La CGT de Philippe Martinez est-elle indépendante des politiques ?
- Certains disent : le " mouvement populaire n'est pas syndical " et alors les syndiqués ne font pas partie du peuple ? On gagnera en rassemblant, pas en divisant ou en renvoyant à une manif seuls !
- D'autres disent encore : " regardons ailleurs, ce mouvement est manipulé par le RN ex FN ! "... Mais parmi les électeurs de la CGT, parmi ses adhérents il n'y a pas d'électeurs du RN ? Qui peut jurer le contraire ?
- On nous dit aussi : " Pas question de manifester avec le RN "... on peut le comprendre, mais qui a vu une seule banderole ou sigle RN sur les point de lutte ?
Alors soyons clairs :
. la nature a horreur du vide !
. En dehors de quelques rares cas de racisme ou xénophobie condamnable montés en mayonnaise par la presse aux ordres, les exigences sont sociales et portées par des citoyens comme vous et moi et sans discours politique !
. C'est parce-que tous les salariés actifs, retraités chômeurs n'y sont pas en MASSE, que les syndicats n'y sont pas,... que Le Pen peut parader et tenter d'en revendiquer la paternité !
- N'attendons pas le 14 décembre !
- Allons y en masse en respectant l'absence d'étiquette ostentatoire et les quelques Lepénistes seront noyés dans la masse du peuple en colère !
- NE LEUR LAISSONS PAS LE TERRAIN... et ne divisons pas sous prétexte que.....
par Yves Mestas[1]
À la manifestation CGT du 1er décembre 2018 à Paris, Philippe Martinez est au coude à coude avec Fabien Roussel, secrétaire du PCF et Ian Brossat, tête de liste du PCF aux européennes (photo ci-jointe).
Pourtant P. Martinez, il y a quelques mois, refusait toutes manifestations avec des partis politiques au nom de « l’indépendance syndicale[2] [3]». Martinez serait-il en campagne pour les européennes ?
Ian Brossat qui conduira la liste PCF est adjoint à la mairie de Paris auprès de Mme Hidalgo. Une majorité municipale très composite, puisque nous retrouvons une alliance entre : des communistes, des socialistes et des écologistes qui ont soutenu Hollande, des centristes et des LREM qui soutiennent Macron.
Un exemple d’alliances qui provoquent le rejet des politiques et qui s’expriment dans le mouvement des gilets jaunes.
Un mouvement remarquable que les syndicats, dont la CGT, sont incapables de construire. Un mouvement qui ne veut pas de récupération politique et syndicale, une volonté d’indépendance qu’il faut respecter.
Pourtant la CGT de P. Martinez a été méprisante et insultante à l’égard de ce mouvement des GJ et des adhérents CGT qui y ont participé. Dans son communiqué du 29 octobre, il était écrit : « plusieurs partis d’extrême-droite semblent être à la manœuvre », « c’est dangereux pour le monde du travail ». Dans une note aux organisations CGT il est écrit : « la présence de la CGT dans des initiatives d’extrême-droite est contraire à notre démarche ». Et enfin, la déclaration de Martinez dans une vidéo du 17 novembre : « je ne me vois pas manifester aux côtés du patronat et du RN de Mme Le Pen [4] ».
Ces propos reflètent le décalage qui existe entre les apparatchiks de la confédération et le monde du travail et les retraités.
Pour avoir participé à toutes les manifestations depuis le 17 novembre et les blocages filtrants chaque jour à Dijon, je confirme que ce mouvement est composite. Il rassemble des jeunes, des salariés, des retraités, des chômeurs, des artisans…. de toutes opinions. Pour la très grande majorité ce sont des citoyens très fâchés mais pas fachos. Il suffit de regarder le contenu des cahiers de doléances.
Ce manque d’indépendance de la CGT n’est pas une nouveauté.
En 2016/2017, pour la présidentielle, un grand nombre de dirigeants CGT (Thibault[5], Cailleteaux….) ont milité durant 12 mois pour des primaires de la gauche pour une candidature unique, qui n’était autre que socialiste et pour contrer la candidature de Mélenchon. Dans les publications de la CGT (NVO et Vie Nouvelle), alors que le bilan du quinquennat Sarkozy avait été très largement commenté, en 2012, avec un dossier de plusieurs pages, en 2017, aucun bilan du quinquennat Hollande n’a été fait (Il ne fallait pas nuire au « soldat socialiste »).
De même, aucun article n’a été publié en 2017 sur le programme des candidats à l’élection présidentielle. Pourtant, ce que fait Macron aujourd’hui était clairement annoncé dans son programme (CSG, ISF, loi travail, CICE...). Il n’y eut qu’une prise de position de la CGT lors du 2e tour entre Macron et Le Pen : « faire barrage à l’extrême-droite ».
- Aujourd'hui, je vous propose de dire « stop ça suffit, je veux une CGT indépendante, qui ne soit pas, en catimini, la courroie de transmission du PCF. Une CGT qui joue pleinement son rôle de syndicat pour la défense des intérêts individuels et collectifs des salariés, sans emploi et retraités. »
- J’invite tous ceux qui partagent ce point de vue, à l'exprimer au sein des réunions statutaires qui se tiendront dans le cadre de la préparation du congrès d'avril 2019.
- Et si on créait un collectif « les gilets rouges pour l’indépendance de la CGT » ?
- Pour répondre : yves.mestas@orange.fr
Notes :
[1] Retraité, adhérent CGT depuis 1974, Ex-responsable CGT région Bourgogne EDF/GDF, Ex-membre du conseil d’administration de Gaz de France.
[2] La CGT n’ira pas à la manifestation du 5 mai, proposée par François Ruffin
[3] Mais le 26 mai, la CGT appelait à une large mobilisation
[4] Gilets jaunes: «impossible pour la CGT de défiler à côté du FN» (Martinez)
[5] Primaire de la gauche, ça s'organise
Pour en savoir plus :
- CGT : l’opposition à Philippe Martinez présente une alternative
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