À La réunion de l'assemblée populaire de la NUPÉS de la 1ère circonscription de la Charente-Maritime, jeudi à la salle Amos Barbot, ça sentait un peu la poudre mouillée. Elle avait bien débuté pourtant, cette assemblée populaire de la NUPÉS. Les commissions constituées lors de la réunion précédente avaient bien travaillé. Les thèmes abordés ? L’eau et la question des bassines,
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, la secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, et même Emmanuel Macron ont un point commun : il y a peu, tout report de l’âge de départ à la retraite leur apparaissait comme une véritable arnaque[1bis].
Emmanuel Macron est " déterminé ", ne cesse-t-il d’affirmer. Il veut laisser son empreinte, avec cette réforme, lors de son dernier quinquennat. Il ne laissera pas s’éterniser les débats à l’Assemblée nationale soit il reçoit le soutien des Républicains, déjà quasiment acquis, soit il utilise le 49-3 (NDLR : voir il intègre la réforme dans un projet de budget de la Sécu rectificatif, cette option pourrait permettre à l’exécutif d’éviter d’avoir recours à un 49-3 en jouant sur les délais d’examen des lois de financement de la Sécu prévus à l’article 47-1 de la Constitution. Au bout de 20 jours de débat à l’Assemblée, le texte pourrait être transmis sans vote au Sénat[2]).
Pourtant, cette réforme est rejetée par 8 Français sur 10. Toutes les organisations syndicales y sont opposées et sont déterminées à construire, ensemble, des mobilisations unitaires, avec grèves et manifestations, en janvier et février.
Cela fait trente ans que des réformes sont présentées comme le seul moyen de « sauver le système », soit en reculant l’âge de départ à la retraite, soit en augmentant le nombre des annuités de cotisations, soit, comme maintenant, en procédant à ces deux régressions cumulées.
Pourtant, dans son dernier rapport, sorti en septembre 2022, le Conseil d’orientation des retraites (COR) affirme : « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. »
Explications.
DEUXIÉME VOLET : L'HEURE DE VÉRITÉ... ET DE LA MOBILISATION SONT VENUES ! 👇
Élisabeth Borne, Première ministre, vient d’annoncer le projet de réforme des retraites, dont le cœur est le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités. Réforme qui sera présenté en conseil des ministres le 23 janvier, puis mis en débat à l’Assemblée nationale début février, pour un vote avant la fin du premier trimestre.
Pourtant, Emmanuel Macron, le 25 avril 2019, tenait des propos bien différents : « Quand on est peu qualifié, quand on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans ! C’est ça, la réalité de notre pays ! Et on va expliquer aux gens : travaillez plus longtemps, jusqu’à 64 ans !Franchement ce serait hypocrite de décaler l’âge légal[3]…»
Décembre 2022, changement du discours d’Emmanuel Macron, sur TF1 : « Sans cette réforme, notre système de retraite par répartition est en danger. »
Ainsi, outre Emmanuel Macron, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, la secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, ont un point commun : il y a peu, tout report de l’âge de départ à la retraite leur apparaissait comme une véritable arnaque[1bis].
Alors, pourquoi ce revirement ?
Durant la campagne présidentielle 2022, le candidat Emmanuel Macron a signé le programme de stabilité envoyé à Bruxelles, qui spécifiait : « Ce programme de stabilité (est) en faveur (…..) de la compétitivité des entreprises : c’est par exemple le cas de (…..) la baisse des impôts de production dès 2023. (…..) La maitrise des dépenses publiques repose principalement sur des réformes structurelles, la réforme des retraites notamment[4]. »
Huitième réformes en trente ans
Depuis 1993, les attaques contre le système de retraite se succèdent, sous tous les gouvernements. C’est la huitième fois, depuis ternet ans, qu’un gouvernement entend réformer le système des retraites. Les discours se suivent et se ressemblent, depuis des décennies : « Il faut le réformer pour le sauver, car il est gravement déficitaire. » Cela fait donc trente ans que des réformes sont présentées comme le seul moyen de « sauver le système », soit en reculant l’âge de départ à la retraite, soit en augmentant le nombre des annuités de cotisations, soit, désormais, en procédant à ces deux régressions cumulées. Régulièrement, gouvernements, ministres, experts et médias inféodés expliquent qu’il faut faire une nouvelle réforme pour « sauver les retraites ». Mais ces réformes sont avant tout idéologiques.
Que dit le Conseil d’orientation des retraites ? Notre système de retraite serait donc en danger ?Ce n’est pas l’avis du Conseil d’orientation des retraites (COR). Créé en 2000, le COR est une structure rattachée à Matignon (Premier ministre), difficilement soupçonnable de positions gauchistes. Son rapport annuel est attentivement scruté par l’ensemble de la classe politique.Dans son dernier rapport de septembre 2022, nous pouvons lire : « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite[5]. »
🔴 Remise des pendules à l'heure pour démasquer les mensonges de Macron et ses sbires : Assemblée nationale 19 janvier 2023 : " Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme ", indique le président du Conseil d'orientation des retraites (COR) Pierre-Louis Bras. 👇
🔴 Pour l'’économiste Gilles Raveaud chez BFM Business : « Il n’y a pas de problème de financement des retraites. »👇
L’économiste Gilles Raveaud chez BFM Business : « Il n’y a pas de problème de financement des retraites. »
Notre système de retraite a enregistré un excédent de 900 millions d’euros en 2021, malgré la crise sanitaire.Celui-ci est de 3,2 milliards d’euros pour 2022. Pour évaluer la situation des années à venir, le taux de chômage a son importance. Le gouvernement prévoyait un taux de chômage de 8,4% en 2027. Il a révisé ses chiffres et prévoit maintenant 5% de chômage pour 2027. Dans ces projections, le COR se base sur les estimations gouvernementales jusqu’en 2027. Au-delà, il établit ses propres hypothèses. Le COR prévoit, 7% de chômage en 2032 ; il est donc obligé de simuler une récession entre 2027 et 2032 dans ses calculs. Ce qui lui permet de faire, prudemment (notez le conditionnel), cette hypothèse : « La situation financière du système de retraite se détériorerait avec un déficit allant de -0,5% de PIB à -0,8% de PIB », dans les 10 prochaines années. Cela représente environ 10 milliards d’euros par an, soit moins de 3% du budget des retraites qui est de 340 milliards d’euros. Un déficit faible et contrôlé, selon le rapport du COR: « À plus long terme, de 2032 jusqu’à 2070, malgré le vieillissement progressif de la population française, la part des dépenses de retraite dans la richesse nationale serait stable ou en diminution. »
Le haut-commissaire au Plan, François Bayrou, qui soutient le président Macron, évoque une autre piste que celle du gouvernement. Elle consisterait à augmenter d’un point les cotisations patronales retraite, qui passeraient de 16,5% à 17,5% du salaire brut, et rapporteraient 7,5 milliards d’euros[6].
Car, le faible déficit des retraites à venir n’est pas la conséquence d’une dynamique incontrôlée des dépenses, mais bien d’un manque de ressources.L’octroi de primes (non-soumises à cotisation) en concurrence des augmentations de salaires, comme la « prime Macron » par exemple, est monnaie courante, depuis plusieurs années. De même, les exonérations de cotisations sur les bas salaires accordées aux entreprises assèchent la ressource des rentrées de cotisations dans les caisses de retraites[7].
Les séniors sont évincés du marché du travail avant 62 ans En 2021, selon la Dares[8] (service statistiques du ministère du travail), le taux d’emploi des plus de 60 ans est de 35,5%.Les entreprises poussent les salariés âgés vers la sortie, via des dispositifs comme les plans de départ volontaire, les ruptures conventionnelles en fin de carrière…Un phénomène qui ne touche pas que les ouvriers ; les cadres grisonnants sont, eux aussi, dans le viseur des employeurs.Pour les ouvriers, à 61 ans, le taux d’emploi est de 28% ; pour les sans diplôme, le taux est de 25%. Autant d’assurés sociaux qui sont en salle d’attente du « ni ni », c’est-à-dire ni en emploi ni en retraite.
Cela signifie que plus de 60% d’entre eux sont, soit au chômage suite à licenciement, soit en maladie, soit en invalidité, soit au RSA.Comme le dit le rédacteur en chef du magazine Santé & travail, « pour eux, reculer l’âge de départ, c’est les laisser dans la perspective de toucher une retraite plus faible puisqu’ils auront moins cotisé ». Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees),le taux de pauvreté des séniors ni en emploi ni en retraite atteint déjà, en effet, 32%[9] !
Les économies réalisées dans les caisses de retraites, ce sont les caisses de l’assurance-chômage, de l’assurance maladie et des minimas sociaux qui seront sollicitées pour les compenser.
La retraite à 64 ans génère-t-elle des économies ? Le Trésor a calculé, fin janvier, les économies réalisées avec un passage progressif de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans, à raison de trois mois de plus par an.Résultat, le solde du système s’améliorerait de 0,3% de produit intérieur brut (PIB), (environ 7,5 milliards d’euros à la valeur actuelle du PIB) d’ici 2027, et de 0,5% (12,5 milliards d’euros) d’ici 2032.
Une partie des économies réalisées sur les comptes des retraites sont annulées par l’augmentation des dépenses pour d’autres branches de la sécurité sociale ou pour les départements en charge d’une partie croissante de l’aide sociale[10].Eloigner l’horizon de la retraite nécessite, pour certaines personnes, de rallonger les périodes de chômage, d’arrêt maladie ou de RSA. La Dares chiffre à 1,3 milliard d’euros les allocations chômage supplémentaires à verser avec un passage à 64 ans, tandis que la Drees évalue à 3,6 milliards d’euros la hausse du coût des autres prestations sociales ! Au total, cela représente environ 0,2% de PIB.
A contrario, le report de l’âge légal génère aussi des recettes pour les comptes publics.Tous ceux qui restent en emploi payent plus d’impôt sur le revenu et aussi de CSG, de même qu’ils continuent de cotiser aux différentes caisses… Le Trésor prévoit ainsi une hausse de 0,6% de PIB.
Au total, entre l’amélioration du solde des retraites (+0,5% de PIB), la hausse des dépenses des autres branches de la sécu (-0,2%) et les autres recettes (+0,6),le Trésor en conclut qu’un report de l’âge légal à 64 ans réduirait le déficit public de 0,9% de PIB dans 10 ans.
Travailler plus longtemps, même pour les carrières longues et pénibles 🔴 Cette réforme reporte progressivement l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, mais avec une accélération de la loi Touraine-Hollande[11] pour atteindre les 43 annuités de cotisations (172 trimestres) en 2027 au lieu de 2035. L’âge d’annulation de la décote restera à 67 ans.
La réforme s’appliquera ainsi, à partir du 1er septembre 2023 (voir le tableau, ci-dessous) :
Pour les personnes nées en 1961, départ possible à 62 ans et trois mois ;
Pour les personnes nées en 1964, départ possible à 63 ans ;
Pour les générations nées en 1968 et après, départ possible à 64 ans, à condition d’avoir 43 années de cotisations, soit 172 trimestres.
🔴 Les petites pensions des retraités actuels et des futurs retraités seraient revalorisées à hauteur de 100 € brut par mois, à compter du mois de septembre 2023...pour atteindre ultérieurement quasiment1 200 € brut, soit 85% du Smic. A condition d’avoir une carrière complète !
🔴Les « carrières longues » et les « métiers pénibles » devront travailler plus longtemps, alors qu’il est déjà difficile aujourd’hui de bénéficier de ces reconnaissances. En 2022, seulement 125 784 personnes sont parties de manière anticipée à la retraite, grâce au dispositif « carrière longue », selon le ministère du Travail.
🔴 Actuellement pour profiter d’un départ anticipé pour « carrière longue », il faut avoir cotisé quatre ou cinq trimestres avant la fin de ses 18 ans, pour un départ à 58 ans, ou avoir cotisé quatre ou cinq trimestres avant la fin de ses 20 ans pour un départ à 60 ans.
🔴 Selon Élisabeth Borne, la réforme Macron sera « une améliorationpour les carrières longues». En réalité,le départ sera toujours anticipé de deux, quatre ou six ans avant l’âge légal (64 ans), mais en travaillant donc deux ans de plus :
Ceux qui ont commencé à travailler à 14 ans, pourrontpartir à 58 ans;
Ceux qui ont commencé à travailler à 15 ans, pourrontpartir à 59 ans;
Ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans, pourrontpartir à 60 ans, contre 58 ans actuellement ;
Et ainsi de suite…
🔴 Les « métiers pénibles » devront également travailler plus longtemps.Pourtant, en 2022 déjà, seulement 9596 personnes ont bénéficié du dispositif « pénibilité », selon le ministère du travail. Actuellement, un compte pénibilité existe, qui permet de bénéficier d’un départ anticipé au mieux de deux ans.Les critères de pénibilité qui sont pris en considération ne sont plus qu’au nombre de six ; ils étaient dix auparavant, mais quatre d’entre eux ont été supprimés en octobre 2017, soit cinq mois seulement après l’arrivée au pouvoir du président Macron.De quoi faire douter d’une réelle volonté d’améliorer ce dossier.
Pourtant de nombreux métiers devraient être mieux pris en compte: ouvriers de l’industrie ou du BTP, agents d’entretien, aides à domiciles, caissières…
🔴 Par ailleurs, les « régimes spéciaux » seraient supprimés.Les nouveaux embauchés à la RATP, dans la branche industries électriques et gazières (IEG) et à la Banque de France seront notamment affiliés au régime général pour la retraite, a précisé la cheffe du gouvernement. Ce « chiffon rouge » a toujours été utilisé par les gouvernements pour opposer les salariés les uns aux autres, monter l’opinion publique contre une catégorie de salariés, afin d’imposer une régression des droits existants ou futurs de l’ensemble des régimes.L’anticipation de départ à la retraite pour certaines fonctions professionnelles, pour des raisons de pénibilités, comme à la RATP, dans les IEG, à la SNCF, etc., devrait, au contraire, être étendue à de nombreux salariés du privé.Une exception au système général reste néanmoins prévue par le projet Macron pour les professions libérales, les avocats, ainsi que pour les marins, les salariés de l’Opéra de Paris et de la Comédie française.
Les fonctionnaires qui exercent des métiers pénibles (dits « de catégorie active ») verraient, en revanche, leur âge de départ lui aussi repoussé de deux ans.Concrètement, les pompiers, policiers ou infirmiers pourraient alors faire valoir leurs droits à la retraite à 54 ou 59 ans, selon le métier exercé, contre 52 et 57 ans actuellement.
Par William Martinet député France insoumise #nupes ⚠️ Retraite minimum à 1200€ ? Mensonge ! 🕐 2 minutes pour comprendre la dernière arnaque du gouvernement. #StopRetraiteMacron #ReformesDesRetraites
L’heure de vérité Emmanuel Macron est déterminé, ne cesse-t-il d’affirmer. Il veut laisser son empreinte, avec cette réforme, lors de son dernier quinquennat. Il ne laissera pas s’éterniser les débats à l’Assemblée nationale :
soit il reçoit le soutien des Républicains, déjà quasiment acquis ;
soit il utilise le 49-3 ;
(NDLR : voir il intègre la réforme dans un projet de budget de la Sécu rectificatif, cette option pourrait permettre à l’exécutif d’éviter d’avoir recours à un 49-3 en jouant sur les délais d’examen des lois de financement de la Sécu prévus à l’article 47-1 de la Constitution. Au bout de 20 jours de débat à l’Assemblée, le texte pourrait être transmis sans vote au Sénat[2]).
🔴 Pourtant, cette réforme est rejetée par 8 Français sur 10[12].
60% des Français disent "soutenir" ou éprouver de la " sympathie " à l'égard de la mobilisation contre la réforme des retraites[13] ;
Le soutien à la mobilisation contre la réforme des retraites monte à 67% chez les employés, 65% chez les ouvriers et 68% chez les 50-64 ans[13] ;
46% des personnes interrogées se disent prêtes " à se mobiliser " contre le projet du gouvernement " dans les prochaines semaines.[13] "
Toutes les organisations syndicales y sont opposées et sont déterminées à construire, ensemble, des mobilisations unitaires, avec grèves et manifestations, en janvier et février.
Réunis à la Bourse du travail, à Paris, les syndicats – la CFDT, Force ouvrière, la CFE-CGC, l’Unsa, Solidaires, la CFTC, la FSU et la CGT – ont appelé, mardi 10 janvier, les salariés à se mobiliser « fortement », lors d’une première journée de manifestations et de grève, le jeudi 19 janvier.
👇 Elles ont reçu le soutien politique de la #Nupes
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Une autre solution : le programme partagé de gouvernement de la NUPES[14] 📌 Garantir une retraite digne, ce qui signifie :
Restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux pleinpour toutes et tous après quarante annuités de cotisation avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles ;
Maintenir l’équilibre des retraites en soumettant à cotisation patronale les dividendes, participation, épargne salariale, rachats d’actions, heures supplémentaires, en augmentant de 0,25% par an le taux de cotisation vieillesse et en créant une surcotisation sur les hauts salaires ;
Rétablir les facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron ;
Porter à minima au niveau du SMIC revalorisé toutes les pensions pour une carrière complète, et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté ;
Prendre en compte le revenu de solidarité active (RSA) pour valider des trimestres en vue de la retraite ;
Indexer le montant des retraites sur les salaires ;
Interdire au Fonds de réserve pour les retraites d’investir dans des secteurs polluants ;
📌 Augmenter les salaires et réduire les inégalités salariales dans l’entreprise :
Porter immédiatement le SMIC mensuel à 1 500 € net et accompagner les TPE/PME ;
Organiser une conférence sociale générale sur les salaires ainsi que dans chaque branche, qui aborderont notamment :
les augmentations de salaires, notamment pour les métiers occupés majoritairement par des femmes dans les secteurs du soin, du lien et du contact ;
lesécarts de salaires : limiter l’écart de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et celui le plus haut dans une entreprise ;
la répartition de la valeur : fixer un seuil minimal pour les revalorisations salariales, afin que la somme consacrée aux revalorisations salariales soit au moins égale à la croissance du retour à l’actionnaire (dividendes et rachats d’actions) ;
l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (salaires, formations, carrière, promotions…) : augmentation des sanctions financières et pénales (amendes, refus d’attribution de marchés publics), création de commissions de contrôle salarié dans les entreprises ;
la formation, les parcours professionnels et les conditions de travail ;
Revaloriser le traitement des fonctionnaires et dégeler le point d’indice;
Interdire les parachutes dorés et les retraites chapeaux ;
Supprimer les stock-options.
« Pour nos retraites, une seule solution, faire front ensemble » : 250 syndicalistes appellent à la grève du 19 et à la marche du 21 janvier[15] !
Seule l’action de ceux qui pensent qu’un autre monde est possible et agissent localement et globalement en ce sens permette qu’autre chose n’advienne que cet impérialisme (pas « super » du tout) et arrête ces impérialistes fauteurs de guerre...
Un spectre hante le monde en ces années vingt du vingt et unième siècle, celui de l’impérialisme, ou plus précisément de la guerre inter-impérialiste (et donc mondiale). C’est reparti « comme en 14 » ?
Sources :&ATTAC par Bernard Dreano[1] | Le super-impérialisme ?
Il faut d’abord revenir aux sens du mot.Quand on parle de l’impérialisme, on fait généralement allusion à une forme de l’économie capitaliste globalisée, un concept qui émerge au début du XXe siècle, dans les milieux marxistes et autres. Mais les impérialistes font plutôt référence aux activités politiques (et militaires) des grandes puissances, à leur emprise sur tout ou partie du monde (sous forme juridique « d’empires » comme les empires d’Europe centrale ou les empires coloniaux, ou non, comme la « république impériale » dominatrice des États-Unis). Les deux niveaux se distinguent, mais se recoupent aussi.
Le premier qui parle d’impérialisme est sans doute l’économiste libéral britannique John A. Hobson, avec son livre de 1902 " Imperialism : A Study ", décrivant le système de l’oligarchie capitaliste. Des membres de la IIe internationale vont reprendre et approfondir ce concept, par exemple du côté des radicaux russes, les bolcheviks Lénineet Nicolas Boukharine, ou des réformistes sociaux-démocrates, l’Autrichien Rudolf Hilferding et l’Allemand Karl Kautsky (deux stars de la social-démocratie bien oubliées aujourd’hui).
Pour tous, l’impérialisme, c’est le capitalisme mondialiséavec la possession monopolisée des territoires d’une planète entièrement partagée, conséquence de la concentration de la production et du capital, de la fusion du capital bancaire et financier, de l’exportation massive de capitaux. Le « stade suprême du capitalisme » (Lénine) avant la crise finale de ce système et l’avènement du socialisme. Kautsky entrevoit la perspective d’un super-impérialisme, un monde « cartellisé », mais ouvert (libre-échangiste) permettant de passer pacifiquement au socialisme, tandis que la gauche (Lénine, Rosa Luxembourg) voit dans cette utopie la justification d’une soumission d’une aristocratie ouvrière profitant du système capitaliste mondialisé, au détriment des plus pauvres et des régions périphériques du monde.
À l’époque l’oligarchie, les « trusts » (on ne parle pas encore de multinationales), se développent à partir de bases nationales, dans les principales puissances où les États et les élites sont volontiers impérialistes au sens plus trivial du mot, c’est-à-dire imbus de supériorité « civilisationnelle », avides de conquêtes, et fortement militarisés.Il en résulte la Première Guerre mondiale, une guerre donc clairement inter-impérialiste[2].
À peine celle-ci terminée, le système financier mondial connait la crise de 1929 (qui part des États-Unis), immédiatement perçue comme LA crise majeure (sinon finale) de l’impérialisme.
Les conséquences de la Première Guerre mondiale et de la crise de 1929 provoquent la Seconde Guerre mondiale, une guerre inter-impérialiste comme la première, même si elle n’est pas que cela.
La Seconde Guerre mondiale n’entraîne pas du tout l’effondrement du système capitaliste-impérialiste, mais débouche sur la tripartition du monde.
Incontestables triomphateurs, les États-Unis d’Amérique imposent leur domination sur le monde capitaliste (dit « libre »), grâce à leur force militaire, le privilège de leur monnaie associé à la prééminence des « institutions de Bretton Woods » (Fonds monétaire international et Banque mondiale) sur toutes les structures des nouvelles Nations unies, la puissance de leurs grandes entreprises, la diffusion de leurs biens culturels. Un impérialisme sous pilotage états-unien même si des contradictions demeurent, au sein duquel existent quelques « impérialismes secondaires », jouissant d’un relative autonomie d’action (on peut effectivement parler d‘impérialisme français[3][4]).
Face à ce bloc « occidental » s’affirme un camp (dit « socialiste »), qui échappe objectivement au système impérialiste au sens défini précédemment, car il n’est à l’évidence pas dominé par le capital financier, et qui se développe largement séparé du reste du monde. Mais où existent des tendances impérialistes, dominatrices et expansionnistes au deuxième sens du mot. Après leur rupture avec l’URSS en 1960-62 les Chinois décriront celles-ci comme « social-impérialisme ».
Dès 1920, Alexandre Zinoviev, le bolchevik, alors dirigeant de la toute jeune IIIe Internationale, avait proclamé au Congrès des peuples d’orient à Bakou, le « Djihad contre l’impérialisme ». C’est que, dès l’après-Première Guerre mondiale se levait le mouvement d’émancipation des peuples contre la domination impérialiste et coloniale. Elle allait s’amplifier après la Seconde Guerre mondiale, avec ce que l’économiste français Alfred Sauvy appelait « le tiers-monde », et s’incarner politiquement dans le Mouvement des non-alignés[5], des États refusant l’alignement sur les deux blocs et se réclamant peu ou prou de « l’anti-impérialisme ».
Cette deuxième partie du XXe siècle connaît de très grandes mutations technologiques qui vont modifier le monde de la production et des échanges avec la troisième révolution industrielle (celle de l’électronique et de la bio-ingénierie)[6]
Les formes de l’impérialisme se modifient, une nouvelle division du travail s’organise au niveau mondial. Aux côtés des grandes entreprises multinationales traditionnelles (industrie, extraction) apparaissent progressivement de nouvelles entreprises géantes dans le numérique et le commerce. Surtout les échanges monétaires s’amplifient de manière exponentielle, accentuant la domination du capital financier transnational qui l’accompagne et la constitution d’une nouvelle oligarchie de super-riches.
André Gunder Frank, Samir Amin et d’autres décrivent ce monde comme un système avec son « centre » et ses périphéries (pays - ou secteurs à l’intérieur des pays, semi-périphériques et périphériques). Immanuel Walerstein fera la description la plus aboutie du système-monde[7], avec cetteéconomie dite « de marché » mondialisée, gérée par le modèle néolibéral basé sur le libre-échange, c’est-à-dire la concurrence féroce et totalement faussée.
L’extension de ce modèle inégalitaire s’accentue à la fin du siècle.À partir de 1995, l’Organisation mondiale du commerce impose ses règles (de dérégulation) au détriment des droits des personnes, des communautés, des États et de la nature. Entretemps, le bloc soviétique, miné par ses contradictions internes et par la pression néolibérale s’est effondré.
Cette fois-ci nous y sommes, est-ce le super-impérialisme ?
C’est ce que pense l’américain Francis Fukuyama, mais ce n’est pas du tout l’antichambre du socialisme mondial dans rêvait Kautsky,c’est la « fin de l’histoire » et le triomphe d’un modèle capitaliste auquel adhèrerait plus ou moins la planète entière. Le règne de « l’Empire », expliquent en 2000 Toni Negri et Michael Hardt[8], à direction américaine est un « ultra-impérialisme » où ce ne sont plus les États qui font la loi, mais les transnationales.
Les États les plus faibles se disloquent ;
dans l’ensemble les États, même ceux encore puissants, abandonnent leur rôle de médiateur entre l’économie nationale et les forces économiques externes, et deviennent des agences responsables d’adapter l’économie locale aux besoins du marché global.
Toutefois ce système monde est loin d’être ordonné, il est profondément injuste et violent,ce qui provoque dans les peuples révoltes, développement de mouvements de réaction identitaires, dislocation dans les sociétés et guerres. Il est surtout totalement incapable de répondre aux défis des crises écologiques qui menacent à court terme toute l’économie.L’hégémonie économico-politico-militaire du bloc « occidental » (les États-Unis, leurs alliés européens et de la zone Pacifique) est remise en cause, avec les échecs militaires, de l’Irak à l’Afghanistan ou à l’Afrique sahélienne, et surtout l’émergence d’autres puissances dans la nouvelle configuration de la division mondiale du travail, en particulier la Chine.
La guerre en Ukraine, première étape d’une guerre inter-impérialiste généralisée ?
Cela signifie-t-il que nous sommes entrés dans une nouvelle phase, pouvant déboucher sur un conflit inter-impérialiste majeurcomme au début du XXe siècle, avec comme moteur l’affrontement entre la Chine, puissance émergente et les États-Unis, puissance déclinante[9] ?
Et, dans ce contexte, la guerre engagée par la Russie contre l’Ukraine serait-elle un avant-goût de la conflagration générale, un peu comme les guerres balkaniques des années 1912-13 avant la mondiale de 1914 ?
La politique de la Fédération de Russie est, au début du XXIe siècle, clairement impérialiste au sens d’une politique de conquête (dans l’esprit de Poutine, de reconquête), de territoire et de zone d’influence, portée par une idéologie nationaliste suprématiste mêlant références néo-tsaristes et post-staliniennes.Les Ukrainiens sont victimes des impérialistes russes, ce qui ne signifie pas pour autant que la Russie, avec son État, et ses oligarques, soit encore une actrice impérialiste majeure au sein du « système monde », ce qu’était l’URSS entre 1945 et les années 1980. C’est une puissance moyenne (PIB de l’Italie), qui n’est riche que de ses ressources en matières premières et d’abord des hydrocarbures, et surtout disposant d’un appareil militaire surdimensionné (mais dont l’efficacité s’avère limitée) et d’un stock considérable d’armes nucléaires (argument politique, mais dont l’utilisation pratique est plus que problématique). Disposant de la capacité de paralyser l’ONU grâce à son droit de véto, Poutine espère compter sur des alliés inquiets de la puissance que conserve « l’Occident », ou soucieux de rompre avec « l’hégémonie » du super-impérialisme américain.
Le soutien de cet Occident, d’abord états-unien, aussi européen, aux Ukrainiens peut donner l’impression que la guerre inter-impérialiste est déjà en cours. D’autant qu’une rhétorique datant de la guerre froide, considérant cette guerre comme celle du monde « libre » contre le « totalitarisme » fleurit.
Simple guerre locale d’agression impérialiste russe contre l’Ukraine ou (et ?) lever de rideau du grand affrontement ?
La situation n’est pas celle qui prévalait dans les années 1905-1914 sur plusieurs plans : les systèmes d’alliance ne sont pas stables comme ils l’étaient (plus ou moins) en Europe au début du XXe siècle ni comme les « blocs » de la guerre froide. L’interdépendance économique, qui existait au début du XXe siècle et que certains pensaient alors comme facteur de paix, est aujourd’hui beaucoup plus forte qu’à l’époque. Cependant,si la reproduction d’un scénario de type 1914 est peu probable, la situation est loin d’être rassurante pour autant.
La volonté de puissance chinoise d’une part, la volonté américaine de reprendre le contrôle d’autre part (cf. Trump), sont inquiétantes.
La course aux armements qui reprend un peu partout, quantitativement et qualitativement, est dangereuse.
La crise même du système monde impérialiste provoque crispations nationalistes et hystéries identitaires à une échelle inconnue depuis les années 1930.
Enfin, et surtout, la criminelle passivité des grandes puissances, États comme entreprises multinationales, face au changement climatique et à l’effondrement de la biodiversité, va provoquer, provoque déjà, des situations intolérables qui vont à court terme décupler conflits et violences…
...À moins que l’action de ceux qui pensent qu’un autre monde est possible et agissent localement et globalement en ce sens permette qu’autre chose n’advienne de cet impérialisme (pas « super » du tout) et arrête ces impérialistes fauteurs de guerre.
Notes :
[1] Bernard Dreano est président du Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale CEDETIM, cofondateur de l’Assemblée européenne des citoyens AEC/HCA-France
Arrêtez donc de dresser les militants les uns contre les autres sur ce sujet...
Aucun individu, #Quatennens ou autre, ne justifie le pugilat en cours sur les réseaux sociaux pour le grand plaisir de nos adversaires... dont certains se découvrent " insoumis " pour amplifier le phénomène !
Le débat prend une tournure à laquelle je ne m'attendais pas. Je comprends les réactions des uns et des autres. C'est vrai que la communication d’Adrien Quatennens est mal vécue par beaucoup d’insoumis.es. Mais Adrien serait-il d'accord avec ceux ou celles qui disent " je suspends mon activité militante " pendant 3 ou 4 mois voire plus ou ou " je radie les députés France insoumise pendant 4 mois ou plus[0] " ? Evidemment que NON !
Prenons du recul et regardons l'intérêt général, et l'intérêt général c'est de rester au combat ensemble pour le pouvoir d'achat, les retraites, contre l'extrême droite, ne pas de baisser les armes pour le plus grand plaisir de la macronie qui ne peut que s'en féliciter et crier VICTOIRE... et pire, aussi et souvent,... le cri de la " victoire " est porté aussi par des « amis » politiques !
Que les ennemis politiques de la FI se soient emparés de la situation personnelle du député FI du Nord, c'est logique.Logique en tous les cas pour la droite, l'extrême droite et les macronards. Il fallait s'attendre à ce qu'ils essayent de faire croire à un mal systémique touchant la FI. “ Tous des violents, d'ailleurs, voyez Mélenchon, par le passé ! “
Que les “ amis de la FI “, hypocrites alliés de circonstances dans la NUPÈS, cherchent également à exploiter le filon, c'est aussi logique et en tous les cas on pouvait aussi s'y attendre. Que Coco Roussel[1], Sandrine Rousseau, Caroline de Haas, tous les champions purs, durs et autoproclamés du féminisme, s'en donnent à cœur joie,c'est dans l'ordre attendu des choses.
Mais que dans les rangs de la FI elle-même on aborde aussi ce sujet sous le prisme d'incessants reproches de moralisateurs opposés à toute expression publique de Quatennens, (NDLR : voire interprètent, dénaturent), ça devient vite insoutenable.
Stop ! vous êtes en train de vous (NDLR : nous) autodétruire ! N'y a-t-il pas beaucoup, beaucoup plus important pour montrer votre combativité politique, ou votre attachement à la moralité, ou votre dévouement à la cause féministe, ou même vos ambitions politiques personnelles[2] que de parler encore et encore de la gifle de Quatennens à sa femme ?
À l'heure du dérèglement climatique, de l'inflation, de la vie chère, de la guerre en Ukraine, de la réforme imminente des retraites, (NDLR : de la montée de l'extrême droite, de ses passages à l'attaque) et de l'utilisation systémique du 49/3 pour bâillonner le parlement, de la corruption aussi de certains parlementaires européens,nous avons besoin de vous tous pour mener ces combats-là plutôt que de votre focalisation sur le cas d’Adrien.
D'ailleurs, on nous a dit au début, “ attendez pour juger, vous ne connaissez ni le contexte ni la situation réelle et personnelle du couple “. Et c'était vrai.Il était effectivement nécessaire d'attendre les décisions de la justice, car il est vrai, comme il cherche à le dire, qu’elle a condamné une " violence commise par un homme et non un homme violent ".
À sa suite, une décision politique a été prise par le groupe parlementaire de la FI[3].Peut-être ne vous satisfait-elle pas entièrement " dans un sens ou dans l’autre, elle vous paraît ou trop ou pas assez sévère ", mais (NDLR : elle n'est pas été contestée par Adrien Quatennens qui s'y plie[4]),... elle a été prise, respectez-la !
Il n'a pas été question, que je sache, d'interdire à Adrien Quatennens de s'exprimer ? S'il souhaite le faire, n'est-ce pas son droit[4][5] ? Vouloir préciser publiquement comme Manon Aubry, Clémentine Autain ou Danielle Simmonet... et même Aurélie Trouvé qu’il ne doit pas parler au nom des insoumis, c’est juste, mais inutile, car il ne le prétend en aucun cas...et ne le fait pas.
On en arrive même à des prises de position de certains groupes (de jeunes en particulier) qui menacent de se retirer de la FI (On est en droit d’ailleurs de se demander quelle était donc la force de leurs convictions si leur engagement en faveur du seul programme politique crédible de rupture pour l’avenir de la France peut être mis en balance avec un événement tel que la condamnation de Quatennens ?).
(NDLR : on en arrive aussi à une instrumentalisation de " l'affaire Quatennens " pour justifier une remise en cause du fondement même de la France insoumise par ceux qui souhaitent sortir de notre organisation en MOUVEMENTpolitique et non en PARTI : ni une secte, ni un terrain de jeu, ni une avant-garde, ni un de ces partis enfermés dans le dialogue interne et voués aux manipulations médiatiques et groupusculaires. Notre but est de tout changer dans ce pays et de nous en donner les moyens sans régresser dans les impasses politiques et organisationnelles qui ont détruit successivement le Parti communiste comme le Parti socialiste et paralysent EELV... dans quels objectifs ? Servir les ambitions personnelles[7][9} ?)
Arrêtez donc de dresser les militants les uns contre les autres sur ce sujet Et ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit : ce n'est pas un sujet futile, loin de là, c'est sérieux. Mais c'est tranché - semble-t-il démocratiquement - par le groupe parlementaire.Inutile d'en rajouter sans cesse !
👍Et pour conclure...
" Un grand merci a toutes celles et ceux qui loin des querelles mesquines ou purement politiciennes continuent par leur présence a agir sur le terrain pour servir une cause humaine.
Oui l'urgence reste sociale ,climatique ,démocratique.
Oui l'urgence est et restera que nous soyons unis contre ce fléau, le capitalisme au service de la finance. " par Philippe Juraver
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(N.D.L.R.) Tiens, au fait, la confidentialité judiciaire : pourquoi personne n'en parle... alors qu'indépendamment des faits reconnus par Adrien, tout est parti de là, et devrait être l'exigence politique fédératrice des insoumis à l'encontre de Gérard Darmanin qui cautionne... au lieu de se diviser
Le fait que déposer une main courante dans un commissariat, ce qui est sensé être confidentiel.... se retrouve dans la presse... ne dérange personne ?
Le fait que des policiers communiquent à la presse de contenu d'une main courante ne dérange personne ?
🔴Et après on dit aux femmes de signaler les atteintes dont elles sont victimes....Comment peuvent-elles faire confiance à la police si leur dépôt de main courante peut être publié dans les médias et sur les réseaux sociaux ?
Une main courante relève du secret professionnel " Confidentielle. En cas de plainte simple, seul le Procureur aura connaissance des faits dénoncés. En cas de main courante, vous serez libre de choisir les personnes à qui vous souhaitez la communiquer. Dans les deux cas, votre dossier sera couvert par le secret professionnel.[6] "
Le cabinet du ministre de l’Intérieur a confirmé que Gérald Darmanin (Ministre de l'intérieur) a déposé une plainte pour diffamation à l'encontre d'Adrien Quatennens[8] qui avait affirmé « Plusieurs sources concordantes me disent que cela a été directement orchestré depuis le ministère de l’Intérieur. Je ne suis pas en mesure de l’affirmer moi-même aujourd’hui. »... permettra t-elle de faire la clarté sur le non respect des règles de confidentialité de la police ? C'est plus que souhaitable, c'est une nécessité !
👉 Se mobiliser pour imposer les respect des règles déontologiques de la police, la réformer de fond en comble... Voilà ce qui devrait être mobilisateur et fédérateur des insoumis et potentiellement de la gauche sur cette affaire !
« Il y a la tentation de la direction de faire un congrès pour ou contre Fabien Roussel. Or le fond du débat est stratégique »
Après un Conseil national tendu, le projet de la direction du parti communiste pour le prochain congrès[1] n’a obtenu que 58 % des suffrages exprimés. Un appel signé par trente-cinq cadres critique une perte de boussole idéologique. Un événement, dans un parti aux habitudes légitimistes.
Sources :Mediapart par Mathieu Dejean | mis à jour le 30/01/2023
Est-ce un début de fronde ? Les oppositions internes à Fabien Roussel, élu il y a quatre ans sur la promesse d’une réaffirmation identitaire du Parti communiste (PCF), sont sorties de leur réserve lors d’un conseil national (CN) tendu, les 3 et 4 décembre à Paris. Alors que le parti centenaire prépare son 39e congrès, prévu à Marseille (Bouches-du-Rhône) début avril 2023, le résultat du vote sur le projet de « base commune » de la direction, censé fixer les grandes orientations pour les quatre prochaines années,témoigne d’une défiance qui gagne du terrain.
Le texte présenté par la direction a certes obtenu 58 % des suffrages exprimés par les membres du CN (composé de la direction et des cadres intermédiaires du parti) : 84 voix pour, 55 contre et 5 abstentions sur 185 inscrits. Sur le papier, Fabien Roussel peut donc se targuer d’avoir obtenu une majorité (qui n’équivaut cependant qu’à 45 % du total des membres du CN, en comptant les absent·es).
« Ce résultat montre qu’il y a un débat dans le parti, mais qu’une très large majorité de la direction, des secrétaires départementaux – et je suppose des adhérents – se retrouvent dans l’orientation proposée », défend Christian Picquet, proche du secrétaire national, qui préside la commission du texte. Il voit même dans ce résultat « l’indice d’une progression significative », car la proposition de candidature de Fabien Roussel à la présidentielle n’avait obtenu que 52% des voix du CN en 2021.
La fracture Il n’en demeure pas moins que le PCF est « fracturé en deux », comme le dit l’ancienne secrétaire nationale de l’Union des étudiant·es communistes (UEC), Anaïs Fley, qui siège au CN.Le « grand parti de la classe ouvrière » avait en effet habitué ses adhérent·es à davantage de légitimisme : « Ce n’est pas dans la culture communiste d’avoir un résultat comme celui-ci. D’habitude on évite d’avoir des votes qui se divisent. Là, il y a eu un gros débat sur le texte, qui n’a pas évolué car son sens n’était pas amendable », décrit Hadrien Bortot, secrétaire de section dans le XIXe arrondissement de Paris, présent ce week-end sous la coupole de Colonel-Fabien, le siège du PCF.
Signe supplémentaire de crispation : à la demande de Fabienne Haloui, secrétaire fédérale du PCF du Vaucluse, le vote s’est fait à bulletin secret, ce qui a irrité la direction.« Ce n’est pas commun au PCF de faire un vote à bulletin secret, confirme Christian Picquet. Je ne suis pas convaincu que ça avait véritablement un objet, mais c’est de droit dans nos statuts, et on y a accédé, ça ne nous a pas effrayés. »
Mardi 6 décembre, trente-cinq membres du CN ont cependant signé un appelconfirmant l’ouverture d’un front oppositionnel.Parmi les signataires, des habitué·es de la fronde qui avaient notamment soutenu le texte « Pour un printemps du communisme » en 2018 (12 % des suffrages exprimés), comme Frank Mouly. Mais aussi des proches de l’ancien secrétaire national, Pierre Laurent, qui n’ont pas pour habitude de sortir du rang.
🔴 « Il y a la tentation de la direction de faire un congrès pour ou contre Fabien Roussel. Or le fond du débat est stratégique ». Hadrien Bortot, membre du Conseil national
Ils affirment que le texte de la direction « ne fait pas base commune», et regrettent en particulier une « non-prise en compte du risque imminent de prise de pouvoir par l’extrême droite » et « l’absence de discussion ouverte sur la Nupes et sur la conception du rassemblement portée par le PCF ». «Il y a la tentation de la direction de faire un congrès pour ou contre Fabien Roussel. Or le fond du débat est stratégique, politique, il s’agit d’une vision de ce que doit être le PCF dans la gauche », commente Hadrien Bortot, un des signataires.S’ils réunissent trois cents cotisants venant d’au moins trente fédérations d’ici le 8 janvier, il y aura donc une base commune alternative de leur part.
En cause, des divergences sur le bilan électoral du parti ces quatre dernières années :« L’objectif de la direction est de dire qu’on a volé de victoire en victoire pendant quatre ans… Comment construire une suite qui ait un tout petit peu d’efficacité à partir d’un bilan aussi déconnecté de la réalité ? », s’inquiète ainsi Frank Mouly, qui a manifesté sa « surprise » au CN.
Les communistes se divisent aussi sur l’analyse de la présidentielle.La direction met le score décevant de Fabien Roussel (2,3 % des suffrages exprimés) sur le compte de« l’hyper-présidentialisation de la vie politique » dont aurait bénéficié Jean-Luc Mélenchon. La stratégie de celui-ci, qualifiée à plusieurs reprises dans le texte de « populiste de gauche », aurait permis de répondre à « l’attente de radicalité de certains secteurs de la société et de tout un pan de la jeunesse, mais [en] ignorant délibérément la question stratégique clé de la reconquête des fractions du monde du travail qui se sont détournées de la politique ».
Le spectre de l’extrême droite Quant à la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), elle a atteint un « plafond de verre », lit-on dans le texte qui sera bientôt envoyé aux adhérent·es.« Manifestement, Jean-Luc Mélenchon pense que le monde du travail, le salariat, doit se fondre dans un peuple qu’il mythifie, critique Christian Picquet. Il dit que le peuple est le nouvel acteur du changement, qui a son expression politique à travers LFI. Nous, nous disons que l’acteur du changement est le monde du travail, qui est la force motrice de l’union de tous ceux qui ont intérêt au dépassement du capitalisme. »
Cette manière de suggérer, en creux, que la Nupes serait le réceptacle d’une gauche « sans le peuple » a été contestée pendant le CN par des délégués soucieux de travailler au rassemblement à gauche. « Le rôle du PCF serait, pour la direction, d’aller conquérir des électorats des zones rurales et périphériques, mais poser la question en ces termes, c’est tomber dans un piège, estime ainsi Antoine Guerreiro, ancien secrétaire national de l’UEC et militant dans le Val-de-Marne. C’est faire fi de toutes les catégories de population qui se sont rassemblées autour de la Nupes, comme s’il fallait les séparer des autres. De plus, si la Nupes ne suffit pas, alors il faut proposer autre chose qui puisse faire ses preuves.»
«Ce texte est habilement construit, mais on se pose comme des donneurs de leçons, et on ne prend aucun engagement. C’est la porte ouverte à ce qu’au final, toute la ligne politique du parti soit dictée par Fabien Roussel », abonde la jeune membre du CN Anaïs Fley. Les sorties médiatiques de celui-ci (Fabien Roussel) , comme sur la « gauche des allocations » à la Fête de l’Humanité en septembre[3], ou encore ces jours-ci sur le référendum sur les retraites(dans une interview à Ouest-France, il déclare que le PCF est le « meilleur allié » des chefs d’entreprise, et qu’il vaut mieux un référendum « qu’un blocage du pays, avec manifs, grèves et compagnies[4] »)ont fini par lui valoir des inimitiés.
Chacun à gauche doit faire une analyse critique, y compris le PCF.
Chaque force de gauche travaille bien trop souvent dans son propre couloir.
Laurence Cohen, sénatrice et membre du Conseil national du PCF : «Enfin, le danger d’une possible accession au pouvoir de l’extrême droite en 2027 est négligé aux yeux de ces communistes, hétérodoxes malgré eux ». « On a en France une gauche extrêmement affaiblie et un Rassemblement national en dynamique. Dans cette situation, chacun à gauche doit faire une analyse critique, y compris le PCF. Chaque force de gauche travaille bien trop souvent dans son propre couloir », affirme la sénatrice communisteLaurence Cohen, qui appelle de ses vœux « un texte qui ne donne pas dès le départ des conclusions ».
Certains communistes ne digèrent pas le choix fait en 2022 d’une candidature « quoi qu’il en coûte » de Fabien Roussel, alors que le Rassemblement national (RN) aurait pu être éliminé au premier tour : « Alors que l’exigence d’empêcher l’extrême droite d’accéder au second tour montait dans la campagne, on est apparu comme un obstacle à cet objectif, avec les conséquences que l’on sait : la force de propulsion dont le RN a bénéficié pour les législatives. C’est une faute grave, qui est passée sous le tapis », juge ainsi Frank Mouly.
Les critiques longtemps restées mezza-voce à l’intérieur du PCF se font donc entendre plus distinctement[2]. De là à présager un résultat inattendu au congrès d’avril, il y a cependant un pas. En 2018, le courant des « rénovateurs » ne pesait plus que 12% des voix. Cette fois-ci, une alliance avec d’anciens soutiens de Pierre Laurent pourrait se dessiner.
Celui-ci, qui préside le Conseil national, avait réuni 38 % des voix en 2018 sur sa propre « base commune ». Pour la première fois de l’histoire du PCF, les militants communistes avaient mis en minorité leur équipe dirigeante, propulsant Fabien Roussel à la tête du parti. Un coup de tonnerre que certains espèrent désormais répéter, en sens inverse.
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Un texte premier alternatif à celui de la direction autour de Roussel est proposé aux militants du PCF. Le 1er texte alternatif « Urgence de communisme », se veut une proposition de base commune différente de celle votée par le Conseil national, début décembre. Les signataires interrogent l’orientation et la stratégie de la direction sortante.
Il est soutenu par les anciens dirigeants du PCF (Marie-Georges Buffet et Pierre Laurent), ainsi que par des députés du PCF proches de la France insoumise et favorables à la NUPES. Il est également soutenu par Bernard Friot, qui voit ses thèses reprises, de façon édulcorée, dans ce texte.
Lire le texte alternatif à celui de Fabien RousselICI
L'ancienne députée européenne Marie-Pierre Vieu, la maire de Chevilly-Larue Stéphanie Daumin et la conseillère départementale de Seine-Saint-Denis Emilie Lecroq, sont les invitées de #LaMidinale pour aborder le sujet dutexte alternatif .
Il est probable qu'un troisième texte apparaisse dans les jours qui viennent, soutenu par les courants les plus " orthodoxes " du PCF.
Olivier Faure aux côtés d'Hélène Geoffroy, sa concurrente, lors du dernier congrès du PS, à Villeurbanne, en 2021
L’union de la gauche sans LFI, ça n’a aucun sens politique, c’est suicidaire !
Le Parti socialiste entre dans sa campagne pour le congrès, qui se tiendra fin janvier 2023 à Marseille. Olivier Faure, le premier secrétaire sortant, pourrait être challengé par deux autres motions.
Derrière Olivier Faure, Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol, trois équipes se disputent la direction du Parti socialiste. Mi-janvier, les adhérents les départageront sur la base de « textes d’orientation » aux stratégies bien distinctes.
La principale ligne de fracture : le rapport à la Nupes. Les socialistes ont fixé leur rendez-vous : à Marseille, du 27 au 29 janvier 2023.
Sources :Mediapart par Fabien Escalona | mis à jour le 26/01/2023
Dans leur affrontement pour la tête du Parti socialiste (PS), ses élites dirigeantes en passent encore par la production de textes collectifs. C’est en effet sur cette base qu’elles seront départagées par les membres du parti à jour de leur cotisation, au cours d’un vote organisé le 12 janvier prochain, préalable au renouvellement de la direction qui sera acté lors du congrès prévu à Marseille à la fin du même mois.
Dévoilés il y a une semaine, trois « textes d’orientations » (TO) sont ainsi censés sublimer les luttes de pouvoir internes, par leur affirmation respective d’un cap doctrinal et stratégique singulier. Il y a celui des soutiens d’Olivier Faure, député et actuel premier secrétaire ; celui des soutiens d’Hélène Geoffroy, son opposante en 2021, maire de Vaulx-en-Velin ; et enfin celui des soutiens de Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen cherchant à incarner une voie médiane. Mediapart a passé en revue ces dissertations d’une grosse vingtaine de pages.
À première vue, les différences ne sautent pas aux yeux.
Tous les signataires de ces textes s’affirment conscients des grandes crises du moment, en tirent la conclusion qu’un retour des socialistes au pouvoir est nécessaire, sur la base d’une union de la gauche dans laquelle ils auront regagné en influence, afin de mettre en œuvre des politiques écologistes, féministes et de justice sociale, propres à regagner la confiance des catégories populaires.
Derrière ces passages obligés, des différences d’approche se logent malgré tout. Si elles servent bien sûr à se démarquer les uns des autres, il serait excessif de les considérer comme totalement artificielles.
D’une part, une fois écrites noir sur blanc, elles engagent un minimum les équipes qui les portent.
D’autre part, ces différences sont assez cohérentes pour traduire des degrés de radicalité distincts quant à la manière d’aborder la conflictualité sociale et la question écologique.
Enfin, leurs implications seraient lourdes en ce qui concerne la préservation (ou pas) de l’union des gauches – la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes)– à laquelle participe actuellement le PS.
La participation à la Nupes en suspens
C’est sur cet aspect stratégique que les positions sont les plus tranchées. Si l’union de la gauche est vantée dans son principe, tout le monde n’en a pas la même conception. Le texte d’Hélène Geoffroy, en particulier, tire à boulets rouges contre le choix de s’intégrer à la Nupes[1].Cet « accord “sauve-qui-peut” », sans légitimité militante, aurait transformé le PS en « filiale » de La France insoumise (LFI)[2].
Or le parti (N.D.L.R. " mouvement " pas " parti ") de Jean-Luc Mélenchon n’est pas considéré comme un partenaire digne des socialistes, comme l’atteste le passage déplorant que « c’est désormais le cynisme qui prime, un populisme qui heurte nos valeurs, qui théorise l’apport des voix du RN lors des motions de censure votées récemment ». Exagérée, cette dernière affirmation colle au discours anti-LFI primaire de certains membres de la majorité présidentielle, de même que l’usage du vocable « extrême gauche » pour désigner cette force politique.
L’union trouvée aux législatives est clairement venue nourrir le refrain que les soutiens d’Hélène Geoffroy martelaient déjà lors du dernier congrès, à savoir celui de l’abandon d’une identité socialiste originale par la direction sortante. La conclusion pratique de ce diagnostic est assumée : dès février 2023, un PS dirigé par cette équipe procéderait à la « suspension de la participation à la Nupes et [à la] réintégration des candidats aux législatives exclus » pour s’être présentés en dissidents.
Le texte d’Oliver Faure, au contraire, défend son choix en renvoyant ses concurrents à l’évanescence de tout chemin alternatif : « Nous entendons ceux qui disent “ l’union, oui, mais une autre union ”. Mais laquelle ? Personne n’a jamais apporté de réponse à cette question. » Les scores réalisés par le PS aux élections de portée nationale tenues depuis 2017, de même que ceux des candidatures dissidentes lors des législatives de juin dernier, ne laissent guère entrevoir, en effet, de martingale électorale plus crédible.
L’accord de la Nupes était la seule façon pour la direction sortante d’éviter d’affronter l’actuel congrès avec pour seul bilan, catastrophique, le score piteux d’Anne Hidalgo à l’élection présidentielle. Puisqu’ils ne peuvent pas dire les choses aussi frontalement, les « fauristes » insistent sur les bénéfices collectifs qu’en a tirés le PS, « de retour au cœur de la gauche » après avoir sauvé une trentaine de sièges à l’Assemblée. Et pour désamorcer les craintes de disparition, ils minimisent le caractère contraignant de cette union.
« La Nupes […] est une coordination de groupes parlementaires et un espace de dialogue permanent, écrivent-ils. […] Nous assumons d’être engagés dans cette union tout en nous distinguant et contestant, lorsque c’est nécessaire, la stratégie ou la communication de nos partenaires. » Sur les sujets internationaux notamment, les positions des députés socialistes se sont effectivement distinguées de celles de LFI. « Il ne suffit pas de revendiquer une place plus importante au sein de l’union : il faut la mériter et la gagner auprès des électeurs », ajoute la direction sortante, qui compte bien s’y employer.
À cet égard, les tournures de phrases du texte de Nicolas Mayer-Rossignol traduisent assez bien une position au milieu du gué, qui gagne en œcuménisme ce qu’elle perd en courage et en clarté : « Pour nous, l’accord électoral Nupes, qu’il fût jugé nécessaire ou pas, respectueux ou pas de notre implantation, a été le produit de l’état “ comateux ” de la gauche sociale et écologique depuis 2017. […] Elle (sic) ne peut pas être le cadre politique durable de l’Union de toute la Gauche et des écologistes pour gagner. »
D’où une vague proposition d’« états généraux de la transformation sociale et écologiste », dont on ne voit pas pourquoi le cadre, au demeurant imprécis, serait préféré par les partenaires actuellement rassemblés dans la Nupes. Par rapport au texte de l’opposition la plus ancienne à Olivier Faure, les reproches à LFI sont moins crus et adressés de manière plus vague, même si la force mélenchoniste est clairement visée par la distinction établie entre « radicalité » et « démagogies et populismes ».
« Front de classe » contre « socialisme écologique » ? Sur le fond du cap politique,les trois documents n’offrent pas un éventail de positions aussi large qu’à l’époque où des personnalités comme Dominique Strauss-Kahn et Jean-Luc Mélenchon cohabitaient dans le même parti.
C’est logique : depuis 2017 en particulier, les départs vers la « grande coalition » macroniste et une scission de l’aile gauche ont sérieusement réduit la diversité idéologique du parti. Cela se sent notamment à propos de l’intégration européenne : un énième appel à une refonte des traités est commun à tous les textes d’orientation, mais sans réelle stratégie à l’appui, ce qui n’empêche pas certains de rejeter explicitement la désobéissance promue par les Insoumis.
On observe néanmoins que plus la proximité avec la Nupes est défendue, plus la politique générale préconisée est ancrée à gauche en termes idéologiques. Il en résulte une configuration originale.
Alors que la direction du PS avait historiquement campé sur un centre de gravité lui permettant de s’appuyer tantôt sur des sensibilités plus conservatrices, tantôt sur des sensibilités plus transformatrices, c’est l’équipe de Mayer-Rossignol qui tente d’incarner cet espace – soit pour être faiseuse de rois, soit pour ravir directement la tête du parti.
Les balancements et les évitements rhétoriques typiques de ce positionnement se retrouvent sans coup férir dans le texte intitulé « Refondations ! » :
La proportionnelle sera introduite, mais seulement pour la moitié des députés.
Les inégalités seront combattues « à la racine », mais le mode de production capitaliste n’est jamais nommé en tant que tel.
De même, la planification écologique est mise en avant mais presque incidemment, sans aucune précision sur ses modalités et son degré de contrainte.
C’est finalement la direction sortante qui se retrouve dans la posture la plus « radicale ».
Elle affiche l’ambition d’un « socialisme écologique », poursuivant « la justice et l’émancipation » en prenant au sérieux « la limitation des ressources dans un monde fini », et nomme les personnes dont elle défendra les intérêts (celles qui sont pénalisées par les « déterminismes sociaux »), mais aussi les groupes dont les intérêts matériels seront lésés par la « bifurcation » à accomplir (« ceux qui vivent du travail des autres » et « les 10 % les plus riches »).
À cet égard, une certaine confusion peut naître de l’emploi, dans le texte d’Hélène Geoffroy, de la notion de « front de classe » comme base sociale d’un PS refondé.La notion provient en ligne directe des années 1970, lorsque le parti s’était reconstruit sous l’égide de François Mitterrand, sur une ligne fort à gauche. À l’époque, comme l’expliquait le politiste Paul Bacot, ce front de classe désignait « l’ensemble du salariat exploité » et d’autres couches non salariées partageant « une situation de totale dépendance par rapport aux sociétés capitalistes » (comme certains paysans et artisans). Il s’agissait par là de désigner un projet de dépassement du capitalisme grâce à la coalition des forces qui y avaient intérêt. Et ce projet impliquait simultanément l’union de la gauche avec l’autre composante majeure de l’époque : le Parti communiste, en dépit de sa complaisance avec les régimes du bloc de l’Est.
À lire le texte de l’opposition la plus farouche à Olivier Faure, on en est très loin.
Premièrement, parce que l’union avec LFI est rejetée en parallèle, ce qui rend la portée stratégique de la notion contradictoire.
Deuxièmement, parce que les composantes de ce front de classe version 2022 sont tellement nombreuses qu’elles semblent désigner la société tout entière: les « catégories populaires », les « classes moyennes », mais aussi « les classes favorisées […] parties chez LREM [le parti macroniste – ndlr] ».
De manière symptomatique, aucun adversaire social n’est désigné, qui empêcherait de faire « France commune » ou de satisfaire les intérêts des personnes les plus fragiles.Quant à la « transition écologique », elle est réduite à une stratégie d’« efficacité plus que [de] sobriété énergétique », ce que tous les écolos conséquents dénoncent. Alors que les autres textes envisagent de diversifier les indicateurs de richesses et de progrès social, celui-ci parle uniquement d’une « croissance nouvelle » assez mal définie.
Au sein du petit milieu auquel le socialisme français a été réduit, certes plus homogène qu’avant, les trois lignes qui s’affronteront au congrès de Marseille restent donc bien identifiables. Selon celle qui l’emportera, la dynamique d’ensemble de la fragile union des gauches (#Nupes) en sera forcément affectée.
- Congrès du PS : (le parti au bord de la rupture : La victoire du premier secrétaire sortant Olivier Faure n’est toujours pas acceptée par le camp de Nicolas Mayer-Rossignol, à une semaine du congrès de Marseille qui pourrait être celui de l’éclatement du parti.) les scénarios pour sortir les doigts de la crise
Réforme des retraites à 65 ans : 79 % des Français sont contre[0] !
68% des Français·es sont favorables à une réforme des retraites ... MAIS pour un départ à 60 ans[14] !..
Retraites : grande marche à Paris le 21 janvier pour lancer la bataille[13] !
L’ensemble des syndicats nationaux se retrouveront le 5 décembre au siège de la FSU, aux Lilas (Seine-Saint-Denis), pour se concerter sur l’organisation de la riposte à la réforme des retraites, dont le gouvernement doit annoncer les contours dès le 15 décembre. Cette intersyndicale réunira la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’Unsa, Solidaires et la FSU. Cette réunion intervient, alors que le calendrier s’accélère, même si, pour le moment, les contours détaillés de la future réforme restent à préciser.
Dans un entretien au Parisien paru le 1er décembre[1], la Première ministre Elisabeth Borne a réaffirmé sa volonté de mettre en œuvre la « promesse » électorale d’Emmanuel Macron (programme du 17 mars 2022) d’un recul de l’âge légal, confirmant la piste d’un « report progressif » à « 65 ans d’ici 2031[2] ». De plus, le contenu de cette réforme devrait être présenté dès le 15 décembre, juste avant la trêve des confiseurs, en pleines fêtes de fin d’année !
Aussitôt, la gauche a réagi unanimement à cette communication court-circuitant concertation politique et négociation sociale.
Pour le groupe socialiste, Boris Vallaud, a déclaré qu’il s’agit d’une « provocation », avant de poursuivre : « Le point d’arrivée de la concertation est identique au point de départ. Le gouvernement a fixé le cap il y a longtemps et a prévu de s’obstiner dans une réforme injuste, brutale et largement rejetée par les Français. ».
Pour la présidente du groupe de La France insoumise à l’Assemblée, Mathilde Panot, ces déclarations soulignent que « la macronie souffre d’autoritarisme et de mensonge compulsifs ».
Le communiste Pierre Dharréville a dénoncé, lui aussi, des concertations aux allures de mascarade : « La Première ministre n’annonce rien de nouveau. Le gouvernement continue de réaffirmer son objectif de casse social tout en organisant des négociations avec les syndicats dont on se demande si elles sont le lieu d’une véritable discussion ou pour simplement décorer. » « Syndicats méprisés, parlement piétiné, démocratie abîmée ! », a scandé son collègue Nicolas Sansu (PCF) sur Twitter.
Au-delà des annonces précipitées d’Elisabeth Borne à la presse, aucun document de travail n’a d’ailleurs été diffusé aux partenaires sociaux.
Il est donc temps de revenir sérieusement et précisément sur l’ensemble du dossier.
En 2019, le projet de réforme du « système universel unique par points[3] » était présenté comme plus juste, plus solidaire. « Un euro cotisé donne les mêmes droits… », affirmait alors le gouvernement d’Edouard Philippe. Les femmes devaient même en être les « grandes gagnantes ». Le projet avait provoqué une très forte mobilisation sociale durant trois mois. La crise du COVID aidant, et malgré l’utilisation du 49.3, la réforme fut abandonnée.
Aujourd’hui, changement de registre. Le projet de reculer l’âge légal de la retraite à 65 ans ne promet plus l’équité ; il ne met en avant que le prétendu besoin d’équilibrer les comptes du système de retraite.
Inspiré par les Jours heureux L’histoire du système de retraite français pourrait se résumer ainsi : un long processus de construction, puis un détricotage progressif :
Le premier régime de retraite remonte à Louis XIV, pour les marins : la « caisse des invalides de la Marine Royale ». Plus tard, d’autres régimes de retraite sont mis en place, avec les pensions militaires en 1831, les pensions civiles des agents de l’Etat en 1853, la retraite des mineurs en 1894, des cheminots en 1909, des ouvriers de l’Etat en 1928…
Dans une France ruinée par la guerre et l’occupation, le ministre Ambroise Croizat crée, par les ordonnances d’octobre 1945, la Sécurité sociale, dont l’assurance vieillesse constitue l’une des branches, les autres étant la maladie, la famille, les accidents du travail. Cette institution s’inspire du programme du Conseil national de la Résistance (CNR)[4], baptisé « les Jours heureux ».
Le régime général des retraites s’applique, à l’époque, à tous les salariés du secteur privé (hors agriculture). Chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Le principe de fonctionnement du régime est un système par répartition : les cotisations des actifs de l’année servent à financer les pensions des retraités de la même année. L’âge minimum pour percevoir une retraite était fixé à 65 ans.
Au début, l’idée était de créer un système unique pour tous.Cependant, certaines professions (N.D.L.R. comme les agriculteurs et les commerçants) et certains organismes ont préféré conserver leur propre régime : c’est l’origine des régimes spéciaux.
Alors que la majorité des séniors vivaient dans la misère, ce nouveau système par répartition a réduit drastiquement le nombre de retraités pauvres. S’il y en a toujours trop, la France est encore l’un des pays du monde qui présente le plus faible taux de pauvreté chez les retraités.
En 1982, sous la présidence de François Mitterrand, une des mesures du gouvernement d’union de la gauche, figurant dans le « Programme commun », abaisse l’âge de la retraite à 60 ans, contre 65 auparavant, sous réserve d’avoir cotisé pendant 37,5 ans au moins (ordonnance du 26 mars 1982[5]).
Des attaques en continu
Mais, depuis, les attaques et le détricotage du système de retraite français ont été continus, sous tous les gouvernements !
La réforme Balladur, en 1993, s’inscrit dans les réflexions du « Livre blanc » de 1991 porté par Michel Rocard : allongement progressif de la durée des annuités de 37,5 ans à 40 ans (soit 150 à 160 trimestres) ; changement du mode de calcul des pensions, passant des 10 meilleures années de salaire aux 25 meilleures années ; indexation des pensions versées aux retraités sur les prix et non plus sur les salaires…
Le « plan Juppé », en 1995, propose d’aligner les régimes des fonctionnaires et des entreprises publiques (RATP, SNCF, EDF/GDF) sur celui du secteur privé. Après trois semaines de grève reconductible, le gouvernement recule ;
La réforme Fillon, en 2003, allonge la durée des cotisations à 41 ans (164 trimestres) et instaure l’alignement de la durée de cotisation du public sur celle du privé, ajoutant la création de nouveaux produits d’épargne retraite.
La réforme Woerth, en 2010, se distingue par l’allongement progressif de l’âge de départ à la retraite à 62 ans et par le report à 67 ans pour la retraite à taux plein.
La réforme Touraine, en 2014, en rajoute, avec l’allongement progressif de la durée des cotisations à 43 annuités (172 trimestres)…
L’équilibre financier du système de retraite est-il menacé ? Le dernier rapport du COR (Conseil d’orientation des retraites) du 15 septembre 2022[6] mérite d’être lu :
« Après des années de déficit, le système de retraite enregistre un excédent de 900 millions d’euros en 2021. Ce bon résultat s’explique essentiellement par le rebond d’activité après la crise sanitaire. En 2022, l’excédent devrait s’élever à 3,2 milliards d’euros ».
Mais comme le dit le président du COR, « mieux vaut regarder l’évolution des dépenses de retraite dans le PIB (Produit intérieur brut) qui a vraiment un sens». Sur ce point, le rapport précise : « En 2021, les dépenses de retraite représentait 13,8% du PIB, ce taux devrait rester stable jusqu’en 2027 (13,9% du PIB). De 2028 à 2032, la part des dépenses de retraite dans le PIB pourrait atteindre 14,2% voire 14,7% du PIB, en fonction des scénarios. De 2032 à 2070, la part des dépenses de retraite resterait stable, voire en diminution malgré le vieillissement de la population. »
La réforme des retraites de Macron/Borne est donc avant tout idéologique et ne vise pas, en réalité, un objectif d’équilibre financier. Comme l’a déclaré Elisabeth Borne, il s’agit plutôt de « dégager des marges de manœuvre » et même de dégager des excédents pour financer d’autres dépenses.
Jusqu’à aujourd’hui, la part de la richesse nationale distribuée aux retraités a régulièrement augmenté, à mesure que le nombre de retraités dans la population s’est accru. Sans difficulté, puisque la productivité progresse : un travailleur français produit en moyenne deux fois plus aujourd’hui qu’il y a 50 ans[7].
L’enjeu est de savoir où placer le curseur.
Depuis trente ans, la part du PIB consacrée aux retraites a doublé, passant de 7% à près de 14%. Rien n’empêche de continuer à consolider ainsi le système, en ajoutant quelques dixièmes de points de PIB. Notre système de retraite distribue plus de 300 milliards d’euros. Certains groupes financiers, comme BlackRock, tentent de mettre la main sur ce pactole.
Un recul social d’un demi-siècle. La Première ministre l’a annoncé : « Le report progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d’ici 2031 » s’appliquera à partir de juillet 2023, avec un recul de 4 mois par an à partir de la génération née en 1961[2] [8]. Les générations nées en 1970 et après seront, quant à elles, pleinement intégrées dans la nouvelle réforme qui conduit à revenir plus de cinquante ans en arrière pour l’âge de départ à la retraite.
Le minimum de pension pour une carrière complète sera de 1200 euros, soit 85% du SMIC. En parallèle, les pensions devraient être réindexées sur l’inflation. Mais à quel niveau ? En 2022, les augmentations de 1,1% en janvier et de 4% en juillet ne couvrent pas l’inflation estimée à 8% en moyenne pour l’année.
Par ailleurs, les « régimes spéciaux » seront affiliés au régime général, pour les futurs recrutés de la Banque de France, de la RATP, de la SNCF, des industries électriques et gazières ex EDF/GDF. Mais ceux de la police nationale, des militaires, de la pénitentiaire, des marins, des cultes, de l’Opéra national et de la Comédie française ne seraient pas concernés par la réforme.
Selon l’institut libéral Montaigne, l’économie générée par le projet de réforme actuel est évaluée à 7,7 milliards d’euros en 2027, et à plus ensuite. Un montant qui correspond aux coûts supplémentaires que représente le cumul de la baisse des droits de succession promise par Macron et de la suppression de la redevance audiovisuelle…
Des mesures injustes et inégalitaires. Un recul de l’âge de départ à la retraite serait injuste pour de nombreuses catégories de salariés. Il ne pèserait guère sur la carrière des cadres, car ayant rarement commencé à travailler avant 22 ans, les 43 ans de cotisations exigés à partir de la génération 1973 les amènent déjà à 65 ans. En revanche, pour toute personne entrée dans l’emploi avant 22 ans et ayant une carrière complète, il signifie concrètement devoir repousser sa retraite. Le dispositif de retraite anticipée pour longue carrière ne peut concerner que les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans, à condition d’avoir la durée suffisante de cotisations.
Régulièrement, on entend les défenseurs de ces réformes expliquer que « parce que l’on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps »,sans tenir compte du fait que c’est notamment à mesure que le temps de travail dans la vie a reculé que l’espérance de vie a augmenté. De plus, les écarts d’espérance de vie sont de 6 ans entre un cadre et un ouvrier, et même de 13 ans entre les 5% les plus riches et les 5% les plus pauvres.
(N.D.L.R. : Il est bien foutu ce graphique.. au premier jour du départ à la retraite 25% des plus pauvres sont déjà morts... Par contre, il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches.)
(N.D.L.R. : Le député Hadrien Clouet France insoumise #Nupes pose une question écrite au ministre du Travail. Une seule.
En cas de report à 65 ans du départ à la retraite, combien de personnes mourront avant d'y avoir accès ? Publiez les chiffres, assumez les morts... le gouvernement répondra t-il ?
Aujourd’hui, 40% des 50-62 ans sont au chômage. Les économies réalisées dans les caisses de retraites, ce sont les caisses de l’assurance-chômage et des minimas sociaux qui seront sollicitées pour les compenser.
Aucune nouvelle disposition n’est prévue pour les femmes, alors qu’elles gagnent en moyenne 25,7% de moins que les hommes et qu’elles constituent les gros bataillons des employés à temps partiel (80%), de même que leurs carrières sont plus souvent incomplètes en raison de l’arrivée des enfants, dont les conséquences professionnelles pèsent avant tout sur elles.
Relancer des mesures de progrès social Pour cela il faut revenir aux fondamentaux et valeurs de 1945 et 1982, pour permettre à tous de partir à la retraite à un âge décent, où l’on n’est pas cassé par le travail ou la maladie, et surtout avec un niveau de pension digne. La retraite est un nouvel âge de la vie, celui du temps libéré, durant lequel chacun peut s’investir autrement pour soi, ses proches et la collectivité.
Cinq grands principes devraient guider ces choix :
Toute personne doit avoir le droit de partir en retraite à un âge raisonnable, à commencer par ceux qui ont commencé à travailler plus tôt. L’espérance de vie a augmenté dans les dernières décennies, mais stagne désormais. L’espérance de vie en bonne santé reste stable, autour de 63 ans.Voilà pourquoi il faut donner la liberté de partir à la retraite à 60 ans ;
La préservation d’un calcul basé sur les annuités est fondamentale pour toute personne ayant commencé à travailler tôt. Aujourd’hui fixé à 43 ans,la proposition de ramener à 40 le nombre d’annuités serait une avancé, en intégrant le temps passé au RSA ;
Aujourd’hui, le calcul du montant des pensions dans le privé est fait sur les 25 meilleures années d’activité, suite à la réforme Balladur en 1993. Mesure très pénalisante, avec la précarité, le chômage, des carrières hachées, notamment pour les femmes.Pour cela, il faut revenir au calcul du montant des pensions sur les 10 meilleures années ;
Notre système de retraite a permis de sortir nos aînés de la misère et de maintenir le taux de pauvreté des retraités à un niveau environ deux fois inférieur à ceux de nos voisins européens. Selon Eurostat : 16% des retraités européens ont des revenus en dessous du seuil de pauvreté (19% en Allemagne). En France, le taux est d’environ 10% de retraités qui touchent moins de 60% du revenu médian[9]. Pour éviter cette situation, aucune retraite ne devrait se situer en dessous du seuil de pauvreté. Il est actuellement fixé à 1102 euros.Le minimum vieillesse doit être indexé au niveau du seuil de pauvreté;
Travailler toute sa vie au SMIC est déjà une difficulté chaque fin de mois. Partir à la retraite ne doit pas être une nouvelle étape qui prolonge et aggrave même ces atteintes à la dignité.Toute personne avec une carrière complète doit bénéficier d’une pension au moins égale au SMIC.
auquel on peut ajouter (N.D.L.R. : avoir une attention particulière pour les carrières longues, discontinues ; rétablir les facteurs de pénibilité supprimés par Macron ; indexer le montant des retraites sur les salaires).
Pour quel coût ? Plutôt que de maintenir une même taille de gâteau et d’y couper de plus petites parts, il est préférable de cuisiner un gâteau plus gros.
Les comptes de la sécurité sociale étaient en équilibres il y a 20 ans. Depuis, ils sont déséquilibrés par les exonérations massives de cotisations sociales. Ces exonérations étaient encore compensées par le budget de l’Etat en 2019, à hauteur de 40 milliards d’euros par an. Mais Emmanuel Macron a mis fin à cette compensation. Il vide les caisses des sécurités sociales pour imposer des mesures d’austérité[10].
D’autres marges de manœuvres existent.
De manière générale, toute augmentation des salaires représente mécaniquement une rentrée de cotisations et donc de l’argent pour financer les retraites.
Ainsi, l’obligation réelle de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes pourrait dégager 5 milliards d’euros par an (N.D.L.R. L'écart salarial hommes/femmes en France s'élève à 16,5% selon Eurostat, un chiffre en légère hausse[11]) ;
Les besoins d’emplois dans l’hôpital, l’école, les transports, etc., ne manquent pas : 100 000 emplois créés dans les services publics, ce serait 1,3 milliards de cotisations supplémentaires;
Soumettre à cotisation les revenus de l’intéressement, de la participation, de l’épargne salariale, ainsi que les revenus financiers des entreprises : ce seraient encore plusieurs milliards d’euros récoltés. La seule application de la cotisation vieillesse déplafonnée permettrait de lever quelque 4,4 milliards.
D’autres pistes permettent de lever de nombreux milliards d’euros à court terme.
Des sommes sont d’ores et déjà disponibles et inemployées :les réserves financières dans les différents régimes spécifiques de retraite et dans le fonds de réserve pour les retraites représentent un stock de 130 milliards d’€ (N.D.L.R.127,4 milliards d’€ en 2019[12]) …
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Chaque jour de nouveaux éléments pour comprendre
Le gouvernement aimerait nous faire croire que la réforme des retraites est nécessaire pour « préserver » le système, mais – c'est ballot – il a écrit les vraies raisons dans des doc officiels... et il s'agit en réalité de financer la baisse des impôts pour les plus grosses entreprises, comme la suppression de la " cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) qui est l'une des composantes de la contribution économique territoriale (CET) avec la cotisation foncière des entreprises (CFE)[15] ". Elle est assise sur la valeur ajoutée produite au cours de la période de référence...
👉 La réforme des retraites n'est rien d'autre qu'une contreparties aux cadeaux fiscaux faits aux actionnaires (passés par 49.3). 👇
[2] Si les rythmes d’évolution sont encore en discussion, ils pourraient être de quatre mois supplémentaires par année. Une personne née en 1962 pourrait ainsi travailler 8 mois de plus. Un an pour l’année 1963, etc. jusqu’à arriver à 65 ans de façon automatique.
- La France connaît un mouvement social d’une ampleur considérable tant par sa massivité que par sa durée, le plus important depuis celui de décembre 1995. Pourtant, ce mouvement n’a pas, pour l’instant, réussi à faire fléchir le pouvoir. Cela n’est d’ailleurs pas la première fois.Retraites 2023 : essayer de tirer des leçons
Il est urgent que les militants du champ politique et social soient plus nombreux à s’intéresser au champ transversal et paradoxal de la famille !
« Dépassant le clivage traditionnel entre la gauche et la droite, l’auteur montre que les véritables enjeux sur la question familiale se situent entre d’une part les pratiques et les attentes populaires et d’autre part une vision de la famille promue par les classes dominantes. » (4e de couverture)
Cet ouvrage très récemment paru aux Éditions Critiques (2022, 328 pages) est important, car il est le premier à embrasser le sujet de la famille dans la société contemporaine sous un angle politique et global depuis les livres de tendances foucaldienne ou bourdieusienne d’il y a quelques décennies[1]. Il échappe à la sociologie descriptive et aux effets de mode par un point de vue théorique solide (celui des Appareils idéologiques d’État d’Althusser), combiné à une expérience professionnelle « du dedans » de l’institution familiale et à une solide documentation.
Au sein des politiques sociales, le champ de la famille ne jouit que de peu d’attention de la part des politiques et de peu de connaissance du public. Il s’y ajoute une représentation institutionnelle fort peu démocratique : celle de l’UNAF que l’auteur connaît intimement[2].
Si l’on dépasse la tentation d’assimiler famille et familialisme, la lecture de cet ouvrage très détaillé, mais jamais jargonnant ni technocratique s’impose pour comprendre les particularités d’un système français issu de l’histoire (objet de la première moitié du livre de Raymond Debord[0]), mais profondément remanié par l’avènement du néolibéralisme. La seconde partie s’attache aux enjeux de la période macronienne pour montrer la possibilité de résistance qu’offre la famille face à la montée d’un individualisme destructeur des solidarités.
A la fin du XVIIIe siècle et dans la première partie du XIXe, c’est la doctrine malthusienne qui domine et dicte les comportements de la bourgeoisie libérale :il faut limiter les naissances non seulement pour contrôler les pauvres, mais pour limiter la dispersion du capital lors des héritages.
A partir de 1848, trois courants se dessinent :
les réactionnaires qui placent la famille dans les « communautés naturelles » (nous dirions les corps intermédiaires) et n’approuvent pas le malthusianisme ;
les républicains, marqués par les travaux d’Auguste Comte (« La société est composée de familles, et non d’individus. ») et de Durkheim, mais, dans le contexte de l’hostilité franco-allemande et du déclin de la natalité, qui favorisent une politique résolument nataliste avec l’Alliance nationale contre la dépopulation (à laquelle adhèrent Jules Guesde ou Marcel Sembat) : ce leitmotiv des années qui précèdent la guerre de 14-18 reviendra d’ailleurs avant celle de 1939…
les catholiques sociaux adeptes du corporatisme sous l’influence de Le Play et de La Tour du Pin, encouragés par la doctrine de Léon XIII, qui favorisent les familles nombreuses, les organisations liées à l’Église – en particulier pour limiter les effets de l’école publique – et prônent le suffrage familial.
Au-delà de leurs différences, ces courants se rejoignent pour fonder une véritable idéologie familialiste, qui aura de beaux jours en particulier avec la multiplication des associations familiales, en attendant que la Ve République la dote d’un appareil étatique dédié.
Raymond Debord retrace au passage, en un chapitre plein de saveur, le cheminement de l’idée du suffrage familial dont le premier promoteur serait Lamartine (en 1848, il s’agissait de restreindre la portée du suffrage universel qui venait d’être octroyé) et le dernier tenant Michel Debré en 1948 encore. Il y eut entre-temps d’âpres discussions dans les années 1920 et 1930 en concurrence avec la question du vote féminin puis, finalement, le projet de constitution du maréchal Pétain du 30 janvier 1944, trop tardif pour entrer en vigueur, quiprévoyait des conditions d’éligibilité différentes pour les hommes et les femmes, et un double suffrage pour les pères de trois enfants et plus.
L’auteur rappelle que le Front national, adepte dans une filiation contre-révolutionnaire de l’ordre naturel, faisait figurer le vote familial dans ses « 300 mesures pour le renouveau de la France » (N.D.L.R. : grâce auquel les pères voteraient pour leurs fils mineurs et les mères pour les filles[3]) en 1992, et que Jean-Marie Le Pen continua à le revendiquer jusqu’en 2002.
Ajoutons que l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et ses composantes départementales restent en 2022 le dernier bastion du vote familial ! Anachronisme que l’auteur ne semble pas juger prioritaire de combattre, contrairement à nous.
Ambiguïté des relations entre famille et mouvement ouvrier Dans ce chapitre fondamental pour sa thèse, R. Debord part de l’idée que l’assimilation courante entre le mouvement ouvrier et socialiste et la gauche républicaine (bourgeoise et petite-bourgeoise) doit être ici révisée :
En fait, la famille reste considérée par une gauche convergeant avec le libéralisme comme le lieu à préserver de formation de l’individu libre. Après avoir examiné plus particulièrement les thèses de Proudhon, Marx et Engels, et celles des anarchistes néo-malthusiens, l’auteur note que le Parti socialiste, ouvert à l’émancipation féminine, « n’a jamais développé de positions théoriques propres sur la question familiale ».
Quant au Parti communisme, son adoption claire de la défense de la famille dans les années 30 a tout à voir avec le virage de la politique de l’URSS. Loin des thèses d’Alexandra Kollontaï, l’heure y est au natalisme et aux valeurs familiales. Paul Vaillant-Couturier écrit qu’il s’agit de « donner sa dignité à la famille en lui enlevant le caractère honteux de contrat commercial que lui donne le Code Napoléon ou de châtiment que lui donne l’Église. »
Tout est en place pour la mise en place de la politique de la famille à laquelle le PCF va participer à la Libération.
De 1945 au « grand retournement » Concernant la période de Vichy, au-delà d’une promotion symbolique de la famille insistante, l’auteur signale que la politique de Pétain n’est pas en opposition avec celle de ses prédécesseurs, notamment Daladier. Et que celle apparue à la Libération – sur d’autres bases il est vrai et avec une autre ampleur – n’est pas non plus en rupture avec les précédentes. Caren 1945 se forge une « nouvelle grande alliance entre bonapartistes gaullistes, catholiques sociaux et communistes», jusqu’au retour au pouvoir du libéralisme avec le président Giscard d’Estaing et sa ministre Simone Veil[4].
Nous ne pouvons suivre en détail les éléments de cet apogée des politiques familiales : création de l’UNAF et autres organismes consultatifs, intégration des caisses d’allocations familiales à la Sécurité sociale, création de la PMI… Bien sûr, près 1947, les secousses politiques vont se répercuter dans l’institution représentative et finalement les mouvements contrôlés par le PCF n’entreront pas à l’UNAF… L’analyse se poursuit avec celle des tensions entre catholiques traditionalistes, catholiques sociaux et représentants de la sensibilité laïque[5], exacerbées par des questions de représentativité qui conduiront à une réforme des statuts de l’Union votés en 1975.
Ce que Raymond Debord qualifie de « grand retournement», c’est un changement accéléré de la société qui correspond pour lui à la crise de l’« ordre productif keynesiano-fordiste » autour de 1973, mais déjà présente sous Pompidou. Il note ainsi à contre-courant des idées reçues que le passage accéléré des femmes du foyer domestique au monde du travail n’est pas dû à un effet « Mai-68 », mais bien aux besoins du capital qui l’a organisé.
La période du « libéralisme avancé » de Valéry Giscard d’Estaing conserve à l’État un rôle d’intervention notable(loi sur la contraception orale et réforme de l’autorité parentale) combiné une reconnaissance croissante des droits individuels. L’illustrent les idéologies du moment : MLF, FHAR[6], antipsychiatrie et dénonciation de la toxicité de la famille, tandis que s’affaisse l’influence des catholiques.
Dès 1977, pourtant, avec la fin des « expériences disruptives », Debord souligne que certains intellectuels de gauche inscrivent la défense de la famille dans une perspective anticapitaliste[7].
La centaine de pages consacrées à ce double constat sont les plus originales du livre, elles méritent d’interpeller la gauche et vont peut-être ébranler les convictions « spontanées » de certains de ceux qui s’en revendiquent.Le constat premier est que nos politiques de la famille sont passées du familialisme à la parentalité, puis de la parentalité à « l’enfantalité ».
Normes petites-bourgeoises et reclassement idéologique Que la défense des droits de l’Homme ait fait place à l’idéologie des droits individuels, l’auteur l’illustre dans divers secteurs, dont l’Éducation nationale, tout en relevant le « recours croissant à des techniciens pour pallier ce qui est considéré comme relevant des carences parentales ». Si l’accord se fait sur la notion – floue – de l’intérêt de l’enfant, l’appréciation varie selon les catégories sociales, le bloc ouvriers, employés, professions intermédiaires se distanciant des normes de « bonne parentalité » qui correspondent à la nouvelle petite bourgeoisie urbaine, en particulier en matière de garde du jeune enfant et d’allaitement. Le reclassement qui accompagne ces évolutions idéologiques est finement analysé du point de vue des partis politiques et du point de vue des associations familiales. D’un côté, le mouvement socialiste – qui s’accommode globalement du néolibéralisme, « la défense des intérêts collectifs ne faisant plus recette », note Debord – s’illustre dans deux courants : celui de la CSF[8] et celui du CNAFAL[9] qui dénonce familialisme et cléricalisme. Rappelons qu’à droite figurent les AFC[10] et que le mouvement centriste Familles rurales est aujourd’hui dominant dans l’institution familiale. (On regrettera au passage que l’auteur ne consacre aucune analyse à la gouvernance de la CNAF et à son rôle.)
Sous l’ère Macron En 2017, Emmanuel Macron ne semblait pas accorder d’importance à la politique familiale. Dans une logique d’individualisation des droits, ses propositions concernent surtout les revendications homoparentales et les demandes des féministes en matière d’option de déclaration individuelle des revenus imposables pour les couples. Le premier quinquennat d’un président qui se défie des corps intermédiaires fait aussi planer des menaces sur l’institution UNAF, qui semblent aujourd’hui oubliées au prix de l’alignement de ses positions sur celles du gouvernement.
Parmi les mesures de la période allant dans le sens d’une étatisation au détriment des prérogatives familiales, on retiendra l’analyse par l’auteur de l’obligation scolaire généralisée à trois ans en 2019[11], sur laquelle il émet des réserves qui méritent d’être débattues.
Quant à la campagne des présidentielles de 2022, elle présente par rapport à 2017 des références explicites à la politique familiale, notamment aux familles monoparentales et à l’enfance. Au-delà des annonces, il reste aujourd’hui que la réalité budgétaire en termes de prestations familiales n’est pas brillante :
les transferts de la CAF vers d’autres branches de la Sécurité sociale continuent ;
l’accueil de la petite enfance souffre ;
l’indemnisation du congé parental s’effondre…
la prise en compte des facteurs démographiques (vieillissement, fécondité en baisse), même dans l’optique de la réforme des retraites, reste un impensé du gouvernement ;
enfin la situation des familles nombreuses se dégrade.
Si, dans la droite ligne de la pensée marxiste, Raymond Debord note que les idées de la classe dominante sont aussi les idées dominantes dans la société, il remarque qu’on peut s’interroger sur l’existence d’une morale « d’État » et sur la survie d’un familialisme conservateur. Suivent une série de discussions sur des questions d’actualité non résolues ; dans l’impossibilité d’en rendre compte, voici une simple liste de ces points de tension : la filiation et l’adoption, la bioéthique, les contradictions du féminisme, la place des pères, les théories du genre.
Résilience de la famille S’appuyant sur diverses enquêtes, l’auteur montre ensuite l’adhésion massive des Français aux valeurs familiales (« lieu de solidarité », « amortisseur social ». Pour lui :
Crise sanitaire et crise économique ne font que renforcer ce sentiment.
Autres signes : l’union légale, avec le Pacs et malgré la désaffection vis-à-vis du mariage, « fait de la résistance », et le salaire maternel revient dans les débats sous l’appellation de « revenu parental ».
L’ouvrage se termine avec la discussion de deux domaines connexes : les politiques de l’immigration[13] et le néomalthusianisme des milieux écologistes. Et avec une charge contre ce que l’auteur qualifie drôlement de « croyances de luxe » de la petite bourgeoisie intellectuelle : par exemple l’engouement pour les « mamans solo », pour la PMA, pour la pluriparentalité.
Et les dernières pages abordent de façon peu habituelle la place de la femme dans les milieux populaires (plutôt matricentrés) qui « sont aujourd’hui les principales victimes d’une précarisation économique renforcée par celle des liens affectifs ».
Cet ouvrage stimulant et critique, on le voit, ouvre des pistes de réflexion nombreuses dont certaines mériteraient des études précises sur les évolutions des comportements et des opinions en fonction des catégories sociales. Quid, par exemple, de l’hétérogamie croissante des unions, ou du célibat ?
Il reste à souhaiter que les militants du champ politique et social soient plus nombreux à s’intéresser au champ transversal et paradoxal de la famille !
Notes
[0] Raymond Debord, est cadre dans la protection de l’enfance. Docteur en sciences humaines, il est spécialiste de la famille et militant politique.
[4] Non sans raison, Raymond Debord estime que c’est Lucien Neuvirth plutôt que Simone Veil qui, pour la loi de 1967 sur la contraception, devrait passer à la postérité pour avoir incarné un point de bascule anthropologique majeur.
[5]Ce n’est qu’en 1977 qu’une association ouvertement laïque – le CNAFAL – entre à l’UDAF
[7] En particulier Christopher Lasch qui n’a été traduit en français qu’en 2012 et que paradoxalement Éric Zemmour et les ultra-conservateurs catholiques ont été les seuls à saluer…
[11] L'instruction obligatoire dès 3 ans à la rentrée 2022-2023. Il a été approuvé par le haut comité de l'éducation puis par le conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec). Dans l'Hexagone, la loi a abaissé dès 2019, l'âge de l'instruction obligatoire à 3 ans au lieu de 6 ans. L’obligation scolaire dès 3 ans, une généralisation en trompe-l’oeil
[12] Je souligne. La transmission du capital culturel, en parallèle à celle du capital financier, est un aspect moins visible du rôle de la famille, mais de nature anthropologique. [13] On constate à la deuxième génération que « les descendants d’immigrés sont plus éloignés des traditions de leurs parents que la population majoritaire »…
Marine Le Pen (France) - Jimmie Åkesson (Suède) - Giorgia Meloni (Italie) - Eric Zemmour (France) - Viktor Orbán (Hongrie) - Mateusz Morawiecki (Pologne)
80 ans après, l’ombre de l’extrême droite s’étend sur l’Europe[10] !
Allons-nous continuer longtemps à fermer les yeux sur la montée du fascisme européen ? Italie, Hongrie, Pologne... Ensemble pour un front antifasciste[9] !
Ces derniers mois la montée de l’extrême droite a fait la “une” des pages politiques des journaux européens à la suite de la victoire de coalitions droite/extrême droite lors des dernières élections législatives en Suède comme en Italie.
En Suède, pays exemplaire pour la social-démocratie qui a dominé la vie politique du pays pendant près d’un siècle, la droite et l’extrême droite ont gagné les élections du 11 septembre 2022, le parti des “ Démocrates de Suède ” devenant le 2e parti du pays après les sociaux-démocrates avec 20% des voix. Ce parti a été fondé en 1988 par des néo-nazis, il a légèrement modéré ses positions tout en restant marqué par ce passé et sa ligne actuelle est avant tout anti-immigration.
En Italie, la coalition formée par un parti de droite et deux partis d’extrême droite a gagné les élections du 25 septembre 2022, et c’est Giorgia Meloni[0], la dirigeante des “ Frères d’Italie ”, un parti néo-faciste, qui devient Premier Ministre du pays.
Ces dernières victoires électorales ne sont pas des phénomènes isolés.
En Pologne comme en Hongrie, des partis populistes d’extrême droite sont au pouvoir depuis des années et dans les autres pays européens l’extrême droite progresse. Par exemple Vox, en Espagne, avait obtenu 15% des voix lors des législatives de 2019 et les sondages les donnent en nette progression, et en France Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement National a obtenu 23% des vois au 1er tour de l’élection présidentielle d’avril 2022 et 31% au 2nd tour[1].
Pour en rester au constat, la croissance de l’extrême droite en se limite pas à l’Europe. Dans d’autres régions du monde on voit surgir des dirigeants qui, comme Jair Bolsonaro au Brésil ou Donald Trump aux Etats-Unis, ressemblent beaucoup aux dirigeants d’extrême droite en Europe.
Des mouvements différents de ceux du 20e siècle Quand on pense au fascisme italien ou au nazisme allemand des années 1920 et 1930, on comprend qu’il s’agit de partis qui construisent des milices violentes, rejettent la démocratie, s’attaquent avant tout au mouvement ouvrier et s’appuient sur une bourgeoisie qui veut rétablir l’ordre dans un continent marqué par des vagues révolutionnaires.
Les mouvements d’extrême droite européens actuels sont très loin du fascisme et du nazisme de l’entre-deux guerre,mais ils sont aussi différents de l’extrême droite qui s’est reconstruite après la 2e guerre mondiale.Des nostalgiques du fascisme ont reconstruit des partis, le MSI en Italie, le NPD en Allemagne ou le Front National en France[2], aujourd'hui RN, qui avaient tous les mêmes caractéristiques. Ils s’opposaient à l’immigration, mais ils étaient tout autant hostiles au communisme, aux syndicats et au mouvement ouvrier en général et étaient réactionnaires sur tout une série de sujets, les droits des femmes, l’homosexualité, etc.
Les partis d’extrême droite contemporains ont des positions différentes sur beaucoup de questions mais sont d’accord sur deux d’entre elles :
une obsession sur l’immigration, souvent liée à une haine de l’islam ;
et une défense de la nation contre les élites et les institutions qu’elles incarnent, en particulier l’Union Européenne.
Sur le reste, tout les séparent.
Certains partis sont conservateurs sur le plan des mœurs, antiféministes, anti-homosexuels et anti-avortement, en Pologne, Hongrie ou en Espagne... alors que d’autres, en France ou au Pays-Bas par exemple, s’appuieront sur les droits des femmes ou des homosexuels pour mieux s’attaquer à l’islam.
Certains soutiennent la Russie de Poutine, Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, alors que d’autres sont pro-ukrainiens, comme le PiS polonais ou Giorgia Meloni en Italie.
Le changement climatique les a aussi séparé, certains d’entre eux niant ses causes humaines, tout comme les campagnes vaccinales contre la Covid-19.
La question des droits sociaux les divise également, en France Marine Le Pen, du RN, les défend et réclame verbalement le retour de la retraite à 60 ans (N.D.L.R. : maisdans les faits Marine Le Pen est contre la retraite à 60 ans et la hausse du SMIC[3][4])... alors que Eric Zemmour défend les entreprises et le néolibéralisme.
A la source de l’essor de l’extrême droite, la mondialisation néolibérale...
Depuis plusieurs décennies le monde est entré dans une phase de mondialisation néolibérale, ce qui a entraîné de nombreuses transformations dont certaines sont à la base de l’essor de l’extrême droite[5].
Trois d’entre elles sont particulièrement importantes.
La première est la croissance des inégalités et les transformations du travail.
Les pays européens, si l’on se réfère à l’indice Gini qui calcule le niveau d’inégalité pays par pays, sont parmi les plus égalitaires.Mais la mondialisation a permis une concentration des richesses toujours plus importante vers un tout petit nombre d’individus, et les élites sont perçues comme un monde à part, déconnecté de la vie quotidienne de la grande majorité de la population. Le néolibéralisme et la mondialisation ont entraîné une transformation profonde du travail, de nombreux emplois industriels ont disparu à cause des délocalisations, et pour ceux qui restent, tout comme ceux du secteur tertiaire, la précarité a progressé et les collectifs de travailleurs se sont fragmentés.Le résultat de ces évolutions, combiné à l’existence d’un filet de sécurité protégeant les plus pauvres, ont entraîné un tassement vers le bas de la pyramide des revenus et un sentiment de déclassement pour la classe ouvrière et les couches moyennes.
La seconde est l’affaiblissement des capacités des Etats et des institutions traditionnelles face à la puissance des marchés
Une évolution que l’on retrouve dans la plupart des régions du monde mais qui est particulièrement marquée en Europe où l’existence de l’Union Européenne éloigne encore plus les citoyens des lieux de décisions.
Dans les décennies qui ont suivi la seconde guerre mondiale, le commerce mondial était très limité, les principaux Etats, en Europe, avaient la possibilité de développer tel ou tel secteur d’activité et la vie politique s’organisait dans un bipartisme droite/gauche. Aujourd’hui les partis de droite ou de gauche dite “ de gouvernement ”, comme les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocratesont des politiques comparables (N.D.L.R. : en France on l'a vu avec l'évolution du PS à partir de 1983 et sa finalité sous Hollande[6]) et ils perdent, des deux côtés, leurs électeurs traditionnels et l’on assiste, dans toute l’Europe à une fragmentation de la scène politique et à une percée de l’extrême droite qui, dans de nombreux pays, dépassent en voix les partis de droite traditionnels, (N.D.L.R. et en France la gauche traditionnelle comme en témoigne les résultats des élections présidentielles 2022 :Jadot : 4,63% ; Roussel : 2,28% ; Hidalgo : 1,75% ; Poutou : 0,77% ; Arthaud : 0,56%[6bis]).
La troisième transformation est la conséquence d’une « métropolisation » qui est une des conséquence de la mondialisation.
Il s’agit de l’adaptation des grandes villes aux besoins de l’économie néolibérale, à l’intensification des flux commerciaux et financiers et de la mise en relation des économies à l’échelle mondiale. Face à l’affaiblissement du rôle économique des Etats émerge un réseau hiérarchisé de métropoles qui dessine un archipel dominant l’économie mondiale.Mais la métropolisation a pour corollaire le déclin des territoires ruraux et des villes moyennes, très nombreuses en Europe, qui voient disparaître les services publics et la vie de leurs centres villes.
L’enjeu des classes populaires et des territoires ruraux La percée de l’extrême droite ne peut se comprendre qu’en croisant les trois transformations que nous venons de rappeler. L’extrême droite perce chez les classes populaires et dans les territoires ruraux et les petites villes à cause d’un sentiment – qui est souvent une réalité factuelle – de déclassement et d’abandon face à un Etat qui ne les protège pas et est au service des élites.Toutes les études montrent l’importance des classes populaires dans l’électorat d’extrême droite.
Deux exemples :
les Démocrates de Suède a obtenu un score de 8% chez ceux qui ont fait des études supérieures et 25% chez ceux qui ont un plus faible niveau d’éducation ;
et, en France, le Rassemblement National a recueilli les voix de près de la moitiés des ouvriers mais seulement 15% des cadres[1].
La césure entre les métropoles et le reste des territoires est elle aussi frappante.En France presque toutes les grandes villes sont dirigées par la gauche et l’extrême droite y fait des scores très faibles alors que ce parti fait des scores importants dans les petites villes et les territoires ruraux.Une réalité que l’on observe dans de nombreux pays où les métropoles sont souvent plus à gauche que le reste du pays.
Ces réalités obligent les forces de gauche et les mouvements sociaux à une discussion stratégique.La gauche de gouvernement, qu’elle soit démocrate aux Etats-Unis, social-démocrate ou écologiste en Europe, a privilégié les questions “ sociétales ”, les droits des femmes, des communautés LGBTQ, l’antiracisme plutôt que les questions sociales qu’elle était prêt, dans la dernière période, à sacrifier aux noms des nécessités de l’économie dans une phase de mondialisation.Face à cette situation, une partie de la gauche explique qu’il faut relativiser les questions sociétales, en particulier sur l’immigration, pour se concentrer sur les questions sociales et tenter, par cette orientation, de regagner les classes populaires qui se sont tournées vers l’extrême droite.
Mais une nouvelle génération de mouvements politiques et de mouvements sociaux, en Europe comme dans le reste du monde, veut défendre l’ensemble de ces exigences, les questions sociales bien évidemment, mais aussi la justice climatique et environnementale, les droits des immigrés, des femmes et des minorités LGTB et l’antiracisme(N.D.L.R. : En France, c'est le cas de la France insoumise[7] et de la #Nupes[8]) !