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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 09:51

Cet article est reposté depuis Rue du Blogule Rouge Insoumis.

Réunion du 12/01/2023

 

Pour en savoir plus :

- Manon Aubry : UNE NOUVELLE ÉTAPE DE LA NUPES : C’EST LE MOMENT !

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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 09:59
Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !
Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !
Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

La retraite à 64 ans : travaillez plus, pour gaver plus[1] !

 

... première action : signer la pétition 👉 ICI 

 

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, la secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, et même Emmanuel Macron ont un point commun : il y a peu, tout report de l’âge de départ à la retraite leur apparaissait comme une véritable arnaque[1bis].

 

 

Emmanuel Macron est " déterminé ", ne cesse-t-il d’affirmer. Il veut laisser son empreinte, avec cette réforme, lors de son dernier quinquennat. Il ne laissera pas s’éterniser les débats à l’Assemblée nationale soit il reçoit le soutien des Républicains, déjà quasiment acquis, soit il utilise le 49-3 (NDLR : voir il intègre la réforme dans un projet de budget de la Sécu rectificatif, cette option pourrait permettre à l’exécutif d’éviter d’avoir recours à un 49-3 en jouant sur les délais d’examen des lois de financement de la Sécu prévus à l’article 47-1 de la Constitution. Au bout de 20 jours de débat à l’Assemblée, le texte pourrait être transmis sans vote au Sénat[2]). 
Pourtant, cette réforme est rejetée par 8 Français sur 10. Toutes les organisations syndicales y sont opposées et sont déterminées à construire, ensemble, des mobilisations unitaires, avec grèves et manifestations, en janvier et février.
Cela fait trente ans que des réformes sont présentées comme le seul moyen de « sauver le système », soit en reculant l’âge de départ à la retraite, soit en augmentant le nombre des annuités de cotisations, soit, comme maintenant, en procédant à ces deux régressions cumulées.
Pourtant, dans son dernier rapport, sorti en septembre 2022, le Conseil d’orientation des retraites (COR) affirme : « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. »
Explications.

 

 

 PREMIER ARTICLE SUR LA RÉFORME MACRON... ICI 👉 : " Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent "

 

 

Sources : Yves Mestas | mis à jour le 18/02/2023

 

DEUXIÉME VOLET : L'HEURE DE VÉRITÉ... ET DE LA MOBILISATION SONT VENUES ! 👇

 

- Élisabeth Borne, Première ministre, vient d’annoncer le projet de réforme des retraites, dont le cœur est le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités.
Réforme qui sera présenté en conseil des ministres le 23 janvier, puis mis en débat à l’Assemblée nationale début février, pour un vote avant la fin du premier trimestre.

  • Quand Emmanuel Macron trouvait "hypocrite" de décaler l'âge légal de départ à la retraite
    Pourtant, Emmanuel Macron, le 25 avril 2019, tenait des propos bien différents : « Quand on est peu qualifié, quand on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans ! C’est ça, la réalité de notre pays ! Et on va expliquer aux gens : travaillez plus longtemps, jusqu’à 64 ans ! Franchement ce serait hypocrite de décaler l’âge légal[3] »
  • Décembre 2022, changement du discours d’Emmanuel Macron, sur TF1 : « Sans cette réforme, notre système de retraite par répartition est en danger. »
  • Ainsi, outre Emmanuel Macron, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, la secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, ont un point commun : il y a peu, tout report de l’âge de départ à la retraite leur apparaissait comme une véritable arnaque[1bis].

 

Alors, pourquoi ce revirement ?

Durant la campagne présidentielle 2022, le candidat Emmanuel Macron a signé le programme de stabilité envoyé à Bruxelles, qui spécifiait : « Ce programme de stabilité (est) en faveur (…..) de  la compétitivité des entreprises : c’est par exemple le cas de (…..) la baisse des impôts de production dès 2023. (…..) La maitrise des dépenses publiques repose principalement sur des réformes structurelles, la réforme des retraites notamment[4]. »

 

 

- Huitième réformes en trente ans
Depuis 1993, les attaques contre le système de retraite se succèdent, sous tous les gouvernements. C’est la huitième fois, depuis ternet ans, qu’un gouvernement entend réformer le système des retraites. Les discours se suivent et se ressemblent, depuis des décennies : « Il faut le réformer pour le sauver, car il est gravement déficitaire. » Cela fait donc trente ans que des réformes sont présentées comme le seul moyen de « sauver le système », soit en reculant l’âge de départ à la retraite, soit en augmentant le nombre des annuités de cotisations, soit, désormais, en procédant à ces deux régressions cumulées. Régulièrement, gouvernements, ministres, experts et médias inféodés expliquent qu’il faut faire une nouvelle réforme pour « sauver les retraites ». Mais ces réformes sont avant tout idéologiques.

 

 

- Que dit le Conseil d’orientation des retraites ?
Notre système de retraite serait donc en danger ? Ce n’est pas l’avis du Conseil d’orientation des retraites (COR). Créé en 2000, le COR est une structure rattachée à Matignon (Premier ministre), difficilement soupçonnable de positions gauchistes. Son rapport annuel est attentivement scruté par l’ensemble de la classe politique. Dans son dernier rapport de septembre 2022, nous pouvons lire : « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite[5]. »

 

 

🔴 Remise des pendules à l'heure pour démasquer les mensonges de Macron et ses sbires :
Assemblée nationale 19 janvier 2023 : " Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme ", indique le président du Conseil d'orientation des retraites (COR) Pierre-Louis Bras. 👇

 

 

🔴 Pour l'’économiste Gilles Raveaud chez BFM Business : « Il n’y a pas de problème de financement des retraites. » 👇

 

L’économiste Gilles Raveaud chez BFM Business : « Il n’y a pas de problème de financement des retraites. »

 

Notre système de retraite a enregistré un excédent de 900 millions d’euros en 2021, malgré la crise sanitaire. Celui-ci est de 3,2 milliards d’euros pour 2022. Pour évaluer la situation des années à venir, le taux de chômage a son importance. Le gouvernement prévoyait un taux de chômage de 8,4% en 2027. Il a révisé ses chiffres et prévoit maintenant 5% de chômage pour 2027. Dans ces projections, le COR se base sur les estimations gouvernementales jusqu’en 2027. Au-delà, il établit ses propres hypothèses. Le COR prévoit, 7% de chômage en 2032 ; il est donc obligé de simuler une récession entre 2027 et 2032 dans ses calculs. Ce qui lui permet de faire, prudemment (notez le conditionnel), cette hypothèse : « La situation financière du système de retraite se détériorerait avec un déficit allant de -0,5% de PIB à -0,8% de PIB », dans les 10 prochaines années. Cela représente environ 10 milliards d’euros par an, soit moins de 3% du budget des retraites qui est de 340 milliards d’euros. Un déficit faible et contrôlé, selon le rapport du COR : « À plus long terme, de 2032 jusqu’à 2070, malgré le vieillissement progressif de la population française, la part des dépenses de retraite dans la richesse nationale serait stable ou en diminution. »

 

Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

Le haut-commissaire au Plan, François Bayrou, qui soutient le président Macron, évoque une autre piste que celle du gouvernement. Elle consisterait à augmenter d’un point les cotisations patronales retraite, qui passeraient de 16,5% à 17,5% du salaire brut, et rapporteraient 7,5 milliards d’euros[6].

 

Car, le faible déficit des retraites à venir n’est pas la conséquence d’une dynamique incontrôlée des dépenses, mais bien d’un manque de ressources. L’octroi de primes (non-soumises à cotisation) en concurrence des augmentations de salaires, comme la « prime Macron » par exemple, est monnaie courante, depuis plusieurs années. De même, les exonérations de cotisations sur les bas salaires accordées aux entreprises assèchent la ressource des rentrées de cotisations dans les caisses de retraites[7].

 

Capitalisation vs/ répartition : le vrai match de cette réforme

 

 

- Les séniors sont évincés du marché du travail avant 62 ans
En 2021, selon la Dares[8] (service statistiques du ministère du travail), le taux d’emploi des plus de 60 ans est de 35,5%. Les entreprises poussent les salariés âgés vers la sortie, via des dispositifs comme les plans de départ volontaire, les ruptures conventionnelles en fin de carrière… Un phénomène qui ne touche pas que les ouvriers ; les cadres grisonnants sont, eux aussi, dans le viseur des employeurs. Pour les ouvriers, à 61 ans, le taux d’emploi est de 28% ; pour les sans diplôme, le taux est de 25%. Autant d’assurés sociaux qui sont en salle d’attente du « ni ni », c’est-à-dire ni en emploi ni en retraite.

 

Cela signifie que plus de 60% d’entre eux sont, soit au chômage suite à licenciement, soit en maladie, soit en invalidité, soit au RSA. Comme le dit le rédacteur en chef du magazine Santé & travail, « pour eux, reculer l’âge de départ, c’est les laisser dans la perspective de toucher une retraite plus faible puisqu’ils auront moins cotisé ». Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le taux de pauvreté des séniors ni en emploi ni en retraite atteint déjà, en effet, 32%[9] !

  • Les économies réalisées dans les caisses de retraites, ce sont les caisses de l’assurance-chômage, de l’assurance maladie et des minimas sociaux qui seront sollicitées pour les compenser.
Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

 

- La retraite à 64 ans génère-t-elle des économies ?
Le Trésor a calculé, fin janvier, les économies réalisées avec un passage progressif de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans, à raison de trois mois de plus par an. Résultat, le solde du système s’améliorerait de 0,3% de produit intérieur brut (PIB), (environ 7,5 milliards d’euros à la valeur actuelle du PIB) d’ici 2027, et de 0,5% (12,5 milliards d’euros) d’ici 2032.

 

Une partie des économies réalisées sur les comptes des retraites sont annulées par l’augmentation des dépenses pour d’autres branches de la sécurité sociale ou pour les départements en charge d’une partie croissante de l’aide sociale[10]. Eloigner l’horizon de la retraite nécessite, pour certaines personnes, de rallonger les périodes de chômage, d’arrêt maladie ou de RSA. La Dares chiffre à 1,3 milliard d’euros les allocations chômage supplémentaires à verser avec un passage à 64 ans, tandis que la Drees évalue à 3,6 milliards d’euros la hausse du coût des autres prestations sociales ! Au total, cela représente environ 0,2% de PIB.

 

  • A contrario, le report de l’âge légal génère aussi des recettes pour les comptes publics. Tous ceux qui restent en emploi payent plus d’impôt sur le revenu et aussi de CSG, de même qu’ils continuent de cotiser aux différentes caisses… Le Trésor prévoit ainsi une hausse de 0,6% de PIB.

 

Au total, entre l’amélioration du solde des retraites (+0,5% de PIB), la hausse des dépenses des autres branches de la sécu (-0,2%) et les autres recettes (+0,6), le Trésor en conclut qu’un report de l’âge légal à 64 ans réduirait le déficit public de 0,9% de PIB dans 10 ans.

 

🔶 Retraites : la raison de ne pas faire comme nos voisins européens ? ▶️ Les retraités sont plus pauvres dans les pays où l’âge de départ est plus élevé. Simple, basique.

 

 

- Travailler plus longtemps, même pour les carrières longues et pénibles
🔴 Cette réforme reporte progressivement l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, mais avec une accélération de la loi Touraine-Hollande[11] pour atteindre les 43 annuités de cotisations (172 trimestres) en 2027 au lieu de 2035. L’âge d’annulation de la décote restera à 67 ans.

  • La réforme s’appliquera ainsi, à partir du 1er septembre 2023 (voir le tableau, ci-dessous) :
  • Pour les personnes nées en 1961, départ possible à 62 ans et trois mois ;
  • Pour les personnes nées en 1964, départ possible à 63 ans ;
  • Pour les générations nées en 1968 et après, départ possible à 64 ans, à condition d’avoir 43 années de cotisations, soit 172 trimestres.

 

 

🔴 Les petites pensions des retraités actuels et des futurs retraités seraient revalorisées à hauteur de 100 € brut par mois, à compter du mois de septembre 2023... pour atteindre ultérieurement quasiment 1 200 € brut, soit 85% du SmicA condition d’avoir une carrière complète !

 

🔴 Les « carrières longues » et les « métiers pénibles » devront travailler plus longtemps, alors qu’il est déjà difficile aujourd’hui de bénéficier de ces reconnaissances. En 2022, seulement 125 784 personnes sont parties de manière anticipée à la retraite, grâce au dispositif « carrière longue », selon le ministère du Travail.

 

🔴 Actuellement pour profiter d’un départ anticipé pour « carrière longue », il faut avoir cotisé quatre ou cinq trimestres avant la fin de ses 18 ans, pour un départ à 58 ans, ou avoir cotisé quatre ou cinq trimestres avant la fin de ses 20 ans pour un départ à 60 ans.

 

🔴 Selon Élisabeth Borne, la réforme Macron sera « une amélioration pour les carrières longues ». En réalité, le départ sera toujours anticipé de deux, quatre ou six ans avant l’âge légal (64 ans), mais en travaillant donc deux ans de plus :

  • Ceux qui ont commencé à travailler à 14 ans, pourront partir à 58 ans ;
  • Ceux qui ont commencé à travailler à 15 ans, pourront partir à 59 ans ;
  • Ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans, pourront partir à 60 ans, contre 58 ans actuellement ;
  • Et ainsi de suite…

 

 

🔴 Les « métiers pénibles » devront également travailler plus longtemps. Pourtant, en 2022 déjà, seulement 9596 personnes ont bénéficié du dispositif « pénibilité », selon le ministère du travail. Actuellement, un compte pénibilité existe, qui permet de bénéficier d’un départ anticipé au mieux de deux ans. Les critères de pénibilité qui sont pris en considération ne sont plus qu’au nombre de six ; ils étaient dix auparavant, mais quatre d’entre eux ont été supprimés en octobre 2017, soit cinq mois seulement après l’arrivée au pouvoir du président Macron. De quoi faire douter d’une réelle volonté d’améliorer ce dossier.

  • Pourtant de nombreux métiers devraient être mieux pris en compte : ouvriers de l’industrie ou du BTP, agents d’entretien, aides à domiciles, caissières…

 

 

🔴 Par ailleurs, les « régimes spéciaux » seraient supprimés. Les nouveaux embauchés à la RATP, dans la branche industries électriques et gazières (IEG) et à la Banque de France seront notamment affiliés au régime général pour la retraite, a précisé la cheffe du gouvernement. Ce « chiffon rouge » a toujours été utilisé par les gouvernements pour opposer les salariés les uns aux autres, monter l’opinion publique contre une catégorie de salariés, afin d’imposer une régression des droits existants ou futurs de l’ensemble des régimes. L’anticipation de départ à la retraite pour certaines fonctions professionnelles, pour des raisons de pénibilités, comme à la RATP, dans les IEG, à la SNCF, etc., devrait, au contraire, être étendue à de nombreux salariés du privé. Une exception au système général reste néanmoins prévue par le projet Macron pour les professions libérales, les avocats, ainsi que pour les marins, les salariés de l’Opéra de Paris et de la Comédie française.

  • Les fonctionnaires qui exercent des métiers pénibles (dits « de catégorie active ») verraient, en revanche, leur âge de départ lui aussi repoussé de deux ans. Concrètement, les pompiers, policiers ou infirmiers pourraient alors faire valoir leurs droits à la retraite à 54 ou 59 ans, selon le métier exercé, contre 52 et 57 ans actuellement.

 

Par William Martinet député France insoumise #nupes ⚠️ Retraite minimum à 1200€ ? Mensonge ! 🕐 2 minutes pour comprendre la dernière arnaque du gouvernement. #StopRetraiteMacron #ReformesDesRetraites

 

-  L’heure de vérité
Emmanuel Macron est déterminé, ne cesse-t-il d’affirmer. Il veut laisser son empreinte, avec cette réforme, lors de son dernier quinquennat. Il ne laissera pas s’éterniser les débats à l’Assemblée nationale :

  • soit il reçoit le soutien des Républicains, déjà quasiment acquis ;
  • soit il utilise le 49-3 ;
  • (NDLR : voir il intègre la réforme dans un projet de budget de la Sécu rectificatif, cette option pourrait permettre à l’exécutif d’éviter d’avoir recours à un 49-3 en jouant sur les délais d’examen des lois de financement de la Sécu prévus à l’article 47-1 de la Constitution. Au bout de 20 jours de débat à l’Assemblée, le texte pourrait être transmis sans vote au Sénat[2]). 

 

🔴 Pourtant, cette réforme est rejetée par 8 Français sur 10[12].

  • 60% des Français disent "soutenir" ou éprouver de la " sympathie " à l'égard de la mobilisation contre la réforme des retraites[13] ;
  • Le soutien à la mobilisation contre la réforme des retraites monte à 67% chez les employés, 65% chez les ouvriers et 68% chez les 50-64 ans[13] ;
  • 46% des personnes interrogées se disent prêtes " à se mobiliser " contre le projet du gouvernement " dans les prochaines semaines.[13] "

 

Toutes les organisations syndicales y sont opposées et sont déterminées à construire, ensemble, des mobilisations unitaires, avec grèves et manifestations, en janvier et février.

  • Réunis à la Bourse du travail, à Paris, les syndicats – la CFDT, Force ouvrière, la CFE-CGC, l’Unsa, Solidaires, la CFTC, la FSU et la CGT – ont appelé, mardi 10 janvier, les salariés à se mobiliser « fortement », lors d’une première journée de manifestations et de grève, le jeudi 19 janvier.

                              👇                                                                    Elles ont reçu le soutien politique de la #Nupes

COMMUNIQUÉ INTERSYNDICAL - RETRAITES : PREMIÈRE JOURNÉE DE MOBILISATION LE 19 JANVIER

👇                               

Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale - NUPES 11 janvier 2023

 

 

 

-  Une autre solution : le programme partagé de gouvernement de la NUPES[14]
📌 Garantir une retraite digne, ce qui signifie :

  • Restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous après quarante annuités de cotisation avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles ;
  • Maintenir l’équilibre des retraites en soumettant à cotisation patronale les dividendes, participation, épargne salariale, rachats d’actions, heures supplémentaires, en augmentant de 0,25% par an le taux de cotisation vieillesse et en créant une surcotisation sur les hauts salaires ;
  • Rétablir les facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron ;
  • Porter à minima au niveau du SMIC revalorisé toutes les pensions pour une carrière complète, et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté ;
  • Prendre en compte le revenu de solidarité active (RSA) pour valider des trimestres en vue de la retraite ;
  • Indexer le montant des retraites sur les salaires ;
  • Interdire au Fonds de réserve pour les retraites d’investir dans des secteurs polluants ;

📌 Augmenter les salaires et réduire les inégalités salariales dans l’entreprise :

  • Porter immédiatement le SMIC mensuel à 1 500 € net et accompagner les TPE/PME ;
  • Organiser une conférence sociale générale sur les salaires ainsi que dans chaque branche, qui aborderont notamment :
    • les augmentations de salaires, notamment pour les métiers occupés majoritairement par des femmes dans les secteurs du soin, du lien et du contact ;
    • les écarts de salaires : limiter l’écart de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et celui le plus haut dans une entreprise ;
    • la répartition de la valeur : fixer un seuil minimal pour les revalorisations salariales, afin que la somme consacrée aux revalorisations salariales soit au moins égale à la croissance du retour à l’actionnaire (dividendes et rachats d’actions) ;
    • l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (salaires, formations, carrière, promotions…) : augmentation des sanctions financières et pénales (amendes, refus d’attribution de marchés publics), création de commissions de contrôle salarié dans les entreprises ;
    • la formation, les parcours professionnels et les conditions de travail ;
  • Revaloriser le traitement des fonctionnaires et dégeler le point d’indice ;
  • Interdire les parachutes dorés et les retraites chapeaux ;
  • Supprimer les stock-options.

 

« Pour nos retraites, une seule solution, faire front ensemble » : 250 syndicalistes appellent à la grève du 19 et à la marche du 21 janvier[15] !

 

Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

Notes :

[1La retraite à 64 ans : travaillez plus, pour gaver plus

[1bis] Quand les (futurs) macronistes fustigeaient la retraite à 64 ans

[2] Retraites : après le 49-3, découvrez le 47-1, l’autre arme du gouvernement pour faire passer la réforme à l’Assemblée

[3] Quand Emmanuel Macron trouvait "hypocrite" de décaler l'âge légal de départ à la retraite

[4] La maitrise des dépenses publiques repose principalement sur des réformes structurelles, la réforme des retraites notamment comme le Président de la République s'y est engagé au cours de la campagne électorale. L'effort de maîtrise est réparti entre l'État, les collectivités territoriales et la sécurité sociale.

[5Rapport annuel du COR septembre 2022 - Evolutions et perspectives des retraites en France

[6] Réforme des retraites : François Bayrou veut « éclairer » l ....

[7] Pouvoir d'achat : pourquoi les primes sont une arnaque ?

[8] En 2021, selon la Dares (service statistiques du ministère du travail), le taux d’emploi des plus de 60 ans est de 35,5%.

[9] Pauvreté : 32% des seniors sans emploi ni retraite vivent sous le seuil de pauvreté en France

[10] Quel est le rôle du département en matière d'aide sociale ?

[11] Aujourd'hui, sur la remise en cause de nos retraites, E. Borne dit entrer dans le cadre de la réforme Touraine de Hollande et du PS de l'époque

[12] SONDAGE EXPLOSIF : 80% des Français sont contre la retraite à 64 ans

[13] SONDAGE BFMTV - 60% DES FRANÇAIS APPROUVENT LA MOBILISATION CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES

[14Programme partagé de gouvernement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale

[15] « Pour nos retraites, faire front ensemble » : 250 syndicalistes appellent à la grève du 19 et à la marche du 21 janvier

 

Pour en savoir plus :

- Petit guide contre les bobards de la réforme des retraites

- Retraite à 64 ans : Élisabeth Borne déclare la guerre sociale à 80% des Français

- Qui ne sera pas dans la rue le 19 janvier 2023 pour s’opposer à la retraite à 64 ans ?

- Scandale : 157 milliards d’aides pour le CAC40 et pas 10 milliards pour financer nos retraites ?

Capitalisation vs/ répartition : le vrai match de cette réforme

- Pour les salariés de plus de 60 ans, un taux de sortie de CDI plus bas dans les petites entreprises

- La réforme des retraites, un non-sens écologique

ATTAC. : les sept perfidies de la réforme des retraites 2023

Avertissement : 9 000 morts supplémentaires avant la retraite si Macron fait passer sa réforme

- Retraite à 64 ans : travaillez 2 ans de plus pour financer les cadeaux aux assistés d’en haut

- Femmes, pauvres, carrières incomplètes… quelles sont les premières victimes des inégalités entre les retraites ?

- Retraite à 64 ans : le coup fatal de Macron aux associations ?

- Retraites : une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français suffirait à financer un éventuel déficit

- Les retraites par leur histoire

- Communiqué du groupe parlementaire LFI-NUPES : L’Assemblée nationale n’a pas voté la retraite à 64 ans

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12 décembre 2022 1 12 /12 /décembre /2022 15:56
Au PCF, l’opposition à Fabien Roussel fait entendre sa voix
Au PCF, l’opposition à Fabien Roussel fait entendre sa voix

« Il y a la tentation de la direction de faire un congrès pour ou contre Fabien Roussel. Or le fond du débat est stratégique »

 

Après un Conseil national tendu, le projet de la direction du parti communiste pour le prochain congrès[1] n’a obtenu que 58 % des suffrages exprimés. Un appel signé par trente-cinq cadres critique une perte de boussole idéologique. Un événement, dans un parti aux habitudes légitimistes.

 

 

Sources : Mediapart par Mathieu Dejean | mis à jour le 30/01/2023

-  Est-ce un début de fronde ?
Les oppositions internes à Fabien Roussel, élu il y a quatre ans sur la promesse d’une réaffirmation identitaire du Parti communiste (PCF), sont sorties de leur réserve lors d’un conseil national (CN) tendu, les 3 et 4 décembre à Paris. Alors que le parti centenaire prépare son 39e congrès, prévu à Marseille (Bouches-du-Rhône) début avril 2023, le résultat du vote sur le projet de « base commune » de la direction, censé fixer les grandes orientations pour les quatre prochaines années, témoigne d’une défiance qui gagne du terrain.

 

Le texte présenté par la direction a certes obtenu 58 % des suffrages exprimés par les membres du CN (composé de la direction et des cadres intermédiaires du parti) : 84 voix pour, 55 contre et 5 abstentions sur 185 inscrits. Sur le papier, Fabien Roussel peut donc se targuer d’avoir obtenu une majorité (qui n’équivaut cependant qu’à 45 % du total des membres du CN, en comptant les absent·es).

  • « Ce résultat montre qu’il y a un débat dans le parti, mais qu’une très large majorité de la direction, des secrétaires départementaux – et je suppose des adhérents – se retrouvent dans l’orientation proposée », défend Christian Picquet, proche du secrétaire national, qui préside la commission du texte. Il voit même dans ce résultat « l’indice d’une progression significative », car la proposition de candidature de Fabien Roussel à la présidentielle n’avait obtenu que 52% des voix du CN en 2021.

 

 

-  La fracture
Il n’en demeure pas moins que le PCF est « fracturé en deux », comme le dit l’ancienne secrétaire nationale de l’Union des étudiant·es communistes (UEC), Anaïs Fley, qui siège au CN. Le « grand parti de la classe ouvrière » avait en effet habitué ses adhérent·es à davantage de légitimisme : « Ce n’est pas dans la culture communiste d’avoir un résultat comme celui-ci. D’habitude on évite d’avoir des votes qui se divisent. Là, il y a eu un gros débat sur le texte, qui n’a pas évolué car son sens n’était pas amendable », décrit Hadrien Bortot, secrétaire de section dans le XIXe arrondissement de Paris, présent ce week-end sous la coupole de Colonel-Fabien, le siège du PCF.

 

Signe supplémentaire de crispation : à la demande de Fabienne Haloui, secrétaire fédérale du PCF du Vaucluse, le vote s’est fait à bulletin secret, ce qui a irrité la direction. « Ce n’est pas commun au PCF de faire un vote à bulletin secret, confirme Christian Picquet. Je ne suis pas convaincu que ça avait véritablement un objet, mais c’est de droit dans nos statuts, et on y a accédé, ça ne nous a pas effrayés. »

 

Mardi 6 décembre, trente-cinq membres du CN ont cependant signé un appel confirmant l’ouverture d’un front oppositionnel. Parmi les signataires, des habitué·es de la fronde qui avaient notamment soutenu le texte « Pour un printemps du communisme » en 2018 (12 % des suffrages exprimés), comme Frank Mouly. Mais aussi des proches de l’ancien secrétaire national, Pierre Laurent, qui n’ont pas pour habitude de sortir du rang.

 

🔴 « Il y a la tentation de la direction de faire un congrès pour ou contre Fabien Roussel. Or le fond du débat est stratégique ». Hadrien Bortot, membre du Conseil national

 

Ils affirment que le texte de la direction « ne fait pas base commune », et regrettent en particulier une « non-prise en compte du risque imminent de prise de pouvoir par l’extrême droite » et « l’absence de discussion ouverte sur la Nupes et sur la conception du rassemblement portée par le PCF ». « Il y a la tentation de la direction de faire un congrès pour ou contre Fabien Roussel. Or le fond du débat est stratégique, politique, il s’agit d’une vision de ce que doit être le PCF dans la gauche », commente Hadrien Bortot, un des signataires. S’ils réunissent trois cents cotisants venant d’au moins trente fédérations d’ici le 8 janvier, il y aura donc une base commune alternative de leur part.

 

En cause, des divergences sur le bilan électoral du parti ces quatre dernières années : « L’objectif de la direction est de dire qu’on a volé de victoire en victoire pendant quatre ans… Comment construire une suite qui ait un tout petit peu d’efficacité à partir d’un bilan aussi déconnecté de la réalité ? », s’inquiète ainsi Frank Mouly, qui a manifesté sa « surprise » au CN.

 

Les communistes se divisent aussi sur l’analyse de la présidentielle. La direction met le score décevant de Fabien Roussel (2,3 % des suffrages exprimés) sur le compte de « l’hyper-présidentialisation de la vie politique » dont aurait bénéficié Jean-Luc Mélenchon. La stratégie de celui-ci, qualifiée à plusieurs reprises dans le texte de « populiste de gauche », aurait permis de répondre à « l’attente de radicalité de certains secteurs de la société et de tout un pan de la jeunesse, mais [en] ignorant délibérément la question stratégique clé de la reconquête des fractions du monde du travail qui se sont détournées de la politique ».

 

 

-  Le spectre de l’extrême droite
Quant à la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), elle a atteint un « plafond de verre », lit-on dans le texte qui sera bientôt envoyé aux adhérent·es. « Manifestement, Jean-Luc Mélenchon pense que le monde du travail, le salariat, doit se fondre dans un peuple qu’il mythifie, critique Christian Picquet. Il dit que le peuple est le nouvel acteur du changement, qui a son expression politique à travers LFI. Nous, nous disons que l’acteur du changement est le monde du travail, qui est la force motrice de l’union de tous ceux qui ont intérêt au dépassement du capitalisme. »

 

Cette manière de suggérer, en creux, que la Nupes serait le réceptacle d’une gauche « sans le peuple » a été contestée pendant le CN par des délégués soucieux de travailler au rassemblement à gauche. « Le rôle du PCF serait, pour la direction, d’aller conquérir des électorats des zones rurales et périphériques, mais poser la question en ces termes, c’est tomber dans un piège, estime ainsi Antoine Guerreiro, ancien secrétaire national de l’UEC et militant dans le Val-de-Marne. C’est faire fi de toutes les catégories de population qui se sont rassemblées autour de la Nupes, comme s’il fallait les séparer des autres. De plus, si la Nupes ne suffit pas, alors il faut proposer autre chose qui puisse faire ses preuves. »

 

Réforme des retraites : Fabien Roussel demande un référendum "plutôt qu'un blocage du pays"
Fabien Roussel veut un référendum "plutôt qu'un blocage du pays"

« Ce texte est habilement construit, mais on se pose comme des donneurs de leçons, et on ne prend aucun engagement. C’est la porte ouverte à ce qu’au final, toute la ligne politique du parti soit dictée par Fabien Roussel », abonde la jeune membre du CN Anaïs Fley. Les sorties médiatiques de celui-ci (Fabien Roussel) , comme sur la « gauche des allocations » à la Fête de l’Humanité en septembre[3], ou encore ces jours-ci sur le référendum sur les retraites (dans une interview à Ouest-France, il déclare que le PCF est le « meilleur allié » des chefs d’entreprise, et qu’il vaut mieux un référendum « qu’un blocage du pays, avec manifs, grèves et compagnies[4] ») ont fini par lui valoir des inimitiés.

 

 

-  Chacun à gauche doit faire une analyse critique, y compris le PCF.

Chaque force de gauche travaille bien trop souvent dans son propre couloir.

Laurence Cohen, sénatrice et membre du Conseil national du PCF : « Enfin, le danger d’une possible accession au pouvoir de l’extrême droite en 2027 est négligé aux yeux de ces communistes, hétérodoxes malgré eux ». « On a en France une gauche extrêmement affaiblie et un Rassemblement national en dynamique. Dans cette situation, chacun à gauche doit faire une analyse critique, y compris le PCF. Chaque force de gauche travaille bien trop souvent dans son propre couloir », affirme la sénatrice communiste Laurence Cohen, qui appelle de ses vœux « un texte qui ne donne pas dès le départ des conclusions ».

 

Certains communistes ne digèrent pas le choix fait en 2022 d’une candidature « quoi qu’il en coûte » de Fabien Roussel, alors que le Rassemblement national (RN) aurait pu être éliminé au premier tour : « Alors que l’exigence d’empêcher l’extrême droite d’accéder au second tour montait dans la campagne, on est apparu comme un obstacle à cet objectif, avec les conséquences que l’on sait : la force de propulsion dont le RN a bénéficié pour les législatives. C’est une faute grave, qui est passée sous le tapis », juge ainsi Frank Mouly.

 

Les critiques longtemps restées mezza-voce à l’intérieur du PCF se font donc entendre plus distinctement[2]. De là à présager un résultat inattendu au congrès d’avril, il y a cependant un pas. En 2018, le courant des « rénovateurs » ne pesait plus que 12% des voix. Cette fois-ci, une alliance avec d’anciens soutiens de Pierre Laurent pourrait se dessiner.

 

  • Celui-ci, qui préside le Conseil national, avait réuni 38 % des voix en 2018 sur sa propre « base commune ». Pour la première fois de l’histoire du PCF, les militants communistes avaient mis en minorité leur équipe dirigeante, propulsant Fabien Roussel à la tête du parti. Un coup de tonnerre que certains espèrent désormais répéter, en sens inverse.

 

 

--------------------------------------

 

 

- Un texte premier alternatif à celui de la direction autour de Roussel est proposé aux militants du PCF.
Le 1er texte alternatif « Urgence de communisme », se veut une proposition de base commune différente de celle votée par le Conseil national, début décembre. Les signataires interrogent l’orientation et la stratégie de la direction sortante.

 

Il est soutenu par les anciens dirigeants du PCF (Marie-Georges Buffet et Pierre Laurent), ainsi que par des députés du PCF proches de la France insoumise et favorables à la NUPES. Il est également soutenu par Bernard Friot, qui voit ses thèses reprises, de façon édulcorée, dans ce texte.

  • Lire le texte alternatif à celui de Fabien Roussel ICI

ou ci-dessous 👇

L'ancienne députée européenne Marie-Pierre Vieu, la maire de Chevilly-Larue Stéphanie Daumin et la conseillère départementale de Seine-Saint-Denis Emilie Lecroq, sont les invitées de #LaMidinale pour aborder le sujet dutexte alternatif .

 

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9 décembre 2022 5 09 /12 /décembre /2022 08:53
Olivier Faure aux côtés d'Hélène Geoffroy, sa concurrente, lors du dernier congrès du PS, à Villeurbanne, en 2021

Olivier Faure aux côtés d'Hélène Geoffroy, sa concurrente, lors du dernier congrès du PS, à Villeurbanne, en 2021

L’union de la gauche sans LFI, ça n’a aucun sens politique, c’est suicidaire !

 

 

Le Parti socialiste entre dans sa campagne pour le congrès, qui se tiendra fin janvier 2023 à Marseille. Olivier Faure, le premier secrétaire sortant, pourrait être challengé par deux autres motions.

Derrière Olivier Faure, Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol, trois équipes se disputent la direction du Parti socialiste. Mi-janvier, les adhérents les départageront sur la base de « textes d’orientation » aux stratégies bien distinctes.

La principale ligne de fracture : le rapport à la Nupes. Les socialistes ont fixé leur rendez-vous : à Marseille, du 27 au 29 janvier 2023.

 

 

Sources : Mediapart par Fabien Escalona | mis à jour le 26/01/2023

-  Dans leur affrontement pour la tête du Parti socialiste (PS), ses élites dirigeantes en passent encore par la production de textes collectifs.
C’est en effet sur cette base qu’elles seront départagées par les membres du parti à jour de leur cotisation, au cours d’un vote organisé le 12 janvier prochain, préalable au renouvellement de la direction qui sera acté lors du congrès prévu à Marseille à la fin du même mois.

 

Dévoilés il y a une semaine, trois « textes d’orientations » (TO) sont ainsi censés sublimer les luttes de pouvoir internes, par leur affirmation respective d’un cap doctrinal et stratégique singulier. Il y a celui des soutiens d’Olivier Faure, député et actuel premier secrétaire ; celui des soutiens d’Hélène Geoffroy, son opposante en 2021, maire de Vaulx-en-Velin ; et enfin celui des soutiens de Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen cherchant à incarner une voie médiane. Mediapart a passé en revue ces dissertations d’une grosse vingtaine de pages.

 

 

-  À première vue, les différences ne sautent pas aux yeux.

Tous les signataires de ces textes s’affirment conscients des grandes crises du moment, en tirent la conclusion qu’un retour des socialistes au pouvoir est nécessaire, sur la base d’une union de la gauche dans laquelle ils auront regagné en influence, afin de mettre en œuvre des politiques écologistes, féministes et de justice sociale, propres à regagner la confiance des catégories populaires.

 

Derrière ces passages obligés, des différences d’approche se logent malgré tout. Si elles servent bien sûr à se démarquer les uns des autres, il serait excessif de les considérer comme totalement artificielles.

  • D’une part, une fois écrites noir sur blanc, elles engagent un minimum les équipes qui les portent.
  • D’autre part, ces différences sont assez cohérentes pour traduire des degrés de radicalité distincts quant à la manière d’aborder la conflictualité sociale et la question écologique.
  • Enfin, leurs implications seraient lourdes en ce qui concerne la préservation (ou pas) de l’union des gauches la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) – à laquelle participe actuellement le PS.

 

 

-  La participation à la Nupes en suspens

Hélène Geoffroy
Hélène Geoffroy

C’est sur cet aspect stratégique que les positions sont les plus tranchées. Si l’union de la gauche est vantée dans son principe, tout le monde n’en a pas la même conception. Le texte d’Hélène Geoffroy, en particulier, tire à boulets rouges contre le choix de s’intégrer à la Nupes[1]. Cet « accord “sauve-qui-peut” », sans légitimité militante, aurait transformé le PS en « filiale » de La France insoumise (LFI)[2].

 

Or le parti (N.D.L.R. " mouvement " pas " parti ") de Jean-Luc Mélenchon n’est pas considéré comme un partenaire digne des socialistes, comme l’atteste le passage déplorant que « c’est désormais le cynisme qui prime, un populisme qui heurte nos valeurs, qui théorise l’apport des voix du RN lors des motions de censure votées récemment ». Exagérée, cette dernière affirmation colle au discours anti-LFI primaire de certains membres de la majorité présidentielle, de même que l’usage du vocable « extrême gauche » pour désigner cette force politique.

 

L’union trouvée aux législatives est clairement venue nourrir le refrain que les soutiens d’Hélène Geoffroy martelaient déjà lors du dernier congrès, à savoir celui de l’abandon d’une identité socialiste originale par la direction sortante. La conclusion pratique de ce diagnostic est assumée : dès février 2023, un PS dirigé par cette équipe procéderait à la « suspension de la participation à la Nupes et [à la] réintégration des candidats aux législatives exclus » pour s’être présentés en dissidents.

Olivier Faure
Olivier Faure

 

Le texte d’Oliver Faure, au contraire, défend son choix en renvoyant ses concurrents à l’évanescence de tout chemin alternatif : « Nous entendons ceux qui disent “ l’union, oui, mais une autre union ”. Mais laquelle ? Personne n’a jamais apporté de réponse à cette question. » Les scores réalisés par le PS aux élections de portée nationale tenues depuis 2017, de même que ceux des candidatures dissidentes lors des législatives de juin dernier, ne laissent guère entrevoir, en effet, de martingale électorale plus crédible.

 

L’accord de la Nupes était la seule façon pour la direction sortante d’éviter d’affronter l’actuel congrès avec pour seul bilan, catastrophique, le score piteux d’Anne Hidalgo à l’élection présidentielle. Puisqu’ils ne peuvent pas dire les choses aussi frontalement, les « fauristes » insistent sur les bénéfices collectifs qu’en a tirés le PS, « de retour au cœur de la gauche » après avoir sauvé une trentaine de sièges à l’Assemblée. Et pour désamorcer les craintes de disparition, ils minimisent le caractère contraignant de cette union.

 

« La Nupes […] est une coordination de groupes parlementaires et un espace de dialogue permanent, écrivent-ils. […] Nous assumons d’être engagés dans cette union tout en nous distinguant et contestant, lorsque c’est nécessaire, la stratégie ou la communication de nos partenaires. » Sur les sujets internationaux notamment, les positions des députés socialistes se sont effectivement distinguées de celles de LFI. « Il ne suffit pas de revendiquer une place plus importante au sein de l’union : il faut la mériter et la gagner auprès des électeurs », ajoute la direction sortante, qui compte bien s’y employer.

Nicolas Mayer-Rossignol
Nicolas Mayer-Rossignol

 

À cet égard, les tournures de phrases du texte de Nicolas Mayer-Rossignol traduisent assez bien une position au milieu du gué, qui gagne en œcuménisme ce qu’elle perd en courage et en clarté : « Pour nous, l’accord électoral Nupes, qu’il fût jugé nécessaire ou pas, respectueux ou pas de notre implantation, a été le produit de l’état “ comateux ” de la gauche sociale et écologique depuis 2017. […] Elle (sic) ne peut pas être le cadre politique durable de l’Union de toute la Gauche et des écologistes pour gagner. »


D’où une vague proposition d’« états généraux de la transformation sociale et écologiste », dont on ne voit pas pourquoi le cadre, au demeurant imprécis, serait préféré par les partenaires actuellement rassemblés dans la Nupes. Par rapport au texte de l’opposition la plus ancienne à Olivier Faure, les reproches à LFI sont moins crus et adressés de manière plus vague, même si la force mélenchoniste est clairement visée par la distinction établie entre « radicalité » et « démagogies et populismes ».

 

 

-  « Front de classe » contre « socialisme écologique » ?
Sur le fond du cap politique, les trois documents n’offrent pas un éventail de positions aussi large qu’à l’époque où des personnalités comme Dominique Strauss-Kahn et Jean-Luc Mélenchon cohabitaient dans le même parti.

 

C’est logique : depuis 2017 en particulier, les départs vers la « grande coalition » macroniste et une scission de l’aile gauche ont sérieusement réduit la diversité idéologique du parti. Cela se sent notamment à propos de l’intégration européenne : un énième appel à une refonte des traités est commun à tous les textes d’orientation, mais sans réelle stratégie à l’appui, ce qui n’empêche pas certains de rejeter explicitement la désobéissance promue par les Insoumis.

 

On observe néanmoins que plus la proximité avec la Nupes est défendue, plus la politique générale préconisée est ancrée à gauche en termes idéologiques. Il en résulte une configuration originale.

  • Alors que la direction du PS avait historiquement campé sur un centre de gravité lui permettant de s’appuyer tantôt sur des sensibilités plus conservatrices, tantôt sur des sensibilités plus transformatrices, c’est l’équipe de Mayer-Rossignol qui tente d’incarner cet espace – soit pour être faiseuse de rois, soit pour ravir directement la tête du parti.


Les balancements et les évitements rhétoriques typiques de ce positionnement se retrouvent sans coup férir dans le texte intitulé « Refondations ! » :

  • La proportionnelle sera introduite, mais seulement pour la moitié des députés.
  • Les inégalités seront combattues « à la racine », mais le mode de production capitaliste n’est jamais nommé en tant que tel.
  • De même, la planification écologique est mise en avant mais presque incidemment, sans aucune précision sur ses modalités et son degré de contrainte.

 

C’est finalement la direction sortante qui se retrouve dans la posture la plus « radicale ».

  • Elle affiche l’ambition d’un « socialisme écologique », poursuivant « la justice et l’émancipation » en prenant au sérieux « la limitation des ressources dans un monde fini », et nomme les personnes dont elle défendra les intérêts (celles qui sont pénalisées par les « déterminismes sociaux »), mais aussi les groupes dont les intérêts matériels seront lésés par la « bifurcation » à accomplir ceux qui vivent du travail des autres » et « les 10 % les plus riches »).

 

À cet égard, une certaine confusion peut naître de l’emploi, dans le texte d’Hélène Geoffroy, de la notion de « front de classe » comme base sociale d’un PS refondé. La notion provient en ligne directe des années 1970, lorsque le parti s’était reconstruit sous l’égide de François Mitterrand, sur une ligne fort à gauche.
À l’époque, comme l’expliquait le politiste Paul Bacot, ce front de classe désignait « l’ensemble du salariat exploité » et d’autres couches non salariées partageant « une situation de totale dépendance par rapport aux sociétés capitalistes » (comme certains paysans et artisans). Il s’agissait par là de désigner un projet de dépassement du capitalisme grâce à la coalition des forces qui y avaient intérêt.
Et ce projet impliquait simultanément l’union de la gauche avec l’autre composante majeure de l’époque : le Parti communiste, en dépit de sa complaisance avec les régimes du bloc de l’Est.

 

À lire le texte de l’opposition la plus farouche à Olivier Faure, on en est très loin.

  • Premièrement, parce que l’union avec LFI est rejetée en parallèle, ce qui rend la portée stratégique de la notion contradictoire.
  • Deuxièmement, parce que les composantes de ce front de classe version 2022 sont tellement nombreuses qu’elles semblent désigner la société tout entière : les « catégories populaires », les « classes moyennes », mais aussi « les classes favorisées […] parties chez LREM [le parti macroniste – ndlr] ».

 

De manière symptomatique, aucun adversaire social n’est désigné, qui empêcherait de faire « France commune » ou de satisfaire les intérêts des personnes les plus fragiles. Quant à la « transition écologique », elle est réduite à une stratégie d’« efficacité plus que [de] sobriété énergétique », ce que tous les écolos conséquents dénoncent. Alors que les autres textes envisagent de diversifier les indicateurs de richesses et de progrès social, celui-ci parle uniquement d’une « croissance nouvelle » assez mal définie.

 

Au sein du petit milieu auquel le socialisme français a été réduit, certes plus homogène qu’avant, les trois lignes qui s’affronteront au congrès de Marseille restent donc bien identifiables. Selon celle qui l’emportera, la dynamique d’ensemble de la fragile union des gauches (#Nupes) en sera forcément affectée.

 

Notes :

[1Nupes  

[2la France insoumise

 

Pour en savoir plus :

- Le 80e congrès du PS pour les nuls

- Congrès PS : le socialiste converti au macronisme François Rebsamen a voté pour faire battre Olivier Faure

Des socialistes anti-Olivier Faure ont offert un million d’euros au Parti radical de gauche 👇

Congrès du Parti socialiste : un PS coupé en deux et plus... la chute prémice à l'éclatement ?

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13 novembre 2022 7 13 /11 /novembre /2022 21:24
Pour une majorité populaire : renforcer la France insoumise pour gagner !
Pour une majorité populaire : renforcer la France insoumise pour gagner !

La France insoumise n’existe jamais pour elle-même mais toujours pour la mise en mouvement du peuple avec un objectif :  « se réorganiser pour aller chercher ceux qui manquent »[1] !

 

Entré dans une phase de réorganisation : notre ambition est la pérennité d’un très grand mouvement collectif dans lequel nous saurons une fois de plus nous dépasser comme nous l’avons fait déjà tant fois en si peu d’années[2]

 

 

Six mois après une élection par défaut et par contrainte, Emmanuel Macron semble déjà à bout de souffle. La victoire de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) au premier tour des élections législatives a débouché sur l’absence de majorité pour le président de la République et son gouvernement. D’ailleurs, la première ministre s’est dérobée au vote de confiance et gouverne depuis à coup de 49.3 pour imposer son projet.

Christian Rodriguez a un message à faire passer à tous les insoumis[3] : « Les relations fortes entre nous tous, c’est le plus précieux. Ce qui nous unit, ce n’est pas seulement une candidature, une élection. Ce qui nous unit, c’est la lutte. La France insoumise, l’Insoumission, ça permet de faire avancer la lutte. Il ne faut pas lâcher. On perd, on revient, on remonte la montagne. C’est un éternel engagement. Que faire d’autre ? Je te disais que j’allais mourir à 18 ans. J’ai la force pour me battre jusqu’au bout. Je ne vois pas d’autre horizon que la lutte. On se bat, on échoue, on se bat, on échoue, jusqu’à la victoire ! ».

 

 

 PREMIER ARTICLE SUR LA CONSTRUCTION DU MOUVEMENT INSOUMIS ICI 👉 : " NI PARTI NI AVANT GARDE, LE MOUVEMENT INSOUMIS "

 

 

SECOND ARTICLE ICI

👉 : LE MOUVEMENT FRANCE INSOUMISE ET SON MODE D'ENRACINEMENT

🖍Dans le second article, Jean-Luc Mélenchon traite de la forme du Mouvement en relation avec son fondement théorique dans la thèse de l’Ere du peuple[9]. Où l’on trouve l’explication du mot « gazeux » à propos du Mouvement.

 

 

 

 

Sources : La France insoumise | mis à jour le 05/01/2023

 

TROISIÈME ARTICLE : VOICI LA NOUVELLE ORGANISATION DU MOUVEMENT PROPOSÉE ET VALIDÉE PAR L'ASSEMBLÉE REPRÉSENTATIVE DU 10 DÉCEMBRE 2022

 

- Emmanuel Macron se révèle donc incapable de faire face à l’explosion des prix, à l’augmentation de la pauvreté et de la précarité, et à l’aggravation de la crise climatique.

Il ne reste au pouvoir qu’en utilisant les pires instruments d’une 5ème République aujourd’hui à bout de souffle. Pire encore, il veut reporter l’âge de départ à la retraite à 65 ans, une mesure inacceptable qui pénalisera en premier lieu les catégories populaires. Construire et faire gagner une majorité populaire est un objectif toujours plus nécessaire !

 

 

- Le mouvement de la France insoumise est né en 2016 pour soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon et son programme l’Avenir en commun[4] à l’élection présidentielle de 2017.

Le résultat inédit réalisé à cette occasion s’est traduit par l’élection d’un groupe de 17 député·es à l’Assemblée nationale qui a jeté les bases d’une véritable alternative à la politique d’Emmanuel Macron. Depuis lors, dans les institutions comme dans la rue, la France insoumise a été de toutes les batailles et de tous les combats. Elle a enrichi considérablement son programme, l’Avenir en commun, en y intégrant le travail réalisé par les associations, les ONGs, les organisations syndicales ou les collectifs citoyens tout comme celui réalisé par nos parlementaires. Ce travail conséquent nous a permis de réaliser un résultat historique en 2022 et de construire la Nouvelle Union populaire écologique et sociales (NUPES) : 22% des voix pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle et 75 député·es de la France insoumise élu·es au sein de la NUPES.

 

 

- Ce résultat est le fruit d’une stratégie claire et partagée de rassemblement de notre peuple dans l’action et dans le vote, autour d’un programme en rupture avec le système capitaliste.

Notre objectif, qui est plus que jamais à portée de luttes et de voix, reste le même : faire gagner une majorité populaire pour transformer la vie de millions de gens. Nous devons donc franchir une nouvelle étape du déploiement de notre mouvement.

 

 

- Ce document (plan de travail pour renforcer la France insoumise pour gagner !) est le résultat d’un processus engagé au moment des AMFIS d’été à travers plusieurs ateliers organisés sur l’avenir de la France insoumise.

Ce processus a été conduit par la Coordination des espaces de la France insoumise qui s’est réunie à 20 reprises depuis juillet pour une durée totale d’environ 50 heures. Il a été alimenté par des contributions des membres des différents espaces de la France insoumise, du réseau des élu·es locaux·ales et par un atelier organisé lors du séminaire de rentrée de l’intergroupe parlementaire (Assemblée nationale et Parlement européen) des 22 et 23 septembre.

 

🔴 Il a permis d’aboutir sur un plan de travail en 17 points regroupés autour de quatre axes principaux (cliquez ICI pour voir le détail des 17 points de la partie 1).

 

Pour une majorité populaire : renforcer la France insoumise pour gagner !
Pour une majorité populaire : renforcer la France insoumise pour gagner !
Pour une majorité populaire : renforcer la France insoumise pour gagner !
Pour une majorité populaire : renforcer la France insoumise pour gagner !

 

- Ce plan de travail sera enrichi et précisé lors d’une Assemblée représentative du mouvement, prévue le samedi 10 décembre prochain

 

🔴 Elle travaillera à la mise en œuvre et à l’enrichissement des différents axes de travail et installera pour un an, à partir des pôles nationaux, la nouvelle Coordination des espaces du mouvement. (cliquez ICI pour voir le détail de la partie 2).

 

Il sera mis en œuvre dans les prochaines semaines et dans les prochains mois. Chaque point sera précisé et annoncé à l’ensemble des insoumis·es au moment de sa mise en place.

 

La Coordination des espaces se réunit de manière hebdomadaire. Sa composition est paritaire. Peuvent en être membres les personnes qui militent au sein de la France insoumise, prennent en charge un des pôles nationaux du mouvement et ne sont ni salarié·e du mouvement, ni collaborateur·rice d’élu·e. Les élu·es qui sont à jour de leurs cotisations et les parlementaires qui reversent l’intégralité du financement public au mouvement peuvent également en être membres.

 

La présence y est obligatoire :

  • tout espace non représenté lors de deux réunions successives devra modifier ses représentant·es au sein de la Coordination des espaces ;
  • et toute personne non présente lors de trois réunions successives pourra être remplacée.

La Coordination des espaces sera renouvelée chaque année sur la base d’un rapport d’activité de chacun des espaces du mouvement.

 

Par la suite, la France insoumise se réunira au moins deux fois par an en Assemblée représentative. Elle regroupe les membres de la Coordination des espaces, un binôme paritaire en charge de l’animation de chaque pôle du mouvement, ainsi qu’un·e insoumis·e tiré·e au sort parmi les animateur·rices de groupes d’action certifiés de chaque département, des outre-mer et des français·es de l’étranger. Sa composition est paritaire : les départements sont représentés alternativement par une femme et par un homme. L’Assemblée représentative fait le lien entre la Coordination des espaces et les groupes d’action du mouvement.

 

 

- Voici la nouvelle organisation du mouvement proposée et validée par l'Assemblée Représentative du 10 décembre 2022[5]

  • La coordination des espaces assure la réalisation de nos campagnes, actions et événements.
  • Le conseil politique est l’espace d’échanges sur les orientations stratégiques et les campagnes du mouvement.

 

Pour une majorité populaire : renforcer la France insoumise pour gagner !
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- Pour une majorité populaire[5] !

  • Découvrez la nouvelle stratégie de la France insoumise sur ces visuels :
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- Analyse de Jean-Luc Mélenchon... " On change pour que ça change "
Ce que j'en retiens :

  • " ...Surtout, il faut savoir ménager le seul outil dont nous disposons... Notre mouvement appartient d’abord à la cause qu’il sert... LE PEUPLE !
  • L’organisation reste centrée sur des objectifs d’action et de conquête de secteurs nouveaux de la population et des territoires.
  • Tout le monde a sa place sur le pont de combat. "

 

📌 J'en conclus que, la France insoumise n'est pas au service d'une mêlée confuse d’ambitions présidentielles... mais toujours pour la mise en mouvement du peuple avec un objectif :  « se réorganiser pour aller chercher ceux qui manquent » et GAGNER !

 

On change pour que ça change

 

 

- Un certain nombre de choses ont été dites qui ne correspondent pas à la réalité
Manuel Bompard revient sur les critiques contre la nouvelle organisation de la France insoumise, et
explique le nouveau processus de travail.

 

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19 septembre 2022 1 19 /09 /septembre /2022 10:57
Crise politique : le miroir électoral

Les ceintures populaires des métropoles se sont portées un peu plus vers la gauche et les espaces extramétropolitains sont allés un peu plus vers l’extrême droite : les deux constats ne s’opposent pas l’un à l’autre ; ils sont deux faces de la même réalité.

 

Abstention, rapport des forces gauche/droite, vote des fonctionnaires, ancrage des idées d’extrême droite... Le résultat du cycle électoral 2022 continue de nourrir de vigoureux débats à gauche. Deux enquêtes récentes fournissent de nouveaux éléments de compréhension. Analyse de Roger Martelli.

Deux rapports viennent compléter les regards portés sur les élections de l’année. Le premier est paru cet été sur le site de Fondapol, la fondation de droite présidée par Dominique Reynié, sous le titre « Mutations politiques et majorité de gouvernement dans une France à droite[1] ». Le second est une note de recherche du politiste Luc Rouban, paru sur le site du Cevipof et portant sur « le vote des fonctionnaires à l’élection présidentielle de 2022[2] ». Les deux études s’appuient sur des données de l’institut de sondage OpinionWay, téléchargeables sur le site de Fondapol[3]. Nous en résumons ici les principales conclusions.

 

Sources : Regards.fr par Roger Martelli | mis à jour le 29/11/2022

- Abstention : vers l’infini et au-delà ?
La crise politique s’épaissit. L’abstention grandit, d’élection en élection. À la présidentielle, elle est passée de 15,3% en 1965 à 27,9% en 2022. Aux législatives, elle s’incruste au-delà du seuil des 50%. L’enquête OpinionWay nous en livre les ressorts, sociologiques et politiques.

 

(1) La colonne additionne le pourcentage des interviewés qui répondent : « Parce qu’aucun candidat ne correspond à mes idées », « C’est ma façon de protester contre le système politique actuel », « C’est la même politique qui est menée quel que soit le résultat » et « Mon vote ne sert à rien ».

 

L’abstention législative garde les caractéristiques sociologiques qui séparent les catégories les plus aisées (35% d’abstentions chez les revenus mensuels supérieurs à 3500 euros) et les chômeurs (75% d’abstentions). L’âge, les faibles revenus, les statuts jugés inférieurs et les formations courtes continuent de creuser la distance des individus avec le fait électoral. Mais le motif de la prise de distance reste ouvertement politique : la moitié des abstentionnistes invoquent l’absence d’intérêt pour une élection dont on estime volontiers qu’elle ne sert à rien.

 

La dimension protestataire du vote est renforcée par la distribution des résultats. Les partis dominants n’ont plus le vent en poupe. Le PS et l’UMP se partageaient 56% des suffrages présidentiels en 2012, 26% en 2017 et 6% à peine en 2022. Le total des suffrages obtenus par Macron, Pécresse et Hidalgo approche tout juste le quart des électeurs inscrits (en 2017 encore, les candidats supposés « gouvernementaux » en totalisaient 38,2%).

 

 

- Tout va bien pour le RN !
Si la coalition des députés composant la Nupes forme le second bloc derrière la majorité relative macronienne, c’est le Rassemblement national qui peut se présenter comme le premier groupe d’opposition. Le plus préoccupant est que ses réserves électorales semblent loin d’être négligeables : 55% seulement des électeurs de Marine Le Pen du mois d’avril sont allés aux urnes en juin et ils sont plus nombreux (58%) que ceux de Jean-Luc Mélenchon (40%) à expliquer que leur absence est un geste de protestation contre le système électoral.

 

Quelle que soit l’élection de référence, présidentielle ou législative, premier ou second tour, l’extrême droite est le courant politique qui a le plus progressé en cinq ans. Cette progression n’est pas seulement l’effet d’un choix par défaut : 39% des électeurs se disent « tout à fait » ou « plutôt d’accord » avec les idées du RN (le pourcentage est de 28% pour LFI). Du coup, près de la moitié des interrogés (47%) voient comme « une bonne chose » l’entrée en force de l’extrême droite à l’Assemblée.

 

Les élections suggèrent donc, tout à la fois, une poussée de l’extrême droite – y compris en dehors de ses zones de force devenues traditionnelles – et une droitisation de la droite. C’est là encore près de la moitié (47%) des électeurs LR qui se disent proches des idées du RN, au point que les électeurs de droite sont plus nombreux (39%) à souhaiter un accord de LR avec le RN qu’avec la Macronie (34%). Voilà qui n’a rien d’étonnant, si l’on tient compte de ce que, pour 59% d’entre eux, le RN est capable de gouverner et que, aux yeux de 52%, le parti lepéniste incarne même une société dans laquelle ils souhaiteraient vivre.

 

Du point de vue idéologique, on aurait tort de sous-estimer le poids persistant des enjeux migratoires. Il est vrai que la plupart des sondages suggèrent depuis quelques mois que l’immigration n’est plus dans le trio de tête des sujets qui « préoccupent » les Français (la palme revient en général au pouvoir d’achat, à l’insécurité et aux enjeux sanitaires).

 

Mais ce n’est pas parce que les mots de l’immigration n’affleurent pas sur le terrain qu’ils n’agissent pas, confortant la conviction classique selon laquelle le RN « dit tout haut ce que les Français pensent tout bas »… Quand OpinionWay propose par exemple à ses interlocuteurs l’item « La plupart des immigrés ne partagent pas les valeurs de notre pays et cela pose des problèmes de cohabitation », plus de 90% des proches de l’extrême droite répondent affirmativement. Mais 80% des électeurs de la droite classique en font de même et les deux tiers des « sans préférence partisane » et des abstentionnistes. Au total, ce n’est qu’une courte majorité de 53% qui repousse l’idée centrale de la grande menace migratoire.

 

 

- Fonctionnaires : une citadelle pour la gauche ?
Pour le Cevipof, Luc Rouban a scruté plus particulièrement le comportement des fonctionnaires.

Nous l’avons résumé ici en deux tableaux, le premier qui synthétise le vote salarié en fonction des statuts du public, le second qui mesure les grandes évolutions entre 2017 et 2022.

 

[cliquez sur le graphique pour l’agrandir]

 

Le premier tableau confirme, dans le monde du salariat, la tripartition observée dans l’ensemble des suffrages exprimés. La droite et l’extrême droite (37% et 34%) sont en tête chez les salariés du privé, où la gauche est au-dessous de sa moyenne nationale (28%). En revanche la gauche est en tête (37%) dans la fonction publique d’État où elle dépasse sensiblement sa moyenne nationale et où l’extrême droite est plus à la traîne (28%). Les situations sont plus équilibrées dans les entreprises publiques, la fonction publique territoriale et la fonction publique hospitalière.

 

Les zones de force de la gauche restent dans le monde enseignant (49%) et les catégories A de la fonction publique (43%), celles de la droite macronisée restent du côté des cadres du privé et celles de l’extrême droite chez les policiers et militaires[5]. Mais cette situation a évolué entre 2017 et 2022, parfois de façon sensible.

Entre les présidentielles de ces années-là, la gauche radicale s’est renforcée chez les employés du privé, les fonctionnaires d’État et les catégories A, tandis que la droite a reculé dans la fonction publique d’État et les catégories A. Ce recul a droite est d’abord celui de la droite classique : à l’exception du monde enseignant – éloigné par quelques années de « blanquerisme » militant – la Macronie résiste plutôt bien, notamment en milieu hospitalier.

 

  • Mais, une fois de plus, c’est le Rassemblement national qui tire les marrons du feu. Il progresse de plus de 10% chez les cadres du privé, les enseignants et les hospitaliers et il se consolide sensiblement du côté des entreprises publiques et de la territoriale. La perte de confiance dans l’institution publique et la confusion grandissante du privé et du public brouillent les perceptions et déplacent les rapports de force électoraux.
  • Le second tour amplifie encore le mouvement. Marine Le Pen gagne 9% entre 2017 et 2022 dans la fonction publique d’État, 7% dans la territoriale et jusqu’à 15% chez les hospitaliers. Elle progresse dans toutes les catégories de fonctionnaires : 7% chez les « A », 13% chez les « B » et 9% chez les « C » (où elle attire les votes de 46% d’entre eux, quasiment la moitié de la catégorie).
  • Ayant pris ses distances avec l’ultralibéralisme de la droite traditionnelle, le RN a installé l’extrême droite comme une concurrente de la gauche sur le terrain du « social ». S’arc-boutant sur la défense des agents publics les plus défavorisés, Marine Le Pen a permis que, par un étonnant paradoxe, la protestation contre la confusion du privé et du public tourne avant tout au bénéfice de l’extrême droite, sans que le macronisme soit pour autant irrémédiablement distancé.

 

 

- Le devoir de lucidité
Malgré le grand retour de la gauche au sein de l’hémicycle (la Nupes rate la victoire entre 0,13 et 0,25 % du total des voix[4]), le cycle électoral de l’année 2022 a tourné plutôt en faveur de l’extrême droite. L’image des « deux France » chère à Christophe Guilluy est certes trop simple pour être retenue. Mais la gauche aurait tort de sous-estimer une réalité globale marquée par une conjonction, qui n’est hélas pas propre à la France et qui juxtapose une translation vers la droite du champ politique et une division accentuée des catégories populaires.

 

La spectaculaire abstention de la consultation législative, notamment dans les catégories populaires, atténue l’image sociologique dessinée par le premier tour de la présidentielle d’avril. Mais elle ne contredit pas les tendances alors dégagées. Le tableau ci-dessous reprend les données de l’enquête OpinionWay, en triant les pourcentages de pénétration des votes Nupes et RN, de part et d’autre de leur moyenne nationale.

 

[cliquez sur le graphique pour l’agrandir]

 

  • Plus que le vote Mélenchon d’avril, le vote en faveur de la Nupes est assez homogène : elle obtient rarement moins de 20% et rarement plus de 33%. Mais le profil général de cet électorat est typé : les pourcentages les plus élevés concernent les catégories jeunes, notamment lycéennes et étudiantes, les « CSP + » et les professions intermédiaires, les formations au-delà du baccalauréat, les revenus moyens et les grandes villes avec en tête l’aire urbaine de Paris et l’Île-de-France.
  • De son côté, le profil du vote RN est plus éclaté mais reste dominé par les catégories les plus populaires et les moins pourvues en « capital » matériel et culturel, installé en dehors de l’espace métropolitain et francilien.

 

La crise voue chaque situation à l’instabilité et rien n’indique que l’extrême droite a gagné définitivement la bataille de l’hégémonie et engagé inexorablement le processus qui peut la conduire au pouvoir. Mais elle a pour l’instant marqué des points importants, sur les terrains où elle est attendue (la protection, l’identité, l’immigration) et sur ceux où on l’attendait beaucoup moins (le social, la peur de l’avenir, la colère devenue ressentiment).

 

La gauche va mieux, elle s’est renforcée sur son flanc gauche et elle s’est réunie entre mai et juin. Mais elle reste dans ses basses eaux, n’a que partiellement regagné des points dans les milieux populaires et elle se retrouve profondément déséquilibrée. Elle est plus que concurrencée par l’extrême droite sur le terrain de la colère et n’a pas encore convaincu que ses projets de société sont renouvelés, pertinents et réalisables. Le temps de l’entre-deux est celui des possibles : le problème est qu’il en est des progressifs et d’autres trop tangibles et régressifs. Promouvoir les uns et conjurer les autres n’est pas qu’une affaire de volonté : c’est avant tout une question de pensée – et donc de repensée – et un processus maîtrisé de pratique populaire partagée.

 

Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.  Bertolt Brecht

 

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- Retrouvez la conférence des #AMFIS2022 intitulée : « Vote RN et « assistanat » : que fait-on ?

Retrouvez la conférence des AMFIS 2022 intitulée : " Vote RN et " assistanat " : que fait-on ? ", avec : François Ruffin, député LFI-NUPES * Alma Dufour, députée LFI-NUPES * Charlotte Leduc, députée LFI-NUPES

 

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1 septembre 2022 4 01 /09 /septembre /2022 13:00
Refondation de la gauche : construire une « politique d’union populaire »

Jean-Luc Mélenchon : " Nous sommes le mouvement de la révolution citoyenne en France.[3] "

 

Le débat sur la transformation du mouvement qui a propulsé notre candidat à la présidentielle à près de 22% est lancé[0].

 

Construire une « politique d’union populaire » : c’est la tâche de la rentrée pour les militants de la Nupes.

 

Communiqué unitaire : Face à l’urgence sociale et écologique, construire une large convergence[1]

 

Quel avenir pour la NUPES. Lors de son discours de clôture des Amfis - l’université d’été de la France insoumise - Jean-Luc Mélenchon a appelé à la constitution partout d’ « assemblées populaires citoyennes » de la Nupes. Pour prédire l’avenir de l’alliance, c’est là qu’il faut regarder. Construire une « politique d’union populaire » : c’est la tâche de la rentrée pour les militants de la Nupes.

 

 

Sources : Razmig Keucheyan, sociologue, université Paris Cité - Cédric Durand, économiste, université de Genève | mis à jour le 26/09/2022 

- Le score de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles et celui de la France insoumise aux législatives sont des exceptions en Europe.
La social-démocratie gouverne en Allemagne, en Espagne, au Portugal, et dans les quatre pays scandinaves. Elle participe à une coalition en Belgique et jusqu’à récemment en Italie.

 

Le parti démocrate étatsunien n’appartient pas à la famille sociale-démocrate. Mais depuis la seconde moitié du 20e siècle, les politiques qu’il met en œuvre sont convergentes avec les siennes. La présidence Biden peut donc être ajoutée à la liste. Si on n’assiste pas aujourd’hui à un tsunami social-démocrate du type de celui qui a déferlé sur les pays occidentaux dans les années 1990, à l’époque de Blair, Schröder, Jospin et Clinton, cette famille politique est loin d’avoir disparu.

 

 

- Que le programme de la Nupes soit basé sur celui de la plus à gauche de ses composantes, la France insoumise, est donc un cas unique.
De fait, les partis de la gauche « radicale » européenne, Podemos, Syriza ou encore le Labour de Corbyn, sont en crise. Il en va de même de la gauche du parti démocrate, pour laquelle se pose désormais l’enjeu de la succession de Bernie Sanders.

 

On comprend mieux l’attitude conciliante d’Olivier Faure depuis les législatives : attentif à ce qui se passe au-delà de nos frontières, il sait sans doute que la tendance internationale joue en sa faveur. Plusieurs dignitaires socialistes, parmi lesquels Lionel Jospin, ont d’ailleurs fait savoir qu’à leurs yeux, l’hégémonie de la France insoumise sur la gauche était une parenthèse appelée à se refermer.

 


- Pourtant, une droitisation de la gauche serait catastrophique.
Le néolibéralisme est en crise. Or la social-démocratie n’a pas de logiciel de substitution à proposer. Et pour cause : elle ne s’est pas renouvelée intellectuellement au cours des dernières décennies, en France ou ailleurs. La France insoumise, elle, en a un : le « gouvernement par les besoins », qui permet de répondre conjointement à la crise économique et écologique, par une transformation en profondeur du capitalisme, et peut-être son dépassement.

 

 

- Comment conjurer ce risque ?
Le Programme commun a échoué, dit le philosophe Louis Althusser dans un texte de la fin des années 1970, parce qu’il a été conçu comme un contrat, un contrat entre appareils. Le PS et le PCF se considéraient comme « propriétaires » du contrat : quand il a cessé de correspondre à leurs intérêts, ils l’ont rompu.

  • À cette conception de l’alliance comme contrat, Althusser en oppose une autre : celle de l’alliance comme combat. Il faut alors « concevoir cette politique d’union comme politique de masse et de lutte : comme une politique d’union populaire, associant le contrat signé “au sommet” à une lutte unitaire à la base. »
  • Dans ce cas, l’alliance comme « contrat au sommet » s’enracine dans la société, au sein des classes populaires et moyennes en particulier, qu’elle politise et met en mouvement. Les appareils cessent alors d’être les seuls « propriétaires » de l’alliance. Des modalités novatrices d’interaction entre la base et le sommet se mettent en place, car la base se structure. Les pratiques politiques quotidiennes rapprochent les militants des composantes de l’alliance. Elle s’élargit par en bas.

 

 

- Lors des législatives, des assemblées de la Nupes ont fleuri dans de nombreux endroits.
Les militants des composantes ont convergé pour mener le combat électoral ensemble, comme comme dans les Pyrénées-Orientales. Lors de son discours de clôture des Amfis - l’université d’été de la France insoumise - Jean-Luc Mélenchon a appelé à la constitution partout d’ « assemblées populaires citoyennes » de la Nupes[2]. Pour prédire l’avenir de l’alliance, c’est là qu’il faut regarder.

 

 

- La Nupes marque une étape importante mais fragile dans le long cours de la refondation de la gauche.
Avec ces assemblées, l’auto-organisation politique de celles et ceux qui ont fait les mouvements sociaux de ces dernières années et portés les campagnes du printemps peut lui donner un caractère durable. Les partis enrichis par les dividendes électoraux du rassemblement doivent soutenir matériellement ce processus, à travers par exemple la mise à disposition de locaux et d’outils numériques d’éducation populaire pour les militants.


Si ces assemblées deviennent permanentes, elle se transformeront en véritable force politique, permettant de régénérer des appareils affaiblis. L’enjeu est aussi de préserver des revirements tactiques des uns ou des autres ce bien commun qu’est l’alliance. Une telle force politique sera enfin un point d’appui pour la mise en œuvre du programme de la Nupes en cas d’arrivée au pouvoir : elle obligera les dirigeants à tenir parole. 

 

 

- Construire une « politique d’union populaire » : c’est la tâche de la rentrée pour les militants de la Nupes.

  • Parfois, les exceptions sont des avant-gardes.
  • Paraissant d’abord isolées, elles préfigurent en fait un tournant à l’échelle internationale.
  • Qu’en sera-t-il du réagencement en cours de la gauche française ?
  • La réponse dépend de la capacité de convergence à la base des militants de la Nupes.

 

-----------------------------

 

- Le 28 août 2022, Jean-Luc Mélenchon clôturait les universités d’été de la France insoumise (AMFIS) lors d’un meeting de la NUPES à Châteauneuf-sur-Isère dans la Drôme.

A cette occasion,,il a notamment :

  • Il a accueilli favorablement la proposition du premier secrétaire socialiste Olivier Faure d’organiser un référendum d’initiative partagée sur ce sujet. Il a également appelé à l’organisation d’une grande marche mi-octobre réunissant les partis de la NUPES, les syndicats, les associations, contre la vie chère. Soulignant la crise politique dans laquelle était entré le pouvoir macroniste, il a fini en appelant chacune et chacun à l’action.
  • appelé à la constitution partout d’ « assemblées populaires citoyennes » de la Nupes

Notes :

[0Clémentine Autain : " LFI : franchir un cap pour gagner "

[1Communiqué unitaire signé par : L’Alternative, Attac France, la CGT, la Confédération Paysanne, Convergence Nationale, la Fondation Copernic, Europe Écologie les Verts, la FSU, Génération·s, la France Insoumise, MAN, le Nouveau Parti Anticapitaliste, OXFAM France, Solidaires, le Parti Communiste Français, le Parti Socialiste, l’UNEF.

[2] Appel de Jean-Luc Mélenchon à la constitution partout d’ « assemblées populaires citoyennes » de la Nupes

[3Jean-Luc Melenchon : " Nous sommes le mouvement de la révolution citoyenne en France. "

 

Pour en savoir plus :

Les insoumis du Jura : Appel pour la constitution d'un Front populaire politique et social

Pyrénées-Orientales - Des assemblées populaires de circonscription pour la Nupes

- TRIBUNE. Pour perpétuer la NUPES, il faut la faire vivre !

- Manuel Bompard : « La NUPES, une force d’alternative prête à gouverner demain »

- Chérir, pérenniser et élargir la NUPES pour permettre l’alternance !

- Comment la Nupes veut défier le pouvoir ?

Amfis 2012 : Génération Mélenchon, du Parti de Gauche à la Nouvelle Union Populaire avec : Adrien Quatennens, député LFI-NUPES.

- Clémentine Autain : Face à l’extrême droite, quelle stratégie populaire ?

Quelle stratégie pour la gauche ? Avec quelles implications concrètes ? Jean-Christophe Sellin et Hélène Le Cacheux, co-coordinateurs nationaux du Parti de Gauche, versent leur réflexion au débat.

- Les 3 blocs et l’avenir de l’Union populaire par Jean-Luc Mélenchon

 

Refondation de la gauche : construire une « politique d’union populaire »
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5 août 2022 5 05 /08 /août /2022 13:35
Une proposition légitime de résolution du PCF assimilant Israël à " un régime d'apartheid " crée de hystérie au sein de la majorité gouvernementale LREM/RN/LR
Une proposition légitime de résolution du PCF assimilant Israël à " un régime d'apartheid " crée de hystérie au sein de la majorité gouvernementale LREM/RN/LR

Apartheid Israélien, il y a urgence à mettre fin au bal des Hypocrites... et en tout état de cause, « Critiquer l’exécutif israélien, ce n’est pas être antisémite »

 

Pour faire la clarté : L’apartheid est un terme afrikaans qui signifie « séparation » et désigne la politique dite " de développement séparé " instaurée par le Parti national afrikaner (NP) en 1948, dans une Union sud-africaine encore sous domination britannique[0].

A juste titre, la proposition de résolution du groupe parlementaire PCF #Nupes[1" condamne l'institutionnalisation par Israël d'un régime d'apartheid à l'encontre du peuple palestinien[0bis] " et veut faire reconnaître le boycott des produits israéliens par l'Assemblée nationale, avec le soutien de 38 députés PCF, PS et un écologiste et LFI de l'intergroupe #Nupes cosignateurs.

 

Les Palestiniens priés d’emprunter des bus différents des colons
Voilà qui justifie la résolution contre le régime d'apartheid israélien

 

Sources : Durand Eric  mis à jour le 11/08/2022

- Tout d'abord, pour expliquer l'agitation parlementaire, retour sur un concept non négociable " Non, antisionisme et antisémitisme ne sont pas synonymes "... et pourtant remis en cause par la macronie

Tout part des propos de Manuel Valls (1er Ministre de François Hollande)[1bis], selon qui l’antisionisme est « tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël ». Prononcée le 7 mars 2016 lors du dernier dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des juifs de France)[2], organisme principalement consacré à la défense des gouvernements israéliens successifs auprès des autorités françaises,, cette accusation vise à faire peser un soupçon indistinct d’infamie sur les mouvements de solidarité avec les Palestiniens. et a été contestée, notamment par Pascal Boniface, Fondateur et directeur de l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris)[2bis]

  • Et ils ne lâchent rien en la matière. Le 12 Novembre 2019 a été présenté à l’Assemblée nationale une résolution LREM visant à assimiler la critique du sionisme à un acte antisémite[3].
    • En réaction, 125 universitaires juifs lancent un appel à l’Assemblée Nationale : " Ne soutenez pas la proposition de résolution assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme et approuvant la définition de l’IHRA "[4].
    • Le 3 décembre 2019, L'assemblée nationale adoptait la définition de l'antisémitisme de l'IHRA appelée « RÉSOLUTION MAILLARD (député LREM) [4bis] » (texte résolution n° 2403[5])... et dont le contenu fait débat. (Pour la Ligue des Droits de l'Homme, il s'agit d'UN TEXTE AMBIGU ET TRÈS CONTROVERSÉ[6]).
    • Précision : La résolution de l’Assemblée Nationale est un acte par lequel l’Assemblée émet un avis sur une question déterminée. Cette résolution est de faite, non contraignante mais constitue une restriction à la liberté d’expression, cela peut s’assimiler à un délit d’opinion[6].
    • Et aujourd'hui, dénoncer et combattre le régime d'apartheid israéliens ferait de nous des antisémites... nous ne céderons pas !

 

 

- C'est dans ce cadre que lors de la présentation de la résolution du PCF[1], le 2 août les masques sont définitivement tombés

En l'absence de majorité, dans un contexte socio-économique hyper tendu, ce 2 août, le gouvernement a abattu sa dernière carte face à l'opposition de gauche en la vouant aux gémonies de l'antisémitisme.

 

Ce fut d'abord le très sioniste soutien du gouvernement Netanyahou, M Habib[10] qui sonna la charge. Ses insultes auraient pu en " toucher une sans faire bouger l'autre ", tant l'homme est connu pour ces outrances pro israéliennes et islamophobes. Cependant, le garde des sceaux, qui au lendemain des législatives fut l'un des tous premiers à tendre la main à l'extrême droite, reprend à son compte les accusations. Puis Éric Dupond-Moretti qui a mis de l'huile sur le feu. Enfin ce fut au tour de Madame Borne, première ministre sans portefeuille ni pouvoir de tenter avec ses gros sabots de scinder l'opposition de gauche en déclarant que bien sûr PCF EELV et PS étaient dans le champ républicain tout en excluant LFI.

 

Dans cette ambiance particulièrement pesante où l'accusation d'antisémitisme est portée contre les députés et les partis de la NUPES, ce sont toutes les composantes de gauche que l’on veut délégitimer en les accusant d’antisémitisme. 

 

C'est ainsi que le député communiste Jean-Paul Lecoq, premier signataire de la résolution sur Israël[1] déposée par plusieurs élus de la Nupes, a vivement protesté. Et à l'initiative des députés de la France insoumise, la quasi-totalité des élus de gauche ont quitté l'hémicycle.

 

 

- Et c'est dans ce contexte que l'Union Juive Française pour la Paix dénonce : " l'Apartheid, le bal des Hypocrites[9] "
Selon elle (extrait), l’institutionnalisation de l’apartheid par Israël ne fait plus aucun doute pour les juristes internationaux, qu’ils opèrent dans les institutions officielles ou dans les grandes ONG...

  • Non, le crime d’apartheid ne se juge pas par l’identité de forme avec le régime imposé par le pouvoir blanc en Afrique du Sud[0], maintenant honni par tous quand il bénéficiait jusqu’à sa chute du soutien de bien des discoureurs d’aujourd’hui (notamment le soutien permanent d’Israël, soit dit en passant).
  • Oui par le refus du droit au retour des réfugiés, par les discriminations institutionnelles entre Juifs et Palestiniens en Israël même comme dans les territoires occupés, par le blocus de Gaza, Israël coche de nombreuses cases de l’énumération des caractéristiques d’un régime d’apartheid dans les différentes conventions internationales sur le crime d’apartheid.

 

Et le crime d’apartheid ne résume pas à lui seul tous les crimes de guerre et crimes contre l’humanité que commet Israël.

 

Nous avons déjà dénoncé la campagne de calomnies qui s’est immédiatement développée dès la publication de ce projet de résolution[1] : les défenseurs inconditionnels du sionisme, sans le moindre argument pour critiquer l’argumentation du projet de résolution, ont aussitôt brandi hors de toute décence l’argument de l’antisémitisme, dès lors que les fondements de la création d’Israël sont interrogés. Cette campagne d’une droite sioniste décomplexée (la LICRA, le CRIF, Goldnadel, Prasquier, Aurore Bergé, Sylvain Maillard, Meyer Habib[10]…) bénéficie du silence des autorités de l’État, occupées à recevoir avec les honneurs le commanditaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, avant que cet après-midi même le Garde des Sceaux crée le buzz en relançant l’accusation inepte d’antisémitisme contre « l’extrême gauche ». Cette campagne se déroule au moment où précisément Israël est dans un temps fort de colonisation, notamment à Jérusalem Est, et dans un temps fort de discriminations légales visant à favoriser les expulsions et les départs des Palestiniens.

 

Cependant, nous devons dire un mot des critiques adressées au projet de résolution par ceux qui se veulent progressistes, mais veulent encore aujourd’hui protéger l’État d’Israël des accusations portées par le projet, en cherchant à tout prix et contre toute évidence à ne voir dans les crimes commis que le résultat des politiques des gouvernements de droite....

 

On voit le Centre Medem, faisant fi de ses origines antisionistes du Bund, dénoncer de même ce projet. Lui aussi fait semblant de croire que seul le régime sud-africain mérite le terme d’apartheid. Et il ose même reprocher au projet d’ignorer « (…) délibérément la participation active des citoyens arabes aux instances de la démocratie israélienne », faisant probablement référence au parti de la droite islamiste arabe un temps associé en roue de secours aux projets réactionnaires du gouvernement Bennett !

 

  • Non, la destruction des Juifs d’Europe n’autorise pas Israël à se parer de cette Histoire pour justifier d’être hors-la-loi commune. L’égalité des droits est un combat qui vaut pour toutes et tous. Il vaut pour ici comme pour là-bas. Nous le poursuivrons sans relâche.
Une proposition légitime de résolution du PCF assimilant Israël à " un régime d'apartheid " crée de hystérie au sein de la majorité gouvernementale LREM/RN/LR

Notes :

 [0L’apartheid est un terme afrikaans qui signifie « séparation » et désigne la politique dite " de développement séparé " instaurée par le Parti national afrikaner (NP) en 1948, dans une Union sud-africaine encore sous domination britannique

[0bisLes Palestiniens priés d’emprunter des bus différents des colons

[1Proposition de résolution de M. Jean-Paul Lecoq condamnant l'institutionnalisation par Israël d'un régime d'apartheid à l'encontre du peuple palestinien

[1bisManuel Valls

[2Dîner du Crif: pour Valls, «l'antisionisme est synonyme de l'antisémitisme»

[2bis] Fondateur et directeur de l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris), Pascal Boniface publie un ouvrage pour répondre à ses détracteurs, parmi lesquels l’ancien premier ministre Manuel Valls, qui l’estampillent « antisémite » 

[3] PROPOSITION DE RÉSOLUTION visant à lutter contre l’antisémitisme

[4Sionisme et ainsi de suite… par Jean-Luc Mélenchon

[4bis] Le 28 mai 2019, le député Sylvain Maillard avait participé à une conférence aux côtés de Yossi Dagan, un leader militant des colons, qui préside une autorité de l’État Israélien en charge des colonies en Cisjordanie occupée.

[5Analyse du scrutin public n° 2338 sur la proposition de résolution visant à lutter contre l’antisémitisme

[6] DÉCRYPTAGE DE LA RÉSOLUTION DITE « RÉSOLUTION MAILLARD »

[9] Apartheid, le bal des Hypocrites

[10] Un député français (UDI) “porte-parole” de Benyamin Netanyahou à l’Assemblée nationale

 

Pour en savoir plus :

- Non, antisionisme et antisémitisme ne sont pas synonymes

- Antisémitisme : en finir avec le poison de la rumeur par Manuel Bompard

- Dans un contexte particulièrement pesant où l'accusation d'antisémitisme est portée contre les députés et les partis de la NUPES, des communistes ont décidé de répondre à une tribune de Michel Onfray ciblant le PCF parue le 31 juillet dans le JDD.

- Corbyn n’est pas antisémite. Son vrai péché est de se battre contre l’injustice dans le monde, dont sa version israélienne.

- L’Afrique du Sud demande qu’Israël soit déclaré "État d’apartheid"

- Contre vents et marées, la résistance palestinienne, debout !

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4 août 2022 4 04 /08 /août /2022 19:34
 Merci Hollande et Macron : la France est devenue le plus mauvais élève européen des accidents du travail !

De plus en plus d'accidents du travail mortels dans l'Hexagone... il faut en finir avec la souffrance au travail... et surtout pas allonger la durée de vie au travail comme le propose Macron en réformant les retraites !

 

La Confédération européenne des syndicats (CES) a publié le 28 avril une enquête consacrée à la mortalité au travail dans laquelle la France s’illustre tristement avec le deuxième taux de mortalité rapporté à la population au travail[0]...

 

et de son côté, lOIT fait de la santé et sécurité au travail un droit fondamental[1]...

 

« Ils étaient ouvrier du bâtiment, menuisier, jeune saisonnier, conducteur de poids lourd... Ils sont tous morts au travail entre le 18 et le 21 juillet 2022 », a dénoncé la CGT du ministère du Travail dans un communiqué publié mercredi. Se référant au comptage effectué par le professeur d'histoire Mathieu Lépine sur son compte Twitter « Accident du travail : silence des ouvriers meurent[1bis] », la CGT déplore les décès de neuf personnes en seulement quatre jours.

S'ajoute à cela la mort, le 27 juillet, de deux ouvriers qui intervenaient sur le chantier d'un téléphérique à Chamonix, en Haute-Savoie[2].

Et le 3 août, à Bergerac : huit blessés dont quatre graves après une explosion dans une usine classée Seveso[3].

 

Sources : Durand Eric | mis à jour le 13/03/2023

- 2017, dans la continuité de la Loi Myriam El Khomri adoptée sous la houlette de Hollande et Valls, qui lui sert de point d'appui, Emmanuel Macron fait passer la réforme du code du Travail.

Dans sa Loi Travail (ordonnances travail[6]) figure (titre 1) la fusion des instances représentatives du personnel : Dans les entreprises de plus de 50 salariés,  une instance unique nommée " comité social et économique " (CSE) remplacera et fusionnera le comité d'entreprise, le comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les délégués du personnel....  

 

Résultat :

Une commission " santé, sécurité et conditions de travail " (CSSCT) a été instaurée dans toutes les entreprises et établissements de plus de 300 salariés. Mais le CHSCT était quant à lui obligatoire dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés.

  • La plupart des entreprises comprises entre 50 et 300 salariés ne disposeront donc plus d'une instance représentative du personnel dédiée aux risques professionnels ;
  • La commission dans les entreprises de plus 300 salariés ne s'est pas substituer réellement aux CHSCT. Ses prérogatives et missions telles que définies, notamment à l’article L 4612-1 du Code du travail, ne sont pas reprises dans le texte[7] ! ;
  • Et les chiffres le confirment : le taux d’entreprises disposant d’une instance dédiée aux questions de santé, de sécurité et de conditions de travail est passé de 53,1 % en 2018  à 21 % en 2020[6bis]... résultat une entreprise sur cinq est hors la loi[6bis]....

 

- Quatre ans après l’adoption des ordonnances travail, les premiers résultats sont là : une dégradation prévisible[8] des conditions de travail, une souffrance au travail qui ne cesse de croitre 

Et ce qui suit en est l'une dés conséquences des plus désastreuses :

  • 3,5 accidents mortels pour 100 000 salariés français, pire résultat en Europe, voilà le fruit des politiques de Hollande et Macron soit plus de deux fois plus que la moyenne de l'UE (1,7 accident mortel pour 100 000 salariés).

Les données d'Eurostat, une direction générale de la Commission européenne chargée de produire des informations statistiques à l'échelle de l'UE sont la source de ces chiffres (les plus récents en la matière mais qui remontent à 2019) qui montrent qu'il y a en France 3,5 accidents du travail mortels pour 100 000 salariés, soit plus de deux fois plus que la moyenne de l'UE (1,7 accident mortel pour 100 000 salariés).

 

L'Hexagone détient donc bel et bien le bonnet d'âne des accidents du travail mortels, devant la Bulgarie (3,4 pour 100 000 salariés) et le Luxembourg (3,13). Les Pays-Bas sont quant à eux les meilleurs élèves, avec seulement 0,48 accident du travail mortels pour 100 000 salariés.

 

 

  • La France occupe également la première place du triste podium des pays où ont lieu le plus d'accidents du travail non-mortels, proportionnellement à la population.

En 2019, on en a recensé 3425 pour 100 000 salariés. C'est plus qu'au Portugal (2681) et en Espagne (2513), qui sont respectivement en deuxième et troisième positions en la matière.

 

 

 

- Alors quelles réponses apporter pour faire face à cette dégradation su vécu au travail ?

Oui, il y à urgence à abroger les lois travail initiées par François Hollande et Emmanuel Macron et en finir avec la souffrance au travail

La CGT porte des exigences et actions fortes de la part du gouvernement :

  • Une politique pénale du travail sévère, poursuivant et condamnant fermement la délinquance patronale ;
  • Le renforcement des droits de retrait et d’alerte des salarié.es ;
  • La suppression des régimes de précarisation des travailleur.ses ;
  • La suppression du recours massif à la sous-traitance dans les activités telles que le BTP, le nettoyage… ;
  • L’engagement de la responsabilité civile et pénale des donneurs d’ordre pour les accidents du travail chez les sous-traitants,
  • Des évolutions de la réglementation pour protéger la santé et la sécurité des travailleur.ses : rétablissement  de la dérogation pour l’affectation des jeunes à des travaux dits dangereux, adoption de règles précises pour prévenir les risques liés aux fortes chaleurs, …
  • Le retour des CHSCT comme contre-pouvoir pour la protection de la santé des travailleur.ses ;
  • Le doublement des effectifs de l’inspection du travail et des services de prévention (Carsat, médecine du travail), assurer leur indépendance et leur donner de nouveaux et véritables pouvoirs coercitifs (nouveaux arrêts d’activité notamment)[4].

 

 

- En définitive, tout commence par des actes politiques forts

 

Le tout passe en effet par l'abrogation des lois travail initiées par François Hollande et les ordonnances d'Emmanuel Macron... comme souhaité par 63 % des Français qui se prononcent pour[9], et qui, pour se faire, peuvent compter sur le soutien de la France insoumise[10], et de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale #Nupes[11].

 

Monument aux victimes de l'amiante à Condé  sur Noireau (Calvados)

Monument aux victimes de l'amiante à Condé sur Noireau (Calvados)

Notes :

[0LA SOUS-ESTIMATION DE LA MORTALITÉ DUE AU TRAVAIL

[1L’OIT fait de la santé et sécurité au travail un droit fondamental

[1bisAccident du travail : silence des ouvriers meurent

[2] Le décès de deux ouvriers sur le chantier du Montenvers à Chamonix

[3] Bergerac: huit blessés dont un grave après une explosion dans une usine classée Seveso

[4] Accidents du travail : La France triste leader européen de la mort au travail

[5] Loi Travail (ordonnances travail) : les principales mesures

[6Ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 relative à la nouvelle organisation du dialogue social et économique dans l'entreprise

[6bis] le taux d’entreprises disposant d’une instance dédiée aux questions de santé, de sécurité et de conditions de travail est passé de 53,1 % en 2018  à 21 % en 2020

[7] Loi travail XXL #13 : suppression du CHSCT

[8]  La dilution du CHSCT par les nouvelles ordonnances sur le travail pourrait avoir des conséquences en chaîne sur le bien-être des salariés.

[963 % des Français qui se prononcent pour l'abrogation des lois travail initiées par François Hollande et Emmanuel Macron (Harris Interactive, juillet 2021).

[10] Programme l'Avenir en Commun : En finir avec la souffrance au travail

[11] #Nupes : En finir avec la souffrance au travail

 

Pour en savoir plus :

CFDT : BILAN DE LA RÉFORME DES CSE... ALERTE SUR L’ÉPUISEMENT ET LE DÉCOURAGEMENT DES ÉLUS

- Où sont situés les 1 300 sites Seveso en France, et quels sont les risques ?

- La sous-déclaration des accidents du travail est une pratique courante des entreprises

- Pénibilité au travail : la Cour des comptes critique la réforme sous le premier quinquennat Macron

- CGT : Les cancers professionnels, une épidémie silencieuse

- Retraites : 2,5 millions de salariés en burn out sévère, on accélère encore ? 

- Retraites : la France championne d’Europe des accidents du travail

- CGT : Le naufrage du traitement judiciaire des accidents de travail

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4 août 2022 4 04 /08 /août /2022 08:31
Antisémitisme : en finir avec le poison de la rumeur par Manuel Bompard

« Chaque accusation publique sera poursuivie devant les tribunaux. Car il est temps que cesse cette infamie. »

 

Ce mardi 2 août, dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti et la Première ministre Elisabeth Borne se sont déshonorés. En donnant un caractère officiel au procès abject en antisémitisme mené à l’encontre de la France insoumise, ils ont, non seulement, insulté une partie de la représentation nationale mais ont rendu, par la même, un bien mauvais service à la lutte contre l’antisémitisme.

 

Sources : par Manuel Bompard (Député France insoumise #Nupes de Marseille)|

- Eric Dupond-Moretti parle de Jérémy Corbyn, l’ancien chef du Parti travailliste britannique.
Il faut rappeler que si celui-ci a été suspendu de son parti le 29 octobre 2020 à la suite de la publication d’un rapport sur l’antisémitisme, il a été réintégré par l’instance dirigeante du parti le 17 novembre 2020[1].  Il ne lui était d’ailleurs pas reproché des propos ou des actes antisémites, mais de ne pas avoir agi suffisamment contre l’antisémitisme. De plus, nous n’avons pas de lien particulier avec lui. Profiter de sa présence en France pour transformer nos parlementaires en antisémites est donc d’une malhonnêteté crasse. C’est l’histoire de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours.

 

Pire encore, alors que cette résolution est à l’initiative de nos camarades communistes, Elisabeth Borne l’utilise pour flageller les insoumis tout en absolvant les autres groupes de la NUPES. Car en réalité, elle n’a rien à faire de la véracité des attaques qu’elle profère. Elle poursuit seulement un objectif politique : détacher la France insoumise des autres composantes de la NUPES pour empêcher toute possibilité d’alternative à gauche. Mais cette tentative est vaine, comme l’a démonté notre réaction commune face aux propos des ministres au sein de l’hémicycle.

 

 

- Ces interventions ne s’appuient donc sur aucun élément sérieux.
Elles ne visent qu’à propager le poison de la rumeur pour disqualifier l’opposition principale à Emmanuel Macron et à sa politique. Car une fois ces polémiques absurdes écartées, il ne reste plus que les faits. Ils sont simples et méritent d’être énoncés clairement.

  • Aucun militant, dirigeant ou élu de la France insoumise n’a jamais tenu de propos ou commis d’actes antisémites. 
  • Aucune poursuite pour antisémitisme n’a jamais été engagé contre une personne appartenant à la France insoumise. 
  • Les procédures judiciaires engagées par Jean-Luc Mélenchon contre ceux qui l’avaient accusé d’antisémitisme se sont traduites par des condamnations pour diffamation. 

 

 

- Le débat politique, même conflictuel, mérite mieux que ces tentatives de disqualification.
Elles posent d’ailleurs un problème de cohérence.
Car s’il y a des antisémites sur les bancs de l’Assemblée Nationale, il faut les traduire devant les tribunaux. Et si nous sommes, nous, députés de la France insoumise, des antisémites, alors il n’est pas compréhensible que trois ministres du gouvernement d’Emmanuel Macron viennent débattre (sans complaisance) avec nous lors de nos prochaines universités d’été. Dupond-Moretti et Borne doivent donc s’excuser.

 

Car nous n’avons pas l’intention de courber l’échine.

  • Chacune de ces attaques donnera lieu, de notre part, à une réaction claire et immédiate, comme nous l’avons fait ce mardi en quittant l’hémicycle.
  • Et chaque accusation publique sera poursuivie devant les tribunaux.

Car il est temps que cesse cette infamie.

 

Notes :
[1] Corbyn n’est pas antisémite. Son vrai péché est de se battre contre l’injustice dans le monde, dont sa version israélienne.

 

Pour en savoir plus

- Le gouvernement d'un président qui a reçu à l’Élysée, par Emmanuel Macron en personne, Elie Hatem, défenseur de l’antisémite Charles Maurras

- Le gouvernement d'un président qui a rendu hommage à Pétain accuse un parti de gauche d'antisémitisme.

 - Jean-Luc Mélenchon : Corbyn : la synthèse mène au désastre

Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie

- Un député français (UDI) “porte-parole” de Benyamin Netanyahou à l’Assemblée nationale

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2 août 2022 2 02 /08 /août /2022 19:57
Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie
Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie
Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie
  • « Exempter le RN de tout antisémitisme quand on connaît son histoire pour en accuser LFI ? ! Mais quand le gouvernement a-t-il perdu le sens de la République ?[1] »
  • Antisémitisme, l’arme fatale[1bis] ?

 

En taxant les députés NUPES et singulièrement LFI d'antisémitisme en plein hémicycle, le gouvernement et les députés Renaissance, banalisent le crime et parachèvent la respectabilité présumée du RN.

 

Sources :  Rodolphe P. |

- Il ne leur reste que cela.
En l'absence de majorité, dans un contexte socio-économique hyper tendu, ce 2 août, le gouvernement a abattu sa dernière carte face à l'opposition de gauche en la vouant aux gémonies de l'antisémitisme.

 

Ce fut d'abord le très sioniste soutien du gouvernement Netanyahou, M Habib qui sonna la charge. Ses insultes auraient pu en " toucher une sans faire bouger l'autre ", tant l'homme est connu pour ces outrances pro israéliennes et islamophobes. Cependant, le garde des sceaux, qui au lendemain des législatives fut l'un des tous premiers à tendre la main à l'extrême droite, reprend à son compte les accusations. Enfin ce fut au tour de Madame Borne, première ministre sans portefeuille ni pouvoir de tenter avec ses gros sabots de scinder l'opposition de gauche en déclarant que bien sûr PCF EELV et PS étaient dans le champ républicain tout en excluant LFI.

 

Madame la première ministre, sans doute oublieuse de la quasi réhabilitation de Pétain, puis de Maurras par son patron entre 2018 et aujourd'hui, trouvait ce qu'elle pensait être une issue[2][3][3bis].

 

 

- L'accusation d'antisémitisme, jusqu'ici, faisait figure d'arme atomique à l'encontre de l'accusé.
Or, l'utiliser en ce lieu (l'Assemblée Nationale) et ainsi a deux effets délétères :

  • D'abord, elle banalise la gravité de l'accusation. Si, en effet, 75 députés étaient effectivement antisémites, ces derniers devraient être interdits d'assemblée, traduits devant la justice et condamnés. Or bien sûr rien de tel dans le cas présent. Conclusion, l'antisémitisme peut être brandi en plein parlement, par les plus hauts personnages de l'État sans que cela soit suivi du moindre effet réel hormis d'agiter les plateaux et les réseaux sociaux pour 24 heures. L'antisémitisme devient donc une accusation banale, courante, un effet de manche pour quiconque dispose d'une tribune.

 

  • Le second but de l'opération mediatico politique est purement politicien : il consiste à accoler Gauche (radicale) à antisémitisme dans une sorte de délire révisionniste officiel afin de mieux disculper les vrais antisémites historique, le courant antisémite ultra majoritaire à savoir l'extrême droite. C'est ainsi que le délirant Onfray, en retraçant la généalogie de l'antisémitisme, évite soigneusement d'évoquer le nazisme...et même les antidreyfusards pour fustiger l'antisionisme. Tenter ainsi de bouter hors de la République le camp qui célèbre l'homme qui en a forgé la devise, Robespierre, ( et qui se battit pour la citoyenneté pour les juifs !), pourrait être ridicule mais...

 

- C'est le troisième acte de la tragédie qui se joue en fait.

Après l'élection grotesque d'un Président détesté grâce à un électorat taxé aujourd'hui d'être antisémite, le deuxième acte fut celui de la trahison, par l'alliance manifeste de la minorité parlementaire avec les représentants fascistes du RN[4].

  • Le troisième acte est celui où le noeud gordien se resserre sur les acteurs. En abattant un mois après les élections la carte offensive la plus disqualifiante pour l'opposition, la Macronie est déjà à nu. Une fois l'effet retombé, que lui restera t il ? Rien si ce n'est la gestion des pots cassés. La Macronie n'a plus rien en stock, ni contre LFI, ni surtout contre le RN.

 

 

- La rentrée sera très compliquée à gérer

Les antifascistes macroniens à l'action


En effet, la rentrée sera très compliquée à gérer et le quatrième acte sera celui de la dissolution, celui où les protagonistes en se débattant dans tous les sens se condamnent définitivement. Le dernier acte sera le triomphe de l'extrême droite aux prochaines législatives qui aura pu nouer des alliance de Reconquête à LR, et qui sera en position de force si par miracle elle n'est pas majoritaire.

 

 

Les macronistes se sont donc définitivement engagé•es dans la voie de la collaboration active avec l’extrême droite.

  • Macron aura donc sa cohabitation avec Le Pen.
  • Les deux seront d'accord pour restreindre le droit d'expression de la gauche jugée extrémiste, puis la radicale, puis la modérée. On y va tout droit.
  • Les Français regardent ailleurs.
Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie
Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie
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1 août 2022 1 01 /08 /août /2022 10:00
Explication de vote LFI-NUPES sur la loi “ pouvoir d’achat ”

Le 22 juillet au matin, à 6h après une nuit de débats, la loi intitulée « Mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat » a été adoptée en première lecture. Le groupe LFI-NUPES a voté contre[1]. Hendrick Davi, député LFI-NUPES revient ici sur les raisons de ce vote.

 

Sources : par Hendrick Davi, député LFI-NUPES | mis à jour le 08/08/2022

-  La situation sociale est grave.

L’INSEE a révélé que sur un an les prix avaient augmenté de 5,8% en juin 2022[2]. Sur la même période, selon le Magazine « Que Choisir », la hausse atteint 24% pour l’essence, 28% pour le gaz et 7% pour l’alimentaire. Pour le seul premier trimestre 2022, les loyers ont augmenté de 2,48%[3]. Ces hausses frappent encore plus les ménages modestes, qui allouent près de 50% de leurs revenus au loyer. Ces hausses conduisent à de nombreuses luttes sur les salaires en France (SNCF, Transavia, Golden Tulip) et en Europe (poste britannique).

 

Mais la situation récente a aussi été marquée par deux canicules exceptionnelles qui ont conduit à des mégas feux détruisant près de 20 000 hectares de forêts dans les Landes. Comment ne pas voir les conséquences désastreuses du changement climatique et l’urgence de sortir des énergies fossiles ?

 

 

- Or cette loi, mal rédigée, faite de bric et de broc, ne répond en rien aux enjeux de la période et le gouvernement a refusé la plupart des amendements qui auraient pu en améliorer le contenu.

D’une part :

  • la loi ne compense pas la perte de la valeur de nos revenus avec l’inflation ;
  • d’autre part elle aggrave les émissions de gaz à effet de serre avec l’importation de gaz de schiste américains et la relance d’une centrale à charbon.

 

Entrons dans les détails.

  • L’article 1 prévoit l’augmentation du plafond de la prime dite Macron.

Cette prime défiscalisée peut être versée par les entreprises aux salariés. Cette mesure pose plusieurs problèmes :

  • D’abord, elle ne bénéficiera pas à tous les salariés, mais seulement ceux qui sont dans des entreprises qui ont les moyens et la volonté de la verser. En 2021, seulement 4 millions de personnes l’ont touchée sur 25 millions de salariés (soit 16%)[4] et le montant moyen versé était de 506 euros en moyenne[4], bien en deçà du plafond de 1000€ ;
  • Rien n’indique que l’augmentation du plafond changera dans les mêmes proportions l’augmentation des versements ;
  • Mais surtout des primes versées annuellement et sans aucune garantie ne constituent pas une solution pour des millions de citoyens pour payer chaque mois l’essence et l’alimentation ou pour avoir une garantie pour un bailleur.
  • Pire, les entreprises qui ont des marges importantes pourront verser cette prime défiscalisée en lieu et place d’une augmentation de salaires ;
  • C’est donc possiblement un frein à de vraies augmentations de salaires. Or comme ces primes sont défiscalisées, c’est un manque à gagner de cotisations pour la sécurité sociale, ce qui risque de peser notamment sur le système de  retraites.

 

  • Dans la même veine, le gouvernement a décidé avec l’article 2 de faciliter l’intéressement.

L’intéressement dépend des profits de l’entreprise et il est prioritairement versé sur des plans d’épargne salariale défiscalisés. C’est encore un moyen d’éviter les hausses de salaires en proposant des alternatives défiscalisées et irrégulières. Actuellement, les exonérations de cotisations sur les diverses formes d’intéressement coûtent 1,7 Md€ par an. C’est donc une mauvaise solution pour le pouvoir d’achat, comme pour notre modèle social.

 

  • Le reste des articles présente quelques avancées même si elles sont souvent largement insuffisantes.
    • L’article 4 vise à limiter le nombre de branches professionnelles pour lesquelles les minima sont en dessous du SMIC, par exemple en fusionnant les branches.

Selon nous, il aurait été préférable de conditionner des aides publiques au fait d’avoir des minima de branche au-dessus du SMIC. Nous avons proposé de porter le SMIC à 1500€ net. Sans succès, car le bloc de droite LR, RN et LREM a voté contre !

  • L’article 5 prévoit une revalorisation anticipée de 4 % à partir de juillet des droits et prestations sociales indexés sur l’inflation.

Mais cette revalorisation est insuffisante vue l’inflation.

  • L’article 6 prévoit la revalorisation anticipée des APL à hauteur de 3,5 % et le plafonnement de l’indice de référence des loyers à 3,5 % jusqu’au deuxième trimestre 2023.

C’est notoirement insuffisant. Par exemple, pour un loyer de 600 euros et des APL de 200 euros, l’augmentation de 3,5 % des deux se traduit par un maigre gain de 7 euros d’APL et 21 euros de loyer supplémentaire, soit 168 euros de perte annuelle.

Nous avons proposé le gel des loyers. Sans succès, car le bloc de droite LR, RN et LREM a voté contre[4bis] !

  • L’article 7 oblige les vendeurs en ligne à garantir au consommateur un “ accès facile, direct et permanent à une fonctionnalité dédiée ” à la résiliation du contrat conclu et à lui indiquer clairement la date de la fin du contrat lorsque le consommateur décide de résilier le contrat.

LREM s’est opposé à l’extension de cette obligation à plus de secteurs.

  • L’article 8 concerne la même garantie pour les assurances.

 

Pour tous ces articles, le débat a été entre d’un côté ceux qui proposaient des primes (LREM, LR, et RN) et de l’autre ceux (la NUPES dans sa diversité) qui exigeaient la hausse générale des salaires, leur indexation sur l’inflation étant la seule mesure permettant de garantir en réalité la valeur de nos salaires et donc de notre travail.

 

 

- L’inflation...

L’inflation actuelle n’est pas causée par la seule guerre en Ukraine ou par une augmentation des salaires, elle est causée aussi (et surtout) par l’explosion des dividendes des entreprises, qui alimentent la spéculation dans de nombreux secteurs et des blocages dans les chaînes d’approvisionnement mondiales suite au COVID. C’est le chaos capitaliste qui génère actuellement l’inflation et sûrement pas nos salaires. Choisir la hausse des salaires plutôt que des primes défiscalisées ou de l’intéressement, c’est contraindre les entreprises à réajuster la répartition de la valeur ajoutée entre les salaires et les dividendes. Rappelons que les entreprises du CAC 40 ont versé 80 milliards d’euros en dividendes à leurs actionnaires en 2021[5], soit l’équivalent de 3200€ par salarié français…

 

 

- Mais ce texte en plus d’être largement insuffisant pour contrer la paupérisation des salariés, présente des dispositions nocives pour l’environnement et le climat.

Afin de sécuriser l’approvisionnement énergétique,...

  • l’article 13 prévoit que le ministre chargé de l’énergie puisse obliger l’opérateur d’un terminal méthanier flottant à le maintenir en exploitation pour la durée fixée par ce ministre ;
  • l’article 14 la construction d’un terminal flottant d’importation de gaz naturel liquéfié (gaz de schiste américain) au Havre ;
  • L’article 15 permet aux exploitants de centrales à charbon de recourir “ en cas de reprise temporaire d’activité ” à des CDD et des contrats de mission pour leurs recrutements, notamment en faisant revenir les salariés en cours de reclassement suite à la fermeture initiale ;

Par dérogation au droit du travail, la durée des CDD ainsi conclus peut atteindre 36 mois au lieu de 18.

  • Enfin, l’article 19 prévoit la validation du décret du 11 mars 2022 qui oblige EDF à vendre plus d’énergie à prix cassé à ses concurrents, pour l’année 2022 et ce “ à titre exceptionnel ”.

 

Bref, comme le gouvernement a été incapable d’organiser la transition énergétique, il est obligé de relancer l’exploitation et l’usage d’énergies fossiles, à cause des risques liés à la crise en Ukraine. Le principal problème de cette approche, c’est qu’à aucun moment le gouvernement ne planifie la sortie des énergies fossiles de façon conséquente en développant les transports en commun, la rénovation des logements et le développement des énergies renouvelables. Pire, le dernier article menace la survie de notre opérateur historique EDF en le contraignant à revendre à perte de l’électricité à ses concurrents.

 

Sur les questions écologiques, comme sur les articles sur le pouvoir d’achat, le même bloc LR, LREM et RN s’est opposé aux amendements proposant d’autres solutions, ou à minima limitant dans le temps le recours aux énergies fossiles.

 

Pour toutes ces raisons, il était inconcevable de voter une telle loi climaticide et organisant la perte de notre pouvoir d’achat et donc de pouvoir de vivre de nos concitoyens.

Il est nécessaire maintenant que les salariés se battent partout par la grève et les manifestations pour obtenir de leurs dirigeants les augmentations de salaires que le gouvernement et ses alliés de LR et du RN ont refusé de leur donner.

 

Notes :

[1l'ensemble du projet de loi portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat (première lecture)

[2] En juin 2022, les prix à la consommation augmentent de 5,8%

[3] Pour le seul premier trimestre 2022, les loyers ont augmenté de 2,48%

[4] Prime Macron : près de 4 millions de bénéficiaires en 2021

[4bis] Loi pouvoir d’achat : les députés LREM et RN empêchent le gel des loyers, la hausse plafonnée

[5] Le CAC 40 va verser 80 milliards d'euros à ses actionnaires au titre de 2021

 

Pour en savoir plus :

- « “La prime Macron” creuse volontairement le déficit de la Sécurité sociale »

 

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31 juillet 2022 7 31 /07 /juillet /2022 09:32
NUPES : les armes à gauche ?

Alliance selon les uns, reddition selon les autres... la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale, la fameuse Nupes[1], rebat les cartes de la gauche française.

 

 

-  Dénouement d'une Présidentielle porteuse d'espoir pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, et tragique pour le Parti Socialiste. 
Pourtant, il y a 10 ans, le PS était plus puissant que jamais : il détenait l'Elysée, la majorité à l'Assemblée Nationale, le Sénat, la plupart des grandes villes, la quasi- totalité des régions...

 

En 2017, après 5 ans d'exercice du pouvoir, il est victime du siphonnage de ses troupes et de ses voix par la République en marche. Durant 5 ans, 30 députés socialistes siègent à l'Assemblée, mais ils semblent inaudibles, là où les 17 Insoumis adoptent la stratégie du «  bruit et de la fureur ». Face à la vague insoumise, le PS semble englouti...


Comment et pourquoi la gauche  française s'est alignée sur les positions " radicales " de la France insoumise ?
Regards croisés entre François Hollande, fervent défenseur de la social-démocratie, et Jean Luc Mélenchon fer de lance de la gauche " radicale" selon certains. 

 

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9 juillet 2022 6 09 /07 /juillet /2022 09:13
Plutôt Hitler que le Front Populaire dans les années 30, plutôt Le Pen que Mélenchon aujourd’hui

Quand Frédéric Lordon prédisait le retournement du barrage républicain pour Marine Le Pen contre Mélenchon

 

Avril 2021, plateau de La Bas si J’y Suis[1]. Le philosophe Frédéric Lordon est l’invité de Daniel Mermet pour présenter son nouvel ouvrage sur le communisme co-écrit avec Bernard Friot. Un passage de l’émission mérite d’être ressorti aujourd’hui. Il est d’une clarté éclairante.

 

Sources : l'Insoumission | mis à jour le 27/10/2022

- Le philosophe commence par décrire la haine des médias à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon

« Mélenchon est celui qui l’objet du traitement de défaveur le plus appuyé de la totalité des médias mainstream. Il est l’objet d’un déferlement de détestation proprement viscéral. On lui choisit toujours la photo la plus désobligeante, on lui déforme ses propos. Au moindre écart de conduite ou de langage, il en a pour 3 jours. Je me dis que c’est un bon signe : quelqu’un qui s’attire, à ce point, une haine universelle de l’ensemble des institutions formelles et informelles de la démocratie bourgeoise ».

 

 

- Le deuxième point de Frédéric Lordon, sur le barrage républicain, est savoureux
Je l’ai écrit il y a des années « Cette connerie du front républicain pourrait se donner une nouvelle occurrence en se reformant contre Mélenchon. Je suis prêt à parier que Mélenchon contre Le Pen, d’une part, version faible, le front républicain n’est pas du tout garanti en faveur de Mélenchon, d’autre part, version forte, il se pourrait qu’une front républicain se reconstitue mais contre Mélenchon ». ...La situation politique de juin / juillet 2022.

 

- Jean-Luc Melenchon : « Le destin de LREM, de LR et du RN est de se regrouper sous la houlette de Le Pen ».

 

 

Cela se passera de la manière suivante[2] : " L’Assemblée nationale va devenir la casserole dans laquelle ils vont mettre à cuire leur soupe. Lorsque le gouvernement affirme qu’il travaillera à des majorités de projets, il sait parfaitement que cela ne fonctionnera pas avec nous. Ils présenteront donc des textes sur lesquels LR fera de la surenchère pour tenter de grignoter des parts à l’extrême droite. Ce qui fait du RN le maître du jeu de la recomposition de la droite. Mme Le Pen n’a jamais eu un autre projet que celui de M. Zemmour, qui n’a cessé d’appeler à la jonction de la droite et de l’extrême droite. Ce n’est pas une surprise pour moi. Dès 2012, j’avais affirmé sur France 2 que, « face à la crise, cela se finirait entre le RN et nous[3]. » "

 

 

Et dans les faits : 👇

Le processus est déjà en marche...

 

 

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20 juin 2022 1 20 /06 /juin /2022 09:33
Le vote d’ouvriers et d’employés pour des candidats d’extrême droite : une problématique à ne pas esquiver

Le RN, ou l’illusion d’une opposition à Macron[1bis]

 

Hervé Debonrivage a, en mai dernier, rédigé cette analyse du vote RN. Il a eu raison de pointer l’importance de ce sujet comme le résultat du 2iéme tour des législatives le confirme...

Je me limite ici à cinq remarques complémentaires par Jacques Serieys :

- lorsque le programme et l’action politique de la "gauche" ne défendent pas les milieux ouvriers et populaires, pourquoi ceux-ci continueraient-ils à voter à gauche ? d’autant plus que beaucoup de médias valorisent le RN comme leur représentant. Cela entraîne surtout de l’abstention car une majorité de familles ouvrières ne sont pas dupes du fait que l’extrême droite fait partie du monde de la droite et du capitalisme.

- malgré quelques mots prétendument en faveur du peuple, l’extrême droite ne constitue en rien un appui pour ces milieux ouvriers et populaires, ne cherche en rien à les protéger contre le "mondialisme" et les "gros" capitalistes. Mussolini par exemple, est passé d’un discours social de ce type à la division par deux du salaire des femmes après l’arrivée au pouvoir. Plusieurs dirigeants du RN sont passés en une semaine de ce type de discours "social" au programme terriblement anti-ouvrier de Zemmour.

- les catégories sociologiques de l’INSEE ne prennent pas en compte le fait majeur des quarante dernières années : le salariat représente aujourd’hui plus de 80% des citoyens (ouvriers, employés, professions intermédiaires, cadres d’entreprise et professions intellectuelles supérieures, retraités ex-salariés). Globalement, ce salariat correspondant à une place dans les rapports capitalistes de production, vote plus pour La France Insoumise et la NUPES que la population française dans son ensemble. Le principal point d’appui électoral de la gauche, de LFI et de la NUPES à présent, ce sont les "professions intermédiaires" que de nombreux analystes préfèreraient voir intégrées dans un bloc avec les ouvriers et employés.

- si l’on accepte le concept de "classe populaire", il faut ajouter à ce salariat la catégorie INSEE définie par le terme d’INACTIFS. Il s’agit largement d’individus précarisés. Eux aussi votent plus pour LFI et la NUPES que la population globale et que pour le RN.

- la couche sociale englobée sous le concept "OUVRIERS" a beaucoup changé depuis 40 ans avec une nette baisse des ouvriers d’entreprise en CDI et une hausse par exemple des femmes de ménage et précaires en contrat court.

- La dernière étude sur les intentions de vote pour les législatives prévoit pour la NUPES : 43% parmi les professions intermédiaires, 32% parmi les employés, 32% parmi les cadres d’entreprise et professions intellectuelles supérieures, 41% parmi les "inactifs, 25% parmi les ouvriers, soit un engagement nettement plus important en faveur de la NUPES que pour le RN. Il est vrai que ces intentions de vote évoluent en fonction de l’offre politique ; le programme actuel de la NUPES répond évidemment plus à la demande du milieu salarié et populaire que les imbroglios permanents de François Hollande.

- Préambule : retour préalable sur le second tour des législatives 2022

Que l'on ne vienne pas nous dire que la France est pays de fascistes !

  • La faute de Macron est énorme : diaboliser la #Nupes (en mettant dans le même sac des " extrêmes " a contribué à multiplier par 10 le nombre de députés pour le RN, ce que l'insoumission dénonçait en mars 2022[1].
  • Le résultat de Le PEN à selon moi deux origines :
    • LREM et ses candidats, qui préfère soutenir en catimini le RN (sur 65 face à face entre la Nupes/RN, les donneurs de leçons de la macronie ont refusé de s'engager par une consigne claire dans 52 cas) de peur que la Nupes ait la majorité, car, comme je le publiais en mars 2021 « S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »[2] ;
    • l'abstention du peuple porteur d'exigences de gauche, écœuré, dégouté par la trahison, par les engagements non tenus et dont le septennat Hollande a été l'un des plus gros contributeur. En effet, si Le Pen comptait sur l'abstention de gauche pour battre Macron aux présidentielles, elle comptait aussi dessus pour les législatives... et le résultat en atteste.

 

Le nouveau visage socio-professionnel des députés à l'issue des législatives 2022. 👉 Moins de 1% des députés sont ouvriers, contre 19% dans la population active.

 

  • A retenir : nous sommes l’expression politique des plus pauvres, des chômeurs, des oubliés de ce pays.
    • Parmi les 10% des circonscriptions où il y a le plus de pauvres, 80% ont été gagnées par la NUPES.
    • Nous avons la fierté d’avoir construit le + grand parti populaire depuis la Libération.

 

Nous sommes l’expression politique des plus pauvres, des chômeurs, des oubliés de ce pays.

 

Sources : Hervé Debonrivage | mis à jour le 13/10/2022

- Introduction Classe populaire ? De quoi parle-t-on ?

On entend par cette terminologie une partie de la population active constituée des ouvriers et des employés. On pourrait rattacher à cette catégorie des travailleurs indépendants à faibles revenus, des petits commerçants, des petits artisans, des propriétaires de petites exploitations agricoles.

  • Si l’on veut avoir une connaissance approfondie sur la notion de classe populaire, l’ouvrage le plus complet actuellement existant est le suivant : Sociologie des classes populaires contemporaines éditées chez Dunod ou Armand Colin[3].
  • On peut accéder un résumé détaillé de cet ouvrage collectif en utilisant le lien suivant sur Cairn info[4]

Sur l’évolution de la population active en France et plus particulièrement sur les catégories ouvrières on peut se reporter aux deux articles suivants :

  • Comment évoluent les catégories sociales en France ?[5] ;
  • Statistiques sur l’évolution du monde ouvrier de 1982 à 2020 et des différentes catégories qui le composent[6].

En 1982 les ouvriers représentaient 30 % de la population active, avec 6,9 millions de personnes et en 2020, 20 % de la population active avec 5,3 millions de personnes, les employés représentent quant à eux 25 % de la population active en 2020.

 

 

-  Deux articles concernant le vote des classes populaires pour des représentants de l’extrême droite
Depuis fort longtemps, il a existé des ouvriers et des employés ayant voté pour des candidats de droite ou d’extrême droite.

Mais un phénomène nouveau dont il faut reconnaître la réalité, c’est la croissance quasi continue du vote des classes populaires en faveur de l’extrême droite depuis les années 1980 qui coïncide, comme par hasard, avec la croissance et l’intensification des politiques néolibérales mais aussi avec la décroissance numérique de ces catégories populaires.

  • Une mise en garde préalable concernant l’utilisation des pourcentages par les médias et les instituts de sondage.

Il y a trois manières de calculer le vote ouvrier en faveur de l’extrême droite.

- Si l’on dit « il y a 50 % de votes des ouvriers pour Marine Le Pen » Il faut préciser de quelle quantité on prend le pourcentage. Si c’est 50 % du total du nombre d’ouvriers en France qui est de 5,3 millions, cela fait alors 2,65 millions de personnes

- S’agit-il de 50 % des ouvriers qui votent c’est-à-dire qui ne s’abstiennent pas ? En supposant que le taux d’abstention des ouvriers soit de 45 %, le pourcentage de votants est alors 65 % le nombre obtenu est alors : 50 % de 65 % de 5,3 millions ce qui donne : 1,72 millions de personnes

- Ou encore, troisième possibilité, cela veut-il dire que 50 % des électeurs pour Marine Le Pen sont des ouvriers ? Si l’on prend les 13,3 millions d’électeurs ayant voté Marine Le Pen au deuxième tour des présidentielles de 2022, on obtiendrait alors… : 6,65 millions de personnes : ce qui est évidemment impossible pour cette élection. Il faut donc être vigilant sur la manière dont les médias et les instituts de sondage annoncent leur pourcentage.

 

 

-  Les articles suivants, certes, apportent une ou des explications partielles qui devraient être donc complétées, mais n’en sont pas moins intéressantes.

1️⃣ Comment la gauche a perdu, en trente ans, le vote ouvrier (au profit de l’extrême droite)[7].

- Trente ans de métamorphose de l’électorat frontiste

Une étude de Jérôme Fourquet, directeur du pôle opinion et stratégies d’entreprise à l’Ifop (Institut français d’opinion publique), vient à point nommé pour apporter un éclairage documenté sur la question de savoir où se situe majoritairement, à moins d’un an de l’élection présidentielle, le vote ouvrier. Intitulée « 1988-2021 : trente ans de métamorphose de l’électorat frontiste », cette analyse d’avril dernier rappelle, d’abord, l’ancrage du vote d’extrême droite dans la société française puisque, depuis trois décennies, « un membre de la famille Le Pen obtient un score à deux chiffres lors d’une élection présidentielle ». Et les intentions de vote mesurées pour celle de 2022 ne démentent pas ce constat.

 

1988-2021 : évolution du score du FN/RN au premier tour de l’élection présidentielle. | Jérôme Fourquet/Ifop

Une des mutations prioritaires au sein des strates de l’électorat du Front national (FN), rebaptisé Rassemblement national (RN) en 2018, est fondée sur le niveau de diplôme, selon Fourquet. En 1988, avec Le Pen père, les titulaires d’un diplôme supérieur à bac+2 étaient les plus rétifs à un vote d’extrême droite (9% d’entre elles et eux) et ceux qui avaient un niveau inférieur au bac, les plus enclins (16%). On note que le delta entre ces deux catégories était de sept points. En 2017, avec Le Pen fille, la première catégorie est passée à 8% et la seconde à... 31%. L’écart s’est considérablement creusé pour atteindre vingt-trois points.

 

Le phénomène se diffuse maintenant au niveau des titulaires du bac dans les intentions de vote pour 2022 (mesurées en 2021). Alors que le vote lepéniste est quasi stable dans la catégorie au niveau éducatif le plus élevé (12% au lieu des 9% de 1988), il grimpe à 34% (contre 13% en 1988) chez les titulaires du baccalauréat. Et il s’affirme encore dans la catégorie des détenteurs d’un diplôme inférieur au bac : 33% contre 31% en 2017, comme noté ci-dessus.

 

- Plus de quatre ouvriers sur dix votent Le Pen

  • Cette observation faite en fonction du niveau de diplôme a évidemment une traduction politique puisque les moins diplômés sont cantonnés, beaucoup plus qu’auparavant, dans les métiers les moins en vue et les moins bien payés. « Tout se passe, écrit Fourquet, comme si le parti lepéniste avait progressivement capitalisé sur le ressentiment et le sentiment de relégation culturelle et sociale des publics les moins diplômés au fur et à mesure que le niveau éducatif moyen était rehaussé. » Le résultat électoral de ce mouvement socio-culturel est l’augmentation considérable sur un peu plus de trente ans de la part des ouvriers et des employés votant pour le FN/RN.
  • Alors que la proportion d’ouvriers votant pour le parti lepéniste en 1988 était de 17% –un pourcentage assez peu différent de ce qui était observé chez les employés (14%), dans les professions intermédiaires (15%) ou chez les cadres et dans les professions intellectuelles (14%)–, ce taux a énormément gonflé, passant à 39% lors de l’élection présidentielle de 2017. La part des employés a suivi une tendance de même nature car elle est montée à 30% à l’occasion de ce même scrutin. Les projections qui peuvent être faites au travers des intentions de vote pour 2022 accentuent encore ces phénomènes haussiers : le taux atteint 45% des ouvriers et 42% des employés.

 

1988-2021 : évolution du score du FN/RN au premier tour de l’élection présidentielle dans les milieux populaires. | Jérôme Fourquet/Ifop

  • « Le fait que plus de quatre personnes sur dix appartenant [aux milieux populaires] aient l’intention de voter pour Marine Le Pen au premier tour de 2022, relève Fourquet, témoigne de la très forte emprise idéologique du RN dans ces catégories. » Force est de constater que cette emprise idéologique n’a pas toujours été de ce côté de l’échiquier politique, c’est-à-dire à l’extrême droite. Loin s’en faut.
  • Même si la classe ouvrière a toujours été moins homogène que ce que pensaient et disaient les marxistes pour les besoins de la cause, il n’en demeure pas moins que l’histoire de la gauche, socialiste et communiste, est intimement liée à l’émergence de la notion de classe ouvrière. Créée au début du XXe siècle, la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière, IIe Internationale) ne contient même pas le mot socialiste dans son sigle, tant ouvrier et socialiste recouvrent le même champ politique dans l’esprit de ses initiateurs.

 

- Quand le PCF était le premier parti de France

  • Lors de son congrès de 1920, à Tours, une majorité de congressistes quitte la SFIO pour adhérer, sous l’influence des Soviétiques qui ont pris le pouvoir en Russie en 1917, à la SFIC (Section française de l’Internationale communiste, IIIe Internationale). La SFIC deviendra, en 1921, le Parti communiste français (PCF) qui représente, pour les marxistes, « l’avant-garde de la classe ouvrière ». C’est dire à quel point les communistes voulaient damer le pion aux socialistes comme représentants les plus authentiques du monde ouvrier. Même si celui-ci n’était pas fait d’un seul bloc politique.
  • En effet, même si une majorité, écrasante probablement, des ouvriers révolutionnaires ou réformistes votaient à gauche, notamment pour le PCF jusque dans les années 1970 et en partie pour le PS jusque dans les années 2000, ils coexistaient avec des ouvriers catholiques ou conservateurs dont le vote penchait à droite, comme ce fut notamment le cas pendant la période gaulliste. Cette hétérogénéité est décrite dans une étude du politologue Florent Gougou intitulée « Les mutations du vote ouvrier sous la Ve République » : il constate que « le vote ouvrier n’est donc pas naturellement acquis à la gauche ».

 

Lors du congrès de Tours, en 1920.

  • Il n’en demeure pas moins que le Parti communiste se présentait comme le porteur idéal des aspirations ouvrières qui, à l’en croire, trouvaient leur plein épanouissement dans la « patrie du socialisme ». De fait, le PCF fut le premier parti de France en termes électoraux dans l’immédiat après-guerre. Il jouissait alors, sur le plan intérieur, de l’image du parti des 75.000 fusillés –un chiffre très éloigné de la réalité, ce qui n’ôte rien à la bravoure de militants communistes qui ont sacrifié leur vie dans la Résistance bien avant que l’appareil du parti ne décide de s’y engager à la suite de l’invasion de l’URSS par les armées du IIIe Reich, en juin 1941.
  • Sur le plan extérieur, il profite de l’aura de la Grande Guerre patriotique victorieuse conduite par Staline et l’armée rouge contre le nazisme sur le front de l’Est. Il est vrai que le PCF sera longtemps d’une grande fidélité au stalinisme.

 

La récession de l’âge d’or communiste

  • Lors de l’élection de la première Assemblée constituante, en octobre 1945 (celle qui va clore le cycle de la IIIe République), il obtient 26,2% des voix et 159 sièges : il devance les démocrates-chrétiens centristes du MRP (Mouvement républicain populaire). Il culmine même à 28,3% aux législatives de novembre 1946 (la IVe République a été instaurée en octobre) et détient un tiers des sièges de l’Assemblée nationale... l'ère du « gaullo-communiste[7bis] » ?
  • Grâce au vote ouvrier et au soutien de l’intelligentsia de gauche –les communistes occupent alors une place prépondérante parmi les intellectuels–, le PCF tient le haut du pavé sur l’échiquier politique jusqu’à la fin des années 1970. À l’élection présidentielle de 1969, son candidat, le kominternien Jacques Duclos, obtient 21,3% des suffrages exprimés. Et dix ans plus tard, Georges Marchais, qui conduit la liste du Parti aux premières élections européennes, décroche 20,5% des voix.
  • Mais l’âge d’or est déjà entré en récession par la combinaison d’une multitude de facteurs qui sont défavorables au Parti communiste, en France et en Europe de l’Ouest. On peut citer pêle-mêle les interventions militaires extérieures de l’URSS pour sauver « le socialisme réel », les mutations de la société française après 1968, le rétrécissement progressif de la classe ouvrière au profit d’une classe moyenne aux contours moins déterminés dans les décennies qui suivent, la montée en puissance du Parti socialiste (PS) qui est couronnée par la victoire de François Mitterrand à la présidentielle de 1981, puis celle de 1988, la chute du Mur de Berlin en 1989 et la dislocation de l’Empire soviétique à partir de 1991, le mouvement de désindustrialisation, etc.

 

Le vote ouvrier n’est plus au rendez-vous

  • Le vote ouvrier n’est plus au rendez-vous de la gauche et du PCF en particulier. Selon le politologue Florent Gougou déjà cité, « il semble que le vote de classe ouvrier [atteint] son maximum lors des élections législatives de 1973, avant de décliner progressivement par la suite ». Georges Marchais est surpris par son score (15,4%) à la présidentielle de 1981. Ce recul est confirmé aux européennes de 1984 où la liste du secrétaire général n’atteint que 11,2%, c’est-à-dire qu’il fait jeu égal avec le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, dont la liste obtient 11%. Cinq ans avant, la liste d’extrême droite conduite par Jean-Louis Tixier-Vignancour avait fait péniblement... 1,3%.
  • Les nombreux bastions rouges ouvriers de la région parisienne qui firent la grandeur du PCF vont tomber les uns après les autres. À partir de ce basculement, la suite de l’histoire n’est plus qu’une descente accélérée vers les enfers électoraux. À la présidentielle de 1988, André Lajoinie, candidat communiste concurrencé par le dissident Pierre Juquin, n’obtient que 6,8% des voix alors que Le Pen père est à 14,4%. Aux européennes de 1989, le PCF n’a plus qu’un score à un chiffre (7,7%) et l’extrême droite est à 11,7%.

Le vote ouvrier n’est plus au rendez-vous

  • Le vote ouvrier n’est plus au rendez-vous de la gauche et du PCF en particulier. Selon le politologue Florent Gougou déjà cité, « il semble que le vote de classe ouvrier [atteint] son maximum lors des élections législatives de 1973, avant de décliner progressivement par la suite ». Georges Marchais est surpris par son score (15,4%) à la présidentielle de 1981. Ce recul est confirmé aux européennes de 1984 où la liste du secrétaire général n’atteint que 11,2%, c’est-à-dire qu’il fait jeu égal avec le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, dont la liste obtient 11%. Cinq ans avant, la liste d’extrême droite conduite par Jean-Louis Tixier-Vignancour avait fait péniblement... 1,3%.
  • Les nombreux bastions rouges ouvriers de la région parisienne qui firent la grandeur du PCF vont tomber les uns après les autres. À partir de ce basculement, la suite de l’histoire n’est plus qu’une descente accélérée vers les enfers électoraux. À la présidentielle de 1988, André Lajoinie, candidat communiste concurrencé par le dissident Pierre Juquin, n’obtient que 6,8% des voix alors que Le Pen père est à 14,4%. Aux européennes de 1989, le PCF n’a plus qu’un score à un chiffre (7,7%) et l’extrême droite est à 11,7%.
  • L’enchaînement des scrutins n’est plus qu’une longue litanie de défaites qui mettent en évidence la perte du cœur électoral du Parti communiste : sa base ouvrière. Les nombreux bastions rouges ouvriers de la région parisienne qui firent la grandeur du PCF tombent les uns après les autres. Jusqu’au fiasco des européennes de 2019 où, avec 2,5% des suffrages exprimés, le PCF n’envoie aucun représentant au Parlement de Strasbourg, quand les lepénistes en propulsent vingt-trois avec 23,3% des voix.
  • Absents des deux dernières consultations présidentielles (2012 et 2017) après s’être rangé derrière Jean-Luc Mélenchon (chef de fil successivement du Front de gauche et de La France insoumise), les communistes ont décidé de présenter leur secrétaire national, Fabien Roussel, en 2022, pour conjurer un retrait définitif du paysage politique français. Pourront-ils compter, comme dans le temps d’avant, sur le vote des ouvriers dont le nombre est passé de 6,9 millions, soit 30% de l’emploi total, en 1982, à 5,3 millions (20%) en 2019 ? Rien n’est moins sûr.

 

 

2️⃣ Deuxième article. Front national ou abstention : comment votent les ouvriers ?

- Les ouvriers sont de plus en plus tentés par le Front national MARGAUX BARALON , le 15 mars 2017[8]

FACT CHECKING - Selon Jean-Luc Mélenchon, il " n’est pas vrai " que les classes ouvrières plébiscitent Marine Le Pen. Pourtant, c’est bien la candidate frontiste qui arrive en tête de leurs intentions de vote. " Ce n’est pas vrai ! " Invité mercredi d’une matinale spéciale sur Europe 1, Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, s’est insurgé contre une question sur le vote des classes populaires, qui serait acquis à Marine Le Pen. " Ce n’est pas vrai que la classe ouvrière vote pour l’extrême droite ", a-t-il martelé. " 60% des ouvriers ne votent pas. C’est là le fond de l’affaire. Ils ne votent pas parce qu’ils sont écœurés par un système politique et médiatique qui les révulse."

 

Pourtant, les enquêtes d’opinion montrent une très forte percée de Marine Le Pen au sein de l’électorat ouvrier. Selon la dernière étude du Cevipof, 44% de ceux qui se disent certains d’aller voter iront glisser un bulletin au nom de la présidente du Front national dans l’urne. C’est plus que toutes les autres catégories socioprofessionnelles, devant les employés (35%) et les agriculteurs (35%), deux autres électorats très tentés par l’extrême droite.

 

Le deuxième candidat le plus plébiscité par les ouvriers est Emmanuel Macron. Mais l’ancien ministre de l’Économie arrive très loin derrière Marine Le Pen, avec seulement 16% des intentions de vote de la classe ouvrière. Jean-Luc Mélenchon, lui, pointe en troisième position avec 14%.

 

Une forte abstention. Concernant l’abstention, le leader de la France Insoumise n’a pas tort : elle est très forte au sein de la classe ouvrière, puisque 42% des ouvriers expliquent ne pas être certains de se rendre aux urnes. Loin des 60% évoqués par Jean-Luc Mélenchon, et moins que les agriculteurs, qui sont plus de la moitié (52%) à être des abstentionnistes potentiels.

 

L’enquête du Cevipof n’est pas la seule à montrer que Marine Le Pen rencontre beaucoup d’écho auprès des classes populaires. Dans le dernier baromètre Elabe aussi, la candidate du Front national est la personnalité préférée des ouvriers, avec 45% d’intentions de vote. Devant Emmanuel Macron (20%) et Jean-Luc Mélenchon (12%). Là encore, le taux d’abstention potentiel chez les ouvriers est non négligeable, avec 47% d’entre eux qui ne sont pas certains de se déplacer pour voter. Mais il n’est pas supérieur à celui des autres catégories de population : 53% des professions intermédiaires sont des abstentionnistes potentiels ; 42% des cadres et professions supérieures.

 

Les ouvriers de plus en plus tentés par le FN.

  • Ces chiffres ne sont pas propres à l’élection présidentielle. Lors des dernières régionales déjà, en 2015, 43% des ouvriers avaient voté Front national. Ils se tournent davantage vers l’extrême droite depuis 1988. À l’époque, 18% votaient Jean-Marie Le Pen au premier tour. En 1995, ils étaient 23%. En 2002, 31%. Après une rechute en 2007, le vote ouvrier en faveur du Front national avait de nouveau grimpé à environ 30% en 2012.

 

- Autre article :
Quel est le profil des électeurs ayant voté Emmanuel Macron au Marine Le Pen aux élections présidentielles de 2022 ?[9]

Selon un sondage figurant dans cet article, 67 % des ouvriers et 57 % des employés ont voté pour Marine Le Pen. Remarque il faut prendre ses derniers chiffres avec précaution : s’agit-il de 67 % de l’ensemble des ouvriers ou de 67 % des ouvriers qui votent ?

 

Si l’on considère en utilisant les sondages précédents que 45 % des ouvriers s’abstiennent, il en résulte que 65 % d’entre eux votent. Ainsi, si l’on prend 67 % de 65 %, on retombe bien sur le chiffre précédent de 45 % d’ouvriers votant pour Marine Le Pen.

 

 

3️⃣ Quels sont les faits explicatifs de la croissance de l’influence de l’extrême droite sur les classes populaires ?
Des causes économiques.

On connaît les ravages sociaux du néolibéralisme destruction des services publics, précarité de l’emploi, chômage de masse, délocalisation des entreprises, désindustrialisation, tertiairisation des métiers ouvriers (plate-forme logistique, chauffeur livreur, etc.). Mise en concurrence accrue des travailleurs entre eux sur un marché du travail ouvrier en contraction.

 

- Des causes sociologiques.

Ces causes économiques ont modifié les rapports sociaux entre les travailleurs : destruction des collectifs de travail et des liens sociaux de solidarité par notamment le recours à l’externalisation de certaines tâches et l’utilisation massive de sous-traitance, etc.

 

Ainsi le taux de syndicalisation n’a cessé de décroître et le syndicalisme non seulement comme moyen de défense des conditions de travail mais aussi comme outil de formation des travailleurs a perdu de sa force. Dans le contexte d’un marché du travail très concurrentiel et de précarité , certains ouvriers peuvent être conduits à faire porter la responsabilité de ses problèmes sur autrui et notamment sur travailleurs immigrés et les « assistés sociaux ».

 

De mauvaises conditions d’habitat et un environnement urbain ou périurbain où règne la délinquance favorisent la réceptivité aux idées sécuritaires et identitaires de l’extrême droite. Selon la Cour des Comptes, il existe en France 1514 « quartiers de non-droit » répartis sur environ 800 communes. Le vote de lois sécuritaires enrobées de com’à usage des fonds de commerce électoraux couplées à une destruction des services publics par les libéraux ne changent en rien cette situation.

 

- Des causes culturelles.

Une autre conséquence du néolibéralisme est le mauvais fonctionnement du système éducatif provoquant un échec scolaire ou universitaire de masse plus ou moins visible. Cela provoque un sentiment de relégation, de déclassement favorable à la désignation d’un bouc émissaire.

 

Les connaissances historiques, les capacités d’analyse critique des jeunes collégiens et lycéens se trouvent ainsi altérées. Ils se trouvent ainsi livrés sur le « marché électoral » sans capacité suffisante d’analyse critique des discours démagogiques voire racistes.

 

Il existe en effet une forme de banalisation du racisme :

  • la France, avec l’union européenne, s’est abstenue en 2014 et en 2021 au vote de la résolution de l’ONU condamnant la glorification du racisme et du nazisme. Les États-Unis et l’Ukraine ont même voté contre ! ( En revanche, tous les pays d’Asie et d’Amérique du Sud et d’Afrique ont voté pour.)
  • Paresse intellectuelle et défiance envers les autres aidant, il est beaucoup plus facile d’accuser le « fraudeur social », l’immigré « qui ne veut pas s’intégrer » pour expliquer la souffrance sociale que de dénoncer la mauvaise répartition de la valeur ajoutée produite par les travailleurs entre salaires et profits sous les Gide de la grande bourgeoisie dominante.
  • Il est bien évident que le simplisme d’un discours de Marine Le Pen tranche avec la relative complexité d’un discours de Mélenchon même si ce dernier déploie de réels efforts pour être pédagogique.

 

Une autre carence culturelle de l’éducation nationale concerne la laïcité

  • L’insuffisance des moyens mis en œuvre pour préserver le système éducatif de la pénétration par l’islamisme politique. Dont le rapport de l’inspecteur général Jean-Pierre OBIN entouré de 90 spécialistes a fait état dès 2004[10]. Ce spécialiste du renseignement de terrain cite dans sa longue interview les deux rapports précités.
  • Comme dans de nombreux domaines, les gouvernements libéraux incapables de donner les moyens financiers et humains pour faire fonctionner correctement nos services publics ne tiennent pas concrètement compte des rapports d’expertise indépendants.

 

En l’occurrence, cette incurie ouvre un boulevard pour tous les manipulateurs d’extrême droite, à des médias en quête d’audience sur des problèmes de conflits religieux et identitaires.

 

Les classes populaires n’échappent évidemment pas, comme d’autres catégories sociales, à cette vaste diversion qui, certes peut reposer sur des problèmes réels mais qui ne sont traités ni économiquement, ni culturellement, ni politiquement.

 

- Des causes politiques.

L’affaiblissement continu du PCF depuis la fin des années 1980 et le peu d’influence des partis d’extrême gauche ne permet plus aux travailleurs d’avoir une formation critique du capitalisme suffisante. Cette carence peut conduire un certain nombre d’ouvriers et d’employés à se réfugier dans le « chacun pour soi », dans le communautarisme, dont l’illusion d’un parti de l’ordre

 

Il est fréquent de lire : « la gauche a abandonné les classes populaires ». Mais encore faut-il être plus précis.

  • Le PS en se convertissant à des politiques économiques néolibérales donc de droite a pris des mesures économiques en contradiction avec les intérêts des classes populaires.
  • D’autre part, le PCF n’a pas su tenir compte des modifications structurelles du salariat ouvrier et des services. Il a abandonné sa politique de formation politique des classes populaires au profit d’une simple gestion des affaires locales et d’une professionnalisation alimentaire de la politique.
  • Un autre élément important à prendre en compte pour expliquer la défiance des classes populaires à l’égard des partis politiques ayant gouverné est le suivant : il n’y a eu que très peu d’élus ouvrier ou employés dans les différentes assemblées locales et nationales ou européennes.

 

Le vieux fond de l’antiparlementarisme d’extrême droite trouve alors un terreau favorable.

En outre, il existe une détérioration des rapports entre les institutions administratives du fait de la pénurie de moyens accordés à ces dernières et d’une numérisation technocratique mal acceptée par les classes populaires. Cela donne un écho favorable à la propagande anti fonctionnaires, anti technocrates, anti fiscaliste de l’extrême droite.

 

- Des causes idéologiques.

Il a été montré sur ce site et ailleurs que l’extrême droite a considérablement accru son influence au sein des grands médias dominants mais aussi sur les réseaux sociaux.

 

Ainsi les thèmes sécuritaires, identitaires voire religieux prennent une place disproportionnée dans l’espace médiatique et contribuent ainsi à augmenter l’électorat de l’extrême droite notamment dans les classes populaires. Rappelons ainsi que si Jean-Marie Le Pen avait obtenu 18 % des suffrages exprimés en 2002, sa fille, 20 ans plus tard, obtient 42 % des suffrages exprimés au second tour des élections présidentielles.

 

On constate ainsi que le score de 45 % pour le vote ouvrier en faveur de Marine Le Pen est légèrement plus haut que la moyenne nationale des suffrages exprimés.

 

À cette diffusion médiatique massive des idées d’extrême droite s’ajoute une propagande spécifique anti France Insoumise ou anti Mélenchon.

  • Islamo – gauchisme reprenant le terme de Judéo – bolchévisme d’avant-guerre ; communautarisme, wokisme.
  • Une autre critique spécifique pouvant toucher les classes populaires : Mélenchon serait un traître car il aurait appelé à voter François Hollande et aurait permis l’élection d’Emmanuel Macron. Or il se trouve que Mélenchon n’a jamais encouragé à voter pour l’un ou pour l’autre.
  • Même si les 13 % ou 17 % de l’électorat de Mélenchon ne s’étaient pas reportés sur Macron, celui-ci aurait de toute façon été élu avec plus de 2 millions de voix d’avance sur Marine Le Pen.
  • Mais les électeurs d’extrême droite lui feront remarquer que néanmoins il n’a pas appelé à faire barrage à François Hollande comme il l’avait dit pour Sarkozy et n’a pas appelé à faire barrage à Macron comme il l’avait dit à l’égard de Marine Le Pen.
  • Mais si l’on suit un tel raisonnement, cela signifierait que Mélenchon aurait dû préconiser l’abstention ou le vote blanc dans chacune de ces situations. Il faut remarquer que vouloir à tout prix appeler à faire barrage à Macron peut aboutir à quitter LFI et adhérer au RN comme ce fut le cas d’Andréa Kotarac lors des élections européennes de 2019 et fut fustigé par Jean-Luc Mélenchon[11] !

 

Mélenchon a évidemment eu raison de condamner une telle attitude mais celle-ci montre le niveau de détestation de Macron qui peut exister dans un électorat qui a voté Mélenchon au premier tour et dont 13 % ont voté pour Marine Le Pen pour faire barrage à Macron. (Sondage réalisé après le second tour et non pas un sondage d’entre deux tours qui indiquaient 18 % pour Le Pen et 37 % pour Macron).

 

L’analyse sociologique de cet électorat est partiellement décrite dans l’article de France 24 avant le second tour des présidentielles : la colère de l’électorat de Mélenchon vise d’abord Macron[12].

 

 

4️⃣ Comment convaincre les classes populaires qui votent pour l’extrême droite ?

Sans tomber dans le simplisme, il faut éviter une argumentation complexe.

  • Il faut simplement montrer que le RN – FN n’a jamais participé à la moindre manifestation pour défendre les salaires, les conditions de travail, les retraites. Quelles sont les propositions de loi du FN – RN à l’Assemblée nationale ou au parlement européen pour améliorer les conditions de vie des travailleurs
  • Quelles sont les politiques sociales envers les plus démunis dans les municipalités où le RN est majoritaire ? On remarquera le silence des grands médias sur cette question.
  • Historiquement, il faut rappeler que l’extrême droite a toujours eu un langage social pour prendre le pouvoir pour ensuite recourir à des politiques antisociales une fois élue.
  • Quant à la défense de la morale et de l’ordre, il faut rappeler que le RN a été mis plusieurs fois mis en cause par la justice pour le financement de ses campagnes électorales.
  • D’autre part, une rétrospective historique sur la vie politique du FN – RN donne l’image d’un parti en proie à de multiples guerres intestines, de rivalités et de nombreux départs : c’est ça le parti de l’ordre ?
  • Les deuxièmes auteurs des actes terroristes dans le monde occidental sont les mouvements d’extrême droite. Voir la liste des attentats d’extrême droite[13].... C’est ça la sécurité ? La paix civile ?
  • Montrer que les allégations du RN concernant la fraude sociale, l’attribution d’aides sociales considérables aux immigrés reposent sur des inexactitudes factuelles ou, au mieux, sur des chiffres biaisés.

 

Il faut aussi démolir les mythes du « grand remplacement », de la « guerre des civilisations » qui alimentent aussi les courants néonazis au niveau international.

  • Sans nier l’existence d’un certain nombre de problèmes locaux liés à l’immigration et sans nier l’existence d’une action de l’islam politique, ces questions doivent être traitées à partir de rapports d’experts indépendants, d’études de terrain de diverses associations démocratiques et non pas à partir de récupération médiatique et de déclaration bruyante des partis de droite et d’extrême droite. Comme l’ont déjà dit différents représentants de LFI : « moins de com’et plus d’action de terrain ! ».
  • Montrer que le problème essentiel est le partage des richesses entre salaires et profits créés par l’ensemble de la population active en France.
  • Montrer que cette inégalité du partage au profit des actionnaires a pour conséquence de casser les services publics notamment ceux de la santé, de l’éducation et la justice.

 

-------------------------------------

 

 

- Retrouvez la conférence des #AMFIS2022 intitulée : « Qui a voté pour l’extrême droite en 2022

 « Qui a voté pour l’extrême droite en 2022 ? », avec :
• Alexis Corbière, député LFI-NUPES
• Boris Bilia, statisticien et co-animateur d’Intérêt général
• Gala Kabbaj, chercheuse, en charge du programme Stratégies contre l’extrême droite de Transform!
• Lucie Delaporte, journaliste à Mediapart, spécialiste de l’extrême droite

 

 

Notes :

[1] Macron trampoline de Le Pen : Mélenchon vote utile de 2022 ?

[1bisLe RN, ou l’illusion d’une opposition à Macron

[2] S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche

[3] Classes populaires ou condition laborieuse ?

[4] Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy, Sociologie des classes populaires contemporaines

[5] Comment évoluent les catégories sociales en France ?

[6] Institut national de la statistique et des études économique

[7] Olivier Biffaud — 19 mai 2021 : Comment la gauche a perdu, en trente ans, le vote ouvrier (au profit de l'extrême droite)

[7bis] L'ére du « gaullo-communiste »

[8] Front national ou abstention : comment votent les ouvriers

[9] Résultats présidentielle : quel est le profil des électeurs d'Emmanuel Macron, de Marine Le Pen et des abstentionnistes ?

[10] L’insuffisance des moyens mis en œuvre pour préserver le système éducatif de la pénétration par l’islamisme politique.. Voir pour plus de détails Wikipédia :

Jean-Pierre Obin qui, lassé de l’inaction des différents gouvernements, a publié en 2020 l’ouvrage : Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école.

- La commission et le rapport Stasi remis à Chirac en 2003 avait fait état des mêmes préoccupations.

- Pour avoir une idée du mode opératoire du développement de l’islamisme politique en France, on peut écouter l’émission : Thinkerview AlainChouet 35 ans de DGSE

[11] Appel d'un ex-soutien de Mélenchon à voter RN : le chef de file de LFI fustige un "traître"

[12] Présidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"

[13] Liste d'attaques terroristes d'extrême droite

 

Pour en savoir plus :

- Les classes populaires et la démocratie représentative en France : exit, voice ou loyalty ? Patrick Lehingue Dans Savoir/Agir 2015/1 (n° 31), pages 25 à 34 Source : cairn info

- Le référendum sur le projet de traité constitutionnel en 2005, puis le premier tour de l’élection présidentielle de 2007, ont semblé confirmer l’intérêt des classes populaires pour la politique

- Jean-Luc Mélenchon en 2015 : " Les chiens votent Front National ! Certains chats aussi ! "

Le vote d’ouvriers et d’employés pour des candidats d’extrême droite : une problématique à ne pas esquiver
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17 juin 2022 5 17 /06 /juin /2022 21:03
Meeting Mélenchon Parc des expos ©Blandine Le Cain

Meeting Mélenchon Parc des expos ©Blandine Le Cain

Jean-Luc Mélenchon 13/07/2022 : « Une nouvelle histoire de la gauche commence[4] »

 

« Le Monde » : la Nupes rate la victoire entre 0,13 et 0,25 % du total des voix[1]

 

La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) vient de réussir un exploit : devenir la première force d’opposition lors du premier tour des élections législatives, avec 26,11% des voix, face à un président réélu. Évènement historique dans l’histoire de la Ve République, ce score a également une signification.
En unissant sous une même bannière l’ensemble des partis traditionnels de gauche, la NUPES a imposé dans le paysage politique une ligne de rupture avec le social-libéralisme.
Loin d’une trahison ou d’une soumission, comme l’ont prétendu bon nombre de commentateurs en reprenant les cris d’orfraie de leurs prédécesseurs lors de la campagne de François Mitterrand en 1981, il s’agit néanmoins d’un tournant majeur.
À ce titre,...

 

Sources :  LVSL - Article initialement publié dans El País/Agenda Publíca par Victor Woillet. 

- Il convient de revenir non seulement sur sa portée, mais également sur son origine historique.

Si les rapprochements avec la « gauche plurielle » (i.e. le gouvernement de cohabitation mené par Lionel Jospin de 1997 à 2002) ou encore le Front populaire de 1936 peuvent avoir leur pertinence, l’origine stratégique de ce qu’opère Jean-Luc Mélenchon aujourd’hui est ailleurs. En effet, de nombreuses fois, pour expliquer ce qu’il a souhaité faire avec l’Union Populaire, le représentant de la France insoumise s’est référé à François Mitterrand. Pourtant, une telle analogie ne va pas de soi. 

 

 

- Faire l'union à la base

De ses propres mots, Jean-Luc Mélenchon a qualifié la stratégie derrière l’Union Populaire « d’union à la base » lorsque celle « au sommet » est impossible. Pour comprendre à quoi le représentant de la France insoumise fait référence à travers ces éléments de discours, il faut avoir à l’esprit ce que François Mitterrand a lui-même effectué en son temps. Après avoir mis en ballottage De Gaulle lors de la présidentielle de 1965, Mitterrand constitue une première union de la gauche regroupant l’ensemble des forces anti-communistes (la SFIO, le Parti Radical et le Convention des institutions républicaines). Si cette coalition marque un tournant, notamment lors des législatives de 1967, le Parti communiste français se maintient à des scores extrêmement élevés et obtient 21,3 % des voix lors de l’élection présidentielle de 1969. 

 

Il faut attendre 1972, après le Congrès d’Épinay, pour qu’une nouvelle forme d’union puisse voir le jour. En associant, par la signature du Programme Commun, les communistes à l’union de la gauche, Mitterrand élargit grandement sa base électorale et ne se contente plus d’une union « au sommet ». Ce choix fait d’ailleurs suite à la visite de Mitterrand lui-même au Chili alors gouverné par « l’Unité Populaire » de Salvador Allende, ce qui lui vaudra le surnom « d’Allende français ». 

 

Même si l’union vole en éclat en 1977 à la suite des positions de Mitterrand sur la défense nationale, le tournant a eu lieu. En 1981, grâce au CERES animé notamment par Chevènement et Didier Motchane, François Mitterrand conserve la tête du PS malgré les critiques de la « deuxième gauche » de Michel Rocard. Pour la présidentielle de la même année, si le Programme Commun n’est plus là, les « 110 propositions » qui constituent le programme de Mitterrand alors en reprennent le fond. Arrivé au second-tour de la présidentielle, les communistes se ravisent et finissent par rejoindre la candidature de Mitterrand. Ayant réussi l’union par la base, en élargissant son assise électorale et en intégrant de nombreuses revendications portées par les communistes (la retraite à 60 ans, la nationalisation de nombreux secteurs de l’économie, la diminution du temps de travail…), le sommet suit…

 

 

- Un tournant politique, condition du changement historique
Telle est la logique dans laquelle Jean-Luc Mélenchon se situe lorsqu’il fonde l’Union Populaire dans le cadre de la présidentielle de 2022. Si ce rapprochement discursif et stratégique peut faire l’objet de critiques sur le plan historique, il révèle un élément frappant : la relatéralisation de la gauche française. Le « tournant de la rigueur » budgétaire opéré par le gouvernement de Pierre Mauroy en 1982-1983 ne devait initialement être qu’une « pause », pour reprendre l’expression de Léon Blum en 1937, dans l’agenda des réformes d’inspiration keynésienne défendues face à la situation monétaire d’alors. Ce qui fut présenté comme une pause, une nécessité face à la conjoncture s’est en réalité avéré bien plus long. C’était le début de la « parenthèse néolibérale » française qui n’a jamais réellement été refermée depuis.

 

 

- Cette parenthèse a notamment favorisé les tenants de la « deuxième gauche » au sein du Parti socialiste, autour de Michel Rocard, Pierre Mauroy ou encore Jacques Delors.
Ces derniers, bien plus libéraux que les artisans du Programme Commun, ont occupé de nombreuses places dans les instances partisanes mais aussi institutionnelles. En 1988, après la réélection de Mitterrand, Michel Rocard est nommé Premier ministre. En mars 1990, il s’allie à Lionel Jospin. Un an plus tard, même s’il perd son poste de Premier ministre, il devient premier secrétaire du PS. Lors du gouvernement de coalition de 1997-2002 mené par Lionel Jospin, la « deuxième gauche » rocardienne fait partie du gouvernement d’union des gauches au même titre que ses opposants historiques.

 

 

- Avec le vote majoritaire pour le « non » au référendum pour une constitution européenne en 2005, une première union de la gauche de circonstance apparaît

Cette union de la gauche de circonstance s’oppose aux héritiers de la « deuxième gauche » française qui sont alors particulièrement représentés au sein du Parti socialiste.
Jean-Luc Mélenchon en est l’un des artisans. En 2008, cette union informelle trouve une première tentative de débouché politique : le Parti de Gauche[2], fondé par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez ainsi que d’autres élus issus des rangs du PS ou des Verts. Dès lors, cette formation n’a cessé d’incarner l’opposition aux représentants d’une gauche favorable au néo-libéralisme et aux contraintes budgétaires, de François Hollande à Emmanuel Macron.  

 

 

- En 2012 puis en 2017 (avec le Front de gauche[3]), Jean-Luc Mélenchon, rejoint par les communistes, a représenté ce courant de la gauche antilibérale au sein du paysage politique français.

Fort de son score à la présidentielle de 2022, attestant d’une base électorale en faveur d’un programme net de rupture avec le néo-libéralisme et les contraintes budgétaires européennes, Jean-Luc Mélenchon a opéré un tournant dans le paysage politique français : la fin de la parenthèse néolibérale qui restait béante jusqu’à maintenant.

 

Deux conditions demeurent cependant pour que ce tournant politique et discursif profond prenne la forme d’un tournant historique :

  • Premièrement le succès de cette union de la gauche française lors du second tour des élections législatives le 19 juin, mais surtout la politique menée par le gouvernement qui accéderait alors au pouvoir.
  • Dans un contexte inflationniste touchant l’ensemble des matières premières, la lutte à mener contre le chômage et en faveur d’un investissement massif dans de nombreux secteurs nécessaires à la transition écologique sera particulièrement âpre, mais elle pourrait bien constituer un véritable signal pour le reste de la gauche européenne et entériner la fin d’une parenthèse qui a tant duré.

 

--------------------------------

 

13/07/2022 - Jean-Luc Mélenchon :

« Par des cheminements intellectuels, la radicalisation de la société va se poursuivre[4]. » ;

« Le sort des élections se joue dans la conjonction des classes populaires et des classes moyennes[4]. » ;

« L’ordre géopolitique va basculer en même temps que l’ordre climatique[5]. »

 

Jean-Luc Mélenchon : « Une nouvelle histoire de la gauche commence » Jean-Luc Mélenchon : « Je lutterai jusqu’à mon dernier souffle. »

 

 

Notes :

[1« Le Monde » : la Nupes rate la victoire entre 0,13 et 0,25 % du total des voix

[2] Le Parti de Gauche

[3] Front de gauche

[4] Jean-Luc Mélenchon : « Une nouvelle histoire de la gauche commence »

[5] Jean-Luc Mélenchon : « Je lutterai jusqu’à mon dernier souffle. »

 

Pour en savoir plus :

- sur les débats récents à propos du  « tournant de la rigueur » de 1983, lire sur LVSL cet article de Neil Warner.

- Jean-Luc Mélenchon : " Après le séisme "

- Législatives 2022 : quel camp peut vraiment se dire « social-démocrate » ?

- Jean-Luc Mélenchon : " « Le Monde » : la Nupes rate la victoire entre 0,13 et 0,25 % du total des voix "

- Recomposition politique en France : Trois blocs et deux perdants

- « Plutôt Le Pen que Mélenchon » : quand le retournement du barrage républicain était prédit par Frédéric Lordon

Georges Marchais, Robert Fabreloeil, Roland Leroy, Francois Mitterrand, la signature Programme commun 1972

Georges Marchais, Robert Fabreloeil, Roland Leroy, Francois Mitterrand, la signature Programme commun 1972

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17 juin 2022 5 17 /06 /juin /2022 14:07

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16 juin 2022 4 16 /06 /juin /2022 12:43
Manifestation de la CGT contre la réforme des retraites en janvier 2020. © Jeanne Menjoulet

Manifestation de la CGT contre la réforme des retraites en janvier 2020. © Jeanne Menjoulet

Les primes contre le salaire : STOP !

Augmenter le salaire net en diminuant le brut est un cadeau empoisonné et aurait pour première conséquence de supprimer ce qui fait l’hôpital public et ce qui le finance.

 

Chèque inflation, prime carburant, « prime Macron »… Face à la diminution du pouvoir d’achat, les primes en tout genre se multiplient. Si un coup de pouce financier ponctuel est évidemment un bon moyen d’aider les plus démunis à court terme, l’inefficacité des petits chèques est désormais manifeste.
Mais si les gouvernements successifs les apprécient tant, c’est d’abord car les primes ne constituent pas un salaire. Dès lors, bien que de plus en plus courantes, elles n’augmentent pas les revenus de manière pérenne et surtout ne comportent pas de cotisations sociales. Une focalisation excessive sur le pouvoir d’achat conduit ainsi souvent à nier l’importance du salaire comme vecteur de progrès social.

 

Sources :  LVSL - Romain Darricarrère

- Alors que l’inflation atteint des niveaux non observés depuis des décennies et que les salaires stagnent, les Français s’inquiètent de plus en plus pour leur pouvoir d’achat.

A l’approche des élections législatives, et alors que l’alliance de gauche promet de porter immédiatemment le SMIC à 1500 euros nets, le gouvernement évoque une future « loi pouvoir d’achat » afin d’attirer les suffrages. Si le texte n’est pas encore abouti, les mesures phares devraient être le " versement d’un chèque alimentaire par l’Etat pouvant atteindre 60€ pour les foyers très modestes, la prolongation de la remise de 18 centimes par litre de carburant ou encore le triplement de la « prime Macron », défiscalisée et exonérée de cotisations patronales[1] ".

 

Ce type d’outils n’est pas nouveau : depuis le début des années 2000, les primes dont la vocation première est de lutter contre la diminution du pouvoir d’achat se sont multipliées. La première est créée sous le gouvernement de Lionel Jospin, en mai 2001 : la prime pour l’emploi. L’article unique de cette loi disposait ainsi : « Afin d’inciter au retour à l’emploi ou au maintien de l’activité, il est institué un droit à récupération fiscale, dénommé prime pour l’emploi ». Bien qu’issue d’un gouvernement de gauche, cette mesure pose plusieurs questions : d’abord, en excluant les chômeurs, le dispositif est conçu comme un moyen de creuser l’écart entre les prestations sociales et les revenus du travail. Ensuite, si ces derniers sont augmentés, cela se fait sans toucher au salaire minimum[2]. Enfin, la prime est originellement pensée comme étant un crédit d’impôt, et non un versement monétaire direct[3].

 

 

- L’acharnement dans une voie inefficace
D’emblée, la mesure séduit jusque dans les rangs des plus libéraux ; Alain Madelin, par exemple, y est grandement favorable. Les gouvernements successifs de Jean-Pierre Raffarin (2003) puis de Dominique de Villepin (2006), décident tour à tour d’augmenter le montant de cette prime [4]. Pourtant, face à son efficacité toute relative, le dispositif fusionne finalement avec le RSA activité en 2015 pour donner naissance à la prime d’activité, encore en vigueur aujourd’hui.

 

De manière assez prévisible, Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe ont prolongé cette série de primes pour le pouvoir d’achat au moment du soulèvement des Gilets Jaunes, dans l’espoir de calmer la colère. A l’automne dernier, face à l’augmentation forte des prix du carburant, c’est à nouveau une prime, de 100 euros, que le gouvernement a décidé d’instaurer[5]. La future « loi pouvoir d’achat » n’invente donc rien.

 

La seule multiplication et succession de toutes ces primes devraient a minima interpeller ou, mieux, faire figure de preuve par l’exemple qu’elles ne sont pas assez efficaces. Il ne semble en être rien dans les rangs de la droite. Pourtant, ces dispositifs présentent des défauts criants, à-mêmes de les disqualifier pour de bon.

 

 

- Les primes contre le salaire
En premier lieu, ces primes sont pensées comme étant ponctuelles, alors même que l’aspect multifactoriel de l’inflation et de la pauvreté, dont elles aspirent à juguler les conséquences, tend à rappeler que le problème n’est pas uniquement conjoncturel. Des mesures simples et pérennes, comme la simple augmentation du SMIC, seraient ainsi autrement plus efficaces. C’est par exemple le point de vue de Noé Gauchard, qui affronte Elisabeth Borne pour la députation dans la sixième circonscription du Calvados, sous les couleurs de la NUPES. Pour lui, le constat est sans appel : « Toutes ces mesures sont évidemment nécessaires dans l’urgence, mais elles sont utilisées par l’exécutif actuel pour faire diversion. En refusant de porter le SMIC à 1500€, l’actuel gouvernement se rend coupable de ne pas permettre durablement à tous les travailleurs de remplir dignement leur frigo ».

 

Des mesures simples et pérennes, comme l’augmentation du SMIC, seraient autrement plus efficaces.

 

Par ailleurs, le caractère temporaire de ces primes maintient en permanence ses bénéficiaires dans l’insécurité. Noé Gauchard estime ainsi que « l’imprévisibilité de tous ces dispositifs successifs et illisibles empêche les bénéficiaires de se projeter durablement et sereinement ». L’exemple de la prime Covid des personnels soignants est à ce titre éloquent : nombre de travailleuses et travailleurs ne savaient pas, jusqu’au dernier moment, s’ils toucheraient cette fameuse prime. La déception fut grande pour bon nombre d’entre elles et eux, en atteste le documentaire " Debout les femmes "[6].

 

Ensuite, ces dispositifs sont non seulement illisibles, mais également complexes – et donc coûteux – à mettre en œuvre. Les nombreux critères à prendre en compte, très stricts et techniques, génèrent une activité compliquée à gérer pour les administrations, alors qu’une simple augmentation du salaire minimum ne présenterait pas cet inconvénient.

 

 

En outre, ces primes, exclusivement orientées pour répondre au thème du pouvoir d’achat, sont orientées. Si la première prime pour l’emploi consistait en un crédit d’impôt, ses plus récentes déclinaisons sont bien des versements, mais le plus souvent sous forme de chèques à un usage pré-affecté. En effet, comme le rappelle le sociologue Denis Colombi, auteur de Où va l’argent des pauvres (Payot, 2020), le regard de la société sur la façon dont les plus modestes gèrent leur argent est souvent très moralisateur[7]. Dans cette vision, les pauvres seraient avant tout des personnes incapables de bien gérer leur budget, comme l’illustrent les polémiques annuelles autour de l’allocation de rentrée scolaire[8]. Ainsi, les aides financières apportées aux plus démunis ont de plus en plus tendance à être fléchées vers un poste de consommation.

 

Surtout, les primes, en plus de n’être que ponctuelles, sont aussi isolées et déconnectées de tout autre droit. Le salaire, au contraire, en tant que fruit d’une importante lutte syndicale, est le socle de beaucoup d’autres droits. La focalisation des discours libéraux sur le pouvoir d’achat tend ainsi à éclipser un constat autrement plus lourd de sens et de conséquences : le seul travail ne paie plus. Un constat corroboré par les chiffres de l’INSEE[9] : en 2019, avant même les conséquences néfastes de la pandémie, dont on peine encore à mesurer toute la portée, 6,8% des salariés étaient pauvres, de même que 17,6% des travailleurs indépendants, c’est-à-dire plus que la moyenne de la population générale (14,6%).

 

C’est pourtant là le nœud de bien des problèmes sociaux : ces primes, temporaires et complexes à mettre en œuvre, ne peuvent prétendre les prendre à bras-le-corps dès lors qu’elles se focalisent sur le seul besoin traduit par le pouvoir d’achat et n’épousent pas une vision globale et sociale plus émancipatrice, tournée sur les salaires. Au-delà du pouvoir d’achat, la question qui se pose en creux est celle du pouvoir sur le travail.

 

 

- Le salaire brut, foyer de droits impensés
Mais quand il est question de salaire, nombreux sont ceux à opposer salaire net et salaire brut. Le discours dominant se satisfait de la vision selon laquelle la part de salaire brut, à laquelle il faut soustraire les cotisations sociales (qui ne sont pas des impôts) pour obtenir le net, représente un coût – celui du travail, paraît-il. Toutefois le travail n’est un coût que pour celui qui l’exploite et partant, cette vision s’avère d’emblée biaisée et insusceptible d’apporter une réponse pertinente car ratant l’essentiel. D’Eric Zemmour à François Hollande en passant par Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, les promesses d’augmentation du niveau de vie se fondant sur le rapprochement du salaire net vers le salaire brut, une obsession au moins relie tous ceux à qui le mot socialisation fait peur : la lutte contre les cotisations sociales.

 

Augmenter le salaire net en diminuant le brut est un cadeau empoisonné.

 

C’est pourtant ce salaire brut qui permet de financer le régime général de Sécurité sociale, c’est-à-dire de financer les allocations chômage et famille, les APL, les pensions de retraites[11] ou l’hôpital public[12] et d’alimenter nos cartes vitales. Bien peu lucide serait donc quiconque refuserait de voir le lien évident entre politique de baisse des cotisations d’un côté et destruction du système hospitalier aboutissant à la fermeture de toujours plus de maternités ou de lits d’hôpitaux de l’autre. En réalité, le salaire brut est le vecteur privilégié d’au moins deux éléments décisifs pour l’amélioration des conditions de vie et la rémunération du travail.

 

D’une part, le salaire brut fait partie intégrante du salaire[13]. Au moment de payer avec la carte Vitale, c’est bien grâce au salaire socialisé par la cotisation au régime général que chacun de nous est solvabilisé en tant qu’usager du système de soins conventionnés. En supprimant ou allégeant les cotisations (c’est-à-dire en faisant triompher le net sur le brut), peut-être le salaire net s’en trouverait augmenté. Il n’en demeure pas moins qu’à chaque rendez-vous chez le médecin ou passage à la pharmacie, le coût en serait automatiquement renchéri. Dans ce sens, toute augmentation du salaire net serait mécaniquement contre-productive, car la mutuelle à laquelle il faudrait souscrire représenterait un coût plus important que la part de brut. Le programme défendu par les candidats de la NUPES[14] s’inscrit ainsi à rebours de cette logique de destruction du système de protection sociale, en proposant au contraire d’instaurer un système de prise en charge intégrale des soins prescrits, en intégrant donc dans la Sécurité sociale les complémentaires santé qui renchérissent le coût des prestations, aujourd’hui non remboursées.

 

D’autre part, s’il ressort donc que le salaire brut est bien du salaire qui nous permet à chacune et chacun d’avoir accès à des prestations autrement souvent inaccessibles, le salaire brut permet surtout de générer du travail. C’est le cas du système hospitalier qui, financé par les cotisations, ne fonctionne que grâce à l’avance monétaire permise par le subventionnement des caisses du régime général à partir des années 1950-1960[12]. Augmenter le salaire net en diminuant le brut est un cadeau empoisonné et aurait pour première conséquence de supprimer ce qui fait l’hôpital public et ce qui le finance. Si cette position constitue une proposition ultra-libérale, il est nécessaire d’insister sur un enchaînement qui ne peut être aisément démenti : défendre la diminution des cotisations en même temps que l’amélioration de l’hôpital public est un non-sens.

 

 

- Travail contre capital : l'histoire de rémunérations rivales
Les défendeurs des projets libéraux se drapent souvent des meilleures intentions pour défendre ce qui relèverait d’une hypothétique « valeur travail ». Souvent partisans d’un dialogue « apaisé » et « raisonné », ils aspirent à contenter à la fois le syndicat patronal et les syndicats des salariés. C’est, là encore, commettre une erreur rédhibitoire relativement à la rémunération du travail.

 

L’augmentation pure et simple du salaire n’est pas la redistribution d’un impôt collecté, mais impose au contraire une nouvelle répartition primaire de la valeur dans l’entreprise.

 

En vérité, la valeur ajoutée produite par toute entreprise[15] est répartie entre les différentes parties prenantes. Ainsi, au-delà de l’autofinancement ou des taxes, la valeur ajoutée est notamment répartie entre les salaires à verser et les dividendes à distribuer. Les premiers rémunèrent le travail, les seconds le capital. Dès lors, il s’agit d’un jeu à somme nulle : défendre une meilleure rémunération du travail sans remettre en cause celle du capital est tout simplement impossible.

 

Finalement, l’augmentation du salaire minimum (et de tous les salaires en conséquence) permet donc de mieux rémunérer le travail, durablement, sans se contenter de primes subordonnées à la volonté imprévisible d’un exécutif par ailleurs réticent à accéder aux demandes du camp du travail. Surtout, les primes dites de pouvoir d’achat et versées par l’Etat présentent enfin le fâcheux inconvénient d’être financées par les contribuables eux-mêmes !

 

Au contraire, l’augmentation pure et simple du salaire, en plus de permettre l’augmentation de la cotisation donc l’amélioration de la protection sociale, n’est pas la redistribution d’un impôt collecté, mais impose une nouvelle répartition primaire de la valeur dans l’entreprise. C’est là un tout autre projet, véritablement social et émancipateur.

 

 

- Cotisations sociales, arnaque Macron (fiche de paie)

Comprendre toutes les lignes de la fiche de paie, et comprendre les arnaques des discours des politiques sur les cotisations salariales (charges sociales comme ils disent).

 

 

- Pouvoir d'achat et primes : la mystification du gouvernement
L’air de rien, c’est bien d’un choix de société dont il est question depuis lundi à l’Assemblée. D’un côté, un gouvernement qui tente de soutenir le pouvoir d’achat par un système de primes qui échappent aux cotisations sociales.... 

 

Notes :

[1] Loi pouvoir d'achat : 5 propositions, le face à face de la Nupes et Ensemble

[2] Se trouve ici illustré le mythe selon lequel les bénéficiaires des minimas sociaux, confortablement installés avec leurs quelques centaines d’euros mensuelles, préféreraient cette situation à celle de l’emploi.

[3] Toutefois, le IV de l’article unique de la loi du 31 mai 2000 prévoit que « si l’impôt sur le revenu n’est pas dû ou si son montant est inférieur à celui de la prime, la différence est versée aux intéressés ».

[4] Voir « Prime contre salaire. Histoire et sous-entendu d’une lutte menée au nom du pouvoir d’achat », article paru dans La vie des idées, mars 2022.

[5] CHÈQUE DE 100 EUROS : LA TRIPLE ARNAQUE

[6] GILLES PERRET : « J’ESSAIE TOUJOURS DE METTRE DES OPPOSANTS POLITIQUES DANS MES FILMS »

[7] DENIS COLOMBI : « LA SOCIÉTÉ A PARFOIS INTÉRÊT À CE QUE LA PAUVRETÉ PERSISTE »

[8] LA VÉRIF. L'ALLOCATION DE RENTRÉE SCOLAIRE FAIT-ELLE BONDIR LES VENTES D'ÉCRANS PLATS ?

[9] En 2019, 9,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté monétaire

[10] LA COTISATION, PUISSANT MÉCANISME D’ÉMANCIPATION

[11] « IL Y A UNE STRATÉGIE DE MISE EN DÉFICIT DU SYSTÈME DE RETRAITES » – ENTRETIEN AVEC MICHAEL ZEMMOUR

[12] LA CAUSE DU DÉSASTRE HOSPITALIER : L’ABANDON DES PRINCIPES FONDATEURS DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

[13Le salaire, c'est le salaire net + le salaire différé socialisé : c'est quoi le salaire différé socialisé ?

[14] Programme partagé de gouvernement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale

[15] Etant néanmoins entendu ici que l’entreprise lucrative n’est pas la seule entité productive où le travail est et doit être rémunéré. Ne doivent ainsi pas être oubliées les associations, les coopératives ou encore la fonction publique.

 

Pour en savoir plus :

- « La “prime Macron” creuse volontairement le déficit de la Sécurité sociale », Le Monde, 20 juillet 2022

Pouvoir d'achat : pourquoi les primes sont une arnaque ?
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4 mai 2022 3 04 /05 /mai /2022 13:50
2022 : On y va !

1936/2022 le peuple écrit de nouveau l’Histoire !

 

1936 a été une date-clef dans l’organisation de la classe ouvrière, dans le développement de la conscience de classe chez une majorité de salariés[1]

La reconstruction d’un rapport de forces et la conscience que celui-ci peut changer la donne mérite une réappropriation, non seulement de connaissances historiques, mais d’une culture de « mise en commun » de forces atomisées ou disséminées.

Aujourd'hui, la nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, héritière du Front Populaire, prend vie.

La lutte pour pour la conquête sociale et écologique reprend avec Jean-Luc Mélenchon qui en est l'initiateur car " Nous sommes le mouvement de la révolution citoyenne en France.[2] "

 

 

Sources :  Fabrice Aubert | mis à jour le 16/10/2022

- Petit rappel historique

Jean-Luc MELENCHON, après avoir vécu l’expérience de l’échec du Parti Socialiste, part et crée un nouveau parti politique le « Parti de Gauche[3] » pour une République écosocialiste qui va lui permettre de fonder le « Front de Gauche ».

Candidat du Front de Gauche aux Présidentielles de 2O12, après une très bonne campagne il finit à 12 %.
Devant les hésitations stratégiques du P.C.F qui hésite entre rupture avec le P.S et stratégie à la carte, permettant de réaliser des alliances de circonstance, Mélenchon quitte le Front de Gauche et contribue à créer les Insoumis.

 

En 2017, candidat aux Présidentielles, il finit à 19 % et aux législatives sans accords avec les autre forces politiques de gauche, les insoumis obtiennent 17 Députés, qui font un remarquable travail législatif d’opposition et de propositions.

 

En 2022, soutenu par les militants (150.000 signatures), il décide alors de présenter à nouveau sa candidature et il finit à 22 % dans le cadre d’une désunion totale à gauche (5 candidatures). Et à 420.000 voix près il était au second tour. Aujourd’hui dans le cadre d’une alliance d’union populaire avec les autres forces de gauche, les sondages donnent entre 27 à 34 % selon les configurations.

 

 

- Printemps populaire

Loin de renoncer, s’appuyant à la fois sur le débat catastrophique du deuxième tour, du sentiment de dégout et de frustration engendré par cette élection, démocratique en « trompe l’œil » (pas de débat, sondages manipulés, propagande effrénée des thématiques de Le Pen, situation de guerre etc) et surtout sur les résultats analysés du premier tour, Jean-Luc Mélenchon lance l’idée et la démarche politique du « troisième tour ». De fait il transforme des Législatives anonymes de 577 circonscriptions, en troisième tour des Présidentielles, avec ce slogan : « Elisez moi premier ministre », ce qui en termes de démarche politique, est tout simplement à la fois intelligent et révolutionnaire : 

  •  Intelligent car cela revient juste à donner une valeur politique de l’article 20 de la Constitution, qui rappelle que : « Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. » et que donc toute majorité législative oblige le Président à nommer comme premier ministre, le responsable du groupe majoritaire à l’Assemblée Nationale. Il transforme une simple opération administrative d’exécution constitutionnelle, en nouvelle bataille politique, sur le fond du programme.
  • Révolutionnaire du fait que si cette majorité est obtenue, elle permet de renverser l’ordre des pouvoirs, et faire de l’assemblée Nationale, le véritable lieu du pouvoir. Le Président n’ayant plus dans le cadre d’une « cohabitation » qu’à couper les rubans des inaugurations.

 

 

- Hégémonie ou tortue sage ?

Dénoncé comme hégémonique (« domination sans partage ») Mélenchon et les insoumis proposent, malgré les profondes dissensions des Présidentielles, un accord de gouvernement dans le cadre d’une alliance intégrant les Verts, le P.C.F, le N.P.A et le P.S pour obtenir une majorité de députés aux législatives de Juin. Au vu de l’accord trouvé avec EELV, sur 100 circonscriptions, on voit que la volonté d’Hégémonie n’existe pas, et qu’il faut remercier au contraire « Tortue Sagace » de sa ténacité à tenir bon sur un programme « l’avenir en commun » et une stratégie : « l’Union Populaire »[4].
 

 

- L'intelligence militante

Observons en chiffres bruts que la démarche initiée par le Camarade Mélenchon porte ses fruits. Passé de 12 % en 2012 à 22 % en 2022 et possible victoire de l’Union Populaire aux législatives aujourd’hui donné entre 27 et 34 et ce sans que la campagne n’est commencée, est quelque chose d’Historique qui renvoie à la période Historique du « Front Populaire » de 1936 et ce justement, dans le cadre d’une situation de crise et de guerre encore plus grave qu’en 1936.

 

Il ne faut donc dans ces conditions pas parler d’hégémonie, mais d’intelligence militante, " intelligence militante ", au sens où ce qui se déroule sous nos yeux est le résulté d’une démarche politique construite, patiemment et qui s’appuie sur une analyse de l’Histoire, de ses contradictions et de la situation actuelle dont Mélenchon, quel que soient les critiques faites à son égard et sur lui, fut le patient maitre d’ouvrage et maitre d’œuvre au cours de ces 20 dernières années.

  • Si l’union Populaire, devient majoritaire en Juin à l’Assemblée Nationale et impulse la politique du Pays (blocage des prix, SMIC à 1.400 euros net, retraite à 60 ans (40 annuités), Allocation d’études, 6ème semaine de congés payés, 6ème république), il faudra alors se rappeler en permanence à quelle démarche on doit ces progrès sociaux…

 

- Mélenchon l'intelligence historique

Alors il faut le dire, ce qui se passe aujourd’hui et qui renoue avec le passé historique (« Le front populaire ») on le doit à un homme dont l’entêtement patient est en train de se matérialiser en possible historique. Il faudra toujours s’en rappeler.
 

--------------------------------

 

- Législatives : on peut encore changer le cours de l'histoire

Dimanche 1er mai, Jean-Luc Mélenchon était l’invité de l’Émission « On est en direct », et à cette occasion, il a : 

  • parlé de l’état de pauvreté dans lequel est le pays et dont Macron ne se rend pas compte ;
  • rappelé qu’alors que le président avait dit qu’il pourrait y avoir un référendum sur la retraite à 65 ans, Bruno Le Maire avait quant à lui dit qu’il n’exclurait pas un 49-3 sur le sujet ; 
  • rappelé aussi qu’au sortir de l’élection présidentielle, il existe 3 blocs politiques : le bloc libéral de M. Macron, le bloc d’extrême droite et le bloc populaire ;
  • dit qu’il fallait y ajouter le bloc de l’abstention et a exhorté les abstentionnistes à entrer dans l’action politique pour trancher entre ces 3 blocs. 


Revenant sur la possibilité d’un accord avec les forces du bloc populaire, Jean-Luc Mélenchon a :

  • expliqué comment trancher des sujets comme la désobéissance aux règles européennes et la sortie du nucléaire ;
  • rappelé que cette élection pouvait permettre de trancher de grands sujets comme la crise de l’eau et a affirmé que l’Union populaire avait les moyens de remporter cette élection.

 

2022 : On y va !
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  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, syndicaliste CGT, conseiller Prud'homme depuis 1978.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, syndicaliste CGT, conseiller Prud'homme depuis 1978.

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