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23 janvier 2025 4 23 /01 /janvier /2025 20:33
Augmentations de salaire : connaitre ses droits et s’organiser avec un syndicat

Des augmentions de salaire en Brut, c’est plus de Net pour tout le mois et plus de Brut pour toute la vie ! 

 

 

Alors que les salaires demeurent toujours la préoccupation première de la population, comment comprendre sa fiche de paie et les droits associés, et l'utilité de s'organiser avec un syndicat pour revendiquer et gagner des augmentations !

 

 

Sources : Thomas Vacheron Secrétaire confédéral de la CGT 

- Tout travail mérite salaire  ?
Sous les régimes d’esclavagisme, de servitude ou de travail forcé, les tâches étaient rétribuées par de la nourriture (couramment de la sous-alimentation) ou un logement de subsistance. Il a fallu des siècles de drames sociaux et de luttes pour que les travailleur·ses ne soient plus la propriété d’un maître. Cela s’est concrétisé par le fait de vendre leur force de travail à qui voulait l’acheter. Tâcherons, journaliers, manœuvres, manouvriers, ouvriers… le temps a été long pour que, enfin, on soit mal payé pour travailler.

 

 

🔴 C’est le travail qui crée la richesse
Même le site du ministère « economie.gouv.fr[0] » reconnaît que seul le travail crée la richesse, en indiquant que « la richesse produite lors du processus de production, la valeur ajoutée, traduit le supplément de valeur donné par l'entreprise par son activité (le travail) aux biens et aux services […]. Elle se répartit ensuite entre revenus du travail, revenus du capital […] ». Il n’y a donc pas de création de richesse sans travail.

 

🔴 Pas de travail sans travailleur·ses
C’est par celles et ceux qui réalisent le travail qu’est donc créée cette valeur ajoutée. Elle est partagée entre d’un côté ceux qui n’ont que leur force de travail manuelle et intellectuelle pour vivre, et de l’autre ceux qui sont propriétaires des moyens de production, détenant les capitaux de l’entreprise. Or, même l’argent réinvesti par les propriétaires d’entreprises provient en fait de la richesse créée par les travailleur·ses.

 

🔴 La richesse est produite par les salarié·es
Dans notre action syndicale comme dans le débat public, il nous faut toujours rappeler que ce sont les travailleur·ses qui créent la richesse. Pour déconstruire la propagande patronale et pour que les salarié·es prennent conscience de leur place et de leur force dans le processus de production et de l’entreprise, il est nécessaire de préciser qu’un patron sans salarié·es ça n’existe pas, mais que des salarié·es sans patron peuvent produire, comme dans les SCOP par exemple. Dans la réalité, la quasi-totalité des salarié·es travaillant dans le privé sont toujours moins payés que ce qu’ils et elles produisent.

 

 

- Tout salaire mérite travail » disait Gattaz, ancien « patron des patrons ». Cela insinue que l’actionnaire ne mérite rien ?
La plus-value se fait sur le salaire, elle est la variable entre ce qui va au travail ou au capital. Cette répartition de la richesse produite par le travail se fait entre les profits pour quelques-uns et les salaires pour tous les autres. Partout dans le monde, même si elle est éclatée, la force sociale qui se développe le plus et qui devient majoritaire c’est le salariat (près de 90% des 30 millions d’actifs de ce pays sont des salarié·es).

 

 

▶️ Les salaires sont la bataille centrale, puisque les augmenter revient à partager les profits en faveur des travailleur·ses.

 

🔴 Le niveau de salaire détermine le partage entre le capital et le travail
En rémunérant une heure de travail en dessous de la valeur de ce qu’elle permet de produire, elle rapporte du profit. Les dirigeants d’entreprise s’approprient ainsi une partie du travail : la plus-value[1], que Marx appelle « surtravail ». « Une demi-journée de travail » permet au salarié de « reproduire sa force de travail » (le salaire), tout le reste de la journée il travaille gratuitement pour « l’employeur ».

 

🔴 La part du travail dans « la valeur ajoutée » a diminué au profit du capital
Plus ils nous parlent de partage de la valeur, plus il leur profite. Ce n'est pas le travail qui coûte cher mais le capital. La France est championne d’Europe des dividendes versés aux actionnaires avec 68,7 milliards[2] d’Euros distribués l’an dernier à moins de 3 % de la population du pays[3]. Les chiffres sont vertigineux : depuis 2010, la richesse des 500 plus grandes fortunes françaises a augmenté de 1000 milliards d’Euros[4] ! C’est justement autant que l’augmentation de la dette du pays qu’ils veulent nous faire payer... Cette hyper-concentration des richesses captées sur notre travail est dramatique : évitement et évasion fiscale fragilisant les services publics et participant au délitement de la société, saccage environnemental, pressions des donneurs d’ordre sur leurs sous-traitants où le profit n’est réalisé que sur le moins disant social et la précarisation des salarié·es…

 

🔴 Les profits grimpent les salariés trinquent : le Smic français est seulement le 6ème d’Europe
La France, pourtant 2ème économie d’Europe, n’a que le 6ème niveau de SMIC, qui a connu la plus faible hausse dans l’UE en 10 ans ! Du fait d’un patronat radicalisé, depuis le 1Er novembre 2024, 86 branches professionnelles concernant plus de 4 millions de salarié·es ont au moins un coefficient en-dessous du SMIC. À 1801€ Brut (1426 € Net), le SMIC français est bas et ne permet pas de vivre de son travail. Et il n’y a jamais eu autant de travailleur·ses au salaire minimum… en témoigne la « smicardisation » du pays[5] dont près de 60% sont des femmes. Pour que le salaire minimum ne représente pas juste un revenu de survie, la CGT revendique une revalorisation immédiate du SMIC à 2000 € Brut mensuel.

 

🔴 Malgré un SMIC très bas, son écart avec le salaire médian n’a jamais été aussi faible
Une baisse de près de 3% en moyenne des salaires réels en 3 ans (INSEE) comparée à l’inflation, elle-même sous-évaluée[6], entraine le tassement de toutes nos fiches de paie. Cela conduit à la faiblesse historique de l’écart entre le SMIC (1426€ Net) et le salaire médian (2200€ Net). Le problème n’est pas que le SMIC soit indexé sur les prix, mais que tous les autres salaires ne le soient pas. Pour stopper le tassement des salaires et « partager la valeur », indexons les salaires sur les prix (échelle mobile des salaires[5bis]) pour ne plus perdre en niveau de vie et augmentons les salaires pour vivre dignement !

 

 

- Il n’y a pas de charges, pas d’allègements, pas de prélèvement : le salaire net c’est pour le mois, le salaire brut c’est pour la vie !
Avec un salaire versé sur le compte en banque déjà trop faible pour boucler la fin du moins, nous avons les yeux rivés sur le salaire dit « Net ». Pendant ce temps, le salaire dit « Brut » ou « salaire socialisé », c’est-à-dire avec les cotisations sociales incluses, peut être facilement attaqué : On ne se rend pas compte de son importance sauf confronté à la maladie, au chômage, aux congés parentaux ou à la retraite. Il nous faut défendre le salaire Brut, partie intégrante de notre salaire.

 

 

🔴 L’importance du salaire Brut
Le salaire est composé du Net pour le mois et du Brut pour la vie[7]. Intensification du travail, des cadences, des horaires, pressions… nous subissons dans notre vie de salarié·es les accidents de travail, l’invalidité, un salarié sur deux le licenciement… Chacune des lignes du bulletin de paie est là pour répondre à ces aléas. Mais les cotisations servent aussi aux moments de joie que sont nos congés paternité, maternité ou nos retraites ! Et pour tout cela, nous cotisons « au pot commun » en fonction de nos moyens pour en bénéficier selon nos besoins, pour « demain ». C’est cette merveilleuse victoire collective qu’est la Sécurité sociale, financée sur le travail (qui crée la richesse), donc sur le salaire, qui permet à toutes et tous de bénéficier de la solidarité et d’échapper à la pauvreté. Ce salaire socialisé c’est aussi de l’entraide intergénérationnelle qui participe à faire société.

 

🔴  Le Net, le Brut et les truands…
Les mêmes qui parlent de « Plan de Sauvegarde de l’Emploi » quand tous les salarié·es d’une entreprise sont licenciés, disent qu’il faut rapprocher le Brut du Net, « alléger » ou exonérer les cotisations, pour en fait baisser nos salaires puis nos pensions… toujours aux bénéfices du patronat quitte à nous fragiliser face aux malheurs et réduire nos bonheurs… Faire reculer le Brut, c’est pas Net[8] ! C’est le profit à tout prix pour le capital contre le travail.

 

🔴 Changer les mots pour enlever nos droits
Les offensives sur nos salaires socialisés commencent en distinguant artificiellement un « Brut salarial » et « Brut patronal » ou cotisations dites salariales et patronales. Changer les mots pour gommer ce qui est à nous : notre salaire issu de notre travail ! Pour diminuer le salaire, patronat et gouvernement attaquent ce qui se voit le moins au quotidien en « allégeant les charges » disent-ils, donc en diminuant nos salaires en les exonérant de cotisations sociales. Ils ont même inventé les injustes CSG et CRDS pour passer de la cotisation vers l’impôt et faire payer aux salarié·es les cadeaux qu’ils font aux directions d’entreprises.

 

🔴 Exonérer les cotisations sociales pour compresser les salaires : sortir du cercle vicieux
Plus les salaires sont faibles et proches du SMIC, plus les aides publiques aux entreprises privées sont importantes. Le tassement de tous les salaires n’est donc pas dû au salaire minimum dont le montant est faible mais notamment parce que, depuis 1993 sous le gouvernement Balladur, il y a eu un empilement de dispositifs d’exonérations de cotisations sociales concentrés entre le SMIC et le salaire médian, ce qui a écrasé leur écart donc compressé les salaires. La CGT exige la sortie du cercle vicieux des exonérations de cotisations[9], qui incitent aux bas salaires, à la sous-traitance en cascade, au low-cost et participent à la désindustrialisation. Ces exonérations représentent chaque année 80 milliards d’Euros de perte de recette pour notre sécurité sociale, non entièrement compensés par l’Etat, qui sont finalement payés par les plus modestes à travers l’impôt le plus injuste qu’est la TVA.

 

🔴 Les primes d’aujourd’hui sont la déprime de demain...
La généralisation des primes occasionnelles non cotisées se substitue aux salaires[10]. Nous devons aussi mener la bataille contre ces rémunérations à l’objectif, la productivité, la présence ou au mérite… Plutôt que ces « pourboires », des millions de salarié·es veulent vivre de leur travail. Ces primes accroissent l’individualisation et le contrôle des travailleur·ses, cassant les collectifs de travail, poussant à la compétition plutôt qu’à la complémentarité et la solidarité, et rendent les salarié.es responsables des aléas de l’activité économique (censés être supportés par l’employeur et justifiant, dans leur idéologie, la rémunération du capital). S’en suit une double peine : en plus de pertes de salaire en cas de maladie ou de grève, ces primes, souvent supprimées dès les premières heures d’absence, mettent une pression supplémentaire sur les salarié·es pour qu’ils ne s’arrêtent jamais… quelles qu’en soient les conséquences sur leur santé et celle de leurs collègues ou sur le recours effectif au droit de grève…

 

 

- Connaître ses droits pour les défendre et les améliorer
Le droit ne s’invente pas il s’apprend. Mais le droit le moins connu, le moins appris, le moins compris, le moins étudié, le moins enseigné et qui pourtant régit la vie de 22 millions de salarié·es du privé, c’est le droit du travail. Les médias n’en parlent jamais, seuls les syndicats font de l’éducation populaire sur le droit du travail et la sécurité sociale.

 

 

🔴 Supprimer des lignes du bulletin de paie pour mieux supprimer les droits qui y sont attachés
Depuis 1931, le document obligatoire qui récapitule les éléments de droits et de salaires, c’est cet essentiel « bout de papier », parfois dématérialisé, qu’est la fiche de paie
[11]. En haut : nom et adresse, numéro de sécurité sociale, convention collective, puis poste occupé, qualification, ancienneté et congés payés. Dans le haut du tableau central du document, il y a le salaire Brut, socialisé, c’est-à-dire avec les cotisations sociales.

 

Maintenant, pour être sûrs que les travailleur·ses ne puissent pas comprendre leur fiche de paie, dont les droits sont issus du Conseil National de la Résistance (CNR), les différents gouvernements l’ont complexifiée, puis « simplifiée » afin de la rendre encore moins lisible l’objectif étant de masquer chaque ligne de cotisation sociale sur notre bulletin de salaire aujourd’hui, pour nous enlever nos droits demain.

 

🔴 C’est nous qui travaillons, produisons, cotisons… c’est à nous de décider
Après 1945 des élections des caisses de sécurité sociale sont mises en place, notamment par la volonté d’Ambroise Croizat cégétiste et ministre communiste, pour gérer le salaire socialisé, avec ¾ des sièges pour les organisations syndicales et ¼ pour les organisations patronales afin de représenter leur proportion de l’époque dans la population, jusqu’aux ordonnances de 1967 qui les suppriment. Ces élections ont été restaurées par la gauche en 1983 (avec l’abaissement de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans) sans être renouvelées ensuite.

 

La dépossession de notre « salaire brut » par son étatisation a été actée par le gouvernement Jupé en 1995, date à partir de laquelle le budget de la sécurité sociale est voté au parlement lors du Projet de Loi de la Sécurité Sociale (PLFSS).

🔴 Renforcer la négociation collective pour lutter contre la baisse des salaires
Les attaques pour affaiblir la négociation collective d’entreprise et de branche ont aussi conduit à baisser les salaires. La loi « travail » Valls-El Khomri[12] et pire encore les ordonnances Macron-Pénicaud[13] ont amplifié le rapport de force en faveur du patronat en diminuant le nombre de représentant·es des salarié·es avec la mise en place des CSE et les possibilités de les défendre. Ces lois ont accentué la pression en facilitant les licenciements, bien visibles avec les centaines de plans de suppressions d’emplois en cours, en réduisant à la fois les critères pour établir des difficultés économiques et les sanctions pour les entreprises… Ces déréglementations ont aussi instauré des mesures « supplétives » qui permettent de réduire les droits en dérogeant à la hiérarchie des normes[14], par exemple de diminuer les salaires en baissant la majoration des heures supplémentaires de 25 à 10 % par accord collectif ou référendum patronal, c’est-à-dire en contournant la majorité des syndicats !

 

🔴 Le salaire c’est pour la vie
Dans cette bataille idéologique mais concrète dans nos entreprises et nos services, la CGT défend partout des augmentations générales de salaires brut plutôt que des primes occasionnelles non cotisées en bas de la fiche de paie : des augmentions de salaire en Brut, c’est plus de Net pour tout le mois et plus de Brut pour toute la vie. En France, plus de 50% du PIB est lié à la consommation, augmenter les salaires c’est relancer l’économie ! Contre la privatisation de notre protection sociale, vue par certains comme un juteux marché, développons le syndicalisme pour que le rapport de force soit du côté des salarié·es.

 

 

- Améliorer nos pratiques syndicales pour augmenter les salaires
Inconnues dans la population, les pratiques syndicales dans des secteurs privés précarisés ou féminisés de petites et moyennes entreprises sont bien illustrées dans le livre de Baptiste Giraud « réapprendre à faire grève[15] », avec toutes les difficultés concrètes auxquelles sont confrontés les syndicats pour organiser le salariat tel qu’il est, comme il est. Il n’y a pas de grève sans syndicat. Là où il y en a, les syndicalistes sont pris en ciseaux entre une part croissante d’insatisfaction au travail mais, aussi, une difficulté pour les salariés à se mettre en grève pour exprimer ce mécontentement. Comme l’a fait une partie du syndicalisme nord-américain, l’enjeu est d’avoir une méthode pour transformer cette situation en revendications et actions collectives.

 

 

🔴 Les salarié·es n’imaginent pas ce que le syndicalisme fait pour elles et eux, et ce que l’on pourrait faire de mieux ensemble
C’est par la confrontation et le débat sur les situations concrètes que nous pouvons dans les entreprises porter des revendications d’augmentations générales de salaire, appuyées par le soutien des salarié·es.

  • Proposer un autre discours et une autre issue au fatalisme, imposé par les directions d’entreprises et souvent intégré par les salarié·es parfois légitimement désabusés.
  • Montrer que d'autres solutions sont possibles, d'autres partages de la valeur.

Autrement dit, faire émerger des revendications qui sont suivies et portées par le plus grand nombre de salarié·es. C’est par exemple le cas dans le département où je suis syndiqué, avec les travailleurs d’une entreprise de moins de 50 salariés G’Imprim[16] qui ont fait grève contre des primes occasionnelles non cotisées et pour des augmentations générales de salaires.

 

🔴 Pour faire du syndicalisme la volonté ne suffit pas, il faut de la méthode
Les revendications syndicales partent des besoins et du niveau de conscience des salarié·es, qui s’affinent en fonction de la réalité du secteur, de l’entreprise, de la situation sociale… Ces réalités ne sont pas statiques mais dynamiques et dialectiques, évoluant avec le rapport de force à construire ou à entretenir en permanence. La force des travailleur·ses c’est leur nombre mais elle n’a d’effet que s’ils sont organisés. La radicalité c’est le rapport de force, le nombre, donc la massification de la mobilisation. C’est pour cela que la CGT met à disposition des outils comme un Tuto salaire « s’organiser avec la CGT pour gagner des augmentations de salaires[17] ». L’objectif est d’être majoritaire dans toutes les phases de l’action syndicale, de la consultation des besoins des salarié·es, en passant par les pétitions, les débrayages voire les grèves. Dans tous les cas et à chaque étape, c’est faire le point et chercher à élargir l’action pour s’appuyer sur le plus grand nombre.

 

🔴 Organiser le salariat pour gagner
Contre la parcellisation du salariat, nos pratiques d’unité d’action syndicale sur des revendications fédératrices (par exemple dans l’entreprise sur les salaires, ou nationalement sur les retraites) vont dans le sens de tout mettre en œuvre pour tendre au ralliement majoritaire des salarié·es. Cette stratégie permanente de chercher à être hégémonique dans les élections, les actions, les débrayages et les grèves c’est la construction concrète du rapport de force. Elle est nécessaire pour limiter le risque non seulement d'une forte répression patronale et des licenciements qui l’accompagnent, mais aussi celui de l'échec d'une mobilisation minoritaire que les délégués devraient supporter pendant longtemps et découragerait les salarié·es à s’engager... Le syndicalisme majoritaire comme j’ai essayé de le pratiquer aussi dans mon entreprise[18] est une des conditions de nos victoires.

 

🔴 Cela fait 130 ans que les salarié·es se sont dotés de l’outil CGT pour s’organiser et défendre leurs intérêts
À l’échelle de l’histoire sociale nous sommes jeunes ! Pourtant aucune organisation collective dans le pays n’a autant d’ancienneté et d’importance en nombre d’adhérent·es. Pour durer notre syndicalisme s’est en permanence adapté pour être utile en fonction de l’analyse concrète des situations concrètes. Le secteur de la société où il y a le moins de démocratie c’est l’entreprise, là où les richesses sont produites. Le syndicalisme est le seul contrepouvoir à l’intérieur mais il a aussi des effets à l’extérieur comme on a pu le voir lors des législatives de 2024 contre l’extrême droite. Par la construction des revendications et de mobilisations les salarié·es prennent à chaque fois conscience des antagonismes entre le capital et le travail. Ils et elles mesurent le rapport de force nécessaire, déterminé par le nombre, organisé, pour inverser la situation en faveur des travailleur·ses. Le syndicat n’est pas un choix mais un besoin !. 

 

 

 

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- L’inflation et la lutte des classes ont été au menu des universités d’été de La France insoumise (LFI) 2022 à Valence.
Jean-Luc Mélenchon a profité de cette conférence pour partager une démonstration sur l’impact de la hausse des prix sur la mobilisation du peuple

 

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6 mai 2023 6 06 /05 /mai /2023 18:19
" Lutter avec les chiffres ! " : Un guide CGT des comptes de l'entreprise et du droit à l'expertise

Du coût du capital aux chiffres de l’entreprise, un guide de lutte

 

 

La critique du coût du capital (la part non réinvestie des profits et le pouvoir exorbitant des détenteur·rices de capitaux) est au cœur de la démarche revendicative de la CGT.

La faiblesse de l’investissement productif, des salaires, les versements de dividendes, les aides publiques aux entreprises, la mise en faillite de nos services publics et de notre Sécurité sociale, la crise environnementale, la dégradation des conditions de travail, la déstructuration des collectifs, la mise en concurrence des travailleur·ses… toutes ces réalités sont différentes facettes du coût du capital et, plus généralement, de la domination du capital sur le travail dans l’entreprise et en dehors.

Toutes les semaines, le pôle économique confédéral produit des analyses qui documentent ces réalités et que vous pouvez retrouver sur le site du revendicatif confédéral[1]. Le livret « Indicateurs économiques et sociaux », aussi appelé « Baromètre[2] », donne une vision globale des enjeux économiques à travers notre prisme CGT.

L’objet du guide que vous avez en mains est de sortir de cette vision « générale », pour attaquer le coût du capital dans nos entreprises et dans nos groupes, notamment via notre rapport à « l’expertise économique ».

 

 

Sources : La CGT |

-  Un guide, pour quoi faire ?
La réalité de nos entreprises, pas plus que le fonctionnement du capitalisme contemporain, ne doivent être des freins à la lutte.
En échangeant avec les camarades dans les organisations est apparu un besoin d’être mieux équipé·e sur les affaires économiques internes à l’entreprise. Bien souvent, nous avons, dans le cadre de nos négociations et consultations, recours à des expert·es, sans que l’on sache toujours très bien quoi leur demander ni que faire des résultats fournis. L’objet de ce guide est d’éviter de donner « carte blanche » aux cabinets d’expertise, en étant capables de poser les bonnes questions, celles au service de nos revendications, pour aller convaincre les salarié·es et mener les luttes.

 

Quelques précautions d’usage cependant pour qu’il n’y ait pas de doute sur son utilité :

  • c’est un guide revendicatif, et non un guide « technique » ; le but n’est pas de transformer les camarades en expert·es-comptables, mais qu’elles et ils puissent, en lien avec l’expert·e et dans nos négociations, dans nos luttes, aller chercher les arguments dans les chiffres de l’entreprise pour convaincre les autres salarié·es de se mobiliser (le patron ne sera jamais convaincu, et ses intérêts seront toujours différents des nôtres) ;
  • disons les choses clairement, ce guide n’est pas une « recette de cuisine » permettant d’inverser le rapport de force dans l’entreprise. Aucun guide, aucun outil n’a jamais remplacé la lutte. Au niveau interprofessionnel, savoir que le patrimoine de Bernard Arnault représente plusieurs millions d’années de Smic n’a jamais poussé à la révolte en tant que tel. C’est en revanche un appui revendicatif. La même logique est à l’œuvre ici ; il s’agit d’être capable d’avoir une vision CGT des comptes de nos entreprises, pour avoir des expertises qui répondent à notre cahier des charges.

 

 

-   Ce guide se veut le compagnon de tout·es les camarades confronté·es à l’expertise économique et, plus globalement, aux chiffres des entreprises.
Il contient nécessairement des termes techniques (notamment comptables), un peu abruptes à première vue, mais qui sont systématiquement expliqués et illustrés par un exemple. L’ensemble de ces définitions sont regroupées dans le glossaire à la fin du document.
Pensé non pas comme une baguette magique mais comme un véritable outil confédéral au service des luttes, nous espérons ce guide le plus vivant possible, et le pôle économique confédéral se tient à disposition pour le faire vivre.

 

📌 Accès au guide CGT des comptes de l'entreprise et du droit à l'expertise  👇

 

Lutter avec les chiffres

 

Notes :

[1] Analyses et Propositions CGT

[2] Le baromètre économique et social de la CGT

Le guide CGT des comptes de l'entreprise et du droit à l'expertise en  version téléchargée 👇

 

Pour en savoir plus :

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15 octobre 2022 6 15 /10 /octobre /2022 13:17
+1470% d’augmentation des aides publiques consacrées à nos (grandes) entreprises en 40 ans

C’est un secret bien gardé à Bercy : le montant des " aides " publiques dont bénéficient les entreprises  : 157 milliards d'€ par an c'est le " pognon de dingue " que nous coûtent nos grandes entreprises[0] !

 

 

Le coût du capital. Chaque année, l’État déverse au moins 157 milliards d’euros d’aides publiques aux (grandes) entreprises, sans aucune contrepartie[1]. Un pognon de dingue dénoncé aussi par la CGT[1bis]. Un chiffre choc révélé par des chercheurs du Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé)[2], à la demande de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires). Un chiffre qui représente au moins 41% du budget de l’État selon l'Ires[3]. Deux fois le budget de l’Éducation nationale. Un chiffre sous estimé, et en folle explosion.

Les chercheurs de l’Ires estiment à 8,4 % du PIB le montant total des aides publiques reçues par les entreprises[3] souvent inefficaces (CICE, CIR) et injustes (régime " mère-fille "[3bis])...
L’évolution du coût du capital en France donne en effet le tournis : il passe de moins de 10 milliards d’euros en 1980, à 157 milliards aujourd’hui. Une augmentation de 1470% ! Un chiffre qui serait de plus sous estimé, selon l’économiste Mathieu Cocq. Si on ajoute à ces 157 milliards d’aides publiques aux entreprises (qui vont essentiellement aux grands groupes du CAC40, pas aux PME), les « mesures déclassées » (des mesures qu’on décide de ne plus compter, considérant qu’il s’agit de la nouvelle norme fiscale), on arrive à plus de 200 milliards d’euros. 200 milliards chaque année ! Et ce, sans contrepartie sociale ni environnementale.

Alors que le débat public se focalise largement sur le « coût du travail », la fraude sociale (700 millions d’euros par an), les « assistés », la « gauche des allocs[4] », il est capital de démasquer les parasites d’en haut, les responsables de la crise sociale et climatiques, dont on ne parle jamais, qu’on ne voit jamais. Pourtant, eux, pour le coup, nous coûtent vraiment un pognon de dingue.

 

Sources :  l'Insoumission et alternatives-économiques | mis à jour le 20/04/2025

- +1470% d’augmentation des aides publiques consacrées à nos (grandes) entreprises en 40 ans
« Vous voyez ce que ça fait déjà un million Larmina ? ». Cette réponse sexiste du film OSS117 a au moins le mérite de poser la question de l’échelle de grandeur. Qui, parmi nos lecteurs, se représente ce que ça fait un milliard ? Déjà, qui se représente ce que ça fait un million ? Qui a un millier d’euros sur son compte à la fin du mois ? Certains grands groupes, arrosés de milliards d’argent public ont des milliards. L’argent du contribuable, votre argent.


Parlons milliards. En 1979, le montant des aides publiques aux entreprises représentait 9,72 milliards d’euros. Déjà beaucoup. Une étude du Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé), commandé par l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) et par la CGT, va vous faire tourner la tête. Son manège à elle, c’est d’apporter au débat public le coût du capital. On parle à longueur d’antennes du « coût du travail », ou encore des « assistés » (d’en bas), mais jamais de ce que nous coûte ceux d’en haut.

  • Ce coût, il a explosé en 40 ans : un bond de plus 1470% ! Le coût du capital représentait en 2019… 156,88 milliards d’euros (cf graphique ci-dessous).

 

+1470% d’augmentation des aides publiques consacrées à nos (grandes) entreprises en 40 ans

 

- 157 milliards déversés sans aucune contrepartie éthique, sociale ni environnementale : faites ce que vous voulez mes Seigneurs, mais que ça ruisselle !
157 milliards c’est le chiffre que vous devez retenir pour vos futurs débats autour de la buche de noël avec votre oncle de droite. Tonton, le CAC40 que tu défends, qui crée de l’emploi, il nous coûte un pognon de dingue.

livret-10-Contre-parties.pdf

Et ces milliards et ces milliards, ils sont déversés sans aucune contrepartie (les exigences portées par les insoumis : " Pas d’argent magique sans contreparties éthiques, sociales et écologiques : nos 10 propositions pour conditionner les aides d’Etat aux grandes entreprises ! " étant rejetées par le gouvernement).

 

Vous pouvez être arrosés de milliards d’argent public, du contribuable, et « en même temps » reverser des milliards de dividendes et licencier. Mais Bruno Le Maire, notre gentil ministre de l’Économie vous enjoindra, les mains jointes et à genoux, d’être gentil et de partager un peu le magot.

 

Vous pouvez même lui dire à Tonton, que ce chiffre de 157 milliards, il est bien sous estimé. Nos grandes entreprises, nos grands seigneurs entrepreneurs, nous coûte encore plus d’oseille, si on on ajoute à ces 157 milliards les « mesures déclassées » (des mesures qu’on décide de ne plus compter, considérant qu’il s’agit de la nouvelle norme fiscale), on arrive à plus de 200 milliards d’€. 200 milliards chaque année !

 

+1470% d’augmentation des aides publiques consacrées à nos (grandes) entreprises en 40 ans

 

- 200 milliards d’euros[7]... 8% du PIB en 2019... 41% du budget de l’Etat.

📌 Cliquez sur l'image 👇 pour accéder au détail

Total des aides aux entreprises en France, en % du PIB et du budget de l'Etat

Alors tous les libéraux qui lisez, nombreux, l’insoumission, indignez vous ! Pour réduire la dette publique (surtout ne vous attaquez pas à la dette privée et aux bulles spéculatives, d’où sont venues toutes les dernières crises financières), il faut réduire, mesdames et messieurs les libéraux, les milliards d’euros déversés sur les grands groupes. De l’argent il y en a, dans l’argent gaspillé par l’État.

 

Pour financer, enfin, la bifurcation écologique de notre modèle économique, pour financer, enfin, un vrai plan de sauvetage de l’Hôpital Public et de l’Éducation nationale, des milliards, il y en.

 

Qu’on aille les chercher. Qu’on détourne, enfin, la grande diversion médiatique organisée par le capital, de la fraude sociale (700 millions d’euros), de la gauche des allocs, du « coût du travail », vers les parasites d’en haut. 63 milliardaires polluent plus que la moitié des Français. 5 milliardaires détiennent autant que 27 millions de Français. Le grand capital vous exploite vous, et détruit la planète. Et il nous coûte un pognon de dingue

 

  • Alors que le gouvernement veut faire des économies sur le dos des chômeurs, des retraités,... à quand le grand ménage dans les aides aux entreprises ?
  • Partagez pour faire comprendre aux " gens " que les adversaires du peuple ne sont pas dans les piquets de grève !

 

 

 

🔶   A MÉMORISER !

Le secteur privé coûte au contribuable bien plus cher que nombre de services publics.

C’est deux fois le budget de l’Education nationale, et cela représente 30% du budget de l’État en 2021.

 

La grande subvention : Le capitalisme français sous perfusion

 

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TIENS AU FAIT.....

 

- " Jour du dépassement capitaliste : à partir de ce 22 septembre 2022, vous travaillez pour... les actionnaires " titrait Marianne[5]

Comme tous les ans, le 22 septembre marque l’anniversaire de la proclamation, en 1792, de la République. Elle n’est alors pas encore « sociale », mais la Fraternité s’apprête à rejoindre l’Égalité et la Liberté dans la trinité républicaine.
Ironie du calendrier, cette année, la date coïncide avec le jour du dépassement capitaliste pour les salariés.

  • À partir de ce jour d’équinoxe, les salariés des multinationales françaises bosseront uniquement pour rémunérer les actionnaires des sociétés du CAC 40.
  • En dix ans, ils ont capté 45 jours supplémentaires... En détail ci-dessous...

 

"Jour du dépassement" capitaliste : à partir de ce 22 septembre, vous travaillez pour... les actionnaires

 

 

- Des entreprises qui contribuent de moins en moins à l'effort collectif

Au total, selon les calculs des experts de l’OFCE, l’écart n’a jamais été aussi grand entre le taux de prélèvements obligatoires des ménages et celui des entreprises, ces dernières contribuant de moins en moins au financement collectif tout en en bénéficiant de plus en plus[6].

 

ÉCONOMIE Le coût exorbitant des aides aux entreprises

 

 

- Les aides publiques seraient-elles reversées en dividendes ?

Un capitalisme sous perfusion Mesure, théories et effets macroéconomiques des aides publiques aux entreprises françaises[8] ?

 

Un capitalisme sous perfusion Mesure, théories et effets macroéconomiques des aides publiques aux entreprises françaises

 

Notes :

[0Des chercheurs lillois chiffrent à au moins 157 milliards d’euros par an les aides publiques à destination des entreprises, ce qui en fait le premier poste du budget de l’État.  

[1Gavage d’argent public aux entreprises qui licencient : on continue sans contreparties ?

[1bis] Le capitalisme sous perfusion d'aides publiques

[2] Un capitalisme sous perfusion. Mesure, théories et effets macroéconomiques des aides publiques aux entreprises françaises

[341% du budget de l'Etat est consacré à des aides aux entreprises souvent inefficaces (CICE, CIR) et injustes (régime "mère-fille").
Les chercheurs de l’Ires estiment à 8,4 % du PIB le montant total des aides publiques reçues par les entreprises.

[3bisLe régime mère-fille est une option fiscale utilisée dans les groupes de société permettant de limiter les impacts fiscaux. La société mère jouit d'une exonération d'impôt sur les sociétés sur ces distributions à l'exception d'une quote-part de 5% pour les frais et les charges.

[4] La faute de Fabien Roussel secrétaire national du PCF

[5] " Jour du dépassement capitaliste : à partir de ce 22 septembre 2022, vous travaillez pour... les actionnaires " titrait Marianne

[6ÉCONOMIE Le coût exorbitant des aides aux entreprises

[7] 200 milliards : le coût exorbitant des aides publiques aux entreprises

[8] Un capitalisme sous perfusion Mesure, théories et effets macroéconomiques des aides publiques aux entreprises françaises ?

 

Pour en savoir plus :

- " CGT : Profits, il faut redistribuer les richesses aux travailleurs qui les créent "

- Vol au-dessus d’un nid de dividendes : Bernard Arnault, 1er assisté de la République

- Casse du siècle : Rodolphe Saadé, l’homme qui a pris 30 milliards d’euros en une année de Covid

- Carrefour : 8 millions d’euros pour Alexandre Bompard, l’équivalent de 300 années de travail d’un salarié

- Ces dix dernières années, Total a touché plus d’argent de l’Etat qu’il n’a payé d’impôts sur les sociétés en France. Malgré des bénéfices record et sans jamais être inquiété par le fisc.

- Le classement des super-profiteurs : ce tableau que les ultra-riches veulent cacher

- Patrick Drahi : super-profits, super-censure

- L’État néolibéral assure la sécurité sociale du capital

- La grande subvention : Le capitalisme français sous perfusion

- Un favoritisme fiscal que rien ne justifie : Le fléau de l’assistanat

- Budget 2025 : Bayrou veut faire les poches des Français, les grandes entreprises reçoivent 200 milliards d’euros par an

 

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28 juillet 2022 4 28 /07 /juillet /2022 21:56
Le partage de la valeur ajoutée : un enjeu économique et politique crucial
Le partage de la valeur ajoutée : un enjeu économique et politique crucial

Le débat actuel sur le pouvoir d’achat des Français repose avec une certaine acuité la question du partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits, entre revenus du travail et revenus du capital.

 

Introduction

Probablement conseillés par des cabinets de conseil en ingénierie sociale de manipulation, une fois de plus, les macroniens utilisent une expression employée par leurs adversaires politiques (la NUPES[1]) pour en falsifier le sens : en l’occurrence « partage de la valeur » réduite ici à l’octroi de primes « pouvoir d’achat » par les employeurs. On remarque tout de suite le caractère non structurel, c’est-à-dire non permanent, non universel et aléatoire de ce type de versement. Celui-ci est exempté des cotisations sociales et n’entre pas dans le calcul de la retraite.

En macroéconomie, lorsque l’on parle de partage de la valeur ajoutée, c’est le partage du PIB entre la somme des salaires et la somme des profits sachant que les cotisations sociales sont considérées comme salaires indirects et les pensions de retraite comme salaires différés. Comme il a été dit par plusieurs représentants de la Nouvelle Union Populaire[1], ces primes ne permettent même pas de neutraliser l’inflation en 2022.

Remarquons que ce procédé ne se réduit pas à une simple manœuvre politicienne de bas étage mais constitue un moyen redoutable de brouillage idéologique et « d’essorage sémantique » altérant le sens non seulement d’un mot mais d’un concept.

-  Le partage de la valeur ajoutée : un enjeu économique et politique crucial.
Nota : la valeur ajoutée représente les richesses produites dans les entreprises lorsqu’elles transforment les biens et les services pour leur production.
Le débat actuel sur le pouvoir d’achat des Français repose avec une certaine acuité la question du partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits, entre revenus du travail et revenus du capital....


🔎 Comment expliquer la déformation du partage de la valeur ajoutée depuis 30 ans ?

Le partage de la valeur ajoutée revient comme un thème majeur de recherche en économie. Les dernières décennies ont en effet été marquées par une déformation du partage de la valeur ajoutée au détriment du travail. Dans cette interview, Sophie Piton nous éclaire sur les différentes causes de cette tendance de long terme, aujourd'hui discutées par les économistes : le progrès technique, la mondialisation, le renforcement de la concentration, les changements de gouvernance dans les grandes entreprises.

Comment expliquer la déformation du partage de la valeur ajoutée depuis 30 ans ?

 

 

 

🟥 Pour accéder à l'interview de Sophie Piton, cliquez sur l'image  👉

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les « ordres de grandeur » sélectionnés dans les visuels de la CGT ci-dessous peuvent contribuer à faire comprendre que les décisions économiques sont des décisions politiques, et qu’il y a donc toujours une alternative.

 

Sources : CGT |  mis à jour le 20/09/2022

- Derrière les milliards dont nous abreuvent les gros titres de la presse se cachent des choix !

Très éloignés du quotidien de fin de mois difficiles de la masse des salariés, il nous est souvent compliqué d'en mesurer les conséquences sur notre vie. La CGT publie un petit dépliant qui devrait vous aider à rétablir, sur quelques grandes données économiques, les ordres de grandeur de ce " pognon de dingue " dont on parle et valider l'idée que le partage de la valeur ajoutée est un enjeu économique et politique crucial urgent.

 

Les chiffres donnés ici sont simplement des ordres de grandeur pour mettre les choses en perspective. Cela ne signifie pas qu’il y a un lien direct entre les données ou encore que l’on pourrait remplacer l’un par l’autre directement.

 

- Partage de la Valeur ajoutée : à qui profite la création de richesse

 

 

- La course aux profits : stop ou encore ?

 

 

- Cadeaux fiscaux : quel coût pour le budget de l'Etat ?

 

 

- Des dividendes toujours à la hausse : aux dépens de qui ?

 

 

- CAC 40 : l'indécence (même en temps de crise)

 

 

- Baisse de l'impôt sur la fortune : qui paie le manque à gagner ?

 

 

- Aides publiques aux entreprises : quel coût pour la collectivité ?

 

 

- Fraude et évasion fiscale : quels poids dans le déficit public ?

 

 

- Chiffres clés

 

  • Télécharger les documents c'est ICI

 

 

-  En finir avec le capitalovirus. L’alternative est possible !

Extraits de la conférence débat organisée par l’association Rencontres Marx Montpellier, soutenue par Les Amis du Monde diplomatique Montpellier et Attac Montpellier le mardi 10 mai 2022 à Montpellier avec Jean-Marie HARRIBEY coprésident du conseil scientifique d’ATTAC France, (...)

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16 février 2021 2 16 /02 /février /2021 11:41
On en parle : partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits
On en parle : partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits

Où sont passés les salariés dans la répartition des richesses créées ?

Ce n'est pas le coût du travail qui est un problème mais celui du capital[4] !

Comment la baisse tendancielle du taux de profit explique le capitalisme d'aujourd'hui[5]

 

La création de richesses brutes d’une entreprise est appelée la valeur ajoutée (VA). Cette richesse créée est répartie sous trois formes : salaires pour les travailleurs, profits et dividendes pour les propriétaires du capital, et enfin l’impôt, prélevé par l’État. La lutte syndicale dans l’entreprise se cristallise autour de la question de partage de la valeur ajoutée entre le capital et le travail, c’est à dire autour de la répartition de la richesse créée à l’entreprise : salaire ou dividende ?

 

Sources : CGT - CGT Métallurgie - Regards.fr | mis à jour le 14/10/2022

- La part des salaires dans la Valeur ajoutée
Ces dernières années, la part du total des salaires dans le total de la valeur ajoutée, au niveau macroéconomique, a beaucoup évolué. Cette part salariale est restée stable dans les années 1960, et jusqu’à la crise du milieu des années 1970 qui la fait brusquement augmenter. Puis intervient au début des années 1980 un retournement de tendance qui conduit à une baisse régulière puis à une relative stabilisation à un niveau historiquement très bas. Le partage de la valeur ajoutée devient plus favorable au capital à partir des années 2000, cette situation s’explique par la transformation du rapport de forces entre classes sociales à cette période et la financiarisation de notre économie.


Ainsi, la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises est de 65,8 % en 2006 contre 74,2 % en 1982, soit un recul de 8,4 points. Selon la Commission européenne, la part des salaires dans l’ensemble de l’économie est passée de 66,5 % en 1982 à 57,2 % en 2006, soit une baisse de 9,3 points.

 

 

- La part des dividendes a beaucoup augmenté

Elle est passée de 4,6 % en 1998 à 9,5 % en 2013, soit un doublement en quinze ans. Cette augmentation s’est faite dans un premier temps au détriment des salariés. Entre 1998 et 2008, la baisse de la part de la rémunération des salariés (-5,9 points de pourcentage) est venue compenser l’augmentation des dividendes (+4,7 points de pourcentage).

 

Depuis la crise financière e 2008, la part des salaires dans la valeur ajoutée est remontée à 59% (+6 points). Pas parce que les salaires ont beaucoup augmenté mais parce que la valeur créée par l’entreprise était plus faible du fait de la crise, et que la part des salaires restant stable, relativement son poids a été plus élevée. Ceci s’explique clairement par les effets de la conjoncture économique : en général, lors d’une récession, les profits (- 10,2 % en 2009) baissent plus que les salaires (- 1,2 %).

 

 

- Une situation contrastée
Néanmoins, la situation n’est pas la même pour tous. Entre 1996-2006, on constate une envolée des très hauts salaires en France, les 0,1 % les mieux rémunérés avaient vu leur salaire mensuel brut progresser (inflation déduite) de 19 374 à 24 000 euros, un gain de 28 % soit 5 426 euros. Pour la plupart des 60 % des salariés les moins bien payés, le gain n’avait pas dépassé les 130 euros. Par ailleurs, entre 2009 et 2014, les dividendes ont augmenté de 58% et les grandes entreprises françaises se sont fortement financées auprès des marchés financiers, par le biais d’émissions d’actions. En conséquence, elles ont consacré jusqu’à la crise de 2008 une part croissante de leurs profits à rémunérer leurs actionnaires sous forme de dividendes ; et ce, au détriment de l’investissement et de l’emploi.


Pour l'année 2018 par exemple, les entreprises du CAC 40 ont gâté leurs actionnaires. Elles ont versé 46,8 milliards d’euros de dividendes, soit 48% de leurs résultats sur l’exercice écoulé. Ce chiffre est supérieur à celui de 2017 (45,1 milliards).

 

 

- Quelle est la tendance en Europe ?
D’après une estimation de la Confédération européenne des syndicats (CES), si la part des salaires dans le PIB de l’Union européenne était restée identique à ce qu’elle était au début des années 90, les salariés auraient gagné, en moyenne, 1764 € de plus en 2017. De fait, la part des salaires dans le PIB est en déclin dans tous les pays de l’UE depuis le milieu des années 1970. Les salaires comptaient pour 72 % du produit intérieur brut en 1975, leur part est tombée à moins de 63 % en 2017.
Le travail est à l’origine de la création des richesses. C’est un formidable atout pour l’économie française. Les salaires et les cotisations sociales sont primordiaux pour vivre, se soigner, bien vieillir.
Chaque augmentation de salaires gagnée améliore l’économie du pays et la pérennité de la sécurité sociale.

 

 

- Une autre vue qui représente les dividendes versés dans les entreprises en jours de travail de 1981 à 2012

En un seul coup d’œil, la dégradation produite par trente années de contre-réformes libérales se révèle dans sa brutalité : en 1981, les dividendes versés aux actionnaires représentaient 10 jours de travail par salarié dans les sociétés non financières, en 2012, ils en représentent 45 jours. Dit autrement, un salarié travaille 45 jours par an, soit 9 semaines, uniquement pour payer les dividendes des actionnaires[2].

 

Les modifications dans la répartition capital/travail sont observées depuis bien longtemps. Ainsi des études[3] sur la part des salaires dans la valeur ajoutée montrent une forte diminution de ceux-ci aux profits de la rémunération du capital. On sait aussi que la part des dividendes versés aux actionnaires est passée de 4% de la masse salariale en 1980 à 13% aujourd’hui (en 2012). Dans un livre très remarqué, Le capital au XXIème siècle, Thomas Piketty présente la dynamique de la répartition des revenus et des patrimoines depuis le XVIIIème siècle et démontre que le capitalisme contemporain est un capitalisme de rentiers.

 

La force du graphique produit par la CGT est sans doute de rendre cette réalité accessible à tous.

 

 

- Et les insoumis, ils en disent quoi ?
Ce n’est pas le coût du travail qui pose problème, mais le coût du capital ! 

Depuis 2009, les dividendes des actionnaires du #CAC40 ont augmenté trois fois plus vite que les salaires des employés. Ce n’est pas le coût du travail qui pose problème, mais le coût du capital[1] !

 

 

 

Le 7 mars 2018, Adrien Quatennens, député France insoumise, était l'invité de David Pujadas sur LCI. Au programme : "super riche, super profit : chance ou scandale ?"

 

- " Jour du dépassement capitaliste : à partir de ce 22 septembre 2022, vous travaillez pour... les actionnaires " titrait Marianne[6]

Comme tous les ans, le 22 septembre marque l’anniversaire de la proclamation, en 1792, de la République. Elle n’est alors pas encore « sociale », mais la Fraternité s’apprête à rejoindre l’Égalité et la Liberté dans la trinité républicaine.
Ironie du calendrier, cette année, la date coïncide avec le jour du dépassement capitaliste pour les salariés.

  • À partir de ce jour d’équinoxe, les salariés des multinationales françaises bosseront uniquement pour rémunérer les actionnaires des sociétés du CAC 40.
  • En dix ans, ils ont capté 45 jours supplémentaires... En détail ci-dessous...

 

"Jour du dépassement" capitaliste : à partir de ce 22 septembre, vous travaillez pour... les actionnaires


 

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29 août 2018 3 29 /08 /août /2018 14:25
« Il est faux de dire que les profits sont la condition de l’emploi »

Ni « théorème de Schmidt »... ni « théorème de Macron »

 

Rappel : Le « théorème de Schmidt » est un slogan politique devenu célèbre, énoncé par le chancelier ouest-allemand Helmut Schmidt le 3 novembre 1974 : « Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain[2] ».

Or, l'orientation économique donnée aujourd'hui à la France serait plus proche du « théorème » de Macron » : «  Les profits d’aujourd’hui sont les dividendes de demain et l’évasion fiscale d’après-demain[3] ».

Ceci étant dit, pour Nasser Mansouri-Guilani, économiste et syndicaliste, les normes de rentabilité toujours plus élevées du CAC 40 jouent contre le travail en alourdissant le coût du capital (voir entretien)

A noter que pour près de 7 Français sur 10, le rôle principal de l'entreprise c'est de créer de l'emploi avant de dégager du profit[1]

 

Sources : L'Humanité par  Sébastien Crépel

- Sébastien Crépel : Selon le recensement de l’Humanité, les entreprises du CAC 40 sont engagées dans des plans de suppression d’au moins 15 000 emplois. Il n’y a donc pas de corrélation entre profits et emploi ?

Nasser Mansouri-Guilani : Le discours libéral selon lequel il faut que les profits s’améliorent pour que l’on crée des emplois est infondé. C’est un discours idéologique, à l’instar du théorème de Schmidt (chancelier de la RFA de 1974 à 1982 – NDLR) qui dit que « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ». Depuis au moins trois décennies que ce théorème est appliqué, la part des profits monte sans que l’investissement et encore moins l’emploi n’augmentent nécessairement. Il n’y a pas de mystère : si ça augmente pour le capital, ça baisse pour le travail. Depuis les années 1980, la part des salaires a chuté dans la valeur ajoutée. On est toujours dans ce schéma qui fait que la priorité est donnée aux profits. Dans ce conflit entre les intérêts du travail et ceux du capital, les libéraux disent qu’il faut réduire le coût du travail en quantité et en qualité de l’emploi, mais aussi en termes de rémunérations. La contrepartie, c’est la hausse du coût du capital, c’est-à-dire qu’une part croissante des richesses produites par les travailleurs est mobilisée pour rémunérer les détenteurs de capitaux, et notamment les actionnaires.

 

 

- Sébastien Crépel : Les outils qu’Emmanuel Macron a inventés par ordonnances, comme la « rupture conventionnelle collective[4] » qu’utilisent les banques ou encore PSA, donnent-ils des possibilités nouvelles à ces entreprises très profitables pour réduire encore le « coût du travail » ?

Nasser Mansouri-Guilani : Ce qui est nouveau, ce sont en effet les politiques du gouvernement, et notamment les ordonnances Macron, qui donnent plus de facilité aux patrons pour réduire le « coût du travail » en se débarrassant des travailleurs dont ils ne veulent plus. D’autres facilités nouvelles sont accordées aux détenteurs de capitaux, en particulier les plus riches, comme la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune, là aussi sous prétexte de favoriser l’investissement et l’emploi. Cela participe de la même logique. Mais, quand on regarde concrètement, on voit que l’emploi n’augmente pas et que la croissance économique ralentit. On reste dans une phase de faiblesse de l’activité en regard des besoins de la population, avec un chômage officiellement à 9 %, mais en réalité deux fois plus élevé si l’on compte tous les exclus du travail pour des raisons économiques, c’est-à-dire, en dernière analyse, parce que les détenteurs de capitaux demandent plus de profits.

 

 

- Sébastien Crépel : Certaines sociétés du CAC 40 qui suppriment des postes affichent des profits en baisse : exemple BNP Paribas ou Sanofi. Une perte de profitabilité est-elle une raison acceptable pour se résigner aux destructions d’emplois ?

Nasser Mansouri-Guilani : Ce phénomène est typique de la logique de la financiarisation de l’économie, qui, pour résumer, correspond à la généralisation de l’exigence de rentabilité des capitaux les plus puissants. Ainsi, si la norme pour ces derniers est un rendement de 10 %, alors tout le monde doit se caler dessus : dans ce cas, 7 %, ce n’est pas suffisant. Cette logique de rentabilité maximale et à court terme joue contre le monde du travail, en termes d’emplois mais aussi de conditions de travail et de salaires. Cette financiarisation va aussi de pair avec la désindustrialisation. On nous sert toujours l’argument qu’être plus compétitif va nous permettre d’exporter davantage, mais l’état de notre commerce extérieur montre que cela ne se vérifie pas. Plus cette financiarisation se développe, plus s’affaiblit le potentiel productif du pays, et plus le commerce extérieur se dégrade.

 

 

- Sébastien Crépel : Une récente étude montrait que 93 % des entreprises se refusent à procéder à des augmentations collectives de salaires[5] . Est-ce un effet de cette financiarisation de l’économie que vous dénoncez ?

Nasser Mansouri-Guilani : La financiarisation se traduit par la réduction des droits et protections collectives des travailleurs, et donc par l’individualisation des rémunérations. Les négociations collectives ont des conséquences sur le long terme : c’est autre chose que de payer à la tête du client. Tout cela est cohérent. De même, la désindustrialisation affaiblit l’ensemble des travailleurs, dans la mesure où les conventions collectives dans l’industrie sont plus protectrices pour les salariés. En affaiblissant l’industrie, on tire l’ensemble des travailleurs vers le bas.

 

- Sébastien Crépel : Que faudrait-il faire pour sortir de cette logique ?

Nasser Mansouri-Guilani : Il faut valoriser le travail et dévaloriser le capital. C’est tout l’inverse de ce qu’ont fait les gouvernements depuis plusieurs décennies. Quand on dit « valoriser le travail », cela veut dire améliorer la qualité de l’emploi, les salaires, l’avancement, les conditions de travail… Cela passe par exemple par appliquer l’égalité femmes-hommes au travail. Tant que la moitié de la force de travail est dévalorisée par les bas salaires et la précarité ou le blocage des carrières, on ne peut pas parler de valorisation du travail. 

 

Note :

[1] https://fondation-entrepreneurs.mma/news/174653/le-role-des-entreprises-c-146-est-de-creer-de-l-146-emploi-avant-de-degager-du-profit.htm

[2] " Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain" : 40 ans après, quel bilan réel pour le théorème d’Helmut Schmidt en Allemagne

[3] Jean-Luc Mélenchon : C’est la reprise ! La re-crise approche

[4] Les ruptures conventionnelles en hausse de 3,7% en un an

[5] Salaires, une augmentation en trompe-l'oeil

 

Pour en savoir plus :

- La " théorie du ruissellement ", fable des années 1980, moteur de la politique à Macron

- 407 milliards, des profits sans partage

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15 octobre 2015 4 15 /10 /octobre /2015 08:02
Le CICE ? Il augmente le cash des entreprises, pas l’investissement

Sources :  alteréco+PLUS par christian Chavagneux

Au fur et à mesure que l’année passe, l’évolution de l’économie française souligne l’inanité de la politique de baisse des cotisations sociales des entreprises, fer de lance de la politique économique du gouvernement. Les chefs d’entreprises ont bien compris ce qu’il y avait à y prendre, sans aucun doute. Le rapport de suivi du CICE du 22 septembre 2015 remis par France Stratégie montre que les firmes françaises s’emparent du dispositif. A la moitié de l’année, 14,2 milliards de deniers publics leur ont déjà été distribués, montant qui devrait passer à un peu plus de 18 milliards fin décembre (après 11,2 milliards l’an dernier).

 

 

- Etait-ce utile ? Les entreprises s’en servent-elles pour investir ?

  • A ces questions, les dernières statistiques apportent une réponse doublement négative.

Les dernières données de l’Insee montrent que le taux de marge des entreprises est désormais en hausse, à un peu plus de 31 % au cours du premier semestre 2015. Selon les économistes de Natixis, cette amélioration s’explique pour un tiers par la baisse des prix du pétrole, un tiers par la compétitivité liée à la dépréciation de l’euro et un tiers grâce au CICE.

 

 

- Un effet limité du CICE

En clair, les effets de demande liés au gain de pouvoir d’achat des ménages français et à la demande étrangère ont plus d’importance dans le redressement des comptes des entreprises que la politique de l’offre.

 

On pourrait considérer que l’important est que les entreprises retrouvent la possibilité d’investir, qu’elle qu’en soit la raison. Reste à savoir ce qu’elles font de ce retour à meilleure fortune.

 

Entre ce que les entreprises déclarent et la réalité, le fossé n’est pour l’instant pas comblé

 

Pour le savoir, on peut, comme l’Insee, leur demander ce qu'elles comptent faire du CICE. 61 % des entreprises de services et 65 % des entreprises industrielles déclarent qu’elles vont utiliser l’accroissement de leur résultat d’exploitation en faveur de l’investissement. Sauf qu’entre le déclaratif et la réalité, le fossé n’est pour l’instant pas comblé.

 

 

- Pas d’effet sur l’investissement

Dans une note réalisée début septembre, Patrick Artus de Natixis cherche à déterminer ce que les entreprises françaises font de leurs marges de manœuvre en progression. On ne trouve pas d’effet sur l’investissement, ni sur la constitution de stocks, ni sur l’emploi, ni sur les salaires, ni sur une baisse des prix de vente pour gagner en compétitivité, ni sur une stratégie de désendettement.

 

Les entreprises remplissent leur porte-monnaie et leurs comptes courants et n’en font rien

 

On trouve une légère augmentation des dividendes et, surtout, une forte progression de l’accumulation de réserves de cash inutilisées. Elles augmentent de l’équivalent de 2 points de PIB en valeur depuis 2013 : les entreprises remplissent leur porte-monnaie et leurs comptes courants et n’en font rien. Encéphalogramme plat du dynamisme entrepreneurial.

 

A ce stade, le bilan de la politique du gouvernement est clair : des subventions fiscales onéreuses qui limitent la réduction du déficit budgétaire, jouent marginalement par rapport aux évolutions extérieures dans l’amélioration de la situation des entreprises, amélioration dont les chefs d’entreprises ne font rien.

 

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- Rapport de France Stratégie dresse le bilan du CICE

 

Là dessus, je n'ai pas entendu Valls parler de "voyous"

Là dessus, je n'ai pas entendu Valls parler de "voyous"

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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 09:00
CICE : le secret un peu honteux des grandes entreprises françaises

Des millions d'euros sont accordés aux groupes tricolores sous forme de crédit d'impôt compétitivité. Seuls quelques-uns l'admettent.

 

Sources :  JDN l'économie demain par Justine Gay le 26 mars 2014 | mis à jour le 24 septembre 2015

Du temps, il en aura fallu au JDN pour convaincre quelques-uns des fleurons de l'économie française de dévoiler le montant du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) dont ils bénéficient. Du temps et d'innombrables relances. 

 

Pourtant, pour la petite histoire, c'est un homme du sérail, Henri Lachmann, ex-PDG de Schneider Electric, qui a aiguisé notre curiosité : "Qu'on ne me dise pas que les caissières de Carrefour contribuent à la compétitivité de la France", nous avait-il lancé lors d'une interview à l'automne dernier.

 

L'ancien patron s'insurgeait alors contre le mode de calcul de ce crédit d'impôt destiné à alléger le coût du travail qui, parce qu'il est assis sur le montant des rémunérations inférieures à 2,5 Smic (3 613,45 euros brut par mois en 2014), profite surtout aux entreprises issues de secteurs d'activité à forte concentration de métiers peu qualifiés, pas forcément exposés à la concurrence internationale qui plus est.

 

Ironie du sort, Schneider, qu'Henri Lachmann a dirigé pendant près de 10 ans, fait partie des 33 groupes sur les 49 contactés qui ont refusé de se prêter au jeu. Ils ne sont donc que 16 à nous avoir livré le montant de leur CICE au titre de 2013 et encore moins à nous avoir indiqué une estimation de la ristourne à imputer sur l'impôt dont ils s'acquitteront l'année suivante.

CICE : le secret un peu honteux des grandes entreprises françaises

Ces 16 grandes entreprises françaises cumulent une réduction d'impôt de 828,9 millions d'euros au titre de 2013, soit 8,3% du CICE, son coût total ayant été chiffré à 10 milliards d'euros. Un avantage fiscal qui devrait s'élever à 1,24 milliard d'euros pour ces mêmes entreprises lors du prochain exercice, puisque le taux du CICE passera de 4% de la masse salariale inférieure à 2,5 Smic au titre de 2013 à 6% au titre de 2014. Il ne représentera plus que 6,2% du CICE total, qui atteindra alors 20 milliards d'euros. Cela à condition que le montant et la structure de la masse salariale de nos 16 entreprises restent inchangés.

 

  • 16 entreprises totalisent à elles seules 8,3% du crédit d'impôt compétitivité emploi

 

Alors, quels autres enseignements peut-on tirer de ce faible échantillon de répondants ? D'abord que l'Etat fait un cadeau aux siens : les 6 premiers bénéficiaires sont des entreprises publiques ou avec une forte présence de l'Etat au capital. La Poste  arrive en tête, avec une baisse d'impôts de 297 millions d'euros en 2014 qui devrait bondir à 445,5 millions d'euros en 2015, selon nos estimations. Viennent ensuite la SNCF (118 millions d'euros au titre de 2013), PSA (80 millions d'euros), Orange (79 millions d'euros), EDF (68 millions d'euros) et Air France-KLM (40 millions d'euros, dont 28 pour Air France et 12 pour ses filiales).

 

A noter que les groupes dans lesquels l'Etat détient une participation se sont montrés plus coopératifs que les structures 100% privées. Les premiers ont répondu à 64% contre seulement 24% pour les secondes.

 

  • Parmi les répondants, les 6 premiers bénéficiaires sont des entreprises publiques ou avec une forte présence de l'Etat au capital

 

Les sociétés les plus silencieuses seraient-elles celles qui bénéficient le plus du CICE ? Pas forcément. Sur les trois banques interrogées, aucune n'a accepté de divulguer le montant de son crédit d'impôt, alors que la finance est censé être le secteur qui profite le moins du dispositif : selon le comité de suivi du CICE, seuls 35,1% de sa masse salariale est concernée, contre 89,9% dans l'hébergement-restauration par exemple. Sans surprise, Kering et LVMH, aussi spécialistes du luxe que du mutisme, ne se sont pas montrés plus loquaces.

 

A contrario, les deux géants du transport que sont Air France-KLM et la SNCF ont bien voulu indiquer au JDN le montant du crédit d'impôt qui leur était accordé.

 

Leurs homologues de l'énergie ont été presque aussi transparents : sur les trois interrogés, seul GDF SUEZ a refusé de nous communiquer son CICE. Dans l'hypothèse d'une masse salariale comparable à celle d'EDF, il est possible de l'estimer à 57 millions d'euros au titre de 2013 et à 85,5 millions d'euros au titre de 2014[2].

 

Un calcul similaire nous permet d'évaluer la réduction d'impôt accordée à Carrefour à 84 millions d'euros au titre de 2013 (126 millions pour 2014), à structure de masse salariale comparable à celle d'Auchan cette fois-ci[3]. C'est le mieux que nous puissions donner à Henri Lachmann.

 

Notes :

[1]  Estimation du JDN – et non de l'entreprise – à structure et montant de masse salariale constants

[2] Effectifs pris en compte dans ce calcul : 129 328 salariés d'EDF en France au 31 décembre 2012, d'après le site Internet du groupe, et 108 500 collaborateurs pour GDF Suez en France au 31 décembre 2011, selon un document de l'entreprise.

[3]   Effectifs pris en compte dans ce calcul : 52 000 salariés en CDI chez Auchan France, selon les chiffres publiés par LSA en mars 2013 et 115 000 collaborateurs chez Carrefour France, d'après les chiffres publiés par la direction emploi et carrières de Carrefour France en novembre 2011.

 

Méthodologie

Les entreprises interrogées pour ce dossier sont celles du Cac 40 ainsi que les sociétés non cotées présentes dans le classement Global 500 du magazine américain Fortune.

Les 33 entreprises n'ayant pas souhaité communiquer le montant de leur CICE au titre de 2013 sont les suivantes, classées par ordre alphabétique : Accor, Air Liquide, Airbus Group, Alcatel-Lucent, Alstom, ArcelorMittal, BNP Paribas, Bouygues, BPCE, Capgemini, Carrefour, CNP Assurances, Crédit agricole, Danone, Essilor International, Foncière Euris, GDF Suez, Gemalto, Kering, Legrand, LVMH, Michelin, Publicis Groupe, Renault, Saint-Gobain, Schneider Electric, Société générale, Sodexo, Solvay, Unibail-Rodamco, Vallourec, Vinci, Vivendi.

 

Pour en savoir plus :

- Les milliards envolés du crédit impôt recherche

- Crédit Impôt Recherche : la grande arnaque par le Parti de Gauche

- Renault : « Le contribuable finance les licenciements »

- Le CICE ? Il augmente le cash des entreprises, pas l’investissement

CICE : le secret un peu honteux des grandes entreprises françaises
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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 09:00
Les multinationales prennent soin de leurs actionnaires avec des dividendes records

En 2014, les 1.200 plus grandes entreprises de la planète devraient redistribuer sous forme de dividendes 1.190 milliards de dollars. Et l'année prochaine s'annonce encore plus faste.

 

Sources : Blog de rené Blanchemanche le 18/11/2014

Les dividendes des 1.200 plus grandes entreprises mondiales devraient augmenter de 12,6% cette année, pour atteindre 1.190 milliards de dollars. C'est 133 milliards de dollars de plus que l’année précédente. Cela fera de 2014 le meilleur millésime en la matière depuis 2011. Mais, à en croire la société de gestion britannique Henderson, qui gère une centaine de milliards d’euros d’actifs, 2015 devrait être encore meilleur. Les dividendes versés devraient en effet atteindre 1240 milliards (+4,2%). De quoi relancer le débat sur la trop forte rémunération des actionnaires…

 

Rien que sur le troisième trimestre de cette année, le montant total des dividendes versés à atteint 288 milliards de dollars, en hausse de 3,8% par rapport au troisième trimestre 2013. Cela porte à 60% la hausse des dividendes mondiaux depuis la fin 2009. C'est bien sur l'effet du redressement des comptes des entreprises après le choc de la crise des subprimes, en 2007-2008, qui avait fait plonger l'activité économique sur toute la planète et réduit significativement les profits des entreprises. Depuis, les grands groupes ont fait le ménage, et l'économie mondiale est repartie.

 

Le chiffre de 1.190 milliards de dollars de dividendes versés tient compte des dividendes ordinaires et aussi des dividendes exceptionnels. Dont celui du britannique Vodafone, qui après avoir vendu Verizon Wireless, a versé 26 milliards de dollars d'exceptionnel à ses actionnaires : l'an prochain, le montant des dividendes versés en Grande-Bretagne devrait donc diminuer d'au moins 20 milliards de dollars.

 

- Etats-Unis et pays émergents en tête 

Cette année, comme depuis deux ans, les Etats-Unis feront mieux que le reste du monde, avec des hausses de profits plus élevées que la moyenne. Depuis fin 2009, ceux-ci ont augmenté de 70% (contre +60% pour l'ensemble du monde). Les pays émergents sont aussi un des grands moteurs de la croissance des profits. Les BRICs (Brésil, Russie, Inde et Chine) ont ainsi vu leurs dividendes augmenter de 136% depuis fin 2009 (toujours contre +60% pour l'ensemble du monde).

 

Et l’Europe continentale, dans tout cela ? Elle se redresse avec des profits qui devraient atteindre 230 milliards de dollars cette année, en hausse de 13%, mais reste très en retard depuis son décrochage de 2011. Au total, depuis fin 2009, les dividendes n'y ont cru que de 22%, bien en dessous des +60% qui représentent la moyenne mondiale. La France n'est pas mal classée dans ce tableau : cette année, elle a versé plus de 80 milliards d'euros de dividendes.

 

Mais c'est au prix d'un très gros effort, qui se fait au détriment de l'investissement. Ainsi, les seules entreprises du CAC40 ont versé 39 milliards d'euros de dividendes cette année au titre de l'année 2013. C'est un effet important, en hausse de 6%, surtout quand on sait qu'en 2013 ces mêmes entreprises du CAC 40 ont vu leur profit baisser de 8%, à 48 milliards d'euros...

 

 

- Part de la zone dans les dividendes distribués (en %) :

 

- Croissance des dividendes par zone (base 100 fin 2009) :

 

 

 

Pour en savoir plus :

- Suisse : 49 Français parmi les 300 plus grosses fortunes du pays

- Ce que le Medef cache aux Français

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 11:48
Les distributions de dividendes plombent l’investissement des entreprises
Les résultats du CAC 40 pour 2013 soulignent encore une fois combien le coût du capital pèse sur le tissu productif français : avec des profits en baisse de 8 %, les grandes entreprises augmentent leur distribution de dividendes de 6 %, au détriment de l’investissement.
 
En 2013, les entreprises du CAC 40 ont réalisé 48 milliards d’euros de profits, en diminution de 8 % par rapport à 2012. La croissance en panne dans la zone euro, le ralentissement des pays émergents, l’appréciation de l’euro et des dépréciations d’actifs se combinent pour expliquer ces moins bonnes performances.
 
Pour autant, les actionnaires de ces entreprises vont .... pour lire la suite......
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  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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