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17 novembre 2021 3 17 /11 /novembre /2021 16:53
L’histoire du libre-échange et du protectionnisme... et demain...
L’histoire du libre-échange et du protectionnisme... et demain...

...Pour aboutir à quoi : l'instauration d'un protectionnisme solidaire pour produire en France comme le propose l'Avenir en Commun[15] ?

 

La querelle entre libre-échange et protectionnisme naît pratiquement avec le capitalisme. Mais l’histoire nous montre qu’il y a eu alternance de ces deux options. Nous verrons quelles forces sociales les ont promues.

 

Sources : gauchemip.org & Durand Eric | 

- I. Naissance du concept de libre-échange

Le Lorrain, Port de mer au soleil couchant, 1639.

Jusqu’au début du XVIIIe siècle le mercantilisme a été la doctrine sur les échanges internationaux[1]. Son principe était qu’il fallait réduire au minimum les importations et accroître au maximum les exportations. Tout cela dans le but de concentrer dans le pays le maximum de métaux précieux qui étaient considérés comme étant à la base de la richesse nationale...

 

En 1760, les physiocrates Quesnay, Turgot préconisent le libre-échange. Mais son premier théoricien est Adam Smith (1723 - 1790) qui publie en 1776 recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations. Il est l’inventeur de la parabole de la main invisible, selon laquelle chaque individu, en ne suivant que ses fins propres « est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’est nullement dans ses intentions ». Contrairement à ce que disent aujourd’hui les néolibéraux, Smith n’était pas partisan du laisser-faire. Il allouait un rôle économique à l’Etat qui outre ses fonctions régaliennes devait prendre en charge les activités que les entrepreneurs ne pouvaient assumer. La première application de ses théories fut la signature du traité de commerce anglo-français de 1786. Ce traité favorisait l’exportation des vins du bordelais mais ce fut une catastrophe pour l’industrie française, moins développée que sa concurrente anglaise. Ce fut probablement une des causes de la Révolution française[2]. Le XVIIIe siècle se termina par un retour au protectionnisme à cause des espoirs déçus du traité de 1786 ainsi que de la guerre.

 

David Ricardo (1772 - 1823) est le véritable théoricien du libre-échange avec la théorie des « avantages comparatifs »[3]. Il affirme que le commerce enrichit les deux partenaires, car rapidement chacun fait ce pourquoi il est le plus doué. Pourtant, ces deux théoriciens oubliaient que l’Angleterre avait construit son industrie lainière dans les siècles précédents à l’abri de la concurrence hollandaise. Alors qu’au XVe siècle l’Angleterre exportait sa laine brute en Hollande, elle en avait ensuite fortement taxé ses exportations et avait pu construire son industrie.

 

 

- II. 1815 - 1914, ou le rôle moteur de la Grande Bretagne dans les périodes d’ouverture ou de fermeture au commerce international...

L’histoire économique du monde développé de 1815 à 1914 peut être découpée en cinq phases selon l’économiste belge Paul Bairoch (1930 - 1999) :

  • 1 - 1815-1846 : adoption graduelle de libre-échange au Royaume Uni, mais maintien du protectionnisme dans le reste de l’Occident ;

En 1815, le parlement anglais sous la pression de la noblesse terrienne vota les Corn Laws. Lors des bonnes récoltes les droits de douane étaient relevés et ils étaient abaissés lors des mauvaises. La gentry était ainsi assurée de revenus réguliers. Mais les ouvriers de l’industrie payaient cher les produits alimentaires, ce qui obligeait les industriels à leur payer des salaires relativement élevés. Avec le libre-échange, les industriels paieraient des salaires faibles, ce qui, compte tenu de la forte mécanisation rendrait leurs usines compétitives.

- Les intérêts de l’industrie, donc du libre-échange furent défendus par le Political Economy Club, fondé par David Ricardo et ses amis afin de promouvoir la nouvelle pensée économique.

- Ils profitèrent des mauvaises conditions climatiques de 1845, auxquelles s’ajouta la récolte catastrophique de pommes de terre en Irlande et le 6 juin 1846 les Corn Laws étaient abrogées[4].

  • 2 - 1846-1860 : efforts du Royaume-Uni pour étendre la politique libérale à l’Europe continentale ;

- de 1846 à 1860, l’Angleterre s’efforça de propager le libre-échange en Europe continentale.

L. Palmerston débats traité franco-britannique
  • 3 - 1860-1879 : phase libre-échangiste dans la plupart des pays européens ; mais maintien ou accentuation du protectionnisme dans les pays développés d’outre-mer ;

- 1860-1879 : phase libre-échangiste dans la plupart des pays d’Europe. En 1860, Napoléon III négocia secrètement un traité de commerce avec le Royaume-Uni (Traité Cobden-Chevalier) que la grande majorité des membres de la Chambre des députés qualifia de nouveau coup d’état[5]. Le reste de l’Europe continentale adopta le libre-échange, mais eut à subir une dépression de 1869 à 1873 qui fut plus forte que celle de 1929, en ce qui concerne le recul du PNB.

- En totale opposition avec le virage libéral de l’Europe, pratiquement tous les pays développés d’outremer renforcèrent ou adoptèrent le protectionnisme dans les années 1860-1880. Aux Etats-Unis, la guerre de Sécession (1861-1865) entre le Nord anti-esclavagiste et le Sud favorable au système esclavagiste est aussi une guerre entre le Nord protectionniste et le Sud libre-échangiste. 1879-1892, retour de l’Europe continentale au protectionnisme : l’Allemagne montre la voie avec la Realpolitik de Bismarck. La France, quant à elle, ne retourna au protectionnisme réel qu’avec le tarif dit « de Méline » de 1892[6].

  • 4 - 1879-1892 : retour de l’Europe continentale au protectionnisme ;
  • 5 - 1892-1914 : accentuation de la pression protectionniste au Royaume-Uni et renforcement du protectionnisme en Europe continentale et dans les pays de peuplement européen.

- 1892-1914 : tandis qu’au Royaume-Uni, Chamberlain militait sans succès pour le « Fair Trade » (qu’on peut traduire par commerce loyal ou équitable), opposé au « free trade », on assistait au renforcement du protectionnisme dans le reste du monde développé[7].

- Les Etats-Unis qui n’avaient pas pris part au mouvement de libre-échange, et au contraire, avaient relevé le niveau de leur protection, connurent une période de forte croissance, alors que l’Europe était en pleine dépression.

- Cette période est même une des plus prospères de l’histoire des Etats-Unis.

- En Europe continentale, il y eut reprise dès qu’une politique protectionniste fut décidée.

- D’ailleurs, au cours de la phase d’expansion économique 1889/1892 à 1913, la croissance a été de 0,9% par habitant au Royaume-Uni, resté fidèle au libre-échange tandis qu’en Europe continentale devenue protectionniste, elle était de 1,5%. Entre 1891/1893 et 1913, le volume des exportations européennes s’accrut de 3,9% par an, contre moins de 3% pendant la période de libre-échange[8].

 

 

- Conclusion sur le XIXe siècle

Trois enseignements peuvent être tirés de cette période :

  • I. Le libre-échange ne peut être efficace qu’entre pays ayant le même niveau de développement ;
  • II. les pays les moins avancés ont besoin du protectionnisme pour rattraper les plus développés. Les Etats-Unis d’Amérique furent protectionnistes de leur création à la fin de la seconde guerre mondiale, leur suprématie industrielle étant alors fermement assurée. Ulysses Grant, président des Etats-Unis de 1768 à 1876 avait anticipé cette évolution : « Pendant des siècles, l’Angleterre s’est appuyée sur la protection, l’a pratiquée jusqu’à ses plus extrêmes limites, et en a obtenu des résultats satisfaisants. Après deux siècles, elle a jugé commode d’adopter le libre-échange, car elle pense que la protection n’a plus rien à lui offrir. Eh, Messieurs, la connaissance que j’ai de notre pays me conduit à penser que dans moins de deux cents ans lorsque l’Amérique aura tiré tout ce qu’elle a à offrir, elle adoptera aussi le libre-échange[9]».

Il ne s’était pas trompé dans la prédiction, seulement sur le délai.

Le développement économique des pays s’est toujours fait à l’abri de frontières fermées, et les périodes d’ouverture, correspondent au désir des pays développées soit de s’assurer des approvisionnements de matières premières à bas coût, soit de s’assurer de débouchés au-delà de leur marché national (kicking away the ladder, théorie de « l’échelle tirée » de Friedrich List qui disait que les prêches britanniques en faveur du libre-échange faisaient penser à celui qui parvenu au sommet d’un édifice, renvoie l’échelle d’un coup de pied afin d’empêcher les autres de le rejoindre). List le promoteur du Zollverein, l’union douanière allemande dont les débuts datent de 1818, ne voyait aucune contradiction entre celui-ci, et la protection des industries naissantes, car il considérait que les états allemands avaient des niveaux de développement relativement proches[10].

  • III. A l’intérieur d’un pays, les luttes entre protectionnistes et libre-échangistes masquent des conflits de classe (en Angleterre, de 1815 à 1846 la noblesse terrienne contre la bourgeoisie industrielle, aux Etats-Unis à l’époque de la guerre de sécession, la classe colonialiste du Sud contre la bourgeoisie industrielle du Nord). La classe la plus pauvre d’un pays (les ouvriers anglais et les esclaves noirs américains) pâtit encore plus que les autres du libre-échange. Le libre-échange signifie la guerre économique et les pays qui le pratiquent cherchent à améliorer leur compétitivité en jouant sur les conditions de vie de leurs travailleurs.

 

 

Du GATT à l'OMC

- Problèmes des XXe et XXIe siècles.

Au XXe siècle, le monde connut une période de libre-échange débridé jusqu’à la crise de 1929. Devant la catastrophe, les états sortirent de la crise au moins partiellement grâce à des mesures protectionnistes. Certains économistes libre-échangistes ont accusé le protectionnisme d’avoir été la cause de la guerre, alors que le protectionnisme était seulement une réponse à la crise de 1929. Dans tous les pays industriels, le chômage avait diminué à la veille de la guerre.

 

Après la seconde guerre mondiale, il y eut une période protectionniste. Les Etats-Unis étaient devenus la principale puissance économique du monde et selon la prédiction d’Ulysses Grant, ils devinrent libre-échangistes[9]. A leur initiative, le GATT (signé le 30 octobre 1947 par 23 pays)[11] fut créé dont le but était la baisse des tarifs douaniers dans le monde. Cette entreprise mit un certain temps. La Communauté européenne à sa création pratiquait la préférence communautaire, tandis que les dragons asiatiques se développaient à l’abri de barrières douanières. En 1995, le GATT se transformait en OMC[12] et le monde entier s’est mis à l’heure du libre-échange.

 

  • Dans les pays occidentaux, le libre-échange entraîne les délocalisations vers les pays à bas salaires, dans les pays du Sud la destruction de l’agriculture locale par la concurrence des de l’agriculture mécanisée et subventionnée du Nord.

 

  • Le protectionnisme a mauvaise presse, il est accusé de protéger des activités non rentables, donc ringard. D’après certains économistes d’Attac, ce serait une réaction égoïste des pays industrialisés voulant conserver des situations acquises et empêcher le développement du tiers monde[13]. Pourtant les ouvriers occidentaux voient leurs emplois détruits par la concurrence des ouvriers du tiers monde dont les salaires sont 20 fois plus faibles pour la Chine. Ce pays ne ferait-il pas mieux de développer le niveau de vie de son peuple au lieu de se faire un avantage de ses faibles salaires ?

 

  • Des économistes comme Jacques Sapir et Maurice Lauré ont inventé la notion de protectionnisme altruiste et écologiste[14]. Pour répondre à l’accusation de xénophobie, ils proposent d’appliquer des droits de douane proportionnels à la différence des salaires du pays importateur et les salaires du pays exportateur. Ces droits de douane modulés par une taxe écologique seraient reversés au pays exportateur, afin qu’il améliore les droits sociaux de ses salariés et prenne en compte les contraintes écologique dans la production. Rappelons que le protectionnisme n’est pas l’autarcie.

 

 

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- Pour les présidentielles de 2022 (comme pour celles de 2017) la France insoumise propose l'instauration d'un protectionnisme solidaire dans son programme l'Avenir en commun[15]

En partant du constat :

Instaurer un protectionnisme écologique et solidaire pour produire en France et assurer notre indépendance
  • des droits sociaux soumis au chantage permanent du dumping ;
  • un bilan écologique désastreux ;
  • une industrie dévastée ;
  • une agriculture désorganisée ;
  • des régions entières condamnées... 

le grand déménagement du monde doit cesser.

 

La France ne doit pas dépendre d’autres États pour ses productions essentielles : lorsqu’une crise éclate, il est déjà trop tard pour relocaliser la production. 
 

Le protectionnisme que nous souhaitons mettre en place n'est pas le même que celui prôné par l'extrême droite, nous souhaitons un protectionnisme solidaire, c'est à dire un protectionnisme écologique et social :

- Mesure clé : relocaliser d’urgence les productions essentielles à la vie de notre pays ;

 

- Pour un protectionnisme écologique, nous voulons mettre en place une taxation écologique aux frontières qui prend en compte les modes de production et de transport. Ainsi, nous taxerons les produits venant de pays éloignés et/ou étant produits avec du charbon par exemple, pour privilégier les circuits courts ;

 

- Pour un protectionnisme social, nous voulons déjà faire l’inventaire et l’évaluation des accords déjà appliqués et souhaitons interdire complètement les produits réalisés dans des conditions inacceptables, issus de l'esclavage comme au Pakistan ou en Inde, du travail d'enfants ou de pays n'ayant aucun droit syndical ;

 

- Nous souhaitons aussi arrêter immédiatement d'appliquer la directive des travailleurs détachés, en étendant les cotisations et le salaire sur le droit français. Aussi, nous voulons réaliser une taxation sociale aux frontières sur la base du droit social du pays exportateur, concernant le salaire minimum ou le droit à la retraite en l'absence d'accord entre le pays et la France ;

 

- Et aller plus loin : nous voulons réviser le Code des marchés publics pour favoriser les entreprises sociales et solidaires, écologiques et locales...

 

 

- Clémence Guetté vous présente chaque semaine une des mesures de notre programme " L'Avenir en commun " pour les élections présidentielles de 2022.

Cette semaine : Le protectionnisme solidaire ⤵️

 

Notes

[1] Mercantilisme

[2] Georges Weulersse. La physiocratie à l’aube de la Révolution, 1781 - 1792, p. 264.

[3] David Ricardo, né le 18 avril 1772 à Londres et mort le 11 septembre 1823 à Gatcombe Park, est un économiste et philosophe britannique, également agent de change et député.

[4] Paul Bairoch. Victoires et déboires. Histoire économique et sociale du monde du XVIe siècle à nos jours, t. 2, pp. 279-284.

[5] Par la clause de la nation la plus favorisée, on entend le principe que tout avantage qu’un pays accorde à n’importe quel autre pays doit être automatiquement accordé aussi au pays avec lequel on a signé une telle clause : si la France est liée à la Suisse par un traité comportant la clause de la nation la plus favorisée, et si elle réduit ses droits de douane sur le fromage hollandais, elle est tenue d’accorder les mêmes tarifs au fromage suisse (Traité Cobden-Chevalier)

[6] C’est à cette époque qu’il y eut une sophistication des tarifs. L’un dit autonome ou statutaire est un tarif établi et modifié par des lois, le second type est qualifié de conventionnel, c’est à dire qu’il peut être modifié ou établi avec d’autres pays (11 janvier 1892 : Méline fait voter la loi protectionniste du double tarif).

[7] idem, pp. 291-300.

[8] Paul, Bairoch. Mythes et paradoxes de l’histoire économique, pp. 233-234.

[9] Ulysses Grant, président des États-Unis de 1868 à 1876

[10] Ha-Joon Chang : « L’amnésie des économistes libéraux » in Manière de voir, Janvier-Février 2007, pp. 15-18.

[11] Le GATT est l'acronyme de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, conclu en 1947 et en vigueur jusqu'en 1994.

[12] Organisation mondiale du commerce

[13] Thomas Coutrot. Quelles alternatives au libre-échange ? Quelques éléments pour lancer un débat. Février 2006. par Christian Schneider

[14] Jacques Sapir : "Il faut accepter des formes de protectionnisme au sein de l'Europe"

[15] L'Avenir en commun

 

Pour en savoir plus :

Jean-Luc Mélenchon : “La lutte contre la délocalisation passe par du protectionnisme sélectif et solidaire”

- Pour en savoir plus : Le #20 des « Livrets de la France insoumise » aborde le thème du commerce et de l’industrie.

 

 

Et pour ceux qui veulent en savoir encore plus :

livret thématique produire en France
  • Le #20 des « Livrets de la France insoumise » de l'Avenir en commun version 2017 aborde le thème du commerce et de l’industrie.
  • Il a été préparé par un groupe de travail animé par Jean-Charles Hourcade, ancien directeur générale du fonds France Brevet et membre de l’Académie des technologies, et Antoine Pyra, socio-écononomiste.
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14 novembre 2021 7 14 /11 /novembre /2021 09:41
Commémoration du 11 novembre 1918 : le macronisme poursuit “ l’archipélisation ” du pays
Commémoration du 11 novembre 1918 : le macronisme poursuit “ l’archipélisation ” du pays

11 novembre 2021 : l'ignoble " séparatisme " à l'occasion de la commémoration du 11 novembre 1918

 

La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe !! Macron arrête ! Ça suffit maintenant trop c'est trop ! Macron tu devras rendre des comptes aussi sur ce sujet. Le méprisant décida d'exclure a lui tout seul les représentants du culte musulman. Honteux !

 

 

Sources : Jules Prada | 

- Qui étaient-ils ? Quel rôle ont-ils joué.

L'armée française avait imaginé une guerre rapide, avec des blessés légers, mais dès les premiers mois de 1914, les pertes humaines sont colossales. La France doit alors recruté des combattants. Elle se tourne vers ses colonies : 'Algérie, département français, où le service militaire est obligatoire, puis le Maroc et la Tunisie.

 

Près de 300.000 Maghrébins sont mobilisés[1]. A mesure que le conflit s'amplifie, l'armée enrôle de gré ou de force, dans ses colonies d'Afrique noire : Sénégal, Mali, Tchad, Centrafrique, où un tiers des conscrits sont musulmans (globalement : Entre 1914 et 1918, la France a envoyé au front 500 000 soldats venus des colonies[2]). En versant le même sang, vous gagnerez les mêmes droits, leur promet la France.

 

 

- Les troupes du Maghreb sont engagées dans les unités d'infanterie.

Ce sont des hommes qu'on estime résistants, venant souvent de populations habitués aux climats rigoureux. Les tirailleurs d'Afrique noire seront rapatriés a l'arrière. Les premiers bataillons sénégalais sont engagés dans l'Isère, dans la glace, dans la boue. Des conditions extrêmes pour eux. Les pertes vont être extrêmement importantes. Les pathologies pulmonaires vont créer plus de pertes que les obus.

 

 

- Des combattants et de la main d'œuvre.

140.000 Maghrébins sont engagés pour faire tourner l'industrie. Et ils ne sont pas les seuls. C'est la première vague d'immigration de travail. Elle est liée à la Grande guerre. En tout, entre les combattants et les travailleurs, ce sont près de 600.000 " Indigènes " qui vont fouler le sol français[3].

 

Des musulmans encouragés à pratiquer leur culte. En pleine guerre, il faut entretenir le moral des troupes. La France veut montrer qu'elle se soucie des soldats musulmans. En 1916, une mosquée est installée dans le jardin colonial de Nogent-sur-Marne. A la fin de la guerre, ces soldats seront parmi les plus décorés. En 1922, la Grande mosquée de Paris est érigée pour leur rendre hommage. Aujourd'hui, le nom des 55.000 musulmans et étrangers morts pour la France figurent sur ce site Internet au côté des tous les combattants de la Grande guerre[3].

 

 

- La seule réaction politique sauvant l'honneur de la France : Jean-Luc Mélenchon

Honte à Macron qui a exclu la grande mosquée de Paris des commémorations du 11 Novembre. Honte aux ignorants qui méprisent une contribution décisive dans les deux guerres mondiales pour vaincre l'Allemagne du IIe et du IIIe Reich. Cette exclusion c'est du jamais vu. Qui l'a organisée ? Pourquoi ? C'est insupportable. JLM[5].

 

 

-Le tout confirmant que le macronisme est un " séparatisme ! " selon Adrien Quatennens député France insoumise

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 13:55
L'Avenir En Commun un programme écosocialiste ?
L'Avenir En Commun un programme écosocialiste ?
L'Avenir En Commun un programme écosocialiste ?

Jean-Luc Mélenchon : « Assez de bavardage écologique : contraintes et sanctions sont nécessaires... Sans obstacles, les multinationales poursuivent leur saccage »[0!

 

Jean-Luc Mélenchon : " Trente ans de conférences internationales et de rapports scientifiques ont sonné l’alarme climatique. Pour quel résultat ? 60% d’émissions de CO2 supplémentaires en 26 ans. Le changement climatique est commencé. Il est irréversible. On ne se bat plus en réalité que pour empêcher davantage de dégâts. Car de nouveaux points de non-retour climatiques seront franchis très bientôt. En effet les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître et un réchauffement de 4 degrés à la fin du siècle semble assuré. "[0]

 

Sources : Eric Durand & Matthieu Le Quang | mis à jour le 27/03/2022

- Introduction

Face à l’urgence climatique, sociale et démocratique, face aux politiques d’austérités, aux logiques de délocalisation et de libre-échange, de perte d’indépendance des Etats, l’écosocialisme[1] se présente comme un concept unificateur et une alternative politique puissante pour notre civilisation, et, en France est porté par une seule force politique, le Parti de Gauche[2].

 

La crise sanitaire actuelle (coronavirus[3]) est bien la conséquence du mode capitaliste d’exploitation, de production, de consommation et d’échanges. Son caractère prédateur a martyrisé la nature, la biodiversité et a bouleversé notre rapport au vivant, aux espèces animales et végétales. Les effets sont amplifiés par les pressions austéritaires, les coupes sombres sur les services publics, la santé et   les conséquences sociales sont considérables. Cette crise a clairement démontré que le capitalisme est incompatible avec l’intérêt général de l’avenir de la vie sur terre et de la planète elle-même.

 

Au-delà et en deçà d’un programme de gouvernement, une ligne d’horizon doit être visible pour tous : un projet de société fondé sur une conception de l’Humain qui ne soit pas contradictoire avec les données de la science contemporaine.

 

 

 

-

Qui l'eût cru ? Les français écosocialistes sans le savoir !

  • Le système capitaliste est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique pour 52% des Français ;
  • 81% favorables au "refus d'accorder les aides de l'Etat aux entreprises polluantes sans contreparties écologiques contraignantes"... ce que propose la France insoumise[4]

Enquête réalisée en ligne entre le 27 mai et le 1er juin 2020 auprès d'un échantillon représentatif de 1.003 Français âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas[5].

 

 

 

- Caractéristiques générales de l’écosocialisme (selon Matthieu Le Quang)
Si l’écosocialisme se positionne comme héritier de la longue tradition socialiste, il cherche à apprendre des erreurs du passé et condamne particulièrement ce qu’on a appelé le « socialisme réel » c’est-à-dire la tentative d’application des thèses marxistes dans l’ex-Union Soviétique. Il y a donc une volonté de refonder le socialisme en prenant en compte l’écologie et en le libérant ainsi de ses scories productivistes.

 

L’urgence écologique ne peut pas laisser de côté les grandes inégalités sociales et, inversement, les exigences d’équité sociale ne doivent pas être pensées indépendamment des impératifs écologiques. Il faut donc à la fois repenser les rapports des êtres humains avec la nature et transformer les rapports des êtres humains entre eux : « L’enjeu planétaire de ce processus de transformation radicale des rapports des humains entr’eux et avec la nature est un changement de paradigme civili­sa­tionnel, qui concerne non seulement l’appareil productif et les habitudes de consommation, mais aussi l’habitat, la culture, les valeurs, le style de vie. »[6] Ce programme ambitieux de changement de société ne peut se faire sans une planification qui doit être à la fois écologique, sociale et démocratique. Cette planification a pour but de penser simultanément le court terme et le long terme, de ne pas les opposer, afin de mettre en place une transition qui soit la plus courte et la moins douloureuse possible.

 

 

- Une planification écologique

  • La planification écologique doit abandonner la notion de « maîtrise humaine de la nature »[7] et réorganiser la production en fonction des besoins sociaux et de la protection de l’environnement. Cela doit passer notamment par la subordination de la valeur d’échange à la valeur d’usage. On doit aller vers la réorientation écologique de l’économie et de l’appareil de production avec un changement radical de mentalité qui aurait comme objectif la baisse de la consommation, ce qui entraînerait de manière simultanée la baisse de la production. Cette baisse est d’autant plus nécessaire que la production de nouveaux objets suppose aussi la production de déchets liés à ces objets. Si les techno-scientistes pensent que le problème du réchauffement climatique va se résoudre avec de nouvelles technologies et les sciences, le pic pétrolier nous démontre que ces technologies ne pourront pas tout remplacer. D’autant plus que ce pic pétrolier commence à s’enchevêtrer aussi avec le déclin des réserves mondiales de métaux (or, argent, uranium, cuivre, zinc, etc.)[8].

 

  • Cette planification doit penser la transition vers une société post-pétrolière, une société qui ne dépendrait plus des énergies fossiles, ce qui ne signifie pas qu’elle n’utilisera plus de pétrole ou autre ressource naturelle non renouvelable. Il parait nécessaire de se préparer dès maintenant à cette société post-pétrolière, davantage à cause des changements climatiques drastiques, dont est en grande partie responsable l’utilisation du pétrole, que pour l’inévitable épuisement des réserves pétrolières. En d’autres termes, il s’agit à partir de maintenant de laisser le plus de réserves de pétrole sous terre au lieu de les exploiter.[9] Sans cela, l’adaptation va coûter de plus en plus chère et va amener de plus grands risques. Ce qui démontre la nécessité d’une planification écologique afin de préparer les conditions pour une transition non traumatisante.

 

  • La réduction de plus en plus importante des réserves de matières premières exige une réduction drastique de la consommation d’énergie mais aussi de la consommation d’objets matériels. Le capitalisme se base sur la production et la consommation d’énergies non renouvelable, en bénéficiant en plus d’un prix d’exploitation infime, même si celui-ci est de plus en plus élevé en ce qui concerne le pétrole et le gaz. La réorientation de la production énergétique vers le développement des énergies renouvelables ne devrait pas tenir compte du coût économique plus important de ces énergies, mais considérer leur apport pour l’environnement et les êtres humains en baissant les émissions de gaz à effet de serre. L’important est de diversifier ces sources d’énergies renouvelables (éolienne, solaire, bioénergie, géothermie, hydrolien, biomasse, eau, etc., selon les pays) pour ne pas dépendre des aléas possibles liés seulement à l’une d’entre elles, et de bien planifier leur complémentarité. L’imprévisibilité et la variabilité naturelle de ces sources entrainent une génération fluctuante d’électricité. Il faut aussi tenir compte des impacts de ces énergies sur l’environnement, l’agriculture, l’eau, la production, l’emploi et la planification urbaine. Il existe une interaction entre tous ces secteurs au moment de penser la planification énergétique. La décentralisation de ces projets est un impératif afin de ne pas reproduire les grands projets qui sont souvent nocifs en termes environnementaux.

 

Cette réorientation énergétique, qui passe aussi par l’interdiction des centrales nucléaires (et donc la planification de la fermeture des centrales en fonctionnement), permettra la décarbonisation de l’économie et des transports. En effet, ces deux secteurs sont basés sur l’utilisation des énergies telles que le pétrole, le charbon ou le gaz, émettrices de gaz à effet de serre. Au niveau des transports, en plus de décourager l’utilisation de la voiture individuelle dans les déplacements quotidiens, la société écosocialiste devra promouvoir les transports publics bon marché ou gratuits. La gratuité ou non de ces transports devra faire l’objet d’une décision démocratique de la population.

 

 

 

- Une planification sociale

  • La planification sociale suppose la propriété collective des moyens de production, une égalité sociale et la fin des inégalités économiques. Les différentes crises actuelles nous obligent à penser de nouvelles émancipations collectives des dominés tout en les articulant avec les exigences de protection de l’environnement. Comme le constate Hervé Kempf, « le système social qui régit actuellement la société humaine, le capitalisme, s’arc-boute de manière aveugle contre les changements qu’il est indispensable d’opérer si l’on veut conserver à l’existence humaine sa dignité et sa promesse »[10]. La lutte contre l’oligarchie démontre que les classes sociales, et donc la lutte des classes, n’ont pas disparu.

 

  • La réappropriation des moyens de production et la transformation des rapports sociaux est un des débuts pour l’émancipation collective. Les formes de propriété peuvent être publiques, collectives, coopératives voire privées. Ici il ne faut pas tomber dans l’erreur commise par les socialismes réels qui ont compris « propriété collective » comme étatisation de certaines entreprises, la plupart considérées comme stratégiques, alors que l’Etat peut aussi être un puissant instrument de domination.

 

  • Selon Roger Rashi, l’écosocialisme doit « chercher à révolutionner les rapports sociaux ainsi que les forces productives. En d’autres termes, il se doit de changer la façon de travailler et de vivre (ce qui constitue les rapports sociaux) ainsi que la façon de produire et d’agir sur la nature (autrement dit, les forces productives). »[11] Cette transformation des rapports sociaux passe par le fait de changer radicalement les forces productives et donc de passer du « travail mort », symbolisé par la mécanisation de multiples secteurs comme l’agriculture par exemple, à un « travail vivant » qui permettrait de créer des emplois et d’humaniser les rapports de travail. L’appareil productif n’est pas neutre : en plus de viser à l’expansion illimitée du marché, il essaie de contrôler la vie des personnes en organisant leur temps de travail et même leur temps libre. La lutte contre le travail qui domine la vie ne signifie pas la fin du travail, mais penser à un travail solidaire, un travail libre dans une volonté de construire collectivement les nouvelles forces de production.

 

  • La transformation du travail mort en travail vivant générera de nouvelles sources d’emploi qui devra se combiner avec une réduction du temps de travail, comme possible réponse au chômage. Cette réduction du temps de travail a pour corollaire l’augmentation du temps libre. Dans une société capitaliste, le temps libre est pris en charge par la société de consommation[12] et le marché. Selon Michael Löwy, « l’écosocialisme est fondé sur un pari, qui était déjà celui de Marx : la prédominance, dans une société sans classes, de « l’être » sur « l’avoir », c’est à dire la réalisation personnelle, par des activités culturelles, ludiques, érotiques, sportives, artistiques, politiques, plutôt que le désir d’accumulation à l’infini de biens et de produits. »[13]

 

  • Un indicateur de richesse alternatif au PIB et autres indicateurs économiques capitalistes pourrait être la mesure du temps. Selon René Ramírez, « le thermomètre le plus adéquat pour mesurer le Bien Vivre d’une société est celui qui nous permet de connaître combien de temps sa population vit en bonne santé en faisant ce qu’elle désire faire ; ou combien de temps dans la journée est dédié à la production de socialisation (être avec des ami-e-s, la famille, communauté politique), pour contempler de l’art, le produire et s’en délecter, pour s’auto-connaître, pour donner et recevoir de l’amour ; ou combien d’année de vie gagne un territoire en évitant la perte de forêt native ou grâce à la reforestation de son environnement naturel »[14]. Avec la mesure du temps libre, bien vécu ou vécu en plénitude, on sort de la logique économique capitaliste où la richesse se mesure à partir de l’accumulation de biens matériels ou immatériels, pour étudier plus particulièrement « la génération/jouissance de biens relationnels »[15].

 

  • La notion de « bien relationnel » doit être pensée en dehors de la logique capitaliste. Selon Bolívar Echeverría, un bien est un objet pratique qui s’intègre dans un processus social de production et de consommation et de reproduction d’un sujet social. Cet objet pratique peut être « n’importe quel élément de la nature, qu’il soit physique, chimique, vital, psychique ; n’importe quel fait, qu’il soit matériel ou spirituel, etc., n’importe quelle parcelle de réalité extérieure ou intérieure, n’importe quel bout de matière, qu’importe sa matérialité »[16]. Le but d’un bien est de satisfaire un besoin, c’est un élément de la richesse objective d’un sujet social qui possède une valeur d’usage pour la consommation.

 

  • Les êtres humains et les sociétés ont des besoins vitaux qui vont au-delà des besoins sociaux basiques (eau, alimentation, habitat, santé, éducation, etc.) et qui se satisfont dans les relations sociales. La reproduction de la vie passe par la sociabilité avec les autres êtres humains, la participation politique, la contemplation, les loisirs gratuits, etc. Les biens relationnels sont ainsi des biens dont l’accès à leur consommation ne passe pas nécessairement par la médiation de l’argent. Reprendre le contrôle de son temps, c’est aussi reprendre le contrôle de sa vie et s’émanciper des relations marchandes afin de participer à ces activités non marchandes.

 

  • Selon René Ramírez[17], les biens relationnels sont surtout des biens immatériels dont la production et la consommation sont conditionnées par les conditions matérielles de la société c’est-à-dire lorsque les besoins matériels de base sont satisfaits (même si leur insatisfaction n’empêche pas la génération et jouissance de biens relationnels dans certains cas). En s’appuyant sur une éthique aristotélicienne, Ramírez décrit quatre types d’activités pour la production et consommation de biens relationnels : le travail émancipateur, la contemplation (culture, art, récréation, sport, lecture, la réflexion, la contemplation de la nature, etc.), la création de société (les relations familiales, l’amitié, l’amour) et la vie publique (participation politique, associative, syndicale, activité sociale, etc.). Ainsi l’être humain est un être social qui partage son temps avec les autres, ce qui implique la génération d’espaces de rencontre, de débats, de délibération, la participation dans des actions collectives, la récupération de l’espace public. Ces activités ne peuvent que radicaliser la démocratie.

 

- Une planification démocratique

  • La planification écologique et sociale ne peut se faire que de manière démocratique afin d’obtenir le soutien de la grande majorité de la population. Michael Löwy affirme que l’écosocialisme implique une éthique démocratique afin de ne pas laisser l’avenir de la société et les décisions importantes dans les mains de l’oligarchie et de technocrates. Ces décisions démocratiques doivent se prendre sur les objectifs de la société, sur les buts et les nécessités de la production, afin de sortir du productivisme : « les grandes décisions concernant la production et la distribution ne sont pas prises par les « marchés » ni par un Politburo, mais par la société elle-même, après un débat démocratique et pluraliste, où s’opposent des propositions et des options différentes »[18].

 

  • Cette transformation impliquera forcément une décroissance de la consommation et donc le renoncement à un certain nombre de biens et habitudes ancrés dans la vie quotidienne de la population. Cela ne se fera pas sans résistance si ces besoins créés par le capitalisme ne sont pas remplacés par d’autres désirs. Le concept de « socialisme gourmand » développé par Paul Ariès appelle à cette prise de conscience que l’émancipation sociale et la transition vers le socialisme ne peut s’effectuer si elle est synonyme de manque. Selon lui, « il ne s’agit plus de combler un manque mais de développer les liaisons sociales » à partir d’un socialisme qui veut « chanter la vie au temps présent »[19].

 

  • Un thème fondamental qui mérite réflexion est celui de la gratuité et plus particulièrement de la gratuité des services de base correspondant aux besoins sociaux : eau, énergie, santé, éducation, etc. Selon Paul Ariès, penser la gratuité bouleverserait les consciences et amènerait à des comportements antiproductivistes et anticonsuméristes. Toutefois cette gratuité ne serait que pour le bon usage de ces services c’est-à-dire celui qui correspond aux nécessités humaines. Le mésusage ou la surconsommation devront faire l’objet d’un renchérissement, voire d’une interdiction si le peuple l’a décidé démocratiquement.[20] L’exemple type est celui de l’utilisation de l’eau : si nous avons besoin de l’eau pour boire, cuisiner et assurer l’hygiène quotidienne, et que donc cet usage devrait faire l’objet de gratuité, cela est moins vrai pour le fait de remplir sa piscine qui correspond à un mésusage. Ce thème de la gratuité, du renchérissement ou de l’interdiction du mésusage doit faire l’objet d’un débat et d’une prise de décision démocratiques.

 

  • La société écosocialiste ne peut donc reposer que sur une véritable démocratie qui dépasse la seule démocratie représentative. Cela n’est pas possible sans l’instauration d’une participation active au sein d’une réelle démocratie participative et l’instauration de différents mécanismes pour que les élus rendent des comptes à intervalles réguliers, pour que les citoyens puissent participer à l’élaboration des lois et proposer des projets de lois et pour que ces lois soient soumises régulièrement au vote à travers le référendum ou des consultations populaires.

 

- EN CONCLUSION...

L’écosocialisme est la jonction d’une écologie anticapitaliste et d’un socialisme débarrassé du productivisme, dans un projet de société alternatif porteur d’espérance.

  • Il est la réponse humaine raisonnée à la double impasse capitaliste et productiviste ;

Nous combattons donc les moteurs du système : le consumérisme sacrant l’accumulation matérielle, le creusement des inégalités sociales ; le productivisme qui épuise les écosystèmes, la mondialisation qui permet le dumping social et environnemental.

Nous désignons les vrais coupables : l’oligarchie financière, les idéologues de la concurrence « libre et non faussée » et du libre-échange.

 

 

 

Alors, pour moi, aujourd'hui, en, France, l'écosocialisme, c'est L'AVENIR EN COMMUN et Jean-Luc Mélenchon qui le porte !

 

L'écologie politique ne saurait passer sous silence la nécessaire rupture avec le capitalisme sans s’attaquer aux logiques productivistes qui dévastent, non seulement l’environnement, mais aussi les conditions d’existence de milliards d’êtres humains :

  • Notre projet vise une économie au service des besoins sociaux qui rompt avec la doxa libérale et qui passe par la désobéissance aux directives de l’Europe libérale ;
  • Notre projet impulse la réalisation d'un « compromis inédit entre bleus de travail et souci de la planète » en s'appuyant sur l'action populaire des salariés et autres citoyens porteurs de projets alternatifs au libéralisme car la remise en cause du système ne peut résulter d’une simple alternance électorale et de décisions venues d’en haut.

 

Jean-Luc Mélenchon : « Assez de bavardage écologique : contraintes et sanctions sont nécessaires... Sans obstacles, les multinationales poursuivent leur saccage » !

 

Notes :

[0] Assez de bavardage écologique : contraintes et sanctions sont nécessaires !

[1] Écosocialisme

[2] Le Parti de Gauche

[3Coronavirus

[4Pas d’argent magique sans contreparties éthiques, sociales et écologiques

[5Le système capitaliste incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique pour 52% des Français

[6] Michael Löwy, 2009, « Scénarios du pire et alternative écosocialiste », Nouveaux Cahiers du Socialisme.

[7] Daniel Tanuro, 2012, L’Impossible capitalisme vert, Paris, La Découverte, 2ndeédition (2010), p. 207.

[8] Voir l’article de Matthieu Auzanneau sur le blog Oil Man : « Raréfaction des métaux : demain, le “peak all” », 8 mai 2012.

[9] Voir Matthieu Le Quang, 2012, Laissons le pétrole sous terre ! L’initiative Yasuni-ITT en Equateur, Paris, Omniscience ; 2016, « La trajectoire politique de l’initiative Yasuní-ITT en Équateur : entre capitalisme vert et écosocialisme », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, n° 130, p. 105-121

[10] Hervé Kempf, 2007, Comment les riches détruisent la planète, Paris, Seuil, p. 8.

[11] Roger Rashi, 2008, « Capitalisme de désastre ou écosocialisme », Nouveaux Cahiers du Socialisme, mars.

[12] La base de la société de consommation et donc du capitalisme est la publicité qui devra être remise en cause et remplacée par l’information fournie par les associations de consommateurs. La publicité qui pousse à la consommation et à créer des besoins illusoires devra être fortement régulée voire interdite.
[13] Michael Löwy, 2009, « Scénarios du pire et alternative écosocialiste », Nouveaux Cahiers du Socialisme, août.

[14] René Ramírez Gallegos, 2012, La vida (buena) como riqueza de los pueblos. Hacia una socioecología política del tiempo, Quito, IAEN, INEC, p.15.

[15] René Ramírez Gallegos, 2012, La vida (buena) como riqueza de los pueblos. Hacia una socioecología política del tiempo, Quito, IAEN, INEC, p.Idem, p. 16.

[16] Bolívar Echeverría, 1998, op. cit., p.13.

[17] René Ramírez Gallegos, 2012, op. cit.

[18] Michael Löwy, 2011, op. cit., p. 124.

[19] Paul Ariès et Simon Lecomte, « Entretien autour du socialisme gourmand », Le Sarkophage, 17 mars/19 mai 2012, p. 10

[20] Paul Ariès, 2007, Le Mésusage. Essai sur l’hypercapitalisme, Lyon, Parangon.

 

Pour en savoir plus :

- Jean-Luc Mélenchon: Il est temps de mettre fin à la dictature du court-termisme

- Éco. quoi ? Écosocialisme ! Mais de quoi parle t-on ?

- « La planification c’est pas Staline c’est de Gaulle » : la victoire idéologique de Mélenchon

- « La lutte contre la dégradation de l’environnement est aussi une lutte anti-impérialiste »  Thomas Sankara

- Les mots de la campagne : La «planification écologique» de Jean-Luc Mélenchon, un sillon bien creusé

- Martine Billard : le climat ne sera pas sauvé par des yakafokon mais par une planification écologique qui s’émancipe réellement des politiques libérales et porte une vision globale des solutions pour éviter de proposer des solutions inapplicables ou entraînant d’autres dégâts que ceux censés être supprimés. 

L'Avenir En Commun un programme écosocialiste ?
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5 novembre 2021 5 05 /11 /novembre /2021 20:30
D'hier à aujourd'hui : la thèse du « grand remplacement »

Zemmour fait partie des monstres qui empêchent le cheminement vers l’émancipation humaine et c’est donc bien comme représentant du Capitalisme qui ne veut pas mourir, que son discours révisionniste se tient !

 

PREAMBULE : Le 23 septembre eut lieu un débat/ Confrontation entre Jean-Luc Mélenchon et Zemmour[1] qui devait permettre de faire le point sur la situation de la France, et notamment cette idée que la France subirait un « grand remplacement ». Au lieu de nier cette idée, de manière dialectique, je m’appuie dessus pour démontrer qu’un « grand remplacement » a lieu depuis 30 ans… mais qu’il n’est pas celui que dénonce Zemmour, dénonciation qui vise, sur le fond à masquer le « grand remplacement » effectif et réel, pour celui qui veut bien chausser les « appendices de Galilée » … (lunettes astronomiques, permettant de prouver le fait que c’est bien la terre qui tourne autour du soleil).

 

Sources : Fabrice Aubert le 25 septembre 2021 | 

- Le grand remplacement : introduction 

La thèse du « grand remplacement » est la thèse principale de Zemmour[2] et d’autres, dont l’objet est dire que les islamistes et musulmans sont en train de remplacer et de se substituer au peuple français, défini aussi comme homme blanc et de culture chrétienne, du fait du baptême de Clovis, dont on oublie, pour l’occasion de préciser qu’il s’autoproclama roi en décapitant un de ses adversaires… qui lui réclamait comme par hasard l’égalité de la distribution du butin… (trésor, donc renvoyant à impôt et fiscalité)... remettant en cause le principe de la distribution égale (comme pour le Vase de Soissons[2bis]). 

Charles Martel à la Bataille de Poitiers,
  • Au-delà du fait que les arabes furent arrêtés à Poitier en 732[3] par Charles Martel[4] et qu’ils n’y revinrent plus…, il faut surtout se souvenir que ce sont les blancs, « bons chrétiens » qui envahirent l’Arabie,,,,,,[5]…

 

  • Plus près de notre période, la théorie du « grand remplacement » fut développée par Hitler sous les thèses de l'eugénisme (L'eugénisme repose sur l'hypothèse qu'une catégorie d'êtres humains porteraient des gènes nuisant à une supposée pureté d'une race ou encore une autre catégorie de personnes considérée, par les eugénistes, comme supérieure). qui ont servi de base au nazisme[6], et dénonçait les juifs comme cause des malheurs de l’Allemagne. De tout temps, quand il est en crise, le Capitalisme cherche à trouver des responsables apparents en vue de masquer ses propres responsabilités, car au quotidien, il est plus facile de dénoncer son voisin que le banquier, apparemment inatteignable….

 

 

- Des croisades pour Dieu aux logiques commerciales

Les croisades effectuées au nom du Christ rédempteur et de la civilisations déchirèrent et meurtrirent l’orient et l’occident dans des guerres religieuses, dont les dieux n’était que le prétexte et comme pour la guerre de Troie[6bis], et pour toutes les guerres depuis, (dont les dernières Vietnam, Irak, Lybie Afghanistan) sous entendent des dominations économiques et financières marchandes de court terme, dont le Capitalisme marchand est la matrice porteuse.

 

 

- La conquête de l'Afrique

Si l’Afrique vue du ciel est un continent, vue par les géographes, une terre faite de plaines et de montagnes, pour un capitaliste, l’Afrique n’est qu’un continent exploitable du fait de ses richesses minières (or, argent, zinc, cobalt, pétrole, terres rares, Uranium etc…) et de « main d’œuvre » dénommé « ressources humaines » et ce fut la raison de la conquête de l’Afrique par les Capitalistes occidentaux, dont les Français[7], les Belges et les Anglais pour l’essentiel.

 

 

- Décolonisation

L’Histoire est ainsi faite que ce que tu prends par la force et le viol, ne peut, subsister. Avec l’Inde et Ghandi, la Grande Bretagne en fit l’expérience et nous subîmes à notre tour, cette leçon historique avec la guerre d’Algérie et du Vietnam, dont nombre des soldats de la République périrent pour rien, au vu de la situation actuelle. Cependant pour le capitalisme marchand, quel que soient les défaites, ce qui compte, c’est toujours la conquête du graal, en fait la domination économique sans laquelle il n’y a aucun pouvoir économique, quitte à vendre du lait pourri, comme c'est le cas en Afrique de l'ouest[8]. 

 

 

- Du déracinement : immigration ou esclavagisme mondialisé ?

Les colonies abandonnées, il fallait, en vu de maintenir la domination, au vu des luttes de classes existantes, notamment France (P.C.F -CGT) mettre en concurrence les salaires français et leurs cotisations sociales (finançant la sécurité sociale et ses prestations santé et retraite), à des salariés importés d’Afrique, comme les Etats-Unis le font avec l’Amérique du sud.

  • L’immigration des populations africaines, n’a jamais été désirée par les populations résidentes ;
  • L’immigration est d’abord Emigration, conséquence des guerres et guerres économiques développée par la « mondialisation », car la mondialisation n’est que le Capitalisme et l’exploitation des peuples, développées sur une base mondiale ;
  • En ce sens, l’immigration, est toujours d’abord un déracinement des peuples exploités par le Capital, dont le seul objectif est l’optimisation des profits financiers réalisés en occident. On parle alors de « financiarisation », c’est-à-dire de comment faire plus d’argent sans passer par la production industrielle, pourtant fondement du développement. Ici on substitue « l’immigration à la colonisation ».

 

Sans compter que l’essentiel de l’immigration n’est ni africaine ni musulmane[9]. mais pour s’en rendre compte faut lire, pas écouter Zemmour et s’en tenir aux apparences des burkinis des plages et des burkas des quartiers, forme de tâche noire sur un tableau blanc. Alors quand on lit, la théorie du « grand remplacement », versus Zemmour, s’effondre…

 

 

- Les salaires, les ouvriers, et l'industrie guillotinés

Alors Zemmour nous a dénoncé la guillotine de la Révolution et de Robespierre, dont pourtant l’œuvre est sanctifiée sur l’ensemble des autels de la République, car « Liberté, Egalité, fraternité », devise de la République, c’est, ne vous en déplaise, de Robespierre[10]. Triste condamnation dont le récit est faux, plus complexe, mais surtout mis en avant pour masquer, le fait matériel actuel suivant et sans contestation possible. A l’heure actuelle, c’est le Capitalisme marchand mondialisé et Européen (du sacrosaint « marché libre et non faussé ») qui aujourd’hui guillotine les salaires, guillotine les emplois industriels, ainsi que l’industrie « guillotinée » sur l’autel du « tout profit mondialisé ». Et j’attends d’être contredit… 

 

 

- Des privatisations ou le grand remplacement de l'industrie publique 

Comme le visualise le graphique et les chiffres[11], ce sont bien les privatisations massives, qui ont entrainé le « grand remplacement » de l’industrie publique par des groupes industriels privés mondialisés, dont le seul objectif est le profit de court terme. Toute privatisation, est une affaiblissement de la puissance public, débouchant sur « l’Etat impuissant », Etat rendu impuissant, du fait même des privatisations qui lui supprime ses capacités d’interventions politiques directes sur l’Economie et construit les dépendance au marché (masques, blouses, respirateurs, médicaments, automobiles, trains, turbines etc…). 

 

 

- Le grand remplacement entre le code du travail et le code du capital

Il en est de même du « code du travail » obtenu en 1910 après des années de luttes sociales contre le règne du seul Patron se substituant au Roy, dont les pouvoirs étaient de Dieu, auquel aujourd’hui, le marché régie par la « main invisible », Dieu inaccessible du marché, s’est substitué. Les lois qui ont détruit le code du travail (El Khomerie-Macron)[12], ne sont que l’expression du « grand remplacement » qui vise à substituer au « code du travail » qui protège les salariés, le « code du Capital » qui protège et garantit le Capital, par la planification des profits. Et ce grand remplacement des lois du capital en lieu et place des lois sur le travail (code du travail) est d’autant plus important que l’Etat est affaibli du fait des privatisations du secteur industriel… Plus l’Etat est faible et dépendant moins il peut imposer au marché les lois de la cité, fondées sur « l’intérêt général ».

 

 

- Des services publics... aux services marchandises

Il en est là aussi, d’une simplicité biblique pour comprendre le réel d’un système. Dès lors que l’industrie productive réelle n’apparait plus, (comme l’agriculture auparavant), comme le vecteur matriciel des profits et de l’accumulation financière privée rapide, et que les services apparaissent comme dominants dans la réalisation des profits, alors les capitalistes, de sang-froid, savent abandonner et détruire ce qui leur a profité au profit d’une source de richesses, plus importante, les services, et comme beaucoup de services sont de gestion publiques dans notre Pays, du fait de son histoire, alors la seule politique possible de l’Etat au service du Capital, doit être de « marchandiser » les services publics. D’où les privatisations successives du téléphone (France Télécom), de la poste, de l’énergie (E.D.F), de la santé (fermeture des hôpitaux et ouverture des cliniques privées) des barrages et sans le dire la destruction planifiée de l’école publique de l’Université, et de la recherche. Là encore, il s’agit de l’application d’une politique de « grand remplacement » de « services privés », en lieu et place des « services publics »[11].

 

 

- Quand l'argent se substitue à la monnaie

Dans le « grand remplacement », il y a aussi le rôle joué par l’argent qui est au Capital, ce que la monnaie est au peuple. Car si la monnaie est expression de la souveraineté du peuple, (la monnaie étant juste un outil public facilitant les échanges entre biens de nature et de fonction différente), dont la mesure de comparaison est le travail social humain, l’argent n’existe que sous la forme d’un capital à accumuler : « Accumulez, accumulez, c’est la loi et les prophètes » K.MARX[13]. L’argent n’est que le processus de privatisation de la monnaie. Quand la monnaie, au service des peuples producteurs est en circulation, l’argent est accumulation au service exclusif du Capital « Argent trop cher » Téléphone[14].

 

 

- Quand l'industrie financière remplace l'industrie productive

 Une fois l’industrie et la monnaie privatisée, le capitalisme peut alors ouvrir en grand son inconscient pulsionnel. La finance des banques et de la spéculation financière remplace et se substitue aux activités productives, qui elles répondent aux besoins humains, là où la finance, ne réponds qu’aux besoins de spéculation. Mais quand la finance passe, les quartiers et les populations trépassent.

 

 

- Des quartiers et populations abandonnées et livrés au « marché au black »

Après sa descente sur Marseille, pour sauver Marseille, Macron a tout juste poursuivi la litanie précédente en soutenant la bourgeoisie de « l’argent facile », à bout de bras… Les milliards tombent toujours du même côté, celui du Capitalisme, prédateur des peuples. Alors avec la désindustrialisation Marseillaise, les quartiers abandonnés par l’Etat central, les édiles locaux poursuivent leurs politiques de « grand remplacement » des populations résidentes, par de la « gentrification bourgeoise et possédante »…d’un centre-ville désormais dénommé « Hyper-centre », expression et matérialisation de « l’hyper capitalisme », gagé sur investissements publics sur la seule façade maritime (Les terrasses du Port, MUCEM), politique de façade, dont de fait d’attractivité du Capital, expliquant qu’à la différence des musées des villes, le MUCEM de Marseille soit implanté sur la « façade maritime », car dévolue aux seuls touristes venus de l’extérieur (croisiéristes), voilà aussi une trace du grand remplacement, car historiquement, la culture est l’œuvre et l’Histoire d’un peuple, ici tout n’est que de « façade » en vue d’attractivité, à l’image de la prostitution… Tout le reste est livré au « black Marché » c’est-à-dire le marché côté obscur[15]

 

 

- Du C.D.I. à l'intérim ou la grande substitution des règles du travail

Quand j’ai commencé à travailler au début des années 80, le marché du travail proposait aux jeunes 85 % de C.D.I, c’est à dire des contrats de travail à durée indéterminée, qui de fait permettaient de se projeter dans l’avenir et de fonder une famille. Aujourd’hui c’est l’inverse, pour les jeunes, de plus de plus en plus qualifiés (80 % d’une génération au niveau du BAC, c’est l’emploi esclavage, puisque 85 % des offres d’emplois du secteur privé, sont désormais hors C.D.I, c’est précaires ou intérims et aux durées effectives de plus en plus courtes (moins de 3 mois)[16]. Pense-t-on pouvoir bâtir une société stable sur ce terrain glissant. Le grand remplacement des contrats de travail est là et pas sous l’impulsion des musulmans, mais de la volonté du capitalisme lui-même qui ne veut plus de salariés en situation stables.

 

 

- Du capitalisme et de la société

Le Capitalisme du fait de ses principes et de sa philosophie (le libéralisme) qui sous-tend le développement de la pulsion primaire de l’homo-economicus-individus s’oppose de front aux logiques qui développent la société, c’est-à-dire l’idée Révolutionnaire qu’il ne peut y avoir de société que dans la recherche de « l’intérêt général », donc le collectif et le collectivisme au-dessus de l’intérêt privé de court terme.

 

 

- Quand la démocratie de marché remplace et se substitue à la République et la démocratie

Si La République est le système de la « chose publique » et de fait de l’intérêt général, le marché dans ses principes, ne vise que le profit et l’intérêt individuel. Si la Démocratie est le pouvoir du peuple, la « démocratie de marché », c’est quand le marché est au-dessus de la démocratie, expliquant que les toutes les décisions politiques sont, au-delà des privatisations, prises en faveur du marché (baisse de la fiscalité, suppression de l’ISF, soutiens à la compétitivité des entreprises, traités de libre échange etc…). Il y a donc bien ici, par la matérialisation des décisions politiques qui vont toujours dans le sens du marché la démonstrations que la « démocratie de marché se substitue et remplace la Démocratie, le pouvoir du peuple.

 

 

- Le grand remplacement quand les lois du capital se substituent aux lois sociales de la République

En définitive, Zemmour a raison de dénoncer le « grand remplacement » mais il dénonce les musulmans comme hier Hitler qui voyait dans les juifs et les communistes, la cause de tous les malheurs du peuple allemand, dans le cadre d’une crise majeur qui renvoie aujourd’hui aux mêmes affects primaires d’une causalité religieuse (l’Islam et les musulmans) monté en épingle de toute pièce. Il y a bien un « grand remplacement », mais ce n’est ni du côté des peuples et des religions qu’il faut chercher les causes.

 

Ce « grand remplacement » c’est quand les lois du Capital du tout profit se substituent aux lois sociales de la République. Dans le cadre de ce « grand remplacement », on passe de fait de la Démocratie (Pouvoir du peuple), à la démocratie de Marché, où le marché est au-dessus de la démocratie (la démocratie capturée par le marché[17])

 

Dans le cade de la crise globale actuelle qui en plus des crises classiques déjà traversées (financières, économiques et sociales) s’ajoutent les crises sanitaires (COVID 19) et écologiques, l’on sait qu’il nous faut donc inventer et accoucher « d’un autre monde ». Mais comme l’écrit Gramsci « Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître, et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres[18] ».

 

  • Zemmour fait donc partie des monstres qui empêchent le cheminement vers l’émancipation humaine et c’est donc bien comme représentant du Capitalisme qui ne veut pas mourir, que son discours révisionniste se tient, du côté obscur de la force et non du côté progressiste de l’Humanité.

 

Voilà le réel et le véritable enjeu, des élections, mais surtout du combat entre Capital et Travail entre libéralisme et communisme, entre individualisme et « avenir en commun », dont Jean-Luc Mélenchon est le porte-parole irremplaçable.

 

 

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- Zemmour divise le peuple par Antoine Léaument (LE BON SENS)

Concernant les propos d'Éric Zemmour sur le Bataclan, j'ai dénoncé une insulte faite aux familles des victimes. J'ai expliqué qu'il divisait le peuple français et excitait les peurs plutôt que de permettre un traitement rationnel des questions de sécurité. En particulier, j'ai dit que l'immigration n'était pas le problème central dans les évènements du Bataclan et qu'il fallait renforcer la lutte contre les trafics et augmenter les moyens des services de renseignement. 

 

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 08:56
Carte sur table : J.L. Mélenchon est-il favorable à l'immigration ?

- Au delà du titre, la question est " reconnaît-il la liberté de circulation aux hommes et la possibilité de travailler et vivre sur un territoire "  et pourquoi ?

- Car seuls les capitalistes du « marché libre et non faussé » militent pour un monde sans frontières, sans frontière pour les marchandises et les profits... mais pas pour les hommes !


AVERTISSEMENT AU LECTEUR : J’ai 63 ans et Je suis économiste, formé à l’Université de « sciences économiques » d’Aix en Provence. J’ai eu la chance dans mon cursus universitaire iconoclaste de pouvoir suivre une licence dont la thématique principale, portait sur les « pays en voie de développement », terme pudique, qui déjà, en fait traitait des « Pays sous-développés » dont essentiellement les pays d’Afrique. J’ai donc eu la possibilité de me pencher sur les causes des migrations qui existaient déjà au début des années 80. Ce que j’écris ici, doit beaucoup à cette période qui combine à la fois apprentissage (écoute attentive des enseignants) et aussi recherches personnelles. La motivation de ce papier est liée au fait que je ne supporte plus les discours de haine portés et promus en boucle sur les médias, par des responsables politiques irresponsables, promus par des médias tout autant irresponsables et qui jamais dans ce cadre n’abordent le fond des questions posées. J’espère par ce papier, contribuer à amener de la sagesse humaine, celle de Sapiens.


INTRODUCTION : Comme je sais que la lecture est devenue de moins en moins facile, j’expose ici directement ma thèse répondant à la question posée dans le sous-titre. Du fait de sa philosophie (l’humanisme), de sa politique (le collectivisme et non l’individualisme) et de ses propositions (le programme « l’Avenir en commun[1] »), Jean-Luc MELENCHON est le candidat qui permettra de réduire ce qui est appelé « immigration » et qu’il faut véritablement appeler : « nomadisme salarial de survie », qui est une véritable sauvagerie, dont les causes profondes sont à rechercher dans le « Capitalisme mondialisé » et non dans les individus comparant les différents codes du travail et droits sociaux. Aucun océan ou mer, et aucun mur, mirador ou barbelé ne peut empêcher un peuple appauvri de partir. Tous les discours sur la dénonciation de l’immigration, au-delà de la haine portée est inefficace car ne portant pas sur les causes profondes et réelles des migrations humaines.

 

 

Sources : Fabrice Aubert le 30 octobre 2021 | mis à jour le 16/08/2022

- Des migrations pour masquer les problématiques sociales

Avant que d’attaquer le fonds, soulignons que cette question de l’immigration mise en permanence en avant dans les médias, n’a comme objectif politique principal que de faire oublier les questions sociales de notre Pays (salaires, emplois, Industrie, écologie, chômage, précarités, pauvretés, santé, hôpitaux, services publics etc…). De tout temps d’ailleurs, un pouvoir qui se sent menacé, du fait de ses échecs politiques patents, va faire émerger des questions qui permettent d’esquiver les vraies problématiques et reporter sur des individus (hier les juifs, aujourd’hui les musulmans) les causes des difficultés profondes. Je précise et soulignes que je suis athée, je n’aime donc aucune religion.

 

Enfin dernière remarque, aborder la question migratoire, n’est pas chose aisée, car vu l’âpreté des discussions sur ce sujet, il est facile de tomber soit du côté « pro-migration, on est tous frères et on abolit les frontières », soit du côté « obscur de la force », de la dénonciation du « tout migratoire » du « grand remplacement », expliquant la promotion médiatique permanente de Zemmour et Le Pen[2] qui ne développent que la haine, du fait de leur discours de peur. De ce fait, la position politique de Mélenchon est une ligne de crête, difficile à tenir, mais qui est la seule à permettre de combiner l’humanisme et construire des réponses politiques adaptées, répondant aux problématiques posées.

 

 

- Toutes et tous migrants//

Depuis que l’humain est sur terre, il n’a cessé de migrer. Zemmour et Le Pen ont des racines africaines, puisque sur ce point, à moins de croire au « créationnisme Américain », tous les scientifiques sont d’accords pour dire que les premières formes de vie humaine sont apparues en Afrique. Et que cela soit « Homo erectus », « Neandertal » ou « Sapiens », les humains ont entamé des migrations qui vont les conduire à occuper tout l’espace terrestre,

 

Ces premiers mouvements migratoires étant dus à trois raisons essentielles :

  • La pulsion humaine qui pousse toujours l’humain à chercher et à découvrir (aujourd’hui l’espace) ;
  • Les questions climatiques, de modifications qui le poussent à partir ;
  • L’épuisement de son environnement qui le pousse à partir vers d’autres territoires non encore exploités, expliquant le nomadisme (l’homme ne sait pas encore gérer son environnement et l’ayant « brulé » est obligé de partir (nomadisme), ce qui renvoie d’ailleurs à notre propre période historique (changement climatique).

 

Observons qu’à cette époque, il n’y a pas de code du travail ni de religion monothéiste, appuyée sur des textes écrits, fondateurs de croyances. L’Humain se déplace librement, tant qu’il ne rencontre pas d’obstacle naturel (montagne, fleuve) et c’est justement en rencontrant ces obstacles, qu’il va commencer à y répondre en concevant et construisant des premiers outils (ex-bateaux).

 

De ces faits, les migrations sont dans la « nature » de l’homme d’autant plus à l’époque où les nations et frontières n’existent pas, les humanoïdes vivent dans des tribus, première forme de société, où de plus le couple et le mariage n’existent pas et les enfants sont ceux de la tribu, pas d’un couple. La femme est d’ailleurs l’égale de l’homme, elle chasse, pêche au même titre que les hommes. De fait, il y a une certaine forme de communisme au sens où les classes sociales fondées sur les rapports de propriété, n’existent pas. Tout appartient à la tribu, obligé du fait des contraintes naturelles, à tout mettre en commun et à partager. Les chasseurs individuels du type Rahan n’existent pas, car dans un environnement hostile, la meilleure des sécurités individuelles est la sécurité collective, hier la tribu, aujourd’hui la sécurité sociale communiste. De ce fait, la tribu est un système collectif de protection et d’éducation de la naissance à la mort.

 

 

- Du nomadisme à la sédentarité

Avec le temps, l’apprentissage de l’environnement, la découverte de l’agriculture, la création d’outils, de nomades, les tribus vont devenir sédentaires, s’installant souvent à côté de cours d’eau, de rivières, de lacs ou de mers (l’eau indispensable à la vie). De vie imposées dans des cavernes, les humains construisent des villages et autour des villages se réalisent l’agriculture et l’élevage permettant aux humains de pouvoir vivre sans avoir à se déplacer. L’homme devient alors sédentaire et un début de division du travail et de la nécessité d’organiser la tribu (politique) s’impose pour la gestion du village (chef, druide etc.).

 

 

- Du commerce, des échanges et de la guerre

Marseille ville de plus de 2.600 ans, est le produit de cette histoire d’échanges commerciaux. Marseille fut créée par des marins grecs trouvant la rade superbe, y créèrent un port de commerce. Le commerce basé sur l’échange est de ce fait source de migrations. Le Commerce en situation de capitalisme naissant (le capitalisme est un processus), dans une logique de concurrence (déjà), généra les premières guerres de domination commerciale. 

 

 

- La guerre de Troie

Ainsi la guerre de Troie, n’eut pas lieu du fait de la belle Hélène, mais du fait que le port de Troie concurrençait durement le commerce des ports grecs. Il fallait épuiser et réduire l’adversaire, la guerre de Troie eut lieu : 

  • « Ainsi la guerre de Troie — celle de la réalité, sinon celle d'Homère, qui nous fournit seulement les indices de cette hypothèse — nous apparaît, non pas seulement comme un poème de l'honneur et de l'héroïsme, mais aussi comme une entreprise considérable, dont les causes profondes ont dû être des causes économiques ; son objet essentiel paraît bien avoir été, comme aujourd'hui, de délivrer l'Occident de la menace que la mainmise des Orientaux sur les détroits constitue pour le libre-échange, et de s'en assurer le libre usage.


Guerre économique, lutte pour la liberté des détroits, ce sont là des analogies assez frappantes avec ce qui se poursuit en ce moment et ce qui s'est passé dans l'histoire autour des Dardanelles[3]. 

Où l’on voit déjà que commerce guerre et migrations sont liées…et on n’est qu’au début du processus…

 

 

- Du commerce triangulaire

Les sociétés se développant, et avec la création de la monnaie, les systèmes techniques se modernisant, notamment les navires, en 1492, un certain Christophe COLLOMB « découvre » l’Amérique et ses indiens à la peau rouge, humanoïdes, partis d’Afrique, il y avait fort longtemps (voir début).

 

Les Vikings ont posé le pied en Amérique en 1021, 500 ans avant C. Colomb

A défaut de découvrir, ce que les vikings avaient déjà découvert[4], Collomb s’approprie au nom de l’Espagne, une terre qui n’est pas la sienne, et ce au nom de l’évangélisation (Dieu justification morale de la domination). Alors afin d’extraire les richesses du sol et du sous-sol de l’Amérique les « capitalistes commerçants », développèrent ce qui est désormais appelé le « commerce triangulaire[5] ». Il s’agissait de partir de d’Europe et notamment de France (port de Bordeaux et de Nantes), avec des bateaux chargés de pacotilles, d’aller en Afrique et acheter des esclaves noirs avec la pacotille, puis de traverser l’atlantique grâce aux alizés (vents du commerce), et décharger les esclaves en Amérique, pour ramener en Europe les marchandises demandées par la bourgeoisie (étoffe, soierie, tabac etc…). 

 

  • Observons donc que de fait, l’immigration des noirs d’Afrique en Amérique, est la conséquence d’une obligation imposé aux africains. Il n’y eut aucune volonté véritable des africains à vouloir se téléporter en Amérique pour y devenir esclaves…
  • Observons que cette migration des africains est la conséquence directe des logiques commerciales, du « moindre coût » tel, que le rêve le capitalisme.

 

 

- De la colonisation et de la guerre

La colonisation opérée par les puissances Européennes et notamment françaises, en Afrique, avait aussi comme objectif la conquête et l’appropriation de territoires, en vue d’imposer leur puissance sur l’échelon mondial. Au-delà il s’agissait de pouvoir user et abuser des richesses minières et de main d’œuvre de l’Afrique. Il s’agit donc bien encore, de raisons économiques d’exploitation qui expliquent les colonisations

  • « Mais au-delà de ces aspects techniques, c’est un nouveau contexte économique international qui incite à la colonisation. La décennie 1880 marque une nouvelle phase de l’industrialisation de l’Europe et, au-delà, un nouveau chapitre de l’histoire du capitalisme global. La mécanisation de l’industrie du textile arrive à maturité et cette industrie doit se trouver de nouveaux débouchés commerciaux ; les machines à vapeur permettent de nouveaux gains de productivité, et l’agriculture commence aussi à utiliser des machines qui diminuent les besoins en main d’œuvre. Les grandes plantations d’Amérique n’ont plus autant besoin d’esclaves qu’auparavant.[6» 

 

Et c’est du fait de cette concurrence entre nations européenne pour la possession des colonies, qu’au-delà des raisons économiques continentales (confrontation France-Allemagne[7]), que la première guerre mondiale fut déclenchée, engendrant la « grande boucherie »…développée par les généraux au nom de la Patrie, comme la guerre de Troie fut déclenchée au nom de la belle Hélène.

 

 

- Décolonisation ou néo-colonialisme ?

Passons rapidement sur la seconde guerre mondiale dont les causes profondes sont à rechercher dans la crise de 1929 (crise du Capitalisme), parti des Etats Unis (déjà) et des choix politiques visant à faire payer au peuple allemand, les conséquences des choix de leurs dirigeants. Le monde tirant les enseignements de la guerre, se reconstruit enfin, sur des principes plus sociaux (création du système monétaire de Bretton Woods, interventions publiques dans l’économie, reconnaissance des droits syndicaux) et pacifiques (création de l’O.N.U). Cependant les questions tournant autour des colonies ne sont pas abordées expliquant par la suite les guerres Révolutionnaires visant les décolonisations (Algérie, Vietnam). Une fois actée l’indépendance politique des anciens pays coloniaux, nous sommes rentrés, notamment vis-à-vis de l’Afrique, dans une période de néo-colonialisme, période dans laquelle la monnaie et l’économie se substituent aux canons[8]

 

 

- Marseille les trente glorieuses et la décolonisation

Marseille, déjà citée dans cet article, est un concentré de la période dites des trente glorieuses (1944-1971). Marseille fut capitale mondiale de l’alumine[9] en 1910. Marseille et le Département des Bouches du Rhône se sont donc développés sur l’industrie et les ouvriers qui formaient la population productive de la ville et du Département. Mais une grande partie de ce développement s’explique cependant par la possession des colonies. La Bourgeoisie Marseillaise utilisant la facilité concurrentielle des territoires occupées militairement, importa les matières premières obtenues à vil prix, qui retravaillées dans l’Hinterland (zones bordant le port) développèrent les industries (agroalimentaires, savonnerie) et l’industrie maritime (construction, entretien et réparation navale) nécessaires au développement du port et de la ville. La décolonisation brisa l’avantage comparatif colonial. Mise devant ce fait accompli, la Bourgeoisie Marseillaise abandonna l’investissement industriel et se réfugia sur la spéculation immobilière, expliquant les politiques de « façade maritime » fondé sur le « tout tourisme » expliquant les tours du business et les hôtels de luxe, sans que le « ruissellement promis » ne se réalise sur la population prise en otage…entre les logiques de business et les pauvretés des quartiers abandonnés par l’Etat.

 

 

- Les migrants pour faire baisser les salaires

Si les luttes de classe de notre Pays (1944-1968) ont permis l’amélioration des conditions salariales et de travail des salariés, le Capital, dans une volonté de revanche de ce qu’il a dû céder, va chercher à faire baisser les salaires en important des anciennes colonies, une main d’œuvre moins chère et moins revendicative dormant chez des marchands de sommeil[10] (encore du commerce). 

 

C’est donc bien le Patronat Français (et pas la C.G.T) qui, pour des raisons de profit capitaliste importe les travailleurs migrants, la puissance publique (L’Etat) se chargeant de les « parquer » dans les quartiers, pour en faire des ghettos de pauvres, surtout avec la crise.

 

 

- La « mondialisation des rapports sociaux »

Le Capitalisme mondialisé en réduisant les droits sociaux collectifs et en organisant la concurrence des salaires à l’échelle mondiale a développé l’immigration. Le « tout marchandise » et « tout concurrence » oblige le monde du travail à se déplacer sans cesse à la recherche de l’emploi perdu et de l’activité détruite, des américains se déplaçant d’est en ouest en caravane, aux prolétaires de la Métropole qui, chaque jour, pour gagner leur vie, subissent les affres des bouchons sans fin (Marseille) cause de stress, de pollutions et d’accidents.

 

 

- Les causes des migrations actuelles

Jamais les africains n’ont voulu migrer, toujours ils ont eu à subir des migrations forcées qu’elles soient celles des esclaves d’Amérique ou aujourd’hui où il servent d’esclaves aux possédants Européens, effectuant toujours les tâches, que personne ne veut faire, vu les conditions de travail et les salaires de survie imposés. Car ce sont les « blacks » d’Afrique payés au « black » qui sont dans les cuisines des restaurants des possédants blancs.


Les causes des migrations actuelles sont à rechercher :

  • dans la guerre économique menée par le Capital mondialisé et les guerres de domination des Etats-Unis (Afghanistan, Syrie, Lybie, Irak etc.) de la volonté de domination de l’Empire ;
  • Sans compter les migrations à venir, conséquences du réchauffement climatique. Et aucun mur ne pourra empêcher, dans ces conditions des populations humaines à la recherche d’espaces de survie de pouvoir migrer.

 

 

- L’humanisme de Jean-Luc Mélenchon

Alors oui, au nom de notre histoire, de celle de l’humanité profonde qui nous vient de Neandertal et de Sapiens, nos semblables qui débarquent sur nos rivages dans des conditions épouvantables doivent être accueillis dans la dignité à moins de vouloir transformer la méditerranée en mer de sang

 

 

- L’immigration est un enracinement

Mais au-delà de cette humanité, J.L. Mélenchon traite la question avec sérieux et ne veut pas combattre les effluves des migrations, mais les causes[12]. Car toute migration est d’abord un déracinement, si déracinement, il y a donc violence d’origine et, ne pas traiter les causes, revient à ne rien régler, mais à gérer l’immigration comme un support politique que l’on sort tous les 5 ans (Présidentielles). Le problème tient dans les logiques de développement inégal, conséquence du Capitalisme mondialisé. 

 

 

- Sortir du libre échange

Ce sont les logiques de « libre échange » imposé par le capitalisme mondialisé et sa priorité du commerce d’abord, qui sont cause de l’appauvrissement des Nations et des peuples et l’Afrique a déjà subi cela, lorsque le F.M.I a mis en place le P.A.S (Programme d’Ajustement Structurel) qui ont débouché sur l’aggravation de la situation des peuples africains[13], expliquant d’ailleurs pour partie l’émergence des réseaux mafieux déguisés derrière un discours religieux[14]. C’est donc encore là notre rapacité vis-à-vis des africains qui expliquent le système des bandes terroristes en Afrique, d’où l’échec de l’opération Barkhane[15]. 

  • On ne règle pas une problématique de développement et d’indépendance politique par des opérations militaires.

 

 

- Commerce libre ou commerce équitable ?

Ce modèle du commerce libre fut tellement décrié au vu de ses résultats, qu’une logique de commerce équitable (café) a commencé à se mettre en œuvre. Si, besoin de « commerce équitable », c’est donc bien que le « libre échange » ne permettait en aucun cas de favoriser le développement (et il faudrait discuter du concept d’équitable, qui n’est pas égal). Dans le marché fondé sur le profit, il ne peut y avoir de commerce égal. 

 

  • Seules les coopérations publiques peuvent permettre de construire des échanges égaux car non commerciaux et fondés sur le long terme et non sur celui du court terme des marchés.

 


- Pour le protectionnisme solidaire

Une des propositions phares de « l’Avenir en commun » est le développement du protectionnisme solidaire[16], revenant à refuser de « commercer » sur des produits et Pays, qui ne respectent pas des règles sociales et environnementales. Il faut donc rompre avec les accords de libre-échange mondialisé (A.M.I-A.L.E.N.A) qui mettent le commerce au-dessus de toutes les lois humaines (tribunaux d’arbitrage)[17].

 

 

 

- Désobéir aux traités européens
Pour sortir du libre-échange et du commerce libre qui de plus impose le glyphosate (au moins pour les produits importés) il faut désobéir aux traités Européens, fondés sur l’application, stricte des accords de libre-échange, donc de la poursuite de l’exploitation, voilà ce qui est aussi au cœur de l’avenir en commun. En désobéissant aux traités, observons que J.L. Mélenchon réhabilite sur le fonds la logique des frontières, des règles et de la loi de la Nation, comme porteuses et émanation de l’intérêt général humain universel[18].
 
Seuls les capitalistes du « marché libre et non faussé » militent pour un monde sans frontières, sans frontière pour les marchandises et les profits. C’est donc bien le Capitalisme mondialisé qui détruit et contourne les lois humaines : « Parler de mondialisation, c’est évoquer l’emprise du capitalisme sur l’espace économique mondial. Cette emprise ne se réduit pas au triomphe d’un bloc d’États sur un autre, ni même à celui d’un système économique sur ses concurrents. Elle tend en effet à transcender la logique d’un système interétatique à laquelle elle substitue une logique de réseaux transnationaux. La mondialisation est avant tout un processus de contournement, de délitement et, pour finir, de démantèlement des frontières physiques et réglementaires qui font obstacle à l’accumulation du capital à l’échelle mondiale. Elle consacre le retour en force d’une régulation marchande qui tend à se diffuser à l’ensemble de la vie économique, dans un double mouvement qui va de l’international vers le national et du monde financier vers le monde du travail[19] ». 

 

 

- Synthèse

 

En synthèse, le programme « l’Avenir en commun[1] » est un programme humaniste qui vise à répondre aux besoins des peuples en cherchant à sortir du Capitalisme mondialisé, fondé sur le « tout marché » et « tout concurrence », qui sont causes des inégalités de développement entre Pays et entre peuples qui sont les causes profondes des migrations, expliquant mon approche en termes de « nomadisme salarial mondialisé ».

Et tant que le « capitalisme mondialisé » s’imposera, alors l’humain sera sa variable d’ajustement expliquant les migrations faisant jouer aux humains le rôle de variable d’ajustement du « profit d’abord ».

  • La priorité est donc, par « l’avenir en commun », dont Jean-Luc Mélenchon est notre porte parole, de se sortir de la dictature du « capitalisme mondialisé ». 

 

Pour une politique migratoire humaniste et réaliste
Pour une politique migratoire humaniste et réaliste

◀️ A VOTRE DISPOSITION pour entrer

◀️ dans le détail du programme

◀️ l'Avenir en commun sur ce thème

Ce livret qui a été rédigé par un groupe de travail coordonné par Aurélie Gries, cheffe de service socio-éducatif et membre de l’Association nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA) et Mickaël Idrac, chercheur spécialiste des migrations.

Carte sur table : J.L. Mélenchon est-il favorable à l'immigration ?
Carte sur table : J.L. Mélenchon est-il favorable à l'immigration ?
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Carte sur table : J.L. Mélenchon est-il favorable à l'immigration ?
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19 octobre 2021 2 19 /10 /octobre /2021 11:11
Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "
Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "
Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "

L’Avenir en commun, réponse concrète aux enjeux de notre époque

En vente en librairie pour 3€ à partir du 18 novembre !

 

Commençons par le dire : ce n’est pas de cette vie-là dont avaient rêvé pour nous les générations dévouées à nous ouvrir le présent. La pandémie du coronavirus a souligné les tares d’un monde absurde, cruel et laid dominé par le capitalisme financier.... 

Ce programme n’est pas la propriété de la France insoumise. Il continue d’appartenir à tous ceux qui militent depuis des années pour les idées qu’il contient. Et aux sept millions de personnes qui lui ont donné leur bulletin de vote. Il constitue une partie décisive de l’histoire de notre grande famille qui a toujours placé au sommet de ses normes l’entraide, le partage et la confiance dans la diffusion du savoir et de l’égalité (Jean-Luc Mélenchon)[1]....

 

Sources : Mélenchon2022 - Clémence Guetté | mis à jour le 24/02/222

Si cette version de L’Avenir en commun s’inscrit dans la continuité du programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection de 2017, elle a été améliorée, précisée par un large travail d’auditions : associations, collectifs, syndicats, mouvements sociaux, citoyens engagés.

 

C’est ce travail qui nous permet aujourd’hui de présenter une version actualisée, qui se distingue notamment sur deux points :

  • D’abord, l’Avenir en commun est le seul programme à apporter des réponses concrètes à l’ensemble des préoccupations des Français : démocratie, pouvoir d’achat, bifurcation écologique, lutte contre les discriminations.
  • Ensuite, sur tous ces sujets, il contient des mesures uniques, qui ne sont présentes chez aucun autre candidat.

 

 

- Des mesures uniques

Concernant l’enjeu démocratique, Jean-Luc Mélenchon propose une mesure phare : " passer à la 6e République par la convocation d’une Assemblée Constituante ". Plusieurs candidats proposent des réformes de la Ve République, comme Anne Hidalgo ou Marine Le Pen. De leur côté, Fabien Roussel et Arnaud Montebourg envisagent le passage à une VIe République, mais ils ne proposent pas au peuple d’écrire la Constitution lui-même. C’est pourtant la condition nécessaire pour sortir de l’impasse démocratique dans laquelle nous sommes.

 

De la même façon, si l’écologie est dans tous les programmes, L’Avenir en Commun est le seul à proposer d’inscrire dans la Constitution le principe de la « règle verte », selon laquelle on ne prélève pas davantage à la nature que ce qu’elle est en état de reconstituer.

 

Dans notre programme, l’écologie n’est pas un vain mot : nous expliquons comment nous allons mettre en place la planification écologique pour répondre à ce défi majeur de notre temps. Ainsi, nous lancerons un plan massif de 200 milliards d’euros d’investissements écologiquement et socialement utiles. Nous sommes les seuls à proposer ces investissements indispensables : pour Jadot, on trouve des chiffres variables selon les sources mais toujours inférieurs ; Roussel, lui, propose seulement 140 milliards.

 

Sur les enjeux sociaux également, l’Avenir en Commun est le plus complet et comporte de nombreuses propositions originales. Par exemple la création d’une garantie d’emploi : tout chômeur de longue durée pourra se voir proposer d’être embauché au moins au SMIC revalorisé dans un secteur d’urgence.

 

  • Ces réponses concrètes, nous les appliquerons dès notre arrivée au pouvoir.
  • Nous publierons, dans les semaines à venir, des plans présentant la façon dont nous allons les mettre en place.

 

 

- Notre programme l'Avenir en commun est né en 2016

L'année suivante, plus de 7 millions de Français ont voté pour le voir appliqué[2].

  • Remis sur la table en 2019[3], il a été enrichi du travail parlementaire et de nombreuses contributions citoyennes (Nous avons reçu près de 5 000 contributions libres et 10 000 réponses à des questionnaires joints aux Cahiers de l’Avenir en commun entre janvier et juillet 2021[4]).
  • Comparer notre programme l’Avenir en commun (version de travail de novembre 2020) aux propositions de partis politiques, d’associations, de syndicats, et de collectifs citoyens[5].

 


↪️ Découvrez notre travail programmatique dans cette vidéo.

 

- Le programme « L’Avenir en commun » est davantage qu’un ensemble de mesures concrètes.
Disponible en ligne, il apporte surtout une vision du monde pour le futur. 

 

L'HARMONIE DES ÊTRES HUMAINS ENTRE EUX ET AVEC LA NATURE.

 

 

  • Les livrets de l’Avenir en commun complètent le programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle, disponible en librairie ou en ligne.

 

LES LIVRETS DE L'AVENIR EN COMMUN

 

  • Les plans de l’Avenir en commun complètent le programme de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle, disponible en librairie ou en ligne

 

LES PLANS DE L'AVENIR EN COMMUN

 

Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "
Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "
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7 octobre 2021 4 07 /10 /octobre /2021 10:06
Zemmour/Le Pen : l'extrême droite véritable " roue de secours des puissants "

Sociologie du « zemmourisme ». Radioscopie d’un nouvel électorat national-populiste[1]

 

Depuis plusieurs mois, les médias offrent le tapis rouge à Eric Zemmour et aux thématiques de l'extrême-droite permettant ainsi la diffusion d'une vision ethnique et dangereuse de la France, à l’opposé d’une vision républicaine de la nation. L'objectif est simple : faire diversion et diviser pour mieux protéger les intérêts des puissants. Telle est la fonction de l'extrême-droite et ses thématiques, a fortiori en temps de crise. Et si celle-ci dit se revendiquer « du peuple », elle ne fait en réalité que de le détourner de ses intérêts en imposant ses obsessions racistes dans le débat public. Les propositions de l'extrême-droite dans le domaine économique et social sont en effet claires : la poursuite des politiques néo-libérales.

 

Sources : Le journal de l'insoumission | mis à jour le 10/05/2022

-Ne surtout pas parler du quotidien des gens et de leurs préoccupations.

Alors que le pays traverse une crise écologique, social et démocratique sans précédent, les sujets rabâchés par les médias mainstreams pour diviser la population et faire diversion ne manquent pas. Insécurité, chômage, habillement des femmes, immigration, Islam, laïcité… Nombre de sujets qui pourtant devraient faire l'objet de débats raisonnés, sérieux et argumentés sont ainsi organisés avec cet objectif.

  • En 2009, Nicolas Sarkozy proposait un grand débat nauséabond sur l'identité nationale.
  • En septembre 2013 durant le mouvement des retraites, Manuel Valls installait un débat sur le sort des Roms en France.
  • En 2016, la déchéance de nationalité semait la discorde et occultait le vrai débat de société de l’époque autour de la loi El Khomeri, loi de casse du contrat de travail.
  • Aujourd’hui l’épouvantail Zemmour permet d’éjecter les questions sociale et écologique du débat public.

 

Nous voilà ainsi gavés du fonds de commerce haineux de cet éditorialiste-candidat – pourtant condamné pour provocation à la haine raciale - qui depuis des années assène et vomit sa haine de l'autre, mélangeant tout jusqu'à l'absurde, allant jusqu’à remettre en cause la liberté de choix des prénoms donnés par les parents à leurs enfants.

  • Eric Zemmour n’est autre que l'un des visages de l’extrême droite. Une extrême droite en open bar sur les chaînes de certains oligarques, propriétaires de médias aux agendas politiques certains.

 

- Pourtant, alors que des lits continuent d’être supprimés, le débat ne devrait-il pas porter sur l'état du service public hospitalier ? N’avons-nous pas des leçons à tirer de la crise sanitaire ?
- Alors que la crise environnementale s'intensifie, hausse des températures, multiplication des catastrophes climatiques, sécheresses et inondations de ces derniers mois et ses conséquences, seraient-elles désormais derrière nous ? Le débat ne devrait-il pas porter sur l' urgence écologique ?
- Alors que parents d'élèves et enseignants dénoncent encore et toujours des classes surchargées, que l'on parle d'une baisse globale du niveau scolaire depuis plusieurs années, que la crise du covid et les confinements ont aggravé la situation en impactant largement la scolarité de nos jeunes, le débat - surtout durant la période de rentrée scolaire - ne devrait-il pas porter sur les enjeux de l’Ecole ?
- Alors que les fins de mois deviennent de plus en plus dures pour nombres de nos concitoyennes et concitoyens, n'y aurait-il pas un grand débat à avoir dans ce pays pour mettre fin à la pauvreté ?

 

 

-Surtout ne pas faire le lien entre enrichissement de quelques uns et appauvrissement du plus grand nombre.

Car ces dernières années la pauvreté a explosé.

Rappelons quelques chiffres :

  • entre 11 et 12 millions de pauvres[1bis] ;
  • 27% des français·es contraint·es de restreindre leur alimentation[2] ;
  • 32% qui éprouvent des difficultés à payer leur loyer[3] pour un total de 12,1 millions de personnes touchées par la crise du logement[4]. Se loger, payer les charges locatives et les facture d'eau ou d'énergie prend d'ailleurs de plus en plus de place dans le budget des français. Il faut dire que depuis l'ouverture à la concurrence, le prix du gaz a augmenté de 80%, celui de l’électricité de 60 %.
  • Et en même temps, durant les 4 premières années du quinquennat d' Emmanuel Macron, la fortune des 500 familles les plus riches de France a augmenté de 75% (+430 milliards). Leurs fortunes culminent ainsi à plus de 1000 milliards d'euros.
  • Et alors que près d'un français sur deux a subi une perte de revenu durant la crise sanitaire selon le baromètre annuel du secours populaire, 51 milliards d'euros ont eux été distribués aux actionnaires du CAC 40[5] cette année. Et ce, alors même que toutes ces entreprises ont bénéficié d'aide publique...

Comme quoi, l'argent pour répondre aux défis sociaux, écologiques et sociétaux existe bel est bien. Encore faut-il avoir la réelle volonté politique de le mobiliser là où il pourrait être réellement utile socialement. Marine Le Pen et Eric Zemmour, tout comme Emmanuel Macron, s'y refusent.




 -Avec Le Pen ou Zemmour, les intérêts des puissants restent préservés 

Dans les propos ou propositions tenus par l'extrême-droite, vous ne trouverez aucune mesure pour mieux repartir les richesses ou qui touche au porte-feuille des plus riches.

 

✍️ Du coté de Marine Le Pen,..

la question sociale intéresse peu. Sur le site du RN, si l'on retrouve bien des publications thématiques sur l'immigration, la police, l'insécurité ou l'islamisme, aucune n'a été réalisée sur les questions sociales. Dans son projet de 2017 – qui n'a toujours pas été mis à jour – rien non plus sur l'augmentation du SMIC, ni sur une réforme fiscale visant à redistribuer les richesses par des hausses d’impôts sur les plus riches. La pauvreté, la précarité, les inégalités n'y sont pas non plus évoquées.

 

A contrario, dans une tribune libre réalisée dans le journal très libéral l'Opinion (propriété de Bernard Arnault), Marine Le Pen cherchait a rassurer les profiteurs du système, en indiquant que la dette devra être remboursée “ contre vents et marées ”. Par des coupes dans les services publics ou des hausses d'impôts ? Aucune précision, mais voilà qui devrait rassurer les financiers.

 

Dans un numéro spécial de Fakir « Marine Le Pen, l'autre candidate des riches[6] » téléchargeable gratuitement, François Ruffin pointait les convergences de la candidate d'extrême droite avec la macronie - leur silence commun sur le versement des dividendes durant la crise sanitaire, les similitudes sur les questions liées à la jeunesse (avec des mesures ne favorisant que les jeunes issus de milieux aisés) - et la disparition dans le projet de Marine Le Pen du peu de mesures qui pouvaient toucher les intérêts des puissants tel que « l’élargissement de l'assiette des retraites au revenus du capital » ou « la défense du petit commerce sur la grande distribution ».

 

✍️ Du côté d'Eric Zemmour...,

si celui-ci n'a pas encore de programme à proposer à moins de 7 mois de l'élection présidentielle, les quelques fois où il a évoqué d'autres thématiques que ses obsessions racistes, c'était pour développer une pensée antisociale. Nous avons pu constater lors de la confrontation face à Jean-Luc Mélenchon[7], que ce dernier adoptait le même vocabulaire que les néo-libéraux, lorsqu'il parle de « charges sociales » plutôt que de cotisations ou d' « Etat providence devenu obèse». Mais intérrogé sur LCI, le lundi 27 septembre, le polémiste-candidat va plus loin et propose les mêmes recettes libérales inefficaces et injustes qui enrichissent quelques uns et appauvrissent le plus grand nombre.

 

Ainsi quant il défend le remboursement de la dette[8], qu'il se dit favorable au rapport de l'âge légal de la retraite jusqu'à 64 ans[9], qu'il argumente en faveur d'une baisse généralisée des impôts aux entreprises sans contreparties, lorsqu'il entend réduire les dépenses sociales ou lorsqu'il regrette les augmentations du SMIC, il reprend les mêmes raisonnements que les libéraux les plus extrêmes et annonce une nouvelle cure d'austérité.

 

Dans un article du mois d'août[10], la cellule “ éco ” d’Eric Zemmour, par la voix de Philippe Izraelewicz – entrepreneur parisien, ancien élu-LR et membres des amis d'Eric Zemmour – celui-ci défend la « baisse des impôts de production dans des proportions beaucoup plus importantes que ce qu’a fait le gouvernement d’Emmanuel Macron ». D'autres pistes sont évoquées tel que « l'exonération des donations d’entreprises aux descendants afin de favoriser le ruissellement » ou « la remise en cause des 35 heures » qui ne seraient pas « un tabou » car « si la France veut retrouver son aura et rivaliser avec les plus grandes puissances mondiales, des sacrifices seront nécessaires. » Rien que ça !

 

Par ailleurs, à l'internationale, les deux leaders d'extrêmes droite assument des proximités idéologiques avec des chefs d’État ultra-conservateurs eux-aussi adeptes des politiques néolibérales.

 

Parmi ces leaders, on retrouve notamment Victor Orban, qui en Hongrie remet en cause le droit du travail, sabre dans les politiques sociales, les pensions et allocations, les services publics tout en réduisant les impôts pour les plus riches. L'un des exemples le plus criant de cette politique étant la loi de 2019 dénoncée comme un « droit à l'esclavage », qui permet aux employeurs d'imposer aux salariés jusqu' à 400 heures supplémentaires chaque année avec un délai de paiement pouvant aller jusqu'à 3 ans de ces heures travaillées. Comme un symbole, la Hongrie est d'ailleurs la première destination internationale effectuée par Eric Zemmour, et Marine Le Pen a également annoncé s'y rendre dans les prochaines semaines.

 

A 7 mois d’une échéance cruciale pour notre pays, il est donc temps de rallumer la lumière, de dénoncer l'extrême droite pour ce qu’elle est réellement, une officine raciste et réactionnaire au service des intérêts des puissants. Il est également temps que nous débattions des réelles préoccupations des gens, celles du quotidien, celles de l'avenir, de l’urgence sociale, écologique et démocratique. Tel est l'un des objectifs que se donne le Journal de l'Insoumission.

 

 

Cartographie de l’extrême droite française [mise à jour janvier 2022]

 

-Face à la menace d’extrême-droite, entretien avec Thomas Portes

Les agressions et les violences d’extrême-droite explosent dans le pays. L’extrême-droite s’entraîne à tirer sur des caricatures de juifs, de noirs, de musulmans. L’extrême-droite menace de mort un candidat à la présidentielle, une députée, des journalistes, des syndicalistes. L’extrême-droite dessine une cible sur la tête d’Anne Frank. L’extrême-droite fournit des tutos expliquant comment se procurer des armes.

 

Et l’extrême-droite passe à l’action : agression de la manifestation #NousToutes à Paris à coup de ceintures et de poteaux métalliques, passage à tabac ultra violent des militants pacifiques de SOS Racisme au meeting d’Éric Zemmour ce dimanche 5 décembre 2021, etc... (pour accéder à l'intégralité du texte, cliquer ICI)

 

On ne peut pas finir sans parler des liens entre la bourgeoisie et l’extrême droite : plutôt Hitler que les front populaire dans les années 30, aujourd’hui plutôt Le Pen que Mélenchon, illustré par Raphaël Einthoven. L’extrême droite n’est pas une menace pour le capital. Le Pen c’est : refus d’augmenter les salaires, retraite à 64 ans, remboursement de la dette et cures d’austérités sanglantes. Zemmour non plus : Vincent Bolloré, il est allé rassurer les patrons, retraite à 64 ans.

 

  • La meilleure riposte antifasciste en 2022, c’est voter Jean-Luc Mélenchon ?

 

 

-Et en conclusion...

 

Zemmour/Le Pen : l'extrême droite véritable " roue de secours des puissants "

Notes :

[1] Sociologie du « zemmourisme ». Radioscopie d’un nouvel électorat national-populiste

[1bis] Selon le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE)

[2] Sondage Ipsos - Secours Populaire

[3] Sondage Ipsos - Secours Populaire

[4] Selon la fondation Abbé Pierre

[5] L’Observatoire des Multinationales mesure une hausse de 22% de dividendes versées par les entreprises du CAC40 à leurs actionnaires ; en 2021, ce seront 51 milliards d'euros qui leur seront versés, là où « seulement » 36 milliards leur avaient été versés en 2020

[6Nuuméro spécial de Fakir « Marine Le Pen, l'autre candidate des riches »

[7] Débat Mélenchon VS Zemmour

[8]  « Il faut rembourser la dette, sinon on nous prêtera plus jamais. La parole de la France mérite d'être toujours respectée. » Éric Zemmour

[9] Éric Zemmour est " favorable au report de l'âge légal de la #retraite... Je pense à 64 ans en 2030, progressivement "

[10] Présidentielle : mais que pense Eric Zemmour en économie ?

 

Pour en savoir plus :

- Les néofascistes aspirent à gérer le capitalisme, nullement à rompre avec lui : entretien avec Ugo Palheta

La stratégie du RN et le pion Zemmour sur l’échiquier de l’incertitude.

Éric Zemmour est-il en train de supplanter le Rassemblement national et sa cheffe de file Marine Le Pen à l’extrême droite ? Sur quelles bases ? Mais surtout : comment l’affronter ?

- Carte des agressions de l’extrême-droite en France en 2021

- CONTRE-POUVOIR : « Zemmour, symptôme du raidissement des dominants » par Alphée Roche-Noël

- De Renan à Zemmour : les imposteurs de la République

- Frédérique Matonti : « La pensée réactionnaire est le produit d’une panique morale »

- Les vilains fachos présents à la soirée de lancement de campagne d’Éric Zemmour

- ZEMMOUR : OUTSIDER OU HOMME DU SYSTÈME ?

- « Zemmour, le Pen, ça ne sera jamais la France » : Mélenchon en défenseur de la République à la Défense

- Zemmour, Le Pen et l’antifascisme par Ugo Palheta

- Mieux la connaitre pour mieux la combattre : Cartographie de l’extrême droite française [mise à jour janvier 2022]

COMPRENDRE LA POUSSÉE DE L’EXTRÊME DROITE DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS

- Zeev Sternhell : " Le fascisme n'est pas sorti des tranchées de 1914, il appartient à l'histoire européenne "

- Cartographie des groupuscules d’extrême-droite en France : tendances, bastions et modes d’actions

- Extrême-droite : qui se cache derrière Marine Le Pen et Éric Zemmour ?

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1 août 2021 7 01 /08 /août /2021 09:30
L'intégrale des coulisses de la campagne de #Mélenchon2022

En 17 épisodes à la date du 9 avril 2022 : " 2022 : Nos pas ouvrent le chemin " raconté dans une série documentaire... pensée pour qu'ils sortent au fur et à mesure de la campagne présidentielle[1]

 

Une élection présidentielle, c’est remettre l’ouvrage sur le métier. 
Qui, mieux que Jean-Luc Mélenchon pouvait nous ouvrir les portes sur les coulisses de son engagement tant personnel que politique ? Personne.

Ainsi, avec la série « 2022 : Nos pas ouvrent le chemin », nous vous proposons d’entrer dans les coulisses de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, avec des images inédites. Vous y découvrirez, épisode après épisode, toute une partie du travail collectif réalisé pour faire vivre cette campagne et remporter la victoire en 2022.

« Ce documentaire c’est notre plus belle manière de militer, montrer que les insoumis sont des militants qui veulent changer le monde ». Un pari sacrément réussi.

 

 

Sources : Jean-Luc Melenchon | Mis à jour le 09/04/2022

- Ce 1er épisode est consacré à son entrée en campagne, le 8 novembre 2020.

  • Pourquoi avoir choisi ce moment ?
  • Comment la pandémie du Covid-19 a impacté les décisions prises autour de cette campagne ?
  • Quel est le processus de mise à jour du programme « L’Avenir en commun » ?
  • Pourquoi construire cette campagne autour d’un site internet permettant de recueillir des parrainages citoyens ?
  • D’où vient l’idée d’affiches décalées avec des couleurs vives ?
  • C’est à toutes ces questions que cet épisode se propose notamment de répondre.

 

- Ce 2ième épisode est consacré au mois de décembre 2020.

Il revient sur le contexte politique expliquant les raisons de l’engouement autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, mais aussi sur le déplacement sur l’île de la Réunion à l’occasion du 20 décembre, date anniversaire de l’abolition de l’esclavage sur l’île.

 

Cet épisode revient aussi sur le groupe parlementaire, grande spécificité de cette campagne et sur les prochaines étapes de la campagne présidentielle.

 

 

- Ce 3ième épisode est consacré aux mois de janvier et de février 2021.
Il revient sur l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi sur le séparatisme attaquant la laïcité et la loi de 1905 et la lutte des députés insoumis pour sauvegarder la séparation des églises et de l'État. 

 

Cet épisode montre les coulisses de la préparation d'un discours de Jean-Luc Mélenchon à la tribune de l'Assemblée nationale et les coulisses du premier Forum Thématique consacré aux questions de démocratie et de libertés.

 

Enfin, ce troisième épisode offre des images inédites de la préparation et de l'émission Balance Ton Post de Cyril Hanouna à laquelle Jean-Luc Mélenchon a participé, et explique les raisons de sa participation.

 

 

- Ce 4ième épisode est consacré aux mois mars et d’avril 2021

Il revient sur l’examen à l’Assemblée nationale de la " loi Climat ", sur la votation citoyenne organisée par Mathilde Panot et les insoumis pour placer la question de l’eau au centre de la campagne présidentielle et sur le déplacement de Jean-Luc Mélenchon en Bolivie.

 

Dans cet épisode, vous retrouverez aussi des images inédites des coulisses du meeting en réalité augmentée sur l’eau et de déplacements à Marseille et au bord de la Durance. 

 

Vous pouvez y découvrir les témoignages de Loïc Prud’homme, député, et de Mathilde Panot, vice-présidente du groupe parlementaire de La France insoumise..

 

- Ce 5ième épisode est consacré aux mois de mai et de juin 2021

Il revient sur la séquence programmatique liée aux questions sociales mais aussi sur le sursaut de l'extrême-droite entamé par un tribune de militaires factieux et poursuivi par les menaces d'un YouTuber d'extrême-droite vis à vis des insoumis. Dans cet épisode, vous retrouverez aussi des images inédites des coulisses du meeting d'Aubin et des déplacements de Jean-Luc Mélenchon en soutien aux salariés d'entreprises en lutte.

 

- Ce 6ième épisode est consacré aux mois de juillet et d'août 2021

Il revient sur le déplacement de Jean-Luc Mélenchon et d'une délégation insoumise au Burkina Faso. Là-bas, Jean-Luc Mélenchon a tenu une conférence sur la francophonie et a rencontré le Président du pays pour aborder la question de la sécurité au Sahel, puis que la sœur de Thomas Sankara pour discuter autonomie alimentaire. Dans cet épisode, vous retrouverez aussi des images inédites des coulisses du meeting de Château-Arnoux-Saint-Auban et des AMFiS, ainsi que d'autres déplacement de Jean-Luc Mélenchon.

 

- Ce 7ième épisode est consacré aux mois de septembre et d'octobre 2021

Il s'ouvre sur le retour des AMFiS et la montée en puissance médiatique d'Eric Zemmour. On suit Jean-Luc Mélenchon en déplacement en soutien aux salariés en grève de Transdev puis en conférence en Belgique avec Raoul Hedebouw du PTB sur la montée de l'autoritarisme en Europe.

 

Ensuite, l'épisode revient sur le débat entre Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour, avec les coulisses de la préparation. Enfin, l'épisode aborde la Convention de l'Union Populaire qui s'est tenue à Reims les 16 et 17 octobre.

 

- Ce 8ième épisode est consacré aux mois d'octobre et novembre 2021

Il s'ouvre sur le déplacement de Jean-Luc Mélenchon en Guyane où il y a rencontré Gabriel Serville, président de l'Assemblée de Guyane, puis les élèves du lycée Bertène Juminer. Il visite ensuite le Centre Spatial Guyannais et assiste au décollage d'Ariane 5. De retour en métropole, l'épisode revient sur les coulisses du premier #AlloMélenchon, puis nous suivons Jean-Luc Mélenchon à la rencontre d'habitants vivants dans la précarité énergétique. Enfin, l'épisode se termine sur le meeting de lancement du Parlement Populaire, le 5 décembre, à la Défense.

 

- Ce 9ième épisode est consacré au déplacement de Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot et Manuel Bompard à la Guadeloupe et à la Martinique en décembre 2021

Il s'ouvre sur l'arrivée de Jean-Luc Mélenchon à Pointe-à-Pitre où il s'est rendu au CHU pour rencontrer des soignants en lutte contre l'obligation vaccinale. Avec la délégation insoumise, il se rend ensuite à une réunion avec des habitants pour échanger sur les difficultés d''accès à l'eau potable. Jean-Luc Mélenchon donne ensuite un meeting au Gosier, et échange avec des journalistes. Pour la fin de son déplacement à la Guadeloupe, le candidat à l'élection présidentielle se rend à Petit Canal sur les Marches aux Esclaves pour rendre hommage aux victimes de l'esclavage et rappeler la leçon de l'esclavage qui est la victoire de la liberté, de la créolisation et de l'égalité.

 

Arrivé à la Martinique, Jean-Luc Mélenchon visite un moulin hydroélectrique à Gros-Morne pour étudier son fonctionnement. Puis nous le suivons dans le quartier populaire de Volga Plage à la rencontre des habitants. Enfin, l'épisode se termine par un hommage à Aimé Césaire.

 

- Ce 10ième épisode est principalement consacré aux préparatifs du meeting immersif de Nantes, mais il montre aussi d’autres moments forts du mois de janvier.
Il s'ouvre sur la bataille à l’Assemblée nationale contre le pass vaccinal, puis aborde la niche parlementaire de la France insoumise.

 

On suit ensuite Jean-Luc Mélenchon qui discute avec deux jeunes étudiants après une manifestation des personnels de l’Éducation nationale. Puis le candidat à l’élection présidentielle va voir la première éolienne flottante de France avant de visiter le musée de l’imprimerie de Nantes.

 

Enfin, l'épisode revient sur le meeting immersif de Nantes, avec les 24 dernières heures de préparation.

 

- Ce 11ième épisode est principalement consacré aux coulisses de l'émission “Élysée 2022” sur France 2, mais il montre aussi d’autres moments forts du mois de janvier et de février

Il s'ouvre sur l’émission de Cyril Hanouna “Face à Baba” sur C8, puis aborde le déplacement et le meeting de Bordeaux. Ensuite, nous suivons Jean-Luc Mélenchon rencontrant la Fondation Abbé Pierre lors de la présentation de leur rapport annuel sur le mal-logement. Puis le candidat à l’élection présidentielle va à la rencontre d'étudiants à Tours afin de discuter de leurs situations.

 

Nous découvrons ensuite les coulisses de “Élysée 2022” avec un happening surprise de Jean-Luc Mélenchon. Enfin, l'épisode revient sur la préparation du meeting de Montpellier.

 

 

- Ce 12ième épisode revient sur le déplacement de Jean-Luc Mélenchon à Digne-les-Bains pour sa participation à l'émission La France dans les yeux, sur BFM TV

Après l'émission il s'est rendu à Éourres puis à rencontré des maires de communes rurales pour amener le thème de la ruralité dans la campagne présidentielle. Ensuite, Jean-Luc Mélenchon s'est rendu au Parlement de l'Union populaire pour un échange avec ses membres.

 

- Ce 13ième épisode revient sur le déplacement de Jean-Luc Mélenchon à la Réunion, bouleversé par le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie

Il montre comment le candidat a répondu à cet évènement tragique sur le fond, tout en poursuivant sa campagne présidentielle, notamment en abordant, à La Réunion, la question de l’agriculture. L’épisode traite également de la préparation du meeting pour la paix qui a eu lieu à Lyon quelques jours plus tard et a réuni plus de 15 000 personnes.

 

- Ce 14ième épisode revient sur la préparation de l'émission de chiffrage de « L’Avenir en commun », le programme de Jean-Luc Mélenchon.

Puis, on suit les derniers instants en loge avec le candidat avant son passage dans l'émission « La France face à la guerre ».

 

L'épisode traite également d'une réunion de campagne animée par Manuel Bompard, le directeur de campagne, et d'une rencontre inopinée entre Jean-Luc Mélenchon et des enfants à la sortie de sa rencontre avec l'Association des Maires de France.

 

- Ce 15ième épisode revient sur les meetings du 20 mars à Paris et du 27 mars à Marseille

L’épisode s’ouvre sur une réunion du Parlement de l’Union Populaire où Jean-Luc Mélenchon est intervenu pour faire un bilan d’étape de la campagne présidentielle.

 

On assiste ensuite à la préparation de la place de la République, à Paris, la nuit précédant la marche et le meeting pour la 6e République.

 

Puis on suit le candidat de l’Union Populaire lors de cet évènement. Au lendemain du 20 mars, Manuel Bompard anime une réunion  avec l’équipe de campagne.

 

Puis, on suit Jean-Luc Mélenchon en coulisse avant ses interventions au JT de 20 heures de TF1 et au 19h45 de M6 où il parle notamment de l’importance du meeting politique dans une campagne électorale. L’épisode se termine sur le meeting de Marseille.

 

- Ce 16ième épisode revient sur le meeting de Toulouse du 3 avril 2022.

L’épisode s’ouvre sur la préparation par le secrétariat général de campagne des 84 réunions publiques qui auront lieu les 6 et 7 avril.

 

Puis, Jean-Luc Mélenchon fait un point avec l'équipe de campagne pour un bilan avant le sprint final. Ensuite, Jean-Luc Mélenchon se rend au Couvent des Bernardins, à Paris, pour rencontrer les différentes professions qui s'activent sur le chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

 

Enfin, on suit le candidat de l'Union Populaire dans les derniers instants de préparation de son discours au meeting de Toulouse, avant son passage sur scène.

 

- Ce 17ième épisode revient sur le multi-meeting en hologrammes du 5 avril 2022.

L’épisode s’ouvre sur la préparation du meeting avec les derniers tests techniques.

Puis, Jean-Luc Mélenchon fait un point avec une partie de l'équipe après le meeting.

 

Ensuite, le candidat de l'Union Populaire prépare son passage au JT de 20h de TF1, avant de tourner une FAQ diffusée sur sa chaîne YouTube.

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1 juillet 2021 4 01 /07 /juillet /2021 12:57
Jean-Luc Melenchon  : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !
Jean-Luc Melenchon  : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !
Jean-Luc Melenchon  : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !
Jean-Luc Melenchon  : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !
  • L’union populaire est une stratégie globale[4] , basée sur une énergie de rassemblement  : les électeurs vont choisir un programme, une sincérité, une crédibilité... C’est le cap de la campagne que nous engageons ... éclairage sur ce qu’est l’Union Populaire[3] ;
  • « Si les quartiers populaires votent, nous serons au second tour[2] »

 

 

" ...Au demeurant, les élections régionales et cantonales ont montré à la fois que les partisans affichés de l’union n’en voulaient pas, même aux conditions les plus avantageuses pour eux.

Par exemple quand nous avons proposé pour les six dernières listes à constituer aux régionales cinq têtes de liste à EELV contre une pour les insoumis. La réponse fut vindicative et insultante. Et dans la foulée EELV décidait de nous exclure de la liste de résistance en PACA. On connait l’immense succès de cette manœuvre.

EELV est évoqué ici car c’est le groupe politique qui a le plus berné les médias sur ses intentions « unitaires ». Mais l’observation s’étend a tout le champ de la gauche traditionnelle. Nulle part, quelle que soit la formule et la combinaison, l’union n’a été possible sauf dans les Hauts-de-France. Là, l’union s’est faite à notre initiative. Mais la dynamique n’a pas été au rendez-vous. Il faut dire que le militantisme EELV non plus.

Il est donc raisonnable de ne plus consacrer une minute à une illusion aussi morbide que cette prétendue « union de la gauche...[1] ».

 

Sources : Jean-Luc Melenchon | mis à jour le 19/12/2021

- Ouf ! L’insupportable suspens prend fin
On n’avait plus d’ongle à ronger, plus de cheveux à s’arracher, et plus de mains à se tordre d’angoisse. Ce matin trente juin, Éric Piolle annonçait sa candidature à l’élection présidentielle. Ce soir ce fut Yannick Jadot. Avant cela, David Cormand, influent ancien secrétaire national des Verts avait asséné : « une candidature commune d’EELV et du PS n’aurait pas de sens ». Avant-hier Olivier Faure avait non seulement répété qu’il y aura une candidature du PS mais qu’elle seule serait en « état-de-rassembler-bla bla bla ». Le contraire de ce avec quoi il avait réussi à berner pendant des mois (presque) tout le petit monde des commentateurs et autres choristes de l’unité à tout prix. Le contraire des réunions « pour la candidature commune » convoquées par Jadot lui-même et stoppées sans crier gare et sans question à ce sujet de qui que ce soit. Et puis, Anne Hidalgo vient de reprendre à zéro sa campagne de lancement : elle « réfléchit », « prépare un groupe pour un projet », réunit des soutiens de notables. Après avoir dit qu'on verrait bien en février prochain...

 

Ainsi se confirme en fait ce que tout le monde savait depuis des mois et des mois : il y aura une ou plusieurs candidatures issues du pôle écolo, dans et hors la primaire de ce parti. Et il y aura au moins une candidature du PS. Tout le monde le savait. Tout le petit monde ! Mais le feuilleton de cette comédie devait avoir lieu. Chacun joua de gré ou de force le rôle que lui assignait la petite galaxie du commentaire pllitique pourtant bien au courant de la situation réelle.


Pour ma part c’est en le sachant que j’ai pris ma propre décision d’être candidat en novembre dernier. Je ne m’en suis jamais caché. On me demanda seulement doctement si ce n’était pas « trop tôt », question de fond, on le sait bien !! Quand leur demandera-t-on si ce n'est pas, trop tard de se déclarer candidat seulement huit mois avant l'élection, sans programme et sans équipe ?

 


- Puis je fus rendu responsable de la « division »

Enfin commença la petite musique selon laquelle je serais « le problème à gauche » dont il faudrait « se débarrasser » selon les mots délicats de l’ancienne bras droit de Julien Dray devenue depuis l’égérie du club islamophobe, le « Printemps Républicain ».

  • Alors mesdames, messieurs, le problème c’est toujours moi ?
  • Pas les 3 ou quatre autres candidatures dans chaque famille et qui s’annoncent en concurrence assumées dans votre merveilleux espace fraternel de la gauche traditionnelle ?
  • Moi... et pas votre sectarisme venimeux qui vous a fait exclure tous ceux que vous pouviez aux deux tours des élections régionales ?

 


- Le problème ? Oui il y a en a un pour vous quand il s’agit de moi !

C’est que je cote deux fois plus que chacune de vos candidatures dans les sondages, même quand on m’inflige une abstention différentielle de trois ou quatre points de plus qu’à vous sans le dire ! Problème parce que l’annonce de Jadot provoque 14 retweets en tout et pour tout une demi-heure après son annonce de candidature sur TF1 quand j’avais provoqué 30 000 signatures de parrainage dans le même délai ! Je ne me vante pas : je sais bien que je suis encore loin du compte pour franchir la barre d’accès au deuxième tour.

  • Mais pourquoi refuser de m’aider ?
  • Pourquoi relayer la moindre infamie possible contre moi ?
  • Il y a un problème parce que j’ai un programme clair et charpenté dans le détail que tout le monde peut connaître. Et il a encore donné lieu déjà à quatre numéros d’une revue vendue à dix mille exemplaires de moyenne chacun depuis janvier. Et vous ?
  • Un problème parce que je dispose avec 23 parlementaires aguerris, connus de millions de Français de quoi faire un gouvernement en état de fonctionner. Et vous ?

 


- Le problème le voici : pourquoi avez-vous un problème avec moi ?

  • Mon rejet des manifs de flics factieux auxquelles vous avez participé ?
  • L’islamo-gauchisme dont Darmanin et Vidal m’accusent ?
  • Le complotisme dont m’accuse le CRIF et le Printemps Républicain ?
  • Êtes-vous devenus seulement le miroir des modes du bashing permanent qui tient lieu désormais d’info en continu à mon sujet ?
  • Avez-vous vu ces cent vingt mille tweeteurs exprimer à visage découvert leur lassitude d’être traités « d’ennemis de la République » et affichant leur soutien aux insoumis ?
  • Comprenez-vous le sens d’une telle vague sans précédent ?
  • Celle de la dignité de nos choix et de notre indignation d’être traités de cette façon odieuse ?

 


- Alors je fais un pari. Je vous crois.

Je crois que vous avez en tête mieux que vous même ou vos logos. Je crois que vous acceptez d’assumer que nos programmes ne sont pas les mêmes. Je ne parlerai pas pour vous. je m’en tiens à nous. Nous sommes le mouvement de la rupture avec les règles du jeu de ce monde qui épuise les êtres humains et la nature. La rupture ! Et vous ?

 

Puisque l’union de la gauche n’existera pas parce que les programmes sont faiblement compatibles et que nous le savons tous depuis des mois, tournons la page dans la dignité d’un divorce par consentement mutuel ! Sans casser la vaisselle ni accabler nos voisins de nos éclats de voix. À mes yeux, aujourd’hui le temps n’est plus celui de « l’union de la gauche » de François Mitterrand et Georges Marchais, l’un et l’autre d’heureuse mémoire pour maints d’entre nous. Mais désormais si loin de toute actualité, si pleine de piques, d’hypocrisie et de haines recuites depuis les mystifications de « l’ennemi de la finance » avec qui vous avez gouverné !

 

 

- Pour les Insoumis, pour moi, l’heure est à l’union populaire.

C’est à dire au rassemblement majoritaire du peuple. Comment ?

Avec le programme qui rend possible cette union et donc cette majorité. Faisons confiance à l'intelligence que nous sollicitons chacun de notre côté. Les électeurs vont choisir un programme, une sincérité, une crédibilité. C’est le cap de la campagne que nous engageons.

 

--------------------------

 

- Qu'est ce que l'Union Populaire ? - #AMFIS2021

Jean-Luc Melenchon  : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !

Notes :

[1Jean-Luc Melenchon : Évaluer le tableau politique de 2022 (II)

[2] « Si les quartiers populaires votent, nous serons au second tour » – Interview dans « Le Dauphiné »

[3Éclairage sur ce qu’est l’Union Populaire

[4] Jean-Luc Mélenchon : " L’union populaire : une stratégie globale "

 

Pour en savoir plus :

- Jean-Luc Mélenchon : « Je lance un appel à la création d’une fédération populaire »

A méditer : “ Union des gôches ”: Mélenchon est relou..

- Certains me disent : la France insoumise, oui, mais Mélenchon, non !

- ENTRETIEN. Jean-Luc Mélenchon : « Les campagnes politiques sont de plus en plus sales »

- Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »

- Mélenchon annonce une stratégie « d’union populaire » autour de mesures plébiscitées par les Français

On ne peut plus d'actualité. En 2017 : JLM " Avec la force du peuple, tout est possible ! "

- A méditer : Mélenchon : casse bonbons ?

- UNION POPULAIRE : MÉLENCHON VEUT FÉDÉRER LE PEUPLE

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- Tableau politique de 2022

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19 juin 2021 6 19 /06 /juin /2021 13:05
Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »
Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »
Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »
Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »
Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »

La révolution citoyenne...

Jean-Luc Melenchon en 2017 : " Avec la force du peuple, tout est possible ![5] "

« J’invite mes camarades d’extrême gauche à briser le mur qu’ils ont eux-mêmes construit. Le drapeau national n’est pas synonyme de nationalisme chauvin.[6] »

 

Jean-Luc Mélenchon a été invité par la revue Tlatelolco à écrire un texte de haute volée sur la notion de "puissance" comme objectif politique pour le peuple, quand elle s'applique à sa volonté d'agir pour le bien commun, pour sa souveraineté, pour sa liberté. Tlatelolco est une nouvelle revue de pensée critique latino-américaine qui rassemble quelques personnalités intellectuelles de la région pour repenser la démocratie en Amérique latine. Elle est dirigée par John M. Ackermann, professeur à l'Université nationale autonome du Mexique, né américain, naturalisé mexicain.


Sources : Jean-Luc Melenchon | mis à jour le 16/09/2021
- « Qu’est-ce que la puissance ?

La capacité de faire et, le cas échéant, de faire sans qu’une entrave puisse l’empêcher. La puissance est en ce sens un état de la souveraineté du peuple. Elle en est l’attribut autant que le moyen. Il n’est de souveraineté accomplie que dans la puissance sans entrave. Et il n’est de souveraineté qui ne soit un acte de puissance sur l’ordre des choses au sein duquel elle prend place. Ces principes ne sont pas si abstraits qu’il y parait. Ils proclament ce que l’expérience montre : la souveraineté du peuple est affaire de rapport de force. Elle n’est jamais octroyée, elle n’est jamais concédée. Les puissants ne s’y résignent jamais. Sans cesse recommencée, la lutte pour la souveraineté du peuple consiste à en conquérir puis à en maintenir la puissance. C’est d’ailleurs l’objet initial de la Révolution citoyenne dont je me réclame[1]. Elle ne triomphe qu’en acquérant les moyens de puissance du peuple qui lui permet de vaincre les entraves qui le retiennent hors du pouvoir sur son histoire. 

 

Si nous somme victorieux dans les urnes en 2022, on pourrait qualifier la ligne de conduite de notre gouvernement comme un programme de souveraineté élargie. Il travaillerait en effet à élargir le pouvoir du peuple aux domaines dont il est actuellement exclu et à lever partout les dominations le limitant. Je le répète : la souveraineté populaire désigne ici la capacité du peuple à disposer librement de tout ce qui concerne sa vie collective. 

 

 

- Capacité d’agir
À la volonté populaire, il faut donc faire correspondre les moyens de la réaliser. Ceux qui, comme moi, ont observé, pour apprendre d’eux, les gouvernements de la vague démocratique en Amérique latine savent que le déficit de puissance fut le principal obstacle à surmonter. 

 

Entrons donc à présent dans les aspects concrets que nos conceptions impliquent. Affirmons que les meilleurs programmes sont condamnés à rester une liste de vœux pieux sans les capacités disponibles pour le réaliser. Ces capacités sont la disponibilité populaire, le caractère collectif de la prise de décision, le niveau d’éducation et de qualification, le capital industriel accumulé, la qualité des services publics, la solidité de l’Etat, ses capacités de financement ou la sûreté du territoire. Il est impossible de faire l’impasse sur ces éléments. Combien de gouvernements de transformation sociale dans des pays que des impérialismes avaient maintenu dans une forme de sous-développement ont dû composer parce qu’ils trébuchaient face à la difficulté de réunir les moyens de réalisation d’une décision ? 

 

La France est dans une situation bien différente. Nous sommes la 6ème puissance économique du monde. Notre niveau d’éducation est très élevé. Les ouvriers, les techniciens, les ingénieurs français disposent de qualifications de pointe issues d’une extraordinaire accumulation de travail humain. L’Etat est ancien et bien établi. Il sait lever l’impôt et faire respecter la loi. Son armature et son maillage géographique permettent d’envisager bien des politiques de lutte contre la pauvreté ou de relocalisation des activités économiques et agricole. Cependant, nous devons avoir conscience aussi du recul de la puissance française. Elle est démantelée brique par brique par le néolibéralisme depuis au moins 20 ans :

  • Saccage des services publics ;
  • libre-échange ;
  • désindustrialisation et mise en concurrence des entreprises nationales ont sérieusement entamé dans bien des domaines nos capacités.

Cette impuissance croissante s’est cristallisée dans le krach sanitaire. Pour lutter contre l’épidémie, le pouvoir a eu recours à des solutions archaïques reposant sur des privations de libertés. La première raison d’une telle débâcle réside dans les politiques de réduction de budget dont l’hôpital public a souffert pendant des années.

 

Pendant cette crise, nous avons aussi découvert que nous dépendions désormais d’importations principalement asiatiques pour 80% de nos médicaments. Nous avons mis des semaines et des semaines avant d’avoir assez de masques car notre industrie textile a en partie disparue au fil des délocalisations et parce que le gouvernement libéral refaisait les réquisitions de ce qui en reste. La liste pourrait continuer encore longuement. Si nous arrivons aux commandes, il nous faudra bien assumer de reconstruire une certaine puissance en matière sanitaire par le pôle public du médicament, la fin du libre-échange sur des produits essentiels, les investissements massifs dans l’hôpital. Sans cela, aucun de nos objectifs de santé publique ne sera possible. 

 

 

- Puissance industrielle et bifurcation écologique 
Les parlementaires insoumis ont synthétisé toutes ces demandes dans la revendication centrale d’un retour à la planification [2]. L’échec du système de la main invisible et de l’équilibre spontané à partir du seul signal prix, est criant. Il a abouti à la destruction des forces productives et à l’impuissance à répondre aux besoins sociaux. La planification ambitionne de faire revenir les champs de la production, de l’échange et de la consommation dans le giron démocratique. Elle confie à la délibération la coordination entre les forces concourant à la production et à la distribution et l’anticipation sur le futur en fonction d’objectifs donnés. Elle peut se concevoir comme une appropriation collective du temps.

 

La planification est donc l’instrument naturel de la bifurcation écologique puisqu’elle s’occupe précisément de la viabilité de l’avenir. Mais elle n’est rien si elle ne peut s’appuyer sur une industrie forte, des infrastructures et des qualifications. Autant d’éléments qui font notre puissance ou notre impuissance. Ainsi, dans les grands chantiers à mettre place, il y a par exemple celui de l’eau. Le changement climatique modifie et dérègle le cycle de l’eau. Mais il est consubstantiel à l’existence même des sociétés humaines. Il doit donc concentrer toute notre attention. L’une des tâches consiste par exemple à rénover en profondeur notre réseau de canalisations. Il laisse s’échapper un litre sur cinq actuellement. Mais bien sûr, pour pouvoir remplacer les tuyaux, il faut avant cela les fabriquer.

 

Nous avons en France l’une des meilleures usines du monde pour cela, à Pont-à-Mousson. L’industriel qui la possède cherche à la vendre. Des chinois et un fond de pension américain sont sur les rangs. Est-ce du nationalisme de refuser ce passage sous contrôle étranger, prélude à la délocalisation ? Non, car la conservation de cette puissance industrielle est le préalable à la planification écologique. Tout comme la vente de la branche énergie d’Alstom à l’américain General Electric fut une catastrophe non seulement du point de vue du capitalisme français mais surtout de celui des grands défis d’intérêt général de notre peuple. 

 

 

- La liberté d’agir pour le bien commun
La notion de puissance a beaucoup à voir avec celle d’indépendance. Je suis un indépendantiste français convaincu. Non par nostalgie chauvine mais parce que je veux voir respecter les décisions démocratiques du peuple français. En premier lieu, cela suppose de lever toute menace extérieure qui contraindrait ses décisions ou l’empêcherait de se transformer en actes concrets. L’indépendance n’est rien d’autre en fait que notre liberté. C’est encore à la fois une condition de la puissance et un attribut de celle-ci. C’est pourquoi à mes yeux les questions de défense sont aussi centrales. Notre autonomie en matière militaire, c’est-à-dire notre capacité à défendre seuls l’intégrité de notre territoire est une condition incontournable de la démocratie effective. Cela implique la rupture avec l’alliance atlantique mais aussi une industrie nationale distincte des complexes américains ou d’autres Etats. Il ne faut pas confondre cette volonté d’indépendance avec du bellicisme ou du nationalisme. La liberté des français peut aussi être celle d’agir pour le bien commun. En mer, dans l’espace, dans le monde numérique, la France peut être la voix du droit civilisateur contre les compétitions guerrières. Elle peut défendre la non-exploitation des grands fonds ou des astres, la conception des grands écosystèmes océaniques ou forestiers comme bien communs de l’Humanité ou le recul des pratiques du capitalisme de surveillance sur la toile. Elle le peut grâce à sa puissance. 

 

- Aujourd’hui, la puissance est un objectif politique.

Elle est confisquée parce que le pouvoir populaire l’est tout autant. Elle ne sera pas restituée sans un profond bouleversement des priorités politiques du pays ni sans la refondation d’institutions capable de reconstituer la souveraineté populaire. C’est l’objet des révolutions citoyennes qui agitent notre époque. Aider à son accomplissement en France est le fil rouge de mon combat politique depuis plus de 10 ans[1]. C’est de nouveau l’horizon que je fixe pour l’élection présidentielle de 2022[3].

 

Mais que signifie réellement l’expression Révolution citoyenne ?

  • Elle n’est pas faite pour ranimer un folklore romantique qui signalerait une radicalité superficielle ;
  • Elle ne cherche pas non plus à marier les contraires pour amoindrir la charge symbolique d’un mot dans certains esprits ;
  • Elle donne à la fois le contenu de notre politique et son moyen.

Il s’agit d’une « révolution » puisque son programme change la nature de la propriété en mettant en avant la logique des biens communs et celle du pouvoir dans la cité et dans l’entreprise. Elle dite « citoyenne » car elle se fait par la voie démocratique à travers un processus constituant. La souveraineté populaire, l’autre nom de la démocratie, est à la fois l’objectif et le moyen de la révolution citoyenne.

 

C’est à sa puissance effective qu’est vouée son projet politique : l’harmonie entre les êtres humains et avec la nature, philosophie générale proposée par l’Avenir en Commun[4].

 

-----------------------------

 

-

La révolution citoyenne au coeur de la démarche politique de la France insoumise

Le 25 juin 2015, Jean-Luc Mélenchon tenait une conférence sur le thème : « Révolution citoyenne et mouvements citoyens – De Podemos aux assemblées citoyennes ». Il a expliqué comment la théorie de la Révolution citoyenne partait de l'augmentation du nombre d'être humains sur la planète pour définir un intérêt général humain, et comment découlait de cette analyse la nécessité de sortir du système capitaliste productiviste. Jean-Luc Mélenchon a réaffirmé que la 6e République n'était pas un slogan mais une stratégie révolutionnaire pour que le peuple retrouve sa souveraineté en refondant ses institutions.

 


 

Notes :

[1Révolution citoyenne ?

[2] Face à la crise climatique, la planification écologique

[3Mélenchon 2022 : nouvelle étape dans la stratégie de la révolution citoyenne

[4] L’AVENIR EN COMMUN

[5] On ne peut plus d'actualité. En 2017 : JLM " Avec la force du peuple, tout est possible ! "

[6] Révolution citoyenne : entretien avec Jean-Luc Mélenchon

 

Pour en savoir plus :

- « L’insoumission est un nouvel humanisme » Jean-Luc Mélenchon

- Jean-Luc Mélenchon : « Je lance un appel à la création d’une fédération populaire »

- De la nécessité de la fédération populaire

- Fédération populaire : comment ça marche ?

- L’union populaire : une stratégie globale

- Jean-Luc Mélenchon : « La construction d’un peuple révolutionnaire n’est pas un dîner de gala »

- La révolution citoyenne : une globalisation de la conscience politique des peuples

- L’ère des révolutions citoyennes

- L’ouragan abstentionniste arrache tous les toits

- Après l’union de la gauche, vite l’union populaire !

- Mélenchon annonce une stratégie « d’union populaire » autour de mesures plébiscitées par les Français

- « Le peuple est l’acteur de l’Histoire » - J.-L. Mélenchon au festival du journalisme

- Candidat à l’élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon explique comment la « révolution citoyenne » redonnerait au peuple les moyens d’exercer sa souveraineté au profit de l’intérêt commun.

DOSSIER : Les vertiges de la puissance
- Michaël Fœssel « Un pouvoir autoritaire mise sur le sentiment d’impuissance des citoyens »
- Gafam, un impérialisme numérique
- Suède : l’anti-puissance
- Lola Lafon « Si on est puissant, c’est qu’en bas il y a des impuissants »
- Charlotte Girard, La puissance comme souveraineté
- Elsa Faucillon, Puissance des imaginaires

Jean-Luc Mélenchon : « Il ne peut y avoir de réelle souveraineté populaire sans puissance »
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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 18:36

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6 mai 2021 4 06 /05 /mai /2021 13:34
2022 : rogner aussi sur le vote RN... c'est nécessaire,... et c'est possible pour GAGNER !
2022 : rogner aussi sur le vote RN... c'est nécessaire,... et c'est possible pour GAGNER !
2022 : rogner aussi sur le vote RN... c'est nécessaire,... et c'est possible pour GAGNER !
2022 : rogner aussi sur le vote RN... c'est nécessaire,... et c'est possible pour GAGNER !

... et ce, n'en déplaise à Olivier Faure du PS[0bis] !

- car Marine Le Pen : c'est l’autre candidate des riches[1bis]...

- Pour commencer, gagner, c'est d'abord une question de conviction et de choix politique...

- Le RN constitue plus que jamais un faux parti populaire[2bis]...

- Jean-Luc Melenchon appelle le camp de l’égalité à faire bloc face à l’extrême droite[0] et à une mobilisation populaire contre l'abstention !

 

 

Individuellement, il faut commencer par y croire pour mener bataille. Si on capitule avant, ce sera compliqué... or la solution est là qui fait que gagner c'est possible en 2022 !
- Résultat 1er tour présidentielles 2017 : 7 059 951 voix pour J.L. Melenchon
- Pour être au second tour il a manqué 600 000 voix
- Si 1 électeur sur 10 de J.L. Melenchon en 2017 arrive a gagner 1 voix, on à gagné ! C'est possible, il y a eu 10 millions d'abstentionnistes...

- Mais pas que, sachant qu'une partie de la population, résidant dans des territoires de la périphérie des villes et dans d'anciens bassins industriels touchés par la crise, les processus de délocalisation et de désaffiliation sociale, véritable « électorat de la crise » se sont réfugiés, par rejet politique de cette " gôche " libérale dans le vote FN/RN, sans pour autant en partager l'idéologie et ne sont donc pas politiquement totalement perdus.

 

Sources : Durand Eric | (publié en avril 2021) mis à jour le 27/05/2022
- L'extrême-droite, c'est : partout la même idéologie de la violence et du refus de la différence

La logique de l'extrême droite est « l’éloge de la force », l'idée que le peuple devrait se soumettre à une loi naturelle, celle du plus fort, celle de la compétition et de la « sélection naturelle ». A leurs yeux,  les êtres humains ne sont pas égaux, il existe une hiérarchie naturelle entre les Hommes et la normalité serait les forts dominant les faibles.  Cela permet alors à l’extrême droite de justifier le racisme, le sexisme, le colonialisme, les inégalités ou l'exploitation. L'autre face de cette idéologie est de se considérer comme faisant partie d'un même groupe social en retenant une définition ethnique et identitaire, chez nous, de la nation française.

 

Le Pen sait parler à ces gens lorsqu'elle lorsqu'elle s'en prend aux immigrés, à la population de religion musulmane, aux féministes, aux LGBTQIA+, aux antifa, aux « communistes », aux progressistes… ces catégories étant considérées par les  militant.es d’extrême droite comme les ennemis de la nation, et responsables de l'affaiblissement du pays. Leur croyance d’être mis en danger par ces catégories rend légitime à leurs yeux le fait de nier le processus démocratique. 

 

 

- L'extrême-droite, c'est : partout la même idéologie contre la démocratie
La démocratie suppose d'accepter que l’on puisse penser différemment.

Penser différemment vient aussi parfois de nos différences.

  • La démocratie suppose donc d’accepter également cette  différence chez l'autre, d'accepter l’autre pour ce qu'il est, pour ce qu'il croit ou pour ce qu'il pense et donc de le considérer comme un semblable ;
  • À partir du moment où l'on nie à l'autre la qualité d'égal ou son appartenance à la communauté, sa voix n'a plus d'importance.
  • Voilà pourquoi l’extrême droite, à chaque fois qu’elle l’a pu, s’est sentie légitime d’imposer sa vision par la violence, quitte à commettre des atrocités, l’autre étant nié dans son humanité.
  • Tout comme elle n’hésite pas à contourner les processus démocratiques, considérant la nation en danger, persuadée de détenir la vérité et quitte à soumettre une majorité par la force. 

 

 

- L'extrême-droite, c'est : partout le mensonge, la falsification et la manipulation comme méthode
La falsification des faits, des réalités sociales, historiques et scientifiques sont des méthodes qu’affectionne l’extrême droite. Théoriser un complot permet de construire de toute pièce des ennemis. Et puisque ce sont des ennemis, ils leur sont forcément hostiles, la démonstration est imparable ! Les faits importent peu ! Aux USA, Donald Trump a opéré de la sorte, en inventant le « complot démocrate » et la falsification des résultats électoraux.

 

Il faut constater que ces méthodes à l'heure d'internet font des ravages. L’extrême droite (en France, comme partout dans le monde) a très bien compris la puissance d'internet dans la lutte politique. Elle y est très organisée, agit de manière efficace et insuffle le doute chez toute une frange de la population, désabusée et délaissée depuis tant d’années par les pouvoirs politiques de gouvernement.

 

  • Sur les réseaux sociaux, fakes news et thèses conspirationnistes sont légions.  Nous voilà donc devant notre écran abreuvés d’informations manipulées, sans détenir les outils permettant à tout à chacun.e de vérifier, croiser les sources… Comme la rumeur se propageait comme une traînée de poudre dans un village, à l’heure d’internet et des réseaux sociaux, l’échelle est d’autant plus grande qu’elle en devient encore plus inquiétante et dangereuse. C’est le fameux « y’ pas de fumée sans feu ! ». Le phénomène de « bulle de filtre[1] » et l'absence de contradiction sur les réseaux font prospérer les thèses confusionnistes. Voilà comment, aux USA, parmi les électeurs républicains, certains se sont laissés convaincre de la réalité de la fraude électorale. L’élection leur aurait été volée. Et ce alors même que la plupart des responsables républicains se sont désolidarisés de leur candidat, D. Trump, et ont reconnu les résultats.
  • Et dans ce contexte, la manipulation de la violence à des fins politiques n'est pas à écarter[3bis].

 

 

- Une conception de l'extrême-droite que l'on retrouve en France
Nous retrouvons ce même logiciel idéologique au sein de l’extrême droite française. On y retrouve la même définition ethnique et  identitaire de la nation, le refus de l'égalité entre les êtres humains et la condamnation des mouvements sociaux ou politiques qui se battent pour l'égalité. Celle-ci jouit de tribunes médiatiques et politiques et adoptent les mêmes méthodes que leurs homologues américains.

 

Hier elle s'attaquait aux prétendus complots « judéo-maçonique », aux « judéo-bolchñeviques », aux juifs, aux immigrés bretons, italiens ou polonais, aux communistes, aux homosexuels ou aux tziganes. Aujourd'hui, elle s'en prend volontiers aux arabes, noirs, musulmans, gens du voyage, immigrés, antifascistes, syndicalistes, féministes et autres défenseurs des droits de l'Homme. Le multiculturalisme serait une hérésie, des mariages mixtes jusqu'aux prénoms qui devraient se limiter à ceux du calendrier des saints chrétiens. L’ennemi serait terré dans l’ « idéologie gay », dans l’« idéologie intersectionnelle », ou chez le « lobby juif » etc...

 

  • Elle falsifie l'Histoire en prétendant par exemple que les communistes étaient du côté de la collaboration, en réhabilitant la mémoire du Maréchal Pétain, en saluant le rôle positif de la colonisation, en qualifiant de génocide la guerre civile de Vendée entre républicains et monarchistes ou lorsqu'elle remet en cause l'existence même de la Shoah.
  • Elle se fait reine des fakes news[2], n'hésitant pas à manipuler et à mentir sur les chiffres de l'immigration ou des réfugiés[3], sujet qui les obsède, et créer du fantasme, un sentiment de peur, un sentiment identitaire qui nous séparerait.
  • On remarquera aussi que cette extrême droite française a toujours soutenu Donald Trump et s'est fait le relais de ses thèses de fraudes électorales, à commencer par Marine Le Pen elle-même. Ceci alors même que Donald Trump était déjà lâché par son propre camp aux Etats-Unis.
  • Sur un autre plan, rappelons nous les émeutes de novembre 2005, et posons nous la question : l’émeute n'est-elle pas aussi, de plus en plus utilisée à des fins d'action politique non conventionnelle ?

 

 

- Dénoncer l’extrême droite pour ce qu'elle est vraiment : le parti de l'ordre injuste des puissants
Les événements du capitole aux USA[4] ont ravivé le débat sur la manière de lutter contre l’extrême droite, en particulier sur les réseaux sociaux.

 

Certes, il faut dénoncer ses méthodes de manipulation de l’opinion publique. Mais surtout il faut l'attaquer sur son projet profondément inégalitaire de la société. Projet que l’on retrouve aussi dans la logique capitaliste qui prône la compétition et voit dans les inégalités la résultante naturelle de cette compétition.  

 

Combattre l’extrême droite, c'est :

  • d'abord mener la bataille culturelle en déconstruisant les préjugés, les raccourcis et mensonges véhiculés par celle-ci. Il ne faut pas leur abandonner le terrain sur leurs thématiques de prédilection que sont les questions identitaires, la définition de la nation, les enjeux liés aux réfugiés, les problématiques de sécurité, les questions liées au terrorisme etc. et leur laisser le monopole des définitions et des solutions. D'où la nécessité d'investir ces thématiques et leur apporter la contradiction ;
  • surtout dénoncer sa véritable fonction : un parti qui défend les intérêts des puissants.
    • Leur autoritarisme et leurs revendications pour plus de répression envers les mouvements sociaux, envers celles et ceux qui se battent pour plus d’égalité et qui remettent en cause les politiques néolibérales, n'est pas quelque chose d’anodin.
    • L’extrême droite est l'idiote utile du système, elle divise les gens sur leurs différences plutôt que de les unir dans la défense de leurs intérêts ;
    • En instaurant du « diviser pour mieux régner », elle participe au maintien de l'exploitation et à défense des intérêts des puissants ;
    • Elle est d’ailleurs son ultime recours, dans le cas où les partis traditionnels de l'ordre établi serait amené à disparaître ;
    • Dans l'histoire, la bourgeoisie et les grands propriétaires capitalistes ont toujours choisi de soutenir l’extrême droite plutôt que les forces de progrès ;
    • N'oublions pas que la bourgeoisie allemande[5] et française[6] dans les années 30, s’est liée aux ligues fascistes et à Hitler face à la montée des communistes et du Front populaire, considérés comme une menace pour leurs intérêts.
  • Il est essentiel de s'adresser à l'électorat d’extrême droite :
    • Ne faisons pas l’erreur d’y voir un ensemble homogène animé d’une même haine de l’autre ;
    •  Beaucoup sont des victimes de la mondialisation, du déclassement en quête d'un État plus protecteur ;
    • L’extrême droite ne défend pas leurs intérêts, et c'est en replaçant au centre du débat politique les thématiques sociales liées à la précarité, aux inégalités et au partage des richesses, que nous ferrons la démonstration que sur ces questions, l’extrême droite a choisi son camp : celui des puissants.

- Commençons par remettre les pendules à l'heure

🔴 Qui a commencé à instrumentaliser le FN ?

Affaiblir ses adversaires pour se renforcer, trouver un moyen de les diviser.... ce n'est pas nouveau.

  • En fin stratège, François Mitterrand a eu recours à cette tactique en 1985, alors que sa cote de popularité était au plus bas. Pour disperser les forces de la droite, pourquoi ne pas favoriser l'essor du Front national ? A l'époque, le mouvement d'extrême droite fondé par Jean-Marie Le Pen ne pèse quasiment rien. Mais il apparaît comme un moyen efficace de tourmenter la droite... [6bis] ;
  • Quand le PS faisait monter le FN… " Le PS a un objectif : que le FN obtienne des scores de plus en plus élevés. Alors, que les élus socialistes ne viennent pas nous donner des leçons de morale quand nous, nous cherchons à faire baisser le niveau d’influence électorale du FN en abordant les problèmes de fond qui contribuent à ce vote » "[6ter] ;
  • Aujourd'hui, c'est Macron qui poursuit la méthode par exemple en instrumentalisant Orban, la laïcité, le communautarisme, pour fracturer la droite, renouveler le duel avec le Rassemblement National qui est son assurance vie et celle du néolibéralisme en France.

 

🔴 Qui a trahi ses engagements et a fait fuir les électeurs vers l'abstention ou le vote RN/FN ?

De " Mon adversaire c'est la finance "... à la Loi ElKhomri

  • Ce fut l’une des phrases les plus marquantes de la campagne présidentielle de 2012 : “ Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance ”[7]. Prononcée par le candidat Hollande lors du célèbre discours du Bourget, elle fut par la suite régulièrement répétée pendant son quinquennat, synonyme de l’un de ses plus cinglants renoncements ;
  • De son côté, la Loi El Khomri/Valls[8], obéissait aux exigences de Bruxelles et des traités européens en appliquant la politique de l’offre (baisse du « coût du travail », flexibilisation du marché du travail)… Chacun avait compris qu'elle allait pourrir nos vies comme les autres lois du même genre adoptées depuis 30 ans, qu'elle ne créerait aucun emploi et augmenterait la précarité.  dont chacun avait compris qu'elle allait pourrir nos vies. Malgré la lutte de masse, elle a été imposée à coup de 49.3 constituant le summum des trahisons du septennat Hollande.
  • Le résultat ne s'est pas fait attendre. Avec 7 citoyens sur 10 opposés à la loi El Khomri, 3 mois de luttes syndicales et le succès de la grosse manifestation à Paris, des initiatives en province le 14 juin[9] en pleine compétition européenne de football, des milliers de policiers et gendarmes mobilisés en permanence, certains très fatigués qui « pètent les plombs », d’autres qui matraquent à tout va, des députés socialistes totalement discrédités par leur attitude de « petits toutous » qui avalent sans problème le 49-3, la cote de François Hollande à 11% de satisfaits et celle de Valls à 14%... le résultat de cette démarche suicidaire pour l’avenir politique de tous les futurs candidats socialistes est connu.

 

🔴 Au final, Hollande à suscité un tel rejet à gauche, que non seulement il n'a pas été réélu, mais nous en subissons encore politiquement les conséquences aggravées par la politique à Macron

Une enquête menée sur 2041 personnes du 7 au 10 juillet 2020, montre que les français s’auto-positionnent de moins en moins à gauche sur un axe Gauche-Droite. En effet, seuls 13% des français se définissent comme de gauche dans cette étude[10] (dans la même enquête produite en juin 2019, seulement 15% des Français déclaraient se reconnaître dans la notion de " Gauche "[11], soit - 2% en un an) ;

 

🔴 L'analyse ne serait pas complète sans aborder l'évolution du vote FN/RN dans les campagnes

Car ce courant protestataire est désormais enraciné dans ces campagnes où longtemps le FN a été rejeté. Mais attention : ce vote n’est que partiellement paysan. Même si nous assistons à une paupérisation des campagnes qui sont notamment repeuplées par des urbains pauvres chassés des villes (par le coût du logement, la réduction des services et des équipements, la faible priorité aux transports locaux peuvent favoriser la paupérisation des campagnes[10ter]).... résultat des politiques de la droite, de Hollande.., qu'il alimente, ce vote est d’abord celui des " rurbains" , comme on les appelle, ces habitants des villes qui ont du se replier vers les campagnes pour trouver un univers moins dispendieux et qu’ils espéraient accueillant. Ceux là, dont certains ont récemment habillé de jaune leur dépit, " forment les plus imposants bataillons d’électeurs lepénistes, souligne Nicolas Bay, élu RN et expert ès-élections, avec aussi les petits éleveurs ", alors que les céréaliers et gros propriétaires, qui eux profitent grassement de la PAC, demeurent fidèles à la droite[10bis].

 

 

- Cependant, il n'en demeure pas moins vrai que l'on peut gagner en partant à la reconquête de l'électorat populaire ou qu'il soit géographiquement

Pour gagner, il faut faire reculer le fatalisme, la résignation, le vote RN/FN protestataire contre la " gôche " à partir du programme l'Avenir en Commun[11bis] sachant :

  • qu'une partie des électeurs des milieux populaires (ouvriers, employés, chômeurs, petits boulots, bas de la hiérarchie des revenus) s'est réfugiée dans la grève des urnes (commencée sous l'ère Sarkozy[12]) atteignant son paroxysme aux élections européennes de 2019 et municipales de 2020 (le taux d’abstention pour ce second tour s’est élevé à 58,4 %, du jamais-vu dans ces élections) ;
  • qu'une partie de la population, résidant dans des territoires de la périphérie des villes et dans d'anciens bassins industriels touchés par la crise, les processus de délocalisation et de désaffiliation sociale, véritable « électorat de la crise » se sont réfugiés, par rejet politique de cette " gôche " libérale dans le vote FN/RN, sans pour autant en partager l'idéologie ;
    • que tous ne sont pas convaincus par les thèses ethnicisâtes de Marine Le Pen (Ainsi, en 2017, 39 % du vote ouvrier se dirigeait en faveur de Marine Le Pen, 25 % de Jean-Luc Mélenchon et 6 % de Benoît Hamon et 4 % pour l'ensemble de l’extrême gauche)[13] ;
    • que les ruptures économiques et sociales qui ont touché de plein fouet ces milieux entraînent des phénomènes de... rupture politique et de rupture personnelle ;
    • que les acteurs de ces ruptures ne vivent pas forcément leurs évolutions politiques comme des reniements ou des trahisons ;
    • que nombre des électeurs disent, à juste titre, que ce n'est pas eux qui ont changé mais que c'est la gauche qui a changé et les a abandonnés (le septennat Hollande en constituant le pire des témoignages). Au fond, derrière leur vote passé de gauche et le vote actuel frontiste de rejet, reste une volonté pérenne de « voter social »..... ils ne sont donc pas " perdus " pour ceux qui portent un programme social et populaire...., il y a là un potentiel de gens qu'il faut convaincre de faire un autre choix [même si selon certaines études, seule une minorité statistiquement insignifiante passerait de l’extrême droite à la gauche radicale (ou inversement)[14].

 

 

Cet électorat populaire qui n'a aucun intérêt dans Le Pen et ses projets, est essentiel pour espérer peser dans le jeu politique et remporter une victoire : il pèse près de 20 % du corps électoral potentiel[13]... et on peut en convaincre, l'Avenir en Commun en mains.

 

 

 

Notes :

[0] J’appelle le camp de l’égalité à faire bloc face à l’extrême droite

[0bis] Mais pourquoi Olivier Faure du PS a t-il peur, en 2022, d'une baisse du FN/RN ?

[1] https://www.bilan.ch/opinions/david-delmi/comment-les-reseaux-sociaux-nous-enferment-dans-des-bulles-de-filtres

[1bisMarine Le Pen: l’autre candidate des riches

[2https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/12/a-l-extreme-droite-les-fake-news-se-partagent-a-la-pelle-avant-les europeennes_5422458_823448.html

[3https://www.liberation.fr/checknews/2018/10/18/y-a-t-il-250-000-ou-420-000-entrees-legales-d-immigres-par-an_1682354

[3bis] Sociologie de l'émeute | Cairn.info

[4VIDÉO. Etats-Unis : des manifestants pro-Trump envahissent le Capitole

[530 janvier 1933, Hitler n'est pas tombé du ciel, il a été porté au pouvoir par les magnats de l'industrie et de la finance

[6] La droite versaillaise et décomplexée, sans parler de la droite nationaliste, a toujours été prête à choisir « Plutôt Hitler que le Front populaire ». Si le slogan n’est pas avérée sous la plume ou dans la bouche d’un grand patron ou d’un dirigeant d’une des droites françaises de l’entre-deux-guerres, un intellectuel centriste écrivait en 1938 : « On ne comprendra rien au comportement de cette fraction de la bourgeoisie française si on ne l’entend murmurer à mi-voix : « Plutôt Hitler que Blum », propos tenus par deux députés de Meurthe-et-Moselle. Arrivé au pouvoir dans un moment d'euphorie en juin 1936. C’était dans le numéro d’octobre 1938 de la revue Esprit (Lendemains d'une trahison), sous la signature d’Emmanuel Mounier, qui n’avait pas fait preuve d’un antinazisme primaire.

[6bis] Mitterrand et le bon usage du FN

[6ter] François MITTERRAND et le FRONT NATIONAL 33 ans après…

[7Finance : petit rappel des engagements du candidat Hollande

[8] Loi El-Khomri

[9] Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

 [10]  LE POSITIONNEMENT DES FRANÇAIS SUR UN AXE GAUCHE-DROITE

[10bis] La percée de Marine Le Pen dans nos campagnes

[10terEN FRANCE, LES PAUVRES S'EN VONT AUSSI À LA CAMPAGNE

[11] En juin 2019, seulement 15% des Français déclaraient se reconnaître dans la notion de " Gauche "

[11bis] Programme l'Avenir en Commun

[12] Les quartiers populaires en grève des urnes

[13Les partis de gauche au défi de récupérer l’électorat populaire

[2bis] Le RN constitue plus que jamais un faux parti populaire.

[14 Les différences entre le populisme d'extrême droite et de gauche

 

Pour en savoir plus :

- Mais de pourquoi Olivier Faure du PS a t-il peur, en 2022, d'une baisse du FN/RN ?

- Marine Le Pen: l’autre candidate des riches

- Le vote d’ouvriers et d’employés pour des candidats d’extrême droite : une problématique à ne pas esquiver.

2022 : rogner aussi sur le vote RN... c'est nécessaire,... et c'est possible pour GAGNER !
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4 mai 2021 2 04 /05 /mai /2021 13:47
Après le 1er mai 2021, il y a urgence à refonder la police !

Les images de la violence à l'encontre de la CGT le 1er mai, ont fait le tour de France soulevant l'indignation du monde ouvrier et d'une partie du monde politique, notamment de gauche.
Syndiqué CGT, j'apporte moi aussi mon soutien à la CGT et aux camarades blessés à Paris.
La lutte sociale et les revendications du 1er Mai ont toujours besoin d’un mouvement de masse.

Mais, aujourd'hui, il faut aller au fond du pourquoi et du comment... (interrogations déjà soulevées lors du mouvement citoyen des gilets jaunes dont les victimes ont été nombreuses, et précédemment lors de la main contre la manif du 14 juin 2016 à Paris contre la Loi Valls/ El Khomri auquel j'ai participé et ou à l'issue, j'accuse " Gazer, mutiler, soumettre : la police au service du néolibéralisme autoritaire, je l'ai vue à l'œuvre ! "[1].

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 03/10/2021

- Partant du principe que la violence divise, fait peur, dissuade de participer à l'action, casse les mouvements populaires de masse

  • Qui sont les violents, au service se qui ?
  • Pourquoi le Préfet Lallement est incapable d'assurer, ou ne veut pas assurer... et sur ordre de qui la sécurité des manifestations pour permettre aux citoyens de défiler tranquillement ? D'ailleurs, en 2016, un CRS ne dénonçait-il pas déjà la responsabilité du gouvernement dans les violence[2] ;
  • N'est-on pas face à des groupuscules (Black bloc ou autres d'extrême droite) manipulés pour se mettre au service du système en utilisant la violence en complicité de fait avec des forces de police qui " laissent faire " parce-qu' elles n'ont pas d'ordre d'agir, amenant la CGT à La CGT-police a critiquer la gestion du maintien de l'ordre [3]  ;
  • Mais pas que : le syndicat de police Alliance s'interrogeait en 2016, sur les consignes de non-intervention reçues face aux casseurs et accusait le gouvernement de vouloir décrédibiliser les mouvements sociaux [4] et la situation n'a fait que j'aggraver depuis ; 
  • Par ailleurs, gardien de la paix au renseignement territorial, secrétaire général de la CGT police, Alexandre Langlois, affirmait en 2016 « Tout est mis en place pour que ça dégénère » [5] ;
  • N'est-on pas face à une instrumentalisation des forces de maintien de l'ordre pour casser les luttes sociales ? Ou dit autrement n'assistons nous pas à une « politique néolibérale du désordre » liée à la transformation de notre modèle social [6] ? 
  • OUI, comme en 2016, en 2018/2019, ce 1er mai 2021 confirme que " Les casseurs sont instrumentalisés par le pouvoir " [7] ; 

 


- Alors, forces de l’ordre ou forces aux ordres

Les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer. En la matière je vous invite à consulter le Rapport de la Mission civile sur les actions de maintien de l’ordre depuis le début des manifestations contre la loi travail de 2016, qui confirme la dangereuse dérive que nous vivons sous l'ère de la monarchie républicaine macronienne [8].

 

Dans ce schéma, sur Paris, le préfet de police Lallement est loin de chercher à calmer le jeu et de faire respecter les droits et libertés démocratiques

  • Didier Lallement, qui, en 2015, ambitionne le poste de préfet de police de Paris, est nommé à ce poste le 20 mars 2019. Il est décrit par son entourage professionnel comme un « préfet impitoyable » et autoritaire, choisi par le gouvernement pour « une reprise en main musclée de la préfecture de police » [17]
  • Fin avril 2019, un rapport de l'Observatoire girondin des libertés publiques (qui regroupe différentes associations, telles que la Ligue des droits de l'homme, le Syndicat des avocats de France, Médecins du monde ou Greenpeace), qualifie de « politique d'intimidation » les stratégies de maintien de l'ordre de Didier Lallement à l'égard des manifestations, dont celles des Gilets jaunes, lorsqu'il était préfet de Gironde[18]. Le rapport dénonce notamment l'usage de sommations « purement formelles », la mise en place de pelotons voltigeurs à motos (dissous en 1986 après l'affaire Malik Oussekine), ainsi que l'usage jugé abusif des nasses, ce qui aurait entraîné des traitements dégradants et des problèmes de santé chez certains manifestants[19].
  • Le 8 mars 2020, à l'occasion de la journée des droits des femmes, la police réprime à Paris une marche féministe. Les violences sont dénoncées non seulement par les féministes et des personnalités politiques de gauche. Le sénateur de Paris Philippe Dominati (LR), émet des doutes sur la doctrine du maintien de l’ordre de Didier Lallement[20].
  • En décembre 2020, une enquête pour « faux témoignage » est lancé par le parquet de Nanterre contre le préfet de police de Paris ainsi que cinq hauts magistrats, suite à des signalements du président de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire, le député LFI Ugo Bernalicis. Il est soupçonné d’avoir tenu des propos mensongers lors de son audition devant la commission d’enquête, lorsqu'il a déclaré ne pas avoir «trouvé les organisateurs» de manifestations policières illégale en juin sur la place de l'arc de triomphe[21] [22].

 

👉 En conclusion, pour la France insoumise, le préfet Lallement doit partir, son limogeage est demandé[23] [24].

 

 

- D'un autre côté

  • La sécurité et la lutte contre la violence ne sont-elles pas le " cheval de bataille politique de la droite et de l'extrême droite " (SONDAGE. Pour 86% des Français, la lutte contre l'insécurité serait importante dans leur vote en 2022 ) [9] ?
  • Que leur resterait-il comme raison d'être s'il n'y avait pas de violence, y compris lors de mouvements sociaux ?
  • Ne contribue t-il pas en catimini à l'organisation, l'instrumentalisation de cette violence pour pouvoir ensuite faire la " propagande " en jouant sur la détresse du peuple [10]? 
  • La police infiltrée par l'extrême droite[11] œuvre n'agit-elle pas pour entretenir l'insécurité et la peur au bénéfice de " l'enjeu majeur " pour le RN de Le Pen [12] ?
  • Tout en remettant en cause le droit de manifester (elle n'est pas à une contradiction prêt) ! [13]

 

👉 Sur la manifestation parisienne du 1er mai de cette année réaction de la CGT :

Invité à commenter ces faits sur le plateau de Public Sénat le 3 mai, le secrétaire général Philippe Martinez pointait de son côté l’extrême droite[25] rappelant que les affrontements place de la Nation ont fait “ 21 blessés dont 4 graves ” selon un bilan du syndicat[26].

 

Précisant : “ Le mode opératoire ”, avec “ quelque chose de prémédité ” et les “ slogans racistes, homophobes, xénophobes ” entendus place de la Nation sont “caractéristiques de cette violence d’extrême droite”, a estimé Philippe Martinez mercredi. “ On est en train d’analyser les images, les photos, certains sont connus sur les réseaux sociaux pour leur appartenance, leur soutien au milieu d’extrême droite effectivement ”, a-t-il assuré.... et c'est la raison pour laquelle la CGT exige la révocation du préfet Lallement après les violences[26].

 

✍️ En définitive, j'accusais à l'issue de la manif du 14 juin 2016[1], le gouvernement Hollande, Valls, Cazeneuve d'utiliser les vieilles ficelles inventées par la droite hier au pouvoir :
- en se servant des forces de l'ordre à des fins de provocation ;
- en laissant entrer les casseurs et en laissant faire la casse en ne donnant pas d'ordres ;
pour ine-fine interdire l'expression du mouvement social et tenter de passer sa loi en force...
j'ai maintenu cette accusation ayant vécu de l'intérieur le mouvement des gilets jaunes,.... et le 1er mai 2021 la valide malheureusement.

 

 

- Les insoumis ne laisserons pas faire : RÉSISTANCE et force de proposition !
Dans ce contexte dangereux pour notre démocratie, la France insoumise entend refonder la police et notamment :

  • réécrire le code de déontologie et insister sur son importance lors de la formation des forces de police, et rétablir les missions de défense des libertés et de la République supprimées par Manuel Valls en 2014[14] ;
  • refaire la police républicaine (point 12)[15] ;
  • A votre disposition le #2 des « Livrets de la France insoumise » aborde les thèmes de la sécurité et la sûreté[16] ;

 

Et Jean Luc Melenchon confirme la volonté politique de la France insoumise de refonder la police 

Notes :

[1] J'accuse " Gazer, mutiler, soumettre : la police au service du néolibéralisme autoritaire, je l'ai vue à l'œuvre ! "

[2Responsabilité du gouvernement dans les violences : un CRS donne raison à Mélenchon.

[3La CGT-police critique la gestion du maintien de l'ordre

[4syndicat policier majoritaire Alliance : Un syndicat de policiers dénonce les consignes reçues pendant les manifs

[5CGT police : « Tout est mis en place pour que ça dégénère »

[6N'assistons nous pas à une « politique néolibérale du désordre » liée à la transformation de notre modèle social

[7" Les casseurs sont instrumentalisés par le pouvoir", accuse la CGT Police

[8Forces de l’ordre ou forces aux ordres : les policiers dans le piège des politiques méritent mieux que ce rôle de rempart contre le changement, qu’on essaye de leur faire jouer : Rapport de la Mission civile sur les actions de maintien de l’ordre depuis le début des manifestations contre la loi travail, dangereuse dérive 

[9SONDAGE. Pour 86% des Français, la lutte contre l'insécurité serait importante dans leur vote en 2022

[10Dominique Martin, Membre du Bureau politique du Front National explique à des militants comment faire la "propagande" en jouant sur la détresse du peuple

[11] Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

[12] « La sécurité est un sujet majeur » : Marine Le Pen fait sa rentrée, ce dimanche, à Fréjus

[13] Etat d'urgence : Marine Le Pen pour l'interdiction des manifestations

[14] Réécrire le code de déontologie et insister sur son importance lors de la formation des forces de police, et rétablir les missions de défense des libertés et de la République supprimées par Manuel Valls en 2014

[15] Refaire la police républicaine

[16] Livrets de la France insoumise

[17] Lallement, le nouveau préfet qui fait flipper les flics

[18] Bordeaux : la politique de maintien de l'ordre dénoncée par un rapport de l'OGLP

[19] Maintien de l’ordre: à Bordeaux, la «politique d’intimidation» du préfet

[20] Le préfet Lallement dans la tourmente

[21] Enquête pour "faux témoignage" : ce qui est reproché au préfet Didier Lallement

[22] Le préfet Didier Lallement et plusieurs hauts magistrats visés par une enquête pour « faux témoignage »

[23] Communiqué du groupe parlementaire de La France insoumise en date du 9 janvier 2020.

[24] Pour en savoir plus

[25] Violences du 1er-Mai contre la CGT: Philippe Martinez cible " l'extrême droite "

[26] La CGT exige la révocation du préfet Lallement après les violences du 1er Mai

 

Pour en savoir plus :

- Un syndicat de policiers dénonce les consignes reçues pendant les manifs

- Oui, le port du matricule est obligatoire pour les policiers et les gendarmes

- UNE CRÉATION ORIGINALE FRANÇAISE : « LA POLICE SPECTACLE »

 

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17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 23:37

Cet article est reposté depuis Rue du Blogule Rouge Insoumis.

2022 : Faut-il s’inquiéter des décisions du PCF ?
2022 : Faut-il s’inquiéter des décisions du PCF ?

Plus que jamais d'actualité !

 

Georges Marchais, dans “ le défi démocratique[1] “, n’écrivait-il pas en 1973 : « C’est avec l’immense majorité des Français que nous croyons possible et nécessaire de mener cette bataille (l’Union populaire) » et plus loin : « Il n’est pas nécessaire que nous soyons d’accord sur toutes choses. Il suffit que nous souhaitions, les uns et les autres, un changement démocratique, une société plus juste et plus libre. »

 

Aujourd'hui, la décision du PCF, c'est pour les uns, afin d'exister, pour d'autres, c'est un repli identitaire, et selon moi le PCF n'a que faire des présidentielles ou il sait que seul, il ne fera rien en ne passant pas d'accord global avec la FI (présidentielles/législatives) comme le propose Jean-Luc Melenchon[2]. Il se réserve pour les législatives ou il fera cause commune avec le PS, ce qui n'aurait pas été possible en cas d'accord FI/PCF. En définitive, pour les présidentielles, le PCF a écarté l'idée d'une possible victoire en rassemblant le peuple sur un programme qui a déjà fait 19,6% en 2017, l'Avenir en commun[3] et peut importe, si cela fait le jeu du couple Macron/Le Pen.... mais permet, ultérieurement, de ressouder la gauche traditionnelle autour du PS....  et de lui permettre aussi d'exister en tant que parti

Sources : mis à jour le 11/11/2021

-  Dans les faits au fur et à mesure que les jours avancent

On aurait pu s'attendre à la présentation d'un plan pour éviter que le RN, les républicains ou LREM et autres libéraux de " gôche " ne soient au second tour en 2022, ce serait plus utile au pays !

  • Mais NON !  Fabien Roussel se trompe de complètement combat !


Ce choix est le fruit de négociations d'appareils pour exister :

  • en 2021, il fait le choix de se mettre au service du parti socialiste ce qui lui permet de crier VICTOIRE par une augmentation du nombre de ces élus régionaux et départementaux... et en remerciement (Une VICTOIRE à la PYRRHUS !)  ;
  • et à titre de remerciement, en 2022, il œuvre pour le PS et la " gôche " libérale,... et en attend des partages de candidatures pour les législatives qui suivront (politique politicienne rejetée par les concitoyens et alimente la grève des urnes).

 

Mais comment s'en étonner :

  • quand le PCF a refusé toutes les propositions qui lui ont été faites par Jean-Luc Melenchon (à titre d'exemple[4]) ;
  • quand le PCF fait (à titre d'exemple), pour les régionales le choix, en Nouvelle Aquitaine, de s'allier avec le socialiste Alain Rousset qui se vante d'avoir voté Macron au 1er tour de 2017[5]  ;

  • ou pour les régionales, participe à la mise à l'écart de la France insoumise en Région PACA[6] et rejoint le clan de ceux qui, pour exister, n'ont d'autre adversaire que Jean-Luc Melenchon et la France insoumise[7

 

📣 Un seul commentaire de synthèse : Olivier Faure, sort de ce corps !

 

 

-  Sur le fond

Nous sommes face au fruit de calculs politiciens et, comme le démontre Elsa Focillon, à un repli identitaire[8].

  • Pour les uns, c'est pour exister !
  • Pour d'autres, c'est un repli identitaire voire d’opportunisme[12] pour d'autres encore !

Selon moi le PCF n'a que faire des présidentielles ou il sait que seul, il ne fera rien en ne passant pas d'accord global avec la France insoumise (présidentielles/législatives) comme l'a proposé Jean-Luc Melenchon à de nombreuse reprises[9], et renouvelé, une fois encore, le 4 juillet 2021[10].

 

En fait, le PCF ne peut tout à la fois :

  • signer un accord politique avec la France insoumise (englobant les présidentielles et les législatives 2022) ;
  • faire cause commune avec le PS pour les régionales de 2021, dans de nombreuses régions ou, à cette occasion, en participant à la mise à l'écart de la France insoumise en PACA[11] ;

car la finalité vise à privilégier l'intérêt de l'appareil politique, du parti, et dans ce cadre il se réserve pour les législatives ou il fera cause commune avec le PS.

 

En définitive, pour les présidentielles, le PCF a écarté l'idée d'une possible victoire en rassemblant le peuple sur un programme qui a déjà fait 19,6% en 2017, l'Avenir en commun (alors que les programmes du PCF et de LFI sont compatibles, comme le démontrent des communistes[13]) et peut importe, si cela fait le jeu du couple Macron/Le Pen.... mais permet, ultérieurement, de ressouder la gauche traditionnelle autour du PS à l'occasion des législatives.... 👇

 

Stratégie du PCF pour 2022, publiée par Brahim Jlalji le 14/11/2021, secrétaire fédéral du PCF17

 

 

 

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5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 12:09
« S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »
« S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »
« S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »
« S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »
« S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »
« S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »

" C’est bien le signe que la possibilité d’un effondrement du pouvoir et de l’ouverture d’un espace important pour la gauche anti-libérale (dont la France insoumise est la principale force) est prise sérieusement en compte. "

 

Stefano Palombarini est économiste et maître de conférences à l’Université Paris VIII. Il a publié “ La Rupture du compromis social italien ” (éditions du CNRS, 2001) et, avec Bruno Amable, “ L’Économie politique n’est pas une science morale ” (Raisons d’Agir, 2005) et “ L’illusion du bloc bourgeois ” (Raisons d’agir, 2017).

Ayant été, avec Bruno Amable, le premier à avoir saisi le bloc bourgeois qui se constituait en 2017 autour d’Emmanuel Macron, nous avons été l’interviewer pour savoir si cette lecture était encore valable aujourd’hui, ou s’il fallait réanalyser les rapports de force politiques.

 

Sources : #POSITIONS | mis à jour le 20/06/2021

- Positions : M. Palombarini, vous êtes à notre sens, avec votre co-auteur Bruno Amable, celui qui dès 2017 a compris et démontré les fondations historiques et sociales de la séquence Macron, résumées autour d’un concept désormais hégémonique : le bloc bourgeois. Pourtant dans votre essai vous qualifiez ce bloc “d’illusion”. 2022 arrive à grands pas et l’espace semble soit plus ouvert que jamais à gauche soit totalement fermé, est-on donc en train d’assister à la dissipation de l’illusion ou à sa solidification ?

Stefano Palombarini : Ce que nous avons appelé bloc bourgeois est une alliance sociale agrégée par un projet politique. Il faut se remémorer la situation qui était celle de la France au moment où Emmanuel Macron a émergé dans le paysage politique. François Hollande, président porté au pouvoir par le bloc de gauche, était très impopulaire. Alain Juppé, sur une ligne ouvertement néolibérale, avait été battu aux primaires par François Fillon qui incarnait une ligne plus conservatrice et catholique. C’était une conjoncture parfaite pour réunir les classes bourgeoises auparavant liées à la droite et à la gauche, et Macron a su en profiter en proposant un programme de réformes institutionnelles légitimé par l’engagement européen. Mais il ne faut pas oublier que ce programme était accompagné d’un discours qui se voulait progressiste en termes de droits et de libertés individuelles. Il faut souligner aussi qu’autour des classes privilégiées, socialement très minoritaires et directement favorisées par son programme, Macron avait réuni une partie des classes moyennes séduites par les promesses d’une promotion sociale rendue possible par la perspective de “ modernisation ” du capitalisme français, sans quoi il n’aurait pas été présent au deuxième tour[1]. 

 

  • Aujourd’hui, la situation est bien différente, même si le noyau dur du programme macroniste, la réforme néolibérale, n’a pas changé. Dorénavant, Macron s’adresse ouvertement au bloc de droite : le volet progressiste de son programme a été enterré sous les violences policières qu’il a systématiquement couvertes et les lois liberticides qu’il a fait approuver[2] [2bis]. Le projet du bloc bourgeois était donc bien une illusion, disparue en très peu de temps. Maintenant, il n’est pas impossible qu’une partie peut-être majoritaire des classes bourgeoises qui provenaient de la gauche restent solidaires du pouvoir dans sa dérive droitière.

 

Mais, ce qui est plus délicat, et rend la situation du Président très fragile, est la transformation de la promesse de promotion sociale en menace de dégradation pour les classes moyennes. Les sondages évoquent une stabilité de Macron au niveau qui était le sien en 2017 ; mais il faut s’en méfier, principalement en raison du fait que la droite n’a pas encore de candidat désigné. C’est dans cet espace que joue désormais le Président. Ma conviction est que si la droite présente un candidat solide et capable de la rassembler, le soutien à Macron s’effondrera rapidement, éventuellement au point de le convaincre à ne pas se représenter. Les hypothèses favorables à Macron, c’est une droite qui se divise sur des candidatures fragiles, ou bien qui décide que le candidat le mieux en mesure de la représenter est Macron lui-même. C’est donc sur le bloc de droite qu’il faut raisonner pour analyser les perspectives du Président : le bloc bourgeois ne correspond plus à son projet.

 

 

- Positions :  Pour être présent au second tour, comme vous l’avez dit, Macron a dû rassembler une partie importante des classes intermédiaires convaincues que le clivage gauche/droite était dépassé. C’est ce qu’on peut qualifier de “populisme d’en haut” contrairement au “populisme d’en bas” plutôt acquis à la dynastie Le Pen. Pensez-vous que ce moment populiste est derrière nous et donc que Macron pour se faire réélire devra réactiver le clivage gauche/droite et se positionner en candidat conservateur de droite républicaine alors qu’il a surgit au centre gauche technocratique ou bien peut-il encore tenter le dépassement des clivages traditionnels ?

Cet affaiblissement de l’attachement aux principes républicains a comme conséquence politique importante l’intégration complète du Rassemblement national dans l’espace de la droite

Stefano Palombarini : J’essaie pour ma part de limiter l’utilisation du terme populiste, qui est vraiment polysémique. Il peut faire référence à des phénomènes totalement différents, voire contradictoires :

  • soit à une simple rhétorique anti-élites, soit à la minoration du rôle des corps intermédiaires et à une verticalisation du pouvoir ;
  • soit à l’idéal d’une démocratie directe qui limite le pouvoir des élus ;
  •  soit à la tentative de construire l’unité politique des classes populaires.

Dans le “ moment populiste ” vécu en France mais aussi ailleurs, il y a un peu de tout cela, et c’est surtout la conséquence d’une crise politique qui tarde à trouver une solution. Macron est-il un populiste ? Oui, mais dans une acception particulière du terme, celle qui fait référence à la mission messianique dont il se sent investi, et qui l’amène à enjamber dans ses décisions non seulement le parlement, mais aussi son propre parti et son gouvernement.

 

Cette attitude, qu’il faudrait pour éviter toute confusion appeler autoritaire[3] plutôt que populiste, ne va pas changer, on s’en doute, dans la période qui vient. Maintenant, pour les raisons que j’ai indiquées, il va être obligé de se resituer sur l’axe gauche/droite, ce qu’il a déjà fait en réalité. Je crois que quasiment personne ne l’imagine plus autrement que comme un président de droite. Cela change complètement la donne du problème politique auquel il est confronté. Comme artisan et représentant du bloc bourgeois, il parlait au nom d’une alliance sociale minoritaire mais relativement homogène. A droite, il se retrouve dans un espace large mais fragmenté. Il suffit de réfléchir aux adjectifs que vous utilisez pour qualifier la “droite conservatrice et républicaine”. Macron n’est pas un conservateur, car son objectif essentiel demeure la transformation complète et néolibérale du capitalisme français[4].

 

Mais sur cela, il y a au moins trois positions différentes et difficilement conciliables à droite :

  • Il existe certes une droite néolibérale, qui pense essentiel le pilotage public pour élargir la logique marchande à l’ensemble de la vie sociale, et qui estime que l’Etat à un rôle important à jouer pour garantir au capital un rapport de force favorable dans le conflit qui l’oppose au travail ;
  • Mais il y a aussi une droite ultralibérale, dont la base est constituée essentiellement par des patrons de Pme et des indépendants, qui demande simplement une coupe sensible des dépenses publiques qui puisse garantir une baisse généralisée des impôts ;
  • Et il y a enfin une droite plus populaire et conservatrice, hostile à tout bouleversement des rapports sociaux qui existent, mais attachée à la protection sociale et aux services publics que l’Etat français a été en mesure de lui offrir jusqu’ici.

 

L’autre adjectif que vous utilisez pour qualifier la droite, “ républicaine ”, devient à l’évidence de plus en plus problématique. Dans la tentative de dépasser les contradictions d’ordre socio-économiques que je viens d’évoquer, la droite, toute la droite, du Rassemblement national à Macron, essaie de déplacer le débat sur des thèmes identitaires, et n’hésite pas, pour ce faire, à prendre beaucoup de libertés avec les “ valeurs républicaines ” qu’elle dit vouloir renforcer. Le débat en cours à l’Assemblée nationale sur la loi qui change de nom chaque mois, mais qui n’a pour objectif que de stigmatiser les musulmans français et les immigrés, en est une preuve évidente[5]. Cet affaiblissement de l’attachement aux principes républicains a comme conséquence politique importante l’intégration complète du Rassemblement national dans l’espace de la droite.

 

S’il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c’est désormais contre la gauche antilibérale.

 

 

- Positions : Il se dessine alors un retournement d’alliance dans ce que vous décrivez. Le “ front républicain ” était une alliance entre la gauche et la droite de pouvoir contre l’extrême-droite, le front national. Le néo “ front républicain ” serait alors une alliance entre Macron et Le Pen contre une gauche antilibérale menaçante. Ceci normaliserait le RN dans le camp de droite classique et recentrerait LREM au centre gauche, on aurait là une américanisation (Républicains/Démocrates) de l’espace politique. C’est intéressant, mais pensez-vous réellement que cette situation est tenable en l’état, tant que Marine le Pen sera à la tête de cette nouvelle “ droite extrême ” ?

Stefano Palombarini : La normalisation du Rassemblement national est déjà dans les faits. Ses thèmes privilégiés sont centraux dans le débat public, et par rapport au discours diffusé tous les jours par des médias importants comme Cnews ou Valeurs actuelles, le parti de Marine Le Pen semble même sur des positions modérées[6]. Cela ne veut pas dire que RN, Les républicains et LREM sont destinés à s’allier et encore moins à se fondre dans un seul parti.

Simplement, ce sont des partis qui se situent dans le même espace politique, ce qui a deux implications majeures :

  • d’une part, il faut s’attendre à une mobilité grandissante de l’électorat entre ces partis ;
  • d’autre part, la gauche antilibérale est leur ennemi commun.

Il n’y a pas de complot, par exemple, qui expliquerait la concentration systématique des attaques du pouvoir contre Mélenchon qui, si on croit les sondages, ne représente pas le principal danger pour Macron à la prochaine présidentielle. De même, il est réducteur de penser que Marine Le Pen est préservée car elle est une adversaire facile à battre au deuxième tour.

 

La réalité, c’est que dans la recomposition en cours, les différences entre les programmes politiques de RN, LR et LREM sont en train de se réduire à grande vitesse, alors que la distance avec la gauche de gauche s’accroît. Le débat politique ne fait que refléter cette réalité. Pour ce qui est des qualités personnelles de Marine Le Pen, elles sont connues : même ses électeurs savent qu’elle a hérité de la direction d’un grand parti de masse sans avoir les qualités pour remplir un rôle de gouvernement. Je ne sais pas s’il faut se réjouir de cela. Certes, son profil personnel est un obstacle pour le RN, qui pourrait avec des dirigeants d’une autre épaisseur monter encore plus haut. Mais, je ne crois pas que ce soit un obstacle suffisamment important pour empêcher une victoire de Le Pen à la présidentielle. Si elle gagne, on se retrouvera avec une présidente d’extrême droite et totalement incompétente ; ce qui, il faut l’admettre, n’est pas une perspective réjouissante.

 

 

- Positions :  Face à ce nouvel espace conservateur et réactionnaire comment voyez-vous la recomposition des forces progressistes ? De la gauche en générale pour 2022 ?

Stefano Palombarini : je vois cette recomposition comme… difficile ! J’allais dire improbable, mais il faut garder un peu d’optimisme. Il n’y a qu’à regarder les tensions qui traversent la gauche pour se rendre compte du fait que la perspective d’une recomposition, dans la période courte qui nous sépare de la présidentielle, est hautement incertaine. Les affrontements au sein de la gauche sont multiples, ils se développent dans le politique, mais aussi dans les champs intellectuel, académique et médiatique, et ils répondent à des logiques différentes, car chaque fois c’est une forme spécifique de pouvoir qui est en jeu. On peut cependant, tout en ne leur donnant pas une lecture unitaire qui serait erronée, interpréter ces affrontements à partir d’une contradiction structurelle qui mine l’unité de la gauche.

 

Vous allez peut-être imaginer que je vais parler de la question européenne, comme je l’avais fait avec Bruno Amable dans l’Illusion du bloc bourgeois il y a quatre ans, mais non. Certes, la gauche demeure divisée sur l’UE et l’euro, mais beaucoup moins qu’à l’époque. Les inconditionnels de l’Union européenne sont désormais avec Macron.

 

Toute la gauche est sur des positions critiques, même si variées ; et il faut voir aussi que la dimension contraignante des traités budgétaires est moins forte aujourd’hui qu’il y a quelques années. Bien évidemment, à la sortie de la crise on pourrait voir la Commission demander à nouveau l’austérité, et à ce moment la fracture de la gauche sur la perspective d’une possible rupture serait réactivée. Mais aujourd’hui je ne pense pas que le facteur principal des divisions à gauche soit la question européenne.

 

La contradiction principale vient de la montée en puissance des thèmes d’extrême-droite dans la structuration du débat politique. Cela contraint la gauche à mettre au cœur de son discours sa propre définition de la laïcité ou de l’identité républicaine, à se battre contre le fait que les immigrés, les musulmans ou d’autres minorités soient érigées en bouc émissaires, à dénoncer l’utilisation autoritaire des forces de police, à défendre les libertés menacées. Il est évidemment souhaitable et indispensable que la gauche ne lâche rien sur ces thèmes. Mais il faut voir aussi que cela revient à accepter une structuration du débat politique impulsée par la droite.

 

Une gauche hégémonique :

  • effacerait toute marge de débat sur ces questions, tant il serait évident que la traduction des principes républicains ne laisse pas de doute lorsqu’il s’agit de savoir s’il faut admettre ou pas la liberté de recherche à l’Université, s’il faut respecter les droits des migrants, si le fait d’être croyant d’une religion ou une autre, d’avoir une origine ou une autre, change quoi que ce soit dans la dignité d’un citoyen ;
  • imposerait des clivages d’un autre type, connectés aux questions sociales et économiques : quelles perspectives pour la protection sociale, le droit du travail, quel avenir pour le système de retraite, quelle évolution de la fiscalité et ainsi de suite. C’est autour de ces thèmes qu’une opposition massive, populaire et émancipatrice au macronisme pourrait se construire.

 

Mais voilà : l’hégémonie est à droite et à l’extrême droite.

D’où la contradiction et la difficulté que j’évoquais. Se situer sur le terrain défini par la droite est dans une certaine mesure un positionnement obligé, mais accepter que les clivages politiques soient ceux que la droite impulse rend très improbable un renversement des rapports de force. Et il faut voir la difficulté de tenir ensemble le combat nécessaire sur les thèmes privilégiés et imposés comme dominants par la droite, et le combat tout autant nécessaire pour mettre au premier plan d’autres thèmes. Dans les différents champs que j’évoquais, politique, médiatique, académique, intellectuel, toute proposition d’un chemin possible pour mener simultanément ces deux combats, risque fort de trouver moins d’écho des positions qui en privilégient l’un en minorant l’autre. Comme ce qui détermine les stratégies dans ces différents champs est l’accumulation d’une forme spécifique de pouvoir, il est plus rentable pour les acteurs politiques, médiatiques, académiques ou intellectuels de choisir un combat et d’y consacrer toutes leurs forces.

 

Maintenant, il ne faut pas non plus sombrer dans le pessimisme. Je suis par exemple très admiratif de la capacité qu’a montré Bernie Sanders de s’opposer à la dérive autoritaire, raciste et identitaire de Trump tout en arrivant à propulser sur le devant de la scène ses propres thèmes, qui s’adressent à la working class, sans distinctions d’origine, de religion ou de couleur. Ce n’est pas simple donc, mais on peut y arriver.

 

 

- Positions : Si comme vous l’avez dit le débat se structure autour de thèmes culturels et identitaires, c’est-à-dire par l’hégémonie de droite, quelle pourrait être la meilleure réponse pour une gauche offensive, et surtout sur quelles classes ou quel bloc appuyer ses réponses ?

Stefano Palombarini : C’est une question un peu piège, car elle prend les choses dans le mauvais ordre. Il ne faut pas commencer par identifier une base sociale et ensuite partir à la recherche du discours qui peut la séduire car cela ne mène nulle part. Certes, d’un point de vue théorique il y a des choses qu’on peut exclure. Reconstruire l’ancien bloc de gauche à l’identique est par exemple impossible, compte tenu de l’adhésion d’une partie de la bourgeoisie de gauche au macronisme.

 

De même, s’imaginer réunir l’ensemble des classes populaires dans un seul bloc est hors de portée, tant elles sont traversées par des contradictions non seulement d’ordre culturel ou idéologique, mais qui portent aussi sur leurs attentes économiques. J’écoutais Bruno Amable dans une émission récente dire des choses très pertinentes au sujet de la gauche et du combat contre le néolibéralisme. Si on veut parler à une partie importante de la population, il faut rester sur des questions très concrètes : le nombre de lits à l’hôpital, la protection sociale, le système de retraites, la discipline des licenciements, le droit aux allocations chômage, les normes de sécurité au travail. Le rôle de la gauche, si elle veut exister, c’est d’abord élaborer un programme cohérent qui montre la possibilité réelle, sur ces questions, d’une réponse strictement opposée à celle de Macron et du reste de la droite ; et ensuite arriver à faire connaître ce programme.

 

 

👉   Sur le premier point, il faut dire que la France insoumise est pratiquement le seul mouvement à avoir fait le boulot.

L’Avenir en commun peut être certainement critiqué et il est susceptible d’amélioration ; mais il existe.

 

Pour ce qui est de se faire écouter, d’arriver à faire connaître le programme au-delà des cercles militants, c’est plus compliqué. Certes, les médias dominants, y compris publics, préfèrent laisser toute la place à des questions politiquement sans relief, comme celle du séparatisme, au lieu de comparer les programmes des partis sur les thèmes qui conditionnent directement les conditions de vie des Français. Mais, après tout, quand ils protègent les dominants, les médias dominants font leur boulot. La gauche aurait besoin, pour les contrer, d’une présence forte et diffuse sur le territoire, et on peut sur ce point mesurer à quel point elle paie la disparition des vieilles structures, tant décriées, des anciens partis politiques.

 

Pour revenir à votre question : quelle base sociale ?

Ma réponse est :

  • si la gauche est en mesure de porter et de faire connaître un projet cohérent et crédible radicalement alternatif au néolibéralisme, fondé sur les principes de solidarité et de dignité du travail, sur la prise en compte de l’impératif de la soutenabilité écologique, et qui donne des réponses précises aux questions concrètes que j’évoquais, elle trouvera une écoute très large au sein de la population.

Le profil du bloc, on l’examinera une fois qu’il existera, ce n’est pas de là qu’il faut partir. Et vous savez, un analyste se doit de rester très modeste. Une chose est d’analyser un bloc qui existe, ou qui a existé, les raisons pour lesquelles il s’est consolidé ou il est entré en crise. C’est une chose complètement différente de faire exister une alliance qui n’est pas encore là : c’est tout l’art du politique d’y arriver, et ce n’est pas mon métier. Sur la période à venir, tout ce que mon rôle me permet de faire, c’est de souligner les contradictions qui minent certains projets. Comme je le disais, la reconstruction à l’identique de l’ancien bloc de gauche et l’émergence d’un bloc populaire exactement spéculaire au bloc bourgeois me paraissent deux perspectives également illusoires. Mais cela ne veut pas dire qu’un bloc de gauche renouvelé, au profil encore impossible à définir, ne puisse se former dans les prochaines années.

 

 

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