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9 mars 2016 3 09 /03 /mars /2016 09:25
 Le revenu de base, nouvel horizon pour le mouvement social ?

« Sans revenu, point de citoyen » s’exclamait en 1792 le philosophe Thomas Paine du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale

 

Sources : Le Parti de gauche51 le 15 juin 2013 | mis à jour le 24/10/2021

Allons mes camarades, imaginons un monde dans lequel chaque être humain serait reconnu par la société pour ce qu’il est et non pour ce qu’il peut apporter.
Reconnu à la naissance comme un être disposant du droit inaliénable à une vie décente et donc à un revenu, reconnu comme un élément essentiel de la société.

 


- La Déclaration universelle des Droit de l’homme de 1948 reconnait un certain nombre de droits aux individus, l’article 22 stipule :

Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays.

 

Mais conditionne la réalisation de ces droit à un travail (article 23) :

  1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
  2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
  3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
  4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

 

- L’article 25, alinéa 1 précise ces droits et évoque la possibilité d’un revenu de substitution en cas de chômage, maladie, veuvage…

Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté

philadelphie-déclaration

 

Signature de la Déclaration de Philadelphie

Signature de la Déclaration de Philadelphie

 

 

- Une idée ancienne
Pourtant l’idée d’un revenu universel ne date pas d’hier, déjà en 1516 Thomas More dans son recueil De optimo rei publicae statu, deque nova insula Utopia (Utopia) imagine une société idéale, égalitaire et rationnelle dans laquelle la propriété privée est inconnue, les Utopistes travaillent six heures par jour, gagnent tous le même salaire,  prennent leur repas en commun et passent leur temps libre à des loisirs comme les échecs ou l’apprentissage des belles lettres…


Cette idée d’un revenu garanti est reprise par deux siècles plus tard, par Thomas Paine (1737-1809), figure marquante des révolutions américaines et françaises qui propose une dotation forfaitaire donnée à chaque homme et chaque femme dès l’âge adulte, justifiée par une redistribution égale de la valeur de la terre (« justice agraire »), concrétisant ainsi l’idée du juriste hollandais Grotius (1583-1645) selon laquelle la terre est la propriété commune de l’espèce humaine. On retrouve cette idées dans la notion de dividende universel qui consiste que chaque humain est copropriétaire des biens produits par l’ensemble de la société et qu’à ce titre chaque « actionnaires » doit recevoir une part de la richesse produite sous forme de dividende.


Karl Marx revient sur cette idée dans les « Grundrisse » , dans la perspective d’une réappropriation des conditions sociales de la production « … où le revenu distribué cesse d’être fonction de la quantité de travail fournie, pour devenir fonction de la quantité de richesse que la société décide de produire… », Marx imagine le développement d’une société où l’humanité sera sortie du salariat et où les machines seules assureront la création de richesses, qui seront reversées sous la forme d’un revenu socialisé universel, au début du XXème siècle l’idée est relancée par le philosophe britannique Bertrand Russell et a été largement développée au cours de ces dernières années par des penseurs comme André Gotz.


Tout au long des derniers siècle l’idée de fournir un revenu ou un salaire à chaque individu composant la société sans contrepartie directement mesurable sous forme d’une activité professionnelle s’est répandue même si elle fait l’objet de blocage très puissants de nature économique, culturel, psychologique ou politique…Des expérience ont été menées ici où là dans le monde à partir des années 60 (Programme Mincome au Canada,  l’Alaska Permanent Fund en Alaska (le seul état Américain où les inégalités reculent) ou plus récemment l’expérience de Otjivero - Omitara en Namibie).

 

 

- Principe du salaire universel

  • Le revenu de base est un droit inaliénable, reconnu à chacun, nul ne peut en contester l’octroi, c’est un revenu versé mensuellement, en espèce (et non en nature) et d’un montant suffisant pour se passer d’un travail.
  • Il est inconditionnel, sa délivrance se fait sur une base individuelle (le citoyen), elle est automatique et ne nécessite aucune justification ou contrôle de ressource ni contrepartie (d’activité ou d’inactivité, de maladie ou de handicap), il est versé de la naissance à la mort.
  • Il est cumulable avec d’autres revenus (salaire par exemple).

 

- Attention aux faux amis

Des personnalités de droite comme Christine Boutin ou Dominique de Villepin se sont déclarés favorables au revenu d’existence.
C’est qu’il y a bien deux manières de concevoir la proposition du revenu de base : d’un côté, la voie libérale ou néolibérale, de l’autre, la voie progressiste, anticapitaliste ou anti-utilitariste.

 

  • Dans les années 60, aux Etats-Unis, l’économiste ultra libéral Milton Friedman (Capitalisme et Liberté) a proposé l’instauration d’un impôt négatif (sorte de crédit d’impôt remboursable pour les plus pauvres) en vue de simplifier l’Etat social (ou plutôt de l’éliminer), s’inspirant ainsi d’une idée avancée par Cournot au XIXe siècle. Friedman proposait en contrepartie d’un revenu d’existence d’un montant trés faible, la suppression du salaire minimum et de tous les dispositifs de protection sociale, afin disait-il de ne pas entraver le « bon » fonctionnement du marché de l’emploi. L’administration Nixon a repris en partie sa proposition dans l’idée de remplacer le programme d’assistance aux plus pauvres par un revenu garanti assorti de compléments financiers pour les travailleurs. Le plan adopté en 1970 par la Chambre des représentants a cependant été rejeté de justesse par le Sénat nordaméricain.
  • Gortz a débusqué cette imposture en démontrant que cette conception du revenu universel revenait de fait à une subvention déguisée aux entreprises leur permettant d’embaucher des chômeurs à vil prix et permettant ainsi le démantèlement du droit social. A suivre André Gorz, il faut être attentif à deux conceptions du revenu d’existence qui cohabitent dans la pensée contemporaine, parfois chez les mêmes auteurs. L’une voit « le moyen de soustraire la vie à l’imaginaire marchand et à la mise au travail total ». L’une voit au contraire dans le revenu de base une « rémunération du temps hors travail » considérant que « la vie toute entière est devenue productive » et que la production capitaliste doit tirer profit « de toutes les capacités, compétences et ressources que les personnes développent dans leur vie ». Si la première conception est une attaque contre la valeur travail et ne rémunère rien (elle rejoint ainsi la position anti-utilitariste), la seconde légitime le travail invisible source de productivité et de plus-value. « Toute la productivité de soi est rabattue sur le travail économique » et « tout le monde contribue à la production sociale par le seul fait de vivre en société. »
  • Dans les années 1980, de nombreux débats ont eu lieu aux Pays-Bas et au Royaume-Uni sur cette question. En Allemagne, c’est Thomas Schmid (Befreiung von falscher Arbeit 1984) qui a lancé la discussion. Le terme de « revenu de citoyen » (Bürgergeld) a alors été avancé. Plusieurs publications sur la question, venant d’intellectuels proches du parti des Verts, ont vu le jour en Allemagne à fin des années 80 et milieu des années 1990. En France, le revenu d’existence, l’allocation universelle ou revenu minimum inconditionnel ont été défendu par des sociologues ou des philosophes comme André Gorz, Jean-Marc Ferry ou encore le Mouvement anti-utilitariste dans les Sciences sociales (M.A.U.S.S.).

 

- Pourquoi un revenu de base ? Les fondements.

On ne dira jamais assez à quel point la déclaration de 1948 fut un immense progrès qui s’inscrivait dans l’esprit de la Déclaration de Philadelphie (1944) signée quelque années auparavant et qui évoquait même dans son article III la possibilité d’un revenu de base mais la Déclaration Universelle des Droit de l’Homme ne remet pas en cause le modèle d’organisation sociale reposant sur la salariat et la répartition inégale de la richesse, pas plus qu’elle ne précise les modalités de mise en place des droits qu’elle entend promouvoir, rappelant juste la nécessité d’une sécurité sociale et la garantie de droits économiques.


La notion bien vague de « droit à une niveau de vie suffisant » laisse libre cours à toutes les interprétations et récupérations possibles de l’esprit de la charte.

 Le revenu de base, nouvel horizon pour le mouvement social ?

Nous constatons l’échec de notre civilisation à assurer à chaque être humain des conditions de vie dignes alors même que le progrès technique, le formidable accroissement des connaissance scientifiques n’a jamais produit autant de richesse.


Les gains extraordinaires de la productivité ont engendré le chômage de masse, une existence précaire pour un nombre sans cesse croissant individus, des inégalités révoltantes et un salariat résigné, en proie à une grave crise de sens, soumis à la dure loi du rendement capitaliste qui est de plus en plus déconnectée des réalités humaines.


Ne soyons pas naïf, le chômage ne baissera pas ou de façon très marginale, l’économie sera toujours en crise et la sacro-sainte croissance ne reviendra jamais car elle est un non-sens économique et une aberration écologique non souhaitable.


Ces invocations ne servent qu’a dissimuler une faillite, celle du productivisme et de ses appendices que sont le capitalisme financiarisé et le communisme totalitaire.
Cette économie qui fait le malheur des gens alors qu’elle pourrait faire leur bonheur, cette économie dénuée de finalité, de morale et de sens, traverse une crise sans précédent qui dépasse les simples considérations d’ordre économique.


C’est une crise de sens, une crise qui touche au cœur nos représentations mentales, la place du travail dans une vie, la notion de reconnaissance, de valeur du travail et son utilité.
Nous sommes collectivement en proie à un paradoxe existentiel, celui qui nous pousse à nous resituer et à reconstruire nos représentations et c’est au pied du mur de la réalité que nous évoluerons contraints ou enthousiastes et que nous imaginerons de nouvelle façons d’organiser nos existences et la vie des sociétés.


C’est sur ces bases que nous pouvons nous interroger : Comment concilier l’économie et la société ? comment réconcilier l’homme et son milieu naturel ? travailler à t’il toujours un sens ? l’exploitation est-elle une fatalité et qu’est-ce qui justifie les injustices si elles ne permettent même pas d’assurer des conditions de vie décentes au plus grand nombre ? Et la place de la liberté dans tout ça.

 

 

- C’est à ces interrogations que le revenu de base se pose en recours.

  • Ce concept à d’abord été pensé pour éradiquer la première des injustices, la pauvreté, la cruelle, l’ignoble, celle qui abaisse l’être humain et le pousse à la violence et aux conduites antisociales.
  • Il a ensuite été imaginé pour permettre l’émancipation économique et politiques des individus car sans autonomie économique les conditions de la liberté ne peuvent êtres garanties, c’est d’ailleurs l’une des faiblesse de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui n’a pas été capable de préciser et d’imposer l’autonomie économique comme un élément fondateur et nécessaire de la liberté individuelle. Sans autonomie économique reconnue comme un préalable il n’est pas possible à l’individu d’exprimer sa pleine capacité de citoyen, le citoyen cède la place au salarié lié par un lien de subordination à son employeur et guidé par la nécessité de se nourrir, de se chauffer, de se déplacer… Nous avons là une des raison de la sclérose de nos démocraties car sans citoyens point de démocratie vivante et dynamique.
  • Le revenu de base est aussi un appel à transformer radicalement notre rapport à la production et à la consommation en permettant à l’individu de se construire autour d’autres principes de vie librement choisis et assumés et de se libérer de la dualité salariat/consommation. Cette transformation, ce nouveau paradigme doit permettre de dégager des marges de manœuvre afin de concevoir un horizon au delà de l’accumulation mécanique et compulsive de marchandises qui débouche sur la nécessité de se vendre au plus offrant sur le marché du travail.
  • La nécessité de se détacher de ce mode d’existence, de cette aliénation est un impératif écologique car nos mode de consommation et de production impactent gravement notre écosystème. Un tel revenu doit permettre à chacun de choisir la place que doit avoir le travail dans sa vie et dans la société, ce revenu doit permettre aux citoyens émancipés de définir par la délibération le contenu de la production et ses finalités, supplanter la valeur d’échange par la valeur d’usage.
  • Le revenu de base n’est pas le refus du travail, mais une redéfinition profonde de son exercice et de ses finalités.
  • Le revenu de base à aussi des fondements économiques, en redonnant du pouvoir d’achat à des catégories dépourvues.

 

Comment le financer ?


- Comment le financer ?

 Le revenu de base, nouvel horizon pour le mouvement social ?

Tout d’abord il faut savoir que le revenu de base est presque une réalité dans nos sociétés car un partie parfois non négligeable de nos revenus est déconnectée de notre activité salariée (revenus de substitution, retraite, prestations familiales etc), ce qui revient à convertir ces revenus et à les réaffecter au financement du revenu de base.


A l’échelle de la France il s’agit ici de se dire qu’il va falloir distribuer environs 900 euros à 65 000 000 d’habitants (et 400 euros aux mineurs).


Notez tout d’abord que les besoins administratifs pour gérer cette distribution sont quasiment nuls car c’est un revenu inconditionnel ne nécessitant pas un travail administratif évolué. Cette tâche pourrait même être confiée à des structures existantes : caisses de retraites (c’est déjà leur activité), Sécurité sociale (ils connaissent tout le monde et ont l’habitude de faire des versements) ou Trésor public (qui gère les finances publiques).


Un certain nombre de prestations sociales deviennent également caducs avec ce revenu de base : Allocations familiales, RSA, ARS, PAJE, allocations logement, allocations soutien familiale, allocation parent isolé, Allocation d’adoption, allocation de solidarité aux personnes âgées, Assurance vieillesse des parents au foyer, Allocation personnalisé d’autonomie, allocation spécifique de solidarité, allocation d’insertion, allocation équivalent retraite, assurance chômage (aide au retour à l’emploi), retraite, bourses d’études, congés maternités…Les coûts de fonctionnement énormes de ces dispositifs seront économisé et seront utilisés de manière plus utile au financement du revenu de base.


Le revenu de base permettra aussi d’économiser sur les dépenses de santé car les gens seront moins soumis aux accidents du travail, au stress et aux maladies professionnelles, des économies très importantes seront aussi à prévoir en matière de sécurité par la baisse de la criminalité (ces effets ont été observés dans les expérimentations qui ont eu lieu à travers le monde).


Le complément pourra être trouvé dans des recettes nouvelles. De nombreux économistes ont étudiés les différentes pistes de financement et leur faisabilité,  on citera :

  • La compensation salariale : À partir d’un certain seuil de revenu, les salariés « remboursent » progressivement le montant du revenu de base ; pour la population économiquement non active, on fera jouer l’effet de substitution (suppression de prestations en fonction du besoin aujourd’hui en vigueur). C’est la solution politiquement la plus anodine, parce que la plus conservatrice. Elle se limite à affronter la pauvreté et ne change que très peu les conditions cadre de l’économie.

 

  • Les cotisations sur salaire : c’est le principe de financement du système actuel, basé uniquement sur le salariat. Financer le revenu de base entièrement par les cotisations sur salaires.

 

  • La fiscalité directe (impôt sur le revenu) : C’est une possibilité, à condition de ne pas imposer le revenu de base. En Suisse, concrètement, ce serait l’Impôt Fédéral Direct (IFD) qui devrait alors être choisi. Cette option implique une baisse quasi équivalente des impôts cantonaux – ce qui n’est pas irréaliste dans la mesure où les dépenses sociales des cantons et des communes sont largement remplacées par le revenu de base.

 

  • La fiscalité indirecte (TVA) : Financer le revenu de base par une taxe sur la valeur ajoutée sensiblement augmentée (au moins à un taux moyen de 30%, ce qui correspond à la part du revenu de base dans le PIB) est une option « révolutionnaire » qui, bien qu’elle soit la plus conforme aux changement d’orientation de l’économie opéré par le revenu de base, risque tout d’abord de rebuter. Néanmoins, si en contrepartie on supprime les prélèvements obligatoires sur salaire (cotisations) et que les partenaires sociaux jouent le jeux dans les négociations salariales, le prix de revient de la production de biens et services ne devrait pas changer de manière tragique. Sous l’impulsion du revenu de base, la fixation des rémunérations nettes par le jeu de l’offre et de la demande devrait à la fois assurer le fonctionnement de l’activité économique et provoquer une revalorisation des bas salaires – le tout sans réglementation contraignante impliquant des risques de fraude. En outre, le financement de la protection sociale par la TVA présente trois avantages de poids :
    1. Le financement du revenu de base est réparti sur tous les facteurs participant à la création de valeur – le facteur travail n’est plus pénalisé. Il en résulte une baisse de coût relative pour les activités à faible valeur ajoutée, mais à haute valeur sociale (économie sociale et solidaire ; services de proximité, soins aux personnes âgées, réparation de biens de consommation durable et autres). Ces activités, aujourd’hui subventionnées, pourraient alors « tourner » de manière financièrement autonome.

    2. Le financement de la protection sociale par la TVA constitue une réponse idéale au dumping social (délocalisation) que nous connaissons aujourd’hui. Ce n’est plus le pays producteur, mais le pays consommateur qui finance cette protection et applique ses standards aux importations.

    3. Le financement par la TVA, pour les mêmes raisons, poussera davantage à l’adoption du revenu de base sur un plan international.

 

  • La création monétaire.

 

Bien entendu il est possible d’imaginer des formes combinées des ces solutions, certaines pistes sont d’inspiration libérales, elles n’auront bien évidement pas leur place dans la création d’un revenu de base d’inspiration écosocialiste.

 

 

- La position du Parti de gauche sur le sujet

 Le revenu de base, nouvel horizon pour le mouvement social ?

Nous n’avons pas encore de position arrêtée sur le sujet mais nous en débattons.

 

J’espère pour ma part que ce thème trouvera la place centrale qui lui revient dans notre projet écosocialiste par ce qu’il porte de radicalité concrète. J’aimerais qu’on ne laisse pas les libéraux nous imposer leur version dénaturée et réactionnaire du revenu de base, à nous de réfléchir, de débattre et d’imaginer le monde de demain…

 

 

Explications de : Corinne Morel-Darleux, Conseillère Régionale Rhône Alpes et Secrétaire nationale à l'écologie du Parti de Gauche, nous explique où en est l'idée du revenu universel au sein de son parti, et exprime son soutien à l'Initiative Citoyenne Européenne pour un Revenu de Base.

 

  • Et vous comment l’imaginez-vous cet avenir ? Que feriez-vous de votre vie si vous étiez débarrassé de la peur du lendemain grâce au revenu de base ? Dites le moi dans vos commentaires
  •  

    Un film pour mieux comprendre le revenu de base

    - Un film pour mieux comprendre le revenu de base

    « Un revenu, c'est comme l'air sous les ailes de l'oiseau ! ». C'est ainsi que commence le film. Est-ce que ce revenu devrait être inconditionnel pour chacun ? Est-ce possible, un droit civique économique ?

Important : Une initiative citoyenne européenne (ICE) en faveur du revenu de base a été officiellement lancée en janvier 2013 conjointement avec les réseaux militants et associatifs de 15 autres pays.

  • Pour la signer rendez vous ICI

 

Pour en savoir plus

- Revenu de base: une analyse marxiste

- Namibie. Les miracles du revenu minimum garanti

- André Gorz

(1988), Métamorphoses du travail.Critique de la raison économique, Paris : Edition Galilée
(1993) « Bâtir la civilisation du temps libéré », in Manière de voir n° 18 », Paris : Le Monde diplomatique

- Yoland Bresson
             Une clémente économie ; au-delà du revenu d’existence, Edition L’Esprit Frappeur

              Précis d’utopie réaliste, Un revenu pour tous, Baptiste Mylondo, Les Editions Utopia

- Mouvement Français pour un Revenu de Base

- Le revenu garanti et ses faux amis

- Revenu de base, salaire à vie : les enjeux

- GARANTIE PUBLIQUE D’EMPLOI : DÉFENDRE LES COMMUNS CONTRE L’INDIVIDUALISME DU REVENU UNIVERSEL

- ENTRE REVENU UNIVERSEL ET EMPLOI GARANTI, UNE TROISIÈME VOIE ?

 Le revenu de base, nouvel horizon pour le mouvement social ?
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8 mars 2016 2 08 /03 /mars /2016 21:21
Les manifestations de femmes ouvrières qui se déroulent à Petrograd en 1917 amorcent la révolution russe. Cr : BETTMANN/CORBIS

Les manifestations de femmes ouvrières qui se déroulent à Petrograd en 1917 amorcent la révolution russe. Cr : BETTMANN/CORBIS

La manifestation new-yorkaise censée être à l’origine de la Journée internationale des femmes n’a... jamais eu lieu ! Retour sur ce mythe démasqué par l’historienne Françoise Picq.
 
Sources : CNRSLE JOURNAL le 07.03.2014, par Stéphanie Arc
La Journée internationale des femmes fête ses 104 ans ! Ses origines reposent en réalité sur un mythe. Françoise Picq, historienne, l’a « démasqué » dès la fin des années 1970 : « À l’époque, toute la presse militante, du PCF et de la CGT, comme celle des “groupes femmes” [1] du Mouvement de libération des femmes, relayée par les quotidiens nationaux, écrivait que la Journée des femmes commémorait le 8 mars 1857, jour de manifestation des couturières à New York. » Or cet événement n’a jamais eu lieu ! « Les journaux américains de 1857, par exemple, n’en ont jamais fait mention », indique Françoise Picq. Et il n’est même pas évoqué par celles qui ont pris l’initiative de la Journée internationale des femmes : les dirigeantes du mouvement féminin socialiste international.

 

 

- Une itiniative du mouvement socialiste

Car c’est un fait, « c’est en août 1910, à la IIe conférence internationale des femmes socialistes, à Copenhague, à l’initiative de Clara Zetkin, militante allemande, qu’a été prise la décision de la célébrer », ajoute l’historienne. La date du 8 mars n’est pas avancée, mais le principe est admis : mobiliser les femmes « en accord avec les organisations politiques et syndicales du prolétariat dotées de la conscience de classe ». La Journée des femmes est donc l’initiative du mouvement socialiste et non du mouvement féministe pourtant très actif à l’époque. « C’est justement pour contrecarrer l’influence des groupes féministes sur les femmes du peuple que Clara Zetkin propose cette journée, précise Françoise Picq. Elle rejetait en effet l’alliance avec les “féministes de la bourgeoisie”. »

 

Clara Zetkin, enseignante, journaliste et femme politique allemande

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est Clara Zetkin, une enseignante, journaliste et femme politique allemande, qui est la réelle instigatrice de la Journée internationale des femmes.

 

Cr : AKG-IMAGES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques années plus tard, la tradition socialiste de la Journée internationale des femmes subit le contrecoup du schisme ouvrier lié à la IIIe Internationale. C’est en Russie que la Journée des femmes connaît son regain : en 1913 et en 1914, la Journée internationale des ouvrières y est célébrée, puis le 8 mars 1917 ont lieu, à Petrograd (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), des manifestations d’ouvrières que les bolcheviques désignent comme le premier jour de la révolution russe. Une nouvelle tradition est instaurée : le 8 Mars sera dès lors l’occasion pour les partis communistes de mobiliser les femmes. Après 1945, la Journée des femmes est officiellement célébrée dans tous les pays socialistes (où elle s’apparente à la fête des mères !).

 

 

- Les couturières new-yorkaises, un mythe né en 1955

Mais alors comment est né le mythe des couturières new-yorkaises ? « C’est en 1955, dans le journal L’Humanité, que la manifestation du 8 mars 1857 est citée pour la première fois », explique Françoise Picq. Et l’origine légendaire, relayée chaque année dans la presse, prend le pas sur la réalité. Pourquoi détacher le 8 Mars de son histoire soviétique ? « Selon l’une de mes hypothèses, poursuit-elle, Madeleine Colin, qui dirige alors la CGT, veut l’affranchir de la prédominance de l’UFF[2] et du parti communiste pour qu’elle suive ses propres mots d’ordre lors du 8 Mars. La célébration communiste de la Journée des femmes était devenue trop traditionnelle et réactionnaire à son goût… » Et c’est pourquoi, en se référant aux ouvrières américaines, elle la présente sous un nouveau jour : celui de la lutte des femmes travailleuses…

 

 

- À voir aussi :

Cette vidéo sur les revendications des femmes au 8 mars 1914, à la veille de la Grande Guerre :

 

Notes

[1] Ces groupes constituèrent la tendance « lutte des classes » du MLF.

[2] Organisation féminine dirigée par des communistes.

 

Pour en savoir plus :

« Le long chemin vers l’égalité », supplément n° 242 (mars 2010) du Journal du CNRS dans lequel la version initiale de cet article a été publiée.

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27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 11:52
 "L’ère du peuple" : sortie de la version 2016 de poche

- L'ère du peuple....

 

Nouvelle édition revue et augmentée  
« Je propose de voir plus loin que l’horizon désespérant du présent. Regardons le monde fascinant qui s’est constitué sous nos yeux en quelques décennies.

 

 

Un monde chamboulé par l’explosion du nombre des êtres humains, couvert de villes, où l’occupation de la mer elle-même a débuté. Mais un monde engagé dans un changement climatique irréversible et un bouleversement de la hiérarchie des puissances qui menacent l’existence même de la civilisation humaine.Un monde où surgit un acteur nouveau : le peuple.

 

  • Sa révolution citoyenne peut tout changer, en commençant par faire entrer la France dans la 6e République. » 
  • Retrouvez l’actualité de Jean-Luc Mélenchon et celle de ce livre sur www.melenchon.fr 

 

Le livre est disponible dans toute bonne librairie ou  ICI

 

 

-  Retour sur la conférence organisée à Paris le 15 février pour la sortie du livre.

 

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10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 23:22
Présidentielle 2017 : Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature dans le 20 heures de TF1

Jean-Luc Mélenchon a annoncé ce mercredi soir 10 février 2016 sa candidature pour la présidentielle de 2017. "Le rythme s’est accéléré, après MM. Juppé, Fillon, Sarkozy, Mme Le Pen sur votre plateau a annoncé sa candidature, a expliqué le fondateur du Parti de gauche dans le 20 heures de TF1. Dans ces conditions, il faut passer à l’action, on ne peut pas rester sans voix et oui, je propose ma candidature pour l’élection présidentielle de 2017."

 

Mis à jour le 13 février 2016

"Je n’aimerai pas que ce soit une espèce de jeu de pronostic cette élection, au contraire c’est une occasion formidable de dénouer les liens qui nous paralysent aujourd’hui grâce à nos bulletins de vote, pacifiquement, tranquillement démocratiquement", a-t-il expliqué.

 

Jean-Luc Mélenchon explique son mot d’ordre : "c’est l’intérêt général humain qui doit prévaloir aujourd’hui". Pour exemple, il cite "le changement climatique", "c’est maintenant qu’il faut changer la manière de produire, d’échanger, de consommer". Le nucléaire ? "C’est le moment de sortir", assure le député européen.

 

 

- Bernie Sanders pour inspiration

Confirmant qu’il ne participera pas à une potentielle primaire à gauche, Jean-Luc Mélenchon explique que son parti ce sera ses "convictions". "J’ai des convictions et c’est le plus important et peut-être le peuple français", martèle-t-il. Rejetant le fait que la multiplication des candidatures à gauche pourrait faire perdre la gauche en 2017, il assure ne demander "la permission à personne".

 

"Je le fais hors-cadre de parti, je suis ouvert à tout le monde", insiste l’eurodéputé.

 

Pour se préparer à cette nouvelle campagne Jean-Luc Mélenchon dit s’être inspiré de l’homme politique à la mode ces derniers temps, Bernie Sanders, candidat démocrate aux Etats-Unis devenu la coqueluche des jeunes. "Je m’inspire à ma manière de la méthode qui a été celle de M. Bernie Sanders", détaille-t-il, en ayant notamment loué "la même plateforme internet" que lui. Sur celle-ci, chaque citoyen pourra participer au débat et à l’élaboration d’un programme.

 

"Tout le monde peut se joindre à moi pour travailler sur le programme et agir voilà comment on traite une élection", conclut Jean-Luc Mélenchon.

 

 

- Jean-Luc Mélenchon annonce sa candidature

 

- J'appuie la candidature de Jean-Luc Mélenchon ICI

 

Présidentielle 2017 : Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature dans le 20 heures de TF1
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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 09:12
Compteurs Linky : pour la cour d'Appel de Bordeaux, l'installation n'est pas obligatoire
  • Pour le Président du directoire d'ERDF, Linky n'est pas obligatoire !
  • Les communes ont leur mot à dire sur le changement des compteurs d’électricité parce qu’ils leur appartiennent. Du coup refuser un Linky est possible !
  • Qu'en pensent les membres de la majorité municipale rochelaise ?
  • Les raisons inavouables de son déploiement à marche forcée[1] ;
  • Pour la France insoumise, il faut envisager un équipement alternatif aux compteurs Lincky pour ceux qui le souhaitent
  • Pour la cour d'Appel de Bordeaux, l'installation n'est pas obligatoire [4]

 

Sources : l'Humanité - le Parti de Gauche du Gard mis à jour le 09/10/2022

Electricité "le compteur qui communique arrive chez vous" titre Sud-Ouest. Pour l'Humanité, « Le compteur Linky est arrivé, avec lui de nombreuses questions » annonçant le début de leur déploiement, expliquant qu’il était difficile voire impossible de refuser l’installation de ce compteur controversé. La raison est, précisions-nous, « que les compteurs n’appartiennent pas aux « abonnés-clients » mais aux distributeurs (ERDF en étant le principal) ».

 

Ça a généré un bon nombre de courriels des lecteurs, parmi eux celui d’un conseiller municipal de Saint-Macaire (Gironde). Leur intérêt est qu’ils posent tous la question de la propriété des compteurs d’électricité mais aussi de gaz et d’eau.

 

Ce qui est certain est qu’ils ne sont pas la propriété des propriétaires ou locataires des lieux où ils sont installés. C’est ERDF ou un autre distributeur qui seraient donc propriétaires du compteur et qui pourraient ainsi y accéder (article 29 de la loi de transition énergétique du 17 août 2015) et changer le compteur existant pour un Linky (décret n° 2010-1022 du 31 août 2010).

 

« Non, selon le courriel que nous a envoyé Stéphane Lhomme, conseiller municipal de Saint-Macaire. Les compteurs appartiennent aux collectivités locales (communes, intercommunalités) qui les concèdent à ERDF. Beaucoup d’entre elles l’ignorent. Les Linky appartiennent donc aux communes, c’est un fait avéré et non discuté. De ce fait cela pose la question du remplacement d’office des compteurs par ERDF, sans l’accord du propriétaire des lieux. »

 

Cette information est confirmée par Charles Antoine Gautier, chef du département Energie de la FNCCR (fédération nationale des collectivités concédantes et régies). Dans un entretien à Maire Info, le journal de l’AMF (Association des Maires de France), il confirme que « les collectivités concédantes du réseau d’électricité sont propriétaires des compteurs actuels et des Linky qui commencent à se mettre en place. ERDF n’en est que le concessionnaire. »

 

Linky_Poster_Danger_Stop_Compteur_Mouchard_Linky_Arnaque

 

La raison de ce débat sur la propriété des compteurs Linky est due, selon lui, à un problème de financement que les communes ne peuvent assumer seules. Exact, sauf que c’est le consommateur qui va casquer. Car le CPL Linky a déjà la réputation d'être "le compteur qui va faire disjoncteur votre portefeuille".

 

 

Rappelons que la pose du Linky et la dépose de l’ancien compteur sont gratuites, de même que le compteur lui-même. Cependant un décret du 31 août 2010 relatif aux dispositifs de comptage sur les réseaux publics d’électricité prévoit que le financement soit assuré par les consommateurs via le TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) à raison de 1 à 2 euros par mois prélevés sur les factures d’électricité… jusqu’à atteindre le coût du compteur Linky (de 120 à 240 euros).

 

Sans oublier la CSPE (contribution au service public de l’électricité) qui est passé à 27 centimes d’euro par kWh le 1er janvier 2016 et qui sert aussi à financer ce type de dispositif.

 

 

- Alors, ça change quoi pour les consommateurs que les communes soient propriétaires des compteurs ?

Et bien, les conseils municipaux peuvent prendre une délibération s’opposant à l’installation de Linky chez les habitants avec leur appui… à l’exemple de Saint-Macaire qui a également refusé Gazpar, l’alter-égo de Linky pour le gaz. La délibération du conseil municipal de Saint-Macaire peut être lue avec intérêt en pièce jointe.

 

Par ailleurs, la loi de transition énergétique ne sanctionne pas le refus individuel de changer son compteur existant contre un Linky. Il faut le savoir même si ERDF prévoit de la contourner.

 

En effet, le conseiller municipal de Saint-Macaire révèle que « la CRE (commission de régulation de l’énergie) a prévu de taxer 19 euros HT par mois le relevé manuel des compteurs à tous ceux qui refusent Linky (dont le relevé se fait à distance). » C’est probablement illégal et davantage une menace qui ne manquera pas de faire l’objet de poursuite devant les tribunaux.

 

En toile de fond, c’est la suppression ou la compression de nombreux emplois chez les distributeurs et les fournisseurs d’énergie et d’eau.

 

  • D'ailleurs, le tribunal administratif de Toulouse a tranché en faveur de la commune de Blagnac, qui a publié un arrêté interdisant à Enedis de changer un compteur sans l’accord du propriétaire[2].
  • Pendant que la cour administrative d’appel de Nantes a dit le contraire au motif indiqué qu’" aucun motif d’ordre public ne permettait au maire de prendre une mesure d’interdiction au déploiement sur le fondement de ses pouvoirs de police générale "; estimant en sus que " la propriété des ouvrages des réseaux publics de distribution d’électricité, dont font partie les compteurs, est attachée à la qualité d’autorité organisatrice du réseau public de distribution d’électricité "[3].

 

 

- Usagers et élus peuvent-ils les refuser ?

L’opposition des communes à l’installation des Linky prend de l’ampleur et la forme de délibérations. Est-ce légitime et légal ? Analyse jridique.

Les usagers peuvent-ils refuser un Linky ? Pour en savoir plus, c'est ICI

 

 

- Les usagers appelés à se mobiliser pour exiger des pouvoirs publics qu'ils arrêtent de déploiement du Linky

Compteurs Linky : pour la cour d'Appel de Bordeaux, l'installation n'est pas obligatoire
  • Une pétition est à votre disposition, c'est ICI
  •  

     

    - Le président d'ERDF : Linky n'est PAS obligatoire

    Intervention très intéressante du président du directoire d'ERDF, Philippe MONLOUBOU, devant l'Assemblée Nationale le 2 février 2016, où on apprend de sa propre bouche que :

    1. le compteur Linky n'est pas obligatoire
    2. le Linky en zones de campagne utilisera des liaisons en radiofréquences, comme les Smart Meters américains, sources de nombreux dégâts matériels et sanitaires
    3. Les modules domestiques de visualisation fonctionneront en liaison par radiofréquences
    4. C'est le *marché*, et donc les intérêts des industriels, qui décidera des utilisations du Linky, et non l'intérêt des consommateurs
    5. L'objectif réel du Linky, derrière les allégations fantaisistes d'économie d'énergie et de meilleure maitrise de la consommation par le client , est de participer à l'installation de la "smart grid" qui se met en place au niveau mondial : tous les appareils connectés en permanence au réseau planétaire. Et Philippe MONLOUBOU est fier que sont entreprise soit "déjà un opérateur de Big Data, qui est une nécessité".

     

 

- Pour la France insoumise, il faut envisager un équipement alternatif aux compteurs Linky pour ceux qui le souhaitent

Sources : la France insoumise Assemblée nationale

Muriel Ressiguier, députée de la 2ème circonscription de l’Hérault, attire l’attention de Mme la ministre de la santé sur l’inquiétude grandissante concernant le programme d’installation des compteurs « Linky » sur notre territoire.

 

" Depuis la Loi de transition énergétique du 18 août 2015, l’État a lancé un immense programme d’installation de compteurs d’électricité intelligents, par la société Enedis (ancienne ERDF, et filiale à 100 % d’EDF), pour respecter la transposition d’une directive européenne dans l’article 341-4 du code de l’énergie.

 

Au total, ce sont 35 millions de ces compteurs communicants qui doivent être installés dans tout le pays d’ici à 2021. À la fin mars 2017, 3 millions et demi étaient déjà en fonction. D’ici la fin de l’année, il est prévu que le rythme de pose passe à 35 000 compteurs par jour pour atteindre cet objectif. Le but affiché est de gérer en temps réel l’énergie en récoltant à distance les données directement chez les particuliers via les compteurs « Linky ». Concrètement, les données transmises par les compteurs s’effectuent au moyen de la technologie CPL (Courant porteur en ligne), qui les achemine sous forme d’impulsions électriques, à travers les circuits domestiques normaux. Or, ces circuits ne sont pas blindés, ce qui permettrait d’éviter le rayonnement des champs électromagnétiques artificiels qui les traversent.

 

Toutefois, si l’on reprend en détail la directive européenne 2009/72/CE, elle s’attarde moins sur la maitrise des consommations ou la recherche de préservation de la planète que sur l’ouverture et la mise en concurrence au sein du marché intérieur commun aux Etats membres : « Le marché intérieur de l’électricité, dont la mise en œuvre progressive dans toute la Communauté est en cours depuis 1999, a pour finalité d’offrir une réelle liberté de choix à tous les consommateurs de l’Union européenne, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises, de créer de nouvelles perspectives d’activités économiques et d’intensifier les échanges transfrontaliers, de manière à réaliser des progrès en matière d’efficacité, de compétitivité des prix et de niveau de service et à favoriser la sécurité d’approvisionnement ainsi que le développement durable. » et n’impose pas une technologie spécifique.

 

Or, de plus en plus de citoyens font part de réticences vis-à-vis des équipements Linky en raison des risques pour la santé, liés à l’exposition à des champs électromagnétiques artificiels, hypothétiquement cancérigènes : un risque sanitaire encore méconnu et sans doute sous-estimé. Pour rappel, depuis 2011, les radiofréquences sont officiellement classées dans la catégorie 2B des agents physiques « potentiellement cancérigènes » par le CIRC (Centre International de Recherche contre le Cancer), organe de l’OMS.

 

Un rapport de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses), publié en 2016, puis révisé en juin 2017, fait état « d’incertitudes sur les effets sanitaires pour les fréquences mises en œuvre » et appelle à « poursuivre l’étude de ces effets potentiels ».

 

Face aux craintes exprimées, appliquant le principe de précaution et soucieux de l’intérêt général, les maires de plus de 400 communes ont pris position. Ils ont refusé ou demandé un moratoire concernant la pose des nouveaux compteurs, s’appuyant sur le 5ème alinéa de l’article L2212-2 du Code Général des Collectivités selon lequel le maire peut faire usage de ses pouvoir de police générale « pour assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques », « prévenir, par des précautions convenables, et de faire cesser (…) les pollutions de toute nature (…) les maladies épidémiques ou contagieuses … » et «  pourvoir d’urgence à toutes les mesures d’assistance et de secours et, s’il y a lieu, de provoquer l’intervention de l’administration supérieure ». Mais les préfectures sont revenues sur les délibérations municipales.

 

C’est pourquoi, je vous demande de bien vouloir envisager la possibilité par l’Etat de se tourner vers un équipement alternatif, non producteur de champs électromagnétiques, et ce, afin d’éviter un nouveau scandale sanitaire potentiel. "

 

  • La France insoumise dépose une PROPOSITION DE LOI tendant à permettre aux consommateurs et aux maires de s’opposer à l’installation de compteurs électriques Linky... rejetée par la majorité gouvernementale[5].

 

Note :

[1] Compteur Linky : les raisons inavouables de son déploiement à marche forcée

[2] Le tribunal administratif de Toulouse a tranché en faveur de la commune de Blagnac, qui a publié un arrêté interdisant à Enedis de changer un compteur sans l’accord du propriétaire.

[3] Compteurs Linky : des communes s’y opposent, la justice rejette leurs recours

[4] Compteur Linky : l'installation n'est pas obligatoire pour la cour d'Appel de Bordeaux

[5La France insoumise dépose une PROPOSITION DE LOI tendant à permettre aux consommateurs et aux maires de s’opposer à l’installation de compteurs électriques Linky... rejetée par la majorité gouvernementale.

 

Pour en savoir plus :

- Avec Gaspar, c'est notre pouvoir d'achat qui part !

- Linky : le compteur qui va faire disjoncter votre portefeuille

- « Les collectivités seront bien propriétaires des compteurs Linky »

- Les Communes peuvent refuser les compteurs communicants Linky, Gazpar, et "eau" !

- modèle de lettre de refus de Linky et explications

- le refus de la commune de Saint-Macaire (délibération en pièce jointe)

- Le point sur les nouveaux compteurs Linky : Linky : un compteur avantageux, mais pour qui ?

- Doubs : la commune de Larnod ne "like" pas le compteur électrique Linky

- LINKY : Lettre de refus à adresser à ERDF - Robin des Toits - 29/01/2016

- L’Allemagne renonce à la généralisation du compteur intelligent

- Les compteurs d’électricité intelligents déjà piratés

- Compteurs Linky: il faut lever l'ambiguïté sur la propriété

- A Carmaux, l’installation du « compteur communicant » Linky est suspendue sine-die

- Compteurs Linky, leur installation forcée est-elle bien réglo ?

- Île de Ré : un retraité relaxé de "violences" après avoir expulsé un technicien Linky

- Coûteux, compliqué, pas si utile... La Cour des comptes épingle le compteur électrique Linky

- Linky, Gazpar : quelles données sont collectées et transmises par les compteurs communicants ?

- Le compteur Linky d’ENEDIS /EDF est plus dangereux, incendie des maisons, appartements d’immeubles et résidences HLM en toute impunité

- Linky : le Sénat étudie la possibilité de refuser l'installation des nouveaux compteurs

- Compteur Linky : la ministre Elisabeth Borne rappelle qu'un client peut refuser son installation

- Linky : La Cnil met en demeure Engie et EDF sur les données collectées par leurs compteurs

- Il refusait le compteur Linky, Enedis finit par lui en installer un autre

- Compteur Linky. Enedis attaqué en justice par 13 associations dans le cadre d’une action collective

- Le compteur Linky va permettre à Enedis de suspendre l’alimentation de votre ballon d’eau chaude

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8 février 2016 1 08 /02 /février /2016 16:02
8 février 1962, Charonne à Paris : un crime d'État pour l'exemple
8 février 1962, Charonne à Paris : un crime d'État pour l'exemple
8 février 1962, Charonne à Paris : un crime d'État pour l'exemple

Saluons la mémoire de ces victimes d'un crime d'Etat et aussi les milliers, européennes et algériennes victimes de l'OAS, toujours oubliées... mais pas par tous : en juin 2022 le RN fait « l'apologie de l’Algérie française et des crimes de la colonisation[1] »

 

Massacre du métro Charonne : La responsabilité de l'État doit être reconnue[2] !

 

Ce jour-là, une manifestation pacifiste pour la Paix en Algérie se déroule dans les rues de Paris. 9 travailleurs, tous syndiqués à la CGT dont 8 communistes, sont assassinés par les brigades spéciales de police, sur ordre du préfet Maurice Papon. Ce collaborateur notoire durant l'occupation nazie avait été gardé en place par les gouvernements successifs complices avec les forces de l'argent. Le général de Gaulle, président de la République, l'avait même fait commandeur de la Légion d'Honneur en 1961.

 

Sources : le blog de Roger Coulombier et aussi le Parti de gauche et L'Humanité | mis à jour le 09/02/2023

- En ce 8 février 1962, de Gaulle gouverne la France depuis le 1er juin 1958

Le 7 février 1962, dix charges plastiques explosent au domicile de diverses personnalités, une est retrouvée sur un rebord de fenêtre au domicile du ministre des Affaires culturelles, André Malraux, 19 bis, avenue Victor Hugo, à Boulogne-sur-Seine.

 

Des éclats de verre blessent cruellement une fillette de quatre ans, Delphine Renard. L'émotion est immense et les syndicats et partis de gauche appellent les citoyens à se rassembler place de la Bastille, à Paris, dès le lendemain soir, jeudi 8 février 1962.

Le soir même les responsables des organisations de gauche et des syndicats se réunissent et appellent à une manifestation à la Bastille pour le 8. - See more at: https://www.lepartidegauche.fr/date/3535-8-fevrier-1962#sthash.TWMvFy5D.dpuf
Le soir même les responsables des organisations de gauche et des syndicats se réunissent et appellent à une manifestation à la Bastille pour le 8. - See more at: https://www.lepartidegauche.fr/date/3535-8-fevrier-1962#sthash.TWMvFy5D.dpuf

 

Le ministre de l'Intérieur Roger Frey interdit la manifestation dans la crainte de débordements. Le préfet de police Maurice Papon, qui s'est déjà illustré dans la répression du 17 octobre 1961, déploie d'importants effectifs de police sur la place de la Bastille pour en interdire l'accès.

 

« TOUS EN MASSE, ce soir à 18 h 30, place de la Bastille », dit un tract unitaire signé de la CGT, CFTC, UNEF, SGEN, FEN et SNI. PCF, PSU et Mouvement de la paix sont aussi associés à l'appel :

Les assassins de l'OAS ont redoublé d'activité. Plusieurs fois dans la journée de mercredi, l'OAS a attenté à la vie de personnalités politiques, syndicales, universitaires, de la presse et des lettres. Des blessés sont à déplorer ; l'écrivain Pozner est dans un état grave. Une fillette de 4 ans est très grièvement atteinte. Il faut en finir avec ces agissements des tueurs Fascistes. Il faut imposer leur mise hors d'état de nuire. Les complicités et l'impunité dont ils bénéficient de la part du pouvoir, malgré les discours et déclarations officielles, encouragent les actes criminels de l'OAS.

 

Une fois de plus, la preuve est faite que les antifascistes ne peuvent compter que sur leurs forces, sur leur union, sur leur action. Les organisations soussignées appellent les travailleurs et tous les antifascistes de la région parisienne à proclamer leur indignation, leur volonté de faire échec au fascisme et d'imposer la paix en Algérie. »

 

Le matin du 8, Maurice Papon, préfet de Paris, rencontre une délégation syndicale et interdit la manifestation. Les délégués maintiennent la manifestation et diffusent à la radio des mots d’ordre d’appel au calme. Le soir, les cortèges formés dans Paris veulent rejoindre la Bastille. Mais face à la présence massive des forces de l’ordre, ayant pour ordre de disperser les manifestants en « faisant preuve d’énergie », des cortèges refluent et se rejoignent au croisement Voltaire-Charonne.

 

Plus de 4000 manifestants font face aux unités des compagnies spéciales d’intervention. Alors que le mot d’ordre de dispersion vient d’être donné et que les premiers rangs de manifestants ont fait demi-tour, la préfecture ordonne de charger. Au même moment une autre unité de policiers se place sur le boulevard Voltaire.... Ces derniers chargent la foule...

 

Les manifestants pris en tenaille sur le boulevard Voltaire n’ont pour issues que les petites rues latérales, les portes cochères des immeubles, ou les bouches du métro Charonne.... mais c'est pour s'apercevoir que les grilles ont été fermées dès le début de l'après-midi.

 

Au métro, la bousculade provoque la chute de plusieurs personnes sur lesquelles les suivants s’entassent, matraqués par les policiers qui projettent sur eux grilles d’arbres et d’aération du métro, des manifestants, assommés, sont même jetés par-dessus la rambarde sur les manifestants collés aux grilles...

 

 

- Neuf militants CGT et membres du PCF meurent sous les coups ou étouffés....

  • Jean-Pierre Bernard, 30 ans, dessinateur
  • Fanny Dewerpe, 31 ans, secrétaire
  • Daniel Féry, 16 ans, apprenti
  • Anne-Claude Godeau, 24 ans, employée PTT
  • Édouard Lemarchand, 41 ans, menuisier
  • Suzanne Martorell, 36 ans, employée à l'Humanité
  • Hippolyte Pina, 58 ans, maçon
  • Raymond Wintgens, 44 ans, typographe
  • Maurice Pochard (décédé à l'hôpital), 48 ans

des centaines de blessés parmi les autres manifestants Les autorités nieront leurs responsabilités, accusant tour à tour les manifestants d’avoir provoqué l’émeute et les membres de l’OAS de s’être déguisés en policiers ! Une loi d’amnistie sera votée en 1966 pour interdire toute mise en cause du pouvoir.

 

Le 13 février 1962, près d’un million de personnes viennent rendre hommage aux victimes des violences policières lors de leurs obsèques.

 

Quarante jours plus tard seront signés les accords d'Evian, mettant fin à la guerre d'Algérie mais non aux dissensions et aux ressentiments nés de celle-ci, tant parmi les Algériens que parmi les Français.

 

Note :

La SFIO, les socialistes de cette époque, ne participe pas, ni de près ni de loin aux actions pour la Paix en Algérie. Lorsque la SFIO gouverne la France de 1956 à 1958, la Guerre d'Algérie bat son plein. François Mitterrand devient ministre de l'Intérieur, puis ministre de la Justice. Il se déclare solidaire avec l'envoi du contigent d'appelés en Algérie, le 23 mai 1956. De plus, il n'hésite pas, pendant cette guerre, de donner un avis défavorable au recours en grâce des condamnés à mort dont les dossiers lui furent soumis. 45  combattants pour une Algérie indépendante furent guillotinés, dont aucun n'était un poseur de bombe. Mais c'était guillotiner pour l'exemple.

 

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 09:27
21ème rapport du mal–logement en France : la dégradation se poursuit

Une forme de violence économique, sociale et psychologique.

 

Sources : Parti de Gauche Midi-Pyrénées

"Comme chaque année, ce rapport dresse le tableau de bord du mal-logement à partir de chiffres actualisés, notamment grâce à une exploitation inédite de l’enquête Logement 2013 de l’Insee fortement attendue, et du suivi des politiques du logement de l’année écoulée. Il montre la dégradation alarmante de nombreux indicateurs, qu’il s’agisse du nombre de personnes sans domicile, en précarité énergétique, en effort financier excessif ou en hébergement contraint chez des tiers."

Vous pouvez accéder à tous les éléments du rapport en cliquant ici

 

 

-  Quelques chiffres essentiels

  • Près de 900 000 personnes sont privées de logement personnel, selon la Fondation. Parmi elles, 141 500 sont sans domicile et 85 000 vivent dans des habitations de fortune.
  • Près de 2,9 millions de personnes vivent dans des conditions de logement « très difficiles » (privation de confort, surpeuplement « accentué »).1 % des logements sans eau courante, douche ni WC
  • En 2013, 204 000 logements en France ne disposaient pas d’eau courante, d’une installation sanitaire – baignoire ou douche – ou de WC intérieurs.
  • Plus d’1,9 million de logements « étaient dépourvus de chauffage central en 2013.
  • Les ménages les plus pauvres (1er décile de la population) consacrent plus de la moitié de leur revenu à leur logement, contre 17,4 % en moyenne chez les Français, et 12,5 % pour les plus aisés.
  • Les 10 % les plus pauvres (1er décile) ayant un revenu mensuel moyen de 678 euros selon l’Insee, le logement leur coûte ainsi 379 euros en moyenne par mois, ne laissant que 299 euros pour tout le reste.582 bidonvilles
  • Fin 2015, 17 929 personnes vivaient dans l’un des 582 bidonvilles référencés en France par la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal). 37 % de ces personnes « très marginalisées » habitent dans un campement illicite situé en Ile-de-France, et 21 % sont regroupés en Nord-Pas-de-Calais.

« À lui seul, le département de Seine-Saint-Denis abrite 12 % des personnes recensées et 7 % des bidonvilles à l’échelle nationale », souligne le rapport de la fondation Abbé Pierre.Un sur trois

  • Près d’un tiers des enfants vivant dans des logements précaires présentent des sifflements respiratoires, contre 7,1 % en moyenne dans les autres foyers. Près de la moitié des adultes dans des logements précaires souffrent de migraines (47,7 % contre 31,6 % des autres ménages) et de dépression ou d’anxiété (40,8 % contre 28,7 %).450 000 personnes contraintes à revenir vivre chez leurs parents
  • Près de 450 000 personnes sont revenues au domicile parental en 2013 en raison d’une situation personnelle difficile (perte d’emploi, problèmes financiers, mauvaise santé ou problèmes de logement). Chez les plus de 25 ans (hors étudiants), le nombre est en augmentation de 20 % entre 2002 et 2013, passant de 282 000 à 338 000 en 11 ans. Plus impressionnante, l’augmentation est de 66 % entre ces deux années pour les personnes âgées de plus de 60 ans contraintes d’habiter chez un tiers avec lequel elles n’ont pas de lien de parenté direct (de 50 000 à 83 000).

 

Résumé réalisé par "Les décodeurs" Blog journal Le Monde accessible en en cliquant ici

 

 

-  La crise du logement expliquée en quatre minutes

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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 09:21
DAECH : par François Burgat, directeur de recherche au CNRS

François Burgat[1] est directeur de recherches au CNRS, politologue, spécialiste du monde arabe contemporain, il a été directeur du Centre français d'archéologie et de sciences sociales au Yemen de 1997 à 2003. puis il a été directeur de l’Institut Français du Proche Orient (IFPO). 

 

 

- Il a été entendu le 12 janvier 2016 par le Commission des Lois de l'Assemblée Nationale

Pour le chercheur François Burgat, spécialiste de l’islam, un bon musulman en France, c’est… quelqu’un qui n’est plus musulman ! Auditionné à l’Assemblée nationale française le 12 janvier 2016 à l’occasion d’une commission d’enquête sur Daesh, François Burgat a dénoncé l’instrumentalisation des musulmans par les médias et la classe politique en France et leur représentation néo-coloniale de l’islam. Iconoclaste dans son domaine d’étude, à rebours d’intellectuels très médiatiques comme l’islamologue Gilles Kepel, François Burgat se refuse à toute essentialisation (les musulmans sont terroristes parce qu’ils sont musulmans !) et analyse le radicalisme comme une réaction aux injustices, aux inégalités, à la crise multiforme que connaît la France, mais également à la montée en flèche du discours (et des actes) islamophobes.

 

Note :

[1] François Burgat

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier terrorisme

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19 janvier 2016 2 19 /01 /janvier /2016 09:25
Ubérisation de l'économie : faut-il en avoir peur ? Quelle protection sociale pour les salariés ?

La Rochelle le 19 janvier 2016 | mis à jour le 10 septembre 2019

  • Au fait, c'est quoi l'ubérisation de l'économie ? Pourquoi ce terme s'est-il imposé en l'espace de quelques mois ? Pourquoi fait-il peur ? Le numérique va-t-il casser le travail ? Une animation de deux minutes pour comprendre les enjeux de la transition numérique et son impact sur le travail.
  • Sommes-nous tous condamnés à travailler demain comme les chauffeurs de VTC de la désormais célèbre société américaine Uber ? La numérisation de l'économie va-t-elle transformer à grande échelle les salariés en travailleurs indépendants, payés à la tâche dans le cadre d'une mise en concurrence poussées à son paroxysme..... ?

 

- Deux analyses :

  • Celle présentée par la CGT pour qui l'ubérisation du travail précarise les travailleurs.

Comment inventer de nouvelles protections ? Débat avec Sophie Binet (secrétaire générale adjointe de l’Ugict-CGT ), Bruno Coquet (économiste, spécialiste de la protection sociale), et Pascal Lokiec (professeur de droit social). Animé par Sandrine Foulon.

 

- Pour le Parti de Gauche, l'ubérisation, c'est une organisation du travail digne de l’esclavage [1]

Ces multinationales de plateforme sont peut être innovantes technologiquement mais rétrogrades socialement ! Leur développement renvoie à une organisation du travail digne de l’esclavage.

 

L’innovation sociale à promouvoir est au contraire celle des coopératives d’associés (par exemple dans le cas de taxis), qui garantissent l’indépendance organisationnelle autour d’un statut à part et original : socialement ils sont rattachés à la Sécurité sociale et membres d’une structure collective, tout en restant fiscalement indépendants. Qu’attend le gouvernement pour les soutenir ?

 

- Le gouvernement doit agir contre cette ubérisation

Par ailleurs, ces multinationales du web ne doivent plus sévir sur le territoire national sans payer d’impôts ! Il est inacceptable que le gouvernement laisse faire ces prédateurs de la valeur créée par les “travailleurs dits indépendants” sans contribuer à l’effort national. Il faut instaurer une révolution fiscale au service de la définanciarisation de notre économie réelle, lutter contre la fraude et l’exil fiscal, et mettre en œuvre une réglementation stricte via un protectionnisme solidaire.

 

Aujourd’hui le gouvernement, suivant les injonctions de Bruxelles, semble plus prompt, au nom de “l’innovation technologique”, à faciliter leur développement, plutôt qu’à les combattre. L’ubérisation de la société est la nouvelle arme du capitalisme financiarisé contre les droits des salariés et des usagers.

 

Comme l’écrit Laurent Lasne dans son excellent ouvrage sur le sujet, "Uber, la Prédation en bande organisée" : Uber "symbolise désormais le lien entre le fétichisme technologique et la précarisation, qui augure d'une économie de la régression".

 

Note :

[1] Colère des taxis : elle révèle l'impasse du modèle esclavagiste de l'ubérisation par Danielle Simonnet Conseillère de Paris PG

 

Pour en savoir plus :

- Colère des taxis : elle révèle l'impasse du modèle esclavagiste de l'ubérisation

- Demain, tous ubérisés ? Un article de Sandrine Foulon

- Le salariat va-t-il disparaître ? Dataviz

-  Débat : l’ubérisation, une menace pour les tavailleurs ? Vidéo. Avec Grégoire Leclercq (président de la FEDAE), Adam Lévy-Zaubermann (co-fondateur de Costockage.fr), Xavier Timbeau (directeur principal de l'OFCE).

 - « Une part de l’ubérisation relève du fantasme », entretien avec Xavier Timbeau, directeur principal de l'OFCE

-  Comment faire face à l’uberisation ? Un article de Sandrine Foulon

- Entretien avec Benoît Thieulin, directeur de l'agence La Netscouade et président du Conseil national du numérique depuis janvier 2013.

- Le salariat, de la précarité à la sécurité. Un éclairage historique de Gérard Vindt.

- « Les barbares attaquent ! », ou la transition numérique en marche. Une chronique de Marc Mousli

- Uber : salarié or not salarié ? Un article de Romain Renier

- Economie collaborative, un modèle social et fiscal à réinventer. Un article de Nicolas Lagrange

- Uber ou l’entreprise sans « salariés »

- Loi El Khomri : l’Uberisation à l’américaine

- « L’ubérisation est un symptôme, pas une solution à nos problèmes »

- Quand l’ubérisation fait entrer une forme de proxénétisme dans la répartition du travail

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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 09:23
1950 à... : rétrospective des interventions militaires Françaises en Afrique

- Au moment ou la France victime d'attentats est engagée dans de nouvelles aventures guerrières en Irak et en Syrie (contre un «ennemi» qu’elle a contribué à créer) en violation de toute « légalité internationale », il n'est pas inutile de revenir sur ses différentes interventions en Afrique camouflées ou pas sous des motifs "humanitaires" ou de "sauvegarde de nos ressortissants".

- Car après les décolonisations (ce qui ne veut pas dire indépendance[1] ), la France signe une vingtaine d’accords de défense et de coopération avec ses anciennes colonies africaines et poursuit ses opérations occultes notamment sous couvert de ces "accords de défense"... ou "d'opérations humanitaires"  pour sauvegarder ses intérêts capitalistes de l'ex puissance coloniale.

- En vérité, si dans le cadre de la Françafrique,  avec la collaboration des « réseaux Foccart » la France  a orchestré avec efficacité et sans états d'âme le soutien des uns et la déstabilisation des autres, fort de moyens humains et financiers considérables (les libéralités d'Elf aidant), il s'agit plus aujourd'hui de  garantir l’accès aux matières premières stratégiques du continent (pétrole, uranium etc.), et d'essayer d'offrir des débouchés privilégiés aux multinationales françaises.

- Car en Afrique aussi les ressources énergétiques sont au coeur des conflits internationaux.

- La France entend poursuivre le rôle de "GENDARME DE L'AFRIQUE" qu'elle s'est attribuée avec le soutien des autres puissances occidentales.... autant de sources possibles d'actes de terrorisme en représailles !... et certains s'étonnent que nous n'ayons pas que des amis sur terre, que la France soit une cible, tentant dans un même mouvement d'en faire une question religieuse ou de "guerre de civilisation"[2] !

 

Eclairer modestement sur le rôle de la France en Afrique, telle est l'ambition de cet article.

 

Sources : Le Grand Soir le 21 juillet 2014 | mis à jour le 27/06/2024

  • 1956 : Crise du canal de SuezContre l’avis de l’opinion internationale, la France et la Grande-Bretagne préparent une opération militaire d’envergure, baptisée  « opération 700 » pour les Français. En France, le gouvernement Mollet obtient un vote de confiance quasi unanime le 30 octobre, moins l'abstention des communistes et des poujadistes. La mission est de reprendre le contrôle du canal. Le plan (nom de code « Terrapin ») prévoit également une offensive israélienne contre l’Égypte qui débute le 29 octobre. Le commandement de l’opération est britannique, les Français ne conservant que le commandement de leurs unités, sans pouvoir de décision. Les Français, commandés par le général de corps d'armée André Beaufre, forment la force « A »[0].
  • 1961 : Tunisie. Opération : Lancée le 18 juillet 1961, par Charles de Gaulle avec pour but le maintien de la base militaire navale de Bizerte dans le giron de la France. Chef de l’État tunisien : Habib Bourguiba. Nom de l’opération : "Bouledogue" (transformée en opération « Charrue longue »).
  • 1964 : Gabon. Opération : lancée le 18 février 1964 par Charles de Gaulle pour le rétablissement, du président Léon M’ba après un putsch d’une partie de l’armée. Chef de l’État gabonnais : Léon M’ba. Nom de l’opération : ???
  • 1964 : Gabon. Opération : lancée le 18 février 1964 par Charles de Gaulle pour le rétablissement, du président Léon M’ba après un putsch d’une partie de l’armée. Chef de l’État gabonnais : Léon M’ba. Nom de l’opération : ???1968/1972 : Tchad. Opération : lancée par Charles de Gaulle et poursuivie par Georges Pompidou contre la rébellion du Tibesti au Tchad. L’armée française enregistre des pertes importantes. 39 tués dans les rangs français durant l’opération « Limousin » ainsi qu’une centaine de blessés. Chef de l’État tchadien : François Tombalbaye. Nom de l’opération : « Bison » et « Limousin ».
  • 1977 : Mauritanie. Opération : lancée par Valérie Giscard d'Estaing intervention conduite de décembre 1977 à juillet 1978 par l’armée de l’air dans le but de repousser le Front Polisario du territoire mauritanien, dans le secteur du train minéralier Zouérat-Nouadhibou et de libérer les coopérants français enlevés quelques mois auparavant. Chef de l’État mauritanien : Mokhtar Ould Daddah. Nom de l’opération : « Lamantin ». 
  • 1977 : Zaïre. Opération : lancée par Valérie Giscard d'Estaing en soutien au maréchal Mobutu Sese Seko contre la rébellion du Shaba. (19 mai - 14 juin). Chef de l’État zaïroi : Mobutu Sese Seko. Nom de l’opération : "« Verveine ».
  • 1978 : Zaïre. Opération : lancée par Valérie Giscard d'Estaing et menée dans la ville minière de Kolwezi envahie au début du mois de mai par les rebelles katangais, soutenus par l’Angola. Chef de l’État zaïroi : Mobutu Sese Seko. Nom de l’opération : « Léopard » ou « Bonite ».
  • 1978 : Tchad. Sur décision de Valérie Giscard d'Estaing, la France intervient une nouvelle fois de mars 1978 à mai 1980 pour contrer l’avancée du Frolinat (Front national de libération du Tchad). Chef de l’État tchadien : Félix Malloum. Nom de l’opération : "« Tacaud ».
  • 1979 : Centrafrique. Opération : l’empereur Jean-Bedel Bokassa est renversé. David Dacko est réinstallé au sommet de l’État. Sur décision de Valérie Giscard d'Estaing la France intervient de septembre 1979 à septembre 1981. Chef de l’État de Centrafrique : Jean-Bedel Bokassa. Nom de l’opération : «  Barracuda ».
  • 1983 : Tchad. Opération : à la demane de François Mitterand, le 18 août, 4 000 soldats français sont mobilisés en appui au président Hissène Habré mis en difficulté par les rebelles de Goukouni Oueddeye, soutenus par la Libye. L’opération durera jusqu’en février 1986. Chef de l’État tchadien : Hissène Habré. Nom de l’opération : «  Manta ».
  • 1986 : Tchad. Opération : sur décision de François Mitterand, le 15 février 1986, l’aviation française bombarde la base aérienne avancée de l’armée libyenne à Ouadi-Doum (Nord). Chef de l’État tchadien : Hissène Habré. Nom de l’opération : « Épervier ».
  • 1986 : Togo. Opération : François Mitterand envoie 150 parachutistes français qui débarquent en renfort au Togo : Sauvetage du président Gnassingbé Eyadéma, menacé par une tentative de coup d’État, le 23 septembre 1986. Des Chasseurs Jaguar dans le ciel de Lomé. Chef de l’État togolais: Gnassingbé Eyadéma.
  • 1987 : Burkina Faso : 15 octobre 1987, le monde apprenait le décès de Thomas Sankara, président du Burkina Faso. Son assassinat mettait fin à une expérience révolutionnaire sans précédent en Afrique. Durant quatre ans, Thomas Sankara avait défié la mainmise des ex-puissances coloniales sur son pays et impulsé des réformes destinées à le sortir du sous-développement ; sur la scène internationale, il s’était fait l’avocat des peuples du Sud en lutte contre l’impérialisme. L’assassinat du « Che africain » s’est déroulé dans les circonstances les plus obscures. Encore aujourd’hui le gouvernement français, soupçonné d’être l’un de ses commanditaires, refuse la nomination d’une commission d’enquête sur ce sujet[9].
  • 1989 : Comores. Opération : François Mitterand décide d'une intervention menée, du 7 au 16 décembre 1989, après l’assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle du pays par les mercenaires de Bob Denard. 1200 ressortissants français sont également sécurisés. Chef de l’État des Comores : Ahmed Abdallah. Nom de l’opération : « Oside ».
  • 1990 : Gabon. Opération : après l’adoption par le Parlement gabonais du multipartisme et la mort d’un responsable du parti gabonais du progrès (PGP) s’opposant au régime d’Omar Bongo, président de la République gabonaise, manifestations à Libreville et Port-Gentil du 22 au 24. De mai à juillet 1990, François Mitterand demande à l'armée d'évacuer 1800 étrangers après les émeutes de Libreville et de Port-Gentil. Chef de l’État gabonnais : Omar Bongo. Nom de l’opération : « Requin».
  • 1990 : Rwanda. Opération : début octobre, à la demande du président rwandais Juvénal Habyarimana, François Mitterand décide l'envoi, au Rwanda, de 300 militaires français basés à Bangui (Centrafrique), "ainsi que des armements légers et des munitions, dans le cadre d’une opération préventive" pour assurer la sécurité des 650 ressortissants français au Rwanda. La mission Noroit des soldats français au Rwanda perdure jusqu’en 1993. Soutien au régime du président Juvénal Habyarimana contre les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), d’octobre 1990 à décembre 1993. Chef de l’État rwandai : Juvénal Habyarimana. Nom de l’opération : "« Noirot »[14].
  • Mais aussi en  1990 :   Koweït. Opération : après l’invasion du Koweït par l’armée irakienne le 2 août, François Mitterand  engage la France qui participe à la coalition internationale pour l’évacuation du Koweït par l’Irak. Nom de l’opération : "Daguet" sous commandement américain dans le cadre de l'opération « Tempête du désert ».
  • 1991 : Zaïre. Opération : en raison des troubles commencés à Kinshasa durant lesquels des militaires pillent des entrepôts et des magasins pour protester contre le retard dans le paiement de leur solde, sur proposition de François Mitterand en septembre, la France et la Belgique envoient des parachutistes pour assurer la protection de leurs ressortissants ainsi que des autres ressortissants étrangers, notamment américains, en accord avec les pays concernés. Nom de l’opération : ???
  • 1991 : Djibouti. Opération : à la demande du gouvernement djiboutien, François Mitterand accepte  "de positionner des militaires français" à la frontière entre l’Ethiopie et Djibouti. Les Forces françaises de Djibouti (FFDJ) interviennent le 26 mai 1991 pour contrer l’avancée de l’armée éthiopienne sur Djibouti. L’intervention dure jusqu’au 2 juin. Chef de l’État Djiboutien : Hassan Gouled Aptidon. Nom de l’opération : « Godoria ».
  • Décembre 1992 avril 1993 : Somalie. Opération : François Mitterand  engage la France en soutien de la force de maintien de la paix des Nations unies présente sur place. À la chute du régime du général Siyad Barre en janvier 1991, la rivalité entre le général Aydid et le président intérimaire officiel Ali Mahdi dégénère en une guerre des clans et des actions de banditisme pour s’approprier l’aide humanitaire. La France envoie environ 2500 hommes. L’opération sera ensuite placée sous le commandement américain de la mission "Restore Hope". Chef de l’État somalien : Ali Mahdi. Nom de l’opération : « Oryx ».
  • 1993 : Rwanda. Opération : Extraction et évacuation de 77 ressortissants étrangers entre le 9 et le 11 février. François Mitterand annonce de l’envoi au Rwanda d’une seconde compagnie de militaires français s’ajoutant à celle déjà stationnée dans le pays depuis octobre 1990. Les autorités françaises précisent que cette force supplémentaire n’a d’autre objectif que d’assurer la sécurité des ressortissants français en une période de troubles. Le 15, démenti officiel par le ministère des affaires étrangères des déclarations faites le 14 par un représentant de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) affirmant que les troupes françaises présentes au Rwanda se seraient "battues aux côtés de l’armée rwandaise" contre les rebelles du Front patriotique rwandais. Le 20, annonce par le ministère des affaires étrangères de l’envoi au Rwanda de deux compagnies militaires supplémentaires pour "assurer la sécurité des ressortissants français et des autres étrangers". Chef de l’État rwandai : Juvénal Habyarimana. Nom de l’opération : « Volcan »[14] [14bis].
  • 1993 : Rwanda. Opération : Formation de l’armée rwandaise. Nom de l’opération : « Chimère » dont on peut apprécier les résultats : GENOCIDE DE PRES D’UN MILLION DE RWANDAIS. Chef de l’État rwandai : Juvénal Habyarimana[14] [14bis].
  • 1993 : Zaïre. Opération : Evacuation des ressortissants français. Kinshasa connaît des émeutes initiées par les militaires. L’ambassadeur de France Philippe Bernard et l’un de ses collaborateurs zaïrois ont été tués. Chef de l’État zaïroi  : Mobutu Sese Seko. Nom de l’opération : « Bajoyer ».
  • 1994 : Rwanda. Opération : L’assassinat des présidents rwandais et burundais, le 6 avril 1994, avec la destruction de leur avion au-dessus de Kigali, est suivi d’une vague de massacres à Kigali (Rwanda). Le 8, la France ferme son ambassade et décide d’évacuer 1 500 ressortissants alors que le président Habyarimana vient d’être assassiné et que débute le génocide. Chef de l’État rwandai : Juvénal Habyarimana qui vient d’être victime d’un attentat contre son avion. Nom de l’opération : « Amaryllis »[14] [14bis].
  • 1994 : ANNEE DU GENOCIDE RWANDAIS. Opération : la France intervient après l’adoption de la résolution 929 par le Conseil de sécurité de l’ONU de juin à août 1994. Chef de l’État rwandai : Théodore Sindikubwabo (intérim). Nom de l’opération : « Turquoise ». Une vidéo publiée par Mediapart éclaire sous un jour nouveau les accusations de "passivité" de l’armée française lors du génocide rwandais, qui a fait 800 000 victimes et accable l’armée française[13]

- La commission d’historiens, nommée par le président Emmanuel Macron pour étudier le rôle de la France au Rwanda au début des années 1990, a rendu son rapport le 26 mars. Elle conclut à des « responsabilités lourdes et accablantes » de Paris dans les crimes commis en 1994, notamment le génocide de près d’un million de Tutsis.[14[14bis].

  • 1995 : Comores. Opération : Bob Denard et une trentaine de mercenaires renversent le président Saïd Mohamed Djohar. A la demande de Jacques Chirac l’armée française intervient de septembre à octobre 1995, neutralise Bob Denard, le ramène en France où il est emprisonné. Chef de l’État des Comores : Saïd Mohamed Djohar. Nom de l’opération : « Azalée ».
  • 1996 : Cameroun. Opération : Jacques Chirac engage la France en soutien au régime camerounais dans le contentieux qui l’oppose au Nigeria au sujet de la presqu’île pétrolière de Bakassi. Elle est restituée au Cameroun par le Nigeria le 14 août 2008, après un arbitrage international. L’opération française, qui avait commencé le 16 février 1996, s’achèvera le 31 mai 2008. Chef de l’État camerounais : Paul Biya. Nom de l’opération : « Aramis ».
  • 1997 : Centrafrique. Opération : Jacques Chirac lance des représailles après la mort de deux militaires français tués par des rebelles le 4 janvier 1997 à Bangui. La France agit dans le cadre de la Mission de maintien de la paix de l’ONU. Chef de l’État de Centrafrique : Ange-Félix Patassé. Nom de l’opération : « Minurca ».
  • 1997 (juin) : Congo Brazzaville. Opération : Jacques Chirac mobilise la troupe pour officiellement pour évacuer les ressortissants étrangers durant la guerre civile qui oppose Sassou Nguesso appuyé par les forces angolaises à Pascal Lissouba lâché par Elf et la France. Chef de l’État du Congo Brazzaville : Pascal Lissouba. Nom de l’opération : « Pélican ».
  • 1997 (octobre) : Congo Brazzaville. Opération : Jacques Chirac lance une nouvelle intervention officiellement pour permettre des évacuations de ressortissants étrangers durant la guerre civile. Chef de l’État du Congo Brazzaville : Pascal Lissouba. Nom de l'opération « Antilope ».
  • 1998 : Guinée-Bissau. Opération : à la demande de Jacques Chirac évacuation de ressortissants et soutien d’une force interafricaine de paix. L’opération dure du 7 juin 1998 au 9 juin 1999. Chef de l’État de Guinée-Bissau : João Bernardo Vieira. Nom de l’opération «  Iroko ».
  • 1998 : République démocratique du Congo (RDC). Opération : Jacques Chirac envoie la troupe pour évacuer 2500 ressortissants français de Kinshasa entre août et octobre 1998. Chef de l’État de la RDC : Laurent-Désiré Kabila. Nom de l’opération : « Malachite ».
  • 1999 : Djibouti. Opération : Jacques Chirac engage les forces françaises en protection aérienne et maritime préventive à l’occasion du conflit Éthiopie-Érythrée de 1999 à 2000. Chef de l’État djiboutien : Ismail Omar Guelleh. Nom de l’opération : « Khor Angar ».
  • 1999 : Côte d’Ivoire. Opération : Jacques Chirac mobilise les forces aériennes du 25 au 31 décembre 1999, pour évacuer des personnalités locales menacées après le coup d’État du général Robert Gueï. Chef de l’État ivoirien : Henri Konan Bédié. Nom de l’opération : « Khaya ».
  •  Mais aussi en Octobre-décembre 2001 : Afghanistan.  Opération : à la suite des attentats du 11 septembre 2001, Jacques Chirac engage la France en participant à deux opérations internationales : la force internationale d’assistance et de sécurité sous commandement de l’Otan et l’opération « Liberté immuable » sous commandement américain.

         Les dernières troupes combattantes françaises quitteront l’Afghanistan en décembre 2012.

  • 2002 : Côte d’Ivoire .  Opération : 4000 hommes sont déployés en septembre 2002 par Jacques Chirac dans le cadre d’une force de maintien de la paix. Ils sont chargés d’assurer la protection des ressortissants européens et de s’interposer entre l’armée régulière et les rebelles nordistes. Chef de l’État ivoirien : Laurent Gbagbo. Nom de l’opération : « Licorne ».
  • 2003 : Centrafrique. Opération : intervention militaire française suite au coup d’Etat du général François Bozizé qui renverse le président Ange-Félix Patassé, en visite à l’étranger, et s’autoproclame chef de l’Etat. Jacques Chirac ordonne l'évacuation des ressortissants français et étrangers. Le 17 mars, déploiement de 300 soldats français sur l’aéroport de Bangui, pour permettre la poursuite de l’évacuation des ressortissants français et étrangers. Chef de l’État de Centrafrique : Ange-Félix Patassé. Nom de l’opération : ???
  • 2003 : République démocratique du Congo (RDC). Opération : dans le cadre d'une opération européenne en Ituri (nord-est de la RDC). Jacques Chirac engage des troupes françaises (les 3/4 des soldats déployés du 6 juin au 6 septembre 2003 sont français). Chef de l’État de la RDC : Joseph Kabila. Nom de l’opération :  «  Artémis ».
  • 2004 : Côte d’Ivoire. Opération : Destruction des aéronefs de l’armée ivoirienne après le bombardement de Bouaké dans lequel 9 soldats de la force Licorne ont trouvé la mort et 35 autres sont blessés. Jacques Chirac ordonne l'évacuation des ressortissants français. Les soldats tirent sur la foule lors de manifestations anti-françaises notamment devant le fameux hôtel Ivoire. L’opération « Licorne » est également entachée par l’affaire Firmin Mahé (torturé à jusqu’à ce que mort s’en suive par des militaires français dans une supposée opération de police). La justice française a été saisie de la mort des soldats français ????? Chef de l’État ivoirien : Laurent Gbagbo. Nom de l’opération : « Licorne »[6].
  • 2006 : Tchad. Opération : Jacques Chirac ordonne le soutien à l’armée tchadienne face aux rebelles dans le cadre du dispositif Épervier. L’aviation française effectue un tir de semonce devant une colonne "rebelle 250 km de Ndjamena. Chef de l’État tchadien : Idriss Déby Itno. Nom de l’opération : « Épervier ».
  • 2007 : Centrafrique. Opération : Le 3 mars, le camp des militaires français situé au sud de Birao depuis décembre 2006 est attaqué par les rebelles de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR). Sur ordre de Jacques Chirac plusieurs dizaine de parachutistes sont largués au-dessus de la ville pour défendre le détachement. Les soldats français et les forces armées centrafricaines (Faca) fidèles au président François Bozizé repoussent les rebelles quelques jours plus tard. Chef de l’État de Centrafrique : François Bozizé. Nom de l’opération : « Boali ».
  • 2008 : Tchad. Opération : Nicolas Sarkozy engage les troupes françaises pour la protection de l’aéroport de Ndjamena et l'évacuation des ressortissants français au Tchad. Echange de tirs entre l’armée française et les rebelles près de l’aéroport, soutien à Idriss Deby Itno sur fond de l’affaire de l’arche de Zoé[2]. Chef de l’État tchadien : Idris Deby Itno. Nom de l’opération : « Présence française au Tchad ».
  • 2008 : Djibouti. Opération : Nicolas Sarkozy ordonne le soutien logistique français à l’armée djiboutienne à la frontière érythréenne et la participation française au début de l’opération européenne de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden. Chef de l’État djiboutien : Ismail Omar Guelleh. Nom de l’opération : « Atalante ».
  • 2011 : Côte d’Ivoire. Opération : Nicolas  Sarkozy engage les forces françaises (Licorne) à Abidjan (Côte d’Ivoire) en appui des forces de l’ONU (ONUCI) qui bombardent les positions du Président sortant Laurent Gbagbo. Celui-ci, qui considère comme invalide l’élection de son concurrent Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l’élection présidentielle de novembre 2010 par l’ONU, est accusé d’utiliser des armes lourdes contre des populations civiles. Alassane Ouattara est installé au pouvoir après le kidnapping de Laurent Gbagbo par les forces spéciales françaises. Chef de l’État de Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo. Nom de l’opération : « Licorne ».
  • 2011 : Libye. Opération : Nicolas  Sarkozy  prend l’initiative avec la Grande-Bretagne, de faire adopter par le Conseil de sécurité de l’Onu la résolution 1973, autorisant les Etats-membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des civils en Libye : la résolution prévoit une zone d’exclusion aérienne mais exclut toute force étrangère d’occupation. Les premiers avions français interviennent après l’adoption de la résolution de l’ONU. Chef de l’État libyen : Mouammar Kadhafi ( Lors de la prise de Tripoli par les rebelles soutenus par la coalition en , Mouammar Kadhafi fuit la capitale. Le 20 octobre, il est capturé, lynché et tué dans les environs de Syrte). Nom de l’opération : « Harmattan ».
  • 2013 : Centrafrique. Opération : François Hollande déploie quelque 600 soldats chargés de protéger les ressortissants français, alors que Bangui est menacé par la coalition rebelle Séléka opposée au pouvoir politique en place. Chef de l’État de Centrafrique : François Bozizé. Nom de l’opération : « Boali ».
  • 2013 : Mali. Opération : L’opération débute le 11 janvier à la demande de François Hollande . La veille, plusieurs centaines d’islamistes armés se sont emparés de Konna, petite ville du centre du pays. La France bombarde les positions des djihadistes. Chef de l’État malien : Pdt de l’Assemblée Nationale Dioncouda Traoré (intérim). Nom de l’opération : « Serval »[4].
  • 2013 : Somalie. Opération : sur ordre de François Hollande tentative de libération de l’otage français Denis Allex (un agent de la DGSE enlevé en mission), retenu depuis juillet 2009 échoue. L’otage aurait officiellement été assassiné par ses geôliers tandis que deux membres du commando français étaient tués par les islamistes somaliens. Chef de l’État somalien : Hassan Sheikh Mohamoud; Nom de l’opération : Ce fut un désastre total pour François Hollande.
  • 2013 : Centrafrique. Opération : François Hollande engage les forces françaises en soutien à la Mission internationale d'aide à la Centrafrique (Misca) contre les islamistes de la Seleka. Chef de l’État de Centrafrique : Michel Djotodia. Nom de l’opération : « Sangaris ».
  • 2014 : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Opération : François Hollande décide la fusion et le partage des moyens des armées françaises qui, jusqu’alors étaient dévolus à des opérations distinctes (l’opération « Serval » au Mali, déclenchée en 2013 et l’opération « Epervier » au Tchad, déclenchée en 1986) avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS). Nom de l’opération : « Barkhane »[10] qui est d'abord une histoire d'uranium[10bis][16].
  • Mais aussi en 2014 (15 septembre) : Irak. Opération : François Hollande (à la demande du gouvernement de l’Irak et dans le cadre des décisions du Conseil de sécurité des Nations unies, en particulier sa Résolution 2170 du 15 août ) engage les forces françaises pour assurer un soutien aérien aux troupes armées irakiennes dans leur lutte contre le groupe terroriste autoproclamé Daech qui se prétend État islamique (en coordination avec nos alliés présents dans la région). Nom de l’opération : « Chammal ».
  • 2015 (08 septembre) : Syrie. Opération : François Hollande invoquant les attentats dont la France a été victime depuis avril 2015 et l'arrivée de nombreux réfugiés syriens en Europe, engage les forces aériennes françaises en Syrie pour des missions d'observations en vue de préparer des frappes contre l'EI. Le 27 septembre, l'Élysée annonce que la France a effectué ses premières frappes en Syrie[8].
  • Ces opérations de guerre en Syrie n'ont aucune légalité : la Syrie n'est pas en guerre avec la France ; la Syrie n'a pas demandé l'assistance militaire de la France ; la France intervient sans mandat international de l'ONU. Nom de l’opération : « Chammal[11] ».

  • 2016 (25 février) : Libye. La France procède en Libye à des frappes ponctuelles très ciblées, préparées par des actions discrètes voire secrètes. Face à la menace de l’organisation Etat islamique (EI), la ligne fixée par le président François Hollande repose, pour l’heure, sur des actions militaires non officielles. Elles s’appuient sur des forces spéciales – leur présence, dont Le Monde a eu connaissance, a été repérée dans l’est de la Libye depuis mi-février par des blogueurs spécialisés[5] [7].
  • 2020 (02 février) : Mali. La France va déployer 600 soldats supplémentaires pour un renforcement de l’opération : « Barkhane »[12]. En janvier 2021 une frappe française a tué 19 civils en janvier, selon une enquête de l’ONU[15].
  • 2022 (15 août) Mali. Expulsée, la France a retiré hier ses dernières troupes du Mali[17]… 

 

-  Le département de relations internationales ouvre ses portes ! La France au Sahel : Barkhane, et après ? Sortir du piège sécuritaire en Afrique
Pour tout comprendre de la situation au Sahel et du rôle de la France, revivez ce soir la table-ronde du département de relations internationales avec l’analyse d’experts. 

 

Notes :

[0] Crise du canal de Suez

[1] au sens éconimique, militaire ou politique

[2] opération Zoé

[3] «Guerre de civilisation» : Manuel Valls adopte le vocabulaire de la droite ; N. Sarkozy : "Discours apocalyptique et choc de civilisations"

[4] Paris s’enlise dans le bourbier sahélien

[5] La France mène des opérations secrètes en Libye

[7] Trois militaires français tués : le gouvernement libyen accuse Paris de "violation" du territoire

[8] Syrie : François Hollande confirme la livraison d'armes aux rebelles dés 2012

[9] Assassinat de Sankara : pourquoi la France refuse-t-elle une enquête ? ; France insoumise : proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara

[10] Sahel. Le Mali épuisé par une longue et vaine « guerre contre le terrorisme »

[10bis] « Barkhane » une guerre qui est d'abord une histoire d'uranium

[11communiqué France insoumise : " Envoi de troupes françaises en Syrie : le peuple doit être consulté ! "

[12La France va déployer 600 soldats supplémentaires au Sahel

[13Génocide au Rwanda : une vidéo accable l’armée française

[14] Rwanda, retour sur un aveuglement international

[14bisRwanda : « Faillite » de la France mais pas de complicité de génocide, le rôle de Mitterrand pointé du doigt

[15] Mali : en janvier 2021 une frappe française a tué 19 civils en janvier, selon une enquête de l’ONU

[16] Barkhane : Emmanuel Macron, aux côtés de ses partenaires européens et africains, a officialisé le retrait militaire du Mali (mais pas le Sahel), au terme de neuf ans de lutte antijihadiste. 

[17] Expulsée du Mali, la France retiré hier ses dernières troupes du Mali… 

 

Pour en savoir plus :

- Révélation :”Voici les 22 présidents africains assassinés par la France depuis 1963″

- L'Afrique au temps des colonies : du premier comptoir aux indépendances

- Afrique du Sud : la France a joué un rôle central pour armer le régime de l'apartheid

- Libye, 3 soldats sous uniforme français tués, à quel titre ?

- Comment la France est devenue une cible « légitime » pour les groupes djihadistes

- Cameroun 1955-1962 : la guerre cachée de la France en Afrique

- Dans le marigot de la Françafrique, un faux conseiller de Hollande et un vendeur d’armes

- Un document signé Jacques Foccart établit la pratique des assassinats ciblés de l’Etat français

- Libye : La violence impérialiste n’a pas de fin ! Une seconde intervention en préparation ?

- La France mise en cause dans les cinq dernières années de répression égyptienne

- L’œuvre négative du colonialisme français à la Réunion. De l’île vierge à la tentative de chirurgie sociale

- Histoires françafricaines : Guerre et massacres français au Cameroun 1956-1971

- Histoires françafricaines. L'intervention de l'Etat français pour destituer Laurent Gbagbo : répression et massacres de masse

- Histoires françafricaines : l'Etat français sous Mitterrand soutient et collabore avec un régime génocidaire au Rwanda en 1994

- Histoires françafricaines. La guerre secrète menée par De Gaulle-Foccart au Nigeria de 1967 à 1970. Biafra : plus d'un million de morts

- Que fait l’armée française au Sahel ? C’est en janvier 2013 que la France a décidé d’intervenir militairement au Mali. Près de cinq ans plus tard, l’instabilité s’est accrue dans tout le Sahel, et les groupes radicaux étendent leur influence. Si Paris renforce son pré carré et ses intérêts économiques, les peuples de la région paient le prix d’une guerre sans fin.

- Rwanda

- Dix ans après le génocide : Rwanda, retour sur un aveuglement international

La commission d’historiens, nommée par le président Emmanuel Macron pour étudier le rôle de la France au Rwanda au début des années 1990, a rendu son rapport le 26 mars. Elle conclut à des « responsabilités lourdes et accablantes » de Paris dans les crimes commis en 1994, notamment le génocide de près d’un million de Tutsis.

- Comprendre le génocide rwandais

- Rwanda: un document prouve l’ordre de la France de laisser s’enfuir les génocidaires

- RWANDA 1994 : DERNIÈRE DÉFAITE IMPÉRIALE DE LA FRANCE ?

- Rwanda : dénoncer sans relâche les responsabilités françaises

- Le Tchad et la France intensifient leur coopération militaire

- Interventions militaires françaises en Afrique par Céline Marin

- la France insoumise demande une " Commission d’enquête pour un bilan stratégique des opérations militaires extérieures (OPEX) "

- Quand la France exportait en Argentine ses méthodes de torture et de répression expérimentées en Indochine et en Algérie

- Mali/Niger

- 19 novembre 2021 : Des centaines de jeunes Burkinabé ont manifesté suite au passage de matériels militaires appartenant à l'Armée Français, des matériels en partance pour le Niger

- France isoumisr 13 janvier 2022 : Mali : sortir de l’impasse

- Macron s’enferre toujours plus au Mali

- Stéphane Lhomme, le directeur de l'Observatoire du nucléaire : « Mali : la France " a absolument besoin d'être là pour protéger ses mines d'uranium au Niger " »

- L’opération Barkhane ou l’impuissance destructrice au Sahel

- Barkhane : comment et pourquoi la France a été chassée du Mali

- Juillet 2023, Putsch au Niger : " L’échec de l’opération Barkhane a causé beaucoup de frustration dans la population "

- Tribune insoumise : En Afrique, repenser une stratégie à bout de souffle

- La bascule de l’armée française du Sahel vers le golfe de Guinée

- L'armée française va quitter le Niger, après le Burkina, le Mali et la Centrafrique

- 2024 : La France réduit sa présence militaire en Afrique

 

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24 décembre 2015 4 24 /12 /décembre /2015 09:48
Le « Salaire à Vie » de Bernard Friot vu par Usul

La nouvelle vidéo du YouTuber Usul fait l’effet d’une petite bombe. Le jeune réalisateur analyse le projet révolutionnaire porté par l’économiste Bernard Friot : le « Salaire à Vie ». Ce projet a deux objectifs majeurs : abolir le « marché du travail » et sortir du capitalisme. A rebours des économistes orthodoxes, M. Friot propose de reprendre la grande marche du progrès social, stoppée nette dans les années 80 avec l’avènement du libéralisme économique. A découvrir.

 

Source : Mr Mondialisation

Le célèbre YouTuber décortique avec brio le projet de société novateur porté depuis quelques années par l’économiste et sociologue antilibéral Bernard Friot : le Salaire à Vie. Ce système propose de remettre totalement à plat les notions de travail et de salaire. Ainsi, toute personne ayant atteint la « majorité économique » (par ex. 18 ans) se verra recevoir un salaire à vie, qu’il exerce un travail « rémunérateur » ou non. Si cela peut paraitre utopiste (voir choquant pour certains), l’enjeu est réel et parfaitement adapté à la situation économique et écologique actuelle : il s’agit de se débarrasser du marché du travail.

 

Ne plus considérer le travailleur comme une vulgaire ressource que l’on peut utiliser ou jeter selon la conjoncture ou les souhaits des actionnaires. Plus encore, il s’agit de mettre fin au principe même du chômage, qui a atteint des proportions telles (plus de 5 millions de personnes en France) qu’il est utilisé comme moyen de pression redoutable pour faire passer les pires régressions sociales dans la loi ou stigmatiser les chômeurs – bien que ceux-ci en soient déjà les premières victimes.

 

Pourtant, il faut se rendre à l’évidence : avec les règles du jeu actuelles, le plein-emploi ne reviendra jamais. En tant qu’objecteurs de croissance, nous ne pouvons qu’appuyer le raisonnement d’Usul : la croissance est terminée dans les pays développés et, du fait du faible taux de natalité et des matières premières limitées notamment, ne reviendra jamais. Contrairement aux mensonges que l’on entend un peu partout dans la bouche des économistes et politiciens libéraux, la croissance ne peut absolument pas régler le problème du chômage – et encore moins quand on enchaine les mesures libérales telles que la facilitation des licenciements ou la casse de Pole Emploi.

 

Pour revenir au salaire à vie, il faut bien comprendre que le but n’est pas de « supprimer » le travail, mais bien au contraire de l’émanciper. Permettre aux gens de choisir un travail qui leur plait, leur convient et non un « emploi » obligatoire et indécent. Ce filet de sécurité permettrait de valoriser le temps libre, très souvent utilisé par les gens pour effectuer des « travaux » non rémunérés : tâches ménagères, bricolage, engagement associatif, éducation populaire, jardinage, élever les enfants, etc. De plus, la réduction du temps travaillé par chacun permettrait à plus de monde d’avoir du travail (principe du « travailler moins pour travailler tous », que nous abordons régulièrement). Enfin, bien que cela soit moins détaillé, ce filet de sécurité permettrait également aux indépendants de se lancer avec moins de risques.

 

Et le financement ? Ici rentrent en jeu les notions de cotisations, de partage des richesses, de rapport travail / capital, de salaire maximum et de fin des profits financiers (réinjectés dans l’investissement). En somme, ce nouveau système s’inspire à la fois du modèle des coopératives (privées) et de la fonction publique, essayant de garder le meilleur des deux (les entreprises n’appartiendraient pas à l’État mais aux salariés). Nous vous laissons visualiser la vidéo et la compléter avec des interventions vidéos de M. Friot pour mieux comprendre.

 

Solidement montée et documentée, donnant la parole à plusieurs économiques hétérodoxes (Bernard Friot mais aussi Frédéric Lordon, Thomas Piketty, Thomas Coutrot…), revenant sur l’histoire du travail, de la croissance et du capitalisme, la nouvelle vidéo d’Usul est une petite pépite. Qu’on soit d’accord ou non avec le projet radical de « salaire à vie », elle mérite d’être vue et partagée.

 

Pour en savoir plus :

- mon dossier : Revenu Universel

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 09:51
 Deux clips animés à l’occasion des 70 ans de la Sécurité sociale

- A l’occasion de la commémoration des 70 ans de la Sécurité sociale, l’UFAL[1] a réalisé une vidéo pédagogique afin de rappeler l’importance de la place de la Sécurité sociale dans le quotidien de la vie des citoyens.

 

  • Qu’est-ce que la Sécurité sociale ?
  • Pourquoi est-elle menacée ?
  • Pourquoi le trou de la Sécurité sociale n’est-il qu’un mythe ?
  • Pourquoi la Sécurité sociale doit être au cœur des préoccupations citoyennes de tous ?
  • Comment peut-on la sauver ?

 

… des réponses en images :

 

- A voir aussi, la vidéo publiée par la CGT

 

Aujourd’hui on tente de nous persuader que notre système de Sécurité Sociale n’est plus viable en l’état.


Cette animation,réalisé pour une émission d’Expression directe, nous donne des arguments contre ceux qui depuis des années réclament et obtiennent des exonérations de cotisations sociales, qui refusent de reconnaître certaines maladies professionnelles et obligent la Sécu à payer à leur place...

 

Ceux qui nous culpabilisent de vouloir vieillir en bonne santé, mais qui nous refusent la retraite à 60 ans.
 

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30 novembre 2015 1 30 /11 /novembre /2015 12:22
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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 17:25
« Se rendre utile pour faire face » | Jean-Luc Mélenchon

Réaction de Jean-Luc Mélenchon aux attaques terroristes survenues à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre 2015.

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11 novembre 2015 3 11 /11 /novembre /2015 09:25
" Les croix de bois "  : c'est aussi un témoignage sur les " fusillés pour l'exemple "
" Les croix de bois "  : c'est aussi un témoignage sur les " fusillés pour l'exemple "

13 Janvier 2022 : Victoire pour la reconnaissance des 639 fusillés pour l’exemple de la Grande Guerre[2]

 

Les Croix de bois, chef-d’œuvre de Roland Dorgelès[1], en 1914, bien que deux fois réformé précédemment pour raison de santé, il s'engage volontaire du 39ème R.I, est un témoignage exceptionnel sur la Première Guerre mondiale.


Avec un réalisme parfois terrible mais toujours d’une généreuse humanité, la vie des tranchées nous est décrite dans toute son horreur et aussi sa bouffonnerie, son quotidien et ses moments d’exception.

 

 

Les Croix de bois, c'est aussi un témoignage sur les jugements sommaires et expéditifs des conseils de guerre sont  (voir plus bas), il s’agissait de faire un exemple devant les troupes.

 

On peut avoir une idée de ces jugements en lisant « Les Croix de bois » de Roland Dorgelès. Voici ce qu’il écrit au chapitre IX « Mourir pour la Patrie » : « c’est dans la salle de bal du café de la Poste qu’on l’a jugé hier soir. Un petit caporal nommé d’office l’a défendu, gêné, piteux… Tu sais ce qu’il avait fait ? L’autre nuit, après l’attaque, on l’a désigné de patrouille. Comme il avait déjà marché la veille, il a refusé. Voilà… ».

 

Ce témoignage est d’autant plus intéressant qu’il conforte les rapports fournis par la mission du Centenaire de 14-18 qui disent que « dans 95% des cas, c’est dans les cantonnements, les exercices, les corvées et à l’arrière qu’a lieu la désobéissance et non au combat ». Le motif numéro un : « l’injustice de l’ordre adressé. »

 

 

Sources : L'Humanité | mis à jour le 11/11/2022

- La Guerre de 14, c'est aussi les 650 soldats français fusillés pour l’exemple.

2 500 noms de condamnés à mort à l’issue de plus de 140 000 jugements plus ou moins expéditifs. Environ 650 d’entre eux seront fusillés pour faire un exemple devant leurs régiments parce qu’ils ont abandonné leurs postes ou refuser d’obéir. Ces chiffres de la Mission du Centenaire de 14-18 se recoupent à quelques unités près de ceux du ministère de la défense (639) et des archives de la Justice militaire (647). S’y ajoutent les « exécutés sommaires », d’un coup de pistolet par les gradés, les fusillés dits de « droits communs » et pour espionnage, souvent un prétexte.

 

Ça porte le nombre de fusillés durant la Guerre de 14-18 à 1 009, selon la dernière mise à jour du 5 février 2015 de Mémoire des hommes.

 

Les états-majors ont commencé à fusiller pour l’exemple en 1914, suite à la 1ère bataille de la Marne (5 – 12 septembre 1914) qui fut une boucherie (plus de 110 000 morts côté franco-britannique). Les soldats désobéissent individuellement ou par petits groupes, abandonnent leurs postes, se mutilent pour être évacués à l’arrière.

 

En 1915, la guerre des tranchées occasionne des massacres inouïs pour la gloriole des généraux comme l’ont décrits Henri Barbusse dans « Le Feu », Maurice Genevoix dans « Ceux de 14 », Gabriel Chevallier dans « La Peur », récemment sortie sur les écrans du Cinéma. Ce ne sont plus des cas individuels de désobéissance et d’abandon de poste mais de régiments entiers, le 63ème R.I (régiment d’infanterie) donnant l’exemple. Ce sera l’année où le nombre de fusillés pour l’exemple sera le plus important (289 selon la Mission du Centenaire de 14-18, 237 selon les archives du Conseil de guerre).

 

Ces mutineries de régiments se multiplieront en 1917 comme au Chemin des Dames, parce que les soldats refusent non pas de se battre, mais de servir de chair à canon sans perspective de paix.

 

Les jugements des conseils de guerre sont sommaires et expéditifs (voir plus haut), il s’agit de faire un exemple devant les troupes. En effet, ces jugements se référaient au code de justice militaire du 9 juin 1857 qui condamnait à mort la désertion, l’abandon de poste et la désobéissance, l’outrage et voie de faits à un supérieur.

 

De plus, à peine la guerre déclarée, un décret du 10 août 1914 du ministre de la Guerre avait suspendu la faculté de former un recours en révision contre les jugements des conseils de guerre, autrement dit de faire appel !

 

 

- Cent ans après, la question de leur réhabilitation collective n’est toujours pas tranchée.

Certains ont été réhabilités individuellement et donc reconnus « Morts pour la France ». Mais,  ils n’ont pas été réhabilités collectivement comme l’exigent de nombreux comités et élus locaux ainsi qu’une proposition de loi du groupe parlementaire GRC (Gauche Républicaine et Citoyenne). Celle-ci propose que « les fusillés pour l’exemple » de la Première Guerre mondiale font l’objet d’une réhabilitation générale et collective et, en conséquence, la Nation exprime officiellement sa demande de pardon à leurs familles et à la population. Leurs noms sont portés sur les monuments aux morts de la Guerre de 1914-1918 et la « mention « Mort pour la France » leur est accordée. »

 

La Nation (le Parlement) a refusé cette proposition le 19 juin 2014. Cependant, une salle des « Fusillés pour l’exemple » a été ouverte, en novembre 2014, au musée de l’Armée aux Invalides.

 

 

-----------------------------

 

 

- La Chanson de Craonne (du nom du village de Craonne) est une chanson contestataire, chantée par des soldats français durant la Première Guerre mondiale, entre 1915 et 1917. 

Elle est interdite par le commandement militaire qui la censure en raison de ses paroles antimilitaristes (« on s'en va là-bas en baissant la tête », « nos pauvr' remplaçants vont chercher leurs tombes »), défaitistes (« c'est bien fini, on en a assez, personne ne veut plus marcher ») et subversives incitant à la mutinerie (« c'est fini, nous, les troufions, on va se mettre en grève ») alors qu'une guerre est en train de se livrer sur le territoire national.

 

- 2022, enfin la reconnaissance !

Sur proposition de Bastien Lachaud, député France insoumise, l’Assemblée nationale a adopté une loi visant à réhabiliter les fusillés pour l’exemple[2].

 

À Chauny, depuis 2019 un monument, érigé à l’initiative de la Libre Pensée, leur rend hommage. Souvenons-nous d’eux, pour l’exemple.

  • Discours de Marcel LALONDE, maire de Chauny, pour l'inauguration du monument en hommage aux fusillés[3]
Chauny, depuis 2019 un monument, érigé à l’initiative de la Libre Pensée, rend hommage aux fusillés pour l’exemple.

Chauny, depuis 2019 un monument, érigé à l’initiative de la Libre Pensée, rend hommage aux fusillés pour l’exemple.

 

- Le 11 novembre 2022, Jean-Luc Mélenchon s’est rendu à Chauny pour prononcer un discours sur la paix devant le monument dédié aux soldats fusillés pour l'exemple.
Il était accompagné de Bastien Lachaud, député de la Seine-Saint-Denis, membre de la commission Défense nationale et des forces armées et auteur de la proposition de loi visant à réhabiliter les militaires « fusillés pour l'exemple » durant la Première Guerre mondiale[2].

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14 octobre 2015 3 14 /10 /octobre /2015 08:12
Bernard Friot : « Nous n’avons besoin ni d’employeurs, ni d’actionnaires pour produire »

Économiste et sociologue, Bernard Friot défend depuis de nombreuses années une alternative au capitalisme, qu’il a théorisée à partir de son sujet de prédilection : la sécurité sociale. Contrairement à la proposition du revenu de base qu’il qualifie de « roue de secours du capitalisme », la solution du salaire à vie s’inscrit autant dans une refonte complète de notre rapport à la propriété que dans une démarche de suppression de notre aliénation au marché de l’emploi, au profit de la valorisation du travail. Car, pour ce professeur émérite de l’université de Nanterre, c’est très clair : nous travaillons tous, même si nous n’avons pas d’emploi. Au sein de l’association d’éducation populaire Réseau salariat dont il est cofondateur, Bernard Friot déconstruit méthodiquement la rhétorique de ce qu’il appelle la « religion capitaliste », que nous avons intégrée jusqu’à en être prisonniers conceptuellement. Entretien.

 

Source :  Ballast le 12 septembre 2015

- Ballast : Dans l'une de vos conférences, vous affirmez que la France n’est pas un État laïc. Pouvez-vous nous expliquer en quoi le capitalisme est une religion, d’État qui plus est ?

Bernard Friot : La France est un État partiellement laïc et c’est heureux : la laïcité, en séparant l’État des religions, est une condition de l’émancipation populaire, car les religions sont de puissants systèmes d’adhésion à la classe dirigeante. Mais justement, il y a une religion qui, loin d’être séparée de l’Etat, y règne en maître : c’est la religion capitaliste. Entendons par là un ensemble très construit de dogmes, de croyances, de rituels, qui font passer pour divine la violence des institutions du capital. Les dogmes sont construits par la prétendue « science économique », qui s’est imposée à l’université en excluant les hétérodoxes des postes de professeur et qui formate tout le discours des gouvernants et des médias. Plus la réalité infirme le dogme, plus il est raffiné, avec l’affirmation classique de toute religion : c’est parce que nous ne sommes pas assez fidèles au dogme qu’il n’informe pas encore suffisamment le réel ! La prétendue « science économique » procède par injonction permanente. Les croyances permettent d’intérioriser les injonctions du capital : nous présenter sur le marché du travail comme « demandeurs d’emploi » (alors que nous sommes les seuls producteurs de la valeur !) parce que nous croyons que seuls ceux qui ont un emploi produisent de la valeur économique ; nous soumettre aux marchés financiers parce que nous croyons que l’on ne peut financer l’investissement (et créer de la monnaie) que par crédit ; accepter la rémunération du capital parce que nous croyons que l’outil de travail crée de la valeur ; apprendre à vivre avec la souffrance d’un travail mené sous la dictature du temps parce que nous croyons que la mesure naturelle de la valeur, c’est le temps de travail. Je m’en tiens à ces exemples, mais les croyances capitalistes nous enserrent dans un filet très fin.

 

Les rituels, eux, inscrivent notre quotidien dans la pratique ou l’acceptation des croyances et des dogmes. Là encore, je n’en retiens que quelques-uns dans un ensemble infini. Dès l’enfance, nous entendons à la radio et à la télé le prêche des éditorialistes, qui nous rabâchent ad nauseam le même sermon : si vous n’êtes pas sages, vous irez en enfer (voyez, les Grecs n’ont pas été sages, ils sont en enfer). À la radio toujours, l’appel plusieurs fois par jour du muezzin qui, depuis le temple de la Bourse, récite le moulin à prières de la cote des titres financiers. Dès le collège, nos enfants sont régulièrement conduits dans des salons d’orientation où ils vont apprendre à appauvrir leurs désirs professionnels pour les conformer aux « exigences du marché du travail », un dieu particulièrement cruel. Puis il faudra aller régulièrement à confesse : auprès de conseillers de Pôle emploi et autres institutions du marché du travail pour examiner avec eux comment sortir du péché en améliorant notre employabilité, auprès du N+1 pour entretenir soigneusement notre incertitude sur la légitimité de notre présence dans notre emploi. A l’opposé, dans une pratique laïque de l’État, la loi ne doit être porteuse d’aucune de ces croyances et de ces rituels, leur expression doit être interdite dans les instances d’État et les services publics (mais autorisée bien sûr sur France Culture le dimanche matin parmi les autres croyances) ; la loi doit interdire leur obligation et garantir l’impunité pour ceux qui les refusent. Nous en sommes loin, le combat laïc a encore fort à faire. Mener la bataille pour la séparation de l’État et de la religion capitaliste est d’autant plus décisif aujourd’hui que, chez les socialistes, les mânes de la séparation de l’État et des églises traditionnelles sont invoquées comme caution de gauche à une politique de soutien résolu à la religion capitaliste, tandis que la laïcité a été récupérée par le Front national et Les Républicains comme argument raciste au service d’une division populaire qui dédouane le capital de sa responsabilité dans la crise du travail.

 

 

- Ballast : Vous décrivez donc une religion capitaliste qui est la cause d’une très puissante aliénation aux institutions du capital. Quelles sont les alternatives possibles à ces institutions ?

 

« Tout cela peut être étendu à toute la production, car nous n’avons besoin ni d’employeurs, ni d’actionnaires, ni de prêteurs pour produire. »


Bernard Friot : Mettre en évidence le déjà-là de ces alternatives est tout l’objet de mon activité de chercheur : je fais donc une réponse sommaire et je renvoie le lecteur à mes livres, du plus simple (Émanciper le travail, entretiens avec Patrick Zech, aux éditions La Dispute, en 2014) au plus technique (Puissances du salariat, édition augmentée, La Dispute, 2012). Vous avez raison de souligner que malgré la chape de plomb de la religion d’État, le mouvement populaire a commencé à construire une classe révolutionnaire qui s’est victorieusement opposée aux institutions du capital. Contre le marché du travail a été construit le salaire à vie des fonctionnaires et des retraités. Contre le salaire « prix de la force de travail », qui fait de nous des mineurs économiques ayant droit à du pouvoir d’achat, niés comme producteurs de valeur, la classe ouvrière a imposé le salaire à la qualification. Contre la mesure de la valeur par le temps de travail, la production des administrations est mesurée par la qualification des producteurs. Contre la propriété lucrative, de multiples formes de propriété d’usage sont en train de s’instituer. Contre le crédit à l’investissement, l’impôt et la cotisation permettent de subventionner des équipements collectifs. Tout cela peut être étendu à toute la production, car nous n’avons besoin ni d’employeurs, ni d’actionnaires, ni de prêteurs pour produire.

 

 

- Ballast : Il a été reproché à Thomas Piketty de négliger dans son livre best-seller Le Capital au XXIe siècle toute la violence sociale contenue dans le rapport entre un employeur et un employé. Peut-on imaginer un capitalisme sans ce rapport asymétrique, et donc sans cette violence ?

Bernard Friot : Évidemment pas : la propriété lucrative réserve la propriété de l’outil de production à une minorité, qui exerce une dictature sur la majorité par le double chantage à l’emploi et à la dette. Les institutions de l’Union européenne, syndicat du capital, organisent depuis les années 1950 ce double chantage, avec une constance et une détermination que des travaux comme ceux de Corinne Gobin, politiste à l’université libre de Bruxelles, ont très bien montrées depuis des décennies, sans qu’ils aient été pris au sérieux par tous les croyants dans une possible réforme de l’Union européenne. L’affrontement de la troïka au peuple grec ouvre aujourd’hui les yeux de certains de ces croyants, et cela en dépit de la mise en scène du jeu de rôles entre Hollande et Merkel, et de l’incroyable propagande du clergé médiatique. Dans une affaire où Le Monde et Libération s’illustrent par leur participation sans retenue à la curée, de tous les quotidiens, seul L’Humanité soutient le peuple grec, même s’il faut déplorer qu’elle le fasse sur la base d’un appui sans réserve à Syriza, qui ne mène pas la nécessaire lutte contre la classe capitaliste grecque pour la propriété populaire de l’économie, condition sine qua non de tout bras de fer avec la troïka – ce qui nous renvoie, chez nous, à la dérive sociale-démocrate du PCF et de la CGT. Puisque votre question fait référence à Thomas Piketty, qui s’inscrit dans la filiation de François Furet et de Pierre Rosanvallon dont la responsabilité dans le déplacement à droite du débat public depuis quarante ans est énorme, je note qu’il a pris position contre la troïka, avec tous les économistes hétérodoxes. Ce qui montre que le refus de l’austérité, qui motive l’essentiel de l’opposition à la politique de l’Union, est à côté de la plaque : la violence du capital exige en réponse la construction d’une autonomie populaire sur la base d’une production alternative à la production capitaliste, comme la classe ouvrière, avant son affaissement des quarante dernières années, a commencé à le faire. Je viens de rappeler ces commencements en réponse à votre précédente question, et c’est de ces acquis – considérables – qu’il faut partir pour les généraliser.

 

 

- Ballast : Pour faire disparaître la violence sociale due à l’emploi, vous proposez, entre autres, la copropriété d’usage, et donc l’abolition de la propriété lucrative. En quoi cette dernière est-elle différente de ce que l’on appelle communément la propriété privée des biens de production ?

 

« Le capitalisme ne repose pas sur la propriété privée des biens de production mais sur leur propriété lucrative, c’est-à-dire sur la contrainte faite aux non propriétaires de présenter leur force de travail comme une marchandise sur un marché du travail. »


Bernard Friot : Remplacer dans l’analyse de la propriété l’opposition propriété privée/publique par l’opposition propriété lucrative/d’usage est décisif si le mouvement populaire veut sortir de son désastreux mutisme sur la propriété. « Propriété privée » est un pléonasme : le propriétaire d’un logement individuel ou le collectif copropriétaire d’une usine en ont un usage privé, personne d’autre que ces propriétaires ne peut disposer de ce logement ou de cette usine. Le projet  d’« abolir la propriété privée » est de ce point de vue un non-sens : seuls des logements ou des outils de travail portés par des propriétaires sont réellement assumés. C’est pourquoi ce projet est si peu énoncé, ou alors selon deux propositions très contestables. La première, traditionnelle dans la revendication de nationalisations, opère une distinction entre les petits et les gros propriétaires : seuls les seconds seraient concernés par la collectivisation de la propriété (le projet étant, je le rappelle, de passer du « privé » au « public »)… ce qui revient à laisser au capital l’essentiel du tissu productif, fait de PME, et crée une division du salariat entre les salariés des grandes entreprises et les autres, deux raisons essentielles de l’échec des nationalisations, qui ont pourtant été très nombreuses au XXe siècle. La seconde, plus récente, considère la propriété comme une question dépassée, et préconise l’usage : certes, mais sur quelle base juridique et avec quelles capacités décisionnelles ? Revendiquer l’usage sans la propriété ne risque pas de faire peur au capital ! Le capitalisme ne repose pas sur la propriété privée des biens de production mais sur leur propriété lucrative, c’est-à-dire sur la contrainte faite aux non-propriétaires de présenter leur force de travail comme une marchandise sur un marché du travail, afin de produire des marchandises sous la dictature du temps et ainsi d’augmenter le patrimoine des propriétaires. Seul le travail vivant produit de la valeur, et donc, si un patrimoine procure un revenu, c’est forcément sur la base de cette extorsion du travail d’autrui dans la sphère de la production. Y compris si l’on est « petit » : propriétaire d’une TPE ou d’une PME, salarié actionnaire ou titulaire d’une épargne dont le rendement est supérieur à la croissance du PIB courant, loueur d’un bien foncier ou immobilier.

 

Tant que la propriété lucrative n’est pas délégitimée (et interdite) dans toutes ses manifestations, l’œuf volé par le « petit » légitimera le bœuf volé par le « gros ». Contre la propriété lucrative et à sa place, c’est une autre propriété qu’il faut continuer à construire pour la généraliser : la propriété d’usage. Propriété, parce que c’est la condition pour décider : de l’investissement, de ce qui va être produit, de la hiérarchie, du collectif de travail. Tout cela doit être le fait de chacun de nous, nous devons absolument devenir propriétaires de notre outil de travail (et, j’ajoute, de notre logement, pour pouvoir y apporter les modifications conformes à notre pratique de l’espace privé). Faute d’être nous-mêmes propriétaires, nous sommes impuissants devant des propriétaires lucratifs qui délocalisent à leur guise, qui nous imposent l’objet et les conditions de notre travail ou des hiérarchies sur lesquelles nous n’avons aucune prise, qui nous obligent à restituer notre logement dans l’état où nous l’avons trouvé. Oui, contre cette impuissance, nous devons devenir tous propriétaires de notre outil de travail et de notre logement, mais propriétaires d’usage ! Qu’est-ce que ça veut dire ? Que nous ne tirons aucun revenu de cette propriété, et qu’elle n’est transmissible que comme propriété d’usage. Pas de parts sociales cessibles comme dans trop de coopératives : dès qu’on est embauché, on entre dans l’entreprise avec tous les droits d’un copropriétaire (décision sur l’investissement, le produit, la hiérarchie, le collectif de travail…), sans nécessité d’un quelconque apport autre que celui de son travail, et quand on la quitte, c’est sans autre enrichissement que celui d’une progression salariale, si on a pu passer une épreuve de qualification grâce à l’expérience acquise. Dans la même logique, la maison de famille, la ferme ou l’outil de travail d’un artisan sont transmissibles comme propriété d’usage, et uniquement comme propriété d’usage. Aucune accumulation individuelle et familiale ou collective n’est possible.

 

 

- Ballast : Devant le rejet de la hiérarchie de la part de la nouvelle génération, le capitalisme semble opérer une nouvelle mutation. Dans de plus en plus d’entreprises, on supprime les hiérarchies, et on autonomise et implique davantage tous les travailleurs dans les créations de projet. On leur propose même parfois de décider eux-mêmes de leur salaire. Qu’en pensez-vous ?

Bernard Friot : On peut aussi venir y travailler en short et tongs et avec son chat. Et, si possible, avec son sac de couchage, pour être en permanence « créateur de projet » ! La capacité de telles entreprises à essorer les jeunes en s’appuyant sur leur intérêt pour leur travail pour obtenir d’eux un infini travail gratuit est effectivement très perverse. Mais, à 30 ou 35 ans, ils se rendent compte qu’ils ont été floués.

 

 

- Ballast : Cette question vous est souvent objectée mais, pour avoir lu et écouté vos réponses, nous restons encore sur notre faim : qu'est-ce qui pourrait pousser les gens à travailler s'ils reçoivent un salaire à vie ? Ne projetez-vous vos propres dispositions personnelles sur l'ensemble de la population ? Votre anthropologie ne souffre-t-elle pas de quelque candeur ?

 

« La valeur n’a pas d’autre fondement que politique, elle est le lieu d’expression de l’enjeu de pouvoir inhérent à toute production, à tout travail. »

 

Bernard Friot : Si les réponses que je fais habituellement à cette objection ne vous satisfont pas, je vais passer par un détour théorique sur la valeur et la lutte des classes. Le mot « travail » renvoie à deux réalités qu’il faut bien distinguer. Nous passons l’essentiel de notre vie éveillée dans des activités concrètes qui produisent, avec la nature, des biens et des services utiles – ou considérés comme tels. Ce travail concret est producteur de la richesse sans laquelle notre espèce ne pourrait pas se reproduire. Et lorsqu’une personne, bien qu’engagée dans ces activités concrètes, dit qu’elle « cherche du travail » ou qu’elle « ne travaille plus », nous sommes renvoyés à la seconde dimension du travail, celle de sa validation sociale et de l’expression monétaire de cette validation dans le profit du propriétaire lucratif et le salaire du salarié, ou dans le bénéfice du travailleur indépendant. Ici, ce n’est pas sous sa dimension concrète, en tant que producteur de richesse, que le travail est considéré, mais en tant que producteur de valeur. On parle alors de travail abstrait : quelles que soient les différences de leur travail concret, une comptable et un boucher peuvent produire la même valeur. Le travail abstrait détermine le travail concret : c’est sur « ce qui vaut » que va se concentrer la production de richesse et cela, selon les critères de « ce qui vaut ». Par exemple : si ce sont les transports liés à la route qui valent, il y a peu de chance pour que des moyens de transport ferroviaires ou fluviaux soient produits. Il y a une loi de la valeur, au sens où la production de richesse est déterminée par la production de valeur. Penser qu’on pourrait faire société dans la transparence des valeurs d’usage, éliminer le travail abstrait, libérer la richesse de la valeur en supprimant la monnaie et le travail est un rêve mortifère, qui prétend abolir le pouvoir par décret et qui empêche de voir que le travail abstrait est l’objet d’une lutte de classes. Car qui décide de ce qui vaut dans tout ce que nous produisons ? La lutte de classes. La valeur n’a pas d’autre fondement que politique, elle est le lieu d’expression de l’enjeu de pouvoir inhérent à toute production, à tout travail.

 

La classe capitaliste, en tant que classe dirigeante, exerce une dictature sur la production de valeur en la mettant au service de l’accumulation du capital : les richesses produites hors de son emprise (par les retraités, les fonctionnaires, les travailleurs indépendants, les chômeurs) sont déclarées sans valeur, tandis que valent des biens et des services parfaitement inutiles ou dangereux, dont la production alimente le capital. Mais contradictoirement, comme nous l’avons vu, une classe révolutionnaire se construit depuis deux siècles, avec des hauts et des bas, et commence à imposer une autre pratique de la valeur que, dans L'Enjeu du salaire et dans Emanciper le travail, je qualifie de « salariale » parce qu’elle se construit à partir des institutions du salaire conquises par la classe révolutionnaire : une pratique de la valeur décidée par des copropriétaires d’usage titulaires d’un salaire à vie, libérés du marché du travail, du chantage au crédit et de la mesure de la valeur par le temps de travail. La lutte de classes est l’affrontement irréductible entre deux pratiques antagonistes de la valeur. Elle se joue dans la matérialité des institutions de la production et dans les représentations qu’elles génèrent. La bourgeoisie prend l’avantage dans la lutte de classes quand elle réussit à imposer le gel ou le recul des cotisations et des impôts qui paient les soignants, les retraités, les fonctionnaires, les parents ou les chômeurs. Quand elle transforme le droit au salaire des chômeurs en droit à l’emploi, la retraite comme salaire continué par la retraite comme salaire différé, le salaire à la qualification par la sécurisation des parcours professionnels. Quand elle réimpose le financement à crédit des équipements collectifs. Quand, par le new public management, elle introduit la dictature du temps dans la production des services publics et y remplace des fonctionnaires par des CDI ou des salariés associatifs. Nous sommes là dans la matérialité des institutions de la production. Mais la lutte de classes se joue aussi dans les représentations. Quand un chômeur dit qu’il ne travaille pas, ou qu’un retraité dit qu’il ne travaille plus, il y a, dans cet aveu que ce qu’ils font peut être utile mais ne crée pas de valeur, adhésion à la religion capitaliste, aliénation à la violence de rapports de classes qui permettent à la classe capitaliste de refuser de valider l’activité qui se déroule hors de l’emploi, dont elle a la maîtrise absolue.

 

« Quand un chômeur dit qu’il ne travaille pas, ou qu’un retraité dit qu’il ne travaille plus, il y a, dans cet aveu que ce qu’ils font peut être utile mais ne crée pas de valeur, adhésion à la religion capitaliste. »

 

Quand des fonctionnaires acceptent l’idée absurde qu’ils dépensent (et non pas qu’ils produisent, comme tous les salariés) la valeur de l’impôt qui les paie, ils témoignent aussi de la même violence et de son intériorisation religieuse : ils croient que, comme ils ont un salaire à vie lié à leur grade, qui est un attribut de leur personne, et non un salaire à l’emploi (dont le support est le poste de travail, comme dans le privé), ils ne travaillent pas – au sens de : ils ne produisent pas de valeur –, puisque leur travail concret ne s’inscrit pas dans les canons capitalistes du travail abstrait. L’enjeu est que la classe révolutionnaire reprenne l’avantage, dans les institutions comme dans les représentations. Pour m’en tenir à l’objet de votre question (mais le raisonnement serait le même pour la copropriété d’usage de tous les outils de travail, pour le financement de l’investissement sans appel au crédit, ou pour le remplacement de la mesure capitaliste du travail abstrait par le temps de travail, par sa mesure salariale, par la qualification du producteur), nous ne pourrons généraliser le salaire à vie que si la classe révolutionnaire retrouve l’offensive et continue à imposer la pratique salariale de la valeur contre sa pratique capitaliste, comme elle l’a fait jusque dans les années 1970. Énumérons quelques mots d’ordre et pratiques d’une telle ré-offensive en vue de l’institution d’un droit politique au salaire, c’est-à-dire d’un salaire attribué de façon irrévocable à chaque personne, de 18 ans à sa mort, avec une progression possible par épreuves de qualification : hausse massive des cotisations et des impôts qui paient les fonctionnaires, les libéraux de santé ou les retraités, pour que la valeur qu’ils produisent aille au salaire socialisé, exclusivité des marchés publics pour les seules entreprises non capitalistes afin de sortir les coopératives et le travail indépendant de la marginalité, affectation de la qualification, et donc du salaire, à la personne des salariés du privé et non à leur poste de travail, transformation des prétendues « aides à l’agriculture » en salaire à vie des paysans, etc.

 

Si une telle mobilisation était porteuse d’une moindre incitation à travailler, elle serait immédiatement vaincue par l’adversaire de classe. Et d’ailleurs, qu’est-ce qui pousse aujourd’hui à une telle mobilisation ? Précisément l’expérience que le marché du travail et le marché des capitaux (ces fouets esclavagistes qui sont implicitement derrière la croyance que leur disparition conduirait à une moindre incitation à travailler) sont des institutions du travail abstrait qui empêchent le travail concret, celui des travailleurs bridés dans leurs initiatives par la nécessité de produire de la valeur pour l’actionnaire, celui des jeunes sous-utilisés massivement parce que victimes du marché du travail, celui des retraités réduits au bénévolat, celui des travailleurs indépendants ou des patrons de PME réduits aux miettes que leur laissent les groupes capitalistes. La mutation salariale du travail abstrait va considérablement relancer le travail concret et, ce qui est encore plus décisif quand on considère les considérables dégâts anthropologiques et écologiques de la pratique capitaliste du travail, le déplacer vers d’autres valeurs d’usage si, dès l’enfance, nous sommes éduqués à la coresponsabilité sur la valeur, puisque nous nous serons libérés de la dictature du capital.

 

Je résume : la généralisation du salaire à vie contre le marché du travail est l’affaire d’une incessante lutte de classes pour construire un travail abstrait libéré de sa pratique capitaliste et rendant possible un travail concret pour tous dans de bonnes conditions anthropologiques et écologiques. Il ne s’agit en aucun cas d’une « autre répartition de la valeur » qui affecterait aux personnes sous forme inconditionnelle une partie de la valeur créée par un travail abstrait inchangé. Laissons ce projet aux tenants du revenu de base, roue de secours d’une classe capitaliste porteuse d’un travail abstrait à ce point aberrant pour le travail concret qu’elle est prête à mettre en place la soupape de sécurité d’un revenu de base permettant à chacun, dans les interstices que laisse une production capitaliste inchangée, de mener les activités concrètes de son choix : par exemple avoir un jardin bio dans un océan d’agro-business, produire des logiciels libres qui, au bout du compte, alimenteront le droit de propriété intellectuelle des groupes capitalistes de l’internet. En contradiction avec cette dérive hélas possible, la généralisation du salaire à vie est une des dimensions de la suppression de la production capitaliste et de l’institution, à l’échelle macroéconomique, d’une autre pratique de la valeur et du travail dans laquelle le chantage à l’emploi et à la dette cédera la place à la coresponsabilité dans la production d’une valeur suffisante pour assurer le droit politique au salaire.

 

 

- Ballast : Nous avons récemment interviewé le sociologue Alain Bihr. Il disait : «Ce qui me paraît fort critiquable dans l'idée de "salaire à vie", c'est qu'elle passe à la trappe l'idée qu'abolir le capital, c'est, simultanément et du même mouvement, abolir le salariat. Le processus révolutionnaire est celui par lequel les producteurs associés, et au-delà l'ensemble de la société à travers eux, se réapproprient les moyens sociaux de production et dirigent, organisent et contrôlent la production de manière à satisfaire l'ensemble des besoins sociaux. Dans le cadre de pareils rapports de production, il n'y a pas de salariat.» Que répondez-vous ?

 

« La croyance dans une révolution qui n’aura jamais lieu que demain entretient le mythe de l’impuissance des dominés aujourd’hui. »

 

Bernard Friot : Alain Bihr fait partie de ces marxistes (et ils sont hélas nombreux) qui pensent qu’il n’y a pas de sujet révolutionnaire effectivement en train de se construire à l’échelle macrosociale, que la seule classe qui existe est la classe capitaliste. Et cela contre le cœur même de l’œuvre de Marx, analyste magistral du capitalisme comme contradiction, journaliste soigneux des mouvements révolutionnaires, acteur de la Première internationale. Alain Bihr écrit certes sur « les rapports sociaux de classes », au sens où il énonce, à juste titre, que les classes ne préexistent pas à leur conflit et que ce sont les luttes de classes qui produisent les classes, mais les classes qu’il définit ne comportent… qu’une classe, la « classe capitaliste » qui domine respectivement  le« prolétariat »,  l’« encadrement » et la « petite bourgeoisie ». Le postulat de la lutte de classes reste chez lui un élément du puzzle théorique mais, dans la réalité, il n’observe aucun résultat révolutionnaire de la mobilisation syndicale ou politique concrète des dominés : la qualification, la sécurité sociale, la fonction publique, la cotisation, tout cela peut selon lui apporter une correction aux inégalités sociales et desserrer provisoirement l’étau, mais ne constitue en aucun cas les prémices d’une alternative, voire sert les intérêts fondamentaux du capital. Ce mouvement ouvrier qui n’a rien conquis de véritablement subversif du capital n’est donc pas un sujet historique, il n’est pas une classe révolutionnaire. Seule la classe capitaliste existe comme telle. Alain Bihr n’est pas le seul à exalter le mouvement ouvrier abstrait mais à faire du mouvement ouvrier concret un idiot utile du capital, à élaborer une critique théorique du capitalisme dans l’ignorance de sa critique sociale, à raconter la saga d’une classe dirigeante qui a toujours la main : la majorité des chercheurs en sciences sociales écrivent l’histoire du point de vue de la domination de classe. Par leur fascination pour le pouvoir, ils sont un élément décisif du clergé de la religion capitaliste. Je ne parle pas ici des économistes orthodoxes, dont j’ai dit dès le début qu’ils sont le haut clergé de cette religion et qui pratiquent d’ailleurs, non pas la science sociale (pouah), mais la science tout court ! Je parle d’un bas-clergé d’autant plus efficace qu’il critique une domination capitaliste dont il nie qu’elle ait commencé à être radicalement mise en cause.

 

On retrouve là un ingrédient constitutif de la religion, qui, je le rappelle, n’est pas simple soumission, mais aussi soupir du soumis contre son maître. De même que la croyance dans la damnation des riches après la mort entretient la soumission dans cette vie à ces riches haïs, de même la croyance dans une révolution qui n’aura jamais lieu que demain entretient le mythe de l’impuissance des dominés aujourd’hui. J’ai tout à fait conscience de la gravité qu’il y a à dire cela, s’agissant de collègues aussi respectables qu’Alain Bihr ou les Pinçon-Charlot, ou trop d’Economistes atterrés. Si je le dis aujourd’hui avec encore plus de fermeté qu’hier, c’est parce qu’il y a urgence à sortir d’une critique du capitalisme aveugle sur les tremplins révolutionnaires construits dans la lutte de classes, une critique qui, par son aveuglement, participe, évidemment à son corps défendant, à la domination qu’elle combat. Pourquoi Alain Bihr identifie-il souveraineté sur la production des producteurs associés et abolition du salariat ? Précisément parce que les salariés sont rangés chez lui dans deux classes-qui-n’en-sont-pas, le prolétariat, qu’il définit exclusivement comme dominé, et l’encadrement, qui regroupe « les agents subalternes de la domination capitaliste ». Le salariat, c’est les prisonniers et leurs kapos. Et alors même qu’il insiste sur le papier sur la nécessité théorique d’une historicisation des classes sociales, en pratique il les essentialise : les salariés sont enfermés à vie dans le camp du capital. Rien, dans ce qui s’est passé depuis deux siècles de combat ouvrier, n’est fondamentalement émancipateur. Le « processus révolutionnaire » dont il parle dans la citation que vous rapportez est pour demain, Alain Bihr attend le Messie qui balaiera la classe capitaliste, et donc le salariat qui en est l’appendice. Alors que si, comme je m’y efforce depuis quarante ans dans mon analyse de la sécurité sociale dans l’Europe continentale, on élabore une critique théorique du capitalisme à partir de sa critique sociale, le salariat prend une tout autre couleur. En tant que classe ouvrière, il a mené une lutte de classes sur le salaire qui a produit les institutions décisives que sont le salaire à la qualification et, plus encore, à la qualification de la personne qui en fait un salaire à vie, et une socialisation massive de la valeur contradictoire à l’accumulation capitaliste par la partie de la cotisation et de l’impôt qui est affectée au paiement du salaire à vie et au subventionnement de l’investissement.

 

« Il y a urgence à sortir d’une critique du capitalisme aveugle sur les tremplins révolutionnaires construits dans la lutte de classes. »

 

Aujourd’hui où la classe ouvrière s’est affaissée dans les vieux pays capitalistes – ce qui certes est dommageable sur le court terme mais doit être lu dans le nécessaire temps long de la révolution du mode de production (après tout, la bourgeoisie a mis cinq siècles pour l’emporter comme classe révolutionnaire sur l’aristocratie féodale, et a connu elle aussi des hauts et des bas dans ce combat séculaire) –, l’imposition d’une production salariale sans emploi et sans crédit, sans chantage donc de la propriété lucrative, relève de la mobilisation et de l’inventivité des organisations encore vivantes de la classe ouvrière, mais aussi, très au-delà d’elles, de la mobilisation des cadres, écœurés des pratiques des actionnaires et des prêteurs et qui mettent leur savoir-faire au service d’une production alternative portée par de plus en plus de trentenaires éduqués qui refusent, c’est leurs termes, de «produire de la merde pour le capital » ou de se soumettre aux injonctions d’employabilité : et aussi de la mobilisation de travailleurs indépendants qui ont compris que leur intérêt n’est absolument pas du côté du capital, voire de patrons de PME sur qui pèsent la fonction d’employeur et la propriété d’un patrimoine dont ils pourraient être libérés par une organisation salariale de la production. Le salariat comme classe révolutionnaire en cours d’affirmation face à la classe capitaliste ne se définit évidemment pas à partir du contrat de travail avec un employeur. Il regroupe toutes celles et tous ceux qui assument les institutions anticapitalistes du salaire : droit politique au salaire à vie, copropriété d’usage de l’outil de travail, socialisation de tout le PIB dans la cotisation-salaire et la cotisation-investissement, création monétaire sans crédit.

 

 

- Ballast : Dans "Après l'économie de marché", paru aux éditions ACL, Anselm Jappe vous reproche de vous battre pour des choses qui, finalement, existent déjà (la valeur, l'argent, le salaire, les fonctionnaires, les retraites), et estime que votre montagne (la révolution) accouche d'une souris. Vous voyez les choses en petit ou Jappe a-t-il la folie des grandeurs ?

Bernard Friot : Comme Alain Bihr, Anselm Jappe pense qu’il n’y a pas de sujet révolutionnaire en construction face à la classe capitaliste, ce qui pour lui n’a d’ailleurs aucune importance. Car la lutte de classes disparaît chez lui non seulement de l’observation concrète, mais de la théorie elle-même. Le capitalisme est défini comme fétichisme de la valeur, un fétichisme qui domine tant les capitalistes que ceux qu’ils dominent, les uns comme les autres impuissants à contenir une dynamique éperdue de marchandisation pour tenter d’échapper à l’implacable baisse tendancielle du taux de profit, dans une fuite en avant qui débouchera sur une inévitable apocalypse. Il reste à espérer qu’elle sera joyeuse. Anselm Jappe ne voit les choses ni en petit ni en grand : il développe du capitalisme une lecture millénariste irresponsable. Ce qui m’importe, c’est de débattre avec ceux que touche cette lecture. Car un tel discours sur l’horreur économique, sur l’inutilité des mobilisations syndicales, sur la nécessité de suppression de la valeur, et donc du travail et de la monnaie, n’est pas sans échos à une époque où, à défaut de pouvoir susciter l’adhésion au triste état dans lequel elle met la pratique de la valeur et donc le travail concret, la classe dirigeante s’accommode d’opposants qui récusent toute mobilisation pour changer cette pratique.

 

Pour en savoir plus :

- Lire notre entretien avec Franck Lepage, « L'école fabrique des travailleurs adaptables et non des esprits critiques », juin 2015
- Lire notre entretien avec Alain Bihr,
« Étatiste et libertaire doivent créer un espace de coopération », mai 2015

- Mon dossier Revenu Universel

- Le « Salaire à Vie » de Bernard Friot vu par Usul

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13 octobre 2015 2 13 /10 /octobre /2015 08:15
PHOTO/Photo A. M. Charente Libre

PHOTO/Photo A. M. Charente Libre

FOUNTAINE nous mène en bateau !

 

Sources : blog du Syndicat CGT personnels de la ville, de la CDA, du CCAS de la Rochelle le 12 octobre 2015 | modifié le 17 octobre 2015

Extraits :

La Rochelle : personnels territoriaux, les raisons de la colère !
La Rochelle : personnels territoriaux, les raisons de la colère !
La Rochelle : personnels territoriaux, les raisons de la colère !

 

- Ainsi, 1 an et demi après son élection, le Maire-Président de nos trois collectivités a déjà fortement mis à mal les conditions de travail des agents et ne compte pas en rester là.

Les pistes d'ores et déjà  travaillées par nos élus et fortement inspirées par le rapport de la cour des comptes rendu fin juin, se donnent pour unique objectif d'effectuer des économies budgétaires sur le dos du personnel. Ce sont les fruits de l'austérité qui s'amplifie à La Rochelle comme dans toutes les collectivités locales et dont ici les personnels et nos concitoyens sont les victimes.

 

Projet paradoxal puisque ce même rapport de la cour des comptes décrit la situation financière de nos collectivités comme étant "saine et apaisée".

 

Il n'existe aucune obligation d'appliquer les préconisations du rapport de la chambre régionale des comptes !

La responsabilité du moindre recul social incombera donc entièrement à l'équipe municipale en place.

 

Pour toutes ces raisons les syndicats CGT, SUD solidaires et CFDT de la CDA de La Rochelle ont organisé une réunion d'information syndicale le 15 septembre dernier.

 

L'élan de colère et d'inquiétude a poussé les 500 agents jusque devant le bureau du Maire-Président ou une délégation a été reçu.

 

La tentative de prise de parole de Jean-François FOUNTAINE, c'est faite sous les huées du personnel en colère. Les conclusions du rendez-vous ... "il y aura des négociations d'engagées à la mi-octobre". Preuve en est que le Maire-Président et son équipe ont bel et bien dans l'idée de remettre en cause notre temps de travail. Lui qui se réclame de l'héritage de Michel CREPEAU s'attache aujourd'hui à détricoter tout ce qu'il a pu mettre en place sur nos collectivités.

 

Soyons clair, les agents et le service public ne doivent pas faire les frais des politiques d'austérité !

 

 

 

 

 

- Face à la volonté du maire de remettre en cause leur "conquis sociaux" au nom de l'austérité, les personnels se sont invités au conseil municipal du 29 septembre

Le maire de La Rochelle et son équipe, défenseurs de la mise en oeuvre des politiques d'austérité veulent gérer les collectivités locales comme une entreprise ! Ça ne marchera pas !

 

Ainsi, avant même que la séance de conseil ne débute, un public compact se pressait autour des tables des conseillers, des agents de la Ville, de l’agglomération et du CCAS visiblement très remontés contre le maire et son équipe.

 

Certains portaient des masques blancs "signe de l’anonymat dans lequel nous nous sentons relégués", signalait le tract SUD et CGT donné aux conseillers. D’autres jetaient à travers la salle des avions en papier faits avec la lettre que Jean-François Fountaine avait récemment adressé au personnel.

  • Quand le dialogue social ne marche pas, que l'on n'est ni écouté, ni entendu.... ça donne ça... 1er épisode !

La Rochelle : personnels territoriaux, les raisons de la colère !
La Rochelle : personnels territoriaux, les raisons de la colère !

- Conseil municipal du 12 octobre, la colère s'exprime à nouveau...

Le comportement du maire de la Rochelle et président de la CDA est révélateur de son attitude vis à vis des salariés et des représentants du personnel. J.F. Fountaine n'aime pas les contestataires ! Au fait, quelle vie syndicale y avait-il chez Fountaine-Pajot quand il en assurait la direction ?

 

Quand on veut gèrer une ville, comme on gère une fabrique de bateau, en méprisant le personnel, le résultat est prévisible ! Le Maire a peur pour sa chemise, fuit le conseil, les personnels municipaux et leurs syndicats assurent ! Le Conseil municipal du 12 octobre a été reporté à une date ultérieure.

  • Quand le dialogue social ne marche pas, que l'on n'est ni écouté, ni entendu.... ça donne ça... 2éme épisode !

 

La Rochelle : personnels territoriaux, les raisons de la colère !
La Rochelle : personnels territoriaux, les raisons de la colère !

se

 

- Personnels territoriaux de La Rochelle : les raisons de la colère vues par Canal+

La Rochelle : personnels territoriaux, les raisons de la colère !
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1 octobre 2015 4 01 /10 /octobre /2015 08:45
Noéés force de propositions pour juguler le prix du foncier à la Rochelle

Fabriquer une ville apaisée avec le droit à

l’urbanité et au logement pour tous.


Telle est l’ambition sur laquelle Noéés[1] – La Rochelle Perspectives entend être une force de propositions face à l’urbanisation anarchique et à l’exclusion des familles modestes du droit de vivre dans la « Cité ».

Partons d'un constat : tout le monde se plaint de la cherté de l'immobilier, y compris la la Fédération des promoteurs immobiliers, pour qui les prix des logements neufs ont bondi de 17% depuis 2008, pénalisant les classes modestes, moyennes et les jeunes.

Ainsi le 25 mars 2015 Noéés créait l'événement en présentant aux associations et comités de quartier de La Rochelle son projet de "charte des promoteurs" pour faire baisser le prix du foncier sur La Rochelle et la CDA.

Ce projet est Inspiré de la "Charte promoteurs" élaborée en 2006 sur la CDA de Plaine Commune en Ile de France dont le succès n'est plus a démontré (renouvelée en 2011).
Le projet de charte a été rendu public lors d'une conférence de presse le 30 septembre 2015 à l'issu du processus de concertation citoyen.

 

Sources :  Association Noéés mis à jour le 30 juillet 2019

 

Pour Noéés, le FONCIER est au coeur de la

problématique LOGEMENT sur La Rochelle.

 

- 1. Point de situation[2]

La Rochelle est une ville qui compte plus de 1.500 logements vacants avec davantage de volets clos en son centre.
On y observe un vieillissement du parc et une dégradation de l’habitat. Située en zone tendue, La Rochelle voit les jeunes familles partir de plus en plus loin pour faire face au coût de l'immobilier inaccessible.


Les chiffres alarmants en attestent sur La Rochelle :

  • l'indice des loyers de marché a progressé de 46,5% entre 2000 et 2014 [3]
  • Avec 13,6€ le m² La Rochelle est en tête de 201 villes du Sud-Ouest en mai 2014 [3]

 

A - Un espace doublement attractif : quand le « résidentiel » s’ajoute au « balnéaire »
La Rochelle compte à elle seule environ 80 000 habitants. En ajoutant les 27 autres communes composant le périmètre de l’agglomération, elle totalise approximativement 160.000 habitants.

 

Le centre ancien de La Rochelle s’articule autour du Vieux Port. La mise en valeur du centre-ville intervientdès 1971 où son architecture est protégée par un périmètre sauvegardé. Des secteurs piétonniers sont mis en place et les déplacements en vélo encouragés.

 
Les différents quartiers sont plus ou moins marqués socialement : au profil « aisé » des habitants de La Genette s’oppose celui plus « populaire » des habitants des immeubles collectifs de Mireuil, Villeneuve les Salines ou cité de maisons ouvrières de Bongraine.


Une partie des ménages à revenus modestes et moyens, les jeunes couples candidats à la propriété ont été contraints de s'installer dans les communes périphériques de La Rochelle à partir des années 1980, en raison des niveaux de prix atteints à La Rochelle. Ainsi, jusqu’à la fin des années 1990, des communes comme Périgny, Nieul-sur-Mer, Dompierre ou Angoulins ont accueilli la majeure partie de la croissance démographique rochelaise. À une première zone d’extension urbaine constituée dès la fin du XIXe siècle par les quartiers de Saint Maurice ou Tasdon, voire quelques communes voisines à l’image d’Aytré, s’ajoute alors une couronne plus récente, constituée quasi-exclusivement de maisons individuelles en lotissements.


Cette vaste zone d’habitat pavillonnaire se déplace aujourd’hui progressivement vers l’est et le sud : les ménages désirant accéder à la propriété se tournent depuis le début des années 2000 vers les communes extérieures à l'agglomération, jusqu’à 50 kms vers l’intérieur des terres. La provenance des actifs travaillant dans l’agglomération illustre d’ailleurs bien le poids des migrations alternantes avec l’est de la Rochelle (Pays d’Aunis, axe La Rochelle-Niort) et le sud vers Rochefort.

 

B - Un renforcement de l’embourgeoisement depuis une décennie ?
Le poids des résidences secondaires a progressé d’ouest en est au cours des années 1990 et la destination des constructions neuves depuis 10 ans confirme bien une scission entre les communes rétaises, fortement tournées vers la résidence secondaire, et celles du continent, où plus de 8 nouveaux logements sur 10 sont des résidences principales.


Cette scission se confirme dans les profils sociodémographiques des nouveaux propriétaires sur les quatre communes. En effet, aux Portes, 75 % d’entre eux sont des résidents secondaires, domiciliés principalement en Île-de-France ou à l’étranger, contre à peine un quart dans les trois autres communes. Une grande part des nouveaux propriétaires nieulais, saint-xandrais et solinois sont des actifs anciennement domiciliés à La Rochelle ou dans les communes voisines dans un rayon de moins de 30 kms. De plus, ce sont principalement des ménages d’âge médian qui s’installent, plutôt que de jeunes couples avec enfants comme c’était le cas dans les années 1980 et 1990 (les effectifs scolaires, alors en hausse, chutent actuellement).


Les résidents secondaires qui achètent une maison sont légèrement plus âgés, souvent la cinquantaine. À Nieul et Saint-Xandre, les retraités constituent un bon tiers d’entre eux. L’âge peut être complété par le statut matrimonial des nouveaux propriétaires. Ainsi, si dans toutes les communes les résidents secondairesachètent très majoritairement en couple (ils sont mariés à 70 à 80 %), les résidents principaux, plus jeunes, sont aussi plus fréquemment des célibataires (jusqu’à 50 % des cas).

 

Le profil socioprofessionnel des acquéreurs permet quant à lui une distinction plus fine. En fait, si les actifs sont majoritaires, les profils socioprofessionnels des nouveaux propriétaires varient grandement en fonction des communes. Les professions « intermédiaires » arrivent en tête chez les résidents principaux nouvellement propriétaires à Nieul, Saint-Xandre et Sainte-Soulle. Si la Profession et Catégorie Socioprofessionnelle des cadres supérieurs, enseignants et professions libérales (PCS 3) arrive en seconde position à Nieul, les employés et ouvriers constituent chacun plus d’1/5 des nouveaux propriétaires à Sainte- Soulle (Saint-Xandre étant en position intermédiaire avec une proportion significative d’artisans, commerçants, PCS 2, et d’employés, PCS 5). Du littoral vers l’intérieur du continent, on constate des différences : d’un profil plus aisé à Nieul à un autre plus populaire à Sainte-Soulle.


Inversement, les retraités occupent une place prépondérante chez les résidents secondaires qui viennent d’acquérir un pied-à-terre à Nieul et Saint-Xandre. Ce phénomène renvoie à l’installation des retraités sur les communes littorales atlantiques. De son côté, Sainte-Soulle présente – étrangement – une situation comparable, même si les effectifs solinois sont faibles : les résidents secondaires sont plutôt des actifs, majoritairement des cadres supérieurs. En fait, il peut s’agir de personnes investissant dans un pied-à-terre solinois pour leurs vacances ou retraites à venir (vu que ce sont majoritairement des quinquagénaires), ou des actifs qui viennent s’installer définitivement sur La Rochelle. Dans les deux cas, les mobiles d’installation à Sainte-Soulle mériteraient un approfondissement et, pour être validées et approfondies, ces hypothèses ne pourront faire l’économie d’enquêtes longitudinales. Elles permettraient de savoir plus précisément si le choix de Sainte-Soulle pour les actifs comme pour les résidents secondaires n’est pas un choix par défaut ; autrement dit, il illustrerait une incapacité financière pour les actifs à se loger sur La Rochelle comme pour les résidents secondaires à s’installer plus près du littoral.

 

C – Une place prépondérante vers l’habitation à loyer modéré :
La Rochelle a mené une politique volontariste en matière de logement social depuis très longtemps. Le premier office public d’habitation (OPH) a fêté son centenaire en 2013. C’est le premier organisme créé de ce type, au niveau national. Le résultat, c’est qu’en 2014, il y a environ un tiers d’habitation à loyer modéré (dit social ou HLM) dans la ville. Avant même les obligations légales, la commune était largement au – dessus de ce qui est aujourd’hui imposé (25%). Néanmoins, cette politique généreuse a deux effets négatifs.


Le premier touche le prix du parc privé qui voit son prix de vente augmenter par un effet mécanique. Le second relève de l’origine du peuplement. Le nombre de demandes d’HLM ne baisse jamais, les jeunes actifs rochelais et les jeunes familles rentrent en concurrence directe avec la demande nationale sur notre
territoire.

 

 

- 2. Prix immobilier au m² La Rochelle en décembre 2014[5]

  • Dans La Rochelle, les appartements et maisons se négocient entre 1 811 € / m2 et 4 389 € / m2.
  • Le prix immobilier moyen d'un bien pour La Rochelle est de 415 527 €.. Sur 12 mois, le prix au m2 de La Rochelle a évolué de 4.6 %.
  • Selon l'INSEE, le marché immobilier de La Rochelle comprend 65 % d'appartements et 35 % de maisons.

 

ÉVOLUTION DU PRIX M² (maisons + appartements) La rochelle - Août 2007 à Août 2015

 http://www.lesclesdumidi.com

 

 

Les prix de l'immobilier au m2 à La rochelle, 17000 sont actuellement les suivants au 1er Septembre 2015.
 

  Prix du m² min. Prix du m² moyen Prix du m² max. Évolution
Prix du m² appartement 2 350 € 3 590 € 5 263 € +7.68%
Prix du m² maison 2 014 € 2 443 € 2 988 € +13.52%

 

Source : lesclésdumidi.com (http://www.lesclesdumidi.com/prix/m2-la_rochelle-17)

 

 

D’autre part, selon des estimations fournies par le site « www.meilleursagents.com »[6] au 1er février 2015, l’évolution des tendances de la population, des revenus et du marché immobilier de La Rochelle par rapport à la moyenne des villes comme Nantes, Bordeaux, Bayonne ou Dunkerque sont les suivantes :

 

  • A La Rochelle, les mouvements sont à la baisse pour les jeunes enfants, les étudiants et les actifs de - 3 % ainsi que dans le nombre de résidences principales de - 7 %. Le prix moyen au m2 des maisons sur La Rochelle (2.568 €/m2) est à peu près équivalent que la moyenne des villes (2.535 €/m2), mais nettement plus bas qu’à Bordeaux (3.021 €/m2) ou qu’à Nantes (2.715 €/m2), soit environ 300 €/m2 de moins (12 %).
  • En revanche, les positions sont à la hausse pour le nombre de retraités et de résidences secondaires d’environ + 6 %. Contrairement aux maisons, le prix moyen au m2 des appartements sur La Rochelle (3.195 €/m2) est plus haut que la moyenne des villes étudiées (2.839 €/m2), soit environ une hausse de 356 €/m2 et qui représente aussi 13 %.
  • Le revenu mensuel moyen d’un rochelais flirte avec les 1.574 € tandis que la moyenne des villes prises en compte se situe autour de 2.145 €. Par conséquent, le différentiel de revenus rochelais reste d’environ moins de 570 € par mois, ce qui représente un quart du revenu moyen des habitants des villes citées mais environ un tiers du salaire du bordelais ou du nantais.

 

 

- 3. Conclusion :

Tout d'abord il convient de noter que :

  • L’amélioration de la desserte routière (notamment avec le projet de A831) impliquera une augmentation des prix des logements et des terrains ainsi qu’une modification de la composition socio-spatiale de la population sur certaines communes ;
  • Les politiques d’habitation à loyer modéré (PLH) sont à même, en pesant sur le prix du foncier, de perturber fortement la logique de gentrification[7] existante sur La Rochelle ;

Parmi les outils à disposition :
- rendre La Rochelle éligible au droit à l'encadrement des loyers[
8] ;

- mettre en oeuvre une surtaxe de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires[9] ;
- le programme local de l’habitat, actuellement en révision, devra d’une part intégrer du PLS, ce qui permettra à des personnes éligibles aux HLM mais non prioritaires (PLAI) d’accéder à un logement et d’autre part, d’imposer de l’accession abordable à la propriété (moins 30% du prix du marché avec des critères d’anti spéculation) ;
- le programme d’intérêt général (PIG), destiné aux logements vacants ou insalubres, doit voir son nombre de logements rénovés augmenter.


permettraient de remettre dans le circuit locatif des logements inoccupés et de desserrer la pression existante sur le foncier ;

  • En 2005, le Poitou-Charentes comptait 1 700 000 habitants. En 2030, il y en aurait 10 % de plus selon le scénario de projection dit «central» établi par l'INSEE à partir d’indicateurs de fécondité, de mortalité et de migrations prenant en compte les tendances observées entre 1990 et 2005, ce qui mécaniquement engendrera une augmentation du prix du foncier, du logement[10] ;
  • Les objectifs ambitieux du plan de rénovation énergétique[11] du parc résidentiel présenté par le Président de la république le 21 mars 2013 va, se heurter au coût très élevé ce cette opération (entre 10 000 et 50 000 € selon l’état énergétique du logement, les matériaux choisis et les coûts de main-d’oeuvre) auquel va s'ajouter les coûts cachés, et « externalités », qui peuvent en annuler totalement l’intérêt[12] si rien n'est fait sur le prixdu foncier ;
  • Le droit de préemption renforcé aux immeubles en copropriété[13] permettrait non seulement d'instaurer une mixité sociale très fine, à l'échelle d'une résidence, de revitaliser le caractère populaire du centre-ville, de réduire la pression foncière, et d’éviter que des familles soient chassées de leur appartement quand celui-ci est mis en vente ;
  • La question récurrente mais cruciale de l’anticipation foncière et de ses liens avec des politiques d’aménagement du territoire, déjà formulée par Comby et Renard (1996)[14], est ainsi directement posée, car c'est un outil à disposition pour contribuer à la baisse du prix du foncier.


En conséquence, nous partageons donc l'analyse selon laquelle :

  • Il n'y aura pas de réappropriation de la ville par les jeunes couples en ménages et budgets modestes ;
  • Il n'y aura pas de « ville lente et apaisée » sans rapprochement des lieux de vie, de décisions, de distractions, de travail ;
  • Il n'y aura pas de transition énergétique ;

            sans une révolution de la politique foncière.

 

 

C'est pour l’ensemble de ces raisons, Noéés met en débat sa proposition de « charte promoteur » de modération du prix du foncier dont vous trouverez le lien pour son téléchargement ci-dessous.


 

 

 

 

 

 

- Présentation de la charte des promoteurs aux associations et comités de quartier le 25 mars 2015

 

- La conférence de presse du 30 septembre 2015

Parmi les présents :

- Roger GERVAIS : maire de Saint Médard d'Aunis et vice-président en charge du foncier à la CDA de La Rochelle ;

-  Guy DENIER : maire de Périgny ;

- Jean-Pierre DOARE et Yves RONTEAU élus de Dompierre-sur-Mer

- de représentants de la  Ville de La Rochelle

Noéés force de propositions pour juguler le prix du foncier à la Rochelle
Noéés force de propositions pour juguler le prix du foncier à la Rochelle

Note :

[1] Noéés

[2] Sources et carthographie
[3] Clameur
[4] Sud Ouest :

[5] Sources : efficity.com
[6] Sources : http://www.meilleursagents.com/prix-immobilier/

[7] Gentrification

[8] Source : http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/la-rochelle-reclame-l-encadrement-des-loyers-7774337974

[9] Source : http://www.sudouest.fr/2014/11/04/la-taxe-d-habitation-pourrait-etre-alourdie-de-20-pour-certaines-residencessecondaires-1725577-705.php

[10] Source : http://insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=12&ref_id=11660

[11] Source : http://www.territoires.gouv.fr/le-plan-de-renovation-energetique-de-l-habitat
[12] Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/frederic-denhez/120914/il-ny-aura-pas-de-transition-energetique-sans-unerevolution-du-foncier

[13] Source : http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/paris-des-logements-sociaux-bientot-crees-au-sein-d-immeubles-en-copropriete-05-12-2014-4350617.php

[14] Les politiques foncières - Joseph Comby (Auteur) -  Vincent Renard (Auteur) : http://livre.fnac.com/a139980/Joseph-Comby-Les-politiques-foncieres

 

Pour en savoir plus :

- 1er novembre : Noées - La Rochelle Perspective est né

- Charte promoteurs de Saint Ouen

- voir rapport du Sénat : Les facteurs fonciers et immobiliers de la crise du logement

- Logement : la flambée des prix du foncier dénoncée par une association de consommateurs

- L’association Noéés propose une charte pour doper le logement « abordable ». Le point

- Immobilier dans l’agglomération rochelaise : « Provoquer un choc de l’offre »

- L'obligation de 30% de logements abordables vous semble-t-elle suffisante ?

- Les locations sur Airbnb : Un système qui inquiète à La Rochelle

- La Rochelle : le boom du marché immobilier

- l'Humanité : Des "chartes promoteurs" pour défendre le droit à la ville

- Les logements neufs trop chers pour les classes modestes et moyennes ?

- Comment la France a tué ses villes

- Didier Robineau promoteur à La Rochelle (Eurotim), vice-président de la Fédération régionale des promoteurs immobiliers : Agglo rochelaise : "Décidons d’un moratoire sur le logement social !"

- Il n'y aura pas de transition énergétique sans une révolution du foncier

- Noéés présente : la Charte de l'urbanisme pour faire face à la bétonisation anarchique de la Rochelle

- immobilier : avec un Smic, un salarié ne peut s’offrir que 26 m² à Bordeaux, et dix à Paris

- Terrain de Beauregard à la Rochelle : et en attendant, ça flambe " Plusieurs raisons expliqueraient en partie l’inflation d’un terrain aussi vierge qu’au début : droit à bâtir, portage foncier, explosion du marché rochelais "

- Charente-Maritime: la reprise du marché immobilier se confirme et à La Rochelle, ce sont les programmes neufs qui tirent les prix vers le haut

- Immobilier à La Rochelle : pourquoi les prix du neuf vont encore augmenter

- Des pauvres relégués à la campagne Exode urbain, exil rural

- Logement : reconquérir La Rochelle pour les familles et jeunes couples

- La Rochelle : des travailleurs saisonniers à la rue faute de logement

- Pendant que Paris se contente de les « encadrer », Berlin gèle les loyers pendant cinq ans

- Stupéfiant rapport de la fondation Abbé Pierre

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24 septembre 2015 4 24 /09 /septembre /2015 08:17
Le front populaire..... HORIZONS !

Sources : Le front populaire mis à jour le 16 avril 2016

- Présentation

A la veille de son XXIXème congrès, des positions de la C.G.T. et de sa place dans l'histoire sociale, à partir de reconstitutions fictionnelles et de nombreux documents animés. Après une évocation des oppositions existant entre, d'une part, la peine et le labeur des travailleurs, des travailleuses et des ménagères et, d'autre part, les loisirs et les gâchis des « oisifs » et des milliardaires (ski nautique, golf, roulette...), Horizons dresse un rapide panégyrique de l'URSS puis consacre une longue séquence fictionnelle où est rejouée l'occupation d'une usine en 1936. Cette séquence est introduite par le récit d'un vieil ouvrier d'une petite usine de la région parisienne désirant évoquer le thème de l'unité. C'est aussi le prétexte pour présenter, via le discours des orateurs situés en 1936 ou via la chanson, certaines des pages de l'histoire ouvrière : les Canuts, la Commune, la création de la C.G.T., 1906, 1934, 1935 (banderoles contre les décrets-lois), 1936... Les accords de Matignon sont entièrement rejoués par des acteurs de la Fédération du spectacle et par Benoît Frachon dans son propre rôle, avec de plus un plan insert de Léon Blum. Après une brève partie consacrée à la seconde guerre mondiale et aux luttes de l'après guerre, la dernière séquence, contemporaine, montre à nouveau une discussion entre les ouvriers et leur délégué et celui-ci présente, craie à la main, la politique de la C.G.T.. Selon lui, une politique de paix permettrait la réalisation de nombreux équipements collectifs qui font défaut à la population (HLM, crèches, groupes scolaires, hôpitaux...). Le film s'achève par les vues de la jonction de deux cortèges ouvriers où se mêlent drapeaux rouges et drapeaux tricolores et par le plan d'une affiche revendicative de la C.G.T. et le plan d'un bulletin d'adhésion.

 

Savamment écrit et rythmé, bien monté et interprété par des acteurs professionnels, "Horizons..." utilise des sources particulièrement diverses (photos, films, chansons...) ainsi que d'ingénieux procédés narratifs : flash-back, discours illustrés, reconstitutions, plongée en abîme, liens sonores et musicaux (rôle important de l'accordéon). Cette fiction syndicale dresse le portrait d'une C.G.T. ouvriériste, « classe contre classe », anti-américaine et fortement engagée dans la « bataille de la paix », si déterminante durant la guerre froide. La longue évocation de 1936 relève toutefois des intentions unitaires.

 

 

- La vidéo

Le front populaire..... HORIZONS !

Pour visionner la vidéo, cliquez ICI

 

 

- Sur le document

  • Réalisation collective : Paula et Faby Neurisse, Robert Ménégoz, Henri Aisner, Marc Maurette...
  • Générique : «La Confédération Générale du Travail présente Horizons... Ce film a été réalisé pour le XXIXème congrès de la C.G.T. avec le concours de la Fédération du Spectacle et la participation d'écrivains, d'artistes, de musiciens, de techniciens, d'ouvriers du cinéma et de travailleurs dévoués à cause de la classe ouvrière. Chœurs de la Chorale Populaire de l'Union des Syndicats de la Région de la Seine».
  • Acteurs : Pierre Asso (dans le rôle de Lambert-Ribot, du comité des Forges), Paul Frankeur (le délégué ouvrier de 1953), Michel Piccoli (un ouvrier), Benoît Frachon dans son propre rôle, Pierre Trabaud, Jean Vigneron....
  • Commentaire écrit et lu par Louis Aragon.
  • Opérateurs : André Dumaître et de nombreux techniciens C.G.T..Personnalités : Maurice Thorez, Ambroise Croizat, Boussac, Aga Khan, Alain Le Léap, Lénine, Staline, Benoît Frachon, Paul Reynaud, Philippe Pétain, Georges Bonnet, Léon Blum, François De La Rocque, Bénito Mussolini, Adolf Hitler...
  • Événements, lieux et personnes cités : les Canuts, la Commune, création de la C.G.T., 1906, 1917, crise de 1929, montée du fascisme, 1934, 1935, 1936, défaite de 1940, Montoire, grève de 1941, conquêtes sociales de la Libération, grèves de 1947, 1948 et 1951

 

Pour en savoir plus :

- Les 80 ans du Front Populaire… Et maintenant ?

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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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