Les images de la violence à l'encontre de la CGT le 1er mai, ont fait le tour de France soulevant l'indignation du monde ouvrier et d'une partie du monde politique, notamment de gauche.
Syndiqué CGT, j'apporte moi aussi mon soutien à la CGT et aux camarades blessés à Paris.
La lutte sociale et les revendications du 1er Mai ont toujours besoin d’un mouvement de masse.
Mais, aujourd'hui, il faut aller au fond du pourquoi et du comment... (interrogations déjà soulevées lors du mouvement citoyen des gilets jaunes dont les victimes ont été nombreuses, et précédemment lors de la main contre la manif du 14 juin 2016 à Paris contre la Loi Valls/ El Khomri auquel j'ai participé et ou à l'issue, j'accuse " Gazer, mutiler, soumettre : la police au service du néolibéralisme autoritaire, je l'ai vue à l'œuvre ! "[1].
Sources : Eric Durand | mis à jour le 07/06/2023
Partant du principe que la violence divise, fait peur, dissuade de participer à l'action, casse les mouvements populaires de masse
- Qui sont les violents, au service se qui ?
- Pourquoi le Préfet Lallement est incapable d'assurer, ou ne veut pas assurer... et sur ordre de qui la sécurité des manifestations pour permettre aux citoyens de défiler tranquillement ? D'ailleurs, en 2016, un CRS ne dénonçait-il pas déjà la responsabilité du gouvernement dans les violence[2] ;
- N'est-on pas face à des groupuscules (Black bloc ou autres d'extrême droite) manipulés pour se mettre au service du système en utilisant la violence en complicité de fait avec des forces de police qui " laissent faire " parce-qu' elles n'ont pas d'ordre d'agir, amenant la CGT à La CGT-police a critiquer la gestion du maintien de l'ordre [3] ;
- Mais pas que : le syndicat de police Alliance s'interrogeait en 2016, sur les consignes de non-intervention reçues face aux casseurs et accusait le gouvernement de vouloir décrédibiliser les mouvements sociaux [4] et la situation n'a fait que j'aggraver depuis ;
- Par ailleurs, gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de la CGT police, Alexandre Langlois, affirmait en 2016 « Tout est mis en place pour que ça dégénère » [5] ;
- N'est-on pas face à une instrumentalisation des forces de maintien de l'ordre pour casser les luttes sociales ? Ou dit autrement n'assistons nous pas à une « politique néolibérale du désordre » liée à la transformation de notre modèle social [6] ?
- OUI, comme en 2016, en 2018/2019, ce 1er mai 2021 confirme que " Les casseurs sont instrumentalisés par le pouvoir " [7] ;
Alors, forces de l’ordre ou forces aux ordres
Les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer. En la matière je vous invite à consulter le Rapport de la Mission civile sur les actions de maintien de l’ordre depuis le début des manifestations contre la loi travail de 2016, qui confirme la dangereuse dérive que nous vivons sous l'ère de la monarchie républicaine macronienne [8].
Dans ce schéma, sur Paris, le préfet de police Lallement est loin de chercher à calmer le jeu et de faire respecter les droits et libertés démocratiques
- Didier Lallement, qui, en 2015, ambitionne le poste de préfet de police de Paris, est nommé à ce poste le 20 mars 2019. Il est décrit par son entourage professionnel comme un « préfet impitoyable » et autoritaire, choisi par le gouvernement pour « une reprise en main musclée de la préfecture de police » [17]
- Fin avril 2019, un rapport de l'Observatoire girondin des libertés publiques (qui regroupe différentes associations, telles que la Ligue des droits de l'homme, le Syndicat des avocats de France, Médecins du monde ou Greenpeace), qualifie de « politique d'intimidation » les stratégies de maintien de l'ordre de Didier Lallement à l'égard des manifestations, dont celles des Gilets jaunes, lorsqu'il était préfet de Gironde[18]. Le rapport dénonce notamment l'usage de sommations « purement formelles », la mise en place de pelotons voltigeurs à motos (dissous en 1986 après l'affaire Malik Oussekine), ainsi que l'usage jugé abusif des nasses, ce qui aurait entraîné des traitements dégradants et des problèmes de santé chez certains manifestants[19].
- Le 8 mars 2020, à l'occasion de la journée des droits des femmes, la police réprime à Paris une marche féministe. Les violences sont dénoncées non seulement par les féministes et des personnalités politiques de gauche. Le sénateur de Paris Philippe Dominati (LR), émet des doutes sur la doctrine du maintien de l’ordre de Didier Lallement[20].
- En décembre 2020, une enquête pour « faux témoignage » est lancé par le parquet de Nanterre contre le préfet de police de Paris ainsi que cinq hauts magistrats, suite à des signalements du président de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire, le député LFI Ugo Bernalicis. Il est soupçonné d’avoir tenu des propos mensongers lors de son audition devant la commission d’enquête, lorsqu'il a déclaré ne pas avoir «trouvé les organisateurs» de manifestations policières illégale en juin sur la place de l'arc de triomphe[21] [22].
En conclusion, pour la France insoumise, le préfet Lallement doit partir, son limogeage est demandé[23] [24].
D'un autre côté
- La sécurité et la lutte contre la violence ne sont-elles pas le " cheval de bataille politique de la droite et de l'extrême droite " (SONDAGE. Pour 86% des Français, la lutte contre l'insécurité serait importante dans leur vote en 2022 ) [9] ?
- Que leur resterait-il comme raison d'être s'il n'y avait pas de violence, y compris lors de mouvements sociaux ?
- Ne contribue t-il pas en catimini à l'organisation, l'instrumentalisation de cette violence pour pouvoir ensuite faire la " propagande " en jouant sur la détresse du peuple [10]?
- La police infiltrée par l'extrême droite[11] œuvre n'agit-elle pas pour entretenir l'insécurité et la peur au bénéfice de " l'enjeu majeur " pour le RN de Le Pen [12] ?
- Tout en remettant en cause le droit de manifester (elle n'est pas à une contradiction prêt) ! [13]
Sur la manifestation parisienne du 1er mai de cette année réaction de la CGT :
Invité à commenter ces faits sur le plateau de Public Sénat le 3 mai, le secrétaire général Philippe Martinez pointait de son côté l’extrême droite[25] rappelant que les affrontements place de la Nation ont fait “ 21 blessés dont 4 graves ” selon un bilan du syndicat[26].
Précisant : “ Le mode opératoire ”, avec “ quelque chose de prémédité ” et les “ slogans racistes, homophobes, xénophobes ” entendus place de la Nation sont “caractéristiques de cette violence d’extrême droite”, a estimé Philippe Martinez mercredi. “ On est en train d’analyser les images, les photos, certains sont connus sur les réseaux sociaux pour leur appartenance, leur soutien au milieu d’extrême droite effectivement ”, a-t-il assuré.... et c'est la raison pour laquelle la CGT exige la révocation du préfet Lallement après les violences[26].
✍️ En définitive, j'accusais à l'issue de la manif du 14 juin 2016[1], le gouvernement Hollande, Valls, Cazeneuve d'utiliser les vieilles ficelles inventées par la droite hier au pouvoir :
- en se servant des forces de l'ordre à des fins de provocation ;
- en laissant entrer les casseurs et en laissant faire la casse en ne donnant pas d'ordres ;
pour ine-fine interdire l'expression du mouvement social et tenter de passer sa loi en force...
j'ai maintenu cette accusation ayant vécu de l'intérieur le mouvement des gilets jaunes,.... et le 1er mai 2021 la valide malheureusement.
Les insoumis ne laisserons pas faire : RÉSISTANCE et force de proposition !
Dans ce contexte dangereux pour notre démocratie, la France insoumise entend refonder la police et notamment :
- réécrire le code de déontologie et insister sur son importance lors de la formation des forces de police, et rétablir les missions de défense des libertés et de la République supprimées par Manuel Valls en 2014[14] ;
- refaire la police républicaine (point 12)[15] ;
- A votre disposition le #2 des « Livrets de la France insoumise » aborde les thèmes de la sécurité et la sûreté[16] ;
Et Jean Luc Melenchon confirme la volonté politique de la France insoumise de refonder la police
Notes :
[1]'accuse " Gazer, mutiler, soumettre : la police au service du néolibéralisme autoritaire, je l'ai vue à l'œuvre ! "
2]
[3]
[4]
[5]
[6] N'assistons nous pas à une « politique néolibérale du désordre » liée à la transformation de notre modèle social
[7] " Les casseurs sont instrumentalisés par le pouvoir", accuse la CGT Police
[8] Forces de l’ordre ou forces aux ordres : les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer : Rapport de la Mission civile sur les actions de maintien de l’ordre depuis le début des manifestations contre la loi travail, dangereuse dérive
[9] SONDAGE. Pour 86% des Français, la lutte contre l'insécurité serait importante dans leur vote en 2022
[10] Dominique Martin, Membre du Bureau politique du Front National explique à des militants comment faire la "propagande" en jouant sur la détresse du peuple
[11] Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre
[12] « La sécurité est un sujet majeur » : Marine Le Pen fait sa rentrée, ce dimanche, à Fréjus
[13] Etat d'urgence : Marine Le Pen pour l'interdiction des manifestations
[14] Réécrire le code de déontologie et insister sur son importance lors de la formation des forces de police, et rétablir les missions de défense des libertés et de la République supprimées par Manuel Valls en 2014
[15] Refaire la police républicaine
[16] Livrets de la France insoumise
[17] Lallement, le nouveau préfet qui fait flipper les flics
[18] Bordeaux : la politique de maintien de l'ordre dénoncée par un rapport de l'OGLP
[19] Maintien de l’ordre: à Bordeaux, la «politique d’intimidation» du préfet
[20] Le préfet Lallement dans la tourmente
[21] Enquête pour "faux témoignage" : ce qui est reproché au préfet Didier Lallement
[22] Le préfet Didier Lallement et plusieurs hauts magistrats visés par une enquête pour « faux témoignage »
[23] Communiqué du groupe parlementaire de La France insoumise en date du 9 janvier 2020.
[25] Violences du 1er-Mai contre la CGT: Philippe Martinez cible " l'extrême droite "
[26] La CGT exige la révocation du préfet Lallement après les violences du 1er Mai
Pour en savoir plus :
- Un syndicat de policiers dénonce les consignes reçues pendant les manifs
- Oui, le port du matricule est obligatoire pour les policiers et les gendarmes
- UNE CRÉATION ORIGINALE FRANÇAISE : « LA POLICE SPECTACLE »
- Juin 2023 : Les chiffres de l’IGPN, un iceberg des violences policières
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