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3 mars 2023 5 03 /03 /mars /2023 17:49
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat

Macron viole la Constitution (interventions de la gauche au Sénat)

La France insoumise  appelle :

  • les sénateurs de la Nupes à « tout faire pour empêcher » l'adoption de la réforme
  • les citoyens à écrire à leur sénatrice ou sénateur pour lui demander de tout faire pour empêcher la réforme des retraites d’être votée au Sénat !

 

 

L’implication des députés de la France Insoumise et de la NUPES dans la bataille parlementaire a donné l’occasion de révéler à nos concitoyens les mensonges de la macronie. La retraite « minimale » à 1 200 euros n’existe pas. Pas plus que le pseudo dispositif « carrières longues » qui conduira certains des salariés entrés les plus tôt dans le travail à devoir cotiser 44 annuités.

A présent, ce sont la rue, les mouvements sociaux et la grève qui peuvent faire tomber la retraite à 64 ans. D’ici le 7 mars, le compte à rebours est lancé pour mettre la France à l’arrêt et tout bloquer. Car c’est ainsi que le gouvernement reculera.

De son cotè le Conseil politique de la France Insoumise appelle solennellement les sénatrices et sénateurs de la NUPES à tout faire pour empêcher l’adoption de la retraite à 64 ans au Sénat[1].

L'examen de la réforme des retraites a débuté au Sénat le 2 mars 2023.

Maintenant tout se joue à partir du 7 mars, par les grèves et les manifestations rassemblant tous ceux qui se mobilisent pour bloquer la réforme. Jusqu’au retrait !

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 12/03/2023

- Après notre première victoire  à l'Assemblée nationale, la réforme des retraites est examinée au Sénat.

Écrivez à votre sénateur·trice : dites-lui de tout faire pour faire pour bloquer la retraite à 64 ans !

  • L'outil automatique à votre disposition pour vous adresser à votre sénateur est accessible 👉 ICI
  • ou en cliquant ici 👇

 

Retraites : contactez votre sénateur pour bloquer la réforme !

 

La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat
La contre-réforme des retraites de Macron au Sénat

 

🔴 Le débat est ouvert

 

- La présidente du groupe communiste au Sénat estime que le gouvernement ne respecte pas la Constitution.

  • Retraites : " Vous violez la Constitution ", dénonce Eliane Assassi

" Quel bonheur d'entendre, enfin, une personne rationnelle, qui se soucie réellement du sort de la majorité des gens. Quelqu'un qui respecte les débats et les institutions ! Merci !… ça fait tellement de bien, après tant de mensonges et de mépris de la part de ce gouvernement ! "

 

 

- Le sénateur écologiste Daniel Breuillet s'oppose au projet de loi.

  • Retraites : " Cette réforme malmènera nos concitoyens " dénonce Daniel Breuiller

" Lorsqu'un gouvernement impose une réforme sans l'approbation du peuple, cela remet en question la valeur de la démocratie indirecte dans laquelle les représentants élus prennent des décisions au nom du peuple. En effet, cela peut suggérer que le gouvernement ne considère pas suffisamment l'opinion et les préférences des citoyens. "

 

 

- L'écologiste Guillaume Gontard  : Pourquoi ce festival de mensonges ?

  • Retraites : " Il faut arrêter avec ces provocations ", demande Guillaume Gontard

" Mr Gontard je vous remercie de parler du fond de cette réforme et effectivement c'est encore les petits gens les gueux comme ils aiment a nous appeler qui vont en subir les conséquences. "

 

 

- Le socialiste Patrick Kanner fustige une " piraterie parlementaire "

  • Réforme des retraites : Le patron des sénateurs socialistes critique l'emploi de l'article 49.1, qui limite le temps des débats.

" Je ne pensais pas aller dans la rue le 7, après avoir écouté Véran je suis motivé "

 

 

- La socialiste Monique Lubin s'adresse au gouvernement : " Vous portez atteinte à la parole publique avec des chiffres faux "

  • Réforme des retraites : La cheffe de file socialiste sur le texte Monique Lubin reproche au gouvernement ses changements de pied sur les chiffres communiqués notamment sur les petites retraites à 1200 euros.

" Merci madame La Sénatrice pour ces Paroles claires et explicites. Merci de défendre ainsi les Français contre des lois injustes. "

 

 

- 8 mars : La Macronie et #LR ont essayé de passer en force le vote sur l'article 7 !
Bravo aux sénateurs de gauche d'avoir mené la bataille, comme l'a fait le groupe insoumis à l'Assemblée
La lutte continue, jusqu'au retrait !

 

Retraites : après une nuit d’incidents, le Sénat interrompt les débats avant le vote de l’article 7

 

- 9 mars : la Macronie et #LR ont utilisé le forcing pour faire passer l'article 7 !

Au Sénat " La majorité de droite a utilisé l'article 38 du règlement interne pour couper court à la discussion, avant d'adopter un amendement de "réécriture" de l'article 7 qui a fait passer à la trappe la majorité des amendements de gauche."... et ine fine adopter l'article 7 qui porte les retraites à 67 ans[2] !

  • Analyse du vote de l’article 7.

👉 C'est l'alliance de la droite et de la macronie qui a permis ce vote.
👉 Ont voté CONTRE les 3 groupes de gauche + 22 sénateurs de la droite et du centre ; 29 sénateurs de la droite et du centre se sont abstenus...
Nous ne lâcherons rien, jusqu'au retrait  !

 

Retraites : après des débats électriques, le Sénat adopte l’article 7 qui reporte l’âge légal à 64 ans

 

👉 C'est l'alliance de la droite et de la macronie qui a permis ce vote (voir le détail)

 

- 10 mars : le gouvernement décide d'utiliser la procédure du " vote bloqué " au Sénat pour aboutir à un vote, la gauche dénonce " un aveu de faiblesse "

Au Sénat, au huitième jour des débats sur la réforme des retraites au Sénat, le gouvernement a décidé vendredi 10 mars d'utiliser l'article 44.3 de la Constitution. Ce dernier permet à l'exécutif, via la procédure dite du  "vote bloqué ", d'accélérer la procédure parlementaire et de faire voter les sénateurs sur la totalité du texte[3]. Le ministre du Travail Olivier Dussopt, a demandé " un vote unique " en prenant en compte certains amendements. Sans surprise, l'opposition de gauche dénonce ce recours.

 

DIRECT. Réforme des retraites : le gouvernement décide d'utiliser la procédure du "vote bloqué" au Sénat pour aboutir à un vote, la gauche dénonce "un aveu de faiblesse"

 

  • Retraites : " Voilà donc le coup de force que vous prépariez en fait depuis mardi ", dénonce Pierre Laurent du PCF

Instants très graves où le gouvernement détourne notre constitution pour passer à nouveau en force. On ne gouverne pas contre les Assemblées et le Peuple sans conséquences. C'est très inquiétant pour l'avenir de nos institutions.

Il fait cette intervention quelques instants après l'annonce du vote bloqué.

 

 

- 11 mars : le Sénat adopte le texte par 195 voix contre 112

Voilà.... mais ce n'est pas encore gagné pour #Macron !
⚡ Une pensée pour ceux qui souhaitaient ou regrettent que l'art 7 n'ai pas été débattu et voté à l'Assemblée Nationale : imaginez le résultat si l’Assemblée avait fait pareil !

Contre l'ensemble des syndicats, contre 80% des français, contre des millions de manifestants, contre la démocratie dont les outils ont été détournés.

 

Cette réforme n'a toujours aucune légitimité populaire.

Le combat pour nos retraites continue !

 

RÉFORME DES RETRAITES: LE SÉNAT ADOPTE LE TEXTE PAR 195 VOIX CONTRE 112

 

 

- 16 mars : le Sénat adopte largement la réforme des retraites lors d'un vote solennel

Quelle honte ! Les sénateurs macronistes et LR ont adopté la #RéformeDesRetraites[4] !

Après le premier vote favorable du 11 mars, les sénateurs valident donc le texte issu de la commission mixte paritaire (CMP) qui s'est tenue tout au long de la journée du 15 mars.

 

Le Sénat adopte largement la réforme des retraites lors d'un vote solennel

 

  • Voici la liste des sénateurs qui veulent vous faire travailler 2 ans de plus !
Voici la liste des sénateurs qui veulent vous faire travailler 2 ans de plus !

 

Notes :

[1] Déclaration du Conseil Politique de la France insoumise en date du 20 février 2023

[2] Retraites : après des débats électriques, le Sénat adopte l’article 7 qui reporte l’âge légal à 64 ans

[3] DIRECT. Réforme des retraites : le gouvernement décide d'utiliser la procédure du "vote bloqué" au Sénat pour aboutir à un vote, la gauche dénonce "un aveu de faiblesse"

[4] Le Sénat adopte largement la réforme des retraites lors d'un vote solennel

 

Pour en savoir plus :

- RETRAITES: LE DEAL " SECRET " AVEC LES LR AU SÉNAT QUI EMBARRASSE LA GAUCHE (les sénateurs socialistes, communistes et écologistes se sont mis d'accord avec Les Républicains qui détient la majorité avec les centristes sur la tournure des débats au Sénat.)

- La majorité sénatoriale propose un CDI nouvelle formule, exonéré de cotisations familiales, pour " faciliter l'embauche des seniors au chômage ".... mais qui aurait comme résultat de priver notre système de protection sociale de ressources

- Jean-Luc Mélenchon : " En attendant, formellement, désormais tout le monde est d’accord avec ce que les Insoumis ont fait à l’Assemblée. "... " De plus, plusieurs voix sénatoriales indiquent que le mieux serait encore qu’il n’y ait pas de vote du tout sur le texte entier. "

- Le système de retraite par capitalisation s’installe, discrètement, dans les pratiques en France

- Contre la casse de nos retraites : on peut gagner ! Retours sur quelques mouvements sociaux victorieux de l’histoire récente

- Retraites : les 15 mensonges de Macron dans sa lettre aux syndicats

Sur les votes :

- Le Sénat vote l'article 1 : extinction de cinq régimes spéciaux (RATP, IEG, Banque de France, Cese et clercs de notaires), par 233 voix pour et 99 voix contre

- Le but caché des incessantes réformes des retraites et de la baisse des pensions... la capitalisation votée par la droite du Sénat : l’amendement appelant à ouvrir la réflexion sur l’intégration d’une part de capitalisation dans le système des retraites est adopté par le Sénat (chambre haute), avec 163 voix pour et 126 contre

 

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1 février 2023 3 01 /02 /février /2023 21:25
La France insoumise : projet pour une possible autre réforme des retraites !

" Un système de retraite est toujours un choix de société "...

 

" Le modèle que dessine la réforme du gouvernement, avec la retraite à 64 ans, est guidé par une logique productiviste, archaïque et injuste. "

 

 

INTRODUCTION

de Mathilde Panot
Présidente du groupe parlementaire
LFI-NUPES

 

 

Sources : La France insoumise | mis à jour le 18/02/2023

- Un système de retraite est toujours un choix de société.
Ses modalités soulèvent, en creux, des questions fondamentales :
Souhaitons-nous une société de l’entraide ou une société du chacun pour soi ? Quel sens donnons-nous au travail ? Il nous faut répondre collectivement à ces questions ; et contrairement à ce qu’énonce le gouvernement, il n’est pas une seule réponse possible.

 

 

- Le modèle que dessine la réforme du gouvernement, avec la retraite à 64 ans, est guidé par une logique productiviste, archaïque et injuste.
Il s’agit de travailler plus longtemps, en faisant peser l’effort sur les plus pauvres, dans le but de produire davantage. Pour cela, le gouvernement rebat les mêmes arguments éculés qui échouent à convaincre le grand nombre. Nous en sommes à la neuvième tentative de réforme[1] : le jargon néolibéral des technocrates ne fait plus effet.

 

L’édifice idéologique du gouvernement est d’autant plus inefficace qu’il se déploie dans un moment politique terrible. Demander aux Français de consentir à des efforts supplémentaires est inaudible :

  • notre pays a connu une crise sanitaire, suivie d’une explosion des prix de l’énergie et de l’alimentation ;
  • On compte toujours 10 millions de pauvres, tandis que la fortune des ultra-riches bat des records historiques.

 

 

- Contrairement à ce qu’ils s’imaginent, la résistance populaire face à cette réforme ne relève ni d’un malentendu, ni d’un manque de pédagogie.
La majorité du pays a parfaitement compris ce qui se joue : il faudrait vivre pour travailler, et non plus travailler pour vivre.

 

 

- Cette réforme organise le vol délibéré du temps libre, et donc de la liberté.
Car la retraite, c’est ce temps de vie qui échappe au temps contraint du travail, à sa cadence parfois infernale, au stress, à toutes ces déterminations qui nous sont imposées par d’autres. Ce sont à ces instants de la vie que commencent le choix et la liberté.

 

Le modèle de société que nous lui opposons tient en une formule : la civilisation du temps libéré. Cela signifie, concrètement, de diminuer le temps de travail dans la semaine, dans l’année et dans la vie, grâce à l’application stricte des 35 heures pour aller vers les 32 heures, la sixième semaine de congés payés et la retraite à 60 ans avec 40 annuités.

 

Le combat pour la diminution du temps de travail fait partie de notre ADN politique, et s’inscrit dans une longue histoire dont nous sommes les héritiers[2]. Au cours du XXe siècle, le nombre d’heures de travail a été divisé par deux pour produire 40 fois plus. Le sens de l’histoire, c’est d’avoir augmenté la quantité de richesse produite tout en diminuant le temps de travail. Désormais, la crise climatique et écologique met à l’épreuve ce modèle, car elle exige de transformer profondément nos modes de production et de consommation. Le modèle productiviste et consumériste, dans lequel le gouvernement s’entête, est insoutenable. À ce moment précis de la civilisation humaine, la diminution du temps de travail est autant un progrès social qu’écologique.

 

 

Au fond, si cette réforme est aussi impopulaire, c’est probablement à cause de l’aveuglement à une chose spécifique de la nature humaine : chaque être est profondément attaché à l’autodétermination dans l’organisation de sa vie. Ce que nous attendons de l’existence, c’est de prendre soin de nos écosystèmes comme de nos proches, d’entretenir des relations épanouissantes, d’être en bonne santé, d’apprendre de nouvelles choses… ce n’est pas d’être plus productifs.

 

Comme dirait Orwell : « et si le but poursuivi était, non de rester vivant, mais de rester humain ? ».

 

Contre projet-Retraites LFI NUPES
Cliquer sur l'image pour accéder à l'intégrale du contre-projet

 

  • Cliquer sur l'une ou l'autre des deux images 🖕 👇 pour accéder à l'intégralité du contre-projet de la France insoumise...

 

Contre projet-Retraites LFI NUPES
Cliquer sur l'image pour accéder à l'intégrale du contre-projet

 

  • Pour télécharger le contre projet au format PDF 👇

 

- Présentation du contre-projet des retraites FI : une autre réforme des retraites est possible

Le lundi 30 janvier 2023, les député.es France insoumise Mathilde Panot, Clémence Guetté et Hadrien Clouet présentaient en conférence de presse notre contre-projet de #réformedesretraites.

 

- Pour aller plus loin

 

Par l'Institut La Boétie : Retraites des arguments pour convaincre

 

Une réforme, d’un coût de 8 milliards, soit quasiment le déficit qu’il dit craindre en 2027… On est donc face à une réforme qui vise à faire payer aux futurs salariés les cadeaux aux actionnaires.

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire

 

Retraites : les arguments pour convaincre

 

  • Pour télécharger les fichiers au format PDF 👇

 

Par l'Institut La Boétie : Retraites : les mensonges du gouvernement

 

Ce que nous apprend la propre étude d'impact du gouvernement

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire

 

Retraites : les mensonges du gouvernement Ce que nous apprend la propre étude d'impact du gouvernement

 

Notes :

[1] Retour sur l'état des conquêtes sociales de la France, fruit des luttes sociales et politiques

[2] Les retraites par leur histoire

 

Pour en savoir plus :

Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent

Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

- Retraites : comment le gouvernement creuse lui-même le déficit

- Institut La Boétie :Retraites des arguments pour convaincre

- Retraites : 30% des seniors ne sont déjà plus en emploi à 62 ans, réduisons et partageons le temps de travail au lieu de le prolonger bêtement

Manon Aubry, députée européenne LFI rappelle qu'ailleurs en Europe, un report de l'âge légal de départ à la retraite s'est souvent accompagné d'un accroissement de la pauvreté des seniors.

- Les retraites du XVe siècle à nos jours : Une longue histoire, une bataille actuelle

L'intergroupe de la NUPES de l'Assemblée et les groupes de gauche et des écologistes au Sénat publient leur livret de décryptage du projet de loi retraites ! 👇

 

Projet Macron contre nos retraites, décryptage du texte de loi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Retraites : 2,5 millions de salariés en burn out sévère, on accélère encore ? 

- Retraites : la France championne d’Europe des accidents du travail

- Communiqué du groupe parlementaire LFI-NUPES : L’Assemblée nationale n’a pas voté la retraite à 64 ans

- Jean-Luc Mélenchon : Victoire à l’Assemblée pour réussir celle de la rue

- Contre la casse de nos retraites : on peut gagner ! Retours sur quelques mouvements sociaux victorieux de l’histoire récente

 

La France insoumise : projet pour une possible autre réforme des retraites !
La France insoumise : projet pour une possible autre réforme des retraites !
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23 janvier 2023 1 23 /01 /janvier /2023 15:07
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

Macron est un " propagateur de mensonges "... et manipulateur : 10 éditorialistes « influents », dont Nathalie Saint-Cricq (France télévision) son fils Benjamin Duhamel (BFMTV), ont été reçus secrètement par Emmanuel Macron à l’Élysée, avec un objectif... influencer discrètement l’opinion[2] !

 

Retraites : les 15 mensonges de Macron dans sa lettre aux syndicats du 10 mars 2023[0]

 

Et qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque[4] qui défend la retraite à 67 ans[11] !

 

Pour faire avaler la pilule aux Français qui sont massivement contre cette réforme, le chef de l’État et ses soutiens n’hésitent pas à utiliser toute une série d’arguments fallacieux, largement relayés par les médias de grande écoute. 

Avec un peut de recherche, les éléments de langage, l'argumentation du gouvernement et ses soutiens explosent en plein vol… car, plus les jours passent et plus ce pouvoir a décidé de se foutre de la gueule des salariés jusqu’au bout ! 

Un exemple : entre 60 et 64 ans, deux seniors sur trois n'ont pas d'emploi. Or, cette réforme des retraites va augmenter le nombre de senior sur le marché du travail. Cela va donc augmenter le chômage, et exercer une pression à la baisse sur les salaires.

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 06/03/2023

- La réforme est nécessaire pour sauver notre système ? Mensonge !
C’est probablement l’argument numéro un du gouvernement  : " Si nous n’agissons pas très rapidement, le système risquerait de s’effondrer, rongé par un déficit structurel. "


Le problème pour la " macronie ", c’est que cette affirmation n'en est pas la raison officielle... car c'est ballot – il a écrit les vraies raisons dans des documents officiels... et il s'agit en réalité de financer la baisse des impôts pour les plus grosses entreprises, comme la suppression de la " cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) qui est l'une des composantes de la contribution économique territoriale (CET) avec la cotisation foncière des entreprises (CFE)[1] ". Elle est assise sur la valeur ajoutée produite au cours de la période de référence...

 

👉En définitive, la réforme des retraites (comme celles de l'assurance chômage) n'est rien d'autre qu'une compensation financière du coût pour les finances publiques des cadeaux fiscaux faits aux actionnaires (passés par 49.3). 

  • extrait du Projet de Loi de Finances 2023, page 9 ; 👇
  • extrait du Programme de Stabilité 2022-2027, page 16 👇
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

Pour en savoir plus dans le détail :

🔶 voir  l'intégrale du Projet de Loi de Finances 2023 adopté par 49.3 ICI 

🔶 voir  l'intégrale du Programme de Stabilité 2022-2027 ICI 

 

 

- ALERTE : quand la réforme des retraites sert d'alibi pour s'en prendre à la durée du travail et pas que...

 

Réforme des retraites : des députés macronistes veulent revenir sur les 35 heures

 

Proposition formulée par certains députés du MoDem, parti allié d'Emmanuel Macron, présidé par François Bayrou[4bis]...

  • La retraite à 64 ans ne leur suffit pas... ils veulent supprimer les 35 heures ;
  • Et demain, la fin des congés payés, de la Sécurité sociale ?

 

De leur côté, certains, comme Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, vont jusqu'à proposer la " suppression pure et simple de l'âge de départ à la retraite "[1bis]...

 

 

- Le purgatoire selon Elisabeth Borne 

64 ans : l'âge moyen où l'on subit des incapacités dans les gestes de la vie quotidienne (on ne peut plus se pencher, porter une charge...).

  • Le projet du gouvernement, c'est donc la retraite pour celles et ceux qui ne pourront plus en profiter. 

 

 

 

- Tiens en passant...

Rien ne justifie le report de l’âge de la retraite dans un pays qui n’a jamais été aussi riche qu’il est aujourd’hui… mais où tout le pognon part dans les mêmes poches : celles de ceux qui veulent vous voler votre retraite !

  • En 1982, quand la retraite à 60 ans fut mise en œuvre, le pays était 5 fois moins riche qu’aujourd’hui. Aujourd’hui il est 5 fois plus riche, mais tout part dans les caisses des patrons et actionnaires.
  • Dans les années 80, les multinationales payaient 50% d’impôts, puis 37% dans les années 90, puis entre 0 et 15% dans les années 2010, 2020. Voilà le pourquoi de la dette. 
  • Un travailleur aujourd’hui produit 3 fois plus que dans les années ou la retraite a été mise à 60 ans, balayant ainsi l’argument comme quoi il n'y aurait pas suffisamment d’actifs aujourd’hui, mais, antisociaux insatiables, cela ne leur suffit pas. 

 

 

 

- Contre réforme retraites par E. Macron " Ne recopiez pas le modèle suédois ! "

L'homme qui a fait la retraite à 65 ans en Suède appelle Emmanuel Macron à ne pas commettre la même erreur : " Ne recopiez pas le modèle suédois ! ".

  • Le taux de pauvreté des seniors à doublé en 9 ans ! Ça fait froid dans le dos !

 

-  Pourquoi les recettes du système de protection sociale, donc de retraites baissent ?

  • Parce que Emmanuel Macron a multiplié les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises sans contrepartie et asséché méthodiquement les sources de financement de la Sécurité sociale[5]... 
  • Parce que le taux de cotisation patronale au niveau du Smic est de 7 % pour les entreprises de plus de 20 salariés, en baisse de 14 points par rapport à 2010[6].

 

Le taux de cotisation patronale au niveau du Smic est de 7 %

 

 

-  Histoire de remettre les pendules à l'heure !

Pas de pension retraite en dessous de 1200 euros brut ? Les macronistes sont très fiers de pouvoir l’annoncer. Sauf que… c’est une énorme douille, il n’y a rien derrière. Premièrement, c’était déjà dans la loi depuis 2003, il suffisait de l’appliquer. Surtout, c’est pour une carrière complète au SMIC. Donc cela ne concerne que 0,002% des salariés[6bis]. C’est ça le progrès pour Macron : voler deux années à tous les travailleurs et travailleuses du pays, en moyenne 36 210 euros par personne, et augmenter de moins de 100 euros une personne sur 50 000.

Pour en savoir plus, voir l'Institut La Boetie : retraites, les arguments pour convaincre

 

 

  • ENFIN, le 23 février la baudruche se dégonfle...

🔴 Après avoir :

  • fait croire à la retraite à 1 200€ pour tous ;
  • dit qu’elle ne concernerait que les carrières complètes ;
  • parlé de 1,8 million de retraités revalorisées ;
  • inventé le chiffre de 40 000 bénéficiaires,

Olivier Dussopt Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion de France avoue que cela concernera seulement 10000 à 20000 personnes... soit 1,2% à 2,5% des retraités[6ter]

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire​​​​​​​
La retraite à 1200 euros concernera seulement "10.000 à 20.000" nouveaux bénéficiaires par an
La retraite à 1200 euros concernera seulement "10.000 à 20.000" nouveaux bénéficiaires par an

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-  Remise des pendules à l'heure pour démasquer les mensonges de Macron et ses sbires
Assemblée nationale 19 janvier 2023 : " Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme ", indique le président du Conseil d'orientation des retraites (COR) Pierre-Louis Bras.

 

 

-  Les retraites et l'emploi
La France est le pays d'Europe où les plus de 55 ans rencontrent le plus de difficultés à trouver un emploi (données Insee)... mais le Gouvernement veut fixer à 64 ans l'âge légal de départ à la retraite.

  • C'est cynique, hypocrite... et surtout injuste !

 

Emploi, chômage, revenus du travail  Édition 2021

 

 

-  Confirmation : reporter l’âge de départ à la retraite fait augmenter le chômage des seniors
En 2010, le report de l’âge légal de 60 à 62 ans et de l'âge du taux plein de 65 à 67 ans s’est traduit par une hausse de 100 000 de chômeurs (surface entre la courbe orange et bleue)

 

100 000 seniors de plus au chômage après la réforme des retraites de 2010

 

 

-  Vous voulez de l'argent pour financer un hypothétique déficit de notre système de retraite.... ?
Il y en a là : 👇
Sur les 10 dernières années, en moyenne, pour 100€ de richesses créées en France, 35€ ont été captés par les 1% des Français les plus riches, 32€ par les 9% suivants. Les 50% les plus précaires n’en ont capté que 8€.

 

 

 

-  Retraites : la raison de ne pas faire comme nos voisins européens ?
Les retraités sont plus pauvres dans les pays où l’âge de départ est plus élevé.
Simple, basique.

 

Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

 

-  Une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français suffirait à financer un potentiel déficit de notre système de retraite...
Depuis qu’Emmanuel Macron est au pouvoir, la fortune des milliardaires a doublé en France. À 42, ils se partagent désormais 544 500 000 000 €... dont, depuis 2020, 189 milliards d'euros..

  • 1% les plus riches ont capté 63% des richesses produites depuis le #Covid19 ;
  • 42 milliardaires se partagent l'équivalent du budget de l'État

S'il manque de l'argent au gouvernement pour sauver l'hôpital public, les EHPAD et éventuellement nos retraites, le pognon, il est là ! 👇

 

Retraites : une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français suffirait à financer le déficit

 

 

-  Le mur d’ignorance sur le financement des retraites bâti par les militants macronistes déguisés en éditorialistes de plateaux s’effondre.
Sur le plateau de BFM Business, Gilles Raveaud, économiste, maître de conférences à l’Institut d’études européennes à l’université Paris 8 démonte tous leurs mensonges en un temps record.

 

 

-  Toujours la double peine pour les femmes !
Déjà des pensions de misère aujourd'hui ... et les 1ères victimes de la retraite à 64 ans qui allongera encore plus pour les femmes que les hommes la durée de travail avant de pouvoir partir en retraite.... ce que reconnais Franck Riester, le ministre des Relations avec le Parlement[3]

  •  Toujours la double peine pour les femmes : c'est ça la " justice " à la sauce Macron

 

 

 

- Des mesures injustes et inégalitaires.
Régulièrement, on entend les défenseurs de ces réformes expliquer que « parce que l’on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps », sans tenir compte du fait que c’est notamment à mesure que le temps de travail dans la vie a reculé que l’espérance de vie a augmenté. De plus, les écarts d’espérance de vie sont de 6 ans entre un cadre et un ouvrier, et même de 13 ans entre les 5% les plus riches et les 5% les plus pauvres.

  • Il est bien foutu ce graphique.. au premier jour du départ à la retraite 25% des plus pauvres sont déjà morts... Par contre, il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches.

 

A l’âge de la retraite, 25% des plus pauvres sont déjà morts

 

 

- Face à l'intox, l'économiste Zemmour Michael répondait point par point aux arguments du gouvernement

La retraite à 65 ans est « une réforme brutale, pas nécessaire », selon l’économiste Michaël Zemmour. Avec Annie Jolivet, spécialiste de l’emploi des seniors, il décortique dans notre émission « À l’air libre » un projet dont les syndicats ne veulent pas, mais que le gouvernement pourrait imposer début 2023 avec un énième 49-3. ou un 47.1

 

 

- L'enjeu derrière la réforme des retraites est celui du partage des richesses produites

Le gouvernement essaie de nous faire peur avec les terribles déficits qui mettraient en péril notre système de #retraites, alors pour vous aider à y voir plus clair dans la valse des milliards, on vous rappelle quelques ordres de grandeurs

Il n'y a pas de problème de financement des retraites.
En revanche, il y a un problème avec ces politiques qui se moquent du peuple.

  • Au cas ou, l'argent existe ! 
    • 12 milliards : l'hypothétique déficit du système de retraites ;

    • 257 milliards : aides publiques versés aux (grandes) entreprises ;

    • 1 000 milliards : fortune des 500 + grandes fortunes françaises.

 

  • Au cas ou, l'argent existe ! 
    • Quand les start-up lèvent plus d'argent... que le besoin de financement des caisses de retraite
    • Oui, on peut trouver les 12 milliards nécessaires sans faire trimer les gens 2 ans de plus. 
13 milliards d’euros levés en 2022, un chiffre encourageant malgré le contexte

 

  • En France, la productivité horaire est l'une des plus élevées d'Europe, devant la plupart de nos voisins européens.
    • Retraite à 60 ans pour toutes et tous, réduction du temps de travail à 32 H... ces mesures permettrait une création massive d'emplois,... donc le financement de notre protection sociale sans impacter la productivité économique.
Où la productivité horaire est-elle la plus (et la moins) élevée ?

 

 

- Décidément la macronie est au abois : écoutez-le, on aurait pas dit mieux

Quand Franck Riester Ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé des Relations avec le Parlement n'a pas bien lu les éléments de langage de son gouvernement et reconnaît que la réforme des retraites pénalisera encore plus les femmes[3]

 

- Des sous pour l'hypothétique déficit du système de retraites... il y en a
Le choix de Macron et Borne est clair : gaver les actionnaires au détriment des salaires.
Faire cotiser les dividendes comme les salaires dégagerait jusqu'à 48 Md€ par an pour les retraites.

  • Mettons à contribution les revenus du capital comme ceux du travail !

 

 

 

-  C'est l'heure de s'inviter à la table des très grands possédants (les ultra-riches) pour financer un hypothétique déficit de notre système de retraite....

Les inégalités de patrimoine sont très importantes en France. En 2021, la moitié des ménages les plus pauvres ne possèdent que 8 % des avoirs.... Où est la justice là dedans ?

  • C'est l'heure de s'inviter à la table des possédants.

Vous voulez de l'argent pour financer, il y en a là 👇

 

La moitié des ménages français possède 92 % du patrimoine

 

 

- Tous les jours de nouvelles découvertes !

Ils sont à deux doigts de se rendre compte que cette réformes des retraites va coûter plus chère qu'elle ne va en rapporter, c'est ballot pour une réforme " technique "...

  • En effet, le report de deux ans de l’âge de départ devrait se traduire par près de 100 000 chômeurs de 60 ans et plus supplémentaires selon une étude de l’Unédic portant sur la réforme de 2010[8bis] !...

📌 Vous comprenez pourquoi le gouvernement à limité les débats à l'Assemblée Nationale et refusé de répondre aux parlementaires insoumis qui cherchaient à démasquer le fond de cette contre-réforme des #retraites ?

 

Retraite : les seniors au chômage, le coût caché de la réforme

 

 

- L'intergroupe de la NUPES de l'Assemblée et les groupes de gauche et des écologistes au Sénat publient leur livret de décryptage du projet de loi retraites !

Ce document vise à décrypter le projet de loi du gouvernement. Il donne les grands axes sur lesquels député·es et sénateurs·trices de nos groupes de gauche et écologistes se battront ensemble. Notre objectif commun est de faire reculer le gouvernement par la mobilisation sociale et la bataille parlementaire. Et de mettre en place la retraite à 60 ans !

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire​​​​​​​

 

Projet Macron contre nos retraites, décryptage du texte de loi

 

  • Pour télécharger les fichiers au format PDF 👇

 

- Projet de la France insoumise pour une possible autre réforme des retraites !!

Contrairement à ce qu’ils s’imaginent, la résistance populaire face à cette réforme ne relève ni d’un malentendu, ni d’un manque de pédagogie.
La majorité du pays a parfaitement compris ce qui se joue :
il faudrait vivre pour travailler, et non plus travailler pour vivre.

 

Le modèle de société que nous lui opposons tient en une formule : la civilisation du temps libéré. Cela signifie, concrètement, de diminuer le temps de travail dans la semaine, dans l’année et dans la vie, grâce à l’application stricte des 35 heures pour aller vers les 32 heures, la sixième semaine de congés payés et la retraite à 60 ans avec 40 annuités.

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire

 

La France insoumise : projet pour une possible autre réforme des retraites !

 

 

- Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque[4] !

Quand les députés du RN sont présents sur les retraites, ils veulent vider les caisses de retraite et fragiliser la sécurité sociale.

  • Comment ? En proposant la mise en place de primes, d'augmentation des salaires exonérés de toutes cotisations sociales[9]
    •  Le RN préfère mettre en place des primes sans cotisations que de taxer les ultras riches[9bis] (Pour rappel, une taxe de 2% sur la fortune des 42 milliardaires français suffirait à financer le déficit des retraites) ;
      • Le parlement rejette cette proposition[9ter].
    • Mais jamais le RN ne proposera de taxer le capital, et pour une bonne raison : car le RN compte bien sur l’oligarchie médiatique pour arriver au pouvoir en 2027 ;
    • Le RN a choisi son camp : ce n’est pas celui des 2 millions de manifestants, ni de 93% des actifs, mais celui des riches[8] sur la base d'un programme économique constituant une saignée pour les classes populaires[7] ;

 

Examen du texte de loi sur les retraites en commission : le RN ou l’opposition qui ne s’oppose pas.

  • Le groupe de Marine Le Pen a déposé 75 amendements sur le texte #retraites… contre 105 pour Renaissance[10] ;
  • Les deux seuls députés RN présents en commission ont voté contre l'amendement insoumis de rétablissement de la retraite à 60 ans, car, pour eux, " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans[12]" !
  • Autrement dit, ils ont moins de choses à corriger dans le texte que les députés macronistes eux-mêmes !

 

CONCLUSION : Le RN, une arnaque sociale à démasquer avant qu’il ne soit trop tard :

 

🔴 Tout est dit ici : 

  • Quand les députés du RN sont présents sur les retraites, ils veulent vider les caisses de retraite et fragiliser la sécurité sociale 👇

 

 

Synthétiquement...

 

Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

Notes :

[0] Retraites : les 15 mensonges de Macron dans sa lettre aux syndicats

[1] Qu’est-ce que la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ?

[1bis] Henri Guaino, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a appelé à " supprimer l'âge de départ à la retraite "

[2] 10 éditorialistes « influents », dont Nathalie Saint-Cricq (France télévision) son fils Benjamin Duhamel (BFMTV), ont été reçus secrètement par Emmanuel Macron à l’Élysée, avec un objectif : influencer discrètement l’opinion

[3] RETRAITES: LE MINISTRE FRANCK RIESTER ADMET QUE LES FEMMES SONT "UN PEU PÉNALISÉES" PAR LE REPORT DE L'ÂGE LÉGAL

[4] Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

[4bisRéforme des retraites : des députés macronistes veulent revenir sur les 35 heures

[5] Malgré les crises, le gouvernement n’a eu de cesse de distribuer des aides et de baisser les impôts des entreprises sans contrepartie, tout en mettant la Sécurité sociale à contribution.

[6] Le taux de cotisation patronale au niveau du Smic est de 7 %

[6bisRetraites – Attention, énorme arnaque : la pension à 1200 euros brut minimum ne concerne que… 0,002% des salariés !

[6ter] La retraite à 1200 euros concernera seulement " 10.000 à 20.000 " nouveaux bénéficiaires par an

[7] Le programme économique du RN : une saignée pour les classes populaires

[8] Le RN a choisi son camp : celui des riches

[8bis] Retraite : les seniors au chômage, le coût caché de la réforme

[9] Le RN veut, via 2 propositions de loi, inciter les entreprises à augmenter les primes, les salaires en favorisant cette hausse par une exonération des cotisations sociales

[9bis] Retraite : le RN ridiculisé par un député LFI

[9ter] L’Assemblée nationale a rejeté, jeudi 12 janvier, une proposition de loi portée par le groupe RN, qui entendait inciter les entreprises à augmenter les salaires de 10 % via des baisses des cotisations patronales

[10Réforme des retraites : 7 000 amendements sur le projet de loi déposés en commission par les députés

[11] Sur France Info, Marine Le Pen défend la retraite à… 67 ans et ici Retraites : la vidéo qui démasque Marine Le Pen

[12] RN : " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans "

 

Pour en savoir plus :

- Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent

Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

- En Suède, le report de l'âge de départ à 65 ans a paupérisé les retraités. Vingt ans plus tard, son instigateur déconseille à Macron de suivre son exemple.

CGT : Le projet de réforme des retraites est une aberration à plusieurs titres et on vous explique comment on démonte un à un les arguments du gouvernement.

- Retraites : comment le gouvernement creuse lui-même le déficit

- Institut La Boétie :Retraites des arguments pour convaincre

- Retraites : 30% des seniors ne sont déjà plus en emploi à 62 ans, réduisons et partageons le temps de travail au lieu de le prolonger bêtement

Manon Aubry, députée européenne LFI rappelle qu'ailleurs en Europe, un report de l'âge légal de départ à la retraite s'est souvent accompagné d'un accroissement de la pauvreté des seniors.

- Retraites : les mensonges du gouvernement : Ce que nous apprend la propre étude d'impact du gouvernement

- Communiqué du groupe parlementaire LFI-NUPES : L’Assemblée nationale n’a pas voté la retraite à 64 ans

- Retraite : tout ça pour économiser seulement 2,8 milliards d’euros selon l’OFCE

- Retraites. Dupont & Dupond : vive la capitalisation ! Je dirais même plus : vive la capitalisation !

- Retraites : le lien entre âge de départ et chômage des seniors confirmé par une étude

 

- sur le RN et les retraites :

Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

Retraites : sur BFMTV, Mathilde Panot démasque Jordan Bardella du RN

Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

 Le programme économique du RN : une saignée pour les classes populaires

Le RN a choisi son camp : celui des riches

Sur France Info, Marine Le Pen défend la retraite à… 67 ans et ici Retraites : la vidéo qui démasque Marine Le Pen

- Que propose réellement Marine Le Pen : faire travailler les enfants pour partir à 60 ans... car si tu fais des études, c'est cuit, tu partiras à 67 ans

 

 

Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
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18 janvier 2023 3 18 /01 /janvier /2023 09:53

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Un concept rare et progressiste : la retraite est un progrès social !

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14 janvier 2023 6 14 /01 /janvier /2023 10:03
Retour sur l'état des conquêtes sociales de la France, fruit des luttes sociales et politiques

Notre histoire sociale a été marquée par une succession de violentes secousses

 

 

Le système social que nous connaissons s’est construit progressivement. C’est une longue histoire. Les lois sociales sont le résultat de luttes sociales qui ont souvent été, surtout au 19ème siècle, très violentes : insurrections et grèves.
Des mesures qui nous paraissent aujourd’hui naturelles ne l’ont pas toujours été : les premières retraites ouvrières datent de 1910. Les premiers congés payés de 1936 ont provoqué un tollé dans certains milieux politiques et économiques. 
En matière de conquêtes sociales, rien n’a été donné. Tout a été obtenu.. et ce qui a été obtenu a été difficile à faire applique(l’interdiction du travail des enfants, par exemple et les règles d’hygiène et de sécurité). 
Il y a eu de nombreux retours en arrière.
Ces conquêtes ont été le résultat de l’action, au cours des deux siècles précédents, de milliers de militants anonymes qui ont compris le sens du mot solidarité et qui se sont organisés collectivement.
L’action revendicative a été menée non seulement pour obtenir des résultats concrets (salaires, conditions de travail…) mais pour changer la société – voire changer de société – et avec le souci de la dignité des hommes et des femmes dans leur travail.

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 04/03/2023

- Quelques dates marquantes au 19ème siècle
Les grèves sont nombreuses et parfois violentes (crise économique de 1885 à 1895).

  • 25 mai 1864 : la loi Ollivier instaure le droit de grève[1] ;
  • 1882 : grève des ouvriers du textile à Roanne : 4000 tisseurs en grève pendant 45 jours ;
  • 21 mars 1884 : la loi relative à la création des syndicats professionnels consacre la liberté syndicale[2] ;
  • 1886 : grève des mineurs de Decazeville : défenestration de l'ingénieur Watrin ;
  • 3 février 1887 : Gustave Mesureur, porte-parole du Conseil municipal de Paris, inaugure la Bourse du travail de Paris, la première en France[3] ;
  • 1890 : 1er mai : une journée de grève nationale lancée le 1er mai ;
  • 1886 : par les ouvriers américains demandant la journée de huit heures, mouvement qui, à Chicago, s'est terminé dans le sang ;
Il y a 127 ans, un 1er mai sanglant à Fourmies
1er mai 1891 à Fourmies, 9 manifestants, âgés de 11 à 30 ans
  • 1891 : 1er mai. Incidents à Fourmies (Nord). La troupe tire sur une manifestation : neuf manifestants, âgés de 11 à 30 ans sont tués ;
  • 1892 : Grève des mineurs de Carmaux, suite au licenciement du maire socialiste Jean-Baptiste Calvignac. Le mouvement s'achèvera avec la réintégration de ce militant. Jean Jaurès rejoint le socialisme et est élu député de Carmaux.

L’absence des droits politiques et sociaux: seuls les citoyens les plus imposés ont le droit de vote.

  • Absence de droits sociaux : les ouvriers sont considérés juridiquement comme une catégorie inférieure. Paradoxalement, c’est la Révolution bourgeoise – puis l’Empire – qui ont organisé cette situation.
  • 1791 : Les décrets d’Allarde posent le principe de la liberté économique. Les lois Le Chapelier interdisent les coalitions de métiers et les grèves.
  • 1803, la loi crée le livret ouvrier qui permet à la police et aux employeurs de connaître la situation exacte de chaque ouvrier.
  • 1804, le Code civil stipule que, devant les tribunaux, en cas de litige sur le salaire, « le maître est cru sur son affirmation » : la parole du maître l’emporte sur celle de l’ouvrier.
  • 1906 : Grève pour la journée de 8 heures.

 

 

- Construction du système social
Le système social que nous connaissons s’est construit progressivement. C’est une longue histoire. Les lois sociales sont le résultat de luttes sociales qui ont souvent été, surtout au 19ème siècle, très violentes : insurrections et grèves.

 

Des mesures qui nous paraissent aujourd’hui naturelles ne l’ont pas toujours été :

  • les premières retraites ouvrières datent de 1910[4] ;
  • Les premiers congés payés de 1936 ont provoqué un tollé dans certains milieux politiques et économiques. 
Le travail des enfants au XIXe siècle

En matière de conquêtes sociales, rien n’a été donné. Tout a été obtenu. Ce qui a été obtenu a été difficile à faire appliquer (l’interdiction du travail des enfants[5], par exemple et les règles d’hygiène et de sécurité).
Il y a eu de nombreux retours en arrière.

 

Ces conquêtes ont été le résultat de l’action, au cours des deux siècles précédents, de milliers de militants anonymes qui ont compris le sens du mot solidarité et qui se sont organisés collectivement.

L’action revendicative a été menée non seulement pour obtenir des résultats concrets (salaires, conditions de travail…) mais pour changer la société – voire changer de société – et avec le souci de la dignité des hommes et des femmes dans leur travail.

 

 

- Notre histoire sociale a été marquée par une succession de violentes secousses
Quelques exemples : 

  • Les révoltes des canuts en 1831 et 1834 (250 morts)[6] ;
  • La Révolution française de 1848 : l’écrasement des ouvriers parisiens pendant les journées de Juin 1848 après la Révolution de Février ;
  • La Commune de Paris en 1871[7] et son premier gouvernement populaire et internationaliste[7bis] ;
  • la République conservatrice après la Commune ;
  • La guerre de 1914-1918 et le ralliement de la Cgt au gouvernement (L’Union sacrée)[8] ;
  • Les grèves de 1936 et de 1968 : une succession d’avancées brusques et de reculs pleins de désillusions ;
  • La guerre de 1940-1945 et Vichy après le Front populaire ;
  • Juin 68 : victoire de la droite aux élections législatives après les grandes conquêtes de Mai.

 

-  Quelles luttes pour le progrès social ?
Les luttes se transforment en conquêtes dans plusieurs cas de figure :

  • Des circonstances politiques favorables (révolutions ou victoire de la Gauche aux élections) ;
  • Le développement du mouvement ouvrier et du syndicalisme de lutte et rassemblé de la Cgt ;
  • La conjonction de ces deux facteurs ;
  • Contrairement à beaucoup d’autres pays, le lien est fort en France entre luttes politiques et luttes sociales.

 

 

-  La CGT ou l'histoire d'un combat
La Cgt a fêté ses 127 ans en 2022 : elle est née de la fusion en 1895, de la Fédération Nationale des Syndicats (FNS) créée en 1886 et de la Fédération des Bourses du travail en 1892, avec la volonté de défendre les intérêts immédiats des travailleurs et de participer à la transformation de la société[9].

  • La FNS regroupait des syndicats de métier, d'abord isolés en syndicats locaux, puis en unions et enfin en fédérations de métier ;
  • La Fédération des Bourses du travail rassemblait des syndicats locaux, quels que soit les métiers au sein de Bourses du travail locales ;
  • Le Congrès de Montpellier en 1902 donne à la Cgt sa double structure interprofessionnelle et de métiers ;
  • Au congrès de 1906, la Charte d’Amiens marquera comme référence historique tous les grands débats ultérieurs de la Cgt. Elle définit la nature, la forme et le but final de la Cgt. Elle inscrit la lutte pour une société sans classe et affirme l'indépendance de la Cgt vis-à-vis des partis politiques[10], de la religion et du patronat ;
  • Son combat a permis, au fil du temps, de gagner face au patronat et aux gouvernements successifs de nombreux acquis et droits sociaux, sans cesse remis en cause ;
  • Depuis plus de 127 ans, des hommes et des femmes s’unissent pour faire entendre leur voix et faire vivre ce patrimoine vivant de l’humanité et de la démocratie qu’est le syndicalisme.

 

 

-  Repères historiques des luttes sociales et de leurs fruits
La chronologie qui suit n'est pas exhaustive. Elle ne retient que les aspects concernant l'ensemble des salariés, ce qui exclut les très nombreux résultats de luttes d'entreprises, locales, professionnelles… Ces acquis ne sont jamais octroyés mais conquis. Ils sont toujours le fruit de luttes souvent âpres, opiniâtres, parfois terribles.

  • 1841 : loi relative au travail des enfants employés dans les manufactures, usines et ateliers, interdisant le travail des enfants de moins de huit ans et posant le principe d’inspections ;
  • 1848 : semaine de 84 H sur 7 jours (3 025 H annuelles) ; 
  • 1874 : interdiction du travail pour les enfants de moins de 13 ans ;
  • 1884 : loi autorisant la création des syndicats ;
  • 1892 : loi interdisant le travail de nuit des femmes. Limitation à 12 H de travail pour les enfants de 13 à 18 ans. création du corps de l’Inspection du travail ;
  • 1900 : la journée de travail est ramenée à 10 H dans l'industrie, soit 70 H par semaine ; 
  • 1906 : loi limitant la durée du travail à 60 H par semaine et impose le repos obligatoire de 24 H hebdomadaires ;
  • 1910 : loi sur les retraites ouvrières et paysannes ;
  • 1917 : grandes grèves et création des délégués d’atelier dans les usines de guerre ;
    • loi sur la semaine anglaise dans l’industrie du vêtement instaurant pour les ouvrières de cette industrie un repos le samedi après-midi ;
  • 1919 : limitation de la journée de travail à 8 H et la semaine à 48 H (6 jours) ;
    • loi sur les conventions collectives (peu appliquée) ;
  • 1930 : mise en place des assurances sociales dans certains secteurs ;
  • 1932 : mise en place des allocations familiales ;
  • 1936 : Front Populaire - Plus de 2, 5 millions de grévistes, bilan :
    • Augmentation générale importante des salaires ;
    • Mise en place des délégués ouvriers dans les entreprises de plus de 10 ouvriers ;
    • Par la loi du 20 juin, la semaine de travail est portée à 40 H ;
    • Loi sur les congés payés (2 semaines) ;
    • Loi sur les conventions collectives.... ;
  • 1941 : création, sous Pétain, des comités sociaux d’établissement ;
    • instauration du minimum vieillesse et retraite par répartition : Loi du 1er janvier 1941 par le secrétaire d'état René Belin, ancien leader CGT, sous le régime de Vichy (Pétain) ;
    • création du salaire minimum (Loi du 4 octobre 1941 contenue dans la Charte du Travail) ;
    • nationalisation des différentes caisses d'assurances santé et qui deviendra à la Libération la Sécurité Sociale ;
  • 1942 : obligation de la médecine du travail dans les entreprises de plus de 50 salariés ;
  • 1945-1947 : programme du Conseil National de la Résistance (dont la CGT était membre) :
    • nationalisations de grandes entreprises et instauration de la participation des salariés à leur gestion ;
    • ordonnance créant les Comités d'Entreprise ;
    • mise en place de la Sécurité sociale ;
      • ​​​​​​​Adoption de la loi qui fonde sur le plan légal la Médecine du Travail. Elle étend progressivement la Médecine du Travail à l’ensemble des entreprises du secteur privé.
    • statut de la Fonction publique ;
    • grille des salaires ;
    • inscription du droit de grève dans le préambule de la Constitution ;
  • 1950 : création du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) ;
  • 1956 : adoption de la 3ème semaine de congés payés ;
    • fonds de solidarité pour les vieux travailleurs ;
  • ​​​​​​1958 : création des ASSEDIC ;
  • 1965 : le 20 mai, accord général étendant la quatrième semaine de congés payés ;
Mai 1968 Georges Séguy à Boulogne-Billancourt
Mai 1968 Georges Séguy à Boulogne-Billancourt
  • 1968 : 7 millions de grévistes[11] :
    • augmentation du Smig de 35% et de 56% pour les salariés agricoles ;
    • augmentation générale des salaire de 10% en moyenne, parfois 20 % ;
    • généralisation de la 4ème semaine de congés payés ;
    • révision des conventions collectives sur la base du constat de Grenelle, réduction et intégration des primes dans le salaire ;
    • reconnaissance légale de la section syndicale d’entreprise et de l’exercice du droit syndical dans l’entreprise ;
    • sécurité sociale (branche maladie) : réduction du ticket modérateur applicable aux visites et consultations (de 30% à 25%) ;
    • retour progressif aux 40 heures hebdomadaires abandonnées après la guerre et engagement d’une réduction de deux heures de la durée hebdomadaire pour les horaires hebdomadaires supérieurs à 48 heures  ;
    • Avance de 50% du salaire perdu pendant la grève, théoriquement récupérable jusqu’au 31 décembre 1968 ;
    • Les négociations par branches et entreprises vont amplifier, parfois de manière considérable, les acquis du constat de Grenelle ;
  • 1971 : loi sur le paiement mensuel des salaires :
    • loi instituant la 4ème semaine de congés payés ;
    • accords syndicats-patronat puis loi sur la formation professionnelle continue ;
  • 1974 : décret sur les CHS (Comité d'Hygiène et de Sécurité) ;
    • accord interprofessionnel, instituant l'indemnisation du chômage à 90 % en cas de licenciement économique ;
  • 1975 : loi sur le contrôle des licenciements économiques ;
  • 1979 : loi délimitant les contrats à durée déterminée (CDD) ;
  • 1981 : élection de François Mitterand et instauration d'un gouvernement de la gauche
    • 1981 : loi sur le travail à temps partiel ;
    • 1982 : réduction de la durée légale du travail à 39 heures ;
      • institution de la 5ème semaine de congés payés ;
      • loi sur la retraite à 60 ans ;
      • les lois Auroux sur le droit du travail (obligation de négociations annuelles sur les salaires et l'organisation du travail) ;
      • création du droit d'expression des salariés ;
      • création des CHSCT ;
  • ​​​​​​​1984 : loi sur la réforme de la formation professionnelle continue ;
  • 1988 : lutte contre la grande pauvreté, avec la création du RMI concerne près d’un million de personnes dès l’année 1990 ;
  • 1998 : instauration des 35 H en deux temps. La loi dite " Aubry 1 " (1998-1999) ouvrait un processus de négociations entreprise par entreprise ;
  • 2000 : loi " Aubry 2 " d'extension de la réduction du temps de Travail ;
    • semaine de 35 heures dans le secteur privé ;
  • 2002 : transcription de la loi des​​​​​​​ 35 heures à la Fonction Publique ;
  • 2003 : une loi de recul social : grève de la fonction publique contre la réforme du régime des retraites, dite « plan Fillon ». qui se traduit, le 13 mai 2003, par près de 180 rassemblements réunissant 1,13 million de personnes[12] ;
  • 2006 : une nouvelle loi de recul social : projet de loi instituant en France le " contrat première embauche ". Face aux manifestations qui rassemblent entre 1,5 million et 3 millions de personnes, le 10 avril, Villepin annonce que « les conditions ne sont pas réunies » pour que le CPE s'applique, dix jours après la validation de la loi par le Conseil constitutionnel. Cette loi est alors retirée[13] ;
  • 2010 : une loi de recul social : loi portant réforme des retraites (dite réforme Woerth). Malgré un mouvement social conséquent qui a mobilisé à huit reprises plusieurs millions de salariés dans les secteurs public et privé, le gouvernement Fillon reporte l'âge légal d'ouverture des droits à la retraite de 60 à 62 ans, et l'âge maximum de départ à la retraite de 65 à 67 ans. Réformes des retraites : un tournant historique[14]  ;
  • 2014 : une loi de recul social : la " réforme " Touraine, du nom de la ministre des Affaires sociales qui l’a mise en place sous le quinquennat Hollande, est en réalité entré en vigueur le 1er janvier 2020. Avec la loi Touraine, la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein augmente d'un trimestre tous les trois ans. L’objectif étant d’atteindre 172 trimestres en 2035, soit 43 années de cotisation pour les Français ayant vu le jour en 1973. Ils auront alors 62 ans et donc le droit de tirer leur révérence[15] ;
  • 2016 : une nouvelle loi de recul social : la loi nᵒ 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la pseudo " modernisation du dialogue social " et à la prétendue " sécurisation des parcours professionnels ", dite « loi Travail » ou « loi El Khomri[16] », est une loi de recul social adoptée à l'initiative de la ministre du Travail Myriam El Khomri au nom du gouvernement Valls ;
  • 2017 : une nouvelle loi de recul social : les "ordonnances Macron " ont constitué une grande braderie sociale, faisant du « code du travail » le point de départ d'un véritable « coup d’état social[17] » ;
  • 2023 : une nouvelle loi de recul social : loi de " réforme " des retraites (dans la continuité de la " réforme " Touraine de 2014), portée par le gouvernement d'Elisabeth Borne sous l'égide d'Emmanuel Macron[18]...

 

 

Le combat n'est pas terminé, la lutte continue pour la sauvegarde de nos  conquis sociaux !

 

  • Aujourd'hui, dans la continuité de la politique menée par Hollande (Loi El Khomri, loi Touraine...) Macron pilote un véritable projet de société anti-social, au nom des marchés financiers et du pacte de stabilité européen.
  • Plus que jamais, l'heure est à l'action résolue.
  • Le gouvernement a amorcé une régression sans précédent, touchant aux fondements de la société :
    • non-revalorisation du SMIC et des pensions, un pouvoir d'achat qui s'effondre ;
    • réductions d'emplois dans la fonction publique (santé, éducation) et privatisations en tous sens ;
    • absence de planification qui engendre crise énergétique, crise pharmaceutique, crise sociale.....
    • mise en place d'une société autoritaire et divisée, éclatée, qui permet au patronat de s'affirmer avec beaucoup plus de violence, criminalisation de l'activité syndicale,...

​​​​​​​​​​​​​​

... et construire un avenir social et humain, car n'oublions jamais que les utopies d'hier sont les acquis d'aujourd'hui !

 

Notes :

[1] 25 mai 1864 La loi Ollivier instaure le droit de grève

[2] Loi du 21 mars 1884 relative à la création des syndicats professionnels

[3] Avec la loi de 1884 autorisant les syndicats, la première Bourse du travail ouvre ses portes à Paris le 3 février 1887, sur décision du Conseil municipal.

[4] La loi du 5 avril 1910 organise un système, les retraites ouvrières et paysannes (ROP)

[5] Histoire du travail des enfants en France

[6La révolte des canuts désigne plusieurs soulèvements ouvriers ayant lieu à Lyon, en France, en 1831 puis 1834

[7Le 28 mars 1871, la commune de Paris était proclamée

[7] Quand la Commune inventait droit du travail et droit au travail

[8] 14-18 : “ On croit mourir pour la Patrie, on meurt pour des industriels ”

[9] Les grandes dates de l'histoire de la cgt

[10] Jean-Luc Mélenchon : de Macron à l'hypocrisie de la Chartre d'Amiens

[11] E. Macron envisageait de commémorer les 50 ans de mai 68 !... Lequel ?

[12] La loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites, dite « loi Fillon sur les retraites », est une réforme du régime des retraites de base 

[13L'arme de la grève pour faire plier Villepin sur le contrat première embauche

[14Réformes des retraites : un tournant historique 

[15] Qu’est-ce que la réforme Touraine ?

[16] loi El Khomri : Rencontre du 29/06 entre la CGT, le Premier ministre et la ministre du Travail

[17Les 5 ordonnances Macron publiées, après le 12 septembre, mobilisons le 21... le 23 septembre contre les ordonnances et le coup d'état social

[18] Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent et l'ensemble du dossier de la réforme Macron

 

Pour en savoir plus :

- Les retraites du XVe siècle à nos jours : Une longue histoire, une bataille actuelle

- Le 7 mars et après : la grève reste une arme centrale pour la classe travailleuse

- Institut La Boétie : Retours sur quelques mouvements sociaux victorieux de l’histoire récente

Retour sur l'état des conquêtes sociales de la France, fruit des luttes sociales et politiques
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12 janvier 2023 4 12 /01 /janvier /2023 09:59
Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !
Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !
Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

La retraite à 64 ans : travaillez plus, pour gaver plus[1] !

 

... première action : signer la pétition 👉 ICI 

 

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, la secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, et même Emmanuel Macron ont un point commun : il y a peu, tout report de l’âge de départ à la retraite leur apparaissait comme une véritable arnaque[1bis].

 

 

Emmanuel Macron est " déterminé ", ne cesse-t-il d’affirmer. Il veut laisser son empreinte, avec cette réforme, lors de son dernier quinquennat. Il ne laissera pas s’éterniser les débats à l’Assemblée nationale soit il reçoit le soutien des Républicains, déjà quasiment acquis, soit il utilise le 49-3 (NDLR : voir il intègre la réforme dans un projet de budget de la Sécu rectificatif, cette option pourrait permettre à l’exécutif d’éviter d’avoir recours à un 49-3 en jouant sur les délais d’examen des lois de financement de la Sécu prévus à l’article 47-1 de la Constitution. Au bout de 20 jours de débat à l’Assemblée, le texte pourrait être transmis sans vote au Sénat[2]). 
Pourtant, cette réforme est rejetée par 8 Français sur 10. Toutes les organisations syndicales y sont opposées et sont déterminées à construire, ensemble, des mobilisations unitaires, avec grèves et manifestations, en janvier et février.
Cela fait trente ans que des réformes sont présentées comme le seul moyen de « sauver le système », soit en reculant l’âge de départ à la retraite, soit en augmentant le nombre des annuités de cotisations, soit, comme maintenant, en procédant à ces deux régressions cumulées.
Pourtant, dans son dernier rapport, sorti en septembre 2022, le Conseil d’orientation des retraites (COR) affirme : « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. »
Explications.

 

 

 PREMIER ARTICLE SUR LA RÉFORME MACRON... ICI 👉 : " Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent "

 

 

Sources : Yves Mestas | mis à jour le 18/02/2023

 

DEUXIÉME VOLET : L'HEURE DE VÉRITÉ... ET DE LA MOBILISATION SONT VENUES ! 👇

 

- Élisabeth Borne, Première ministre, vient d’annoncer le projet de réforme des retraites, dont le cœur est le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités.
Réforme qui sera présenté en conseil des ministres le 23 janvier, puis mis en débat à l’Assemblée nationale début février, pour un vote avant la fin du premier trimestre.

  • Quand Emmanuel Macron trouvait "hypocrite" de décaler l'âge légal de départ à la retraite
    Pourtant, Emmanuel Macron, le 25 avril 2019, tenait des propos bien différents : « Quand on est peu qualifié, quand on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans ! C’est ça, la réalité de notre pays ! Et on va expliquer aux gens : travaillez plus longtemps, jusqu’à 64 ans ! Franchement ce serait hypocrite de décaler l’âge légal[3] »
  • Décembre 2022, changement du discours d’Emmanuel Macron, sur TF1 : « Sans cette réforme, notre système de retraite par répartition est en danger. »
  • Ainsi, outre Emmanuel Macron, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, la secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, ont un point commun : il y a peu, tout report de l’âge de départ à la retraite leur apparaissait comme une véritable arnaque[1bis].

 

Alors, pourquoi ce revirement ?

Durant la campagne présidentielle 2022, le candidat Emmanuel Macron a signé le programme de stabilité envoyé à Bruxelles, qui spécifiait : « Ce programme de stabilité (est) en faveur (…..) de  la compétitivité des entreprises : c’est par exemple le cas de (…..) la baisse des impôts de production dès 2023. (…..) La maitrise des dépenses publiques repose principalement sur des réformes structurelles, la réforme des retraites notamment[4]. »

 

 

- Huitième réformes en trente ans
Depuis 1993, les attaques contre le système de retraite se succèdent, sous tous les gouvernements. C’est la huitième fois, depuis ternet ans, qu’un gouvernement entend réformer le système des retraites. Les discours se suivent et se ressemblent, depuis des décennies : « Il faut le réformer pour le sauver, car il est gravement déficitaire. » Cela fait donc trente ans que des réformes sont présentées comme le seul moyen de « sauver le système », soit en reculant l’âge de départ à la retraite, soit en augmentant le nombre des annuités de cotisations, soit, désormais, en procédant à ces deux régressions cumulées. Régulièrement, gouvernements, ministres, experts et médias inféodés expliquent qu’il faut faire une nouvelle réforme pour « sauver les retraites ». Mais ces réformes sont avant tout idéologiques.

 

 

- Que dit le Conseil d’orientation des retraites ?
Notre système de retraite serait donc en danger ? Ce n’est pas l’avis du Conseil d’orientation des retraites (COR). Créé en 2000, le COR est une structure rattachée à Matignon (Premier ministre), difficilement soupçonnable de positions gauchistes. Son rapport annuel est attentivement scruté par l’ensemble de la classe politique. Dans son dernier rapport de septembre 2022, nous pouvons lire : « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite[5]. »

 

 

🔴 Remise des pendules à l'heure pour démasquer les mensonges de Macron et ses sbires :
Assemblée nationale 19 janvier 2023 : " Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme ", indique le président du Conseil d'orientation des retraites (COR) Pierre-Louis Bras. 👇

 

 

🔴 Pour l'’économiste Gilles Raveaud chez BFM Business : « Il n’y a pas de problème de financement des retraites. » 👇

 

L’économiste Gilles Raveaud chez BFM Business : « Il n’y a pas de problème de financement des retraites. »

 

Notre système de retraite a enregistré un excédent de 900 millions d’euros en 2021, malgré la crise sanitaire. Celui-ci est de 3,2 milliards d’euros pour 2022. Pour évaluer la situation des années à venir, le taux de chômage a son importance. Le gouvernement prévoyait un taux de chômage de 8,4% en 2027. Il a révisé ses chiffres et prévoit maintenant 5% de chômage pour 2027. Dans ces projections, le COR se base sur les estimations gouvernementales jusqu’en 2027. Au-delà, il établit ses propres hypothèses. Le COR prévoit, 7% de chômage en 2032 ; il est donc obligé de simuler une récession entre 2027 et 2032 dans ses calculs. Ce qui lui permet de faire, prudemment (notez le conditionnel), cette hypothèse : « La situation financière du système de retraite se détériorerait avec un déficit allant de -0,5% de PIB à -0,8% de PIB », dans les 10 prochaines années. Cela représente environ 10 milliards d’euros par an, soit moins de 3% du budget des retraites qui est de 340 milliards d’euros. Un déficit faible et contrôlé, selon le rapport du COR : « À plus long terme, de 2032 jusqu’à 2070, malgré le vieillissement progressif de la population française, la part des dépenses de retraite dans la richesse nationale serait stable ou en diminution. »

 

Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

Le haut-commissaire au Plan, François Bayrou, qui soutient le président Macron, évoque une autre piste que celle du gouvernement. Elle consisterait à augmenter d’un point les cotisations patronales retraite, qui passeraient de 16,5% à 17,5% du salaire brut, et rapporteraient 7,5 milliards d’euros[6].

 

Car, le faible déficit des retraites à venir n’est pas la conséquence d’une dynamique incontrôlée des dépenses, mais bien d’un manque de ressources. L’octroi de primes (non-soumises à cotisation) en concurrence des augmentations de salaires, comme la « prime Macron » par exemple, est monnaie courante, depuis plusieurs années. De même, les exonérations de cotisations sur les bas salaires accordées aux entreprises assèchent la ressource des rentrées de cotisations dans les caisses de retraites[7].

 

Capitalisation vs/ répartition : le vrai match de cette réforme

 

 

- Les séniors sont évincés du marché du travail avant 62 ans
En 2021, selon la Dares[8] (service statistiques du ministère du travail), le taux d’emploi des plus de 60 ans est de 35,5%. Les entreprises poussent les salariés âgés vers la sortie, via des dispositifs comme les plans de départ volontaire, les ruptures conventionnelles en fin de carrière… Un phénomène qui ne touche pas que les ouvriers ; les cadres grisonnants sont, eux aussi, dans le viseur des employeurs. Pour les ouvriers, à 61 ans, le taux d’emploi est de 28% ; pour les sans diplôme, le taux est de 25%. Autant d’assurés sociaux qui sont en salle d’attente du « ni ni », c’est-à-dire ni en emploi ni en retraite.

 

Cela signifie que plus de 60% d’entre eux sont, soit au chômage suite à licenciement, soit en maladie, soit en invalidité, soit au RSA. Comme le dit le rédacteur en chef du magazine Santé & travail, « pour eux, reculer l’âge de départ, c’est les laisser dans la perspective de toucher une retraite plus faible puisqu’ils auront moins cotisé ». Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le taux de pauvreté des séniors ni en emploi ni en retraite atteint déjà, en effet, 32%[9] !

  • Les économies réalisées dans les caisses de retraites, ce sont les caisses de l’assurance-chômage, de l’assurance maladie et des minimas sociaux qui seront sollicitées pour les compenser.
Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

 

- La retraite à 64 ans génère-t-elle des économies ?
Le Trésor a calculé, fin janvier, les économies réalisées avec un passage progressif de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans, à raison de trois mois de plus par an. Résultat, le solde du système s’améliorerait de 0,3% de produit intérieur brut (PIB), (environ 7,5 milliards d’euros à la valeur actuelle du PIB) d’ici 2027, et de 0,5% (12,5 milliards d’euros) d’ici 2032.

 

Une partie des économies réalisées sur les comptes des retraites sont annulées par l’augmentation des dépenses pour d’autres branches de la sécurité sociale ou pour les départements en charge d’une partie croissante de l’aide sociale[10]. Eloigner l’horizon de la retraite nécessite, pour certaines personnes, de rallonger les périodes de chômage, d’arrêt maladie ou de RSA. La Dares chiffre à 1,3 milliard d’euros les allocations chômage supplémentaires à verser avec un passage à 64 ans, tandis que la Drees évalue à 3,6 milliards d’euros la hausse du coût des autres prestations sociales ! Au total, cela représente environ 0,2% de PIB.

 

  • A contrario, le report de l’âge légal génère aussi des recettes pour les comptes publics. Tous ceux qui restent en emploi payent plus d’impôt sur le revenu et aussi de CSG, de même qu’ils continuent de cotiser aux différentes caisses… Le Trésor prévoit ainsi une hausse de 0,6% de PIB.

 

Au total, entre l’amélioration du solde des retraites (+0,5% de PIB), la hausse des dépenses des autres branches de la sécu (-0,2%) et les autres recettes (+0,6), le Trésor en conclut qu’un report de l’âge légal à 64 ans réduirait le déficit public de 0,9% de PIB dans 10 ans.

 

🔶 Retraites : la raison de ne pas faire comme nos voisins européens ? ▶️ Les retraités sont plus pauvres dans les pays où l’âge de départ est plus élevé. Simple, basique.

 

 

- Travailler plus longtemps, même pour les carrières longues et pénibles
🔴 Cette réforme reporte progressivement l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, mais avec une accélération de la loi Touraine-Hollande[11] pour atteindre les 43 annuités de cotisations (172 trimestres) en 2027 au lieu de 2035. L’âge d’annulation de la décote restera à 67 ans.

  • La réforme s’appliquera ainsi, à partir du 1er septembre 2023 (voir le tableau, ci-dessous) :
  • Pour les personnes nées en 1961, départ possible à 62 ans et trois mois ;
  • Pour les personnes nées en 1964, départ possible à 63 ans ;
  • Pour les générations nées en 1968 et après, départ possible à 64 ans, à condition d’avoir 43 années de cotisations, soit 172 trimestres.

 

 

🔴 Les petites pensions des retraités actuels et des futurs retraités seraient revalorisées à hauteur de 100 € brut par mois, à compter du mois de septembre 2023... pour atteindre ultérieurement quasiment 1 200 € brut, soit 85% du SmicA condition d’avoir une carrière complète !

 

🔴 Les « carrières longues » et les « métiers pénibles » devront travailler plus longtemps, alors qu’il est déjà difficile aujourd’hui de bénéficier de ces reconnaissances. En 2022, seulement 125 784 personnes sont parties de manière anticipée à la retraite, grâce au dispositif « carrière longue », selon le ministère du Travail.

 

🔴 Actuellement pour profiter d’un départ anticipé pour « carrière longue », il faut avoir cotisé quatre ou cinq trimestres avant la fin de ses 18 ans, pour un départ à 58 ans, ou avoir cotisé quatre ou cinq trimestres avant la fin de ses 20 ans pour un départ à 60 ans.

 

🔴 Selon Élisabeth Borne, la réforme Macron sera « une amélioration pour les carrières longues ». En réalité, le départ sera toujours anticipé de deux, quatre ou six ans avant l’âge légal (64 ans), mais en travaillant donc deux ans de plus :

  • Ceux qui ont commencé à travailler à 14 ans, pourront partir à 58 ans ;
  • Ceux qui ont commencé à travailler à 15 ans, pourront partir à 59 ans ;
  • Ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans, pourront partir à 60 ans, contre 58 ans actuellement ;
  • Et ainsi de suite…

 

 

🔴 Les « métiers pénibles » devront également travailler plus longtemps. Pourtant, en 2022 déjà, seulement 9596 personnes ont bénéficié du dispositif « pénibilité », selon le ministère du travail. Actuellement, un compte pénibilité existe, qui permet de bénéficier d’un départ anticipé au mieux de deux ans. Les critères de pénibilité qui sont pris en considération ne sont plus qu’au nombre de six ; ils étaient dix auparavant, mais quatre d’entre eux ont été supprimés en octobre 2017, soit cinq mois seulement après l’arrivée au pouvoir du président Macron. De quoi faire douter d’une réelle volonté d’améliorer ce dossier.

  • Pourtant de nombreux métiers devraient être mieux pris en compte : ouvriers de l’industrie ou du BTP, agents d’entretien, aides à domiciles, caissières…

 

 

🔴 Par ailleurs, les « régimes spéciaux » seraient supprimés. Les nouveaux embauchés à la RATP, dans la branche industries électriques et gazières (IEG) et à la Banque de France seront notamment affiliés au régime général pour la retraite, a précisé la cheffe du gouvernement. Ce « chiffon rouge » a toujours été utilisé par les gouvernements pour opposer les salariés les uns aux autres, monter l’opinion publique contre une catégorie de salariés, afin d’imposer une régression des droits existants ou futurs de l’ensemble des régimes. L’anticipation de départ à la retraite pour certaines fonctions professionnelles, pour des raisons de pénibilités, comme à la RATP, dans les IEG, à la SNCF, etc., devrait, au contraire, être étendue à de nombreux salariés du privé. Une exception au système général reste néanmoins prévue par le projet Macron pour les professions libérales, les avocats, ainsi que pour les marins, les salariés de l’Opéra de Paris et de la Comédie française.

  • Les fonctionnaires qui exercent des métiers pénibles (dits « de catégorie active ») verraient, en revanche, leur âge de départ lui aussi repoussé de deux ans. Concrètement, les pompiers, policiers ou infirmiers pourraient alors faire valoir leurs droits à la retraite à 54 ou 59 ans, selon le métier exercé, contre 52 et 57 ans actuellement.

 

Par William Martinet député France insoumise #nupes ⚠️ Retraite minimum à 1200€ ? Mensonge ! 🕐 2 minutes pour comprendre la dernière arnaque du gouvernement. #StopRetraiteMacron #ReformesDesRetraites

 

-  L’heure de vérité
Emmanuel Macron est déterminé, ne cesse-t-il d’affirmer. Il veut laisser son empreinte, avec cette réforme, lors de son dernier quinquennat. Il ne laissera pas s’éterniser les débats à l’Assemblée nationale :

  • soit il reçoit le soutien des Républicains, déjà quasiment acquis ;
  • soit il utilise le 49-3 ;
  • (NDLR : voir il intègre la réforme dans un projet de budget de la Sécu rectificatif, cette option pourrait permettre à l’exécutif d’éviter d’avoir recours à un 49-3 en jouant sur les délais d’examen des lois de financement de la Sécu prévus à l’article 47-1 de la Constitution. Au bout de 20 jours de débat à l’Assemblée, le texte pourrait être transmis sans vote au Sénat[2]). 

 

🔴 Pourtant, cette réforme est rejetée par 8 Français sur 10[12].

  • 60% des Français disent "soutenir" ou éprouver de la " sympathie " à l'égard de la mobilisation contre la réforme des retraites[13] ;
  • Le soutien à la mobilisation contre la réforme des retraites monte à 67% chez les employés, 65% chez les ouvriers et 68% chez les 50-64 ans[13] ;
  • 46% des personnes interrogées se disent prêtes " à se mobiliser " contre le projet du gouvernement " dans les prochaines semaines.[13] "

 

Toutes les organisations syndicales y sont opposées et sont déterminées à construire, ensemble, des mobilisations unitaires, avec grèves et manifestations, en janvier et février.

  • Réunis à la Bourse du travail, à Paris, les syndicats – la CFDT, Force ouvrière, la CFE-CGC, l’Unsa, Solidaires, la CFTC, la FSU et la CGT – ont appelé, mardi 10 janvier, les salariés à se mobiliser « fortement », lors d’une première journée de manifestations et de grève, le jeudi 19 janvier.

                              👇                                                                    Elles ont reçu le soutien politique de la #Nupes

COMMUNIQUÉ INTERSYNDICAL - RETRAITES : PREMIÈRE JOURNÉE DE MOBILISATION LE 19 JANVIER

👇                               

Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale - NUPES 11 janvier 2023

 

 

 

-  Une autre solution : le programme partagé de gouvernement de la NUPES[14]
📌 Garantir une retraite digne, ce qui signifie :

  • Restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous après quarante annuités de cotisation avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles ;
  • Maintenir l’équilibre des retraites en soumettant à cotisation patronale les dividendes, participation, épargne salariale, rachats d’actions, heures supplémentaires, en augmentant de 0,25% par an le taux de cotisation vieillesse et en créant une surcotisation sur les hauts salaires ;
  • Rétablir les facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron ;
  • Porter à minima au niveau du SMIC revalorisé toutes les pensions pour une carrière complète, et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté ;
  • Prendre en compte le revenu de solidarité active (RSA) pour valider des trimestres en vue de la retraite ;
  • Indexer le montant des retraites sur les salaires ;
  • Interdire au Fonds de réserve pour les retraites d’investir dans des secteurs polluants ;

📌 Augmenter les salaires et réduire les inégalités salariales dans l’entreprise :

  • Porter immédiatement le SMIC mensuel à 1 500 € net et accompagner les TPE/PME ;
  • Organiser une conférence sociale générale sur les salaires ainsi que dans chaque branche, qui aborderont notamment :
    • les augmentations de salaires, notamment pour les métiers occupés majoritairement par des femmes dans les secteurs du soin, du lien et du contact ;
    • les écarts de salaires : limiter l’écart de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et celui le plus haut dans une entreprise ;
    • la répartition de la valeur : fixer un seuil minimal pour les revalorisations salariales, afin que la somme consacrée aux revalorisations salariales soit au moins égale à la croissance du retour à l’actionnaire (dividendes et rachats d’actions) ;
    • l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (salaires, formations, carrière, promotions…) : augmentation des sanctions financières et pénales (amendes, refus d’attribution de marchés publics), création de commissions de contrôle salarié dans les entreprises ;
    • la formation, les parcours professionnels et les conditions de travail ;
  • Revaloriser le traitement des fonctionnaires et dégeler le point d’indice ;
  • Interdire les parachutes dorés et les retraites chapeaux ;
  • Supprimer les stock-options.

 

« Pour nos retraites, une seule solution, faire front ensemble » : 250 syndicalistes appellent à la grève du 19 et à la marche du 21 janvier[15] !

 

Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

Notes :

[1La retraite à 64 ans : travaillez plus, pour gaver plus

[1bis] Quand les (futurs) macronistes fustigeaient la retraite à 64 ans

[2] Retraites : après le 49-3, découvrez le 47-1, l’autre arme du gouvernement pour faire passer la réforme à l’Assemblée

[3] Quand Emmanuel Macron trouvait "hypocrite" de décaler l'âge légal de départ à la retraite

[4] La maitrise des dépenses publiques repose principalement sur des réformes structurelles, la réforme des retraites notamment comme le Président de la République s'y est engagé au cours de la campagne électorale. L'effort de maîtrise est réparti entre l'État, les collectivités territoriales et la sécurité sociale.

[5Rapport annuel du COR septembre 2022 - Evolutions et perspectives des retraites en France

[6] Réforme des retraites : François Bayrou veut « éclairer » l ....

[7] Pouvoir d'achat : pourquoi les primes sont une arnaque ?

[8] En 2021, selon la Dares (service statistiques du ministère du travail), le taux d’emploi des plus de 60 ans est de 35,5%.

[9] Pauvreté : 32% des seniors sans emploi ni retraite vivent sous le seuil de pauvreté en France

[10] Quel est le rôle du département en matière d'aide sociale ?

[11] Aujourd'hui, sur la remise en cause de nos retraites, E. Borne dit entrer dans le cadre de la réforme Touraine de Hollande et du PS de l'époque

[12] SONDAGE EXPLOSIF : 80% des Français sont contre la retraite à 64 ans

[13] SONDAGE BFMTV - 60% DES FRANÇAIS APPROUVENT LA MOBILISATION CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES

[14Programme partagé de gouvernement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale

[15] « Pour nos retraites, faire front ensemble » : 250 syndicalistes appellent à la grève du 19 et à la marche du 21 janvier

 

Pour en savoir plus :

- Petit guide contre les bobards de la réforme des retraites

- Retraite à 64 ans : Élisabeth Borne déclare la guerre sociale à 80% des Français

- Qui ne sera pas dans la rue le 19 janvier 2023 pour s’opposer à la retraite à 64 ans ?

- Scandale : 157 milliards d’aides pour le CAC40 et pas 10 milliards pour financer nos retraites ?

Capitalisation vs/ répartition : le vrai match de cette réforme

- Pour les salariés de plus de 60 ans, un taux de sortie de CDI plus bas dans les petites entreprises

- La réforme des retraites, un non-sens écologique

ATTAC. : les sept perfidies de la réforme des retraites 2023

Avertissement : 9 000 morts supplémentaires avant la retraite si Macron fait passer sa réforme

- Retraite à 64 ans : travaillez 2 ans de plus pour financer les cadeaux aux assistés d’en haut

- Femmes, pauvres, carrières incomplètes… quelles sont les premières victimes des inégalités entre les retraites ?

- Retraite à 64 ans : le coup fatal de Macron aux associations ?

- Retraites : une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français suffirait à financer un éventuel déficit

- Les retraites par leur histoire

- Communiqué du groupe parlementaire LFI-NUPES : L’Assemblée nationale n’a pas voté la retraite à 64 ans

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5 décembre 2022 1 05 /12 /décembre /2022 18:40
Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent
Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent

Réforme des retraites à 65 ans : 79 % des Français sont contre[0] !

 

68% des Français·es sont favorables à une réforme des retraites ... MAIS pour un départ à 60 ans[14] !..

 

Retraites : grande marche à Paris le 21 janvier pour lancer la bataille[13] !

 

 

L’ensemble des syndicats nationaux se retrouveront le 5 décembre au siège de la FSU, aux Lilas (Seine-Saint-Denis), pour se concerter sur l’organisation de la riposte à la réforme des retraites, dont le gouvernement doit annoncer les contours dès le 15 décembre. Cette intersyndicale réunira la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’Unsa, Solidaires et la FSU. Cette réunion intervient, alors que le calendrier s’accélère, même si, pour le moment, les contours détaillés de la future réforme restent à préciser.

Dans un entretien au Parisien paru le 1er décembre[1], la Première ministre Elisabeth Borne a réaffirmé sa volonté de mettre en œuvre la « promesse » électorale d’Emmanuel Macron (programme du 17 mars 2022) d’un recul de l’âge légal, confirmant la piste d’un « report progressif » à « 65 ans d’ici 2031[2] ». De plus, le contenu de cette réforme devrait être présenté dès le 15 décembre, juste avant la trêve des confiseurs, en pleines fêtes de fin d’année !

Aussitôt, la gauche a réagi unanimement à cette communication court-circuitant concertation politique et négociation sociale.

Pour le groupe socialiste, Boris Vallaud, a déclaré qu’il s’agit d’une « provocation », avant de poursuivre : « Le point d’arrivée de la concertation est identique au point de départ. Le gouvernement a fixé le cap il y a longtemps et a prévu de s’obstiner dans une réforme injuste, brutale et largement rejetée par les Français. ».

La macronie souffre d'autoritarisme et de mensonge compulsifs.

Pour la présidente du groupe de La France insoumise à l’Assemblée, Mathilde Panot, ces déclarations soulignent que « la macronie souffre d’autoritarisme et de mensonge compulsifs  ».

Le communiste Pierre Dharréville a dénoncé, lui aussi, des concertations aux allures de mascarade : « La Première ministre n’annonce rien de nouveau. Le gouvernement continue de réaffirmer son objectif de casse social tout en organisant des négociations avec les syndicats dont on se demande si elles sont le lieu d’une véritable discussion ou pour simplement décorer. » « Syndicats méprisés, parlement piétiné, démocratie abîmée ! », a scandé son collègue Nicolas Sansu (PCF) sur Twitter.

Au-delà des annonces précipitées d’Elisabeth Borne à la presse, aucun document de travail n’a d’ailleurs été diffusé aux partenaires sociaux.

 

 

Sources : Yves Mestas | mis à jour le 04/01/2023

- Il est donc temps de revenir sérieusement et précisément sur l’ensemble du dossier.

Manif. 9/01/2019 Paris, contre réforme retraites. Photo : Ishta

En 2019, le projet de réforme du « système universel unique par points[3] »  était présenté comme plus juste, plus solidaire. « Un euro cotisé donne les mêmes droits… », affirmait alors le gouvernement d’Edouard Philippe. Les femmes devaient même en être les « grandes gagnantes ». Le projet avait provoqué une très forte mobilisation sociale durant trois mois. La crise du COVID aidant, et malgré l’utilisation du 49.3, la réforme fut abandonnée.

 

Aujourd’hui, changement de registre. Le projet de reculer l’âge légal de la retraite à 65 ans ne promet plus l’équité ; il ne met en avant que le prétendu besoin d’équilibrer les comptes du système de retraite.

 

 

- Inspiré par les Jours heureux
L’histoire du système de retraite français pourrait se résumer ainsi : un long processus de construction, puis un détricotage progressif :

  • Le premier régime de retraite remonte à Louis XIV, pour les marins : la « caisse des invalides de la Marine Royale ». Plus tard, d’autres régimes de retraite sont mis en place, avec les pensions militaires en 1831, les pensions civiles des agents de l’Etat en 1853, la retraite des mineurs en 1894, des cheminots en 1909, des ouvriers de l’Etat en 1928…
  • Dans une France ruinée par la guerre et l’occupation, le ministre Ambroise Croizat crée, par les ordonnances d’octobre 1945, la Sécurité sociale, dont l’assurance vieillesse constitue l’une des branches, les autres étant la maladie, la famille, les accidents du travail. Cette institution s’inspire du programme du Conseil national de la Résistance (CNR)[4], baptisé « les Jours heureux ».

 

Le régime général des retraites s’applique, à l’époque, à tous les salariés du secteur privé (hors agriculture). Chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Le principe de fonctionnement du régime est un système par répartition : les cotisations des actifs de l’année servent à financer les pensions des retraités de la même année. L’âge minimum pour percevoir une retraite était fixé à 65 ans.

 

Au début, l’idée était de créer un système unique pour tous. Cependant, certaines professions (N.D.L.R. comme les agriculteurs et les commerçants) et certains organismes ont préféré conserver leur propre régime : c’est l’origine des régimes spéciaux.

 

Alors que la majorité des séniors vivaient dans la misère, ce nouveau système par répartition a réduit drastiquement le nombre de retraités pauvres. S’il y en a toujours trop, la France est encore l’un des pays du monde qui présente le plus faible taux de pauvreté chez les retraités.

 

En 1982, sous la présidence de François Mitterrand, une des mesures du gouvernement d’union de la gauche, figurant dans le « Programme commun », abaisse l’âge de la retraite à 60 ans, contre 65 auparavant, sous réserve d’avoir cotisé pendant 37,5 ans au moins (ordonnance du 26 mars 1982[5]).

 

 

- Des attaques en continu

Mais, depuis, les  attaques et le détricotage du système de retraite français ont été continus, sous tous les gouvernements !

  1. La réforme Balladur, en 1993, s’inscrit dans les réflexions du « Livre blanc » de 1991 porté par Michel Rocard : allongement progressif de la durée des annuités de 37,5 ans à 40 ans (soit 150 à 160 trimestres) ; changement du mode de calcul des pensions, passant des 10 meilleures années de salaire aux 25 meilleures années ; indexation des pensions versées aux retraités sur les prix et non plus sur les salaires…
  2. Le « plan Juppé », en 1995, propose d’aligner les régimes des fonctionnaires et des entreprises publiques (RATP, SNCF, EDF/GDF) sur celui du secteur privé. Après trois semaines de grève reconductible, le gouvernement recule ;
  3. La réforme Fillon, en 2003, allonge la durée des cotisations à 41 ans (164 trimestres) et instaure l’alignement de la durée de cotisation du public sur celle du privé, ajoutant la création de nouveaux produits d’épargne retraite.
  4. La réforme Woerth, en 2010, se distingue par l’allongement progressif de l’âge de départ à la retraite à 62 ans et par le report à 67 ans pour la retraite à taux plein.
  5. La réforme Touraine, en 2014, en rajoute, avec l’allongement progressif de la durée des cotisations à 43 annuités (172 trimestres)…

 

Manif. 9/01/2019 Paris, contre réforme retraites. Photo : Ishta

 

- L’équilibre financier du système de retraite est-il menacé ?
Le dernier rapport du COR (Conseil d’orientation des retraites) du 15 septembre 2022[6] mérite d’être lu :

  • « Après des années de déficit, le système de retraite enregistre un excédent de 900 millions d’euros en 2021. Ce bon résultat s’explique essentiellement par le rebond d’activité après la crise sanitaire. En 2022, l’excédent devrait s’élever à 3,2 milliards d’euros ».
  • Mais comme le dit le président du COR, « mieux vaut regarder l’évolution des dépenses de retraite dans le PIB (Produit intérieur brut) qui a vraiment un sens ».  Sur ce point, le rapport  précise : « En 2021, les dépenses de retraite représentait 13,8% du PIB, ce taux devrait rester stable jusqu’en 2027 (13,9% du PIB). De 2028 à 2032, la part des dépenses de retraite dans le PIB pourrait atteindre 14,2% voire 14,7% du PIB, en fonction des scénarios. De 2032 à 2070, la part des dépenses de retraite resterait stable, voire en diminution malgré le vieillissement de la population. »

 

La réforme des retraites de Macron/Borne est donc avant tout idéologique et ne vise pas, en réalité, un objectif d’équilibre financier. Comme l’a déclaré Elisabeth Borne, il s’agit plutôt de « dégager des marges de manœuvre » et même de dégager des excédents pour financer d’autres dépenses.

 

Jusqu’à aujourd’hui, la part de la richesse nationale distribuée aux retraités a régulièrement augmenté, à mesure que le nombre de retraités dans la population s’est accru. Sans difficulté, puisque la productivité progresse : un travailleur français produit en moyenne deux fois plus aujourd’hui qu’il y a 50 ans[7].

 

L’enjeu est de savoir où placer le curseur.

Depuis trente ans, la part du PIB consacrée aux retraites a doublé, passant de 7% à près de 14%. Rien n’empêche de continuer à consolider ainsi le système, en ajoutant quelques dixièmes de points de PIB. Notre système de retraite distribue plus de 300 milliards d’euros. Certains groupes financiers, comme BlackRock, tentent de mettre la main sur ce pactole.

 

 

- Un recul social d’un demi-siècle.
La Première ministre l’a annoncé : « Le report progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d’ici 2031 » s’appliquera à partir de juillet 2023, avec un recul de 4 mois par an à partir de la génération née en 1961[2] [8]. Les générations nées en 1970 et après seront, quant à elles, pleinement intégrées dans la nouvelle réforme qui conduit à revenir plus de cinquante ans en arrière pour l’âge de départ à la retraite.

 

Le minimum de pension pour une carrière complète sera de 1200 euros, soit 85% du SMIC. En parallèle, les pensions devraient être réindexées sur l’inflation. Mais à quel niveau ? En 2022, les augmentations de 1,1% en janvier et de 4% en juillet ne couvrent pas l’inflation estimée à 8% en moyenne pour l’année.

 

Par ailleurs, les « régimes spéciaux » seront affiliés au régime général, pour les futurs recrutés de la Banque de France, de la RATP, de la SNCF, des industries électriques et gazières ex EDF/GDF.  Mais ceux de la police nationale, des militaires, de la pénitentiaire, des marins, des cultes, de l’Opéra national et de la Comédie française ne seraient pas concernés par la réforme.

 

  • Selon l’institut libéral Montaigne, l’économie générée par le projet de réforme actuel est évaluée à 7,7 milliards d’euros en 2027, et à plus ensuite. Un montant qui correspond aux coûts supplémentaires que représente le cumul de la baisse des droits de succession promise par Macron et de la suppression de la redevance audiovisuelle…

 

 

- Des mesures injustes et inégalitaires.
Un recul de l’âge de départ à la retraite serait injuste pour de nombreuses catégories de salariés. Il ne pèserait guère sur la carrière des cadres, car ayant rarement commencé à travailler avant 22 ans, les 43 ans de cotisations exigés à partir de la génération 1973 les amènent déjà à 65 ans. En revanche, pour toute personne entrée dans l’emploi avant 22 ans et ayant une carrière complète, il signifie concrètement devoir repousser sa retraite. Le dispositif de retraite anticipée pour longue carrière ne peut concerner que les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans, à condition d’avoir la durée suffisante de cotisations.

A l’âge de la retraite, 25% des plus pauvres sont déjà morts

 

Régulièrement, on entend les défenseurs de ces réformes expliquer que « parce que l’on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps », sans tenir compte du fait que c’est notamment à mesure que le temps de travail dans la vie a reculé que l’espérance de vie a augmenté. De plus, les écarts d’espérance de vie sont de 6 ans entre un cadre et un ouvrier, et même de 13 ans entre les 5% les plus riches et les 5% les plus pauvres.

(N.D.L.R. : Il est bien foutu ce graphique.. au premier jour du départ à la retraite 25% des plus pauvres sont déjà morts... Par contre, il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches.)

 

(N.D.L.R. : Le député Hadrien Clouet France insoumise #Nupes pose une question écrite au ministre du Travail. Une seule.

En cas de report à 65 ans du départ à la retraite, combien de personnes mourront avant d'y avoir accès ? Publiez les chiffres, assumez les morts... le gouvernement répondra t-il ?

 

Aujourd’hui, 40% des 50-62 ans sont au chômage. Les économies réalisées dans les caisses de retraites, ce sont les caisses de l’assurance-chômage et des minimas sociaux qui seront sollicitées pour les compenser.

 

Aucune nouvelle disposition n’est prévue pour les femmes, alors qu’elles gagnent en moyenne 25,7% de moins que les hommes et qu’elles constituent les gros bataillons des employés à temps partiel (80%), de même que leurs carrières sont plus souvent incomplètes en raison de l’arrivée des enfants, dont les conséquences professionnelles pèsent avant tout sur elles.

 

Manif. 9/01/2019 Paris, contre réforme retraites. Photo : Ishta
Manif. 9/01/2019 Paris, contre réforme retraites. Photo : Ishta

 

 

- Relancer des mesures de progrès social
Pour cela il faut revenir aux fondamentaux et valeurs de 1945 et 1982, pour permettre à tous de partir à la retraite à un âge décent, où l’on n’est pas cassé par le travail ou la maladie, et surtout avec un niveau de pension digne. La retraite est un nouvel âge de la vie, celui du temps libéré, durant lequel chacun peut s’investir autrement pour soi, ses proches et la collectivité.

 

Cinq grands principes devraient guider ces choix :

Frédéric Dabi (Ifop) : « La retraite à 60 ans est un horizon souhaité »
  1. Toute personne doit avoir le droit de partir en retraite à un âge raisonnable, à commencer par ceux qui ont commencé à travailler plus tôt. L’espérance de vie a augmenté dans les dernières décennies, mais stagne désormais. L’espérance de vie en bonne santé reste stable, autour de 63 ans. Voilà pourquoi il faut donner la liberté de partir à la retraite à 60 ans ;
  2. La préservation d’un calcul basé sur les annuités est fondamentale pour toute personne ayant commencé à travailler tôt. Aujourd’hui fixé à 43 ans, la proposition de ramener à 40 le nombre d’annuités serait une avancé, en intégrant le temps passé au RSA ;
  3. Aujourd’hui, le calcul du montant des pensions dans le privé est fait sur les 25 meilleures années d’activité, suite à la réforme Balladur en 1993. Mesure très pénalisante, avec la précarité, le chômage, des carrières hachées, notamment pour les femmes. Pour cela, il faut revenir au calcul du montant des pensions sur les 10 meilleures années ;
  4. Notre système de retraite a permis de sortir nos aînés de la misère et de maintenir le taux de pauvreté des retraités à un niveau environ deux fois inférieur à ceux de nos voisins européens. Selon Eurostat : 16% des retraités européens ont des revenus en dessous du seuil de pauvreté (19% en Allemagne). En France, le taux est d’environ 10% de retraités qui touchent moins de 60% du revenu médian[9]. Pour éviter cette situation, aucune retraite ne devrait se situer en dessous du seuil de pauvreté. Il est actuellement fixé à 1102 euros. Le minimum vieillesse doit être indexé au niveau du seuil de pauvreté ;
  5. Travailler toute sa vie au SMIC est déjà une difficulté chaque fin de mois. Partir à la retraite ne doit pas être une nouvelle étape qui prolonge et aggrave même ces atteintes à la dignité. Toute personne avec une carrière complète doit bénéficier d’une pension au moins égale au SMIC.

auquel on peut ajouter (N.D.L.R. : avoir une attention particulière pour les carrières longues, discontinues ; rétablir les facteurs de pénibilité supprimés par Macron ; indexer le montant des retraites sur les salaires).

 

 

- Pour quel coût ?
Plutôt que de maintenir une même taille de gâteau et d’y couper de plus petites parts, il est préférable de cuisiner un gâteau plus gros.

 

Les comptes de la sécurité sociale étaient en équilibres il y a 20 ans. Depuis, ils sont déséquilibrés par les exonérations massives de cotisations sociales. Ces exonérations étaient encore compensées par le budget de l’Etat en 2019, à hauteur de 40 milliards d’euros par an. Mais Emmanuel Macron a mis fin à cette compensation. Il vide les caisses des sécurités sociales pour imposer des mesures d’austérité[10].

 

D’autres marges de manœuvres existent.

De manière générale, toute augmentation des salaires représente mécaniquement une rentrée de cotisations et donc de l’argent pour financer les retraites.

  • Ainsi, l’obligation réelle de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes pourrait dégager 5 milliards d’euros par an (N.D.L.R. L'écart salarial hommes/femmes en France s'élève à 16,5% selon Eurostat, un chiffre en légère hausse[11]) ;
  • Les besoins d’emplois dans l’hôpital, l’école, les transports, etc., ne manquent pas : 100 000 emplois créés dans les services publics, ce serait 1,3 milliards de cotisations supplémentaires ;
  • Soumettre à cotisation les revenus de l’intéressement, de la participation, de l’épargne salariale, ainsi que les revenus financiers des entreprises : ce seraient encore plusieurs milliards d’euros récoltés. La seule application de la cotisation vieillesse déplafonnée permettrait de lever quelque 4,4 milliards.

 

D’autres pistes permettent de lever de nombreux milliards d’euros à court terme.

  • Des sommes sont d’ores et déjà disponibles et inemployées : les réserves financières dans les différents régimes spécifiques de retraite et dans le fonds de réserve pour les retraites représentent un stock de 130 milliards d’€ (N.D.L.R. 127,4 milliards d’€ en 2019[12]) …

 

--------------------------

 

- Chaque jour de nouveaux éléments pour comprendre

Le gouvernement aimerait nous faire croire que la réforme des retraites est nécessaire pour « préserver » le système, mais – c'est ballot – il a écrit les vraies raisons dans des doc officiels... et il s'agit en réalité de financer la baisse des impôts pour les plus grosses entreprises, comme la suppression de la " cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) qui est l'une des composantes de la contribution économique territoriale (CET) avec la cotisation foncière des entreprises (CFE)[15] ". Elle est assise sur la valeur ajoutée produite au cours de la période de référence...

👉 La réforme des retraites n'est rien d'autre qu'une contreparties aux cadeaux fiscaux faits aux actionnaires (passés par 49.3). 👇
 

Pour rappel :

🔶 voir  Projet de Loi de Finances 2023, page 9, ICI 

🔶 Programme de Stabilité 2022-2027, page 16 ICI 

 

Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent
Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent

- Et maintenant... la mobilisation

 

 

Notes :

[0] Retraites : 79% des Français sont contre la réforme de Macron

[1] Réforme des retraites : la méthode Borne pour éviter les obstacles

[2] Si les rythmes d’évolution sont encore en discussion, ils pourraient être de quatre mois supplémentaires par année. Une personne née en 1962 pourrait ainsi travailler 8 mois de plus. Un an pour l’année 1963, etc. jusqu’à arriver à 65 ans de façon automatique.

[3] Mesures Macron : Les dangers de la retraite à points

[4programme du Conseil national de la Résistance

[5] 1982 : la retraite passe à 60 ans

[6] Rapport annuel du COR septembre 2022 - Evolutions et perspectives des retraites en France

[7] Selon le député de la France Insoumise, les salariés français sont de plus en plus productifs. Une raison qui justifierait la mise en place de la retraite à 60 ans.

[8] Réforme des retraites : la génération 1961 sera la première concernée, annonce Elisabeth Borne

[9] Pauvreté des retraités : la France (un peu) mieux lotie que ses voisins

[10] Le « Trou » de la Sécurité Sociale : un trou « fictif »... ou pas ? La dette « sociale » légitime ou pas ?

[11] Les niveaux d'écart de rémunération entre hommes et femmes varient considérablement d'une UE à l'autre

[12] Un financement en puisant dans les réserves

[13] Retraites : grande marche à Paris le 21 janvier pour lancer la bataille !

[14] 68% des Français·es sont favorables à une réforme des retraites ... MAIS pour un départ à 60 ans !..

[15] Qu’est-ce que la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ?

 

Pour en savoir plus :

Inégalités salariales : une perte de 62 milliards pour l'économie française

Réforme des retraites : Fabien Roussel demande un référendum "plutôt qu'un blocage du pays"

- Réforme des retraites – Le PCF exige un référendum

- Jean-Luc Mélenchon : retraite 21 janvier... radicalité concrète

- Manuel Bompard : " En campagne pour nos retraites "

- SOCIAL – Retraites : l’heure de vérité

 

Retraites : grande marche à Paris le 21 janvier pour lancer la bataille
Retraites : grande marche à Paris le 21 janvier pour lancer la bataille

 

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1 décembre 2022 4 01 /12 /décembre /2022 14:39
Appel : " Un nouvel élan pour nos services publics "

Le constat est sans appel : la France de 2022 est un pays en voie de sous-développement[1] !

 

Faudra t-il être riche à l'avenir pour se faire soigner, éduquer ses enfants, affronter le réchauffement climatique ?

 

Les services publics sont nos biens commun, nous devons les défendre, les étendre, les améliorer, les démocratiser…

 

Je publie ici l’appel "un nouvel élan pour nos services publics", car les services publics sont notre bien commun à toutes et tous. A Lure (en Haute-Saône), du 12 au 14 mai 2023 de nombreux débats sont prévus pour "défendre les services publics, les étendre, les améliorer, les démocratiser".

Une manifestation nationale aura lieu le samedi 13 mai à Lure (départ 14h30).

 

 

Sources : NESP 2023 | mis à jour le 16/12/2022

-  APPEL NATIONAL porté par les signataires

" Nous, collectifs, coordinations, organisations syndicales, associatives et politiques, décidons de converger pour reconquérir nos services publics afin de faire de la lutte pour leur défense, leur développement et leur démocratisation un combat central pour les décennies à venir. Par cette dynamique pluraliste nous souhaitons notamment engager le débat public sur le choix de société que nous souhaitons.

 

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : le choix d’une société solidaire, fraternelle, où l’égalité des droits et la devise de notre République ne sont pas que de vains mots, où notre mode de production et de consommation ne se fasse pas au détriment de l’humanité et de notre Planète.

 

Nous combattons le démantèlement, l’appauvrissement, la privatisation, la mise en concurrence, l’externalisation des missions de nos services publics et de la Sécurité Sociale. Car ce sont eux qui permettent à notre société de rester debout à chaque crise mais aussi au quotidien. Ce sont eux qui sont vecteurs d’égalité et d’émancipation pour toutes et tous. S’ils le restent malgré les attaques subies c’est grâce au dévouement de leurs personnels et à l’attachement de la population.

 

Or ce dévouement, cet attachement, sont méprisés et détournés depuis des décennies par les gouvernements successifs et par le « new public management ». La population voit les services publics, notre patrimoine commun, être dévoyés à des intérêts mercantiles. Elle assiste impuissante à la mise en œuvre à marche forcée de la numérisation, véritable arme de destruction massive de la qualité du service, du lien social et de la proximité. Ces stratégies vont de pair avec les attaques contre les effectifs et statuts des personnels, leur rémunération, leurs conditions sociales, et le sens même de leur travail.

 

📌 Nous appelons les usagers, les personnels et les élus à se mobiliser, à faire œuvre commune en exigeant ensemble des politiques publiques qui répondent aux enjeux de ce siècle et :

  • permettent de lutter contre le chômage et le réchauffement climatique par un aménagement harmonieux du territoire privilégiant la proximité ;
  • assurent l’égalité et l’accès aux droits quels que soient nos origines, notre condition sociale, notre âge ou notre genre, que l’on habite à la campagne, en métropole ou en périphérie ;
  • tournent le dos à l’austérité en assurant prioritairement un avenir à notre jeunesse et en permettant l’accès de toutes et tous aux droits fondamentaux : santé, logement, nourriture et eau saines, énergie, transports, éducation, culture... ;
  • partent des besoins de la population et donnent les moyens aux services publics d’y répondre correctement et considèrent nos services publics, notre sécurité sociale et leurs personnels pour ce qu’ils sont : une richesse et non un coût. Le financement doit être à la hauteur en s’appuyant sur une meilleure répartition et utilisation des richesses ;
  • cessent la gabegie financière de la concurrence internationale prétendument libre et non faussée, des privatisations et des externalisations et sortent nos services publics et la sécurité sociale de la sphère marchande ;
  • permettent aux usagers, aux personnels et aux élus de contrôler et de faire entendre leurs besoins et leurs revendications au sein même de nos services publics et de nos institutions.

 

Nous sommes convaincus qu’une très large partie de la population est attachée à une société d’entre-aide, de solidarité répondant à l’intérêt général, et à l’Égalité, non au chacun pour soi.

 

Toutes et tous, ensemble, nous voulons donner la perspective d’un autre monde, d’un nouvel élan par une mobilisation ample et singulière, l’instauration d’un rapport de force national pérenne ...

 

🔶 Nous refusons de voir cette mandature balayer d’un revers de mains toutes les avancées sociales et démocratiques conquises par nos aînés.

🔶 Ensemble, nous avons la volonté inébranlable de converger pour mettre en place les conditions de retrouver le chemin du progrès social et démocratique.

🔶 Nous appelons les usagers, les personnels et les élus à mettre les services publics au cœur du débat public, des politiques publiques et au cœur des mobilisations sociales et citoyennes.

 

Nous les appelons ainsi que l’ensemble des organisations du mouvement social et écologique à converger dans une campagne rythmée par de multiples actions et mobilisations avec un point d’orgues d’ores et déjà programmé lors d’un grand rassemblement pour les services publics les 12, 13 et 14 mai 2023 à Lure en Haute-Saône. " 

 

 

-  169 signataires de l'appel au 17/11/2022

  • 16 Organisations syndicales nationales ;
  • 37 Organisations associatives nationales et internationales ;
  • 17 Partis et mouvement politiques nationaux ;
  • 28 Organisations syndicales locales ;
  • 51 Organisations associatives locales :
  • 20 Partis et mouvements politiques locaux.
L'intégrale des signataires 👉 ICI

📌 Pour SIGNER L'APPEL 👉 ICI

 

🔴 Pour prendre contact, participer à l'événement 👉 ICI

 

Appel : " Un nouvel élan pour nos services publics "
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25 septembre 2022 7 25 /09 /septembre /2022 19:50
Contre l’inflation, un outil : l'échelle mobile des salaires, retraites et allocations
Contre l’inflation, un outil : l'échelle mobile des salaires, retraites et allocations

Quand les prix augmentent plus vite que les salaires, le salaire réel diminue [cqfd].

 

Non, il n'y a pas de lien entre les augmentations de salaires et l’inflation[0] !

 

L’inflation, accélérateur de la lutte des classes[1]...

 

Après une hausse de 1,4 % en mars, les prix à la consommation ont encore augmenté et atteint en août dernier 5,9% sur un an. La hausse des prix de l’alimentation et des services a pris le relais de celle constatée sur les prix du gaz et des carburants. Pour l’alimentation, l’inflation s’élève 7,7 % sur un an et pour les produits manufacturés et les services elle progresse respectivement de 3,5 % et de 3,9 % par rapport au mois d’avril 2021. Entre juillet 2021 et juillet 2022, elle est passée de 1,5% à 6,8%, avant de légèrement ralentir en août (6,5%). Ce qui représente une inflation annuelle de 5,8 %, du jamais vu depuis le milieu des années 1980. Cela entraine mécaniquement une perte nette de pouvoir d’achat pour la plus grande partie de la population.

A cela s'ajoute la stratégie des primes qui minent le modèle social français, avec comme résultat... le travail ne paie pas[4!

Dans le même temps, les demandes formulées par la #Nupes[2] (LFI, EELV, le PCF et le PS), le blocage des prix..., la hausse du SMIC à hauteur de 1 500 € nets n'ont pas été adoptée par les députés. 257 parlementaires, dont Marine Le Pen ou Aurore Bergé, ont en effet voté contre. (257 parlementaires ont voté contre, 121 pour et 4 se sont abstenus, selon le site de l'Assemblée[3])...

Une mobilisation politique est en cours à l'initiative de la France insoumise pour la taxation des super profits, pétition que je vous invite à signer[3bis], un projet de Loi signé par les membres de la #Nupes[3ter]... c'est important pour contrer l'austérité, mais...

Aujourd'hui, face à l'inflation galopante, hors de la hausse possible du SMIC et l'ouverture de négociations par branche pour revaloriser les grilles salariales, la seule revendication permettant de renverser durablement la vapeur est d’imposer une échelle mobile, c’est-à-dire l’indexation automatique des salaires, retraites et allocations diverses sur les prix.

 

 

Sources :  Eric DURAND | mis à jour le 12/11/2022

- L’échelle mobile des salaires : " une revendication oubliée " selon Albert Ricchi[5]

Le pourquoi du comment : Si ne pas être au chômage constitue une chance pour beaucoup, travailler donne de moins en moins la possibilité de vivre décemment, en particulier pour les salariés les moins qualifiés, en CDD, contrats d’intérim, CNE, travail à temps partiel subi, etc.

 

En bref : L'échelle mobile des salaires a été introduite en France en juillet 1952 par le gouvernement Antoine Pinay et consistait à augmenter les salaires en fonction de l'augmentation des prix afin de conserver le pouvoir d'achat des salariés face à l'inflation à une fréquence déterminée par les accords qui l'instaurent.[6].

 

🔴   C’est le 13 juin 1982, sous la présidence de François Mitterrand, que la gauche a opéré un tournant historique [Jacques Delors (PS) était ministre des Finances, dans le deuxième gouvernement de Pierre Mauroy (PS)][8]. Voulant lutter contre l’inflation, le blocage des salaires et des prix fut imposé de juin à novembre. Ainsi, dans la fonction publique, l’Etat bloqua les salaires qui avaient suivi l’évolution des prix les années précédentes. Il incita ensuite les employeurs du secteur privé à faire de même, en les invitant à faire évoluer les salaires en fonction non de la hausse réelle des prix, mais du taux d’inflation " prévu " par le gouvernement.

 

  • Les clauses d’indexation des salaires sur les prix furent une à une retirées des conventions collectives dans les années qui suivirent. Elles étaient de fait considérées comme illégales depuis une ordonnance d’Antoine Pinay en 1959, mais après mai 1968, elles réapparaissaient dans certaines conventions ;
  • Puis les lois Auroux ont réaffirmé leur interdiction dans le Code du travail, article L.141-9 : " Sont interdites, dans les conventions ou accords collectifs de travail, les clauses comportant des indexations sur le salaire minimum de croissance ou des références à ce dernier en vue de la fixation et de la révision des salaires prévus par ces conventions ou accords. " ;
  • En 1983, Jacques Delors, ministre de l’Economie et des Finances, décida de deux plans d’austérité[9] et le pouvoir d’achat des salariés commença à diminuer régulièrement, l’échelle mobile des salaires ayant été supprimée sans pour autant que le chômage diminue.
  • Enfin, la réforme des 35 heures, (mesure mise en place par le gouvernement Lionel Jospin à partir de l’année 2000 et obligatoire pour toutes les entreprises à compter du 1er janvier 2002, par deux lois votées en 1998 et 2000), a eu, de part ses modalités de mise en œuvre, contestées par la CGT pour conséquences de brider le pouvoir d'achat des milieux les plus populaires et d'entraîner une « smicardisation » de nombres de salariés (notamment dans la masse des entreprises ou ils ne sont pas syndicalement organisés, voire dans un syndicat de collaboration de classe) car la loi n'avait pas tranché cette question de la compensation salariale, renvoyant le sujet à la négociation[10].

 

 

- Aujourd’hui

Depuis la suppression de l’échelle mobile des salaires en 1982[7], le niveau réel des salaires baisse régulièrement.

 

Résultat, depuis quarante ans, le pouvoir d’achat des salaires a été peu à peu grignoté, comme la rouille ronge inlassablement le métal. Mais ce gel des salaires a également contribué au recul de la part des salaires dans la richesse produite en faveur des dividendes. Le montant de ce braquage, perpétré depuis 1983, est estimé à 1 500 milliards d’euros[7bis] ! Un argument « coup de poing » à utiliser sans modération pour défendre le pouvoir d’achat des salariés.

 

Un tel dispositif indexant les salaires sur l’indice des prix et visant à maintenir le pouvoir d’achat des salariés était une vieille revendication du mouvement syndical, mais elle ne semble plus aujourd’hui d’actualité, ni pour les organisations syndicales, ni pour les partis politiques... et pourtant !

 

Chaque année, c’est à peu près le même scénario qui se produit :

  • les pouvoirs publics et le patronat proposent, dans les secteurs public et privé, un pourcentage d’augmentation des salaires inférieur à l’indice des prix ;
  • les organisations syndicales soumettant, quant à elles, un pourcentage supérieur ,
  • puis, dans un second temps, souvent après quelques manifestations ou grèves, les pouvoirs publics et le patronat, faisant mine de reculer, proposent un pourcentage d’augmentation supérieur à celui proposé initialement mais cependant toujours inférieur à l’inflation ! Ce scénario se reproduit ainsi, cahin-caha, depuis le début des années 80, alors que la protection du pouvoir d’achat des salariés devrait dépendre d’un mécanisme précis, s’appliquant de façon automatique chaque année, au même titre que l’indexation de certains avantages sociaux ou prestations familiales.

 

🔴   Et pourtant...

  • la France comptait plus de 10 millions de pauvres en 2020[11], au sens des critères retenus par l’union européenne - 60% du revenu médian, soit environ 780 € par mois - et, en 2021, 2,04 millions de salariés (environ 12 % de l'emploi salarié au 01/01/2021) étaient payés au SMIC[12] ;
  • Parmi les salariés au Smic, 59,3 % sont des femmes24,1 % travaillent dans des entreprises de moins de 10 salariés et 34,6 % exercent leur activité à temps partiel (données en date du 01/01/2021)[12] ;
  • 30 % des salariés à temps plein (hors intérim) touchent un salaire inférieur à 1,3 SMIC (moins de 1 630 € bruts par mois[13]). Moins mal lotis, mais loin d’être aisés, près de la moitié de l’ensemble des salariés, soit 8,5 millions de personnes, touchent un salaire inférieur à 1,6 fois  le SMIC (soit entre 1 630 € et 2 500 € bruts par mois)... alors qu'un quart d'entre eux a un salaire supérieur à 2 fois le SMIC[14] ;
  • 70% des branches professionnelles ont des niveaux inférieurs au Smic[15].

 

Outre la revalorisation annuelle du SMIC[16], les salaires évoluent en pratique :

  • soit à l’occasion d’une négociation individuelle entre l’employeur et le salarié ;
  • soit au cours de négociations conclues entre les partenaires sociaux.

Lorsqu’un accord est conclu, un avenant s’ajoute à la convention collective et s’applique à tous les employeurs concernés, après parution d’un arrêté ministériel. Des accords peuvent également être prévus dans le cadre de l’entreprise. Ils se superposent alors aux conventions collectives, ce qui signifie qu’ils ne peuvent en aucun cas prévoir des salaires inférieurs à ceux déjà fixés par la convention collective.

 

Si les salaires les plus bas sont automatiquement réévalués en fonction du SMIC, ces augmentations n’entraînent pas, par contre, la réévaluation des salaires supérieurs à cette rémunération minimale. En effet, la loi interdit la réévaluation automatique des salaires en fonction du SMIC ou de tout autre indice. Cette pratique, renouvelée chaque année, tasse de plus en plus les grilles hiérarchiques vers le bas...

 

Mais la situation des salariés est aussi aggravée par un indice officiel des prix à la consommation qui ne reflète pas la réalité.

- Aujourd’hui, en vue des négociations salariales 2022, les directions d’entreprise s’appuient sur le chiffre officiel de l’inflation d'avril 2022, environ 4,8%, pour négocier comme d’habitude a minima. En réalité, la hausse des loyers autorisée par le tout nouvel indice de référence des loyers (IRL) est de 3,6%[17] et l’augmentation des prix des produits alimentaires se situe entre 7,7% et 7,9% !

En un an, le ticket de caisse d'un plein de courses a grimpé de 12,4 % ! Le tout sur des produits de 1ère nécessité comme les pâtes[17bis] ! 

- En fait, la mesure de l’inflation ne concerne que les prix à la consommation. Cet indice ne dit donc rien, par exemple, de la fiscalité, et constatons qu’entre impôts directs et indirects, le gouvernement table sur une augmentation des recettes fiscalité de +27,4 milliards bruts, +24 milliards nets[18] !

- Enfin, même pour la consommation, quand un nouveau produit est mis en vente, l’augmentation de prix par rapport au produit ancien n’est pas intégré dans l’indice.

- L’indice des prix calculé par l’INSEE est d’autant plus fantaisiste qu’il n’a jamais intégré l’augmentation des prix camouflée par les « arrondis » opérés par exemple à la hausse après le passage à l’€uro ou encore par un blocage ou une diminution de salaires liés au passage aux 35 heures dans la plupart des entreprises.

 

➡️  En ayant négligé le problème de la défense du pouvoir d’achat, tous les gouvernements successifs, depuis 1983, ont une lourde part de responsabilité dans les difficultés que rencontrent aujourd’hui des millions de personnes...

 

➡️  Afin d’enrayer l’érosion continue du pouvoir d’achat des salariés, il est donc urgent de réintroduire un système d’indexation des salaires à l’indice des prix, car l’inflation touche en priorité les salariés et les couches sociales les plus fragiles alors que les super profits explosent[19]... et qu'une mobilisation pour la taxation des #Superprofits est engagée par la #Nupes à l'initiative de la France insoumise[20].

 

 

- Echelle mobile des salaires, nous ne partons pas de rien

N° 1196 PROPOSITION DE LOI  visant à instaurer une échelle mobile des salaires et traitements, Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 26 juin 2013.
  • Retrouvez le projet de Loi déposé par les députés communistes à l'Assemblée Nationale le 26 juin 2013

" Mesdames, Messieurs,

L’échelle mobile des salaires consiste à augmenter les salaires en fonction de l’augmentation des prix afin de conserver le pouvoir d’achat des salariés face à l’inflation.

 

Cette mesure de bon sens a été introduite en France en juillet 1952 sous la présidence de Vincent Auriol, par le Gouvernement Pinay.

 

Elle a malheureusement été supprimée en 1982 par Jacques Delors et Pierre Mauroy, qui marquait le début du tournant libéral de la rigueur et de la construction européenne.... "

 

Pour lire la suite, cliquez sur l'image 👉

 

  • D'autant que...

Le 9 juillet 2022, dans le cadre du projet de loi gouvernemental nº 19 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat[21], François Ruffin, député France insoumise #Nupes a déposé un Amendement n°AS140 " ...nous proposons que les salaires du secteur privé soient indexés sur l’inflation en mettant quelques garde-fous. L’inflation n’est pas conjoncturelle, mais structurelle. Elle était installée dans la durée, liée à la crise écologique qui produit un relèvement du prix des matières premières et des denrées alimentaires. Cette inflation réclame donc une réponse structurelle, et non un laborieux bricolage de mesures, d’incessants pansements... "[22].

 

🔴   Cette proposition d'amendement a été " NON SOUTENU"[23]

Amendement n°AS140 Déposé le samedi 9 juillet 2022

 

...POURQUOI ?

 

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-  L’inflation et la lutte des classes ont été au menu des universités d’été de La France insoumise (LFI) 2022 à Valence.
Jean-Luc Mélenchon a profité de cette conférence pour partager une démonstration sur l’impact de la hausse des prix sur la mobilisation du peuple

 

Notes :

[0Non, il n'y a pas de lien entre les augmentations de salaires et l’inflation !

[1] - L’inflation, accélérateur de la lutte des classes

[2] Nupes

[3] 257 parlementaires ont voté contre, 121 pour et 4 se sont abstenus, selon le site de l'Assemblée

[3bis] pétition pour la taxation des super-profits des multinationales

[3ter] Ensemble, les membres de la #Nupes, ont consigné la proposition de loi pour créer une taxe sur les superprofits

[4] - La dévalorisation économique et sociale de la force de travail des salariés.

[5] L’échelle mobile des salaires : une revendication oubliée par Albert Ricchi 

[6Échelle mobile des salaires

[7] Supprimée en 1982 en France, l’échelle mobile des salaires continue à protéger tant bien que mal les salariés belges contre l’inflation

[7bis] Le montant de ce braquage, perpétré depuis 1983, est estimé à 1 500 milliards d’euros !

[813 juin 1982 : le blocage des prix et des salaires

[9] Tournant de la rigueur

[10] « Bosser moins, mais tous et mieux ! » : les 35 heures ont 20 ans

[11] PLUS DE 10 MILLIONS DE PAUVRES EN FRANCE EN 2020 : LES PRÉVISIONS ALARMANTES DU SECOURS CATHOLIQUE

[12] la finance pour tous

[13] Chiffres 2007

[14] DARES

[15Salaires : 70% des branches professionnelles ont des niveaux inférieurs au Smic

[16] Salaire minimum interprofessionnel de croissance

[17Indice de référence des loyers : quelle hausse au 2e trimestre 2022

[17bisEn un an, le ticket de caisse d'un plein de courses a grimpé de 12,4 % ! Le tout sur des produits de 1ère nécessité comme les pâtes ! 

[18] 2022 : 24 milliards d'impôts en plus pour l'Etat

[19Total, Engie, Stellantis, LVMH... Le filon inexploité des superprofits des crises

[20] Super-profits : « Il y a urgence » à taxer les multinationales, selon LFI-NUPES

[21Projet de loi nº 19 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat

[22] François Ruffin, député France insoumise #Nupes a déposé un Amendement n°AS140

[23Cette proposition d'amendement a été " non soutenu "

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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 12:36
Dans nos quartiers : violence, délinquance, drogue... il faut s'attaquer aux causes avant de réprimer !

Nous ne sommes pas face à un « ensauvagement » de la société[1] !

 

Un militant associatif marseillais pour le logement : " à quoi reconnait-on qu'un arrivage de drogue a eu lieu ? Quand les retards de loyers sont payés dans les quartiers "

Les jeunes dits « de cité » forment la nouvelle « classe dangereuse » pour le système dans une société en proie à davantage d’incertitude économique et d’accentuation des crispations identitaires[2].

 

" Déjà, au 19e siècle, de nombreux articles de journaux parlaient des violences entre bandes. Les adolescents en question étaient surnommés les « apaches » du nom de cette tribu indienne redoutée. On disait qu’ils étaient de plus en plus jeunes, de plus en plus violents. Exactement les mêmes adjectifs qu’aujourd’hui ! " rappelle l’historienne Véronique Blanchard[2bis].

Les phénomènes de la précarité, d’exclusion, de racisme et les nouvelles formes de discrimination qui perdurent maintenant depuis plus de trente ans ont irrémédiablement accentué les difficultés des classes populaires surtout celles des dernières générations ouvrières illustrées par les « jeunes de cité ». Cette dégradation des rapports sociaux dans les quartiers populaires a sans aucun doute accéléré le phénomène émeutier[3], les nouvelles formes de violence interpersonnelles[4], mais aussi la récurrence des conflits entre les jeunes des quartiers et les institutions républicaines[5]

Par ailleurs, dans beaucoup de récits recueillis, le passage en prison a coïncidé avec une forme de promotion, avec le passage d’un seuil, d’une délinquance de voie publique – embrouilles, vols, violences, petits trafics –, à une délinquance de niveau supérieur plus professionnalisée[6]... il faut donc tout faire pour l'éviter en s'attaquant aux causes.

Sources : Eric Durand | mis à jour le 11/09/2022

- Dans nos quartiers : violence, délinquance, drogue... une question qui n'est pas simple

Effectivement la chose n'est pas simple, mais c'est une question globale... et donc la réponse ne peut être que globale, non pas en terme répressif, mais en s'attaquant aux causes.... sauf à considérer que l'on ne veut pas légaliser le cannabis pour pouvoir continuer à gesticuler politiquement sur ce sujet et faire de l'insécurité une thématique clivante, médiatiquement sur exploitée pour détourner l'attention de l'essentiel, tout en laissant le trafic continuer pour perpétuer un minimum de ressources financières dans les quartiers les plus pauvres (comme aux USA).

 

 

- Mais pour quelle raisons il y a t-il des trafics de drogue (essentiellement du cannabis) ?

  • Un ami Marseillais, militant associatif pour le logement me disait il y a quelques années : " Sais tu comment on voit quand il y a eu un arrivage de drogue ?.... quand les retards de loyer sont payés dans les quartiers ! " on avait là la synthèse du pourquoi et du comment ! ;
  • En affirmant « Avec la crise économique qui arrive, les gens auront encore plus besoin d’argent, si demain ils ne peuvent pas vendre illégalement du cannabis, ils vendront de la drogue dure », le député François Pupponi (Libertés et territoires), à sa façon, ne dit rien d'autre[8] même si, cette affirmation lui sert à justifier la NON légalisation du cannabis et par conséquent ne pas vouloir s'attaquer aux causes de ses trafics ;
  • Bordeaux le 9 septembre 2022 : « J’ai préféré gagner de l’argent facile plutôt que d’aller travailler »
    Déféré devant le tribunal dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, un prévenu questionné par la présidente d’audience
     avoue réaliser un chiffre d’affaires de près de 20 000 euros par mois. « Mais ce n’est pas du bénéfice, je gagnais entre 3 000 et 4 000 euros », admet-il pour reconnaître « ne plus vouloir se lever le matin pour aller travailler car là, c’était de l’argent facile. J’en voulais toujours plus et j’ai été pris au piège[8bis] ».

 

Pour le système libéral et le pouvoir à ses ordres, les trafics de drogue sont un outil pour maintenir la " paix sociale " dans les quartiers, en conséquence Darmanin fait des annonces|9] sans rien changer sur le fond en s'attaquant aux causes.... résultat : les amendes engendreront encore plus de trafic,... ne serait-ce que pour payer les amendes...

 

 

- Il faut donc tout à la fois :
➡️ s'attaquer aux causes :

  • à la question du chômage de masse dans les quartiers populaires.... qui pose ine fine la question de " pourquoi je bosserai à l'école, puisque ça ne sert à rien, y'a pas de boulot " ;
  • à la question du pouvoir d'achat, les salaires doivent permettent aux familles de vivre correctement pour donner envie aux enfants d'aller à l'école pour apprendre un métier... et travailler plus tard ce qui n'est pas le cas quand les Français qui gagnent moins de 2 000 € net par mois n’ont plus que quelques dizaines d’euros sur leur compte en banque dès le 10 du mois[10]... et amène automatiquement cette question : " Pourquoi  je ferai ça comme job, ça ne paie pas " ? ;
  • à la question de la précarité professionnelle qui touche plus de 3,7 millions de personnes et frappe surtout les jeunes (les 15-29 ans forment à eux seuls la moitié des précaires)[15], l'autre moitié étant les femmes qui  : représentent 53 % des personnes pauvres et 57 % des bénéficiaires du RSA ; constituent 70 % des travailleurs pauvres ; occupent 82 % des emplois à temps partiel[16]... le tout vivant dans ses mêmes quartiers, utilisés, depuis plus de 20 ans, et en accroissement, pour mettre la misère à l'écart au nom de la segmentation sociale des territoires[18] ;

➡️ S'attaquer aux causes c'est aussi :

  • reconstruire un État social loin des politiques néo-libérales qui ont affaibli, voire supprimé purement et simplement les service public dans les quartiers, résultat tout à la fois de stratégies nationales et de choix locaux conséquence de la baisse des dotations de l’Etat pour les collectivités[17] ;
  • s'attaquer à la finance : e​​​​​​n France, le trafic de drogue générait 2,7 milliards d'euros par an indiquait l'Insee dans une note de mai 2018 (dont un milliard d'euros le seul trafic de cannabis)[19]... que fait le gouvernement ?
    • Dans les paradis fiscaux et les réseaux financiers qui organisent et profitent du trafic de drogues dans les cités françaises,  l’argent sale de la drogue se mêle à l’argent sale de l’évasion fiscale  « Les îles Caïman ont des coffres-forts où se mélangent l’argent de l’évasion fiscale et l’argent de la drogue. Tant que l’on laissera ces paradis fiscaux-là, on continuera d’avoir ce trafic de drogues, d’armes, d’argent sale »[20]...
      De L’intérêt De Sortir Le Cannabis Des Réseaux Criminels

       

    • Saisir le portefeuille plutôt que le produit

      La pression policière « n’a jamais été aussi importante » et pourtant « très inefficace », remarque Christian Ben Lakhdar[20bis]. Pour lui, les sanctions se répercutent surtout sur les usagers, sur la saisie du produit, or «interpeller un client pour démanteler un trafic, ce n’est peut-être pas le meilleur choix»,... pour stopper le trafic, c’est plutôt au « portefeuille » qu’il faut s’attaquer.

      Concluant : «Ce sont les avoirs criminels et le patrimoine des dealers, des têtes de réseaux, qu’il faut saisir », plaide t-il[21]. Pour que le trafic ne soit plus rentable, mieux vaut s’emparer du capital donc.

 

➡️ Répondre aux besoins urgents :

  • aider les parents à surmonter les difficultés avec les enfants (par exemple : quel peut être l'autorité parentale quand c'est l'ado. qui fournit l'argent pour payer tout ou partie du loyer, la cantine des frères et sœurs ? en faisant le guetteur) ;
    • la grande majorité des adolescents considèrent leurs parents comme des modèles, des références pour se construire[11]. Quel modèle peuvent-ils constituer, quelle crédibilité peuvent-ils avoir, quand ils sont dans l'impossibilité de répondre à leurs attentes parfois tout simplement de leur permettre de se nourrir, quand 20 % des Français ne peuvent pas manger trois fois par jour[12], quand 1 enfant sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté et ne mange pas toujours à sa faim, comme à Paris[13] ;
  • aider les parents à faire valoir leur droits sociaux, ce qui sous entend de reconstruire les services publics dans les quartiers (En novembre 2017, « 49% des personnes éligibles à une des aides sociales versées par les conseils départementaux ou les Caisses d'allocations familiales en ignoraient l'existence.» et 40% des gens qui on droit au RSA n'en bénéficiaient pas[14]) ;

➡️ S'attaquer aux causes c'est enfin y mettre des moyens :

  • remettre en place la police de proximité dans les quartiers (supprimée par Sarkozy en 2003[23]) à titre de prévention et de renseignement... et ce dans une démarche de respect citoyen, par exemple en instaurant une traçabilité des contrôles d'identité ;
  • augmenter les moyens de la police notamment en OPJ (officier police judiciaire) dont le service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF) [unité de police judiciaire commune à la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) et à la direction générale des finances publiques (DGFIP)] pour remonter les filières.... et pas mettre des contraventions sur les guetteurs et les consommateurs !
  • et dans le même temps, légaliser le cannabis pour casser les trafics comme cela a été proposé par les parlementaires de la France insoumise dans un projet de loi[22]... rejeté par le parlement le 1 janvier 2022[23] ;

le tout nécessitant d'y investir " de gros moyens sur le long terme, et remettre en cause la logique économique et sociale libérale en place.

 

 

➡️ J'entends ici et là les propos suivants :

« Maintenant dans ma circonscription, c'est le RN qui a gagné... On verra ce qu'il propose ! »

  • Que propose le RN (Rassemblement National) de nouveau : s'attaquer aux causes ? Non ! On en a la confirmation avec le vote de la loi pouvoir d'achat de Macron qui ne prévoie ni relance des salaires, du SMIC, ni blocage des prix des produits de 1ére nécessité, ni blocage des loyers, ni blocage du prix du carburant à 1,4€, ni de mesures en faveur des jeunes pour leur garantir garanti r une autonomie, qui les portera au-dessus du seuil de pauvreté (1 063€ pour une personne seule) et que le RN a voté[23bis].... .
  • Alors quoi ? Simplement renforcer la répression policière et judiciaire, sanctionner, emprisonner, expulser les délinquants dont les parents sont d'origines étrangères... qui seront remplacés par d'autres... dans d'autres lieux, mais resteront concentrés dans les zones géographiques les plus densément peuplées, au cœur des métropoles régionales à forte population étudiante et dans les départements périurbains ou situés à proximité des grandes agglomérations (là ou sont les " clients "). 

 

- En conclusion...
Il ne faut pas se mentir : le trafic de drogue prospère d'abord sur la misère sociale et constitue un véritable " système D ou de compensation sociale[6] "...et pour y remédier, " Le tout répressif ne fonctionne pas ![25] " .
Un constat surprenant pourtant indéniable : Si l'on veut sortir de l'économie souterraine et criminelle[
24], il nous faut absolument changer de système.

  • Relocaliser notre industrie, donner aux gens les moyens de vivre et aux jeunes de se construire un avenir, refonder et redévelopper nos services publics, investir partout et notamment dans les quartiers populaires pour qu'ils puissent revivre dans la dignité et ce, avec les deniers issus du partage des richesses. Ce sont les seules solutions pour redonner à tous le goût et les moyens des jours heureux.... sans le cannabis !
  • et, en plus, comme le propose la France insoumise :
    • Changer de stratégie en matière d'Addictions et drogues
      La politique française en matière de drogues mais aussi d’autres consommations addictives et néfastes (alcool, tabac, médicaments) se résume trop souvent à la répression ou à l’hypocrisie. Pourtant les addictions concernent plusieurs millions de personnes. L’Office français des dépendances et toxicomanies estime ainsi que 8 % des adultes présenteraient un risque chronique d’addiction à l’alcool et un quart (27 %) une addiction au tabac.
      PROPOSITION DE LOI  relative à la légalisation de la production, de la vente et de la consommation du cannabis sous le contrôle de l’État
      L’usage problématique ou la dépendance au cannabis concernerait 7 % des adolescents de 17 ans et 3 % des 18-64 ans. C’est une affaire de santé publique ! L’heure est venue de changer de stratégie pour lutter plus efficacement et plus humainement contre les addictions[37].
      Ce qui sous entend de : Légaliser et encadrer par un monopole d’État la consommation, la production et la vente de cannabis à des fins récréatives dans des conditions permettant de lutter contre l’addiction,
      voir ce projet de loi 👉 👉 👉
    • Refonder une police républicaine
      La République a besoin d’une justice, mais également d’une police qui lui soit loyale, et qui soit attachée aux principes de l’état de droit. La police doit agir pour la protection des libertés individuelles et collectives
      [38]... contrairement au projet de réforme de la police judiciaire de Macron qui menace l’efficacité des enquêtes et l’indépendance de la justice[39].
    • Refonder la justice au nom du peuple
      En République, la justice est rendue au nom du peuple. Mais la justice n’a plus les moyens de ses missions : elle a été laissée à l’abandon par les gouvernements successifs. Les pressions sur elle se sont multipliées. Les liaisons dangereuses aussi. Il faut des moyens humains et financiers pour qu’elle soit bien assurée, et dans des délais raisonnables[40].

 

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Pour aller plus loin : Socio-histoire de la délinquance juvénile d'un ancien quartier ouvrier de « banlieue rouge » en mutation par Éric Marlière (extrait)

 

 

- Vers une décomposition irréversible de la « classe ouvrière » depuis les années 1990 : consommation, individualisme, trafic de drogue et chômage juvénile de masse [2]

La rationalisation du trafic de drogues dures et de substances douces avec les revenus substantiels et confortables qu’il procure (enfin pour les jeunes situés en haut de la pyramide) a contribué, en partie, à atténuer sensiblement les comportements violents jugés contre-productifs. En effet, ces comportements visibles dans l’espace public sont susceptibles d’alerter la police et donc de mettre en danger l’activité des délinquants[27]. Mais l’ancrage temporel dans la précarité et l’exclusion sociale (voire ethnique) modifient les modes de vie dans les espaces juvéniles du quartier.

 

Les formes d’encadrement des classes populaires s’estompent progressivement dans les années 1990 et les manières de se représenter le monde des enfants d’ouvriers et d’immigrés (de la première et surtout la deuxième génération) changent radicalement. Précisons également que les « jeunes de cité » rencontrent des trajectoires multiples et plurielles [28] et ceux qui commettent des actes déviants représentent à peine 15 % des jeunes du quartier au début des années 2000. Cependant, la plupart d’entre eux ne se reconnaît plus dans ce que les chercheurs appellent la « culture ouvrière ». Dans ce contexte, on assiste à une fragmentation des rapports sociaux entre jeunes des cités du quartier selon les parcours scolaires, culturels et la nature des activités quotidiennes [29]. Cette nouvelle segmentation du lien social juvénile local accentue les parcours individuels et les stratégies personnelles mettant un terme au sentiment communautaire qui caractérisait la « classe ouvrière » lors des périodes précédentes. Au sein du pôle déviant de la jeunesse populaire, nous pouvons y distinguer une sorte d’élite (« cerveau de la drogue locale, fiché au grand banditisme) qui représente une infime minorité et, à côté, ceux que l’on pourrait classer de petits trafiquants et de « délinquants ordinaires ». Mais si les « délinquants » sont fortement minoritaires parmi les jeunes ici, ils rythment, à eux seuls, le quotidien du quartier.

 

La vente de drogue rapporte des revenus substantiels uniquement à l’élite des trafiquants et ceux qui se sont bien implantés durablement dans ce type de business. Pour les autres, c’est un pari dangereux en raison d’une concurrence impitoyable (violence, règlements de comptes, etc.) et d’une présence policière de plus en plus répressive.... MAIS QUI NE S'ATTAQUE PAS ou peut a l'ELITE, aux CIRCUITS FINANCIERS qu'alimente la drogue.

 

L’imbrication de faits sociaux comme la fermeture des usines, la fin d’une société du plein emploi, la précarité qui explose la pauvreté qui éclate (En 2019, 9,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté monétaire[30]) et l’arrivée des drogues dures dans les quartiers populaires est liée à la dégradation des conditions de vie et des perspectives d’avenir de la jeunesse des « cités ». Les mutations des modes de production ont pour conséquences les transformations des modes de délinquance en l’espace de trente ans dans les « quartiers sensibles » qui voient de plus en plus de jeunes imprégnés par des activités illégales en raison des effets sociaux de la précarité grandissante au sein des classes populaires du quartier [31].

 

Le monde ouvrier n’existant plus comme système d’encadrement populaire et de représentations sociales, ces enfants d’ouvriers et d’immigrés sont, dans une certaine mesure, contraints de s’adapter en faisant preuve de pragmatisme aussi bien sur le marché du travail que dans le domaine de l’illégalité [32]. Et surtout, ces jeunes — qui ne pourront devenir ouvriers comme leur pères — peinent également à être salariés : ils sont au carrefour des transformations sociales et des crispations culturelles de la société française [33]. La situation sociale critique de ces jeunes depuis plus de trois décennies semble se pérenniser et ne trouve toujours pas, à l’heure actuelle, un débouché politique, économique et social favorable (le phénomène de trahison de la gauche sous Hollande qui s'est traduit par un recul social, la répression du mouvement des gilets jaunes a accentué le phénomène) sauf dans des situations extrêmes comme la délinquance, l’émeute ou la radicalité idéologique[34]. Les quatrième et cinquième générations ouvrières du quartier ont, dans une certaine mesure, des dénominateurs communs comme la galère, l’exclusion ou le racisme [35]. Néanmoins, la première génération de « jeunes de cité » revendiquait des droits avec la « marche pour l’égalité » en 1983 dans l’espoir d’une insertion professionnelle et sociale possible et réelle dans la société tandis que la seconde, confrontée davantage à la discrimination dans un contexte de mutations des rapports de production, s’illustre dans les émeutes urbaines et s’installe plus durablement dans la marginalité [36].

 

  • Conclusion : La décomposition de la « classe ouvrière » a donc des conséquences chaotiques sur le quotidien des générations ouvrières observées dans les quartiers et leurs descendants... et ces jeunes dits « de cité » forment la nouvelle « classe dangereuse » dans une société en proie à davantage d’incertitude économique et d’accentuation des crispations identitaires.

 

 

Pour aller plus loin, analyse du sociologue Marwan Mohammed[6]

 

 

 

 

- Comment expliquer la prévalence des formes de délinquance dans les quartiers ?

Pour le sociologue Marwan Mohammed, elles reposent, pour leurs auteurs, sur une logique de compensation sociale : ces comportements transgressifs peuvent en effet être lus comme des formes déviantes d’adaptation aux normes dominantes, ce que Merton avait appelé, dans sa théorie de la frustration relative, le « conformisme déviant ». Tous les milieux et classes sociales partagent les mêmes fins, les mêmes objectifs sociaux : consommer, s’affirmer, être reconnu socialement.

 

 

Seuls les moyens d’y accéder diffèrent, selon les positions sociales. Pour ces jeunes comme pour tous, l’urgence est de devenir quelqu’un et, dans un contexte de pression matérialiste, de consommer un peu.

  • Quelles sont les voies possibles pour y parvenir, dans des territoires où le décrochage scolaire et le taux de chômage sont particulièrement importants ?

Quelques-uns vont être doués pour le sport, les arts. Sans que ce soit mécanique, d’autres vont compenser par des moyens transgressifs et entrer en délinquance. Mais, contrairement à ce que l’on croit, là aussi, les places sont limitées : s’engager et durer dans ce milieu demande un certain nombre de compétences, de motivations et de ressources.

 

 

- Plutôt que de penser enfermement ou éloignement, il faudrait travailler à réduire le vivier, en amont des parcours de délinquance... s'attaquer aux causes

Par exemple, entre cent-vingt et cent-cinquante-mille personnes sortent du système scolaire chaque année sans qualification. C’est là-dessus qu’il faudrait agir. Des propositions existent, mais se heurtent à l’absence de volonté politique des pouvoirs qui se sont succédés et instrumentalisent la violence à des fins politiciennes pour justifier leur raison d'être (ex Gérard Darmanin, le RN, LR). A l’autre bout de la chaîne, il faut investir dans une vraie politique de réinsertion et de désistance.

 

La question de la sortie de la délinquance doit faire l’objet d’une véritable politique publique, pas d’un agrégat de dispositifs à la fois dispersés et limités, ce qui sous entend d'en donner les moyens à la justice, ce qui est loin d'être le cas en France[26].

 

Notes : 

[1] Nous ne sommes pas face à un « ensauvagement » de la société !

[2] Socio-histoire de la délinquance juvénile d'un ancien quartier ouvrier de « banlieue rouge » en mutation : de l'entre-deux-guerres aux années 2000

[2bisViolence : « Les bandes de jeunes ont toujours existé »

[3Michel Kokoreff, Sociologie des émeutes, Paris, Payot, 2008 ; mais aussi Alain Bertho, Le temps des émeutes, Paris, Bayard, 2009.

[4] Laurent Mucchielli, « Les émeutes urbaines dans la France contemporaine », in Xavier Crettiez et Laurent Mucchielli, La violence politique en Europe. Un état des lieux, Paris, La Découverte, 2010, p. 141-176.

[5]  Manuel Boucher, Les internés du ghetto. Ethnographie des confrontations violentes dans une cité impopulaire, Paris, L’Harmattan, 2010.

[6] Le sociologue Marwan Mohammed nous explique les moteurs de la délinquance de désœuvrement, qui a mène les jeunes de cité derrière les barreaux.

[7] Soutenir la « désistance »

[8] La crise du Covid donne des arguments aux partisans d'une légalisation du cannabis

[8bis] - Bordeaux : « J’ai préféré gagner de l’argent facile plutôt que d’aller travailler »

[9] Trafic de drogue : Gérald Darmanin annonce l'instauration d'une amende de 135 euros pour les guetteurs

[10les Français qui gagnent moins de 2 000 € net par mois n’ont plus que quelques dizaines d’euros sur leur compte en banque dès le 10 du mois.

[11] La grande majorité des adolescents considèrent leurs parents comme des modèles, des références pour se construire.

[12] En 2018, 20 % des Français ne pouvaient pas manger trois fois par jour

[13] 1 enfant sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté et ne mange pas toujours à sa faim

[14En novembre 2017, « 49% des personnes éligibles à une des aides sociales versées par les conseils départementaux ou les Caisses d'allocations familiales en ignoraient l'existence.» et 40% des gens qui on droit au RSA n'en bénéficaient pas

[153,7 millions de salariés précaires en France qui frappe surtout les jeunes et les milieux populaires

[16] Les femmes représentent aujourd'hui la majorité des personnes précaires en France.

[17] Quand des collectivités sacrifient des services publics !

[18] Les banlieues sensibles ou la segmentation sociale des territoires

[19En France, le trafic de drogue génère 2,7 milliards d'euros par an

[20] Fabien Roussel, député PCF : «Il faut pouvoir s’attaquer aux réseaux financiers, aux banques qui blanchissent l’argent de la drogue et aux narcotrafiquants»

[20bis] Christian Ben Lakhdar est maître de conférences en économie à l'Université de Lille 2.

[21] De l'intérêt de sortir le cannabis des réseaux criminels: pour une régulation d'un marché légal du cannabis en France

[21bisLa police de proximité supprimée par Sarkozy

[22] Proposition de loi pour légaliser le cannabis sous le contrôle de l’État

[23] Sans surprise, l'Assemblée nationale a rejeté, jeudi 13 janvier, la proposition de loi des Insoumis qui voulait légaliser le cannabis en France.

[23bisPouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes

[24] L’économie souterraine liée à la drogue dans les quartiers

[25] Le tout répressif ne fonctionne pas !

[26Rapport de la CEPEJ 2020 : La justice française toujours aussi mal lotie

[27] C’est pourquoi nous verrons que d’autres phénomènes ont participé à une accalmie « de façade » dans ce quartier sans pour autant que la véritable violence et les faits de délinquance aient véritablement disparu.

[28] Éric Marlière, Jeunes en cité. Diversité des trajectoires ou destins communs ?, Paris, L’Harmattan, 2005.

[29] Éric Marlière, « Les jeunes de cité. Territoires et pratiques culturelles », Ethnologie française, 4, 2008, p. 711-721.

[30En 2019, 9,2 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté monétaire

[31] Gérard Mauger , Le milieu, la bande et la bohême populaire. Études de sociologie de la déviance des jeunes des classes populaires (1975-2005), Paris, Belin, 2006.

[32] Laurent Mucchielli, « L’évolution de la délinquance juvénile en France (1980-2000) », Sociétés contemporaines, n° 53, 2004, p. 101-134.

[33] Éric Marlière, « Jeunes des banlieues et émeutes urbaines », in Bernard Roudet (dir.), Regard sur les jeunes en France, Paris, PUL, p. 127-145.

[34] Éric Marlière, « Émeutes urbaines, sentiments d’injustice, mobilisations associatives », SociologieS, 2011, http://sociologies.revues.org/index3521.html

[35] Stéphane Beaud et Olivier Masclet, « Des “ marcheurs ” de 1983 aux “ émeutiers ” de 2005. Deux générations sociales d’enfants d’immigrés », Les Annales HSS, juillet-août 2006, n° 4, p. 809-843.

[36] Saïd Bouamama, Les classes et quartiers populaires. Paupérisation, ethnicisation et discrimination, Paris, Éditions du Cygne, 2009.

[37] Légaliser et encadrer par un monopole d’État la consommation, la production et la vente de cannabis à des fins récréatives dans des conditions permettant de lutter contre l’addiction

[38Refonder la justice au nom du peuple et livret : JUSTICE Une justice au nom du peuple : garantir le service public de la justice et les libertés

[39Le projet de réforme de la police judiciaire menace l’efficacité des enquêtes et l’indépendance de la justice

[40] Refonder une police républicaine et livret : SÉCURITÉ ET SÛRETÉ Refonder le service public de la police

 

Pour en savoir plus :

- Le trafic de drogue en cinq chiffres stupéfiants

- Le trafic de drogue : un enjeu de société devenu central

- Colombie: le trafic de drogues profite aux banques occidentales

TRIBUNE. Eric Coquerel : " La prohibition nourrit le trafic de drogue "

- Une trentaine de sénateurs socialistes plaident pour la légalisation du cannabis

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4 août 2022 4 04 /08 /août /2022 19:34
 Merci Hollande et Macron : la France est devenue le plus mauvais élève européen des accidents du travail !

De plus en plus d'accidents du travail mortels dans l'Hexagone... il faut en finir avec la souffrance au travail... et surtout pas allonger la durée de vie au travail comme le propose Macron en réformant les retraites !

 

La Confédération européenne des syndicats (CES) a publié le 28 avril une enquête consacrée à la mortalité au travail dans laquelle la France s’illustre tristement avec le deuxième taux de mortalité rapporté à la population au travail[0]...

 

et de son côté, lOIT fait de la santé et sécurité au travail un droit fondamental[1]...

 

« Ils étaient ouvrier du bâtiment, menuisier, jeune saisonnier, conducteur de poids lourd... Ils sont tous morts au travail entre le 18 et le 21 juillet 2022 », a dénoncé la CGT du ministère du Travail dans un communiqué publié mercredi. Se référant au comptage effectué par le professeur d'histoire Mathieu Lépine sur son compte Twitter « Accident du travail : silence des ouvriers meurent[1bis] », la CGT déplore les décès de neuf personnes en seulement quatre jours.

S'ajoute à cela la mort, le 27 juillet, de deux ouvriers qui intervenaient sur le chantier d'un téléphérique à Chamonix, en Haute-Savoie[2].

Et le 3 août, à Bergerac : huit blessés dont quatre graves après une explosion dans une usine classée Seveso[3].

 

Sources : Durand Eric | mis à jour le 13/03/2023

- 2017, dans la continuité de la Loi Myriam El Khomri adoptée sous la houlette de Hollande et Valls, qui lui sert de point d'appui, Emmanuel Macron fait passer la réforme du code du Travail.

Dans sa Loi Travail (ordonnances travail[6]) figure (titre 1) la fusion des instances représentatives du personnel : Dans les entreprises de plus de 50 salariés,  une instance unique nommée " comité social et économique " (CSE) remplacera et fusionnera le comité d'entreprise, le comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les délégués du personnel....  

 

Résultat :

Une commission " santé, sécurité et conditions de travail " (CSSCT) a été instaurée dans toutes les entreprises et établissements de plus de 300 salariés. Mais le CHSCT était quant à lui obligatoire dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés.

  • La plupart des entreprises comprises entre 50 et 300 salariés ne disposeront donc plus d'une instance représentative du personnel dédiée aux risques professionnels ;
  • La commission dans les entreprises de plus 300 salariés ne s'est pas substituer réellement aux CHSCT. Ses prérogatives et missions telles que définies, notamment à l’article L 4612-1 du Code du travail, ne sont pas reprises dans le texte[7] ! ;
  • Et les chiffres le confirment : le taux d’entreprises disposant d’une instance dédiée aux questions de santé, de sécurité et de conditions de travail est passé de 53,1 % en 2018  à 21 % en 2020[6bis]... résultat une entreprise sur cinq est hors la loi[6bis]....

 

- Quatre ans après l’adoption des ordonnances travail, les premiers résultats sont là : une dégradation prévisible[8] des conditions de travail, une souffrance au travail qui ne cesse de croitre 

Et ce qui suit en est l'une dés conséquences des plus désastreuses :

  • 3,5 accidents mortels pour 100 000 salariés français, pire résultat en Europe, voilà le fruit des politiques de Hollande et Macron soit plus de deux fois plus que la moyenne de l'UE (1,7 accident mortel pour 100 000 salariés).

Les données d'Eurostat, une direction générale de la Commission européenne chargée de produire des informations statistiques à l'échelle de l'UE sont la source de ces chiffres (les plus récents en la matière mais qui remontent à 2019) qui montrent qu'il y a en France 3,5 accidents du travail mortels pour 100 000 salariés, soit plus de deux fois plus que la moyenne de l'UE (1,7 accident mortel pour 100 000 salariés).

 

L'Hexagone détient donc bel et bien le bonnet d'âne des accidents du travail mortels, devant la Bulgarie (3,4 pour 100 000 salariés) et le Luxembourg (3,13). Les Pays-Bas sont quant à eux les meilleurs élèves, avec seulement 0,48 accident du travail mortels pour 100 000 salariés.

 

 

  • La France occupe également la première place du triste podium des pays où ont lieu le plus d'accidents du travail non-mortels, proportionnellement à la population.

En 2019, on en a recensé 3425 pour 100 000 salariés. C'est plus qu'au Portugal (2681) et en Espagne (2513), qui sont respectivement en deuxième et troisième positions en la matière.

 

 

 

- Alors quelles réponses apporter pour faire face à cette dégradation su vécu au travail ?

Oui, il y à urgence à abroger les lois travail initiées par François Hollande et Emmanuel Macron et en finir avec la souffrance au travail

La CGT porte des exigences et actions fortes de la part du gouvernement :

  • Une politique pénale du travail sévère, poursuivant et condamnant fermement la délinquance patronale ;
  • Le renforcement des droits de retrait et d’alerte des salarié.es ;
  • La suppression des régimes de précarisation des travailleur.ses ;
  • La suppression du recours massif à la sous-traitance dans les activités telles que le BTP, le nettoyage… ;
  • L’engagement de la responsabilité civile et pénale des donneurs d’ordre pour les accidents du travail chez les sous-traitants,
  • Des évolutions de la réglementation pour protéger la santé et la sécurité des travailleur.ses : rétablissement  de la dérogation pour l’affectation des jeunes à des travaux dits dangereux, adoption de règles précises pour prévenir les risques liés aux fortes chaleurs, …
  • Le retour des CHSCT comme contre-pouvoir pour la protection de la santé des travailleur.ses ;
  • Le doublement des effectifs de l’inspection du travail et des services de prévention (Carsat, médecine du travail), assurer leur indépendance et leur donner de nouveaux et véritables pouvoirs coercitifs (nouveaux arrêts d’activité notamment)[4].

 

 

- En définitive, tout commence par des actes politiques forts

 

Le tout passe en effet par l'abrogation des lois travail initiées par François Hollande et les ordonnances d'Emmanuel Macron... comme souhaité par 63 % des Français qui se prononcent pour[9], et qui, pour se faire, peuvent compter sur le soutien de la France insoumise[10], et de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale #Nupes[11].

 

Monument aux victimes de l'amiante à Condé  sur Noireau (Calvados)

Monument aux victimes de l'amiante à Condé sur Noireau (Calvados)

Notes :

[0LA SOUS-ESTIMATION DE LA MORTALITÉ DUE AU TRAVAIL

[1L’OIT fait de la santé et sécurité au travail un droit fondamental

[1bisAccident du travail : silence des ouvriers meurent

[2] Le décès de deux ouvriers sur le chantier du Montenvers à Chamonix

[3] Bergerac: huit blessés dont un grave après une explosion dans une usine classée Seveso

[4] Accidents du travail : La France triste leader européen de la mort au travail

[5] Loi Travail (ordonnances travail) : les principales mesures

[6Ordonnance n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 relative à la nouvelle organisation du dialogue social et économique dans l'entreprise

[6bis] le taux d’entreprises disposant d’une instance dédiée aux questions de santé, de sécurité et de conditions de travail est passé de 53,1 % en 2018  à 21 % en 2020

[7] Loi travail XXL #13 : suppression du CHSCT

[8]  La dilution du CHSCT par les nouvelles ordonnances sur le travail pourrait avoir des conséquences en chaîne sur le bien-être des salariés.

[963 % des Français qui se prononcent pour l'abrogation des lois travail initiées par François Hollande et Emmanuel Macron (Harris Interactive, juillet 2021).

[10] Programme l'Avenir en Commun : En finir avec la souffrance au travail

[11] #Nupes : En finir avec la souffrance au travail

 

Pour en savoir plus :

CFDT : BILAN DE LA RÉFORME DES CSE... ALERTE SUR L’ÉPUISEMENT ET LE DÉCOURAGEMENT DES ÉLUS

- Où sont situés les 1 300 sites Seveso en France, et quels sont les risques ?

- La sous-déclaration des accidents du travail est une pratique courante des entreprises

- Pénibilité au travail : la Cour des comptes critique la réforme sous le premier quinquennat Macron

- CGT : Les cancers professionnels, une épidémie silencieuse

- Retraites : 2,5 millions de salariés en burn out sévère, on accélère encore ? 

- Retraites : la France championne d’Europe des accidents du travail

- CGT : Le naufrage du traitement judiciaire des accidents de travail

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27 juin 2022 1 27 /06 /juin /2022 19:46

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16 juin 2022 4 16 /06 /juin /2022 12:43
Manifestation de la CGT contre la réforme des retraites en janvier 2020. © Jeanne Menjoulet

Manifestation de la CGT contre la réforme des retraites en janvier 2020. © Jeanne Menjoulet

Les primes contre le salaire : STOP !

Augmenter le salaire net en diminuant le brut est un cadeau empoisonné et aurait pour première conséquence de supprimer ce qui fait l’hôpital public et ce qui le finance.

 

Chèque inflation, prime carburant, « prime Macron »… Face à la diminution du pouvoir d’achat, les primes en tout genre se multiplient. Si un coup de pouce financier ponctuel est évidemment un bon moyen d’aider les plus démunis à court terme, l’inefficacité des petits chèques est désormais manifeste.
Mais si les gouvernements successifs les apprécient tant, c’est d’abord car les primes ne constituent pas un salaire. Dès lors, bien que de plus en plus courantes, elles n’augmentent pas les revenus de manière pérenne et surtout ne comportent pas de cotisations sociales. Une focalisation excessive sur le pouvoir d’achat conduit ainsi souvent à nier l’importance du salaire comme vecteur de progrès social.

 

Sources :  LVSL - Romain Darricarrère

- Alors que l’inflation atteint des niveaux non observés depuis des décennies et que les salaires stagnent, les Français s’inquiètent de plus en plus pour leur pouvoir d’achat.

A l’approche des élections législatives, et alors que l’alliance de gauche promet de porter immédiatemment le SMIC à 1500 euros nets, le gouvernement évoque une future « loi pouvoir d’achat » afin d’attirer les suffrages. Si le texte n’est pas encore abouti, les mesures phares devraient être le " versement d’un chèque alimentaire par l’Etat pouvant atteindre 60€ pour les foyers très modestes, la prolongation de la remise de 18 centimes par litre de carburant ou encore le triplement de la « prime Macron », défiscalisée et exonérée de cotisations patronales[1] ".

 

Ce type d’outils n’est pas nouveau : depuis le début des années 2000, les primes dont la vocation première est de lutter contre la diminution du pouvoir d’achat se sont multipliées. La première est créée sous le gouvernement de Lionel Jospin, en mai 2001 : la prime pour l’emploi. L’article unique de cette loi disposait ainsi : « Afin d’inciter au retour à l’emploi ou au maintien de l’activité, il est institué un droit à récupération fiscale, dénommé prime pour l’emploi ». Bien qu’issue d’un gouvernement de gauche, cette mesure pose plusieurs questions : d’abord, en excluant les chômeurs, le dispositif est conçu comme un moyen de creuser l’écart entre les prestations sociales et les revenus du travail. Ensuite, si ces derniers sont augmentés, cela se fait sans toucher au salaire minimum[2]. Enfin, la prime est originellement pensée comme étant un crédit d’impôt, et non un versement monétaire direct[3].

 

 

- L’acharnement dans une voie inefficace
D’emblée, la mesure séduit jusque dans les rangs des plus libéraux ; Alain Madelin, par exemple, y est grandement favorable. Les gouvernements successifs de Jean-Pierre Raffarin (2003) puis de Dominique de Villepin (2006), décident tour à tour d’augmenter le montant de cette prime [4]. Pourtant, face à son efficacité toute relative, le dispositif fusionne finalement avec le RSA activité en 2015 pour donner naissance à la prime d’activité, encore en vigueur aujourd’hui.

 

De manière assez prévisible, Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe ont prolongé cette série de primes pour le pouvoir d’achat au moment du soulèvement des Gilets Jaunes, dans l’espoir de calmer la colère. A l’automne dernier, face à l’augmentation forte des prix du carburant, c’est à nouveau une prime, de 100 euros, que le gouvernement a décidé d’instaurer[5]. La future « loi pouvoir d’achat » n’invente donc rien.

 

La seule multiplication et succession de toutes ces primes devraient a minima interpeller ou, mieux, faire figure de preuve par l’exemple qu’elles ne sont pas assez efficaces. Il ne semble en être rien dans les rangs de la droite. Pourtant, ces dispositifs présentent des défauts criants, à-mêmes de les disqualifier pour de bon.

 

 

- Les primes contre le salaire
En premier lieu, ces primes sont pensées comme étant ponctuelles, alors même que l’aspect multifactoriel de l’inflation et de la pauvreté, dont elles aspirent à juguler les conséquences, tend à rappeler que le problème n’est pas uniquement conjoncturel. Des mesures simples et pérennes, comme la simple augmentation du SMIC, seraient ainsi autrement plus efficaces. C’est par exemple le point de vue de Noé Gauchard, qui affronte Elisabeth Borne pour la députation dans la sixième circonscription du Calvados, sous les couleurs de la NUPES. Pour lui, le constat est sans appel : « Toutes ces mesures sont évidemment nécessaires dans l’urgence, mais elles sont utilisées par l’exécutif actuel pour faire diversion. En refusant de porter le SMIC à 1500€, l’actuel gouvernement se rend coupable de ne pas permettre durablement à tous les travailleurs de remplir dignement leur frigo ».

 

Des mesures simples et pérennes, comme l’augmentation du SMIC, seraient autrement plus efficaces.

 

Par ailleurs, le caractère temporaire de ces primes maintient en permanence ses bénéficiaires dans l’insécurité. Noé Gauchard estime ainsi que « l’imprévisibilité de tous ces dispositifs successifs et illisibles empêche les bénéficiaires de se projeter durablement et sereinement ». L’exemple de la prime Covid des personnels soignants est à ce titre éloquent : nombre de travailleuses et travailleurs ne savaient pas, jusqu’au dernier moment, s’ils toucheraient cette fameuse prime. La déception fut grande pour bon nombre d’entre elles et eux, en atteste le documentaire " Debout les femmes "[6].

 

Ensuite, ces dispositifs sont non seulement illisibles, mais également complexes – et donc coûteux – à mettre en œuvre. Les nombreux critères à prendre en compte, très stricts et techniques, génèrent une activité compliquée à gérer pour les administrations, alors qu’une simple augmentation du salaire minimum ne présenterait pas cet inconvénient.

 

 

En outre, ces primes, exclusivement orientées pour répondre au thème du pouvoir d’achat, sont orientées. Si la première prime pour l’emploi consistait en un crédit d’impôt, ses plus récentes déclinaisons sont bien des versements, mais le plus souvent sous forme de chèques à un usage pré-affecté. En effet, comme le rappelle le sociologue Denis Colombi, auteur de Où va l’argent des pauvres (Payot, 2020), le regard de la société sur la façon dont les plus modestes gèrent leur argent est souvent très moralisateur[7]. Dans cette vision, les pauvres seraient avant tout des personnes incapables de bien gérer leur budget, comme l’illustrent les polémiques annuelles autour de l’allocation de rentrée scolaire[8]. Ainsi, les aides financières apportées aux plus démunis ont de plus en plus tendance à être fléchées vers un poste de consommation.

 

Surtout, les primes, en plus de n’être que ponctuelles, sont aussi isolées et déconnectées de tout autre droit. Le salaire, au contraire, en tant que fruit d’une importante lutte syndicale, est le socle de beaucoup d’autres droits. La focalisation des discours libéraux sur le pouvoir d’achat tend ainsi à éclipser un constat autrement plus lourd de sens et de conséquences : le seul travail ne paie plus. Un constat corroboré par les chiffres de l’INSEE[9] : en 2019, avant même les conséquences néfastes de la pandémie, dont on peine encore à mesurer toute la portée, 6,8% des salariés étaient pauvres, de même que 17,6% des travailleurs indépendants, c’est-à-dire plus que la moyenne de la population générale (14,6%).

 

C’est pourtant là le nœud de bien des problèmes sociaux : ces primes, temporaires et complexes à mettre en œuvre, ne peuvent prétendre les prendre à bras-le-corps dès lors qu’elles se focalisent sur le seul besoin traduit par le pouvoir d’achat et n’épousent pas une vision globale et sociale plus émancipatrice, tournée sur les salaires. Au-delà du pouvoir d’achat, la question qui se pose en creux est celle du pouvoir sur le travail.

 

 

- Le salaire brut, foyer de droits impensés
Mais quand il est question de salaire, nombreux sont ceux à opposer salaire net et salaire brut. Le discours dominant se satisfait de la vision selon laquelle la part de salaire brut, à laquelle il faut soustraire les cotisations sociales (qui ne sont pas des impôts) pour obtenir le net, représente un coût – celui du travail, paraît-il. Toutefois le travail n’est un coût que pour celui qui l’exploite et partant, cette vision s’avère d’emblée biaisée et insusceptible d’apporter une réponse pertinente car ratant l’essentiel. D’Eric Zemmour à François Hollande en passant par Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, les promesses d’augmentation du niveau de vie se fondant sur le rapprochement du salaire net vers le salaire brut, une obsession au moins relie tous ceux à qui le mot socialisation fait peur : la lutte contre les cotisations sociales.

 

Augmenter le salaire net en diminuant le brut est un cadeau empoisonné.

 

C’est pourtant ce salaire brut qui permet de financer le régime général de Sécurité sociale, c’est-à-dire de financer les allocations chômage et famille, les APL, les pensions de retraites[11] ou l’hôpital public[12] et d’alimenter nos cartes vitales. Bien peu lucide serait donc quiconque refuserait de voir le lien évident entre politique de baisse des cotisations d’un côté et destruction du système hospitalier aboutissant à la fermeture de toujours plus de maternités ou de lits d’hôpitaux de l’autre. En réalité, le salaire brut est le vecteur privilégié d’au moins deux éléments décisifs pour l’amélioration des conditions de vie et la rémunération du travail.

 

D’une part, le salaire brut fait partie intégrante du salaire[13]. Au moment de payer avec la carte Vitale, c’est bien grâce au salaire socialisé par la cotisation au régime général que chacun de nous est solvabilisé en tant qu’usager du système de soins conventionnés. En supprimant ou allégeant les cotisations (c’est-à-dire en faisant triompher le net sur le brut), peut-être le salaire net s’en trouverait augmenté. Il n’en demeure pas moins qu’à chaque rendez-vous chez le médecin ou passage à la pharmacie, le coût en serait automatiquement renchéri. Dans ce sens, toute augmentation du salaire net serait mécaniquement contre-productive, car la mutuelle à laquelle il faudrait souscrire représenterait un coût plus important que la part de brut. Le programme défendu par les candidats de la NUPES[14] s’inscrit ainsi à rebours de cette logique de destruction du système de protection sociale, en proposant au contraire d’instaurer un système de prise en charge intégrale des soins prescrits, en intégrant donc dans la Sécurité sociale les complémentaires santé qui renchérissent le coût des prestations, aujourd’hui non remboursées.

 

D’autre part, s’il ressort donc que le salaire brut est bien du salaire qui nous permet à chacune et chacun d’avoir accès à des prestations autrement souvent inaccessibles, le salaire brut permet surtout de générer du travail. C’est le cas du système hospitalier qui, financé par les cotisations, ne fonctionne que grâce à l’avance monétaire permise par le subventionnement des caisses du régime général à partir des années 1950-1960[12]. Augmenter le salaire net en diminuant le brut est un cadeau empoisonné et aurait pour première conséquence de supprimer ce qui fait l’hôpital public et ce qui le finance. Si cette position constitue une proposition ultra-libérale, il est nécessaire d’insister sur un enchaînement qui ne peut être aisément démenti : défendre la diminution des cotisations en même temps que l’amélioration de l’hôpital public est un non-sens.

 

 

- Travail contre capital : l'histoire de rémunérations rivales
Les défendeurs des projets libéraux se drapent souvent des meilleures intentions pour défendre ce qui relèverait d’une hypothétique « valeur travail ». Souvent partisans d’un dialogue « apaisé » et « raisonné », ils aspirent à contenter à la fois le syndicat patronal et les syndicats des salariés. C’est, là encore, commettre une erreur rédhibitoire relativement à la rémunération du travail.

 

L’augmentation pure et simple du salaire n’est pas la redistribution d’un impôt collecté, mais impose au contraire une nouvelle répartition primaire de la valeur dans l’entreprise.

 

En vérité, la valeur ajoutée produite par toute entreprise[15] est répartie entre les différentes parties prenantes. Ainsi, au-delà de l’autofinancement ou des taxes, la valeur ajoutée est notamment répartie entre les salaires à verser et les dividendes à distribuer. Les premiers rémunèrent le travail, les seconds le capital. Dès lors, il s’agit d’un jeu à somme nulle : défendre une meilleure rémunération du travail sans remettre en cause celle du capital est tout simplement impossible.

 

Finalement, l’augmentation du salaire minimum (et de tous les salaires en conséquence) permet donc de mieux rémunérer le travail, durablement, sans se contenter de primes subordonnées à la volonté imprévisible d’un exécutif par ailleurs réticent à accéder aux demandes du camp du travail. Surtout, les primes dites de pouvoir d’achat et versées par l’Etat présentent enfin le fâcheux inconvénient d’être financées par les contribuables eux-mêmes !

 

Au contraire, l’augmentation pure et simple du salaire, en plus de permettre l’augmentation de la cotisation donc l’amélioration de la protection sociale, n’est pas la redistribution d’un impôt collecté, mais impose une nouvelle répartition primaire de la valeur dans l’entreprise. C’est là un tout autre projet, véritablement social et émancipateur.

 

 

- Cotisations sociales, arnaque Macron (fiche de paie)

Comprendre toutes les lignes de la fiche de paie, et comprendre les a