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7 février 2024 3 07 /02 /février /2024 14:00
Guerre Israël/Gaza : la délinquance informationnelle totalitaire en déploiement

Couverture de la guerre au Proche-Orient et recomposition de l’« arc républicain »
Le journalisme français, un danger public

 

 

Délinquance informationnelle : de la crise sanitaire covid 19, à la guerre en Ukraine jusqu’au conflit israélo – palestinien, la manipulation informationnelle de masse totalitaire est en marche.

Je partage ici un article du Monde diplomatique qui montre avec éclat que les journalistes ne sont plus des professionnels ayant pour fonction de véhiculer d’une manière impartiale et neutre des informations fondées sur des faits mais sont devenus des propagandistes agressifs, des soldats de la guerre idéologique au service non seulement du gouvernement en place et des groupes financiers qui le soutiennent mais aussi des soldats exécutants l’ordre de diffuser les narratifs de la guerre cognitive mise au point par les différentes officines spécialisées en ingénierie sociale et communication travaillant pour la défense et le renseignement nord américain.

En cas de conflits armés, ces pseudo journalistes sont devenus des acteurs de la guerre psychologique pour conditionner l’opinion publique nationale et mondiale dans le sens voulu par les autorités politiques nord américaine. Parler dorénavant d’information n’a donc plus de sens plus exactement est une escroquerie, un abus de confiance, une tromperie. Ce militantisme guerrier n’est pas sans conséquence sur la vie des gens engagés dans ces conflits. Ces escrocs de l’information sont donc devenus dangereux par leur bellicisme passionnel. En interdisant tout débat approfondi et contradictoire dans un climat de sérénité, ils mettent en place un totalitarisme idéologique en contradiction totale avec leur prétention arrogante de défendre les droits de l’Homme.

Il faudra s’interroger un jour pour comprendre comment il a été possible de laisser envahir l’espace médiatique par des individus aussi médiocres intellectuellement, aussi fanatiques et aussi vassalisés.

 

 

Sources : Serge Halimi & Pierre Rimbert | mis à jour le 14/02/2024

- Depuis le 7 octobre dernier, les grands médias veillent à l’alignement des planètes autoritaires en France. Leur soutien inconditionnel à Israël s’accompagne de leur diffamation des opinions dissidentes, de leur mise en cause des libertés publiques et de leur chasse aux immigrés. Jusqu’où ira cette guerre idéologique ? Au service de qui ?

Un moment de folie médiatique a révélé en même temps que précipité un mouvement de bascule politique : dans les semaines qui ont suivi les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023, les principaux médias et le gouvernement français ont réalisé une double prouesse. Celle d’exclure de l’« arc républicain » La France insoumise (LFI), qui refusait d’absoudre d’avance les représailles militaires du gouvernement israélien à Gaza, et, symétriquement, celle d’y inclure le Rassemblement national (RN). Jugé indigne de gouverner par les classes dirigeantes qui appelaient à « faire barrage » contre lui, le parti fondé en 1972 par M. Jean-Marie Le Pen s’est trouvé subitement réhabilité et blanchi par son alignement sur les positions du gouvernement israélien de M. Benyamin Netanyahou. Sur CNews-­Europe 1, la journaliste Sonia Mabrouk en vint même à célèbrer en Mme Marine Le Pen « le rempart, la protection, le bouclier pour les Français juifs » (10 octobre 2023), tandis que Le Figaro (5-6 novembre 2023) et BFM TV (12 décembre 2023) alternaient un portrait louangeur de M. Jordan Bardella et des bandeaux triomphaux « Bardella à Matignon : 46 % des Français séduits ». Au même moment, la presse progressiste pilonne M. Jean-Luc Mélenchon dans les termes qu’elle réservait autrefois à M. Le Pen : il « accumule les dérapages rances » (L’Obs, 12 octobre 2023) à force de déclarations « imprégnées de stéréotypes antisémites » (Mediapart, 10 novembre 2023). « Antisémitisme : comment Jean-Luc Mélenchon cultive l’ambiguïté », titre un long article du Monde (4 janvier 2024) qui échoue à produire le moindre propos antisémite. En trois mois, ce quotidien aura consacré une demi-douzaine d’articles et plusieurs éditoriaux à la tentative d’assassinat symbolique du dirigeant de LFI.

 

« Le diable a changé de camp », constate Nicolas Beytout dans le quotidien patronal L’Opinion (12 octobre 2023) : « L’attaque du Hamas rebat les cartes. Les Insoumis sont plus faciles à haïr, le Rassemblement national plus difficile à combattre. » Dans les médias, l’arc républicain se confond alors avec l’arc israélien. Le 12 décembre, le journaliste de France Culture Brice Couturier révèle même dans un tweet le désir inavouable d’une fraction croissante des élites françaises : « Puisqu’il va falloir en passer par un épisode RN (tous les sondages le montrent), pourquoi pas dans le cadre d’une cohabitation ? Dissolution. À l’Élysée, Macron garde la main sur la politique étrangère (pas de rupture avec l’UE et l’OTAN), et il dissout au moment propice en 2026. »

 


- Inimaginable il y a encore dix ans, une extrême-droitisation aussi rapide du spectre politique hexagonal a évolué de pair avec la restriction des libertés d’expression, d’opinion, de manifestation.
À l’unisson du ministre de l’intérieur, les médias assimilent, par dessein idéologique ou par paresse intellectuelle, à de l’antisémitisme des manifestations ordinaires de soutien à la cause palestinienne, lesquelles sont d’abord interdites. « Des manifestations de soutien aux terroristes », corrige alors Bernard-Henri Lévy dans Le Point (9 novembre). Son admirateur, le journaliste Darius Rochebin, propose sur LCI l’« internement administratif des islamistes » (15 octobre 2023). La « loi immigration » votée par la majorité présidentielle, la droite et le RN viendra couronner cette séquence, le 19 décembre : le texte, qui institutionnalise la préférence nationale et durcit la répression des étrangers, a été promu par le ministère de l’intérieur comme un bouclier contre les « atteintes aux intérêts fondamentaux de l’État », les « activités à caractère terroriste », et la provocation à la violence — entendre celle de musulmans « islamistes » tentés de commettre des pogroms antisémites.

 

 

- Le séisme couvait — et s’était déjà manifesté ailleurs en Europe.
L’ironie veut cependant qu’en France un tel tournant autoritaire s’effectue sous la conduite conjointe d’une corporation journalistique qui s’autoproclame gardienne des libertés démocratiques et d’un gouvernement élu pour faire barrage à l’extrême droite. Et que l’une et l’autre justifient leurs agissements par la nécessité de soutenir le « droit d’Israël à se défendre » au moment où cet État multiplie les crimes de guerre dans l’espoir de précipiter l’exil ou la déportation de tout un peuple et d’empêcher ainsi qu’il devienne un jour souverain sur son territoire. L’ampleur des massacres commis à Gaza, la réprobation internationale qu’ils suscitent et le discrédit d’un journalisme occidental à la partialité caricaturale amèneront probablement certains protagonistes à espérer qu’on oubliera leur égarement et les dégâts qui en ont découlé. Raison de plus pour revenir en détail sur les deux temps de la guerre de l’information qui s’est ouverte le 7 octobre :

  • la médiatisation des massacres du Hamas, abondamment décrits comme une culmination historique de l’horreur,
  • puis celle, toute en retenue et en litotes, de la guerre totale menée par Israël contre les Palestiniens.

En quelques semaines, la France a fait l’expérience d’un journalisme de meute qui déteste autant le débat contradictoire que la liberté d’expression.

 

Organiser ainsi le calendrier détermine mécaniquement la nature de ce qui fera l’événement (le massacre d’Israéliens), le rôle tenu par les protagonistes (les terroristes du Hamas, les victimes israéliennes et les justiciers de l’armée), enfin le déroulement du scénario : à l’horreur (du 7 au 26 octobre) succède la « riposte », le « droit d’Israël à se défendre » (27 octobre au 10 décembre). Ces deux séquences concentrent l’essentiel de la médiatisa­tion. Au détriment de la troisième : la ­contestation internationale d’une guerre potentiellement génocidaire (depuis le début du mois de décembre) sensiblement moins couverte que la première séquence[1]. L’importance de cette dimension temporelle se perçoit facilement : si l’événement médiatique s’était construit autour des crimes ordinaires perpétrés par Israël dans les territoires occupés ou du blocus meurtrier de Gaza, le « droit des Palestiniens à se défendre » aurait pu s’imposer comme un sujet d’actualité légitime.

 

Ou pas… Car le regard journalistique sur le conflit israélo-palestinien s’articule autour d’un deuxième axe : l’occidentalisme. Alignées sur une diplomatie française et européenne de plus en plus atlantiste, les rédactions voient en Tel-Aviv l’allié qui partage la même vision du monde, les mêmes ennemis, la même conviction d’appartenir à une civilisation supérieure, celle des sociétés libérales. Au Proche-Orient fait rage « un combat des démocraties occidentales contre l’obscurantisme de l’islamisme radical », affirme la journaliste Laurence Ferrari dans une question-manifeste posée à Michel Onfray (Paris Match, 4 janvier 2023). « Parce que l’horreur a été commise, il faut qu’elle soit commise de l’autre côté ? » Lorsque M. Dominique de Villepin interroge ainsi l’animatrice de BFM TV Apolline de Malherbe (27 octobre 2023), il s’attire cette réplique : « Mais vous pensez comme quelle partie de l’humanité ? » — l’Occident éclairé ou ce Sud populeux où « la rue » ménage les terroristes. « J’aime Israël (…) parce que c’est un pays où souffle l’esprit européen », résume l’ancien directeur de Charlie Hebdo Philippe Val, désormais chroni­queur sur Europe 1 (9 octobre 2023), la radio extrêmement de droite de M. Vincent Bolloré.

 

 

- Comme ce fut le cas pour Kiev un an et demi plus tôt, les médias entérinent sans vérification ni recul la plupart des récits du gouvernement et de l’armée israéliens, dont les communicants parlent souvent parfaitement l’anglais et connaissent les codes journalistiques du public-cible.
En revanche, toute information issue du Hamas, y compris le décompte des victimes, se trouve frappée au coin du doute. Au-delà des multiples fake news de « Tsahal » (les quarante bébés décapités, les vingt enfants brûlés et exécutés, le nouveau-né rôti au four, la femme enceinte abattue et éventrée, le quartier général du Hamas sous l’hôpital Al-Shifa, etc.), dont le démenti tardif a moins d’écho et d’impact que l’information sensationnelle initiale, c’est le cœur même du récit officiel israélien que les médias français relaient : l’armée de la « seule démocratie du Proche-Orient » a pour mission de détruire un monstre inhumain fondu dans la population gazaouie ; le Hamas porte par conséquent la responsabilité principale de toutes les victimes du conflit.

 

Comme souvent en pareilles circonstances, ce genre de propagande n’a pas de meilleur interprète que Bernard-Henri Lévy. « Israël s’oblige à respecter le droit humanitaire, plaide l’essayiste sur LCI le 29 octobre 2023. Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour qu’il y ait loins de victimes civiles possible. Encore une fois, Israël lance des tracts, téléphone, envoie des messages de toutes sortes aux Gazaouis en disant “ Ne restez pas ! Ne restez pas les otages de ces salopards qui vous manipulent depuis quinze ans, partez, fuyez. ” Donc le droit humanitaire, il est dans la tête et dans les cœurs des Israéliens autant que dans la tête et les cœurs des téléspectateurs bien tranquilles de New York, de Paris ou de Berlin. » En somme, comme le précisera le 31 décembre M. Netanyahou, Israël mène une « guerre d’une moralité sans équivalent ».

 

 

- Au fil des jours, cette fable débitée sur toutes les chaînes d’information relativise la courbe ascendante des victimes palestiniennes...
Et maquille en riposte légitime ce qui a les apparences d’une tentative d’épuration ethnique. « Là, pour que ceux qui nous regardent, nous écoutent, compren­nent bien, le Hamas demande aux civils de ne pas bouger pour ensuite s’en servir comme… boucliers humains et s’en servir comme une sorte de propagande alors même que l’armée israélienne prévient et donne cet ordre d’évacuation. C’est… c’est bien ça l’objet de cette propagande du mouvement terroriste ? » demande Benjamin Duhamel, le 13 octobre 2023, sur BFM-RMC. Perplexe face à une présentation aussi lumineusement objective de la situation, son invité, le journaliste Georges Malbrunot, répond : « Oui… c’est grosso modo à peu près ça. »


Deux jours plus tard, Duhamel chapitre un député de LFI qui a, prudemment, évoqué l’idée d’un cessez-le-feu : « Avec le Hamas, François Ruffin ? Le Hamas est un mouvement terroriste ! Ça veut dire que vous dites : il faut qu’Israël négocie avec le Hamas ? » Puis il reprend : « Il y a quelque chose qui m’interpelle dans ce que vous dites. Est-ce que, au fond, vous faites partie de ceux qui, notamment au sein de La France insoumise, semblent renvoyer dos à dos d’un côté les attentats terroristes du 7 octobre et la riposte d’Israël ? »


Même son de cloche sur France Inter, mais un mois et douze mille morts plus tard (16 novembre) : « Si Israël veut atteindre ses objectifs de guerre plus rapidement, il va devoir tuer plus de civils puisque le Hamas se protège derrière les civils », justifie Pierre Servent, l’expert chouchou de la station publique. « Je ne vois pas comment une autre armée d’un État démocratique pourrait faire mieux », poursuit-il, en soulignant lui aussi « l’avertissement des populations, les couloirs humanitaires, un certain nombre de précautions réelles que Tsahal prend pour atteindre ses objectifs de guerre ». Tout le contraire, selon lui, du Hamas, affairé à « créer un événement tragique dans la bande de Gaza, qui va être monté en épingle ». C’est toutefois Europe 1 qui décroche le titre (très disputé) de porte-parole de M. Netanyahou à la radio. Au point de faire parfois rougir d’embarras son idole. Les soldats israéliens, affirme ainsi l’historien Georges Bensoussan sans être contredit par la journaliste Sonia Mabrouk, « ont apporté la vie et la survie, ils ont apporté du matériel médical » (Europe 1-CNews, 16 novembre 2023).

 

 

- Et puisque cette armée bienveillante nous ressemble, les journalistes français accompagnent un de leurs compatriotes quand il rejoint ses rangs.
Le 10 octobre 2023, dans la matinale de France Inter, Sonia Devillers héroïse « Yoval », un étudiant qui, quittant la France pour se battre en Israël, ne semble pas distinguer le Hamas de la population civile de Gaza. « Merci Yoval, bonne route ! », conclut la journaliste en guise de salut au soldat qui se prépare à envahir ce territoire palestinien. Sa consœur Judith Waintraub célèbre un autre paladin dans Le Figaro Magazine (24 novembre 2024) : Julien Bahloul, « né en France dont il est parti pour fuir l’antisémitisme », et qui « après cinq ans sur la chaîne de télévision i24News, remet l’uniforme pendant ses périodes de réserve, qu’il effectue en tant que porte-parole de Tsahal ».

 

Drames individuels et statistiques.

  • Si l’idée d’un traitement critique de ces Français partis se battre à Gaza ne s’impose pas aux rédactions des médias, publics ou privés, c’est que leur biais occidentaliste postule une hiérarchie entre, d’un côté, des démocraties menacées par l’islamisme allié aux grands démons du moment (la Russie, la Chine) et, de l’autre, le reste du monde. Nul journaliste n’admettra volontiers qu’il assigne une partie de la planète à un statut de sous-humanité. Mais, ce qui revient au même, beaucoup se refusent à mettre « sur le même plan des massacres qui ont été commis, avec des viols, des femmes qui ont été mutilées, et puis des bombardements aujourd’hui qui sont dans le cadre d’une riposte, certes avec des morts qui sont tout à fait inacceptables » (Sonia Mabrouk, Europe 1, 26 novembre 2023).

 

  • Selon que le clavier du journaliste décrit Tel-Aviv ou Gaza, le vocabulaire et la syntaxe humanisent ou déshumanisent le propos : Le Hamas « massacre » ou « tue » ses victimes israéliennes ; les Palestiniens « meurent » sans qu’on précise qui les fait périr. Comme après chaque attentat en Occident, la presse dresse le portrait individuel de victimes émouvantes tandis que les Palestiniens se trouvent souvent réduits dans les reportages à des ombres anonymes errant dans les décombres[2]. Morts-sujets auxquels on s’identifie comme les personnages d’un film, contre morts-objets qui tapissent un décor où le regard glisse sans accrocher.

 

- Près de quatre mois après le déclenchement du conflit, aucun grand média français n’a réalisé une enquête quantitative sur le traitement journalistique du conflit.
Aux États-Unis, The Intercept (9 janvier 2024) a analysé un vaste échantillon d’articles du New York Times, du Washington Post et du Los Angeles Times parus entre le 7 octobre et le 24 novembre 2023[3]. Les résultats ne devraient pas dépayser les lecteurs français. « Le terme de “carnage” a été utilisé 60 fois plus dans le cas de victimes israéliennes plutôt que palestiniennes, et celui de “massacre” 125 fois dans le premier cas et 2 fois dans le second. “Terrifiant” est employé 36 fois dans le cas de victimes israéliennes, 4 fois si elles sont palestiniennes. » Les auteurs relèvent par ailleurs « le manque d’attention médiatique réservée au nombre sans précédent d’enfants et de journalistes tués, alors que ces deux groupes suscitent en général la sympathie des médias occidentaux ». Enfin, alors que les assassinats de civils commis par le Hamas sont bien présentés comme le produit d’une stratégie intentionnelle, les journalistes dépeignent les meurtres de Gazaouis « comme s’il s’agissait d’une succession d’erreurs reproduites des milliers de fois ».

 

Le lexique chargé d’émotion pour les uns, distancié pour les autres, est également confirmé par l’étude d’un autre média occidental, la British Broadcasting Corporation (BBC)[4]. Les chercheurs ont passé au crible 90 % de la production en ligne de la BBC entre le 7 octobre et le 2 décembre 2023. Outre l’association presque systématique des mots « massacres », « meurtres » et « carnage » aux victimes israéliennes — les Palestiniens étant « tués » ou « morts » —, la recherche établit que les termes exprimant les relations familiales comme « mère », « grand-mère », « filles », « fils », « époux », etc., ont été beaucoup plus fréquemment utilisés pour décrire des Israéliens que des Palestiniens.

 

Cent jours après l’attaque du Hamas en Israël dont le bilan s’élève selon Tel-Aviv (15 décembre) à 1 139 morts dont 766 civils et 132 otages toujours retenus à Gaza, les militaires israéliens, équipés et financés par les États-Unis, avaient tué 23 000 Palestiniens (8 000 autres étant portés disparus), bombardé des hôpitaux, des écoles, des églises, les centres culturels, les archives, les routes, les infrastructures énergétiques, endommagé ou détruit 60 % des bâtiments, déplacé 85 % de la population, organisé méthodiquement une pénurie d’eau et de médicaments ainsi qu’une famine à grande échelle qui menace 40 % des survivants. C’est l’« une des campagnes punitives contre des civils les plus intenses de l’histoire », relève l’historien américain Robert Pape, l’ampleur des destructions surpassant celles d’Alep en Syrie, de Marioupol en Ukraine et même de villes allemandes par les bombardements alliés à la fin de la seconde guerre mondiale[5]. Or il ne s’agit pas d’un dérapage : l’opération a été précédée de déclarations officielles à tonalité génocidaire. À commencer par celles du président socialiste Isaac Herzog (« C’est une nation entière là-bas qui est responsable ») et du ministre de la défense Yoav Galant (« Gaza ne redeviendra jamais ce qu’il a été. Nous éliminerons tout »).


Et « Brice » interpelle France Inter Analyser un carnage israélien conforme au destin que les dirigeants de Tel-Aviv entendaient réserver à des « animaux humains » n’exigeait pas une puissante enquête pour en retracer l’origine, ni des cours de sémiologie avancée pour en saisir le sens. Mais les médias ont alors changé de stratégie. Après avoir disséminé sans relâche une histoire boiteuse résumant le destin palestinien au « terrorisme islamiste » et la politique israélienne à une série de « ripostes » à ces massacres, après avoir affiché une solidarité occidentale permettant d’humaniser l’allié et d’ensauvager l’adversaire, la plupart des journalistes français ont choisi de détourner le regard. Ils ont délibérément réduit la médiatisation du conflit afin de ne pas devoir poser des questions qui fâchent[6].

 

 

-  La logique et la justice auraient pourtant voulu que les régiments de commentateurs et de décideurs qui avaient proclamé en octobre qu’« Israël avait le droit de se défendre » soient à leur tour interpellés sur les conséquences de ce « droit » au regard du nombre de victimes qui en avait découlé.
Et qu’ils soient sommés de proposer des actions et des sanctions pour interrompre la tuerie. Ne pas parler de « terrorisme » palestinien avait valu une lapidation médiatique aux contrevenants. Cette fois, d’autres termes paraissaient découler de l’observation de la conduite israélienne de la guerre : « déportation », « nettoyage ethnique », voire « tentative génocidaire ». Les journalistes allaient-ils à présent retourner leurs armes et leurs commentaires contre certains des avocats d’un « soutien inconditionnel » à Israël, allaient-ils leur reprocher leur aveuglement alors que les massacres de civils, cette fois à Gaza, imposaient qu’on haussât le ton contre leur protégé ? Mme Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, M. Gérard Larcher, président du Sénat, M. Éric Ciotti, président des Républicains (LR), Mme Anne Hidalgo, maire de Paris, pour ne citer que ceux-là, auraient pu être soumis à la question comme les dirigeants insoumis quelques semaines plus tôt. « Approuvez-vous le nettoyage ethnique », « S’agit-il plutôt d’une déportation ? », « Pourquoi ne pas interdire la participation des athlètes israéliens, souvent réservistes de l’armée, aux Jeux olympiques ? », « Quand prendrez-vous enfin des sanctions contre Israël ? ». On sait — mais à vrai dire on avait déjà deviné — qu’il n’en serait rien. Même un journal comme Le Monde, qui s’est distingué par une couverture plus juste du conflit que la plupart de ses confrères, ne recommande toujours pas que l’État coupable de crimes de guerre en Palestine soit sanctionné par la « communauté internationale ».

 


- Lors de ses vœux du Nouvel An, le président Macron a consacré quinze mots aux 22 000 morts de Gaza.
Ce même 31 décembre 2023, Le Journal du dimanche est parvenu, malgré ses 48 pages, à ne publier aucun article sur le martyre palestinien. Deux semaines plus tard, deux dirigeants politiques aussi différents que MM. Raphaël Glucksmann et Éric Zemmour étaient longuement interrogés, l’un par France Inter, l’autre par Europe 1. Seul point commun entre ces deux émissions : cinquante minutes d’entretien, aucune consacrée à Gaza. M. Glucksmann parla bien d’hôpitaux attaqués — mais seulement de celui de Corbeil-Essonnes, victime de hackeurs russes.

 

 

- Quelques jours plus tôt, le 21 décembre, M. François Hollande était — une nouvelle fois — invité par France Inter. Après seize minutes d’entretien la guerre de Gaza n’avait toujours pas été abordée.

Un auditeur, « Brice », perturba alors le ronronnement de l’échange : « À partir de combien de dizaines de milliers de morts en Palestine va-t-on enfin décider de demander à tous vos intervenants s’ils condamnent sans ambiguïté les atrocités de l’armée israélienne ? Au début, pendant quelques jours vous égreniez le nombre de morts de chaque côté, et puis, je me rappelle bien Nicolas Demorand [présentateur de la matinale de France Inter], vous vous êtes arrêtés à 1 200, au moment où c’était à égalité. Là, maintenant, on est à vingt fois plus [de morts côté palestinien]. Donc il serait peut-être temps de demander à chacun s’il condamne sans ambiguïté tout ça. » Peine perdue. Le lendemain, le député insoumis François Ruffin était l’invité de France Inter ; à aucun moment les journalistes ne l’interrogèrent sur Gaza.


Du 8 au 21 octobre, dans les quinze jours qui suivent l’attaque du Hamas, tous les invités de la matinale de France Inter sauf deux sont interrogés sur les massacres ou expriment spontanément leur horreur : « On est obligés aujourd’hui si on veut se conduire bien de dire ce que ça nous fait à l’intérieur de nous, ce qu’on ressent », explique le comédien Vincent Lindon le 13 octobre. Deux mois plus tard, cette « obligation morale » a disparu. Du 8 au 21 décembre, alors qu’enfle un débat international sur les risques de génocide à Gaza, y compris au sein d’agences des Nations unies, seuls deux des invités de la matinale de France Inter sont questionnés sur le sujet. L’intervention de « Brice » portera ce nombre à trois…

 

On cumulerait à l’envi les preuves d’un journalisme biaisé en faveur d’Israël, comme la couverture en direct par France Info, le vendredi 12 janvier 2024, de la défense de Tel-Aviv contre les accusations d’actes de génocide alors que, la veille, les plaidoiries sud-africaines devant la Cour internationale de justice à La Haye n’avaient pas bénéficié du même traitement. Toutefois, la critique d’un « deux poids, deux mesures » qui suggère un déséquilibre justiciable d’un réglage ne suffit pas. Car ce traitement particulier du conflit israélo-palestinien participe d’une transformation plus large.

 

 

- En quatre mois, les dirigeants du « quatrième pouvoir » n’ont pas seulement alimenté un culturalisme qui, comme au temps des empires coloniaux, place l’Occident au pinacle de l’humanité.

Ils ont, dans leur grande majorité, entériné le point de vue de l’extrême droite israélienne et accompagné ou cautionné en France la marginalisation des opposants à la guerre en leur interdisant d’exprimer des solidarités hier encore évidentes. Ils ont ainsi précipité le baptême républicain du RN, en même temps qu’ils célèbrent le réarmement militaire et moral de la France au nom de la lutte contre la menace russe et le terrorisme islamiste. Le combat mené depuis quinze ans par les gouvernements libéraux contre les mouvements « populistes » et les régimes « illibéraux » a ici trouvé un renfort inattendu : la naissance et l’installation en France d’un journalisme autoritaire.

 

 

🔴  Annexe
Pour mieux comprendre la notion de « délinquance informationnelle » des médias occidentaux, il suffit d’écouter l’interview de ce spécialiste du renseignement ayant travaillé pour l’OTAN et les Nations unies qui est Jacques Baud au regard du droit international, il explique la légitimité et la légalité de l’intervention militaire russe en Ukraine.


Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a enregistré 3 393 civils tués et 9 020 blessés entre le 14 avril 2014 et le 24 janvier 2022. Parmi les victimes civiles, on compte 1 428 hommes, 861 femmes, 174 garçons et 130 filles. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a également suivi le conflit et a publié des rapports réguliers sur les victimes civiles. Le dernier rapport de l’OSCE, publié le 24 janvier 2022, fait état de 3 402 civils tués et 9 014 blessés. Il est important de noter que ces chiffres ne sont que des estimations. Le nombre réel de victimes pourrait être plus élevé. Il ne s’agit ici que des pertes civiles. Aucune information dans les médias occidentaux entre 2014 et février 2022 sur cette situation. Cette censure délibérée est expliquée par Jacques Baud.

 

 

Notes :

[1] Nombre d’articles et de séquences audiovisuelles répertoriés dans la presse française sur l’agrégateur Europresse.

[2] Cf. Pauline Perrenot, « À la Une du Parisien, la caricature du double standard », Acrimed, 21 décembre 2023.

[3] Cf. également les recherches de Holly Jackson sur un autre échantillon de presse américaine

[4] L’étude est résumée par Xander Elliards, « Study shows BBC “bias” in reporting on Palestinian and Israeli deaths », The National, Glasgow, 9 janvier 2024.

[5] Julia Frankel, « Israel’s military campaign in Gaza seen as among the most destructive in recent history, experts say », Associated Press, 11 janvier 2024.

[6] Cf. Alain Gresh et Sarra Grira, « Gaza, ­l’escorte médiatique d’un génocide », Orient XXI, 8 janvier 2024.

 

Pour en savoir plus :

- Nos idiots utiles dans la classe médiatique

- Gaza : Israël est incapable de fournir une preuve contre l’UNRWA

 

Guerre Israël/Gaza : la délinquance informationnelle totalitaire en déploiement
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1 février 2024 4 01 /02 /février /2024 18:45
Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque (suite) !

Le national-socialisme porté par le RN est le fruit du capitalisme en décomposition et n’est rien d’autre que la réaction du capitalisme pour assurer sa survie !

 

Ils se prétendent dans l'opposition au pouvoir, ils en sont les complices !

 

Nouvelles illustrations du double discours du Rassemblement National : la bataille des agriculteurs pour vivre de leur travail... et seulement la moitié des élus RN vote pour le droit à l’IVG dans la Constitution[7]

 

 

 PREMIER ARTICLE SUR LE COMPORTEMENT POLITIQUE DU RN 👉 : " LE RN PAR LES ACTES : LA STRATÉGIE DU DOUBLE-LANGAGE EST UNE ARNAQUE "

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 06/04/2024

- Agriculture : les discours et les actes

  • janvier 2024 : Le Pen et la bataille des agriculteurs pour pouvoir vivre de leur travail

Depuis des semaines, les #AgriculteursEnColeres luttent pour le droit de vivre dignement de leur travail[1]. Côté Macronie, aucune réponse.
Et au RN ?
Derrière un soutien de façade, leurs votes trahissent une véritable croisade contre les travailleurs agricoles
[0]👇

 

 

  • 25 janvier 2024 : Pourquoi le RN s’est absenté lors du vote sur l’accord de libre-échange entre le Chili et l’Union européenne ?

En plein mouvement #AgriculteursEnColere qui dénonce les accords de libre-échange, 80% des députés UE ont approuvé l'accord UE-Chili le mercredi 25 janvier... 
Ont voté POUR : les libéraux dont Renaissance, le PPE, alliés de les Republicains, les S&D, 
l'extrême-droite (et le RN était absent) !

 

Alors, quelles sont les conséquences du traité de libre-échange avec le Chili : transporter des pommes sur 10 000 kilomètres[4] ?

 

🔴 Le RN, #Bardella hypocrites et menteurs !

Le 23 novembre 2021, le RN a voté main dans la main avec les macronistes pour la Politique agricole commune 2023-2027 sans prix garantis pour les paysans, sans encadrement des marges de la grande distribution, sans aide pour les petits agriculteurs.

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque (suite) !

Alors que les agriculteurs se mobilisent pour vivre dignement de leur travail, que fait le Parlement européen ? Tous les groupes politiques qui y siègent (Renaissance, RN, Socialistes et autres libéraux), à l’exception des insoumis, ont voté pour de nouveaux accords de libre-échange avec le Chili et le Kenya[2]

 

  • 26 février 2024 : Prix planchers pour les agriculteurs : Bardella se dit contre, panique au RN

« Une trappe à pauvreté », voici comment Jordan Bardella a qualifié, au salon de l’agriculture, l’instauration de prix planchers pour les agriculteurs, se positionnant vivement contre. Une improvisation qui n’a pas tardé à provoquer chaos et confusion dans les entrailles du RN. Marine Le Pen l’a sèchement recadré pour ce revirement programmatique[5].

 

Prix planchers pour les agriculteurs : chaos au RN après la passe d’armes entre Bardella et Marine Le Pen

 

  • 29 février 2024 : Le Parlement européen vient de voter 2 nouveaux accords de libre-échange, avec le Kenya et le Chili !

Une provocation et un coup fatal à nos paysans en lutte : l​​​​es groupes européens du RN, des macronistes, et du PS ont voté en majorité POUR un nouveau débridage des échanges commerciaux (Plus précisément, le groupe de la gauche radicale, mené par Manon Aubry, est le seul à avoir voté en bloc contre les deux traités. Certes les écologistes, les sociaux-démocrates, et l’extrême droite française ont tous voté contre. Mais leurs groupes respectifs se sont divisés : 100% du groupe de gauche (LFI) a voté contre, MAIS SEULEMENT ; 27% du groupe écologiste ; 5% du groupe socialiste ; 45% du groupe d'extrême droite (auquel appartient le RN) ont voté contre)[6]. 

 

 

- Le double comportement du RN concerne tous les domaines

  • 29 janvier 2024 : à l'Assemblée nationale comment le RN se prononce pour la défense du logement stable et durable , ça donne ça...

Une première grande victoire pour les habitants permanents vis à vis des locations de courte durée de type #airbnb, malgré l'opposition du #RN, la proposition de loi sur la règlementation/fiscalité des meublés de tourisme a été votée à l'Assemblée et adoptée. Elle contribuera à limiter les marges, donc les profits du marché Airbnb.

 

Analyse du scrutin n° 3261 Première séance du 29/01/2024 Scrutin public sur l'ensemble de la proposition de loi visant à remédier aux déséquilibres du marché locatif (première lecture).

 

  • 4 février 2024 : Conditionnement du RSA : Bardella « parfaitement d’accord » avec Macron

Invité de l’émission « Dimanche en politique » le 4 février 2024, Jordan Bardella a affirmé être « parfaitement d’accord » avec le conditionnement du RSA à 15 heures « d’activité », défendu par Emmanuel Macron et Gabriel Attal. Autrement dit, au travail forcé pour espérer obtenir la bagatelle que constitue le RSA : « Je pense qu’il faut des contreparties aux prestations sociales de ce type qui sont versées », a expliqué le président du parti d’extrême droite.  

 

@J_Bardella  est d'accord pour la mise en place de 15 heures de travail pour toucher le #RSA "car il faut des contreparties aux prestations sociales".

 

  • 5 février 2024 : à l'Assemblée nationale, le RN alliè des LR complice d'Attal, refusent de voter la motion de " défiance ".

Déposée par les quatre groupes de gauche, protestant notamment contre le fait que Gabriel Attal n'a pas sollicité de vote de confiance de l'Assemblée à la suite de son discours de politique générale, la motion n'a recueilli que 124 voix[3]. En l'absence du soutien des députés LR et RN, elle échoue donc loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.

 

Scrutin public sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution par Mme Mathilde Panot, M. Boris Vallaud, Mme Cyrielle Chatelain, M. André Chassaigne et 146 membres de l'Assemblée.

 

  • 28 février 2024 : à Bruxelles, la même bande : RN, LR et macronistes protège la finance

Pour faire baisser la dette Bruno Le Maire nous impose 10 milliards € d'austérité.
Une solution simple existe : la BCE doit transformer en dette perpétuelle à taux nul la dette des Etats qu'elle détient !

Mais aussi : Instaurer un ISF européen, ou encore créer une véritable taxe sur les transactions financières qui s'attaquerait également aux produits dérivés, prolonger la taxe sur les super-profits afin qu'elle soit permanente et s'applique à tous les secteurs !

🔴 Mais qui protège les riches ? Mais main dans la main, à Bruxelles, RN, LR et macronistes refusent...

 

Pour faire baisser la dette @BrunoLeMaire  nous impose 10 milliards € d'austérité.

 

  • 4 avril 2024 : le RN, l’imposture de ceux qui se disent défenseurs de l’agriculture française

Le 30 novembre 2023, les macronistes avaient rejeté (à 6 voix près[8]) la proposition de prix planchers formulée par La France insoumise...

Mais le 4 avril 2024 au soir, le parlement a adopté ces prix planchers pour les agriculteurs !

Et le RN, il était ou et ceux qui étaient là ont voté quoi ? 12 députés RN présents sur l’ensemble de leur groupe, 12 sur 88... et ils s'abstiennent[8bis]  !
🔴  Voilà l’imposture de ceux qui se disent défenseurs de l’agriculture française.

 

Scrutin public n°3653 sur l'ensemble de la proposition de loi visant à garantir un revenu digne aux agriculteurs et à accompagner la transition agricole (première lecture).

 

Notes :

[0Le RN, soutien des agriculteurs ? Ces votes qui prouvent le contraire

[1Depuis près d'une semaine, des milliers d'agriculteurs se mobilisent aux quatre coins de la France pour alerter sur leurs conditions de travail et de rémunération

[2] Alors que les agriculteurs se mobilisent pour vivre dignement de leur travail, que fait le Parlement européen ? Tous les groupes politiques qui y siègent (Renaissance, RN, Socialistes et autres libéraux), à l’exception des insoumis, ont voté pour de nouveaux accords de libre-échange avec le Chili et le Kenya

[3Les députés rejettent la motion de censure déposée par la gauche contre le gouvernement de Gabriel Attal

[4] Alors, quelles sont les conséquences du traité de libre-échange avec le Chili : transporter des pommes sur 10 000 kilomètres ?

[5« Prix planchers » : la volte-face de Jordan Bardella trouble le RN

[6] Des traités de libre-échange avec le Kenya et le Chili votés par le camp Macron, l’opposition critique ce choix

[7] Détail du vote : 11 ont voté contre, 20 se sont abstenus, et 11 n’ont même pas pris la peine du déplacement en optant pour la politique où excelle le parti d’extrême droite, celle de la chaise vide

[8] Proposition de loi du 30 novembre 2023 : le texte avait été rejeté par 168 voix contre 162 alors que ses différents articles avaient été approuvés individuellement.

[8bis12 présents sur 88... et ils s'abstiennent 

 

Pour en savoir plus :

Mégabassines : les députés macronistes, LR et RN s’allient contre les agriculteurs

- Le RN, soutien des agriculteurs ? Ces votes qui prouvent le contraire

- L’extrême droite allemande (AfD) veut déporter 2 millions de personnes,.. Le Pen et Bardella lui fait un « accueil chaleureux »

IVG. Les visages de la honte. Le 4 mars 2024, la moitié du groupe du Rassemblement National s’est opposée à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Détail du vote : 11 ont voté contre, 20 se sont abstenus, et 11 n’ont même pas pris la peine du déplacement en optant pour la politique où excelle le parti d’extrême droite, celle de la chaise vide

- 11 mars 2024 : Le Conseil d’État confirme : le Rassemblement national est bien d’extrême droite

- Le Pen chez Les Echos : amie des patrons, ennemie du peuple

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque (suite) !
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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 14:29
Enjeux migratoires en Europe et dans le monde

L'immigration est toujours un exil forcé, une souffrance... Il faut aller à la cause des maux et les éradiquer.

 

 

Depuis les années 1990, l’Europe est devenue l’une des plus importantes régions d’immigration au monde, compte tenu de sa position géographique dans son face-à-face méditerranéen, de son histoire, de l’ouverture à l’Est, et de son image quant au respect des droits de l’Homme et à l’accueil des réfugiés. Mais sa politique migratoire est marquée par la montée des populismes et des démocraties illibérales, où la peur et le rejet de l’Autre migrant occupent une large place.

Migrations : comprendre et convaincre par Catherine WIHTOL DE WENDEN, directrice de recherches au cnrS (centre de recherches internationales-ceri, Sciences po)

 

 

Sources : Catherine WIHTOL DE WENDEN | mis à jour le 15/03/2024

- Les migrants internationaux sont, selon les Nations unies[1], 284 millions, soit plus du double qu’à la fin du XXe siècle, mais ils ne représentent qu’un peu plus de 3 % de la population mondiale.
Selon les Nations unies, un migrant international est quelqu’un qui est né dans un pays et s’est déplacé vers un autre pour une période d’au moins un an. Aujourd’hui les migrations se dirigeant vers le nord du monde (environ 140 millions, Sud-Nord et Nord-Nord) sont en train d’être dépassées par les migrations se situant au sud de la planète (Sud-Sud et Nord-Sud). Quelques chiffres viennent illustrer ce phénomène à la fois global par son ampleur (peu de régions au monde non concernées) et de plus en plus régionalisé (davantage de migrants venant de la même région que de migrants venus d’ailleurs). On compte 11,5 millions de migrants internationaux en Amérique latine, majoritairement sud-américains ; 26,5 millions en Afrique ; 50 millions aux Etats-Unis ; 85 millions en Asie et Océanie ; 45 millions en Europe et 13 millions en Russie.

 

 

- Facteurs structurels de la migration
Des facteurs structurels expliquent la permanence des migrations, quelles que soient les politiques menées pour les dissuader.

  • Tout d’abord l’entrée du monde dans la mobilité : depuis les années 1990, le monde est en mouvement, du fait de l’ouverture d’espaces autrefois clos par des frontières étanches (Chine, Cuba, Europe de l’Est) mais aussi au sud du monde, avec la généralisation de l’accès à un passeport. Il est devenu facile de sortir de chez soi, mais difficile d’entrer ailleurs en raison d’un système de visas très hiérarchisé selon le « risque migratoire » de tel ou tel pays d’origine[2]. Ce phénomène s’est inversé depuis la fin du XIXe siècle, période de la première grande migration de masse[3], où il était plus difficile de sortir de son pays que d’entrer ailleurs car les grands empires considéraient leur population comme une richesse démographique, fiscale, agricole et militaire et les empêchaient souvent de sortir.
  • Autres facteurs structurels : les grandes lignes de fracture du monde, avec des régions qui cumulent les indicateurs les plus bas du développement humain (espérance de vie à la naissance, taux de scolarisation, niveau de ressources en parts du PIB national), parfois peu éloignées des régions les plus riches[4]. Ce ne sont pas les plus pauvres qui migrent loin mais celles et ceux qui ont des réseaux de connaissances liés aux diasporas transnationales, qui sont câblés sur les nouvelles technologies… L’offre des passeurs pour ceux qui n’ont pas de visas s’est aussi multipliée, de même que les crises politiques, économiques et sanitaires, au Sud. Pour l’instant, les catastrophes environnementales induisent surtout des migrations internes et de voisinage.

 

Les plus grands moteurs de départ sont l’absence d’espoir, l’aspiration à changer de vie notamment chez les plus diplômés, la nécessité de fuir un pays en guerre, les discriminations à l’égard des femmes. De nouvelles figures des migrants internationaux apparaissent avec, par exemple, des touristes qui finissent par s’installer au soleil, chez les séniors ou des diplômés du Sud venant chercher des opportunités au Sud et au Nord.

 

Les profils de migrants ne se sont pas seulement diversifiés, ils sont devenus plus flous : les catégorisations des migrants se sont parfois effacées, entre le demandeur d’asile et celui qui cherche du travail notamment avec la suspension de l’immigration de travail salarié depuis le milieu des années 1970, en Europe. Hier, le réfugié était socialement très différent du travailleur, peu qualifié et rural. Aujourd’hui, ils sont de plus en plus proches du fait de l’urbanisation et des progrès de la scolarisation au sud du monde. Dans le même temps, dans un contexte de dissuasion, de répression et de militarisation, les frontières se sont fermées pour le plus grand nombre (les deux tiers de la population de la planète), avec une série d’instruments de contrôle qui tiennent souvent lieu de politique migratoire (accords de réadmission avec les pays du Sud, politiques d’externalisation des frontières, système Schengen, accords de Dublin sur l’asile, Système d’information Schengen-SIS fichant sans-papiers, déboutés du droit d’asile ou condamnés cherchant à pénétrer les frontières de l’Union européenne-UE)…

 

 

- Crises en série et lignes de fracture
Des crises se sont succédé : révolutions arabes de 2011, crise syrienne de 2015, Covid-19, crise ukrainienne de 2022. L’UE est face aux plus grands mouvements de réfugiés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, même si la plupart de ces derniers ont trouvé l’hospitalité dans les pays les plus proches de chez eux : Iran et Pakistan pour les Afghans, Syrie pour les Irakiens, Turquie et Liban pour les Syriens, Pologne, Hongrie, Roumanie et Moldavie pour les Ukrainiens. Ces crises ont amené à leur tour des lignes de fracture en Europe : crise de l’hospitalité entre l’Est et l’Ouest, lors de la crise syrienne. L’Allemagne a alors été le principal pays d’accueil (plus d’un million de personnes entre 2015 et 2016), alors que les pays de Visegrad[5] ont refusé l’hospitalité à ces populations non désirées. Une crise s’est aussi amorcée avec le système européen de Dublin : le Sud reçoit l’essentiel des nouveaux arrivants (Italie, Grèce, Espagne, Malte), lesquels leur sont renvoyés par les autres pays européens s’ils ont traversé leurs frontières. Ce qui nourrit, dans les pays du Sud, un sentiment d’abandon par les autres pays européens.

 

Le Pacte européen pour l’immigration et l’asile de 2020, qui devrait être adopté au printemps 2024, a prévu, pour y remédier, une solidarité obligatoire de tous les pays. Ce Pacte conserve une dimension essentiellement sécuritaire, qui reprend les politiques antérieures de trente ans d’âge de renvoi, de dissuasion et de répression, alors même que ces politiques n’ont pas démontré d’effets sur la diminution des mouvements migratoires[6]. Un filtrage des demandes d’asile aux frontières extérieures de l’UE permettra en outre d’arrêter ceux qui viennent de pays « sûrs ». L’Europe est au carrefour de plusieurs espaces migratoires qui ont connu beaucoup de mutations au cours des vingt dernières années : l’espace euro-méditerranéen, la circulation migratoire Est-Ouest, et de plusieurs défis contradictoires comme, d’un côté, la crise du Covid, l’Ukraine, le risque environnemental, et, de l’autre, le vieillissement, les pénuries de main-d’œuvre, la crise de l’hospitalité sur fond de montée des populismes.

 

 

- L’Euroméditerranée en mouvement(s)
Les migrations entre l’Europe et la rive Sud de la Méditerranée[7] sont vécues comme un défi du fait de l’écart démographique entre les deux rives (âge médian en Europe de 41 ans, contre 25 au Maghreb et 19 en Afrique subsaharienne), des réfugiés, du terrorisme et des migrants à la recherche de travail. L’Europe cherche à fermer ses frontières, sans y parvenir. Pourtant, elle vieillit et manque de main-d’œuvre, très qualifiée, moyennement qualifiée et peu qualifiée dans les métiers dits en tension (restauration, tourisme, médecine, agriculture…).

 

La Méditerranée constitue l’un des plus importants espaces migratoires au monde, un espace migratoire régional constitué essentiellement de migrants de la rive Sud mais aussi, dans le passé, du sud de l’Europe[8]. Le monde euro-méditerranéen connaît aussi de nouvelles migrations, comme l’installation des séniors au soleil (Français au Maroc et en Tunisie, Anglais à Malte, Allemands en Espagne) ou l’exode des jeunes qualifiés vers le sud du monde (Maroc, Amérique du Sud). La migration étudiante est aussi une autre composante des migrations intra-méditerranéennes avec un exode des cerveaux du sud de l’Europe vers le Nord (Italiens, Espagnols, Portugais, Grecs)[9].

 

Les pays d’Europe du Sud, qui ont longtemps été des pays d’émigration, sont devenus des pays d’immigration au milieu des années 1980 et ont dû adopter à la hâte des politiques migratoires (régularisation des sans-papiers, contrôle des frontières externes, acquis communautaire). Ils ont reçu et continuent à recevoir des migrants arrivés par la mer tout en étant des pays touristiques, une cohabitation parfois difficile même pour ceux qui ont aussi besoin de main-d’œuvre. Malgré des configurations migratoires différentes, propres à l’histoire et à la géographie de chacun, ils sont devenus les garde-frontières de l’UE.

 

 

- Coronavirus et interdépendances
La fermeture des frontières nationales a été l’une des premières mesures adoptées par de nombreux pays européens pour limiter la propagation du coronavirus. D’autres pays ont ensuite emboîté le pas[10], révélant aux migrants du Nord que les frontières n’étaient plus ouvertes à tous et qu’ils devenaient indésirables au Sud. Le moment de leur réouverture s’est étalé dans le temps, d’abord progressivement, avec les frontières internes, notamment dans les pays de tourisme (Italie, Espagne, Portugal, Grèce).

L’Organisation mondiale des migrations (OIM) a observé une baisse importante du trafic en Méditerranée centrale, de la Libye à l’Italie ou vers la Grèce. L’Europe n’était plus attractive, du fait de la fermeture des frontières et des risques sanitaires – le continent étant particulièrement touché par la pandémie. L’épidémie a suspendu les arrivées de migrants en Europe et leur circulation entre pays membres. Le droit d’asile s’est arrêté, avec la fermeture des guichets.

 

Mais la crise a surtout révélé la dépendance des pays d’immigration à l’égard de leur main-d’œuvre immigrée. Ainsi l’Italie et le Portugal ont décidé de régulariser les sans-papiers travaillant dans les métiers des soins à la personne, compte tenu des besoins dans ce secteur. En Allemagne, la pénurie de travailleurs saisonniers agricoles s’est fait sentir, notamment pour les récoltes de printemps, habituellement effectuées par des Ukrainiens. En Espagne, les ramasseuses de fraises marocaines se sont heurtées au blocage des frontières, mettant en péril leurs familles au Maroc. En Italie, les saisonniers marocains n’ont pu revenir qu’au compte-gouttes comme au Royaume-Uni, où les Roumains sont revenus travailler dans les champs[11].

 

Le Covid-19 n’a pas sonné la fin des migrations mais il a accéléré les migrations internes de retour vers les régions d’origine[12]. Il a aussi montré l’interdépendance structurelle des pays riches à l’égard des pays pauvres.

 

 

- Les réponses face à la crise ukrainienne
La crise ukrainienne est venue allonger la liste des pays créant le plus de réfugiés (le plus grand nombre de départs dans le temps le plus bref), avec un accueil surtout en Pologne (pour près de la moitié d’entre eux), en Roumanie, Moldavie, en République tchèque et en Hongrie.

 

C’est une migration de voisinage entre pays ayant eu une proximité culturelle : l’ouest de l’Ukraine était une partie de la Pologne avant 1945, le Sud a appartenu à l’Autriche[13]. Même chose en République tchèque, en Roumanie et Moldavie.

 

L’accueil des Ukrainiens a tranché avec celui des Syriens, Irakiens, Afghans et autres Moyen-orientaux, en 2015. L’UE leur a appliqué la directive dite « protection temporaire » de 2001, créée pour les réfugiés de la crise dans l’ex-Yougoslavie, et jamais appliquée. Ce statut temporaire évite la durée de la procédure d’asile, permet de travailler immédiatement et de retourner dans son pays d’origine alors que c’est impossible pour les réfugiés classiques, sans risque de perdre leur statut. Enfin, la solidarité entre les pays européens et l’hospitalité se sont déployées avec le concours des pouvoirs publics. Comme en Allemagne en 2015, les pouvoirs publics français ont déployé des moyens hier considérés comme impossibles à satisfaire en mobilisant collectivités territoriales et citoyens volontaires pour l’hébergement, l’ouverture d’écoles et de cours de français, l’accès à des logements sociaux et à des soins immédiats[14].

 

  • On peut espérer que cet épisode fera jurisprudence dans la politique européenne de l’asile et incitera les pays européens à remettre à plat leur politique migratoire en ouvrant davantage de voies légales d’entrée.

 

 

- L’Europe et ses frontières : perspectives
La montée du populisme et des démocraties illibérales dans nombre de pays européens, y compris en Europe du Nord (Suède et Danemark), et la recherche des votes d’extrême droite pour gagner les élections conduisent à une surenchère sur la fermeture des frontières. Cela alimente des peurs, à court terme, peu fondées, comme l’« invasion » des déplacés environnementaux et le « déversement » des Africains en Europe ou le « grand remplacement[17] », alors que le vieillissement des Européens n’est pas pris en compte.

 

Les déplacés environnementaux ne sont pas une menace à court terme pour l’Europe. Ce sont, pour l’essentiel, des migrations internes et des migrations Sud-Sud. Leur nombre est évalué à une soixantaine de millions[15], mais les experts du climat (le Giec) considèrent qu’ils pourraient atteindre 150 à 200 millions à la fin du siècle. La plupart se déplacent dans leur propre pays : ce sont les plus pauvres, soucieux de garder des modes de vie liés au milieu naturel (agriculture, élevage, pêche). Une petite partie décide de franchir les frontières mais reste souvent à proximité de leur pays d’origine. Ils ne bénéficient pas du statut de réfugiés car ils ne sont pas considérés comme craignant ou ayant été victimes de persécutions, selon les termes de la convention de Genève, et les tentatives de définition d’un autre statut international (l’initiative Nansen de 2011) n’ont pas abouti.

 

Les causes de ces déplacements sont multiples :

  • Liées à des phénomènes naturels aussi vieux que le monde (éruptions volcaniques, cyclones, tornades) mais aussi à des phénomènes récents de sécheresse, de dégel, de montée des eaux, d’inondations, de coulées de boue et d’engloutissement d’îles par la mer. Les régions les plus touchées sont l’Asie pacifique pour 68 % des cas, l’Asie du Sud pour 14,8 %, l’Amérique latine (7,3 %). Beaucoup de ces pays n’ont pas les moyens de faire face aux catastrophes environnementales[16] et ce sont les plus pauvres qui seront les plus exposés, comme aux Etats-Unis, lors du cyclone Katrina frappant la Nouvelle-Orléans. Ce sont les pays du Sud, proches des pays concernés par les crises environnementales, qui seront les plus touchés par les migrants environnementaux.
  • Des conflits de valeurs divisent l’Europe et ses migrations : entre libéralisme économique et sécurité militarisée des frontières, entre éthique de la solidarité et de l’hospitalité et nationalismes, entre besoins de main-d’œuvre, vieillissement et utilisation de l’immigration à des fins électorales et populistes.

De nombreux défis concernant la cohésion sociale montrent que l’Europe tarde à adopter des mesures adaptées à une immigration de peuplement, à la différence de pays comme les Etats-Unis, le Canada, ou l’Australie, car elle peine à se considérer comme continent d’immigration : lutte contre les discriminations, introduction de la diversité dans la définition de la citoyenneté, dialogue avec l’islam, droit de vote local des non-Européens, démocratisation du droit à la mobilité avec des frontières plus ouvertes aux migrations de travail. C’est pourquoi, face à des politiques d’opinion s’appuyant sur les sondages, l’enjeu est de taille : il s’agit de convaincre.

 

🔴 Pour aller plus loin...

 

- Jean-Luc Mélenchon : " Il faut s’attaquer aux causes qui provoquent l’afflux de migrants "

Pour lutter contre l’immigration massive – qui d’ailleurs est principalement interne aux pays en voie de développement –, il faut s’attaquer aux causes des migrations : l’impossibilité de tout développement des pays de départ, en raison des dettes et des politiques d’ajustement structurel imposées par le Fonds monétaire international [FMI] ou la Banque mondiale, le pillage des ressources par les multinationales et le libre-échange...

Notes :

[1Rapport Undesa (Département des affaires économiques et sociales des Nations unies), 2022.

[2] Les Afghans n’ont accès qu’à vingt-cinq pays environ, voisins et pauvres, alors que les Japonais, Coréens du Sud, Européens et Américains du Nord ont le plus large accès au monde sans visa.

[3] On parle à l’époque d’une migration de cinquante-millions d’Européens.

[4] La Méditerranée est ainsi une ligne de fracture démographique, économique, politique, sociale et culturelle importante, malgré les nombreux liens transnationaux qui la traversent.

[5] Pologne, Hongrie, Slovaquie et République tchèque.

[6] Trois-cent-trente-mille entrées irrégulières en 2022, selon l’agence Frontex (agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes), soit 30 % de plus qu’en 2021, et un niveau égal à celui d’avant la pandémie.

[7] Voir Catherine wihtol de wenden, « Migrations méditerranéennes », in Pouvoirs n° 183, p. 87-98.

[8] Les Turcs constituent la plus importante diaspora transnationale en Europe, devant les Marocains, puis Portugais, Italiens, Espagnols, Algériens et Roumains, mais leur répartition varie beaucoup selon les pays d’accueil.

[9] Enrico Pugliese, Quelli che se ne vanno, Bologna, Il Mulino, 2018.

[10] Par exemple aux Etats-Unis, en Asie, au Maghreb, en Afrique sub-saharienne, en Australie et dans le Golfe.

[11] Pour mémoire, la concurrence avec les travailleurs de l’Est européen a été l’un des thèmes favoris du Brexit.

[12] Ce fut le cas pour les Ukrainiens quittant la Pologne, ainsi que les Vénézuéliens et les Afghans de retour chez eux.

[13] Ceci explique l’accueil de ces anciens Hongrois par le gouvernement de Viktor Orban, qui avait déjà généreusement accordé des passeports hongrois à certains d’entre eux.

[14] Cet accueil peut être comparé à celui des Vietnamiens à la fin des années 1970, lié à la volonté de montrer un Occident protégeant les victimes du communisme.

[15] Parmi eux, quarante-millions de migrations internes.

[16] C’est le cas du Bangladesh, classé au premier rang des pays vulnérables en 2014, du fait de la fonte des glaciers de l’Himalaya qui se déversent dans les deux grands fleuves de ce pays delta.

[17] D'hier à aujourd'hui : la thèse du « grand remplacement »

 

Pour en savoir plus :

Politique migratoire Macron/Le Pen : préférence nationale, un remède de charlatan

- Crise des réfugiés : s'attaquer aux causes des migrations

- Jean-Luc Mélenchon, son programme Afrique : « Nous combattrons le fléau de la prédation ultralibérale qui s’abat sur le continent »

- Les causes de l’immigration – Quand le libre-échange sème la misère

 

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25 décembre 2023 1 25 /12 /décembre /2023 14:04
STOP ! Car avec Raphaël Glucksmann, un autre Macron est possible
STOP ! Car avec Raphaël Glucksmann, un autre Macron est possible

Les médias ont essayé Roussel pour contrer Mélenchon. Ça ne marche pas. Maintenant c'est Gluckmann pour contrer LFI aux européennes...

Ça ne marchera pas, car il est le nouvel enfant prodige de la bourgeoisie de gauche[6] !

Nous avons besoin d'une gauche radicale, pas d'un Macron Bis, d'un va-t-en-guerre, partisan de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE pour le plus grand plaisir du marché[7]  ! 

 

 

Raphaël Glucksmann, l’eurodéputé, qui copréside le petit parti Place publique, nouvel espoir de la gauche réformiste, libérale à la sauce Cazeneuve, Hollande, en passant par la présidente d'Occitanie Carole Delga... ou déçus de Macron[1] qui ne se retrouve pas dans le bruit et la fureur : « Il faut que nous devenions un aimant politique » dit le tenant d’une « social-démocratie molle ».

Outre ses ambitions pour les européennes de 2024, la candidature commune en gestation PS PCF EELV pour 2027 qu'annoncent les TRACTATIONS en cours confirmées par Tondelier[2], travaillée par Faure, Autain, Guedj, Bayou, Faucillon, Ruffin[5], adoubé par l'ex-eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit, fera pschitt.

 

 

Sources : Pierre Rimbert | mis à jour le 08/05/2024

-  Il a 44 ans, des diplômes clinquants, un regard habité et des envies de changement.

Entouré de jeunes chefs d’entreprise et de « porteurs de causes » issus de la « société civile », en 1018, il lance un « mouvement politique » destiné à « sauver les démocraties libérales » menacées par l’« insurrection populiste » [NDLR : pour ne pas dire #Populaire]. Parce que c’est notre projet, exhorte-t-il, « à nous, désormais, de marcher ».

 

 

-  Après la formation de M. Emmanuel Macron, voici " Place publique ", fondée en novembre par l’essayiste Raphaël Glucksmann.

L’un domine le centre droit ; l’autre investit le centre gauche, où la désintégration du Parti socialiste laisse un vide et des classes moyennes cultivées désemparées. D’où va-t-on désormais proclamer que rien ne va plus et qu’il faut tout changer — sauf l’essentiel : les structures économiques et sociales ? Avec Les Enfants du vide (publié en 2018 Allary Éditions), livre-manifeste publié cet automne, Glucksmann a d’un coup comblé la béance. De L’Obs à L’Humanité en passant par Mediapart, on s’arrache l’homme providentiel. Il est chez lui sur France Inter, louangé permanent au Monde, en « une » de Libération, en couverture de Politis. Des personnalités socialistes, écologistes ou communistes projettent sur son visage souriant leurs aspirations ravalées. Glucksmann a compris que son public cible n’aimait rien tant que battre sa coulpe, triturer sa mauvaise conscience, ruminer ses échecs et y remédier au moyen de recettes toujours identiques, mais ripolinées aux couleurs du jour — le vert, en l’occurrence. Cela tombe bien : Raphaël, qui s’est souvent trompé, met en scène confessions et conversion. À L’Obs (4 octobre 2018), il confie : « Je dois réapprendre à m’oublier. » Ambitieux programme.

 

Lui qui fut tour à tour de rôle :

  • admirateur de M. Nicolas Sarkozy en 2008 ;
  • animateur de la revue néoconservatrice Le Meilleur des mondes ;
  • conseiller du président géorgien néolibéral et atlantiste Mikheïl Saakachvili, lui qui admettait volontiers : « Ça ne m’a jamais fait vibrer de manifester pour les retraites » (M Le magazine du Monde, 22 mars 2014)[4] ;

Les réformes de Saakachvili en Géorgie – conseillé par Glucksmann de 2005 à 2012 – sont pourtant loin d’être anodines : abolition du salaire minimum, licenciement de 60 000 fonctionnaires, abaissement de l’impôt sur les sociétés de 20 % à 15 %, et de l’impôt sur les dividendes de 10 % à 5 %. En 2009, la Géorgie était d’ailleurs considérée par Forbes comme le quatrième pays avec la pression fiscale la plus faible au monde.

  • et se déclarait au printemps 2017 « fier » de l’élection de M. Macron, revendique à présent Occupy Wall Street et dit « nous » quand il parle de la gauche. « On a zappé complètement la question sociale », admet-il. « Mon logiciel de pensée a contribué à former l’impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui » (Mediapart, 14 novembre 2018). La mise à jour dudit « logiciel » copie-colle les constats effectués depuis des lustres par ceux que combattait hier Raphaël : « On voit les entreprises multinationales refuser les lois des nations et chercher à leur imposer les leurs. On voit les banques sauvées par l’argent public maquiller leurs comptes et cacher leurs fonds dans des paradis fiscaux. » À tout cela s’ajoute la menace d’un anéantissement de la planète par le réchauffement climatique ;
  • veut unifier la gauche (sans La France insoumise) en vue des élections européennes de 2019, mais sa proposition est rejetée par Europe Écologie Les Verts et n’aboutit ni avec Génération.s ni avec le Parti communiste français ;
  • est le 16 mars 2019, soutenu par la direction du Parti socialiste à la tête d'une liste d'alliance avec PP et Nouvelle Donne aux européennes. Cette décision suscite des critiques au sein de PP, que décide de quitter Thomas Porcher, dénonçant une « trahison » et l'absence de « vote en interne » sur la question. Claire Nouvian quitte également le mouvement et expose huit mois après les élections européennes les motifs de son départ lors d'une interview accordée à L'Obs décrivant des « pratiques politiques exécrables » et une incompatibilité de personnalité avec Raphaël Glucksmann[3]...

se retrouve, le 26 mai 2019, élu député européen, sa liste étant arrivée en sixième position, avec 6,2 % des suffrages exprimés et six élus.

 

 

-  Alors, que faire ?

Contre « les anciennes idéologies, les vieux partis, les antiques structures », contre les inégalités et le gaz carbonique, Glucksmann propose plus de participation citoyenne, plus d’écologie, plus d’Europe. « Nous assumons l’horizon d’une République européenne », écrit-il. Des « porteurs de causes » aussi frétillants que MM. Valéry Giscard d’Estaing, François Bayrou, Daniel Cohn-Bendit et Bernard-Henri Lévy ânonnent les éléments de ce credo depuis bientôt quatre décennies. Les papys du vide ont trouvé leur héritier.

 

 

-  A nous de construire l'Avenir avec l'Union Populaire

 

 

🔴 dont on a déjà le programme 👇

 

Programme partagé de gouvernement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale

 

 

-  Raphaël Glucksmann : " un autre Macron est possible "

Dès le début de sa campagne. Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste pour les élections européennes du 9 juin prochain, a expliqué, pour défendre sa candidature, qu'elle devait permettre de sortir de ce qu'il appelait le triptyque Macron, Mélenchon, Le Pen. Il suggérait ainsi que le débat public, à quelques mois de ces élections, valorisait principalement les macronistes, les insoumis et l'extrême droite. Mais la réalité est un peu différente.
Nouvel épisode de Quelle époque formidable, par Sébastien Fontenelle.

 

 

-  Macron - Glucksmann : combien de points communs ?

Mais a quelle heure est il censé être de gauche ? Aucune, la preuve ci-dessous

 

 

Notes :

[1] Jamais encarté dans un parti, le député européen sera la tête de liste des socialistes aux élections européennes de juin

[2] PRÉSIDENTIELLE 2027: MARINE TONDELIER ANNONCE QU'UNE CANDIDATURE COMMUNE DE LA GAUCHE " SE PRÉPARE "

[3] « Dégoutée » par la politique, Claire Nouvian dégomme Glucksmann, Place publique et le PS

[4] Dans la famille Glucksmann, le fils est conseiller du chef d'Etat géorgien, Mikheïl Saakachvili.

[4bis] RAPHAËL GLUCKSMANN, NOUVEL ENFANT PRODIGE DE LA BOURGEOISIE DE GAUCHE

[5] « Ruffin fait du bien à la politique »

[6RAPHAËL GLUCKSMANN, NOUVEL ENFANT PRODIGE DE LA BOURGEOISIE DE GAUCHE

[7Raphaël Glucksmann “ Si vous votez pour nous, nous soutiendrons l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. ”

 

Pour en savoir plus :

2019, le Conseil national du PS a approuvé une résolution désignant l'essayiste comme tête de liste pour les européennes.

Raphaël Glucksmann, nouvel espoir de la social-démocratie ?

Européennes 2024 : une « large majorité » de la gauche est pro-européenne estime Raphaël Glucksmann

- Manuel Bompard LFI élections européennes 2024 : “ Il est hors de question de se ranger derrière Raphaël Glucksmann”. L’eurodéputé “ participe d’un groupe au Parlement européen qui gouverne l’UE avec les macronistes et la droite. Nous sommes dans l’opposition. ”

- Martine Billard : Enjeux des européennes à gauche

- Le hollandisme, la gôche anti-Mélenchon, c’est non. Belle mise au clair de François Ruffin sur Raphaël Glucksmann !

- Raphaël Glucksmann : un " humaniste " à géométrie variable

Raphaël Glucksmann, l’imposture de la gauche du dollar ?

- À quoi sert Raphaël Glucksmann ?

- L'union de la gauche sans Mélenchon ? Réponse de Manon Aubry à Gluxmann

RAPHAËL GLUCKSMANN, NOUVEL ENFANT PRODIGE DE LA BOURGEOISIE DE GAUCHE

 

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22 décembre 2023 5 22 /12 /décembre /2023 14:22

Faire la politique de Le Pen pour éviter que Le Pen fasse sa politique... 

C'est la guignolade macroniste à la mode : sauter dans la piscine pour ne pas être mouillé par la pluie.

Résultat, le 19/12/2023 avec le projet de loi pour " contrôler l'immigration ", en faisant adopter ce texte Macron a œuvré à une " victoire idéologique " pour l'extrême droite dont le RN, sans qui ce texte aurait été retoqué[2] !

 

 

Largement durci par Les Républicains et approuvé par le Rassemblement national (RN), le projet de loi relative à l’asile et à l’immigration porté par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a été adopté le 19 décembre :
- Durcissement des conditions d’accès à la nationalité ;
- La préférence nationale pour les allocations familles et APL ; 
- La déchéance de nationalité ;
- La remise en cause du droit du sol ;
- Les quotas d’immigration ;
- La remise en cause de l’AME...
Toutes les digues qui protégeaient le pays depuis 1945 contre le retour du fascisme ont été dynamitées par la droite lepénisée.
Le texte final suscite indignations et condamnations jusqu’à la majorité dont vingt des députés ont voté contre
[1]. Le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, a démissionné au lendemain du scrutin. Quant au RN, il jubile et revendique une « victoire idéologique » car l
e projet de loi « immigration » a bien été adopté avec les voix du Rassemblement national... il aurait été retoqué sils avaient voté contre[2].
« Clé de voûte de tous les programmes d’extrême droite », la préférence nationale faisait jusque-là l’objet d’« un vif rejet sur le reste de l’échiquier politique ». Mais les digues ont sauté.

Pourtant, « le durcissement continu de l’accès aux prestations sociales n’a eu aucun effet sur le volume des flux migratoires », écrivait Benoit Bréville en novembre 2021

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 13/01/2024

 

🔴 Pour lire la suite de l'article cliquez sur cette image 👇

 

 

Quand l’extrême droite occupe le terrain  Préférence nationale, un remède de charlatan

 

 

-  Loi immigration : " Élus du peuple : refusez de défigurer la France ! "

Jean-Luc Mélenchon s' adresse aux parlementaires :

  • Il débute en soulignant l'importance de cette décision pour l'image de la France et pour les personnes concernées par cette loi. Il évoque la complexité technique du texte et sa cruauté envers toutes les personnes, y compris les jeunes et les enfants visés par ses dispositions. Il pointe les mesures absurdes qui aboutissent à davantage de souffrances pour les personnes impliquées et à une confusion administrative accrue.
  • Il fait le lien entre ce projet de loi et les propositions historiques du Rassemblement National en soulignant que les mesures de ce texte reflètent le programme du RN depuis des décennies. Il appelle tous les élus du peuple à réfléchir sérieusement avant de voter cette loi, sans laisser de côté la dignité humaine, l'image et les principes de la France.
  • Il dénonce certaines dispositions du texte, telles que la restriction du regroupement familial, la remise en cause du droit du sol, la déchéance de nationalité, qui rendent la vie des gens plus difficile sans aucun bénéfice concret pour la société.
  • Il s'oppose aux mesures concernant le droit du sol soulignant que la nation française se construit à travers les générations, par l'éducation des enfants dans la langue et les lois communes. Il remet en question l'idée de la nation française comme nation ethnique et insiste sur les principes de liberté, égalité et fraternité.
  • Il critique également d'autres mesures comme la mise en place de cautions pour les visas des étudiants étrangers, exprimant la nécessité d'accueillir des personnes de différentes origines et de ne pas se couper du monde francophone.

 

Il conclut en appelant à ne pas voter cette loi et en incitant le peuple à contacter ses parlementaires pour exprimer son opposition à cette législation. Il en va de l'idée collective que l'on se fait de la patrie commune.

 

 

-  Loi immigration : Comprendre l'absurdité et la cruauté de la loi immigration adoptée par le parlement 

Jean-Luc Mélenchon :

  • commence par critiquer le contournement du processus démocratique par l'utilisation du 49.3 par le gouvernement ;
  • s'inquiète de la banalisation de cette pratique et souligne le fait que la loi de finances a été adoptée deux années de suite sans être votée, ce qui crée une ambiance particulière à la fin de l'année parlementaire ;
  • exprime ensuite sa déception quant à l'échec de la proposition de loi insoumise pour bloquer les prix, et critique le rejet des députés insoumis de commissions d'enquête parlementaires qu’ils avaient pourtant proposés, notamment celles sur les crèches publiques de William Martinet et celle de Jean-Philippe Nilor sur les conditions dans lesquelles l’Etat agit face au dérèglement climatique ;
  • enfin, il revient sur la nouvelle loi immigration, la jugeant absurde et cruelle et remet en question l'existence d'une prétendue " vague migratoire " et souligne que la nationalité ne devrait pas être définie par la couleur de peau, la langue ou la religion ;
  • il termine en détaillant les différentes mesures absurdes de la loi immigration.
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10 décembre 2023 7 10 /12 /décembre /2023 12:25
Au delà des justificatifs médiatiques & politiques fallacieux pourquoi est-il la cible ?

🔴 Parce qu'il est membre fondateur et stratège de la seule force de gauche, la France insoumise, qui porte un programme en rupture avec le système néolibéral[1] & approuvé par 22% des citoyens[2], et se met au service du peuple ;

 

🔴 Parce qu'il est le seul leader politique a prôner une politique migratoire humaniste et réaliste, et fera face aux gens qui sont obligés de quitter leur pays (tout faire pour qu’ils n’aient pas à partir et les accueillir dignement et humainement dans notre pays)[7]


🔴 Parce qu'il est l'un des principaux acteur de la seule force politique qui incarne la colère du peuple, et, sans ambiguïté combat l'antisémitisme, le racisme[3] et défend la laïcité[6] ;


🔴 Parce qu'il est membre actif de la seule force dite de " gauche " qui ne défile pas avec l'extrême droite[4], et la combat dans les faits et actes ;


🔴 Parce qu'il a compris et fait progresser l'idée que le système ne redoute pas la gauche partisane (qu'il peut à sa guise récupérer) mais le peuple, et propose depuis plus de 10 ans de dire " STOP à la machine à perdre " en passant du rassemblement des partis au rassemblement du peuple via l'#UnionPopulaire ![5] et ça, pour l'oligarchie en place, c'est UN GRAVE DANGER !


📢 Alors face à Macron et au RN, faisons comme Jean-Luc Mélenchon : OUVRONS NOS GUEULES et pour être plus efficaces, plus forts...... rejoignez-nous ! 👇

 

JE REJOINS la France insoumise

 

car :

  • En 2013, j’ai entendu qu’il fallait une gauche sans Mélenchon. 
  • En 2018, j’ai entendu qu’il fallait une gauche sans Mélenchon. 
  • En 2023, j’ai entendu qu’il fallait une gauche sans Mélenchon. 

▶️ 2012 : 11%
▶️ 2017 : 19,5%
▶️ 2022 : 22%
▶️ 2027 : 😎

 

 

-  Nous ne fermons pas notre gueule !

Ruth Elkrief, Gérard Larcher, retour sur la niche parlementaire : Manu refait l'actu n°9 ! 

 

Au delà des justificatifs médiatiques & politiques fallacieux pourquoi est-il la cible ?
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16 novembre 2023 4 16 /11 /novembre /2023 09:56
12 Novembre 2023 : « Le jour où l’extrême droite a été réhabilitée par la droite »
12 Novembre 2023 : « Le jour où l’extrême droite a été réhabilitée par la droite »

Je ne crois pas que la marche du 12 novembre à Paris ait la moindre conséquence sur la lutte contre l’antisémitisme !

Les macronistes sont tombés tous seuls dans le piège qui a déjà détruit LR[0]

 

 

Écrire en temps de guerre médiatique est un exercice un peu délicat, j’en conviens. Cela peut être imprudent. Un mot, pour peu qu’on le torde sans frein, peut être fatal. Des heures durant sur tant de médias il n’est question de moi que pour m‘insulter, m’attribuer le pire soit par des invités plus ou moins fanatisés soit par des « journalistes » suivant fidèlement des éléments de langage absolument identiques d’une rédaction à l’autre. Certains moments sont spécialement pénibles pour moi par la haine qu’ils expriment, les menaces qu’ils encouragent, ou l’injustice de ce qu’ils diffusent et les calomnies qu’ils rabâchent.
La pseudo exégèse de Mediapart pour porter ses insinuations d’antisémitisme m’a particulièrement choqué. Et le fait de savoir de qui vient cette bassesse n’enlève rien à leur indignité. Je tiens à le dire. Mais par tweet, j’ai pu accompagner l’actualité sans passer par la case déchiqueteuse de ces prétendues interviews pleines de haine et de mauvaise foi que subissent mes camarades. Le tweet permet à la fois de contrôler mot à mot et de placer à bon escient les chiffons rouges à destination des médias.
Je ne suis pas seul sous la douche à boues. En ce moment nuit et jour les insoumis sont pilonnés médiatiquement (attention cette expression est une image. NDR). Il faut le prendre pour ce que c’est : une guerre (c’est une image NDR) des mots. Pour construire des prises de conscience raisonnée, il faut rendre les coups avec efficacité : court, clair, net. Encore est-ce trop pour certains ! « Quand va-t-on lui couper le tweet », demande Marine Tondelier à mon sujet avec sa finesse bien connue.

 

 

Sources : Jean-Luc Mélenchon | mis à jour le

- Mais la conscience politique est bien un tout.

Certes l’actualité des crimes de guerre et la propagande des partisans du soutien inconditionnel au droit de Netanyahu à tuer tout le monde à Gaza, submerge tout. Mais les autres points de tensions de la société continuent pourtant leur vie sous les radars. Ils produiront leurs effets publics le moment venu. Ainsi en est-il des questions sociales qui étranglent la masse de notre peuple. Le moment venu évidemment une étincelle mettra le feu à la plaine (il s’agit d’une métaphore. NDLR).



- Je ne crois pas que la marche du 12 novembre à Paris ait la moindre conséquence sur la lutte contre l’antisémitisme.

Or, c’est un enjeu stratégique pour nous. En effet, les racismes sous toutes leurs formes sont un frein interne puissant contre l’unité populaire dont nous avons besoin. L’antisémitisme est une forme de racisme restant fondamentalement l’apanage de l’extrême droite. Celle-ci était pourtant l’invité très attendue par les organisateurs de la marche. Dès lors, l’union populaire contre l’antisémitisme dans une mobilisation commune devenait impossible à réaliser.


Là est la racine de l’échec populaire de la marche du dimanche 12. Oui, échec, car d’habitude quand il s’agit de mouvement de fond du pays, les proportions sont toutes autres. 200 000 contre l’agression du cimetière juif de Carpentras[1], 4 millions contre l’assassinat de la rédaction de « Charlie »[2].


Quand le peuple profond s’y met, ça donne 963 000 dans tout le pays pour une seule manifestation sur les retraites, selon les chiffres de la police (2,5 millions selon l’intersyndicale[3]). Mais à part la CFDT et l’UNSA, tout le reste du mouvement syndical et social français est resté en retrait. Une bonne partie de la communauté juive aussi a boudé l’événement comme le prouvent les chiffres annoncés. Bref, un gâchis total.

 


- Pourtant cette marche est un succès politicien.

« L’arc républicain » a franchi un pallier en s’affichant uni sur le terrain et en se validant les uns les autres. Le « monde d’avant » s’est reconstitué, affiché et a paradé, tout à sa joie des retrouvailles derrière sa banderole de tête. La droite, le PS Hollande, Cazeneuve, la Macronie amnistiaient l´extrême droite. En échange, celle-ci cesse le combat politique « antisystème ». Tous les rejetés des dix dernières années étaient là : deux anciens Présidents de la République battus, quatre anciens premiers ministres, tous rejetés, sans oublier deux anciens présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Pour ne citer que ceux-là.


Tous les partis de droite sans exception, toute l’extrême droite plus les groupuscules communautaires violents avaient mobilisé. Et avec eux toute « la gauche d’avant » franchissant elle aussi un palier comme le déclarait Fabien Roussel dans une interview sur place affirmant lancer là « le début de quelque chose de nouveau » entre les trois composantes. Bonjour le baptême ! À la base, l’enthousiasme n’a pas suivi. Le cordon sanitaire n’excédait pas trente manifestants débordés par un simple drapeau royaliste. Et dans les sections ce fut la Bérézina.


Comme dans cette assemblée parisienne où sur cinquante communistes un vota pour aller à la manif et quarante neuf pour le contraire. En région ce fut souvent pire. Donc : tous unis et seulement cent mille personnes si l’on accepte les chiffres des organisateurs. Autant que nous seuls, place de la République en 2017 et 2022, une place plus vaste et plus remplie que l’esplanade des Invalides.

 


- Tout cela a été pourtant préparé de longue main et s’est expérimenté au fil des mois dans les votes communs de la macronie et du RN à l’Assemblée Nationale, loin des yeux du grand public.

Voilà donc pour le prétendu « succès » claironné par tous les répondeurs automatiques.


🔴  « Un bide pour la lutte contre l’antisémitisme en dépit des moyens politico-médiatiques et institutionnels immenses déployés pour la faire réussir, un bide en nombre, un bide du fait du choix d’un périmètre politique incluant l’extrême droite »

 

En fait oui : un succès de manœuvre politicienne. La presse étrangère ne s’y trompe pas. La grand quotidien allemand Der Spiegel par exemple titre : « Pour les juifs de France, Le Pen devient acceptable ». Je ne le crois pas. Mais c’est l’illusion qu’il s’agissait de propager. Je crois au contraire que nous avons besoin d’une vraie mobilisation commune sous la houlette du mouvement social pour refuser d’être embrigadé dans un racisme contre un autre.


Et puisque j’ai déjà cité le Pape je cite à présent le recteur de la mosquée de Paris : « C’est l’heure du choix, déclare-t-il avec noblesse. Pas entre les musulmans et les juifs. Pas entre Israël et un État palestinien dont l’édification s’avère plus que jamais urgente. Non. Il faut choisir entre l’humanisme et l’horreur »[4].. Avant cela il avait protesté : « Les musulmans de France subissent des accusations abjectes qui les (…) rendent tous complices des pires dérives, qui ne sont pas les leurs » parlant de l’antisémitisme.

 


- En effet, cette marche du 12 novembre fut entourée et précédée de violences délibérées.

Violences verbales, islamophobie assumée. Mais aussi violences physiques de la LDJ[5] (Ligue de Défense Juive, NDLR), la milice du CRIF contre le rassemblement au Monument de la rafle du Vel’ d’Hiv’ organisé par les organisations politiques de la jeunesse de gauche avec les syndicats étudiants et lycéens. Mais aussi violences contre des journalistes de France info dénoncées par leur rédaction qui n’ont nommé pourtant ni leurs agresseurs ni « la manifestation aux abords de laquelle » ils ont été frappés.


Des députés ont été insultés et menacés de mort, les musulmans insultés à longueur d’interviews de Zemmour et de Meyer Habib pour ne parler que d’eux. Une ambiance haineuse et sectaire se débridait tout au long du cortège dès qu’un imprudent passait là et pas seulement aux abords des rangs des partisans de l’extrême droite dont c’était " le jour de gloire enfin arrivé[6] ".


Un violent sectarisme régnait. La poignée de socialistes, celle plus maigre encore de communistes et d’EELV ont essuyé leur lot d’injures et de crachats dès leur arrivée. Même Roussel qui avait pourtant annoncé une fois de plus la sortie du PCF hors de la Nupes pour se faire bien voir de la droite qui tenait la rue n’eut droit qu’à des quolibets. Ces trois chefs ont marché tête basse sans obtenir leur absolution du public ultra droitier qui les entourait. On imagine comment auraient été accueillis les Insoumis s’ils avaient eu la sottise de croire les bonnes paroles des initiateurs de cette manipulation ou d’écouter les conciliateurs qui espéraient les y pousser.

 

 

- Telle était cette marche. Un bide pour la lutte contre l’antisémitisme en dépit des moyens politico-médiatiques et institutionnels immenses déployés pour la faire réussir.

Un bide en nombre. Mais aussi un bide du fait du choix d’un périmètre politique incluant l’extrême droite dont nombre de dirigeants de la droite classique et de la macronie se sont réjouis comme le fit Edouard Philippe. Tout cela fut immédiatement capté par le grand nombre poussé alors à rester à l’écart de la marche.


🔴  « Cet évènement représente un palier dans la vie politique de notre pays »

 

Au demeurant, les macronistes eux-mêmes n’avaient pas le cœur à l’ouvrage. Car ils savaient comment les maniganceurs de cette marche avaient volontairement mis hors du jeu Emmanuel Macron lui-même. Lui fut très grossièrement sommé de rallier une démarche organisée par les siens, sans en être informé et d’approuver le périmètre politique et les mots d’ordre. Sagement et comprenant à temps la manœuvre qui dénaturait aussi gravement la fonction qu’il doit encore assurer quatre ans, il s’abstint de s’y joindre[0].


Aussitôt la machine médiatico-politique qui insulte et salit nuit et jour quand elle se met en meute se mit en mouvement contre lui, tous azimuts. Au point où le prétendu CRIF relaya mot pour mot les répliques de Netanyahou à Macron. Et cela le jour où celui-ci décidait de menacer de raser Beyrouth au Liban comme il rasait Gaza[7], tout en conseillant comme un parrain aux chefs d’États arabe de « garder le silence » « dans leur intérêt » !


Dans ce contexte le CRIF se sentit pousser des ailes et l’association loi de 1901 exigea « des clarifications de la France ». Pas moins ! Et toute la fachosphère médiatique se mit aussitôt à l’agonir d’injures et de menaces, jusqu’à des menaces de mort publiquement vociférées comme slogan dans la marche du 12 novembre.

 

 

- Sous cet angle, il est certain que cet évènement représente un palier dans la vie politique du pays.

En effet il parvient à dessiner ce que serait cet « arc républicain[7bis] » où le RN , les Zemmour et la droite seraient bien intégrés et seulement séparés de la « gauche d’avant », paraît-il, par un pauvre cordon symbolique bien maigrichon.


Les supplétifs de la « gauche d’avant » feraient bien de se méfier. Déjà la fameuse marche à l’appel du CRIF dans les beaux quartiers ne leur avait pas valu de compliments de la part des bénéficiaires de leur dévotion. Anne Hidalgo dut être exfiltrée sous les injures. Olivier Faure y manifesta tandis qu’on lui criait dessus : « Zemmour président ». Je plains ces gens.


Les voilà désormais ramenés à la case départ politique d’où la Nupes les avait tirés. Les revoilà marchant avec le Front National comme hier avec les « syndicats » de police[8]. Même veulerie sous la charge médiatique, même rêve d’être les « gentils » de la comédie se chargeant de dénigrer les opposants inconfortables que sont les LFI. Venir à cette marche leur convenait. Venir à celle où appelait toute la gauche sociale et syndicale quinze jours auparavant leur répugnait : aucun des trois n’y appela et aucun n’y vint. Avant de faire le contraire une semaine plus tard.

 


- Pour nous les Insoumis, le défi est désormais dans l’accélération du processus politique que nous affrontons et que le pays subit.

Nos repères ne doivent être en aucun cas les diktats et caprices de la sphère médiatique. Celle-ci est à présent extrêmement extérieure aux questions vivantes dans la société.


Le crime contre l’humanité que les dominants protègent par des diversions de toutes sortes ne pourra être effacé par aucun subterfuge. Notre première tâche est d’alimenter en masse les consciences à cette occasion, jour après jour et dans le détail dans tous les milieux. Il s’agit de construire une prise de conscience durable en faisant comprendre les raisons, les origines, les connexions de ce massacre et de l’introduction en France du schéma politique du « choc des civilisations ».


Il faut voir loin. La guerre générale qui menace au Proche-Orient et aux frontières de l’Europe nécessite un solide armement moral et politique du plus grand nombre. Car elle forme un tout avec l’écroulement social de notre société en voie de quart-mondisation et le délabrement général accéléré sous les coups du changement climatique. Tout cela doit être compris et les réponses comprises et partagées. À ce prix, notre peuple sera fort dans l’épreuve qui s’avance. Sinon il n’y a ni perspectives ni espoir.

 

  • Le futur de la République et d’une société délivrée de tous les racismes n’est pas dans le triste carré de tête des revenants vus à la marche de ce dimanche.
  • Ni non plus dans sa cohue en fin de cortège entre les Zemmour et le Pen.
  • Ni dans les piteux du cordon sanitaire.

Il est de nouveau dans une recomposition générale du paysage politique de la résistance. Il est de nouveau urgent de laisser s’épuiser toutes seules les formules démenties par la vie. Roussel ne veut pas de la Nupes, Faure non plus et le groupe parlementaire dont il est membre l’a déjà retiré de son nom. Leur signature, leurs engagements ne valaient rien.

 

  • Pouvons-nous l’ignorer ?
  • Subir de nouvelles invectives, outrances et mise en cause personnelles ?
  • Accepter de voir notre image abîmée par le spectacle de divergences aussi incompréhensibles que venimeuses ?

Nous n’avons pas eu besoin de tout cela pour parvenir au point où nous avons amené nos idées et notre programme dans la confiance populaire. Ne confions à personne le soin de faire le travail nécessaire.


Mieux vaut admettre combien notre confiance a été trompée que de continuer à espérer une aide qui nous sera toujours refusée avec mépris, ingratitude et méchanceté. L’enjeu n’est pas les bons points pour bonne conduite délivrés par l’officialité mais la survie de la démocratie dans un pays dévoré par l’autoritarisme du sommet, le sectarisme des intermédiaires et la désorientation des bases populaires.

 

🔴  Pour aller plus loin : Tribune – Jean-Luc Mélenchon : « Turbulences des sommets »

 

 

- Dans ce 167e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur les dernières actualités.

Et, dans ce cadre, il :

  • commence par parler du conflit au Proche-Orient, pour rappeler l’importance des frontières dans les conflits internationaux.
  • revient sur la théorie du « choc des civilisations » de Samuel Huntington, soulignant ses limites conceptuelles et son utilisation pour justifier des politiques de domination. Au XXIème siècle, elle s’ajoute au concept de « guerre totale » et donne lieu à ce qu’on nomme « le nettoyage ethnique ». 
  • revient alors sur la nécessité d’un cessez-le-feu, ce qu’il soutient dès sa première déclaration suite aux attaques du 7 octobre 2023
  • souligne ensuite l'impact des conflits étrangers sur la politique nationale.
  • critique alors l’organisation de la marche contre l'antisémitisme du 12 novembre 2023, affirmant que l'absence de l'appel à la lutte contre tous les racismes a empêché beaucoup de monde de participer. Il souligne la nécessité d'une mobilisation massive contre tous les racismes, l’antisémitisme et l’extrême droite et appelle  les insoumis à manifester samedi 18 novembre à cet égard.

 

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22 octobre 2023 7 22 /10 /octobre /2023 19:36

Les samedi 21 et dimanche 22 octobre 2023, l'Institut La Boétie organisait un colloque exceptionnel « Extrême droite : le dessous des cartes. Comment la vaincre[1]. »
Aujourd’hui, l’extrême droite s’impose à la télévision, dans les rues, et même sur la scène politique, sans rencontrer suffisamment de résistance. Malheureusement, les discours qui l’entourent oscillent entre le constat auto-réalisateur de sa montée inexorable, et l’idée qu’elle ne serait qu’une force du passé. L’extrême droite contamine le champ politique et médiatique, brouillant les frontières entre ses différentes manifestations. Il est donc impératif d’analyser de près ce qu’elle représente aujourd’hui, dans toutes ses nuances, pour la contrer sous toutes ses formes.
Le colloque « Extrême droite : le dessous des cartes » avait pour objectif d’examiner ce phénomène en profondeur, de faire le plein d’analyses et d’arguments pour vaincre l’extrême droite, de s'armer intellectuellement dans le combat décisif contre l’extrême droite.

 

 

Source : Institut La Boétie |

- Samedi, de 10h30 à 11h : Introduction par Clémence Guetté, co-présidente de l’Institut La Boétie : « Thèses stratégiques pour vaincre l’extrême droite »

Dans son mot d'ouverture « Thèses stratégiques pour vaincre l’extrême droite », elle détaillera l'état d'esprit de la fondation, les ambitions portées par cet événement et la stratégie insoumise pour vaincre l'extrême-droite.

 

 

- Samedi, de 11h à 12h30 : La première plénière porte sur la médiatisation de l'extrême droite et l'extrême droitisation des médias.

Il s’agit ici de revenir sur la médiatisation croissante des idées d’extrême droite ces 30 dernières années, et la façon dont les médias ont contribué à l’élargissement considérable de leur audience en assurant leur entrée dans les foyers et à leur banalisation, leur assurant une place dans le débat politique et idéologique dominant. Il est question d’analyser les discours que les médias portent sur l’extrême droite autant que les discours qu’elle y porte et les stratégies qu’elle met en œuvre. Il est aussi un moment de réflexion sur l’extrême droitisation des médias, stade avancé de la banalisation de ce courant en même temps que résultat de stratégies capitalistiques.

 

Avec :

  • Pauline Perrenot, journaliste, membre d’Acrimed, autrice de « Médias et extrême droite : la grande banalisation » ;
  • René Monzat, journaliste, auteur de « Enquêtes sur la droite extrême » ;
  • Samuel Bouron, maître de conférences en sociologie, auteur de « ‪Entrer en politique par la bande médiatique ?‪ »

 

 

- Dimanche, de 10h00 à 12h : Revivez la seconde plénière : Qui vote pour l’extrême droite ? Structure sociale et motivations électorales du bloc d’extrême droite

Notre deuxième plénière porte sur l’analyse du bloc d’extrême droite, de ses tendances, de ses structurants et de ses faiblesses, et permet donc de distinguer les mécanismes à l'œuvre entre les blocs issus des élections présidentielle et législative, et notamment ceux de droite et d’extrême droite, avec déjà en France le début d’un glissement de composition électorale du bloc de droite à celui d’extrême droite,  comme observé dans de nombreux pays d’Europe où des coalitions se constituent. 

 

Il s’agit ici de discuter des déterminants du vote d’extrême droite, qu’ils soient sociaux ou culturels, alors qu’il est souvent présenté comme seulement un vote “perdu” par la gauche mais en réalité cimenté par des repères sociaux, idéologiques et culturels nouveaux ou propres, dans une analyse qui doit être géo-sociale. Il est question aussi des contradictions sociologiques au sein de ce bloc entre le vote RN et Reconquête par exemple.

 

Avec :

  • Yann Le Lann, maître de conférences en sociologie, collectif Quantité Critique ;
  • Safia Dahani, politiste, EHESS ;
  • Raphaël Challier, sociologue ;
  • Violaine Girard, sociologue, co-autrice de « Le vote FN au village : trajectoires de ménages populaires du périurbain » ;
  • Félicien Faury, docteur en sciences politiques, auteur de « Vote FN et implantation partisane dans le Sud-Est de la France : racisme, rapports de classe et politisation »

 

 

- Dimanche, de 13h00 à 14h30 : dernière plénière portant sur la lutte anti-écologique de l’extrême droite et ses formes particulières.

D’une part, elle paraît être souvent à l’avant-garde du développement d’un climato-négationnisme, donc du refus de constater l’ampleur et la réalité scientifique de la crise climatique. D’autre part, elle s’emploie à recycler des principes rationalistes ou traditionalistes pour développer une doctrine d’écologie réactionnaire opposée à la bifurcation écologique, qui fait de la défense de la nature une opportunité pour développer son projet raciste et conservateur.

 

Nous tenterons d’analyser ces deux directions prises par l’extrême droite face à la question écologique, en tension ou en contradictions, et comment elles s’inscrivent dans le rejet des causes profondes et des issues globales à apporter à cette crise considérant de façon centrale la responsabilité portée par le système capitaliste.

 

Avec :

  • Antoine Dubiau, chercheur en écologie politique, auteur du livre « Écofascismes » ;
  • Ève Gianoncelli, politiste, autrice de « Des racines du socialisme à la politique chrétienne par la racine : l’union radicale conservatrice et ses limites » ;
  • Sylvain Laurens, sociologue, co-auteur de « Les gardiens de la raison. Enquête sur la désinformation scientifique » ;
  • Claire Lejeune, co-responsable du département de planification écologique de l’Institut La Boétie

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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 14:06
La gauche actualise sa stratégie à l’aune du livre de Cagé et Piketty

La France insoumise peaufine la stratégie du « 4e bloc »[3]

 

 

Les conclusions de l’essai de Julia Cagé et Thomas Piketty sur l’importance du critère de classe dans le vote et le retard du « bloc social-écologique » dans les classes populaires rurales alimentent les réflexions et les controverses d’une gauche en recherche d’une stratégie victorieuse.

 

 

Source : Médiapart extrait | mis à jour le 14/12/2023

- Le 20 septembre, Jean-Luc Mélenchon ne boudait pas son plaisir d’accueillir Julia Cagé et Thomas Piketty dans un amphithéâtre rempli au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), à Paris, pour une conférence de l’Institut La Boétie (ILB), qu’il copréside.

« Vous êtes ici, en quelque sorte, chez vous », a-t-il lancé aux coauteurs de l’essai de la rentrée, " Une histoire du conflit politique (Seuil) ", précisant que s’il n’y a pas de compagnonnage politique entre eux et La France insoumise (LFI), au moins y a-t-il une parenté de pensée : « Les Insoumis et les Insoumises pensent que l’analyse électorale est un enjeu idéologique. »

 

Dans leur somme de 851 pages, les deux économistes décortiquent les résultats de 12 élections présidentielles et 41 élections législatives, de 1789 à 2022, dans les 36 000 communes de France. Un travail qui ne pouvait donc qu’intéresser les Insoumis. Par la quantité de données analysées, révélant les failles et les marges de progression de chaque bloc politique, les deux économistes se sont de fait quasiment convertis en oracles de la gauche. Leurs conclusions – sur le caractère plus déterminant que jamais de la classe sociale dans le vote, la marge de progression du bloc social-écologique dans les classes populaires rurales et le potentiel retour d’une bipolarisation gauche/droite – ont de quoi rendre le camp mélenchoniste optimiste.

 

 

- Mais des nuances sur la stratégie électorale qui découle des enseignements du livre se dessinent.

L’insistance des auteurs sur les écarts de vote entre mondes rural et urbain et l’idée que « la gauche n’a pas de proposition très construite pour attirer les classes populaires rurales » confortent l’analyse formulée par François Ruffin après les élections législatives de 2022. Celui-ci avait identifié les campagnes populaires, la France des bourgs et des villages, comme le point faible de LFI, sur lequel le mouvement devait travailler en priorité – même s’il a déjà progressé en 2022 par rapport à 2017, en remportant des législatives dans la Creuse, l’Ille-et-Vilaine ou encore la Haute-Vienne. Lors d’un débat avec Clémentine Autain à la Fête de l’Humanité le 16 septembre, le député de la Somme a fait référence à cette source de légitimation scientifique, estimant que désormais, pour lui, le chemin était « clair ».

 

 

- La France insoumise peaufine la stratégie du « 4e bloc »
« Non seulement le livre de Julia Cagé et Thomas Piketty offre un élan d’optimisme sur une victoire de la gauche, mais il permet d’objectiver quelque chose qui se dessinait après les législatives de 2022, que François avait posé dans le débat public, à savoir les enjeux géographiques du travail qu’il nous reste à faire », abonde Clémentine Autain, interrogée par Mediapart. Pour la députée de Seine-Saint-Denis, « la question des services publics est une partie de la réponse pour atteindre l’objectif d’unifier les classes populaires rurales et urbaines : il galvanise notre propre public, et peut contribuer à l’élargir ».

 

🔴 Ce n’est pas tout à fait la lecture que fait Jean-Luc Mélenchon, pour qui la clef d’une prochaine victoire de la gauche réside dans la mobilisation du « 4e bloc », c’est-à-dire les 26 millions d’abstentionnistes du second tour des législatives de 2022. Il vise en particulier les jeunes de 18 à 24 ans, qui ont voté pour lui à 38 % au premier tour de la présidentielle, mais se sont abstenus à 66 %, et les quartiers populaires.

 

🔴 « Bien sûr, il faut aller chercher les milieux ruraux déclassés : qui va dire le contraire ? Mais le gros de la troupe qui va nous faire gagner, ce sont les quartiers populaires, où on vote pour nous à 80 % au premier tour mais où 30 % seulement vont voter. […] La priorité, c’est de les convaincre eux, et pour ça, il faut parler clair, cru, dru, et dur », a-t-il lancé à ses convives le 20 septembre. Il se distingue ainsi des observations faites par François Ruffin cet été, estimant que « poser la radicalité n’est plus utile ». Le livre de Cagé et Piketty a donc rapidement alimenté des controverses préexistantes, chacun ayant tendance à y voir une confirmation de sa propre thèse.

 

 

- Nous pouvons l’emporter en parvenant à mobiliser davantage les catégories populaires. Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise

Interrogé par Mediapart, Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, qui a dialogué avec Julia Cagé et Thomas Piketty, estime ainsi que leur travail légitime la stratégie insoumise de conquête des abstentionnistes. Les deux universitaires montrent que pendant une longue période, notamment les années 1960-1970, « les communes pauvres votaient plus que les communes riches », en particulier dans les banlieues populaires, du fait du travail de mobilisation du Parti communiste français (PCF). Il y aurait donc une réserve de voix à récupérer.

  • « L’analyse sur le temps long démontre que la plus faible participation électorale des classes populaires n’est pas une fatalité ; les classes populaires participaient autant, voire à certaines périodes davantage que les classes dominantes. Nous avons donc raison quand nous disons que nous pouvons l’emporter en parvenant à mobiliser davantage les catégories populaires », analyse Manuel Bompard.
  • « C’était une époque où les catégories populaires s’imaginaient conquérir l’appareil d’État. Aujourd’hui, elles ont tellement été trahies par ceux qui l’ont conquis en leur nom, qu’on se retrouve avec la situation présente », abonde le député insoumis Hadrien Clouet, élu dans la Haute-Garonne avec un taux de participation en nette hausse par rapport à 2017 (+ 7 points), ce qui en fait un cas à part.
  • À ses yeux, pour que LFI passe du stade de « pôle de résistance » à une force alternative majoritaire, il faut s’appuyer sur un travail militant acharné auprès des classes populaires. Il rapporte ainsi avoir fait « une campagne massive pour l’accès aux droits dans les banlieues populaires » : « Les gens m’ont tous vu trois fois sur le seuil de leur porte, pour leur dire des choses socialement utiles, alors que l’État se retire de partout. » Une pratique plus difficile dans les campagnes pavillonnaires, où « on subit la disparition des lieux de sociabilité », rapporte-t-il.

 

🔴 À la conférence de l’ILB, la sociologue Marion Carrel abondait dans ce sens, affirmant, d’une part, quil serait « dramatique » de « laisser tomber les abstentionnistes au motif que stratégiquement ils sont trop loin du vote » et, d’autre part, que « les conditions sociales et politiques d’une remobilisation existent ».

 

🔴 « L’expérience des discriminations, en particulier territoriales, raciales et religieuses, suscite une politisation ordinaire qui a du mal à être captée par les organisations politiques et associatives. Cette politisation ordinaire peut amener à un retour possible au vote, à condition d’un travail militant de longue haleine, qui s’appuie sur des leaders de quartier, et que les formats d’engagement soient participatifs, portés sur l’action », a-t-elle décrit.

 

 

- Unifier les classes populaires : un objectif partagé
Sur le plan programmatique, alors que la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), basée sur le programme de LFI[2], est traversée de tensions du fait de la volonté de ses partenaires de rééquilibrer l’alliance vers le centre pour « rassurer » un électorat de gauche modéré, le travail de Cagé et Piketty leur donne tort aux yeux des Insoumis :

 

🔴 « Les classes populaires participent davantage lorsque la gauche est organisée autour d’un pôle de rupture avec le capitalisme (PCF historique ; PS des années 1970 et du Programme commun), ce qui valide notre positionnement programmatique. Et j’ajoute que l’on voit s’esquisser une hausse de la participation populaire entre 2017 et 2022, à laquelle nous ne sommes sans doute pas étrangers », argumente Manuel Bompard.

 

Au-delà des rangs insoumis, le livre incite les partis à des convergences politiques : une audition de Cagé et Piketty est d’ailleurs prévue à l’Assemblée nationale le 4 octobre par des député·es de la Nupes. Pour Chloé Ridel, porte-parole du Parti socialiste (PS), l’un des apports du livre est d’affirmer « que le sentiment de désaffection des classes populaires n’est pas d’abord lié à une panique morale et identitaire mais à un sentiment de relégation économique et sociale en dehors des métropoles. Les solutions, c’est de ramener de l’emploi et des services publics dans les zones périurbaines ».


Cet enseignement permet de mettre à distance l’idée d’« insécurité culturelle » un temps popularisée par le Printemps républicain avec l’essayiste Christophe Guilluy, qui avait fait dériver le PS vers des thématiques identitaires – une pente que semble prendre aujourd’hui le PCF de Fabien Roussel lorsqu’il flatte un chauvinisme supposé de la France des villages.

 

Pour les écologistes aussi, le livre donne matière à penser. Le diagnostic à leur égard y est plus déprimant. Cagé et Piketty décrivent un profil de vote écologiste atypique à gauche, très urbain et où « plus les communes sont riches, plus elles votent pour l’écologie politique, sauf au sommet de la distribution des revenus ». Ils concluent : « Pour de nombreux électeurs issus des catégories populaires ou des territoires défavorisés, le vote écologiste est souvent associé à un discours certes respectable et même indispensable sur le plan des objectifs, mais qui en pratique tend à négliger la question des inégalités sociales et risque de se retourner contre les plus modestes, qui ne semblent pas toujours figurer parmi les priorités de ce courant politique, généralement considéré comme plus proche des classes urbaines relativement favorisées. »

 

🔴 Pour avoir la majorité aux législatives, il faut gagner dans plus de 289 circonscriptions, donc il faut aussi gagner dans des endroits où on est plus fragiles.

 

 

- Dialogues avec Cagé et Piketty : Géographie des votes de gauche et stratégie de conquête électorale

L’Institut La Boétie a pour vocation d’organiser, pour le camp de l’émancipation, le dialogue, l’interface entre monde politique et monde universitaire. C’est pourquoi il a organisé, le 20 septembre 2023, une soirée d’échanges autour de cet ouvrage " Une histoire du conflit politique : Elections et inégalités sociales en France, 1789-2022 " 

 

 

- Ce livre est " Une histoire du conflit politique : Elections et inégalités sociales en France, 1789-2022 "

  • Qui vote pour qui et pourquoi ?
  • Comment la structure sociale des élec­torats des différents courants politiques en France a-t-elle évolué de 1789 à 2022 ?

En s’appuyant sur un travail inédit de numérisation des données électorales et socio-économiques des 36 000 communes de France couvrant plus de deux siècles, cet ouvrage propose une his­toire du vote et des inégalités à partir du laboratoire français.

 

 

- Au-delà de son intérêt historique, ce livre apporte un regard neuf sur les crises du présent et leur possible dénouement.

La tripartition de la vie politique issue des élections de 2022, avec d’une part un bloc central regroupant un électorat socialement beaucoup plus favorisé que la moyenne – et réunissant d’après les sources ici rassemblées le vote le plus bourgeois de toute l’histoire de France –, et de l’autre des classes populaires urbaines et rurales divisées entre les deux autres blocs[1], ne peut être correctement analysée qu’en prenant le recul historique nécessaire. En particulier, ce n’est qu’en remontant à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, à une époque où l’on observait des formes similaires de tripartition avant que la bipolarisation ne l’emporte pendant la majeure partie du siècle dernier, que l’on peut comprendre les tensions à l’œuvre aujourd’hui. La tripartition a toujours été instable alors que c’est la bipartition qui a permis le progrès économique et social. Comparer de façon minutieuse les différentes configurations permet de mieux envisager plusieurs trajectoires d’évolutions possibles pour les décennies à venir.

 

Une entreprise d’une ambition unique qui ouvre des perspectives nouvelles pour sortir de la crise actuelle. Toutes les données collectées au niveau des quelques 36 000 com­munes de France sont disponibles en ligne en accès libre sur le site unehistoireduconflitpolitique.fr, qui comprend des centaines de cartes, graphiques et tableaux interactifs auxquels le lecteur pourra se reporter afin d’approfondir ses propres analyses et hypothèses.

 

-  Par :

  • Julia Cagé professeure à Sciences Po Paris et lauréate du Prix du meilleur jeune économiste (2023)
  • Thomas Piketty directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et professeur à l’École d’économie de Paris.

Éditions : Les Editions SEUIL

Date de parution : 8 septembre 2023

Pages : 864

Disponibilité : ICI

Format : 15,6 cm x 21,9 cm

Prix papier TTC : 27 €

 

Notes :

[1Les 3 blocs et l’avenir de l’Union populaire par Jean-Luc Mélenchon

[2] Programme partagé de gouvernement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale

[3] Manuel Bompard ; Cagé, Piketty : à la conquête du 4ème bloc ?

 

Pour en savoir plus :

- LES OBSTACLES À « LA RECONQUÊTE DU VOTE POPULAIRE RURAL » : DISCUSSION SUR L’OUVRAGE DE CAGÉ ET PIKETTY

- L’appel de ces députés NUPES pour l’union populaire : « Il faut continuer le combat pour le programme de rupture signé par chacun en 2022 »

 

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8 octobre 2023 7 08 /10 /octobre /2023 10:10

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7 Octobre 2023 : Riposte du Hamas depuis Gaza, contre les multiples attaques des colons et de l'armée israélienne

Il s'agit d'une guerre car les Palestiniens n’en peuvent plus.

Dans les faits, les accords d’Oslo n’existent plus...

Israël/Palestine : pour une paix juste et durable, stop à l'escalade !

 

Comment ne pas condamner l'attaque du Hamas contre Israël qui endeuille et dessert la cause palestinienne, mais.... au-delà de l’émotion ou la colère légitime devant les victimes civiles d’un conflit, et c’est évidemment vrai pour les victimes israéliennes et palestiniennes d'hier, d'aujourd'hui et demain, toute réaction politique doit tenir compte des événements et du contexte.

Car, en Palestine comme ailleurs, il faut contextualiser une situation pour la comprendre. L’accroissement exponentiel du nombre de colons israéliens, le régime d’apartheid dénoncé par de nombreuses ONG internationales et israéliennes réputées devraient être rappelés plus souvent… pour permettre de comprendre le pourquoi du comment ! 

 

 

Source : Alain Graux | mis à jour le 12/03/2024

- Sur le fond, au delà des propos médiatiques pro-israéliens

Cette attaque du Hamas (NDLR : le Hamas politique a été créé en douce par Israël[2][2bis]) se produit alors que l’occupation et la colonisation se poursuivent et que les Palestiniens ne se sont jamais retrouvés aussi seuls au moment où Israël entame une normalisation de ses relations avec l’Arabie saoudite et des pays arabes. Les territoires occupés s’embrasent car l’espoir de voir la création d’un État palestinien n’existe plus, que la communauté internationale parle mais n’agit pas. La bande de Gaza est sous blocus israélien depuis 17 ans, et, (NDLR : entre 2008 et 2022, Tel Aviv a mené cinq offensives militaires dans la bande de Gaza. Israël a non seulement tué des milliers de Palestiniens de façon indiscriminée, le plus souvent dans des zones civils, mais a délibérément détruit les infrastructures industrielles et agricoles de la bande de Gaza, a établi une zone tampon dans le territoire palestinien, et l’a finalement clôturé, la transformant en prison à ciel ouvert[3].

 

Ce n'est pas un conflit au sens classique du terme, c'est une armée super équipée face à un peuple qui résiste. Il y a un occupant et un occupé. Il y a une armée d’occupation qui avaient obtenu plus d’un an à l’avance le plan du Hamas visant à mener une attaque sans précédent contre Israël... et des résistants.

 

 

-  Chaque jour, il y a des Palestiniens assassinés par les colons israéliens, l'armée ou la police[4].
Le Hamas n'est pas ma tasse de thé, mais l’autorité palestinienne, aux mains du Fatah, est complètement corrompue. Dans cette situation, on peut aisément comprendre le désespoir des Palestiniens et en particulier de la jeunesse palestinienne pour laquelle il n’y aucun avenir autre que l’exil ou la soumission à un gouvernement israélien dominé par des extrémistes juifs qui veulent annexer leurs terres, détruisent leurs maisons ancestrales.

 

 

-  Et l'occident ?
Les pays occidentaux regardent ailleurs malgré des dizaines de résolutions de l'ONU[1] qui condamnent Israël et son occupation illégale, ses violences, tueries et vols de terres, discriminations de toutes sortes.

 

Les Israéliens agissent en toute impunité parce que les européens d'Europe ou d'Amérique se sentent coupables à l'égard des juifs et de la shoah. Le fait d'être un colon juif donne t-il le droit de tuer, de voler impunément, de violer les règlements internationaux ?

 

Là, comme ailleurs, la seule issue se sont des négociations, dans une conférence internationale avec les principaux acteurs pour aboutir à une paix juste et durable, et une solution qui respecte le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

 

 

-----------------------------

 

 

- Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, Israël/Palestine : il faut un cessez-le-feu !

  • Je condamne l'attaque du Hamas contre Israël ;
  • Je veux d'abord dire ma compassion pour les familles des victimes, israéliennes comme palestiniennes ;
  • La position de la France ne doit pas s'aligner sur celle du gouvernement de l'extrême droite israélienne ;
  • Aucun des communiqués de la diplomatie française ne contient le mot " paix " ou " cessez-le-feu " or, il faut un cessez-le-feu ! ;
  • La France doit avoir une parole de paix et défendre une solution qui permet aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre en sécurité et en liberté ;
  • La seule solution viable pour la paix est celle de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, sur la base des frontières de 1967... "

[2bisQuand Israël favorisait le Hamas, par Charles Enderlin

[3] Les raisons d’une escalade de la violence

[4Le bilan humain du conflit israélo-palestinien de 2008 à 2020 chiffré par l'ONU

[5] Révélation du New York Times : des responsables israéliens avaient obtenu plus d’un an à l’avance le plan du Hamas visant à mener une attaque sans précédent contre Israël.

 

Pour en savoir plus :

- De 1947 à 2023, un conflit israélo-palestinien complexe et dans l’impasse

Terrible rappel à la réalité du journal israélien Haaretz sur une déclaration de Netanyahu en 2019 : « Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et transférer de l’argent au Hamas. Cela fait partie de notre stratégie ».

 

- La #Palestine est un un territoire gruyère, dominé, occupé, colonisé : Un peuple, une colonisation. De l’occupation au morcellement

La #Palestine est un un territoire gruyère.

La #Palestine est un un territoire gruyère.

- Charles de Gaulle le 27 Novembre 1967 : L'état israélien organise l'occupation qui ne peut aller sans oppression, répression et la résistance qui s'organise est qualifiée de terroriste ... et c'est toujours d'actualité avec le résultat que l'on connait ! 

Conférence de presse du 27 novembre 1967

 

- Israël-Palestine : pour une paix juste et durable, stop à l’escalade ! Communiqué du groupe parlementaire de La France Insoumise-NUPES en date du 7 OCTOBRE 2023

- Israël-Palestine : Jean-Luc Mélenchon appelle à la paix et au cessez-le-feu

- Le bilan humain du conflit israélo-palestinien de 2008 à 2020 chiffré par l'ONU

VIOLENCES AU PROCHE-ORIENT Le bilan humain du conflit israélo-palestinien

 

- Communiqué de l’Union juive française pour la paix : " Ça suffit le concert des nations pro-israélien ! Résister à un occupant est légitime "

- Le #PartideGauche appelle à un cessez-le-feu immédiat pour une solution politique et le respect des droits nationaux du peuple palestinien

- Israël-Palestine : Macron s’aligne sur l’extrême droite israélienne contre les voix de la paix

- « Éradiquer Gaza mais aussi LFI » : l’arc des faiseurs de guerre contre les défenseurs de la paix

- Guerre entre Israël et le Hamas : pour Dominique de Villepin, " la solution à deux Etats, plus que jamais, est aujourd'hui la seule "

- Bande de Gaza : une succession de 15 années de guerres avec Israël

- Israël-Gaza : quelle est la différence entre un crime de guerre et un acte terroriste ?

- Israël-Palestine : le crime de guerre, une imputation bien plus grave que celle de terrorisme

- Gaza : la France a voté contre un « cessez-le-feu humanitaire » à l’ONU

« Peur, peine et solitude, des militants de la gauche israélienne anti-apartheid racontent ces 12 jours d’enfer qui plongent Israël, la Palestine et le moyen Orient dans une crise sans précédent…. »

SCANDALE - 111 millions d’euros d’armes françaises livrées à Israël : les bombes made in France participent-elles du « nettoyage ethnique » à Gaza ?

- " Netanyahou était informé de l'attaque du Hamas en préparation" : la grave accusation de l'opposition israélienne

- Un document des renseignements israéliens, authentifié par  le journal israélien Haaretz, planifie le nettoyage ethnique de Gaza en proposant comme solution de dégager les palestiniens de Gaza pour les placer dans le Sinaï en Égypte sous des tentes. 

Un document des renseignements israéliens, authentifié par  le journal israélien Haaretz, planifie le nettoyage ethnique de Gaza en proposant comme solution de dégager les palestiniens de Gaza pour les placer dans le Sinaï en Égypte sous des tentes.  Tout est préparé.

- Un an à l’avance, les autorités israéliennes étaient au courant d’une attaque du Hamas

- Le sénateur américain Sanders s'oppose à une aide financière de 10,1 milliards de dollars à Israël

- Le Conseil de sécurité a rejeté vendredi un projet de résolution exigeant notamment un cessez-le-feu humanitaire immédiat, en raison du veto des Etats-Unis, membre permanent du Conseil.

- Voilà pourquoi Israël a créé et financé le Hamas, savait un an à l'avance quil préparait une attaque et à laissé faire, entrepris un génocide sur Gaza et le détruire : 16 décembre 2023 BENJAMIN NETANYAHU SE DIT "FIER" D'AVOIR "EMPÊCHÉ" LA CRÉATION D'UN ÉTAT PALESTINIEN

- Palestine 2023 : Premières leçons d’une catastrophe

- 26 janvier 2024 : La Cour Internationale de Justice reconnait le risque génocidaire à Gaza

- Attaques du 7 octobre : en Israël, des membres de l'association juive ultraorthodoxe Zaka accusés d'avoir menti

Sionisme, Israël et judaïsme, entre mythes et réalités

- 8 mars 2024 : La philosophe Judith Butler qualifie l’attaque du Hamas le 7 octobre d’« acte de résistance »

- Gaza : Israël est incapable de fournir une preuve contre l’UNRWA

Israël a créé des « zones de tir à vue » à Gaza. Quiconque y pénètre est abattu.

 

 

-  Palestine: " Comment Gaza change la donne géopolitique internationale "

 

-  La seule issue se sont des négociations, dans une conférence internationale avec les principaux acteurs pour aboutir à une paix juste et durable, et une solution qui respecte le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes... via la construction de deux Etats

7 Octobre 2023 : Riposte du Hamas depuis Gaza, contre les multiples attaques des colons et de l'armée israélienne
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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 09:00
Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

Le Conseil d'État a tranché : le Rassemblement national est bien un parti " d'extrême droite "[1] et le confirme en 2024 [8]

...et Darmanin, lui, les trouve trop mous[2] !

 

 

L'extrême droite manie bien la rhétorique, le langage et l’art du discours, et il est parfois difficile de déceler le message principal que ses représentant-e-s véhiculent. Explications.

Prenons deux exemples :

. Sous couvert de « nouveau féminisme », Marine Le Pen et le RN prône un retour aux valeurs traditionnelles, une société et une famille dans laquelle les femmes sont avant tout « filles, épouses, mères »... mais ça, ils ne le disent pas.

. Ils affirment défendre la laïcité, mais n’y voyez pas une volonté de s’affranchir de la branche identitaire-catholique : elle parle de laïcité pour dénoncer la place de l’Islam en France. Le catholicisme n’est pas concerné, il est rangé au rang des valeurs traditionnelles de la France, et non d’une religion.

Par cette pirouette, le RN et Marine Le Pen font d’une pierre deux coups : ils réaffirment l’importance des valeurs traditionnelles dans l’identité nationale française, tout en dénonçant tout ce qui relève de l’Islam en France, excluant de facto de la communauté nationale telle qu’elle la conçoit ceux qui ne puisent pas leurs racines dans le catholicisme européen.

Les groupuscules d’extrême droite, RN, Zemmour, se cherchent des tribunes, mais leurs discours est toujours le même. À l’extrême droite, rien de nouveau !

L’emballage change, le produit est toujours le même. La banalisation des idées d’extrême droite passe par la modulation du discours, l’évolution du langage vers un champ lexical davantage en phase avec les préoccupations actuelles.... un discours de gauche... et au Parlements, de Paris à Bruxelles, des votes avec la droite.

La lutte contre l’extrême droite doit s’articuler autour de deux points principaux : déconstruire son discours pour mieux révéler les mensonges (notamment démasqués lors des votes parlementaires), en matière sociale notamment, et proposer une puissante alternative de gauche via la Nupes et mobiliser le « 4e bloc »[7].

 

 

Source : Eric Durand | mis à jour le 12/03/2024

- Alors, le RN de Le Pen, Bardella : discours de gauche.... et politique de droite ou pas ?

Un seul exemple ici 👇

 

  • Prenons le pire scandale de corruption de l'histoire #QatarGate et de la bataille parlementaire au parlement européen :

Amendement déposé par la gauche pour interdire la rémunération des eurodéputés par les lobbys. Une évidence, non ? Résultat de la droite à l'extrême droite... ils votent CONTRE !

 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

- LREM, LR et RN se sont aussi retrouvés pour pour que les députés continuent de profiter des nombreux voyages de luxe payés par les lobbys et les gouvernements étrangersRésultat de la droite à l'extrême droite... ils votent CONTRE l'amendement de la gauche ! 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

Au fond, pourquoi se priver d'un séjour quatre étoiles offert par le Qatar à l'occasion ?

 

 

-  Tiens, au fait !

Grégoire de Fournas, un député RN obsédé par les migrants a été suspendu de l’Assemblée nationale pour un propos xénophobe en 2022[2bis]... et FranceInfo révèle que le même député d'extrême-droite Grégoire de Fournas a profité de la main-d’œuvre étrangère en tant que viticulteur.

 

En tant que viticulteur, le député RN Grégoire de Fournas aurait embauché de la main-d’œuvre étrangère

 

 

-  Convaincus ?  Vous avez encore des doutes ?

Et pourtant, la réalité est là ⤵️

 

 

 

🔴 OUI ! Le RN c'est discours de gauche.... et dans les actes, politique de droite... c'est ça l'extrême droite !

Je vous le démontre d'une manière plus approfondie ici  👇

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

 

  • Les masques continuent à tomber ! 👇

Le 12 octobre 2023, en commission, les députés RN ont voté contre une pétition pour la destitution de Macron avec l’#Article68 (cliquer sur l'image pour visionner le direct).
Une pétition qui, sinon, aurait pu continuer à recueillir des signatures et passer en hémicyle.
Seul le groupe LFI a voté pour que cette pétition suive son chemin !

 

Hier, les députés RN ont voté contre une pétition pour la destitution de Macron avec l’#Article68.

 

 

-   Allons sur le fond !

Cette stratégie politique du RN n'est pas une découverte !... elle est la continuité du concept politique défendu par Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN avec des anciens nazis[3], à savoir... 👇

 

Histoires d'info. Aux sources du clivage idéologique Le Pen-Macron

 

en clair ce que l'on appelle le national-socialisme[6] !

 

  • Il est donc IMPOSSIBLE de mettre en œuvre des mesures sociales, donc de gauche, quand on est économiquement de droite... c'est incompatible, et explique le pourquoi des votes du RN en contradiction avec leur discours.

 

 

🔴 OUI ! Le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis[3bis] et sa stratégie politique en découle, (le changement de nom ne change pas le fond) !

Surpris que des anciens nazis soient fondateurs du FN devenu RN ?

 

  • Le nazisme (Nationalsozialismus) national-socialisme est une idéologie politique d'alternative au système en place, l'arme de réserve de la bourgeoisie  : la défense d’un « capitalisme de préférence nationale » comme porté au cœur du programme du RN pour les présidentielles de 2022, et dont les couches populaires sont les premières victimes comme en témoigne les votes des élus RN aux parlements de Paris,  à Bruxelles et le comportement de Maires dans certaines collectivités[5].

 

 

- Le RN n'est pas et ne sera JAMAIS du côté des travailleurs.

Parce qu'il divise les travailleurs pour servir l'intérêt du grand patronat
Parler de défendre les travailleurs sans anticapitalisme, c'est juste du bla-bla inutile.

 

 

- En conclusion,... vous voilà prévenus !

Le national-socialisme porté par le RN et Le Pen est un réflexe de défense de la bourgeoisie contre la désagrégation de son propre régime beaucoup plus que contre une attaque prolétarienne, à peu près inexistante. Car la classe ouvrière, à l’heure de la décomposition de l’économie capitaliste, n’a pas su encore conquérir le pouvoir, afin de substituer l'écosocialisme à un régime économique dont des défenseurs mêmes admettent qu’il a du plomb dans l’aile.

 

🔴 Fasse à Macron, et à sa copie conforme le RN, aux violences de toutes sortes (économiques, sociales, physiques...) :

  • investissons les quartiers populaires et les campagnes pour faire tomber les masques de l'arnaque du RN de le Pen ;
  • aidons le peuple à sortir du fatalisme et de la résignation !
  • travaillons à fédérer le peuple pour une révolution citoyenne par les urnes !

​​​​​​​

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

 

Notes :

[1Le Conseil d'État a tranché : le Rassemblement national est bien un parti " d'extrême droite "

[2] « Vous avez la parole » : quand Darmanin juge Le Pen trop « molle »

[2bis] Grégoire de Fournas, un député RN obsédé par les migrants

[3Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[3bis] Oui, le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis

[4] La défense d’un « capitalisme de préférence nationale » au cœur du programme du RN pour 2022

[5] 4 maires Rassemblement National font la chasse aux familles populaires

[6] Qu’est-ce que le national-socialisme ?

[7] La gauche actualise sa stratégie à l’aune du livre de Cagé et Piketty

[8] 11 mars 2024 : Le Conseil d’État confirme : le Rassemblement national est bien d’extrême droite

 

Pour en savoir plus :

- Non, le programme économique de Marine Le Pen n’est pas « de gauche »

- Marine Le Pen accusée de détournement de fonds publics dans un rapport européen de lutte contre la fraude

Pour la Cour de cassation, qualifier Marine Le Pen de « fasciste » n'est pas une injure

- Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

4 maires Rassemblement National font la chasse aux familles populaires

- La stratégie du mensonge était bien au cœur de la campagne de Marine Le Pen

- Marine Le Pen menacée d’un procès pour « détournement de fonds publics », un coup dur pour le RN

- Article 68, RIC… à l’Assemblée, les masques tombent chez le RN

- Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris

 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !
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10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 13:55
L’APPEL DE LA ROCHELLE pour une véritable transition agricole et un plan de sortie des pesticides de synthèse !

La dangerosité des pesticides est aussi un problème de santé publique... nous exigeons une véritable transition agricole !

Pesticides en Charente-Maritime : « les études scientifiques ne font pas bouger les pouvoir publics[0] »

Avenir Santé Environnement et plus de 40 autres organisations lancent appellent à manifester le 16 septembre 2023 à 14h devant la Gare de La Rochelle !

 

 

Pétition à l'adresse de Emmanuel Macron - Président de la République Française, Elisabeth Borne - Première Ministre, Marc Fesneau - Ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Christophe Béchu - Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, François Braun - Ministre des Solidarités et de la Santé, Mesdames et Messieurs les Eurodéputé.e.s de France, Mesdames et Messieurs les Député.e.s, Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs par Avenir Santé Environnement[1]

 

 

Sources : Avenir Santé Environnement | mis à jour le 24/09/2023

- Le pourquoi du comment

L’association Avenir santé environnement[1] située sur l’agglomération de La Rochelle s’est constituée en 2018 à la suite de la multiplication de cancers pédiatriques sur la commune de Saint-Rogatien et de l'alerte sanitaire lancée par le CHU de Poitiers à l'Agence régionale de santé (ARS) concernant ce territoire.

Pesticides près de La Rochelle : 33 molécules chimiques détectées dans l’air en 2019

 

Dès 2018, une étude épidémiologique a révélé un excès de risques pour la tranche d’âge des 0-24 ans sur la commune de Saint-Rogatien[3].

  • Pesticides près de La Rochelle : 33 molécules chimiques détectées dans l’air en 2019[5] ;
  • Qui en sera étonné ? : En Charente-Maritime : les ventes de pesticides explosent depuis dix ans[6] est dénoncé en 2018.... et en 2023 " Pesticides en Charente-Maritime : toujours sur la première marche du podium pour le glyphosate[9] "

 

Depuis maintenant trois ans, les résultats d’études mettent en évidence la présence massive de pesticides autour de La Rochelle et plus particulièrement dans la plaine d’Aunis.

- La Charente-Maritime détient de bien tristes records en termes de pollution de l’air et de l’eau aux pesticides (NDLR : le Fleuve Charente, le plus pollué de France grâce au glyphosate et autres pesticides[7]) ;

- Et qu’en est-il de la pollution des sols ? 

- Qu’en est-il de l’effet cocktail occasionné par l’exposition multiple à des substances dont les niveaux dépassent les normes sanitaires (NDLR : « Peu importe les quantités, ces substances sont dangereuses »[8]) ?

- Quel risque de développer des maladies chroniques et des cancers (NDLR : Agglo de La Rochelle : pourquoi le cancer frappe-t-il plus fort qu’ailleurs ?[10]) ?

 

 

- Nous exigeons une véritable transition agricole qui passera par :

  • L’organisation d’un plan de conversion de notre modèle agricole et de ses filières ;
  • Un engagement concret portant sur un plan de SORTIE des pesticides de synthèse avant 2030 ;
  • Un investissement massif avec éco-conditionnalité à destination des agriculteurs ;
  • L’application immédiate et systématique du principe de précaution lorsque l’impact des pesticides sur les populations est prouvé ;
  • L’interdiction immédiate d’utilisation de tous les pesticides de synthèse sur les aires d’alimentation de captages d’eau potable ;
  • La révision immédiate des textes réglementaires censés encadrer l’usage des pesticides notamment le décret dit de Protection des personnes pour qu’il protègent vraiment les populations fragiles ;
  • La mise en place immédiate d’un Registre Territorialisé des Cancers sur l’ensemble du territoire français ;
  • La publication obligatoire et publique de l’interaction de toutes les molécules présentes dans la formulation d’un pesticide avant de valider une autorisation de mise sur le marché ;
  • La prise en compte du cumul des facteurs d’exposition et de la toxicité chronique des pesticides dans les recherches d’impacts.

 

 

- Pourquoi c'est important ?
En septembre 2022, plus de 80 associations, collectifs, syndicats et personnalités ont répondu favorablement à l’appel de l'association Avenir Santé Environnement en signant une tribune commune intitulée “ Nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas ”[2].

  • Cette tribune établissait alors un constat glaçant de l’impact de notre système agricole et de l’usage des pesticides sur les milieux, la biodiversité et la santé humaine.
  • Les autorités ont été interpellées, les ministères et les ministres informés mais malheureusement nos dirigeants n’ont pas saisi l’urgence dans laquelle nous nous trouvons.

 

- Et pourtant nous les avions prévenu !
Nous avions alors dressé, en nous appuyant sur plus d’une trentaine d’études, un état des lieux des savoirs en matière d’impact des pesticides en France.

Ces faits sont toujours d'actualité : 

  • La France est à l’heure actuelle l’un des principaux consommateurs de pesticides en Europe ;
  • L’air est contaminé ;
  • Les sols sont contaminés ;
  • La quasi-totalité des cours d’eau en France est contaminée ;
  • L’eau du robinet est concernée par la contamination aux pesticides ;
  • Les pesticides impactent la biodiversité ;
  • Les pesticides contaminent les cultures biologiques et menacent l’apiculture ;
  • Les plans de réduction d’usage des pesticides sont en échec ;
  • Certaines pathologies développées suite à une exposition aux pesticides sont désormais reconnues comme maladies professionnelles ;
  • Il existe de fortes présomptions entre l'exposition aux pesticides et la survenue de certains cancers pédiatriques ;
  • Récemment, il a même été démontré que les pesticides contiennent des résidus de pétrole et des métaux lourds non déclarés ce qui peut aggraver leurs toxicités[4].

Chacun de ces points est développé dans la version longue de notre tribune a retrouver juste ici[2].

 

 

- Les données scientifiques sont suffisamment avancées pour agir immédiatement !
L’Etat Français ne peut donc plus les ignorer, ni renier perpétuellement ses engagements !

  • Pour rappel, à l’automne 2021, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies reconnaissait dans la résolution 48/13 que disposer d’un environnement propre, sain et durable est un Droit Humain[11].
  • En juillet 2022, L’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré à son tour que tous les habitants de la planète ont le droit à un environnement sain[12].
  • La France a cosigné ces deux résolutions et s’est engagée à travailler à ce que tous les Français et Françaises aient le droit à un environnement sain.

     

Conformément à ses engagements, nous demandons à l’Etat Français de reconsidérer sa position sur les pesticides de synthèse qui dégradent la santé, l’environnement, et l’avenir de nos générations futures. Le modèle agricole dominant se soucie plus de la balance commerciale que de son impact sur la société.

  • Cela ne peut plus durer.
  • Parce que nous ne pourrons pas dire à nos enfants que nous ne savions pas,
  • Soyons tous au rendez vous !

 

 

 

- Écoutez ou réécoutez bien les scientifiques de  l’INRAE et du CNRS !

Les démonstrations étayées scientifiquement sont implacables

 

 

- La trop lente substitution des pesticides dangereux

Dans un rapport publié mardi 12 septembre, l’association Générations futures remet en question l’expertise rendue par deux agences réglementaires de l’Union européenne, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) sur la toxicité du glyphosate, herbicide le plus utilisé dans le monde.

 

Comme le montrent ces données compilées par la Fondation Heinrich Böll, Friends of the Earth Europe, BUND, le Pesticide Action Network Europe et La Fabrique écologique dans leur Atlas des Pesticides[13], en 2021, 44 pesticides qui devraient être remplacés selon la réglementation de l’UE étaient toujours utilisés en France. Ils étaient à peine moins nombreux à être utilisés en Allemagne (39), et c’est en Hongrie qu’on en trouvait le plus (51).

 

La lente substitution des pesticides dangereux

 

Notes :

[0] Pesticides en Charente-Maritime : « les études scientifiques ne font pas bouger les pouvoir publics »

[1AVENIR SANTÉ ENVIRONNEMENT

[2] " Nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas " : 80 organisations exigent la fin des pesticides de synthèse

[3Etude épidémiologique actualisée 2008-2018.

[4] Seralini, Gilles-Eric, and Gerald Jungers. " Toxic compounds in herbicides without glyphosate.

[5] Pesticides près de La Rochelle : 33 molécules chimiques détectées dans l’air en 2019

[6Charente-Maritime : les ventes de pesticides explosent depuis dix ans

[7le Fleuve Charente, le plus pollué de France grâce au glyphosate et autres pesticides

[8] Pesticides près de La Rochelle : « Peu importe les quantités, ces substances sont dangereuses »

[9Pesticides en Charente-Maritime : toujours sur la première marche du podium pour le glyphosate

[10Agglo de La Rochelle : pourquoi le cancer frappe-t-il plus fort qu’ailleurs ?

[11Texte intégral de la résolution 48/13

[12] L'Assemblée générale des Nations Unies reconnaît le droit de l'homme à un environnement propre, sain et durable

[13] ATLAS DES PESTICIDES Faits et chiffres sur les substances chimiques toxiques dans l’agriculture 2023

 

Pour en savoir plus :

- Pollution du fleuve Charente : glyphosate et autres pesticides font de la Charente le fleuve le plus polluée de France

France insoumise : SDHI : les pesticides poisons qu’il faut interdire !

- En 2018, les parlementaires France insoumise ont déposé un projet de loi visant à protéger la population des pesticides par l'instauration d'une zone tampon de 200 mètres autour des lieux accueillant des publics vulnérables, ainsi qu’autour des lieux d’habitations et des établissements accueillant du publicelle a été rejetée, ce sera 5 mètres Zones sans pesticides : la protection des populations passe après les lobbys "

- 23/08/2019 : Contre les pesticides, ces maires se rebiffent

Le Val-de-Marne devient le premier département de France à bannir le glyphosate

Face aux lobbys empoisonneurs, la France insoumise en première ligne pour l’interdiction du Glyphosate et autres pesticides

juillet 2022 : Pesticides près de La Rochelle : les habitants inquiets se réunissent

la France insoumise dénonce l'échec d’un État sans projet pour son agriculture et ses agriculteurs

la France insoumise exige qu'il soit mis fin à l’utilisation massive de pesticides

- Le droit à un environnement sain est un droit humain fondamental : la Résolution du CDH des Nations Unies

- Septembre 2023 : La Commission Européenne propose scandaleusement de renouveler l’autorisation du #glyphosate pour 10 ans de plus, et donc de continuer à empoisonner les gens et tout le vivant. 

 

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9 septembre 2023 6 09 /09 /septembre /2023 08:53
A l'ordre du jour : Champ des perceptions et avenir de la NUPES
A l'ordre du jour : Champ des perceptions et avenir de la NUPES

Il va falloir choisir : l’unité ou un gouvernement d’extrême droite en France. Plutôt Le Pen que Mélenchon, Monsieur F. Roussel[0] ?

 

 

Il est urgent que la NUPES s’organise au niveau local pour mener des batailles idéologiques unitaires dans les villages des bourgs et les villes. C’est dès maintenant qu’il faut commencer ce travail et ne pas attendre la veille des élections.

Les jeunes de la NUPES qui ont fait un appel à l’unité[1] l’ont parfaitement compris.

 

Sources : Midi Insoumis Populaire et Citoyen  par Hervé Debonrivage | mis à jour le 30/09/2023

- Le percept, le concept est le réel.
Il n’est pas nécessaire d’être un expert en ingénierie sociale ou en marketing pour savoir que la perception du réel à plus d’importance que le réel lui-même dans l’imaginaire d’un individu qu’il soit considéré comme consommateur, producteur ou citoyen.

Dans un domaine proche, rappelons que pour Louis Althusser, l’idéologie et le rapport imaginaire des individus avec leurs conditions réelles d’existence vont de pair.

La manipulation des perceptions fait partie de toutes les formes de propagande.

  • Ainsi, en politique la forme rhétorique, le ton d’un discours à plus d’impact que son contenu argumentaire. Le comportement des acteurs politiques les uns envers les autres peut avoir plus d’importance que les programmes. Se pose alors la question centrale : qui a le contrôle de la manipulation du monde des perceptions ?

La réponse est simple : pour l’essentiel, les médias dominants[2].

 


- Examinons maintenant quelques exemples.
La réalité est que la NUPES est arrivée à se mettre d’accord sur 650 mesures pour un projet de gouvernement[3] : c’est cette réalité qui a permis de présenter un candidat unique de la gauche aux élections législatives de 2022.

 

Accueil Présidentielle 2022 France Entière

Cet accord a été rendu possible par le score de 22 % obtenus par Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2022 Et la faiblesse des scores du PS, de EELV et du PCF[4].

 

Les médias n’ont pas beaucoup insisté sur l’existence de ce programme préférant présenter cette alliance comme purement opportuniste.

 

- Le temps passant, différentes prises de position individuelles de personnalité appartenant aux différentes composantes de la NUPES surviennent :

  • sur « l’affaire » Quatennens[5] ;
  • sur la politique « d’apartheid » du gouvernement israélien contre les palestiniens ;
  • sur ce que devrait être la stratégie de France Insoumise en milieu rural ;
  • des articles de Clémentine Autain dans Libération et de Raquel Garrido dans Le Parisien (repris par Gala) critiquant le manque de démocratie au sein de France Insoumise ;
  • une multitude de tweets, y compris de Mélenchon exprimant telle ou telle position.
  • tout cela, sans même parler d’une multitude d’interventions intempestives et irresponsables de type clanique de Fabien Roussel ;
  • une division pour les sénatoriales 2023 qui prive la NUPES de 10 parlementaires malgré la proposition d'union portée par LFI[5bis][5ter] ;
  • et enfin, pour couronner le tout, des prises de position, sans discussion préalable, de responsables de la NUPES pour se présenter isolé aux prochaines élections européennes.

 

 

- Toutes ses prises de position intempestives ont évidemment été montées en épingle par les médias répétant inlassablement : la NUPES se disloque, éclate, n’existe plus, etc.

Alors, que font apparaître les médias dans le monde des perceptions : il n’existe pas de projet de la NUPES, de la gauche en France. La NUPES n’est qu’un jeu d’appareil sans lendemain.

 

Et qui est victime de cette manipulation du monde des perceptions ? Des pauvres gens incultes, sans expérience politique… ? et bien, non ! Un homme comme Roger Martelli, (avec lequel je partage un grand nombre d’analyses politiques) tombe dans le panneau. À aucun moment dans son interview, il ne mentionne l’existence de ce projet de gouvernement.

  • Il ne parle à aucun moment du travail considérable d’élaboration collective qu’a demandé la mise au point de l’Avenir en commun[6].
  • Les 55 livrets thématiques (42 + 13) qui détaillent le programme de La France Insoumise, devenue première force politique de gauche en France, quoiqu’il en pense. Ces 55 livrets figurent-ils dans sa bibliothèque ? Y trouve-t-on le livre de Jacques Généreux « L’Autre société ?[6bis] » On peut en douter. Oui, il existe un projet de société à gauche mais encore faut-il qu’il soit connu y compris par les organisations de gauche !

 

À plusieurs reprises, j’ai constaté dans des interviews sur le site Regards, qu’il était affirmé que La France Insoumise avait des prétentions hégémoniques (ou accepterait mal le partage des responsabilités avec ses partenaires) et supporterait mal le pluralisme.

 

 

- Il s’agit là encore d’une fable construite par les médias dans le champ des perceptions.
Ségolène Royal, aux amphi d’été[7], a fait remarquer avec justesse, que " de nombreux candidats de France Insoumise à la députation se sont effacés pour permettre à des communistes, des socialistes, des écologistes de pouvoir se présenter dans certaines circonscriptions. Si la direction de France Insoumise avait appliqué des pourcentages obtenus aux élections présidentielles, pour la répartition des candidats dans les circonscriptions, ses partenaires auraient obtenu moins de députés ".

 

D’autre part, aux élections européennes prochaines, France Insoumise est d’accord pour permettre aux écologistes d’avoir toutes les têtes de liste[8] ! En réalité, prisonniers d’un esprit clanique, un certain nombre de responsables du PS, EELV et du PCF supporte mal que France insoumise soit devenue majoritaire : pour eux, majoritaire signifie hégémoniste !

  • Quand on affirme que France Insoumise manque de démocratie ou de pluralisme, ceux qui tiennent ce propos devraient faire l’effort d’analyser et de comprendre en détail comment se construit et fonctionne France Insoumise à tous les niveaux.
La France insoumise, comment ça marche ?

 

Certains députés élus insoumis comme Clémentine Autain semblent avoir une connaissance insuffisante du fonctionnement du mouvement auquel ils appartiennent. L’esprit accaparé par leur travail de député, certains parlementaires insoumis semblent avoir perdu le contact avec la réalité du fonctionnement de leur mouvement qui les a pourtant conduits à être élus. Rappelons le lien permettant d’accéder à la rubrique :

. « La France Insoumise, comment ça marche[9] ?

. Qu’est-ce que La France insoumise d'aujourd'hui[10] ? 

 

 

 

🔴 La France Insoumise échappe pour une large part à l’esprit de clan pour une raison très simple : ce n’est pas un parti mais un mouvement qui reste poreux avec son environnement social. Le parti est une forme moderne de clan ou de tribu avec son intérieur et son extérieur. Spontanément une autre organisation politique même idéologiquement très proche est perçue comme rivale, concurrentes et non comme partenaire confraternel.

🔴 Les vieux routiers de la politique perçoivent avec circonspection cette forme mouvement et préfèrent la forme parti, plus structurée, moins volatile, moins imprévisible.

🔴 C’est tout le mérite de Jean-Luc Mélenchon d’avoir été capable d’avoir tiré les conséquences des inconvénients de la forme parti et d’avoir eu la force d’imaginer, avec d’autres, une forme nouvelle qui peut avoir évidemment des inconvénients.

 

 

-  Résumons : d’un côté des prises de position publique individuelles dans des médias manipulateurs et sans aucune prise en compte de l’image renvoyée dans le champ des perceptions des électeurs.
L’image renvoyée est celle de la division, de l’incohérence, de personnalités à l’égo surdimensionné ou faisant passer les intérêts de leur clan avant tout. Cette image désastreuse n’est pas non plus sans effet sur les adhérents ou sympathisants des organisations de la NUPES qui vont finir par croire, eux aussi, qu’il n’existe pas de projet commun.

  • Et pendant ce temps, Marine Le Pen, silencieuse, grimpe dans les sondages !

 

D’un autre côté, une méconnaissance de la nature et du fonctionnement réel de France Insoumise de certains observateurs et acteurs politiques qui deviennent alors d’autant plus influençables par ce monde des perceptions construits et manipulées par les médias.

 

Fort heureusement, la plupart des cadres et adhérents de France Insoumise échappent à la critique précédente d’autant que cette organisation (la FI) est la seule à avoir proposé, dès le départ, unité de la NUPES pour les différentes élections à venir.

  • On ne peut qu’ apprécier par exemple, la discrétion, la fermeté tranquille de Manuel Bompard.

 

 

-  Réflexion sur les réactions claniques d’un certain nombre de responsables des partenaires de La France Insoumise.
En un temps record (6 ans), :

  • La France Insoumise acquiert une audience à gauche (21,95% aux présidentielles 2022).
  • Elle se distingue notamment par une certaine radicalité économique et écologique.
  • En même temps, ce n’est pas un mouvement d’extrême gauche : son anticapitalisme n’a pas la radicalité de Lutte ouvrière ou du NPA. Par exemple, il n’est pas question de nationaliser toutes les banques, toute l’industrie pharmaceutique. Ainsi, certains socialistes dans la lignée de Jaurès peuvent adhérer à France Insoumise.
  • Ainsi, le PCF se trouve concurrencé par un mouvement dont la radicalité économique est au moins égale à la sienne.
  • En outre, ce mouvement développe de nombreuses actions pour défendre les intérêts des classes populaires.

 

 🔴 Alors, que reste-t-il au PCF pour se distinguer ?

- Pas grand-chose sinon sa défense de l’énergie nucléaire et un écologisme moins radical ;

- Pour se distinguer médiatiquement, il ne lui reste plus que gesticulations, provocations en comptant sur l’appui des médias de droite voire d’extrême droite.

- Par un tel comportement désespéré et irresponsable, Fabien Roussel devient le diviseur remarqué au service du Capital.

 

Même réflexe identitaire : hier la crainte du PCF de se dissoudre dans le Front de Gauche, aujourd’hui la crainte de se dissoudre dans la NUPES avec ce redoutable solvant c’est France Insoumise !

 

🔴 Côté EELV, ce parti trouve un concurrent redoutable par son écologie radicale.

Plusieurs responsables écologistes sont d’ailleurs passés du côté de France Insoumise.

 

  • Alors que faire pour se distinguer et ne pas disparaître ? :

- Accentuer au maximum les éventuels points de divergence, notamment sur l’Europe.

- EELV défend l’idée d’une Europe fédérale et une Europe des régions.

- Ce n’est évidemment pas le cas de France Insoumise plus attachée à la notion de souveraineté nationale. Souveraineté populaire.

 

🔴  Enfin, pour le PS, comme vu ci-dessus, le programme de France Insoumise n’est pas d’un anticapitalisme ultra radical, loin de là.

François Ruffin n’a pas complètement tort de parler de programme social démocrate à l’ancienne.

 

  • Alors que reste-t-il pour éviter de disparaître et d’être absorbé par France Insoumise ?

- Encore une fois, l’Europe et peut-être une russophobie héritée de la guerre froide et de l’anticommunisme soviétique des socialistes.

- L’attachement à l’OTAN, comme pour une partie des Verts peut-être aussi une marque distinctive.

 

 

- En conclusion
Il est urgent que la NUPES s’organise au niveau local pour mener des batailles idéologiques unitaires dans les villages des bourgs et les villes. C’est dès maintenant qu’il faut commencer ce travail et ne pas attendre la veille des élections.

  • Les jeunes de la NUPES qui ont fait un appel à l’unité l’ont parfaitement compris.

 

Il va falloir choisir : l’unité ou un gouvernement d’extrême droite en France.

Plutôt Le Pen que Mélenchon, Monsieur F. Roussel ?

 

 

----------------------------------

 

 

- Mais pour Aurélie Trouvé, députée LFI-NUPES de Seine-Saint-Denis : à la NUPES, on a des désaccords mais on avance !

 

 


- Référendum d'initiative citoyenne, avenir de la NUPES, annonces de Macron sur la sécurité : retrouvez l'intégralité du passage de Manuel Bompard dans la matinale de Public Sénat du jeudi 5 octobre 2023.
Une liste Nupes aux européennes en 2024 ? 
" Si les appareils ne veulent pas faire l’union, j’appelle les électeurs à le faire. Nous souhaitons porter le programme de la Nupes. " et ine fine, " C'est aux électeurs de faire l'union ! "

 

A l'ordre du jour : Champ des perceptions et avenir de la NUPES
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28 juillet 2023 5 28 /07 /juillet /2023 14:57
Lettre ouverte aux dirigeants plus qu'autistes (aveugles et sourds)

J’ai déjà écrit une première lettre ouverte sur l’obligation de l’union, approche et concept qui dépasse celui de la nécessité[0].
Le 28 juillet 2023, 3 h du matin, une nuit d’orage et de colère

Les dirigeants ne sont pas en effet seuls à décider, à partir de la situation de leur organisation, de leurs calculs politiciens, et de leurs fantasmes d’enfants égocentriques, les décisions prises le sont dans un cadre politique précis, qui surplombe les décisions prises : « Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas de plein gré, dans des circonstances librement choisies ; celles-ci, ils les trouvent au contraire toutes faites, données, héritage du passé. La tradition de toutes les générations mortes pèse comme un cauchemar sur le cerveau des vivants ». K.Marx, « Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte ».
Chaque dirigeant politique de la NUPES a donc une responsabilité historique, face à ce qui s’annonce et de dévoile un peu plus chaque jour, et ceux qui aujourd’hui refusent l’union, encore plus que les autres…

 

 

Sources : Fabrice Aubert économiste marxiste | 

- Ce qui s'annonce et se dévoile
Lors du premier mandat de Macron, on avait déjà vu les dérives, pas simplement néolibérales et économiques, mais aussi autoritaires, visant à réduire le pays à une simple « start-up » pour ne pas dire l’aveugler, pour l’empêcher de voir et se comprendre : « Suppression des observatoires de la délinquance, de la laïcité, des inégalités , de la pauvreté etc… » au nom des économies budgétaires (allouées par la suite aux cabinets Mc Kinsey sans doute). Or supprimer un observatoire, dont la mission est d’observer, c’est se rendre aveugle volontairement et se réveiller le lendemain avec des émeutes-révoltes urbaines que l’on n’avait pas vu venir

 

C’est surtout empêcher le pays lui-même (les citoyens) de savoir ce qu’il est, ce qu’ils sont. Or « la dictature s’épanouit sur le terrain de l’ignorance ».

 

Un observatoire c’est glace qui réfléchit ce que nous sommes comme Nation au tréfonds de nos rapports sociaux, et c’est là où pour un pouvoir néo-libéral autoritaire, le bât blesse

Rajoutons les petites phrases blessantes et humiliantes : « Les analphabètes », « des gens qui ne sont rien », « un pognon de dingue », « traverses la rue »… révélant le mépris du peuple comme les « Capet » en 1789.

 

C’est sans doute le mélange de tous ces aspects, avec la goutte qui fait déborder le vase, du prix de l’essence qui explique la première jacquerie des gilets jaunes[1], où le pouvoir du château trembla sur ses bases et fut déjà sauvé par les « nouveaux gardes suisses » du régime (Police). 

 

 

- De 2022 à nos jours dans le réel

Le second mandat de Macron fut obtenu lors d’une élection tronquée et truquée, tronquée car le monarque refusa tout débat démocratique, imposant son système de « lui » et les autres, truquée car choisissant par avance, via les médias aux ordres, son adversaire du second tour (Le Pen) (NDLR avec la complicité de la gauche PS - EELV - PCF qui refusèrent la proposition de fédération populaire proposée par LFI en avril 2019[2]) jouant la roue de secours du système, sans compter le rôle dévastateur sur l’opinion des sondages empêchant pour 200.000 voix Mélenchon d’être au second tour. La bourgeoisie affairiste immobilière et financière tremblait. A ce propos, Poutine n’aurait pas fait mieux. La France est-elle encore une République démocratique ?

 

 De la NUPES proposées par La France insoumise dans le cadre des législatives[3] [3bis] : Alors vient le coup de génie de la NUPES, et par l’alliance des « gauches » enfin unie (L.F.I, E.E.L.V, P.C.F, P.S, Génération) la NUPES gagne le premier tour de l’élection législative, alors s’organise concrètement le pseudo « l’arc Républicain [4» pour empêcher la matérialisation au second tour, préférant Le Pen à un député Insoumis. Voilà le réel.

 

Les crises sociales : Les crises sociales se succèdent jusqu’à celle des retraites, immense, profonde, soutenue. Unité syndicale sans faille permettant l’organisation et le succès de 14 journées de mobilisation[5].

 

La crise politique : c’est déjà un régime fragile, qui choisit de passer en force en utilisant tous les articles possibles de la constitution (du 37.1 au 49.3[6]), en vue d’empêcher le débat parlementaire et jamais les députés, détenteurs de la souveraineté du peuple, entre deux élections n‘ont pu voter le texte. 

 

La crise institutionnelle :  Le conseil constitutionnel aux ordres valide le texte, et de plus retoque la démarche de demande de référendum partagé[7]…

 

La crise des casseroles : Voilà que comme en 1789, devant la surdité du pouvoir engage la révolution pacifique des casseroles, élément historique ventant des profondeurs de notre histoire.

 

Coup d’Etat et dictature : Avec la réforme des retraites, la loi censée être votée par les députés, dans un régime démocratique, a été décidée par 12 personnes (le Président de la République, la première ministre, les 9 du conseil Constitutionnel et la Présidente de l’Assemblée nationale). « Les 12 salopards » étaient un film, mais désormais la réalité dépasse la fiction.

 

Dictature ? Pour les ignares, qui ne voient en dictature que le régime de Pinochet ou de Poutine, sachez que la définition de dictature, est : « Individu ou groupe d’individus détenant tous les pouvoirs », ce qui correspond exactement à ce qui s’est passé pour la loi sur les retraites (voir plus haut). Rappelons aussi que pour « Montesquieu » (forme de Mélenchon des temps passés), la démocratie se fonde sur le principe suivant : « je veux que par la disposition des choses, un pouvoir arrête le pouvoir[8] ». Or à aucun moment ce processus ne s’est vérifié. Le pouvoir est au-dessus du peuple.

 

Libertés en danger : Déjà lors des manifestations des gilets jaunes, la répression des « gardes suisses » du régime a été terrible entrainant éborgnement, mains arrachées et morts, car il s’agissait de planifier et d’organiser une politique de la peur et de la terreur, visant à dissuader de manifester…La prise de pouvoir de la police sur le pouvoir politique était déjà perceptible mettant en danger les libertés publiques des citoyens tel que rédigés en 1789, dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, au point que la France fut rappelé à l’ordre par le conseil de l’Europe et l’O.N.U, se déclarant préoccupé par les « droits de l’homme » en France[9].

 

La police au-dessus des lois et de la constitution[10] : Rappelons qu’avant l’actuel mouvement de la police, il y eut un précédent le 19 mai 2021, manifestant aux cris de « le problème de la police, c’est la justice[10bis] » et certains dirigeants syndicaux appelant à « rompre les digues de la constitution et de la loi ». Ceci devant être mis en relation avec l’appel des généraux[11]. 

 

La police tue : Oui la police tue, le cri d’alarme émis par Jean-Luc Mélenchon[12], une fois de plus avant tout le monde, à propos d’une jeune femme de 19 ans, tuée alors que passagère d’un véhicule ayant refusé d’obtempérer, et ce en plein Paris, où c’est connu les caméras de surveillance n’existent pas, sauf pour arrêter les « fauteurs de trouble en manifestation », mais jamais pour les « black books », c’est curieux, ça » (NDLR : « En Allemagne, il y a eu un tir mortel en dix ans pour refus d’obtempérer, contre 16 en France depuis un an et demi[13» )

 

Nahel : S’en est suivi l’assassinat du jeune Nahel, 17 ans et malheureusement pour la police, une citoyenne a filmé la scène, d’une horreur absolue et surtout contredisant la thèse des policiers, aussitôt reprise par les médias aux ordres, de la légitime défense.

 

Emeutes ou révoltes urbaines ? Les « gardes suisses » pris la main dans le sac, si je puis dire, les quartiers se révoltent, pas simplement pour Nahel, mais pour toutes les exactions commises par les « gardes suisses » du régime, depuis longtemps des contrôles au faciès aux arrestations illégitimes et violentes entrainant la mort (Traore). Le calme ne peut revenir que par la Justice… égale pour tous en Démocratie[14]. Les révoltes se propagent dans tout le Pays y compris en campagne comme lors de la « grande peur » précédant la nuit du 4 aout, mais en Macronistan, l’obscurité règne en maitre. Il faut « utiliser la constitution » et non l’appliquer. Décidément, « il fait bien noir, au pays des lumières » (Graffiti urbain).

 

La responsabilisation parentale individuelle : Tel est la nature des régimes néo-libéraux dictatoriaux, de ne jamais regarder ses responsabilités politiques (non-application du plan Borloo, rejeté par Macron[15]) et de toujours reporter la responsabilité sur les individus. Observons de plus que par principe les parents, pour leurs enfants font tout ce qu’il faut par principe, mais que peut faire une mère isolée, pour garder et éduquer ses enfants quand elle travaille à horaire décalé, comme femme de ménage, pour les cadres blancs des « tours du business » de la métropole affairiste ??? La « responsabilisation » individuelle se conjugue avec le « ruissellement ».
 

Ça pourrait être votre fils (sauf s’il est blanc et porte Rolex, étiquette de la bourgeoisie) : A Marseille en marge des « émeutes-révoltes urbaines » Hedi, un jeune à été tiré au champs de foire et ça pourrait être votre fils, sauf s’il est blanc et porte Rolex[16].  

 

De la république policière à la république fasciste ?

De la République policière à la république fasciste : Maintenant que la police a pris le pouvoir, la prochaine étape est le fascisme. Dirigeants plus qu’autistes (aveugles et sourds), comme citoyen et militant politique je vous demande de lire l’article de Frédéric Lordon, qui lui aussi alerte : De la république policière à la république fasciste[17] ? :

 

 

- On s’endort en république et en démocratie et on se réveille dans le fascisme
Il faut se rappeler l’Histoire : « celui qui ne connait pas l’Histoire est condamné à la revivre » K.Marx.

  • Le Régime était démocratique et républicain quand Mussolini prit le pouvoir ;
  • Le régime était démocratique et républicain quand Franco prit le pouvoir ;
  • Le régime était démocratique et républicain quand Hitler, pas fou, mais soutenu par la bourgeoisie industrielle, prit le pouvoir ;
  •  Le régime était démocratique et républicain quand Pétain prit le pouvoir imposant le régime de Vichy, la collaboration avec Hitler) et le pacte (« honneur, famille, patrie[18] »), en lieu et place de « liberté, égalité, fraternité ». 
  • Le régime était démocratique et républicain quand Pinochet prit le pouvoir au Chili (coup d’état fomenté par la C.I.A) et assassinant Allende et des dizaines de milliers d’opposants.

Dit autrement, on s’endort en république et en démocratie et on se réveille en dictature.

 

 

- Qu’est ce que vous ne comprenez pas ou vous ne voyez pas voir encore, dans les événements qui se succèdent et s’accumulent, toujours dans le même sens, dirigeants plus qu’autistes (aveugles et sourds) ?

  • Seul vos égos de petits dirigeants vous font fermer les yeux et les oreilles sur le réel du tsunami qui se prépare ! 
  • Savez-vous que « tant qu’il n’est pas au pouvoir, jamais le fascisme ne montre son vrai visage. Et qu’après il est trop tard »…
  • Dirigeant de pacotille d’EELV, du P.C.F et du P.S (les responsables de la F.I par leurs interventions ont compris ce qui se tramait et sont à hauteur de l’Histoire, ne cessant d’appeler à l’union[20]), savez-vous que le peuple vous regarde et que vous porterez pour l’Histoire, la trace indélébile d’une « gigantesque farce » : « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d'ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. » K.Marx / « Le 18 brumaire de Louis Bonaparte / 1851
    Depuis sa tombe le spectre revient et vous contemple en souriant dans sa barbe espiègle.

 

  • Même les jeunes ont compris l’urgence et l’ardente nécessité.

 

- Ma supplique de militant actif de plus de 50 ans d’activités, en quelques mots : " l’union n’est pas un souhait, un désir, ou même une nécessité, elle s’impose comme condition historique supérieure qui vous surplombe ".

  • MON APPEL : Quel que soient vos futures décisions n’ayant aucune confiance en vous (confiance, concept du marché), j’appelle à ce que partout en France (dans chaque commune) des « comités locaux de la liberté » se constituent regroupant de manière large des militants syndicaux, politiques, associatifs et des citoyens, en vue de défendre la démocratie. Sachons imposer aux dirigeants de pacotille l’ardente obligation de l’Union.
  • « Tant qu’il n’est pas au pouvoir, jamais le fascisme ne montre son vrai visage, après, il est trop tard ».


- P.S 1 : Observons que les temps actuels de crise sociale, financière économique et politique renvoie à la période des années 30 avec en plus la crise climatique et écologique. « L’histoire ne se répète pas, elle bégaie » (répétition en pire).
- P.S 2 : L’autisme est une maladie involontaire, mais souvent les autistes savent mieux voir et entendre… l’égocentrisme politique est une volonté individuelle qui refuse de voir et d’entendre.
 

Lettre ouverte aux dirigeants plus qu'autistes (aveugles et sourds)

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-  Face à la dérive anti NUPES de Roussel et Chassaigne, des communistes réagissent.

Une tribune est  signée par 206 membres du #PCF dont 15 maires et ex-maires, 13 parlementaires et ex, des élu-es municipaux, régionaux, départementaux.

" L'heure est grave, la démocratie vacille. L'heure est à l'union à gauche "

  • Si certains refusent de parler de problème systémique à propos de violences policières, les réactions collectives venant de policiers, de syndicats de police, et soutenues par la plus haute hiérarchie ne peuvent qu'inquiéter fortement la gauche et au-delà toutes celles et ceux qui sont attachés à la démocratie[19]...

 

L'heure est grave, la démocratie vacille. L'heure est à l'union à gauche

 

Notes :

[0] Face au risque du " fascisme-pétainiste " obligation de faire Nupes de tous bois

[1] les gilets jaunes

[2]  Je lance un appel à la création d'une Fédération populaire : et comment ça marche ?

[3]  La Nupes : une alliance inédite à gauche pour les législatives

[3bis] La coalition Nupes

[4« S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »

[5Réforme retraites Macron

[6] Autoritarisme constitutionnel : de Weimar à Macron

[7] Retraites : Et le Conseil Constitutionnel se coucha à l’heure prévue

[8] Il faut que le pouvoir arrête le pouvoir » (Montesquieu)

[9] « Les conditions dans lesquelles les libertés d’expression et de réunion trouvent à s’exercer en France dans le cadre de la mobilisation sociale contre la réforme des retraites sont préoccupantes »

[10] Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »

[10bis] " LE PROBLÈME DE LA POLICE, C'EST LA JUSTICE ": LES MAGISTRATS RÉPONDENT À LA PHRASE-CHOC DU SYNDICAT ALLIANCE

[11] L’appel des généraux ou le fascisme en embuscade

[12" La police tue" : après un contrôle routier mortel à Paris, la classe politique se déchire sur les mots de Jean-Luc Mélenchon

[13] « En Allemagne, il y a eu un tir mortel en dix ans pour refus d’obtempérer, contre 16 en France depuis un an et demi »

[14« La mort de Nahel, c’est l’étincelle » : les raisons de la colère

[15] Ce que contenait le plan Borloo pour les banlieues écarté par Macron en 2018 et qui revient dans l’actualité

[16] Hedi, 22 ans, a été touché par un tir de LBD, roué de coups et laissé pour mort par la BAC de Marseille

[17] De la république policière à la république fasciste ?

[18] Travail, Famille, Patrie

[19] Tribune signée par 206 communistes dont 15 maires et ex-maires, 13 parlementaires et ex, des élu-es municipaux, régionaux, départementaux.

[20Manuel Bompard : La NUPES doit être à la hauteur de l'Histoire

 

Pour en savoir plus :

- Face au risque du " fascisme-pétainiste " obligation de faire Nupes de tous bois

Jean-Luc Mélenchon : Après Borne, plus de limite au hors-sol

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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 13:52
De la république policière à la république fasciste ?

S’il faut en passer par la pure ignominie politique pour défendre l’ordre bourgeois, ainsi sera-t-il.

 

 

On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude.

Mais jamais Le Monde ne dira un mot de la fascisation en cours : consentir à l’aveu qu’elle se déroule sous les auspices d’un pouvoir qu’il a si longtemps encensé, c’est sans doute trop lui demander. Le Monde peut à la rigueur comprendre le fascisme comme malheureuse irruption venue de nulle part, ou comme curiosité historique sans suite possible, mais jamais n’accédera à l’idée que le fascisme naît « du dedans ». Car notre « dedans », pour Le Monde, c’est « la république » et « la démocratie ». Or comment la république et la démocratie pourraient-elles accoucher du fascisme puisqu’elles en représentent le principe opposé ? Voilà la bouillie qui traîne dans les têtes formées à l’Institut d’Études Politiques, école où l’on n’a notoirement jamais rien compris à ce qu’est la politique....

 

Sources : Le Monde diplomatique par Frédéric Lordon | mis à jour le 12/02/2024

- Hypothèses
Ici commence la divergence des interprétations possibles — pour maintenant ou pour plus tard....

 

🔴 Pour lire la suite 👉 https://blog.mondediplo.net/de-la-republique-policiere-a-la-republique

 

 

 

- Audio de De la république policière à la république fasciste ?

 

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26 juillet 2023 3 26 /07 /juillet /2023 14:05
Robespierre : La fabrication d'un monstre

Le parti pris de cette nouvelle biographie de Robespierre – qui fait sa valeur et son originalité – est le refus revendiqué de toute approche psychologisante, de tout affect et de tout sensationnalisme. Nous voyons ainsi évoluer l'homme parmi ses pairs et ses rivaux, dont beaucoup ont partagé avec lui les mêmes expériences : une enfance difficile, une adolescence studieuse et une réussite sociale, mondaine et littéraire précoce. 

A travers ses multiples et successives prises de position politiques, y compris celles qui paraissent mineures, on comprend qu'il s'exprime en réponse aux Danton, Marat, Pétion, Saint-Just, Fabre d'Eglantine, Camille Desmoulins, Hébert, Collot d'Herbois, dans un jeu de bascule permanent, sans pouvoir exercer une quelconque magistrature suprême. Lorsqu'il paraît enfin pouvoir y accéder, il est condamné hors la loi par ses collègues, le 9 thermidor 1794.

 

- En savoir plus
Chacun le sait, aucune artère parisienne ne porte le nom de Robespierre, passé à la postérité comme l'archétype du monstre. Sans l'absoudre de rien, sans l'accabler non plus, Jean-Clément Martin explique que cette réputation a été fabriquée par les thermidoriens qui, après l'avoir abattu, voulurent se dédouaner de leur recours à la violence d'Etat : les 10 et 11 thermidor, qui voient l'exécution de Robespierre, de Couthon, de Saint-Just et de près de cent autres, servent en réalité à dénoncer " l'Incorruptible " comme le seul responsable de la " Terreur ". Cette accusation a réécrit l'histoire de la Révolution et s'impose encore à nous.

 

En historien, l'auteur démonte les mythes et la légende noire pour retrouver l'homme.

Une démonstration sans faille et un livre à l'image de Robespierre : éminemment politique.

 

Informations sur l’auteur :

 

Jean-Clément Martin est un historien français, spécialiste de la Révolution française et de la guerre de Vendée. Docteur ès lettres de l'université Paris IV-Sorbonne (1987), il fut professeur d'histoire contemporaine à l'université de Nantes, puis, en 2000, professeur d'histoire de la Révolution française à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne et directeur de l'Institut d'histoire de la Révolution française (CNRS). Depuis 2008, il est professeur émérite à l’Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne. Il est membre de la Société des Études robespierristes. Il a dirigé la collection des éditions Geste "en 30 questions".

 

-  Par : Jean-Clément Martin

Éditions : Perrin

Date de parution : 01/01/2016
Pages : 367
Disponibilité : chez l'éditeur Perrin
Format : 140 mm x 210 mm
Poids : 0.445 kg
Prix poche TTC chez decitre.fr : 9,00€
 

 

 

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9 juillet 2023 7 09 /07 /juillet /2023 13:00
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »

Il y a un retournement du front républicain, transformé en « front antipopulaire » ?

 

 

Une semaine après la mort du jeune Nahel, le chef de file de La France insoumise revient sur la nécessité d’apporter des réponses politiques aux violences policières et à la relégation des quartiers populaires. Et appelle la gauche à « se réveiller » face à l’extrême droite.
Le ton est de nouveau monté, mardi 4 juillet, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Interrogée par la présidente du groupe La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, sur l’absence de réponses politiques une semaine après la mort du jeune Nahel, tué à bout portant par un policier, la première ministre s’est encore attaquée au mouvement de Jean-Luc Mélenchon. « Vous sortez du champ républicain », a-t-elle cette fois lancé aux député·es insoumis.

Depuis le drame de Nanterre, les critiques de la droite et de l’extrême droite se sont concentrées sur LFI, gagnant peu à peu les rangs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Le débat sur les violences policières et les quartiers populaires, lui, a été complètement éclipsé. Dans un entretien accordé à Mediapart, Jean-Luc Mélenchon analyse les ressorts de ce basculement, derrière lequel il perçoit l’avènement d’un « front antipopulaire ».

 

 

Sources : Médiapart par Mathieu Dejean, Fabien Escalona et Ellen Salvi | mis à jour le 23/08/2023

- Mediapart : Cela fait une semaine que Nahel a été tué à bout portant par un policier. Très vite, le débat n’a plus porté sur les violences policières, mais sur celles des jeunes des quartiers populaires. Quel regard portez-vous sur ce basculement ?
Jean-Luc Mélenchon : Le président aurait dû répondre, séance tenante, aux problèmes qui ont créé les circonstances de la mort de Nahel, c’est-à-dire immédiatement suspendre cette loi « permis de tuer » Cazeneuve de 2017. Mais comme son intention n’est pas de répondre aux problèmes qui sont ici posés, il en a inventé d’autres. C’est une tactique de diversion.

 

Il a d’abord pointé la responsabilité des parents – ce qui est un propos insultant, qui manifeste son refus de prendre en compte leur situation sociale. Puis, il a mis en cause les jeux vidéo – ce qui est une assertion digne du café du commerce, car il n’y a aucune étude qui atteste d’un lien entre ces jeux et la violence. Enfin, la majorité nous a pointés, nous, les Insoumis.

 

Quand j’ai expliqué que nous appelions à la justice, on en a déduit que je n’appelais pas au calme et cela nous a été reproché. Pourtant, nous intervenons sur notre terrain. Nous ne sommes pas des sociologues ou des urbanistes. Notre rôle consiste à formuler une évaluation politique d’un problème politique pour lui apporter des réponses politiques.

 


- Mediapart : Comment jugez-vous celles du pouvoir ?
Jean-Luc Mélenchon : Je note que la première réaction de Macron, lorsqu’il a été informé de la mise à mort d’un jeune homme de 17 ans, a été humaine. Comme n’importe quel parent, il a estimé que cet événement était inacceptable, ce qui est vrai. Et il s’est arrêté là, laissant le soin à un ministre d’appeler la mère de Nahel. Il aurait pu l’appeler lui-même ou aller la voir, ce qui aurait été un geste extrêmement fort, pour montrer qu’il n’y avait pas de décrochage entre la population et les autorités.

 

Au lieu de cela, il a passé son temps à courir derrière la police. Ce qui a été immédiatement compris par les syndicats policiers Alliance et Unsa Police, qui ont produit un communiqué en tous points inacceptable. Or, nous n’avons pas entendu une seule critique. Quand on a interrogé Dupond-Moretti ou d’autres dirigeants, ils ont dit que ce n’était pas leurs paroles, voire qu’ils n’avaient pas de commentaire à faire. Ce qui veut dire que nous sommes plus en danger que nous ne le pensions.

 

Le président et son gouvernement n’ont toujours pas fait une seule proposition en rapport avec les événements.

 

L’organisation majoritaire de la police déclare que « l’heure n’est pas à l’action syndicale mais au combat » et même que « les policiers sont au combat car nous sommes en guerre ». Je parle là comme le représentant politique d’une partie de l’opinion des Français, qui se sent menacée par un pouvoir qui se comporte de cette manière face à la population des quartiers populaires. Et qui ne fait rien quand des bandes armées de fascistes viennent dans les rues choper des gamins et les livrer à la police. J’insiste donc : nous sommes en danger car le pouvoir ne contrôle plus la police. Il en a peur. Il lui est soumis.

 

Voilà la situation au bout d’une semaine. Avec ce constat inouï que le président et son gouvernement n’ont toujours pas fait une seule proposition en rapport avec les événements, à part envoyer 45 000 hommes [chargés du maintien de l’ordre – un chiffre volontairement surestimé par le ministère de l’intérieur, selon Le Canard enchaîné – ndlr] dans tout le pays. Même Jacques Chirac, en 2005, avait tenu un discours qui essayait de préserver un terrain commun, sur lequel les gens de tous bords pouvaient se retrouver.

 

À l’époque, Claude Dilain, le maire de Clichy-sous-Bois, avait eu cette phrase magnifique au congrès du PS, tenu à la sortie des révoltes urbaines : « Vous souhaitez un retour à la normale, mais c’est la normale qui est insupportable. » Nous savons que la normale est insupportable et que le peuple qui se trouve là la supporte avec un courage et une patience incroyables. La réponse, c’est donc la justice. Autrement dit : le calme, ça se construit.

 

 

- Mediapart : Vous affirmez que le pouvoir a peur de la police. C’est une parole forte. Est-ce selon vous une situation inédite sous la Ve République ?
Jean-Luc Mélenchon : C’est justement une situation similaire qui a donné la Constitution de 1958, car le pouvoir ne contrôlait plus l’armée. Là, il [Ndlr : Macron] ne contrôle plus la police, dont les syndicats majoritaires utilisent des mots directement tirés du répertoire de l’extrême droite, en traitant la population qui lui résiste de « nuisibles ». On avait eu un premier signal d’alerte quand Christophe Castaner s’était prononcé contre les clés d’étranglement. On avait alors été stupéfaits de voir des policiers réclamer que leur soit laissé le droit d’étrangler. À ce moment-là, on avait compris que pour montrer une telle audace, il fallait qu’ils sentent un rapport de force favorable. De fait, M. Castaner y a laissé son ministère.

 


- Mediapart : Comment expliquez-vous qu’il soit devenu impossible d’avoir un discours critique sur la police ? De tout simplement dire qu’il y a un problème de racisme dans la police sans être immédiatement mis au ban de la République ?
Jean-Luc Mélenchon : Au point de départ, il y a une confrontation de deux visions du monde et des rapports sociaux : l’extrême droite et les Insoumis. Ceux qui partageaient la doctrine économique du libéralisme se sont retrouvés face à une population qui résistait massivement à leur politique. Ils ont alors accepté le discours de diversion de l’extrême droite, prétendant que le problème c’est l’immigré, et même le musulman, afin d’introduire une coupure dans la population française. Ce faisant, ils ont dévalé la pente. C’est le destin promis à quiconque cède un mètre de terrain à l’extrême droite.

 

Il y a eu un retournement du front républicain, transformé en “ front antipopulaire ”.

 

Cette évolution vers le pire se traduit politiquement par ce que les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini appellent le « bloc bourgeois ». On a bien vu au second tour des législatives que le pouvoir considérait que le pire, ce n’était pas l’extrême droite mais nous. Puis, il y a eu le tournant de l’élection partielle en Ariège, où une candidate insoumise, arrivée nettement en tête au premier tour, a vu tous les autres se mettre d’accord pour la battre au second. Aussitôt, nous avons entendu Jean-Pierre Raffarin affirmer qu’un front républicain à l’envers s’était constitué[1]. Et en effet, il y a eu un retournement du front républicain, transformé en « front antipopulaire ».

 

J’utilise cette expression, car elle rappelle la situation de 1936, lorsque tous les autres s’étaient mis d’accord contre le Front populaire, selon le slogan « mieux vaut Hitler que le Front populaire ». La formation de ce front antipopulaire est une porte ouverte à la catastrophe pour notre pays.

 

 

- Mediapart : Vous et le mouvement LFI avez cristallisé les critiques. Vos détracteurs vous excluent de l’arc républicain. Comment comptez-vous briser cet isolement ?
Jean-Luc Mélenchon : D’abord, on ne se sent pas isolés. Nous représentons un secteur de la population. Notre ciblage n’est en fait qu’un prétexte à une autre visée politique, à savoir l’unification des droites. Le défi qui nous est posé, c’est de ne jamais mettre à distance les milieux sociaux que l’on représente, même quand ils ont des contradictions – parce que ça ne fait plaisir à personne que des voitures brûlent. Nous devons empêcher qu’une partie de notre bloc bascule du côté du parti de la répression. Pour cela, il faut continuer d’être l’expression politique de ce bloc, même quand c’est difficile. La justice partout est sa cause commune !

 

De toute façon, aucune propagande n’effacera les données du problème.

  • Premièrement, les quartiers populaires ont été mis au ban de la République, avec des populations racisées par le regard des autres, assignées à résidence et à religion, qui bénéficient de moins d’argent, de transports et d’offre médicale que les autres.
  • Deuxièmement, les riches ont fait sécession. Ils se sont réfugiés dans leurs quartiers avec une vision fantasmée du reste de la société. De manière générale, tout ce qui était de l’ordre de la mise en commun disparaît, avec pour résultat « chacun chez soi ».

 

 

- Mediapart : Vous évoquez « les riches », mais les comportements de sécession sociale peuvent aussi toucher les classes moyennes…
Jean-Luc Mélenchon : Parlons-en. Déjà dans les années 1930, les classes moyennes représentaient un enjeu électoral. Elles étaient plus hétérogènes qu’aujourd’hui, avec beaucoup de boutiquiers et de paysans. La droite opposait le sort de ces groupes à celui des ouvriers, dans son combat contre le Front populaire. Aujourd’hui, on fait face à un milieu plus homogène qu’à cette époque, en raison d’une communauté matérielle de fait dans la dépendance aux réseaux.

 

Regardons de plus près. Pour que la stratégie de centre-gauche fonctionne, comme dans les années 1970, il faut des classes moyennes ascendantes. Quand j’étais adhérent socialiste à Lons-le-Saunier [dans le Jura – ndlr], ma secrétaire de section était une assistante sociale, mon premier secrétaire fédéral était un maître de conférences à la faculté. Qui étaient ces gens-là ? Des enfants d’ouvriers syndiqués, en ascension sociale et communiant dans des mots d’ordre transversaux, comme celui de l’autogestion.

 

La différence, c’est qu’aujourd’hui les classes moyennes ne sont plus ascendantes. Elles sont appauvries et en voie de déclassement. Leur rapport à la politique est déterminé par une incertitude : dans la polarisation sociale, de quel côté vont-elles aller ? Là, en ce moment, elles penchent vers le retour au calme. Dans huit jours, cependant, vous aurez une avalanche de documents, d’articles, de tribunes sur les conditions de vie dans les banlieues. À ce moment-là, je pense que les classes moyennes « sachantes » et éduquées vont reprendre leur sang-froid, et seront convaincues qu’il n’y a pas de solution policière à une situation pareille.

 

 

- Mediapart : Quelle stratégie politique adopter dans une arène médiatique hystérisée et binarisée ? Vous avez pour principe de ne jamais reculer sur vos prises de position, mais n’est-ce pas prendre le risque de devoir vous justifier sans cesse sur la forme, au détriment du fond ?
Jean-Luc Mélenchon : Je vous rappelle que nous ne vendons pas des glaces. Nous appartenons à un camp politique, on ne peut pas marchander nos convictions. Et c’est la condition pour être entendus ensuite.

  • Si nous ne tenons pas bon, qui va le faire ?
  • De qui gagnerait-on la sympathie en cédant ? Des gens qui s’affolent ? De ceux qui ont peur ? Il faudrait alimenter celle-ci ? Non.

Notre devoir est de tenir bon. À cet égard, je suis formidablement et agréablement surpris par la capacité de résistance du groupe parlementaire des Insoumis. Beaucoup ont été élus pour la première fois de leur vie. Ils ont à peine un an d’Assemblée nationale, avec des reproches constants à supporter.

 

À chaque étape, à chaque pas, on dit quelque chose à quelqu’un qui se sent plus digne, plus fort.

 

Nous ne perdons pas de temps à nous expliquer sur la forme, car de forme il n’y en a pas : c’est une pure invention. Aucun d’entre nous n’a appelé à l’insurrection ou à mettre le feu. En revanche, quand je vais à la télévision et que je raconte la situation des mères qui ont du mal à faire face, je suis entendu par des milliers de femmes qui sont la substance du quartier populaire. À chaque étape, à chaque pas, on dit quelque chose à quelqu’un qui se sent plus digne, plus fort.

 

 

- Mediapart : Revenons à la mort de Nahel. Le gouvernement de Bernard Cazeneuve et François Hollande a fait voter en février 2017 une loi permettant un usage facilité des armes à feu pour les forces de l’ordre. Tout le groupe PS avait voté pour. Est-ce possible aujourd’hui pour la Nupes d’avoir une position commune pour son abrogation ?
Jean-Luc Mélenchon : Vous avez raison de pointer cette loi[2]. Ç’eût été le bon sens élémentaire de la suspendre après la mort d’un enfant. Le signal que recevrait la police, c’est : on ne tire plus. En légitime défense, personne n’a jamais discuté du fait qu’ils se servent de leurs armes. Ils le savent. Mais je suis toujours pour limiter la casse. J’avais ainsi été conduit à dire qu’il faut les désarmer pour encadrer les manifestations. Nous défendons aussi le dépaysement immédiat de toute affaire de violences policières, ce qui est une revendication du Syndicat de la magistrature, et la création d’une commission « Vérité et justice ». Nous en avons besoin, car il y a un grand nombre d’affaires où il n’y a pas encore de décision de justice.

 

Venons à celles et ceux qui ont voté cette loi. Pour commencer, ni les Verts ni les communistes ne l’ont fait – c’est un bon début. Quant aux socialistes, leur groupe à l’Assemblée a fait un communiqué qui dit ceci : « Parce que nous sommes attachés à l’ordre républicain, [...] nous le disons clairement : il faut urgemment redéfinir une doctrine de maintien de l’ordre, travailler à une réforme de la formation des policiers, à une refonte des autorités de contrôle et de sanction de nos forces de l’ordre, mais aussi à une nécessaire évaluation de l’application de la loi de 2017, en vue de la réviser. » Ils veulent donc la réviser, c’est mieux que rien. Quel besoin d’aller ensuite dire qu’ils ont une divergence fondamentale avec moi ? De quoi parlent-ils ?

 

 

- Mediapart : Juste après la mort de Nahel, vous avez dit que la police devait être « entièrement refondée ». Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Et que répondez-vous à toutes celles et ceux qui, à gauche, estiment que la police sera toujours une force de répression au service de l’État ?
Jean-Luc Mélenchon : Il y a besoin d’une police dans toutes les sociétés, c’est l’évidence depuis que les villes existent. Je ne pense pas qu’on se passera de la nécessité de faire appliquer la loi par des gens qui représentent l’État. Pourquoi ? Parce qu’on ne veut pas que tout le monde s’en mêle. Il y a une police, pour que tout le monde ne la fasse pas, et parce qu’il faut la faire bien. C’est donc un métier et une délégation de pouvoir qui doivent rester sous étroit contrôle politique. Traditionnellement, les grandes forteresses de l’État sont cogérées. Le ministre de l’intérieur compose avec les syndicats de police. Mais entre composer et lui donner le pouvoir, il y a une marge !

 

Les enquêtes démontrent que près de 50 % des policiers votent à l’extrême droite[3]. Comment se fait-il que le corps chargé du maintien de l’ordre républicain ait majoritairement comme opinion des idées qui ne le sont pas ? Qu’est-ce qui fait qu’un homme de 24 ans tire sur un gamin ? Ou sur une jeune femme ? C’est parce qu’il n’y voit pas son frère ou sa copine. Je ne dis pas qu’ils tirent par racisme, mais leur racisme leur fait oublier sur qui ils sont en train de tirer. C’est ma conviction.

 

Il faut donc refonder la police, en commençant par la formation, la reprise en main de l’encadrement, le rétablissement du code de déontologie de Pierre Joxe... Je vous rappelle d’ailleurs que lorsque celui-ci était ministre de l’intérieur et que des policiers sont venus manifester en armes sous ses fenêtres, il en a mis à pied cent vingt, et exclu quatre. Je vous garantis qu’après cela il y avait une ambiance de travail. Les revendications, oui, c’est la vie syndicale. Mais le syndicat qui écrit « nous sommes en guerre », ce devrait être une mise à pied directe.

 

Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
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- Mediapart : Vous avez évolué sur les questions d’islamophobie. Peut-on dire la même chose à l’égard de la violence en politique ?
Jean-Luc Mélenchon : Par rapport à mes 20 ans, incontestablement. À 20 ans, j’étais un admirateur de la guerre de guérilla du Che. Ensuite, après le coup d’État de Pinochet, j’étais d’accord avec ceux qui faisaient de la résistance armée. Et puis, j’ai fait le bilan de tout ça : avons-nous eu un résultat significatif où que ce soit, d’une quelconque manière ? Non, et les meilleurs sont morts.

 

Je pense définitivement que la violence comme stratégie politique ne mène nulle part. Non parce que je serais une espèce de saint que la violence effraierait, mais parce que ça ne mène qu’à des désastres. Je prône les stratégies non violentes. La seule stratégie révolutionnaire, c’est le vote.

 

 

- Mediapart : Comment expliquez-vous alors qu’on vous accuse d’être du côté de la violence ?
Jean-Luc Mélenchon : Nous devons passer notre temps à nous défendre d’être des violents, alors que c’est le pouvoir qui institutionnalise la violence. Par ailleurs, il y a aussi une dérive sémantique du vocabulaire. Quand j’entends Macron parler de « décivilisation », ça me fait peur. Même lorsqu’on parle d’émeutes, par habitude de langage, cela suggère que c’est un truc fou et aveugle, alors qu’on voit bien que les choses sont plus compliquées. Nous sommes dans une situation de révoltes urbaines. Elles prennent des formes qui épousent le terrain.

 

 

- Mediapart : Justement, vous insistez beaucoup sur le fait urbain dans votre ouvrage « L’Ère du peuple ». En 1989, déjà, le texte fondateur de la Nouvelle école socialiste théorisait le concept de « social-démocratie urbaine ». Comment les habitant·es des quartiers populaires peuvent-ils reprendre le contrôle collectif sur cet espace ?

Jean-Luc Mélenchon : Mon idée, à l’époque, c’était qu’avec l’urbanisation du monde, les nouvelles organisations progressistes, socialistes et collectivistes naîtraient de la structure urbaine et pas dans les entreprises. La ville n’est pas un décor, elle correspond à son époque. Logiquement, elle a accompagné les diverses mutations du capitalisme.

 

Sous l’ère fordiste et keynésienne, on avait découpé la ville en morceaux : l’endroit où l’on habite, l’endroit où l’on va se balader, l’endroit où l’on mange, etc. Mais c’était une ville de contrat social, dans laquelle tout le monde vivait ensemble. Puis, on est passé à la ville néolibérale, marquée par une dynamique de gentrification. Aujourd’hui, dans Paris, si vous êtes une famille et que vous n’avez pas 5 000 euros à deux, vous ne pouvez pas y arriver.

 

La ville produit aussi des formes politiques spécifiques. Lorsque ses habitants sont sans ressources, ils entrent dans des phases de révolte qui sont des éruptions. Il n’y a plus de médiation pour que ça se traduise dans des formes où un compromis soit possible. La ville n’en est pas moins le nouveau terrain de la conflictualité sociale, parce que pour produire et reproduire votre existence matérielle, vous avez besoin des réseaux. Et avec un réseau, on ne négocie pas. L’eau du robinet coule ou elle ne coule pas. Il y a de l’électricité ou il n’y en a pas.

  • J’appelle chacun à surmonter l’esprit de clan, afin de se mettre à la hauteur des événements.

 

 

- Mediapart : La coupure de la classe politique avec des quartiers populaires ne date pas d’hier. Jusqu’où la faites-vous remonter et comment renouer le lien entre les habitant·es de ces quartiers et les structures politiques ?
Jean-Luc Mélenchon : Cette rupture dépend du rapport de force social. Depuis toujours, les possédants répètent que les classes sociales soumises et opprimées sont dangereuses. Pendant la Commune de Paris, Émile Zola s’en va en disant : « C’est une cause merveilleuse mais elle est mal représentée. »

 

Quand les syndicats ont perdu leur puissance, détruite par le néolibéralisme, il n’y a plus eu de ligne de résistance sociale et politique. Les partis au pouvoir n’allaient pas donner raison à ceux qui protestaient contre leur gestion, c’est-à-dire les quartiers populaires. L’ultime ligne de défense que nous avions, c’étaient les associations, et elles ont aussi été démontées. On a laissé des millions de gens désarmés. Et le discours des dominants continue : les révoltes sont de la faute des révoltés. Il n’y a absolument rien de nouveau sous le soleil depuis un siècle.

 

Les Insoumis disposent de 4 000 référents d’immeuble. Il n’y a pas une seule autre organisation qui fasse ça. On est encore loin du compte, il nous en faudrait 4 à 5 fois plus. Il y a aussi la représentation politique. C’est-à-dire faire élire Rachel Keke, Carlos Martens Bilongo, ou Louis Boyard, qui vient lui aussi d’un quartier populaire. Donc, le problème est posé et on essaie d’y répondre.

 

Mais je considère que c’est la restructuration sociale qui produira sa propre représentation politique. La loi prévoit déjà que les villes de plus de 20 000 habitants doivent faire des comités de quartier. Mais dans combien de villes y en a-t-il vraiment ? À partir du moment où vous avez des immensités urbaines, sans bords, sans limites, il est évident que la question de la gestion se pose différemment, et que la bonne échelle, c’est le quartier.

 

 

- Mediapart : Le mouvement social contre la réforme des retraites a subi une défaite, on voit l’agenda sécuritaire s’imposer et plusieurs responsables politiques parler comme l’extrême droite. Quelles initiatives concrètes la gauche doit-elle lancer pour ne pas subir cet agenda mortifère ?
Jean-Luc Mélenchon : Il faut d’abord que la gauche existe. En politique, nous avons réussi à surmonter la division – au prix de nombreuses difficultés – en proposant la coalition Nupes pour les élections législatives. Mais ça ne suffit pas. La stratégie, c’est l’union populaire[4], pas seulement l’union des partis politiques. L’union populaire, c’est un objectif qui s’adresse à la masse et qui transite aussi par des formes organisées. On l’a vu pendant la bataille des retraites, nous n’avons toujours pas surmonté l’absurde division entre forces sociales et forces politiques. Naturellement, nos adversaires profitent à 100 % de la situation : ils opposent les syndicats aux organisations politiques, puis les organisations politiques entre elles.

 

Après une semaine de révoltes et sans aucune réponse du pouvoir, sommes-nous capables d’appeler ensemble à une mobilisation ? Pouvons-nous porter des mots d’ordre communs comme « la vérité et la justice » ? Les marches de samedi y répondent [un appel collectif au rassemblement a été lancé pour le 8 juillet – ndlr]. Cela préfigure bien l’union populaire.

 

  • Les discussions ont lieu, on fait ce qu’on peut, mais nos adversaires sont très habiles : en me diabolisant, ils essaient de me rendre infréquentable. Ma personne n’est pas le sujet. C’est pourquoi j’appelle chacun à surmonter l’esprit de clan, de chapelle et de groupe, afin de se mettre à la hauteur des événements. Quand vous avez des fachos dans la rue, il est quand même temps de se réveiller, non ? Il faut être capable d’y opposer un front non violent, mais qui, pour être efficace, doit être dix fois, cent fois plus massif que celui des violents.

 

 

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-  La révolte des quartiers est une lutte de classes

Retrouvez l'intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'occasion de l'observatoire politique de La France insoumise ne juillet 2023.

 

 

Notes :

[1Législative partielle : «Un front républicain anti-Nupes est en cours de constitution», lâche Raffarin

[2] article 435-1 du Code de la sécurité intérieure issu d’une loi de 2017 de Bernard Cazeneuve

[3] Selon le sociologue Luc Rouban, lors du premier tour de la présidentielle de 2017, 41 % des militaires et 54 % des policiers interrogés ont voté Marine Le Pen (contre 16 % de l’ensemble de la population).

[4] Jean-Luc Melenchon : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !

 

Pour en savoir plus :

- « S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »

Plutôt Hitler que le Front Populaire dans les années 30, plutôt Le Pen que Mélenchon aujourd’hui

- Après la mort de Nahel, LFI veut abroger une loi de Cazeneuve, accusée d’être « un permis de tuer »

- Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

- Policier écroué à Marseille : un sociologue constate une "fronde organisée à l'intérieur de l'État" après les propos du directeur de la police

- La justice est " la seule légitime pour décider du placement ou non en détention provisoire des personnes qui lui sont présentées ", a rappelé lundi 24 juillet le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en pleine polémique sur l'incarcération d'un policier à Marseille

- 12 juillet 2023 : lors de l'élection du secrétaire de la mission d'information « sécurité civile », la Macronie et LR ont fait élire un député RN pour empêcher la victoire du député France insoumise/Nupes Florian Chauche ! Ils prétendent être l'#ArcRépublicain, ils sont l'#ArcRéactionnaire !

- De la république policière à la république fasciste ?

- Août 2023 : Un homme de 23 ans, policier auxiliaire, arrêté après plusieurs incendies commis à Tours

 

Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
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8 juillet 2023 6 08 /07 /juillet /2023 13:12
Banlieues : Tout feu, tout flamme à Villeneuve-les-Salines (17) aussi : pourquoi ?

« La mort de Nahel, c’est l’étincelle » : les raisons de la colère[3]...

 

 

Le champ journalistique est devenu 1 espace de non – pensée où l’émotion se substitue au raisonnement. La recherche d’un bouc émissaire, la vindicte accusatoire, l’injonction normative fondée sur 1 morale de charlatans occupe tout l’espace.

Il faut donc faire appel à des médias alternatifs où la pensée reste possible pour analyser les révoltes de banlieue d’hier et d’aujourd’hui.

 

 

Sources : Le Média |  mis à jour le 27/07/2023

- Pourquoi les " jeunes " de banlieue " brûlent tout ? "

Il y a une semaine, le jeune Nahel, 17 ans, a été exécuté par un policier[1] qui a tiré à bout portant à la suite d’un contrôle routier. Mais plus personne ne parle de cet acte criminel dont s’est pourtant rendu coupable un individu dépositaire de l’autorité publique. Et pour cause, les politiques et leurs relais médiatiques ont désigné d’autres coupables : les émeutiers. Les révoltes populaires qui ont suivi la mort de Nahel sont comme venus au secours d’une police gangrenée par la violence et le racisme qui n’a plus à répondre de ses actes[2]. Car débattre de la problématique des violences policières dans les quartiers populaires, c’est questionner la responsabilité de l’Etat. Et ça, l'État s’y refuse. Alors on nous abreuve d’images d’émeutes, de pillages et de guérilla urbaine auxquelles prend part une jeunesse insubordonnée, racisée et qui plongerait le pays dans le chaos.

 

 

- Qui est responsable de cette violence ?
Vous serez tenté de répondre que c’est le policier qui a appuyé sur la gâchette ? Eh bien non, ce sont les réseaux sociaux, les jeux vidéos et les parents qui ne remplissent pas leur rôle. À la désenfantilisation et diabolisation des jeunes des quartiers populaires, s’ajoute la criminalisation de leurs parents qui encourront 2 ans de prison ferme et 30 000 euros d’amende. C’est par la culpabilisation, la fermeté, l’ordre et la répression que la Macronie, et les gouvernements avant lui, règle la question des inégalités, du désoeuvrement, de la précarité, de la marginalisation, de la déscolarisation, du chômage, du racisme, des discriminations à l’embauche et au logement qui plongent les quartiers populaires dans le désespoir et la révolte.

 

À la fuite et l’analyse superficielle, on a envie de poser les vraies questions.

  • Pourquoi le scénario de déclenchement des révoltes dans les banlieues françaises est-il toujours la mort, d’une jeune de cité, entre les mains de la police ?
  • Pourquoi les jeunes des quartiers populaires ont peur et s’enfuient quand ils voient la police ?
  • Pourquoi ces adolescents et jeunes majeurs brûlent-ils leurs écoles, leurs commerces, leurs gymnases, en somme leurs lieux de vie ?
  • Pourquoi en viennent-ils à faire du mal, à se faire du mal et à détruire ce qu’ils aiment ? Pourquoi ces jeunes, issus de l’immigration post coloniale, finissent pas s'auto saboter ?
  • Et au-delà des inégalités, est-ce que cette violence d'aujourd'hui est liée à la violence de la colonisation d’hier ?

 

Ces questions on a choisi de les poser à Malika Mansouri. Elle est psychologue, psychanalyste, professeure des universités et auteure de " Révoltes postcoloniales au coeur de l’Hexagone ", un ouvrage tiré de sa thèse qui donne la parole à ceux qui ne parlent pas ou peu : les enfants révoltés.

 

 

  • A LIRE : Révoltes postcoloniales au cœur de l’Hexagone Voix d’adolescents Par Malika Mansouri

Au temps de son empire colonial, la France s'était affranchie de sa devise républicaine : Liberté, Égalité, Fraternité, en la rendant sélective. Aujourd'hui, lorsque la mort frappe un adolescent des quartiers de banlieues au cours d'un de ces nombreux et récurrents contrôles policiers, la détresse atteint des sommets, le désamour de la société s'affiche comme radical et irréversible. Ces drames itératifs et impunis sont vécus comme les répliques d'une ancestrale violence policière qui s'enracinent dans l'univers chaotique d'un espace-temps élargi, diluant l'atmosphère du présent dans celle du passé. Dans ces circonstances, chaque nouvelle disparition incarne celle d'un ancêtre dont la mort réelle et/ou subjective n'a pas été réparée. Ce réel d'aujourd'hui se télescopant aux événements déniés du passé colonial, il se forme au cœur de cet héritage d'indignité les ferments d'une révolte dont le déchaînement pulsionnel qualifié « émeutes » explosera sur la scène française en 2005...

 

Révoltes postcoloniales au cœur de l'Hexagone Voix d'adolescents

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Et pour Henri Leclerc, avocat : " Refus d’obtempérer : « La loi de 2017 a presque été interprétée comme un permis de tuer », alerte Henri Leclerc"

Invité de la matinale de public Sénat, Henri Leclerc, le président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, est revenu sur les heurts des dernières nuits, survenus après la mort du jeune Nahel à Nanterre ce 27 juin. L’ancien avocat y voit une manifestation de solidarité, et appelle à réformer la loi de 2017 sur l’usage des armes, « interprétée » par les policiers « presque comme un permis de tuer. »

 

 

-  La révolte des quartiers est une lutte de classes

Retrouvez l'intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'occasion de l'observatoire politique de La France insoumise ne juillet 2023.

 

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1 juin 2023 4 01 /06 /juin /2023 08:30
Macron : 7 ans de flirts avec l’extrême-droite

Stratégie électorale dangereuse ou conviction nauséabonde profonde ?

 

 

Emmanuel Macron adopte la rhétorique d’extrême-droite. La polémique « Pétain » de ce weekend suite au tweet de Mathilde Panot, est l’occasion d’effectuer une série de rappels factuels. Une série de déclarations d’Emmanuel Macron avec lesquels la macronie est visiblement mal à l’aise.

7 années d’appels du pied, de sourires complices et de clins d’œil appuyés : La République “construite sur un malentendu” ; « le grand absent de la politique est la figure du roi » ; « Pétain “grand soldat” ; rhétorique maurrassienne “pays réel” contre “pays légal” ; Napoléon “le premier des romantiques”, “infiniment libre” ; reprise du concept fasciste de « nation organique » le jour de l’anniversaire de la prise de la Bastille.

 

 

Sources : L'Insoumission | mis à jour le 02/06/2023

 

https://twitter.com/leJDD/status/1665104865872293889

https://twitter.com/leJDD/status/1665104865872293889

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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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