Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 octobre 2024 5 25 /10 /octobre /2024 13:01
Droitisation : le poisson pourri par la tête
Droitisation : le poisson pourri par la tête

Une nouvelle ventilation des forces se dessine sous la poussée d’une pression dégagiste qui ne se dément pas !

 

 

L’Institut La Boétie organisait ce jeudi une présentation du livre de Vincent Tiberj aux arts et métiers : « La droitisation française mythe et réalités »[1]. Pour les insoumis il s’agit d’un travail fondamental.

Avant cela nous avions eu déjà le même regard sur la tribune de Tristan Haute « élargir les bases socio-électorales de la gauche : nécessités, difficultés et incertitudes[2] » parue dans « Contretemps ».

Les deux documentent une direction de travail essentielle dans nos raisonnements d’Insoumis. En effet, elle apporte la confirmation argumentée d’une thèse centrale de la stratégie électorale et politique de notre Mouvement. Évidemment ce n’était pas le but de ces auteurs. Il nous appelle plutôt à déduire par nous-mêmes des modes opératoires à partir de leur travail. Mais avait-il prévu que nous adoptions leur raisonnement et leurs arguments ? C’est pourtant le cas.

 

 

Sources :  Jean-Luc Mélenchon |

- Pour Tiberj, la droitisation par le bas de l’échelle sociale est un mythe démenti par les enquêtes qualitatives sur les opinions à propos des valeurs et principes auxquels déclarent adhérer les gens.
Mais celle des élites sociales et médiatiques est un fait avéré. Cependant, malgré une société plus ouverte, plus tolérante, et une ouverture culturelle en progression, la France est bel et bien le théâtre d’une progression des votes et des thèmes de droite et d’extrême droite.

 

🔴 La cause de cet apparent paradoxe ?

L’ambiance de conservatisme créé par un milieu politique et médiatique de plus en plus enclin au point de vue extrême-droitisé. Il réussit à imposer son propre cadrage du débat public. « C’est par les luttes pour l’agenda politique et par la manière dont on en parle sur la scène politique et médiatique que la droitisation s’impose » résume Vincent Tiberj. La maîtrise de cette « mise en scène », au sens littéral du terme, procure une impression générale assez dominante pour être confondue avec un fait général.  Si les citoyens ne sont pas largement convertis à une vision de droite de la société, ce sont les élites politiques, intellectuelles et médiatiques françaises qui portent ce processus[3]. D’où le choix du terme « droitisation par le haut ».

 

🔴 Mais alors pourquoi, s’il s’agit seulement d’une droitisation de la sphère politico-médiatique et non des citoyens, les urnes se droitisent-elles ?

Vincent Tiberj appelle cela le paradoxe français. Pour lui, en réalité les résultats électoraux reflètent de moins en moins les choix et les opinions des citoyens. Il est alors faux de conclure à une droitisation de la société française, dit-il uniquement à partir des résultats électoraux.

  • En effet l’abstention est aujourd’hui trop massive et trop socialement distribuée pour cela. Elle est de plus en plus marquée dans les catégories populaires et dans les nouvelles générations. Du coup elle laisse davantage de poids électoral aux boomers, aux cadres, aux fractions aisées, etc. Ceux-ci soutiennent rarement la redistribution et l’ouverture culturelle.
  • Avec l’évolution démographique, ce mouvement est donc amené à s’amplifier. Si on laisse aller, les résultats des urnes seront toujours moins représentatifs de la population.

Cette argumentation, ici résumée à l’extrême, forme aussi le cœur de l’analyse stratégique Insoumise[4]. Elle s’articule avec la description de Palombarini[5] de l’espace politique en trois blocs formant la réalité électorale de notre pays : bloc populaire, bloc bourgeois central, bloc d’extrême droite. Comment étendre le bloc populaire ? Notre cible est l’élargissement par le ralliement des abstentionnistes.

 

 

- Il y avait débat entre nous : peut-on à ce sujet parler d’un « bloc » comme on le fait pour les trois autres ?

Son hétérogénéité et son absence d’expression n’en fait-il pas un non-sujet politique par définition ? Sur cette question, le travail de Vincent Tiberj et celui de Tristan Haute confirment et formalisent nos observations de terrain. Pour nous, en situant socialement l’abstention, on modifie la qualité de l’observation sur l’espace des « abstentionnistes ». On se donne le moyen d’y détecter clairement la population visée par notre objectif électoral.  Je dis bien « socialement ». Ici ce n’est pas la géographie qui produit la forme du lien social et politique ! C’est très exactement l’inverse. Un quartier n’est ni pauvre ni riche en dehors de personnes qui y vivent.

 

🔴 La loupe sociale permet une recherche : où rencontrer ces abstentionnistes qui doivent faire l’objet de notre ciblage ?

  • La résidence en habitat logement social donne accès à une population définie par ses revenus en bas de l’échelle des moyens et des salaires. Cela recoupe un modèle connu et opérationnel de discriminations et d’assignations pour les populations concernées.
  • De même pour le deuxième marqueur du nouvel âge du capitalisme : la précarité et tout ce qui va avec. Elle est bien concentrée dans une classe d’âge active mais électoralement très absente : les jeunes.

Dans les deux cas la « localisation » sociale est pertinente car elle recoupe aussi des segments de pratiques sociales et culturelles également aussi identitaires que les critères purement sociaux même quand ils n’y sont pas directement reliés. Le travail de Tristan Haute et de Vincent Tiberj valide cette méthode d’observation. Surtout il étend pour nous, profondément, l’analyse de ce que nous avions pressenti. Le bloc abstentionniste n’est pas un « bloc « au sens idéologique, cela est sûr. Mais il s’agit clairement d’un espace d’expansion pour nous à partir du moment où on opère une « localisation » sociale du travail de contact à entreprendre. La thèse Tiberj permet de penser trouver dans ces secteurs aussi, compte tenu de l’état général de la société qu’il décrit, sur un état hautement prédisposé au programme Insoumis. Dans ces conditions, passer à la conquête des espaces abstentionnistes est donc à la fois pertinent et efficace pour l’élargissement du « bloc populaire » tel que décrit par Palombarini.

 

 

- Survol des trois blocs et de leur évolution
L’emprise des trois blocs électoraux évolue d’une élection à l’autre. Cette évolution peut et doit être maîtrisée autant que possible.

  • Pour nous : renforcer notre espace et fracturer celui de nos adversaires.
  • Pour eux : la même chose dans l’autre sens, n’en doutons pas.

Mais au bout du compte les urnes font la décision. J’ai dit : la décision. Pas la réalité ultime… On va voir que cette distinction est le cœur de la thèse de Tiberj. Ce que l’on voit aujourd’hui dans les compteurs après dépouillement semble toujours aller dans la même direction. Une nouvelle ventilation des forces se dessine sous la poussée d’une pression dégagiste qui ne se dément pas.

 

🔴 Le bloc « central », à l’œil nu, est en état de dilution avancée, pour finir principalement en direction du bloc d’extrême-droite.
Celui-ci polarise toujours plus l’espace de la droite désormais totalement « post gaulliste ». Ce bloc central, c’est celui de la mouvance macroniste au sens large (EPR, MODEM, Horizon) et jusque dans les rangs de la droite classique chez Les Républicains. Le ralliement d’une partie des Républicains au RN à la dissolution en est un temps fort. Mais à mesure que le glissement s’opère se détruisent pour ses composantes les raisons d’être ensemble. Ce bloc est alors lourdement fissuré au point d’être au bord d’une balkanisation complète.

 

🔴 Le bloc d’extrême droite se renforce de cet appoint.
Le ralliement à lui du groupe LR autour de Ciotti en atteste. Mais la prégnance des thèmes de ce bloc sur la coalition macroniste est non moins évidente et les motifs publics de sa fracturation en attestent. Le thème de l’immigration en est un exemple.

 

🔴 Le pôle populaire est celui de la « gauche » unie (Nupes puis NFP).
La dynamique du « bloc central », des supposés « macronistes de gauche » vers lui est quasi nulle.

Le bloc populaire n’est pas homogène.

  • Ni par le programme ni par les bases politiques qu’il mobilise, ni par les milieux qu’il influence.
  • Il est certes unifié dans une stratégie électorale de candidature commune au premier tour sur un programme de rupture. Mais il est également assez lourdement bloqué par l’appétit du « centre gauche » pour une stratégie de rassemblement avec le reste du Centre[6]... Dès lors, en tant que coalition, il ne produit quasi aucune dynamique. Au contraire....
  • Ce « centre gauche » refuse d’essayer de rallier au programme et à l’union les électeurs qu’il voudrait influencer. Il veut séduire en reprenant à son compte les critiques du reste du centre droit à propos du programme et de la composante centrale de l’union : le Mouvement insoumis, ses porte-paroles, ses façon d’agir. Il est donc un agent direct et public agissant pour la dislocation de ce bloc. Ce qui revient à dire que la pression sur cette coalition s’opère aussi en direction de la droite. « En pratique, écrit Tristan Haute,  certain-es proposent de s’adresser davantage aux déçues du « macronisme », ce qui nécessiterait selon elles et eux d’amoindrir les ambitions économiques du programme du NFP en matière de rémunération et de protection sociale en faisant des « compromis » sur ces questions. D’autres proposent, pour élargir les bases électorales du NFP, poursuit le sociologue, de s’adresser aux classes populaires salariées ou retraitées, blanches et rurales qui se seraient détournées de la gauche au profit du RN. Cela nécessiterait de mettre au second plan les discours et mesures programmatiques en matière de discrimination, d’immigration, voire d’environnement ou d’aide sociale. » « Les tenantes de ces positionnements en partie contradictoires, note Tristan Haute, sont d’autant plus audibles dans le débat public qu’ils et elles s’accordent sur la nécessité électorale d’affaiblir la place de LFI au sein du NFP, voire de l’en écarter. »

Autrement dit le « centre gauche » : bénéficie d’intenses relais médiatiques. Ces derniers les utilisent sans vergogne pour contrer l’ennemi commun qu’est le mouvement insoumis aux yeux de la droite et de l’extrême-droite. Du coup sa force de répulsion pour les secteurs les plus engagés de la gauche sociale joue aussi un rôle négatif avéré. Il fait douter de la viabilité et des objectifs réels de l’alliance.  

 

 

- Les modes opératoires
Pourtant, le seul effet de progression électorale avérée dans ce contexte, vient de la stratégie insoumise de conquête des « espaces d’abstention socialement situés ». Ainsi en 2024 en prévision des élections européennes, les insoumis ont engagé plusieurs mois de campagne d’inscription sur les listes électorales dans les quartiers populaires et dans les universités. Le résultat est probant ! Une analyse de Manuel Bompard dans son blog le dit. C’est clair : " la progression du nouveau Front Populaire qui a permis la victoire de la gauche aux législatives suivant la dissolution a une origine. Elle a eu lieu là où les nouvelles inscriptions ont été les plus nombreuses. Et cela avait déjà produit auparavant les progressions les plus fortes de la liste FI à l’élection européennes[7] ". La comparaison des résultats avec la précédente élection européenne confirme ce que montre la superposition des performances que je viens d’évoquer. Au total LFI a gagné un million de voix d’une élection à l’autre aux européennes. L’inverse se produit dans le paquet de centre gauche. Le nombre des voix du PS, des Verts auxquels on doit ajouter les voix de Benoît Hamon à la précédente élection, montre que quatre cent quarante mille voix sont perdues ! La progression de Glucksmann est donc juste un siphonage incomplet des voix du centre gauche existant six ans auparavant.

 

🔴 La stratégie insoumise mise sur le quatrième bloc, celui des abstentionnistes des quartiers populaires et de la jeunesse. Cette stratégie inclut deux préalables :

  • un programme de rupture avec le système économique dominant ;
  • et des candidatures communes dès le premier tour pour crédibiliser les chances de succès sur le mode « la force va à la force ». C’est pourquoi cette stratégie trouve dans l’analyse de Vincent Tiberj une confirmation de son bien-fondé.

Dans cette approche, les abstentionnistes ne sont pas vus comme des « sans avis ». Ce point doit être précisé.

  • Ce sont des « déçus », à la fois par « l’offre politique » de gauche, et par le système représentatif lui-même vu comme malhonnête.
  • Mais ils sont aussi « désorientés » comme le disaient les textes insoumis sur le sujet. Cela signifie que les prises de position assumées par les émetteurs habituels de la gauche par exemple sont contraire aux habitudes et aux réflexes traditionnels de leurs électeurs. Les évolutions du PC ou du PS sur l’immigration, les violences policières, la politique internationale par exemple ne correspondent plus à ce à quoi ils ont éduqué leurs propres bases. On vérifie alors combien les chemins tracés par le passé ne sont pas effacés. La masse abstentionniste n’est donc pas un ensemble sans contenu ni construction politique. Elle contient des avis, des valeurs, des prises de position. Ils forment autant de points d’appui pour le travail de ralliement à opérer.

 

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​🔴  Le PS et le PC sont des émetteurs répulsifs dans « la gauche populaire » et radicale au moins aussi violents que le sont les insoumis dans les milieux de « la suite dorée de la bourgeoisie » comme la nommait Karl Marx. Dès lors, ils sont « retenus » par des verrous identifiables. Le déverrouillage peut s’opérer sur des points clef. Par exemple d’abord une attitude et une constance antisystème clairement identifiable et assumée. Ou bien une capacité à tenir bon une position contre toute la nomenklatura médiatico politique. Et ainsi de suite.

​​​​​​​

👉 Ici le programme des radicalités concrètes est central.

Il propose des solutions aux problèmes de survie des gens du commun. Mais il ne suffit pas. La bataille se joue aussi dans les affects politiques. Les liens qui se créent dans les luttes et avec elles, les solidarités internationales, les expressions de compassion et d’entre-aide formatent ces affects depuis toujours en milieux populaires. C’est cet effet d’inclusion que visent les campagnes du Mouvement insoumis de type « caisse de grève », collecte de denrées alimentaires ou de fournitures scolaires, caravane populaire et ainsi de suite. 

 

🔴 Au total la thèse de Vincent Tiberj ajoute à notre compréhension du moment et, partant de là, à notre détermination.

Ici le vote n’est pas le meilleur sondage d’opinion disponible. Il est en décalage avec l’opinion réelle de la société. L’abstention explique le phénomène et souligne son caractère politiquement significatif. Elle est donc bien l’aire d’expansion du vote de gauche. On sait comment et pourquoi.

 

🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 

 

 

- Droite d'en haut, gauche d'en bas ? Dialogues autour de livre « La Droitisation française »
À l’occasion de la sortie du livre de Vincent Tiberj, " La Droitisation française. Mythe et réalités " , l’Institut La Boétie organisait des dialogues exceptionnels entre chercheur·ses et politiques intitulés « Droite d'en haut, gauche d'en bas ? », jeudi 24 octobre, avec Vincent Tiberj, Héloïse Nez,  professeure en sociologie, Tristan Haute, chercheur en sciences politiques, Marlène Benquet, co-animatrice du département de sociologie de l’Institut La Boétie et Jean-Luc Mélenchon, co-président de l’Institut La Boétie.

 

  • L'idée d’une droitisation généralisée de la société est omniprésente dans la parole médiatique et politique. Pseudo-enquêtes d’opinion, montée électorale du RN, paniques morales réactionnaires : tout pousse à croire que les Français seraient passés à droite. 
  • Pourtant, le dernier ouvrage du sociologue Vincent Tiberj, Droitisation française. Mythe et réalités défend une toute autre thèse : non, les Français ne se sont pas droitisés. Ils sont même de plus en plus ouverts et tolérants, et alignés sur des valeurs de gauche. En revanche, on assiste à une droitisation très nette du champ médiatique, intellectuel et politique : une droitisation « par le haut »
  • La discussion, appuyée sur le constat de Vincent Tiberj, s'attachait à comprendre le paradoxe entre l’évolution de la société française et celle de sa représentation institutionnelle, qui semblent aller dans des sens contraires. Au processus de « droitisation par le haut » s’oppose-t-il une « gauchisation par le bas » ? Ce décalage entre la société et sa superstructure peut-il s’expliquer par une sous-mobilisation, électorale et au-delà, des groupes populaires ? 

 

Ces dialogues ont ainsi éclairé le lien entre valeurs, mobilisations et représentations dans la France contemporaine afin d’apporter des pistes de stratégie face à ce « paradoxe français ».

 

 

🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 

 

 

🔴 Un ouvrage à mettre entre toutes les mains ! 👉

 

 

-  Par : PUF

Éditions : Union Distribution

Date de parution : 04/09/2024
EAN : 9782130837954
Pages : 144
Longueur : 19 cm
Largeur : 12,5 cm
Disponibilité : chez l'éditeur
Prix poche TTC chez Union Distribution : 15€

 

 

Notes :

[1Droite d'en haut, gauche d'en bas ? Dialogues autour de livre « La Droitisation française »

[2] Élargir les bases socio-électorales de la gauche

[3] Du Labour de Corbyn à LFI de Mélenchon, les médias contre la gauche

[4] Vers la victoire du bloc populaire

[5« Il y a une radicalisation à droite du bloc bourgeois »

[6STOP ! Car avec Raphaël Glucksmann, un autre Macron est possible

[7] La preuve par M. Bompard : la stratégie électorale des insoumis est gagnante

 

Pour en savoir plus :

- Macron Barnier en débandade

 

Partager cet article
Repost0
23 septembre 2024 1 23 /09 /septembre /2024 12:44
Gouvernement Barnier : tournez à droite, prenez l’impasse
Gouvernement Barnier : tournez à droite, prenez l’impasse
Gouvernement Barnier : tournez à droite, prenez l’impasse

Emmanuel Macron ayant fait de l’addition de deux défaites une victoire, les voilà au pouvoir. Pour combien de temps ?

« Il faudra s’en débarrasser aussitôt que possible », prévient Jean-Luc Mélenchon[7]

 

 

Emmanuel Macron a nommé samedi le gouvernement le plus à droite depuis douze ans. Derrière Michel Barnier, toutes les droites y figurent, quitte à bafouer les résultats du 7 juillet. La nomination de Didier Migaud à la justice fait figure de caution de gauche. Pour le reste, le coup de barre est aussi clair que l’édifice paraît bancal.

 

 

Source : Ramdani Ilyes | mis à jour le 27/09/2024

- C’est une bonne situation, ça, ministre de Michel Barnier ?
« Vous savez, je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation », répondraient sûrement les trente-neuf membres du nouveau gouvernement, paraphrasant Édouard Baer campant Otis dans Astérix : Mission Cléopâtre. Après tout, la vie, « c’est d’abord des rencontres, des gens qui [tendent] la main », poursuit, dans ce film, le scribe.

 

Au vu de la composition gouvernementale annoncée, samedi 21 septembre par un communiqué de l’Élysée[3], Michel Barnier a beaucoup tendu la main. Le nouveau chef du gouvernement offre à une vingtaine de parlementaires (anciens ou actuels) et de maires leur première expérience ministérielle, à parité entre les deux forces désormais associées au pouvoir, l’ancienne majorité et la droite Les Républicains (LR).

 

🔴  Du côté de la droite d’opposition, c’est Noël en septembre.

Dans un parti qui s’était accoutumé aux débâcles électorales, le gouvernement « Barnier 1 » offre une superbe occasion de goûter au pouvoir à toute une brochette d’élu·es qui observait les trains passer depuis douze ans.

 

🔴  Vieux routier de la droite, Michel Barnier a régalé toutes les chapelles de sa famille.

  • L’aile la plus conservatrice est là, incarnée par Bruno Retailleau[4], le président du groupe LR au Sénat, qui vivra au ministère de l’intérieur une première expérience gouvernementale dont il a rêvé pendant tout le quinquennat Sarkozy ;
  • Nouvelle secrétaire d’État à la consommation, Laurence Garnier[5], connue pour ses positions contre la constitutionnalisation de l’avortement ou le mariage homosexuel, incarne également cette droite dure, tout comme Patrick Hetzel, nommé à l’enseignement supérieur et à la recherche ;
  • Bruno Retailleau emmène également un de ses proches à Beauvau, Othman Nasrou, secrétaire d’État à la citoyenneté et à la lutte contre les discriminations ;
  • Privé de l’intérieur, Laurent Wauquiez reste à l’extérieur mais il place deux de ses compagnons de route au sein de l’exécutif :
    • le député Alexandre Portier (réussite scolaire et de l'enseignement professionnel) [NDLR : un ministre délégué défenseur de l’enseignement privé[5bis]] ;
    • et son ancien vice-président à la région Auvergne-Rhône-Alpes Nicolas Daragon (sécurité du quotidien).
  • Autre figure de LR, Xavier Bertrand pourra compter sur son ami François Durovray, président du conseil départemental de l’Essonne et nouveau ministre des transports, pour incarner son courant ;
  • Gérard Larcher, le puissant président du Sénat, a obtenu que son amie Sophie Primas soit nommée ; elle hérite du commerce extérieur ;
  • Valérie Pécresse se félicitera de l’arrivée d’Agnès Canayer, un soutien de longue date, au ministère de la famille ;
  • Et Michel Barnier ne s’est pas oublié, puisque sa fidèle Marie-Claire Carrière-Gée devient ministre déléguée à la coordination gouvernementale – une nouveauté.
  • Bizarre : les « macronistes de gauche » sont là : pour que la liste soit complète, il faut y ajouter deux figures du parti récompensées de leur fidélité :
    • Annie Genevard, secrétaire générale de LR, nommée ministre de l’agriculture ;
    • et François-Noël Buffet, influent président de la Commission des lois au Sénat, qui hérite du portefeuille de l’outre-mer.

 

 

- Jamais la scène politique n’avait donné à voir le rassemblement d’un tel nuancier des droites depuis la création de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), en 2002.

Et encore : à l’époque, les centristes de François Bayrou avaient boudé le grand rassemblement impulsé par Jacques Chirac. Cette fois-ci, ils sont bien là ! Après une interminable réunion, vendredi, où plusieurs figures du MoDem tentaient d’acter la non-participation de leur parti à ce nouvel exécutif, le choix contraire a été fait.

  • Jean-Noël Barrot, jusque-là chargé de l’Europe, est promu ministre des affaires étrangères ;
  • Geneviève Darrieussecq fait son retour au gouvernement, pour s’occuper des questions de santé, et Marina Ferrari passe du numérique au tourisme.

 

🔴  En tout, ce sont sept ministres du gouvernement Attal qui conservent des fonctions ministérielles.

  • Après avoir hurlé à la dérive droitière depuis des semaines, Agnès Pannier-Runnacher a accepté le portefeuille de la transition écologique et de l’énergie ;
  • Sébastien Lecornu, Rachida Dati et Catherine Vautrin retrouvent leurs vieux compagnons, comme on disait à l’époque du RPR, même si cette dernière s’occupera à présent des territoires ;
  • Quant à Guillaume Kasbarian, libéral parmi les libéraux, il s’occupera de la fonction publique.

 

 

- Décidé à n’oublier aucune sous-famille de sa nouvelle coalition, Michel Barnier a distribué les postes avec méthode.

  • Le Parti radical ?
    • Il propulse Nathalie Delattre, sa sénatrice et secrétaire générale, aux relations avec le Parlement (ce qui ne manquera pas de faire tiquer au Palais-Bourbon, plus explosif que jamais et dont elle n’a jamais été membre).
  • L’Union des démocrates et indépendants (UDI) ?
    • Elle aura trois ministres : Valérie Létard (logement), François Gatel (commerce, ruralité) et Fabrice Loher (pêche et mer).

 

Tout cela donne un gouvernement foisonnant, à défaut d’être très cohérent. Dans les derniers jours, beaucoup de choses ont bougé, pour mille raisons différentes :

  • un ténor qui s’insurge contre l’absence d’un proche ;
  • Emmanuel Macron qui émet de sérieuses réserves sur une nomination, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) qui fait remonter des soucis dans les déclarations d’intérêt de futurs ministres.
  • Des élus locaux ont aussi alerté Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, ou les têtes de l’exécutif elles-mêmes, sur le profil « sulfureux » de tel ou tel ministre pressenti.

 

 

- La caution Migaud Au milieu de ce va-et-vient désordonné, certaines nominations semblent avoir été décidées à la dernière minute.

  • À l’Éducation nationale, le profil d’Anne Genetet intrigue.
    • Députée des Français de l’étranger, médecin de formation, l’élue a travaillé sur la fiscalité des expatriés et sur leur protection sociale, sur les Uber Files et sur les ingérences étrangères ;
    • elle est membre de la commission de la défense après avoir siégé à celle des affaires étrangères ;
    • elle s’est intéressée à la gestion du corps diplomatique. Mais sur l’éducation nationale, rien ou si peu.

 

  • Comme à chaque remaniement, d’autres se lamenteront longtemps d’avoir loupé le train Barnier.
    • Stéphanie Rist aurait pu devenir ministre des solidarités si son suppléant n’avait pas refusé de siéger à l’Assemblée nationale ;
    • Et Violette Spillebout, Mathieu Lefèvre et d’autres députés du groupe Ensemble pour la République (EPR) ont cru leur heure venue ;
    • tandis que Gérald Darmanin a pensé, quant à lui, que sa proximité avec Emmanuel Macron allait lui sauver la peau.

 

🔴 Le handicap, grand absent du remaniement

L’absence de ministère dédié à la question du handicap est l’une des principales surprises de la nouvelle architecture gouvernementale. Au lendemain des Jeux paralympiques et des énièmes promesses d’inclusivité, le signal inquiète les associations spécialisées.

  • « Scandaleux, a tonné samedi soir sur X le Collectif Handicaps, qui en regroupe une cinquantaine. Même pas un secrétaire d’État. Ainsi 12 millions de personnes ne méritent pas un ministère. Le collectif condamne ce choix, inadmissible et incompréhensible. »
  • Le nouveau ministre des solidarités, Paul Christophe (Horizons), s’est empressé d’écrire un message sur le même réseau social. « J’ai toujours eu à cœur de défendre les droits fondamentaux des personnes handicapées et une société plus inclusive, a-t-il écrit. Ce n’est pas demain que cela va changer ! Je m’y engage. »

 

 

- Mais le train Barnier était-il le bon ?

Lancé deux mois et demi après les élections législatives, il entrevoit avec inquiétude la prochaine gare, celle du budget. Faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le nouveau chef du gouvernement devra procéder à la même litanie de 49-3 que ses prédécesseurs.

  • Et ensuite ?
    • La gauche et ses 193 députés ont déjà promis de le censurer[7] ;
    • sitôt que le Rassemblement national (RN) décidera d’en faire de même, la fine équipe Barnier tombera.

 

🔴 Vu l’aspect bancal de l’ensemble, la présence de Didier Migaud interroge

Qu’est-ce qu’est donc allé faire l’ancien député socialiste dans cette galère ? Nommé garde des Sceaux, l’actuel président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) va quitter ses fonctions. Dans un gouvernement aussi à droite, il va vivre au rythme des pressions de Beauvau et des sections de Bercy, au vu de l’austérité budgétaire qui se prépare.

  • Sa présence a toutefois un mérite : elle permet à Michel Barnier de tenir sa promesse, celle selon laquelle la « gauche » serait représentée dans son équipe. Après avoir essuyé une dizaine de refus (au bas mot), l’ancien commissaire européen a fini par obtenir l’accord de l’ex-socialiste.
  • Le voilà exhibé en numéro 2 du gouvernement, une façon presque caustique de souligner l’incongruité de sa présence.

 

Le premier conseil des ministres aura lieu lundi, a annoncé Alexis Kohler depuis l’Élysée. Très vite, les équipes techniques vont devoir changer les plaques, les en-têtes et lancer de massives réimpressions d’urgence. Tout à sa volonté de marquer son territoire, Michel Barnier a changé les intitulés de la plupart des ministères :

  • La « cohésion des territoires » devient le « partenariat avec les territoires » ;
  • la culture se voit flanquée du patrimoine ;
  • la santé de l’accès aux soins :
  • et les armées des anciens combattants.

 

Tout cela va coûter cher, en attendant le prochain remaniement, le prochain premier ministre et les prochaines reformulations. D’ici là, c’est toute une génération d’élu·es macronistes et de droite qui se retrouvent, après s’être détestés puis rapprochés, avec pour nouveau point commun d’avoir perdu les élections du 7 juillet. Emmanuel Macron ayant fait de l’addition de deux défaites une victoire, les voilà au pouvoir. Pour combien de temps ?

 

 

🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 

 

 

- Le gouvernement Macron-Barnier : le plus à droite de l'histoire

Rappel du résultat des législatives anticipées[1][2] pour ceux qui n'auraient pas tout suivi :
1 - Coalition NFP 193 députés ; 2 - Coalition macroniens 166 députés ; 3 - Coalition RN Ciotti 142 députés ; 4 - LR 47 députés
PS : depuis ces résultats du 7 juillet, macron a perdu 4 députés. 2 sont allés chez Horizons et 2 chez les non inscrits.

 

Michel Barnier a composé le gouvernement le plus à droite de la Ve République. 

  • Critères d'entrée : homophobie, racisme, conflits d'intérêts, compatibilité avec le RN... 
  • Des ministres qui vont nous mener la vie dure... jusqu'à la censure

 

 

Notes :

[1] Résultats pour résultat des élections législatives 2024

[2] 142 pour le RN et Ciotti, 166 pour la macronie et 193 pour le NFP… voici la répartition finale de l’Assemblée nationale

[3] Annonce de la nomination du Gouvernement

[4] Racisme, homophobie, ami de Netanyahu... Qui est Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l'Intérieur ?

[5] Les visages de la honte : quels députés LR et RN ont voté contre le droit à l’IVG dans la Constitution ?

[5bisAlexandre Portier : un ministre délégué défenseur de l’enseignement privé

[6] Le Nouveau Front populaire demandera la censure du gouvernement Barnier

[7] Le Nouveau Front populaire retrouve son unité pour dénoncer le gouvernement Barnier : « Il faudra s’en débarrasser aussitôt que possible », prévient Jean-Luc Mélenchon

 

Pour en savoir plus :

- J’ai dissous l’Assemblée nationale. Adresse aux Français.

Le soumettre ou le démettre – L’analyse de Jean-Luc Mélenchon face au coup de force d’Emmanuel Macron

Comme Macron, Mac Mahon refusait déjà de reconnaître le résultat des élections il y a 147 ans

Michel Barnier à Matignon : comment Macron a pactisé avec Le Pen

- « Censure, mobilisation, destitution » – La réponse du NFP au coup de force de Macron

- France insoumise le 17 août 2024 : « Démettre le président plutôt que nous soumettre »

- Immigration, racisme, islamophobie : le « grand danger » du nouveau gouvernement Barnier

- Le gouvernement Barnier, une bourgeoisie affairiste et ultra-réactionnaire s’empare des ministères

 

Partager cet article
Repost0
15 août 2024 4 15 /08 /août /2024 13:40
De Napoléon 3 à Emmanuel Macron, le spectre du coup d’Etat !

Le coup d’état du 2 décembre 1851, l’expédient et le spectre

 

 

La fin de la IIe République offre matière à réflexion à la lueur des événements du moment présent. Sans verser bien évidemment dans l’anachronisme, il est cependant possible d’établir quelques analogies ou comparaisons.... car comme Macron, Mac Mahon refusait déjà de reconnaître le résultat des élections il y a 147 ans[19]

 

 

Source : Francis DASPE | mis à jour le 03/09/2024

- Au moins autant que la séparation des pouvoirs, c’est l’articulation entre exécutif et législatif qui définit la nature réelle des institutions d’un système politique.
En France, la I° République avait fait le choix en 1792 de se passer de président de la République. Le souvenir vivace de la tyrannie à peine renversée expliquait ce parti pris. C’était affaiblir le pouvoir exécutif et tabler sur un pouvoir législatif dominant, renforcé par le choix de l’assemblée unique avec la Convention.


Un demi-siècle plus tard, la II° République opta pour un président de la République élu au suffrage universel direct[1] (masculin, faut-il préciser). C’était donner au pouvoir exécutif une légitimité populaire lui permettant de peser, même si une limite d’importance lui était assignée : le non renouvellement du mandat présidentiel. La fortune de ces deux République fut identique : toutes deux se terminèrent par un coup d’état militaire[2][3].

 


- La fin de la II° République offre matière à réflexion à la lueur des événements du moment présent.
Sans verser bien évidemment dans l’anachronisme, il est cependant possible d’établir quelques analogies ou comparaisons. Le 2 décembre 1851, le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, président de la II° République, sonne le glas de cette dernière[3].

  • C’est le dénouement d’une crise aiguë opposant depuis quasiment trois ans le pouvoir législatif (incarné par le « parti de l’ordre ») et le pouvoir exécutif (le président).
  • Le conflit opposait donc une Assemblée nationale majoritairement conservatrice et monarchiste à un président de la République au parcours sinueux. Les deux se réclamaient pareillement du vote populaire : le président élu au suffrage universel masculin direct en décembre 1848[4], l’assemblée de celui de mai 1849[5]. Pourtant, ils avaient été des alliés de circonstance au cours de l’année 1848.


La II° République, sociale à ses débuts, celle des ateliers nationaux, représentait à la fois une menace et un scandale pour les possédants. Leur réaction fut rapide et violente pour mette à l’ordre du jour dans un même élan la répression politique et la régression sociale. Le général Cavaignac fut l’homme de la situation : le parti de l’ordre (re)naissant l’utilisa en conséquence à l’occasion des journées de juin 1848 (avant cela il y avait déjà eu la répression brutale de la manifestation du 15 mai 1848 qui se traduisit un an plus tard par la condamnation des chefs républicain au procès de Bourges). Mais pour l’élection présidentielle de décembre, Cavaignac était déjà discrédité et essoré. Le choix du parti de l’ordre se reporta alors sur Louis-Napoléon Bonaparte.


🔴 Chacun pensait utiliser l’autre et le manipuler à son profit.

  • Mais le divorce survint rapidement, notamment à l’occasion des élections législatives de mai 1849[5] qui virent la victoire du parti de l’ordre, c’est-à-dire du camp conservateur et monarchiste.

 

- Louis Napoléon Bonaparte tenta de s’affranchir quelque peu du pouvoir législatif en formant en octobre 1849 un gouvernement dévoué à sa personne.

Ce fut le « ministère des commis » dirigé par le général d’Hautpoul. Aujourd’hui, on parlerait sans nul doute de gouvernement technique d’obligés. La tentative est cependant irrésistiblement vouée à l’échec, car la Constitution est claire à ce sujet : c’est l’Assemblée nationale qui vote les lois que le gouvernement doit ensuite appliquer. Et elle en profite pour faire passer des lois conservatrices qui déplaisent au Président : loi Falloux du 15 mars 1850 sur la liberté de l’enseignement favorisant de fait l’influence du clergé, loi électorale du 31 mai 1850 limitant le suffrage universel masculin (le corps électoral passe de 9 millions à 6 millions d’électeurs), sans parler des considérations de politique étrangère particulièrement sensibles et clivantes, notamment celles liées aux répercussions du Printemps des peuples.


🔴 Mais la grande affaire réside dans la question de la révision constitutionnelle afin de permettre la réélection du président de la République, ardemment souhaitée par Louis-Napoléon Bonaparte. En 1851, une proposition allant dans ce sens était rejetée à deux reprises par l’Assemblée. La rumeur d’un éventuel coup d’état fut propagée par les uns et les autres, stratégie pour s’y accoutumer ou au contraire pour le conjurer.


🔴 La situation était confuse à souhait et paradoxale à bien des égards. S’y repérer pouvait relever de la gageure. En effet, on retrouvait deux anciens alliés entrés en conflit, qui tous deux ne portaient pas dans leur cœur la République. Une assemblée en majorité conservatrice, en réalité monarchiste, se trouvait acculée à défendre la République pour qui elle avait peu d’estime.


Notons qu’une des origines du parti de l’ordre était ce qui fut appelé les « républicains du lendemain[6] » élus dès avril 1848. Il s’agissait de monarchistes et de bonapartistes déguisés en républicains inquiets des bouleversements sociaux et de l’irruption du peuple, mais ne pouvant pas encore se dévoiler tels qu’ils étaient. Ils s’opposaient aux « républicains de la veille » aux convictions antérieures et solides (hostiles à la monarchie et depuis longtemps favorables à l’instauration d’une république).


Le peuple, terme certes vague et mal défini, mieux considéré par le président (quoique le livret ouvrier ne soit pas encore abrogé), va se retrouver en défense de l’assemblée qui pourtant l’avait dépossédée de ses droits et de son pouvoir par une politique caractéristique du parti de l’ordre : réprimé lors des journées de juin 1848, exclu du suffrage par la loi électorale de mai 1850. Des républicains, sincères eux, en partie ceux « de la veille », défendent la République en venant au secours d’une assemblée conservatrice monarchiste.

 

 

- La stabilisation du coup d’état s’effectua rapidement, alternant phases de répression et actes de validation des nouvelles réalités politiques (plébiscite des 20 et 21 décembre pour entériner le coup d’état, nouvelle constitution le 14 janvier 1852[7], officialisation de l’établissement du II° Empire le 2 décembre 1852[7]
L’instauration d’un régime autoritaire était donc actée. Le parti de l’ordre s’y rallia très vite, pourvu que les affaires et les profits ne soient pas empêchés. En contrepartie, la poursuite de la répression de la résistance populaire et républicaine fut de mise, justifiée par l’épouvantail du mythe du danger imminent d’une guerre sociale, alimentant la peur des petits et grands possédants. Les conditions d’une alliance entre les bonapartistes et les élites étaient ainsi reconstituées.


🔴 Par la suite, et jusqu’à aujourd’hui, le coup d’État sert de repoussoir au camp républicain. Une légende noire autour de Napoléon III et du Second Empire est développée, initiée notamment par la figure tutélaire de Victor Hugo. Néanmoins, le coup d’Etat subsiste dans les mentalités, à la fois comme une tentation et un expédient, en somme à l’égal d’un spectre réactivé à l’occasion des différentes crises politiques ponctuant l’histoire de notre pays.

 

De nombreux exemples peuvent être cités :

  • crise de 1877 avec Mac-Mahon : Aux élections de 1876, les électeurs ont désigné une majorité républicaine, alors que le Président de la République, la maréchal de Mac-Mahon, espérait le retour d'une majorité monarchiste. Il décide le 16 mai 1877 de dissoudre la Chambre des députés pour tenter d'obtenir une majorité conforme à ses attentes[8] ;
  • crise Boulanger : La crise boulangiste a bouleversé la vie politique française pendant trois années, de 1887 à 1889[9] ;
  • affaire Dreyfus : Crise politique majeure sous la IIIème République, l'affaire Dreyfus implique un officier français de confession juive dans une histoire d'espionnage[10] ;
  • événements du 6 février 1934 : le 6 février 1934, une manifestation antiparlementaire est organisée à Paris devant la Chambre des députés par des groupes de droite, des associations d'anciens combattants et des ligues d'extrême droite pour protester contre le limogeage du préfet de police Jean Chiappe à la suite de l'affaire Stavisky[11] ;
  • retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958 : La crise de 1958 déclenchée le 13 mai permet le retour au pouvoir du général de Gaulle. De Gaulle restera président du Conseil, puis Premier ministre jusqu'au 8 janvier 1959. Il devient alors le premier Président de la nouvelle Ve République après avoir été élu par un collège de 80.000 électeurs le 21 décembre 1958[12] ;
  • etc...


Commencé à gauche, si l’on peut dire non sans forcer quelque peu le trait, car contre le parti de l’ordre et pour le suffrage universel, le coup d’état se termine clairement à droite. Il cherche en effet à éradiquer un « péril républicain et rouge ». Au mieux, l’historiographie emploie, pour qualifier le régime du II° Empire ainsi porté sur les fonts baptismaux, l’expression de « démocratie césarienne[13] ». Celle-ci est vraiment incomplète, se faisant très souvent sans le peuple et contre le peuple.


Car le coup d’état reste un impensé permanent, ou un acte manqué, du jeu politique au quotidien. L’expression est régulièrement utilisée, tantôt pour qualifier un passage en force ou une combine politicienne, tantôt pour discréditer le camp d’en face. Elle est certes bien souvent galvaudée. Mais on est cependant en droit de se demander en quoi consistent les coups d’état d’aujourd’hui. Pour se limiter à la période contemporaine, partons du « coup d’état permanent » dénonçant les institutions de la monarchie républicaine instaurée en 1958.


Prolongeons la réflexion avec le pouvoir législatif asservi encore davantage par la réforme constitutionnelle de 2002 (passage au quinquennat et inversion du calendrier électoral) qui visait à garantir une majorité stable au président nouvellement élu pour la totalité de son mandat, avec des députés transformés en godillots (avec des conséquences délétères[14]). Si l’opération a fonctionné jusqu’en 2017, cela n’est plus le cas depuis 2022, signe de l’effritement du macronisme.

  • N’oublions pas la manière dont fut contournée la souveraineté populaire exprimée à l’occasion du référendum portant sur le traité constitutionnel européen de 2005[15].
  • Mettons en exergue le recours croissant à l’article 49-3[16].
  • Poursuivons avec le refus de prendre en compte l’expression populaire, avec la dévalorisation théorisée des corps intermédiaires ou la criminalisation décomplexée des différentes formes de la contestation sociale.
  • Observons enfin à sa juste mesure l’entêtement du chef de l’état à contourner le verdict des récentes élections législatives (Victoire du NFP – La presse internationale la salue, Macron la refuse[17]),..

pour nous efforcer de discerner de quoi ces tentatives convergentes sont le nom.

 

 

- Le coup d’état reste bien à la fois une tentation, un expédient et un spectre.

Sa finalité est identique : s’exonérer de la souveraineté populaire, jugée encombrante, et des revendications des citoyens, considérées comme illégitimes et incompétentes. Seule la forme que peuvent prendre ces tentatives de coup d’état est renouvelée, tant l’imagination des gouvernants et des aspirants à gouverner est féconde. A bien des égards, c’est en cela que consiste pour partie le projet politique porté par la Macronie[18].

 

De Napoléon 3 à Emmanuel Macron, le spectre du coup d’Etat !

🔴 Ce communiqué de l’Élysée en date du 26/08/2024 rejette la mise en place de Lucie Castets comme première ministre, candidate issue du Nouveau Front Populaire[17] : le coup d'État est en cours !

 

Coup de force terrible de d'Emmanuel Macron contre le résultat des urnes. En République, le Président n'a pas droit de veto. Il fait le choix du blocage et du chaos au lieu de respecter la démocratie. Il doit partir !

 

En vue de la nomination d’un Premier ministre, le Président  @EmmanuelMacron  a reçu les responsables des partis représentés au Parlement ainsi que les Présidents des deux chambres. Le communiqué :

 

 

Notes :

[1La première élection du président de la Ve République au Suffrage Universel

[2Coup d'État du 18 Brumaire met fin à la 1ére République

[3] En proposant l'abrogation de la loi électorale et le rétablissement du suffrage universel, que l'Assemblée rejette (13 novembre), Louis Napoléon discrédite celle-ci aux yeux du pays. Le coup d'État a lieu le 2 décembre 1851.

[4] Louis-Napoléon Bonaparte est élu en décembre 1848 président de la République française pour quatre ans.

[5Élections législatives françaises de 1849

[6Ces républicains du lendemain, eux aussi divisés, étaient issus de différents milieux politiques : l’on y retrouvait d’anciens ministres, tels qu’Adolphe Thiers ; des légitimistes, hostiles à la monarchie de juillet ; ainsi que des orléanistes déçus de la politique de François Guizot, dernier chef du gouvernement de Louis Philippe.

[7] La Constitution du 14 janvier 1852 est la constitution de la IIe République française promulguée le 14 janvier 1852 par le président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, après son coup d'État du 2 décembre 1851. 

[8Mac-Mahon, espérait le retour d'une majorité monarchiste. Il décide le 16 mai 1877 de dissoudre la Chambre des députés pour tenter d'obtenir une majorité conforme à ses attentes.

[9La crise boulangiste a bouleversé la vie politique française pendant trois années, de 1887 à 1889.

[10] Crise politique majeure sous la IIIème République, l'affaire Dreyfus implique un officier français de confession juive dans une histoire d'espionnage

[11] Le 6 février 1934, une manifestation antiparlementaire est organisée à Paris devant la Chambre des députés par des groupes de droite, des associations d'anciens combattants et des ligues d'extrême droite

[12La crise de 1958 déclenchée le 13 mai permet le retour au pouvoir du général de Gaulle.De Gaulle restera président du Conseil, puis Premier ministre jusqu'au 8 janvier 1959. Il devient alors le premier Président de la nouvelle Ve République après avoir été élu par un collège de 80.000 électeurs le 21 décembre 1958.

[13La Démocratie césarienne et l'union libérale / H. Bondilh

[14« Le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont eu des conséquences délétères », estime Mathieu Gallard

[15Le dernier référendum national organisé en France l'a été pour approuver le traité constitutionnel européen. Le non l'avait largement emporté.

[16Le 1er décembre, l'article 49 alinéa 3 de la Constitution française a été utilisé pour la vingtième fois depuis le début du quinquennat par Élisabeth Borne, cette fois pour faire adopter sans vote à l'Assemblée nationale le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024.

[17] Victoire du NFP – La presse internationale la salue, Macron la refuse

[18Macron, le coût d’Etat permanent !

[19] Comme Macron, Mac Mahon refusait déjà de reconnaître le résultat des élections il y a 147 ans

 

Pour en savoir plus :

- « Le macronisme : une haine bien ordonnée de la démocratie »

- Macron : 7 ans de flirts avec l’extrême-droite

- Autoritarisme constitutionnel : de Weimar à Macron

Le « progressisme », une auto-définition du macronisme ?

- Emmanuel Macron et Alexandre Benalla ou la société du 10 décembre !

- Macron : la démocratie sans le peuple

- France insoumise le 17 août 2024 : « Démettre le président plutôt que nous soumettre »

- APRÈS LES LÉGISLATIVES 2024, L’URGENCE D’UNE NOUVELLE RÉPUBLIQUE

- Le Président est tout puissant en fait, peu puissant en droit.

 

Partager cet article
Repost0
5 août 2024 1 05 /08 /août /2024 10:44
Macron, le coût d’Etat permanent !
Macron, le coût d’Etat permanent !

Compétiteur acharné, le président bat le record de dépenses à l’Élysée ! Médaille d'or épinglée par la Cour des Comptes...

Le Président est tout puissant en fait, peu puissant en droit[10].

 

Cette semaine dans la Macronie, le Président sans gouvernement et sans majorité prend (seul) une décision diplomatique majeure au sujet du Sahara occidental, il soutient le renouvellement de son pote Thierry Breton en tant que commissaire européen, et il réfléchit à l’hypothèse Xavier Bertrand à Matignon… : bienvenue au Pays des Droits du déni et de la trêve politique à géométrie variable.

 

 

Source : Zantrop | mis à jour le 18/09/2024

- Le Président, en sortant de sa trêve olympique, me pousse à sortir à la fois de ma trêve estivale, et de mes gonds !
Car en ce moment, contrairement à des millions de Français, Emmanuel Macron vit sa meilleure vie.

🔴 Jugez vous-mêmes :

  • il parade aux JO,
  • s’attribue tout le succès de la cérémonie d’ouverture,
  • serre les pognes des athlètes médaillés en leur mettant de grandes claques dans le dos,
  • prend des poses avec eux,
  • se met en scène sur les réseaux sociaux …

à un moment, j’ai même cru qu’il serait le dernier relayeur de la flamme olympique, ce qui aurait allumé la vasque, et la mèche !

 

Bah, qu’est-ce que tu veux, être Président c’est prendre du bon temps, profiter de la vie et faire la fête en se faisant passer pour un progressiste, un écolo et un sauveur mondial.

Mais merde, non, c’est pas être Président, ça ! On dirait les paroles d’une chanson de Patrick Sébastien.

 

 

- Lui supporte les athlètes, et moi, je ne peux vraiment plus le supporter.
Mais comment il fait, pour réussir à être partout en même temps ? Il a le don d’ubiquité ? Ne me dîtes pas qu’ils ont cloné Macron ? Ils sont combien ???

 

🔴 Selon nos sources, le Président aurait également été aperçu (informations à prendre au plus-que-conditionnel) :

  • à la sortie des stades, en remplacement de Nelson Montfort pour la traditionnelle interview avec traduction en simultané des sportifs en sortie d’épreuve ;
  • dans les vestiaires de l’équipe de France de Natation, pour aider Léon Marchand à préparer ses injections avant les courses ;
  • dans les gradins vers 2 heures du matin pour nettoyer les tribunes ;
  • et au village olympique en plein milieu de la nuit, entrant discrètement dans la chambre de Phryge, la mascotte des JO pour… hem… « observons deux papillons » comme disait Desproges

 

Alerte médaille : Macron se placerait désormais parmi les favoris de la traditionnelle épreuve de jet ski à Brégançon !

Dans la presse, il se félicite d’avoir dépensé 1,4 milliard pour dépolluer la Seine[1], bien que l’état sanitaire soit très aléatoire et que les épreuves de triathlon aient dues être reporté.

 

Vu de l’étranger, dans Courrier International on lit que « le président français souhaite profiter des Jeux olympiques pour faire oublier les défaites de son parti aux dernières élections[2] ».

 

 

- Que voulez-vous : le Président se démène pour l’image de la France, et ça, ça n’a pas de prix.

Ou plutôt, si : la Cour des comptes à fait paraître un rapport indiquant que le budget de l’Élysée a explosé l’année dernière : 125 millions d’euros dépensés par Macron à l’Élysée rien qu’en 2023, avec un déficit de 8,3 millions d’euros[3] . Quel talent : même dans les dépenses qui n'ont rien à voir avec le sport, il ne peut pas s'empêcher de battre des records !

  • Immédiatement, « L’Élysée a réagi en invoquant l'inflation et l'activité soutenue du président dans un contexte géopolitique tendu[4] ». Comprenez : c’est pas moi, M’sieur, c’est la faute au contexte !
  • À l’Élysée il y a un sac à excuses avec des boules qu’on tire au sort à chaque mise en cause, sur lesquelles il y a marqué : Covid – Gilets jaunes – guerre en Ukraine - Inflation – Palestine – Jean-Luc Mélenchon... à tous les coups ça marche !

 

🔴 Le " spécialiste " des dépenses de l'Élysée, un certain René Dosière regrette que « la Cour n’ait pas mis une limite à une vision strictement comptable de l’argent public en détaillant le coût du diner d’État organisé en l’honneur du Roi d’Angleterre notamment[4] ».

Mettre une limite à la vision strictement comptable de l’argent public ?

Non mais mon pauvre René, faut quand même avoir le culot de la sortir, celle-là ! Tu vas être gentil et aller me la ranger dans l’étagère à fables politiciennes, quelque part entre la théorie du ruissellement, l’égalité des chances, et la méritocratie !

 


- C’est sûr que quand c’est pour le RSA, le SMIC, le chômage, les APL, les hôpitaux, etc., là au contraire, il faut impérativement que les gouvernants aient une vision strictement comptable !

« Il n’y a pas d’argent magique … », en fait on n’avait pas vu que la phrase était tronquée, « … sauf pour inviter Monseigneur Charles à bouffer du homard, il l’a bien mérité quand même, ça faisait 75 balais qu’il patientait derrière sa daronne ! »

René Dosière poursuit : « C’est une muflerie que de dire à son invité ce qu’il vous coûte. Or une visite d’un Chef d’État étranger est rare et sa finalité est de montrer la meilleure image de la France[5] ».

 

🔴 C’est vrai, la cour des comptes n’a aucun sens du savoir-vivre et des bonnes manières à table ou quoi ? J'aimerais pas l'inviter à déjeuner ! Où est Nadine de Rothschild quand on a besoin d’elle ???

 


- Franchement, les dépenses sociales, ça ne montre pas une bonne image de la France à l’étranger, contrairement à un bon gueuleton entre bourges de noble ascendance !

Berk, caca le Pays des assistés !

🔴 Les dépenses qui ont augmenté sous Macron correspondent donc à des dîners d’État, par exemple les suivants :

  • Charles III : 475 000 euros pour 160 convives. On est sur un petit 3000 euros par tête de pipe, franchement pas de quoi s’exciter, c’est quoi : deux ou trois tickets restos pour vous les pauvres, non ?
  • Narendra Modi : 412 000 euros (petit joueur) ;
  • Le Président Mongol : 63 000 Euros (moi, je le prendrais mal, perso…)

Hé oui, les économistes nous avaient bien prévenu, le taux de change a vachement augmenté depuis le Brexit : un Roi Charles III égale 7,539 présidents Mongols !

 

🔴 Mais la Cour épingle également d’autres dépenses :

  • 80 000 euros pour le simple report du dîner avec le Roi d’Angleterre de mars à septembre, à cause des manifestations contre la réforme des retraites : et voilà, c’est encore de la faute de ces fainéants de Français qui ne veulent pas bosser plus longtemps !
  • 40 déplacements hors de France pour un budget de 19 millions d’euros : Non là ça va, on est même pas à 500 000 balles le voyage, vu le prix de l’essence à la pompe, ça m’étonne pas !!!
  • 12 annulations de dernière minute représentant 832 000 euros, qui révèlent selon la cour des comptes « une désorganisation » voire un « manque d’anticipation »

Comment ? le Emmanuel Macron de « qui aurait pu prédire la crise climatique ? » n’aurait pas anticipé ses déplacements ? Alors ça ça m’étonnerait !  

 

Heureusement la Cour des comptes salue une « démarche volontariste de cadrage des activités[6] ». Ah bon bah ça va. Pas besoin d’aller jusqu’au cadrage hein, faut pas déconner, tant qu’il y a la démarche volontariste, ça suffit.

  • Super l’excuse vachement pratique qui marche pour tout ! « J’ai plombé le Pays, mais bon, ça va, j’avais une démarche volontariste de réduire les inégalités »

 

 

- Conclusion du bulletin de la Cour des comptes du 3ième trimestre : 
« ...les efforts doivent être poursuivis et confortés pour mieux anticiper les événements, améliorer la circulation de l'information entre les services, sensibiliser certains acteurs aux enjeux budgétaires (...) disposer d'outils de travail partagés et encadrer les dépenses de déplacement et de réception[7] ». Avec les encouragements du jury...

 

🔴 Bon par contre pour la nomination de Lucie Castets, on repassera, hein.
« J’ai dissous l’Assemblée pour mettre un gouvernement RN, mais j’avais une démarche volontariste d’écouter les Français[7bis] »... Voilà qui devrait arrêter les-mots-rage-ie pour l’instant.

Jusqu'à la semaine prochaine... !

 

 

🔴 Ce communiqué de l’Élysée en date du 26/08/2024 rejette la mise en place de Lucie Castets comme première ministre, candidate issue du Nouveau Front Populaire[8] (premier groupe parlementaire issu des élections) : le coup d'État est en cours !

 

En vue de la nomination d’un Premier ministre, le Président  @EmmanuelMacron  a reçu les responsables des partis représentés au Parlement ainsi que les Présidents des deux chambres. Le communiqué :

 

Coup de force terrible de d'Emmanuel Macron contre le résultat des urnes. En République, le Président n'a pas droit de veto. Il fait le choix du blocage et du chaos au lieu de respecter la démocratie. La réaction ne s'est pas faite attendre[9Il doit partir !

Partager cet article
Repost0
1 juin 2024 6 01 /06 /juin /2024 08:30
Macron : 8 ans de flirts avec l’extrême-droite

Stratégie électorale dangereuse ou conviction nauséabonde profonde ?...  En 2024, le RN atteint l’avant-dernière marche grâce à Macron[1]

 

 

Emmanuel Macron adopte la rhétorique d’extrême-droite. La polémique « Pétain » de ce weekend suite au tweet de Mathilde Panot, est l’occasion d’effectuer une série de rappels factuels. Une série de déclarations d’Emmanuel Macron avec lesquels la macronie est visiblement mal à l’aise.

8 années d’appels du pied, de sourires complices et de clins d’œil appuyés : La République “construite sur un malentendu” ; « le grand absent de la politique est la figure du roi » ; « Pétain “grand soldat” ; rhétorique maurrassienne “pays réel” contre “pays légal” ; Napoléon “le premier des romantiques”, “infiniment libre” ; reprise du concept fasciste de « nation organique » le jour de l’anniversaire de la prise de la Bastille.

 

 

Sources : L'Insoumission | mis à jour le 13/09/2024

 

 

- Chez Thierry Solère, les dîners secrets de la macronie et du RN
Le conseiller officieux d’Emmanuel Macron a reçu ces derniers mois à plusieurs reprises Marine Le Pen et Jordan Bardella, en présence notamment d’Edouard Philippe ou du ministre des Armées, en toute discrétion. Thierry Solère aurait rempli un rôle d‘agent de liaison entre le camp présidentiel et le RN.

 

Info Libé Chez Thierry Solère, les dîners secrets de la macronie et du RN

 

🔴  Choix de Michel Barnier comme Premier ministre : Le Pen affirme que " Macron a tenu compte des critères du RN "

Marine Le Pen et Jordan Bardella ont fait part de leur volonté de ne pas renverser d'emblée le futur gouvernement de Michel Barnier, dans la presse ce samedi 7 septembre. La cheffe de file des députés RN assure aussi qu'Emmanuel Macron a tenu compte de leurs critères pour choisir son chef du gouvernement.

 

Choix du Premier ministre: Le Pen affirme que Macron a "tenu compte des critères du RN"

 

https://twitter.com/leJDD/status/1665104865872293889

https://twitter.com/leJDD/status/1665104865872293889

Partager cet article
Repost0
11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 12:09
Guillaume Kasbarian au logement : le coup de fouet libéral d’Emmanuel Macron

Guillaume Kasbarian, nouveau ministre non pas du logement mais des expulsions[1]... une provocation, " une véritable gifle à tout le secteur du logement " pour la CNL[6]" ! 

 

 

Bête noire des organisations de mal-logés ou de locataires, le nouveau ministre, qui ne jure que par le libre marché et la suppression des « normes », a le pedigree idoine pour enclencher une dérégulation massive du secteur au détriment des plus précaires alors que  selon le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre : « La bombe sociale du logement a explosé.[4] ».

 

 

Sources : Lucie Delaporte & Pauline Graulle | mis à jour le 13/05/2024

- Kasbarian au logement ?
Une « provocation » pour Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité. « C’est comme si vous mettiez Depardieu à l’égalité hommes-femmes ! », a lui aussi réagi le député insoumis François Ruffin[2]. « Sous le choc », le DAL (l’association Droit au logement) a quant à lui ironiquement salué l’arrivée du « ministre du délogement et de l’immobilier », appelant à un rassemblement de protestation ce vendredi après-midi à Paris.

 

Il faut dire que, dans le milieu, la politique logement à la sauce Kasbarian a déjà été largement éprouvée depuis le second quinquennat d’Emmanuel Macron. C’est lui qui a porté la loi dite « anti-squat », critiquée par la Défenseure des droits, condamnée jusqu’à l’ONU, et considérée par les associations comme « piétin[ant] le droit au logement »[1].

 

Une loi adoptée en avril dernier avec les voix du Rassemblement national (RN) qui criminalise l’occupation de surfaces vacantes – y compris des bureaux vides – et qui prévoyait, dans sa première mouture et à la demande expresse du député d’Eure-et-Loir, six mois de prison pour les locataires en situation d’impayés.

 

L’homme est assez constant dans ces combats puisqu’il signait déjà en 2020 une tribune appelant à revenir sur la trêve hivernale au motif que certains propriétaires se retrouvent dans des situations inextricables[3]. « Il fait partie de ceux prêts à dégommer des tabous consensuels comme la trêve hivernale, obtenue par l’abbé Pierre après son appel de 1954. Ne pas expulser les gens quand il neige dehors c’est quand même le minimum du minimum », rappelle Manuel Domergue.

 

Alors que son prédécesseur à l’hôtel de Roquelaure, Patrice Vergriete, pouvait difficilement accepter de voir démanteler la loi SRU, une loi emblématique des politiques de mixité sociale qu’il a contribué à écrire lorsqu’il était au cabinet de Claude Bartolone, son remplaçant, lui, ne devrait pas faire de manière pour mettre en œuvre la feuille de route de Matignon.

 

« Autant Vergriete avait une fibre locataire, autant “Kasba” est plutôt fibre propriétaire », résume, à mots choisis, un de ses collègues de banc du groupe Renaissance où il est, malgré sa bonhomie, diversement apprécié.

 


- Une discrète passation de pouvoir
La passation de pouvoir entre le ministre sortant et son successeur s’est déroulée vendredi 9 février à huis clos dans une ambiance étrange. « Kasbarian n’a pas dit un mot sur le logement social, pas un mot sur la politique de la ville. Tout a tourné autour de la politique de l’offre et la défense du petit propriétaire », raconte, navré, un participant.

 

Alors que, la veille déjà, son nom circulait dans les couloirs du colloque des vingt ans de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), le monde du logement social semblait incrédule. « Kasbarian, c’est le virage thatchérien de la politique du logement », lançait un acteur majeur du logement social estimant que « son projet c’est de financiariser le monde HLM ». En 1988, la première ministre britannique avait lancé un grand plan de privatisation du parc de logement social en prônant une politique d’accès à la propriété qui ne déplairait pas au nouveau ministre.

 

Avocat de la propriété privée, Guillaume Kasbarian a aussi vigoureusement défendu dans l’hémicycle le « décret habitat » qui permet désormais de mettre en location des surfaces avec 1,80 m de hauteur sous plafond, peu éclairées et peu ventilées[5]. Aux côtés de sa collègue Marie Lebec, ministre chargée des relations avec le Parlement, qui pouffait de rire en expliquant « 1,80 mètre, je passe », Kasbarian avait argumenté qu’au moment où les Français peinent à se loger, il « serait dommage de se priver de surfaces atypiques ».

  • Une ligne plus dure encore que celle de Christophe Béchu, son ministre de tutelle, qui s’est dit prêt à revoir le texte mais qui contente les propriétaires de sous-pentes ou de caves autant que les marchands de sommeil.
  • Ce fervent défenseur des petits propriétaires pourrait aussi se montrer plus sensible au très fort lobbying pour repousser le calendrier d’interdiction de location des passoires thermiques. Peu intéressé par les questions écologiques, il s’est moult fois fait le porte-parole des inquiétudes des acteurs de l’immobilier sur le sujet.

 


- Macroniste de la première et de la dernière heure
À 36 ans, le député, considéré comme « l’un des derniers membres sincères du fan-club de Macron », a connu une ascension éclair. Créateur du premier comité En Marche de Chartres et de ses alentours, Guillaume Kasbarian remporte en 2017 la très rurale première circonscription d’Eure-et-loir sur la promesse du « renouvellement ».

  • Dénué d’expérience politique mais diplômé de l’ESSEC, il lorgnera, tout le premier quinquennat, sur le portefeuille de l’industrie. Puis, après sa réélection en 2022, à la faveur d’une alliance avec un baron local Les Républicains (LR) et maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges, il change son fusil d’épaule et se positionne sur le créneau du logement.
  • Très proche d’Aurore Bergé qui le pousse à la présidence de la commission des affaires économiques en 2022 et avec qui il fréquente le Printemps républicain, celui qui aime à cultiver son look de dandy des champs – béret en tweed, moustache impériale – devient l’une des figures en vue de la Macronie.
  • À la tête de la commission des affaires économiques, « Kasba » hérite ainsi de textes clefs, comme celui sur le pouvoir d’achat en tout début du mandat, ou celui sur le nucléaire. Il pique aussi à son collègue et président de la commission du développement durable, Jean-Marc Zulesi, avec qui il entretient des relations notoirement exécrables, une partie de l’examen du texte sur les énergies renouvelables. Il s’oppose alors à « la paperasse administrative, [les] procédures à rallonge et [les] lenteurs », bref, à tout ce qui pourrait entraver le développement du business des éoliennes et du photovoltaïque.

 

 

- Ce libéral assumé qui espère, depuis le début de la législature, que la majorité nouera un « contrat de coalition » avec LR, a un credo : le libre marché.

« Il a un point commun avec Macron, c’est son indifférence totale aux problèmes des gens : il considère sincèrement que ce n’est pas son job », dit de lui un membre du groupe LR à l’Assemblée nationale.

 

Pour William Martinet, spécialiste du logement à La France insoumise (LFI) siégeant à la commission des affaires économiques, il n’est rien qu’un « idéologue ». « Quand on le pousse dans ses retranchements, il se met à réciter du Ricardo pour nous expliquer que seule la dérégulation du marché pourra résoudre la crise du logement », raconte l’Insoumis qui estime qu’il est bien difficile pour l’opposition d’avoir prise sur son « dogmatisme » économique.

 

« Si Macron est libéral, alors Kasbarian est ultralibéral, et va donner aux marchés la tâche de répondre à une crise qui nécessiterait pourtant une ambition publique très forte », déplore le député communiste de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu, qui rappelle les chiffres dramatiques de la crise du logement dans son département : 1 500 appels par soir au Samusocial, plus d’un demi-millier de personnes à la rue, dont des dizaines de femmes enceintes…

 

 

- Une réalité que Guillaume Kasbarian devra pourtant se coltiner, lui qui pourfend la dépense publique, la dette, les impôts et les « normes » en tout genre – une ritournelle qu’il n’a eu de cesse de répéter à ses administrés pendant la crise agricole.

Au printemps dernier, il sortait de l’anonymat après un tweet particulièrement véhément à l’égard de la réalisatrice Justine Triet, taclant « ce petit microcosme [du cinéma français – ndlr], biberonné aux aides publiques comme jamais, qui fustige une politique “néo-libérale”... » « Il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables », ajoutait celui qui refusera mordicus par la suite d’aller visionner la Palme d’or, lui préférant le dernier Astérix, de Guillaume Canet.

 

Pour Emmanuel Macron, le choix de ce ministre constitue en tout cas une nette rupture et un jalon supplémentaire de la droitisation de ses gouvernements. Jusque-là, le chef de l’État avait toujours opté pour le logement pour des profils issus du Parti socialiste : Julien Denormandie, Emmanuelle Wargon, Olivier Klein et Patrice Vergriete.

 

Cette fois, c’est un libéral, un vrai, qui portera la politique du logement. Sans états d’âme.

 

Notes :

[1]  wikipedia

[2] GUILLAUME KASBARIAN AU LOGEMENT: "COMME SI ON METTAIT DEPARDIEU À L’ÉGALITÉ HOMME-FEMME", TACLE FRANÇOIS RUFFIN

[3TRIBUNE. Trêve hivernale : " Ne laissons pas les locataires et les propriétaires à la rue! "

[4 rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre : « La bombe sociale du logement a explosé. »

[5] Un décret paru fin juillet va « faciliter la location » de logements dont la hauteur est de 1,80 m, contre 2,20 m selon la norme générale, dénonce la Fondation Abbé Pierre, qui y voit « un recul ».

[6] Guillaume Kasbarian nommé ministre délégué au Logement : "C'est une véritable gifle à tout le secteur du logement", dénonce le président de la CNL

 

Pour en savoir plus :

Logement social – Loi SRU : 64% des communes sont hors-la-loi

-  Élections du 9 juin : LFI organise la résistance face au ministre du Logement et sa chasse aux pauvres

 

Guillaume Kasbarian au logement : le coup de fouet libéral d’Emmanuel Macron
Partager cet article
Repost0
22 décembre 2023 5 22 /12 /décembre /2023 14:22

Faire la politique de Le Pen pour éviter que Le Pen fasse sa politique... 

C'est la guignolade macroniste à la mode : sauter dans la piscine pour ne pas être mouillé par la pluie.

Résultat, le 19/12/2023 avec le projet de loi pour " contrôler l'immigration ", en faisant adopter ce texte Macron a œuvré à une " victoire idéologique " pour l'extrême droite dont le RN, sans qui ce texte aurait été retoqué[2] !

 

 

Largement durci par Les Républicains et approuvé par le Rassemblement national (RN), le projet de loi relative à l’asile et à l’immigration porté par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a été adopté le 19 décembre :
- Durcissement des conditions d’accès à la nationalité ;
- La préférence nationale pour les allocations familles et APL ; 
- La déchéance de nationalité ;
- La remise en cause du droit du sol ;
- Les quotas d’immigration ;
- La remise en cause de l’AME...
Toutes les digues qui protégeaient le pays depuis 1945 contre le retour du fascisme ont été dynamitées par la droite lepénisée.
Le texte final suscite indignations et condamnations jusqu’à la majorité dont vingt des députés ont voté contre
[1]. Le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, a démissionné au lendemain du scrutin. Quant au RN, il jubile et revendique une « victoire idéologique » car l
e projet de loi « immigration » a bien été adopté avec les voix du Rassemblement national... il aurait été retoqué sils avaient voté contre[2].
« Clé de voûte de tous les programmes d’extrême droite », la préférence nationale faisait jusque-là l’objet d’« un vif rejet sur le reste de l’échiquier politique ». Mais les digues ont sauté.

Pourtant, « le durcissement continu de l’accès aux prestations sociales n’a eu aucun effet sur le volume des flux migratoires », écrivait Benoit Bréville en novembre 2021

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 13/01/2024

 

🔴 Pour lire la suite de l'article cliquez sur cette image 👇

 

 

Quand l’extrême droite occupe le terrain  Préférence nationale, un remède de charlatan

 

 

-  Loi immigration : " Élus du peuple : refusez de défigurer la France ! "

Jean-Luc Mélenchon s' adresse aux parlementaires :

  • Il débute en soulignant l'importance de cette décision pour l'image de la France et pour les personnes concernées par cette loi. Il évoque la complexité technique du texte et sa cruauté envers toutes les personnes, y compris les jeunes et les enfants visés par ses dispositions. Il pointe les mesures absurdes qui aboutissent à davantage de souffrances pour les personnes impliquées et à une confusion administrative accrue.
  • Il fait le lien entre ce projet de loi et les propositions historiques du Rassemblement National en soulignant que les mesures de ce texte reflètent le programme du RN depuis des décennies. Il appelle tous les élus du peuple à réfléchir sérieusement avant de voter cette loi, sans laisser de côté la dignité humaine, l'image et les principes de la France.
  • Il dénonce certaines dispositions du texte, telles que la restriction du regroupement familial, la remise en cause du droit du sol, la déchéance de nationalité, qui rendent la vie des gens plus difficile sans aucun bénéfice concret pour la société.
  • Il s'oppose aux mesures concernant le droit du sol soulignant que la nation française se construit à travers les générations, par l'éducation des enfants dans la langue et les lois communes. Il remet en question l'idée de la nation française comme nation ethnique et insiste sur les principes de liberté, égalité et fraternité.
  • Il critique également d'autres mesures comme la mise en place de cautions pour les visas des étudiants étrangers, exprimant la nécessité d'accueillir des personnes de différentes origines et de ne pas se couper du monde francophone.

 

Il conclut en appelant à ne pas voter cette loi et en incitant le peuple à contacter ses parlementaires pour exprimer son opposition à cette législation. Il en va de l'idée collective que l'on se fait de la patrie commune.

 

 

-  Loi immigration : Comprendre l'absurdité et la cruauté de la loi immigration adoptée par le parlement 

Jean-Luc Mélenchon :

  • commence par critiquer le contournement du processus démocratique par l'utilisation du 49.3 par le gouvernement ;
  • s'inquiète de la banalisation de cette pratique et souligne le fait que la loi de finances a été adoptée deux années de suite sans être votée, ce qui crée une ambiance particulière à la fin de l'année parlementaire ;
  • exprime ensuite sa déception quant à l'échec de la proposition de loi insoumise pour bloquer les prix, et critique le rejet des députés insoumis de commissions d'enquête parlementaires qu’ils avaient pourtant proposés, notamment celles sur les crèches publiques de William Martinet et celle de Jean-Philippe Nilor sur les conditions dans lesquelles l’Etat agit face au dérèglement climatique ;
  • enfin, il revient sur la nouvelle loi immigration, la jugeant absurde et cruelle et remet en question l'existence d'une prétendue " vague migratoire " et souligne que la nationalité ne devrait pas être définie par la couleur de peau, la langue ou la religion ;
  • il termine en détaillant les différentes mesures absurdes de la loi immigration.
Partager cet article
Repost0
17 octobre 2023 2 17 /10 /octobre /2023 19:34
Elles sont ou les oppositions à Macron ? Seul le groupe LFI a accepté d’examiner la proposition de destitution du Président Macron en Commission des Lois de l’Assemblée nationale le 11/10/2023

Les groupes de l’Assemblée nationale refusent d’examiner la destitution de Macron sauf La France Insoumise...

Les masques sont tombés et notamment celui du RN[3] !

 

 

Il va sans doute me falloir créer une chronique de « La loi du silence de la Mafia médiatique » car une fois de plus, sur un sujet sensible les « journalistes » ne font pas leur travail d’information. L’information qui suit est quasi inexistante sur Internet.

Sur 577 députés, seuls les 75 députés de la France Insoumise ont dit oui à l'examen de la demande de destitution de Macron, 
Une pétition déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale, réclamant la destitution de Macron, en vertu de l'Article 68 de la Constitution, a obtenu plus de 66 000 signatures. 
Ayant dépassé les 50 000 signatures, celle-ci devait obligatoirement être examinée par la commission des lois. Ce qui a été fait ce mercredi 11 octobre. 

 

 

Source : Profession gendarme | mis à jour le 28/10/2023

- L’examen de la demande de destitution de Macron.
Une pétition déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale
le 13 avril 2023, réclamant la destitution de Macron, en vertu de l’Article 68 de la Constitution, a obtenu 66 573 signatures[1].

 

Ayant dépassé les 50 000 signatures, celle-ci devait obligatoirement être examinée par la commission des lois. 

 

 

- Texte de la pétition

Objet : Destitution du Président de la République française. Pétition mise en ligne le 13/04/2023.

" Cher Président Macron,

Nous, soussignés, vous écrivons pour exprimer notre profonde préoccupation quant à la manière dont vous avez dirigé notre pays depuis votre accession à la présidence. Nous croyons que vous avez failli à votre devoir de protéger les droits et les intérêts des citoyens français, et que votre Gouvernement a pris des mesures qui ont nui à notre économie, à notre sécurité, à notre environnement et à notre cohésion sociale.


Nous avons organisé une pétition qui a recueilli un nombre significatif de signatures, témoignant de l’ampleur de notre mécontentement et de notre détermination à demander des comptes à nos dirigeants. Nous croyons que notre pétition est un reflet de l’opinion publique, et qu’elle appelle à une action immédiate pour remédier aux erreurs et aux injustices commises par votre Gouvernement.


En conséquence, nous demandons votre démission immédiate en tant que président de la République française. Nous croyons que votre leadership a été marqué par l’incompétence, la corruption et l’arrogance, et que vous avez trahi la confiance et les espoirs de millions de Français.


Nous exhortons le Parlement français à agir rapidement pour enquêter sur les actions de votre Gouvernement, à tenir les responsables pour comptables de leurs actes, et à restaurer la confiance et la transparence dans notre système politique. Nous espérons que cette pétition sera prise en compte et que des mesures concrètes seront prises pour répondre à nos préoccupations.


Nous vous remercions de votre attention et espérons que vous prendrez des mesures pour répondre à notre appel.


Cordialement, "

 

Examinée lors de la réunion de la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, cette pétition a été classée par la commission : 11/10/2023[2].

 

 

- Pour Antoine Léaument, député LFI, les masques sont tombés

Le député Antoine Léaument, LFI, qui a suivi cette pétition, membre de la commission des lois, nous explique que, seule la France Insoumise a voté pour un examen, par l'Assemblée nationale, de la demande de destitution de Macron
 

🔴 Tous les autres groupes parlementaires, sans exception, dont le PS, le PC, les Ecolos, les LR, et le RN ont voté contre. 

  • Article 68, RIC : Les masques sont tombés, comme le dit le député France insoumise Antoine Léaument.

 

 

- Analyse

Il est bien connu qu’une bonne partie des parlementaires LR sont toujours présents pour éviter l’aboutissement d’une motion de censure et évidemment une procédure de destitution du président de la république.

  • Mais cela veut-il dire qu’il faut s’abstenir pour autant d’une demande de destitution surtout lorsque celle-ci émane d’une pétition signée par plusieurs dizaines de milliers de citoyens ?
  • Si un parlementaire considère que la notion de souveraineté populaire à un sens, il doit se faire le relais d’une telle pétition même s’il sait que techniquement celle-ci a peu de chances d’aboutir d’autant que l’avenir n’est jamais prévisible à 100 %.


🔴 Il est donc normal qu’un groupe parlementaire qui se dit d’opposition et très critique du pouvoir en place propose l’examen de cette demande de destitution à l’assemblée nationale.


👉 Or le seul groupe politique d’opposition qui s’est en fait le relais de cette demande de destitution est celui de La France Insoumise.

  • Le groupe RN à voté contre cette demande de destitution alors qu’il ne cesse de se présenter comme le seul vrai parti d’opposition face a Macron ;
  • Quant au groupe PCF qui se prétend être à l’avant-garde de la défense des intérêts des salariés contre l’oligarchie en place, il n’a pas voté non plus pour la demande de destitution.


Les masques viennent ainsi de tomber et l’on sait dorénavant qui est du côté des forces du Capital et contre la souveraineté populaire. La France Insoumise est donc LA seule organisation politique véritablement d’opposition et LA seule organisation unitaire à gauche.


Si ces informations factuelles étaient connues largement, LFI deviendraient de très loin la seule force politique majoritaire à gauche, chacune des autres forces étant réduites à moins de 2 %.


Tout est donc mis en place par l’armée médiatique pour que ces informations soient dissimulées et écrasées par un torrent de diversions haineuses. La grande bourgeoisie et ses valets ont très bien compris quelle était la force politique qu’il fallait abattre les polémiques journalières, les attaques personnelles à l'encontre des militants et autres mensonges diffusés en boucle en sont le témoignage.

 

Notes :

[1Pétition demandant la destitution de Macron, déposée sur le site internet de l’Assemblée nationale

[2COMMISSION DES LOIS : DÉCISION SUR LES PÉTITIONS RENVOYÉES À LA COMMISSION

[3Article 68, RIC… à l’Assemblée, les masques tombent chez le RN

 

Pour en savoir plus :

Les groupes de l’Assemblée refusent d’examiner la destitution de Macron, sauf la France Insoumise

Procédure de destitution du président de la république dans le cadre de la constitution de la Ve République.

- Macron : Savoir faire planer la possibilité d’une destitution.

 

Partager cet article
Repost0
17 septembre 2023 7 17 /09 /septembre /2023 22:14
Pour la rentrée sociale et politique, tous dans la rue le 23 septembre contre Macron et son monde
Pour la rentrée sociale et politique, tous dans la rue le 23 septembre contre Macron et son monde

et on remet ça le 30... ?

 

 

La rentrée sociale et politique de ceux d'en bas, ouvriers, jeunes, femmes, syndicalistes de base, écologistes, antiracistes et antifascistes va se faire en deux étapes : le 23 septembre et le 13 octobre.
La première date contre le racisme systémique, les violences policières et les inégalités sociales est une réponse directe à l'assassinat de Nahel par des policiers qui a provoqué le soulèvement des jeunes de banlieues en juin
[1]
.
La seconde à l'appel des directions syndicales[2] se situera plus ou moins dans le prolongement des mobilisation du printemps contre la réforme des retraites par l'esprit de bien des participants mais en même temps dans l'idée de passer à autre chose et rentrer dans le piège d'un dialogue social bidon que propose Macron et dans lequel s’engouffrent comme d'habitude les directions syndicales.

 

 

Sources : Jacques Chastaing | 

- Les deux dates ne vont pas l'une sans l'autre.
Mais la première, qui sera certainement moins suivie mais par contre beaucoup plus déterminée sera aussi plus politique car menée par la partie la plus consciente des travailleurs et aura un impact important sur la seconde comme une petite roue dentée peut en entraîner une plus grosse. Elle donnera tout son sens et sa portée à la seconde journée, plus sociale, plus large mais aussi moins consciente des enjeux de la situation.

 

Si la première manifestation est réussie, elle permettra de faire faire un bond à la seconde et au bilan à tirer du mouvement du printemps sur les retraites par l'ensemble : ce ne sera plus une défaite, mais un pas vers une reprise de la lutte à un niveau plus élevé...


La manifestation du 13 septembre est en quelque sorte - de fait et pour d'autres en toute conscience - , un bilan politique de ce qui a manqué au mouvement du printemps pour gagner.
En effet, on n'a pas connu un mouvement d'une telle durée et d'une telle ampleur depuis 1968. Ce mouvement de masse a associé des revendications économiques et sociales pour les retraites à des revendications politiques démocratiques contre le 49.3, contre les violences policières, contre l'embrigadement militaire avec le SNU et pour la défense de l’environnement avec Sainte Soline et ses suites.

 

 

- Une convergence de fait. Un premier pas vers le combat pour un autre monde.
Mais les directions syndicales [NDLR confrontée à une résignation latente se traduisant par l'absence de grève massive[3]] étaient dépassés avec leur tactique de journées saute-mouton à répétition parce qu'elles ne conçoivent leur lutte que dans le cadre de ce système alors que le mouvement, lui, demandait à sortir de ce système pour en envisager un autre et en jeter les premiers jalons. C'est pourquoi les directions syndicales ont lâché le mouvement alors qu'il montait encore le 1er mai pour ne proposer qu'une lointaine date le 6 juin puis une autre à la saint glinglin le 13 octobre et s’engouffrer cet été dans la reprise du dialogue social avec Macron alors qu'elles avaient juré de ne plus le rencontrer tant qu'il maintiendrait sa réforme des retraites.


C'est alors que le soulèvement de la jeunesse des banlieues contre le meurtre de Nahel en juin pouvait tout faire basculer en associant la radicalité de cette jeunesse ouvrière a la massivité des mobilisations du printemps. Après un moment de panique du gouvernement, le PS, le PCF, la CFDT sont alors venus à sa rescousse en pesant de tout leur poids pour empêcher cette jonction en reprenant à leur compte la campagne de haine raciste et le vocabulaire « d'émeutes » lancé par l'extrême-droite. Du coup, la plupart des autres forces syndicales et de gauche n’ont pas soutenu, ou très mollement, la révolte des enfants d’ouvriers, les abandonnant à la plus violente des répressions avec plus de 1 300 condamnations à la prison ferme, permettant ainsi à la presse des milliardaires de retourner l’opinion et de stopper le mouvement des retraits qui se continuait pourtant encore sans les directions syndicales au travers des casserolades.

 

 

- Cette manifestation du 23 septembre est donc ce que nous aurions du faire en juin...

A savoir, ne pas laisser tomber les jeunes et montrer en quoi leur révolte contre les violences policières étaient du même ordre que nos combats contre les violences policières à l'encontre les écologistes de Sainte Soline ou la violence de Macron contre la démocratie avec ses 49.3 ou encore celles contre les plus de 1 000 syndicalistes poursuivis aujourd’hui pour leur lutte contre la réforme des retraites.


Beaucoup de ceux qui seront là le 23 septembre le savent plus ou moins et auront un discours autrement plus radical que celui des directions syndicales en vu du 13 octobre. En effet clairement conscients - ou non - que le 23 septembre est ce qu'il aurait fallu faire en juin, ils refusent de toute façon la politique de dialogue social, d’émiettement des luttes et la politique des journées saute mouton des directions syndicales. Tous les discours récents contre la répression, que ce soient ceux des écologistes en procès à Niort (NDLR ou de la France insoumise[4]] ou des syndicalistes Robins des bois de la CGT Energie le montrent. La tonalité générale de ces discours est adaptée à ce que réclame la situation générale. Il reste à donner une politique de mobilisation à cette tonalité.

 

Alors le 23 septembre doit être une préparation à entraîner les nombreux travailleurs qui seront là le 13 octobre à aller plus loin que ce que leur proposent les directions syndicales – car c'est dans l'air général - c'est-à-dire à donner une suite au 13 octobre.
Et rien de tel pour cela que d'appeler dés aujourd’hui à renouveler le 23 septembre, le 30 et tous les samedis jusqu'au 13 octobre.

 

Sources :

[1Le 23 septembre, marchons pour la justice, contre le racisme et les violences policières

[213 octobre, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes !

[3] Pour combattre la résignation, multiplions les fissures !

[4] Mathilde Panot, présidente du groupe de la France Insoumise, lors du procès du 8/9 à Niort

 

 

🔴 A La Rochelle

 

Pour la rentrée sociale et politique, tous dans la rue le 23 septembre contre Macron et son monde
Pour la rentrée sociale et politique, tous dans la rue le 23 septembre contre Macron et son monde