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23 janvier 2025 4 23 /01 /janvier /2025 20:33
Augmentations de salaire : connaitre ses droits et s’organiser avec un syndicat

Des augmentions de salaire en Brut, c’est plus de Net pour tout le mois et plus de Brut pour toute la vie ! 

 

 

Alors que les salaires demeurent toujours la préoccupation première de la population, comment comprendre sa fiche de paie et les droits associés, et l'utilité de s'organiser avec un syndicat pour revendiquer et gagner des augmentations !

 

 

Sources : Thomas Vacheron Secrétaire confédéral de la CGT 

- Tout travail mérite salaire  ?
Sous les régimes d’esclavagisme, de servitude ou de travail forcé, les tâches étaient rétribuées par de la nourriture (couramment de la sous-alimentation) ou un logement de subsistance. Il a fallu des siècles de drames sociaux et de luttes pour que les travailleur·ses ne soient plus la propriété d’un maître. Cela s’est concrétisé par le fait de vendre leur force de travail à qui voulait l’acheter. Tâcherons, journaliers, manœuvres, manouvriers, ouvriers… le temps a été long pour que, enfin, on soit mal payé pour travailler.

 

 

🔴 C’est le travail qui crée la richesse
Même le site du ministère « economie.gouv.fr[0] » reconnaît que seul le travail crée la richesse, en indiquant que « la richesse produite lors du processus de production, la valeur ajoutée, traduit le supplément de valeur donné par l'entreprise par son activité (le travail) aux biens et aux services […]. Elle se répartit ensuite entre revenus du travail, revenus du capital […] ». Il n’y a donc pas de création de richesse sans travail.

 

🔴 Pas de travail sans travailleur·ses
C’est par celles et ceux qui réalisent le travail qu’est donc créée cette valeur ajoutée. Elle est partagée entre d’un côté ceux qui n’ont que leur force de travail manuelle et intellectuelle pour vivre, et de l’autre ceux qui sont propriétaires des moyens de production, détenant les capitaux de l’entreprise. Or, même l’argent réinvesti par les propriétaires d’entreprises provient en fait de la richesse créée par les travailleur·ses.

 

🔴 La richesse est produite par les salarié·es
Dans notre action syndicale comme dans le débat public, il nous faut toujours rappeler que ce sont les travailleur·ses qui créent la richesse. Pour déconstruire la propagande patronale et pour que les salarié·es prennent conscience de leur place et de leur force dans le processus de production et de l’entreprise, il est nécessaire de préciser qu’un patron sans salarié·es ça n’existe pas, mais que des salarié·es sans patron peuvent produire, comme dans les SCOP par exemple. Dans la réalité, la quasi-totalité des salarié·es travaillant dans le privé sont toujours moins payés que ce qu’ils et elles produisent.

 

 

- Tout salaire mérite travail » disait Gattaz, ancien « patron des patrons ». Cela insinue que l’actionnaire ne mérite rien ?
La plus-value se fait sur le salaire, elle est la variable entre ce qui va au travail ou au capital. Cette répartition de la richesse produite par le travail se fait entre les profits pour quelques-uns et les salaires pour tous les autres. Partout dans le monde, même si elle est éclatée, la force sociale qui se développe le plus et qui devient majoritaire c’est le salariat (près de 90% des 30 millions d’actifs de ce pays sont des salarié·es).

 

 

▶️ Les salaires sont la bataille centrale, puisque les augmenter revient à partager les profits en faveur des travailleur·ses.

 

🔴 Le niveau de salaire détermine le partage entre le capital et le travail
En rémunérant une heure de travail en dessous de la valeur de ce qu’elle permet de produire, elle rapporte du profit. Les dirigeants d’entreprise s’approprient ainsi une partie du travail : la plus-value[1], que Marx appelle « surtravail ». « Une demi-journée de travail » permet au salarié de « reproduire sa force de travail » (le salaire), tout le reste de la journée il travaille gratuitement pour « l’employeur ».

 

🔴 La part du travail dans « la valeur ajoutée » a diminué au profit du capital
Plus ils nous parlent de partage de la valeur, plus il leur profite. Ce n'est pas le travail qui coûte cher mais le capital. La France est championne d’Europe des dividendes versés aux actionnaires avec 68,7 milliards[2] d’Euros distribués l’an dernier à moins de 3 % de la population du pays[3]. Les chiffres sont vertigineux : depuis 2010, la richesse des 500 plus grandes fortunes françaises a augmenté de 1000 milliards d’Euros[4] ! C’est justement autant que l’augmentation de la dette du pays qu’ils veulent nous faire payer... Cette hyper-concentration des richesses captées sur notre travail est dramatique : évitement et évasion fiscale fragilisant les services publics et participant au délitement de la société, saccage environnemental, pressions des donneurs d’ordre sur leurs sous-traitants où le profit n’est réalisé que sur le moins disant social et la précarisation des salarié·es…

 

🔴 Les profits grimpent les salariés trinquent : le Smic français est seulement le 6ème d’Europe
La France, pourtant 2ème économie d’Europe, n’a que le 6ème niveau de SMIC, qui a connu la plus faible hausse dans l’UE en 10 ans ! Du fait d’un patronat radicalisé, depuis le 1Er novembre 2024, 86 branches professionnelles concernant plus de 4 millions de salarié·es ont au moins un coefficient en-dessous du SMIC. À 1801€ Brut (1426 € Net), le SMIC français est bas et ne permet pas de vivre de son travail. Et il n’y a jamais eu autant de travailleur·ses au salaire minimum… en témoigne la « smicardisation » du pays[5] dont près de 60% sont des femmes. Pour que le salaire minimum ne représente pas juste un revenu de survie, la CGT revendique une revalorisation immédiate du SMIC à 2000 € Brut mensuel.

 

🔴 Malgré un SMIC très bas, son écart avec le salaire médian n’a jamais été aussi faible
Une baisse de près de 3% en moyenne des salaires réels en 3 ans (INSEE) comparée à l’inflation, elle-même sous-évaluée[6], entraine le tassement de toutes nos fiches de paie. Cela conduit à la faiblesse historique de l’écart entre le SMIC (1426€ Net) et le salaire médian (2200€ Net). Le problème n’est pas que le SMIC soit indexé sur les prix, mais que tous les autres salaires ne le soient pas. Pour stopper le tassement des salaires et « partager la valeur », indexons les salaires sur les prix (échelle mobile des salaires[5bis]) pour ne plus perdre en niveau de vie et augmentons les salaires pour vivre dignement !

 

 

- Il n’y a pas de charges, pas d’allègements, pas de prélèvement : le salaire net c’est pour le mois, le salaire brut c’est pour la vie !
Avec un salaire versé sur le compte en banque déjà trop faible pour boucler la fin du moins, nous avons les yeux rivés sur le salaire dit « Net ». Pendant ce temps, le salaire dit « Brut » ou « salaire socialisé », c’est-à-dire avec les cotisations sociales incluses, peut être facilement attaqué : On ne se rend pas compte de son importance sauf confronté à la maladie, au chômage, aux congés parentaux ou à la retraite. Il nous faut défendre le salaire Brut, partie intégrante de notre salaire.

 

 

🔴 L’importance du salaire Brut
Le salaire est composé du Net pour le mois et du Brut pour la vie[7]. Intensification du travail, des cadences, des horaires, pressions… nous subissons dans notre vie de salarié·es les accidents de travail, l’invalidité, un salarié sur deux le licenciement… Chacune des lignes du bulletin de paie est là pour répondre à ces aléas. Mais les cotisations servent aussi aux moments de joie que sont nos congés paternité, maternité ou nos retraites ! Et pour tout cela, nous cotisons « au pot commun » en fonction de nos moyens pour en bénéficier selon nos besoins, pour « demain ». C’est cette merveilleuse victoire collective qu’est la Sécurité sociale, financée sur le travail (qui crée la richesse), donc sur le salaire, qui permet à toutes et tous de bénéficier de la solidarité et d’échapper à la pauvreté. Ce salaire socialisé c’est aussi de l’entraide intergénérationnelle qui participe à faire société.

 

🔴  Le Net, le Brut et les truands…
Les mêmes qui parlent de « Plan de Sauvegarde de l’Emploi » quand tous les salarié·es d’une entreprise sont licenciés, disent qu’il faut rapprocher le Brut du Net, « alléger » ou exonérer les cotisations, pour en fait baisser nos salaires puis nos pensions… toujours aux bénéfices du patronat quitte à nous fragiliser face aux malheurs et réduire nos bonheurs… Faire reculer le Brut, c’est pas Net[8] ! C’est le profit à tout prix pour le capital contre le travail.

 

🔴 Changer les mots pour enlever nos droits
Les offensives sur nos salaires socialisés commencent en distinguant artificiellement un « Brut salarial » et « Brut patronal » ou cotisations dites salariales et patronales. Changer les mots pour gommer ce qui est à nous : notre salaire issu de notre travail ! Pour diminuer le salaire, patronat et gouvernement attaquent ce qui se voit le moins au quotidien en « allégeant les charges » disent-ils, donc en diminuant nos salaires en les exonérant de cotisations sociales. Ils ont même inventé les injustes CSG et CRDS pour passer de la cotisation vers l’impôt et faire payer aux salarié·es les cadeaux qu’ils font aux directions d’entreprises.

 

🔴 Exonérer les cotisations sociales pour compresser les salaires : sortir du cercle vicieux
Plus les salaires sont faibles et proches du SMIC, plus les aides publiques aux entreprises privées sont importantes. Le tassement de tous les salaires n’est donc pas dû au salaire minimum dont le montant est faible mais notamment parce que, depuis 1993 sous le gouvernement Balladur, il y a eu un empilement de dispositifs d’exonérations de cotisations sociales concentrés entre le SMIC et le salaire médian, ce qui a écrasé leur écart donc compressé les salaires. La CGT exige la sortie du cercle vicieux des exonérations de cotisations[9], qui incitent aux bas salaires, à la sous-traitance en cascade, au low-cost et participent à la désindustrialisation. Ces exonérations représentent chaque année 80 milliards d’Euros de perte de recette pour notre sécurité sociale, non entièrement compensés par l’Etat, qui sont finalement payés par les plus modestes à travers l’impôt le plus injuste qu’est la TVA.

 

🔴 Les primes d’aujourd’hui sont la déprime de demain...
La généralisation des primes occasionnelles non cotisées se substitue aux salaires[10]. Nous devons aussi mener la bataille contre ces rémunérations à l’objectif, la productivité, la présence ou au mérite… Plutôt que ces « pourboires », des millions de salarié·es veulent vivre de leur travail. Ces primes accroissent l’individualisation et le contrôle des travailleur·ses, cassant les collectifs de travail, poussant à la compétition plutôt qu’à la complémentarité et la solidarité, et rendent les salarié.es responsables des aléas de l’activité économique (censés être supportés par l’employeur et justifiant, dans leur idéologie, la rémunération du capital). S’en suit une double peine : en plus de pertes de salaire en cas de maladie ou de grève, ces primes, souvent supprimées dès les premières heures d’absence, mettent une pression supplémentaire sur les salarié·es pour qu’ils ne s’arrêtent jamais… quelles qu’en soient les conséquences sur leur santé et celle de leurs collègues ou sur le recours effectif au droit de grève…

 

 

- Connaître ses droits pour les défendre et les améliorer
Le droit ne s’invente pas il s’apprend. Mais le droit le moins connu, le moins appris, le moins compris, le moins étudié, le moins enseigné et qui pourtant régit la vie de 22 millions de salarié·es du privé, c’est le droit du travail. Les médias n’en parlent jamais, seuls les syndicats font de l’éducation populaire sur le droit du travail et la sécurité sociale.

 

 

🔴 Supprimer des lignes du bulletin de paie pour mieux supprimer les droits qui y sont attachés
Depuis 1931, le document obligatoire qui récapitule les éléments de droits et de salaires, c’est cet essentiel « bout de papier », parfois dématérialisé, qu’est la fiche de paie
[11]. En haut : nom et adresse, numéro de sécurité sociale, convention collective, puis poste occupé, qualification, ancienneté et congés payés. Dans le haut du tableau central du document, il y a le salaire Brut, socialisé, c’est-à-dire avec les cotisations sociales.

 

Maintenant, pour être sûrs que les travailleur·ses ne puissent pas comprendre leur fiche de paie, dont les droits sont issus du Conseil National de la Résistance (CNR), les différents gouvernements l’ont complexifiée, puis « simplifiée » afin de la rendre encore moins lisible l’objectif étant de masquer chaque ligne de cotisation sociale sur notre bulletin de salaire aujourd’hui, pour nous enlever nos droits demain.

 

🔴 C’est nous qui travaillons, produisons, cotisons… c’est à nous de décider
Après 1945 des élections des caisses de sécurité sociale sont mises en place, notamment par la volonté d’Ambroise Croizat cégétiste et ministre communiste, pour gérer le salaire socialisé, avec ¾ des sièges pour les organisations syndicales et ¼ pour les organisations patronales afin de représenter leur proportion de l’époque dans la population, jusqu’aux ordonnances de 1967 qui les suppriment. Ces élections ont été restaurées par la gauche en 1983 (avec l’abaissement de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans) sans être renouvelées ensuite.

 

La dépossession de notre « salaire brut » par son étatisation a été actée par le gouvernement Jupé en 1995, date à partir de laquelle le budget de la sécurité sociale est voté au parlement lors du Projet de Loi de la Sécurité Sociale (PLFSS).

🔴 Renforcer la négociation collective pour lutter contre la baisse des salaires
Les attaques pour affaiblir la négociation collective d’entreprise et de branche ont aussi conduit à baisser les salaires. La loi « travail » Valls-El Khomri[12] et pire encore les ordonnances Macron-Pénicaud[13] ont amplifié le rapport de force en faveur du patronat en diminuant le nombre de représentant·es des salarié·es avec la mise en place des CSE et les possibilités de les défendre. Ces lois ont accentué la pression en facilitant les licenciements, bien visibles avec les centaines de plans de suppressions d’emplois en cours, en réduisant à la fois les critères pour établir des difficultés économiques et les sanctions pour les entreprises… Ces déréglementations ont aussi instauré des mesures « supplétives » qui permettent de réduire les droits en dérogeant à la hiérarchie des normes[14], par exemple de diminuer les salaires en baissant la majoration des heures supplémentaires de 25 à 10 % par accord collectif ou référendum patronal, c’est-à-dire en contournant la majorité des syndicats !

 

🔴 Le salaire c’est pour la vie
Dans cette bataille idéologique mais concrète dans nos entreprises et nos services, la CGT défend partout des augmentations générales de salaires brut plutôt que des primes occasionnelles non cotisées en bas de la fiche de paie : des augmentions de salaire en Brut, c’est plus de Net pour tout le mois et plus de Brut pour toute la vie. En France, plus de 50% du PIB est lié à la consommation, augmenter les salaires c’est relancer l’économie ! Contre la privatisation de notre protection sociale, vue par certains comme un juteux marché, développons le syndicalisme pour que le rapport de force soit du côté des salarié·es.

 

 

- Améliorer nos pratiques syndicales pour augmenter les salaires
Inconnues dans la population, les pratiques syndicales dans des secteurs privés précarisés ou féminisés de petites et moyennes entreprises sont bien illustrées dans le livre de Baptiste Giraud « réapprendre à faire grève[15] », avec toutes les difficultés concrètes auxquelles sont confrontés les syndicats pour organiser le salariat tel qu’il est, comme il est. Il n’y a pas de grève sans syndicat. Là où il y en a, les syndicalistes sont pris en ciseaux entre une part croissante d’insatisfaction au travail mais, aussi, une difficulté pour les salariés à se mettre en grève pour exprimer ce mécontentement. Comme l’a fait une partie du syndicalisme nord-américain, l’enjeu est d’avoir une méthode pour transformer cette situation en revendications et actions collectives.

 

 

🔴 Les salarié·es n’imaginent pas ce que le syndicalisme fait pour elles et eux, et ce que l’on pourrait faire de mieux ensemble
C’est par la confrontation et le débat sur les situations concrètes que nous pouvons dans les entreprises porter des revendications d’augmentations générales de salaire, appuyées par le soutien des salarié·es.

  • Proposer un autre discours et une autre issue au fatalisme, imposé par les directions d’entreprises et souvent intégré par les salarié·es parfois légitimement désabusés.
  • Montrer que d'autres solutions sont possibles, d'autres partages de la valeur.

Autrement dit, faire émerger des revendications qui sont suivies et portées par le plus grand nombre de salarié·es. C’est par exemple le cas dans le département où je suis syndiqué, avec les travailleurs d’une entreprise de moins de 50 salariés G’Imprim[16] qui ont fait grève contre des primes occasionnelles non cotisées et pour des augmentations générales de salaires.

 

🔴 Pour faire du syndicalisme la volonté ne suffit pas, il faut de la méthode
Les revendications syndicales partent des besoins et du niveau de conscience des salarié·es, qui s’affinent en fonction de la réalité du secteur, de l’entreprise, de la situation sociale… Ces réalités ne sont pas statiques mais dynamiques et dialectiques, évoluant avec le rapport de force à construire ou à entretenir en permanence. La force des travailleur·ses c’est leur nombre mais elle n’a d’effet que s’ils sont organisés. La radicalité c’est le rapport de force, le nombre, donc la massification de la mobilisation. C’est pour cela que la CGT met à disposition des outils comme un Tuto salaire « s’organiser avec la CGT pour gagner des augmentations de salaires[17] ». L’objectif est d’être majoritaire dans toutes les phases de l’action syndicale, de la consultation des besoins des salarié·es, en passant par les pétitions, les débrayages voire les grèves. Dans tous les cas et à chaque étape, c’est faire le point et chercher à élargir l’action pour s’appuyer sur le plus grand nombre.

 

🔴 Organiser le salariat pour gagner
Contre la parcellisation du salariat, nos pratiques d’unité d’action syndicale sur des revendications fédératrices (par exemple dans l’entreprise sur les salaires, ou nationalement sur les retraites) vont dans le sens de tout mettre en œuvre pour tendre au ralliement majoritaire des salarié·es. Cette stratégie permanente de chercher à être hégémonique dans les élections, les actions, les débrayages et les grèves c’est la construction concrète du rapport de force. Elle est nécessaire pour limiter le risque non seulement d'une forte répression patronale et des licenciements qui l’accompagnent, mais aussi celui de l'échec d'une mobilisation minoritaire que les délégués devraient supporter pendant longtemps et découragerait les salarié·es à s’engager... Le syndicalisme majoritaire comme j’ai essayé de le pratiquer aussi dans mon entreprise[18] est une des conditions de nos victoires.

 

🔴 Cela fait 130 ans que les salarié·es se sont dotés de l’outil CGT pour s’organiser et défendre leurs intérêts
À l’échelle de l’histoire sociale nous sommes jeunes ! Pourtant aucune organisation collective dans le pays n’a autant d’ancienneté et d’importance en nombre d’adhérent·es. Pour durer notre syndicalisme s’est en permanence adapté pour être utile en fonction de l’analyse concrète des situations concrètes. Le secteur de la société où il y a le moins de démocratie c’est l’entreprise, là où les richesses sont produites. Le syndicalisme est le seul contrepouvoir à l’intérieur mais il a aussi des effets à l’extérieur comme on a pu le voir lors des législatives de 2024 contre l’extrême droite. Par la construction des revendications et de mobilisations les salarié·es prennent à chaque fois conscience des antagonismes entre le capital et le travail. Ils et elles mesurent le rapport de force nécessaire, déterminé par le nombre, organisé, pour inverser la situation en faveur des travailleur·ses. Le syndicat n’est pas un choix mais un besoin !. 

 

 

 

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- L’inflation et la lutte des classes ont été au menu des universités d’été de La France insoumise (LFI) 2022 à Valence.
Jean-Luc Mélenchon a profité de cette conférence pour partager une démonstration sur l’impact de la hausse des prix sur la mobilisation du peuple

 

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21 octobre 2023 6 21 /10 /octobre /2023 08:30

Cet article est reposté depuis Le blog de Roger Colombier.

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6 mai 2023 6 06 /05 /mai /2023 18:19
" Lutter avec les chiffres ! " : Un guide CGT des comptes de l'entreprise et du droit à l'expertise

Du coût du capital aux chiffres de l’entreprise, un guide de lutte

 

 

La critique du coût du capital (la part non réinvestie des profits et le pouvoir exorbitant des détenteur·rices de capitaux) est au cœur de la démarche revendicative de la CGT.

La faiblesse de l’investissement productif, des salaires, les versements de dividendes, les aides publiques aux entreprises, la mise en faillite de nos services publics et de notre Sécurité sociale, la crise environnementale, la dégradation des conditions de travail, la déstructuration des collectifs, la mise en concurrence des travailleur·ses… toutes ces réalités sont différentes facettes du coût du capital et, plus généralement, de la domination du capital sur le travail dans l’entreprise et en dehors.

Toutes les semaines, le pôle économique confédéral produit des analyses qui documentent ces réalités et que vous pouvez retrouver sur le site du revendicatif confédéral[1]. Le livret « Indicateurs économiques et sociaux », aussi appelé « Baromètre[2] », donne une vision globale des enjeux économiques à travers notre prisme CGT.

L’objet du guide que vous avez en mains est de sortir de cette vision « générale », pour attaquer le coût du capital dans nos entreprises et dans nos groupes, notamment via notre rapport à « l’expertise économique ».

 

 

Sources : La CGT |

-  Un guide, pour quoi faire ?
La réalité de nos entreprises, pas plus que le fonctionnement du capitalisme contemporain, ne doivent être des freins à la lutte.
En échangeant avec les camarades dans les organisations est apparu un besoin d’être mieux équipé·e sur les affaires économiques internes à l’entreprise. Bien souvent, nous avons, dans le cadre de nos négociations et consultations, recours à des expert·es, sans que l’on sache toujours très bien quoi leur demander ni que faire des résultats fournis. L’objet de ce guide est d’éviter de donner « carte blanche » aux cabinets d’expertise, en étant capables de poser les bonnes questions, celles au service de nos revendications, pour aller convaincre les salarié·es et mener les luttes.

 

Quelques précautions d’usage cependant pour qu’il n’y ait pas de doute sur son utilité :

  • c’est un guide revendicatif, et non un guide « technique » ; le but n’est pas de transformer les camarades en expert·es-comptables, mais qu’elles et ils puissent, en lien avec l’expert·e et dans nos négociations, dans nos luttes, aller chercher les arguments dans les chiffres de l’entreprise pour convaincre les autres salarié·es de se mobiliser (le patron ne sera jamais convaincu, et ses intérêts seront toujours différents des nôtres) ;
  • disons les choses clairement, ce guide n’est pas une « recette de cuisine » permettant d’inverser le rapport de force dans l’entreprise. Aucun guide, aucun outil n’a jamais remplacé la lutte. Au niveau interprofessionnel, savoir que le patrimoine de Bernard Arnault représente plusieurs millions d’années de Smic n’a jamais poussé à la révolte en tant que tel. C’est en revanche un appui revendicatif. La même logique est à l’œuvre ici ; il s’agit d’être capable d’avoir une vision CGT des comptes de nos entreprises, pour avoir des expertises qui répondent à notre cahier des charges.

 

 

-   Ce guide se veut le compagnon de tout·es les camarades confronté·es à l’expertise économique et, plus globalement, aux chiffres des entreprises.
Il contient nécessairement des termes techniques (notamment comptables), un peu abruptes à première vue, mais qui sont systématiquement expliqués et illustrés par un exemple. L’ensemble de ces définitions sont regroupées dans le glossaire à la fin du document.
Pensé non pas comme une baguette magique mais comme un véritable outil confédéral au service des luttes, nous espérons ce guide le plus vivant possible, et le pôle économique confédéral se tient à disposition pour le faire vivre.

 

📌 Accès au guide CGT des comptes de l'entreprise et du droit à l'expertise  👇

 

Lutter avec les chiffres

 

Notes :

[1] Analyses et Propositions CGT

[2] Le baromètre économique et social de la CGT

Le guide CGT des comptes de l'entreprise et du droit à l'expertise en  version téléchargée 👇

 

Pour en savoir plus :

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14 janvier 2023 6 14 /01 /janvier /2023 10:03
Retour sur l'état des conquêtes sociales de la France, fruit des luttes sociales et politiques

Notre histoire sociale a été marquée par une succession de violentes secousses

 

 

Le système social que nous connaissons s’est construit progressivement. C’est une longue histoire. Les lois sociales sont le résultat de luttes sociales qui ont souvent été, surtout au 19ème siècle, très violentes : insurrections et grèves.
Des mesures qui nous paraissent aujourd’hui naturelles ne l’ont pas toujours été : les premières retraites ouvrières datent de 1910. Les premiers congés payés de 1936 ont provoqué un tollé dans certains milieux politiques et économiques. 
En matière de conquêtes sociales, rien n’a été donné. Tout a été obtenu.. et ce qui a été obtenu a été difficile à faire applique(l’interdiction du travail des enfants, par exemple et les règles d’hygiène et de sécurité). 
Il y a eu de nombreux retours en arrière.
Ces conquêtes ont été le résultat de l’action, au cours des deux siècles précédents, de milliers de militants anonymes qui ont compris le sens du mot solidarité et qui se sont organisés collectivement.
L’action revendicative a été menée non seulement pour obtenir des résultats concrets (salaires, conditions de travail…) mais pour changer la société – voire changer de société – et avec le souci de la dignité des hommes et des femmes dans leur travail.

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 25/04/2023

- Quelques dates marquantes au 19ème siècle
Les grèves sont nombreuses et parfois violentes (crise économique de 1885 à 1895).

  • 25 mai 1864 : la loi Ollivier instaure le droit de grève[1] ;
  • 1882 : grève des ouvriers du textile à Roanne : 4000 tisseurs en grève pendant 45 jours ;
  • 21 mars 1884 : la loi relative à la création des syndicats professionnels consacre la liberté syndicale[2] ;
  • 1886 : grève des mineurs de Decazeville : défenestration de l'ingénieur Watrin ;
  • 3 février 1887 : Gustave Mesureur, porte-parole du Conseil municipal de Paris, inaugure la Bourse du travail de Paris, la première en France[3] ;
  • 1890 : 1er mai : une journée de grève nationale lancée le 1er mai ;
  • 1886 : par les ouvriers américains demandant la journée de huit heures, mouvement qui, à Chicago, s'est terminé dans le sang ;
Il y a 127 ans, un 1er mai sanglant à Fourmies
1er mai 1891 à Fourmies, 9 manifestants, âgés de 11 à 30 ans
  • 1891 : 1er mai. Incidents à Fourmies (Nord). La troupe tire sur une manifestation : neuf manifestants, âgés de 11 à 30 ans sont tués ;
  • 1892 : Grève des mineurs de Carmaux, suite au licenciement du maire socialiste Jean-Baptiste Calvignac. Le mouvement s'achèvera avec la réintégration de ce militant. Jean Jaurès rejoint le socialisme et est élu député de Carmaux.

L’absence des droits politiques et sociaux: seuls les citoyens les plus imposés ont le droit de vote.

  • Absence de droits sociaux : les ouvriers sont considérés juridiquement comme une catégorie inférieure. Paradoxalement, c’est la Révolution bourgeoise – puis l’Empire – qui ont organisé cette situation.
  • 1791 : Les décrets d’Allarde posent le principe de la liberté économique. Les lois Le Chapelier interdisent les coalitions de métiers et les grèves.
  • 1803, la loi crée le livret ouvrier qui permet à la police et aux employeurs de connaître la situation exacte de chaque ouvrier.
  • 1804, le Code civil stipule que, devant les tribunaux, en cas de litige sur le salaire, « le maître est cru sur son affirmation » : la parole du maître l’emporte sur celle de l’ouvrier.
  • 1906 : Grève pour la journée de 8 heures.

 

 

- Construction du système social
Le système social que nous connaissons s’est construit progressivement. C’est une longue histoire. Les lois sociales sont le résultat de luttes sociales qui ont souvent été, surtout au 19ème siècle, très violentes : insurrections et grèves.

 

Des mesures qui nous paraissent aujourd’hui naturelles ne l’ont pas toujours été :

  • les premières retraites ouvrières datent de 1910[4] ;
  • Les premiers congés payés de 1936 ont provoqué un tollé dans certains milieux politiques et économiques. 
Le travail des enfants au XIXe siècle

En matière de conquêtes sociales, rien n’a été donné. Tout a été obtenu. Ce qui a été obtenu a été difficile à faire appliquer (l’interdiction du travail des enfants[5], par exemple et les règles d’hygiène et de sécurité).
Il y a eu de nombreux retours en arrière.

 

Ces conquêtes ont été le résultat de l’action, au cours des deux siècles précédents, de milliers de militants anonymes qui ont compris le sens du mot solidarité et qui se sont organisés collectivement.

L’action revendicative a été menée non seulement pour obtenir des résultats concrets (salaires, conditions de travail…) mais pour changer la société – voire changer de société – et avec le souci de la dignité des hommes et des femmes dans leur travail.

 

 

- Notre histoire sociale a été marquée par une succession de violentes secousses
Quelques exemples : 

  • Les révoltes des canuts en 1831 et 1834 (250 morts)[6] ;
  • La Révolution française de 1848 : l’écrasement des ouvriers parisiens pendant les journées de Juin 1848 après la Révolution de Février ;
  • La Commune de Paris en 1871[7] et son premier gouvernement populaire et internationaliste[7bis] ;
  • la République conservatrice après la Commune ;
  • La guerre de 1914-1918 et le ralliement de la Cgt au gouvernement (L’Union sacrée)[8] ;
  • Les grèves de 1936 et de 1968 : une succession d’avancées brusques et de reculs pleins de désillusions ;
  • La guerre de 1940-1945 et Vichy après le Front populaire ;
  • Juin 68 : victoire de la droite aux élections législatives après les grandes conquêtes de Mai.

 

-  Quelles luttes pour le progrès social ?
Les luttes se transforment en conquêtes dans plusieurs cas de figure :

  • Des circonstances politiques favorables (révolutions ou victoire de la Gauche aux élections) ;
  • Le développement du mouvement ouvrier et du syndicalisme de lutte et rassemblé de la Cgt ;
  • La conjonction de ces deux facteurs ;
  • Contrairement à beaucoup d’autres pays, le lien est fort en France entre luttes politiques et luttes sociales.

 

 

-  La CGT ou l'histoire d'un combat
La Cgt a fêté ses 127 ans en 2022 : elle est née de la fusion en 1895, de la Fédération Nationale des Syndicats (FNS) créée en 1886 et de la Fédération des Bourses du travail en 1892, avec la volonté de défendre les intérêts immédiats des travailleurs et de participer à la transformation de la société[9].

  • La FNS regroupait des syndicats de métier, d'abord isolés en syndicats locaux, puis en unions et enfin en fédérations de métier ;
  • La Fédération des Bourses du travail rassemblait des syndicats locaux, quels que soit les métiers au sein de Bourses du travail locales ;
  • Le Congrès de Montpellier en 1902 donne à la Cgt sa double structure interprofessionnelle et de métiers ;
  • Au congrès de 1906, la Charte d’Amiens marquera comme référence historique tous les grands débats ultérieurs de la Cgt. Elle définit la nature, la forme et le but final de la Cgt. Elle inscrit la lutte pour une société sans classe et affirme l'indépendance de la Cgt vis-à-vis des partis politiques[10], de la religion et du patronat ;
  • Son combat a permis, au fil du temps, de gagner face au patronat et aux gouvernements successifs de nombreux acquis et droits sociaux, sans cesse remis en cause ;
  • Depuis plus de 127 ans, des hommes et des femmes s’unissent pour faire entendre leur voix et faire vivre ce patrimoine vivant de l’humanité et de la démocratie qu’est le syndicalisme.

 

 

-  Repères historiques des luttes sociales et de leurs fruits
La chronologie qui suit n'est pas exhaustive. Elle ne retient que les aspects concernant l'ensemble des salariés, ce qui exclut les très nombreux résultats de luttes d'entreprises, locales, professionnelles… Ces acquis ne sont jamais octroyés mais conquis. Ils sont toujours le fruit de luttes souvent âpres, opiniâtres, parfois terribles.

  • 1841 : loi relative au travail des enfants employés dans les manufactures, usines et ateliers, interdisant le travail des enfants de moins de huit ans et posant le principe d’inspections ;
  • 1848 : semaine de 84 H sur 7 jours (3 025 H annuelles) ; 
  • 1874 : interdiction du travail pour les enfants de moins de 13 ans ;
  • 1884 : loi autorisant la création des syndicats ;
  • 1892 : loi interdisant le travail de nuit des femmes. Limitation à 12 H de travail pour les enfants de 13 à 18 ans. création du corps de l’Inspection du travail ;
  • 1900 : la journée de travail est ramenée à 10 H dans l'industrie, soit 70 H par semaine ; 
  • 1906 : loi limitant la durée du travail à 60 H par semaine et impose le repos obligatoire de 24 H hebdomadaires ;
  • 1910 : loi sur les retraites ouvrières et paysannes ;
  • 1917 : grandes grèves et création des délégués d’atelier dans les usines de guerre ;
    • loi sur la semaine anglaise dans l’industrie du vêtement instaurant pour les ouvrières de cette industrie un repos le samedi après-midi ;
  • 1919 : limitation de la journée de travail à 8 H et la semaine à 48 H (6 jours) ;
    • loi sur les conventions collectives (peu appliquée) ;
  • 1930 : mise en place des assurances sociales dans certains secteurs ;
  • 1932 : mise en place des allocations familiales ;
  • 1936 : Front Populaire - Plus de 2, 5 millions de grévistes, bilan :
    • Augmentation générale importante des salaires ;
    • Mise en place des délégués ouvriers dans les entreprises de plus de 10 ouvriers ;
    • Par la loi du 20 juin, la semaine de travail est portée à 40 H ;
    • Loi sur les congés payés (2 semaines) ;
    • Loi sur les conventions collectives.... ;
  • 1941 : création, sous Pétain, des comités sociaux d’établissement ;
    • instauration du minimum vieillesse et retraite par répartition : Loi du 1er janvier 1941 par le secrétaire d'état René Belin, ancien leader CGT, sous le régime de Vichy (Pétain) ;
    • création du salaire minimum (Loi du 4 octobre 1941 contenue dans la Charte du Travail) ;
    • nationalisation des différentes caisses d'assurances santé et qui deviendra à la Libération la Sécurité Sociale ;
  • 1942 : obligation de la médecine du travail dans les entreprises de plus de 50 salariés ;
  • 1945-1947 : programme du Conseil National de la Résistance (dont la CGT était membre) :
    • nationalisations de grandes entreprises et instauration de la participation des salariés à leur gestion ;
    • ordonnance créant les Comités d'Entreprise ;
    • mise en place de la Sécurité sociale ;
      • ​​​​​​​Adoption de la loi qui fonde sur le plan légal la Médecine du Travail. Elle étend progressivement la Médecine du Travail à l’ensemble des entreprises du secteur privé.
    • statut de la Fonction publique ;
    • grille des salaires ;
    • inscription du droit de grève dans le préambule de la Constitution ;
  • 1950 : création du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) ;
  • 1956 : adoption de la 3ème semaine de congés payés ;
    • fonds de solidarité pour les vieux travailleurs ;
  • ​​​​​​1958 : création des ASSEDIC ;
  • 1965 : le 20 mai, accord général étendant la quatrième semaine de congés payés ;
Mai 1968 Georges Séguy à Boulogne-Billancourt
Mai 1968 Georges Séguy à Boulogne-Billancourt
  • 1968 : 7 millions de grévistes[11] :
    • augmentation du Smig de 35% et de 56% pour les salariés agricoles ;
    • augmentation générale des salaire de 10% en moyenne, parfois 20 % ;
    • généralisation de la 4ème semaine de congés payés ;
    • révision des conventions collectives sur la base du constat de Grenelle, réduction et intégration des primes dans le salaire ;
    • reconnaissance légale de la section syndicale d’entreprise et de l’exercice du droit syndical dans l’entreprise ;
    • sécurité sociale (branche maladie) : réduction du ticket modérateur applicable aux visites et consultations (de 30% à 25%) ;
    • retour progressif aux 40 heures hebdomadaires abandonnées après la guerre et engagement d’une réduction de deux heures de la durée hebdomadaire pour les horaires hebdomadaires supérieurs à 48 heures  ;
    • Avance de 50% du salaire perdu pendant la grève, théoriquement récupérable jusqu’au 31 décembre 1968 ;
    • Les négociations par branches et entreprises vont amplifier, parfois de manière considérable, les acquis du constat de Grenelle ;
  • 1971 : loi sur le paiement mensuel des salaires :
    • loi instituant la 4ème semaine de congés payés ;
    • accords syndicats-patronat puis loi sur la formation professionnelle continue ;
  • 1974 : décret sur les CHS (Comité d'Hygiène et de Sécurité) ;
    • accord interprofessionnel, instituant l'indemnisation du chômage à 90 % en cas de licenciement économique ;
  • 1975 : loi sur le contrôle des licenciements économiques ;
  • 1979 : loi délimitant les contrats à durée déterminée (CDD) ;
  • 1981 : élection de François Mitterand et instauration d'un gouvernement de la gauche
    • 1981 : loi sur le travail à temps partiel ;
    • 1982 : réduction de la durée légale du travail à 39 heures ;
      • institution de la 5ème semaine de congés payés ;
      • loi sur la retraite à 60 ans ;
      • les lois Auroux sur le droit du travail (obligation de négociations annuelles sur les salaires et l'organisation du travail) ;
      • création du droit d'expression des salariés ;
      • création des CHSCT ;
  • ​​​​​​​1984 : loi sur la réforme de la formation professionnelle continue ;
  • 1988 : lutte contre la grande pauvreté, avec la création du RMI concerne près d’un million de personnes dès l’année 1990 ;
  • 1998 : instauration des 35 H en deux temps. La loi dite " Aubry 1 " (1998-1999) ouvrait un processus de négociations entreprise par entreprise ;
  • 2000 : loi " Aubry 2 " d'extension de la réduction du temps de Travail ;
    • semaine de 35 heures dans le secteur privé ;
  • 2002 : transcription de la loi des​​​​​​​ 35 heures à la Fonction Publique ;
  • 2003 : une loi de recul social : grève de la fonction publique contre la réforme du régime des retraites, dite « plan Fillon ». qui se traduit, le 13 mai 2003, par près de 180 rassemblements réunissant 1,13 million de personnes[12] ;
  • 2006 : une nouvelle loi de recul social : projet de loi instituant en France le " contrat première embauche ". Face aux manifestations qui rassemblent entre 1,5 million et 3 millions de personnes, le 10 avril, Villepin annonce que « les conditions ne sont pas réunies » pour que le CPE s'applique, dix jours après la validation de la loi par le Conseil constitutionnel. Cette loi est alors retirée[13] ;
  • 2010 : une loi de recul social : loi portant réforme des retraites (dite réforme Woerth). Malgré un mouvement social conséquent qui a mobilisé à huit reprises plusieurs millions de salariés dans les secteurs public et privé, le gouvernement Fillon reporte l'âge légal d'ouverture des droits à la retraite de 60 à 62 ans, et l'âge maximum de départ à la retraite de 65 à 67 ans. Réformes des retraites : un tournant historique[14]  ;
  • 2014 : une loi de recul social : la " réforme " Touraine, du nom de la ministre des Affaires sociales qui l’a mise en place sous le quinquennat Hollande, est en réalité entré en vigueur le 1er janvier 2020. Avec la loi Touraine, la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein augmente d'un trimestre tous les trois ans. L’objectif étant d’atteindre 172 trimestres en 2035, soit 43 années de cotisation pour les Français ayant vu le jour en 1973. Ils auront alors 62 ans et donc le droit de tirer leur révérence[15] ;
  • 2016 : une nouvelle loi de recul social : la loi nᵒ 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la pseudo " modernisation du dialogue social " et à la prétendue " sécurisation des parcours professionnels ", dite « loi Travail » ou « loi El Khomri[16] », est une loi de recul social adoptée à l'initiative de la ministre du Travail Myriam El Khomri au nom du gouvernement Valls ;
  • 2017 : une nouvelle loi de recul social : les "ordonnances Macron " ont constitué une grande braderie sociale, faisant du « code du travail » le point de départ d'un véritable « coup d’état social[17] » ;
  • 2023 : une nouvelle loi de recul social : loi de " réforme " des retraites (dans la continuité de la " réforme " Touraine de 2014), portée par le gouvernement d'Elisabeth Borne sous l'égide d'Emmanuel Macron[18][19]... un recul social historique avec la complicité du Rassemblement National ;

 

 

Le combat n'est pas terminé, la lutte continue pour la sauvegarde de nos  conquis sociaux !

 

  • Aujourd'hui, dans la continuité de la politique menée par Hollande (Loi El Khomri, loi Touraine...) Macron pilote un véritable projet de société anti-social, au nom des marchés financiers et du pacte de stabilité européen.
  • Plus que jamais, l'heure est à l'action résolue.
  • Le gouvernement a amorcé une régression sans précédent, touchant aux fondements de la société :
    • non-revalorisation du SMIC et des pensions, un pouvoir d'achat qui s'effondre ;
    • réductions d'emplois dans la fonction publique (santé, éducation) et privatisations en tous sens ;
    • absence de planification qui engendre crise énergétique, crise pharmaceutique, crise sociale.....
    • mise en place d'une société autoritaire et divisée, éclatée, qui permet au patronat de s'affirmer avec beaucoup plus de violence, criminalisation de l'activité syndicale,...

​​​​​​​​​​​​​​

... et construire un avenir social et humain, car n'oublions jamais que les utopies d'hier sont les acquis d'aujourd'hui !

 

 

Notes :

[1] 25 mai 1864 La loi Ollivier instaure le droit de grève

[2] Loi du 21 mars 1884 relative à la création des syndicats professionnels

[3] Avec la loi de 1884 autorisant les syndicats, la première Bourse du travail ouvre ses portes à Paris le 3 février 1887, sur décision du Conseil municipal.

[4] La loi du 5 avril 1910 organise un système, les retraites ouvrières et paysannes (ROP)

[5] Histoire du travail des enfants en France

[6La révolte des canuts désigne plusieurs soulèvements ouvriers ayant lieu à Lyon, en France, en 1831 puis 1834

[7Le 28 mars 1871, la commune de Paris était proclamée

[7] Quand la Commune inventait droit du travail et droit au travail

[8] 14-18 : “ On croit mourir pour la Patrie, on meurt pour des industriels ”

[9] Les grandes dates de l'histoire de la cgt

[10] Jean-Luc Mélenchon : de Macron à l'hypocrisie de la Chartre d'Amiens

[11] E. Macron envisageait de commémorer les 50 ans de mai 68 !... Lequel ?

[12] La loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites, dite « loi Fillon sur les retraites », est une réforme du régime des retraites de base 

[13L'arme de la grève pour faire plier Villepin sur le contrat première embauche

[14Réformes des retraites : un tournant historique 

[15] Qu’est-ce que la réforme Touraine ?

[16] loi El Khomri : Rencontre du 29/06 entre la CGT, le Premier ministre et la ministre du Travail

[17Les 5 ordonnances Macron publiées, après le 12 septembre, mobilisons le 21... le 23 septembre contre les ordonnances et le coup d'état social

[18] Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent et l'ensemble du dossier de la réforme Macron

[19] Le conseil constitutionnel valide l’essentiel de la réforme des retraites

 

Pour en savoir plus :

- Les retraites du XVe siècle à nos jours : Une longue histoire, une bataille actuelle

- Le 7 mars et après : la grève reste une arme centrale pour la classe travailleuse

- Institut La Boétie : Retours sur quelques mouvements sociaux victorieux de l’histoire récente

- La réduction du temps de travail : histoire de la bataille emblématique du mouvement ouvrier

 

Retour sur l'état des conquêtes sociales de la France, fruit des luttes sociales et politiques
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21 octobre 2022 5 21 /10 /octobre /2022 19:10
Jean-Luc Mélenchon : " Contre la minorité gouvernementale... pour un nouveau Front populaire ! "

Front populaire : Stratégie et organisation...

 

« ...il faut avancer sans se laisser impressionner ni détourner de son fil conducteur. »

 

 

Introduction : Stratégie et organisation
Les discussions sur la stratégie politique ou la forme des organisations politiques ne sont pas les plus simples à présenter. Elles passionnent les connaisseurs souvent très pointilleux mais elles saoulent bon nombre des autres. Pourtant, je crois ce post utile dans la phase politique actuelle. Je commence cette fois-ci avec la stratégie que je crois souhaitable. Mon analyse sur le mouvement est déjà rédigée mais je la réserve pour ma prochaine publication. Car il s’agit de mettre de l’ordre dans une certaine confusion des idées qui circulent à notre sujet. 

Ainsi en est-il de la phrase de mon discours dans la marche du 16 octobre : « nous dessinons les contours d’un Front Populaire[1] ». Cela ne suffira pas c’est certain à calmer la haine de classe médiatique qui nous entoure. Mais est-ce souhaitable ?

L’exposition médiatique est une composante de la construction de la conscience politique de notre temps. L’effet pédagogique des attaques grossières dont nous faisons l’objet sans trêve depuis dix ans participe pleinement à une robuste formation politique des insoumis. C’est le principal apport du journalisme voyou. Qui a entendu sur RTL Alba Ventura surréaliste baver sur « l’échec » de notre marche du 16 octobre et ironiser sur « la gifle » que j’aurai reçue, savent de quel genre de « journalisme » je parle. Tout cela, c’est autant de signes du moment de tensions créé par la conjonction des facteurs de dislocation du pays dont les médias sont des agents très actifs au service du projet de l’oligarchie française. Il faut le supporter avec autant de sang froid que possible. L’ennemi sait qui dérange vraiment le scénario de la macronie à perpétuité. Dès lors, il faut avancer sans se laisser impressionner ni détourner de son fil conducteur.  

 

 

Sources : Le crépuscule des dieux par Jean-Luc Mélenchon | mis à jour le 05/11/2022

- Front Populaire
Il y a trois ans et à deux reprises, j’ai présenté dans le journal Libération, au nom des Insoumis, la proposition d’un nouveau Front Populaire[2]. Cette idée fut repoussée au motif que ce Front ne pouvait se faire qu’autour du centre gauche et sous-entendu explicitement « sans la LFI ». Sur le terrain pourtant, et notamment dans les Bouches du Rhône, toutes les occasions d’action communes entre partis, syndicat et associations furent travaillées et pratiquées souvent avec succès. D’un autre côté, trois lettres envoyées aux divers niveaux de responsabilités communistes en vue du renouvellement de notre alliance aux présidentielles et aux législatives n’eurent de leur côté aucune réponse[3]. Il est vrai que nous étions alors bien dépités. Car on voyait bien comment il s’agissait de marginaliser LFI pour pouvoir l’expulser de toute coalition. Et cela fut fait aux régionales en PACA[4]. Mais ce dépit fut surmonté par l’action. Au vu des résultats à l’élection présidentielle, on devrait plutôt les remercier d’avoir fini de convaincre nos amis qu’il n’y avait rien à attendre du pseudo « discours unitaire » des centres gauche. Je fais ces rappels pour signaler la continuité de la stratégie portée par LFI. Cela parce que l’analyse sociale qui la sous-tend reste la même

 

 

-  Dans la théorie de « l’ère du peuple[5] et de la révolution citoyenne[6] », le peuple est le nouvel acteur politique de notre époque.

L'ère du peuple - Poche édition revue et augmentée Jean-Luc Mélenchon

Le « peuple » est défini par sa relation sociale aux réseaux collectifs dont il dépend pour reproduire son existence matérielle. La nature publique ou privée de ces réseaux, les conditions sociales pour y accéder, formatent la relation sociale fondamentale de la vie dans nos sociétés et les inégalités de mode de vie. Bien sûr ce « peuple » intègre les salariés. Mais il ne s’y limite pas. D’autres catégories sociales y entrent de plein droit à égalité de dépendance des réseaux et du droit d’y accéder. Ce sont les chômeurs, les retraités, les étudiants, les lycéens, les précaires, les paysans, les artisans, les auto entrepreneurs etc... Aucun d’entre eux ne peut défendre ses droits autrement que par l’action politique sous toutes ses formes démocratiques depuis le vote jusqu’à l’action symbolique ou spectaculaire dans la rue. 

 

 

-  Ainsi sont dessinés deux milieux d’expression démocratiques au deux points de contacts fondamentaux du fonctionnement de la société avec chaque individu.

D’abord le lieu de travail où les syndicats organisent l’information et l’action. Ensuite la Cité en général ou les organisations politiques et les associations en font autant. La stratégie de Front populaire est celle qui veut rassembler dans une même mobilisation les deux acteurs fondamentaux que sont le Peuple et les salariés.

 

Elle a un préalable et des conditions.

  • Le préalable : d’abord le refus de la division entre ces deux secteurs et la logique sectaire des « chasses gardées », le refus de la ligne d’accompagnement du libéralisme et enfin le refus des discriminations excluant de la lutte (racisme, religion, sexisme etc.) ;
  • La condition : une ferme volonté d’agir ensemble. Et, tout autant : la possibilité de le faire. Ici commence le rôle spécifique de notre coalition politique NUPES qui peut jouer le rôle d’unificateur et de déclencheur de cette action. 

 

 

-  Mais entre le schéma théorique abstrait et la réalité telle qu’elle est, il y a une distance comme chacun a pu s’en apercevoir.

D’une façon générale, disons que la confiance est à construire après des années de division générale et de palabres sans effet. D’autres limites existent autrement plus contraignantes. Les confédérations syndicales ont chacune leurs raisons de refuser l’action politico-sociale commune. Cela semble insurmontable. Mieux vaut donc y renoncer pour éviter de perdre du temps ou de créer des tensions inutiles. Et pire : de se faire promener de réunion en réunion qui retardent pour rien l’action et la mettent en danger.

 

Une autre approche est possible. Celle qui part des réalités comme toujours. Ceux des syndicats et associations qui refusent par principe l’action commune ne doivent pas être harcelés ni même interpellés. La bonne relation se construira autrement. Et quand bien même des propos aussi sectaires que ceux de Philippe Martinez sont tenus et répétés, il ne faut pas y répliquer. Sont-ils représentatifs de la confédération quelques mois avant son congrès ? Les deux plus importantes fédérations de la CGT ont appelé à la marche du 16 octobre dont celle qui conduit la remarquable lutte des salariés des raffineries. Au moins un membre du bureau confédéral faisait de même. Sur le terrain nombre de syndicats de branche et de sections locales des syndicats appellent souvent à se joindre à l’action avec nous. Les statuts de la CGT permettent tout cela. Et nous, de notre côté, tout au long de l’année nous affirmons sur le terrain notre solidarité avec leurs actions. Le respect mutuel interdit les polémiques avec une expression du sommet confédéral. Elles ne changeraient rien en toute hypothèse. Alors à quoi bon ? 

 

 

-  Mais compte tenu de ce qui vient de se passer, il est temps d’en tirer des leçons.

Tenons-nous à une soigneuse équidistance. Ni alignement systématique ni polémiques. Mieux vaut en effet se retenir de prendre parti entre les diverses confédérations syndicales quand leur choix divergent. Pourquoi ? Parce que les syndicats sont divisés tandis que les organisations politiques de gauche sont unies. Se mêler d’affaires syndicales c’est faire entrer dans nos rangs des polémiques sans objet puisque leur conclusion n’est pas de notre ressort. Ici encore il faut être dans le réel. Un autre système de relations est possible. 

 

Il y a des branches syndicales avec lesquelles la convergence est un fait, il y a des confédérations et syndicats qui, sans s’engager, ont des propos bienveillants et invitent publiquement leurs adhérents à faire leurs choix d’action en citoyens libres. FSU, Solidaires, FO et CFDT sont dans ce cas. Certes d’un autre côté il y a un Philippe Martinez qui passe de « la CGT n’appelle pas » à une formule violente « ne participe pas », deux jours avant la marche. Les prétextes évoqués sont lamentables comme ce « contre la vie chère c’est aussi le combat de Macron » et autres thèmes dont il n’avait jamais parlé dans les réunions unitaires.

 

Où est alors le point d’équilibre le plus positif ? Pas besoin de faire un dessin.

Sur le terrain c’est encore plus net. Je l’ai bien vu aux messages que j’ai reçus à propos de la journée d’action quand cette date de la journée d’action du 29 septembre a été mise en place sans concertation. J’ai eu de nombreuses remarques d’amis insoumis engagés dans divers syndicats que cette méthode indispose. Ils ne comprenaient pas pourquoi nous prenions parti en y appelant. Sans compter tous ceux qui ne croient pas à l’efficacité de ces journées d’action sans lendemain. D’autant plus quand les congrès d’organisation sont à l’ordre du jour et avec eux des opérations de recomposition dont nous ne devons en aucun cas nous mêler

 

 

-  La stratégie de Front Populaire se construit avec ceux qui la veulent.

L’objectif c’est l’unité du Peuple (tel que défini plus haut) contre la politique de Macron. Tant mieux si c’est aussi celles des organisations, cela amplifie le travail de mobilisation. Tant pis quand ce n’est pas possible. A quoi bon démoraliser tout le monde avec des interpellations médiatiques ? Comme nous l’avons démontré dans le champ politique, l’arbitre des stratégies est dans le peuple. Il faut avoir confiance en lui. Le 16 octobre nous avons bien vu comment il a réglé son compte a un mois de bashing ininterrompu pourtant soigneusement relayé de tous côtés. 

 

 

-  Et puis il y a ce qui avance bien.

J’ai été informé que dans plusieurs régions des collectifs se forment, unissant syndicat, partis et associations. Avec les organisations qui ont partagé la convocation de la marche du 16, la co-construction de l’action à égalité de droits et devoirs s’est bien engagée en octobre. Toutes ces organisations semblent acquises à l’idée de ne pas laisser sans suite la première manche du rapport de force populaire avec Macron, réussie ce 16 octobre. Une ambiance ouverte et amicale est là. Elle est un gage de sérieux et d’efficacité. L’affirmation d’un peuple politique regroupé sur ses bases écologiques et sociales revendicatives est aussi la condition de la reconquête des secteurs populaires plongés dans la résignation ou le vote d’extrême droite.

 

  • Bref, « dessiner les contours d’un Front Populaire », ce n’est pas le réaliser. Mais c’est le rendre possible.
  • C’est la prochaine étape du déroulement de notre stratégie générale.

 

 

-----------------------

 

 

-  Le 16 octobre 2022, Jean-Luc Mélenchon prenait la parole ainsi que plusieurs portes parole d’autres organisations qui avaient appelé à la marche contre la vie chère et l’inaction climatique.

Extrait : " ...retenez bien cela. Souvenez-vous, une chose est plus précieuse que tout. Ce n’est pas l’unité des partis politiques. Et tous les partis de gauche ont appelé à la marche. Ce n’est pas même la magnifique unité des fédérations syndicales, des organisations de jeunesses syndicales, des syndicalistes. Ils ont appelé à la marche et participé à sa grandeur. Rappelez-vous, l’unité du peuple est plus précieuse que tout. Ce peuple ne se laisse pas diviser par sa couleur de peau, par sa religion, par son appartenance politique ou son indifférence. L’Unité populaire est la solution à la crise ouverte... "

 

" ...Nous avons le devoir et la responsabilité politique d’appeler à la lutte les retraités, les chômeurs, les précaires, les lycéens, les étudiants. Ils ne sont pas salariés mais ils sont le peuple. Et nous, la NUPES, sommes l’alliance du peuple sous la forme d’un groupe parlementaire.... "

 

" ...Nous sommes en train de dessiner la construction d’un nouveau Front populaire. Il exercera le pouvoir dans son pays le moment venu et, comme chaque fois, il commencera par s’occuper du pauvre peuple. De ceux qui pâtissent et ne peuvent se défendre pour obtenir le blocage des prix, l’augmentation des salaires, le rétablissement de l’impôt sur la fortune... "

 

" ...Regardez-vous, vous êtes le nombre. Vous êtes la force. Vous seuls savez comment faire fonctionner le pays. Ne vous résignez pas ! Une autre vie est possible, débarrassée du pillage du profit. Un autre monde est possible, libéré du saccage du productivisme capitaliste. Oui, nous le pouvons si nous le voulons. L’Union populaire peut devenir un Front populaire ! Et nous le souhaitons tous. »

 

Jean-Luc Mélenchon : " Contre la minorité gouvernementale... pour un nouveau Front populaire ! "
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4 août 2022 4 04 /08 /août /2022 19:34
 Merci Hollande et Macron : la France est devenue le plus mauvais élève européen des accidents du travail !

De plus en plus d'accidents du travail mortels dans l'Hexagone... il faut en finir avec la souffrance au travail... et surtout pas allonger la durée de vie au travail comme le propose Macron en réformant les retraites !

 

La Confédération européenne des syndicats (CES) a publié le 28 avril une enquête consacrée à la mortalité au travail dans laquelle la France s’illustre tristement avec le deuxième taux de mortalité rapporté à la population au travail[0]...

 

et de son côté, lOIT fait de la santé et sécurité au travail un droit fondamental[1]...

 

« Ils étaient ouvrier du bâtiment, menuisier, jeune saisonnier, conducteur de poids lourd... Ils sont tous morts au travail entre le 18 et le 21 juillet 2022 », a dénoncé la CGT du ministère du Travail dans un communiqué publié mercredi. Se référant au comptage effectué par le professeur d'histoire Mathieu Lépine sur son compte Twitter « Accident du travail : silence des ouvriers meurent[1bis] », la CGT déplore les décès de neuf personnes en seulement quatre jours.

S'ajoute à cela la mort, le 27 juillet, de deux ouvriers qui intervenaient sur le chantier d'un téléphérique à Chamonix, en Haute-Savoie[2].

Et le 3 août, à Bergerac : huit blessés dont quatre graves après une explosion dans une usine classée Seveso[3].

 

Sources : Durand Eric | mis à jour le 29/12/2024

- 2017, dans la continuité de la Loi Myriam El Khomri adoptée sous la houlette de Hollande et Valls, qui lui sert de point d'appui, Emmanuel Macron fait passer la réforme du code du Travail.

Dans sa Loi Travail (ordonnances travail[6]) figure (titre 1) la fusion des instances représentatives du personnel : Dans les entreprises de plus de 50 salariés,  une instance unique nommée " comité social et économique " (CSE) remplacera et fusionnera le comité d'entreprise, le comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les délégués du personnel....  

 

Résultat :

Une commission " santé, sécurité et conditions de travail " (CSSCT) a été instaurée dans toutes les entreprises et établissements de plus de 300 salariés. Mais le CHSCT était quant à lui obligatoire dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés.

  • La plupart des entreprises comprises entre 50 et 300 salariés ne disposeront donc plus d'une instance représentative du personnel dédiée aux risques professionnels ;
  • La commission dans les entreprises de plus 300 salariés ne s'est pas substituer réellement aux CHSCT. Ses prérogatives et missions telles que définies, notamment à l’article L 4612-1 du Code du travail, ne sont pas reprises dans le texte[7] ! ;
  • Et les chiffres le confirment : le taux d’entreprises disposant d’une instance dédiée aux questions de santé, de sécurité et de conditions de travail est passé de 53,1 % en 2018  à 21 % en 2020[6bis]... résultat une entreprise sur cinq est hors la loi[6bis]....

 

- Quatre ans après l’adoption des ordonnances travail, les premiers résultats sont là : une dégradation prévisible[8] des conditions de travail, une souffrance au travail qui ne cesse de croitre 

Et ce qui suit en est l'une dés conséquences des plus désastreuses :

  • 3,5 accidents mortels pour 100 000 salariés français, pire résultat en Europe, voilà le fruit des politiques de Hollande et Macron soit plus de deux fois plus que la moyenne de l'UE (1,7 accident mortel pour 100 000 salariés).

Les données d'Eurostat, une direction générale de la Commission européenne chargée de produire des informations statistiques à l'échelle de l'UE sont la source de ces chiffres (les plus récents en la matière mais qui remontent à 2019) qui montrent qu'il y a en France 3,5 accidents du travail mortels pour 100 000 salariés, soit plus de deux fois plus que la moyenne de l'UE (1,7 accident mortel pour 100 000 salariés).

 

L'Hexagone détient donc bel et bien le bonnet d'âne des accidents du travail mortels, devant la Bulgarie (3,4 pour 100 000 salariés) et le Luxembourg (3,13). Les Pays-Bas sont quant à eux les meilleurs élèves, avec seulement 0,48 accident du travail mortels pour 100 000 salariés.

 

 

  • La France occupe également la première place du triste podium des pays où ont lieu le plus d'accidents du travail non-mortels, proportionnellement à la population.

En 2019, on en a recensé 3425 pour 100 000 salariés. C'est plus qu'au Portugal (2681) et en Espagne (2513), qui sont respectivement en deuxième et troisième positions en la matière.

 

 

 

- Alors quelles réponses apporter pour faire face à cette dégradation su vécu au travail ?

Oui, il y à urgence à abroger les lois travail initiées par François Hollande et Emmanuel Macron et en finir avec la souffrance au travail

La CGT porte des exigences et actions fortes de la part du gouvernement :

  • Une politique pénale du travail sévère, poursuivant et condamnant fermement la délinquance patronale ;
  • Le renforcement des droits de retrait et d’alerte des salarié.es ;
  • La suppression des régimes de précarisation des travailleur.ses ;
  • La suppression du recours massif à la sous-traitance dans les activités telles que le BTP, le nettoyage… ;
  • L’engagement de la responsabilité civile et pénale des donneurs d’ordre pour les accidents du travail chez les sous-traitants,
  • Des évolutions de la réglementation pour protéger la santé et la sécurité des travailleur.ses : rétablissement  de la dérogation pour l’affectation des jeunes à des travaux dits dangereux, adoption de règles précises pour prévenir les risques liés aux fortes chaleurs, …
  • Le retour des CHSCT comme contre-pouvoir pour la protection de la santé des travailleur.ses ;
  • Le doublement des effectifs de l’inspection du travail et des services de prévention (Carsat, médecine du travail), assurer leur indépendance et leur donner de nouveaux et véritables pouvoirs coercitifs (nouveaux arrêts d’activité notamment)[4].

 

 

- En définitive, tout commence par des actes politiques forts

 

Le tout passe en effet par l'abrogation des lois travail initiées par François Hollande et les ordonnances d'Emmanuel Macron... comme souhaité par 63 % des Français qui se prononcent pour[9], et qui, pour se faire, peuvent compter sur le soutien de la France insoumise[10], et de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale #Nupes[11].

 

Monument aux victimes de l'amiante à Condé  sur Noireau (Calvados)

Monument aux victimes de l'amiante à Condé sur Noireau (Calvados)

Notes :

[0LA SOUS-ESTIMATION DE LA MORTALITÉ DUE AU TRAVAIL

[1L’OIT fait de la santé et sécurité au travail un droit fondamental

[1bisAccident du travail : silence des ouvriers meurent

[2] Le décès de deux ouvriers sur le chantier du Montenvers à Chamonix

[3] Bergerac: huit blessés dont un grave après une explosion dans une usine classée Seveso

[4] Accidents du travail : La France triste leader européen de la mort au travail

[5] Loi Travail (ordonnances travail) : les principales mesures

[6Ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 relative à la nouvelle organisation du dialogue social et économique dans l'entreprise

[6bis] le taux d’entreprises disposant d’une instance dédiée aux questions de santé, de sécurité et de conditions de travail est passé de 53,1 % en 2018  à 21 % en 2020

[7] Loi travail XXL #13 : suppression du CHSCT

[8]  La dilution du CHSCT par les nouvelles ordonnances sur le travail pourrait avoir des conséquences en chaîne sur le bien-être des salariés.

[963 % des Français qui se prononcent pour l'abrogation des lois travail initiées par François Hollande et Emmanuel Macron (Harris Interactive, juillet 2021).

[10] Programme l'Avenir en Commun : En finir avec la souffrance au travail

[11] #Nupes : En finir avec la souffrance au travail

 

Pour en savoir plus :

CFDT : BILAN DE LA RÉFORME DES CSE... ALERTE SUR L’ÉPUISEMENT ET LE DÉCOURAGEMENT DES ÉLUS

- Où sont situés les 1 300 sites Seveso en France, et quels sont les risques ?

- La sous-déclaration des accidents du travail est une pratique courante des entreprises

- Pénibilité au travail : la Cour des comptes critique la réforme sous le premier quinquennat Macron

- CGT : Les cancers professionnels, une épidémie silencieuse

- Retraites : 2,5 millions de salariés en burn out sévère, on accélère encore ? 

- Retraites : la France championne d’Europe des accidents du travail

- CGT : Le naufrage du traitement judiciaire des accidents de travail

- Travailler, et mourir avant la retraite : un quart des hommes et 13 % des femmes les plus pauvres meurent avant 62 ans

- TRIBUNE. Le député LFI Aurélien Saintoul : « Mort au travail : en finir avec le tabou et l’impunité »

- Accidents du travail : 738 tués en 2022, ces décès dont vous n’entendez jamais parler

- Accidents du travail : 759 tués en 2023, un niveau record

Au moins 157 morts au travail entre janvier et avril : pourquoi 2024 est déjà une année noire ?

 

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17 janvier 2022 1 17 /01 /janvier /2022 17:13
Les directives européennes appliquées par nos gouvernements successifs ont détruit un grand service public construit à la libération avec le CNR

Retraité d’EDF GDF depuis 15 ans, j’ai fait ma carrière professionnelle à Dijon. Durant 14 ans les adhérents CGT m'ont confié la responsabilité de la région Bourgogne pour EDF GDF, puis j’ai siégé au conseil d’administration de Gaz de France comme administrateur CGT représentant le personnel durant 8 ans, jusqu'à la privatisation en 2004. Voila pourquoi même à la retraite, je suis attentivement les évolutions de mon entreprise.
Politiquement , j’ai milité 23 ans au PCF, membre du secrétariat fédéral de Cote d’or du PCF, plusieurs fois candidat, mais les positionnements de la direction nationale du  PCF en 1998/99 favorable à l’ouverture du capital dans les entreprises publiques et le vote à l’AN sur l’ouverture à la concurrence du gaz et de l’électricité mon fait quitter le PCF. Depuis 2016 je suis militant de la France Insoumise.

 

Sources : par Yves Mestas[1] | mis à jour le 11/12/2022

- Le nucléaire civil a toujours suscité débat en France depuis la mise en œuvre du programme nucléaire

Il a des avantages et des inconvénients comme tous les moyens de production d’électricité.


La CGT a des positions divergentes sur le sujet. La FNME CGT Energie, défend farouchement la production nucléaire alors que la confédération est beaucoup plus nuancée. Surtout depuis 2020, P Martinez ayant signé avec 18 ONG (dont Greenpeace France, Attac….) un plan de sortie de crise[2] mixant sauvegarde de l’emploi et défense de la planète. Très critiqué par la fédération de l’Energie CGT.

 

A l’origine, pour justifier la construction du parc nucléaire français en 1973/74, suite au choc pétrolier, était mis en avant les arguments suivant : assurer l’indépendance en électricité du pays pour se substituer aux centrales thermiques (charbon, fioul). Assurer une production d’électricité pour répondre aux besoins à un coût compétitif (sans prendre en compte le démantèlement) et n’émettant pas de gaz à effet de serre.  D’autres éléments sont moins évoqués car plus négatifs : l’uranium est importé du Niger et du Kazakhstan[3], l’investissement est très lourd donc l’endettement très important pour l’entreprise et la gestion des déchets que personne ne veut près de son domicile.

 

 

- Sont venues se greffer, depuis 20 ans, des mesures qui pénalisent l’entreprise EDF.

L’ouverture à la concurrence votée en mars 1999 à l’AN et mise en œuvre progressivement (directive européenne). Depuis 10 ans, l’ARENh sous la pression de Bruxelles, EDF doit vendre à prix coûtant 25% de sa production nucléaire à ses concurrents au prix de 42€ le MWh. Mesure qui vient d’être réajustée par le gouvernement, s’inspirant des négociations du projet « Hercule » entre Le Maire et la commission européenne. Prochainement, EDF sera contrainte de vendre 40% de sa production nucléaire à ses concurrents au prix de 46.20 € le MWh. Tarif très bas vu les prix du marché. Pour mémoire, la commission européenne demandait que le nucléaire soit séparé du groupe EDF et que la totalité de la production nucléaire soit vendue aux concurrents européens. Peut-être un compromis entre la France et Bruxelles ou une étape transitoire ? Un processus de déréglementation auquel le mouvement syndical n’a pas pu s’opposer, quel que soit le gouvernement en place.

 

Une situation qui prive EDF d’une part importante de sa production nucléaire et contraint l’entreprise, selon les périodes, à acheter de l’électricité sur les marchés européens de l’énergie à des prix exorbitants. La formation des prix des marchés de gros du KWh électricité se fait maintenant sur le cours du marché en fonction du coût de production de la centrale la plus chère (gaz) décidée par Bruxelles en 2016. Conséquences, actuellement 4 réacteurs sont à l’arrêt pour des problèmes de sécurité (Chooz et Civaux) soit 10% de la production nucléaire. EDF doit faire fonctionner ses 2 centrales charbon et importer de l’électricité de Belgique, d’Allemagne et d’Espagne à environ 300€ le MWh (le 22 décembre 2021 près de 400€ le MWh), dans le même temps l’entreprise vend à ses concurrents 25% et demain 40% de sa production nucléaire !

 

 

- À cela s’ajoute un vieillissement du parc nucléaire français avec régulièrement des incidents et mise en arrêt de tranches.

Les deux tiers des réacteurs auront 40 ans de vie en 2027, soit la durée de vie pour laquelle ils ont été conçus. Le gouvernement et EDF souhaitent prolonger la durée de vie de ces réacteurs avec plus de maintenance de rénovations et le grand carénage, pour un coût estimé à environ 100 milliards d’euros. Autre problème, avec le réchauffement climatique et des étés de sécheresse, les cours d’eau sont bas, ce qui a contraint EDF à des arrêts de tranches.

 

Autre problème, les déboires de l’EPR de Flamanville. Il nous avait été vendu pour un budget de 3.4 milliards et livré pour fonctionnement en 2012. Suite à une multitude de mal façons et d’incidents, EDF vient d’annoncer un nouveau retard de démarrage pas avant fin 2023 et pour un budget actuel de 12.7 milliards[4], soit un coût multiplié par quatre. La Chine qui a mis ses deux premiers EPR en fonctionnement en 2018 et 2019, actuellement l’un est à l’arrêt pour fuite radioactive. Le sujet fait débat dans la campagne présidentielle avec des programmes de candidats pour la construction de 6/7 EPR de bords politiques très différents et d’autres sont pour une sortie progressive du nucléaire[5]. Quel que soit le président élu le sujet sera d’actualité dans le prochain quinquennat et va accentuer les fractures dans la société française.

 

 

- Voilà un descriptif qui devrait inciter à la réflexion syndicale 

Sécurité avec le vieillissement des centrales, dérèglementation qui pénalise l’entreprise techniquement et financièrement, le consommateur/client ne bénéficie plus du coût compétitif du nucléaire avec ce marché européen de l’énergie et l’ouverture à la concurrence qui devait faire baisser les tarifs, un EPR qui devient un gouffre financier et une production nucléaire financé par EDF qui est de plus en plus au service des concurrents.

 

Notes :

[1] Retraité, adhérent CGT depuis 1974, Ex-responsable CGT région Bourgogne EDF/GDF, Ex-membre du conseil d’administration de Gaz de France.

[2] Plus Jamais ça : 34 mesures pour un plan de sortie de crise

[3] En 2016, plus des deux tiers de la production mondiale d’uranium provenaient des mines de trois pays dont le Kazakhstan (39,4% de la production mondiale en 2016)

[4] EDF : le coût de Flamanville relevé de 12,4 à 12,7 milliards d'euros

[5] Comparateur de programmes

 

Pour en savoir plus :

- ÉLECTRICITÉ – Un hiver 2022/2023 sous haute tension !

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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 10:15
Retraites : analyses de la CGT sur le projet de loi instituant un système universel de retraite

Sources : Eric Durand | Mis à jour le 21/07/2021

-   Retraite : stop à la duperie du gouvernement

Dès les premières lignes de son courrier, le message du Premier ministre est clair : « Je confirme la volonté du gouvernement de construire un système universel de retraites, par répartition et par points comportant un âge d’équilibre. »


En d’autres termes : aucune concession n'est faite sur le contenue du projet de loi, pas même sur l’instauration d’un âge pivot nommé ici « âge d’équilibre ». Il s'appliquera pour tous dès l'entrée en vigueur du régime à point.

  • Alors, de quel compromis nous parle-t-on ?

Le gouvernement avait évoqué, dès cet automne, sa volonté de reculer l’âge de départ à la retraite sans attendre la mise en place du nouveau système à point pour résorber la prévision de déficit, opportunément annoncée par le Conseil d'orientation des retraites pour 2025.

 

Une volonté traduite dans le texte du projet de loi par l'instauration d'un « âge d’équilibre » qui devait débuter dès 2022, pour tous. C'est uniquement ce dernier point que le gouvernement propose provisoirement de suspendre. Charge à la « conférence de financement » que le Premier ministre propose de mettre en place de faire des propositions alternatives.

  • Comme nous en avons pris l’habitude, le gouvernement reprend vite d’une main ce qu’il a fait semblant de donner de l’autre.

En effet, peut-être pour que l’on ne se fasse pas trop d’illusion, il ne laisse à cette commission aucune marge de manœuvre. Le Premier ministre précise dans son courrier que « les mesures destinées à rétablir l'équilibre ne devront entraîner ni baisse des pensions pour préserver le pouvoir d'achat des retraités, ni hausse du coût du travail pour garantir la compétitivité de notre économie ».

 

 

- Pour prendre connaissance de l'analyse de la CGT sur le projet de loi instituant un système universel de retraite

  • Lire ou télécharger le document ci dessous :

 

 

-   Retrait de l'âge pivot : résultats des courses, on en est où ?
Après les annonces d'Edouard Philippe sur la conférence de financement, décryptage avec Régis Mezzasalma, dirigeant CGT.

 

 

- Et aussi : " Le retrait provisoire de l’âge pivot, c’est du pipeau ! " par Adrien Quatennens, député France insoumise

Retraites : analyses de la CGT sur le projet de loi instituant un système universel de retraite
Retraites : analyses de la CGT sur le projet de loi instituant un système universel de retraite
Retraites : analyses de la CGT sur le projet de loi instituant un système universel de retraite
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5 septembre 2019 4 05 /09 /septembre /2019 12:35
Retraites : bloquer le projet de Macron... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !
Retraites : bloquer le projet de Macron... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !
Retraites : bloquer le projet de Macron... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !
Retraites : bloquer le projet de Macron... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !
Retraites : bloquer le projet de Macron... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !

Le Président des riches (Macron) vient de nommer Jean-Paul Delevoye (quI a déjà était déjà chargé il y a seize ans de modifier le système de retraite des fonctionnaires sous Jean-Pierre Raffarin, avec un certain François Fillon)[1] au gouvernement comme « Haut-Commissaire à la Réforme des Retraites » avec comme objectif de mener à bien la suppression des régimes actuels de retraite et leur remplacement par un « Système universel par points[2] ».

 

- Actuellement le montant de la retraite est prévisible et garanti. Il est accroché solidement aux salaires

Le salarié peut s’adresser à la CARSAT ou à son régime particulier, pour connaitre quel sera le montant définitif de sa retraite de base. Il s’agit d’une retraite à prestations définies.

 

Le montant de cette retraite, selon la durée validée, est calculé en partant du salaire perçu (la moyenne des 25 meilleures années pour le régime général, l’indice des 6 derniers mois pour la Fonction publique…).

 

- La retraite par POINTS, c’est la fin du montant de pension garanti

Avec la bascule vers un système par points, la seule certitude sera le niveau de cotisation pour acquérir des points. Le montant de la pension, lui, ne sera connu qu’au moment du départ en retraite, en découvrant la valeur en cours des points, selon les données économiques et démographiques du moment. Le salarié pourra partir en retraite avec une pension amputée ou être contraint à partir plus tard.

 

- Quand Macron parle « égalité », les riches peuvent dormir tranquilles

Toutes les réformes des retraites, depuis 25 ans, ont retiré des droits aux salariés, du public et du privé, ont allongé les durées de cotisations nécessaires, ont baissé les pensions, ont obligé les salariés à retarder leur âge de départ : les mesures Balladur de 1993 qui ont frappé les salariés du privé, la réforme de 2003 qui a fait sauter les 37,5 annuités, la réforme de 2010 qui a repoussé l’âge de départ… etc.

 

Chaque fois le gouvernement a parlé « égalité » pour retirer des droits. Chaque recul pour les salariés du privé a été suivi de reculs pour les salariés du public, et vice versa.

 

Avec la retraite par points, tous les salariés, tous les pensionnés seraient perdants[3].


- C’est pourquoi, l’heure est à la mobilisation pour défendre nos régimes de retraite et dire nettement :

 

➡️   NON au projet Delevoye-Macron de retraite par POINTS !
➡️   NON à la baisse généralisée des pensions.
➡️   Maintien de tous les régimes de retraite, dont les régimes particuliers et le Code des pensions civiles et militaires.

 


Il faut à la fois, bloquer ce projet destructeur... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place, car une autre réforme est possible[4] !

 

Source : La CGT  | mis à jour le 08 octobre 2019

-  Pour comprendre l'enjeu de la " réforme " Macron !

Retraites : bloquer le projet de Macron... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !
  • Un site internet à votre disposition : https://reforme-retraite.info
  •  

     

    -  Pour revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !

Retraites : bloquer le projet de Macron... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !
  • un accroissement de la part des richesses créées par le travail, consacrées à leur financement ;
  • de renouveler le contrat entre les générations, garantissant, dans le cadre de la répartition, le droit à une retraite pour tous les salariés dès 60 ans, avec un revenu de remplacement qui permette de vivre dignement ;
  • un taux de remplacement au minimum de 75 %, et en aucun cas inférieur au SMIC, pour une carrière complète de travail, doit être assuré quel que soit le régime de retraite et reposer sur l’ensemble de la rémunération ;
  • l’évolution de la pension doit être indexée sur le salaire moyen ;
  • la décision du départ en retraite doit rester le choix individuel du salarié ;
  • un droit à départ à taux plein anticipé en retraite pour les salariés ayant exercé des travaux pénibles et astreignants doit être reconnu dans tous les régimes ;
  • le droit au départ à la retraite à taux plein, anticipé, pour les personnes en situation de handicap, doit être amélioré ;
  • la garantie et la pérennisation du système solidaire de retraite fondé sur la répartition passent par le financement nécessaire à chaque régime ;
  • une gestion démocratique du système de retraite et des régimes qui le constituent

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Retraites : bloquer le projet de Macron... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !

Jusqu’à la fin des années 80, la construction de notre système de retraite s’est faite progressivement avec des objectifs porteurs de valeurs : progrès, solidarité, démocratie et transformation sociale.


La retraite a permis progressivement d’assurer un niveau de vie moyen des retraités à parité avec celui des actifs. La pauvreté chez les retraités a pu ainsi être massivement réduite. Les dernières réformes risquent d’inverser cette évolution.


Des éléments de solidarité importants ont été introduits au fur et à mesure dans nos régimes de retraite avec l’objectif de réduction des inégalités (droits familiaux, périodes de maladie, de chômage...).


Notre système de retraite, constitué de plusieurs régimes, regroupe un ensemble de droits couvrant l’ensemble du salariat.


Mais les mesures, réformes et accords successifs (Arrco et Agirc) depuis la fin des années 80 ont programmé dans le temps une redoutable baisse du niveau des retraites à leur liquidation et tout au long de leur perception dont on constate de plus en plus les effets :

  • la désindexation des pensions de retraite par rapport aux salaires conduit à une perte de 20 % sur dix ans. Elle a fragilisé le principe de solidarité entre actifs et retraités. En 2014, les pensions de retraites n’ont pas été revalorisées, ce qui a provoqué une baisse nette de pouvoir d’achat des retraités ;
  • révision de tous les paramètres de calcul du montant de la retraite (âge, durée, indexation…).

Cela a été d’abord appliqué dans le régime général avec le passage des dix meilleures années de salaire aux vingt-cinq meilleures et le passage de 37,5 annuités à 40 pour accéder au taux plein.

 

La réforme de 2003 a confirmé cette logique et a étendu le passage de 37,5 annuités à 40 pour les fonctionnaires puis dans les autres régimes spéciaux.

 

La loi de novembre 2010 aggrave la situation, ajoutant à l’allongement de la durée exigée pour l’obtention du taux plein, le report des âges d’ouverture du droit à retraite et de la retraite sans décote qui sont passés respectivement à 62 et 67 ans.

 

Parce qu’elle a remis en cause les fondements de la loi du 23 mars 2006 qui prévoyait la suppression des écarts de rémunération entre femmes et hommes à dater du 31 décembre 2010, cette loi est doublement pénalisante pour les femmes déjà lourdement affectées par l’allongement de la durée exigée pour le taux plein.

 

En 2012, le nombre d’annuités a été porté, pour l’ensemble des salariés du privé et les fonctionnaires, à 41, soit 164 trimestres, à 165 trimestres en 2013, à 166 en 2015 ; la réforme de janvier 2014 prévoit la poursuite de cet allongement avec 172 trimestres pour la génération 1973.

 

Avec la baisse du montant des pensions, les lois qui se sont succédé ainsi que les accords Arrco et Agirc, organisent la réduction des éléments de solidarité de nos régimes et la promotion de systèmes de retraite par capitalisation.

 

L’application de ces réformes et de ces accords a creusé les inégalités ; les salariés précaires, notamment les femmes en sont particulièrement victimes.La loi de janvier 2014 ne fait pas que prolonger les évolutions engagées par les réformes précédentes. Elle met en place une nouvelle organisation du système de retraite français reposant sur le postulat que la retraite est avant tout une question technique, et qu’en conséquence, elle doit être placée sous la responsabilité d’experts. C’est tout le sens de l’installation du Comité de suivi des retraites. Cette tentative de dépolitisation vise à soustraire les futures évolutions de tout rapport de force, et de tout risque de mobilisation.

 

Retraites : bloquer le projet de Macron... et revendiquer l'amélioration du système actuellement en place !

La qualité de la vie en retraite dépend de la qualité de la vie au travail.

 

Le droit à la retraite doit être solidement articulé au droit au travail et au salaire ; il doit donc être en lien étroit avec la bataille revendicative sur la sécurité sociale professionnelle, l’emploi, les salaires, l’égalité professionnelle femmes/hommes, la santé et le bien-être au travail.

 

 

-   Montant de la retraite... revoir les paramètres de calcul 

Les salaires à retenir et la base des droits :

  • dans le régime général, le calcul de la pension doit se faire sur les dix meilleures années. Ce qui exclura une grande partie d’années de plus bas salaire, de précarité, chômage, maladie... ;
  • dans la fonction publique et le secteur public : 75 % du dernier salaire ou du dernier indice, réévalué avec l’intégration des primes ayant caractère de complément salarial dans le traitement indiciaire ;
  • pour l’ensemble des régimes :
    • l’indexation des salaires retenus pour le droit à retraite doit se faire sur l’évolution des salaires et non pas sur les prix ;
    • l’ensemble des rémunérations (toutes les primes, l’intéressement, la participation...) doit être soumis à cotisation et constituer des droits pour la retraite ;
    • les périodes d’arrêts de travail pour maternité, accident de travail et maladie professionnelle doivent être considérées comme périodes travaillées avec la prise en compte du salaire reconstitué ;
    • pension de réversion à hauteur de 75 % de la ou des pensions du conjoint, pacsé ou concubin, décédé, sans condition d’âge ni de ressources, amélioration de l’allocation veuvage ;
    • la revalorisation des pensions doit se faire sur la même base que l’évolution du salaire moyen. Cela permet d’assurer la solidarité intergénérationnelle en faisant profiter les retraités autant que les actifs, des gains de productivité. C’est aussi le seul moyen d’empêcher un décrochage du niveau de vie des retraités ;
    • Les droits familiaux doivent être renforcés tant que subsisteront les inégalités entre les femmes et les hommes.

 

La durée de cotisation exigée pour percevoir le taux plein de pension doit tenir compte :

  • de la réalité des durées d’activité professionnelle (actuellement celle-ci se situe en moyenne autour de 36 ans) ;
  • des périodes d’études après 18 ans, celles-ci doivent être validées par une cotisation forfaitaire (comme la cotisation assurance maladie des étudiants) ;
  • des périodes de première recherche d’emploi, validation dès l’inscription à Pôle emploi.

Ceci doit permettre à la grande majorité des salariés du public, comme du privé, d’obtenir une retraite complète à 60 ans.

 

 

-  Âge de la retraite

L’âge de 60 ans doit bien demeurer le repère collectif associé au droit à la retraite.

 

Mais la date de départ en retraite doit rester le choix du salarié. Cela nécessite que soit assurée la garantie de l’emploi à tous les salariés (du public comme du privé), y compris aux salariés les plus âgés.

 

Un véritable choix suppose également des revenus en activité comme en retraite corrects, et des conditions de travail décentes.

 

Les départs anticipés en retraite doivent être confortés ou reconnus dans chacun des régimes pour les salariés ayant été exposés aux conditions de travail pénibles, insalubres ou à risques, afin de tendre à l’égalité d’espérance de vie en retraite.

 

 

-  Financement de la retraite

Les repères revendicatifs sur le financement de la protection sociale[4] sont transversaux et concernent intégralement la retraite. Ils sont à décliner pour l’ensemble des régimes de retraite ; en même temps doivent être abordées les mesures qui permettront le mieux d’assurer la solidarité à l’intérieur de chaque génération au travail. La cotisation doit rester le fondement de notre système par répartition à la fois contributif et solidaire

 

 

-   Maison commune des régimes de retraites

Il est nécessaire :

  • de maintenir les grands régimes, correspondant chacun à des mécanismes différents d’acquisition des droits, afin de respecter les spécificités des carrières professionnelles, tant dans le public que dans le privé ;
  • que l’administration de ces régimes s’effectue sur la base et dans l’objectif d’un socle commun de droits (âges, durées, taux de remplacement, droits conjugaux et familiaux, égalité femmes/hommes).

La Maison commune des régimes de retraites, proposée par la CGT, a pour objectif d’assurer la mise en œuvre de ce socle de droits, d’instaurer une véritable solidarité des régimes dans le but de promouvoir pour toutes et tous des retraites de haut niveau et de garantir la pérennité financière des régimes par l’anticipation de ressources suffisantes.

 

La compensation et les problématiques communes aux différents régimes, par exemple celles des polypensionnés, seraient de sa compétence.

 

La Maison commune devra être placée sous la responsabilité de représentants élus des actifs et retraités des régimes affiliés.

 

 

-   Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT : une autre réforme est possible

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3 septembre 2019 2 03 /09 /septembre /2019 12:33
32 h ! Travailler moins, travailler mieux, travailler toutes et tous !
32 h ! Travailler moins, travailler mieux, travailler toutes et tous !
32 h ! Travailler moins, travailler mieux, travailler toutes et tous !
32 h ! Travailler moins, travailler mieux, travailler toutes et tous !
32 h ! Travailler moins, travailler mieux, travailler toutes et tous !
32 h ! Travailler moins, travailler mieux, travailler toutes et tous !

D’après des chercheurs, après 40 ans, il ne faudrait travailler que 3 jours par semaine[1]