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12 novembre 2024 2 12 /11 /novembre /2024 11:55
Médias français, qui possède quoi ?
Dernière mise à jour : décembre 2023

 

Le paysage médiatique français semble aujourd’hui en bien mauvaise posture. D’autant que nos hommes politiques, ces dernières années, semblent puiser dans les chaînes privées nombre de leurs éléments de langage.

 

 

L’équipe d’Off-investigation est heureuse de vous présenter « Médias de la haine : objectif, guerre civile ? ». Signé Gauthier Mesnier et Emma Feyzeau, cet épisode démonstrateur de notre troisième saison documentaire, s’intéresse cette année aux coulisses des médias, a été diffusée en accès libre le dimanche 10 novembre sur Off investigation et sur leur chaîne Youtube.

 

 

Sources : OFFINVESTIGATION |

- Xénophobie sans limites, mépris décomplexé des pauvres, violence outrancière et immodérée contre la gauche…
Personne ne semble pouvoir arrêter le grand n’importe quoi sur les plateaux télés des milliardaires. Comment en est-on arrivé là ? Mi-octobre 2016, devant le siège de Canal +, cela fait 15 jours que les journalistes d’I-Télé, la chaîne info du groupe, sont en grève[1]. Leurs revendications ? Pouvoir travailler en toute indépendance vis-à-vis du nouvel actionnaire du groupe, Vincent Bolloré. Depuis quelques semaines, il veut imposer en vitrine de leur chaine d’info un animateur controversé, Jean-Marc Morandini, alors accusé de harcèlement sexuel.

 

A l’issue de cinq semaines de grève et face à l’obstination de Bolloré, les trois quarts de la rédaction quittent la chaîne[2]. Pour faire rentrer dans le rang les derniers récalcitrants, la nouvelle direction emmenée par Serge Nedjar, un fidèle de Bolloré, va déployer un management brutal et autoritaire. Pour Off Investigation, des journalistes de l’époque ont accepté de témoigner de ce management par la peur. Tous ont requis l’anonymat pour évoquer des humiliations publiques, remontrances, harcèlement professionnel qu’ils estiment avoir subi. Après cette reprise en main d’I-Télé qui deviendra CNews début 2017, toutes les chaînes d’information privées se trouvent désormais entre les mains de puissants milliardaires, tous classés à droite, voire à l’extrême droite.

 

Cartographie des principaux propriétaires de presse en France, en 2017 (DR Marthe Aubineau)

Cartographie des principaux propriétaires de presse en France, en 2017 (DR Marthe Aubineau)

Ils ne vont pas tarder à instrumentaliser leurs médias pour soutenir la politique pro-business du nouveau président Emmanuel Macron, quitte à pointer du doigt certaines catégories de la population qu’il conviendrait de mépriser, voire de mettre sous pression.

 

 

- Cibler les précaires
Le mépris des précaires est devenu la grande spécialité des chaînes d’information des milliardaires.

  • Ainsi est-il devenu fréquent de s’en prendre aux chômeurs, qui « profiteraient de notre système ».
  • Autre tendance : minimiser les mobilisations sociales. L’exemple le plus marquant est celui du mouvement des gilets jaunes. Lorsqu’ils montent à Paris, avec des revendications radicales, le pouvoir vacille. Le paysage médiatique, aussi. Un véritable mépris de classe s’observe alors sur les plateaux de télé, envers ceux que l’on n’hésite pas à qualifier de « crétins », dont les revendications sont « débiles », et « méprisables ».

Dans le même temps, les chaînes d’information font la part belle aux discours réclamant l’ordre et la répression, alors que la réponse policière au mouvement fera un mort, et plus de 600 blessés.

 

 

- Cibler les étrangers
Apeurés par la colère d’un peuple uni, les médias des milliardaires vont tout faire pour le diviser. Quitte à cibler pour cela « l’autre » : l’étranger. A la fin de la révolte des Gilets jaunes, Vincent Bolloré recrute sur CNews Eric Zemmour, polémiste d’extrême droite. Sur la chaîne, le futur candidat aux élections présidentielles jouira d’une liberté totale. Ainsi en septembre 2020, Eric Zemmour essentialise les mineurs isolés, les accusant d’être tous des « voleurs », des « assassins » et des « violeurs ».

 

Encouragé pour la présidentielle à venir, le polémiste se verra également dérouler le tapis rouge sur un autre média Bolloré, C8. Sur le plateau de Touche Pas à Mon Poste, c’est 45% du temps d’antenne politique que l’animateur Cyril Hanouna donnera à Eric Zemmour durant quelques mois !

 

Sur les chaînes du groupe Bolloré, outre l’immigration, c’est la thématique de l’islam et des musulmans qui fait figure d’autre grande favorite. A la fin de l’année 2023, la ligne éditoriale xénophobe de CNews booste ses audiences. Alors, sur les autres chaînes d’information, on lui emboite le pas. Sur BFMTV, et LCI, les intervenants d’extrême droite se succèdent. Les propos islamophobes, également.

 

 

- Cibler les défenseurs de la cause palestinienne
Depuis le 7 octobre 2023, c’est au tour des Palestiniens de faire l’objet d’un traitement médiatique particulièrement défavorable sur les plateaux de télé. Pendant plusieurs mois, toutes les tentatives de remettre en cause la légitimité des bombardements israéliens sur Gaza génèrent d’intenses campagnes de dénigrement sur les chaînes d’info. Un véritable tribunal politico-médiatique qui ne dit pas son nom s’acharne sur de nombreuses voix qui s’élèvent pour évoquer la souffrance des palestiniens. Ce tribunal est composé de présentateurs, éditorialistes, chroniqueurs, politiques ou encore philosophes qui défendent le prétendu « bien-fondé » de l’offensive israélienne.

 

Dans ce conflit à l’origine de plusieurs dizaines de milliers de morts, la palme de la propagande revient probablement au patron de BFMTV, Patrick Drahi. Celui qui détient aussi SFR, Libération, L’Express, contrôle également I24 News, une chaîne francophone israélienne, remarquée dans l’hexagone pour d’inquiétants appels génocidaires[3].

 

Face à cette propagande pro-israélienne supportant peu la contradiction, une partie de la gauche française va s’insurger. Et en payer le prix… Fin 2023 (NDLR et durant toute l'année 2024), pour discréditer la France Insoumise, à l’occasion de la guerre Israël-Gaza, les chaînes des milliardaires vont tenter de faire croire que la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon serait intrinsèquement antisémite, laissant déferler sur ses représentants des torrents de haine.

 

 

- Des reporters contre la haine
Le paysage médiatique français semble aujourd’hui en bien mauvaise posture. D’autant que nos hommes politiques, ces dernières années, semblent puiser dans les chaînes privées nombre de leurs éléments de langage. Est-ce irrémédiable ? Face à la concentration des médias entre les mains d’une poignée de milliardaires, et à la montée en puissance de discours haineux sur leurs chaînes, des voix s’élèvent.

 

Parmi elles, celle de l’ONG Reporters Sans Frontières[4] (RSF) qui a saisi le Gendarme de l’audiovisuel, l’ARCOM (ancien CSA), sur la chaîne CNews afin de dénoncer des « manquements à son obligation de pluralisme[5] ».

 

🔴 A la fin du documentaire, le journaliste et président du prix Albert Londres Hervé Brusini apporte une touche d’espoir à ce sombre tableau : « On ne peut pas vivre qu’avec la haine et la colère. On ne peut pas vivre qu’avec la négation. On ne peut pas vivre dans l’obscurantisme, le journalisme est un pourvoyeur de lumière […]. Ils ne peuvent que gagner quelques petits épisodes, Mais pas le grand récit, pas le grand roman, pas la grande histoire. La grande histoire, c’est nous, c’est pas eux. »

 

 

Notes :

[1] Le 17 octobre 2016, une grève majeure débute sur la chaîne d’information en continu iTélé (groupe Canal +)

[216 nov. 2016 — Au total, les départs concernent près d'un tiers de la rédaction de 120 journalistes

[3] Israël-Palestine : ces télés qui ont choisi leur camp

[4RSF: Bienvenue sur le site de Reporters sans frontières

[5Le Conseil d'Etat ordonne à l'Arcom de réexaminer le respect par CNews de ses obligations en matière de pluralisme

 

Pour en savoir plus :

- Médias français, qui possède quoi ?

CNews : des reporters terrorisés au service d’une chaîne d’opinion ?

- Quand C8 fantasme la mort d’un député LFI

Quand l’armée israélienne félicite BFMTV

Racisme décomplexé sur LCI, révisionnisme de Michel Onfray et insulte contre Rima Hassan

- Apologie de génocide quotidienne à la télévision française – La chaîne de propagande israélienne i24News doit fermer

- Tapis rouge pour Netanyahu sur CNEWS, apologie de crimes de guerre sur i24 et bonne blague de Pascal Praud

Rima Hassan censurée, panique bourgeoise et « c’est la faute de l’ONU » au Liban pour LCI 

- Insulte à la Résistance sur CNEWS, pleurnichages chez Léa Salamé, mépris de classe et racisme sur RMC

- Racisme et humiliation collective chez Hanouna, campagne de diffamation envers LFI et procédure judiciaire contre Meyer Habib

La fabrique des soldats du journalisme de caste : Bolloré, Arnault et Saadé s’allient pour relancer une école de journalisme

Les mécanismes de construction médiatique du consentement du peuple à sa domination.

 

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7 novembre 2024 4 07 /11 /novembre /2024 14:39
Droite et extrême droite en France : quand les idées fusionnent
Droite et extrême droite en France : quand les idées fusionnent
Droite et extrême droite en France : quand les idées fusionnent

Sur des questions comme la sécurité, l’immigration ou l’identité, on peut s’interroger sur ce qui distingue la droite dite « républicaine » et l’extrême droite incarnée par le Rassemblement national. La « fusion » idéologique est-elle achevée ? Comment comprendre le processus historique de rapprochement ? Comment se positionne le premier ministre Michel Barnier ?

 

 

Sources : The conversation par Florence Haegel, Sciences Po[5] |

- Depuis quelques mois, Les Républicains (LR) se sont rapprochés du Rassemblement national (RN)

  • Pour les uns en faisant alliance avec lui ; pour les autres en acceptant son soutien parlementaire ;
  • Pour beaucoup en reprenant ses discours et ses propositions.

Principal acteur de ce rapprochement, Éric Ciotti, alors président de LR, dévoilait et justifiait sa décision de faire alliance avec le RN aux élections législatives anticipées de juin 2024 par ce simple constat : « nous disons la même chose[0] ».

 

Son choix n’a pas entraîné une hémorragie au sein de LR même si un groupe « ciottiste » a pu se constituer avec 16 députés, pour plus de la moitié originaire du Sud-Est. Mais la plupart de ses anciens compagnons, prompts à condamner sa traitrise, disent, eux aussi, souvent la même chose que le RN : 170 des 177 parlementaires LR ont apporté leur soutien à Bruno Retailleau[1], ministre de l’Intérieur, qui remettait en cause le caractère intangible de l’État de droit à propos du traitement de l’immigration.

 

Dans l’histoire de la Ve République, la distance prise par la droite vis-à-vis de l’extrême droite a varié mais la frontière entre les deux camps n’a jamais été totalement étanche, elle laissait circuler des idées et quelques personnalités même si jusqu’à présent aucune stratégie d’alliance ou de soutien n’avait été adoptée.

 


- 1976-2002 : La circulation des hommes et des idées
L’histoire débute dans les années 70. Le Front national (FN), l’ancien RN, est créé, en 1972, à partir du mouvement nationaliste d’extrême droite[2], et de l’organisation Ordre Nouveau, successeur d’Occident interdit en 1968. Quelques années plus tard, les droites se structurent autour d’une composante post-gaulliste incarnée par Jacques Chirac et le Rassemblement pour la République (RPR) créé en 1976 et des composantes libérales et démocrates-chrétiennes fédérées au sein de l’Union de la Démocratie française (UDF) en 1978.

 

À l’examen de cette longue période, on ne peut ériger une statue à Jacques Chirac en qualité de gardien du cordon sanitaire contre l’extrême droite comme on a eu tendance à le faire, après 2002, au motif qu’il avait incarné la défense républicaine face à Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Mais il serait tout aussi faux d’accuser un RPR, parti bonapartiste attaché à l’autorité du chef, d’être plus complaisant avec l’extrême droite qu’une UDF, orléaniste et plus libérale. En réalité, durant cette longue période, la circulation entre droites (RPR et UDF) et extrêmes droites n’est pas exceptionnelle.

 

L’entrée dans le post-gaullisme floute les frontières générées par l’opposition d’une partie de la droite à l’indépendance de l’Algérie. Du milieu des années 70 au début des années 80 (avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981), toute une génération, engagée par anticommunisme et défense de l’Algérie française à l’extrême droite (en particulier, à Occident puis Ordre Nouveau) ou, dans une optique plus conservatrice, au Centre Nationale des Indépendants et Paysans (CNIP) se recycle dans différentes organisations. Elle rejoint le FN bien sûr mais aussi le Parti Républicain, composante de l’UDF, (Gérard Longuet, Alain Madelin, Jean-Yves Le Gallou, père de la notion de préférence nationale, Henri Novelli, etc.) et le RPR (Yvan Blot, Henri de Lesquen, Patrick Devedjan, William Abitbol, proche de Charles Pasqua, Pierre-Marie Guastavino, etc.) ; le Club de l’Horloge, créé en 1974 ou le Figaro Magazine, créé en 1978, constituant des espaces d’échanges et de circulation.

 

 

Le chiraquisme a selon les conjonctures mis sa distance ou repris les thèmes du FN. Aux élections législatives de 1993, par exemple, le programme du RPR, en matière d’immigration, affirmait que le seuil de tolérance était depuis longtemps franchi, stigmatisait la polygamie et annonçait qu’il faudrait reconsidérer certains aspects de notre système de solidarité sociale et réformer le code de la nationalité. Mais aux régionale de 1998, quand des présidents de régions (Rhône-Alpes, Languedoc Roussillon, Picardie et Bourgogne) ont été élus avec les voix du FN, cela concernait l’UDF et non le RPR.

 


- 2002–2024 : la dialectique rapprochement/déclin
La création de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP)[3] ouvre une nouvelle période qui commence par ce que l’on peut rétrospectivement considérer comme une parenthèse. L’UMP naît après le 21 avril et la qualification de Jean-Marie Le Pen au 2e tour de l’élection présidentielle. Il est dirigé par Alain Juppé (son directeur général est Edouard Philippe).

 

L’UMP accueille, à sa fondation, un certain nombre de personnalités appartenant au mouvement de la droite souverainiste dont certains la quitteront d’ailleurs assez rapidement, à l’instar de Nicolas Dupont Aignan qui en 2017 conclura un « accord de gouvernement » avec Marine Le Pen. Mais le parti se présente comme un « grand parti européen » et marque sa distance vis-à-vis du FN.

 

À partir de novembre 2004 et l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence du parti puis en 2007 de la République, l’objectif affiché est de récupérer les électeurs partis au FN. Cette période de cooptation des thèmes de l’extrême droite sur les questions d’identité nationale, d’immigration est bien connue. Elle se déroule en deux étapes : lors de la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy promeut le thème de l’identité nationale, de l’ordre, en particulier à l’école, mais se déclare aussi favorable à des formes de discrimination positive. Face aux mauvais scores aux élections régionales de 2010, il se radicalise.

 

Au même moment, se crée au sein de l’UMP un sous-groupe parlementaire d’une trentaine de députés, la Droite populaire, dont les chefs de file, sont Thierry Mariani, député du Vaucluse, rallié eu RN en 2019, et Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes. Ces députés – dont beaucoup ont été marqués par la guerre d’Algérie – promeuvent les thèmes de prédilection du FN (restriction des droits des immigrés, contrôle de la justice, défense de la police, lutte contre la « théorie du genre », réaffirmation de la symbolique nationale et catholique et célébration de la mémoire anti-communiste et colonial).

 

🔴 La science politique a étudié la manière dont la droite européenne a réagi à la percée de l’extrême droite. Elle a établi le processus de contagion de ses idées sur les partis les plus proches (mais pas seulement, la gauche n’y échappe pas complètement) et les effets de légitimation qu’il engendrait :

  • en reprenant les thèmes de l’extrême droite, la droite les rend légitimes mais entretient aussi sur le long terme la montée de celle-ci.
  • Dans le cas français, le succès du siphonnage des voix du FN par Sarkozy à l’élection présidentielle est toujours pris comme référence mais il a été de courte durée.
  • Le FN perd un million de voix entre les élections présidentielles de 2002 (4, 8 millions) et 2007 (3, 8) mais dès 2012, le rebond se manifeste (6,4) et la montée se confirme en 2017 (7,6) et 2022 (8,1).

 

Après 2012, l’UMP devenu LR s’effondre progressivement[4] en termes de sympathisants (de 2013 à 2021, elle en perd les deux tiers, d’adhérents, d’électeurs et de députés et donc de dotation financière. À partir de 2017, sa situation s’aggrave puisqu’il se trouve en concurrence avec le macronisme qui siphonne à son tour ses électeurs et ses dirigeants de centre droit, ceux qui restent sont les plus à droite et sont de plus en plus nombreux à penser comme le RN sur les sujets de société liés à l’immigration, l’ordre et l’autorité.

 

Aujourd’hui, le gouvernement Barnier reprend largement l’agenda du RN sur ces questions mais le rapport de force s’est inversé : LR se trouve dominé numériquement et semble avoir abandonné le projet d’incarner une alternative à l’extrême droite.

 

Notes :

[0Éric Ciotti, un flirt de longue date avec l'extrême droite

[1« L'État de droit est essentiel à la démocratie, mais il n'a jamais été figé » : l’appel de 170 parlementaires en soutien à Bruno Retailleau

[2Oui, le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis

[3Les droites en fusion, Transformations de l'UMP

[4Dix ans d’évolution du paysage politique français

[5Florence Haegel est professeure à Sciences Po. Ses recherches actuelles s’inscrivent dans les domaines d’étude des partis politiques et des formes de socialisation et participation politiques. S’agissant du premier domaine, ses travaux concernent à la fois l’analyse des systèmes et des clivages partisans et celle des organisations partisanes. Ils s’intéressent précisément à la droite partisane française dans une perspective de comparaison européenne. S’agissant du deuxième domaine, elle s’intéresse à la fois aux pratiques de discussion politiques, aux réactions des citoyens à l’égard de l’Europe et plus récemment aux enjeux que soulève la participation des plus démunis. Elle est par ailleurs directrice du département de science politique de Sciences Po et responsable du master « sociologie politique comparée » au sein du parcours doctoral en science politique à l’Ecole doctorale de Sciences Po

 

Pour en savoir plus :

Congrès LR : la droite débordée par sa droite ?

- La guerre des droites, à l’origine des tiraillements des Républicains

- Droitisation : le poisson pourri par la tête

 

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17 octobre 2024 4 17 /10 /octobre /2024 12:48
Caractéristiques du fascisme : Dix-sept critères...

Le fascisme est un système politique autoritaire qui associe populisme, nationalisme et totalitarisme au nom d'un idéal collectif suprême.

 

 

Sources :  Jacques Serieys |

- Cinq constats et critères essentiels peuvent résumer le fascisme

🔴 1) Tout Etat fasciste est autoritaire, policier et arbitraire.

  • Les droits civils (garanties contre tout emprisonnement et toute atteinte physique à la personne, droit à la liberté et à la sûreté, droit d’aller et venir, droit à la liberté de pensée, d’expression, de conscience et de religion, liberté de réunion et d’association, respect du domicile et de sa correspondance...) sont bafoués ;

  • Les droits civiques sont supprimés ou, pour le moins, largement faussés ;

  • Les Etats et mouvements fascistes symbolisent l’horreur : torture fréquemment utilisée, exécutions sommaires, assassinats, longues incarcérations de prisonniers, etc... ;

    • Lors de l’arrivée au pouvoir du fascisme, la police a toujours joué son jeu, y compris en cas de coup d’état au départ minoritaire ;

    • les cas contraires concernent des groupes limités dans des pays ou régions politiquement dirigés par la gauche. Dans un Etat fasciste, la police dispose de pouvoirs illimités, surtout si elle comprend une branche paramilitaire venue de l’extrême droite.

 

🔴 2) L’extrême droite joue toujours un rôle important dans le processus de conquête du pouvoir par le fascisme.

Il est important de distinguer deux stratégies dans l’action politique de cette extrême droite avant la prise du pouvoir politique :

  • > une stratégie propagandiste clairement marquée à l’extrême droite comme le font les Identitaires ou Eric Zemmour actuellement ;
  • > une stratégie populiste visant à disputer les votes ouvriers et populaires à la gauche sur un programme totalement opportuniste, démagogique et sans conséquence sur la politique qu’il compte mener après son accession au pouvoir.

👉 Le Rassemblement National en est un excellent exemple avec :

- un baratin social et anti-mondialiste pour attirer des voix populaires ;
- mais un lien direct de Marine Le Pen et Marion Maréchal avec les milieux financiers mondialistes et un programme plus anti-populaire que la gauche et même la droite (suppression de l’ISF, retraite par points etc...)[
0].

 

En définitive tout et son contraire :

  • Tout parti d’extrême droite se dote avant la prise du pouvoir d’un programme attrape-tout qui peut intégrer le respect de droits civils et civiques, quelques formules de type anticapitaliste...
  • Cependant tout parti d’extrême-droite qui arrive au pouvoir dans un contexte où les profits sont en danger crée un Etat fasciste ne respectant pas les droits, promouvant un capitalisme sans frein social...

Ainsi, la réalité politique du fascisme mussolinien ne se lit pas dans des discours de 1919 mais dans une pratique et des théories à partir de 1924. La réalité politique du nazisme ne se lit pas dans les écrits et discours du NSDAP avant 1933 mais surtout à partir de 1933.

 

🔴 3) Tous les Etats fascistes ont été créés comme forme de domination du système capitaliste lorsque les autres formes sont infructueuses (démocratie libérale, social-libéralisme de la social-démocratie, pouvoir " démocratique " personnel autoritaire...).

  • Le fascisme répond à l’intérêt des privilégiés qui choisissent à un moment donné cette solution politique pour maintenir leurs profitsdans ce contexte, l’Etat fasciste s’appuie sur l’extrême droite mais surtout sur des composantes patronales, militaires, religieuses, institutionnelles, conservatrices de droite (plus rarement de petits courants complémentaires venus de la gauche), post-féodales, petites bourgeoises, parfois populaires qui lui donnent une assise dans la société.
  • L’arrivée au pouvoir du fascisme se réalise généralement grâce au soutien financier et médiatique du grand patronat. Une fois en charge des affaires du pays, le fascisme maintient le système capitaliste en radicalisant les options du libéralisme économique, en particulier avec des droits accrus pour les chefs d’entreprise.

 

🔴 4) Le fascisme doit être considéré comme une catégorie historique à part entière
Or, les actuels manuels scolaires d’histoire font tout pour flouter cette catégorie historique.

 

👉 Quatre reproches principaux doivent leur être adressés concernant le fascisme :

  • > réduire largement l’analyse du fascisme à celle du nazisme et même celle du nazisme à la personnalité d’Adolf Hitler ;
  • > passer sous silence les responsabilités concrètes des patronats, des appareils régaliens (police, Justice, militaires...) ;
  • > intégrer le fascisme dans une catégorie plus vaste aux fondements non pertinents : le totalitarisme des années 1930 ;
  • > oublier de nombreux pays de la "constellation fasciste ", comme l’Espagne de Franco.
    • L’Europe a compté plusieurs Etats fascistes avant 1940 et pendant la seconde guerre mondiale : Italie, Portugal, Espagne, Hongrie, Allemagne, Autriche, Roumanie, Pologne, Croatie, Slovaquie, Grèce, Lituanie, France (régime de Pétain), Ukraine ( Stetsko) ...

Toute étude sérieuse du fascisme doit prendre en compte les caractéristiques communes et les grandes différences entre les forces fascistes avant la prise du pouvoir et entre les régimes fascistes après la prise du pouvoir.

 

🔴 5) Le fascisme s’appuie sur deux réalités historiques, semble-t-il contradictoires :

  • le maintien dans les sociétés de la fin du 19è, du 20è et du 21è d’héritiers des millénaires et siècles barbares, matériellement (grands propriétaires terriens souvent nobles, religieux, colons...) et culturellement (primeur du nationalisme sur l’universalisme, des vertus guerrières sur celles d’humanité, de l’émotion sur la raison, de la force sur le droit, de la violence sur la culture...) ;
  • le besoin pour le patronat, souvent de branches professionnelles " modernes " de combattre le mouvement ouvrier et socialiste pour protéger ses profits mirifiques et son pouvoir (lors des élections sur un programme seulement démagogique) et dans le sang si le niveau de combativité et de conscience des salariés et de la population devient menaçant pour lui).

Ces deux réalités historiques ont pour l’essentiel fusionné dans les années 1930 et 1940.

 

 

- Treize critères complémentaires pour décrire le fascisme

🔴 6) L’histoire du fascisme peut être divisée en trois grandes périodes :

  • le pré-fascisme avant 1914 comprenant des courants liés aux Etats autocratiques comme les empires austro-hongrois, russe et prussien germanique ainsi que des forces issues du royalisme comme Action française ;
  • le fascisme proprement dit (1917 à 1945) engendré par la volonté du patronat d’écraser le mouvement ouvrier, surtout après la crise économique de 1929.

Dans ce texte sur les caractéristiques du fascisme, nous abordons le fascisme de l’entre-deux-guerres où il parvient au pouvoir comme " solution " des classes privilégiées à la crise de reproduction du capital (au moins un maintien "naturel" des taux de profit). En cassant le mouvement ouvrier et la gauche anticapitaliste, elles pensent pouvoir maintenir leurs marges, recomposer l’appareil de production et sa compétitivité internationale.

  • le post-fascisme (ou néo-fascisme) depuis 1945.

 

🔴 7) Par contre, le fascisme affaiblit au maximum toute force pouvant représenter une opposition dans le fonctionnement de l’économie capitaliste :

  • les syndicats de salariés sont interdits ou très sévèrement réprimés ;
  • la gauche anticapitaliste est toujours laminée dans un bain de sang ;
  • dans tous les Etats fascistes, d’une façon ou d’une autre les salaires et droits sociaux baissent.

 

🔴 8) Le fascisme développe un patriotisme exacerbé, un communautarisme national

Le fascisme présente un caractère national (spécificités liées à l’histoire et à l’économie du pays), nationaliste exacerbé (exaltation de la nation comme communauté unie autour de sa langue, valorisation d’une identité nationale mythique, floraison spectaculaire de drapeaux, chants patriotiques jouant un rôle religieux ...) et impérialiste (si le rapport de forces s’y prête).

 

🔴 9) Le fascisme fait de l’armée le cœur de la nation avec disposition de crédits considérables quelle que soit la situation économique et sociale.

Il choisit souvent un chef militaire comme personnification du régime. Le fascisme fait de l’armée son modèle social et son système de valeurs (hiérarchie, discipline, courage, "la force crée le droit"...). Il valorise les Anciens combattants au point parfois d’en faire l’ossature de ses milices paramilitaires et même du régime.

 

🔴 10) Le fascisme s’appuie sur la religion majoritaire du pays (ou très rarement les religions) posée comme élément de l’identité nationale. Le réseau du clergé sert alors mieux qu’un parti unique à la manipulation de l’opinion.

 

🔴 11) L’institution judiciaire n’a jamais représenté une barrière contre le développement de la barbarie des fascistes, y compris avant leur arrivée au pouvoir.

Plusieurs explications peuvent être avancées : solidarité de classe de privilégiés, tradition de respect de la loi bien plus forte que la volonté de faire respecter les droits...

 

🔴 12) Le fascisme comme totalitarisme idéologique et culturel

  • Le fascisme utilise tous les moyens à sa disposition pour sa propagande, particulièrement les médias écrits et audiovisuels, les arts graphiques (affiches), le cinéma. Notons l’importance particulière du sport qui permet d’exalter les " qualités nationales ".
  • Le fascisme bénéficie généralement du soutien de grands journaux déjà reconnus lors de son arrivée au pouvoir : le soutien des propriétaires et l’autocensure des journalistes sont plus utiles qu’une interdiction.
  • Le fascisme représente, sans aucun doute, un totalitarisme idéologique et culturel, d’où les autodafés bien connus du nazisme sous forme de rites collectifs en place publique, avec répétition d’incantations comme « Contre la lutte des classes et le matérialisme, pour la communauté du peuple et une philosophie idéaliste, je remets au feu les écrits de Karl Marx et de Trotsky… Contre la trahison littéraire envers les soldats de la Grande Guerre, pour l’éducation du peuple dans l’esprit de vérité, je remets au feu les écrits d’Erich Maria Remarque. »

 

🔴 13) Le fascisme valorise l’unité nationale contre des boucs émissaires chargés de tous les torts.

Qui sont ces ennemis déclarés ? le plus souvent les militants politiques anticapitalistes et les syndicalistes. Durant la grande période de montée du fascisme (années 1920 et 1930), le concept de " judéo-bolchevisme " articulait une dénonciation raciste des juifs et une accusation politique anti-communiste.

  • Après avoir réussi le génocide du communisme allemand, le nazisme a chassé les juifs et les tsiganes.

 

🔴 14) Le fascisme combat les droits des femmes

L’exemple le plus éclairant a été donné par Mussolini divisant par décret de moitié les salaires des femmes. Plus généralement, le fascisme interdit l’avortement, impose des rôles sexués plus rigides (les femmes restent au foyer, les hommes commandent, l’homosexualité est persécutée...)

 

🔴 15) Le fascisme se situe bien dans la droite de l’échiquier politique et idéologique.

  • Sur 30 cas que nous avons étudié, il participe toujours à des alliances politiques à droite avant d’arriver au pouvoir.
  • De même, son programme et son idéologie radicalisent la logique des orientations de la droite traditionnelle, en particulier en matière de sécurité intérieure et extérieure mais aussi sur bien d’autres plans : nationalisme, rôle de la religion et de l’armée, importance de la liberté des chefs d’entreprise, respect de l’autorité, désignation de boucs émissaires, sexisme.

 

🔴 16) Le fascisme développe une idéologie réactionnaire fondée sur certains des (ou tous les) aspects suivants :

  • Justification de l’inégalité sociale, de la hiérarchie et de l’autorité ;
  • Promotion d’un homme providentiel (culte de la personnalité) ;
  • Propagande sécuritaire visant à rassembler autour du pouvoir et de son sauveur ;
  • Dénonciation de boucs émissaires pour mieux souder les " nationaux ".

 

🔴 17) Une fois que le fascisme a rempli sa fonction de maintien des profits et du pouvoir de la classe privilégiée, celle-ci préfère opérer une transition vers un retour au modèle « libéral ».
Cette transition s’avère parfois difficile en raison de l’autonomisation de la structure fasciste.

 

 

- Les 14 caractéristiques déterminantes du fascisme dégagées par Lawrence Britt
En étudiant les régimes fascistes d’Hitler (Allemagne), Mussolini (Italie), Franco (Espagne), Suharto (Indonésie), et Pinochet (Chili), Lawrence Britt[1] a mis en avant 14 éléments communs qu´il nomme les " caractéristiques déterminantes du fascisme " :

  • Un nationalisme puissant et constant : les régimes fascistes ont tendance à faire un usage incessant de maximes, slogans, symboles, et chants patriotiques, et autre bric-à-brac. Les drapeaux sont partout, ainsi que les symboles de drapeaux sur les vêtements et les affichages publics ;
  • Le mépris pour la reconnaissance des droits de la personne : par peur d’ennemis et par besoin de sécurité, les gens dans les régimes fascistes sont persuadés que les droits de la personne peuvent être ignorés dans certains cas, « par nécessité ». Les gens ont tendance à regarder ailleurs ou même à approuver la torture, les exécutions sommaires, les assassinats, les longues incarcérations de prisonniers, etc...
    • L’identification d’ennemis ou de boucs émissaires comme cause d’unité : le besoin d’éliminer la menace ou l’adversaire communément perçus, minorités raciales, ethniques ou religieuses, libéraux, communistes, socialistes, terroristes, etc., rassemble les gens dans une frénésie patriotique ;
    • La suprématie de l’armée : même quand les problèmes intérieurs sont nombreux, l´armée se voit accorder un montant disproportionné des fonds gouvernementaux et les programmes intérieurs sont négligés. On valorise les soldats et le service armé ;
    • Un sexisme répressif : les gouvernements des nations fascistes ont tendance à être presque exclusivement dominés par les hommes. Sous les régimes fascistes, les rôles sexués traditionnels sont plus rigides. L opposition à l´avortement est élevée ainsi que l´homophobie, et la législation et la politique nationale anti-gays ;
    • Des médias de masse sous contrôle : quelquefois, les médias sont directement contrôlés par le gouvernement, mais dans d´autres cas, les médias sont contrôlés indirectement par une réglementation gouvernementale ou par des porte-parole et des dirigeants sympathiques (aux vues du gouvernement) ;
  • Une obsession avec la sécurité nationale : la peur est utilisée par le gouvernement comme instrument pour motiver les masses ;
    • L'amalgame de la religion et du gouvernement : les gouvernements des nations fascistes ont tendance à utiliser la religion la plus répandue de la nation comme outil de manipulation de l´opinion publique. Les dirigeants du gouvernement font un usage courant de la rhétorique et de la terminologie religieuses, même quand les principaux credo de la religion sont diamétralement opposés aux politiques et aux actions du gouvernement ;
    • La protection du pouvoir des entreprises : c'est souvent l’aristocratie de l’industrie et des affaires d´une nation fasciste qui a mis les dirigeants du gouvernement en place, créant ainsi une relation avantageuse entre les affaires et le gouvernement et pour l´élite du pouvoir ;
    • La suppression du pouvoir des travailleurs : Parce que la seule menace pour un gouvernement fasciste est le pouvoir des organisations de travailleurs, les syndicats sont soit entièrement supprimés soit sévèrement réprimés ;
  • Le mépris pour les intellectuels et les arts : les nations fascistes ont tendance à promouvoir et à tolérer une hostilité ouverte envers l´éducation supérieure et le milieu universitaire. Il n´est pas rare de voir des professeurs et autres universitaires censurés ou même arrêtés. La libre expression dans les arts est ouvertement attaquée et les gouvernements refusent souvent de financer les arts ;
  • Une obsession avec le crime et le châtiment : dans les régimes fascistes, la police obtient des pouvoirs presque illimités pour faire respecter la loi. Les gens acceptent souvent de fermer les yeux sur les abus de la police et même de renoncer à des libertés civiles au nom du patriotisme. Le pouvoir de la police nationale est souvent pratiquement illimité dans les nations fascistes ;
  • Le règne du favoritisme et de la corruption : les régimes fascistes sont presque toujours gouvernés par des groupes d´ amis et d´associés qui se nomment à des postes au gouvernement et utilisent l´autorité et le pouvoir du gouvernement pour protéger leurs amis de l´obligation de rendre des comptes. Dans les régimes fascistes, il n est pas rare que les dirigeants au pouvoir s'approprient ou volent carrément des ressources ou même des trésors nationaux ;
  • Des élections frauduleuses : quelquefois, les élections dans les nations fascistes sont complètement factices. D´autres fois, les élections sont manipulées grâce à des campagnes de salissage contre les candidats de l´opposition, voire leur assassinat, l'utilisation de la législation pour contrôler le nombre des votants ou les limites des circonscriptions et la manipulation des médias. Les nations fascistes utilisent aussi systématiquement leur système judiciaire pour manipuler ou contrôler les élections.
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6 septembre 2024 5 06 /09 /septembre /2024 13:20
La gauche n’a pas de problème avec les sous-préfectures

Métropoles à gauche, ruralité au RN ?

Sébastien Rome :

- effectue ici un retour[0] en 2012 : " Le vote rural et le RN : la faute à Mélenchon ? "

- bat en brèche cette théorie fumeuse... notamment développée par F. Ruffin

 

 

La France des métropoles serait à gauche et la France rurale, périurbaine, des villes moyennes serait RN. Vous connaissez la chanson. Pour une gauche majoritaire dans le pays, il faut établir le bon diagnostic. Je vous soumets ici quelques idées et résultats qui invitent à abandonner la lecture simpliste métropole versus campagne. Et non, la France des sous-préfectures ne vote pas RN.

 

 

Source : Sebastien Rome député LFI | mis à jour le 13/09/2024

- Tribunes, ateliers aux universités d’été, déclarations publiques : une question prend de plus en plus de place : est-ce que la France hors des « métropoles », c’est-à-dire les petites et villes moyennes, les villages, vote principalement pour le Rassemblement national ?
Mais également : existe-t-il une opposition binaire entre une France des villes et une France des champs comme la fable d’Esope le décrivait au VIe siècle avant J.C ?
La réalité du réseau urbain français est plus complexe et ne ressemble pas à la fable du poète grec, où l’opulence du rat des villes impliquent l’insécurité permanente quand la tranquillité du rat des champs a pour corolaire la pauvreté. Il semblerait que pour certains, nous en sommes toujours là plus de deux millénaires après. Sur ce sujet, la récente analyse et typologie des espaces ruraux[1] démontre que certaines campagnes sont en déclin quand d’autres sont dynamiques et prospères, encore d’autres sont très attractives car dans des zones touristiques mais pauvres. Je ne reviens pas plus sur cet aspect laissant le soin d’explorer via le lien au-dessus la diversité des ruralités françaises.

 

 

🔴  Essayons donc de sortir de la carricature binaire et poursuivons en regardant quels sont les ressorts du vote dans les habitants des sous-préfectures, des villes moyennes en déprise et de la ruralité et surtout s’ils votent plus RN.

 

 

- Pour cela commençons par les travail de Olivier Bouba-Olga et Vincent Grimault, qui, dans un article pour Alternatives économiques, nous expliquent vraiment les différences de vote RN entre les villes et les campagnes[2].

Par un travail remarquable, ils démontrent le facteur explicatif du vote. « Le fait de montrer que le vote dépend de caractéristiques sociales plus que du lieu de vie permet d’invalider les interprétations en termes de gradient d’urbanité [plus on s’éloigne du centre-ville de la métropole, plus on vote RN], très souvent reprises, plus ou moins consciemment, dans les médias. »

L’écart des résultats, en données brutes, entre l’urbain et le péri-urbain ou le rural est de 11 points en défaveur pour la gauche. Dit autrement, si on regarde le pourcentage des résultats entre les villes et les campagnes, on a un écart de 11 points. Cela plaide pour une interprétation géographique du vote. Il y aurait un vote des quartiers différents de celui des clochers selon la nouvelle formule de François Ruffin[3].

 

Mais quand on observe le résultat des élections législatives au regard de la composition sociale de ces différents territoires (urbain, rural sous influence urbaine, rural autonome), on obtient une autre compréhension de la situation sociale du pays. Le vote des ouvriers, des employés, des cadres des villes et des champs varie assez peu selon leurs lieux de vie.

  • Ainsi, l’écart brut qui était de 11 points entre l’urbain et le rural tombe à 1 point pour le rural et à 3 points pour le rural sous influence urbaine (« périurbain »).
  • L’écart d’un point dans le rural n’est pas significatif. Cela veut dire que les ruraux ne votent pas différemment que les urbains mais selon leurs classes sociales.
  • Par contre, l’écart de 3 points dans le péri-urbain quand on neutralise l’effet de la composition sociale a une signification. Chez les habitants des zones péri-urbaines, il semble y avoir une légère influence du lieu de vie selon Olivier Bouba-Olga[4].

 

 

- Je propose ici d’expliquer cette influence géographique du vote par l’organisation sociale dans l’espace qui s’est mis en place en France selon le triptyque suivant :

triangle travail-foncier-mobilité

 

🔴 On sait que le niveau de diplôme est la corrélation la plus efficace dans l’explication du vote[5]. Plus on est diplômé, moins on vote RN. Avec un CAP/BEP, on a bien plus de probabilité de voter RN. Ces diplômes impliquent une position sociale, un éventail de professions et des revenus qui ne sont pas les mêmes que lorsque l’on a un diplôme du supérieur, c’est un truisme. On accède alors à un logement en rapport avec ce revenu selon le prix du foncier. Ce logement implique une mobilité insérée dans un réseau de transports collectifs/publics ou un réseau routier de transports privés/individualisés. Le crédit fait le lien entre ces trois éléments

 

🔴 On retrouve là la base du capitalisme actuel fait de réseaux, de spéculation et de dépréciation foncière, de l’exploitation du travail et du non-travail, où le système bancaire est central. Pour le dire schématiquement :

  • quand on a de très bons revenus, on vit soit en centre-ville, soit dans la banlieue chic ;
  • quand on est très pauvre, on vit soit dans les HLM, soit dans les centres anciens des villes (ou villages) en déprise ;
  • quand on a un salaire autour du salaire médian, soit 1 850 € (c-a-d 50 % des Français gagnent plus de 1850€ et 50 % gagnent moins), on va vivre au milieu de ces deux espaces, dans le périurbain.

 

🔴 On se distingue ainsi des plus pauvres en évitant les centres anciens, souvent dégradés tout en n’ayant pas les moyens accéder aux quartiers les plus prisés. La voiture est alors ce qui fait lien entre les espaces de consommation, de travail, de loisirs, de services publics. Le choix est de se mettre en retrait, « au calme »,  « à la campagne », à distance des espaces sociaux les plus stigmatisés, à des fins de distinction sociale et de reconnaissance sociale de réussite via l’accession à la propriété d’une maison individuelle.

 

🔴 Si le vote ne dépend pas du territoire mais de la condition sociale, comme le démontre entre autres Olivier Bouba-Olga, on doit comprendre les rapports sociaux que les habitants de ces différents territoires entretiennent collectivement les uns avec les autres. Ces rapports sociaux s’inscrivent dans les territoires qui sont ainsi socialement marqués, avec plus d’ouvriers/employés dans les espaces péri-urbains qui cherchent à se rapprocher des lieux de vie les plus valorisés socialement et dans le même temps qui chercher à se distinguer des lieux de vie les plus stigmatisés.

 

 

- Il ne faut donc pas penser les communes indépendamment les unes des autres ou selon leur nombre d’habitants, mais dans les relations qu’elles (et leurs habitants) entretiennent en termes de distinction sociale.

Chercher à comprendre le vote des habitants de communes par tranche du nombre d’habitants n’a pas de sens. Deux villages moins de 1 000 habitants n’auront pas la même fonction si l’un est la « banlieue » chic d’une métropole et l’autre dans un « arrière-pays » pauvre.

  • Dans l’Hérault, l’ancien chef-lieu d’Olargues (550 hab.), dans le Haut Languedoc n’a rien à voir avec Saint-Jean-de-Cuculles (483 hab.) à quelques kilomètres de Montpellier.
  • A Olargues, au premier tour le candidat NFP est 1er 50%, le RN 31% et Renaissance 12% (circo NFP 32% - RN 48% - Renaissance 13 %).
  • A Saint-Jean-de-Cuculles, la candidate RN fait 37 % (41% circo), le candidat Renaissance 35% (22 dans la circo) et celui du NFP 26% (33% dans la circo).
  • Pareillement, cela n’a pas plus de sens de classer Mende, préfecture de la Lozère (38% NFP et 30% RN), avec Plan-de-Cuques (1er tour 57% RN et 13% NFP), connu pour son centre commercial aux portes de Marseille !
  • Auch préfecture du Gers (NFP en tête) n’a rien à voir avec Tassin-la-Demi-Lune dans la banlieue aisée de Lyon (Renaissance en tête).

Ces communes ont des fonctions totalement différentes dans le territoire bien qu’équivalentes en nombre d’habitants.

Mende en 1969

Mende en 1969

🔴 Ainsi, dans l’Hérault, charité bien ordonnée commençant par soi-même, on observe que les villes qui ont/avaient des fonctions de centralité (centralité aussi bien administrative, commerciale ou historique), quelle que soit leur taille, votent plus à gauche que leurs alentours. Il y a ainsi des systèmes de halo. Montpellier vote plus à gauche que ses extérieurs. Mais c’est aussi le cas de Lodève, Ganges, Clermont-l'Hérault, Saint-Pons-de-Thomières… et même de Béziers.

Rapport de forces NFP/RN Hérault 2nd tour 2024 © les 577

Rapport de forces NFP/RN Hérault 2nd tour 2024 © les 577

vote NFP Hérault

Si la carte de gauche montre un marquage net entre la côte urbanisée qui vote RN et les piémonts ruraux (Cévennes, Larzac, Haut-Languedoc) qui vote à gauche, on perçoit des petites villes qui ont des fonctions de centralités entourées de vote RN : Pézenas, Ganges, Bédarieux, Clermont l’Hérault, Lodève, Montpellier. Sur la carte de droite, on voit que les centralités qui ont mis le RN en tête ont aussi un vote à gauche plus élevé que leur environnement (Sète, Béziers, Lunel). L’effet de halo est clairement visible.

 

 

🔴 La carte du Rhône est assez typique de la répartition sociale dans l’espace qui implique une répartition des votes. Un centre, la métropole de Lyon avec ses banlieues intégrées au système urbain puis une ceinture plus privilégiée où le vote libéral domine et enfin le RN avec les centralités de Tarare et l’Arbresle.

Rhône 1er tour

Rhône 1er tour

Dans la 9e circonscription du Rhône, au nord-est du département, le candidat NFP, Jean-Henri Soumireu-Lartigue (PS) est 1er à Villefranche-sur-Saône (35%) et second à Belleville-en-Beaujolais (24%)

Rhône NFP

quand il est troisième (23%) dans la circonscription après le RN (35%) et la droite (25%). Abdel Yousfi (PCF) dans la 11e circonscription est en tête à Givors (48%) mais troisième dans la circonscription (22%).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

🔴 Comme pour l’Hérault, l’aspect homogène du vote pour le RN et le NFP dans la Drôme cache des différences d’intensité. Montélimar qui a mis le RN en tête, vote plus à gauche que son environnement

Drôme NFP RN

Drôme NFP RN

Drôme NFP

proche. C’est aussi assez évident pour Die, Crest, Romans-sur-Isère et bien sûr Valence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

🔴 Ce schéma fonctionne assez bien à toutes les échelles : centre du village et sa périphérie, une petite ville avec ses villages, des petites villes avec une grande ville, Paris avec le Nord, le Sud et l’Est de la France où le RN réalise ses meilleurs scores[6].

 

 

-  Afin de vérifier cette hypothèse et partant de ce constat, je me suis efforcé de compiler les résultats dans les sous-préfectures de France (3,5 millions d’inscrits) selon les trois blocs : centre, gauche, extrême droite.
Le résultat est édifiant. La gauche est en tête dans la France des sous-préfectures. Mais comme ces sous-préfectures n’ont pas le même statut dans le territoire [parfois la sous-préfecture est la commune la plus peuplée, comme Saint-Denis dans le 93], j’ai regardé les résultats selon que la sous-préfecture était la première, deuxième ou troisième commune du département en nombre d’habitants.

Résultats par bloc dans les sous-préfectures (1er tour)

Résultats par bloc dans les sous-préfectures (1er tour)

🔴 Mais j’ai souhaité tester plus avant cette idée de communes qui remplissent des rôles de centralité (cliquez une définition sur le site l’Observatoire des Territoires) sans nécessairement être une sous-préfecture.

 

🔴 Je me suis donc appuyé sur le programme « Action Cœur de Ville » qui concerne 245 communes. Selon l’Agence nationale pour la cohésion des territoires[7] des « villes moyennes, qui jouent un rôle de centralité au sein des régions, n’ont pas réellement fait l’objet de politiques publiques de l’État ciblées sur les enjeux de revitalisation ces dernières décennies, et de leurs centres-villes en particulier. Certaines de ces villes présentent pourtant les caractéristiques de territoires délaissés ou dévitalisés, pour lesquels une action publique spécifique s’impose et, plus globalement, pour lutter contre les fractures territoriales. D’autres, bien que moins en difficulté, doivent être soutenues dans leur fonction de centralité. » Cela représente plus de 4,6 millions d’inscrits.

 

🔴 Ainsi, si ces communes ont des difficultés de logements et de commerces vacants, connaissent des taux de chômage et de pauvreté élevés, un sous-équipement public et privé, nous devrions donc voir apparaître un vote RN motivé par la colère (« fâchés pas fachos »), le délaissement, le « sentiment d’abandon », le recul des services publics et la fuite des entreprises. 

 

🔴 C’est plutôt l’hypothèse de la centralité qui l’emporte. La gauche surperforme dans ces communes qui n’ont rien à voir avec les métropoles. Il s’agit bien de communes moyennes en difficulté. Une des explications serait que les services publics y soient plus présents, ce qui réduirait l’idée du sentiment d’abandon. Effectivement, dans ces territoires, le secteur public pèse plus lourd dans le poids économique local, comme l’a démontré Laurent Davezies[8]. Cela conduit à une plus grande sensibilité à la fermeture de ces services publics, qui sont pratiquement les seuls à offrir des emplois quand le tissu industriel est parti. Les emplois dans les collectivités, souvent premiers employeurs, les Ehpad, les écoles, les chambres consulaires… sont centraux.

 

🔴 Si je crois que la présence des services publics a une influence, je la situe ailleurs.

  • On retrouve dans ces administrations des postes d’encadrements de la fonction publique avec un nombre de diplômés plus important qui ont plus tendance à voter à gauche.
  • On trouve aussi dans ces territoires plus de pauvreté, à la fois dans des HLM plus présents (les communes autour sont souvent en dessous des seuils d’obligation de production d’HLM et évite donc d’en produire pour « se préverser » des pauvres) et dans l’habitat dégradé de centre-ville offrant du logement social dit « de fait » (moins cher qu’en HLM et plus rapidement accessible). « Parmi les personnes gagnant moins de 900 euros par mois, le leader de LFI rassemble 34 % des voix, contre 26 % pour Marine Le Pen. » nous rappelle Libération[9] présentant les travaux de Piketty-Cagé.
résultats action cœur de villes

résultats action cœur de villes

🔴 L’idée qu’il existe un halo autour d’un centre peut avoir sa pertinence si on la généralise à toutes les échelles et si on ne se limite pas caricaturalement aux métropoles.

On ne peut pas en rester à l’idée de deux France :

  • celles des métropoles qui votent à gauche et pour Macron parce qu’elles sont mondialisées par le haut (cadres) et par le bas (main-d’œuvre ouvrière racisée) ;
  • et le reste, leurs périphéries, voteraient à l’extrême droite parce qu’elles sont blanches et populaires.

 

 

- Nous venons de voir que l’ensemble de ce qui est décrit ci-dessus montre que la binarité bourg/tours est fausse.
Cette lecture ne marche pas au regard des faits. Les bourgs centraux votent plus à gauche que leur environnement proche. Mais si le RN est très haut autour, il sera tout de même assez haut au centre. Bien que les clivages soient avant tout sociaux, on peut dégager une relation entre des centres, quelles que soient leurs tailles, et leurs périphéries. Ces relations semblent s’emboîter à toutes les échelles du pays, qui continue de s’organiser autour de son centre principal, Paris, puis des centres secondaires, les métropoles, puis ainsi de suite dans un réseau qui maille le pays de plus en plus finement. À chaque maille, le centre plus urbain vote plus à gauche que sa périphérie même quand ce centre ne compte que 500 habitants.

 

Je me permets même descendre à une maille plus petite. Alors que j’allais à la rencontre du maire de Tressan, petite commune de 637 habitants, qui n’est pas une centralité, ce dernier m’interroge : « Pourquoi ma commune vote-t-elle majoritairement à gauche quand toutes les communes autour votent à 60 % RN ? ». Me voilà heureux de cette question, car j’étais venu justement ce jour de premier tour des législatives pour cette raison. Je l’interroge à mon tour : « Combien as-tu de lotissements ? » « Aucun », me dit-il.

 

🔴 On retrouve ainsi le rapport à l’espace que je décrivais en premier.

  • Quand un village n’a pas produit de périphérie, il vote moins RN.
  • Le centre produit de l’égalité quand la périphérie implique une distinction.

Par ailleurs, je crois que le votent massif pour le RN dans les villages de l’arc méditerranéen est lié à la trop grande rapidité de la croissance urbaine de ces villages par l’apport de populations, non pas immigrées, mais d’autres régions de France choisissant de se distinguer radicalement des classes populaires. Ils sont soit retraités, soit des travailleurs, souvent indépendants, dans la sphère de l’économie dite « résidentielle[10] ».

Tressan

Tressan

🔴 Ainsi, reprenant mon triptyque travail-foncier-mobilité, on comprend l’enjeu essentiel d’agir sur ces trois leviers en même temps, notamment pour desserrer l’étau du crédit, qui est prépondérant pour des personnes qui n’ont toujours pas de capital pour investir dans un logement et dans deux ou trois voitures. Comment se passer d’un crédit avec un salaire moyen ? On retrouve ici même les motivations du vote RN : de revanche sociale sur les classes supérieures (anti-élite économique et/ou culturelle) et de vote de distinction sociale sur les classes inférieures non-blanches ou ostracisées sous le nom de « cas-soc ». Ces électeurs sont des classes intermédiaires dont le lieu de vie est entre deux centres, socialement placés entre des zones où il y a plus pauvre que soit et des zones où il y a plus riche que soit.

 

 

- Nous pouvons affirmer qu’il y a un objectif stratégique pour la gauche en général et la France insoumise en particulier à aller à la conquête électorale (municipale) dans les centralités à chaque échelle géographique.
Dans les métropoles bien sûr, mais aussi dans les plus petites villes qui donnent un avantage à la gauche. Ces centralités sont pratiquement toujours le centre de l’intercommunalité et systématiquement la « capitale » de l’agglomération ou de la métropole.
Elles influent donc positivement ou négativement sur leur environnement proche.

 

Prendre ces villes en gestion municipale doit conduire à des politiques de rupture affichées qui ne se concentrent pas sur la centralité pour conserver son siège de maire, reproduisant par-là les politiques de métropolisation et d’attractivité concurrentielle des territoires (le cas de Montpellier qui se ferme à son territoire environnant et le concurrence est en cela caricatural) à différentes échelles, mais au contraire à la déconcentration.

 

🔴 La « démétropolisation » planifiée, qui vise à créer des contrepoids aux centralités (c’est-à-dire à élargir aux périphéries la centralité), sera une œuvre d’égalité sociale entre les habitants de territoires si différents socialement et, ce faisant, elle affinera et élargira le réseau urbain par une juste répartition des services publics et de l’emploi privé. Mais pour cela, il faudra que le citoyen reprenne la main sur le triptyque travail-foncier-mobilité aujourd’hui aux mains du marché qui fait son beurre dans les zones attractives et délaisse les zones où les profits semblent ne pas exister.

 

 

Notes :

[0Sébastien Rome retour en 2012 : " Le vote rural et le RN : la faute à Mélenchon ? "

[1] Une nouvelle typologie des espaces ruraux en France

[2] Analyse Ce qui explique vraiment les différences de vote RN entre les villes et les campagnes

[3François Ruffin  "Je demande à la gauche de conjuguer la France des bourgs et des tours. Des quartiers et des clochers, de n'abandonner personne ! »

[4] « Le résultat principal que nous obtenons est le suivant : l’écart brut entre rural autonome ou rural sous influence et urbain observé dans le tableau 1, de l’ordre de 11 points de pourcentage, tombe à 1,3 point pour le rural autonome et à 3 points pour le rural sous influence. Il est donc très sensiblement réduit, les écarts de vote entre rural et urbain sont pour une large part le résultat d’effets de composition sociale. Deuxième résultat, cette réduction est plus forte dans le rural autonome que dans le rural sous-influence, l’écart de 3 points reste non négligeable, les effets de composition sociale n’expliquent pas tout. » nous disent Olivier Bouba-Olga et Vincent Grimault dans la note méthodologique suivante : Note-méthodo.pdf (univ-poitiers.fr) 

 

 

 

 

 

 

 

[5Résultats des législatives 2024 : âge, profession... Comment ont voté les Français ?

Tableau historique de la France La formation des courants politiques de 1789 à nos jours

[6] Il est à nuancer selon les traditions locales de votes. Le site www.unehistoireduconflitpolitique.fr permet de générer des cartes. J’ai choisi l’une représentant le vote PCF aux législatives de 1978 (la gauche de « rupture » de l’époque) à gauche celle de la Nupes en 2022 à droite (avec le slogan « Mélenchon 1er ministre »). On voit une permanence dans certaines zones du territoire : les Cévennes, le Vercors, l’Allier, Alpes de Hautes, le centre de la Bretagne… comme Hervé le Bras l'a fréquemment démontré dans ses ouvrages dont le dernier est " Tableau historique de la France - La formation des courants politiques de 1789 à nos jours " chez Seuil.

 

 

[7Agence nationale pour la cohésion des territoires

[8« L’Etat a toujours soutenu les territoires » Ou « Inégalités et justice territoriales vont-elles de pair ? »

[9Présidentielle 2022 : est-il vrai que les «classes populaires» ont plus voté Mélenchon que Le Pen ?

[10Il y a économie résidentielle et économie résidentielle...

 

👉 Les commentaires ICI

 

Pour en savoir plus :

- Institut La Boétie : colloque « Extrême droite : le dessous des cartes. Comment la vaincre »

La gauche actualise sa stratégie à l’aune du livre de Cagé et Piketty

Législatives, européennes 2024 : Quatrième bloc, la stratégie gagnante de la France insoumise

- « Missive depuis le Midi Rouge devenu brun » – L’analyse du député Sébastien Rome

Comment le RN s’est imposé, Benoit Bréville, Pierre Rimbert, Serge Halimi

- Les électeurs ordinaires du Rassemblement National

- Ruffin : la honte en entier et pas à moitié

 

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15 juillet 2024 1 15 /07 /juillet /2024 14:12
Jean Marie Le Pen et Jordan Bardella

Jean Marie Le Pen et Jordan Bardella

De la crise au chaos politique...

Nous y sommes !

 

 

Un demi-siècle après sa fondation, le Rassemblement national est le premier parti de France. Ses priorités idéologiques — durcissement pénal, combat contre les immigrés et les « assistés » — inspirent les politiques du président Emmanuel Macron. Mais l’extrême droite se nourrit depuis longtemps des renoncements et des accommodements des partis de gouvernement.... alimentant une « guerre des pauvres » dont le vote pour elle est une manifestation[14].

 

 

Source : Benoît Bréville, Serge Halimi, Pierre Rimbert & Céline Marin mis à jour le 20/07/2024

🔴 Comment le RN s’est imposé par Benoît Bréville, Serge Halimi & Pierre Rimbert

 

- Le Rassemblement national (RN) au centre du jeu, l’ordre politique décomposé : comment en est-on arrivé là ?

Décidée par M. Emmanuel Macron à l’issue du scrutin européen du 9 juin[1], où le parti de M. Jordan Bardella a réuni deux fois plus de suffrages que celui du président, la dissolution de l’Assemblée nationale ne sanctionne pas seulement l’échec cuisant d’un extrême centre convaincu qu’on dirige un pays comme on administre une banque, ni même celui du personnage impulsif et arrogant qui s’est prétendu rempart contre l’extrême droite avant de lui ouvrir les portes du pouvoir : « Si on gagne, prétendait-il pourtant à La Plaine Saint-Denis le 20 mars 2017, ils s’effondreront le jour d’après. Aucun doute. » 

 

Le caprice de M. Macron clôt un long cycle d’hypocrisie consistant, pour les gouvernements qui se sont succédé depuis que l’extrême droite a pris son envol, à dénoncer les effets dont ils ont favorisé les causes. Les premiers succès du Front national (FN) enregistrés lors de scrutins locaux en 1983 coïncident avec la soumission aux contraintes eu-ropéennes des socialistes au pouvoir lorsqu’ils renoncent à la politique de « rupture avec le capitalisme » prévue dans leur programme. Si rien ne relie alors les deux événements, l’obéissance des partis de droite comme de gauche aux règles d’une mondialisation qu’ils présenteront parfois comme « heureuse » fournira le terreau fertile d’un parti qui totalisait cent mille voix aux élections législatives de 1981. À mesure que les classes dirigeantes abandonnent à des instances supranationales des pans croissants de leur souveraineté économique, monétaire, juridique, le débat public, jusque-là dominé par l’opposition entre libéralisme et socialisme, se trouve reformulé en clivages nationaux, culturels, sécuritaires, identitaires, voire civilisationnels.

 

 

- Le groupuscule fondé en 1972 par des partisans de Vichy et de l’Algérie française[2] va s’épanouir dans le chaos social né de la désindustrialisation et du chômage de masse.

Il convertit la colère suscitée par une oligarchie libérale ou socialiste devenue gestionnaire de la mondialisation en un ressentiment :

  • dirigé, vers le haut, contre ses dirigeants successifs, ses alliés intellectuels et médiatiques ;
  • et, vers le bas, en une haine inquiète envers certains des plus fragiles : les travailleurs arabes « qui occupent nos emplois » pendant la première vague de chômage de masse, puis les musulmans « qui menacent nos valeurs » après le 11 septembre 2001 et, plus encore, après les attentats terroristes en France (2012-2016). Le succès de l’extrême droite a pour condition — insuffisante — le chômage, la précarisation du travail, la désorganisation de la vie et l’incertitude de l’avenir qu’ils engendrent. Mais il découle aussi d’une instrumentalisation politique cynique. Parce qu’elle imagine le FN puis le RN inéligibles, la classe dirigeante espère se faire réélire en faisant campagne contre la formation paria, non sans avoir préalablement composé avec ses priorités relatives à l’immigration et à la sécurité [3]. Omniprésent depuis le 9 juin, le thème du « combat contre les extrêmes » réactive le vieux refrain du parti du juste milieu destiné à réserver au seul « bloc central, progressiste, démocratique et républicain », ainsi que vient de le qualifier M. Macron, le droit de diriger le pays pour l’éternité.

 

 

- Car la dissolution marque aussi la fin d’un théâtre d’ombres politiques.

Sa dramaturgie suit une logique dont les acteurs ont accepté les prémisses dès le début des années 1990 : si, premièrement, la montée des nationalismes — ici, celle du FN — est largement le sous-produit politique de la mondialisation et des bouleversements, des peurs qu’elle induit et que, deuxièmement, les dirigeants politiques jugent néanmoins celle-ci inévitable, voire souhaitable, alors la vie démocratique doit désormais battre au rythme d’une priorité scandée scrutin après scrutin : empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir, lui « faire barrage ».

 

Au fil des ans, le FN puis le RN ont ainsi constitué une rente pour les partis traditionnels, qui bénéficiaient déjà d’un mode de scrutin taillé à leur avantage : jusqu’en 2022, le RN ne disposait que d’une poignée de parlementaires ; aujourd’hui encore il ne contrôle l’exécutif d’aucune des treize régions françaises. En somme, les formations de l’« arc républicain » se sont présentées alternativement contre le FN-RN avec la quasi-certitude de l’emporter et la faculté de se désintéresser des racines de son succès.

 

 

- Mettre en avant la frange de militants et de cadres frontistes ouvertement racistes sert alors de prétexte pour éliminer du jeu électoral la part, croissante, des classes populaires puis des classes moyennes qui utilisent ce parti rejeté pour exprimer leur rejet des partis.

Les électeurs du FN ou plus tard du RN effarouchaient un instant les élites avant d’être renvoyés, comme les abstentionnistes, au néant politique. L’exigence « républicaine » de contourner la « démocratie », sujette aux peurs, menacée par des passions politiques sans nuance, plus récemment par les fausses nouvelles et les ingérences étrangères, a permis de justifier les verdicts d’experts contre les choix populaires. Bien au-delà du seul vote pour l’extrême droite, le mépris des suffrages « populistes » tint lieu de vertu politique : les exigences de Bruxelles, Moody’s et McKinsey s’imposent plus spontanément comme l’évidence aux anciens élèves de Sciences Po, de l’École nationale d’administration (ENA) ou de Polytechnique que celles des 54,8 % de « non » au référendum du 29 mai 2005, des « gilets jaunes », des soignants, des grévistes, des 70 % de Français opposés à la dernière réforme des retraites… Durant ces décennies, des responsables politiques de droite comme de gauche ont pourtant montré qu’ils pouvaient encore agir vite et fort, écarter les règles européennes qu’ils avaient présentées comme intangibles lorsque leurs adversaires réclamaient qu’on les transgresse, mais uniquement afin que tout continue comme avant. On négocia de nouveaux traités de libre-échange, on renfloua les banques, on finança l’économie pendant la pandémie.

 

 

- Le cas français n’est pas une exception, tant les grandes orientations économiques et sociales des pays occidentaux s’accordent au même diapason.

La mise en concurrence universelle des ouvriers, des employés, des cadres puis des services publics a partout tracé les mêmes oppositions nationales entre stables et précaires, actifs et chômeurs, métropoles connectées et territoires abandonnés, classes cultivées et non-diplômés[4]. Et, sous des formes diverses, la même montée en puissance de formations d’extrême droite plaidant pour un capitalisme national dirigé par des élites locales. Le développement du FN présente toutefois des spécificités. Suivre le méandre qui conduit de la fermeture d’une usine, d’un bureau de poste, d’une perte de pouvoir d’achat, aux 31,4 % des suffrages exprimés le 9 juin en faveur d’un parti xénophobe implique de revisiter le comportement des élites de tous bords qui, pendant quarante ans, ont vécu comme une divine surprise la présence d’un croquemitaine qu’il suffisait d’écarter indéfiniment du jeu pour que leur joie demeure.

 

 

🔴 Le vote d’extrême droite en France, de 1981 à aujourd’hui par Céline Marin

 

- Le premier succès national du Front remonte aux européennes de 1984 (11 %)

Le 24 avril 1988, M. Jean-Marie Le Pen, qui vient de réunir 14,39 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle, célèbre à la télévision le « grand élan de la renaissance nationale » qui emportera les « tenants du déclin et de la décadence ». Il talonne de deux points l’ancien premier ministre Raymond Barre et écrase le communiste André Lajoinie (6,76 %)[5].

 

Depuis sa fondation en 1972, le FN défend un programme d’extrême droite classique :

  • mêlant rejet de la Révolution française, anticommunisme forcené, renvoi des immigrés et rétablissement de la peine de mort.
  • L’ordre moral n’est pas oublié : patriarcal, le FN est furieusement opposé à la liberté d’avorter et aux droits des minorités sexuelles.
  • Sur le plan économique, il s’oppose au marxisme, à l’économie mixte que défend Valéry Giscard d’Estaing au ministère des finances (1959-1966, 1969-1974), puis à son libéralisme économique lorsqu’il devient président (1974-1981). Il entend concilier économie nationale (protectionnisme) et démantèlement de l’État social, baisse des impôts et suppression de la Sécurité sociale, retraites par répartition et privatisations massives.

Un programme inspiré à la fois par le président américain Ronald Reagan, en compagnie de qui M. Le Pen s’évertue à se faire photographier, et par le dictateur chilien Augusto Pinochet, dont il soutient qu’« il a sauvé son pays ».

 

Le premier succès national du Front remonte aux européennes de 1984 (11 %)[6] : JM. Le Pen obtient ses meilleurs résultats chez les petits patrons et les cadres diplômés de l’enseignement technique et commercial ainsi qu’au sein d’une bourgeoisie réactionnaire souvent catholique et nostalgique de l’Algérie française. Quatre ans plus tard, une part croissante (27%) des artisans, commerçants et chefs d’entreprise menacés par la désindustrialisation rejoint l’électorat frontiste, et avec elle une proportion significative (19 %) d’ouvriers. Ce coudoiement de populations aux intérêts divergents persistera pendant deux décennies.

 

 

- Le contexte porte le parti plus que son programme.

Dès l’élection de François Mitterrand, la question, sociale, des travailleurs immigrés et de leurs enfants est reformulée en un problème d’ordre public et de sécession ethnico-religieuse. Les conflits de 1982-1984 dans les usines automobiles, où les licenciements s’enchaînent par milliers, soulèvent une houle xénophobe dans la presse conservatrice. Le premier ministre socialiste Pierre Mauroy la conforte lorsqu’il évoque en janvier 1983 « des travailleurs immigrés (…) agités par des groupes religieux et politiques[7] ». Un chômage de masse qui frappe en priorité les ouvriers spécialisés d’origine immigrée, le désarroi du gouvernement de gauche, la surenchère de la droite sur le thème du désordre et de la délinquance, la forte audience médiatique des thèmes liés à l’immigration et à l’insécurité favorisent le décollage électoral du FN : 11,26 % dans le XXe arrondissement de Paris en mars 1983 avec comme programme : « Immigration, insécurité, chômage, fiscalisme, ras-le-bol ! » L’automne suivant, c’est l’élection municipale de Dreux et les 16,72 % du FN. « La seule Internationale de style fasciste est rouge et non pas brune », estime néanmoins l’intellectuel modéré de référence Raymond Aron[8], dont on prétend qu’il ne s’est jamais trompé. Que « quatre compagnons de [Jean-Marie] Le Pen » siègent au conseil municipal de Dreux lui « semble moins grave que d’accepter quatre communistes au conseil des ministres ». De son côté, la gauche socialiste réplique à cette progression sur le terrain culturel plutôt que social : ses médias célèbrent la « culture beure » et le Parti socialiste (PS) parraine SOS Racisme, dont nombre de cadres le rejoindront. L’un d’eux, M. Harlem Désir, dirigera même le PS au début du quinquennat de M. François Hollande, avant de devenir sous-ministre des affaires européennes.

 

 

- Le FN devient l’épouvantail indispensable des socialistes
Il permet de remobiliser des militants étourdis par le grand tournant libéral de 1983-1984 et crée un levier pour semer la discorde chez l’ennemi. « On a tout intérêt à pousser le FN, explique en juin 1984 Pierre Bérégovoy, ministre des affaires sociales. Il rend la droite inéligible. Plus il sera fort, plus on sera imbattables. C’est la chance historique des socialistes.[9] » Anticipant un raz-de-marée de droite aux élections législatives de 1986, Mitterrand fait voter le scrutin proportionnel, qui provoque l’entrée de trente-cinq députés frontistes au Palais-Bourbon. À intervalles réguliers, pour faire monter le FN et entraver ainsi les succès électoraux de la droite parlementaire, les socialistes agitent le chiffon rouge du droit de vote des immigrés aux élections locales sans jamais légiférer en ce sens. M. Le Pen doit d’ailleurs ses premiers coups médiatiques au locataire de l’Élysée. Répondant à une lettre du fondateur du FN qui s’offusque de son invisibilité médiatique, Mitterrand intervient personnellement en juin 1982 pour qu’il passe en direct au journal télévisé puis, en février 1984, qu’il soit l’invité de « L’Heure de vérité », instance médiatique de consécration politique. Le président socialiste ne voit alors en M. Le Pen qu’« un notable » inoffensif. Il ne pouvait pas soupçonner qu’en 2022 la Nièvre, son fief électoral, voterait pour… Mme Marine Le Pen.

 

 

- Entre-temps, le parti adopte les deux traits qui resteront sa marque de fabrique.

  • D’une part, tirer profit des transformations du champ médiatique pour présenter l’actualité comme une validation de ses thèses. De la radicalisation sécuritaire de la droite sous la férule du couple Charles Pasqua - Robert Pandraud (1986-1988) aux émeutes de Vaulx-en-Velin en octobre 1990 commentées en direct à la télévision comme une « Intifada des banlieues » en passant par la première affaire du foulard islamique à Creil et la fatwa de l’ayatollah Rouhollah Khomeiny contre l’écrivain Salman Rushdie un an plus tôt, la toile de fond médiatico-politique alimente la crainte d’une deuxième génération d’immigrés moins loyaux à la France qu’à leurs origines arabes, et bientôt qu’à l’islam.
  • D’autre part, le FN contrebalance son dogmatisme nationaliste par une déconcertante souplesse tactique. La mise en place du marché unique (1986-1993), que plébiscitent la droite et les socialistes, et la fin concomitante de la guerre froide inspirent à M. Le Pen un virage serré. Initialement favorable à une monnaie et une défense européenne communes contre la « menace » soviétique jusqu’au milieu des années 1980, il dénonce désormais « une Europe mondialiste et tiers-mondiste », les « fédérastes » de Bruxelles et les « banquiers apatrides » qui seraient à l’origine du traité de Maastricht, auquel il s’oppose[10]. Tout comme il combattra la politique agricole commune (PAC), les accords de libre-échange, le traité de Constitution européenne en 2005 et, deux ans plus tard, celui de Lisbonne.

 

Sur ce point, l’actualisation du programme économique du FN intervient dès 1992. Le parti insiste désormais sur la lutte contre le « libéralisme sauvage » et sur la « notion de nouvel ordre mondial soutenue par les grandes multinationales que le sens de leurs intérêts pousse à la recherche d’un libre-échange mondial généralisé et dérégulé ». Au moment où un « oui » étriqué au référendum de Maastricht (51 %) révèle à une classe politique et médiatique quasiment unanime la popularité très relative de l’Europe des marchés qu’elle imaginait consensuelle, le FN enterre l’ultralibéralisme de Reagan. Il se découvre défenseur des « nombreux services publics, commissariats, maternités ou services hospitaliers » menacés par l’Union. La dévotion proeuropéenne des milieux d’affaires, des classes cultivées, des médias et des partis de gouvernement offre alors au FN un quasi-monopole de la critique radicale d’une architecture bruxelloise de plus en plus impopulaire. À la différence de la gauche, il ne prétend pas la réformer dans le sens d’une « Europe sociale » : « L’Union européenne est devenue un système totalitaire et son bilan est un véritable désastre économique et social : récession, délocalisations, mépris des peuples, explosion des prix depuis l’instauration de l’euro, disparition de notre agriculture (…) et de nos services publics, immigration massive, destruction de notre identité nationale », explique l’Euromanifeste frontiste de 2009. Mme Le Pen prolongera cette orientation en réclamant la sortie de l’euro, ce qui restera sa position jusqu’en 2018.

 

 

- Plusieurs facteurs ralentissent périodiquement la progression de l’extrême droite.

  • D’abord les scissions ou crises internes. Celle de 1998-1999 entre M. Le Pen et M. Bruno Mégret prive le FN de nombreux cadres et contribue à son résultat exécrable lors de l’élection présidentielle de 2002. Certes, il parvient au second tour, mais pour y recueillir moins de 18 % des suffrages, soit à peine plus qu’au premier… Le « plafond de verre » paraît alors singulièrement bas, presque rédhibitoire.
  • Cinq ans plus tard, grâce à une campagne sur les thèmes de l’insécurité, de l’immigration et de l’identité nationale dans la foulée des émeutes de novembre-décembre 2005, le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy séduit une partie de l’électorat frontiste, ramenant le score présidentiel de M. Le Pen à 10,4 % des voix lors de sa cinquième et dernière candidature à la magistrature suprême. Pour tous, le danger semble alors écarté. D’autant qu’un autre élément paraît démontrer que dorénavant les militants de gauche incarnent mieux la protestation contre les réformes néolibérales : l’embarras du FN lors des mouvements sociaux qui se multiplient.

 

En avril 2015, le député sarkozyste Éric Ciotti prétendait que « le programme économique de Mme Le Pen est très exactement celui de M. [Jean-Luc] Mélenchon et de M. [Olivier] Besancenot », dirigeant du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). « Très exactement », assurément pas. Mais les électorats de la droite et de l’extrême droite, proches sur les questions de l’islam et de l’immigration, divergeaient déjà de plus en plus dans leurs appréciations respectives du retour à la retraite à 60 ans, de la suppression de l’impôt sur la fortune, d’une réforme « en profondeur » du système capitaliste, voire d’une « justice sociale prenant aux riches pour donner aux pauvres ». Dans chacun de ces cas, les frontistes étaient environ deux fois plus nombreux à appuyer des réformes réclamées par la gauche de gauche et par les syndicats[11]. L’alliance des droites semble alors impossible ; d’ailleurs Mme Le Pen n’en veut pas.

 

 

- Cependant, lorsqu’il s’agit de se mobiliser contre les politiques néolibérales mises en œuvre par des gouvernements conservateurs mais aussi socialistes, le FN-RN est aux abonnés absents.
Certes, les syndicats le repoussent, mais leur cause embarrasse plutôt l’extrême droite vu qu’en réunissant « Français » et immigrés elle relègue au second plan les clivages identitaires qui constituent son fonds de commerce. Qu’il s’agisse du grand mouvement social de novembre-décembre 1995, partiellement victorieux, de la réforme des retraites en 2010, de la grève des cheminots en 2014, de la loi travail en 2016, du mouvement des « gilets jaunes » en 2018 ou d’une nouvelle réforme des retraites l’année suivante, le FN-RN n’est pas dans son élément. Il doit à la fois être proche de son électorat, solidaire des protestations sociales, et rester associé au « parti de l’ordre » contre d’éventuels débordements de manifestants face à la police. Pour résoudre cette contradiction, il prétend que les politiques sociales néolibérales, qu’il combat lui aussi, sont la conséquence des traités européens que certains syndicats et militants de gauche ont soutenu, et des gouvernements successifs qu’ils ont élus pour faire barrage à l’extrême droite (2002, 2017, 2022). Le fait que dès 1992 Mitterrand et Jacques Chirac aient battu la campagne en faveur du traité de Maastricht, tout comme treize ans plus tard MM. Sarkozy et Hollande soutiendraient le traité constitutionnel européen, parut valider cette observation : entre 1981 et 2017, quatre présidents de la République, deux de droite, deux de gauche, et pourtant un même choix relatif à l’Europe alors même qu’elle déterminait un nombre croissant d’orientations économiques et sociales. « UMPS » : en apposant le sigle du principal parti de droite (Union pour un mouvement populaire, UMP) à celui du PS, l’un et l’autre associés dans la même majorité au Parlement européen, le FN-RN affichait sa singularité sans trop maltraiter la réalité.

 

Entre UMP et PS : Même adhésion aux traités européens, même majorité à Bruxelles, même combat au sein d’un « front républicain » contre l’extrême droite à l’occasion des grands scrutins : comment s’étonner que le FN-RN apparaisse comme la grande force d’alternance, et le « vote barrage » comme une coalition du statu quo au service d’un syndicat des sortants ?

  • D’autant qu’une telle stratégie, compréhensible pour barrer la route du pouvoir à une formation extraparlementaire et fascisante — le cas du Front populaire en 1936 —, parut moins convaincante au fil du temps. D’une part, parce que l’extrême droite se banalisait, arrondissait son propos, se prétendait même philosémite.
  • D’autre part, parce que les partis qui se liguaient contre elle ne cessaient de plagier des éléments-clés de son programme.
    • Le 16 novembre 2015, M. Hollande déclare devant le Parlement réuni en Congrès : « Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né français, je dis bien : même s’il est né français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité[12]. » Mme Le Pen se félicite aussitôt qu’un président socialiste opère cette distinction entre citoyens français en fonction de leur origine : « Le FN a un programme réaliste et sérieux qui est même source d’inspiration pour François Hollande. »
    • Avec M. Macron, ce sera carrément Noël pour l’extrême droite : une police débridée, des manifestations interdites, une loi immigration, une autre contre le « séparatisme », l’emploi des termes « ensauvagement », « décivilisation », « immigrationnisme ». Cette fois, c’est le député RN Jean-Philippe Tanguy qui se réjouit : « Le fait de valider nos thèses rend possible et probable et souhaitable aux yeux des Français notre arrivée au pouvoir. L’original gagne toujours sur la mauvaise copie, ou même la copie excessive concernant [le ministre de l’intérieur Gérald] Darmanin ». Lequel avait jugé Mme Le Pen « trop molle » face à l’islamisme…

 

 

- Le 11 septembre 2001, la question du terrorisme, de l’islam radical, s’installe durablement au centre des débats français.
Les attentats d’Al-Qaida inaugurent une ère d’instabilité internationale génératrice d’une hausse considérable des migrations dont l’extrême droite saura profiter.

  • En 1980, on comptait 8,4 millions de déplacés dans le monde.
  • Puis 17,3 millions en 1990, 19,1 millions en 2001, 41 millions en 2013.
  • Fin avril 2024, leur nombre atteint 120 millions.

Simultanément, les débats sur le voile et la burqa envahissent l’actualité, en particulier après les attentats meurtriers contre une école juive, Charlie Hebdo, le Bataclan, Nice, Samuel Paty, etc. Le FN ajuste alors son discours à un courant intellectuel qui, des Pays-Bas à l’Italie, présente l’islam comme un ennemi mortel de la civilisation européenne. Les chaînes d’information en continu y contribuent. Ce qui permet au FN-RN de combattre l’immigration du Sud sans trop mettre en avant des préjugés racistes, dédiabolisation oblige, mais la défense de libertés et d’un vivre-ensemble — égalité femmes/hommes, droits des gays et lesbiennes, liberté d’expression et de caricature — qui seraient menacés par un « séparatisme » musulman dans les « territoires perdus de la République ». La convergence entre cette idéologie et la « laïcité », instituée en nouvelle religion séculière après les massacres de Charlie Hebdo, offre aux discours de l’extrême droite une onction républicaine.

 

 

- Pourtant, l’hégémonie idéologique croissante ne se traduisait toujours pas en positions de pouvoir.
La crise de 2008 et ses ondes de choc sociales allaient y remédier en étendant l’aire d’influence du FN-RN. Tandis que les contrecoups du choc pétrolier avaient, dans les années 1980, balayé les grandes usines des métropoles, la débâcle décime cette fois les établissements modestes des campagnes et des petites villes, les secteurs du bois, du carton, du matériel de transport, de l’agroalimentaire, du médicament… Des dizaines de milliers d’ouvriers perdent leur emploi dans des territoires qui n’en regorgent pas, à moins de s’éloigner de son domicile et d’alourdir sa facture automobile. L’État laisse se désintégrer ce tissu manufacturier qui avait jusque-là résisté aux délocalisations. Le fossé entre les métropoles mondialisées, rapidement remises sur pied, et le reste du pays s’accroît.

 

S’ensuit un sentiment d’injustice que la numérisation à marche forcée, l’austérité imposée par Bruxelles et défendue par Paris accentuent, et qui font naître une défiance envers la puissance publique (lire « Vous avez dit “sentiment d’abandon” ? »).

  • En quelques années, écoles, gares, tribunaux, maternités, services d’urgences, centres des impôts ferment par centaines, dans les grandes villes mais surtout dans les petites et les villages : entre 2011 et 2016, la moitié des bureaux de poste de la Sarthe tirent le rideau.
  • L’État s’efface du paysage.

Le FN déroule alors sans effort sa stratégie de mise en concurrence des pauvres : l’argent public ne profite pas selon lui à ceux qui le méritent, mais aux étrangers qui exploitent la protection sociale, aux banlieues qui refusent de se soumettre aux lois de la République… Fin 2014, raconte l’historienne Valérie Igounet, « Thierry Lepaon, alors secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), se trouve en séance de bureau confédéral de son syndicat. Il lit à haute voix un tract dont les grandes lignes sont, entre autres, un nécessaire protectionnisme et la défense des services publics par un État stratège recouvrant sa souveraineté “bradée” à Bruxelles. Il récolte l’assentiment général de ses camarades. “ Il y a juste un problème ”, explique-t-il, “ ce tract a été rédigé par des gens du Front national. Alors on fait quoi maintenant ?[13] »

 

 

- La paupérisation des campagnes accélère le maillage territorial du RN
Inspiré par les thèses du géographe Christophe Guilluy sur la « France périphérique » et par les analyses du sondeur Jérôme Fourquet, ce positionnement de défenseur des exclus de la mondialisation, méprisés par les classes supérieures, est d’autant plus efficace qu’il s’appuie sur un constat juste. De fait, les élites urbaines se contentent souvent d’un rapport de villégiature avec les campagnes, dont elles ignorent les préoccupations. Or, avec la montée en puissance des enjeux environnementaux, cette France s’est transformée. Longtemps vanté comme un idéal — par opposition au citadin aliéné par le « métro-boulot-dodo » —, le modèle du petit propriétaire pavillonnaire se trouve métamorphosé en anti modèle par l’urgence climatique. L’avenir appartient au citoyen écoresponsable, qui se déplace à vélo, mange des légumes bio, privilégie les circuits courts et… érige sa coûteuse vertu en impératif moral. Cette nouvelle modernité progressiste, que l’austérité cantonne aux métropoles, renvoie des pans entiers du monde populaire à l’obsolescence. Ne lui restait plus qu’à mal voter… Le FN saura se tourner vers cette ruralité pour étendre son implantation, qui pendant deux décennies avait été concentrée autour de ses bastions du sud-est et du nord-est du pays.

 

L’indifférence de M. Macron à la ruralité, son mépris des « gens qui ne sont rien », ses grandes réformes contre les retraites, l’assurance-chômage, le code du travail, sans oublier la taxe sur les carburants, ont provoqué un soulèvement politique et populaire contre la paupérisation de la France non métropolitaine. Inédit par sa composition sociale et ses modes d’action, le mouvement des « gilets jaunes » s’est heurté à l’hostilité des médias, à la défiance d’une partie de la gauche, à la répression du gouvernement. Puis à la récupération de l’extrême droite. « Je suis là pour vous parler au nom d’une France qui se sent humiliée parce qu’on leur a dit “vous n’êtes rien, vous êtes des riens ”, s’emporte Mme Le Pen (Europe 1, 29 novembre 2018). Maintenant, ça suffit : la classe politique s’est occupée prioritairement et même exclusivement de toutes les minorités possibles et imaginables dans notre pays depuis des années. Nous, nous sommes la majorité et nous méritons la considération et le respect. »

 

 

- « Nous » ? L’électorat populaire dont parle Mme Le Pen a choisi l’abstention aussi souvent que le vote.

Si une partie de celui-ci accorde ses suffrages à l’extrême droite, c’est également pour faire barrage à une mondialisation qui a ravagé le monde des ouvriers, des employés, des petites classes moyennes. Elle fait un pari assurément perdant. Car à mesure qu’il contamine la droite et le centre avec ses obsessions sécuritaires et migratoires, le parti de Mme Le Pen parachève sa normalisation économique, notamment sur la question européenne. Son accession au pouvoir apporterait donc à son électorat « de petits, de sans-grade, d’exclus, de mineurs, de métallos, d’ouvrières, d’ouvriers, d’agriculteurs acculés à des retraites de misère » invoqué le 21 avril 2002 par M. Le Pen les mesures xénophobes auxquelles certains aspirent peut-être. En revanche, cette victoire de l’extrême droite ne ferait rien pour inverser la dynamique qui les a broyés.

 

  • Une gauche qui enfin s’y emploierait n’aurait donc plus aucun rival, juste un chemin semé d’embûches à éviter et une page blanche à écrire. Pari gagnant ? C’est à présent le seul qui reste.

 

 

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- « Battre l’extrême droite » : l’Institut La Boétie organise 2 grandes tables rondes sur la stratégie à adopter

À l’occasion de la sortie de son premier livre, Extrême droite : la résistible ascension, paru le 6 septembre, l’Institut La Boétie vous invite à revivre les dialogues exceptionnels entre chercheur·ses et politiques intitulés « Comment battre l’extrême droite ? », du jeudi 19 septembre 2024.

 

 

Notes :

[1] DISSOLUTION : Le 9 juin 2024 EMMANUEL MACRON annonce la dissolution de l'Assemblée Nationale

[2] Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[3] Lire Serge Halimi, « Le Front national verrouille l’ordre social », Le Monde diplomatique, janvier 2016.

[4Lire le dossier « Pourquoi la gauche perd », Le Monde diplomatique, janvier 2022.

[5Élections présidentielles de 1988

[6Résultats élections européennes 1984

[7" Les immigrés sont agités par des groupes religieux et politiques " déclare M. Mauroy Contradictions...

[8Raymond Aron " La seule Internationale de style fasciste est rouge et non pas brune "

[9Le FN et François Mitterrand

[10] Cité par Emmanuelle Reungoat, « Le Front national et l’Union européenne [https://www.cairn.info/les-fauxsemblants-du-front-national--9782724618105-page-225.htm] », dans Sylvain Crépon, Alexandre Dézé et Nonna Mayer, Les Faux-Semblants du Front national, Presses de Science Po, Paris, 2015.

[11Le Figaro, Paris, 8 avril 2015.

[12Politiques de la délégitimation : de la remise en cause de la double nationalité au projet d’extension de la déchéance de nationalité

[13Valérie Igounet, « La conversion sociale du FN, mythe ou réalité ? », Projet, n° 354, Paris, octobre 2016.

[14] Le RN entretient une « guerre des pauvres » dont ce vote pour lui est une manifestation

 

Pour en savoir plus :

L’élite de l’extrême droite par François Denord & Paul Lagneau-Ymonet

Vous avez dit « sentiment d’abandon » ? Par Benoît Coquard & Clara Deville

Les beaux esprits contre la France moche par Fabrice Raffin

- Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)

 

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8 juillet 2024 1 08 /07 /juillet /2024 13:55
Le RN a perdu les législatives 2024... l'arnaque continue (suite) !

Le RN entretient une « guerre des pauvres » dont le vote pour lui est une forme de manifestation[8]...

 

Chaque jour qui passe le démontre un peut plus : le #RN est la roue de secours du système... car pour Sébastien Chenu, vice-président du RN et député du Nord, proposer la destitution d'E. Macron « n'a aucun sens »[7]. 

 

 

Depuis 2017, Macron a agi comme un véritable marche pied pour l’extrême droite[0]. Du lexique infamant renvoyant dos-à-dos l’extrême droite et la France insoumise, à la loi Immigration reprenant parmi les propositions les plus racistes défendues par Jean-Marie Le Pen et saluée comme une victoire idéologique par Marine Le Pen, l’extrême centre a définitivement choisi Hitler plutôt que le Front populaire.

Cependant, malgré 7 années de dérive droitière du Président Macron et son parti Renaissance, le 7 juillet 2024, le peuple a refusé le programme aussi raciste que favorable aux riches présenté par Jordan Bardella[1].

 

 

   PREMIER ARTICLE SUR LE COMPORTEMENT POLITIQUE DU RN

👉 : " LE RN PAR LES ACTES : LA STRATÉGIE DU DOUBLE-LANGAGE EST UNE ARNAQUE "

 

SECOND ARTICLE ICI

👉 : LE #RN PAR LES ACTES : LA STRATÉGIE DU DOUBLE LANGAGE EST UNE ARNAQUE (SUITE) !

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 25/02/2025

- Les discours et les actes

  • 08 juillet 2024 : Le lendemain des élections législatives, le RN se dévoile officiellement

Finalement, les élus RN au Parlement européen siègeront dans le nouveau groupe d’extrême-droite formé par le premier ministre hongrois pro-Poutine, les « Patriotes pour l’Europe ». Le RN n’avait pas voulu l’annoncer avant le second tour, de peur de relancer le soupçon de sympathies pro-russes[2].

 

Le RN rejoint Viktor Orban dans un nouveau groupe d’extrême-droite européen

 

  • 11 juillet 2024 : Marine Le Pen annonce que le RN " censurera tout gouvernement " comprenant des ministres LFI ou écologistes

Avis à tous les électeurs du RN qui ont cru les salades sociales de l’extrême-droite : "si le NFP fait voter l’abrogation de la retraite à 64 ans, les élus de le Pen seront du côté de ceux qui s’y opposeront[3] ". Rien de neuf sous le soleil. Le Pen et sa bande s’étaient déjà alliés à Macron pour voter contre la hausse du SMIC[4].

Ceux qui ont cru à leurs promesses voient maintenant la réalité !

 

Marine Le Pen assure que le RN « censurera tout gouvernement » comprenant des ministres « insoumis » ou écologistes

 

  • 26 août 2024 : À l’Élysée, le RN d’accord avec la Macronie et LR pour faire barrage au NFP

Reçus à l’Élysée, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont confirmé à Emmanuel Macron qu’ils voteraient une motion de censure contre le Nouveau Front populaire.

 

Le Pen veut donc aider Macron à garder le pouvoir pour appliquer son programme.
Ses électeurs sont donc prévenus : Le Pen préfere Macron au partage des richesses, à l'abrogation de la réforme des retraités, à la refondation de nos services publics, à l'augmentation du SMIC, et à la justice sociale...
Macron et Le Pen sont les meilleurs alliés au service du système, le parti de la trahison du peuple. 👇

 

À l’Élysée, le RN d’accord avec la Macronie et LR pour faire barrage au NFP

 

  • 27 août 2024 : le RN ne votera pas la destitution de Macron portée par La France insoumise[6]

Les masques tombent lors du passage le 27 août sur France Bleu Belfort Montbéliard de Guillaume Bigot (Député RN du Territoire de Belfort) pour évoquer la position du RN sur le gouvernement qu’Emmanuel Macron ne veut toujours pas nommer !

Interrogé pour savoir si le RN voterait la destitution, il répond :
- « Non,bien sûr que non ! » [1'39"]
- « demander la destitution, c'est mettre à bas l'autorité du Président de la République » [2'54"] 👇

 

Mon passage ce matin sur France Bleu  @bleubelfort  pour évoquer la position du RN sur le gouvernement qu’Emmanuel Macron ne veut toujours pas nommer !

 

🔴 confirmé par Sébastien Chenu le 29 août[7], pour qui, proposer la destitution d'Emmanuel Macron « n'a aucun sens » !

 

Pour Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, proposer la destitution d'Emmanuel Macron «n'a aucun sens».

 

Conclusion : Ce parti se dit d'opposition, mais Macron et Le Pen jouent main dans la main... Voter RN c’est voter Macron... et vice versa. Le chaos c’est eux !

 

  • 01 octobre 2024 : le RN ne censurera pas le gouvernement Barnier

En direct, Marine Le Pen révèle son alliance avec Emmanuel Macron :

« Nous refusons de censurer a priori votre gouvernement pour lui donner une chance »

 

Nous refusons de censurer a priori votre gouvernement pour lui donner une chance

 

  • 02 octobre 2024 : Le RN vote pour sauver Macron !

    Ce matin, pour la première fois de l’histoire de la Vème République, a eu lieu un débat et un vote sur la destitution de Macron en Commission des lois.

    Évidemment le RN a voté contre la destitution de Macron[9] comme il refuse de voter la censure contre le gouvernement Barnier.

🔴 Qui peut encore croire qu'ils sont autre chose que les alliés de la Macronie ?

 

La procédure de destitution d’Emmanuel Macron rejetée par la commission des lois de l’Assemblée

 

  • 10 octobre 2024 : double scandale en un jour !

▶️ Marine Le Pen empêche l'examen de la motion de destitution & enterre donc la possibilité de mettre un terme au règne de Macron.

Grâce à l'abstention de Marine Le Pen, représentante du groupe RN, l'inscription de la proposition de résolution visant à engager une procédure de destitution à l'encontre d'Emmanuel Macron à l'ordre du jour de l'hémicycle a été rejetée par la Conférence des présidents de l'Assemblée[10].

 

🔴 Le RN est décidément la bouée de sauvetage de Macron et permet la poursuite de sa politique de malheur. 

 

RELEVÉ DE CONCLUSIONS de la CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS du MARDI 8 OCTOBRE 2024

 

▶️ en refusant de voter la motion de censure du gouvernement Barnier, Marine Le Pen se met de nouveau au service de Macron !

Le gouvernement Barnier est l'exécuteur des basses œuvres du macronisme décomplexé que la majorité des Français a rejeté, et veut :

. réduire le déficit par 60 milliards d’économies, mais jamais en allant chercher l'argent là où il est.

. imposer 15 milliards en moins sur la Sécu' et 40 milliards de réduction des budgets déjà insuffisants des ministères et des collectivités.

Son premier acte sera budgétaire... et cette motion de censure déposée par le NFP vise à l'empêcher de nuire... et le RN ne la vote pas[11] !

 

Analyse du scrutin n°1 Unique séance du mardi 8 octobre 2024

 

🔴 En un jour, Marine Le Pen et le RN ont sauvé Macron de la destitution et Barnier de la censure !

 

  • 17 octobre 2024 : Honteux ! Le RN vote avec la Macronie contre tous les amendements pour le retour et le renfort de l'Impôt Sur la Fortune

Aujourd’hui en commission des finances, les députés Rassemblement national ont montré qu’ils restent d'immenses guignols. Après de grandes déclarations sur la justice fiscale… ils s'opposent à toutes les propositions permettant de rétablir l'ISF. 

 

 "Aujourd’hui en commission des finances, les députés  Rassemblement national ont montré qu’ils restent d'immenses guignols. Après de grandes déclarations sur la justice fiscale… ils s'opposent à toutes nos propositions permettant de rétablir l'ISF." - Aurélien Le Coq

 

  • 21 octobre 2024 : Le RN est une supercherie permanente !

Depuis plusieurs semaines le RN dit qu'il veut " proposer l'abrogation de la réforme des retraites[12] ", or ce jour, en commission des Affaires Sociales, le RN vient de voter contre l'amendement du NFP visant à abroger la réforme des retraites de Macron et à ramener l'âge de départ à la retraite à 62 ans[13]

 

🔴 Pourquoi ? Parce que la mesure était financée par une augmentation des cotisations sociales sur les salaires de plus de 4000 € par mois.

▶️  Mais... surpris ? 👇

  • En février 2023 sur France info, Marine Le Pen défendait la retraite à 67 ans[14] ;
  • et le 25 juin 2024, sur TF1, Jordan Bardella défendait la retraite à 66 ans[15]...
Le RN a perdu les législatives 2024... l'arnaque continue (suite) !
Le RN a perdu les législatives 2024... l'arnaque continue (suite) !

Conclusion : Le RN et les retraites, récit d’une grande arnaque[16] !

 

  • 25 octobre 2024 : le #RN et la #Macronie une fois de plus main dans la main pour rejeter les amendements en faveur du rétablissement et du renforcement de l'ISF.

Bardella, Le Pen, et tous le RN les meilleurs alliés de Macron !

 

17e législature Analyse du scrutin n°84 Scrutin public n°84 sur l'amendement n° 745 de Mme Sas et les amendements identiques suivants après l'article 3 du projet de loi de finances pour 2025 (première lecture).

 

  • 28 octobre 2024 : Jordan Bardella se déclare " favorable " au passage à trois jours de carence, au lieu d'un actuellement, dans la fonction publique lors d'un arrêt maladie

Le mal-travail des agent•es publics est un vrai sujet pour qui veut bien le voir :
. Bardella, la béquille de Macron, s'est exprimée, mais ignore t'il que quand on est malade, ça ne doit pas coûter de l’argent, et donc que le gouvernement ferait mieux de travailler sur les accidents du travail donc : sur la cause des arrêts et sur les conditions de travail ?
Le second, Manuel Bompard (LFI) est dans l’opposition... et il s'y oppose ! 

 

Trois jours de carence pour les fonctionnaires: Bompard dénonce "un scandale", Bardella se dit "favorable"

 

  • 29 octobre 2024 : Réforme des retraites : l'arnaque du RN continue sur le #BudgetSecu2025 !
    Le Pen et ses députés votent CONTRE l'abrogation de la réforme des retraites pour le 3ÈME FOIS !

 

Première séance du mardi 29 octobre 2024 Scrutin public n°182 sur l'amendement n° 146 de M. Vallaud et les amendements identiques suivants après l'article 3 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 (première lecture).

 

  • 29 octobre 2024 : Grâce à l'alliance du RN avec la macronie, le volet " recettes " du budget 2025 est rejeté par l'Assemblée pour le plus grand plaisir des ultras riches

Le budget pour plus de justice sociale et écologique que le Nouveau Front Populaire avait réussi à construire par des votes de l’assemblée est donc rejeté.

  • Par leur vote et donc leur faute :
    • les 4000 postes de professeurs supprimés, des coupes dans le budget Outre-Mer ou de l’écologie, ne seront pas discutés ;
    • si vos factures d'électricité augmentent encore cet hiver, dites merci à Bardella et Le Pen, par leur vote ils ont, entre autre, remis en cause la suppression de la hausse de taxe sur l’électricité qu'avait fait adopter le NFP ;
    • ont aussi été supprimés : la TVA à 0% pour les Outre-Mer, la pérennisation de l'impôt minimum sur les multinationales, la taxe de solidarité sur les dividendes, l'impôt « Zucman » sur le patrimoine des milliardaires, la taxe sur les rachats d'actions...
  • Marine Le Pen et Macron s'allient pour refuser de préserver les classes moyennes et populaires et, en compensation, faire contribuer les multinationales et les plus grandes fortunes.

Conclusion : c’est le crépuscule de la Macronie et la fin du RN comme parti d’opposition.

 

Unique séance du mardi 12 novembre 2024 Scrutin public n°438 sur la première partie du projet de loi de finances pour 2025 (première lecture).

 

  • 18 novembre 2024 : « Pas de condamnation pour être candidat RN » : la fable de Jordan Bardella démentie par les faits

Jordan Bardella président du Rassemblement national a assuré lundi sur BFMTV qu'il fallait "ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire" pour être candidat du parti : " C'est toujours la politique que nous avons suivie, à la différence près que quand les faits ont 30 ans, certains ne figurent pas sur le casier judiciaire et donc il y a des gens qui par duperie dissimulent un passé qui n'a pas été affiché sur le casier judiciaire en question ", a-t-il expliqué.

 

Figaro «La règle numéro un» pour être candidat du Rassemblement national est de «ne pas avoir de condamnation judiciaire», assure Jordan Bardella

 

▶️ Pourtant au moins une dizaine de cas de parlementaires ou de personnalités investies qui dérogent à la règle ont été recensées dont Marine Le Pen et le parti lui-même[18].

 

  • 15 janvier 2025 : une motion de censure a été déposée par les insoumis, soutenue par les écologistes et les communistes : « Le Rassemblement national a indiqué qu'il ne votera pas de censure dans l'immédiat, laissant une chance à François Bayrou[19] » 

C'est une opération de dévoilement répétée : le RN, qui ne note pas la motion de censure, [20] est la béquille de la Macronie.

 

Deuxième séance du jeudi 16 janvier 2025 Scrutin public n°526 sur la motion de censure, déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution, par Mme Mathilde Panot et 57 députés.

 

  • 04 février 2025 : Le RN ne devrait pas voter la censure sur le budget pour ne pas aggraver "l'instabilité", a estimé le patron du parti Jordan Bardella

Le RN va donc sauver Bayrou et la politique de Macron et, à cause du RN :

  • le prix de l’électricité va augmenter immédiatement pour 10 millions de personnes et en 2026 pour tout le monde 
  • les arrêts maladie des fonctionnaires, des policiers, des pompiers et des militaires ne seront plus payés qu’à 90%
  • le budget du ministère de l’agriculture va baisser de 13%, soit 1500 euros en moins par exploitation agricole
  • 40000 travailleurs pauvres vont être privés de la prime d’activité

 

Budget : le RN ne devrait pas voter la censure, selon Jordan Bardella

 

  • 05 février 2025 : le RN refuse de censurer le budget 2025 austéritaire du gouvernement François Bayrou[22] et refuse de censurer le budget de la Sécurité sociale[23] qui est pire que celui de Barnier... aux mêmes causes les mêmes effets !

. Par cette décision de non censure du budget 2025 le RN : cautionne la pire cure d'austérité qui va être impose au peuple : les coupes massives dans les budgets de l’écologie, du logement, de la recherche, de la culture, de l’éducation nationale, du sport, de l’agriculture ; hausse des tarifs de l’électricité ; baisse de l’indemnisation maladie des fonctionnaires et de la prime d’activité ; taxe sur les micro-entrepreneurs.

. Par cette décision de non censure sur le la partie 2 du budget de la Sécurité sociale, le RN valide 3 milliards d'économies dans la santé et une hausse des taxes sur les apprentis qui gagnent moins que le SMIC.
 

Première séance du mercredi 5 février 2025 Scrutin public n°693 sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par Mme Mathilde Panot et 90 députés.

 

  • 10 février 2025 : aujourd’hui le RN main dans la main avec le PS n’ont pas censuré le gouvernement Bayrou.

Ils sauvent une fois de plus la macronie et laissent passer un budget de la sécurité sociale amputé de 3.7 milliards d’euros. Un budget aux conséquences mortifères. 👇

 

Première séance du lundi 10 février 2025 Scrutin public n°739 sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par Mme Mathilde Panot et 70 députés.

 

  • 12 février 2025 : une nouvelle fois, le RN main dans la main avec le PS, n’a pas censuré le gouvernement Bayrou[24].

Le refus du RN et du PS, se déclarant pourtant tous deux inscrits dans l’opposition, de voter la censure a permis le passage en force des budget de la Sécurité sociale venant après le budget de l’État avec leurs conséquences dramatiques.

 

  • Pour voir le détail du vote en cliquant sur l'image 👇
Première séance du mercredi 12 février 2025 Scrutin public n°791 sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par Mme Mathilde Panot et 73 députés.

 

  • 19 février 2025 : le Rassemblement National vient de sauver Richard Ferrand, candidat de Macron pour la présidence du Conseil Constitutionnel.

Après avoir :
- refusé de censurer le gouvernement macroniste à 5 reprises ;
- laissé passer le pire budget du pays depuis 25 ans ;
- couvert les mensonges de Bayrou à propos du scandale de Bétharram ...

le RN, permet en s'abstenant  à Richard Ferrand, de passer à 1 seule voix[26]....

 

▶️ Richard Ferrand, cet ancien président de l’Assemblée nationale, très proche d’Emmanuel Macron, qui, en juin 2023, estimait qu’il serait de bon ton de changer la Constitution, et notamment remettre ne cause la " limitation du mandat présidentiel dans le temps[25] ".

 

Aujourd'hui, quel pacte Le Pen a-t-elle conclu avec le camp macroniste[26]

 

Richard Ferrand élu président du Conseil constitutionnel : pourquoi la gauche et la droite dénoncent un "deal secret" avec le RN

 

  • 19 février 2025 : le Rassemblement National l'avait dit, il l'a fait : pour plaire à Macron, il na pas voté la motion de censure déposée par le PS qui constituait un pistolet à eau.

Le RN « ne s’interdit rien pour l’avenir » mais « n’a pas encore décidé de se servir du marchepied constitué par le bloc de gauche » pour censurer, a lancé le député RN Kévin Pfeffer.... Le RN continue à défendre son allié du moment : le couple Bayrou/Macron et le pire budget d'austérité de la 5ème République[27] !

 

Première séance du mercredi 19 février 2025 Scrutin public n°842 sur la motion de censure, déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution, par M. Boris Vallaud et 65 députés.

 

 

🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 🔴 

 

 

- Pour son premier livre, l'Institut La Boétie s'attaque à l'extrême droite !

Après avoir organisé le colloque "  Extrême-droite : le dessous des cartes en octobre 2023[5] ", vu par près de 200 000 personnes, l'Institut poursuit son travail d'analyse sur ce sujet crucial pour notre camp.

 

Intitulé « Extrême droite. La résistible ascension », l'ouvrage réunit des auteurs parmi les plus grands spécialistes de l'extrême droite en France, avec une préface de l’historien Johann Chapoutot et une postface de Clémence Guetté, le tout sous la direction du sociologue Ugo Palheta.

  • Ses 16 contributions proposent une analyse des dynamiques qui ont poussé une partie croissante des élites à se ranger derrière l'extrême droite, de la façon et des médias par lesquels ont été imposés les discours sexistes, racistes et LGBTI-phobes qui portent l'extrême-droitisation, et décryptent les réseaux qui ont porté et conforté ce glissement.
    Extrême droite : La résistible ascension

 

 

🔴 Un ouvrage à mettre entre toutes les mains ! 👉

 

 

-  Par : l’Institut La Boétie

Éditions : Amsterdam

Date de parution : 06/09/2024
ISBN : 9782354802936
Pages : 280
Disponibilité : chez l'éditeur
Prix poche TTC chez Amsterdam : 18€

 

 

- « Battre l’extrême droite » : l’Institut La Boétie organise 2 grandes tables rondes sur la stratégie à adopter

À l’occasion de la sortie de son premier livre, Extrême droite : la résistible ascension, paru le 6 septembre, l’Institut La Boétie vous invite à revivre les dialogues exceptionnels entre chercheur·ses et politiques intitulés « Comment battre l’extrême droite ? », du jeudi 19 septembre 2024.

 

Source :

[0Macron : 7 ans de flirts avec l’extrême-droite

[1Résultats des élections législatives 2024 : découvrez la composition de la nouvelle Assemblée nationale

[2Le RN rejoint Viktor Orban dans un nouveau groupe d’extrême-droite européen 

[3Marine Le Pen annonce que le RN " censurera tout gouvernement " comprenant des ministres LFI ou écologistes

[4] Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes

[5Colloque – Extrême droite : le dessous des cartes. Comment la vaincre

[6Communiqué de la France insoumise : censure, mobilisation, destitution !

[7Pour Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, proposer la destitution d'Emmanuel Macron « n'a aucun sens ».

[8Le RN entretient une « guerre des pauvres » dont le vote pour lui est une forme de manifestation

[9La procédure de destitution d’Emmanuel Macron rejetée par la commission des lois de l’Assemblée

[10] RELEVÉ DE CONCLUSIONS de la CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS du bureau de l'Assemble Nationale du MARDI 8 OCTOBRE 2024

[11Scrutin public n°1 sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution par le NFP

[12Le Rassemblement national demande aux Français de faire pression sur leurs députés pour voter l’abrogation de la réforme des retraites qu’il propose dans sa niche parlementaire du 31 octobre

[13] Abrogation de la réforme des retraites : le RN a voté contre les amendements proposés par le NFP

[14Retraites : la vidéo qui démasque Marine Le Pen

[15Sur TF1, Bardella défend la retraite à 66 ans…

[16Le RN et les retraites : récit d’une grande arnaque

[17Jordan Bardella se dit " favorable " au passage à trois jours de carence, au lieu d'un actuellement, dans la fonction publique lors d'un arrêt maladie

[18« Pas de condamnation pour être candidat RN » : la fable de Jordan Bardella :

1La Cour de cassation confirme la condamnation du Rassemblement national dans l’affaire des kits de campagne ;

2Marine Le Pen (Députée du Pas-de-Calais) condamnée pour diffamation à deux reprisesFaux tracts de Jean-Luc Mélenchon pendant les élections législatives : Marine Le Pen condamnée à 10.000 euros d'amende ; Marine Le Pen a été condamnée le 11 septembre 2024 par la Cour d'appel de Paris à 500€ d'amende avec sursis pour diffamation envers la Cimade, pour des propos tenus en 2022.

3Marine Le Pen et son compagnon Louis Aliot, vice-président du Front national et Maire de Perpignan, ont été condamnés pour diffamation. Louis Alliot a ensuite été le candidat investi par le RN lors des élections européennes de 2014, des élections législatives de 2017 et pour les élections municipales de 2014 et 2020 à Perpignan

4Bruno Bilde, député du Pas-de-Calais, conseiller municipal d’Hénin-Beaumont et ancien conseiller spécial de Marine Le Pen, a été condamné pour diffamation en 2017. Cette condamnation, confirmée en appel (2018) et devant la Cour de cassation (2019), est définitive.

5Frédéric Boccaletti Député du Var : Élu puis réélu conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 2010, il est devenu successivement secrétaire général puis président du groupe FN au conseil régional, puis député en 2022 réélu en 2024. Frédéric Boccaletti, candidat du Rassemblement national dans la 7e circonscription du Var, a été condamné en 2000 pour des faits de violence commis lors d’un collage d’affiches.

6 Gilles Bourdouleix, candidat aux législatives 2024 dans le Maine-et-Loire, poursuivi pour apologie de crime contre l’humanité pour avoir déclaré, en 2013, à propos de gens du voyage installés sur un site de sa commune, qu’« Hitler n’en a peut-être pas tué assez », sa condamnation a finalement été annulée en 2015 par la Cour de cassation, qui a estimé que l’élu n’avait pas souhaité rendre publics ces propos.

7Grégoire de Fournas, député sortant de Gironde, est condamné à une amende pour dégradation d’une fresque municipale, après une action du Bloc identitaire Aquitaine, dont il était un cadre.

8Catherine Griset, Députée européenne, a été condamnée en 2006 par le tribunal correctionnel d’Annecy pour travail dissimulé et entrave à l’exercice des fonctions d’un inspecteur du travail.

9Florent de Kersauson, conseiller régional de Bretagne du RN depuis 2021 et candidat aux dernières législatives dans le Morbihan, a été condamné en février 2024 par la cour d’appel de Rennes pour abus de pouvoir et abus de biens sociaux. L’élu s’est pourvu en cassation.

10 : Olivier Monteil, à la tête du RN dans les Hautes-Pyrénées, conseiller régional d’Occitanie et investi aux dernières législatives, a été condamné en 2018 pour recel de bien provenant de la violation du secret professionnel.

11Wallerand de Saint-Just, Conseiller régional d’Île-de-France et ancien trésorier du parti, a été définitivement condamné pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire du financement des campagnes 2012 et condamné en 2021 pour diffamation envers Xavier Niel.

[19 Gouvernement Bayrou : qui votera la motion de censure et a-t-elle des chances d'aboutir ?

[20Scrutin public n°526 sur la motion de censure, déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution

[21Le RN ne devrait pas voter la censure sur le budget pour ne pas aggraver "l'instabilité", a estimé le patron du parti Jordan Bardella

[22] Scrutin public n°693 sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par Mme Mathilde Panot et 90 députés

[23Scrutin public n°694 sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par Mme Mathilde Panot et 91 députés.

[24Aujourd’hui, une nouvelle fois, le RN main dans la main avec le PS n’ont pas censuré le gouvernement Bayrou.

[25] Pour Richard Ferrand, la limite de 2 mandats présidentiels successifs « affaiblit la vie politique »

[26] Richard Ferrand élu président du Conseil constitutionnel : pourquoi la gauche et la droite dénoncent un "deal secret" avec le RN

[27] Pour plaire à Macron, il na pas voté la motion de censure déposée par le PS qui constituait un pistolet à eau

 

Pour en savoir plus :

- VOLET « PATRIMOINE » DU RN : UN PROGRAMME RÉACTIONNAIRE AU PROFIT DES PROPRIÉTAIRES PRIVÉS

- Après l’affaire des assistants parlementaires au Parlement européen avec ouverture du procès de #MarineLePen le 30 septembre, le #RN est de nouveau visé par une enquête. Cette fois-ci pour des soupçons de financement illégal durant la campagne présidentielle de 2022

- Jordan Bardella va présider un groupe… aux côtés d’un général fasciste

Comment le RN s’est imposé, Benoit Bréville, Pierre Rimbert, Serge Halimi

- Motion de censure octobre 2024 : comment Michel Barnier a été sauvé par l’extrême droite

- Luc Rouban : « Le RN cherche à récupérer l’image de “droite sociale” et protectrice associée au gaullisme »

- Censure, destitution, budget – Comment le RN multiplie les opérations de sauvetage de Macron

- Le contre-budget du RN : néolibéralisme et racisme pour tous

Luc Rouban : « Le RN cherche à récupérer l’image de “droite sociale” et protectrice associée au gaullisme »

- Budget 2025 : l’ISF écarté à cause de l’alliance entre le RN et Macron

- « J’y suis favorable » : Bardella d’accord avec Macron pour faire les poches aux fonctionnaires

- « C’est un fiasco total » – Le RN se fissure après sa fausse proposition d’abrogation de la réforme des retraites

- Taxe sur les apprentis, hausse des prix de l’électricité – Découvrez le programme actualisé du RN et du PS après leur refus de censurer Bayrou en février 2025

Le RN, soutien des agriculteurs ? Ces votes qui prouvent le contraire

 

 

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24 juin 2024 1 24 /06 /juin /2024 11:14
Manif contre l'extrême droite le 15 juin 2024 à Paris

Manif contre l'extrême droite le 15 juin 2024 à Paris

D'autre part, le Conseil d'État avait tranché : le Rassemblement national est bien un parti " d'extrême droite "[1] et le confirme en 2024[2]

 

 

Le Rassemblement national (RN) est-il d'extrême droite et La France insoumise (LFI) d'extrême gauche ? Le 13 juin, le Conseil d'État a tranché: si LFI, tout comme le Parti communiste, appartiennent plutôt à la nuance « gauche », le Rassemblement national, lui, est bel et bien d'extrême droite !

 

 

Sources : Eric Durand |

- La Macronie, les médias à sa solde, passent leur temps à renvoyer dos à dos « les deux extrêmes » la France insoumise (FI) et le Rassemblement national (RN).

« Ce ne sont pas des gens qui sont républicains », a lancé Emmanuel Macron toute honte bue, lors d’une conférence de presse, mercredi 12 juin.

 

Le président de la République feint d’ignorer une récente décision du Conseil d’État, publiée en mars 2024[2]. La haute juridiction administrative y écrit noir sur blanc que si le RN est bien d’extrême droite, la FI, tout comme le PCF, appartiennent à la nuance « gauche » de la classification du ministère de l’Intérieur[3]. Sont considérés d’extrême gauche le NPA et Lutte ouvrière, mais pas la FI.

 

 

- Objectif : brouiller les repères politiques
Mettre la France insoumise sur le même plan que le RN relève donc de la malhonnêteté intellectuelle et sert avant tout à brouiller les repères politiques. Surtout, la taxer « d’extrême gauche », comme le fait le président de la République, n’est rien d’autre qu’une basse manœuvre visant à diaboliser le mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon et, avec lui, le Nouveau Front populaire (NFP). L’irresponsabilité du chef de l’État ne doit tromper personne. C’est bien le parti de Marine Le Pen qui menace la République.

 

D’ailleurs, le Conseil d’État justifie son choix de le classer à l’extrême droite par un « faisceau d’indices », à savoir le conditionnement des aides sociales à la nationalité française, les alliances avec d’autres formations d’extrême droite au Parlement européen ou l’inscription de la préférence nationale dans la Constitution. Mesure phare du RN, la préférence nationale justifie à elle seule cette étiquette, tant elle bafoue nos principes fondamentaux.

 

Notes :

[1Le Conseil d'État a tranché : le Rassemblement national est bien un parti " d'extrême droite

[2] 11 mars 2024 : Le Conseil d’État confirme : le Rassemblement national est bien d’extrême droite

[3] Conseil d'État, 2ème chambre, 11/03/2024, 488378, Inédit au recueil Lebon

 

 

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2 juin 2024 7 02 /06 /juin /2024 22:02
Ruuben Kaalep, membre de Sinine Äratus, branche de Ekre, et Marine Le Pen, du Rassemblement national, 14/05/2019 en Estonie. (Capture d'écran Facebook)

Ruuben Kaalep, membre de Sinine Äratus, branche de Ekre, et Marine Le Pen, du Rassemblement national, 14/05/2019 en Estonie. (Capture d'écran Facebook)

Le RN côtoie beaucoup de représentants de partis ouvertement islamophobes, homophobes et transphobes

 

 

Au-delà de la rupture avec son partenaire allemand l’AfD, le Rassemblement national est toujours allié avec divers partis aux positions ouvertement racistes et homophobes. Jordan Bardella assume ces infréquentables, arguant ne pas chercher « des clones » au Parlement européen.

 

 

Source : Youmni Kezzouf |

-  En pleine campagne des européennes, le Rassemblement national (RN) a officiellement rompu avec l’AfD (Alternative für Deutschland – Alternative pour l’Allemagne).

Le parti français d’extrême droite (le RN), qui s’était contenté de prendre ses distances au moment des révélations de Correctiv sur son partenaire d’outre-Rhin[1], a décidé de couper les ponts[2] après les propos tenus par Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD pour le scrutin du 9 juin. Ce dernier a récemment estimé que les SS nazis n’étaient « pas automatiquement des criminels ». Une rupture qui fait suite à des mois de tensions entre les deux alliés.
 

Mais au sein du groupe Identité et démocratie (ID) au Parlement européen, ou dans le cadre des discussions sur de futures coalitions, le RN côtoie beaucoup d’autres représentants de partis ouvertement islamophobes, homophobes et transphobes.

  • Questionné sur le sujet, Jordan Bardella s’était contenté de balayer la question : « Ça s’appelle l’Union européenne. La devise, c’est “ Unis dans la diversité ”. Je ne cherche pas des clones, je cherche des alliés au sein du Parlement européen », avait-il assumé.

 

 

-  Tour d’horizon de ses infréquentables partenaires européens.

🔴 Tomio Okamura, SPD (République tchèque)

Tomio Okamura
  • Président et fondateur du SPD tchèque (Liberté et démocratie directe), l’homme d’affaires d’origine japonaise Tomio Okamura[3] est allié au RN au sein du groupe ID. Ouvertement islamophobe, il expliquait en 2017 avoir pour projet d’interdire l’islam – qu’il compare au nazisme – et suggérait deux ans plus tôt à ses partisans d’aller « promener des porcs près des mosquées » pour faire fuir les musulmans du pays.

 

  • Dans son programme actuel, il propose encore le retour à la couronne tchèque, à l’autosuffisance alimentaire, l’arrêt de l’aide financière européenne à l’Ukraine et un référendum pour sortir de l’UE. Il affirme également que « les immigrants ne doivent pas avoir droit à l’asile ». Le 23 mai, Tomio Okamura accueillait à Prague ses alliés du groupe ID pour un meeting de campagne. Parmi eux, Fabrice Leggeri, troisième de la liste du RN pour les élections européennes.

 

🔴 George Simion, AUR (Roumanie)

George Simion
  • Le 2 décembre 2023, à Florence (Italie), Jordan Bardella monte sur la scène du premier grand meeting de campagne organisé par le groupe ID et son allié italien de la Lega (la Ligue) Matteo Salvini[5]. Un peu plus tôt, à la tribune, George Simion[4], représentant du parti roumain AUR (Alliance pour l’unité des Roumains), défendait à la même tribune sa vision toute particulière de la campagne, qu’il entendait alors mener contre « la gauche qui veut supprimer les nations et la famille naturelle ».

 

  • « Ce que nous voyons en Europe, c’est l’enfer. Nous avons des migrants, la désindustrialisation, le déclin du christianisme, l’interdiction d’utiliser les mots “père” et “mère”. C’est un vrai enfer », avait-il lancé ce jour-là. Militant de la réunification avec la Moldavie, antivax et anti-avortement, George Simion écrit, dès la première page du manifeste de son parti, que « l’homme est la création de Dieu » et revendique son attachement à « la famille traditionnelle », en répétant que « Dieu a créé l’homme/père et la femme/mère, différents par nature ».

 

🔴 Roberto Vannacci, Ligue (Italie)

Roberto Vannacci
  • Le général italien Roberto Vannacci[6] a été choisi par Matteo Salvini, le plus proche allié de Marine Le Pen au niveau européen, pour mener la liste de son parti pour les élections européennes en Italie centrale. Le militaire s’est fait connaître en 2023 avec la publication d’un ouvrage xénophobe et homophobe, qui est devenu un succès de librairie en Italie et lui a valu une suspension de l’armée, ainsi que de nombreuses plaintes pour incitation à la haine.

 

  • Dans ce premier ouvrage intitulé Il mondo al contrario (non traduit, « le monde à l’envers »), il écrit par exemple : « Chers homosexuels, vous n’êtes pas normaux, faites-vous une raison. » Et s’en prend à une volleyeuse italienne noire, en affirmant qu’il est « clair que ses caractéristiques physiques ne représentent pas l’italianité ». Depuis le début de la campagne, il a déjà affirmé que Mussolini était « un homme d’État » et que les Italiens avaient nécessairement « la peau blanche ».

 

🔴 Kostadin Kostadinov, Vazrazhdane (Bulgarie)

  • Également présent aux côtés de Jordan Bardella[5] lors du meeting de Florence, Kostadin Kostadinov est président du parti bulgare Vazrazhdane (« Renaissance » en français, mais sans lien avec le mouvement d’Emmanuel Macron). Ouvertement prorusse, anti-LGBT et anti-rom, il a annoncé au mois de février avoir rejoint le groupe ID, quelques semaines après avoir participé à Moscou à un forum « pour la liberté des nations » organisé par des ministres de Vladimir Poutine.

 

  • Depuis l’exclusion de l’AfD du groupe pour les propos de sa tête de liste, Kostadin Kostadinov a proposé aux Allemands de créer un nouveau groupe « véritablement conservateur et souverainiste ». En décembre 2023, à Florence, il avait défendu sa vision organiciste de la nation, déclarant que « la population de souche européenne vieillit, diminue et se fait remplacer par des personnes africaines et asiatiques ». « Nos peuples ont leur propre système immunitaire et veulent lutter pour leur sauvegarde », avait-il précisé. Il y a quelques années, il qualifiait les Roms de « parasites » et de « vermines non humaines ».

 

🔴 Martin Helme, EKRE (Estonie)

Martin Helme
  • Président du parti estonien EKRE (Parti populaire conservateur d’Estonie), résolument antirusse, Martin Helme revendiquait en 2013 vouloir « une Estonie blanche ». « Notre politique migratoire doit avoir une règle simple : si vous êtes noir, repartez ! », avait-il affirmé à la télévision. Nationaliste, défenseur comme Jordan Bardella de la thèse complotiste et raciste du « grand remplacement », il dénonce régulièrement « le transgenrisme » et les « migrations de masse qui ont causé la mort et la destruction des sociétés ».

 

  • En 2019, membre de la coalition au pouvoir, il avait fêté son entrée au gouvernement en faisant un signe utilisé par les suprémacistes blancs lors de la cérémonie d’intronisation au Parlement estonien. Au congrès de son parti en 2023, il prévenait que tant qu’il dirigerait EKRE, celui-ci « ne [soutiendrait] pas l’homorévolution, la révolution verte, la vaccination forcée ou les sacrifices rituels, physiques ou mentaux, des enfants pour le culte de la transsexualité ».


 

🔴 Harald Vilimsky, FPÖ (Autriche)

Harald Vilimsky
  • Chef de file du FPÖ (Parti libéral autrichien) pour les élections européennes, Harald Vilimsky s’est opposé à l’exclusion de l’AfD du groupe ID. Résolument islamophobe, il s’inquiète du nombre de mosquées en Autriche et promet « une immigration zéro en provenance des pays islamiques ».

 

  • Dans son programme, il réclame « un pacte de remigration » et la fin de l’asile pour les personnes venant de l’extérieur de l’Europe. Lié entre 2016 et 2021 par un accord de coopération avec le parti de Vladimir Poutine, le FPÖ s’oppose aux sanctions contre la Russie et appelle dans son programme à stopper les aides militaires et financières à l’Ukraine.

 

🔴 Tom Van Grieken, Vlaams Belang (Belgique)

Tom Van Grieken
  • Nationaliste flamand, Tom Van Grieken tente depuis plusieurs années d’incarner une version plus « dédiabolisée » de son parti d’extrême droite. Ancien responsable d’un groupe étudiant ultranationaliste, il dirige un mouvement qui a fait sienne la thèse du « grand remplacement[7] » et s’oppose violemment à toute forme d’immigration.

 

  • En 2018, les partisans de Guy D’haeseleer, élu du Belang et candidat à une élection locale à Ninove, avaient célébré sa victoire avec des saluts nazis[8]. Un an plus tôt, le même postait sur Facebook une image d’enfants noirs qui se baignaient agrémentée d’un commentaire indiquant qu’il avait commandé « une mousse au chocolat ».

 

Notes :

[1] Des personnalités politiques du parti AfD, des néonazis et de riches entrepreneurs se sont rencontrés dans un hôtel près de Potsdam en novembre. Ils n’ont planifié rien de moins que l’expulsion de millions de personnes d’Allemagne.

[2] Le RN annonce rompre avec son allié allemand de l’AfD

[3Okamura est le premier extrémiste à devenir un acteur aussi important au Parlement tchèque. Il est ouvertement raciste et xénophobe

[4] Roumanie : George Simion ou le kitsch fasciste

[5En Italie, Jordan Bardella défend sa vision identitaire de l’Europe, aux côtés de ses alliés transphobes et complotistes

[6Elections européennes 2024 : Le général Roberto Vannacci, « la prise de guerre » de la Ligue

[7D'hier à aujourd'hui : la thèse du « grand remplacement »

[8] La liste "Forza Ninove", emmenée par le député flamand apparenté au Vlaams Belang Guy D'Haeseleer, a recueilli près de 40 % des voix. Les images de leur victoire, avec un salut nazi, sont partagées sur les réseaux sociaux.

 

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1 juin 2024 6 01 /06 /juin /2024 08:30
Macron : 8 ans de flirts avec l’extrême-droite

Stratégie électorale dangereuse ou conviction nauséabonde profonde ?...  En 2024, le RN atteint l’avant-dernière marche grâce à Macron[1]

 

 

Emmanuel Macron adopte la rhétorique d’extrême-droite. La polémique « Pétain » de ce weekend suite au tweet de Mathilde Panot, est l’occasion d’effectuer une série de rappels factuels. Une série de déclarations d’Emmanuel Macron avec lesquels la macronie est visiblement mal à l’aise.

8 années d’appels du pied, de sourires complices et de clins d’œil appuyés : La République “construite sur un malentendu” ; « le grand absent de la politique est la figure du roi » ; « Pétain “grand soldat” ; rhétorique maurrassienne “pays réel” contre “pays légal” ; Napoléon “le premier des romantiques”, “infiniment libre” ; reprise du concept fasciste de « nation organique » le jour de l’anniversaire de la prise de la Bastille.

 

 

Sources : L'Insoumission | mis à jour le 13/09/2024

 

 

- Chez Thierry Solère, les dîners secrets de la macronie et du RN
Le conseiller officieux d’Emmanuel Macron a reçu ces derniers mois à plusieurs reprises Marine Le Pen et Jordan Bardella, en présence notamment d’Edouard Philippe ou du ministre des Armées, en toute discrétion. Thierry Solère aurait rempli un rôle d‘agent de liaison entre le camp présidentiel et le RN.

 

Info Libé Chez Thierry Solère, les dîners secrets de la macronie et du RN

 

🔴  Choix de Michel Barnier comme Premier ministre : Le Pen affirme que " Macron a tenu compte des critères du RN "

Marine Le Pen et Jordan Bardella ont fait part de leur volonté de ne pas renverser d'emblée le futur gouvernement de Michel Barnier, dans la presse ce samedi 7 septembre. La cheffe de file des députés RN assure aussi qu'Emmanuel Macron a tenu compte de leurs critères pour choisir son chef du gouvernement.

 

Choix du Premier ministre: Le Pen affirme que Macron a "tenu compte des critères du RN"

 

https://twitter.com/leJDD/status/1665104865872293889

https://twitter.com/leJDD/status/1665104865872293889

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25 mai 2024 6 25 /05 /mai /2024 22:33
L’oligarchie " libérale " nord américaine pourvoyeuse d’idées d’extrême droite en France.
L’oligarchie " libérale " nord américaine pourvoyeuse d’idées d’extrême droite en France.
L’oligarchie " libérale " nord américaine pourvoyeuse d’idées d’extrême droite en France.

Ultralibéralisme et extrême droite : même combat !

 

 

L’extrême-droite réussit de plus en plus à imposer ses idées et ses thèmes dans le paysage médiatique et politique français. Un nouveau rapport de l’Observatoire des multinationales met en lumière l’un des facteurs méconnus de cette progression : le soutien d’un puissant réseau américain de think tank libertariens spécifiquement organisé pour mener la " bataille des idées " et qui a déjà de nombreuses victoires à son actif.

On attribue souvent à l’extrême droitel’idée qu’elle serait globalement antilibérale ou, pour utiliser un adjectif à la mode « illibérale » : cette étude montre qu’il n’en est rien. L’extrême droite est globalement économiquement libérale et même ultralibérale. Il n’est donc pas étonnant que le RN se rallie souvent aux mesures économiques du gouvernement Macron. Elle ne cesse de dénoncer la fiscalité jugée excessive imposée au patronat et ne dénonce jamais, évidemment, les exonérations fiscales accordées aux grosses sociétés.

 

 

Source : Observatoire des multinationales |

- Notre rapport
Le réseau Atlas, la France et l’extrême-droitisation des esprits, qui s’appuie en partie sur des documents internes inédits, est à la fois une présentation de l’Atlas Network, encore inconnu du public français, et une enquête sur ses partenaires dans l’Hexagone, dont certains comme l’Ifrap sont omniprésents dans les médias, tandis que d’autres comme l’IFP jouent un rôle clé dans la formation et la mise en réseau de leaders et porte-parole de droite et d’extrême-droite.

 

Lancé dans les années 1980, l’Atlas Network est aujourd’hui l’un des plus importants réseaux de think tanks au monde, financé par des fondations américaines comme celles des frères Koch et par des multinationales. Son objectif avoué est de recouvrir le monde de think tanks et autres organisations libertariennes et souvent ultraconservatrices pour "changer le climat des idées" et s’attaquer à des causes comme l’action climatique, la promotion des droits des femmes et des minorités, la justice fiscale ou encore les services publics.

 

Le réseau se prévaut de nombreuses victoires politiques tout autour de la planète :

  • comme le rejet de référendums au Chili et en Australie ;
  • le Brexit ;
  • le départ forcé de Dilma Rousseff au Brésil ou encore l’élection en Argentine de Javier Milei, très proche du réseau ;
  • Aux États-Unis, il se mobilise au côté des Républicains et espère fixer le programme politique de Donald Trump s’il est élu.

 

 

- Un réseau bien ancré en France
Notre enquête revient sur l’histoire déjà ancienne du réseau Atlas en France et focalise l’attention sur cinq de ses partenaires dans l’Hexagone - l’Ifrap, Contribuables associés, l’IREF, l’Institut Molinari et l’IFP - qui illustrent la diversité des modes d’actions recommandés par Atlas pour influencer le climat des idées. Tous préfèrent rester discrets sur leurs liens avec le réseau américain. Tous ont de nombreux liens entre eux et avec des hommes d’affaires et des grandes fortunes, ainsi qu’avec toutes les nuances de la droite et de l’extrême-droite française.

 

De plus en plus efficaces et omniprésents dans les médias, où ils s’affichent comme experts objectifs ou comme défenseurs des simples contribuables, ils réussissent à imposer leurs idées et leurs thèmes parfois jusque dans les discours gouvernementaux, sur l’éducation ou le logement par exemple.

 

Le réseau libertarien et ultraconservateur américain qui veut imposer ses idées en France

 

🔴 Les principales organisations françaises liées au réseau Atlas sont :

  • L’Institut français de recherches économiques (Ifrap) : Un think tank libéral qui produit des recherches et des analyses sur des questions économiques et fiscales. L’Ifrap est l’un des partenaires les plus visibles d’Atlas en France et ses travaux sont fréquemment cités dans les médias (L’Ifrap : bon élève du réseau Atlas, et lobby des 10% les plus riches).
  • Contribuables associés : Une association qui fait campagne pour la baisse des impôts et la réduction des dépenses publiques. Contribuables associés est membre du réseau Atlas depuis 2004.
  • L’Institut de recherche sur les entreprises et les finances (IREF) : Un think tank libéral qui se concentre sur les questions de réglementation et de concurrence. L’IREF est un partenaire relativement récent d’Atlas, mais il est rapidement devenu un acteur influent dans le débat politique français.
  • L’Institut Molinari : Un think tank libertarien qui promeut la société libre et les valeurs individualistes. L’Institut Molinari est l’un des partenaires les plus radicaux d’Atlas en France et ses idées sont souvent controversées.
  • L’Institut de formation politique (IFP) : Une organisation qui forme des cadres et des militants politiques de droite et d’extrême droite. L’IFP n’est pas officiellement un partenaire d’Atlas, mais il a des liens étroits avec plusieurs membres du réseau.

 

Ce ne sont pas les seules organisations françaises liées au réseau Atlas. Le réseau compte de nombreux autres partenaires plus petits, ainsi que des liens informels avec des journalistes, des universitaires et des politiciens.

 

L’influence du réseau Atlas en France est croissante ces dernières années. Ses partenaires ont réussi à placer leurs idées dans le débat public et à influencer les politiques gouvernementales. Le réseau Atlas est un acteur important de la "nouvelle extrême droite" en France et ses activités devraient être observées attentivement .

 

 

🔴 L'intégrale du rapport de l’Observatoire des multinationales :

Le réseau Atlas, la France, et l’extrême-droitisation des esprits

 

 

Pour en savoir plus :

Qu’est-ce qu’Atlas, ce réseau climatosceptique d’extrême droite ?

- Ce réseau libertarien qui veut imposer ses idées en France

- Site web de l’Atlas Network 

- Comment le réseau Atlas cible l’Europe

 

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1 février 2024 4 01 /02 /février /2024 18:45
Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque (suite) !

Le national-socialisme porté par le RN est le fruit du capitalisme en décomposition et vise à opposer au capitalisme « mondialiste », sans racines et parasitaire, un capitalisme national, « enraciné » et industriel pour assurer sa survie[11] !

 

Ils se prétendent dans l'opposition au pouvoir, ils en sont les complices !

 

Nouvelles illustrations du double discours du Rassemblement National : la bataille des agriculteurs pour vivre de leur travail... et seulement la moitié des élus RN vote pour le droit à l’IVG dans la Constitution[7]

 

 

 PREMIER ARTICLE SUR LE COMPORTEMENT POLITIQUE DU RN 👉 : " LE RN PAR LES ACTES : LA STRATÉGIE DU DOUBLE-LANGAGE EST UNE ARNAQUE "

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 27/06/2024

- Agriculture : les discours et les actes

  • janvier 2024 : Le Pen et la bataille des agriculteurs pour pouvoir vivre de leur travail

Depuis des semaines, les #AgriculteursEnColeres luttent pour le droit de vivre dignement de leur travail[1]. Côté Macronie, aucune réponse.
Et au RN ?
Derrière un soutien de façade, leurs votes trahissent une véritable croisade contre les travailleurs agricoles
[0]👇

 

 

  • 25 janvier 2024 : Pourquoi le RN s’est absenté lors du vote sur l’accord de libre-échange entre le Chili et l’Union européenne ?

En plein mouvement #AgriculteursEnColere qui dénonce les accords de libre-échange, 80% des députés UE ont approuvé l'accord UE-Chili le mercredi 25 janvier... 
Ont voté POUR : les libéraux dont Renaissance, le PPE, alliés de les Republicains, les S&D, 
l'extrême-droite (et le RN était absent) !

 

Alors, quelles sont les conséquences du traité de libre-échange avec le Chili : transporter des pommes sur 10 000 kilomètres[4] ?

 

🔴 Le RN, #Bardella hypocrites et menteurs !

Le 23 novembre 2021, le RN a voté main dans la main avec les macronistes pour la Politique agricole commune 2023-2027 sans prix garantis pour les paysans, sans encadrement des marges de la grande distribution, sans aide pour les petits agriculteurs.

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque (suite) !

Alors que les agriculteurs se mobilisent pour vivre dignement de leur travail, que fait le Parlement européen ? Tous les groupes politiques qui y siègent (Renaissance, RN, Socialistes et autres libéraux), à l’exception des insoumis, ont voté pour de nouveaux accords de libre-échange avec le Chili et le Kenya[2]

 

  • 26 février 2024 : Prix planchers pour les agriculteurs : Bardella se dit contre, panique au RN

« Une trappe à pauvreté », voici comment Jordan Bardella a qualifié, au salon de l’agriculture, l’instauration de prix planchers pour les agriculteurs, se positionnant vivement contre. Une improvisation qui n’a pas tardé à provoquer chaos et confusion dans les entrailles du RN. Marine Le Pen l’a sèchement recadré pour ce revirement programmatique[5].

 

Prix planchers pour les agriculteurs : chaos au RN après la passe d’armes entre Bardella et Marine Le Pen

 

  • 29 février 2024 : Le Parlement européen vient de voter 2 nouveaux accords de libre-échange, avec le Kenya et le Chili !

Une provocation et un coup fatal à nos paysans en lutte : l​​​​es groupes européens du RN, des macronistes, et du PS ont voté en majorité POUR un nouveau débridage des échanges commerciaux (Plus précisément, le groupe de la gauche radicale, mené par Manon Aubry, est le seul à avoir voté en bloc contre les deux traités. Certes les écologistes, les sociaux-démocrates, et l’extrême droite française ont tous voté contre. Mais leurs groupes respectifs se sont divisés : 100% du groupe de gauche (LFI) a voté contre, MAIS SEULEMENT ; 27% du groupe écologiste ; 5% du groupe socialiste ; 45% du groupe d'extrême droite (auquel appartient le RN) ont voté contre)[6]. 

 

 

- Le double comportement du RN concerne tous les domaines

  • 29 janvier 2024 : à l'Assemblée nationale comment le RN se prononce pour la défense du logement stable et durable , ça donne ça...

Une première grande victoire pour les habitants permanents vis à vis des locations de courte durée de type #airbnb, malgré l'opposition du #RN, la proposition de loi sur la règlementation/fiscalité des meublés de tourisme a été votée à l'Assemblée et adoptée. Elle contribuera à limiter les marges, donc les profits du marché Airbnb.

 

Analyse du scrutin n° 3261 Première séance du 29/01/2024 Scrutin public sur l'ensemble de la proposition de loi visant à remédier aux déséquilibres du marché locatif (première lecture).

 

  • 4 février 2024 : Conditionnement du RSA : Bardella « parfaitement d’accord » avec Macron

Invité de l’émission « Dimanche en politique » le 4 février 2024, Jordan Bardella a affirmé être « parfaitement d’accord » avec le conditionnement du RSA à 15 heures « d’activité », défendu par Emmanuel Macron et Gabriel Attal. Autrement dit, au travail forcé pour espérer obtenir la bagatelle que constitue le RSA : « Je pense qu’il faut des contreparties aux prestations sociales de ce type qui sont versées », a expliqué le président du parti d’extrême droite.  

 

@J_Bardella  est d'accord pour la mise en place de 15 heures de travail pour toucher le #RSA "car il faut des contreparties aux prestations sociales".

 

  • 5 février 2024 : à l'Assemblée nationale, le RN alliè des LR complice d'Attal, refusent de voter la motion de " défiance ".

Déposée par les quatre groupes de gauche, protestant notamment contre le fait que Gabriel Attal n'a pas sollicité de vote de confiance de l'Assemblée à la suite de son discours de politique générale, la motion n'a recueilli que 124 voix[3]. En l'absence du soutien des députés LR et RN, elle échoue donc loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.

 

Scrutin public sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution par Mme Mathilde Panot, M. Boris Vallaud, Mme Cyrielle Chatelain, M. André Chassaigne et 146 membres de l'Assemblée.

 

  • 28 février 2024 : à Bruxelles, la même bande : RN, LR et macronistes protège la finance

Pour faire baisser la dette Bruno Le Maire nous impose 10 milliards € d'austérité.
Une solution simple existe : la BCE doit transformer en dette perpétuelle à taux nul la dette des Etats qu'elle détient !

Mais aussi : Instaurer un ISF européen, ou encore créer une véritable taxe sur les transactions financières qui s'attaquerait également aux produits dérivés, prolonger la taxe sur les super-profits afin qu'elle soit permanente et s'applique à tous les secteurs !

🔴 Mais qui protège les riches ? Mais main dans la main, à Bruxelles, RN, LR et macronistes refusent...

 

Pour faire baisser la dette @BrunoLeMaire  nous impose 10 milliards € d'austérité.

 

  • 4 avril 2024 : le RN, l’imposture de ceux qui se disent défenseurs de l’agriculture française

Le 30 novembre 2023, les macronistes avaient rejeté (à 6 voix près[8]) la proposition de prix planchers formulée par La France insoumise...

Mais le 4 avril 2024 au soir, le parlement a adopté ces prix planchers pour les agriculteurs !

Et le RN, il était ou et ceux qui étaient là ont voté quoi ? 12 députés RN présents sur l’ensemble de leur groupe, 12 sur 88... et ils s'abstiennent[8bis]  !
🔴  Voilà l’imposture de ceux qui se disent défenseurs de l’agriculture française.

 

Scrutin public n°3653 sur l'ensemble de la proposition de loi visant à garantir un revenu digne aux agriculteurs et à accompagner la transition agricole (première lecture).

 

  • 11 juin 2024 : s'il arrive au pouvoir,...

 le RN, n'abrogera pas la réforme des retraites d'Emmanuel Macron

Le 9 juin 2024, suite aux élections européennes, Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée Nationale[9]. 

 

Interrogé sur RTL au sujet de la réforme des retraites, le Président du Rassemblement national Jordan Bardella est revenu sur ses promesses d'abroger cette loi s'ils arrivent au pouvoir[10] (loi rejetée par 90 % des actifs et adoptée en force par un recours à l'article 49.3).

« Nous avons des économies à faire », a déclaré Jordan Bardella en justifiant son accord avec Emmanuel Macron.

🔴 Jordan Bardella valide ainsi le vol de deux ans de vie pour tous les Français, décision actée par Emmanuel Macron contre l'avis de 93% des actifs, de l'Assemblée national, et du plus grand mouvement social depuis 1968.

 

Jordan Bardella annonce qu'il n'abrogerait en aucun cas la réforme des retraites d'Emmanuel Macron

 

  le RN, liquidera la Poste pour la remplacer par Amazon

Jean-Philippe Tanguy, député RN, élu de la commission des finances, qui avait déjà joué un rôle trouble dans le scandale de la vente d’Alstom à General Electric, a en effet répondu au journal l’Opinion : « l’État verse 300 millions pour le service public postal. On peut très bien trouver un arrangement en reportant cela sur Amazon ou autre »[12].

C’est donc très clair : Le RN a l’intention de remplacer la Poste, un service public universel et essentiel dans la ruralité, par une multinationale états-unienne

 

Le plan budgétaire du RN s’il arrive au pouvoir

 

  le RN, sur TF1, le 25 juin, le Bardella défend la retraite à 66 ans…

Jordan Bardella fait face à Gabriel Attal, Premier ministre macroniste en sursis, et Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise. La position du candidat du Rassemblement national sur les retraites, devant plusieurs millions de téléspectateurs, est attendue... et là, en direct sur TF1, le président du parti lepéniste, se retrouve à défendre la retraite… à 66 ans[13]...

🔴 L'arnaque sociale du RN une nouvelle fois dévoilée aux yeux de tous les Français. Et pour celles et ceux qui ont la mémoire courte, en février 2023, Marine Le Pen défendait la retraite à 67 ans[14].

 

Jordan Bardella défend la retraite à 66 ans en direct sur TF1  L'arnaque sociale du RN dévoilée aux yeux de tous les Français.  #LeDébatTF1

 

 

 

TROISIÉME ARTICLE ICI

👉 : LE #RN PAR LES ACTES : LA STRATÉGIE DU DOUBLE LANGAGE EST UNE ARNAQUE (SUITE) !

 

 

Notes :

[0Le RN, soutien des agriculteurs ? Ces votes qui prouvent le contraire

[1Depuis près d'une semaine, des milliers d'agriculteurs se mobilisent aux quatre coins de la France pour alerter sur leurs conditions de travail et de rémunération

[2] Alors que les agriculteurs se mobilisent pour vivre dignement de leur travail, que fait le Parlement européen ? Tous les groupes politiques qui y siègent (Renaissance, RN, Socialistes et autres libéraux), à l’exception des insoumis, ont voté pour de nouveaux accords de libre-échange avec le Chili et le Kenya

[3Les députés rejettent la motion de censure déposée par la gauche contre le gouvernement de Gabriel Attal

[4] Alors, quelles sont les conséquences du traité de libre-échange avec le Chili : transporter des pommes sur 10 000 kilomètres ?

[5« Prix planchers » : la volte-face de Jordan Bardella trouble le RN

[6] Des traités de libre-échange avec le Kenya et le Chili votés par le camp Macron, l’opposition critique ce choix

[7] Détail du vote : 11 ont voté contre, 20 se sont abstenus, et 11 n’ont même pas pris la peine du déplacement en optant pour la politique où excelle le parti d’extrême droite, celle de la chaise vide

[8] Proposition de loi du 30 novembre 2023 : le texte avait été rejeté par 168 voix contre 162 alors que ses différents articles avaient été approuvés individuellement.

[8bis12 présents sur 88... et ils s'abstiennent 

[9Législatives anticipées « Cette décision s’imposait » : Emmanuel Macron s’explique sur la dissolution

[10] Jordan Bardella annonce qu'il n'abrogerait en aucun cas la réforme des retraites d'Emmanuel Macron

[11] POURQUOI L’EXTRÊME-DROITE S’INTÉRESSE AUX THÉORIES DÉCOLONIALES

[12Le RN veut liquider la Poste pour la remplacer par Amazon

[13] Sur TF1, Bardella défend la retraite à 66 ans… Et sort les rames ce matin

[14] Retraites : France info 6 février 2023, la vidéo qui démasque Marine Le Pen

 

Pour en savoir plus :

Mégabassines : les députés macronistes, LR et RN s’allient contre les agriculteurs

- Le RN, soutien des agriculteurs ? Ces votes qui prouvent le contraire

- L’extrême droite allemande (AfD) veut déporter 2 millions de personnes,.. Le Pen et Bardella lui fait un « accueil chaleureux »

IVG. Les visages de la honte. Le 4 mars 2024, la moitié du groupe du Rassemblement National s’est opposée à l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. Détail du vote : 11 ont voté contre, 20 se sont abstenus, et 11 n’ont même pas pris la peine du déplacement en optant pour la politique où excelle le parti d’extrême droite, celle de la chaise vide

- 11 mars 2024 : Le Conseil d’État confirme : le Rassemblement national est bien d’extrême droite

- Le Pen chez Les Echos : amie des patrons, ennemie du peuple

- CGT : Le RN ment et on le prouve

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque (suite) !
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29 décembre 2023 5 29 /12 /décembre /2023 17:31

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Javier Milei, en campagne le 25 septembre 2023 pour le scrutin 19 novembre, brandit sa tronçonneuse dont il fait un symbole. PHOTO CHRISTINA SILLE/REUTERS

Javier Milei, en campagne le 25 septembre 2023 pour le scrutin 19 novembre, brandit sa tronçonneuse dont il fait un symbole. PHOTO CHRISTINA SILLE/REUTERS

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22 décembre 2023 5 22 /12 /décembre /2023 14:22

Faire la politique de Le Pen pour éviter que Le Pen fasse sa politique... 

C'est la guignolade macroniste à la mode : sauter dans la piscine pour ne pas être mouillé par la pluie.

Résultat, le 19/12/2023 avec le projet de loi pour " contrôler l'immigration ", en faisant adopter ce texte Macron a œuvré à une " victoire idéologique " pour l'extrême droite dont le RN, sans qui ce texte aurait été retoqué[2] !

 

 

Largement durci par Les Républicains et approuvé par le Rassemblement national (RN), le projet de loi relative à l’asile et à l’immigration porté par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a été adopté le 19 décembre :
- Durcissement des conditions d’accès à la nationalité ;
- La préférence nationale pour les allocations familles et APL ; 
- La déchéance de nationalité ;
- La remise en cause du droit du sol ;
- Les quotas d’immigration ;
- La remise en cause de l’AME...
Toutes les digues qui protégeaient le pays depuis 1945 contre le retour du fascisme ont été dynamitées par la droite lepénisée.
Le texte final suscite indignations et condamnations jusqu’à la majorité dont vingt des députés ont voté contre
[1]. Le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, a démissionné au lendemain du scrutin. Quant au RN, il jubile et revendique une « victoire idéologique » car l
e projet de loi « immigration » a bien été adopté avec les voix du Rassemblement national... il aurait été retoqué sils avaient voté contre[2].
« Clé de voûte de tous les programmes d’extrême droite », la préférence nationale faisait jusque-là l’objet d’« un vif rejet sur le reste de l’échiquier politique ». Mais les digues ont sauté.

Pourtant, « le durcissement continu de l’accès aux prestations sociales n’a eu aucun effet sur le volume des flux migratoires », écrivait Benoit Bréville en novembre 2021

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 13/01/2024

 

🔴 Pour lire la suite de l'article cliquez sur cette image 👇

 

 

Quand l’extrême droite occupe le terrain  Préférence nationale, un remède de charlatan

 

 

-  Loi immigration : " Élus du peuple : refusez de défigurer la France ! "

Jean-Luc Mélenchon s' adresse aux parlementaires :

  • Il débute en soulignant l'importance de cette décision pour l'image de la France et pour les personnes concernées par cette loi. Il évoque la complexité technique du texte et sa cruauté envers toutes les personnes, y compris les jeunes et les enfants visés par ses dispositions. Il pointe les mesures absurdes qui aboutissent à davantage de souffrances pour les personnes impliquées et à une confusion administrative accrue.
  • Il fait le lien entre ce projet de loi et les propositions historiques du Rassemblement National en soulignant que les mesures de ce texte reflètent le programme du RN depuis des décennies. Il appelle tous les élus du peuple à réfléchir sérieusement avant de voter cette loi, sans laisser de côté la dignité humaine, l'image et les principes de la France.
  • Il dénonce certaines dispositions du texte, telles que la restriction du regroupement familial, la remise en cause du droit du sol, la déchéance de nationalité, qui rendent la vie des gens plus difficile sans aucun bénéfice concret pour la société.
  • Il s'oppose aux mesures concernant le droit du sol soulignant que la nation française se construit à travers les générations, par l'éducation des enfants dans la langue et les lois communes. Il remet en question l'idée de la nation française comme nation ethnique et insiste sur les principes de liberté, égalité et fraternité.
  • Il critique également d'autres mesures comme la mise en place de cautions pour les visas des étudiants étrangers, exprimant la nécessité d'accueillir des personnes de différentes origines et de ne pas se couper du monde francophone.

 

Il conclut en appelant à ne pas voter cette loi et en incitant le peuple à contacter ses parlementaires pour exprimer son opposition à cette législation. Il en va de l'idée collective que l'on se fait de la patrie commune.

 

 

-  Loi immigration : Comprendre l'absurdité et la cruauté de la loi immigration adoptée par le parlement 

Jean-Luc Mélenchon :

  • commence par critiquer le contournement du processus démocratique par l'utilisation du 49.3 par le gouvernement ;
  • s'inquiète de la banalisation de cette pratique et souligne le fait que la loi de finances a été adoptée deux années de suite sans être votée, ce qui crée une ambiance particulière à la fin de l'année parlementaire ;
  • exprime ensuite sa déception quant à l'échec de la proposition de loi insoumise pour bloquer les prix, et critique le rejet des députés insoumis de commissions d'enquête parlementaires qu’ils avaient pourtant proposés, notamment celles sur les crèches publiques de William Martinet et celle de Jean-Philippe Nilor sur les conditions dans lesquelles l’Etat agit face au dérèglement climatique ;
  • enfin, il revient sur la nouvelle loi immigration, la jugeant absurde et cruelle et remet en question l'existence d'une prétendue " vague migratoire " et souligne que la nationalité ne devrait pas être définie par la couleur de peau, la langue ou la religion ;
  • il termine en détaillant les différentes mesures absurdes de la loi immigration.
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29 novembre 2023 3 29 /11 /novembre /2023 17:03
Peter Mertens : « La guerre économique prépare la guerre militaire »

Les pays du Sud Global savent très bien que les sanctions économiques sont des actes de guerre économique.

Les États-Unis veulent désormais entraîner l’Europe dans leur guerre économique contre la Chine

L’altermondialisme passe aussi par une forme de pragmatisme sur les enjeux internationaux

 

 

Érosion de l’hégémonie du dollar, « mutinerie » des pays du Sud contre la politique étrangère occidentale, montée en puissance des BRICS, guerre économique des États-Unis envers la Chine… Le système international né de la fin de la Guerre Froide, dominé par l’hyperpuissance américaine, est en train de s’effondrer et de laisser place à un nouvel ordre mondial multipolaire.

Plutôt que de prendre acte de cette nouvelle donne et de diversifier ses liens avec le reste du monde, l’Europe s’aligne toujours plus sur Washington. Mais est-il encore possible de mettre en place une politique altermondialiste, alors que les BRICS se comportent parfois eux-mêmes de manière impérialiste ?

Peter Mertens, secrétaire général du Parti du Travail de Belgique[1], l’affirme, à condition de prendre un tournant radical dans notre politique étrangère. Entretien réalisé par William Bouchardon et Amaury Delvaux, avec l’aide de Laëtitia Riss.

 

 

Sources : Le vent se Lève | mis à jour le 01/08/2024

-Le Vent Se Lève : Vous êtes secrétaire général du Parti de Travail de Belgique (PTB), aux côtés de Raoul Hedebouw, et vous venez de publier " Mutinerie ". Comment notre monde bascule (à paraître en français aux éditions Agone début mars 2024[2], ndlr) afin d’analyser les recompositions du système international. Dans quelle mesure votre parcours au sein du PTB a-t-il nourri l’élaboration de ce livre ?

Peter Mertens : J’ai été président du Parti du Travail de Belgique (PTB) entre 2008 et 2021, date à laquelle Raoul Hedebouw a pris ma succession. Avec d’autres membres, j’ai participé au nécessaire renouveau du parti (tout en conservant un socle idéologique marxiste, ndlr) à partir du milieu des années 2000, où nous étions alors un petit parti avec des tendances sectaires. Ce renouveau nous a pris plus de 10 ans. Notre analyse était la suivante : " nous devions construire un rapport de force et un parti de la classe travailleuse, capable de peser en Belgique ".

 

Avec la croissance du parti, il y a beaucoup plus de travail, c’est pourquoi nous avons dédoublé le leadership du parti : Raoul Hedebouw est le président et le porte-parole principal et j’en suis le secrétaire général. Comme nous étions concentrés sur la construction du rapport de force en Belgique, nous étions moins occupés avec ce qui se passait à l’étranger. Désormais, nous sommes en train de remettre nos tâches internationalistes à la hauteur des défis d’aujourd’hui. Et sur ce terrain, nous sommes en contact avec de nombreux mouvements et partis à la gauche de la social-démocratie, en Europe et ailleurs dans le monde. 

 

C’est grâce à ce leadership collectif et à ces rencontres que j’ai pu écrire ce livre, qui n’est pas juste un projet individuel. Je m’appuie aussi sur le service d’étude de notre parti, dirigé par notre directeur politique David Pestieau. Lui et son équipe m’ont aidé à rechercher des documents exhumés dans mon livre, notamment les textes de l’OTAN et de l’Organisation Mondiale du Commerce.

 

 

-Le Vent Se Lève :  Ces organisations occidentales sont au cœur du système international qui a été hégémonique jusqu’à récemment. Le titre de votre livre fait cependant référence à une contestation grandissante du règne de l’hyperpuissance américaine. Comment expliquez-vous que les pays du Sud soient de plus en plus réticents à s’aligner sur la position américaine ?

MUTINERIE Comment notre monde bascule

Peter Mertens : Le titre du livre vient d’une déclaration de Fiona Hill, une ex-membre du National Security Council américain (organe qui conseille directement le Président américain en matière de défense et d’affaires étrangères, ndlr). Selon elle, l’abstention de la plupart des pays du Sud Global sur les sanctions contre la Russie était une « mutinerie »[2bis]. Soyons clairs : la majorité de ces États ont condamné l’invasion illégale de la Russie sur le territoire ukrainien, ce qui est logique vu que nombre d’entre eux ont été envahis de multiples fois et connaissent bien l’importance de la souveraineté. 

 

Toutefois, concernant les sanctions, ils n’ont pas suivi Washington. C’est là aussi logique : un pays sur dix sur la planète subit, sous une forme ou une autre, des sanctions de la part de Washington. Ces pays savent très bien que les sanctions économiques sont des actes de guerre économique. Or, dans la majorité des cas, les conséquences de ces sanctions sont supportées par les peuples des pays en question et ces mesures n’ont aucun effet sur le régime politique en place.

 

Ici, en Europe, nous ne nous en sommes pas rendus compte ; l’eurocentrisme nous aveugle. Le regard de la majorité des peuples du Sud Global sur les événements internationaux est pourtant très différent de la vision développée en Europe. J’ai récemment discuté avec beaucoup de personnes issues du Sud Global et j’ai constaté des moments de fractures profonds avec l’Occident.

  • La première fracture est la guerre des États-Unis contre l’Irak en 2003, qui était illégale et basée sur un mensonge[3]. Au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique Latine et en Asie, c’est un moment charnière majeur.
  • La crise financière de 2008 constitue le deuxième moment charnière. En Europe, cette crise nous a contraint à sauver les banques avec l’argent public et a eu pour conséquence l’austérité. Pour les pays du Sud, cette crise a été plus profonde encore et a montré la fragilité de l’hégémonie du dollar américain, autour duquel est organisé tout le commerce international.

 

 

-Le Vent Se Lève :  Renaud Lambert et Dominique Plihon s’interrogent en effet sur la fin du dollar[4] dans le dernier numéro du Monde Diplomatique. De nouveaux accords commerciaux sont, par ailleurs, conclus dans d’autres monnaies et les banques centrales commencent à diversifier le panier de devises qu’elles ont en réserve. Est-ce une des conséquences de la guerre en Ukraine ?

Peter Mertens : Cette érosion du dollar débute avec la crise financière de 2008. C’est à ce moment-là que l’idée des BRICS[5] est réellement née, bien qu’il existe également d’autres raisons historiques à son émergence. Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud se sont rassemblés car ils veulent faire du commerce sur une autre base que celle du néo-colonialisme, en mettant en place un système financier proposant des alternatives de paiements au dollar. C’est pour cela qu’ils ont créé une banque d’investissement dirigée par Dilma Rousseff, l’ancienne présidente du Brésil. Certes, le dollar reste hégémonique, mais cela constitue malgré tout une nouvelle donne.

 

Est-ce vraiment la fin du dollar ?

Parmi leurs sanctions contre la Russie, les autorités américaines ont débranché la Russie du système international de paiement SWIFT, dont le siège est en Belgique. L’usage de cette puissante arme de guerre économique a entraîné une panique dans beaucoup de pays du Sud, car ils ont réalisé qu’elle pouvait aussi être utilisée contre eux. Avec ce genre de sanction, les États-Unis peuvent prendre otage les pays avec leur propre argent ! Cela a sans doute incité certains pays à vouloir rejoindre les BRICS. Lors de leur dernier congrès à Johannesburg fin août, les BRICS ont accueilli 6 nouveaux membres (l’Argentine, l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Ethiopie, l’Egypte et les Emirats Arabes Unis, ndlr), sur un total de 40 pays candidats[6]. C’est un vrai saut qualitatif.

 

De ce point de vue, la guerre en Ukraine est en effet un autre moment charnière, en raison des sanctions. J’en citerai encore deux autres :

  • D’abord, la COP de Copenhague en 2009, où les pays occidentaux ont refusé de prendre des mesures fortes pour le climat et pour aider les pays pauvres face au changement climatique.
  • Enfin, le refus des pays occidentaux de lever les brevets sur les vaccins contre le Covid-19, qui a marqué une fracture profonde face à un problème mondial.

 

Depuis le 7 octobre, la guerre contre la Palestine constitue un nouveau point de rupture, dont l’impact est potentiellement le plus important. L’axe guerrier États-Unis-Israël pratique une violence extrême, pensant être au-dessus de toutes les lois internationales et pouvoir se permettre n’importe quoi. Mais cet axe est plus isolé que jamais. Partout dans le monde, le deux poids deux mesures est devenu évident. Entre 2003 et 2023, il y a donc eu plusieurs moments de fractures majeurs entre l’Occident et le reste du monde ! Et pourtant, la grande majorité de l’establishment et des médias vivent encore dans la période d’avant 2003.

 

 

-Le Vent Se Lève : Outre le dollar et leur armée, les États-Unis disposent également d’une puissance technologique redoutable, qu’ils utilisent pour faire avancer leurs intérêts. Les GAFAM espionnent ainsi le monde entier, tandis que de nouvelles rivalités autour des microprocesseurs se mettent en place avec la Chine. Est-il possible d’échapper à l’emprise des États-Unis en matière technologique ? 
Peter Mertens : Je pense qu’il faut regarder en face la puissance économique des BRICS : en termes de PIB mondial, ils pèsent désormais plus que le G7 (qui regroupe ce qui était les 7 pays les plus industrialisés au monde, ndlr). Cette puissance économique constitue une différence avec le mouvement des non-alignés des années 60-70. A l’époque, les États-Unis ont pu tuer le mouvement des non-alignés grâce à la dette. Puis l’URSS s’est effondrée et ils se sont retrouvés sans rivaux sérieux. Mais désormais, la situation est différente, notamment en raison du poids économique de la Chine. La réaction des États-Unis est claire : ils lui ont déclaré la guerre économique. J’emploie le mot guerre de manière délibérée : la guerre commerciale prépare la guerre militaire[7]. Les bateaux de l’OTAN qui encerclent la Chine et les sanctions prises par les États-Unis contre Pékin font partie de la même stratégie.

 

Dans mon nouveau livre, je cite longuement Alex W. Palmer, un spécialiste américain des microprocesseurs. En 2022, deux dates sont importantes selon ce chercheur : le 24 février 2022 avec l’invasion de la Russie en Ukraine et le 7 octobre 2022, date à laquelle les USA ont pris les mesures pour interdire presque tout développement des microprocesseurs en Chine.

Puces : Washington rallie le Japon et les Pays-Bas contre la Chine

D’après lui, ces mesures sont un acte de guerre économique inédit, dont l’objectif est de détruire tout développement économique en Chine[8]. Les États-Unis veulent désormais entraîner l’Europe dans leur guerre économique contre la Chine. Récemment, Joe Biden a convoqué le premier ministre néerlandais Mark Rutte à Washington pour lui ordonner de cesser l’exportation vers la Chine des machines fabriquées par la firme hollandaise ASML, qui sont essentielles pour la fabrication des semi-conducteurs de dernière génération. Le premier ministre hollandais a accepté sans contrepartie

 

Les États-Unis sont inquiets de l’avance de la Chine dans les secteurs de technologies de pointe. Il y a de quoi : sur les 90 domaines les plus avancés au niveau des sciences et technologies, la Chine mène la danse dans 55 d’entre eux[10]. Les États-Unis ne l’ont pas vu venir. C’est pour cela qu’ils réagissent désormais par le protectionnisme et la guerre économique. Jack Sullivan (influent conseiller à la sécurité nationale auprès de Joe Biden, ndlr) l’affirme de manière assez transparente : « C’est fini le globalisme d’avant ; il faut du protectionnisme ; c’est fini avec le néolibéralisme ; c’en est fini avec l’accès de la Chine au marché international. »

 

On constate la même dynamique sur les ressources énergétiques, qui ont toujours formé l’infrastructure du système capitaliste. Au XIXe siècle, c’était le charbon, puis au XXe le pétrole. De l’arrivée de British Petroleum en Irak en 1902 aux guerres du Golfe, d’innombrables guerres ont été menées pour le pétrole. Désormais, c’est la guerre des batteries qui est lancée : tout le monde se rue sur le lithium et les ressources essentielles pour l’électrification. Là aussi, les États-Unis se montrent très agressifs vis-à-vis de la Chine et des BRICS. Malgré tout, je pense que les États-Unis ne parviendront pas à restreindre la montée en puissance de la Chine.

 

 

-Le Vent Se Lève : Hormis cette opposition à l’hégémonie américaine, il est tout de même difficile de voir ce qui rassemble les BRICS. Par ailleurs, il existe de réelles tensions entre des pays au sein de ce bloc, notamment entre la Chine et l’Inde. Peut-on vraiment attendre quelque chose d’un groupe aussi hétérogène ?

Analyse. Le sommet des Brics annonce-t-il un “changement tectonique” international ?

Peter Mertens : Aucune valeur ne réunit les BRICS ! C’est une association de pays strictement pragmatique, car c’est comme ça que l’ordre mondial fonctionne. La gauche a souvent une lecture erronée car elle pense en termes de morale et de « valeurs ». Or, l’impérialisme et les forces anti-impérialistes ne pensent pas en ces termes mais plutôt en termes de pouvoir politique et économique. Les BRICS ne sont pas un projet de gauche, mais un projet pragmatique visant à servir les intérêts de ces pays, en créant une alternative au dollar et au Fonds Monétaire International et en cherchant à favoriser le commerce Sud-Sud.

 

Je ne suis évidemment pas dupe. L’Inde connaît de grandes tensions avec la Chine et Modi est un homme d’extrême-droite. Ses trois grands amis étaient Jair Bolsonaro, Donald Trump et Boris Johnson. Il est responsable de l’assassinat de plus de 750 paysans[11] lors de la plus grand révolte de l’histoire indienne de la paysannerie et a laissé des razzias racistes contre les musulmans avoir lieu.

 

De même en Arabie Saoudite : c’est le despotisme total. Il n’y a aucune liberté pour la classe travailleuse et pour les femmes. Il n’empêche que l’entrée de l’Arabie Saoudite dans les BRICS marque un tournant. En 1971, avec les pétrodollars, les États-Unis ont promis à l’Arabie Saoudite d’avoir toujours des armes et une stabilité politique en échange de pétrole bon marché. Désormais, l’Arabie Saoudite vend son pétrole à la Chine non plus en dollars, mais en yuans ! Bien sûr que c’est un régime haïssable. Mais en matière de politique internationale, on ne peut pas juste réagir émotionnellement en fonction de « valeurs », il faut analyser l’échiquier mondial avec réalisme. Et la réalité est que les BRICS défient le système construit autour du dollar. Personnellement, bien que je ne soutienne pas les régimes de certains pays des BRICS, je considère leur émergence comme une bonne nouvelle parce qu’elle défie l’unilatéralisme et l’hégémonie américaine pour la première fois depuis 1991. 

 

Mais en parallèle de la mutinerie menée par les BRICS, il y a également une mutinerie au sein de ces pays. En Inde, je suis avec attention les luttes des paysans, des femmes et de la classe travailleuse contre le régime de Modi[11]. De même, l’Afrique du Sud connaît une corruption énorme, le fossé entre riches et pauvres y est considérable et le régime politique est fortement critiqué par la population. Lula est un progressiste, mais son gouvernement n’est pas pour autant socialiste[12]. Et contre les concessions faites aux grands propriétaires fonciers au Brésil, je soutiens ceux qui luttent pour les droits des paysans, comme le Mouvement des Paysans sans Terre.

 

 

-Le Vent Se Lève : Dans votre livre, vous rappelez l’histoire du mouvement tiers-mondiste, à partir notamment de la conférence de Bandung en 1955. Ce mouvement était porteur d’espoir pour un rééquilibrage des relations internationales et de l’économie mondiale. Croyez-vous à la résurgence de l’altermondialisme et sur quelles bases ? Les tentatives consistant à faire revivre cet esprit de « non-alignement », notamment de la part de Lula, vous semblent-elles prometteuses ?
Peter Mertens : Je crois que la tentative opérée par les BRICS de permettre un commerce dans d’autres monnaies que le dollar relève surtout du pragmatisme. Mais cette démarche est déjà un acte progressiste en soi. Regardons en face la situation depuis les années 50-60 : la dette des pays du Tiers Monde doit être payée en dollars. Cela signifie que ces pays doivent privilégier des monocultures tournées vers l’exportation, plutôt que des productions au service de leurs propres populations, afin d’obtenir des dollars. Et quand ils ont des difficultés à refinancer leur dette, le Fonds Monétaire International (FMI) ne leur octroie des prêts qu’à condition de couper dans les services publics, les salaires et les pensions et de privatiser davantage. Tout cela ne fait que les rendre plus dépendants des États-Unis et de l’Europe. C’est un mécanisme néocolonial ! Désormais, pour la première fois, les pays du Tiers Monde peuvent refinancer leur dette, indépendamment du FMI, grâce à la banque des BRICS. Certes, ce n’est pas un emprunt socialiste mais au moins c’est un mécanisme honnête et sans conditions. Quand bien même ce n’est un progrès en direction du socialisme, cela reste un progrès pour les pays du Sud Global, qui doit être soutenu.

 

Certes, cela ne suffit pas pour construire un altermondialisme de gauche. C’est pourquoi nous devons aussi soutenir les mouvements de gauche dans ces pays, afin de peser sur l’agenda politique. On peut tout à fait soutenir le MST au Brésil pour mettre la pression sur Lula, tout en reconnaissant qu’il joue un rôle important pour nos idées au niveau international. De la même manière, je soutiens le NUMSA, le syndicat des métallos sud-africains, qui lutte contre la corruption considérable au sein du gouvernement de l’ANC, tout en étant en accord avec la politique extérieure de l’Afrique du Sud. Bien sûr que la gauche a des valeurs à défendre, mais je refuse d’interpréter toute la complexité du monde actuel uniquement en termes de valeurs. L’altermondialisme passe aussi par une forme de pragmatisme sur les enjeux internationaux.

 

 

EN ALLEMAGNE, LA MORT DU PACIFISME

-Le Vent Se Lève : L’Union européenne tend à s’aligner sur les États-Unis, contrairement à ce qu’affirment nos dirigeants. S’ils prétendent réguler l’action des GAFAM, ou encore bâtir une « autonomie stratégique » en matière internationale ou de réindustrialisation, la réalité est que nous sommes de plus en plus dépendants des Américains, y compris dans des domaines où cela était encore peu le cas, comme les énergies fossiles. Comment peut-on retrouver une véritable autonomie ? Cela implique-t-il une rupture avec l’Union européenne ? 
Peter Mertens : Ce qui s’est passé en Europe suite à la guerre en Ukraine, surtout en Allemagne, est grave. Quelques semaines après le début du conflit, le Bundestag a renié sa politique de non-militarisation de l’économie vieille de 75 ans et a investi plus de 100 milliards d’euros dans le budget de la défense[13]. Tout ce qui existait en termes de liens avec la Russie, notamment de la part de la social-démocratie allemande – dont les liens de Schröder avec Gazprom (l’ancien chancelier allemand a ensuite siégé au conseil d’administration de la compagnie russe, ndlr) sont le symbole le plus évident – a été détruit. Il s’agit d’un bouleversement considérable : la mémoire des comportements barbares des nazis, qui étaient presque arrivés à Moscou, a longtemps conduit à une politique de coopération entre l’Allemagne et la Russie, plutôt que d’agressivité. En quelques semaines à peine, les États-Unis ont réussi à briser cela.

 

Cette coupure brutale avec la Russie a suscité des remous au sein des grandes entreprises allemandes : les grands patrons de BASF, de Bosch ou Siemens ont demandé au gouvernement allemand de ne pas rompre les liens avec Gazprom, car ils souhaitaient continuer de bénéficier du gaz russe bon marché. En se rendant dépendante du gaz américain, beaucoup plus cher, l’Allemagne est rentrée en récession. En prenant des sanctions contre la Russie, l’Europe a donc pris des sanctions contre elle-même et s’est tirée une balle dans le pied. De surcroît, avec l’Inflation Reduction Act (IRA), les États-Unis tentent d’attirer sur leur territoire des firmes européennes, notamment de technologie de pointe, grâce à d’importantes subventions et remises d’impôts. La réaction de l’Union Européenne à cette offensive américaine a été très faible. Aucune politique industrielle européenne autonome n’émerge[14].

 

Les États-Unis veulent maintenant répliquer cela avec la Chine. C’est une folie : non seulement ils auront beaucoup de mal à se couper de la Chine, mais l’Europe en aura encore plus : nous échangeons avec la Chine 850 milliards d’euros de marchandises chaque année[15] ! J’ajoute que la neutralité carbone en Europe dépend pour l’instant de la technologie chinoise. Aussi surprenant que cela puisse paraître, je suis d’accord avec les patrons de Bosch, Siemens, Volkswagen et Mercedes quand ils demandent de ne pas reproduire avec la Chine ce que l’Europe a fait avec la Russie. Dans le conflit inter-impérialiste entre capitalistes, j’espère que la bourgeoisie européenne se comportera de manière sérieuse et dira non à la bourgeoisie américaine qui veut nous entraîner dans de nouveaux conflits.

Bien sûr, je n’ai aucune illusion : la bourgeoisie européenne ne veut pas une Europe progressiste, mais cherche au contraire à imposer aux peuples européens une nouvelle dose d’austérité. Elle entend également conserver des relations néo-coloniales avec une partie du monde, bien que le rejet de la France en Afrique ne cesse de grandir[16]. Mais c’est la même dialectique que pour les BRICS : on ne peut pas raisonner uniquement en termes de « gentils » et de « méchants », il y a de nombreuses contradictions sur lesquelles il faut jouer. Donc je soutiens les capitalistes allemands dans leur opposition aux États-Unis, mais continue de défendre une Europe socialiste, contre les intérêts de ces grandes entreprises.

 

 

-Le Vent Se Lève : Il est vrai que les sanctions prises à l’encontre de la Russie ont renforcé la dépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis. Pensez-vous qu’il soit possible de réorienter l’Union européenne vers une politique socialiste ? Ou faut-il rompre avec les traités européens et construire de nouveaux cadres de coopération ?
Peter Mertens : Ma position sur cette question est liée à l’histoire belge : nous sommes un petit pays qui a été créé pour jouer le rôle d’État-tampon entre l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Un changement de société au niveau de la seule Belgique, ça n’existe pas! ! Je plaide donc pour une autre société, une autre industrialisation et une autre forme de commerce à l’échelle continentale. Cela passera, selon moi, par plus d’échanges entre ceux qui luttent et qui résistent dans toute l’Europe pour créer une rupture au sein de l’Union Européenne.

 

Mais cela suppose que nous soyons à la hauteur. J’en ai assez de la dépression collective de la gauche européenne qui passe son temps à se lamenter de la percée de l’extrême-droite ! Quand je vais en Amérique latine ou en Inde, eux aussi s’inquiètent de la montée du fascisme, mais surtout ils le vivent et ils luttent. Bien sûr que l’extrême-droite progresse et nous menace. Mais pour reconquérir une partie de la classe travailleuse tentée par le vote fasciste, on ne peut pas se contenter de se plaindre. La droite et l’extrême-droite s’appuient sur une narratif dépressif, selon lequel la classe travailleuse n’existe pas et l’immigration va nous détruire.

 

Face à cela l’extrême-droite), il faut recréer un narratif autour de la lutte des classes et rebâtir une conscience commune chez les travailleurs. Les mobilisations sociales massives que nous avons connu récemment en Angleterre, en Allemagne et en France sont des points d’appui. Comme la grève des ouvriers de l’automobile aux États-Unis, avec une belle victoire à la clé[17] ! Et puis nous devons être là où sont les gens, c’est-à-dire avant tout dans les quartiers populaires et sur les lieux de travail, pas seulement avec les intellectuels. Ce n’est que comme cela que nous pourrons arrêter la tentation fasciste au sein de la classe travailleuse.

 

Par exemple, avec notre programme Médecine pour le peuple (initiative de médecine gratuite dans les quartiers populaires[18], ndlr), on touche des personnes qui votent pour le Vlaams Belang (extrême-droite indépendantiste flamande, ndlr). Plutôt que de les exclure, nous discutons avec eux et tentons de les convaincre. Les gens sentent si vous êtes honnêtes et convaincus du discours que vous portez. Donc il faut un langage clair et franc, comme celui de Raoul Hedebouw, qui permet d’attirer vers nous des gens en colère en raison de leur situation précaire et de politiser cette colère. Si l’on se contente des livres, on ne changera rien. Il faut aussi des gens sur le terrain.

 

Notes :
[1] Peter Mertens, secrétaire général du Parti du Travail de Belgique

[2] A paraître en français aux éditions Agone début mars 2024

[2bis] Fiona Hill: l'Ukraine dans le nouveau désordre mondial

[3] Irak 2003 : un mensonge pour une guerre

[4] Est-ce vraiment la fin du dollar

[5] Brics

[6] Les Brics, un nouvel ordre mondial alternatif ?

[7] Chronique de la « GUERRE GLOBALE » : tension extrême dans le DÉTROIT DE FORMOSE 

[8«Un acte de guerre»: le blocus du silicium contre la Chine en Amérique

[9Puces : Washington rallie le Japon et les Pays-Bas contre la Chine

[10] Ces sept domaines où la Chine a déjà dépassé le reste du monde

[11] Réforme agricole en Inde: Modi fait volte-face et annonce son abrogation dans un but électoraliste

[12] LULA FAVORI AU BRÉSIL : VICTOIRE OU MORT DE LA GAUCHE ?

[13EN ALLEMAGNE, LA MORT DU PACIFISME

[14EMBARGO SUR LE PÉTROLE RUSSE : L’UE SE TIRE-T-ELLE UNE BALLE DANS LE PIED ?

[15] Relations commerciales de l'UE avec la Chine. Faits, chiffres et derniers développements.

[16] Comment Macron a perdu l’Afrique

[17] AUX ÉTATS-UNIS, LES SYNDICATS ENCHAÎNENT LES VICTOIRES

[18« LE DROIT À LA SANTÉ PASSE PAR UNE SOCIÉTÉ PLUS ÉGALITAIRE » – ENTRETIEN AVEC SOFIE MERCKX (PTB)

 

Pour en savoir plus :

VERS LA FIN DE L’HÉGÉMONIE DU DOLLAR ?

- En Inde, la colère paysanne défie le pouvoir du Premier ministre Narendra Modi

- INDE : DES RÉFORMES AGRAIRES ENTRAÎNENT LA PLUS GRANDE GRÈVE DU MONDE

CHRISTOPHE VENTURA : « LULA NE COMPTE PAS MONTRER PATTE BLANCHE À WASHINGTON »

- LES ERREMENTS DU CAMPISME ET DU « CAMPISME INVERSÉ »

- Entretien avec Jean-Luc Mélenchon autour de son dernier livre. | « Si nous sommes alignés sur les États-Unis d’Amérique, nous nous impliquons dans la confrontation organisée autour de la défense de son hégémonie ! »

- Mondialisation, capitalisme et hégémonie - Sur l’aiguisement de la rivalité sino-étatsunienne et l’histoire chinoise

 

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16 novembre 2023 4 16 /11 /novembre /2023 09:56
12 Novembre 2023 : « Le jour où l’extrême droite a été réhabilitée par la droite »
12 Novembre 2023 : « Le jour où l’extrême droite a été réhabilitée par la droite »

Je ne crois pas que la marche du 12 novembre à Paris ait la moindre conséquence sur la lutte contre l’antisémitisme !

Les macronistes sont tombés tous seuls dans le piège qui a déjà détruit LR[0]

 

 

Écrire en temps de guerre médiatique est un exercice un peu délicat, j’en conviens. Cela peut être imprudent. Un mot, pour peu qu’on le torde sans frein, peut être fatal. Des heures durant sur tant de médias il n’est question de moi que pour m‘insulter, m’attribuer le pire soit par des invités plus ou moins fanatisés soit par des « journalistes » suivant fidèlement des éléments de langage absolument identiques d’une rédaction à l’autre. Certains moments sont spécialement pénibles pour moi par la haine qu’ils expriment, les menaces qu’ils encouragent, ou l’injustice de ce qu’ils diffusent et les calomnies qu’ils rabâchent.
La pseudo exégèse de Mediapart pour porter ses insinuations d’antisémitisme m’a particulièrement choqué. Et le fait de savoir de qui vient cette bassesse n’enlève rien à leur indignité. Je tiens à le dire. Mais par tweet, j’ai pu accompagner l’actualité sans passer par la case déchiqueteuse de ces prétendues interviews pleines de haine et de mauvaise foi que subissent mes camarades. Le tweet permet à la fois de contrôler mot à mot et de placer à bon escient les chiffons rouges à destination des médias.
Je ne suis pas seul sous la douche à boues. En ce moment nuit et jour les insoumis sont pilonnés médiatiquement (attention cette expression est une image. NDR). Il faut le prendre pour ce que c’est : une guerre (c’est une image NDR) des mots. Pour construire des prises de conscience raisonnée, il faut rendre les coups avec efficacité : court, clair, net. Encore est-ce trop pour certains ! « Quand va-t-on lui couper le tweet », demande Marine Tondelier à mon sujet avec sa finesse bien connue.

 

 

Sources : Jean-Luc Mélenchon | mis à jour le

- Mais la conscience politique est bien un tout.

Certes l’actualité des crimes de guerre et la propagande des partisans du soutien inconditionnel au droit de Netanyahu à tuer tout le monde à Gaza, submerge tout. Mais les autres points de tensions de la société continuent pourtant leur vie sous les radars. Ils produiront leurs effets publics le moment venu. Ainsi en est-il des questions sociales qui étranglent la masse de notre peuple. Le moment venu évidemment une étincelle mettra le feu à la plaine (il s’agit d’une métaphore. NDLR).



- Je ne crois pas que la marche du 12 novembre à Paris ait la moindre conséquence sur la lutte contre l’antisémitisme.

Or, c’est un enjeu stratégique pour nous. En effet, les racismes sous toutes leurs formes sont un frein interne puissant contre l’unité populaire dont nous avons besoin. L’antisémitisme est une forme de racisme restant fondamentalement l’apanage de l’extrême droite. Celle-ci était pourtant l’invité très attendue par les organisateurs de la marche. Dès lors, l’union populaire contre l’antisémitisme dans une mobilisation commune devenait impossible à réaliser.


Là est la racine de l’échec populaire de la marche du dimanche 12. Oui, échec, car d’habitude quand il s’agit de mouvement de fond du pays, les proportions sont toutes autres. 200 000 contre l’agression du cimetière juif de Carpentras[1], 4 millions contre l’assassinat de la rédaction de « Charlie »[2].


Quand le peuple profond s’y met, ça donne 963 000 dans tout le pays pour une seule manifestation sur les retraites, selon les chiffres de la police (2,5 millions selon l’intersyndicale[3]). Mais à part la CFDT et l’UNSA, tout le reste du mouvement syndical et social français est resté en retrait. Une bonne partie de la communauté juive aussi a boudé l’événement comme le prouvent les chiffres annoncés. Bref, un gâchis total.

 


- Pourtant cette marche est un succès politicien.

« L’arc républicain » a franchi un pallier en s’affichant uni sur le terrain et en se validant les uns les autres. Le « monde d’avant » s’est reconstitué, affiché et a paradé, tout à sa joie des retrouvailles derrière sa banderole de tête. La droite, le PS Hollande, Cazeneuve, la Macronie amnistiaient l´extrême droite. En échange, celle-ci cesse le combat politique « antisystème ». Tous les rejetés des dix dernières années étaient là : deux anciens Présidents de la République battus, quatre anciens premiers ministres, tous rejetés, sans oublier deux anciens présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Pour ne citer que ceux-là.


Tous les partis de droite sans exception, toute l’extrême droite plus les groupuscules communautaires violents avaient mobilisé. Et avec eux toute « la gauche d’avant » franchissant elle aussi un palier comme le déclarait Fabien Roussel dans une interview sur place affirmant lancer là « le début de quelque chose de nouveau » entre les trois composantes. Bonjour le baptême ! À la base, l’enthousiasme n’a pas suivi. Le cordon sanitaire n’excédait pas trente manifestants débordés par un simple drapeau royaliste. Et dans les sections ce fut la Bérézina.


Comme dans cette assemblée parisienne où sur cinquante communistes un vota pour aller à la manif et quarante neuf pour le contraire. En région ce fut souvent pire. Donc : tous unis et seulement cent mille personnes si l’on accepte les chiffres des organisateurs. Autant que nous seuls, place de la République en 2017 et 2022, une place plus vaste et plus remplie que l’esplanade des Invalides.

 


- Tout cela a été pourtant préparé de longue main et s’est expérimenté au fil des mois dans les votes communs de la macronie et du RN à l’Assemblée Nationale, loin des yeux du grand public.

Voilà donc pour le prétendu « succès » claironné par tous les répondeurs automatiques.


🔴  « Un bide pour la lutte contre l’antisémitisme en dépit des moyens politico-médiatiques et institutionnels immenses déployés pour la faire réussir, un bide en nombre, un bide du fait du choix d’un périmètre politique incluant l’extrême droite »

 

En fait oui : un succès de manœuvre politicienne. La presse étrangère ne s’y trompe pas. La grand quotidien allemand Der Spiegel par exemple titre : « Pour les juifs de France, Le Pen devient acceptable ». Je ne le crois pas. Mais c’est l’illusion qu’il s’agissait de propager. Je crois au contraire que nous avons besoin d’une vraie mobilisation commune sous la houlette du mouvement social pour refuser d’être embrigadé dans un racisme contre un autre.


Et puisque j’ai déjà cité le Pape je cite à présent le recteur de la mosquée de Paris : « C’est l’heure du choix, déclare-t-il avec noblesse. Pas entre les musulmans et les juifs. Pas entre Israël et un État palestinien dont l’édification s’avère plus que jamais urgente. Non. Il faut choisir entre l’humanisme et l’horreur »[4].. Avant cela il avait protesté : « Les musulmans de France subissent des accusations abjectes qui les (…) rendent tous complices des pires dérives, qui ne sont pas les leurs » parlant de l’antisémitisme.

 


- En effet, cette marche du 12 novembre fut entourée et précédée de violences délibérées.

Violences verbales, islamophobie assumée. Mais aussi violences physiques de la LDJ[5] (Ligue de Défense Juive, NDLR), la milice du CRIF contre le rassemblement au Monument de la rafle du Vel’ d’Hiv’ organisé par les organisations politiques de la jeunesse de gauche avec les syndicats étudiants et lycéens. Mais aussi violences contre des journalistes de France info dénoncées par leur rédaction qui n’ont nommé pourtant ni leurs agresseurs ni « la manifestation aux abords de laquelle » ils ont été frappés.


Des députés ont été insultés et menacés de mort, les musulmans insultés à longueur d’interviews de Zemmour et de Meyer Habib pour ne parler que d’eux. Une ambiance haineuse et sectaire se débridait tout au long du cortège dès qu’un imprudent passait là et pas seulement aux abords des rangs des partisans de l’extrême droite dont c’était " le jour de gloire enfin arrivé[6] ".


Un violent sectarisme régnait. La poignée de socialistes, celle plus maigre encore de communistes et d’EELV ont essuyé leur lot d’injures et de crachats dès leur arrivée. Même Roussel qui avait pourtant annoncé une fois de plus la sortie du PCF hors de la Nupes pour se faire bien voir de la droite qui tenait la rue n’eut droit qu’à des quolibets. Ces trois chefs ont marché tête basse sans obtenir leur absolution du public ultra droitier qui les entourait. On imagine comment auraient été accueillis les Insoumis s’ils avaient eu la sottise de croire les bonnes paroles des initiateurs de cette manipulation ou d’écouter les conciliateurs qui espéraient les y pousser.

 

 

- Telle était cette marche. Un bide pour la lutte contre l’antisémitisme en dépit des moyens politico-médiatiques et institutionnels immenses déployés pour la faire réussir.

Un bide en nombre. Mais aussi un bide du fait du choix d’un périmètre politique incluant l’extrême droite dont nombre de dirigeants de la droite classique et de la macronie se sont réjouis comme le fit Edouard Philippe. Tout cela fut immédiatement capté par le grand nombre poussé alors à rester à l’écart de la marche.


🔴  « Cet évènement représente un palier dans la vie politique de notre pays »

 

Au demeurant, les macronistes eux-mêmes n’avaient pas le cœur à l’ouvrage. Car ils savaient comment les maniganceurs de cette marche avaient volontairement mis hors du jeu Emmanuel Macron lui-même. Lui fut très grossièrement sommé de rallier une démarche organisée par les siens, sans en être informé et d’approuver le périmètre politique et les mots d’ordre. Sagement et comprenant à temps la manœuvre qui dénaturait aussi gravement la fonction qu’il doit encore assurer quatre ans, il s’abstint de s’y joindre[0].


Aussitôt la machine médiatico-politique qui insulte et salit nuit et jour quand elle se met en meute se mit en mouvement contre lui, tous azimuts. Au point où le prétendu CRIF relaya mot pour mot les répliques de Netanyahou à Macron. Et cela le jour où celui-ci décidait de menacer de raser Beyrouth au Liban comme il rasait Gaza[7], tout en conseillant comme un parrain aux chefs d’États arabe de « garder le silence » « dans leur intérêt » !


Dans ce contexte le CRIF se sentit pousser des ailes et l’association loi de 1901 exigea « des clarifications de la France ». Pas moins ! Et toute la fachosphère médiatique se mit aussitôt à l’agonir d’injures et de menaces, jusqu’à des menaces de mort publiquement vociférées comme slogan dans la marche du 12 novembre.

 

 

- Sous cet angle, il est certain que cet évènement représente un palier dans la vie politique du pays.

En effet il parvient à dessiner ce que serait cet « arc républicain[7bis] » où le RN , les Zemmour et la droite seraient bien intégrés et seulement séparés de la « gauche d’avant », paraît-il, par un pauvre cordon symbolique bien maigrichon.


Les supplétifs de la « gauche d’avant » feraient bien de se méfier. Déjà la fameuse marche à l’appel du CRIF dans les beaux quartiers ne leur avait pas valu de compliments de la part des bénéficiaires de leur dévotion. Anne Hidalgo dut être exfiltrée sous les injures. Olivier Faure y manifesta tandis qu’on lui criait dessus : « Zemmour président ». Je plains ces gens.


Les voilà désormais ramenés à la case départ politique d’où la Nupes les avait tirés. Les revoilà marchant avec le Front National comme hier avec les « syndicats » de police[8]. Même veulerie sous la charge médiatique, même rêve d’être les « gentils » de la comédie se chargeant de dénigrer les opposants inconfortables que sont les LFI. Venir à cette marche leur convenait. Venir à celle où appelait toute la gauche sociale et syndicale quinze jours auparavant leur répugnait : aucun des trois n’y appela et aucun n’y vint. Avant de faire le contraire une semaine plus tard.

 


- Pour nous les Insoumis, le défi est désormais dans l’accélération du processus politique que nous affrontons et que le pays subit.

Nos repères ne doivent être en aucun cas les diktats et caprices de la sphère médiatique. Celle-ci est à présent extrêmement extérieure aux questions vivantes dans la société.


Le crime contre l’humanité que les dominants protègent par des diversions de toutes sortes ne pourra être effacé par aucun subterfuge. Notre première tâche est d’alimenter en masse les consciences à cette occasion, jour après jour et dans le détail dans tous les milieux. Il s’agit de construire une prise de conscience durable en faisant comprendre les raisons, les origines, les connexions de ce massacre et de l’introduction en France du schéma politique du « choc des civilisations ».


Il faut voir loin. La guerre générale qui menace au Proche-Orient et aux frontières de l’Europe nécessite un solide armement moral et politique du plus grand nombre. Car elle forme un tout avec l’écroulement social de notre société en voie de quart-mondisation et le délabrement général accéléré sous les coups du changement climatique. Tout cela doit être compris et les réponses comprises et partagées. À ce prix, notre peuple sera fort dans l’épreuve qui s’avance. Sinon il n’y a ni perspectives ni espoir.

 

  • Le futur de la République et d’une société délivrée de tous les racismes n’est pas dans le triste carré de tête des revenants vus à la marche de ce dimanche.
  • Ni non plus dans sa cohue en fin de cortège entre les Zemmour et le Pen.
  • Ni dans les piteux du cordon sanitaire.

Il est de nouveau dans une recomposition générale du paysage politique de la résistance. Il est de nouveau urgent de laisser s’épuiser toutes seules les formules démenties par la vie. Roussel ne veut pas de la Nupes, Faure non plus et le groupe parlementaire dont il est membre l’a déjà retiré de son nom. Leur signature, leurs engagements ne valaient rien.

 

  • Pouvons-nous l’ignorer ?
  • Subir de nouvelles invectives, outrances et mise en cause personnelles ?
  • Accepter de voir notre image abîmée par le spectacle de divergences aussi incompréhensibles que venimeuses ?

Nous n’avons pas eu besoin de tout cela pour parvenir au point où nous avons amené nos idées et notre programme dans la confiance populaire. Ne confions à personne le soin de faire le travail nécessaire.


Mieux vaut admettre combien notre confiance a été trompée que de continuer à espérer une aide qui nous sera toujours refusée avec mépris, ingratitude et méchanceté. L’enjeu n’est pas les bons points pour bonne conduite délivrés par l’officialité mais la survie de la démocratie dans un pays dévoré par l’autoritarisme du sommet, le sectarisme des intermédiaires et la désorientation des bases populaires.

 

🔴  Pour aller plus loin : Tribune – Jean-Luc Mélenchon : « Turbulences des sommets »

 

 

- Dans ce 167e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon revient sur les dernières actualités.

Et, dans ce cadre, il :

  • commence par parler du conflit au Proche-Orient, pour rappeler l’importance des frontières dans les conflits internationaux.
  • revient sur la théorie du « choc des civilisations » de Samuel Huntington, soulignant ses limites conceptuelles et son utilisation pour justifier des politiques de domination. Au XXIème siècle, elle s’ajoute au concept de « guerre totale » et donne lieu à ce qu’on nomme « le nettoyage ethnique ». 
  • revient alors sur la nécessité d’un cessez-le-feu, ce qu’il soutient dès sa première déclaration suite aux attaques du 7 octobre 2023
  • souligne ensuite l'impact des conflits étrangers sur la politique nationale.
  • critique alors l’organisation de la marche contre l'antisémitisme du 12 novembre 2023, affirmant que l'absence de l'appel à la lutte contre tous les racismes a empêché beaucoup de monde de participer. Il souligne la nécessité d'une mobilisation massive contre tous les racismes, l’antisémitisme et l’extrême droite et appelle  les insoumis à manifester samedi 18 novembre à cet égard.

 

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14 novembre 2023 2 14 /11 /novembre /2023 20:27

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22 octobre 2023 7 22 /10 /octobre /2023 19:36

Les samedi 21 et dimanche 22 octobre 2023, l'Institut La Boétie organisait un colloque exceptionnel « Extrême droite : le dessous des cartes. Comment la vaincre[1]. »
Aujourd’hui, l’extrême droite s’impose à la télévision, dans les rues, et même sur la scène politique, sans rencontrer suffisamment de résistance. Malheureusement, les discours qui l’entourent oscillent entre le constat auto-réalisateur de sa montée inexorable, et l’idée qu’elle ne serait qu’une force du passé. L’extrême droite contamine le champ politique et médiatique, brouillant les frontières entre ses différentes manifestations. Il est donc impératif d’analyser de près ce qu’elle représente aujourd’hui, dans toutes ses nuances, pour la contrer sous toutes ses formes.
Le colloque « Extrême droite : le dessous des cartes » avait pour objectif d’examiner ce phénomène en profondeur, de faire le plein d’analyses et d’arguments pour vaincre l’extrême droite, de s'armer intellectuellement dans le combat décisif contre l’extrême droite.

 

 

Source : Institut La Boétie |

- Samedi, de 10h30 à 11h : Introduction par Clémence Guetté, co-présidente de l’Institut La Boétie : « Thèses stratégiques pour vaincre l’extrême droite »

Dans son mot d'ouverture « Thèses stratégiques pour vaincre l’extrême droite », elle détaillera l'état d'esprit de la fondation, les ambitions portées par cet événement et la stratégie insoumise pour vaincre l'extrême-droite.

 

 

- Samedi, de 11h à 12h30 : La première plénière porte sur la médiatisation de l'extrême droite et l'extrême droitisation des médias.

Il s’agit ici de revenir sur la médiatisation croissante des idées d’extrême droite ces 30 dernières années, et la façon dont les médias ont contribué à l’élargissement considérable de leur audience en assurant leur entrée dans les foyers et à leur banalisation, leur assurant une place dans le débat politique et idéologique dominant. Il est question d’analyser les discours que les médias portent sur l’extrême droite autant que les discours qu’elle y porte et les stratégies qu’elle met en œuvre. Il est aussi un moment de réflexion sur l’extrême droitisation des médias, stade avancé de la banalisation de ce courant en même temps que résultat de stratégies capitalistiques.

 

Avec :

  • Pauline Perrenot, journaliste, membre d’Acrimed, autrice de « Médias et extrême droite : la grande banalisation » ;
  • René Monzat, journaliste, auteur de « Enquêtes sur la droite extrême » ;
  • Samuel Bouron, maître de conférences en sociologie, auteur de « ‪Entrer en politique par la bande médiatique ?‪ »

 

 

- Dimanche, de 10h00 à 12h : Revivez la seconde plénière : Qui vote pour l’extrême droite ? Structure sociale et motivations électorales du bloc d’extrême droite

Notre deuxième plénière porte sur l’analyse du bloc d’extrême droite, de ses tendances, de ses structurants et de ses faiblesses, et permet donc de distinguer les mécanismes à l'œuvre entre les blocs issus des élections présidentielle et législative, et notamment ceux de droite et d’extrême droite, avec déjà en France le début d’un glissement de composition électorale du bloc de droite à celui d’extrême droite,  comme observé dans de nombreux pays d’Europe où des coalitions se constituent. 

 

Il s’agit ici de discuter des déterminants du vote d’extrême droite, qu’ils soient sociaux ou culturels, alors qu’il est souvent présenté comme seulement un vote “perdu” par la gauche mais en réalité cimenté par des repères sociaux, idéologiques et culturels nouveaux ou propres, dans une analyse qui doit être géo-sociale. Il est question aussi des contradictions sociologiques au sein de ce bloc entre le vote RN et Reconquête par exemple.

 

Avec :

  • Yann Le Lann, maître de conférences en sociologie, collectif Quantité Critique ;
  • Safia Dahani, politiste, EHESS ;
  • Raphaël Challier, sociologue ;
  • Violaine Girard, sociologue, co-autrice de « Le vote FN au village : trajectoires de ménages populaires du périurbain » ;
  • Félicien Faury, docteur en sciences politiques, auteur de « Vote FN et implantation partisane dans le Sud-Est de la France : racisme, rapports de classe et politisation »

 

 

- Dimanche, de 13h00 à 14h30 : dernière plénière portant sur la lutte anti-écologique de l’extrême droite et ses formes particulières.

D’une part, elle paraît être souvent à l’avant-garde du développement d’un climato-négationnisme, donc du refus de constater l’ampleur et la réalité scientifique de la crise climatique. D’autre part, elle s’emploie à recycler des principes rationalistes ou traditionalistes pour développer une doctrine d’écologie réactionnaire opposée à la bifurcation écologique, qui fait de la défense de la nature une opportunité pour développer son projet raciste et conservateur.

 

Nous tenterons d’analyser ces deux directions prises par l’extrême droite face à la question écologique, en tension ou en contradictions, et comment elles s’inscrivent dans le rejet des causes profondes et des issues globales à apporter à cette crise considérant de façon centrale la responsabilité portée par le système capitaliste.

 

Avec :

  • Antoine Dubiau, chercheur en écologie politique, auteur du livre « Écofascismes » ;
  • Ève Gianoncelli, politiste, autrice de « Des racines du socialisme à la politique chrétienne par la racine : l’union radicale conservatrice et ses limites » ;
  • Sylvain Laurens, sociologue, co-auteur de « Les gardiens de la raison. Enquête sur la désinformation scientifique » ;
  • Claire Lejeune, co-responsable du département de planification écologique de l’Institut La Boétie

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17 octobre 2023 2 17 /10 /octobre /2023 19:34
Elles sont ou les oppositions à Macron ? Seul le groupe LFI a accepté d’examiner la proposition de destitution du Président Macron en Commission des Lois de l’Assemblée nationale le 11/10/2023

Les groupes de l’Assemblée nationale refusent d’examiner la destitution de Macron sauf La France Insoumise...

Les masques sont tombés et notamment celui du RN[3] !

 

 

Il va sans doute me falloir créer une chronique de « La loi du silence de la Mafia médiatique » car une fois de plus, sur un sujet sensible les « journalistes » ne font pas leur travail d’information. L’information qui suit est quasi inexistante sur Internet.

Sur 577 députés, seuls les 75 députés de la France Insoumise ont dit oui à l'examen de la demande de destitution de Macron, 
Une pétition déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale, réclamant la destitution de Macron, en vertu de l'Article 68 de la Constitution, a obtenu plus de 66 000 signatures. 
Ayant dépassé les 50 000 signatures, celle-ci devait obligatoirement être examinée par la commission des lois. Ce qui a été fait ce mercredi 11 octobre. 

 

 

Source : Profession gendarme | mis à jour le 28/10/2023

- L’examen de la demande de destitution de Macron.
Une pétition déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale
le 13 avril 2023, réclamant la destitution de Macron, en vertu de l’Article 68 de la Constitution, a obtenu 66 573 signatures[1].

 

Ayant dépassé les 50 000 signatures, celle-ci devait obligatoirement être examinée par la commission des lois. 

 

 

- Texte de la pétition

Objet : Destitution du Président de la République française. Pétition mise en ligne le 13/04/2023.

" Cher Président Macron,

Nous, soussignés, vous écrivons pour exprimer notre profonde préoccupation quant à la manière dont vous avez dirigé notre pays depuis votre accession à la présidence. Nous croyons que vous avez failli à votre devoir de protéger les droits et les intérêts des citoyens français, et que votre Gouvernement a pris des mesures qui ont nui à notre économie, à notre sécurité, à notre environnement et à notre cohésion sociale.


Nous avons organisé une pétition qui a recueilli un nombre significatif de signatures, témoignant de l’ampleur de notre mécontentement et de notre détermination à demander des comptes à nos dirigeants. Nous croyons que notre pétition est un reflet de l’opinion publique, et qu’elle appelle à une action immédiate pour remédier aux erreurs et aux injustices commises par votre Gouvernement.


En conséquence, nous demandons votre démission immédiate en tant que président de la République française. Nous croyons que votre leadership a été marqué par l’incompétence, la corruption et l’arrogance, et que vous avez trahi la confiance et les espoirs de millions de Français.


Nous exhortons le Parlement français à agir rapidement pour enquêter sur les actions de votre Gouvernement, à tenir les responsables pour comptables de leurs actes, et à restaurer la confiance et la transparence dans notre système politique. Nous espérons que cette pétition sera prise en compte et que des mesures concrètes seront prises pour répondre à nos préoccupations.


Nous vous remercions de votre attention et espérons que vous prendrez des mesures pour répondre à notre appel.


Cordialement, "

 

Examinée lors de la réunion de la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, cette pétition a été classée par la commission : 11/10/2023[2].

 

 

- Pour Antoine Léaument, député LFI, les masques sont tombés

Le député Antoine Léaument, LFI, qui a suivi cette pétition, membre de la commission des lois, nous explique que, seule la France Insoumise a voté pour un examen, par l'Assemblée nationale, de la demande de destitution de Macron
 

🔴 Tous les autres groupes parlementaires, sans exception, dont le PS, le PC, les Ecolos, les LR, et le RN ont voté contre. 

  • Article 68, RIC : Les masques sont tombés, comme le dit le député France insoumise Antoine Léaument.

 

 

- Analyse

Il est bien connu qu’une bonne partie des parlementaires LR sont toujours présents pour éviter l’aboutissement d’une motion de censure et évidemment une procédure de destitution du président de la république.

  • Mais cela veut-il dire qu’il faut s’abstenir pour autant d’une demande de destitution surtout lorsque celle-ci émane d’une pétition signée par plusieurs dizaines de milliers de citoyens ?
  • Si un parlementaire considère que la notion de souveraineté populaire à un sens, il doit se faire le relais d’une telle pétition même s’il sait que techniquement celle-ci a peu de chances d’aboutir d’autant que l’avenir n’est jamais prévisible à 100 %.


🔴 Il est donc normal qu’un groupe parlementaire qui se dit d’opposition et très critique du pouvoir en place propose l’examen de cette demande de destitution à l’assemblée nationale.


👉 Or le seul groupe politique d’opposition qui s’est en fait le relais de cette demande de destitution est celui de La France Insoumise.

  • Le groupe RN à voté contre cette demande de destitution alors qu’il ne cesse de se présenter comme le seul vrai parti d’opposition face a Macron ;
  • Quant au groupe PCF qui se prétend être à l’avant-garde de la défense des intérêts des salariés contre l’oligarchie en place, il n’a pas voté non plus pour la demande de destitution.


Les masques viennent ainsi de tomber et l’on sait dorénavant qui est du côté des forces du Capital et contre la souveraineté populaire. La France Insoumise est donc LA seule organisation politique véritablement d’opposition et LA seule organisation unitaire à gauche.


Si ces informations factuelles étaient connues largement, LFI deviendraient de très loin la seule force politique majoritaire à gauche, chacune des autres forces étant réduites à moins de 2 %.


Tout est donc mis en place par l’armée médiatique pour que ces informations soient dissimulées et écrasées par un torrent de diversions haineuses. La grande bourgeoisie et ses valets ont très bien compris quelle était la force politique qu’il fallait abattre les polémiques journalières, les attaques personnelles à l'encontre des militants et autres mensonges diffusés en boucle en sont le témoignage.

 

Notes :

[1Pétition demandant la destitution de Macron, déposée sur le site internet de l’Assemblée nationale

[2COMMISSION DES LOIS : DÉCISION SUR LES PÉTITIONS RENVOYÉES À LA COMMISSION

[3Article 68, RIC… à l’Assemblée, les masques tombent chez le RN

 

Pour en savoir plus :

Les groupes de l’Assemblée refusent d’examiner la destitution de Macron, sauf la France Insoumise

Procédure de destitution du président de la république dans le cadre de la constitution de la Ve République.

- Macron : Savoir faire planer la possibilité d’une destitution.

 

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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 09:00
Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

Le Conseil d'État a tranché : le Rassemblement national est bien un parti " d'extrême droite "[1] et le confirme en 2024 [8]

...et Darmanin, lui, les trouve trop mous[2] !

 

 

L'extrême droite manie bien la rhétorique, le langage et l’art du discours, et il est parfois difficile de déceler le message principal que ses représentant-e-s véhiculent. Explications.

Prenons deux exemples :

. Sous couvert de « nouveau féminisme », Marine Le Pen et le RN prône un retour aux valeurs traditionnelles, une société et une famille dans laquelle les femmes sont avant tout « filles, épouses, mères »... mais ça, ils ne le disent pas.

. Ils affirment défendre la laïcité, mais n’y voyez pas une volonté de s’affranchir de la branche identitaire-catholique : elle parle de laïcité pour dénoncer la place de l’Islam en France. Le catholicisme n’est pas concerné, il est rangé au rang des valeurs traditionnelles de la France, et non d’une religion.

Par cette pirouette, le RN et Marine Le Pen font d’une pierre deux coups : ils réaffirment l’importance des valeurs traditionnelles dans l’identité nationale française, tout en dénonçant tout ce qui relève de l’Islam en France, excluant de facto de la communauté nationale telle qu’elle la conçoit ceux qui ne puisent pas leurs racines dans le catholicisme européen.

Les groupuscules d’extrême droite, RN, Zemmour, se cherchent des tribunes, mais leurs discours est toujours le même. À l’extrême droite, rien de nouveau !

L’emballage change, le produit est toujours le même. La banalisation des idées d’extrême droite passe par la modulation du discours, l’évolution du langage vers un champ lexical davantage en phase avec les préoccupations actuelles.... un discours de gauche... et au Parlements, de Paris à Bruxelles, des votes avec la droite.

La lutte contre l’extrême droite doit s’articuler autour de deux points principaux : déconstruire son discours pour mieux révéler les mensonges (notamment démasqués lors des votes parlementaires), en matière sociale notamment, et proposer une puissante alternative de gauche via la Nupes et mobiliser le « 4e bloc »[7].

 

 

Source : Eric Durand | mis à jour le 28/10/2024

- Alors, le RN de Le Pen, Bardella : discours de gauche.... et politique de droite ou pas ?

Un seul exemple ici 👇

 

  • Prenons le pire scandale de corruption de l'histoire #QatarGate et de la bataille parlementaire au parlement européen :

Amendement déposé par la gauche pour interdire la rémunération des eurodéputés par les lobbys. Une évidence, non ? Résultat de la droite à l'extrême droite... ils votent CONTRE !

 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

- LREM, LR et RN se sont aussi retrouvés pour pour que les députés continuent de profiter des nombreux voyages de luxe payés par les lobbys et les gouvernements étrangersRésultat de la droite à l'extrême droite... ils votent CONTRE l'amendement de la gauche ! 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

Au fond, pourquoi se priver d'un séjour quatre étoiles offert par le Qatar à l'occasion ?

 

 

-  Tiens, au fait !

Grégoire de Fournas, un député RN obsédé par les migrants a été suspendu de l’Assemblée nationale pour un propos xénophobe en 2022[2bis]... et FranceInfo révèle que le même député d'extrême-droite Grégoire de Fournas a profité de la main-d’œuvre étrangère en tant que viticulteur.

 

En tant que viticulteur, le député RN Grégoire de Fournas aurait embauché de la main-d’œuvre étrangère

 

 

-  Convaincus ?  Vous avez encore des doutes ?

Et pourtant, la réalité est là ⤵️

 

 

 

🔴 OUI ! Le RN c'est discours de gauche.... et dans les actes, politique de droite... c'est ça l'extrême droite !

Je vous le démontre d'une manière plus approfondie en cliquant sur l'image ci-dessous  👇

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

 

  • Les masques continuent à tomber ! 👇

Le 12 octobre 2023, en commission, les députés RN ont voté contre une pétition pour la destitution de Macron avec l’#Article68 (cliquer sur l'image pour visionner le direct).
Une pétition qui, sinon, aurait pu continuer à recueillir des signatures et passer en hémicyle.
Seul le groupe LFI a voté pour que cette pétition suive son chemin !

 

Hier, les députés RN ont voté contre une pétition pour la destitution de Macron avec l’#Article68.

 

 

-   Allons sur le fond !

Cette stratégie politique du RN n'est pas une découverte !... elle est la continuité du concept politique défendu par Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN avec des anciens nazis[3], à savoir... 👇

 

Histoires d'info. Aux sources du clivage idéologique Le Pen-Macron

 

en clair ce que l'on appelle le national-socialisme[6] !

 

  • Il est donc IMPOSSIBLE de mettre en œuvre des mesures sociales, donc de gauche, quand on est économiquement de droite... c'est incompatible, et explique le pourquoi des votes du RN en contradiction avec leur discours.

 

 

🔴 OUI ! Le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis[3bis] et sa stratégie politique en découle, (le changement de nom ne change pas le fond) !

Surpris que des anciens nazis soient fondateurs du FN devenu RN ?

 

  • Le nazisme (Nationalsozialismus) national-socialisme est une idéologie politique d'alternative au système en place, l'arme de réserve de la bourgeoisie  : la défense d’un « capitalisme de préférence nationale » comme porté au cœur du programme du RN pour les présidentielles de 2022, et dont les couches populaires sont les premières victimes comme en témoigne les votes des élus RN aux parlements de Paris,  à Bruxelles et le comportement de Maires dans certaines collectivités[5].

 

 

- Le RN n'est pas et ne sera JAMAIS du côté des travailleurs.

Parce qu'il divise les travailleurs pour servir l'intérêt du grand patronat
Parler de défendre les travailleurs sans anticapitalisme, c'est juste du bla-bla inutile.

 

 

- En conclusion,... vous voilà prévenus !

Le national-socialisme porté par le RN et Le Pen est un réflexe de défense de la bourgeoisie contre la désagrégation de son propre régime beaucoup plus que contre une attaque prolétarienne, à peu près inexistante. Car la classe ouvrière, à l’heure de la décomposition de l’économie capitaliste, n’a pas su encore conquérir le pouvoir, afin de substituer l'écosocialisme à un régime économique dont des défenseurs mêmes admettent qu’il a du plomb dans l’aile.

 

🔴 Fasse à Macron, et à sa copie conforme le RN, aux violences de toutes sortes (économiques, sociales, physiques...) :

  • investissons les quartiers populaires et les campagnes pour faire tomber les masques de l'arnaque du RN de le Pen ;
  • aidons le peuple à sortir du fatalisme et de la résignation !
  • travaillons à fédérer le peuple pour une révolution citoyenne par les urnes !

​​​​​​​

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

 

Notes :

[1Le Conseil d'État a tranché : le Rassemblement national est bien un parti " d'extrême droite "

[2] « Vous avez la parole » : quand Darmanin juge Le Pen trop « molle »

[2bis] Grégoire de Fournas, un député RN obsédé par les migrants

[3Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[3bis] Oui, le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis

[4] La défense d’un « capitalisme de préférence nationale » au cœur du programme du RN pour 2022

[5] 4 maires Rassemblement National font la chasse aux familles populaires

[6] Qu’est-ce que le national-socialisme ?

[7] La gauche actualise sa stratégie à l’aune du livre de Cagé et Piketty

[8] 11 mars 2024 : Le Conseil d’État confirme : le Rassemblement national est bien d’extrême droite

 

Pour en savoir plus :

- Non, le programme économique de Marine Le Pen n’est pas « de gauche »

- Marine Le Pen accusée de détournement de fonds publics dans un rapport européen de lutte contre la fraude

Pour la Cour de cassation, qualifier Marine Le Pen de « fasciste » n'est pas une injure

- Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

4 maires Rassemblement National font la chasse aux familles populaires

- La stratégie du mensonge était bien au cœur de la campagne de Marine Le Pen

- Marine Le Pen menacée d’un procès pour « détournement de fonds publics », un coup dur pour le RN

- Article 68, RIC… à l’Assemblée, les masques tombent chez le RN

- Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris

- POURQUOI L’EXTRÊME-DROITE S’INTÉRESSE AUX THÉORIES DÉCOLONIALES 

- Le RN entretient une « guerre des pauvres » dont le vote pour lui est une forme de manifestation

La proposition de contre-budget 2025 présentée par le RN casse une nouvelle fois l’image « sociale » que cherche à se construire le parti lepéniste et révèle ce qu’il a toujours été : une organisation dangereuse pour tout le monde, sauf pour les plus riches

 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !
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  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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