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26 avril 2019 5 26 /04 /avril /2019 08:12
1er mai 2019, à La Rochelle : répondons par la mobilisation à la prestation télévisée de Macron
1er mai 2019, à La Rochelle : répondons par la mobilisation à la prestation télévisée de Macron
1er mai 2019, à La Rochelle : répondons par la mobilisation à la prestation télévisée de Macron

-Macron a parlé.... et après ?
- Entre mensonges par omission (ex : je ne touche pas à la retraite à 62 ans.... mais pas dit " je poursuis la réforme des retraites et instaure la retraite à points qui baissera massivement les pensions ") et annonces contradictoires (je ne ferme plus de services publics.... mais poursuit les suppressions d'emplois) ;


- Entre mensonges purs et simples (ex : « Nous devons travailler plus. Les Français travaillent moins que leurs voisins ». Tout faux ! Les Français travaillent plus en emploi que leurs collègues allemands, hollandais, norvégiens ou danois[1]) et sa main tendue au RN par la reprise d'une partie de ses thèses pour s'attirer son électorat... ;
- Rien sur l’évasion fiscale, la revalorisation des salaires, minimas sociaux,....... il n'a répondu a aucune des exigences populaires à la source de la mobilisation des gilets jaunes.

 

Au final Emmanuel Macron aura mis 1 h à annoncer les mesures qu’il s’apprêtait à énoncer en 10 mn il y a une semaine. C’est dire que tout cela aura été bourratif sur la forme et indigeste sur le fond.... et la réponse des français ne s'est pas faite attendre : 77% des sondés par le figaro n'ont pas été convaincus par Macron

 

 

-Il y a urgence à créer des convergences entre le mouvement social, citoyen, associatif et politique 

A cet égard, je soutiens les initiatives de la France insoumise qui se prononce et agit pour réaliser des convergences de lutte dans la rue afin de faire aboutir les exigences populaires et salue les initiatives prises en ce sens et notamment l'appel " Pour faire face aux politiques réactionnaires opposons un front populaire !!!  " qui a le soutien actif de l'espace des luttes de la France insoumise[2].

 

Et à La Rochelle, c'est encore " l'entre soi " qui prévaut pour le 1er mai au détriment de l'intérêt général. Les insoumis sont disponibles, des gilets jaunes aussi et travaillent au rassemblement, mais les forces syndicales sont divisées sur le sujet.

 

 

-Un appel syndical unitaire CGT - FO - FSU - SUD/SOLIDAIRE - UNL  à télécharger

1er mai 2019, à La Rochelle : répondons par la mobilisation à la prestation télévisée de Macron
1er mai 2019, à La Rochelle : répondons par la mobilisation à la prestation télévisée de Macron
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11 avril 2019 4 11 /04 /avril /2019 12:59
13 avril 2019 : ensemble pour les libertés et le droit de manifester
13 avril 2019 : ensemble pour les libertés et le droit de manifester

Le Conseil constitutionnel vient de censurer l’interdiction administrative de manifester dans sa décision concernant la loi « anti-manifestant·e·s » mais valide toutes les autres dispositions attentatoires aux libertés fondamentales.

 

Face aux attaques répétées du gouvernement contre les droits fondamentaux à manifester, s’exprimer, s’organiser, les dérives autoritaires et les mesures liberticides, 50 organisations, des partis et mouvements politiques dont la France insoumise, mais aussi les gilets jaunes…, appellent l’ensemble des personnels à se mobiliser le samedi 13 avril pour les libertés publiques et le droit de manifester.

 

L'appel national en téléchargement

 

 

-Communiqué d'appel pour la Charente Maritime

13 avril 2019 : ensemble pour les libertés et le droit de manifester
13 avril 2019 : ensemble pour les libertés et le droit de manifester
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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 08:40
Gilets Jaunes et Syndicats

Cet article ci-dessous me semble une excellente analyse de la situation, des enjeux et rapports de forces en action... 

 

Sources : INITIATIVES COMMUNISTES  par Jean-Pierre Page[1]

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Voici plus de 11 semaines que les gilets jaunes rythment par leurs initiatives la vie politique et sociale française.
Le 26 janvier a été une grande journée de mobilisation à travers toute la France.  Elle a aussi été marquée par une répression sans précédent violente, délibérée et orchestrée.

 

Emmanuel Macron, son gouvernement, le Parlement, les partis politiques, les médias, les analystes commentent et se déterminent quotidiennement en fonction de ce mouvement inédit dans sa forme, ses objectifs et sa durée. La plupart d’entre eux ont été totalement pris au dépourvu et ont toujours autant de mal à le caractériser et plus encore à y faire face, fut-ce par la contrainte et les représailles! Dans les couloirs du pouvoir, on est chaque fin de semaine, proche du mode « panique ».

 

 

-

Les syndicats n'échappent pas à ce constat.

Pire,  bien que par leur rôle, ils se doivent d’être en phase avec les préoccupations et l’état d’esprit réel des travailleurs, ils n’ont pas vu venir cette vague  populaire qui a pris l’ampleur d’un tsunami social et politique. Celui-ci est sans précédent dans l’histoire française. Plutôt, que d’en tirer les conséquences, le choix des dirigeants syndicaux a été de se réfugier dans un rôle d’observateur, non sans espérer fut ce au prix d’un lâche soulagement de voir les choses en finir au plus vite.

 

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, considère toujours « que le mouvement des gilets jaunes n’est en rien capable, de réunir les gens, de les faire débattre entre eux, de hiérarchiser les revendications, de s’engager dans la recherche de solutions. Il n’a rien inventé affirme-t-il, ni est capable de mobiliser en masse. Nous devons éteindre collectivement l’incendie».[2]

 

On ne saurait pas être plus clair, chasser le naturel, il revient au galop ! En fait, et c’est bien là le problème, quand « tout remonte à la surface »[3] , les syndicats ne rêvent-ils pas de continuer à faire comme si de rien n’était! « Il faut que tout change pour que rien ne change »[4].

 

Pourtant et dorénavant tout le monde est au pied du mur et dans l’obligation de se déterminer par rapport à l’existence, aux débats et aux initiatives des gilets jaunes. Leur action est à ce point incontournable que non-content d’ébranler les bases d’un pouvoir politique qui se voulait conquérant, arrogant et sur de lui, elle révèle l’étendue d’une crise sans précédent autant sociale, politique, économique que démocratique. Elle renvoie également à la crise du syndicalisme et pas seulement à la représentation de celui-ci.

 

Macron, quant à lui, cherche à gagner du temps et à reprendre la main, mais de l’avis général les deux mois de débats, et d’enfumage dont il a pris l’initiative ne régleront rien. En guise d’exorcisme et d’incantations, il ne suffit pas d’affirmer qu’on ne changera pas de politique pour s’en persuader. C’est sans doute pourquoi les Français ne se font aucune sorte d’illusions sur les vertus de son « one-man-show », ce long monologue ou il bavarde sans écouter. Les gilets jaunes avec détermination ont décidé de poursuivre leur action contre vents et marées tout en déjouant les multiples pièges qu’on leur tend. Faisant preuve là, d’une rare intelligence politique !

 

Gilets Jaunes et Syndicats

Ils apprennent vite, tout en faisant face à une répression de masse, déchaînée et meurtrière[5]. Celle-ci est sans précédent depuis presque 60 ans. On se souvient du massacre de Charonne ou celui du 17 octobre 1961[6] qui coûta la vie a des centaines de travailleurs algériens ! Pourtant, le 6 décembre à la stupéfaction et la colère de nombreux militants,  les confédérations syndicales y compris la CGT ont été jusqu’à condamner comme coupables les victimes des représailles policières et« toutes formes de violences dans l’expression des revendications »[7] ! Fallait-il  donner de cette manière choquante une nouvelle justification au concept de « syndicalisme rassemblé » ? 50 ans plus tard Macron n’en demandait pas tant ! Faut il rappeler qu’en 1968 la CGT s’est honoré en appelant à la grève générale contre la répression à l’égard du mouvement étudiant. Depuis, l’initiative de la CGT Paris de saisir la justice contre l’utilisation criminelle de « flash-ball » par les forces de l’ordre, à montrer un rejet net de cette manière de renvoyer tout le monde dos à dos[8].

 

 

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Dans de telles circonstances, il y a urgence pour le Capital et la bourgeoisie, à trouver une issue à cette crise majeure, ils leur faut anticiper, car les problèmes s’enchaînent les uns après les autres! Alain Minc et Jacques Attali parmi d’autres s’inquiètent du creusement des inégalités.

Comme au sein d’une « Cupola mafieuse sicilienne», les « parrains » de Macron comprennent, que cette situation ne peut perdurer indéfiniment. Déjà, dans un temps très bref, moins de deux ans, elle a fragilisé à l’extrême le pouvoir du jeune banquier de chez Rothschild, dont ils avaient fait le choix .

 

Faut-il ajouter au tableau, que le mouvement peut faire tâche d’huile et devenir contagieux ! Déjà en Belgique, au Portugal, en Pologne, en Grand Bretagne, en Hongrie, aux Pays-Bas, en Irlande, et même au Liban, en Afrique du Sud, en Irak, on revêt le gilet jaune de la colère populaire[9].

 

Dans ce contexte, les instances supranationales comme celle de l’Union européenne déjà à l’avenir incertain, voit celui-ci s’assombrir un peut plus à fortiori avec la perspective des prochaines élections européennes. Le moteur  franco-allemand se met à tousser au point que l’on se demande s’il ne va pas caler. Le traité d’Aix la Chapelle entre la France et l’Allemagne que viennent de signer dans l’urgence et le secret  Macron et Merkel consacre une capitulation française sur sa souveraineté au bénéfice d’une Europe des « Landers » et d’une armée allemande baptisée « européenne ». Comment ne pas remarquer que deux mois auparavant, par anticipation et sans consultations de leurs affiliés les syndicats français et le DGB allemand avaient décidé de soutenir ce grand  projet d’intégration européenne[10] sous le pavillon d’Outre-Rhin.

 

 

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Pour la France qui est encore admise comme 5e puissance mondiale, l’onde de choc internationale créée par le mouvement des gilets jaunes fait vaciller la crédibilité d’un système en question, plus encore que celle d’un président dont la suffisance et la morgue font dorénavant sourire, tant elle apparaît dérisoire.

A Paris, Macron, à la remorque de Trump soutient les putschistes de l’extrême droite vénézuélienne, il ne tarit pas d’admiration et d’éloges pour leurs manifestants et ordonne à Maduro de respecter la démocratie et des élections sous 8 jours. « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ! » Imaginons Nicolas Maduro, exigeant de Macron l’organisation d’élections en France sous 8 jours au risque de voir le Venezuela reconnaître Eric Drouet des Gilets jaunes comme le président en charge.

Gilets Jaunes et Syndicats

Par conséquent, il est difficile de contester que les enjeux se soient singulièrement aiguisés ! On ne choisit pas la période dans laquelle on vit, il faut être à la hauteur de ce qu’elle exige. Pour le mouvement syndical et particulièrement pour la CGT ce nouvel épisode des « luttes de classes en France » n’est pas sans risques. Le paradoxe, c’est qu’il n’est pas non plus  sans opportunités ! A condition, bien sur d’en avoir la volonté politique et de s’en donner les moyens si toutefois l’on veut  créer le rapport de force nécessaire pour gagner. Dans de telles circonstances la seule stratégie qui vaille est donc de  contribuer à fédérer et faire converger les luttes dans les entreprises avec celle des gilets jaunes.  L’objectif, (encore, faut-il avoir un objectif), doit être de bloquer les entreprises, les centres de productions stratégiques, tout autant que les voies de circulation,  faire pression sur le patronat ,le gouvernement et Bruxelles « là ou ça fait mal ! » .

 

 

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Nous n’en sommes pas tout à fait là, pourquoi ?

Il devrait aller de soit que le mouvement populaire agisse et parle d’une seule voix tant les objectifs légitimes de justice sociale, de démocratie et de respect sont  massivement partagés dans et hors les entreprises, c’est d’ailleurs ce que souligne la CGT. Les gilets jaunes quand ils ne sont pas retraités ou chômeurs sont aussi des salariés. Toutefois,  il ne suffit pas de répéter que les revendications sont voisines sinon identiques, quand toute la question est de savoir quelles conséquences pratiques l’on en tire en termes d’actions. Or, il aura fallu deux mois pour que la direction de la CGT finisse par accepter sous la pression d’un grand  nombre de ses organisations : syndicats, fédérations, régions et départements d’appeler nationalement à la grève et aux manifestations le 5 février. Il faut se féliciter que l’Assemblée des Assemblées de Commercy (Meuse) des gilets jaunes réunissant une centaine de délégations est adoptée un Appel qui soutient une grève reconductible à partir du 5 février[11].

 

Prenons acte positivement de cette importante décision de la CGT soutenu par des gilets jaunes, tout en ajoutant que la question qui se pose dorénavant est celle de la suite qui sera donnée et de quelle volonté l’on va faire preuve pour que cette journée se poursuive en grève générale reconductible.  Doit-on se satisfaire de grèves par procuration, s’accommoder de l’éparpillement des luttes, de leur pourrissement comme d’une fatalité ? Va-t-on reprendre le controversé chemin des « grèves saute-mouton » dont la faillite est consommée ? «Ne faut-il pas reconsidérer les vertus des grèves reconductibles » ? Philippe Martinez, a déclaré que « la mobilisation aux ronds-points, c’est bien, la mobilisation dans les entreprises, c’est mieux »[12]. Prenons-le au mot : Chiche ! Passons des paroles aux actes ! « La preuve du pudding, c’est qu’on le mange »[13]

 

  • En fait-tout cela ne renvoie t’il pas à la capacité des syndicats à anticiper, à apprécier de qui change, bouge à la qualité de leurs liens avec les travailleurs dans leur ensemble et leur diversité, à l’activité depuis le lieu de travail c’est à dire là où se noue la contradiction capital/travail, là où se concrétise l’affrontement de classes ? 
  • Ne faut-il pas par exemple, s’interroger sur la capacité des syndicats à prendre en compte le fait que nous sommes passés en quelques années d’une société de pauvres sans emplois à une société avec en plus des pauvres avec emplois, une société capitaliste dont les jeunes sont les premières victimes. *

A leurs côtés l’on trouve les retraités actifs et présents depuis longtemps dans les manifestations, ils se battent pour le droit de vivre dignement d’autant qu’ils sont de plus sont fréquemment les seuls soutiens matériels et financiers de leurs enfants et petits enfants frappés par la précarité et le chômage de masse. La France compte plus de 11 millions de demandeurs d’emplois et de travailleurs pauvres occasionnels. Dans le même temps, 40 milliardaires pèsent 265 milliards d’euros soit la richesse globale des 40% les plus pauvres. Les 15 ultras riches détiennent 22% de la richesse nationale et bénéficient avec Macron au pouvoir de 300 milliards de cadeaux fiscaux, dont 100 milliard s’évadent chaque année vers les paradis fiscaux.

Gilets Jaunes et Syndicats

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C’est ce que disent les cahiers de doléances, ils mettent en avant les inégalités criantes sociales et territoriales,  le besoin impératif de rétablir et revaloriser avec des moyens les services publics, en particulier ceux de proximité.

La contradiction capital/travail est posée fortement et l’on revendique l’exigence de justice sociale d’augmentation du salaire minimum à 1800 euros, la revalorisation des retraites et pensions, une fiscalité qui fait payer les riches et les entreprises, l’annulation de la CSG, le rétablissement de l’impôt sur la fortune ou encore l’abrogation du CICE ce crédit d’impôt aux entreprises remplacé par un allègement des charges sociales voulu dès le début de son mandat par Macron. En fait-tout cela traduit l’aspiration à une société française de notre temps, une société de progrès et non de régression sociale

 

Dans ces conditions, le pouvoir d’achat est une priorité vitale pour des millions de gens et leurs familles. Cette exigence légitime doit s’articuler avec une démocratie qui implique l’implication de chacun et chacune à tous les niveaux, la reconnaissance, le recours et l’usage de droits sans privilèges d’aucune sorte. Le peuple veut être entendu et respecté. Cette évidence s’est imposée devant l’unilatéralisme qui caractérise autant la vie dans les entreprises qu’hors les entreprises.  Le moment est venu d’y répondre, par de nouvelles formes de consultations et de prises de décisions comme le revendiquent les gilets jaunes! C’est ainsi pensent-ils que l’on fera reculer dans tous les domaines les injustices croissantes de la société française.

 

Car c’est le système capitaliste qui cadenasse les libertés, c’est le néo libéralisme mondialisé, qui impose la pensée unique et la voix de son Maitre, qui pille les richesses du travail, saccage la nature et l’environnement. Tout cela se fait au bénéfice d’une oligarchie corrompue de riches toujours plus riches, ou encore de ceux qui s’en sortent le mieux ! Faut-il continuer à parler de partage des richesses et des ressources, quand dans la réalité il s’agit de la recette du pâté d’alouettes où le travail enrichit le centile le plus riche de la population et que les inégalités explosent ?

 

La France est passée championne dans la distribution des dividendes aux actionnaires. 46,8 milliards d’euros ont ainsi été distribués en 2018, de loin supérieur à 2017 de plus de 12%. Les groupes automobiles et les entreprises de luxe, dit-on se sont particulièrement montrés généreux[14].

 

N’est-il pas remarquable que le mouvement des gilets jaunes coïncide avec l’inculpation et l’emprisonnement au Japon pour fraude fiscale de Carlos Ghosn le patron de Renault-Nissan au salaire de 15,6 millions d’euros par an. Cette rémunération « surréaliste », n’est-elle pas précédée par celle de Bernard Charles, de Dassault qui gagne 24,6 millions d’euros annuel devant Gilles Gobin de Rubis du groupe Rubis qui lui empoche 21,1 millions d’euros ? Ce sont ceux-là et près de 150 patrons de multinationales, avec qui voici quelques jours, Macron de manière provocatrice a festoyé au Château de Versailles. Comble de l’ironie jour pour jour avec la décapitation de Louis XVI. Ainsi, l’on semble être passer « d’une royauté à une autre. » !

Gilets Jaunes et Syndicats

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Dans un tel contexte, apparaissent bien dérisoires les arguties de certains dirigeants syndicaux sur les prétendues tentatives de récupération et l’influence de l’extrême droite raciste sur le mouvement des gilets jaunes, comme le répète à satiété les dirigeants de la CFDT et de la CGT.

A ce sujet, les propos affligeants, les rapports, les interviews ne manquent pas et témoignent d’un décalage saisissant comme d’une profonde ignorance de ce que représente un mouvement social ![15] Il est inquiétant de noter que certains dirigeants de la CGT ont cru bon, se saisir de ce contexte pour traquer les idées de ceux qui refusent la mise en conformité,  comme par exemple un regard critique sur l’Europe et l’Euro, le prêt-à-porter de la pensée dominante et de l’air du temps[16]. La pratique de l’amalgame à l’égard de l’historienne Annie Lacroix-Riz[17] accusée de complotisme, et de voisinage avec l’extrême droite a suscité une telle indignation que Philippe Martinez a du lui présenter des excuses et s’engager à retirer de la circulation une note infamante portant le sigle de la CGT[18]. Va-t-on dorénavant faire le tri chez les travailleurs, ou les militants exiger de leur part pour participer aux grèves et manifestations (comme on l’a vu) qu’ils présentent une identification politique ou un laissez passer conforme aux désidératas du dialogue et du partenariat social voulu par un syndicalisme d’accompagnement et de propositions en quête d’«union sacrée ».

 

N’y a t’il pas pour le mouvement syndical à réfléchir autrement et avec modestie sur lui-même sur ses insuffisances, son fonctionnement, ses retards, sur son approche des problèmes dans leur globalité, leur dimension européenne et internationale par ces temps de mondialisation néo-libérale à marches forcée. Se débarrasser enfin de cet esprit de suffisance, de condescendance, de donneurs de leçons qui minent la relation qui devrait être celle entre les syndicats, les travailleurs en général, les gilets jaunes en particulier, ceux dont les sacrifices de toutes sortes méritent le respect. Plutôt que porter sur eux des jugements de valeurs ne devrait-on pas faire preuve de plus de retenue ?

 

Car au départ,  il aura fallu une taxe sur les carburants suscitant la colère pour que cette fois ci, la goutte fasse déborder le vase des mécontentements accumulés, des colères légitimes, des rêves refoulés, des frustrations que l’on taisaient depuis si longtemps. « Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine ».

 

Si ne pas l’avoir compris ne peut être sans conséquence pour la classe politique, comment ne le serait-elle pas pour les syndicats. Comment s’étonner alors de l’ampleur de cette crise de confiance, car il faut bien reconnaître que ce mouvement des gilets jaunes s’est construit hors de l’intervention et de l’implication syndicale. Par conséquent, on ne saurait pas être surpris à entendre les critiques qui montent d’en bas, qui placent les syndicats et les politiques dans le même sac, et à qui l’on fait payer le prix fort des compromissions. Doit-on faire comme si cela n’existait pas. Déjà en son temps, Benoit Frachon parlait des « porteurs de serviettes, l’air affairé, le plus souvent trônant dans un bureau, parfois hypocritement installé par le patron »[19]. Qu’en est-il aujourd’hui ?

 

C’est vrai en France et ailleurs comme à une tout autre échelle. Ainsi la CES (Confédération Européenne des Syndicats) déjà totalement dévaluée démontre dans ces circonstances et une fois encore sa parfaite incapacité à saisir ce qui est essentiel ! Son silence est assourdissant ! C’est dire, son décalage  avec le monde réel, sans doute parce que sa fonction n’est rien d’autre que celle d’être un rouage des institutions bruxelloises.  Son fonctionnement et sa dépendance financière à cet égard semblent sans limites.

 

On parle beaucoup de l’ignorance dans laquelle Macron tient ce que l’on appelle les corps intermédiaires comme les syndicats. Ce qui est un fait,  mais l’institutionnalisation du syndicalisme, sa bureaucratisation, sa professionnalisation, ne l’a t’elle pas  rendu invisible et inaudible ? Comment alors être surpris de voir aujourd’hui beaucoup de salariés s’en détourner, questionner sa crédibilité, son utilité, son existence même et finir par voir ailleurs ? Pour se rassurer faudrait-il en l’appliquant au syndicalisme reprendre la formule de Brecht « puisque le peuple vote contre le gouvernement, ne serait-il pas plus simple de dissoudre le peuple et d’en élire un autre »[20].

Gilets Jaunes et Syndicats

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Comment en est-on arrivé là ?

Peut-être faudrait-il se poser la question du pourquoi ? On ne peut évidemment pas se satisfaire de cette situation, elle appelle des réponses autres que la culpabilisation des militants sur lesquels repose l’existence de l’organisation syndicale à fortiori dans les entreprises. Cela ne saurait se réduire à la seule prise en charge des problèmes « de carreaux cassés » dont il faudrait s’inquiéter pour répondre à la crise du syndicalisme ! On a besoin sur ce sujet comme sur d’autres, d’une autre hauteur de vue.  A la lumière d'événements qui sont un formidable révélateur, il y a urgence pour le mouvement syndical de classe à tirer les leçons et à faire les bilans qui s’imposent. Il faut espérer que le prochain congrès national de la CGT[21] apportera des réponses convaincantes, une stratégie et une direction à la hauteur de cette situation. Faire preuve de lucidité ce n’est pas  s’accabler, c’est voir les faits, la réalité telle qu’elle est pour la transformer.

 

Évidemment ce mouvement des gilets jaunes est pétri de contradictions, il est  à l’image de notre société avec ses préjugés, ses faiblesses, ses erreurs, et même ses idées réactionnaires. Faut-il faire comme si cela n’existait pas ? Évidemment non ! Mais dans le même temps,  comment concevoir autrement une lutte de masse qui soit conséquente ?

 

Un grand nombre de gilets jaunes font l’expérience de l’action pour la première fois, la plupart d’entre eux n’a jamais participé à une grève, à une manifestation. On s’étonne de leur spontanéisme, de leur absence d’organisation ce qui semble être de moins en moins le cas, mais comment ne pas voir qu’entre son début et le point où il est arrivé aujourd’hui, ce mouvement a fait un véritable bond qualitatif en avant. C’est vrai, dans la définition de ses objectifs, dans ses méthodes comme dans son organisation. Non sans erreurs ? Certes et alors ? Le mouvement syndical a aussi la responsabilité de partager et faire partager son expérience de la lutte de classes avec tous ceux et toutes celles qui font le choix d’agir collectivement.

 

Pour un grand nombre de gilets jaunes, et même si c’est parfois confusément, ce qui est en question au fond c’est la nature de cette société inégale, brutale, prédatrice et criminelle. Cette société-là, c’est le capitalisme lui-même.  Qui va le dire ? Faut-il le considérer comme un horizon indépassable ou faut il au contraire l’abolir ? Pour le syndicaliste faudrait-il se plaindre d’une telle prise de conscience? On peut comprendre qu’un tel changement des esprits n’est pas sans déranger les tenant d’une adaptation du syndicalisme-partenaire d’un capitalisme à visage humain. Certains, comme la CFDT, préférant négocier le poids des chaines plutôt que d’exiger l’abolition de l’esclavage. Mais, ne doit-on pas voir dans ce mouvement des gilets jaunes une prise de conscience qui s’affirme,  celle  qui conduit à la conscience d’appartenir à une classe et par conséquent des opportunités à saisir ! N’y t’il pas là pour le syndicalisme une responsabilité à assumer pour qu’il en soit ainsi.

 

Aussi et comme cela est souvent le cas dans les grands mouvements sociaux, il y a urgence pour le mouvement syndical à prendre en compte combien les consciences ont progressé quant aux causes, aux responsabilités et à la nature  du système capitaliste lui-même


Ce constat renvoie à la « double besogne », cette double fonction qui doit être celle du syndicat: luttant tout à la fois pour les revendications immédiates comme pour le changement de société. Contrairement à ce qu’affirme Philippe Martinez[22], la CGT n’est pas trop « idéologique ». Cette singularité qui est la sienne, cette identité, elle se doit de la prendre en charge en toutes circonstances. Ne voit-on pas que la CGT paye aujourd’hui 25 années de recentrage, de désengagement du terrain de la bataille des idées, en fait de dépolitisation ?[23] . Ceci, la pénalise grandement aujourd’hui face à un mouvement qui va marquer durablement la période que nous vivons.

Gilets Jaunes et Syndicats

Ce débat nécessaire donne raison à ceux des militants de la CGT qui depuis longtemps alertent, se mobilisent et interpellent leur Confédération  sur la perspective « d’une explosion sociale », hors de toute intervention syndicale, tant la désespérance est à son comble[24]. Il est heureux de constater que parfois à contre-courant des positionnements officiels et de l’impuissance de nombreux dirigeants, ils  sont ceux qui ont fait le choix dès le début de se tourner vers le peuple en lutte, mêlant leurs gilets rouges à ceux des gilets jaunes comme on l’a vu dans bien des ville à Bourges, Créteil, Toulouse, Marseille, Lille, Paris, Montbéliard, Nantes, etc.

 

En fait,  cette insurrection sociale, à laquelle nous assistons, tire sa force dans sa capacité à fédérer le peuple : les ouvriers, les employés, les paysans, les classes moyennes, les petits artisans, les chômeurs, les retraités, les ruraux et les citadins, ceux des banlieues. Fait significatif les femmes sont au premier rang des manifestations, des blocages routiers, des parkings des centres commerciaux. Tout un peuple d’en bas est entré en révolte, la CGT devrait se comporter comme un poisson dans l’eau et considérer qu’en dernière analyse, « il est juste de se rebeller » !

 

 

-

Voici plusieurs années, on parlait de fracture sociale, mais sans en tirer les conséquences.

Celle-ci n’a cessé de s’élargir, au point que ce à quoi nous assistons couvait depuis longtemps, en particulier dans la jeunesse. Cette génération sans perspective, tous ces laissé-pour-comptes réduits à monter à l’échafaud de l’exclusion sociale et parmi eux les précaires, ou encore les enfants d’immigrés de plusieurs générations. Ils sont aux avants-postes de cette bataille. Comment ne pas se trouver à leurs côtés ?

 

L’on sait maintenant qu’à la fracture sociale, il faut associer la fracture politique et démocratique. Elle révèle l’étendue d’une rupture entre le peuple et ses représentants, les institutions nationales et supranationales, les partis politiques, les syndicats, les parlementaires de droite comme de gauche, le gouvernement et singulièrement le chef de l’état sur qui se focalise l’ensemble du rejet exprimé à travers le mot d’ordre « Macron démission ». En une année la confiance dans le président de la République s’est effondrée de 23%. Jamais en France, un homme politique aura fait l’objet d’une telle détestation pour ne pas dire d’une haine. Un récent sondage[25] fait ainsi apparaître que 88% des Français ne font pas confiance aux partis politiques, 73% ne font pas confiance aux médias et 70% aux banques, 55% se déclarent prêt à participer à des manifestations pour défendre leurs idées,. Deux mois après le début de l’action des « Gilets jaunes » 57% continuent à leur apporter leur soutien. Plus de 70% des Français n’attendent rien du grand débat voulu par Macron.

 

Le mouvement des gilets jaunes est fondamentalement une révolte contre la situation intolérable qui est faite aux classes les plus défavorisée, à l’appauvrissement qui touche dorénavant les classes moyennes ceux qui arrivaient encore à s’en sortir, mais dont les fins de mois se terminent dès le 15 et qui n’ont d’autres alternatives que les privations pour presque tout. « Dans les fins de mois, le plus dur ce sont les 30 derniers jours ! » disait Coluche. Le combat des gilets jaunes est aussi une résistance contre ce recul de civilisation voulu par le Capital en crise.

 

Les politiques néo libérales des gouvernements successifs de droite comme de gauche, les injonctions de l’Union européenne  ont détricoté de manière systématique le tissu social. Macron dans un volontarisme aveugle a accéléré ce processus y associant l’insulte, la condescendance, l’humiliation et le mépris du peuple souverain.  La nature monarchique et de classe du régime est ainsi apparue dans toute sa brutalité. Il ne faut pas chercher plus loin le rejet de cette société inhumaine.

 

  • Il ne fait aucun doute que les « Gilets Jaunes » feront leur entrée au Panthéon des grands mouvements sociaux, annonciateur de ruptures avec le système dominant. Leur empreinte est indiscutable et marque déjà notre époque par la radicalité progressiste de leurs objectifs, par leur détermination, leur esprit d’initiative, les formes d’organisation dont ils ont fait le choix, la continuité qu’ils donnent à leur action. Ils ont réussi à gagner la sympathie et la solidarité d’une très large majorité de Français, mais aussi des peuples d’Europe et d’ailleurs.

 

  • Ils font la démonstration de cette exception française, celle d’un pays où comme disait Marx, « les luttes de classes se mènent jusqu’au bout ». La filiation des « Gilets Jaunes » est  bien celle qui trouve ses racines dans les « Jacqueries »[26], dans la grande Révolution de 1789 à 1793, de la Commune de Paris, des combats de la Libération et plus près de nous de 1968, 1995, et de ces milliers de luttes sociales et politiques souvent anonymes, de grèves, de manifestations innombrables. Macron n’a pas tort de reconnaître l’esprit « réfractaire »[27] frondeur et indocile des Français! Non sans raison les « Gilets Jaunes » le revendiquent ! Après tout, « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs »[28]. 225 ans plus tard, les gilets jaunes légitiment et rappellent publiquement souvent d’ailleurs cette vision ambitieuse des révolutionnaires de 1793. L’honneur du mouvement ouvrier français et de la CGT en particulier est d’avoir toujours été fidèle à ces principes. C’est aussi à elle de les défendre !

 

Notes :

[1] Jean-Pierre Page est l’ancien responsable international de la CGT Membre de la Commission Exécutive Confédérale de la CGT, auteur de plusieurs livres dont « CGT: pour que les choses soient dites » (Delga-2018).

[2] « Certains syndicats fragilisent la démocratie » Laurent Berger, Le Figaro, 22 janvier 2019 et JDD du 26 janvier 2019.

[3] « Quand tout remonte à la surface », Serge Halimi, Le Monde diplomatique janvier 2019.

[4] Giuseppe Tomasi de Lampedusa (1896-1957), Le Guépard.

[5] Depuis le 17 novembre, on compte 11 morts, 200 blessés dont plusieurs manifestants seront amputés, plus de 8000 arrestations, des centaines de condamnation y compris à la prison ferme, des emprisonnements. Il faut remarquer toutefois l’initiative de la CGT Paris de saisir la justice contre l’utilisation incontrôlée de « flashball » par les forces de l’ordre.

[6] Le 17 octobre 1961 la police réprima à Paris une manifestation de travailleurs algériens qui avaient répondu à l’Appel du FLN.

[7] Déclaration commune « les syndicats condamnent la violence » CGT-CFDT-CGC-CFTC-FO-UNSA-FSU. 6 décembre 2018.

[8] Déclaration UD CGT de Paris sur la répression. 21 janvier 2019.

[9] « Ces pays en Europe ou les gilets jaunes ont défilé »JDD 18 décembre 2018

[10] Déclaration commune « L’Europe que nous voulons ! »Forum syndical franco- allemand (DGB+CFDT+CGT+CFTC+FO+UNSA) 8 et 9 novembre 2018.

[11] « L’appel pour le 5 février de l’Assemblée des Assemblées de Commercy »(Meuse), Syndicollectif ,28 janvier 2019.

[12] « La CGT est parfois trop idéologique ! » Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, Ouest France, 4 janvier 2019.

[13] Friedrich Engels (1820-1895)

[14] « CAC40 : 46,8 milliards  d’euros de dividendes versés en 2018 », Le Revenu, 9 mars 2018

[15] Intéressant de ce point de vue l’interview croisée et l’approche divergente de deux dirigeants de la CGT, Sonia Porot des Yvelines et Cedric Quintin du Val de Marne. NVO de janvier 2019 « Gilet jaune, du social au syndical »

[16] Rapport de Pascal Bouvier, commission exécutive confédérale de la CGT du 8 janvier 2019

[17] Au sujet d’Annie Lacroix Riz, voir le dossier complet que l’on peut consulter sur le site du Front Syndical de classe en date du 28 janvier 2019,

[18] CGT-Activité confédérale 009 du 14 janvier 2019, lettre de Philippe Martinez à Annie Lacroix Riz.

[19] « Parlons des porteurs de serviettes » Benoit Frachon (1883-1975), ancien Président de la CGT, l’Humanité, 1 er janvier 1949.

[20] Bartold Brecht (1898-1956)

[21] Le 52e congrès national de la CGT aura lieu du 13 au 17 mai 2019 à Dijon.

[22] Philippe Martinez : déjà cité.

[23] Stéphane Sirot, Regards, 21 septembre 2017

[24] « Le spectre des jacqueries sociales » Michel Noblecourt, Le Monde, mars 2013

[25] « CEVIPOF » (Centre d’étude de la vie politique française) pour qui le rejet de la classe politique a atteint un niveau historique. 11/01/2019

[26] « Les Jacqueries » révoltes paysannes dans l’Occident médiéval et l’Ancien régime. La « grande Jacquerie » de 1358 conduite par Jacques Bonhomme, fût violemment réprimée.

[27] En voyage officiel au Danemark en aout 2018, Macron avait affirmé que « les Français sont des Gaulois réfractaires au changement ».

[28] Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793

 

 

Pour en savoir plus :

- Les gilets jaunes et les « leçons de l’histoire »

5 février à La Rochelle les #GiletsJaunes reçoivent le renfort des organisations syndicales CGT, FSU, SNUipp, Solidaire... en nombre tous ensemble dans l'action sur le dépôt pétrolier de La Rochelle, et à prés de 2000 en manifestation en ville.
5 février à La Rochelle les #GiletsJaunes reçoivent le renfort des organisations syndicales CGT, FSU, SNUipp, Solidaire... en nombre tous ensemble dans l'action sur le dépôt pétrolier de La Rochelle, et à prés de 2000 en manifestation en ville.
5 février à La Rochelle les #GiletsJaunes reçoivent le renfort des organisations syndicales CGT, FSU, SNUipp, Solidaire... en nombre tous ensemble dans l'action sur le dépôt pétrolier de La Rochelle, et à prés de 2000 en manifestation en ville.
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5 février à La Rochelle les #GiletsJaunes reçoivent le renfort des organisations syndicales CGT, FSU, SNUipp, Solidaire... en nombre tous ensemble dans l'action sur le dépôt pétrolier de La Rochelle, et à prés de 2000 en manifestation en ville.
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5 février à La Rochelle les #GiletsJaunes reçoivent le renfort des organisations syndicales CGT, FSU, SNUipp, Solidaire... en nombre tous ensemble dans l'action sur le dépôt pétrolier de La Rochelle, et à prés de 2000 en manifestation en ville.

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22 novembre 2018 4 22 /11 /novembre /2018 13:13
17/11/2018 Les gilets jaunes rochelais en action au service de l'intérêt général
17/11/2018 Les gilets jaunes rochelais en action au service de l'intérêt général
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17/11/2018 Les gilets jaunes rochelais en action au service de l'intérêt général
17/11/2018 Les gilets jaunes rochelais en action au service de l'intérêt général

17/11/2018 Les gilets jaunes rochelais en action au service de l'intérêt général

  • Quand la mobilisation sociale, syndicale, populaire et citoyenne se rejoignent tout est possible !

 

  • Jean-Luc Melenchon le 5 décembre 2018 : gilets jaunes, c'est l'histoire de la France qui se joue !

 

C'est ça que l'on attend d'un syndicat !

  • Certains disent : le " mouvement populaire n'est pas syndical " et alors les syndiqués ne font pas partie du peuple ? On gagnera en rassemblant, pas en divisant ou en renvoyant à une manif seul le 1er décembre ou le 1er avril !
  • D'autres disent encore : " regardons ailleurs, ce mouvement est manipulé par le RN ex FN ! "...

Alors soyons clairs :
. la nature a horreur du vide !
. En dehors de quelques rares cas, montés en mayonnaise par la presse aux ordres, les exigences sont sociales et portées par des citoyens comme vous et moi et sans discours politique !
. C'est parce-que tous les salariés actifs, retraités chômeurs n'y sont pas en MASSE, que les syndicats n'y sont pas,... que Le Pen peut parader et tenter d'en revendiquer la paternité !

- N'attendons pas le 1er décembre !
- Allons y en masse en respectant l'absence d'étiquette ostentatoire et les quelques Lepénistes seront noyés dans la masse du peuple en colère !

- NE LEUR LAISSONS PAS LE TERRAIN... et ne divisons pas sous prétexte que.....

 

Sources : Blog de Manon Le Bretton par Manon Le Bretton[1] | mis à jour le 26/09/2021

-

Quelques jours après le lancement de la mobilisation du 17 novembre un peu partout en France, les ronds-points de métropole et d’outremer n’ont pas dit leur dernier mot.

Dans de nombreux secteurs ruraux et péri-urbains, les gilets jaunes tiennent la barricade en se relayant, en s’auto-organisant, dans une démarche qui étonne les manifestants eux-mêmes presqu’autant qu’elle agace une bonne partie des commentateurs bien pensants. Après les sourires entendus face à une mobilisation record des réseaux sociaux – « on verra bien si tous ces énervés du clavier auront le cran de sortir » ; après les procès en récupération, en beaufitude ou en nihilisme environnemental (car c’est à présent entendu : le Français moyen-moyen est vulgaire, d’extrême-droite, et jette sans vergogne ses gobelets Mac Do par la fenêtre de sa voiture diesel) ; voici les accusations de nuire à l’économie française – elle qui, il faut le reconnaître, se portait jusque-là à merveille. Ce matin, notre ministre de l’Intérieur nous explique même que les gilets jaunes sont en voie de « radicalisation » (Ciel ! Des ultra-jaunes ?), et qu’ils fragilisent le pays face au terrorisme ! N’en jetez plus, la coupe est pleine.

 

 

" Les jaunes " à Limoux

" Les jaunes " à Limoux

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Après tout, pourquoi s’étonner de ces réactions de la part des porte-voix plus ou moins assumés de ceux-qui-ne-manquent-de-rien

Les chantres de la mobilité en marche, ceux qui ont le bon goût de se déplacer en avion ou en 4×4 hybride, et qui ont lancé sur les réseaux sociaux le hashtag #SansMoiLe17 dans un élan quasi spontané de mépris décomplexé, mêlant indistinctement les grandes leçons d’écologie aux appels à forcer les barrages routiers. Dans le paysage bigarré des attroupements spontanés, le mot d’ordre le plus communément partagé jusque sous les fenêtres de l’Elysée n’est-il pas « Macron, démission ! » ? Il fallait une riposte ambitieuse : c’est de bonne guerre.

 

 

-

On peut en revanche s’interroger sur les échos troublants que cette petite musique a pu trouver chez ceux qui étaient il y a peu ciblés par les mêmes.

Je veux parler d’une partie des représentants syndicaux qui ont eu à s’exprimer sur la question, et de certains de mes amis, que je pourrais désigner comme militants expérimentés. Ceux-là qui ont allègrement relayé le fameux #SansMoiLe17 sans s’aviser du fait qu’il s’agissait d’un vecteur assez nauséabond de la propagande gouvernementale, ironisant sur l’improbable concrétisation de la colère numérique en mobilisation physique.

 

Qui, constatant le jour J que leurs pronostics étaient invalidés, ont poursuivi en pointant l’absence d’organisation, et ont crié « On vous l’avait bien dit ! » lorsqu’une manifestante a été tuée sur un barrage par une automobiliste.

 

Comme si eux-mêmes n’étaient pas régulièrement visés par ce genre de comportements dangereux, dans les manifestations pourtant encadrées par les Services d’Ordre expérimentés (un militant CGT en fit la triste expérience le 26 mai 2016 à Fos-sur-mer). Comme s’il n’y avait pas eu sur place, aux côtés des gilets jaunes, un nombre conséquent de gendarmes et policiers tout à fait aptes à assurer la sécurité, hors comportements particulièrement imprévisibles d’automobilistes chauffés à blanc par les appels à rentrer dans le tas. Ceux-là même qui sur les réseaux sociaux entonnent avec panache : « Cher gilet jaune, Lorsque je suis venu te chercher pour défendre les services publics, tu n’es pas venu, tu n’étais pas fonctionnaire… », dans une litanie qui veut renvoyer les néophytes aux heures sombres de la collaboration passive – rien que ça.

 

 

-

Entendons-nous bien : mon propos n’est ni de minimiser l’importance des organisations syndicales, ni d’idéaliser niaisement le mouvement populaire des gilets jaunes.

Bien sûr notre histoire sociale doit beaucoup aux organisations syndicales, et leur savoir-faire n’est plus à démontrer (en tout cas pas à moi). Bien sûr les gilets jaunes comptent dans leurs rangs un certain nombre de citoyens hargneux et revanchards, spécialement agressifs à l’encontre des étrangers ou des homosexuels : dénonçons leurs actes avec fermeté. Mais qui peut sérieusement croire qu’il pourrait en être autrement, lorsqu’on regarde en face le paysage social, et la recrudescence de comportements racistes et discriminants au quotidien ? Est-ce une raison pour condamner d’avance la mobilisation populaire et refuser de s’y mêler ? Ce mouvement est divers, il est à l’image de la société française dans ses composantes populaires et moyennes, et ne saurait être exempt de ses aspects les moins glorieux. Ne sommes nous pas face à une phénomène de " lumpenprolétariat " en révolte [2] [3] ?

 

 

-

Mais qu’espèrent les experts en mobilisation sociale, en opposant cette colère à celle des grévistes et manifestants de la loi Travail ou de défense des cheminots ?

C’est non seulement absurde mais totalement contre-productif. D’abord parce que beaucoup de celles et ceux qui étaient dans les manifestations perlées, à l’appel des intersyndicales plus ou moins larges, n’ont pas hésité à rejoindre les rangs des gilets jaunes, si l’on veut bien regarder les choses telles qu’elles sont. Ensuite parce que le fait que beaucoup de nos concitoyens, en effet, se mobilisent ici pour la première fois, devrait non seulement les rassurer sur la prétendue indifférence des Français aux attaques gouvernementales, mais surtout les interroger : pourquoi les mêmes n’ont-ils pas eu ce déclic avant, lorsque les très sérieuses organisations syndicales et/ou politiques les appelaient à une révolte labellisée ?

 

 

-

Pour ma part, je constate que cette mobilisation séduit justement parce qu’elle est absolument transversale.

Aucune bannière ne vient exclure en identifiant les initiateurs – c’est d’ailleurs bien ce qui laisse perplexe les commentateurs. L’emblème du gilet jaune, imposé par le code de la route dans tous les véhicules sans distinction, strictement exempt de tout signe d’appartenance particulière, est un de ces signifiants vides théorisés par Laclau. Et l’on va sur les ronds-points rencontrer un voisin qu’on croisait sans le connaître, tisser des liens de proximité tout en se reconnaissant dans un rejet commun du gouvernement. C’est vague, me direz-vous. Mais c’est justement ce qui permet à tous de s’y retrouver.

Les Jaunes !

Le résultat, ce sont des ébauches de comités citoyens, une occupation de ronds-points et de parkings souvent étonnamment organisée et inventive, dont les formes et les rituels sont en train de s’écrire. Des débordements et de vrais dérapages aussi. C’est, dans les zones rurales autour de chez moi, une mobilisation inédite dans la moindre petite ville où rien de tel ne s’était vu depuis Je suis Charlie, avec une détermination évidente dans la durée. Ce sont des gendarmes et policiers qui, bien souvent, travaillent en bonne entente avec les manifestants dans l’esprit des polices de proximité supprimées par Sarkozy en 2003, contrairement à ce qui a pu se passer dans les grandes villes où les bataillons de CRS sont intervenus parfois violemment. Ce sont des riverains qui se relaient même la nuit, qui viennent apporter les croissants ou une soupe chaude à partager, à présent rejoints par les lycéens que l’on disait perdus à tout jamais dans leurs smartphones, dans des secteurs que l’on croyait éteints, et où Nuit Debout n’avait jamais pénétré. Et surgissent certains mots d’ordres au défi de tous les mépris : rétablissement de l’ISF, revalorisation du smic, justice fiscale, souvent aussi défense des services publics.

 

 

-

Un excellent terreau pour convaincre de l’importance des transports en commun de proximité, ou des structures collectives, pour qui veut bien s’en donner la peine.

Convaincre aussi ceux qui se trompent de colère, ce qui est la plus ardue de nos tâches. Sinon quoi ? Continuer à distinguer les colères pour les opposer, se compter par branche et par syndicat,  en espérant marquer des points aux prochaines élections professionnelles ? Et après avoir bien sermonné les manifestants pour leur manque structuration, leur faire la leçon parce qu’ils ne veulent pas défiler sous la bannière de l’inter-syndicale ? L’exemple des Lip à Besançon, entre autres, a montré que lorsqu’elles savaient prendre le train en marche, les organisations traditionnelles avaient tout leur rôle à jouer dans le succès historique d’une mobilisation inventive.

 

Gageons donc que les centrales syndicales et les militants politiques les plus aguerris finiront par aller y voir de plus près et mettront leur savoir-faire au service d’un élan qui pourrait bien marquer l’histoire des mobilisations sociales : ce serait à mon sens la meilleure preuve qu’ils savent entendre les aspirations populaires. 

 

Note :

[1] Manon Le Bretton : Engagée dans la France Insoumise pour l'Avenir en Commun depuis 2016. Co-responsable de l’École de Formation Insoumise #eFI. Enseignante en Lettres Modernes en collège. Culture, agriculture paysanne, circuits courts, écologie dans l'#Aude et ailleurs. Et en Europe, Maintenant le peuple ! Voir tous les articles par mlebretton

[2] " lumpenprolétariat "

[3Le lumpenprolétariat (de l'allemand Lumpenproletariat : « prolétariat en haillons ») est un terme marxiste, parfois traduit « sous-prolétariat », désignant les « éléments déclassés, voyous, mendiants, voleurs, etc. » du prolétariat.

 

01/12/2018 Les gilets jaunes occupent le port pétrolier de La Rochelle/La Pallice
01/12/2018 Les gilets jaunes occupent le port pétrolier de La Rochelle/La Pallice
01/12/2018 Les gilets jaunes occupent le port pétrolier de La Rochelle/La Pallice
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01/12/2018 Les gilets jaunes occupent le port pétrolier de La Rochelle/La Pallice

01/12/2018 Les gilets jaunes occupent le port pétrolier de La Rochelle/La Pallice

- " Appel de Saint-Nazaire "

Ce texte m'a immensément touché. Chaque phrase, chaque mot a fait mouche. On pourrait le signer tant il met en mot ce que nous, et beaucoup d’autres humains en France et ailleurs, ressentons.

➡️ C’est pourquoi je diffuse cet " Appel de Saint-Nazaire ".
Il mérite d’être entendu, diffusé et surtout suivi.

 

-

5 décembre 2018, Gilets jaunes : le discours époustouflant de Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale

 

Pour en savoir plus :

- 9 décembre 2018 : Gilets jaunes, la France insoumise prend fait et cause pour « l’insurrection civique »

- « Gilets jaunes » : Mélenchon dénonce «l'aveuglement» de la gauche

- "On est ensemble car on est tous dans la merde" : paroles de gilets jaunes

- Le politologue Jérôme Sainte-Marie, fondateur de PollingVox, voit dans la mobilisation du 17 novembre un mouvement né de la base qui pourrait avoir une traduction politique de grande importance.

- GILETS JAUNES : LE SOULÈVEMENT DE LA FRANCE D’EN-BAS

- Jean-Luc Mélenchon : Le mouvement révolutionnaire en jaune

- Gilets jaunes : LA COCOTTE A FINI PAR EXPLOSER

- L’espace des luttes de la France insoumise appelle à rejoindre l’action du 24 novembre des #giletsjaunes

- LA CGT du Cher soutient les gilets jaunes !

- Les travailleurs syndiqués du Havre rejoignent les gilets jaunes

- Mouvement des « gilets jaunes » : la patience récompensée du populisme par Bastien Lachaud

- Syndicalistes contre la vie chère : agir maintenant !

- Philippe Martinez secrétaire général de la CGT : « Notre responsabilité c’est de mettre tout le monde en grève »

- "Gilets jaunes" : qui sont les tenants du mouvement ?

- « Gilets jaunes » : une enquête pionnière sur la « révolte des revenus modestes »

- PHILIPPE MARTINEZ : « GILETS ROUGES OU JAUNES, POUR GAGNER IL FAUT ÊTRE PLUS NOMBREUX »

- Le mouvement des « Gilets jaunes » en France. Une revendication de justice sociale et fiscale

- Une occasion historique : syndicalisme et gilets jaunes

- Avec les gilets jaunes, sommes nous dans un phénomène de " lumpenproletariat " (Le lumpenproletariat est donc une véritable armée, une armée civile, une armée intérieure, dont la violence sert les intérêts des puissants. L'image est à la fois banale et simple : On brûle les voitures de son quartier, pas celles des quartiers riches.) ?

- Karl Marx, Friedrich Engels et le lumpenprolétariat

- Gilets Jaunes et Syndicats – par Jean-Pierre Page

- Macron Président : quelle légitimité ?

- Le Pen, Salvini, Orban : ces projets populistes contraires aux intérêts des Gilets Jaunes

- Gilets jaunes, le soulèvement français : la puissance insoupçonnée des travailleuses

- Les Gilets jaunes, deux ans et un feu qui couve toujours

- Jean-Luc Melenchon : Chroniques de la révolution citoyenne des gilets jaunes

 

Sur le RIC

- Le référendum d’initiative citoyenne : la solution à la crise démocratique ?
- Article 3 : Le référendum d'initiative citoyenne, c'est maintenant !

Les Jaunes !
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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 20:40
Le « progressisme », une auto-définition du macronisme ?

« Le progressisme parle aux gagnants de la mondialisation, peu aux milieux populaires » et constitue le pire des populismes !

Le politologue Jérôme Sainte-Marie décrypte la façon dont Emmanuel Macron veut recréer un clivage avec les conservateurs et les nationalistes.

Pour le politologue Jérôme Sainte-Marie, président de l’institut de conseils et d’études Pollingvox, le « progressisme » revendiqué par le chef de l’Etat se définit surtout « par opposition » aux conservateurs et aux nationalistes.

 

Sources : Midi Insoumis, Populaire et Citoyen par Alexandre Lemarié, | mis à jour le 13/09/2021

- Alexandre Lemarié : Emmanuel Macron veut doter son camp d’un nouveau corpus idéologique, le progressisme. Pour quelle raison ?

Jérôme Sainte-Marie : Cela correspond à trois objectifs. Emmanuel Macron entend d’abord nommer son projet idéologique pour le faire partager autant que possible. Avec l’idée de dépasser le clivage gauche-droite pour s’inscrire dans un axe perpendiculaire à celui-ci, qui est l’opposition entre les progressistes et les nationalistes, assimilés aux réactionnaires.

 

Le deuxième aspect est électoraliste. En imposant une nouvelle lecture du conflit politique, le chef de l’Etat cherche à entretenir les tensions et les contradictions au sein des partis de gouvernement traditionnels, que sont Les Républicains et le Parti socialiste, en espérant que la vie politique française ressemble durablement au second tour de la présidentielle. Le troisième aspect, enfin, est sociologique. Les catégories sociales qui ont amené Emmanuel Macron au pouvoir, que je regroupe dans « le bloc élitaire », sont convaincues de porter un projet réellement progressiste.

 

 

- Alexandre Lemarié : Qu’est-ce que le progressisme revendiqué par M. Macron et La République en marche ?

Jérôme Sainte-Marie : Il est facile à définir, dans la mesure où il a été décrit par anticipation par le philosophe Jean-Claude Michéa, en 2011, dans son ouvrage Le Complexe d’Orphée [Flammarion, 2014] avec en sous-titre « La religion du progrès ». Cela correspond à une projection dans l’avenir débarrassée aussi bien des contraintes au développement capitaliste que pouvait constituer la morale traditionnelle, chère à une partie de la droite, que des limites issues du mouvement ouvrier, chères à une partie de la gauche. C’est aussi un projet adapté au stade actuel d’un capitalisme à la fois mondialisé et financiarisé. Il est porté sans restriction par ceux que le chercheur du Cevipof Luc Rouban a définis dans son livre, Le Paradoxe du macronisme, [Presses de Sciences Po], comme les « socio-libéraux ». C’est-à-dire des gens acquis à la fois au libéralisme culturel et au libéralisme économique le plus abouti. Les cadres supérieurs des grandes entreprises privées en constituent le noyau.

 

 

- Alexandre Lemarié : Le macronisme est-il un progressisme ?

Jérôme Sainte-Marie : Il me paraît clairement une forme de progressisme dans la mesure où il correspond à un accompagnement, voire à une accélération, du cours des choses. Assimilant progrès et croissance, il poursuit l’adaptation de la France à la mondialisation économique et financière. Quant à savoir si cela correspond à un réel progrès, un avenir désirable, la réponse pour chacun dépend de ses valeurs personnelles mais aussi de sa position dans la structure sociale.

 

 

- Alexandre Lemarié : En quoi l’emploi de ce mot est-il une rupture avec le traditionnel clivage gauche-droite ?

Jérôme Sainte-Marie : La gauche pensait pouvoir proposer le libéralisme culturel sans le libéralisme économique. La droite classique, elle, promettait davantage de libéralisme économique, couplé à la défense des valeurs traditionnelles. Le progressisme d’Emmanuel Macron postule que ces entre-deux sont une illusion. Il lui préfère un libéralisme intégré, plus conséquent. Pour autant, le chef de l’Etat ne parle jamais de libéralisme.

 

 

- Alexandre Lemarié : Pour quelle raison ?

Jérôme Sainte-Marie : Il sait qu’il ne peut y avoir de majorité autour du mot « libéralisme », qui, comme « populisme », est chargé d’une connotation très négative dans l’opinion française. Le terme « libéralisme » risquerait de reconstituer le clivage gauche-droite aux dépens d’Emmanuel Macron, en situant ce dernier à droite. Le terme « progressisme », à l’inverse, renvoie davantage à une sémantique de gauche.

 

 

- Alexandre Lemarié : Avec un tel concept, le président se situe donc plutôt à gauche…

Jérôme Sainte-Marie : Au XXe siècle, ce fut un terme porté par la gauche, voire à une époque par le Parti communiste pour désigner ses « compagnons de route ». Son emploi comporte donc un risque pour Emmanuel Macron car il est encore de nature à effrayer une partie d’un électorat issu de la droite traditionnelle, dont le chef de l’Etat a pourtant besoin pour élargir sa base électorale. Son enjeu est de faire subir au mot « progressisme » ce qui a été infligé au mot « réforme ». C’est-à-dire le faire passer du camp de la revendication sociale à celui de la promotion de la dynamique économique.

 

 

- Alexandre Lemarié : N’est-ce pas un concept un peu fourre-tout, au risque d’être difficilement lisible par l’opinion ?

Jérôme Sainte-Marie : C’est un autre risque. Ce mot parle avant tout aux milieux aisés, aux gagnants de la mondialisation. Et très peu aux milieux populaires. Surtout, il dénote d’un optimisme très décalé avec ce que ressentent la majorité des Français, qui anticipent plutôt une dégradation de leurs conditions de vie. Veulent-ils plus de concurrence, plus d’individualisme ? Dans les « trente glorieuses », les Français anticipaient l’avenir de manière positive. Aujourd’hui, face au chômage, au déclassement et aux mutations culturelles subies, ils ne souhaitent pas forcément une accélération des processus.

 

 

- Alexandre Lemarié : Pourquoi M. Macron veut-il résumer les européennes à un combat entre populistes et nationalistes ?

Jérôme Sainte-Marie : Chez le chef de l’Etat, le progressisme se définit un peu par lui-même mais davantage par opposition. Parfois face aux conservateurs et aux réactionnaires. Le plus souvent face aux nationalistes et aux souverainistes, comme il l’a fait dans son discours devant le congrès réuni à Versailles, le 9 juillet. En cela, il s’inscrit dans une visée essentielle de son projet : maintenir l’arrimage de la France à l’Europe. C’est ce qui lui a valu ses soutiens initiaux. Il réanime ce concept pour mettre en scène à l’occasion des européennes un conflit entre ce qu’il appelle la « lèpre » populiste et les forces de progrès, c’est-à-dire peu ou prou, entre le camp du mal et celui du bien.

 

 

- Alexandre Lemarié : Cette approche binaire ne risque-t-elle pas d’étouffer le débat démocratique ?

Jérôme Sainte-Marie : Schématiser l’enjeu des européennes comme un conflit entre progressistes et nationalistes est une dramatisation telle du débat politique qu’elle rend celui-ci pratiquement impossible.

 

Plutôt que de penser une scène démocratique où des projets divers s’affrontent, également légitimes, il instaure une césure morale, voire une ligne de front. Cette diabolisation de l’adversaire aboutirait à étendre aux eurosceptiques, voire à tous les eurocritiques, la stigmatisation dont font l’objet depuis trente ans les électeurs du Front national.

 

-------------------------------

 

1er mai 2018 : un tweet de Macron... qui en dit long !-

Le « progressisme », une auto-définition du macronisme ?

-Quand je vois Brigitte Macron comparer son mari à Atlas qui porte le monde[1], voici l'image qui me vient subitement

Le « progressisme », une auto-définition du macronisme ?

 

-Le macronisme est un séparatisme ! par Adrien Quatennens député France insoumise

 

Note :

[1Fini Jupiter, Brigitte Macron compare son mari à Atlas, « ce dieu qui porte la voûte terrestre »

 

Pour en savoir plus :
- 
Macron : la démocratie sans le peuple

- Qu'est-ce que le «capitalisme populaire» prôné par Emmanuel Macron ?

- Libéraux contre populistes, un clivage trompeur

- Macron Président : quelle légitimité ?

- Le progressisme est le pire des populismes

- LE « PROGRESSISME » D’EMMANUEL MACRON EST-IL SYNONYME DE PROGRÈS SOCIAL ?

- Jean-Luc Mélenchon : Emmanuel Macron : le libéralisme autoritaire 

- NPA : Le macronisme est un autoritarisme : « projet de société global »

- Progressisme ou fascisme? De quoi Emmanuel Macron est il le nom ?

- Le virage thatchérien d’Emmanuel Macron

- Le macronisme, un progressisme totalitaire

- Macron lâche le progressisme, connoté à gauche, pour la souveraineté, référence de droite

- Le Royaume-Uni est un exemple parlant de ce qu’entend le président Emmanuel Macron par « progressisme ». Sous couvert de politiques libérales destinées à « libérer » le pays de ses archaïsmes (entendre solidarité, aides sociales, impôts), les gouvernements progressistes ont choisi de mener une véritable guerre contre les pauvres. Non pas contre les causes de la pauvreté, mais bien contre les pauvres, vu comme les seuls responsables de leur situation https://www.lemondemoderne.media/la-pauvrete-est-un-choix-politique/.

- Le Macronisme, une sorte de fascisme inédit

- Macron s’est transformé durant son mandat en mime grimaçant de l’extrême droite

- Dans L’Express, Macron se place dans le camp des anti-Lumières

- Qu'est-ce que le « capitalisme populaire » prôné par Emmanuel Macron ?

- Jean-Luc Melenchon : " Les castors dînent avec Le Pen "

- La France d’Emmanuel Macron n’est certes pas la Hongrie d’Orbàn ou la Russie de Poutine, mais elle présente toutes les caractéristiques d’un pays qui connaît une imprégnation ou un Zeitgeist (esprit du temps) néofasciste

- Séparatismes :

- « Le macronisme nous fait courir le risque d’accélerer “ l’archipélisation ” d’un pays toujours plus divisé »

- Sécurité : le séparatisme des médias

- Emmanuel TODD " Le MACRONISME est un POPULISME "

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3 août 2018 5 03 /08 /août /2018 15:48
Qu'est-ce que le « capitalisme populaire » prôné par Emmanuel Macron ?

Sources : notamment Libération, Midi Insoumis, Populaire et Citoyen le 03 aout 2018, mis à jour le  31/05/2023

Dans son discours du 9 juillet 2018 devant le Congrès[1], Emmanuel Macron a défendu un « capitalisme populaire » qui « passe par un investissement des salariés dans les entreprises avec un nouvel élan de la participation et de l'intéressement ». Cette notion de « capitalisme populaire » qui permettrait notamment au public d'acheter des parts d'une entreprise, y compris nationalisée, renvoie à l'ère Thatcher au Royaume-Uni et au programme du Rassemblement National (ex FN).

 

Ainsi, la Première ministre britannique voyait dans le capitalisme populaire|2] « une croisade destinée à permettre au plus grand nombre de participer de plein droit à la vie économique de la nation » en 1986. David Cameron avait repris l'idée en 2012[3], déclarant qu'un des « thèmes consistants des conservateurs a toujours été l'ambition de construire une nation d'actionnaires, d'épargnants et de propriétaires immobiliers ».

 

En France, la notion de « capitalisme populaire » faisait partie du programme de Marine Le Pen[4] lors de la campagne présidentielle de 2012. La candidate du Front national proposait ainsi « l'instauration d'une réserve légale de titres » pouvant atteindre 10% du capital dans les entreprises de plus de 50 salariés, qui leur donnerait « l'accès aux dividendes mais pas au vote[8] ».

 

 

- Macron passe aux actes...

Ainsi, Macron reprend la sémantique d’extrême-droite, défendu durant la première cohabitation[7] par le club de l’Horloge, ou de Michel de Poncins (fondateur d'un Parti capitaliste populaire, dont le manifeste Tous capitalistes rencontre un certain succès « dans les milieux frontistes et traditionalistes catholiques[8]. »), un rédacteur du programme FN (aujourd'hui Rassemblement National) dans les années 80.

 

Et c’est Macron qui dit faire barrage à l’extrême-droite ? !

 

 

- Première mise en œuvre concrète : la vente des logements sociaux !

" Pour un capitalisme populaire ", comment faire de la France un pays de propriétaires et d'investisseurs comme s'interrogeait  Xavier Rolet le 08/12/2014 dans Les Échos[6] ? Pourquoi ne pas commencer par le parc HLM ? Il vaut quelque 225 milliards d'euros, en se basant sur les loyers perçus sur 4,5 millions d'unités converties en emprunt à trente ans. Offrons aux locataires, à coût égal, un titre de propriété !

 

Ainsi, le texte de loi "évolution du logement, de l’aménagement et du numérique" (Elan), adopté le 12 juin 2018 en 1ére lecture (voir détail du scrutin) à l'Assemblée nationale et qui prévoit, véritable vente à la découpe du patrimoine commun[9][10], de multiplier par cinq les ventes de logements sociaux à leurs occupants ou à des tiers constitue une première mise en œuvre pratique de ce concept de « capitalisme populaire » en donnant l'illusion de s'attaquer à la concentration des richesses au mains de quelques uns.

 

 

- La " réforme de l'entreprise " second volet

L’édifice du macronisme medefiste pour reconfigurer l’entreprise capitaliste et ses modalités de domination s’appuient sur trois piliers législatifs ultralibéraux :

  • une refonte du code du travail, ce sont les ordonnances Macron de 2017 véritable coup d'état social ;
  • une nouvelle loi sur la protection du secret des affaires parue au JO du 30 juillet 2018 et ce malgré le dépôt, par les groupes France Insoumise, Gauche Démocrate et Républicaine, Nouvelle gauche d'un recours devant le Conseil constitutionnel[15] ;
  • une loi sur la structure et le fonctionnement des entreprises donnant encore plus d’importance à l’actionnariat, dite Loi PACTE.

 

Sur ce dernier point, s’inspirant des conclusions du Rapport Notat- Senard[11] sur la réforme de l’entreprise, Macron entend redéfinir le rôle de l’entreprise jusque dans le Code civil au travers d'une Loi PACTE[12].

 

Nicole Belloubet, ministre de la Justice, l'affirme  : «  On a bien déjà changé le Code du travail, alors pourquoi pas le Code civil… Il ne faut rien s’interdire.[14]  »

 

Pour les Économistes atterrés " le rapport Notat- Senard lui-même (121 pages) est dense, et formule 20 propositions. Toutes évidemment ne sont pas de la même importance. Nous nous concentrerons ici sur trois d’entre elles, à notre sens largement principales. Mais auparavant et pour en saisir le sens et la portée, un préalable est nécessaire. Il a trait à ce qu’on peut considérer comme la toile de fond sur laquelle le débat sur l’entreprise se mène aujourd’hui en France. "... et accouche d'une souris[13].

 

Pour lire cette note dans son intégralité, téléchargez le fichier en PDF.

A suivre donc de prés !

 

 

- Ce qu'il en dit : Jean-Marie Dormian[5]

Sources : RoueLibre

L’oxymore trompeur et désuet du « capitalisme populaire »

 

Dans son discours devant le Congrès, Emmanuel Macron a défendu le principe moderniste d’un « capitalisme populaire » qui « passe par un investissement des salariés dans les entreprises avec un nouvel élan de la participation et de l’intéressement ». L’association de la référence au « capitalisme » avec celle du « peuple » relève véritablement de la supercherie la plus complète et même du miroir aux alouettes ! Il s’agit d’une pure invention ultra-libérale qui surgit dans le périodes où il faut trouver un moyen de lier l’entreprise avec des salarié(e)s pour lesquels on prépare de mauvais coups. Posséder des actions n’accorde aucun privilège et aucune part au pouvoir dirigeant. En fait cette notion de « capitalisme populaire » qui permettrait donc au public d’acheter des parts d’une entreprise, y compris nationalisée, renvoie à l’ère Thatcher au Royaume-Uni dont on connaît les effets produits sur l’emploi. La Dame de Fer voyait en effet dans le capitalisme populaire « une croisade destinée à permettre au plus grand nombre de participer de plein droit à la vie économique de la nation » en…. 1986. Une conception qui n’a pas produit les effets escomptés dans bien des secteurs comme les mines, les transports, l’énergie. Elle a été reprise par son disciple David Cameron qui en 2012, déclarait qu’un des « thèmes consistants des conservateurs a toujours été l’ambition de construire une nation d’actionnaires, d’épargnants et de propriétaires immobiliers »....

 


...Il serait aussi utile de rappeler que de Gaulle n’avait pas eu l’audace d’associer « capitalisme » et « populaire » mais qu’il avait préféré lancer la notion de « participation » en juillet 1967 confirmé par un texte paru le 17 août. il avait forcé son gouvernement peu enclin à de telles initiatives De Gaulle à promulguer une ordonnance à laquelle il a personnellement veillé sur la mise en œuvre obligatoire de la « participation » dans les entreprises de 100 salariés et plus. C’est d’après des témoignages de l’époque le Général de Gaulle lui-même qui avait imposé contre toutes les oppositions ces dispositions dans le train de mesures économiques et sociales prises par ordonnances en plein été, et qui les a défendues pour éviter qu’elles soient vidées de leur substance. Il aurait même rédigé de sa main une note comminatoire pour le Gouvernement dont le témoin de l’époque qui faisait le lien entre l’Élysée et le Gouvernement sur ce sujet indique qu’elle portait en haut de la page la mention « Voici ce qu’il faut faire » !- allant plus loin que le projet que ce dernier, sur lequel de nombreuses personnalités politiques de l’époque ont travaillé. Nous voici donc revenus plus d’un demi-siècle en marche arrière. Il semble que le Président de la République n’ait pas lu jusqu’au bout les principes édictés par de Gaulle car ils étaient bien plus révolutionnaires et modernes que ceux qui ont été vaguement évoqués à Versailles !


« Il faut encore que dans la grande évolution très considérable et inévitable, toutes nos activités, le travail et les travailleurs trouvent leur sécurité en dépit des changements d’emploi ou d’emplacement qui sont nécessaires. Ce à quoi l’aide publique est maintenant employée sous toute sorte de formes, soit à l’échelle de la nation, soit à l’échelle des régions et il faut enfin que dans les entreprises, la participation directe du personnel au résultat, au capital et aux responsabilités deviennent une des données de base de l’économie française. Très vaste transformation sociale dans laquelle l’intéressement  qui est maintenant prescrit par la loi constitue une importante étape. Comme le bonheur, le progrès ça n’existe que par comparaison. » Des propos qui ouvraient bien d’autres avancées sociales que celles du « capitalisme populaire » principe étriqué issu de l’imagination de ces penseurs qui considèrent que l’argent virtuel reste le meilleur moyen de détourner les consciences citoyennes. De Gaulle ne ut jamais mettre en œuvre sa réforme sociale puisque mai 68 vint donner d’autres droits aux salarié(e)s qui depuis n’ont cessé d’être rabotés par des gouvernements dévoués au « capitalisme impopulaire ».


Chaque mesure, chaque réforme, chaque décision est en lien direct avec le « pognon » susceptible, dans une société de surconsommation, de régler tous les problèmes. Pour la pauvreté il est ainsi envisagé de réduire… les frais bancaires. Pour la sécurité routière on invente le 80km/h qui procurera… des subsides pour les hôpitaux. Pour les collectivités locales il invente le malus… contraint qui doit rapporter du bonus à l’État sans améliorer d’un iota sa situation réelle ! Partout on ne parle que de milliards à économiser… au titre de la participation au redressement des finances publiques.

 

Bref le « capitalisme populaire » n’est qu’un oxymore de plus à mettre au rang des bizarreries politiciennes.

 

Notes :

[1] Emmanuel Macron devant le Congrès de Versailles - Son discours en intégralité

[2] https://www.margaretthatcher.org/document/106498

[3] David Cameron pledges era of 'popular capitalism'

[4] Marine Le Pen dévoile son "capitalisme populaire"

[5] Jean-Marie Darmian

[6] Xavier Rolet  : Pour un capitalisme populaire

[7] La première cohabitation en France a lieu de mars 1986 à mai 1988 : alors que François Mitterrand est président de la République depuis 1981, les élections législatives de mars 1986 portent à l'Assemblée nationale une majorité de droite.

[8] CHAPITRE 10. " UN PROGRAMME « RÉVOLUTIONNAIRE » ? " par Pierre-André Taguieff source : Nonna Mayer et Pascal Perrineau " Le Front national à découvert "

[9] Loi Logement : les députés décident de faciliter la vente des HLM

[10] la France insoumise et la loi ELAN

[11] L'entreprise, objet d'intérêt collectif : rapport NOTAT Nicole, SENARD Jean-Dominique, BARFETY Jean-Baptiste

[12] Projet de Loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises)

[13] Changer l'entreprise ? Quand la montagne accouche d'une souris

[14] Réforme. Redéfinir le rôle de l’entreprise jusque dans le Code civil

[15] Loi secret des affaires : LFI, GDR et NG déposent un recours devant le Conseil constitutionnel

 

 

- Emmanuel Todd : " Macron est un enfant du Front National "

« On a eu pendant une longue période une sorte de comédie gauche-droite, où Sarkozy faisait semblant d’être raciste, Hollande faisait semblant d’être hostile aux banques, puis finalement tout le monde faisait la même chose. »

 

Emmanuel Todd était l'un des invités de notre dernier débat : « La finance a-t-elle pris le pouvoir ? », dans Vraiment Politique, l'émission d'Aude Lancelin.

 

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24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 13:33
Emmanuel Macron et Alexandre Benalla ou la société du 10 décembre !
Emmanuel Macron et Alexandre Benalla ou la société du 10 décembre !

La configuration nous fait irrésistiblement penser à la conquête du pouvoir par Louis-Napoléon Bonaparte (dit Napoléon le petit) entre 1848 et 1852.

Comparaison n’est pas raison, certes, mais éclairer un événement présent à la lumière d’une expérience passée peut aider à en saisir le contenu et la dynamique.

 

Sources : le Blog de René Revol le 23 juillet 2018

Au moment où j’écris ces quelques lignes la crise politique ouverte ce mois de juillet 2018 par l’affaire Alexandre Benalla[1] est loin d’être finie et d’avoir développé toutes ses conséquences. Mais d’ores et déjà, on peut en tirer une appréciation du système de pouvoir mis en place par le nouveau président de la république depuis 2017. Ne revenons pas ici sur le caractère particulier de l’affaire, assez extraordinaire, où l’on voit un chargé de mission de la Présidence de la République se substituer aux autorités policières légitimes et remplir lui-même des tâches de maintien de l’ordre en le faisant avec une brutalité assez ahurissante et en arborant des insignes qu’il n’a pas le droit de porter. Ne revenons pas non plus sur la faute grave commise par la Présidence de la République qui, mis au courant de l’événement dès le lendemain du 1er mai, s’est contentée d’une sanction administrative légère (une suspension de 15 jours) et a camouflé l’affaire aux autorités judiciaires alors que l’article 40 du code de procédure pénale exige que la Présidence saisisse le procureur de la République.

 

Ce qui nous intéresse ici c’est le système de gouvernance mis en place par Emmanuel Macron une fois arrivée au faîte du pouvoir. Il a manifestement installé à l’Élysée des structures parallèles aux structures de l’État pour garantir la toute-puissance de sa Présidence. Cela est cohérent avec son attitude de mépris de tous les corps intermédiaires qu’il manifeste depuis son élection : réduire au maximum le pouvoir du Parlement où il souhaite n’avoir qu’une majorité aux ordres, ne tenir aucun compte du dialogue social avec les organisations syndicales, contraindre les collectivités locales et leurs élus en leur imposant sa propre politique au mépris des mandats donnés par les électeurs locaux, ne tenir aucun compte des mouvements associatifs et des organisations non-gouvernementales en France et dans le monde… La campagne électorale qui a mené Emmanuel Macron au pouvoir a été construite comme une opération de commando dirigée par une petite bande. Sa victoire a été acquise grâce aux circonstances et aussi au soutien d’une partie significative du capital financier qui avait besoin de mettre à la tête de l’État une personne libre de toutes les attaches traditionnelles de la société et disposée à mettre en œuvre son programme ultralibéral. Le résultat est que la petite bande de la campagne est désormais seule à la tête de l’État. Son caractère hétéroclite et son manque d’homogénéité sautent aux yeux avec comme seul ciment la fidélité à la personne du chef. On n’y retrouve des dirigeants d’entreprise aventureux, des hauts cadres de l’État en mal de reconversion, des communicants plus ou moins heureux, des gens issus de la sécurité privée et des videurs de boîte de nuit

 

 

- Or cette configuration nous fait irrésistiblement penser à la conquête du pouvoir par Louis-Napoléon Bonaparte entre 1848 et 1852.

Le contexte social et politique est très différent et la suite des événements promet un destin bien différent à Emmanuel Macron. Mais on peut trouver dans cette expérience historique quelques leçons pour le présent. Après la révolution de février 1848, la deuxième République française traverse une crise majeure marquée par deux oppositions irréductibles. D’une part l’opposition entre les monarchistes et les républicains, et d’autre part l’opposition entre le mouvement ouvrier avec ses organisations socialistes et syndicales en construction, et la bourgeoisie désireuse d’asseoir sa nouvelle domination. Dans cette crise qui ne semble pas trouver d’issue, aucun camp ne semblant l’emporter définitivement, un homme seul se présente pour réunifier la nation, auréolé du prestige de son oncle (l’empereur Napoléon Ier). Il prétend se situer au-dessus des partis, des factions, des classes sociales et se dit capable de rassembler le peuple. Un grand nombre des partisans de l’ordre, banquiers, industriels, militaires ou cléricaux, trouve en lui une solution à la crise et le soutient.

 

 

- C’est ainsi qu’il se fait élire le 10 décembre 1848 premier Président de la République Française.

La majorité des républicains était opposée à une élection présidentielle où l’on ne choisit qu’un homme, préférant la représentation parlementaire collective. À partir de là, Louis-Napoléon Bonaparte va rassembler une petite coterie de fidèles parmi les fidèles avec l’objectif de prendre en main tous les pouvoirs de l’État. Cette petite bande rassemble des aventuriers de tous poils : Des hommes d’ordre issus des forces de sécurité, des nobles déclassés, des bourgeois n’ayant pas réussi à accumuler une fortune, des anciens policiers plus ou moins véreux, des déclassés sociaux qui trouvent ainsi un emploi et, comme le dit si joliment Karl Marx dans le 18 brumaire, des soudards… Cette petite équipe est à la fois méprisée et soutenue par les oligarchies capitaliste, militaire et cléricale : méprisée parce qu’elle ne fait pas partie de la bonne société avec ses mœurs policées mais soutenue parce que ces mêmes oligarchies y voient un moyen de rétablir l’ordre contre la révolution qui hante l’Europe en ce printemps des peuples. Le chef et sa petite troupe organisent minutieusement le coup d’État qui leur donnera, le 2 décembre 1851, le pouvoir absolu.

 

 

- Naturellement, aujourd’hui, nous n’en sommes pas là.

Mais quand on regarde de près la personnalité d’Alexandre Benalla, on retrouve des caractéristiques similaires à celles des membres de la société du 10 décembre. Un jeune homme de 26 ans, rapidement passé par la gendarmerie dont il est réserviste, qui aime les armes, qui aime jouer aux grands chefs, qui donnent des ordres aux dirigeants de la gendarmerie et de la préfecture de police, qui se targue de fréquenter de très près le couple présidentiel, partageant quasiment toutes ses vacances et l’accompagnant dans tous ses déplacements… cela est très parlant mais il faut aller plus loin. Comme on l’a appris, l’Élysée envisageait de créer son propre service de sécurité totalement indépendant de la gendarmerie nationale et de la police nationale, en contradiction avec toutes les dispositions républicaines de notre histoire. Et c’est Alexandre Benalla qui était chargé de sa mise en œuvre. C’était le début d’un processus d’autonomisation de l’institution présidentielle par rapport à la république commençant par le cœur du pouvoir : le monopole de la force.

 

Mais la machine a déraillé sur un événement qu’on croyait pouvoir étouffer. Le petit chef se croyait tout permis jusqu’à violenter un couple de jeunes gens pacifique en marge du cortège du 1er mai.

 

Le contingent réalise toujours le nécessaire et c’est toujours à travers des événements imprévus que les forces de l’histoire font leur chemin. Le projet d’Emmanuel Macron de changer notre régime politique en une sorte de bonapartisme moderne (comme je l’explique dans une précédente note présentant son projet de révision constitutionnelle) vient de se révéler au grand jour, aux yeux de tous les Français et du monde, à travers un événement particulier tout à fait révélateur.

 

La crise politique ouverte va poursuivre son travail de destruction et nous donne la responsabilité de préparer l’avènement de la sixième république pour redonner le pouvoir au peuple.

 

Et puisque certains d’entre vous sont à la recherche de bonnes lectures de vacances, je vous conseille de lire ou de relire Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte de Karl Marx.

 

 

- Affaire Benalla : Collomb ment. Macron doit être auditionné.

Intervention de Jean-Luc Mélenchon le 23 juillet 2018 à l’issue d’une journée d’audition de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Benalla. Ce jour, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et le préfet de police de Paris Michel Delpuech était entendus. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé les mensonges de Gérard Collomb et a appelé à ce que le président de la République Emmanuel Macron soient auditionnés par la commission d’enquête parlementaire.

"Le responsable, c'est moi", déclare Emmanuel Macron devant les élus de la majorité" https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/affaire-benalla-le-responsable-c-est-moi-declare-emmanuel-macron-face-a-la-majorite_2865345.html         Exigeons l'instauration du référendum révocatoire https://laec.fr/s3m2

"Le responsable, c'est moi", déclare Emmanuel Macron devant les élus de la majorité" https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/affaire-benalla-le-responsable-c-est-moi-declare-emmanuel-macron-face-a-la-majorite_2865345.html Exigeons l'instauration du référendum révocatoire https://laec.fr/s3m2

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6 juin 2018 3 06 /06 /juin /2018 21:18
 Pour combattre la résignation, multiplions les fissures !

" L'enjeu est de sortir les gens de la résignation " F. Ruffin

 

Un camarade m'écris : « C'était bien le 26 mai, même si trop calme. Aujourd'hui, on fait quoi à part se regarder le nombril ? C'était encore juste un truc de merde pour calmer nos ardeurs ?  »

 

Sources : Eric Durand | modifié le 19 septembre 2019

- Je comprends son propos et je lui ai répondu : « Pour combattre la résignation, multiplions les fissures ! »
Car personne ne se regarde le nombril ! Tout le monde est victime de la situation.

Regardons la, cette situation telle qu'elle est.

Car tout à la fois, nos concitoyens :

  • sont assommés par la multiplication des " réformes ", loi El-Khomri, APL, Assurance chômage, ordonnances Macron...  annoncées et mises en œuvre ;
  • subissent la division syndicale et un syndicalisme réformiste et libéral majoritaire, celui de la CFDT[9] ;
  • sont victimes de la très faible implantation syndicale (environ 11% de syndiqués essentiellement dans la fonction publique). En 2005, seulement 30% des établissements de 20 à 49 salariés et 60% des établissements de 50 salariés et plus ont des élus syndiqués et DS[1] ce qui ne veut pas dire une implantation syndicale réellement active. En 2012  (51,6 %) des salariés sont dans des entreprises de moins de 49 salariés[2].... (et certains voudraient que l'on appelle à la gréve générale ou insurrectionnelle) ;
  • ont peur de la répression patronale qui est bien réelle et de la précarité du travail qui éloigne les jeunes de l'engagement syndical[7] ;
  • sont victimes de discrimination au travail quand ils sont syndiqués (un sur deux)[8] ;
  • constatent que depuis 12 ans et le retrait du CPEil n'y a pas eu de victoire sociale d'ampleur et que si cela n'a pas été un échec total... patronat et gouvernements on réussi pour l'essentiel, a faire passer leurs projets ;
  • voient bien que la présence de bastions syndicaux puissants (ex : SNCF, EDF....) n'ont pas empêché les mauvais coups de pleuvoir... y compris pour les salariés de ses entreprises là ;
  • sont freinés par le risque de perdre leur emploi en cette période de fort chômage et de développement de la précarité ;
  • ont été trahis dans leurs espoirs par les différents gouvernements dits " de gauche " qui ont mené une politique... de droite et en particulier Hollande, et ne se retrouvent plus dans les classification ou qualificatif " de gauche " qui a été dévoyé ;
  • sont massivement anesthésiés par le 4iéme pouvoir (celui des médias)[10] au mains de quelques uns[11] qui ne cessent de vomir sur les syndicats qui se battent et la seule force d'opposition réellement puissante (la FI) et en capacité de rassembler ;
  • sont empêtrés par les difficultés de vie du quotidien et ne trouvent pas le temps du recul nécessaire à la réflexion et au débat... ou tout simplement n'ont pas les moyens d'agir : bas salaires, précarité ;
  • ne participent plus à la vie politique[6] (42% des ouvriers n'ont pas voté aux dernières élections présidentielles[4]), ou votent FN à 37% (26% pour les privés d'emploi)[3], non pas par adhésion à son programme, mais par rejet de ceux qui les ont trahi en se présentant sous étiquette " de gauche " (Sur le phénomène d'abstention, le vote ouvrier lire aussi : Les chiens votent Front National ! Certains chats aussi !  ;
  • subissent les divisions artificielles et savamment entretenues entre le monde syndical, associatif et politique sous de fallacieux arguments politiciens voire des certitudes pour ne rien bouger au nom de la Charte d'Amiens[5] ;
  • ou se réfugient dans la violence individuelle pour s'attaquer au système (black blocs ou autres)...

en définitive, pour la masse d'entre eux, sont résignés parce-qu'ils ne voient d'issue ou ne croient pas à la possibilité d'en sortir !

 

 

-Construire une issue, combattre la résignation, ça, c'est notre taf !
Certains d'entre nous se disent révolutionnaires, c'est bien !
Mais être révolutionnaire, ce n'est pas appeler à la grève générale tous les jours quand on sait ce que je viens d'exposer.

Regardons ce qu'en dit Jean Ziegler qui appelle à " l'insurection des consciences "
 

Être révolutionnaire c'est « être capable d'entendre pousser l'herbe » ; « la révolution avance sur les pas d'une colombe » : ces pensées, confiées respectivement par Marx et Nietzsche (deux des plus fins observateurs du processus révolutionnaire -, invitent leurs disciples d'aujourd'hui à faire preuve d'une extraordinaire attention à chaque bruissement, à chaque opportunité de composer un peu mieux, un peu plus cette insurrection collective.... [...]

Ou bien c'est nous qui abattrons l'ordre cannibale du monde, ou c'est personne.
Mais si nous ne sommes pas capable en ce moment de le faire tomber par un affrontement généralisé (citoyen, social, associatif) à l’échelle d'un pays, voire planétaire, et bien frappons le de multiples coups jusqu'à le fissurer.... et engouffrons nous dans la fissure !

« Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures », Ernesto Che Guevara.... !
L'espérance prend forme dans l'existence de ces fissures, et surtout dans la perspective de nouvelles fissures.

 

Chaque lutte, chaque élargissement de la base du rassemblement est une nouvelle fissure dans le système économique et politique en place (la lutte des cheminots, celle héroïque des infirmiers du Rouvray, la mobilisation du 26 Mai..., en sont chacune une, la révolte citoyenne des gilets jaunes en constituant une étape essentielle).... alors multiplions les fissures !

 

Note :

[1] http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2007.04-14.2.pdf

[2] Les salariés dans les entreprises en 2012, selon leur taille

[3] Présidentielle 2017 : ouvriers, chômeurs, jeunes... Qui a voté quoi ?

[4] Front national ou abstention : comment votent les ouvriers

[5] Jean-Luc Mélenchon : de Macron à l'hypocrisie de la Chartre d'Amiens

[6] On rappelle que les classes populaires ont été les plus abstentionnistes à l'élection présidentielle de 2017, comme l'analyse Céline Braconnier dans son article intitulé : "pas de chrysanthèmes pour les variables lourdes de la participation" publié dans la Revue Nationale Française de Science Politique du printemps 2018. Les petites classes moyennes se sont également abstenues, mais un peu moins que les classes populaires. On entendait un éditocrate traiter de façon péjorative les Gilets Jaunes "d'abstentionnistes", sous-entendu des citoyens de seconde zone : qui, n'ayant pas voté, n'ont pas droit au chapitre. Pourtant, ce sont bien ces "abstentionnistes", qui redéfinissent complètement le périmètre du champ politique, réservé jusque là aux seuls professionnels de la politique. Et surtout les thèmes prioritaires comme l'amélioration du pouvoir d'achat, thème tombé depuis longtemps en déshérence par la "gôche", et on parle d'expérience : m'étant faite traiter "d'archéo" et de ringarde", pour se battre et s'être battue constamment sur ce thème. En revanche, on regrettera que les GJ ne parlent pas davantage de la situation des chômeurs et des bénéficiaires de minimas sociaux.   

[7] La précarité du travail éloigne les jeunes de l'engagement syndical

[8] sont victimes de discrimination au travail quand ils sont syndiqués (un sur deux)

[9CFDT, un syndicalisme pour l’ère Macron

[10] L'expression « quatrième pouvoir » désigne la presse et les médias

[11] un groupe de 10 milliardaires pèse 90% des ventes de quotidiens nationaux vendus, 55% de l’audience des télés, et 40% de celle des radios.

 

Pour en savoir plus :

- François Ruffin : « L’enjeu est de sortir les gens de la résignation »

- Tisser les luttes par Frédéric Lordon

- Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures

- C'est le peuple que nous voulons rassembler, pas les partis !

- Jean-Luc Mélenchon : « La construction d’un peuple révolutionnaire n’est pas un dîner de gala »

- Le 26 mai, ils ont braqué Paris !

- Serge Halimi : Pas de convergence des luttes sans une perspective politique

 

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14 mai 2018 1 14 /05 /mai /2018 09:52
Macron... une idée en gestation : supprimer la 5ème semaine de vacances ?
Macron... une idée en gestation : supprimer la 5ème semaine de vacances ?
Macron... une idée en gestation : supprimer la 5ème semaine de vacances ?

C. Barbier en éclaireur pour préparer le terrain ?

 

Invité de M comme Maïtena le 7 mai, Christophe Barbier a remis ça (il en avait déjà mis une louche le 28 juillet 2017) en estimant qu'il faudrait renoncer provisoirement à la 5e semaine de congés payés ainsi qu'aux RTT.

 

Sources : AVC. Parcours du combattant  par Willy | mis à jour le 28 avril 2023

Ainsi, c'est le très libéral Christophe Barbier, éditorialiste de l'Express (propriété de Mr Drahi-BFM-WC), et supporter ultra libéral de Macron, qui prépare le terrain de ce qui se trame dans les coulisses du pouvoir et pourrait bien, une fois le seconde journée de solidarité (travail gratuit) digérée attendre les Français à une rentrée prochaine.

 

Ne vous trompez pas : Barbier n'est là que pour lancer les idées libérales les plus révoltantes si chères à Macron, afin d'habituer les gens aux mesures d’austérité les plus dures, lisez bien :

" De nombreux Français seront en vacances dès ce soir et se reposeront pendant le mois d'août. Les vacances, rite sacro-saint en France peuvent-elles être menacées? ... quand on regarde la situation économique actuelle, l'idée d'un gros coup de collier où les gens renonceraient à une partie de leurs vacances est toujours d'actualité. Nous nous sommes offerts en 1981, une cinquième semaine de congés payés. Mais il serait temps, aujourd'hui, que les Français renoncent d'eux-mêmes à cette cinquième semaine. Quatre semaines de vacances et on supprime aussi les RTT. Je sais que je ne vais pas me faire beaucoup d'amis, mais je vous souhaite, quand même, de bonnes vacances ".

 

Tu as raison Barbier, suppot du MEDEF et de la finance, messager de Macron qui va raser de près les Français, tu portes bien ton nom.

Ton prochain édito sera certainement sur la suppression de la 4e semaine, puis la 3e semaine, afin d'arriver au système américain de seulement 15 jours de congés par an...

 

Commentaire pertinent d'un lecteur de ce torchon :

" Ces élites, elles me font doucement grincer des dents ! Qu'il aille travailler quotidiennement sur une chaîne de production, qu'il aille travailler dans des établissement de santé, qu'il aille faire de l'aide à domicile, qu'il aille travailler dans le BTP, désolé de ne pas citer tous les métiers difficiles ET APRÈS ON EN REDISCUTE. Qu'il m'explique comment supprimer des RTT et la Cinquième semaine de congés aidera notre pays à se redresser. Il n'y a déjà pas assez de travaille pour tout le monde !"...

 

 

- Alors qu'elle issue ? Construisons une marée populaire contre les réformes Macron, le 26 mai

 

Macron... une idée en gestation : supprimer la 5ème semaine de vacances ?
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14 mai 2018 1 14 /05 /mai /2018 07:59
A La Rochelle et Saintes aussi... vers une marée populaire contre les réformes Macron, le 26 mai...

Le compte à rebours a commencé !

Une semaine pour faire de cette #MaréePopulaire du #26Mai un immense succès...

point de passage incontournable dans la construction d'un nouveau Front populaire dont nous avons besoin !

 

- Communiqué unitaire : “ Nous travaillons à une marée populaire contre les réformes Macron, le 26 mai ”

Paris le mardi 3 mai 2018.
Plusieurs organisations syndicales, associatives et politiques se sont réunies ce 3 mai en vue d’échanger sur la situation dans le pays. Elles travaillent à une “marée populaire” pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité partout en France le samedi 26 mai.


Ces organisations se donnent jusqu’au 16 mai pour élargir ce cadre, réunir leurs instances et lancer définitivement ce grand rendez-vous citoyen.


Les organisations présentes : CGT, Union Solidaires, Snesup FSU, Syndicat de la magistrature, Attac, Fondation Copernic, Femmes Égalité, Convergence pour les services publics, groupe parlementaire France Insoumise, Ensemble, NPA, PCF, PCOF, PG, Reso, Collectif Fête à Macron le 5 mai.

A La Rochelle et Saintes aussi... vers une marée populaire contre les réformes Macron, le 26 mai...

- Appel national pour des marées populaires le 26 mai

Voici l’appel pour des marées populaire le samedi 26 mai pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité :

Un constat s’impose, Emmanuel Macron, son gouvernement et le Medef sont décidés à imposer coûte que coûte une restructuration en profondeur de la société française : politiqued’austérité, destruction des droits des salarié.es, introduction de la sélection à l’entrée de l’université, casse des services publics, aggravation du sort des sans emplois, réorganisation aggravant les inégalités en matière d’accès à la justice, réforme fiscale favorable aux plus riches, loi répressive contre les migrant.es, priorité donnée au secret des affaires contre le droit à l’information, introduction de l’état d’urgence dans le droit commun, répression des mouvements sociaux et des jeunes des quartiers populaires, utilisation de l’égalité femmes-hommes comme simple outil de communication, sans moyens financiers, alors que les femmes sont les premières concernées par les régressions sociales… sans oublier une politique militariste au niveau international. La multiplication des mesures prises avec brutalité sur tous les fronts a un objectif, celui de créer un effet de sidération et espérer ainsi empêcher toute riposte. Le patronat profite de la situation pour multiplier les restructurations et rester sourd aux revendications du monde du travail. En s’en prenant aux personnels à statut, en particulier aux cheminot.es, Emmanuel Macron espère, s’il l’emporte, casser tout esprit de résistance.

 

Ce coup de force peut échouer, car les mobilisations se multiplient dans le pays, chacune avec sa spécificité : journée nationale d’action, grèves, occupation d’universités, manifestations… Il appartient évidemment aux organisations syndicales de décider, avec les personnels concernés, de leurs formes d’action. Chacune d’entre elles a, a priori, des ressorts différents, mais au-delà de tel ou tel aspect, ce dont il est question concerne la nature même de la société dans laquelle nous voulons vivre. Voulons-nous vivre dans une société où les droits sociaux seraient réduits à néant, où les services publics et la sécurité sociale auraient disparu, où l’inégalité de traitement des territoires serait la règle, où l’accès à l’université serait de plus en plus réduit, où les lanceuses et lanceurs d’alerte et journalistes seraient bâillonnés, où les défis écologiques seraient soumis aux intérêts de la finance, où le logement, les HLM et les locataires seraient marchandises, où la lutte contre les discriminations se réduit à des discours ? Ou, au contraire, voulons-nous une société plus juste, plus solidaire, plus démocratique, plus égalitaire avec un meilleur partage des richesses ? Tel est l’enjeu.

 

Le gouvernement espère que ces mobilisations sectorielles restent isolées et qu’il pourra les défaire les unes après les autres en tenant bon, en les laissant s’épuiser ou en les réprimant. Affichant sa détermination, il espère ainsi nous décourager. Il se trompe, comme le montre la multiplication des collectifs citoyens en lien avec les salarié.es, les retraité.es et les étudiant.es ainsi que le succès de la solidarité aux grévistes, notamment à ceux de la SNCF. Il s’agit maintenant d’aller plus loin et, toutes et tous ensemble, d’affirmer dans la rue que des alternatives existent, que nous ne nous résignons pas au sort que nous promet ce gouvernement. Il fait la sourde oreille, il faut le forcer à nous entendre et à retirer ses projets.

 

Dans le respect de nos champs d’interventions respectifs, nous voulons aller au-delà de toutes les mobilisations positives qui existent déjà et rassembler toutes les forces sociales, syndicales, associatives, politiques pour construire et réussir ensemble un grand rendez-vous citoyen. Partout en France organisons le samedi 26 mai une marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité.

 

  • Signataires nationaux :

Alternative et autogestion - Alternative Libertaire - APEIS - ATTAC - Climat social - Collectif des - Associations Citoyennes - Collectif National pour les Droits des Femmes - Collectif La Fête à Macron - Confédération Générale du Travail - Coordination nationale de défense des hôpitaux et maternités de proximité - Convergence nationale de défense des services publics - DIDF - DIEM25 - Droit au Logement - Ecologie sociale - Europe Ecologie Les Verts - Les Effronté.es - Ensemble ! - Femmes Egalité - Fondation Copernic - France Insoumise - Gauche Démocratique et Sociale - Génération.s - MJCF - Mouvement Ecolo - Mouvement National des Chômeurs et Précaires - Nouvelle Donne - Nouveau Parti Anticapitaliste - Parti Communiste Français - Parti de Gauche - Parti Ouvrier Indépendant Démocratique - PCOF - PCRF - République et Socialisme - Résistance Sociale - Snesup-FSU - Solidaires - Syndicat des Avocats de France - Syndicat de la Magistrature - UEC - UNEF -UNL

 

- Le 26 Mai doit permettre l'unité populaire face à Macron et son monde (Adrien Quatennens député France insoumise)

 

- Après le 26 mai..... Emmanuel Macron annonce sa démission !

Publié par Citoyens Résistants d'Hier et d'Aujourd'hui (CRHA) https://www.facebook.com/rassemblementdesglieres/videos/1874312585941646/

A La Rochelle et Saintes aussi... vers une marée populaire contre les réformes Macron, le 26 mai...
A La Rochelle et Saintes aussi... vers une marée populaire contre les réformes Macron, le 26 mai...
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2 mai 2018 3 02 /05 /mai /2018 21:15
Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle

- Le COMITE 5 MAI de La Rochelle pour " faire sa FÊTE à Macron " a OFFICIELLEMENT été créé le 19 avril.

C'est en présence d'une trentaine de citoyens issus de tous horizons politique, syndical, associatif.... ou pas que L'APPEL du collectif aux ROCHELAIS pour un rassemblement citoyen, social, politique et associatif à l'occasion du 5 mai à été adopté à l'unanimité



Madame, Monsieur, Chers ami.e.s et Camarades,

 

En réponse à l'appel national nous venons de constituer officiellement le " Comité du 5 mai de La Rochelle "

 

Il est ouvert à toutes et tous : syndicats et syndicalistes, associations et membres d'associations, partis politiques et membres de partis politiques, citoyen.ne.s ..

 

Nous avons toutes et tous de bonnes raisons de dire STOP à MACRON et de créer une mobilisation sociale et citoyenne de masse pour arrêter le bras des casseurs.

 

Faut-il dresser la liste ? Elle est longue. Trop longue.

 

Ordonnances travail et « nouveau pacte ferroviaire », hausse de la CSG sur les pensions des retraités.e.s, pour les étudiant.e.s, la sélection à l'université, pour les futurs licencié.e.s, ceux de Carrefour, Pimkie et tant d’autres, plafonnement des indemnités, « maltraitance institutionnelle » dans les Ehpad, sans que la ministre de la Santé trouve autre chose à y répliquer que : « La France n'a pas les moyens budgétaires. », nouvelles attaques contre les retraites à l'automne, menaces sur les statuts des fonctions publiques, menace de l'institution d'une journée supplémentaire de travail gratuit, remise en cause des régimes de retraite spéciaux et instauration de la retraire à points........

 

Cette même France du président Macron qui a supprimé l'Impôt sur la fortune pour les actionnaires et plafonné l’impôt sur le capital : les « moyens budgétaires », elle les a trouvés, en milliards et en urgence. Cette même France où les firmes du CAC40 accumulent près de cent milliards de profits, du jamais vu depuis 2007. Cette même France qui vient d'offrir aux multinationales opacité et impunité grâce au «secret des affaires».

 

En résumé : tout pour ceux qui ont déjà tout ; rien pour ceux « qui ne sont rien ».

 

Mais tout ne se passe pas aussi tranquillement. Partout ça résiste : les cheminot.e.s évidemment, les facs également, Air France, les hôpitaux, les éboueur.euse.s, les caissier.ère.s, les électricien.ne.s... Mais en ordre dispersé, sans leur trait d'union. Si ces ruisseaux de colère convergeaient, quel fleuve puissant ne formeraient-ils pas.

 

Il y a autre chose aussi, moins visible, plus souterrain, mais plus massif, plus explosif : quelque chose qui ressemble à un vaste désir d’autre chose. Quoi ? On ne sait pas, ou pas encore. Mais autre chose que cet économisme étroit, cette bureaucratie patronale qui contrôle, qui « manage », qui évalue sans relâche, qui maltraite aussi. Et ne connaît rien d’autre que ses ratios.

 

Le texte du projet de loi sur la SNCF contient 84 fois le mot « concurrence ». Mais 0 fois « climat », « réchauffement », « biodiversité ». Leur projet de société ? Un dogme sans autre finalité que produire et vendre. Sans bonheur commun, sans solidarité, sans avenir ensemble. Les sans-statut dressés contre ceux qui en ont un afin de protéger ceux qui ont tout.

 

Il est probable que Macron ne se rende pas compte que, sous son règne, tout devient très clair, trop clair. Le moment est peut-être venu de lui faire savoir, pour notre part, où nous en sommes. Dans les ordonnances SNCF, se trouvent repliés tous les éléments d’un monde dont nous ne voulons pas. Si ce qui est clair pour nous ne l’est pas pour lui, rassemblons-nous donc pour le lui expliquer un peu plus nettement. Premier anniversaire à l’Elysée ? Qu’il sente non pas la bougie mais le vent du boulet.

 

La conscience grandit que cette affaire des cheminot.e .s nous concerne tous et toutes. Et par conséquent que la dispersion des luttes nous fera tous perdre. Nous pensons qu’il n’y a pas d’autre moyen de le dire qu’une grande manifestation nationale à Paris.

 

Que ce samedi 5 mai signale aux puissances d’argent qu’elles n’ont pas gagné, et que le plus grand nombre ne veut pas de leur monde.

 

Et que le 5 mai, ce grand nombre… se met en marche.... et ce n'est qu'un début !

 

Cet appel rochelais est lancé par des syndicalistes, des membres d'associations et des partis politiques ou pas. Nous appelons à rompre avec la néfaste division entre les mondes syndicaux, associatifs et politiques et ouvrir la voie d’une méthode : celle du « tous ensemble » et d’une unité tournée vers l’action.

 

C'est la raison pour laquelle nous vous proposons de nous rejoindre pour construire ensemble cette riposte citoyenne et sociale ayant le 5 mai pour étape et sans laquelle rien ne sera possible.

Recevez nos salutations militantes

  • Les premiers signataires du collectif : MARTIN J. Luc ; VINET Claude ; DE LAPORTE Philippe ; AVRIL Caroline ; WITTEVERT Martine ; COUSSEAU Emma ; LEROUX Patrice ; LEFORT Remi ; ROCHER Sylvie ; DURAND Eric ; BOUNAAS Karim ; ROUSSEL Gregory ; DA CUNHA José ; CHAUVEAU Jean Yves ; GARNIER Ghislaine ; NAMYAS Myriam ; MARCOUX Claudine ; GOMEZ-MATHIEU Liliane ; COINDET Philippe ; GRATON Catherine ; CONAN Jean Philippe ; GRELAUD Pascale ; VINCE Daniel ; FOUBERT Roger ; DARODES Alain ; VILLALONGUE Michèle ; SELLIER MARLIN Marie Claude...
  • Nouveaux signataires : BRATS Eléonore ; Alain KERMARREC ; Patrick Delaigue ; Alain KERMARREC

 

Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle

- A la fête à Macron du 5 mai le peuple a rendez-vous avec son Histoire !

Signifions notre mécontentement de la politique libérale et austéritaire !

 

Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle

- Regards publie dans Libération un appel de plus de cinquante artistes et intellectuel-les qui appellent à un rassemblement citoyen le 5 mai, à Paris, pour protester contre la "politique libérale et autoritaire" d’Emmanuel Macron.

Dans la fête, la revendication, la pluralité, la conquête et le rassemblement.

Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle

- Vous cherchez de bonnes raisons de faire la fête à Macron le 5 Mai
En voilà quelques une !
 

Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
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Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
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Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle

- Quel succès ! Et quelle journée ! Un monde fou s'est retrouvé dans les rues de Paris et dans d'autres villes partout en France !

A Paris, le 5 mai 2018, la marche « fête à Macron » qui a réuni 160 000 personnes a constitué, (au delà du nombre des participants et des polémiques stériles qui s'y attachent et ne changent rien quant à la réalité vécue) une véritable démonstration de force contre la politique du président de la République.


Par la diversité syndicale, politique, associative et citoyenne le 5 mai contribue d'une manière incontournable à la construction de la grande unité populaire dont nous avons besoin, celle qui fait sauter toutes les cloisons. Elle sera l’alternative à ce pouvoir à ce monde pourri de l’égoïsme, de l’argent, de la maltraitance populaire. (...) et appelle à une suite rapide par un rendez-vous citoyen, syndical, social, politique et associatif de plus grande ampleur encore sur l'ensemble du pays.... et pourquoi pas, en effet le 26 mai !

Le 5 Mai, " faire sa fête à Macron " par ceux qui restent à la Rochelle
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24 avril 2018 2 24 /04 /avril /2018 12:27
Tisser les luttes

Sources : Le MONDE Diplomatique par Frédéric Lordon

- Donc le 5 mai. Mais quoi le 5 mai ? Et pourquoi si loin ?

La fragmentation des dates, des cortèges et des revendications sectorielles est un fléau. Si ces luttes n’aperçoivent pas qu’elles se fondent toutes dans une cause commune, et que leur réel objectif c’est cette cause commune, elles seront toutes défaites. Or c’est l’évidence : si la chose est plus abstraite qu’une grille ou un statut, c’est quand même bien d’une unique matrice que vient le poison qui dévaste tous les secteurs du travail. Appelons-la néolibéralisme pour faire simple. Nous savons en quoi il consiste : en la soumission de toute activité humaine à la rationalité managériale sous contrainte de concurrence généralisée. C’est-à-dire à la déshumanisation de tout. Le spectacle du forçage n’est jamais si frappant que lorsqu’il se donne dans le secteur public, converti au knout à des logiques qui lui étaient radicalement étrangères. Pierre Bourdieu n’exagérait rien quand il parlait d’enjeux civilisationnels en 1995[1]. Lorsque la manière, l’état d’esprit, la forme des relations, en quoi consiste le service du public est remplacé par la subordination aux seules logiques du nombre, c’est bien en effet d’une destruction civilisationnelle qu’il s’agit.

 

 

- La matrice du désastre

On n’en trouve sans doute pas d’illustration plus grotesque ni plus misérable que la proposition par La Poste d’un service « Veiller sur ses parents », offre très finement segmentée et tarifée en fonction de prestations dûment calibrées, et dont on voit immédiatement à quoi elle conduit : ce que le postier faisait de lui-même, porteur conscient d’un rôle social, ne comptant pas son temps, devient un enfer de standardisation d’où toute présence humaine est vouée à s’absenter. Comme toujours, le déchirement passera au travers des individus, encore remplis de leur manière ancienne et qui ne renonceront pas comme ça aux exigences élémentaires du contact humain, mais désormais asservis à la grille des temps, l’objectif du nombre de vieux et du bénéfice par vieux à tenir.

 

Voilà comment, en effet, on détruit un monde. Il n’est pas un hasard que l’homme qui préside à ce désastre soit Philippe Wahl, ex-membre du cabinet de Michel Rocard, le premier ministre chéri de la gauche de droite, célébré par toute la classe nuisible énamourée, médias de marché en tête, comme l’homme de la modernité, quand sa responsabilité historique réelle aura été d’ouvrir tout le secteur public à la destruction néo-managériale. Les infirmières et les médecins à bout, les soignants et soignantes des Ehpad au désespoir, l’université ravagée, les suicides à Orange, à La Poste, immanquablement à la SNCF, voilà l’héritage historique réel de Michel Rocard.

 

La dette aura été le levier de cette conversion forcée, elle-même précédée par une stratégie particulièrement vicieuse de paupérisation délibérée du service public[2]. Starving the beast annonçaient déjà les néolibéraux américains dans les années 70. Et rien de plus simple ! Il suffit de baisser massivement les impôts pour, comptant avec l’inertie relative des dépenses, ouvrir immédiatement des déficits. Et dégager le terrain pour le tapis de bombes idéologique – l’impossibilité de vivre au-dessus de ses moyens, l’État en faillite, la dette à nos enfants. Alors commence l’ajustement du côté des dépenses. Et la paupérisation est en marche. La dégradation du service n’est plus qu’un appel clignotant à la privatisation. Quant à certaines entités para-publiques, elles n’ont plus le choix pour survivre que de s’endetter. Toute la logique du travail s’en trouve réorganisée autour de la seule contrainte financière. Comme l’a rappelé Bernard Friot à Tolbiac le 3 avril en évoquant l’hôpital, les soignants des années 1970 qui étaient au bonheur de soigner pour soigner, connaissent désormais le malheur d’avoir à soigner pour rembourser.

 

Voilà comment après avoir intensifié l’asservissement actionnarial dans le privé, on soumet le public lui aussi à l’empire du nombre. Voilà la matrice où les Carrefour, les Ehpad, les hospitaliers, les postiers, les cheminots bientôt, et tant d’autres, trouvent leurs malheurs. Bourdieu, parlant de la misère du monde, enregistrait les effets, ici se tient leur foyer.

 

Il arrive parfois qu’un ensemble impersonnel de structures se trouve son incarnation parfaite. Rarement l’histoire nous aura fait la faveur d’une personnification aussi criante de vérité : un banquier d’affaire, porté au pouvoir par toutes les forces de l'argent, presse de l’argent en tête. Il est la zombification managériale du monde en personne, incapable de comprendre une situation humaine hors des abstractions du nombre. Toute confrontation avec un individu réel, autre qu’un entrepreneur du numérique, est vouée au désastre communicationnel. Le « dialogue » entre Macron et une infirmière du CHU de Rouen, si l’on peut appeler « dialogue » le fracassement d’une parole vivante contre le mur de l’autisme comptable, pourrait rester comme le résumé parfait d’une époque, la terrible confirmation du propos de Friot : l’une dénonce le manque des moyens pour que puissent travailler convenablement « des gens qui ici se donnent un mal de chien », l’autre répond par le ratio du déficit public et de la dette par rapport au PIB – non sans invoquer, comme de juste, « nos enfants ». Une caméra saisit la mine de commisération qui se peint sur le visage de la ministre Buzyn découvrant que les infirmières n’entendent rien à la macroéconomie de la dette publique, et en trois secondes d’un plan volé tout est dit.

 

Une salariée du CHU de Rouen a profité de la visite officielle d’Emmanuel Macron pour lui faire part de son quotidien et ses inquiétudes. Après cet échange, le chef de l’Etat a fait quelques annonces concernant le plan autisme qui sera présenté vendredi 6 avril par Edouard Philippe.

- Un nombre contre un autre

Notre vie est livrée à ces gens-là. Les arrêter de mettre méthodiquement toute la société à sac : tel est le sens du combat d’aujourd’hui. C’est peu dire qu’il excède celui des cheminots, ou des agents de la fonction publique, ou de n’importe quelle autre catégorie, même s’il les comprend tous. C’est pourquoi les luttes fragmentées, fixées sur leurs revendications propres, occupées seulement à « se compter », défilant en itinéraires différents (comme le 22 mars à Paris), arcboutées sur la grève de semaine comme l’unique moyen (qu’elle soit l’un des moyens, qui le nierait ?), portent la certitude de l’erreur stratégique, par méconnaissance des enjeux réels, et celle de la défaite. Car, comme souvent dans l’histoire, la victoire passe par le nombre. Un nombre contre un autre en quelque sorte ! Le nombre politique contre le nombre managérial (lire « Ordonnances SNCF : l'occasion »).

 

  • Et voilà le sens du pari du 5 mai : réaliser le nombre politique. Le nombre frappe les esprits. Une manifestation nationale, de masse, n’est pas juste « une manif de plus ». C’est une démonstration de force. C’est pourquoi elle est un objectif en soi – même si elle n’est en fait qu’un objectif intermédiaire. Pour réaliser le nombre, dans la rue, il faut un week-end. Beaucoup, entendant l’initiative du 5 mai, se sont inquiétés qu’elle ne vienne que beaucoup trop loin. S’ils savaient comme nous le pensons aussi. Mais, posé l’objectif de la manifestation de masse, qui fait tout le sens de cette initiative, il suffit de prendre un agenda et de constater. 21 avril : trop tôt pour la logistique d’un tel événement. 28 avril : jour de grève des cheminots, pas de trains pour acheminer vers Paris. L’un et l’autre (21 et 28) au surplus en pleine vacances de printemps parisiennes. Première date réaliste : le 5 mai.

 

  • Mais alors pourquoi pas le 1er mai ? Parce que ce sont les confédérations qui organisent les 1er mai et qu’elles les organisent locaux. Le nombre, lui, appelle la concentration. De viser après le 1er mai expose alors à la critique d’être à la remorque du calendrier de la CGT. D’autres sont aussi catégoriques : c’est bien de remorque qu’il s’agit, mais celle de la FI. Pour désamorcer les traqueurs de récupération, le mieux sera peut-être de leur dire que l’idée même est conçue pour être récupérée. Mais récupérée par tous, ce qui signifie par personne. Toutes les organisations, politiques, syndicales, associatives, sont invitées à se l’approprier – pourvu qu’elles soient capables du discernement minimal et d’accepter de se fondre dans un ensemble plus vaste qu’elles.

 

En tout cas, pour la constitution du nombre, le 5 mai est la première date, et c’est vrai qu’elle est loin. Nous n’avons le choix que de faire avec cette tension. Mais nous avons aussi le devoir de ne pas simplement en prendre notre parti. Il ne se passera rien le 5 mai s’il ne se passe rien entre temps, et d’abord pour soutenir les cheminots qui sont le fer de lance particulier de cette lutte générale, et ont besoin de tout et de tous pour tenir. La proposition lancée à la bourse du travail insiste sur la date du 19 avril, dont il ne faut pas simplement faire un défilé mais, après avoir marché, une occasion de rassemblement dans ou près des gares, pour que s’y retrouvent, se parlent, s’organisent, des gens ordinairement séparés : cheminots « chez eux », étudiants, salariés de toutes sortes. Mais tous les événements intermédiaires, quelle que soit leur forme, seront bons à prendre. Tous construiront une dynamique dont le 5 mai pourrait être une culmination – et un élan pour le coup d’après.

 

 

- Le nombre et le tissage

Dans les événements intermédiaires, il y a d’ailleurs des occasions à créer pour combler toutes les lacunes de la proposition telle qu’elle a été lancée le 4 avril. Beaucoup de personnes, en effet, ont fait remarquer de criantes absences : pas un mot de la ZAD, ni des chômeurs, ni des paysans, ni des quartiers, les éternels délaissés des mouvements sociaux. Elles ont raison (même si, à décharge, ce ne serait peut-être pas trop demander que de solliciter un peu d’indulgence, et plaider la précipitation). Mais le fait demeure – où l’on retrouve, entre parenthèses, la vertu des réseaux d’interaction, qui viennent palier les manques des groupes d’initiatives. Et pourraient d’ailleurs offrir une forme, susceptible de répondre aux insuffisances mêmes qu’ils ont soulevées. Car la convergence des luttes n’est pas le seul modèle offert à leur composition. Les luttes, ça se tisse également. Si la convergence, au sens étroit, fait à un moment dans la rue la masse, le nombre, dont nous avons impérativement besoin dans la confrontation globale, une foule d’autres rapports sont à envisager.

 

Et notamment ceux qui visent à connecter – connecter des luttes que leur distance dans l’espace physique comme dans l’espace social, rend mutuellement ignorantes les unes des autres. Une connexion, ça n’est parfois qu’un mot. Quand en 2016 les ouvriers des raffineries déclarent que « s’il y a encore des jeunes blessés dans les manifs à Paris, on bloque », c’est une connexion – bien plus en fait : une merveille politique et sociale. Qui ne voit la force symbolique que revêtiraient des cheminots décidant de faire rouler les trains sur Nantes pour acheminer tous ceux qui ne sont pas décidés à regarder l’évacuation de la ZAD sans rien faire ? Et comment ne pas penser qu’il y a cent connexions de cette sorte à établir ? – l’une d’entre elles, déjà trouvée, consistant, en ces caisses de grève, dont le succès, d’ailleurs, est un signe[3].

 

Mais dans son genre également, l’extension de la répression policière-judiciaire ne créé-t-elle pas un intérêt commun à se retrouver, et notamment de faire la connexion avec la jeunesse des banlieues qui l’aura expérimentée de plus longue date et à plus haute intensité que tout le monde ? De l’abattage ordinaire dans les quartiers jusqu’à Tarnac en passant par le quai de Valmy, les Goodyear et les PSA, le fil de principe est absolument continu. Il n’y a que dans les têtes qu’il n’existe pas encore assez. Tous ces gens ont des histoires de garde-à-vue, de détention, de tribunal à se raconter – comme a commencé à le montrer la journée « Farce doit rester à la justice », ils découvriront que ce sont les mêmes histoires, et qu’à force d’être à ce point les mêmes, ça créé des liens.

 

Y a-t-il secteur de la société française plus concerné que les banlieues par la démolition de l’État social, le retrait de tous les services publics ou leur état d’abandon ? Et cette déshérence générale n’a-t-elle pas également de quoi parler aux populations rurales laissées à leur extinction par désertification. Que faudrait-il organiser pour que s’opèrent ces rencontres improbables, que tout justifie pourtant en principe, entre des associations de quartier de La Courneuve et des maires de petites communes – mais quelle image choc ! Et combien d’autres images aussi frappantes ne sont-elles pas en attente d’être produites ? Dont la réunion produirait un fameux tableau d’ensemble. Et une singulière vision du pouvoir : un groupuscule de forcenés, retranchés derrière des ratios et des cars de CRS.

 

Mais il n’y aura pas de tableau d’ensemble sans une lecture d’ensemble de la situation. On peut même dire sans le moindre paradoxe que toutes les causes particulières doivent rejoindre la cause générale, et peut-être s’y oublier en partie, pour trouver leur plus puissante expression. Que, pour le coup, si le travail des intellectuels a un sens, ce ne peut être que de contribuer (eux aussi), avec les moyens qui leur sont propres, à la dégager. Mais quels bénéfices ! Car la cause générale, pour peu qu’elle devienne bien visible, appelle d’elle-même et le tissage et le rassemblement général. Et les AG du 19 avril et la manifestation du 5 mai. Et la nappe des connexions et le nombre concentré. La première préparant le second, et annonçant tout ce qui pourra suivre de la cause commune et de sa force constituée.

 

Notes :

[1] Lire Pierre Bourdieu, « Pour un savoir engagé », Le Monde diplomatique, février 2002.

[2] Voir « Dette : le chantage », le chapitre IX du Manuel d’économie critique du Monde diplomatique, sorti en 2016.

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13 avril 2018 5 13 /04 /avril /2018 22:03
APPEL aux ROCHELAIS : le 19 avril tous à l'AG pour préparer la fête à Macron !
APPEL aux ROCHELAIS : le 19 avril tous à l'AG pour préparer la fête à Macron !

et le 5 MAI,... faisons la fête à Macron !

 

Le 19 mai, on participe massivement à l'initiative d'action unitaire CGT - FSU - Solidaire - UNEF à 11H place de la Motte Rouge à La Rochelle et le soir à 18h30 tous à L'AG pour préparer la fête à Macron du 5 Mai.

 

Sources :  La Fête à Macron La Rochelle

 

Madame, Monsieur, Chers ami.e.s et Camarades,

Le mercredi 4 avril, la Bourse du Travail à Paris était pleine à craquer, plus de 600 citoyens, syndicalistes, étudiantes, cheminot.e.s, etc. rassemblé.e.s. Et plus de 1200 autres personnes, à l’extérieur, qui n’ont pu rentrer.

A la quasi-unanimité, ces deux assemblées ont voté pour une manifestation nationale, à Paris, le samedi 5 MAI.

 

En réponse à l'appel national[1] nous venons de constituer le " Comité du 5 mai de La Rochelle "

Il est ouvert à toutes et tous : syndicats et syndicalistes, associations et membres d'associations, partis politiques et membres de partis politiques, citoyen.ne.s ..

Nous avons toutes et tous de bonnes raisons de dire STOP à MACRON et de créer une mobilisation sociale et citoyenne de masse pour arrêter le bras des casseurs.

Faut-il en dresser la liste ? Elle est longue. Trop longue.

Ordonnances travail et « nouveau pacte ferroviaire », hausse de la CSG pour les retraité.e.s, pour les étudiant.e.s, la sélection à l'université, pour les futurs licencié.e.s, ceux de Carrefour, Pimkie et tant d’autres, plafonnement des indemnités, « maltraitance institutionnelle » dans les Ehpad, sans que la ministre de la Santé trouve autre chose à y répliquer que : « La France n'a pas les moyens budgétaires. », nouvelles attaques contre les retraites à l'automne, menaces sur les statuts des fonctions publiques........

Cette même France du président Macron qui a supprimé l'Impôt sur la fortune pour les actionnaires et plafonné l’impôt sur le capital : les « moyens budgétaires », elle les a trouvés, en milliards et en urgence. Cette même France où les firmes du CAC40 accumulent près de cent milliards de profits, du jamais vu depuis 2007. Cette même France qui vient d'offrir aux multinationales opacité et impunité grâce au «secret des affaires».

En résumé : tout pour ceux qui ont déjà tout ; rien pour ceux « qui ne sont rien ».

Mais tout ne se passe pas aussi tranquillement. Partout ça résiste : les cheminot.e.s évidemment, les facs également, Air France, les hôpitaux, les éboueur.euse.s, les caissières, les électricien.ne.s... Mais en ordre dispersé, sans leur trait d'union. Si ces ruisseaux de colère convergeaient, quel fleuve puissant ne formeraient-ils pas.

Il y a autre chose aussi, moins visible, plus souterrain, mais plus massif, plus explosif : quelque chose qui ressemble à un vaste désir d’autre chose. Quoi ? On ne sait pas, ou pas encore. Mais autre chose que cet économisme étroit, cette bureaucratie patronale qui contrôle, qui « manage », qui évalue sans relâche, qui maltraite aussi. Et ne connaît rien d’autre que ses ratios.

Le texte du projet de loi sur la SNCF contient 84 fois le mot « concurrence ». Mais 0 fois « climat », « réchauffement », « biodiversité ». Leur projet de société ? Un dogme sans autre finalité que produire et vendre. Sans bonheur commun, sans solidarité, sans avenir ensemble. Les sans-statut dressés contre ceux qui en ont un afin de protéger ceux qui ont tout.

Il est probable que Macron ne se rende pas compte que, sous son règne, tout devient très clair, trop clair. Le moment est peut-être venu de lui faire savoir, pour notre part, où nous en sommes. Dans les ordonnances SNCF, se trouvent repliés tous les éléments d’un monde dont nous ne voulons pas. Si ce qui est clair pour nous ne l’est pas pour lui, rassemblons-nous donc pour le lui expliquer un peu plus nettement. Premier anniversaire à l’Elysée ? Qu’il sente non pas la bougie mais le vent du boulet.

 

La conscience grandit que cette affaire des cheminot.e .s nous concerne tous et toutes. Et par conséquent que la dispersion des luttes nous fera tous perdre. Nous pensons qu’il n’y a pas d’autre moyen de le dire qu’une grande manifestation nationale à Paris.

  • Que ce samedi 5 mai signale aux puissances d’argent qu’elles n’ont pas gagné, et que le plus grand nombre ne veut pas de leur monde.
  • Et que le 5 mai, ce grand nombre… se mette en marche !

 

Cet appel rochelais est lancé par des syndicalistes, des membres d'associations et des partis politiques ou pas. Nous appelons à rompre avec la néfaste division entre les mondes syndicaux, associatifs et politiques et ouvrir la voie d’une méthode : celle du « tous ensemble » et d’une unité tournée vers l’action.

C'est la raison pour laquelle nous vous proposons de nous rejoindre pour construire ensemble cette riposte citoyenne et sociale ayant le 5 mai pour étape et sans laquelle rien ne sera possible.

Nous sommes à votre disposition pour vous rencontrer et vous invitons à nous retrouver : jeudi 19 avril à 18h30 salle de Rompsay 27 rue de Chagnolet à Périgny Rompsay

 

Recevez nos salutations militantes

Le collectif

Notes :

[1] Appel au samedi 5 mai : faire sa fête à Macron !

Pour en savoir plus

- Le site national de la Fête à Macron

APPEL aux ROCHELAIS : le 19 avril tous à l'AG pour préparer la fête à Macron !
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19 mars 2018 1 19 /03 /mars /2018 15:00

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 27/06/2023

Il y a mai 1968....

 

- Le seul mai 1968 que retiennent le patronat, la bourgeoisie et les forces qui les servent, c'est...

 

E. Macron envisageait de commémorer les 50 ans de mai 68 !... Lequel ?
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et... mai 1968 !

 

- Le mai 1968 que, pour l'essentiel, les travailleurs retiennent, c'est la force et le fruit de leur lutte

Fruit de la lutte que l'oligarchie voudrait nous faire oublier en ne retenant que la violence dans laquelle, ceux qui occupaient les entreprises, n'étaient pour l'essentiel d'entre eux pas acteurs...

 

E. Macron envisageait de commémorer les 50 ans de mai 68 !... Lequel ?
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Sources : Site de la CGT

Les principaux acquis du constat de Grenelle.

  •  Augmentation du Smig de 35% et de 56% pour les salariés agricoles ;
  •  Augmentation générale des salaire de 10% en moyenne ;
  •  Reconnaissance légale de la section syndicale d’entreprise et de l’exercice du droit syndical dans l’entreprise ;
  •  Proposition d’aller par étapes aux 40 heures et engagement d’une réduction de deux heures de la durée hebdomadaire pour les horaires hebdomadaires supérieurs à 48 heures ;
  •  Révision des conventions collectives sur la base du constat de Grenelle, réduction et intégration des primes dans le salaire ;
  •  Sécurité sociale (branche maladie) : réduction du ticket modérateur applicable aux visites et consultations (de 30% à 25%) ;
  •  Avance de 50% du salaire perdu pendant la grève, théoriquement récupérable jusqu’au 31 décembre 1968 ;
  • Les négociations par branches et entreprises vont amplifier, parfois de manière considérable, les acquis du constat de Grenelle.

Quelques exemples :

  • La reconnaissance du droit syndical dans l’entreprise s’accompagne dans nombre de secteurs de mesures protectrices et/ou d’heures de délégation.
  • Ainsi : à Citroën, crédit mensuel de 120 heures pour les délégués syndicaux ;
    • bénéfice du plein traitement pour les congés d’éducation syndicale, à la SNCF, dans la Fonction publique ou les industries du Verre ;
    • mise en place pour les Mineurs de comités de bassin inspirés des comités d’entreprise ;
  • En matière de salaires, des augmentations substantielles de salaires s’ajoutent aux acquis du constat de Grenelle ainsi que la suppression des abattements de zone. Par exemple, augmentation du salaire garanti de + 18 % dans l’habillement, de +12% à +46% dans le Bâtiment selon les départements, de +28% dans la Chimie ;
  • En matière de durée du travail, nombreux sont les secteurs d’activité qui obtiennent des réductions et des congés supplémentaires : passage de 48h à 45 heures dans l’Agriculture, de 48h à 42 dans le Papier-carton, de 46h à 44h30 chez les cheminots, de 45h à 42h dans la Santé publique, de 48h à 40h, selon un calendrier précis, dans le Verre.

 

Grenelle, c’est aussi une relance généralisée de la négociation, qui va se maintenir pendant presque 10 ans, jusqu’au retournement économique de 1977 et à la montée du chômage de masse.

 

Ce sont aussi les acquis de Grenelle qui lancent des groupes de travail, dont l’un, qui se réunit pendant 2 ans, débouche sur l’accord du 9 juillet 1970, instituant la formation professionnelle continue dans toutes les entreprises de 10 salariés et plus.

 

 

-

Les impacts de mai 68

  • Les organisations syndicales se renforcent : quatre cent mille adhésions la CGT et environ cent mille à la CFDT, .
  • Il y a des acquis moins directement palpables qui vont s’ancrer durablement dans le salariat, comme la dignité retrouvée, la confiance dans l’efficacité de l’action collective et solidaire.
  • La nécessité et la perspective d’une union de la gauche sur la base d’un programme commun de gouvernement prennent corps.
  • Dans la société, le mouvement de transformation des mœurs s’amplifie, la condition féminine va connaître des évolutions majeures, mais inégales.
 

-

La situation aux usines Renault de Billancourt en mai 1968

 

-

Le mai 1968 de Georges Seguy alors secrétaire général de la CGT

En 1968, Georges Séguy était depuis un an le secrétaire général de la CGT. A ce titre, c'est lui qui mobilise la grève générale - qui a été suivie par plus de huit millions de personnes - et qui participe à la négociation du constat de Grenelle et se traduit par un " relevé de négociations ".

 

-

Georges Séguy, de la CGT fait le point à la sortie des négociations sur les acquis du constat de Grenelle

  • Pour visionner la vidéo cliquez ICI
http://www.ina.fr/video/I00013519

http://www.ina.fr/video/I00013519

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3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 16:00
Réforme de la SNCF : un cas d’école

L’ouverture à la concurrence du « deuxième paquet ferroviaire » est une véritable saignée pour le fret SNCF[0]

 

 

Le projet de réforme de la SNCF constitue un magnifique cas d’école, à tout point de vue. Il permet d’expliciter les divers positionnements politiques, les différentes conceptions économiques, et cristallise les enjeux idéologiques et sociétaux. Une occasion rêvée de se livrer à un examen approfondi, avec en ligne de mire cette question : faut-il sauver le soldat SNCF ?

 

 

Sources : POLITICOBOY Analyses politiques d'un expatrié au Texas  le 27 février 2018 | mis à jour le 31/12/2022

- 1) Ce que contient le projet de réforme

Commençons par planter le décor. La SNCF résulte de la nationalisation des différentes sociétés de chemins de fer régionales, agrégées en une entité unique en 1937.

 

Suite à l’intégration européenne, elle devient sujette à l’ouverture à la concurrence et à la privatisation, comme de nombreux autres services publics. La première étape est franchie en 2014 lorsque la SNCF est scindée en trois branches distinctes : une holding et deux filiales (« SNCF mobilité » chargée de faire rouler les trains, et « SNCF réseau » responsable de l’entretien des voies).

 

La réforme portée par Emmanuel Macron s’inscrit dans la logique de l’ouverture au marché prévu pour 2020. Ses modalités sont décrites dans un rapport commandé par le gouvernement, et dont le Premier ministre épouse désormais les conclusions[1].

 

Jean-Cyril Spinetta, l’auteur du rapport, s’était illustré comme PDG d’Air France entre 1999 et 2007, organisant la privatisation de l’entreprise avec un bilan contestable, sur fond de conflits sociaux permanents, avant de mener le fleuron industriel Areva à la banqueroute en tant que président du conseil d’administration[2].

 

Que contient son rapport ? Selon la CGT cheminots, il s’agit de la plus grande transformation du rail français depuis la création de la SNCF. On y retrouve les éléments clés suivant :

  • La fermeture de 9000 km de lignes déficitaires (environ un quart du réseau) et leur remplacement par des lignes de bus
  • La remise en cause des droits des salariés définis par la convention collective (le statut de cheminot)
  • La généralisation de l’embauche d’employés en CDD dans le but affirmé de faire baisser les salaires.
  • L’ouverture à la concurrence. Pour les TER, chaque ligne sera gérée par un opérateur privé unique, choisi suite à un appel d’offres. Pour les grandes lignes, différents opérateurs privés feront rouler leurs trains sur les mêmes voies.
  • La transformation du statut de la SNCF en Société Anonyme, étape nécessaire en vue de la privatisation
  • Le rachat de la dette de la SNCF par l’état français (47 milliards) et la recapitalisation (4 milliards) de la branche « fret » déjà sujette à la concurrence

 

Lignes devant être supprimées: En bleu: lignes de plus de vingt trains par jour, en jaunes, moins de 20 trains par jours. Source: SNCF

Lignes devant être supprimées: En bleu: lignes de plus de vingt trains par jour, en jaunes, moins de 20 trains par jours. Source: SNCF

Dans cette étude, aucune référence aux notions de réchauffement climatique ou d’environnement. Des problématiques étrangères à l’auteur du rapport, qui déclarait préférer faire Paris Marseille en avion, malgré une empreinte carbone 20 fois plus importante et un temps de parcours porte à porte légèrement supérieur[3]. Les 9000 km de voies supprimées seront remplacés par les fameux « cars Macron », tandis que le rapport préconise d’abandonner les projets de nouvelles grandes lignes au profit du transport aérien, contredisant ainsi la stratégie d’Eurostar qui prend des parts de marchés importantes aux compagnies aériennes avec ses liaisons Londres-Bruxelles-Amsterdam[4].

Les trains Eurostar à la conquète du marché aérien, au départ de Londres.. (Wikicomons)

Les trains Eurostar à la conquète du marché aérien, au départ de Londres.. (Wikicomons)

Ceci étant, on peut cependant reconnaître à ce rapport une véritable cohérence idéologique. Si on pose comme conditions indépassables l’ouverture à la concurrence et la privatisation de la SNCF, alors les mesures prescrites semblent « pragmatiques ». Elles permettent de réduire les salaires et d’éponger la dette de la SNCF tout en abandonnant les lignes non rentables en vue d’une privatisation. Mais cela découle d’un choix politique précis qui est tout sauf naturel.

 

 

- 2) La question du cadre politique : l’indépassable ouverture à la concurrence ?

Il faut lire l'enquête d'Acrimed sur la couverture médiatique de ce projet de réforme pour se rendre compte de l’ampleur du parti pris idéologique des médias dominants, qui se contentent de faire le service après-vente du gouvernement en martelant le caractère inévitable et nécessaire de cette réforme.

 

Or, rien d’indépassable ne force l’état français à ouvrir ses chemins de fers à la concurrence. Non seulement il aurait pu s’opposer aux différentes directives européennes (ce qu’il n’a pas fait), mais il aurait également pu éviter cette situation en faisant exclure les services public des différentes directives, comme c’est le cas d’autres secteurs régaliens (police, pompiers, éducation…). Il s’agit d’un choix purement politique et réversible[5].

 

De même, le gouvernement pourrait décider de freiner l’ouverture à la concurrence, ou de mener une politique protectionniste en organisant de manière habile l’ouverture du réseau, comme l’a fait l’Allemagne en maintenant son fleuron « Deutch Bahn » en situation de quasi-monopole public sur les grandes lignes[6].

 

Le gouvernement a fait un choix politique et idéologique diamétralement opposé. Est-il pertinent ? La science économique nous fournit des réponses accablantes.

 

 

- 3) Conceptions économiques : de la pertinence de l’ouverture à la concurrence

En théorie, la concurrence doit permettre de faire baisser les prix et d’augmenter la qualité du service.

 

Pourtant, la science économique est de plus en plus sévère avec la notion de concurrence. On pourra citer Joseph Stiglitz, prix Nobel 2001 pour sa démonstration de l’inefficacité des marchés, tout comme la célèbre théorie des jeux de John Nash (Nobel 1995) qui démontre le caractère contre-productif de la compétition, et la supériorité de la coopération. Mais surtout, les grands industriels savent que les économies d’échelles font beaucoup plus que la concurrence pour baisser les prix.

 

En réalité, la concurrence fonctionne dans des cas très particuliers, et nécessite de remplir des conditions spécifiques, parmi lesquelles un grand nombre d’acteurs (plusieurs dizaines au minimum) et l’absence de barrière à l’entrée de nouveaux concurrents sur le marché.

 

Le marché du rail constitue le contre-exemple parfait, un cas d’école systématiquement repris par les manuels d’économie. En effet, il semble aberrant de faire construire cinquante lignes ferroviaires côte à côte, et on comprend bien qu’une compagnie disposant de ses propres infrastructures possède un avantage permettant de barrer l’entrée d’un nouveau concurrent, qui devra supporter les coûts de mise en place de son propre rail avant de pouvoir gagner des parts de marché.

 

Pour toutes les activités de réseau, on parle de monopole naturel. C’est le cas pour l’électricité, le gaz, les routes, et dans une moindre mesure les télécoms.

 

À chaque fois, les économies d’échelles induisent une baisse du coût marginal. En clair, chaque client supplémentaire coûte moins cher que le précédent et permet de réduire le prix global du service. Dans le cas du rail, c’est particulièrement intuitif : plus on augmente le nombre de passagers dans un train, et plus le coût du billet diminue.

Le rail anglais 40% plus cher que le reste de l’Europe, selon le Financial Times qui dresse un bilan alarmiste de l’ouverture à la concurrence.

Le rail anglais 40% plus cher que le reste de l’Europe, selon le Financial Times qui dresse un bilan alarmiste de l’ouverture à la concurrence.

Les coûts fixes de construction et d’entretien du réseau étant particulièrement important, ils nécessitent une forte intégration qui conduit naturellement à l’établissement d’un monopole. Or les monopoles privés alignent leur prix sur le maximum supportable par le client, afin de maximiser leur profit. C’est ce que conclut la Cour des comptes au sujet de la privatisation des autoroutes françaises, dans un rapport accablant qui condamne les hausses alarmantes des prix et l’inacceptable baisse de la qualité des services[7].

 

Ceci explique l’aspect naturel des monopoles publics, ou service public, dans les activités de réseaux à forte capitalisation.

 

  • Du monopole naturel à la concurrence organisée

L’idéologie libérale n’allait pas baisser les bras face à l’implacable logique scientifique qui détermine les cas de monopoles naturels. Ses promoteurs ont imaginé un système permettant de contourner les solutions pragmatiques.

 

Leur logique est simple : puisqu’il est absurde de construire 50 lignes de TGV en parallèle, on scinde la SNCF en deux : la partie responsable de l’entretien du réseau facture un droit d’usage à la filiale responsable du transport des passagers, qui peut être mise en concurrence avec des acteurs privés payant les mêmes droits que la SNCF pour rouler sur les mêmes rails.

 

Le problème d’une telle approche, qui tient beaucoup de l’entêtement dogmatique, c’est qu’elle multiplie la complexité et s’oppose aux économies d’échelles et synergies en multipliant les intermédiaires, les instances de régulation et les acteurs. Sans parler du problème de sécurité.

 

  • Les contre-exemples anglais et allemands

Le Financial Times dresse un bilan détaillé et accablant de la privatisation du rail en Grande-Bretagne. Le journal économique de référence évoque une hausse des tarifs (corrigé de l’inflation) variant entre +30 % et +300 % selon les lignes. En parallèle, on observe une hausse spectaculaire des accidents, une baisse drastique de la qualité du service et un surcoût pour l’ensemble des contribuables du fait des milliards d’argent public injectés pour pallier aux faillites de nombreux opérateurs.

 

Le bilan du Financial Time est à sens unique : le rail anglais est le plus cher d’Europe, et ses équipements sont les plus vieux et les plus mal entretenus.

Le rail anglais, jadis à la pointe de l’UE, accuse un retard de développement flagrant sur les autres pays européens. (Financial Times)

Le rail anglais, jadis à la pointe de l’UE, accuse un retard de développement flagrant sur les autres pays européens. (Financial Times)

En Allemagne, la privatisation récente des petites lignes (le modèle ayant inspiré le rapport Spinetta) nécessite une subvention constante de la part des contribuables, à hauteur de huit milliards d’euros par an[8].

 

En suède, 70 % des citoyens demandent la renationalisation du rail et un retour au service public, écœurés par les effets de la privatisation amorcée en 2001. En Finlande, une gare sur huit a été supprimée, et les temps de trajets ont été multipliés par deux ou trois dans les zones désertées[9].

 

 

- 4) Faut-il s’inquiéter de la privatisation de la SNCF ?

Privatiser un service public revient à introduire la recherche de rentabilité, ce qui doit permettre de gagner en efficacité par la réduction des coûts. Mais cela risque de se faire au détriment de la sécurité, que ce soit par une baisse des dépenses ou en pressurisant les employés pour qu’ils travaillent plus vite.

Collision entre un train de marchandise et un train de passager en Caroline du Sud. Image NPR.

Collision entre un train de marchandise et un train de passager en Caroline du Sud. Image NPR.

D’après Arthur H, ingénieur SNCF travaillant dans la maintenance des lignes sur le grand Ouest, « Le risque c’est de sacrifier la sécurité pour dégager du profit ». « Les pannes actuelles qui augmentent la grogne des usagers sont liées au gel des dépenses de maintenance ». Un argument à mettre en perspective des nombreux accidents survenus en Europe après les privatisations, et les nombreuses collisions observées entre trains de différentes compagnies aux USA et en Grande-Bretagne.

 

  • Les externalités positives du service public

Le service public génère des externalités positives : maintien de la cohésion des territoires, commerces aux abords des gares, futures économies d’échelles dans la perspective d’une augmentation du réseau ferroviaire (dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique par exemple). L’abandon des lignes non rentables sacrifie un bien public et va augmenter drastiquement le temps de trajet des citoyens, empirer les embouteillages et la pollution liée à l’usage du bus et de la voiture, enclaver des populations et aggraver les inégalités.  

 

La chambre de commerce de la région du Nord a estimé le surcoût économique des embouteillages à 1,4 milliard d’euros, soit six fois plus que le budget alloué aux TER[10].

 

  • Qui va payer la dette de la SNCF ?

Emmanuel Macron avait promis de transférer la dette de la SNCF sur les comptes de l’État, à condition que les cheminots renoncent à leur statut. Cette dette de 47 milliards n’est pas le fruit du hasard, mais le transfert délibéré des investissements effectués pour les projets de lignes à grandes vitesses, doublés de l’accumulation des déficits résultant des coupes budgétaires. Car la mission de la SNCF n’est pas d’être rentable, mais d’assurer un service public. De fait, les réductions imposées par l’état ont conduit à une baisse de l’offre et in fine de la fréquentation des trains. La SNCF a elle-même vampirisé ses ventes en introduisant des services de covoiturage et d’autocars pour concurrencer ses propres lignes. Selon Le Monde diplomatique, cette politique commerciale aberrante est directement responsable de la situation actuelle[11].

 

La facture sera supportée par les contribuables, tandis que les endettements futurs de la SNCF perdront la garantie de l’état. La SNCF verra son coût de financement augmenté et sa nouvelle dette soumise aux marchés, ce qui lui imposera de sacrifier les investissements au profit d’une logique de rentabilité. C’est le but de la proposition de Spinetta, qui cherche ainsi à soumettre la SNCF au contrôle des marchés[12].

 

  • L’expérience des privatisations antérieures

 Il suffit de porter un regard critique sur la privatisation des autres services publics pour tirer les conclusions qui s’imposent.

 

La meilleure analogie de la privatisation des TER provient de celle des autoroutes, qualifiée par la Cour des comptes de scandale d’état du fait de l’augmentation prodigieuse des tarifs couplés à une baisse de qualité du service[13].

 

Le cas de La Poste est également exemplaire : une hausse des prix de 40 % depuis 2011, et la tarification à l’acte de ce que les facteurs faisaient jadis de bon cœur : tisser du lien social. Le service « veiller sur mes parents » qui permet de garantir un passage du facteur coûte 19,90 euros/mois, pour un contact par semaine (et 139 euros/mois pour un sourire quotidien)[14].

 

La vague de suicide qui a frappé les employés de la Poste nous rappelle celle qui avait traversé France Télécom. Cette autre privatisation avait engendré le ralentissement de la couverture du territoire, et une hausse spectaculaire des prix sous fond d’entente avec SFR et Bouygues.

 

GDF (devenu Engie) a fermé l’ensemble de ses centres d’assistance physique pour délocaliser et sous-traiter auprès de call-centers situés au Maghreb. On se souvient de cette femme cancéreuse qui, de retour de chimiothérapie, découvre qu’on lui a coupé le gaz et l’électricité sans préavis. Le call-center lui refuse tout arrangement : « le cancer et la chimio ne sont pas des motifs recevables pour notre société », lui répond-on[15].

 

Auguste Honrat, directeur relation client d’Engie explique : « c’est indéniable qu’il y ait moins de contact physique, et comme le contact physique est ce qu’il y a de plus humain, et bien il y a moins d’humanité »[16].

 

Mais le champion toute catégorie reste EDF, passé en quelques années du statut de première entreprise française à celui d’une société menacée de faillite.

 

La raison ? Une baisse des budgets qui entraîne des pannes à répétition dans les centrales nucléaires, des chantiers EPR sous-estimés qui cumulent les retards, et surtout une concurrence intenable concurrence intenable sur un marché intérieur désormais saturé par les excès de capacité de production. Les opérateurs privés laissent EDF assurer la base de la demande électrique et lui revendent à prix d’or les kWh de pointe en période de forte demande. Le rachat d’Areva (coulé par Mr Spinetta) et la vente forcée des barrages hydro-électriques (la branche la plus rentable d’EDF) devraient achever de pousser l’ancien leader mondial vers la faillite[17]. Socialisation des pertes aux frais du contribuable et privatisation des profits au bénéfice des actionnaires, l’histoire se répète[18] [19].

 

 

- 5) Libéralisme contre socialisme : la lutte des classes au cœur du train SNCF

La privatisation du rail et sa mise en concurrence constituent une aberration économique confirmée par tous les retours d’expériences.

 

Pourquoi un tel entêtement idéologique de la part de nos gouvernements successifs ?

Il s’agit d’une lutte qui oppose deux conceptions de l’économie : la concurrence et le marché à tout prix, contre le bon sens et la mutualisation des « biens communs » de l’autre. Mais cela va plus loin.

 

Les intérêts privés cherchent à capter un marché de plusieurs dizaines de milliards d’euros qui leur échappe totalement. Le modèle économique « communiste » consistait à sortir le rail du marché en lui donnant le statut de service public.

Un train Amtrak déraille dans l’état du Washington. Photo NBC.

Un train Amtrak déraille dans l’état du Washington. Photo NBC.

La SNCF défend également un modèle salarial « communiste », hérité du CNR à la libération : ses employés disposent d’un salaire à vie (qui s’oppose au revenu universel promu par les libéraux) et permet de déconnecter le salaire de l’emploi. La valeur d’un « cheminot » n’est pas déterminée par le marché, mais par sa qualification et son grade, comme dans la fonction publique[20].

 

C’est pour cela que Macron commence par s’attaquer au statut de cheminot, avant de lancer la privatisation des TER et la fermeture des lignes non rentables.

 

La « bataille du rail » est donc avant tout une lutte des classes entre les salariés bénéficiant d’un revenu indépendant des aléas du marché, et le capital qui cherche à s’approprier leurs moyens de production dans une logique de profit.

 

La direction de la SNCF elle-même cherche à privatiser l’entreprise. Ses cadres dirigeants rêvent d’une introduction en bourse qui leur donnera accès aux niveaux de rémunérations du privé.

 

Arthur H en témoigne : « En tant qu’ingénieur et chef d’équipe, je ne peux pas vraiment me syndiquer, car c’est très mal vu par la direction. Tu te fais sucrer tes primes et ton avancement. Mais je ferai grève malgré tout ».

 

Enfin, la SNCF est une des rares branches professionnelles encore capables de peser dans les luttes sociales par sa capacité de blocage du pays. Casser le statut de cheminot permettra de faire passer plus facilement la réforme des retraites prévues pour cet été.

 

Cette réforme du rail impacte de fait tous les salariés et travailleurs indépendants, et devrait être combattue par l’ensemble des Français.

 

 

- 6) Comment faire passer une réforme libérale (et prendre les Français pour des imbéciles)

Dès 1984, Alain Minc livrait la recette de la casse des services publics :« Le système public ne reculera que pris en tenaille entre des déficits devenus insupportables et des budgets en voie de rétraction[21]. »

 

Cette recette miracle n’a jamais fait défaut, et a été maniée avec brio pour déliter la SNCF. Le souci de rentabilité et l’introduction des tarifications inspirées des compagnies aériennes ont détruit la logique de service public, conduisant les prix des billets dernière minute à exploser sur les grandes lignes. Le gel des investissements génère pannes et retards, et la réduction des embauches entraîne une pénurie volontaire de conducteurs, qui cause des annulations de dernière minute.

 

L’usager frustré trouve les micros des journaux de 20h pour exprimer sa colère, sans aucune réflexion ou prise de recul sur ce que les enquêtes sérieuses démontrent comme étant une opération de sabotage volontaire de la part de la direction de la SNCF et de l’État[22].

 

Comme pour la réforme de l’enseignement supérieur, on provoque sciemment une situation « intenable » mais parfaitement évitable (les retards et pannes de train, la sélection par tirage au sort pour l’inscription à la fac, les hôpitaux débordés) pour proposer une solution « inévitable » : la privatisation. Et pour mettre toutes les chances de son côté, on rajoute un gros discours réactionnaire sur les « privilèges » des cheminots.

 

 

- 7) La question du statut privilégié des cheminots et le point de vue des usagers

La presse et le gouvernement jettent en pâture à l’opinion publique le statut « privilégié » des cheminots. Mais entre les contre-vérités (la prime charbon n’existe plus depuis 1970) et les clichés, les chiffres témoignent d’une réalité très différente.

 

Leur salaire moyen est légèrement inférieur à celui du privé, le nombre de jours de congé total (en comptant les week-ends et jours fériés) est supérieur d’une seule journée et le départ à la retraite à taux plein nécessite 42 annuités de cotisation, comme dans le privé[23].

 

Le seul avantage significatif concerne la sécurité de l’emploi. Elle se « paye » par des horaires décalés, la garantie de seulement 12 week-ends de libre par an et pour beaucoup de travailleurs, les joies des trois-huit.  

 

La véritable question que devraient se poser tous les Français ne concerne pas les soi-disant privilèges dénoncés par les nantis qui sévissent sur les plateaux audiovisuels, mais le fait que ce droit à la sécurité de l’emploi ne soit pas accessible à tous.

 

Plutôt que d’encourager le gouvernement à prendre des mesures qui vont nécessairement augmenter le prix des billets, dégrader la qualité du service et affaiblir les droits de l’ensemble des Français tout en faisant payer la dette de la SNCF au contribuable, les usagers seraient particulièrement avisés de combattre cette réforme et d’exiger le retour à un vrai service public.

 

 

- 8) Des positionnements politiques révélateurs.

En Marche et ses alliés (le Modem, les constructifs et le PS) sont cohérents dans leur démarche de privatisation des biens communs au service des intérêts privés qu’ils défendent, et appuient bien entendu la réforme.

 

À gauche, l’opposition de la France Insoumise s’inscrit elle aussi dans une cohérence. Son programme de transition écologique et d’extension des droits sociaux (salaire à vie, sécurité sociale intégrale) repose en partie sur des services publics puissants et efficaces. Elle sera logiquement aux côtés des syndicats.

 

À droite, les Républicains se retrouvent assis entre deux chaises. D’un côté, ils ont bien compris que pour exister, ils devaient renouer avec les valeurs conservatrices et se rapprocher de la ruralité, ce qui rend délicat le soutien à une réforme qui va renvoyer les zones rurales au moyen âge.

 

De l’autre, LR a largement contribué au démantèlement de la SNCF et soutient le projet libéral. En décidant de taper sur les cheminots comme Sarkozy avant lui, Macron offre à la droite un prétexte pour défendre la réforme.

 

Le Front National n’a que faire des contradictions. Il a beau être le premier à s’attaquer aux syndicats, cela ne l’empêche pas de dénoncer une réforme qui menace la cohésion des territoires.

 

Conclusion

La réforme du rail représente un formidable retour en arrière de quatre-vingts ans. Compte tenu des données objectives, elle passerait pour de l’aveuglement idéologique et dogmatique, si elle ne servait pas de cheval de Troie à la destruction du modèle social français.


En termes économiques et écologiques, la privatisation tient de l’absurde. La réforme pourrait pratiquement être qualifiée de criminelle compte tenu de son impact environnemental et social, et du nombre de morts qu’elle va nécessairement entraîner, entre les accidents de trains et les suicides des employés.

 

Combattre la réforme de la SNCF, c’est défendre une autre vision de la société, plus solidaire et coopérative, tournée vers le progrès social et la transition écologique. Mais se contenter de protéger les acquis n’est pas suffisant. Il faut proposer une alternative au statu quo, comme le fait la CGT.

 

Une extension des droits des cheminots aux autres branches professionnelles, des investissements importants pour améliorer la qualité du réseau ferroviaire et la planification de la généralisation des transports publics pour lutter contre réchauffement climatique et la pollution atmosphérique devraient être au cœur des exigences des Français ! 
 

Notes :

[0L’ouverture à la concurrence du « deuxième paquet ferroviaire » est une véritable saignée pour le fret SNCF.

[1] D’après Médiapart

[2] Pour mieux connaître Mr Spinetta, on peut lire cet article et le corroborer par les pages Wikipédia des différentes entreprises qu’il a dirigées. 

[3] Comme l’expliquait Thomas Legrand sur France-Inter le 23/02/2018 dans son édito politique

[4] Lire sur Médiapart : le rapport téléguidé pour justifier le démantèlement de la SNCF

[5] idem 4.

[6] Comme nous l’explique cet article des Échos ici, et un reportage du 20h de TF1 repris par Acrimed là

[7] Le média Osons causer a produit une analyse fascinante sur la privatisation des autoroutes, dont les différentes sources et le rapport de la Cour des comptes est accessibles ici.

[8] Acrimed via le JT  de TF1

[9] Lire: Le Monde Diplomatique : Accélération de la privatisation du rail en Europe, juin 2016 

[10] Lire: Le Monde Diplomatique : Quand l’état sabote le train

[11] Idem 11

[12] Marianne : SNCF pourquoi la privatisation de la SNCF est une aberration

[13] Idem 7.

[14] Site de la poste : https://www.laposte.fr/particulier/veiller-sur-mes-parents et enquête Que choisir : https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-service-universel-postal-les-consommateurs-voient-rouge-n47868/

[15] Propos rapportés par le journal Fakir, édition janvier 2018, page 6 : « Engie, l’inhumanité à une histoire »

[16] Idem 15.

[17] Lire cet article sur la privatisation des barrages https://humanite.fr/lidee-dune-privatisation-des-barrages-prend-leau-591600

[18] Lire Médiapart : « Et si EDF faisait faillite » https://www.mediapart.fr/journal/dossier/economie/et-si-edf-faisait-faillite

[19] SNCF, le rapport Spinetta c'est : nationaliser les pertes et privatiser les profits !

[20] Lire Bernard Friot : Vaincre Macron, et donc le Medef. Edition La Révolte, 2017. 

[21] Cité par Serge Halimi dans les colonnes du Monde Diplomatique : https://www.monde-diplomatique.fr/2004/06/HALIMI/11242

[22] Cf. 10.

[23] Marianne : https://www.marianne.net/economie/reforme-de-la-sncf-les-privileges-des-cheminots-existent-ils-toujours

 

Pour en savoir plus :

- Démantèlement de la SNCF : avec 30 ans de retard, Macron va-t-il répéter les mêmes erreurs que les Britanniques ?

- Au Royaume-Uni, la privatisation des chemins de fer déraille –publié dans La Tribune de Genève

- La SNCF coûte moins cher que les accidents de la route

- Contribution à l’étude du surcoût des Partenariats-Publics-Privés (PPP) dans le ferroviaire

- Pourquoi l’Europe veut libéraliser le train ?

- SNCF. Un document dévoile la volonté de la direction d’aller vers la privatisation

- le rapport Spinetta sur « l’avenir du transport ferroviaire » ne s’interrogent pas vraiment sur la place que devrait occuper le train dans un monde décarboné et aux ressources énergétiques de plus en plus contraintes.

- LA LONGUE AGONIE DU FRET FERROVIAIRE

- LA SNCF GANGRENÉE PAR LA SOUS-TRAITANCE ET LA PRIVATISATION

- Comment la SNCF a créé des centaines de filiales pour mieux préparer le démantèlement du transport ferroviaire

Réforme de la SNCF : un cas d’école
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2 mars 2018 5 02 /03 /mars /2018 17:37
Assurance-chômage : « Nous n’avons pas de devoirs, nous n’avons que des droits ! »

Depuis leur arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron et sa majorité multiplient les déclarations contre les chômeurs, qu’ils veulent soumettre à un contrôle renforcé. Entretien avec Jean-Pierre Antoine, secrétaire de la CGT chômeurs rebelles du Morbihan, qui dénonce la stigmatisation des privés d’emploi et s’inquiète d’un possible démantèlement du régime d’assurance-chômage.

 

Sources : La rotative | mis à jour le 14/07/2021

- La rotative : Dans l’un de vos tracts, vous écrivez « Macron déclare la guerre aux chômeurs ». Quelle forme prend cette guerre contre les chômeurs ?

Jean-Pierre Antoine : Depuis plusieurs années, médias et politiques rabâchent sans arrêt que les privés d’emploi sont des privilégiés, qui perçoivent des indemnités en restant à la maison. Le point d’orgue de ce discours, c’est la sortie d’un député La République En Marche, qui a suggéré que les chômeurs partaient en vacances aux Bahamas « grâce à l’assurance chômage ».

 

La deuxième idée qui est martelée, c’est que les privés d’emplois ne cherchent pas de travail : comme ils sont grassement payés, ils n’ont pas envie de chercher du boulot. Et on nous sort des chiffres complètement farfelus sur le nombre d’offres d’emploi non pourvues.

 

C’est dans ce contexte que le gouvernement a annoncé sa volonté de réorganiser l’assurance-chômage. Aujourd’hui, les conventions d’assurance-chômage sont signées par les partenaires sociaux, les employeurs d’une part et les syndicats réformistes d’autre part [1]. Malgré les désaccords qu’on peut avoir, ces syndicats réformistes représentent les salarié-e-s, ce qui permet de conserver quelques garanties. Ce que souhaite le gouvernement, c’est reprendre la main, notamment pour fixer les modalités d’indemnisation.

 

 

- La rotative : Quelle forme prendrait cette reprise en main ?

Jean-Pierre Antoine : Depuis le 1er janvier 2018, les salarié-e-s ne cotisent plus à l’assurance-chômage[2]. Pour compenser la suppression des cotisations des salariés à l’assurance-chômage, l’État a décidé d’une hausse de la CSG, qui est prélevée sur tous les revenus d’activité et revenus de remplacement, y compris les pensions de retraite. Comme c’est désormais un impôt qui financera l’assurance-chômage, et non plus les cotisations des salariés, l’État va pouvoir mettre en cause la légitimité des représentants des salariés qui siègent au conseil d’administration de l’Unédic. Puisque les salariés ne cotisent plus pour financer le régime d’assurance-chômage, pourquoi seraient-ils représentés et associés à sa gestion ?

 

Je suis persuadé qu’on se dirige vers une transformation complète de la gestion de l’assurance-chômage. L’État pourra décider du fonctionnement de l’assurance-chômage sans concertation. Et Emmanuel Macron a déjà annoncé la couleur : deux offres raisonnables refusées, ça se traduira par une suppression de l’allocation versée (bien sûr, la notion d’offre raisonnable n’est pas précisée). En outre, avec la suppression de la cotisation sur les salaires, on peut imaginer que l’allocation versée ne sera plus calculée en fonction des salaires antérieurs. L’État pourrait donc décider de fixer le montant et la durée de versement du revenu de remplacement alloué aux privés d’emplois. On va se retrouver sur un modèle similaire à ce qu’on connaît en Angleterre, avec l’État à la baguette [3].

 

 

- La rotative : A propos des offres d’emplois, vous avez mené un gros travail pour montrer que de nombreuses offres proposées par Pôle Emploi étaient illégales.

Jean-Pierre Antoine : On a soulevé ce problème pour la première fois il y a sept ou huit ans, mais pendant longtemps il n’a pas été pris au sérieux. Quand on l’a évoqué en comité de liaison national [4], un cadre nous a répondu : « J’aimerais bien que vous soyez aussi exigeant avec Le Bon Coin que vous l’êtes avec le site du Pôle Emploi. » Finalement, c’est remonté dans la CGT au niveau confédéral, et une enquête a été menée, qui a permis de confirmer qu’une offre sur deux publiée n’était pas conforme au Code du travail [5]. De son côté, Pôle Emploi reconnaît qu’il y a environ 10 % d’offres illégales, et 1 % d’offres frauduleuses. Des offres illégales, ce sont des offres qui ne reflètent pas la réalité du contrat de travail proposé. On voit des offres pour des CDD qui sont censés déboucher sur des CDI, des contrats de trois mois qui ont en fait une durée d’un mois seulement, etc. Dans le département du Morbihan, 33 000 offres ont été publiées sur le site du Pôle Emploi l’année dernière. Si l’on prend les chiffres de Pole Emploi, qui reconnaît qu’il y a 10 % d’offres illégales, cela veut dire que 3 000 offres non conformes au Code du travail ont été publiées. C’est énorme.

 

 

- La rotative : Emmanuel Macron a également annoncé qu’il voulait renforcer le contrôle des chômeurs. Quelle est votre position sur cette question ?

Jean-Pierre Antoine : Pour nous, c’est clair : plutôt que contrôler les chômeurs, ils feraient mieux de contrôler les offres d’emplois. Le site du Pôle Emploi a été largement ouvert, et les employeurs peuvent désormais publier directement leurs annonces, qui ne sont plus contrôlées par des agents du Pôle Emploi mais par des algorithmes. Ils feraient mieux de revenir à un système de contrôle préalable des offres.

 

Nous sommes opposés au contrôle des chômeurs. L’assurance-chômage, c’est un droit. Quand on nous parle de devoirs, c’est une façon de stigmatiser les privés d’emploi. Nous n’avons pas de devoirs, nous n’avons que des droits ! S’il y a six millions de chômeurs dans ce pays, ce n’est pas parce que les privés d’emploi ne cherchent pas de travail, mais tout simplement parce qu’il n’y a pas de boulot.

 

 

- La rotative : Une nouvelle session de négociation entre partenaires sociaux a démarré le 11 janvier autour de l’avenir de l’assurance-chômage. Quels sont les sujets de discussion évoqués ?

Jean-Pierre Antoine : Il s’agit notamment de plancher sur la taxation des contrats courts. La dernière convention d’assurance-chômage s’était traduite par une dégradation des conditions d’indemnisation des intérimaires privés d’emplois [6]. Nous, on estime que plus les entreprises mettent de gens au chômage, plus elles doivent payer : celles qui abusent des CDD et de l’intérim devraient être davantage mises à contribution.

 

Notes

[1La dernière convention d’assurance chômage a été signée par le Medef, la CPME et l’U2P côté employeurs, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, et FO côté salarié-e-s.

[2A compter du 1er janvier 2018, la contribution salariale passe de 2,40 % à 0,95 %. Elle devrait être supprimée totalement à compter du 1er octobre 2018. Source Urssaf.

[3En Angleterre, la durée maximale d’indemnisation est de six mois, et le montant de la prestation chômage est forfaitaire : il ne dépend pas des revenus antérieurs.

[4Les comités de liaison, créés dans chaque département et au niveau national, sont des instances d’échange entre la direction de Pôle Emploi et les associations de chômeurs ou organisations syndicales.

[5Lire l’enquête de la CGT sur la qualité des offres d’emploi sur le site de la confédération.

[6A ce sujet, lire Assurance chômage - Les MEDEF, FO et CFDT font les poches des intérimaires et des + de 50 ans sur le site de la CGT chômeurs du Morbihan.

 

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Assurance-chômage : « Nous n’avons pas de devoirs, nous n’avons que des droits ! »

Sources : La France insoumise

- Pour la France insoumise, la CSG de Macron : enfumage et menaces sur l’assurance-chômage

Vendue comme une mesure en faveur du pouvoir d’achat, le tour de passe-passe de Macron sur la CSG se traduira dans de nombreux cas par une perte de pouvoir d’achat ou par une absence de gain. Il pourrait à terme menacer le système d’assurance-chômage. Une explication s’impose pour mieux comprendre les modifications sur votre feuille de paie !

 

Créée le 30 décembre 1990, la CSG est un impôt qui finance la Sécurité sociale. Dès l’origine, il a été substitué en partie aux cotisations sociales. Son taux n’a cessé d’augmenter avec le temps : 1,1% en 1991, 7,5% en 2004 puis à 9,2% depuis le 1er janvier 2018. Cette décision est présentée par le gouvernement comme une mesure permettant d’accroître le revenu net des ménages. En effet, elle est associée à une baisse des cotisations salariales de 3,15 points (baisses des cotisations maladie de 0,75 point et des cotisations chômage de 2,4 points).

 

Problème : de nombreuses catégories de la population ne cotisant pas à l’assurance-chômage ou à l’assurance-maladie, ils risquaient de subir la hausse de la CSG sans bénéficier de la baisse de cotisations. C’était le cas des fonctionnaires, des retraités et des indépendants. Pour les indépendants et les fonctionnaires, le Gouvernement a prévu un mécanisme de compensation afin que la mesure soit neutre (pas de perte… mais pas de gain non plus).

 

En revanche, les retraités seront les grands perdants. A l’exception des retraités dont les revenus sont inférieurs à 1200 € par mois, qui ne subiront ni hausse ni baisse, les autres seront touchés par la hausse de la CSG sans bénéficier de la baisse des cotisations chômage auxquelles ils ne sont pas soumis. Ainsi, les retraités perdront beaucoup, les fonctionnaires ne gagneront rien et l’éventuel gain pour les salariés sera gommé par la hausse d’autres prélèvements.

 

L’éventuel gain pour les salariés sera d’autant plus limité que la hausse de la CSG est effective depuis le 1er janvier 2018… alors que la baisse de cotisations aura lieu plus tard, et en deux temps (-2,2 points au 1er janvier 2018 puis -0,95 point au 1er octobre 2018). Suggéré par le ministère des finances, ce découpage de la diminution des cotisations permet de récupérer 4 milliards d’euros sur le dos des salariés… De plus, le très faible gain de revenu net associé à cette mesure ne se traduira pas par une augmentation du pouvoir d’achat. En effet, sous l’effet de l’inflation et d’une hausse d’autres prélèvements, l’INSEE estime que les Français verront leur pouvoir d'achat diminuer de 0.3% en 2018 .

 

Cette hausse de la CSG aurait néanmoins pu avoir un avantage : faire contribuer les détenteurs de revenus du capital, puisque la CSG s’applique à ce type de revenus. Mais il n’en sera rien. Le président des ultra-riches a décidé d’instaurer un nouveau bouclier fiscal, le prélèvement forfaitaire unique, qui plafonne le niveau des prélèvements sur les revenus du capital à 30%. Un bouclier fiscal pour les uns, des attaques sociales contre les autres.

 

Sans effet positif sur le pouvoir d’achat des Français, cette mesure s’inscrit dans un projet plus global du gouvernement : la liquidation de l’assurance chômage. Le danger que fait peser cette réforme pour notre système d’assurance chômage doit être souligné. Supprimer des cotisations payées par les salariés pour y substituer un impôt (la CSG), payé en partie par des personnes qui n’ont pas besoin de ce dispositif (les retraités par exemple) introduit de nombreux risques pour le système d’assurance chômage.

 

D’une part, cela menace le droit des salariés à l’indemnisation du chômage ainsi que son caractère contributif (ce qui fait que le niveau des indemnités reçues est lié au salaire perçu avant la perte d’emploi). D’autre part, la gestion par les représentants des salariés et des employeurs est remise en cause.

 

En effet, si l’assurance chômage est de moins en moins financée par les cotisations des salariés, il y a rupture du lien entre salaire perçu et indemnité chômage. Cela rend beaucoup plus facile une évolution vers une indemnisation du chômage forfaitaire : un même montant pour tous les chômeurs quel que soit le dernier salaire. C’est-à-dire le remplacement de l’assurance-chômage par un genre de RSA (comme ce qui existe avec l’ALGII en Allemagne après 12 mois de chômage). Les conséquences seraient alors encore plus dramatiques qu’aujourd’hui pour le revenu des salariés se retrouvant au chômage.

 

Par ailleurs, en droit social, le versement d’une cotisation donne droit à une prestation, contrairement au paiement d’un impôt comme la CSG. Financer l’assurance chômage par l’impôt présente donc le risque de rompre son caractère universel : tous les salariés qui cotisent une certaine durée peuvent aujourd’hui percevoir des indemnités chômage. Cela facilite ainsi l’exclusion de certaines catégories de salariés.

 

Certains proposeront sans doute bientôt que seuls les salariés en dessous d’un certain niveau de revenus puissent bénéficier de l’assurance chômage, ce seuil de revenus ne manquant pas de diminuer pour mieux financer certains cadeaux fiscaux…

 

Enfin, à partir du moment où l’assurance chômage est majoritairement financée par l’impôt, l’Etat peut demander à en assumer la gestion à la place des représentants des salariés et des employeurs, qui siègent au nom des cotisations sociales. Un gouvernement obnubilé par la baisse de la dépense publique, comme le gouvernement actuel et ceux qui l’ont précédé, pourra facilement décider de baisser conditions d’attribution et le niveau des prestations d’assurance chômage, avec la bénédiction de la Commission européenne.

 

Le gain de pouvoir d’achat est dans de nombreux cas un écran de fumée. Il correspond même à une perte pour certains. A long terme, il fait peser de terribles menaces sur notre dispositif d’assurance chômage.

 

Pour en savoir plus :

- « LE CHOIX DU CHÔMAGE EST LA CONSÉQUENCE DE DÉCISIONS NÉOLIBÉRALES » – ENTRETIEN AVEC BENOÎT COLLOMBAT

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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 23:38
SNCF, le rapport Spinetta c'est : nationaliser les pertes et privatiser les profits !

La complexité de la pensée macronienne :

Philippe Castaner : " Le recours aux ordonnances permettra une large concertation[1] "

Dit autrement : " Les ordonnances... c'est la concertation " = " La guerre... c'est la paix "

 

Le rapport Spinetta (commandé par le gouvernement à l’ancien PDG de Air France, Jean-Cyril Spinetta) sur l’avenir du ferroviaire a été remis au Premier Ministre le 15 février 2018.

Au menu, toute une série de mesures : ouverture à la concurrence des TER et TGV, transformation de la SNCF en société anonyme, et en conséquence fin du statut cheminot.

Au travers de l'ensemble de ce dispositif, le gouvernement se prépare à asséner le coup de grâce à la SNCF en tant que service public, aboutissement de choix  politiques de longues dates, fruit pourri de la soumission aux injonctions libérales de Bruxelles.

 

Sources : Fédération CGT des Cheminots  le 20 février 2018 | mis à jour le 02/12/2021

- Il contient 43 propositions qui confirment la politique anti-ferroviaire du Gouvernement.

- Réduction du mode ferroviaire

  •  Les petites lignes devront être fermées, après une étude socio-économique histoire de laisser l’espoir à chaque élu qu’il conservera sa ligne.
  •  Le FRET sera filialisé.

- Hausse du coût pour la collectivité et les usagers

  • Les TER devront couvrir leur coût complet et pour cela il y aura une hausse de la redevance des Régions…
  •  Après modification de la tarification des péages du TGV (qui sera partiellement indexée sur le chiffre d’affaires), les lignes qui seront toujours déficitaires devront faire l’objet de compensation de l’Etat ou des Régions (puisque la péréquation ne peut plus s’appliquer dans un système concurrentiel).
  •  Il y aura suppression de la régulation tarifaire (c’est-à-dire du prix maximum qui peut être appliqué pour une place).

- Casse du Groupe Public Ferroviaire

  •  Les fonctions transverses de l’EPIC de tête seront externalisées.
  •  Les fonctions système seront transférées à l’EPSF ou autre.
  •  La gestion de crise sera transférée à SNCF Réseau.
  •  La SUGE deviendra indépendante.

- Bref : l’EPIC SNCF, dit « de tête », disparaît comme la CGT l’avait prédit en 2014 !

  •  Transfert de Gares & Connexions à SNCF Réseau et à terme, transfert des gares aux Régions.
  •  L’ARAFER définira le niveau de productivité à atteindre chaque année. Autrement dit, SNCF Réseau sera dirigé par l’ARAFER.

- Une infrastructure neuve financée par le public, utilisée par les entreprises privées

  •  L’investissement de régénération supporté par SNCF Réseau devra être accru progressivement de 500 millions par an et financé par la productivité.
  •  L’indexation des péages devra être revue à la baisse pour favoriser le modèle économique (profits…) des nouveaux entrants.
  • Ces mesures seront partiellement financées par une hausse du dividende versé à SNCF Réseau par SNCF Mobilités. Les autres entreprises ferroviaires qui gagneraient des marchés ne seront pas soumises à une taxation pour financer également la régénération…
  • La dette ne serait que partiellement reprise.

- Privatisation

  •  SNCF Mobilités et SNCF Réseau seront transformés en Sociétés Anonymes, première étape de la privatisation.
  • ERMEWA, GEODIS et ICF HABITAT seront vendus.

- Casse sociale

  •  Transfert obligatoire des cheminots en cas de perte d’appel d’offres. Pour les contractuels, un refus vaudra démission. Pour les agents au statut, il leur sera fait une proposition de mobilité nationale et un refus vaudra démission.
  •  Les nouveaux embauchés seront en contrat de droit privé.
  •  Pour les cheminots qui bénéficient actuellement du Statut, il faudra engager une négociation sur son contenu pour s’aligner sur les concurrents : CPR, RH0077, dictionnaire des filières, notations et frais de structure.
  •  Mise en place d’un plan de départs volontaires pendant 2 ans.

 

Les « engagements » de 2014 pris dans le cadre de la réforme ferroviaire de 2014 qui favorise avant tout la concurrence, et que l’UNSA et la CFDT avaient mis en avant pour accepter la réforme ferroviaire, sont définitivement enterrés (notamment le caractère indissociable et solidaire du GPF soi-disant garanti par la loi). La CGT avait raison. Espérons que cela serve de leçon pour les « promesses » actuelles…

 

Le rapport confirme que la concurrence n’est pas obligatoire à partir de 2023 puisque pour la région parisienne elle s’étalera de 2023 à 2039 au motif de la complexité du réseau et du caractère sensible de sa gestion. C’est la confirmation de l’argumentation CGT sur l’application du règlement européen OSP.

 

Il confirme également que la concurrence est dangereuse. Les inconvénients sont listés : moindre coordination de l’offre, risque d’instabilité de l’offre, risque de moindre efficacité, risque d’écrémage des trafics sur la base de la rentabilité. On ne dirait pas mieux !

 

 

- Ce qui manque dans le rapport :

  • Le rapport enterre le « Grenelle de l’Environnement » puisqu’il n’y a plus aucun objectif de développement du mode ferroviaire. Les petites lignes sont supprimées « si la route offre une alternative », donc priorité à la route !
  • La filialisation du Fret n’apporte aucune perspective. Aucune mesure concrète de relance n’est évoquée. On laisse donc mourir l’activité, mais cela se verra moins si c’est une filiale.
  • Le rapport ne contient rien sur les questions réelles que posent les usagers : comment faire en sorte que le train soit accessible à tous et à l’heure ? Aucune analyse sur le fonctionnement interne de la SNCF et notamment la gestion par activité/produit/axe. Les besoins des usagers ne sont pas la priorité du Gouvernement.
  • Concernant le modèle économique, aucune étude sur le surcoût des PPP (Partenariat Public Privé) et pour cause[2] ou de la sous-traitance. Le dogme libéral fonctionne à plein régime.

 

Comme elle le fait depuis plus d’un an, la CGT exige un véritable débat public autour des propositions syndicales et des attentes des usagers.

 

Le Gouvernement semble vouloir passer en force sur sa politique de libéralisation.

 

Pour arracher un développement du service public et la préservation de nos droits sociaux, nous allons devoir nous défendre !

 

La CGT appelle les cheminots à participer en masse à la
manifestation nationale du 22 mars à Paris !
 
 
 
- Les organisations syndicales refusent un recours aux ordonnances

 

SNCF, le rapport Spinetta c'est : nationaliser les pertes et privatiser les profits !
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11 février 2018 7 11 /02 /février /2018 14:56
Religion et politique : un couple infernal à séparer de toute urgence !

Loi du 9/12/1905, art 2 : " La République ne reconnaît, ni ne subventionne aucun culte "

 

Loin de moi l'idée de focaliser le débat sur une religion, mais, en France, Macron remet le débat sur la table en voulant " Organiser l'Islam de France " et " Poser les jalons de toute l'organisation de l'Islam de France ". A ce stade, il n'est pas inutile de rappeler que depuis la nuit des temps les religions ont été utilisées par des fous afin d'assouvir appétits de pouvoir et instincts meurtriers. Un prétexte bien commode puisque irrationnel. De l'Inquisition à Trump des terroristes ont semé la haine et la mort en leur nom. Il est urgent de les arrêter. Et, pour commencer, exigeons des paroles et actes politiques exempts de toute référence religieuse mortifère !

 

Sources :  Le Grand Soir par  Claire VÉRILHAC | mis à jour le 21 mai 2020

- On l’a déjà oublié mais Donald Trump, à peine investi Président des Etats Unis, annonçait déjà la couleur.

Pour son premier voyage officiel, en mai 2017, il se rendait dans les trois États religieux que sont le Vatican, l’Arabie Saoudite et Israël !

 

Ainsi commencera sa "croisade" qui l’amènera à désigner Jérusalem capitale d’Israël, comme il l’avait promis durant sa campagne à la droite évangélique, la remerciant ainsi de son important soutien électoral.

 

Pied de nez au droit international, risque d’embrasement du Proche Orient, dangers de l’importation du conflit, haines et replis communautaires attisés, tout ça est de peu de poids face aux magouilles politiciennes.

 

 

- Et ce n’est pas nouveau. En tous temps et en tous lieux le pouvoir politique a utilisé les religions pour arriver à ses fins.

C’est bien au nom d’une religion que, dès le Moyen Age, les inquisiteurs ont torturé et tué des milliers d’hommes et de femmes. Sous prétexte de combattre les "hérésies" l’Inquisition était déjà l’instrument par lequel les monarques, alliés à l’église catholique, imposaient leur pouvoir par la violence.

 

Notons qu’il fallait une bonne dose de " mauvaise foi " pour commettre ces crimes au nom d’un Jésus de Nazareth dont le seul acte un peu brusque, aux dires mêmes de ses biographies que sont les Évangiles, est celui d’un Juif pieux renversant les tables des changeurs de monnaies au Temple de Jérusalem. Pas bien méchant !

 

De toute évidence la terreur semée par l’Inquisition vise davantage à maintenir un pouvoir temporel, remis en cause par les Cathares ou les Templiers, et la religion n’est là qu’un prétexte.

 

Même chose pour les milliers de morts de la St Barthélémy et des guerres dites "de religion". Car derrière le combat théologique de la Réforme protestante c’est une lutte plus décisive qui se mène, contre un pouvoir politique et matériel, bien réel, celui de l’Eglise, du Pape et ... du Roi. Et c’est surtout cela qu’il fallait réprimer par tous les moyens. C’est d’ailleurs l’analyse qu’en fera Engels trois siècles plus tard.

 

 

- On voit bien que dès que sont associés " pouvoir " et " religion " la volonté de semer la terreur (dérivé du latin " terrere ", faire trembler), c’est à dire le terrorisme, n’est jamais très loin.

C’est même le compagnon de route habituel.

 

Ainsi dans la Palestine sous mandat, entre 1920 et 1948, on parlera de " terrorisme sioniste " pour désigner les attentats à l’encontre des civils arabes et des forces de l’ordre britanniques, mais aussi de " terrorisme juif ". Alors s’agissait-il de semer la terreur au nom d’un nationalisme, le sionisme, ou pour imposer la seule présence en Palestine d’un foyer religieux juif ? Sans doute les deux comme nous le montre hélas la suite de l’Histoire.

 

L’horreur nazie, elle, a assassiné méthodiquement et industriellement des millions de Juifs au nom de leur religion. Mais, pour que nul ne puisse échapper à sa condition, elle a développé le concept de " race " afin qu’il ne s’agisse plus seulement de foi, de baptême, et donc de conversion possible, mais de " nature ". On retrouve cet  "enrobage " racial chez les suprémacistes blancs américains comme chez les antisémites.

 

Mais en Europe, et particulièrement en France, nombre de voix politiques et médiatiques flirtent dangereusement avec ces théories raciales, par exemple lorsqu’elles exigent des seuls Musulmans qu’ils se positionnent contre le terrorisme.

 

Demande-t-on à tous les Juifs de prendre parti contre les massacres de Palestiniens ? A tous les Catholiques de se dissocier les prêtres pédophiles ? Heureusement non bien sur. Ils le font, à titre individuel ou collectif, s’ils le jugent souhaitable. Mais on ne les assigne pas tous, à priori, à leur seule religion.

 

Les Musulmans sont devenus des cibles permanentes et les propos racistes à leur égard désormais monnaie courante. Dans le cadre de l’état d’urgence c’est au nom de leur religion (supposée) qu’ils ont été arrêtés, perquisitionnés ou assignés à résidence quand bien même on n’avait rien de spécial à leur reprocher. Des coupables potentiels " par nature" là aussi !

 

Ce sont pourtant eux les principales victimes du terrorisme et la simple décence voudrait qu’on cesse de parler de "terrorisme islamique" et d’associer ainsi, comme le souhaitent les assassins, leurs crimes à une religion.

 

L’université du Maryland (Etats-Unis) a recensé l’intégralité des attaques terroristes qui ont eu lieu à travers le monde entre 2001 et 2016. Celles-ci ont coûté la vie à 188 272 personnes, sans compter les auteurs des faits eux-mêmes, et fait plus de 340 000 blessés. Les pays les plus frappés sont l’Irak, le Pakistan et l’Afghanistan. Et les musulmans représentent 90 % des victimes !

 

Et la liste macabre s’est encore allongée depuis : 150 morts à Kaboul en juin 2017, 300 dans une mosquée d’Égypte récemment, etc ...

 

 

 

- Mais comment en est-on arrivés là ?

Les dirigeants occidentaux, États-Unis en tête, ont soutenu, et soutiennent, systématiquement les régimes religieux les plus rétrogrades : Talibans, Israël ou Arabie Saoudite. En parallèle ils se sont acharnés à détruire les régimes laïques : Irak, Libye ou Syrie semant chaos, déstabilisation politique durable de régions entières, guerres, terrorisme, cortèges de réfugiés ...

 

Ce choix délibéré devrait interroger nombre d’observateurs mais on en trouve peu de traces. Politiciens et media préfèrent fermer les yeux lâchement plutôt qu’analyser la proximité idéologique qui lie les obscurantistes de tous poils : fondamentalistes musulmans, sionistes juifs et extrême droite chrétienne étasunienne.

 

Cette "coalition" de fait est responsable d’innombrables victimes civiles. Il faut y ajouter la présence sur le terrain de millions d’armes et la formation par les Etats-Unis et leurs alliés de combattants au gré de leurs intérêts stratégiques (pétroliers, militaires ou politiques).

 

 

- Ces combattants vont se recycler et se multiplier dans des pays où la population est essentiellement musulmane et souvent traversée par des divisions internes. Ainsi va naître le terrorisme qu’on dit " islamique ".

D’abord en Afghanistan avec Al-Qaïda (littéralement " la base ") mais qui recrute souvent ailleurs ses candidats au suicide. Ainsi sur les 19 auteurs des attentats du 11 septembre aux Etats Unis, 15 sont saoudiens.

 

En représailles, et bien qu’aucun Irakien ne soit impliqué, les dirigeants des États-Unis vont mentir à la communauté internationale et à leurs propres citoyens afin d’attaquer ... l’Irak !

 

Décision lourde de conséquence puisqu’elle aboutira, une fois le pays dévasté, à la création de l’État Islamique en 2006.

 

Ce mouvement terroriste se revendique d’un courant religieux et prétend à l’établissement d’un État. Pour cela il va s’engager dans des guerres d’abord en Irak puis en Syrie. Une conquête territoriale qui sera menée par des locaux rejoints bientôt par des combattants venant d’un peu partout y compris de France. Avec toujours en parallèle des attentats suicide au Proche et Moyen Orient ainsi qu’en Europe.

 

En terre de tradition musulmane les cibles des terroristes sont essentiellement des soufies et des communautés réputées pour leur pratique d’un Islam non fondamentaliste mais tolérant et ouvert. En Europe leur objectif est surtout d’assurer la propagande médiatique et le recrutement de nouveaux adeptes, ce qui les conduit sans doute à revendiquer toutes tueries de masse, fussent-elles l’œuvre de criminels isolés.

 

Pour autant les cibles ne sont pas toujours choisies " au hasard ". Elles sont souvent en lien direct avec des religions comme l’école juive de Toulouse, la Synagogue de Copenhague, Charlie Hebdo après la diffusion des caricatures du Prophète, le musée juif de Bruxelles, le magasin Hyper Cacher à Paris ou encore le prêtre égorgé à Saint-Etienne de Rouvray.

 

Aux États-Unis les attentats contre des lieux de culte sont surtout l’œuvre de suprémacistes blancs. Comme en 2015 où un partisan revendiqué du nazisme et du Ku Klux Klan tuait neuf paroissiens dans une église de Charleston ou encore en 2017 où un homme massacrait 26 personnes dans une petite église du Texas.

 

Les EU détiennent d’ailleurs le record des tueries de masse. La forte présence de la religion dans l’espace public et la circulation des armes n’y sont pas étrangères bien sur, mais a amené de nombreux observateurs à s’interroger sur la personnalité des auteurs et leurs motivations. Quelles constantes relèvent-ils : dérangement mental, problèmes familiaux, inculture, embrigadement dans une organisation de nature sectaire souvent sous couvert religieux, parfois aussi des antécédents de violences domestiques, etc ...

 

 

 

- Mais il est un élément qui est commun à tous ces tueurs, qu’on les nomme terroristes ou pas, qu’ils soient étasuniens ou pas : ils sont tous candidats au suicide !

Et les religions sont sans doute le piège et le terreau idéal pour conduire des hommes fragiles à tuer et à se tuer (ou se faire tuer). Outre qu’elles offrent l’espoir d’un au-delà, elles apportent des réponses simplistes à des questions existentielles au fond légitimes. Et leurs versions fondamentalistes, qui visent à régir toute la vie des humains, trouvent chaque jour de nouveaux adeptes en quête d’identité dans un monde qui semble leur échapper.

 

Les religions ont tout à fait leur place dans notre culture en tant qu’œuvres littéraires au même titre que celles d’Aristote, Avicenne, Maïmonide, Descartes ou Spinoza. Car les trois religions du Livre, qui en réalité n’en sont qu’une, nous invitent à l’universalisme. Il y est question de notre fragile condition humaine et cela ne peut pas nous être totalement indifférent.

 

Encore faut-il interroger ces sources que sont la Bible, les Évangiles ou le Coran en les situant dans leur contexte historique, géographique et politique. Ce que font de passionnants exégètes talmudiques, coraniques, ou les penseurs de la Réforme par exemple.

 

Les fondamentalistes de tous poils rejettent, eux, ces analyses et n’admettent qu’une lecture au premier degré de ces textes, faisant fi du contexte dans lequel ils ont été écrits, opposant ainsi la croyance à la raison ce qui permet toutes les dérives. Ce serait de peu d’importance s’il ne s’agissait là que de quelques illuminés à qui on n’accorde pas un rôle politique majeur.

 

 

- Mais ce sont justement ces adeptes de l’ignorance qui sont au pouvoir

  • un président des EU redevable aux fondamentalistes chrétiens qui ont assuré son élection et qui rejettent en bloc la science, le savoir, le progrès ;
  • un premier ministre israélien qui s’appuie sur des textes vieux de 3 000 ans pour justifier colonisation, racisme, apartheid, massacres ...;
  • dirigeants saoudiens qui utilisent une religion pour s’affranchir du respect des droits humains fondamentaux.

C’est cette coalition obscurantiste qui décide de la marche du monde et qui fait son malheur !

 

C’est elle que les dirigeants français de tous bords ont choisi de soutenir. Or, elle est totalement illégitime, disqualifiée, pour combattre d’autres fondamentalistes et mettre fin à leurs crimes terroristes. Tous ces falsificateurs d’Histoire ont du sang sur les mains. Il est temps de leur rappeler.

 

 

- Cherchons donc à comprendre (sans vouloir aucunement excuser !) ce qui pousse ces politiciens à afficher publiquement des prises de position à caractère religieux, à s’en prendre à des croyants pour leurs convictions ou leurs pratiques, ou à se cacher honteusement derrière la laïcité pour faire passer un message raciste.

Manuel Valls, est en cela une sorte de caricature. Ancien Premier Ministre, actuel député, la religion est devenue son fond de commerce. De convictions politiques changeantes au gré des circonstances et de ses intérêts de carrière, il lui faut, pour continuer d’exister médiatiquement, affirmer par exemple sa proximité avec le judaïsme, inséparable selon lui d’un soutien indéfectible à la politique d’extrême droite israélienne, et évoquer sans cesse un "problème" musulman qui se nicherait partout, y compris sur ... les plages !

 

Cette volonté d’attiser les haines, les communautarismes, encourage toutes les intolérances et créée à coup sur de nouveaux adeptes pour toutes les sectes assassines.

 

Et cette escalade de la terreur est le climat idéal pour mettre en œuvre une politique aux relents totalitaires à base d’attaques contre les libertés, d’état d’urgence et autres remises en cause de droits qui sont l’honneur de notre pays, comme le droit d’asile.

 

 

https://twitter.com/Action_Insoumis/status/944224430477148162 https://twitter.com/Action_Insoumis/status/944224430477148162 - Voilà où mène ce mariage contre nature entre religion et politique.

Il est grand temps de séparer ce couple infernal et la France s’est dotée d’un atout précieux, la laïcité, qui devrait lui permettre de jouer un rôle important en ce sens au niveau international.

 

La paix et la sécurité de tous sont en jeu. Les citoyens doivent le rappeler sans cesse à leurs représentants et exiger d’eux, pour commencer, des paroles et actes politiques exempts de toute référence religieuse.

Pour en savoir plus :

- Organiser l'islam de France, la prochaine mission de Macron

- Comment dévoyer la laïcité sans lever les foules ? L’édulcorer, la falsifier… Dès l’école !

- Catherine Kintzler : « la laïcité a produit plus de libertés que ne l’a fait aucune religion investie du pouvoir politique »

- La gauche peut-elle être complice des religions ? " Nous assistons à un retour catastrophique des religions. Que le pouvoir politique de Macron s'en accommode, voire s'en félicite, ne doit pas nous étonner. Mais que la gauche, dont l'identité est laïque et fondée sur une critique rationnelle et raisonnable des méfaits des religions dans l'histoire, s'en fasse la complice est surprenant. Nouvelle défaite de la pensée progressiste ? "

- Kamel Bencheikh, écrivain : La laïcité, garantie d’un État moderne

- NON à un statut spécifique de #islam toutes les religions doivent être traitées de la même façon !

 

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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 15:04
Le salaire, c'est le salaire net + le salaire différé socialisé : c'est quoi le salaire différé socialisé ?

Rapprocher le salaire net du salaire brut : trompeur, pernicieux, dangereux[0]… et pourtant M. Le Pen le propose[0bis] !

Ce qu'est le salaire (rappel)... cotisations sociales ou salaire socialisé mais pas " charges ".

 

Pour la CGT, le salaire est la contrepartie du travail fourni. Constitue une rémunération le salaire ou traitement ordinaire de base ou minimum et tous les autres avantages et accessoires payés, directement ou indirectement, en espèces ou en nature, par l’employeur au salarié en raison de l’emploi de ce dernier[1].

Selon l'INSEE le salaire est " L'ensemble des rémunérations en espèces et en nature que les employeurs versent à leurs salariés en paiement du travail accompli par ces derniers : salaires et traitements bruts en espèces et en nature, cotisations sociales effectives et imputées à la charge des employeurs"[2].

Macron et son gouvernement quant à eux, entendent supprimer les cotisations sur les heures supplémentaires à l'horizon 2020[8].... ( L’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires a un coût annuel estimé à 3 milliards d’euros[9]).

Entreprenons une explication sur le salaire différé socialisé. C'est le fondement même de la Sécurité sociale, mais également de l’assurance-chômage et des allocations familiales. Comme chacun sait, le rôle des « politiques » institutionnels, des représentants patronaux et des économistes, étant de rendre confus ce qui est clair, nous entendons bien plus souvent parler, à ce propos, de « charges » des entreprises et de « prélèvements obligatoires » sur les salaires. D’où l’explication qui suit.

 

Sources :  La Commune par  Rémi Duteil - Eric Durand | mis à jour le 16/10/2023

Lorsque nous lisons notre feuille de paye, nous y voyons les cotisations prises sur notre salaire et « ce que cotise » l’employeur pour nous. Tant pour l’assurance maladie, pour la retraite, le chômage et les allocs. Et nous entendons dire en boucle que toutes ces charges pèsent sur les entreprises, que les PME sont traquées par l’horrible URSSAF. Voilà comment, à grands traits, la réalité nous est dépeinte. Dans le même ordre d’idée, beaucoup de gens pensent que la CAF, c’est l’État.

 

 

- Salaire super-brut ou salaire chargé

Or, les fameuses cotisations, tant celles prélevées sur les salaires que celles versées directement par l’employeur, constituent en réalité une partie des salaires qui est « différée » car nous n’en disposons pas immédiatement. Elle nous est restituée sous forme d’un salaire indirect : pour se soigner, pour toucher notre pension de retraite, pour les allocations familiales, les allocations chômage et le financement intégral (voire, majoré en cas de « faute inexcusable de l’employeur ») des suites d’accidents du travail, de trajet et maladies professionnelles reconnues comme telles.

 

Cela est si vrai que la comptabilité des entreprises a une rubrique « salaire super brut » ou « salaire chargé » (salaire brut + cotisations patronales) qui chiffre le fameux « coût du travail ». D’un point de vue strictement comptable, la distinction entre « part des salaires » et « part patronale » des cotisations versées est purement technique et arbitraire. L’INSEE considère d’ailleurs la rémunération des salariés comme l’ « Ensemble des rémunérations en espèces et en nature que les employeurs versent à leurs salariés en paiement du travail accompli par ces derniers : salaires et traitements bruts en espèces et en nature, cotisations sociales effectives et imputées à la charge des employeurs ».

 

 

- Un pour tous, tous pour un

Dans un article précédent[3], nous avons vu, qu’au début du XIXe siècle, les ouvriers tailleurs se sont dotés de caisses de solidarité et de secours. Ils ont ensuite été imités par les autres corporations. Cela consistait à se cotiser pour mettre dans un pot commun une partie de leur salaire et créer ainsi un lien de solidarité selon le bon vieux principe : « un pour tous, tous pour un ». Celui qui tombait malade ou qui était blessé au travail était « secouru » par cette caisse. La bataille pour l’augmentation des salaires devient la bataille pour couvrir les besoins urgents (se vêtir, se nourrir, se loger) et les besoins à plus long terme des travailleurs ( se soigner et avoir de quoi vivre lorsque la vieillesse ou l’invalidité nous place dans l’incapacité de travailler).

 

Nous avons vu, dans nos articles précédents, comment ce principe de solidarité a abouti en 1945 à la création de la Sécurité Sociale et comment la CGT a porté ce combat vital.

 

 

- Le salaire collectivisé

Rares sont les spécialistes de l’histoire de la Sécurité Sociale qui mentionnent le projet d'ordonnance organisant la Sécurité Sociale, rapport présenté par Georges Buisson (CGT), le 24 juillet 1945. Or, comme l’avait souligné en son temps « La Vérité », ce projet prévoyait que la cotisation serait totalement à la charge de l’employeur[4].

 

Après moult débats, l’article 32 de l’ordonnance définitive du 4 octobre 1945 coupera la poire en deux : « Le taux de la cotisation des assurances sociales est de 12 p. 100. La moitié de la cotisation est à la charge de l'employeur, l'autre moitié à la charge du salarié ou assimilé. »[5]

 

 

- Pourquoi la sécu inocule la rage aux capitalistes et leurs gouvernements ?

Quoiqu’il en soit, la Sécurité sociale est née comme institution indépendante de l’État, financée par le salaire différé de tous les travailleurs, leur salaire collectivisé.

 

Ce salaire différé, sur lequel repose la Sécu, représente une manne financière plus forte que le Budget de l’État et qui échappe aux marchés financiers. Ce qui fait enrager les gouvernements et les capitalistes.

 

D’autre part, si un patron peut jouer sur la « variable d’ajustement » qu’est le salaire direct, il ne peut pressurer le salaire différé… À moins d’obtenir les exonérations de « charges » par l’État qui sont, il est vrai, de plus en plus massives dans l’objectif « décomplexé » de faire chuter le « coût du travail ».

 

 

- « Trou », quel « trou » ?

Dans le même temps, nous subissons une intox permanente depuis 40 ans sur le « trou » de la Sécu. Un « trou » totalement fictif puisque le seul remboursement par l’État des « exonérations » non compensées par lui, ferait litière de ce « trou » artificiel. Un point que nous avions amplement démontré, faits et chiffres à l’appui, dans notre article « Sous la réforme des retraites, le démantèlement de la sécurité sociale »[6]. Sur le même sujet lire aussi : Le « Trou » de la Sécurité Sociale : un trou « fictif »... ou pas ? La dette « sociale » légitime ou pas ?[7]

 

 

- Cotisations sociales, arnaque Macron (fiche de paie)

Comprendre toutes les lignes de la fiche de paie, et comprendre les arnaques des discours des politiques sur les cotisations salariales (charges sociales comme ils disent).

 

- Pour la France insoumise, la baisse des cotisations, c’est la baisse du salaire !

Le salaire, c'est le salaire net + le salaire différé socialisé : c'est quoi le salaire différé socialisé ?

Sources :  La France insoumise

Communiqué du groupe « La France insoumise » à l’Assemblée nationale

Courant janvier, le Gouvernement promettait aux citoyens une belle surprise sur leur fiche de paie à la fin du mois : une hausse du pouvoir d’achat pour tous les salariés.

 

Cependant, pour un gain réduit pour les salariés du privé, c’est d’insupportables ponctions qu’ont subi les retraités, qui ont pourtant cotisé toute leur vie.

 

De plus, le Gouvernement a opéré un décalage dans le calendrier de ses réformes, qui lui permet d’économiser plusieurs milliards sur le dos des français qu’il prétend défendre. Ainsi, si la hausse de la CSG est intervenue dès le 1er janvier, il faudra attendre l’automne 2018 pour que la baisse des cotisations soit complète. Pire : la suppression de la taxe d’habitation se fera en trois temps et ne sera donc que pleinement effective fin 2020.

 

Mais surtout, le gouvernement ment sur la nature de l’opération : en baissant les cotisations sociales, c’est bien le salaire socialisé qui est réduit. Cette part du salaire mis en commun rend possible l’existence de notre protection sociale. L’assurance-maladie subit déjà une décennies de plans d’austérité que subissent les soignants des EHPAD et le personnel des hôpitaux publics, et il faudrait la priver de davantage de ressources ? Et que dire de l’assurance-chômage, qui perd l’intégralité des cotisations salariales qui lui étaient jusqu’ici destiné ? Le droit aux indemnités chômage, jusqu’ici lié au statut de cotisant, sera-t-il encore garanti ?

 

Nous nous élevons contre cette « fake news » qui consiste à faire croire que la baisse des cotisations salariales consiste en une hausse de pouvoir d’achat : Quand le reste à charge pour les dépenses de santé aura explosé et que l’assurance-chômage sera réduite à la portion congrue, les Français devront payer de leur poche ce à quoi ils avaient auparavant droit !

 

Le salaire, c'est le salaire net + le salaire différé socialisé : c'est quoi le salaire différé socialisé ?

- En conclusion

Cotisations sociales ou salaire socialisé mais pas "charges".
Quand un journaliste, un homme politique ou un patron parle de "charges" ou de "coût du travail" les propos qui suivent sont généralement très emprunts de l'idéologie Néolibérale qui théorisent la puissance de l'argent et de la finance au détriment de la solidarité et de la force de travail. 


Ce sont ces mêmes discours qui propagent des idées complètement fausses comme la théorie du ruissellement ou le manque de compétitivité  de nos entreprises. La seule question a poser en retour à ces gens là est la suivante : " Avant de nous dire combien on vous coûte, expliquez nous plutôt d'abord combien on vous rapporte".

 

Avec le visuel ci-dessous, on peut aisément comprendre que toutes les baisses de cotisations sociales, opportunément appelées "charges", ne conduisent qu'à une chose : l'appauvrissement de la sécurité sociale (Retraites et assurance maladie).
Indirectement, il s'agit d'orienter les gens vers un système d'assurances sociales privées pour compenser les baisses des remboursements de sécurité sociale et des retraites qui en résultent et maintenir le niveau de protection sociale antérieur, avec comme résultat :
seuls, ceux qui en auront les moyens s'en sortiront !

 

Le salaire, c'est le salaire net + le salaire différé socialisé : c'est quoi le salaire différé socialisé ?
Le salaire, c'est le salaire net + le salaire différé socialisé : c'est quoi le salaire différé socialisé ?

Notes :

[0] Rapprocher le salaire net du salaire brut : trompeur, pernicieux, dangereux…

[0bis] La proposition de Marine Le Pen pour inciter à augmenter les salaires

[1] UD CGT71

[2] Définition du salaire selon l'INSEE

[3] http://www.lacommune.org/..

[4] La Vérité – Avril 1977- « Des conquêtes sociales révolutionnaires » par Denis Follas – voir page 112. – La Vérité était alors l’organe mensuel de l’organisation communiste internationaliste. (OCI)

[5] Ordonnance du 4 octobre 1945

[6] Sous la réforme des retraites : le démantèlement de la Sécurité sociale

[7] Le « Trou » de la Sécurité Sociale : un trou « fictif »... ou pas ? La dette « sociale » légitime ou pas ?

[8] Heures supplémentaires : l'allégement de la fiscalité confirmé «à l'horizon 2020»

[9 L’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires a un coût annuel que nous estimons à 3 milliards d’euros.

 

 

Pour en savoir plus :

- L’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires a un coût annuel que nous estimons à 3 milliards d’euros.

- A quoi sert le plafond de la sécurité sociale ?

- Comment l’exécutif a plombé les comptes de la Sécu et s’apprête à nous faire payer la facture

- Salaire différé : « La réforme des retraites n’est qu’un volet d’une baisse générale des revenus du travail »

- « “La prime Macron” creuse volontairement le déficit de la Sécurité sociale »

- Baisser les cotisations sociales, c’est du vol de salaire par le patron

 

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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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