Le secrétaire départemental de la CGT du Nord placé en garde à vue pour "apologie du terrorisme". Il a été arrêté vendredi, chez lui, à 6 heures du matin, pour avoir affiché dans un trac le soutien de la CGT au peuple palestinien. France Bleue Nord et France info ont consulté ce tract. Extraits de leur part: "les horreurs de l'occupation illégale se sont accumulées" et que "depuis sam
Du coût du capital aux chiffres de l’entreprise, un guide de lutte
La critique du coût du capital (la part non réinvestie des profits et le pouvoir exorbitant des détenteur·rices de capitaux) est au cœur de la démarche revendicative de la CGT.
La faiblesse de l’investissement productif, des salaires, les versements de dividendes, les aides publiques aux entreprises, la mise en faillite de nos services publics et de notre Sécurité sociale, la crise environnementale, la dégradation des conditions de travail, la déstructuration des collectifs, la mise en concurrence des travailleur·ses… toutes ces réalités sont différentes facettes du coût du capital et, plus généralement, de la domination du capital sur le travail dans l’entreprise et en dehors.
Toutes les semaines, le pôle économique confédéral produit des analyses qui documentent ces réalités et que vous pouvez retrouver sur le site du revendicatif confédéral[1]. Le livret « Indicateurs économiques et sociaux », aussi appelé « Baromètre[2] », donne une vision globale des enjeux économiques à travers notre prisme CGT.
L’objet du guide que vous avez en mains est de sortir de cette vision « générale », pour attaquer le coût du capital dans nos entreprises et dans nos groupes, notamment via notre rapport à « l’expertise économique ».
Un guide, pour quoi faire ? La réalité de nos entreprises, pas plus que le fonctionnement du capitalisme contemporain, ne doivent être des freins à la lutte. En échangeant avec les camarades dans les organisations est apparu un besoin d’être mieux équipé·e sur les affaires économiques internes à l’entreprise. Bien souvent, nous avons, dans le cadre de nos négociations et consultations, recours à des expert·es, sans que l’on sache toujours très bien quoi leur demander ni que faire des résultats fournis.L’objet de ce guide est d’éviter de donner « carte blanche » aux cabinets d’expertise, en étant capables de poser les bonnes questions, celles au service de nos revendications, pour aller convaincre les salarié·es et mener les luttes.
Quelques précautions d’usage cependant pour qu’il n’y ait pas de doute sur son utilité :
c’est un guide revendicatif, et non un guide « technique » ; le but n’est pas de transformer les camarades en expert·es-comptables, mais qu’elles et ils puissent, en lien avec l’expert·e et dans nos négociations, dans nos luttes, aller chercher les arguments dans les chiffres de l’entreprise pour convaincre les autres salarié·es de se mobiliser (le patron ne sera jamais convaincu, et ses intérêts seront toujours différents des nôtres) ;
disons les choses clairement, ce guide n’est pas une « recette de cuisine » permettant d’inverser le rapport de force dans l’entreprise. Aucun guide, aucun outil n’a jamais remplacé la lutte. Au niveau interprofessionnel, savoir que le patrimoine de Bernard Arnault représente plusieurs millions d’années de Smic n’a jamais poussé à la révolte en tant que tel. C’est en revanche un appui revendicatif. La même logique est à l’œuvre ici ; il s’agit d’être capable d’avoir une vision CGT des comptes de nos entreprises, pour avoir des expertises qui répondent à notre cahier des charges.
Ce guide se veut le compagnon de tout·es les camarades confronté·es à l’expertise économique et, plus globalement, aux chiffres des entreprises. Il contient nécessairement des termes techniques (notamment comptables), un peu abruptes à première vue, mais qui sont systématiquement expliqués et illustrés par un exemple. L’ensemble de ces définitions sont regroupées dans le glossaire à la fin du document.
Pensé non pas comme une baguette magique mais comme un véritable outil confédéral au service des luttes, nous espérons ce guide le plus vivant possible, et le pôle économique confédéral se tient à disposition pour le faire vivre.
📌 Accès au guide CGT des comptes de l'entreprise et du droit à l'expertise 👇
Notre histoire sociale a été marquée par une succession de violentes secousses
Le système social que nous connaissons s’est construit progressivement. C’est une longue histoire. Les lois sociales sont le résultat de luttes sociales qui ont souvent été, surtout au 19ème siècle, très violentes : insurrections et grèves.
Des mesures qui nous paraissent aujourd’hui naturelles ne l’ont pas toujours été : les premières retraites ouvrières datent de 1910. Les premiers congés payés de 1936 ont provoqué un tollé dans certains milieux politiques et économiques.
En matière de conquêtes sociales, rien n’a été donné. Tout a été obtenu.. et ce qui a été obtenu a été difficile à faire applique(l’interdiction du travail des enfants, par exemple et les règles d’hygiène et de sécurité).
Il y a eu de nombreux retours en arrière.
Ces conquêtes ont été le résultat de l’action, au cours des deux siècles précédents, de milliers de militants anonymes qui ont compris le sens du mot solidarité et qui se sont organisés collectivement.
L’action revendicative a été menée non seulement pour obtenir des résultats concrets (salaires, conditions de travail…) mais pour changer la société – voire changer de société – et avec le souci de la dignité des hommes et des femmes dans leur travail.
Quelques dates marquantes au 19ème siècle Les grèves sont nombreuses et parfois violentes (crise économique de 1885 à 1895).
25 mai 1864 : la loi Ollivier instaure le droit de grève[1] ;
1882: grève des ouvriers du textile à Roanne : 4000 tisseurs engrève pendant 45 jours ;
21 mars 1884 : la loi relative à la création des syndicats professionnels consacre la liberté syndicale[2] ;
1886 : grève des mineurs de Decazeville : défenestration de l'ingénieur Watrin ;
3 février 1887 : Gustave Mesureur, porte-parole du Conseil municipal de Paris, inaugure la Bourse du travail de Paris, la première en France[3] ;
1890 : 1er mai : une journée de grève nationale lancée le 1er mai ;
1886 : par les ouvriers américains demandant la journée de huit heures, mouvement qui, à Chicago, s'est terminé dans le sang ;
1891: 1er mai. Incidents à Fourmies (Nord). La troupe tire sur une manifestation : neuf manifestants, âgés de 11 à 30 ans sont tués ;
1892 : Grève des mineurs de Carmaux, suite au licenciement du maire socialiste Jean-Baptiste Calvignac. Le mouvement s'achèvera avec la réintégration de ce militant. Jean Jaurès rejoint le socialisme et est élu député de Carmaux.
L’absence des droits politiques et sociaux: seuls les citoyens les plus imposés ont le droit de vote.
Absence de droits sociaux : les ouvriers sont considérés juridiquement comme une catégorieinférieure. Paradoxalement, c’est la Révolutionbourgeoise – puis l’Empire – qui ont organisé cettesituation.
1791 : Les décrets d’Allarde posent le principe de laliberté économique. Les lois Le Chapelier interdisentles coalitions de métiers et les grèves.
1803, la loi crée le livret ouvrier qui permet à lapolice et aux employeurs de connaître la situationexacte de chaque ouvrier.
1804, le Code civil stipule que, devant lestribunaux, en cas de litige sur le salaire, « le maître estcru sur son affirmation » : la parole du maîtrel’emporte sur celle de l’ouvrier.
1906 : Grève pour la journée de 8 heures.
Construction du système social Le système social que nous connaissons s’est construit progressivement. C’est une longue histoire. Les lois sociales sont le résultat de luttes sociales qui ont souvent été, surtout au 19ème siècle, très violentes : insurrections et grèves.
Des mesures qui nous paraissent aujourd’hui naturelles ne l’ont pas toujours été :
les premières retraites ouvrières datent de 1910[4] ;
Les premiers congés payés de 1936 ont provoqué un tollé dans certains milieux politiques et économiques.
En matière de conquêtes sociales, rien n’a été donné. Tout a été obtenu. Ce qui a été obtenu a été difficile à faire appliquer (l’interdiction du travail des enfants[5], par exemple et les règles d’hygiène et de sécurité). Il y a eu de nombreux retours en arrière.
Ces conquêtes ont été le résultat de l’action, au cours des deux siècles précédents, de milliers de militants anonymes qui ont compris le sens du mot solidarité et qui se sont organisés collectivement.
L’action revendicative a été menée non seulement pour obtenir des résultats concrets (salaires, conditions de travail…) mais pour changer la société – voire changer de société – et avec le souci de la dignité des hommes et des femmes dans leur travail.
Notre histoire sociale a été marquée par une succession de violentes secousses Quelques exemples :
Les révoltes des canuts en 1831 et 1834 (250 morts)[6] ;
La Révolution française de 1848 : l’écrasement des ouvriers parisiens pendant les journées de Juin 1848 après la Révolution de Février ;
La Commune de Paris en 1871[7] et son premier gouvernement populaire et internationaliste[7bis] ;
la République conservatrice après la Commune ;
La guerre de 1914-1918 et le ralliement de la Cgt au gouvernement (L’Union sacrée)[8] ;
Les grèves de 1936 et de 1968 : une succession d’avancées brusques et de reculs pleins de désillusions ;
La guerre de 1940-1945 et Vichy après le Front populaire ;
Juin 68 : victoire de la droite aux élections législatives après les grandes conquêtes de Mai.
Quelles luttes pour le progrès social ? Les luttes se transforment en conquêtes dans plusieurs cas de figure :
Des circonstances politiques favorables (révolutions ou victoire de la Gauche aux élections) ;
Le développement du mouvement ouvrieret du syndicalisme de lutte et rassemblé de la Cgt ;
La conjonction de ces deux facteurs ;
Contrairement à beaucoup d’autres pays, le lien est fort en France entre luttes politiques et luttes sociales.
La CGT ou l'histoire d'un combat La Cgt a fêté ses 127 ans en 2022 : elle est née de la fusion en 1895, de la Fédération Nationale des Syndicats (FNS) créée en 1886 et de la Fédération des Bourses du travail en 1892, avec la volonté de défendre les intérêts immédiats des travailleurs et de participer à la transformation de la société[9].
La FNS regroupait des syndicats de métier,d'abord isolés en syndicats locaux, puis enunions et enfin en fédérations de métier ;
La Fédération des Bourses du travailrassemblait des syndicats locaux, quels quesoit les métiers au sein de Bourses dutravail locales ;
Le Congrès de Montpellier en 1902 donneà la Cgt sa double structureinterprofessionnelle et de métiers ;
Au congrès de 1906, la Charte d’Amiensmarquera comme référence historique tousles grands débats ultérieurs de la Cgt. Elledéfinit la nature, la forme et le but final dela Cgt. Elle inscrit la lutte pour une société sans classe et affirme l'indépendance de la Cgt vis-à-vis des partis politiques[10], de la religion et du patronat ;
Son combat a permis, au fil du temps, degagner face au patronat et auxgouvernements successifs de nombreuxacquis et droits sociaux, sans cesse remisen cause ;
Depuis plus de 127 ans, des hommes et desfemmes s’unissent pour faire entendre leurvoix et faire vivre ce patrimoine vivant del’humanité et de la démocratie qu’est lesyndicalisme.
Repères historiques des luttes sociales et de leurs fruits La chronologie qui suit n'est pas exhaustive. Elle ne retient que les aspects concernant l'ensemble des salariés, ce qui exclut les très nombreux résultats de luttes d'entreprises, locales, professionnelles… Ces acquis ne sont jamais octroyés mais conquis. Ils sont toujours le fruit de luttes souvent âpres, opiniâtres, parfois terribles.
1841: loi relative au travail des enfants employés dans les manufactures, usines et ateliers, interdisant le travail des enfants de moins de huit ans et posant le principe d’inspections ;
1848: semaine de 84 H sur 7 jours (3 025 H annuelles) ;
1874 : interdiction du travail pour les enfants de moins de 13 ans ;
1884: loi autorisant la création des syndicats ;
1892 : loi interdisant le travail de nuit des femmes. Limitation à 12 H de travail pour les enfants de 13 à 18 ans. création du corps de l’Inspection du travail ;
1900 : la journée de travail est ramenée à 10 H dans l'industrie, soit 70 H par semaine ;
1906 : loi limitant la durée du travail à 60 H par semaine et impose le repos obligatoirede 24 H hebdomadaires ;
1910 : loi sur les retraites ouvrières et paysannes ;
1917 : grandes grèves et création des délégués d’atelier dans les usines de guerre ;
loi sur la semaine anglaise dans l’industrie du vêtement instaurant pour les ouvrières de cette industrie un repos le samedi après-midi ;
1919 : limitation de la journée de travail à 8 H et la semaine à 48 H (6 jours) ;
loi sur les conventions collectives (peu appliquée) ;
1930 : mise en place des assurances sociales dans certains secteurs ;
1932 : mise en place des allocations familiales ;
1936 : Front Populaire-Plus de 2, 5 millions de grévistes, bilan:
Augmentation générale importante des salaires ;
Mise en place des délégués ouvriers dans les entreprises de plus de 10 ouvriers ;
Par la loi du 20 juin, la semaine de travail est portée à 40 H ;
Loi sur les congés payés (2 semaines) ;
Loi sur les conventions collectives.... ;
1941 : création, sous Pétain, des comités sociaux d’établissement ;
instauration du minimum vieillesse et retraite par répartition : Loi du 1er janvier 1941 par le secrétaire d'état René Belin, ancien leader CGT, sous le régime de Vichy (Pétain) ;
création du salaire minimum (Loi du 4 octobre 1941 contenue dans la Charte du Travail) ;
nationalisation des différentes caisses d'assurances santé et qui deviendra à la Libération la Sécurité Sociale ;
1942 : obligation de la médecine du travail dans les entreprises de plus de 50 salariés ;
1945-1947 : programme du Conseil National de la Résistance (dont la CGT était membre) :
nationalisations de grandes entreprises et instauration de la participation des salariés à leur gestion ;
ordonnance créant les Comités d'Entreprise ;
mise en place de la Sécurité sociale ;
Adoption de la loi qui fonde sur le plan légal la Médecine du Travail. Elle étend progressivement la Médecine du Travail à l’ensemble des entreprises du secteur privé.
statut de la Fonction publique ;
grille des salaires ;
inscription du droit de grève dans le préambule de la Constitution ;
1950: création du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) ;
1956: adoption de la 3ème semaine de congés payés ;
fonds de solidarité pour les vieux travailleurs ;
1958 : création des ASSEDIC ;
1965 : le 20 mai, accord général étendant la quatrième semaine de congés payés ;
augmentation du Smig de 35% et de 56% pour les salariés agricoles ;
augmentation générale des salaire de 10% en moyenne, parfois20 %;
généralisation de la 4ème semaine de congés payés ;
révision des conventions collectives sur la base du constat de Grenelle, réduction et intégration des primes dans le salaire ;
reconnaissance légale de la section syndicale d’entreprise et de l’exercice du droit syndical dans l’entreprise ;
sécurité sociale (branche maladie) : réduction du ticket modérateur applicable aux visites et consultations (de 30% à 25%) ;
retour progressif aux 40 heures hebdomadaires abandonnées après la guerre et engagement d’une réduction de deux heures de la durée hebdomadaire pour les horaires hebdomadaires supérieurs à 48 heures ;
Avance de 50% du salaire perdu pendant la grève, théoriquement récupérable jusqu’au 31 décembre 1968 ;
Les négociations par branches et entreprises vont amplifier, parfois de manière considérable, les acquis du constat de Grenelle ;
1971 : loi sur le paiement mensuel des salaires :
loi instituant la 4ème semaine de congés payés ;
accords syndicats-patronat puis loi sur la formation professionnelle continue ;
1974: décret sur les CHS (Comité d'Hygiène et de Sécurité) ;
accord interprofessionnel, instituant l'indemnisation du chômage à 90 % en cas de licenciement économique ;
1975 : loi sur le contrôle des licenciements économiques ;
1979 : loi délimitant les contrats à durée déterminée (CDD) ;
1981 : élection de François Mitterand et instauration d'un gouvernement de la gauche
1981: loi sur le travail à temps partiel ;
1982 : réduction de la durée légale du travail à 39 heures ;
institution de la 5ème semaine de congés payés ;
loi sur la retraite à 60 ans ;
les lois Auroux sur le droit du travail (obligation de négociations annuelles sur les salaires et l'organisation du travail) ;
création du droit d'expression des salariés ;
création des CHSCT ;
1984 : loi sur la réforme de la formation professionnelle continue ;
1988 : lutte contre la grande pauvreté, avec la création du RMI concerne près d’un million de personnes dès l’année 1990 ;
1998 : instauration des 35 H en deux temps. La loi dite " Aubry 1 " (1998-1999) ouvrait un processus de négociations entreprise par entreprise ;
2000 : loi " Aubry 2 " d'extension de la réduction du temps de Travail ;
semaine de 35 heures dans le secteur privé ;
2002 : transcription de la loi des 35 heures à la Fonction Publique ;
2003 : une loi de recul social : grève de la fonction publique contre la réforme du régime des retraites, dite « plan Fillon ». qui se traduit, le 13 mai 2003, par près de 180 rassemblements réunissant 1,13 million de personnes[12] ;
2006 : une nouvelle loi de recul social : projet de loi instituant en France le " contrat première embauche ". Face aux manifestations qui rassemblent entre 1,5 million et 3 millions de personnes, le 10 avril, Villepin annonce que « les conditions ne sont pas réunies » pour que le CPE s'applique, dix jours après la validation de la loi par le Conseil constitutionnel. Cette loi est alors retirée[13];
2010 : une loi de recul social : loi portant réforme des retraites (dite réforme Woerth). Malgré un mouvement social conséquent qui a mobilisé à huit reprises plusieurs millions de salariés dans les secteurs public et privé, le gouvernement Fillon reporte l'âge légal d'ouverture des droits à la retraite de 60 à 62 ans, et l'âge maximum de départ à la retraite de 65 à 67 ans. Réformes des retraites : un tournant historique[14] ;
2014 : une loi de recul social : la " réforme " Touraine, du nom de la ministre des Affaires sociales qui l’a mise en place sous le quinquennat Hollande, est en réalité entré en vigueur le 1er janvier 2020. Avec la loi Touraine, la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein augmente d'un trimestre tous les trois ans. L’objectif étant d’atteindre 172 trimestres en 2035, soit 43 années de cotisation pour les Français ayant vu le jour en 1973. Ils auront alors 62 ans et donc le droit de tirer leur révérence[15] ;
2016 : une nouvelle loi de recul social: la loi nᵒ 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la pseudo " modernisation du dialogue social " et à la prétendue " sécurisation des parcours professionnels ", dite « loi Travail » ou « loi El Khomri[16] », est une loi de recul social adoptée à l'initiative de la ministre du Travail Myriam El Khomri au nom du gouvernement Valls ;
2017 : une nouvelle loi de recul social: les "ordonnances Macron " ont constitué une grande braderie sociale, faisant du « code du travail » le point de départ d'un véritable « coup d’état social[17] » ;
2023 : une nouvelle loi de recul social: loi de " réforme " des retraites (dans la continuité de la " réforme " Touraine de 2014), portée par le gouvernement d'Elisabeth Borne sous l'égide d'Emmanuel Macron[18][19]... un recul social historique avec la complicité du Rassemblement National ;
Le combat n'est pas terminé, la lutte continue pour la sauvegarde de nos conquis sociaux !
Aujourd'hui, dans la continuité de la politique menée par Hollande (Loi El Khomri, loi Touraine...) Macron pilote un véritable projet de société anti-social, au nom des marchés financiers et du pacte de stabilité européen.
Plus que jamais, l'heure est à l'action résolue.
Le gouvernement a amorcé une régression sans précédent, touchant aux fondements de la société :
non-revalorisation du SMIC et des pensions, un pouvoir d'achat qui s'effondre ;
réductions d'emplois dans la fonction publique (santé, éducation) et privatisations en tous sens ;
absence de planification qui engendre crise énergétique, crise pharmaceutique, crise sociale.....
mise en place d'une société autoritaire et divisée, éclatée, qui permet au patronat de s'affirmer avec beaucoup plus de violence, criminalisation de l'activité syndicale,...
... et construire un avenir social et humain, car n'oublions jamais que les utopies d'hier sont les acquis d'aujourd'hui !
«...il faut avancer sans se laisser impressionner ni détourner de son fil conducteur.»
Introduction : Stratégie et organisation
Les discussions sur la stratégie politique ou la forme des organisations politiques ne sont pas les plus simples à présenter. Elles passionnent les connaisseurs souvent très pointilleux mais elles saoulent bon nombre des autres. Pourtant, je crois ce post utile dans la phase politique actuelle. Je commence cette fois-ci avec la stratégie que je crois souhaitable. Mon analyse sur le mouvement est déjà rédigée mais je la réserve pour ma prochaine publication. Car il s’agit de mettre de l’ordre dans une certaine confusion des idées qui circulent à notre sujet.
Ainsi en est-il de la phrase de mon discours dans la marche du 16 octobre : « nous dessinons les contours d’un Front Populaire[1] ». Cela ne suffira pas c’est certain à calmer la haine de classe médiatique qui nous entoure. Mais est-ce souhaitable ?
L’exposition médiatique est une composante de la construction de la conscience politique de notre temps. L’effet pédagogique des attaques grossières dont nous faisons l’objet sans trêve depuis dix ans participe pleinement à une robuste formation politique des insoumis. C’est le principal apport du journalisme voyou. Qui a entendu sur RTL Alba Ventura surréaliste baver sur « l’échec » de notre marche du 16 octobre et ironiser sur « la gifle » que j’aurai reçue, savent de quel genre de « journalisme » je parle. Tout cela, c’est autant de signes du moment de tensions créé par la conjonction des facteurs de dislocation du pays dont les médias sont des agents très actifs au service du projet de l’oligarchie française. Il faut le supporter avec autant de sang froid que possible. L’ennemi sait qui dérange vraiment le scénario de la macronie à perpétuité. Dès lors, il faut avancer sans se laisser impressionner ni détourner de son fil conducteur.
Front Populaire Il y a trois ans et à deux reprises, j’ai présenté dans le journal Libération, au nom des Insoumis, la proposition d’un nouveau Front Populaire[2]. Cette idée fut repoussée au motif que ce Front ne pouvait se faire qu’autour du centre gauche et sous-entendu explicitement « sans la LFI ». Sur le terrain pourtant, et notamment dans les Bouches du Rhône, toutes les occasions d’action communes entre partis, syndicat et associations furent travaillées et pratiquées souvent avec succès. D’un autre côté, trois lettres envoyées aux divers niveaux de responsabilités communistes en vue du renouvellement de notre alliance aux présidentielles et aux législatives n’eurent de leur côté aucune réponse[3]. Il est vrai que nous étions alors bien dépités. Car on voyait bien commentil s’agissait de marginaliser LFI pour pouvoir l’expulser de toute coalition. Et cela fut fait aux régionales en PACA[4]. Mais ce dépit fut surmonté par l’action. Au vu des résultats à l’élection présidentielle, on devrait plutôt les remercier d’avoir fini de convaincre nos amis qu’il n’y avait rien à attendre du pseudo « discours unitaire » des centres gauche.Je fais ces rappels pour signaler la continuité de la stratégie portée par LFI. Cela parce quel’analyse sociale qui la sous-tend reste la même.
Dans la théorie de « l’ère du peuple[5] et de la révolution citoyenne[6] », le peuple est le nouvel acteur politique de notre époque.
Le « peuple » est défini par sa relation sociale aux réseaux collectifs dont il dépend pour reproduire son existence matérielle. La nature publique ou privée de ces réseaux, les conditions sociales pour y accéder, formatent la relation sociale fondamentale de la vie dans nos sociétés et les inégalités de mode de vie. Bien sûr ce « peuple » intègre les salariés. Mais il ne s’y limite pas. D’autres catégories sociales y entrent de plein droit à égalité de dépendance des réseaux et du droit d’y accéder. Ce sont les chômeurs, les retraités, les étudiants, les lycéens, les précaires, les paysans, les artisans, les auto entrepreneurs etc...Aucun d’entre eux ne peut défendre ses droits autrement que par l’action politique sous toutes ses formes démocratiques depuis le vote jusqu’à l’action symbolique ou spectaculaire dans la rue.
Ainsi sont dessinés deux milieux d’expression démocratiques au deux points de contacts fondamentaux du fonctionnement de la société avec chaque individu.
D’abord le lieu de travail où les syndicats organisent l’information et l’action. Ensuite la Cité en général ou les organisations politiques et les associations en font autant. La stratégie de Front populaire est celle qui veut rassembler dans une même mobilisation les deux acteurs fondamentaux que sont le Peuple et les salariés.
Elle a un préalable et des conditions.
Le préalable : d’abord le refus de la division entre ces deux secteurs et la logique sectaire des « chasses gardées », le refus de la ligne d’accompagnement du libéralisme et enfin le refus des discriminations excluant de la lutte (racisme, religion, sexisme etc.) ;
La condition : une ferme volonté d’agir ensemble. Et, tout autant : la possibilité de le faire. Ici commence le rôle spécifique de notre coalition politique NUPES qui peut jouer le rôle d’unificateur et de déclencheur de cette action.
Mais entre le schéma théorique abstrait et la réalité telle qu’elle est, il y a une distance comme chacun a pu s’en apercevoir.
D’une façon générale, disons que la confiance est à construire après des années de division générale et de palabres sans effet. D’autres limites existent autrement plus contraignantes. Les confédérations syndicales ont chacune leurs raisons de refuser l’action politico-sociale commune. Cela semble insurmontable. Mieux vaut donc y renoncer pour éviter de perdre du temps ou de créer des tensions inutiles. Et pire : de se faire promener de réunion en réunion qui retardent pour rien l’action et la mettent en danger.
Une autre approche est possible. Celle qui part des réalités comme toujours. Ceux des syndicats et associations qui refusent par principe l’action commune ne doivent pas être harcelés ni même interpellés. La bonne relation se construira autrement. Et quand bien même des propos aussi sectaires que ceux de Philippe Martinez sont tenus et répétés, il ne faut pas y répliquer. Sont-ils représentatifs de la confédération quelques mois avant son congrès ? Les deux plus importantes fédérations de la CGT ont appelé à la marche du 16 octobre dont celle qui conduit la remarquable lutte des salariés des raffineries. Au moins un membre du bureau confédéral faisait de même. Sur le terrain nombre de syndicats de branche et de sections locales des syndicats appellent souvent à se joindre à l’action avec nous. Les statuts de la CGT permettent tout cela. Et nous, de notre côté, tout au long de l’année nous affirmons sur le terrain notre solidarité avec leurs actions. Le respect mutuel interdit les polémiques avec une expression du sommet confédéral. Elles ne changeraient rien en toute hypothèse. Alors à quoi bon ?
Mais compte tenu de ce qui vient de se passer, il est temps d’en tirer des leçons.
Tenons-nous à une soigneuse équidistance. Ni alignement systématique ni polémiques. Mieux vaut en effet se retenir de prendre parti entre les diverses confédérations syndicales quand leur choix divergent. Pourquoi ? Parce que les syndicats sont divisés tandis que les organisations politiques de gauche sont unies.Se mêler d’affaires syndicales c’est faire entrer dans nos rangs des polémiques sans objet puisque leur conclusion n’est pas de notre ressort. Ici encore il faut être dans le réel. Un autre système de relations est possible.
Il y a des branches syndicales avec lesquelles la convergence est un fait, il y a des confédérations et syndicats qui, sans s’engager, ont des propos bienveillants et invitent publiquement leurs adhérents à faire leurs choix d’action en citoyens libres. FSU, Solidaires, FO et CFDT sont dans ce cas. Certes d’un autre côté il y a un Philippe Martinez qui passe de « la CGT n’appelle pas » à une formule violente « ne participe pas », deux jours avant la marche.Les prétextes évoqués sont lamentables comme ce « contre la vie chère c’est aussi le combat de Macron » et autres thèmes dont il n’avait jamais parlé dans les réunions unitaires.
Où est alors le point d’équilibre le plus positif ? Pas besoin de faire un dessin.
Sur le terrain c’est encore plus net. Je l’ai bien vu aux messages que j’ai reçus à propos de la journée d’action quand cette date de la journée d’action du 29 septembre a été mise en place sans concertation. J’ai eu de nombreuses remarques d’amis insoumis engagés dans divers syndicats que cette méthode indispose. Ils ne comprenaient pas pourquoi nous prenions parti en y appelant. Sans compter tous ceux qui ne croient pas à l’efficacité de ces journées d’action sans lendemain. D’autant plus quand les congrès d’organisation sont à l’ordre du jour etavec eux des opérations de recomposition dont nous ne devons en aucun cas nous mêler.
La stratégie de Front Populaire se construit avec ceux qui la veulent.
L’objectif c’est l’unité du Peuple (tel que défini plus haut) contre la politique de Macron.Tant mieux si c’est aussi celles des organisations, cela amplifie le travail de mobilisation. Tant pis quand ce n’est pas possible. A quoi bon démoraliser tout le monde avec des interpellations médiatiques ? Comme nous l’avons démontré dans le champ politique, l’arbitre des stratégies est dans le peuple.Il faut avoir confiance en lui.Le 16 octobre nous avons bien vu comment il a réglé son compte a un mois de bashing ininterrompu pourtant soigneusement relayé de tous côtés.
Et puis il y a ce qui avance bien.
J’ai été informé que dans plusieurs régions des collectifs se forment, unissant syndicat, partis et associations. Avec les organisations qui ont partagé la convocation de la marche du 16, la co-construction de l’action à égalité de droits et devoirs s’est bien engagée en octobre.Toutes ces organisations semblent acquises à l’idée de ne pas laisser sans suite la première manche du rapport de force populaire avec Macron, réussie ce 16 octobre. Une ambiance ouverte et amicale est là. Elle est un gage de sérieux et d’efficacité.L’affirmation d’un peuple politique regroupé sur ses bases écologiques et sociales revendicatives est aussi la condition de la reconquête des secteurs populaires plongés dans la résignation ou le vote d’extrême droite.
Bref, « dessiner les contours d’un Front Populaire », ce n’est pas le réaliser. Mais c’est le rendre possible.
C’est la prochaine étape du déroulement de notre stratégie générale.
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Le 16 octobre 2022, Jean-Luc Mélenchon prenait la parole ainsi que plusieurs portes parole d’autres organisations qui avaient appelé à la marche contre la vie chère et l’inaction climatique.
Extrait : " ...retenez bien cela. Souvenez-vous, une chose est plus précieuse que tout. Ce n’est pas l’unité des partis politiques. Et tous les partis de gauche ont appelé à la marche. Ce n’est pas même la magnifique unité des fédérations syndicales, des organisations de jeunesses syndicales, des syndicalistes. Ils ont appelé à la marche et participé à sa grandeur. Rappelez-vous, l’unité du peuple est plus précieuse que tout. Ce peuple ne se laisse pas diviser par sa couleur de peau, par sa religion, par son appartenance politique ou son indifférence.L’Unité populaire est la solution à la crise ouverte... "
" ...Nous avons le devoir et la responsabilité politique d’appeler à la lutte les retraités, les chômeurs, les précaires, les lycéens, les étudiants. Ils ne sont pas salariés mais ils sont le peuple. Et nous, la NUPES, sommes l’alliance du peuple sous la forme d’un groupe parlementaire.... "
" ...Nous sommes en train de dessiner la construction d’un nouveau Front populaire. Il exercera le pouvoir dans son pays le moment venu et, comme chaque fois, il commencera par s’occuper du pauvre peuple. De ceux qui pâtissent et ne peuvent se défendre pour obtenir le blocage des prix, l’augmentation des salaires, le rétablissement de l’impôt sur la fortune... "
" ...Regardez-vous, vous êtes le nombre. Vous êtes la force. Vous seuls savez comment faire fonctionner le pays. Ne vous résignez pas ! Une autre vie est possible, débarrassée du pillage du profit. Un autre monde est possible, libéré du saccage du productivisme capitaliste. Oui, nous le pouvons si nous le voulons. L’Union populaire peut devenir un Front populaire ! Et nous le souhaitons tous. »
De plus en plus d'accidents du travail mortels dans l'Hexagone... il faut en finir avec la souffrance au travail... et surtout pas allonger la durée de vie au travail comme le propose Macron en réformant les retraites !
La Confédération européenne des syndicats (CES) a publié le 28 avril une enquête consacrée à la mortalité au travail dans laquelle la France s’illustre tristement avec le deuxième taux de mortalité rapporté à la population au travail[0]...
et de son côté, l’OIT fait de la santé et sécurité au travail un droit fondamental[1]...
« Ils étaient ouvrier du bâtiment, menuisier, jeune saisonnier, conducteur de poids lourd... Ils sont tous morts au travail entre le 18 et le 21 juillet 2022 », a dénoncé la CGT du ministère du Travail dans un communiqué publié mercredi. Se référant au comptage effectué par le professeur d'histoire Mathieu Lépine sur son compte Twitter « Accident du travail : silence des ouvriers meurent[1bis] », la CGT déplore les décès de neuf personnes en seulement quatre jours.
S'ajoute à cela la mort, le 27 juillet, de deux ouvriers qui intervenaient sur le chantier d'un téléphérique à Chamonix, en Haute-Savoie[2].
Et le 3 août, à Bergerac : huit blessés dont quatre graves après une explosion dans une usine classée Seveso[3].
2017, dans la continuité de la Loi Myriam El Khomri adoptée sous la houlette de Hollande et Valls, qui lui sert de point d'appui, Emmanuel Macron fait passer la réforme du code du Travail.
Dans sa Loi Travail (ordonnances travail[6]) figure (titre 1) la fusion des instances représentatives du personnel : Dans les entreprises de plus de 50 salariés, une instance unique nommée " comité social et économique " (CSE) remplacera et fusionnera le comité d'entreprise, le comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les délégués du personnel....
Résultat :
Une commission " santé, sécurité et conditions de travail " (CSSCT) a été instaurée dans toutes les entreprises et établissements de plus de 300 salariés.Mais le CHSCT était quant à lui obligatoire dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés.
La plupart des entreprises comprises entre 50 et 300 salariés ne disposeront donc plus d'une instance représentative du personnel dédiée aux risques professionnels ;
La commission dans les entreprises de plus 300 salariés ne s'est pas substituer réellement aux CHSCT.Ses prérogatives et missions telles que définies, notamment à l’article L 4612-1 du Code du travail, ne sont pas reprises dans le texte[7] ! ;
Et les chiffres le confirment : le taux d’entreprises disposant d’une instance dédiée aux questions de santé, de sécurité et de conditions de travail est passé de 53,1 % en 2018 à 21 % en 2020[6bis]... résultat une entreprise sur cinq est hors la loi[6bis]....
Quatre ans après l’adoption des ordonnances travail, les premiers résultats sont là : une dégradation prévisible[8]des conditions de travail, une souffrance au travail qui ne cesse de croitre
Et ce qui suit en est l'une dés conséquences des plus désastreuses :
3,5 accidents mortels pour 100 000 salariés français, pire résultat en Europe, voilà le fruit des politiques de Hollande et Macron soit plus de deux fois plus que la moyenne de l'UE (1,7 accident mortel pour 100 000 salariés).
Les données d'Eurostat, une direction générale de la Commission européenne chargée de produire des informations statistiques à l'échelle de l'UE sont la source de ces chiffres (les plus récents en la matière mais qui remontent à 2019) qui montrent qu'il y a en France 3,5 accidents du travail mortels pour 100 000 salariés, soit plus de deux fois plus que la moyenne de l'UE (1,7 accident mortel pour 100 000 salariés).
L'Hexagone détient donc bel et bien le bonnet d'âne des accidents du travail mortels, devant la Bulgarie (3,4 pour 100 000 salariés) et le Luxembourg (3,13). Les Pays-Bas sont quant à eux les meilleurs élèves, avec seulement 0,48 accident du travail mortels pour 100 000 salariés.
La France occupe également la première place du triste podium des pays où ont lieu le plus d'accidents du travail non-mortels, proportionnellement à la population.
En 2019, on en a recensé 3425 pour 100 000 salariés. C'est plus qu'au Portugal (2681) et en Espagne (2513), qui sont respectivement en deuxième et troisième positions en la matière.
Alors quelles réponses apporter pour faire face à cette dégradation su vécu au travail ?
Oui, il y à urgence à abroger les lois travail initiées par François Hollande et Emmanuel Macron et en finir avec la souffrance au travail
La CGT porte des exigences et actions fortes de la part du gouvernement :
Une politique pénale du travail sévère, poursuivant et condamnant fermement la délinquance patronale ;
Le renforcement des droits de retrait et d’alerte des salarié.es ;
La suppression des régimes de précarisation des travailleur.ses ;
La suppression du recours massif à la sous-traitance dans les activités telles que le BTP, le nettoyage… ;
L’engagement de la responsabilité civile et pénale des donneurs d’ordre pour les accidents du travail chez les sous-traitants,
Des évolutions de la réglementation pour protéger la santé et la sécurité des travailleur.ses : rétablissement de la dérogation pour l’affectation des jeunes à des travaux dits dangereux, adoption de règles précises pour prévenir les risques liés aux fortes chaleurs, …
Le retour des CHSCT comme contre-pouvoir pour la protection de la santé des travailleur.ses ;
Le doublement des effectifs de l’inspection du travail et des services de prévention (Carsat, médecine du travail), assurer leur indépendance et leur donner de nouveaux et véritables pouvoirs coercitifs (nouveaux arrêts d’activité notamment)[4].
En définitive, tout commence par des actes politiques forts
Le tout passe en effet par l'abrogation des lois travail initiées par François Hollande et les ordonnances d'Emmanuel Macron... comme souhaité par 63 % des Français qui se prononcent pour[9], et qui, pour se faire, peuvent compter sur le soutien de la France insoumise[10], et de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale #Nupes[11].
Monument aux victimes de l'amiante à Condé sur Noireau (Calvados)
Retraité d’EDF GDF depuis 15 ans, j’ai fait ma carrière professionnelle à Dijon. Durant 14 ans les adhérents CGT m'ont confié la responsabilité de la région Bourgogne pour EDF GDF, puis j’ai siégé au conseil d’administration de Gaz de France comme administrateur CGT représentant le personnel durant 8 ans, jusqu'à la privatisation en 2004. Voila pourquoi même à la retraite, je suis attentivement les évolutions de mon entreprise.
Politiquement , j’ai milité 23 ans au PCF, membre du secrétariat fédéral de Cote d’or du PCF, plusieurs fois candidat, mais les positionnements de la direction nationale du PCF en 1998/99 favorable à l’ouverture du capital dans les entreprises publiques et le vote à l’AN sur l’ouverture à la concurrence du gaz et de l’électricité mon fait quitter le PCF. Depuis 2016 je suis militant de la France Insoumise.
Sources : par Yves Mestas[1] | mis à jour le 11/12/2022
Le nucléaire civil a toujours suscité débat en France depuis la mise en œuvre du programme nucléaire
Il a des avantages et des inconvénients comme tous les moyens de production d’électricité.
La CGT a des positions divergentes sur le sujet. La FNME CGT Energie, défend farouchement la production nucléaire alors que la confédération est beaucoup plus nuancée. Surtout depuis 2020, P Martinez ayant signé avec 18 ONG (dont Greenpeace France, Attac….) un plan de sortie de crise[2] mixant sauvegarde de l’emploi et défense de la planète. Très critiqué par la fédération de l’Energie CGT.
A l’origine, pour justifier la construction du parc nucléaire français en 1973/74, suite au choc pétrolier, était mis en avant les arguments suivant : assurer l’indépendance en électricité du pays pour se substituer aux centrales thermiques (charbon, fioul). Assurer une production d’électricité pour répondre aux besoins à un coût compétitif (sans prendre en compte le démantèlement) et n’émettant pas de gaz à effet de serre. D’autres éléments sont moins évoqués car plus négatifs : l’uranium est importé du Niger et du Kazakhstan[3], l’investissement est très lourd donc l’endettement très important pour l’entreprise et la gestion des déchets que personne ne veut près de son domicile.
Sont venues se greffer, depuis 20 ans, des mesures qui pénalisent l’entreprise EDF.
L’ouverture à la concurrence votée en mars 1999 à l’AN et mise en œuvre progressivement (directive européenne). Depuis 10 ans, l’ARENh sous la pression de Bruxelles, EDF doit vendre à prix coûtant 25% de sa production nucléaire à ses concurrents au prix de 42€ le MWh. Mesure qui vient d’être réajustée par le gouvernement, s’inspirant des négociations du projet « Hercule » entre Le Maire et la commission européenne. Prochainement, EDF sera contrainte de vendre 40% de sa production nucléaire à ses concurrents au prix de 46.20 € le MWh.Tarif très bas vu les prix du marché. Pour mémoire, la commission européenne demandait que le nucléaire soit séparé du groupe EDF et que la totalité de la production nucléaire soit vendue aux concurrents européens. Peut-être un compromis entre la France et Bruxelles ou une étape transitoire ? Un processus de déréglementation auquel le mouvement syndical n’a pas pu s’opposer, quel que soit le gouvernement en place.
Une situation qui prive EDF d’une part importante de sa production nucléaire et contraint l’entreprise, selon les périodes, à acheter de l’électricité sur les marchés européens de l’énergie à des prix exorbitants. La formation des prix des marchés de gros du KWh électricité se fait maintenant sur le cours du marché en fonction du coût de production de la centrale la plus chère (gaz) décidée par Bruxelles en 2016. Conséquences, actuellement 4 réacteurs sont à l’arrêt pour des problèmes de sécurité (Chooz et Civaux) soit 10% de la production nucléaire. EDF doit faire fonctionner ses 2 centrales charbon et importer de l’électricité de Belgique, d’Allemagne et d’Espagne à environ 300€ le MWh (le 22 décembre 2021 près de 400€ le MWh), dans le même temps l’entreprise vend à ses concurrents 25% et demain 40% de sa production nucléaire !
À cela s’ajoute un vieillissement du parc nucléaire français avec régulièrement des incidents et mise en arrêt de tranches.
Les deux tiers des réacteurs auront 40 ans de vie en 2027, soit la durée de vie pour laquelle ils ont été conçus.Le gouvernement et EDF souhaitent prolonger la durée de vie de ces réacteurs avec plus de maintenance de rénovations et le grand carénage, pour un coût estimé à environ 100 milliards d’euros. Autre problème,avec le réchauffement climatique et des étés de sécheresse, les cours d’eau sont bas, ce qui a contraint EDF à des arrêts de tranches.
Autre problème, les déboires de l’EPR de Flamanville. Il nous avait été vendu pour un budget de 3.4 milliards et livré pour fonctionnement en 2012. Suite à une multitude de mal façons et d’incidents, EDF vient d’annoncer un nouveau retard de démarrage pas avant fin 2023 et pour un budget actuel de 12.7 milliards[4], soit un coût multiplié par quatre. La Chine qui a mis ses deux premiers EPR en fonctionnement en 2018 et 2019, actuellement l’un est à l’arrêt pour fuite radioactive. Le sujet fait débat dans la campagne présidentielle avec des programmes de candidats pour la construction de 6/7 EPR de bords politiques très différents et d’autres sont pour une sortie progressive du nucléaire[5]. Quel que soit le président élu le sujet sera d’actualité dans le prochain quinquennat et va accentuer les fractures dans la société française.
Voilà un descriptif qui devrait inciter à la réflexion syndicale
Sécurité avec le vieillissement des centrales, dérèglementation qui pénalise l’entreprise techniquement et financièrement, le consommateur/client ne bénéficie plus du coût compétitif du nucléaire avec ce marché européen de l’énergie et l’ouverture à la concurrence qui devait faire baisser les tarifs, un EPR qui devient un gouffre financier et une production nucléaire financé par EDF qui est de plus en plus au service des concurrents.
Notes :
[1] Retraité, adhérent CGT depuis 1974, Ex-responsable CGT région Bourgogne EDF/GDF, Ex-membre du conseil d’administration de Gaz de France.
Dès les premières lignes de son courrier, le message du Premier ministre est clair : « Je confirme la volonté du gouvernement de construire un système universel de retraites, par répartition et par points comportant un âge d’équilibre. »
En d’autres termes : aucune concession n'est faite sur le contenue du projet de loi, pas même sur l’instauration d’un âge pivot nommé ici « âge d’équilibre ». Il s'appliquera pour tous dès l'entrée en vigueur du régime à point.
Alors, de quel compromis nous parle-t-on ?
Le gouvernement avait évoqué, dès cet automne, sa volonté de reculer l’âge de départ à la retraite sans attendre la mise en place du nouveau système à point pour résorber la prévision de déficit, opportunément annoncée par le Conseil d'orientation des retraites pour 2025.
Une volonté traduite dans le texte du projet de loi par l'instauration d'un « âge d’équilibre » qui devait débuter dès 2022, pour tous. C'est uniquement ce dernier point que le gouvernement propose provisoirement de suspendre. Charge à la « conférence de financement » que le Premier ministre propose de mettre en place de faire des propositions alternatives.
Comme nous en avons pris l’habitude, le gouvernement reprend vite d’une main ce qu’il a fait semblant de donner de l’autre.
En effet, peut-être pour que l’on ne se fasse pas trop d’illusion, il ne laisse à cette commission aucune marge de manœuvre. Le Premier ministre précise dans son courrier que « les mesures destinées à rétablir l'équilibre ne devront entraîner ni baisse des pensions pour préserver le pouvoir d'achat des retraités, ni hausse du coût du travail pour garantir la compétitivité de notre économie ».
Pour prendre connaissance de l'analyse de la CGT sur le projet de loi instituant un système universel de retraite
Retrait de l'âge pivot : résultats des courses, on en est où ? Après les annonces d'Edouard Philippe sur la conférence de financement, décryptage avec Régis Mezzasalma, dirigeant CGT.
Et aussi : " Le retrait provisoire de l’âge pivot, c’est du pipeau ! " par Adrien Quatennens, député France insoumise
Le Président des riches (Macron) vient de nommer Jean-Paul Delevoye (quI a déjà était déjà chargé il y a seize ans de modifier le système de retraite des fonctionnaires sous Jean-Pierre Raffarin, avec un certain François Fillon)[1] au gouvernement comme « Haut-Commissaire à la Réforme des Retraites » avec comme objectif de mener à bien la suppression des régimes actuels de retraite et leur remplacement par un « Système universel par points[2] ».
Actuellement le montant de la retraite est prévisible et garanti. Il est accroché solidement aux salaires
Le salarié peut s’adresser à la CARSAT ou à son régime particulier, pour connaitre quel sera le montant définitif de sa retraite de base. Il s’agit d’une retraite à prestations définies.
Le montant de cette retraite, selon la durée validée, est calculé en partant du salaire perçu (la moyenne des 25 meilleures années pour le régime général, l’indice des 6 derniers mois pour la Fonction publique…).
La retraite par POINTS, c’est la fin du montant de pension garanti
Avec la bascule vers un système par points, la seule certitude sera le niveau de cotisation pour acquérir des points. Le montant de la pension, lui, ne sera connu qu’au moment du départ en retraite, en découvrant la valeur en cours des points, selon les données économiques et démographiques du moment. Le salarié pourra partir en retraite avec une pension amputée ou être contraint à partir plus tard.
Quand Macron parle « égalité », les riches peuvent dormir tranquilles
Toutes les réformes des retraites, depuis 25 ans, ont retiré des droits aux salariés, du public et du privé, ont allongé les durées de cotisations nécessaires, ont baissé les pensions, ont obligé les salariés à retarder leur âge de départ : les mesures Balladur de 1993 qui ont frappé les salariés du privé, la réforme de 2003 qui a fait sauter les 37,5 annuités, la réforme de 2010 qui a repoussé l’âge de départ… etc.
Chaque fois le gouvernement a parlé « égalité » pour retirer des droits. Chaque recul pour les salariés du privé a été suivi de reculs pour les salariés du public, et vice versa.
Avec la retraite par points, tous les salariés, tous les pensionnés seraient perdants[3].
C’est pourquoi, l’heure est à la mobilisation pour défendre nos régimes de retraite et dire nettement :
➡️NON au projet Delevoye-Macron de retraite par POINTS ! ➡️NON à la baisse généralisée des pensions. ➡️Maintien de tous les régimes de retraite, dont les régimes particuliers et le Code des pensions civiles et militaires.
Il faut à la fois, bloquer ce projet destructeur... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place, car une autre réforme est possible[4] !
Pour revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !
un accroissement de la part des richesses créées par le travail, consacrées à leur financement ;
de renouveler le contrat entre les générations, garantissant, dans le cadre de la répartition, le droità une retraite pour tous les salariés dès 60 ans, avec un revenu de remplacement qui permettede vivre dignement ;
un taux de remplacement au minimum de 75 %, et en aucun cas inférieur au SMIC, pour une carrièrecomplète de travail, doit être assuré quel que soit le régime de retraite et reposer sur l’ensemblede la rémunération ;
l’évolution de la pension doit être indexée sur le salaire moyen ;
la décision du départ en retraite doit rester le choix individuel du salarié ;
un droit à départ à taux plein anticipé en retraite pour les salariés ayant exercé des travaux pénibleset astreignants doit être reconnu dans tous les régimes ;
le droit au départ à la retraite à taux plein, anticipé, pour les personnes en situation de handicap,doit être amélioré ;
la garantie et la pérennisation du système solidaire de retraite fondé sur la répartition passent parle financement nécessaire à chaque régime ;
une gestion démocratique du système de retraite et des régimes qui le constituent
Jusqu’à la fin des années 80, la construction de notre système de retraite s’est faite progressivement avec des objectifs porteurs de valeurs : progrès, solidarité, démocratie et transformation sociale.
La retraite a permis progressivement d’assurer un niveau de vie moyen des retraités à parité avec celui des actifs. La pauvreté chez les retraités a pu ainsi être massivement réduite. Les dernières réformes risquent d’inverser cette évolution.
Des éléments de solidarité importants ont été introduits au fur et à mesure dans nos régimes de retraite avec l’objectif de réduction des inégalités (droits familiaux, périodes de maladie, de chômage...).
Notre système de retraite, constitué de plusieurs régimes, regroupe un ensemble de droits couvrant l’ensemble du salariat.
Mais les mesures, réformes et accords successifs (Arrco et Agirc) depuis la fin des années 80 ont programmé dans le temps une redoutable baisse du niveau des retraites à leur liquidation et tout au long de leur perception dont on constate de plus en plus les effets :
la désindexation des pensions de retraite par rapport aux salaires conduit à une perte de 20 % sur dix ans. Elle a fragilisé le principe de solidarité entre actifs et retraités. En 2014, les pensions de retraites n’ont pas été revalorisées, ce qui a provoqué une baisse nette de pouvoir d’achat des retraités ;
révision de tous les paramètres de calcul du montant de la retraite (âge, durée, indexation…).
Cela a été d’abord appliqué dans le régime général avec le passage des dix meilleures années de salaire aux vingt-cinq meilleures et le passage de 37,5 annuités à 40 pour accéder au taux plein.
La réforme de 2003 a confirmé cette logique et a étendu le passage de 37,5 annuités à 40 pour les fonctionnaires puis dans les autres régimes spéciaux.
La loi de novembre 2010 aggrave la situation, ajoutant à l’allongement de la durée exigée pour l’obtention du taux plein, le report des âges d’ouverture du droit à retraite et de la retraite sans décote qui sont passés respectivement à 62 et 67 ans.
Parce qu’elle a remis en cause les fondements de la loi du 23 mars 2006 qui prévoyait la suppression des écarts de rémunération entre femmes et hommes à dater du 31 décembre 2010, cette loi est doublement pénalisante pour les femmes déjà lourdement affectées par l’allongement de la durée exigée pour le taux plein.
En 2012, le nombre d’annuités a été porté, pour l’ensemble des salariés du privé et les fonctionnaires, à 41, soit 164 trimestres, à 165 trimestres en 2013, à 166 en 2015 ; la réforme de janvier 2014 prévoit la poursuite de cet allongement avec 172 trimestres pour la génération 1973.
Avec la baisse du montant des pensions, les lois qui se sont succédé ainsi que les accords Arrco et Agirc, organisent la réduction des éléments de solidarité de nos régimes et la promotion de systèmes de retraite par capitalisation.
L’application de ces réformes et de ces accords a creusé les inégalités ; les salariés précaires, notamment les femmes en sont particulièrement victimes.La loi de janvier 2014 ne fait pas que prolonger les évolutions engagées par les réformes précédentes. Elle met en place une nouvelle organisation du système de retraite français reposant sur le postulat que la retraite est avant tout une question technique, et qu’en conséquence, elle doit être placée sous la responsabilité d’experts. C’est tout le sens de l’installation du Comité de suivi des retraites. Cette tentative de dépolitisation vise à soustraire les futures évolutions de tout rapport de force, et de tout risque de mobilisation.
La qualité de la vie en retraite dépend de la qualité de la vie au travail.
Le droit à la retraite doit être solidement articulé au droit au travail et au salaire ; il doit donc être en lien étroit avec la bataille revendicative sur la sécurité sociale professionnelle, l’emploi, les salaires, l’égalité professionnelle femmes/hommes, la santé et le bien-être au travail.
Montant de la retraite... revoir les paramètres de calcul
Les salaires à retenir et la base des droits :
dans le régime général, le calcul de la pension doit se faire sur les dix meilleures années. Ce qui exclura une grande partie d’années de plus bas salaire, de précarité, chômage, maladie... ;
dans la fonction publique et le secteur public : 75 % du dernier salaire ou du dernier indice, réévalué avec l’intégration des primes ayant caractère de complément salarial dans le traitement indiciaire ;
pour l’ensemble des régimes :
l’indexation des salaires retenus pour le droit à retraite doit se faire sur l’évolution des salaires et non pas sur les prix ;
l’ensemble des rémunérations (toutes les primes, l’intéressement, la participation...) doit être soumis à cotisation et constituer des droits pour la retraite ;
les périodes d’arrêts de travail pour maternité, accident de travail et maladie professionnelle doivent être considérées comme périodes travaillées avec la prise en compte du salaire reconstitué ;
pension de réversion à hauteur de 75 % de la ou des pensions du conjoint, pacsé ou concubin, décédé, sans condition d’âge ni de ressources, amélioration de l’allocation veuvage ;
la revalorisation des pensions doit se faire sur la même base que l’évolution du salaire moyen. Cela permet d’assurer la solidarité intergénérationnelle en faisant profiter les retraités autant que les actifs, des gains de productivité. C’est aussi le seul moyen d’empêcher un décrochage du niveau de vie des retraités ;
Les droits familiaux doivent être renforcés tant que subsisteront les inégalités entre les femmes et les hommes.
La durée de cotisation exigée pour percevoir le taux plein de pension doit tenir compte :
de la réalité des durées d’activité professionnelle (actuellement celle-ci se situe en moyenne autour de 36 ans) ;
des périodes d’études après 18 ans, celles-ci doivent être validées par une cotisation forfaitaire (comme la cotisation assurance maladie des étudiants) ;
des périodes de première recherche d’emploi, validation dès l’inscription à Pôle emploi.
Ceci doit permettre à la grande majorité des salariés du public, comme du privé, d’obtenir une retraite complète à 60 ans.
Âge de la retraite
L’âge de 60 ans doit bien demeurer le repère collectif associé au droit à la retraite.
Mais la date de départ en retraite doit rester le choix du salarié. Cela nécessite que soit assurée la garantie de l’emploi à tous les salariés (du public comme du privé), y compris aux salariés les plus âgés.
Un véritable choix suppose également des revenus en activité comme en retraite corrects, et des conditions de travail décentes.
Les départs anticipés en retraite doivent être confortés ou reconnus dans chacun des régimes pour les salariés ayant été exposés aux conditions de travail pénibles, insalubres ou à risques, afin de tendre à l’égalité d’espérance de vie en retraite.
Financement de la retraite
Les repères revendicatifs sur le financement de la protection sociale[4] sont transversaux et concernent intégralement la retraite. Ils sont à décliner pour l’ensemble des régimes de retraite ; en même temps doivent être abordées les mesures qui permettront le mieux d’assurer la solidarité à l’intérieur de chaque génération au travail. La cotisation doit rester le fondement de notre système par répartition à la fois contributif et solidaire
Maison commune des régimes de retraites
Il est nécessaire :
de maintenir les grands régimes, correspondant chacun à des mécanismes différents d’acquisition des droits, afin de respecter les spécificités des carrières professionnelles, tant dans le public que dans le privé ;
que l’administration de ces régimes s’effectue sur la base et dans l’objectif d’un socle commun de droits (âges, durées, taux de remplacement, droits conjugaux et familiaux, égalité femmes/hommes).
La Maison commune des régimes de retraites, proposée par la CGT, a pour objectif d’assurer la mise en œuvre de ce socle de droits, d’instaurer une véritable solidarité des régimes dans le but de promouvoir pour toutes et tous des retraites de haut niveau et de garantir la pérennité financière des régimes par l’anticipation de ressources suffisantes.
La compensation et les problématiques communes aux différents régimes, par exemple celles des polypensionnés, seraient de sa compétence.
La Maison commune devra être placée sous la responsabilité de représentants élus des actifs et retraités des régimes affiliés.
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT : une autre réforme est possible
L’Europe et la France sont au bord de la rupture, les politiques d’austérité ont engendré les crises financières et économiques, le chômage massif et la pauvreté : l’Europe compte 24 millions de chômeurs, 85 millions de ses habitants vivent sous le seuil de pauvreté et 60% des nouveaux emplois créés sont des emplois à temps partiel, précaires en grande majorité. Les nationalismes, le racisme et la xénophobie sont les autres conséquences de ces politiques désastreuses, entraînant les peuples européens à s’opposer entre eux sur fond de repli nationaliste et communautariste.
Poursuivre ces politiques austéritaires, s’attaquer encore et toujours aux droits des travailleurs, à leurs protections sociales, déréglementer la législation du travail et augmenter la durée légale du travail dans ce contexte, c’est tout simplement faire basculer plusieurs dizaines de millions de personnes dans le chômage et la pauvreté.
A contrario, utiliser tous les leviers pour renouer avec la croissance en s’assignant l’objectif du plein emploi et la lutte contre les inégalités et la précarité réconcilierait les citoyens et les travailleurs avec la construction européenne.
Cela nous orienterait vers l’Europe des peuples et des nations qui coopèrent entre elles plutôt qu’elles ne livrent leurs populations au marché et aux lois de la concurrence.
Un de ces leviers de croissance est assurément une nouvelle réduction du temps de travail à l’échelle européenne et nationale.
➡️➡️5 arguments pour aller vers les 32 heures
1) - La réduction du temps de travail sauvera et créera des emplois
Contrairement aux idées reçues, la réduction du temps de travail est une réalité de longue date : entre 1970 et 2010, la durée réelle du temps travail est en baisse dans tous les pays de l’OCDE. Les gains de productivité et les ruptures technologiques sont à l’origine de cette baisse de la durée réelle du temps de travail.
En période de crise comme lors des chocs pétroliers précédents ou encore des crises financières et économiques actuelles, la RTT est massivement utilisée : elle est imposée par le patronat et payée par les salariés au travers du chômage, de la précarité, des temps partiels et de l’utilisation massive du chômage partiel.
Le vrai débat se situe donc entre, d’une part, une RTT imposée aux salariés par le patronat, subie et payée par les salariés au travers du chômage et de la précarité et, d’autre part, une RTT choisie, encadrée par la loi et négociée par accords collectifs de branches et d’entreprises.
Les lois Aubry ont permis la création de 350 000 emplois directs[2], elles ont permis une période inédite de croissance, un niveau du dialogue social inégalé depuis et une réduction réelle du temps de travail à moins de 40 heures hebdomadaire. Les semaines de congés payés ont permis à des millions de familles de profiter de vacances et ont créé des millions d’emplois et une nouvelle industrie du tourisme et des loisirs.
La retraite à 60 ans a permis à des millions de travailleurs de vivre une partie de leur vie en bonne santé, c’est un facteur indéniable de l’amélioration de l’espérance de vie, mais aussi un apport considérable pour le PIB du pays.
A contrario, relever l’âge de la retraite laisse des millions de seniors au chômage et des millions de jeunes sans emploi.
Durant ces trente dernières années, aucun autre dispositif que les lois sur les 35 heures n’a permis la création d’emplois massifs combinée à la croissance et au dynamisme du dialogue social.
Mettre en place les 32 heures hebdomadaires c’est donc créer de l’emploi rapidement, massivement ;
C’est relancer la croissance, notamment par la consommation, en remettant dans le jeu des millions de personnes qui sont actuellement privés d’emploi, qui subissent le temps partiel et la précarité ;
Le passage réel à 32 heures est potentiellement source de création de 4 millions d’emplois.
Le financement du passage aux 32 heures pourrait être assuré :
d’une part, par la réorientation des exonérations de cotisations sociales et des aides publiques évaluées aujourd’hui à 10 points de PIBet, ;
d’autre part, par la dynamique de croissance qu’engendreront les créations d’emplois. Les ressources nouvelles seront apportées par les emplois créés, la résorption des inégalités salariales et de temps de travail entre femmes et hommes, la croissance, l’amélioration de la santé des travailleurs.
Réduire le temps de travail, c’est aussi anticiper les nouvelles ruptures technologiques comme l’arrivée massive du numérique dans nos économies et nos industries. Les analyses prospectives[3] démontrent que d’ici vingt ans, c’est plus de 42% des métiers qui seront impactés par le numérique, l’automatisation et la robotisation. Après la casse de l’outil industriel et la suppression de milliers d’emplois d’ouvriers depuis le premier choc pétrolier, ce sont maintenant les emplois intermédiaires qui sont concernés, avec 3 millions pouvant être détruits d’ici à 2025. Le seul moyen de renouer avec les créations d’emploi est donc de lier la révolution numérique à une réduction massive du temps de travail, hebdomadaire et sur la vie toute entière.
Enfin l’impact sera européen, partant de la directive européenne, pour protéger la santé des travailleurs, mettre fin aux distorsions de concurrences sociales, une nouvelle directive réduisant le temps de travail devra voir le jour. Ce sera une des réponses aux politiques austéritaires et concurrentielles menées en Europe contre les travailleurs et les citoyens.
2) - Mieux vivre et travailler mieux : concilier productivité, qualité du travail, santé et sécurité des travailleurs
Historiquement la RTT a été conquise pour permettre aux salariés d’être en meilleure santé et améliorer leur sécurité au travail.
Ce fut le cas de la journée de 8 heures, de la semaine de 40 heures puis celle des 35 heures hebdomadaires. La directive sur le temps de travail à l’échelle européenne a d’abord été adoptée pour assurer aux travailleurs une meilleure santé et une meilleure sécurité face à leurs employeurs. Les semaines de congés payés, les congés paternité et maternité, les temps de repos obligatoires, de récupération sont aussi des réponses pour améliorer la vie et protéger la santé des travailleurs face a leurs employeurs.
Pour cela, la nouvelle RTT que nous proposons, encadrée par la loi, doit s’accompagner de créations d’emplois et doit aussi prendre en compte une meilleure organisation du travail négociée avec les salariés et leurs syndicats dans les entreprises. La réduction du temps de travail ne doit pas se traduire par une hausse de l’intensification du travail, au contraire. Dans cet objectif, il est nécessaire de transformer le travail et son organisation pour permettre aux salariés d’avoir la possibilité de s’y épanouir. C’est en libérant la parole des salarié-e-s sur leur travail qu’on contribuera à éviter les dérives auxquelles nous avons assistées lors de la mise en place des 35 heures, comme dans les secteurs des services, de l’industrie ou des services publics comme le secteur hospitalier, par exemple.
Contrairement à ce que fait croire le patronat, l’augmentation de la productivité horaire est directement liée à la baisse du temps de travail. Dans son rapport de 2013[4] sur la prévention des maladies professionnelles, l’OIT a chiffré le coût du mal-travail à 4 points de PIB par an. Ce niveau est jugé sensiblement équivalent au sein de l’Union européenne, selon cette même étude. Agir pour préserver la santé des salariés est aussi efficace pour les comptes sociaux et sur le plan économique. Selon l’INSEE, les 35 h sont à l’origine de gains de productivité de 4 à 5% pour les entreprises. Suite aux 35 h, en 2004, la France se place au 2e rang mondial pour la productivité horaire du travail (devant les ÉtatsUnis, l’Allemagne, le Japon, le royaume Uni, l’Italie,…) et à 20% au-dessus de la moyenne européenne.
3) - Gagner enfin l’effectivité des droits en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, concilier la vie professionnelle et la vie privée
Le premier facteur d’inégalité femmes/hommes est le temps de travail :
en matière de taux d’activité : celui des femmes de 25-54 ans est inférieur de 10 points à celui des hommes ;
en matière de sous-emploi et de temps de travail: près de 10% sont en situation de sous-emploi, contre 4% des hommes ;
le nombre de femmes travaillant la nuit a doublé en vingt ans ; • les tâches ménagères sont toujours assumées à 80% par les femmes ;
en matière de temps partiel : 30% des femmes travaillent à temps partiel, 80% des salariés à temps partiel sont des femmes ;
la différence de temps de travail est donc la première cause des 27% d’écarts salariaux entre hommes et femmes.
Les temps partiels enferment les femmes dans la précarité, avec des amplitudes horaires dignes de cadres supérieurs, mais des salaires inférieurs au seuil de pauvreté et n’ouvrant aucun droits sociaux. Les femmes subissent également des carrières discontinues, étant contraintes de s’arrêter pour élever les enfants ou pour prendre en charge les personnes âgées ou dépendantes. Ceci se répercute ensuite sur la retraite et explique l’essentiel des 40% d’écart de pension entre hommes et femmes. Baisser le temps de travail, c’est mieux le partager et permettre aux femmes à temps partiel d’accéder enfin à un temps plein. Dans une perspective de progrès pour toutes et tous, baisser le temps de travail hebdomadaire, annuel et sur la vie entière, c’est permettre à toutes et tous de travailler à temps plein tout en assumant sa parentalité. L’enjeu est de permettre à toutes et tous d’articuler vie privée et vie professionnelle. Les pratiques managériales et la mauvaise utilisation des outils numériques, encouragées par les directions d’entreprises, conduisent à prolonger le lien de subordination du salarié au-delà de sa durée contractuelle. Cela porte atteinte à l’équilibre vie privée – vie professionnelle.
Les salarié-e-s adoptent des comportements pour préserver la qualité du travail, leur vie personnelle et leur santé afin de prévenir l’épuisement physiologique et psychologique lié aux modes d’organisation du travail. Le burn out, les suicides liés aux pratiques managériales, au mode d’organisation comme le Lean Management[5], impactent désormais l’ensemble du salariat. La mode consiste à faire croire que tous les secteurs économiques doivent tourner 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Aux salariés de s’y adapter et d’y laisser leur vie familiale et leur santé.
4) - La nouvelle RTT s’attaquera aux inégalités et à la précarité
RTT négociée et choisie par les salarié-e-s face à la RTT imposée par le patronat. En matière de RTT comme en matière salariale, les inégalités se sont creusées en France. Si la durée légale du temps de travail en France est fixée à 35 heures hebdomadaires, la durée effective moyenne par salarié est de 39 heures et celle des travailleurs à temps partiel est de 23,5 heures. En 1983, 9% des salariés étaient à temps partiel, ils ou plutôt elles représentent 20% aujourd’hui.
En effet, huit salariés à temps partiel sur dix sont des femmes et neuf sur dix travaillent dans le tertiaire. Or, 60% des travailleurs à temps partiels subissent le temps partiel et souhaiteraient exercer leur activité à temps plein. En outre, plus d’un demi-million de salarié-e-s sont en intérim avec une durée moyenne de mission inférieure à deux semaines. En tout, ce sont 6 millions de personnes qui sont privées d’emploi sans aucune activité ou avec une activité réduite. Nos propositions visent à permettre à des millions de salarié-e-s d’accéder à un temps plein à 32 heures, à résorber la précarité et les contrats courts subis, à permettre aux salariés de partir plus tôt en retraite pour cause de pénibilité et à prévenir celle-ci par des aménagements du temps de travail négociés. Enfin nous proposons de mieux encadrer l’utilisation de l’activité partielle, devenu un mode de gestion et d’optimisation pour les grandes entreprises.
5) - Aujourd’hui, les salariés travaillent bien plus que 35 h
La durée réelle du travail en France est d’environ 36 heures hebdomadaires (temps plein et partiel inclus), nous nous situons au-dessus de l’Allemagne dans ce domaine. En réalité, elle est de 39 h 30 pour les temps pleins. Les cadres travaillent en moyenne 44 h 30 par semaine (et 46 h 30 pour ceux qui sont au forfait jours), les techniciens 42 h 30 par semaine. Ces chiffres sont sous-estimés, car nombreux sont les salariés qui effectuent des heures supplémentaires sans paiement ni récupération (les professions techniciennes disent que c’est le cas pour 50% de leurs heures supplémentaires). Les technologies de l’information et de la communication amplifient ce phénomène et conduisent à une intensification du travail et à un brouillage des frontières entre vie privée et vie professionnelle. 75% des cadres disent utiliser les outils numériques à des fins professionnelles en-dehors de leur lieu et temps de travail, on assiste ainsi à une explosion du travail au noir.
Ainsi, du fait du numérique et de l’assouplissement des 35 h avec l’augmentation des plafonds d’heures supplémentaires, on assiste à un mouvement d’augmentation du temps de travail, de la charge de travail et de l’intensification du travail des salariés à temps complet.
En France, pour les salariés à temps complet, l’essentiel de la baisse de la durée hebdomadaire s’est accompli entre 1966 et 1982. Elle est passée d’environ 45,5 heures à un alignement sur la durée légale, soit 40 puis 39 heures en 1982. Mais l’explosion des temps partiels et des contrats courts qui s’est généralisée dans tous les pays développés à partir des années 70 a contribué à une RTT imposée par le patronat et subie par les salariés.
Les meures européennes et nationales prises au nom de la compétitivité et des emplois visant à augmenter la durée légale du temps de travail, ou à la contourner pour y déroger, ont toutes abouti à l’échec : croissance atone voire déflation, explosion de la précarité, chômage de masse. Casser ce cycle austéritaire passe par une nouvelle RTT sans perte de salaires à l’échelle nationale et une nouvelle directive européenne baissant le temps de travail hebdomadaire.
➡️➡️Comment ?
1) - Une réduction du temps de travail à l’échelle européenne
La directive sur le temps de travail sera probablement renégociée, la commission européenne venant de donner son feu vert et le patronat souhaitant en faire un nouvel axe de sa politique de déréglementation du temps de travail. La CGT, opposée à cette renégociation, prendra des initiatives au sein de la Confédération européenne des syndicats pour une directive dont les objectifs doivent rester la protection des salariés, de leur santé et de leur sécurité. Nous proposons que la CES œuvre pour une nouvelle directive de progrès, notamment en permettant que la durée légale du temps de travail soit abaissée.
En Allemagne, en Suède, aux Pays-bas, au Portugal et même en Angleterre, le sujet de la RTT négociée est à nouveau sur le devant de la scène. La nouvelle directive, si elle devait voir le jour, doit également répondre aux objectifs de plein emploi et de progrès sociaux contenus dans le manifeste de Paris, adopté par l’ensemble des syndicats européens à l’occasion du congrès de la Confédération Européenne des Syndicats.
2) - En France, la CGT est favorable à un grand débat national portant sur l’ensemble des leviers permettant de sortir d’un cycle de plus de dix ans de politiques anti-croissance et anti-emploi
Les leviers sont divers, mais doivent rompre avec les politiques de cadeaux fiscaux et sociaux faits aux actionnaires des entreprises, encourageant les bas salaires, avec les spirales de précarisation du salariat, avec l’affaiblissement des services publics et du système de financement de la protection sociale.
Un des leviers pour atteindre les objectifs du plein emploi est une nouvelle loi portant sur la réduction du temps de travail dont la durée légale serait portée à 32 heures hebdomadaires sans perte de salaire et créatrice d’emplois. Cela pourra passer par des négociations visant à généraliser la semaine de quatre jours dans l’objectif de limiter considérablement les émissions de gaz à effets de serre et de lutter contre le réchauffement climatique.
Cette loi pourrait inclure la 6e semaine de congés payés. Elle devra aussi, à l’image de la première loi Aubry, lier la réduction du temps de travail à l’obligation de créer des emplois.
Elle devrait permettre une augmentation du taux horaire, s’attaquer au temps partiel subi, à la lutte contre la précarité et laisser une large place pour sa mise en œuvre à des négociations et des accords majoritaires dans les branches et les entreprises. Par le dialogue social et l’encadrement législatif, nous sommes convaincus des effets bénéfiques de cette nouvelle RTT sur la croissance, l’emploi et la santé des travailleurs.
➡️➡️Propositions et pistes que la CGT met en débat avec les salarié-e-s
Les attaques contre les lois Aubry, contre la retraite et le financement de la protection sociale aboutissent au chômage de masse, aux inégalités salariales, aux inégalités de statuts, et aux inégalités devant le temps de travail : imposé par le patronat, subi et payé par les salariés.
La CGT met en débat quatre séries de propositions à affiner et à concrétiser avec les salariés dans les entreprises et les branches dans le cadre de la durée légale actuelle et dans l’objectif de gagner les 32 heures pour toutes et tous sans perte de salaire. Avec les salariés nous proposons d’engager ces batailles à tous les niveaux, dans les entreprises, les branches et au niveau national.
1) - Travailler toutes et tous : lutter contre la RTT imposée par le patronat et payée par les salarié-e-s
Évaluer puis supprimer les exonérations de cotisations sociales sur les emplois en CDD, intérim ou à temps partiel ;
rendre obligatoire le paiement de cotisations patronales sur la base d’un temps complet et garantir les droits correspondants aux salarié-e-s ;
ouvrir la prime de précarité aux salarié-es à temps partiel ;
appliquer les mêmes règles de majoration des heures supplémentaires pour les salariés à temps partiels que pour ceux à temps plein (de 25% sur la première tranche d’heures complémentaires puis de 50%) ;
le temps de trajet entre deux emplois[6] doit être considéré comme du temps de travail ;
toute coupure de plus de 2 h dans la journée doit déclencher une compensation salariale et/ou horaire ;
instaurer pour les salarié-e-s un droit opposable au passage à 24 h par semaine et 7 h par jour ;
augmentation du temps de repos quotidien à 12 h par jour.
2) - Travailler mieux , « lutter contre la pénibilité et le travail du dimanche »
Ouvrir dans le cadre du C3P la possibilité à partir de 50 ans de multiplier ses points pour pouvoir bénéficier d’un départ anticipé dès 57 ans ;
passage automatique et immédiat au 32h pour les postés, nuit et les salarié-e-s cumulant au moins trois critères de pénibilité ;
seniors : à partir de 50 ans et d’un nombre d’années d’exposition à la pénibilité, mise en place de temps partiels seniors (accords temps partiel bonifié) ;
conformément à la législation européenne, le temps d’astreinte doit être distinct du temps de repos.
3) - Travailler moins quel que soit le niveau d’autonomie et de responsabilité
Mettre en place un droit à la déconnexion avec des trêves de mails durant les temps de repos. Ces plages de trêves de mails devront être supérieures au temps de repos des salariés et être fixées par accord de branche ou d’entreprise ;
encadrer strictement les forfaits jours pour garantir le droit à la santé et à la sécurité et des durées maximales de travail; instituer une négociation obligatoire sur l’usage des outils numériques. Il est nécessaire de mettre en place des moyens collectifs d’évaluation du temps et de la charge des salarié-e-s ;
présentation au Comité d’entreprise d’une évaluation du temps de travail des salariés par CSP et par secteur, et des synthèses des données issues des entretiens individuels sur la charge de travail ;
renforcer la règlementation du télétravail et du nomadisme (présomption d’accident du travail, système d’évaluation du temps et de la charge de travail, limitation des plages horaires durant lesquels le salarié peut être joint,…) ;
renforcer la règlementation sur les déplacements professionnels (présomption d’accident du travail, temps de transport considéré comme du temps de travail, compensation obligatoire); • validation des années d’études pour le calcul des droits à la retraire ;
augmenter les jours de RTT, pour les salarié-e-s au forfait jours, passer le nombre de jours de référence à 200.
4) - Travailler moins : un enjeu social et citoyen
Le bilan de la réduction du temps de travail à 35 h a révélé de grandes inégalités quant à l’utilisation de cette RTT. À l’évidence, celle-ci a été différente selon le niveau de salaire, la catégorie sociale professionnelle, ou le sexe du ou de la salarié-e.
La RTT doit être facteur de réduction des inégalités entre les femmes et les hommes dans l’articulation vie professionnelle/vie privée.
La campagne sur la réduction du temps de travail doit permettre de débattre des conditions d’exercice de la parentalité (dans la petite enfance comme dans le parcours scolaire), de la question des aidants familiaux, ou encore des moyens de favoriser l’activité associative ou citoyenne.
La RTT doit bénéficier à toutes et tous, être facteur d’émancipation, d’accès réel aux loisirs et à la culture, de possibilité d’être acteur ou actrice de la cité, et ce quel que soit le salaire ou la situation de famille. La RTT ne doit pas être dévoyée, ce qui nécessite de discuter de :
consacrer du temps à la formation professionnelle : pour la CGT, cela doit représenter 10% du temps de travail ;
attribuer des jours pour des missions de coopération à l’international ;
attribuer du temps pour les activités d’intérêt général (environnemental, enseignement,…) ;
allonger les congés de paternité et de maternité ;
attribuer du temps pour activité parentale ;
attribuer du temps pour les aidants familiaux.
Il va de soi que le dimanche doit être le jour de repos commun à la majorité des salariés.