" Celui qui exerce le pouvoir sans l’appui du peuple est condamné à gouverner contre lui " Eric Coquerel
Eric Coquerel (député France insoumise) : " Nous avons du travail ! Pour que des mobilisations sociales viennent opposer une résistance à un exécutif qui prépare à un retour vers le passé en remettant sa réforme de retraite sur la table. Sur le terrain des mobilisations comme des urnes, qui ne peuvent s’opposer dans une perspective de transformation radicale, il est urgent de proposer une alternative au retour d’une union de la gauche dont le centre de gravité serait une ligne « socialécolo- libérale ».
C’est notre proposition de fédération populaire. Un cadre d’unité social et électoral capable de réunir des forces politiques mais aussi, syndicales et associatives, et plus largement citoyennes, pour une stratégie politique de rupture et de conquête du pouvoir. Ce cadre pourrait agir dans les mobilisations et se présenter à toutes les élections qui nous séparent des présidentielles et législatives tout comme dans les mobilisations sociales.
Nous sommes en plein dans l’œil du cyclone. Je le dis, car la vie politique ne se résume pas à une analyse froide de résultats éléctoraux. Nous ne gagnerons pas sans la mobilisation populaire, et nous n’exercerons pas le pouvoir correctement si nous ne sommes pas un débouché politique concret à la résistance du peuple. C’est au fond, aussi, l’avertissement que je formule sur ces municipales : " celui qui exerce le pouvoir sans l’appui du peuple est condamné à gouverner contre lui[1] ".
Sources : ARNAUD GUVENATAM | mis à jour le 08/11/2020
L’institut de sondages IFOP a sorti une enquête très intéressante au sujet de la perception des français quant à leur propre positionnement politique.
L’enquête menée sur 2041 personnes du 7 au 10 juillet 2020, tout de même, montre que les français s’auto-positionnent de moins en moins à gauche sur un axe Gauche-Droite[2]. En effet, seuls 13% des français se définissent comme de gauche dans cette étude (dans la même enquête produite en juin 2019, seulement 15% des Français déclaraient se reconnaître dans la notion de " Gauche "[3]). Dans le même temps, ils sont respectivement 32% et 39% à se positionner au centre et à droite de l’échiquier politique. Notons quand même que 16% des personnes interrogées ne se prononcent pas quant à leur auto-positionnement sur cet axe. Le journal droitier Le Point, ayant commandé le sondage, y voit que c’est le signe d’une droitisation de la France. A mon sens, le journal fait une erreur d’analyse de la situation politique de notre pays.
Question : On classe habituellement les Français sur une echelle qui va de la gauche à la droite, où - est la position la plus à gauche et 10 la position la plus à droite.
Vous personnellement, où diriez-vous que vous vous situez sur cette échelle ?
L’effondrement du concept de Gauche dans la tête des gens n’est dû qu’à la politique menée par les gens se réclamant de la Gauche
Autant le dire tout de suite, dans l’esprit de beaucoup, François Hollande a été le dernier Président de la République de gauche que la France ait connue. Ce constat est malheureux, mais la moindre diffusion de tracts sur les marchés donne la température de cet ancrage très vivace dans les têtes de nos concitoyens. Et disons-le, le Parti Socialiste avec Hollande Président, ce fût un long chemin de croix. Toutes les trahisons y sont passées. L’ANI (accord national interprofessionnel), le CICE, les lois sécuritaires, la loi El Khormi, les lois Macron, la fermeture de Florange, la déchéance de nationalité, Manuel Valls Premier Ministre, l’absence de renégociation de TSCG et la promesse non tenue d’amnistier les syndicalistes condamnés pour leurs luttes de défense des emplois, et ainsi de suite. Bref, chacun connait le réquisitoire. Ces gens ont tué l’idée de gauche dans notre pays pour des dizaines d’années.
Si le concept de gauche est mort et enterré dans la tête de nos concitoyens, les idées de gauche n’ont jamais eu autant le vent en poupe.
Pensons à la relocalisation de l’industrie, le développement l’agriculture paysanne, biologique et zéro déchet, le partage des richesses, la planification écologique, l’investissement fort dans un système de santé universel, le RIC, la sixième république et que sais-je encore. Néanmoins, vue la défiance qu’ont les citoyens, à tort ou à raison, chacun pourra se faire son idée, envers la représentation politique de façon générale, et de la gauche en particulier, ânonner sans cesse à l’union de la gauche peut apparaître comme un formidable repoussoir à l’arrivée au pouvoir des idées pourtant bien ancrées à gauche. C’est pourtant ce que n’ont et ne cessent de faire les thuriféraires de la social-démocratie mollassonne et eurobéate.
C’est dans ce contexte que Jean-Luc Mélenchon, depuis 2018, a proposé l’émergence de ce que les insoumis appellent une « Fédération Populaire[4] ».
Nos camarades de la GRS (Gauche Républicaine et Socialiste) avec Emmanuel Maurel parlent quant à eux de « Front Populaire du XXIème siècle ». Si les appellations sont différentes, nous sommes fondés à penser que le fond est relativement proche. Il s’agit donc de fédérer les forces associatives, syndicales, politiques et citoyennes. Pas dans un but électoraliste, mais avec l’idée qu’à partir de là peut s’auto-organiser la société et la constitution d’un véritable front populaire. La chose n’est pas aisée, et la formule, loin d’être magique.
A mon échelle, en septembre 2019, j’ai eu le plaisir de répondre favorablement à l’invitation de mon camarade Denis Lamard, conseiller régional GRS de Bourgogne-Franche-Comté à leur rentrée politique. Durant un court discours, j’y avais défendu devant des représentants d’EELV et de Génération.s l’impérieuse nécessité de fédérer les luttes afin de gagner des batailles culturelles et politiques. J’ai donc parlé de fédération populaire[5], pensant à cette époque, comme aujourd’hui, qu’elle serait la seule voie à une prise de pouvoir en 2022. Non pas juste une prise de pouvoir institutionnelle, mais avec un réel soutien populaire et ancré profondément dans la société. Car prendre le pouvoir sans les forces vives du pays, c’est risquer des échecs terribles.
Mais pour fédérer le Peuple, encore faut-il commencer par s’adresser à lui dans son ensemble.
C’est par exemple en cela que Jean-Luc Mélenchon est présent sur YouTube, mais aussi plus récemment sur Twitch et TikTok. Il est absolument inenvisageable de manquer de s’adresser à une foultitude de personnes qui ne seront jamais exposées, de près ou de loin, aux propositions que nous pouvons faire pour le pays. Avec seulement 13% de français se définissant de gauche (contre 15% en 2019), il semble illusoire que tout miser sur la réactivation du mot de gauche soit d’une aide quelconque pour la prise du pouvoir. A y regarder de plus près, l’auto-positionnement des sympathisants de la France insoumise est intéressant : alors que 41% d’entre eux se définissent de gauche (c’est beaucoup), 59% ne se positionnent pas là, et se répartissent entre le centre, le non-choix et la droite. Nous observons le même phénomène avec les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2017. Je vous incite à regarder également où s’auto-positionnent les électeurs de Benoît Hamon et les sympathisants EELV.
Celles et ceux qui se définissent de gauche savent pertinemment que la France insoumise porte un projet fondamentalement ancré dans l’histoire de ce courant politique : l'AVENIR EN COMMUM[6]. Le problème n’est donc pas là.
Le plus ardu réside dans le fait d’amener la masse de nos concitoyens sur un programme de gauche sans agiter le repoussoir de la Hollandie et ses queues de comètes gesticulantes. C’est bel et bien la constitution d’une Fédération Populaire qui doit nous occuper. Demain, ce n’est pas si loin…
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Débat aux universités d’été de la France insoumise à Valence : Fédération populaire ou union de la gauche ?
- Avec : Olivier Besancenot (ancien candidat à l'élection présidentielle, NPA, visio) - Aurélie Trouvé (porte-parole d'Attac) - Benoit Teste (secrétaire général de la FSU) - Pierre Lacaze (responsable des élections au PCF) - Jérôme Gleyzes (ex-membre de la direction d'EELV) - Claire Monod (porte-parole de Génération·s) - Eric Coquerel (député LFI) - Sarah Legrain (coordination des espaces LFI)
Présidentielle 2022 : pour une investiture populaire de 150 000 parrainages citoyens
Le mardi 27 octobre 2020, Jean-Luc Mélenchon tenait une conférence de presse à l’Assemblée nationale pour présenter une proposition de loi qu’il déposait ce jour pour permettre un parrainage citoyen à l’élection présidentielle.
Le président du groupe « La France insoumise » a expliqué qu’il s’appuyait sur la proposition de la commission Jospin sur la rénovation et la déontologie de la vie politique créée en 2012 par François Hollande. Il a dit que cette proposition serait une deuxième voie qui pourrait exister à côté du parrainage par les 500 signatures de maires. Il a appelé à en discuter dans le cadre de la commission Debré qui étudiait la possibilité d’un report des élections départementales et régionales.
Jean-Luc Mélenchon a mis en garde contre une abstention qui pourrait être record pour l’élection présidentielle de 2022, comme le montrait un sondage récent. Il a appelé à permettre une implication citoyenne renforcée dans cette élection.
Notes :
[1] " Je lance un avertissement : celui qui exerce le pouvoir sans l’appui du peuple est condamné à gouverner contre lui. "
[2] LE POSITIONNEMENT DES FRANÇAIS SUR UN AXE GAUCHE-DROITE
[3] en juin 2019, seulement 15% des Français déclaraient se reconnaître dans la notion de " Gauche "
[4] Fédération populaire : comment ça marche ?
[5] Plaidoyer pour la construction d'une fédération populaire, d'un Front Populaire du XXI ème siècle. C'est ce que j'ai défendu le 15 septembre 2019 à La Balme à l'invitation de nos amis de la Gauche Républicaine et Socialiste
[6] Le monde d’après peut commencer maintenant - « L’Avenir en commun » mis à jour
Cliquez sur l’image pour voir le document PDF mis à jour
👉 L’avenir en commun est le programme porté par Jean-Luc Mélenchon. Co-écrit par des milliers de citoyens, il a été choisi par 7 millions d’électeurs en 2017. Cette version est actualisée pour tenir compte de 3 années de mobilisations sociales et de travail parlementaire.
Pour en savoir plus :
- Refonder la gauche ? Méfions nous des évidences de " l'union "
- J.L. Melenchon : Notre programme contre le piège de l’union nationale
- Le Macronisme, la maladie infantile du Parti Socialiste
- La fédération populaire VS l’unité de la gauche ? par Eric Coquerel
- Rouges, verts et recomposition : ce dont il est question.
- Manifeste : une Bretagne en commun, une Bretagne pour demain
- 2022 : « J-L Mélenchon propose un horizon heureux pour le pays »
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