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22 octobre 2023 7 22 /10 /octobre /2023 19:36

Les samedi 21 et dimanche 22 octobre 2023, l'Institut La Boétie organisait un colloque exceptionnel « Extrême droite : le dessous des cartes. Comment la vaincre[1]. »
Aujourd’hui, l’extrême droite s’impose à la télévision, dans les rues, et même sur la scène politique, sans rencontrer suffisamment de résistance. Malheureusement, les discours qui l’entourent oscillent entre le constat auto-réalisateur de sa montée inexorable, et l’idée qu’elle ne serait qu’une force du passé. L’extrême droite contamine le champ politique et médiatique, brouillant les frontières entre ses différentes manifestations. Il est donc impératif d’analyser de près ce qu’elle représente aujourd’hui, dans toutes ses nuances, pour la contrer sous toutes ses formes.
Le colloque « Extrême droite : le dessous des cartes » avait pour objectif d’examiner ce phénomène en profondeur, de faire le plein d’analyses et d’arguments pour vaincre l’extrême droite, de s'armer intellectuellement dans le combat décisif contre l’extrême droite.

 

 

Source : Institut La Boétie |

- Samedi, de 10h30 à 11h : Introduction par Clémence Guetté, co-présidente de l’Institut La Boétie : « Thèses stratégiques pour vaincre l’extrême droite »

Dans son mot d'ouverture « Thèses stratégiques pour vaincre l’extrême droite », elle détaillera l'état d'esprit de la fondation, les ambitions portées par cet événement et la stratégie insoumise pour vaincre l'extrême-droite.

 

 

- Samedi, de 11h à 12h30 : La première plénière porte sur la médiatisation de l'extrême droite et l'extrême droitisation des médias.

Il s’agit ici de revenir sur la médiatisation croissante des idées d’extrême droite ces 30 dernières années, et la façon dont les médias ont contribué à l’élargissement considérable de leur audience en assurant leur entrée dans les foyers et à leur banalisation, leur assurant une place dans le débat politique et idéologique dominant. Il est question d’analyser les discours que les médias portent sur l’extrême droite autant que les discours qu’elle y porte et les stratégies qu’elle met en œuvre. Il est aussi un moment de réflexion sur l’extrême droitisation des médias, stade avancé de la banalisation de ce courant en même temps que résultat de stratégies capitalistiques.

 

Avec :

  • Pauline Perrenot, journaliste, membre d’Acrimed, autrice de « Médias et extrême droite : la grande banalisation » ;
  • René Monzat, journaliste, auteur de « Enquêtes sur la droite extrême » ;
  • Samuel Bouron, maître de conférences en sociologie, auteur de « ‪Entrer en politique par la bande médiatique ?‪ »

 

 

- Dimanche, de 10h00 à 12h : Revivez la seconde plénière : Qui vote pour l’extrême droite ? Structure sociale et motivations électorales du bloc d’extrême droite

Notre deuxième plénière porte sur l’analyse du bloc d’extrême droite, de ses tendances, de ses structurants et de ses faiblesses, et permet donc de distinguer les mécanismes à l'œuvre entre les blocs issus des élections présidentielle et législative, et notamment ceux de droite et d’extrême droite, avec déjà en France le début d’un glissement de composition électorale du bloc de droite à celui d’extrême droite,  comme observé dans de nombreux pays d’Europe où des coalitions se constituent. 

 

Il s’agit ici de discuter des déterminants du vote d’extrême droite, qu’ils soient sociaux ou culturels, alors qu’il est souvent présenté comme seulement un vote “perdu” par la gauche mais en réalité cimenté par des repères sociaux, idéologiques et culturels nouveaux ou propres, dans une analyse qui doit être géo-sociale. Il est question aussi des contradictions sociologiques au sein de ce bloc entre le vote RN et Reconquête par exemple.

 

Avec :

  • Yann Le Lann, maître de conférences en sociologie, collectif Quantité Critique ;
  • Safia Dahani, politiste, EHESS ;
  • Raphaël Challier, sociologue ;
  • Violaine Girard, sociologue, co-autrice de « Le vote FN au village : trajectoires de ménages populaires du périurbain » ;
  • Félicien Faury, docteur en sciences politiques, auteur de « Vote FN et implantation partisane dans le Sud-Est de la France : racisme, rapports de classe et politisation »

 

 

- Dimanche, de 13h00 à 14h30 : dernière plénière portant sur la lutte anti-écologique de l’extrême droite et ses formes particulières.

D’une part, elle paraît être souvent à l’avant-garde du développement d’un climato-négationnisme, donc du refus de constater l’ampleur et la réalité scientifique de la crise climatique. D’autre part, elle s’emploie à recycler des principes rationalistes ou traditionalistes pour développer une doctrine d’écologie réactionnaire opposée à la bifurcation écologique, qui fait de la défense de la nature une opportunité pour développer son projet raciste et conservateur.

 

Nous tenterons d’analyser ces deux directions prises par l’extrême droite face à la question écologique, en tension ou en contradictions, et comment elles s’inscrivent dans le rejet des causes profondes et des issues globales à apporter à cette crise considérant de façon centrale la responsabilité portée par le système capitaliste.

 

Avec :

  • Antoine Dubiau, chercheur en écologie politique, auteur du livre « Écofascismes » ;
  • Ève Gianoncelli, politiste, autrice de « Des racines du socialisme à la politique chrétienne par la racine : l’union radicale conservatrice et ses limites » ;
  • Sylvain Laurens, sociologue, co-auteur de « Les gardiens de la raison. Enquête sur la désinformation scientifique » ;
  • Claire Lejeune, co-responsable du département de planification écologique de l’Institut La Boétie

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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 14:06
La gauche actualise sa stratégie à l’aune du livre de Cagé et Piketty

La France insoumise peaufine la stratégie du « 4e bloc »[3]... et, lors des législatives, européennes 2024 : le quatrième bloc est la stratégie gagnante de la France insoumise[4]

 

Les conclusions de l’essai de Julia Cagé et Thomas Piketty sur l’importance du critère de classe dans le vote et le retard du « bloc social-écologique » dans les classes populaires rurales alimentent les réflexions et les controverses d’une gauche en recherche d’une stratégie victorieuse.

 

 

Source : Médiapart extrait | mis à jour le 06/09/2024

- Le 20 septembre, Jean-Luc Mélenchon ne boudait pas son plaisir d’accueillir Julia Cagé et Thomas Piketty dans un amphithéâtre rempli au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), à Paris, pour une conférence de l’Institut La Boétie (ILB), qu’il copréside.

« Vous êtes ici, en quelque sorte, chez vous », a-t-il lancé aux coauteurs de l’essai de la rentrée, " Une histoire du conflit politique (Seuil) ", précisant que s’il n’y a pas de compagnonnage politique entre eux et La France insoumise (LFI), au moins y a-t-il une parenté de pensée : « Les Insoumis et les Insoumises pensent que l’analyse électorale est un enjeu idéologique. »

 

Dans leur somme de 851 pages, les deux économistes décortiquent les résultats de 12 élections présidentielles et 41 élections législatives, de 1789 à 2022, dans les 36 000 communes de France. Un travail qui ne pouvait donc qu’intéresser les Insoumis. Par la quantité de données analysées, révélant les failles et les marges de progression de chaque bloc politique, les deux économistes se sont de fait quasiment convertis en oracles de la gauche. Leurs conclusions – sur le caractère plus déterminant que jamais de la classe sociale dans le vote, la marge de progression du bloc social-écologique dans les classes populaires rurales et le potentiel retour d’une bipolarisation gauche/droite – ont de quoi rendre le camp mélenchoniste optimiste.

 

 

- Mais des nuances sur la stratégie électorale qui découle des enseignements du livre se dessinent.

L’insistance des auteurs sur les écarts de vote entre mondes rural et urbain et l’idée que « la gauche n’a pas de proposition très construite pour attirer les classes populaires rurales » confortent l’analyse formulée par François Ruffin après les élections législatives de 2022. Celui-ci avait identifié les campagnes populaires, la France des bourgs et des villages, comme le point faible de LFI, sur lequel le mouvement devait travailler en priorité – même s’il a déjà progressé en 2022 par rapport à 2017, en remportant des législatives dans la Creuse, l’Ille-et-Vilaine ou encore la Haute-Vienne. Lors d’un débat avec Clémentine Autain à la Fête de l’Humanité le 16 septembre, le député de la Somme a fait référence à cette source de légitimation scientifique, estimant que désormais, pour lui, le chemin était « clair ».

 

 

- La France insoumise peaufine la stratégie du « 4e bloc »
« Non seulement le livre de Julia Cagé et Thomas Piketty offre un élan d’optimisme sur une victoire de la gauche, mais il permet d’objectiver quelque chose qui se dessinait après les législatives de 2022, que François avait posé dans le débat public, à savoir les enjeux géographiques du travail qu’il nous reste à faire », abonde Clémentine Autain, interrogée par Mediapart. Pour la députée de Seine-Saint-Denis, « la question des services publics est une partie de la réponse pour atteindre l’objectif d’unifier les classes populaires rurales et urbaines : il galvanise notre propre public, et peut contribuer à l’élargir ».

 

🔴 Ce n’est pas tout à fait la lecture que fait Jean-Luc Mélenchon, pour qui la clef d’une prochaine victoire de la gauche réside dans la mobilisation du « 4e bloc », c’est-à-dire les 26 millions d’abstentionnistes du second tour des législatives de 2022. Il vise en particulier les jeunes de 18 à 24 ans, qui ont voté pour lui à 38 % au premier tour de la présidentielle, mais se sont abstenus à 66 %, et les quartiers populaires.

 

🔴 « Bien sûr, il faut aller chercher les milieux ruraux déclassés : qui va dire le contraire ? Mais le gros de la troupe qui va nous faire gagner, ce sont les quartiers populaires, où on vote pour nous à 80 % au premier tour mais où 30 % seulement vont voter. […] La priorité, c’est de les convaincre eux, et pour ça, il faut parler clair, cru, dru, et dur », a-t-il lancé à ses convives le 20 septembre. Il se distingue ainsi des observations faites par François Ruffin cet été, estimant que « poser la radicalité n’est plus utile ». Le livre de Cagé et Piketty a donc rapidement alimenté des controverses préexistantes, chacun ayant tendance à y voir une confirmation de sa propre thèse.

 

 

- Nous pouvons l’emporter en parvenant à mobiliser davantage les catégories populaires. Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise

Interrogé par Mediapart, Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, qui a dialogué avec Julia Cagé et Thomas Piketty, estime ainsi que leur travail légitime la stratégie insoumise de conquête des abstentionnistes. Les deux universitaires montrent que pendant une longue période, notamment les années 1960-1970, « les communes pauvres votaient plus que les communes riches », en particulier dans les banlieues populaires, du fait du travail de mobilisation du Parti communiste français (PCF). Il y aurait donc une réserve de voix à récupérer.

  • « L’analyse sur le temps long démontre que la plus faible participation électorale des classes populaires n’est pas une fatalité ; les classes populaires participaient autant, voire à certaines périodes davantage que les classes dominantes. Nous avons donc raison quand nous disons que nous pouvons l’emporter en parvenant à mobiliser davantage les catégories populaires », analyse Manuel Bompard.
  • « C’était une époque où les catégories populaires s’imaginaient conquérir l’appareil d’État. Aujourd’hui, elles ont tellement été trahies par ceux qui l’ont conquis en leur nom, qu’on se retrouve avec la situation présente », abonde le député insoumis Hadrien Clouet, élu dans la Haute-Garonne avec un taux de participation en nette hausse par rapport à 2017 (+ 7 points), ce qui en fait un cas à part.
  • À ses yeux, pour que LFI passe du stade de « pôle de résistance » à une force alternative majoritaire, il faut s’appuyer sur un travail militant acharné auprès des classes populaires. Il rapporte ainsi avoir fait « une campagne massive pour l’accès aux droits dans les banlieues populaires » : « Les gens m’ont tous vu trois fois sur le seuil de leur porte, pour leur dire des choses socialement utiles, alors que l’État se retire de partout. » Une pratique plus difficile dans les campagnes pavillonnaires, où « on subit la disparition des lieux de sociabilité », rapporte-t-il.

 

🔴 À la conférence de l’ILB, la sociologue Marion Carrel abondait dans ce sens, affirmant, d’une part, quil serait « dramatique » de « laisser tomber les abstentionnistes au motif que stratégiquement ils sont trop loin du vote » et, d’autre part, que « les conditions sociales et politiques d’une remobilisation existent ».

 

🔴 « L’expérience des discriminations, en particulier territoriales, raciales et religieuses, suscite une politisation ordinaire qui a du mal à être captée par les organisations politiques et associatives. Cette politisation ordinaire peut amener à un retour possible au vote, à condition d’un travail militant de longue haleine, qui s’appuie sur des leaders de quartier, et que les formats d’engagement soient participatifs, portés sur l’action », a-t-elle décrit.

 

 

- Unifier les classes populaires : un objectif partagé
Sur le plan programmatique, alors que la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), basée sur le programme de LFI[2], est traversée de tensions du fait de la volonté de ses partenaires de rééquilibrer l’alliance vers le centre pour « rassurer » un électorat de gauche modéré, le travail de Cagé et Piketty leur donne tort aux yeux des Insoumis :

 

🔴 « Les classes populaires participent davantage lorsque la gauche est organisée autour d’un pôle de rupture avec le capitalisme (PCF historique ; PS des années 1970 et du Programme commun), ce qui valide notre positionnement programmatique. Et j’ajoute que l’on voit s’esquisser une hausse de la participation populaire entre 2017 et 2022, à laquelle nous ne sommes sans doute pas étrangers », argumente Manuel Bompard.

 

Au-delà des rangs insoumis, le livre incite les partis à des convergences politiques : une audition de Cagé et Piketty est d’ailleurs prévue à l’Assemblée nationale le 4 octobre par des député·es de la Nupes. Pour Chloé Ridel, porte-parole du Parti socialiste (PS), l’un des apports du livre est d’affirmer « que le sentiment de désaffection des classes populaires n’est pas d’abord lié à une panique morale et identitaire mais à un sentiment de relégation économique et sociale en dehors des métropoles. Les solutions, c’est de ramener de l’emploi et des services publics dans les zones périurbaines ».


Cet enseignement permet de mettre à distance l’idée d’« insécurité culturelle » un temps popularisée par le Printemps républicain avec l’essayiste Christophe Guilluy, qui avait fait dériver le PS vers des thématiques identitaires – une pente que semble prendre aujourd’hui le PCF de Fabien Roussel lorsqu’il flatte un chauvinisme supposé de la France des villages.

 

Pour les écologistes aussi, le livre donne matière à penser. Le diagnostic à leur égard y est plus déprimant. Cagé et Piketty décrivent un profil de vote écologiste atypique à gauche, très urbain et où « plus les communes sont riches, plus elles votent pour l’écologie politique, sauf au sommet de la distribution des revenus ». Ils concluent : « Pour de nombreux électeurs issus des catégories populaires ou des territoires défavorisés, le vote écologiste est souvent associé à un discours certes respectable et même indispensable sur le plan des objectifs, mais qui en pratique tend à négliger la question des inégalités sociales et risque de se retourner contre les plus modestes, qui ne semblent pas toujours figurer parmi les priorités de ce courant politique, généralement considéré comme plus proche des classes urbaines relativement favorisées. »

 

🔴 Pour avoir la majorité aux législatives, il faut gagner dans plus de 289 circonscriptions, donc il faut aussi gagner dans des endroits où on est plus fragiles.

 

 

- Dialogues avec Cagé et Piketty : Géographie des votes de gauche et stratégie de conquête électorale

L’Institut La Boétie a pour vocation d’organiser, pour le camp de l’émancipation, le dialogue, l’interface entre monde politique et monde universitaire. C’est pourquoi il a organisé, le 20 septembre 2023, une soirée d’échanges autour de cet ouvrage " Une histoire du conflit politique : Elections et inégalités sociales en France, 1789-2022 " 

 

 

- Ce livre est " Une histoire du conflit politique : Elections et inégalités sociales en France, 1789-2022 "

  • Qui vote pour qui et pourquoi ?
  • Comment la structure sociale des élec­torats des différents courants politiques en France a-t-elle évolué de 1789 à 2022 ?

En s’appuyant sur un travail inédit de numérisation des données électorales et socio-économiques des 36 000 communes de France couvrant plus de deux siècles, cet ouvrage propose une his­toire du vote et des inégalités à partir du laboratoire français.

 

 

- Au-delà de son intérêt historique, ce livre apporte un regard neuf sur les crises du présent et leur possible dénouement.

La tripartition de la vie politique issue des élections de 2022, avec d’une part un bloc central regroupant un électorat socialement beaucoup plus favorisé que la moyenne – et réunissant d’après les sources ici rassemblées le vote le plus bourgeois de toute l’histoire de France –, et de l’autre des classes populaires urbaines et rurales divisées entre les deux autres blocs[1], ne peut être correctement analysée qu’en prenant le recul historique nécessaire. En particulier, ce n’est qu’en remontant à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, à une époque où l’on observait des formes similaires de tripartition avant que la bipolarisation ne l’emporte pendant la majeure partie du siècle dernier, que l’on peut comprendre les tensions à l’œuvre aujourd’hui. La tripartition a toujours été instable alors que c’est la bipartition qui a permis le progrès économique et social. Comparer de façon minutieuse les différentes configurations permet de mieux envisager plusieurs trajectoires d’évolutions possibles pour les décennies à venir.

 

Une entreprise d’une ambition unique qui ouvre des perspectives nouvelles pour sortir de la crise actuelle. Toutes les données collectées au niveau des quelques 36 000 com­munes de France sont disponibles en ligne en accès libre sur le site unehistoireduconflitpolitique.fr, qui comprend des centaines de cartes, graphiques et tableaux interactifs auxquels le lecteur pourra se reporter afin d’approfondir ses propres analyses et hypothèses.

 

-  Par :

  • Julia Cagé professeure à Sciences Po Paris et lauréate du Prix du meilleur jeune économiste (2023)
  • Thomas Piketty directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et professeur à l’École d’économie de Paris.

Éditions : Les Editions SEUIL

Date de parution : 8 septembre 2023

Pages : 864

Disponibilité : ICI

Format : 15,6 cm x 21,9 cm

Prix papier TTC : 27 €

 

Notes :

[1Les 3 blocs et l’avenir de l’Union populaire par Jean-Luc Mélenchon

[2] Programme partagé de gouvernement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale

[3] Manuel Bompard ; Cagé, Piketty : à la conquête du 4ème bloc ?

[4] Législatives, européennes 2024 : Quatrième bloc, la stratégie gagnante de la France insoumise

 

Pour en savoir plus :

- LES OBSTACLES À « LA RECONQUÊTE DU VOTE POPULAIRE RURAL » : DISCUSSION SUR L’OUVRAGE DE CAGÉ ET PIKETTY

- L’appel de ces députés NUPES pour l’union populaire : « Il faut continuer le combat pour le programme de rupture signé par chacun en 2022 »

 

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28 septembre 2023 4 28 /09 /septembre /2023 10:44
Sénatoriales 2023 en bois de sapin pour la Nupes

Le « plafond de verre » de la gauche, c’est elle qui le construit dans les élections.

D’aucuns encore se réjouissent de provoquer les mêmes dégâts aux élections européennes... puis les municipales...

et les présidentielles de 2027 ?

 

 

 

Sources : Jean-Luc Mélenchon | mis à jour le 30/09/2023

- Dans nombre de départements, les pronostiqueurs nous annonçaient entre 10 et 20 voix aux élections sénatoriales.

Ça ne s’est jamais passé comme ça. Dans une grande majorité de départements, les insoumis réalisent des scores bien plus significatifs. Ils multiplient par trois, quatre, cinq, six, dix le nombre des grands électeurs insoumis d’abord recensés comme tels. De la sorte, en dépit du caractère parfois très volontairement dépolitisées des candidatures, y compris celles de la « vieille gauche » se présentant comme la « gauche des territoires », le bulletin de vote LFI rassemble les grands électeurs !

 

Nous faisons ainsi[1] :

▶️ 133 voix en Isère.

▶️ 127 voix  en Seine-et-Marne.

▶️ 114 voix  en Essonne.

▶️ 95 voix  en Indre-et-Loire.

▶️ 111 voix  en Loire-Atlantique.

▶️ 99 voix en Meurthe-et-Moselle.

▶️ 91 voix dans le Nord.

 

D’aucuns prétendaient que nous agirions comme un « repoussoir ». Aujourd’hui ils en sont réduits à se demander ce qui a fait fuir loin d’eux tant de grands électeurs ! Le repoussoir n’est donc pas là où on l’attendait. À l’inverse, là où il a été possible d’apporter notre participation dans un cadre unitaire, le résultat a suivi. Dans la clarté de l’orientation programmatique, nous faisons élire deux sénateurs issus de la gauche de rupture (Val-d’Oise et Réunion). Ian Brossat, qui a cru pouvoir parler de victoire de la ligne Roussel, aurait mieux fait de se taire.

 

 

- Car si l’union s’était faite, comme nous le proposions, la NUPES aurait fait élire 11 sénateurs supplémentaires

Ou ? Dans l'Isère, la Loire-Atlantique, la Moselle, le Nord, le Pas-de-Calais, les Pyrénées-Orientales, Paris, l'Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, les Français de l’étranger. Pas moins. Souvenons-nous que nous demandions une seule position éligible pour tout le pays. C’était trop, nous a-t-on répliqué. La division de la NUPES, attisée par les Roussellistes, a provoqué encore d’autres fractionnements et dissidences à gauche entre diverses variétés de socialistes, comme en Seine-Saint-Denis par exemple. Au final, le PCF perd deux ou trois sièges du fait de sa préférence pour le splendide isolement. Ainsi les diviseurs systématiques ont empêché la progression de tous. Leur éparpillement facilite l’élection des sénateurs d’extrême droite. Du coup, les équilibres au Sénat sont inchangés. Et la vieille gauche plafonne.

 

 

- Le « plafond de verre » de la gauche, c’est elle qui le construit dans les élections.

D’aucuns encore se réjouissent de provoquer les mêmes dégâts aux élections européennes. Puis, ce seront les élections municipales, pour lesquelles la vielle gauche prévoit de « décider à la base ». Ce qui veut dire que les Insoumis seront de nouveau ostracisés, partout où cela arrangera les roitelets locaux. Mieux vaut en tirer la leçon dès à présent !

 

Notes :

[1] Publication des candidatures et des résultats aux élections : Sénatoriales 2023

 

Pour en savoir plus :

- PS, PCF et EELV enterrent la NUPES pour les Sénatoriales de 2023

- Sénatoriales : La France insoumise dénonce un "enterrement de la Nupes" avant une possible alliance PS-EELV-PCF

Élections sénatoriales : la France insoumise défendra partout le programme de la NUPES

- Élections sénatoriales : le refus de l’union autour de la NUPES aura coûté à la gauche près de 10 sièges

-Sénatoriales 2023 : LFI a-t-elle fait perdre des sièges à la gauche, et combien ?

- « Les Français préfèrent Roussel » ? Un sondage IFOP dit lesquels….

Élections européennes 2024 POUR UNE LISTE UNIE DE LA NUPES : MOBILISATION CITOYENNE, APPEL À SIGNER MASSIVEMENT PAR TOUTES ET TOUS !

 

Sénatoriales 2023 en bois de sapin pour la Nupes
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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 09:00
Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

Le Conseil d'État a tranché : le Rassemblement national est bien un parti " d'extrême droite "[1] et le confirme en 2024 [8]

...et Darmanin, lui, les trouve trop mous[2] !

 

 

L'extrême droite manie bien la rhétorique, le langage et l’art du discours, et il est parfois difficile de déceler le message principal que ses représentant-e-s véhiculent. Explications.

Prenons deux exemples :

. Sous couvert de « nouveau féminisme », Marine Le Pen et le RN prône un retour aux valeurs traditionnelles, une société et une famille dans laquelle les femmes sont avant tout « filles, épouses, mères »... mais ça, ils ne le disent pas.

. Ils affirment défendre la laïcité, mais n’y voyez pas une volonté de s’affranchir de la branche identitaire-catholique : elle parle de laïcité pour dénoncer la place de l’Islam en France. Le catholicisme n’est pas concerné, il est rangé au rang des valeurs traditionnelles de la France, et non d’une religion.

Par cette pirouette, le RN et Marine Le Pen font d’une pierre deux coups : ils réaffirment l’importance des valeurs traditionnelles dans l’identité nationale française, tout en dénonçant tout ce qui relève de l’Islam en France, excluant de facto de la communauté nationale telle qu’elle la conçoit ceux qui ne puisent pas leurs racines dans le catholicisme européen.

Les groupuscules d’extrême droite, RN, Zemmour, se cherchent des tribunes, mais leurs discours est toujours le même. À l’extrême droite, rien de nouveau : " Je suis socialement à gauche, économiquement à droite et, plus que jamais, nationalement de France. " concept emprunté à Adolf Hitler[0].

L’emballage change, le produit est toujours le même. La banalisation des idées d’extrême droite passe par la modulation du discours, l’évolution du langage vers un champ lexical davantage en phase avec les préoccupations actuelles.... un discours de gauche... et au Parlements, de Paris à Bruxelles, des votes avec la droite.

La lutte contre l’extrême droite doit s’articuler autour de deux points principaux : déconstruire son discours pour mieux révéler les mensonges (notamment démasqués lors des votes parlementaires), en matière sociale notamment, et proposer une puissante alternative de gauche via la Nupes et mobiliser le « 4e bloc »[7].

[0]

 

Source : Eric Durand | mis à jour le 28/10/2024

- Alors, le RN de Le Pen, Bardella : discours de gauche.... et politique de droite ou pas ?

Un seul exemple ici 👇

 

  • Prenons le pire scandale de corruption de l'histoire #QatarGate et de la bataille parlementaire au parlement européen :

Amendement déposé par la gauche pour interdire la rémunération des eurodéputés par les lobbys. Une évidence, non ? Résultat de la droite à l'extrême droite... ils votent CONTRE !

 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

- LREM, LR et RN se sont aussi retrouvés pour pour que les députés continuent de profiter des nombreux voyages de luxe payés par les lobbys et les gouvernements étrangersRésultat de la droite à l'extrême droite... ils votent CONTRE l'amendement de la gauche ! 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

Au fond, pourquoi se priver d'un séjour quatre étoiles offert par le Qatar à l'occasion ?

 

 

-  Tiens, au fait !

Grégoire de Fournas, un député RN obsédé par les migrants a été suspendu de l’Assemblée nationale pour un propos xénophobe en 2022[2bis]... et FranceInfo révèle que le même député d'extrême-droite Grégoire de Fournas a profité de la main-d’œuvre étrangère en tant que viticulteur.

 

En tant que viticulteur, le député RN Grégoire de Fournas aurait embauché de la main-d’œuvre étrangère

 

 

-  Convaincus ?  Vous avez encore des doutes ?

Et pourtant, la réalité est là ⤵️

 

 

 

🔴 OUI ! Le RN c'est discours de gauche.... et dans les actes, politique de droite... c'est ça l'extrême droite !

Je vous le démontre d'une manière plus approfondie en cliquant sur l'image ci-dessous  👇

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

 

  • Les masques continuent à tomber ! 👇

Le 12 octobre 2023, en commission, les députés RN ont voté contre une pétition pour la destitution de Macron avec l’#Article68 (cliquer sur l'image pour visionner le direct).
Une pétition qui, sinon, aurait pu continuer à recueillir des signatures et passer en hémicyle.
Seul le groupe LFI a voté pour que cette pétition suive son chemin !

 

Hier, les députés RN ont voté contre une pétition pour la destitution de Macron avec l’#Article68.

 

 

-   Allons sur le fond !

Cette stratégie politique du RN n'est pas une découverte !... elle est la continuité du concept politique défendu par Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN avec des anciens nazis[3], à savoir... 👇

 

Histoires d'info. Aux sources du clivage idéologique Le Pen-Macron

 

en clair ce que l'on appelle le national-socialisme[6] !

 

  • Il est donc IMPOSSIBLE de mettre en œuvre des mesures sociales, donc de gauche, quand on est économiquement de droite... c'est incompatible, et explique le pourquoi des votes du RN en contradiction avec leur discours.

 

 

🔴 OUI ! Le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis[3bis] et sa stratégie politique en découle, (le changement de nom ne change pas le fond) !

Surpris que des anciens nazis soient fondateurs du FN devenu RN ?

 

  • Le nazisme (Nationalsozialismus) national-socialisme est une idéologie politique d'alternative au système en place, l'arme de réserve de la bourgeoisie  : la défense d’un « capitalisme de préférence nationale » comme porté au cœur du programme du RN pour les présidentielles de 2022, et dont les couches populaires sont les premières victimes comme en témoigne les votes des élus RN aux parlements de Paris,  à Bruxelles et le comportement de Maires dans certaines collectivités[5].

 

 

- Le RN n'est pas et ne sera JAMAIS du côté des travailleurs.

Parce qu'il divise les travailleurs pour servir l'intérêt du grand patronat
Parler de défendre les travailleurs sans anticapitalisme, c'est juste du bla-bla inutile.

 

 

- En conclusion,... vous voilà prévenus !

Le national-socialisme porté par le RN et Le Pen est un réflexe de défense de la bourgeoisie contre la désagrégation de son propre régime beaucoup plus que contre une attaque prolétarienne, à peu près inexistante. Car la classe ouvrière, à l’heure de la décomposition de l’économie capitaliste, n’a pas su encore conquérir le pouvoir, afin de substituer l'écosocialisme à un régime économique dont des défenseurs mêmes admettent qu’il a du plomb dans l’aile.

 

🔴 Fasse à Macron, et à sa copie conforme le RN, aux violences de toutes sortes (économiques, sociales, physiques...) :

  • investissons les quartiers populaires et les campagnes pour faire tomber les masques de l'arnaque du RN de le Pen ;
  • aidons le peuple à sortir du fatalisme et de la résignation !
  • travaillons à fédérer le peuple pour une révolution citoyenne par les urnes !

​​​​​​​

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

 

Notes :

[0LE PEN C'EST CA " Socialement je suis de gauche, économiquement de droite et, nationalement, je suis de France "

[1Le Conseil d'État a tranché : le Rassemblement national est bien un parti " d'extrême droite "

[2] « Vous avez la parole » : quand Darmanin juge Le Pen trop « molle »

[2bis] Grégoire de Fournas, un député RN obsédé par les migrants

[3Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[3bis] Oui, le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis

[4] La défense d’un « capitalisme de préférence nationale » au cœur du programme du RN pour 2022

[5] 4 maires Rassemblement National font la chasse aux familles populaires

[6] Qu’est-ce que le national-socialisme ?

[7] La gauche actualise sa stratégie à l’aune du livre de Cagé et Piketty

[8] 11 mars 2024 : Le Conseil d’État confirme : le Rassemblement national est bien d’extrême droite

 

Pour en savoir plus :

- Non, le programme économique de Marine Le Pen n’est pas « de gauche »

- Marine Le Pen accusée de détournement de fonds publics dans un rapport européen de lutte contre la fraude

Pour la Cour de cassation, qualifier Marine Le Pen de « fasciste » n'est pas une injure

- Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

4 maires Rassemblement National font la chasse aux familles populaires

- La stratégie du mensonge était bien au cœur de la campagne de Marine Le Pen

- Marine Le Pen menacée d’un procès pour « détournement de fonds publics », un coup dur pour le RN

- Article 68, RIC… à l’Assemblée, les masques tombent chez le RN

- Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris

- POURQUOI L’EXTRÊME-DROITE S’INTÉRESSE AUX THÉORIES DÉCOLONIALES 

- Le RN entretient une « guerre des pauvres » dont le vote pour lui est une forme de manifestation

La proposition de contre-budget 2025 présentée par le RN casse une nouvelle fois l’image « sociale » que cherche à se construire le parti lepéniste et révèle ce qu’il a toujours été : une organisation dangereuse pour tout le monde, sauf pour les plus riches

 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !
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18 septembre 2023 1 18 /09 /septembre /2023 21:02
Le point sur la survie de la Syrie

La tentative étasunienne de détruire la Syrie, qui dure depuis 12 ans, a échoué.


Les pays voisins, dont la plupart se sont rangés du côté de la guerre menée par l’Occident pour renverser Assad, rétablissent leurs relations diplomatiques. Lors du sommet de la Ligue arabe à Djeddah cette année, auquel le président Assad a assisté pour la première fois depuis la suspension de la Syrie en 2011, il a été accueilli par ses anciens ennemis, notamment les dirigeants saoudiens et émiratis. La France (dirigeant colonial de la Syrie de 1919 à 1946[1]) a menacé les pays de la Ligue arabe pour leur insubordination et a qualifié Assad d’« ennemi de son peuple », mais une telle désapprobation, partagée par les États-Unis et le Royaume-Uni, a été largement ignorée (People’s Dispatch, 25 mai 2023). ). Au lieu de cela, Assad a déclaré lors du sommet que « le passé, le présent et l’avenir de la Syrie sont l’arabisme » (Sam Heller, Foreign Affairs, 14 août 2023).

En effet, la Ligue arabe – à l’exception des régimes les plus pro-étasuniens comme le Qatar – a depuis appelé au retrait de toutes les troupes étrangères non autorisées de Syrie – faisant référence aux forces étasuniennes et turques qui occupent illégalement la Syrie plutôt qu’aux Russes et aux Iraniens qui y sont présents. à l’invitation de la Syrie (People’s Despatch, 16 août 2023).

 

 

Source : Le correspondant socialiste
- Pourquoi la Syrie ?

Le refus de la Syrie de se plier aux exigences occidentales en a fait une cible pour un changement de régime. L’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert a récemment déclaré à un journaliste télé : « S’il [Assad] avait fait la paix avec moi en décembre 2008, ils n’auraient pas souffert de la guerre civile » (Kevork Almassian, Twitter, 18 août 2023). En soulignant « l’erreur » d’Assad, Olmert admettait implicitement que la guerre syrienne, qui a tué jusqu’à présent 500 000 personnes, a été infligée à la Syrie délibérément, plutôt que d’être le résultat spontané d’un soulèvement populaire comme le décrivent les médias occidentaux.

 

Dans une récente interview majeure accordée à Sky News Arabia (9 août 2023), Assad était d’accord avec Olmert dans la mesure où « en théorie, la guerre aurait pu être évitée si nous nous étions soumis à toutes les exigences imposées à la Syrie sur diverses questions, au premier rang desquelles c’était l’abandon des droits et des intérêts syriens ». Mais une telle reddition aurait causé des dégâts bien plus importants par la suite, a-t-il déclaré.

 

L’approche inébranlable de la souveraineté nationale était partagée par la majorité des Syriens : un sondage YouGov de 2012 montrait que 55 % d’entre eux soutenaient Assad (Guardian, 17 janvier 2012) dans sa lutte contre les projets étasuniens de partition sectaire de la Syrie, comme ils l’avaient fait avec l’Irak. Les plans de partition prévoyaient une « principauté salafiste » à la frontière irakienne, selon un document divulgué par l’Agence étasunienne de renseignement de défense datant de 2012, ainsi qu’un mini-État kurde dans le nord-est.

 

Le scepticisme quant aux affirmations occidentales selon lesquelles ils agissent dans l’intérêt de la démocratie et dans la lutte contre le terrorisme s’est confirmé au cours de la guerre.

  • L’Opération Timber Sycamore, le programme secret de formation des terroristes de la CIA basé en Jordanie de 2012 à 2017, a financé et entraîné les terroristes combattant en Syrie[3] (Washington Post, 19 juillet 2017).
  • L’Armée syrienne libre, opposition dite « modérée », était composée d’extrémistes comme la brigade Khalid ibn Al Waleed, qui a diffusé la décapitation de prisonniers non armés par un enfant à la machette[4].
  • David McCloskey, ancien expert de la CIA sur la Syrie, a admis que les responsables étasuniens savaient depuis le début que « les groupes affiliés à Al-Qaïda et les groupes jihadistes salafistes étaient le principal moteur de l’insurrection » (Aaron Maté, Monthly Review, 23 avril 2022). Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de Biden, a écrit dans un courriel adressé à sa patronne de l’époque, Hillary Clinton : « AQ [Al-Qaïda] est de notre côté en Syrie » (Wikileaks, 12 février 2012[2]).

 

Les intérêts réels des États-Unis peuvent être vus dans le fait qu’ils occupent illégalement une vaste zone de territoire riche en pétrole et fertile en agriculture dans le nord-est de la Syrie, avec environ 1 000 soldats étasuniens soutenus par des avions de combat et par son mandataire (essentiellement) l’armée kurde, l’armée des EU. Les Forces de défense syriennes (FDS), qui fournissent l’infanterie principale et combattent actuellement leurs anciens alliés dans sa zone de contrôle, les tribus arabes locales autour de l’Euphrate qui résistent à la répression des FDS. Une petite enclave étasunienne à la frontière syro-irakienne abrite des combattants de l’Etat islamique sous protection étasunienne.
 

Pendant ce temps, la Turquie occupe une bande importante à l’extrême nord et au nord-ouest, où, aux côtés de ses troupes comptant entre 5 000 et 10 000 hommes, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), une fusion d’Al-Qaïda et d’autres milices islamistes, a gouverné sous diverses noms depuis 2017 en tant que mandataire turc.

 

🔴 Au total, un tiers de la Syrie reste aux mains de l’ennemi.

La situation actuelle en Syrie

(NDLR : La Turquie et la Russie ont conclu hier un accord sur le contrôle de la frontière turco-syrienne. Des patrouilles de militaires russes et syriens assureront la surveillance de la bande frontalière où l'armée turque avait mené son offensive, alors qu'Ankara a confirmé qu'elle n'avait plus besoin d'intervenir dans la région après le retrait des forces kurdes. Notre infographie, basée sur une carte du quotidien allemand Handelsblatt, fait le point sur la situation politique et militaire en Syrie en date du 22 octobre.)

 

 

- Conséquences économiques de la résistance

Le refus catégorique de la Syrie d’adoucir sa position anti-israélienne ou de désavouer ses alliés, l’Iran et la Russie, signifie que la guerre continue, même si les combats sont limités. La guerre économique constitue désormais le principal danger – sous la forme de sanctions occidentales brutales. En conséquence, la croissance du PIB devrait diminuer cette année de 3,5 %, comme l’année dernière. 90 % des Syriens vivent en dessous du seuil de pauvreté[5]. Le revenu mensuel moyen est passé de 500 dollars en 2011 à seulement 20 ou 30 dollars. Même le récent doublement du salaire minimum par Assad ne suffira pas à sortir les gens de la pauvreté causée par la mainmise occidentale. L’industrie pharmaceutique syrienne, autrefois florissante, a été durement touchée par les sanctions et, par conséquent, les prix des médicaments sont désormais exorbitants.

 

Tout cela signifie que si près d’un demi-million de réfugiés sont retournés dans les zones exemptes de conflit, six autres millions – principalement en Turquie, au Liban, en Jordanie et en Irak voisins – ne peuvent pas se permettre de rentrer chez eux. En outre, 6,8 millions de Syriens sont déplacés à l’intérieur du pays – plus de 2 millions vivent dans des camps où les conditions sont extrêmement difficiles (BBC, 2 mai 2023).

 

Privée de force de son territoire le plus productif, la Syrie est désormais un importateur net d’énergie et de nourriture, et les pétroliers iraniens qui tentent de livrer du pétrole à la Syrie se heurtent au sabotage (supposé israélien par l'Iran[6]) au large des côtes syriennes.

 

 

- Reculs pour les États-Unis et les puissances occidentales

Malgré la relative faiblesse de la Syrie, les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont subi un revers stratégique en ne parvenant pas à renverser Assad et à démembrer le pays.

  • Premièrement, la survie de la Syrie a renforcé la Russie, dont la renaissance en tant que puissance – après la défaite de l’URSS et la course aux biens publics sous Eltsine – a commencé en 2008 avec l’écrasement de la révolution colorée en Géorgie. Si cette brève guerre a marqué un tournant, c’est l’intervention de la Russie en Syrie en 2015, notamment grâce à l’utilisation de sa puissance aérienne contre les islamistes soutenus par l’Occident, qui a empêché la chute d’Assad et rétabli l’influence russe au Moyen-Orient[7].
  • Deuxièmement, la position régionale de l’Iran a été consolidée. L’Iran a envoyé des milliers de miliciens combattre pour la Syrie, dans le cadre d’une alliance qui remonte à 1981, lorsque la Syrie, seule, soutenait l’Iran contre l’Irak de Saddam[8].
  • Troisièmement, l’échec de la stratégie occidentale de changement de régime en Syrie a privé Israël de la pleine hégémonie sur tous ses voisins arabes. Les bombardements presque quotidiens d’Israël sur Damas et ailleurs en Syrie n’ont ni déstabilisé le gouvernement ni chassé les alliés iraniens de la Syrie, l’un des principaux objectifs d’Israël. Bien que la Syrie ne soit pas assez forte pour répondre de la même manière, l’Iran a averti Israël qu’il ferait face à d’éventuelles représailles (US News, 30 août 2023).
  • Le Hezbollah a également été renforcé. Après son rôle dans la prise d’Al Qusayr au printemps 2013, l’un des tournants de la guerre, le Hezbollah s’est développé et sa force d’élite Radwan à la frontière israélienne avec le Liban est désormais bien armée avec des armes de précision fournies par la Syrie. Les combats aux côtés de l’armée syrienne majoritairement sunnite ont aidé le Hezbollah, majoritairement chiite, à développer une politique non sectaire (Elijah J. Magnier, 7 septembre 2023).
  • De plus, l’affaiblissement de la puissance étasunienne en Syrie a rendu l’Arabie saoudite moins fiable en tant qu’allié des États-Unis. Les Saoudiens, qui soutenaient le changement de régime en Syrie, ont vu les États-Unis faire face à une résistance déterminée, tandis que les coûteux systèmes de défense antimissile qu’ils avaient achetés aux États-Unis ne pouvaient pas les protéger des attaques de drones des Ansarallah (Houtis) du Yémen sur leurs installations pétrolières. Compte tenu de ces revers et de ces défaites sur le terrain au Yémen[9], les Saoudiens ont été contraints de demander la paix à Ansarallah[10], et le rapprochement Iran-Saoudite, négocié par la Chine, est devenu une option souhaitable.
  • Pour la Turquie, membre de l’OTAN, qui affronte les États-Unis et la Russie, la survie de la Syrie représente un problème. La Turquie a besoin de la coopération syrienne pour poursuivre le PKK/YPG kurde – l’épine dorsale des FDS – qu’elle considère comme une menace terroriste. Mais la Syrie insiste pour que la Turquie quitte le territoire syrien avant toute négociation. L’importante population – et politiquement problématique pour Erdogan – de réfugiés syriens en Turquie a besoin de paix pour pouvoir rentrer chez elle, mais l’occupation du nord de la Syrie par la Turquie implique la poursuite de la guerre. Les récentes sanctions américaines contre deux groupes islamistes qu’ils finançaient autrefois et qui sont désormais sous contrôle turc en Syrie ont été un nouveau coup dur, une expression du mécontentement étasunien face au ciblage par la Turquie du mandataire américain, les FDS.

 

Pendant ce temps, sur le front diplomatique, les États-Unis ont été critiqués publiquement par des groupes de défense des droits de l’homme tels que le Conseil norvégien pour les réfugiés (Agence de presse Mehr, 8 août 2023) pour avoir annulé la dérogation aux sanctions humanitaires qu’ils avaient accordée à la Syrie après le tremblement de terre majeur de février. Le fait d’avoir accordé une dérogation « humanitaire » ponctuelle ne fait que montrer la nature inhumaine des sanctions américaines le reste du temps.

 

 

- Survie – et l’avenir

Même si l’économie syrienne a été dévastée par la guerre, sa résistance l’a empêchée de suivre le sort de la Libye, où la guerre de l’OTAN a démantelé la société tout entière[11].

 

Dans sa récente interview avec Sky Arabia, Assad a comparé sa position à celle de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi, qui ont tous deux fait des compromis avec l’Occident avant d’être éliminés. Assad, devenu président en 2000, a joué très tôt un rôle de realpolitik en autorisant la Syrie à participer au programme de « restitutions extraordinaires » de la CIA, qui s’est poursuivi même après que la Syrie a été surnommée l’un des États de « l’axe du mal » en 2002. La politique de coopération tactique Cette opération – la Syrie avait soutenu la première guerre des EU en Irak – n’a finalement donné à la Syrie aucune protection contre l’agression étasunienne. C’est plutôt la résistance résolue d’Assad à Israël et son rejet croissant du contrôle étasunien qui l’ont rendu « véritablement populaire » – selon un rapport du Guardian (26 mai 2007) sur les élections de 2007 – unissant le peuple syrien contre la menace d’une partition sectaire et du mouvement islamiste. terreur émanant de l’Irak voisin.

 

La priorité désormais du gouvernement Assad est de récupérer tout le territoire syrien, en particulier ses ressources pétrolières et agricoles. Sans sa propre richesse productive, elle ne pourra pas faire face à la crise économique.


Il en va de même pour le progrès démocratique. Les efforts antérieurs visant à établir une assemblée constituante pour réconcilier les groupes opposés en Syrie ont échoué à cause de la guerre. Un comité constitutionnel composé de cinquante représentants nommés par le gouvernement, cinquante de l’opposition et cinquante représentants de la société civile nommés par l’ONU[12] doit se réunir à Oman plus tard cette année, soutenu par la Russie, l’Iran et la Turquie, les participants au processus de paix d’Astana. le seul cadre de paix viable à ce jour.

 

Mais la violence continue, soutenue par les États-Unis, fait obstacle aux progrès constitutionnels. En août, l’Etat islamique a tué des dizaines de soldats syriens à Deir-ez-zor, dans l’est de la Syrie[13]. De telles attaques de l’Etat islamique sont facilitées par les États-Unis, qui assurent la protection du groupe.

 

Dans un climat aussi peu propice aux réformes, les manifestations qui ont lieu depuis le 20 août dans la ville druze de Suweida, dans le sud de la Syrie, et à Deraa (où ont débuté les manifestations de 2011) contre la hausse du coût de la vie, tout en exprimant des préoccupations économiques légitimes, fournissent aux États-Unis de nouvelles opportunités de déstabilisation. Les FDS mandataires étasuniens ont déjà lancé des appels croissants à la sécession de la région druze (Cradle, 29 août 2023). En 2011, les manifestations contre la hausse des prix du blé liée à la sécheresse ont rapidement dégénéré en guerre à grande échelle.

 

La reprise économique est essentielle pour prévenir une reprise du conflit, et cela nécessite la fin de l’occupation étasunienne et turque et la levée des sanctions. La Confédération générale des syndicats de Syrie a condamné le « terrorisme économique » du blocus occidental et a appelé à une unité renforcée entre les syndicats arabes (The Syrian Observer, 1er septembre 2021).

 

Jusqu’à présent, la Syrie n’a pas reçu les investissements dont elle a cruellement besoin. Il n’est pas étonnant que les puissances occidentales imposent des sanctions punitives à quiconque s’engage en Syrie. La Russie et l’Iran ont donné respectivement 7 et 23 milliards de dollars (The Diplomat, 3 juin 2021), et la Syrie a rejoint l’initiative chinoise la Ceinture et la Route en janvier 2022[14][14bis]. Mais les entreprises chinoises se sont montrées prudentes quant à leur implication dans un pays toujours ciblé par les États-Unis. Assad a toutefois adopté une vision positive de la direction à prendre après la récente adhésion de l’Iran au groupe des BRICS[15], qui a renforcé le multilatéralisme (Almasirah, 1er septembre 2023).

 

En conclusion, à force de rester en place et de reprendre le contrôle d’une grande partie du pays, Assad a affaibli la puissance des EU au Moyen-Orient. Les interventions militaires de la Russie et de l’Iran ont joué un rôle important pour y parvenir, tout comme l’armée syrienne, nombreuse et « institutionnellement loyale » (Jack Sargeant, LSE Blog, 10 août 2020). C’est avant tout la défense populaire de l’unité nationale et d’une république laïque et religieusement tolérante qui a garanti la survie du pays face à une guerre longue et amère.

 

Notes :

[1Quand Daech nous oblige à relire l’histoire coloniale de la France…

[2] WikiLeaks: USA et Al-Qaïda ont agi de concert en Syrie

[3] Timber Sycamore

[4] L'organisation Etat islamique a publié une vidéo montrant un enfant en train de décapiter un officier syrien.

[5] La crise économique relance la contestation en Syrie

[6] samedi , un pétrolier iranien a été la cible d'une attaque au large de la Syrie. Au moins trois Syriens ont été tués.

[7QUELLES CONSÉQUENCES POUR LA RUSSIE A SON INTERVENTION MILITAIRE EN SYRIE

[8] Syrie. Le rôle politique et militaire de l’Iran dans la guerre civile

[9Une délégation saoudienne à Sanaa pour négocier la paix au Yémen

[10] Le chef de la diplomatie saoudienne en Syrie pour consacrer la réconciliation entre les deux pays

[11] Pourquoi l’Otan a détruit la Libye, en 2011 ans par Manlio Dinucci

[12Syrie : toutes les parties prenantes se mettent d'accord sur la composition du Comité constitutionnel

[13Depuis le début du mois d’août, trois attaques de l’EI ont fait 43 morts en Syrie.

[14] Chine : La Ceinture et la Route, un projet mondial qui a un train d’avance….

[14bis] La Syrie rejoint l'Initiative la Ceinture et la Route

[15] Les Brics, un nouvel ordre mondial alternatif ?

 

Pour en savoir plus :

- Syrie

- Stop à l’embargo mortel en Syrie !

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9 septembre 2023 6 09 /09 /septembre /2023 08:53
A l'ordre du jour : Champ des perceptions et avenir de la NUPES
A l'ordre du jour : Champ des perceptions et avenir de la NUPES

Il va falloir choisir : l’unité ou un gouvernement d’extrême droite en France. Plutôt Le Pen que Mélenchon, Monsieur F. Roussel[0] ?

 

 

Il est urgent que la NUPES s’organise au niveau local pour mener des batailles idéologiques unitaires dans les villages des bourgs et les villes. C’est dès maintenant qu’il faut commencer ce travail et ne pas attendre la veille des élections.

Les jeunes de la NUPES qui ont fait un appel à l’unité[1] l’ont parfaitement compris.

 

Sources : Midi Insoumis Populaire et Citoyen  par Hervé Debonrivage | mis à jour le 30/09/2023

- Le percept, le concept est le réel.
Il n’est pas nécessaire d’être un expert en ingénierie sociale ou en marketing pour savoir que la perception du réel à plus d’importance que le réel lui-même dans l’imaginaire d’un individu qu’il soit considéré comme consommateur, producteur ou citoyen.

Dans un domaine proche, rappelons que pour Louis Althusser, l’idéologie et le rapport imaginaire des individus avec leurs conditions réelles d’existence vont de pair.

La manipulation des perceptions fait partie de toutes les formes de propagande.

  • Ainsi, en politique la forme rhétorique, le ton d’un discours à plus d’impact que son contenu argumentaire. Le comportement des acteurs politiques les uns envers les autres peut avoir plus d’importance que les programmes. Se pose alors la question centrale : qui a le contrôle de la manipulation du monde des perceptions ?

La réponse est simple : pour l’essentiel, les médias dominants[2].

 


- Examinons maintenant quelques exemples.
La réalité est que la NUPES est arrivée à se mettre d’accord sur 650 mesures pour un projet de gouvernement[3] : c’est cette réalité qui a permis de présenter un candidat unique de la gauche aux élections législatives de 2022.

 

Accueil Présidentielle 2022 France Entière

Cet accord a été rendu possible par le score de 22 % obtenus par Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2022 Et la faiblesse des scores du PS, de EELV et du PCF[4].

 

Les médias n’ont pas beaucoup insisté sur l’existence de ce programme préférant présenter cette alliance comme purement opportuniste.

 

- Le temps passant, différentes prises de position individuelles de personnalité appartenant aux différentes composantes de la NUPES surviennent :

  • sur « l’affaire » Quatennens[5] ;
  • sur la politique « d’apartheid » du gouvernement israélien contre les palestiniens ;
  • sur ce que devrait être la stratégie de France Insoumise en milieu rural ;
  • des articles de Clémentine Autain dans Libération et de Raquel Garrido dans Le Parisien (repris par Gala) critiquant le manque de démocratie au sein de France Insoumise ;
  • une multitude de tweets, y compris de Mélenchon exprimant telle ou telle position.
  • tout cela, sans même parler d’une multitude d’interventions intempestives et irresponsables de type clanique de Fabien Roussel ;
  • une division pour les sénatoriales 2023 qui prive la NUPES de 10 parlementaires malgré la proposition d'union portée par LFI[5bis][5ter] ;
  • et enfin, pour couronner le tout, des prises de position, sans discussion préalable, de responsables de la NUPES pour se présenter isolé aux prochaines élections européennes.

 

 

- Toutes ses prises de position intempestives ont évidemment été montées en épingle par les médias répétant inlassablement : la NUPES se disloque, éclate, n’existe plus, etc.

Alors, que font apparaître les médias dans le monde des perceptions : il n’existe pas de projet de la NUPES, de la gauche en France. La NUPES n’est qu’un jeu d’appareil sans lendemain.

 

Et qui est victime de cette manipulation du monde des perceptions ? Des pauvres gens incultes, sans expérience politique… ? et bien, non ! Un homme comme Roger Martelli, (avec lequel je partage un grand nombre d’analyses politiques) tombe dans le panneau. À aucun moment dans son interview, il ne mentionne l’existence de ce projet de gouvernement.

  • Il ne parle à aucun moment du travail considérable d’élaboration collective qu’a demandé la mise au point de l’Avenir en commun[6].
  • Les 55 livrets thématiques (42 + 13) qui détaillent le programme de La France Insoumise, devenue première force politique de gauche en France, quoiqu’il en pense. Ces 55 livrets figurent-ils dans sa bibliothèque ? Y trouve-t-on le livre de Jacques Généreux « L’Autre société ?[6bis] » On peut en douter. Oui, il existe un projet de société à gauche mais encore faut-il qu’il soit connu y compris par les organisations de gauche !

 

À plusieurs reprises, j’ai constaté dans des interviews sur le site Regards, qu’il était affirmé que La France Insoumise avait des prétentions hégémoniques (ou accepterait mal le partage des responsabilités avec ses partenaires) et supporterait mal le pluralisme.

 

 

- Il s’agit là encore d’une fable construite par les médias dans le champ des perceptions.
Ségolène Royal, aux amphi d’été[7], a fait remarquer avec justesse, que " de nombreux candidats de France Insoumise à la députation se sont effacés pour permettre à des communistes, des socialistes, des écologistes de pouvoir se présenter dans certaines circonscriptions. Si la direction de France Insoumise avait appliqué des pourcentages obtenus aux élections présidentielles, pour la répartition des candidats dans les circonscriptions, ses partenaires auraient obtenu moins de députés ".

 

D’autre part, aux élections européennes prochaines, France Insoumise est d’accord pour permettre aux écologistes d’avoir toutes les têtes de liste[8] ! En réalité, prisonniers d’un esprit clanique, un certain nombre de responsables du PS, EELV et du PCF supporte mal que France insoumise soit devenue majoritaire : pour eux, majoritaire signifie hégémoniste !

  • Quand on affirme que France Insoumise manque de démocratie ou de pluralisme, ceux qui tiennent ce propos devraient faire l’effort d’analyser et de comprendre en détail comment se construit et fonctionne France Insoumise à tous les niveaux.
La France insoumise, comment ça marche ?

 

Certains députés élus insoumis comme Clémentine Autain semblent avoir une connaissance insuffisante du fonctionnement du mouvement auquel ils appartiennent. L’esprit accaparé par leur travail de député, certains parlementaires insoumis semblent avoir perdu le contact avec la réalité du fonctionnement de leur mouvement qui les a pourtant conduits à être élus. Rappelons le lien permettant d’accéder à la rubrique :

. « La France Insoumise, comment ça marche[9] ?

. Qu’est-ce que La France insoumise d'aujourd'hui[10] ? 

 

 

 

🔴 La France Insoumise échappe pour une large part à l’esprit de clan pour une raison très simple : ce n’est pas un parti mais un mouvement qui reste poreux avec son environnement social. Le parti est une forme moderne de clan ou de tribu avec son intérieur et son extérieur. Spontanément une autre organisation politique même idéologiquement très proche est perçue comme rivale, concurrentes et non comme partenaire confraternel.

🔴 Les vieux routiers de la politique perçoivent avec circonspection cette forme mouvement et préfèrent la forme parti, plus structurée, moins volatile, moins imprévisible.

🔴 C’est tout le mérite de Jean-Luc Mélenchon d’avoir été capable d’avoir tiré les conséquences des inconvénients de la forme parti et d’avoir eu la force d’imaginer, avec d’autres, une forme nouvelle qui peut avoir évidemment des inconvénients.

 

 

-  Résumons : d’un côté des prises de position publique individuelles dans des médias manipulateurs et sans aucune prise en compte de l’image renvoyée dans le champ des perceptions des électeurs.
L’image renvoyée est celle de la division, de l’incohérence, de personnalités à l’égo surdimensionné ou faisant passer les intérêts de leur clan avant tout. Cette image désastreuse n’est pas non plus sans effet sur les adhérents ou sympathisants des organisations de la NUPES qui vont finir par croire, eux aussi, qu’il n’existe pas de projet commun.

  • Et pendant ce temps, Marine Le Pen, silencieuse, grimpe dans les sondages !

 

D’un autre côté, une méconnaissance de la nature et du fonctionnement réel de France Insoumise de certains observateurs et acteurs politiques qui deviennent alors d’autant plus influençables par ce monde des perceptions construits et manipulées par les médias.

 

Fort heureusement, la plupart des cadres et adhérents de France Insoumise échappent à la critique précédente d’autant que cette organisation (la FI) est la seule à avoir proposé, dès le départ, unité de la NUPES pour les différentes élections à venir.

  • On ne peut qu’ apprécier par exemple, la discrétion, la fermeté tranquille de Manuel Bompard.

 

 

-  Réflexion sur les réactions claniques d’un certain nombre de responsables des partenaires de La France Insoumise.
En un temps record (6 ans), :

  • La France Insoumise acquiert une audience à gauche (21,95% aux présidentielles 2022).
  • Elle se distingue notamment par une certaine radicalité économique et écologique.
  • En même temps, ce n’est pas un mouvement d’extrême gauche : son anticapitalisme n’a pas la radicalité de Lutte ouvrière ou du NPA. Par exemple, il n’est pas question de nationaliser toutes les banques, toute l’industrie pharmaceutique. Ainsi, certains socialistes dans la lignée de Jaurès peuvent adhérer à France Insoumise.
  • Ainsi, le PCF se trouve concurrencé par un mouvement dont la radicalité économique est au moins égale à la sienne.
  • En outre, ce mouvement développe de nombreuses actions pour défendre les intérêts des classes populaires.

 

 🔴 Alors, que reste-t-il au PCF pour se distinguer ?

- Pas grand-chose sinon sa défense de l’énergie nucléaire et un écologisme moins radical ;

- Pour se distinguer médiatiquement, il ne lui reste plus que gesticulations, provocations en comptant sur l’appui des médias de droite voire d’extrême droite.

- Par un tel comportement désespéré et irresponsable, Fabien Roussel devient le diviseur remarqué au service du Capital.

 

Même réflexe identitaire : hier la crainte du PCF de se dissoudre dans le Front de Gauche, aujourd’hui la crainte de se dissoudre dans la NUPES avec ce redoutable solvant c’est France Insoumise !

 

🔴 Côté EELV, ce parti trouve un concurrent redoutable par son écologie radicale.

Plusieurs responsables écologistes sont d’ailleurs passés du côté de France Insoumise.

 

  • Alors que faire pour se distinguer et ne pas disparaître ? :

- Accentuer au maximum les éventuels points de divergence, notamment sur l’Europe.

- EELV défend l’idée d’une Europe fédérale et une Europe des régions.

- Ce n’est évidemment pas le cas de France Insoumise plus attachée à la notion de souveraineté nationale. Souveraineté populaire.

 

🔴  Enfin, pour le PS, comme vu ci-dessus, le programme de France Insoumise n’est pas d’un anticapitalisme ultra radical, loin de là.

François Ruffin n’a pas complètement tort de parler de programme social démocrate à l’ancienne.

 

  • Alors que reste-t-il pour éviter de disparaître et d’être absorbé par France Insoumise ?

- Encore une fois, l’Europe et peut-être une russophobie héritée de la guerre froide et de l’anticommunisme soviétique des socialistes.

- L’attachement à l’OTAN, comme pour une partie des Verts peut-être aussi une marque distinctive.

 

 

- En conclusion
Il est urgent que la NUPES s’organise au niveau local pour mener des batailles idéologiques unitaires dans les villages des bourgs et les villes. C’est dès maintenant qu’il faut commencer ce travail et ne pas attendre la veille des élections.

  • Les jeunes de la NUPES qui ont fait un appel à l’unité l’ont parfaitement compris.

 

Il va falloir choisir : l’unité ou un gouvernement d’extrême droite en France.

Plutôt Le Pen que Mélenchon, Monsieur F. Roussel ?

 

 

----------------------------------

 

 

- Mais pour Aurélie Trouvé, députée LFI-NUPES de Seine-Saint-Denis : à la NUPES, on a des désaccords mais on avance !

 

 


- Référendum d'initiative citoyenne, avenir de la NUPES, annonces de Macron sur la sécurité : retrouvez l'intégralité du passage de Manuel Bompard dans la matinale de Public Sénat du jeudi 5 octobre 2023.
Une liste Nupes aux européennes en 2024 ? 
" Si les appareils ne veulent pas faire l’union, j’appelle les électeurs à le faire. Nous souhaitons porter le programme de la Nupes. " et ine fine, " C'est aux électeurs de faire l'union ! "

 

A l'ordre du jour : Champ des perceptions et avenir de la NUPES
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24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 11:19
Les Brics, un nouvel ordre mondial alternatif ?

Le sommet des Brics annonce-t-il un “ changement tectonique ” international ?

Les BRICS accueilleront six nouveaux membres à partir de janvier 2024[4]

Les Brics, un monde « multipolaire » qui mène à la guerre[7] ?

 

Le sommet des Brics qui s’est ouvert le 22 août 2023 et clos le 24 août, a été l’occasion de penser un ordre mondial alternatif à celui des États-Unis. Pour peu évidemment que les États membres du bloc s’entendent sur une définition commune du multilatéralisme.

La création d'une monnaie commune fera partie des différents dossiers évoqués par les pays émergents. Un coup de plus porté au roi dollar[6] ?

 

 

Sources : Courrier International | mis à jour le 29/08/2023

- À Johannesburg, le 22 août 2023, ils furent nombreux à se presser pour assister au sommet des Brics.
Selon Bloomberg[1], outre les cinq pays déjà membres, des représentants de 71 pays ont été invités à assister au sommet.

 

À eux seuls, les cinq membres du bloc représentent plus de 42 % de la population mondiale, 23 % du produit intérieur brut mondial et 18 % du commerce international. Mais à Durban sera aussi discutée l’éventualité d’un élargissement vers d’autres pays. Or, indique le site d’actualité financière, “ vingt-deux nations ont officiellement demandé à devenir membres à plein temps du groupe, et plus de vingt autres ont soumis des demandes informelles ”.

 

Le sommet des Brics annonce-t-il un “changement tectonique” international ?

 

Parmi ces pays intéressés, Algérie, Argentine, Bangladesh, Bahreïn, Biélorussie, Bolivie, Cuba, Égypte, Éthiopie, Honduras, Indonésie, Iran, Kazakhstan, Koweït, Maroc, Nigeria, État de Palestine, Arabie saoudite, Sénégal, Thaïlande, Émirats arabes unis, Venezuela et Vietnam, indique le Daily Maverick[2]. Le journal sud-africain en annonce vingt-trois : il compte aussi le Maroc, qui n’a ni infirmé ni confirmé cette hypothèse.

 

Pour Anil Sooklal, professeur de relations internationales, un tel élargissement ferait des Brics un espace géopolitique constitué de “ près de 50 % de la population mondiale et plus de 35 % du PIB mondial ”. “ Et ce chiffre augmentera ”, avertit-il dans les colonnes de Bloomberg.

 


- Coopération en matière de sécurité

Un poids démographique et économique que les Brics entendent bien transformer en capacité de peser sur la scène internationale. Car pour celui qui est aussi le sherpa (conseiller) de l’Afrique du Sud sur le sujet, ce sommet pourra constituer “ un changement tectonique ” dans l’architecture géopolitique mondiale : “ Ce sera le plus grand rassemblement de ces derniers temps de pays du Sud se réunissant pour discuter des défis mondiaux actuels.

 

Même analyse du côté chinois. Pour le Global Times, la coopération politique et sécuritaire sera l’un des objectifs principaux du sommet à Durban. Le quotidien de Pékin dénonce ainsi une gouvernance mondiale actuelle dominée par les États-Unis, lesquels “ créent une atmosphère de confrontation et de tension dans le monde entier[5] ”, notamment dans leur stratégie indo-pacifique et leur utilisation de l’Otan “ pour encercler et contenir simultanément la Chine et la Russie ”.

 

À ce monopole américain, le quotidien chinois anglophone, qui dépend du groupe Renmin Ribao (qui publie le « Quotidien du peuple », l’organe du Parti communiste), oppose la coopération en matière de sécurité des Brics, qui mettrait l’accent, selon lui, sur la sécurité commune et multilatérale. Le quotidien estime que le nombre de pays ayant manifesté leur désir de se joindre au bloc est l’indicateur le plus sûr que “ le multilatéralisme est nécessaire aux pays émergents et en développement ”.

 

 

- Comment parler d’une même voix ?
Dans une société internationale où les querelles idéologiques et sécuritaires s’intensifient, le Global Times plaide donc pour que les Brics se dotent de mécanismes de sécurité pérennes, mettant notamment en avant l’Initiative de sécurité mondiale préconisée par la Chine.

 

Présenté comme “ une pensée gagnant-gagnant ”, ce mécanisme  “ vise à éliminer les causes profondes des conflits internationaux et à améliorer la gouvernance de la sécurité mondiale ”, dans cet “ esprit de multilatéralisme et de sécurité commune recherché par les Brics ”, affirme encore le quotidien chinois.

 

Reste à savoir si les Brics parleront bien d’une seule et même voix. En effet, dans un autre article, Bloomberg fait état de diverses dissensions parmi les États membres, affirmant par exemple que l’Inde et le Brésil s’opposeraient à la volonté chinoise d’élargir rapidement le groupe des Brics[3].

 

 

Notes :

[1L'Afrique du Sud affirme que BRICS ira de l'avant lors de l'expansion au Sommet

[2] Le président iranien assistera probablement au sommet des BRICS, a déclaré le Pandor de SA

[3] BRICS : l’Inde et le Brésil s’opposent à l’élargissement du groupe

[4] Les BRICS accueilleront six nouveaux membres à partir de janvier 2024

[5] Les États-Unis creusent leur propre piège de guerre en provoquant une confrontation

[6] Élargissement des Brics et monnaie commune au programme du sommet des pays émergents

[7] Jean-Luc Mélenchon : " L’affirmation des BRICS annonce la fin de la domination des États-Unis et de leurs privilèges. Leur monde « multipolaire » mène à la guerre. "

- Jean-Luc Mélenchon : " L’affirmation des BRICS annonce la fin de la domination des États-Unis et de leurs privilèges. Leur monde « multipolaire » mène à la guerre. "

 

Pour en savoir plus :

Courrier international : Brics

Jean-Luc Mélenchon : BRICS " Évidemment, la France de Macron, en tant que bagage accompagné de l’OTAN et des USA, voit passer un train décisif dont les pilotes ne l’apprécient guère ".

Discours de la Présidente de la banque BRICS (NDB), Dilma Rousseff : « L’expansion des BRICS est une force qu’il est impossible d’ignorer. »

 

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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 13:52
De la république policière à la république fasciste ?

S’il faut en passer par la pure ignominie politique pour défendre l’ordre bourgeois, ainsi sera-t-il.

 

 

On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude.

Mais jamais Le Monde ne dira un mot de la fascisation en cours : consentir à l’aveu qu’elle se déroule sous les auspices d’un pouvoir qu’il a si longtemps encensé, c’est sans doute trop lui demander. Le Monde peut à la rigueur comprendre le fascisme comme malheureuse irruption venue de nulle part, ou comme curiosité historique sans suite possible, mais jamais n’accédera à l’idée que le fascisme naît « du dedans ». Car notre « dedans », pour Le Monde, c’est « la république » et « la démocratie ». Or comment la république et la démocratie pourraient-elles accoucher du fascisme puisqu’elles en représentent le principe opposé ? Voilà la bouillie qui traîne dans les têtes formées à l’Institut d’Études Politiques, école où l’on n’a notoirement jamais rien compris à ce qu’est la politique....

 

Sources : Le Monde diplomatique par Frédéric Lordon | mis à jour le 12/02/2024

- Hypothèses
Ici commence la divergence des interprétations possibles — pour maintenant ou pour plus tard....

 

🔴 Pour lire la suite 👉 https://blog.mondediplo.net/de-la-republique-policiere-a-la-republique

 

 

 

- Audio de De la république policière à la république fasciste ?

 

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23 juillet 2023 7 23 /07 /juillet /2023 17:49
« Arc républicain » : le grand renversement

« Vous sortez du champ républicain ! » Depuis des mois, la Macronie n’a que cette formule à la bouche pour invectiver la gauche de l’hémicycle. Tout en ménageant son extrême droite... un jeu dangereux ! 

Il faut arrêter de courir après le RN[1bis] !

 


« Hitler plutôt que le Front populaire » : cet adage venu de la bourgeoisie de la fin des années 1930 bourdonne dans ma tête. La formule de l’époque disait le choix dans l’ordre des ennemis. Le projet qui a débouché sur le nazisme apparaissait moins dangereux à une partie des classes dominantes que le partage des richesses soutenu par Léon Blum et ses alliés. Dans notre société contemporaine, déboussolée et en tension, le grand renversement à l’œuvre porte le sceau de cette hiérarchie des normes.
Jusqu’ici, et depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’extrême droite était communément considérée comme le danger ultime pour notre pays. Il y a plus de soixante-dix ans que le front républicain signifie son bannissement. Or, c’est bel et bien à un retournement de l’adversaire principal auquel nous assistons cette année. Point d’orgue, mardi 4 juillet à l’Assemblée nationale, la Première ministre assénait explicitement que « la France Insoumise ne se situe plus dans le champ républicain
[0] ». Applaudissements nourris sur les bancs de Renaissance, de LR et du RN. Si ce genre d’outrances et mises au ban n’avaient pas cours depuis des mois, j’en serais restée clouée au siège.

 

 

Sources : Regards par Clémentine Autain

- Haro sur les insoumis/Nupes
L’angle d’attaque des macronistes est limpide depuis le début du quinquennat. D’une main, normaliser la présence du RN au sein des institutions républicaines. De l’autre, chercher à fracturer la Nupes, en tentant d’isoler LFI de ses partenaires et de l’exclure du front républicain. Dès le début du quinquennat, Emmanuel Macron et les siens ont choisi de légitimer le RN (NDLR : Législatives 2022 : seuls 7 candidats Ensemble sur 62 ont appelé à voter pour la Nupes contre le RN au second tour[2bis] en lui permettant d’accéder à deux vice-présidences de l’Assemblée nationale[1], en l’installant comme un parti tout à fait normal. En même temps que Yaël Braun-Pivet peut déclarer que Sébastien Chenu est un « très bon vice-président » de l’Assemblée nationale[2], les sanctions disproportionnées et les déclarations méprisantes à l’égard des députés insoumis se multiplient comme des petits pains. De cordon sanitaire avec le RN, il ne fut pas question, contrairement à « Renew », le groupe libéral au Parlement européen dominé par les macronistes qui a adopté le parti pris inverse. C’est à gauche toute que les flèches sont lancées. Aujourd’hui, Éric Dupond-Moretti ou Aurore Bergé reprennent sans sourciller la formule de Jordan Bardella : « La France incendiaire[3] ».

 

 

- Cette attitude doit se comprendre à l’aune de la tripolarisation de la vie politique[4].
Pour gagner, là où droite et gauche classiques y parvenaient autrefois de façon automatique – jusqu’au crash du 21 avril 2002…-, il faut désormais franchir la barre du second tour de l’élection présidentielle. Macron et les siens partent du principe que le RN sera forcément présent et qu’il leur reste donc à éliminer la gauche et les écologistes. La Nupes devient alors la cible privilégiée. La macronie n’a pas oublié que nous incarnons la première force d’opposition au gouvernement. Avec cette union, nous sommes arrivés en tête au premier tour des législatives : plus de 5,95 millions de voix, soit environ 100 000 de plus que la coalition macroniste. À l’évidence, Renaissance préfère se retrouver face à Marine Le Pen au second tour, espérant que le RN constitue, comme hier, l’assurance-vie de sa victoire. Cette stratégie est d’une dangerosité abyssale. Elle brise les repères historiques. Et, chemin faisant, elle dédiabolise, institutionnalise, banalise l’extrême droite. La macronie devait constituer un barrage au RN mais se révèle une passoire. Or qui peut dire aujourd’hui que le clan Le Pen ne peut pas gagner dans notre pays, comme nous le pensions tous il y a encore quelques années ?

 

 

- Le positionnement de Renaissance n’est pas seulement tacticien. Il correspond aussi à un glissement idéologique. 
En six ans de gouvernement, la pente dévalée est sévère. Partie avec le « ni droite, ni gauche[5] » en bandoulière, la macronie est devenue totalement hémiplégique. En 2018, Macron a rendu hommage à l’action militaire de Pétain. En 2019, il s’est confié à Valeurs Actuelles. En 2023, aucun poids lourd macroniste n’est venu défendre la rédaction du JDD contre la nomination de Geoffroy Lejeune. Et pour la rentrée parlementaire, deux grands textes à droite toute attendent les député.es : l’immigration et le conditionnement du RSA, soit les deux thèmes les plus chers à Marine Le Pen (NDLR : Macron : 7 ans de flirts avec l’extrême-droite[6]).


Désormais, chaque moment de tension politique devient l’occasion de montrer du doigt… la Nupes et plus encore LFI, accusée d’être violente, agitée, outrancière. Le renversement est à chaque fois édifiant. La macronie brutalise la démocratie avec ses 49.3 mais ce sont les insoumis qui auraient délégitimé les institutions républicaines. Elle interdit la manifestation à Sainte-Soline dénonçant une aberration environnementale et l’accueille avec un dispositif policier hors de proportion, préparant ainsi l’escalade de la violence, mais ce sont les manifestants qui sont d’épouvantables « écoterroristes ». Elle est responsable de l’impunité à l’égard des policiers et de la doctrine du maintien de l’ordre ayant débouché sur la mort de Nahel[7], après d’autres, mais ce sont les insoumis qui, défendant la justice et une police républicaine, sont tenus pour responsables des émeutes. On peut discuter de la stratégie des insoumis et de son profil politique mais l’inversion des responsabilités et de ceux qui défendent les principes républicains est proprement insensée.

 

 

- Leur arc réactionnaire
Au même moment, des leaders de la droite ayant longtemps appartenu à des familles très modérées ont basculé dans la surenchère avec les idées d’extrême droite. Pour tenter d’exister, il faut aller encore plus loin que Le Pen. Là non plus, de barrage et de frontière étanche, il n’est plus question. Il n’y a qu’à suivre les déclarations d’Éric Ciotti ou Bruno Retailleau pour s’en convaincre. Comme à chaque moment historique de conflictualité importante entre les dominants et les dominés, la droite fait passer les principes républicains au second plan. Et évidemment, la Nupes en général, et les insoumis en particulier, deviennent l’objet de tous les déchaînements. On commence avec Renaud Muselier qui stigmatise « une gauche sale et débraillée » et on finit avec Othman Nasrou qui affirme que « ce sont les insoumis qui tuent, aujourd’hui, par leur idéologie ».

 

La synthèse de ce grand renversement est donnée par Jean-Pierre Raffarin. L’ancien premier ministre déclarait en 2015 être prêt à travailler avec les socialistes contre « l’ennemi commun », le RN[8]. En 2023, il se félicite car « un front républicain anti-Nupes est en cours de constitution[9] ». Une nouvelle « sainte alliance » serait-elle née contre la gauche, dont toute l’histoire est pourtant marquée par la défense permanente et parfois bien seule des principes républicains ? Ce n’est pas un « arc républicain » mais un arc réactionnaire qui se constitue, se consolide[10]. Comme l’a bien résumé Thomas Legrand dans un édito pour Libération, « confondre l’arc républicain avec le cercle de la raison ou avec la culture gouvernementale est une erreur »[11]. C’est même une faute morale et politique aux répercussions potentiellement désastreuses pour notre pays.

 

 

- Ligne de crête et point de passage
La macronie joue avec le feu et, avec ses alliés, nous tend un piège. Le tout est de ne pas sauter dedans à pieds joints. Sans cesse, nous devons chercher à éviter les termes du débat médiatique et politique voulus par nos adversaires pour tenter d’imposer les nôtres. Par exemple, qu’avions-nous à gagner à l’installation d’un clivage sur le « calme » au moment des révoltes après la mort de Nahel ? Sur le fond, toute la Nupes défend la paix civile et sait combien les citoyen.nes des quartiers touchés par cette rage destructrice aspirent à une situation apaisée. Le sujet central n’est pas de savoir s’il faut ou non le calme mais comment y arriver. Gageons de porter le fer au bon endroit. Et d’éviter, comme le fait systématiquement désormais Fabien Roussel, de souffler sur les braises en se repaissant des angles d’attaque des droites contre Jean-Mélenchon et les insoumis, ou en enterrant la Nupes. C’est sur les solutions qu’il fallait centrer la confrontation avec nos adversaires en mettant en avant le fond commun à la Nupes, bien réel et substantiel[12]. Je ne dis pas que c’est facile devant le tsunami de mises en cause, je pointe la ligne de crête que nous devons inlassablement rechercher : tenir bon sur nos convictions en évitant le piège de la marginalisation. Je sais que nos adversaires, nombreux, se jettent sur le moindre mot pour nous discréditer et tenter de fracasser la Nupes. À nous de chercher à chaque fois le bon angle et les mots justes pour éviter les polémiques qui contournent les enjeux essentiels et nous divisent.

  • Oui, une tentative de déstabilisation à grande échelle est lancée contre nous.
  • Oui, elle est injuste et grossière.
  • Oui, elle vise à empêcher une issue progressiste aux crises que nous traversons, une alternative au néolibéralisme, une avancée pour la dynamique républicaine. La question est celle de notre attitude dans ce moment de grave basculement idéologique et politique.

Où est le point de passage ? Ma conviction est qu’il ne faut donner aucun bâton pour se faire battre et chérir l’union que représente aujourd’hui la Nupes, condition pour gagner.

 

 

- Le pays s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’instabilité

Depuis les gilets-jaunes, la politique de Macron conduit à un embrasement permanent. Cette année a été celle d’un niveau de mobilisation exceptionnel, sur le terrain social et écologique. Parce que la voie de la médiation et de la raison a été systématiquement dévoyée, c’est le chemin de la violence qui gagne de plus en plus les esprits, face à l’injustice et à l’aveuglement. La droite se radicalise, des groupuscules néo-nazis se livrent à des ratonnades à Lyon, Lorient ou Nevers, des syndicats de police sont désormais contrôlés par l’extrême-droite[13][14]. En refusant de voir ce phénomène, en contribuant à l’alimenter, Macron et les siens passent à côté de l’histoire et contribuent, par leur surenchère, à la disparition programmée de sa famille politique, gangrénée par le racisme et l’étroitesse de vue.

 

Nous ne sommes décidément pas dans des temps calmes. Au regard de la gravité de la situation politique, notre responsabilité est immense. En dépit d’une Nupes aujourd’hui fragilisée, la perspective d’une victoire de la gauche et des écologistes reste un espoir crédible, un espoir puissant, un espoir que nous devons confirmer.

 

Notes

[0] LFI ne « se positionne pas dans le champ républicain » selon Élisabeth Borne

[1] Assemblée nationale : le RN obtient deux vice-présidents, la gauche s’insurge

[1bis] Il faut arrêter de courir après le RN

[2] Yaël Braun Pivet présidente de l'Assemblée nationale a jugé que le député du RN " n'est pas un bon, mais un très bon vice-président " au Palais Bourbon

[2bis] Législatives 2022 : seuls 7 candidats Ensemble sur 62 appellent à voter pour la Nupes contre le RN au second tour

[3] Tweet du compte « Caisses de grève »

[4] Les 3 blocs et l’avenir de l’Union populaire par Jean-Luc Mélenchon

[5] Emmanuel Macron, ovni politique “ ni de droite ni de gauche ”

[6] Macron : 7 ans de flirts avec l’extrême-droite

[7] Meurtre de Nahel : appel d’une centaine d’organisations contre les violences policières

[8L'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, appelle Les Républicains à " travailler avec le gouvernement car le Front national est un adversaire commun "

[9POUR JEAN-PIERRE RAFFARIN, " UN FRONT RÉPUBLICAIN ANTI-NUPES EST EN COURS DE CONSTITUTION "

[10] « S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »

[11« Les insoumis ont autant leur place dans l’arc républicain que les sans-culottes« , à lire dans Libération le 7 juillet 2023.

[12J’invite à lire cet entretien croisé dans Médiapart qui, désossé, donne à voir les convergences sur la réforme nécessaire dans la police. L’insoumis Manuel Bompard et le socialiste Philippe Brun sont d’accord pour revenir sur la loi de 2017, en finir avec l’IGPN pour mettre en place une instance indépendante de contrôle de la police, introduire enfin le récépissé pour les contrôles d’identité ou encore investir dans la police de proximité. Ces points d’accords ne sont pas marginaux : ils dessinent bel et bien les contours d’une alternative.

[13Le chef de la DGSI pointe de façon très claire les menaces que font peser sur notre pays l’extrême droite et l’ultra-droite

[14Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)

 

Pour en savoir plus :

Plutôt Hitler que le Front Populaire dans les années 30, plutôt Le Pen que Mélenchon aujourd’hui

- Retour à la raison sur les révoltes urbaines

 

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9 juillet 2023 7 09 /07 /juillet /2023 13:00
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »

Il y a un retournement du front républicain, transformé en « front antipopulaire » ?

 

 

Une semaine après la mort du jeune Nahel, le chef de file de La France insoumise revient sur la nécessité d’apporter des réponses politiques aux violences policières et à la relégation des quartiers populaires. Et appelle la gauche à « se réveiller » face à l’extrême droite.
Le ton est de nouveau monté, mardi 4 juillet, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Interrogée par la présidente du groupe La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, sur l’absence de réponses politiques une semaine après la mort du jeune Nahel, tué à bout portant par un policier, la première ministre s’est encore attaquée au mouvement de Jean-Luc Mélenchon. « Vous sortez du champ républicain », a-t-elle cette fois lancé aux député·es insoumis.

Depuis le drame de Nanterre, les critiques de la droite et de l’extrême droite se sont concentrées sur LFI, gagnant peu à peu les rangs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Le débat sur les violences policières et les quartiers populaires, lui, a été complètement éclipsé. Dans un entretien accordé à Mediapart, Jean-Luc Mélenchon analyse les ressorts de ce basculement, derrière lequel il perçoit l’avènement d’un « front antipopulaire ».

 

 

Sources : Médiapart par Mathieu Dejean, Fabien Escalona et Ellen Salvi | mis à jour le 23/08/2023

- Mediapart : Cela fait une semaine que Nahel a été tué à bout portant par un policier. Très vite, le débat n’a plus porté sur les violences policières, mais sur celles des jeunes des quartiers populaires. Quel regard portez-vous sur ce basculement ?
Jean-Luc Mélenchon : Le président aurait dû répondre, séance tenante, aux problèmes qui ont créé les circonstances de la mort de Nahel, c’est-à-dire immédiatement suspendre cette loi « permis de tuer » Cazeneuve de 2017. Mais comme son intention n’est pas de répondre aux problèmes qui sont ici posés, il en a inventé d’autres. C’est une tactique de diversion.

 

Il a d’abord pointé la responsabilité des parents – ce qui est un propos insultant, qui manifeste son refus de prendre en compte leur situation sociale. Puis, il a mis en cause les jeux vidéo – ce qui est une assertion digne du café du commerce, car il n’y a aucune étude qui atteste d’un lien entre ces jeux et la violence. Enfin, la majorité nous a pointés, nous, les Insoumis.

 

Quand j’ai expliqué que nous appelions à la justice, on en a déduit que je n’appelais pas au calme et cela nous a été reproché. Pourtant, nous intervenons sur notre terrain. Nous ne sommes pas des sociologues ou des urbanistes. Notre rôle consiste à formuler une évaluation politique d’un problème politique pour lui apporter des réponses politiques.

 


- Mediapart : Comment jugez-vous celles du pouvoir ?
Jean-Luc Mélenchon : Je note que la première réaction de Macron, lorsqu’il a été informé de la mise à mort d’un jeune homme de 17 ans, a été humaine. Comme n’importe quel parent, il a estimé que cet événement était inacceptable, ce qui est vrai. Et il s’est arrêté là, laissant le soin à un ministre d’appeler la mère de Nahel. Il aurait pu l’appeler lui-même ou aller la voir, ce qui aurait été un geste extrêmement fort, pour montrer qu’il n’y avait pas de décrochage entre la population et les autorités.

 

Au lieu de cela, il a passé son temps à courir derrière la police. Ce qui a été immédiatement compris par les syndicats policiers Alliance et Unsa Police, qui ont produit un communiqué en tous points inacceptable. Or, nous n’avons pas entendu une seule critique. Quand on a interrogé Dupond-Moretti ou d’autres dirigeants, ils ont dit que ce n’était pas leurs paroles, voire qu’ils n’avaient pas de commentaire à faire. Ce qui veut dire que nous sommes plus en danger que nous ne le pensions.

 

Le président et son gouvernement n’ont toujours pas fait une seule proposition en rapport avec les événements.

 

L’organisation majoritaire de la police déclare que « l’heure n’est pas à l’action syndicale mais au combat » et même que « les policiers sont au combat car nous sommes en guerre ». Je parle là comme le représentant politique d’une partie de l’opinion des Français, qui se sent menacée par un pouvoir qui se comporte de cette manière face à la population des quartiers populaires. Et qui ne fait rien quand des bandes armées de fascistes viennent dans les rues choper des gamins et les livrer à la police. J’insiste donc : nous sommes en danger car le pouvoir ne contrôle plus la police. Il en a peur. Il lui est soumis.

 

Voilà la situation au bout d’une semaine. Avec ce constat inouï que le président et son gouvernement n’ont toujours pas fait une seule proposition en rapport avec les événements, à part envoyer 45 000 hommes [chargés du maintien de l’ordre – un chiffre volontairement surestimé par le ministère de l’intérieur, selon Le Canard enchaîné – ndlr] dans tout le pays. Même Jacques Chirac, en 2005, avait tenu un discours qui essayait de préserver un terrain commun, sur lequel les gens de tous bords pouvaient se retrouver.

 

À l’époque, Claude Dilain, le maire de Clichy-sous-Bois, avait eu cette phrase magnifique au congrès du PS, tenu à la sortie des révoltes urbaines : « Vous souhaitez un retour à la normale, mais c’est la normale qui est insupportable. » Nous savons que la normale est insupportable et que le peuple qui se trouve là la supporte avec un courage et une patience incroyables. La réponse, c’est donc la justice. Autrement dit : le calme, ça se construit.

 

 

- Mediapart : Vous affirmez que le pouvoir a peur de la police. C’est une parole forte. Est-ce selon vous une situation inédite sous la Ve République ?
Jean-Luc Mélenchon : C’est justement une situation similaire qui a donné la Constitution de 1958, car le pouvoir ne contrôlait plus l’armée. Là, il [Ndlr : Macron] ne contrôle plus la police, dont les syndicats majoritaires utilisent des mots directement tirés du répertoire de l’extrême droite, en traitant la population qui lui résiste de « nuisibles ». On avait eu un premier signal d’alerte quand Christophe Castaner s’était prononcé contre les clés d’étranglement. On avait alors été stupéfaits de voir des policiers réclamer que leur soit laissé le droit d’étrangler. À ce moment-là, on avait compris que pour montrer une telle audace, il fallait qu’ils sentent un rapport de force favorable. De fait, M. Castaner y a laissé son ministère.

 


- Mediapart : Comment expliquez-vous qu’il soit devenu impossible d’avoir un discours critique sur la police ? De tout simplement dire qu’il y a un problème de racisme dans la police sans être immédiatement mis au ban de la République ?
Jean-Luc Mélenchon : Au point de départ, il y a une confrontation de deux visions du monde et des rapports sociaux : l’extrême droite et les Insoumis. Ceux qui partageaient la doctrine économique du libéralisme se sont retrouvés face à une population qui résistait massivement à leur politique. Ils ont alors accepté le discours de diversion de l’extrême droite, prétendant que le problème c’est l’immigré, et même le musulman, afin d’introduire une coupure dans la population française. Ce faisant, ils ont dévalé la pente. C’est le destin promis à quiconque cède un mètre de terrain à l’extrême droite.

 

Il y a eu un retournement du front républicain, transformé en “ front antipopulaire ”.

 

Cette évolution vers le pire se traduit politiquement par ce que les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini appellent le « bloc bourgeois ». On a bien vu au second tour des législatives que le pouvoir considérait que le pire, ce n’était pas l’extrême droite mais nous. Puis, il y a eu le tournant de l’élection partielle en Ariège, où une candidate insoumise, arrivée nettement en tête au premier tour, a vu tous les autres se mettre d’accord pour la battre au second. Aussitôt, nous avons entendu Jean-Pierre Raffarin affirmer qu’un front républicain à l’envers s’était constitué[1]. Et en effet, il y a eu un retournement du front républicain, transformé en « front antipopulaire ».

 

J’utilise cette expression, car elle rappelle la situation de 1936, lorsque tous les autres s’étaient mis d’accord contre le Front populaire, selon le slogan « mieux vaut Hitler que le Front populaire ». La formation de ce front antipopulaire est une porte ouverte à la catastrophe pour notre pays.

 

 

- Mediapart : Vous et le mouvement LFI avez cristallisé les critiques. Vos détracteurs vous excluent de l’arc républicain. Comment comptez-vous briser cet isolement ?
Jean-Luc Mélenchon : D’abord, on ne se sent pas isolés. Nous représentons un secteur de la population. Notre ciblage n’est en fait qu’un prétexte à une autre visée politique, à savoir l’unification des droites. Le défi qui nous est posé, c’est de ne jamais mettre à distance les milieux sociaux que l’on représente, même quand ils ont des contradictions – parce que ça ne fait plaisir à personne que des voitures brûlent. Nous devons empêcher qu’une partie de notre bloc bascule du côté du parti de la répression. Pour cela, il faut continuer d’être l’expression politique de ce bloc, même quand c’est difficile. La justice partout est sa cause commune !

 

De toute façon, aucune propagande n’effacera les données du problème.

  • Premièrement, les quartiers populaires ont été mis au ban de la République, avec des populations racisées par le regard des autres, assignées à résidence et à religion, qui bénéficient de moins d’argent, de transports et d’offre médicale que les autres.
  • Deuxièmement, les riches ont fait sécession. Ils se sont réfugiés dans leurs quartiers avec une vision fantasmée du reste de la société. De manière générale, tout ce qui était de l’ordre de la mise en commun disparaît, avec pour résultat « chacun chez soi ».

 

 

- Mediapart : Vous évoquez « les riches », mais les comportements de sécession sociale peuvent aussi toucher les classes moyennes…
Jean-Luc Mélenchon : Parlons-en. Déjà dans les années 1930, les classes moyennes représentaient un enjeu électoral. Elles étaient plus hétérogènes qu’aujourd’hui, avec beaucoup de boutiquiers et de paysans. La droite opposait le sort de ces groupes à celui des ouvriers, dans son combat contre le Front populaire. Aujourd’hui, on fait face à un milieu plus homogène qu’à cette époque, en raison d’une communauté matérielle de fait dans la dépendance aux réseaux.

 

Regardons de plus près. Pour que la stratégie de centre-gauche fonctionne, comme dans les années 1970, il faut des classes moyennes ascendantes. Quand j’étais adhérent socialiste à Lons-le-Saunier [dans le Jura – ndlr], ma secrétaire de section était une assistante sociale, mon premier secrétaire fédéral était un maître de conférences à la faculté. Qui étaient ces gens-là ? Des enfants d’ouvriers syndiqués, en ascension sociale et communiant dans des mots d’ordre transversaux, comme celui de l’autogestion.

 

La différence, c’est qu’aujourd’hui les classes moyennes ne sont plus ascendantes. Elles sont appauvries et en voie de déclassement. Leur rapport à la politique est déterminé par une incertitude : dans la polarisation sociale, de quel côté vont-elles aller ? Là, en ce moment, elles penchent vers le retour au calme. Dans huit jours, cependant, vous aurez une avalanche de documents, d’articles, de tribunes sur les conditions de vie dans les banlieues. À ce moment-là, je pense que les classes moyennes « sachantes » et éduquées vont reprendre leur sang-froid, et seront convaincues qu’il n’y a pas de solution policière à une situation pareille.

 

 

- Mediapart : Quelle stratégie politique adopter dans une arène médiatique hystérisée et binarisée ? Vous avez pour principe de ne jamais reculer sur vos prises de position, mais n’est-ce pas prendre le risque de devoir vous justifier sans cesse sur la forme, au détriment du fond ?
Jean-Luc Mélenchon : Je vous rappelle que nous ne vendons pas des glaces. Nous appartenons à un camp politique, on ne peut pas marchander nos convictions. Et c’est la condition pour être entendus ensuite.

  • Si nous ne tenons pas bon, qui va le faire ?
  • De qui gagnerait-on la sympathie en cédant ? Des gens qui s’affolent ? De ceux qui ont peur ? Il faudrait alimenter celle-ci ? Non.

Notre devoir est de tenir bon. À cet égard, je suis formidablement et agréablement surpris par la capacité de résistance du groupe parlementaire des Insoumis. Beaucoup ont été élus pour la première fois de leur vie. Ils ont à peine un an d’Assemblée nationale, avec des reproches constants à supporter.

 

À chaque étape, à chaque pas, on dit quelque chose à quelqu’un qui se sent plus digne, plus fort.

 

Nous ne perdons pas de temps à nous expliquer sur la forme, car de forme il n’y en a pas : c’est une pure invention. Aucun d’entre nous n’a appelé à l’insurrection ou à mettre le feu. En revanche, quand je vais à la télévision et que je raconte la situation des mères qui ont du mal à faire face, je suis entendu par des milliers de femmes qui sont la substance du quartier populaire. À chaque étape, à chaque pas, on dit quelque chose à quelqu’un qui se sent plus digne, plus fort.

 

 

- Mediapart : Revenons à la mort de Nahel. Le gouvernement de Bernard Cazeneuve et François Hollande a fait voter en février 2017 une loi permettant un usage facilité des armes à feu pour les forces de l’ordre. Tout le groupe PS avait voté pour. Est-ce possible aujourd’hui pour la Nupes d’avoir une position commune pour son abrogation ?
Jean-Luc Mélenchon : Vous avez raison de pointer cette loi[2]. Ç’eût été le bon sens élémentaire de la suspendre après la mort d’un enfant. Le signal que recevrait la police, c’est : on ne tire plus. En légitime défense, personne n’a jamais discuté du fait qu’ils se servent de leurs armes. Ils le savent. Mais je suis toujours pour limiter la casse. J’avais ainsi été conduit à dire qu’il faut les désarmer pour encadrer les manifestations. Nous défendons aussi le dépaysement immédiat de toute affaire de violences policières, ce qui est une revendication du Syndicat de la magistrature, et la création d’une commission « Vérité et justice ». Nous en avons besoin, car il y a un grand nombre d’affaires où il n’y a pas encore de décision de justice.

 

Venons à celles et ceux qui ont voté cette loi. Pour commencer, ni les Verts ni les communistes ne l’ont fait – c’est un bon début. Quant aux socialistes, leur groupe à l’Assemblée a fait un communiqué qui dit ceci : « Parce que nous sommes attachés à l’ordre républicain, [...] nous le disons clairement : il faut urgemment redéfinir une doctrine de maintien de l’ordre, travailler à une réforme de la formation des policiers, à une refonte des autorités de contrôle et de sanction de nos forces de l’ordre, mais aussi à une nécessaire évaluation de l’application de la loi de 2017, en vue de la réviser. » Ils veulent donc la réviser, c’est mieux que rien. Quel besoin d’aller ensuite dire qu’ils ont une divergence fondamentale avec moi ? De quoi parlent-ils ?

 

 

- Mediapart : Juste après la mort de Nahel, vous avez dit que la police devait être « entièrement refondée ». Qu’est-ce que ça veut dire concrètement ? Et que répondez-vous à toutes celles et ceux qui, à gauche, estiment que la police sera toujours une force de répression au service de l’État ?
Jean-Luc Mélenchon : Il y a besoin d’une police dans toutes les sociétés, c’est l’évidence depuis que les villes existent. Je ne pense pas qu’on se passera de la nécessité de faire appliquer la loi par des gens qui représentent l’État. Pourquoi ? Parce qu’on ne veut pas que tout le monde s’en mêle. Il y a une police, pour que tout le monde ne la fasse pas, et parce qu’il faut la faire bien. C’est donc un métier et une délégation de pouvoir qui doivent rester sous étroit contrôle politique. Traditionnellement, les grandes forteresses de l’État sont cogérées. Le ministre de l’intérieur compose avec les syndicats de police. Mais entre composer et lui donner le pouvoir, il y a une marge !

 

Les enquêtes démontrent que près de 50 % des policiers votent à l’extrême droite[3]. Comment se fait-il que le corps chargé du maintien de l’ordre républicain ait majoritairement comme opinion des idées qui ne le sont pas ? Qu’est-ce qui fait qu’un homme de 24 ans tire sur un gamin ? Ou sur une jeune femme ? C’est parce qu’il n’y voit pas son frère ou sa copine. Je ne dis pas qu’ils tirent par racisme, mais leur racisme leur fait oublier sur qui ils sont en train de tirer. C’est ma conviction.

 

Il faut donc refonder la police, en commençant par la formation, la reprise en main de l’encadrement, le rétablissement du code de déontologie de Pierre Joxe... Je vous rappelle d’ailleurs que lorsque celui-ci était ministre de l’intérieur et que des policiers sont venus manifester en armes sous ses fenêtres, il en a mis à pied cent vingt, et exclu quatre. Je vous garantis qu’après cela il y avait une ambiance de travail. Les revendications, oui, c’est la vie syndicale. Mais le syndicat qui écrit « nous sommes en guerre », ce devrait être une mise à pied directe.

 

Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
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Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »

 

 

- Mediapart : Vous avez évolué sur les questions d’islamophobie. Peut-on dire la même chose à l’égard de la violence en politique ?
Jean-Luc Mélenchon : Par rapport à mes 20 ans, incontestablement. À 20 ans, j’étais un admirateur de la guerre de guérilla du Che. Ensuite, après le coup d’État de Pinochet, j’étais d’accord avec ceux qui faisaient de la résistance armée. Et puis, j’ai fait le bilan de tout ça : avons-nous eu un résultat significatif où que ce soit, d’une quelconque manière ? Non, et les meilleurs sont morts.

 

Je pense définitivement que la violence comme stratégie politique ne mène nulle part. Non parce que je serais une espèce de saint que la violence effraierait, mais parce que ça ne mène qu’à des désastres. Je prône les stratégies non violentes. La seule stratégie révolutionnaire, c’est le vote.

 

 

- Mediapart : Comment expliquez-vous alors qu’on vous accuse d’être du côté de la violence ?
Jean-Luc Mélenchon : Nous devons passer notre temps à nous défendre d’être des violents, alors que c’est le pouvoir qui institutionnalise la violence. Par ailleurs, il y a aussi une dérive sémantique du vocabulaire. Quand j’entends Macron parler de « décivilisation », ça me fait peur. Même lorsqu’on parle d’émeutes, par habitude de langage, cela suggère que c’est un truc fou et aveugle, alors qu’on voit bien que les choses sont plus compliquées. Nous sommes dans une situation de révoltes urbaines. Elles prennent des formes qui épousent le terrain.

 

 

- Mediapart : Justement, vous insistez beaucoup sur le fait urbain dans votre ouvrage « L’Ère du peuple ». En 1989, déjà, le texte fondateur de la Nouvelle école socialiste théorisait le concept de « social-démocratie urbaine ». Comment les habitant·es des quartiers populaires peuvent-ils reprendre le contrôle collectif sur cet espace ?

Jean-Luc Mélenchon : Mon idée, à l’époque, c’était qu’avec l’urbanisation du monde, les nouvelles organisations progressistes, socialistes et collectivistes naîtraient de la structure urbaine et pas dans les entreprises. La ville n’est pas un décor, elle correspond à son époque. Logiquement, elle a accompagné les diverses mutations du capitalisme.

 

Sous l’ère fordiste et keynésienne, on avait découpé la ville en morceaux : l’endroit où l’on habite, l’endroit où l’on va se balader, l’endroit où l’on mange, etc. Mais c’était une ville de contrat social, dans laquelle tout le monde vivait ensemble. Puis, on est passé à la ville néolibérale, marquée par une dynamique de gentrification. Aujourd’hui, dans Paris, si vous êtes une famille et que vous n’avez pas 5 000 euros à deux, vous ne pouvez pas y arriver.

 

La ville produit aussi des formes politiques spécifiques. Lorsque ses habitants sont sans ressources, ils entrent dans des phases de révolte qui sont des éruptions. Il n’y a plus de médiation pour que ça se traduise dans des formes où un compromis soit possible. La ville n’en est pas moins le nouveau terrain de la conflictualité sociale, parce que pour produire et reproduire votre existence matérielle, vous avez besoin des réseaux. Et avec un réseau, on ne négocie pas. L’eau du robinet coule ou elle ne coule pas. Il y a de l’électricité ou il n’y en a pas.

  • J’appelle chacun à surmonter l’esprit de clan, afin de se mettre à la hauteur des événements.

 

 

- Mediapart : La coupure de la classe politique avec des quartiers populaires ne date pas d’hier. Jusqu’où la faites-vous remonter et comment renouer le lien entre les habitant·es de ces quartiers et les structures politiques ?
Jean-Luc Mélenchon : Cette rupture dépend du rapport de force social. Depuis toujours, les possédants répètent que les classes sociales soumises et opprimées sont dangereuses. Pendant la Commune de Paris, Émile Zola s’en va en disant : « C’est une cause merveilleuse mais elle est mal représentée. »

 

Quand les syndicats ont perdu leur puissance, détruite par le néolibéralisme, il n’y a plus eu de ligne de résistance sociale et politique. Les partis au pouvoir n’allaient pas donner raison à ceux qui protestaient contre leur gestion, c’est-à-dire les quartiers populaires. L’ultime ligne de défense que nous avions, c’étaient les associations, et elles ont aussi été démontées. On a laissé des millions de gens désarmés. Et le discours des dominants continue : les révoltes sont de la faute des révoltés. Il n’y a absolument rien de nouveau sous le soleil depuis un siècle.

 

Les Insoumis disposent de 4 000 référents d’immeuble. Il n’y a pas une seule autre organisation qui fasse ça. On est encore loin du compte, il nous en faudrait 4 à 5 fois plus. Il y a aussi la représentation politique. C’est-à-dire faire élire Rachel Keke, Carlos Martens Bilongo, ou Louis Boyard, qui vient lui aussi d’un quartier populaire. Donc, le problème est posé et on essaie d’y répondre.

 

Mais je considère que c’est la restructuration sociale qui produira sa propre représentation politique. La loi prévoit déjà que les villes de plus de 20 000 habitants doivent faire des comités de quartier. Mais dans combien de villes y en a-t-il vraiment ? À partir du moment où vous avez des immensités urbaines, sans bords, sans limites, il est évident que la question de la gestion se pose différemment, et que la bonne échelle, c’est le quartier.

 

 

- Mediapart : Le mouvement social contre la réforme des retraites a subi une défaite, on voit l’agenda sécuritaire s’imposer et plusieurs responsables politiques parler comme l’extrême droite. Quelles initiatives concrètes la gauche doit-elle lancer pour ne pas subir cet agenda mortifère ?
Jean-Luc Mélenchon : Il faut d’abord que la gauche existe. En politique, nous avons réussi à surmonter la division – au prix de nombreuses difficultés – en proposant la coalition Nupes pour les élections législatives. Mais ça ne suffit pas. La stratégie, c’est l’union populaire[4], pas seulement l’union des partis politiques. L’union populaire, c’est un objectif qui s’adresse à la masse et qui transite aussi par des formes organisées. On l’a vu pendant la bataille des retraites, nous n’avons toujours pas surmonté l’absurde division entre forces sociales et forces politiques. Naturellement, nos adversaires profitent à 100 % de la situation : ils opposent les syndicats aux organisations politiques, puis les organisations politiques entre elles.

 

Après une semaine de révoltes et sans aucune réponse du pouvoir, sommes-nous capables d’appeler ensemble à une mobilisation ? Pouvons-nous porter des mots d’ordre communs comme « la vérité et la justice » ? Les marches de samedi y répondent [un appel collectif au rassemblement a été lancé pour le 8 juillet – ndlr]. Cela préfigure bien l’union populaire.

 

  • Les discussions ont lieu, on fait ce qu’on peut, mais nos adversaires sont très habiles : en me diabolisant, ils essaient de me rendre infréquentable. Ma personne n’est pas le sujet. C’est pourquoi j’appelle chacun à surmonter l’esprit de clan, de chapelle et de groupe, afin de se mettre à la hauteur des événements. Quand vous avez des fachos dans la rue, il est quand même temps de se réveiller, non ? Il faut être capable d’y opposer un front non violent, mais qui, pour être efficace, doit être dix fois, cent fois plus massif que celui des violents.

 

 

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-  La révolte des quartiers est une lutte de classes

Retrouvez l'intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'occasion de l'observatoire politique de La France insoumise ne juillet 2023.

 

 

Notes :

[1Législative partielle : «Un front républicain anti-Nupes est en cours de constitution», lâche Raffarin

[2] article 435-1 du Code de la sécurité intérieure issu d’une loi de 2017 de Bernard Cazeneuve

[3] Selon le sociologue Luc Rouban, lors du premier tour de la présidentielle de 2017, 41 % des militaires et 54 % des policiers interrogés ont voté Marine Le Pen (contre 16 % de l’ensemble de la population).

[4] Jean-Luc Melenchon : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !

 

Pour en savoir plus :

- « S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »

Plutôt Hitler que le Front Populaire dans les années 30, plutôt Le Pen que Mélenchon aujourd’hui

- Après la mort de Nahel, LFI veut abroger une loi de Cazeneuve, accusée d’être « un permis de tuer »

- Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

- Policier écroué à Marseille : un sociologue constate une "fronde organisée à l'intérieur de l'État" après les propos du directeur de la police

- La justice est " la seule légitime pour décider du placement ou non en détention provisoire des personnes qui lui sont présentées ", a rappelé lundi 24 juillet le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en pleine polémique sur l'incarcération d'un policier à Marseille

- 12 juillet 2023 : lors de l'élection du secrétaire de la mission d'information « sécurité civile », la Macronie et LR ont fait élire un député RN pour empêcher la victoire du député France insoumise/Nupes Florian Chauche ! Ils prétendent être l'#ArcRépublicain, ils sont l'#ArcRéactionnaire !

- De la république policière à la république fasciste ?

- Août 2023 : Un homme de 23 ans, policier auxiliaire, arrêté après plusieurs incendies commis à Tours

 

Entretien de Jean-Luc Mélenchon avec Mediapart le 4 juillet 2023 : « Le pouvoir ne contrôle plus la police, il en a peur »
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8 juillet 2023 6 08 /07 /juillet /2023 13:12
Banlieues : Tout feu, tout flamme à Villeneuve-les-Salines (17) aussi : pourquoi ?

« La mort de Nahel, c’est l’étincelle » : les raisons de la colère[3]...

 

 

Le champ journalistique est devenu 1 espace de non – pensée où l’émotion se substitue au raisonnement. La recherche d’un bouc émissaire, la vindicte accusatoire, l’injonction normative fondée sur 1 morale de charlatans occupe tout l’espace.

Il faut donc faire appel à des médias alternatifs où la pensée reste possible pour analyser les révoltes de banlieue d’hier et d’aujourd’hui.

 

 

Sources : Le Média |  mis à jour le 27/07/2023

- Pourquoi les " jeunes " de banlieue " brûlent tout ? "

Il y a une semaine, le jeune Nahel, 17 ans, a été exécuté par un policier[1] qui a tiré à bout portant à la suite d’un contrôle routier. Mais plus personne ne parle de cet acte criminel dont s’est pourtant rendu coupable un individu dépositaire de l’autorité publique. Et pour cause, les politiques et leurs relais médiatiques ont désigné d’autres coupables : les émeutiers. Les révoltes populaires qui ont suivi la mort de Nahel sont comme venus au secours d’une police gangrenée par la violence et le racisme qui n’a plus à répondre de ses actes[2]. Car débattre de la problématique des violences policières dans les quartiers populaires, c’est questionner la responsabilité de l’Etat. Et ça, l'État s’y refuse. Alors on nous abreuve d’images d’émeutes, de pillages et de guérilla urbaine auxquelles prend part une jeunesse insubordonnée, racisée et qui plongerait le pays dans le chaos.

 

 

- Qui est responsable de cette violence ?
Vous serez tenté de répondre que c’est le policier qui a appuyé sur la gâchette ? Eh bien non, ce sont les réseaux sociaux, les jeux vidéos et les parents qui ne remplissent pas leur rôle. À la désenfantilisation et diabolisation des jeunes des quartiers populaires, s’ajoute la criminalisation de leurs parents qui encourront 2 ans de prison ferme et 30 000 euros d’amende. C’est par la culpabilisation, la fermeté, l’ordre et la répression que la Macronie, et les gouvernements avant lui, règle la question des inégalités, du désoeuvrement, de la précarité, de la marginalisation, de la déscolarisation, du chômage, du racisme, des discriminations à l’embauche et au logement qui plongent les quartiers populaires dans le désespoir et la révolte.

 

À la fuite et l’analyse superficielle, on a envie de poser les vraies questions.

  • Pourquoi le scénario de déclenchement des révoltes dans les banlieues françaises est-il toujours la mort, d’une jeune de cité, entre les mains de la police ?
  • Pourquoi les jeunes des quartiers populaires ont peur et s’enfuient quand ils voient la police ?
  • Pourquoi ces adolescents et jeunes majeurs brûlent-ils leurs écoles, leurs commerces, leurs gymnases, en somme leurs lieux de vie ?
  • Pourquoi en viennent-ils à faire du mal, à se faire du mal et à détruire ce qu’ils aiment ? Pourquoi ces jeunes, issus de l’immigration post coloniale, finissent pas s'auto saboter ?
  • Et au-delà des inégalités, est-ce que cette violence d'aujourd'hui est liée à la violence de la colonisation d’hier ?

 

Ces questions on a choisi de les poser à Malika Mansouri. Elle est psychologue, psychanalyste, professeure des universités et auteure de " Révoltes postcoloniales au coeur de l’Hexagone ", un ouvrage tiré de sa thèse qui donne la parole à ceux qui ne parlent pas ou peu : les enfants révoltés.

 

 

  • A LIRE : Révoltes postcoloniales au cœur de l’Hexagone Voix d’adolescents Par Malika Mansouri

Au temps de son empire colonial, la France s'était affranchie de sa devise républicaine : Liberté, Égalité, Fraternité, en la rendant sélective. Aujourd'hui, lorsque la mort frappe un adolescent des quartiers de banlieues au cours d'un de ces nombreux et récurrents contrôles policiers, la détresse atteint des sommets, le désamour de la société s'affiche comme radical et irréversible. Ces drames itératifs et impunis sont vécus comme les répliques d'une ancestrale violence policière qui s'enracinent dans l'univers chaotique d'un espace-temps élargi, diluant l'atmosphère du présent dans celle du passé. Dans ces circonstances, chaque nouvelle disparition incarne celle d'un ancêtre dont la mort réelle et/ou subjective n'a pas été réparée. Ce réel d'aujourd'hui se télescopant aux événements déniés du passé colonial, il se forme au cœur de cet héritage d'indignité les ferments d'une révolte dont le déchaînement pulsionnel qualifié « émeutes » explosera sur la scène française en 2005...

 

Révoltes postcoloniales au cœur de l'Hexagone Voix d'adolescents

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Et pour Henri Leclerc, avocat : " Refus d’obtempérer : « La loi de 2017 a presque été interprétée comme un permis de tuer », alerte Henri Leclerc"

Invité de la matinale de public Sénat, Henri Leclerc, le président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, est revenu sur les heurts des dernières nuits, survenus après la mort du jeune Nahel à Nanterre ce 27 juin. L’ancien avocat y voit une manifestation de solidarité, et appelle à réformer la loi de 2017 sur l’usage des armes, « interprétée » par les policiers « presque comme un permis de tuer. »

 

 

-  La révolte des quartiers est une lutte de classes

Retrouvez l'intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'occasion de l'observatoire politique de La France insoumise ne juillet 2023.

 

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8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 08:20
L’extension de l’OTAN vers l’Est : une menace pour la paix mondiale

La guerre en Ukraine a été provoquée, et il est important de le comprendre pour parvenir à la paix

 

 

Alors que le projet d’une installation de missiles soviétiques à Cuba en 1962, situé à environ 144 km des États-Unis (entre les deux rives), avait provoqué la menace d’une frappe nucléaire des États-Unis contre l’URSS conduisant ainsi à 1 guerre mondiale nucléaire, l’installation d’une multitude de bases de l’OTAN à quelques centaines de kilomètres de la frontière russe ne semble pas poser de problème aux USA et à leurs États vassaux européens. Pire, ces derniers restent totalement sourds aux préoccupations de sécurité de la fédération de Russie.

" La En reconnaissant que la question de l’élargissement de l’OTAN est au cœur de cette guerre, nous comprenons pourquoi l’armement américain n’y mettra pas fin. Seuls les efforts diplomatiques peuvent y parvenir " par Jeffrey D. Sachs[0], auteur de l'article ci-dessous.

 

 

Sources : Dialexis par Jeffrey D. Sachs | mis à jour le 19/06/2023

- George Orwell a écrit dans 1984 que " qui contrôle le passé contrôle l’avenir : qui contrôle le présent contrôle le passé ".
Les gouvernements travaillent sans relâche pour déformer la perception du passé par le public[1]. En ce qui concerne la guerre d’Ukraine, l’administration Biden a affirmé à plusieurs reprises, et à tort, que la guerre d’Ukraine avait commencé par une attaque non provoquée de la Russie contre l’Ukraine le 24 février 2022. En fait, la guerre a été provoquée par les États-Unis d’une manière que les principaux diplomates américains avaient anticipée depuis des décennies, ce qui signifie que la guerre aurait pu être évitée et qu’elle devrait maintenant être arrêtée par le biais de négociations.

 

Reconnaître que la guerre a été provoquée nous aide à comprendre comment y mettre fin. Cela ne justifie pas l’invasion de la Russie. Une bien meilleure approche pour la Russie aurait été d’intensifier la diplomatie avec l’Europe et le monde non occidental pour expliquer et s’opposer au militarisme et à l’unilatéralisme des États-Unis. En fait, les efforts incessants des États-Unis pour élargir l’OTAN sont largement contestés dans le monde entier, de sorte que la diplomatie russe aurait probablement été plus efficace que la guerre.

 

L'équipe Biden utilise sans cesse le mot " non provoqué ", tout récemment dans le grand discours de Biden[2] à l'occasion du premier anniversaire de la guerre, dans une récente déclaration de l'OTAN[3] et dans la dernière déclaration du G7[4]. Les grands médias favorables à M. Biden se contentent de répéter les propos de la Maison-Blanche. Le New York Times est le principal coupable, qualifiant l'invasion de "non provoquée" pas moins de 26 fois, dans cinq éditoriaux, 14 colonnes d'opinion rédigées par des rédacteurs du NYT et sept articles d'opinion rédigés par des invités !

 

 

- Il y a eu en fait deux provocations principales de la part des États-Unis.

  • La première était l'intention des États-Unis d'étendre l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie afin d'encercler la Russie dans la région de la mer Noire par les pays de l'OTAN (Ukraine, Roumanie, Bulgarie, Turquie et Géorgie, dans l'ordre inverse des aiguilles d'une montre).
  • La seconde est le rôle joué par les États-Unis dans l'installation d'un régime russophobe en Ukraine par le renversement violent du président ukrainien pro-russe, Viktor Yanukovych, en février 2014. La guerre avec des armes à feu en Ukraine a commencé avec le renversement de Ianoukovitch il y a neuf ans, et non en février 2022 comme le gouvernement américain, l'OTAN et les dirigeants du G7 voudraient nous le faire croire.

La clé de la paix en Ukraine passe par des négociations basées sur la neutralité de l'Ukraine et le non-élargissement de l'OTAN.

 

 

- M. Biden et son équipe de politique étrangère refusent de discuter de ces racines de la guerre.
Les reconnaître saperait l'administration de trois manières.

  • Premièrement, cela mettrait en évidence le fait que la guerre aurait pu être évitée ou arrêtée rapidement, épargnant à l'Ukraine sa dévastation actuelle et aux États-Unis plus de 100 milliards de dollars de dépenses à ce jour.
  • Deuxièmement, elle mettrait en lumière le rôle personnel du président Biden dans la guerre, en tant que participant au renversement de Ianoukovitch et, avant cela, en tant que fervent partisan du complexe militaro-industriel et défenseur de la première heure de l'élargissement de l'OTAN.
  • Troisièmement, cela pousserait M. Biden à la table des négociations, ce qui saperait l'élan continu de l'administration en faveur de l'expansion de l'OTAN.

 

Expansion de l'OTAN: ce que Gorbatchev a entendu

Les archives[5] montrent de manière irréfutable que les gouvernements américain et allemand ont promis à plusieurs reprises au président soviétique Mikhaïl Gorbatchev que l'OTAN ne bougerait pas " d'un pouce vers l'est " lorsque l'Union soviétique a démantelé l'alliance militaire du Pacte de Varsovie. Néanmoins, les États-Unis ont commencé à planifier l'expansion de l'OTAN au début des années 1990, bien avant que Vladimir Poutine ne soit président de la Russie. En 1997, l'expert en sécurité nationale Zbigniew Brzezinski a établi le calendrier de l'expansion de l'OTAN avec une précision remarquable.

 


- Les diplomates américains et les dirigeants ukrainiens savaient pertinemment que l'élargissement de l'OTAN pouvait conduire à la guerre.

  • Le grand homme d'État américain George Kennan a qualifié l'élargissement de l'OTAN d'" erreur fatale ", écrivant dans le New York Times[7] : " On peut s'attendre à ce qu'une telle décision enflamme les tendances nationalistes, anti-occidentales et militaristes de l'opinion russe, qu'elle ait un effet négatif sur le développement de la démocratie russe, qu'elle rétablisse l'atmosphère de la guerre froide dans les relations Est-Ouest et qu'elle pousse la politique étrangère de la Russie dans des directions qui ne seront décidément pas à notre goût ".

 

  • William Perry, secrétaire à la défense du président Bill Clinton, a envisagé de démissionner pour protester contre l'élargissement de l'OTAN. Se souvenant de ce moment crucial du milieu des années 1990, Perry a déclaré ce qui suit en 2016[8] : " Notre première action qui nous a vraiment mis sur la mauvaise voie a été lorsque l'OTAN a commencé à s'élargir, en intégrant des pays d'Europe de l'Est, dont certains étaient limitrophes de la Russie. À l'époque, nous travaillions en étroite collaboration avec la Russie et elle commençait à se faire à l'idée que l'OTAN pouvait être un ami plutôt qu'un ennemi... mais elle était très mal à l'aise à l'idée d'avoir l'OTAN juste à sa frontière et elle nous a vivement conseillé de ne pas aller de l'avant. "

 

  • En 2008, William Burns, alors ambassadeur des États-Unis en Russie et aujourd'hui directeur de la CIA, a envoyé un câble à Washington dans lequel il mettait en garde contre les graves risques liés à l'élargissement de l'OTAN[9] : " Les aspirations de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN ne touchent pas seulement la corde sensible de la Russie, elles suscitent de sérieuses inquiétudes quant aux conséquences pour la stabilité de la région. Non seulement la Russie perçoit un encerclement et des efforts visant à saper son influence dans la région, mais elle craint également des conséquences imprévisibles et incontrôlées qui affecteraient gravement les intérêts de sa sécurité. Les experts nous disent que la Russie craint particulièrement que les fortes divisions en Ukraine sur l'adhésion à l'OTAN, une grande partie de la communauté ethnique russe étant opposée à l'adhésion, ne conduisent à une scission majeure, impliquant de la violence ou, au pire, une guerre civile. Dans cette éventualité, la Russie devrait décider d'intervenir ou non, une décision à laquelle elle ne voudrait pas être confrontée ".

 

Les dirigeants ukrainiens savaient pertinemment que toute pression en faveur de l'élargissement de l'OTAN à l'Ukraine serait synonyme de guerre.

  • L'ancien conseiller de Zelensky, Oleksiy Arestovych, a déclaré dans une interview en2019 " que le prix à payer pour rejoindre l'OTAN est une grande guerre avec la Russie " :

 

 

- Entre 2010 et 2013, Ianoukovitch a prôné la neutralité, conformément à l'opinion publique ukrainienne.
Les États-Unis ont œuvré secrètement au renversement de Ianoukovitch, comme en témoigne l'enregistrement de Victoria Nuland, alors secrétaire d'État adjointe des États-Unis, et de l'ambassadeur des États-Unis Geoffrey Pyatt, planifiant le gouvernement post-Yanoukovitch quelques semaines avant le renversement violent de Ianoukovitch. Mme Nuland indique clairement lors de l'appel qu'elle se coordonnait étroitement avec le vice-président de l'époque, M. Biden, et son conseiller à la sécurité nationale, M. Jake Sullivan, la même équipe Biden-Nuland-Sullivan qui est aujourd'hui au centre de la politique américaine à l'égard de l'Ukraine.

 

  • Conversation enregistrée entre Asst. Seconde. d'État Victoria Nuland et Amb. Jeffrey Pyatt

 

- Après le renversement de Ianoukovitch, la guerre a éclaté dans le Donbass, tandis que la Russie revendiquait la Crimée.
Le nouveau gouvernement ukrainien a demandé l'adhésion à l'OTAN, et les États-Unis ont armé et aidé à restructurer l'armée ukrainienne pour la rendre interopérable avec l'OTAN. En 2021, l'OTAN[10] et l'administration Biden[11] se sont fermement engagées à assurer l'avenir de l'Ukraine au sein de l'OTAN.

 

 

- Dans la période qui a précédé l'invasion russe, l'élargissement de l'OTAN était au centre des préoccupations.
Le projet de traité américano-russe de Poutine (17 décembre 2021)[12] demandait l'arrêt de l'élargissement de l'OTAN. Les dirigeants russes ont présenté l'élargissement de l'OTAN comme la cause de la guerre lors de la réunion du Conseil national de sécurité de la Russie le 21 février 2022[13]. Dans son discours à la nation ce jour-là, Poutine a déclaré que l'élargissement de l'OTAN était l'une des principales raisons de l'invasion[14].

 

L'historien Geoffrey Roberts a récemment écrit : " La guerre aurait-elle pu être évitée par un accord russo-occidental qui aurait stoppé l'expansion de l'OTAN et neutralisé l'Ukraine en échange de solides garanties d'indépendance et de souveraineté ukrainiennes ? C'est tout à fait possible "[15]. En mars 2022, la Russie et l'Ukraine ont fait état de progrès vers une fin rapide et négociée de la guerre sur la base de la neutralité de l'Ukraine.

 

Selon Naftali Bennett, ancien Premier ministre israélien, qui a joué le rôle de médiateur, un accord était sur le point d'être conclu avant que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ne le bloquent.

 

 

Alors que l'administration Biden déclare que l'invasion russe n'a pas été provoquée, la Russie a recherché des options diplomatiques en 2021 pour éviter la guerre, tandis que Biden rejetait la diplomatie, insistant sur le fait que la Russie n'avait pas son mot à dire sur la question de l'élargissement de l'OTAN. En mars 2022, la Russie a fait appel à la diplomatie, tandis que l'équipe de M. Biden a de nouveau bloqué l’évirement  de la guerre par la voie diplomatique.

 

 

- En reconnaissant que la question de l'élargissement de l'OTAN est au cœur de cette guerre, nous comprenons pourquoi l'armement américain n'y mettra pas fin.
La Russie fera tout ce qui est nécessaire pour empêcher l'élargissement de l'OTAN à l'Ukraine. La clé de la paix en Ukraine passe par des négociations basées sur la neutralité de l'Ukraine et le non-élargissement de l'OTAN. L'insistance de l'administration Biden sur l'élargissement de l'OTAN à l'Ukraine a fait de l'Ukraine la victime d'aspirations militaires américaines mal conçues et irréalisables. Il est temps que les provocations cessent et que les négociations rétablissent la paix en Ukraine.

 

Notes :

[0] Titre original : The War in Ukraine Was Provoked—and Why That Matters to Achieve Peace
Auteur : Jeffrey D. Sachs Jeffrey D. Sachs est professeur d'université et directeur du Centre pour le développement durable de l'université Columbia, où il a dirigé l'Institut de la Terre de 2002 à 2016. Il est également président du Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies et commissaire de la Commission à haut débit des Nations unies pour le développement. Il a été conseiller auprès de trois secrétaires généraux des Nations unies et est actuellement défenseur des objectifs de développement durable auprès du secrétaire général Antonio Guterres. M. Sachs est l'auteur, plus récemment, de "A New Foreign Policy : Beyond American Exceptionalism" (2020). Parmi ses autres ouvrages, citons "Building the New American Economy : Smart, Fair, and Sustainable" (2017) et "The Age of Sustainable Development" (2015) avec Ban Ki-moon.

[1Un exemple de l’enseignement de l’ignorance : quelle est la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne en 1945 ?

[2] Discours du président Biden à l’approche du premier anniversaire de l’invasion brutale et non provoquée de l’Ukraine par la Russie

[3] Réponse de l'OTAN à l'invasion russe de l'Ukraine

[4] Déclaration des dirigeants du G7 sur l'Ukraine.

[5] Expansion de l'OTAN: ce que Gorbatchev a entendu

[6Une géostratégie pour l'Eurasie

[7] L’élargissement de l’OTAN : Une erreur fatale – George Kennan – 05/02/1997

[8] L'hostilité russe «en partie causée par l'Occident», affirme l'ancien chef de la défense américaine

[9] NYET MOYEN NYET: REDLINES DE L'ÉLARGISSEMENT DE L'OTAN DE LA RUSSIE

[10] Communiqué du Sommet de Bruxelles

[11] Déclaration conjointe sur le partenariat stratégique américano-ukrainien

[12] Traité entre les États-Unis d'Amérique et la Fédération de Russie sur les garanties de sécurité

[13] Réunion du Conseil de sécurité

[14] Discours du Président de la Fédération de Russie

[15] L'historien Geoffrey Roberts a récemment écrit

 

Pour en savoir plus :

- Le gouvernement américain savait que l’expansion de l’OTAN en Ukraine forcerait la Russie à intervenir

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6 mai 2023 6 06 /05 /mai /2023 18:19
" Lutter avec les chiffres ! " : Un guide CGT des comptes de l'entreprise et du droit à l'expertise

Du coût du capital aux chiffres de l’entreprise, un guide de lutte

 

 

La critique du coût du capital (la part non réinvestie des profits et le pouvoir exorbitant des détenteur·rices de capitaux) est au cœur de la démarche revendicative de la CGT.

La faiblesse de l’investissement productif, des salaires, les versements de dividendes, les aides publiques aux entreprises, la mise en faillite de nos services publics et de notre Sécurité sociale, la crise environnementale, la dégradation des conditions de travail, la déstructuration des collectifs, la mise en concurrence des travailleur·ses… toutes ces réalités sont différentes facettes du coût du capital et, plus généralement, de la domination du capital sur le travail dans l’entreprise et en dehors.

Toutes les semaines, le pôle économique confédéral produit des analyses qui documentent ces réalités et que vous pouvez retrouver sur le site du revendicatif confédéral[1]. Le livret « Indicateurs économiques et sociaux », aussi appelé « Baromètre[2] », donne une vision globale des enjeux économiques à travers notre prisme CGT.

L’objet du guide que vous avez en mains est de sortir de cette vision « générale », pour attaquer le coût du capital dans nos entreprises et dans nos groupes, notamment via notre rapport à « l’expertise économique ».

 

 

Sources : La CGT |

-  Un guide, pour quoi faire ?
La réalité de nos entreprises, pas plus que le fonctionnement du capitalisme contemporain, ne doivent être des freins à la lutte.
En échangeant avec les camarades dans les organisations est apparu un besoin d’être mieux équipé·e sur les affaires économiques internes à l’entreprise. Bien souvent, nous avons, dans le cadre de nos négociations et consultations, recours à des expert·es, sans que l’on sache toujours très bien quoi leur demander ni que faire des résultats fournis. L’objet de ce guide est d’éviter de donner « carte blanche » aux cabinets d’expertise, en étant capables de poser les bonnes questions, celles au service de nos revendications, pour aller convaincre les salarié·es et mener les luttes.

 

Quelques précautions d’usage cependant pour qu’il n’y ait pas de doute sur son utilité :

  • c’est un guide revendicatif, et non un guide « technique » ; le but n’est pas de transformer les camarades en expert·es-comptables, mais qu’elles et ils puissent, en lien avec l’expert·e et dans nos négociations, dans nos luttes, aller chercher les arguments dans les chiffres de l’entreprise pour convaincre les autres salarié·es de se mobiliser (le patron ne sera jamais convaincu, et ses intérêts seront toujours différents des nôtres) ;
  • disons les choses clairement, ce guide n’est pas une « recette de cuisine » permettant d’inverser le rapport de force dans l’entreprise. Aucun guide, aucun outil n’a jamais remplacé la lutte. Au niveau interprofessionnel, savoir que le patrimoine de Bernard Arnault représente plusieurs millions d’années de Smic n’a jamais poussé à la révolte en tant que tel. C’est en revanche un appui revendicatif. La même logique est à l’œuvre ici ; il s’agit d’être capable d’avoir une vision CGT des comptes de nos entreprises, pour avoir des expertises qui répondent à notre cahier des charges.

 

 

-   Ce guide se veut le compagnon de tout·es les camarades confronté·es à l’expertise économique et, plus globalement, aux chiffres des entreprises.
Il contient nécessairement des termes techniques (notamment comptables), un peu abruptes à première vue, mais qui sont systématiquement expliqués et illustrés par un exemple. L’ensemble de ces définitions sont regroupées dans le glossaire à la fin du document.
Pensé non pas comme une baguette magique mais comme un véritable outil confédéral au service des luttes, nous espérons ce guide le plus vivant possible, et le pôle économique confédéral se tient à disposition pour le faire vivre.

 

📌 Accès au guide CGT des comptes de l'entreprise et du droit à l'expertise  👇

 

Lutter avec les chiffres

 

Notes :

[1] Analyses et Propositions CGT

[2] Le baromètre économique et social de la CGT

Le guide CGT des comptes de l'entreprise et du droit à l'expertise en  version téléchargée 👇

 

Pour en savoir plus :

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11 avril 2023 2 11 /04 /avril /2023 16:35
Le 39è congrès du PCF a abordé les questions de stratégie socialiste
Le 39è congrès du PCF a abordé les questions de stratégie socialiste
Le 39è congrès du PCF a abordé les questions de stratégie socialiste
Le 39è congrès du PCF a abordé les questions de stratégie socialiste
Le 39è congrès du PCF a abordé les questions de stratégie socialiste
Le 39è congrès du PCF a abordé les questions de stratégie socialiste

Fabien Roussel est-il devenu un adversaire de la #Nupes ?[7]

 

En perte de vitesse, le PCF en congrès, renoue avec les dogmes d’antan !

 

 

Le triomphe de Fabien Roussel lors du 39e congrès, qui s'est tenu du 7 au 10 avril 2023 à Marseille, signe aussi le retour d’expressions que les communistes avaient remisées dans les placards de l’histoire, comme celle d’« étape socialiste ». Un retour en arrière qui inquiète ce qui reste d’opposants.

 

 

Sources : Mediapart par Mathieu Dejean | mis à jour le 16/04/2023

- Un congrès moins consensuel qu’escompté ?
Derrière le résultat écrasant réalisé par la direction du Parti communiste français (PCF)[1] et son secrétaire national, Fabien Roussel, réélu haut la main avec 80,4 % des suffrages le 10 avril à Marseille[2], des querelles parfois vives ont divisé les sept cents congressistes réunis dans l’hémicycle du palais du Pharo. Lors de cet exercice de démocratie interne à ciel ouvert (les débats ont été diffusés en direct et sont visibles en ligne), où les délégué·es des différentes fédérations ont proposé des amendements au texte de la direction, une ligne de fracture est apparue sur la vision globale du projet communiste.

 

Durant l’examen de la quatrième partie du texte, intitulée « L’actualité brûlante du projet communiste », deux camps se sont opposés :

  • D’un côté, les partisans de la notion d’« étape » ou de « transition socialiste » (dont beaucoup de militant·es des Jeunesses communistes, qui y avaient consacré une contribution polémique) ;
  • et de l’autre, ceux qui s’appuient sur la théorie du « communisme déjà là » développée par le philosophe Bernard Friot, dont l’ancien secrétaire national, Pierre Laurent.

 

« Le congrès précédent était celui qui visait à sortir de l’effacement communiste. Celui-ci confirme cette volonté, et commence à penser les novations dont nous avons besoin pour remplir notre projet : comment renouer avec le meilleur de notre passé, tout en allant au-delà des symboles ? », résume l’économiste Frédéric Boccara, membre de la direction du PCF.

 

C’est notamment en raison du tournant stratégique survenu lors du congrès de 2018 (où pour la première fois la direction sortante a été mise en minorité, ouvrant la voie à Fabien Roussel) que le texte adopté lors de ce 39e congrès a rejeté le « communisme déjà-là » défendu dans la base commune alternative (le texte des opposant·es à Fabien Roussel[3]), jugé responsable d’une perte de visibilité.

 

 

- Le retour de « l’étape socialiste »
Pour comprendre cette polarisation, il faut se replonger dans l’histoire du PCF, car les deux notions sont très référencées.

  • Dans la sphère communiste, la nécessité d’une « étape socialiste » avant l’avènement du communisme renvoie à une innovation doctrinale associée par les militant·es à Georges Marchais – lui-même s’inspirant de Marx, pour qui il fallait « une première phase de la société communiste ».
  • Après le mouvement de Mai 68 et la crise tchécoslovaque, le PCF éprouve le besoin de se distinguer des pays socialistes : « Parce que l’expérience soviétique s’inscrit dans un contexte historique bien déterminé, il serait absurde de prétendre en faire un modèle impératif », écrivait Marchais dans Le Défi démocratique (Grasset, 1973).

 

Le secrétaire général de l’époque propose alors un socialisme « à la française[4] », dans lequel « les partis d’opposition auront toute leur place » de même que la « propriété privée ». En 1976, lors du XXIIe congrès, le PCF abandonne la « dictature du prolétariat ».

 

« À partir du moment où l’idée d’un projet plus spécifiquement français est affirmée, quelque chose s’est stabilisé autour du gradualisme : de la démocratie avancée au socialisme, puis au communisme », explique Guillaume Roubaud-Quashie, historien et membre de l’exécutif national du PCF. C’est donc une vision renvoyant à l’époque où le parti affirmait sa singularité et où son objectif central était la prise de pouvoir étatique qui a resurgi dans le débat. Une résurgence qui n’enchante pas Pierre Laurent : « C’est une conception datée qui renvoie en permanence le communisme à une utopie lointaine, par des étapes. On s’est débarrassé des modèles du socialisme des pays de l’Est, y revenir est une impasse. »

 

 

- Il y a donc un côté un peu rétro à reposer cette question aujourd’hui, comme pas mal de choses dans ce congrès

Si, pour l’instant, l’option d’un retour de la notion de « socialisme » (devenue taboue depuis l’effondrement de l’URSS et du « socialisme réel ») n’a pas emporté de majorité – le texte désigne le communisme comme un « processus révolutionnaire [qui] aura le caractère d’une transition vers une nouvelle civilisation », et le Conseil national est chargé de construire un débat sur « les conditions de ce processus » –, la direction du PCF voit le retour de ce lexique d’un œil plutôt bienveillant : « On a dit qu’on ne pouvait pas faire de choix prématuré, on a besoin d’un débat approfondi, mais cette envie témoigne d’une prise au sérieux de la question communiste dans le monde actuel », commente Guillaume Roubaud-Quashie.

 

Pour les opposant·es à Fabien Roussel cependant, c’est un regrettable revirement idéologique.
Pendant des décennies, des intellectuels du PCF l’ont aidé à faire son aggiornamento et à considérer que la lutte politique devait désormais prendre appui sur des îlots de communisme capables de déchirer la toile capitaliste, sans dogmatisme. Le philosophe communiste Lucien Sève avait commencé ce travail dans un livre paru en 1990 – Communisme : quel second souffle ? –, puis Bernard Vasseur a prolongé cette réflexion dans différents ouvrages. Le communisme ne devait plus être considéré comme une utopie, mais comme « un combat engagé au présent, une bataille au sein du capitalisme et travaillant à le subvertir en jouant de ses contradictions », soutenait-il par exemple.

 

« Lucien Sève nous a amenés à une lecture différente de Marx, et c’est dans cette voie-là qu’il faut avancer, mais cette réflexion n’est pas allée politiquement à son terme dans le parti, loin s’en faut », regrette Pierre Laurent, qui mesure le retour de bâton interne au moment de quitter ses fonctions dans les instances nationales. « Cela fait plusieurs années que, dans la doctrine du PCF, l’idée qu’il y aurait des étapes a été revisitée pour une construction du communisme vécue comme un mouvement perpétuel. Il y a donc un côté un peu rétro à reposer cette question aujourd’hui, comme pas mal de choses dans ce congrès », abonde le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu.

 

 

- Un aggiornamento remis en cause
Aujourd’hui, les partisans de cette vision de la politique du PCF se retrouvent sous le terme de « communisme déjà là » forgé par Bernard Friot. Par cette expression, il désigne des enclaves anticapitalistes qui sont en germe dans la société et qui ne demandent qu’à grandir en partant de la base – la Sécurité sociale, le « salaire continué » (et non « différé ») des cotisations retraite, les acquis du communisme municipal ou encore la défense des communs.

 

L’amendement déposé par Émilie Lecroq, secrétaire de section PCF en Seine-Saint-Denis, témoigne de cette tendance : « Le communisme n’est pas une société lointaine, mais un processus continu qui, à partir des conditions réelles, émancipe les individus de la société. » Il a été rejeté par 77 % des congressistes, suivant l’avis de la direction, selon un implacable rapport de force qui s’est répété pour quasiment tous les amendements.

 

« La question que mon amendement soulève est celle du processus qu’on veut pour transformer la société : un processus étatiste qui passe par une prise de pouvoir ultérieure, ou un processus qui s’appuie dès à présent sur des luttes qui entrent en contradiction avec le capitalisme ?, explique-t-elle. Par exemple, si tout le monde n’est pas communiste dans le mouvement féministe, la volonté d’abolir le patriarcat est un levier pour prendre conscience de sa dimension capitaliste. C’est une stratégie de construction populaire. »

 

Celle-ci n’est pas loin d’évoquer la stratégie de « l’union populaire » chère à La France insoumise (LFI)[5], qui la met pour sa part au service de la « révolution citoyenne ». Mais, alors que le PCF s’est rétracté numériquement et que l’essentiel de ses militant·es en veulent désormais à la direction de Pierre Laurent d’avoir cédé aux prétentions " hégémoniques " des Insoumis, cette idée est, par ricochet, discréditée à leurs yeux. « Pierre Laurent soutient que le PCF doit suivre les mouvements, les accompagner, c’est une politique suiviste. Nous, nous pensons qu’il y a des prises de conscience qui ne sont pas spontanées », critique ainsi Frédéric Boccara.

 

 

- Celles et ceux qui ont plaidé pour le « communisme déjà là » ont ainsi été qualifiées de « sociaux-démocrates » ou de « communistes réformistes » pendant les débats.
Les opposant·es à Fabien Roussel, désormais très minoritaires, craignent donc un regain de dogmatisme au PCF, qui coïncide avec la défiance du secrétaire national pour la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes, dont il a été très peu question dans ce congrès). « Beaucoup de communistes noircissent à dessein le tableau, alors qu’il existe des potentiels majoritaires dans la société, parce qu’ils ne correspondent pas tout à fait à ce que l’on dit », regrette ainsi Antoine Guerrero, signataire de la base commune alternative. « Mais dans les mouvements sociaux, les gens pensent moins en termes d’appartenance politique que d’efficacité pour atteindre leurs objectifs », conclut-il.

 

 

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🔴 Pour aller plus loin 

 

- Tout est dit par Robert Injey ex secrétaire fédéral du PCF des Alpes-Maritimes !

Après avoir dirigé le Parti communiste français dans les Alpes-Maritimes, Robert Injey s’enorgueillit de n’être plus qu’un militant d’un PCF dont il conteste les vélléités anti-Nupes.
" Les débats internes du PC m’affligent. On assiste à un rétrécissement du parti dans son ambition transformatrice de la société. Taper systématiquement sur Mélenchon et la Nupes, ce n’est pas ce dont a besoin notre peuple. Le Parti communiste n’est pas une fin en soi. C’est un outil qui doit être utile à changer la société.[5bis] "... pour lire la suite, Cliquez 👇

 

Robert Injey, invité de L'interview à la une: "Les débats internes au Parti communiste m’affligent"

 

 

- Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise : « Fabien Roussel doit arrêter de tirer sur son camp[7] »

Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise : « Roussel doit arrêter de tirer sur son camp »

 

 

- Oui, construisons des collectifs locaux partout en France pour préparer l'alternative dont nous avons besoin !
Voilà une bonne proposition pour constituer une nouvelle étape de la #Nupes, voire un point d'appui pour construire un " Nouveau Front Populaire " ou une " Fédération populaire " comme le proposait Jean-Luc Mélenchon en 2019[6].

Le 39è congrès du PCF a abordé les questions de stratégie socialiste

 

- L’alliance forgée à gauche à l’occasion des législatives de 2022 semble fragile. Beaucoup semblent attendre un acte II de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et il s’en trouve même pour espérer que ce cadre soit vite « dépassé ».
C’est le cas du député Fabien Roussel, secrétaire national Parti communiste français. Celui-ci ne manque aucune occasion de critiquer ses alliés et a même commencé à se rapprocher de Bernard Cazeneuve, l’ancien premier ministre de François Hollande. Est-il déjà venu le temps de faire le deuil de cette alliance inespérée des partis de la gauche ?

 

 

Notes :

[1] Résultat du vote des communistes pour le choix de la base commune du 39e Congrès du PCF

[2] Congrès du PCF : Fabien Roussel réélu à la tête du parti après une victoire écrasante

[3] Au PCF, l’opposition à Fabien Roussel fait entendre sa voix

[4] Rapport de M. Georges Marchais, secrétaire général du PCF, devant Le 24ème congrès du parti sur la stratégie du PCF, Saint-Ouen le 3 février 1982.

[5] Jean-Luc Melenchon : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !

[5bisRobert Injey, invité de L'interview à la une : " Les débats internes au Parti communiste m’affligent "

[6] Fédération populaire : comment ça marche ?

[7] Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise : « Roussel doit arrêter de tirer sur son camp »

 

Pour en savoir plus :

- Les dérives inacceptables de Fabien Roussel.

- Pourquoi la bourgeoisie adore-t-elle le « communiste » Fabien Roussel ?

Fabien Roussel : le communiste préféré de la droite

- Fabien Roussel contre la gauche

- Fabien Roussel, Don Quichotte d’un communisme introuvable

- La faute politique de Fabien Roussel secrétaire national du PCF

- Fabien Roussel et le 39ème congrès du PCF

- PCF : Fabien Roussel, acte II

- FABIEN ROUSSEL ET BERNARD CAZENEUVE SE SONT RENCONTRÉS

- L'alliance de gauche "Nupes est dépassée", juge le communiste Fabien Roussel

- Scandale : Fabien Roussel tend la main à Gérald Darmanin et Bernard Cazeneuve !

- Nupes : mais à quoi jouent les communistes ?

 

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26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 16:28
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)

Selon le rapport annuel d’Europol sur le terrorisme dans le Vieux Continent, l’Hexagone totalise 37% des interpellations en Europe en lien avec des affaires de terrorisme jihadiste et 45% de celles concernant le terrorisme d’extrême droite[1]...

En France, le Rassemblement national et les radicaux poursuivent leur collaboration[38]

 

 

Europe, en 2021, l’ont été en France. Ce constat est tiré du dernier rapport d’Europol sur la situation et les tendances du terrorisme au sein de l’Union européenne (TE-SAT), publié mi-juillet. Un document qui confirme notamment que si le terrorisme jihadiste reste la principale menace, quoique moins virulente qu’au cours de la dernière décennie, les services de sécurité du Vieux Continent doivent désormais aussi faire face à celle que représentent les guerriers autoproclamés de la «race blanche»[1].

L’extrême-droite continue de tuer en France. Elle a heureusement été empêchée hier de prendre le pouvoir. Mais la lutte contre elle et son idéologie meurtrière doit continuer.

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 01/06/2025

-  Au fait, l'extrême droite qui sème la peur pour exister, alimenter ses thèses, est-ce nouveau en France ?

Non, sans retourner plus loin, en juin 2015, des militants du FN dont un ex-responsable départemental du Front national de Seine-et-Marne ont été écroués pour avoir incendié des voitures et inventé une agression alors qu’il dénonçait sur son blog « l’insécurité » dans sa commune.... avec comme objectif : Nourrir le discours sécuritaire de leur parti !

 

Des militants du FN incendiaient des voitures pour dénoncer l’insécurité

 

 

-  13, 15 et 26 septembre 2017 : six attaques au marteau ou au bocal de verre sont commises en Bourgogne par un groupe nommé « Commando de défense du peuple et de la patrie française »

Le groupe a attaqué au moins cinq personnes, principalement des femmes. Dans son communiqué, il cite pour motivation principale la lutte contre « l'islamisation [du] pays » et exige la libération de militants d’ultradroite.

 

À ce jour, le commando a revendiqué au total six attaques, principalement commises au marteau, qui ont eu lieu à Dijon et à Chalon-sur-Saône entre le 15 et le 27 septembre[22].

 

 

-  28 octobre 2019 : Claude Sinké, ancien candidat Front national, tente d'incendier la mosquée de Bayonne

Il tire sur deux fidèles qui sortaient du bâtiment, les blessant gravement, avant d'incendier une voiture et de s'enfuir ; il est arrêté peu après à son domicile par la police, qui trouve une arme de poing et une bonbonne de gaz dans son véhicule

Le tireur : un retraité de 84 ans, entraîné au tir sportif et anciennement candidat du FN aux élections départementales[21].

 

 

-  16 octobre 2020 attentat de Conflans-Sainte-Honorine : deux amis de Le Pen en lien avec l'islamiste Sefrioui qui à l'origine de cette attaque terroriste islamiste

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d'histoire à Conflans-Sainte-Honorine, est violemment assassiné lors d'une attaque terroriste islamiste perpétrée par lislamiste Adboullakh Anzorov[23].

Cet acte terroriste survient alors que se tient en France le procès des auteurs de l'attentat ayant visé la rédaction du journal Charlie Hebdo en 2015, dont le prétexte était notamment la publication par ce journal de caricatures de Mahomet.

 

Proches de Marine Le Pen, Axel Loustau et Frédéric Chatillon ont gravité, dans l'entourage de Dieudonné, avec Abdelhakim Sefrioui, l'activiste impliqué dans la mort du professeur Samuel Paty[23bis].

 

 

-  29 octobre 2020, des militants d’Action Française ont, sur la Place de la Concorde, en plein Paris, déployé une banderole : « Décapitons la République »[4]

Le même jour, un militant de Génération identitaire menaçait un commerçant d’origine maghrébine avec une arme de poing avant de se faire abattre par la police à Avignon. Un autre groupuscule d’extrême droite, Vengeance Patriote, entraîne ses 400 membres répartis dans l’ensemble du pays au combat et au maniement d’armes. Action Française, Génération identitaire, Vengeance Patriote… L’extrême droite est en roue libre. Ces groupuscules entretiennent des liens étroits avec le Rassemblement national (RN)[5].

 

Une enquête de StreetPress, publiée en octobre 2020 donnait une idée précise du phénomène. Vengeance Patriote, un groupuscule d’extrême droite inconnu des médias et du grand public réparti sur l’ensemble du territoire, prépare ses membres au combat.

Leur objectif ? Monter des « gardes » régionales pour lutter contre un prétendu « grand remplacement », pour être « prêt à prendre le pouvoir après l’effondrement programmé de la République ». Sur les réseaux sociaux comme dans les services d’ordre de manifestations, là encore, le groupuscule d’extrême droite se met au service du Rassemblement national[4bis].

 

 

- 6 décembre 2020 : une association née du mouvement des Policiers en colère a publié une publication qui constitue un appel au meurtre... et récidive le 9 décembre

  • Sur Facebook, une association de policiers a publié un appel à ouvrir le feu sur les manifestants et de ne plus les épargner !
    Suite aux manifestations du 5 décembre contre la Loi dite de " Sécurité globale ", le 6 décembre, l’association pro-police " Hors service ", a publié sur sa page facebook un appel à " ouvrir le feu " sur les manifestants et de ne plus les épargner[25] !
  • Le 9 décembre 2020, des membres de cette organisation policière " Hors service " menacent Jean-Luc Melenchon de mort, qui déclare : " J'ai saisi le commandant qui assure la sécurité de l'assemblée nationale. Je vous informe. Quelle autre protection ? Jlm "[25bis] !

 

 

- 19 mars 2021 : attaque par 48 hommes de la librairie anarchiste La Plume Noire à Lyon

Cette attaque menée par près de cinquante militants, témoigne d’une union des divers groupuscules de la galaxie nationaliste lyonnaise en vengeance contre la dissolution par le ministre de l'intérieur de Génération Identitaire, comme l'atteste un graffiti « On ne dissout pas une génération, retenez la leçon » inscrit sur les murs de la librairie[20]

 

Rapidement, le groupe s’enfuit en scandant « avant avant Lion le melhor », cri de guerre utilisé à Lyon au Moyen Âge et slogan bien connu de l’extrême droite radicale lyonnaise. Les identitaires lyonnais avaient d’ailleurs nommé un de leurs premiers sites Internet « Lion le Melhor ». Un salut nazi est effectué par un des attaquants, la provenance de l’attaque ne fait aucun doute.

 

 

-  20 février 2021 : Génération identitaire, mouvement anti-immigration et anti-migrants, a marché dans les rues de Paris samedi 20 février pour dénoncer sa dissolution envisagée par le gouvernement... avec le soutien du RN de Marine le Pen

Officiellement, il n'existe aucun lien ni rapport entre Génération identitaire et le RN, si ce n'est une communauté d'idées. En réalité, on trouve certaines passerelles, notamment parce que le Rassemblement national offre un débouché pour les militants identitaires qui veulent embrasser une carrière politique. Philippe Vardon, un dirigeant historique des Identitaires, en est un bon exemple. Il a rejoint la liste de Marion Maréchal Le Pen en 2015 pour les régionales en PACA[28].

 

Il y a également des identitaires qui accèdent à des postes moins exposés, comme permanents au parti ou collaborateurs d’élus RN. Le plus célèbre est sans doute Damien Rieu, l’un des fondateurs de Génération Identitaire qui est désormais assistant parlementaire de l’euro-député Philippe Olivier. et rejoint Zemmour[29].

 

Le Rassemblement national soutient Génération identitaire, mais de loin

 

- 6 mai 2021 : dans une lettre ouverte adressée au Président E. Macron des policiers demandent à pouvoir « ouvrir le feu dès lors qu’un fuyard n’obtempère pas » 

Ce texte d’extrême-droite, qui remet en cause la loi française et républicaine, appelle à des méthodes dignes des pires dictatures.

 

  • Syndicat France Police – Policiers en colère demande un « bouclage des 600 territoires perdus de la République, y compris avec le renfort de l’Armée, en contrôlant et en limitant les entrées et sorties de ces zones par des checkpoints sur le modèle israélien ». Des méthodes indignes de la République Française, donc. Mais le syndicat ne s’arrête pas là, il demande à l’exécutif de faire passer par 49.3 la possibilité pour la police de pouvoir « ouvrir le feu » sur les civils.
  • Au sein même de la police française, un syndicat fait donc la demande de pouvoir tirer sur les citoyens en ayant carte blanche et en s’affranchissant de la justice française pour faire régner l’ordre[11]… sur des modèles dictatoriaux.

 

Le syndicat France Police – Policiers en colère adresse une lettre ouverte au président Macron

 

 

-  31 juillet 2021 à Nantes, des participants à un rassemblement organisé contre le pass sanitaire victimes d'une attaque de l’extrême droite

Parmi les assaillants, un cadre du Rassemblement national local, « responsable des actions militantes » de la fédération du Rassemblement national Loire-Atlantique, armé d’une matraque télescopique[10].

 

Un cadre local du RN a-t-il participé à une attaque de l’extrême droite lors de la manif contre le pass sanitaire à Nantes ?

 

 

-  Octobre 2021 : un jeune nazi s’apprêtait à commettre un attentant contre son lycée et une mosquée

D’après Éric Zemmour tous les terroristes sont musulmans. C’est pourtant un jeune nazi de 19 ans, adulateur d’Adolf Hitler, qui s’apprêtait à commettre une attaque terroriste contre son lycée et une mosquée qui a été, fort heureusement, arrêté ce vendredi 1er octobre 2021[9].

 

Dans notre pays, la terreur d’extrême-droite sévit depuis trop longtemps dans l’impunité et a multiplié les menaces contre le camp républicain antiraciste : vidéo de Papacito, constitution de listes de juifs et d’«islamo-gauchiste» et appel à se former militairement par la Légion des volontaires français (groupe d’extrême droite rassemblant 4 500 personnes, nommée d’après le groupe de français collabos s’étant battus pour l’Allemagne nazie NDLR), etc.

 

 

-  Extrême-droite : qui se cache derrière M. Le Pen et É. Zemmour ?

Marine Le Pen et Éric Zemmour ne sont que la partie émergée de l’iceberg. L’extrême-droite, bloc hétérogène, est composé de multiples groupuscules, représentée par des personnalités hétéroclites. Ils sont plus ou moins violents, radicaux, et ont des modes d’actions divers[24bis].

  • « Il y a des gens autour d’Éric Zemmour qui sont des nazis ![30] » disait Marine Le Pen en février 2022 : Marine Le Pen devrait balayer devant sa porte... car plutôt culotté venant de la candidate aux présidentielles issue d’un parti fondé par des collabos et d’anciens SS, comme Léon Gaultier et Pierre Bousquet. Marine Le Pen a oublié de balayer devant sa porte[31].

 

↪️ Visiblement, Marine Le Pen n’a pas balayé devant sa porte. Identitaires, antisémites, anciens du GUD… 👇

 

Extrême-droite : qui se cache derrière Marine Le Pen et Éric Zemmour ?

 

↪️ De même, Marine Le Pen a-t-elle omit que le conseiller régional RN Gilles Pennelle est membre du Bureau national du parti et qu’il a été référent éducation pour la campagne alors qu’il « a fait ses armes dans le mouvement racialiste et néopaïen de Pierre Vial, Terre et peuple[32] » ?

 

 

-  L’extrême droite n’en finit plus de s’armer

Octobre 2021, nous apprenons la saisie de plusieurs armes de guerre chez plusieurs militants survivalistes d’extrême droite. Ce sont plusieurs armes de guerre comprenant entre autre un pistolet-mitrailleur, un fusil d’assaut, deux fusils à pompe et des grenades et 2 500 munitions qu’ont trouvé la police aux domiciles de trois individus. Âgés de 22 à 49 ans, certaines armes étaient « approvisionnées, prêtes à un emploi immédiat » d’après le procureur de la République David Charmatz[2].

 

Il n’est pas rare dans les mouvances néo-fascistes de retrouver des affaires de possession et de trafic d’armes. En janvier 2021, plusieurs militaires et anciens militaires ont été mis en cause dans une vaste affaire de trafic d’armes où s’échangeaient des armes lourdes, des armes légères et des tonnes de munitions[3].

 

 

- 25 avril 2022 : Nice, un militant du RN poignarde un prêtre et une bonne sœur

Kevin Ravenna a 31 ans. Il est sympathisant du Front National de la Jeunesse (FNJ), branche jeune du Rassemblement National qu’il rejoint en 2017. Proche de Benoit Loeuillet, dirigeant local du Rassemblement National suspendu pour des propos négationnistes (déclarant qu’il n’y avait « pas eu de mort de masse comme cela a pu être dit » pendant la Shoah), il a lui-même déjà tenu des propos racistes et homophobes en direct à la télévision en 2018 visant notamment Florian Philippot (« Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »).

 

Si, dans les faits, son irresponsabilité pénale pourra être discutée, étant diagnostiqué bipolaire et ayant séjourné plusieurs fois à l’hôpital psychiatrique, on trouve aussi des motifs politiques : celui-ci voulait « tuer Macron » selon ses dires et se serait rabattu sur l’église et les deux religieux[15].

 

  • Au-delà de l’attaque de Nice, une longue histoire des liens entre Rassemblement National (RN) et attentats terroristes car ce n’est pas la première fois que le Rassemblement National se trouve mêlé à des attentats ou à leur apologie sur le sol français.

- En octobre 2019, l’effroyable fusillade à la sortie de la mosquée de Bayonne faisant deux blessés graves ayant provoqué un immense sursaut contre l’islamophobie était menée directement par Claude Sinké un ex-candidat RN aux départementales[16] ;

- On peut citer Catherine Blein, ex-conseillère régionale RN de Bretagne, condamnée pour apologie du terrorisme pour avoir soutenu sur Twitter l’attentat de Christchurch contre deux mosquées en Nouvelle-Zélande qui avaient fait une cinquantaine de morts[17] ;

- Plus récemment, c’était Loïk Le Priol et ses acolytes, proche de Marine Le Pen et ayant côtoyés intimement des cadres du RN et du Groupe Union Défense qui passaient à l’action en assassinant le rugbyman argentin Federico Martin Aramburu[18].

 

 

- 27/28 aout 2022 : saluts hitlérien, « sieg heil ! », un cortège néo-nazi défile en pleine rue à Besançon

Dans la nuit du 27 au 28 août, un véritable défilé néonazi a eu lieu dans les rues de Besançon. Saluts nazis, tapage nocturne du style « Besançon est national-socialiste », « Sieg Heil », insultes proférées contre des clients en terrasses… Le tout étant suivi de réactions pour le moins tièdes des autorités locales et du responsable du bar le Shake Pint, connu pour accueillir régulièrement des militants d’extrême droite[18bis].

 

Depuis la rentrée 2021, et surtout du fait de la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle, l’extrême-droite bisontine se déchaine. Affichages sauvages, profanation de mosquée, agressions lors de meetings, et même un défilé néonazi en guise de goûter d’anniversaire. Tels sont les évènements qui salissent la vie politique et militante dans la Boucle (le centre-ville de Besançon) et en dehors.

 

  • Le Rassemblement National, vivier de pseudos-dissidents

Les affichages de la Cocarde étudiante (« syndicat » étudiant d’extrême droite) commencent dès septembre 2021. Le plus souvent de nuit, sur les trois campus de Besançon. Sur le compte Twitter de la Cocarde Franche-Comté, trois visages et trois noms reviennent beaucoup. Le premier est Steven Fasquelle. Il est aujourd’hui encore responsable de Génération Nation, l’organe jeunesse du Rassemblement National (RN). Il est également collaborateur du député RN de Haute-Saône Emeric Salmon (à en croire son compte Twitter) et conseiller municipal en Franche-Comté.... et finissent, point d’orgue de la saison d’extrême-droite 2022 par un défilé qui a lieu dans la nuit du 27 au 28 août

 

Saluts hitlérien, « sieg heil ! », un cortège néo-nazi défile en pleine rue à Besançon

 

 

- 15 décembre 2022 : après le match France/Maroc, l’extrême droite passe à l’attaque dans plusieurs villes

L’extrême droite s’est déchainée à la suite de la demi-finale France/Maroc. Loin du monde imaginaire des plateaux de CNEWS, la fraternité a primé entre les supporters des deux équipes. La fraternité, mais aussi le respect propre à toute compétition sportive, et le sentiment d’avoir assisté à un match historique. Sur les plateaux de la chaine d’extrême droite, on attendait la bave aux lèvres un déchainement de violences pour hurler à la « pré-guerre civile ». Avaient-ils prévu que la violence viendrait en réalité de fachos excités[12] ?

 

  • À Montpellier, une quarantaine de fascistes ont attaqué des supporters à coups de… mortier ! Plusieurs blessés sont à dénombrer[13] ;
  • À Nice, des identitaires ont lancé des ratonnades contre des supporters marocains isolés[14] ;
  • À Lyon, plus d’une cinquantaine de militants d’extrême-droite se sont armés (battes de baseball, gazeuses, bar en fer, matraque…) à proximité de leurs locaux dans le Vieux-Lyon puis sont partis attaquer des jeunes supporters du Maroc isolés[14] ;
  • A Paris, une cinquantaine de personnes proches de l’ultra droite s’apprêtaient à rejoindre les Champs-Élysées à Paris à l’issue de la demi-finale France/Maroc. Ils étaient prêts à en découdre[14] ;

 

 

- 23 décembre 2022, un attentat sous la forme d'une fusillade de masse a lieu à Paris, dans le 10e arrondissement

Deux personnes sont mortes et quatre autres blessés ce vendredi, après une fusillade rue d'Enghien, dans le 10e arrondissement de Paris. L'auteur présumé des coups de feu est un homme qui avait déjà été interpellé il y a un an pour s’être attaqué à un camp de migrants dans le 12e arrondissement de la capitale[19].

 

 

- Mars 2023 l’extrême droite tente de conquérir les facs à coups de poing

Les facs ont longtemps été les bastions réputés imprenables de la gauche. Depuis plusieurs mois, l’extrême droite lui dispute ce terrain à coup de poings. StreetPress a recensé plusieurs dizaines d'agressions, une nouvelle génération d’étudiants radicaux biberonnés à la violence tente de s’imposer à coups de poings.

 

« Alors que partout dans les universités prospèrent les thèses du gauchisme culturel (…), il n’est plus concevable qu’à droite le militantisme d’opposition demeure cantonné aux questions du nombre de places dans les amphithéâtres ou d’aménagement des locaux. (…) La bataille des idées relève à nos yeux d’une dimension “supérieure” à celle des conditions matérielles », proclame ainsi La Cocarde étudiante sur son site. Ce syndicat universitaire d’extrême droite qui tente d’afficher une vitrine proprette se présente aux élections étudiantes et revendique une quinzaine de sections locales un peu partout sur le territoire. Apparu en 2015, il a toujours servi de vivier au Rassemblement national de Marine Le Pen ainsi désormais qu’à Eric Zemmour. Enquête[6].

 

 

- 25 Mars 2023 : alors que dans tout le pays, le peuple se mobilisait en masse contre la réforme des retraites[7], à Bordeaux le palais Rohan a été la cible ce jeudi soir d’une tentative d’incendie

Etienne Guyot, préfet de la Gironde, a lui évoqué les « groupes d’activistes » d'extrême gauche qui ont tourné en ville après la manifestation et qui se tenaient « en embuscade ». Mais le slogan entendu sur la vidéo tournée par Rue89 Bordeaux au moment de l’incendie n’est pas précisément attribuable aux anarchistes ou à l’extrême-gauche.

  • On peut entendre en effet distinctement quelqu’un crier « elle est à qui la France ? » et plusieurs personnes répondre : « Elle est à nous ». Sur d’autres vidéos de la même scène, « Front national remplace Macron ! » est clairement audible[8].

 

Des casseurs d’extrême-droite derrière la tentative d’incendie de la mairie de Bordeaux ?

 

🟥 Mars 2023 : alors que le gouvernement tente d’imposer aux Français sa réforme des retraites par une voie autoritaire, le mouvement social bat son plein, à Besançon,  l’extrême droite tente notamment… de s’introduire dans l’université et de forcer le blocus étudiant.

La lutte contre la réforme des retraites aura certes fait sortir dans les rues des millions de Français, exaspérés de voir les néolibéraux casser leurs services publics, précariser leur travail et leurs conditions de vie. Mais dans le même temps, l’extrême-droite, tente de prendre nos rues, mais elle se heurte néanmoins au rejet unanime du mouvement social[26].

 

RÉCIT – À Besançon, l’extrême droite en embuscade contre le mouvement social

 

🟥 Avril 2023 : Alors que plusieurs universités sont bloquées en réaction à la réforme des retraites, des groupuscules d’extrême droite ont attaqué les étudiants grévistes dans plusieurs villes

De Paris à Rennes en passant par Montpellier, des militants d’ultradroite ont attaqué ces derniers jours des étudiants qui protestaient contre la réforme des retraites devant des universités bloquées, un phénomène dénoncé par les organisations de jeunesse, qui regrettent « l’absence de sanctions »[33].

 

Retraites : à Paris, Lyon ou Rennes, quand des militants d’ultradroite attaquent les étudiants grévistes

 

Jeudi 30 mars, plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés place du Panthéon à Paris à l’appel de la coordination nationale étudiante, pour dénoncer à la fois « la répression policière et les bandes d’extrême droite qui s’attaquent à la mobilisation des jeunes ». « Des commandos d’extrême droite baptisés + Waffen Assas +, du nom de l’université parisienne, ont attaqué un cortège étudiant en parallèle de la manifestation du 23 mars puis ils s’en sont pris à des personnes situées sur des blocages de l’université Paris 1, samedi dernier, au niveau du centre René-Cassin », a relaté Éléonore Schmitt, porte-parole du syndicat étudiant L’Alternative.

 

Dans un communiqué, L’Alternative a déploré que « bien souvent, ces attaques se déroulent sur les lieux d’études sans qu’aucune sanction ou protection ne soient prévues ». Paris n’est pas la seule ville concernée par ces violences. À Rennes, entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées mercredi en solidarité avec trois étudiants agressés et blessés le 19 mars[34]...

 

  • GLOBALEMENT :

Depuis la mi-mars, «Libé» a recensé les attaques perpétrées par des groupes fascistes contre des opposants à la réforme du gouvernement. Des actions violentes, touchant surtout les étudiants et les militants de gauche radicale.

 

Décompte L’extrême droite a commis une quinzaine d’agressions contre les opposants à la réforme des retraites

 

 

- 2 Avril 2023 : un groupuscule d’extrême-droite menace des musulmans en marge du ramadan à Lille, auquel s'ajoute une liste de personnalités ciblées

Une vingtaine de groupes néo-nazi infiltré, appel aux meurtres, menace de mort contre un élu, ratonnades, des centaines de personnes impliquées dont des militaires et policiers[35].

 

  • Plutôt que de dénoncer le prétendu « terrorisme intellectuel » de ses opposants, que fait Darmanin face à la menace d’extrême droite[35ter] ?

Les parlementaires de la France insoumise interpellent le gouvernement[35bis].

 

Un groupuscule d’extrême-droite menace des musulmans en marge du ramadan à Lille

 

 

- 22 avril 2023 : Deux militants d’extrême droite viennent d’être arrêtés avec du matériel militaire à leur retour d’Ukraine. Ils étaient en possession d’armes de guerre.

Le gouvernement va encore fermer les yeux sur le danger mortel que représente l’extrême-droite ?

 

Paris : deux militants d’extrême droite arrêtés avec du matériel militaire à leur retour d’Ukraine

 

 

- Extrême droite : «Division Martel», la nouvelle bande violente qui sévit à Paris

Ce groupe aux références néofascistes qui compte des militants mineurs s’est distingué par une agression raciste devant un lycée parisien le 20 avril 2023, et par ses liens avec d’autres collectifs violents.

Le groupuscule, apparu à l’automne dernier, se revendique d’une idéologie allant du néofascisme au néonazisme, et est très connecté aux factions radicales de toute la France[34bis].

 

Ratonnade à Paris : de très jeunes militants d’extrême droite en garde à vue

 

 

- 24 avril 2023 : Nouvelle alerte sur la menace d’extrême-droite. Des néofascistes parisiens jouent aux petits soldats et s’entraînent avec des armes à feu en se  préparant comme des paramilitaires.
Un drapeau néofasciste qui flotte au vent. Un groupe de jeunes gens, pour certains en treillis, qui marchent dans la forêt ou rampent en tenant des bâtons faisant figure de fusils. Qui tirent à l’arme à feu, aussi. Les militants d’extrême droite radicale du groupuscule Brigade Lutèce ont diffusé samedi sur Telegram une vidéo aux accents guerriers et déjà visionnée plusieurs milliers de fois. « Dans l’ombre et en silence », dit la légende qui l’accompagne. et que fait le gouvernement ?

 

Armes à feu et entraînement paramilitaire : les néofascistes parisiens jouent aux petits soldats

 

 

- 10 mai 2023 : WaffenKraft, le projet terroriste d’un gendarme néonazi

Quatre personnes, dont un gendarme, comparaîtront devant la cour d’assises de Paris, du 19 au 30 juin, pour des projets d’attentats terroristes liés à l’extrême droite : une première en France. Une affaire jamais médiatisée qui relance le débat sur l’infiltration des services de sécurité[36].

 

Apparaissant parmi les cibles potentielles dans l’affaire « Waffenkraft » – projets d’attentats ourdis par un groupe de jeunes néonazis menés par un gendarme révélés hier par Politis – Jean Luc Mélenchon, candidat aux présidentielles 2022, souhaite se constituer partie civile[36bis].

 

WaffenKraft : le projet terroriste d’un gendarme néonazi

 

 

- 19 juillet 2023 : Un groupe d’extrême droite menace de mort le député France insoumise Thomas Portes

« C’est nous qui allons te crever. » Le député LFI Thomas Portes (3e circonscription de Seine-Saint-Denis) a reçu le 19 juillet un courrier de menaces de mort émanant d’un groupe d’extrême droite qui se fait appeler le « Comité 732[37] ». C’est la seconde fois que l’élu de Seine-Saint-Denis est visé par un courrier de menaces de mort de ce mystérieux groupuscule. Le député ainsi que deux ONG humanitaires, qui avaient préféré rester discrètes pour des raisons de sécurité, avaient déjà été pris pour cible via des missives similaires le 24 novembre dernier[37bis].

 

  • « Il se fait que notre petite organisation bien cloisonnée, faite d’une poignée de patriotes répartis dans tous les angles de l’Hexagone, compte un ou deux détectives professionnels. Donc nous te trouverons et, à partir de là, numérote des abattis fumier ! » promet la missive envoyée par courrier à l’Assemblée nationale 👇.

 

Voilà ce que reçoit  @Portes_Thomas  de la part d’1 groupuscule d’extrême-droite.

 

 

- 18 juillet 2024 : Un jeune néonazi alsacien voulant sévir durant les JO placé en garde à vue

Un homme de 19 ans membre de la mouvance néonazie a été arrêté à Rhinau pour avoir diffusé des menaces de mort envers des cibles politiques ou des personnes issues de l'immigration.
Il aurait projeté une action pendant une étape du relais de la flamme olympique...

 

Un jeune néonazi alsacien voulant sévir durant les JO placé en garde à vue

 

 

- 1er Mai 2025 :  En marge de la manifestation du 1er mai à Paris, des nervis du GUD ont agressé un syndicaliste de la CGT 93

Après avoir quitté le défilé parisien du 1er Mai, Yoan, 37 ans, syndicaliste CGT, regagnait le métro avec sa compagne lorsqu’il a été agressé par deux militants d’extrême droite qui se sont revendiqués du Groupe union défense (GUD[39]).

 

Après avoir quitté le défilé parisien du 1er Mai, Yoan, 37 ans, syndicaliste CGT, regagnait le métro avec sa compagne lorsqu’il a été agressé par deux militants d’extrême droite qui se sont revendiqués du Groupe union défense (GUD).

 

 

- Schéma de l’extrême droite française [mise à jour en janvier 2022] pour mieux la connaitre pour mieux la combattre

Les groupuscules d’extrême-droite sont de plus en plus actifs en France. On compte pas moins de 1 300 militants d’extrême-droite fichés S dans notre pays. Ce chiffre est en nette hausse depuis des années : la menace est de plus en plus présente dans notre pays. Elle inquiète jusqu’au plus haut sommet des services de renseignement[24]. Entre autres grâce aux informations des médias Blast et Streetpress, et du site antifasciste la Horde, nous vous proposons une cartographie des groupuscules d’extrême-droite française. Ce, en détaillant ses tendances, ses bastions et ses modes d’actions[24bis].

 

  • Mieux la connaitre pour mieux la combattre : Schéma de l’extrême droite française [mise à jour janvier 2022]

 

Mieux la connaitre pour mieux la combattre Schéma de l’extrême droite française [mise à jour janvier 2022]

 

Ultra-droite en France, la nouvelle menace terroriste : face à l’émergence de groupuscules néonazis en France, les services de renseignement ont renforcé leurs moyens, craignant de possibles passages à l’acte[27].

 

 

- Face à la menace d’extrême-droite, entretien avec Thomas Portes

Thomas Portes, président de l’Observatoire de l’extrême-droite, intervient ici pour prendre le temps de préciser cette menace d’extrême-droite : parler de ses différents groupuscules, la sociologie de ses militants, décortiquer son idéologie, le « grand remplacement », la « re-migration », le virilisme, son anti-Républicanisme, son histoire, caractériser la menace terroriste, la menace envers les journalistes, comment on vit quand on est menacé, pour caractériser la zemmourisation médiatique, politique, les liens de l’extrême droite avec le champ médiatique et la bourgeoisie, mais aussi penser la bataille culturelle et la riposte antifasciste.

 

 

Notes :

[1] Selon le rapport annuel d’Europol sur le terrorisme dans le Vieux Continent, l’Hexagone totalise 37% des interpellations en Europe en lien avec des affaires de terrorisme jihadiste et 45% de celles concernant le terrorisme d’extrême droite.

[2] Des armes de guerre et des explosifs saisis chez des survivalistes d'ultra-droite

[3] En France, l’extrême droite s’arme… pour ressusciter les milices d’Hitler ?

[4] « Décapiter la République » : l’extrême droite en roue libre

[4bis] Vengeance Patriote, le groupuscule d’extrême droite qui prépare ses militants au combat

[5] Extrême droite : Génération identitaire avec le RN,le grand rapprochement

[6] L’extrême droite tente de conquérir les facs à coups de poing

[7] Réforme des retraites : regain de mobilisation, la 9e journée de manifestations minute par minute

[8] Des casseurs d’extrême-droite derrière la tentative d’incendie de la mairie de Bordeaux ?

[9] Un jeune nazi s’apprêtait à commettre un attentant contre son lycée et une mosquée

[10] Le samedi 31 juillet, militants d’extrême droite et militants antifascistes se sont fait face pendant de longues minutes après une charge des premiers.

[11] Le syndicat France Police – Policiers en colère adresse une lettre ouverte au président Macron

[12] Après le match France/Maroc, l’extrême droite passe à l’attaque dans plusieurs villes

[13] À Montpellier, une quarantaine de fascistes ont attaqué des supporters à coups de… mortier ! Plusieurs blessés sont à dénombrer.

[14] Nice, Paris, Lyon... en marge des célébrations pour France-Maroc, les militants d'ultradroite "voulaient en découdre"

[15] Nice : un militant du RN poignarde un prêtre et une bonne sœur

[16] Attaque de la mosquée de Bayonne

[17] Rennes : une ex-élue RN condamnée en appel pour apologie du terrorisme

[18] Rugbyman tué à Paris : un proche de Marine Le Pen, principal suspect

[18bis] Défilé nazi au centre-ville : une marche « contre l’extrême droite » samedi

[19] Fusillade à Paris: le suspect avait attaqué un camp de migrants au sabre, il venait d'être libéré

[20] Lyon : Une union des extrêmes droites pour venger la dissolution de Génération Identitaire

[21] Ce que l'on sait de l'attaque qui a fait deux blessés devant la mosquée de Bayonne

[22] Bourgogne : qui se cache derrière le "commando au marteau" d'ultradroite ?

[23] Assassinat de Samuel Paty

[23bis] Attentat de Conflans-Sainte-Honorine : deux amis de Le Pen en lien avec l'islamiste Sefrioui

[24] Les projets d’actions violentes en lien avec la mouvance extrémiste s’accumulent depuis plusieurs mois. Une menace qui inquiète sérieusement les autorités.

[24bis] Cartographie des groupuscules d’extrême-droite en France : tendances, bastions et modes d’actions

[25] Que sait-on de l’association pro-police Hors service, qui appelle à «ouvrir le feu» ?

[25bis] Jean-Luc Mélenchon : " J'ai saisi le commandant qui assure la sécurité de l'assemblée nationale. Je vous informe. Quelle autre protection ? "

[26] RÉCIT – À Besançon, l’extrême droite en embuscade contre le mouvement social

[27] Ultra-droite en France : la nouvelle menace terroriste

[28] Marion Maréchal-Le Pen joue l’ouverture aux Identitaires et Élections régionales en PACA : qui est Philippe Vardon, l'identitaire que Marion Maréchal Le Pen veut sur sa liste ?

[29] Qui est Damien Rieu le candidat de Reconquête ! Depuis 2019, Damien Rieu était l'assistant parlementaire de l'eurodéputé Philippe Olivier, beau-frère et proche conseiller de Marine Le Pen

[30] Présidentielle : Marine Le Pen dit voir "quelques nazis" dans l'entourage d'Éric Zemmour

[31] Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[32] Extrême-droite : qui se cache derrière Marine Le Pen et Éric Zemmour ?

[33] Retraites : à Paris, Lyon ou Rennes, quand des militants d’ultradroite attaquent les étudiants grévistes

[34] L'alternative

[34bis] Ratonnade à Paris : de très jeunes militants d’extrême droite en garde à vue

[35] Un groupuscule d’extrême-droite menace des musulmans en marge du ramadan à Lille

[35bis] France insoumise avril 2023 :  " FR Deter " Darmanin doit répondre d’urgence à la menace terroriste d’extrême droite

[35ter] Plutôt que de dénoncer le prétendu « terrorisme intellectuel » de ses opposants, que fait Darmanin face à la menace d’extrême droite ?

[36] WaffenKraft : le projet terroriste d’un gendarme néonazi

[36bisAffaire WaffenKraft : Jean-Luc Mélenchon veut se constituer partie civile

[37La menace 732

[37bis19 Juillet 2023 : Un groupe d’extrême droite menace de mort le député LFI Thomas Portes

[38Le Rassemblement national et les radicaux poursuivent leur collaboration

[39GUD : Les origines du mouvement d'extrême droite

Pour en savoir plus :

- Liste d'attaques terroristes d'extrême droite (Cet article dresse la liste des attaques terroristes d'extrême-droite qui ont été menées à terme et ne doit pas être confondu avec la liste d'attaques terroristes d'extrême droite déjouées)

- Éclairage. Le terrorisme d’extrême droite, une menace mondiale sous-estimée

- La France sous la menace du terrorisme d’extrême droite

Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

- Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 20 octobre 2020 après l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'Histoire-Géographie, par un terroriste islamiste à Conflans-Saint-Honorine

- Dans la nuit du 26 juin 2022, une dizaine de personnes soupçonnées d’appartenir au mouvement d’extrême-droite Bordeaux Nationaliste, a mené des opérations de provocation dans le quartier de Saint-Michel aux cris de « mort aux arabes »

- Quand le RN fait « l'apologie de l’Algérie française et des crimes de la colonisation » et notamment de l'attentat du Petit Clamart

- Carte : les violences d’extrême droite en France en 2021

- Délation, harcèlement et menaces de mort : les méthodes ignobles de l’extrême droite contre une enseignante

- Reconquête : comment Éric Zemmour mène une offensive sur l’éducation

- Un ancien candidat FN impliqué dans les tractations entre Lafarge et Daesh

- VIDEO. Des militants d'extrême droite perturbent une conférence des députés LFI Louis Boyard et Carlos Martens Bilongo

- Partout en France, des étudiants sous la menace de militants d’ultradroite

- Groupe d’ultradroite «FR DETER» : un membre de la police nationale suspendu

- Scandale : menacé par l’extrême droite, le maire de Saint-Brévin démissionne, les députés RN restent assis

- Intimidations, harcèlement : les campagnes racistes et homophobes de l’extrême droite se multiplient

- Terrorisme d’extrême droite : des néo-nazis ont projeté d’assassiner Mélenchon

- Le fascisme avance masqué par Clémentine Autain

- Saint-Brévin, Callac, Carnac : l'ombre de l'extrême droite plane sur la Bretagne 

- Les 10 raisons pour lesquelles Marine Le Pen n’aime pas la France

- 20 avril 2023 :  Ratonnade en plein Paris : 11 militants d’extrême droite en garde à vue après une rixe à caractère raciste devant un lycée

- Croix, chiffres, crânes ou guêpes : ces symboles utilisés par l’extrême droite en France que vous devez connaître

- 19 juin 2023 : Ultradroite : cinq personnes arrêtées pour des violences après un concert de Médine à l’Armada de Rouen

🔴 Juin 2023 : suivi du procès WaffenKrakt

- rapport d’enquête parlementaire sur les groupuscules d’extrême droite en France. Remis le 6 juin 2019

- Juillet 2023 : Lyon : jusqu’à deux ans de prison pour sept militants d’ultradroite auteurs d’agressions racistes

-  Hangest-en-Santerre : Mardi 18 juillet, un sexagénaire a été agressé alors qu’il sortait de la boucherie d’Hangest-en-Santerre. En pleine rue, son agresseur l’a frappé et a proféré des insultes racistes.

- Le Parquet national antiterroriste a demandé le renvoi de seize membres d’Action des forces opérationnelles (AFO) devant le tribunal correctionnel pour « association de malfaiteurs terroriste ».

- De la république policière à la république fasciste ?

- Des néonazis finlandais condamnés pour un projet terroriste de " guerre raciale "

- 11 novembre 2023, peu après 19 h, une quarantaine de militants d’extrême droite radicale ont attaqué une conférence de solidarité avec la Palestine dans le Vieux-Lyon

- 18 Novembre 2023 : des militants d’extrême-droite ont été arrêtés. Parmi eux on trouve un ancien policier des Renseignements territoriaux. Des dizaines d’armes et des explosifs ont été découverts. L’extrême-droite menace le pays. 

- 25 Novembre 2023 : Après la mort de Thomas, l’extrême droite organise une descente à Romans-sur-Isère et multiplie les tentatives de récupération et Des militants néo-nazis sont-ils à l'origine du rassemblement à Romans-sur-Isère ?

- Romans-sur-Isère : la Police a-t-elle renseigné des néo-nazis pour organiser leur ratonnade ?

- 27 novembre 2023 : « Bleu blanc rouge, la France aux Français » : après Romans-sur-Isère, les fascistes défilent à Rennes

- Le RN est la « vitrine policée » de « l’ultradroite », estime le député Renaissance Sacha Houlié

 - Yvelines 14 janvier 2024 : le fils d'un élu agressé par deux militants d'ultra-droite

-  Violences contre les élus : Marine Le Pen incite ses troupes à passer à l’acte

- 11 mars 2024 : Le Conseil d’État confirme : le Rassemblement national est bien d’extrême droite

- Un étudiant de l’université parisienne d’Assas, engagé chez Solidaires, a été violemment agressé vendredi 27 septembre devant la faculté par des militants d’extrême droite qui tractaient.

- Novembre 2024 : Trois hommes liés à l’ultradroite interpellés près de Lyon : un arsenal d’armes découvert

- Décembre 2024 : « On t’a trouver, nique les arabes » La maison de Jean-Luc Mélenchon saccagée dans le Loiret

- Février 2025 : Des anciens candidats du RN en Alsace jugés pour un projet d’attentat néonazi

- 30 mai 2025 : " Violente bagarre à la feria d’Alès : des militants d’extrême droite font irruption, plusieurs blessés dont un hospitalisé "

 

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22 mars 2023 3 22 /03 /mars /2023 13:45
Autoritarisme constitutionnel : de Weimar à Macron
Autoritarisme constitutionnel : de Weimar à Macron

Macron compare les manifestations pacifiques et majoritaires de 3,5 millions de personnes contre la réforme des retraites à la tentative de coup d’État fasciste du Capitole...
Dans le monde de Macron, soit on est d'accord avec lui et sa réforme, soit on est factieux
[1].

 

Le macronisme est un libéralisme dont la survie repose sur des moyens juridiques autoritaires, à l’instar du 49.3. L’arme du parlementarisme rationalisé sert ici à une majorité fragile qui prétend dépasser le clivage gauche-droite pour s’ériger, au centre, en rempart contre les extrêmes. À force d’agiter cet épouvantail, se rappelle à nous, justement, le scénario similaire des gouvernements centristes de la fin de la République de Weimar et leur recours à des mesures autoritaires constitutionnellement valides.

 

 

Sources : AOC par Alexandre Viala (juriste, professeur de droit public à l'université de Montpellier)

-  Jeudi 16 mars 2023, pour la centième fois dans l’histoire de la Ve république, un gouvernement a choisi d’utiliser la procédure de l’article 49 alinéa 3[1bis] de la Constitution afin de faire adopter une loi.
En engageant sa responsabilité devant l’Assemblée nationale sur le projet de réforme des retraites, le gouvernement d’Élisabeth Borne adoptait une démarche inhérente à ce que les constitutionnalistes appellent le parlementarisme rationalisé[2].

 

Aussi régulière soit-elle du point de vue constitutionnel, l’entreprise fut destinée à forcer la main des députés puisqu’il s’agissait d’exercer sur eux une pression très forte : la réforme ne serait rejetée que s’ils auraient le courage de censurer le gouvernement. À neuf voix près, les oppositions ont manqué de relever le défi[3]. Respectueux de l’État de droit dès lors qu’il est encadré par la Constitution, le choix procédural de l’exécutif consistait néanmoins, pour s’exprimer en termes de rapports de force politiques, à faire chanter les députés.

 

Conçu en 1958 comme un remède à la paralysie gouvernementale dont avait été victime la IVe République, cette disposition polémique de la Constitution permet à l’exécutif, en vue de faire adopter une loi, d’interrompre le débat parlementaire en liant l’adoption du texte au défaut d’une motion de censure que les oppositions peuvent voter 48 heures après son dépôt. Sachant qu’aux termes de l’article 49 alinéa 2, une motion de censure n’est votée qu’à la « majorité des membres composant l’Assemblée », les chances pour que le texte de loi soit adopté et le gouvernement épargné sont très fortes. Pour qu’il en aille autrement, il faut que les oppositions s’entendent et conjuguent leurs suffrages au risque d’encourir une éventuelle dissolution de l’Assemblée que le président de la République, même s’il n’y est pas juridiquement tenu, peut être conduit à prononcer en vue de demander au peuple d’arbitrer le conflit, comme l’exige l’esprit du régime parlementaire, entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.

 


-  Unique en Europe, la procédure du 49-3 montre combien la Constitution du 4 octobre 1958 n’est pas la plus libérale qui soit dans le monde occidental.
Mais si l’arbitrage populaire est conforme à l’esprit du parlementarisme, le régime parlementaire rationalisé fut imaginé au XXe siècle pour raréfier les conditions de cet ultime recours et assurer, au contraire, celles de la stabilité gouvernementale. Les chiffres enregistrés sous la Ve République disent, de ce point de vue-là, l’efficacité de l’outil. Sur un total de cent recours à l’article 49-3, aucune motion de censure n’a été votée à l’encontre du gouvernement. Le sort de la motion transpartisane déposée par le groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), soumise au vote et rejetée lundi 20 mars, n’a pas dérogé à la règle[3]. La seule fois où le gouvernement fut renversé, le 5 octobre 1962, ne s’inscrivait pas dans le cadre de la mise en œuvre de cette procédure mais directement dans celui de l’article 49-2 au titre duquel l’opposition provoqua elle-même la censure du gouvernement de Georges Pompidou, en réaction à l’initiative du général de Gaulle de réviser la Constitution pour permettre l’élection du président de la République au suffrage universel.

 


-  Unique en Europe, la procédure du 49-3 montre combien la Constitution du 4 octobre 1958 n’est pas la plus libérale qui soit dans le monde occidental.
En déclenchant la procédure au service de l’adoption d’une réforme des retraites qui répond, quant à elle, à des impératifs d’équilibre budgétaire caractéristiques du libéralisme économique, Emmanuel Macron a choisi de rassurer les marchés plutôt qu’apaiser la colère sociale. En justifiant sa décision d’autoriser le gouvernement à recourir au 49-3 par le souci de ne pas mettre en péril l’aptitude de la France à emprunter sur les marchés financiers, l’exécutif ne pouvait pas mieux traduire ce que représente le néolibéralisme : un libéralisme autoritaire pour lequel, en l’espèce, les mécanismes du parlementarisme rationalisé sont l’ultime planche de salut.

 

Le syntagme parlementarisme rationalisé fut inauguré dans les années trente par le constitutionnaliste français d’origine ukrainienne Boris Mirkine-Guetzevitch, pour désigner l’ensemble des modalités constitutionnelles destinées à préserver la stabilité d’un gouvernement en l’absence de majorités parlementaires fiables [4]. Cette forme de parlementarisme permet d’obtenir artificiellement, par la raison juridique, ce que certains régimes atteignent naturellement, à l’instar de la Grande-Bretagne, grâce au fait majoritaire : la stabilité du gouvernement.

 


-  L’Allemagne est un des premiers pays où fut expérimenté le principe.
Ce que doit le régime britannique aux effets naturels du scrutin majoritaire à un tour qui garantit aisément le bipartisme, la démocratie allemande va l’arracher au moyen de mécanismes institutionnels prévus par la loi fondamentale de 1949. Parmi ces ingénieux dispositifs destinés à prévenir les chutes gouvernementales intempestives en dissuadant l’opposition parlementaire de renverser l’exécutif, figure le mécanisme de la « défiance constructive ». Lorsque les parlementaires entendent déposer une motion de censure ou quand le gouvernement engage sa responsabilité devant le Bundestag, l’opposition qui souhaite la chute de celui-ci ne peut le défier qu’à la condition de proposer un nouveau Chancelier destiné à le remplacer. Cette obligation juridique de « détruire pour construire » vise à rendre improbable, sinon impossible, la chute du gouvernement dans la mesure où des groupes d’opposition, aisément d’accord pour renverser l’équipe dirigeante, sont généralement incapables de s’allier pour constituer une nouvelle majorité si, dans la plupart des cas, ils forment une conjonction de partis que tout oppose, à l’instar, par exemple, d’ententes contre-nature entre le parti social-démocrate (SPD) et l’extrême droite ou entre la formation chrétienne-démocrate (CDU-CSU) et l’extrême gauche.

 


-  Mais le fleuron du parlementarisme rationalisé, qui réside en France, reste l’article 49-3 de la Constitution de 1958.
Son invention marqua un progrès considérable par rapport aux vains efforts de rationalisation entrepris sous la IVe République. Subtile combinaison de l’article 49-1 (question de confiance) et de l’article 49-2 (motion de censure spontanée), l’article 49-3[5] permet au gouvernement d’engager sa responsabilité sur un texte de loi en liant le sort de celui-ci au vote éventuel d’une motion de censure. On désigne parfois cette procédure sous l’expression de « motion de censure provoquée ». Elle est le fruit des enseignements tirés de l’échec de la IVe République.

 

En 1946, les Constituants avaient cru en effet pouvoir atteindre leur objectif en subordonnant le rejet de la confiance sollicitée par le gouvernement au franchissement du seuil de la majorité absolue des députés (art. 49 de la Constitution du 27 octobre 1946). Cette précaution s’avéra vite inutile car le seuil de la majorité absolue n’était pas exigé pour déterminer le sort du texte de loi sur lequel le gouvernement posait la question de confiance. Le silence de l’article 49 sur ce sujet signifiait qu’une simple majorité relative suffisait, conformément au règlement de l’Assemblée, pour que le texte soit refusé. Cette dissociation du recensement des voix accompli pour la question de confiance de celui effectué pour le projet de loi, contribuait à l’absurde situation d’un gouvernement qui n’était jamais censuré sans pour autant pouvoir légiférer. Le gouvernement était alors poussé à la démission sans être officiellement renversé.

 

D’où la paradoxale radicalité de son programme pudiquement qualifié de social-libéral mais qui ne représente rien d’autre, face à ses oppositions diverses et éclatées, qu’un extrême centre qui fait bloc.

 


-  C’est en tirant les enseignements de cette faille du mécanisme de la responsabilité gouvernementale qu’en 1958, pour la nouvelle Constitution, fut rédigé l’article 49-3.
S’inspirant d’un projet de révision constitutionnelle qui avait été déposé dans les derniers mois de la IVe République par le gouvernement de Félix Gaillard [6], le Constituant de 1958 conçut un mécanisme permettant au Premier ministre de lier le sort du texte au résultat du vote concernant la responsabilité gouvernementale : si ce vote n’atteint pas la majorité absolue nécessaire au renversement officiel du cabinet, la loi est réputée votée. La radicalité de cette solution constitutionnelle a permis ainsi à plusieurs gouvernements de la Ve République d’arracher à l’Assemblée nationale plusieurs réformes législatives, alors même qu’ils ne pouvaient pas s’appuyer sur des coalitions suffisamment solides pour empêcher que de simples majorités relatives fassent échouer leurs projets de loi.

 

Si Michel Rocard détient le record de la Ve république dans l’usage de l’article 49-3 (il en usa à 28 reprises), l’actuelle Première ministre sera contrainte de s’en servir de façon systématique pour faire adopter chaque année le budget, même si elle devra tenir compte, pour les autres projets de loi, des nouvelles conditions juridiques issues de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 qui limitent son utilisation à une seule loi (hormis les lois budgétaires) par session parlementaire. C’est en partie pour cette raison, afin de se ménager ultérieurement une nouvelle possibilité de recourir au 49-3 pendant la même session, qu’elle a choisi d’intégrer la réforme des retraites dans une loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, régie par la procédure de l’article 47-1[7] qui limite, de surcroît, le temps du débat parlementaire.

 

  • Par-delà cette limite nouvelle qui en rend l’usage parcimonieux, l’arme efficace du parlementarisme rationalisé, qu’avait mise en place le général de Gaulle en 1958 dans la Constitution, s’avère donc précieuse pour ces majorités électoralement fragiles qui entendent, à l’instar de celle sur laquelle s’appuient Emmanuel Macron et sa Première ministre, dépasser le clivage gauche-droite pour s’ériger, au centre du jeu politique, en rempart contre les extrêmes.

 


-  Chacun sait en effet qu’Emmanuel Macron a été réélu en 2022 par une majorité d’électeurs qui ont davantage voté pour lui en vue de faire barrage à l’extrême droite[8] que de manifester leur adhésion à son programme libéral.
Un programme qui ne rassemble ni la gauche ni la droite, comme en atteste la réforme des retraites dont la contestation s’est étendue jusque dans les rangs de certains députés LR, emmenés par Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont, sensibles à la souffrance sociale dans le monde du travail. En réalité, cette réforme est insusceptible de rassembler au-delà du cercle étroit, qu’Alain Minc dénommait jadis le cercle de la raison, autour duquel Emmanuel Macron a forgé, depuis 2017, sa stratégie électorale consistant à briser le clivage gauche-droite et à tout mettre en œuvre pour se qualifier au second tour face à Marine Le Pen.

 


-  Les démocraties dites " libérales " ont un devoir de vigilance devant le faible degré d’acceptabilité sociale de la rigueur comptable de leurs réformes soutenues par les leviers autoritaires du droit constitutionnel.
En agitant ainsi l’épouvantail commode du populisme, il ne lui a jamais paru nécessaire de faire des compromis. D’où la paradoxale radicalité de son programme pudiquement qualifié de social-libéral mais qui ne représente rien d’autre, face à ses oppositions diverses et éclatées, qu’un extrême centre qui fait bloc (L’extrême centre ou le poison français)[9].

 

Face à des classes populaires majoritaires mais divisées, ce « bloc bourgeois », pour reprendre la formule des économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini[10], est sociologiquement minoritaire à l’échelle du pays mais solidement uni, au centre-droit comme au centre-gauche, autour de valeurs libérales [NDLR : bloc dans lequel on retrouve Olivier Falorni ex PS devenu MODEM, député de la 1ére circo de Charente Maritime). Telles sont, tout en même temps, la force et la faiblesse du macronisme qui est un libéralisme minoritaire dont la survie ne repose que sur les moyens juridiques autoritaires que le parlementarisme rationalisé, legs historique du XXe siècle, mettent à sa disposition.

 


-  Les démocraties dites libérales ont un devoir de vigilance devant le faible degré d’acceptabilité sociale de la rigueur comptable de leurs réformes soutenues par les leviers autoritaires du droit constitutionnel.
À l’heure où se succèdent les crises – économiques, migratoires, sécuritaires et sanitaires – les pouvoirs exécutifs ont eu tendance à multiplier, ces dernières années, les recours aux mesures d’exception sans mettre en cause le libéralisme économique et n’ont aujourd’hui pour seule alternative audible, en raison de la crise dans laquelle est plongée la social-démocratie depuis la révolution néolibérale des années quatre-vingt, que des formations à dimension populiste. L’histoire a déjà vécu ce type de scénario qui fut la voie dans laquelle s’engouffrèrent en Allemagne, à la fin de la République de Weimar, les gouvernements centristes respectivement tenus par Brünning puis Von Papen : recours aux décrets-lois et aux mécanismes d’état d’urgence économique, application de l’article 48 de la Constitution permettant au président du Reich, quand les circonstances l’exigeaient, de suspendre les droits fondamentaux et autres mesures autoritaires constitutionnellement valides qui ont alimenté le ressentiment des classes populaires avec les conséquences que l’on sait.

 

 

  • Certes, l’histoire n’obéit à aucune loi et la Constitution du général de Gaulle n’est pas celle de Weimar.

Mais c’est dans l’Allemagne des années trente que paraissent les textes précurseurs du néolibéralisme, écrits par Alexander Rüstow et Walter Eucken, qui appelaient de leurs vœux un libéralisme autoritaire plus tard nommé, lors du colloque Walter Lippmann de 1938, « ordo-libéralisme[11] » : un libéralisme doté d’un État fort qui aura pour tâche l’austérité budgétaire, la dérégulation du marché du travail et l’introduction de la logique financière dans les services publics. Ce paradigme, dans lequel s’inscrit l’actuelle réforme des retraites dont l’objet est d’allonger la durée légale du travail pour préserver les équilibres budgétaires, ne pourra jamais s’imposer sans l’appui des outils les moins libéraux du constitutionnalisme ni sans se heurter, par voie de conséquence, à la résistance des peuples comme l’ont illustré celles des mineurs en Grande-Bretagne face à Margaret Thatcher, des Gilets jaunes en France et des nombreux mouvements sociaux qui se sont multipliés ces dernières années en Amérique latine.

Notes :

[1] Macron compare les manifestations pacifiques et majoritaires de 3,5 millions de personnes contre la réforme des retraites à la tentative de coup d’État fasciste du Capitole

[1bis] Retraites : Elisabeth Borne annonce un 49.3 sous les huées

[2] On appelle parlementarisme rationalisé l'ensemble des dispositions définies par la Constitution de 1958 ayant pour but d'encadrer les pouvoirs du Parlement afin d'accroître les capacités d'action du Gouvernement.

[[3] Scrutin public sur la motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution par M. Bertrand Pancher et 90 membres de l'Assemblée.

[4] B. Mirkine-Guetzévitch, Les Nouvelles tendances du droit constitutionnel, Paris, Librairie générale du droit, 1931.

[5] L’article 49.3 : comment ça marche ?

[6] Assemblée Nationale, projet de loi n° 6327 du 16 janvier 1958.

[7] Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023

[8] Sondage : 42 % des électeurs d’Emmanuel Macron ont d’abord voté pour faire barrage à Marine Le Pen

[9] Pierre Serna, L’extrême centre ou le poison français. 1789-2019, Éditions Champ Vallon, 2019

[10] B. Amable et S. Palombarini, L’Illusion du bloc bourgeois. Alliances sociales et avenir du modèle français, Raisons d’agir Éditions, 2018.

[11] Grégoire Chamayou, Du libéralisme autoritaire, Éditions Zones, 2020.

 

Pour en savoir plus :

- Les incohérences de la motion de censure du 19 février 2015

- De la Quatrième à la Cinquième République

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17 mars 2023 5 17 /03 /mars /2023 14:30
« Le choix de la guerre civile » comme nouvelle forme de gouvernement ultralibéral ?

Une autre histoire du néolibéralisme

" Le choix de la guerre civile " (éditions Lux) ou comment le projet d’une pure société de marché sait parfois se doter des moyens de la coercition militaire et policière.

 

 

Il ne s’agit pas ici de quelconque guerre civile qui surgirait on ne sait d’où et comment, fantasmes alimentés par des courants d’extrême droite, mais de la parution d’un livre qui interroge sur la nature contemporaine du néolibéralisme.

Cet ouvrage aborde le néolibéralisme sur le terrain qui, dès ses origines, fut le sien : le choix de la guerre civile en vue de réaliser le projet d’une pure société de marché. Une guerre de domination polymorphe qui sait parfois se doter des moyens de la coercition militaire et policière, mais qui se confond souvent avec l’exercice du pouvoir gouvernemental et qui se mène dans et par les institutions de l’État.

De Hayek à Thatcher et Pinochet, de Mises à Trump et Bolsonaro et de Lippmann à Biden et Macron, le néolibéralisme a pris et prend des formes diverses selon ce que commandent les circonstances. Et ce qui apparaît, dans cette perspective stratégique, c’est l’histoire d’une logique dogmatique implacable qui ne regarde pas aux moyens employés pour affaiblir et, si possible, écraser ses ennemis.

Le Média .tv a organisé une émission sur la présentation du livre : « Le choix de la guerre civile ».

 

 

Sources : Hervé Debonrivage | mis à jour le 20/05/2023

-C’est Margaret Thatcher qui, pour la première fois, utilise la terminologie « d’ennemi intérieur[1] » pour qualifier le mouvement social opposé à sa politique du tout marché.

Avec le développement du néolibéralisme en France depuis les années 2000, la démocratie sociale incarnée par les actions syndicales et associatives se voit de plus en plus non prise en compte par les gouvernements néolibéraux.

 

Apparaît alors la criminalisation du mouvement syndical, une instrumentalisation politique de la justice contre le mouvement social. Le mépris des mouvements revendicatifs se transforme alors en mise en œuvre d’une politique agressive policière contre les actions revendicatives.

 

Les manifestants ou grévistes deviennent alors des « ennemis intérieurs » qu’il faut combattre par tous les moyens, y compris des armes de guerre (LBD ; Grenades lacrymogènes contenant du cyanure et du TNT). Cette utilisation disproportionnée de la force est dénoncée par plusieurs organisations internationales de défense des droits de l’Homme. C’est dans ce contexte que ce livre prend toute sa signification et décrit ainsi correctement la dérive ultra autoritaire du néolibéralisme. 

 

  • Le Média .tv a organisé une émission sur la présentation du livre : « Le choix de la guerre civile ».

 

 

 

- Par : Christian Laval, Haud Guéguen, Pierre Dardot, Pierre Sauvêtre

Éditions : Lux

Collection :  Futur proche

 Parution en Amérique du Nord : 19 avril 2021
Parution en Europe : 8 avril 2021 

Nombre de pages : 328

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources :

[1] Margaret Thatcher n’hésite pas à désigner les grévistes comme « les ennemis de l’intérieur ».

 

Pour en savoir plus :

- Le macronisme est un autoritarisme : « projet de société global »

- néolibéralisme : Macron et la guerre civile en France

- En Macronie, la montée du « national-libéralisme »

- « Le macronisme : une haine bien ordonnée de la démocratie »

 

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26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 18:11
France : Les firmes s’emparent de la terre !

Mobilisez-vous contre la nouvelle Loi d'Orientation Agricole dont l'examen parlementaire est repoussée à début 2024[3]

 

Aujourd’hui en France, une ferme sur dix est contrôlée par des firmes[1] ! L’essor de ces sociétés augure d’une nouvelle ère : une agriculture sans agriculteurs, où la productivité et la rentabilité financière président à l’orientation des usages de la terre.

En 2023, le gouvernement planche sur un Pacte-Loi d’Orientation Agricole (PLOA), qui devrait être présenté en juin, pour répondre aux défis du renouvellement des générations et de l’adaptation au changement climatique[2].

Une loi d’orientation agricole voit le jour en moyenne tous les 10 ans…

Autrement dit, c’est le futur de notre agriculture qui va se jouer dans les mois à venir. Ne laissons pas cette loi se dessiner sans faire entendre notre voix !

 

 

Sources : Midi insoumis populaire et citoyen | mis à jour le 07/02/2024

- Enquête : les Firmes s'emparent de la terre  

C'est l’ultime étape de l’absorption de l’agriculture par le capitalisme qui se répand à bas bruit, chez nous en France : l’agriculture de firmes, une agriculture… sans agriculteurs

 

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12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 10:19
Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

Le national-socialisme porté par le RN est le fruit du capitalisme en décomposition et vise à opposer au capitalisme « mondialiste », sans racines et parasitaire, un capitalisme national, « enraciné » et industriel pour assurer sa survie[13] !

 

L’illustration du double discours du Rassemblement National : le droit à l'IVG et la retraite à 60 ans

 

Alors que le RN via Marine Le Pen n’a eu de cesse de se présenter en défenseur des droits des femmes, dans ses votes, ses programmes et discours, l’ancienne présidente du RN s’est régulièrement opposée aux avancées en la matière, et ine fine lors du scrutin à l'Assemblée nationale, elle est absente et une partie du RN refuse de voter l’inscription de l’IVG (interruption volontaire de grossesse) dans la Constitution, portée initialement par La France insoumise puis reprise par la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale et validé par le Sénat[1];

Sur les retraites,... quand les députés du RN sont présents au parlement sur les retraites, ils veulent vider les caisses de retraite et fragiliser la sécurité sociale en proposant la mise en place de primes, d'augmentation des salaires exonérés de toutes cotisations sociales[2].

De son côté, lors des manifestations, Jordan Bardella et autres gesticulent sur les réseaux sociaux et dans les médias à la solde du RN,... mais le groupe parlementaire de Marine Le Pen n'a déposé que 75 amendements sur le texte #retraites… contre 105 pour Renaissance[3] (autrement dit, ils ont moins de choses à corriger dans le texte que les députés macronistes eux-mêmes !), les deux seuls députés RN présents en commission ont voté contre l'amendement insoumis de rétablissement de la retraite à 60 ans, car, pour eux, " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans[4] "...  et Marine Le Pen défend la retraite jusqu'à... 67 ans[5], et, en juin 2024[, Jordan Bardella la retraite à 66 ans[14] !

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 26/06/2024

- En préambule.... c'est ça le RN

Affaire des kikts de campagne des législatives 2012 : le 15 mars 2023, le rassemblement national condamné en appel à une amende de 250 000 euros. Trois " personnes morales " : le RN, le microparti Jeanne, la société Riwal, et sept proches de Marine Le pen étaient jugés en appel pour escroquerie aux dépends de l'Etat, abus de biens sociaux, abus de confiance, recel et blanchiment[6].

 

Rassemblement national : le parti condamné en appel à une amende de 250 000 euros dans l’affaire des kits de campagne

 

 

- Les discours et les actes

  • 21 mars 2023 : Le Pen et le mouvement des gilets jaunes en 2018/2019

Incroyable ! Le 21 mars 2023, Marine Le Pen avoue en direct avoir aidé le gouvernement à éteindre la contestation des Gilets jaunes !!! : " à Elisabeth Borne : Ne comptez pas sur moi pour faire le pompier, je l'ai fait pendant les gilets jaunes "

Ce n’est pas une opposition, c’est un paillasson ! 👇

 

Incroyable !   Marine Le Pen avoue en direct avoir aidé le gouvernement à éteindre la contestation des Gilets jaunes !!!  Ce n’est pas une opposition, c’est un paillasson.

 

  • 24 novembre 2022 : Des députés RN votent contre IVG

 

Des députés RN votent contre IVG_2022-11-24
Des députés RN votent contre IVG_2022-11-24

 

  • 13 octobre 2022 : 66 députés RN ont voté pour l'amendement anti-L214

 

2022-10-13_66 députés RN ont voté pour l'amendement anti-L214

 

  • 20 juillet 2022 : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes

 

Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes
Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes

 

 

  • Le 7 octobre 2022 : au Parlement européen le duo RN et LREM a voté contre la #TaxeSuperProfits.

 

Le 7 octobre, au Parlement européen le duo RN et LREM a voté contre la #TaxeSuperProfits.
Le 7 octobre, au Parlement européen le duo RN et LREM a voté contre la #TaxeSuperProfits.

 

Idem le 10 mai 2023[11].

 

 

  • État des lieux des votes au 6 novembre 2022

 

état des lieux vote RN_2022-06-11

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

- Sur la réforme des retraites de Macron... le double langage en quelques images et une vidéo

 

Retraites : Marine Le Pen ou l’arnaque sociale[0] !

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !
Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !
  • Marine Le Pen défend la retraite jusqu'à... 67 ans 👇

 

👉 et le 25 juin 2024, sur TF1, Jordan Bardella a défendu la retraite à 66 ans[14]

 

Jordan Bardella défend la retraite à 66 ans en direct sur TF1  L'arnaque sociale du RN dévoilée aux yeux de tous les Français.

 

  • Pour le RN, la naissance d'un enfant n'est pas l'arrivée d'un futur citoyen de la République, mais la " fabrication d'un travailleur ".

Selon eux, les gens ne sont pas des personnes, mais des marchandises qu'on fabrique ou qu'on importe... Immonde.

Le RN se sert du débat sur la réforme des retraites pour mettre en avant sa politique nataliste au fondement identitaire et raciste. Un grand classique de l’extrême droite qui comporte, en plus de l’obsession migratoire habituelle, une menace pour les droits des femmes.

 

Moi je préfère qu'on fabrique des travailleurs français plutôt qu'on les importe » explique le député

 

  • Le RN ne se prononce pas pour le financement des retraites par les riches

La proposition de rétablir l'ISF formulée par les députés insoumis aurait rapporté plus de 10 milliards d'euros par an.

Les macronistes ont voté contre, les lepénistes se sont abstenus... main dans la main, ils veulent que les pauvres paient pour les riches... et vous faire travailler jusqu'à 67 ans !

 

Scrutin public sur l'amendement n° 1513 de M. Ruffin et les amendements identiques suivants après l'article 2 du projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023
Analyse du scrutin n° 973

 

  • Jordan Bardella, président du RN nouveau porte-parole du MEDEF ?

Après que Marine Le Pen ait défendu la retraite jusqu’à 67 ans au micro de France Info, c’est Jordan Bardella qui a frappé le 19 février au soir sur le plateau de BFMTV. Le président du Rassemblement national (RN) a repris le traditionnel argumentaire patronal se prononçant contre le durcissement du mouvement le 7 marsDémonstration est une nouvelle fois faite  : entre le capital et le travail, le RN a choisi son camp. Et ce n’est pas celui des travailleurs.

 

Retraites : Jordan Bardella « pas favorable au blocage » le 7 mars, le RN opposant en carton

 

  • Marine Le Pen : « Oui j’appelle les éboueurs à reprendre le travail »

Marine Le Pen était l’invitée ce matin de BFMTV, à quelques heures du vote décisif à l’Assemblée nationale sur la retraite à 64. Apolline de Malherbe l'interroge et Marine Le Pen lui répond : « Oui j’appelle les éboueurs à reprendre le travail ». Quelques jours plus tôt sur France Inter, Marine Le Pen avait déjà déclaré : « on fait débloquer les blocages par les forces de l’ordre, il y a eu des réquisitions et c’est parfaitement naturel »[7]. Entre le travail et le capital, Marine Le Pen a choisi son camp.

 

 

  • Ils ont beau partout affirmer que le #RN est contre la réforme Macron, il y a les propos et les actes !

Le député RN de l’Oise, Philippe Ballard, a ainsi recruté parmi ses assistants parlementaires une ancienne greffière de… 75 ans. Marie-Christine Baudin est une militante de longue date du parti d’extrême-droite. En 2015 et en 2021, elle s’est présentée sous les couleurs du Front national, puis du Rassemblement national, aux élections départementales dans le canton de Méru, ville de 14.700 habitants dans l’Oise[7bis]. De 2018 à 2021 déjà, le compagnon de Sébastien Chenu avait été salarié du groupe des eurodéputés RN.

 

👉 Marine Le Pen se prononce pour la retraite entre 60 et 67 ans... alors, c'est 67 ou 75 ans ?...

 

A 75 ans, la mère de Sébastien Chenu est assistante parlementaire d’un député RN

 

  • Le 25 mai 2023, débat parlementaire sur la Loi de programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et proposition d'amendement visant a abroger la réforme des retraites pour les militaires

Voici la liste des député•es macronistes et LR qui ont voté contre l'abrogation de la réforme des retraites pour les militaires !
Et comme à son habitude, le #RN, assurance vie de la macronie, s'est abstenu[12].

 

Analyse du scrutin n° 1642 Deuxième séance du 25/05/2023

 

 

- Mais aussi, dans d'autres domaines...

  • Le 9 mars 2023 l’Assemblée nationale pouvait proclamer le droit à un congé de trois jours pour les femmes, leurs conjoints ou conjointes, confrontés à une fausse couche.

Les députés LREM, LR et RN l’ont empêché.

 

Analyse du scrutin n° 1147 Deuxième séance du 08/03/2023

 

  • et encore

 

 

  • Main dans la main, macronistes, LR et extrême-droite poursuivent leur saccage du droit du travail.

LR et extrême-droite suppriment les allocations-chômage : les salariés qui doivent abandonner leur poste de travail pour harcèlement, non respect de leurs droits, maltraités, poussés à bout, salaires trop faibles ou illégaux, conditions de travail dangereuses... seront considérés comme démissionnaires et privés d'allocations chômage.... 

 

Analyse du scrutin n° 209 Première séance du 05/10/2022
Analyse du scrutin n° 209 Première séance du 05/10/2022

 

  • Et encore... encore...
    • LREM et RN ont voté main dans la main pour défendre les actionnaire
LREM et RN ont voté main dans la main pour défendre les actionnaire

LREM et RN ont voté main dans la main pour défendre les actionnaire

  • Précarité étudiante_2022-11-17
    • LREM et RN et autres soutiens de Macron votent contre la création d'une allocation d'autonomie de 1 102€ pour les jeunes en formation
précarité étudiante_2022-11-17

précarité étudiante_2022-11-17

  • Démocratie
    • LREM et RN et autres soutiens de Macron votent contre l'abaissement du seuil de signatures à 1 million pour un RIP (Référendum d'Initiative Partagée)
RIP_2022-11-17

RIP_2022-11-17

  • Mars 2023, légalisation de la vidéosurveillance algorithmique pendant et après les JO de 2024 !
    • Dans la lignée de la loi sécurité globale, le #PJLO2024 est un texte sécuritaire illustrant la dérive autoritaire de Macron... que le RN vote !
Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

 

  • Violence policière : Jordan Bardella contre la dissolution des BRAV-M : le RN ennemi du mouvement social

Invité de dimanche en politique sur France 3 le 26 mars 2023, le président du Rassemblement national (RN) s’est prononcé contre la dissolution des BRAV-M demandée par des députés insoumis.

Créée en mars 2019 sous l’impulsion du préfet Lallement pour bâillonner le mouvement des Gilets Jaunes, la Brigade de répression de l’action violente motorisée (BRAV-M) est devenue l’un des symboles des violences policières. C’est d’ailleurs ce qu’a fait remarquer le journaliste au président du RN : « c’est un héritage des Gilets Jaunes, de Didier Lallement, dont Marine Le Pen avait demandé la démission ! ».

 

Retraite : Jordan Bardella contre la dissolution des BRAV-M, le RN ennemi du mouvement social

 

  • Logement et action revendicative : Macron et le RN facilitent les expulsions et criminalisent les précaires, les occupations d'entreprises...

4 avril 2023, la #LoiAntiLocataires a été adoptée à l'Assemblée, et les associations sont unanimes : la proposition de Loi Antisquatt de la Macronie va faire exploser le nombre de familles et d'enfants à la rue car elle facilite les expulsions sans solutions, ni pour les locataires précaires, ni pour les petits propriétaires !
C'est honteux alors que notre pays compte 4 millions de mal logés, 2,4 millions de demandeurs de logement et 300 000 SDF !

Les luttes sociales (actions revendicatives) sont aussi dans le collimateur du RN !
Après avoir criminalisé les squatteurs de logements vides et les locataires en difficulté, la loi " anti-squat " s'attaque aux grévistes : 2 ans d'emprisonnement et 30000€ d'amende pour l'occupation d'un " lieu à usage économique ".

 

car elle facilite les expulsions sans solutions, ni pour les locataires précaires, ni pour les petits propriétaires !

 

 

  • Dépénalisation universelle de l’homosexualité : au Parlement européen, le RN a voté contre.

Marine Le Pen a beau caresser les chats elle et son parti sont toujours racistes, xénophobes, islamophobes, homophobes comme le confirme leur vote du 22 avril 2023 à Bruxelles. Voter RN c'est être tout ça !

 

Parlement européen Résultats des votes par appel nominal - 20/04/2023

 

👉 Pour aller plus loin : détail des votes homophobes du RN au parlement européen 👇

 

Le 12 octobre, un militant d'extrême-droite tue deux personnes dans un bar LGBT de Bratislava. L'auteur a prémédité son crime et laissé derrière lui un manifeste suprémaciste.

 

 

  • Juin 2023 : Totale hypocrisie du Rassemblement national au Parlement européen

Jordan Bardella  et Marine Le Pen pleurnichent toute la journée sur la " mondialisation sauvage " mais ils votent CONTRE la régulation des multinationales !

Retour sur leur opposition au devoir de vigilance⬇️

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

 

  • 14 Juin 2023 : TOUS les députés RN votent contre la régulation de l'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux

Alors que des députés de tous bords avaient décidé de se rassembler autour de la proposition lancée par l’élu socialiste Guillaume Garot et que le texte pouvait être adopté, complice du pouvoir macroniste, le #RN a empêché la régulation de l'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux et pour l'accès aux soins !

👉 Le RN est l'unique groupe où tous les députés ont voté contre !

Les 22 millions de Français vivant dans des déserts médicaux apprécieront. ⬇️

 

Analyse du scrutin n° 1812 Première séance du 14/06/2023

 

 

  • 20 juin 2023 : face à la sécheresse, le RN propose de suspendre la construction de logements sociaux face à la sécheresse 

Le Rassemblement National (RN) a trouvé la solution pour les trop nombreux endroits en France touchés par des restrictions d’eau du fait de la sécheresse : suspendre… l’obligation de construction de logements sociaux. Enregistrée à la présidence de l’Assemblée nationale le 20 juin 2023, la proposition n°1419 porte en effet sur « la suspension de l’obligation de construction de logements sociaux dans les territoires durablement fragilisés par les restrictions en eau potable ». 

 

Suspendre la construction de logements sociaux face à la sécheresse : le RN, une farce sociale

 

 

- Le RN au pouvoir ? Un « risque nécessaire » pour le patron du MEDEF

Une petite phrase passée sous les radars médiatiques. Ce lundi 27 mars 2023, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, était l’invité de la matinale de France Info.

Salhia Brakhlia interroge alors le patron des patrons sur la progression du RN dans les sondages : « un sondage paru hier dans le JDD indique que c’est le RN qui profiterait de la situation, en progressant de 7 points, ça vous étonne ? Tant pis si Marine Le Pen arrive au pouvoir ? C’est un risque à prendre ? ». La réponse du patron du MEDEF a le mérite d’être claire : « c’est un risque nécessaire[8] ».

 

Depuis de longues années maintenant, nous sommes avertis : " entre le capital et le travail, le RN a choisi son camp, et le capital le lui rend bien[9] ". Vincent Bolloré monte un empire médiatique pour propulser Éric Zemmour et dédiaboliser Marine Le Pen. Durant toute la fin du quinquennat précédent, ministres macronistes et éditorialistes de plateaux tapent main dans la main sur l’«islamo-gauchisme » plutôt que sur l’extrême droite. La bourgeoisie a le mérite de la constance : dans l’histoire, à choisir, elle a toujours préféré l’alliance capital-fasciste plutôt que la gauche. Combien de fois cela a t-il été dénoncé : " plutôt Hitler que le Front Populaire hier, plutôt Le Pen que Mélenchon aujourd’hui ".

 

  • Le point de jonction entre le MEDEF et le RN : le remboursement de la dette... pour lire la suite 👇

 

Le RN au pouvoir ? Un « risque nécessaire » pour le patron du MEDEF

 

 

  • L'extrême-droite défend toujours les patrons et les lobbys plutôt que les peuples et la planète.

Dernier exemple : la position du RN concernant le devoir de vigilance des multinationales au Parlement européen[10].

Depuis 2019, un projet d'une directive est en débat pour rendre les multinationales responsables des dégâts humains et environnementaux dont elles profitent via leurs chaines de valeur. Au final, son groupe s'est opposé au rapport d'étape de 2021 et aux résultats des négociations... du 11 mai 2023.
Le texte impose les mêmes obligations aux entreprises européenne et étrangères.

La question n'est pas de protéger " nos entreprises " contre les méchantes entreprises étrangères. La question est de choisir son camp entre d'un côté le capital, de l'autre le vivant. Le RN a choisi le 1er.

 

Devoir de vigilance : au Parlement européen, le RN défend les multinationales plutôt que les droits humains et la nature

 

 

  • 19 juin 2023 : France info dévoile l’intention de Marine Le Pen de publier un document pour inciter les patrons à voter pour le Rassemblement national (RN).

Cela a commencé dès le mois de juin 2022. 10 députés du Rassemblement national ont dîné avec 10 chefs d’entreprises. Depuis, la grande opération de lobbying monte en puissance... 

👉 Pour convaincre les patrons de voter pour elle en 2027, Marine Le Pen n’a finalement qu’une chose à faire : faire connaître son programme économique. 

 

Marine Le Pen va écrire aux patrons pour tenter de les convaincre de soutenir le Rassemblement national

 

 

-  Le RN, deuxième groupe le plus proche de la macronie à l'Assemblée nationale en avril 2023, avec 40% de votes communs ! 

L'extrême-droite défend toujours les intérêts des puissants contre les peuples et la planète.
Contrairement à eux, les chiffres ne mentent pas !

 

Quel groupe d'opposition a le + voté en avril avec #Renaissance à l'#AssembleeNationale ?

 

 

SECOND ARTICLE ICI

👉 : LE #RN PAR LES ACTES : LA STRATÉGIE DU DOUBLE LANGAGE EST UNE ARNAQUE (SUITE) !

 

 

- En définitive, le Rassemblement National (RN) est une arnaque, une opposition en carton .

Une arnaque sociale, une arnaque écologique, une arnaque féministe, et une menace pour la République.

Il est grand temps de faire craquer le vernis.

  • Notre entretien exclusif de 45 minutes avec Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint du journal Politis, qui travaille sur l’extrême droite depuis 30 ans.
  • À partager sans modérations pour démasquer le RN.

 

 

Notes :

[0] Retraites : Marine Le Pen ou l’arnaque sociale

[1] Le Sénat adopte l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution

[2] Le RN veut, via 2 propositions de loi, inciter les entreprises à augmenter les primes, les salaires en favorisant cette hausse par une exonération des cotisations sociales

[3Réforme des retraites : 7 000 amendements sur le projet de loi déposés en commission par les députés

[4] RN : " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans "

[5] Sur France Info, Marine Le Pen défend la retraite à… 67 ans

[6] Rassemblement national : le parti condamné en appel à une amende de 250 000 euros dans l’affaire des kits de campagne

[7] Apolline de Malherbe reçoit Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, et députée du Pas-de-Calais, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce jeudi 16 mars 2023.

[7bis] A 75 ans, la mère de Sébastien Chenu est assistante parlementaire d’un député RN

[8] Le RN au pouvoir ? « Un risque nécessaire » pour le patron du MEDEF

[9] Le RN a choisi son camp : celui des riches

[10] Devoir de vigilance : au Parlement européen, le RN défend les multinationales plutôt que les droits humains et la nature

[11] Le 10 mai 2023 au Parlement Européen, ses députés RE votent avec LR & RN contre les amendements #NUPES proposant de taxer les ultra-riches. 

[12] Proposition d'amendement visant a abroger la réforme des retraites pour les militaires

[13] POURQUOI L’EXTRÊME-DROITE S’INTÉRESSE AUX THÉORIES DÉCOLONIALES

[14] Sur TF1, Bardella défend la retraite à 66 ans…

 

Pour en savoir plus :

- A l’Assemblée, le RN «ni droite, ni gauche», mais quand même à droite – Libération

- Le programme économique de Marine Le Pen : une saignée pour les classes populaires

- Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris

- Le RN a choisi son camp : celui des riches

- Le RN vote contre le rétablissement de l’ISF, l’extrême-droite amie des riches

- Marine Le Pen & Emmanuel Macron en lune de miel contre l’augmentation des salaires

- Marine Le Pen contre la retraite à 60 ans et la hausse du SMIC

- Marine Le Pen refuse de voter la motion de censure du gouvernement déposée par LFI, l’alliance RN & LREM se confirme

Motion de censure : Marine Le Pen absente de l’Assemblée, l’alliance LREM & RN se confirme

- S'abstenir sur le rétablissement de l'ISF et défendre la retraite jusqu'à 67 ans : le RN, une arnaque sociale

- Super-profits, PME, chômage : Le Pen et Macron s’allient contre le peuple

- Pour le RN, ... le Code du travail est une entrave et un obstacle

- Diaboliser Mélenchon, dédiaboliser Le Pen : le jeu terriblement dangereux de Macron

- Retraites : le FN/RN, l’autre parti du capital [Podcast]

sur le RN et la contre réforme 2023 des retraites à Macron :

Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

Retraites : sur BFMTV, Mathilde Panot démasque Jordan Bardella du RN

Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

Le programme économique du RN : une saignée pour les classes populaires

Le RN a choisi son camp : celui des riches

- Que propose réellement Marine Le Pen ?

- Retraites : ce que prône vraiment le Rassemblement national

- Retraites : Le Pen et Macron alliés contre le blocage

Que fait l'extrême droite lorsqu'elle est au pouvoir ? La chasse aux précaires. Elle supprime les revenus minimums, comme c'est le cas en Italie

- Scandale : menacé par l’extrême droite, le maire de Saint-Brévin démissionne, les députés RN restent assis

- Le fascisme avance masqué par Clémentine Autain

- Dans la nuit du 31 mai 2023, en catimini, les macronistes et le #RN ont voté l'augmentation des loyers locatifs et commerciaux de 7.1% entre 2022 et 2024 !

Contre l’impunité des multinationales : le Parlement européen vote en faveur du devoir de vigilance, le RN s’y oppose

- Les 10 raisons pour lesquelles Marine Le Pen n’aime pas la France

Marine Le Pen : la supercherie sociale, écologique, féministe, laïque et républicaine

Croix, chiffres, crânes ou guêpes : ces symboles utilisés par l’extrême droite en France que vous devez connaître

« Macron nous accuse de mentir, tout en mentant sur nos propositions. Nous ne sommes plus pour la retraite à 60 ans depuis 2017, pas de Frexit, pas d'augmentation du SMIC mais une augmentation des salaires par des exonérations de charges »

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !
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  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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