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14 janvier 2022 5 14 /01 /janvier /2022 20:38
QUE FAIRE ? Jean-Luc Mélenchon : « Il y a bascule : c’est maintenant que ça se joue »

" Ceux qui font des révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau ![0] "...

 

Depuis plus de dix ans, Jean-Luc Mélenchon prône la « révolution citoyenne ». La formulation vient de Rafel Correa, élu président de l’Équateur en 2007 : durant son investiture, l’intéressé l’avait présentée comme un « changement radical » visant à tourner la page du néolibéralisme.

 

  • Après avoir rassemblé près de quatre millions de voix autour de sa candidature à la présidentielle de 2012, le leader du Front de gauche a cofondé le mouvement La France insoumise : en 2017, ce sont sept millions de Françaises et de Français qui ont voté pour celui dont le programme est, notamment, axé sur le « partage des richesses », la « planification écologique », la « sortie des traités de l’Union européenne » et la fin de la Ve République.
  • Il n'adhère pas au PCF en raison du refus de celui-ci de condamner l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie en 1968 pour mettre fin au printemps de Prague[1], un événement qui, selon ses propos, le marque plus politiquement que Mai 68 et fut l'une des causes de son adhésion à l'OCI
  • Dirigeant local, dans sa jeunesse, de l’Organisation communiste internationale — une formation trotskyste —, Mélenchon avait rallié le Programme commun porté par le Parti communiste et le Parti socialiste, avant de quitter ce dernier pour ressusciter ce qu’il appelait alors « l’autre gauche ». C’est désormais « le peuple » que son mouvement entend mobiliser.

 

Sources : Revue-Ballast | mis à jour le 11/01/2022

- Ballast : Depuis 2009, vous appelez à la « révolution citoyenne ». C’est une stratégie qui rompt à la fois avec le modèle révolutionnaire historique et la gauche social-démocrate. Sur quoi se fonde-t-elle ?
Jean-Luc Mélenchon : Une stratégie doit avoir une base matérielle dans la société. Dès lors, une stratégie révolutionnaire doit commencer par répondre à la question : qui est l’acteur révolutionnaire ? De la réponse à cette question dépendent les formes d’organisation et d’action. J’ai appartenu pendant longtemps à une école de pensée pour qui le salariat était l’acteur exclusif de la révolution. On allait donc à sa rencontre. Nous pensions l’action en fonction du lieu et de l’organisation du travail des salariés. Je prends l’exemple de la révolution prolétarienne car c’est dans cet espace conceptuel que la pensée sur les révolutions est la plus fournie.

 

Depuis la victoire de la révolution bolchevik, nous disposons d’un ample matériel de discussion. Tous les dirigeants du mouvement ouvrier se sont exprimés, ont écrit ou parlé sur le sujet. Par contre, en 1789, l’étude du processus révolutionnaire n’était pas au cœur des préoccupations des révolutionnaires eux-mêmes. Ici et là, dans un discours ou deux de Robespierre ou de Saint-Just, on trouve quelques considérations sur la forme de l’action révolutionnaire ou sur ses développements. Par exemple, la fameuse affirmation de Saint-Just toujours si exacte : « Ceux qui font des révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau. » Ou son évaluation : « La Révolution est glacée[1] ». Ce sont des analyses sur l’état de la révolution permettant la pensée stratégique. Pourtant, le rôle de l’action des sections de sans-culottes[3] n’occupe aucune place dans la pensée des dirigeants. Or ce sont elles qui imposent un triple pouvoir : monarchie et système féodal/assemblée/sections. Dans les sections se trouve une forme de vérité sur l’acteur révolutionnaire de 1789. Évidemment, aujourd’hui, cet acteur ne peut être le même qu’à l’époque, ni à celle de la révolution prolétarienne.

 

L’organisation générale de la production, la division du travail, la part des branches d’activité : tout est changé. Le capitalisme, puis le capitalisme financier, ont notamment réduit la paysannerie à la portion congrue. Elle a été liquidée comme classe sociale. Ce n’est pas une petite évolution ! Autrefois, on ne pouvait élaborer une théorie de la révolution socialiste sans prendre en compte les paysans. Un nombre considérable de congrès de gauche se sont déroulés sur le thème de l’alliance avec la paysannerie. Et qui dit paysannerie dit propriété d’un moyen de production : la terre elle-même. Ce n’était pas un petit défi ! Aujourd’hui, nous faisons face à une grande homogénéisation sociale. Les libéraux pensent que nous sommes tous connectés et emmaillotés par le marché. En fait, nous sommes tous dépendants des réseaux collectifs et cette dépendance institue un acteur social nouveau. C’est la thèse centrale de ce que j’appelle « l’ère du peuple[4] ». L’acteur révolutionnaire de notre époque est le peuple.

 

 

- Ballast : Comment le définissez-vous, justement ?
Jean-Luc Mélenchon : Le peuple se définit comme l’ensemble de tous ceux qui ont besoin des grands réseaux collectifs pour produire et reproduire leur existence matérielle : eau, énergie, transports, etc. La nature de la relation à ces réseaux, privés ou publics, détermine la forme et le contenu des luttes, et d’une façon générale la lutte révolutionnaire. On réclame l’accès ou on dénonce l’impossibilité d’accès à tel ou tel réseau : ainsi, quand on augmente le prix du carburant, on ne peut plus se déplacer, donc on n’a plus accès aux réseaux — ça donne les gilets jaunes. Un autre exemple : l’augmentation du prix des transports en commun, ça donne la révolution chilienne en 2019[5]. On pourrait multiplier les exemples avec le Venezuela, l’Équateur ou le Liban.

 

La coupure d’accès aux réseaux agit comme un déclencheur intersectionnel de toute la pile des contradictions qui, jusque-là, allaient chacune dérivant dans leur coin. Mais il y a aussi dans ce peuple une caractéristique contre-intuitive : plus il y a de monde, plus il y a de peuple, plus il y a dans le même temps individuation. Le peuple de la révolution citoyenne se tient à l’intersection de ces deux grandes idées : le collectif par nécessité, l’individuation par réalité. Elles se rejoignent dans la volonté d’auto-contrôle. La révolution citoyenne dit partout : « Nous voulons contrôler. » Que ce soit au Soudan ou au Liban, nous observons ces mêmes dynamiques internes. À cette étape, compte tenu du nombre d’observations faites depuis le début du millénaire, nous pouvons dire que nous disposons d’une phénoménologie[6] de la révolution citoyenne.

 

 

- Ballast : Quels sont les contours de cette phénoménologie ?
Jean-Luc Mélenchon : Nous avons pu dégager quatre marqueurs. Premièrement, l’acteur populaire se désigne lui-même comme « peuple ». Il revendique le terme dans ses slogans. Deuxièmement, cette auto-désignation s’accompagne toujours de symboles qui viennent conforter l’acteur et sa légitimité. C’est une affaire de visibilité : gilet jaune, jaquette violette, une couleur, une fleur. C’est un facteur anthropologique plus fort qu’il n’en a l’air. Cela remplit la même fonction que l’uniforme ou la scarification. Troisièmement, le peuple auto-désigné mobilise systématiquement le drapeau national.

 

 

- Ballast : Doit-on l’entendre comme une forme de nationalisme ?
Jean-Luc Mélenchon : Non. On peut même dire que ça n’a rien a voir.

 

 

- Ballast : L’extrême gauche, dans sa grande majorité, l’analyse pourtant ainsi.

Jean-Luc Mélenchon : J’invite mes camarades d’extrême gauche à briser le mur qu’ils ont eux-mêmes construit. Le drapeau national n’est pas synonyme de nationalisme chauvin. C’est une confusion. Je vous mets au défi de trouver un rassemblement populaire à portée révolutionnaire où l’on ne trouve pas, du Soudan à l’Amérique latine, le drapeau national. Le peuple s’empare du drapeau national pour dire aux dirigeants : « Nous sommes le pays, pas vous. » Une autre façon de dire « Tout est à nous ». C’est un symbole démocratique et dégagiste. La Révolution française de 1789 crie à Valmy[7] « Vive la nation ! », par opposition à « Vive le roi ! ». C’est autant une revendication qu’une affirmation identitaire très politique : la nation, c’est le peuple souverain. De même pour la Commune de Paris face aux Prussiens.

 

Du fait de son contenu et de sa revendication de souveraineté citoyenne, le processus de la révolution citoyenne remet en cause la légitimité de ceux qui sont aux commandes. C’est un phénomène de transcroissance[8] du processus révolutionnaire, passant du terrain social au terrain démocratique. Léon Trotsky avait bien décrit ça dans les conditions de la révolution prolétarienne. Au fond, dans les révolutions, il n’y a qu’une question posée : « Qui exerce le pouvoir ? » C’est pourquoi la révolution citoyenne se présente comme un double pouvoir. Celui des ronds-points face à celui de l’État. Pour finir, l’identité sociale du gouvernant suffit à résumer la société qui se met en place.

 

 

- Ballast : Vous revendiquez l’échelle nationale comme l’espace de la transformation sociale et vous cherchez à construire une identité émancipatrice « nationale-populaire », au sens du communiste Antonio Gramsci[9]. Vous ne vous bornez pas seulement à constater ce sentiment patriotique…
Jean-Luc Mélenchon : La nation est aujourd’hui l’horizon de la souveraineté populaire. On peut en rêver d’autres, transnationaux, mais ils sont aujourd’hui inexistants. On ne peut pas uniquement penser la démocratie dans des termes abstraits, sans réalité matérielle. La démocratie a sa possibilité d’exercice de masse inscrite dans l’État-nation à l’instant où nous parlons. Le sentiment patriotique dont je me réclame est celui-ci : il est lié à l’idée républicaine, à l’idée de la souveraineté populaire comme pierre angulaire de la nation. En France, plus qu’à d’autres endroits, il est facile d’identifier le projet national à notre camp. Nous avons un drapeau et un hymne issus d’une révolution populaire. Notre devise dit « Liberté, Égalité, Fraternité ». La nation, chez nous, procède de la République — et non l’inverse. Cela signifie qu’être français n’est pas une religion, une couleur de peau ou même une langue. La nation française peut accueillir la créolisation[10] puisque son unité repose sur des principes. D’ailleurs, on retrouve les symboles nationaux dans tous les grands moments récents de pouvoir populaire en France : la Révolution française, bien sûr, mais aussi la Commune de Paris ou la Résistance et la Libération. On a parfois du mal à sortir d’une image faussée des événements.

 

 

- Ballast : Prenons la Commune de Paris.
Jean-Luc Mélenchon : Toute l’extrême gauche la célèbre. Karl Marx la tenait pour « la forme politique enfin trouvée qui permettait de réaliser l’émancipation économique du travail[11] ». C’était une révolution citoyenne ! Les communards voulaient tout contrôler. Ma thèse, d’ailleurs, c’est qu’il n’a jamais existé que des révolutions citoyennes. Elles ont utilisé des méthodes différentes et présenté des programmes différents selon le niveau de développement des forces productives. Il faut se départir d’une version mécaniste du marxisme où le prolétariat accomplit par nécessité le destin du développement des forces productives, comme une sorte de simple accoucheur de l’Histoire dont le parti est le forceps. Cette explication du processus révolutionnaire est trop sommaire. D’ailleurs, il n’y a même pas chez Marx de description de ce qu’est un processus révolutionnaire ! La seule fois où il en parle, c’est pour comparer la révolution à un phénomène naturel, une éruption volcanique. À défaut, notre camp a longtemps pris la révolution de 1917 comme archétype. Ce qui a conduit à surévaluer l’importance du parti. Je n’y crois pas. Le moment clef de cette révolution est la discussion de dernière minute entre Lénine et Trotsky pour savoir qui va faire le coup d’État. Le parti, dit Lénine. Il redoute les conciliateurs de son entourage, lesquels ne jurent que par « la démocratie socialiste » en lien avec les gouvernants. Le Congrès panrusse des Soviets[12], dit Trotsky. La révolution d’Octobre est l’expression d’une légitimité démocratique : celle des Soviets. Pour moi, le moment est fondateur !

 

 

- Ballast : Qu’avez-vous à reprocher à la conception léniniste du parti ?

Jean-Luc Mélenchon : Son succès vient de la victoire du parti bolchevik dans la guerre civile russe. Mais, au départ, il s’agit bien d’une révolution citoyenne. Que veulent les Russes en 1917 ? Que la guerre s’arrête. Ils ne comprennent pas pourquoi les dirigeants ne mettent pas un terme à un conflit impossible à gagner ou à perdre. Ils ne veulent plus mourir pour rien. L’événement déclencheur de la révolution russe, ce sont les trois jours de suite de manifestation des femmes — contre l’avis de tous les partis révolutionnaires. L’effondrement de la cosaquerie[13], qu’on a envoyée pour leur tirer dessus, provoque, par effet domino, l’effondrement de l’État tsariste. Le parti bolchevik finira par emporter la mise uniquement parce qu’il est le seul, d’un bout à l’autre, à vouloir arrêter la guerre. Puis la révolution russe bascule elle-même dans la guerre civile lorsque les bolcheviks décident de dissoudre l’Assemblée constituante. Ce n’est pas une petite question. Il faut lire les écrits de Rosa Luxemburg[14]. Elle comprend que le processus d’agitation démocratique est une condition de la durée et de l’accomplissement de la révolution.

 

Les bolcheviks pensent que la direction du parti est suffisante. Cette conception avait été très bien critiquée par Trotksy dès 1905. Il nomme ça le « substitutisme[15] » : le parti remplace la classe, le comité central remplace le parti et le secrétaire général finit par remplacer le comité central. C’est exactement ce qui s’est passé. C’est la cause de la rupture du congrès de Tours[16]. Il faut d’ailleurs lire le discours de Léon Blum[17]. Qu’y dit-il ? Qu’il est favorable à la prise du pouvoir « par tous les moyens, y compris les moyens légaux ». Il dit également qu’il est « bien sûr » favorable à la dictature du prolétariat. Donc, qu’est-ce qui le différencie, en tant que socialiste, de ceux qui deviendront les communistes ? Une seule chose : la manière de diriger le parti. À mes yeux, l’extrême gauche reste captive d’une mythologie révolutionnaire qui n’est pas le cœur des événements politiques : barricades, affrontements armés ponctuels entre les possédants et la masse des déshérités. Or ça ne s’est jamais passé ainsi. Relire l’ensemble des révolutions à l’aune des critères que nous avons posés dans le cadre d’analyse de la révolution citoyenne permet en revanche une meilleure compréhension de la réalité d’un processus révolutionnaire.

 

 

- Ballast : Vous remontez ainsi jusqu’à quelle révolution ?
Jean-Luc Mélenchon : Même au XIVe siècle chez Étienne Marcel, on peut repérer ces mécanismes[18] ! Pour décrire la dynamique interne des révolutions citoyennes, deux concepts empruntés au trotskysme sont utiles. Il y a d’abord le mécanisme de « révolution permanente[19] ». Le processus révolutionnaire produit un effet d’auto-entraînement : « Puisqu’on a fait ça, pourquoi on ne ferait pas ça ? » Ensuite, il y a le phénomène de transcroissance des revendications sociales en revendications démocratiques, ou l’inverse. C’est pourquoi les révolutions citoyennes débouchent sur des assemblées constituantes. Pour continuer à emprunter à Trotsky, on pourrait dire que L’Avenir en commun[20] est un programme de transition : il rompt avec la société actuelle sans dire quelle société il compte instaurer, en faisant confiance à l’Histoire pour répondre à la question. Ce n’est pas une ruse propagandiste. C’est un alignement sur la dynamique réelle des processus révolutionnaires citoyens.

 

 

- Ballast : Et quelle est donc la quatrième caractéristique de la révolution citoyenne ?
Jean-Luc Mélenchon : L’anonymat. Personne n’est autorisé à représenter les autres. Il n’y a pas de centre de décision. Tout mandat est révocable sur-le-champ. Ce peut d’ailleurs être la difficulté fatale de ce type de mouvements. Cette caractéristique est liée au haut degré de connexion qu’on y repère également : tout le monde a un smartphone. Souvenez-vous que la taxe sur les échanges WhatsApp a déclenché la rupture populaire et la révolution au Liban en 2019[21]. Cette omniprésence du réseau numérique, on la repère systématiquement depuis les révolutions citoyennes du Maghreb. Cela ne signifie pas que le numérique provoque la révolution. L’outil est investi par la réalité du monde en réseau, c’est elle qui s’exprime à travers des outils.

 

 

- Ballast : Vous parlez de « difficulté fatale ». Contrairement à une large partie de la gauche radicale, soucieuse d’horizontalité démocratique, vous considérez que le ou la leader occupe une fonction stratégique et progressiste. Pourquoi ?

Jean-Luc Mélenchon : Il y a un rôle démocratique du leader. Le tribun met en mots les idées des autres. Il les représente à la tribune. Et, souvent, le fait d’entendre ses idées, ses expériences, ses affects prononcés sous une forme articulée et intelligible produit un effet non négligeable de catharsis. Le discours du tribun va rendre visible le caractère partagé de ce que l’on pensait personnel. Il fait passer de l’individuel au collectif. L’action du leader peut conduire à une mise en mouvement et, donc, à une réappropriation populaire du politique.

 

Prenons l’archétype du leader populiste de gauche : Chávez dans les années 2000. Beaucoup de Vénézuéliens des barrios [quartiers populaires, ndlr] découvraient la politique avec Chávez à la télévision et finissaient par créer des conseils de quartiers. Le contact avec le leader avait un effet d’approfondissement de la démocratie. La méfiance ou le déni de ce phénomène vient d’une vision du combat politique comme quelque chose de désincarné. Mais c’est l’inverse. Il n’y a pas d’un côté les vilains affects et de l’autre le pur monde des idées rationnelles. Les affects et les idées sont les deux aspects d’une seule et même réalité. Les affects sont les idées en mouvement chez chaque individu. La relation affective au leader n’est pas forcément un fanatisme obscurantiste et autoritaire. Cela peut aussi être une façon pour les personnes engagées de se représenter la force collective à laquelle ils s’identifient. Et dans ce cas, c’est un moteur démocratique puissant. Dans les faits, toutes les organisations sont identifiées par un leader. Mais nous n’en finissons plus de payer les crimes du culte de la personnalité qui s’est observé dans le stalinisme et le maoïsme…

 

 

- Ballast : Pour répondre à cet ensemble de caractéristiques et d’évolutions, comment en venez-vous à passer du parti (le Parti de gauche) au mouvement (La France insoumise), comme forme d’organisation ?

Jean-Luc Mélenchon : En tâtonnant à partir de notre analyse matérialiste des nouvelles conditions des révolutions, « l’ère du peuple », et de la phénoménologie de la révolution citoyenne. Restait à saisir de quelle manière sa victoire serait possible et quels pourraient en être les points d’appui. Le mode d’organisation dépend des conditions matérielles d’existence et d’organisation de l’acteur révolutionnaire lui-même. L’ère du parti correspondait à celle du chemin de fer, du téléphone filaire et de l’imprimerie. Le journal est au cœur du parti. C’est lui qui dit la vérité ou provoque l’étincelle. Il doit édifier, rendre les événements compréhensibles et unifier le prolétariat dans la bonne ligne et la bonne stratégie. Le journal suppose un organe de direction qui décide de ce qu’il y a dedans. Il imprime un rythme particulier, quotidien et, du coup, en retard d’une journée sur les événements. Sa diffusion repose sur le chemin de fer. Le parti correspond à une classe organisée et hiérarchisée par le travail, concentrée dans des lieux précis — les usines — raccordés par le journal et le chemin de fer. En face de quoi, l’ennemi avait ses propres appareils idéologiques, sa propre organisation, sa propre centralisation : le contremaître, le curé. Mais, désormais, le nouvel acteur social dispose d’une autre organisation et surtout d’une interconnexion rendue possible par le numérique. Il n’est pas composé uniquement du prolétariat ouvrier mais aussi des chômeurs, des ouvriers, des retraités, des étudiants. Le combat politique, lui, dispose maintenant de vidéos à diffusion instantanée. De notre côté, nous avons donc développé une application : Action Populaire[22].

 

La plateforme est le mouvement et le mouvement est la plateforme. C’est une situation historique assez inédite : le centre politique est relié individuellement avec chacun de ses membres et les membres du mouvement sont reliés entre eux horizontalement. Le mouvement correspond à la forme de l’acteur, et il a les moyens de cette forme. Elle s’exprime pleinement par la plateforme numérique.

 

 

- Ballast : Le mouvement permet-il une plus grande diversité idéologique parmi les militants ?
Jean-Luc Mélenchon : Notre ligne, c’est l’action. C’est elle qui fédère, et non la théorie. Tu es marxiste ou chrétien, musulman ou juif, ça ne concerne pas le mouvement. Ce qui compte c’est ce qu’on va faire ensemble. Point. Notre démarche s’apparente ici à la tradition trade-unioniste des syndicats, fédérant sur des mandats. Voilà pourquoi nous ne croyons plus à la forme bolchevik du parti « d’avant-garde », qui sera toujours substitutif.

 


- Ballast : Le marxisme et l’anarchisme appellent depuis toujours, en dépit de divergences quant à la temporalité, au dépérissement et à la destruction de l’État. C’est un mot d’ordre que vous ne reprenez jamais. Vous en êtes même un fervent partisan. Pourquoi ?
Jean-Luc Mélenchon : L’État d’aujourd’hui, il est vrai, est la structure d’organisation d’un modèle social et de sa conservation. Qu’on veuille en finir avec l’État sous sa forme actuelle ne me choque pas. Ce qui me pose problème, c’est qu’on ne me dise pas quoi mettre à la place. Car nous avons besoin d’un grand outil collectif d’exécution des décisions : l’État, donc. Prenons la planification écologique. Comment voulez-vous l’entreprendre sans un État ? J’entends en revanche discuter la place singulière de la machine de l’État dans le processus décisionnaire.

 

 

- Ballast : Vous avez l’image d’un jacobin centralisateur.

Jean-Luc Mélenchon : Yannick Jadot m’a qualifié de jacobin dirigiste rouge-vert à propos de la planification écologique. Puis il a fini par dire lui-même qu’il fallait un « État décidant des orientations » pour la faire. Ce n’est pas ma version. Je pense que la planification écologique et ses objectifs doivent émaner des communes, des organisations syndicales, des coopératives et même des organisations patronales — puisque nous mettons en place une économie mixte, non entièrement socialisée. Évidemment, l’Assemblée nationale aura aussi un rôle à jouer dans le processus. Mais non comme la technostructure qui impose tout. Je suis pour l’extinction de cette forme particulière d’État. Et plus spécialement encore de l’État construit par monsieur Macron : c’est la pire version de l’État. Il est rabougri sur les fonctions régaliennes et, pour le reste, il nie sa spécificité en confiant la direction des administrations centrales à des cadres du secteur privé. Je suis toujours aussi allergique aux récitations girondines.

 

Mais nous avons été amenés à repenser le rapport entre la forme de l’État et des institutions à partir du cas corse. Disons même que nous sommes repartis à zéro. Quand la Corse désigne trois députés autonomistes sur quatre et élit deux fois de suite une assemblée à majorité autonomiste et indépendantiste, même si vous aimez d’amour fou l’idée républicaine et révolutionnaire de l’État unitaire, il faut s’interroger. Face à pareil résultat, que faire ? déployer la force ? pas question. Envoyer la troupe, je ne le ferai jamais. Car si on le fait, on a déjà perdu.

 

L’expérience de la Nouvelle-Calédonie le montre. Alors prenons acte : la France n’est plus un État unitaire du point de vue de l’organisation de son administration. La Polynésie française a son gouvernement ; le territoire de la Nouvelle-Calédonie ne correspond à aucune autre structure comparable ; la Martinique a une assemblée territoriale alors que la Guadeloupe et la Réunion en comptent deux. Personne ne peut prétendre construire la France du XXIe siècle sans tenir compte de ça. Donc pour les Corses, je suis prêt à accepter le statut d’autonomie prévu par l’article 74 de la Constitution[23].

 

 

- Ballast : Au début des années 2000, le sous-commandant Marcos[24] affirmait que « le centre du pouvoir n’est plus dans les États nationaux ». Qu’il ne servait donc plus à rien de « conquérir le pouvoir ». Est-ce la raison pour laquelle, en dépit de l’intérêt qu’on vous connaît pour les expériences progressistes latino-américaines[25], vous ne parlez jamais de l’expérience zapatiste au Chiapas[26] ?
Jean-Luc Mélenchon : D’abord, je dois rappeler à vos lecteurs que cet intérêt s’explique par le fait que c’est en Amérique latine que la chaîne du néolibéralisme a rompu, et nulle part ailleurs dans le monde. Ensuite, il est vrai que je connais moins l’expérience zapatiste. Je me suis d’abord intéressé à la formation, au Brésil, du Parti des travailleurs[27] [en 1980, ndlr]. Il résultait d’un front de petits partis et a donné naissance, dans toute l’Europe, à des répliques. Syriza en Grèce, Izquierda Unida en Espagne, Die Linke en Allemagne. Et, en France, le Front de gauche. Ce modèle s’est répandu, contrairement au modèle zapatiste. Même si j’admets que celui-ci a pu féconder des formes libertaires ici et là, notamment au sein des mouvements zadistes : il est une réanimation du courant anarchiste, autrefois extrêmement puissant, que ce soit en Espagne ou en France. La victoire marxiste n’y a pas été aussi totale qu’on le raconte.

 

[Stéphane Burlot | Ballast]

 

- Ballast : Mais pourquoi avoir, depuis votre jeunesse trotskyste, dirigé votre attention sur les formations de masse et non sur les expériences plus marginales de sécession, d’autonomie ?
Jean-Luc Mélenchon : Je vous le dis franchement : je ne critique pas ces expériences. Que chacun avance sur son chemin. Dans tous les cas, ça féconde l’espace global. J’ai connu la lutte révolutionnaire sous la forme où tout dépendait de la définition d’une — et une seule — ligne et de la — et la seule — stratégie victorieuse. Ce n’est plus ma conception. Je crois à un autre mécanisme, « intersectionnel » en quelque sorte. D’abord, construire ou s’appuyer sur des hégémonies culturelles à bords flous : elles finissent par former des grandes plaques qui s’articulent les unes aux autres puis produisent, comme propriété émergente, un désir d’accomplissement sur lequel s’appuie la stratégie révolutionnaire. Raison pour laquelle, dans le cadre de la présente campagne présidentielle, je ne dis pas de mal des autres — à part des sociaux-démocrates, mais c’est à la portée de tout le monde. (rires) Je crois que chacun élargit la plaque sur laquelle il se trouve.

  • Prenons un exemple qui vous paraîtra très éloigné : Montebourg. Il n’empêche. Quand il plaide pour la souveraineté, ça alimente la critique du capitalisme mondialisé qui, lui, ne fonctionne que sur la délocalisation et l’allongement des chaînes de production. C’est positif, nonobstant mes critiques sur le caractère profondément insoutenable de ses récents propos sur les immigrés.
  • Deuxième exemple : Jadot. Il se déclare en faveur du protectionnisme. Très bien. J’embraie : le protectionnisme est impossible dans le cadre des traités européens. Il faut donc choisir. Mais sa déclaration contribue à l’hégémonie de nos thèmes.

Contrairement aux zapatistes, je considère qu’il faut conquérir le pouvoir d’État par les élections. Cela peut permettre de faire avancer de manière décisive les conditions d’existence du peuple. Aussi bien sous l’angle du ventre que de la tête. Seuls les pouvoirs de gauche répandent l’éducation, laquelle élève le niveau de compréhension et de conscience de la société. Je crois à ça et refuse de renoncer à cette conquête.

 

 

- Ballast : La conquête du pouvoir d’État compte elle-même deux lignes divergentes au sein du mouvement pour l’émancipation. La vôtre, électorale et non-violente, et celle qui promeut l’affrontement physique avec les forces du capital et de l’État. Vous avez toujours clamé votre hostilité à la violence. Les gilets jaunes ont pourtant amené plus d’un citoyen à se dire que, tout compte fait, seule la violence permet de se faire entendre…

Jean-Luc Mélenchon : Mon rôle est de répéter, en effet, fort de l’expérience de nos camarades en Amérique latine, que la violence révolutionnaire conduit à l’échec. Bien sûr, il y a l’exception cubaine. Mais les tentatives de sa reproduction ont toutes échoué et cette histoire s’est soldée avec la mort du Che.

Mais je tire d’abord mon enseignement de la lutte contre Pinochet : si les meilleurs d’entre nous tombent les armes à la main, et ce sont toujours eux qui disparaissent les premiers, il ne restera que les moins actifs pour mener la révolution. Le MIR[28], dont j’ai été membre en France, a compté des combattants héroïques et ceux-là sont morts dans des proportions effroyables. Or, à mes yeux, les individus sont centraux dans l’Histoire. Quand, dans le cadre d’une révolution, il ne reste plus que des bureaucrates qui n’ont pour aspiration que de voir tout s’arranger, quel qu’en soit le prix, vous n’avez plus de force révolutionnaire. Les militants qui étaient prêts à risquer leur vie étaient aussi ceux qui savaient combien il est vital pour les révolutionnaires d’être parmi le peuple comme un poisson dans l’eau.

Ceci posé, je distingue deux choses :

  • la violence comme stratégie révolutionnaire ;
  • et la violence qui surgit au cours d’épisodes de lutte.

Et je suis d’accord avec votre observation : oui, des gens ont dit que casser, il n’y a que ça qui paie. Car c’est bel et bien ce qui s’est produit avec les gilets jaunes : le gouvernement a lâché dix milliards d’euros. Mais ce n’était pas une stratégie pensée, théorisée. La violence a été sporadique. Je reste donc sur ma position. D’autant plus que la violence isole le processus révolutionnaire en le divisant. Quand surgit la violence en manifestation, on ne vient plus avec les landaus et les enfants. On constate aussi le retrait des femmes. Or la présence des femmes, en masse, est un élément central de la révolution citoyenne. Mais j’ajoute : jamais vous ne me trouverez en train de hurler avec les loups.

  • Je ne supporte pas l’injonction à condamner ceux que l’on désigne comme violents.
  • Je refuse de contenter l’effarouchement bourgeois.

La violence est d’abord celle des maîtres. Le bourgeois condamne-t-il, lui, la violence sociale ? L’œil arraché ? C’est pourquoi aussi je n’ai pas critiqué les ZAD sur ce terrain. Je tiens le même raisonnement pour Cuba. Je ne crois pas du tout au parti unique : à mes yeux c’est une forme très inefficace de gouvernement du peuple. Il faut de la contradiction. Du reste, il n’est pas marxiste d’imaginer une société sans contradictions. Pour autant, j’assure que les Cubains ont accueilli, soigné et protégé nos camarades. Je répète donc partout : je critiquerai Cuba, si besoin, dès que les États-Unis d’Amérique lèveront leur embargo.

 

 

- Ballast : En 2014, lors d’un hommage que vous avez rendu à Jaurès, vous avez décrit l’écosocialisme[29] comme la doctrine qui devrait guider le siècle à venir. On a pourtant constaté que vous ne mobilisez plus cette notion. Pour quelle raison ?
Jean-Luc Mélenchon : C’est vrai. Je trouve que le mot « socialisme » introduit une confusion. Il faut passer des heures à dire ce qu’il est et ce qu’il n’est pas.

 

 

- Ballast : Du fait du Parti socialiste ?
Jean-Luc Mélenchon : En France, oui. Et lorsque vous allez dans les pays qui ont vécu sous l’autorité du pacte de Varsovie et de l’URSS[30], c’est imprononçable. Bien sûr, je n’ai pas de problème avec le concept ; j’en suis même un héritier. Mais hériter, c’est aussi se projeter. Aujourd’hui, je préfère me décrire comme « collectiviste ». L’esprit public a massivement intégré l’idée de bien commun. Même la jeunesse qui n’est pas de notre bord se revendique de l’écologie. C’est une différence colossale d’avec les années 1990, où on ne pouvait pas prononcer le mot « capitalisme » sans que tout le monde rigole. C’est une évolution considérable. Ce collectivisme spontané correspond à mes yeux à la situation de crise résultant du dérèglement climatique. J’en ai trouvé l’analyse du côté de Pablo Servigne[31] et de son livre, L’Entraide. Certes, il est de tradition anarchiste et non « populaire de gauche ». Mais je me ressource souvent auprès d’auteurs anarchistes. Leur critique décapante m’aide volontiers à réfléchir.

 

 

- Ballast : C’est la raison pour laquelle, en fondant le Parti de gauche, vous revendiquiez l’héritage libertaire « à votre manière » 

Jean-Luc Mélenchon : Je le revendique et j’y crois ! Le message de Servigne est essentiel : si on entre dans la crise avec la mentalité de la société libérale, elle sera empirée. D’où le mot « collectivisme » : il vise à développer l’alternative « Tous ensemble ou chacun pour soi ». Le mot ne me paraît pas contradictoire avec l’écosocialisme. C’est un « mot-obus », dont j’ai emprunté la méthode à Paul Ariès[32] — lui a mis en circulation « décroissance ». J’ai commencé à le tester à l’Assemblée : ça a bien hué du côté de la droite. (rires) On me dit parfois que « collectivisme » sonne encore pire que « socialisme » : je fais le pari inverse. Il colle bien avec un certain esprit de l’époque. Et comme on ne l’emploie plus depuis longtemps, il est mûr pour réapparaître ! Mon rôle, c’est de transférer les braises vers le nouveau foyer. On a sorti les braises de sous la cendre et on a repris la guerre du feu un peu plus loin. En ce sens, on peut même dire que nous avons sauvé les braises.

 

 

- Ballast : Vous avez l’habitude de dire qu’une société ne peut pas fonctionner sur le mode de l’assemblée générale permanente. Cela signifie-t-il pour autant que la démocratie représentative soit le terminus de l’émancipation ? Ne peut-on pas concevoir des formes de démocratie plus directe et moins parlementaire ?
Jean-Luc Mélenchon : C’est un débat posé à chaque séquence révolutionnaire. Il est clair que nous ne pouvons pas en rester à la démocratie représentative telle qu’on la pratique. À La France insoumise, nous avons provisoirement tranché en disant que ce sera à l’Assemblée constituante nouvellement élue de penser le prochain système institutionnel. Il y a deux visions possibles de la Constituante : révolutionnaire ou avant-gardiste. Autrement dit, prendre acte du résultat populaire ou dire à l’avance de quel régime elle devra accoucher. Il nous faut composer avec deux choses : garantir un système institutionnel stable et permettre au peuple d’intervenir en toute occasion. Cette possibilité permanente, c’est l’objectif du RIC[33] et du référendum révocatoire, que nous proposons. La discussion que nous avons là était également impossible dans les années 1990 ! Avoir mis dans le débat public l’idée de Constituante et d’implication populaire permanente, vous n’imaginez pas quelle victoire c’est. Nous commençons à reconstituer une hégémonie collectiviste. Cela étant, nous sommes 67 millions dans ce pays : nous ne pourrons pas voter à main levée à la manière des cantons suisses d’autrefois ni rejouer la pratique des assemblées de village traditionnel. Les outils modernes pèseront peut-être dans ce débat. La question du vote obligatoire se posera également.

 

 

- Ballast : Vous y êtes favorable, n’est-ce pas ?
Jean-Luc Mélenchon : Oui, libre à 16 ans et obligatoire à partir de 18 ans. Et avec prise en compte du vote blanc. Et s’il y a 50 % de votes blancs, l’élection est nulle. En Équateur, ils ont expérimenté de nouvelles modalités. On pourrait apprendre. Les Européens ont l’habitude d’aller aux quatre coins du monde pour expliquer comment on doit faire le socialisme alors qu’ils ont été infoutus de le mettre en place dans un seul pays de l’Union européenne ! Je fais donc confiance aux initiatives qui émergeront.

 

 

- Ballast : Vous avez rappelé votre défense de l’économie mixte et vous évoquez régulièrement la dimension « financière » du capitalisme. Quel est votre horizon : abolir le mode de production capitaliste, en France, ou le borner autant que faire se peut dans une économie mondialisée ?

Jean-Luc Mélenchon : Quand je parle du capitalisme financier, je ne veux pas dire la dimension financière du capitalisme mais le capitalisme dans sa forme actuelle. Le capitalisme n’existe pas en général mais seulement sous des formes historiques données. Depuis les années 1980, nous vivons dans un type particulier de capitalisme où le capital financier commande au reste. Donc j’assume la dimension anticapitaliste de ce que j’ai à faire. Mais L’Avenir en commun[20] est un programme de transition. Il ne propose pas l’abolition de la propriété privée, mais il rompt nettement avec la société du néolibéralisme. La suite n’est pas écrite. Mais, clairement, il ouvre la possibilité d’une société économique qui repose davantage sur la propriété collective que sur la propriété privée, sur la planification que sur le marché, et qui part des besoins plutôt que de l’offre.

 

 

- Ballast : L’économiste Frédéric Lordon[34] s’est fendu d’un travail d’anticipation. Il imagine La France insoumise au pouvoir et prédit : vous ne tiendrez pas deux semaines face à l’Union européenne et à la finance. « Ce sera une tempête spéculative dont on ne peut pas imaginer la force. […] Ce sera 1983[35] fois cinq cents. » Il ne voit donc que deux éventualités : vous « affaler » comme Tsípras[36] ou « la guerre à outrance » contre le capital. Qu’en dites-vous ?

Jean-Luc Mélenchon : Je vais vous citer une phrase de Trotsky reprise par Chávez[37] : « La révolution avance sous le fouet de la contre-révolution. » Je suis en position de force. Si nous ne payons pas, la vie continuera. Nous continuerons à nous lever le matin, à emmener les enfants à l’école et à accomplir toutes les sorties et les activités de la vie sociale, quelle que soit la monnaie qui circule. En face, par contre, ils prennent un risque. Car eux n’auront plus rien si nous refusons de payer. Donc s’ils sont raisonnables, je le serai. Mais je ne cèderai pas. Tsípras n’a même pas essayé de résister. En Argentine, Kirchner[38] n’avait pas cédé, et pourtant ce n’était pas un bolchevik ! Puis Macri[39] a accepté qu’on lui fasse les poches. Je ne nous laisserai pas dépouiller. Je résisterai, je serai légitime à le faire[40]. Et les gens le comprendront. Quels que soient l’agresseur et la forme de l’agression, il lui en cuira.

 

 

- Ballast : Vous n’êtes donc pas inquiet ?
Jean-Luc Mélenchon : Non.

 

 

- Ballast : Face à la progression fascisante que nous vivons actuellement et à la tentation factieuse qui existe au sein de la police et de l’armée, le député Ugo Bernalicis[41] a fait savoir que vous aviez « bien conscience de la situation ». Vivons-nous une période de bascule ?
Jean-Luc Mélenchon : Il y a une bataille. Les plus dynamiques l’emporteront. Mais si nous en sommes là, c’est parce que l’ancienne gauche a explosé en vol. Le réformisme a tenu jusqu’à Lionel Jospin, puis ça a été fini. Le PS a cessé d’assumer la conflictualité sociale. Je m’en souviens puisque j’y étais. On nous vendait une stratégie centriste à la Clinton. Puis les sociaux-démocrates ont répété partout vouloir « faire barrage » à l’extrême droite. Mais ça n’a jamais fait une ligne politique ! Ça tient une demi-élection, et aujourd’hui plus personne ne croit à ça. Tout le monde se moque des congrès de castors.

 

Les sociaux-démocrates n’ont rien fait de la majorité qu’ils ont obtenue, un temps, en Europe : ils ont fait la concurrence libre et non faussée ! Ils ont applaudi des deux mains aux traités. Notre camp n’avait plus de tête : comment s’étonner que d’autres occupent la place puisque la gauche avait abandonné le combat ? Cette bataille entre « eux » et « nous » n’est pas nouvelle : les communistes et les nazis aussi s’arrachaient les suffrages et le leadership ouvrier.

 

  • Partout la gauche a coulé. Mais en France, les Insoumis ont relevé notre camp. Nous sommes aujourd’hui dos au mur, et ce dans toute l’Europe. Oui, il y a bascule. C’est maintenant que ça se joue.

 

 

Notes :

[0" Ceux qui font des révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau ! "...

[1Il n'adhère pas au PCF en raison du refus de celui-ci de condamner l'invasion de la Tchécoslovaquie

[2] « La Révolution est glacée ; tous les principes sont affaiblis ; il ne reste que des bonnets rouges portés par l’intrigue. L’exercice de la terreur a blasé le crime, comme les liqueurs fortes blasent le palais », lit-on ainsi dans les notes de Saint-Just, en 1794, après l’exécution des révolutionnaires « exagérés » (hébertistes) et « indulgents (dantonistes).

[3] Sans-culottes

[4] L'ère du peuple, par Jean-Luc Mélenchon

[5] Manifestations de 2019-2021 au Chili

[6] Observation et description des phénomènes et de leurs modes d’apparition, considéré indépendamment de tout jugement de valeur.

[7] Bataille de Valmy

[8] Trotsky distingue trois aspects de la « révolution permanente » : le premier (opposé à l’étapisme) est la permanence du processus révolutionnaire ou la « transcroissance » de la révolution démocratique en révolution socialiste, pour les pays dits « arriérés ». Le deuxième (opposé à l’étatisme bureaucratique) est la permanence de la révolution socialiste elle-même. Le troisième (opposé au socialisme dans un seul pays) renvoie à la nécessaire extension (sous peine de dégénérescence) de la révolution à l’échelle internationale en raison du caractère mondial de l’économie.

[9Antonio Gramsci

[10] L’écrivain antillais Édouard Glissant la définissait ainsi, en 2005 : « La créolisation, c’est un métissage d’arts, ou de langages qui produit de l’inattendu. C’est une façon de se transformer de façon continue sans se perdre. C’est un espace où la dispersion permet de se rassembler, où les chocs de culture, la disharmonie, le désordre, l’interférence deviennent créateurs. C’est la création d’une culture ouverte et inextricable, qui bouscule l’uniformisation par les grandes centrales médiatiques et artistiques. »

[11La guerre civile en France Association Internationale des Travailleurs

[12] Congrès panrusse des Soviets

[13] Cosaquerie

[14] L’abécédaire de Rosa Luxemburg

[15] Trotsky et le substitutisme

[16] Congrès de Tours

[17] Léon Blum | Discours au Congrès de Tours

[18] Étienne Marcel

[19] Révolution permanente

[20] L'Avenir en commun

[21] Manifestations de 2019-2021 au Liban

[22] Action populaire

[23] article 74 de la Constitution

[24] L’abécédaire du sous-commandant Marcos

[25] Amérique latine : les gauches dans l’impasse ?

[26] 25 ans plus tard : le zapatisme poursuit sa lutte

[27] Parti des travailleurs (Brésil)

[28] Mouvement de la gauche révolutionnaire (Chili)

[29] L'Avenir En Commun un programme écosocialiste ?

[30] Pacte de Varsovie

[31] Pablo Servigne

[32] Paul Ariès

[33] Référendum d'initiative citoyenne

[34] Frédéric Lordon : « La multitude mobilisée en masse est l’unique solution »

[35] 1983 le Tournant de la rigueur

[36] Aléxis Tsípras

[37] Comandante Chávez: A toda Revolución, le hace falta el látigo de la contrarrevolución 'Chaque révolution a besoin du fouet de la contre-révolution)

[38] Néstor Kirchner

[39] Mauricio Macri

[40] NOTRE STRATÉGIE EN EUROPE Appliquer notre programme quoi qu’il en coûte

[41] Ugo Bernalicis

 

Pour en savoir plus :

- Le populisme de gauche, loin alors d’être démagogique, peut coïncider avec la progression de valeurs et d’idées humanistes, promouvant une logique de solidarité entre les êtres humains. 

- JEAN-LUC MÉLENCHON ET LA FRANCE INSOUMISE : AMBITION PRÉSIDENTIELLE ET GUERRE DE POSITION

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2 janvier 2022 7 02 /01 /janvier /2022 14:23
La centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis les pieds dans l’eau après la tempête fin décembre 1999

La centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis les pieds dans l’eau après la tempête fin décembre 1999

Au moment ou la Commission européenne s’apprête, avec le soutien de la France, à classer le nucléaire comme énergie verte[0]... carte sur table à l'adresse de ceux qui défendent le nucléaire au nom de la réduction de l'empreinte carbone du pays !

 

A souligner que les raisons de sortir du nucléaire sont multiples :

  • l'indépendance énergétique : il n'y a pas d'uranium en France, nous l'importons ;
  • la  vétusté des installations : deux d'entre elles (Fessenheim et Bugey) ont plus de 40 ans, treize autres ont plus de 30 ans, parmi lesquelles Tricastin, Gravelines, ou encore Blayais et Paluel ;
  • le manque de sécurité vis à vis des risques extérieurs[01] ;
  • la gestion des déchets : il n’existe toujours pas de solution durable et sûre pour gérer les déchets nucléaires[03] ;
  • le coût de la remise à niveau des installations qui pourrait contribuer à financer la transition énergétique ;
  • la militarisation de l'espace[2] à laquelle participe la France[02] et qui fait des centrales nucléaires des cibles potentielles (il suffirait d’un tir sur la centrale de Nogent et il n’y aurait plus de France. Nous serions totalement désorganisés par le déménagement de 12 millions de personnes) ;
  • le changement climatique qui menace nos installations nucléaires....👇

Lorsque l’on parle de l’énergie nucléaire et de l’évolution du climat, c’est généralement dans un certain contexte : elle peut nous fournir suffisamment d’énergie en remplacement des combustibles fossiles. Et sur le plan de la productivité, les centrales atomiques ont leur mot à dire. Mais l’énergie nucléaire n’est certainement pas le pari le plus sûr pour l’avenir. L’élévation du niveau de la mer et d’autres effets du changement climatique menacent déjà le fonctionnement de cette industrie.

 

 

Le débat sur le nucléaire civil en France

-Introduction : le Nucléaire c'est 1000 incidents par an en France
1000 incidents par an sur les installations nucléaires, en France[2bis]. Ce sont les chiffres de l’Agence de Sûreté Nucléaire, qui les répertorie. Son classement va d’un niveau 0 (incidents mineurs) à un niveau 7 (« accident majeur »), correspondant aux catastrophes de Fukushima et Tchernobyl.

 

Des incidents… parfois dissimulés ou minimisés. Ainsi, un cadre de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) a déposé plainte contre EDF[2ter]. Ses accusations sont graves. Il accuse sa direction de l’avoir écarté « pour avoir dénoncé la dissimulation d’incidents de sûreté ». Il dénonce plusieurs cas d’incidents dissimulés. Le plus flagrant a eu lieu en 2018, lorsqu’une inondation a eu lieu dans l’un des bâtiments électriques de la centrale. Ses supérieurs l’auraient dissuadé de prévenir l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Un mois et demi plus tard sortait un rapport traitant de l’incident : celui-ci était largement minimisé.

 

  • En mars 2023, une importante fissure découverte à la centrale nucléaire de Penly[3bis], complique encore plus la situation d’EDF... et la pertinence du nucléaire.

 

 

Sources : newsmonkey | mis à jour le 12/03/2025

-Pourquoi le réchauffement climatique et l’énergie nucléaire ne font pas bon ménage ?

On attribue souvent à l’énergie nucléaire le mérite d’assurer la sécurité énergétique en période de changement climatique. De plus, les centrales sont peu émettrices de CO2. Mais, ironiquement, ce sont précisément les effets de ce changement climatique qui les sapent.


La grande majorité des centrales nucléaires en activité aujourd’hui ont été mises en service bien avant que la science du changement climatique ne soit bien établie. Deux centrales nucléaires sur cinq se trouvent sur la côte, et au moins 100 ont été construites à quelques mètres seulement au-dessus du niveau de la mer. L’énergie nucléaire est littéralement en première ligne du changement climatique – et pas dans le bon sens.

 

Des données scientifiques récentes indiquent que le niveau mondial des mers augmentera davantage et plus rapidement que ne le laissaient supposer les prédictions précédentes[3]. Dans les décennies à venir, alors que les phénomènes météorologiques extrêmes deviendront plus fréquents et plus destructeurs, les vents forts et la faible pression atmosphérique provoqueront des ondes de tempête plus importantes qui pourraient menacer les installations côtières.

 

 

-Environ 516 millions de personnes se trouvent dans un rayon de 80 km autour d’une centrale nucléaire en service
Les centrales nucléaires doivent puiser dans de grandes sources d’eau pour refroidir leurs réacteurs, c’est pourquoi elles sont souvent construites près de la mer. Celles situées plus à l’intérieur des terres seront confrontées aux mêmes problèmes d’inondation dans un monde qui se réchauffe. Et les sécheresses et les incendies de forêt[4] de plus en plus graves ne font qu’accroître la menace.

 

L’élévation du niveau de la mer et d’autres effets du changement climatique menacent déjà le fonctionnement de l’industrie nucléaire. Au Moyen-Orient, par exemple, l’eau de mer devient trop chaude pour refroidir correctement les réacteurs nucléaires. En France et aux États-Unis, les rivières se sont tellement asséchées que les centrales nucléaires ont dû être fermées à des moments où leur puissance était nécessaire de toute urgence.

 

Dans le monde, environ 516 millions de personnes vivent dans un rayon de 80 kilomètres autour d’une centrale nucléaire en activité et 20 millions de personnes vivent dans un rayon de 16 kilomètres. Ces personnes sont confrontées aux risques pour la santé et la sécurité de tout futur accident nucléaire. Les efforts visant à construire des installations capables de résister au changement climatique augmenteront considérablement les coûts déjà importants liés à la construction, à l’exploitation et au démantèlement des centrales nucléaires, sans parler des déchets radioactifs..

 

 

-

60% de la capacité nucléaire est menacée par l’élévation du niveau des mers, les tempêtes violentes et les pénuries d’eau de refroidissement

On attribue souvent à l’énergie nucléaire le mérite d’assurer la sécurité énergétique en période de changement climatique. Mais, ironiquement, ce sont précisément les effets de ce changement climatique qui la sapent. Les inondations, sécheresses[5] et tempêtes extrêmes, autrefois rares, deviennent de plus en plus fréquentes, rendant de plus en plus obsolètes les mesures de protection prises par l’industrie, élaborées à une époque antérieure.

 

Les risques climatiques pour les centrales nucléaires ne seront ni linéaires ni prévisibles. L’élévation du niveau des mers, les tempêtes et les fortes précipitations affectant les défenses des eaux côtières et intérieures, les barrières naturelles et artificielles atteindront leurs limites.

 

La Commission de réglementation nucléaire américaine[6] a déjà conclu que la grande majorité de ses sites nucléaires n’ont jamais été conçus pour résister aux effets climatiques futurs auxquels ils seront confrontés, et beaucoup ont déjà subi des inondations (en France ce fut le cas de la centrale du Blayais en 1999[7]).

 

Un récent rapport de l’US Army War College[8] indique également que les centrales nucléaires risquent fort d’être fermées temporairement ou définitivement en raison des menaces climatiques. En effet, 60% de la capacité nucléaire américaine est menacée par l’élévation future du niveau des mers, les tempêtes violentes et les pénuries d’eau de refroidissement. Il n’existe pas encore d’analyse de ce type pour l’Europe....

 

  • Mais les experts du climat ont, en septembre 2019, présenté leur rapport sur les océans, les régions polaires et les glaciers, selon lequel le niveau marin pourrait monter de plus d’un mètre et les inondations côtières se multiplier d’ici la fin du siècle (rapport du GIEC)[9]. D'autres scénarios argumentés considèrent que la catastrophique montée des océans ne sera pas pour dans trente ou cinquante ans, que ça ne se passera pas dans un siècle..., non, c’est pour 2030, autant dire demain[10].
  • Sans céder au catastrophisme, un courant océanique majeur de l'Atlantique menace de se détraquer, et c'est inquiétant... notamment parce-que le niveau de l'océan Atlantique connaîtra une forte hausse[11]. 

 

 

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En France, Jean-Luc Mélenchon rétablit la réalité de la situation :

“ Je voudrais débarrasser la question du nucléaire d’un aspect idéologique qui n’a rien à y faire. Je ne suis pas pour sortir du nucléaire parce que je ne supporterais pas le nucléaire. Le sujet, c’est que c’est très dangereux[12] ”. Nous sommes un pays d'une petite superficie. Je m'oppose à ce qu'on reste dans ce danger. Je veux qu'on en sorte.

 

  • " Plusieurs centrales nucléaires sont dans des zones qui vont être inondées : à Blaye, estuaire de la Gironde, ou Gravelines, dans le Nord[1][1ter]. "

« Mesdames et messieurs, s’il arrive pour notre malheur, qu’il se passe quoi que ce soit à la centrale de Gravelines, il faudra quitter Lille, Roubaix, Calais pour 10 000 ans. S’il arrive quoi que ce soit à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine qui est en amont de la capitale [Paris], il faudra évacuer 12 millions de personnes et ne pas revenir dans le secteur avant 20 000 ans », a dit le leader de la France insoumise, évoquant d’abord des accidents liés à l’âge et l’entretien des centrales[1bis] ».

 

  • " Ce que montre la militarisation de l’espace... autant de raison de démanteler le réseau des centrales françaises qui sont autant de cibles destructrices pour notre pays[2]. "

L’espace était démilitarisé par un accord signé notamment par la France et les États-Unis. Les Américains ont décidé de le déchirer et de créer un état-major de l’Espace. Macron en a fait autant.

« La menace militaire vient dorénavant de l’espace. Nous sommes de cibles. Nous présentons 58 cibles à portée de l’espace. Voilà pourquoi on ne peut pas continuer comme ça[1bis] ». 

 

  • " La guerre en Ukraine, un danger pour notre pays[18]. "

Cet événement sur lequel nous avions alerté en temps utile[19] nous rappelle que le nucléaire civil est une cible militaire possible et facile d’atteinte dans les guerres. En France, 40 millions d’habitants vivent en zone de contamination possible à moins de cent kilomètres d’une centrale. C’est 60 % de la population de notre pays. Dans l’immédiat, en temps de guerre en Europe, je demande le renforcement des mesures militaires et civiles de protection des sites nucléaires de notre pays...

 

Ukraine nucléaire – Communiqué de Jean-Luc Mélenchon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • A méditer en ce qui concerne l'indépendance énergétique de la France :

 

Le débat sur le nucléaire civil en France

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2017, Jean-Luc Mélenchon dénonçait la dictature au Khazakstan... La macronie, elle, la félicitait[13].

  • Et en Août 2021 " Macron et le Président Tokaïev convenaient de renforcer encore le partenariat entre la France et le Kazakhstan, notamment dans le domaine économique.[14] " ;
  • Vive le nucléaire nous dit Macron : En 2016, plus des deux tiers de la production mondiale d’uranium provenaient des mines de trois pays dont le Kazakhstan (39,4% de la production mondiale) et alimente la France à partir des mines de Muyunkum et Tortkuduk[15]... et ce alors que la dictature poursuit son œuvre avec l’escalade de la violence et de la répression[16]... mais chut !

 

Pourquoi le réchauffement climatique et l’énergie nucléaire ne font pas bon ménage et Jean-Luc Mélenchon veut en sortir ?
Pourquoi le réchauffement climatique et l’énergie nucléaire ne font pas bon ménage et Jean-Luc Mélenchon veut en sortir ?
Pourquoi le réchauffement climatique et l’énergie nucléaire ne font pas bon ménage et Jean-Luc Mélenchon veut en sortir ?
Pourquoi le réchauffement climatique et l’énergie nucléaire ne font pas bon ménage et Jean-Luc Mélenchon veut en sortir ?
Pourquoi le réchauffement climatique et l’énergie nucléaire ne font pas bon ménage et Jean-Luc Mélenchon veut en sortir ?
Pourquoi le réchauffement climatique et l’énergie nucléaire ne font pas bon ménage et Jean-Luc Mélenchon veut en sortir ?
Pourquoi le réchauffement climatique et l’énergie nucléaire ne font pas bon ménage et Jean-Luc Mélenchon veut en sortir ?
Pourquoi le réchauffement climatique et l’énergie nucléaire ne font pas bon ménage et Jean-Luc Mélenchon veut en sortir ?

 

 

- Mélenchon défend l’éolien en mer : bientôt moins cher que le nucléaire

Le débat sur le nucléaire civil en France

L’éolien sera 30 % moins cher que le nucléaire d’ici 2030...
Lors de son déplacement au Croizic, le 15 janvier 2022, Jean-Luc Mélenchon a rappelé qu’avec le vieillissement du parc nucléaire français, les temps d’arrêts des centrales sont de plus en plus longs et de plus en plus fréquents. Le facteur de charge des éoliennes en mer est désormais équivalent à celui du nucléaire, c’est-à-dire 60 %. Il a aussi rappelé que les scientifiques étaient désormais certains que d’ici 2030 l’énergie éolienne serait 30 % moins cher que le nucléaire[17].

 

Le candidat de l’Union Populaire à l’élection présidentielle a vanté les changements apportés par une bifurcation sur l’éolien : « fabriquer, installer, entretenir, aller et venir, construire les bateaux nécessaires, former du personnel, ce sera un monde nouveau avec des activités nouvelles ». Et Jean-Luc Mélenchon conclut : « On sait le faire, ce n’est qu’une décision politique. Tout est dans la politique à cette heure. »

 

 

- Et un outil à votre disposition

 

Organiser le 100% d'énergies renouvelables en 2050 et la rénovation énergétique

 

 

-

Nucléaire : Macron un président sous influence

Sûreté, coûts, souveraineté, pollution... Mathilde Panot, députée france insoumise, rétablit la vérité sur le nucléaire dans le dernier épisode d'Expression Direct.

 

 

 

Notes :

[0LA COMMISSION EUROPÉENNE S’APPRÊTE À CLASSER LE NUCLÉAIRE COMME ÉNERGIE VERTE

[01un rapport de l’ONG Greenpeace pointe avec inquiétude la vulnérabilité des centrales françaises face au risque d’attaques extérieures

[02Un état-major de l’espace pour l’OTAN a été installé à Toulouse.

[03] En France, il n’existe toujours pas de solution durable et sûre pour gérer les déchets nucléaires

[1] Jean-Luc Melenchon : Plusieurs centrales nucléaires sont dans des zones qui vont être inondées : à Blaye, sur l’estuaire de la Gironde, ou Gravelines, dans le Nord

[1bis] Jean-Luc Melenchon : La question du nucléaire n'est pas une question idéologique mais une affaire de danger pour les êtres humains. 

[1terCLIMAT : VOICI LES VILLES DE FRANCE QUI DEVRAIENT ÊTRE ENGLOUTIES PAR LA MONTÉE DES EAUX

[2] Jean-Luc Melenchon : Ce que montre la militarisation de l’espace... autant de raison de démanteler le réseau des centrales françaises qui sont autant de cibles destructrices pour notre pays.

[2bis1000 incidents par an sur les installations nucléaires

[2ter] un cadre de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) a déposé plainte contre EDF.

[3le niveau mondial des mers augmentera davantage que ne le laissaient supposer les prédictions précédentes.

[3bis] L’importante fissure découverte à la centrale nucléaire de Penly complique encore plus la situation d’EDF

[4] les sécheresses et les incendies de forêt de plus en plus graves ne font qu’accroître la menace

[5] Le point de basculement est proche: les chaleurs extrêmes feront bientôt plus de morts que les vagues de froid

[6] la grande majorité de ses sites nucléaires n’ont jamais été conçus pour résister aux effets climatiques futurs

[7Inondation de la centrale nucléaire du Blayais en 1999

[8] Récent rapport de l’US Army War College

[9rapport du GIEC

[10Le niveau des océans pourrait s'élever de 25m dés 2030

[11] Climat : un courant océanique majeur de l'Atlantique menace de se détraquer, et c'est inquiétant

[12Le sujet, c’est que le nucléaire c’est très dangereux

[13] Le président du groupe « La France insoumise » a rappelé quelles étaient les conditions de vie de l'opposition dans ce pays et combien Nazerbaïev était un tyran qui pratique la torture, l'emprisonnement et la répression. Il a dénoncé l'hypocrisie de ceux qui, en France, parlent dans ce pays de « progrès démocratiques ». 

[14Août 2021 " Macron et le Président Tokaïev convenaient de renforcer encore le partenariat entre la France et le Kazakhstan, notamment dans le domaine économique.

[15] En 2016, plus des deux tiers de la production mondiale d’uranium provenaient des mines de trois pays dont le Kazakhstan (39,4% de la production mondiale en 2016)

[16] Au Kazakhstan, l’escalade de la violence et de la répression

[17] Mélenchon défend l’éolien en mer : bientôt moins cher que le nucléaire

[18Ukraine nucléaire – Communiqué de Jean-Luc Mélenchon

[19] Guerre en Ukraine : Jean-Luc Mélenchon " pro-Poutine " ? Remettons les pendules à l'heure !

 

Pour en savoir plus :

- Le débat sur le nucléaire civil en France

- L'alternative au nucléaire : Scénario négaWatt 2022

Jean-Luc Mélenchon : « Éviter le black-out nucléaire » – Tribune dans le JDD

- « Des milliards et des milliards d’euros », voilà ce que coûtera… l’enfouissement des déchets nucléaires

- LA DISPONIBILITÉ DES CENTRALES NUCLÉAIRES FRANÇAISES AU PLUS BAS

- NUCLÉAIRE. 4 QUESTIONS APRÈS LA FUITE À LA CENTRALE DU TRICASTIN (DRÔME)

- L’Écosse a utilisé les énergies renouvelables pour 97% de ses besoins électriques en 2020

- Stéphane Lhomme, le directeur de l'Observatoire du nucléaire : « Mali : la France " a absolument besoin d'être là pour protéger ses mines d'uranium au Niger " »

- Le débat sur le nucléaire civil en France

- Nucléaire : une information judiciaire ouverte après la plainte visant EDF pour des « dissimulations » d’incidents à la centrale du Tricastin

- Surchauffe au coeur de la machine nucléaire : la série podcast

- Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement : « Le nucléaire est l’une des énergies les plus coûteuses »

- Yves Mestas – Relance du nucléaire à marche forcée

- juin 2023 : Appel de scientifiques contre un nouveau programme nucléaire

- Plus de 1000 scientifiques lancent un appel contre la relance du nucléaire en France

- Les Français plus que jamais favorables à l'énergie nucléaire

- (GÉO)POLITIQUE : LE NUCLÉAIRE, UNE ÉNERGIE ANTIDÉMOCRATIQUE ET NÉOCOLONIALE

- Jean-Luc Mélenchon : " le nucléaire en temps de guerre ce n’est pas seulement la bombe atomique. Le nucléaire civil est notre plus grande vulnérabilité "

 

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28 décembre 2021 2 28 /12 /décembre /2021 14:07
L'intégrale du Programme de #Mélenchon2022 en 6 épisodes audio

Lecture intégrale du programme de L'Avenir en Commun, le programme porté par Jean-Luc Mélenchon pour l'élection présidentielle de mars 2022. Il comporte 694 mesures, organisées autour de trois grands thèmes: la démocratie, l'écologie et la lutte contre les inégalités sociales. Bonne écoute !

Au départ, Jean-Luc Mélenchon a lancé ce projet pour que les personnes non-voyantes et mal-voyantes puissent avoir accès au programme, mais je pense qu'il peut être utile à tous ceux qui préfèrent écouter le programme que le lire.

Merci à Jean-Edouard et Emmanuelle pour la lecture des citations, à Loïza pour la lecture des sondages, et à Marie pour la musique.

 

 

- Introduction de Jean-Luc Mélenchon

 

 

- Partie 1 : Vivre libre et citoyens

 

 

- Partie 2 : S'adapter au système de la nature

 

 

- Partie 3 : Unir pour bien vivre

 

 

- Partie 4 : Humaniser les personnes et la société

 

 

- Partie 5 : Ordonner le monde

 

Pour en savoir plus et être acteur de la campagne :

- Inscrivez-vous sur les listes électorales : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1367

- Site de campagne de Jean-Luc Mélenchon : https://melenchon2022.fr

- Le programme de l'Avenir en Commun : https://melenchon2022.fr/programme/

- La chaîne YouTube de Jean-Luc Mélenchon : https://www.youtube.com/user/PlaceauPeuple

- Pour participer à la campagne de Mélenchon, rejoignez Action Populaire, la plateforme militante : https://actionpopulaire.fr

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:55
L'Avenir En Commun un programme écosocialiste ?
L'Avenir En Commun un programme écosocialiste ?
L'Avenir En Commun un programme écosocialiste ?

Jean-Luc Mélenchon : « Assez de bavardage écologique : contraintes et sanctions sont nécessaires... Sans obstacles, les multinationales poursuivent leur saccage »[0!

 

 

Jean-Luc Mélenchon : " Trente ans de conférences internationales et de rapports scientifiques ont sonné l’alarme climatique. Pour quel résultat ? 60% d’émissions de CO2 supplémentaires en 26 ans. Le changement climatique est commencé. Il est irréversible. On ne se bat plus en réalité que pour empêcher davantage de dégâts. Car de nouveaux points de non-retour climatiques seront franchis très bientôt. En effet les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître et un réchauffement de 4 degrés à la fin du siècle semble assuré. "[0]

 

 

Sources : Eric Durand & Matthieu Le Quang | mis à jour le 11/01/2025

- Introduction

Face à l’urgence climatique, sociale et démocratique, face aux politiques d’austérités, aux logiques de délocalisation et de libre-échange, de perte d’indépendance des Etats, l’écosocialisme[1] se présente comme un concept unificateur et une alternative politique puissante pour notre civilisation, et, en France est porté par une seule force politique, le Parti de Gauche[2].

 

La crise sanitaire actuelle (coronavirus[3]) est bien la conséquence du mode capitaliste d’exploitation, de production, de consommation et d’échanges. Son caractère prédateur a martyrisé la nature, la biodiversité et a bouleversé notre rapport au vivant, aux espèces animales et végétales. Les effets sont amplifiés par les pressions austéritaires, les coupes sombres sur les services publics, la santé et   les conséquences sociales sont considérables. Cette crise a clairement démontré que le capitalisme est incompatible avec l’intérêt général de l’avenir de la vie sur terre et de la planète elle-même.

 

Au-delà et en deçà d’un programme de gouvernement, une ligne d’horizon doit être visible pour tous : un projet de société fondé sur une conception de l’Humain qui ne soit pas contradictoire avec les données de la science contemporaine.

 

 

 

-

Qui l'eût cru ? Les français écosocialistes sans le savoir !

  • Le système capitaliste est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique pour 52% des Français ;
  • 81% favorables au "refus d'accorder les aides de l'Etat aux entreprises polluantes sans contreparties écologiques contraignantes"... ce que propose la France insoumise[4]

Enquête réalisée en ligne entre le 27 mai et le 1er juin 2020 auprès d'un échantillon représentatif de 1.003 Français âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas[5].

 

 

 

- Caractéristiques générales de l’écosocialisme (selon Matthieu Le Quang)
Si l’écosocialisme se positionne comme héritier de la longue tradition socialiste, il cherche à apprendre des erreurs du passé et condamne particulièrement ce qu’on a appelé le « socialisme réel » c’est-à-dire la tentative d’application des thèses marxistes dans l’ex-Union Soviétique. Il y a donc une volonté de refonder le socialisme en prenant en compte l’écologie et en le libérant ainsi de ses scories productivistes.

 

L’urgence écologique ne peut pas laisser de côté les grandes inégalités sociales et, inversement, les exigences d’équité sociale ne doivent pas être pensées indépendamment des impératifs écologiques. Il faut donc à la fois repenser les rapports des êtres humains avec la nature et transformer les rapports des êtres humains entre eux : « L’enjeu planétaire de ce processus de transformation radicale des rapports des humains entr’eux et avec la nature est un changement de paradigme civili­sa­tionnel, qui concerne non seulement l’appareil productif et les habitudes de consommation, mais aussi l’habitat, la culture, les valeurs, le style de vie. »[6] Ce programme ambitieux de changement de société ne peut se faire sans une planification qui doit être à la fois écologique, sociale et démocratique. Cette planification a pour but de penser simultanément le court terme et le long terme, de ne pas les opposer, afin de mettre en place une transition qui soit la plus courte et la moins douloureuse possible.

 

 

- Une planification écologique

  • La planification écologique doit abandonner la notion de « maîtrise humaine de la nature »[7] et réorganiser la production en fonction des besoins sociaux et de la protection de l’environnement. Cela doit passer notamment par la subordination de la valeur d’échange à la valeur d’usage. On doit aller vers la réorientation écologique de l’économie et de l’appareil de production avec un changement radical de mentalité qui aurait comme objectif la baisse de la consommation, ce qui entraînerait de manière simultanée la baisse de la production. Cette baisse est d’autant plus nécessaire que la production de nouveaux objets suppose aussi la production de déchets liés à ces objets. Si les techno-scientistes pensent que le problème du réchauffement climatique va se résoudre avec de nouvelles technologies et les sciences, le pic pétrolier nous démontre que ces technologies ne pourront pas tout remplacer. D’autant plus que ce pic pétrolier commence à s’enchevêtrer aussi avec le déclin des réserves mondiales de métaux (or, argent, uranium, cuivre, zinc, etc.)[8].

 

  • Cette planification doit penser la transition vers une société post-pétrolière, une société qui ne dépendrait plus des énergies fossiles, ce qui ne signifie pas qu’elle n’utilisera plus de pétrole ou autre ressource naturelle non renouvelable. Il parait nécessaire de se préparer dès maintenant à cette société post-pétrolière, davantage à cause des changements climatiques drastiques, dont est en grande partie responsable l’utilisation du pétrole, que pour l’inévitable épuisement des réserves pétrolières. En d’autres termes, il s’agit à partir de maintenant de laisser le plus de réserves de pétrole sous terre au lieu de les exploiter.[9] Sans cela, l’adaptation va coûter de plus en plus chère et va amener de plus grands risques. Ce qui démontre la nécessité d’une planification écologique afin de préparer les conditions pour une transition non traumatisante.

 

  • La réduction de plus en plus importante des réserves de matières premières exige une réduction drastique de la consommation d’énergie mais aussi de la consommation d’objets matériels. Le capitalisme se base sur la production et la consommation d’énergies non renouvelable, en bénéficiant en plus d’un prix d’exploitation infime, même si celui-ci est de plus en plus élevé en ce qui concerne le pétrole et le gaz. La réorientation de la production énergétique vers le développement des énergies renouvelables ne devrait pas tenir compte du coût économique plus important de ces énergies, mais considérer leur apport pour l’environnement et les êtres humains en baissant les émissions de gaz à effet de serre. L’important est de diversifier ces sources d’énergies renouvelables (éolienne, solaire, bioénergie, géothermie, hydrolien, biomasse, eau, etc., selon les pays) pour ne pas dépendre des aléas possibles liés seulement à l’une d’entre elles, et de bien planifier leur complémentarité. L’imprévisibilité et la variabilité naturelle de ces sources entrainent une génération fluctuante d’électricité. Il faut aussi tenir compte des impacts de ces énergies sur l’environnement, l’agriculture, l’eau, la production, l’emploi et la planification urbaine. Il existe une interaction entre tous ces secteurs au moment de penser la planification énergétique. La décentralisation de ces projets est un impératif afin de ne pas reproduire les grands projets qui sont souvent nocifs en termes environnementaux.

 

Cette réorientation énergétique, qui passe aussi par l’interdiction des centrales nucléaires (et donc la planification de la fermeture des centrales en fonctionnement), permettra la décarbonisation de l’économie et des transports. En effet, ces deux secteurs sont basés sur l’utilisation des énergies telles que le pétrole, le charbon ou le gaz, émettrices de gaz à effet de serre. Au niveau des transports, en plus de décourager l’utilisation de la voiture individuelle dans les déplacements quotidiens, la société écosocialiste devra promouvoir les transports publics bon marché ou gratuits. La gratuité ou non de ces transports devra faire l’objet d’une décision démocratique de la population.

 

 

 

- Une planification sociale

  • La planification sociale suppose la propriété collective des moyens de production, une égalité sociale et la fin des inégalités économiques. Les différentes crises actuelles nous obligent à penser de nouvelles émancipations collectives des dominés tout en les articulant avec les exigences de protection de l’environnement. Comme le constate Hervé Kempf, « le système social qui régit actuellement la société humaine, le capitalisme, s’arc-boute de manière aveugle contre les changements qu’il est indispensable d’opérer si l’on veut conserver à l’existence humaine sa dignité et sa promesse »[10]. La lutte contre l’oligarchie démontre que les classes sociales, et donc la lutte des classes, n’ont pas disparu.

 

  • La réappropriation des moyens de production et la transformation des rapports sociaux est un des débuts pour l’émancipation collective. Les formes de propriété peuvent être publiques, collectives, coopératives voire privées. Ici il ne faut pas tomber dans l’erreur commise par les socialismes réels qui ont compris « propriété collective » comme étatisation de certaines entreprises, la plupart considérées comme stratégiques, alors que l’Etat peut aussi être un puissant instrument de domination.

 

  • Selon Roger Rashi, l’écosocialisme doit « chercher à révolutionner les rapports sociaux ainsi que les forces productives. En d’autres termes, il se doit de changer la façon de travailler et de vivre (ce qui constitue les rapports sociaux) ainsi que la façon de produire et d’agir sur la nature (autrement dit, les forces productives). »[11] Cette transformation des rapports sociaux passe par le fait de changer radicalement les forces productives et donc de passer du « travail mort », symbolisé par la mécanisation de multiples secteurs comme l’agriculture par exemple, à un « travail vivant » qui permettrait de créer des emplois et d’humaniser les rapports de travail. L’appareil productif n’est pas neutre : en plus de viser à l’expansion illimitée du marché, il essaie de contrôler la vie des personnes en organisant leur temps de travail et même leur temps libre. La lutte contre le travail qui domine la vie ne signifie pas la fin du travail, mais penser à un travail solidaire, un travail libre dans une volonté de construire collectivement les nouvelles forces de production.

 

  • La transformation du travail mort en travail vivant générera de nouvelles sources d’emploi qui devra se combiner avec une réduction du temps de travail, comme possible réponse au chômage. Cette réduction du temps de travail a pour corollaire l’augmentation du temps libre. Dans une société capitaliste, le temps libre est pris en charge par la société de consommation[12] et le marché. Selon Michael Löwy, « l’écosocialisme est fondé sur un pari, qui était déjà celui de Marx : la prédominance, dans une société sans classes, de « l’être » sur « l’avoir », c’est à dire la réalisation personnelle, par des activités culturelles, ludiques, érotiques, sportives, artistiques, politiques, plutôt que le désir d’accumulation à l’infini de biens et de produits. »[13]

 

  • Un indicateur de richesse alternatif au PIB et autres indicateurs économiques capitalistes pourrait être la mesure du temps. Selon René Ramírez, « le thermomètre le plus adéquat pour mesurer le Bien Vivre d’une société est celui qui nous permet de connaître combien de temps sa population vit en bonne santé en faisant ce qu’elle désire faire ; ou combien de temps dans la journée est dédié à la production de socialisation (être avec des ami-e-s, la famille, communauté politique), pour contempler de l’art, le produire et s’en délecter, pour s’auto-connaître, pour donner et recevoir de l’amour ; ou combien d’année de vie gagne un territoire en évitant la perte de forêt native ou grâce à la reforestation de son environnement naturel »[14]. Avec la mesure du temps libre, bien vécu ou vécu en plénitude, on sort de la logique économique capitaliste où la richesse se mesure à partir de l’accumulation de biens matériels ou immatériels, pour étudier plus particulièrement « la génération/jouissance de biens relationnels »[15].

 

  • La notion de « bien relationnel » doit être pensée en dehors de la logique capitaliste. Selon Bolívar Echeverría, un bien est un objet pratique qui s’intègre dans un processus social de production et de consommation et de reproduction d’un sujet social. Cet objet pratique peut être « n’importe quel élément de la nature, qu’il soit physique, chimique, vital, psychique ; n’importe quel fait, qu’il soit matériel ou spirituel, etc., n’importe quelle parcelle de réalité extérieure ou intérieure, n’importe quel bout de matière, qu’importe sa matérialité »[16]. Le but d’un bien est de satisfaire un besoin, c’est un élément de la richesse objective d’un sujet social qui possède une valeur d’usage pour la consommation.

 

  • Les êtres humains et les sociétés ont des besoins vitaux qui vont au-delà des besoins sociaux basiques (eau, alimentation, habitat, santé, éducation, etc.) et qui se satisfont dans les relations sociales. La reproduction de la vie passe par la sociabilité avec les autres êtres humains, la participation politique, la contemplation, les loisirs gratuits, etc. Les biens relationnels sont ainsi des biens dont l’accès à leur consommation ne passe pas nécessairement par la médiation de l’argent. Reprendre le contrôle de son temps, c’est aussi reprendre le contrôle de sa vie et s’émanciper des relations marchandes afin de participer à ces activités non marchandes.

 

  • Selon René Ramírez[17], les biens relationnels sont surtout des biens immatériels dont la production et la consommation sont conditionnées par les conditions matérielles de la société c’est-à-dire lorsque les besoins matériels de base sont satisfaits (même si leur insatisfaction n’empêche pas la génération et jouissance de biens relationnels dans certains cas). En s’appuyant sur une éthique aristotélicienne, Ramírez décrit quatre types d’activités pour la production et consommation de biens relationnels : le travail émancipateur, la contemplation (culture, art, récréation, sport, lecture, la réflexion, la contemplation de la nature, etc.), la création de société (les relations familiales, l’amitié, l’amour) et la vie publique (participation politique, associative, syndicale, activité sociale, etc.). Ainsi l’être humain est un être social qui partage son temps avec les autres, ce qui implique la génération d’espaces de rencontre, de débats, de délibération, la participation dans des actions collectives, la récupération de l’espace public. Ces activités ne peuvent que radicaliser la démocratie.

 

- Une planification démocratique

  • La planification écologique et sociale ne peut se faire que de manière démocratique afin d’obtenir le soutien de la grande majorité de la population. Michael Löwy affirme que l’écosocialisme implique une éthique démocratique afin de ne pas laisser l’avenir de la société et les décisions importantes dans les mains de l’oligarchie et de technocrates. Ces décisions démocratiques doivent se prendre sur les objectifs de la société, sur les buts et les nécessités de la production, afin de sortir du productivisme : « les grandes décisions concernant la production et la distribution ne sont pas prises par les « marchés » ni par un Politburo, mais par la société elle-même, après un débat démocratique et pluraliste, où s’opposent des propositions et des options différentes »[18].

 

  • Cette transformation impliquera forcément une décroissance de la consommation et donc le renoncement à un certain nombre de biens et habitudes ancrés dans la vie quotidienne de la population. Cela ne se fera pas sans résistance si ces besoins créés par le capitalisme ne sont pas remplacés par d’autres désirs. Le concept de « socialisme gourmand » développé par Paul Ariès appelle à cette prise de conscience que l’émancipation sociale et la transition vers le socialisme ne peut s’effectuer si elle est synonyme de manque. Selon lui, « il ne s’agit plus de combler un manque mais de développer les liaisons sociales » à partir d’un socialisme qui veut « chanter la vie au temps présent »[19].

 

  • Un thème fondamental qui mérite réflexion est celui de la gratuité et plus particulièrement de la gratuité des services de base correspondant aux besoins sociaux : eau, énergie, santé, éducation, etc. Selon Paul Ariès, penser la gratuité bouleverserait les consciences et amènerait à des comportements antiproductivistes et anticonsuméristes. Toutefois cette gratuité ne serait que pour le bon usage de ces services c’est-à-dire celui qui correspond aux nécessités humaines. Le mésusage ou la surconsommation devront faire l’objet d’un renchérissement, voire d’une interdiction si le peuple l’a décidé démocratiquement.[20] L’exemple type est celui de l’utilisation de l’eau : si nous avons besoin de l’eau pour boire, cuisiner et assurer l’hygiène quotidienne, et que donc cet usage devrait faire l’objet de gratuité, cela est moins vrai pour le fait de remplir sa piscine qui correspond à un mésusage. Ce thème de la gratuité, du renchérissement ou de l’interdiction du mésusage doit faire l’objet d’un débat et d’une prise de décision démocratiques.

 

  • La société écosocialiste ne peut donc reposer que sur une véritable démocratie qui dépasse la seule démocratie représentative. Cela n’est pas possible sans l’instauration d’une participation active au sein d’une réelle démocratie participative et l’instauration de différents mécanismes pour que les élus rendent des comptes à intervalles réguliers, pour que les citoyens puissent participer à l’élaboration des lois et proposer des projets de lois et pour que ces lois soient soumises régulièrement au vote à travers le référendum ou des consultations populaires.

 

- EN CONCLUSION...

L’écosocialisme est la jonction d’une écologie anticapitaliste et d’un socialisme débarrassé du productivisme, dans un projet de société alternatif porteur d’espérance.

  • Il est la réponse humaine raisonnée à la double impasse capitaliste et productiviste ;

Nous combattons donc les moteurs du système : le consumérisme sacrant l’accumulation matérielle, le creusement des inégalités sociales ; le productivisme qui épuise les écosystèmes, la mondialisation qui permet le dumping social et environnemental.

Nous désignons les vrais coupables : l’oligarchie financière, les idéologues de la concurrence « libre et non faussée » et du libre-échange.

 

 

 

Alors, pour moi, aujourd'hui, en, France, l'écosocialisme, c'est L'AVENIR EN COMMUN et Jean-Luc Mélenchon qui le porte !

 

L'écologie politique ne saurait passer sous silence la nécessaire rupture avec le capitalisme sans s’attaquer aux logiques productivistes qui dévastent, non seulement l’environnement, mais aussi les conditions d’existence de milliards d’êtres humains :

  • Notre projet vise une économie au service des besoins sociaux qui rompt avec la doxa libérale et qui passe par la désobéissance aux directives de l’Europe libérale ;
  • Notre projet impulse la réalisation d'un « compromis inédit entre bleus de travail et souci de la planète » en s'appuyant sur l'action populaire des salariés et autres citoyens porteurs de projets alternatifs au libéralisme car la remise en cause du système ne peut résulter d’une simple alternance électorale et de décisions venues d’en haut.

 

Jean-Luc Mélenchon : « Assez de bavardage écologique : contraintes et sanctions sont nécessaires... Sans obstacles, les multinationales poursuivent leur saccage » !

 

Notes :

[0] Assez de bavardage écologique : contraintes et sanctions sont nécessaires !

[1] Écosocialisme

[2] Le Parti de Gauche

[3Coronavirus

[4Pas d’argent magique sans contreparties éthiques, sociales et écologiques

[5Le système capitaliste incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique pour 52% des Français

[6] Michael Löwy, 2009, « Scénarios du pire et alternative écosocialiste », Nouveaux Cahiers du Socialisme.

[7] Daniel Tanuro, 2012, L’Impossible capitalisme vert, Paris, La Découverte, 2ndeédition (2010), p. 207.

[8] Voir l’article de Matthieu Auzanneau sur le blog Oil Man : « Raréfaction des métaux : demain, le “peak all” », 8 mai 2012.

[9] Voir Matthieu Le Quang, 2012, Laissons le pétrole sous terre ! L’initiative Yasuni-ITT en Equateur, Paris, Omniscience ; 2016, « La trajectoire politique de l’initiative Yasuní-ITT en Équateur : entre capitalisme vert et écosocialisme », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, n° 130, p. 105-121

[10] Hervé Kempf, 2007, Comment les riches détruisent la planète, Paris, Seuil, p. 8.

[11] Roger Rashi, 2008, « Capitalisme de désastre ou écosocialisme », Nouveaux Cahiers du Socialisme, mars.

[12] La base de la société de consommation et donc du capitalisme est la publicité qui devra être remise en cause et remplacée par l’information fournie par les associations de consommateurs. La publicité qui pousse à la consommation et à créer des besoins illusoires devra être fortement régulée voire interdite.
[13] Michael Löwy, 2009, « Scénarios du pire et alternative écosocialiste », Nouveaux Cahiers du Socialisme, août.

[14] René Ramírez Gallegos, 2012, La vida (buena) como riqueza de los pueblos. Hacia una socioecología política del tiempo, Quito, IAEN, INEC, p.15.

[15] René Ramírez Gallegos, 2012, La vida (buena) como riqueza de los pueblos. Hacia una socioecología política del tiempo, Quito, IAEN, INEC, p.Idem, p. 16.

[16] Bolívar Echeverría, 1998, op. cit., p.13.

[17] René Ramírez Gallegos, 2012, op. cit.

[18] Michael Löwy, 2011, op. cit., p. 124.

[19] Paul Ariès et Simon Lecomte, « Entretien autour du socialisme gourmand », Le Sarkophage, 17 mars/19 mai 2012, p. 10

[20] Paul Ariès, 2007, Le Mésusage. Essai sur l’hypercapitalisme, Lyon, Parangon.

 

Pour en savoir plus :

- Jean-Luc Mélenchon: Il est temps de mettre fin à la dictature du court-termisme

- Éco. quoi ? Écosocialisme ! Mais de quoi parle t-on ?

- « La planification c’est pas Staline c’est de Gaulle » : la victoire idéologique de Mélenchon

- « La lutte contre la dégradation de l’environnement est aussi une lutte anti-impérialiste »  Thomas Sankara

- Les mots de la campagne : La «planification écologique» de Jean-Luc Mélenchon, un sillon bien creusé

- Martine Billard : le climat ne sera pas sauvé par des yakafokon mais par une planification écologique qui s’émancipe réellement des politiques libérales et porte une vision globale des solutions pour éviter de proposer des solutions inapplicables ou entraînant d’autres dégâts que ceux censés être supprimés. 

Entretien avec Michaël Löwy : Jean-Luc Mélenchon « a largement contribué à populariser la notion d’écosocialisme »

 

L'Avenir En Commun un programme écosocialiste ?
L'Avenir En Commun un programme écosocialiste ?
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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 08:56
Carte sur table : J.L. Mélenchon est-il favorable à l'immigration ?

- Au delà du titre, la question est " reconnaît-il la liberté de circulation aux hommes et la possibilité de travailler et vivre sur un territoire "  et pourquoi ?

- Car seuls les capitalistes du « marché libre et non faussé » militent pour un monde sans frontières, sans frontière pour les marchandises et les profits... mais pas pour les hommes !


AVERTISSEMENT AU LECTEUR : J’ai 63 ans et Je suis économiste, formé à l’Université de « sciences économiques » d’Aix en Provence. J’ai eu la chance dans mon cursus universitaire iconoclaste de pouvoir suivre une licence dont la thématique principale, portait sur les « pays en voie de développement », terme pudique, qui déjà, en fait traitait des « Pays sous-développés » dont essentiellement les pays d’Afrique. J’ai donc eu la possibilité de me pencher sur les causes des migrations qui existaient déjà au début des années 80. Ce que j’écris ici, doit beaucoup à cette période qui combine à la fois apprentissage (écoute attentive des enseignants) et aussi recherches personnelles. La motivation de ce papier est liée au fait que je ne supporte plus les discours de haine portés et promus en boucle sur les médias, par des responsables politiques irresponsables, promus par des médias tout autant irresponsables et qui jamais dans ce cadre n’abordent le fond des questions posées. J’espère par ce papier, contribuer à amener de la sagesse humaine, celle de Sapiens.


INTRODUCTION : Comme je sais que la lecture est devenue de moins en moins facile, j’expose ici directement ma thèse répondant à la question posée dans le sous-titre. Du fait de sa philosophie (l’humanisme), de sa politique (le collectivisme et non l’individualisme) et de ses propositions (le programme « l’Avenir en commun[1] »), Jean-Luc MELENCHON est le candidat qui permettra de réduire ce qui est appelé « immigration » et qu’il faut véritablement appeler : « nomadisme salarial de survie », qui est une véritable sauvagerie, dont les causes profondes sont à rechercher dans le « Capitalisme mondialisé » et non dans les individus comparant les différents codes du travail et droits sociaux. Aucun océan ou mer, et aucun mur, mirador ou barbelé ne peut empêcher un peuple appauvri de partir. Tous les discours sur la dénonciation de l’immigration, au-delà de la haine portée est inefficace car ne portant pas sur les causes profondes et réelles des migrations humaines.

 

 

Sources : Fabrice Aubert le 30 octobre 2021 | mis à jour le 16/08/2022

- Des migrations pour masquer les problématiques sociales

Avant que d’attaquer le fonds, soulignons que cette question de l’immigration mise en permanence en avant dans les médias, n’a comme objectif politique principal que de faire oublier les questions sociales de notre Pays (salaires, emplois, Industrie, écologie, chômage, précarités, pauvretés, santé, hôpitaux, services publics etc…). De tout temps d’ailleurs, un pouvoir qui se sent menacé, du fait de ses échecs politiques patents, va faire émerger des questions qui permettent d’esquiver les vraies problématiques et reporter sur des individus (hier les juifs, aujourd’hui les musulmans) les causes des difficultés profondes. Je précise et soulignes que je suis athée, je n’aime donc aucune religion.

 

Enfin dernière remarque, aborder la question migratoire, n’est pas chose aisée, car vu l’âpreté des discussions sur ce sujet, il est facile de tomber soit du côté « pro-migration, on est tous frères et on abolit les frontières », soit du côté « obscur de la force », de la dénonciation du « tout migratoire » du « grand remplacement », expliquant la promotion médiatique permanente de Zemmour et Le Pen[2] qui ne développent que la haine, du fait de leur discours de peur. De ce fait, la position politique de Mélenchon est une ligne de crête, difficile à tenir, mais qui est la seule à permettre de combiner l’humanisme et construire des réponses politiques adaptées, répondant aux problématiques posées.

 

 

- Toutes et tous migrants//

Depuis que l’humain est sur terre, il n’a cessé de migrer. Zemmour et Le Pen ont des racines africaines, puisque sur ce point, à moins de croire au « créationnisme Américain », tous les scientifiques sont d’accords pour dire que les premières formes de vie humaine sont apparues en Afrique. Et que cela soit « Homo erectus », « Neandertal » ou « Sapiens », les humains ont entamé des migrations qui vont les conduire à occuper tout l’espace terrestre,

 

Ces premiers mouvements migratoires étant dus à trois raisons essentielles :

  • La pulsion humaine qui pousse toujours l’humain à chercher et à découvrir (aujourd’hui l’espace) ;
  • Les questions climatiques, de modifications qui le poussent à partir ;
  • L’épuisement de son environnement qui le pousse à partir vers d’autres territoires non encore exploités, expliquant le nomadisme (l’homme ne sait pas encore gérer son environnement et l’ayant « brulé » est obligé de partir (nomadisme), ce qui renvoie d’ailleurs à notre propre période historique (changement climatique).

 

Observons qu’à cette époque, il n’y a pas de code du travail ni de religion monothéiste, appuyée sur des textes écrits, fondateurs de croyances. L’Humain se déplace librement, tant qu’il ne rencontre pas d’obstacle naturel (montagne, fleuve) et c’est justement en rencontrant ces obstacles, qu’il va commencer à y répondre en concevant et construisant des premiers outils (ex-bateaux).

 

De ces faits, les migrations sont dans la « nature » de l’homme d’autant plus à l’époque où les nations et frontières n’existent pas, les humanoïdes vivent dans des tribus, première forme de société, où de plus le couple et le mariage n’existent pas et les enfants sont ceux de la tribu, pas d’un couple. La femme est d’ailleurs l’égale de l’homme, elle chasse, pêche au même titre que les hommes. De fait, il y a une certaine forme de communisme au sens où les classes sociales fondées sur les rapports de propriété, n’existent pas. Tout appartient à la tribu, obligé du fait des contraintes naturelles, à tout mettre en commun et à partager. Les chasseurs individuels du type Rahan n’existent pas, car dans un environnement hostile, la meilleure des sécurités individuelles est la sécurité collective, hier la tribu, aujourd’hui la sécurité sociale communiste. De ce fait, la tribu est un système collectif de protection et d’éducation de la naissance à la mort.

 

 

- Du nomadisme à la sédentarité

Avec le temps, l’apprentissage de l’environnement, la découverte de l’agriculture, la création d’outils, de nomades, les tribus vont devenir sédentaires, s’installant souvent à côté de cours d’eau, de rivières, de lacs ou de mers (l’eau indispensable à la vie). De vie imposées dans des cavernes, les humains construisent des villages et autour des villages se réalisent l’agriculture et l’élevage permettant aux humains de pouvoir vivre sans avoir à se déplacer. L’homme devient alors sédentaire et un début de division du travail et de la nécessité d’organiser la tribu (politique) s’impose pour la gestion du village (chef, druide etc.).

 

 

- Du commerce, des échanges et de la guerre

Marseille ville de plus de 2.600 ans, est le produit de cette histoire d’échanges commerciaux. Marseille fut créée par des marins grecs trouvant la rade superbe, y créèrent un port de commerce. Le commerce basé sur l’échange est de ce fait source de migrations. Le Commerce en situation de capitalisme naissant (le capitalisme est un processus), dans une logique de concurrence (déjà), généra les premières guerres de domination commerciale. 

 

 

- La guerre de Troie

Ainsi la guerre de Troie, n’eut pas lieu du fait de la belle Hélène, mais du fait que le port de Troie concurrençait durement le commerce des ports grecs. Il fallait épuiser et réduire l’adversaire, la guerre de Troie eut lieu : 

  • « Ainsi la guerre de Troie — celle de la réalité, sinon celle d'Homère, qui nous fournit seulement les indices de cette hypothèse — nous apparaît, non pas seulement comme un poème de l'honneur et de l'héroïsme, mais aussi comme une entreprise considérable, dont les causes profondes ont dû être des causes économiques ; son objet essentiel paraît bien avoir été, comme aujourd'hui, de délivrer l'Occident de la menace que la mainmise des Orientaux sur les détroits constitue pour le libre-échange, et de s'en assurer le libre usage.


Guerre économique, lutte pour la liberté des détroits, ce sont là des analogies assez frappantes avec ce qui se poursuit en ce moment et ce qui s'est passé dans l'histoire autour des Dardanelles[3]. 

Où l’on voit déjà que commerce guerre et migrations sont liées…et on n’est qu’au début du processus…

 

 

- Du commerce triangulaire

Les sociétés se développant, et avec la création de la monnaie, les systèmes techniques se modernisant, notamment les navires, en 1492, un certain Christophe COLLOMB « découvre » l’Amérique et ses indiens à la peau rouge, humanoïdes, partis d’Afrique, il y avait fort longtemps (voir début).

 

Les Vikings ont posé le pied en Amérique en 1021, 500 ans avant C. Colomb

A défaut de découvrir, ce que les vikings avaient déjà découvert[4], Collomb s’approprie au nom de l’Espagne, une terre qui n’est pas la sienne, et ce au nom de l’évangélisation (Dieu justification morale de la domination). Alors afin d’extraire les richesses du sol et du sous-sol de l’Amérique les « capitalistes commerçants », développèrent ce qui est désormais appelé le « commerce triangulaire[5] ». Il s’agissait de partir de d’Europe et notamment de France (port de Bordeaux et de Nantes), avec des bateaux chargés de pacotilles, d’aller en Afrique et acheter des esclaves noirs avec la pacotille, puis de traverser l’atlantique grâce aux alizés (vents du commerce), et décharger les esclaves en Amérique, pour ramener en Europe les marchandises demandées par la bourgeoisie (étoffe, soierie, tabac etc…). 

 

  • Observons donc que de fait, l’immigration des noirs d’Afrique en Amérique, est la conséquence d’une obligation imposé aux africains. Il n’y eut aucune volonté véritable des africains à vouloir se téléporter en Amérique pour y devenir esclaves…
  • Observons que cette migration des africains est la conséquence directe des logiques commerciales, du « moindre coût » tel, que le rêve le capitalisme.

 

 

- De la colonisation et de la guerre

La colonisation opérée par les puissances Européennes et notamment françaises, en Afrique, avait aussi comme objectif la conquête et l’appropriation de territoires, en vue d’imposer leur puissance sur l’échelon mondial. Au-delà il s’agissait de pouvoir user et abuser des richesses minières et de main d’œuvre de l’Afrique. Il s’agit donc bien encore, de raisons économiques d’exploitation qui expliquent les colonisations

  • « Mais au-delà de ces aspects techniques, c’est un nouveau contexte économique international qui incite à la colonisation. La décennie 1880 marque une nouvelle phase de l’industrialisation de l’Europe et, au-delà, un nouveau chapitre de l’histoire du capitalisme global. La mécanisation de l’industrie du textile arrive à maturité et cette industrie doit se trouver de nouveaux débouchés commerciaux ; les machines à vapeur permettent de nouveaux gains de productivité, et l’agriculture commence aussi à utiliser des machines qui diminuent les besoins en main d’œuvre. Les grandes plantations d’Amérique n’ont plus autant besoin d’esclaves qu’auparavant.[6» 

 

Et c’est du fait de cette concurrence entre nations européenne pour la possession des colonies, qu’au-delà des raisons économiques continentales (confrontation France-Allemagne[7]), que la première guerre mondiale fut déclenchée, engendrant la « grande boucherie »…développée par les généraux au nom de la Patrie, comme la guerre de Troie fut déclenchée au nom de la belle Hélène.

 

 

- Décolonisation ou néo-colonialisme ?

Passons rapidement sur la seconde guerre mondiale dont les causes profondes sont à rechercher dans la crise de 1929 (crise du Capitalisme), parti des Etats Unis (déjà) et des choix politiques visant à faire payer au peuple allemand, les conséquences des choix de leurs dirigeants. Le monde tirant les enseignements de la guerre, se reconstruit enfin, sur des principes plus sociaux (création du système monétaire de Bretton Woods, interventions publiques dans l’économie, reconnaissance des droits syndicaux) et pacifiques (création de l’O.N.U). Cependant les questions tournant autour des colonies ne sont pas abordées expliquant par la suite les guerres Révolutionnaires visant les décolonisations (Algérie, Vietnam). Une fois actée l’indépendance politique des anciens pays coloniaux, nous sommes rentrés, notamment vis-à-vis de l’Afrique, dans une période de néo-colonialisme, période dans laquelle la monnaie et l’économie se substituent aux canons[8]

 

 

- Marseille les trente glorieuses et la décolonisation

Marseille, déjà citée dans cet article, est un concentré de la période dites des trente glorieuses (1944-1971). Marseille fut capitale mondiale de l’alumine[9] en 1910. Marseille et le Département des Bouches du Rhône se sont donc développés sur l’industrie et les ouvriers qui formaient la population productive de la ville et du Département. Mais une grande partie de ce développement s’explique cependant par la possession des colonies. La Bourgeoisie Marseillaise utilisant la facilité concurrentielle des territoires occupées militairement, importa les matières premières obtenues à vil prix, qui retravaillées dans l’Hinterland (zones bordant le port) développèrent les industries (agroalimentaires, savonnerie) et l’industrie maritime (construction, entretien et réparation navale) nécessaires au développement du port et de la ville. La décolonisation brisa l’avantage comparatif colonial. Mise devant ce fait accompli, la Bourgeoisie Marseillaise abandonna l’investissement industriel et se réfugia sur la spéculation immobilière, expliquant les politiques de « façade maritime » fondé sur le « tout tourisme » expliquant les tours du business et les hôtels de luxe, sans que le « ruissellement promis » ne se réalise sur la population prise en otage…entre les logiques de business et les pauvretés des quartiers abandonnés par l’Etat.

 

 

- Les migrants pour faire baisser les salaires

Si les luttes de classe de notre Pays (1944-1968) ont permis l’amélioration des conditions salariales et de travail des salariés, le Capital, dans une volonté de revanche de ce qu’il a dû céder, va chercher à faire baisser les salaires en important des anciennes colonies, une main d’œuvre moins chère et moins revendicative dormant chez des marchands de sommeil[10] (encore du commerce). 

 

C’est donc bien le Patronat Français (et pas la C.G.T) qui, pour des raisons de profit capitaliste importe les travailleurs migrants, la puissance publique (L’Etat) se chargeant de les « parquer » dans les quartiers, pour en faire des ghettos de pauvres, surtout avec la crise.

 

 

- La « mondialisation des rapports sociaux »

Le Capitalisme mondialisé en réduisant les droits sociaux collectifs et en organisant la concurrence des salaires à l’échelle mondiale a développé l’immigration. Le « tout marchandise » et « tout concurrence » oblige le monde du travail à se déplacer sans cesse à la recherche de l’emploi perdu et de l’activité détruite, des américains se déplaçant d’est en ouest en caravane, aux prolétaires de la Métropole qui, chaque jour, pour gagner leur vie, subissent les affres des bouchons sans fin (Marseille) cause de stress, de pollutions et d’accidents.

 

 

- Les causes des migrations actuelles

Jamais les africains n’ont voulu migrer, toujours ils ont eu à subir des migrations forcées qu’elles soient celles des esclaves d’Amérique ou aujourd’hui où il servent d’esclaves aux possédants Européens, effectuant toujours les tâches, que personne ne veut faire, vu les conditions de travail et les salaires de survie imposés. Car ce sont les « blacks » d’Afrique payés au « black » qui sont dans les cuisines des restaurants des possédants blancs.


Les causes des migrations actuelles sont à rechercher :

  • dans la guerre économique menée par le Capital mondialisé et les guerres de domination des Etats-Unis (Afghanistan, Syrie, Lybie, Irak etc.) de la volonté de domination de l’Empire ;
  • Sans compter les migrations à venir, conséquences du réchauffement climatique. Et aucun mur ne pourra empêcher, dans ces conditions des populations humaines à la recherche d’espaces de survie de pouvoir migrer.

 

 

- L’humanisme de Jean-Luc Mélenchon

Alors oui, au nom de notre histoire, de celle de l’humanité profonde qui nous vient de Neandertal et de Sapiens, nos semblables qui débarquent sur nos rivages dans des conditions épouvantables doivent être accueillis dans la dignité à moins de vouloir transformer la méditerranée en mer de sang

 

 

- L’immigration est un enracinement

Mais au-delà de cette humanité, J.L. Mélenchon traite la question avec sérieux et ne veut pas combattre les effluves des migrations, mais les causes[12]. Car toute migration est d’abord un déracinement, si déracinement, il y a donc violence d’origine et, ne pas traiter les causes, revient à ne rien régler, mais à gérer l’immigration comme un support politique que l’on sort tous les 5 ans (Présidentielles). Le problème tient dans les logiques de développement inégal, conséquence du Capitalisme mondialisé. 

 

 

- Sortir du libre échange

Ce sont les logiques de « libre échange » imposé par le capitalisme mondialisé et sa priorité du commerce d’abord, qui sont cause de l’appauvrissement des Nations et des peuples et l’Afrique a déjà subi cela, lorsque le F.M.I a mis en place le P.A.S (Programme d’Ajustement Structurel) qui ont débouché sur l’aggravation de la situation des peuples africains[13], expliquant d’ailleurs pour partie l’émergence des réseaux mafieux déguisés derrière un discours religieux[14]. C’est donc encore là notre rapacité vis-à-vis des africains qui expliquent le système des bandes terroristes en Afrique, d’où l’échec de l’opération Barkhane[15]. 

  • On ne règle pas une problématique de développement et d’indépendance politique par des opérations militaires.

 

 

- Commerce libre ou commerce équitable ?

Ce modèle du commerce libre fut tellement décrié au vu de ses résultats, qu’une logique de commerce équitable (café) a commencé à se mettre en œuvre. Si, besoin de « commerce équitable », c’est donc bien que le « libre échange » ne permettait en aucun cas de favoriser le développement (et il faudrait discuter du concept d’équitable, qui n’est pas égal). Dans le marché fondé sur le profit, il ne peut y avoir de commerce égal. 

 

  • Seules les coopérations publiques peuvent permettre de construire des échanges égaux car non commerciaux et fondés sur le long terme et non sur celui du court terme des marchés.

 


- Pour le protectionnisme solidaire

Une des propositions phares de « l’Avenir en commun » est le développement du protectionnisme solidaire[16], revenant à refuser de « commercer » sur des produits et Pays, qui ne respectent pas des règles sociales et environnementales. Il faut donc rompre avec les accords de libre-échange mondialisé (A.M.I-A.L.E.N.A) qui mettent le commerce au-dessus de toutes les lois humaines (tribunaux d’arbitrage)[17].

 

 

 

- Désobéir aux traités européens
Pour sortir du libre-échange et du commerce libre qui de plus impose le glyphosate (au moins pour les produits importés) il faut désobéir aux traités Européens, fondés sur l’application, stricte des accords de libre-échange, donc de la poursuite de l’exploitation, voilà ce qui est aussi au cœur de l’avenir en commun. En désobéissant aux traités, observons que J.L. Mélenchon réhabilite sur le fonds la logique des frontières, des règles et de la loi de la Nation, comme porteuses et émanation de l’intérêt général humain universel[18].
 
Seuls les capitalistes du « marché libre et non faussé » militent pour un monde sans frontières, sans frontière pour les marchandises et les profits. C’est donc bien le Capitalisme mondialisé qui détruit et contourne les lois humaines : « Parler de mondialisation, c’est évoquer l’emprise du capitalisme sur l’espace économique mondial. Cette emprise ne se réduit pas au triomphe d’un bloc d’États sur un autre, ni même à celui d’un système économique sur ses concurrents. Elle tend en effet à transcender la logique d’un système interétatique à laquelle elle substitue une logique de réseaux transnationaux. La mondialisation est avant tout un processus de contournement, de délitement et, pour finir, de démantèlement des frontières physiques et réglementaires qui font obstacle à l’accumulation du capital à l’échelle mondiale. Elle consacre le retour en force d’une régulation marchande qui tend à se diffuser à l’ensemble de la vie économique, dans un double mouvement qui va de l’international vers le national et du monde financier vers le monde du travail[19] ». 

 

 

- Synthèse

 

En synthèse, le programme « l’Avenir en commun[1] » est un programme humaniste qui vise à répondre aux besoins des peuples en cherchant à sortir du Capitalisme mondialisé, fondé sur le « tout marché » et « tout concurrence », qui sont causes des inégalités de développement entre Pays et entre peuples qui sont les causes profondes des migrations, expliquant mon approche en termes de « nomadisme salarial mondialisé ».

Et tant que le « capitalisme mondialisé » s’imposera, alors l’humain sera sa variable d’ajustement expliquant les migrations faisant jouer aux humains le rôle de variable d’ajustement du « profit d’abord ».

  • La priorité est donc, par « l’avenir en commun », dont Jean-Luc Mélenchon est notre porte parole, de se sortir de la dictature du « capitalisme mondialisé ». 

 

Pour une politique migratoire humaniste et réaliste
Pour une politique migratoire humaniste et réaliste

◀️ A VOTRE DISPOSITION pour entrer

◀️ dans le détail du programme

◀️ l'Avenir en commun sur ce thème

Ce livret qui a été rédigé par un groupe de travail coordonné par Aurélie Gries, cheffe de service socio-éducatif et membre de l’Association nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA) et Mickaël Idrac, chercheur spécialiste des migrations.

Carte sur table : J.L. Mélenchon est-il favorable à l'immigration ?
Carte sur table : J.L. Mélenchon est-il favorable à l'immigration ?
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Carte sur table : J.L. Mélenchon est-il favorable à l'immigration ?
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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 11:11
Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "
Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "
Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "

L’Avenir en commun, réponse concrète aux enjeux de notre époque

En vente en librairie pour 3€ à partir du 18 novembre !

 

Commençons par le dire : ce n’est pas de cette vie-là dont avaient rêvé pour nous les générations dévouées à nous ouvrir le présent. La pandémie du coronavirus a souligné les tares d’un monde absurde, cruel et laid dominé par le capitalisme financier.... 

Ce programme n’est pas la propriété de la France insoumise. Il continue d’appartenir à tous ceux qui militent depuis des années pour les idées qu’il contient. Et aux sept millions de personnes qui lui ont donné leur bulletin de vote. Il constitue une partie décisive de l’histoire de notre grande famille qui a toujours placé au sommet de ses normes l’entraide, le partage et la confiance dans la diffusion du savoir et de l’égalité (Jean-Luc Mélenchon)[1]....

 

Sources : Mélenchon2022 - Clémence Guetté | mis à jour le 24/02/222

Si cette version de L’Avenir en commun s’inscrit dans la continuité du programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection de 2017, elle a été améliorée, précisée par un large travail d’auditions : associations, collectifs, syndicats, mouvements sociaux, citoyens engagés.

 

C’est ce travail qui nous permet aujourd’hui de présenter une version actualisée, qui se distingue notamment sur deux points :

  • D’abord, l’Avenir en commun est le seul programme à apporter des réponses concrètes à l’ensemble des préoccupations des Français : démocratie, pouvoir d’achat, bifurcation écologique, lutte contre les discriminations.
  • Ensuite, sur tous ces sujets, il contient des mesures uniques, qui ne sont présentes chez aucun autre candidat.

 

 

- Des mesures uniques

Concernant l’enjeu démocratique, Jean-Luc Mélenchon propose une mesure phare : " passer à la 6e République par la convocation d’une Assemblée Constituante ". Plusieurs candidats proposent des réformes de la Ve République, comme Anne Hidalgo ou Marine Le Pen. De leur côté, Fabien Roussel et Arnaud Montebourg envisagent le passage à une VIe République, mais ils ne proposent pas au peuple d’écrire la Constitution lui-même. C’est pourtant la condition nécessaire pour sortir de l’impasse démocratique dans laquelle nous sommes.

 

De la même façon, si l’écologie est dans tous les programmes, L’Avenir en Commun est le seul à proposer d’inscrire dans la Constitution le principe de la « règle verte », selon laquelle on ne prélève pas davantage à la nature que ce qu’elle est en état de reconstituer.

 

Dans notre programme, l’écologie n’est pas un vain mot : nous expliquons comment nous allons mettre en place la planification écologique pour répondre à ce défi majeur de notre temps. Ainsi, nous lancerons un plan massif de 200 milliards d’euros d’investissements écologiquement et socialement utiles. Nous sommes les seuls à proposer ces investissements indispensables : pour Jadot, on trouve des chiffres variables selon les sources mais toujours inférieurs ; Roussel, lui, propose seulement 140 milliards.

 

Sur les enjeux sociaux également, l’Avenir en Commun est le plus complet et comporte de nombreuses propositions originales. Par exemple la création d’une garantie d’emploi : tout chômeur de longue durée pourra se voir proposer d’être embauché au moins au SMIC revalorisé dans un secteur d’urgence.

 

  • Ces réponses concrètes, nous les appliquerons dès notre arrivée au pouvoir.
  • Nous publierons, dans les semaines à venir, des plans présentant la façon dont nous allons les mettre en place.

 

 

- Notre programme l'Avenir en commun est né en 2016

L'année suivante, plus de 7 millions de Français ont voté pour le voir appliqué[2].

  • Remis sur la table en 2019[3], il a été enrichi du travail parlementaire et de nombreuses contributions citoyennes (Nous avons reçu près de 5 000 contributions libres et 10 000 réponses à des questionnaires joints aux Cahiers de l’Avenir en commun entre janvier et juillet 2021[4]).
  • Comparer notre programme l’Avenir en commun (version de travail de novembre 2020) aux propositions de partis politiques, d’associations, de syndicats, et de collectifs citoyens[5].

 


↪️ Découvrez notre travail programmatique dans cette vidéo.

 

- Le programme « L’Avenir en commun » est davantage qu’un ensemble de mesures concrètes.
Disponible en ligne, il apporte surtout une vision du monde pour le futur. 

 

L'HARMONIE DES ÊTRES HUMAINS ENTRE EUX ET AVEC LA NATURE.

 

 

  • Les livrets de l’Avenir en commun complètent le programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle, disponible en librairie ou en ligne.

 

LES LIVRETS DE L'AVENIR EN COMMUN

 

  • Les plans de l’Avenir en commun complètent le programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle, disponible en librairie ou en ligne

 

LES PLANS DE L'AVENIR EN COMMUN

 

Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "
Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "
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1 août 2021 7 01 /08 /août /2021 09:30
L'intégrale des coulisses de la campagne de #Mélenchon2022

En 17 épisodes à la date du 9 avril 2022 : " 2022 : Nos pas ouvrent le chemin " raconté dans une série documentaire... pensée pour qu'ils sortent au fur et à mesure de la campagne présidentielle[1]

 

Une élection présidentielle, c’est remettre l’ouvrage sur le métier. 
Qui, mieux que Jean-Luc Mélenchon pouvait nous ouvrir les portes sur les coulisses de son engagement tant personnel que politique ? Personne.

Ainsi, avec la série « 2022 : Nos pas ouvrent le chemin », nous vous proposons d’entrer dans les coulisses de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, avec des images inédites. Vous y découvrirez, épisode après épisode, toute une partie du travail collectif réalisé pour faire vivre cette campagne et remporter la victoire en 2022.

« Ce documentaire c’est notre plus belle manière de militer, montrer que les insoumis sont des militants qui veulent changer le monde ». Un pari sacrément réussi.

 

 

Sources : Jean-Luc Melenchon | Mis à jour le 09/04/2022

- Ce 1er épisode est consacré à son entrée en campagne, le 8 novembre 2020.

  • Pourquoi avoir choisi ce moment ?
  • Comment la pandémie du Covid-19 a impacté les décisions prises autour de cette campagne ?
  • Quel est le processus de mise à jour du programme « L’Avenir en commun » ?
  • Pourquoi construire cette campagne autour d’un site internet permettant de recueillir des parrainages citoyens ?
  • D’où vient l’idée d’affiches décalées avec des couleurs vives ?
  • C’est à toutes ces questions que cet épisode se propose notamment de répondre.

 

- Ce 2ième épisode est consacré au mois de décembre 2020.

Il revient sur le contexte politique expliquant les raisons de l’engouement autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, mais aussi sur le déplacement sur l’île de la Réunion à l’occasion du 20 décembre, date anniversaire de l’abolition de l’esclavage sur l’île.

 

Cet épisode revient aussi sur le groupe parlementaire, grande spécificité de cette campagne et sur les prochaines étapes de la campagne présidentielle.

 

 

- Ce 3ième épisode est consacré aux mois de janvier et de février 2021.
Il revient sur l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi sur le séparatisme attaquant la laïcité et la loi de 1905 et la lutte des députés insoumis pour sauvegarder la séparation des églises et de l'État. 

 

Cet épisode montre les coulisses de la préparation d'un discours de Jean-Luc Mélenchon à la tribune de l'Assemblée nationale et les coulisses du premier Forum Thématique consacré aux questions de démocratie et de libertés.

 

Enfin, ce troisième épisode offre des images inédites de la préparation et de l'émission Balance Ton Post de Cyril Hanouna à laquelle Jean-Luc Mélenchon a participé, et explique les raisons de sa participation.

 

 

- Ce 4ième épisode est consacré aux mois mars et d’avril 2021

Il revient sur l’examen à l’Assemblée nationale de la " loi Climat ", sur la votation citoyenne organisée par Mathilde Panot et les insoumis pour placer la question de l’eau au centre de la campagne présidentielle et sur le déplacement de Jean-Luc Mélenchon en Bolivie.

 

Dans cet épisode, vous retrouverez aussi des images inédites des coulisses du meeting en réalité augmentée sur l’eau et de déplacements à Marseille et au bord de la Durance. 

 

Vous pouvez y découvrir les témoignages de Loïc Prud’homme, député, et de Mathilde Panot, vice-présidente du groupe parlementaire de La France insoumise..

 

- Ce 5ième épisode est consacré aux mois de mai et de juin 2021

Il revient sur la séquence programmatique liée aux questions sociales mais aussi sur le sursaut de l'extrême-droite entamé par un tribune de militaires factieux et poursuivi par les menaces d'un YouTuber d'extrême-droite vis à vis des insoumis. Dans cet épisode, vous retrouverez aussi des images inédites des coulisses du meeting d'Aubin et des déplacements de Jean-Luc Mélenchon en soutien aux salariés d'entreprises en lutte.

 

- Ce 6ième épisode est consacré aux mois de juillet et d'août 2021

Il revient sur le déplacement de Jean-Luc Mélenchon et d'une délégation insoumise au Burkina Faso. Là-bas, Jean-Luc Mélenchon a tenu une conférence sur la francophonie et a rencontré le Président du pays pour aborder la question de la sécurité au Sahel, puis que la sœur de Thomas Sankara pour discuter autonomie alimentaire. Dans cet épisode, vous retrouverez aussi des images inédites des coulisses du meeting de Château-Arnoux-Saint-Auban et des AMFiS, ainsi que d'autres déplacement de Jean-Luc Mélenchon.

 

- Ce 7ième épisode est consacré aux mois de septembre et d'octobre 2021

Il s'ouvre sur le retour des AMFiS et la montée en puissance médiatique d'Eric Zemmour. On suit Jean-Luc Mélenchon en déplacement en soutien aux salariés en grève de Transdev puis en conférence en Belgique avec Raoul Hedebouw du PTB sur la montée de l'autoritarisme en Europe.

 

Ensuite, l'épisode revient sur le débat entre Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour, avec les coulisses de la préparation. Enfin, l'épisode aborde la Convention de l'Union Populaire qui s'est tenue à Reims les 16 et 17 octobre.

 

- Ce 8ième épisode est consacré aux mois d'octobre et novembre 2021

Il s'ouvre sur le déplacement de Jean-Luc Mélenchon en Guyane où il y a rencontré Gabriel Serville, président de l'Assemblée de Guyane, puis les élèves du lycée Bertène Juminer. Il visite ensuite le Centre Spatial Guyannais et assiste au décollage d'Ariane 5. De retour en métropole, l'épisode revient sur les coulisses du premier #AlloMélenchon, puis nous suivons Jean-Luc Mélenchon à la rencontre d'habitants vivants dans la précarité énergétique. Enfin, l'épisode se termine sur le meeting de lancement du Parlement Populaire, le 5 décembre, à la Défense.

 

- Ce 9ième épisode est consacré au déplacement de Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot et Manuel Bompard à la Guadeloupe et à la Martinique en décembre 2021

Il s'ouvre sur l'arrivée de Jean-Luc Mélenchon à Pointe-à-Pitre où il s'est rendu au CHU pour rencontrer des soignants en lutte contre l'obligation vaccinale. Avec la délégation insoumise, il se rend ensuite à une réunion avec des habitants pour échanger sur les difficultés d''accès à l'eau potable. Jean-Luc Mélenchon donne ensuite un meeting au Gosier, et échange avec des journalistes. Pour la fin de son déplacement à la Guadeloupe, le candidat à l'élection présidentielle se rend à Petit Canal sur les Marches aux Esclaves pour rendre hommage aux victimes de l'esclavage et rappeler la leçon de l'esclavage qui est la victoire de la liberté, de la créolisation et de l'égalité.

 

Arrivé à la Martinique, Jean-Luc Mélenchon visite un moulin hydroélectrique à Gros-Morne pour étudier son fonctionnement. Puis nous le suivons dans le quartier populaire de Volga Plage à la rencontre des habitants. Enfin, l'épisode se termine par un hommage à Aimé Césaire.

 

- Ce 10ième épisode est principalement consacré aux préparatifs du meeting immersif de Nantes, mais il montre aussi d’autres moments forts du mois de janvier.
Il s'ouvre sur la bataille à l’Assemblée nationale contre le pass vaccinal, puis aborde la niche parlementaire de la France insoumise.

 

On suit ensuite Jean-Luc Mélenchon qui discute avec deux jeunes étudiants après une manifestation des personnels de l’Éducation nationale. Puis le candidat à l’élection présidentielle va voir la première éolienne flottante de France avant de visiter le musée de l’imprimerie de Nantes.

 

Enfin, l'épisode revient sur le meeting immersif de Nantes, avec les 24 dernières heures de préparation.

 

- Ce 11ième épisode est principalement consacré aux coulisses de l'émission “Élysée 2022” sur France 2, mais il montre aussi d’autres moments forts du mois de janvier et de février

Il s'ouvre sur l’émission de Cyril Hanouna “Face à Baba” sur C8, puis aborde le déplacement et le meeting de Bordeaux. Ensuite, nous suivons Jean-Luc Mélenchon rencontrant la Fondation Abbé Pierre lors de la présentation de leur rapport annuel sur le mal-logement. Puis le candidat à l’élection présidentielle va à la rencontre d'étudiants à Tours afin de discuter de leurs situations.

 

Nous découvrons ensuite les coulisses de “Élysée 2022” avec un happening surprise de Jean-Luc Mélenchon. Enfin, l'épisode revient sur la préparation du meeting de Montpellier.

 

 

- Ce 12ième épisode revient sur le déplacement de Jean-Luc Mélenchon à Digne-les-Bains pour sa participation à l'émission La France dans les yeux, sur BFM TV

Après l'émission il s'est rendu à Éourres puis à rencontré des maires de communes rurales pour amener le thème de la ruralité dans la campagne présidentielle. Ensuite, Jean-Luc Mélenchon s'est rendu au Parlement de l'Union populaire pour un échange avec ses membres.

 

- Ce 13ième épisode revient sur le déplacement de Jean-Luc Mélenchon à la Réunion, bouleversé par le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie

Il montre comment le candidat a répondu à cet évènement tragique sur le fond, tout en poursuivant sa campagne présidentielle, notamment en abordant, à La Réunion, la question de l’agriculture. L’épisode traite également de la préparation du meeting pour la paix qui a eu lieu à Lyon quelques jours plus tard et a réuni plus de 15 000 personnes.

 

- Ce 14ième épisode revient sur la préparation de l'émission de chiffrage de « L’Avenir en commun », le programme de Jean-Luc Mélenchon.

Puis, on suit les derniers instants en loge avec le candidat avant son passage dans l'émission « La France face à la guerre ».

 

L'épisode traite également d'une réunion de campagne animée par Manuel Bompard, le directeur de campagne, et d'une rencontre inopinée entre Jean-Luc Mélenchon et des enfants à la sortie de sa rencontre avec l'Association des Maires de France.

 

- Ce 15ième épisode revient sur les meetings du 20 mars à Paris et du 27 mars à Marseille

L’épisode s’ouvre sur une réunion du Parlement de l’Union Populaire où Jean-Luc Mélenchon est intervenu pour faire un bilan d’étape de la campagne présidentielle.

 

On assiste ensuite à la préparation de la place de la République, à Paris, la nuit précédant la marche et le meeting pour la 6e République.

 

Puis on suit le candidat de l’Union Populaire lors de cet évènement. Au lendemain du 20 mars, Manuel Bompard anime une réunion  avec l’équipe de campagne.

 

Puis, on suit Jean-Luc Mélenchon en coulisse avant ses interventions au JT de 20 heures de TF1 et au 19h45 de M6 où il parle notamment de l’importance du meeting politique dans une campagne électorale. L’épisode se termine sur le meeting de Marseille.

 

- Ce 16ième épisode revient sur le meeting de Toulouse du 3 avril 2022.

L’épisode s’ouvre sur la préparation par le secrétariat général de campagne des 84 réunions publiques qui auront lieu les 6 et 7 avril.

 

Puis, Jean-Luc Mélenchon fait un point avec l'équipe de campagne pour un bilan avant le sprint final. Ensuite, Jean-Luc Mélenchon se rend au Couvent des Bernardins, à Paris, pour rencontrer les différentes professions qui s'activent sur le chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

 

Enfin, on suit le candidat de l'Union Populaire dans les derniers instants de préparation de son discours au meeting de Toulouse, avant son passage sur scène.

 

- Ce 17ième épisode revient sur le multi-meeting en hologrammes du 5 avril 2022.

L’épisode s’ouvre sur la préparation du meeting avec les derniers tests techniques.

Puis, Jean-Luc Mélenchon fait un point avec une partie de l'équipe après le meeting.

 

Ensuite, le candidat de l'Union Populaire prépare son passage au JT de 20h de TF1, avant de tourner une FAQ diffusée sur sa chaîne YouTube.

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1 juillet 2021 4 01 /07 /juillet /2021 12:57
Jean-Luc Melenchon  : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !
Jean-Luc Melenchon  : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !
Jean-Luc Melenchon  : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !
Jean-Luc Melenchon  : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !
  • L’union populaire est une stratégie globale[4] , basée sur une énergie de rassemblement  : les électeurs vont choisir un programme, une sincérité, une crédibilité... C’est le cap de la campagne que nous engageons ... éclairage sur ce qu’est l’Union Populaire[3] ;
  • « Si les quartiers populaires votent, nous serons au second tour[2] »

 

 

" ...Au demeurant, les élections régionales et cantonales ont montré à la fois que les partisans affichés de l’union n’en voulaient pas, même aux conditions les plus avantageuses pour eux.

Par exemple quand nous avons proposé pour les six dernières listes à constituer aux régionales cinq têtes de liste à EELV contre une pour les insoumis. La réponse fut vindicative et insultante. Et dans la foulée EELV décidait de nous exclure de la liste de résistance en PACA. On connait l’immense succès de cette manœuvre.

EELV est évoqué ici car c’est le groupe politique qui a le plus berné les médias sur ses intentions « unitaires ». Mais l’observation s’étend a tout le champ de la gauche traditionnelle. Nulle part, quelle que soit la formule et la combinaison, l’union n’a été possible sauf dans les Hauts-de-France. Là, l’union s’est faite à notre initiative. Mais la dynamique n’a pas été au rendez-vous. Il faut dire que le militantisme EELV non plus.

Il est donc raisonnable de ne plus consacrer une minute à une illusion aussi morbide que cette prétendue « union de la gauche...[1] ».

 

Sources : Jean-Luc Melenchon | mis à jour le 19/12/2021

- Ouf ! L’insupportable suspens prend fin
On n’avait plus d’ongle à ronger, plus de cheveux à s’arracher, et plus de mains à se tordre d’angoisse. Ce matin trente juin, Éric Piolle annonçait sa candidature à l’élection présidentielle. Ce soir ce fut Yannick Jadot. Avant cela, David Cormand, influent ancien secrétaire national des Verts avait asséné : « une candidature commune d’EELV et du PS n’aurait pas de sens ». Avant-hier Olivier Faure avait non seulement répété qu’il y aura une candidature du PS mais qu’elle seule serait en « état-de-rassembler-bla bla bla ». Le contraire de ce avec quoi il avait réussi à berner pendant des mois (presque) tout le petit monde des commentateurs et autres choristes de l’unité à tout prix. Le contraire des réunions « pour la candidature commune » convoquées par Jadot lui-même et stoppées sans crier gare et sans question à ce sujet de qui que ce soit. Et puis, Anne Hidalgo vient de reprendre à zéro sa campagne de lancement : elle « réfléchit », « prépare un groupe pour un projet », réunit des soutiens de notables. Après avoir dit qu'on verrait bien en février prochain...

 

Ainsi se confirme en fait ce que tout le monde savait depuis des mois et des mois : il y aura une ou plusieurs candidatures issues du pôle écolo, dans et hors la primaire de ce parti. Et il y aura au moins une candidature du PS. Tout le monde le savait. Tout le petit monde ! Mais le feuilleton de cette comédie devait avoir lieu. Chacun joua de gré ou de force le rôle que lui assignait la petite galaxie du commentaire pllitique pourtant bien au courant de la situation réelle.


Pour ma part c’est en le sachant que j’ai pris ma propre décision d’être candidat en novembre dernier. Je ne m’en suis jamais caché. On me demanda seulement doctement si ce n’était pas « trop tôt », question de fond, on le sait bien !! Quand leur demandera-t-on si ce n'est pas, trop tard de se déclarer candidat seulement huit mois avant l'élection, sans programme et sans équipe ?

 


- Puis je fus rendu responsable de la « division »

Enfin commença la petite musique selon laquelle je serais « le problème à gauche » dont il faudrait « se débarrasser » selon les mots délicats de l’ancienne bras droit de Julien Dray devenue depuis l’égérie du club islamophobe, le « Printemps Républicain ».

  • Alors mesdames, messieurs, le problème c’est toujours moi ?
  • Pas les 3 ou quatre autres candidatures dans chaque famille et qui s’annoncent en concurrence assumées dans votre merveilleux espace fraternel de la gauche traditionnelle ?
  • Moi... et pas votre sectarisme venimeux qui vous a fait exclure tous ceux que vous pouviez aux deux tours des élections régionales ?

 


- Le problème ? Oui il y a en a un pour vous quand il s’agit de moi !

C’est que je cote deux fois plus que chacune de vos candidatures dans les sondages, même quand on m’inflige une abstention différentielle de trois ou quatre points de plus qu’à vous sans le dire ! Problème parce que l’annonce de Jadot provoque 14 retweets en tout et pour tout une demi-heure après son annonce de candidature sur TF1 quand j’avais provoqué 30 000 signatures de parrainage dans le même délai ! Je ne me vante pas : je sais bien que je suis encore loin du compte pour franchir la barre d’accès au deuxième tour.

  • Mais pourquoi refuser de m’aider ?
  • Pourquoi relayer la moindre infamie possible contre moi ?
  • Il y a un problème parce que j’ai un programme clair et charpenté dans le détail que tout le monde peut connaître. Et il a encore donné lieu déjà à quatre numéros d’une revue vendue à dix mille exemplaires de moyenne chacun depuis janvier. Et vous ?
  • Un problème parce que je dispose avec 23 parlementaires aguerris, connus de millions de Français de quoi faire un gouvernement en état de fonctionner. Et vous ?

 


- Le problème le voici : pourquoi avez-vous un problème avec moi ?

  • Mon rejet des manifs de flics factieux auxquelles vous avez participé ?
  • L’islamo-gauchisme dont Darmanin et Vidal m’accusent ?
  • Le complotisme dont m’accuse le CRIF et le Printemps Républicain ?
  • Êtes-vous devenus seulement le miroir des modes du bashing permanent qui tient lieu désormais d’info en continu à mon sujet ?
  • Avez-vous vu ces cent vingt mille tweeteurs exprimer à visage découvert leur lassitude d’être traités « d’ennemis de la République » et affichant leur soutien aux insoumis ?
  • Comprenez-vous le sens d’une telle vague sans précédent ?
  • Celle de la dignité de nos choix et de notre indignation d’être traités de cette façon odieuse ?

 


- Alors je fais un pari. Je vous crois.

Je crois que vous avez en tête mieux que vous même ou vos logos. Je crois que vous acceptez d’assumer que nos programmes ne sont pas les mêmes. Je ne parlerai pas pour vous. je m’en tiens à nous. Nous sommes le mouvement de la rupture avec les règles du jeu de ce monde qui épuise les êtres humains et la nature. La rupture ! Et vous ?

 

Puisque l’union de la gauche n’existera pas parce que les programmes sont faiblement compatibles et que nous le savons tous depuis des mois, tournons la page dans la dignité d’un divorce par consentement mutuel ! Sans casser la vaisselle ni accabler nos voisins de nos éclats de voix. À mes yeux, aujourd’hui le temps n’est plus celui de « l’union de la gauche » de François Mitterrand et Georges Marchais, l’un et l’autre d’heureuse mémoire pour maints d’entre nous. Mais désormais si loin de toute actualité, si pleine de piques, d’hypocrisie et de haines recuites depuis les mystifications de « l’ennemi de la finance » avec qui vous avez gouverné !

 

 

- Pour les Insoumis, pour moi, l’heure est à l’union populaire.

C’est à dire au rassemblement majoritaire du peuple. Comment ?

Avec le programme qui rend possible cette union et donc cette majorité. Faisons confiance à l'intelligence que nous sollicitons chacun de notre côté. Les électeurs vont choisir un programme, une sincérité, une crédibilité. C’est le cap de la campagne que nous engageons.

 

--------------------------

 

- Qu'est ce que l'Union Populaire ? - #AMFIS2021

Jean-Luc Melenchon  : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !

Notes :

[1Jean-Luc Melenchon : Évaluer le tableau politique de 2022 (II)

[2] « Si les quartiers populaires votent, nous serons au second tour » – Interview dans « Le Dauphiné »

[3Éclairage sur ce qu’est l’Union Populaire

[4] Jean-Luc Mélenchon : " L’union populaire : une stratégie globale "

 

Pour en savoir plus :

- Jean-Luc Mélenchon : « Je lance un appel à la création d’une fédération populaire »

A méditer : “ Union des gôches ”: Mélenchon est relou..

- Certains me disent : la France insoumise, oui, mais Mélenchon, non !

- ENTRETIEN. Jean-Luc Mélenchon : « Les campagnes politiques sont de plus en plus sales »

- Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »

- Mélenchon annonce une stratégie « d’union populaire » autour de mesures plébiscitées par les Français

On ne peut plus d'actualité. En 2017 : JLM " Avec la force du peuple, tout est possible ! "

- A méditer : Mélenchon : casse bonbons ?

- UNION POPULAIRE : MÉLENCHON VEUT FÉDÉRER LE PEUPLE

- Union populaire : la stratégie de Mélenchon pour gagner en 2022. Et gouverner

- MÉLENCHON PEUT GAGNER EN 2022. VOICI POURQUOI.

- Jean-Luc Mélenchon : « Il y a bascule : c’est maintenant que ça se joue ! »

 

- Tableau politique de 2022

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19 juin 2021 6 19 /06 /juin /2021 13:05
Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »
Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »
Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »
Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »
Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »

La révolution citoyenne...

Jean-Luc Melenchon en 2017 : " Avec la force du peuple, tout est possible ![5] "

« J’invite mes camarades d’extrême gauche à briser le mur qu’ils ont eux-mêmes construit. Le drapeau national n’est pas synonyme de nationalisme chauvin.[6] »

 

 

Jean-Luc Mélenchon a été invité par la revue Tlatelolco à écrire un texte de haute volée sur la notion de "puissance" comme objectif politique pour le peuple, quand elle s'applique à sa volonté d'agir pour le bien commun, pour sa souveraineté, pour sa liberté. Tlatelolco est une nouvelle revue de pensée critique latino-américaine qui rassemble quelques personnalités intellectuelles de la région pour repenser la démocratie en Amérique latine. Elle est dirigée par John M. Ackermann, professeur à l'Université nationale autonome du Mexique, né américain, naturalisé mexicain.

 


Sources : Jean-Luc Melenchon | mis à jour le 16/09/2021
- « Qu’est-ce que la puissance ?

La capacité de faire et, le cas échéant, de faire sans qu’une entrave puisse l’empêcher. La puissance est en ce sens un état de la souveraineté du peuple. Elle en est l’attribut autant que le moyen. Il n’est de souveraineté accomplie que dans la puissance sans entrave. Et il n’est de souveraineté qui ne soit un acte de puissance sur l’ordre des choses au sein duquel elle prend place. Ces principes ne sont pas si abstraits qu’il y parait. Ils proclament ce que l’expérience montre : la souveraineté du peuple est affaire de rapport de force. Elle n’est jamais octroyée, elle n’est jamais concédée. Les puissants ne s’y résignent jamais. Sans cesse recommencée, la lutte pour la souveraineté du peuple consiste à en conquérir puis à en maintenir la puissance. C’est d’ailleurs l’objet initial de la Révolution citoyenne dont je me réclame[1]. Elle ne triomphe qu’en acquérant les moyens de puissance du peuple qui lui permet de vaincre les entraves qui le retiennent hors du pouvoir sur son histoire. 

 

Si nous somme victorieux dans les urnes en 2022, on pourrait qualifier la ligne de conduite de notre gouvernement comme un programme de souveraineté élargie. Il travaillerait en effet à élargir le pouvoir du peuple aux domaines dont il est actuellement exclu et à lever partout les dominations le limitant. Je le répète : la souveraineté populaire désigne ici la capacité du peuple à disposer librement de tout ce qui concerne sa vie collective. 

 

 

- Capacité d’agir
À la volonté populaire, il faut donc faire correspondre les moyens de la réaliser. Ceux qui, comme moi, ont observé, pour apprendre d’eux, les gouvernements de la vague démocratique en Amérique latine savent que le déficit de puissance fut le principal obstacle à surmonter. 

 

Entrons donc à présent dans les aspects concrets que nos conceptions impliquent. Affirmons que les meilleurs programmes sont condamnés à rester une liste de vœux pieux sans les capacités disponibles pour le réaliser. Ces capacités sont la disponibilité populaire, le caractère collectif de la prise de décision, le niveau d’éducation et de qualification, le capital industriel accumulé, la qualité des services publics, la solidité de l’Etat, ses capacités de financement ou la sûreté du territoire. Il est impossible de faire l’impasse sur ces éléments. Combien de gouvernements de transformation sociale dans des pays que des impérialismes avaient maintenu dans une forme de sous-développement ont dû composer parce qu’ils trébuchaient face à la difficulté de réunir les moyens de réalisation d’une décision ? 

 

La France est dans une situation bien différente. Nous sommes la 6ème puissance économique du monde. Notre niveau d’éducation est très élevé. Les ouvriers, les techniciens, les ingénieurs français disposent de qualifications de pointe issues d’une extraordinaire accumulation de travail humain. L’Etat est ancien et bien établi. Il sait lever l’impôt et faire respecter la loi. Son armature et son maillage géographique permettent d’envisager bien des politiques de lutte contre la pauvreté ou de relocalisation des activités économiques et agricole. Cependant, nous devons avoir conscience aussi du recul de la puissance française. Elle est démantelée brique par brique par le néolibéralisme depuis au moins 20 ans :

  • Saccage des services publics ;
  • libre-échange ;
  • désindustrialisation et mise en concurrence des entreprises nationales ont sérieusement entamé dans bien des domaines nos capacités.

Cette impuissance croissante s’est cristallisée dans le krach sanitaire. Pour lutter contre l’épidémie, le pouvoir a eu recours à des solutions archaïques reposant sur des privations de libertés. La première raison d’une telle débâcle réside dans les politiques de réduction de budget dont l’hôpital public a souffert pendant des années.

 

Pendant cette crise, nous avons aussi découvert que nous dépendions désormais d’importations principalement asiatiques pour 80% de nos médicaments. Nous avons mis des semaines et des semaines avant d’avoir assez de masques car notre industrie textile a en partie disparue au fil des délocalisations et parce que le gouvernement libéral refaisait les réquisitions de ce qui en reste. La liste pourrait continuer encore longuement. Si nous arrivons aux commandes, il nous faudra bien assumer de reconstruire une certaine puissance en matière sanitaire par le pôle public du médicament, la fin du libre-échange sur des produits essentiels, les investissements massifs dans l’hôpital. Sans cela, aucun de nos objectifs de santé publique ne sera possible. 

 

 

- Puissance industrielle et bifurcation écologique 
Les parlementaires insoumis ont synthétisé toutes ces demandes dans la revendication centrale d’un retour à la planification [2]. L’échec du système de la main invisible et de l’équilibre spontané à partir du seul signal prix, est criant. Il a abouti à la destruction des forces productives et à l’impuissance à répondre aux besoins sociaux. La planification ambitionne de faire revenir les champs de la production, de l’échange et de la consommation dans le giron démocratique. Elle confie à la délibération la coordination entre les forces concourant à la production et à la distribution et l’anticipation sur le futur en fonction d’objectifs donnés. Elle peut se concevoir comme une appropriation collective du temps.

 

La planification est donc l’instrument naturel de la bifurcation écologique puisqu’elle s’occupe précisément de la viabilité de l’avenir. Mais elle n’est rien si elle ne peut s’appuyer sur une industrie forte, des infrastructures et des qualifications. Autant d’éléments qui font notre puissance ou notre impuissance. Ainsi, dans les grands chantiers à mettre place, il y a par exemple celui de l’eau. Le changement climatique modifie et dérègle le cycle de l’eau. Mais il est consubstantiel à l’existence même des sociétés humaines. Il doit donc concentrer toute notre attention. L’une des tâches consiste par exemple à rénover en profondeur notre réseau de canalisations. Il laisse s’échapper un litre sur cinq actuellement. Mais bien sûr, pour pouvoir remplacer les tuyaux, il faut avant cela les fabriquer.

 

Nous avons en France l’une des meilleures usines du monde pour cela, à Pont-à-Mousson. L’industriel qui la possède cherche à la vendre. Des chinois et un fond de pension américain sont sur les rangs. Est-ce du nationalisme de refuser ce passage sous contrôle étranger, prélude à la délocalisation ? Non, car la conservation de cette puissance industrielle est le préalable à la planification écologique. Tout comme la vente de la branche énergie d’Alstom à l’américain General Electric fut une catastrophe non seulement du point de vue du capitalisme français mais surtout de celui des grands défis d’intérêt général de notre peuple. 

 

 

- La liberté d’agir pour le bien commun
La notion de puissance a beaucoup à voir avec celle d’indépendance. Je suis un indépendantiste français convaincu. Non par nostalgie chauvine mais parce que je veux voir respecter les décisions démocratiques du peuple français. En premier lieu, cela suppose de lever toute menace extérieure qui contraindrait ses décisions ou l’empêcherait de se transformer en actes concrets. L’indépendance n’est rien d’autre en fait que notre liberté. C’est encore à la fois une condition de la puissance et un attribut de celle-ci. C’est pourquoi à mes yeux les questions de défense sont aussi centrales. Notre autonomie en matière militaire, c’est-à-dire notre capacité à défendre seuls l’intégrité de notre territoire est une condition incontournable de la démocratie effective. Cela implique la rupture avec l’alliance atlantique mais aussi une industrie nationale distincte des complexes américains ou d’autres Etats. Il ne faut pas confondre cette volonté d’indépendance avec du bellicisme ou du nationalisme. La liberté des français peut aussi être celle d’agir pour le bien commun. En mer, dans l’espace, dans le monde numérique, la France peut être la voix du droit civilisateur contre les compétitions guerrières. Elle peut défendre la non-exploitation des grands fonds ou des astres, la conception des grands écosystèmes océaniques ou forestiers comme bien communs de l’Humanité ou le recul des pratiques du capitalisme de surveillance sur la toile. Elle le peut grâce à sa puissance. 

 

 

- Aujourd’hui, la puissance est un objectif politique.

Elle est confisquée parce que le pouvoir populaire l’est tout autant. Elle ne sera pas restituée sans un profond bouleversement des priorités politiques du pays ni sans la refondation d’institutions capable de reconstituer la souveraineté populaire. C’est l’objet des révolutions citoyennes qui agitent notre époque. Aider à son accomplissement en France est le fil rouge de mon combat politique depuis plus de 10 ans[1]. C’est de nouveau l’horizon que je fixe pour l’élection présidentielle de 2022[3].

 

Mais que signifie réellement l’expression Révolution citoyenne ?

  • Elle n’est pas faite pour ranimer un folklore romantique qui signalerait une radicalité superficielle ;
  • Elle ne cherche pas non plus à marier les contraires pour amoindrir la charge symbolique d’un mot dans certains esprits ;
  • Elle donne à la fois le contenu de notre politique et son moyen.

Il s’agit d’une « révolution » puisque son programme change la nature de la propriété en mettant en avant la logique des biens communs et celle du pouvoir dans la cité et dans l’entreprise. Elle dite « citoyenne » car elle se fait par la voie démocratique à travers un processus constituant. La souveraineté populaire, l’autre nom de la démocratie, est à la fois l’objectif et le moyen de la révolution citoyenne.

 

C’est à sa puissance effective qu’est vouée son projet politique : l’harmonie entre les êtres humains et avec la nature, philosophie générale proposée par l’Avenir en Commun[4].

 

-----------------------------

 

-

La révolution citoyenne au coeur de la démarche politique de la France insoumise

Le 25 juin 2015, Jean-Luc Mélenchon tenait une conférence sur le thème : « Révolution citoyenne et mouvements citoyens – De Podemos aux assemblées citoyennes ». Il a expliqué comment la théorie de la Révolution citoyenne partait de l'augmentation du nombre d'être humains sur la planète pour définir un intérêt général humain, et comment découlait de cette analyse la nécessité de sortir du système capitaliste productiviste. Jean-Luc Mélenchon a réaffirmé que la 6e République n'était pas un slogan mais une stratégie révolutionnaire pour que le peuple retrouve sa souveraineté en refondant ses institutions.

 


 

Notes :

[1Révolution citoyenne ?

[2] Face à la crise climatique, la planification écologique

[3Mélenchon 2022 : nouvelle étape dans la stratégie de la révolution citoyenne

[4] L’AVENIR EN COMMUN

[5] On ne peut plus d'actualité. En 2017 : JLM " Avec la force du peuple, tout est possible ! "

[6] Révolution citoyenne : entretien avec Jean-Luc Mélenchon

 

Pour en savoir plus :

- « L’insoumission est un nouvel humanisme » Jean-Luc Mélenchon

- Jean-Luc Mélenchon : « Je lance un appel à la création d’une fédération populaire »

- De la nécessité de la fédération populaire

- Fédération populaire : comment ça marche ?

- L’union populaire : une stratégie globale

- Jean-Luc Mélenchon : « La construction d’un peuple révolutionnaire n’est pas un dîner de gala »

- La révolution citoyenne : une globalisation de la conscience politique des peuples

- L’ère des révolutions citoyennes

- L’ouragan abstentionniste arrache tous les toits

- Après l’union de la gauche, vite l’union populaire !

- Mélenchon annonce une stratégie « d’union populaire » autour de mesures plébiscitées par les Français

- « Le peuple est l’acteur de l’Histoire » - J.-L. Mélenchon au festival du journalisme

- Candidat à l’élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon explique comment la « révolution citoyenne » redonnerait au peuple les moyens d’exercer sa souveraineté au profit de l’intérêt commun.

DOSSIER : Les vertiges de la puissance
- Michaël Fœssel « Un pouvoir autoritaire mise sur le sentiment d’impuissance des citoyens »
- Gafam, un impérialisme numérique
- Suède : l’anti-puissance
- Lola Lafon « Si on est puissant, c’est qu’en bas il y a des impuissants »
- Charlotte Girard, La puissance comme souveraineté
- Elsa Faucillon, Puissance des imaginaires

Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »
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4 mai 2021 2 04 /05 /mai /2021 13:47
Après le 1er mai 2021, il y a urgence à refonder la police !

Les images de la violence à l'encontre de la CGT le 1er mai, ont fait le tour de France soulevant l'indignation du monde ouvrier et d'une partie du monde politique, notamment de gauche.
Syndiqué CGT, j'apporte moi aussi mon soutien à la CGT et aux camarades blessés à Paris.
La lutte sociale et les revendications du 1er Mai ont toujours besoin d’un mouvement de masse.

Mais, aujourd'hui, il faut aller au fond du pourquoi et du comment... (interrogations déjà soulevées lors du mouvement citoyen des gilets jaunes dont les victimes ont été nombreuses, et précédemment lors de la main contre la manif du 14 juin 2016 à Paris contre la Loi Valls/ El Khomri auquel j'ai participé et ou à l'issue, j'accuse " Gazer, mutiler, soumettre : la police au service du néolibéralisme autoritaire, je l'ai vue à l'œuvre ! "[1].

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 07/06/2023

- Partant du principe que la violence divise, fait peur, dissuade de participer à l'action, casse les mouvements populaires de masse

  • Qui sont les violents, au service se qui ?
  • Pourquoi le Préfet Lallement est incapable d'assurer, ou ne veut pas assurer... et sur ordre de qui la sécurité des manifestations pour permettre aux citoyens de défiler tranquillement ? D'ailleurs, en 2016, un CRS ne dénonçait-il pas déjà la responsabilité du gouvernement dans les violence[2] ;
  • N'est-on pas face à des groupuscules (Black bloc ou autres d'extrême droite) manipulés pour se mettre au service du système en utilisant la violence en complicité de fait avec des forces de police qui " laissent faire " parce-qu' elles n'ont pas d'ordre d'agir, amenant la CGT à La CGT-police a critiquer la gestion du maintien de l'ordre [3]  ;
  • Mais pas que : le syndicat de police Alliance s'interrogeait en 2016, sur les consignes de non-intervention reçues face aux casseurs et accusait le gouvernement de vouloir décrédibiliser les mouvements sociaux [4] et la situation n'a fait que j'aggraver depuis ; 
  • Par ailleurs, gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de la CGT police, Alexandre Langlois, affirmait en 2016 « Tout est mis en place pour que ça dégénère » [5] ;
  • N'est-on pas face à une instrumentalisation des forces de maintien de l'ordre pour casser les luttes sociales ? Ou dit autrement n'assistons nous pas à une « politique néolibérale du désordre » liée à la transformation de notre modèle social [6] ? 
  • OUI, comme en 2016, en 2018/2019, ce 1er mai 2021 confirme que " Les casseurs sont instrumentalisés par le pouvoir " [7] ; 

 


- Alors, forces de l’ordre ou forces aux ordres

Les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer. En la matière je vous invite à consulter le Rapport de la Mission civile sur les actions de maintien de l’ordre depuis le début des manifestations contre la loi travail de 2016, qui confirme la dangereuse dérive que nous vivons sous l'ère de la monarchie républicaine macronienne [8].

 

Dans ce schéma, sur Paris, le préfet de police Lallement est loin de chercher à calmer le jeu et de faire respecter les droits et libertés démocratiques

  • Didier Lallement, qui, en 2015, ambitionne le poste de préfet de police de Paris, est nommé à ce poste le 20 mars 2019. Il est décrit par son entourage professionnel comme un « préfet impitoyable » et autoritaire, choisi par le gouvernement pour « une reprise en main musclée de la préfecture de police » [17]
  • Fin avril 2019, un rapport de l'Observatoire girondin des libertés publiques (qui regroupe différentes associations, telles que la Ligue des droits de l'homme, le Syndicat des avocats de France, Médecins du monde ou Greenpeace), qualifie de « politique d'intimidation » les stratégies de maintien de l'ordre de Didier Lallement à l'égard des manifestations, dont celles des Gilets jaunes, lorsqu'il était préfet de Gironde[18]. Le rapport dénonce notamment l'usage de sommations « purement formelles », la mise en place de pelotons voltigeurs à motos (dissous en 1986 après l'affaire Malik Oussekine), ainsi que l'usage jugé abusif des nasses, ce qui aurait entraîné des traitements dégradants et des problèmes de santé chez certains manifestants[19].
  • Le 8 mars 2020, à l'occasion de la journée des droits des femmes, la police réprime à Paris une marche féministe. Les violences sont dénoncées non seulement par les féministes et des personnalités politiques de gauche. Le sénateur de Paris Philippe Dominati (LR), émet des doutes sur la doctrine du maintien de l’ordre de Didier Lallement[20].
  • En décembre 2020, une enquête pour « faux témoignage » est lancé par le parquet de Nanterre contre le préfet de police de Paris ainsi que cinq hauts magistrats, suite à des signalements du président de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire, le député LFI Ugo Bernalicis. Il est soupçonné d’avoir tenu des propos mensongers lors de son audition devant la commission d’enquête, lorsqu'il a déclaré ne pas avoir «trouvé les organisateurs» de manifestations policières illégale en juin sur la place de l'arc de triomphe[21] [22].

 

👉 En conclusion, pour la France insoumise, le préfet Lallement doit partir, son limogeage est demandé[23] [24].

 

 

- D'un autre côté

  • La sécurité et la lutte contre la violence ne sont-elles pas le " cheval de bataille politique de la droite et de l'extrême droite " (SONDAGE. Pour 86% des Français, la lutte contre l'insécurité serait importante dans leur vote en 2022 ) [9] ?
  • Que leur resterait-il comme raison d'être s'il n'y avait pas de violence, y compris lors de mouvements sociaux ?
  • Ne contribue t-il pas en catimini à l'organisation, l'instrumentalisation de cette violence pour pouvoir ensuite faire la " propagande " en jouant sur la détresse du peuple [10]? 
  • La police infiltrée par l'extrême droite[11] œuvre n'agit-elle pas pour entretenir l'insécurité et la peur au bénéfice de " l'enjeu majeur " pour le RN de Le Pen [12] ?
  • Tout en remettant en cause le droit de manifester (elle n'est pas à une contradiction prêt) ! [13]

 

👉 Sur la manifestation parisienne du 1er mai de cette année réaction de la CGT :

Invité à commenter ces faits sur le plateau de Public Sénat le 3 mai, le secrétaire général Philippe Martinez pointait de son côté l’extrême droite[25] rappelant que les affrontements place de la Nation ont fait “ 21 blessés dont 4 graves ” selon un bilan du syndicat[26].

 

Précisant : “ Le mode opératoire ”, avec “ quelque chose de prémédité ” et les “ slogans racistes, homophobes, xénophobes ” entendus place de la Nation sont “caractéristiques de cette violence d’extrême droite”, a estimé Philippe Martinez mercredi. “ On est en train d’analyser les images, les photos, certains sont connus sur les réseaux sociaux pour leur appartenance, leur soutien au milieu d’extrême droite effectivement ”, a-t-il assuré.... et c'est la raison pour laquelle la CGT exige la révocation du préfet Lallement après les violences[26].

 

✍️ En définitive, j'accusais à l'issue de la manif du 14 juin 2016[1], le gouvernement Hollande, Valls, Cazeneuve d'utiliser les vieilles ficelles inventées par la droite hier au pouvoir :
- en se servant des forces de l'ordre à des fins de provocation ;
- en laissant entrer les casseurs et en laissant faire la casse en ne donnant pas d'ordres ;
pour ine-fine interdire l'expression du mouvement social et tenter de passer sa loi en force...
j'ai maintenu cette accusation ayant vécu de l'intérieur le mouvement des gilets jaunes,.... et le 1er mai 2021 la valide malheureusement.

 

 

- Les insoumis ne laisserons pas faire : RÉSISTANCE et force de proposition !
Dans ce contexte dangereux pour notre démocratie, la France insoumise entend refonder la police et notamment :

  • réécrire le code de déontologie et insister sur son importance lors de la formation des forces de police, et rétablir les missions de défense des libertés et de la République supprimées par Manuel Valls en 2014[14] ;
  • refaire la police républicaine (point 12)[15] ;
  • A votre disposition le #2 des « Livrets de la France insoumise » aborde les thèmes de la sécurité et la sûreté[16] ;

 

Et Jean Luc Melenchon confirme la volonté politique de la France insoumise de refonder la police 

Notes :

[1] J'accuse " Gazer, mutiler, soumettre : la police au service du néolibéralisme autoritaire, je l'ai vue à l'œuvre ! "

[2Responsabilité du gouvernement dans les violences : un CRS donne raison à Mélenchon.

[3La CGT-police critique la gestion du maintien de l'ordre

[4syndicat policier majoritaire Alliance : Un syndicat de policiers dénonce les consignes reçues pendant les manifs

[5CGT police : « Tout est mis en place pour que ça dégénère »

[6N'assistons nous pas à une « politique néolibérale du désordre » liée à la transformation de notre modèle social

[7" Les casseurs sont instrumentalisés par le pouvoir", accuse la CGT Police

[8Forces de l’ordre ou forces aux ordres : les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer : Rapport de la Mission civile sur les actions de maintien de l’ordre depuis le début des manifestations contre la loi travail, dangereuse dérive 

[9SONDAGE. Pour 86% des Français, la lutte contre l'insécurité serait importante dans leur vote en 2022

[10Dominique Martin, Membre du Bureau politique du Front National explique à des militants comment faire la "propagande" en jouant sur la détresse du peuple

[11] Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

[12] « La sécurité est un sujet majeur » : Marine Le Pen fait sa rentrée, ce dimanche, à Fréjus

[13] Etat d'urgence : Marine Le Pen pour l'interdiction des manifestations

[14] Réécrire le code de déontologie et insister sur son importance lors de la formation des forces de police, et rétablir les missions de défense des libertés et de la République supprimées par Manuel Valls en 2014

[15] Refaire la police républicaine

[16] Livrets de la France insoumise

[17] Lallement, le nouveau préfet qui fait flipper les flics

[18] Bordeaux : la politique de maintien de l'ordre dénoncée par un rapport de l'OGLP

[19] Maintien de l’ordre: à Bordeaux, la «politique d’intimidation» du préfet

[20] Le préfet Lallement dans la tourmente

[21] Enquête pour "faux témoignage" : ce qui est reproché au préfet Didier Lallement

[22] Le préfet Didier Lallement et plusieurs hauts magistrats visés par une enquête pour « faux témoignage »

[23] Communiqué du groupe parlementaire de La France insoumise en date du 9 janvier 2020.

[24] Pour en savoir plus

[25] Violences du 1er-Mai contre la CGT: Philippe Martinez cible " l'extrême droite "

[26] La CGT exige la révocation du préfet Lallement après les violences du 1er Mai

 

Pour en savoir plus :

- Un syndicat de policiers dénonce les consignes reçues pendant les manifs

- Oui, le port du matricule est obligatoire pour les policiers et les gendarmes

- UNE CRÉATION ORIGINALE FRANÇAISE : « LA POLICE SPECTACLE »

Juin 2023 : Les chiffres de l’IGPN, un iceberg des violences policières

 

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22 février 2021 1 22 /02 /février /2021 00:01
Loi sur le " séparatisme " : seul le groupe France insoumise s'oppose unanimement à ce texte stigmatisant
Loi sur le " séparatisme " : seul le groupe France insoumise s'oppose unanimement à ce texte stigmatisant
Loi sur le " séparatisme " : seul le groupe France insoumise s'oppose unanimement à ce texte stigmatisant
Loi sur le " séparatisme " : seul le groupe France insoumise s'oppose unanimement à ce texte stigmatisant

Séparatismes : Le macronisme nous fait courir le risque d’accélérer “ l’archipélisation ” d’un pays toujours plus divisé[1]

 

Le faux débat Le Pen/Darmanin et la névrose anti-musulmans s'inscrivent dans cette stratégie dangereuse pour notre démocratie[1ter]

 

Quand les nazis accusaient les juifs de séparatisme... exactement ce que disent Darmanin et Le Pen vis à vis des musulmans[1bis]

 

Dans le film de propagande nazie « Le péril juif » (1940), la Bête immonde accusait les Juifs de séparatisme du fait qu’ils ne se mettraient pas « au service d’objectifs communs ». Le film pointait l’incompatibilité entre les valeurs aryennes et les pratiques cultuelles juives qui étaient présentées comme des lois... Exactement ce que disent Darmanin et Le Pen[1bis].

Dans le même temps, Darmanin, est pointé du doigt pour le caractère antisémite de l'ouvrage qu'il a publié en février dernier, intitulé « le Séparatisme islamiste - Manifeste pour la laïcité » et qui s’inscrit dans le cadre de la loi sur le séparatisme[6].

A noter : 1ére lecture du texte gouvernemental, vote unanime honteux au Sénat contre la tenue des groupes de parole comme prétexte à dissolution des organisations qui les pratiquent avec le soutien des sénateurs du PCF et EELV ![7]...

 

Sources : l'Ère du peuple | mis à jour le 27/11/2022

- Pour une fois, le rouleau compresseur médiatique du covid qui dure depuis un an en écrasant tout le reste de l’actualité a du bon
Le débat parlementaire contre le séparatisme n’intéresse personne et ne sort pas des murs de l’Assemblée. Le pays se voit donc épargné des heures de meurtrières tirades infamantes contre les musulmans. Quel moment lamentable.  Mais dans l’hémicycle, c’est une torture. On « débat » actuellement sous le régime du « temps programmé ». Mais il faut beaucoup se taire. Car nous n’avons que 3H35 de temps de parole attribuées pour la discussion de 51 articles et 400 alinéas. La droite LR, pour sa part, dispose de 9h heures. LREM 7h45 (temps de parole du ministre et des rapporteurs en plus). Le modem 3H15. L’UDI 2H25 Le PCF 3h30 et le PS 4h20. Les présidents de groupe ont droit à une expression personnelle supplémentaire d’une heure. Nous devons donc subir le flot des interventions des autres sans broncher pour conserver un temps de parole sur chacun des articles les plus sensibles. Les non-inscrits (50 minutes) ont été purement et simplement privés de temps parole avant même la fin de la discussion de l’article 1. Ce n’est pas normal ni souhaitable.

 

 

- Je ne reviens pas ici sur le contenu des débats

Nos interventions sont en ligne en vidéo. Pour ma part j’ai bénéficié de la présence de 8000 auditeurs présents sur Facebook et YouTube en permanence pendant mon discours sur la motion de rejet du texte. Près de 400 000 personnes ont regardé la vidéo depuis. Mes camarades, Alexis Corbière, Ugo Bernalicis, Éric Coquerel, Jean Hugues Ratenon ont fait de magnifiques interventions. Alexis et moi avons parlé au milieu d’un hourvari permanent de cris et hurlements. À leur banc, les ministres participaient activement à la tactique de déstabilisation des orateurs par leur rires et bavardages. Cela, le téléspectateur ne le voit pas ni ne l’entend. Ils nous voient seulement forcer la voix pour dominer le vacarme et parfois ils s’en étonnent auprès de nous : « pourquoi criez-vous ? ».

 

 

- Certes on a vu pire

Le 2 février, Mathilde Panot avait été grossièrement insultée en séance[2]. L’alcool avait fait son œuvre, semble-t-il, chez certains marcheurs. Jaurès avait droit aussi à ces interruptions permanentes et on a même vu une occasion où un député est monté à la tribune pour le frapper tandis qu’il parlait[3]. Heureusement, nous n’en sommes pas là. Puis la réplique du ministre (Darmanin) et celle du rapporteur (de Rugy) se fit sur un mode très personnel, politicien et offensant. On a vite vu où serait l’angle des éléments de langage. Comme je défends la liberté du culte, et que je l’ai déjà fait contre la fermeture des lieux de culte, je serai un « porte-parole du cléricalisme ». Ni plus ni moins. Que j’ai félicité la conférence des évêques de France pour avoir dit que la loi de 1905 était « une loi de liberté » fait ricaner des bancs d’ignorants qui ne savent rien de la bataille de l’époque ou le pape avait appelé a ne pas appliquer cette loi[4]. Face au public d’un beuglant, quelle musique s’entend ?

 

 

- En fait, je n’attends rien de Darmanin et De Rugy, et surtout pas de la culture historique républicaine

Les deux procèdent par amalgames, insinuations et contrepèteries sur fond d’une culture contre-républicaine qu’ils ne peuvent me cacher. L’un nous rebat les oreilles avec son grand-père musulman et l’autre avec la chouannerie. Leur mépris pour les autres et leurs railleries à deux sous sont une honte visible. Car pour le reste, à l’honneur des collègues, dans les échanges entre députés, personne n’est aussi vulgaire et agressif dans les prises de parole. Nous n’avons jamais répliqué dans le même registre quand bien même admettez que ces deux-là auraient pourtant de quoi faire parler… Mais c’est désolant de voir des esprits hier si libres, répéter sur tous les tons les absurdités cuisinées de longue main dans l’extrême droite. Ainsi de madame Caroline Fourest désormais murée dans un fanatisme qui lui interdit de partager les principes qu’elle défendait hier : l’État chez lui, l’Église chez elle et la liberté de culte pour tous. La liberté de conscience est à ce prix.

 

 

- La société n’a pas à être laïque.... l’espace public ne l’est donc pas.

Cependant la société peut être de culture laïque. C’est même souhaitable. C’est à dire être à la fois respectueuse de l’engagement de chacun et refusant un point de vue imposé par le culte majoritaire ou un pouvoir. Par contre l’État est les services publics le sont par nécessité et sans exception. Je ne sais pas ce qu’il faudrait ajouter à cela. C’est en tous cas la position historique de l’école de pensée dans la tradition de 1905. La traduction de ces principes est très concrète.

  • Par exemple : elle exclut la police des habillements dans l’espace public et, à l’inverse, la présence des élus en écharpe dans les manifestations religieuses.

 

 

- Dans le débat...

  • Nous avons donc été dans un premier temps assimilé à des défenseurs des religion et même du cléricalisme quand nous refusions la police du vêtement contre le port du voile ;
  • Puis nous fumes repeints en « laïcards » ennemi des religions. Par les mêmes !!!! au moment où nous demandions que les élus ne cautionnent pas, par leur présence, les manifestations religieuses. Et dans chacune de ces postures contradictoires ce furent les mêmes lazzis, les mêmes moqueries. Le débat semblait patauger dans la mauvaise foi. Mais tout autant dans la bêtise la plus crasse. Les mêmes qui meuglaient en cadence contre le foulard dans l’espace public ne trouvaient rien à redire à la qualité de chanoine de Latran du président de la République ou à la participation des élus à des cérémonies comme celle de reconnaissance à la vierge pour la délivrance de la peste de 1630 !!! Au contraire, ils se posèrent soudain en défenseur de l’Église. Mais qui l’attaquait ? Personne. Au point qu’un de ces brillants amis des Lumières, l’instant d’avant, se risqua à dire que nous n’avions pas à discuter pour savoir si la vierge avait ou non protégé la ville de la peste ! Non ce n’étaient pas des républicains qui parlaient mais des croisés. Les brillantes plumes fermaient la marche de cette croisade. Dans Le Figaro une nouvelle fois la technique de prétendus « anciens cadres » de LFI , évidemment anonymes compte tenu du risque qu’il y a nous critiquer, viennent dire que Coquerel parle comme il le fait par électoralisme. Car, bien-sûr, il est bien connu qu’il n’y a aucun calcul électoral dans la propagande contre les musulmans. Nous parlons des 500 communes sans école publique ? Des élus dans les manifestations religieuses ? C’est que nous serions gênés par la question de l’islam, psalmodie Marianne. Le journal est désormais converti à l‘intérêt du débat sur les certificats de virginité et la lutte contre la polygamie et reste sans voix sur la question du Concordat ou des immeubles de rapport. Dommage que Macron ne soit pas imam d’honneur de la mosquée du Caire, on aurait été mieux compris dans ces colonnes-là.

 

Le résultat des simagrées du pouvoir est simple :

  • moins de liberté pour les associations ;
  • un serment pour tous ceux qui touchent des subventions ;
  • une latitude plus grande pour les préfets de dissoudre, contrôler et ainsi de suite.

Où est le terrorisme islamiste là-dedans ? Nulle part évidemment. On finit par se demander si c’était vraiment le sujet. La « démocratie défaillante » en France défaille un peu plus. Mais qui a la liberté de le dire à part la presse étrangère ?

 

 

- 1er février 2021 : Jean-Luc Mélenchon s’exprime sur la loi séparatisme à l’Assemblée nationale
Il intervention contre le projet de loi dit de renforcement « des principes républicains » et a dénoncé une loi inutile et dangereuse qui va semer de la division dans le peuple français en stigmatisant les musulmans. 

 

Après avoir rappelé que le gouvernement a réussi à mettre d'accord contre cette loi tous les cultes, le député insoumis a interpellé la majorité sur les défis qui sont devant nous. La pandémie, le dérèglement climatique, les 800 plans sociaux, les 10 millions de pauvres, l'augmentation du gaz, des péages, de l'électricité, les millions de personnes à l'aide alimentaire... Alors que le Parlement va discuter pendant deux semaines du voile, de la polygamie, des certificats de virginité, du contenu des cantines scolaires ou de la mixité dans les horaires des piscines. 

 

Il a enfin dénoncé ensuite l'hypocrisie du gouvernement, a a parlé des différents séparatismes qui existent bel et bien dans notre pays dont il n'est pourtant pas question dans cette loi : le séparatisme social des riches, le séparatisme religieux du Concordat, le séparatisme institutionnel de l'Union européenne.

 

Il a fait valoir que l'État est indifférent aux religions et que c'est le gage de notre liberté. Puis il a dénoncé l'amalgame insupportable entre islam et islamisme. Il a pris à partie l'Assemblée en demandant aux députés quand les musulmans avaient manqué à l'appel de la patrie et a conclu son discours en disant que la France est grande parce qu'elle fait France de tout bois et que l'amour de la République, comme tout amour, ne vaut rien sous la menace.

 

- 16 février 2021 : l'Assemblée adopte, en première lecture, le projet de loi relatif aux " Principes Républicains "

Ce texte qui s'attaque officiellement au " séparatisme ", mais constitue une loi de stigmatisation inutile des musulmans. Les députés France insoumise qui n'ont eu de cesse que de défendre la laïcité et la République Sociale, de dénoncer la suspicion généralisée ont unanimement voté contre[5].

 

A noter qu'à l'image des élus RN qui se sont abstenus, plus divisés, huit élus du groupe communiste se sont abstenus, 7 ont voté contre et 1 pour[5] [5bis].

 

 

- Loi sécurité globale : les macronistes votent définitivement cette nouvelle loi de la honte anti républicaine.
Après que députés et sénateurs se soient accordés sur la proposition de loi dite de " Sécurité globale, à l’Assemblée Nationale, la majorité macroniste vient de faire adopter définitivement en seconde lecture cette loi de la honte. Les députés du groupe insoumis ont voté contre, mais ils étaient bien seuls à s'y opposer (6 député(es) PS sur 29 ont voté contre, les 23 autres absent(es) ; 2 député(es) PCF ont voté contre, les 14 autres absent(es)[8].

 

Ainsi, Macron et sa clique adoptent une nouvelle loi, qui accroitra l’arbitraire policier et entraine notre pays dans une dérive autoritaire Ils n’ont écouté ni l'opposition de la France insoumise, ni les alertes des organisations de défense des droits de l’homme. Petit à petit, ils détruisent les libertés publiques. C’est ainsi que meurent les démocraties.

 

En 2022, avec Jean-Luc Mélenchon, nous abrogerons cette loi scélérate et restaurerons les libertés publiques ![9] "

 

 

- 23 juillet 2021 (2ème lecture), Jean-Luc Mélenchon, à l’Assemblée nationale, s’oppose à la loi sur le « séparatisme » qu’il dénonce comme « une loi contre républicaine » qui vise uniquement les musulmans.

Le président du groupe « La France insoumise » a critiqué un texte qui introduit une notion fumeuse de « séparatisme » quand les séparatismes réels comme le Concordat d’Alsace-Moselle ou le statut de Charles X en Guyane. Il a dénoncé la manière qu’avait eu Emmanuel Macron de s’afficher à Lourdes, mais aussi le fait qu’avant les élections régionales, le CRIF et le Consistoire israëlite de France avaient appelé à ne pas voter pour les insoumis.

 

Jean-Luc Mélenchon a rappelé que durant l’année 2020, les actes anti-musulmans avaient augmenté de 50%. Il a, enfin, dénoncé le fait qu’en plein pandémie, on ait débattu de polygamie (déjà interdite), des certificats de virginité (déjà interdits), du voile, du burkini, des drapeaux étrangers et des youyous dans les mariages.

Loi sur le " séparatisme " : seul le groupe France insoumise s'oppose unanimement à ce texte stigmatisant

Notes :

[1] Séparatismes : Le macronisme nous fait courir le risque d’accélerer “ l’archipélisation ” d’un pays toujours plus divisé

[1bis] QUAND LES NAZIS ACCUSAIENT LES JUIFS DE SÉPARATISME…

[1terLe Pen et Darmanin : faux débat et névrose anti-musulmans

[2] Scandale : Mathilde Panot insultée en plein hémicycle par un député LREM

[3] Un député de droite monte même à la tribune et frappe Jaures tandis qu'il...

[4] Le pape Pie X condamne la loi, considérant qu'il s'agit d'une rupture

[5] Analyse du scrutin n° 3421, deuxième séance du 16/02/2021 : scrutin public sur l'ensemble du projet de loi confortant le respect des principes de la République (première lecture).

[5bis] Loi contre le séparatisme : Colère des militants communistes face à l’abstention de certains de leurs députés

[6Gérald Darmanin accusé d’antisémitisme pour son livre sur « le séparatisme islamiste »

[7] Loi séparatisme 1ére lecture : les sénateurs adoptent un « amendement UNEF » permettant de dissoudre les associations faisant des réunions non mixtes racisées

[8] Analyse du scrutin n° 3658 Première séance du 15/04/2021 https://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/15/(num)/3658

[9] Loi sécurité globale : les macronistes votent une nouvelle loi de la honte

 

Pour en savoir plus :

- Face à toutes les haines : la laïcité... “ L’Eglise chez elle, et l’État chez lui ”

- Religion et politique : un couple infernal à séparer de toute urgence !

- Jean-Luc Mélenchon : " Nous combattons l'islam politique...avec les musulmans "

- Séparatisme : Mélenchon dénonce la «mise en scène» politicienne de Macron

- Patrick Le Hyaric : « Séparatisme » : une entorse inquiétante à la loi de 1905

- Jean-Luc Mélenchon, invité ce samedi de l'émission "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier, réagit après l'attaque terroriste de Paris.

- Jean-Luc Melenchon : De quoi la lutte contre l’« islamo-gauchisme » est le nom ?

- Laïcité, "séparatisme", République : décryptage du projet de loi par Alexis Corbière, député France insoumise

- A Corbière : Une République sociale, démocratique et laïque : combat que nous mènerons jusqu'au bout !

- Jean-Luc Melenchon : Vous stigmatisez les musulmans avec une loi inutile et dangereuse

- Débat parlementaire contre le séparatisme : un moment lamentable

- CGT : Le 16 février 2021, le texte de loi « confortant le respect des principes de la République » était adopté par l’Assemblée nationale. Présenté comme le texte des libertés, il est dans les faits uniquement répressif.

- Lettre unitaire ouverte aux sénatrices et sénateurs sur le « projet de loi confortant les principes républicains »

- Mina Idir, secrétaire départementale PCF dans le Vaucluse : « Que dire de ma colère quand je vois que notre secrétaire national parle comme l’extrême droite et valide leurs propos, les reprend », dénonce avec véhémence Mina Idir.

- Contrôler le culte au nom de la laïcité ou le paradoxe de la loi française sur " le séparatisme "

- Jean-Luc Mélenchon soutient une une résolution communiste contre le racisme

L'expulsion de l’imam Hassan Iquioussen, père de 5 enfants majeurs, n'était pas possible avant la loi luttant contre le séparatisme promulguée en août 2021. Né en France, il avait la nationalité française jusqu'à ce qu'elle lui soit retirée à sa majorité.

- La loi séparatisme est utilisée pour… bâillonner les militants pour le climat

- Comment la loi « Séparatisme » permet aux préfectures de frapper les associations au porte-monnaie

- 2ième lecture assemblée nationale :

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17 janvier 2021 7 17 /01 /janvier /2021 14:21
Crédit photo : afp.com/PHILIPPE HUGUEN

Crédit photo : afp.com/PHILIPPE HUGUEN

Jean Luc Mélenchon : Notre choix n’est ni le chaos, ni le Frexit de principe, ni la soumission aux traités actuels, ni la fumeuse attente résignée d’une renégociation générale. C’est l’application des décisions du vote populaire et donc l’opt-out pour tout ce qui lui fait obstacle... "[1bis]

 

Non, le Brexit n’est pas né uniquement de la colère du peuple contre les élites, mais d’une stratégie d’un pan de la finance, emmené par les hedge funds, désireux de quitter l’UE pour dérégulariser davantage. C’est la thèse d’un essai sombre, qui annonce l’avènement d’un « libertarianisme autoritaire ».

 

Sources : Midi Insoumis, Populaire et Citoyen | mis à jour le 15/05/2024

- Le feuilleton du Brexit s’est souvent apparenté à une pièce de théâtre shakespearienne, avec coups de bluff, trahisons en série et jusqu’à l’assassinat d’une députée

Mais l’essai que viennent de publier deux sociologues français, Marlène Benquet et Théo Bourgeron[1] Quand la City de Londres faisait campagne pour le Brexit ", braque les projecteurs sur un personnage qui ne semblait être, jusqu’à présent, qu’un second couteau du drame en cours : ces hedge funds, fonds de capital-investissement et de trading à haute fréquence, qui prospèrent « aux marges les moins régulées du secteur financier ».

 

En choisissant de s’intéresser, non pas aux ressorts psychologiques des électeurs du Brexit, ou à leurs conditions socioéconomiques, mais aux « intérêts patronaux » de ceux qui l’ont provoqué, La Finance autoritaire (Raisons d’agir) déplace la focale. Elle se penche sur les intérêts économiques des classes dominantes, et ceux, en particulier, de la City de Londres, moins monolithique qu’elle n’est souvent décrite. « Le Brexit est la répercussion d’une opposition économique, devenue conflit institutionnel et politique, entre deux fractions du patronat financier », écrivent Benquet, chargée de recherche au CNRS, et Bourgeron, post-doctorant à Dublin.

 

 

- Ces deux universitaires vont plus loin

Ils font du Brexit « le premier exemple significatif du basculement d’un pays du néolibéralisme vers le libertarianisme autoritaire », une dynamique également à l’œuvre, selon eux, dans les États-Unis de Trump ou au Brésil de Bolsonaro. Le Brexit a souvent été narré comme « l’histoire d’un mauvais calcul stratégique », le résultat d’un aventurier opportuniste nommé David Cameron, désireux d’asphyxier le UKIP de Nigel Farage sur sa droite. Mais ce récit manquerait peut-être l’essentiel : la bataille à laquelle se sont livrés, au cours de l’année 2016, deux pans de la finance, l’une « historique » (banques, assurances, etc.), l’autre, alternative, autour des fonds spéculatifs.

 

La principale différence entre ces deux acteurs de la City, pour reprendre la terminologie marxiste maniée par les deux auteurs, est liée à leur « mode d’accumulation » :

  • les premiers s’enrichissent avant tout sur les marchés boursiers ;
  • les seconds interviennent sur des marchés de gré à gré, c’est-à-dire non organisés.

Benquet et Bourgeron opposent une « première financiarisation » à une « seconde financiarisation », encore moins régulée. Les deux forces se trouvent désormais « en concurrence pour la négociation d’un régime politique d’accumulation institutionnalisant leur droit à accumuler ».

 

 

- L’une des pièces maîtresses de leur raisonnement est un travail de compilation inédit

A partir des chiffres publiés par la Commission électorale du Royaume-Uni, ils ont analysé l’origine des 349 lignes de dons accordés par 313 donateurs distincts aux plateformes en faveur du maintien (remain) ou du divorce (leave) – soit 33 millions de livres (37 millions d’euros environ) dépensées en cinq mois.

 

Alors que les médias ont souvent écrit que la City tremblait devant la perspective d’un Brexit, ils observent que 57 % des recettes de la campagne en faveur du " leave " (partir) proviennent du secteur financier, contre 36 % pour celle du " remain " (rester). En affinant les recherches, ils découvrent que les " hedge funds " (fonds spéculatifs) ont consacré près de 90 % de leurs ressources au leave.

 

👉 Au total, la campagne du leave est financée à 94 % par des acteurs de ce qu’ils nomment « la seconde financiarisation ».

 

La presse britannique a déjà souligné, ces dernières années, le rôle discret joué dans la campagne par certains gestionnaires de hedge funds, Arron Banks, mécène du Ukip et cofondateur de la plateforme Leave.EU, étant sans doute le plus connu (Mediapart avait publié son portrait ici). Des journalistes, à l’instar de Peter Geoghegan (Democracy for sale, 2020), ont publié des essais ultradocumentés sur l’opacité des financements de la campagne du leave (Mediapart en a parlé en 2019).

 

..............................................

 

- Quels enseignements en tirer ? Regardons ce qu'en dit la France insoumise (extrait)[2]

Partant du constat que le Brexit est une sortie néolibérale de l’Union européenne, et donc la pire envisageable, les citoyens et citoyennes que nous sommes doivent tirer les leçons de cet épisode :

  • 1- La Commission européenne confirme qu’elle ne sait, ne peut, ni ne veut négocier. Elle est soumise à des impératifs idéologiques si puissants qu’elle ne sait faire preuve d’aucune souplesse. On peut sans risque affirmer que ce qui lui importe essentiellement dans cette négociation Brexit c’est d’imposer un accord qui se voudrait punitif pour ne pas donner l’exemple à ceux des autres peuples qui pourraient être taraudés par l’idée de la quitter ;
  • 2- Le Brexit est une sortie néolibérale de l’Union européenne, et donc la pire envisageable. Cela confirme que sortir de l’UE pour sortir de l’UE n’est pas un programme. Car dans cette affaire, une seule certitude demeure : avant comme après, les Britanniques subiront la même politique néolibérale, au moins aussi féroce, voire pire. L’important consiste bien pour nous à se fixer des objectifs politiques et sociaux de justice sociale, environnementale et fiscale, et de les appliquer. Dès lors que, ces objectifs étant fixés, l’UE est un obstacle, il faut la combattre comme telle ;
  • 3- Instaurer un rapport de forces est la condition nécessaire au changement. L’UE est obstacle au changement, il faut instaurer avec elle un rapport de forces et ne pas imaginer que la négociation soit réellement possible avec l’UE telle qu’elle est.

 

- Jean-Luc Melenchon : Vous tuez l'idée européenne
On ne tuera jamais si bien et si efficacement l’idée européenne qu’en la traitant comme on est en train de le faire... 

 

  • Les propositions de la France insoumise :

« L’Avenir en commun, en Europe aussi ! » : Ce document programmatique pour les élections européennes est proposé par l’espace du programme de La France insoumise, coordonné par Charlotte Girard et Boris Bilia[3].

« L’Avenir en commun, sortir des traités européens » : Plan A : Proposer une refondation démocratique, et appliquer un « plan B » en cas d’échec des négociations[4]

 

Notes :

[1] Quand la City de Londres faisait campagne pour le Brexit

[1bisJean Luc Mélenchon

[2France insoumise : Brexit ou le jeu de dupes 

[3] « L’Avenir en commun, en Europe aussi ! »

« L’Avenir en commun, en Europe aussi ! » téléchargeable

[4] « L’Avenir en commun, Sortir des traités européens »

 

Pour en savoir plus :

- Ce que contient l'accord post-Brexit entre l'UE et le Royaume-Uni

- Les eurodéputés de La France insoumise pointent les impasses actuelles de la construction européenne. Ils s'opposent au dumping social et écologique et à l'évasion fiscale.

- Brexit, pas touche au marché unique

- Accord de Brexit: les paradis fiscaux ont de beaux jours devant eux ! (Fabien Roussel - PCF)

- Manon Aubry, députée européenne France insoumise : " Avec l'accord Brexit, le Royaume-Uni pourra tranquillement  inonder gratuitement le marché Drapeau de l'Union européenne sans en respecter toutes les normes sociales, fiscales & environnementales. La porte ouverte au dumping ! "

- C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !

- Brexit : Bruxelles prête à de la créativité, pas à une atteinte au marché unique !

- Europe : Le Pen et le FN/RN rejoignent la niche. Jusqu’au bout

- Brexit : 40% des camions qui reviennent du Royaume-Uni sont... vides, n'ayant bien souvent pas de marchandises à ramener

- Younous Omarjee, député européen France insoumise, tenait une conférence de presse sur la Réserve d'ajustement au Brexit, aux côtés de Pascal Arimont, son rapporteur (Cet instrument devrait tempérer les effets socioéconomiques du retrait britannique dans les régions impactées)

La cause du Brexit est parfaitement claire : le peuple est stupide et les élites devraient le dissoudre

- Brexit : deux tiers des Britanniques favorables à un référendum pour rejoindre à nouveau l’Union Européenne

« IL NE SUFFIT PAS DE SORTIR DE L’EURO POUR REDEVENIR SOUVERAIN »

- POURQUOI ASSOCIER LE BREXIT À L’EXTRÊME-DROITE EST TROP SIMPLISTE

 

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19 décembre 2020 6 19 /12 /décembre /2020 15:19
On en parle : annulation dette publique, inflation, échelle mobile des salaires...
On en parle : annulation dette publique, inflation, échelle mobile des salaires...
On en parle : annulation dette publique, inflation, échelle mobile des salaires...
On en parle : annulation dette publique, inflation, échelle mobile des salaires...

Coronavirus : E. Macron appelle à « annuler » les dettes des pays africains[1]...

 

...et en France, J.L. Mélenchon est le seul à vouloir abattre le mur de la dette, notamment pour financer la bifurcation écologique[5]et [5bis]...

 

ainsi, l'argument de l'impossibilité ne tient pas, Macron le proposant pour l'Afrique... !

 

 

En Préambule... (Extrait de " Pourquoi et comment annuler la dette des États européens ? "[4])

Peu de gens le savent parce qu’ils n’en entendent jamais parler. Mais la dette publique des États est moins importante que la dette privée. Cela se vérifie dans chaque pays, dans l’Union européenne et d’une façon générale dans le monde. Cette dette est évidemment la plus incertaine car les débiteurs peuvent disparaitre d’un jour sur l’autre par la faillite ou la mort. D’énormes secteurs de dettes privées sont ainsi à la merci de n’importe quel évènement privé parfois minuscule. Ce fut le cas des dettes immobilières en subprime aux États-Unis : un divorce raté de trop ruina d’un coup de longues chaînes de gens, par centaines de milliards comme par un effet de boule de neige. Idem pour la dette des étudiants qui reste une bombe à retardement aux USA.

 

Pourtant, c’est à l’État que les libéraux font leur reproche. Les arguments pleuvent. Les libéraux reprochent par exemple à la dette des États de peser sur le marché financier et de faire monter les taux pour l’emprunt et l’investissement privé. Ils lui reprochent de générer des remboursements qui créent des impôts, ce qu’ils ont en horreur. En effet ils pensent que l’argent privé doit rester dans les mains des « investisseurs » privés, plutôt qu’en impôts utilisés par l’État. Pour eux l’argent est toujours mieux utilisé et placé par le privé et plus efficacement que par le public. Pour finir, ils répandent le bruit, rabâché sur les plateaux de télé, qu’à partir d’un certain niveau, la dette publique étouffe l’économie. Par exemple on entend dire régulièrement qu’au-delà de 100% de dette par rapport à la richesse produite pendant un an (PIB) par le pays c’est la catastrophe (Mauvaise plaisanterie[3] ). Cela n’a jamais été prouvé. Mais par contre on connaît au moins un pays endetté à plus de 200 % et qui n’en est pourtant loin d’en être mort : le Japon[2].

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 25/09/2022

- On nous dit : en 2017, Jean-Luc Mélenchon faisait le pari de l'inflation
" Les dangers de l'inflation "... c'est, en effet, quand nous débattons de " la dette " et des propositions de J.L. Melenchon en la matière, l'un des arguments que l'on nous ressort régulièrement.

 

Alors, oui, en 2017, il souhaitait que la Banque centrale européenne rachète toutes les dettes souveraines afin que les États «puissent à nouveau respirer ». Quitte à ce qu'il y ait de l'inflation ce « qui nous permettra d'une part de dévaloriser la capital dû et de permettre à tous les pays de retrouver de la respiration pour repartir de l'avant[6». Plus d'un an auparavant, en avril 2013, Jean-Luc Mélenchon avait défendu exactement la même position, dans l'émission " Des paroles et des actes sur France 2, face à l'économiste Jacques Attali ".

 

Or, la position de Jean-Luc Mélenchon risquait d'engendrer une hyperinflation (une hausse extrêmement rapide des prix) qui toucherait le pouvoir d'achat des plus modestes. Le rachat de la totalité des dettes souveraines pouvant se traduire par une inflation largement supérieure à 4 à 5 points.

 

Mais en France, face à ce risque, nous n'étions pas sans arme :

  • d'un côté nos concitoyens vivant d'allocations et autres aides, auraient bénéficié d'une revalorisation systématique ;
  • et pour les salariés,  le blocage des prix[6bis] et l'instauration ou la négociation d'une échelle mobile des salaires avec les organisations syndicales aurait permis d'y faire face

 

 

- En 2022, pour Jean-Luc Melenchon : coronavirus oblige, « Il faut annuler la dette »

Comment annuler la dette pour redémarrer l’économie : " Plutôt que de racheter aux banques privées des titres de dettes des États , la BCE les achèterait directement aux États. Elle les stockerait en dette perpétuelle à intérêt négatif[7] (c’est le cas des emprunts de long terme aujourd’hui). Les États retrouveraient leur capacité de financement pour de nouveaux emprunts et l’ancienne dette fondrait petit à petit, au fil de l’inflation dans les coffres de la Banque Centrale Européenne. Et ne serait jamais payée. Car bien sûr ces dettes ne seront jamais payées " déclare J.L. Melenchon le 15 décembre 2020[8].

 

  • Décryptage de la solution Melenchon (par Antoine Léaument pour LE BON SENS)
    • Pour faire face à la crise économique provoquée par la crise sanitaire du coronavirus, le gouvernement a décidé de creuser la dette, pour ultérieurement tenter de faire payer toute ou partie de la facture au peuple par une austérité renforcée et une baisse des dépenses publiques. Celle-ci va maintenant dépasser les... 115% du PIB selon le discours libéral (en réalité TAUX D'ENDETTEMENT de la France en 2020 : 👉 14,5 % du Pib annuel ! EXPLICATIONS 👉 [3]).
    • En tout état de cause, elle est devenue impayable, sauf à vouloir y consacrer tous les moyens de l'État pendant les cent prochaines années ce qui est impensable alors qu'il nous faut engager au plus vite la transition écologique et développer de nouveau nos services publics. C'est pourquoi Jean-Luc Mélenchon propose de l'annuler. EXPLICATIONS 👉 [9].

 

 

- Revenons à l’échelle mobile des salaires : " une revendication oubliée " selon Albert Ricchi[10]

En bref : L'échelle mobile des salaires consiste à augmenter les salaires en fonction de l'augmentation des prix afin de conserver le pouvoir d'achat des salariés face à l'inflation[11].

 

➡️ Explication...

Si ne pas être au chômage constitue une chance pour beaucoup, travailler donne de moins en moins la possibilité de vivre décemment, en particulier pour les salariés les moins qualifiés, en CDD, contrats d’intérim, CNE, travail à temps partiel subi, etc.

 

➡️ Aujourd’hui :

  • la France compte plus de 7 millions de pauvres (10 millions en 2020[12]), au sens des critères retenus par l’union européenne - 60% du revenu médian, soit environ 780 € par mois - et 2 540 000 personnes sont payées au SMIC[13] ;
  • 30 % des salariés à temps plein (hors intérim) touchent un salaire inférieur à 1,3 SMIC (moins de 1 630 € bruts par mois[13]). Moins mal lotis, mais loin d’être aisés, près de la moitié de l’ensemble des salariés, soit 8,5 millions de personnes, touchent entre 1,3 et 2 fois le SMIC (soit entre 1 630 € et 2 500 € bruts par mois)[13] ;

 

 

🔴   Depuis la suppression de l’échelle mobile des salaires au début des années 80, le niveau réel des salaires baisse régulièrement.

Un tel dispositif indexant les salaires sur l’indice des prix et visant à maintenir le pouvoir d’achat des salariés était une vieille revendication du mouvement syndical mais elle ne semble plus aujourd’hui d’actualité, ni pour les organisations syndicales, ni pour les partis politiques...

 

Chaque année, c’est à peu près le même scénario qui se produit :

  • les pouvoirs publics et le patronat proposent, dans les secteurs public et privé, un pourcentage d’augmentation des salaires inférieur à l’indice des prix ;
  • les organisations syndicales soumettant, quant à elles, un pourcentage supérieur.

 

Puis, dans un second temps, souvent après quelques manifestations ou grèves, les pouvoirs publics et le patronat, faisant mine de reculer, proposent un pourcentage d’augmentation supérieur à celui proposé initialement mais cependant toujours inférieur à l’inflation ! Ce scénario se reproduit ainsi, cahin-caha, depuis le début des années 80, alors que la protection du pouvoir d’achat des salariés devrait dépendre d’un mécanisme précis, s’appliquant de façon automatique chaque année, au même titre que l’indexation de certains avantages sociaux ou prestations familiales.

 

C’est le 13 juin 1982, sous la présidence de François Mitterrand, que la gauche a opéré un tournant historique [Jacques Delors (PS) était ministre des Finances, dans le deuxième gouvernement de Pierre Mauroy (PS)][14]. Voulant lutter contre l’inflation, le blocage des salaires et des prix fut imposé de juin à novembre. Ainsi, dans la fonction publique, l’Etat bloqua les salaires qui avaient suivi l’évolution des prix les années précédentes. Il incita ensuite les employeurs du secteur privé à faire de même, en les invitant à faire évoluer les salaires en fonction non de la hausse réelle des prix, mais du taux d’inflation " prévu " par le gouvernement.

Pour avoir accès à l'original, cliquer sur l'image
  • Les clauses d’indexation des salaires sur les prix furent une à une retirées des conventions collectives dans les années qui suivirent. Elles étaient de fait considérées comme illégales depuis une ordonnance d’Antoine Pinay en 1959, mais après mai 1968, elles réapparaissaient dans certaines conventions ;
  • Puis les lois Auroux ont réaffirmé leur interdiction dans le Code du travail, article L.141-9 : " Sont interdites, dans les conventions ou accords collectifs de travail, les clauses comportant des indexations sur le salaire minimum de croissance ou des références à ce dernier en vue de la fixation et de la révision des salaires prévus par ces conventions ou accords. " ;
  • En 1983, Jacques Delors, ministre de l’Economie et des Finances, décida de deux plans d’austérité[15] et le pouvoir d’achat des salariés commença à diminuer régulièrement, l’échelle mobile des salaires ayant été supprimée sans pour autant que le chômage diminue.
  • Enfin, la réforme des 35 heures, (mesure mise en place par le gouvernement Lionel Jospin à partir de l’année 2000 et obligatoire pour toutes les entreprises à compter du 1er janvier 2002, par deux lois votées en 1998 et 2000), a eu, de part ses modalités de mise en œuvre, contestées par la CGT pour conséquences de brider le pouvoir d'achat des milieux les plus populaires et d'entraîner une « smicardisation » de nombres de salariés (notamment dans la masse des entreprises ou ils ne sont pas syndicalement organisés, voire dans un syndicat de collaboration de classe) car la loi n'avait pas tranché cette question de la compensation salariale, renvoyant le sujet à la négociation[15bis].

 

➡️ Aujourd’hui

Outre la revalorisation annuelle du SMIC[16]), les salaires évoluent en pratique :

  • soit à l’occasion d’une négociation individuelle entre l’employeur et le salarié ;
  • soit au cours de négociations conclues entre les partenaires sociaux.

 

Lorsqu’un accord est conclu, un avenant s’ajoute à la convention collective et s’applique à tous les employeurs concernés, après parution d’un arrêté ministériel. Des accords peuvent également être prévus dans le cadre de l’entreprise. Ils se superposent alors aux conventions collectives, ce qui signifie qu’ils ne peuvent en aucun cas prévoir des salaires inférieurs à ceux déjà fixés par la convention collective.

 

Si les salaires les plus bas sont automatiquement réévalués en fonction du SMIC, ces augmentations n’entraînent pas, par contre, la réévaluation des salaires supérieurs à cette rémunération minimale. En effet, la loi interdit la réévaluation automatique des salaires en fonction du SMIC ou de tout autre indice. Cette pratique, renouvelée chaque année, tasse de plus en plus les grilles hiérarchiques vers le bas...

 

Mais la situation des salariés est aussi aggravée par un indice officiel des prix à la consommation qui ne reflète pas la réalité.

- Aujourd’hui, en vue des négociations salariales 2007, les directions d’entreprise s’appuient sur le chiffre officiel de l’inflation, environ 1,5%, pour négocier comme d’habitude a minima. En réalité, la hausse des loyers autorisée par le tout nouvel indice de référence des loyers (IRL) est de 3,19% et l’augmentation des prix des produits alimentaires se situe entre 1,7% et plus de 3,6%[13] !

- En fait, même si les prix des produits manufacturés restent maîtrisés (diminution de 0,10%), la mesure de l’inflation ne concerne que les prix à la consommation. Cet indice ne dit donc rien, par exemple, de la fiscalité, et gageons qu’entre impôts directs et indirects, la fiscalité augmentera de plus de 1,5%[13] !

- Enfin, même pour la consommation, quand un nouveau produit est mis en vente, l’augmentation de prix par rapport au produit ancien n’est pas intégré dans l’indice.

- L’indice des prix calculé par l’INSEE est d’autant plus fantaisiste qu’il n’a jamais intégré l’augmentation des prix camouflée par les « arrondis » opérés nettement à la hausse après le passage à l’euro et par un blocage ou une diminution de salaires liés au passage aux 35 heures dans la plupart des entreprises.

 

➡️  En ayant négligé le problème de la défense du pouvoir d’achat, tous les gouvernements successifs, depuis 1983, ont une lourde part de responsabilité dans les difficultés que rencontrent aujourd’hui des millions de personnes...

 

➡️   Afin d’enrayer l’érosion continue du pouvoir d’achat des salariés, il est donc urgent de réintroduire un système d’indexation des salaires à l’indice des prix, car l’inflation, même si elle est plus faible aujourd’hui que dans les années 80, touche en priorité les salariés et les couches sociales les plus fragiles.

 

 

- Echelle mobile des salaires, nous ne partons pas de rien

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Pour accéder au projet de loi législatif, cliquer sur l'image

Retrouvez le projet de Loi déposé par les députés communistes à l'Assemblée Nationale le 26 juin 2013

 

" Mesdames, Messieurs,

L’échelle mobile des salaires consiste à augmenter les salaires en fonction de l’augmentation des prix afin de conserver le pouvoir d’achat des salariés face à l’inflation.

 

Cette mesure de bon sens a été introduite en France en juillet 1952 sous la présidence de Vincent Auriol, par le Gouvernement Pinay.

 

Elle a malheureusement été supprimée en 1982 par Jacques Delors et Pierre Mauroy, qui marquait le début du tournant libéral de la rigueur et de la construction européenne.... "

 

Pour lire la suite, cliquez sur l'image 👉 

 

Notes :

[1] Coronavirus : Emmanuel Macron appelle à son tour à «annuler» les dettes des pays africains !

[2] L'endettement à 250 %, souci mineur du Japon

[3] 2020 : La dette à nouveau agitée pour que le peuple ait peur et se taise...

[4] Pourquoi et comment annuler la dette des États européens ?

[5En France, J.L. Mélenchon est le seul à vouloir abattre le mur de la dette, notamment pour financer la bifurcation écologique

[5bisComment annuler la dette pour redémarrer l’économie

[6] 2017 : Dette publique Jean-Luc Mélenchon faisait le pari de l'inflation

[6bis] Jean-Luc Mélenchon : LE BLOCAGE DES PRIX C’EST POSSIBLE TOUT DE SUITE !

[7] Coronavirus : J.L. Melenchon, transformer la dette,... en dette perpétuelle...

[8] Ce n'est pas à la jeune génération de payer la dette. Il faut mettre un terme à cette comédie ! Il faut annuler la dette publique détenue par la BCE.

[9Décryptage de la solution Melenchon (par Antoine Léaument pour LE BON SENS)

[10] L’échelle mobile des salaires : une revendication oubliée par Albert Ricchi 

[11] Échelle mobile des salaires

[12] PLUS DE 10 MILLIONS DE PAUVRES EN FRANCE EN 2020 : LES PRÉVISIONS ALARMANTES DU SECOURS CATHOLIQUE

[13] Chiffres 2007

[14] 13 juin 1982 : le blocage des prix et des salaires

[15] Tournant de la rigueur

[15bis] « Bosser moins, mais tous et mieux ! » : les 35 heures ont 20 ans

[16] Salaire minimum interprofessionnel de croissance

 

Pour en savoir plus :

- « Echelle mobile » ou « indexation » des salaires en France ? [article]

- Il faut envisager la dette de l’État comme un outil au service d’une politique d’investissement public ambitieuse, estime l’économiste Eric Berr

- Pour l’après-Covid, plus de 100 économistes demandent à la BCE d’annuler les dettes publique

- Mélenchon : " Mes solutions pour nous libérer d'un futur enchainé au remboursement sans fin de la dette "

- 150 économistes proposent comme Mélenchon l’annulation de la dette détenue par la BCE

ANNULATION DE LA DETTE ÉTUDIANTE AUX ÉTATS-UNIS : LA FIN D’UN TOTEM NÉOLIBÉRAL

- Europe : 18 ans après le « non » au TCE, l’annulation des dettes publiques, une priorité politique absolue

 

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4 décembre 2020 5 04 /12 /décembre /2020 14:16
Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre
Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

Et si on s'intéressait au syndicalisme d’extrême droite dans la Police[23] ...et qui attend des réponses de l'extrême droite zémmourienne[1ter] ou lepéniste !

Et dans le même temps, elle s'infiltre dans la justice, dans l'armée...

24 juillet 2023, appel de Jean-Luc Mélenchon à " Rétablir l’ordre républicain dans la police[30] "

 

 

Préambule :

Les policiers titulaires et stagiaires qui composent la police sont des fonctionnaires de l'État. Elle naît le 14 août 1941 , sous le régime de Vichy, par un décret signé par Pétain, texte d'application de la loi du 23 avril 1941 portant création de la Police nationale[0].

Le 14 mai 1941, à Paris, plus de 6 000 juifs étrangers sont arrêtés par la police française lors d’une opération présentée à l’origine comme un vaste contrôle d’identité. La plupart vont mourir en déportation[1bis].

Introduction :

Le site Quartiers libres avait, 2017, publié un article très complet sur le poids et l’influence des idées d’extrême droite dans l’esprit et la pratique des membres des forces de l’ordre. Je le reproduis ci dessous en le complétant

Le syndicalisme d’extrême droite dans la police : dans le numéro d’octobre de Ripostes Syndicales, (bulletin téléchargeable d’infos du groupe de travail sur l’antifascisme de Solidaires), on peut lire un intéressant dossier qui présente différentes initiatives de l’extrême droite, passées et présentes. Ce panorama est plus significatif, à notre sens, que le symbole du Punisher sur certains uniformes policiers, et ce d’autant moins que ce personnage Marvel, aux méthodes certes expéditives, est également à ses heures chasseur de nazis[6].

2019,.. quand, le 26 septembre 2019, un rassemblement de policiers s’est tenu devant le siège de la France insoumise à l’appel du syndicat Alliance, cette mobilisation constitue pour le chercheur Christian Mouhanna « une première » et « un symptôme inquiétant ». « Cela signifie que la police n’accepte plus aucune critique et veut s’immiscer dans le jeu politique. Ils peuvent ne pas être d’accord mais vouloir faire pression comme ça, c’est assez insupportable », développe-t-il[10].

 

Sources : Quartiers libres | mis à jour le 21/04/2024

- Les forces de l’ordre, et plus spécifiquement la police nationale, sont souvent résumées comme un appendice des institutions, « le bras armé de l’État »

Cette description commune dans les milieux militants empêche de voir les dynamiques politiques propres aux forces de l’ordre. L’analyse du comportement des forces de l’ordre à l’aune des décisions du gouvernement du moment ne permet pas à elle seule d’expliquer l’augmentation des violences policières que nous subissons.

 

Il existe évidemment un contexte, celui du monopole de la violence délivré à l’État, associé à celui des orientations sécuritaires et racistes des gouvernements qui tous deux permettent et couvrent les violences policières que nous connaissons aujourd’hui, mais cela ne peut pas être la seule explication aux comportements policiers actuels.

 

Violence légitime de l’État et poids des politiques gouvernementales, masquent les multiples dynamiques politiques qui travaillent chaque policier et qui s’articulent autour du nationalisme, du " républicanisme ", des valeurs d’ordre et du sécuritaire. Thématiques qui forment aujourd’hui l’ossature de nombreux mouvements d’extrême droite en France.

 

Cette influence idéologique de l’extrême droite dont on voit les manifestations concrètes dans les votes des forces de l’ordre[1] et que traduit la surreprésentation du Front National dans des bureaux de vote à proximité de casernes de gendarmes par exemple mais aussi et surtout dans les oppositions de plus en plus affichées et franches à l’encontre des autres institutions (syndicats, justice, gouvernement, partis institutionnels).

 

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Source : Cevipof

 

- De plus en plus de policiers revendiquent un rôle politique au sein même de l’exercice de leur métier
Bien sûr de par sa fonction au sein de la société : garantes de l’ordre et de l’application des lois et détentrices du monopole de la violence d’état, les forces de l’ordre sont plus sujettes à attirer des gens qui ont ce type de convictions. Il ne faut donc pas s’étonner de la surreprésentation d’un vote de droite et d’extrême droite en son sein et de l’intérêt que lui ont porté les mouvements et les militants d’extrême droite. Les faits divers policiers regorgent d’exemple de ces histoire d’amour entre fafs et policiers comme en témoigne l’affaire des trafiquants d’armes d’extrême droite qui ont fournis les armes au terroriste du 13 novembre grâce a la protection que leur offrait leur amis des forces de l’ordre[2]. Si les liens d’amitiés entre militants d’extrême droite et policiers sont monnaie courante, la police est aussi travaillée plus en profondeur par les organisations de l’extrême droite radicale.

Claude Hermant, militant nationaliste, trafiquant d’armes et indic de police.

 

 

- L’extrême droite a toujours été présente et active politiquement dans la Police comme en témoigne l’histoire du PNFE
Organisation  néonazie (1985) dont la devise « France d’abord, blanche toujours » résume son programme et sa vison du monde. Le PNFE (Parti National Français et Européen[3]) a privilégié un recrutement au sein des policiers membres du syndicat policier d’extrême droite FPIP[4] – Fédération Professionnelle Indépendante de la Police. Le PNFE dans les années 1980 va être à l’origine d’une campagne d’attentats et de violences qui culmine avec un attentat à la bombe contre un foyer de travailleurs immigrés(1988) qui fait un mort et douze blessés[5]. Le terrorisme d’extrême droite a frappé en France et a recruté prioritairement dans la Police. Les campagnes de recrutement de l’extrême droite à destination des forces de l’ordre ne sont pas nouvelle et continuait comme avec l’Œuvre Française (aujourd’hui dissoute) qui elle privilégiait par exemple le recrutement de militaires. 

 

Attentat du PNFE foyer Sonacotra, en 1988.

 

- Même le FN s’est un temps doté de son relais policier officiel avec  la création du syndicat Front National Police (FNP)
Reconnu en 1995 par le ministère de l’Intérieur, le FNP[7] fut le premier syndicat mis en place par le Front national il réalisa 7,4 % des voix aux élections professionnelles de 1995. Il siégea à l’instance paritaire de la police nationale. En 1998 le syndicat est invalidé par la Cour de cassation[8] sur réquisition des autres syndicats policiers. Le tribunal lui reproche son objectif de « diffuser l’idéologie d’un parti politique » et le fait que son président doit statutairement « être informé de l’appartenance politique de ses adhérents ».

 

Le taux de syndicalisation étant très élevé au sein de la police et sachant que les syndicats jouent un grand rôle dans les promotions, après la dissolution du FNP de nombreux policiers ouvertement d’extrême droite se sont syndiqués auprès d’une grande centrale plutôt qu’un syndicat minoritaire d’extrême droite.

 

 

- Tout cela a concouru a faire basculer vers l’extrême droite la majorité des policiers aujourd’hui

Les ingrédients sont donc réunis pour que l’on assiste à une droitisation des forces de l’ordre dans ses convictions mais surtout dans ses pratiques. Une radicalisation des forces de l’ordre qui se transforme en problème politique et qui accentue le danger physique pour les classes populaires et le mouvement social. Face à nous nous n’avons plus sous l’uniforme seulement un gardien de l’ordre établi mais aussi très souvent des acteurs politiques qui rêvent d’un autre monde, bien à plus à droite. 

 

La dangerosité des forces de l’ordre dans le maintien de l’ordre capitaliste n’est plus à démontrer : elles ont largement fait leur preuve tout au long de leur histoire.

 

 

- Cependant l’histoire nous enseigne que leur dangerosité est démultipliée lorsqu’elles se posent en tant qu’acteur politique

En 1958, le coup d’État qui a permis l’avènement du pouvoir gaulliste[9] dans le cadre des nouvelles institutions de la Vème République s’est appuyé sur l’armée et la police[9bis]. Si la séquence militaire de ce coup d’État gaulliste est relativement bien connu au travers du rôle de l’armée le 13 Mai à Alger avec la prise du Gouvernement Général et la création d’un Comité de Salut Public, le rôle joué par les forces de police est lui moins connu. 

 

Manifestation policière, le 13 mars 1958.

 

Le 13 mars 1958[11], une manifestation de policiers a eut lieu à l’appel des syndicats contre les attaque du FLN. De cette manifestation un cortège « sauvage » marchent vers l’assemblée nationale aux cris de « Les députés au poteau ! », « À bas les députés ! » ou encore « Vendus, salauds ! Nous foutrons une grenade au Palais Bourbon »[9bis]. Ce dérapage contrôlé des forces de l’ordre par les réseaux gaullistes permettra de mettre la pression sur l’assemblée nationale qui s’auto-sabordera quelques semaines plus tard permettant ainsi le passage de la IVeme République vers la Veme, régime fabriqué sur mesure par de Gaulle.

 

Le nouveau régime sera marqué par l’accentuation de la torture y compris en métropole dans les commissariats et par le massacre colonial du 17 octobre 1961 à Paris et sa banlieue et celui à l’encontre des opposants communistes en février 1962 à Charonne[12]. Cette séquence nous enseigne que la police alors acquise au gaullisme a contribué à renverser la 4eme République et a gagner en retour le droit de mener « son combat » contre le FLN en important en métropole les techniques contre-insurrectionnelles pratiquées en Algérie. Les policiers français en métropole ont pu alors se livrer à des violences de très haute intensité sur « leur » ennemi de l’époque : les populations algériennes acquises à l’indépendance et leurs soutiens. Ces violences ont structuré les rapports policiers/population bien au-delà de la guerre d’Algérie en particulier pour les enfants de l’immigration dans les années 70/80 où les crimes racistes et policiers étaient nombreux.

 


- Au regard de l’histoire et des discours policiers actuels se posent la question de qui est considéré aujourd’hui comme l’Ennemi de la police ?

Le tiercé dans le désordre de la haine policière : la jeunesse des quartiers populaires, le militant de la gauche extra-parlementaire, de la France insoumise, les populations immigrées et/ou étrangères.

 

La banalisation des crimes policiers du quotidien dans les quartiers populaires (viol de Théo, meurtre d’Adama Traore …) mais aussi à l’encontre des migrants comme la violente répression à l’encontre du mouvement social contre la loi travail[13] (et les gilets jaunes en 2018/2019[14] [14bis]) ont provoqué ces dernières années  des morts mais aussi des milliers de blessés, des mises en examen, des incarcérations. Cette répression et l’entrain qu’ont mis les policiers a l’exercer témoigne de cette radicalisation dans la violence des forces de l’ordre tout autant que de la sous traitance gouvernementale par la terreur policière des questions sociales et raciales en France. Les forces de l’ordre comme sous-traitant politique, fonction qui n’est pas nouvelle pour les quartiers populaires mais qui le devient pour tout le reste la société.

 

Deux événements ont marqué symboliquement cette irruption policière comme acteur politique. Le 18 mai 2016 un rassemblement est organisé à l’appel de syndicats de police comme Alliance et le FPIP contre « la haine anti-flics ». Ce rassemblement dont l’impact a été masqué médiatiquement par l’affaire de la voiture brûlée du Quai Valmy a été un moment clé. On a assisté lors de ce rassemblement de policier au coming out de l’extrême droite policière : Marion Maréchal Le Pen et Gilbert Collard, les deux députés Front National ont participé à ce rassemblement sans la moindre opposition des policiers dits républicains et au contraire ont reçu un accueil chaleureux et ont multiplier les selfies avec les policiers présents[15]. De nombreux policiers à visage découvert dans le cadre d‘un rassemblement officiel ont affiché leurs sympathies frontistes.

 

G. Collard et M. M. Le Pen à la manif syndicat Alliance
M. M. Le Pen syndicat FPIP

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Les manifestations policières illégales d’octobre 2016 dans lesquelles se mêlaient de multiples revendications matérielles et politiques sont la séquence politique la plus importante.

Lors de ces nuits d’octobre 2016, des policiers, cagoulés et armés dans des manifestations sauvages ont organisé un coup de pression politique. Ces manifestations ont débordé les syndicats et ont été un moyen d’expression et surtout de critiques à l’encontre de leur hiérarchie, de la justice et du gouvernement. Des slogans type « les francs-mac en prison » qui appartiennent au registre de l’extrême droite classique comme la présence avérée de militants d’extrême droite ont témoigné, si besoin en était, de la radicalisation politique de la Police nationale. Alliance, syndicat classé pourtant bien à droite, par la voix de son secrétaire générale a parlé d’infiltration et de manipulation de l’extrême droite, reconnaissant par là une radicalisation de la base policière.

 

À gauche, le même slogan du FN à 20 ans d’intervalle : Jean-Marie Le Pen (avec Marion Maréchal bébé) en 1992, et Wallerand de Sain-Just en 2015. À droite, un visuel du FN pour les réseaux sociaux.

 

- Le discours véhiculé et entretenu dans les réseaux sociaux communautaires des forces de l’ordre les présentent comme le dernier rempart de la France face aux racailles, aux islamistes, aux gauchiste, au laxisme…

Nombreux sont les policiers qui sur ces forums et fb parlent de guerre civile avec les thématiques de Grand Remplacement et de la présence d’un ennemi intérieur dont ils seraient les seuls à pouvoir venir a bout. Des policiers n’hésitent plus à menacer publiquement de mort des militants politiques ou de simple journaliste comme en témoigne les menaces et violences qu’ont subi entre autre les journalistes Nnoman Cadoret[16] et Gaspard Glanz (Taranis News)[17]. 

 

Ces dernières séquences traduisent une accélération de l’autonomisation et de la radicalisation politique de fractions importante des forces de l’ordre. Face au fantasme d‘une faiblesse et d’un laxisme des institutions républicaines, l’idée d’une rupture politique avec le « cadre républicain démocratique » existant fait tranquillement son chemin dans la police.

 

Les différentes législations d’exception (Etat d’urgence, loi sur la légitime défense…) et le large consensus de soutien inconditionnel qui émane de la classe politique conforte cette dynamique d’une autonomisation et radicalisation politique des forces de l’ordre, en particulier dans la Police Nationale.

 

  • C’est cette autonomisation et radicalisation politique qui permet l’augmentation de la répression violente du mouvement social comme celle des quartiers populaires.
  • Ce n’est donc plus seulement à l’aune de la couleur politique des pouvoirs en place que le comportement des forces de l’ordre doit se comprendre mais aussi à celui des dynamiques politiques internes de l’institution et de l’hégémonie de plus en assumée de la radicalité politique d’extrême droite au sein de la police. Ce simple constat doit permettre à chacun et chacune de se prémunir des dangers qui en découlent et des risques que nous courrons face à la radicalisation policière.

 

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- Comment régler le moindre dysfonctionnement quand on est à ce point dans le déni ?

UNITÉ SGP POLICE @UNITESGPPOLICE le 05/12/2020

Le 4 décembre, Emmanuel Macron a annoncé le lancement en janvier prochain d’une plateforme nationale de signalement des discriminations et a aussi évoqué l’existence de « policiers violents »[18].

 

Les policiers disposent d'un droit syndical mais l'essence même de leur métier les empêche d'interrompre leurs activités. Selon la loi du 29 septembre 1948, « toute cessation concertée du service peut être sanctionnée »[19].

 

Cette réaction au propos d'E. Macron, ici " d'Unité CGP Police " est surtout totalement illégale et anti-républicaine :  " Nous sommes violents, n’interpellez plus ! Nous sommes racistes, ne contrôlez plus ! Blocage total !!! "

 

 

 

 

 

 

 

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- Face aux appels aux meurtres, que fait le gouvernement ?

Page Facebook " Hors service " qui appelle au meurtre
  • Suite aux manifestations du 5 décembre contre la Loi dite de " Sécurité globale ", le 6 décembre, l’association pro-police " Hors service ", a publié sur sa page facebook un appel à " ouvrir le feu " sur les manifestants et de ne plus les épargner[20] !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Le 9 décembre 2020, des membres de cette organisation policière " Hors service " menacent Jean-Luc Melenchon de mort, qui déclare : " J'ai saisi le commandant qui assure la sécurité de l'assemblée nationale. Je vous informe. Quelle autre protection ? Jlm "
Appel au meurtre contre les " premiers de cordée " par L. Boussières

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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- Face aux factieux qui ne respectent rien, que fait le gouvernement ?

Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image
  • Après avoir agressé le siège insoumis[22], les factieux d'Alliance Police attaquent le domicile de la maire de Rennes la nuit du 17 décembre. Le préfet Lallement félicite ses petits, Darmanin et Le Pen apprécient.
  • Comment prétendre faire respecter la loi et l'uniforme quand ceux qui sont censés le faire font ça ? Il faut se réveiller avant qu'il ne soit trop tard

 

 

 

 

 

Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image

 

  • Nouvelle manifestation illégale des factieux de  Rennes :
  • RAPPEL : Article R434-29  du code de Sécurité Intérieur : « Le policier est tenu à l’obligation de neutralité. Il s’abstient, dans l’exercice de ses fonctions, de toute expression ou manifestation de ses convictions religieuses, politiques ou philosophiques."

 

 

 

 

 

 

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- L'extrême droite infiltre t-elle aussi la justice ?

On peut légitimement se poser la question !

En effet, la cour d’appel de Grenoble a, le 16 décembre 2020, prononcé la relaxe générale dans l’affaire de la très médiatique opération anti-migrants montée par Génération identitaire dans les Alpes en 2018[21].

 

Une banderole de Defend Europe lors d'une opération anti-migrants dans les Alpes, le 21 avril 2018. Photo Romain Lafabregue. AFP

 

 

- L'extrême droite infiltre aussi l'armée

Croix gammées, saluts nazis, insignes et tatouages faisant référence au IIIe Reich, voici un ensemble d’ignominies qui devraient ne figurer que dans les livres d’Histoire, et qui pourtant existent dans les rangs des militaires français. C’est ce que montre une enquête de Médiapart[24], publiée le mardi 16 mars 2021, qui vient compléter une première investigation menée en juillet 2020[25] par le journal en y rajoutant plus de 50 nouveaux cas de néonazis dans l’armée.

 

  • Le gouvernement : une réaction sans action

L’enquête de Médiapart interpelle : comment le gouvernement a-t-il pu laisser passer de telles horreurs au sein même de l’armée ? Les preuves étaient pourtant là, directement accessibles sur les réseaux sociaux. Si des journalistes peuvent les voir, peut-on croire que ce n’est pas le cas de la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD) ?

 

La ministre des Armées, Florence Parly, s’est exprimée sur les révélations de Médiapart. La ministre a jugé « très graves » les faits montrés par le site d’informations, désignant ces comportements comme « totalement inadmissibles ». Elle a également indiqué que « toutes les idéologies néfastes, nauséabondes, révisionnistes, extrémistes sont proscrites dans les armées ». En effet, dans l’armée française qui est républicaine, le code du soldat institué en 1999 stipule que le militaire doit « servir la France et les valeurs universelles dans lesquelles elle se reconnaît ». Il n’y a donc pas de place pour l’idéologie nazie, interdite en France.

 

Ces révélations n’ont pas tardé de faire réagir. Le groupe parlementaire insoumise à l’Assemblée nationale, a appelé à agir « pour mettre fin à toutes les petites lâchetés et à la complaisance dont bénéficie parfois l’extrême-droite jusque dans la majorité » tout en précisant que « l’armée française doit être républicaine ou bien elle n’est plus l’armée des Français.[26] »

 

Et ça continue !

  • Trois sous-officiers, dont un chauffeur du ministère des Armées, ont été interpellés en janvier 2021 dans le cadre du démantèlement d’un réseau de trafic d’armes présumé et l'un d'entre eux, chauffeur du ministère des Armées mis en examen pour trafic d’armes, destinées à l’ultradroite et « association de malfaiteurs »[27].
  • Une enquête de commandement a été ouverte par le ministère des armées après la participation de militaires à une milice d'extrême droite se présentant comme " anti-casseurs " à Lorient dans le Morbihan dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet 2023[28pour faire face à une révolte populaire massive a eu lieu suite à le meurtre d'un jeune Nahel, par un policier dans le cadre d'un refus d'obtempérer[29].
  • Deux militaires du 35e RI de Belfort sont aussi membres du groupe violent d’extrême droite des Vandal Besak. Sur leurs réseaux sociaux, l’un d’eux, Lukas C. affiche ouvertement ses sympathies néonazies et sa volonté de tuer des étrangers ou des LGBT[31].
    Suite aux révélations de StreetPress, l’armée a suspendu les deux militaires qui affichaient leur néonazisme sur les réseaux sociaux. Ils ont « reconnu les faits » et devraient être expulsés de la Grande Muette[
    32].

 

- Et pour finir, retour sur plus de 70 ans d'Histoire de la police en France.
Alors que plus d'un jeune sur deux dit ne pas avoir confiance en la police et que les mouvements sociaux semblent sur le point de s'intensifier en 2021, Michel Kokoreff, sociologue et professeur à l'université Paris 8 publie " Violences policières  : généalogie d’une violence d’État " aux éditions Textuel. Il propose une généalogie des violences policières depuis la seconde guerre mondiale.

 

Peut-on parler d’une escalade de la violence, ces violences sont-elles systématiques ou ne sont-elles le fait que de quelques policiers

Du massacre de Charonne, aux émeutes de 2005 en passant par mai 68 ou les manifestations des Gilets jaunes, le sociologue identifie des continuités et des ruptures dans les pratiques policières.

A travers son approche sociologique, fruit d'un travail de plus de vingt ans d'observation des pratiques policières et des banlieues. 

Son constat est sans appel, les Français qui ont une bonne image de la police sont ceux qui ne sont pas en contact avec cette police au quotidien, et les violences policières sont un phénomène " récurrent et ancien ". 

 

 

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- Adrien Quatennens député France insoumise : « Nous voulons refonder la police de fond en comble »

[7] Syndicats Front national

[8En avril 1998 le syndicat est invalidé par la Cour de cassation

[9] 13 mai 1958, le coup d'état à l'origine de la Ve République

[9bisQuand les forces de l'ordre défient le palais Bourbon (13 mars 1958). Les policiers manifestants, l'arène parlementaire et la transition de régime

[10] Manifestation de policiers devant le siège de FI : « Une première » et « un symptôme inquiétant » pour le chercheur Christian Mouhanna

[11] Quand les forces de l'ordre défient le palais Bourbon (13 mars 1958)

[12] 8 février 1962, Charonne à Paris : un crime d'État pour l'exemple

[13] Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

[14] FRANCE : « GILETS JAUNES, HISTOIRE D’UNE RÉPRESSION D’ETAT », UN DOCUMENTAIRE POUR COMPRENDRE

[14bis] Le syndicat France Police reconnaît qu'il lui était demandé d'« écraser » le mouvement des Gilets Jaunes.

[15] Manif contre la «haine anti-flics» à Paris: voici ce qu'on a vu et entendu

[16] Nnoman Cadoret : https://www.facebook.com/nnomansland/videos/1888902958053281

[17] Gaspard Glanz (Taranis News) : http://www.lesinrocks.com/2017/06/news/gaspard-glanz-de-taranis-news-se-dit-victime-dun-harcelement-judiciaire/

[18] En colère après une annonce de Macron, des syndicats appellent les policiers à cesser les contrôles

[19] Loi n° 48-1504 du 28 septembre 1948 relative au statut spécial des personnels de police.

[20Que sait-on de l’association pro-police Hors service, qui appelle à «ouvrir le feu» ?

[21] Opération anti-migrants dans les Alpes : les identitaires relaxés en appel

[22] Rassemblés devant le siège de LFI à l’appel du syndicat Alliance, des policiers ont fustigé l’attitude « inadmissible » du chef de file du parti. Mardi, Jean-Luc Mélenchon a, en effet, qualifié les forces de l’ordre de « barbares ».

[23] Et si on s'intéressait au syndicalisme d’extrême droite dans la Police !

[24] Une filière néonazie au sein de l’armée française

[25] Des néonazis font carrière dans l’armée française

[26] Néonazis dans les armées : après la consternation nous exigeons l’éradication

[27Un chauffeur du ministère des Armées mis en examen pour trafic d’armes, destinées à l’ultradroite

[28 Une enquête de commandement a été ouverte par le ministère des armées après la participation de militaires à une milice d'extrême droite

[29Soulèvements, tristesses et colères après la mort de Nahel, 17 ans, tué par la police 

[30] 24 juillet 2023, appel de Jean-Luc Mélenchon à " Rétablir l’ordre républicain dans la police "

[31Drapeau nazi et appel à « nettoyer le pays », des militaires néonazis au régiment de Belfort

[32] Les militaires néonazis suspendus suite aux révélations de StreetPress

 

Pour en savoir plus :

- En France, l’extrême droite s’arme… pour ressusciter les milices d’Hitler ?

- Les policiers et militaires votent de plus en plus pour le FN

- Ces policiers qui votent Le Pen

- Extrême droite : l'Allemagne veut faire le ménage dans la police

- Policiers en colère Attention danger... En plein état d'urgence, des centaines de policiers en armes ont défilé dans 25 villes, en toute illégalité

- À Perpignan, le RN a aussi conquis la bourgeoisie

- Quand l’extrême droite prolifère dans la police

- La symbolique fasciste à la mode dans la police

- Racisme : quand des policiers gardois se lâchent sur Facebook

- Des syndicats de police qui appellent à désobéir au président de la République

- Forces de l’ordre ou forces aux ordres : les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer.

- Quand la France exportait en Argentine ses méthodes de torture et de répression expérimentées en Indochine et en Algérie

- À l’approche des quatre années de mandat, nous continuons notre " bilan du quinquennat et du danger que le Président fait peser sur la République, aujourd'hui sur : la police "

- Le syndicat de police " Syndicat France Police – Policiers en colère " appelle à tirer sur le peuple

- La police nationale : terreau de plus en plus fertile à l’extrême droite ?

- Petit à petit, les gardiens de la paix de la police nationale sont remplacés par des polices municipales, par la gendarmerie militaire et par des polices privées : La LOPS du 21 janvier 1995 et le décret n°96-827 du 19 septembre 1996 ont fait passer la limite dans les villes de 10.000 à 20.000 au profit de la gendarmerie militaire,  auquel s'ajoute le décret n°96-828 du 19 septembre 1996 relatif à la répartition des attributions et à l'organisation de la coopération entre la police nationale et la gendarmerie.

- Quand la BAC de Nancy était noyautée par un violent groupuscule raciste

- UNE CRÉATION ORIGINALE FRANÇAISE : « LA POLICE SPECTACLE »

- Projet d’attentat de l’OAS contre Jean-Luc Mélenchon : 9 ans de prison pour le principal suspect

SMS, chantage... Alliance, le syndicat policier qui terrorise les ministres de l'Intérieur

- « Les policiers les plus violents sont les plus promus »

- Violences policières : quand le patron du syndicat Alliance fait réintégrer des agents radiés et condamnés par la justice 

- Police : le tabou judiciaire du faux en écriture publique

- De Pasqua à Darmanin, les « voltigeurs » frappent encore

- « Une police républicaine, vraiment ? » : le témoignage cinglant d’un ancien policier écœuré

- Groupe d’ultradroite «FR DETER» : un membre de la police nationale suspendu

Ce qu'en dit la France insoumise :

- Pour une police républicaine, il faut faire cesser les violences et le racisme qui s’y perpétuent

- Violences policières : les propositions de la France insoumise

- Insigne d’extrême droite porté par des policiers : scandale au conseil municipal de Pierrefitte

- La loi de sécurité globale : vers l’État policier

- Jean-Luc Melenchon : Sécurité, il faut refonder la police

- WaffenKraft : le projet terroriste d’un gendarme néonazi

- 7 juin 2023 : Des policiers photographiés avec des « valknut » tatoués sur les bras

- 13 meurtres tragiques pour refus d’obtempérer en 2022

- Violences policières. 27 juin 2023, Naël, conducteur de 17 ans abattu à Nanterre : les images qui mettent en cause le tir du policier 

- Mort de Nahel : Propos du RN, une ressemblance frappante avec les éléments de langage du syndicat de police Alliance

- Mort de Nahel : l’ONU s’inquiète du racisme dans la police française

- 30 juin : À Lorient, une bien étrange « brigade anticasseurs » composée d'une milice d’extrême-droite procède à des interpellations en soutien à la police

- Djihadisme, ultradroite et ultragauche : l’appel à la « vigilance » du patron de la DGSI

- De la république policière à la république fasciste ?

- Extrême-droite, police et armée des liaisons dangereuses

- Août 2023 : Un homme de 23 ans, policier auxiliaire, arrêté après plusieurs incendies commis à Tours

- Matthieu Valet, syndicaliste policier rallie le RN pour les européennes

 

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 11:55
Nathalie Sarles, députée LREM, pointe du doigt la dérive autoritaire et la suppression des libertés individuelles qui découlent de ce texte[18]
Nathalie Sarles, députée LREM, pointe du doigt la dérive autoritaire et la suppression des libertés individuelles qui découlent de ce texte[18]

Nathalie Sarles, députée LREM, pointe du doigt la dérive autoritaire et la suppression des libertés individuelles qui découlent de ce texte[18]

Jean-Luc Melenchon : " Si je suis élu en 2022, cette loi sera abrogée ![A] "

 

20 mai 2021 : Le Conseil Constitutionnel censure l’article 24 de la loi Sécurité globale qui interdisait de filmer les policiers[B].

 

20 novembre 2020 ! Éric Dupond-Moretti, garde des sceaux, sur le projet de Loi "sécurité globale" déclare : " Dans le droit pénal français, on ne peut pas poursuivre des gens pour une intention mais pour un acte ou pour un fait ".
Stupéfiant ! Éric Dupond-Moretti explique que le Projet de Loi "sécurité globale" est, en l'état, contraire au droit pénal, mais qu'il n'a pas pu le faire entendre au gouvernement et qu'il espère que le sénat l'amendera
[
T].

Entre tyrannie et absurdie, Macron conduit notre pays au chaos. Vivement la fin !

 

Sources : La Sociale | mis à jour le 20/05//2021

- La loi dite « sécurité globale » que le gou­ver­ne­ment est en train de faire voter est révélatrice d’une orientation déjà bien engagée depuis des décennies

On se sou­vien­dra des « lois anticasseurs[C] » de feu Marcelin, de la loi « sécurité liberté[D] » de Peyrefitte, des très nombreuses lois antiterroristes, de l’ins­ti­tu­tion­na­li­sa­tion de l’état d’urgence, etc. Toutes ces lois mettent progressivement en pièces les libertés publiques fon­da­men­ta­les, dans l'indifférence de la classe politique et de la plus grande partie de nos concitoyens. En fait, on étrangle la liberté, lentement, un clic après l’autre, la corde se resserre. La loi présentée au Parlement en cet automne (proposition 3452[E]) ne présente donc pas une grande nouveauté, mais fait de nouveaux pas vers l’ins­tau­ra­tion d’un État policier, c’est-à-dire d’un État où le pouvoir exécutif et sa police peuvent agir sans contre-pouvoir et sans contrôle de quelque ins­ti­tu­tion républicaine que ce soit.

 

 

- Typique de l’état d’esprit de ce genre de loi et des classes dirigeantes et de leur « Parlement » croupion, l’exposé des motifs définit… un champ indéfini de la loi

Il s’agit en effet de répondre à la menace que font peser toutes les formes d'insécurité, « depuis les invincibilités dans les transports jusqu’aux violences graves sur les personnes en passant par les trafics - notamment de stupéfiants - en bas des immeubles, les violences urbaines ou les rixes entre bandes. » Le législateur écarte d’emblée ce fait majeur que la première insécurité » qui touche tous les Français est l'insécurité sociale, la dégradation de la santé publique, les menaces sur les retraites, la précarité de l’emploi et le chômage galopant.... Voilà un premier point qui méri­te­rait à lui seul toute une réflexion.

 

 

- La notion d'insécurité est elle-même peu définie.

L'impolitesse, stricto sensu, est une incivilité, mais on se souvient aussi que le ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait qualifié d'invincibilité le meurtre d’un chauffeur de bus par une bande de voyous[F]. Concernant les violences graves sur les personnes le législateur a-t-il en vue les violences exercées contre les manifestants Gilets jaunes, gazés, éborgnés, amputés par des forces de police déchaînées[G], à qui un ministre de l’intérieur, qui connaît bien les méthodes des voyous, avait lâché la bride.

 

Deuxième remarque concernant l’exposé des motifs. On n’y parle pas seulement de l’autorité de l’État ni de l’ordre public. Désormais, selon les normes du jargon à la mode, les « acteurs de la sécurité » sont considérés à l’égal des agents de l’État, ainsi les 165 000 agents privés de sécurité. C’est parfaitement révélateur de la pri­va­ti­sa­tion en cours des fonctions dites « régaliennes ». Et les députés LREM ajoutent : « toutes ces forces échangent et coo­pè­rent entre elles. Or, ce sont leur articulation et les conditions de leur col­la­bo­ra­tion qui font une partie importante de la qualité de la coproduction de sécurité dans notre pays et donc, de la sécurité de toutes et tous.[H] »

 

 

- La sécurité est donc bien une sorte de PPP (partenariat public/privé) d’un nouveau genre.

Demain ce sera le tour de la justice - ici le « cheval de Troie » est l’informatique, puisque l’on teste des programmes d’aide à la décision (IA)[I]. Dans la défense, les choses sont déjà bien engagées, même si officiellement des opérations de guerre ne sont pas encore sous-traitées à des agences privées. Le cadre « sécurité globale » permet donc maintenant de déléguer des tâches de maintien de l’ordre à des sociétés privées de sécurité qui doivent être « articulées » aux forces de l’ordre étatiques et municipales.

 

De là découle l’objectif de la loi : « savoir être inventif et innovant afin de renforcer le continuum de sécurité, tout en respectant pleinement les identités et les missions de chacun des acteurs qui y contribuent. » Là encore le vocabulaire, propre à l’époque, est entièrement issu du monde de LREM, c’est-à-dire le monde du marketing - car la victoire de LREM a été le triomphe des commerciaux sur les énarques et, plus anciennement, les ingénieurs de la Ve république encore jeune. Mais le mot important est « continuum[J] ».

 

Ceux qui attendaient que soient réglés les graves problèmes posés par l’usage incontrôlé d’armes létales contre les manifestants ou par les abus de pouvoir de la police en seront pour leurs frais : ce qui est visé est « une sécurité plus efficace, en traitant également la question du recours à de nouveaux moyens tech­no­lo­gi­ques pour les forces ». Efficacité et technologie, là encore les mots clés sont clairs et foin des considérations de droit et de liberté. Le maintien de l’ordre n’est pas au service de la liberté, mais il devient une fin en soi, ce qui est carac­té­ris­ti­que de l’État policier.

 

D’ailleurs dans ce texte, la liberté et les libertés sont à peine évoquées sinon sous l’angle (on y revient) des restrictions à apporter à la liberté de la presse[K]. Ou encore, concernant la possibilité de filmer par drones les manifestations, le texte « prévoit d’autoriser les services de l’État concourant à la sécurité intérieure et à la défense nationale et les forces de sécurité civile à filmer par voie aérienne pour des finalités précises, ce en fixant les garanties qui assurent le respect des libertés publiques. » Il s’agit bien de limiter « pour des finalités précises », les libertés publiques. Et tout est à avenant.

 

 

- Le premier titre commence par un élargissement des pouvoirs des polices municipales.

Pour l’instant, il ne s’agit que d’une expérimentation qui n’a donc pas valeur pour l’ensemble du territoire et ne concerne que les communes employant plus de vingt agents dans leur police municipale. Là encore, c’est un mouvementent en cours depuis longtemps, l’armement des polices municipales a été un tournant[L]. Cela s’inscrit dans le désengagement de l’État central et de la mise en place d’un véritable plan « police partout ». Jadis, les élégantes « auber­gi­nes » venaient coller des papillons sur les pare-brise des voitures mal garées. Désormais des patrouilles patibulaires, à qui ne manque que le casque intégral pour avoir l’air de tortues ninjas, font régner l’ordre sur la voie publique. On étend leur champ d’inter­ven­tion à toutes sortes de délits réels ou supposés, notamment ceux concernant le trafic de drogue. Pour la répression du trafic de drogue, il est possible que ce ne soit pas très efficace et contribue à semer la pagaille, mais l’effet « police partout » est la seule chose vraiment recherchée.

 

Concernant les sociétés privées de sécurité, les pouvoirs de leur agents sont étendus. Ainsi sous certaines conditions, ils peuvent retenir (c’est-à-dire arrêter) une personne suspecte d’un délit. Si de nouvelles dis­po­si­tions réglementaires encadrent les activités de ces sociétés, c’est seulement pour prendre en compte l’extension de leurs pouvoirs et de leurs domaines de compétence.

 

 

Eric Coquerel, député France insoumise " Je m'oppose à la privatisation de la sécurité publique, via le renforcement des compétences de la sécurité privée et de son utilisation de la sous-traitance.... "

 

- Le titre III du projet de loi porte sur la vidéosurveillance et la captation d’images.

On peut résumer d’un mot ce que propose celui qu’on appelle encore « le législateur » : « en avant vers le modèle chinois ! » On commence par étendre à des « agents individuellement désignés et dûment habitabilités » la possibilité d’exercer des missions de surveillance réservées jadis aux forces publiques.

  • La légalisation de dispositifs de vidéosurveillance aujourd’hui plus ou moins légaux est actée ainsi que la possibilité de la surveillance par drones. Là encore, tout était anticipé dans la pratique : la surveillance des plages par drones a été mise en œuvre dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. La loi « sécurité globale » vient ainsi pour entériner extension indéfinie de la surveillance policière déjà mise en œuvre sous couvert d’état d’urgence, de lutte contre le terrorisme, etc. Un article d’une tartuferie singulière d’ailleurs nous prévient : « Le public est informé par tout moyen approprié de la mise en œuvre de dispositifs aéroportés de cap­ta­tion d’images et de l’autorité responsable, sauf lorsque les circonstances l’inter­di­sent ou que cette information entrerait en contradiction avec les objectifs poursuivis. » (art. L242-3[M]).

 

  • Vient ensuite le très controversé article 24[N] qui modifier article 35 de la loi 1881 sur la liberté de la presse[O] : « Est puni d’un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police. » Autrement dit, filmer et diffuser des images de policiers en train de tabasser des manifestants peut coûter un an de prison[P] ! Poutine et Xi Jinping ont fait des émules.

On nous objectera que c’est seulement si on filme un policier « dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique », mais la formulation est si vague qu’elle per­met­tra s’envoyer tout audacieux sous les verrous pour un an.

 

  • Une autre modification n’est pas moins inquiétante : « II. - L’arti­cle 35 quin­quies de la loi du 28 juillet 1881 sur la liberté de la presse ne font pas obstacle à la com­mu­ni­ca­tion, aux autorités administratives et judiciaires compétentes, dans le cadre des pro­cé­du­res qu’elles diligentent, d’images et éléments d’iden­ti­fi­ca­tion d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale. » Autrement dit : les journalistes devront communiquer les images qui pourraient être diffusées et la police est investie d’un droit de censure ces images.

 

  • L’arti­cle 25 dont on a beaucoup moins parlé est tout aussi inquiétant[Q]. Il modifie ainsi le code de la sécurité intérieure : « “Art. L. 315 - 3. - Le fait qu’un fonctionnaire de la police nationale ou un militaire de la gendarmerie nationale porte son arme hors service, dans des conditions définies par arrêté du ministre de l’Intérieur, ne peut lui être opposé lors de l’accès à un établissement recevant du public. » ” On a bien lu : “ hors service ”. Un policier n’est plus un citoyen ordinaire qui accomplit un office public. En tant qu’homme privé (ce qu’il est « hors ser­vice »), il possède un droit exorbitante du droit commun. Tout cela confirme bien notre diagnostic : marche forcée vers l’État policier.

 

Les dispositions par­ti­cu­liè­res concernant la SNCF et la RATP et per­met­tant d’assu­rer la surveillance des ces réseaux sont étendues à la route, c’est-à-dire d’abord aux sociétés privées exploitant les autoroutes en attendant la pri­va­ti­sa­tion des routes nationales qui est maintenant possible légalement et techniquement[R].

 

L’arti­cle 30 nous indi­que que l’achat de pétards du 14 juillet sera soumis à un examen de compétence (c’est inclus dans le code l’envi­ron­ne­ment). Et enfin le coût de cette loi sera financé par une hausse des taxes sur tabac et les alcools…

 

D’autres points méritaient d’être analysés.... car la situation est à un tel point grave, que Nathalie Sarles, députée LREM, pointe du doigt la dérive « vers un État autoritaire » et la suppression des libertés individuelles qui découlent de ce texte[U].

 

 

- La défenseure des droits, nommé par Macron, en la personne de Claire Hédon, s’exprime sans ambages dans un communiqué en date du 5 novembre[S]

La Défenseure des droits, Claire Hédon, considère en effet que cette proposition de loi « sou­lève des ris­ques consi­dé­ra­bles d’atteinte à plu­sieurs droits fon­da­men­taux, notam­ment au droit à la vie privée et à la liberté d’infor­ma­tion. »

  • Elle est par­ti­cu­liè­re­ment préoccupée par les restrictions envisagées concernant la diffusion d’images des agents des forces de sécurité dans l’exercice de leur fonction.
  • Elle demande à ce que ne soient, à l’occa­sion de ce texte, entravés ni la liberté de la presse ni le droit à l’infor­ma­tion.
  • Elle tient en effet à rappeler l’impor­tance du caractère public de l’action des forces de sécurité et consi­dère que l’infor­ma­tion du public et la publication d’images relatives aux interventions de police sont légitimes et nécessaires au fonctionnement démo­cra­ti­que, comme à l’exer­cice de ses propres missions de contrôle du com­por­te­ment des forces de sécurité.

 

Dans son avis, la Défenseure des droits souligne également les points suivants comme étant susceptibles de porter atteinte à des droits fondamentaux : 

  • La possibilité pour les policiers municipaux et les agents de la ville de Paris de consulter les images des caméras de vidéo protection — habilitation jusque-là strictement encadrée — porterait une atteinte disproportionnée au droit à la vie privée. Ces images étant de nature à permettre l’identification des personnes, cette disposition serait contraire à nos engagements européens comme à nos obligations constitutionnelles ;
  • L’exploitation en temps réel des images des caméras-piéton des policiers, sans objectif explicite dans le texte, est susceptible de porter une atteinte disproportionnée au respect de la vie privée.
  • Enfin, le recours aux drones comme outil de surveillance ne présente pas les garanties suffisantes pour préserver la vie privée. En effet, les drones permettent une surveillance très étendue et particulièrement intrusive, contribuant à la collecte massive et indistincte de données à caractère personnel. 
  • " La Défenseure des droits suivra avec la plus grande vigilance la suite des discussions parlementaires.”

 

Ine fine, comme le dit la chro­ni­queuse Anne-Sophie Chazaud, ce serait une faute cri­mi­nelle de lais­ser à l’extrême gauche mono­pole de la lutte contre cette loi.

Intervention de Jean-Luc Mélenchon le 24 novembre 2020 contre la proposition de loi « sécurité globale ». Le texte de l'intervention est disponible ici https://www.youtube.com/watch?v=Q5cajKqWUuE&feature=emb_logo à la lecture.

 

- 20 mai 2021 : Le Conseil Constitutionnel censure l’article 24 de la loi Sécurité globale qui interdisait de filmer les policiers[B]

Une victoire !

Le Conseil constitutionnel censure l’article 24 de la #LoiSecuriteGlobale contre laquelle nous nous sommes mobilisés. Cette loi liberticide n’apporte rien pour la sûreté publique, ni n’améliore les conditions de travail des fonctionnaires de police.

  • Heureusement, la France Insoumise est là pour défendre les libertés face à Macron, Darmanin et autres ! 
  • Le chaos, c'est eux ! Les républicains, c'est nous ! 

 

 

 

 

 

Notes :

[A] Jean-Luc Melenchon en 2022 : " Si je suis élu en 2022, cette loi sera abrogée ! "

[B] Loi « sécurité globale » : Le Conseil constitutionnel censure l'ex-article 24 qui prévoyait de punir la diffusion d'images de policiers

[CLa première Loi Anti casseur

[D] JUIN 1980 : LA DÉFENSE DES LIBERTÉS

[E] Proposition de loi nº 3452 relative à la sécurité globale

[F] Jean-Baptiste Djebbari, avait qua­li­fié d’inci­vi­lité le meur­tre d’un chauf­feur de bus

[G] Gilets jaunes : près de 400 enquêtes visent les forces de l’ordre

[H] RAPPORT DE LA MISSION PARLEMENTAIRE

[I] Genetec lance Citigraf : un nouveau système d’aide à la décision pour la sécurité publique

[J] Définitions : continuum

[K] L’article 24 « risque d’entraîner sur le terrain des comportements attentatoires à la liberté de la presse »

[L] « Pourquoi il ne faut pas armer les policiers municipaux » par Madjid Messaoudene

[M] TITRE III VIDÉOPROTECTION ET CAPTATION D’IMAGES

[N] arti­cle 24 qui modi­fier l’arti­cle 35 de la loi 1881 sur la liberté de la presse

[O] Article 35 de la Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse

[P] Mme Schiappa confirme que tout journaliste qui diffusera l'image d'un policier en train de commettre une violence policière pourra être renvoyé devant un Tribunal. Journalistes et directeurs de chaines, préparez vous au menottage, GAV 48H puis dépôt.

[Q] L’arti­cle 25 dont on a beaucoup moins parlé est tout aussi inquiétant

[R] Un décret publié au Journal officiel en août permet aux sociétés concessionnaires d'autoroutes de privatiser des sections de routes nationales

[S] PROPOSITION DE LOI « SÉCURITÉ GLOBALE » : L’ALERTE DE LA DÉFENSEURE DES DROITS

|T] Éric Dupond-Moretti : " Dans le droit pénal français, on ne peut pas poursuivre des gens pour une intention mais pour un acte ou pour un fait "

[U] Sécurité globale : une députée macroniste s’inquiète d’une dérive « vers un État autoritaire »

 

Pour en savoir plus :

- La loi de 1881 détricotée, la démocratie mutilée

- 28 novembre : 500000 manifestants partout en France contre la loi Sécurité Globale

- Les possibilités de fichage de la police discrètement élargies par trois décrets

- Présidentielles 2020 : MACRON / LE PEN : DU SOIT-DISANT “REMPART” AU MARCHE-PIED

 

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3 novembre 2020 2 03 /11 /novembre /2020 13:34
La politique de Macron et Véran : un fléau pour la santé publique et pour les libertés démocratiques
La politique de Macron et Véran : un fléau pour la santé publique et pour les libertés démocratiques

La stratégie macronienne de gestion du COVID :

- Dans la Constitution de la 5ème République, le Président est irresponsable devant les tribunaux...

- Le Conseil de défense est lui aussi irresponsable...

En exécutant ses ordres, le gouvernement se protège de la Cour de Justice de la République.

 

Sources : L'insurgé | 

-Atteinte aux libertés démocratiques sous couvert de lutte contre un coronavirus
Jour après jour, s’appuyant sur une législation d’exception adoptée à l’occasion de l’épidémie de Covid[1] qui a débuté en mars 2020, O. Véran[2] annonce des décisions qui sont autant d’atteintes à des droits élémentaires...

 

Et toutes les villes et régions sont soumises aux aléas d’une carte sanitaire dont les critères ont été, en six mois, modifiés officiellement cinq fois. Et le gouvernement prépare d’autres mesures pouvant aller jusqu’à la remise en cause de la liberté de circuler. La première fonction de ces mesures confortées par une propagande visant à enraciner la peur et l’obéissance, c’est de camoufler la réalité de la politique gouvernementale : dislocation de la recherche scientifique sur les épidémies, destruction des stocks de masques, fermetures de lits d’hôpitaux et manque de personnels soignants, absence de tests au début de l’épidémie puis multiplication de tests peu fiables, entraves à la liberté de prescrire... ; le tout étant couronné par le « Ségur » de la santé.

 

 

-Une recherche scientifique asphyxiée financièrement
Tous les spécialistes le disaient depuis des années : une future pandémie serait, de manière quasi certaine, provoquée par un nouveau coronavirus, l’une des hypothèses les plus probables au côté de celle d’un flavivirus[3]. C’est au point qu’un romancier sud africain, après avoir consulté divers scientifiques, en avait fait le point de départ de son roman (Deon Meyer : L’Année du lion[4]. Fort logiquement, des scientifiques avaient commencé à travailler sur cette famille des coronavirus. Mais le gouvernement français – toujours soucieux d’économies sur le dos de la recherche publique – avait brisé le financement de cette recherche.

 

De même l’Union européenne (voir le témoignage édifiant de Bruno Canard, virologue au CNRS, lu lors du départ de la manifestation de l’enseignement supérieur et de la recherche - 9 mars 2020[5]). Et quand le coronavirus à l’origine de la maladie Covid 19 a surgi en Europe début 2020, la Recherche était désarmée. Or, il faut des années pour mettre au point un vaccin, qui devient obsolète si le virus mute. Et il faut de nombreuses années si l’on veut créer des médicaments à large spectre dans une famille virale, car cela implique de longues recherches scientifiques préalables sur l’ensemble de cette famille de virus.

  • Or ces recherches furent asphyxiées. C’est un premier crime impardonnable.

 

 

-L’hôpital public au bord de la dislocation
Durant toute l’année qui a précédé le début de l’épidémie, les personnels hospitaliers n’ont cessé de se mobiliser contre les fermetures de lits[6] et le manque de personnels, en particulier de soignants[7]. Le gouvernement a tourné le dos à ces revendications (notamment pour les personnels des services d’urgences : 300 euros par mois, ainsi que des embauches massives et l’ouverture de lits).

 

Lorsque l’épidémie a surgi, les services d’urgences ont donc immédiatement été submergés. Dans nombre de villes, à Paris par exemple, les malades étaient renvoyés chez eux, sans soin. On demandait aux malades de rester chez eux tant qu’ils ne suffoquaient pas ; mais alors, il était souvent trop tard : certains moururent à domicile[8], d’autres en arrivant à l’hôpital tardivement. Et nombre de personnes âgées moururent dans les Ehpad[9].

Plus encore : durant des semaines, le gouvernement a été incapable de fournir au personnel des masques et des blouses. Certains, contaminés, en sont morts.

 

 

-

Stocks de précaution détruits ou périmés

Antérieurement, à l’occasion d’une précédente épidémie, un important stock de masques avait été constitué sous le contrôle du ministère de la Santé. Mais à l’ouverture de l’épidémie de 2020, on découvrit que la quasi totalité des masques, jugés périmés, avaient été détruits et que le stock n’avait pas été renouvelé[10]. Imperturbable, le ministre Véran expliqua le 4 mars que « l’usage des masques était inutile » en dehors des règles d’utilisation définies, pour les professionnels en particulier[11]. (Le 18 mars 2020, Jérôme Salomon, Directeur général de la santé, indique de son côté : « Il ne sert à rien de porter des masques dans la rue »[12]).

 

Et rapidement, nombre de médicaments vinrent également à manquer, notamment des produits nécessaires aux anesthésistes. On apprendra quelques mois plus tard, en septembre, que ce n’était pas seulement les masques, mais la totalité des stocks dit stratégiques de médicaments qui avaient été mis à mal avant même le début de l’épidémie. Ainsi, pour les antibiotiques, les stocks s’étaient effondrés (à 12 millions d’unités au lieu de 86 millions[13]). Or, nombre de médecins jugeaient efficace le recours à certains antibiotiques pour réduire l’impact du virus.

 

 

-Le confinement : une parade de pauvre
C’est parce que le système de santé était asphyxié avant même l’apparition de l’épidémie, la Recherche désarmée, les stocks stratégiques défaillants que le gouvernement imposa cette mesure de confinement catastrophique sur le plan économique, sanitaire et humain, et profondément attentatoire à la liberté de circuler. Et, alors que certains médecins prônaient le dépistage systématique, le gouvernement s’y refusa des mois durant[14]... Pourtant, les laboratoires vétérinaires avaient offert leur aide dès le début de la crise[15]. La France, comme d’autres puissances impérialistes, n’eut ainsi comme recours qu’une réponse de pays pauvre.

 

 

-

Toute puissance des trusts pharmaceutiques

Bien évidemment, du fait des colossaux enjeux financiers, tous les grands laboratoires pharmaceutiques se lancèrent dans la course au vaccin, à de nouvelles molécules médicamenteuses, quitte à brûler les étapes (en particulier la recherche sur les effets secondaires) ou à bafouer les règles qu’ils ont eux-mêmes contribué à institutionnaliser (essais randomisés, type d’étude au demeurant soumis à bien des critiques, notamment parce que cela impliquait de renoncer à soigner une partie des malades).

 

En attendant la découverte d’un traitement miraculeux (miraculeux pour les profits de « Big pharma »), nombre de médecins tentèrent de sauver leurs malades en réutilisant (comme cela se fait depuis des décennies) des médicaments anciens déjà en usage pour d’autres pathologies (ou des pathologies proches) et dont les éventuels effets secondaires étaient parfaitement maîtrisés. Ce fut le cas avec le recours à l’hydroxychlorochine[16] ou/et à des antibiotiques. Il en résulta une formidable querelle, comme l’histoire de la médecine en connaît peu souvent, les désaccords entre spécialistes étant envenimés par les médias et des journalistes souvent incompétents sur le plan scientifique, et envenimés par des enjeux politiques et financiers.

 

Car les laboratoires pharmaceutiques veillaient au grain, inquiets de l’usage possible de médicaments déjà existants et peu coûteux. Et nombre de chercheurs et revues scientifiques dépendant des financements assurés par Big Pharma se sont faits les relais de leurs intérêts. Dans ces conditions, il est parfaitement compréhensible que, bien souvent, ceux qui observaient cette querelle furent, et demeurent, dubitatifs quant à l’intérêt ou l’inutilité de ce type de traitement (que l’on qualifie de « compassionnel » quand son efficacité est sujette à caution). Mais en cette affaire il y a au moins un point qui ne devrait guère prêter à débat et qui engage la responsabilité du ministre de la Santé, qui est la question de la liberté de prescription.

 

 

-

Remise en cause de la liberté de prescription
Dans le cadre du serment d’Hippocrate, la liberté de prescription du médecin selon la maladie et l’état du malade est une question fondamentale[17]. Or, c’est ce droit à prescrire qu’Olivier Véran a remis en cause. On ne souvient que la revue The Lancet publia une étude selon laquelle l’hydroxychloroquine était dangereuse pour la santé. Dans les heures qui suivirent, sans même vérifier quoi que ce soit, Véran renforçait l’interdiction de l’usage de ce traitement[18]. Peu de jours après, fait rarissime, The Lancet retirait l’article publié tant étaient grossièrement fausses les données utilisées par cette prétendue « étude ». Et plusieurs des chercheurs associés à cette publication présentèrent leurs excuses. Mais pas Olivier Véran, qui refusa de retirer son interdiction de prescription[19].

 

Pourtant, il est reconnu que ce médicament banal ne présente à minima aucun danger particulier s’il est utilisé contre le Covid sous contrôle médical. De même les pressions se multiplièrent conte les médecins qui voulaient prescrire des antibiotiques pour faire face à ce virus (certains antibiotiques ayant des propriétés antivirales). Ces pressions furent exercées en particulier par l’ordre des médecins, qui alla jusqu’à convoquer deux médecins mosellans qui avaient prescrit un antibiotique à des malades du Covid (au lieu de se contenter de paracétamol...) et l’avaient fait savoir[20].

 

 

-

Deuxième vague ou Ségur de la Santé ?
La vague épidémique une fois passée, et la population partiellement dé-confinée, les personnels hospitaliers et nombre de scientifiques, soutenus par l’immense majorité de la population, demandèrent des comptes au gouvernement sur l’état d’impréparation totale du système de santé et de sa déliquescence due à des années de rigueur budgétaire. Des commissions d’enquête furent lancées[22], des plaintes déposées, contre des membres du gouvernement notamment[23]. Et les rassemblements, puis des manifestations, reprirent devant les hôpitaux.

 

Certains s’imaginèrent que le gouvernement allait enfin satisfaire les revendications des personnels, sauvegarder l’hôpital public... d’autant que le ministère de la Santé multipliait les annonces sur l’arrivée d’une future deuxième vague. Si une deuxième vague menaçait, ne fallait- il pas de toute urgence pourvoir les postes non pourvus, financer des créations de postes, rouvrir des lits, renforcer les services d’urgences ?

 

Il n’en fut rien : le seul souci de Macron et Véran était de désarmer la mobilisation renaissante et de détourner la colère populaire. Le gouvernement convoqua une vaste concertation, le « Ségur de la santé[24] » : cette opération de dialogue social (lire : de déminage de la colère sociale) fut cautionnée par les organisations syndicales qui toutes, participèrent à son lancement. Puis les discussions s’éternisèrent. Il en ressortit des conclusions, entérinées par certaines organisations syndicales (ce qui ajouta la division à la confusion).

 

Les personnels eurent droit à des miettes, très loin de ce qu’ils revendiquaient[25]. Le gouvernement obtint des contreparties (renforcement de la gestion locale, projet de création d’une sous-catégorie de médecins..). Il obtint surtout le reflux de la mobilisation, au moins pour un temps. Sur cette base, les fermetures de lits purent reprendre[26].

 

 

-

Deuxième vague ou répliques ?
L’hôpital plus que jamais en difficulté Durant tout l’été, le gouvernement redoubla de propagande pour créer une situation anxiogène : car la peur est un outil pour entraver les mobilisations. Pourtant, au moins jusque fin septembre, la reprise des hospitalisations et décès pour coronavirus fut extrêmement limitée. Rien à voir avec la croissance exponentielle enregistrée en mars. Mais outre que le gouvernement, alors que s’annonce une authentique vague de licenciements, préfère jouer d’une forme de « stratégie de la peur » pour prévenir des mobilisations contre ces licenciements, ce gouvernement sait que le système hospitalier est incapable de faire face à un rebond même ténu des hospitalisations.

 

Et que nombre de soignants sont en congé maladie ou démissionnent, écrasés par la surcharge de travail. Or, si l’on prenait au sérieux les discours du ministère de la Santé se disant capable de disposer de 12 000 lits en réanimation, il aurait fallu pourvoir 24 000 postes d’infirmières et 10 500 postes d’aides soignants supplémentaires. Le répit de l’été n’a pas été mis à profit pour donner à l’hôpital les moyens nécessaires en personnels, bien au contraire, ce dont le gouvernement est seul responsable.

 

Cette situation est à elle seule un pur scandale, qui nourrit un regain de protestations, comme Macron put le mesurer lui-même le 6 octobre à l’hôpital Rothschild face à la colère des personnels[27]. Le gouvernement cherche donc à éviter que le plus petit surcroît d’hospitalisations ne fasse paraître aux yeux de tous le scandale de la situation : c’est là, pour le gouvernement, l’une des principales déterminations de ses discours anxiogènes et de ses mesures coercitives.

 

 

-

État d’exception, et stratégie de la peur « à géométrie variable »
L’inconvénient d’une « stratégie de la peur », c’est qu’elle n’incite pas à la reprise du travail. Or la priorité du gouvernement, c’est de remettre tous les salariés au travail. C’est la première détermination de sa politique. Ce qui ne va pas sans incohérences : ainsi les terrasses de café deviennent des dangers publics... quand les transports en commun sont déclarés tout à fait sûrs !

 

Le discours change ainsi du tout au tout. Il en est de même des écoles, dont l’ouverture est fondamentale pour que les parents puissent aller au travail. Les protocoles ne cessent de s’adapter à cet objectif. Car, en termes de moyens, rien n’a été fait pour garantir de quelconques mesures sanitaires : où sont donc les dizaines de milliers d’agents qu’il aurait fallu recruter pour aider à l’hygiène, les enseignants nécessaires à la réduction des effectifs par classe, les locaux supplémentaires ?

 

Pour atteindre l’objectif général de reprise du travail et éviter l’explosion du système de santé, pour gérer les incohérences de leur politique, Macron et son nouveau Premier ministre ont donc prolongé les mesures d’exception qui permettent au pouvoir de poursuivre les mesures liberticides et aux préfets d’individualiser ces mesures. Ainsi, en dépit de la réalité des données publiées, Marseille fut frappée fin septembre par des mesures générales (dont la fermeture totale des cafés et restaurants) jugées inacceptables par une grande partie de la population au vu du nombre réel des hospitalisations et décès[28]. Mais Véran pouvait ainsi régler quelques comptes avec une ville où il avait été durement critiqué...

 

Puis les mesures imposées à Marseille furent atténuées en même temps qu’elles étaient imposées dans d’autres villes, etc. Et, pour justifier ces mesures ajoutées de semaine en semaine, le gouvernement choisit de s’appuyer sur des critères qui font débat, en particulier sur les résultats des tests qui se sont multipliés à la fin de l’été.

 

 

Des tests très politiques-

Au début de l’épidémie, le gouvernement n’a pas réalisé le dépistage systématique des personnes sympto-matiques. Puis a annoncé, à la fin du printemps, des tests massifs, mais il a alors choisi ou été incapable de les organiser. Finalement, à la fin de l’été, le nombre de tests pratiqués s’est envolé, dans une indescriptible pagaille : quiconque, asymptomatique ou non, pouvant se faire tester, il fallait attendre des jours pour passer un test dont les résultats n’étaient connus ensuite que des jours plus tard, et de ce fait inutiles, les personnes testées ayant alors souvent cessé d’être contagieuses.

 

Mais cela contribue à ruiner la Sécurité sociale, le gouvernement lui imposant de rembourser tous les tests (on parle de 10 milliards d’euros[29]). Et cette explosion du nombre de tests même inutiles se traduit par une hausse du nombre de « cas » dits « positifs », et permet toute une propagande gouvernementale pour justifier les mesures liberticides[38].

 

Or, facteur lourdement aggravant, l’hypersensibilité des tests pratiqués en France conduit à juger « positives » des personnes qui ne sont plus contagieuses depuis belle lurette, ou n’ont jamais été (ni ne sont) malades même à leur insu, sous une forme bénigne. En mettant l’accent sur les cas dits « positifs », en laissant croire que cela est synonyme de « cas contaminants », le gouvernement et les médias organisent la confusion, mêlant personnes pouvant contaminer et personnes ne le pouvant pas.

 

 

-

Un conseil fort peu scientifique
Ce conseil, installé par le gouvernement, est censé apporter un avis scientifique pour « aider » le gouvernement à prendre des décisions. En réalité, ses avis sont bien plutôt politiques. En témoigne l’avis du 14 avril[30], constitué exclusivement d’un catalogue de considérations politiques parmi lesquelles domine la crainte que s’affirme une résistance à la politique du Pouvoir, dans une section intitulée « Éviter que ne se forme une « contre-société » sur Internet en période de crise ».

 

Ce qui conduit la Commission à un long développement titré : « Propositions pour « garder la confiance ». En témoigne l’avis rendu le 22 septembre[31], fondé sur une série de paramètres dont la crédibilité est jugée douteuse y compris par l’un des membres de la commission, Simon Cauchemez[32] : « il y a beaucoup d’incertitudes autour de ces paramètres » et précisant : il y a aussi « pas mal d’incertitudes liées à l’âge des patients hospitalisés, à la sévérité des cas admis à l’hôpital, et à l’évolution de la prise en charge ».

 

Ce qui n’empêche pas ce même conseil « scientifique » d’échafauder différents scénarios plus ou moins catastrophiques et de formuler un certain nombre de propositions tout en s’inquiétant que des « mesures fortes et précoces » puissent être « difficiles à accepter ». Parmi ces propositions, le confinement contraint de toutes les personnes jugées à risques, dont l’ensemble des personnes âgées, soit... 22 millions de personnes (celles jugées inutiles pour la production capitaliste). Le conseil reprend ainsi la proposition déjà formulée au printemps par J. F. Delfraissy[33], son président, et qui avait fait scandale, ce qui avait conduit ce monsieur à prétendre qu’il avait été « mal compris »...Et ce sont ces « avis » qui cautionnent et justifient les décisions les plus brutales et autoritaires que prend ensuite le gouvernement. Dissoudre un tel conseil est donc une revendication légitime[34] (d’autant que nombre de ses membres ont des liens financiers avec Big Pharma).

 

 

-

Perpétuation de l’état d’exception (sanitaire)
En France comme quasiment partout ailleurs, l’épidémie permet d’imposer des mesures d’exception attentatoires aux libertés individuelles, et la pérennisation de ces mesures ; après avoir fait voter, au printemps, une loi instaurant un « régime transitoire » de « sortie de l’état d’urgence » applicable jusqu’au 30 octobre, le gouvernement a fait voter le 1er octobre sa prolongation jusqu’au 1er avril 2021[35].

 

Cette loi permet au gouvernement d’interdire les déplacements, de limiter les rassemblements, de fermer les établissements, de conserver les données individuelles collectées... Mieux encore : le gouvernement annonce pour janvier un projet de loi qui instituera un « dispositif pérenne de gestion de l’urgence sanitaire ». Même un député LREM s’inquiète : « on glisse progressivement vers davantage de restrictions sur les libertés individuelles ».

 

D’autres redoutent qu’en réaction contre ces mesures surgisse « une énergie contestataire potentiellement non maîtrisable ». De fait, tant que la mobilisation ne mettra pas en échec cette politique, le gouvernement continuera d’avancer, à l’instar du gouvernement du très « démocratique » du Québec qui vient d’interdire que l’on puisse recevoir ami ou famille à son domicile, et qui autorise la police – sur simple dénonciation – à pénétrer dans ces domiciles et infliger des amendes équivalant à un millier d’euros[36] !

 

 

-

Domestiquer la jeunesse et la population, faire passer de nouvelles réformes
L’un des fils conducteurs de cette politique gouvernementale, dont témoigne l’obligation, dans les principales agglomérations, de porter un masque même dans une rue déserte, c’est la volonté de domestiquer la population[21]. Cette discipline, cette soumission de tous les instants à l’autorité de l’État, est une nécessité pour faire accepter le développement du chômage, l’extension imposée du télétravail à domicile, la remise en cause des statuts (dont celui des enseignants qui devraient accepter de travailler à distance comme en « présentiel »), et toutes les réformes prévues par le gouvernement (dont celle, maintenue, des retraites). Complément indispensable à cette politique coercitive : le dialogue social, auquel se prêtent les directions syndicales. Ainsi, comme il y a eu le « Ségur » de la santé, il doit y avoir bientôt le « Grenelle » de l’enseignement[37]. Une exigence principielle est donc le boycott de ce Grenelle.

 

 

-

Pour en finir avec cette politique
Mettre fin à cette politique contre la santé publique implique de combattre à la fois pour les revendications formulées par les personnels hospitaliers, contre la soumission du ministère aux trusts pharmaceutiques, pour le financement massif de la Recherche publique et pour son indépendance, pour en finir avec les pseudos conseils scientifiques (qui sont très politiques), et en même temps d’imposer la rupture du dialogue social. Mais la politique du gouvernement forme un tout : la destruction de la Santé publique s’inscrit dans ce cadre.

 

Fondamentalement, gagner sur ces revendications n’implique pas seulement d’en finir avec Véran et sa politique. Elle implique tôt ou tard d’en finir avec toute cette politique, avec ce gouvernement. Ce qui implique la formation d’une alternative politique, qui passe en particulier par l’unité sur les revendications des salariés, de toute la population laborieuse. Sur cette perspective, mettre fin au le dialogue social serait un point d’appui décisif.

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-Pour les insoumis, il faut des alternatives au confinement général

Le 3 novembre 2020, Jean-Luc Mélenchon intervenait à l’Assemblée nationale pour s’opposer à la prorogation de l’état d’urgence sanitaire. Il a dénoncé une situation où la pandémie est « hors de contrôle » et où les consignes sanitaires ne sont pas pleinement obéies du fait de l’absence de consentement de la population aux mesures prises. Il a aussi expliqué que la multiplication des situations d’état d’urgence passant ensuite dans le droit commun posait un problème démocratique. Une position également défendue dans un document rendu public ce même jour sur la « dérive autoritaire de Macron[21] ».

 

Le président du groupe parlementaire « La France insoumise » a appelé à créer les conditions du consentement aux mesures sanitaires en trouvant des alternatives au confinement général. Il a notamment proposé de ré-ouvrir les commerces de proximité et à faire un roulement dans les classes d’école.

Notes :

[1] LOI n° 2020-290 du 23 mars 2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19 

[2] Olivier Véran

[3] Le virus Zika L’émergence d’une menace

[4] L'année du lion

[5] Témoignage de Bruno Canard, virologue au CNRS, lu lors du départ de la manifestation de l’enseignement supérieur et de la recherche - 9 mars 2020

[6] Grève des urgences : « On a fermé 100 000 lits en 20 ans »

[7] Hôpital public : 10 000 personnes ont manifesté à Paris

[8] Covid-19 : on connaît dorénavant le nombre de personnes décédées à domicile en France, au moins 1 800.

[9] 12 079 décès en Ehpad, au 03/11/2020

[10] 2017-2020 : comment la France a continué à détruire son stock de masques après le début de l’épidémie

[11] Olivier Véran: "L'usage des masques est inutile" en dehors des règles d'utilisation définies

[12"Il ne sert à rien de porter des masques dans la rue", a déclaré ce mercredi Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé.

[13] Les stocks stratégiques de médicaments de la France étaient au plus bas au début de l’épidémie de Covid-19

[14] La France compte parmi les pays effectuant le moins de tests de dépistage.

[15] Pourquoi l'Etat a-t-il refusé l'aide de labos vétérinaires pour fabriquer des tests Covid-19 ?

[16] Hydroxychloroquine

[17] Conseil national de l‘Ordre des médecins : Article 8 - Liberté de prescription

[18] Coronavirus - Olivier Véran demande une révision urgente des règles de prescription de l'hydroxychloroquine 

[19] La France interdit l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19

[20] Des médecins mosellans sommés de se taire

[21] Macron à la dérive autoritaire

[22] France insoumise enquête sur la gestion du Covid-19 : Mensonges et fiascos

[23] Coronavirus : déjà 63 plaintes contre des membres du gouvernement français pour leur gestion de la crise sanitaire

[24] Ségur de la santé

[25] Ségur de la Santé, la CGT ne signe pas, explications !

[26] Le gouvernement continue de supprimer des lits d’hospitalisation : la carte des hôpitaux concernés

[27] Covid-19. Macron interpellé par des soignants lors de sa visite dans un hôpital à Paris

[28] Marseille-Aix. Bars et restaurants totalement fermés à partir de samedi 26/09/2020 ressenti comme un coup de massue et comme une injustice.

[29] La crise du Covid-19 a déjà coûté 10 milliards d’euros à la Sécurité sociale

[30] Réunion du Conseil pour l’engagement des usagers (CEU)

[31] Note d’Alerte du Conseil scientifique COVID-19 22 septembre 2020

[32] Il y a beaucoup d'incertitudes autour de ces paramètres », rappelle Simon Cauchemez, membre du conseil scientifique

[33] Coronavirus : 18 millions de Français « à risque » resteront confinés après le 11 mai

[34] Coronavirus. Des médecins et des chercheurs appellent à « dissoudre » le Conseil scientifique

[35] Projet de loi prorogeant le régime transitoire institué à la sortie de l’état d’urgence sanitaire

[36] Covid-19. Au Québec, la police peut entrer chez les habitants pour vérifier qu’ils ne reçoivent pas d’invités

[37] Le gouvernement lance un « Grenelle de l'éducation »

[38] J.L. Melenchon : Dette de la Sécu.... un trop beau prétexte pour Macron

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27 octobre 2020 2 27 /10 /octobre /2020 18:56
C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !
C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !
C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !
C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !
C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !
C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !
C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !
C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !

L'Europe a bon dos !...

- Il y a nécessité de remettre les choses dans l'ordre, ce n'est pas l'Europe qui fixe la politique européenne,... mais les gouvernements des États qui la compose !

- Si les pays qui compose l'Europe étaient antilibéraux... l'Europe mènerait une politique antilibérale !

et en tout état de cause, « Il ne suffit pas de sortir de l'Europe pour devenir souverain ![17] »

 

L'Europe au quotidien, c'est dans les territoires qu'elle se vit : agriculture, aménagement du territoire, pêche, cohésion sociale, services publics, etc....
Donc " Tout le monde parle de l'Europe ! Mais c'est sur la manière de faire cette Europe que l'on ne s'entend plus ! ". Jean Gabin dans " Le Président " (1961)
Et si, en fait, l'Europe n'avait pour rôle que :
- de faire adopter des mesures que les États membres ne peuvent pas faire passer ;
- de servir d'alibi à ces États pour leur permettre de dire :... " C'est pas nous, c'est Bruxelles " !

Et si la désobéissance aux traités et directives européennes était conçue et popularisée comme un outil capable d’accélérer l’émergence d’une communauté politique, un embryon de peuple européen ?


Sources : Eric Durand | mis à jour le 15/05/2024

-C'est la commission européenne qui en fait dirige l'Europe
Rappel sur son rôle :

  • Instituée par le traité de Rome de 1957, la Commission européenne est l'une des principales institutions de l'Union européenne, avec le Conseil de l'Union européenne, le Parlement européen et le Conseil européen. Elle est la seule institution en mesure de proposer de nouveaux textes législatifs. Ceux-ci sont, dans la plupart des cas, soumis au Parlement européen et au Conseil de l'Union européenne puis appliqués dans les Etats membres[1] ;
  • Elle constitue surtout l'organe "exécutif " de l'Union européenne. Une fois les actes législatifs adoptés, la Commission européenne veille à leur application, sous le contrôle de la Cour de justice de l'UE (CJUE). De surcroît, elle gère les politiques de l'UE et alloue les financements européens : elle fixe les priorités budgétaires de l'UE, établit les budgets annuels (qui doivent être approuvés par le Parlement et le Conseil), et contrôle la façon dont les fonds sont utilisés. Enfin, à l'exception de la politique étrangère et de sécurité commune, elle assure la représentation extérieure de l'UE[1].

 

Composition :

  • Elle est composée d'un commissaire européen par État membre, soit 27 commissaires[2] ;
  • Ceux-ci sont proposés par les chefs d'État ou de gouvernement des États membres réunis au sein du Conseil européen, et approuvés par le Parlement européen[2] ;

 

-La commission, la politique qu'elle mène, sont la traduction de la situation politique de chaque pays (de la gauche à l'extrême droite)

Question : qui imaginerai qu'un pays propose à Bruxelles un commissaire qui ne soit pas en adéquation avec l'orientation politique de ce pays ?

  • Quand les pays sont politiquement, socialistes (sociaux démocrates), à droite ou à l'extrême droite, ils désignent un commissaire pour porter une politique libérale, ultralibérale.... et l'Europe mène une politique libérale ou ultralibérale ;
  • Si les pays étaient à gauche, ils désigneraient un commissaire pour porter une politique de gauche.... et l'Europe mènerait une politique.... de gauche (on ne va pas débattre de la notion de " gauche ") !

 

-La politique menée par l'Europe est donc celle que les pays membre de l'Europe demandent aux commissaires qu'ils ont désignés... de mener
Ainsi, à votre avis, quelle politique les commissaires désignés par la France (voir liste ci dessous) ont-ils eu pour mandat de mener : une politique de gauche ? Evidemment que non !.... et il en est de même dans chaque pays !

 

Robert Marjolin SFIO Raymond Barre UDF
Jean-François Deniau UDF Claude Cheysson PS
François-Xavier Ortoli Parti gaulliste Edgard Pisani PS
Jacques Delors PS Christiane Scrivener Parti républicain
Édith Cresson PS Yves-Thibault de Silguy Parti gaulliste
Michel Barnier UMP Pascal Lamy PS
Jacques Barrot UMP Pierre Moscovici PS
Thierry Breton Grand patron et homme de droite    

 

 

Derniers points :

  • Les traités adoptés par Bruxelles doivent être ratifiées par les parlement de chaque pays[3]..... ce qui est fait quasi systématiquement en France ;
  • Les règlements et les décisions deviennent automatiquement contraignants dans toute l’UE à la date de leur entrée en vigueur. Les directives doivent être transposées par les pays de l’UE dans leur législation nationale[5] ;
  • Inscrite depuis un demi-siècle dans la jurisprudence, le principe de « primauté » du droit européen signifie que le droit de l'Union prévaut sur les droits nationaux des États membres. Il bénéficie à toutes les normes de droit européen disposant d'une force obligatoire et s'exerce à l'égard de toutes les normes nationales[4].

 

-Aujourd'hui.... quitter l'Europe (Frexit) pour changer de politique en France ?

D'une manière récurrente, cette demande revient sur les réseaux sociaux, or :

  • affirmer que c'est l'Europe qui dirige la France est.... FAUX, car Bruxelles mène la politique que les pays membres lui demande de mettre en oeuvre (via le parlement et la commission) !
  • Et quand Bruxelles mène une politique de droite (néolibérale), et qu'en France nous avons un gouvernement néolibéral, le « capitalisme populaire [7] » prôné par Emmanuel Macron, affirmer qu'il conviendrait de quitter l'Europe via un Frexit pour mettre en oeuvre une autre politique est.... ARCHI FAUX !

 

-Alors qu'elle issue ?

Pour mener une autre politique, il faut d'abord œuvrer à ce que le peuple prenne le pouvoir en France, comme en Bolivie[8], au Chili[9].

 

C'est tout le sens de la stratégie politique mise en oeuvre par la France insoumise, pour, au travers de la " Fédération populaire[10] " rassembler sur les causes communes autour de l'avenir en commun[11].

 

Et une fois le pouvoir pris, la Constituante[12] lancée  pour changer de fond en comble la Constitution, abolir la monarchie présidentielle et restaurer le pouvoir de l'initiative populaire (La 6e République commencera et ce sera une refondation de la France elle-même), la question de l'Europe sera posée !

 

 

-  Pas de frexit, mais au pire, une sortie des traités comme le propose la France insoumise

En effet, lorsqu'il y aura un gouvernement France insoumise, trois issues seront devant nous[13] dans les discussions avec nos partenaires européens. Toutes d'ailleurs reviennent à une sortie des traités.

  • Première possibilité : nous proposons un nouveau traité. La négociation se passe bien, et le nouvel accord est adopté ;
  • Autre possibilité : c'est non, ou plutôt c'est nein, et nous employons une option de retrait, c'est ce qu'a fait pendant longtemps le Royaume-Uni, qui consiste à se mettre d'accord avec nos partenaires pour ne pas appliquer certaines règles ;
  • Enfin, si c'est encore nein, il ne nous resterait plus que la désobéissance unilatérale concernant les traités

 

🔴 FONDAMENTAL : Beaucoup de gens ignorent que désobéir aux traités européens, c’est légal[14].

  • En droit, l’Union européenne n’est ni un super-État, ni un État fédéral. C’est une organisation internationale. Autrement dit, contrairement par exemple aux États-Unis d’Amérique, elle n’a pas de souveraineté. Il n’existe que la souveraineté des États membres, dont la France, qui consentent, uniquement parce qu’ils ont souverainement signé des traités, à en appliquer les règles ;
  • Par conséquent la France a parfaitement le droit, en exerçant sa souveraineté, de décider qu’elle n’applique plus telle ou telle disposition des traités. Cela s’appelle « l’option de retrait[15] ». Elle peut le faire de façon négociée : par exemple, le Danemark a négocié avec les autres pays de l’Union qu’il ne participerait pas à l'Euro (l'accord d'Édimbourg), alors que Schengen est prévu par les traités. La France peut aussi le faire unilatéralement : par exemple, la Suède a voté « non » par référendum sur l’adhésion à l’euro et depuis, elle n’utilise pas cette monnaie alors que cette dernière est prévue par les traités.

 

Il faut donc arrêter les réactions hystériques quand la France insoumise parle de désobéir aux traités européens : c’est légal, ça s’appelle « l’option de retrait ». Quant à savoir avec quels autres pays membres la France lancerait une grande « option de retrait », tout dépend quels gouvernements seront en place en Europe quand les insoumis auront pris le pouvoir par les urnes.

 

🔴 EN DÉFINITIVE...

 la désobéissance aux traités et directives européennes peut aussi être conçue et popularisée comme un outil capable d’accélérer l’émergence d’une communauté politique, un embryon de peuple européen[16].

 

 

-Concrètement que veut mettre en oeuvre la France insoumise...

  • Plan A. Proposer une refondation démocratique, sociale et écologique des traités européens par la renégociation (c'est la sortie concertée des traités européens par l'abandon des règles existantes pour tous les pays qui le souhaitent et la négociation d'autres règles.)

 

C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !
  • ​​​Plan B. en cas d'échec des négociations (c'est la sortie des traités européens unilatérale par la France pour proposer d'autres coopérations. L'UE, on la change ou on la quitte. Le mandat de négociation de ces plans sera soumis au préalable à l'Assemblée nationale. La validation de ce processus passera nécessairement par une décision du peuple français par référendum).
C'est la faute à l'Europe, c'est la faute à l'Europe..... STOP !

 

-  Il faut sortir des traités européens (Jean-Luc Melenchon)

Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 20 février 2018 dans le cadre du débat sur l'élection des représentants au Parlement européen. Il a dénoncé la construction d'une Europe dans laquelle les peuples n'ont pas la capacité de s'exprimer puisque le Parlement européen n'a aucun pouvoir.

 

Il a expliqué que l'Union européenne ne permettait pas la solidarité entre les peuples puisqu'elle refuse l'harmonisation sociale et fiscale et donc la fraternité, à l'heure où l'extrême droite progresse à l'Est de l'Europe et est désormais donnée comme la deuxième force politique en Allemagne. Face à cette impasse, Jean-Luc Mélenchon a appelé à sortir des traités européens actuels et à « refonder l'Europe de la cave au grenier ».

 

Précision :

Je n'ai volontairement pas parlé du rôle du parlement européen qui s'inscrit dans la même logique. Car même si parfois il est est amené à adopter des décisions dont nous ne pouvons que nous satisfaire ( ex : la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité !), globalement sa composition politique allant des conservateurs aux libéraux leur donne 546 sièges sur 751[6].

 

Notes :

[1Rôle de la Commission européenne

[2] la Commission européenne compte actuellement un commissaire par Etat membre

[3] les résolutions prises par Bruxelles doivent être ratifiées par les parlement de chaque pays

[4] Primauté du droit de l'Union européenne

[5] Appliquer la législation européenne

[6] Evolution des rapports de force au Parlement européen

[7] Qu'est-ce que le «capitalisme populaire» prôné par Emmanuel Macron ?

[8Le 18 octobre, le candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS), Luis Arce, a été élu président de l’Etat plurinational de Bolivie dès le premier tour

[9] Fin de l’ère Pinochet et début de la Constituante, une nouvelle page de l’histoire du Chili s’ouvre aujourd’hui !

[10] De la nécessité de la fédération populaire

[11] L'Avenir en commun : Le programme de la France insoumise

[12] L'Avenir en commun : La constituante

[13] PAS DE FREXIT MAIS UNE SORTIE DES TRAITÉS: LA FRANCE INSOUMISE EXPLIQUE SON DISCOURS SUR L'EUROPE

[14] Beaucoup de gens ignorent ceci : désobéir aux traités européens, c’est légal

[15] Le Danemark a un opt-out (« option de retrait ») pour l’euro

[16] « Rompre avec le néolibéralisme en désobéissant aux traités européens »

[17« IL NE SUFFIT PAS DE SORTIR DE L’EURO POUR REDEVENIR SOUVERAIN »

 

Pour en savoir plus :
-
Pour Jacques Généreux : "Le seul moyen de faire bouger l’Europe, dit-il, c’est de violer les traités » 

- « L’Avenir en commun, en Europe aussi ! » (document programmatique de la France insoumise pour les élections européennes)

- Jean-Luc Mélenchon : « Je suis un indépendantiste français »

- Suite au refus de ratification du CETA par Chypre, l'accord entre l'Union européenne et le Canada ne ne devrait plus être appliqué

- La Pologne et la Hongrie bloquent le plan de relance européen

- Jean-Luc Mélenchon : Qui s’en fout de l’Europe ? Les eurolâtres !

- POURQUOI ASSOCIER LE BREXIT À L’EXTRÊME-DROITE EST TROP SIMPLISTE

 

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23 octobre 2020 5 23 /10 /octobre /2020 10:46
Face à toutes les haines : la laïcité... “ L’Eglise chez elle, et l’État chez lui ”
Face à toutes les haines : la laïcité... “ L’Eglise chez elle, et l’État chez lui ”
Face à toutes les haines : la laïcité... “ L’Eglise chez elle, et l’État chez lui ”
Face à toutes les haines : la laïcité... “ L’Eglise chez elle, et l’État chez lui ”

Les entorses à la laïcité se multiplient :

  • la déduction des dons favorisée par Emmanuel Macron[4]
  • Septembre 2023 le Pape est à Marseille : Emmanuel Macron assistera à la messe, un « événement festif » selon l’Élysée[5]

...Religion et politique : un couple infernal à séparer de toute urgence[1] !

 

 

Ainsi commençait un texte que je publiais, ici même, le 11 février 2018 : " Loin de moi l'idée de focaliser le débat sur une religion, mais, en France, Macron remet le débat sur la table en voulant " Organiser l'Islam de France " et " Poser les jalons de toute l'organisation de l'Islam de France ". A ce stade, il n'est pas inutile de rappeler que depuis la nuit des temps les religions ont été utilisées par des fous afin d'assouvir appétits de pouvoir et instincts meurtriers. Un prétexte bien commode puisque irrationnel. De l'Inquisition à Trump des terroristes ont semé la haine et la mort en leur nom. Il est urgent de les arrêter. Et, pour commencer, exigeons des paroles et actes politiques exempts de toute référence religieuse mortifère ![1]  "

Aujourd'hui, face à l'instrumentalisation des religions à des fins politiciennes, à la remise en cause de la laïcité par le pouvoir, un retour en arrière s'impose pour éclairer le présent et construire l'avenir !

Comment la France, jadis régie par une monarchie de droit divin, est-elle devenue une République laïque ?
Exposé des principales dates qui ont marqué la laïcité en France depuis 1789.
Dans le même temps, la laïcité est attaquée de toutes parts et instrumentalisée par ses adversaires historiques, intégristes religieux et racistes qui veulent aussi en faire un prétexte pour flétrir les musulmans. La laïcité est la condition de la liberté de conscience de chacun, de l'égalité et de la fraternité entre tous les citoyens quelle que soit leur option philosophique ou spirituelle. Elle rend possible une action de l'État au service de l'intérêt général.

 

 

Sources : Vie publique, la France insoumise | mis à jour le 14/09/2023

🔴 Texte en deux parties : 

[A] - La laïcité en France depuis la Révolution : chronologie...
[
B] - Et la France insoumise, elle en dit quoi ?

 

-  [A] La période révolutionnaire
👉 1789 : La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen reconnaît la liberté de conscience : "nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi".

👉 Novembre 1789 : Un décret met les biens du clergé à la disposition de la Nation. En contrepartie, l’État s’engage à "pourvoir d’une manière convenable aux frais du culte, à l’entretien de ses ministres des autels, au soulagement des pauvres, aux réparations et reconstructions des églises, presbytères, et à tous les établissements, séminaires, écoles, collèges, hôpitaux, communautés et autres".

👉 Décembre 1789 : Les protestants sont reconnus en tant que citoyens et sont admis à tous les emplois.

👉 1790 : Adoption de la Constitution civile du clergé. L’Assemblée constituante assigne aux diocèses les limites des départements et brise la hiérarchie de l’appareil ecclésiastique. Les desservants de l’Église reçoivent un salaire de l’État et doivent prêter serment à la Constitution civile du clergé. La moitié des ecclésiastiques environ refuse de prêter serment et, bientôt, deux Églises s’opposent, l’une traditionnelle et fidèle au pape et l’autre constitutionnelle.

👉 Septembre 1791 : L’Assemblée constituante accorde le statut de citoyen aux juifs. Cette qualité avait déjà été reconnue aux juifs séfarades des régions de Bordeaux et d’Avignon en 1790.

👉 29 novembre 1791 : L’Assemblée législative adopte un décret qui déclare suspects et privés de leur pension les ecclésiastiques réfractaires qui ont refusé de prêter serment. Les édifices religieux ne peuvent être utilisés que par le clergé salarié par l’État.

👉 1792 : Institution de l’état civil séculier. Les registres d’état civil, jusqu'alors tenus par l’Église, sont transférés aux communes. Celles-ci consignent désormais naissances, mariages et décès. Le mariage civil devient la forme légale du mariage.

👉 7 mai 1794 : Un décret du 18 floréal an II, adopté par la Convention sur le rapport de Robespierre, institue un calendrier de fêtes républicaines, se substituant aux fêtes catholiques, ainsi que le culte de l’Être Suprême.

👉 21 février 1795 : Un décret du 3 ventôse an III établit un régime de séparation des églises et de l’État. Tout en affirmant le principe du libre exercice des cultes, le décret précise que l’État n’en salarie aucun, ne fournit aucun local et ne reconnaît aucun ministre du culte.

 

 

- Le concordat
👉 15 juillet 1801 : Conclusion d’un concordat avec le pape Pie VII (concordat du 26 messidor an IX) : reconnaissance du culte catholique par l’État et prise en charge d’une partie de son fonctionnement par les finances publiques en échange de la renonciation par l’Église aux biens qu’elle possédait avant la Révolution. La religion catholique n’est pas la religion officielle de la France mais celle de "la grande majorité des Français".

👉 18 mars 1802 : Adoption de la loi du 18 germinal an X sur le concordat. Bonaparte ajoute à la loi des articles organiques qui réglementent l’exercice du culte catholique en France, reconnaissent et organisent les cultes luthérien et réformé. Ces articles sont rédigés par Jean-Étienne Portalis.

👉 17 mars 1808 : Un décret organise le culte israélite sur la base d’un consistoire central et de consistoires départementaux.

👉 15 mars 1850 : Publication de la loi relative à l’enseignement ("loi Falloux") dont les principales dispositions sont les suivantes : les écoles libres peuvent tenir lieu d’écoles publiques, pour les religieux le principe de la lettre d’obédience les dispense du brevet de capacité, les communes de plus de 800 habitants sont tenues d’ouvrir une école de filles.

👉 26 mars 1852 :  Création par décret du Conseil central de l’Église réformée.

👉 28 mars 1882 : La loi sur l’enseignement primaire obligatoire substitue l’éducation morale et civique à l’éducation morale et religieuse.

👉 30 octobre 1886 : La loi Goblet exclut la possibilité pour les communes de subventionner une école libre pour satisfaire à l’obligation d’entretien d’au moins une école primaire. La loi interdit tout nouveau recrutement de congréganistes dans les écoles primaires publiques.

👉 1904 : Rupture des relations diplomatiques avec le Saint-Siège.

👉 7 juillet 1904 : Une loi sur les congrégations leur interdit d’enseigner et confisque les biens et propriétés des communautés.

 

 

-  La séparation des Églises et de l'État
👉 9 décembre 1905 : Loi de séparation des Églises et de l’État. L’État cesse de reconnaître, salarier et subventionner les cultes. La loi prévoit la création d’associations cultuelles "pour survenir aux frais, à l’entretien et à l’exercice public d’un culte".

👉 2 janvier 1907 : À la suite du refus de l’Église catholique de constituer des associations cultuelles qui devaient succéder aux établissements publics du culte mis en place sous le concordat, promulgation de la loi concernant l’exercice public des cultes. L’article 1er dispose : "l’État, les départements et les communes recevront à titre définitif la libre disposition des archevêchés, évêchés, presbytères et séminaires qui sont leur propriété". Les édifices affectés aux cultes sont laissés à la disposition des fidèles ; la jouissance en est confiée aux associations cultuelles.

👉 13 avril 1908 : Une nouvelle loi consacre la perte du patrimoine immobilier de l’Église catholique. Les édifices affectés au culte lors de l’adoption de la loi de 1905 sont confiés aux communes. L’article 5 de la loi établit que l’État, les départements et les communes sont également responsables de l’entretien et de la conservation de ces édifices.

👉 17 août 1911 : Un décret supprime officiellement la direction générale des cultes, remplacée par un simple bureau des cultes.

👉 1918 : À la fin de la Première Guerre mondiale, l’Alsace-Moselle, qui avait été annexée à l’Empire allemand en 1871, revient à la France. Le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle demeurent sous le régime concordataire de 1802 modifié par l’Empire allemand (notamment sur les attributions des conseils presbytéraux et des consistoires ainsi que sur le statut des ministres des cultes)..

👉 1921 : Reprise des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Un protocole est établi pour la nomination des évêques.

👉 Janvier 1924 : Signature des Accords Briand-Cerretti entre la France et le Vatican. La République reconnaît la soumission des associations diocésaines à la hiérarchie épiscopale tout en les considérant conformes à la loi de 1905.

👉 8 avril 1942 : Une loi supprime le délit de congrégation et prévoit que toute congrégation religieuse peut obtenir la reconnaissance légale par décret rendu sur avis conforme du Conseil d’État.

👉 4 octobre 1946 : Inscription dans la Constitution de la IVe République du principe de laïcité.

👉 31 décembre 1959 : Loi Debré sur la liberté de l’enseignement qui fixe les règles de fonctionnement et de financement (subventions) des établissements privés sous contrat.

👉 23 novembre 1977 : Décision du Conseil constitutionnel reconnaissant la liberté de l’enseignement comme un des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République.

 

 

-  Nouveaux débats sur la laïcité
👉 Octobre 1989 : Après l’interdiction faite à trois adolescentes musulmanes du collège de Creil d’assister aux cours si elles continuent à porter un "foulard islamique", une polémique s’engage.

 

➡️ Pour lire la suite sur cette thématique (Nouveaux débats sur la Laïcité) c'est ICI

 

 

- [B] Et la France insoumise, elle en dit quoi ?

La laïcité est attaquée de toutes parts et instrumentalisée par ses adversaires historiques, intégristes religieux et racistes qui veulent aussi en faire un prétexte pour flétrir les musulmans. La laïcité est la condition de la liberté de conscience de chacun, de l'égalité et de la fraternité entre tous les citoyens quelle que soit leur option philosophique ou spirituelle. Elle rend possible une action de l'État au service de l'intérêt général.

 

“ L’Eglise chez elle, et l’État chez lui ”

Les mots de Victor Hugo sont notre meilleur guide par Bastien Lachaud, député France insoumise (texte du 25 janvier 2020 extrait)

 

  • Pourquoi parler aujourd’hui de liberté de conscience, de blasphème ?

A l’heure où Emmanuel Macron mène une offensive sans précédent contre nos droits sociaux et cherche à imposer par la force une réforme qui détruit notre système de retraites fondé sur la solidarité, il peut sembler curieux de voir une partie de l’opinion s’engager depuis une semaine dans la polémique qui a entouré les propos de Mila, une adolescente qui a exprimé en des termes crus son rejet de l’Islam sur les réseaux sociaux. L’unité de notre famille politique et de tous les français dans le combat social, plutôt que les querelles intestines autour des questions religieuses, devrait être à l’ordre du jour. Il faut toutefois en dire quelques mots simples, loin des tourments de la polémique. Car ne rien dire, c’est risquer d’abandonner la parole aux tartufes et aux malfaisants, qui instrumentalisent sans cesse la question religieuse ou le discours sur la laïcité pour provoquer la confusion. Et c’est risquer, à terme, de semer les germes de la division que l’on veut précisément éviter. 

 

  • Rappelons donc simplement les choses : la République garantit la liberté de conscience.

Cette liberté est absolue. La liberté d’expression, elle, n’est pas absolue, elle est limitée par la loi. Et seulement la loi. La loi interdit l’apologie des crimes, l’incitation à la haine, par exemple. Mais tout ce qui n’est pas interdit par la loi est protégé par la liberté d’expression. La liberté de critiquer, la liberté de caricaturer, la liberté de satire, la liberté artistique. C’est ce que d’innombrables personnes ont exprimé en reprenant le mot d’ordre “Je suis Charlie” en janvier 2015. La République est laïque, ce qui signifie qu’elle ne reconnaît aucun culte. Elle respecte et garantit la liberté des cultes, mais ne reconnaît aucun de leurs dogmes. Libre aux croyants de les suivre. Libre aux autres de ne pas les suivre. Libre donc de critiquer une religion ou ses dogmes. Libre de la caricaturer, même grossièrement. Il n’y a aucun blasphème en République.

 

Ces principes – la liberté de conscience et de culte, l’égalité des citoyens en tous domaines sans discrimination aucune, la séparation du politique et du religieux et la neutralité de l’Etat à l’égard de toutes les convictions – sont une condition fondamentale de la liberté de tous, croyants ou non croyants, de la paix civile, de ce que l’on a coutume d’appeler, même si l’expression est galvaudée, le vivre ensemble. Or, ils sont aujourd’hui presque quotidiennement mal compris, malmenés, bafoués, instrumentalisés. Cette confusion sème les germes de la division, d’un affrontement fratricide entre les français.

 

  • La confusion et l’équivoque règnent au plus haut sommet de l’Etat, et les principes laïques y sont malmenés.

Le président Macron a fait des déclarations inacceptables et contraires à la laïcité en prétendant que le lien entre l’Etat et l’Eglise aurait été abîmé. C’est une faute politique autant qu’une erreur historique, parce que ce lien a précisément été rompu, délibérément :  l’Etat est neutre, laïque, ce qui permet la liberté de conscience et de culte. 

 

Mais Macron ne s’est pas arrêté là dans ses outrages à la laïcité. Il a voulu nommer spécifiquement une “personnalité catholique” pour mener le chantier de Notre-Dame, commettant une discrimination religieuse patente et une atteinte directe au principe de laïcité.

 

Et que dire des récentes pitreries où le Président, toujours en visite officielle, donc en représentant de l’Etat, s’est affublé d’un signe religieux pour une visite. La France insoumise a toujours refusé un tel mélange des genres : le représentant d’une République laïque n’a pas à arborer de signes religieux ; les représentants de l’Etat n’ont pas à se plier aux exigences vestimentaires de telle ou telle religion – notre programme précise ainsi que nous refuserions “de rencontrer d’État à État ceux qui obligent nos ministres femmes à porter des accoutrements contraires à la dignité républicaine”.

 

Avant Emmanuel Macron, les présidents Sarkozy et Hollande ont déjà pratiqué ce mélange des genres, en acceptant le titre de chanoine de Latran, c’est-à-dire curé d’honneur du pape. Accepter cela est indigne d’un Président d’une République laïque, et contrevient encore directement à la laïcité, en acceptant, en tant que représentant de l’Etat, une distinction religieuse.

 

  • Non seulement le président et le gouvernement attentent à la neutralité de l’Etat, mais ils utilisent une laïcité à géométrie variable pour tantôt cajoler les uns, tantôt condamner les autres.

Le même pouvoir qui se félicite de la nomination d’une “personnalité catholique” – espérant peut être complaire à on sait quel électorat supposé – se raidit par ailleurs lorsqu’il prétend régenter la pratique des croyants d’une autre religion à travers le projet d’un supposé “ Islam de France ” organisé par l’Etat : délire gallican, bien loin de la laïcité, et qui porte atteinte à la liberté des croyants.  De même, un ministre, Jean-Michel-Blanquer, se permet de s’affranchir de la neutralité de l’Etat pour donner un avis sur le port du voile qui ne serait “ pas souhaitable dans la société ” – non pas seulement chez les représentants de l’Etat ou à l’école, comme le prévoit la loi, mais dans l’ensemble dans l’espace public : un propos qui porte directement atteinte à la liberté de culte des musulmanes, alors qu’elle devrait être protégée, de la même manière que tous les autres choix spirituels et philosophiques.

 

  • Nous voilà ramenés quelques années en arrière, au moment de la funeste polémique sur le burkini !

La laïcité est malmenée par ceux qui l’instrumentalisent pour semer la haine contre les musulmans, tentant ainsi de cacher sous le masque d’un discours prétendument laïque ce qui n’est rien d’autre que du racisme à l’égard d’une partie de la population. 

 

Ce procédé est habituel à l’extrême-droite, qui en a fait son fond de commerce. Mais il est à présent repris au sein même de la majorité présidentielle. Les représentants de la République En Marche n’hésitent pas à introduire sciemment le vocabulaire religieux dans le champ politique pour discréditer leurs adversaire, et à surfer sur la haine des musulmans propre à l’extrême droite. S’en prenant au mouvement social contre la réforme des retraites, un député de la majorité a ainsi tweeté : “ islamistes et syndicalistes radicaux, même combat contre la République et la démocratie ”. Pur fantasme ! On se demande bien quels “ islamistes ” le député en question a pu voir parmi les manifestants rassemblés devant le théâtre des Bouffes du Nord pour contester le président Macron ! A moins qu’il ne joue sur un sentiment raciste, qui lui fait imaginer de prétendus “islamistes” à la seule vue de personnes dont l’apparence lui déplaît, racisme qu’il cherche à exciter chez ceux à qui il s’adresse.

 

  • Ce discours finit par imprégner toute la société.

D’aucuns feignent de parler de laïcité ou de religion pour stigmatiser une population et un territoire entier. Dans ma propre circonscription, la ville d’Aubervilliers a été victime de ce procédé scandaleux. Une chaîne d’information en continu c’est ainsi permise de décrire la ville comme une “enclave islamiste”, sur la base de faits tronqués, de généralisations hâtives et sans fondements. “Enclave islamiste” ? Les priorités des habitants sont tout autres ; elles sont les mêmes que celles de tous les français : l’emploi, le logement, l’accès au services publics. Ceux d’entre eux qui croient vivent leur foi de façon pacifique et privée. Qu’ont-ils fait pour être suspectés et mériter la vindicte gratuite de quelques faiseurs d’opinion, si ce n’est ne pas avoir la soi-disant “bonne” origine, la bonne couleur de peau, le bon patronyme, la bonne religion ! Et l’on se permet d’accuser la maire communiste de la ville, de lui reprocher une prétendue complaisance. Elle, militante humaniste de toujours, qui a précisément quitté l’Algérie au début des années 1990 pour échapper aux menaces des fondamentalistes qui voulaient imposer la loi religieuse dans la société. Qu’a-t-elle fait pour mériter un tel traitement, si ce n’est de porter un nom algérien ? Ne soyons pas dupes : ceux qui stigmatisent et répandent ainsi la haine ne sont pas préoccupés par la laïcité et la liberté de conscience ; il ne font que dévoyer ces principes pour mieux cacher leur rejet d’une partie de nos compatriotes pour ce qu’ils sont. Militants antiracistes, nous n’accepterons jamais cela. Nous l’avons signifié en défilant le 10 novembre contre la haine anti-musulmans, tout comme nous l’avions fait contre l’antisémitisme. 

 

  • Nous devons combattre ces faux semblants, ces mésusages des principes laïques.

Car dès lors que de toutes parts – y compris du côté du chef de l’Etat et de la majorité au pouvoir – l’on entretient la confusion, l’on pratique une laïcité à géométrie variable, il n’y a pas à s’étonner que les boussoles perdent le nord et que toutes les dérives soient permises. En invitant le religieux dans le débat public et en l’utilisant à des fins politiciennes, les apprentis sorciers ouvrent une boîte de pandore. Ils ouvrent grand la porte aux minorités agissantes les plus infimes et intolérantes, qui donnent à nouveau libre cours à leur ambition de voir le religieux régenter l’espace public.

 

C’est pourquoi il importe de répéter encore une fois des principes simples : on a le droit de critiquer une religion, comme on a le droit de critiquer un propos ou une chanson la critiquant. Mais on ne peut pas vouloir censurer la critique d’une religion, qui est protégée par la liberté d’expression. Libre à chacun de ne pas aimer un texte, une chanson, un dessin, de le trouver stupide ou obscène, mais libre aussi à l’auteur de les faire. Rien ne justifie que ceux qui se sentent offensés réagissent par la menace, la violence. Libre à eux de saisir la justice s’ils estiment qu’il y a incitation à la haine. En l’espèce, une telle plainte ne déboucherait vraisemblablement pas, car critiquer une religion n’est pas appeler à la haine raciale. Condamner la critique d’une religion, d’un Dieu – même quand elle utilise des termes vulgaire – ce serait rétablir un délit de blasphème. Ce serait accepter que la religion régente l’espace et la parole publiques. Ce serait n’être plus dans une République laïque. 

 

Il est du devoir des militants de l’émancipation, des humanistes épris de concorde sociale et de tolérance que nous sommes de rejeter tout mélange du politique et du religieux, quelle que soit l’intention et d’où qu’il vienne – d’une religion ou d’une autre, d’un camp politique ou de l’autre. “ L’Eglise chez elle, et l’Etat chez lui ” : les mots de Victor Hugo sont notre meilleur guide. Là est le seul principe qui garantit la liberté de conscience et de culte de tous et l’harmonie entre nous. L’écrasante majorité de nos concitoyens, qu’ils soient croyants ou pas, ne demande pas autre chose !

 

 

-  Communautarisme, séparatisme, laïcité : Mélenchon répond à Macron

Le mardi 18 février 2020, Jean-Luc Mélenchon répondait en direct à l'intervention d'Emmanuel Macron sur le communautarisme, le séparatisme et la laïcité. Il a expliqué que parler de laïcité dans un territoire concordataire était une bien étrange idée et a dénoncé une prise de parole qui revenait encore une fois à montrer du doigt l'islam et la religion musulmane. Il a appelé sur ces questions à agir avec discernement et d'abord à vérifier, avant de mettre en place des dispositifs particuliers, que la loi existante ne permettait pas de répondre aux enjeux posés par le communautarisme. Jean

 

Luc Mélenchon a expliqué également que pour être forte, la laïcité ne devait pas être appliquée à géométrie variable. Il a donc appelé à arrêter les cérémonies religieuses officielles et la participation de représentants de l'État à ces cérémonies. Il a, enfin, dénoncé une nouvelle diversion dans les propos du président de la République.

 

 

- La vie de Jean-Luc Mélenchon témoigne de son inlassable engagement pour la laïcité

N’en déplaise aux extrémistes de tout bord : nous, nous défendons la République jusqu’au bout !

 

-  Pour Jean-Luc Mélenchon, l'idée de gauche concernant la relation aux religions est simple : l'Église chez elle, l'État chez lui.

Mercredi 7 décembre 2022, Jean-Luc Mélenchon était invité à l’ILERI (Institut Libre des Relations Internationales) pour donner une conférence sur le thème « Fin du monde, fin d’un monde ? ». A cette occasion, il a souligne sa conception de l'idée de gauche concernant la relation aux religions est simple : l'Église chez elle, l'État chez lui. L'État n'a pas à se mêler de religion, ni pour dire ce qu'il doit y avoir dans la religion, ni pour laisser la religion occuper une place dans l'État.

 

 

🔴 Pour accéder à l'intégrale c'est 👉  ICI

 

  • Anniversaire de la loi de 1905 : découvrez les podcasts de Jean-Luc Mélenchon sur la laïcité

À l’occasion de l’anniversaire de la loi de 1905 instaurant la séparation des Églises et de l’État, Jean-Luc Mélenchon :

- rappelle son engagement pour abolir le concordat d'Alsace-Moselle[2] ;

- veut « étendre le droit local » d'Alsace-Moselle[3]

- propose une série de podcasts sur l’Histoire de la laïcité en France.

 

👉 Pour accéder à l'ensemble des podcasts, c'est ici, et par thème 👇

 

 

-  Pour ALLER PLUS LOIN…

Qu'en dit l'Avenir en commun ?
La laïcité est attaquée de toutes parts et instrumentalisée par ses adversaires historiques, intégristes religieux et racistes qui veulent aussi en faire un prétexte pour flétrir les musulmans. La laïcité est la condition de la liberté de conscience de chacun, de l'égalité et de la fraternité entre tous les citoyens quelle que soit leur option philosophique ou spirituelle. Elle rend possible une action de l'État au service de l'intérêt général.

 

👉 Cliquez sur l'image ci dessous ⬇️

 

Ce livret détaille la vision particulière de la France insoumise sur la laïcité en tant qu'outil d'émancipation politique et sociale et les mesures nécessaires pour en assurer le respect.
LAÏCITÉ Une République laïque

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Note :

[1] Religion et politique : un couple infernal à séparer de toute urgence !

[2] Mosquée de Strasbourg : abolissez le Concordat ! exigence portée par l'Avenir en commun depuis 2016

[3] Mélenchon veut « étendre le droit local » d'Alsace-Moselle

[4] Une nouvelle entorse à la laïcité : la déduction des dons favorisée par Emmanuel Macron

[5] Septembre 2023 : Pape à Marseille : Emmanuel Macron assistera à la messe, un « événement festif » selon l’Élysée

 

Pour en savoir plus :

- Conférence de Jean-Luc Mélenchon sur la laïcité à Lyon le 20 juin 2008

- Laïcité et démocratie par Jean-Luc Mélenchon (Remue-Méninges du PG le 28 août 2010)

- Laïcité et Paix Civile : Conférence de Jean-Luc Mélenchon au Théâtre Déjazet à Paris le 12 janvier 2015

- Mélenchon, hier à Toulouse, annonce l'abrogation du concordat Alsace-Lorraine, s'il est élu Président de la République

- Défense de la laïcité au Parlement européen 9 juin 2016 

- Ce que l’unité du pays veut dire

- Jean-Luc Melenchon : Religion et liberté de conscience

- Mélenchon : " Nous combattons l'islam politique...avec les musulmans "

- Jean-Luc Mélenchon sur la laïcité: "Nous avons eu 3 siècles de guerre de religions, il ne faut pas mettre le doigt là-dedans"

- Liberté de culte : Jean-Luc Mélenchon, l'allié inattendu des catholiques ?

- Reconstruire la République laïque UFAL : Reconstruire la République laïque

- Projet de loi de renforcement des principes républicains : Macron est un tartuffe de la laïcité

- Anniversaire de la loi de 1905 : découvrez les podcasts de Jean-Luc Mélenchon sur la laïcité

- Projet de loi contre le « séparatisme » : Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 3 décembre 2020 : " Vous ciblez ENCORE l'islam : hypocrites de la laïcité ! "

- Laïcité, "séparatisme", République : décryptage du projet de loi par Alexis Corbière, député France insoumise

- France insoumise : Pour la laïcité et la République Sociale, contre la suspicion généralisée et la censure de nos amendements !

1 février 2021 : Jean-Luc Mélenchon s’exprime sur la loi séparatisme à l’Assemblée nationale qui stigmatisme les musulmans

- Jean-Luc Melenchon le 5 février 2021 : Pas de subventions pour les religions !

- 11 février 1929 : la papauté signe les Accords du Latran avec le gouvernement fasciste de Mussolini, quant aux Accords du Latran, ils sont pour l’essentiel encore en vigueur.

- GRS : Laïcité, espace public et espace privé

- Mosquée de Strasbourg : les hypocrites de la laïcité

- Jean-Luc Melenchon : Mosquée de Strasbourg : abolissez le Concordat !

- Jean-Luc Melenchon : Le Concordat, un piège venu d’Alsace

- PATRICK WEIL : « LA LAÏCITÉ, C’EST LA FRANCE »

- Jean-Luc Melenchon « La laïcité est le moyen de la souveraineté du peuple »

- Macron à Lourdes : la laïcité façon Pétain !

- Macron à Lourdes bafoue la laïcité et humilie la République

- Contrôler le culte au nom de la laïcité ou le paradoxe de la loi française sur " le séparatisme "

- Jean Luc Mélenchon : " Jean Castex bigot d’État "

- Jean-Luc Mélenchon : « Il y a une part d’insoumission dans le christianisme » – Interview pour « La Vie »

 

 

- Assassinat de Samuel Paty

- La France insoumise appelle le peuple de France à se regrouper ce dimanche autour du corps enseignant

- Éradiquer le terrorisme islamiste, c’est possible

- Les tartuffes de l’antiterrorisme : au sujet des contempteurs de « l’islamo-gauchisme »

France. « Laïcité. Une aspiration émancipatrice dévoyée »

- Fabien Roussel et Pierre Ouzoulias : " Il faut parvenir à la séparation complète des Églises et de l’État "

- NON à un statut spécifique de #islam toutes les religions doivent être traitées de la même façon !

 

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25 juillet 2020 6 25 /07 /juillet /2020 13:28
De la nécessité de la fédération populaire
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De la nécessité de la fédération populaire
De la nécessité de la fédération populaire
De la nécessité de la fédération populaire
De la nécessité de la fédération populaire
De la nécessité de la fédération populaire

" Celui qui exerce le pouvoir sans l’appui du peuple est condamné à gouverner contre lui " Eric Coquerel 

 

Eric Coquerel (député France insoumise) : " Nous avons du travail ! Pour que des mobilisations sociales viennent opposer une résistance à un exécutif qui prépare à un retour vers le passé en remettant sa réforme de retraite sur la table. Sur le terrain des mobilisations comme des urnes, qui ne peuvent s’opposer dans une perspective de transformation radicale, il est urgent de proposer une alternative au retour d’une union de la gauche dont le centre de gravité serait une ligne « socialécolo- libérale ».

C’est notre proposition de fédération populaire. Un cadre d’unité social et électoral capable de réunir des forces politiques mais aussi, syndicales et associatives, et plus largement citoyennes, pour une stratégie politique de rupture et de conquête du pouvoir. Ce cadre pourrait agir dans les mobilisations et se présenter à toutes les élections qui nous séparent des présidentielles et législatives tout comme dans les mobilisations sociales.

Nous sommes en plein dans l’œil du cyclone. Je le dis, car la vie politique ne se résume pas à une analyse froide de résultats éléctoraux. Nous ne gagnerons pas sans la mobilisation populaire, et nous n’exercerons pas le pouvoir correctement si nous ne sommes pas un débouché politique concret à la résistance du peuple. C’est au fond, aussi, l’avertissement que je formule sur ces municipales : " celui qui exerce le pouvoir sans l’appui du peuple est condamné à gouverner contre lui[1] ".

 

Sources : ARNAUD GUVENATAM | mis à jour le 08/11/2020

- L’institut de sondages IFOP a sorti une enquête très intéressante au sujet de la perception des français quant à leur propre positionnement politique.
L’enquête menée sur 2041 personnes du 7 au 10 juillet 2020, tout de même, montre que les français s’auto-positionnent de moins en moins à gauche sur un axe Gauche-Droite[2]. En effet, seuls 13% des français se définissent comme de gauche dans cette étude (dans la même enquête produite en juin 2019, seulement 15% des Français déclaraient se reconnaître dans la notion de " Gauche "[3]). Dans le même temps, ils sont respectivement 32% et 39% à se positionner au centre et à droite de l’échiquier politique. Notons quand même que 16% des personnes interrogées ne se prononcent pas quant à leur auto-positionnement sur cet axe. Le journal droitier Le Point, ayant commandé le sondage, y voit que c’est le signe d’une droitisation de la France. A mon sens, le journal fait une erreur d’analyse de la situation politique de notre pays.

 

Question : On classe habituellement les Français sur une echelle qui va de la gauche à la droite, où - est la position la plus à gauche et 10 la position la plus à droite.

Vous personnellement, où diriez-vous que vous vous situez sur cette échelle ?

 

De la nécessité de la fédération populaire

 

- L’effondrement du concept de Gauche dans la tête des gens n’est dû qu’à la politique menée par les gens se réclamant de la Gauche
Autant le dire tout de suite, dans l’esprit de beaucoup, François Hollande a été le dernier Président de la République de gauche que la France ait connue. Ce constat est malheureux, mais la moindre diffusion de tracts sur les marchés donne la température de cet ancrage très vivace dans les têtes de nos concitoyens. Et disons-le, le Parti Socialiste avec Hollande Président, ce fût un long chemin de croix. Toutes les trahisons y sont passées. L’ANI (accord national interprofessionnel), le CICE, les lois sécuritaires, la loi El Khormi, les lois Macron, la fermeture de Florange,  la déchéance de nationalité, Manuel Valls Premier Ministre, l’absence de renégociation de TSCG et la promesse non tenue d’amnistier les syndicalistes condamnés pour leurs luttes de défense des emplois, et ainsi de suite. Bref, chacun connait le réquisitoire. Ces gens ont tué l’idée de gauche dans notre pays pour des dizaines d’années.

 

 

 

- Si le concept de gauche est mort et enterré dans la tête de nos concitoyens, les idées de gauche n’ont jamais eu autant le vent en poupe.
Pensons à la relocalisation de l’industrie, le développement l’agriculture paysanne, biologique et zéro déchet, le partage des richesses, la planification écologique, l’investissement fort dans un système de santé universel, le RIC, la sixième république et que sais-je encore. Néanmoins, vue la défiance qu’ont les citoyens, à tort ou à raison, chacun pourra se faire son idée, envers la représentation politique de façon générale, et de la gauche en particulier, ânonner sans cesse à l’union de la gauche peut apparaître comme un formidable repoussoir à l’arrivée au pouvoir des idées pourtant bien ancrées à gauche. C’est pourtant ce que n’ont et ne cessent de faire les thuriféraires de la social-démocratie mollassonne et eurobéate.

De la nécessité de la fédération populaire

 

- C’est dans ce contexte que Jean-Luc Mélenchon, depuis 2018, a proposé l’émergence de ce que les insoumis appellent une « Fédération Populaire[4] ».
Nos camarades de la GRS (Gauche Républicaine et Socialiste) avec Emmanuel Maurel parlent quant à eux de « Front Populaire du XXIème siècle ». Si les appellations sont différentes, nous sommes fondés à penser que le fond est relativement proche.  Il s’agit donc de fédérer les forces associatives, syndicales, politiques et citoyennes. Pas dans un but électoraliste, mais avec l’idée qu’à partir de là peut s’auto-organiser la société et la constitution d’un véritable front populaire. La chose n’est pas aisée, et la formule, loin d’être magique.

 

A mon échelle, en septembre 2019, j’ai eu le plaisir de répondre favorablement à l’invitation de mon camarade Denis Lamard, conseiller régional GRS de Bourgogne-Franche-Comté à leur rentrée politique. Durant un court discours, j’y avais défendu devant des représentants d’EELV et de Génération.s l’impérieuse nécessité de fédérer les luttes afin de gagner des batailles culturelles et politiques. J’ai donc parlé de fédération populaire[5], pensant à cette époque, comme aujourd’hui, qu’elle serait la seule voie à une prise de pouvoir en 2022. Non pas juste une prise de pouvoir institutionnelle, mais avec un réel soutien populaire et ancré profondément dans la société. Car prendre le pouvoir sans les forces vives du pays, c’est risquer des échecs terribles.

 

 

- Mais pour fédérer le Peuple, encore faut-il commencer par s’adresser à lui dans son ensemble.
C’est par exemple en cela que Jean-Luc Mélenchon est présent sur YouTube, mais aussi plus récemment sur Twitch et TikTok. Il est absolument inenvisageable de manquer de s’adresser à une foultitude de personnes qui ne seront jamais exposées, de près ou de loin, aux propositions que nous pouvons faire pour le pays. Avec seulement 13% de français se définissant de gauche (contre 15% en 2019), il semble illusoire que tout miser sur la réactivation du mot de gauche soit d’une aide quelconque pour la prise du pouvoir. A y regarder de plus près, l’auto-positionnement des sympathisants de la France insoumise est intéressant : alors que 41% d’entre eux se définissent de gauche (c’est beaucoup), 59% ne se positionnent pas là, et se répartissent entre le centre, le non-choix et la droite. Nous observons le même phénomène avec les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2017. Je vous incite à regarder également où s’auto-positionnent les électeurs de Benoît Hamon et les sympathisants EELV.

 

De la nécessité de la fédération populaire

Celles et ceux qui se définissent de gauche savent pertinemment que la France insoumise porte un projet fondamentalement ancré dans l’histoire de ce courant politique : l'AVENIR EN COMMUM[6]. Le problème n’est donc pas là.

 

Le plus ardu réside dans le fait d’amener la masse de nos concitoyens sur un programme de gauche sans agiter le repoussoir de la Hollandie et ses queues de comètes gesticulantes. C’est bel et bien la constitution d’une Fédération Populaire qui doit nous occuper. Demain, ce n’est pas si loin…

 

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- Débat aux universités d’été de la France insoumise à Valence : Fédération populaire ou union de la gauche ?

  • Avec : Olivier Besancenot (ancien candidat à l'élection présidentielle, NPA, visio) - Aurélie Trouvé (porte-parole d'Attac) - Benoit Teste (secrétaire général de la FSU) - Pierre Lacaze (responsable des élections au PCF) - Jérôme Gleyzes (ex-membre de la direction d'EELV) - Claire Monod (porte-parole de Génération·s) - Eric Coquerel (député LFI) - Sarah Legrain (coordination des espaces LFI)

 

 

-  Présidentielle 2022 : pour une investiture populaire de 150 000 parrainages citoyens
Le mardi 27 octobre 2020, Jean-Luc Mélenchon tenait une conférence de presse à l’Assemblée nationale pour présenter une proposition de loi qu’il déposait ce jour pour permettre un parrainage citoyen à l’élection présidentielle.

 

Le président du groupe « La France insoumise » a expliqué qu’il s’appuyait sur la proposition de la commission Jospin sur la rénovation et la déontologie de la vie politique créée en 2012 par François Hollande. Il a dit que cette proposition serait une deuxième voie qui pourrait exister à côté du parrainage par les 500 signatures de maires. Il a appelé à en discuter dans le cadre de la commission Debré qui étudiait la possibilité d’un report des élections départementales et régionales.

 

Jean-Luc Mélenchon a mis en garde contre une abstention qui pourrait être record pour l’élection présidentielle de 2022, comme le montrait un sondage récent. Il a appelé à permettre une implication citoyenne renforcée dans cette élection.

[6] Le monde d’après peut commencer maintenant - « L’Avenir en commun » mis à jour

L'Avenir en commun édition mise à jour novembre 2020

Cliquez sur l’image pour voir le document PDF mis à jour

 

👉  L’avenir en commun est le programme porté par Jean-Luc Mélenchon. Co-écrit par des milliers de citoyens, il a été choisi par 7 millions d’électeurs en 2017. Cette version est actualisée pour tenir compte de 3 années de mobilisations sociales et de travail parlementaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour en savoir plus :

- Refonder la gauche ? Méfions nous des évidences de " l'union "

- J.L. Melenchon : Notre programme contre le piège de l’union nationale

- Le << rassemblement de l'opposition de gauche >> ne peut pas avoir lieu avec des gens qui ont choisi de ne pas s'opposer.

- Le Macronisme, la maladie infantile du Parti Socialiste

- La fédération populaire VS l’unité de la gauche ? par Eric Coquerel 

Le leader de La France insoumise invite la gauche à se rassembler, sans « tambouilles », pour « se préparer à gouverner autrement ».

- Rouges, verts et recomposition : ce dont il est question.

- En réponse à Jospin, Mélenchon évoque une « nouvelle force politique » pour 2022 – Interview dans L’Obs

- Alexis Corbière : Nous devons nous adresser aux milieux populaires qui dans ce temps brouillé ne savent plus vers qui se tourner. Parlons du fond et du programme.

- Manifeste : une Bretagne en commun, une Bretagne pour demain

- 2022 : « J-L Mélenchon propose un horizon heureux pour le pays »

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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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