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18 avril 2025 5 18 /04 /avril /2025 12:49
La double dette d’Haïti, œuvre de Pascale Monnin. © P. Monnin

La double dette d’Haïti, œuvre de Pascale Monnin. © P. Monnin

Dans un immeuble anonyme de Paris, Pierre-Yves Bocquet a consulté les archives de la Caisse des Dépôts et Consignations. Les découvertes qu'il y a faites sont consternantes.
Pierre-Yves Bocquet est directeur adjoint de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME). Il a été en 2014 le conseiller mémoire de François Hollande, alors président de la République. Cela fait des années qu’il s’intéresse au sujet de la double dette d’Haïti. Il a raconté pour le « Nouvel Obs », sa dernière découverte aux archives de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC)
Le reliquat de l’argent d’Haïti était allé dans les caisses du Trésor public français : voilà ce que disaient les quelques notes, vieilles de plus d’un siècle, que je tenais entre les mains. C’est donc cela, que ressentent les chercheurs en histoire quand ils font une découverte ?
Tressaillir, en ouvrant une chemise en papier de couleur, en sortir la liasse de vieux papiers jaunis qu’elle contient, parcourir les lignes qu’ont tracées des gens morts depuis longtemps et, tout à coup, y lire ce qu’on est venu chercher : la pièce manquante du puzzle, celle qui révèle le sens de l’image incomplète, la clé de l’énigme irrésolue.

 

 

Sources : Pierre-Yves Bocquet | mis à jour le 27/04/2025

- Le récit d’une découverte
Je suis dans un immeuble anonyme du quai Anatole-France, à Paris, dans une petite pièce sans fenêtre d’un bâtiment de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), l’institution vénérable qui, depuis plus de deux cents ans, effectue les missions financières de confiance de l’Etat français. Pour le meilleur – la Sécurité sociale est en partie née dans les livres de la Caisse, qui géra quelques-uns des premiers systèmes de retraites publiques dès le XIXe siècle – et pour le pire – quand une ancienne puissance coloniale, défaite par ceux qu’elle avait réduits en esclavage, rançonna pendant des décennies le petit Etat qu’ils s’étaient donné. Et aspirant sa richesse avec cette constance et cette efficacité qui font la réputation des administrations françaises lorsqu’il est question d’argent.

 

Je suis dans cette petite pièce sans fenêtre car je suis venu y consulter les traces écrites de l’une des plus grandes injustices de l’histoire : l’indemnité faramineuse que la France du roi Charles X a imposée en 1825 à la République d’Haïti, son ancienne colonie alors appelée Saint-Domingue, pour reconnaître son indépendance, qu’elle avait pourtant gagnée vingt et un ans plus tôt au terme d’une guerre coloniale sanglante contre les troupes que Napoléon Bonaparte y avait envoyées.

 

 

- Des boîtes pleines de notes et de procès-verbaux

Cette indemnité, d’un montant de 150 millions de francs-or (ramenés en 1838 à 90 millions de francs-or), représentait plusieurs années de la production nationale de la jeune république – essentiellement le café cultivé par une population formée par les anciens esclaves émancipés et leurs descendants. Cette somme exorbitante était destinée à leurs anciens maîtres, ces riches propriétaires terriens de l’Ancien Régime, dont beaucoup n’avaient même jamais mis les pieds à Saint-Domingue, qui avaient vu leur fortune s’évanouir quand les esclaves qui en faisaient le prix (que vaut une plantation sans personne pour la cultiver ?) se sont révoltés et ont brisé les chaînes du système qui les opprimait.

 

Je suis dans cette petite pièce sans fenêtre car je suis venu y toucher du doigt la réalité de cette « rançon », que la CDC a gérée avec son efficacité coutumière pendant un siècle exactement ; et je suis venu y chercher une réponse à une de ces questions que je me pose depuis des années, sans avoir trouvé de réponses complètes et définitives dans les articles et ouvrages que j’ai lus :

  • puisque Haïti a payé intégralement la somme que la France lui avait imposée, cet argent a-t-il été totalement dépensé ?
  • Et s’il est resté un écart entre les sommes perçues – jusqu’en 1888 – et les sommes distribuées aux descendants des anciens colons (car en 1888 ces derniers étaient tous morts depuis longtemps), où est allée cette différence ?
  • Qui en a bénéficié ?
  • A-t-il été restitué « aux habitants actuels de la partie française de Saint-Domingue » à qui, selon les termes de l’ordonnance de Charles X, ces millions avaient été extorqués, ou d’autres s’en sont-ils enrichis ?

 

Pénétrer dans les archives de la CDC pour trouver une réponse à ces questions, c’était pour moi, pour la première fois de ma vie, faire un travail d’historien. Je peux dire que je suis né dans l’histoire, fils de deux professeurs d’histoire-géographie, ayant grandi dans une maison remplie de livres d’histoire, dans une région pleine de lieux de mémoire (champs de bataille, monuments aux morts, forteresses, musées), dans une famille où mes parents, qui avaient connu la Seconde Guerre mondiale, nous ont élevés, mon frère et moi, dans les récits de leurs souvenirs de cette période qui fut la plus effrayante de leur vie. Mais, après avoir quitté Sciences-Po, c’est la carrière de haut fonctionnaire que j’ai embrassée, dans le secteur social, pendant laquelle j’ai inspecté, évalué, administré en tant qu’inspecteur général des affaires sociales. 

 

Et puis, un jour, j’ai retrouvé professionnellement l’histoire, celle qui se fait et celle qu’étudient les historiens, lorsque je suis devenu en 2014 conseiller mémoire du président de la République François Hollande ; et je travaille aujourd’hui à sa transmission, dans une institution mémorielle que j’ai aidée à créer, sous la présidence de l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.

 

 

- C’est dans ce cadre que je me suis intéressé à l’indemnité d’Haïti de 1825, parce que cette année 2025 en marquera le deuxième centenaire.
Depuis plusieurs années, j’ai donc cherché à comprendre cette histoire passablement embrouillée, comme le sont toujours les histoires postcoloniales mal dénouées.

 

Un point m’a plus particulièrement intéressé, sans doute parce qu’il m’a rappelé le genre de questions sur lesquelles j’ai eu à travailler comme inspecteur général des affaires sociales : la façon dont la CDC avait géré le recouvrement de cette indemnité, et de l’emprunt que Haïti avait souscrit en 1825 pour en payer la première annuité – ce qu’on a appelé la « double dette » d’Haïti, jusque dans les livres de comptes de la Caisse où cette étrange appellation a subsisté jusqu’en 1925.

 

C’est cela que je suis venu regarder, dans la petite pièce aveugle du quai Anatole-France : les traces concrètes, matérielles, de ce grand transfert de richesses qui a duré pendant trois quarts de siècle, depuis les Caraïbes jusqu’à Paris. Et les traces étaient bien là, devant mes yeux, dans ces boîtes pleines de notes, de procès-verbaux, de documents divers qui tout à coup prenaient sens et se mirent à me parler, à mesure que je les parcourais, avec d’infinies précautions pour ne pas les déchirer.

 

 

 

- Des caisses cerclées de fer, remplies de pièces d’or et d’argent
Ils me racontaient une histoire qui me faisait penser (dans sa matérialité et non dans sa signification) à cette séquence au début de « Casino » de Martin Scorsese où l’on voyait l’argent liquide circuler de la chambre forte du casino à Las Vegas à l’arrière-boutique d’une épicerie italienne de Kansas City, passer d’une caisse à un sac, d’un sac à un coffre, d’un coffre à une mallette transportée ensuite à pied, en voiture, en avion.

  • L’histoire que racontaient les papiers de la Caisse des Dépôts remplaçait les billets verts par des monnaies d’or et d’argent de toute la Caraïbe, piastres, doublons espagnols ou colombiens, aigles américains, qu’on avait rassemblées à Port-au-Prince ou Cap-Haïtien, chargées dans des caisses cerclées de fer, embarquées dans un bateau français, déchargées et pesées à Brest sous la surveillance du receveur général des finances, transportées jusqu’aux locaux de la Caisse des Dépôts, rue de Lille dans le 6e arrondissement, à deux pas de là où j’étais, où les caisses étaient de nouveau pesées, puis descellées en présence de responsables de la Caisse et du gouvernement français.
  • Les pièces étaient alors comptées, en plusieurs jours car il y en avait parfois des centaines de milliers, puis dûment enregistrées sur un bordereau, comme l’un de ceux que j’ai en main et sur lequel la plume d’un agent avait noté le poids des caisses (1 968 kilogrammes pour la livraison de mai 1841) et le nombre des monnaies qu’elles contenaient (85 961 pièces d’or).

 

Restait ensuite à convertir ces piles de pièces d’or étrangères en bons francs français pour payer aux pauvres colons esclavagistes ce qu’on leur avait promis : ce serait chose faite après une mise en vente dans les locaux de la CDC dont la tenue était annoncée par voie d’affiches, dont les archives de la Caisse avaient conservé quelques exemplaires, vieux de près de deux cents ans. Sur l’un d’entre eux, on lisait que, dans ces opérations, le gouvernement d’Haïti était représenté par Jacques Laffitte, sans doute le financier français le plus célèbre de cette première moitié du XIXe siècle, qui avait été banquier, gouverneur de la Banque de France et même ministres des Finances au début du règne de Louis-Philippe.

 

Ce que l’affiche ne dit pas, c’est à quoi pensait le financier en voyant passer ces pièces d’or venues de l’autre côté de la mer tandis qu’on les mettait à l’encan.

  • Pensait-il aux paysans haïtiens dont chacune de ces pièces représentait un peu de la sueur qu’ils avaient versée pour gagner cette somme qu’ils ne toucheraient jamais ?
  • A l’absurdité de ces transports d’argent à travers l’océan pour enrichir des gens en France qui n’avaient plus aucun lien avec Haïti depuis des décennies ?
  • Ou juste à sa propre situation, lui qui avait cru faire une bonne affaire en prêtant son argent à Haïti et qui se retrouvait près de vingt ans plus tard à devoir compter des pièces d’or pour espérer un jour être remboursé ?

 

Les papiers de la CDC ne disent rien de tout cela. Ils racontent par contre comment, de décennie en décennie, il y a toujours eu des agents pour compter, vérifier, recompter et noter d’une belle écriture à la plume combien d’argent Haïti devait encore payer pour solder sa double dette.

  • A partir de 1847, les caisses de pièces de monnaies ont cessé d’arriver jusqu’à la rue de Lille ; transférer des tonnes d’or dans un bateau français à Port-au-Prince créait chaque année des émotions en Haïti, et les deux gouvernements décidèrent de mettre en place un système plus simple basé sur des traites à payer, qui permettait à la Caisse des Dépôts de récupérer les sommes dues directement auprès des clients français d’Haïti, sans obliger à cette manutention douloureuse pour le jeune Etat pauvre et fragile…

 

 

- Une belle mécanique parfaitement rodée
Et c’est ainsi que, en France, les gouvernements et les régimes pouvaient passer, cela ne remettait jamais en cause la méticulosité de la Caisse qui savait toujours dire, quarante ans, cinquante ans, soixante ans après l’ordonnance de 1825, combien le malheureux peuple haïtien devait encore aux anciens colons esclavagistes d’avant 1789 et à leurs ayants droit de plus en plus lointains et anonymes…

 

🔴 Il n’y eut que la Commune de Paris pour ébranler cette belle efficacité, car une partie des archives de la Caisse était partie en fumée lors des grands incendies de la Semaine sanglante. Les flammes avaient notamment détruit les registres sur lesquels étaient notés les noms des bénéficiaires des titres que la CDC avait émis en 1840 quand, pour simplifier la gestion de l’indemnité, une loi l’avait transformée en titres au porteur similaires à une obligation de l’Etat haïtien (à cette différence près que, de cet emprunt d’Etat-là, le gouvernement d’Haïti n’avait rien touché). Les agents de la CDC étaient donc dans l’incapacité de savoir à qui était allé l’argent d’Haïti avant 1870, et à qui la Caisse devait encore des sommes.

 

🔴  Mais il aurait fallu bien plus que cela pour arrêter cette belle mécanique désormais parfaitement rodée. Dans les archives de la CDC, on trouve en effet des notes des années 1870, 1880 et 1890, un siècle après le déclenchement de la révolution haïtienne, qui calculaient avec la plus grande précision combien Haïti devait encore à la France – à la France républicaine, non plus à la France réactionnaire de la Restauration –, sur les différents aspects de sa double dette : les indemnités restant à régler aux ayants droit des anciens colons, le capital et les intérêts du prêt de 1825 et même, à partir de 1873, des pénalités de retard, que la France a imposées et obtenues d’Haïti, à hauteur de plus de 5 millions de francs au total, prélevés sur les paiements effectués jusqu’en 1888 par le gouvernement d’Haïti.

Il faudra néanmoins que le ministère français des Affaires étrangères informe la CDC en 1893 que, après avoir conduit une mission à Port-au-Prince, il considérait que la double dette d’Haïti était éteinte pour que la CDC en donne acte au gouvernement haïtien, auquel elle continuait de réclamer des sommes.

 

 

Tout cela était écrit dans les papiers conservés dans les boîtes rangées dans la petite pièce aveugle du quai Anatole-France.

  • Il restait néanmoins un mystère : une fois les sommes encaissées, inscrites dans les livres de la Caisse, elles devaient être distribuées.
  • Mais il fallait pour cela les réclamer : cela était-il encore le cas à la fin du XIXe siècle, cent ans après la révolution qui avait balayé la société coloniale esclavagiste de Saint-Domingue ?

 

Les papiers de la Caisse montraient que oui : des personnes se manifestaient toujours à la suite des avis de versement que la CDC faisait paraître au « Journal officiel » et dans diverses publications suivies, sans doute, par les notaires et rentiers français qui étaient les seuls à se souvenir encore à cette époque de l’indemnité de Saint-Domingue et de l’emprunt de 1825. Et, oui, il y eut bien un reliquat entre les sommes versées par Haïti et la somme des montants réclamés par les indemnitaires. Pas très élevé : entre 600 000 francs et 1,2 million de francs au début du XXe siècle, soit entre 0,5 % à 1 % des 112 millions de francs que Haïti avait versés pour sa double dette, entre 1825 et 1888.

 

 

- Quand le Trésor public s’enrichit
C’était la réponse que j’étais venu chercher dans la petite pièce aveugle du quai Anatole-France. Elle était dans une chemise à la couleur verte passée, classée dans un gros dossier baptisé « Prescription trentenaire », qui contenait les notes de la CDC à propos de l’application de la loi de 1895 qui définissait la position à prendre sur les dépôts et sommes consignés depuis plus de trente ans et qui n’avaient fait l’objet d’aucun mouvement dans cette période. Les notes montraient que les services de la Caisse n’avaient aucun doute sur l’applicabilité de ce texte aux sommes qu’elle conservait au titre de la double dette d’Haïti : ce solde devait revenir au Trésor public français.

 

🔴 Dès 1893, après confirmation que le gouvernement d’Haïti avait bien réglé tout ce qu’il devait depuis 1825 et 1838, lorsque les sommes résiduelles liées à la double dette furent réunies sur une seule ligne dans le bilan de la Caisse, un calendrier avait été défini :

  • les sommes liées à l’indemnité, issues des derniers paiements d’Haïti à ce titre opérés en 1878, seraient frappées par la déchéance trentenaire en 1908 ;
  • celles relatives à l’emprunt, dont les dernières opérations avaient eu lieu en 1893, le seraient en 1923.

 

🔴 Et c’est bien ce que racontaient les notes que je consultais ce jour-là, extraites de la chemise à la couleur vert passé : en 1907 et 1908, la CDC et le ministre des Finances de l’époque (Joseph Caillaux) avaient échangé des courriers à propos du montant élevé des sommes reversées par la Caisse au Trésor Public au titre de la déchéance trentenaire, et la Caisse avait expliqué que ce montant était lié à la déchéance du montant résiduel du compte de l’indemnité de Saint-Domingue : près de 600 000 francs de dépôts, augmentés de trente ans d’intérêts représentant 800 000 francs, et 600 000 francs de consignations plus anciennes, soit un total de 2 millions de francs, qui auraient été alors versés à l’Etat français.

 

🔴 J’ai demandé à l’archiviste de la CDC qui m’avait ouvert les dossiers de regarder s’il pouvait trouver la trace de ce versement ; ses recherches se sont avérées pour le moment infructueuses. Mais j’ai bien retrouvé la trace de la diminution du montant de la ligne « Fonds affectés au règlement de la double dette du gouvernement d’Haïti » dans le bilan de la CDC pour 1907, de 564 47, 37 francs à 29 000 francs. Et en 1924, on trouve bien un versement ultime de 13 000 francs sur cette même ligne, après lequel elle a totalement disparu des livres de Caisse des Dépôts et Consignations, qui aura ainsi géré la double dette d’Haïti pendant exactement un siècle.

 

 

 ⁇ ️ Que nous apprennent tous ces mouvements bien techniques ?
Tout d’abord, que les archives peuvent encore parler. Certaines historiennes (Gusti-Klara Gaillard-Pourchet et Frédérique Beauvois) ont évoqué la déchéance trentenaire dans leurs travaux très précieux sur la double dette. Mais je n’avais jamais vu d’évaluation chiffrée de son application, ou cela m’aura échappé : et si cet article permet de mieux diffuser des travaux aujourd’hui méconnus, j’en serais très heureux. La CDC elle-même ne s’est pas penchée sur cette question, sur laquelle elle est pourtant régulièrement interpellée. En 1966, lorsqu’elle a célébré son 150e anniversaire en publiant un luxueux livre d’histoire signé du journaliste économique Roger Priouret, un chapitre entier est consacré à sa gestion de la double dette d’Haïti, mais rien n’est dit de la clôture de cette histoire.

 

 ⁇ ️ Le point pourrait sembler anecdotique : il ne l’est pas, car il montre que, à la fin de l’histoire, c’est le Trésor public français qui s’est enrichi du reliquat de la double dette d’Haïti. Cette somme qui n’avait pas été versée aux ayants droit des colons auxquels elle était exclusivement destinée n’a pas été rendue à Haïti. Il n’en a même jamais été question, dans aucun des documents que j’ai consultés. Pendant un siècle, l’Etat français n’avait cessé de rappeler qu’il n’était pas partie à ces opérations, qui ne concernaient que d’une part les anciens colons et leurs ayants droit et d’autre part l’Etat haïtien. Mais lorsqu’il a fallu décider du sort du trop-versé par Haïti, personne n’a songé que cette somme appartenait aux habitants d’Haïti, selon les termes mêmes de l’ordonnance de Charles X. Elle est allée couvrir les dépenses courantes de l’Etat français, où elle a disparu définitivement.

 

 ⁇ ️ Deux millions de francs de 1907 représentent en valeur actuelle exactement 9 133 220, 62 €. Quoi que l’on pense de la légitimité des demandes de restitution des montants injustement extorqués à Haïti par la France au titre de la double dette de 1825, cette somme-là appartient incontestablement au peuple haïtien et devrait lui être rendue. Ce n’est pas le seul geste que la France devrait faire à l’égard d’Haïti, si elle se décide à reconnaître enfin le caractère injuste de l’ordonnance de 1825. Mais celui-là pourrait être le premier.

 

 

🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 

 

 

- Interpellé sur la double dette coloniale d'Haïti, le 17 avril 2025, E. Macron appuie sur le bouton " Commission d'historiens " après avoir, 6 mois plus tôt, traité les responsables haïtiens " d'être complètement cons ".

Emmanuel Macron reconnaît une " injustice initiale " mais évite les réparations. Le président français Emmanuel Macron a reconnu, ce jeudi, une " forme d'injustice initiale " concernant la dette imposée par la France à Haïti en 1825 pour la reconnaissance de son indépendance[0].

 

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11 mars 2025 2 11 /03 /mars /2025 13:53
Visite de Macron à l’usine de poudre pour munitions Eurenco, à Bergerac (Dordogne), le 11 avril 2024

Visite de Macron à l’usine de poudre pour munitions Eurenco, à Bergerac (Dordogne), le 11 avril 2024

Le président du MEDEF Patrick Martin prend l’exemple du Danemark : « Le Danemark a décidé de reporter à 70 ans l’âge de départ à la retraite pour que l’économie finance l’effort de guerre[0] »

La CPME propose de passer à la semaine de 36 heures pour financer l’effort de défense[0bis]

 

 

Pour financer le projet de réarmement européen, le pouvoir[1][1bis] et le camp néolibéral[0] convoquent l’économie de guerre. Mais derrière cette appellation, ils pensent à tout autre chose qu’à une mobilisation des moyens économiques pour la sécurité du pays : imposer par la ruse leur agenda d’austérité sociale.

 

 

Sources : Martine Orange | mis à jour le 14/03/2025

- L’expression est désormais dans tous les discours. Elle sature même l’espace public. Du matin au soir, responsables politiques, économistes, observateurs géopolitiques convoquent « l’économie de guerre » pour souligner la gravité du moment.

L’appellation est si claire qu’elle ne paraît appeler ni précision ni contestation. L’humiliation publique du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, par Donald Trump et son vice-président, J. D. Vance[2], les doutes qui planent sur la solidité de l’alliance transatlantique alimentent un climat de peur et d’angoisse partout en Europe. Chaque État membre a compris l’urgence de se réarmer et d’affirmer la sécurité et l’indépendance du continent. Pourtant, dans aucun pays, en dehors de la France, on ne parle d’économie de guerre. Les autres États préfèrent évoquer des plans de réarmement, de renforcement de leurs capacités militaires, de sécurité.

 

🔴 Avec raison, selon un connaisseur du monde de la défense, irrité par le détournement des concepts, la « grandiloquence inutile » des débats en France : « Mais de quoi parle-t-on ? Nous ne sommes pas en guerre. Il ne s’agit pas de consacrer l’essentiel de nos ressources à la guerre comme en 1914 mais d’augmenter les dépenses militaires pour les porter à 3-3,5 % du PIB. Pendant toute la guerre froide jusqu’en 1994, la France a consacré 5 % de son PIB à sa défense. On ne parlait pas alors d’économie de guerre. »

 

 

- Une économie sous le contrôle de l’État
De nombreux travaux ont été menés par des historiens et des économistes sur les économies de guerre, un sujet malheureusement très fréquent dans l’histoire. Même s’il y a eu de nombreuses évolutions dans le temps, tous relèvent des caractéristiques précises dans les économies de guerre modernes.

 

🔴 Cela peut paraître une évidence, mais il faut quand même l’énoncer : une économie de guerre s’applique à un pays en guerre, comme en Ukraine actuellement. Le conflit entraîne des pénuries, des ruptures dans les approvisionnements (énergie, produits alimentaires, matières premières) qui amènent le pouvoir à mobiliser toutes ses ressources pour assurer sa défense et sa sécurité.

 

 

- L’économie de guerre, c’est la subordination de l’appareil productif et des importations à l’effort militaire.
Éric Dor, professeur d’économie à l’Ieseg School rappelle :

  • « La première grande mobilisation moderne, c’est la levée en masse au moment de la Révolution. Mais l’économie de guerre au sens actuel intervient avec l’industrialisation qui amène des guerres totales », explique Cédric Mas, historien militaire[3].
  • La guerre de 1914 est l’exemple le plus souvent cité : l’ensemble des moyens humains, économiques et financiers ont été alors mobilisés pour assurer la défense du pays. Alors qu’il n’existait pas d’impôt sur le revenu en France, l’épargne française fut requise pour payer l’effort de guerre, sous la direction de l’État.
  • Car à circonstances exceptionnelles, moyens et mesures exceptionnels. « La défense ne peut plus être faite en laissant le libre jeu au marché, à la concurrence », rappelle Cédric Mas. Les besoins militaires, les ruptures et les pénuries dans les approvisionnements amènent le pouvoir à prendre des mesures coercitives pour répondre aux demandes des armées et assurer la défense du pays et sa survie.
  • « Dans une économie en guerre, la production et la consommation se retrouvent organisées par l’État », résume Éric Monnet, directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’École d’économie de Paris[4].
  • « L’économie de guerre, c’est la subordination de l’appareil productif et des importations à l’effort militaire », complète Éric Dor, professeur d’économie à l’Ieseg School. En un mot, tout est décidé et orienté par l’État. L’économie devient totalement administrée, sous la conduite d’entités centralisées.

 

🔴 Cette prise en main par l’État des moyens économiques se traduit souvent par des dispositions complémentaires drastiques comme la fin de la liberté de circulation des capitaux, le rationnement de certains produits, un contrôle des prix, voire une fixation autoritaire des prix. Ces mesures sont souvent accompagnées de taxations exceptionnelles contre les « profiteurs de guerre ».

 

🔴 La seule énumération de ces mesures ne laisse aucun doute sur le sujet : ce n’est pas à ce cadre réglementaire que se réfèrent les responsables politiques et certains économistes lorsqu’ils convoquent actuellement l’économie de guerre dans leurs propos. La plus petite disposition qui marquerait les prémices d’un retour à une économie administrée leur ferait pousser des cris d’orfraie.

 

 

- Dans les pas du rapport Draghi
Le plan de réarmement européen n’imagine d’ailleurs pas cela.

Il s’inscrit, sans le dire explicitement, dans la continuité du rapport Draghi[5]. Présenté à l’automne, celui-ci pointait la nécessité d’une reprise en main rapide des États membres, d’une relance des investissements productifs et dans la recherche, sous peine de disqualification européenne face à la Chine et aux États-Unis. Nombre de responsables européens avaient applaudi, déclarant que le rapport Draghi devait devenir la « feuille de route » de l’Union européenne (UE). Avant d’ajouter : « Mais il y a le veto allemand. »

Friedrich Merz président fédéral de la CDU, futur chancelier

 

🔴 Le revirement stratégique du futur chancelier allemand, Friedrich Merz, appelant son pays et l’Union à devenir indépendants des États-Unis et à assumer la défense du continent[6] a provoqué un électrochoc. Brusquement, nombre de verrous qui pesaient sur la zone euro ont sauté :

  • Les dépenses d’investissement militaires, comme le demandait la France depuis deux décennies, pourraient ne plus être comptabilisées dans les règles du traité de Maastricht.
  • L’utilisation de fonds européens pourrait être rendue possible.

 

🔴 Surtout, l’Allemagne se dit prête à abandonner sa politique économique restrictive et à lancer un vaste plan de relance d’investissements dans la défense et les infrastructures stratégiques. Un changement attendu depuis quinze ans, mais qui reste conditionné à l’adoption d’une réforme constitutionnelle brisant les règles d’airain sur le déficit budgétaire.

 

🔴 Saisissant ce moment unique, la Commission européenne pousse les feux. Même si les chiffres annoncés sont loin des efforts préconisés par le rapport Draghi, ils s’inscrivent dans cet esprit. Ils entérinent un effort massif d’investissement pour la défense et les infrastructures stratégiques. Le rapport prévoit aussi un recours massif à l’épargne privée européenne, censée poser les fondements d’une union de l’épargne et des capitaux. Un succédané de l’Union bancaire que Mario Draghi et les responsables européens appellent de leur vœu.

 

- Les leçons du plan Biden
« Tel qu’il est présenté à ce stade, il pourrait s’apparenter à un vaste plan de relance industriel européen à partir de la défense », analyse Éric Monnet. Alors que les économies européennes sont en stagnation depuis une décennie, que le continent est menacé de déclassement industriel, l’idée de saisir l’urgence du moment et d’utiliser les dépenses militaires considérées comme un puissant levier de recherche, d’innovation et de soutien industriel, pour assurer à la fois la sécurité du continent et remettre l’économie européenne sur les rails, fait sens.

 

🔴 Est-ce un des objectifs poursuivis par l’UE ?

Beaucoup de flou, d’incertitudes, d’ambiguïtés demeurent. Au point que certains redoutent que, passé les déclarations martiales, celles-ci n’aboutissent qu’« à des paroles verbales », et qu’une fois de plus l’Europe ne soit pas au rendez-vous. Car au-delà des annonces, un cadre précis doit être dressé. En matière de défense, c’est la commande publique qui donne normalement l’impulsion.

  • Mais qui décidera, l’UE, les États ou les industriels ?
  • L’Union européenne est-elle prête à mettre entre parenthèses son principe de « libre concurrence » pour donner une préférence européenne, voire nationale dans certains cas ?
  • En un mot, y aura-t-il une organisation, une planification pour mener ce projet de réarmement européen ?

 

Les réponses à ces questions sont essentielles pour la suite.

Car les leçons du vaste plan de réindustrialisation lancé par Joe Biden au travers de plusieurs programmes (Inflation reduction Act, Chips Act, Renewable energy and efficency Act) doivent être tirées[7]. Malgré les centaines de milliards de dollars apportés par le Trésor américain, les retombées ont été jugées insuffisantes par les Américains. L’échec relatif de ce plan a participé à la réélection de Donald Trump.

 

🔴 Pour l’économiste James Galbraith, la déception du plan Biden découle d’une faute originelle : le refus d’intervention étatique. À la différence du New Deal lancé par Roosevelt, Joe Biden a refusé d’engager le pouvoir étatique et les ressources publiques pour définir, arrêter, contrôler les productions et les techniques nécessaires, préférant s’en remettre aux entreprises privées pour faire ces arbitrages. Or celles-ci décident des productions, des technologies à mettre en œuvre en fonction de leurs intérêts, du profit et du pouvoir qu’elles peuvent en escompter, pas en fonction de l’intérêt général.

 

🔴 Le plan européen risque d’être confronté aux mêmes ambiguïtés, faute d’éclaircissements.

À cela s’ajoute une autre inconnue, de taille :

  • l’appareil industriel européen est-il en capacité de répondre aux besoins de défense européens ? 
  • Face à l’urgence invoquée, les milliards que l’UE entend demander à l’épargne privée européenne ne vont-ils pas se transformer en achats massifs d’équipements américains ou autres, avec de faibles retombées pour le continent ?

 

 

- L’agenda inchangé du néolibéralisme

Alors que l’Europe pourrait s’engager dans une transformation existentielle, on attendrait des échanges sérieux, des éclaircissements approfondis. Des débats ont commencé dans d’autres pays sur les buts et les modalités de ce projet. En France, rien de tel.

 

La nécessité d’augmenter les dépenses militaires que les gouvernements successifs ont négligées pendant plus de vingt ans ne fait pas débat. La question de savoir comment mobiliser de nouvelles ressources dans un contexte de délabrement budgétaire et d’endettement massif après huit années de macronisme mérite, elle, d’être analysée, discutée, arbitrée. Et ne peut se satisfaire de réponses simplistes.

 

🔴 Mais pour le pouvoir, tout se résume pour l’instant à un seul slogan : l’économie de guerre[1bis]. La peur et l’urgence étant censées éteindre toutes les réflexions.

Par ruse, ce qui est présenté comme un impératif de sécurité se transforme en une guerre sociale.

  • « Il est difficile de parler d’austérité, de réforme. Tout cela ne passe plus auprès de la population. Mais le logiciel néolibéral reste inchangé. Comme au moment du covid, ils mobilisent le champ lexical militaire pour faire passer des mesures qui ne passeraient pas autrement », relève Cédric Mas[3].
  • Au nom de la défense de la nation face à l’impérialisme russe, le camp néolibéral est reparti sans attendre en campagne. « Augmenter le temps de travail, restreindre l’accès à l’assurance-chômage, partir en retraite plus tard, simplifier radicalement la vie des entreprises, libérer l’innovation sont désormais des impératifs sécuritaires », s’est empressé d’écrire l’économiste Nicolas Bouzou[8], régulièrement rémunéré par les entreprises du CAC 40 pour publier des études « positives ».

 

🔴 Depuis, c’est le concours Lépine des propositions de réformes, plus brutales et régressives les unes que les autres.

  • Tout y passe : l’âge et le financement de la retraite[0][0bis][10], la énième réforme de l’assurance-chômage, le temps de travail, les services publics, l’environnement...
  • Le tout sur fond de déréglementation absolue, de suppression des normes, des
    règles, des lois qui brident l’énergie, qui entravent la liberté du capital.

C’est-à-dire l’inverse d’une économie de guerre.

 

▶️▶️  Synthèse : Par ruse, ce qui est présenté comme un impératif de sécurité face à la montée des tensions géopolitiques avec la Russie et aux incertitudes américaines se transforme en une guerre sociale. Ce qui pourrait devenir un plan de relance militaire et industriel européen se décline à nouveau sous forme d’austérité et de régression, pour le seul profit du capital.

 

 

- L’indispensable adhésion
Sans aucune prise de distance, Emmanuel Macron a repris cet agenda, le même qu’il décline depuis huit ans. Tout en appelant à la mobilisation et à l’unité, il a tenu à souligner d’emblée que les augmentations de dépenses militaires seraient faites « sans impôt », mais avec des « réformes », appelant tous les corps sociaux à lui donner des idées[9].

 

Cette obstination du chef de l’État à défendre « quoi qu’il en coûte » tous les préceptes néolibéraux, qui ont pourtant démontré leurs failles, voire leur faillite, depuis plus d’une décennie ne peut que surprendre. Surtout pour un responsable qui ne cesse de prôner le changement, la mobilité intellectuelle face aux événements du monde.

 

🔴 Comment peut-il croire que ces régressions sociales qu’il avance depuis huit ans et qui suscitent un rejet grandissant pourront brusquement être acceptées sous le motif de la sécurité ?

  • Comment penser faire l’unité quand il exonère par avance, au mépris des fondements de la République, les puissances d’argent de toute contribution à la sécurité et à la défense du pays ?
  • Plus prosaïquement, comment espérer mobiliser l’argent des Français quand dans le même temps le gouvernement nourrit une insécurité sociale à tous les niveaux, qui ne peut qu’alimenter la défiance ?

 

▶️▶️  Á retenir : « Dans toutes les économies de guerre, il y a un élément indispensable pour soutenir la mobilisation des ressources et la cohésion d’un pays : c’est l’adhésion de la population. Sinon, cela se transforme en révolte ou en rejet. C’est ce qui s’est passé en 1918 en Russie », rappelle Éric Monnet. En plantant d’emblée un cadre déséquilibré, renforçant des inégalités déjà galopantes, Emmanuel Macron risque de ne jamais trouver cette adhésion.

 

 

🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴🔴

 

 

-  Jean-Luc Mélenchon revient sur la notion d’économie de guerre et sur les conséquences politiques et économiques des conflits armés à l’échelle mondiale, le 8 mars 2024.

 

-  Jean-Luc Mélenchon est intervenu à l'occasion d'une conférence sur le moment politique, le 6 mars 2025.

Pour financer l'économie de guerre, les plus riches ne seront pas mis à contribution par l'impôt.
Mais pour ceux qui ont des actions dans l'industrie de l'armement, c'est la fête !
« On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels ! »

 

 

Notes :

[0Le président du MEDEF Patrick Martin prend l’exemple du Danemark : « Le Danemark a décidé de reporter à 70 ans l’âge de départ à la retraite pour que l’économie finance l’effort de guerre »

[0bisLa CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) propose de passer à la semaine de 36 heures pour financer l’effort de défense

[1Allocution d’Emmanuel Macron le 5 Mars 2025
" Face à la “menace russe”, le Président de la République a promis des " investissements supplémentaires" pour le budget de la défense. Macronisme oblige, le chef de l’Etat a précisé qu’il n’y aurait aucune augmentation d’impôts. Je le cite " Ce seront de nouveaux investissements qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics (...) Pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage "

[1bisEmmanuel Macron défendait déjà, à Bergerac en 2024, une économie de guerre qui « produit de la richesse »

[2] L'échange, sous l'œil des caméras, a pris la tournure d'une humiliation publique

[3Cédric Mas : Historien militaire et surtout citoyen

[4Éric Monnet est directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’École d’Économie de Paris. Son travail de recherche porte sur l’histoire des politiques monétaires, du système monétaire international et des systèmes financiers en France et en Europe au XXe siècle.

[5Mario Draghi remet son rapport sur la compétitivité européenne à Ursula von der Leyen

[6Friedrich Merz : une Europe indépendante en matière de défense

[7Etats-Unis : les hoquets de la relance industrielle de Biden

[8] La clé de l’autonomie militaire de l’Europe ? Un programme de puissance économique 

[9] Dépenses militaires : Macron promet des «investissements supplémentaires» sans augmenter les impôts

[10Le président du COR suggère un report de l’âge de la retraite au-delà de 64 ans, invoquant la nécessité d’un effort de défense accru

 

Pour en savoir plus

- Économie de guerre : de quoi parle-t-on ?

- Ukraine/Russie : Macron prépare la France à l’économie de guerre et aux sacrifices sociaux

- Guerre en Ukraine : l’Europe de la défense contre le non-alignement ?

Face aux défis que soulèvent la menace russe et l’agressivité commerciale américaine, le ministre délégué à l’Europe, Benjamin Haddad (Renaissance), assume de dire aux Français qu’il faudra travailler plus. Assurance chômage, taux d’emploi, retraites par capitalisation… Il faut, selon lui, accélérer les réformes.

 

De l’économie de guerre à la guerre sociale !
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7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 17:36
Le 11 juillet 2024

Le 11 juillet 2024

« Nous voulons négocier » – Le PS tue le NFP en négociant avec Bayrou, Valls, Retailleau et Darmanin[a]

 

 

La tentative de discussion avec l’Élysée a galvanisé le PS, réunifié autour de la rupture stratégique avec Jean-Luc Mélenchon. Chez les Écologistes, en revanche, les zigzags de la direction ont brouillé les lignes. Et au PCF, la crise est ouverte avec Fabien Roussel.

 

 

Sources : Mathieu Dejean et Pauline Graulle le 10 décembre 2024 | mis à jour le 15/01/2025

- Emmanuel Macron aura au moins réussi une chose : semer la zizanie à gauche.
En invitant toutes les forces politiques ayant « indiqué se placer dans une logique de compromis » à une réunion à l’Élysée mardi 10 décembre – à l’exception de La France insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN) –, le président de la République a mis un nouveau coup de boutoir dans la fragile alliance du Nouveau Front populaire (NFP).

 

En fin d’après-midi, les dirigeants des trois partis de gauche – Parti socialiste (PS), Parti communiste français (PCF) et Les Écologistes – sont sortis bredouilles de leur rendez-vous avec le chef de l’État. « Il faut… arrêter les réunions à l’Élysée », a même conclu la présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale[0], Cyrielle Chatelain, estimant que deux options s’offraient désormais à Emmanuel Macron : nommer un premier ministre issu de la force arrivée en tête aux législatives de juin ou s’exposer à une nouvelle motion de censure.

 

Un épilogue aux airs de retour à la case départ, après une semaine de tensions à gauche sur la meilleure manière d’aborder l’après-censure, laissant les partis jusqu’ici coalisés dans le NFP éparpillés façon puzzle. Au lendemain de la chute de Michel Barnier, les socialistes ont été les premiers à accepter de se rendre à une réunion à l’Élysée pour discuter d’un accord de non-censure d’un gouvernement de gauche, entraînant derrière eux Les Écologistes et le PCF. De quoi ouvrir un gouffre au sein du NFP, LFI excluant toute logique de compromis avec le pouvoir.

 

Ces derniers jours, les passes d’armes entre les différents responsables de gauche se sont multipliées.

  • « Qu’allez-vous faire dans cette galère ? Vous êtes sur le point de vous asseoir à la table des négociations avec Gabriel Attal et Laurent Wauquiez ! », exhortait mardi le député LFI Paul Vannier[1],
  • tandis que Jean-Luc Mélenchon regrettait que le PS, le PCF et les Écologistes fassent une « coalition pour négocier avec les droites[2] ».
  • Un peu plus tôt, le communiste André Chassaigne, président du groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR) à l’Assemblée, et l’Insoumis Éric Coquerel s’invectivaient sur BFM, le premier accusant le second d’être « favorable au chaos »[3].

 

 

- Crise ouverte au PCF…
L’annonce de la réunion élyséenne de mardi, en présence du parti Les Républicains (LR), a également fracturé l’intérieur des mouvements de gauche. Le matin même, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a provoqué un tollé en semblant faire de l’abrogation de la réforme des retraites une monnaie d’échange avec le pouvoir. « Si, nous, on reste bloqués sur l’abrogation […], on n’avancera pas[4] », a déclaré l’ancien député, qui fait l’objet d’une enquête[5] du Parquet national financier (PNF).

 

« On dirait le clergé décadent négociant les évangiles », a réagi le député communiste Nicolas Sansu[6], qui s’était déjà ému la veille d’une première salve de déclarations de Fabien Roussel s’éloignant de l’abrogation[7]. En catastrophe, le groupe GDR a annulé sa conférence de presse hebdomadaire à la suite des remous provoqués par cette déclaration – et ce n’est pas la seule[8] qui pose problème en interne.

Huit député·es du groupe GDR et une douzaine de sénateurs et sénatrices communistes se sont retrouvé·es dans la foulée au Sénat et en visioconférence avec le secrétaire national du PCF pour faire le point dans une ambiance tendue. Ni le député Stéphane Peu ni le sénateur Pascal Savoldelli n’ont défendu Fabien Roussel. « Unanimement, nous avons dit qu’il fallait arrêter de remettre en cause l’idée de l’abrogation de la réforme des retraites. On veut préserver l’unité du NFP quoi qu’il arrive », rapporte Nicolas Sansu. « Fabien s’est fait recadrer mais évidemment, il en fera bien ce qu’il veut », raconte un autre participant lassé de la godille politique de son chef de file.

 

De quoi creuser encore le fossé entre le secrétaire national et le groupe à l’Assemblée, composé quasiment pour moitié d’ultramarins rétifs à toute concession aux macronistes. Dans l’autre moitié, communiste « pur jus », là aussi, ça grince : « Fabien Roussel a parlé d’un accord de non-censure d’un gouvernement qui va jusqu’à LR, mais on n’en a jamais parlé dans le groupe », rapporte la députée PCF Elsa Faucillon, qui ne « voi[t] pas comment le groupe communiste à l’Assemblée survivrait » si la Place du Colonel-Fabien actait un accord dans le dos des parlementaires.

 

En dehors des député·es communistes, des cadres du PCF rapportent aussi, à la veille d’une « conférence nationale » (un mini-congrès) qui aura lieu samedi, une ambiance interne explosive. « Quand on dit qu’il y a une ligne rouge, il ne faut pas la dépasser. Quelque part, Fabien la dépasse, et je ne suis pas d’accord avec ça », déplore Raphaëlle Primet, coprésidente du groupe communiste au conseil de Paris. Le courant unitaire du PCF, Alternative communiste, a quant à lui publié une lettre ouverte au secrétaire national l’appelant à « passer le relais » : « Fabien, permets-nous de te le dire avec gravité : cette voie [celle du “terrain d’entente avec Emmanuel Macron” – ndlr] est une trahison.[9] »

 

 

- … et remous chez les Écologistes
Chez Les Écologistes, c’est aussi avec des yeux ronds que bien des militant·es ont observé les variations stratégiques de Marine Tondelier. Le 1 décembre, elle publiait un appel à une candidature commune de la gauche en 2027 avec Lucie Castets[10]. Mais quelques heures avant la motion de censure, la voilà qui appelait unilatéralement à des discussions avec l’ensemble des partis ayant participé au front républicain aux législatives, provoquant la perplexité de responsables du NFP.

 

L’aile gauche du parti, en particulier, n’est pas convaincue. L’appel de l’ancienne ministre de l’écologie Cécile Duflot, directrice de l’ONG Oxfam, à une « coalition climat et sociale qui doit aller des Écologistes au bloc central », sans le RN ni LFI[11], a remis de l’huile sur le feu, certains écologistes craignant que les négociations avec Emmanuel Macron ne débouchent sur une séparation avec LFI. « Ce n’est pas à une ONG de se positionner pour souhaiter une coalition allant de LR au PCF, en excluant le RN et LFI qui, par ce fait, sont assimilés, quoi que vous en disiez. Le périmètre partidaire ne vous regarde pas », a répliqué la sénatrice écologiste Raymonde Poncet[12].
 

La liste de onze propositions prioritaires faisant office de base de discussion n’a également pas fait l’unanimité chez les Écologistes. De même que les réactions, plutôt optimistes, de Marine Tondelier et Cyrielle Chatelain à leur première rencontre avec Emmanuel Macron le 9 décembre. Marine Tondelier s’était dite « satisfaite de plusieurs choses[13] » et Cyrielle Chatelain avait répondu positivement à la proposition de « nouvelle méthode » faite par Emmanuel Macron.

 

« C’est une chose de dire à Macron qu’en cas de premier ministre NFP, on s’engage à ne pas utiliser le 49-3, et qu’on ne peut pas appliquer tout le programme ; ç’en est une autre de discuter d’une plateforme programmatique. Il y a eu un recadrage après leur première réunion », rapporte le député Hendrik Davi, qui siège dans le groupe écologiste à l’Assemblée.

 

Membre du bureau exécutif des Écologistes, Alain Coulombel se dit toutefois convaincu de la solidité des dirigeantes du parti : « On ne va pas renouveler l’expérience Emma Cosse, qui disait qu’elle n’entrerait jamais au gouvernement, pour finalement le faire. » Les tensions internes au NFP ont cependant été jugées suffisamment préoccupantes pour que deux petits partis proches des Écologistes, L’Après de Clémentine Autain et Alexis Corbière, et Génération·s publient, ce 10 décembre, des communiqués appelant à ne pas « tomber dans le piège d’Emmanuel Macron[14] ».

 


- Au PS, démelenchonisation express et unité retrouvée
Il n’y a guère que le PS que la période semble galvaniser. « Parfait accord autour de la délégation qui rencontrera le président de la République ! », triomphait le député Pierre Pribetich, proche de François Hollande, au sortir de la réunion hebdomadaire du groupe à l’Assemblée, mardi matin. À l’autre bout du spectre socialiste, le « fauriste » Laurent Baumel se félicitait lui aussi de l’unité retrouvée à la faveur de l’échappée en solitaire du PS au lendemain de la motion de censure : « On est dans une phase de désinféodation de Jean-Luc Mélenchon, et là-dessus, comme sur le fait que personne ne participera à une coalition avec la droite, tout le monde est d’accord », soulignait l’ancien frondeur.

 

Au point que, fait inédit au moins depuis le calamiteux congrès de Marseille[15] (Bouches-du-Rhône), un communiqué signé par tous les représentants des courants socialistes, y compris par les ennemis jurés du premier secrétaire, a été publié lundi pour fixer dans le marbre les « exigences [des socialistes] pour construire un nouveau chemin [...] permettant de trouver une issue à cette situation de blocage préjudiciable aux Françaises et aux Français ».

 

La semaine dernière n’a pourtant pas été un fleuve tout à fait tranquille pour le PS. Les hésitations d’Olivier Faure, sur France Info[16], où il a semblé évoquer des « concessions réciproques », dans un accord comprenant la droite de Laurent Wauquiez, ont fait tordre le nez à certains de ses proches. Il a clarifié le lendemain.
 

Quelques jours plus tard, la formule absconse de Boris Vallaud à la question d’un journaliste de LCP lui demandant si la présence de Bruno Retailleau au gouvernement pouvait constituer une ligne rouge a aussi pu laisser songeur : « Bruno Retailleau qui mène la politique de Bruno Retailleau, ce n’est pas possible pour nous[17] », a ainsi éludé le président du groupe socialiste, dans une vidéo abondamment relayée - et moquée - par certains Insoumis. « Il ne voulait surtout pas avoir l’air d’entrer dans la discussion en demandant la tête d’untel ou d’untel », déminait, mardi, son entourage, glissant que dans le fond, « bien sûr, Retailleau, c’est no way ».

 

Autrement troublantes, les nuances sémantiques entre les député·es du même groupe. Jérôme Guedj, revendiquant une « suspension » de la réforme des retraites, son collègue Arthur Delaporte revendiquant, lui, « l’abrogation » de la loi Dussopt... De là à voir se dessiner en creux les fissures qui pourraient vite réapparaître dans le parti ? « La stratégie du PS est bonne, mais mal exécutée : les gens parlent trop, ils se font les porte-parole de Macron », commente un écologiste.

 

Mardi matin, Laurent Baumel ne disait, dans le fond, pas vraiment autre chose : « En réalité, s’il y a cette impression un peu brouillonne, c’est qu’on n’est pas tous carrés sur ce que signifie concrètement nouer un “accord de non-censure”. Pour certains, comme moi, cela signifie une vraie reparlementarisation : ne pas censurer un gouvernement, quel qu’il soit, dès lors qu’il n’utilise pas le 49-3. Pour d’autres, la censure dépendra des avancées qu’on peut obtenir. Mais là-dessus, le débat devient complexe, y compris au PS, car il y a une infinité de nuances. »

 

En attentant, le parti d’Olivier Faure a décidé d’une politique de petits pas. Quelques heures avant la réunion à l’Élysée, un membre de l’équipe dirigeante du groupe à l’Assemblée se montrait combatif : « Il faut arracher tout ce qu’on peut arracher sur les retraites, la revalorisation des salaires… Les macronistes n’ont jamais été aussi faibles, Marine Le Pen est à poil. Et on a réussi à isoler les Insoumis et à fédérer autour de notre ligne les communistes et les Verts », résumait-il, se fiant un peu vite aux déclarations de dirigeants de partis pas forcément en phase avec leur propre base.

 

 

- Analyse radicalement inverse pour Jean-Luc Mélenchon.
« Je continue à avoir l’espoir qu’ils [le PS, les écologistes et les communistes - ndlr] n’aient pas la bêtise d’aller au bout de cette démarche [...]. Je parle au nom de millions de gens de toutes opinions, mais aussi de socialistes, de communistes, d’écologistes qui ne veulent pas participer à cette mascarade », a-t-il lancé lundi soir, lors d’un meeting à Redon (Ille-et-Vilaine), convaincu d’être à la fin le seul et unique rassembleur....  En tout état de cause " La négociation du PS avec le gouvernement Macron-Bayrou n'engage que lui " déclarait-il le 6 janvier 2025[18].

 

🔴  Et pour mémoire : Le 8 juin 2023, les forces de gauche ont prêté serment de continuer à lutter contre la retraite à 64 ans et pour la retraite à 60 ans.

 

« Nous faisons le serment d’agir sans relâche pour rassembler une majorité qui mettra fin à cette réforme injuste » – Le serment du 8 juin

 

Notes :

[a« Nous voulons négocier » – Le PS tue le NFP en négociant avec Bayrou, Valls, Retailleau et Darmanin

[0] Nomination d'un Premier ministre: " Il faut arrêter les réunions à l'Élysée ", déclare Cyrielle Chatelain, députée EELV

[1] " Qu’allez-vous faire dans cette galère ? Vous assoir à la table des négociations avec Attal et Wauquiez… J’appelle mes camarades socialistes, écologistes et communistes à ne pas tomber dans le piège tendu par le Président de la République. "

[2] Jean-Luc Mélenchon : " Le PS/ PCF / EELV  en coalition pour négocier avec les droites : retour vers le passé. Tristesse. "

[3Consultations à l'Élysée: échange tendu entre Éric Coquerel (LFI) et André Chassaigne (PCF) après l'annonce d'une nouvelle réunion

[4] Retraites : Réforme des retraites "Il faut trouver un terrain d'entente sinon on n'avancera pas", dit Fabien Roussel

[5Le Parquet national financier a ouvert une instruction, vendredi, concernant les soupçons d’emploi fictif du candidat PCF à la présidentielle lorsqu’il était assistant parlementaire

[6Sansu Nicolas : N'a t il pas lu le communiqué  du Pcf ? On dirait le clergé décadent négociant les évangiles... Ça suffit. Abrogation abrogation

[7] Sansu Nicolas : " J’apprends à la télé qu’on lâcherait l’abrogation de la réforme des retraites Macron contre une conférence sociale !!! Pas ça ! Les députés GDR n’ont jamais proposé ça ! "

[8] Ce n’est pas la seule déclaration de Fabien Roussel qui pose problème en interne comme en atteste la réaction du député Pouria Amirshahi

[9] 1000 communistes de carte ou de cœur adressent une lettre ouverte à Fabien Roussel

[10Lucie Castets et Marine Tondelier appellent à une candidature commune à gauche pour 2027.

[11] Cécile Duflot : « Mon option est la constitution d’une coalition climat et sociale qui doit aller des écologistes au bloc central »

[12Ce n'est pas à une ONG à se positionner pour souhaiter une coalition allant de LR au PCF, en excluant le RN et LFI qui par ce fait sont assimilés quoi que vous en dites

[13Marine Tondelier s’était dite « satisfaite de plusieurs choses »

[14L’Après : « Ne tombons pas dans les pièges de Macron » !

[15Congrès du PS : malgré l’accord, rien ne sera simple pour Olivier Faure

[16"Je suis prêt à entrer en discussions", avance Olivier Faure avant sa venue à l'Elysée

[17Gouvernement Bayrou: pour Boris Vallaud (PS), Bruno Retailleau "ne peut pas rester" pour faire une nouvelle loi immigration

[18] 06 janvier 2025 Jean-Luc Mélenchon : La négociation du PS avec le gouvernement Macron-Bayrou n'engage que lui

 

Pour en savoir plus :

- Le 11 juillet 2024 : Olivier Faure : J’ai fait le choix du rassemblement de la gauche depuis que je suis Premier secrétaire, et je n’en bougerai pas.

- 6 janvier 2025 : " Nous voulons une négociation " Olivier Faure s'exprime à la sortie des négociations pour le budget à Bercy

- 7 janvier 2025 : Le PS est " ouvert au compromis " avec le gouvernement sur la question budgétaire, affirme son Premier secrétaire Olivier Faure.

- 08 janvier 2025 Jean-Luc Mélenchon :  Aucun accord de non censure du PS et de EELV ne nous concernera jamais.

- Jean-Luc Mélenchon : La nuit des longues fourchettes 

- Jean-Luc Mélenchon : Le jour des petites cuillères... L’annonce des socialistes avait été noyée dans l’habituel flot de paroles confuses qu’est la manière socialiste elle-même

- Jean-Luc Mélenchon : L’après Bayrou est servi

- Censure : lâché par Bayrou, le PS s’enfonce dans la crise

 

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4 janvier 2025 6 04 /01 /janvier /2025 09:36

Comme d’habitude, notre président nous a devancé dans ses vœux pour la nouvelle année, qui s’annonce politiquement au moins aussi riche que la précédente. On en parlera dans notre première rubrique et on reviendra ensuite sur la composition de notre nouveau gouvernement de soi-disant cadors, avant de se pencher sur leurs derniers faits d’armes.

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25 octobre 2024 5 25 /10 /octobre /2024 13:01
Droitisation : le poisson pourri par la tête
Droitisation : le poisson pourri par la tête

Une nouvelle ventilation des forces se dessine sous la poussée d’une pression dégagiste qui ne se dément pas !

 

 

L’Institut La Boétie organisait ce jeudi une présentation du livre de Vincent Tiberj aux arts et métiers : « La droitisation française mythe et réalités »[1]. Pour les insoumis il s’agit d’un travail fondamental.

Avant cela nous avions eu déjà le même regard sur la tribune de Tristan Haute « élargir les bases socio-électorales de la gauche : nécessités, difficultés et incertitudes[2] » parue dans « Contretemps ».

Les deux documentent une direction de travail essentielle dans nos raisonnements d’Insoumis. En effet, elle apporte la confirmation argumentée d’une thèse centrale de la stratégie électorale et politique de notre Mouvement. Évidemment ce n’était pas le but de ces auteurs. Il nous appelle plutôt à déduire par nous-mêmes des modes opératoires à partir de leur travail. Mais avait-il prévu que nous adoptions leur raisonnement et leurs arguments ? C’est pourtant le cas.

 

 

Sources :  Jean-Luc Mélenchon |

- Pour Tiberj, la droitisation par le bas de l’échelle sociale est un mythe démenti par les enquêtes qualitatives sur les opinions à propos des valeurs et principes auxquels déclarent adhérer les gens.
Mais celle des élites sociales et médiatiques est un fait avéré. Cependant, malgré une société plus ouverte, plus tolérante, et une ouverture culturelle en progression, la France est bel et bien le théâtre d’une progression des votes et des thèmes de droite et d’extrême droite.

 

🔴 La cause de cet apparent paradoxe ?

L’ambiance de conservatisme créé par un milieu politique et médiatique de plus en plus enclin au point de vue extrême-droitisé. Il réussit à imposer son propre cadrage du débat public. « C’est par les luttes pour l’agenda politique et par la manière dont on en parle sur la scène politique et médiatique que la droitisation s’impose » résume Vincent Tiberj. La maîtrise de cette « mise en scène », au sens littéral du terme, procure une impression générale assez dominante pour être confondue avec un fait général.  Si les citoyens ne sont pas largement convertis à une vision de droite de la société, ce sont les élites politiques, intellectuelles et médiatiques françaises qui portent ce processus[3]. D’où le choix du terme « droitisation par le haut ».

 

🔴 Mais alors pourquoi, s’il s’agit seulement d’une droitisation de la sphère politico-médiatique et non des citoyens, les urnes se droitisent-elles ?

Vincent Tiberj appelle cela le paradoxe français. Pour lui, en réalité les résultats électoraux reflètent de moins en moins les choix et les opinions des citoyens. Il est alors faux de conclure à une droitisation de la société française, dit-il uniquement à partir des résultats électoraux.

  • En effet l’abstention est aujourd’hui trop massive et trop socialement distribuée pour cela. Elle est de plus en plus marquée dans les catégories populaires et dans les nouvelles générations. Du coup elle laisse davantage de poids électoral aux boomers, aux cadres, aux fractions aisées, etc. Ceux-ci soutiennent rarement la redistribution et l’ouverture culturelle.
  • Avec l’évolution démographique, ce mouvement est donc amené à s’amplifier. Si on laisse aller, les résultats des urnes seront toujours moins représentatifs de la population.

Cette argumentation, ici résumée à l’extrême, forme aussi le cœur de l’analyse stratégique Insoumise[4]. Elle s’articule avec la description de Palombarini[5] de l’espace politique en trois blocs formant la réalité électorale de notre pays : bloc populaire, bloc bourgeois central, bloc d’extrême droite. Comment étendre le bloc populaire ? Notre cible est l’élargissement par le ralliement des abstentionnistes.

 

 

- Il y avait débat entre nous : peut-on à ce sujet parler d’un « bloc » comme on le fait pour les trois autres ?

Son hétérogénéité et son absence d’expression n’en fait-il pas un non-sujet politique par définition ? Sur cette question, le travail de Vincent Tiberj et celui de Tristan Haute confirment et formalisent nos observations de terrain. Pour nous, en situant socialement l’abstention, on modifie la qualité de l’observation sur l’espace des « abstentionnistes ». On se donne le moyen d’y détecter clairement la population visée par notre objectif électoral.  Je dis bien « socialement ». Ici ce n’est pas la géographie qui produit la forme du lien social et politique ! C’est très exactement l’inverse. Un quartier n’est ni pauvre ni riche en dehors de personnes qui y vivent.

 

🔴 La loupe sociale permet une recherche : où rencontrer ces abstentionnistes qui doivent faire l’objet de notre ciblage ?

  • La résidence en habitat logement social donne accès à une population définie par ses revenus en bas de l’échelle des moyens et des salaires. Cela recoupe un modèle connu et opérationnel de discriminations et d’assignations pour les populations concernées.
  • De même pour le deuxième marqueur du nouvel âge du capitalisme : la précarité et tout ce qui va avec. Elle est bien concentrée dans une classe d’âge active mais électoralement très absente : les jeunes.

Dans les deux cas la « localisation » sociale est pertinente car elle recoupe aussi des segments de pratiques sociales et culturelles également aussi identitaires que les critères purement sociaux même quand ils n’y sont pas directement reliés. Le travail de Tristan Haute et de Vincent Tiberj valide cette méthode d’observation. Surtout il étend pour nous, profondément, l’analyse de ce que nous avions pressenti. Le bloc abstentionniste n’est pas un « bloc « au sens idéologique, cela est sûr. Mais il s’agit clairement d’un espace d’expansion pour nous à partir du moment où on opère une « localisation » sociale du travail de contact à entreprendre. La thèse Tiberj permet de penser trouver dans ces secteurs aussi, compte tenu de l’état général de la société qu’il décrit, sur un état hautement prédisposé au programme Insoumis. Dans ces conditions, passer à la conquête des espaces abstentionnistes est donc à la fois pertinent et efficace pour l’élargissement du « bloc populaire » tel que décrit par Palombarini.

 

 

- Survol des trois blocs et de leur évolution
L’emprise des trois blocs électoraux évolue d’une élection à l’autre. Cette évolution peut et doit être maîtrisée autant que possible.

  • Pour nous : renforcer notre espace et fracturer celui de nos adversaires.
  • Pour eux : la même chose dans l’autre sens, n’en doutons pas.

Mais au bout du compte les urnes font la décision. J’ai dit : la décision. Pas la réalité ultime… On va voir que cette distinction est le cœur de la thèse de Tiberj. Ce que l’on voit aujourd’hui dans les compteurs après dépouillement semble toujours aller dans la même direction. Une nouvelle ventilation des forces se dessine sous la poussée d’une pression dégagiste qui ne se dément pas.

 

🔴 Le bloc « central », à l’œil nu, est en état de dilution avancée, pour finir principalement en direction du bloc d’extrême-droite.
Celui-ci polarise toujours plus l’espace de la droite désormais totalement « post gaulliste ». Ce bloc central, c’est celui de la mouvance macroniste au sens large (EPR, MODEM, Horizon) et jusque dans les rangs de la droite classique chez Les Républicains. Le ralliement d’une partie des Républicains au RN à la dissolution en est un temps fort. Mais à mesure que le glissement s’opère se détruisent pour ses composantes les raisons d’être ensemble. Ce bloc est alors lourdement fissuré au point d’être au bord d’une balkanisation complète.

 

🔴 Le bloc d’extrême droite se renforce de cet appoint.
Le ralliement à lui du groupe LR autour de Ciotti en atteste. Mais la prégnance des thèmes de ce bloc sur la coalition macroniste est non moins évidente et les motifs publics de sa fracturation en attestent. Le thème de l’immigration en est un exemple.

 

🔴 Le pôle populaire est celui de la « gauche » unie (Nupes puis NFP).
La dynamique du « bloc central », des supposés « macronistes de gauche » vers lui est quasi nulle.

Le bloc populaire n’est pas homogène.

  • Ni par le programme ni par les bases politiques qu’il mobilise, ni par les milieux qu’il influence.
  • Il est certes unifié dans une stratégie électorale de candidature commune au premier tour sur un programme de rupture. Mais il est également assez lourdement bloqué par l’appétit du « centre gauche » pour une stratégie de rassemblement avec le reste du Centre[6]... Dès lors, en tant que coalition, il ne produit quasi aucune dynamique. Au contraire....
  • Ce « centre gauche » refuse d’essayer de rallier au programme et à l’union les électeurs qu’il voudrait influencer. Il veut séduire en reprenant à son compte les critiques du reste du centre droit à propos du programme et de la composante centrale de l’union : le Mouvement insoumis, ses porte-paroles, ses façon d’agir. Il est donc un agent direct et public agissant pour la dislocation de ce bloc. Ce qui revient à dire que la pression sur cette coalition s’opère aussi en direction de la droite. « En pratique, écrit Tristan Haute,  certain-es proposent de s’adresser davantage aux déçues du « macronisme », ce qui nécessiterait selon elles et eux d’amoindrir les ambitions économiques du programme du NFP en matière de rémunération et de protection sociale en faisant des « compromis » sur ces questions. D’autres proposent, pour élargir les bases électorales du NFP, poursuit le sociologue, de s’adresser aux classes populaires salariées ou retraitées, blanches et rurales qui se seraient détournées de la gauche au profit du RN. Cela nécessiterait de mettre au second plan les discours et mesures programmatiques en matière de discrimination, d’immigration, voire d’environnement ou d’aide sociale. » « Les tenantes de ces positionnements en partie contradictoires, note Tristan Haute, sont d’autant plus audibles dans le débat public qu’ils et elles s’accordent sur la nécessité électorale d’affaiblir la place de LFI au sein du NFP, voire de l’en écarter. »

Autrement dit le « centre gauche » : bénéficie d’intenses relais médiatiques. Ces derniers les utilisent sans vergogne pour contrer l’ennemi commun qu’est le mouvement insoumis aux yeux de la droite et de l’extrême-droite. Du coup sa force de répulsion pour les secteurs les plus engagés de la gauche sociale joue aussi un rôle négatif avéré. Il fait douter de la viabilité et des objectifs réels de l’alliance.  

 

 

- Les modes opératoires
Pourtant, le seul effet de progression électorale avérée dans ce contexte, vient de la stratégie insoumise de conquête des « espaces d’abstention socialement situés ». Ainsi en 2024 en prévision des élections européennes, les insoumis ont engagé plusieurs mois de campagne d’inscription sur les listes électorales dans les quartiers populaires et dans les universités. Le résultat est probant ! Une analyse de Manuel Bompard dans son blog le dit. C’est clair : " la progression du nouveau Front Populaire qui a permis la victoire de la gauche aux législatives suivant la dissolution a une origine. Elle a eu lieu là où les nouvelles inscriptions ont été les plus nombreuses. Et cela avait déjà produit auparavant les progressions les plus fortes de la liste FI à l’élection européennes[7] ". La comparaison des résultats avec la précédente élection européenne confirme ce que montre la superposition des performances que je viens d’évoquer. Au total LFI a gagné un million de voix d’une élection à l’autre aux européennes. L’inverse se produit dans le paquet de centre gauche. Le nombre des voix du PS, des Verts auxquels on doit ajouter les voix de Benoît Hamon à la précédente élection, montre que quatre cent quarante mille voix sont perdues ! La progression de Glucksmann est donc juste un siphonage incomplet des voix du centre gauche existant six ans auparavant.

 

🔴 La stratégie insoumise mise sur le quatrième bloc, celui des abstentionnistes des quartiers populaires et de la jeunesse. Cette stratégie inclut deux préalables :

  • un programme de rupture avec le système économique dominant ;
  • et des candidatures communes dès le premier tour pour crédibiliser les chances de succès sur le mode « la force va à la force ». C’est pourquoi cette stratégie trouve dans l’analyse de Vincent Tiberj une confirmation de son bien-fondé.

Dans cette approche, les abstentionnistes ne sont pas vus comme des « sans avis ». Ce point doit être précisé.

  • Ce sont des « déçus », à la fois par « l’offre politique » de gauche, et par le système représentatif lui-même vu comme malhonnête.
  • Mais ils sont aussi « désorientés » comme le disaient les textes insoumis sur le sujet. Cela signifie que les prises de position assumées par les émetteurs habituels de la gauche par exemple sont contraire aux habitudes et aux réflexes traditionnels de leurs électeurs. Les évolutions du PC ou du PS sur l’immigration, les violences policières, la politique internationale par exemple ne correspondent plus à ce à quoi ils ont éduqué leurs propres bases. On vérifie alors combien les chemins tracés par le passé ne sont pas effacés. La masse abstentionniste n’est donc pas un ensemble sans contenu ni construction politique. Elle contient des avis, des valeurs, des prises de position. Ils forment autant de points d’appui pour le travail de ralliement à opérer.

 

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​🔴  Le PS et le PC sont des émetteurs répulsifs dans « la gauche populaire » et radicale au moins aussi violents que le sont les insoumis dans les milieux de « la suite dorée de la bourgeoisie » comme la nommait Karl Marx. Dès lors, ils sont « retenus » par des verrous identifiables. Le déverrouillage peut s’opérer sur des points clef. Par exemple d’abord une attitude et une constance antisystème clairement identifiable et assumée. Ou bien une capacité à tenir bon une position contre toute la nomenklatura médiatico politique. Et ainsi de suite.

​​​​​​​

👉 Ici le programme des radicalités concrètes est central.

Il propose des solutions aux problèmes de survie des gens du commun. Mais il ne suffit pas. La bataille se joue aussi dans les affects politiques. Les liens qui se créent dans les luttes et avec elles, les solidarités internationales, les expressions de compassion et d’entre-aide formatent ces affects depuis toujours en milieux populaires. C’est cet effet d’inclusion que visent les campagnes du Mouvement insoumis de type « caisse de grève », collecte de denrées alimentaires ou de fournitures scolaires, caravane populaire et ainsi de suite. 

 

🔴 Au total la thèse de Vincent Tiberj ajoute à notre compréhension du moment et, partant de là, à notre détermination.

Ici le vote n’est pas le meilleur sondage d’opinion disponible. Il est en décalage avec l’opinion réelle de la société. L’abstention explique le phénomène et souligne son caractère politiquement significatif. Elle est donc bien l’aire d’expansion du vote de gauche. On sait comment et pourquoi.

 

🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 

 

 

- Droite d'en haut, gauche d'en bas ? Dialogues autour de livre « La Droitisation française »
À l’occasion de la sortie du livre de Vincent Tiberj, " La Droitisation française. Mythe et réalités " , l’Institut La Boétie organisait des dialogues exceptionnels entre chercheur·ses et politiques intitulés « Droite d'en haut, gauche d'en bas ? », jeudi 24 octobre, avec Vincent Tiberj, Héloïse Nez,  professeure en sociologie, Tristan Haute, chercheur en sciences politiques, Marlène Benquet, co-animatrice du département de sociologie de l’Institut La Boétie et Jean-Luc Mélenchon, co-président de l’Institut La Boétie.

 

  • L'idée d’une droitisation généralisée de la société est omniprésente dans la parole médiatique et politique. Pseudo-enquêtes d’opinion, montée électorale du RN, paniques morales réactionnaires : tout pousse à croire que les Français seraient passés à droite. 
  • Pourtant, le dernier ouvrage du sociologue Vincent Tiberj, Droitisation française. Mythe et réalités défend une toute autre thèse : non, les Français ne se sont pas droitisés. Ils sont même de plus en plus ouverts et tolérants, et alignés sur des valeurs de gauche. En revanche, on assiste à une droitisation très nette du champ médiatique, intellectuel et politique : une droitisation « par le haut »
  • La discussion, appuyée sur le constat de Vincent Tiberj, s'attachait à comprendre le paradoxe entre l’évolution de la société française et celle de sa représentation institutionnelle, qui semblent aller dans des sens contraires. Au processus de « droitisation par le haut » s’oppose-t-il une « gauchisation par le bas » ? Ce décalage entre la société et sa superstructure peut-il s’expliquer par une sous-mobilisation, électorale et au-delà, des groupes populaires ? 

 

Ces dialogues ont ainsi éclairé le lien entre valeurs, mobilisations et représentations dans la France contemporaine afin d’apporter des pistes de stratégie face à ce « paradoxe français ».

 

 

🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 

 

 

🔴 Un ouvrage à mettre entre toutes les mains ! 👉

 

 

-  Par : PUF

Éditions : Union Distribution

Date de parution : 04/09/2024
EAN : 9782130837954
Pages : 144
Longueur : 19 cm
Largeur : 12,5 cm
Disponibilité : chez l'éditeur
Prix poche TTC chez Union Distribution : 15€

 

 

Notes :

[1Droite d'en haut, gauche d'en bas ? Dialogues autour de livre « La Droitisation française »

[2] Élargir les bases socio-électorales de la gauche

[3] Du Labour de Corbyn à LFI de Mélenchon, les médias contre la gauche

[4] Vers la victoire du bloc populaire

[5« Il y a une radicalisation à droite du bloc bourgeois »

[6STOP ! Car avec Raphaël Glucksmann, un autre Macron est possible

[7] La preuve par M. Bompard : la stratégie électorale des insoumis est gagnante

 

Pour en savoir plus :

- Macron Barnier en débandade

 

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23 septembre 2024 1 23 /09 /septembre /2024 12:44
Gouvernement Barnier : tournez à droite, prenez l’impasse
Gouvernement Barnier : tournez à droite, prenez l’impasse
Gouvernement Barnier : tournez à droite, prenez l’impasse

Emmanuel Macron ayant fait de l’addition de deux défaites une victoire, les voilà au pouvoir. Pour combien de temps ?

« Il faudra s’en débarrasser aussitôt que possible », prévient Jean-Luc Mélenchon[7]

 

 

Emmanuel Macron a nommé samedi le gouvernement le plus à droite depuis douze ans. Derrière Michel Barnier, toutes les droites y figurent, quitte à bafouer les résultats du 7 juillet. La nomination de Didier Migaud à la justice fait figure de caution de gauche. Pour le reste, le coup de barre est aussi clair que l’édifice paraît bancal.

 

 

Source : Ramdani Ilyes | mis à jour le 27/09/2024

- C’est une bonne situation, ça, ministre de Michel Barnier ?
« Vous savez, je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation », répondraient sûrement les trente-neuf membres du nouveau gouvernement, paraphrasant Édouard Baer campant Otis dans Astérix : Mission Cléopâtre. Après tout, la vie, « c’est d’abord des rencontres, des gens qui [tendent] la main », poursuit, dans ce film, le scribe.

 

Au vu de la composition gouvernementale annoncée, samedi 21 septembre par un communiqué de l’Élysée[3], Michel Barnier a beaucoup tendu la main. Le nouveau chef du gouvernement offre à une vingtaine de parlementaires (anciens ou actuels) et de maires leur première expérience ministérielle, à parité entre les deux forces désormais associées au pouvoir, l’ancienne majorité et la droite Les Républicains (LR).

 

🔴  Du côté de la droite d’opposition, c’est Noël en septembre.

Dans un parti qui s’était accoutumé aux débâcles électorales, le gouvernement « Barnier 1 » offre une superbe occasion de goûter au pouvoir à toute une brochette d’élu·es qui observait les trains passer depuis douze ans.

 

🔴  Vieux routier de la droite, Michel Barnier a régalé toutes les chapelles de sa famille.

  • L’aile la plus conservatrice est là, incarnée par Bruno Retailleau[4], le président du groupe LR au Sénat, qui vivra au ministère de l’intérieur une première expérience gouvernementale dont il a rêvé pendant tout le quinquennat Sarkozy ;
  • Nouvelle secrétaire d’État à la consommation, Laurence Garnier[5], connue pour ses positions contre la constitutionnalisation de l’avortement ou le mariage homosexuel, incarne également cette droite dure, tout comme Patrick Hetzel, nommé à l’enseignement supérieur et à la recherche ;
  • Bruno Retailleau emmène également un de ses proches à Beauvau, Othman Nasrou, secrétaire d’État à la citoyenneté et à la lutte contre les discriminations ;
  • Privé de l’intérieur, Laurent Wauquiez reste à l’extérieur mais il place deux de ses compagnons de route au sein de l’exécutif :
    • le député Alexandre Portier (réussite scolaire et de l'enseignement professionnel) [NDLR : un ministre délégué défenseur de l’enseignement privé[5bis]] ;
    • et son ancien vice-président à la région Auvergne-Rhône-Alpes Nicolas Daragon (sécurité du quotidien).
  • Autre figure de LR, Xavier Bertrand pourra compter sur son ami François Durovray, président du conseil départemental de l’Essonne et nouveau ministre des transports, pour incarner son courant ;
  • Gérard Larcher, le puissant président du Sénat, a obtenu que son amie Sophie Primas soit nommée ; elle hérite du commerce extérieur ;
  • Valérie Pécresse se félicitera de l’arrivée d’Agnès Canayer, un soutien de longue date, au ministère de la famille ;
  • Et Michel Barnier ne s’est pas oublié, puisque sa fidèle Marie-Claire Carrière-Gée devient ministre déléguée à la coordination gouvernementale – une nouveauté.
  • Bizarre : les « macronistes de gauche » sont là : pour que la liste soit complète, il faut y ajouter deux figures du parti récompensées de leur fidélité :
    • Annie Genevard, secrétaire générale de LR, nommée ministre de l’agriculture ;
    • et François-Noël Buffet, influent président de la Commission des lois au Sénat, qui hérite du portefeuille de l’outre-mer.

 

 

- Jamais la scène politique n’avait donné à voir le rassemblement d’un tel nuancier des droites depuis la création de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), en 2002.

Et encore : à l’époque, les centristes de François Bayrou avaient boudé le grand rassemblement impulsé par Jacques Chirac. Cette fois-ci, ils sont bien là ! Après une interminable réunion, vendredi, où plusieurs figures du MoDem tentaient d’acter la non-participation de leur parti à ce nouvel exécutif, le choix contraire a été fait.

  • Jean-Noël Barrot, jusque-là chargé de l’Europe, est promu ministre des affaires étrangères ;
  • Geneviève Darrieussecq fait son retour au gouvernement, pour s’occuper des questions de santé, et Marina Ferrari passe du numérique au tourisme.

 

🔴  En tout, ce sont sept ministres du gouvernement Attal qui conservent des fonctions ministérielles.

  • Après avoir hurlé à la dérive droitière depuis des semaines, Agnès Pannier-Runnacher a accepté le portefeuille de la transition écologique et de l’énergie ;
  • Sébastien Lecornu, Rachida Dati et Catherine Vautrin retrouvent leurs vieux compagnons, comme on disait à l’époque du RPR, même si cette dernière s’occupera à présent des territoires ;
  • Quant à Guillaume Kasbarian, libéral parmi les libéraux, il s’occupera de la fonction publique.

 

 

- Décidé à n’oublier aucune sous-famille de sa nouvelle coalition, Michel Barnier a distribué les postes avec méthode.

  • Le Parti radical ?
    • Il propulse Nathalie Delattre, sa sénatrice et secrétaire générale, aux relations avec le Parlement (ce qui ne manquera pas de faire tiquer au Palais-Bourbon, plus explosif que jamais et dont elle n’a jamais été membre).
  • L’Union des démocrates et indépendants (UDI) ?
    • Elle aura trois ministres : Valérie Létard (logement), François Gatel (commerce, ruralité) et Fabrice Loher (pêche et mer).

 

Tout cela donne un gouvernement foisonnant, à défaut d’être très cohérent. Dans les derniers jours, beaucoup de choses ont bougé, pour mille raisons différentes :

  • un ténor qui s’insurge contre l’absence d’un proche ;
  • Emmanuel Macron qui émet de sérieuses réserves sur une nomination, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) qui fait remonter des soucis dans les déclarations d’intérêt de futurs ministres.
  • Des élus locaux ont aussi alerté Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, ou les têtes de l’exécutif elles-mêmes, sur le profil « sulfureux » de tel ou tel ministre pressenti.

 

 

- La caution Migaud Au milieu de ce va-et-vient désordonné, certaines nominations semblent avoir été décidées à la dernière minute.

  • À l’Éducation nationale, le profil d’Anne Genetet intrigue.
    • Députée des Français de l’étranger, médecin de formation, l’élue a travaillé sur la fiscalité des expatriés et sur leur protection sociale, sur les Uber Files et sur les ingérences étrangères ;
    • elle est membre de la commission de la défense après avoir siégé à celle des affaires étrangères ;
    • elle s’est intéressée à la gestion du corps diplomatique. Mais sur l’éducation nationale, rien ou si peu.

 

  • Comme à chaque remaniement, d’autres se lamenteront longtemps d’avoir loupé le train Barnier.
    • Stéphanie Rist aurait pu devenir ministre des solidarités si son suppléant n’avait pas refusé de siéger à l’Assemblée nationale ;
    • Et Violette Spillebout, Mathieu Lefèvre et d’autres députés du groupe Ensemble pour la République (EPR) ont cru leur heure venue ;
    • tandis que Gérald Darmanin a pensé, quant à lui, que sa proximité avec Emmanuel Macron allait lui sauver la peau.

 

🔴 Le handicap, grand absent du remaniement

L’absence de ministère dédié à la question du handicap est l’une des principales surprises de la nouvelle architecture gouvernementale. Au lendemain des Jeux paralympiques et des énièmes promesses d’inclusivité, le signal inquiète les associations spécialisées.

  • « Scandaleux, a tonné samedi soir sur X le Collectif Handicaps, qui en regroupe une cinquantaine. Même pas un secrétaire d’État. Ainsi 12 millions de personnes ne méritent pas un ministère. Le collectif condamne ce choix, inadmissible et incompréhensible. »
  • Le nouveau ministre des solidarités, Paul Christophe (Horizons), s’est empressé d’écrire un message sur le même réseau social. « J’ai toujours eu à cœur de défendre les droits fondamentaux des personnes handicapées et une société plus inclusive, a-t-il écrit. Ce n’est pas demain que cela va changer ! Je m’y engage. »

 

 

- Mais le train Barnier était-il le bon ?

Lancé deux mois et demi après les élections législatives, il entrevoit avec inquiétude la prochaine gare, celle du budget. Faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le nouveau chef du gouvernement devra procéder à la même litanie de 49-3 que ses prédécesseurs.

  • Et ensuite ?
    • La gauche et ses 193 députés ont déjà promis de le censurer[7] ;
    • sitôt que le Rassemblement national (RN) décidera d’en faire de même, la fine équipe Barnier tombera.

 

🔴 Vu l’aspect bancal de l’ensemble, la présence de Didier Migaud interroge

Qu’est-ce qu’est donc allé faire l’ancien député socialiste dans cette galère ? Nommé garde des Sceaux, l’actuel président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) va quitter ses fonctions. Dans un gouvernement aussi à droite, il va vivre au rythme des pressions de Beauvau et des sections de Bercy, au vu de l’austérité budgétaire qui se prépare.

  • Sa présence a toutefois un mérite : elle permet à Michel Barnier de tenir sa promesse, celle selon laquelle la « gauche » serait représentée dans son équipe. Après avoir essuyé une dizaine de refus (au bas mot), l’ancien commissaire européen a fini par obtenir l’accord de l’ex-socialiste.
  • Le voilà exhibé en numéro 2 du gouvernement, une façon presque caustique de souligner l’incongruité de sa présence.

 

Le premier conseil des ministres aura lieu lundi, a annoncé Alexis Kohler depuis l’Élysée. Très vite, les équipes techniques vont devoir changer les plaques, les en-têtes et lancer de massives réimpressions d’urgence. Tout à sa volonté de marquer son territoire, Michel Barnier a changé les intitulés de la plupart des ministères :

  • La « cohésion des territoires » devient le « partenariat avec les territoires » ;
  • la culture se voit flanquée du patrimoine ;
  • la santé de l’accès aux soins :
  • et les armées des anciens combattants.

 

Tout cela va coûter cher, en attendant le prochain remaniement, le prochain premier ministre et les prochaines reformulations. D’ici là, c’est toute une génération d’élu·es macronistes et de droite qui se retrouvent, après s’être détestés puis rapprochés, avec pour nouveau point commun d’avoir perdu les élections du 7 juillet. Emmanuel Macron ayant fait de l’addition de deux défaites une victoire, les voilà au pouvoir. Pour combien de temps ?

 

 

🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 

 

 

- Le gouvernement Macron-Barnier : le plus à droite de l'histoire

Rappel du résultat des législatives anticipées[1][2] pour ceux qui n'auraient pas tout suivi :
1 - Coalition NFP 193 députés ; 2 - Coalition macroniens 166 députés ; 3 - Coalition RN Ciotti 142 députés ; 4 - LR 47 députés
PS : depuis ces résultats du 7 juillet, macron a perdu 4 députés. 2 sont allés chez Horizons et 2 chez les non inscrits.

 

Michel Barnier a composé le gouvernement le plus à droite de la Ve République. 

  • Critères d'entrée : homophobie, racisme, conflits d'intérêts, compatibilité avec le RN... 
  • Des ministres qui vont nous mener la vie dure... jusqu'à la censure

 

 

Notes :

[1] Résultats pour résultat des élections législatives 2024

[2] 142 pour le RN et Ciotti, 166 pour la macronie et 193 pour le NFP… voici la répartition finale de l’Assemblée nationale

[3] Annonce de la nomination du Gouvernement

[4] Racisme, homophobie, ami de Netanyahu... Qui est Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l'Intérieur ?

[5] Les visages de la honte : quels députés LR et RN ont voté contre le droit à l’IVG dans la Constitution ?

[5bisAlexandre Portier : un ministre délégué défenseur de l’enseignement privé

[6] Le Nouveau Front populaire demandera la censure du gouvernement Barnier

[7] Le Nouveau Front populaire retrouve son unité pour dénoncer le gouvernement Barnier : « Il faudra s’en débarrasser aussitôt que possible », prévient Jean-Luc Mélenchon

 

Pour en savoir plus :

- J’ai dissous l’Assemblée nationale. Adresse aux Français.

Le soumettre ou le démettre – L’analyse de Jean-Luc Mélenchon face au coup de force d’Emmanuel Macron

Comme Macron, Mac Mahon refusait déjà de reconnaître le résultat des élections il y a 147 ans

Michel Barnier à Matignon : comment Macron a pactisé avec Le Pen

- « Censure, mobilisation, destitution » – La réponse du NFP au coup de force de Macron

- France insoumise le 17 août 2024 : « Démettre le président plutôt que nous soumettre »

- Immigration, racisme, islamophobie : le « grand danger » du nouveau gouvernement Barnier

- Le gouvernement Barnier, une bourgeoisie affairiste et ultra-réactionnaire s’empare des ministères

 

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15 août 2024 4 15 /08 /août /2024 13:40
De Napoléon 3 à Emmanuel Macron, le spectre du coup d’Etat !

Le coup d’état du 2 décembre 1851, l’expédient et le spectre

 

 

La fin de la IIe République offre matière à réflexion à la lueur des événements du moment présent. Sans verser bien évidemment dans l’anachronisme, il est cependant possible d’établir quelques analogies ou comparaisons.... car comme Macron, Mac Mahon refusait déjà de reconnaître le résultat des élections il y a 147 ans[19]

 

 

Source : Francis DASPE | mis à jour le 03/09/2024

- Au moins autant que la séparation des pouvoirs, c’est l’articulation entre exécutif et législatif qui définit la nature réelle des institutions d’un système politique.
En France, la I° République avait fait le choix en 1792 de se passer de président de la République. Le souvenir vivace de la tyrannie à peine renversée expliquait ce parti pris. C’était affaiblir le pouvoir exécutif et tabler sur un pouvoir législatif dominant, renforcé par le choix de l’assemblée unique avec la Convention.


Un demi-siècle plus tard, la II° République opta pour un président de la République élu au suffrage universel direct[1] (masculin, faut-il préciser). C’était donner au pouvoir exécutif une légitimité populaire lui permettant de peser, même si une limite d’importance lui était assignée : le non renouvellement du mandat présidentiel. La fortune de ces deux République fut identique : toutes deux se terminèrent par un coup d’état militaire[2][3].

 


- La fin de la II° République offre matière à réflexion à la lueur des événements du moment présent.
Sans verser bien évidemment dans l’anachronisme, il est cependant possible d’établir quelques analogies ou comparaisons. Le 2 décembre 1851, le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte, président de la II° République, sonne le glas de cette dernière[3].

  • C’est le dénouement d’une crise aiguë opposant depuis quasiment trois ans le pouvoir législatif (incarné par le « parti de l’ordre ») et le pouvoir exécutif (le président).
  • Le conflit opposait donc une Assemblée nationale majoritairement conservatrice et monarchiste à un président de la République au parcours sinueux. Les deux se réclamaient pareillement du vote populaire : le président élu au suffrage universel masculin direct en décembre 1848[4], l’assemblée de celui de mai 1849[5]. Pourtant, ils avaient été des alliés de circonstance au cours de l’année 1848.


La II° République, sociale à ses débuts, celle des ateliers nationaux, représentait à la fois une menace et un scandale pour les possédants. Leur réaction fut rapide et violente pour mette à l’ordre du jour dans un même élan la répression politique et la régression sociale. Le général Cavaignac fut l’homme de la situation : le parti de l’ordre (re)naissant l’utilisa en conséquence à l’occasion des journées de juin 1848 (avant cela il y avait déjà eu la répression brutale de la manifestation du 15 mai 1848 qui se traduisit un an plus tard par la condamnation des chefs républicain au procès de Bourges). Mais pour l’élection présidentielle de décembre, Cavaignac était déjà discrédité et essoré. Le choix du parti de l’ordre se reporta alors sur Louis-Napoléon Bonaparte.


🔴 Chacun pensait utiliser l’autre et le manipuler à son profit.

  • Mais le divorce survint rapidement, notamment à l’occasion des élections législatives de mai 1849[5] qui virent la victoire du parti de l’ordre, c’est-à-dire du camp conservateur et monarchiste.

 

- Louis Napoléon Bonaparte tenta de s’affranchir quelque peu du pouvoir législatif en formant en octobre 1849 un gouvernement dévoué à sa personne.

Ce fut le « ministère des commis » dirigé par le général d’Hautpoul. Aujourd’hui, on parlerait sans nul doute de gouvernement technique d’obligés. La tentative est cependant irrésistiblement vouée à l’échec, car la Constitution est claire à ce sujet : c’est l’Assemblée nationale qui vote les lois que le gouvernement doit ensuite appliquer. Et elle en profite pour faire passer des lois conservatrices qui déplaisent au Président : loi Falloux du 15 mars 1850 sur la liberté de l’enseignement favorisant de fait l’influence du clergé, loi électorale du 31 mai 1850 limitant le suffrage universel masculin (le corps électoral passe de 9 millions à 6 millions d’électeurs), sans parler des considérations de politique étrangère particulièrement sensibles et clivantes, notamment celles liées aux répercussions du Printemps des peuples.


🔴 Mais la grande affaire réside dans la question de la révision constitutionnelle afin de permettre la réélection du président de la République, ardemment souhaitée par Louis-Napoléon Bonaparte. En 1851, une proposition allant dans ce sens était rejetée à deux reprises par l’Assemblée. La rumeur d’un éventuel coup d’état fut propagée par les uns et les autres, stratégie pour s’y accoutumer ou au contraire pour le conjurer.


🔴 La situation était confuse à souhait et paradoxale à bien des égards. S’y repérer pouvait relever de la gageure. En effet, on retrouvait deux anciens alliés entrés en conflit, qui tous deux ne portaient pas dans leur cœur la République. Une assemblée en majorité conservatrice, en réalité monarchiste, se trouvait acculée à défendre la République pour qui elle avait peu d’estime.


Notons qu’une des origines du parti de l’ordre était ce qui fut appelé les « républicains du lendemain[6] » élus dès avril 1848. Il s’agissait de monarchistes et de bonapartistes déguisés en républicains inquiets des bouleversements sociaux et de l’irruption du peuple, mais ne pouvant pas encore se dévoiler tels qu’ils étaient. Ils s’opposaient aux « républicains de la veille » aux convictions antérieures et solides (hostiles à la monarchie et depuis longtemps favorables à l’instauration d’une république).


Le peuple, terme certes vague et mal défini, mieux considéré par le président (quoique le livret ouvrier ne soit pas encore abrogé), va se retrouver en défense de l’assemblée qui pourtant l’avait dépossédée de ses droits et de son pouvoir par une politique caractéristique du parti de l’ordre : réprimé lors des journées de juin 1848, exclu du suffrage par la loi électorale de mai 1850. Des républicains, sincères eux, en partie ceux « de la veille », défendent la République en venant au secours d’une assemblée conservatrice monarchiste.

 

 

- La stabilisation du coup d’état s’effectua rapidement, alternant phases de répression et actes de validation des nouvelles réalités politiques (plébiscite des 20 et 21 décembre pour entériner le coup d’état, nouvelle constitution le 14 janvier 1852[7], officialisation de l’établissement du II° Empire le 2 décembre 1852[7]
L’instauration d’un régime autoritaire était donc actée. Le parti de l’ordre s’y rallia très vite, pourvu que les affaires et les profits ne soient pas empêchés. En contrepartie, la poursuite de la répression de la résistance populaire et républicaine fut de mise, justifiée par l’épouvantail du mythe du danger imminent d’une guerre sociale, alimentant la peur des petits et grands possédants. Les conditions d’une alliance entre les bonapartistes et les élites étaient ainsi reconstituées.


🔴 Par la suite, et jusqu’à aujourd’hui, le coup d’État sert de repoussoir au camp républicain. Une légende noire autour de Napoléon III et du Second Empire est développée, initiée notamment par la figure tutélaire de Victor Hugo. Néanmoins, le coup d’Etat subsiste dans les mentalités, à la fois comme une tentation et un expédient, en somme à l’égal d’un spectre réactivé à l’occasion des différentes crises politiques ponctuant l’histoire de notre pays.

 

De nombreux exemples peuvent être cités :

  • crise de 1877 avec Mac-Mahon : Aux élections de 1876, les électeurs ont désigné une majorité républicaine, alors que le Président de la République, la maréchal de Mac-Mahon, espérait le retour d'une majorité monarchiste. Il décide le 16 mai 1877 de dissoudre la Chambre des députés pour tenter d'obtenir une majorité conforme à ses attentes[8] ;
  • crise Boulanger : La crise boulangiste a bouleversé la vie politique française pendant trois années, de 1887 à 1889[9] ;
  • affaire Dreyfus : Crise politique majeure sous la IIIème République, l'affaire Dreyfus implique un officier français de confession juive dans une histoire d'espionnage[10] ;
  • événements du 6 février 1934 : le 6 février 1934, une manifestation antiparlementaire est organisée à Paris devant la Chambre des députés par des groupes de droite, des associations d'anciens combattants et des ligues d'extrême droite pour protester contre le limogeage du préfet de police Jean Chiappe à la suite de l'affaire Stavisky[11] ;
  • retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958 : La crise de 1958 déclenchée le 13 mai permet le retour au pouvoir du général de Gaulle. De Gaulle restera président du Conseil, puis Premier ministre jusqu'au 8 janvier 1959. Il devient alors le premier Président de la nouvelle Ve République après avoir été élu par un collège de 80.000 électeurs le 21 décembre 1958[12] ;
  • etc...


Commencé à gauche, si l’on peut dire non sans forcer quelque peu le trait, car contre le parti de l’ordre et pour le suffrage universel, le coup d’état se termine clairement à droite. Il cherche en effet à éradiquer un « péril républicain et rouge ». Au mieux, l’historiographie emploie, pour qualifier le régime du II° Empire ainsi porté sur les fonts baptismaux, l’expression de « démocratie césarienne[13] ». Celle-ci est vraiment incomplète, se faisant très souvent sans le peuple et contre le peuple.


Car le coup d’état reste un impensé permanent, ou un acte manqué, du jeu politique au quotidien. L’expression est régulièrement utilisée, tantôt pour qualifier un passage en force ou une combine politicienne, tantôt pour discréditer le camp d’en face. Elle est certes bien souvent galvaudée. Mais on est cependant en droit de se demander en quoi consistent les coups d’état d’aujourd’hui. Pour se limiter à la période contemporaine, partons du « coup d’état permanent » dénonçant les institutions de la monarchie républicaine instaurée en 1958.


Prolongeons la réflexion avec le pouvoir législatif asservi encore davantage par la réforme constitutionnelle de 2002 (passage au quinquennat et inversion du calendrier électoral) qui visait à garantir une majorité stable au président nouvellement élu pour la totalité de son mandat, avec des députés transformés en godillots (avec des conséquences délétères[14]). Si l’opération a fonctionné jusqu’en 2017, cela n’est plus le cas depuis 2022, signe de l’effritement du macronisme.

  • N’oublions pas la manière dont fut contournée la souveraineté populaire exprimée à l’occasion du référendum portant sur le traité constitutionnel européen de 2005[15].
  • Mettons en exergue le recours croissant à l’article 49-3[16].
  • Poursuivons avec le refus de prendre en compte l’expression populaire, avec la dévalorisation théorisée des corps intermédiaires ou la criminalisation décomplexée des différentes formes de la contestation sociale.
  • Observons enfin à sa juste mesure l’entêtement du chef de l’état à contourner le verdict des récentes élections législatives (Victoire du NFP – La presse internationale la salue, Macron la refuse[17]),..

pour nous efforcer de discerner de quoi ces tentatives convergentes sont le nom.

 

 

- Le coup d’état reste bien à la fois une tentation, un expédient et un spectre.

Sa finalité est identique : s’exonérer de la souveraineté populaire, jugée encombrante, et des revendications des citoyens, considérées comme illégitimes et incompétentes. Seule la forme que peuvent prendre ces tentatives de coup d’état est renouvelée, tant l’imagination des gouvernants et des aspirants à gouverner est féconde. A bien des égards, c’est en cela que consiste pour partie le projet politique porté par la Macronie[18].

 

De Napoléon 3 à Emmanuel Macron, le spectre du coup d’Etat !

🔴 Ce communiqué de l’Élysée en date du 26/08/2024 rejette la mise en place de Lucie Castets comme première ministre, candidate issue du Nouveau Front Populaire[17] : le coup d'État est en cours !

 

Coup de force terrible de d'Emmanuel Macron contre le résultat des urnes. En République, le Président n'a pas droit de veto. Il fait le choix du blocage et du chaos au lieu de respecter la démocratie. Il doit partir !

 

En vue de la nomination d’un Premier ministre, le Président  @EmmanuelMacron  a reçu les responsables des partis représentés au Parlement ainsi que les Présidents des deux chambres. Le communiqué :

 

 

Notes :

[1La première élection du président de la Ve République au Suffrage Universel

[2Coup d'État du 18 Brumaire met fin à la 1ére République

[3] En proposant l'abrogation de la loi électorale et le rétablissement du suffrage universel, que l'Assemblée rejette (13 novembre), Louis Napoléon discrédite celle-ci aux yeux du pays. Le coup d'État a lieu le 2 décembre 1851.

[4] Louis-Napoléon Bonaparte est élu en décembre 1848 président de la République française pour quatre ans.

[5Élections législatives françaises de 1849

[6Ces républicains du lendemain, eux aussi divisés, étaient issus de différents milieux politiques : l’on y retrouvait d’anciens ministres, tels qu’Adolphe Thiers ; des légitimistes, hostiles à la monarchie de juillet ; ainsi que des orléanistes déçus de la politique de François Guizot, dernier chef du gouvernement de Louis Philippe.

[7] La Constitution du 14 janvier 1852 est la constitution de la IIe République française promulguée le 14 janvier 1852 par le président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, après son coup d'État du 2 décembre 1851. 

[8Mac-Mahon, espérait le retour d'une majorité monarchiste. Il décide le 16 mai 1877 de dissoudre la Chambre des députés pour tenter d'obtenir une majorité conforme à ses attentes.

[9La crise boulangiste a bouleversé la vie politique française pendant trois années, de 1887 à 1889.

[10] Crise politique majeure sous la IIIème République, l'affaire Dreyfus implique un officier français de confession juive dans une histoire d'espionnage

[11] Le 6 février 1934, une manifestation antiparlementaire est organisée à Paris devant la Chambre des députés par des groupes de droite, des associations d'anciens combattants et des ligues d'extrême droite

[12La crise de 1958 déclenchée le 13 mai permet le retour au pouvoir du général de Gaulle.De Gaulle restera président du Conseil, puis Premier ministre jusqu'au 8 janvier 1959. Il devient alors le premier Président de la nouvelle Ve République après avoir été élu par un collège de 80.000 électeurs le 21 décembre 1958.

[13La Démocratie césarienne et l'union libérale / H. Bondilh

[14« Le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont eu des conséquences délétères », estime Mathieu Gallard

[15Le dernier référendum national organisé en France l'a été pour approuver le traité constitutionnel européen. Le non l'avait largement emporté.

[16Le 1er décembre, l'article 49 alinéa 3 de la Constitution française a été utilisé pour la vingtième fois depuis le début du quinquennat par Élisabeth Borne, cette fois pour faire adopter sans vote à l'Assemblée nationale le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024.

[17] Victoire du NFP – La presse internationale la salue, Macron la refuse

[18Macron, le coût d’Etat permanent !

[19] Comme Macron, Mac Mahon refusait déjà de reconnaître le résultat des élections il y a 147 ans

 

Pour en savoir plus :

- « Le macronisme : une haine bien ordonnée de la démocratie »

- Macron : 7 ans de flirts avec l’extrême-droite

- Autoritarisme constitutionnel : de Weimar à Macron

Le « progressisme », une auto-définition du macronisme ?

- Emmanuel Macron et Alexandre Benalla ou la société du 10 décembre !

- Macron : la démocratie sans le peuple

- France insoumise le 17 août 2024 : « Démettre le président plutôt que nous soumettre »

- APRÈS LES LÉGISLATIVES 2024, L’URGENCE D’UNE NOUVELLE RÉPUBLIQUE

- Le Président est tout puissant en fait, peu puissant en droit.

 

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5 août 2024 1 05 /08 /août /2024 10:44
Macron, le coût d’Etat permanent !
Macron, le coût d’Etat permanent !

Compétiteur acharné, le président bat le record de dépenses à l’Élysée ! Médaille d'or épinglée par la Cour des Comptes...

Le Président est tout puissant en fait, peu puissant en droit[10].

 

Cette semaine dans la Macronie, le Président sans gouvernement et sans majorité prend (seul) une décision diplomatique majeure au sujet du Sahara occidental, il soutient le renouvellement de son pote Thierry Breton en tant que commissaire européen, et il réfléchit à l’hypothèse Xavier Bertrand à Matignon… : bienvenue au Pays des Droits du déni et de la trêve politique à géométrie variable.

 

 

Source : Zantrop | mis à jour le 18/09/2024

- Le Président, en sortant de sa trêve olympique, me pousse à sortir à la fois de ma trêve estivale, et de mes gonds !
Car en ce moment, contrairement à des millions de Français, Emmanuel Macron vit sa meilleure vie.

🔴 Jugez vous-mêmes :

  • il parade aux JO,
  • s’attribue tout le succès de la cérémonie d’ouverture,
  • serre les pognes des athlètes médaillés en leur mettant de grandes claques dans le dos,
  • prend des poses avec eux,
  • se met en scène sur les réseaux sociaux …

à un moment, j’ai même cru qu’il serait le dernier relayeur de la flamme olympique, ce qui aurait allumé la vasque, et la mèche !

 

Bah, qu’est-ce que tu veux, être Président c’est prendre du bon temps, profiter de la vie et faire la fête en se faisant passer pour un progressiste, un écolo et un sauveur mondial.

Mais merde, non, c’est pas être Président, ça ! On dirait les paroles d’une chanson de Patrick Sébastien.

 

 

- Lui supporte les athlètes, et moi, je ne peux vraiment plus le supporter.
Mais comment il fait, pour réussir à être partout en même temps ? Il a le don d’ubiquité ? Ne me dîtes pas qu’ils ont cloné Macron ? Ils sont combien ???

 

🔴 Selon nos sources, le Président aurait également été aperçu (informations à prendre au plus-que-conditionnel) :

  • à la sortie des stades, en remplacement de Nelson Montfort pour la traditionnelle interview avec traduction en simultané des sportifs en sortie d’épreuve ;
  • dans les vestiaires de l’équipe de France de Natation, pour aider Léon Marchand à préparer ses injections avant les courses ;
  • dans les gradins vers 2 heures du matin pour nettoyer les tribunes ;
  • et au village olympique en plein milieu de la nuit, entrant discrètement dans la chambre de Phryge, la mascotte des JO pour… hem… « observons deux papillons » comme disait Desproges

 

Alerte médaille : Macron se placerait désormais parmi les favoris de la traditionnelle épreuve de jet ski à Brégançon !

Dans la presse, il se félicite d’avoir dépensé 1,4 milliard pour dépolluer la Seine[1], bien que l’état sanitaire soit très aléatoire et que les épreuves de triathlon aient dues être reporté.

 

Vu de l’étranger, dans Courrier International on lit que « le président français souhaite profiter des Jeux olympiques pour faire oublier les défaites de son parti aux dernières élections[2] ».

 

 

- Que voulez-vous : le Président se démène pour l’image de la France, et ça, ça n’a pas de prix.

Ou plutôt, si : la Cour des comptes à fait paraître un rapport indiquant que le budget de l’Élysée a explosé l’année dernière : 125 millions d’euros dépensés par Macron à l’Élysée rien qu’en 2023, avec un déficit de 8,3 millions d’euros[3] . Quel talent : même dans les dépenses qui n'ont rien à voir avec le sport, il ne peut pas s'empêcher de battre des records !

  • Immédiatement, « L’Élysée a réagi en invoquant l'inflation et l'activité soutenue du président dans un contexte géopolitique tendu[4] ». Comprenez : c’est pas moi, M’sieur, c’est la faute au contexte !
  • À l’Élysée il y a un sac à excuses avec des boules qu’on tire au sort à chaque mise en cause, sur lesquelles il y a marqué : Covid – Gilets jaunes – guerre en Ukraine - Inflation – Palestine – Jean-Luc Mélenchon... à tous les coups ça marche !

 

🔴 Le " spécialiste " des dépenses de l'Élysée, un certain René Dosière regrette que « la Cour n’ait pas mis une limite à une vision strictement comptable de l’argent public en détaillant le coût du diner d’État organisé en l’honneur du Roi d’Angleterre notamment[4] ».

Mettre une limite à la vision strictement comptable de l’argent public ?

Non mais mon pauvre René, faut quand même avoir le culot de la sortir, celle-là ! Tu vas être gentil et aller me la ranger dans l’étagère à fables politiciennes, quelque part entre la théorie du ruissellement, l’égalité des chances, et la méritocratie !

 


- C’est sûr que quand c’est pour le RSA, le SMIC, le chômage, les APL, les hôpitaux, etc., là au contraire, il faut impérativement que les gouvernants aient une vision strictement comptable !

« Il n’y a pas d’argent magique … », en fait on n’avait pas vu que la phrase était tronquée, « … sauf pour inviter Monseigneur Charles à bouffer du homard, il l’a bien mérité quand même, ça faisait 75 balais qu’il patientait derrière sa daronne ! »

René Dosière poursuit : « C’est une muflerie que de dire à son invité ce qu’il vous coûte. Or une visite d’un Chef d’État étranger est rare et sa finalité est de montrer la meilleure image de la France[5] ».

 

🔴 C’est vrai, la cour des comptes n’a aucun sens du savoir-vivre et des bonnes manières à table ou quoi ? J'aimerais pas l'inviter à déjeuner ! Où est Nadine de Rothschild quand on a besoin d’elle ???

 


- Franchement, les dépenses sociales, ça ne montre pas une bonne image de la France à l’étranger, contrairement à un bon gueuleton entre bourges de noble ascendance !

Berk, caca le Pays des assistés !

🔴 Les dépenses qui ont augmenté sous Macron correspondent donc à des dîners d’État, par exemple les suivants :

  • Charles III : 475 000 euros pour 160 convives. On est sur un petit 3000 euros par tête de pipe, franchement pas de quoi s’exciter, c’est quoi : deux ou trois tickets restos pour vous les pauvres, non ?
  • Narendra Modi : 412 000 euros (petit joueur) ;
  • Le Président Mongol : 63 000 Euros (moi, je le prendrais mal, perso…)

Hé oui, les économistes nous avaient bien prévenu, le taux de change a vachement augmenté depuis le Brexit : un Roi Charles III égale 7,539 présidents Mongols !

 

🔴 Mais la Cour épingle également d’autres dépenses :

  • 80 000 euros pour le simple report du dîner avec le Roi d’Angleterre de mars à septembre, à cause des manifestations contre la réforme des retraites : et voilà, c’est encore de la faute de ces fainéants de Français qui ne veulent pas bosser plus longtemps !
  • 40 déplacements hors de France pour un budget de 19 millions d’euros : Non là ça va, on est même pas à 500 000 balles le voyage, vu le prix de l’essence à la pompe, ça m’étonne pas !!!
  • 12 annulations de dernière minute représentant 832 000 euros, qui révèlent selon la cour des comptes « une désorganisation » voire un « manque d’anticipation »

Comment ? le Emmanuel Macron de « qui aurait pu prédire la crise climatique ? » n’aurait pas anticipé ses déplacements ? Alors ça ça m’étonnerait !  

 

Heureusement la Cour des comptes salue une « démarche volontariste de cadrage des activités[6] ». Ah bon bah ça va. Pas besoin d’aller jusqu’au cadrage hein, faut pas déconner, tant qu’il y a la démarche volontariste, ça suffit.

  • Super l’excuse vachement pratique qui marche pour tout ! « J’ai plombé le Pays, mais bon, ça va, j’avais une démarche volontariste de réduire les inégalités »

 

 

- Conclusion du bulletin de la Cour des comptes du 3ième trimestre : 
« ...les efforts doivent être poursuivis et confortés pour mieux anticiper les événements, améliorer la circulation de l'information entre les services, sensibiliser certains acteurs aux enjeux budgétaires (...) disposer d'outils de travail partagés et encadrer les dépenses de déplacement et de réception[7] ». Avec les encouragements du jury...

 

🔴 Bon par contre pour la nomination de Lucie Castets, on repassera, hein.
« J’ai dissous l’Assemblée pour mettre un gouvernement RN, mais j’avais une démarche volontariste d’écouter les Français[7bis] »... Voilà qui devrait arrêter les-mots-rage-ie pour l’instant.

Jusqu'à la semaine prochaine... !

 

 

🔴 Ce communiqué de l’Élysée en date du 26/08/2024 rejette la mise en place de Lucie Castets comme première ministre, candidate issue du Nouveau Front Populaire[8] (premier groupe parlementaire issu des élections) : le coup d'État est en cours !

 

En vue de la nomination d’un Premier ministre, le Président  @EmmanuelMacron  a reçu les responsables des partis représentés au Parlement ainsi que les Présidents des deux chambres. Le communiqué :

 

Coup de force terrible de d'Emmanuel Macron contre le résultat des urnes. En République, le Président n'a pas droit de veto. Il fait le choix du blocage et du chaos au lieu de respecter la démocratie. La réaction ne s'est pas faite attendre[9Il doit partir !

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1 juin 2024 6 01 /06 /juin /2024 08:30
Macron : 8 ans de flirts avec l’extrême-droite

Stratégie électorale dangereuse ou conviction nauséabonde profonde ?...  En 2024, le RN atteint l’avant-dernière marche grâce à Macron[1]

 

 

Emmanuel Macron adopte la rhétorique d’extrême-droite. La polémique « Pétain » de ce weekend suite au tweet de Mathilde Panot, est l’occasion d’effectuer une série de rappels factuels. Une série de déclarations d’Emmanuel Macron avec lesquels la macronie est visiblement mal à l’aise.

8 années d’appels du pied, de sourires complices et de clins d’œil appuyés : La République “construite sur un malentendu” ; « le grand absent de la politique est la figure du roi » ; « Pétain “grand soldat” ; rhétorique maurrassienne “pays réel” contre “pays légal” ; Napoléon “le premier des romantiques”, “infiniment libre” ; reprise du concept fasciste de « nation organique » le jour de l’anniversaire de la prise de la Bastille.

 

 

Sources : L'Insoumission | mis à jour le 13/09/2024

 

 

- Chez Thierry Solère, les dîners secrets de la macronie et du RN
Le conseiller officieux d’Emmanuel Macron a reçu ces derniers mois à plusieurs reprises Marine Le Pen et Jordan Bardella, en présence notamment d’Edouard Philippe ou du ministre des Armées, en toute discrétion. Thierry Solère aurait rempli un rôle d‘agent de liaison entre le camp présidentiel et le RN.

 

Info Libé Chez Thierry Solère, les dîners secrets de la macronie et du RN

 

🔴  Choix de Michel Barnier comme Premier ministre : Le Pen affirme que " Macron a tenu compte des critères du RN "

Marine Le Pen et Jordan Bardella ont fait part de leur volonté de ne pas renverser d'emblée le futur gouvernement de Michel Barnier, dans la presse ce samedi 7 septembre. La cheffe de file des députés RN assure aussi qu'Emmanuel Macron a tenu compte de leurs critères pour choisir son chef du gouvernement.

 

Choix du Premier ministre: Le Pen affirme que Macron a "tenu compte des critères du RN"

 

https://twitter.com/leJDD/status/1665104865872293889

https://twitter.com/leJDD/status/1665104865872293889

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11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 12:09
Guillaume Kasbarian au logement : le coup de fouet libéral d’Emmanuel Macron

Guillaume Kasbarian, nouveau ministre non pas du logement mais des expulsions[1]... une provocation, " une véritable gifle à tout le secteur du logement " pour la CNL[6]" ! 

 

 

Bête noire des organisations de mal-logés ou de locataires, le nouveau ministre, qui ne jure que par le libre marché et la suppression des « normes », a le pedigree idoine pour enclencher une dérégulation massive du secteur au détriment des plus précaires alors que  selon le rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre : « La bombe sociale du logement a explosé.[4] ».

 

 

Sources : Lucie Delaporte & Pauline Graulle | mis à jour le 13/05/2024

- Kasbarian au logement ?
Une « provocation » pour Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité. « C’est comme si vous mettiez Depardieu à l’égalité hommes-femmes ! », a lui aussi réagi le député insoumis François Ruffin[2]. « Sous le choc », le DAL (l’association Droit au logement) a quant à lui ironiquement salué l’arrivée du « ministre du délogement et de l’immobilier », appelant à un rassemblement de protestation ce vendredi après-midi à Paris.

 

Il faut dire que, dans le milieu, la politique logement à la sauce Kasbarian a déjà été largement éprouvée depuis le second quinquennat d’Emmanuel Macron. C’est lui qui a porté la loi dite « anti-squat », critiquée par la Défenseure des droits, condamnée jusqu’à l’ONU, et considérée par les associations comme « piétin[ant] le droit au logement »[1].

 

Une loi adoptée en avril dernier avec les voix du Rassemblement national (RN) qui criminalise l’occupation de surfaces vacantes – y compris des bureaux vides – et qui prévoyait, dans sa première mouture et à la demande expresse du député d’Eure-et-Loir, six mois de prison pour les locataires en situation d’impayés.

 

L’homme est assez constant dans ces combats puisqu’il signait déjà en 2020 une tribune appelant à revenir sur la trêve hivernale au motif que certains propriétaires se retrouvent dans des situations inextricables[3]. « Il fait partie de ceux prêts à dégommer des tabous consensuels comme la trêve hivernale, obtenue par l’abbé Pierre après son appel de 1954. Ne pas expulser les gens quand il neige dehors c’est quand même le minimum du minimum », rappelle Manuel Domergue.

 

Alors que son prédécesseur à l’hôtel de Roquelaure, Patrice Vergriete, pouvait difficilement accepter de voir démanteler la loi SRU, une loi emblématique des politiques de mixité sociale qu’il a contribué à écrire lorsqu’il était au cabinet de Claude Bartolone, son remplaçant, lui, ne devrait pas faire de manière pour mettre en œuvre la feuille de route de Matignon.

 

« Autant Vergriete avait une fibre locataire, autant “Kasba” est plutôt fibre propriétaire », résume, à mots choisis, un de ses collègues de banc du groupe Renaissance où il est, malgré sa bonhomie, diversement apprécié.

 


- Une discrète passation de pouvoir
La passation de pouvoir entre le ministre sortant et son successeur s’est déroulée vendredi 9 février à huis clos dans une ambiance étrange. « Kasbarian n’a pas dit un mot sur le logement social, pas un mot sur la politique de la ville. Tout a tourné autour de la politique de l’offre et la défense du petit propriétaire », raconte, navré, un participant.

 

Alors que, la veille déjà, son nom circulait dans les couloirs du colloque des vingt ans de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), le monde du logement social semblait incrédule. « Kasbarian, c’est le virage thatchérien de la politique du logement », lançait un acteur majeur du logement social estimant que « son projet c’est de financiariser le monde HLM ». En 1988, la première ministre britannique avait lancé un grand plan de privatisation du parc de logement social en prônant une politique d’accès à la propriété qui ne déplairait pas au nouveau ministre.

 

Avocat de la propriété privée, Guillaume Kasbarian a aussi vigoureusement défendu dans l’hémicycle le « décret habitat » qui permet désormais de mettre en location des surfaces avec 1,80 m de hauteur sous plafond, peu éclairées et peu ventilées[5]. Aux côtés de sa collègue Marie Lebec, ministre chargée des relations avec le Parlement, qui pouffait de rire en expliquant « 1,80 mètre, je passe », Kasbarian avait argumenté qu’au moment où les Français peinent à se loger, il « serait dommage de se priver de surfaces atypiques ».

  • Une ligne plus dure encore que celle de Christophe Béchu, son ministre de tutelle, qui s’est dit prêt à revoir le texte mais qui contente les propriétaires de sous-pentes ou de caves autant que les marchands de sommeil.
  • Ce fervent défenseur des petits propriétaires pourrait aussi se montrer plus sensible au très fort lobbying pour repousser le calendrier d’interdiction de location des passoires thermiques. Peu intéressé par les questions écologiques, il s’est moult fois fait le porte-parole des inquiétudes des acteurs de l’immobilier sur le sujet.

 


- Macroniste de la première et de la dernière heure
À 36 ans, le député, considéré comme « l’un des derniers membres sincères du fan-club de Macron », a connu une ascension éclair. Créateur du premier comité En Marche de Chartres et de ses alentours, Guillaume Kasbarian remporte en 2017 la très rurale première circonscription d’Eure-et-loir sur la promesse du « renouvellement ».

  • Dénué d’expérience politique mais diplômé de l’ESSEC, il lorgnera, tout le premier quinquennat, sur le portefeuille de l’industrie. Puis, après sa réélection en 2022, à la faveur d’une alliance avec un baron local Les Républicains (LR) et maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges, il change son fusil d’épaule et se positionne sur le créneau du logement.
  • Très proche d’Aurore Bergé qui le pousse à la présidence de la commission des affaires économiques en 2022 et avec qui il fréquente le Printemps républicain, celui qui aime à cultiver son look de dandy des champs – béret en tweed, moustache impériale – devient l’une des figures en vue de la Macronie.
  • À la tête de la commission des affaires économiques, « Kasba » hérite ainsi de textes clefs, comme celui sur le pouvoir d’achat en tout début du mandat, ou celui sur le nucléaire. Il pique aussi à son collègue et président de la commission du développement durable, Jean-Marc Zulesi, avec qui il entretient des relations notoirement exécrables, une partie de l’examen du texte sur les énergies renouvelables. Il s’oppose alors à « la paperasse administrative, [les] procédures à rallonge et [les] lenteurs », bref, à tout ce qui pourrait entraver le développement du business des éoliennes et du photovoltaïque.

 

 

- Ce libéral assumé qui espère, depuis le début de la législature, que la majorité nouera un « contrat de coalition » avec LR, a un credo : le libre marché.

« Il a un point commun avec Macron, c’est son indifférence totale aux problèmes des gens : il considère sincèrement que ce n’est pas son job », dit de lui un membre du groupe LR à l’Assemblée nationale.

 

Pour William Martinet, spécialiste du logement à La France insoumise (LFI) siégeant à la commission des affaires économiques, il n’est rien qu’un « idéologue ». « Quand on le pousse dans ses retranchements, il se met à réciter du Ricardo pour nous expliquer que seule la dérégulation du marché pourra résoudre la crise du logement », raconte l’Insoumis qui estime qu’il est bien difficile pour l’opposition d’avoir prise sur son « dogmatisme » économique.

 

« Si Macron est libéral, alors Kasbarian est ultralibéral, et va donner aux marchés la tâche de répondre à une crise qui nécessiterait pourtant une ambition publique très forte », déplore le député communiste de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu, qui rappelle les chiffres dramatiques de la crise du logement dans son département : 1 500 appels par soir au Samusocial, plus d’un demi-millier de personnes à la rue, dont des dizaines de femmes enceintes…

 

 

- Une réalité que Guillaume Kasbarian devra pourtant se coltiner, lui qui pourfend la dépense publique, la dette, les impôts et les « normes » en tout genre – une ritournelle qu’il n’a eu de cesse de répéter à ses administrés pendant la crise agricole.

Au printemps dernier, il sortait de l’anonymat après un tweet particulièrement véhément à l’égard de la réalisatrice Justine Triet, taclant « ce petit microcosme [du cinéma français – ndlr], biberonné aux aides publiques comme jamais, qui fustige une politique “néo-libérale”... » « Il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables », ajoutait celui qui refusera mordicus par la suite d’aller visionner la Palme d’or, lui préférant le dernier Astérix, de Guillaume Canet.

 

Pour Emmanuel Macron, le choix de ce ministre constitue en tout cas une nette rupture et un jalon supplémentaire de la droitisation de ses gouvernements. Jusque-là, le chef de l’État avait toujours opté pour le logement pour des profils issus du Parti socialiste : Julien Denormandie, Emmanuelle Wargon, Olivier Klein et Patrice Vergriete.

 

Cette fois, c’est un libéral, un vrai, qui portera la politique du logement. Sans états d’âme.

 

Notes :

[1]  wikipedia

[2] GUILLAUME KASBARIAN AU LOGEMENT: "COMME SI ON METTAIT DEPARDIEU À L’ÉGALITÉ HOMME-FEMME", TACLE FRANÇOIS RUFFIN

[3TRIBUNE. Trêve hivernale : " Ne laissons pas les locataires et les propriétaires à la rue! "

[4 rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre : « La bombe sociale du logement a explosé. »

[5] Un décret paru fin juillet va « faciliter la location » de logements dont la hauteur est de 1,80 m, contre 2,20 m selon la norme générale, dénonce la Fondation Abbé Pierre, qui y voit « un recul ».

[6] Guillaume Kasbarian nommé ministre délégué au Logement : "C'est une véritable gifle à tout le secteur du logement", dénonce le président de la CNL

 

Pour en savoir plus :

Logement social – Loi SRU : 64% des communes sont hors-la-loi

-  Élections du 9 juin : LFI organise la résistance face au ministre du Logement et sa chasse aux pauvres

 

Guillaume Kasbarian au logement : le coup de fouet libéral d’Emmanuel Macron
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22 décembre 2023 5 22 /12 /décembre /2023 14:22

Faire la politique de Le Pen pour éviter que Le Pen fasse sa politique... 

C'est la guignolade macroniste à la mode : sauter dans la piscine pour ne pas être mouillé par la pluie.

Résultat, le 19/12/2023 avec le projet de loi pour " contrôler l'immigration ", en faisant adopter ce texte Macron a œuvré à une " victoire idéologique " pour l'extrême droite dont le RN, sans qui ce texte aurait été retoqué[2] !

 

 

Largement durci par Les Républicains et approuvé par le Rassemblement national (RN), le projet de loi relative à l’asile et à l’immigration porté par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a été adopté le 19 décembre :
- Durcissement des conditions d’accès à la nationalité ;
- La préférence nationale pour les allocations familles et APL ; 
- La déchéance de nationalité ;
- La remise en cause du droit du sol ;
- Les quotas d’immigration ;
- La remise en cause de l’AME...
Toutes les digues qui protégeaient le pays depuis 1945 contre le retour du fascisme ont été dynamitées par la droite lepénisée.
Le texte final suscite indignations et condamnations jusqu’à la majorité dont vingt des députés ont voté contre
[1]. Le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, a démissionné au lendemain du scrutin. Quant au RN, il jubile et revendique une « victoire idéologique » car l
e projet de loi « immigration » a bien été adopté avec les voix du Rassemblement national... il aurait été retoqué sils avaient voté contre[2].
« Clé de voûte de tous les programmes d’extrême droite », la préférence nationale faisait jusque-là l’objet d’« un vif rejet sur le reste de l’échiquier politique ». Mais les digues ont sauté.

Pourtant, « le durcissement continu de l’accès aux prestations sociales n’a eu aucun effet sur le volume des flux migratoires », écrivait Benoit Bréville en novembre 2021

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 13/01/2024

 

🔴 Pour lire la suite de l'article cliquez sur cette image 👇

 

 

Quand l’extrême droite occupe le terrain  Préférence nationale, un remède de charlatan

 

 

-  Loi immigration : " Élus du peuple : refusez de défigurer la France ! "

Jean-Luc Mélenchon s' adresse aux parlementaires :

  • Il débute en soulignant l'importance de cette décision pour l'image de la France et pour les personnes concernées par cette loi. Il évoque la complexité technique du texte et sa cruauté envers toutes les personnes, y compris les jeunes et les enfants visés par ses dispositions. Il pointe les mesures absurdes qui aboutissent à davantage de souffrances pour les personnes impliquées et à une confusion administrative accrue.
  • Il fait le lien entre ce projet de loi et les propositions historiques du Rassemblement National en soulignant que les mesures de ce texte reflètent le programme du RN depuis des décennies. Il appelle tous les élus du peuple à réfléchir sérieusement avant de voter cette loi, sans laisser de côté la dignité humaine, l'image et les principes de la France.
  • Il dénonce certaines dispositions du texte, telles que la restriction du regroupement familial, la remise en cause du droit du sol, la déchéance de nationalité, qui rendent la vie des gens plus difficile sans aucun bénéfice concret pour la société.
  • Il s'oppose aux mesures concernant le droit du sol soulignant que la nation française se construit à travers les générations, par l'éducation des enfants dans la langue et les lois communes. Il remet en question l'idée de la nation française comme nation ethnique et insiste sur les principes de liberté, égalité et fraternité.
  • Il critique également d'autres mesures comme la mise en place de cautions pour les visas des étudiants étrangers, exprimant la nécessité d'accueillir des personnes de différentes origines et de ne pas se couper du monde francophone.

 

Il conclut en appelant à ne pas voter cette loi et en incitant le peuple à contacter ses parlementaires pour exprimer son opposition à cette législation. Il en va de l'idée collective que l'on se fait de la patrie commune.

 

 

-  Loi immigration : Comprendre l'absurdité et la cruauté de la loi immigration adoptée par le parlement 

Jean-Luc Mélenchon :

  • commence par critiquer le contournement du processus démocratique par l'utilisation du 49.3 par le gouvernement ;
  • s'inquiète de la banalisation de cette pratique et souligne le fait que la loi de finances a été adoptée deux années de suite sans être votée, ce qui crée une ambiance particulière à la fin de l'année parlementaire ;
  • exprime ensuite sa déception quant à l'échec de la proposition de loi insoumise pour bloquer les prix, et critique le rejet des députés insoumis de commissions d'enquête parlementaires qu’ils avaient pourtant proposés, notamment celles sur les crèches publiques de William Martinet et celle de Jean-Philippe Nilor sur les conditions dans lesquelles l’Etat agit face au dérèglement climatique ;
  • enfin, il revient sur la nouvelle loi immigration, la jugeant absurde et cruelle et remet en question l'existence d'une prétendue " vague migratoire " et souligne que la nationalité ne devrait pas être définie par la couleur de peau, la langue ou la religion ;
  • il termine en détaillant les différentes mesures absurdes de la loi immigration.
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17 octobre 2023 2 17 /10 /octobre /2023 19:34
Elles sont ou les oppositions à Macron ? Seul le groupe LFI a accepté d’examiner la proposition de destitution du Président Macron en Commission des Lois de l’Assemblée nationale le 11/10/2023

Les groupes de l’Assemblée nationale refusent d’examiner la destitution de Macron sauf La France Insoumise...

Les masques sont tombés et notamment celui du RN[3] !

 

 

Il va sans doute me falloir créer une chronique de « La loi du silence de la Mafia médiatique » car une fois de plus, sur un sujet sensible les « journalistes » ne font pas leur travail d’information. L’information qui suit est quasi inexistante sur Internet.

Sur 577 députés, seuls les 75 députés de la France Insoumise ont dit oui à l'examen de la demande de destitution de Macron, 
Une pétition déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale, réclamant la destitution de Macron, en vertu de l'Article 68 de la Constitution, a obtenu plus de 66 000 signatures. 
Ayant dépassé les 50 000 signatures, celle-ci devait obligatoirement être examinée par la commission des lois. Ce qui a été fait ce mercredi 11 octobre. 

 

 

Source : Profession gendarme | mis à jour le 28/10/2023

- L’examen de la demande de destitution de Macron.
Une pétition déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale
le 13 avril 2023, réclamant la destitution de Macron, en vertu de l’Article 68 de la Constitution, a obtenu 66 573 signatures[1].

 

Ayant dépassé les 50 000 signatures, celle-ci devait obligatoirement être examinée par la commission des lois. 

 

 

- Texte de la pétition

Objet : Destitution du Président de la République française. Pétition mise en ligne le 13/04/2023.

" Cher Président Macron,

Nous, soussignés, vous écrivons pour exprimer notre profonde préoccupation quant à la manière dont vous avez dirigé notre pays depuis votre accession à la présidence. Nous croyons que vous avez failli à votre devoir de protéger les droits et les intérêts des citoyens français, et que votre Gouvernement a pris des mesures qui ont nui à notre économie, à notre sécurité, à notre environnement et à notre cohésion sociale.


Nous avons organisé une pétition qui a recueilli un nombre significatif de signatures, témoignant de l’ampleur de notre mécontentement et de notre détermination à demander des comptes à nos dirigeants. Nous croyons que notre pétition est un reflet de l’opinion publique, et qu’elle appelle à une action immédiate pour remédier aux erreurs et aux injustices commises par votre Gouvernement.


En conséquence, nous demandons votre démission immédiate en tant que président de la République française. Nous croyons que votre leadership a été marqué par l’incompétence, la corruption et l’arrogance, et que vous avez trahi la confiance et les espoirs de millions de Français.


Nous exhortons le Parlement français à agir rapidement pour enquêter sur les actions de votre Gouvernement, à tenir les responsables pour comptables de leurs actes, et à restaurer la confiance et la transparence dans notre système politique. Nous espérons que cette pétition sera prise en compte et que des mesures concrètes seront prises pour répondre à nos préoccupations.


Nous vous remercions de votre attention et espérons que vous prendrez des mesures pour répondre à notre appel.


Cordialement, "

 

Examinée lors de la réunion de la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, cette pétition a été classée par la commission : 11/10/2023[2].

 

 

- Pour Antoine Léaument, député LFI, les masques sont tombés

Le député Antoine Léaument, LFI, qui a suivi cette pétition, membre de la commission des lois, nous explique que, seule la France Insoumise a voté pour un examen, par l'Assemblée nationale, de la demande de destitution de Macron
 

🔴 Tous les autres groupes parlementaires, sans exception, dont le PS, le PC, les Ecolos, les LR, et le RN ont voté contre. 

  • Article 68, RIC : Les masques sont tombés, comme le dit le député France insoumise Antoine Léaument.

 

 

- Analyse

Il est bien connu qu’une bonne partie des parlementaires LR sont toujours présents pour éviter l’aboutissement d’une motion de censure et évidemment une procédure de destitution du président de la république.

  • Mais cela veut-il dire qu’il faut s’abstenir pour autant d’une demande de destitution surtout lorsque celle-ci émane d’une pétition signée par plusieurs dizaines de milliers de citoyens ?
  • Si un parlementaire considère que la notion de souveraineté populaire à un sens, il doit se faire le relais d’une telle pétition même s’il sait que techniquement celle-ci a peu de chances d’aboutir d’autant que l’avenir n’est jamais prévisible à 100 %.


🔴 Il est donc normal qu’un groupe parlementaire qui se dit d’opposition et très critique du pouvoir en place propose l’examen de cette demande de destitution à l’assemblée nationale.


👉 Or le seul groupe politique d’opposition qui s’est en fait le relais de cette demande de destitution est celui de La France Insoumise.

  • Le groupe RN à voté contre cette demande de destitution alors qu’il ne cesse de se présenter comme le seul vrai parti d’opposition face a Macron ;
  • Quant au groupe PCF qui se prétend être à l’avant-garde de la défense des intérêts des salariés contre l’oligarchie en place, il n’a pas voté non plus pour la demande de destitution.


Les masques viennent ainsi de tomber et l’on sait dorénavant qui est du côté des forces du Capital et contre la souveraineté populaire. La France Insoumise est donc LA seule organisation politique véritablement d’opposition et LA seule organisation unitaire à gauche.


Si ces informations factuelles étaient connues largement, LFI deviendraient de très loin la seule force politique majoritaire à gauche, chacune des autres forces étant réduites à moins de 2 %.


Tout est donc mis en place par l’armée médiatique pour que ces informations soient dissimulées et écrasées par un torrent de diversions haineuses. La grande bourgeoisie et ses valets ont très bien compris quelle était la force politique qu’il fallait abattre les polémiques journalières, les attaques personnelles à l'encontre des militants et autres mensonges diffusés en boucle en sont le témoignage.

 

Notes :

[1Pétition demandant la destitution de Macron, déposée sur le site internet de l’Assemblée nationale

[2COMMISSION DES LOIS : DÉCISION SUR LES PÉTITIONS RENVOYÉES À LA COMMISSION

[3Article 68, RIC… à l’Assemblée, les masques tombent chez le RN

 

Pour en savoir plus :

Les groupes de l’Assemblée refusent d’examiner la destitution de Macron, sauf la France Insoumise

Procédure de destitution du président de la république dans le cadre de la constitution de la Ve République.

- Macron : Savoir faire planer la possibilité d’une destitution.

 

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17 septembre 2023 7 17 /09 /septembre /2023 22:14
Pour la rentrée sociale et politique, tous dans la rue le 23 septembre contre Macron et son monde
Pour la rentrée sociale et politique, tous dans la rue le 23 septembre contre Macron et son monde

et on remet ça le 30... ?

 

 

La rentrée sociale et politique de ceux d'en bas, ouvriers, jeunes, femmes, syndicalistes de base, écologistes, antiracistes et antifascistes va se faire en deux étapes : le 23 septembre et le 13 octobre.
La première date contre le racisme systémique, les violences policières et les inégalités sociales est une réponse directe à l'assassinat de Nahel par des policiers qui a provoqué le soulèvement des jeunes de banlieues en juin
[1]
.
La seconde à l'appel des directions syndicales[2] se situera plus ou moins dans le prolongement des mobilisation du printemps contre la réforme des retraites par l'esprit de bien des participants mais en même temps dans l'idée de passer à autre chose et rentrer dans le piège d'un dialogue social bidon que propose Macron et dans lequel s’engouffrent comme d'habitude les directions syndicales.

 

 

Sources : Jacques Chastaing | 

- Les deux dates ne vont pas l'une sans l'autre.
Mais la première, qui sera certainement moins suivie mais par contre beaucoup plus déterminée sera aussi plus politique car menée par la partie la plus consciente des travailleurs et aura un impact important sur la seconde comme une petite roue dentée peut en entraîner une plus grosse. Elle donnera tout son sens et sa portée à la seconde journée, plus sociale, plus large mais aussi moins consciente des enjeux de la situation.

 

Si la première manifestation est réussie, elle permettra de faire faire un bond à la seconde et au bilan à tirer du mouvement du printemps sur les retraites par l'ensemble : ce ne sera plus une défaite, mais un pas vers une reprise de la lutte à un niveau plus élevé...


La manifestation du 13 septembre est en quelque sorte - de fait et pour d'autres en toute conscience - , un bilan politique de ce qui a manqué au mouvement du printemps pour gagner.
En effet, on n'a pas connu un mouvement d'une telle durée et d'une telle ampleur depuis 1968. Ce mouvement de masse a associé des revendications économiques et sociales pour les retraites à des revendications politiques démocratiques contre le 49.3, contre les violences policières, contre l'embrigadement militaire avec le SNU et pour la défense de l’environnement avec Sainte Soline et ses suites.

 

 

- Une convergence de fait. Un premier pas vers le combat pour un autre monde.
Mais les directions syndicales [NDLR confrontée à une résignation latente se traduisant par l'absence de grève massive[3]] étaient dépassés avec leur tactique de journées saute-mouton à répétition parce qu'elles ne conçoivent leur lutte que dans le cadre de ce système alors que le mouvement, lui, demandait à sortir de ce système pour en envisager un autre et en jeter les premiers jalons. C'est pourquoi les directions syndicales ont lâché le mouvement alors qu'il montait encore le 1er mai pour ne proposer qu'une lointaine date le 6 juin puis une autre à la saint glinglin le 13 octobre et s’engouffrer cet été dans la reprise du dialogue social avec Macron alors qu'elles avaient juré de ne plus le rencontrer tant qu'il maintiendrait sa réforme des retraites.


C'est alors que le soulèvement de la jeunesse des banlieues contre le meurtre de Nahel en juin pouvait tout faire basculer en associant la radicalité de cette jeunesse ouvrière a la massivité des mobilisations du printemps. Après un moment de panique du gouvernement, le PS, le PCF, la CFDT sont alors venus à sa rescousse en pesant de tout leur poids pour empêcher cette jonction en reprenant à leur compte la campagne de haine raciste et le vocabulaire « d'émeutes » lancé par l'extrême-droite. Du coup, la plupart des autres forces syndicales et de gauche n’ont pas soutenu, ou très mollement, la révolte des enfants d’ouvriers, les abandonnant à la plus violente des répressions avec plus de 1 300 condamnations à la prison ferme, permettant ainsi à la presse des milliardaires de retourner l’opinion et de stopper le mouvement des retraits qui se continuait pourtant encore sans les directions syndicales au travers des casserolades.

 

 

- Cette manifestation du 23 septembre est donc ce que nous aurions du faire en juin...

A savoir, ne pas laisser tomber les jeunes et montrer en quoi leur révolte contre les violences policières étaient du même ordre que nos combats contre les violences policières à l'encontre les écologistes de Sainte Soline ou la violence de Macron contre la démocratie avec ses 49.3 ou encore celles contre les plus de 1 000 syndicalistes poursuivis aujourd’hui pour leur lutte contre la réforme des retraites.


Beaucoup de ceux qui seront là le 23 septembre le savent plus ou moins et auront un discours autrement plus radical que celui des directions syndicales en vu du 13 octobre. En effet clairement conscients - ou non - que le 23 septembre est ce qu'il aurait fallu faire en juin, ils refusent de toute façon la politique de dialogue social, d’émiettement des luttes et la politique des journées saute mouton des directions syndicales. Tous les discours récents contre la répression, que ce soient ceux des écologistes en procès à Niort (NDLR ou de la France insoumise[4]] ou des syndicalistes Robins des bois de la CGT Energie le montrent. La tonalité générale de ces discours est adaptée à ce que réclame la situation générale. Il reste à donner une politique de mobilisation à cette tonalité.

 

Alors le 23 septembre doit être une préparation à entraîner les nombreux travailleurs qui seront là le 13 octobre à aller plus loin que ce que leur proposent les directions syndicales – car c'est dans l'air général - c'est-à-dire à donner une suite au 13 octobre.
Et rien de tel pour cela que d'appeler dés aujourd’hui à renouveler le 23 septembre, le 30 et tous les samedis jusqu'au 13 octobre.

 

Sources :

[1Le 23 septembre, marchons pour la justice, contre le racisme et les violences policières

[213 octobre, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes !

[3] Pour combattre la résignation, multiplions les fissures !

[4] Mathilde Panot, présidente du groupe de la France Insoumise, lors du procès du 8/9 à Niort

 

 

🔴 A La Rochelle

 

Pour la rentrée sociale et politique, tous dans la rue le 23 septembre contre Macron et son monde
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17 avril 2023 1 17 /04 /avril /2023 08:28
Retraites : Et le Conseil Constitutionnel se coucha à l’heure prévue

Sa décision crée une jurisprudence qui donne à tous les futurs gouvernements le droit de passer en force n’importe quelle réforme sociale,  qui renforce outrageusement l’exécutif et dont pourrait bien profiter Marine Le Pen[1]

 

Le Conseil constitutionnel n'a pas jugé en droit[1bis] !

 

 

L’attente était insoutenable. Les « sages » de la rue de Montpensier allaient-ils retoquer la loi sur les retraites ? Un peu ? Beaucoup ? Passionnément ? A la folie ? Pas du tout ?

Le Parlement a été piétiné. Les syndicats ont été ignorés et humiliés. Les manifestants ont été matraqués, gazés voire mutilés. Et le Conseil Constitutionnel s’est couché, sous la protection des gendarmes mobiles et de leurs blindés.

Le 14 avril, le Conseil Constitutionnel n’a pas seulement validé une loi, il a validé une façon de gouverner. Il a validé le fait de passer en force sans vote, après une procédure d’exception jamais utilisée auparavant, tout en étant minoritaire et mal élu, et face à un énorme mouvement social. C’est la gouvernance du 49-3 et de la grenade qui a été validée.

Dès à présent, cela signifie que ce sera la nouvelle norme. Qu’un autocrate sans légitimité ni majorité peut faire absolument ce qu’il veut, seul contre tous.

Après la décision du Conseil constitutionnel de valider la réforme des retraites, la bataille politique continue. Seule une France à l’arrêt, vraiment et longtemps s’il le faut, pourrait influer le cours de l’histoire.

 

 

Sources : Marugil  | mis à jour le 02/06/2023

-Le 16 mars dernier, Mme Borne annonçait le recours à l’article 49-3 pour faire passer en force la réforme des retraites dans une Assemblée Nationale protégée par des centaines de robocops et les canons à eau.
Un mois plus tard, M. Macron a une nouvelle fois offert au monde l’image d’un régime retranché dans une forteresse que sa garde prétorienne protège des gueux qui l’assaillent. Dans la novlangue du Macronistan, cela porte le doux nom de « chemin démocratique ».

 

Le Conseil Constitutionnel s'emploie à donner un habillage juridique à des décisions politiques qui vont 9 fois sur 10 dans le sens du gouvernement. Comment pourrait-il en aller autrement venant d’un aréopage d’anciens premiers ministres, d’anciens ministres, de hauts fonctionnaires ou ou de magistrats nommés en récompense de leurs services rendus ? Ainsi, l’ancienne directrice de cabinet de M. Dupond-Moretti a été nommée en 2022 par M. Richard Ferrand, alors président de l’Assemblée Nationale. Cinq ans plus tôt, elle était la responsable hiérarchique du procureur qui classa sans suite l’affaire des Mutuelles de Bretagne mettant en cause … M. Ferrand.

 

 

- Quiconque aurait des doutes sur le fait que le Conseil Constitutionnel est presque toujours du côté du manche devrait se souvenir des nombreuses lois scélérates qu’il a validées sans ciller depuis 2017.
Loi du 30 octobre 2017 relative à « la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme » (transposant les dispositions de l'état d'urgence dans le droit commun), loi du 30 juillet 2018 relative à « la protection du secret des affaires » (menaçant la liberté d'informer au motif de protéger les entreprises contre la divulgation d'informations stratégiques), loi du 10 avril 2019 « visant à renforcer et garantir le maintien de l'ordre public lors des manifestations » (portant atteinte à la liberté de manifester sous couvert de lutte contre les « casseurs »), lois d’état d’urgence sanitaire en 2020 et 2021 qui ont porté atteinte à la liberté de circulation, etc… etc. A ces atteintes répétées aux libertés publiques, le Conseil Constitutionnel n'a rien trouvé à redire, se limitant à censurer ici et là quelques dispositions de second ordre.

 

 

- Et maintenant, c'est le tour de casse de nos retraites
Aujourd’hui, les « sages » ont donc décidé de censurer les quelques dispositions introduites à dessein par le gouvernement afin de donner quelques os à ronger au Conseil Constitutionnel (index senior, contrat de fin de carrière pour les seniors, prévention de l’usure professionnelle) (NDLR et obtenir les voix des LR). Mais il a validé l’essentiel d’une loi examinée par le Parlement dans des conditions indignes d’une démocratie. Pour donner entière satisfaction à ceux qui les ont nommés, les gérontes ont également rejeté la demande de référendum d'initiative partagée déposée par les députés et sénateurs de gauche... (NDLR et valide le droit au mensonge pour les ministres : dans un attendu extravagant, il balaie l’absence de sincérité et de clarté des débats, notamment sur les 1 200 € de pension minimale et les mensonges sur le nombre de bénéficiaires).

 

  • Le Parlement a été piétiné. Les syndicats ont été ignorés et humiliés. Les manifestants ont été matraqués, gazés voire mutilés. Et le Conseil Constitutionnel s’est couché, sous la protection des gendarmes mobiles et de leurs blindés.

 

L’ordre règne au Macronistan.

 

 

----------------------------------

 

 

-  Et finalement... que contient le texte définitif de la réforme des retraites ?

Après de trois mois de débats, le Conseil constitutionnel a rendu son verdict sur la constitutionnalité de la réforme des retraites. France 24 fait le point sur les éléments qui ont été conservés et ceux retoqués après les examens de la commission mixte paritaire et du Conseil constitutionnel[3]... Cliquez 👇

 

Que contient le texte définitif de la réforme des retraites ?

 

- L'explication politique et en image de la décision du Conseil constitutionnel... qui n'est pas une décision de droit.

 

 

 

- Globalement...
Avec la jurisprudence issue de cette décision constitutionnelle, les neuf retraités de la rue Montpensier offrent à Emmanuel Macron et à ses successeurs le droit de passer outre le Parlement dès lors qu’une loi a des conséquences financières. On n’ose imaginer ce qu’une Marine Le Pen pourrait faire de cette extension du pouvoir exécutif[1].

 

  • Ne pas avoir mesuré les conséquences potentielles de leur décision, voilà bien leur plus grande faute.

 

 

- Réaction des député•s de l'intergroupe NUPES suite à la décision du Conseil constitutionnel

Avec la participation de notamment Mathilde Panot (LFI-NUPES),  Olivier Faure (SOC), Sandrine Rousseau (ECOLO), Stéphane Peu (GDR).

 

 

... ine fine : Le Conseil constitutionnel au service de Macron[4] !

 

 

- Face à la dérive autoritaire de nos institutions obsolètes, une seule réponse possible

La Ve République est organisée pour tenir les citoyen·nes loin des institutions. Ce régime n’est pas cohérent avec la République sociale, celle de la souveraineté populaire et de l’intervention démocratique des citoyen·nes.

 

Nous vivons dans une monarchie présidentielle issue d'un coup d'état la #6eRépublique s'impose et c'est possible[2].. Dans ce régime de pouvoir personnel, la présidente ou le président de la République cumule les fonctions de chef·fe de l’État et celles de chef·fe de facto du gouvernement et de la majorité parlementaire, en particulier depuis l’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral sur décision de Jacques Chirac et de Lionel Jospin en 2001...

 

CONSTITUANTE Pour une 6e République de l’intervention populaire

 

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22 mars 2023 3 22 /03 /mars /2023 13:45
Autoritarisme constitutionnel : de Weimar à Macron
Autoritarisme constitutionnel : de Weimar à Macron

Macron compare les manifestations pacifiques et majoritaires de 3,5 millions de personnes contre la réforme des retraites à la tentative de coup d’État fasciste du Capitole...
Dans le monde de Macron, soit on est d'accord avec lui et sa réforme, soit on est factieux
[1].

 

Le macronisme est un libéralisme dont la survie repose sur des moyens juridiques autoritaires, à l’instar du 49.3. L’arme du parlementarisme rationalisé sert ici à une majorité fragile qui prétend dépasser le clivage gauche-droite pour s’ériger, au centre, en rempart contre les extrêmes. À force d’agiter cet épouvantail, se rappelle à nous, justement, le scénario similaire des gouvernements centristes de la fin de la République de Weimar et leur recours à des mesures autoritaires constitutionnellement valides.

 

 

Sources : AOC par Alexandre Viala (juriste, professeur de droit public à l'université de Montpellier)

-  Jeudi 16 mars 2023, pour la centième fois dans l’histoire de la Ve république, un gouvernement a choisi d’utiliser la procédure de l’article 49 alinéa 3[1bis] de la Constitution afin de faire adopter une loi.
En engageant sa responsabilité devant l’Assemblée nationale sur le projet de réforme des retraites, le gouvernement d’Élisabeth Borne adoptait une démarche inhérente à ce que les constitutionnalistes appellent le parlementarisme rationalisé[2].

 

Aussi régulière soit-elle du point de vue constitutionnel, l’entreprise fut destinée à forcer la main des députés puisqu’il s’agissait d’exercer sur eux une pression très forte : la réforme ne serait rejetée que s’ils auraient le courage de censurer le gouvernement. À neuf voix près, les oppositions ont manqué de relever le défi[3]. Respectueux de l’État de droit dès lors qu’il est encadré par la Constitution, le choix procédural de l’exécutif consistait néanmoins, pour s’exprimer en termes de rapports de force politiques, à faire chanter les députés.

 

Conçu en 1958 comme un remède à la paralysie gouvernementale dont avait été victime la IVe République, cette disposition polémique de la Constitution permet à l’exécutif, en vue de faire adopter une loi, d’interrompre le débat parlementaire en liant l’adoption du texte au défaut d’une motion de censure que les oppositions peuvent voter 48 heures après son dépôt. Sachant qu’aux termes de l’article 49 alinéa 2, une motion de censure n’est votée qu’à la « majorité des membres composant l’Assemblée », les chances pour que le texte de loi soit adopté et le gouvernement épargné sont très fortes. Pour qu’il en aille autrement, il faut que les oppositions s’entendent et conjuguent leurs suffrages au risque d’encourir une éventuelle dissolution de l’Assemblée que le président de la République, même s’il n’y est pas juridiquement tenu, peut être conduit à prononcer en vue de demander au peuple d’arbitrer le conflit, comme l’exige l’esprit du régime parlementaire, entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.

 


-  Unique en Europe, la procédure du 49-3 montre combien la Constitution du 4 octobre 1958 n’est pas la plus libérale qui soit dans le monde occidental.
Mais si l’arbitrage populaire est conforme à l’esprit du parlementarisme, le régime parlementaire rationalisé fut imaginé au XXe siècle pour raréfier les conditions de cet ultime recours et assurer, au contraire, celles de la stabilité gouvernementale. Les chiffres enregistrés sous la Ve République disent, de ce point de vue-là, l’efficacité de l’outil. Sur un total de cent recours à l’article 49-3, aucune motion de censure n’a été votée à l’encontre du gouvernement. Le sort de la motion transpartisane déposée par le groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), soumise au vote et rejetée lundi 20 mars, n’a pas dérogé à la règle[3]. La seule fois où le gouvernement fut renversé, le 5 octobre 1962, ne s’inscrivait pas dans le cadre de la mise en œuvre de cette procédure mais directement dans celui de l’article 49-2 au titre duquel l’opposition provoqua elle-même la censure du gouvernement de Georges Pompidou, en réaction à l’initiative du général de Gaulle de réviser la Constitution pour permettre l’élection du président de la République au suffrage universel.

 


-  Unique en Europe, la procédure du 49-3 montre combien la Constitution du 4 octobre 1958 n’est pas la plus libérale qui soit dans le monde occidental.
En déclenchant la procédure au service de l’adoption d’une réforme des retraites qui répond, quant à elle, à des impératifs d’équilibre budgétaire caractéristiques du libéralisme économique, Emmanuel Macron a choisi de rassurer les marchés plutôt qu’apaiser la colère sociale. En justifiant sa décision d’autoriser le gouvernement à recourir au 49-3 par le souci de ne pas mettre en péril l’aptitude de la France à emprunter sur les marchés financiers, l’exécutif ne pouvait pas mieux traduire ce que représente le néolibéralisme : un libéralisme autoritaire pour lequel, en l’espèce, les mécanismes du parlementarisme rationalisé sont l’ultime planche de salut.

 

Le syntagme parlementarisme rationalisé fut inauguré dans les années trente par le constitutionnaliste français d’origine ukrainienne Boris Mirkine-Guetzevitch, pour désigner l’ensemble des modalités constitutionnelles destinées à préserver la stabilité d’un gouvernement en l’absence de majorités parlementaires fiables [4]. Cette forme de parlementarisme permet d’obtenir artificiellement, par la raison juridique, ce que certains régimes atteignent naturellement, à l’instar de la Grande-Bretagne, grâce au fait majoritaire : la stabilité du gouvernement.

 


-  L’Allemagne est un des premiers pays où fut expérimenté le principe.
Ce que doit le régime britannique aux effets naturels du scrutin majoritaire à un tour qui garantit aisément le bipartisme, la démocratie allemande va l’arracher au moyen de mécanismes institutionnels prévus par la loi fondamentale de 1949. Parmi ces ingénieux dispositifs destinés à prévenir les chutes gouvernementales intempestives en dissuadant l’opposition parlementaire de renverser l’exécutif, figure le mécanisme de la « défiance constructive ». Lorsque les parlementaires entendent déposer une motion de censure ou quand le gouvernement engage sa responsabilité devant le Bundestag, l’opposition qui souhaite la chute de celui-ci ne peut le défier qu’à la condition de proposer un nouveau Chancelier destiné à le remplacer. Cette obligation juridique de « détruire pour construire » vise à rendre improbable, sinon impossible, la chute du gouvernement dans la mesure où des groupes d’opposition, aisément d’accord pour renverser l’équipe dirigeante, sont généralement incapables de s’allier pour constituer une nouvelle majorité si, dans la plupart des cas, ils forment une conjonction de partis que tout oppose, à l’instar, par exemple, d’ententes contre-nature entre le parti social-démocrate (SPD) et l’extrême droite ou entre la formation chrétienne-démocrate (CDU-CSU) et l’extrême gauche.

 


-  Mais le fleuron du parlementarisme rationalisé, qui réside en France, reste l’article 49-3 de la Constitution de 1958.
Son invention marqua un progrès considérable par rapport aux vains efforts de rationalisation entrepris sous la IVe République. Subtile combinaison de l’article 49-1 (question de confiance) et de l’article 49-2 (motion de censure spontanée), l’article 49-3[5] permet au gouvernement d’engager sa responsabilité sur un texte de loi en liant le sort de celui-ci au vote éventuel d’une motion de censure. On désigne parfois cette procédure sous l’expression de « motion de censure provoquée ». Elle est le fruit des enseignements tirés de l’échec de la IVe République.

 

En 1946, les Constituants avaient cru en effet pouvoir atteindre leur objectif en subordonnant le rejet de la confiance sollicitée par le gouvernement au franchissement du seuil de la majorité absolue des députés (art. 49 de la Constitution du 27 octobre 1946). Cette précaution s’avéra vite inutile car le seuil de la majorité absolue n’était pas exigé pour déterminer le sort du texte de loi sur lequel le gouvernement posait la question de confiance. Le silence de l’article 49 sur ce sujet signifiait qu’une simple majorité relative suffisait, conformément au règlement de l’Assemblée, pour que le texte soit refusé. Cette dissociation du recensement des voix accompli pour la question de confiance de celui effectué pour le projet de loi, contribuait à l’absurde situation d’un gouvernement qui n’était jamais censuré sans pour autant pouvoir légiférer. Le gouvernement était alors poussé à la démission sans être officiellement renversé.

 

D’où la paradoxale radicalité de son programme pudiquement qualifié de social-libéral mais qui ne représente rien d’autre, face à ses oppositions diverses et éclatées, qu’un extrême centre qui fait bloc.

 


-  C’est en tirant les enseignements de cette faille du mécanisme de la responsabilité gouvernementale qu’en 1958, pour la nouvelle Constitution, fut rédigé l’article 49-3.
S’inspirant d’un projet de révision constitutionnelle qui avait été déposé dans les derniers mois de la IVe République par le gouvernement de Félix Gaillard [6], le Constituant de 1958 conçut un mécanisme permettant au Premier ministre de lier le sort du texte au résultat du vote concernant la responsabilité gouvernementale : si ce vote n’atteint pas la majorité absolue nécessaire au renversement officiel du cabinet, la loi est réputée votée. La radicalité de cette solution constitutionnelle a permis ainsi à plusieurs gouvernements de la Ve République d’arracher à l’Assemblée nationale plusieurs réformes législatives, alors même qu’ils ne pouvaient pas s’appuyer sur des coalitions suffisamment solides pour empêcher que de simples majorités relatives fassent échouer leurs projets de loi.

 

Si Michel Rocard détient le record de la Ve république dans l’usage de l’article 49-3 (il en usa à 28 reprises), l’actuelle Première ministre sera contrainte de s’en servir de façon systématique pour faire adopter chaque année le budget, même si elle devra tenir compte, pour les autres projets de loi, des nouvelles conditions juridiques issues de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 qui limitent son utilisation à une seule loi (hormis les lois budgétaires) par session parlementaire. C’est en partie pour cette raison, afin de se ménager ultérieurement une nouvelle possibilité de recourir au 49-3 pendant la même session, qu’elle a choisi d’intégrer la réforme des retraites dans une loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, régie par la procédure de l’article 47-1[7] qui limite, de surcroît, le temps du débat parlementaire.

 

  • Par-delà cette limite nouvelle qui en rend l’usage parcimonieux, l’arme efficace du parlementarisme rationalisé, qu’avait mise en place le général de Gaulle en 1958 dans la Constitution, s’avère donc précieuse pour ces majorités électoralement fragiles qui entendent, à l’instar de celle sur laquelle s’appuient Emmanuel Macron et sa Première ministre, dépasser le clivage gauche-droite pour s’ériger, au centre du jeu politique, en rempart contre les extrêmes.

 


-  Chacun sait en effet qu’Emmanuel Macron a été réélu en 2022 par une majorité d’électeurs qui ont davantage voté pour lui en vue de faire barrage à l’extrême droite[8] que de manifester leur adhésion à son programme libéral.
Un programme qui ne rassemble ni la gauche ni la droite, comme en atteste la réforme des retraites dont la contestation s’est étendue jusque dans les rangs de certains députés LR, emmenés par Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont, sensibles à la souffrance sociale dans le monde du travail. En réalité, cette réforme est insusceptible de rassembler au-delà du cercle étroit, qu’Alain Minc dénommait jadis le cercle de la raison, autour duquel Emmanuel Macron a forgé, depuis 2017, sa stratégie électorale consistant à briser le clivage gauche-droite et à tout mettre en œuvre pour se qualifier au second tour face à Marine Le Pen.

 


-  Les démocraties dites " libérales " ont un devoir de vigilance devant le faible degré d’acceptabilité sociale de la rigueur comptable de leurs réformes soutenues par les leviers autoritaires du droit constitutionnel.
En agitant ainsi l’épouvantail commode du populisme, il ne lui a jamais paru nécessaire de faire des compromis. D’où la paradoxale radicalité de son programme pudiquement qualifié de social-libéral mais qui ne représente rien d’autre, face à ses oppositions diverses et éclatées, qu’un extrême centre qui fait bloc (L’extrême centre ou le poison français)[9].

 

Face à des classes populaires majoritaires mais divisées, ce « bloc bourgeois », pour reprendre la formule des économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini[10], est sociologiquement minoritaire à l’échelle du pays mais solidement uni, au centre-droit comme au centre-gauche, autour de valeurs libérales [NDLR : bloc dans lequel on retrouve Olivier Falorni ex PS devenu MODEM, député de la 1ére circo de Charente Maritime). Telles sont, tout en même temps, la force et la faiblesse du macronisme qui est un libéralisme minoritaire dont la survie ne repose que sur les moyens juridiques autoritaires que le parlementarisme rationalisé, legs historique du XXe siècle, mettent à sa disposition.

 


-  Les démocraties dites libérales ont un devoir de vigilance devant le faible degré d’acceptabilité sociale de la rigueur comptable de leurs réformes soutenues par les leviers autoritaires du droit constitutionnel.
À l’heure où se succèdent les crises – économiques, migratoires, sécuritaires et sanitaires – les pouvoirs exécutifs ont eu tendance à multiplier, ces dernières années, les recours aux mesures d’exception sans mettre en cause le libéralisme économique et n’ont aujourd’hui pour seule alternative audible, en raison de la crise dans laquelle est plongée la social-démocratie depuis la révolution néolibérale des années quatre-vingt, que des formations à dimension populiste. L’histoire a déjà vécu ce type de scénario qui fut la voie dans laquelle s’engouffrèrent en Allemagne, à la fin de la République de Weimar, les gouvernements centristes respectivement tenus par Brünning puis Von Papen : recours aux décrets-lois et aux mécanismes d’état d’urgence économique, application de l’article 48 de la Constitution permettant au président du Reich, quand les circonstances l’exigeaient, de suspendre les droits fondamentaux et autres mesures autoritaires constitutionnellement valides qui ont alimenté le ressentiment des classes populaires avec les conséquences que l’on sait.

 

 

  • Certes, l’histoire n’obéit à aucune loi et la Constitution du général de Gaulle n’est pas celle de Weimar.

Mais c’est dans l’Allemagne des années trente que paraissent les textes précurseurs du néolibéralisme, écrits par Alexander Rüstow et Walter Eucken, qui appelaient de leurs vœux un libéralisme autoritaire plus tard nommé, lors du colloque Walter Lippmann de 1938, « ordo-libéralisme[11] » : un libéralisme doté d’un État fort qui aura pour tâche l’austérité budgétaire, la dérégulation du marché du travail et l’introduction de la logique financière dans les services publics. Ce paradigme, dans lequel s’inscrit l’actuelle réforme des retraites dont l’objet est d’allonger la durée légale du travail pour préserver les équilibres budgétaires, ne pourra jamais s’imposer sans l’appui des outils les moins libéraux du constitutionnalisme ni sans se heurter, par voie de conséquence, à la résistance des peuples comme l’ont illustré celles des mineurs en Grande-Bretagne face à Margaret Thatcher, des Gilets jaunes en France et des nombreux mouvements sociaux qui se sont multipliés ces dernières années en Amérique latine.

Notes :

[1] Macron compare les manifestations pacifiques et majoritaires de 3,5 millions de personnes contre la réforme des retraites à la tentative de coup d’État fasciste du Capitole

[1bis] Retraites : Elisabeth Borne annonce un 49.3 sous les huées

[2] On appelle parlementarisme rationalisé l'ensemble des dispositions définies par la Constitution de 1958 ayant pour but d'encadrer les pouvoirs du Parlement afin d'accroître les capacités d'action du Gouvernement.

[[3] Scrutin public sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par M. Bertrand Pancher et 90 membres de l'Assemblée.

[4] B. Mirkine-Guetzévitch, Les Nouvelles tendances du droit constitutionnel, Paris, Librairie générale du droit, 1931.

[5] L’article 49.3 : comment ça marche ?

[6] Assemblée Nationale, projet de loi n° 6327 du 16 janvier 1958.

[7] Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023

[8] Sondage : 42 % des électeurs d’Emmanuel Macron ont d’abord voté pour faire barrage à Marine Le Pen

[9] Pierre Serna, L’extrême centre ou le poison français. 1789-2019, Éditions Champ Vallon, 2019

[10] B. Amable et S. Palombarini, L’Illusion du bloc bourgeois. Alliances sociales et avenir du modèle français, Raisons d’agir Éditions, 2018.

[11] Grégoire Chamayou, Du libéralisme autoritaire, Éditions Zones, 2020.

 

Pour en savoir plus :

- Les incohérences de la motion de censure du 19 février 2015

- De la Quatrième à la Cinquième République

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17 mars 2023 5 17 /03 /mars /2023 14:30
« Le choix de la guerre civile » comme nouvelle forme de gouvernement ultralibéral ?

Une autre histoire du néolibéralisme

" Le choix de la guerre civile " (éditions Lux) ou comment le projet d’une pure société de marché sait parfois se doter des moyens de la coercition militaire et policière.

 

 

Il ne s’agit pas ici de quelconque guerre civile qui surgirait on ne sait d’où et comment, fantasmes alimentés par des courants d’extrême droite, mais de la parution d’un livre qui interroge sur la nature contemporaine du néolibéralisme.

Cet ouvrage aborde le néolibéralisme sur le terrain qui, dès ses origines, fut le sien : le choix de la guerre civile en vue de réaliser le projet d’une pure société de marché. Une guerre de domination polymorphe qui sait parfois se doter des moyens de la coercition militaire et policière, mais qui se confond souvent avec l’exercice du pouvoir gouvernemental et qui se mène dans et par les institutions de l’État.

De Hayek à Thatcher et Pinochet, de Mises à Trump et Bolsonaro et de Lippmann à Biden et Macron, le néolibéralisme a pris et prend des formes diverses selon ce que commandent les circonstances. Et ce qui apparaît, dans cette perspective stratégique, c’est l’histoire d’une logique dogmatique implacable qui ne regarde pas aux moyens employés pour affaiblir et, si possible, écraser ses ennemis.

Le Média .tv a organisé une émission sur la présentation du livre : « Le choix de la guerre civile ».

 

 

Sources : Hervé Debonrivage | mis à jour le 20/05/2023

-C’est Margaret Thatcher qui, pour la première fois, utilise la terminologie « d’ennemi intérieur[1] » pour qualifier le mouvement social opposé à sa politique du tout marché.

Avec le développement du néolibéralisme en France depuis les années 2000, la démocratie sociale incarnée par les actions syndicales et associatives se voit de plus en plus non prise en compte par les gouvernements néolibéraux.

 

Apparaît alors la criminalisation du mouvement syndical, une instrumentalisation politique de la justice contre le mouvement social. Le mépris des mouvements revendicatifs se transforme alors en mise en œuvre d’une politique agressive policière contre les actions revendicatives.

 

Les manifestants ou grévistes deviennent alors des « ennemis intérieurs » qu’il faut combattre par tous les moyens, y compris des armes de guerre (LBD ; Grenades lacrymogènes contenant du cyanure et du TNT). Cette utilisation disproportionnée de la force est dénoncée par plusieurs organisations internationales de défense des droits de l’Homme. C’est dans ce contexte que ce livre prend toute sa signification et décrit ainsi correctement la dérive ultra autoritaire du néolibéralisme. 

 

  • Le Média .tv a organisé une émission sur la présentation du livre : « Le choix de la guerre civile ».

 

 

 

- Par : Christian Laval, Haud Guéguen, Pierre Dardot, Pierre Sauvêtre

Éditions : Lux

Collection :  Futur proche

 Parution en Amérique du Nord : 19 avril 2021
Parution en Europe : 8 avril 2021 

Nombre de pages : 328

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources :

[1] Margaret Thatcher n’hésite pas à désigner les grévistes comme « les ennemis de l’intérieur ».

 

Pour en savoir plus :

- Le macronisme est un autoritarisme : « projet de société global »

- néolibéralisme : Macron et la guerre civile en France

- En Macronie, la montée du « national-libéralisme »

- « Le macronisme : une haine bien ordonnée de la démocratie »

 

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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 17:49
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat

Macron viole la Constitution (interventions de la gauche au Sénat)

La France insoumise  appelle :

  • les sénateurs de la Nupes à « tout faire pour empêcher » l'adoption de la réforme
  • les citoyens à écrire à leur sénatrice ou sénateur pour lui demander de tout faire pour empêcher la réforme des retraites d’être votée au Sénat !

 

 

L’implication des députés de la France Insoumise et de la NUPES dans la bataille parlementaire a donné l’occasion de révéler à nos concitoyens les mensonges de la macronie. La retraite « minimale » à 1 200 euros n’existe pas. Pas plus que le pseudo dispositif « carrières longues » qui conduira certains des salariés entrés les plus tôt dans le travail à devoir cotiser 44 annuités.

A présent, ce sont la rue, les mouvements sociaux et la grève qui peuvent faire tomber la retraite à 64 ans. D’ici le 7 mars, le compte à rebours est lancé pour mettre la France à l’arrêt et tout bloquer. Car c’est ainsi que le gouvernement reculera.

De son cotè le Conseil politique de la France Insoumise appelle solennellement les sénatrices et sénateurs de la NUPES à tout faire pour empêcher l’adoption de la retraite à 64 ans au Sénat[1].

L'examen de la réforme des retraites a débuté au Sénat le 2 mars 2023.

Maintenant tout se joue à partir du 7 mars, par les grèves et les manifestations rassemblant tous ceux qui se mobilisent pour bloquer la réforme. Jusqu’au retrait !

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 12/03/2023

- Après notre première victoire  à l'Assemblée nationale, la réforme des retraites est examinée au Sénat.

Écrivez à votre sénateur·trice : dites-lui de tout faire pour faire pour bloquer la retraite à 64 ans !

  • L'outil automatique à votre disposition pour vous adresser à votre sénateur est accessible 👉 ICI
  • ou en cliquant ici 👇

 

Retraites : contactez votre sénateur pour bloquer la réforme !

 

La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat

 

🔴 Le débat est ouvert

 

- La présidente du groupe communiste au Sénat estime que le gouvernement ne respecte pas la Constitution.

  • Retraites : " Vous violez la Constitution ", dénonce Eliane Assassi

" Quel bonheur d'entendre, enfin, une personne rationnelle, qui se soucie réellement du sort de la majorité des gens. Quelqu'un qui respecte les débats et les institutions ! Merci !… ça fait tellement de bien, après tant de mensonges et de mépris de la part de ce gouvernement ! "

 

 

- Le sénateur écologiste Daniel Breuillet s'oppose au projet de loi.

  • Retraites : " Cette réforme malmènera nos concitoyens " dénonce Daniel Breuiller

" Lorsqu'un gouvernement impose une réforme sans l'approbation du peuple, cela remet en question la valeur de la démocratie indirecte dans laquelle les représentants élus prennent des décisions au nom du peuple. En effet, cela peut suggérer que le gouvernement ne considère pas suffisamment l'opinion et les préférences des citoyens. "

 

 

- L'écologiste Guillaume Gontard  : Pourquoi ce festival de mensonges ?

  • Retraites : " Il faut arrêter avec ces provocations ", demande Guillaume Gontard

" Mr Gontard je vous remercie de parler du fond de cette réforme et effectivement c'est encore les petits gens les gueux comme ils aiment a nous appeler qui vont en subir les conséquences. "

 

 

- Le socialiste Patrick Kanner fustige une " piraterie parlementaire "

  • Réforme des retraites : Le patron des sénateurs socialistes critique l'emploi de l'article 49.1, qui limite le temps des débats.

" Je ne pensais pas aller dans la rue le 7, après avoir écouté Véran je suis motivé "

 

 

- La socialiste Monique Lubin s'adresse au gouvernement : " Vous portez atteinte à la parole publique avec des chiffres faux "

  • Réforme des retraites : La cheffe de file socialiste sur le texte Monique Lubin reproche au gouvernement ses changements de pied sur les chiffres communiqués notamment sur les petites retraites à 1200 euros.

" Merci madame La Sénatrice pour ces Paroles claires et explicites. Merci de défendre ainsi les Français contre des lois injustes. "

 

 

- 8 mars : La Macronie et #LR ont essayé de passer en force le vote sur l'article 7 !
Bravo aux sénateurs de gauche d'avoir mené la bataille, comme l'a fait le groupe insoumis à l'Assemblée
La lutte continue, jusqu'au retrait !

 

Retraites : après une nuit d’incidents, le Sénat interrompt les débats avant le vote de l’article 7

 

- 9 mars : la Macronie et #LR ont utilisé le forcing pour faire passer l'article 7 !

Au Sénat " La majorité de droite a utilisé l'article 38 du règlement interne pour couper court à la discussion, avant d'adopter un amendement de "réécriture" de l'article 7 qui a fait passer à la trappe la majorité des amendements de gauche."... et ine fine adopter l'article 7 qui porte les retraites à 67 ans[2] !

  • Analyse du vote de l’article 7.

👉 C'est l'alliance de la droite et de la macronie qui a permis ce vote.
👉 Ont voté CONTRE les 3 groupes de gauche + 22 sénateurs de la droite et du centre ; 29 sénateurs de la droite et du centre se sont abstenus...
Nous ne lâcherons rien, jusqu'au retrait  !

 

Retraites : après des débats électriques, le Sénat adopte l’article 7 qui reporte l’âge légal à 64 ans

 

👉 C'est l'alliance de la droite et de la macronie qui a permis ce vote (voir le détail)

 

- 10 mars : le gouvernement décide d'utiliser la procédure du " vote bloqué " au Sénat pour aboutir à un vote, la gauche dénonce " un aveu de faiblesse "

Au Sénat, au huitième jour des débats sur la réforme des retraites au Sénat, le gouvernement a décidé vendredi 10 mars d'utiliser l'article 44.3 de la Constitution. Ce dernier permet à l'exécutif, via la procédure dite du  "vote bloqué ", d'accélérer la procédure parlementaire et de faire voter les sénateurs sur la totalité du texte[3]. Le ministre du Travail Olivier Dussopt, a demandé " un vote unique " en prenant en compte certains amendements. Sans surprise, l'opposition de gauche dénonce ce recours.

 

DIRECT. Réforme des retraites : le gouvernement décide d'utiliser la procédure du "vote bloqué" au Sénat pour aboutir à un vote, la gauche dénonce "un aveu de faiblesse"

 

  • Retraites : " Voilà donc le coup de force que vous prépariez en fait depuis mardi ", dénonce Pierre Laurent du PCF

Instants très graves où le gouvernement détourne notre constitution pour passer à nouveau en force. On ne gouverne pas contre les Assemblées et le Peuple sans conséquences. C'est très inquiétant pour l'avenir de nos institutions.

Il fait cette intervention quelques instants après l'annonce du vote bloqué.

 

 

- 11 mars : le Sénat adopte le texte par 195 voix contre 112

Voilà.... mais ce n'est pas encore gagné pour #Macron !
⚡ Une pensée pour ceux qui souhaitaient ou regrettent que l'art 7 n'ai pas été débattu et voté à l'Assemblée Nationale : imaginez le résultat si l’Assemblée avait fait pareil !

Contre l'ensemble des syndicats, contre 80% des français, contre des millions de manifestants, contre la démocratie dont les outils ont été détournés.

 

Cette réforme n'a toujours aucune légitimité populaire.

Le combat pour nos retraites continue !

 

RÉFORME DES RETRAITES: LE SÉNAT ADOPTE LE TEXTE PAR 195 VOIX CONTRE 112

 

 

- 16 mars : le Sénat adopte largement la réforme des retraites lors d'un vote solennel

Quelle honte ! Les sénateurs macronistes et LR ont adopté la #RéformeDesRetraites[4] !

Après le premier vote favorable du 11 mars, les sénateurs valident donc le texte issu de la commission mixte paritaire (CMP) qui s'est tenue tout au long de la journée du 15 mars.

 

Le Sénat adopte largement la réforme des retraites lors d'un vote solennel

 

  • Voici la liste des sénateurs qui veulent vous faire travailler 2 ans de plus !
Voici la liste des sénateurs qui veulent vous faire travailler 2 ans de plus !

 

Notes :

[1] Déclaration du Conseil Politique de la France insoumise en date du 20 février 2023

[2] Retraites : après des débats électriques, le Sénat adopte l’article 7 qui reporte l’âge légal à 64 ans

[3] DIRECT. Réforme des retraites : le gouvernement décide d'utiliser la procédure du "vote bloqué" au Sénat pour aboutir à un vote, la gauche dénonce "un aveu de faiblesse"

[4] Le Sénat adopte largement la réforme des retraites lors d'un vote solennel

 

Pour en savoir plus :

- RETRAITES: LE DEAL " SECRET " AVEC LES LR AU SÉNAT QUI EMBARRASSE LA GAUCHE (les sénateurs socialistes, communistes et écologistes se sont mis d'accord avec Les Républicains qui détient la majorité avec les centristes sur la tournure des débats au Sénat.)

- La majorité sénatoriale propose un CDI nouvelle formule, exonéré de cotisations familiales, pour " faciliter l'embauche des seniors au chômage ".... mais qui aurait comme résultat de priver notre système de protection sociale de ressources

- Jean-Luc Mélenchon : " En attendant, formellement, désormais tout le monde est d’accord avec ce que les Insoumis ont fait à l’Assemblée. "... " De plus, plusieurs voix sénatoriales indiquent que le mieux serait encore qu’il n’y ait pas de vote du tout sur le texte entier. "

- Le système de retraite par capitalisation s’installe, discrètement, dans les pratiques en France

- Contre la casse de nos retraites : on peut gagner ! Retours sur quelques mouvements sociaux victorieux de l’histoire récente

- Retraites : les 15 mensonges de Macron dans sa lettre aux syndicats

Sur les votes :

- Le Sénat vote l'article 1 : extinction de cinq régimes spéciaux (RATP, IEG, Banque de France, Cese et clercs de notaires), par 233 voix pour et 99 voix contre

- Le but caché des incessantes réformes des retraites et de la baisse des pensions... la capitalisation votée par la droite du Sénat : l’amendement appelant à ouvrir la réflexion sur l’intégration d’une part de capitalisation dans le système des retraites est adopté par le Sénat (chambre haute), avec 163 voix pour et 126 contre

 

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23 janvier 2023 1 23 /01 /janvier /2023 15:07
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

Macron est un " propagateur de mensonges "... et manipulateur : 10 éditorialistes « influents », dont Nathalie Saint-Cricq (France télévision) son fils Benjamin Duhamel (BFMTV), ont été reçus secrètement par Emmanuel Macron à l’Élysée, avec un objectif... influencer discrètement l’opinion[2] !

 

Retraites : les 15 mensonges de Macron dans sa lettre aux syndicats du 10 mars 2023[0]

 

Et qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque[4] qui défend la retraite à 67 ans[11] !

 

Pour faire avaler la pilule aux Français qui sont massivement contre cette réforme, le chef de l’État et ses soutiens n’hésitent pas à utiliser toute une série d’arguments fallacieux, largement relayés par les médias de grande écoute. 

Avec un peut de recherche, les éléments de langage, l'argumentation du gouvernement et ses soutiens explosent en plein vol… car, plus les jours passent et plus ce pouvoir a décidé de se foutre de la gueule des salariés jusqu’au bout ! 

Un exemple : entre 60 et 64 ans, deux seniors sur trois n'ont pas d'emploi. Or, cette réforme des retraites va augmenter le nombre de senior sur le marché du travail. Cela va donc augmenter le chômage, et exercer une pression à la baisse sur les salaires.

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 30/07/2023

- La réforme est nécessaire pour sauver notre système ? Mensonge !
C’est probablement l’argument numéro un du gouvernement  : " Si nous n’agissons pas très rapidement, le système risquerait de s’effondrer, rongé par un déficit structurel. "


Le problème pour la " macronie ", c’est que cette affirmation n'en est pas la raison officielle... car c'est ballot – il a écrit les vraies raisons dans des documents officiels... et il s'agit en réalité de financer la baisse des impôts pour les plus grosses entreprises, comme la suppression de la " cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), effective dés 2023 depuis l'adoption par 49.3 en octobre 2022[a][b], qui est l'une des composantes de la contribution économique territoriale (CET) avec la cotisation foncière des entreprises (CFE)[1] ". Elle est assise sur la valeur ajoutée produite au cours de la période de référence...

 

👉En définitive, la réforme des retraites (comme celles de l'assurance chômage) n'est rien d'autre qu'une compensation financière du coût pour les finances publiques des cadeaux fiscaux faits aux actionnaires (passés par 49.3). 

  • extrait du Projet de Loi de Finances 2023, page 9 ; 👇
  • extrait du Programme de Stabilité 2022-2027, page 16 👇
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

Pour en savoir plus dans le détail :

🔶 voir  l'intégrale du Projet de Loi de Finances 2023 adopté par 49.3 ICI 

🔶 voir  l'intégrale du Programme de Stabilité 2022-2027 ICI 

 

 

- ALERTE : quand la réforme des retraites sert d'alibi pour s'en prendre à la durée du travail et pas que...

 

Réforme des retraites : des députés macronistes veulent revenir sur les 35 heures

 

Proposition formulée par certains députés du MoDem, parti allié d'Emmanuel Macron, présidé par François Bayrou[4bis]...

  • La retraite à 64 ans ne leur suffit pas... ils veulent supprimer les 35 heures ;
  • Et demain, la fin des congés payés, de la Sécurité sociale ?

 

De leur côté, certains, comme Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, vont jusqu'à proposer la " suppression pure et simple de l'âge de départ à la retraite "[1bis]...

 

 

- Le purgatoire selon Elisabeth Borne 

64 ans : l'âge moyen où l'on subit des incapacités dans les gestes de la vie quotidienne (on ne peut plus se pencher, porter une charge...).

Travailler, et mourir avant la retraite : un quart des hommes et 13 % des femmes les plus pauvres meurent avant 62 ans[13].

  • Le projet du gouvernement, c'est donc la retraite pour celles et ceux qui ne pourront plus en profiter. 

 

 

 

- L'emploi des seniors

En 2021, une personne de 55 à 69 ans sur six ni en emploi ni à la retraite, une situation le plus souvent subie[13bis].

Les données de l'Insee confirment qu'avant l'âge de la retraite, les séniors subissent un fort niveau de chômage, pour raison de santé dans 50% des cas.

  • La réforme des retraites ne fera qu'empirer la situation.

 

En 2021, une personne de 55 à 69 ans sur six ni en emploi ni à la retraite, une situation le plus souvent subie

 

 

- Tiens en passant...

Rien ne justifie le report de l’âge de la retraite dans un pays qui n’a jamais été aussi riche qu’il est aujourd’hui… mais où tout le pognon part dans les mêmes poches : celles de ceux qui veulent vous voler votre retraite !

  • En 1982, quand la retraite à 60 ans fut mise en œuvre, le pays était 5 fois moins riche qu’aujourd’hui. Aujourd’hui il est 5 fois plus riche, mais tout part dans les caisses des patrons et actionnaires.
  • Dans les années 80, les multinationales payaient 50% d’impôts, puis 37% dans les années 90, puis entre 0 et 15% dans les années 2010, 2020. Voilà le pourquoi de la dette. 
  • Un travailleur aujourd’hui produit 3 fois plus que dans les années ou la retraite a été mise à 60 ans, balayant ainsi l’argument comme quoi il n'y aurait pas suffisamment d’actifs aujourd’hui, mais, antisociaux insatiables, cela ne leur suffit pas. 

 

 

 

- Contre réforme retraites par E. Macron " Ne recopiez pas le modèle suédois ! "

L'homme qui a fait la retraite à 65 ans en Suède appelle Emmanuel Macron à ne pas commettre la même erreur : " Ne recopiez pas le modèle suédois ! ".

  • Le taux de pauvreté des seniors à doublé en 9 ans ! Ça fait froid dans le dos !

 

-  Pourquoi les recettes du système de protection sociale, donc de retraites baissent ?

  • Parce que Emmanuel Macron a multiplié les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises sans contrepartie et asséché méthodiquement les sources de financement de la Sécurité sociale[5]... 
  • Parce que le taux de cotisation patronale au niveau du Smic est de 7 % pour les entreprises de plus de 20 salariés, en baisse de 14 points par rapport à 2010[6].

 

Le taux de cotisation patronale au niveau du Smic est de 7 %

 

  • Tiens, au fait !
    • En 2022, les allégements de cotisations sociales des employeurs du régime général (du privé) ont atteint un niveau record en 2022 représentent 73,6 milliards d’euros, en hausse de 13,1 % sur un an[5bis].

C'est le résultat de la politique suicidaire des bas salaires du gouvernement.... qui creuse le déficit des caisses de retraites, de sécurité sociale... 

Le montant de ces exonérations a presque triplé en 10 ans.

 

En 2022, les allégements de cotisations sociales des employeurs du régime général représentent 73,6 milliards d’euros, en hausse de 13,1 % sur un an sous l’effet de la dynamique des bas salaires

 

 

-  Histoire de remettre les pendules à l'heure !

Pas de pension retraite en dessous de 1200 euros brut ? Les macronistes sont très fiers de pouvoir l’annoncer. Sauf que… c’est une énorme douille, il n’y a rien derrière. Premièrement, c’était déjà dans la loi depuis 2003, il suffisait de l’appliquer. Surtout, c’est pour une carrière complète au SMIC. Donc cela ne concerne que 0,002% des salariés[6bis]. C’est ça le progrès pour Macron : voler deux années à tous les travailleurs et travailleuses du pays, en moyenne 36 210 euros par personne, et augmenter de moins de 100 euros une personne sur 50 000.

Pour en savoir plus, voir l'Institut La Boetie : retraites, les arguments pour convaincre

 

 

  • ENFIN, le 23 février la baudruche se dégonfle...

🔴 Après avoir :

  • fait croire à la retraite à 1 200€ pour tous ;
  • dit qu’elle ne concernerait que les carrières complètes ;
  • parlé de 1,8 million de retraités revalorisées ;
  • inventé le chiffre de 40 000 bénéficiaires,

Olivier Dussopt Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion de France avoue que cela concernera seulement 10000 à 20000 personnes... soit 1,2% à 2,5% des retraités[6ter]

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire
La retraite à 1200 euros concernera seulement "10.000 à 20.000" nouveaux bénéficiaires par an
La retraite à 1200 euros concernera seulement "10.000 à 20.000" nouveaux bénéficiaires par an

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-  Remise des pendules à l'heure pour démasquer les mensonges de Macron et ses sbires
Assemblée nationale 19 janvier 2023 : " Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme ", indique le président du Conseil d'orientation des retraites (COR) Pierre-Louis Bras.

 

 

-  Les retraites et l'emploi
La France est le pays d'Europe où les plus de 55 ans rencontrent le plus de difficultés à trouver un emploi (données Insee)... mais le Gouvernement veut fixer à 64 ans l'âge légal de départ à la retraite.

  • C'est cynique, hypocrite... et surtout injuste !

 

Emploi, chômage, revenus du travail  Édition 2021

 

 

-  Confirmation : reporter l’âge de départ à la retraite fait augmenter le chômage des seniors
En 2010, le report de l’âge légal de 60 à 62 ans et de l'âge du taux plein de 65 à 67 ans s’est traduit par une hausse de 100 000 de chômeurs (surface entre la courbe orange et bleue)

 

100 000 seniors de plus au chômage après la réforme des retraites de 2010

 

 

-  Vous voulez de l'argent pour financer un hypothétique déficit de notre système de retraite.... ?
Il y en a là : 👇
Sur les 10 dernières années, en moyenne, pour 100€ de richesses créées en France, 35€ ont été captés par les 1% des Français les plus riches, 32€ par les 9% suivants. Les 50% les plus précaires n’en ont capté que 8€.

 

 

 

-  Retraites : la raison de ne pas faire comme nos voisins européens ?
Les retraités sont plus pauvres dans les pays où l’âge de départ est plus élevé.
Simple, basique.

 

Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

 

-  Une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français suffirait à financer un potentiel déficit de notre système de retraite...
Depuis qu’Emmanuel Macron est au pouvoir, la fortune des milliardaires a doublé en France. À 42, ils se partagent désormais 544 500 000 000 €... dont, depuis 2020, 189 milliards d'euros..

  • 1% les plus riches ont capté 63% des richesses produites depuis le #Covid19 ;
  • 42 milliardaires se partagent l'équivalent du budget de l'État

S'il manque de l'argent au gouvernement pour sauver l'hôpital public, les EHPAD et éventuellement nos retraites, le pognon, il est là ! 👇

 

Retraites : une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français suffirait à financer le déficit

 

 

-  Le mur d’ignorance sur le financement des retraites bâti par les militants macronistes déguisés en éditorialistes de plateaux s’effondre.
Sur le plateau de BFM Business, Gilles Raveaud, économiste, maître de conférences à l’Institut d’études européennes à l’université Paris 8 démonte tous leurs mensonges en un temps record.

 

 

-  Toujours la double peine pour les femmes !
Déjà des pensions de misère aujourd'hui ... et les 1ères victimes de la retraite à 64 ans qui allongera encore plus pour les femmes que les hommes la durée de travail avant de pouvoir partir en retraite.... ce que reconnais Franck Riester, le ministre des Relations avec le Parlement[3]

  •  Toujours la double peine pour les femmes : c'est ça la " justice " à la sauce Macron

 

 

 

- Des mesures injustes et inégalitaires.
Régulièrement, on entend les défenseurs de ces réformes expliquer que « parce que l’on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps », sans tenir compte du fait que c’est notamment à mesure que le temps de travail dans la vie a reculé que l’espérance de vie a augmenté. De plus, les écarts d’espérance de vie sont de 6 ans entre un cadre et un ouvrier, et même de 13 ans entre les 5% les plus riches et les 5% les plus pauvres.

  • Il est bien foutu ce graphique.. au premier jour du départ à la retraite 25% des plus pauvres sont déjà morts... Par contre, il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches.

 

A l’âge de la retraite, 25% des plus pauvres sont déjà morts

 

 

- Face à l'intox, l'économiste Zemmour Michael répondait point par point aux arguments du gouvernement

La retraite à 65 ans est « une réforme brutale, pas nécessaire », selon l’économiste Michaël Zemmour. Avec Annie Jolivet, spécialiste de l’emploi des seniors, il décortique dans notre émission « À l’air libre » un projet dont les syndicats ne veulent pas, mais que le gouvernement pourrait imposer début 2023 avec un énième 49-3. ou un 47.1

 

 

- L'enjeu derrière la réforme des retraites est celui du partage des richesses produites

Le gouvernement essaie de nous faire peur avec les terribles déficits qui mettraient en péril notre système de #retraites, alors pour vous aider à y voir plus clair dans la valse des milliards, on vous rappelle quelques ordres de grandeurs

Il n'y a pas de problème de financement des retraites.
En revanche, il y a un problème avec ces politiques qui se moquent du peuple.

  • Au cas ou, l'argent existe ! 
    • 12 milliards : l'hypothétique déficit du système de retraites ;

    • 257 milliards : aides publiques versés aux (grandes) entreprises ;

    • 1 000 milliards : fortune des 500 + grandes fortunes françaises.

 

  • Au cas ou, l'argent existe ! 
    • Quand les start-up lèvent plus d'argent... que le besoin de financement des caisses de retraite
    • Oui, on peut trouver les 12 milliards nécessaires sans faire trimer les gens 2 ans de plus. 
13 milliards d’euros levés en 2022, un chiffre encourageant malgré le contexte

 

  • En France, la productivité horaire est l'une des plus élevées d'Europe, devant la plupart de nos voisins européens.
    • Retraite à 60 ans pour toutes et tous, réduction du temps de travail à 32 H... ces mesures permettrait une création massive d'emplois,... donc le financement de notre protection sociale sans impacter la productivité économique.
Où la productivité horaire est-elle la plus (et la moins) élevée ?

 

 

- Décidément la macronie est au abois : écoutez-le, on aurait pas dit mieux

Quand Franck Riester Ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé des Relations avec le Parlement n'a pas bien lu les éléments de langage de son gouvernement et reconnaît que la réforme des retraites pénalisera encore plus les femmes[3]

 

- Des sous pour l'hypothétique déficit du système de retraites... il y en a
Le choix de Macron et Borne est clair : gaver les actionnaires au détriment des salaires.
Faire cotiser les dividendes comme les salaires dégagerait jusqu'à 48 Md€ par an pour les retraites.

  • Mettons à contribution les revenus du capital comme ceux du travail !

 

 

 

-  C'est l'heure de s'inviter à la table des très grands possédants (les ultra-riches) pour financer un hypothétique déficit de notre système de retraite....

Les inégalités de patrimoine sont très importantes en France. En 2021, la moitié des ménages les plus pauvres ne possèdent que 8 % des avoirs.... Où est la justice là dedans ?

  • C'est l'heure de s'inviter à la table des possédants.

Vous voulez de l'argent pour financer, il y en a là 👇

 

La moitié des ménages français possède 92 % du patrimoine

 

 

- Tous les jours de nouvelles découvertes !

Ils sont à deux doigts de se rendre compte que cette réformes des retraites va coûter plus chère qu'elle ne va en rapporter, c'est ballot pour une réforme " technique "...

  • En effet, le report de deux ans de l’âge de départ devrait se traduire par près de 100 000 chômeurs de 60 ans et plus supplémentaires selon une étude de l’Unédic portant sur la réforme de 2010[8bis] !...

📌 Vous comprenez pourquoi le gouvernement à limité les débats à l'Assemblée Nationale et refusé de répondre aux parlementaires insoumis qui cherchaient à démasquer le fond de cette contre-réforme des #retraites ?

 

Retraite : les seniors au chômage, le coût caché de la réforme

 

 

- Et pendant ce temps là, l'intergroupe de la NUPES de l'Assemblée et les groupes de gauche et des écologistes au Sénat publient leur livret de décryptage du projet de loi retraites !

Ce document vise à décrypter le projet de loi du gouvernement. Il donne les grands axes sur lesquels député·es et sénateurs·trices de nos groupes de gauche et écologistes se battront ensemble. Notre objectif commun est de faire reculer le gouvernement par la mobilisation sociale et la bataille parlementaire. Et de mettre en place la retraite à 60 ans !

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire

 

Projet Macron contre nos retraites, décryptage du texte de loi

 

  • Pour télécharger les fichiers au format PDF 👇

 

- Projet de la France insoumise pour une possible autre réforme des retraites !!

Contrairement à ce qu’ils s’imaginent, la résistance populaire face à cette réforme ne relève ni d’un malentendu, ni d’un manque de pédagogie.
La majorité du pays a parfaitement compris ce qui se joue :
il faudrait vivre pour travailler, et non plus travailler pour vivre.

 

Le modèle de société que nous lui opposons tient en une formule : la civilisation du temps libéré. Cela signifie, concrètement, de diminuer le temps de travail dans la semaine, dans l’année et dans la vie, grâce à l’application stricte des 35 heures pour aller vers les 32 heures, la sixième semaine de congés payés et la retraite à 60 ans avec 40 annuités.

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire

 

La France insoumise : projet pour une possible autre réforme des retraites !

 

 

- Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque[4] !

Quand les députés du RN sont présents sur les retraites, ils veulent vider les caisses de retraite et fragiliser la sécurité sociale.

  • Comment ? En proposant la mise en place de primes, d'augmentation des salaires exonérés de toutes cotisations sociales[9]
    •  Le RN préfère mettre en place des primes sans cotisations que de taxer les ultras riches[9bis] (Pour rappel, une taxe de 2% sur la fortune des 42 milliardaires français suffirait à financer le déficit des retraites) ;
      • Le parlement rejette cette proposition[9ter].
    • Mais jamais le RN ne proposera de taxer le capital, et pour une bonne raison : car le RN compte bien sur l’oligarchie médiatique pour arriver au pouvoir en 2027 ;
    • Le RN a choisi son camp : ce n’est pas celui des 2 millions de manifestants, ni de 93% des actifs, mais celui des riches[8] sur la base d'un programme économique constituant une saignée pour les classes populaires[7] ;

 

Examen du texte de loi sur les retraites en commission : le RN ou l’opposition qui ne s’oppose pas.

  • Le groupe de Marine Le Pen a déposé 75 amendements sur le texte #retraites… contre 105 pour Renaissance[10] ;
  • Les deux seuls députés RN présents en commission ont voté contre l'amendement insoumis de rétablissement de la retraite à 60 ans, car, pour eux, " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans[12]" !
  • Autrement dit, ils ont moins de choses à corriger dans le texte que les députés macronistes eux-mêmes !

 

CONCLUSION : Le RN, une arnaque sociale à démasquer avant qu’il ne soit trop tard :

 

🔴 Tout est dit ici : 

  • Quand les députés du RN sont présents sur les retraites, ils veulent vider les caisses de retraite et fragiliser la sécurité sociale 👇

 

 

Synthétiquement...

 

Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

Notes :

[0] Retraites : les 15 mensonges de Macron dans sa lettre aux syndicats

[1] Qu’est-ce que la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ?

[a] LA SUPPRESSION DÉFINITIVE DE LA COTISATION SUR LA VALEUR AJOUTÉE DES ENTREPRISES

[b] La suppression définitive de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à l’horizon 2024

[1bis] Henri Guaino, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a appelé à " supprimer l'âge de départ à la retraite "

[2] 10 éditorialistes « influents », dont Nathalie Saint-Cricq (France télévision) son fils Benjamin Duhamel (BFMTV), ont été reçus secrètement par Emmanuel Macron à l’Élysée, avec un objectif : influencer discrètement l’opinion

[3] RETRAITES: LE MINISTRE FRANCK RIESTER ADMET QUE LES FEMMES SONT "UN PEU PÉNALISÉES" PAR LE REPORT DE L'ÂGE LÉGAL

[4] Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

[4bisRéforme des retraites : des députés macronistes veulent revenir sur les 35 heures

[5] Malgré les crises, le gouvernement n’a eu de cesse de distribuer des aides et de baisser les impôts des entreprises sans contrepartie, tout en mettant la Sécurité sociale à contribution.

[5bisEn 2022, les allégements de cotisations sociales des employeurs du régime général représentent 73,6 milliards d’euros, en hausse de 13,1 % sur un an sous l’effet de la dynamique des bas salaires

[6] Le taux de cotisation patronale au niveau du Smic est de 7 %

[6bisRetraites – Attention, énorme arnaque : la pension à 1200 euros brut minimum ne concerne que… 0,002% des salariés !

[6ter] La retraite à 1200 euros concernera seulement " 10.000 à 20.000 " nouveaux bénéficiaires par an

[7] Le programme économique du RN : une saignée pour les classes populaires

[8] Le RN a choisi son camp : celui des riches

[8bis] Retraite : les seniors au chômage, le coût caché de la réforme

[9] Le RN veut, via 2 propositions de loi, inciter les entreprises à augmenter les primes, les salaires en favorisant cette hausse par une exonération des cotisations sociales

[9bis] Retraite : le RN ridiculisé par un député LFI

[9ter] L’Assemblée nationale a rejeté, jeudi 12 janvier, une proposition de loi portée par le groupe RN, qui entendait inciter les entreprises à augmenter les salaires de 10 % via des baisses des cotisations patronales

[10Réforme des retraites : 7 000 amendements sur le projet de loi déposés en commission par les députés

[11] Sur France Info, Marine Le Pen défend la retraite à… 67 ans et ici Retraites : la vidéo qui démasque Marine Le Pen

[12] RN : " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans "

[13] Travailler, et mourir avant la retraite : un quart des hommes et 13 % des femmes les plus pauvres meurent avant 62 ans

[13bis] En 2021, une personne de 55 à 69 ans sur six ni en emploi ni à la retraite, une situation le plus souvent subie

 

Pour en savoir plus :

- Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent

Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

- En Suède, le report de l'âge de départ à 65 ans a paupérisé les retraités. Vingt ans plus tard, son instigateur déconseille à Macron de suivre son exemple.

CGT : Le projet de réforme des retraites est une aberration à plusieurs titres et on vous explique comment on démonte un à un les arguments du gouvernement.

- Retraites : comment le gouvernement creuse lui-même le déficit

- Institut La Boétie :Retraites des arguments pour convaincre

- Retraites : 30% des seniors ne sont déjà plus en emploi à 62 ans, réduisons et partageons le temps de travail au lieu de le prolonger bêtement

Manon Aubry, députée européenne LFI rappelle qu'ailleurs en Europe, un report de l'âge légal de départ à la retraite s'est souvent accompagné d'un accroissement de la pauvreté des seniors.

- Retraites : les mensonges du gouvernement : Ce que nous apprend la propre étude d'impact du gouvernement

- Communiqué du groupe parlementaire LFI-NUPES : L’Assemblée nationale n’a pas voté la retraite à 64 ans

- Retraite : tout ça pour économiser seulement 2,8 milliards d’euros selon l’OFCE

- Retraites. Dupont & Dupond : vive la capitalisation ! Je dirais même plus : vive la capitalisation !

- Retraites : le lien entre âge de départ et chômage des seniors confirmé par une étude

- CGT : Comparer les systèmes de retraites dans le monde revient à comparer des choux et des carottes

 

- sur le RN et les retraites :

Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

Retraites : sur BFMTV, Mathilde Panot démasque Jordan Bardella du RN

Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

 Le programme économique du RN : une saignée pour les classes populaires

Le RN a choisi son camp : celui des riches

Sur France Info, Marine Le Pen défend la retraite à… 67 ans et ici Retraites : la vidéo qui démasque Marine Le Pen

- Que propose réellement Marine Le Pen : faire travailler les enfants pour partir à 60 ans... car si tu fais des études, c'est cuit, tu partiras à 67 ans

 

 

Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 09:53

Cet article est reposté depuis Rue du Blogule Rouge Insoumis.

Un concept rare et progressiste : la retraite est un progrès social !

 

- Petit retour en arrière : " retraites : comprendre leur histoire pour mener le bataille "

« Les retraites du 15ème siècle à nos jours : une longue histoire, une bataille actuelle » : voici le titre d’une note publiée par L’institut La Boétie, fondation insoumise. Son objectif : retracer l’Histoire passionnante de notre système de retraites depuis plus de six siècles.

  • Y a-t-il eu des formes de retraites dès le Moyen-Âge ?
  • La Révolution industrielle du 19ème siècle a-t-elle été propice à la mise en place d’un système de solidarité intergénérationnelle ?
  • Comment expliquer le succès du mouvement social de 1995 ? Dans quelle dynamique s’inscrit l’actuelle attaque d’Emmanuel Macron contre notre système de retraites ?
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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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