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9 avril 2024 2 09 /04 /avril /2024 08:29
Pendant que nous construisons l’après-Macron, Raphaël Glucksman prépare l’après-Mélenchon !

Avec Glucksmann c'est la vieille gauche qui revient !

Ceux qui veulent le retour de François Hollande aux présidentielles peuvent voter pour Glucksmann aux européennes ou s'abstenir !

 

 

L'union de la gauche sans Mélenchon ? Manon Aubry répond à Raphaël Gluxmann...

...S’il y a un après à construire, c’est l’après-Macron, pas l’après Mélenchon. Et on ne peut pas le laisser dans les mains de Jordan Bardella et Marine Le Pen ni dans les mains de ceux qui ont créé Emmanuel Macron et permis son ascension. Voilà ce qui devrait nous occuper.

 

 

Source : Manon Aubry |

 

"  Cher Raphaël,

 

Dans une récente interview, tu as annoncé vouloir faire une union débarrassée de la ligne incarnée par Jean-Luc Mélenchon. “ Il faudra une union politique après ces élections mais ce ne sera pas sur la ligne de Jean-Luc Mélenchon[1] ”. Bien que je sois, tu t’en doutes, en profond désaccord, ta déclaration a le mérite de lever deux hypocrisies.

 

  • La première est de dire que cette élection européenne ne va pas impacter la structuration de la politique française.

Certains poussaient des cris d’orfraie quand nous parlions de l’importance capitale de cette élection dans le paysage politique national. Tu en fais désormais un argument de campagne en demandant la faveur des scrutins pour fonder une nouvelle union à gauche. Merci de nous donner raison sur ce point.

  • La seconde est que l’opposition à Mélenchon ne repose pas sur son style ou ses “ excès verbaux ”, mais bien sur sa ligne politique.

Cela a le mérite de la clarté. On comprend mieux pourquoi tu n’as pas soutenu le programme de la NUPES il y a deux ans, qui a pourtant remporté le 1er tour des élections législatives en 2022.

 


-  L’après-Macron plutôt que l’après-Mélenchon
Quand nous sommes occupés à construire l’après-Macron, tu prépares donc l’après-Mélenchon. C’est, je pense, une erreur politique à de nombreux titres.

  • Penser tout d’abord que le pouvoir pourra se conquérir sans le bloc populaire qu’a réuni Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise, seul parti de gauche à avoir dépassé les 20% ces 12 dernières années, c’est non seulement se priver d’une force populaire mais c’est nécessairement changer le barycentre politique.
  • Qu’est ce qui te pose problème dans “ la ligne Mélenchon ” et donc son corollaire le programme de l’avenir en commun ?
    • Est-ce l’engagement à rompre avec un modèle économique générateur d’inégalités et de désastres écologiques ?
    • La planification écologique ?
    • Le protectionnisme solidaire ?
    • La retraite à 60 ans ?
    • La taxation des plus riches et des multinationales ?

 

Renoncer à son ambition et à cette “ ligne ” c’est renoncer à une ambition écologique et sociale, dans l’espoir de charmer un électorat hypothétique, désillusionné par Macron, qui se contenterait de pansements sur une jambe de bois.

 

C’est sans doute ce qui caractérise le mieux la social-démocratie dont on a déjà bien vu avec François Hollande les limites et les échecs. L’union sans Mélenchon a déjà été testée entre 2012 et 2017. On a vu le résultat : la loi El Khomri, la déchéance de nationalité, le traité budgétaire européen et Manuel Valls à Matignon ! Merci, mais non merci.


La social-démocratie, ancrée dans une philosophie désormais obsolète, se limite à redistribuer les bénéfices d’une croissance économique, endossant ainsi tacitement les principes du capitalisme.

 

🔴 C’est, à mon sens, une double impasse.

  • Politiquement, cette approche ne remet pas en cause le rapport de forces favorisant ceux qui ont déjà amassé des richesses considérables - pas étonnant que tu ne vois d’ailleurs “ aucun problème si les riches paient leurs impôts”.
  • Structurellement, elle se base sur une croissance illimitée dans un monde aux ressources finies, déjà plongé dans une crise écologique insoutenable.
  • Figée dans ses origines, la social-démocratie a visé des gains mineurs dans le cadre du système économique actuel, sans explorer de véritables alternatives. Sa soumission aux lois du marché l’a même poussée à éroder les protections sociales qu’elle avait jadis mises en place.


Par conséquent, ses bases l’ont abandonnée, cherchant des ruptures politiques capables de mettre fin à la dégradation de leurs conditions de vie, tant écologiques que sociales.


C’est sur cette gauche laissée en jachère par les trahisons de François Hollande que nous avons cherché à reconstruire. C’est ce projet aussi qui m’a convaincue d’abandonner le monde associatif pour m’engager en politique il y a 5 ans quand la France insoumise est venue me chercher. Il fallait retrouver un récit et un horizon émancipateurs. Et rassembleurs. C’est le double défi que nous avons réussi, je crois, en 2022 avec le score de Jean-Luc Mélenchon de 22%.

 


-  Le programme de la NUPES comme boussole
Nous aurions pu à ce moment acter une victoire, comme une forme de revanche sur ceux qui ont fait perdre à la gauche sa boussole ces dernières années. Mais nous avons fait le choix d’ouvrir les portes et les fenêtres, de rassembler encore plus largement, pour créer la NUPES.


Derrière la NUPES une stratégie politique et un programme communs[2]. Sur lesquels le Parti Socialiste dont tu as pris la tête de liste pour les européennes, a pourtant fait campagne et lui a permis d’obtenir un groupe politique à l’Assemblée nationale.

  • Comment expliquer maintenant que le parti socialiste aurait renoncé à ce programme ? Sa stratégie ?
  • C’était juste un bout de papier sur lequel faire campagne pour sauver quelques sièges de députés ?


A toutes fins utiles, je rappelle que ce programme comportait un chapitre entier sur les questions européennes[2 chapitre 8]. Qui, je pense, pouvait marquer un moment fondateur au sein de la gauche, 17 ans après la déchirure du Traité Constitutionnel européen en reconnaissant enfin la primauté du vote des Français contre les règles libérales de l’Union européenne. Pour la 1ère fois, la gauche dans son ensemble était capable d’assumer les nécessaires rapports de force pour dépasser les blocages posés par les règles européennes.

 

  • Le marché de l’électricité européen impose une dérégulation de nos tarifs réglementés de l’électricité.
  • Les règles de la concurrence imposent la vente à la découpe de fret SNCF.
  • Les règles budgétaires imposent des coupes budgétaires dans nos services publics et la protection sociale comme les annonces de Bruno Le Maire le confirment.

🔴 Nous disons que nous n’appliquerons pas ces règles.


Je sais que tu n’as jamais soutenu la NUPES mais je veux ici interroger les millions d’électeurs et électrices de gauche qui ont cru et croient encore à son programme : veulent-ils un retour en arrière ?

 


-  Tu évoqueras certainement les questions internationales comme pomme de discorde.

Sur l’Ukraine, je connais nos divergences. Tu fais le choix de l’escalade militaire vers la guerre, je fais celui de l’action diplomatique pour la paix. Sur le plan de la guerre, tu sais que j’ai voté au Parlement européen tous les textes de soutien à l’Ukraine. J’ai d’ailleurs proposé également l’annulation de la dette ukrainienne plutôt que de les livrer aux griffes des marchés financiers. Nous étions bien seuls à mener ce combat. Mais nous refusons une escalade militaire qui pourrait se solder par une guerre généralisée entre deux puissances nucléaires. Le grand socialiste Jaurès ne disait-il pas “on ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre”. La guerre est une impasse, la seule issue est diplomatique.


Sur l’adhésion à l’Union européenne, je resterai fidèle au projet de la NUPES et continuerai de défendre l’harmonisation sociale, fiscale et environnementale comme condition préalable à tout élargissement. Je ne reviendrai pas sur l’échange fécond que tu as eu avec François Ruffin, lequel a minutieusement abordé cette divergence, notamment dans un contexte où le salaire minimum en Ukraine ne dépasse pas les 200 euros par mois. Après le précédent élargissement, la moitié des délocalisations a eu lieu au sein même de l’Union européenne et a accentué encore un peu plus une fracture entre les ouvriers et la construction européenne.


🔴 Ne reproduisons pas les mêmes erreurs.

 

 

-  La rupture, en France comme en Europe
L’unité pour l’unité n’a aucun sens. L’unité de la gauche ne saurait être réduite à une simple convergence de circonstances ou à un idéal abstrait.

 

  • Une vérité s’impose : la rupture a été le dénominateur commun entre des forces aux histoires, méthodes et projets politiques différents. Sans rupture, pas d’union. En incarnant cette ligne politique, Jean-Luc Mélenchon, a forgé cette union non par compromis, mais par la conviction ferme qu’un changement radical était impératif. Il a prouvé qu’une alternative était possible, et ce, contre toute attente.
  • Cette rupture n’est pas un mot théorique envoyé en l’air mais bien une réalité concrète et programmatique. Elle se manifeste à travers des choix politiques clairs, se distinguant de la voie empruntée par ceux qui préfèrent la cogestion confortable avec des forces opposées à nos valeurs.


🔴 C’est là peut-être là en réalité que se trouve notre point fondamental de divergence.

Je t’ai entendu dire “ faites de notre groupe le 1er groupe au Parlement européen ”. Outre que vous êtes donnés dans les sondages à une quarantaine de sièges du PPE, le groupe de droite et que le score français ne peut rien y changer, tu omets de préciser qu’en toute hypothèse le groupe socialiste ne sera jamais en mesure de gouverner seul les institutions européennes.

  • Une alliance sera donc reconduite entre les socialistes européens, le groupe des macronistes (Renew) et la droite comme vous avez gouverné ensemble avec la présidente de la commission européenne actuelle Ursula Von Der Leyen.
  • Une distribution des postes à prestige aura lieu dans un accord de couloir dont les institutions européennes ont coutume.
  • C’est le schéma qui se répète inlassablement : voilà plus de 40 ans que les socio-démocrates européens gouvernent avec la droite européenne.
  • Pour quelles politiques ? Aux côtés de la droite, les socialistes européens votent tous les accords de libre-échange, la réforme du marché de l’énergie qui va faire exploser nos factures d’énergie, ou encore la réforme du pacte asile-immigration, forme de copie bis de la loi Darmanin qui prévoit notamment le financement de murs aux frontières de l’Union européenne.
  • Les socialistes européens sont également responsables des nouvelles règles budgétaires qui prévoient la pire cure d’austérité que notre continent n’ait jamais connu. Cela fait des mois que j’alerte.

 

 

Nous avions déjà pris position sur ce sujet avec Jean-Luc Mélenchon en 2022, en mettant en garde contre un risque de hausse de la TVA. Nous y voilà : Bruno Le Maire et Emmanuel Macron déroulent leur plan de rigueur implacable et nous ont donné le menu de leur saignée sociale : suppression de postes dans les écoles, augmentation du reste à charge pour les médicaments et les consultations médicales, rabotage de la rénovation thermique des logements, nouvelle réforme de l’assurance chômage et donc, pour couronner le tout, une possible hausse de la TVA.


🔴 Bref, faire la poche des pauvres et des chômeurs plutôt que des profiteurs.

Tu vas me dire que tu ne partages pas forcément ces positions. Mais on ne parle pas de quelques positions isolées.

  • Lorsqu’elles sont majoritaires à plus de 90% dans ton groupe, comment penser sérieusement que cela va changer ?
  • Tu le sais comme moi, tous ces textes n’auraient pas été adoptés si la majorité du groupe socialiste européen ne les avait pas votés et soutenus.

 

-  Tirer les leçons des échecs passés
L’union que tu prônes en France est, en réalité, proche de celle que tu fais au sein du parlement européen : elle nie les leçons cruciales des deux dernières décennies. Faire abstraction des messages envoyés par le peuple, comme le rejet cinglant du traité constitutionnel européen de 2005, l’émergence déterminante du mouvement des Gilets jaunes, et les manifestations massives contre les réformes des retraites de Macron, c’est choisir sciemment l’aveuglement. Sans doute ils te paraissent étrangers car tu y as peu participé.


Mais ces événements ne sont pas anecdotiques à mon sens ; ils sont le reflet d’un désir profond de changement.
Prétendre repartir sur les bases d’une social-démocratie éculée, même repeinte aux couleurs de l’écologie, c’est ignorer les appels à une transformation radicale que les élections de 2022 ont rendus évidents.


🔴 La gauche doit être une force de rupture, pas d’accompagnement.

  • La véritable unité repose sur cette fondation.
  • Tout autre chemin est une impasse, une illusion dangereuse qui ne fera que perpétuer les cycles d’échecs et de désillusions.
  • Dès lors, tous ceux qui pensent que l’union se fera après les élections européennes contre sa force motrice nous condamnent à reproduire les erreurs de l’ère Hollande.


Cette lettre est peut-être un peu longue, mais la forme me paraît plus propice à l’échange intellectuel que quelques invectives sur twitter. Elle vise à nourrir la réflexion des électeurs de gauche, sans doute un peu circonspects (voire démobilisés) face à la désunion de la gauche.


Je veux leur dire que je continuerai de toutes mes forces à me battre pour réunir le plus largement possible sur la base du programme de la NUPES. C’est dans cet objectif que j’avais proposé la tête de liste aux écologistes[3] - je ne pense pas que beaucoup de responsables politiques aient déjà accepté de se retirer de la tête d’affiche ?


Pendant que certains veulent faire campagne contre la 1ère force de gauche, nous continuerons d’accueillir tous les orphelins de la NUPES[2][4]comme les écologistes Damien Carême (eurodéputé EELV), Camille Hachez (ancienne responsable des Jeunes écolos) ou Arash Saiedi (ex-coordinateur de Génération.s, le parti de Benoït Hamon).


🔴 Car s’il y a un après à construire, c’est l’après-Macron, pas l’après Mélenchon.
🔴 Et on ne peut pas le laisser dans les mains de Jordan Bardella et Marine Le Pen ni dans les mains de ceux qui ont créé Emmanuel Macron et permis son ascension. Voilà ce qui devrait nous occuper.


Manon Aubry "

 

Notes :

[1] Raphaël Glucksmann : La rupture avec Jean-Luc Mélenchon, sur le fond, est consommée

[2Programme partagé de gouvernement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale

[3] Nous sommes prêts à ce que les écologistes mènent la liste commune, par exemple avec Marie Toussaint puisque c’est le choix qui a été fait par les membres d’EELV.

[4] Programme officiel de l'Union Populaire de Manon Aubry (Ce document s’appuie sur une version initiale rédigée à partir du programme des jeunes de la NUPES et du bilan de la délégation insoumise au Parlement européen.)

 

Pour en savoir plus

STOP ! Car avec Raphaël Glucksmann, un autre Macron est possible

 

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26 mars 2024 2 26 /03 /mars /2024 14:31
Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
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« L’action est aveugle sans la théorie. La théorie est vaine sans action. »

 

Le samedi 16 décembre 2023, les participant·es à l’Assemblée représentative de la France insoumise adoptaient la stratégie « L’Union populaire jusqu’à la victoire », ainsi que la feuille de route du mouvement pour 2024[0].
Aujourd'hui, retrouvez ci-dessous les fiches argumentaires de l‘Union populaire pour les élections européennes, le 9 juin 2024. Elles vous permettront d’avoir tous les arguments pour convaincre de voter pour la liste menée par Manon Aubry[1] et notre programme pour les élections européennes, qui est celui de la Nupes[3] réadapté[4].

 

 

Source : Eric DURAND | mis à jour le 14/04/2024

-  Faire un pôle public de l'énergie pour baisser les prix de l’électricité

Concrètement :

👉 Sortir du marché européen de l’électricité ;

👉 faire la gratuité des premiers kilowattheures ;

 

  • Ça veut dire quoi sortir du marché européen de l’électricité ?

Avant la mise en oeuvre du marché de l’électricité, le prix était basé sur son coût de production. L’énergie est désormais traitée comme une marchandise. Son prix varie selon la dernière source d’énergie activée - presque toujours les centrales à gaz, source la plus chère ! Il faut sortir du marché européen. Grâce à un pôle public de l’énergie, nous rétablirons des tarifs réglementés qui correspondent aux coûts de production et non à la spéculation des marchés. La sortie du marché n’empêche pas les échanges avec les autres pays, ils existaient avant le marché européen !

  • Les prix n’augmentent pas à cause de la guerre en Ukraine, mais des actionnaires

Le gaz représente entre 5 et 10 % du mix électrique français. Ce n’est pas la guerre en Ukraine qui a fait augmenter les prix de l’électricité. En réalité, le vrai coût de production de l’électricité ne varie pas depuis dix ans. Les factures flambent artificiellement à cause du racket organisé par les règles du marché, remplissant directement les poches des fournisseurs et des actionnaires.

  • Sortir du marché de l’électricité pour sortir de la précarité énergétique

La pauvreté explose partout en Europe. Environ 20 % des Françaises et Français ne peuvent pas se chauffer faute de moyens. Selon les estimations du magazine britannique libéral The Economist, 68 000 personnes sont mortes à cause de la crise énergétique en Europe au cours de l’hiver 2022-2023. En plus de réglementer les tarifs, nous proposons un vaste plan de rénovation de l’ensemble des passoires thermiques et la gratuité des premiers kilowattheures. Les députés de la France insoumise sont les seuls à s’être opposés à chaque étape à la continuation du marché de l’électricité en 2023.

 

🔴 CHIFFRES CLÉS
100 % : C’est la hausse des factures d’électricité depuis l’ouverture à la concurrence du secteur.
18,4 milliards € : C’est le montant des bénéfices distribués par TotalÉnergies à ses actionnaires en 2023. Un record !
42 millions : C’est le nombre de personnes en Europe qui ont souffert de précarité énergétique en 2022. Soit 35 % de plus qu’en 2021 (Eurostat).

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire

 

- Transformer notre modèle agricole et alimentaire pour baisser les prix de l’alimentation en encadrant les marges des multinationales, sortir des pesticides & garantir une rémunération digne aux salariés de l’agriculture
Concrètement : 

👉 Garantir des prix planchers rémunérateurs aux agriculteurs et agricultrices ;
👉 Encadrer les marges de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution ;
👉 Renforcer les aides à l’installation des jeunes et des nouveaux agriculteurs et nouvelles agricultrices (y compris au-delà de 40 ans) ; 
👉 Adopter la clause de sauvegarde contre la concurrence déloyale ;
👉 Réduire le gaspillage alimentaire et viser un système 100 % biologique au plus tard en 2050 ;
👉 Appliquer une clause de sauvegarde sanitaire quand une production agricole importée contient des produits interdits en France pour des raisons de santé publique.

 

  • Les prix plancher de la France insoumise, un système « soviétique » ?

Non, ce système était le système prévalant dans l’Union européenne durant les 30 premières années de la PAC, jusqu’en 1992. C’est encore pratiqué dans de nombreux pays, dont le Canada ou les États-Unis ! Par ailleurs, nous ne proposons pas que l’État fixe unilatéralement les prix planchers. Nous proposons que la conférence publique de filière discute et détermine le prix plancher sur la base des coûts de production par bassin. Elle en a les moyens puisqu’elle réunit notamment les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs. Le gouvernement intervient en dernier ressort si ce processus n’aboutit pas.

  • Faire une « pause » dans la réglementation environnementale ? Encore une mauvaise idée d’Emmanuel Macron

L’urgence climatique et environnementale ne permet pas de pause : ne pas agir, c’est menacer la capacité des générations futures de se nourrir. La France est déjà l’un des trois pays qui autorise le plus de substances actives de pesticides dans l’Union européenne (291 contre 220 en moyenne). La France dispose donc de 32 % de pesticides autorisés en plus que la moyenne des pays européens. 36 % de la population d’oiseaux des milieux agricoles a disparu depuis 1989. Nous ne pouvons pas nous complaire dans l’autosatisfaction. En revanche, il faut donner les moyens aux agriculteurs de réaliser la bifurcation agroécologique, en garantissant des prix rémunérateurs et des aides financières. Et en les protégeant de la concurrence déloyale par des mesures douanières et des clauses de sauvegarde, dans un protectionnisme solidaire. La Macronie, au contraire, abandonne les agriculteurs à la prédation des multinationales comme Lactalis qui paient un prix de misère.

  • Pour une agriculture biologique et garantie sans OGM

Les études scientifiques (CNRS, IDDRI, INRAE) convergent pour montrer qu’un système agricole 100 % biologique est possible en Europe d’ici 2050, et que cette bifurcation écologique est indispensable pour maintenir la capacité des générations futures à se nourrir ! En revanche, nous nous opposons à la déréglementation dangereuse des nouveaux OGM (NGT) prévue dans le plan de la Commission de la Ferme à la Fourchette - et que le Rassemblement National et Les Républicains soutiennent, en prétendant s’y opposer.

  • Non, la France insoumise ne veut pas priver les agriculteurs et agricultrices de 10 milliards d’euros par an en ayant voté contre la politique agricole commune (PAC)

Nous ne sommes pas contre la PAC mais nous avons voté contre la dernière réforme de la PAC, contrairement aux Macronistes, Républicains et Rassemblement National qui ont voté pour, car cette réforme est injuste et contraire à l’urgence écologique. Mais même si cette réforme n’avait pas été adoptée, la PAC précédente aurait continué à s’appliquer et l’argent aurait continué à être versé aux agriculteurs comme auparavant. Les 10 milliards de la PAC en France représentent en moyenne 25 000 euros par exploitation et par an : mais en réalité, quelques unes touchent beaucoup plus, et beaucoup touchent beaucoup moins ! Il faut redistribuer l’argent de la PAC aux
agriculteurs à travers une nouvelle réforme plus juste, plus écologique et plus respectueuse du bien-être animal.

  • Les lois Egalim ne garantissent pas les revenus des agriculteurs et agricultrices

Cela fait 6 ans que la loi Egalim 1 a été adoptée. Depuis, les rustines se multiplient : Egalim 2 (2021), Egalim 3 (2023). Si cela fonctionnait, les agriculteurs ne se mobiliseraient pas comme ils l’ont fait ces dernières semaines ! En réalité, quelles que soient les lois et les règles décidées par le parlement français dans les lois Egalim, la grande distribution fait tout pour les contourner. Les centrales d’achat européennes dans lesquelles se regroupent les grandes enseignes françaises choisissent d’éviter d’appliquer la loi française. Nous agirons pour frapper cette évasion juridique en imposant la loi française à toute entreprise qui commercialise en France et garantirons des prix rémunérateurs aux agriculteurs en fixant des prix planchers.

 

🔴 CHIFFRES CLÉS
16,2 % : C’est le taux de pauvreté monétaire dans les ménages agricoles (14 % en population générale) (INSEE 2024). Il est encore plus élevé dans certains secteurs : 24,9 % en maraîchage et horticulture, 23,6 % dans le secteur ovins, caprins.
100 000 : C’est le nombre de fermes qui ont disparu en 10 ans en France entre 2010 et 2020. Soit 10 000 par an. Près de 200 par semaine. Près de 30 par jour.

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire

 

- Protéger notre santé, sortir des pesticides, abolir les règles anti-services publics

Concrètement : 

👉 Défendre la Sécurité sociale et le service public de santé, notamment l’hôpital public, combattre les injonctions de la Commission européenne d’y porter atteinte ;
👉 Constituer des pôles publics nationaux ou européens de production de médicaments (par exemple : paracétamol, pilule abortive) ;
👉 Renforcer les coopérations européennes en matière de santé, notamment concernant la prévention et la gestion des pandémies ;
👉 Généraliser et rendre obligatoire le Nutri-Score partout en Europe et y intégrer des critères de transparence sur la fabrication et le respect de l’environnement ;
👉 Organiser le déploiement de plateformes d’hébergement de données de santé publiques sécurisées dans chaque pays membre afin de garantir une souveraineté nationale aux membres de l’Union européenne sur leurs données de santé. 

 

  • L’Union européenne donne les armes à Macron pour casser l’hôpital public

En vingt ans, les services publics, piliers de l’État social français, ont été démantelés. La pandémie a démontré l’ampleur du désastre à l’hôpital, privé de bras et de matériel. L’asphyxie des services publics ne sort pas de nulle part, mais bien de la politique économique ultra-austéritaire impulsée par l’Union européenne et du zèle de Macron pour appliquer ses règles absurdes qui interdisent de dépenser de l’argent public pour protéger les gens. Elles peuvent pourtant être suspendues. Pour preuve, elles l’ont été pendant la crise Covid.

  • L’industrie alimentaire joue avec le cancer

Il faut en finir avec la malbouffe. Nous affrontons une épidémie de maladies chroniques et de cancers. L’agro-industrie et ses produits vendus à grand renfort d’additifs et de publicité en sont la cause. Les plus pauvres en sont les premières victimes. En finir avec la malbouffe est un enjeu de santé publique. Nous avons les moyens de produire autrement pour nous nourrir tous et mieux.

  • L’Union européenne empoisonne l’eau et l’air

En 2050, si on ne fait rien, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. L’air, l’eau et les sols sont affectés par toutes sortes de pollutions plastiques, chimiques, industrielles. La pollution dans l’Union européenne est responsable de 250 000 décès prématurés chaque année. Nous refusons les logiques de financiarisation et marchandisation de la nature que l’Union européenne nous impose. C’est notre devoir de protéger ces biens communs essentiels à la survie humaine.

  • L’Union européenne a bloqué la levée des brevets sur les vaccins de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)

Alors que l’Afrique du Sud et l’Inde étaient particulièrement touchés par le Covid-19, les deux pays avaient demandé la levée des brevets sur les vaccins auprès de l’OMC. Emmanuel Macron et l’Union européenne avaient préféré protéger l’industrie pharmaceutique et ses profits, plutôt que de participer à sauver des milliers de vies et de faciliter la sortie de la crise sanitaire. Jusqu’en 1959, il était interdit en France d’enfermer dans des brevets tous médicaments, dont les vaccins !

 

🔴 CHIFFRES CLÉS

90 % : C’est la part des Français qui sont pour la création d’un pôle public du médicament (Harris interactive, juin 2020).
98 % : C’est le pourcentage des Européens qui respirent un air pollué.
163 : C’est le nombre de services d’urgence qui ont dû fermer en France, au moins partiellement, au cours de l’été 2023.

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire

 

- Assumer la désobéissance européenne, abolir les règles anti-services publics, mettre fin aux accords de libre-échange, contre le retour de la Commission européenne soutenue par la coalition de la droite, des macronistes et des socialistes

Concrètement : 

👉 Proposer de nouveaux traités respectueux de la souveraineté des peuples et les faire ratifier par référendum ;
👉 Mettre un terme à la concurrence libre et non-faussée qui empêche la constitution de pôles publics (énergie, transports, etc.) et la sortie des biens communs du marché

 

  • Pourquoi « sortir des traités » ?

Nous voulons bifurquer vers le mieux disant écologique et social. Or, un programme de rupture à la hauteur des urgences écologiques et sociales va à l’encontre des règles européennes actuelles : traités de libre-échange, concurrence libre et non faussée, marché européen de l’énergie, carcan budgétaire, politique agricole productiviste, Banque centrale européenne (BCE) dont les taux d’intérêt étranglent l’investissement des entreprises. « Sortir des traités » n’a qu’un sens pour nous : désobéir aux règles destructrices mises en œuvre par la Commission européenne, soutenue par la droite, les macronistes, et les socialistes européens !

  • Ça veut dire quoi désobéir ?

Notre premier objectif est de proposer aux États et peuples européens la rupture concertée avec les traités européens actuels avec la restauration de la souveraineté budgétaire, la modification du statut de la BCE, le protectionnisme solidaire, l’harmonisation sociale et écologique par le haut, etc. Si cela ne fonctionne pas, notre stratégie nationale n’a pas changé : nous portons l’application jusqu’au bout de notre programme en assumant la confrontation avec les institutions européennes. En conséquence, il nous faudra être prêts à désobéir à certaines règles. Ces deux stratégies s’alimentent : c’est en agissant en éclaireur qu’on pourra entraîner les autres peuples européens.

  • Mais alors à quoi ça sert de voter pour élire des députés insoumis aux européennes ?

Au Parlement européen, nous pouvons déjà bousculer les institutions pour ouvrir la voie, lancer l’alerte, bloquer la Commission européenne et arracher des avancées. Nous allons au Parlement européen pour mener des combats concrets et pas pour faire fonctionner leur système. Ces combats prolongent ceux de France et préparent ceux de notre campagne présidentielle en 2027. Nous sommes le rempart face à Macron et à l’extrême droite. Voter pour notre liste c’est voter pour la souveraineté des peuples, pour la planète, pour le camp de la paix, contre tous les génocides, et les crimes de guerre sans exception.

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire

- Arrêter la concurrence entre les travailleurs européens, adopter la clause de présomption de salariat pour les travailleurs et travailleuses uberisés, stopper l’appauvrissement des jeunes

Concrètement : 

👉 Bloquer les prix des produits de première nécessité au niveau européen pour lutter contre l’inflation causée par les superprofits ;
👉 Mettre un terme au statut de travail détaché : les salariés détachés, y compris saisonniers, doivent relever intégralement, et seulement, du droit du pays d’accueil (horaires, salaires, cotisations sociales, indemnités, congés, etc.) ;
👉 Instaurer un impôt universel sur les entreprises (basant leur taxation sur l’activité effectivement réalisée dans les pays européens) et sur les revenus des particuliers dans les paradis fiscaux pour lutter contre l’évasion fiscale.

 

  • L’Union européenne précarise les travailleurs et les travailleuses

Avec le travail détaché, l’Union européenne met en concurrence les travailleuses et les travailleurs et fragilise leurs conditions de travail. Le système est simple : il permet par exemple à une entreprise française de faire travailler en France un travailleur étranger (ou français) en payant les cotisations sociales prévues par le pays d’origine. Cotisations qui sont souvent extrêmement faibles voire inexistantes selon les États ! Le travail détaché discrimine donc les travailleuses et travailleurs étrangers qui fournissent le même travail que leurs homologues locaux, provoque une concurrence déloyale avec les travailleuses et travailleurs français et un moins-disant social généralisé.

  • L’Union européenne pour les jeunes : un présent précaire, un futur effroyable

Pauvreté, chômage, dépression, précarité : les jeunes subissent de plein fouet les conséquences désastreuses des politiques uniquement guidées par la logique du profit immédiat. Contre cet appauvrissement de la jeunesse, nous renforcerons l’aide alimentaire, mettrons fin à la sélection à l’université et lancerons une directive pour que chaque jeune européen puisse bénéficier d’une garantie d’autonomie payée au-dessus du seuil de pauvreté (donc 1 158 euros en France). Et cela, dès 16 ans pour les élèves de l’enseignement professionnel.

  • L’Union européenne facilite la fraude fiscale

La crise sociale et écologique s’amplifie de jour en jour. Pour y répondre, il faudrait des investissements massifs dans nos services publics, dans les aides sociales, dans la lutte contre le dérèglement climatique, etc. Et pourtant, pendant ce temps, une poignée de privilégiés se gave et nous vole en ne payant pas leurs impôts. Parmi les tricheurs fiscaux, il y en a aussi qui nous gouvernent. Pas étonnant donc que l’Union européenne ne fasse rien pour lutter contre la fraude fiscale, y compris contre ses États membres qui sont des paradis fiscaux : Luxembourg, Irlande, Malte et les Pays-Bas.

 

🔴 CHIFFRES CLÉS

220 000 : C’est le nombre de travailleuses et de travailleurs (hors secteur routier) qui ont été détachés au moins une fois en France en 2022 par des entreprises étrangères établies à l’étranger.

4 : C’est le nombre de paradis fiscaux membres de l’Union européenne, selon l’ONG Oxfam : le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas et l’Irlande.
25,3 % : C’est le pourcentage de jeunes en Europe menacés par la pauvreté ou l’exclusion sociale (Eurostat 2021).

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire

 

- Refuser l'austérité et le chantage de la dette publique, abolir les règles anti-services publics

Concrètement : 

👉 Obliger la Banque centrale européenne (BCE) à financer les politiques sociales et écologiques des États, en l’autorisant à racheter directement la dette des États sans passer par les banques privées, et en mettant en place une autorisation de découvert des États auprès d’elle (qui ainsi ne devront plus se financer sur les marchés financiers) ;
👉 Exiger que la BCE transforme la part de dettes des États qu’elle détient en dettes
perpétuelles à taux nul ;

👉 Organiser une conférence européenne sur les dettes souveraines sur la base d’audits citoyens pour préparer un réaménagement négocié de la dette publique.

 

  • La Commission européenne tue les services publics

En dehors d’être absurdes, les règles budgétaires européennes sont destructrices. Elles interdisent de dépenser de l’argent public pour protéger les gens en limitant le déficit public à 3 % du PIB et la dette à 60 % du PIB sans aucune raison économique rationnelle. Elles saccagent nos services publics, encouragent la privatisation et la mise en concurrence, affaiblissent nos systèmes de protection sociale et de santé et empêchent toute politique écologique. Ces injonctions ont eu des effets désastreux sur nos services publics. Elles permettent l’intensification de la concurrence dans le secteur de l’électricité et du ferroviaire, la baisse des allocations familiales et des aides au logement, la baisse de moyens alloués au système de santé… Nous proposons au contraire l’abolition de ces règles et la désobéissance aux traités. Ainsi fera-t-on chaque fois que ce sera nécessaire pour financer le nouveau modèle écologique d’agriculture, la rénovation des logements, le développement des énergies renouvelables et le transport ferroviaire.

  • La France ne vit pas au-dessus de ses moyens

L’État français n’est pas un acteur économique comme les autres. Il détermine le montant de ses dépenses mais aussi de ses recettes en fixant le niveau des impôts. L’État détermine aussi sur quelle durée il s’endette : la France émet des obligations à 30 ans tandis que certains États ont émis de la dette à 50 voire 100 ans. Enfin, les États ne remboursent pas leurs dettes : quand un titre de dette publique arrive à expiration, l’État réemprunte le même montant.

  • Oui, mais la France serait trop endettée ?

Non, le niveau de dette publique de la France est tout à fait soutenable. Même en prenant l’indicateur utilisé par les néolibéraux (le ratio dette / PIB), la dette de la France est inférieure à celle d’autres économies développées comparables : la dette des États-Unis représente 123 % de leur PIB, celle du Japon 217 %, tandis que la France est à 112 %. Ce n’est pas le montant total de la dette publique qui est important, mais le coût de cet endettement (donc le taux d’intérêt fixé par les marchés financiers), c’est pourquoi nous voulons sortir le financement de l’État des griffes de la finance ! Pour cela, il faut autoriser la Banque centrale européenne à prêter directement aux Etats.

  • La BCE veut étrangler les États

Les intérêts de la dette publique de la France ont beaucoup augmenté depuis trois ans. Cela pèse sur le budget de l’État. C’est la conséquence de choix politiques : d’une part, la BCE a arrêté de racheter la dette publique des États membres en circulation sur les marchés, et d’autre part, la BCE a augmenté les taux d’intérêt. En 2020, quand la BCE rachetait massivement la dette souveraine française et que ses taux d’intérêt étaient à 0 %, la charge d’intérêts s’élevait à 30 milliards d’euros. En 2024, elle s’élève à 52 milliards d’euros et pourrait atteindre 74 milliards en 2027. Nous exigeons que la BCE continue à racheter la dette publique en circulation sur les marchés et la transforme en dette perpétuelle à taux nul, afin que les États puissent se financer à bas coût.

 

🔴 CHIFFRES CLÉS

26 % : C’est la part de la dette publique française qui est détenue par la BCE et la Banque de France (au nom de la BCE) et qui correspond, fin février 2024, à 800 milliards d’euros.
3 % : C’est le taux auquel la France emprunte à 10 ans, sur les marchés financiers en février 2024. Entre juillet 2019 et septembre 2021, ce taux était négatif (en dessous de 0 %), grâce aux achats de dette souveraine de la BCE !
x 10 : C’est la différence entre le montant total de la dette publique française et celle des États-Unis, qui est 10 fois plus importante. 3088 milliards d’euros pour la dette française, ça peut paraître beaucoup mais ce n’est rien par rapport aux 34 trillions de dollars d’endettement public étasunien.

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
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- Passer à l'écologie populaire, passer au 100 % énergies renouvelables à horizon 2050, taxer les riches et les superprofits

Concrètement : 
👉 Appliquer la règle verte à toutes les politiques européennes ;
👉 Atteindre la neutralité carbone en Europe à horizon 2040 ;
👉 Instaurer une taxation des biens et loisirs anti écologiques des ultra-riches, et interdire les plus climaticides ;
👉 Favoriser le développement et la rénovation des lignes de fret, des trains du quotidien et des trains de nuit entre pays européens ;
👉 Créer un tribunal international de justice climatique avec les États volontaires ;
👉 
Porter au niveau international la reconnaissance de l’écocide.

 

  • Le marché carbone : un passe-droit aux entreprises pour polluer

Le marché carbone est un système qui octroie aux entreprises chaque année un quota de droits à polluer gratuitement qu’elles sont censées ne pas dépasser. Si c’est le cas, aucune inquiétude pour elles, elles peuvent acheter des quotas supplémentaires, auprès d’autres entreprises mais aussi d’États membres qui mettent aux enchères des quotas supplémentaires. Ainsi, prétend la Commission européenne, ils peuvent récupérer des financements pour leurs politiques écologiques tout en permettant de polluer encore plus. C’est un fonctionnement absurde. Il faut enfin acter la défaillance de ce dispositif. Il est temps d’instaurer une véritable planification de la réduction des émissions dans les secteurs énergétique et industriel, par le biais d’objectifs sectoriels contraignants.

  • Taxer les riches, ça finance la bifurcation écologique

Les riches polluent. Bernard Arnault a une empreinte carbone de consommation 1 270 fois supérieure à un Français moyen. Une taxation juste des ultra-riches permettrait de lutter à la fois contre les inégalités et contre le changement climatique. Grâce à de nouvelles ressources comme l’impôt sur la fortune, la taxation des biens et loisirs anti-écologiques ou encore la taxe sur les superprofits, nous pourrions générer 3 000 milliards d’euros de recettes supplémentaires sur 5 ans dans toute l’Europe. De quoi financer la bifurcation écologique et la solidarité sociale ! Au lieu de cela, l’Union européenne veut étendre l’injuste taxe carbone aux ménages.

  • Nous taxer plutôt que nous aider

En avril dernier, le Parlement européen a voté en catimini un texte de la Commission européenne. Sous couvert d’accélérer
la diminution des émissions de gaz à effet de serre, ce texte contenait en réalité une extension injuste et absurde du marché carbone au chauffage et à l’essence pour les particuliers. Résultat, le prix du litre d’essence risque d’augmenter de cinquante centimes ! Pendant que les plus riches polluent en toute impunité, les plus pauvres vont devoir payer pour le prix de la transition écologique. Au contraire, nous proposons d’augmenter les aides à la rénovation des passoires thermiques et au développement des alternatives à la voiture individuelle.

  • Le nucléaire, une impasse mortelle

Les effets du dérèglement climatique s’accélèrent et les décisions cruciales doivent être prises maintenant : le nucléaire et les énergies fossiles sont une impasse dont nous sortirons. Les réacteurs nucléaires français sont vieillissants : rien que pour les maintenir en fonction, il faudrait investir plus de 100 milliards d’euros, qui manqueraient donc pour les énergies renouvelables. Aujourd’hui, ces dernières sont moins chères. S’ajoutent à cela les autres problèmes du nucléaire, comme les risques d’accidents, la nécessité d’importer les matières premières ou encore la vulnérabilité des centrales au changement climatique.

 

🔴 CHIFFRES CLÉS

10 % : Les 10 % les plus riches sont responsables de plus de la moitié des émissions mondiales.
100 milliards € : C’est ce que coûterait la prolongation des réacteurs nucléaires français.
100 milliards € : C’est aussi le montant des quotas de pollution offerts gratuitement à l’industrie par les États membres de l’Union européenne entre 2013 et 2021.

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
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- L’extrême droite contre nos droits fondamentaux, inclure le droit à l’IVG et à la contraception, et leur accès gratuit pour toutes les femmes, dans la Charte européenne des droits fondamentaux

Concrètement : 
👉 Parler devant l’assemblée, lancer les alertes, résister face aux remises en cause des droits, c’est la première tâche de nos députés face aux réactionnaires et aux indifférents qui préfèrent regarder ailleurs ;
👉 Combattre toutes les formes de racisme et de discriminations, liées aux origines, aux handicaps, à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre en faisant aboutir le projet de directive globale et universelle de l’Union européenne contre toutes les discriminations ;
👉 Lutter contre les violences faites aux femmes et proposer une loi européenne sur le consentement ;
👉 Lutter contre les mouvements dits « anti-genre » qui s’opposent aux droits des femmes et des personnes LGBTI à travers toute l’Europe ;
👉 Combattre toutes les manifestations du racisme, notamment les violences antisémites et l’islamophobie ;
👉 Garantir l’égalité des droits pour les couples de même sexe (union civile, mariage, adoption et filiation des enfants) dans toute l’Union européenne ;
👉 Donner des droits identiques au reste de la population à toutes les personnes en situation de handicap : éducation, emploi, déplacements, prestations sociales, vie politique.

 

  • L’extrême droite : une arnaque sociale[2]

Le Rassemblement national prétend être du côté du peuple. Pourtant ses parlementaires ont voté contre l’augmentation du SMIC, contre l’élargissement de la taxe sur les superprofits à tous les secteurs, contre l’instauration d’un impôt sur la fortune (ISF) européen et d’un impôt européen sur les hauts revenus, pour la Politique Agricole Commune qui profite surtout aux gros exploitants. Ils ne défendent que les riches et leurs intérêts.

  • L’extrême droite menace le droit à l’avortement

Les droits des femmes sont sans arrêt attaqués par l’extrême droite et les conservateurs. L’extrême droite a voté contre l’accès universel des femmes à l’avortement au Parlement européen. En Slovaquie, 11 propositions de loi ont été déposées entre 2018 et 2020 pour restreindre l’avortement par des alliés du Rassemblement National et des Républicains. En Pologne, l’avortement est seulement autorisé en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la vie de la mère. À Malte, il est totalement interdit. Face aux réactionnaires, la France insoumise défend toujours les droits des femmes. La France a marqué l’histoire en devenant, à partir d’une proposition insoumise, le premier pays au monde à inscrire le droit à l’avortement dans sa Constitution. Nous élargirons le combat afin que chaque personne en Europe puisse avoir le même droit fondamental à disposer seule de son corps.

  • Les personnes LGBTI sont toujours la cible de violences

Les discriminations à l’égard des personnes LGBTI restent nombreuses aujourd’hui en Europe. La Hongrie de Viktor Orbán et la Pologne de Mateusz Morawiecki ont pris des mesures discriminantes en étant soutenus par les parlementaires d’extrême droite au Parlement européen. Ils ont refusé de condamner une loi associant homosexualité et pédophilie en Hongrie. Ils ont également voté contre la reconnaissance des mariages et autre unions de personnes de même sexe à travers toute l’Union européenne. La France insoumise portera toutes les mesures nécessaires pour lutter contre ces discriminations, garantir l’égalité des droits pour les couples de même sexe dans toute l’Union européenne et permettre la reconnaissance entre États des couples de même sexe, mais aussi celle de la parentalité trans.

  • Le racisme et l’extrême droite : deux courbes qui augmentent simultanément

Le Rassemblement National a un discours au racisme assumé. Parmi ses députés, siège un ancien patron de librairie négationiste et antisémite condamné pour violences en réunion avec arme. Ses partis alliés au Parlement européen ne sont pas en reste. L’AFD, son homologue allemand, ne cache même pas son programme néo-nazi en ayant travaillé sur un plan d’expulsion violente (appelé « remigration ») de 2 millions de personnes. Face à la montée des racismes, la France insoumise sera toujours du côté du principe d’égalité. Face à la montée de l’extrême droite et à la diffusion de ses idées racistes et antisémites partout en Europe, nous construirons un barrage antiraciste et antifasciste.

 

🔴 CHIFFRES CLÉS

2 555 : C’est le nombre de femmes qui meurent chaque année sous les coups de leur conjoint ou d’un membre de leur famille en Europe.
40 % : C’est le pourcentage de personnes LGBTI qui subissent du harcèlement chaque année en Europe en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre réelle ou supposée.
45 % : C’est le pourcentage de personnes noires en Europe qui déclarent avoir été victimes de discriminations sur la base de leur couleur de peau dans les cinq dernières années.

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire

 

- Pour une politique migratoire humaniste en Europe, garantir le droit d’asile sur le sol européen

Concrètement : 
👉 Lutter contre l’exil forcé et ses causes ;
👉 Agir pour la lutte contre le dérèglement climatique et créer un statut de détresse environnementale couvrant tout type de catastrophe ayant entraîné une migration forcée ;
👉 Remplacer l’agence meurtrière Frontex par une agence européenne civile de sauvetage en mer et sur terre, en appui de l’agence de l’Union européenne pour l’asile (AUEA) ;
👉 Combattre la criminalisation et les campagnes de harcèlement conduites à l’encontre des associations d’aide et des personnes solidaires avec les migrants.

 

  • Nous pouvons sauver des vies

Aux frontières de l’Union européenne, pas une semaine ne se passe sans qu’un nouveau drame ne se produise, qu’un nouveau mur ou une nouvelle clôture ne s’érige. La Méditerranée et la Manche sont devenues des cimetières à ciel ouvert. Au large de Mytilène en Grèce, c’est même un filet de 27 km en mer dont il a été question. L’agence Frontex a été accusée à plusieurs reprises d’avoir repoussé illégalement des bateaux de migrants. On comprend mieux pourquoi son ancien président est désormais candidat avec le Rassemblement National. Nous sanctionnerons tous ces refoulements illégaux. En parallèle, il s’agit de protéger l’activité des navires humanitaires et d’ouvrir des voies de migrations légales et sécurisées pour éviter, à chaque fois que cela est possible, que des êtres humains risquent leur vie sur la route de l’exil.

  • Plutôt que de créer de la souffrance et du désordre, agir sur les causes des migrations forcées

Les pays les plus riches ont souvent la responsabilité des migrations forcées de par leur implication dans la multiplication des conflits armés, la destruction des économies locales par la mondialisation et le réchauffement climatique. Face à cela, l’Union européenne doit porter la voix de la paix en étant non-alignée et en défendant le droit international, dont fait partie la sécurité alimentaire. Elle doit aussi mettre fin aux accords inéquitables passés avec les pays de départ et les remplacer par des partenariats durables, notamment dans les domaines du commerce et de la pêche. Nous créerons également un statut de détresse environnementale couvrant tout type de catastrophe ayant entraîné une migration forcée.

  • Non, l’immigration ne coûte pas cher à la société

L’immigration a une contribution positive à la société française. Certains aspects de cette contribution sont peu mesurables, comme ses apports à la culture française, aux horizons musicaux, culinaires, linguistiques, cinématographiques de l’ensemble de ses citoyens. Combien de prix Nobel français ont immigré en France comme réfugiés ? D’autres en revanche le sont : il s’agit des aspects socio-économiques, également cruciaux pour notre société. La présence de personnes immigrées sur le sol français n’est pas un coût pour les finances publiques, mais présente un solde positif. Nos régimes de retraite et notre assurance-maladie sont alimentés par les travailleurs étrangers. Quant à leurs luttes, elles ont transformé en mieux le droit français. C’est par exemple grâce aux luttes de travailleurs étrangers que l’empoisonnement au plomb sur le lieu de travail est poursuivi

 

  • Il n’y a pas de « submersion migratoire »

Les Nations Unies estiment à 281 millions le nombre de personnes migrantes en 2020. Cela représente 3,6 % de la population mondiale, soit une infime minorité. En Europe, les arrivées de populations ne sont pas massives non plus : la même année, les réfugiés représentent 0,6 % de la population totale. La majorité des migrations s’effectuent dans la même région que le pays d’origine. Nous pouvons accueillir dignement celles et ceux qui cherchent refuge sur notre sol, comme cela a été le cas avec les Ukrainiens. Il n’y a pas d’invasion migratoire mais des instrumentalisations xénophobes.

 

🔴 CHIFFRES CLÉS

7,7 % : C’est le pourcentage d’étrangers, étudiants compris, vivant sur le sol français d’après l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE). Il est inférieur à la moyenne de l’Union européenne qui est de 8,4 %.
50 % : C’est la part de migrations estudiantines dans la hausse des titres de séjour. Leur nombre est passé de 193 000 en 2005 à 311 000 en 2022 d’après l’Institut Convergences Migrations (Collège de France). Non, nous ne ferons pas la guerre aux étudiants !
29 056 : C’est le nombre de migrants disparus en Méditerranée depuis 10 ans selon l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM).

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
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- Respecter la souveraineté des peuples, chasser les lobbies des institutions européennes

Concrètement : 
👉 Proposer de nouveaux traités respectueux de la souveraineté des peuples et les faire ratifier par référendum ;
👉 Interdire les rémunérations annexes des députés et responsables européens susceptibles de créer des conflits d’intérêts, tout comme les cadeaux et voyages offerts ;
👉 Créer un RIC européen en réformant le dispositif d’initiative citoyenne européenne.

 

  • La voix des peuples ignorée par la caste qui nous gouverne

En 2005, les peuples de France et des Pays-Bas ont rejeté par référendum le projet de constitution européenne. Ce texte a
ensuite été recyclé dans le Traité de Lisbonne, adopté en 2009 par une procédure parlementaire violant le vote populaire. L’architecture actuelle de l’Union européenne est donc illégitime. Il faut rétablir la souveraineté des peuples en Europe en faisant respecter les votes populaires. Retrouver la souveraineté populaire passe déjà par mettre fin à la culture d’opacité qui mine la confiance des citoyens. Cela nécessite dans un premier temps de rendre l’ensemble des votes des parlementaires public et lisible pour chaque citoyen. Enfin, pour que la voix des peuples soit vraiment écoutée, toute révision des traités, tout élargissement de l’Union européenne, devrait être soumis à ratification par des référendums nationaux.

  • La lobbycratie à Bruxelles : un cas d’école

Le Parlement européen est envahi par les lobbyistes : plus de 70 par parlementaire. Le secteur représente un business estimé à 3 milliards d’euros par an au sein de l’Union européenne. Une activité lucrative pour le secteur privé (tabac, chimie, automobile, filière laitière, etc.) qui représente 70 % des lobbyistes présents mais pas seulement ! On estime entre 4 et 11,5 millions d’euros le montant des rémunérations annexes perçues chaque année par les parlementaires européens. Un quart des députés sont impliqués dans des affaires ou des scandales (détournement de fonds, corruption, etc.). Aucun des nôtres ! Nous continuerons le combat mené par Manon Aubry pour chasser les lobbies. Aujourd’hui, grâce à elle, les parlementaires sont obligés de publier leur déclaration de patrimoine ainsi que tous leurs rendez-vous et ceux de leurs assistants. Nous irons plus loin : fini les cadeaux, voyages et toute forme de rémunération annexe pour les parlementaires, avec nous ce sera interdit.

  • La France peut se retirer unilatéralement de certains programmes

L’histoire entière de l’Union européenne est faite de rapports de force et coopérations à géométrie variable. Plusieurs pays ont obtenu des options de retrait (opt-out) de certaines politiques européennes. De fait, ces dispositions ne se sont jamais appliquées à eux ! Ces opt-out peuvent se négocier au moment de la signature du traité. L’Irlande a ainsi obtenu un opt-out sur l’espace Schengen et le Danemark ne participe ni à la politique de défense et de sécurité commune ni à l’euro. Les opt-out peuvent aussi s’obtenir si le traité est déjà signé : c’est le cas de la Suède, qui s’était engagée à rentrer dans un mécanisme des taux de change européens dans le cadre de l’euro, mais qui a dû y renoncer à la suite d’un référendum. Pour éviter un blocage de tout le processus, la Commission européenne et la Banque centrale européenne ont préféré lui accorder un opt-out de facto. Notre ligne d’action n’est donc en rien une exception quant aux moyens qu’elle utilise. Mais elle l’est quand elle utilise ces moyens au service d’une tout autre politique que celle des libéraux et des sociaux-démocrates en rendant sa souveraineté au peuple.

 

🔴 CHIFFRES CLÉS

26 500 : C’est le nombre de lobbyistes présents de façon régulière à Bruxelles, soit plus de 70 lobbyistes par parlementaire.
50 % : C’est le pourcentage d’anciens commissaires européens devenus lobbyistes.
Entre 4 millions et 11,5 millions € : C’est le montant des rémunérations annexes perçues chaque année par les parlementaires européens.
55 % : C’est le pourcentage d’électeurs français qui ont voté « non » au traité européen en 2005. 

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire

- Élargissement : une catastrophe sociale et environnementale, refuser l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne

Concrètement : 
👉 Refuser tout nouvel élargissement de l’Union européenne tant qu’une harmonisation écologique, sociale, fiscale et des droits humains n’a pas été décidée ;
👉 9 pays sont actuellement candidats à l’entrée dans l’Union européenne : la Turquie, le Monténégro, la Serbie, l’Albanie, la Macédoine du Nord, la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine.

 

  • Une mise en concurrence déloyale pour l’agriculture française

En rejoignant l’Union européenne, l’Ukraine deviendrait le plus grand bénéficiaire des subventions de la Politique agricole commune (PAC), devant la France. Et cela alors que la France donne déjà à l’Europe 9 milliards de plus qu’elle reçoit. Cela réduirait les subventions agricoles aux États membres actuels d’environ 20 % par hectare cultivé… et anéantirait l’aide aux agriculteurs de France. D’autant que le prix des aliments est également beaucoup moins cher qu’en France avec des normes au rabais. Le prix du filet de poulet ukrainien est inférieur de 40 % à celui du poulet français. L’agriculture ukrainienne ruine déjà celle des autres pays de l’Union européenne : suite à la suppression des droits de douane en mai 2022, les importations de viandes de volailles ukrainiennes en France ont bondi de 74 % dès le premier semestre suivant cet accord.

  • Une mise en concurrence déloyale pour l’agriculture française

En rejoignant l’Union européenne, l’Ukraine deviendrait le plus grand bénéficiaire des subventions de la Politique agricole commune (PAC), devant la France. Et cela alors que la France donne déjà à l’Europe 9 milliards de plus qu’elle reçoit. Cela réduirait les subventions agricoles aux États membres actuels d’environ 20 % par hectare cultivé… et anéantirait l’aide aux agriculteurs de France. D’autant que le prix des aliments est également beaucoup moins cher qu’en France avec des normes au rabais. Le prix du filet de poulet ukrainien est inférieur de 40 % à celui du poulet français. L’agriculture ukrainienne ruine déjà celle des autres pays de l’Union européenne : suite à la suppression des droits de douane en mai 2022, les importations de viandes de volailles ukrainiennes en France ont bondi de 74 % dès le premier semestre suivant cet accord.

  • Ce n’est pas aider l’Ukraine

L’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne est complètement irréaliste alors que le pays est en guerre. Cela signifierait une cobelligérance immédiate. Nous proposons des mesures concrètes, immédiatement applicables, pour aider les Ukrainiens et Ukrainiennes, telles qu’une annulation de la dette ukrainienne et l’octroi de subventions directes plutôt que de prêts conditionnés à des réformes néolibérales.

 

🔴 CHIFFRES CLÉS

- de 200 € : C’est le montant du salaire minimum en Ukraine. Presque 10 fois inférieur au salaire minimum français.
40 % : C’est la différence de prix entre le filet de poulet français et le filet de poulet ukrainien.

 

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- Porter la voix de la paix en Europe, défendre un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza, incarner la voix de la paix en Europe

Concrètement : 
👉 Refuser l’alignement de la France au sein de l’Union européenne ainsi que sur toute autre puissance et défendre le droit international, l’inviolabilité des frontières et la paix ;
👉 Relancer les initiatives internationales pour le désarmement nucléaire multilatéral et coordonné, contre la course mondiale au renforcement des capacités militaires conventionnelles ;
👉 Refuser une Europe de la défense arrimée à l’OTAN car elle ne serait qu’une extension des intérêts géopolitiques des États-Unis et un débouché contraint supplémentaire pour son industrie de l’armement.

 

  • C’est quoi le « non-alignement » ?

En politique étrangère, la France insoumise juge selon le droit international et ses principes, et non en fonction de l’alignement dans un bloc au service d’une puissance ou d’une autre. Nous refusons le deux poids, deux mesures qui consiste à défendre le droit international dans un cas, et à le refuser dans un autre. Le non-alignement ne doit pas être confondu avec une neutralité ou une équidistance. Il permet à la fois de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le massacre en cours à Gaza, tous deux des violations flagrantes du droit international. À l’inverse, Emmanuel Macron et son gouvernement félicitent la Cour internationale de justice lorsqu’elle condamne la Russie, mais remettent en cause les ordonnances de cette dernière dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Face à tous les « va-t-en-guerre », nous choisirons toujours le camp du droit international et de la paix ! La formule : la France doit être un agent de la solution pas une cause des problèmes.

  • Quelle est la position de la France insoumise sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine ?

En février 2022, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement condamné, deux heures après l’invasion, et dans les termes les plus fermes, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’offensive militaire russe est une violation intolérable de la Charte des Nations Unies et de tous les engagements internationaux de la Russie. Dès le début du conflit, la France insoumise a souligné qu’il n’y aurait pas d’issue militaire à cette guerre. La prolongation des hostilités fait courir le risque d’une escalade militaire dangereuse entre la Russie, puissance nucléaire, et les pays de l’OTAN, soutiens de l’Ukraine. L’envoi de soldats français en Ukraine, comme évoqué par Emmanuel Macron, serait une folie. Ce conflit fait également courir le risque d’une catastrophe environnementale sans précédent, l’Ukraine abritant des dizaines de centrales nucléaires sur son territoire. Nous condamnons l’escalade guerrière et nous exigeons d’en revenir à l’action diplomatique : cessez-le-feu, sécurisation des centrales nucléaires, conférence sur les frontières et la sécurité collective en Europe. Ni vainqueur, ni vaincu : vote des populations des territoires disputés.

  • Que peut faire l’Union européenne face au massacre en cours à Gaza ?

Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice a reconnu l’existence d’un risque de génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza. L’inaction de la France et de l’Union européenne face à un tel risque est une faute d’une gravité extrême. Des sanctions claires doivent être prises contre toutes les personnes et entités dont l’action viole le droit humanitaire international et les résolutions de l’ONU sur le conflit israélo-palestinien. Nous proposons un embargo européen sur les livraisons d’armes à l’État d’Israël, ainsi que la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’État d’Israël tant que perdureront l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens. Les violations répétées et aggravées du droit international par le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou ne peuvent plus rester impunies. Nous réclamons la création de corridors humanitaires, le retour de tous les déplacés et la fin immédiate du blocus de la bande de Gaza. Dans le même temps, nous demandons que la France et l’Union européenne prennent toutes les initiatives diplomatiques visant à obtenir un cessez-le-feu immédiat et permanent. Nous demandons la libération de tous les otages, et aussi des prisonniers palestiniens détenus arbitrairement par Netanyahu. Nous agirons pour la reconnaissance de l’État palestinien.

  • Pourquoi la France insoumise est-elle opposée à l’Europe de la défense ?

Dans le cadre des traités européens actuels, l’OTAN est, pour les États européens qui en sont membres (23 États contre 4, l’Autriche, Malte, Chypre et l’Irlande), « le fondement de leur défense collective et l’instance de sa mise en œuvre » (article 42 du traité sur l’Union européenne). Dès lors, l’Europe de la défense n’est rien d’autre que le renforcement du volet européen de l’OTAN, et consacre notre alignement sur les États-Unis d’Amérique. Nous défendons l’indépendance et le non-alignement de la France. Nous ne pouvons donc pas accepter de participer à une telle Europe de la défense qui mutualiserait l’arme nucléaire française avec des pays alignés sur Washington. En revanche, nous sommes ouverts à la mise en place de coopérations stratégiques avec les pays européens ayant des centres et des aires d’intérêt communs, en particulier au service de la paix dans le bassin méditerranéen.

 

🔴 CHIFFRES CLÉS

30 000 : C’est le nombre de Palestiniens morts à Gaza depuis le début de l’offensive militaire israélienne. 40 % des morts palestiniens à Gaza sont des enfants. Plus de 9 000 enfants ont été blessés, dont 1 000 ont dû être amputés. Selon une récente étude d’épidémiologistes, plus de 85 000 Palestiniens supplémentaires pourraient mourir en cas d’offensive militaire israélienne prolongée.
2 200 milliards : C’est le montant cumulé des dépenses militaires dans le monde, selon une estimation de l’Institut international d’études stratégiques. Il s’agit là d’un montant record, dont la moitié est imputable à l’OTAN, 1/3 aux seuls États-Unis d’Amérique. À titre de comparaison, selon différentes études, il faudrait 30 à 40 milliards de dollars supplémentaires par an pour éradiquer la faim dans le monde d’ici 2030.

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire

 

Le 9 Juin, lors des élections européennes,

faites vous respecter !

 

Par votre bulletin de vote, sanctionnez Macron, combattez Le Pen et le RN, et imposez un autre futur !

Un autre monde est toujours possible !

 

Européennes 2024 : des éléments pour débattre et convaincre de voter pour l'Union Populaire
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19 mars 2024 2 19 /03 /mars /2024 22:15
Maintenant le peuple ! Alliance européenne de partis rouges verts au sein du PGE
Maintenant le peuple ! Alliance européenne de partis rouges verts au sein du PGE

Tête de liste en France, Manon Aubry est impliquée dans l’animation d’une alliance européenne baptisée « Maintenant le peuple ![3] ». Celle-ci contourne le PGE, le parti européen historique de la gauche radicale, marqué par l’influence communiste. Mais la portée de cette coopération est encore très faible.

 

 

Sources : Fabien Escalona | 

- Sur la scène politique française, l’identité de la liste[1][2de La France insoumise (LFI), menée par l’eurodéputée sortante Manon Aubry, est assez claire.

  • D’une part, sa composition est censée témoigner d’une « union populaire » à laquelle les autres partis de gauche se seraient refusés.
  • D’autre part, le message politique est centré autour de l’ambition d’apparaître comme le « camp de la paix » et d’œuvrer pour une rupture avec les dogmes austéritaire et libre-échangiste de l’Union européenne (UE).

 

🔴  En parallèle, sur la scène européenne, Manon Aubry fait campagne au nom d’une alliance largement inconnue du grand public : « Maintenant le peuple ![3] ».

L’originalité de ce regroupement est d’impliquer des formations importantes d’une famille politique, la gauche radicale, qui dispose déjà d’un parti européen depuis 2004. De la même façon que les sociaux-démocrates, les Verts ou encore les libéraux disposent du leur, le Parti de la gauche européenne (PGE) est censé rassembler les forces engagées pour une rupture avec le modèle socioéconomique dominant.

 

Depuis le 24 février dernier, le PGE dispose d’ailleurs d’un manifeste européen pour le scrutin du 9 juin, et d’un chef de file en la personne de Walter Baier, déjà élu président de l’europarti en décembre 2022. Dans le langage de l’UE, ce communiste autrichien est le Spitzenkandidat du PGE, c’est-à-dire celui qui serait envoyé à la présidence de la Commission européenne en cas – plus qu’improbable – de victoire.

 

C’est pourtant en dehors de ce cadre institutionnel que Manon Aubry et ses alliés ont adopté une déclaration commune à Paris, le 17 novembre 2023. Signée par les membres officiels de « Maintenant le peuple ! » – à savoir LFI, la Liste de l’unité (Danemark), Podemos (Espagne), l’Alliance de gauche (Finlande), le Bloc de gauche (Bloco, Portugal) et le Parti de gauche (Suède), elle vante « un projet de rupture » qui soit « la voix des travailleurs, de tous les laissés-pour-compte, et de ceux qui se battent pour notre planète ».

 

Un sommet élargi à d’autres partis a ensuite été organisé à Copenhague, le 16 février dernier. Une série d’engagements en est ressortie, de la taxation des superprofits à la fin des « règles budgétaires absurdes », en passant par un « commerce équitable ». Sur la quinzaine de formations présentes, une dizaine a signé le texte, dont les six membres officiels de « Maintenant la gauche ! », mais aussi des partis basque (EH Bildu), italien (Sinistra italiana), luxembourgeois (Déi Lénk) et même allemand (Die Linke).

 

🔴  « Nous voulons créer un cadre de coopération flexible, pour donner à voir une alternative franche au système actuel de cogestion de l’UE, explique Manon Aubry à Mediapart. Plus largement, notre objectif est de définir un modèle de gauche pour le XXIe siècle. Il s’agit de proposer une offre politique qui traite ensemble les questions sociales et climatiques, pour mieux acter un changement radical du modèle économique. »

 

L’eurodéputée nie toute idée de compétition avec le PGE, dont certains membres de « Maintenant la gauche ! » font pleinement partie, là où LFI n’y est qu’observatrice. Mais elle (Manon Aubry) compte bien attirer définitivement des formations susceptibles d’envoyer des élus au Parlement européen le 9 juin prochain, comme des partis régionaux espagnols, ou encore Razem en Pologne. L’initiative révèle en creux la faiblesse historique des tentatives de coopération entre partis de gauche radicale. Elle reste d’ailleurs elle-même très modeste, suscitant le scepticisme d’observateurs extérieurs.

 

 

- Un réseau partisan émancipé de la tradition communiste
Pour comprendre comment s’est développé « Maintenant le peuple ! », qui apparaît comme un objet mi-complémentaire, mi-concurrent du plus institutionnel PGE, il faut en retracer la genèse.

  • Tout commence à partir de 2015, à la suite de la capitulation du gouvernement mené par Syriza[4], le parti de gauche radicale grec, face à ses créditeurs européens. Entre janvier 2016 et mars 2017 se tiennent une demi-douzaine de « sommets du plan B[5] » pour rompre avec l’Europe austéritaire, dans lesquels sont discutées des hypothèses de désobéissance aux traités, voire de sortie de la zone euro.
  • La démarche ne va pas plus loin que ces rencontres éphémères. Mais elle est la matrice du lancement, en avril 2018 à Lisbonne, de « Maintenant le peuple ! ». Le chercheur Vladimir Bortun, auteur d’un ouvrage non traduit sur la décennie perdue par la gauche en matière de coopération transnationale, parle même d’un « plan B 2.0 ». Les fondateurs initiaux – LFI, les Espagnols de Podemos et les Portugais du Bloco –, sont rapidement rejoints par des partis nordiques, historiquement méfiants envers l’intégration européenne.

 

Ce n’est cependant pas véritablement la radicalité de la critique de l’UE qui constitue la colonne vertébrale pérenne de l’alliance. Depuis 2018, les notions de sortie de l’euro ou de désobéissance des traités ont en effet été édulcorées, voire se sont évaporées. À vrai dire, certains membres comme Podemos ne se les sont jamais véritablement appropriées. En revanche, ces partis correspondent à la composante la plus neuve de la gauche radicale, qui adhère à un libéralisme culturel prononcé et à la remise en cause du productivisme, en plus du combat contre le néolibéralisme.

 

« C’est une alliance qui rassemble des partis ouverts sur les questions écolos et féministes, convaincus d’une ligne discursive centrée sur la volonté populaire et la justice climatique, analyse le chercheur en science politique Vincent Dain. La création de “ Maintenant le peuple ! ” témoigne d’une volonté de LFI et de Podemos, à l’époque, de prendre davantage la main par rapport aux partis de tradition communiste, qui étaient forts dans les organisations existantes, comme le PGE. »

 

 

- Le PGE […] est une machine institutionnelle difficilement maniable et peu dynamique.
De fait, l’importance de se démarquer de l’identité et de l’influence communiste concernait les trois initiateurs de l’alliance. En Espagne et au Portugal, Podemos et le Bloco se sont construits en rivalité avec des partis communistes anciens. En France, entre fin 2015 et début 2018, Jean-Luc Mélenchon s’est émancipé du Front de gauche[6], dans lequel il cohabitait difficilement avec le Parti communiste (PCF).

 

« Les communistes ont traditionnellement un poids assez important dans le PGE, parce qu’ils en ont été les fondateurs, rappelle l’eurodéputé Emmanuel Maurel, élu sur la liste LFI aux européennes de 2019 et colistier du PCF pour le scrutin du mois de juin. Pierre Laurent en a longtemps été le président [de 2010 à 2016 – ndlr]. Or les communistes sont vécus par Mélenchon et d’autres comme une force empêchante. »


Entre les communistes et des cultures davantage « rouges-vertes », les points de divergence ne manquent pas, par exemple autour de la place à accorder au nucléaire et au gaz dans l’évolution de la consommation énergétique. Mais l’envie de s’émanciper du fonctionnement du PGE tient aussi à ce qu’il est une machine institutionnelle difficilement maniable et peu dynamique.

Certes, le PGE compte désormais près d’une trentaine de partis membres. Mais cela n’empêche pas que des organisations significatives manquent à l’appel, tandis que l’hétérogénéité existante se révèle déjà pesante en termes de coordination. Le processus interne de prise de décision, fondé sur le consensus, n’arrange rien en maximisant les risques de lenteur et de choix correspondant au plus petit dénominateur commun. Si bien qu’aujourd’hui encore, le PGE est un des partis transnationaux les plus faibles de l’UE.

 

 

- À la « gauche de la gauche » européenne, une coopération minimale
Une des traductions de cette faiblesse réside dans l’absence d’articulation entre le PGE et le Groupe de la Gauche au Parlement européen (ex-GUE/NGL), dont Manon Aubry est la coprésidente avec l’Allemand Martin Schirdewan. Ce groupe, au demeurant, est encore plus éclectique que le PGE, avec un grand écart entre d’un côté des élus communistes orthodoxes accrochés à une vulgate hors d’âge (comme les PC portugais ou tchèque), et de l’autre des élus plus proches de la famille écolo (comme celui du parti animaliste néerlandais).

 

🔴 « On a pu se réunir sur l’essentiel : la lutte contre le libre-échange et l’austérité », défend Manon Aubry, qui estime aussi que « sous ce mandat, notre identité politique a été plus forte car on a donné la voix sur des sujets majeurs en se distinguant du reste du Parlement européen ». De fait, les statistiques de vote indiquent que par rapport aux autres groupes de gauche, l’ex-GUE/NGL est le moins aligné sur l’ensemble de l’hémicycle (même si elle l’est tout de même davantage que les groupes d’extrême droite).

 

" En dépit de l’internationalisme que la gauche radicale professe, elle donne la priorité à l’arène politique nationale.Vladimir Bortun, politiste.

Les mêmes indiquent cependant aussi que sa cohésion interne est plus faible que celle des sociaux-démocrates, et surtout celle des Verts. « Il s’agit d’un groupe confédéral avec une liberté de vote totale des délégations, explique Emmanuel Maurel. L’hétérogénéité est la plus forte sur ce qui touche aux questions de sécurité et de défense, ou encore aux questions environnementales. » On pourrait y ajouter les conceptions de l’intégration européenne elle-même, puisque les votes du groupe s’avèrent les plus dispersés lorsqu’il s’agit de se prononcer sur l’élargissement de l’Union ou la révision des traités.

 

Outre ces divisions historiques sur le rapport à l’UE, le politiste Vladimir Bortun pointe d’autres facteurs qui entravent la coopération interne à la gauche radicale. Les partis qui en relèvent, souligne-t-il auprès de Mediapart, « tendent à manquer des ressources matérielles nécessaires pour une activité transnationale pérenne, dans la mesure où ils ont un faible accès aux ressources étatiques (par manque de succès électoral) ou à des riches donateurs (contrairement aux droites extrêmes) ».

  • « En dépit de l’internationalisme que la gauche radicale professe, ajoute-t-il, elle donne la priorité à l’arène politique nationale. Ce n’est pas seulement dû à son influence limitée à l’échelle européenne. C’est aussi le reflet d’une vision réformiste qui voit la politique avant tout en termes de gains dans les institutions, et pas assez en termes de construction d’un pouvoir populaire par en bas. »

 

 

- Atouts et limites de « Maintenant le peuple ! »
« Maintenant le peuple ! » est-elle en mesure de renverser cette difficulté structurelle ?

  • Son degré de cohésion idéologique et stratégique apparaît plus élevé qu’au sein de l’ex-GUE/NGL ou du PGE, ce qui devrait théoriquement faciliter l’activité commune.
  • Son identité semble également plus adaptée aux préoccupations des sociétés contemporaines et des jeunes générations, par rapport à des partis encore marqués par l’identité communiste du XXe siècle, parfois forts localement mais en déclin structurel global.

 

Force est de constater, cependant, qu’entre sa création et sa relance actuelle, l’activité de l’alliance a été famélique. Sur la page d’accueil de son site internet, aucune entrée n’apparaît entre l’annonce d’un « nouveau commencement » au lendemain des européennes de 2019 et la publication il y a quatre mois d’une déclaration politique. « Le  “plan B ” comme “ Maintenant le peuple ! ” sont restés des affaires très institutionnalisées », regrette Vladimir Bortun, qui parle d’un « projet plutôt élitiste » à ce stade.

 

L’alliance assiste en outre à la descente aux enfers d’un de ses membres fondateurs, Podemos[7]. « Le parti est testé autour de 2 % aux européennes, rappelle Vincent Dain, qui en est un des spécialistes. Le mode de scrutin généreux pourrait tout de même lui permettre d’envoyer Irene Montero au Parlement européen, ce qui lui garantirait une présence institutionnelle minimale. Mais la perte de vitesse et d’influence est vertigineuse. »

 

Le pari de Podemos consiste à faire le gros dos en attendant que la coalition Sumar, qui l’a supplanté à la gauche du spectre politique espagnol, perde sa crédibilité à force de coller à son allié de centre-gauche, le PSOE, qui dirige le gouvernement. Rien ne dit cependant qu’en pareil cas Podemos serait encore en mesure d’apparaître comme un débouché crédible. Et pendant ce temps, Sumar multiplie les rencontres avec les Verts européens, qui seraient ravis d’en accueillir les élus dans son groupe au Parlement européen.

 

Le déclin de Podemos symbolise la clôture d’un cycle qui fut marqué par les luttes anti-austérité, et qui fut largement gâché en termes de pratique internationaliste par les partis de gauche. Si les dogmes néolibéraux n’ont pas disparu de la conjoncture actuelle, celle-ci est enrichie – et complexifiée – par l’ascension des droites extrêmes et les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. À ce stade, les textes adoptés par « Maintenant le peuple ! » sont encore trop évasifs pour se faire une idée de son apport sur ces terrains.

 

 

- Maintenant le peuple : déclaration commune pour les européennes !

« Nous pensons que l’Europe a besoin d’une gauche combative, qui ne compromet pas ses valeurs et se bat pour un projet de rupture. »

L'alliance Maintenant le Peuple qui réunit les leaders des partis gauche européens a adopté une déclaration commune pour préparer la bataille des européennes :  Manuel Bompard : La France Insoumise ; Mariana Mortàgua : Bloco de Esquerda ; Li Andersson : Vasemmistoliitto ; Nooshi Dadgostar :  Vänsterpartiet ; Ione Belama : Podemos ; Pelle Dragsted : Enhedslisten

 

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9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 10:43
Qui est Nordine Raymond, 16e sur la liste LFI/UP aux européennes 2024 ?

Membre de la liste d'ouverture France insoumise/Union Populaire[2][3] : antiracisme, écologie et lutte des classes

 

 

Cette liste est l’aboutissement de plusieurs mois d’échanges avec différentes organisations et collectifs et personnalités extérieures à notre mouvement, et de l’étude de plus de 1600 candidatures insoumises. Elle est à l’image du peuple, dans toute sa richesse et sa diversité, et incarne les combats emblématiques de l’insoumission.

 

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 17/03/2024

 

🔴 Nordine Raymond a grandi à Rochefort dans le quartier populaire de Libération, nom fort approprié pour celui qui ne va jamais cesser de s'engager au nom d'un idéal d'émancipation. Il aime les actes concrets, ce qui permet demain à une personne dans la rue de ne pas dormir dehors !

 

🔴 Nordine Raymond était au centre social local à son adolescence, proche du Mouvement des jeunes socialistes jusqu'à ses excès de déception du PS, puis le NPA et enfin LFI. C'est le parcours cohérent d'une personne attachée à la protection sociale, à l'éducation, à l'humain.

 

🔴 Aujourd'hui, petit restaurateur, Nordine Raymond a été candidat #Nupes (affilié à LFI) pour les législatives 2022 #Circo1702[1]

 

 

-  Nous sommes la liste de rupture avec l’Europe libérale.
Notre tâche maintenant est à la fois simple et ardue : mobiliser l'électorat populaire pour déjouer l'infernal duo Macron / Le Pen, qui eux se satisferont très bien d'une abstention massive.

 

Pour cela, nous aurons besoin de l'aide de toutes celles et de tous ceux qui ont cru et qui croient encore au programme et à la démarche de rassemblement de la NUPES.

 

Qui est Nordine Raymond, 16e sur la liste LFI/UP aux européennes 2024 ?
Qui est Nordine Raymond, 16e sur la liste LFI/UP aux européennes 2024 ?
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2 mars 2024 6 02 /03 /mars /2024 14:18
Nordine Raymond : Lettre aux électeurs de la #Nupes de Charente-Maritime

Rentrons en campagne pour une Europe des peuples, contre l'Europe libérale !

 

 

Nordine Raymond candidat #Nupes (affilié à LFI) pour les législatives 2022 #Circo1702[1] s'adresse aux citoyens de Charente-Maritime.

" Rentrons en campagne pour une Europe des peuples, contre l'Europe libérale ! "

Aujourd'hui j'ai adressé un courrier aux électeurs de la NUPES de Charente-Maritime afin de leur demander de rentrer en campagne à nos côtés.

 

 

Source : Nordine Raymond |

"  Chères électrices, chers électeurs de la NUPES en Charente-Maritime,


Il y a près de deux ans vous étiez 71 514 à voter pour les candidats de la NUPES sur notre territoire[2]. Sur la deuxième circonscription de Charente-Maritime, où nous avons réalisé le meilleur score du département, vous étiez plus de 24 000[1]. 

 

 

- À la suite de ces élections, je n’ai pour ma part rien lâché de mon combat pour l’unité de la NUPES.

Nous avons continué d’organiser des AG en invitant les autres partis de gauche à participer, mais surtout en restant ouverts à tous les citoyens sans étiquette politique. 

 

Nous avons tenu des meetings en recevant des personnalités nationales. Nous avons organisé des moments festifs comme le FI’Estival. Nous avons occupé le terrain en organisant des rassemblements pour la paix ou des distributions de tracts. Enfin, nous avons participé à toutes les luttes locales, comme celles contre les Méga-Bassines, ou nationales, particulièrement la lutte contre la retraite à 64 ans

 

À l’approche des élections européennes, La France insoumise a proposé une liste unique de la  NUPES en laissant la tête de liste à EELV[3]. Mon mouvement politique a fait le choix de faire passer l’ambition de battre l’extrême-droite et la macronie avant ses intérêts politiques.

 

D’ailleurs, même si nous ne nous faisons pas d’illusions, nous continuons de penser qu’il est possible de faire cette liste !

 


-  Partout en Europe, l’extrême-droite est un danger pour nos vies. 
En s’attaquant aux droits des femmes, aux droits sociaux, en étant climatosceptique, en représentant cette France du rejet des étrangers… le parti de Marine Le Pen s’inscrit dans l’histoire qui est la sienne : celle des collaborateurs de Vichy[4]. Leurs cravates et leurs tailleurs ne doivent tromper personne. 

 

Le combat contre ces manipulateurs est à la source de mon engagement politique ! 

 

De ce fait, sans doute comme vous, je désespère de voir la réponse de la gauche : EELV, le PCF et le PS ont préféré partir seuls, malgré tous les sondages démontrant que les électeurs de gauche attendaient cette liste.

 

Je pense que ces partis sont dirigés par des apparatchiks parisiens rentiers de la vie politique, et se fichent pas mal de la réalité des gens d’en bas qui galèrent à finir leurs fins de mois. C’est désolant ! 

 

Certains vont trouver mes mots violents. Ils sont ceux d’un citoyen engagé, las des petits calculs politiciens à trois bandes. 

 


- Ce début d’année la macronie a réussi à être le cliché de ce qu’elle est depuis le début.

Des gens méprisants et déconnectés des réalités des français.
L’exemple a été criant avec la ministre Oudéa-Castéra qui a réussi à cocher toutes les cases de ce qu’on peut qualifier de “ riches qui parasitent la société ”. D’un côté millionnaire grâce à sa naissance, de l’autre la présidente de fédération sportive la mieux payée, encore de l’autre une femme qui vient donner des leçons d’éducation à toutes les familles quand elle cache ses propres enfants dans le privé catholique d’extrême-droite… Riche, menteuse, voleuse ! 

 

Il est clair qu’à présent ils vont continuer :

  • de détruire ce qu’il reste d’hôpital ;
  • d’attaquer l’école publique ;
  • de faire la guerre aux pauvres plutôt qu’à la pauvreté ;
  • de mener leur chasse aux migrants…
  • et surtout de construire des ponts entre eux et l’extrême-droite.

 


- Le mouvement des agriculteurs a démontré à quel point l’Union Européenne est centrale dans nos vies.
C’est à cause des politiques libérales européennes, soutenues par un large spectre politique français, que notre agriculture souffre autant des traités de libres échanges et d’une PAC qui ne leur permet pas de vivre dignement de leur travail. Ce sujet sera central lors des élections européennes !

 

🔴 Si je vous écris aujourd’hui c’est pour vous demander de rentrer en campagne et de soutenir la liste de l’Union Populaire portée par Manon Aubry.

L’enjeu de ces élections est énorme. 

  • Il s’agit de battre l’extrême-droite et la droite, d’en finir avec les politiques libérales de Bruxelles, mais aussi de dire à la gauche qu’il est temps de se réveiller et d’arrêter les divisions.
  • Dès maintenant, vous pouvez nous rejoindre dans notre campagne d’inscription sur les listes électorales. Plus nous nous mêlerons de cette élection, plus nous ferons trembler celles et ceux qui ne veulent surtout pas que ça change.

 


- Manon Aubry a été une députée très présente au parlement européen, qui a défendu nos intérêts et qui sait se battre contre les lobbys. 
Faisons lui confiance ! Créons la dynamique nécessaire à l’entrée en campagne de notre liste qui est déjà soutenue par plusieurs mouvements politiques et qui laissera une place importante à celles et ceux qui s’engagent dans la société sans étiquette politique.

 

Vive l’Union Populaire !

 

Bien à vous.  "

 

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15 février 2024 4 15 /02 /février /2024 17:33
Médiapart et les 450 LFI...

Article à méditer avec une pensée pour nos adversaires de l'intérieur qui se plaignent d’être des « petites mains » juste « bonnes à coller des affiches »... mais qui, dans les faits sont membres ou animateurs de groupes d'inaction, acteurs de la politique politicienne pour nous diviser au plus grand plaisir de nos adversaires macronistes, LR & RN et de la " gauche " libérale !

 

Extrait de l'article de blog " Nos idiots utiles dans la classe médiatique[1] " du député France insoumise Antoine Léaument.
...Que « Le Parisien » nous traîne dans la boue est dans la logique de la ligne éditoriale de ce journal idéologiquement proche du RN. Et tout autant le « JDD » bulletin hebdomadaire des Zemmouriens. Mais « Médiapart » ? Comment comprendre ?  Il n’y a rien de plus urgent dans le contexte que de vouloir disqualifier et détruire LFI en répétant la propagande la plus vulgaire contre le Mouvement ? Ainsi ce papier
[
2][2bis] à propos d’une prétendue « absence de démocratie à LFI » dénoncée par une liste de signataires pourtant très discutables. JDD, Mediapart, Le Parisien, le même combat ? 
On chercherait en vain, au cours des six derniers mois, le moindre intérêt pour les meetings de LFI comparable à celui qu’ils ont manifesté ce week-end pour la poignée de ces prétendus « dissidents » du mouvement insoumis. Trente d’après la photo mise en ligne, cinquante d’après Mediapart, cent d’après Le Parisien. Pourtant, s’il y avait si peu de monde, ça ne devait pas être très difficile de compter le nombre exact, mais peut-être était-il trop ridicule pour être significatif de quoi que ce soit.

 

 

Sources : Antoine Léaument | mis à jour le 06/03/2024

- On ne peut pas croire que la charge contre la prétendue « absence de démocratie à LFI » soit faite dans le soucis de la démocratie à l’intérieur des organisations politiques.
Sinon on verrait ce type « d’investigation » s’intéresser aussi à d’autres organisations.
Ce n'est pas le cas. Jamais. Pas même à propos de ceux et celles qui mettent en cause de l’intérieur du mouvement insoumis alors qu’ils sont eux-mêmes membres d’autres partis comme « Gauche éco-socialiste » de Clémentine Autain par exemple. Sans doute parce que c’est un modèle exemplaire de démocratie interne.

  • L’intention malveillante est ailleurs. Ruth Elkrieff l’avait résumée face à Bompard : « C’est pour savoir si vous avez  l’intention de diriger le pays plus démocratiquement que votre mouvement ? ». Elle ne posera pas cette question à ses amis du RN ou autres.
  • Mais que fait donc Mediapart dans cette croisade ?  C’est là l’urgence face à la montée du RN ? Après avoir déjà dénoncé un Jean Luc Melenchon prétendument « imprégné de stéréotypes antisémites » (et je précise ici que si j’avais le moindre doute sur le sujet, je ne militerais pas à ses côtés), Mediapart entre donc à son tour dans l’orchestre de « l’arc républicain ».
    • Après avoir affirmé que cet appel des soi-disant 450 était le fait d’un blog et non de la rédaction, Mediapart a pourtant jugé indispensable de faire un article sur le sujet. En recopiant sans aucune réserve tous les poncifs de l’argumentaire anti-LFI.
    • Sans doute la commande venait-elle de haut. Edwy Plenel en personne, avait pris le soin de retweeter ledit blog sans autre forme de vérification. Il lui donnait ainsi un écho inespéré par la trentaine de présents à cette opération de division. Les ordres étant passés, le porte-plume de service s’est activé sans prendre davantage de précautions que le patron. Un peu de professionnalisme ne nuirait pourtant pas. On attend avec impatience la « boîte noire » de cette « investigation », puisque c’est l’usage normalement sur Mediapart ! En fait il s’agit d’un simple collage de tous les ragots qui trainent en ligne, sans vérification, ni recul, ni nuance, mais avec la dose de méchanceté gratuite et de ragots sans fondement sans lesquels ce type de règlement de compte n’est pas possible.

 

 

- Pourtant la liste des quelques 450 prétendus « insoumis », après un an de collecte de signatures augmentées à « près de 500 » pour le confort de la rédaction, est un petit modèle de ridicule et de mystifications en tous genres.
D’habitude Mediapart est plus méfiant. Pas là ! Pourquoi ?

  • Déjà dès la semaine précédente, plusieurs signataires avaient fait savoir qu’ils se désolidarisaient de l’appel. Pas un mot n’en rend compte. Les organisateurs de l’appel n’en ont tenu, eux non plus, aucun compte. Le journaliste « d’investigation » n’a même pas été mis en alerte.
  • Pourtant, les cas remarquables ne manquent pas. Ainsi celui de l’animateur du Groupe d’action (GA) de Gagny où se tenait la réunion. Il a fait savoir qu’il s’était « fait avoir » et qu’il ne voulait plus rien avoir à faire « avec ces gens-là ».
  • Plus cocasse : dans l’Isère, sur quatre signataires, l’une a officiellement quitté le mouvement depuis longtemps et l’autre est décédée depuis quelques mois déjà. J’ai une pensée affectueuse pour celles et ceux qui la connaissaient. Il me semble qu’il y a néanmoins un problème dans sa présence sur cette liste sans que cela dérange ceux qui font des leçons de démocratie.
  • En Haute-Vienne, sur quatre signataires encore, trois ne sont absolument pas LFI.
    • L’un d’eux l’a d’ailleurs précisé publiquement en ajoutant qu’il n’avait jamais lu le programme (l’Avenir en commun) et qu’il n’écoutait jamais un discours de Jean-Luc.
    • Un autre était tête de liste d’un canton pour les départementales, mais ne voulait pas des logos politiques sur son affiche !
    • Le troisième est exclusivement occupé à écrire des lettres et faire des déclarations anti-LFI en lien avec son activité constante depuis des années à chacune des étapes qui ont conduit à la création du mouvement. Un personnage bien connu de toutes les organisations où ce type de personnage adore se rendre intéressant.
  • Dans le 95, une des signataires s’est fait élire sur une liste Modem (en général, mieux vaut faire le trajet dans l’autre sens ![3]). Les deux autres sont inconnus des insoumis localement.
  • Tout comme l’unique signataire du Rhône.
  • D’autres semblent n’avoir aucune idée de l’organisation dont ils se prétendent membres. Comme ceux qui se disent « GA Paris ». Cette structure n’existe pas. Il y a plus de cinquante groupes d’action dans Paris et du coup, aucun ne s’appelle comme ça…
  • Il y a aussi les amis de Raquel Garrido. Elle leur adressa d’ailleurs un message de félicitations, dont l’unique objet est de s’offrir une occasion de plus pour critiquer un mouvement qu’elle semble désormais soit détester ou vouloir quitter.
  • Un peu sur le mode d’Alexis Corbière répondant qu’il faudra « observer politiquement » le résultat des européennes quand Bourdin lui demande s’il faut « remplacer Mélenchon » – question stupide s’il en est. J’ai du mal à croire que certains assument publiquement vouloir un échec de LFI pour pouvoir en « tirer les conclusions politiques » et claquer la porte ou se draper dans un « on vous l’avait bien dit », mais on en est là malheureusement. On verra bien d’ailleurs qui fait campagne et qui ne fait rien – ou même sabote.
  • Bref, je continue sur les signataires : dans le 24, ce sont deux inconnus dont un n’est même pas enregistré sur la liste de LFI.
  • En Gironde, sur trois signataires, deux personnes sont bien connues pour être depuis toujours des perturbateurs reconnus comme tels par tous les autres…
  • Dans le 77, la plupart des signataires ont déjà quitté publiquement LFI pour soutenir Olivier Faure et négocier des places aux municipales. Bref, ils n’étaient pas au bon endroit et ils sont allés directement à la soupe tout en dénigrant le mouvement.
  • (NDLR : et sur l'agglo. rochelaise :
    • un co-animateur du GA Périgny ;
    • un co-animateur du GA Nieul sur Mer sont signataires ;
    • et Jean-Pierre Anselme co-animateur du Groupe d'action " marché centre ville La Rochelle ", certes il est non signataire parmi les 450, mais auteur d'une tribune de dénigrement de la France insoumise, toujours.... dans Médiapart[2bis]...
    • qui n'ont aucune activité de GA, ne tractent pas, de collent pas, de pratiquent pas le porte-à-porte, ne s'affichent même pas LFI dans les initiatives de rues, ne participent pas aux réunion de la boucle départementale....).

 

 

- On pourrait continuer. Tous se plaignent d’être des « petites mains » juste « bonnes à coller des affiches ».
C’est très méprisant pour les camarades qui collent des affiches, qui distribuent des tracts, qui font des porte-à-porte et qui, d’une manière où d’une autre, sont dans l’action sans pour autant s’investir dans des réunions où l’on discute beaucoup parce qu’il n’en ont tout simplement pas le goût.

 

Par ailleurs, parmi les signataires, certains ont multiplié les candidatures à toutes les élections sans succès auprès de leur camarades

  • ils étaient peut-être pour leur part moins volontaires pour coller et tracter que pour voir leur propre tête sur des affiches.
  • Ou bien ils ignorent aussi comment fonctionne le mouvement[4][4bis].

C’est en tous cas ce que montre « l’enquête » du Parisien ou le plumitif recopie tout ce qu’on lui dit sans vérifier. On y trouve dans la bouche d’un signataire le mensonge qu’il n’y aurait pas de retour sur la base de financement du national. Paradoxalement, Mediapart suppose sans pouvoir produire la moindre preuve de cette affirmation calomnieuse que c’est au contraire par peur de perdre ces financements que « la base » serait terrorisée. Il confond avec une réunion de sa rédaction.

 

Comme (Antoine Léaument) je suis le responsable national de l’achat des locaux pour les Insoumis dans toute la France[5], je trouve cette assertion particulièrement démonstrative : ceux qui parlent, là, ne suivent pas la vie du mouvement.

  • En effet, nous sommes en train de conclure le troisième achat de locaux dans les zones où le RN s’implante ou domine, comme à Perpignan par exemple.
  • D’ailleurs, il y a tellement peu de démocratie à LFI que ce sont les insoumis qui choisissent localement la ville, le lieu et même le local lui-même avec pour seule règle très anti-démocratique que le local respecte un cahier des charges, notamment l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.
  • Le plus frappant est que certains, parmi ceux qui émettent des critiques, se prétendent « animateurs » de Groupe d’action. Mais ils ignorent que tous les groupes d’action disposent des dons fléchés de leurs militants, que la totalité des sommes qu’ils collectent leur restent acquises localement.
  • De plus, ils feignent sans doute de ne pas savoir que les cotisations des élus sont reversées à l’ensemble des départements grâce à un système de péréquation solidaire nationale. Que font-ils de cet argent ? S’ils sont responsables de groupes ont-ils informé leur camarade de l’existence de ces fonds ? Sinon ?
    • Les comptes généraux du mouvement sont publiés une fois par an au journal officiel. De plus, la France insoumise assure la transparence financière auprès des militants en publiant lors de chacune des Assemblées représentatives un bilan financier disponible en ligne.
    • Depuis l’Assemblée représentative de décembre 2022, la France insoumise redistribue en plus chaque mois aux « boucles départementales » une partie des fonds qu’elle touche.
    • Par ailleurs, en dehors des produits dérivés, le matériel militant est totalement gratuit.
    • Enfin, les groupes d’action certifiés ne paient même pas les frais de port grâce à un code promotionnel mensuel. Ce dispositif d’aide pour le matériel représente plus d’un million d’euros par an pour le Mouvement. Il s’agit d’une dépense très importante, étant donné qu’aucun militant paie de cotisation (contrairement aux partis traditionnels).

 

 

- Je me questionne sur un autre point : comment les participants à la mascarade promue par les félicitations de Raquel Garrido peuvent-ils reprocher au mouvement « d’invisibiliser des actions de la base » ?
Chaque Groupe d’action inscrit directement ses actions sur la plateforme « Action populaire[6] » depuis trois ans. Tous les inscrits y ont accès pour toute la France. Mais peut-être eux-mêmes en ignorent l’existence ou bien n’y sont pas inscrits ? Pourtant plusieurs dizaines de milliers d’insoumis l’ont déjà fait… 

 

 

- Le JDD, Le Parisien et Mediapart (NDLR : et pas que) parlant sans rien vérifier, il faut leur apprendre ce qu’ils ont été incapables de trouver par leur travail.
L’animation quotidienne du mouvement se fait par des boucles de messagerie et dialogues départementales.

  • Elles sont gérées par des binômes paritaires de « référents » désignés par les animateurs de groupes d’action. Qui dit mieux ?
  • Le Mouvement est organisé sur une forme fédérative de branche d’activité (« les espaces »), sur le mode des syndicats. Quel « problème démocratique » serait alors posé ?
  • TOUS les dirigeants de chaque branche du mouvement sont élus au suffrage de toutes les personnes concernées : groupe des députés à l’Assemblée et au Parlement européen par les députés eux-mêmes, réseau national des élus, coordination des espaces du mouvement de même parmi leur pair.

 

Chaque espace est maitre de son activité.

Mais les insoumis dans leur ensemble votent aussi d’ailleurs régulièrement sur les orientations quand elles changent ou évoluent.

  • Ce fut le cas par exemple par 61 010 (juin 2023)[7] et 57 409 (décembre 2023) votants[8].
  • Ils se sont aussi exprimés sur les textes issus des travaux de l’Assemblée représentative sur lesquels groupes d’action, boucles départementales et personnes représentant des départements ont d’abord planché.

Car « La France Insoumise est un mouvement évolutif ». Cela figure en toutes lettres dans sa déclaration de principes[9] (NDLR : voir aussi dans la brochure " Qu’est-ce que La France insoumise ?publiée en août 2023[9bis]). Le mouvement se transforme d’une assemblée représentative à l’autre. Pourquoi ?

  • Parce qu’il n’existe aucun modèle de ce que nous avons entrepris. Le concept même de « Mouvement » n’est ni admis ni compris par ceux qui nous critiquent.
  • Et surtout pas par la classe médiatique quand on se souvient comment « L’Opinion », journal libéral, décréta un jour que la forme mouvement était « terminée » puisque les macronistes y avaient renoncé !

Quant à la petite gauche, sa manie des courants, plateforme, primaires et autres dispositifs mortifères et délétères donna lieu à des heures de palabres sur le « dépassement de la forme parti ». Puis les bavards se turent et passèrent à d’autres marottes sans conclusions. Par exemple, du débat sur le tirage au sort, qui les excitait tant, il ne resta rien. Sinon chez les insoumis qui l’ont mis en pratique.

 

En tous cas, la déclaration des principes exclut formellement les fractions et réunions fractionnelles. Cela ne changera jamais.

  • Nous récusons le principe mortifère qui amène la minorité et la majorité à se former en parti dans le parti comme on le voit au PS et en partie chez les Verts.
  • Soulignons combien les évolutions internes du Mouvement ne viennent pas seulement « d’en haut » comme disent ceux qui sont souvent eux aussi localement les « en haut » d’autres « en bas ». Par exemple, celles adoptées en décembre 2022 proviennent des retours des militants des boucles.
  • À vrai dire, chaque texte proposé par la Coordination des Espaces est d’abord retravaillé par les groupes d’action, puis les boucles départementales et les participant de l’Assemblée représentative, avant d’être soumis à la consultation de tous les signataires du mouvement.
  • Chaque mois, au moins un membre de la Coordination des Espaces (et souvent son coordinateur) participe à une réunion en ligne des groupes d’action pendant laquelle il ou elle répond à toutes les questions des militants (quelles qu’elles soient). Plusieurs centaines de représentants sont alors présents. Aucune autre organisation ne consulte chaque mois autant et aussi régulièrement

 

 

- Pourquoi Le JDD, Mediapart, Le Parisien et autres ont-ils choisi de taire tout cela ?
D’abord parce que leur but est de nous dénigrer. Chacun pour ses raisons propres. Elles ne sont pas toutes les mêmes. Mais surtout probablement parce qu’ils ne le savent pas. Et pourquoi ne le savent-ils pas ? Parce qu’ils ne travaillent pas leur sujet. Le manque de professionnalisme est la cause numéro un du faible niveau des argumentations médiatiques hostiles au Mouvement Insoumis. Tant mieux. Ils sont nos idiots utiles.

 

Comme ceux qui se sont jetés tête baissée dans la critique de nos affiches pour l’inscription sur les listes électorales. On savait que notre campagne ne les intéresserait pas. Il suffisait donc de leur faire croire qu’ils pouvaient nous nuire en la critiquant. Plein succès : il en a été question partout. Les idiots utiles de la classe médiatique discréditent leur publication aux yeux de ceux que l’information intéresse. Les autres s’en moquent. Ils pensent que les partis sont « tous pourris ». Et la classe médiatique les pousse à le croire. Ils aident ainsi le travail idéologique de l’extrême-droite conformément aux valeurs de certains d’entre eux. Mais pour eux tous il y a l’intention de valoriser le rôle des prétendus chevaliers blancs de « l’investigation ». Résultat : à la fin, les sondages montrent que le métier de journaliste est encore plus discrédité même que l’action des élus.

 

Et la façon dont ils ont abandonné leurs confrères comme Assange ou les 150 journalistes tués par Netanyahu à Gaza montre leur absence absolue de sincérité dans la défense de la liberté d’informer. Le dégagisme vise aujourd’hui autant la classe médiatique que n’importe quelle autre officialité. C’est un signe intéressant pour qui veut changer de fond en comble cette société à l’heure ou l’information de qualité est un bien si rare et précieux. C’est le pluralisme qu’il nous faudra rendre possible une fois au pouvoir.... (NDLR : et pour ça, on ne part pas de rien, les propositions existent[10]). 

 

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11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 12:09
Guillaume Kasbarian au logement : le coup de fouet libéral d’Emmanuel Macron

Guillaume Kasbarian, nouveau ministre non pas du logement mais des expulsions[1]... une provocation, " une véritable gifle à tout le secteur du logement " pour la CNL[6]" ! 

 

 

Bête noire des organisations de mal-logés ou de locataires, le nouveau ministre, qui ne jure que par le libre marché et la suppression des « normes », a le pedigree idoine pour enclencher une dérégulation massive du secteur au détriment des plus précaires alors que  selon le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre : « La bombe sociale du logement a explosé.[4] ».

 

 

Sources : Lucie Delaporte & Pauline Graulle | 

- Kasbarian au logement ?
Une « provocation » pour Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité. « C’est comme si vous mettiez Depardieu à l’égalité hommes-femmes ! », a lui aussi réagi le député insoumis François Ruffin[2]. « Sous le choc », le DAL (l’association Droit au logement) a quant à lui ironiquement salué l’arrivée du « ministre du délogement et de l’immobilier », appelant à un rassemblement de protestation ce vendredi après-midi à Paris.

 

Il faut dire que, dans le milieu, la politique logement à la sauce Kasbarian a déjà été largement éprouvée depuis le second quinquennat d’Emmanuel Macron. C’est lui qui a porté la loi dite « anti-squat », critiquée par la Défenseure des droits, condamnée jusqu’à l’ONU, et considérée par les associations comme « piétin[ant] le droit au logement »[1].

 

Une loi adoptée en avril dernier avec les voix du Rassemblement national (RN) qui criminalise l’occupation de surfaces vacantes – y compris des bureaux vides – et qui prévoyait, dans sa première mouture et à la demande expresse du député d’Eure-et-Loir, six mois de prison pour les locataires en situation d’impayés.

 

L’homme est assez constant dans ces combats puisqu’il signait déjà en 2020 une tribune appelant à revenir sur la trêve hivernale au motif que certains propriétaires se retrouvent dans des situations inextricables[3]. « Il fait partie de ceux prêts à dégommer des tabous consensuels comme la trêve hivernale, obtenue par l’abbé Pierre après son appel de 1954. Ne pas expulser les gens quand il neige dehors c’est quand même le minimum du minimum », rappelle Manuel Domergue.

 

Alors que son prédécesseur à l’hôtel de Roquelaure, Patrice Vergriete, pouvait difficilement accepter de voir démanteler la loi SRU, une loi emblématique des politiques de mixité sociale qu’il a contribué à écrire lorsqu’il était au cabinet de Claude Bartolone, son remplaçant, lui, ne devrait pas faire de manière pour mettre en œuvre la feuille de route de Matignon.

 

« Autant Vergriete avait une fibre locataire, autant “Kasba” est plutôt fibre propriétaire », résume, à mots choisis, un de ses collègues de banc du groupe Renaissance où il est, malgré sa bonhomie, diversement apprécié.

 


- Une discrète passation de pouvoir
La passation de pouvoir entre le ministre sortant et son successeur s’est déroulée vendredi 9 février à huis clos dans une ambiance étrange. « Kasbarian n’a pas dit un mot sur le logement social, pas un mot sur la politique de la ville. Tout a tourné autour de la politique de l’offre et la défense du petit propriétaire », raconte, navré, un participant.

 

Alors que, la veille déjà, son nom circulait dans les couloirs du colloque des vingt ans de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), le monde du logement social semblait incrédule. « Kasbarian, c’est le virage thatchérien de la politique du logement », lançait un acteur majeur du logement social estimant que « son projet c’est de financiariser le monde HLM ». En 1988, la première ministre britannique avait lancé un grand plan de privatisation du parc de logement social en prônant une politique d’accès à la propriété qui ne déplairait pas au nouveau ministre.

 

Avocat de la propriété privée, Guillaume Kasbarian a aussi vigoureusement défendu dans l’hémicycle le « décret habitat » qui permet désormais de mettre en location des surfaces avec 1,80 m de hauteur sous plafond, peu éclairées et peu ventilées[5]. Aux côtés de sa collègue Marie Lebec, ministre chargée des relations avec le Parlement, qui pouffait de rire en expliquant « 1,80 mètre, je passe », Kasbarian avait argumenté qu’au moment où les Français peinent à se loger, il « serait dommage de se priver de surfaces atypiques ».

  • Une ligne plus dure encore que celle de Christophe Béchu, son ministre de tutelle, qui s’est dit prêt à revoir le texte mais qui contente les propriétaires de sous-pentes ou de caves autant que les marchands de sommeil.
  • Ce fervent défenseur des petits propriétaires pourrait aussi se montrer plus sensible au très fort lobbying pour repousser le calendrier d’interdiction de location des passoires thermiques. Peu intéressé par les questions écologiques, il s’est moult fois fait le porte-parole des inquiétudes des acteurs de l’immobilier sur le sujet.

 


- Macroniste de la première et de la dernière heure
À 36 ans, le député, considéré comme « l’un des derniers membres sincères du fan-club de Macron », a connu une ascension éclair. Créateur du premier comité En Marche de Chartres et de ses alentours, Guillaume Kasbarian remporte en 2017 la très rurale première circonscription d’Eure-et-loir sur la promesse du « renouvellement ».

  • Dénué d’expérience politique mais diplômé de l’ESSEC, il lorgnera, tout le premier quinquennat, sur le portefeuille de l’industrie. Puis, après sa réélection en 2022, à la faveur d’une alliance avec un baron local Les Républicains (LR) et maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges, il change son fusil d’épaule et se positionne sur le créneau du logement.
  • Très proche d’Aurore Bergé qui le pousse à la présidence de la commission des affaires économiques en 2022 et avec qui il fréquente le Printemps républicain, celui qui aime à cultiver son look de dandy des champs – béret en tweed, moustache impériale – devient l’une des figures en vue de la Macronie.
  • À la tête de la commission des affaires économiques, « Kasba » hérite ainsi de textes clefs, comme celui sur le pouvoir d’achat en tout début du mandat, ou celui sur le nucléaire. Il pique aussi à son collègue et président de la commission du développement durable, Jean-Marc Zulesi, avec qui il entretient des relations notoirement exécrables, une partie de l’examen du texte sur les énergies renouvelables. Il s’oppose alors à « la paperasse administrative, [les] procédures à rallonge et [les] lenteurs », bref, à tout ce qui pourrait entraver le développement du business des éoliennes et du photovoltaïque.

 

 

- Ce libéral assumé qui espère, depuis le début de la législature, que la majorité nouera un « contrat de coalition » avec LR, a un credo : le libre marché.

« Il a un point commun avec Macron, c’est son indifférence totale aux problèmes des gens : il considère sincèrement que ce n’est pas son job », dit de lui un membre du groupe LR à l’Assemblée nationale.

 

Pour William Martinet, spécialiste du logement à La France insoumise (LFI) siégeant à la commission des affaires économiques, il n’est rien qu’un « idéologue ». « Quand on le pousse dans ses retranchements, il se met à réciter du Ricardo pour nous expliquer que seule la dérégulation du marché pourra résoudre la crise du logement », raconte l’Insoumis qui estime qu’il est bien difficile pour l’opposition d’avoir prise sur son « dogmatisme » économique.

 

« Si Macron est libéral, alors Kasbarian est ultralibéral, et va donner aux marchés la tâche de répondre à une crise qui nécessiterait pourtant une ambition publique très forte », déplore le député communiste de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu, qui rappelle les chiffres dramatiques de la crise du logement dans son département : 1 500 appels par soir au Samusocial, plus d’un demi-millier de personnes à la rue, dont des dizaines de femmes enceintes…

 

 

- Une réalité que Guillaume Kasbarian devra pourtant se coltiner, lui qui pourfend la dépense publique, la dette, les impôts et les « normes » en tout genre – une ritournelle qu’il n’a eu de cesse de répéter à ses administrés pendant la crise agricole.

Au printemps dernier, il sortait de l’anonymat après un tweet particulièrement véhément à l’égard de la réalisatrice Justine Triet, taclant « ce petit microcosme [du cinéma français – ndlr], biberonné aux aides publiques comme jamais, qui fustige une politique “néo-libérale”... » « Il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables », ajoutait celui qui refusera mordicus par la suite d’aller visionner la Palme d’or, lui préférant le dernier Astérix, de Guillaume Canet.

 

Pour Emmanuel Macron, le choix de ce ministre constitue en tout cas une nette rupture et un jalon supplémentaire de la droitisation de ses gouvernements. Jusque-là, le chef de l’État avait toujours opté pour le logement pour des profils issus du Parti socialiste : Julien Denormandie, Emmanuelle Wargon, Olivier Klein et Patrice Vergriete.

 

Cette fois, c’est un libéral, un vrai, qui portera la politique du logement. Sans états d’âme.

 

Notes :

[1]  wikipedia

[2] GUILLAUME KASBARIAN AU LOGEMENT: "COMME SI ON METTAIT DEPARDIEU À L’ÉGALITÉ HOMME-FEMME", TACLE FRANÇOIS RUFFIN

[3TRIBUNE. Trêve hivernale : " Ne laissons pas les locataires et les propriétaires à la rue! "

[4 rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre : « La bombe sociale du logement a explosé. »

[5] Un décret paru fin juillet va « faciliter la location » de logements dont la hauteur est de 1,80 m, contre 2,20 m selon la norme générale, dénonce la Fondation Abbé Pierre, qui y voit « un recul ».

[6] Guillaume Kasbarian nommé ministre délégué au Logement : "C'est une véritable gifle à tout le secteur du logement", dénonce le président de la CNL

 

Pour en savoir plus :

Logement social – Loi SRU : 64% des communes sont hors-la-loi

 

Guillaume Kasbarian au logement : le coup de fouet libéral d’Emmanuel Macron
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2 février 2024 5 02 /02 /février /2024 17:16
Nordine Raymond : Colère des agricultrices et agriculteurs

Nordine Raymond candidat #Nupes (affilié à LFI) pour les législatives 2022 #Circo1702[1] s'adresse aux agriculteurs et agricultrices.

Retrouvez le courrier que j'adresse aujourd'hui aux agricultrices et agriculteurs du territoire.

 

Source : Nordine Raymond |

 

" Chère agricultrice, cher agriculteur, 

 

Je suis Nordine Raymond, j’étais candidat sur la deuxième circonscription de Charente-Maritime pour la NUPES. J’ai échangé avec beaucoup de paysannes et paysans pour cette occasion. Je suis un enfant de la côte, petit fils de marin et actuellement restaurateur. Si je le précise, c’est parce que vous comprendrez aisément que je sais ce que c’est que de travailler près de 100 heures par semaine sans parfois pouvoir se payer.

 


- Je vous écris aujourd’hui non pas pour parler de moi, mais pour parler de nous.
Je connais votre colère, je la comprends, je la soutiens !

 

Je ne suis pas homme à faire semblant. Je ne vais pas cacher qu’on ne s’est pas toujours compris.

 

Pour que ce système puisse exister il lui faut nous diviser. Alors, on a laissé croire que nous n’aimions pas vos traditions, que nous étions contre l’agriculture ou encore que les problèmes que vous rencontrez n'étaient pas liés à un système global qui broie les êtres humains et la nature. 

 


- Il est là le sujet, le système économique !
Pourtant, maintenant que votre colère explose, on voit bien qui est là pour vous soutenir et quels ont été les votes des différents partis politiques ces dernières années. 

 

On ne va pas se mentir non plus : je suis pour une transition agricole !


Ce système est dangereux. Il ne vous assure pas des prix rémunérateurs et met en danger votre santé. Au bout de combien de lymphomes, de leucémies, de mélanomes, de tumeurs du système nerveux que vous développez allons-nous réagir ? On notera d'ailleurs que ceux qui vous vendent les pesticides d'une main vous vendent les médicaments de l'autre ! Et pourquoi donc risquer sa vie ? Pour toujours plus de rendements, en appauvrissant les terres et en ne pouvant pas vivre dignement. On vous a demandé de vous endetter toujours plus, et vous avez dû le faire.

 

  • Ce système est défendu par des mouvements politiques qui essaient actuellement de vous enfumer.

🔴 La macronie : c’est dégueulasse !
Vous leur faites peur et c’est tant mieux. Alors, ils vous caressent dans le sens du poil. Regardez un peu ce qu’ils ont voté ces dernières années et la considération qu’ils ont pour les gens comme vous.

 

Il y’a peu, le député insoumis Manuel Bompard a proposé à l’Assemblée Nationale une loi pour des prix planchers. C’est simple à comprendre : obtenir que personne ne puisse vous payer moins cher que ce que vous a coûté votre production. À 6 voix prêts cette loi était votée[2]. Aucun des députés macronistes de notre territoire ne l’a voté. Pas un. Et surtout pas Anne-Laure Babault qui ne s’intéresse à l’agriculture que pour la photo. 

 

Au parlement européen, où tout se décide en ce qui vous concerne puisque nous avons cédé notre souveraineté nationale à l’Europe, ils votent pour tous les traités de libres échanges. 

 

La liste serait longue de tous les coups bas qu’ils vous ont fait subir. Vous les connaissez mieux que moi. Vous les subissez directement. Sur la formation professionnelle, sur la fin de certaines aides à l’installation, sur les tonnes de paperasse qu’ils vous font remplir, sur le non accompagnement dans les transitions, sur le manque d'ingénierie de projet, sur la fermeture des services publics de proximité…

 

🔴 Le Rassemblement National : des hypocrites !
Dans le tas des politiciens, il y’a toujours les plus véreux. L’extrême droite, avec ses belles cravates, ses mots doux et ses élus bourgeois qui ignorent tout ce qu’est l’agriculture, obtient la première place. Ils tiennent des doubles discours, essaient de nous diviser par des contres feux et ne font aucune proposition concrète pour notre modèle agricole. 

 

Ceux-là sont les pires ! Ils disent ici vous défendre et votent main dans la main avec les macronistes à Bruxelles pour la PAC ou les traités de libres échanges[3]. Et quand certains s’aperçoivent de leur erreur alors ils se divisent au sein de leur groupe au parlement européen pour satisfaire tout le monde. Ceux qui doivent montrer un blanc-seing à la finance internationale, et qui votent pour importer toujours plus de viande d'Amérique du sud, et ceux qui veulent vous faire croire qu’ils sont là pour vous et votent contre. Des tartuffes en somme, aucune ligne claire.

 

Quand votre seul moyen d’expression devient les blocages alors ils fuient et ne vous soutiennent plus.

 

Dans leur France fantasmée, les agriculteurs s’opposeraient aux habitants des villes ou à ceux qui rencontrent des difficultés dans la vie parce qu’ils ne savent pas que la paysannerie c’est justement l’entraide et le partage.

 


-  Nous les insoumis avons une ligne claire. 
Nous pensons qu’il faut sortir de l’agriculture intensive et productiviste. Celle-ci vous a mené à votre perte.

 

Nous pensons qu’il faut vous garantir des prix rémunérateurs, qu’il faut sortir des traités de libre-échanges, qu’il faut aider les jeunes à l’installation, qu’il faut développer la formation professionnelle notamment dans la bio, qu’il faut un partage de l’eau équitable entre tous ses usages pour garantir que tout le monde y ait accès, qu’il faut créer de l’emploi paysan en masse, qu’il faut arrêter avec les aides à l’hectare…

 

Je pourrais vous faire un catalogue complet de nos propositions mais là n’est pas le but de ce courrier. Vous les trouverez aisément sur nos réseaux et elles ne datent pas d’hier.

 

Mais par-dessus tout, nous pensons qu’il faut garantir une souveraineté alimentaire nationale. C’est le prix de notre liberté. La guerre en Ukraine l’a très bien illustré. Il faut donc arrêter d’importer des produits avec des normes qui ne sont pas les nôtres sur notre territoire et consommer ceux que vous produisez.

 

Si je vous écris aujourd’hui c’est que j’ai l’impression que d’une certaine manière nous nous sommes retrouvés. Grâce à votre mouvement, l'agriculture, et l’alimentation, sont devenus un sujet central et les politiciens dégoûtants et hypocrites apparaissent pour ce qu’ils sont : des gens laids qui ne s'intéressent pas à vous.

 

Vous nous trouverez toujours à vos côtés pour dialoguer et trouver des solutions concrètes à ce que votre métier soit considéré autrement !

 

Un très vieux proverbe français dit : “ Paysan debout met noble à genoux ”, ne lâchez rien !

 

Je suis disponible pour échanger plus en profondeur.

 

Vous pouvez compter sur nous !

 

Fraternellement "

 

 

 

 

 

 

 

Notes :

[1] résultat 1er tour élections législatives 2022 circo1701 

[2Prix planchers pour les agriculteurs : LFI va redéposer une proposition de loi

[3] Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque (suite) !

 

Pour en savoir plus :

- Comment nous allons : BIEN NOURRIR TOUT LE MONDE

La France insoumise - NUPES répond aux #AgriculteursEnColère

Agriculture et alimentation - livret thématique - Mélenchon 2022

 

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1 février 2024 4 01 /02 /février /2024 18:45
Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque (suite) !

Le national-socialisme porté par le RN est le fruit du capitalisme en décomposition et n’est rien d’autre que la réaction du capitalisme pour assurer sa survie !

 

Ils se prétendent dans l'opposition au pouvoir, ils en sont les complices !

 

Nouvelles illustrations du double discours du Rassemblement National : la bataille des agriculteurs pour vivre de leur travail... et seulement la moitié des élus RN vote pour le droit à l’IVG dans la Constitution[7]

 

 

 PREMIER ARTICLE SUR LE COMPORTEMENT POLITIQUE DU RN 👉 : " LE RN PAR LES ACTES : LA STRATÉGIE DU DOUBLE-LANGAGE EST UNE ARNAQUE "

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 06/04/2024

- Agriculture : les discours et les actes

  • janvier 2024 : Le Pen et la bataille des agriculteurs pour pouvoir vivre de leur travail

Depuis des semaines, les #AgriculteursEnColeres luttent pour le droit de vivre dignement de leur travail[1]. Côté Macronie, aucune réponse.
Et au RN ?
Derrière un soutien de façade, leurs votes trahissent une véritable croisade contre les travailleurs agricoles
[0]👇

 

 

  • 25 janvier 2024 : Pourquoi le RN s’est absenté lors du vote sur l’accord de libre-échange entre le Chili et l’Union européenne ?

En plein mouvement #AgriculteursEnColere qui dénonce les accords de libre-échange, 80% des députés UE ont approuvé l'accord UE-Chili le mercredi 25 janvier... 
Ont voté POUR : les libéraux dont Renaissance, le PPE, alliés de les Republicains, les S&D, 
l'extrême-droite (et le RN était absent) !

 

Alors, quelles sont les conséquences du traité de libre-échange avec le Chili : transporter des pommes sur 10 000 kilomètres[4] ?

 

🔴 Le RN, #Bardella hypocrites et menteurs !

Le 23 novembre 2021, le RN a voté main dans la main avec les macronistes pour la Politique agricole commune 2023-2027 sans prix garantis pour les paysans, sans encadrement des marges de la grande distribution, sans aide pour les petits agriculteurs.

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque (suite) !

Alors que les agriculteurs se mobilisent pour vivre dignement de leur travail, que fait le Parlement européen ? Tous les groupes politiques qui y siègent (Renaissance, RN, Socialistes et autres libéraux), à l’exception des insoumis, ont voté pour de nouveaux accords de libre-échange avec le Chili et le Kenya[2]

 

  • 26 février 2024 : Prix planchers pour les agriculteurs : Bardella se dit contre, panique au RN

« Une trappe à pauvreté », voici comment Jordan Bardella a qualifié, au salon de l’agriculture, l’instauration de prix planchers pour les agriculteurs, se positionnant vivement contre. Une improvisation qui n’a pas tardé à provoquer chaos et confusion dans les entrailles du RN. Marine Le Pen l’a sèchement recadré pour ce revirement programmatique[5].

 

Prix planchers pour les agriculteurs : chaos au RN après la passe d’armes entre Bardella et Marine Le Pen

 

  • 29 février 2024 : Le Parlement européen vient de voter 2 nouveaux accords de libre-échange, avec le Kenya et le Chili !

Une provocation et un coup fatal à nos paysans en lutte : l​​​​es groupes européens du RN, des macronistes, et du PS ont voté en majorité POUR un nouveau débridage des échanges commerciaux (Plus précisément, le groupe de la gauche radicale, mené par Manon Aubry, est le seul à avoir voté en bloc contre les deux traités. Certes les écologistes, les sociaux-démocrates, et l’extrême droite française ont tous voté contre. Mais leurs groupes respectifs se sont divisés : 100% du groupe de gauche (LFI) a voté contre, MAIS SEULEMENT ; 27% du groupe écologiste ; 5% du groupe socialiste ; 45% du groupe d'extrême droite (auquel appartient le RN) ont voté contre)[6]. 

 

 

- Le double comportement du RN concerne tous les domaines

  • 29 janvier 2024 : à l'Assemblée nationale comment le RN se prononce pour la défense du logement stable et durable , ça donne ça...

Une première grande victoire pour les habitants permanents vis à vis des locations de courte durée de type #airbnb, malgré l'opposition du #RN, la proposition de loi sur la règlementation/fiscalité des meublés de tourisme a été votée à l'Assemblée et adoptée. Elle contribuera à limiter les marges, donc les profits du marché Airbnb.

 

Analyse du scrutin n° 3261 Première séance du 29/01/2024 Scrutin public sur l'ensemble de la proposition de loi visant à remédier aux déséquilibres du marché locatif (première lecture).

 

  • 4 février 2024 : Conditionnement du RSA : Bardella « parfaitement d’accord » avec Macron

Invité de l’émission « Dimanche en politique » le 4 février 2024, Jordan Bardella a affirmé être « parfaitement d’accord » avec le conditionnement du RSA à 15 heures « d’activité », défendu par Emmanuel Macron et Gabriel Attal. Autrement dit, au travail forcé pour espérer obtenir la bagatelle que constitue le RSA : « Je pense qu’il faut des contreparties aux prestations sociales de ce type qui sont versées », a expliqué le président du parti d’extrême droite.  

 

@J_Bardella  est d'accord pour la mise en place de 15 heures de travail pour toucher le #RSA "car il faut des contreparties aux prestations sociales".

 

  • 5 février 2024 : à l'Assemblée nationale, le RN alliè des LR complice d'Attal, refusent de voter la motion de " défiance ".

Déposée par les quatre groupes de gauche, protestant notamment contre le fait que Gabriel Attal n'a pas sollicité de vote de confiance de l'Assemblée à la suite de son discours de politique générale, la motion n'a recueilli que 124 voix[3]. En l'absence du soutien des députés LR et RN, elle échoue donc loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.

 

Scrutin public sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution par Mme Mathilde Panot, M. Boris Vallaud, Mme Cyrielle Chatelain, M. André Chassaigne et 146 membres de l'Assemblée.

 

  • 28 février 2024 : à Bruxelles, la même bande : RN, LR et macronistes protège la finance

Pour faire baisser la dette Bruno Le Maire nous impose 10 milliards € d'austérité.
Une solution simple existe : la BCE doit transformer en dette perpétuelle à taux nul la dette des Etats qu'elle détient !

Mais aussi : Instaurer un ISF européen, ou encore créer une véritable taxe sur les transactions financières qui s'attaquerait également aux produits dérivés, prolonger la taxe sur les super-profits afin qu'elle soit permanente et s'applique à tous les secteurs !

🔴 Mais qui protège les riches ? Mais main dans la main, à Bruxelles, RN, LR et macronistes refusent...

 

Pour faire baisser la dette @BrunoLeMaire  nous impose 10 milliards € d'austérité.

 

  • 4 avril 2024 : le RN, l’imposture de ceux qui se disent défenseurs de l’agriculture française

Le 30 novembre 2023, les macronistes avaient rejeté (à 6 voix près[8]) la proposition de prix planchers formulée par La France insoumise...

Mais le 4 avril 2024 au soir, le parlement a adopté ces prix planchers pour les agriculteurs !

Et le RN, il était ou et ceux qui étaient là ont voté quoi ? 12 députés RN présents sur l’ensemble de leur groupe, 12 sur 88... et ils s'abstiennent[8bis]  !
🔴  Voilà l’imposture de ceux qui se disent défenseurs de l’agriculture française.

 

Scrutin public n°3653 sur l'ensemble de la proposition de loi visant à garantir un revenu digne aux agriculteurs et à accompagner la transition agricole (première lecture).

 

Notes :

[0Le RN, soutien des agriculteurs ? Ces votes qui prouvent le contraire

[1Depuis près d'une semaine, des milliers d'agriculteurs se mobilisent aux quatre coins de la France pour alerter sur leurs conditions de travail et de rémunération

[2] Alors que les agriculteurs se mobilisent pour vivre dignement de leur travail, que fait le Parlement européen ? Tous les groupes politiques qui y siègent (Renaissance, RN, Socialistes et autres libéraux), à l’exception des insoumis, ont voté pour de nouveaux accords de libre-échange avec le Chili et le Kenya

[3Les députés rejettent la motion de censure déposée par la gauche contre le gouvernement de Gabriel Attal

[4] Alors, quelles sont les conséquences du traité de libre-échange avec le Chili : transporter des pommes sur 10 000 kilomètres ?

[5« Prix planchers » : la volte-face de Jordan Bardella trouble le RN

[6] Des traités de libre-échange avec le Kenya et le Chili votés par le camp Macron, l’opposition critique ce choix

[7] Détail du vote : 11 ont voté contre, 20 se sont abstenus, et 11 n’ont même pas pris la peine du déplacement en optant pour la politique où excelle le parti d’extrême droite, celle de la chaise vide

[8] Proposition de loi du 30 novembre 2023 : le texte avait été rejeté par 168 voix contre 162 alors que ses différents articles avaient été approuvés individuellement.

[8bis12 présents sur 88... et ils s'abstiennent 

 

Pour en savoir plus :

Mégabassines : les députés macronistes, LR et RN s’allient contre les agriculteurs

- Le RN, soutien des agriculteurs ? Ces votes qui prouvent le contraire

- L’extrême droite allemande (AfD) veut déporter 2 millions de personnes,.. Le Pen et Bardella lui fait un « accueil chaleureux »

IVG. Les visages de la honte. Le 4 mars 2024, la moitié du groupe du Rassemblement National s’est opposée à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Détail du vote : 11 ont voté contre, 20 se sont abstenus, et 11 n’ont même pas pris la peine du déplacement en optant pour la politique où excelle le parti d’extrême droite, celle de la chaise vide

- 11 mars 2024 : Le Conseil d’État confirme : le Rassemblement national est bien d’extrême droite

- Le Pen chez Les Echos : amie des patrons, ennemie du peuple

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque (suite) !
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5 janvier 2024 5 05 /01 /janvier /2024 17:44
Adopté : " L'Union Populaire jusqu'à la victoire ! "

92,80% des Insoumis ont adopté la stratégie de « l’Union populaire jusqu’à la victoire »

Aux élections européennes 2024, faisons grandir l'Union Populaire

 

 

Le samedi 16 décembre, les participant·es à l’Assemblée représentative de la France insoumise[1] ont adopté la stratégie « L’Union populaire jusqu’à la victoire », ainsi que la feuille de route du mouvement pour 2024.
Ces deux textes ont ensuite été soumis à la votation de tou·tes les insoumis·es ayant rejoint notre mouvement avant le 16 décembre 2023, entre le 16 décembre et le 3 janvier.
Au total, 57 409 insoumis·es ont participé à cette votation.
- 92,80% ont adopté la stratégie de « l’Union populaire jusqu’à la victoire »
- 90,25% ont validé la feuille de route du mouvement pour 2024
Découvrez le texte stratégique de « l’Union populaire jusqu’à la victoire » ci-dessous.

 

 

Sources : La France insoumise | mis à jour le 06/03/2024

Le moment de l’histoire est celui d’une montée en tension des sociétés humaines. En combinant leurs effets, plusieurs données mondiales étendent leur impact sur la vie de chacun·e. Ainsi avec le dérèglement climatique, la recrudescence des conflits armés, l’extension sans fin du domaine de la marchandisation, la bascule dans les procédés numériques entremêlent leurs conséquences et réorganisent tout, toujours plus vite et toujours davantage.

 

Aucun sujet ne se traite séparément. Une cause commune les domine tous : le déploiement du mode de production capitaliste et productiviste irresponsable, animé par un objectif absurde d’accumulation sans limite de profits au bénéfice d’une petite minorité et au détriment d’une grande partie du peuple qui s’enfonce dans la pauvreté, et de la planète.

 

 

- Un monde en crise, des peuples en lutte

Le meilleur comme le pire peuvent résulter de ce contexte. Un nouvel élan de la civilisation humaine, ou son effondrement ? En toute hypothèse, la solution est dans le peuple et dans sa capacité à se mettre en mouvement. Encore faut-il qu’il se donne les moyens d’agir. Il le tente de multiples manières sous toutes les latitudes. Nous sommes totalement engagé·es en son sein dans ses efforts d’insoumission. Pour y répondre, nous proposons un programme, l’Avenir en commun, une stratégie, l’union populaire pour la Révolution citoyenne, avec un mouvement évolutif et tourné vers l’action, la France insoumise, et une source de décryptage intellectuel et de formation, l’Institut La Boétie.

 

En épousant à chaque étape les causes du peuple, nous avons contribué à de magnifiques avancées. En Europe, elles confèrent à l’action du peuple de France une singularité d’audace et de combativité. La percée électorale aux élections présidentielles et législatives de l’an passé en sont un signal. Il a été amplifié par la mobilisation sociale la plus importante depuis cinquante ans dans la lutte pour le droit à la retraite à 60 ans.

 

Nous connaissons nos forces, les moyens par lesquels nous les avons acquises et par lesquels nous continuons à avancer. Mais nous connaissons aussi nos difficultés et nos faiblesses. Nombre se règlent sur le terrain par la pratique, l’initiative et la créativité de l’action militante. Le chemin se construit par nos pas.

 

Il se construit à l’heure où les idées d’extrême droite et fascistes progressent partout dans le monde et gangrènent une grande partie de l’arc politique et des médias, tenus par une poignée de milliardaires. L’idée du “ redressement moral ” de la France, la lutte “ du bien contre le mal ” chère à la théorie du choc des civilisations, le racisme, la stigmatisation des étranger·es ou d’un “ ennemi de l’intérieur ” comme boucs émissaires des difficultés sociales, la montée en puissance des politiques sécuritaires et de répression comme réponse à toute revendication légitime ne sont plus aujourd’hui l’apanage de la seule extrême droite politique.

 

La droite dans son ensemble et le président de la République lui-même souscrivent à ces idées, jusqu’à les traduire dans leurs propositions comme l’ont montré les débats sur la Loi Immigration et à réprimer toute contestation sociale ou écologique. Leur objectif est de diviser le peuple pour maintenir ce système à bout de souffle, qui engendre toujours plus de misère, de pauvreté et la destruction de nos écosystèmes, et contre lequel les contestations sociales légitimes s’unissent et se multiplient. Cette banalisation des idées d’extrême droite se traduit dans les rues où des groupuscules violents profitent d’un climat d’impunité pour défiler aux cris de slogans racistes ou pour intimider une partie de la population

 

Dans ce contexte :

  • il est de notre responsabilité d’opposer à ces logiques de division le regroupement du peuple autour de causes communes en rupture avec l’ordre établi, comme l’a fait en son temps le Front populaire et le mouvement ouvrier face à la menace des ligues fascistes.
  • C’est notre rôle de démonter l’arnaque sociale du Rassemblement national, en particulier dans les secteurs géographiques où l’extrême droite a réussi à renforcer son implantation.
  • Et c’est notre devoir de nous doter des moyens d’auto-défense nécessaires pour garantir notre capacité à défendre nos idées dans la société.

 

Il n’y a aucune fatalité ! Là encore, la victoire du Front populaire sur la base d’un grand programme social en 1936 et en pleine montée des idées d’extrême droite montre que le succès est possible. Le pays balance entre la mobilisation collective et le repli sur soi. Tout est possible. Notre devoir est d’offrir une alternative au macronisme déclinant et à l’extrême droite menaçante. Nous refusons la survie d’un pouvoir qui ne tient qu’à travers des 49.3 à répétition et nous voulons bâtir une 6ème République écologique et sociale.

 

Dans cette optique, notre tactique d’action est confrontée à l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui la NUPES. L’Union populaire, c’est-à-dire le rassemblement du peuple autour de causes communes et d’une politique de rupture avec le système, reste notre stratégie. Nous devons donc nous demander simplement et concrètement comment la faire vivre dans de nouvelles conditions plus durables, en lien avec les grandes forces sociales du pays et celles et ceux qui résistent politiquement à la normalisation de toute vie par un système injuste et prédateur de notre planète.

 

Nous devons faire l’union populaire dans des formes comprises du grand nombre pour qui la crédibilité commence par la clarté des méthodes, des objectifs et le respect mutuel dans l’action. Sans rancune ni procès contre celles et ceux qui portent la responsabilité de cette impasse, en conservant toujours la possibilité de les faire changer d’avis, nous nous en tiendrons à un choix positif : comment continuer à travailler à l’Union populaire ? Ce texte se concentre sur cette seule question et propose une façon d’agir concrète.

 

 

- Les insoumises et insoumis, premiers artisans et partisans de la Nupes

En mai 2022, après le résultat de 22 % de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle, nous avons constitué la NUPES[2]. Sa mise en place fut un événement inédit. Pour la première fois de l’histoire, nous avons présenté, sur toutes les circonscriptions de l’hexagone, des candidatures communes porteuses d’un programme de gouvernement[4], en rupture avec le capitalisme et le productivisme.

 

Il s’en est fallu de peu, en voix comme en pourcentage, pour qu’elle obtienne l’élection d’une majorité de député·es à l’Assemblée nationale. La NUPES est arrivée en tête du premier tour et elle a multiplié par trois le nombre de député·es de l’opposition de gauche. Elle a donné l’espoir d’une véritable alternative pour des millions de citoyennes et de citoyens face au macronisme et à la menace de l’extrême droite.

 

Depuis lors, les insoumis·es se sont mobilisé·es, nationalement comme localement, partout en France pour travailler au renforcement de la NUPES à travers des initiatives communes, car c’est bien l’action de terrain qui convainc et fédère.

  • Nous avons ainsi proposé d’initier partout des “ assemblées de la NUPES ” à l’échelle des communes ou des circonscriptions permettant de réunir toutes celles et tous ceux qui voulaient défendre son programme.
  • Nous avons souhaité faire vivre et grandir le Parlement de la NUPES[3], mis en place pendant les élections législatives afin de réunir des figures syndicales et associatives, les intellectuel·les et les personnalités du monde de l’art et de la culture.
  • Nous nous sommes battu·es pour construire la NUPES aussi bien à l’Assemblée nationale qu’au Sénat en proposant un groupe commun à l’Assemblée nationale et des listes communes pour les élections sénatoriales.
  • Nous avons milité et soutenu toutes les initiatives pour former une liste commune aux élections européennes dont celles des jeunes de la NUPES et avons proposé aux écologistes de conduire cette liste de rassemblement.
  • Nous avons souhaité préparer ensemble les élections municipales.

Nous nous sommes mobilisé·es sans cesse pour renforcer la NUPES, plus court chemin pour permettre la prise du pouvoir en 2027 et gouverner pour l’intérêt général.

 

 

- Les blocages de la " gauche d'avant "

Malheureusement, malgré tous nos efforts et les attentes populaires, notre volonté d’approfondir la NUPES s’est heurtée aux blocages des appareils de la « gauche d’avant ». Ainsi, nos différentes propositions ont toutes, sans exception, été refusées par une partie ou par l’ensemble des autres forces de la NUPES. Et à aucun moment, il ne nous a été fait de contre-propositions permettant de dépasser des situations de blocage. Si certains de nos partenaires ont pu y contribuer, c’est bien souvent la persévérance des insoumis·es qui a permis que des assemblées locales se réunissent ou que des actions conjointes se fassent sur le terrain.

 

De fait, face à cette obstruction organisée, notre rassemblement inédit s’est vite réduit à une simple structure de coordination entre groupes parlementaires à l’Assemblée nationale. Et les derniers mois ont révélé les tentations de certains de nos partenaires à rompre avec le programme de la NUPES pour revenir aux logiques de la gauche d’avant, qui soutient et se compromet, qui s’aligne avec les théories du choc des civilisations en excluant la France insoumise.

 

Nous connaissons la suite :

  • début octobre, le PCF, après maintes déclarations hostiles, a pris la décision de quitter la NUPES ;
  • le PS a suspendu sa participation aux réunions de l’intergroupe à l’Assemblée nationale avant d’effacer toute référence à notre alliance dans le nom de son groupe parlementaire ;
  • quant à EELV, sa direction persiste à empêcher toute liste commune de la NUPES aux élections européennes et a refusé la poursuite du Parlement de la NUPES.

 

 

-  L’Union Populaire jusqu'à la victoire !
Mais les raisons qui ont conduit à vouloir la NUPES demeurent. Tout comme les espoirs qu’elle a suscités. Ils ne peuvent pas être effacés par le refus de telle ou telle formation politique de poursuivre sur le chemin de l’unité. Tout comme il ne peut pas être question de remettre en cause des engagements programmatiques pris devant les électrices et les électeurs.

 

Peut-on poursuivre et renforcer la démarche ? Oui, en élargissant l’adhésion populaire autour du programme de la NUPES, en combattant sans relâche l’abstention, la résignation et le repli sur soi. C’est à l’ensemble des groupes politiques, personnalités, militant·es engagé·es dans une organisation politique, syndicalistes, militant·es du monde associatif, citoyen·nes que nous nous adressons.

 

Nous leur disons que le refus objecté par des appareils politiques de la gauche d’avant ne doit pas empêcher de nous réunir pour préparer ensemble la grande confrontation démocratique de 2027. Et pour cela nous devons faire de chaque rendez-vous électoral un rendez-vous d’adhésion avec notre programme de rupture et notre méthode d’implication populaire à la base. Nous leur proposons :

  • de nous retrouver ensemble dans un nouvel espace, inspiré du Parlement de l’Union populaire, pour faire vivre notre démarche de rassemblement ;
  • de nous regrouper partout en France dans des assemblées de l’Union populaire ouvertes à toutes celles et tous ceux qui se retrouvent dans le programme ;
  • de poursuivre le travail programmatique des jeunes de la NUPES[5], à partir du programme partagé déjà signé entre les partis en 2022, pour porter un programme commun pour les élections européennes de juin 2024 ;
  • de bâtir ensemble une liste commune de candidat·es pour porter ce programme dans cette élection ;
  • d’œuvrer ensemble dans le cadre de cette Union populaire à la préparation de tous les scrutins suivants, à commencer par les élections municipales et consulaires de 2026 ;
  • de réunir une Convention de l’Union populaire le week-end des 16 et 17 mars prochain afin de lancer ensemble cette dynamique.

 

 

-  Aux élections européennes, faisons grandir l'Union Populaire !
Les élections européennes de juin 2024 auraient dû être l’occasion d’une liste commune de la NUPES. C’était là se donner les meilleures chances de battre les macronistes et l’extrême droite, de prolonger l’espoir de notre victoire au premier tour des législatives et de préparer la prise du pouvoir en 2027. Mais cette possibilité a été refusée par les appareils écologistes, communistes et socialistes, malgré le travail programmatique et la démarche formidable engagée par les jeunes de la NUPES. Cela ne doit pas nous arrêter. L’union peut se faire sans ceux qui la divisent. C’est notre devoir de l’entreprendre.

 

C’est pourquoi, en cohérence avec notre démarche de construction de l’Union populaire, nous porterons une liste ouverte, porteuse du programme commun de la NUPES[4]. Manon Aubry, co-présidente du groupe de la Gauche au Parlement européen, sera en charge de la coordination du travail préparatoire à ces élections, en lien avec Nathalie Oziol et Paul Vannier, pour l’espace Batailles électorales, et avec Clémence Guetté et Hadrien Clouet, pour l’espace Bataille des idées.

 


-  Défendre le programme commun de la Nupes
Pendant cette campagne, nous défendrons les propositions du programme commun de la NUPES[4], comprenant notamment un chapitre entier sur les questions européennes, autour duquel ont été élu·es 151 député·es à l’Assemblée nationale. Nous nous appuierons également sur le travail programmatique des jeunes de la NUPES[5], sur le travail des groupes thématiques de la France insoumise et sur les propositions des syndicalistes, activistes, militant·es associatifs, intellectuel·les ou artistes qui s’associeront à cette démarche.

 

Ce programme présentera les combats concrets que mèneront les eurodéputé·es de l’Union populaire, dans la continuité du travail effectué depuis 2019 par la délégation insoumise au Parlement européen : pour la conquête de nouveaux droits écologiques, féministes, sociaux et démocratiques, face à l’arc réactionnaire qui se constitue à Bruxelles et à Strasbourg alliant une partie des néolibéraux jusqu’à l’extrême droite.

Face à l’explosion des prix, à la maltraitance sociale qui frappe les peuples en Europe, à la multiplication des catastrophes climatiques, notre programme porte une rupture avec le cours actuel néolibéral, productiviste et anti-démocratique de l’Union européenne. Nous devons rompre avec les dogmes néolibéraux d’austérité, de libre-échange et de marché : cela devra nécessairement passer par des rapports de force et par la désobéissance pour revoir les traités européens en profondeur.

 

Fidèles à notre doctrine du non-alignement, nous serons également les défenseur·es de la paix, du respect du droit international et de la justice pénale internationale en toute circonstance contre les invasions, les crimes de guerre et le crime organisé au niveau mondial. C’est pourquoi nous porterons l’exigence de cessez-le-feu immédiat et permanent en Palestine et la demande de sanctions contre le gouvernement israélien responsable des massacres à Gazaet des exactions des colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

 

-  Une liste à l'image de l'Union Populaire
Notre liste sera bien évidemment à l’image de l’Union populaire, en regroupant des organisations politiques, des syndicalistes, des militant·es des associations, des intellectuel·es et des figures engagées dans les combats sociaux, écologistes, féministes, antiracistes ou altermondialistes. Elle sera à l’image du peuple dans toute sa diversité.

 

Elle s’appuiera sur le travail et l’expérience de la délégation des eurodéputé·es insoumis·es et sera ouverte à toutes celles et ceux qui souhaitent une rupture avec les politiques européennes actuelles pour répondre aux défis du chaos climatique, à l’explosion des inégalités et à l’instabilité géopolitique que notre continent doit d’urgence relever. Elle le fera en lien avec nos allié·es à travers toute l’Union européenne, rassemblé·es au sein de la coalition « Maintenant le Peuple » que nous voulons élargir à de nouveaux partenaires européens.

 

En pratique, et dès le mois de janvier 2024, un appel à candidatures sera adressé aux insoumis·es souhaitant s’engager comme candidat·e dans notre campagne européenne. Les candidatures reçues seront transmises aux boucles départementales du département de résidence de ces candidat·es, chargées de les examiner entre le 17 et le 25 janvier 2024 en vue de transmettre un avis au Comité électoral de la France insoumise.

 

Parallèlement, nous travaillerons à l’ouverture de notre liste à des candidatures d’Union populaire hors des rangs actuels de la France insoumise. Au cours du mois de février, le Comité électoral de la France insoumise élaborera et ordonnera notre liste de 83 candidat·es puis proposera cette liste à l’approbation des insoumis·es par un vote en ligne. Le programme et la liste seront présentés en mars 2024 lors de la Convention de l’Union populaire.

 

 

🔴 A votre disposition en téléchargement : La Stratégie : « L’union populaire jusqu’à la victoire » !

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29 décembre 2023 5 29 /12 /décembre /2023 17:31

Cet article est reposté depuis Allain GRAUX.

Javier Milei, en campagne le 25 septembre 2023 pour le scrutin 19 novembre, brandit sa tronçonneuse dont il fait un symbole. PHOTO CHRISTINA SILLE/REUTERS

Javier Milei, en campagne le 25 septembre 2023 pour le scrutin 19 novembre, brandit sa tronçonneuse dont il fait un symbole. PHOTO CHRISTINA SILLE/REUTERS

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25 décembre 2023 1 25 /12 /décembre /2023 14:04
STOP ! Car avec Raphaël Glucksmann, un autre Macron est possible
STOP ! Car avec Raphaël Glucksmann, un autre Macron est possible

Les médias ont essayé Roussel pour contrer Mélenchon. Ça ne marche pas. Maintenant c'est Gluckmann pour contrer LFI aux européennes...

Ça ne marchera pas, car il est le nouvel enfant prodige de la bourgeoisie de gauche[6] !

Nous avons besoin d'une gauche radicale, pas d'un Macron Bis, d'un va-t-en-guerre, partisan de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE pour le plus grand plaisir du marché[7]  ! 

 

 

Raphaël Glucksmann, l’eurodéputé, qui copréside le petit parti Place publique, nouvel espoir de la gauche réformiste, libérale à la sauce Cazeneuve, Hollande, en passant par la présidente d'Occitanie Carole Delga... ou déçus de Macron[1] qui ne se retrouve pas dans le bruit et la fureur : « Il faut que nous devenions un aimant politique » dit le tenant d’une « social-démocratie molle ».

Outre ses ambitions pour les européennes de 2024, la candidature commune en gestation PS PCF EELV pour 2027 qu'annoncent les TRACTATIONS en cours confirmées par Tondelier[2], travaillée par Faure, Autain, Guedj, Bayou, Faucillon, Ruffin[5], adoubé par l'ex-eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit, fera pschitt.

 

 

Sources : Pierre Rimbert | mis à jour le 08/04/2024

-  Il a 44 ans, des diplômes clinquants, un regard habité et des envies de changement.

Entouré de jeunes chefs d’entreprise et de « porteurs de causes » issus de la « société civile », en 1018, il lance un « mouvement politique » destiné à « sauver les démocraties libérales » menacées par l’« insurrection populiste » [NDLR : pour ne pas dire #Populaire]. Parce que c’est notre projet, exhorte-t-il, « à nous, désormais, de marcher ».

 

 

-  Après la formation de M. Emmanuel Macron, voici " Place publique ", fondée en novembre par l’essayiste Raphaël Glucksmann.

L’un domine le centre droit ; l’autre investit le centre gauche, où la désintégration du Parti socialiste laisse un vide et des classes moyennes cultivées désemparées. D’où va-t-on désormais proclamer que rien ne va plus et qu’il faut tout changer — sauf l’essentiel : les structures économiques et sociales ? Avec Les Enfants du vide (publié en 2018 Allary Éditions), livre-manifeste publié cet automne, Glucksmann a d’un coup comblé la béance. De L’Obs à L’Humanité en passant par Mediapart, on s’arrache l’homme providentiel. Il est chez lui sur France Inter, louangé permanent au Monde, en « une » de Libération, en couverture de Politis. Des personnalités socialistes, écologistes ou communistes projettent sur son visage souriant leurs aspirations ravalées. Glucksmann a compris que son public cible n’aimait rien tant que battre sa coulpe, triturer sa mauvaise conscience, ruminer ses échecs et y remédier au moyen de recettes toujours identiques, mais ripolinées aux couleurs du jour — le vert, en l’occurrence. Cela tombe bien : Raphaël, qui s’est souvent trompé, met en scène confessions et conversion. À L’Obs (4 octobre 2018), il confie : « Je dois réapprendre à m’oublier. » Ambitieux programme.

 

Lui qui fut tour à tour de rôle :

  • admirateur de M. Nicolas Sarkozy en 2008 ;
  • animateur de la revue néoconservatrice Le Meilleur des mondes ;
  • conseiller du président géorgien néolibéral et atlantiste Mikheïl Saakachvili, lui qui admettait volontiers : « Ça ne m’a jamais fait vibrer de manifester pour les retraites » (M Le magazine du Monde, 22 mars 2014)[4] ;

Les réformes de Saakachvili en Géorgie – conseillé par Glucksmann de 2005 à 2012 – sont pourtant loin d’être anodines : abolition du salaire minimum, licenciement de 60 000 fonctionnaires, abaissement de l’impôt sur les sociétés de 20 % à 15 %, et de l’impôt sur les dividendes de 10 % à 5 %. En 2009, la Géorgie était d’ailleurs considérée par Forbes comme le quatrième pays avec la pression fiscale la plus faible au monde.

  • et se déclarait au printemps 2017 « fier » de l’élection de M. Macron, revendique à présent Occupy Wall Street et dit « nous » quand il parle de la gauche. « On a zappé complètement la question sociale », admet-il. « Mon logiciel de pensée a contribué à former l’impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui » (Mediapart, 14 novembre 2018). La mise à jour dudit « logiciel » copie-colle les constats effectués depuis des lustres par ceux que combattait hier Raphaël : « On voit les entreprises multinationales refuser les lois des nations et chercher à leur imposer les leurs. On voit les banques sauvées par l’argent public maquiller leurs comptes et cacher leurs fonds dans des paradis fiscaux. » À tout cela s’ajoute la menace d’un anéantissement de la planète par le réchauffement climatique ;
  • veut unifier la gauche (sans La France insoumise) en vue des élections européennes de 2019, mais sa proposition est rejetée par Europe Écologie Les Verts et n’aboutit ni avec Génération.s ni avec le Parti communiste français ;
  • est le 16 mars 2019, soutenu par la direction du Parti socialiste à la tête d'une liste d'alliance avec PP et Nouvelle Donne aux européennes. Cette décision suscite des critiques au sein de PP, que décide de quitter Thomas Porcher, dénonçant une « trahison » et l'absence de « vote en interne » sur la question. Claire Nouvian quitte également le mouvement et expose huit mois après les élections européennes les motifs de son départ lors d'une interview accordée à L'Obs décrivant des « pratiques politiques exécrables » et une incompatibilité de personnalité avec Raphaël Glucksmann[3]...

se retrouve, le 26 mai 2019, élu député européen, sa liste étant arrivée en sixième position, avec 6,2 % des suffrages exprimés et six élus.

 

 

-  Alors, que faire ?

Contre « les anciennes idéologies, les vieux partis, les antiques structures », contre les inégalités et le gaz carbonique, Glucksmann propose plus de participation citoyenne, plus d’écologie, plus d’Europe. « Nous assumons l’horizon d’une République européenne », écrit-il. Des « porteurs de causes » aussi frétillants que MM. Valéry Giscard d’Estaing, François Bayrou, Daniel Cohn-Bendit et Bernard-Henri Lévy ânonnent les éléments de ce credo depuis bientôt quatre décennies. Les papys du vide ont trouvé leur héritier.

 

 

-  A nous de construire l'Avenir avec l'Union Populaire

 

 

🔴 dont on a déjà le programme 👇

 

Programme partagé de gouvernement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale

 

 

-  Raphaël Glucksmann : " un autre Macron est possible "

Dès le début de sa campagne. Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste pour les élections européennes du 9 juin prochain, a expliqué, pour défendre sa candidature, qu'elle devait permettre de sortir de ce qu'il appelait le triptyque Macron, Mélenchon, Le Pen. Il suggérait ainsi que le débat public, à quelques mois de ces élections, valorisait principalement les macronistes, les insoumis et l'extrême droite. Mais la réalité est un peu différente.
Nouvel épisode de Quelle époque formidable, par Sébastien Fontenelle.

 

 

-  Macron - Glucksmann : combien de points communs ?

Mais a quelle heure est il censé être de gauche ? Aucune, la preuve ci-dessous

 

 

Notes :

[1] Jamais encarté dans un parti, le député européen sera la tête de liste des socialistes aux élections européennes de juin

[2] PRÉSIDENTIELLE 2027: MARINE TONDELIER ANNONCE QU'UNE CANDIDATURE COMMUNE DE LA GAUCHE " SE PRÉPARE "

[3] « Dégoutée » par la politique, Claire Nouvian dégomme Glucksmann, Place publique et le PS

[4] Dans la famille Glucksmann, le fils est conseiller du chef d'Etat géorgien, Mikheïl Saakachvili.

[4bis] RAPHAËL GLUCKSMANN, NOUVEL ENFANT PRODIGE DE LA BOURGEOISIE DE GAUCHE

[5] « Ruffin fait du bien à la politique »

[6RAPHAËL GLUCKSMANN, NOUVEL ENFANT PRODIGE DE LA BOURGEOISIE DE GAUCHE

[7Raphaël Glucksmann “ Si vous votez pour nous, nous soutiendrons l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. ”

 

Pour en savoir plus :

2019, le Conseil national du PS a approuvé une résolution désignant l'essayiste comme tête de liste pour les européennes.

Raphaël Glucksmann, nouvel espoir de la social-démocratie ?

Européennes 2024 : une « large majorité » de la gauche est pro-européenne estime Raphaël Glucksmann

- Manuel Bompard LFI élections européennes 2024 : “ Il est hors de question de se ranger derrière Raphaël Glucksmann”. L’eurodéputé “ participe d’un groupe au Parlement européen qui gouverne l’UE avec les macronistes et la droite. Nous sommes dans l’opposition. ”

- Martine Billard : Enjeux des européennes à gauche

- Le hollandisme, la gôche anti-Mélenchon, c’est non. Belle mise au clair de François Ruffin sur Raphaël Glucksmann !

- Raphaël Glucksmann : un " humaniste " à géométrie variable

Raphaël Glucksmann, l’imposture de la gauche du dollar ?

- À quoi sert Raphaël Glucksmann ?

- L'union de la gauche sans Mélenchon ? Réponse de Manon Aubry à Gluxmann

 

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22 décembre 2023 5 22 /12 /décembre /2023 14:22

Faire la politique de Le Pen pour éviter que Le Pen fasse sa politique... 

C'est la guignolade macroniste à la mode : sauter dans la piscine pour ne pas être mouillé par la pluie.

Résultat, le 19/12/2023 avec le projet de loi pour " contrôler l'immigration ", en faisant adopter ce texte Macron a œuvré à une " victoire idéologique " pour l'extrême droite dont le RN, sans qui ce texte aurait été retoqué[2] !

 

 

Largement durci par Les Républicains et approuvé par le Rassemblement national (RN), le projet de loi relative à l’asile et à l’immigration porté par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a été adopté le 19 décembre :
- Durcissement des conditions d’accès à la nationalité ;
- La préférence nationale pour les allocations familles et APL ; 
- La déchéance de nationalité ;
- La remise en cause du droit du sol ;
- Les quotas d’immigration ;
- La remise en cause de l’AME...
Toutes les digues qui protégeaient le pays depuis 1945 contre le retour du fascisme ont été dynamitées par la droite lepénisée.
Le texte final suscite indignations et condamnations jusqu’à la majorité dont vingt des députés ont voté contre
[1]. Le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, a démissionné au lendemain du scrutin. Quant au RN, il jubile et revendique une « victoire idéologique » car l
e projet de loi « immigration » a bien été adopté avec les voix du Rassemblement national... il aurait été retoqué sils avaient voté contre[2].
« Clé de voûte de tous les programmes d’extrême droite », la préférence nationale faisait jusque-là l’objet d’« un vif rejet sur le reste de l’échiquier politique ». Mais les digues ont sauté.

Pourtant, « le durcissement continu de l’accès aux prestations sociales n’a eu aucun effet sur le volume des flux migratoires », écrivait Benoit Bréville en novembre 2021

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 13/01/2024

 

🔴 Pour lire la suite de l'article cliquez sur cette image 👇

 

 

Quand l’extrême droite occupe le terrain  Préférence nationale, un remède de charlatan

 

 

-  Loi immigration : " Élus du peuple : refusez de défigurer la France ! "

Jean-Luc Mélenchon s' adresse aux parlementaires :

  • Il débute en soulignant l'importance de cette décision pour l'image de la France et pour les personnes concernées par cette loi. Il évoque la complexité technique du texte et sa cruauté envers toutes les personnes, y compris les jeunes et les enfants visés par ses dispositions. Il pointe les mesures absurdes qui aboutissent à davantage de souffrances pour les personnes impliquées et à une confusion administrative accrue.
  • Il fait le lien entre ce projet de loi et les propositions historiques du Rassemblement National en soulignant que les mesures de ce texte reflètent le programme du RN depuis des décennies. Il appelle tous les élus du peuple à réfléchir sérieusement avant de voter cette loi, sans laisser de côté la dignité humaine, l'image et les principes de la France.
  • Il dénonce certaines dispositions du texte, telles que la restriction du regroupement familial, la remise en cause du droit du sol, la déchéance de nationalité, qui rendent la vie des gens plus difficile sans aucun bénéfice concret pour la société.
  • Il s'oppose aux mesures concernant le droit du sol soulignant que la nation française se construit à travers les générations, par l'éducation des enfants dans la langue et les lois communes. Il remet en question l'idée de la nation française comme nation ethnique et insiste sur les principes de liberté, égalité et fraternité.
  • Il critique également d'autres mesures comme la mise en place de cautions pour les visas des étudiants étrangers, exprimant la nécessité d'accueillir des personnes de différentes origines et de ne pas se couper du monde francophone.

 

Il conclut en appelant à ne pas voter cette loi et en incitant le peuple à contacter ses parlementaires pour exprimer son opposition à cette législation. Il en va de l'idée collective que l'on se fait de la patrie commune.

 

 

-  Loi immigration : Comprendre l'absurdité et la cruauté de la loi immigration adoptée par le parlement 

Jean-Luc Mélenchon :

  • commence par critiquer le contournement du processus démocratique par l'utilisation du 49.3 par le gouvernement ;
  • s'inquiète de la banalisation de cette pratique et souligne le fait que la loi de finances a été adoptée deux années de suite sans être votée, ce qui crée une ambiance particulière à la fin de l'année parlementaire ;
  • exprime ensuite sa déception quant à l'échec de la proposition de loi insoumise pour bloquer les prix, et critique le rejet des députés insoumis de commissions d'enquête parlementaires qu’ils avaient pourtant proposés, notamment celles sur les crèches publiques de William Martinet et celle de Jean-Philippe Nilor sur les conditions dans lesquelles l’Etat agit face au dérèglement climatique ;
  • enfin, il revient sur la nouvelle loi immigration, la jugeant absurde et cruelle et remet en question l'existence d'une prétendue " vague migratoire " et souligne que la nationalité ne devrait pas être définie par la couleur de peau, la langue ou la religion ;
  • il termine en détaillant les différentes mesures absurdes de la loi immigration.
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10 décembre 2023 7 10 /12 /décembre /2023 12:25
Au delà des justificatifs médiatiques & politiques fallacieux pourquoi est-il la cible ?

🔴 Parce qu'il est membre fondateur et stratège de la seule force de gauche, la France insoumise, qui porte un programme en rupture avec le système néolibéral[1] & approuvé par 22% des citoyens[2], et se met au service du peuple ;

 

🔴 Parce qu'il est le seul leader politique a prôner une politique migratoire humaniste et réaliste, et fera face aux gens qui sont obligés de quitter leur pays (tout faire pour qu’ils n’aient pas à partir et les accueillir dignement et humainement dans notre pays)[7]


🔴 Parce qu'il est l'un des principaux acteur de la seule force politique qui incarne la colère du peuple, et, sans ambiguïté combat l'antisémitisme, le racisme[3] et défend la laïcité[6] ;


🔴 Parce qu'il est membre actif de la seule force dite de " gauche " qui ne défile pas avec l'extrême droite[4], et la combat dans les faits et actes ;


🔴 Parce qu'il a compris et fait progresser l'idée que le système ne redoute pas la gauche partisane (qu'il peut à sa guise récupérer) mais le peuple, et propose depuis plus de 10 ans de dire " STOP à la machine à perdre " en passant du rassemblement des partis au rassemblement du peuple via l'#UnionPopulaire ![5] et ça, pour l'oligarchie en place, c'est UN GRAVE DANGER !


📢 Alors face à Macron et au RN, faisons comme Jean-Luc Mélenchon : OUVRONS NOS GUEULES et pour être plus efficaces, plus forts...... rejoignez-nous ! 👇

 

JE REJOINS la France insoumise

 

car :

  • En 2013, j’ai entendu qu’il fallait une gauche sans Mélenchon. 
  • En 2018, j’ai entendu qu’il fallait une gauche sans Mélenchon. 
  • En 2023, j’ai entendu qu’il fallait une gauche sans Mélenchon. 

▶️ 2012 : 11%
▶️ 2017 : 19,5%
▶️ 2022 : 22%
▶️ 2027 : 😎

 

 

-  Nous ne fermons pas notre gueule !

Ruth Elkrief, Gérard Larcher, retour sur la niche parlementaire : Manu refait l'actu n°9 ! 

 

Au delà des justificatifs médiatiques & politiques fallacieux pourquoi est-il la cible ?
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7 décembre 2023 4 07 /12 /décembre /2023 15:32
Union populaire ou choc des civilisations ?

Ici, modestement, je veux donc essayer de simplifier le diagnostic et tenter de dire où nous en sommes et où il nous faut aller.

On arrête quand de sacrifier les intérêts populaires sur celui des petits partis ? Car ce n’est pas en partant des anciens partis et de leur coalition que l’on parviendra à construire une majorité populaire sur un projet alternatif pour notre société[0].

 

 

Je reprends du service derrière le clavier.

Je crois le moment politique décisif. Dangereux. Il exige de penser et de parler clair. Il revêt un caractère d’urgence qui nécessite d’aller à l’essentiel. Je vois ceux qui sont aux responsabilités nous mener droit dans le mur. Mais j’observe affligé la plupart de ceux qui prétendent aux responsabilités. Ils ne sont pas à la hauteur. Le niveau des débats politiques s’est considérablement affaibli.

Les uns poussent le pays à l’affrontement en son propre sein.

Les autres sont prêts à tout ou presque pour obtenir leur petite part de lumière, construire leur prétendu « récit » et mettre à tout prix en avant leur « singularité », melons gonflants. Mais quand on les écoute, qu’entend-on ? De l’eau tiède. On s’ennuie, pour rester poli. Une actualité chasse l’autre. La tonalité générale est celle de l’égout éditorial. Et dans ce foisonnement, tout est confus.

Modestement, je veux donc essayer de simplifier le diagnostic et tenter de dire où nous en sommes et où il nous faut aller. 

 

 

Sources : Adrien Quattenens | mis à jour le 01/01/2024

- On souffre

De quand date le dernier porte-à-porte de ceux qui parlent au nom des « gens » à la télé ? Les gens morflent sévère. C’est l’enfer. Ils vivent dans des taudis. Dans des appartements pourris. Le chauffage ne marche pas. Pourtant il leur est facturé. Cher. Il faut laisser les manteaux à l’intérieur. Parfois, il n’y a plus d’eau chaude. Il faut pourtant se laver. Il y a du moisi sur les plafonds et les murs. Les salles de bain sont irrespirables. Les enfants sont malades. Il y a des nuisibles dans les parties communes. Il n’y a pas assez de place pour tout le monde. Pas d’intimité. On partage les chambres. Souvent, des membres de la famille dorment aussi dans le salon. L’ascenseur est en panne. Le bailleur social ne répond pas. On ne vit pas. On survit à peine.

 

Pourtant, on fait de son mieux. Mais on a l’impression que tout le monde s’en fout. Que quand on est pauvre, on ne compte pas. Les emplois sont précaires. Les salaires sont trop bas. Les minima sociaux aussi. Les prix sont trop hauts. On saute des repas. On mange mal. La santé se dégrade. Se soigner coûte trop cher. Et il faut attendre longtemps. D’ailleurs, tout coûte trop cher. C’est la débrouille. Le système D. Il ne reste plus que l’entraide. La télé pour seul loisir. On se sent abandonnés. On est fatigués. La vie est dure. Quel en est le sens ? Ce n’est pas drôle. Il faut se battre. Pour tout. Tout le temps. Et quand on reprend un peu de souffle, les factures arrivent qui viennent vous scier les deux jambes. On a plein de volonté mais on ne vous donne pas votre chance. On exige de vous de l’expérience que personne ne vous offre. Dehors, juste en faisant le guet, des gamins touchent en une journée ce que leurs parents en un mois ne percevront jamais[1]. C’est la lutte pour que les enfants ne succombent pas aux sirènes du trafic.

 

Toute cette souffrance n’est pas vue à la télé. On n’y montre pas les causes. On exploite juste les conséquences. Au mépris des gens. Le tableau est trop sombre pour être vrai ? Allez-donc voir vous-mêmes ! Certes, ce n’est pas encore généralisé. Mais on en prend le chemin. On tombe dans la pauvreté aussi vite qu’on glisse sur un toboggan. Et une fois qu’on est en bas, bon courage pour remonter ! Le quart-monde gagne du terrain. Au milieu il y a, bien sûr, tous ceux qui n’en sont pas encore là. Pour eux, ce n’est pas simple mais ça va encore. Ça tient. Les salaires permettent de « s’en sortir ». « S’en sortir », ce n’est pas mener la grande vie, mais ça tient à flot. Cependant, la peur de la glissade est réelle. L’équilibre est fragile. Tout ou presque est précaire. On est en France. Sixième puissance économique du monde.

 

 

- Ils se gavent
À quelques pas de là, il y a une autre France. Ceux qui la composent méconnaissent les premiers. Et inversement.


Pour elle, tout va bien. Elle a le sou, largement. Le pouvoir actuel lui en a redonné plus qu’elle ne lui en réclamait. Rémunérations indécentes. Baisses massives des impôts. Explosion des dividendes. Elle, elle s’en fout que les services publics se cassent la gueule. Les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Elle, du patrimoine, elle en a. Elle peut tout se payer. Même la santé ! Tout s’achète ! C’est la fête ! Cette petite île de prospérité flotte au milieu d’un océan de malheur. Elle s’en fout. Ils ne tiendraient pas trois jours dans les conditions de vie décrites au paragraphes précédent. Mais ça ne les concerne pas. Ils ne savent même pas que ça existe. Si le monde court à sa perte et que la planète brûle, s’il n’y en a plus pour longtemps, autant profiter un max tant qu’il est encore temps !

 

Osez les critiquer ! On dira de vous que « vous n’aimez pas les riches ». Là n’est pourtant pas la question. Nous refusons la misère. Or, elle ne tombe pas du ciel. C’est parce que certains sont trop riches que les autres sont trop pauvres. On dira qu’ils ont « pris des risques » ! Parce que les autres n’en prennent pas ? On dira qu’ils « créent la richesse », alors qu’ils se l’accaparent ! Parce que les autres n’en créent pas ? Ceux qui ont l’argent ont le pouvoir. Les politiques publiques sont faites par et pour eux. Tous les autres sont de la main d’oeuvre, des statistiques ou un encombrement.

 

🔴 Elle est là, la fracture française :

  • Entre ceux qui galèrent ou qui ont peur de galérer 1 jour, & ceux qui se gavent ;
  • Entre ceux qui subissent & ceux qui dirigent ;
  • Entre le peuple & l’oligarchie.

Elle est là, la fracture française. Elle est là. Elle n’est pas ailleurs, même s’ils veulent le faire croire.  

 

 

- Faîtes qu’ils se battent entre eux !
La principale préoccupation des Français et de loin, c’est évidemment le « pouvoir d’achat ». Ce sont « les revenus ». C’est en fait la possibilité de vivre, tout simplement. De se loger, se nourrir, se soigner, de s’éduquer et d’accéder à la culture et aux loisirs.

  • Imaginez que ceux qui en sont privés et ceux qui ont peur d’en être privés un jour soient unis, rassemblés !
  • Imaginez qu’ils acquièrent la pleine conscience qu’aux origines de leurs malheurs, il y a ceux qui se gavent et qui jouent avec des milliards !
  • Pire, imaginez qu’ils sortent ensemble dans la rue !
  • Mieux : qu’ils aillent tous au bureau de vote avec l’envie furieuse d’en découdre, de renverser la table, sans faire dans la petite dentelle mollassonne !

L’Union populaire face à l’oligarchie : le cauchemar des puissants. Il leur faut donc imposer un autre clivage. Et la machine tourne à plein régime pour atteindre cet objectif.


Nommons le clivage qu’ils veulent imposer sans tourner autour du pot. Celui dont ils espèrent qu’il structurera durablement la vie politique. C’est un clivage civilisationnel. Plutôt que le peuple face à l’oligarchie, ils veulent que le peuple se sépare en son propre sein.


🔴 Les premiers séparatistes, ce sont les racistes et leurs alliés. Allumez la télé ! C’est gros comme un nez au milieu de la figure.

  • Le problème n’est pas le financier. Le problème, c’est l’immigré !
  • Le clivage n’est pas entre le peuple et l’oligarchie. Le clivage, une fois les détails élagués, c’est tous contre les arabes !

Pour le dire autrement : quoi de mieux, pour empêcher le peuple de s’unir autour de ses revendications sociales communes, que de l’inviter à se diviser à propos de ses origines, de sa couleur de peau ou de son appartenance réelle ou supposée à telle ou telle autre religion

 

 

- Ils sont en avance
Soyons lucides : dans la course de vitesse pour imposer l’un de ces deux clivages (civilisationnel ou social), les partisans du clivage civilisationnel ont une longueur d’avance.  Large. Cette extrême-droitisation de la France, comme elle s’opère presque partout en Europe, est d’autant plus permise que les puissants ont fait leurs calculs : s’ils ne partagent pas nécessairement ses vues identitaires, ils ont bien scruté les programmes.


🔴 Ils savent que l’accession au pouvoir de l’extrême-droite ne contraindra pas leurs intérêts.

  • En effet, l’extrême-droite ne prévoit pas de partager les richesses.
  • Elle ne prévoit pas d’augmenter les salaires ni les minima sociaux.
  • Elle ne prévoit pas d’augmenter les impôts des plus riches.
  • Elle ne prévoit pas de réparer nos services publics.
  • Elle ne prévoit pas d’engager la planification écologique.
  • Elle ne prévoit pas de rompre avec le capitalisme financiarisé[2].

Les capitalistes n’ont rien à craindre de l’accession au pouvoir de l’extrême-droite. Face à l’impasse libérale incarnée par un macronisme finissant, ils préfèreront l’extrême-droite à la gauche de rupture, c’est évident.

 

Rappelons qu’en France, l’essentiel des médias sont tenus par neuf milliardaires[3]. Des milliardaires qui investissent dans les médias même quand ces investissements leur font perdre de l’argent. S’ils n’investissent pas pour le gain à court-terme, quels intérêts servent-ils donc ? Il suffit de constater la nature du discours économique dominant dans les médias. Et, dans un même mouvement, de constater l’extrême-droitisation des esprits. Un pilonnage incessant. C’est ainsi qu’un Bolloré qui a exploité un port en Afrique pendant des années, et dont l’action économique a contribué aux mouvements contraints de population, finance une chaine de télé qui popularise les thèses de l’extrême-droite ! Sa récente parodie, qui a connu un certain succès en ligne, est si peu éloignée de la réalité. Mais cette avancée de l’extrême-droite est aussi et surtout rendue possible par celles et ceux qui participent à sa banalisation tout en diabolisant les partisans de l’union populaire.

 

🔴 De même, les fossoyeurs de la NUPES et partisans d’un retour à la gauche d’avant, par lâcheté, par opportunisme ou les deux, sont devenus des boulets plutôt que des alliés dans la lutte jusqu’au bout qui est désormais engagée

 

 

- Très Proche-Orient
Le traitement politique et médiatique en France de la guerre au Proche-Orient est révélateur de la recomposition qui est à l’œuvre. Pire, nos adversaires s’en servent comme d’un alibi.


La dernière fois que je me suis installé derrière mon clavier pour vous écrire, c’était le 11 octobre. Depuis cette date, il y a eu environ 14 000 morts de plus à Gaza[4]. Pour l’essentiel des civils. Pour plus de la moitié, des femmes et des enfants. 15 000 morts. Dont 62 journalistes et 101 membres du personnel de l’ONU tués. Plus d’1,7 million de Palestiniens déplacés. Au moins 67 700 bâtiments détruits. Plus de 206 écoles détruites ou endommagées. Plus de 20 hôpitaux rendus hors service par les bombardements. Israël a largué 40 000 tonnes d’explosifs depuis le 7 octobre. Ces chiffres sont tellement énormes qu’on peine à imaginer ce que cela signifie.


A Gaza, les bombes pleuvent de manière incessante. L’électricité et l’eau sont coupées. C’est le blocus généralisé. Les femmes, les hommes, les enfants y sont traités en « animaux humains » comme le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, en formait le souhait[5]. En vérité, on ne supporterait pas davantage que des animaux soient traités de la sorte. C’est le même ministre israélien de la Défense auquel le ministre français des armées, Sébastien Lecornu, est allé rendre une petite visite amicale et s’y est félicité de partager avec lui « les valeurs humanistes ». En Cisjordanie, les colons israéliens poursuivent leurs raids jusqu’au cœur des villes palestiniennes.


Le droit international humanitaire n’existe plus. Ces 15 000 morts[4bis] et ce traitement inhumain réservé aux Gazaouis sont la réponse du gouvernement d’extrême-droite Israélien aux crimes de guerre commis par le Hamas le 7 octobre. Cet acte de terreur avait fait 1200 morts et 240 personnes enlevées. 

 

 

- Interdit de penser 
Face à l’effroi suscité par les actes barbares du 7 octobre contre des civils israéliens, la propagande s’est immédiatement mise en marche pour imposer sa grille de lecture et permettre, en réponse, un massacre encore bien plus important à Gaza. Elle tient en peu de mots : Hamas = terroristes = Daech = le mal = nécessaire guerre au terrorisme. Et gare à quiconque refuserait d’avaler cette grille d’analyse ! Car, comme l’a déjà déclaré le revenant Manuel Valls : « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser. » Mais lui peut, avec d’autres, se dire tranquillement opposé au cessez-le-feu ! Dès lors, quiconque oserait replacer les actes effroyables du 7 octobre dans le contexte de guerre coloniale imposée aux Palestiniens depuis des décennies[6] serait immédiatement accusé de les « justifier ». Non, rien ne les justifie. Rien ne justifie l’assassinat de civils. Rien. Jamais.


🔴 Mais :

  • Sommes-nous pour autant interdits de dire la responsabilité du gouvernement israélien dans la situation ?
  • Sommes-nous obligés d’adhérer à la fumeuse doctrine de « guerre au terrorisme », le lot de massacres qu’elle permet et l’impasse politique dans laquelle elle mène inévitablement ?
  • Quiconque oserait mettre en cause le gouvernement d’extrême-droite de l’État d’Israël serait immédiatement accusé d’antisémitisme. Non, nous ne sommes pas des racistes. Nous ne sommes pas antisémites.
  • Quiconque serait mis en cause pour ses convictions religieuses nous trouverait à ses côtés.
  • Quiconque, quelle que soit sa religion.

On doit pouvoir critiquer l’action d’un État et de son gouvernement sans être accusé d’antisémitisme. Réfléchir, analyser, comprendre et discuter vous disqualifie d’office. 

 

 

- Le diable rouge
Première cible de ces accusations infamantes : Jean-Luc Mélenchon. Qu’importe qu’il ait été le premier responsable politique français à réagir et à condamner l’attaque du Hamas et à exprimer l’horreur et la compassion pour toutes les victimes civiles. Parce qu’il a été le premier à réclamer le cessez-le-feu et à réaffirmer que c’est une guerre de territoire qui se joue au Proche-Orient, Jean-Luc Mélenchon fait l’objet d’une diabolisation médiatique et politique incessante. Matin, midi, soir et même la nuit, de façon continue ! La machine infernale fonctionne à plein régime.

 

Qu’importe que Mélenchon affirme sa « compassion » pour toutes les victimes, les médias lui reprochent son « manque de compassion » ! Qu’importe que Mélenchon rappelle qu’il s’agit d’une guerre de territoire et prône la solution à deux États comme le prévoit le droit international, les médias lui reprochent ses prétendues « ambiguïtés » ! Mélenchon critique le gouvernement d’extrême-droite d’Israël, donc « Mélenchon est antisémite » ou « complice du Hamas » !

 

🔴 Mais pourquoi Jean-Luc Mélenchon tout spécialement ? C’est vrai après tout. Est-il le seul à dire ce qu’il dit ? Non, loin de là.

  • Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires Étrangères et Premier ministre de Jacques Chirac le dit.
  • Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis et en Israël et tellement d’autres experts et organisations le disent.
  • Amnesty International, l’AFP et tant d’autres refusent de résumer le Hamas au qualificatif de « terroriste » par souci de précision.

Minorent-ils les actes de terreur et les crimes de guerre du Hamas ? Assurément non. Ils parlent de « crimes de guerre ». Est-ce un caprice rhétorique de leur part ? Non. C’est une référence précise au droit et un refus de succomber à des injonctions purement politiciennes. Sont-ils tous antisémites ? Surement pas.

 

🔴 Dès lors, si Jean-Luc Mélenchon est loin d’être le seul à porter la même analyse et la même explication de cette guerre, pourquoi est-il, lui spécialement, visé par des accusations infamantes ?

  • La première raison de cela, c’est que contrairement aux autres, Jean-Luc Mélenchon a fait 22% à l’élection présidentielle et porte un programme de rupture.
  • L’autre raison, c’est la recomposition politique que tentent d’imposer en France la macronie, la droite et l’extrême-droite sur le dos de la guerre de territoire qui se joue au Proche-Orient.
  • Un « nouveau front républicain » (dont on voit mal ce qui lui reste de République) contre La France insoumise, comme le décrivait Jean-Pierre Raffarin. 

 

- Le grand remplacement d’un racisme par un autre 
La marche du 12 novembre appelée par Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher fut une honte. Elle aurait pu, et même elle aurait dû, être un grand moment de rassemblement républicain. Au lieu de quoi, elle fut une instrumentalisation dangereuse de la lutte contre l’antisémitisme pour appuyer « le soutien inconditionnel » à l’État d’Israël affaibli dans l’opinion publique de par le massacre qu’il perpétue envers les civils de Gaza en réponse aux actes barbares du Hamas le 7 octobre. À la banderole de tête, c’était la nuit des morts-vivants. On trouvait là tout le vieux monde politique que la vague dégagiste a déjà emporté. Mêmes ceux dont on avait oublié l’existence ! Certaines personnalités participant à la marche interrogées par les médias sur leurs motivations clarifiaient : ils étaient là pour « soutenir Israël ». Ils ne se sont pourtant pas trompés de marche ?

 

Même l’absence du Président de la République qui venait, pour la première fois après trente jours de massacre et 10 000 morts à Gaza, d’appeler au cessez-le feu, a été vivement critiquée. Le communiqué du CRIF contre le Président de la République était inacceptable. Sur une chaine de télévision française, pour avoir réclamé le cessez-le-feu, Emmanuel Macron a été à son tour accusé d’antisémitisme. Où étaient les macronistes pour défendre leur champion ? Nulle part. Comprendre : lutter contre l’antisémitisme et soutenir Israël, c’est la même chose. Critiquer l’action de l’État israélien, c’est être antisémite. La messe est dite[8] !

 

Pire, cette marche a servi de grande lessiveuse à l’extrême-droite antisémite héritière de Pétain[7] . Elle a maintenant droit de cité dans le prétendu « arc républicain » puisque sa cible principale a changé. L’ennemi de l’intérieur aujourd’hui, c’est d’abord le musulman. Dès les premières minutes de la marche, les discours islamophobes de Zemmour et Maréchal Le Pen se faisaient entendre. Nous étions donc appelés à marcher contre le racisme avec des racistes ! Sur place, les juifs de gauche qui protestaient contre la présence de l’extrême-droite se voyaient retirer leurs pancartes par la police. Juste à côté, on voyait des porteurs de pancartes où l’on pouvait lire : « face à l’antisémitisme, une seule solution : remigration ! ». Ceux-là n’ont bien sûr pas été inquiétés. La substitution d’un racisme par un autre, le soutien inconditionnel à l’État d’Israël, la finalisation de l’opération de banalisation de l’extrême-droite. Voilà les buts politiques de la marche appelée par la Présidente de l’Assemblée nationale et le Président du Sénat.

 

Il aurait suffi qu’ils appellent à marcher « contre l’antisémitisme et tous les racismes » et le problème était réglé. Mais ils ne l’ont pas fait. Le soir même, des responsables politiques de droite, comme Edouard Philippe, continuaient d’affirmer que la présence de l’extrême-droite ne posait pas de problème.


Evidemment, nombre de participants étaient présents à juste titre pour le mot d’ordre « contre l’antisémitisme » et n’avaient aucune idée de l’opération politicienne dans laquelle ils étaient embarqués contre leur volonté. A ceux-là il ne s’agit pas de faire le procès. L’augmentation du nombre d’actes antisémites mérite notre vigilance et notre pleine mobilisation. L’augmentation des actes antimusulmans, tout autant. Tous les racismes disloquent la République et rendent impossible l’union populaire. 

 

 

- La " gochélézékologiste " plus solennelle ! 
Que des citoyens aient participé à cette marche sans avoir conscience des sous-entendus politiques qu’elle accomplissait, c’est évident. En revanche, que des responsables politiques de gauche y aient participé fièrement sans comprendre ce qui était en train de se jouer, est hautement improbable.

 

Pourquoi donc Fabien Roussel, Marine Tondelier et Olivier Faure ont estimé qu’il fallait être présents à cette marche, dans ces conditions, quitte à se faire traiter de « fachos » par quelques excités comme ce fut le cas devant les caméras dès leurs premiers pas ?

 

🔴 D’abord, la trouille. C’est elle qui dicte l’essentiel de leurs choix politiques.

  • Qu’importe qu’une énorme manipulation politique soit en cours, si elle s’appelle « marche contre l’antisémitisme », Roussel, Faure et Tondelier pensent qu’il est impossible d’assumer de ne pas y être sous peine d’être taxés à tort d’antisémitisme !
  • À Lille, c’est cette gauche qui a organisé le même jour un rassemblement contre l’antisémitisme. Et comme c’était prévisible, il a été récupéré  et détourné par la macronie, la droite et plusieurs nuances des soutiens inconditionnels d’Israël, et la gauche s’est faite grassement huer au rassemblement qu’elle avait elle-même appelé !
  • Les gros nuls ! Ce sont les mêmes qui participaient à la marche des policiers devant l’Assemblée nationale parce que, vous comprenez, même si des factieux y criaient que « le problème de la police, c’est la justice »[9], il fallait bien soutenir inconditionnellement les policiers !

Si on compte bien, ils ont peut-être participé à plus de manifestations avec Eric Zemmour qu’avec Jean-Luc Mélenchon !

 

Ils sont de cette gauche qui considère à tort qu’en donnant des gages de respectabilité au système, le système les caressera dans le sens du poil le jour où ils prétendront aux responsabilités. C’est une erreur d’évaluation absolue. Le système ne vous caresse dans le sens du poil que tant que vous ne représentez aucun danger pour lui. Mieux encore, si vous critiquez celui qui incarne la rupture ET la capacité d’accéder au pouvoir, alors vous avez automatiquement les faveurs du système.

Le meilleur exemple de cela s’appelle Fabien Roussel.

Un Fabien Roussel, communiste, à 22% n’aurait jamais les faveurs du système ! Mais Fabien Roussel ne fera jamais 22%. Le système le sait. Fabien Roussel aussi. De plus, Fabien Roussel est parfait dans le rôle de l’anti-Mélenchon. Du coup, le système aime vraiment beaucoup Fabien Roussel. On le présente même comme « l’homme de gauche préféré de la droite ». Et l’intéressé sourit. Il est content. Il pense qu’il élargit sa base. Il pense que ces gens qui l’aiment pour ces raisons voteront peut-être un jour pour lui. Ce que, naturellement, ils ne feront jamais parce que, même compatible avec le système, Fabien Roussel est communiste ! Je prends Fabien Roussel parce qu’il est l’exemple le plus évident[10]. Ça n’a rien, ou si peu, de personnel. Je pourrais prendre d’autres exemples chez ses amis de la gauche d’avant anti-Mélenchon. On a même les nôtres à La France insoumise ! C’est dire !

 

🔴 Je lance une annonce : vous êtes de gauche, vous avez toujours rêvé de passer à la télévision ? Dîtes du mal de Jean-Luc Mélenchon ! 

 

 

- Rompre la NUPES doit se payer cher

Si Jean-Luc Mélenchon et quelques-uns de ses compagnons de route n’avaient pas rompu avec le Parti socialiste après le référendum de 2005 pour reconstruire patiemment une gauche radicale digne de ce nom, point d’appui populaire solide, la gauche aujourd’hui en France serait à l’état résiduel des scores rikiki de nos concurrents de 2022. 

  • En 2017, ils ont pris les 19% de Mélenchon comme un accident de parcours.
  • En 2022, ils ont continué à le taper sans relâche et, même avec les communistes en moins, la mobilisation populaire nous a porté à 400 000 voix seulement du second tour.

Sans rancune, nous avons vu et saisi l’occasion qui se présentait de nous hisser à la hauteur de l’Histoire.

 

Aux législatives, la gauche pouvait se rassembler autour d’un programme de rupture et ainsi prétendre bâtir une majorité alternative. La NUPES[11] est née de cette volonté. La vérité, c’est qu’elle n’était pas vraiment partagée. Seule La France insoumise inscrivait le moment dans la grande Histoire. Les autres voulaient, en gros, l’un sauver ses sièges, l’autre avoir un groupe.

 

🔴 Avec le recul, je pense qu’ils auraient été prêts à signer « l’Avenir en Commun » tout entier pour avoir leurs « circos ».

  • Ils ont tout de même signé un programme de 650 mesures[11bis] !
  • La NUPES, c’est la gauche rassemblée avec La France insoumise dans la locomotive.

C’est donc une ligne politique. Pas juste un assemblage. C’est avec ça que nous avons gagné tous ensemble le premier tour des élections législatives. Il a manqué moins de 30 000[12] voix à l’échelle du pays pour que la NUPES remporte une majorité absolue (NDLR : Ces 10 circonscriptions où la Nupes a perdu par moins de 150 voix d’écart[12bis]). On ne l’aurait jamais fait si la NUPES avait été emmenée par Jadot, Hidalgo ou Roussel. Sommes-nous d’accord ?


Alors ce ne peut pas être « on change de conducteur à chaque virage » maintenant. Les gens ne veulent pas que la ligne de l’ancienne gauche dirige la coalition. Est-ce clair ? Sinon, ils auraient voté pour eux à la présidentielle ! Après deux présidentielles, on pouvait avoir l’illusion de croire que c’était compris. Leur en faudra-t-il une troisième comme ça avec le risque que Le Pen l’emporte au carrefour ? Hé ho ! On arrête quand les conneries ? On arrête quand de sacrifier les intérêts populaires sur celui des petits partis ?


🔴 La NUPES a été un immense espoir. Immense. Des gens attendaient que leur vie change tout de suite si ce programme s’appliquait. Les 151 députés élus l’ont été sur un programme et, la plupart du temps, avec la tête de Jean-Luc Mélenchon et le logo de La France insoumise sur leurs professions de foi. Quand il s’agissait de se faire élire avec sa tête sur les tracts, « Jean-Luc » était le meilleur. Mais maintenant que les élections intermédiaires approchent, « Jean-Luc » serait le problème ! On a même entendu qu’il fallait « lui couper Twitter » ! Le truc, c’est qu’un tweet de « Jean-Luc » fait une audience de masse quand leurs petits tours sur les plateaux télé intéressent une dizaine de personnes. Jean-Luc les surpasse toujours tous dans les sondages et de très loin.


Et bon sang, ce n’est pas une guerre d’égos ni même une question de personnes ! Ce n’est pas juste qu’il est le meilleur. Je pense personnellement qu’il a mis la barre bien trop haute pour que quiconque parmi les actuels prétendants « fasse mieux », c’est clair ! Mais ça, ça se travaille. Non, ce n’est pas la personne de Jean-Luc Mélenchon mais la ligne politique qu’il incarne qui emporte le plus l’adhésion populaire.


🔴 On aurait pu choisir de faire sans eux en 2022 compte tenu du rapport de force de la présidentielle. Je ne regrette pas notre décision de faire la NUPES. Il fallait le faire. Parce que la NUPES est incontestablement le chemin le plus court pour l’emporter. C’est la raison pour laquelle ceux qui sont en train de la faire exploser sur des prétextes à la noix pour mieux servir leurs petits intérêts boutiquiers devront le payer cher. Ruiner un tel espoir, ruiner les efforts des jeunes de la NUPES, ruiner tout ce travail acharné, rompre les engagements pris devant les électeurs, être aussi irresponsables en dispersant nos forces alors que l’extrême-droite menace et que les sondages montrent qu’ensemble aux européennes de juin prochain nous pourrions la battre… OUI, ruiner tout cela doit se payer cher.


Qu’il ne soit plus permis à aucun de ceux-là de se plaindre de la montée de l’extrême-droite. On ne peut pas se plaindre de la montée de l’extrême-droite tout en détruisant la coalition la plus capable de la battre ! C’est trop grave. Si l’extrême droite gagne, ce n’est pas eux qui en subiront le plus les conséquences ! A l’inverse, celles et ceux qui, d’où qu’ils viennent, veulent continuer à bâtir l’union populaire et rester fidèles au programme et à l’élan de la NUPES doivent être encouragés et accueillis à bras grands ouverts. 

 

 

- Eteindre l’incendie avec un filet d’eau tiède ?
Il n’y a pas d’avenir à gauche sans rupture avec le capitalisme. C’est la leçon des deux dernières élections présidentielles. Même si Hollande, Cazeneuve et Delga ne le comprennent pas, l’heure de la social-démocratie est révolue. On n’éteint pas un incendie avec un petit filet d’eau tiède. Or, ça crame de partout ! Partout en Europe, l’extrême-droite progresse sur les cendres chaudes d’un néolibéralisme qu’elle épouse discrètement[13]. En France, ils l’ont tous utilisée en l’aidant jusqu’à sa qualification au second tour, persuadés qu’à la fin, les Français voteraient toujours contre l’extrême-droite. Mais entre deux élections remportées face à l’extrême-droite, ils ont continué à mener des politiques qui sèment le désastre social sur lequel la même extrême-droite prospère tout en imposant son folklore identitaire. Le discours qui consiste à dire que le problème c’est l’immigré est plus facile à déployer et avaler que le discours qui explique que le problème c’est le financier.

 

🔴 Pour la première fois, je crois très probable que dans un face-à-face avec l’extrême-droite, le prochain cheval de la droite macroniste, qu’il s’appelle Philippe, Darmanin, Le Maire, Attal ou Véran, se fasse plier bien méchamment. Et je récuse absolument l’idée selon laquelle une gauche « recentrée », plus molle, social-démocrate ait le moindre avenir. Les gens sont à bout, ils souffrent, ils sont en colère, ils ont peur et ils ont de quoi et l’extrême-droite est aux portes du pouvoir : ce n’est pas l’heure des François Hollande !

 

🔴 Je suis en désaccord total avec ceux de mes camarades qui pensent que La France Insoumise étant la force motrice à gauche, elle doit polir son discours pour gagner en respectabilité, s’occuper un peu moins des quartiers populaires et aller chercher la gauche plus modérée, ce qui signerait une plus grande capacité à gouverner.

  • Ce discours petit bourgeois est consternant !
  • La gauche ne gagnera plus jamais sans mobilisation massive des milieux populaires les plus abstentionnistes.
  • A part les 2% de Roussel, je ne vois pas sur quel électorat existant mordre pour atteindre l’objectif. Qu’ils nous disent lequel ?

Bien sûr, on ne doit jamais renoncer à faire changer d’avis. Seul un effet puissant de vote utile, qui suppose d’avoir suffisamment de force de départ, fera passer les hésitants et l’eau tiède du côté du camp de la rupture. C’est ainsi que le plafond des 19% de 2017 est monté de trois points en 2022. Entre temps, on ne peut pas dire que Jean-Luc Mélenchon avait été particulièrement ménagé !

 

🔴 Mon expérience de terrain me conforte dans l’idée que le salut de la gauche passe par un sursaut de participation et que ce sursaut ne peut s’atteindre que par un travail de terrain acharné qui nécessite bien plus d’huile de coude que la rédaction de belles dissertations de salon à propos du « bon ton » à adopter !

 

Moi aussi, j’ai mes sujets préférés. Je préfère parler d’économie et d’industrie. Mais quand l’extrême-droite violente  instrumentalise des faits divers, descend faire des ratonnades dans la rue[14] et que le discours qui s’impose est celui d’un ennemi de l’intérieur, je ne vais pas me planquer en attendant que l’on puisse reparler d’économie et d’industrie sous prétexte que ce serait électoralement plus vendeur que la lutte antiraciste ! Tout ça, c’est du petit marketing politique imbécile. Nous ne vendons pas des savonnettes ! Nous devons assumer une responsabilité historique à l’heure où la fracture du pays peut mener au pire. 

 

 

- Alors, on fait quoi ?
D’abord, vérifions que nous sommes tous d’accord pour dire que, compte tenu de l’urgence de la situation, on n’a plus le temps mais juste des délais. Est-ce entendu ? Si oui, je propose qu’on arrête d’être la gauche qui se coupe sans cesse les cheveux en quatre, qui tergiverse et qui blablate, qui pense tous les six mois qu’elle doit tout recommencer à zéro, tout réinventer et tout réécrire alors qu’elle a le meilleur programme, que rien ne va plus alors qu’elle fait déjà tout ça dix fois mieux que tous les autres, qui pense et dit qu’elle fait tout mal.

 

🔴 À la place, on se retrousse les manches et on occupe le terrain tous azimuts du matin jusqu’au soir... On parle un peu moins et on agit encore plus.

👉 Au porte à porte dans les quartiers populaires les plus abstentionnistes[15], plus de la moitié des gens à qui on pose la question veulent être recontactés par La France insoumise ! Encore faut-il leur poser la question !

  • On les écoute, on s’intéresse à eux, à leur vie, à l’état de leur logement ;
  • On leur fait connaitre nos propositions ;
  • On se rend utile comme on peut pour aider ;
  • On fait s’inscrire sur les listes électorales ;
  • On mène des actions collectives ;
  • On gagne la confiance ;
  • On redonne confiance ;
  • Quand ils sont intéressés, on les accueille dans nos groupes d’action ;
  • On s’insère dans la vie de nos quartiers, de nos villes, de nos villages ;
  • On crée du lien direct avec les gens ;
  • On mène des actions de solidarité concrètes ;

Tout ça prend énormément de temps. Dépensons-le !

 

🔴 Faisons en sorte d’être toujours plus nombreux.

  • On se dresse en rempart intraitables contre les logiques de guerre civile ;
  • On fait République de tout bois envers et contre tout ;
  • On tient bon sur les principes, même quand c’est difficile et que tous les autres s’aplatissent comme des crêpes ;
  • On construit l’union populaire avec toutes les bonnes volontés ;
  • On affronte les partisans de la division du peuple et on contourne ceux qui se mettent en travers de son chemin.

Et surtout, surtout… on n’oublie jamais pour qui et pour quoi on fait tout ça. D’abord pour ceux qui souffrent et pour que la vie soit plus belle.


L’insoumission est un état d’esprit. Cultivons-le sans relâche !

  • Ça poussera.
  • Et ça fleurira. 

 

Notes :

[0] Jean-Luc Mélenchon : ce n’est pas en partant des anciens partis et de leur coalition que l’on parviendra à construire une majorité populaire sur un projet alternatif pour notre société.

[1Dans nos quartiers : violence, délinquance, drogue... il faut s'attaquer aux causes avant de réprimer !

[2] Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

[3] Bolloré, Arnault, Drahi, Niel… Vers la fin des 9 oligarques détenant 90% des médias ?

[4] Guerre Israël-Hamas : ONU Plus de 14 000 morts, dont au moins les deux tiers étaient des enfants et des femmes

[4bisPrès de 15 000 morts à Gaza, trêve imminente... l'essentiel de ce jeudi

[5Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a déclaré que les Palestiniens sont " des animaux humains " et constitue un appel à commettre des crimes de guerre"

[6Chronologie : Palestine de 1917 à 2017

[7] 12 Novembre 2023 : « Le jour où l’extrême droite a été réhabilitée par la droite »

[8] Alerte : non, antisionisme et antisémitisme ne sont pas synonymes !

[9Désarroi au PS, au PCF et chez EELV après la manifestation des policiers

[10] Quatennens analyse Roussel

[11] La Nupes

[11bis] le programme de la Nupes

[12Législatives : « Le Monde » : la Nupes rate la victoire entre 0,13 et 0,25 % du total des voix

[12bis] Ces 10 circonscriptions où la Nupes a perdu par moins de 150 voix d’écart

[13Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

[14Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)

[15] Cagé, Piketty : à la conquête du 4ème bloc ?

 

Pour en savoir plus :

Quatennens analyse Roussel

Alliance selon les uns, reddition selon les autres... la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale, la fameuse Nupes, rebat les cartes de la gauche française.

- L’appel de ces députés NUPES pour l’union populaire : « Il faut continuer le combat pour le programme de rupture signé par chacun en 2022 »

- « Regroupons-nous autour du programme » : après le vote de la loi Immigration, Bompard propose une réunion d’urgence de la NUPES

- Manuel Bompard : Cagé, Piketty : à la conquête du 4ème bloc ?

 

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29 novembre 2023 3 29 /11 /novembre /2023 17:03
Peter Mertens : « La guerre économique prépare la guerre militaire »

Les pays du Sud Global savent très bien que les sanctions économiques sont des actes de guerre économique.

Les États-Unis veulent désormais entraîner l’Europe dans leur guerre économique contre la Chine

L’altermondialisme passe aussi par une forme de pragmatisme sur les enjeux internationaux

 

 

Érosion de l’hégémonie du dollar, « mutinerie » des pays du Sud contre la politique étrangère occidentale, montée en puissance des BRICS, guerre économique des États-Unis envers la Chine… Le système international né de la fin de la Guerre Froide, dominé par l’hyperpuissance américaine, est en train de s’effondrer et de laisser place à un nouvel ordre mondial multipolaire.

Plutôt que de prendre acte de cette nouvelle donne et de diversifier ses liens avec le reste du monde, l’Europe s’aligne toujours plus sur Washington. Mais est-il encore possible de mettre en place une politique altermondialiste, alors que les BRICS se comportent parfois eux-mêmes de manière impérialiste ?

Peter Mertens, secrétaire général du Parti du Travail de Belgique[1], l’affirme, à condition de prendre un tournant radical dans notre politique étrangère. Entretien réalisé par William Bouchardon et Amaury Delvaux, avec l’aide de Laëtitia Riss.

 

 

Sources : Le vent se Lève |

-Le Vent Se Lève : Vous êtes secrétaire général du Parti de Travail de Belgique (PTB), aux côtés de Raoul Hedebouw, et vous venez de publier " Mutinerie ". Comment notre monde bascule (à paraître en français aux éditions Agone début mars 2024[2], ndlr) afin d’analyser les recompositions du système international. Dans quelle mesure votre parcours au sein du PTB a-t-il nourri l’élaboration de ce livre ?

Peter Mertens : J’ai été président du Parti du Travail de Belgique (PTB) entre 2008 et 2021, date à laquelle Raoul Hedebouw a pris ma succession. Avec d’autres membres, j’ai participé au nécessaire renouveau du parti (tout en conservant un socle idéologique marxiste, ndlr) à partir du milieu des années 2000, où nous étions alors un petit parti avec des tendances sectaires. Ce renouveau nous a pris plus de 10 ans. Notre analyse était la suivante : " nous devions construire un rapport de force et un parti de la classe travailleuse, capable de peser en Belgique ".

 

Avec la croissance du parti, il y a beaucoup plus de travail, c’est pourquoi nous avons dédoublé le leadership du parti : Raoul Hedebouw est le président et le porte-parole principal et j’en suis le secrétaire général. Comme nous étions concentrés sur la construction du rapport de force en Belgique, nous étions moins occupés avec ce qui se passait à l’étranger. Désormais, nous sommes en train de remettre nos tâches internationalistes à la hauteur des défis d’aujourd’hui. Et sur ce terrain, nous sommes en contact avec de nombreux mouvements et partis à la gauche de la social-démocratie, en Europe et ailleurs dans le monde. 

 

C’est grâce à ce leadership collectif et à ces rencontres que j’ai pu écrire ce livre, qui n’est pas juste un projet individuel. Je m’appuie aussi sur le service d’étude de notre parti, dirigé par notre directeur politique David Pestieau. Lui et son équipe m’ont aidé à rechercher des documents exhumés dans mon livre, notamment les textes de l’OTAN et de l’Organisation Mondiale du Commerce.

 

 

-Le Vent Se Lève :  Ces organisations occidentales sont au cœur du système international qui a été hégémonique jusqu’à récemment. Le titre de votre livre fait cependant référence à une contestation grandissante du règne de l’hyperpuissance américaine. Comment expliquez-vous que les pays du Sud soient de plus en plus réticents à s’aligner sur la position américaine ?

MUTINERIE Comment notre monde bascule

Peter Mertens : Le titre du livre vient d’une déclaration de Fiona Hill, une ex-membre du National Security Council américain (organe qui conseille directement le Président américain en matière de défense et d’affaires étrangères, ndlr). Selon elle, l’abstention de la plupart des pays du Sud Global sur les sanctions contre la Russie était une « mutinerie »[2bis]. Soyons clairs : la majorité de ces États ont condamné l’invasion illégale de la Russie sur le territoire ukrainien, ce qui est logique vu que nombre d’entre eux ont été envahis de multiples fois et connaissent bien l’importance de la souveraineté. 

 

Toutefois, concernant les sanctions, ils n’ont pas suivi Washington. C’est là aussi logique : un pays sur dix sur la planète subit, sous une forme ou une autre, des sanctions de la part de Washington. Ces pays savent très bien que les sanctions économiques sont des actes de guerre économique. Or, dans la majorité des cas, les conséquences de ces sanctions sont supportées par les peuples des pays en question et ces mesures n’ont aucun effet sur le régime politique en place.

 

Ici, en Europe, nous ne nous en sommes pas rendus compte ; l’eurocentrisme nous aveugle. Le regard de la majorité des peuples du Sud Global sur les événements internationaux est pourtant très différent de la vision développée en Europe. J’ai récemment discuté avec beaucoup de personnes issues du Sud Global et j’ai constaté des moments de fractures profonds avec l’Occident.

  • La première fracture est la guerre des États-Unis contre l’Irak en 2003, qui était illégale et basée sur un mensonge[3]. Au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique Latine et en Asie, c’est un moment charnière majeur.
  • La crise financière de 2008 constitue le deuxième moment charnière. En Europe, cette crise nous a contraint à sauver les banques avec l’argent public et a eu pour conséquence l’austérité. Pour les pays du Sud, cette crise a été plus profonde encore et a montré la fragilité de l’hégémonie du dollar américain, autour duquel est organisé tout le commerce international.

 

 

-Le Vent Se Lève :  Renaud Lambert et Dominique Plihon s’interrogent en effet sur la fin du dollar[4] dans le dernier numéro du Monde Diplomatique. De nouveaux accords commerciaux sont, par ailleurs, conclus dans d’autres monnaies et les banques centrales commencent à diversifier le panier de devises qu’elles ont en réserve. Est-ce une des conséquences de la guerre en Ukraine ?

Peter Mertens : Cette érosion du dollar débute avec la crise financière de 2008. C’est à ce moment-là que l’idée des BRICS[5] est réellement née, bien qu’il existe également d’autres raisons historiques à son émergence. Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud se sont rassemblés car ils veulent faire du commerce sur une autre base que celle du néo-colonialisme, en mettant en place un système financier proposant des alternatives de paiements au dollar. C’est pour cela qu’ils ont créé une banque d’investissement dirigée par Dilma Rousseff, l’ancienne présidente du Brésil. Certes, le dollar reste hégémonique, mais cela constitue malgré tout une nouvelle donne.

 

Est-ce vraiment la fin du dollar ?

Parmi leurs sanctions contre la Russie, les autorités américaines ont débranché la Russie du système international de paiement SWIFT, dont le siège est en Belgique. L’usage de cette puissante arme de guerre économique a entraîné une panique dans beaucoup de pays du Sud, car ils ont réalisé qu’elle pouvait aussi être utilisée contre eux. Avec ce genre de sanction, les États-Unis peuvent prendre otage les pays avec leur propre argent ! Cela a sans doute incité certains pays à vouloir rejoindre les BRICS. Lors de leur dernier congrès à Johannesburg fin août, les BRICS ont accueilli 6 nouveaux membres (l’Argentine, l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Ethiopie, l’Egypte et les Emirats Arabes Unis, ndlr), sur un total de 40 pays candidats[6]. C’est un vrai saut qualitatif.

 

De ce point de vue, la guerre en Ukraine est en effet un autre moment charnière, en raison des sanctions. J’en citerai encore deux autres :

  • D’abord, la COP de Copenhague en 2009, où les pays occidentaux ont refusé de prendre des mesures fortes pour le climat et pour aider les pays pauvres face au changement climatique.
  • Enfin, le refus des pays occidentaux de lever les brevets sur les vaccins contre le Covid-19, qui a marqué une fracture profonde face à un problème mondial.

 

Depuis le 7 octobre, la guerre contre la Palestine constitue un nouveau point de rupture, dont l’impact est potentiellement le plus important. L’axe guerrier États-Unis-Israël pratique une violence extrême, pensant être au-dessus de toutes les lois internationales et pouvoir se permettre n’importe quoi. Mais cet axe est plus isolé que jamais. Partout dans le monde, le deux poids deux mesures est devenu évident. Entre 2003 et 2023, il y a donc eu plusieurs moments de fractures majeurs entre l’Occident et le reste du monde ! Et pourtant, la grande majorité de l’establishment et des médias vivent encore dans la période d’avant 2003.

 

 

-Le Vent Se Lève : Outre le dollar et leur armée, les États-Unis disposent également d’une puissance technologique redoutable, qu’ils utilisent pour faire avancer leurs intérêts. Les GAFAM espionnent ainsi le monde entier, tandis que de nouvelles rivalités autour des microprocesseurs se mettent en place avec la Chine. Est-il possible d’échapper à l’emprise des États-Unis en matière technologique ? 
Peter Mertens : Je pense qu’il faut regarder en face la puissance économique des BRICS : en termes de PIB mondial, ils pèsent désormais plus que le G7 (qui regroupe ce qui était les 7 pays les plus industrialisés au monde, ndlr). Cette puissance économique constitue une différence avec le mouvement des non-alignés des années 60-70. A l’époque, les États-Unis ont pu tuer le mouvement des non-alignés grâce à la dette. Puis l’URSS s’est effondrée et ils se sont retrouvés sans rivaux sérieux. Mais désormais, la situation est différente, notamment en raison du poids économique de la Chine. La réaction des États-Unis est claire : ils lui ont déclaré la guerre économique. J’emploie le mot guerre de manière délibérée : la guerre commerciale prépare la guerre militaire[7]. Les bateaux de l’OTAN qui encerclent la Chine et les sanctions prises par les États-Unis contre Pékin font partie de la même stratégie.

 

Dans mon nouveau livre, je cite longuement Alex W. Palmer, un spécialiste américain des microprocesseurs. En 2022, deux dates sont importantes selon ce chercheur : le 24 février 2022 avec l’invasion de la Russie en Ukraine et le 7 octobre 2022, date à laquelle les USA ont pris les mesures pour interdire presque tout développement des microprocesseurs en Chine.

Puces : Washington rallie le Japon et les Pays-Bas contre la Chine

D’après lui, ces mesures sont un acte de guerre économique inédit, dont l’objectif est de détruire tout développement économique en Chine[8]. Les États-Unis veulent désormais entraîner l’Europe dans leur guerre économique contre la Chine. Récemment, Joe Biden a convoqué le premier ministre néerlandais Mark Rutte à Washington pour lui ordonner de cesser l’exportation vers la Chine des machines fabriquées par la firme hollandaise ASML, qui sont essentielles pour la fabrication des semi-conducteurs de dernière génération. Le premier ministre hollandais a accepté sans contrepartie

 

Les États-Unis sont inquiets de l’avance de la Chine dans les secteurs de technologies de pointe. Il y a de quoi : sur les 90 domaines les plus avancés au niveau des sciences et technologies, la Chine mène la danse dans 55 d’entre eux[10]. Les États-Unis ne l’ont pas vu venir. C’est pour cela qu’ils réagissent désormais par le protectionnisme et la guerre économique. Jack Sullivan (influent conseiller à la sécurité nationale auprès de Joe Biden, ndlr) l’affirme de manière assez transparente : « C’est fini le globalisme d’avant ; il faut du protectionnisme ; c’est fini avec le néolibéralisme ; c’en est fini avec l’accès de la Chine au marché international. »

 

On constate la même dynamique sur les ressources énergétiques, qui ont toujours formé l’infrastructure du système capitaliste. Au XIXe siècle, c’était le charbon, puis au XXe le pétrole. De l’arrivée de British Petroleum en Irak en 1902 aux guerres du Golfe, d’innombrables guerres ont été menées pour le pétrole. Désormais, c’est la guerre des batteries qui est lancée : tout le monde se rue sur le lithium et les ressources essentielles pour l’électrification. Là aussi, les États-Unis se montrent très agressifs vis-à-vis de la Chine et des BRICS. Malgré tout, je pense que les États-Unis ne parviendront pas à restreindre la montée en puissance de la Chine.

 

 

-Le Vent Se Lève : Hormis cette opposition à l’hégémonie américaine, il est tout de même difficile de voir ce qui rassemble les BRICS. Par ailleurs, il existe de réelles tensions entre des pays au sein de ce bloc, notamment entre la Chine et l’Inde. Peut-on vraiment attendre quelque chose d’un groupe aussi hétérogène ?

Analyse. Le sommet des Brics annonce-t-il un “changement tectonique” international ?

Peter Mertens : Aucune valeur ne réunit les BRICS ! C’est une association de pays strictement pragmatique, car c’est comme ça que l’ordre mondial fonctionne. La gauche a souvent une lecture erronée car elle pense en termes de morale et de « valeurs ». Or, l’impérialisme et les forces anti-impérialistes ne pensent pas en ces termes mais plutôt en termes de pouvoir politique et économique. Les BRICS ne sont pas un projet de gauche, mais un projet pragmatique visant à servir les intérêts de ces pays, en créant une alternative au dollar et au Fonds Monétaire International et en cherchant à favoriser le commerce Sud-Sud.

 

Je ne suis évidemment pas dupe. L’Inde connaît de grandes tensions avec la Chine et Modi est un homme d’extrême-droite. Ses trois grands amis étaient Jair Bolsonaro, Donald Trump et Boris Johnson. Il est responsable de l’assassinat de plus de 750 paysans[11] lors de la plus grand révolte de l’histoire indienne de la paysannerie et a laissé des razzias racistes contre les musulmans avoir lieu.

 

De même en Arabie Saoudite : c’est le despotisme total. Il n’y a aucune liberté pour la classe travailleuse et pour les femmes. Il n’empêche que l’entrée de l’Arabie Saoudite dans les BRICS marque un tournant. En 1971, avec les pétrodollars, les États-Unis ont promis à l’Arabie Saoudite d’avoir toujours des armes et une stabilité politique en échange de pétrole bon marché. Désormais, l’Arabie Saoudite vend son pétrole à la Chine non plus en dollars, mais en yuans ! Bien sûr que c’est un régime haïssable. Mais en matière de politique internationale, on ne peut pas juste réagir émotionnellement en fonction de « valeurs », il faut analyser l’échiquier mondial avec réalisme. Et la réalité est que les BRICS défient le système construit autour du dollar. Personnellement, bien que je ne soutienne pas les régimes de certains pays des BRICS, je considère leur émergence comme une bonne nouvelle parce qu’elle défie l’unilatéralisme et l’hégémonie américaine pour la première fois depuis 1991. 

 

Mais en parallèle de la mutinerie menée par les BRICS, il y a également une mutinerie au sein de ces pays. En Inde, je suis avec attention les luttes des paysans, des femmes et de la classe travailleuse contre le régime de Modi[11]. De même, l’Afrique du Sud connaît une corruption énorme, le fossé entre riches et pauvres y est considérable et le régime politique est fortement critiqué par la population. Lula est un progressiste, mais son gouvernement n’est pas pour autant socialiste[12]. Et contre les concessions faites aux grands propriétaires fonciers au Brésil, je soutiens ceux qui luttent pour les droits des paysans, comme le Mouvement des Paysans sans Terre.

 

 

-Le Vent Se Lève : Dans votre livre, vous rappelez l’histoire du mouvement tiers-mondiste, à partir notamment de la conférence de Bandung en 1955. Ce mouvement était porteur d’espoir pour un rééquilibrage des relations internationales et de l’économie mondiale. Croyez-vous à la résurgence de l’altermondialisme et sur quelles bases ? Les tentatives consistant à faire revivre cet esprit de « non-alignement », notamment de la part de Lula, vous semblent-elles prometteuses ?
Peter Mertens : Je crois que la tentative opérée par les BRICS de permettre un commerce dans d’autres monnaies que le dollar relève surtout du pragmatisme. Mais cette démarche est déjà un acte progressiste en soi. Regardons en face la situation depuis les années 50-60 : la dette des pays du Tiers Monde doit être payée en dollars. Cela signifie que ces pays doivent privilégier des monocultures tournées vers l’exportation, plutôt que des productions au service de leurs propres populations, afin d’obtenir des dollars. Et quand ils ont des difficultés à refinancer leur dette, le Fonds Monétaire International (FMI) ne leur octroie des prêts qu’à condition de couper dans les services publics, les salaires et les pensions et de privatiser davantage. Tout cela ne fait que les rendre plus dépendants des États-Unis et de l’Europe. C’est un mécanisme néocolonial ! Désormais, pour la première fois, les pays du Tiers Monde peuvent refinancer leur dette, indépendamment du FMI, grâce à la banque des BRICS. Certes, ce n’est pas un emprunt socialiste mais au moins c’est un mécanisme honnête et sans conditions. Quand bien même ce n’est un progrès en direction du socialisme, cela reste un progrès pour les pays du Sud Global, qui doit être soutenu.

 

Certes, cela ne suffit pas pour construire un altermondialisme de gauche. C’est pourquoi nous devons aussi soutenir les mouvements de gauche dans ces pays, afin de peser sur l’agenda politique. On peut tout à fait soutenir le MST au Brésil pour mettre la pression sur Lula, tout en reconnaissant qu’il joue un rôle important pour nos idées au niveau international. De la même manière, je soutiens le NUMSA, le syndicat des métallos sud-africains, qui lutte contre la corruption considérable au sein du gouvernement de l’ANC, tout en étant en accord avec la politique extérieure de l’Afrique du Sud. Bien sûr que la gauche a des valeurs à défendre, mais je refuse d’interpréter toute la complexité du monde actuel uniquement en termes de valeurs. L’altermondialisme passe aussi par une forme de pragmatisme sur les enjeux internationaux.

 

 

EN ALLEMAGNE, LA MORT DU PACIFISME

-Le Vent Se Lève : L’Union européenne tend à s’aligner sur les États-Unis, contrairement à ce qu’affirment nos dirigeants. S’ils prétendent réguler l’action des GAFAM, ou encore bâtir une « autonomie stratégique » en matière internationale ou de réindustrialisation, la réalité est que nous sommes de plus en plus dépendants des Américains, y compris dans des domaines où cela était encore peu le cas, comme les énergies fossiles. Comment peut-on retrouver une véritable autonomie ? Cela implique-t-il une rupture avec l’Union européenne ? 
Peter Mertens : Ce qui s’est passé en Europe suite à la guerre en Ukraine, surtout en Allemagne, est grave. Quelques semaines après le début du conflit, le Bundestag a renié sa politique de non-militarisation de l’économie vieille de 75 ans et a investi plus de 100 milliards d’euros dans le budget de la défense[13]. Tout ce qui existait en termes de liens avec la Russie, notamment de la part de la social-démocratie allemande – dont les liens de Schröder avec Gazprom (l’ancien chancelier allemand a ensuite siégé au conseil d’administration de la compagnie russe, ndlr) sont le symbole le plus évident – a été détruit. Il s’agit d’un bouleversement considérable : la mémoire des comportements barbares des nazis, qui étaient presque arrivés à Moscou, a longtemps conduit à une politique de coopération entre l’Allemagne et la Russie, plutôt que d’agressivité. En quelques semaines à peine, les États-Unis ont réussi à briser cela.

 

Cette coupure brutale avec la Russie a suscité des remous au sein des grandes entreprises allemandes : les grands patrons de BASF, de Bosch ou Siemens ont demandé au gouvernement allemand de ne pas rompre les liens avec Gazprom, car ils souhaitaient continuer de bénéficier du gaz russe bon marché. En se rendant dépendante du gaz américain, beaucoup plus cher, l’Allemagne est rentrée en récession. En prenant des sanctions contre la Russie, l’Europe a donc pris des sanctions contre elle-même et s’est tirée une balle dans le pied. De surcroît, avec l’Inflation Reduction Act (IRA), les États-Unis tentent d’attirer sur leur territoire des firmes européennes, notamment de technologie de pointe, grâce à d’importantes subventions et remises d’impôts. La réaction de l’Union Européenne à cette offensive américaine a été très faible. Aucune politique industrielle européenne autonome n’émerge[14].

 

Les États-Unis veulent maintenant répliquer cela avec la Chine. C’est une folie : non seulement ils auront beaucoup de mal à se couper de la Chine, mais l’Europe en aura encore plus : nous échangeons avec la Chine 850 milliards d’euros de marchandises chaque année[15] ! J’ajoute que la neutralité carbone en Europe dépend pour l’instant de la technologie chinoise. Aussi surprenant que cela puisse paraître, je suis d’accord avec les patrons de Bosch, Siemens, Volkswagen et Mercedes quand ils demandent de ne pas reproduire avec la Chine ce que l’Europe a fait avec la Russie. Dans le conflit inter-impérialiste entre capitalistes, j’espère que la bourgeoisie européenne se comportera de manière sérieuse et dira non à la bourgeoisie américaine qui veut nous entraîner dans de nouveaux conflits.

Bien sûr, je n’ai aucune illusion : la bourgeoisie européenne ne veut pas une Europe progressiste, mais cherche au contraire à imposer aux peuples européens une nouvelle dose d’austérité. Elle entend également conserver des relations néo-coloniales avec une partie du monde, bien que le rejet de la France en Afrique ne cesse de grandir[16]. Mais c’est la même dialectique que pour les BRICS : on ne peut pas raisonner uniquement en termes de « gentils » et de « méchants », il y a de nombreuses contradictions sur lesquelles il faut jouer. Donc je soutiens les capitalistes allemands dans leur opposition aux États-Unis, mais continue de défendre une Europe socialiste, contre les intérêts de ces grandes entreprises.

 

 

-Le Vent Se Lève : Il est vrai que les sanctions prises à l’encontre de la Russie ont renforcé la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis. Pensez-vous qu’il soit possible de réorienter l’Union européenne vers une politique socialiste ? Ou faut-il rompre avec les traités européens et construire de nouveaux cadres de coopération ?
Peter Mertens : Ma position sur cette question est liée à l’histoire belge : nous sommes un petit pays qui a été créé pour jouer le rôle d’État-tampon entre l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Un changement de société au niveau de la seule Belgique, ça n’existe pas! ! Je plaide donc pour une autre société, une autre industrialisation et une autre forme de commerce à l’échelle continentale. Cela passera, selon moi, par plus d’échanges entre ceux qui luttent et qui résistent dans toute l’Europe pour créer une rupture au sein de l’Union Européenne.

 

Mais cela suppose que nous soyons à la hauteur. J’en ai assez de la dépression collective de la gauche européenne qui passe son temps à se lamenter de la percée de l’extrême-droite ! Quand je vais en Amérique latine ou en Inde, eux aussi s’inquiètent de la montée du fascisme, mais surtout ils le vivent et ils luttent. Bien sûr que l’extrême-droite progresse et nous menace. Mais pour reconquérir une partie de la classe travailleuse tentée par le vote fasciste, on ne peut pas se contenter de se plaindre. La droite et l’extrême-droite s’appuient sur une narratif dépressif, selon lequel la classe travailleuse n’existe pas et l’immigration va nous détruire.

 

Face à cela l’extrême-droite), il faut recréer un narratif autour de la lutte des classes et rebâtir une conscience commune chez les travailleurs. Les mobilisations sociales massives que nous avons connu récemment en Angleterre, en Allemagne et en France sont des points d’appui. Comme la grève des ouvriers de l’automobile aux États-Unis, avec une belle victoire à la clé[17] ! Et puis nous devons être là où sont les gens, c’est-à-dire avant tout dans les quartiers populaires et sur les lieux de travail, pas seulement avec les intellectuels. Ce n’est que comme cela que nous pourrons arrêter la tentation fasciste au sein de la classe travailleuse.

 

Par exemple, avec notre programme Médecine pour le peuple (initiative de médecine gratuite dans les quartiers populaires[18], ndlr), on touche des personnes qui votent pour le Vlaams Belang (extrême-droite indépendantiste flamande, ndlr). Plutôt que de les exclure, nous discutons avec eux et tentons de les convaincre. Les gens sentent si vous êtes honnêtes et convaincus du discours que vous portez. Donc il faut un langage clair et franc, comme celui de Raoul Hedebouw, qui permet d’attirer vers nous des gens en colère en raison de leur situation précaire et de politiser cette colère. Si l’on se contente des livres, on ne changera rien. Il faut aussi des gens sur le terrain.

 

Notes :
[1] Peter Mertens, secrétaire général du Parti du Travail de Belgique

[2] A paraître en français aux éditions Agone début mars 2024

[2bis] Fiona Hill: l'Ukraine dans le nouveau désordre mondial

[3] Irak 2003 : un mensonge pour une guerre

[4] Est-ce vraiment la fin du dollar

[5] Brics

[6] Les Brics, un nouvel ordre mondial alternatif ?

[7] Chronique de la « GUERRE GLOBALE » : tension extrême dans le DÉTROIT DE FORMOSE 

[8«Un acte de guerre»: le blocus du silicium contre la Chine en Amérique

[9Puces : Washington rallie le Japon et les Pays-Bas contre la Chine

[10] Ces sept domaines où la Chine a déjà dépassé le reste du monde

[11] Réforme agricole en Inde: Modi fait volte-face et annonce son abrogation dans un but électoraliste

[12] LULA FAVORI AU BRÉSIL : VICTOIRE OU MORT DE LA GAUCHE ?

[13EN ALLEMAGNE, LA MORT DU PACIFISME

[14EMBARGO SUR LE PÉTROLE RUSSE : L’UE SE TIRE-T-ELLE UNE BALLE DANS LE PIED ?

[15] Relations commerciales de l'UE avec la Chine. Faits, chiffres et derniers développements.

[16] Comment Macron a perdu l’Afrique

[17] AUX ÉTATS-UNIS, LES SYNDICATS ENCHAÎNENT LES VICTOIRES

[18« LE DROIT À LA SANTÉ PASSE PAR UNE SOCIÉTÉ PLUS ÉGALITAIRE » – ENTRETIEN AVEC SOFIE MERCKX (PTB)

 

Pour en savoir plus :

VERS LA FIN DE L’HÉGÉMONIE DU DOLLAR ?

- En Inde, la colère paysanne défie le pouvoir du Premier ministre Narendra Modi

- INDE : DES RÉFORMES AGRAIRES ENTRAÎNENT LA PLUS GRANDE GRÈVE DU MONDE

CHRISTOPHE VENTURA : « LULA NE COMPTE PAS MONTRER PATTE BLANCHE À WASHINGTON »

- LES ERREMENTS DU CAMPISME ET DU « CAMPISME INVERSÉ »

- Entretien avec Jean-Luc Mélenchon autour de son dernier livre. | « Si nous sommes alignés sur les États-Unis d’Amérique, nous nous impliquons dans la confrontation organisée autour de la défense de son hégémonie ! »

 

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16 novembre 2023 4 16 /11 /novembre /2023 09:56
12 Novembre 2023 : « Le jour où l’extrême droite a été réhabilitée par la droite »
12 Novembre 2023 : « Le jour où l’extrême droite a été réhabilitée par la droite »

Je ne crois pas que la marche du 12 novembre à Paris ait la moindre conséquence sur la lutte contre l’antisémitisme !

Les macronistes sont tombés tous seuls dans le piège qui a déjà détruit LR[0]

 

 

Écrire en temps de guerre médiatique est un exercice un peu délicat, j’en conviens. Cela peut être imprudent. Un mot, pour peu qu’on le torde sans frein, peut être fatal. Des heures durant sur tant de médias il n’est question de moi que pour m‘insulter, m’attribuer le pire soit par des invités plus ou moins fanatisés soit par des « journalistes » suivant fidèlement des éléments de langage absolument identiques d’une rédaction à l’autre. Certains moments sont spécialement pénibles pour moi par la haine qu’ils expriment, les menaces qu’ils encouragent, ou l’injustice de ce qu’ils diffusent et les calomnies qu’ils rabâchent.
La pseudo exégèse de Mediapart pour porter ses insinuations d’antisémitisme m’a particulièrement choqué. Et le fait de savoir de qui vient cette bassesse n’enlève rien à leur indignité. Je tiens à le dire. Mais par tweet, j’ai pu accompagner l’actualité sans passer par la case déchiqueteuse de ces prétendues interviews pleines de haine et de mauvaise foi que subissent mes camarades. Le tweet permet à la fois de contrôler mot à mot et de placer à bon escient les chiffons rouges à destination des médias.
Je ne suis pas seul sous la douche à boues. En ce moment nuit et jour les insoumis sont pilonnés médiatiquement (attention cette expression est une image. NDR). Il faut le prendre pour ce que c’est : une guerre (c’est une image NDR) des mots. Pour construire des prises de conscience raisonnée, il faut rendre les coups avec efficacité : court, clair, net. Encore est-ce trop pour certains ! « Quand va-t-on lui couper le tweet », demande Marine Tondelier à mon sujet avec sa finesse bien connue.

 

 

Sources : Jean-Luc Mélenchon | mis à jour le

- Mais la conscience politique est bien un tout.

Certes l’actualité des crimes de guerre et la propagande des partisans du soutien inconditionnel au droit de Netanyahu à tuer tout le monde à Gaza, submerge tout. Mais les autres points de tensions de la société continuent pourtant leur vie sous les radars. Ils produiront leurs effets publics le moment venu. Ainsi en est-il des questions sociales qui étranglent la masse de notre peuple. Le moment venu évidemment une étincelle mettra le feu à la plaine (il s’agit d’une métaphore. NDLR).



- Je ne crois pas que la marche du 12 novembre à Paris ait la moindre conséquence sur la lutte contre l’antisémitisme.

Or, c’est un enjeu stratégique pour nous. En effet, les racismes sous toutes leurs formes sont un frein interne puissant contre l’unité populaire dont nous avons besoin. L’antisémitisme est une forme de racisme restant fondamentalement l’apanage de l’extrême droite. Celle-ci était pourtant l’invité très attendue par les organisateurs de la marche. Dès lors, l’union populaire contre l’antisémitisme dans une mobilisation commune devenait impossible à réaliser.


Là est la racine de l’échec populaire de la marche du dimanche 12. Oui, échec, car d’habitude quand il s’agit de mouvement de fond du pays, les proportions sont toutes autres. 200 000 contre l’agression du cimetière juif de Carpentras[1], 4 millions contre l’assassinat de la rédaction de « Charlie »[2].


Quand le peuple profond s’y met, ça donne 963 000 dans tout le pays pour une seule manifestation sur les retraites, selon les chiffres de la police (2,5 millions selon l’intersyndicale[3]). Mais à part la CFDT et l’UNSA, tout le reste du mouvement syndical et social français est resté en retrait. Une bonne partie de la communauté juive aussi a boudé l’événement comme le prouvent les chiffres annoncés. Bref, un gâchis total.

 


- Pourtant cette marche est un succès politicien.

« L’arc républicain » a franchi un pallier en s’affichant uni sur le terrain et en se validant les uns les autres. Le « monde d’avant » s’est reconstitué, affiché et a paradé, tout à sa joie des retrouvailles derrière sa banderole de tête. La droite, le PS Hollande, Cazeneuve, la Macronie amnistiaient l´extrême droite. En échange, celle-ci cesse le combat politique « antisystème ». Tous les rejetés des dix dernières années étaient là : deux anciens Présidents de la République battus, quatre anciens premiers ministres, tous rejetés, sans oublier deux anciens présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Pour ne citer que ceux-là.


Tous les partis de droite sans exception, toute l’extrême droite plus les groupuscules communautaires violents avaient mobilisé. Et avec eux toute « la gauche d’avant » franchissant elle aussi un palier comme le déclarait Fabien Roussel dans une interview sur place affirmant lancer là « le début de quelque chose de nouveau » entre les trois composantes. Bonjour le baptême ! À la base, l’enthousiasme n’a pas suivi. Le cordon sanitaire n’excédait pas trente manifestants débordés par un simple drapeau royaliste. Et dans les sections ce fut la Bérézina.


Comme dans cette assemblée parisienne où sur cinquante communistes un vota pour aller à la manif et quarante neuf pour le contraire. En région ce fut souvent pire. Donc : tous unis et seulement cent mille personnes si l’on accepte les chiffres des organisateurs. Autant que nous seuls, place de la République en 2017 et 2022, une place plus vaste et plus remplie que l’esplanade des Invalides.

 


- Tout cela a été pourtant préparé de longue main et s’est expérimenté au fil des mois dans les votes communs de la macronie et du RN à l’Assemblée Nationale, loin des yeux du grand public.

Voilà donc pour le prétendu « succès » claironné par tous les répondeurs automatiques.


🔴  « Un bide pour la lutte contre l’antisémitisme en dépit des moyens politico-médiatiques et institutionnels immenses déployés pour la faire réussir, un bide en nombre, un bide du fait du choix d’un périmètre politique incluant l’extrême droite »

 

En fait oui : un succès de manœuvre politicienne. La presse étrangère ne s’y trompe pas. La grand quotidien allemand Der Spiegel par exemple titre : « Pour les juifs de France, Le Pen devient acceptable ». Je ne le crois pas. Mais c’est l’illusion qu’il s’agissait de propager. Je crois au contraire que nous avons besoin d’une vraie mobilisation commune sous la houlette du mouvement social pour refuser d’être embrigadé dans un racisme contre un autre.


Et puisque j’ai déjà cité le Pape je cite à présent le recteur de la mosquée de Paris : « C’est l’heure du choix, déclare-t-il avec noblesse. Pas entre les musulmans et les juifs. Pas entre Israël et un État palestinien dont l’édification s’avère plus que jamais urgente. Non. Il faut choisir entre l’humanisme et l’horreur »[4].. Avant cela il avait protesté : « Les musulmans de France subissent des accusations abjectes qui les (…) rendent tous complices des pires dérives, qui ne sont pas les leurs » parlant de l’antisémitisme.

 


- En effet, cette marche du 12 novembre fut entourée et précédée de violences délibérées.

Violences verbales, islamophobie assumée. Mais aussi violences physiques de la LDJ[5] (Ligue de Défense Juive, NDLR), la milice du CRIF contre le rassemblement au Monument de la rafle du Vel’ d’Hiv’ organisé par les organisations politiques de la jeunesse de gauche avec les syndicats étudiants et lycéens. Mais aussi violences contre des journalistes de France info dénoncées par leur rédaction qui n’ont nommé pourtant ni leurs agresseurs ni « la manifestation aux abords de laquelle » ils ont été frappés.


Des députés ont été insultés et menacés de mort, les musulmans insultés à longueur d’interviews de Zemmour et de Meyer Habib pour ne parler que d’eux. Une ambiance haineuse et sectaire se débridait tout au long du cortège dès qu’un imprudent passait là et pas seulement aux abords des rangs des partisans de l’extrême droite dont c’était " le jour de gloire enfin arrivé[6] ".


Un violent sectarisme régnait. La poignée de socialistes, celle plus maigre encore de communistes et d’EELV ont essuyé leur lot d’injures et de crachats dès leur arrivée. Même Roussel qui avait pourtant annoncé une fois de plus la sortie du PCF hors de la Nupes pour se faire bien voir de la droite qui tenait la rue n’eut droit qu’à des quolibets. Ces trois chefs ont marché tête basse sans obtenir leur absolution du public ultra droitier qui les entourait. On imagine comment auraient été accueillis les Insoumis s’ils avaient eu la sottise de croire les bonnes paroles des initiateurs de cette manipulation ou d’écouter les conciliateurs qui espéraient les y pousser.

 

 

- Telle était cette marche. Un bide pour la lutte contre l’antisémitisme en dépit des moyens politico-médiatiques et institutionnels immenses déployés pour la faire réussir.

Un bide en nombre. Mais aussi un bide du fait du choix d’un périmètre politique incluant l’extrême droite dont nombre de dirigeants de la droite classique et de la macronie se sont réjouis comme le fit Edouard Philippe. Tout cela fut immédiatement capté par le grand nombre poussé alors à rester à l’écart de la marche.


🔴  « Cet évènement représente un palier dans la vie politique de notre pays »

 

Au demeurant, les macronistes eux-mêmes n’avaient pas le cœur à l’ouvrage. Car ils savaient comment les maniganceurs de cette marche avaient volontairement mis hors du jeu Emmanuel Macron lui-même. Lui fut très grossièrement sommé de rallier une démarche organisée par les siens, sans en être informé et d’approuver le périmètre politique et les mots d’ordre. Sagement et comprenant à temps la manœuvre qui dénaturait aussi gravement la fonction qu’il doit encore assurer quatre ans, il s’abstint de s’y joindre[0].


Aussitôt la machine médiatico-politique qui insulte et salit nuit et jour quand elle se met en meute se mit en mouvement contre lui, tous azimuts. Au point où le prétendu CRIF relaya mot pour mot les répliques de Netanyahou à Macron. Et cela le jour où celui-ci décidait de menacer de raser Beyrouth au Liban comme il rasait Gaza[7], tout en conseillant comme un parrain aux chefs d’États arabe de « garder le silence » « dans leur intérêt » !


Dans ce contexte le CRIF se sentit pousser des ailes et l’association loi de 1901 exigea « des clarifications de la France ». Pas moins ! Et toute la fachosphère médiatique se mit aussitôt à l’agonir d’injures et de menaces, jusqu’à des menaces de mort publiquement vociférées comme slogan dans la marche du 12 novembre.

 

 

- Sous cet angle, il est certain que cet évènement représente un palier dans la vie politique du pays.

En effet il parvient à dessiner ce que serait cet « arc républicain[7bis] » où le RN , les Zemmour et la droite seraient bien intégrés et seulement séparés de la « gauche d’avant », paraît-il, par un pauvre cordon symbolique bien maigrichon.


Les supplétifs de la « gauche d’avant » feraient bien de se méfier. Déjà la fameuse marche à l’appel du CRIF dans les beaux quartiers ne leur avait pas valu de compliments de la part des bénéficiaires de leur dévotion. Anne Hidalgo dut être exfiltrée sous les injures. Olivier Faure y manifesta tandis qu’on lui criait dessus : « Zemmour président ». Je plains ces gens.


Les voilà désormais ramenés à la case départ politique d’où la Nupes les avait tirés. Les revoilà marchant avec le Front National comme hier avec les « syndicats » de police[8]. Même veulerie sous la charge médiatique, même rêve d’être les « gentils » de la comédie se chargeant de dénigrer les opposants inconfortables que sont les LFI. Venir à cette marche leur convenait. Venir à celle où appelait toute la gauche sociale et syndicale quinze jours auparavant leur répugnait : aucun des trois n’y appela et aucun n’y vint. Avant de faire le contraire une semaine plus tard.

 


- Pour nous les Insoumis, le défi est désormais dans l’accélération du processus politique que nous affrontons et que le pays subit.

Nos repères ne doivent être en aucun cas les diktats et caprices de la sphère médiatique. Celle-ci est à présent extrêmement extérieure aux questions vivantes dans la société.


Le crime contre l’humanité que les dominants protègent par des diversions de toutes sortes ne pourra être effacé par aucun subterfuge. Notre première tâche est d’alimenter en masse les consciences à cette occasion, jour après jour et dans le détail dans tous les milieux. Il s’agit de construire une prise de conscience durable en faisant comprendre les raisons, les origines, les connexions de ce massacre et de l’introduction en France du schéma politique du « choc des civilisations ».


Il faut voir loin. La guerre générale qui menace au Proche-Orient et aux frontières de l’Europe nécessite un solide armement moral et politique du plus grand nombre. Car elle forme un tout avec l’écroulement social de notre société en voie de quart-mondisation et le délabrement général accéléré sous les coups du changement climatique. Tout cela doit être compris et les réponses comprises et partagées. À ce prix, notre peuple sera fort dans l’épreuve qui s’avance. Sinon il n’y a ni perspectives ni espoir.

 

  • Le futur de la République et d’une société délivrée de tous les racismes n’est pas dans le triste carré de tête des revenants vus à la marche de ce dimanche.
  • Ni non plus dans sa cohue en fin de cortège entre les Zemmour et le Pen.
  • Ni dans les piteux du cordon sanitaire.

Il est de nouveau dans une recomposition générale du paysage politique de la résistance. Il est de nouveau urgent de laisser s’épuiser toutes seules les formules démenties par la vie. Roussel ne veut pas de la Nupes, Faure non plus et le groupe parlementaire dont il est membre l’a déjà retiré de son nom. Leur signature, leurs engagements ne valaient rien.

 

  • Pouvons-nous l’ignorer ?
  • Subir de nouvelles invectives, outrances et mise en cause personnelles ?
  • Accepter de voir notre image abîmée par le spectacle de divergences aussi incompréhensibles que venimeuses ?

Nous n’avons pas eu besoin de tout cela pour parvenir au point où nous avons amené nos idées et notre programme dans la confiance populaire. Ne confions à personne le soin de faire le travail nécessaire.


Mieux vaut admettre combien notre confiance a été trompée que de continuer à espérer une aide qui nous sera toujours refusée avec mépris, ingratitude et méchanceté. L’enjeu n’est pas les bons points pour bonne conduite délivrés par l’officialité mais la survie de la démocratie dans un pays dévoré par l’autoritarisme du sommet, le sectarisme des intermédiaires et la désorientation des bases populaires.

 

🔴  Pour aller plus loin : Tribune – Jean-Luc Mélenchon : « Turbulences des sommets »

 

 

- Dans ce 167e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur les dernières actualités.

Et, dans ce cadre, il :

  • commence par parler du conflit au Proche-Orient, pour rappeler l’importance des frontières dans les conflits internationaux.
  • revient sur la théorie du « choc des civilisations » de Samuel Huntington, soulignant ses limites conceptuelles et son utilisation pour justifier des politiques de domination. Au XXIème siècle, elle s’ajoute au concept de « guerre totale » et donne lieu à ce qu’on nomme « le nettoyage ethnique ». 
  • revient alors sur la nécessité d’un cessez-le-feu, ce qu’il soutient dès sa première déclaration suite aux attaques du 7 octobre 2023
  • souligne ensuite l'impact des conflits étrangers sur la politique nationale.
  • critique alors l’organisation de la marche contre l'antisémitisme du 12 novembre 2023, affirmant que l'absence de l'appel à la lutte contre tous les racismes a empêché beaucoup de monde de participer. Il souligne la nécessité d'une mobilisation massive contre tous les racismes, l’antisémitisme et l’extrême droite et appelle  les insoumis à manifester samedi 18 novembre à cet égard.

 

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3 novembre 2023 5 03 /11 /novembre /2023 16:06
Nordine Raymond : " Fier d'être insoumis " !

Nordine Raymond candidat #Nupes (affilié à LFI) pour les législatives 2022 #Circo1702[1] s'adresse à nous :
" Très chers toutes et tous,
Une nouvelle fois je prends la plume pour vous exprimer mon analyse politique du moment que nous traversons.
Ça peut paraître long mais l'écriture permet justement de ne pas tomber dans les facilités des réponses hâtives que les médias nous réclament.
Une nouvelle fois merci à toutes et tous pour la force transmise. "

 

 

Source : Nordine Raymond |

- Voilà des semaines que les insoumis se font insulter. Pourquoi ?

Pour avoir refusé de parler de " terrorisme " au sujet des crimes de guerre commis par le Hamas. Avions-nous raison ? Cent fois oui ! Tout nous le démontre actuellement. Qualifier de " terrorisme " les attaques du Hamas, c’est cautionner la riposte sanglante d’Israël. Le terrorisme on ne le combat pas, on l’éradique. La lutte contre le terrorisme ne supporte aucune règle de droit international. Nous en avons fait l'amère expérience lors des interventions américaines en Afghanistan et en Irak créant les désastres que l'on connaît, notamment l'implantation de Daesh et le retour en force des Talibans. A l'époque, la France n'était pas alignée !

 

 

- Oui, l’attaque du Hamas était d’une atrocité sans nom.

  • Oui, la réponse d’Israël, avec la France qui se tait, est une abomination.
  • Oui, le Hamas est une organisation islamiste avec qui nous n’avons rien de commun.
  • Oui, le gouvernement d’Israël est d’extrême droite et de ce fait notre ennemi politique.
  • Oui, la politique coloniale d’Israël crée le terreau de la violence.
  • Oui, Netanyahu, pour d'obscures raisons, a préféré favoriser le Hamas que l'autorité palestinienne.
  • Oui, la politique d’Israël ne justifie pas les meurtres qu’elle a subi sur son territoire.

 

 

- Oui, il faut la paix, la libération des otages, le cessez-le-feu immédiat, un corridor humanitaire. Oui, il faut deux états qui coexistent, le respect des résolutions de l’ONU, les frontières de 67…
Si quelqu’un voit dans ce que je viens d’écrire quelque chose qui justifierait un procès médiatique, la mise au ban du camp républicain, les insultes et les menaces de mort : qu’il me le dise

 

La réalité, c’est que rien dans ce qui a été écrit par l’un des membres de La France Insoumise ne mérite la moitié de ce que l’on subit actuellement.

Surtout pas le premier tweet de Jean-Luc Mélenchon qui exprime notre compassion avec le peuple Israélien.

 

Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même. Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s'imposer. La France doit y travailler de toutes ses forces politiques et diplomatiques.  Les peuples palestinien et israélien doivent pouvoir vivre côte à côte, en paix et en sécurité. La solution existe, celle des deux Etats, conformément aux résolutions de l’ONU.

 

 

J’ai commencé par parler du conflit au Proche-Orient car les choses doivent être claires, rien n’est comparable entre ce que nous subissons ici et ce qu’ont subi les israéliens le 7 octobre et les palestiniens depuis des semaines.

 

 

- Avant de dire en quoi je suis fier d’être insoumis, quelques mots sur la doxa médiatique et ses éléments de langages actuels.
L’ensemble des médias + le RN / LR / Renaissance nous disent “ Israël a le droit de se venger ”. Ah bon c’est ça le Droit, la vengeance ? C’est exactement tout le contraire. Imaginons, même si ça fait mal, demain quelqu’un vient à tuer ma nièce, l’un des êtres que j’aime le plus sur Terre, sans plus de détails, juste la tuer. Aurais-je envie de me venger ? Sans doute. En aurais-je le droit ? Heureusement : non. Le Droit, c’est justement ne pas réagir par l’émotion guidée par les passions humaines. La justice, ce n'est pas la vengeance. Punir les agresseurs, c’est trouver la peine la plus adaptée pour qu’ils ne nuisent plus à la société. 

 

Si certains pensent que s'orienter vers un génocide, comme viennent de le déclarer des experts indépendants de l’ONU[2], est une réponse adéquate aux attaques du Hamas, alors je ne crois pas que je peux faire société avec ceux-là.

 


- Finissons-en sur le conflit : 
L’extrême droite prépare le terrain depuis des décennies à ce qu’elle rêverait de voir sur notre territoire : une guerre civile, reprenant ainsi l'absurde théorie du " choc des civilisations[3] ". Ils ne vivent que pour ça ! L’espoir de voir des français blancs et d’autres un peu trop marrons se foutre sur la gueule dans la rue. D’ailleurs ils surfent sur chaque fait divers qui pourrait aller dans leur sens (qu’importe bien souvent si ce sont des fakes-news). Ils sont bien trop heureux de ce qui se passe actuellement !

 

L’islamisme n’a rien à voir avec les musulmans.

Son développement a, en revanche, à voir avec la politique internationale des pays occidentaux. Comme l’extrême droite se base ici sur la haine de l’autre, l’islamisme se construit sur la haine de l’occident et de sa culture. Partout où l’islamisme s’est développé rapidement, les occidentaux y sont présents pour des intérêts économiques, soutiennent des dictatures, y ont fait la guerre…


J’ai presque envie de dire que l’islamisme est un fascisme comme les autres. Il se base sur la haine de l’autre, utilise le mensonge et la calomnie. Il est violent, réactionnaire, anti-femme, anti-gay, contre les libertés publiques… Bref, les islamistes et l’extrême droite sont des alliés objectifs : ce sont les deux faces de la même pièce

 

 

- Revenons-en au sujet : fier d’être insoumis ! 
Voilà des semaines qu’ils tapent tous ensemble donc : les médias et la classe politique de Renaissance au RN. Quand des universitaires, des intellectuels, des experts de la région disent ce que nous disons, les plateaux généralement les laissent parler, quand c’est un insoumis qui le dit alors : nous sommes antisémites.

 

Cette insulte m’est insupportable. Jamais je ne m'y habituerai.

Le combat contre l'antisémitisme est trop sérieux pour se laisser insulter par des gens qui s’en fichent pas mal le reste de l’année. L’antisémitisme est une idée abjecte, beaucoup trop présente dans nos sociétés malgré le passé récent. De plus, dévoyer ce mot abîme gravement la lutte impérieuse que nous devons mener.
Malgré cette insulte qui tétanise et qui fait mal aux tripes, le mouvement insoumis n’a rien cédé de ce que nous croyons juste : l’appel à une paix durable au Proche-Orient[4].

 

Il y a eu des jours compliqués, où on se faisait insulter sur les réseaux sociaux et où on recevait des menaces de mort. Certains camarades plus que d’autres, et il n’est jamais agréable de voir les gens que l’on estime être mis en danger pour ce qu’ils pensent. Pourtant, le mouvement n’a jamais faibli.

 

La rage nous a parfois traversé en voyant des images de l’Assemblée Nationale où la quasi-totalité des députés était levée et applaudissait à l’unisson “ le soutien inconditionnel à Israël ”. Particulièrement, de voir des députés d’un parti fondé par des SS[5] (mais qui portent de belles cravates !) qu’on respectabilise alors qu’on devrait à jamais les bannir du champ républicain. Pourtant, nous n’avons rien cédé.

 

 

- Dire qu’il a été facile pour nous de traverser ces dernières semaines serait un mensonge.

Déjà, devoir supporter les images des massacres commis par le Hamas puis l’armée Israélienne était anxiogène. En plus de cela, devoir supporter la calomnie et la vindicte était difficile. Pourtant, nous avons tenu bon.

 

On aurait pu espérer que certains " alliés " seraient montés au créneau pour nous défendre et ne pas laisser des militants de la paix être traités de la sorte. Au contraire, certains en ont profité pour tenter de détruire l’alliance qui avait créé un souffle d’espoir dans le peuple de gauche. Ils ont fait ce qu’ils savent le mieux faire : des coups bas qui créent du désespoir et s'aplatir devant la meute. Pourtant, nous avons supporté la traîtrise.

 

Je crois que de mémoire de militant je n’avais jamais vu le corps médiatico-politique aussi coupé de la réalité de la société.

Très vite, Darmanin a décidé d’interdire les manifestations pour la paix au Proche-Orient alors que du monde entier nous parvenaient les vidéos de foules immenses manifestant contre les massacres en Palestine. Les camarades avec qui nous sommes en contact à l’étranger nous le disaient : “ il n’y a que chez vous que ça se passe comme ça ”. La réalité politique du pays, c’est que les gens sont sur notre position au contraire de la classe politico-médiatique. Pourtant, nous avons appelé à rejoindre les manifestations pour le cessez-le-feu sans trembler de la main.

 

 

- Alors camarade insoumis, sympathisant, toi qui lis mes mots et sais la sincérité de mon engagement et de celui de mes camarades : retiens cette leçon. Il ne faut jamais plier de peur. Il ne faut jamais se décourager dans notre tâche ; celle de défendre une société de paix
Plus ils nous salissent, plus ils nous renforcent. Car le mouvement insoumis c’est aussi l’incroyable solidarité qui existe entre ses membres.

 

🔴 Pour finir ce billet, ces quelques vers de l’un de mes poèmes préférés d’Aragon : “ Un jour viendra, couleur orange ”.

“Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l’avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l’enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d’idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche “


Force et honneur, la lutte continue !

 

 

- Je vous invite à écouter cette chanson de Barbara avec texte si juste

Le 9 mars 1974 BARBARA chante " Perlimpinpin " en s'accompagnant au piano Émissions TV, Archive tv, Archive télévision, tv replay live, live music, french tv Images d'archive INA (Institut National de l'Audiovisuel)

 

 

- Mais qui est Nordine Raymond ? " L'ami des gens " vu par un film documentaire de Nicolas Dattilesi

La caméra de Nicolas Dattilesi a suivi pendant 5 semaines la campagne électorale aux élections législatives de juin 2022 de Nordine Raymond (candidat pour La Nupes issu de La France Insoumise) sur la 2ème circonscription de Charente Maritime. (NDLR avec 27,50% et 14 928 électeurs, il lui a manqué 318 voix pour être au second tour[1]).

 

Le film qui en résulte est bien plus qu’un film de campagne.

  • Comme l’évoque une militante à Nordine, « une campagne ça se gagne avec la tête, le cœur et le ventre ! » Pour Nordine, il semble bien que ce soit essentiellement au niveau du cœur que tout se joue.
  • Un film sans complaisance qui dresse la portrait en mouvement du candidat, et qui propose un regard sur le militantisme. 
  • Un film humain avant tout !

 

Le film documentaire “ Nordine, l'ami des gens ” de Nicolas Dattilesi donne à voir tous les espoirs portés par des militants de la 2ème circonscription de la Charente Maritime, en matière de justice sociale et de protection de l'environnement. Un regard tendre et amusé pour ré-enchanter le débat politique et rendre compte de l'engagement d'une bande d'irréductibles assoiffés de progrès humains et environnementaux. 76 minutes que l'on ne voit pas passer tant les sujets pourtant graves qui y sont parfois questionnés, sont abordés ici avec la sincérité joyeuse de ceux qui veulent bâtir un autre monde des possibles.

 

On en est là... mais on ne lâche rien !

On en est là... mais on ne lâche rien !

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22 octobre 2023 7 22 /10 /octobre /2023 19:36

Les samedi 21 et dimanche 22 octobre 2023, l'Institut La Boétie organisait un colloque exceptionnel « Extrême droite : le dessous des cartes. Comment la vaincre[1]. »
Aujourd’hui, l’extrême droite s’impose à la télévision, dans les rues, et même sur la scène politique, sans rencontrer suffisamment de résistance. Malheureusement, les discours qui l’entourent oscillent entre le constat auto-réalisateur de sa montée inexorable, et l’idée qu’elle ne serait qu’une force du passé. L’extrême droite contamine le champ politique et médiatique, brouillant les frontières entre ses différentes manifestations. Il est donc impératif d’analyser de près ce qu’elle représente aujourd’hui, dans toutes ses nuances, pour la contrer sous toutes ses formes.
Le colloque « Extrême droite : le dessous des cartes » avait pour objectif d’examiner ce phénomène en profondeur, de faire le plein d’analyses et d’arguments pour vaincre l’extrême droite, de s'armer intellectuellement dans le combat décisif contre l’extrême droite.

 

 

Source : Institut La Boétie |

- Samedi, de 10h30 à 11h : Introduction par Clémence Guetté, co-présidente de l’Institut La Boétie : « Thèses stratégiques pour vaincre l’extrême droite »

Dans son mot d'ouverture « Thèses stratégiques pour vaincre l’extrême droite », elle détaillera l'état d'esprit de la fondation, les ambitions portées par cet événement et la stratégie insoumise pour vaincre l'extrême-droite.

 

 

- Samedi, de 11h à 12h30 : La première plénière porte sur la médiatisation de l'extrême droite et l'extrême droitisation des médias.

Il s’agit ici de revenir sur la médiatisation croissante des idées d’extrême droite ces 30 dernières années, et la façon dont les médias ont contribué à l’élargissement considérable de leur audience en assurant leur entrée dans les foyers et à leur banalisation, leur assurant une place dans le débat politique et idéologique dominant. Il est question d’analyser les discours que les médias portent sur l’extrême droite autant que les discours qu’elle y porte et les stratégies qu’elle met en œuvre. Il est aussi un moment de réflexion sur l’extrême droitisation des médias, stade avancé de la banalisation de ce courant en même temps que résultat de stratégies capitalistiques.

 

Avec :

  • Pauline Perrenot, journaliste, membre d’Acrimed, autrice de « Médias et extrême droite : la grande banalisation » ;
  • René Monzat, journaliste, auteur de « Enquêtes sur la droite extrême » ;
  • Samuel Bouron, maître de conférences en sociologie, auteur de « ‪Entrer en politique par la bande médiatique ?‪ »

 

 

- Dimanche, de 10h00 à 12h : Revivez la seconde plénière : Qui vote pour l’extrême droite ? Structure sociale et motivations électorales du bloc d’extrême droite

Notre deuxième plénière porte sur l’analyse du bloc d’extrême droite, de ses tendances, de ses structurants et de ses faiblesses, et permet donc de distinguer les mécanismes à l'œuvre entre les blocs issus des élections présidentielle et législative, et notamment ceux de droite et d’extrême droite, avec déjà en France le début d’un glissement de composition électorale du bloc de droite à celui d’extrême droite,  comme observé dans de nombreux pays d’Europe où des coalitions se constituent. 

 

Il s’agit ici de discuter des déterminants du vote d’extrême droite, qu’ils soient sociaux ou culturels, alors qu’il est souvent présenté comme seulement un vote “perdu” par la gauche mais en réalité cimenté par des repères sociaux, idéologiques et culturels nouveaux ou propres, dans une analyse qui doit être géo-sociale. Il est question aussi des contradictions sociologiques au sein de ce bloc entre le vote RN et Reconquête par exemple.

 

Avec :

  • Yann Le Lann, maître de conférences en sociologie, collectif Quantité Critique ;
  • Safia Dahani, politiste, EHESS ;
  • Raphaël Challier, sociologue ;
  • Violaine Girard, sociologue, co-autrice de « Le vote FN au village : trajectoires de ménages populaires du périurbain » ;
  • Félicien Faury, docteur en sciences politiques, auteur de « Vote FN et implantation partisane dans le Sud-Est de la France : racisme, rapports de classe et politisation »

 

 

- Dimanche, de 13h00 à 14h30 : dernière plénière portant sur la lutte anti-écologique de l’extrême droite et ses formes particulières.

D’une part, elle paraît être souvent à l’avant-garde du développement d’un climato-négationnisme, donc du refus de constater l’ampleur et la réalité scientifique de la crise climatique. D’autre part, elle s’emploie à recycler des principes rationalistes ou traditionalistes pour développer une doctrine d’écologie réactionnaire opposée à la bifurcation écologique, qui fait de la défense de la nature une opportunité pour développer son projet raciste et conservateur.

 

Nous tenterons d’analyser ces deux directions prises par l’extrême droite face à la question écologique, en tension ou en contradictions, et comment elles s’inscrivent dans le rejet des causes profondes et des issues globales à apporter à cette crise considérant de façon centrale la responsabilité portée par le système capitaliste.

 

Avec :

  • Antoine Dubiau, chercheur en écologie politique, auteur du livre « Écofascismes » ;
  • Ève Gianoncelli, politiste, autrice de « Des racines du socialisme à la politique chrétienne par la racine : l’union radicale conservatrice et ses limites » ;
  • Sylvain Laurens, sociologue, co-auteur de « Les gardiens de la raison. Enquête sur la désinformation scientifique » ;
  • Claire Lejeune, co-responsable du département de planification écologique de l’Institut La Boétie

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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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