Le seul objectif de la « primaire populaire », avec ou sans Taubira[0], c’est d’éliminer Mélenchon et surtout le programme « l’avenir en commun » pour mettre la révolution citoyenne par les urnes en échec !
...Primaire populaire = Primaire PS ?
👉 Jean-Luc Mélenchon : " Nous demandons à ne pas être impliqué par la prétendue « primaire populaire[1bis] » "... à 3 mois de l’élection présidentielle, concentrons nous sur l’objectif réel : mobiliser !
La politique n’est pas une rivière paisible et il faut d’abord partir de ce constat : la politique est un affrontement violent entre partisans de choix de société radicalement différents qui sous tendent des philosophies sur la place de l’homme, soit sujet d’un pouvoir et devant s’adapter, soit auteur de sa propre histoire visant son émancipation et pas seulement la liberté des apparences et des déclamations.
Sources : | mis à jour le 30/01/2022
S’y rajoutent...
- les différents masques que portent des acteurs, en vue justement de masquer, l’affrontement initial et fondamental, entre le Capital qui possède les moyens de production et le Travail qui ne possède que sa force de travail ;
- à l’intérieur même du mouvement révolutionnaire celles et ceux qui volontairement ou pas, vont glisser, par facilité, dans, justement ce qui apparait comme le plus facile à atteindre, alors que nous sommes justement partis de l’idée que la politique n’est pas une rivière facile.
Le questionnement apparemment pacifique, entre « primaire populaire » ou « union populaire » matérialise de manière parfaite l’affrontement réel entre « social-démocratie » et « Révolution-bifurcation ». - Des amis insoumis qui appellent à participer à la « primaire populaire » m’expliquent, comme les généraux qu’ils se croient être, comme étant un « coup tactique », en vue de faire gagner « Mélenchon » et ils se trompent.
Le seul objectif réel de la « primaire populaire » est justement de dégager Mélenchon, c’est à dire le programme « l’avenir en commun », seul programme portant sur les fonds baptismaux, l’idée et la démarche de 6ème République par constituante, c’est-à-dire par le peuple lui-même.
Mais qu'est-ce que la tactique ?
Puisque les camarades parlent de tactique, regardons-en tout d’abord la définition :
« La tactique » se rapporte à l’organisation et à la marche suivie pour réussir dans quelque affaire. Initialement lié au domaine militaire, ce terme s'applique à toute confrontation (économique, commerciale, sportive, ludique, diplomatique, etc.) et décrit l'art de combiner de manière optimale les modes opératoires et les moyens dont on dispose, pour emporter un gain ou une décision.
Elle se distingue de la stratégie, en ce sens qu'elle concerne des objectifs à court terme tels que la victoire d'une bataille alors que stratégie concerne des objectifs à moyen ou à long terme tels que la victoire d'une guerre ou une politique diplomatique particulière.
Donc de fait si l’objectif est de gagner, la tactique est un outil de court terme, alors que la stratégie est un outil de long terme. De ce fait d’ailleurs, fondé sur la question du temps, la tactique du « court terme », renvoie à la philosophie du marché, tandis que la stratégie renvoie au long terme du collectivisme et de la « planification ».
La tactique est le domaine de la social démocratie
Disons le clair, la tactique est le domaine de prédilection de la sociale démocratie en adaptation permanente aux forces dominantes… et qui dès 1983 en adoptant les politiques de rigueur (« désinflation compétitive »), tournait le dos aux programme commun et s’adaptait au « capitalisme mondialisé » (mondialisation) imposé par le couple « Reagan-Thatcher »…
- Or, lorsque l’on se mets sur le terrain de l’adversaire, on est sur de perdre…
Le Rassemblement National (ex FN) est un produit de la tactique de la sociale démocratie
Je sais que je vais choquer et je sais aussi que si Jean-Luc lit ce papier (il lit beaucoup) …mais il ne faut jamais oublier que la montée du F.N et de Le Pen est le pur produit de la sociale démocratie. Lorsqu’en 1983 avec le tournant de la rigueur et les ministres communistes partis, la sociale démocratie se retrouve seul au pouvoir (P.S + radicaux de gauche), la question prioritaire qui vient est : « comment se maintenir au pouvoir », or la première heure de vérité de Le Pen a lieu le 13/02/1984 juste avant le départ effectif des ministres communistes (Juillet 1984).
Ne voulant pas rompre avec l’Europe, ne voulant pas rompre avec le capitalisme mondialisé, et voulant rester au pouvoir il fallait affaiblir le P.C.F et fait monter un monstre en vue de pouvoir ramener à la bergerie les « moutons raisonnables »[1]. De fait le P.C.F qui pesait encore 20 % des voix en 1981 chuta à moins de 10 % et Mitterrand fut réélu…(j’ai vécu de près la période).
Toute ressemblance avec la situation actuelle et E. Z., qui pour moi a été lancé par Jupiter (Macron) lui-même, n’est pas juste une coïncidence.... Comprenons, le fascisme est souvent, pour ne pas dire toujours, les conséquences de politiques conjoncturelles de court terme et tactique, car ne voulant pas s’attaquer aux vrais problèmes avec des vraies solutions, en tout cas à même d’apporter des solutions les plus efficaces.
Eliminer Mélenchon seul objectif de la " primaire populaire "
Alors, rentrons dans le vif. Vu l’état de la situation de la sociale démocratie (P.S + alliés) obligée de reconnaitre les 19,6 % de Mélenchon de 2017, se voyant aujourd’hui obligée de jouer les supplétifs de Jadot, sondé à 5 %, Montebourg à 1 %, Hidalgo à 5%, aujourd’hui, face à Mélenchon estimé à 13 % et qui de plus est le seul à avoir et proposer un programme et une dynamique politique, conséquence de ces faits la sociale démocratie est à la recherche de la survie… D’où la " primaire populaire "[3]… et l’opération Taubira qui annonce son soutien... à la Primaire populaire[4] !
- J’alerte mes camarades qui pensent qu’il suffit qu’il se présente pour gagner la primaire, qu’ils se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
- J’alerte sur le fait que l’appel à une primaire dite " populaire " au nom du fait que JLM n’a rien à craindre, du fait du rapport de forces actuelle, verra se précipiter tous ceux qui craignent « l’avenir en commun » et Mélenchon en vue de l’éliminer car le plus dangereux pour le système ;
- Rappelez-vous en 2017, Juppé était favori, il devait gagner, il était le candidat le plus crédible, pas trop à droite et présentant bien. Le résultat des courses ce fut Fillon, et l’on connait la suite. Les ennemis de Juppé et les amis de Macron avaient été voté en masse ;
- Arrêtez de jouer au poisson rouge… le seul objectif de la " primaire populaire " c’est d’éliminer Mélenchon et surtout le programme " l’avenir en commun ", qui dérange tellement le système capitaliste mondialisé actuel d’où la propagande médiatique actuelle dont Taubira-Hidalgo participent.
L'"Union Populaire " un choix stratégique
Face à ces " tactiques " de " subversion de marché ", promues de manière médiatique (quel citoyen dans la rue nous demande à nous militant de participer à la primaire populaire ???) il n’existe qu’une seule réponse, la stratégie de " l’union populaire ", qui pour le coup-là est une stratégie globale[5] et révolutionnaire (« pas de Révolution sans théorie révolutionnaire » / Lénine). La démarche de l’Union populaire, c’est au-delà du programme " l’avenir en commun[6] " de proposer une démarche qui anticipe et matérialise la 6ème République par constituante, c’est-à-dire l’appel au peuple.
Un peu de sémiologie
La " sémiologie ", c’est l’étude des messages développé par l’image, car l’image est une langue dont il faut connaitre les idiomes. Or si l’on mets côte à côte le logo de la " primaire populaire " et de " l’union populaire " on observe :
- que pour la " primaire populaire ", le symbole est une bulle visant à représenter l’idée de la parole au peuple, de plus tout ceci se déroule sur un fond rouge " communiste ", de débat intense ;
- Au contraire la couleur de fond de " l’union populaire " est bleu, rassurant, car appuyé sur un programme élaboré en 2016, rediscuté depuis 2 ans et remis à jour (grâce 15 000 contributions citoyennes intégrées au programme + le fruit de 5 ans de travail parlementaire).
En synthèse : On a donc d’un côté l’illusion d’un appel au débat au dernier moment précipité et agressif (tactique) et de l’autre une " force tranquille " appuyée sur les débats et discussions faits depuis plus de 2 ans, formalisé dans un programme dont la première action est la 6ème République par constituante, ce qui ne se trouve pas dans les idées retenues pas " la primaire populaire ".
Pas de rupture-bifurcation possible sans 6iéme République
Je vous dis mon sentiment personnel… J’ai toujours voté comme communiste au second tour de toutes les élections pour le candidat le mieux placé à " gauche " et ce jusqu’à Hollande. C’est fini et pourtant j’ai plus 20 ans, mais 63 printemps, mais ma sève est encore plus puissante d’exigences que lors de mes 20 printemps et pourtant j’étais déjà " casse-couille "… Alors je dis, qu’en 2022, sans rupture constitutionnelle (6ème République par constituante) il ne peut y avoir de ruptures sociales et écologiques, car le système institutionnel actuel est en correspondance et au service du système économique du Capitalisme mondialisé.
Aucun changement de politique économique ne pourra se faire sans changer avant de constitution, car c’est la constitution, loi fondamentale, qui définit les priorités sociales et économiques d’une Nation. D’où cette question : Quel est le seul programme et le seul candidat qui proposent d’abolir la Vème République et passer à la 6ème République par constituante, c’est-à-dire appel au peuple ?... L'AVENIR EN COMMUN[6] !
- Et c’est pour ce programme et son candidat que je milite et que je voterais.
- Je ne suis donc pas dans l’adoration d’un " gourou ", mais dans l’analyse concrète des rapports sociaux et politiques et des solutions humaines et humanistes à apporter. Je ne vote pas pur un homme mais pour un programme et son intelligence programmatique (planification).
- Qui refuse la 6ème République refuse en fait tout changement effectif et souhaite de fait le maintien du régime de monarchie présidentiel actuel…ce qui confirme la domination du marché sur le politique, donc le court terme, là où il faut reconquérir le long terme de la société.
Aux illusionnés de l'illusion
Alors amis et camarades, l’urgence tactique, si je puis dire, est de poursuivre avec force et détermination la stratégie de " l’Union populaire "… C’est à la fin du match que l’on observe le gagnant…
Quand les chiens aboient… la caravane insoumise passe.
Et... que l'on ne vienne pas prendre 1981 et l'élection de François Mitterand pour exemple
Combien de fois faudra-t'il répéter qu'au premier tour de 1981 IL N'Y AVAIT PAS D'UNION DE LA GAUCHE !!
C'est au second tour qu'il y a eu de bons reports sur François Mitterrand ...
Et... que l'on ne vienne pas nous dire que la victoire chilienne est due à une " primaire de la gauche " ou une " primaire populaire "
Prenant appui sur un large front antifasciste de la jeunesse et de la génération du coup d’État, Gabriel Boric a mené une intense campagne de politisation pour faire reculer l’extrême droite et une abstention galopante. Sa victoire est à la hauteur espérée.
Mais, Contrairement à ce que certains disent, ce n'est pas une " Gauche unie " qui a gagné au Chili (même s'il y avait eu une " primaire " le dimanche 21 juillet 2021) qui n'a pas été respectée par la quasi totalité des organisations y ayant participé, ce qui ne permet pas d'affirmer que la victoire chilienne est due à une " primaire de la gauche " ou une " primaire populaire " comme le fait le PS.
- Au 1er tour il y avait 4 candidats de Gauche[6bis] :
- Gabriel Boric, Gauche radicale : 25,8 %
- Eduardo Artés, extrême-Gauche : 1,5 %
- Marco Enríquez-Ominami, centre Gauche : 7,6 %
- Yasna Provoste, centre Gauche : 11,6 %
-Seul Boric est resté qualifié pour le 2e tour.
- Au second tour, avec 56% des voix contre le candidat d’extrême droite José Antonio Kast, la victoire est écrasante pour Gabriel Boric, ancien député et leader étudiant, défenseur de l’Etat-providence et pourfendeur du néolibéralisme. À 35 ans, il est le nouveau président du Chili. 48 ans après le coup d’état du 11 septembre 1973 contre le président socialiste démocratiquement élu Salvador Allende, cette victoire est historique pour la gauche. « Le néo-libéralisme est né au Chili, et ce pays sera son tombeau » a déclaré le tout nouveau président. Un vent d’espoir incroyable s’est levé au Chili[7].
Primaire populaire = Primaire PS ?
Raquel Garrido aux manettes de l'Émission Populaire, une émission 100% politique et 100% populaire ! Un espace de débat pour commenter et réfléchir à cette campagne présidentielle française et surtout... à l'après-Macron.
Entourée de ses chroniqueurs et invités Didier Maïsto, Malika Rahmani, Hélène Boussel et Xavier Mathieu, Raquel vous invite à la rejoindre pour faire un point politique et médiatique. Nous aborderons notamment ces sujets :
- Actu de campagne : ceux qui entrent et ceux qui sortent ;
- Primaire populaire = primaire PS ?
Notes :
[0] Sainte-Taubira nous sauvera-t-elle ?
[1] Mitterrand et le bon usage du FN
[1bis] Jean-Luc Mélenchon : " Nous demandons à ne pas être impliqué par la prétendue « primaire populaire » "
[2] Baromètre hebdomadaire S50 : Présidentielle 2022
[3] La primaire Populaire : qui se cache derrière ?
[4] Christiane Taubira annonce son soutien à la Primaire populaire, « dernier espace pour construire l’union » de la gauche
[5] Jean-Luc Mélenchon : " L’union populaire : une stratégie globale "
[6] Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "
[6bis] Élection présidentielle chilienne de 2021
[7] Victoire historique au Chili : Gabriel Boric est le nouveau président
Pour en savoir plus :
- Jean-Luc Melenchon : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !
- Sondages : la dynamique Mélenchon se confirme
- Pourquoi la "Primaire Populaire" est déjà un échec ?
- Mise au point sur les chances à "gauche" pour 2022 et la mauvaise idée d'une primaire
- Sainte Christiane Taubira peut-elle tous nous sauver ?
- Plaidoyer d'un fossoyeur de la gauche
- Primaire de toute la «gauche» : une fausse bonne idée
- PRIMAIRE POPULAIRE : LE CULTE DE L’UNION SUPRÊME
- Jean-Luc Mélenchon : La stratégie du désespoir
- TRIBUNE. "La primaire populaire est illégale", selon le juriste Jean-Philippe Derosier
- Un article très juste : la primaire 2022 Ni primaire… ni populaire
- Fred Borras : Le mirage Taubira
Sur les primaires : tirons les leçons du passé récent... 2016 l
- “ Les primaires à gauche, un remède pire que le mal ”
- Une primaire de Hollande à Juppé : tout sauf Mélenchon
- Les primaires à gauche, ou le casting de la tambouille
- Les Primaires contre la Gauche
- Gauche : Gare au prix amer de la primaire !
- Jean-Luc Mélenchon en 2016 : " Les primaires : la loi du mensonge et de la triche.... " [...] " ces primaires qui se disent d’autant plus démocratiques qu’elles se veulent « ouvertes » seront par là même un moment de plus qui aggravera la confusion et le règne du mensonge. En cela elles plombent un peu plus lourdement le système politique qu’elles prétendaient pourtant rénover."
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