L'Humanité : Vous vous estampillez « antisémite » en titre de votre dernier livre. C’est tout de même grave. Pourquoi ?
Les lendemains d’élections ont montré que la société israélienne est devenue en partie religieuse et en grande partie raciste[1], la haine des Arabes étant son principal carburant, sans personne pour s’y opposer...
25 novembre 2022 : Israël Benjamin Netanyahu signe son premier accord de coalition avec l'extrême droite[0]... et, un mois plus tard, présente un programme « encourageant » la colonisation en Cisjordanie[7]...
et Macron veut « renforcer les liens » entre les deux pays (en soutenant donc ce régime d'apartheid et la violation des résolutions de l'ONU)[6]...
Tandis que les élections anticipées du 1er novembre 2022 ont vu les suprémacistes juifs faire une percée historique au Parlement, un nouveau visage de l’Etat hébreu se dessine. S’il se confirme dans la composition du prochain gouvernement, il devrait imposer à ses alliés occidentaux un réexamen de leurs relations avec Israël...
Sources : A l'encontre par Gideon Levy | mis à jour le 14/02/2023
Que pensiez-vous qu’il allait se passer ?
Que pensait la gauche sioniste, qui a sombré dans le coma après les Accords d’Oslo de 1994[2] ? Qu’il était possible de revenir au pouvoir en sortant du coma ? Les mains vides ? Sans alternative et sans leadership ? Sur la seule base de la haine de Netanyahou ? En dehors de cela, cette gauche sioniste n’avait rien à offrir.
Personne ne devrait être surpris par ce qui s’est passé (l’obtention d’une majorité de sièges à la Knesset – 64 sur 120 – de la coalition menée par Benyamin Netanyahou du Likoud et Itamar Ben-Gvir du Otzma Yehudit[2bis]). Il ne pouvait en être autrement. Cela a commencé avec l’occupation (en 1967) – pardonnez cette mention ennuyeuse et clichée[3] – mais c’est alors que cela a vraiment commencé. Il fallait que cela débouche sur un gouvernement ouvertement raciste et de « transfert » des Palestiniens.
Car si vous devez avoir une occupation, alors vous devez embrasser sa version authentique, celle qui ne s’en gêne le moins du monde, c’est-à-dire la version Ben-Gvir.
Il était tout simplement impossible de poursuivre les illusions – Juif et démocratique, occupation éclairée, occupation temporaire – et tout ce répertoire de phrases usées. Le temps de la vérité était arrivé, et c’est ce que Netanyahou et Ben-Gvir vont nous expliquer.
Hier (2 novembre), Israël s’est réveillé à l’aube d’un nouveau jour, dans lequel tous les bavardages et les euphémismes appartiennent désormais au passé.
Désormais, l’occupation n’est plus que occupation. Il en va de même pour la suprématie juive en Israël. Désormais, le sionisme est promu au rang de racisme déclaré. Hier, la mort de la ligne verte, frontière établie le 4 juin 1967, (et surnommée « mur de la honte » (par analogie avec le Mur de Berlin) ou « mur d'annexion », voire également « mur de l'Apartheid »[5], par la gauche israélienne) a également été officiellement déclarée : l’occupation est ici et partout.
Depuis longtemps, maintenant, Yesha se rapproche à grands pas d’Israël, avec son nationalisme et son fondamentalisme enracinés. Pendant toutes ces années, personne ne s’est levé pour l’arrêter. Aujourd’hui, il est trop tard. Il y a deux jours, cette dynamique s’est conclue.
Il est inutile de poursuivre, maintenant, une campagne de dénonciation.
Yair Lapid a siphonné les votes travaillistes, les travaillistes n’ont pas fusionné avec le Meretz (formation dite de gauche qui ne dispose plus de sièges à la Knesset), Balad (formation nationaliste palestinienne) n’a pas rejoint la liste commune. Tous ces éléments n’auraient été que des analgésiques temporaires pour une maladie incurable. Même si tout cela ne s’était pas produit, rien du tableau général n’aurait été différent : la société qui s’est formée dans ce pays est en partie religieuse et en grande partie raciste, la haine des Arabes étant son principal carburant, et il n’y avait personne pour s’y opposer.
Ce qui s’est passé il y a deux jours n’a pas commencé il y a deux jours.
Peut-être que c’est Golda Meir (première ministre de mars 1969 à juin 1974, antérieurement ministre du Travail et de la Sécurité sociale de 1949 à 1956, puis des Affaires étrangères de 1956 à 1966) qui a commencé, peut-être Shimon Peres (plusieurs fois premier ministre, entre septembre 1984 et octobre 1986, entre novembre 1995 et juin 1996), mais quoi qu’il en soit, aucun de leurs successeurs n’a essayé de faire autrement pour endiguer la marée. Avez-vous vraiment pensé que Yair Lapid (ministre des Affaires étrangères de juin 2021 à fin juin 2022, puis premier ministre dès le 1er juillet 2022), un droitier modéré et creux, rempli de bonnes intentions, était capable d’offrir une alternative à Ben-Gvir ? Quelle alternative ? Tuer en douceur ? Embrasser Emmanuel Macron (lors de sa réception à l’Elysée le 22 août 2022) ? Maintenant, Israël a décidé qu’il préférait ne pas être gentil quand il s’agit de tuer. Le prochain gouvernement évitera au moins de faire de l’esbroufe.
Pendant des années,...
Que pensions-nous qu’il ressortirait de tout cela ? Ben-Gvir, en fait, a pris son temps. Il aurait pu faire son grand tabac il y a longtemps. C’est ce qui arrive quand vous avez un Bolsonaro et pas de Lula en face de lui. C’est ce qui arrive lorsque les cris de « Mort aux Arabes », qui seront désormais répétés dans les écoles lors de la réunion matinale, n’ont pas été accueillis par un seul cri de « Liberté pour les Arabes ». C’est là que ça a commencé, c’est là que ça se termine.
Notes :
[0] En Israël Benjamin Netanyahu signe son premier accord de coalition avec l'extrême droite. Le nouveau ministre de la Sécurité publique, Itamar Ben-Gvir, a été condamné en 2007 pour incitation raciste contre les Arabes. Ils veulent la mort de la Palestine.
[1] Divers analystes ont qualifié l’évolution politique d’Israël comme étant marquée par un «ethno-nationalisme» dominant. « Qu’est-ce que l’ethnonationalisme ? » par Arthur Kemp, un texte fondamental
[2] QU'EST-CE QUE LES ACCORDS D’OSLO ?
[2bis] Otzma Yehudit, anciennement Otzma LeYisrael, est un parti politique d'extrême droite10 israélien créé en novembre 2012
[3] Une des facettes de la réalité de l’occupation est aujourd’hui décrite ainsi, y compris par un quotidien tel que 24 heures, le 1er novembre 2022. Nous ne citerons que ce passage : « Des attaques aux formes très variées, parfois coordonnées entre différentes colonies ou avant-postes, avec la police et l’armée israéliennes à proximité, comme l’a confirmé un rapport de l’ONG israélienne Breaking the Silence publié l’été dernier. Sans compter les menaces des colons armés sur les Palestiniens et le harcèlement moral et psychologique au quotidien qui les poussent à partir. »
[4] Selon le Jerusalem Post du 2 novembre, selon des sources issues d’Otzma Yehudit, la formation d’Itamar Ben-Gvir et de Bazalel Smotrich, ce dernier veut « expulser par bateau et par avion ceux qui agressent des soldats de Tsahal », autrement dit tout Palestinien manifestant une résistance quelconque à l’occupation ou à une discrimination au sein de l’Etat hébreu, tout cela présenté sous l’angle d’une « lutte contre le terrorisme ». Ben Gvir a ajouté qu’il fallait expulser Ayman Odeh, Arabe israélien, dirigeant du Parti communiste et président de la coalition électorale Liste arabe unie. Parmi ses autres cibles, on retrouve les membres d’ONG « étrangères » qui analysent la réalité israélienne et dénoncent les diverses formes de répression touchant les Palestiniens. Ben Gvir vise le ministère de l’Intérieur et un ou deux ministères liés au secteur de «la sécurité».
[6] Macron a déjà, sans concertation, ni débat, donné la position de la France en félicitant Netanyahu pour sa victoire, et veut « renforcer les liens » entre les deux pays (en soutenant donc ce régime d'apartheid et la violation des résolutions de l'ONU)
[7] Dans un communiqué, le Premier ministre israélien a présenté les différents points qu’il souhaite mettre en place lors de son mandat
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/israel-macron-felicite-netanyahu-pour-sa-victoire-veut-renforcer-les-liens-entre-les-deux-pays-20221106?fbclid=IwAR0iUssQ1_kBuJjm7BnI7CpXcsnMUdpa-1ApV4M_KBmYeAHUXly98qBVk1I
Pour en savoir plus :
- Peux-tu donner un aperçu de la situation politique en Israël, à l’approche de nouvelles élections ?
- Nationalisme d’Etat et intégrisme nationaliste : le cas d’Israël
- Après les élections législatives, le visage nouveau et inquiétant d’Israël
- L’Afrique du Sud demande qu’Israël soit déclaré " État d’apartheid "
- « Ces colons savent qu’ils peuvent agir en toute impunité »
- Israël : de retour au pouvoir, Netanyahou s’entoure d’alliés racistes et homophobes
- Israël. L’idée rance d’un homme fort pour la nation juive
Apartheid Israélien, il y a urgence à mettre fin au bal des Hypocrites... et en tout état de cause, « Critiquer l’exécutif israélien, ce n’est pas être antisémite »
Pour faire la clarté : L’apartheid est un terme afrikaans qui signifie « séparation » et désigne la politique dite " de développement séparé " instaurée par le Parti national afrikaner (NP) en 1948, dans une Union sud-africaine encore sous domination britannique[0].
A juste titre, la proposition de résolution du groupe parlementaire PCF #Nupes[1] " condamne l'institutionnalisation par Israël d'un régime d'apartheid à l'encontre du peuple palestinien[0bis] " et veut faire reconnaître le boycott des produits israéliens par l'Assemblée nationale, avec le soutien de 38 députés PCF, PS et un écologiste et LFI de l'intergroupe #Nupes cosignateurs.
Sources : Durand Eric mis à jour le 11/08/2022
Tout d'abord, pour expliquer l'agitation parlementaire, retour sur un concept non négociable " Non, antisionisme et antisémitisme ne sont pas synonymes "... et pourtant remis en cause par la macronie
Tout part des propos de Manuel Valls (1er Ministre de François Hollande)[1bis], selon qui l’antisionisme est « tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël ». Prononcée le 7 mars 2016 lors du dernier dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des juifs de France)[2], organisme principalement consacré à la défense des gouvernements israéliens successifs auprès des autorités françaises,, cette accusation vise à faire peser un soupçon indistinct d’infamie sur les mouvements de solidarité avec les Palestiniens. et a été contestée, notamment par Pascal Boniface, Fondateur et directeur de l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris)[2bis]
'est dans ce cadre que lors de la présentation de la résolution du PCF[1], le 2 août les masques sont définitivement tombés
En l'absence de majorité, dans un contexte socio-économique hyper tendu, ce 2 août, le gouvernement a abattu sa dernière carte face à l'opposition de gauche en la vouant aux gémonies de l'antisémitisme.
Ce fut d'abord le très sioniste soutien du gouvernement Netanyahou, M Habib[10] qui sonna la charge. Ses insultes auraient pu en " toucher une sans faire bouger l'autre ", tant l'homme est connu pour ces outrances pro israéliennes et islamophobes. Cependant, le garde des sceaux, qui au lendemain des législatives fut l'un des tous premiers à tendre la main à l'extrême droite, reprend à son compte les accusations. Puis Éric Dupond-Moretti qui a mis de l'huile sur le feu. Enfin ce fut au tour de Madame Borne, première ministre sans portefeuille ni pouvoir de tenter avec ses gros sabots de scinder l'opposition de gauche en déclarant que bien sûr PCF EELV et PS étaient dans le champ républicain tout en excluant LFI.
Dans cette ambiance particulièrement pesante où l'accusation d'antisémitisme est portée contre les députés et les partis de la NUPES, ce sont toutes les composantes de gauche que l’on veut délégitimer en les accusant d’antisémitisme.
C'est ainsi que le député communiste Jean-Paul Lecoq, premier signataire de la résolution sur Israël[1] déposée par plusieurs élus de la Nupes, a vivement protesté. Et à l'initiative des députés de la France insoumise, la quasi-totalité des élus de gauche ont quitté l'hémicycle.
Et c'est dans ce contexte que l'Union Juive Française pour la Paix dénonce : " l'Apartheid, le bal des Hypocrites[9] "
Selon elle (extrait), l’institutionnalisation de l’apartheid par Israël ne fait plus aucun doute pour les juristes internationaux, qu’ils opèrent dans les institutions officielles ou dans les grandes ONG...
Et le crime d’apartheid ne résume pas à lui seul tous les crimes de guerre et crimes contre l’humanité que commet Israël.
Nous avons déjà dénoncé la campagne de calomnies qui s’est immédiatement développée dès la publication de ce projet de résolution[1] : les défenseurs inconditionnels du sionisme, sans le moindre argument pour critiquer l’argumentation du projet de résolution, ont aussitôt brandi hors de toute décence l’argument de l’antisémitisme, dès lors que les fondements de la création d’Israël sont interrogés. Cette campagne d’une droite sioniste décomplexée (la LICRA, le CRIF, Goldnadel, Prasquier, Aurore Bergé, Sylvain Maillard, Meyer Habib[10]…) bénéficie du silence des autorités de l’État, occupées à recevoir avec les honneurs le commanditaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, avant que cet après-midi même le Garde des Sceaux crée le buzz en relançant l’accusation inepte d’antisémitisme contre « l’extrême gauche ». Cette campagne se déroule au moment où précisément Israël est dans un temps fort de colonisation, notamment à Jérusalem Est, et dans un temps fort de discriminations légales visant à favoriser les expulsions et les départs des Palestiniens.
Cependant, nous devons dire un mot des critiques adressées au projet de résolution par ceux qui se veulent progressistes, mais veulent encore aujourd’hui protéger l’État d’Israël des accusations portées par le projet, en cherchant à tout prix et contre toute évidence à ne voir dans les crimes commis que le résultat des politiques des gouvernements de droite....
On voit le Centre Medem, faisant fi de ses origines antisionistes du Bund, dénoncer de même ce projet. Lui aussi fait semblant de croire que seul le régime sud-africain mérite le terme d’apartheid. Et il ose même reprocher au projet d’ignorer « (…) délibérément la participation active des citoyens arabes aux instances de la démocratie israélienne », faisant probablement référence au parti de la droite islamiste arabe un temps associé en roue de secours aux projets réactionnaires du gouvernement Bennett !
Notes :
[0] L’apartheid est un terme afrikaans qui signifie « séparation » et désigne la politique dite " de développement séparé " instaurée par le Parti national afrikaner (NP) en 1948, dans une Union sud-africaine encore sous domination britannique
[0bis] Les Palestiniens priés d’emprunter des bus différents des colons
[1] Proposition de résolution de M. Jean-Paul Lecoq condamnant l'institutionnalisation par Israël d'un régime d'apartheid à l'encontre du peuple palestinien
[1bis] Manuel Valls
[2] Dîner du Crif: pour Valls, «l'antisionisme est synonyme de l'antisémitisme»
[2bis] Fondateur et directeur de l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris), Pascal Boniface publie un ouvrage pour répondre à ses détracteurs, parmi lesquels l’ancien premier ministre Manuel Valls, qui l’estampillent « antisémite »
[3] PROPOSITION DE RÉSOLUTION visant à lutter contre l’antisémitisme
[4] Sionisme et ainsi de suite… par Jean-Luc Mélenchon
[4bis] Le 28 mai 2019, le député Sylvain Maillard avait participé à une conférence aux côtés de Yossi Dagan, un leader militant des colons, qui préside une autorité de l’État Israélien en charge des colonies en Cisjordanie occupée.
[5] Analyse du scrutin public n° 2338 sur la proposition de résolution visant à lutter contre l’antisémitisme
[6] DÉCRYPTAGE DE LA RÉSOLUTION DITE « RÉSOLUTION MAILLARD »
[9] Apartheid, le bal des Hypocrites
[10] Un député français (UDI) “porte-parole” de Benyamin Netanyahou à l’Assemblée nationale
Pour en savoir plus :
- Non, antisionisme et antisémitisme ne sont pas synonymes
- Antisémitisme : en finir avec le poison de la rumeur par Manuel Bompard
- L’Afrique du Sud demande qu’Israël soit déclaré "État d’apartheid"
- Contre vents et marées, la résistance palestinienne, debout !
Au cours de l'été 2014 Israël lançait l'opération « Bordure protectrice »
Alors qu'en France la mobilisation pour exiger qu'Israël cesse ses frappes sur Gaza s’amplifiait, la LDJ (Ligue de Défense Juive) multipliait les provocations et exactions.
Ainsi, suite au lancement de la , par Jean-Jacques Candelier député communiste du Nord, le site qui accueillait la pétition "Wesign.it" subissait une attaque de grande ampleur et, les équipes techniques mobilisées peinaient pour garantir l'accès à la plateforme.
Cette attaque par des soutiens de la Ligue de Défense Juive, confirmait la nécessité de se mobiliser contre ce groupuscule d'extrême droite qui sème la violence et cultive la haine. Pour exiger la dissolution de la Ligue de Défense Juive... une pétition était mise en ligne.
Dans le même temps, pour la 7ème fois Facebook supprimait la page principale de la Ligue de Défense Juive, pour incitation à la haine et appel à la violence
Poursuivons l'action pour l'interdiction de la LDJ
Le 28 mars 2018, la LDJ (Ligue de Défense Juive) a chassé des représentants de la France Insoumise de la Marche Blanche organisée en hommage à Mireille Knoll aux cris sexistes et homophobes de : « Autain sale pute », « Insoumis enculés », « Mélenchon pédé »… Le groupuscule a ensuite participé au service d'ordre de madame Le Pen. La LDJ a ainsi récupéré et entaché – avec violence – cette manifestation organisée en l’honneur d’une personne décédée à laquelle le fils de madame Knoll avait pourtant invité « tout le monde » à participer pacifiquement.
La LDJ est une organisation d’extrême droite, branche française d’un mouvement créé aux Etats-Unis où il est classé depuis 2001 comme « organisation terroriste ». En Israël même, la Ligue est interdite depuis 2004, année où l’un de ses membres assassina 29 Palestiniens et blessa 125 personnes. En France, le groupuscule s’est fait maintes fois remarquer pour ses agressions et a déjà été condamné.
À l’heure actuelle, la LDJ jouit d’un statut flou qui ne l’empêche pas de s’en prendre à des élu-e-s du peuple et d’imposer sa propre marche brune au sein d’une Marche Blanche. Rappelons également que les propos sexistes et homophobes susmentionnés sont passibles de poursuites. Aussi, nous demandons à l’État d’agir en interdisant purement et simplement cette organisation criminelle, en bloquant les dons qui lui sont faits et en réprimant ses militants.
Exigeons que l’État agisse en interdisant purement et simplement cette organisation criminelle
Ligue de défense juive : milice ou bullshit ?
Bullshit est une expression d'anglais américain qui signifie littéralement « merde de taureau » ou « merde de bison », elle est l'équivalent de « foutaise », « connerie ». Elle sert à dénoncer un mensonge ou une exagération et la traduction la plus juste serait « c'est des conneries » dans la plupart des cas.
Le Média reçoit le fondateur de StreetPress qui s'est immergé avec la LDJ pour une enquête disponible sur leur site. Un entretien passionnant.
En 2014, déjà des révélations explosives sur la LDJ
La LDJ, une ligue qui prône l’autodéfense juive
- Betar et LDJ : complément d'enquête sur France 2
- Un clip de rap dénonce Manuel Valls, « protecteur » de la Ligue de défense juive
- La Ligue de défense juive, un groupuscule d'extrême droite aux méthodes radicales
- Marine Le Pen défend l'existence de la LDJ
- LDJ-FN : Des relations anciennes qui remonteraient au début des années 2000
La « Ligue de défense juive » continue de frapper impunément
- Le ministère de l’Intérieur étudie la possibilité juridique de dissoudre la LDJ.
- Marine Le Pen justifie l’existence de la Ligue de défense juive
- LA LDJ EXPULSE LE PROPALESTINIEN MELENCHON DE LA MARCHE EN MEMOIRE de MIREILLE KNOLL
- Marche blanche : la LDJ sort Mélenchon et escorte Le Pen
- Qui est derrière la LDJ, accusée d'avoir bousculé Jean-Luc Mélenchon et protégé Marine Le Pen
Fondateur et directeur de l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris), Pascal Boniface publie un ouvrage pour répondre à ses détracteurs, parmi lesquels l’ancien premier ministre Manuel Valls, qui l’estampillent « antisémite ».
L'Humanité : Vous vous estampillez « antisémite » en titre de votre dernier livre. C’est tout de même grave. Pourquoi ?
Pascal Boniface : Comme le montre la couverture du livre, je suis, pour certains, tamponné « antisémite ». C’est une accusation particulièrement grave qui m’a pénalisé personnellement, professionnellement, qui a également atteint ma famille. Pourtant, personne n’a jamais pu citer un seul de mes propos ou de mes écrits qui justifierait cela. Sinon, je me serais retrouvé devant la justice. Il y a des lois en France qui encadrent très sévèrement les propos antisémites et les propos racistes. C’est ce paradoxe que j’essaie d’expliquer dans ce livre. Autre source d’interrogation, les grands médias n’ont jamais essayé d’entamer une réelle réflexion par rapport à ces accusations. Récemment encore, Manuel Valls a demandé que les ministères cessent tout contact avec l’Iris. C’est pourtant un « think tank » que je dirige, qui emploie trente salariés et qui est reconnu au niveau international. De tels propos de la part d’un ancien premier ministre auraient dû interpeller les médias sur la liberté d’expression. Si un ministre russe avait osé une telle demande, il y aurait eu une levée de boucliers contre une telle ingérence dans le débat public. Là, ce n’est pas le cas. Même Marianne, magazine qui a posé la question, n’a pas relevé cela. Il y a donc le fait que ce procès injustifié qui m’est fait n’a jamais suscité le désir d’une enquête approfondie.
L'Humanité : Est-ce que ces accusations formulées contre vous depuis seize ans se posent de la même manière aujourd’hui ? N’est-ce pas la moindre critique de la politique israélienne qui est ainsi remise en cause et taxée d’antisémitisme ?
Pascal Boniface : Il existe une sorte d’assimilation de la part de certains entre antisémitisme et antisionisme. Ils prônent la liberté de critiquer le gouvernement israélien mais cette liberté serait contestable puisque tous ceux qui émettent des critiques, s’ils ne sont pas Israéliens, seraient des antisémites. Depuis quelque temps s’installe un autre phénomène. Ceux qui plaident pour la fin de la discrimination à l’égard des musulmans, exprimant le vœu que ces derniers puissent s’exprimer en tant que tels, sont taxés de pro-islamistes, de faire de l’antisémitisme.
L'Humanité : Pourquoi de telles attaques aujourd’hui ? Est-ce pour empêcher tout débat ou pour clouer au pilori toute critique de la politique israélienne ?
Pascal Boniface : Lors des premières attaques contre moi, en 2001, certains ont pensé que c’était passager. Or, ça s’est amplifié. La raison ne l’a pas emporté. Les accusations d’antisémitisme sont encore plus importantes aujourd’hui qu’à l’époque. La critique s’adresse maintenant à toute personne qui se lève pour dénoncer la politique du gouvernement israélien. Elle est profondément enracinée, devenue presque un réflexe conditionné justement parce que le gouvernement israélien est de plus en plus critiquable et que le soutien à cette politique est de moins en moins défendable. J’entends les dénonciations de la présence de l’extrême droite au sein du gouvernement autrichien. Mais l’extrême droite est encore plus présente au sein du gouvernement israélien. Et personne ne soulève le problème.
Certains ministres israéliens ont fait des déclarations ouvertement racistes qui seraient condamnées en France. Or, ces propos ne sont pas dénoncés. Il existe une gêne et donc il faut trouver un bouc émissaire. Dans la mesure où il est de plus en plus difficile de soutenir l’occupation, pour le gouvernement israélien, il est plus aisé de faire croire que les critiques ne sont pas émises pour des raisons politiques mais par antisémitisme. C’est également une façon d’empêcher le débat.
L'Humanité : Vous allez jusqu’à penser qu’il existe un problème de libertés publiques ?
Pascal Boniface : Oui. On le voit bien avec les multiples demandes d’interdiction de débats, de meetings… Une sorte de terrorisme intellectuel est à l’œuvre. On veut faire peur aux gens. De fait, beaucoup de mes collègues universitaires ou certains journalistes disent que sur le conflit israélo-palestinien ils pensent comme moi mais ne le diront pas publiquement. C’est vrai aussi pour des femmes et des hommes politiques. Il faudrait un débat sur les raisons de ce chantage qui est dangereux parce qu’il banalise l’antisémitisme. Si la critique du gouvernement israélien est antisémite, on voit bien qu’on se trompe de cible. Je dis souvent à mes interlocuteurs que, dans la lutte contre l’antisémitisme, je suis leur allié, mais par contre je ne le suis pas dans la protection de l’actuel gouvernement israélien. Pour eux, la protection du gouvernement israélien devient plus importante que la lutte contre l’antisémitisme puisqu’on me traite en ennemi. L’occupation d’un territoire par un pays était difficilement acceptable au XXe siècle, elle l’est encore moins au XXIe.
Par : Pascal Boniface
ISBN : 978-2-31500-824-7
Pagination : 208
Format : Broché
Dimensions : 15cm X 21cm
Disponibilité : chez l'éditeur
Prix papier TTC : 18 €
Pour en savoir plus :
N'en déplaise à Macron, l’antisionisme n'est pas la forme moderne de l’antisémitisme !
Rony BRAUMAN[2]
Voire à les criminaliser, comme on le constate avec la pénalisation des appels au boycott des produits israéliens en provenance des territoires occupés.
Passons sur le fait qu’il est permis – et même valorisé – dans notre pays d’appeler à la guerre (en Irak, au Darfour, en Syrie, en Libye) mais illicite de protester par un boycott de consommation contre une politique coloniale. Intéressons-nous plutôt aux rapports entre sionisme et antisémitisme, en nous souvenant en premier lieu que la majorité des juifs du monde, et notamment les Français, furent opposés au sionisme jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale et que même alors, la majorité des juifs d’Europe ne choisit pas la Palestine après la shoah. Pas plus que les juifs russes fuyant les pogroms à la fin du XIXe siècle, dont seul 1 % se rendit en « Terre promise ».
Quant aux juifs français engagés dans le soutien au capitaine Dreyfus, tous ne suivirent pas Théodore Herzl, fondateur du sionisme, qui fit de ce procès inique le déclencheur de son projet national. Lorsque Herzl affirmait que l’affaire Dreyfus marquait l’échec du modèle républicain d’intégration des juifs, d’autres voyaient dans le foyer national juif un « piège tendu par l’antisémitisme »[3]. Et c’est dans une logique tout impériale que Lord Balfour, ministre britannique des Affaires étrangères lui apporta son soutien en novembre 1917, durant la Première Guerre mondiale.
Que l’on puisse sans contradiction être prosioniste et antisémite devrait tomber sous le sens, puisqu’il s’agissait, dès l’origine, de débarrasser l’Europe de ses juifs, projet commun des uns et des autres avant que surgisse la folie hitlérienne. La dimension biblique comptait dans ce soutien, les courants évangéliques anglais de l’époque, comme leurs homologues contemporains aux Etats-Unis, voyant dans le rassemblement des juifs en Palestine l’actualisation du récit de l’ancien testament et le prélude à l’avènement du Messie.
Les plus fervents et les plus radicaux des défenseurs d’Israël en toutes circonstances se recrutent d’ailleurs parmi ces évangéliques américains, lesquels véhiculent les plus classiques des stéréotypes antisémites tout en soutenant les plus durs des colons israéliens. L’avenir qu’ils réservent aux juifs laisse songeur quant aux alliances de l’Etat hébreu : selon l’interprétation évangélique de la Bible, les juifs devront en effet se convertir ou périr lors du Jugement dernier hâté par leur regroupement en Palestine.
On peut certes être antisioniste par haine des juifs, qui pourrait le nier ? Mais on peut n’être pas moins antisémite et un sioniste ardent, ce que notre Premier ministre semble ignorer. Estimer que la création d’Israël fut une décision funeste, y compris pour les juifs, relève de la liberté d’opinion, au même titre que l’opinion contraire. Telles sont, stricto sensu, les significations des mots antisioniste et sioniste. Les deux positions, regards opposés mais également légitimes sur un événement historique, peuvent se nourrir de l’antisémitisme, comme elles peuvent y être totalement étrangères.
Les saisies de terres, destructions de maisons, emprisonnements administratifs, extensions de colonies, voilà ce qui nourrit aujourd’hui la critique d’Israël et de sa politique du fait accompli. Si le sionisme historique est pluriel, sa forme contemporaine est monocolore, largement sous le contrôle des colons. Et l’antisionisme est pour beaucoup une simple opposition à la stratégie d’occupation des territoires palestiniens et aux exactions qui l’accompagnent.
Voilà ce que cherche à masquer le Crif, principal porte-voix du gouvernement israélien en France, désormais détrôné dans ce rôle par le Premier ministre.
Notes :
[2]Rony Brauman est un ancien président de Médecins sans frontières, professeur associé à l’Institut d’études politiques de Paris.
- Pascal Boniface : « Critiquer l’exécutif israélien, ce n’est pas être antisémite »
- Sionisme et ainsi de suite… par Jean-Luc Mélenchon
- le CRIF (Ceux qui parlent au nom des Juifs de France - De la clandestinité aux feux médiatiques)
- DÉCRYPTAGE DE LA RÉSOLUTION DITE « RÉSOLUTION MAILLARD » adoptée le 03 décembre 2019.
Je suis heureux de vous proposer sa deuxième publication des éditions La Guillotine. Après de David Cronin, traitant des relations ambivalentes entre l’Europe et Israël, cette fois il s’agit d’une investigation abordant un autre sujet peu éclairé. Alors que les Palestiniens en Israël s’imposent comme une composante incontournable de la réflexion politique et de l’action pour libérer la Palestine de l’apartheid et de la domination militaire sionistes, aucun livre en français n’expose systématiquement le régime de discrimination légalisée auquel ils sont soumis depuis la proclamation d’Israël. Or, le livre écrit par Ben White[1] comble largement ce déficit d’information.
La découverte du premier ouvrage de La Guillotine a amené Jean-Pierre Bouché de la (Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël jusqu’à ce qu’il respecte les droits fondamentaux du peuple palestinien) à me proposer la traduction de celui-ci. Cette publication est le résultat d’un dialogue permanent avec lui.
Ce livre traite d’une question clé ignorée par le “processus de paix” officiel et par les commentateurs les plus influents : celle de la minorité palestinienne à l’intérieur d’Israël. Malgré sa considérable population palestinienne en pleine croissance, ce pays se définit, non comme un État de ses citoyens, mais comme un État juif. White démontre que l’insistance à privilégier constamment un groupe ethnoreligieux sur un autre n’est pas compatible avec les valeurs démocratiques. à moins d’y remédier, cette politique ne peut que saper toute tentative de trouver une paix durable.Ce livre démolit de façon convaincante le mythe d’Israël “seule démocratie” du Moyen-Orient. Comme le montre Ben White, le traitement des Palestiniens en Israël est la preuve ultime qu’Israël est tout sauf démocratique.
Par :
Éditions : La Guillotine
Nombre de pages : 160 p.
Disponibilité : en librairie ou chez l'éditeur chez
Dépot légal : mai 2015
Prix TTC : 10,00 €
Note :
[1] est un journaliste dont les travaux ont été publiés dans , , et . Il est l’auteur de (Pluto Press, 2009).
Dans un [1], le député socialiste Jean Glavany avait utilisé le terme « apartheid » pour caractériser la façon dont sont gérées les ressources dont disposent les deux populations d’Israël et de la Palestine. L’expression avait provoqué les foudres d’Israël. Elle décrit pourtant bien une situation qui n’a fait que s’aggraver depuis, notamment à Gaza avec les destructions de l’été 2014 et le renforcement du blocus. Les chiffres cités par ce rapport sont implacables : 2,3 millions de Palestiniens n’ont droit qu’à 70 millions de m3 par an, contre 222 millions de m3 pour les colons israéliens, qui sont moins d’un demi-million en Cisjordanie. Autrement dit, l’eau des nappes phréatiques de la Cisjordanie est littéralement volée au profit des colons, mais aussi des autres citoyens israéliens dont la consommation quotidienne se situe entre 270 et 400 litres par jour, contre 50 à 70 litres pour les Palestiniens, alors que l’OMS estime à 100 litres par jour le minimum vital. L’expert israélien des Amis de la Terre Moyen-Orient, Gidon Bromberg, le reconnaît : « Israël ne partage pas l’eau de façon équitable avec les Palestiniens. » Il donne cette explication : « Les Israéliens vivent à l’occidentale alors que les conditions climatiques devraient leur faire adopter des comportements plus adaptés à l’aridité du climat. » Il souligne aussi que les accords signés en 1995 (Oslo 2) sur le partage de l’eau étaient provisoires et n’ont pas été actualisés du fait de l’échec du processus de paix.
Une explication un peu courte quand on sait que, depuis sa création, Israël a tout fait, et surtout des guerres, pour s’accaparer les ressources aquifères de la région : en Syrie, avec l’occupation du Golan et de ses sources ; au Liban, où les incursions multiples visaient le fleuve Litani ; en Cisjordanie, où se trouve la principale nappe aquifère, le Jourdain et la mer Morte, surexploités et dont les rives ouest ont été accaparées, les Palestiniens n’y ayant même plus accès.
Yasser Arafat nous disait, à propos des négociations avec les dirigeants israéliens, du temps où les accords d’Oslo étaient encore de ce monde : « Ce qui est extraordinaire avec eux, c’est qu’ils vous volent votre voiture et après ils vous proposent de discuter pour vous vendre une roue. » C’était l’époque où Ariel Sharon disait aux jeunes aspirants colons : « Prenez les collines et contrôlez les sources. » À lire l’interview du ministre palestinien de l’Eau, Mazen Ghoneim (voir ci-contre), on voit qu’Israël applique toujours la même stratégie : après avoir accaparé la quasi-totalité des ressources en eau de la Palestine occupée, l’Autorité israélienne de l’eau vend le précieux liquide aux Palestiniens qui sans cela mourraient de soif. Notamment à Gaza où les bombardements de l’an dernier ont détruit les réseaux de distribution, la station d’épuration et les réservoirs installés sur les toits des immeubles.
Depuis 1967 d’ailleurs, la question de l’eau est une affaire militaire en Israël. Et il est vrai qu’elle revêt un aspect stratégique dans tous les pays qui souffrent de pénurie chronique, ce qui est le cas général au Moyen-Orient – à l’exception de la Turquie qui, maîtrisant les deux principaux fleuves, le Tigre et l’Euphrate, n’hésite pas à jouer de ce moyen de pression.
Peut-on espérer que les vastes projets de désalinisation de l’eau de mer entrepris par Israël ces dernières années aboutissent un jour à une détente sur le front de l’eau ? Quatre usines de désalement ont déjà été construites, dont la plus grande du monde à Sorek, au sud de Tel-Aviv. Mais elles ne fournissent que 20 % des 2 milliards de m3 consommés chaque année et on prévoit que ces besoins auront doublé d’ici dix ans ! La Banque mondiale, visiblement plus encline à parier sur Israël que sur la Palestine, a débloqué un demi-million de dollars en juillet dernier pour aider Tel-Aviv à « développer ses techniques de pointe dans le domaine ».
Note :
[1] Le rapport a été remis en décembre par le député français, mais c'est plus d'un mois après sa publication, avec la traduction de certains passages dans la presse israélienne, qu'il provoque un tollé en Israël
Israël-Palestine : le rapport français explosif sur la question de l'eau
- Sébastien Boussois : "L’accord mer Morte : vrai projet ou cache-sexe ?"
Mazen Groneim : « On se contente de gérer au mieux la pénurie »
Mais aussi :
- Israël-Palestine se résigner et attendre l’embrasement ?
- Tensions exacerbées en Cisjordanie
- Israël et la Palestine au bord du gouffre
- Regard d’une thérapeute palestinienne de Jerusalem-Est
- Israël: Nétanyahou s’engage à annexer la vallée du Jourdain
C - Israël/Palestine, et la désinformation dans les médias français
La manière dont les médias en France désinforment sur ce qu’il est en train de se passer en Palestine occupée est extrêmement préoccupante.
L’Agence Média Palestine a publié dans le Plus du Nouvel Observateur ce billet de Michèle Sibony pour dénoncer cette désinformation, et l’analyser.
"Que signifie l’énoncé brut des faits ? On peut penser qu’il ne signifie rien justement. Pourtant, cette absence est signifiante en elle-même.
Ce qu’elle dit d’abord et avant tout : "il n’y a rien à comprendre, nous sommes devant des violences gratuites". Le citoyen en déduit qu’ils s’entre tuent, point. Il n’y a donc rien à penser pour l’auditeur ou le téléspectateur, renvoyé à sa seule opinion, comme les Palestiniens et les Israéliens semblent l’être eux aussi dos à dos.
Mais – et c’est là le plus vicieux de la méthode car il s’agit bien d’une méthode, déjà éprouvée avec la crise syrienne à ses débuts –, ne pas donner à penser, c’est jouer la carte du dominant."
46 palestiniens, dont 10 enfants, tués depuis le 1er octobre
Le Ministère palestinien de la Santé déclarait lundi 19 octobre 2015 que le nombre de Palestiniens, tués par des tirs israéliens depuis le début du mois, a atteint le chiffre de 45, dont 10 enfants, ainsi qu’ un prisonnier politique mort faute de soins médicaux.
Le Ministère a dit que le plus jeune Palestinien assassiné avait 16 mois, que huit enfants ont été tués en Cisjordanie et deux dans la bande de Gaza.
Il a déclaré que 31 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée et à Jérusalem et 14 dans la Bande de Gaza, dont une mère et son nourrisson, ainsi qu’ un jeune homme dans la zone de Houra, dans le Néguev.
Quant aux Palestiniens blessés, le Ministère a dit que 1850 ont été atteints par des tirs à balles réelles et par des balles d’acier enrobées de caoutchouc, certains ont souffert de brûlures et d’autres ont été battus et agressés par des soldats et des colons, tandis que plus de 3500 ont souffert de l’inhalation de gaz lacrymogènes.
Le Ministère a déclaré que le grand nombre de Palestiniens atteints à balles réelles signifie clairement que l’armée d’Israël a recours à une force létale contre les Palestiniens.
Par ailleurs, les soldats ont mené 136 attaques contre des équipes médicales depuis le début du mois, blessant 165 membres du corps médical, tandis que 39 ambulances ont été frappées par des bombes de gaz et des grenades percutantes, et les soldats ont arrêté et retardé 32 fois des ambulances qui essayaient de transporter ou de ramasser des Palestiniens blessés.
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Le gouvernement israélien seul responsable de la montée des tensions ()
Depuis des mois, les colons israéliens et l’extrême droite israélienne multiplient les intrusions sur l’esplanade des mosquées avec la protection de l’armée israélienne. Ces provocations, ajoutées à des actes de terreur comme l’incendie criminel du 31 juillet qui a provoqué la mort d’un bébé palestinien et de ses parents, suscitent la colère légitime de la part des Palestiniens, sous occupation militaire depuis 50 ans et confrontés, entre autres, à la croissance constante de la colonisation. Comment s’étonner, devant cette absence de perspective politique, que certains d’entre eux cèdent, hélas, à la vengeance personnelle ?
Le Parti de Gauche condamne les provocations encouragées par le gouvernement israélien de droite et d’extrême-droite. Il réclame la fin sans condition de toutes les violations du droit international commises par Israël. Il réaffirme le droit des Palestiniens à l’autodétermination, et à la pleine jouissance de leurs droits nationaux. Il appelle à la reconnaissance par la France de l’Etat de Palestine et au soutien du mouvement mondial de Boycott-Désinvestissement-Sanctions, moyens les plus adaptés pour peser sur la politique de l’Etat d’Israël.
Pour appeler à ce que la France reconnaisse enfin l’Etat palestinien, le collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens (dont le Parti de Gauche est membre), invite tous les démocrates épris de paix et de justice à participer à la journée d’action nationale et décentralisée qu’il organise le 10 octobre 2015. Pour Paris, le rendez-vous est donné samedi 10 octobre à 14h Place de la République, et le Parti de Gauche sera représenté par Danielle Simonnet, conseillère de Paris, Mickael Musto et Martine Sevegrand, groupe Palestine du Parti de Gauche.
Note
* La politique israélienne envers le peuple palestinien : un sociocide
Israël sommé de respecter les sites palestiniens, la France s'abstient lors du vote
- Selon Netanyahu, “Hitler ne voulait pas exterminer les Juifs”
En quelques mots
Plongeant ses sources dans la haute antiquité biblique, le fondamentalisme messianique juif a pris son essor en juin 1967, après la conquête de la Cisjordanie et, surtout, du Haram Al-Sharif, le troisième lieu saint de l’Islam - là où se trouvent aussi les ruines du Temple d’Hérode, là où le patriarche Abraham avait prétendu sacrifier son fils Isaac.
Convaincus que le monde est entré dans l’ère eschatologique, les militants de ce mouvement religieux, allié à la droite nationaliste, s’opposent à toute concession territoriale, et a fortiori à la création d’un Etat palestinien souverain et indépendant. Les idéaux, la politique, les principes qui avaient inspiré le sionisme des origines, libéral et pragmatique, ont été, à mesure que progressait la pénétration du fondamentalisme juif dans la société israélienne, de plus en plus marginalisés.
Dans ce nouveau document d’enquête, Charles Enderlin décrit la lente diffusion de l’idée messianique et son corollaire, le développement de la colonisation juive en Cisjordanie, qui, selon lui, rend impossible toute solution à deux Etats. Un nouvel Israël est-il en train de naître, menant le Proche-Orient à un point de non-retour ?
Par :
Éditions : SEUIL.com
Nombre de pages : 384 p.
Disponibilité : en librairie ou chez l'éditeur
Prix : 20,00 €
Pour en savoir plus :
- du même auteur lire : "Le Grand Aveuglement" paru en octobre 2009 chez Albin Michel
musulmans, Israël a joué avec le feu pendant près de deux décennies. Les gouvernements successifs à Tel-Aviv n'ont-ils pas longtemps cru que le cheikh Yassine, fondateur du Hamas, pouvait être « l'antidote à l'OLP » ? Il est vrai qu'à l'époque, les Etats-Unis eux-mêmes, en finançant et en armant les Moudjahidines afghans, avaient grandement sous-estimé la menace islamiste. Ni la CIA ni les services de renseignement israéliens n'ont pris alors la peine d'analyser - voire de traduire - les textes diffusés par ces organisations. Ils découvriront trop tard qu'ils ont, de fait, participé à la création du Hamas et d'Al-Qaïda.
Dans ce nouveau document d'enquête, l'auteur du Rêve brisé (2002) et des Années perdues (2006), correspondant permanent de France 2 à Jérusalem, raconte, à partir de sources exceptionnelles et souvent exclusives, l'incompréhension, l'aveuglement, le double-jeu parfois des services de renseignement et des politiques à Jérusalem, à Tel-Aviv et à Washington. Il décrit aussi comment l'occupation israélienne, le développement de la colonisation dans les territoires palestiniens et la politique américaine au Proche-Orient ont fait le lit de l'Islam radical.Autant de leçons d'histoire à méditer par tous ceux qui prétendent oeuvrer à une paix juste et durable dans la région.
« Un livre passionnant sur les relations des Israéliens et des Américains avec l'Islam. » L'Express Jacques Attali« Un excellent livre d'histoire sur le machiavélisme de ceux qui, parfois, la font déraper. » Claude Angeli. Le Canard Enchainé« Incroyable récit que cette montée des intégristes appuyée par leurs pires ennemis. » Martine Gozlan Marianne« Cette chronique livre quelques clés pour comprendre l'incapacité des acteurs du processus de paix à se tolérer. » Laurent Zecchini. Le Monde.
Par :
Éditions :
Nombre de pages : 384 p.
Disponibilité : en librairie ou chez l'éditeur
Prix : 21,10 €
Les premiers habitants
Personne ne sait avec exactitude quand eurent lieu les premiers peuplements en terre de Palestine, et il n’existe aucune preuve qui permette de dater l’évènement. Néanmoins, les premiers indices et traces archéologiques indiquent que les premiers à avoir habité la Palestine furent un ensemble de tribu connu sous le nom de « les Natoufiyyun » 2000 ans avant J.C. Ils ont laissé des vestiges qui témoignent de leur présence mais nul ne sait qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Néanmoins, leurs vestiges sont les premières traces indiquant la première implantation humaine sur la terre de la Palestine.
Les premières découvertes archéologiques mises à jour en Palestine remontent aux cananéens et aux Amorites. Ces deux peuples étaient des tribus qui émigrèrent de l’Arabie vers le nord et s’installèrent en terre d’Ash-Sham (Syrie), et précisément en Palestine. Ceci a été formellement et clairement démontré dans l’histoire de la Palestine. Tous les historiens aussi bien orientaux qu’occidentaux s’accordent à ce sujet. Par conséquent, l’origine des premiers habitants de la Palestine apparue dans les textes historiques remonte aux arabes cananéens et Amorites. Quant aux juifs, à cette époque, il n’en est fait aucune mention. Leur nom n’est évoqué que plusieurs siècles plus tard comme le démontrera par la suite cette série sur l’histoire chronologique de la Palestine.
Nombreuses furent les tribus arabes de la Péninsule Arabique qui émigrèrent vers le nord. Là-bas, elles se dispersèrent entre la Syrie et l’Irak (Mésopotamie). Une partie de ses tribus s’installèrent en Egypte. Parmi celles-ci, se trouvaient les cananéens qui peuplèrent les vallées de Palestine. D’autres, les Jébusites s’installèrent dans la région Al-Qods (Jérusalem), avant même son édification. D’autres peuples se séparèrent et peuplèrent les montagnes : il s’agissait des phéniciens et des Amorites. Ainsi, ces tribus se répartirent la terre de Palestine. Les livres d’histoire, s’appuyant sur les traces archéologiques, citent les noms de toutes ces tribus en fonction de leur situation géographique en Palestine.
L'origine du mot Palestine
Baalist : L’origine du nom « Palestine » remonte à d’autres peuples venus d’iles méditerranéennes, et notamment de Crêtes. Il semblerait que les peuples de ces îles, pour cause de famine ou d’un évènement particulier, aient été contraints d’attaquer les côtes du « sham » et d’Egypte. Ils furent contenus une première fois par Ramsès III lors la célèbre bataille de « Luzin » qui se déroula en Egypte. Ramsès refusa leur installation en Egypte. Après négociation, ils émigrèrent en Palestine. Ramsès leur ordonna de s’établir au sud de la Palestine, dans une région appelée «Baalist ». Les livres d’histoire et les textes sacrés évoquent ce récit ainsi que le nom de « Baalist ». Les habitants de « Baalist » furent appelés les « balistiniy-yun », d’où le nome « Palestine » qui était appelé tout d’abord « Balestine » pour se transformer au fil du temps en « Palestine ». Cependant, ces peuples furent voisins des cananéens et des jébusites qui sont les habitants autochtones de cette région. Puis, ils se mélangèrent à la population autochtone et s’assimilèrent à la majorité au niveau linguistique et culturel. Avec le temps, les « balestiniens » s’assimilèrent complètement au sein des cananéens et l’histoire ne fit plus mention d’eux.
D’après ce qui précède, il nous apparait d’une manière évidente que pendant cette époque, il n’a jamais été fait mention des juifs ou de leurs peuples. Où se trouvaient-ils à cette époque ? Comment arrivèrent-ils en terre de Palestine ? Toutes les traces archéologiques, tous les livres d’histoire ainsi que les textes sacrés prouvent d’une manière catégorique que les premiers habitants de la Palestine sont les « cananéens » et les « jébusites ».
La filiale israélienne d’Orange a fourni une aide matérielle directe à l’armée lors de l’attaque contre Gaza de l’été 2014. DR
Source : mis à jour le 2 juillet 2015
L’opérateur français Orange a renouvelé en 2011 un accord de licence de marque avec l’opérateur israélien Partner Communications-Orange Israël.
La direction générale d’Orange a été avertie à de nombreuses reprises sur cette « relation dangereuse » pour la marque Orange et pour la compagnie française : délégation de l’AFPS en novembre 2011, délégation du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens en novembre 2012, interventions des organisations syndicales dans les instances représentatives du personnel, nombreux courriers de protestation. En effet, Partner Communications tire profit, comme les autres opérateurs israéliens, de la colonisation. Il disposait en 2011 de 176 antennes et installations de communication en Cisjordanie et dans les hauteurs du Golan occupées militairement. Il a des boutiques dans plusieurs colonies de Cisjordanie. Les entreprises israéliennes, Partner inclus, ne paient pas d’impôts à l’Autorité palestinienne pour leur activité commerciale sur le marché palestinien.
Les opérateurs palestiniens ne peuvent ni avoir d’antennes dans 60 % de la Cisjordanie, ni importer librement des équipements modernes.
Un rapport de la Banque mondiale, publié en janvier 2008, indiquait que 20 % à 45 % du marché de téléphonie mobile palestinienne était, à l’époque, entre les mains des entreprises israéliennes. La liste des avantages tirés par Partner de l’occupation militaire est longue. Il s’ajoute à tout cela un nouveau scandale : le soutien de Partner à l’armée israélienne et tout particulièrement comme sponsor d’une unité de combat qui a sévi à Gaza lors de l’agression militaire de l’été 2014 : 2 200 morts dont 500 enfants. Les révélations faites sur le site Electronic Intifada sont accablantes. Elles sont confirmées par Partner-Orange Israël. Sur son site, faisant référence à la campagne « Adopt a Warrior » (adopter un guerrier), Partner a « adopté » le bataillon de tanks Ezuz et le bataillon Shachar.
Or le bataillon Ezuz est intervenu à Gaza où il a participé aux exactions les plus sanglantes comme à Deir Balah et à Rafah.
Partner Communications-Orange Israël s’est ainsi retrouvé à fournir des aides matérielles aux soldats et à soutenir le moral des militaires menant les assauts. Selon le site israélien Frumline, tous les jours durant cette agression, Partner-Orange Israël envoyait trois unités équipées de générateurs, de chargeurs pour toutes sortes de téléphones pour permettre aux militaires de parler gratuitement à leurs familles. Il parcourait aussi les hôpitaux pour distribuer des tablettes tactiles aux soldats blessés en opération. Faudra-t-il attendre qu’Orange France soit mis en cause dans ses filiales à l’étranger et notamment dans les pays arabes pour réaliser le danger que cet aveuglement fait courir à l’entreprise et à l’emploi ? Est-ce qu’Orange France va enfin prendre conscience de la nécessité absolue de rompre ses liens avec Partner Communications ? Est-ce que l’État français, actionnaire avec la BPI à hauteur de 25 % dans Orange, va continuer à fermer les yeux ? Nous demandons qu’au vu notamment de ces révélations Orange rompe ses liens avec Partner Communications.
Pour en savoir plus :
- sur le site du CCFD : Les liaisons dangereuses d’Orange et de son actionnaire l’État français dans les colonies israéliennes
- télécharger le rapport : Les liaisons dangereuses d'Orange dans le territoire palestinien occupé
- Orange évoque son retrait d’Israël, qui demande des excuses
- Polémique avec Israël : le PDG d’Orange s’explique, Nétanyahou s’enflamme
- Orange : la France « fermement opposée » au boycott d’Israël
- Fin du contrat entre Orange et Partner d’ici 2017 : une victoire pour le respect des droits humains
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Au delà de la de courtoisie de bien recevoir notre hôte, deux raisons politiques majeures justifie l'appel du collectif pour une mobilisation massive pour cette action :
1) Ce débat va avoir lieu trois semaines après les élections législatives israéliennes qui ont abouti, encore une fois, à la victoire de la droite et l'extrême droite israéliennes.
Comme à chaque élection, la classe politique juive israélienne se réclamant du sionisme montre, avec arrogance, son vrai visage colonial, raciste et belliqueux. Quelques jours avant le jour du vote, le future vainqueur des élections NETANYAHOU, a déclaré que sous sa règne il n'y aurait pas un État palestinien.
A vrai dire, cette déclaration n'a surpris que ceux qui ne veulent pas voir en Israël un projet colonial. En ce qui concerne les Palestiniens de 1948 ( les Palestiniens qui se sont accrochés à leur terre après la création d'Israël en 1948), ils se sont mobilisés et ont voté plus que d'habitude et les politiques palestiniennes se sont présentées en front uni. Face à cette mobilisations d'électeurs, NETANYAHOU a qualifié les électeurs palestiniens de rats. Malgré les obstacles dressés, sur le route des formations politiques palestiniennes, par la droite et l'extrême droite, les électeurs palestiniens ont reussi à obtenir un nombre de députés jamais atteint auparavant (14 députés). Sur ces deux points, Maisana a sûrement beaucoup de choses à nous apprendre.
2) La situation dans le territoire palestinien occupé en 1967, à savoir la Cisjordanie, Jérusalem et la bande de Gaza est humainement catastrophique et politiquement dans l'impasse.
Depuis la secondee agression de l'été dernier, la Bande de Gaza et ses habitants sont toujours soumis à un blocus criminel. L'aide promise pour le reconstruction des infrastructures, des bâtiments publics et des conditions de vie de dizaines de milliers d'habitants, se fait attendre. Quand à la Cisjordanie, elle continue à être grignotée méthodiquement par les colonies. Face à cette situation, ne faut-il pas remettre en cause la pertinence de la solution de deux États ?
Localement, le Collectif a sollicité la Faculté de Droit et le Lycée Valin, pour une intervention de notre juriste palestinienne devant les élèves et les étudiants de ces deux établissements. Ces deux propositions ont reçu des réponses négatives sans explications convaincantes. Devrons-nous voir dans ce refus une censure contre une voix palestinienne authentique ? La Faculté de droit marche-t-elle sur les trace d'autres universités qui annulaient systématiquement des conférences et colloques sur la Palestine ?
Venez en débattre avec nous !
Après avoir passé ses premières années à Strasbourg, Michel Warschawski[1] a décidé à 16 ans de partir pour Jérusalem où il a entrepris des études talmudiques. Il a rejoint en 1968 l’Organisation socialiste israélienne fondée en 1962 par des exclus du PC israélien et des militants plus anciens influencés par le trotskysme. Le groupe était surtout connu par le nom de son journal, Matzpen (« La boussole » en hébreu). Matzpen était une organisation révolutionnaire qui considérait le sionisme comme un projet colonial et combattait pour une coexistence entre Juifs et Arabes sur la base d’une complète égalité. Dès juin 1967, Matzpen appelait au retrait complet, immédiat et inconditionnel d’Israël de tous les territoires occupés et affirmait son soutien au droit du peuple palestinien à combattre pour sa libération.
Malgré un effectif restreint, les actions et positions de Matzpen ont eu un écho qui en a fait un « ennemi intérieur » dénoncé par les sionistes de droite comme de gauche, et dont les militants étaient fréquemment arrêtés. Bien que formé en majorité de militants juifs, Matzpen s’efforçait à la fois de de mobiliser la jeunesse juive israélienne et de développer des liens avec les Palestiniens d’Israël et les organisations de la gauche palestinienne et de pays arabes.
Dans les années 1970, un débat s’est ouvert au sein de Matzpen sur ses perspectives. Matzpen et des militants de la gauche palestinienne ont décidé de créer en 1984 le Centre d’information alternative (AIC), organisme d’information et de solidarité dont Michel Warschawski est le directeur.
Matzpen a ensuite cessé d’exister comme organisation bien que nombre de ses militants demeurent actifs dans divers mouvements. En 1989, Michel Warschawski a été condamné à plusieurs mois de prison ferme pour« prestations de services à organisations illégales » (il s’agissait de l’impression de tracts).
Sources : Henri Wilno 24/02/2015
Dans un texte de l’été 2014, tu parles de « fascisation » en Israël. Quelles sont les racines de ce processus ? Est-ce seulement le produit de l’état de guerre ? Peut-on dire que désormais c’est l’extrême droite qui gouverne ?
Michel Warschawski : Je parle d’un processus long qui remonte a la campagne de haine et de délégitimation qui a précédé l’assassinat de Yitzhak Rabin en 1995. Les assassins du Premier ministre ont pris le pouvoir et sont en fait le pouvoir depuis. J’y inclus l’épisode Ehud Barak (1999-2001) qui, certes, a été le candidat des Travaillistes, mais défendait une politique d’extrême droite et a tout fait pour qu’Ariel Sharon devienne Premier ministre et lui son ministre de la Défense.
Vingt ans donc de pouvoir continu de la droite, qui ont changé la donne, pas tant dans le domaine de la politique coloniale envers les Palestiniens, mais dans le régime interne de l’Etat d’Israël.
Le racisme s’est lâché, dans le discours politique, dans la rue et dans la législation qui culmine avec la proposition de modification de la « Loi Fondamentale – Israël, Etat-Nation du peuple Juif ». Une série de lois liberticides et ouvertement discriminatoires contre la minorité palestinienne d’Israël a déjà été votée, d’autres, pires encore, sont en route. La Cour Suprême, qui a été pendant de nombreuses années le garant d’un système qui jonglait entre « Etat juif » et « Etat démocratique », est depuis quelque temps l’objet d’attaques violentes de députés d’extrême droite. Plusieurs projets de loi visent à réduire son pouvoir.
Le gouvernement s’appuie sur un bloc de trois partis d’extrême droite, bloc dans lequel Netanyahou fait figure de modéré !
Si depuis un an je parle de fascisme, c’est parce qu’à tout ce que je viens de mentionner s’ajoute la violence contre les militants et organisations démocratiques, de la part de petits groupes fascistes ou même de passants. Gouvernement d’extrême- droite + lois liberticides + violence qui vise à terroriser toute parole critique = fascisme.
Henri Wilno : Israël est désormais un des Etats où les inégalités sociales sont les plus fortes (y compris parmi les Juifs), les politiques néolibérales démantèlent les acquis sociaux. Et, pourtant, vu de l’extérieur, le débat social et politique dans la partie juive de la population israélienne semble se polariser complètement autour de deux axes : la religion et la « sécurité ». Est-ce exact ? Les questions sociales ont-elles disparu du paysage ?
Michel Warschawski : Effectivement, Israël est, dans le groupe des pays industrialisés, le second dans le fossé qui sépare les riches et les pauvres : une bourgeoisie très riche et beaucoup de très pauvres. Selon les données de la sécurité sociale israélienne, 32 % des enfants israéliens – juifs et arabes – vivent sous le seuil de pauvreté ! Le démantèlement de l’Etat social et de ses acquis s’est fait avec une brutalité et une rapidité qui auraient fait pâlir de jalousie Margareth Thatcher.
Et pourtant les luttes sociales, en particulier les luttes syndicales, restent extrêmement limitées. Il y a trois raisons à cela : la réussite économique d’Israël qui permet de laisser des miettes aux travailleurs, le fait que le taux de chômage est très bas (inférieur à 2 %), l’absence de tradition et d’organisation syndicales dignes de ce nom. 50 ans de pouvoir absolu de la Histadrout, qui n’avait rien a voir avec une organisation syndicale, même de collaboration de classes, ont empêché la formation d’une conscience de classe, aussi primitive fût-elle. S’il y a des luttes, elles restent cantonnées à une entreprise (en général sur des licenciements) ou dans des secteurs plus privilégiés et mieux organisés (infirmières, enseignants).
Henri Wilno : Les classes populaires réagissent-elles aux politiques d’austérité ? Qu’est devenu le mouvement des « Indignés » d’il y a deux ans ? Que représente le syndicat Koach la-Ovdim qui semble se renforcer au détriment de la Histadrout ?
Michel Warschawski : Le mouvement des Indignés a été un feu de paille : une gigantesque mobilisation qui a entraîné des centaines de milliers de personnes pour un retour à l’Etat providence mais n’a enfanté qu’une commission nationale (la Commission Trachtenberg)… dont quasiment toutes les recommandations ont été rejetées par le gouvernement.
Koach la-Ovdim, qui est la première confédération syndicale indépendante de la Histadrout, reste une organisation modeste, comparée à cette dernière, mais a pu animer des grèves et autres luttes revendicatives de certains des secteurs les plus délaissés, entre autre les travailleurs de l’entretien dans certaines grandes administrations ou encore dans une carrière proche de Jérusalem.
Pour la majorité des travailleurs israéliens, les positionnements, y compris les identités, sont d’abord de l’ordre du politique et du « national », et, très loin derrière, de l’appartenance sociale. On demande à quelqu’un ce qu’il est, il répondra : Juif, puis Israélien, puis Tunisien ou Russe d’origine. Ensuite il dira « religieux » ou traditionaliste. Très rarement il dira « ouvrier » ou « employé ».
Henri Wilno : Qu’est devenu le « camp de la paix » ? Est-il en situation de peser en quoi que ce soit ?
Michel Warschawski : 3000 personnes environ ont manifesté contre l’agression de Gaza. C’est très peu et représente surtout ce qu’en France on appellerait l’extrême gauche. En ce sens, le mouvement de la paix de masse qu’on a connu dans les années 1980 et 1990 ne s’est pas encore remis de sa déroute en août 2000. Cette date est à retenir, car elle marque une cassure, une espèce d’août 1914 du mouvement de la paix : quand Ehud Barak revient des négociations de Camp David (qu’il a sabotées avec la collaboration de l’administration Clinton), celui qui avait été élu sur la base d’une alternative à la politique d’occupation de la droite, réussit a convaincre son propre camp que Yasser Arafat se servait des négociations pour endormir Israël, y créer des lignes de fracture pour finalement jeter les Juifs a la mer (sic !). Il ajoute : la droite avait raison, c’est nous, les pacifistes, qui nous étions trompés.
Le problème est que ce méga-mensonge a été reçu cinq sur cinq par le mouvement de la paix… Et Sharon a été élu avec une large majorité, pour entreprendre la reconquête des territoires gérés par l’Autorité palestinienne et des quelques acquis résultant des négociations entre Israël et l’OLP.
Le mouvement de la paix ne s’est pas remis de cette déroute, et nous sommes encore loin d’une renaissance de ce dernier, comme mouvement de masse capable de peser sur les choix politiques du gouvernement.
Henri Wilno : Tu as expliqué, je crois, que par son ignorance des questions sociales, une partie de la gauche israélienne et du camp de la paix avait rejeté les sépharades dans les bras du Likoud et de l’extrême droite : est-ce définitif ?
Michel Warschawski : Les couches populaires et plus particulièrement les Juifs pauvres originaires des pays arabes (qu’on appelle à tort « sépharades »), ont fait, depuis la fin des années 1970, le choix de la droite, non par identification avec son idéologie du Grand Israël, mais parce qu’elle représentait l’opposition au pouvoir absolu, totalitaire et raciste – envers les Juifs non Européens – de la pseudo-gauche.
La « gauche » n’a aucune chance de regagner l’électorat populaire, car sa réalité et son image sont bourgeoises, et son racisme anti-oriental colle à son identité. L’immigration massive des Russes a d’ailleurs encore renforcé cette ligne de fracture. Pour reprendre pied dans les couches populaires, une nouvelle gauche est à construire, mais ceci est la tâche de la prochaine génération.
Ceci dit, les mariages intercommunautaires sont de plus en plus nombreux, et je pense que l’appartenance ethnique, au sein de la communauté juive-israélienne, tend à perdre petit a petit de sa pertinence.
Henri Wilno : Que représente l’extrême gauche en Israël ? Les Anarchistes contre le mur ? D’autres mouvements ?
Michel Warschawski : Ce qu’on appelle ici la gauche radicale est très modeste, définie essentiellement par son positionnement sur les questions politiques (conflit colonial et guerres), même si en général cette extrême gauche défend par ailleurs une orientation anticapitaliste. Elle n’a pas, dans la population juive, de parti dans lequel elle pourrait se structurer, et c’est dans des collectifs qu’on la trouve, que ce soit sur des questions d’ordre politique (occupation, racisme) ou d’ordre social (refugiés économiques, droits des femmes, logement…) Quand il y a des élections, elle vote par défaut pour un des « partis arabes », en particulier le Parti communiste. Ce dernier se défend d’ailleurs d’être « un parti arabe », même si 85 % de son électorat provient de la population palestinienne d’Israël.
Les Anarchistes contre le Mur, certaines organisations féministes, les divers groupes qui luttent contre l’occupation ou les injustices sociales, ou encore le Centre d’information alternative (AIC), se retrouvent dans des campagnes spécifiques (contre le mur, contre les groupes fascistes, pour les sans-papiers, etc.), mais il n’existe pas de structures pérennes.
Un des problèmes auxquels nous sommes confrontés est ce que j’ai appelé, il y a des années, l’« ONGisation » de la politique, une professionnalisation autour de petites boutiques, souvent bien financées pour leurs activités par des fondations ou des Etats européens. Les ONG font certes un bon travail d’information et de sensibilisation, mais elles ne peuvent en aucun cas être la base d’un mouvement de masse. Certains diront même qu’elles en sont, involontairement, un obstacle.
Henri Wilno : Comment évoluent les discriminations envers les Arabes israéliens ? La sécession entre Juifs et Arabes israéliens est-elle désormais complète ? Ou bien y-a-t-il des espaces communs de coopération et de lutte ?
Michel Warschawski : Depuis 2000 (en octobre 2000, Ehoud Barak ordonnait une répression sanglante des manifestations de solidarité, dans les localités arabes, avec la révolte palestinienne des territoires occupés), nous avons été témoins d’une rupture du front judéo-arabe qui caractérisait le mouvement d’opposition à l’occupation et aux discriminations contre la minorité palestinienne d’Israël (qui fait 20 % de la population). Les Palestiniens ne viennent plus à Tel Aviv pour manifester et ont fait le choix de se mobiliser dans leurs villes et villages. C’est ce qui explique pourquoi les manifestations dans les grandes villes juives sont passées de dizaines de milliers à quelques milliers seulement.
Derrière ce choix, s’exprime aussi une volonté d’autonomie, car dans le « front judéo-arabe », le PC poussait à une hégémonie juive, dont la présence de drapeaux israéliens et la sur-représentation d’orateurs juifs étaient les signes extérieurs.
La minorité arabe est représentée à la Knesset par trois partis de poids plus ou moins égal : le PC (sous la forme du Front pour la paix et l’égalite), le Rassemblement national démocratique (Balad – nationalistes radicaux), et la Liste arabe unifiée, nationaliste conservatrice.
Un amendement à la loi électorale peut pousser les partis arabes à faire à l’avenir liste commune, s’ils veulent avoir des élus, et si cette perspective se réalise, il pourrait y avoir dans la prochaine Knesset un groupe parlementaire arabe d’une quinzaine de députés (sur 120…) A moins que n’aboutissent les tentatives de l’extrême droite d’interdire à certains partis arabes de se présenter. A ce propos, les prochaines semaines seront déterminantes.
Pour que le front judéo-arabe se reconstruise, il est indispensable que les militants juifs acceptent de se débarrasser de leur volonté hégémonique et de devenir une force d’appoint à un mouvement qui est d’abord un mouvement national arabe.
Henri Wilno : Quel est l’écho de l’AIC dans le contexte actuel ?
Michel Warschawski : La spécificité du Centre d’information alternative est d’être, trois décennies après sa constitution, toujours la seule organisation commune israélo-palestinienne. L’AIC regroupe des militants, connus et reconnus, de la gauche palestinienne et des antisionistes israéliens. Si, comme son nom l’indique, elle fait un travail d’information et d’analyse politique et sociale (en particulier sur son site alternativenews.org), son originalité et son importance résident dans son choix d’être une brèche dans le mur qui sépare les deux sociétés, y compris dans le monde militant, et de promouvoir une perspective de coopération et de partenariat entre les mouvements des deux côtés de la « ligne verte ».
Dans un contexte où la séparation est perçue comme une valeur quasi-absolue, la perspective d’un vivre-ensemble est éminemment révolutionnaire, et elle passe par la nécessité d’un combat commun.
Note :
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Tout en prétendant s’opposer aux colonies israéliennes à Jérusalem-Est, les États-Unis et l’Europe ont contribué à la colonisation.
Sources : le 09 novembre 2014
La couverture des nouvelles venant du Moyen-Orient est trop souvent prévisible.
Chaque fois qu’un projet d’extension des colonies dans Jérusalem occupée est annoncé, les rapports des médias font état de « tensions » accrues entre Israël et l’Occident. Tout serait assez fastidieux si il n’y avait pas de dérapage occasionnel, comme lorsqu’un fonctionnaire européen, resté bien sûr anonyme, a traité Benjamin Netanyahu de « poule mouillée ».
L’histoire récente indique que les « tensions » ont tendance à rester superficielles. En 2010, Hillary Clinton - alors secrétaire d’État - qualifiaient les derniers plans d’Israël pour l’extension des colonies exclusivement juives, d’ « insulte faite aux États-Unis ».
L’administration Obama s’est remise de cette insulte à une vitesse remarquable, en s’empressant peu après d’inonder Israël d’un niveau d’aide sans précédent. En 2009 - l’année où Barack Obama a pris ses fonctions - dans le cadre de « l’assistance militaire étrangère » Israël avait reçu 2,5 milliards de dollars des États-Unis. En 2010, ce sont 3,1 milliards qui ont été alloués.
Cette aide a contribué directement à la dépossession des Palestiniens à Jérusalem-Est.
De 2000 et 2009, les autorités de Washington ont approuvé la livraison d’armes « anti-émeute » à l’armée israélienne pour un montant de 20,5 millions de dollars. Les habitants de Silwan, un quartier adjacent à la vieille ville de Jérusalem, ont amassé toute une collection de grenades lacrymogènes estampillées « made in USA ». Les forces israéliennes tirent régulièrement ces saletés de gaz sur les Palestiniens qui protestent contre la façon dont leurs maisons sont volées par les colons.
Certaines entreprises et des particuliers américains ont investi dans ces colonies israéliennes qui ont pourtant laissé Hillary Clinton si déconfite. La filiale israélienne de RE/MAX, un géant de l’immobilier américain, vend et loue des biens dans au moins cinq colonies de Jérusalem-Est. Comme les bâtiments en question sont exclusivement réservés aux juifs, RE/MAX peut être considéré comme un profiteur de l’apartheid.
Moskowitz est aussi un généreux donateur d’Ateret Cohanim, un groupe qui achète des biens palestiniens afin qu’ils puissent être remis à des colons.
Les colonies que supporte Moskowitz sont illégales en vertu de la quatrième Convention de Genève, qui interdit à une puissance occupante de transférer sa population civile dans le territoire qu’elle occupe. Si Moskowitz avait ouvertement financer la mafia ou d’autres organisations criminelles, il aurait plus que probablement été poursuivi.
Pourtant, lui et sa femme Cherna sont contributeurs de la fondation pro-israélienne Israel Allies Foundation qui fait dulobbying tant au sein du Congrès américain que du Parlement européen. Israel Allies a été fondée par l’homme politique de droite, Benny Elon. Alors qu’il était ministre du gouvernement israélien, Elon s’était joint à une foule qui avait en 2003, attaqué des Palestiniens à Jérusalem-Est.
En effet, si les représentants de l’UE étaient vraiment soucieux au sujet du nettoyage ethnique à Jérusalem-Est, ils cesseraient de coopérer avec les institutions israéliennes qui y participent.
L’Université hébraïque de Jérusalem a pris part à plus de dix projets financés dans le cadre du programme scientifique de l’UE entre 2007 et 2013.
Active également dans le système d’échange d’étudiants Erasmus, l’Université hébraïque est connue pour organiser des événements de promotion au cours desquels des diplomates européens expriment leur désir d’approfondir les relations de l’Union avec Israël. Pour exprimer sa gratitude face à ces démonstrations d’amitié, l’université a décerné un titre honorifique de docteur [c’est donc un doctorat totalement bidon - N.T] à José Manuel Barroso dans les derniers mois de son mandat en tant que président de la Commission européenne.
Bien que l’UE ait pris l’engagement en 2013 de cesser de subventionner les établissements d’enseignement ou les entreprises basées à Jérusalem-Est ou en Cisjordanie, il a décidé de faire une exception pour l’Université hébraïque. Le raisonnement de l’Union pour le faire était bien sûr totalement biaisé.
L’Université hébraïque a un campus sur le Mont Scopus. Bien que la géographie nous dit qu’il fait partie de Jérusalem-Est, l’UE a décidé qu’il appartenait à Israël dans le cadre de accord d’armistice de 1949. Cette distinction est moralement douteuse. Les sionistes ont entamé un processus de destruction et de déplacement des communautés palestiniennes dès les années 1940.
La Nakba (catastrophe) - nom sous lequel ce processus est connu - se poursuit aujourd’hui avec le déracinement des Palestiniens de Jérusalem-Est, l’étouffement de la majeure partie de la Cisjordanie et les bombardements répétés de Gaza.
La raison invoquée pour continuer à accorder des subventions à l’Université hébraïque ignore aussi combien son campus a empiété sur le village palestinien voisin de Issawiyeh.
Le siège de la police nationale d’Israël, quant à lui, est situé à Jérusalem-Est sous occupation. Cela n’a pas empêché Europol, l’agence de police de l’Union européenne, de travailler en partenariat avec Israël dans les opérations contre les trafics de drogue. Au cours du mois de septembre, Israël a participé à la coordination annuelle d’Europol à La Haye pour les officiers supérieurs de police.
Les jeunes Palestiniens ont récemment détruit une partie du système de tramway desservant les colonies israéliennes à Jérusalem-Est. Ce tramway est un symbole de la duplicité occidentale. Aucune rhétorique de Bruxelles ne peut cacher le fait que les entreprises européennes ont construit ce tramway. Une de ces entreprises, Veolia a justement été la cible d’une campagne internationale qui lui a fait perdre de nombreux contrats municipaux à travers le monde.
Pourtant, les responsables de l’UE ont attribué une respectabilité imméritée à Veolia en assistant à des conférences d’affaires que cette entreprise a parrainées à Tel-Aviv. Le gouvernement de Paris a célébré la façon dont .
Si l’Occident se sent vraiment insulté par la colonisation israélienne de Jérusalem-Est, il dispose largement de quoi réagir. Les États-Unis pourraient stopper les exportations d’armes vers Israël et l’UE pourrait annuler les privilèges commerciaux qu’il a accordés à Israël. Après tout, ces privilèges étaient toujours censés être subordonnés au respect des droits de l’homme.
Pour des raisons stratégiques et politiques, ni l’Europe, ni l’Amérique ne veulent punir Israël. Tant qu’ils refuseront de le faire, leurs déclarations concernant Jérusalem-Est resteront pure hypocrisie.
Le 27 novembre 2014 - modifié le 31 décembre 2014
Aprés l'Assemblée Nationale, le Sénat dit "oui" à la reconnaissance de l'Etat palestinien
Détail du vote (Analyse par groupes politiques)
Seuls les groupes communiste républicain/citoyen et écologistes ont fait le plein pour la résolution, les socialistes se disperçant entre le vote pour, la non prise part au vote et l'abstention.
Même si le gouvernement n'est absolument pas tenu, d'un point de vue juridique, de réagir à l'adoption de cette résolution, Hollande doit avoir le courage de reconnaître la Palestine ! |
Explication de vote des députés PCF Front de Gauche le 28 novembre
Le 2 décembre, François Asensi député GDR () de la 11ème circonscription de Seine-Saint-
Il rappelle que le Front de Gauche avait déposé dès 2012 une proposition de résolution appelant à reconnaître l’Etat Palestinien, qu'il a lui-même interrogé le ministre des Affaires étrangères trois fois sur ce sujet lors des questions au gouvernement.
L'Assemblée Nationale dit "oui" à la reconnaissance de l'Etat palestinien
Nombre de votants : 506
Nombre de suffrages exprimés : 490
Majorité absolue : 246
- Pour l’adoption : 339 (15 communistes FdG ; 279 socialistes ; 18 écologistes ; 11 radicaux ; 4 centristes ; 9 UMP ; 3 non inscrits)
- Contre : 151 (1 socialiste ; 14 centristes ; 136 UMP)
La résolution invite simplement l'éxécutif à "reconnaître l'Etat de Palestine en vue d'obtenir un réglement définitif du conflit". C'est pourtant un acte historique que les députés français viennent d'accomplir car il ouvre la voie de la reconnaissance d'un État palestinien par la France.
La réaction d'Israël n'a pas tardé. Mardi, quelques minutes à peine après l'adoption par l'Assemblée nationale d'une résolution demandant la reconnaissance par la France d'un Etat de Palestine, le gouvernement israélien, via son ambassade en France, a expliqué que ce vote allait «éloigner les possibilités d'arriver à un accord» de paix avec l'Autorité palestinienne.
A l'inverse, de nombreux Palestiniens ont dit de leur satisfaction. Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a ainsi indiqué «remercier le Parlement et le peuple français». Hanane Achraoui, une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a exprimé dans un communiqué «sa gratitude au peuple français» et appelé «le gouvernement français à traduire le vote de son Parlement en acte».
La Jordanie a présenté mardi 30 décembre au Conseil de sécurité un projet de résolution palestinien. Soumis au vote, ce projet : 8 votes favorables (dont celui de la France), 2 contre et 5 abstentions.
- Explication de vote de M. François Delattre, représentant permanent de la France auprès des Nations unies
- Israel-Palestine : les Etats-Unis bloquent l'espoir de paix à L'ONU
7 janvier 2015 : l'ONU accepte la demande d'adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale
Le Parti de Gauche : La France doit reconnaître l’Etat de Palestine
- Appel du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens
Vincent Lemire, historien, revient sur la place de la ville dans la problématique israélo-palestinienne.
Vincent Lemire, historien, est maître de conférence à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée, auteur de Jérusalem 1900 : la Ville sainte à l’âge des possibles, et responsable du . Il évoque l’enjeu de la reconnaissance d’un Etat palestinien et la place de Jérusalem dans l’histoire.
Des députés et sénateurs PS s’apprêtent à proposer une résolution en vue de la reconnaissance de l’Etat palestinien, certains n’y voient qu’un symbole, qu’est-ce que cette reconnaissance changerait ?
Ce n’est pas qu’un symbole. Lorsque la Suède a reconnu l’Etat palestinien, l’ambassadeur d’Israël en Suède a immédiatement été rappelé, ce qui est un acte diplomatique lourd. Des commentateurs en Israël ont alors ironisé sur le fait qu’Israël «lançait une stratégie d’isolement de la Suède». Au-delà de la plaisanterie, ce qui se joue fondamentalement ici, c’est l’angoisse d’Israël de se retrouver isolé sur la scène internationale. La crainte est celle d’un effet domino. Après la Suède, il y a eu la Grande-Bretagne, demain peut-être l’Espagne, la France. Il faut souligner qu’en France ce projet de résolution vient désormais de députés PS. Ce ne sont plus les Verts, ou le Parti de gauche qui sont en pointe, mais bien le parti au pouvoir, avec le soutien du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, considéré comme un ami par Israël. Que la France, membre du conseil de sécurité de l’ONU, pays où vit la plus importante communauté juive d’Europe, s’apprête à reconnaître l’Etat de Palestine, ce n’est pas qu’un symbole, car en l’espèce le symbolique produit du politique.
Pourquoi les Israéliens ont-ils si peur de cette possible reconnaissance ?
Tous les Israéliens savent que l’Etat d’Israël est né d’un vote de l’Assemblée générale des Nations-Unies le 29 novembre 1947. Ce qui constitue juridiquement Israël, c’est cette reconnaissance internationale, avant même la première guerre israélo-arabe de 1948-1949. Les plus âgés se souviennent parfaitement de cette nuit, des résultats égrenées à la radio, de la joie et de la fête populaire qui s’en est suivie, et les plus jeunes ont appris ça à l’école. Ainsi, on comprend mieux le trouble des Israéliens lorsqu’il est question de la reconnaissance de l’Etat palestinien par la communauté internationale. Israël est travaillé par une contradiction fondamentale entre légalité et légitimité. Depuis 1967 et l’occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, Israël est dans l’illégalité internationale. Depuis que Benjamin Netanyahou est au pouvoir et encore plus depuis qu’il s’est allié avec l’extrême-droite, cette illégalité est pratiquement assumée voire revendiquée, au point que c’est maintenant la légitimité même d’Israël qui se trouve remise en cause. A l’inverse, les Palestiniens, longtemps considérés comme des «voyous» illégitimes, jouent désormais à fond la carte de la légalité. La stratégie politique palestinienne actuelle consiste à jouer la carte de la légalité internationale. Etre admis à l’ONU mais comme simple Etat observateur, être à l’Unesco mais patienter pour accéder au TPI: Abbas se place délibérément dans une stratégie légaliste pour renforcer la légitimité de la cause palestinienne au sein de l’opinion publique internationale.
Depuis combien de temps la question de la reconnaissance de l’Etat palestinien par la communauté internationale est-elle sur la table ?
Cette question est en fait posée depuis la fin de l’Empire ottoman. Sous le mandat britannique, dans les Livres blancs de 1922, 1930, 1939, il est déjà question de la naissance d’un Etat palestinien. Il y a donc maintenant près d’un siècle que cette question se pose. Il ne faut pas oublier que le plan de partage de 1947 prévoyait la naissance d’un Etat arabe de Palestine. L’aspiration à la reconnaissance par la communauté internationale de cet Etat mort-né pendant la guerre de 1948 a trouvé un nouveau souffle lorsqu’en 1989 Yasser Arafat a déclaré «caduque» la charte de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Ce qui signifiait de facto la reconnaissance de l’Etat d’Israël par l’OLP. En retour, cela reposait symétriquement la question de la reconnaissance de la Palestine. Depuis 1989, il y a bien une nouvelle stratégie palestinienne, celle de la reconnaissance juridique internationale. Mahmoud Abbas s’inscrit dans la continuité et dans le renforcement de cette stratégie. Le 29 novembre 2012, la Palestine a été reconnue Etat observateur à l’ONU. 138 pays ont voté pour, 9 contre, et 41 se sont abstenus. Ce vote s’inscrit pleinement dans la nouvelle stratégie palestinienne.
Jérusalem-Est est occupée par l’État d’Israël depuis 1967, comment expliquer que cette situation dure depuis si longtemps ?
Israël n’avait pas prévu cette annexion et a été obligée de bricoler. Le provisoire s’est imposé. Mais la situation s’est ensuite entièrement bloquée, pour plusieurs raisons. Pour Israël, Jérusalem est sa capitale «une et indivisible», comme indiqué dans sa loi fondamentale de 1980. Reste que la démographie illustre la complexité de la situation. Aujourd’hui, dans les frontières municipales de Jérusalem, il y a 800000 habitants, dont 300000 Arabes. Depuis 1967, la population arabe de Jérusalem a été multipliée par quatre tandis que la population juive de la ville a été multipliée par 2,5. Il y a donc une résistance démographique palestinienne extrêmement forte. La situation dans la Vieille ville de Jérusalem, objet de tant de tensions aujourd’hui, est particulièrement caractéristique. Il y a aujourd’hui 35000 habitants dans la Vieille ville, dont 26000 musulmans, 6000 chrétiens et 4000 juifs. Pour la plupart, les nombreux juifs religieux que l’on voit chaque jour arpenter la Vieille ville n’y habitent pas. Il faut bien distinguer l’espace de visibilité, religieux et symbolique, de l’espace vécu et habité. Cette situation démographique à Jérusalem contribue en retour au développement de la colonisation démographique menée par les Israéliens en dehors des frontières municipales de la ville. La «ceinture de colonies» autour de Jérusalem (Maale Adumim, Har Homa, Pizgat Zeev…) permet aux Israéliens de poursuivre en dehors de la ville la bataille démographique qu’ils ont perdu à Jérusalem.
Jérusalem a connu une flambée de violences ces dernières semaines, pourquoi maintenant ?
La question de Jérusalem avait été mise volontairement de côté au moment des accords d’Oslo et on peut penser que si Oslo a échoué, entre autres raisons, c’est aussi parce que ces accords ne se sont pas saisis de la question nodale de Jérusalem et de celle des réfugiés. Il y a incontestablement aujourd’hui une pression sur Jérusalem de la part des juifs les plus religieux, ils s’installent dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est comme à Silwan ou Sheikh Jarrah, des députés du Likoud autour de Moshe Feiglin vont prier ostensiblement sur l’Esplanade des mosquées… Un mouvement messianique se développe, autour de la figure du rabbin Yehuda Glick, visé par un attentat la semaine dernière, qui milite explicitement pour l’établissement d’un troisième Temple qu’il s’agirait de bâtir sur l’Esplanade des mosquées. Je travaille à Jérusalem depuis 16 ans et j’ai vu clairement ce mouvement prendre de l’ampleur ces derniers mois. En face, les Palestiniens réagissent fortement et la question est de savoir si le Hamas choisit de faire de Jérusalem un nouveau théâtre d’opérations, ce qui lui permettrait de sortir du piège de Gaza. Il y a aussi un effet de génération à prendre en compte au sein d’une jeunesse palestinienne exaspérée par la poursuite de l’occupation : la première intifada a débuté en 1987, la deuxième quatorze ans plus tard en 2001, et cette logique générationnelle se repose aujourd’hui avec une possible troisième intifada.
Y a-t-il une sorte de fatilité historique à voir Jérusalem condamné à la violence ?
En soi, Jérusalem n’est ni un champ de bataille permanent, ni une paisible cité cosmopolite. Elle n’est que la chambre d’écho d’une situation politique globale. La rupture historique, c’est le basculement qui se joue avec la chute de l’Empire ottoman, à la fin de la Première Guerre mondiale, d’un horizon impérial à un horizon national. Des temps bibliques au début du XXe siècle, Jérusalem a toujours fait partie d’une structure politique impériale, ou supra-nationale. La rupture est celle-là : depuis la Première Guerre mondiale, Jérusalem est un élément majeur au cœur de deux stratégies nationales concurrentes. Dans ce nouveau contexte, la citadinité entre en contradiction avec la citoyenneté. La citadinité pouvait s’épanouir dans un cadre citoyen ottoman fluide et ouvert. Si aujourd’hui Jérusalem ne fait plus ville, si les Hiérosolymitains ne sont plus des citadins et ne peuvent plus vivre ensemble, c’est parce que l’horizon politique supérieur (ou citoyen), d’un côté comme de l’autre, est celui d’une confrontation brutale, incontournable.
Dans un article récent, l’éditorialiste de Haaretz, Gideon Levy, dit «détester» Jérusalem, ville immorale», qu’en pensez-vous ?
Effectivement, Jérusalem a changé. La ville se transforme, et pas nécessairement pour le meilleur. A l’ouest l’orthodoxisation de la population juive a conduit au départ de nombreux laïcs. À Jérusalem-Est, le processus de marginalisation et de paupérisation se poursuit. Mécaniquement, la tension sociale et politique est de plus en plus forte. En tant que citoyen israélien de gauche, Gideon Levy ne supporte pas cette violence. Moi je suis un citoyen européen, je peux circuler partout, librement, et pourtant je perçois cette tension qui ne cesse de monter. Le tramway est un exemple flagrant. Inauguré il y a trois ans pour gommer la frontière d’avant 1967, ce «train fantôme» de la Jérusalem divisée fait aujourd’hui ressurgir plus que jamais l’ancienne ligne de front, il est devenu logiquement une cible, un terrain de violence et d’affrontements.
Connivence entre l’Occident et Israël pour le nettoyage ethnique de la Palestine
- L'AUSTRALIE RENONCE À RECONNAÎTRE JÉRUSALEM-OUEST COMME CAPITALE D'ISRAËL
A Jérusalem, la colère palestinienne gronde
Depuis plusieurs jours, Jérusalem, "capitale unifiée" d’Israël, vit dans un climat de tension maximale. Inquiets, médias et responsables politiques suivent les événements, craignant l’éclatement d’une "intifada urbaine" dans les quartiers et faubourgs palestiniens de la partie orientale (annexée) de la ville. Ce mercredi 22 octobre, un Palestinien de Jérusalem-Est a attaqué les passagers d'un tram à la voiture bélier, causant la mort d'un bébé. L'opinion publique est choquée.
Cet événement a encouragé le gouvernement à annoncer des mesures radicales et controversées, et ce d'autant plus qu’il s’inscrit dans un contexte où les attaques aux cocktails Molotov et au jet de pierres se multiplient. Ainsi, , "la police israélienne vient de décréter la tolérance zéro envers les fauteurs de troubles et envisage désormais d’inculper les parents des mineurs interpellés".
Un même mal à Jérusalem et Ottawa ?
Faut-il pour autant assimiler le climat délétère qui règne à Jérusalem à l’émergence de l'Etat islamique (EI) et au terrorisme international, comme vient de le faire le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman ? Réagissant à l'attaque de Jérusalem et à la fusillade qui a eu lieu quelques heures plus tard au Parlement canadien, Avigdor Lieberman estimait sur Facebook que ces deux attaques démontrent une nouvelle fois que "la terreur est une épidémie qui doit être combattue avec force et acharnement. Le terrorisme n'est pas la conséquence de constructions à Jérusalem, Ottawa, New York, Madrid, Londres ou Mombasa [Kenya]. Il découle du combat de l'islam radical contre l'Occident."
que "Lieberman a tout faux lorsqu'il feint d’ignorer que l’atmosphère hautement inflammable qu’Israël entretient à Jérusalem-Est depuis des décennies fournit un combustible de premier choix aux extrémistes incendiaires. Si Israël avait tenu des négociations honnêtes avec le président de l'Autorité palestinienne [...], on aurait pu pacifier Jérusalem. [...] Or, sur le terrain, les 350 000 Palestiniens de Jérusalem-Est qui ont théoriquement le droit de vote et jouissent d’une carte d’identité israélienne ne bénéficient dans les faits d’aucun service public digne de ce nom, tandis qu’ils voient se développer la colonisation juive de peuplement."
Constat partagé par : "Malgré les discours [du Premier ministre] Nétanyahou, Jérusalem n’a jamais été aussi divisée qu’aujourd’hui, par le mur, par la colonisation, par l’abandon croissant des quartiers palestiniens. L’Intifada rampante à Jérusalem, les gains diplomatiques de l’Autorité palestinienne et l’isolement de la position israélienne sont un cocktail mortel."
"Jérusalem, capitale de l'apartheid"
En des termes plus frontaux, , toujours dans Ha’Aretz, ne dit pas autre chose. , il signe un , titre qui risque de braquer une partie du lectorat du quotidien, .
" ne devrait surprendre personne, écrit Gideon Lévy. A part Hébron [Cisjordanie], il n’existe nul autre endroit en ce pays où règne un régime politique et policier fondé sur la séparation totale. Année après année, la répression se fait plus forte et ne laisse plus d’autre choix aux Palestiniens, vivant dans ce qui s’apparente de plus en plus à un ghetto, que de laisser libre cours à la haine et à la vengeance. Mais ces mesures de ségrégation ne semblent pas suffire à certains Israéliens. Depuis plusieurs mois, un Palestinien risque davantage de se faire lyncher à Jérusalem qu’un Juif à Paris." Et de rappeler par le menu les deux statuts juridiques et civiques qui séparent Juifs et Palestiniens à Jérusalem.
Et pourtant, la colonisation de Jérusalem-Est se poursuit
Dans ce contexte tendu, en plus du durcissement de la politique répressive, "un projet de construction d’un nouveau quartier ultraorthodoxe à Jérusalem-Est devrait être approuvé la semaine prochaine, . Ce projet, qui concerne quelque 1 600 unités de logement, avait initialement été gelé à la suite d’intenses pressions américaines."
"C’est dans ce contexte que certains rappellent qu’Abderrahmane Shaloudi, l’auteur de l’attaque à la voiture bélier, est originaire de Silwan, un quartier palestinien de Jérusalem-Est qui est le arabes par des colons."
- Israël et Palestine: la solution à deux Etats a-t-elle vécu ?
- Israël-Palestine : l'option des deux Etats a vécu
- Israël-Palestine : Charles Enderlin ne croit plus à la solution à deux États.
- Les Palestiniens sont trop divisés pour mener une troisième intifada
Observez les pays en gris : quel est leur point commun ?
Sources : 4/10/2014 | mis à jour le 07/01/2016
Pays reconnaissant la Palestine (en vert), cliquez ICI
Le nouveau gouvernement suédois, de centre gauche, qu’il allait reconnaitre la Palestine comme Etat souverain de plein exercice. Ce sera le premier pays membre de l’UE européen à le faire (certains pays actuellement membres l’ont reconnue, mais avant d’intégrer l’Union).
La carte des pays reconnaissant la Palestine (en vert) est frappante : les pays qui ne le font pas (en gris) sont, dans leur majorité écrasante, les pays occidentaux.
Pour le premier ministre social-démocrate Stefan Lofven, seule la reconnaissance mutuelle des deux Etats, Israël et Palestine, permettra d’aboutir à une coexistence pacifique. Et les pays doivent donner l’exemple en les reconnaissant tous les deux.
Les pays qui ne reconnaissent pas Israël. En rose clair, ceux qui sont revenus sur leur reconnaissance, cliquez ICI
Plusieurs pays ne reconnaissent toujours pas Israël, essentiellement dans le monde musulman.
- Royaume-Uni : vote symbolique pour la reconnaissance de la Palestine
- Le Parlement espagnol va-t-il reconnaître l'Etat de Palestine?
- Espagne : le parlement reconnaît l’Etat de Palestine
- Le Parlement irlandais vote pour la reconnaissance l'Etat palestinien
- Le Vatican reconnaît la Palestine comme un État dans un texte officiel
- Grèce : le Parlement vote en faveur de la reconnaissance de la Palestine
Le rapport de François Dubuisson, professeur de droit international à l’Université libre de Bruxelles vise, par l’obtention de mesures concrètes de contrainte, à la fin de la colonisation et de l’occupation du territoire palestinien. Il constitue l’étude juridique de la campagne européenne lancée par des associations belges. Le texte montre concrètement comment l’Union européenne s’est jusqu’ici largement abstenue de remplir ses obligations relatives au respect du droit international dont elle se fait pourtant le porte-parole ailleurs.
Vingt ans de politique israélienne d’installation de colonies de peuplement à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et à Gaza aboutissent à ce qu’à l’heure actuelle, on dénombre entre 500 000 et 650 000 colons dans plus de 150 implantations selon le rapport 2012 du Secrétaire général des Nations unies[1]. L’Union européenne (UE) entretient par ailleurs avec Israël des relations économiques privilégiées, régies par un « accord d’association » qui accorde des tarifs douaniers préférentiels aux produits israéliens, dont une part importante provient des colonies. Le rapport de François Dubuisson dénonce cette situation en démontrant que l’UE et ses États membres ont l’obligation de faire respecter le droit international et découlant de normes fondamentales de ce même droit international.
Transgression initiale
La en droit international. La Quatrième Convention de Genève précise que « la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d’une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle. » À partir de cette transgression initiale, Dubuisson détaille une cascade d’autres violations qui découlent d’une politique d’appropriation des terres palestiniennes, de l’accaparement des ressources naturelles – — au seul bénéfice des colons, des routes et zones réservées à leur usage, et enfin la construction du mur qui empiète dans la majeure partie de son tracé sur le territoire palestinien en confisquant d’innombrables terres cultivables et de ressources naturelles. L’ensemble de ce qui apparaît désormais comme un système colonial et discriminatoire privant les Palestiniens de la plupart de leurs droits fondamentaux est consolidé par l’établissement de régimes juridiques distincts qui bafouent également la prohibition de la ségrégation énoncée par la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale du 21 décembre 1965.
Ces violations du droit international commises par Israël relèvent de normes dites « impératives » et d’obligations erga omnes (« à l’égard de tous »). Une norme impérative est une norme acceptée et reconnue par la communauté internationale des États dans son ensemble et à laquelle aucune dérogation n’est permise. Les règles fondamentales du droit international humanitaire et des droits humains, les interdictions relatives à la discrimination raciale et le respect relèvent de ces normes impératives qu’Israël viole en permanence par sa politique de colonisation.
Une inflexion positive
La forme que ces obligations doivent prendre exclut des relations bi ou multilatérales qui seraient de nature à entraîner une certaine reconnaissance des activités liées à la colonisation ou à apporter aide ou assistance au maintien des colonies. En clair, le refus de l’importation des produits en provenance des colonies ou d’opérateurs dont les activités sont liées aux colonies, mais également l’adoption de mesures appropriées à l’égard des entreprises européennes afin qu’elles ne mènent pas d’activités qui soient de nature à contribuer à l’entreprise coloniale.
Par le passé, l’Union européenne a, dans le cadre de certains programmes de coopération ou de recherche, octroyé des financements à des entreprises israéliennes (comme par exemple Ahava, qui a pu bénéficier de plus d’un million d’euros pour des programmes de recherche). Interpellée par des députés européens, la Commission européenne a fini par rectifier sa position en 2012, et cette affaire a conduit à l’adoption de « Lignes directrices » en juillet 2013 (avec mise en œuvre au 1er janvier 2014), qui se veulent conformes à l’obligation de non-reconnaissance par l’Union de la souveraineté d’Israël sur les territoires occupés depuis 1967. Elles s’appliquent à toutes les formes d’aides européennes. Dans le domaine commercial, la Commission ne reconnaît plus désormais que les certificats de conformité des produits alimentaires issus du « territoire de l’État d’Israël », à l’exclusion du Golan, de Jérusalem-Est, de Gaza et de la Cisjordanie, et en conséquence les produits non conformes sont interdits à l’importation.
Dans le domaine financier, la Norvège, la Suède, le Luxembourg ont d’ores et déjà adopté des mesures d’exclusion de banques et d’entreprises israéliennes concernant des fonds gouvernementaux. La coopération universitaire est également touchée, l’Espagne ayant par exemple interdit à l’université d’Ariel, installée en Cisjordanie, l’accès à un concours d’architecture. Le gouvernement allemand a annoncé qu’il allait limiter l’octroi de subventions et le renouvellement d’accords de coopération scientifique aux entités non situées sur les territoires occupés.
La mère de toutes les batailles
Mais, outre qu’il y a loin de la coupe aux lèvres, la bataille juridique sans doute la plus ancienne et la plus dure à mener – notamment pour défaut de contrôle efficace sur l’origine des produits — concerne l’entrée sur le marché européen de nombreux produits israéliens à tarif préférentiel. Dubuisson en fait l’historique et rappelle qu’elle a jusque ici porté exclusivement sur l’application ou non de ce tarif préférentiel, mais pas à l’importation elle-même. Le débat intra-européen sur l’étiquetage des produits qui permettrait de séparer le bon grain de l’ivraie en n’appliquant pas les tarifs préférentiels aux produits des colonies est une fausse piste, dit-il : il faut en interdire purement et simplement l’importation. Rien ne s’y oppose juridiquement, en dépit même du sacro-saint principe de libre-échange ardemment défendu par la Commission européenne. C’est « la mère de toutes les batailles ».
Aux sceptiques qui doutent de l’efficacité d’une pression citoyenne européenne, le texte répond que les outils juridiques existent et que les luttes sur le terrain du droit international peuvent être gagnées. Preuves à l’appui.
[1] Les colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé, A/67/375, 12 septembre 2012.
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