, hagards, perdus et solitaires au milieu de tous ! 
Oui ils vont probablement tous, non pas nous trahir, car nous sommes prêts, mais se trahir et trahir probablement le programme qu’ils défendent aujourd’hui et bien sûr trahir une nouvelle fois leur mandants !

Mais nous continuerons à avancer, à lutter et à gagner voix par voix, en porte à porte et dans les urnes, le cœur et le bon sens des citoyens Français qui comptent sur nous pour tenir bon, pour nous obstiner, à l’image de ce vieil humaniste, têtu et combatif en qui ils se reconnaissent parce qu’il leur donne l’espoir que c’est encore possible de faire de la politique noble et au service de la cité !

 

  • C’est bien à la fin du bal que l’on paye les musiciens et nous avons le bon chef d’orchestre pour les faire valser !

 

 

🔴 « François Ruffin, l'ascension d'un opportuniste » avec Mérième ALAOUI
Arthur de Laborde avec Mérième ALAOUI, Journaliste indépendante, passée par RTL, Le Point mais aussi par Le Courrier de l'Atlas, auteur de « François Ruffin, l'ascension d'un opportuniste » aux éditions Robert Laffont.

 

 

🔴  François Ruffin : abcès crevé - solde de tout compte !
Il fallait que je vide mon sac sur Ruffin, lequel je n'ai absolument jamais apprécié dans sa démarche politique vis-à-vis de la FI même s'il a des qualités indéniables de metteur en scène. 
Maintenant, pour moi ce sujet sera clos à moins que ce monsieur ne revienne encore nous insulter.

 

 

🔴 « François Ruffin, l’ascension d’un opportuniste » : la stratégie du coup d’éclat permanent passée au crible

François Ruffin - L'ascension d'un opportuniste De Mérième Alaoui
Le livre, la journaliste Mérième Alaoui

Ses réseaux, ses méthodes, son plan caché pour l'Élysée... En quelques années seulement, François Ruffin, député de la Somme, électron libre de l'extrême gauche, a imposé son style et ses idées. Sa posture d'élu "proche du peuple" qui se paie au Smic et s'exprime sans filtre détonne...

 

François Ruffin est un homme politique pressé. En quelques années, cet électron libre de la gauche est passé du statut d’agitateur à celui de député omniprésent sur les réseaux sociaux et dans les médias. « Insoumis » sans être un fidèle de Jean-Luc Mélenchon, il a su bâtir méthodiquement son espace politique propre. Aucune biographie ne lui avait encore été consacrée. Dans " François Ruffin, l’ascension d’un opportuniste[8] ", Mérième Alaoui, journaliste indépendante, livre un portrait à la fois intime et politique, où l’on découvre l’ambition précoce du « député-reporter », mais aussi ses failles et contradictions...

 

-  Par : Mérième Alaoui

Éditions :  Groupe Robert Laffont 

Date de parution : 18/03/2021
Pages : 270
Disponibilité : chez l'éditeur Robert Laffont
Format : 135 mm x 215 mm
Prix poche TTC chez Groupe Robert Laffont : 13,99€

 

...Et le 14 septembre 2024, François Ruffin est défendu par Michaël Delafosse (Maire de Montpellier - Président de la Métropole), représentant l’aile droite du PS. Celle qui manifeste avec le RN à Montpellier. La boucle est bouclée.

 

Ruffin défendu par l’aile droite du PS. Celle qui manifeste avec le RN à Montpellier. La boucle est bouclée.

 

 

 

🔴 Les masques de la valse continuent à tomber !

 

Le 12 Juillet 2024 Alexis CorbièreRaquel Garrido, Clémentine Autain, Hendrik Davi, et Danielle Simonnet (ex député.es LFI) annoncent officiellement[9] qu'ils ont créé leur propre mouvement politique " l'Après[10] " le 21 mai 2024 voir pièce ci-dessous).... dans l'objectif des présidentielles et législatives 2027👇... mais dont ils n'ont fait l'annonce officielle que le 12 juillet 2024.

 

« L’après » c’était déjà avant. 

 

Ils ont lancé leur  structure partisane en mai donc avant les élections européennes 2024Et après ils se sont étonnés de ne pas avoir été investis par la FI aux législatives (qu'ils ont pourtant trahie en maintenant leur candidature sous l'étiquette du " Nouveau Front Populaire ", sauf Raquel Garrido au second tour et Clémentine Autain) !

En définitive :

  • Ils avaient tout prévu pour 2027 ;
  • Sauf la dissolution de l'Assemblée Nationale en 2024 décidée par Macron (merci à Macron, ça a fait tomber les masques) ;
  • Est-ce financer par Olivier Legrain[11] ? 

 

Pour rappel :
- Danielle Simonnet s'est fait élire au détriment de Verzeletti Celine, candidate officielle du Nouveau Front Populaire ;
 - Alexis Corbière s'est fait élire
au détriment de Sabrina AliBenali, candidate officielle du Nouveau Front Populaire ;
 - Hendrik Davi s'est fait élire
au détriment de Allan Popelard, candidate officielle du Nouveau Front Populaire ;
 - Raquel Garrido
a perdu face à Aly Diouara, candidat officielle du Nouveau Front Populaire ;

en violation des dispositions du Comité de respect des principes de la France insoumise sur les élections législatives de 2024[12]

 

 

🔴 En conclusion..

 

Il y a une règle de météo politique : quand le vent souffle fort il emporte aussi les girouettes

 

 

Notes :

[0] Pour François Ruffin, la leçon de ce scrutin, c'est qu'il n’est plus possible d'ignorer la France des périphéries qui souffre, et ne fera pas toujours rempart.

[0bisPicardie debout ! est un parti politique français fondé par François Ruffin en 2017 et enregistré en 2021.

[1] 20 députés France insoumise élu.es au 1er tour : Manuel Bompard (4e circonscription des Bouches-du-Rhône) ; Sébastien Delogu (7e des Bouches-du-Rhône) ; François Piquemal (4e de Haute-Garonne) ; Nathalie Oziol (2e de l'Hérault) ; Andy Kerbrat (2e de Loire-Atlantique) ; Sophia Chikirou (6e de Paris) ; Rodrigo Arenas (10e de Paris) Sarah Legrain (16e de Paris) ; Danièle Obono (17e de Paris) ; Aymeric Caron (18e de Paris) ; Aurélien Saintoul (11e des Hauts-de-Seine) ; Aurélie Trouvé (9e de Seine-Saint-Denis) ; Eric Coquerel (1ère de Seine-Saint-Denis) ; Nadège Abomangoli (10e de Seine-Saint-Denis) ; Bastien Lachaud (6e de Seine-Saint-Denis) ; Clémentine Autain (11e de Seine-Saint-Denis) ; Mathilde Panot (10e du Val-de-Marne) ; Clémence Guetté (2e du Val-de-Marne) ; Paul Vannier (5e du Val-d'Oise) ; Carlos Martens Bilongo (8e du Val d'Oise)

[2] Ruffin : " Je pense que Jean-Luc Mélenchon est un obstacle à la victoire du Front Populaire "

[3] François Ruffin a été réélu ans la 1ère circonscription de la Somme aux élections législatives.

[4] Sauf que, médias ne rêvez pas : il n'y aura pas de duel avec mon ami Jean-Luc Mélenchon. Nos forces s'additionnent pour " faire mieux " !

[5] Lors d'une conférence de presse, en marge d'un déplacement de soutien aux éboueurs d'Abbeville en grève depuis vendredi contre la détérioration de leurs conditions salariales, François Ruffin a précisé " souhaiter que le divorce se passe à l'amiable et que ça ne se passe pas avec du bruit de vaisselle ".

[5 bisFrançois Ruffin : " Ma place ne sera pas dans le groupe LFI si je suis élu "

[6Jean-Luc Mélenchon « Il y a une règle de météo politique. Quand le vent souffle fort, il emporte aussi les girouettes »

[7Au delà des justificatifs médiatiques & politiques fallacieux pourquoi Jean-Luc Mélenchon est-il la cible ?

[8Mérième Alaoui : François Ruffin - L'ascension d'un opportuniste

[9] Le 12 Juillet 2024 Alexis Corbière annonce officiellement la création de leur propre mouvement politique " l'Après "

[10] Après

[11Olivier Legrain, le millionnaire dans l’ombre de François Ruffin et de la " gauche "

[12Position du Comité de respect des principes sur les élections législatives de 2024

[13] Ruffin : la honte en entier et pas à moitié

 

Pour en savoir plus :

- François Ruffin : « Je suis social-démocrate »

- Les nouvelles ambitions de François Ruffin

- La gauche actualise sa stratégie à l’aune du livre de Cagé et Piketty

JEAN-LUC MÉLENCHON JUGE QUE FRANÇOIS RUFFIN "SE MET EN DANGER" EN PRENANT SES DISTANCES AVEC LFI

- Résultats des élections législatives 2024 : découvrez la composition de la nouvelle Assemblée nationale

- les macronistes semblent refuser le verdict des urnes & la nomination d'un 1er ministre du #NouveauFrontPopulaire.

- Médiapart et les 450 LFI...

 

Ruffin : la honte en entier et pas à moitié

 

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