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10 mars 2021 3 10 /03 /mars /2021 14:07
Comment les classes dominantes ont détourné le suffrage universel

Que reste-t-il aux classes populaires pour défendre leurs intérêts ? Sortir de la grève des urnes, et en 2022, se mobiliser en masse pour un programme qui,  face à la crise démocratique, propose de convoquer l’Assemblée constituante de la 6e République[1bis] !

 

Macron mène une politique favorable seulement aux 0.1 % les plus riches. Pourtant, c'est le suffrage universel qui l'a désigné. Comment les élites ont-elles détourné le suffrage universel, de 1848 à nos jours ?

Réponse en 7 points....

 

Sources : LE BLOG D'ANTOINE LEUCHA - lamuledupape | mis à jour le 21/06/2021

LE VOTE OU LE FUSIL.

En mars 1848, les révolutionnaires républicains, dont une grande partie d’ouvriers à tendance socialiste, mirent fin à la monarchie et proclamèrent le suffrage universel[1]. Ces révolutionnaires en armes permirent ainsi à près de 10 millions de français de voter dès le mois d’avril : ces nouveaux citoyens profitèrent alors de ce droit inédit qui leur était octroyé par le pouvoir socialiste-démocrate pour envoyer à l’Assemblée… une majorité conservatrice : monarchistes légitimistes ou orléanistes, républicains modérés ! Les principales mesures prises par les démocrates socialistes au pouvoir furent alors abolies, excepté le suffrage universel. Les dominants avaient compris qu’ils pourraient s’en accommoder.


Ce n’est pas l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 qui les fera se retourner dans leur tombe, le nombre de millionnaires ayant augmenté de plus de 11 % dès la première année de son mandat[2]. La suppression de l’impôt sur les yacht n’est pas une mesure que l’on s’attendrait à voir plébiscitée par la majorité du peuple.

  • Comment, de 1848 à aujourd’hui, les élites ont-elles détourné le suffrage universel (Par le terme d'élites, j'entends les individus et groupes sociaux occupant des positions de pouvoir économique, politique et communicationnelle qui les placent au sommet de la hiérarchie sociale) ?
  • Comment un système basé sur la volonté de la majorité entretient-il la domination d’une minorité ?

 

Réponse en 7 points, à lire à la suite ou de manière indépendante.

 

 

- 1 :  En confisquant la parole publique et les fonctions politiques
Parmi les personnes que l’on voit apparaître et s’exprimer à la télévision, on compte 60 % de cadres supérieurs contre 4 % d’ouvriers[3]. Cette représentation est en complet décalage avec la réalité sociale puisque les cadres apparaissent sept fois plus souvent qu’ils ne le devraient si le temps d’antenne était réparti en fonction de leur part dans la population. Comment donc défendre leurs intérêts et leur vision du monde dans l’opinion ? Pourtant, si la représentation des femmes et des minorités est interrogée, celle des différents groupes sociaux n’est jamais mise en question.

 

Cet écart de représentation est encore plus édifiant dans les institutions politiques nationales. Aucun ouvrier à l’assemblée et au gouvernement. Etonnant pour une démocratie qui se dit « représentative ».

 

Voilà qui renvoie aux débats de l’époque de la Révolution Française entre les partisans d’un gouvernement par le peuple dans son ensemble (idéal démocratique) et ses pourfendeurs qui proposent un gouvernement par les meilleurs en évoquant le critère de la compétence (vision des libéraux qui défendaient le suffrage censitaire). Le choix du suffrage universel en 1848 repose sur la souveraineté populaire, c’est à dire l’identité entre gouvernants et gouvernés. Les élus doivent être à l’image du peuple pour les représenter. Au nom du principe d’égalité, chaque citoyen a la même valeur indépendamment de sa position sociale.

 

Si cela ne recouvre aucune réalité aujourd’hui, cela n’a pas toujours été le cas : dans les années 45-70, le monde ouvrier pesait dans l’espace public grâce au parti communiste qui leur confiait des responsabilités politiques. Ainsi, les 2/3 des secrétaires fédéraux étaient ouvriers. Il leur donnait également une formation et une culture politique et leur permettait de participer à la vie citoyenne en jouant un rôle politique : réunions de cellules, rédaction et diffusion de journaux, action syndicale, engagement associatif et culturel… Nombreux ont été élus maires, d’autres députés voire ministres. Cela n’a pas empêché la France de connaître durant cette période le plus grand boom économique de son histoire. Depuis les années 80, nous ne pouvons que constater un retour à un suffrage censitaire de fait : les classes populaires s’abstiennent en masse[4] et n’exercent à aucun poste de pouvoir politique.

 

La question de la prétendue compétence a totalement occulté la divergence d’intérêts. Si l’on admet qu’E. Macron a des compétences, il faut voir au service de qui il les met. Certainement pas au service de la majorité du peuple. Pour éviter l’accaparement des postes de pouvoir par les plus riches et les plus puissants, les inventeurs de la démocratie à Athènes avaient une solution : le tirage au sort[5]. Voilà un procédé qui pourrait s’avérer plus égalitaire.

  • En attendant, le contrôle de la parole publique par les puissants leur assure un quasi monopole sur la formation de l’opinion publique.

 

 

- 2 :  En contrôlant l’opinion pour influencer les votes

  • « Nous devions aller voter ensemble au bourg de Saint-Pierre, éloigné d’une lieue de notre village. Le matin de l’élection, tous les électeurs (c’est-à-dire toute la population mâle au-dessus de vingt ans) se réunirent devant l’église. Tous ces hommes se mirent à la file deux par deux, suivant l’ordre alphabétique ; [...] ; je sus qu’on désirait que je parlasse. Je grimpai donc sur le revers d’un fossé, on fit cercle autour de moi et je dis quelques mots que la circonstance m’inspira. Je rappelai à ces braves gens la gravité et l’importance de l’acte qu’ils allaient faire ; je leur recommandai de ne point se laisser accoster ni détourner par ceux, qui, à notre arrivée au bourg, pourraient chercher à les tromper ; mais de marcher sans se désunir et de rester ensemble, chacun à son rang, jusqu’à ce qu’on eût voté. Ils crièrent qu’ainsi ils feraient, et ainsi ils firent. Tous les votes furent donnés en même temps, et j’ai lieu de penser qu’ils le furent presque tous au même candidat (NDLR : à Tocqueville). Aussitôt après avoir voté moi- même, je leur dis adieu, et, montant en voiture, je repartis pour Paris. » Alexis de Tocqueville, Souvenirs[6].
  • « L’éditorialiste est un tuteur sur lequel le peuple, comme du lierre rampant, peut s’élever ». « Les Français doivent renoncer à leur cinquième semaine de congés payés » Christophe Barbier[7].

 

➡️ A l’époque de Tocqueville, c'est à dire lors du premier exercice du suffrage universel en 1848, l’influence des élites sur le petit peuple rural passait par des relations d’interconnaissance. Comme un ultime héritage de la féodalité, les aristocrates ordonnaient à leurs ouailles des consignes de vote dans leurs provinces respectives.

 

➡️ Aujourd’hui :

  • les élites n’ont même plus besoin de quitter Paris pour donner leurs consignes et expliquer au peuple à quoi ils doivent renoncer. Les moyens de communication et d’information permettent d’influer sur les opinions à distance. Les journaux commencèrent à être efficients pour communiquer avec les classes populaires au tournant du XX è siècle grâce à la scolarisation mise en place par la IIIè République mais ils permettaient alors une pluralité d’opinions. Le journal L’Humanité, par exemple, fut fondé par Jean Jaurès en 1904 et connut très vite un réel succès. Jusque dans les années 70, la presse était globalement pluraliste : trois journaux affiliés au communisme tiraient à 2,3 millions d’exemplaires en 1945, le Nouvel Observateur n’hésitait pas à s’opposer au pouvoir et dénonçait la guerre d’Algérie dès 1955 en publiant l’article « Votre Gestapo d’Algérie »[8] ;
  • le paysage médiatique est frappé d’unanimisme, que ce soit la presse écrite, radiophonique ou la télévision (le cas d’internet est ici non cité car il suit une logique propre et personnalisée en fonction de l’utilisateur). Avec la professionnalisation du métier de journaliste, le journalisme d’opinion a laissé la place à un journalisme dit d’information mais derrière le visage de la neutralité se cache la sacralisation de l’ordre établi que l’on se refuse à remettre en cause (services publics y compris[8bis]).

 

➡️ Pourquoi cette unanimité pour soutenir l’ordre établi, le capitalisme néolibéral ?

Car, à l’heure du néolibéralisme, la logique économique s’impose aux médias et ce sont donc les dominants qui ont le contrôle de l’information. Pas les élites intellectuelles non, ni même les élites politiques. Mais les élites économiques. Ainsi, Bernard Arnault possède les Echos, Radio Classique, le Parisien, Aujourd’hui en France[9]. Xavier Niel détient 5 quotidiens de presse régionale, Le Monde, Courrier International, Télérama, l’Obs. Patrick Drahi détient RMC, BFM, Libération, l’Express[10]. Les autres grands patrons de presse peuvent être comptés sur les doigts: Lagardère, Bolloré, Bouygues, Patrick Drahi. La concentration médiatique atteint des proportions jamais atteintes jusqu’alors.

 

➡️ Mais l’actionnariat ne suffit pas à rendre compte de la prégnance du grand capitalisme dans l’information de masse.

Les investissements publicitaires ont également un impact fort dans la ligne éditoriale : ainsi, le grand capital s’immisce dans tous les journaux qui sont sous le régime des contrats publicitaires, c’est à dire tous les journaux de masse excepté Médiapart et le Canard Enchaîné. Cette logique publicitaire donne une puissance de diffusion plus importante aux journaux concernés car elle pourra faire baisser le prix de vente, jusqu’à la gratuité pour le 20 minutes.

 

C’est ainsi que l’information de mauvaise qualité se diffuse plus vite et que, sous couvert de neutralité, tous ces acteurs ont intérêt à la diffusion de la doctrine néolibérale qu’ils sont parvenus à imposer depuis les années 80. Prétendre à la neutralité place par ailleurs celui qui conteste ou présente une autre interprétation du réel dans le camp des idéologues.

 

Selon la " cultivation theory[11] ", la fonction principale des moyens de communication de masse est de façonner les perceptions, les attitudes, les valeurs et les comportements des sujets. Ainsi, le terme « mainstream » apprécié des complotistes a un réel fondement scientifique. Il se réfère au processus d'homogénéisation des perceptions, des attitudes et des valeurs du public suite à l'exposition aux messages, en particulier ceux véhiculés par les programmes de télévision. Contrairement à ses prétentions, la télévision ne permet pas de se forger des opinions, elle les neutralise. Elle annihile les idées.

 

L'homogénéisation est proportionnelle à la quantité d'expositions : plus les spectateurs sont assidus à la TV, plus les différences d'attitude qui distinguent habituellement les différences groupes sociaux s'estompent. L'exposition réduirait donc les divergences d'opinion. C'est pourquoi Gerbner considérait que l’opinion politique elle‐même était canalisée par la télévision[11]. Et on observe effectivement que plus l’audience visée est large et hétérogène, moins les messages sont « dérangeants », plus on développe une argumentation consensuelle, médiane, que l’on prétendra alors « non‐idéologique ». Il s’agit en fait de ne pas heurter l’idéologie dominante.

  • Par conséquent, les personnes qui regardent souvent la TV ont moins tendance à être politiquement extrêmes et adoptent davantage une pensée convergente que ceux qui la regardent moins.  

 

➡️ Ainsi, les médias mainstream imposent la façon de penser de la haute bourgeoisie néolibérale en imposant leur vocabulaire.

Exemples :

- La valeur ajoutée du travailleur est appelée paradoxalement « coût du travail » ;

-  la demande d’emploi du patron est appelée « offre d’emploi » comme si c’était l’entreprise qui rendait service au travailleur qu’elle exploite ;

- les licenciements de masse sont appelés « plans sociaux » dans un doux euphémisme qui laisse presque rêveur ;

- la lutte raisonnable de travailleurs qui défendent leurs intérêts est appelée avec mépris une « grogne » comme s’il s’agissait d’une réaction émotionnelle injustifiée et vouée d’emblée à l’échec ;

- le mot de solidarité qui justifiait les aides sociales est remplacé par celui d’ « assistanat » pour les disqualifier ;

- les assassins islamistes sont appelés « terroristes » tandis que les assassins d’extrême droite, pour un fait similaire, sont qualifiés de « déséquilibrés »…

  • George Orwell avait bien souligné dans 1984[12] l’importance du choix du vocabulaire qui a la capacité de restreindre la pensée et de la canaliser. La novlangue est un instrument de domination. Aujourd’hui, c’est le vocabulaire libéral qui s’est imposé dans les médias et, par leur biais, dans l’opinion.

➡️ L’élection d’E. Macron est le résultat de toutes ces dynamiques.

Libéral, ex banquier chez Rotschild, n’hésitant pas à donner dans le mépris de classe, responsable de la loi sur la dérégulation du travail[13], E. Macron n’a rien pour plaire au travailleur. Sa ligne politique libérale n’est favorable qu’aux 0,1 % les plus riches. Pourtant, en 2017, il a été élu à la présidence de la République.

 

  • Pourquoi donc ?

L’image ci-contre, issue de l'article de lvsl " comment les médias ont fabriqué le candidat macron "[14], est un élément de réponse. Les unes mélioratives à l’égard du candidat se sont multipliées, les journaux rivalisant d’adjectifs favorables pour le qualifier alors qu’il n’avait même pas encore présenté au peuple son programme. Nul doute que certaines personnes bien placées le connaissaient déjà, puisque, nous le verrons, ils n’ont pas hésité à jouer un billet sur lui[15].

 

  • Pour les autres, ce que les spécialistes appellent « l’effet de simple exposition » a suffi.

Selon les études chiffrées de Thomas Guénolé[16], le matraquage publicitaire massif autour du candidat a engendré une véritable « bulle médiatique » facilement mesurable : durant le printemps et l'été 2016, Emmanuel Macron a recueilli 43% de part de voix dans les parutions des médias, contre 17% sur les réseaux sociaux.

  • La différence entre les deux sources ?

L’une est sous la direction de milliardaires, l’autre est plus représentative du peuple dans son ensemble, mais la première a une puissance de diffusion nettement supérieure à la seconde.

 

- Xavier Niel résume le sentiment partagé par de nombreux patrons : « Dans les bons milieux parisiens, il est adoré (…). J’aime bien Emmanuel pour son côté volontariste et libéral ». Le Monde a l’air particulièrement en accord avec son actionnaire principal puisqu’Arnaud Leparmentier s’y enthousiasme pour cet héritier du blairisme qui propose « la recette raisonnable cuisinée par l’économiste de centre gauche Jean Pisani-Ferry pour redresser l’État social français ».

- Patrick Drahi saura également se montrer reconnaissant à E. Macron d’avoir mis fin, en arrivant au ministère des finances, aux tracasseries fiscales qu’A. Montebourg avait mis en branle.

 

- Quant au journal Challenges, il titre en janvier 2017 : « Gauches : le boulevard fait à Macron ». A ce moment-là, J.-L Melenchon est aussi bien placé dans les sondages mais Challenges semble avoir fait son choix pour la « gauche ».

  • Par le truchement des médias de masse qu’ils contrôlent, les classes dominantes imposent leur grammaire ; c’est à dire leurs règles, leurs valeurs et leur vocabulaire. Ils s’appliquent également à dépolitiser les débats.

 

 

- 3 :  En dépolitisant les masses
Constatant la soumission des masses aux jugements des anciennes élites qui entraînaient des désillusions électorales, les républicains de la IIIè République ont mis un point d’honneur à instruire les classes populaires pour les émanciper. Lois sur l’obligation et la gratuité de l’école en 1882, loi sur la liberté de la presse en 1881 accompagnée par la naissance d’une profusion de journaux d’opinion animés par des hommes politiques, etc.

 

➡️ Pourtant, 140 ans plus tard, ce qui est frappant dans le cas de la médiatisation d’E. Macron, c’est l’absence de contenu en terme d’idées.

Nous pouvons y voir l’aboutissement de la dynamique de la personnalisation et du « horse race » initiées dans les années 70, c’est à dire la focalisation sur la compétition entre les candidats et les punchlines au lieu de mettre en lumière le débat d’idées.

E. Macron n’a pas de programme mais ce n’est pas important : il est jeune, il est talentueux, il est cool, il est ambitieux et il gagne dans les sondages des parts de voix sur ses adversaires. De surcroît, par le fait du média télévisuel et par une dérive de la presse papier initiée par Paris-Match, « l’image » est devenue primordiale. (situation identique aujourd'hui, à 1 an du scrutin des présidentielles 2022, hors France insoumise avec l'Avenir en commun[17], on ne parle pas programme, mais du second tour potentiel Macron/Le Pen[18]).

 

➡️ Ce tournant a été opéré en 1960 aux Etats-Unis avec le premier débat présidentiel entre Nixon et Kennedy[19].

Alors que le premier a dominé le débat chez ceux qui l’ont écouté à la radio, impressionnés par son expérience manifeste et sa bonne connaissance des dossiers, c’est le second qui l’a emporté chez ceux qui ont regardé le débat sur leur poste de télévision. Kennedy est jeune, élégant, charismatique, souriant, respire l’aisance et montre qu’il a bien l’étoffe d’un président. De son côté, Nixon arbore un costume gris qui se confond avec le décor. Plus âgé, mal à l’aise, l’air contrarié, il a les traits tirés, semble fatigué et se remet d’un rhume. Quelques semaines plus tard, c’est Kennedy qui remporte les élections, devançant son adversaire de quelques centièmes de pourcents, que les observateurs avisés attribuent à sa performance télévisuelle.

 

➡️ Dès lors, l’image et la personnalisation vont peu à peu prendre le pas sur les idées dans les campagnes électorales.

Cette tendance traverse l’Atlantique en 1965 avec la campagne de Jean Lecanuet (alias « dents blanches, haleine fraîche ») face au général de Gaulle. Cet événement fait office de mythe fondateur de la communication politique en France : la campagne centrée sur sa personne, inspirée par Kennedy, lui permet d’obtenir 16 % des suffrages alors qu’il était crédité de 5 % dans les sondages un an plus tôt.

 

Dans la foulée, les affiches électorales se vident progressivement de mots et la photographie des candidats occupent de plus en plus d’espace. Les spin doctors, ces conseillers en communication venus du monde de la publicité, deviennent progressivement indispensables pour manipuler l’opinion.

 

Il ne s’agit plus d’informer de son programme en appelant à la raison des électeurs mais de plaire en jouant sur l’image, autrement dit sur les préjugés et les émotions. Le spectacle prend le pas sur l’information : capter l’intérêt devient une fin en soi plutôt que de retranscrire le réel et de véhiculer des idées pour le transformer.

 

➡️ Mieux vaut un sourire et une petite phrase qu’un long discours.

Ainsi, en 2017, si B. Hamon avait un programme beaucoup plus riche qu’E.Macron (c’est là un fait objectif : ce dernier n’en avait même pas du tout pendant la majeure partie de la campagne), il était attaqué sur sa « présidentiabilité ». Libération et l’Obs, qui se présentent comme des journaux orientés à gauche, ont consacré nettement plus de papier à E. Macron qu’à B. Hamon. La photographie du premier et un adjectif qualificatif évoquant un trait de caractère supposé de sa personne suffisent à occuper l’espace d'une couverture : voilà un bel exemple de personnalisation de la vie politique. Le système médiatique de la peopleisation et le système politique présidentiel de la Vè République s'harmonisent pleinement pour cette simplification très réductrice de la vie politique.

 

➡️ L’infantilisation du peuple, qui se veut officiellement lui rendre la politique plus accessible, l’empêche au contraire d’y accéder.

Les informations nécessaires à la compréhension des enjeux politiques profonds ne lui sont pas fournies, notamment la grille de lecture sociale, en imposant la question identitaire nationale pour faire écran.

 

 

- 4 :  En camouflant les divisions de classe par l’érection du mythe national
« Les médias peuvent ne pas parvenir tout le temps à dicter aux gens ce qu’il faut penser, mais ils sont d’une redoutable efficacité pour leur dire ce à quoi il faut penser » B.C. Cohen, The press and Foreign Policy, 1963[11]

 

➡️ Avec l’avènement du suffrage universel, le sort des élites dépendait désormais des masses.

🔴 Il fallait donc souder artificiellement les classes dominantes et les classes dominées.

🔴 L’invention du nationalisme et son versant xénophobe permet de désolidariser les classes populaires et de donner l’illusion d’un « nous » partageant les mêmes intérêts et valeurs indépendamment de la classe sociale.

 

  • C’est ainsi que, selon l’historien spécialiste de l’immigration Gérard Noiriel, le premier événement médiatique xénophobe a lieu en 1881[20].

Des ouvriers italiens auraient sifflé la marseillaise en raison d’un conflit colonial franco-italien et cela a occasionné une rixe avec des ouvriers marseillais. C’est là que la presse a commencé à englober les classes populaires dans le « nous » national, par opposition aux « étrangers ». Ce terme est presque alors un néologisme, puisqu’il désignait auparavant toute personne non domiciliée dans la ville et il devient à ce moment-là le négatif du national. Alors qu’on parlait jusqu’alors de piémontais et de provençaux, le cadre national s’impose et l’affaire devient une affaire nationale entre « italiens » et « français ». Voilà de quoi proposer un contre-discours au paradigme marxiste naissant de la lutte des classes. Aussi, cela permet à la presse parisienne d’instaurer une connivence avec le lecteur malgré la distance géographique et l’écart social.

 

Le paradigme marxiste et le paradigme nationaliste ont coexisté jusque dans les années 1980 mais, pour des raisons que nous développerons ensuite, le discours nationaliste a fini par avoir le monopole. Pratique pour la classe dominante puisqu’il lui rallie une large faction des classes populaires tout en fracturant ces dernières. Le nationalisme est bien pratique en tant qu’il brise la solidarité de classe.

 

➡️ Aujourd’hui, cette instrumentalisation de la xénophobie permet par exemple de stigmatiser les aides sociales qui seraient attribuées et captées par les immigrés.

Voilà de quoi rendre moins impopulaire le discours d’E. Macron qui reproche aux aides sociales de coûter « un pognon de dingue[21] ». Les fraudes aux minima sociaux des familles immigrées sont pointées du doigt tandis que les fraudes fiscales de nos riches émigrés sont acceptées par la presse.

 

Le nationalisme a permis également de décrédibiliser la révolte sociale des banlieues en 2005, intégralement lue sous l’angle racial et identitaire sous prétexte que la majorité des pauvres en question étaient issus de l’immigration. En 2019 au contraire, étant donné que la révolte sociale[22] concernait des " blancs ", la lecture raciale et identitaire en a fait des racistes, érigeant des propos isolés en vérités générales sur le mouvement.

 

➡️ Dans tous les cas, il s’agit de diviser les classes populaires pour mieux régner.

Voilà pourquoi G. Darmanin, J.-M. Blanquer ou encore F. Vidal n’hésitent pas à véhiculer des concepts et discours jouant sur le racisme, n’ayant sans doute fondamentalement que faire de ces problématiques. Que l’on soit pour défendre les droits des « racisés » ou pour les exclure de la communauté nationale, la classe politique et les médias ont réussi à imposer la grille de lecture identitaire aux dépends de la grille sociale.

C’est la divergence des luttes. C'est cela que dénonce G. Noiriel dans sa tribune sur " l'impasse des politiques identitaires " dans le Monde Diplomatique[23] et il le démontre dans son ouvrage Histoire populaire de la France[24].

 

➡️ Cela vaut toujours mieux pour la classe dominante que de voir émerger la question sociale qui montrerait leur déconnexion vis à vis de la majorité du peuple et de ses intérêts.

Pourtant, si les élites se paient de mots sur l'identité nationale, cela ne se traduit pas par de la solidarité nationale dans les actes. Par exemple, la majorité des ministres de l'Education Nationale successifs depuis plus de 10 ans ont placé leurs enfants dans des écoles privées et la fille de Brigitte Macron veut carrément en fonder une à 9 500 euros l'année. Si le discours des élites est volontiers nationaliste, l'entre-soi social est privilégié dans la pratique. Les élus de la République ne se sentent pas concernés par ses institutions car ils les évitent soigneusement par un rejet du commun. Quant aux élites économiques, elles n'hésitent pas à donner dans l'évasion fiscale et les délocalisations d'usines. La ligne éditoriale de CNews correspond mal aux pratiques de son propriétaire Vincent Bolloré, mais ce sont pourtant les idées qu'il souhaite véhiculer[25].

 

  • Le nationalisme n'est destiné qu'à distraire les pauvres.

Si l’Ancien-Régime reposait sur la croyance en la Trinité (Tiers-Etat, Clergé, Noblesse / Dieu, Jésus, Esprit Saint), la République repose sur la doctrine de l’unité (un seul peuple / une seule voie possible).

 

 

- 5 :  En confondant l’actuel et le potentiel pour préserver l’ordre établi
Toute personne qui viendrait remettre en cause l’ordre établi et y proposer des corrections serait un utopiste. En empêchant toute alternative, on impose des limites à la pensée et on interdit tout changement : l’ordre établi se voit préservé car sacralisé.

 

➡️ Selon l’éditorialiste de base, ce qui n’est pas ne peut pas être.

Cela passe d’abord par une négation de l’histoire : on fait mine de penser que le capitalisme libéral est éternel et consubstantiel à l’humanité. Le cas échéant, à la démocratie. Là, l’inculture historique est la clef. Si l’on ne sait pas que cela a pu en être autrement avant ou ailleurs, quiconque conteste le système actuel est un utopiste et n’est pas « réaliste ». Ou « pragmatique » pour les journaux les plus chics.

 

Cela explique la synchronie entre dérégulation du marché et éclatement de l’URSS. C’est en parallèle à une URSS affaiblie que Reagan et Thatcher libéralisent l’économie dans les années 80 et c’est lorsque l’URSS a disparu que la France a renoncé au keynésianisme et à l’Etat-Providence. Il n’y a plus d’alternative : le communisme n’inquiète plus les classes dominantes qui n’ont dès lors plus besoin d’adoucir le capitalisme pour le faire accepter puisqu’il n’y a plus d’alternative possible pour les classes dominées. Un bataillon de philosophes de bas étage façon BHL sont alors avalisés par les médias (beaucoup moins par les universitaires) pour transformer dans l’opinion un échec historique conjoncturel en un échec structurel nécessaire. Le syllogisme est simple : Staline est communiste, Staline a mis en place le goulag et un régime totalitaire, donc le communisme est totalitaire. Ou encore : l’URSS était communiste, l’URSS s’est effondré, donc le communisme n’est pas viable.

  • Conclusion : même si vous n’aimez pas le capitalisme ultralibéral, c’est la seule société possible.

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- ​​​​​​​Toute volonté de transformer la société est présentée comme au mieux irréaliste, au pire dangereuse. Il s’agit donc de se soumettre à la fatalité : l’élection n’est pas un choix de société mais se résume à choisir le meilleur gestionnaire de la société actuelle.

- Autre argument allant dans le même sens : mettre les décisions politiques nationales sur le dos de la nécessaire compétitivité dans la mondialisation ou des injonctions de l’Union Européenne, dont le pouvoir, il est vrai, s’est nettement accru à partir du traité de Maastricht de 1992[26].

En d’autres termes, bien qu’on lui propose de voter, la nation est dépossédée de sa souveraineté. Ce n’est plus la communauté de citoyens qui gouverne mais quelques lobbies entrepreneriaux internationaux privés et des bureaucrates basés à Bruxelles, eux-mêmes largement sous l’emprise de ces lobbies.​​​​​​​

  • D’autres moyens de lutte s’imposent alors pour défendre les intérêts de la majorité mais ces moyens sont fustigés voire criminalisés.

- 6 :  En s’appuyant sur l’autorité du suffrage universel pour déligitimer l’action directe
« L’époque des élections générales approchait, et, chaque jour, l’aspect de l’avenir devenait plus sinistre ; toutes les nouvelles qui arrivaient de Paris nous représentaient cette grande ville comme étant sur le point de tomber sans cesse dans les mains des socialistes armés. On doutait que ceux-ci laissassent faire les électeurs, ou du moins qu’ils se soumissent à l’Assemblée nationale. Déjà, de toutes parts, on faisait jurer aux officiers de la garde nationale de marcher contre l’Assemblée s’il s’élevait un conflit entre celle-ci et le peuple. » Alexis de Tocqueville pointait ici les deux centres de gravité de la démocratie naissante : l’assemblée représentative et le peuple en armes[27].

  • D’un côté, l’action directe menée par les forces progressistes les plus impliquées, prêtes à donner leur vie.
  • De l’autre, les partisans de la délégation de pouvoir menés par les forces conservatrices et des citoyens soucieux avant tout de préserver l’ordre et leur sécurité.

 

➡️ A partir de 1789 et avant l’instauration du suffrage universel, ce sont les citoyens les plus politisés qui font l’histoire.

En février 1848, reconnaissant ainsi la légitimité du peuple parisien qui se révolte, le roi Louis-Philippe s’enfuit sans opposer de réelle résistance. En juin 1848, forts de la légitimation du suffrage universel, les conservateurs au pouvoir répriment violemment l’insurrection populaire[28]. C’est là un tournant majeur de l’histoire en tant qu’il change la conception française de la démocratie.

 

Dès lors que les républicains révolutionnaires ont instauré le suffrage universel, ils perdent tous les combats lorsqu'il s'agit de prendre le pouvoir par l'émeute :

  • en juin 1848 où le gouvernement fraîchement élu réprime férocement les insurgés ;
  • en juillet 1871 où la Commune insurrectionnelle est violemment réprimée par Adolphe Thiers lors de la semaine sanglante ;
  • ou encore le 30 juin 1968 où il suffit que la « majorité silencieuse » gaulliste donne à son groupe la victoire à l’assemblée pour mettre un point final au mouvement de mai.

 

« Ce n’est pas la rue qui gouverne » s’exclamait J-P Raffarin au tournant du XXIè siècle pour justifier le fait qu’il campait sur ses positions alors que des millions de personnes défilaient contre ses lois de régression sociale[29]. L’affirmation a été maintes fois reprises depuis par les gouvernements élus. Quid alors de la Révolution Française pour ces gens-là, qui choisissent de mépriser à ce point l’engagement politique des masses ? N’est-ce pas la rue qui a fait naître la première République ?

 

➡️ Prétendre que ce n’est pas la rue qui gouverne est une forme de négationnisme.

- La rue a pris la Bastille le 14 juillet 1789 pour y trouver les armes nécessaires à la Révolution, la rue (ou plutôt la campagne) a obtenu l’abolition des privilèges la nuit du 4 août 1789 en raison de la Grande Peur inspirée aux nobles de province par la violence des paysans, la rue a chassé le roi du pouvoir en septembre 1792 en prenant d’assaut le palais des Tuileries ;

- La rue a obtenu une charte libérale en 1830 pour limiter le pouvoir de la monarchie, c’est même la rue qui a obtenu le suffrage universel en 1848 !

 

➡️ Comment peut-on décemment les opposer ?

Depuis, la rue n'a certes jamais causé un renversement total du gouvernement, mais elle en fait céder plusieurs à ses revendications :

- c'est la rue qui a permis aux travailleurs d'obtenir les congés payés, une réduction du temps de travail et une augmentation des salaires en juin 1936 par la grève générale en soutien au Front Populaire (les "grèves joyeuses" caractérisées par leur importance numérique et sa forme: les occupations d'usines) ;

- la rue a obtenu la libération de la France par les FFI en 1944 puis de nouveaux droits sociaux en 1945 (Sécurité sociale notamment) que les grèves de masse orchestrées par la base de la CGT en 1947-1948 ont permis de renforcer ;

- en 1968, la rue a obtenu une augmentation des salaires et une transformation majeure des mentalités.

- En 2019, la rue n’a pas été écoutée lors des défilés pacifiques rassemblant des millions de personnes contre la réforme des retraites mais les gilets jaunes, moins nombreux, ont réussi à faire plier le gouvernement en inspirant la peur aux classes dominantes par des actions spectaculaires (porte du secrétariat d’État de Benjamin Grivaux enfoncée par ce que la presse a décrit comme un transpalette, saccage du Fouquets, prise de contrôle des péages…).

 

Il est important de rappeler ces faits car l'histoire est souvent édulcorée et " pacifiée " : les acquis de la période du Front Populaire sont souvent attribués à tort à la seule action du gouvernement élu, on oublie que la sécurité sociale est issue du programme du Conseil National de la Résistance qui a libéré la France par les armes et les grèves massives de l'après-guerre, qui ont fait craindre une révolution, sont rejetées aux oubliettes de l'histoire.

  • En France, l’histoire montre que les dominants ne renoncent à leurs privilèges que lorsqu’un retournement des rapports de force les y contraint.

 

➡️ Le vote ne suffit pas !

- Le seul exemple de progrès social conséquent acquis par les urnes est la politique mise en place par F. Mitterrand en 1981 mais il tourne dès 1983 le dos à son électorat en opérant le « tournant de la rigueur[30». Non seulement les résultats du suffrage universel sont biaisés par les mécanismes que nous avons explicité plus haut, mais en plus, une fois au pouvoir, le personnel politique a tendance à déroger à son programme en faveur des puissants ;

- Jacques Chirac le résumait bien par la formule « Les promesses n’engagent que ceux qui les croient » ;

- Nicolas Sarkozy choisit plutôt de l’illustrer par l’exemple en passant outre le « non » au referendum de 2005 et en imposant la Constitution Européenne aux Français.

- Emmanuel Macron, pour s’attirer le vote de la classe moyenne, se prétendait auprès d’eux « ni de droite ni de gauche » tandis qu’il promettait secrètement aux plus riches qui finançaient sa campagne une politique ultralibérale ;

- Quant à Georges Clemenceau, pour remonter le fil de l’histoire, il est le symbole du revirement que peuvent opérer les politiciens de gauche une fois au pouvoir. De l’ardent défenseur de la classe ouvrière alors qu’il était dans l’opposition, il deviendra l’un des briseurs de grèves les plus violents une fois au pouvoir[31].

 

Voilà pourquoi les classes dominantes s’accommodent du suffrage universel mais mènent une lutte idéologique acharnée contre toutes les formes de l’action directe. En effet, ces dernières sont de plus en plus stigmatisées comme violentes alors qu’elles sont de plus en plus pacifiques.

 

➡️ Pour exemple, le traitement médiatique des grèves.

Le vocabulaire employé est militaire puisque les journalistes ont pris l’habitude de plaindre les usagers « pris en otage ». La grammaire du fait divers chère aux journalistes, étudiée par Dominique Kalifa, est transposable à la médiatisation des grèves. Il s’agit de capter l’attention du grand public et de lui proposer une vision simple du monde :

- les usagers sont les victimes ;

- les grévistes les agresseurs ;

- et les policiers qui tabassent les manifestants ou tout au moins les empêche de mener leurs actions sont les sauveurs ;

- Le patron ou l’homme politique responsable du mécontentement des grévistes est un personnage secondaire non évoqué..

Le travail journalistique consiste à donner la parole à un usager mécontent pour stigmatiser la grève. Les revendications des grévistes ne sont généralement pas développées ni même simplement exposées.

 

Une autre clef de lecture pourrait s’avérer plus pertinente en remontant à l’origine de la grève : le patron ou l’homme politique à l’origine de la régression sociale enclenchant la grève serait l’agresseur, le gréviste la victime tentant de devenir son propre sauveur. L’usager serait quant à lui le personnage secondaire. Cela permettrait, me semble-t-il de mieux cerner l’enjeu du conflit.

 

Mais l’objectif des medias aujourd’hui, comme on l’a dit plus haut, est de faire de l’audience, pas de proposer la grille de lecture du monde la plus pertinente. Plutôt que de traiter la grève comme le simple sommet de l’iceberg, à savoir le conflit opposant les travailleurs à la direction de l’entreprise ou au gouvernement, elle est retranscrite pour elle-même comme un spectacle.

 

Ce sont les violences marginales, les « débordements » qui vont focaliser l’attention. Et si jamais l’on donne la parole à un responsable syndical, ce sera pour exiger de lui de « condamner ces violences».

 

➡️ Interrogeons-nous sur cette notion de violence brandie à tort et à travers par les médias de masse.

« Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette, laissant les assiettes des autres vides, et qui ayant tout disent avec une bonne figure « Nous qui avons tout, nous sommes pour la paix ! », je sais ce que je dois leur crier à ceux-là : les premiers violents, les provocateurs, c’est vous !... Quand le soir, dans vos belles maisons, vous allez embrasser vos petits enfants, avec votre bonne conscience, vous avez probablement plus de sang sur vos mains d’inconscients, au regard de Dieu, que n’en aura jamais le désespéré qui a pris les armes pour essayer de sortir de son désespoir. Mais ne nous trompons pas, il n’y a pas de violence qu’avec des armes, il y a des situations de violences. La violence n'est pas que dans les coups, elle est dans les situations établies, existantes, qu'on refuse de remettre en question, qu'on refuse de changer. » l’abbé Pierre[32]

 

🔴 Le 5 octobre 2015, le DRH en charge du « plan de restructuration » de 2900 salariés d’Air France est pris à partie : sa chemise est déchirée sans qu’aucun coup ne soit porté contre lui malgré la présence massive de salariés licenciés.

Qui est violent : Les salariés en colère ou l’entreprise qui les met au chômage ?

Si l’on mesure la violence à l’ampleur des dégâts, le prix de la chemise du DRH n’excède certainement pas sa prime pour mettre en place le « plan de restructuration » tandis que les salariés licenciés vont être privés de revenus.

- Si l’on juge la violence à sa légitimité, il semble que licencier quelqu’un alors qu’il a accompli son travail est de la violence gratuite tandis que quelqu’un qui arrache la chemise de celui qui le prive de son emploi a des raisons d’être énervé.

- Si l’on juge à la spectacularité des images, l’acte de violence le plus marquant est celui de la chemise arrachée : bingo, c’est l’axe choisi par les médias et la vidéo a fait le tour de l’Europe. C’est dire si le seuil de tolérance à la violence politique est tombé bien bas.

 

🔴  Pierre Bourdieu parlait ainsi de violence douce de l’économie, qui s’exerce en mobilisant les moyens symboliques de la communication pour engendrer une acceptation implicite de l’ordre établi afin que celui-ci semble légitime même pour ceux qui en sont les victimes.

 

Le 4/09/2020 sur son site, le Point évoque en titre que 17 gilets jaunes seront jugés pour le « saccage de l’arc du triomphe ».

 

Au cœur de l’article, on en apprend plus sur ledit saccage. « Quatre personnes parmi ces dix-sept seront par ailleurs jugées pour des vols par effraction : «  tour Eiffel miniature », «  cartes postales », «  livres » ou encore «  reproduction d'un pistolet à silex Napoléon an III ». Six sont renvoyées devant le tribunal de police pour la seule contravention d'«  intrusion non autorisée dans un lieu classé ou inscrit au patrimoine historique ». Une personne se voit reprocher la dégradation d'une statue ; deux, des «  coups de pied et d'extincteur sur une porte » ; un manifestant lié à l'ultra-droite, un tag sur l'Arc ; un autre, la dégradation d'une vitre d'un préfabriqué.[33] » A savoir : ladite statue est une reproduction en carton-pâte. Le choix du terme « saccage », qui reflète bien la ligne générale des médias sur l’événement, laisse perplexe.

 

🔴 Philippe Martinez est ici représenté en position de fermeture, les bras croisés, le visage fermé illustrant parfaitement le mot de « gronde » si cher aux éditorialistes. Il contraste avec les photographies d’E. Macron évoquées plus haut, souriant et les bras ouverts. Est-ce à dire que ces images reflètent des caractères opposés dans la réalité, que P. Martinez vit en tirant la gueule alors qu’E. Macron vit en souriant et en écartant les bras ? Non, bien évidemment, il s’agit d’un choix éditorial visant à véhiculer des opinions.

 

Le message simpliste au-dessus « comment la CGT ruine la France » achève Martinez : le syndicat qu’il dirige ruine la France, c’est un axiome incontestable pour le Point, il s’agit simplement de savoir comment. Je suis bien placé pour savoir que ce titre est clairement un parti pris. Pourtant, le magazine se prétend neutre.

 

  • Pourquoi la CGT est ainsi accablée ?

Car c’est l’un des derniers bastions de la solidarité de classe et de l’action populaire. Il est important pour les classes dominantes d’atomiser les classes populaires, de les cantonner à l’individualisme pour les affaiblir. L’image du syndicat qui est contre les avancées s’est ainsi imposée dans les médias au mépris de la réalité historique : c’est la CGT qui a acquis les congés payés et la réduction du temps de travail en 1936 et qui a obtenu des multiples avancées sociales de l’après-guerre aux années 70.

 

➡️ On conduit les travailleurs dans un mur et on leur reproche de freiner
Par une inversion totale des valeurs, la CGT est taxée aujourd’hui d’empêcher la société d’avancer parce qu’elle s’oppose aux régressions sociales que veulent imposer les classes dominantes. Le progrès de la société serait de renoncer à son confort de vie et d’être exploité sans limites : quiconque défend ses droits et sa protection sociale est présenté comme réactionnaire !

 

  • En cherchant cette une sur Philippe Martinez que j’avais encore en tête pour l’avoir subie sur tous les abris bus à l’époque, je suis tombé sur la dernière une du Point à propos du procès de Nicolas Sarkozy : « Les coups tordus d’une justice très politique[34] ». Encore une fois, un bel exemple de neutralité. Pour paraphraser la Fontaine, selon que vous soyez puissant ou misérable, les jugements du Point vous rendront blanc ou noir. Bien que je n’ai pas choisi d’acheter ce journal, il s’impose dans l’espace public.

 

  • Ainsi, alors que les classes populaires ont été éjectées des institutions représentatives, leur dernier levier d’action qu’est l’action syndicale est méprisé voire mis à l’index. Donc non contents de dépolitiser les citoyens par une pseudo neutralité journalistique, les médias de masse conchient ceux qui persistent dans l’engagement politique.

 

  • Le seul engagement politique valorisé est le vote, alors que la moitié des Français a déserté les urnes. Cette réalité est camouflée par la non-prise en compte du vote blanc, comptabilisée comme de l’abstention donc comme du jemenfoutisme. Pourtant, il s’agit d’un message politique[35] : l’absence de confiance dans les candidats prétendant au pouvoir. Les statistiques ignorent l’abstention et les votes blancs lorsqu’ils annoncent les résultats, pour ne pas écorner la légitimité du candidat élu.

 

  • Ainsi, lorsque l’opposition s’exprime pendant le mandat d’un gouvernement, la réplique « vous avez perdu les élections » peut rester l’argument massue. Comme si être élu donnait carte blanche à tout et n’importe quoi pendant la durée du mandat. Plutôt que de cacher sous le tapis la défiance à l’égard des politiciens en accusant ceux qui ne leur ont pas accordé leur vote, peut-être serait-il judicieux de proposer au citoyen un contrôle des élus pendant leur mandat, avec possibilité de révocation comme le prévoyait la Commune[35].

 

  • Avant même de contrôler les élus pendant leur mandat, il faudrait également renforcer le contrôle des candidats pendant leur campagne, puisque certains contournent la démocratie en demandant l’appui des plus riches.

 

- 7 :  En finançant les campagnes électorales

Voilà un aspect qui a pris une ampleur inédite avec la campagne d’E. Macron en 2017. L’investigation de Franceinfo a permis d’éclairer le financement opaque de la campagne d’En Marche[36]Le candidat a mystérieusement levé 16 millions d’euros entre la création d’En Marche en mars 2016 et décembre 2017. Jamais un candidat n’avait rassemblé autant d’argent auprès des particuliers en partant de rien.

 

  • E. Macron s’est targué à l’époque d’une mobilisation collective mais FranceInfo explique aujourd’hui que c’est parce qu’il a su contourner la législation démocratique prévue pour interdire les grands donateurs[37].

 

  • La réglementation autorise un particulier à donner 7 500 euros par an à un parti politique. Ce même particulier peut également donner jusqu’à 4 600 euros au candidat de son choix par élection.

 

Franceinfo a pu retrouver des donateurs qui ont donné 7 500 euros à En Marche dès 2016, puis renouvelé leur don en 2017, et fait un troisième chèque de 4 600 euros (parfois arrondi à 4 500) à l’association de campagne du candidat. Certains ont également multiplié cette somme par deux au nom de leur conjoint(e), le chèque ou le virement partant du même compte commun.

 

➡️ Voilà comment E. Macron a « optimisé » la législation en contournant les règles.

Ainsi, contrairement à l’esprit des lois, les dons sont fortement concentrés entre les mains de contributeurs très riches. Si E. Macron brandit un chiffre avoisinant les 100 000 dons, seules 800 personnes ont financé la moitié de sa campagne. Nous constatons également que la moitié des dons provient des quartiers huppés ouest-parisiens. Dans les premiers mois de la campagne, le candidat est totalement dépendant des généreux contributeurs de sa campagne : banquiers d’affaires, gestionnaires de fonds, avocats, entrepreneurs du web…

 

Les déplacements à l’étranger du candidat pour lever des fonds peuvent également interroger. Au total, Emmanuel Macron a reçu 2,4 millions d’euros de dons en provenance de l’étranger, dont 1,8 million émanant de donateurs aisés (dons supérieurs à 4 000 euros).

 

  • Par ailleurs Franceinfo indique que l’équipe d’En Marche! a bénéficié de ristournes étonnantes pour l’organisation de ses meetings. Ainsi, la Bellevilloise a accueilli une réunion publique En Marche pour 1 200 euros, alors qu’elle a facturé le même service à B. Hamon. pour 4 838 euros[38]. Voilà encore une manière de contourner la législation sur les financements des campagnes.

 

➡️ En 2017, le seul à avoir adopté une stratégie d’appel aux dons comme Emmanuel Macron est Jean-Luc Mélenchon mais il n’a récolté que 2,8 millions d’euros, soit 6 fois moins qu’E. Macron.

Cela s’explique non par l’importance numérique des donateurs mais par leur composition sociale : seul un don atteint 7 020 euros et moins d’une cinquantaine de contributions sont supérieures à 1 000 euros. Au vu du programme, on peut comprendre que le potentiel financier des donateurs ne soit pas le même… Si chaque voix compte autant dans l’urne, ce n’est pas le cas pour le financement de la campagne.

  • Ce qu’E. Macron a vanté comme une mobilisation populaire est en fait un investissement de la fraction de la population française (et étrangère) la plus riche. Voilà de quoi s’interroger sur les contreparties !

 

➡️ Les investisseurs, évidemment, attendaient d’en récolter les fruits par la politique d’E. Macron une fois arrivé au pouvoir.

Ils n’ont pas dû être déçus car il s’est effectivement montré par la suite très favorable à leur égard. C’est l’absence de générosité du monde des affaires, envers les travailleurs et les citoyens dans leur ensemble, qui l’a poussé à être si généreux avec E. Macron. 800 personnes au capital financier permettant de donner 10 000 euros ont ainsi autant de poids que 400 000 personnes cotisant chacun pour une adhésion au parti à 20 euros.

  • Selon la catégorie sociale de ses adhérents, un parti n’aura donc pas la même force de frappe pour mener sa campagne. Dès lors, ce n’est pas la volonté de la majorité qui dispose de la souveraineté mais la volonté des plus riches : voilà qui est fort peu démocratique.

 

Le système démocratique de la Vè République s’était doté de garde-fous : subventions publiques pour les partis représentatifs d’un certain nombre d’électeurs, système de cotisations qui donne un poids financier en fonction du nombre d’adhérents, limitations des dons à 4500 euros pour les campagnes électorales. Mais E. Macron, en se présentant comme un candidat « anti-système », a déjoué ces garde-fous : s’il a contourné le système démocratique des partis, il s’est vautré dans le système financier du grand capital dont il s’est rendu dépendant, entraînant la France entière dans sa soumission.

 

➡️ Contrairement à ce que son marketing politique a voulu nous faire croire, l’absence de parti derrière lui n’est pas un progrès démocratique mais un nouveau coup de buttoir des magnats de l’économie contre la souveraineté populaire.

L’apparition des partis à la fin du XIXè siècle[39] a permis l’introduction des masses dans la vie politique. Faire disparaître les partis, c’est les en éjecter.  Ne pas avoir de parti derrière soi n’est pas signe de liberté, c’est signe de dépendance à l’égard de gros investisseurs privés. C’est signe également que l’on peut se passer du peuple. Aux Etats-Unis, le système du financement des campagnes présidentielles par les gros investisseurs a donné à des entreprises un pouvoir de lobbying démesuré : ainsi, la NRA, association agrégeant des groupes d’intérêt favorables aux armes, empêche toute législation pour limiter le port d’armes[40]. C’est ce système qu’E. Macron est en train d’importer.

  • Une campagne électorale peut se passer désormais de militants convaincus et les classes dominantes peuvent « investir » directement un représentant de leurs intérêts à la tête de l’Etat.

 

🔴 Voilà comment on se retrouve avec 12 millionnaires parmi les 31 ministres du gouvernement[41] et sans aucun ouvrier à l’Assemblée Nationale alors qu’ils représentent encore 15 % de la population.

🔴 Voilà pourquoi, alors que les décisions sont censées être prises à la majorité, 5 % de la population détient le tiers des richesses. Le suffrage universel a permis de pacifier les rapports sociaux mais il est abusivement brandi par le(s) pouvoir(s) économiques, politiques et informationnels comme la seule source légitime d’autorité. Les tours de passe-passe des élites ne permettent pas à la souveraineté nationale de s’exercer pleinement dans le vote et ses autres modes d’expression sont vilipendés par des médias jouant le rôle de chiens de garde. Si les classes dominantes se réservent la représentation nationale et réfutent la légitimité de l’action syndicale, si elles s’assoient sur les manifestations rassemblant des centaines de milliers de personnes, que reste-t-il aux classes populaires pour défendre leurs intérêts ?

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- Comment la macronie commence à manipuler les présidentielles 2022

Bastien Lachaud, député de la France Insoumise, dépose une motion de rejet concernant les changements dans l'élection du Président de la République. Bastien Lachaud explique en détail pourquoi ce qu'est en train d'imposer la majorité est préjudiciable au peuple français et favorise les partis riches propulsés par l'oligarchie.

Sources :

[1] 5 mars 1848 : instauration du suffrage universel masculin en France

[1bis] Face à la crise démocratique, convoquer l’Assemblée constituante de la 6e République

[2] Forte progression du nombre de millionnaires en France par rapport au reste du monde

[3] Une représentation des catégories socioprofessionnelles à la télévision loin de la réalité sociale

[4] Municipales : Jean-Luc Mélenchon s'inquiète d'une «grève civique» après l'abstention record au second tour

[5] Tirage au sort et démocratie en Grèce ancienne

[6] Dans ses Souvenirs, le comte Alexis de Tocqueville évoque les premières élections au suffrage universel dans son village normand, qui porte le nom de Tocqueville. « Presque tous »

[7] CHRISTOPHE BARBIER PETIT MARQUIS LIBÉRAL LIBERTAIRE

[8] 13 janvier 1955 : Claude Bourdet: « Votre Gestapo d'Algérie. » (Algérie)

[8bis] France Télévisions : émoi après la nomination d’un nouveau chef au service politique

[9] Bernard Arnault, le nouveau magnat de la presse française, reprend sa revanche sur le numérique

[10] Xavier Niel

[11] Médias et invisibilité sociale : Le rôle des médias dans le processus de visibilité ou d’invisibilité sociale de certains publics

[12] George Orwell : le langage comme outil de contrôle politique

[13] Ordonnances Macron 2017

[14] COMMENT LES MÉDIAS ONT FABRIQUÉ LE CANDIDAT MACRON

[15] Emmanuel Macron, le candidat des médias

[16] " La bulle Macron, un matraquage publicitaire massif "

[17] Notre programme, c’est l’Avenir en commun. Sa philosophie, c’est l’harmonie entre les êtres humains et avec la nature.

[18] Sondage exclusif – Macron-Le Pen: ci-gît le front républicain

[19] Le débat Kennedy-Nixon en 1960 à la télévision : le premier de tous les temps

[20] La France, un vieux pays d'immigration

[21] Macron : Les aides sociales coûtent-elles un "pognon de dingue"

[22] Les Jaunes !

[23Stéphane Beaud & Gérard Noiriel : Impasses des politiques identitaires

[24] Une histoire populaire de la France: De la guerre de Cent Ans à nos jours : Gérard Noiriel

[25] LIGNE ÉDITORIALE DE CNEWS : LA CGT REFUSE DE CAUTIONNER LA LIBRE DIFFUSION DE PROPOS DISCRIMINANTS ET RACISTES

[26] C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !

[27] Alexis de Tocqueville

[28] République. Les journées de juin 1848 : la guerre sociale en France

[29] Jean-Pierre Raffarin sur la réforme des retraites : «Ce n'est pas la rue qui gouverne !

[30] « Tournant de la rigueur » de 1983 : le tapis rouge aux saigneurs de la finance

[31] Jacques Julliard : Clemenceau briseur de grèves.

[32] L' Abbé Pierre : La voix des sans voix et “ Les premiers violents, les provocateurs, c’est vous ! ” L’Abbé Pierre en colère contre les riches.

[33] Gilets jaunes : 17 personnes seront jugées pour le saccage de l'Arc de Triomphe

[34] EXCLUSIF. Affaire Sarkozy : les coups tordus d’une justice très politique

[35] Propositions France insoumise (Avenir en commun) point 3 : reconnaissance du vote blanc et par le référendum d’initiative citoyenne, les citoyens qui réunissent suffisamment de signatures ont le droit de révoquer des élus, convoquer une Constituante, proposer ou abroger une loi

[36] La moitié de la campagne d'Emmanuel Macron financée par des grands donateurs

[37] L'histoire de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron est aussi celle d'une levée de fonds sans précédent, qui s'est appuyée sur de grands donateurs dont l'importance a été minimisée.

[38] EXCLUSIF – 2017 : le point sur les affaires de gros sous de la campagne de Macron

[39] Les partis politiques au sens moderne du terme sont assez récents. Ils apparaissent à la fin du xixe siècle et au début du xxe14. Ils apparaissent en Angleterre avec la réforme électorale de 1832, aux États-Unis vers 1830.

[40] Défendant le droit des Américains de porter des armes, la National Rifle Association est la partie la plus visible d’un lobby très bien organisé et financé.

[41] Patrimoine : 12 millionnaires parmi les membres du gouvernement

Pour en savoir plus :

- LE PARTI MÉDIATIQUE assurance vie de l’oligarchie

- Ingénierie sociale (pratique de manipulation psychologique) : un outil puissant pour le contrôle total des populations et l’asservissement des peuples

- CNews, première chaîne d’intox de France… avec le soutien de l’Élysée : " il ne s'agit pas d'analyser la réalité, mais de construire une réalité contre laquelle les invités (toujours "bien" choisis) peuvent lutter en avançant leur propre idéologie militante. Un bel exemple de fabrication d'un réel fantasmé... autant dire un manuel méthodologique de propagande politique au service de M. Le Pen ".

- De l’Etat de droit à l’Etat de sécurité

- Elections sans électeurs : une lente agonie démocratique

- Elections régionales 2021 : après l’abstention historique, la 6ème République ?

- Ingénierie sociale (pratique de manipulation psychologique) : un outil puissant pour le contrôle total des populations et l’asservissement des peuples

- La construction psycho–étatique de l’autosurveillance et de la délation. Un processus de fascisation de la société

- La peur en France, économique, sociale, sanitaire, climatique... La dynamique socio-politique de la peur

- La construction politique et médiatique de la fausse réalité : une manipulation guerrière de la population

- La domination sociale dans la France du XXIe siècle 

- De la réalité factuelle à la construction et la perception d’un réel fictif

 

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9 septembre 2020 3 09 /09 /septembre /2020 20:00
Jean-Luc Mélenchon, le 18 mars 2012 – discours pour la sixième République place de la Bastille
Jean-Luc Mélenchon, le 18 mars 2012 – discours pour la sixième République place de la Bastille

Jean-Luc Mélenchon, le 18 mars 2012 – discours pour la sixième République place de la Bastille

Je rentre fraîchement des AMFiS de Valence[1], après quatre jours denses et extrêmement enrichissants. Pour commencer, il est nécessaire de remercier les organisatrices et organisateurs, militantes et militants bénévoles pour l’excellente tenue de nos universités d’été de la France insoumise. Ceci étant dit, je vais passer directement au cœur de ce que m’a inspiré cette édition 2020 de nos AMFiS à Valence. Mon avis est qu’avec dix ans d’implication et de recul sur la théorie et la pratique politiques, la révolution citoyenne s’inscrit dans un temps long.

 

Je me souviens comme si c’était hier de mon premier grand meeting politique : c’était le lancement de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon le 29 juin 2011 à Paris, place Stalingrad[2]. A cette époque, tout jeune militant de 24 ans, je n’avais pas pris la mesure de ce qui allait être germé par le primo-candidat d’alors : les graines de la révolution citoyenne. La victoire de François Hollande n’avait pas permis de comprendre ce qui s’était passé lorsque pour la première depuis des décennies, une gauche radicale atteignait 11% à l’élection présidentielle. Les analyses de l’époque étaient centrées sur la personnalité du candidat Mélenchon. Pas sur ce qu’il portait à l’époque.

 

Sources : ARNAUD GUVENATAM | Mis à jour le 06/11/2021

- La théorie de l’ère du Peuple est absolument nécessaire et centrale pour comprendre qu’une révolution citoyenne se traduit sur un temps long.

Et les 11% de Jean-Luc Mélenchon sont la première étape de ce processus de révolution qui ne va pas s’arrêter. L’ère du Peuple décrit comment une révolution citoyenne passe par plusieurs étapes, parfois distinctes entre elles, parfois mêlées : ce sont les phases destituantes et constituantes. 2012 a été la première étape de la phase destituante du processus. Il s’agissait à l’époque de se redéfinir comme un « nous ». En cela, l’introduction du discours pour la 6ème République en 2012 place de la Bastille[3] est une illustration parfaite du mon propos. Je cite : « Et où on était passés ? Où on était disparus, tout ce temps ? On se manquait, on s’espérait, on s’est retrouvés ! Génie de la Bastille, qui culmine sur cette place, nous voici de retour ! Le Peuple des révolutions et des rebellions en France ! ». Ainsi, le « nous » était constitué

 

 

- La deuxième phase du processus destituant a donc été de lancer ce « nous » contre le « eux ».

C’est la période mondiale des Indignés, du mouvement des 99%. Elle se matérialiste par le lancement de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon le 5 juin 2016 à Paris[4] avec le défilé de la France insoumise. Toutes les professions ont défilé pour affirmer qu’ensemble, nous avons un « Avenir en Commun ».

 

La construction du programme a été faite avec les citoyens, les experts de tous les domaines, les associations et que sais-je encore. Cette nouvelle étape s’était voulue constituante, bien que la phase destituante était encore à l’œuvre. François Hollande en incapacité de se présenter, effondrement des partis traditionnels, émergence et élection d’Emmanuel Macron, le pays a continué à être traversé par le dégagisme de la phase destituante, alors même que le programme l’Avenir en Commun et Jean-Luc Mélenchon réunissaient 7 millions de voix et presque 20% à l’élection présidentielle de 2017. 

 

 

Jean-Luc Mélenchon, le 5 juin 2016 au défilé de la France insoumise à Paris

Jean-Luc Mélenchon, le 5 juin 2016 au défilé de la France insoumise à Paris

- Chacun le sait, ces deux phases sont encore et toujours à l’œuvre.

Le mouvement des Gilets Jaunes est passionnant en ce sens qu’il concentre, en son sein, les deux phases entremêlées de la révolution citoyenne qui adviendra dans les deux prochaines années. Pourquoi ? Une part immense du Peuple français a soutenu les GJ, même dans les phases les plus aigües de la crise. Les mots étaient sensiblement les mêmes que ceux que l’on retrouve partout où des révolutions citoyennes ont lieu : « Macron démission ! », « Dégage ! », et ainsi de suite. La phase destituante est donc bel et bien en cours entre 2018 et aujourd’hui alors que dans le même temps, la conscience de changer de république, de mode de pratiques politiques, allant vers plus de participation et de démocratie fait corps au sein des catégories de la population étant les plus éloignées de la politique. C’est la phase constituante qui est à l’œuvre.

 

 

- Nous sommes en résonance avec ces deux phases.

Chacun a bien compris depuis l’élection d’Emmanuel Macron que LFI était la principale opposition, mais dans le même temps, à chaque fois que le Peuple est entré en scène, par l’intermédiaire des Gilets Jaunes ou des manifestations pour le climat, nous sommes sortis renforcés. La débat médiatique se trompe totalement en mettant en avant les faibles scores aux européennes et aux municipales, pour plein de raisons, et finalement, il faut les en remercier. Ils n’ont pas conscience de ce qui se joue pour la présidentielle de 2022.

 

Nous sommes en résonance, disais-je. En effet, quand Macron convoque un grand débat, ou une convention citoyenne pour le climat, nous nous rendons compte que les résultats de ces travaux sont toujours à 90% en accord avec le programme l’Avenir en Commun. Nous gagnons des batailles idéologiques et concrètes depuis quelques années et cela ne va que dans le sens de ce que nous théorisons depuis plus de 10 ans maintenant. Tout cela, Mélenchon l’a bien détaillé lors de sa conférence sur l’ère du Peuple aux AMFiS de 2020.

 

 

- Passons maintenant à 2022.

Le discours de clôture des AMFiS d’été de Valence est un discours de campagne, quoi qu’on en pense. Radicalités concrètes, eau, énergie, propositions de fond et précisions tactiques, ce discours doit être vu par le plus grand nombre. D’ailleurs, l’intérêt a été grand puisque 3 chaînes d’informations en continu l’ont diffusé, 51 000 vues sur Youtube[5], 262 000 vues du meeting sur la seule page de Mélenchon sur Facebook, bref, l’audience a été large, et il faut l’amplifier !

 

Jean-Luc Mélenchon, le 23 août 2020 aux AMFiS d’été de la France insoumise à Valence

Jean-Luc Mélenchon, le 23 août 2020 aux AMFiS d’été de la France insoumise à Valence

2022 s’inscrira donc dans la fin de la phase destituante et l’avènement de la phase constituante du Peuple français sera rendue possible avec l’ambition de créer des « causes communes », comme le dit Jean-Luc Mélenchon. Après avoir construit patiemment le « nous », après avoir identifié le « eux », il s’agira maintenant de redéfinir collectivement les règles qu’on voudra se voir appliquées, bref refonder le Peuple français. C’est la convocation d’une assemblée constituante, le passage à une 6ème République, le partage de la richesse, la réappropriation des biens communs, le déploiement des services publics grâce aux outils de planification (écologique et économique), la réindustrialisation des secteurs clés de notre économie, et l’affirmation d’une souveraineté populaire retrouvée !

 

Quelle que soit la décision de Jean-Luc Mélenchon d’être notre candidat, ce que je souhaite, le mois d’octobre sera essentiel comme étape du processus de révolution citoyenne dans notre pays.

 

Alors que les partis traditionnels pensent que notre courant politique est isolé et essoufflé du fait des résultats aux européennes et aux municipales, nous pouvons continuer d’avancer sous les radars. Ils sont, comme les médias mainstream, incapables de replacer la politique dans le temps long. Ils sont déconnectés du Peuple français, du fait de ne pas considérer les révolutions comme des constructions sociales et politiques, dans un continuum, avec des temps chauds et des temps froids. Faut-il leur rappeler qu’en 2017, Mélenchon tutoie le second tour avec LFI alors que les municipales et les européennes de 2014 ont été mauvaises, de même que les cantonales et les régionales de 2015 ?

 

Ce Peuple constituant ne se déplace que lors de la seule élection susceptible de renverser la table : l’élection présidentielle. Et c’est exactement à cela qu’il faut continuer de travailler pour 2022.

De 2011 à 2022, la révolution citoyenne est un temps long
De 2011 à 2022, la révolution citoyenne est un temps long
De 2011 à 2022, la révolution citoyenne est un temps long
De 2011 à 2022, la révolution citoyenne est un temps long
De 2011 à 2022, la révolution citoyenne est un temps long

- Retrouvez la conférence des AMFiS 2020 « Des droits nouveaux pour une 6e République » avec :

  • Jean-Luc Romero-Michel (président de l’ADMD)
  • Raquel Garrido (Avocate)
  • Pierre-Yves Cadalen (groupe 6e République LFI)
  • Antoinette Baujard (CNRS)

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4 octobre 2018 4 04 /10 /octobre /2018 10:35
6e République : ce qu'en dit « L'Avenir en commun » programme de la France insoumise

" Il est urgent de mettre la 5e République à la retraite[2] ! "

 

La 5e République a 60 ans. L’anniversaire est fêté par les partisans de la souveraineté populaire limitée. Brejnev n’est plus là mais la monarchie présidentielle tient lieu de camisole institutionnelle.

La démocratie française doit s’émanciper de ces restes d’Ancien régime. Le peuple doit pouvoir révoquer ses élus, convoquer de sa propre initiative des référendums et proposer des lois. Il a le droit d’élire l’Assemblée nationale à la proportionnelle. Il ne doit plus se voir imposer des traités européens dont il ne veut pas, et son expression par référendum doit être garantie et respectée. Il doit avoir le dernier mot à chaque modification de la Constitution.

Et pour faire tout ça, il faut une VIe République !


- Mais que propose la France insoumise avec L'Avenir en Commun ?

Sources :  L'Avenir en commun

Voici ce que dit en 2017 le programme L'Avenir en commun, (qui a rassemblé plus de 7 millions de voix à l'élection présidentielle[1]), sur la convocation d'une Assemblée constituante et le passage à une 6e République. 

 

Jean-Luc Mélenchon :
« Tout commence par le pouvoir des citoyens. Comment rendre le pouvoir au peuple, en finir avec le système de la caste médiatico-politique et de la monarchie présidentielle ?
C’est l’ère du peuple qui doit commencer ! La révolution citoyenne à laquelle je crois est le moyen pacifique et démocratique de tourner la page de la tyrannie de l’oligarchie financière et de la caste qui est à son service. Ce sera la tâche d’une Assemblée constituante, convoquée pour changer de fond en comble la Constitution, abolir la monarchie présidentielle et restaurer le pouvoir de l’initiative populaire. Je voudrais être le dernier président de la V e République et rentrer chez moi sitôt que la nouvelle Constitution aura été adoptée par le peuple français. La 6 e République commencera et ce sera une refondation de la France elle-même »

 

- Chapitre A « Réunir une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution »
La nouvelle Constitution dont la France a besoin doit être radicalement nouvelle, y compris dans sa méthode  d’écriture : elle ne peut être un simple rafistolage de la V e République, ni se résumer à quelques réformes  octroyées par le futur président de la République. C’est le peuple lui‐même qui doit s’emparer de la question  et s’impliquer tout au long d’un processus constituant.

Nous proposons la convocation d’une assemblée spécifiquement chargée de rédiger une nouvelle Constitution sous le contrôle des citoyen‐ne‐s : une Assemblée constituante. Nous soumettrons à ses travaux des propositions pour une 6ème République démocratique, égalitaire, instituant de nouveaux droits et imposant l'impératif écologique.

  • A1 - Convoquer un référendum (article 11 de la Constitution) pour engager le processus constituant (modalités de la composition de l’Assemblée constituante – mode de scrutin, parité, tirage au sort et incompatibilités ; modalités de la délibération ; association des citoyen-ne-s aux travaux...)
  • A2 - Aucun parlementaire des anciennes assemblées de la V e République ne pourra siéger dans cette assemblée constituante. Les délégué-e-s à l’Assemblée constituante ne pourront être candidat-e-s aux élections suivant l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution
  • A3 - Le projet de Constitution proposé par l’Assemblée constituante sera soumis à un référendum d’approbation.

 

- Chapitre B « Balayer l’oligarchie, abolir les privilèges de la caste »

La démocratie française est malade des privilèges, de l’argent‐roi et de la collusion entre politique et finance. Une caste de privilégiés, coupée des réalités de la vie du peuple a confisqué le pouvoir. Cela doit cesser : la vertu doit être au centre de l’action politique.

  • B1 - Rendre inéligible à vie toute personne condamnée pour corruption ;
  • B2 - Supprimer le monopole du déclenchement de poursuites judiciaires par l’administration fiscale en cas de fraude : la justice doit pouvoir enquêter librement et de sa propre initiative même contre l’avis du ministre ;
  • B3 - Combattre la pollution du débat parlementaire par les lobbies, interdire l’entrée des lobbyistes dans l’enceinte du Parlement et les cadeaux faits aux parlementaires ;
  • B4 - Mettre fin au pantouflage : tout haut fonctionnaire souhaitant travailler dans le privé devra démissionner de la fonction publique et rembourser le prix de sa formation s’il n’a pas servi au moins dix ans, supprimer le concours externe de l’ENA pour toute personne n’ayant jamais travaillé. Durcir les règles contre les conflits d’intérêts, allonger les périodes d’interdiction d’exercer une fonction privée après avoir exercé une activité publique dans le même secteur ;
  • B5 - Appliquer les recommandations d’Anticor et Transparency International visant à empêcher la corruption et rapprocher les représentant-e-s des représenté-e-s, notamment obliger un élu à rendre publique sa déclaration de patrimoine transmise à la HATVP et supprimer la réserve parlementaire ;
  • B6 - Mettre fin à l’usurpation par le MEDEF de la parole des chefs d’entreprise : fonder la représentativité des organisations patronales sur la base d’élections, comme c’est déjà le cas pour les syndicats de salariés.

6e République : ce qu'en dit « L'Avenir en commun » programme de la France insoumise

- Chapitre C « Une République permettant l’intervention populaire »
Le peuple est systématiquement tenu à l’écart des décisions. Tout au plus a‐t‐il le droit de voter une fois tous les cinq ans sans possibilité d’intervenir ensuite. Il est temps de faire confiance aux citoyen‐ne‐s et de  permettre le débat et l'expression de la souveraineté populaire en toutes circonstances.

  • C1 - Fixer le droit de vote à 16 ans, instaurer le vote obligatoire et la reconnaissance du vote blanc comme suffrage exprimé et généraliser la représentation proportionnelle ;
  • C2 - Créer un droit de révoquer un-e élu-e en cours de mandat sur demande d’une partie du corps électoral ;
  • C3 - Instaurer le référendum d’initiative citoyenne et le droit des citoyens de proposer une loi ;
  • C4 - Rendre obligatoire le recours au référendum pour réviser la Constitution ou ratifier tout nouveau traité européen et garantir le respect de la décision populaire ;
  • C5 - Reconnaître le droit de vote aux élections locales pour les résidents étrangers en situation régulière comme en bénéficient déjà les ressortissants des pays de l’Union européenne ;
  • C6 - Rendre effectif le principe du non-cumul des mandats, y compris dans le temps et abroger la loi NOTRe : contre les nouvelles féodalités et l’éloignement du pouvoir des citoyens, refonder l’organisation territoriale de la République et défendre les libertés communales ;
  • C7 - Démocratiser l’accès aux responsabilités politiques en permettant à chacun-e de prendre un « congé républicain », sans risque pour son emploi ou ses droits quels qu'ils soient, en vue de se présenter à des élections.

 

- Chapitre D « Abolir la monarchie présidentielle »
La monarchie présidentielle actuelle marginalise le Parlement. Le Président peut dissoudre l’Assemblée mais  celle‐ci ne peut le renverser. Conséquence : les députés agissent plus souvent comme des godillots, obligés du monarque, que comme représentants du peuple souverain. Ce système est une anomalie démocratique.

  • D1 - Abolir la monarchie présidentielle en instaurant un régime parlementaire stable dans lequel le Gouvernement détient le pouvoir exécutif et est responsable devant le Parlement, transférer le pouvoir de nomination au Parlement ;
  • D2 - Élire l’Assemblée nationale à la proportionnelle ;
  • D3 - Supprimer le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental et créer une assemblée de l’intervention populaire et du long terme émettant un avis sur l’impact écologique et social des lois ;
  • D4 - Supprimer la Cour de Justice de la République et soumettre les membres du Gouvernement à la justice ordinaire.

 

- Chapitre E « Une nouvelle étape des libertés et de l’émancipation personnelles »
Une Constitution, c’est la garantie pour le peuple des droits et libertés qu’il se reconnaît lui‐même. La 6e République sera l’occasion de consacrer de nouveaux droits civils et politiques mais aussi personnels, pour une nouvelle étape de l’émancipation humaine.

  • E1 - Constitutionnaliser la non marchandisation du corps humain et le droit fondamental de disposer de soi en toutes circonstances : liberté de conscience, droit à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse, droit de mourir dans la dignité (y compris avec assistance), accès garanti à des soins palliatifs ;
  • E2 - Autoriser le changement d’état-civil libre et gratuit devant un officier d’état-civil ;
  • E3 - Établir la filiation par reconnaissance comme principe par défaut, reconnaître le droit à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes et refuser la gestation pour autrui (GPA), faire prévaloir l’intérêt supérieur de l’enfant en toute circonstance ;

6e République : ce qu'en dit « L'Avenir en commun » programme de la France insoumise

- Chapitre F « Une République universelle »
Aucune liberté n’est possible sans l’égalité entre les personnes. Assez tergiversé ! Imposons l’égalité des droits ! Punissons ceux qui veulent s'y soustraire. Faisons progresser ensemble l’égalité en droits et en faits dans tous les domaines.

  • F1 - Faire France de tout bois :
  • F2 - Abolir les ségrégations et lutter contre toutes les formes de racisme :
    • Introduire le récépissé de contrôle d’identité pour interdire le contrôle au faciès  ;
    • Assurer l’égalité réelle et combattre les discriminations fondées sur le genre, le handicap, l’apparence, la couleur de peau, l’âge, l'orientation sexuelle, la religion ou la croyance, l’origine sociale ou la fortune ;
  • F3 - Abolir le patriarcat dans l'État et la société :
    • Imposer l'égalité de conditions entre les femmes et les hommes dans les institutions politiques, administratives, économiques, syndicales et associatives ;
    • Renforcer la loi et les moyens contre les violences faites aux femmes et généraliser le planning familial dans ses missions de formation et d’éducation pour la contraception et le droit à l’avortement ;
    • Adopter une loi de lutte contre le sexisme ;
    • Abolir la prostitution et garantir la dignité de la personne humaine ;
  • F4 - Assurer l’égalité de toutes les familles, de tous les enfants et des couples mariés et pacsés (en matière de succession, funérailles, pensions de réversion, etc.), ouvrir l’adoption plénière conjointe à tous les couples, mariés ou non.

 

- Chapitre G « Une République laïque »
La laïcité est attaquée de toutes parts et instrumentalisée par ses adversaires historiques, intégristes religieux et racistes, qui veulent aussi en faire un prétexte pour flétrir les musulmans. La laïcité est la condition de la liberté de conscience de chacun, de l’égalité entre tous les citoyens quelle que soit leur option philosophique ou spirituelle, et de la fraternité. Elle rend possible une action de l’État au service de  l’intérêt général.

  • G1 - Étendre le bénéfice de l'application de la loi de 1905 à tout le territoire de la République (abroger le concordat d’Alsace-Moselle et les divers statuts spécifiques en vigueur dans les Outre-mer) ;
  • G2 - Garantir la liberté de conscience et l’égalité de toutes les options spirituelles devant la loi ;
  • G3 - Combattre tous les communautarismes et l’usage politique des religions ;
  • G4 - Refuser les financements publics pour la construction des édifices religieux, des activités cultuelles et des établissements confessionnels ;
  • G5 - Refuser de rencontrer d’État à État ceux qui obligent nos ministres femmes à porter des accoutrements contraires à la dignité républicaine ;
  • G6 - Interdire la présence de ministres et préfet-te-s aux cérémonies religieuses et refuser le titre de «chanoine de Latran» pour la Présidence de la République.

 

- Chapitre H « La révolution citoyenne dans les médias »
Il n’y a pas de démocratie possible sans information libre et pluraliste. Nos médias sont bien malades : de l’argent, de la recherche du sensationnalisme et de la tyrannie du buzz. La révolution citoyenne doit être menée sans faiblesse dans les médias !

  • H1 - Faire élire les président-e-s de France Télévision et Radio France par le Parlement ;
  • H2 - Adopter une loi anti-concentration des médias, protégeant le secteur des intérêts financiers, favorisant la transformation des médias en coopératives de salariés et de lecteurs/auditeurs/téléspectateurs et attribuer des fréquences aux médias locaux et associatifs ;
  • H3 - Combattre la «sondocratie»: interdire les sondages dans les jours précédant les élections et adopter la proposition de loi sur les sondages votée à l’unanimité par le Sénat en 2011 et enterrée depuis ;
  • H4 - Créer un « Conseil national des médias » à la place du Conseil supérieur de l’audiovisuel pour en faire un véritable contre-pouvoir citoyen garantissant le pluralisme des opinions et des supports ainsi que la qualité de tous les médias ;
  • H5 - Refonder les aides publiques à la presse pour les réserver aux médias d’information et mutualiser les outils de production (imprimeries, serveurs, distribution, etc.) ;
  • H6 - Protéger les sources et l’indépendance des rédactions à l’égard des pouvoirs économiques et politiques par le renforcement du statut juridique des rédactions et une charte déontologique dans la convention collective.

6e République : ce qu'en dit « L'Avenir en commun » programme de la France insoumise

- Chapitre I « La République garante des biens communs »
La République est un mot creux si elle ignore les conditions concrètes de la vie des gens.
Elle ne peut qu’être sociale. Mais l'impératif écologique exige aussi davantage de République et une République d’un genre nouveau. Le changement climatique menace l’existence de la vie humaine sur la planète. Tous semblables, nous sommes liés par un intérêt général humain : conserver la biosphère qui rend possible la vie humaine. Il est temps que la République soit écologiste.

  • I1 - Constitutionnaliser la règle verte : ne pas prélever sur la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer; ni produire plus que ce qu’elle peut supporter ;
  • I2 - Protéger les biens communs : l’air, l’eau, l’alimentation, le vivant, la santé, l’énergie, la monnaie ne sont pas des marchandises. Ils doivent être gérés démocratiquement : le droit de propriété doit être soumis à l’intérêt général, la propriété commune protégée et les services publics développés ;
  • I3 - Constitutionnaliser et rendre effectifs les droits au travail et au logement ;
  • I4 - Amnistier les syndicalistes et militants associatifs condamnés pour faits de luttes sociales, écologiques ou pour la défense des libertés, protéger les lanceur-se-s d’alerte et investir les salarié-e-s d'une mission d'alerte sociale et environnementale.

 

- Chapitre J « Une justice au nom du peuple »
La justice est rendue « au nom du peuple français ». Mais trop souvent, le service public de la justice ne peut assumer cette lourde tâche. Les tribunaux sont en voie de « clochardisation », les moyens humains et financiers manquent pour assurer des délais raisonnables ; les justiciables comme les professionnel‐le‐s de la justice sont en droit d’exiger un effort sans précédent.

  • J1 - Garantir la protection judiciaire de la jeunesse, la justice des mineurs, la politique de prévention de la délinquance et les sanctions éducatives ;
  • J2 - Mettre fin à la paupérisation de la justice et de l’administration pénitentiaire :
    • Mettre en œuvre un plan de recrutement de personnels pour désengorger les tribunaux ;
    • Rénover et construire de nouveaux locaux pour les tribunaux ;
    • Recruter 2 000 agents pénitentiaires pour les escortes des détenus ;
    • Mettre fin au tout carcéral par des peines alternatives à la prison et rénover les prisons pour garantir la dignité humaine ;
  • J3 - Remplacer les instructions ministérielles au Parquet par des lois d’orientation de politique pénale débattues et votées par le Parlement ;
  • J4 - Remplacer le Conseil supérieur de la magistrature par un Conseil supérieur de la Justice désigné pour partie par les magistrat-e-s et le Parlement, devant lequel il sera responsable ;
  • J5 - Réformer le dualisme juridictionnel en supprimant la fonction juridictionnelle du Conseil d'État et en créant une juridiction suprême commune aux deux ordres de juridictions(fusionnant la Cour de Cassation et la fonction juridictionnelle du Conseil d’État).

 

- Chapitre K « Une politique antiterroriste rationnelle »
La sûreté est un des droits « naturels et imprescriptibles » de l’être humain selon la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. Les odieux attentats commis en France en 2015 et 2016 interrogent : comment protéger la population de meurtres terroristes ? Comment garantir notre liberté dans ce contexte ?

En la matière, la surenchère sécuritaire ne protège pas, elle affaiblit et fait le jeu des assaillants. C’est une toute autre politique et une stratégie globale qui sont nécessaires pour vivre en paix.

  • K1 - Refuser la logique du choc des civilisations et de la «guerre intérieure» et sortir des guerres déstabilisatrices et des alliances hypocrites avec les pétro-monarchies du Golfe ;
  • K2 - Améliorer la prévention en engageant une stratégie politique pour renforcer les anticorps républicains et supprimer le terreau des communautarismes par plus de République, de laïcité, d’éducation, de justice sociale et d’implication citoyenne ;
  • K3 - Refuser la logique de l’exception pour réaffirmer l’État de droit :
    • Permettre la sortie de l’état d’urgence à l’initiative du Parlement, état qui ne protège pas mieux ;
    • Faire l’évaluation des lois antiterroristes sécuritaires existantes ;
    • Arrêter progressivement les opérations « Sentinelle » pour confier la sécurité des lieux publics à la Police ;
    • Garantir le contrôle par le juge judiciaire des opérations de lutte contre le terrorisme et augmenter les moyens de la justice anti-terroriste pour garantir une lutte efficace, durable et respectueuse des droits et libertés fondamentaux ;
  • K4 - Renforcer le renseignement territorial et humain en revenant sur la fusion de la direction de la surveillance du territoire (DST) et des renseignements généraux (RG), en privilégiant l’infiltration par rapport au tout technologique, en renforçant les moyens d’analyses des renseignements collectés et imposer aux autorités chargées du renseignement de rendre compte devant une commission parlementaire permanente ;
  • K5 - Lutter contre l’embrigadement et soutenir les démarches de signalement par les proches et les programmes de prise en charge des personnes suspectées ;
    K6 - Instaurer une peine de déchéance des droits civiques en cas de fraude fiscale ou d’activités illicites permettant le financement d’activités terroristes, punir les financements des trafics alimentant les réseaux terroristes et réquisitionner les entreprises qui collaborent avec les agresseurs.

6e République : ce qu'en dit « L'Avenir en commun » programme de la France insoumise

- Chapitre L « Garantir la sécurité et la sûreté intérieures »
La République a besoin d’une justice. Elle a aussi besoin d’une police ; une police républicaine, agissant pour protéger les libertés individuelles et collectives. La politique de sécurité doit être refondée en lien avec la population, par l'intégration des conscrits, loin des coups de mentons et du « deux poids deux mesures ». Objectif : une politique de sûreté publique commençant par le renforcement de la sécurité sociale et des services publics.

  • L1 - Refonder la politique de sûreté publique sur la base du triptyque « prévention,dissuasion, sanction » et y ajouter l’implication citoyenne et resocialisation des détenus, et réaffirmer son caractère national :
    • En finir avec la politique du chiffre et supprimer les primes aux résultats dont les montants seront redistribués progressivement aux différentes catégories d’agents ;
    • Réhabiliter la police de proximité en refondant les objectifs des polices municipales et affirmant la distinction entre les missions nationales et locales ;
    • Démanteler les BAC (Brigades Anti-criminalité) qui ne font que du flagrant délit et ne permettent pas d'assurer une bonne relation police/population ;
    • Intégrer au service public certaines fonctions de sécurité aujourd’hui privatisées (sécurité aéroportuaire notamment) ;
  • L2 - Faire la police républicaine :
    •  En finir avec la police et la justice à deux vitesses en augmentant nettement les effectifs de police en charge de la délinquance en col blanc en lien avec le fisc, les douanes et la justice financière ;
    • Donner la priorité au démantèlement des trafics (drogues, armes, prostitution, êtres humains ...) et à la lutte contre la délinquance financière, la corruption et le terrorisme ;
    • Désencombrer l’action policière par la contraventionnalisation de la consommation de stupéfiants et la légalisation de l’usage du cannabis ;
    • Faire évaluer la police avec des questionnaires de satisfaction des usagers ;
    • Apaiser les conflits existant au sein de la police par des instances de dialogue internes,améliorer l'accueil du public et diminuer le temps d'attente pour la prise en compte d'une plainte ainsi que les durées d'investigation ensuite ;
    • Abroger les lois sécuritaires inefficaces et renforcer les politiques de prévention ;
    • Réécrire le code de déontologie et y insister lors de la formation des forces de police et rétablir les missions de «défense des Libertés et de la République» supprimées par Manuel Valls en 2014 ;
    • Interdire les tasers et flash-balls ainsi que les grenades de désencerclement pour favoriser la désescalade des affrontements ;
  • L3 - Renforcer les moyens humains et matériels des forces de sécurité, en quantité et qualité :
    • Mettre en place un plan d’amélioration qualitative de la police et gendarmerie ;
    • Recruter des agents administratifs pour libérer policiers et gendarmes aptes à aller sur le terrain qui travaillent sur des postes administratifs ;
    • Ramener les effectifs de policiers et gendarmes à ceux de 2007 ;
    • Doubler les effectifs de la police technique et scientifique ;
    • Supprimer le statut précaire et peu qualifié des 11 000 adjoint-e-s de sécurité en permettant la formation et la titularisation de celles et ceux qui le souhaitent ;
    • Porter à deux ans la durée de formation des élèves gardiens de la paix ;
    • Lancer un plan de rénovation et de construction de commissariats de police pour lutter contre la «clochardisation» du bâti et l’abandon de certains territoires ;
    • Dotation des services en moyens techniques et matériels suffisants, renouvellement général du parc informatique sous contrainte de sécurité des échanges.

 

- Chapitre M « La jeunesse au service de l’intérêt général et de la sûreté de la Nation : créer un service citoyen obligatoire, une garde nationale »
Aujourd’hui, de nombreuses tâches indispensables à la sûreté et à l’intégrité de la Nation ne sont pas assurées. C’est vrai aussi bien du point de vue de la Défense et de la sûreté que de l’intégrité écologique, de la solidarité et du secours à la population. Ces préoccupations ne peuvent être abandonnées aux marchands ni aux seuls agents des services concernés. C’est la Nation tout entière qui doit y faire face, pour les tâches civiles comme militaires.

  • M1 - Créer un service citoyen obligatoire :
    • Pour les femmes et pour les hommes ;
    • Par conscription avant 25 ans, proche du lieu de vie, en limitant le « casernement »aux fonctions qui l’exigent réellement ;
    • D’une durée totale de neuf mois, comprenant une formation militaire initiale incluant un droit à
      l’objection de conscience ;
    • Rémunéré au SMIC ;
    • Affecté à des tâches d’intérêt général: secours à la population, sapeurs-pompiers,sécurité  publique, défense,  sécurité  civile,  protection  et  réparation  de l’environnement, appui à des associations labellisées d’intérêt général ;
    • Présence sur tout le territoire, y compris les Outre-mer, les zones rurales et les quartiers populaires ;
    • Comprenant un bilan de santé, une évaluation des capacités d’écriture, lecture et calcul avec leur éventuelle mise à niveau, la formation gratuite à la conduite et l’examen du permis de conduire ;
  • M2 - Créer une garde nationale placée sous commandement civil et composée :
    • Des jeunes en service citoyen obligatoire ayant choisi d’intégrer la réserve pour la protection de la sûreté et de l’intégrité de la Nation ;
    • Des unités existantes labellisées : réserve de sécurité nationale, réserve de sécurité civile, réserve citoyenne.


- Chapitre N « Reconnaître la citoyenneté dans l’entreprise et des droits nouveaux aux salariés »
Comme le disait Jean Jaurès, « la grande Révolution a rendu les Français rois dans la cité et les a laissés serfs dans l’entreprise ». Le contrat de travail étant le seul contrat de subordination  dans notre pays, il est temps de faire rentrer la citoyenneté dans l’entreprise.

  • N1 - Accorder de nouveaux droits de contrôle aux comités d'entreprise sur les finances de leur entreprise ;
  • N2 - Instaurer le droit pour les salariés à un vote de défiance à l’égard des dirigeants d’entreprises ou des projets stratégiques ;
  • N3 - Renforcer le pouvoir d’intervention des salariés contre les licenciements économiques par un droit de veto suspensif des comités d’entreprises, réformer les tribunaux de commerce et les procédures de sauvegarde et liquidation pour donner plus de pouvoirs aux salariés et à leurs représentants, refondre la procédure judiciaire de contestation des licenciements économiques pour qu’ils ne puissent être effectifs avant épuisement des recours.

6e République : ce qu'en dit « L'Avenir en commun » programme de la France insoumise

- Chapitre O « L’égalité réelle pour les Outre-mer »
Les Outre‐mer sont la chance de la France. Ils pourraient être des pointes avancées de la planification écologique et du progrès humain, avancer vers un développement eudogène. Au lieu de quoi, ils sont maintenus dans la dépendance d’un système inégalitaire d’économie de comptoir et de pauvreté de masse. La République doit vivre partout et pour tous !

  • O1 - Faire vivre la République, l’égalité, le métissage et le droit du sol contre le racisme et l'ethnicisme :
    • Assurer la tenue démocratique du référendum d’autodétermination prévue en Nouvelle-Calédonie en 2018 ;
    • Étendre la laïcité dans les Outre-mer, en appliquant la loi de 1905 là où elle ne l'est pas ;
    • Soutenir l'enseignement des langues et cultures d'Outre-mer pour ceux qui en font la demande et mettre en valeur avec les populations la diversité des patrimoines culturels et linguistiques qu'apportent les Outre-mer ;
  • O2 - Faire des Outre-mer des territoires pilotes de la planification écologique :
    • Élaborer et mettre en œuvre un plan d’autonomie énergétique de chaque territoire d’Outre-mer à partir des énergies renouvelables disponibles, terrestres (géothermie,solaire, éolien) et marines (éolien, utilisant les différences de températures,géothermie,...) ;
    • Faire des Outre-mer des territoires pilotes de l’économie de la mer, doter chacun d’eux d’au moins un lycée professionnel maritime et des formations supérieures nécessaires à ce développement ;
    • Préserver les trésors de biodiversité des Outre-mer (renforcer les moyens d’études et de protection) ;
  • O3 - Assurer l’égalité et la présence de l’État :
    • Garantir la continuité territoriale (desserte de service public à tarifs réglementés), l’interconnexion régionale et le désenclavement intra-territorial (Guyane notamment) ;
    • Engager un plan pluriannuel d’investissement et de développement des services publics (transports, éducation, santé, logement, culture) ;
    • Supprimer les exemptions fiscales bénéficiant aux ultra-riches pour les investissements Outre-mer (notamment sur l’ISF) ;
  • O4 - Favoriser un développement endogène en rupture avec le modèle actuel d’économie de comptoir :
    • Libérer les Outre-mer des monopoles privés et de la captation de la richesse par la rente en développant des circuits de distribution publics et la production en coopératives ;
    • Protéger les économies locales par un bouclier douanier : préserver l’octroi de mer et  renforcer la protection commerciale des productions locales (taxe kilométrique pour promouvoir les productions locales, privilégier les importations à faible emprunte écologique, préférence commerciale pour les produits d'Outre-mer en métropole et en Europe, partenariats commerciaux équilibrés avec les voisins régionaux) ;
    • Atteindre l’autosuffisance alimentaire en soutenant le développement d’une agriculture paysanne et des filières de transformation agro-alimentaire locales ;
  • O5 - Faire des Outre-mer des leviers d’alternative à l’échelle mondiale :
    • Faire des Outre-mer des pôles régionaux de co-développement : transfert de technologie auprès des pays voisins, aide logistique et scientifique, investir dans des établissements de formation de haut niveau (santé) bénéficiant à la fois aux étudiants ultra-marins et à ceux des pays voisins ;
    • Rejoindre les coopérations régionales dans une démarche de co-développement écologique et social et de progrès humain : par exemple l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique) pour les Antilles et la Guyane française, l’Afrique australe pour Mayotte et La Réunion... ;
    • Construire des points d'appui des combats écologiques d'intérêt universel : appui à la préservation des forêts (Guyane pour l'Amazonie); appui aux populations du Pacifique et de l’Océan indien menacées par la montée des eaux; défense des fonds marins contre la prédation pétrolière et la pêche industrielle.

 

- Pour en savoir plus... Constituante : changer de République pour faire place au Peuple

6e République : ce qu'en dit « L'Avenir en commun » programme de la France insoumise

Le #28 des « Livrets de la France insoumise » aborde le thème de la 6ème République et de l’Assemblée constituante.

 

Il a été préparé par un groupe de travail animé par Mathieu Dupas, doctorat en droit constitutionnel et Charlotte Girard, maîtresse de conférences spécialiste de droit constitutionnel et des institutions républicaines.

 

  • Il est consultable et téléchargeable ICI

 

 

- Jeudi 4 octobre 2018 discours de Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale à l’occasion du 60e anniversaire de la 5e République.

Le jeudi 4 octobre 2018, jour du 60e anniversaire de la Constitution de la 5e République, Jean-Luc Mélenchon tenait à l’Assemblée nationale une conférence intitulée : «Institutions : le changement inévitable».

 

Le président du groupe «La France insoumise» a expliqué comment la 5e République était devenue un outil de privation du peuple de sa souveraineté et comment l’exercice du pouvoir macroniste aggravait encore ce phénomène. Il a décrit comment le peuple était entré en «grève civique» et s’abstenait de plus en plus aux élections législatives.

 

Face à ce système vermoulu, il a appelé à la mise en place d’une assemblée constituante pour redéfinir la règle du jeu politique et pour que le peuple se saisisse de ses institutions. Il a également expliqué qu’il faudrait introduire de nouveaux droits politiques et individuels dans la Constitution de la 6e République comme le référendum révocatoire (pour révoquer un élu en cours de mandat), le référendum propositionnel (pour proposer une loi), le référendum abrogatif (pour abroger une loi), le droit au suicide assisté, le droit à l’IVG ou encore le droit de choisir son état civil.

 

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24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 13:33
Emmanuel Macron et Alexandre Benalla ou la société du 10 décembre !
Emmanuel Macron et Alexandre Benalla ou la société du 10 décembre !

La configuration nous fait irrésistiblement penser à la conquête du pouvoir par Louis-Napoléon Bonaparte (dit Napoléon le petit) entre 1848 et 1852.

Comparaison n’est pas raison, certes, mais éclairer un événement présent à la lumière d’une expérience passée peut aider à en saisir le contenu et la dynamique.

 

Sources : le Blog de René Revol le 23 juillet 2018

Au moment où j’écris ces quelques lignes la crise politique ouverte ce mois de juillet 2018 par l’affaire Alexandre Benalla[1] est loin d’être finie et d’avoir développé toutes ses conséquences. Mais d’ores et déjà, on peut en tirer une appréciation du système de pouvoir mis en place par le nouveau président de la république depuis 2017. Ne revenons pas ici sur le caractère particulier de l’affaire, assez extraordinaire, où l’on voit un chargé de mission de la Présidence de la République se substituer aux autorités policières légitimes et remplir lui-même des tâches de maintien de l’ordre en le faisant avec une brutalité assez ahurissante et en arborant des insignes qu’il n’a pas le droit de porter. Ne revenons pas non plus sur la faute grave commise par la Présidence de la République qui, mis au courant de l’événement dès le lendemain du 1er mai, s’est contentée d’une sanction administrative légère (une suspension de 15 jours) et a camouflé l’affaire aux autorités judiciaires alors que l’article 40 du code de procédure pénale exige que la Présidence saisisse le procureur de la République.

 

Ce qui nous intéresse ici c’est le système de gouvernance mis en place par Emmanuel Macron une fois arrivée au faîte du pouvoir. Il a manifestement installé à l’Élysée des structures parallèles aux structures de l’État pour garantir la toute-puissance de sa Présidence. Cela est cohérent avec son attitude de mépris de tous les corps intermédiaires qu’il manifeste depuis son élection : réduire au maximum le pouvoir du Parlement où il souhaite n’avoir qu’une majorité aux ordres, ne tenir aucun compte du dialogue social avec les organisations syndicales, contraindre les collectivités locales et leurs élus en leur imposant sa propre politique au mépris des mandats donnés par les électeurs locaux, ne tenir aucun compte des mouvements associatifs et des organisations non-gouvernementales en France et dans le monde… La campagne électorale qui a mené Emmanuel Macron au pouvoir a été construite comme une opération de commando dirigée par une petite bande. Sa victoire a été acquise grâce aux circonstances et aussi au soutien d’une partie significative du capital financier qui avait besoin de mettre à la tête de l’État une personne libre de toutes les attaches traditionnelles de la société et disposée à mettre en œuvre son programme ultralibéral. Le résultat est que la petite bande de la campagne est désormais seule à la tête de l’État. Son caractère hétéroclite et son manque d’homogénéité sautent aux yeux avec comme seul ciment la fidélité à la personne du chef. On n’y retrouve des dirigeants d’entreprise aventureux, des hauts cadres de l’État en mal de reconversion, des communicants plus ou moins heureux, des gens issus de la sécurité privée et des videurs de boîte de nuit

 

 

- Or cette configuration nous fait irrésistiblement penser à la conquête du pouvoir par Louis-Napoléon Bonaparte entre 1848 et 1852.

Le contexte social et politique est très différent et la suite des événements promet un destin bien différent à Emmanuel Macron. Mais on peut trouver dans cette expérience historique quelques leçons pour le présent. Après la révolution de février 1848, la deuxième République française traverse une crise majeure marquée par deux oppositions irréductibles. D’une part l’opposition entre les monarchistes et les républicains, et d’autre part l’opposition entre le mouvement ouvrier avec ses organisations socialistes et syndicales en construction, et la bourgeoisie désireuse d’asseoir sa nouvelle domination. Dans cette crise qui ne semble pas trouver d’issue, aucun camp ne semblant l’emporter définitivement, un homme seul se présente pour réunifier la nation, auréolé du prestige de son oncle (l’empereur Napoléon Ier). Il prétend se situer au-dessus des partis, des factions, des classes sociales et se dit capable de rassembler le peuple. Un grand nombre des partisans de l’ordre, banquiers, industriels, militaires ou cléricaux, trouve en lui une solution à la crise et le soutient.

 

 

- C’est ainsi qu’il se fait élire le 10 décembre 1848 premier Président de la République Française.

La majorité des républicains était opposée à une élection présidentielle où l’on ne choisit qu’un homme, préférant la représentation parlementaire collective. À partir de là, Louis-Napoléon Bonaparte va rassembler une petite coterie de fidèles parmi les fidèles avec l’objectif de prendre en main tous les pouvoirs de l’État. Cette petite bande rassemble des aventuriers de tous poils : Des hommes d’ordre issus des forces de sécurité, des nobles déclassés, des bourgeois n’ayant pas réussi à accumuler une fortune, des anciens policiers plus ou moins véreux, des déclassés sociaux qui trouvent ainsi un emploi et, comme le dit si joliment Karl Marx dans le 18 brumaire, des soudards… Cette petite équipe est à la fois méprisée et soutenue par les oligarchies capitaliste, militaire et cléricale : méprisée parce qu’elle ne fait pas partie de la bonne société avec ses mœurs policées mais soutenue parce que ces mêmes oligarchies y voient un moyen de rétablir l’ordre contre la révolution qui hante l’Europe en ce printemps des peuples. Le chef et sa petite troupe organisent minutieusement le coup d’État qui leur donnera, le 2 décembre 1851, le pouvoir absolu.

 

 

- Naturellement, aujourd’hui, nous n’en sommes pas là.

Mais quand on regarde de près la personnalité d’Alexandre Benalla, on retrouve des caractéristiques similaires à celles des membres de la société du 10 décembre. Un jeune homme de 26 ans, rapidement passé par la gendarmerie dont il est réserviste, qui aime les armes, qui aime jouer aux grands chefs, qui donnent des ordres aux dirigeants de la gendarmerie et de la préfecture de police, qui se targue de fréquenter de très près le couple présidentiel, partageant quasiment toutes ses vacances et l’accompagnant dans tous ses déplacements… cela est très parlant mais il faut aller plus loin. Comme on l’a appris, l’Élysée envisageait de créer son propre service de sécurité totalement indépendant de la gendarmerie nationale et de la police nationale, en contradiction avec toutes les dispositions républicaines de notre histoire. Et c’est Alexandre Benalla qui était chargé de sa mise en œuvre. C’était le début d’un processus d’autonomisation de l’institution présidentielle par rapport à la république commençant par le cœur du pouvoir : le monopole de la force.

 

Mais la machine a déraillé sur un événement qu’on croyait pouvoir étouffer. Le petit chef se croyait tout permis jusqu’à violenter un couple de jeunes gens pacifique en marge du cortège du 1er mai.

 

Le contingent réalise toujours le nécessaire et c’est toujours à travers des événements imprévus que les forces de l’histoire font leur chemin. Le projet d’Emmanuel Macron de changer notre régime politique en une sorte de bonapartisme moderne (comme je l’explique dans une précédente note présentant son projet de révision constitutionnelle) vient de se révéler au grand jour, aux yeux de tous les Français et du monde, à travers un événement particulier tout à fait révélateur.

 

La crise politique ouverte va poursuivre son travail de destruction et nous donne la responsabilité de préparer l’avènement de la sixième république pour redonner le pouvoir au peuple.

 

Et puisque certains d’entre vous sont à la recherche de bonnes lectures de vacances, je vous conseille de lire ou de relire Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte de Karl Marx.

 

 

- Affaire Benalla : Collomb ment. Macron doit être auditionné.

Intervention de Jean-Luc Mélenchon le 23 juillet 2018 à l’issue d’une journée d’audition de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Benalla. Ce jour, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et le préfet de police de Paris Michel Delpuech était entendus. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé les mensonges de Gérard Collomb et a appelé à ce que le président de la République Emmanuel Macron soient auditionnés par la commission d’enquête parlementaire.

"Le responsable, c'est moi", déclare Emmanuel Macron devant les élus de la majorité" https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/affaire-benalla-le-responsable-c-est-moi-declare-emmanuel-macron-face-a-la-majorite_2865345.html         Exigeons l'instauration du référendum révocatoire https://laec.fr/s3m2

"Le responsable, c'est moi", déclare Emmanuel Macron devant les élus de la majorité" https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/affaire-benalla-le-responsable-c-est-moi-declare-emmanuel-macron-face-a-la-majorite_2865345.html Exigeons l'instauration du référendum révocatoire https://laec.fr/s3m2

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11 mars 2017 6 11 /03 /mars /2017 20:58
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république

 

- 7 Mars : les insoumis acteurs et solidaires de la mobilisation syndicale des hospitaliers place de Verdun de La Rochelle.

Les insoumis rochelais sont sur le terrain pour la VIe république avec leurs candidats (Yhlem Dekkiche et Cédric Ruffié) pour les législatives sur la 1ère circonscription de Charente Maritime et présentent les propositions sur la santé de " L'AVENIR EN COMMUN "

Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république

- 8-9-11 et 12 Mars : la France insoumise fait son marché

8-9-11-12 mars 4 jours de mobilisation des insoumis rochelais (25 militantes et militants sur le terrain) pour la VIe république et la manifestation nationale du 18 mars ! Un bilan plus que satisfaisant : des inscrits pour Paris, 31 programmes " L'AVENIR EN COMMUN " vendus, de nouveaux insoumis, un groupe d'appui " jeunes rochelais insoumis avec JLM2017 " en cours de constitution... !

Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république

- 18 Mars... Pourquoi aller à Paris manifester pour une VIe république ?

- Pour s'inscrire à la marche, c'est ici : https://18mars2017.fr/

Sur le terrain, les insoumis rochelais préparent la marche du 18 mars pour la VIe république
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6 mars 2017 1 06 /03 /mars /2017 18:43
Crise de la candidature Fillon et crise de la 5ème république

Ce que montre cette crise, c’est l’inanité d’un système où tout est suspendu au sort d’un politicien transformé par les primaires en deux ex machina. Que ce champion s’effondre, et tout est fini.

 

Sources : LeGrandSoir par Bruno Guigue

On peut comprendre la colère des électeurs de droite, frustrés d’une représentation digne de ce nom lors d’une compétition majeure. Mais ce danger systémique est la rançon d’un régime qui fait du scrutin présidentiel la clé de voûte des institutions. Si elle lâche, tout s’effondre. Depuis la fondation de la Vème République, la vie politique a été mise en orbite autour de l’élection suprême. La compétition élyséenne en constitue l’alpha et l’oméga. L’instauration du quinquennat a accentué cette tendance, en faisant dépendre l’issue des élections législatives du verdict présidentiel.

 

Ce dispositif institutionnel taillé sur mesure pour le général de Gaulle fonctionne désormais à rebours de son projet initial. Destiné à souder la nation autour d’un chef élu par le peuple, il dépossède ce dernier en dévitalisant le débat démocratique. Emmanuel Macron est à la fois le théoricien et le bénéficiaire de cette politique de la terre brûlée qui évacue scrupuleusement la politique (au sens noble du terme) du débat électoral. Complètement artificielle, calquée sur les tempos instantanés et les codes débilitants de la télévision, la personnalisation du scrutin relègue les programmes au second plan. Les candidats sont lancés sur le marché comme des savonnettes, la confrontation dégénère en coups tordus, l’obsession du « buzz » supplante le débat d’idées. Le résultat final, c’est qu’on a un cheval de cirque à la place d’un cheval de course.

 

On pointe à juste titre la vacuité de cette joute électorale, on peste contre la débilité de ce Barnum politicien, mais on oublie généralement de souligner l’américanisation qui en est la cause. Au lieu de confronter des projets incarnés par des forces sociales organisées, la compétition présidentielle met aux prises des compétiteurs sans envergure, des bateleurs rodés à la « com » qui font des moulinets avec leurs bras en débitant des banalités. Si les électeurs sont dépolitisés, inutile de se demander pourquoi ! La crise de la politique est entretenue par le débat politique lui-même, soigneusement vidé de sa substance par les professionnels du décervelage.

 

Cette dégénérescence de la démocratie en bouffonnerie est d’autant plus nocive qu’elle s’accompagne d’un autre phénomène. C’est l’emprise des milieux financiers sur les médias de masse, phénomène qui semble avoir désormais atteint son maximum historique ! Dans un pays où neuf milliardaires possèdent la quasi-totalité des organes de presse, la délibération démocratique est au mieux une illusion consolatrice, au pire une vaste fumisterie. Naïfs, nous croyons que nous choisissons nos dirigeants et que ce choix est transparent. Mais deux idées fausses ne feront jamais une idée vraie. Et ce qui est sûr, c’est que cette double illusion est indispensable à la perpétuation de l’oligarchie.

 

La promotion d’Emmanuel Macron sur les décombres d’un fillonisme faisandé illustre à merveille ce poids des structures. La candidature du père Noël des possédants ayant explosé en plein vol, la caste lui a aussitôt trouvé un substitut. L’insoutenable légèreté de ce candidat à programme variable tient lieu de boussole d’une élection dont le résultat est programmé d’avance. La mine réjouie du jeune banquier d’affaires, très fier d’avoir gagné deux millions d’euros en deux mois en montant une OPA pour Nestlé, orne les couvertures des magazines, M. Bourdin lui sert copieusement la soupe sur BFM, et « Le Monde » fait sa campagne grâce aux subventions publiques. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de l’oligarchie. Contrôlant les médias qui formatent l’opinion, elle préside à une foire d’empoigne électorale qui distraira le bon peuple et ne lui réservera aucune mauvaise surprise.

 

 

- Raisons de plus pour participer à la marche nationale pour la 6e République samedi 18 mars prochain : 14h à Paris

 

 

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Crise de la candidature Fillon et crise de la 5ème république
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22 février 2017 3 22 /02 /février /2017 08:25
Marche nationale pour la 6e République samedi 18 mars prochain : 14h à Paris

Lettre de Jean-Luc Mélenchon à chaque insoumis, insoumise...

 

Chère insoumise, cher insoumis

 

Notre campagne confirme sa dynamique. J’en suis heureux pour nous tous qui la faisons vivre par nos efforts personnels. Le succès de notre double meeting de Lyon et Paris le 5 février a été une étape remarquablement franchie grâce au dévouement de tous. Depuis, les signatures d’appuis se comptent par milliers sur le site jlm2017.fr. Nous franchirons sous peu le seuil des 250 000 insoumis fédérés en un an de campagne !

 

Notre campagne ne vaut que par les idées qu’elle porte et qu’elle fait vivre aux yeux de tous ! Chaque étape de notre action doit permettre de mettre en valeur un des thèmes essentiels de notre programme. Notre plan de marche prévoit que la prochaine étape soit une démonstration de masse ! C’est le sens de l’appel à une marche nationale pour la 6e République. Elle aura lieu le samedi 18 mars prochain à 14h à Paris, de la Place de la Bastille à la Place de la République. Je la conclurai par un discours place de la République ! L’idée est de mettre en scène la nécessité d’une refondation de notre République et notre volonté d’y parvenir par nos votes à l’élection présidentielle.

 

L’issue de cette élection présidentielle est plus imprévisible que jamais. Qui pensait que ni M. Hollande, ni M. Valls, ni M. Juppé, ni M. Sarkozy ne parviendraient à y être candidats ? Ils ont été emportés par la puissante vague « dégagiste » qui traverse notre pays. On nous annonce un deuxième tour écrit d’avance entre Mme Le Pen et M. Fillon. Ou d’autres combinaisons hasardeuses. Tout cela me parait tout aussi illusoire. La colère populaire et la justice pourrait bien encore tout balayer devant elles. Notre responsabilité est donc bien engagée. Le deuxième tour de l’élection présidentielle n’est pas hors de notre portée. Il faut être prêt. Et d’abord prêts à gouverner notre pays. Pour cela, continuons d’ouvrir notre chemin. La clef c’est notre programme qui propose à tous les Français un Avenir en commun plutôt que le chacun pour soi, l’indifférence sociale et écologique, la guerre ethnique ou sociale. Le 19 février nous en avons donné le chiffrage au cours de cinq heures d’émission en direct sur ma chaine YouTube en interaction avec qui le voudra par le biais des réseaux sociaux. Toute notre équipe a été sur le pont pour répondre aux questions des internautes et des journalistes.

 

  • Puis la semaine suivante je serai accueilli par « l’émission politique » sur France 2…
  • Vous êtes ainsi appelés à prendre la part que vous choisirez dans ces épisodes.

 

Mais le 18 mars, je veux vous convaincre de donner tout votre appui à l’effort prévu. Soyons des dizaines de milliers dans la rue pour dire notre volonté d’une assemblée constituante pour construire la 6e République démocratique, sociale, écologique dont la France a besoin. Soyons le plus nombreux possible pour rendre incontournable l’exigence du coup de balai démocratique dans la campagne présidentielle. Montrons que nous ne voulons plus que la politique économique et sociale soit décidée par le MEDEF, les actionnaires ou les diktats de la Commission européenne, que la politique écologique soit soumise au bon vouloir des lobbies. L’exigence de démocratie réelle peut fédérer largement ! Proposons autour de nous un changement pacifique et déterminé.

 

La réussite du 18 mars dépend donc très directement de chacun et chacune d’entre nous. Vous trouverez sur le site jlm2017.fr tous les éléments nécessaires pour mobiliser autour de vous : tracts, affiches, visuels pour les réseaux sociaux etc.

 

Un système de transports collectifs est mis en place nationalement. Il permettra à tous ceux qui le souhaitent de converger vers Paris. Inscrivez-vous, invitez vos amis, vérifiez que vos proches qui veulent venir ont pensé à s’inscrire.

 

Le 18 mars peut marquer l’histoire politique du pays. C’est la condition de notre succès en avril et mai prochains. Je vous donne rendez-vous à la Bastille !

 

Fidèlement insoumis,

 

Jean-Luc Mélenchon

 

 

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5 juillet 2016 2 05 /07 /juillet /2016 08:23
Proposition de loi pour la convocation de l’Assemblée constituante

- Présentation de l'initiative du M6r.fr

 

Pour la 6e République, il suffit d'une loi !

 

  • Pour en finir avec la Ve République, le "Mouvement pour une VIe République" propose d'en passer par l'article 11.3 de la Constitution qui permet de déposer une proposition de loi d'initiative parlementaire et citoyenne, si 4,5 millions d'inscrits sur les listes électorales et 185 parlementaires en sont à l'initiative. Une telle proposition de loi permettrait de convoquer une Assemblée constituante et de redonner la voix au peuple.
  • Le mouvement lance une pétition en ce sens sur Change.org.
  • Le texte ci dessous est la version définitive de la proposition de loi visant à la convocation de l’assemblée constituante de la 6e République. C'est celui qui sera présenté au Conseil Constitutionnel par les parlementaires qui nous soutiennent, très légèrement amendé.
  • Il a été rédigé par l’équipe d’animation du M6R conformément au vote des signataires de juin 2015. Des amendements ont été déposés par les signataires du m6r, et des votes ont départagé les options qu'ils proposaient.

 

 

Proposition de loi

Convocation de l’Assemblée constituante

 

Exposé des motifs

Madame, Monsieur,

Face aux dérives chaque jour plus dangereuses et inacceptables du régime politique actuel de la France, nous appelons le peuple à reconquérir sa souveraineté par l’élection d’une assemblée constituante pour fonder avec les citoyens la 6e République.

 

Dans cette perspective, un mouvement citoyen, le Mouvement pour la 6e République, a été créé pour engager une authentique refondation républicaine de la société française et de ses institutions politiques. Il s’agit de mettre un terme à un cadre institutionnel historiquement daté, fondé sur l’alliance entre une vision passéiste du pouvoir (l’idée qu’il faut un chef tout puissant, un monarque) et la défense des intérêts de classe des plus favorisés. Plus encore, il s’agit de lancer la reconquête civique : la nouvelle constitution sera l’œuvre du peuple. C’est à lui d’édicter la règle du jeu pour le XXIe siècle. Il le fera en convoquant une assemblée constituante. Tel est l’objet de la présente proposition de loi.

 

 

- En finir avec la monarchie présidentielle

Il faut en finir avec la monarchie présidentielle, ce règne du pouvoir personnel. Le président de la République dispose de pouvoirs totalement exorbitants. Et la monarchie présidentielle, comme souvent, avec le pouvoir personnel, confine à l’irresponsabilité permanente. Élu pour cinq ans, le président de la République n’a de comptes à rendre à personne pendant cette durée. Il peut bafouer de manière éhontée tous ses engagements de campagne, il n’encourt aucune sanction autre que le fait de ne pas être réélu au scrutin suivant, sous réserve qu’il y soit candidat ! Pire, son irresponsabilité de président se décline aux ministres, parlementaires, oligarques, comme l’ont démontré les affaires Cahuzac, Thévenoud ou, plus récemment, le scandale dit des Panama Papers… Cette irresponsabilité et cette confusion des pouvoirs entre exécutif et pouvoir délibérant se retrouvent d’ailleurs à tous les niveaux de la République, notamment dans des baronnies locales qui peuvent se créer.

 

Cette monarchie, c’est celle de la dépossession du peuple de sa souveraineté politique. En République, il n’y a pas d’autre souverain que le peuple. Pourtant, dans les faits, c’est tout le contraire qui se produit. L’exemple le plus flagrant, et le plus scandaleux est celui du référendum bafoué : le 29 mai 2005, la France rejetait par référendum le traité constitutionnel européen ; à peine trois ans plus tard, le traité de Lisbonne, copie conforme du traité rejeté, était ratifié en catimini.

 

De plus, le régime se caractérise par son instabilité institutionnelle. La constitution de la Ve République devait, selon ses promoteurs, apporter la stabilité institutionnelle. Aujourd’hui, cela n’est clairement plus vrai. Cette constitution « stable » a été révisée 24 fois depuis sa création ! Et on nous propose encore de la modifier, comme les récentes tentatives de révision constitutionnelle sur la charte européenne des langues régionales, l’état d’urgence ou la déchéance de nationalité l’ont encore confirmé.

 

 

- Une Assemblée constituante pour refonder la République

Pour sortir de la crise civique et démocratique, il faut avant tout appeler tous les citoyens à s’impliquer personnellement dans la réécriture collective du pacte qui les unit comme peuple et comme Nation. Et pour faire cette refondation républicaine, il faut convoquer une Assemblée constituante dont le mandat sera l’élaboration d’une nouvelle constitution.

  • Objet de l’Assemblée constituante

Une Assemblée constituante est une assemblée de représentants désignés pour rédiger et proposer l’adoption d’une nouvelle constitution.

 

Plusieurs régimes politiques de l’Histoire de France ont résulté des travaux d’une assemblée constituante. Ainsi, les Première (via la Convention), Deuxième et Quatrième Républiques sont issues des travaux d’une assemblée constituante. Et, d’une certaine manière, c’est aussi le cas pour la Troisième République (c’est l’Assemblée nationale qui a adopté les lois constitutionnelles de 1875). De même, dans les révolutions citoyennes d’Amérique latine, la convocation d’une assemblée constituante a été pour le peuple un puissant moyen de réappropriation de la démocratie politique.

 

C’est bien cela l’enjeu : convoquer une Assemblée constituante, c’est appeler chaque citoyen à s’engager personnellement dans l’élaboration du contrat qui unit collectivement le peuple et la Nation.

  • Convoquer l’Assemblée constituante : mode d’emploi

Le scénario juridique de convocation de l’Assemblée constituante est très simple.

 

L’article 11 de la Constitution, tel qu’il résulte de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, et complété par la loi organique n° 2013-1114 du 6 décembre 2013, permet l’organisation d’un référendum sur un texte législatif « portant sur l’organisation des pouvoirs publics » dès lors qu’une proposition de loi en ce sens est soutenue par un cinquième des membres du Parlement et un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. La présente proposition de loi a vocation à être soumise aux suffrages du peuple français dans le cadre de ces dispositions constitutionnelles et organiques.

 

Cette proposition de loi vise simplement à la convocation de l’Assemblée constituante. Elle ne se prononce pas sur le contenu du texte qu’il appartiendra aux membres de l’Assemblée de rédiger, lequel texte ne pourra, en tout état de cause, entrer en vigueur qu’après avoir été approuvé par référendum.

  • La présente proposition de loi se compose de 5 chapitres, répartis en 18 articles.

L’article 1er définit l’objet de l’Assemblée constituante. L’article 2 fixe la durée maximale de ses travaux.

 

L’article 3 ouvre le droit de siéger au sein de l’Assemblée constituante aux citoyennes et citoyens majeurs et détenteurs de leurs droits civils et politiques. L’article 4 définit le mode d’élection applicable aux membres de l’Assemblée constituante. L’article 5 prévoit les modalités d’attribution des sièges, en ouvrant la possibilité d’une désignation par tirage au sort. L’article 6 détermine le régime des incompatibilités avec les mandats électifs ou fonctions exécutives, passés ou présents. L’article 7 interdit le cumul avec une activité professionnelle rémunérée. L’article 8 prévient de possibles conflits d’intérêt en interdisant aux membres de l’Assemblée constituante d’exercer des fonctions qu’ils auront instituées.

 

L’article 9 prévoit la mise en place du bureau d’âge de l’Assemblée constituante. L’article 10 instaure le principe de parité pour la présidence de l’Assemblée constituante. L’article 11 fixe les conditions d’installation du bureau. L’article 12 prévoit le principe de transparence et de compte rendu des travaux de l’assemblée constituante.

 

L’article 13 tend à la convocation des élections des membres de l’Assemblée constituante. L’article 14 définit les règles de dépôt des candidatures. L’article 15 crée un principe d’égalité d’accès aux médias audiovisuels au cours de la campagne électorale. L’article 16 prévoit la proclamation des résultats.

 

L’article 17 précise que le texte adopté par les membres de l’Assemblée constituante aura vocation à être soumis au peuple par référendum. L’article 18 fixe les conditions de cessation des travaux et de dissolution de l’Assemblée constituante.

 

D’autres dispositions, notamment celles relatives au régime indemnitaire des membres de l’Assemblée constituante ou aux règles de remboursement des dépenses électorales, qui ne peuvent pas figurer dans la présente proposition de loi pour cause de recevabilité au titre de l’article 40 de la Constitution, devront faire l’objet de textes législatifs séparés.

 

De la même manière, il faudrait ouvrir la possibilité d’être constituant aux étrangers résidant en France depuis au moins un an, comme cela était le cas lors de la Convention de 1792, mais les promesses de modification constitutionnelles donnant cette cette possibilité juridique n’ont toujours pas été tenues.

Chapitre Premier

Objet et durée de l’Assemblée constituante

 

Article 1er

L’Assemblée constituante est convoquée par et pour le peuple français. Elle a pour unique mandat d’engager la refondation des institutions politiques et de la société françaises par la rédaction d’une nouvelle constitution pour la République.

 

Article 2

La durée maximale des travaux de l’Assemblée constituante est fixée à deux années à compter de sa date d’installation.

 

Chapitre II

Les membres de l’Assemblée constituante

 

Article 3

Tout citoyen majeur et détenteur de ses droits civiques et politiques peut siéger au sein de l’Assemblée constituante.

 

Article 4

Les membres de l’Assemblée constituante, dont le nombre est fixé à 350, sont élus au scrutin proportionnel suivant la règle de la plus forte moyenne, dans une circonscription nationale unique. Le seuil d’obtention des sièges est fixé à 1% des suffrages exprimés.

 

Chaque liste comporte autant de noms qu’il y a de sièges à pourvoir et se compose alternativement d’un candidat de chaque genre.

 

Une liste ne peut être déclarée recevable que si, parmi les candidats qui la composent, figurent des habitants d’au moins cinquante départements ou collectivités d’outre-mer, sans que plus d’un dixième d’entre eux puissent résider dans un même département ou une même collectivité d’outre-mer. Le respect de cette condition de résidence est apprécié au regard de la commune d’inscription sur les listes électorales.

 

Article 5

Les sièges sont pourvus selon l’ordre de présentation des candidats sur chaque liste.

 

Toutefois, lors du dépôt des listes auprès du Conseil constitutionnel, la personne figurant en première position peut indiquer que les sièges attribués à sa liste seront pourvus par tirage au sort, sur la base du volontariat.

 

Les modalités d’application du présent article sont déterminées par décret en Conseil d’État.

 

Article 6

Nul ne peut siéger au sein de l’Assemblée constituante s’il exerce ou a déjà exercé un mandat législatif ou des fonctions exécutives nationales. Cette incompatibilité s’applique également aux membres ou anciens membres du Parlement européen et de la Commission européenne, ainsi qu’aux personnes dirigeant ou ayant dirigé un exécutif local. Tout détenteur de fonctions électives locales appelé à siéger au sein de l’Assemblée constituante se met temporairement en retrait de la collectivité territoriale concernée jusqu’à l’issue de son mandat constituant.

 

Article 7

Le mandat de membre de l’Assemblée constituante est exclusif de toute autre activité professionnelle rémunérée.

 

Article 8

Les membres de l’Assemblée constituante ne pourront pas exercer de fonctions exécutives ou législatives définies par la nouvelle constitution lors des premières élections suivant immédiatement son entrée en vigueur.

Chapitre III

Le fonctionnement de l’Assemblée constituante

 

Article 9

L’installation de l’Assemblée constituante est dirigée temporairement par un bureau d’âge composé des trois membres les plus jeunes et des trois membres les plus âgés, la benjamine ou le benjamin en exercera la présidence provisoire.

 

Article 10

Lors de la séance d’installation, les membres de l’Assemblée constituante élisent une coprésidente et un coprésident. Les candidatures sont présentées par binôme, à parité de genre.

 

L’élection a lieu à la majorité absolue des membres de l’Assemblée constituante. Si celle-ci n’est pas acquise au premier tour, il est procédé à un second tour, auquel seuls les deux binômes arrivés en tête au premier tour peuvent se présenter.

 

Article 11

Le bureau de l’Assemblée constituante, composé de trente-cinq membres, est élu au scrutin proportionnel suivant la règle de la plus forte moyenne lors de la séance d’installation. Il est chargé de proposer, sous l’autorité de la coprésidente et du coprésident, un règlement intérieur pour définir l’organisation des travaux.

 

Le règlement intérieur ne peut entrer en vigueur qu’après avoir été adopté à la majorité des suffrages exprimés.

 

Article 12

Toutes les séances plénières et auditions de commissions sont retransmises en direct sur un site internet et font l’objet d’un compte rendu écrit officiel. L’ensemble des travaux sont disponibles sur le site internet.

 

Chapitre IV

Les élections à l’Assemblée constituante

 

Article 13

Dans les huit jours suivant l’adoption de la présente proposition de loi par référendum, les élections à l’Assemblée constituante sont convoquées. Le décret de convocation est publié au Journal officiel de la République française.

 

Article 14

A compter de la publication du décret de convocation, les mouvements citoyens et les groupements politiques peuvent présenter des listes de candidats auprès du Conseil constitutionnel, conformément aux dispositions prévues au chapitre II, dans un délai de deux mois.

 

Article 15

La campagne électorale pour l’Assemblée constituante débute à compter d’un délai de deux mois après publication du décret de convocation. Elle dure deux mois.

 

Les listes de candidats régulièrement enregistrées auprès du Conseil constitutionnel disposent d’un temps de parole égal dans les médias audiovisuels.

 

Article 16

Les résultats des élections à l’Assemblée constituante sont proclamés par le Conseil constitutionnel.

 

Chapitre V

Dispositions finales

 

Article 17

Le texte issu des travaux de l’Assemblée constituante ne pourra prendre effet qu’après avoir été définitivement approuvé par référendum.

 

Article 18

Les travaux de l’Assemblée constituante cessent à compter de l’adoption du projet de nouvelle constitution soumis à référendum.

 

Si aucun texte n’est adopté dans un délai de deux ans, l’Assemblée constituante est dissoute.

 

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Pour en savoir plus :

- mon dossier VIe République

- mon dossier Constituante

- Pour la 6e République, il suffit d'une loi

- 6e République - Ce qu'en disait « L'Humain d'abord »

 

 

- Deux symboles de cette monarchie présidentielle dont nous ne voulons plus !

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