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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 09:00
Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

Le Conseil d'État a tranché : le Rassemblement national est bien un parti " d'extrême droite "[1] et le confirme en 2024 [8]

...et Darmanin, lui, les trouve trop mous[2] !

 

 

L'extrême droite manie bien la rhétorique, le langage et l’art du discours, et il est parfois difficile de déceler le message principal que ses représentant-e-s véhiculent. Explications.

Prenons deux exemples :

. Sous couvert de « nouveau féminisme », Marine Le Pen et le RN prône un retour aux valeurs traditionnelles, une société et une famille dans laquelle les femmes sont avant tout « filles, épouses, mères »... mais ça, ils ne le disent pas.

. Ils affirment défendre la laïcité, mais n’y voyez pas une volonté de s’affranchir de la branche identitaire-catholique : elle parle de laïcité pour dénoncer la place de l’Islam en France. Le catholicisme n’est pas concerné, il est rangé au rang des valeurs traditionnelles de la France, et non d’une religion.

Par cette pirouette, le RN et Marine Le Pen font d’une pierre deux coups : ils réaffirment l’importance des valeurs traditionnelles dans l’identité nationale française, tout en dénonçant tout ce qui relève de l’Islam en France, excluant de facto de la communauté nationale telle qu’elle la conçoit ceux qui ne puisent pas leurs racines dans le catholicisme européen.

Les groupuscules d’extrême droite, RN, Zemmour, se cherchent des tribunes, mais leurs discours est toujours le même. À l’extrême droite, rien de nouveau !

L’emballage change, le produit est toujours le même. La banalisation des idées d’extrême droite passe par la modulation du discours, l’évolution du langage vers un champ lexical davantage en phase avec les préoccupations actuelles.... un discours de gauche... et au Parlements, de Paris à Bruxelles, des votes avec la droite.

La lutte contre l’extrême droite doit s’articuler autour de deux points principaux : déconstruire son discours pour mieux révéler les mensonges (notamment démasqués lors des votes parlementaires), en matière sociale notamment, et proposer une puissante alternative de gauche via la Nupes et mobiliser le « 4e bloc »[7].

 

 

Source : Eric Durand | mis à jour le 28/10/2024

- Alors, le RN de Le Pen, Bardella : discours de gauche.... et politique de droite ou pas ?

Un seul exemple ici 👇

 

  • Prenons le pire scandale de corruption de l'histoire #QatarGate et de la bataille parlementaire au parlement européen :

Amendement déposé par la gauche pour interdire la rémunération des eurodéputés par les lobbys. Une évidence, non ? Résultat de la droite à l'extrême droite... ils votent CONTRE !

 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

- LREM, LR et RN se sont aussi retrouvés pour pour que les députés continuent de profiter des nombreux voyages de luxe payés par les lobbys et les gouvernements étrangersRésultat de la droite à l'extrême droite... ils votent CONTRE l'amendement de la gauche ! 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

Au fond, pourquoi se priver d'un séjour quatre étoiles offert par le Qatar à l'occasion ?

 

 

-  Tiens, au fait !

Grégoire de Fournas, un député RN obsédé par les migrants a été suspendu de l’Assemblée nationale pour un propos xénophobe en 2022[2bis]... et FranceInfo révèle que le même député d'extrême-droite Grégoire de Fournas a profité de la main-d’œuvre étrangère en tant que viticulteur.

 

En tant que viticulteur, le député RN Grégoire de Fournas aurait embauché de la main-d’œuvre étrangère

 

 

-  Convaincus ?  Vous avez encore des doutes ?

Et pourtant, la réalité est là ⤵️

 

 

 

🔴 OUI ! Le RN c'est discours de gauche.... et dans les actes, politique de droite... c'est ça l'extrême droite !

Je vous le démontre d'une manière plus approfondie en cliquant sur l'image ci-dessous  👇

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

 

  • Les masques continuent à tomber ! 👇

Le 12 octobre 2023, en commission, les députés RN ont voté contre une pétition pour la destitution de Macron avec l’#Article68 (cliquer sur l'image pour visionner le direct).
Une pétition qui, sinon, aurait pu continuer à recueillir des signatures et passer en hémicyle.
Seul le groupe LFI a voté pour que cette pétition suive son chemin !

 

Hier, les députés RN ont voté contre une pétition pour la destitution de Macron avec l’#Article68.

 

 

-   Allons sur le fond !

Cette stratégie politique du RN n'est pas une découverte !... elle est la continuité du concept politique défendu par Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN avec des anciens nazis[3], à savoir... 👇

 

Histoires d'info. Aux sources du clivage idéologique Le Pen-Macron

 

en clair ce que l'on appelle le national-socialisme[6] !

 

  • Il est donc IMPOSSIBLE de mettre en œuvre des mesures sociales, donc de gauche, quand on est économiquement de droite... c'est incompatible, et explique le pourquoi des votes du RN en contradiction avec leur discours.

 

 

🔴 OUI ! Le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis[3bis] et sa stratégie politique en découle, (le changement de nom ne change pas le fond) !

Surpris que des anciens nazis soient fondateurs du FN devenu RN ?

 

  • Le nazisme (Nationalsozialismus) national-socialisme est une idéologie politique d'alternative au système en place, l'arme de réserve de la bourgeoisie  : la défense d’un « capitalisme de préférence nationale » comme porté au cœur du programme du RN pour les présidentielles de 2022, et dont les couches populaires sont les premières victimes comme en témoigne les votes des élus RN aux parlements de Paris,  à Bruxelles et le comportement de Maires dans certaines collectivités[5].

 

 

- Le RN n'est pas et ne sera JAMAIS du côté des travailleurs.

Parce qu'il divise les travailleurs pour servir l'intérêt du grand patronat
Parler de défendre les travailleurs sans anticapitalisme, c'est juste du bla-bla inutile.

 

 

- En conclusion,... vous voilà prévenus !

Le national-socialisme porté par le RN et Le Pen est un réflexe de défense de la bourgeoisie contre la désagrégation de son propre régime beaucoup plus que contre une attaque prolétarienne, à peu près inexistante. Car la classe ouvrière, à l’heure de la décomposition de l’économie capitaliste, n’a pas su encore conquérir le pouvoir, afin de substituer l'écosocialisme à un régime économique dont des défenseurs mêmes admettent qu’il a du plomb dans l’aile.

 

🔴 Fasse à Macron, et à sa copie conforme le RN, aux violences de toutes sortes (économiques, sociales, physiques...) :

  • investissons les quartiers populaires et les campagnes pour faire tomber les masques de l'arnaque du RN de le Pen ;
  • aidons le peuple à sortir du fatalisme et de la résignation !
  • travaillons à fédérer le peuple pour une révolution citoyenne par les urnes !

​​​​​​​

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

 

Notes :

[1Le Conseil d'État a tranché : le Rassemblement national est bien un parti " d'extrême droite "

[2] « Vous avez la parole » : quand Darmanin juge Le Pen trop « molle »

[2bis] Grégoire de Fournas, un député RN obsédé par les migrants

[3Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[3bis] Oui, le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis

[4] La défense d’un « capitalisme de préférence nationale » au cœur du programme du RN pour 2022

[5] 4 maires Rassemblement National font la chasse aux familles populaires

[6] Qu’est-ce que le national-socialisme ?

[7] La gauche actualise sa stratégie à l’aune du livre de Cagé et Piketty

[8] 11 mars 2024 : Le Conseil d’État confirme : le Rassemblement national est bien d’extrême droite

 

Pour en savoir plus :

- Non, le programme économique de Marine Le Pen n’est pas « de gauche »

- Marine Le Pen accusée de détournement de fonds publics dans un rapport européen de lutte contre la fraude

Pour la Cour de cassation, qualifier Marine Le Pen de « fasciste » n'est pas une injure

- Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

4 maires Rassemblement National font la chasse aux familles populaires

- La stratégie du mensonge était bien au cœur de la campagne de Marine Le Pen

- Marine Le Pen menacée d’un procès pour « détournement de fonds publics », un coup dur pour le RN

- Article 68, RIC… à l’Assemblée, les masques tombent chez le RN

- Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris

- POURQUOI L’EXTRÊME-DROITE S’INTÉRESSE AUX THÉORIES DÉCOLONIALES 

- Le RN entretient une « guerre des pauvres » dont le vote pour lui est une forme de manifestation

La proposition de contre-budget 2025 présentée par le RN casse une nouvelle fois l’image « sociale » que cherche à se construire le parti lepéniste et révèle ce qu’il a toujours été : une organisation dangereuse pour tout le monde, sauf pour les plus riches

 

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !
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27 juillet 2023 4 27 /07 /juillet /2023 13:52
De la république policière à la république fasciste ?

S’il faut en passer par la pure ignominie politique pour défendre l’ordre bourgeois, ainsi sera-t-il.

 

 

On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude.

Mais jamais Le Monde ne dira un mot de la fascisation en cours : consentir à l’aveu qu’elle se déroule sous les auspices d’un pouvoir qu’il a si longtemps encensé, c’est sans doute trop lui demander. Le Monde peut à la rigueur comprendre le fascisme comme malheureuse irruption venue de nulle part, ou comme curiosité historique sans suite possible, mais jamais n’accédera à l’idée que le fascisme naît « du dedans ». Car notre « dedans », pour Le Monde, c’est « la république » et « la démocratie ». Or comment la république et la démocratie pourraient-elles accoucher du fascisme puisqu’elles en représentent le principe opposé ? Voilà la bouillie qui traîne dans les têtes formées à l’Institut d’Études Politiques, école où l’on n’a notoirement jamais rien compris à ce qu’est la politique....

 

Sources : Le Monde diplomatique par Frédéric Lordon | mis à jour le 12/02/2024

- Hypothèses
Ici commence la divergence des interprétations possibles — pour maintenant ou pour plus tard....

 

🔴 Pour lire la suite 👉 https://blog.mondediplo.net/de-la-republique-policiere-a-la-republique

 

 

 

- Audio de De la république policière à la république fasciste ?

 

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23 juillet 2023 7 23 /07 /juillet /2023 17:49
« Arc républicain » : le grand renversement

« Vous sortez du champ républicain ! » Depuis des mois, la Macronie n’a que cette formule à la bouche pour invectiver la gauche de l’hémicycle. Tout en ménageant son extrême droite... un jeu dangereux ! 

Il faut arrêter de courir après le RN[1bis] !

 


« Hitler plutôt que le Front populaire » : cet adage venu de la bourgeoisie de la fin des années 1930 bourdonne dans ma tête. La formule de l’époque disait le choix dans l’ordre des ennemis. Le projet qui a débouché sur le nazisme apparaissait moins dangereux à une partie des classes dominantes que le partage des richesses soutenu par Léon Blum et ses alliés. Dans notre société contemporaine, déboussolée et en tension, le grand renversement à l’œuvre porte le sceau de cette hiérarchie des normes.
Jusqu’ici, et depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’extrême droite était communément considérée comme le danger ultime pour notre pays. Il y a plus de soixante-dix ans que le front républicain signifie son bannissement. Or, c’est bel et bien à un retournement de l’adversaire principal auquel nous assistons cette année. Point d’orgue, mardi 4 juillet à l’Assemblée nationale, la Première ministre assénait explicitement que « la France Insoumise ne se situe plus dans le champ républicain
[0] ». Applaudissements nourris sur les bancs de Renaissance, de LR et du RN. Si ce genre d’outrances et mises au ban n’avaient pas cours depuis des mois, j’en serais restée clouée au siège.

 

 

Sources : Regards par Clémentine Autain

- Haro sur les insoumis/Nupes
L’angle d’attaque des macronistes est limpide depuis le début du quinquennat. D’une main, normaliser la présence du RN au sein des institutions républicaines. De l’autre, chercher à fracturer la Nupes, en tentant d’isoler LFI de ses partenaires et de l’exclure du front républicain. Dès le début du quinquennat, Emmanuel Macron et les siens ont choisi de légitimer le RN (NDLR : Législatives 2022 : seuls 7 candidats Ensemble sur 62 ont appelé à voter pour la Nupes contre le RN au second tour[2bis] en lui permettant d’accéder à deux vice-présidences de l’Assemblée nationale[1], en l’installant comme un parti tout à fait normal. En même temps que Yaël Braun-Pivet peut déclarer que Sébastien Chenu est un « très bon vice-président » de l’Assemblée nationale[2], les sanctions disproportionnées et les déclarations méprisantes à l’égard des députés insoumis se multiplient comme des petits pains. De cordon sanitaire avec le RN, il ne fut pas question, contrairement à « Renew », le groupe libéral au Parlement européen dominé par les macronistes qui a adopté le parti pris inverse. C’est à gauche toute que les flèches sont lancées. Aujourd’hui, Éric Dupond-Moretti ou Aurore Bergé reprennent sans sourciller la formule de Jordan Bardella : « La France incendiaire[3] ».

 

 

- Cette attitude doit se comprendre à l’aune de la tripolarisation de la vie politique[4].
Pour gagner, là où droite et gauche classiques y parvenaient autrefois de façon automatique – jusqu’au crash du 21 avril 2002…-, il faut désormais franchir la barre du second tour de l’élection présidentielle. Macron et les siens partent du principe que le RN sera forcément présent et qu’il leur reste donc à éliminer la gauche et les écologistes. La Nupes devient alors la cible privilégiée. La macronie n’a pas oublié que nous incarnons la première force d’opposition au gouvernement. Avec cette union, nous sommes arrivés en tête au premier tour des législatives : plus de 5,95 millions de voix, soit environ 100 000 de plus que la coalition macroniste. À l’évidence, Renaissance préfère se retrouver face à Marine Le Pen au second tour, espérant que le RN constitue, comme hier, l’assurance-vie de sa victoire. Cette stratégie est d’une dangerosité abyssale. Elle brise les repères historiques. Et, chemin faisant, elle dédiabolise, institutionnalise, banalise l’extrême droite. La macronie devait constituer un barrage au RN mais se révèle une passoire. Or qui peut dire aujourd’hui que le clan Le Pen ne peut pas gagner dans notre pays, comme nous le pensions tous il y a encore quelques années ?

 

 

- Le positionnement de Renaissance n’est pas seulement tacticien. Il correspond aussi à un glissement idéologique. 
En six ans de gouvernement, la pente dévalée est sévère. Partie avec le « ni droite, ni gauche[5] » en bandoulière, la macronie est devenue totalement hémiplégique. En 2018, Macron a rendu hommage à l’action militaire de Pétain. En 2019, il s’est confié à Valeurs Actuelles. En 2023, aucun poids lourd macroniste n’est venu défendre la rédaction du JDD contre la nomination de Geoffroy Lejeune. Et pour la rentrée parlementaire, deux grands textes à droite toute attendent les député.es : l’immigration et le conditionnement du RSA, soit les deux thèmes les plus chers à Marine Le Pen (NDLR : Macron : 7 ans de flirts avec l’extrême-droite[6]).


Désormais, chaque moment de tension politique devient l’occasion de montrer du doigt… la Nupes et plus encore LFI, accusée d’être violente, agitée, outrancière. Le renversement est à chaque fois édifiant. La macronie brutalise la démocratie avec ses 49.3 mais ce sont les insoumis qui auraient délégitimé les institutions républicaines. Elle interdit la manifestation à Sainte-Soline dénonçant une aberration environnementale et l’accueille avec un dispositif policier hors de proportion, préparant ainsi l’escalade de la violence, mais ce sont les manifestants qui sont d’épouvantables « écoterroristes ». Elle est responsable de l’impunité à l’égard des policiers et de la doctrine du maintien de l’ordre ayant débouché sur la mort de Nahel[7], après d’autres, mais ce sont les insoumis qui, défendant la justice et une police républicaine, sont tenus pour responsables des émeutes. On peut discuter de la stratégie des insoumis et de son profil politique mais l’inversion des responsabilités et de ceux qui défendent les principes républicains est proprement insensée.

 

 

- Leur arc réactionnaire
Au même moment, des leaders de la droite ayant longtemps appartenu à des familles très modérées ont basculé dans la surenchère avec les idées d’extrême droite. Pour tenter d’exister, il faut aller encore plus loin que Le Pen. Là non plus, de barrage et de frontière étanche, il n’est plus question. Il n’y a qu’à suivre les déclarations d’Éric Ciotti ou Bruno Retailleau pour s’en convaincre. Comme à chaque moment historique de conflictualité importante entre les dominants et les dominés, la droite fait passer les principes républicains au second plan. Et évidemment, la Nupes en général, et les insoumis en particulier, deviennent l’objet de tous les déchaînements. On commence avec Renaud Muselier qui stigmatise « une gauche sale et débraillée » et on finit avec Othman Nasrou qui affirme que « ce sont les insoumis qui tuent, aujourd’hui, par leur idéologie ».

 

La synthèse de ce grand renversement est donnée par Jean-Pierre Raffarin. L’ancien premier ministre déclarait en 2015 être prêt à travailler avec les socialistes contre « l’ennemi commun », le RN[8]. En 2023, il se félicite car « un front républicain anti-Nupes est en cours de constitution[9] ». Une nouvelle « sainte alliance » serait-elle née contre la gauche, dont toute l’histoire est pourtant marquée par la défense permanente et parfois bien seule des principes républicains ? Ce n’est pas un « arc républicain » mais un arc réactionnaire qui se constitue, se consolide[10]. Comme l’a bien résumé Thomas Legrand dans un édito pour Libération, « confondre l’arc républicain avec le cercle de la raison ou avec la culture gouvernementale est une erreur »[11]. C’est même une faute morale et politique aux répercussions potentiellement désastreuses pour notre pays.

 

 

- Ligne de crête et point de passage
La macronie joue avec le feu et, avec ses alliés, nous tend un piège. Le tout est de ne pas sauter dedans à pieds joints. Sans cesse, nous devons chercher à éviter les termes du débat médiatique et politique voulus par nos adversaires pour tenter d’imposer les nôtres. Par exemple, qu’avions-nous à gagner à l’installation d’un clivage sur le « calme » au moment des révoltes après la mort de Nahel ? Sur le fond, toute la Nupes défend la paix civile et sait combien les citoyen.nes des quartiers touchés par cette rage destructrice aspirent à une situation apaisée. Le sujet central n’est pas de savoir s’il faut ou non le calme mais comment y arriver. Gageons de porter le fer au bon endroit. Et d’éviter, comme le fait systématiquement désormais Fabien Roussel, de souffler sur les braises en se repaissant des angles d’attaque des droites contre Jean-Mélenchon et les insoumis, ou en enterrant la Nupes. C’est sur les solutions qu’il fallait centrer la confrontation avec nos adversaires en mettant en avant le fond commun à la Nupes, bien réel et substantiel[12]. Je ne dis pas que c’est facile devant le tsunami de mises en cause, je pointe la ligne de crête que nous devons inlassablement rechercher : tenir bon sur nos convictions en évitant le piège de la marginalisation. Je sais que nos adversaires, nombreux, se jettent sur le moindre mot pour nous discréditer et tenter de fracasser la Nupes. À nous de chercher à chaque fois le bon angle et les mots justes pour éviter les polémiques qui contournent les enjeux essentiels et nous divisent.

  • Oui, une tentative de déstabilisation à grande échelle est lancée contre nous.
  • Oui, elle est injuste et grossière.
  • Oui, elle vise à empêcher une issue progressiste aux crises que nous traversons, une alternative au néolibéralisme, une avancée pour la dynamique républicaine. La question est celle de notre attitude dans ce moment de grave basculement idéologique et politique.

Où est le point de passage ? Ma conviction est qu’il ne faut donner aucun bâton pour se faire battre et chérir l’union que représente aujourd’hui la Nupes, condition pour gagner.

 

 

- Le pays s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’instabilité

Depuis les gilets-jaunes, la politique de Macron conduit à un embrasement permanent. Cette année a été celle d’un niveau de mobilisation exceptionnel, sur le terrain social et écologique. Parce que la voie de la médiation et de la raison a été systématiquement dévoyée, c’est le chemin de la violence qui gagne de plus en plus les esprits, face à l’injustice et à l’aveuglement. La droite se radicalise, des groupuscules néo-nazis se livrent à des ratonnades à Lyon, Lorient ou Nevers, des syndicats de police sont désormais contrôlés par l’extrême-droite[13][14]. En refusant de voir ce phénomène, en contribuant à l’alimenter, Macron et les siens passent à côté de l’histoire et contribuent, par leur surenchère, à la disparition programmée de sa famille politique, gangrénée par le racisme et l’étroitesse de vue.

 

Nous ne sommes décidément pas dans des temps calmes. Au regard de la gravité de la situation politique, notre responsabilité est immense. En dépit d’une Nupes aujourd’hui fragilisée, la perspective d’une victoire de la gauche et des écologistes reste un espoir crédible, un espoir puissant, un espoir que nous devons confirmer.

 

Notes

[0] LFI ne « se positionne pas dans le champ républicain » selon Élisabeth Borne

[1] Assemblée nationale : le RN obtient deux vice-présidents, la gauche s’insurge

[1bis] Il faut arrêter de courir après le RN

[2] Yaël Braun Pivet présidente de l'Assemblée nationale a jugé que le député du RN " n'est pas un bon, mais un très bon vice-président " au Palais Bourbon

[2bis] Législatives 2022 : seuls 7 candidats Ensemble sur 62 appellent à voter pour la Nupes contre le RN au second tour

[3] Tweet du compte « Caisses de grève »

[4] Les 3 blocs et l’avenir de l’Union populaire par Jean-Luc Mélenchon

[5] Emmanuel Macron, ovni politique “ ni de droite ni de gauche ”

[6] Macron : 7 ans de flirts avec l’extrême-droite

[7] Meurtre de Nahel : appel d’une centaine d’organisations contre les violences policières

[8L'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, appelle Les Républicains à " travailler avec le gouvernement car le Front national est un adversaire commun "

[9POUR JEAN-PIERRE RAFFARIN, " UN FRONT RÉPUBLICAIN ANTI-NUPES EST EN COURS DE CONSTITUTION "

[10] « S'il existe encore un barrage pseudo-républicain en France, c'est désormais contre la gauche antilibérale »

[11« Les insoumis ont autant leur place dans l’arc républicain que les sans-culottes« , à lire dans Libération le 7 juillet 2023.

[12J’invite à lire cet entretien croisé dans Médiapart qui, désossé, donne à voir les convergences sur la réforme nécessaire dans la police. L’insoumis Manuel Bompard et le socialiste Philippe Brun sont d’accord pour revenir sur la loi de 2017, en finir avec l’IGPN pour mettre en place une instance indépendante de contrôle de la police, introduire enfin le récépissé pour les contrôles d’identité ou encore investir dans la police de proximité. Ces points d’accords ne sont pas marginaux : ils dessinent bel et bien les contours d’une alternative.

[13Le chef de la DGSI pointe de façon très claire les menaces que font peser sur notre pays l’extrême droite et l’ultra-droite

[14Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)

 

Pour en savoir plus :

Plutôt Hitler que le Front Populaire dans les années 30, plutôt Le Pen que Mélenchon aujourd’hui

- Retour à la raison sur les révoltes urbaines

 

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26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 16:28
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)
Le terrorisme d'extrême droite s'incruste en France au service de l'extrême droite politique (RN - ZEMMOUR)

Selon le rapport annuel d’Europol sur le terrorisme dans le Vieux Continent, l’Hexagone totalise 37% des interpellations en Europe en lien avec des affaires de terrorisme jihadiste et 45% de celles concernant le terrorisme d’extrême droite[1]...

En France, le Rassemblement national et les radicaux poursuivent leur collaboration[38]

 

 

Europe, en 2021, l’ont été en France. Ce constat est tiré du dernier rapport d’Europol sur la situation et les tendances du terrorisme au sein de l’Union européenne (TE-SAT), publié mi-juillet. Un document qui confirme notamment que si le terrorisme jihadiste reste la principale menace, quoique moins virulente qu’au cours de la dernière décennie, les services de sécurité du Vieux Continent doivent désormais aussi faire face à celle que représentent les guerriers autoproclamés de la «race blanche»[1].

L’extrême-droite continue de tuer en France. Elle a heureusement été empêchée hier de prendre le pouvoir. Mais la lutte contre elle et son idéologie meurtrière doit continuer.

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 17/02/2025

-  Au fait, l'extrême droite qui sème la peur pour exister, alimenter ses thèses, est-ce nouveau en France ?

Non, sans retourner plus loin, en juin 2015, des militants du FN dont un ex-responsable départemental du Front national de Seine-et-Marne ont été écroués pour avoir incendié des voitures et inventé une agression alors qu’il dénonçait sur son blog « l’insécurité » dans sa commune.... avec comme objectif : Nourrir le discours sécuritaire de leur parti !

 

Des militants du FN incendiaient des voitures pour dénoncer l’insécurité

 

 

-  13, 15 et 26 septembre 2017 : six attaques au marteau ou au bocal de verre sont commises en Bourgogne par un groupe nommé « Commando de défense du peuple et de la patrie française »

Le groupe a attaqué au moins cinq personnes, principalement des femmes. Dans son communiqué, il cite pour motivation principale la lutte contre « l'islamisation [du] pays » et exige la libération de militants d’ultradroite.

 

À ce jour, le commando a revendiqué au total six attaques, principalement commises au marteau, qui ont eu lieu à Dijon et à Chalon-sur-Saône entre le 15 et le 27 septembre[22].

 

 

-  28 octobre 2019 : Claude Sinké, ancien candidat Front national, tente d'incendier la mosquée de Bayonne

Il tire sur deux fidèles qui sortaient du bâtiment, les blessant gravement, avant d'incendier une voiture et de s'enfuir ; il est arrêté peu après à son domicile par la police, qui trouve une arme de poing et une bonbonne de gaz dans son véhicule

Le tireur : un retraité de 84 ans, entraîné au tir sportif et anciennement candidat du FN aux élections départementales[21].

 

 

-  16 octobre 2020 attentat de Conflans-Sainte-Honorine : deux amis de Le Pen en lien avec l'islamiste Sefrioui qui à l'origine de cette attaque terroriste islamiste

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, professeur d'histoire à Conflans-Sainte-Honorine, est violemment assassiné lors d'une attaque terroriste islamiste perpétrée par lislamiste Adboullakh Anzorov[23].

Cet acte terroriste survient alors que se tient en France le procès des auteurs de l'attentat ayant visé la rédaction du journal Charlie Hebdo en 2015, dont le prétexte était notamment la publication par ce journal de caricatures de Mahomet.

 

Proches de Marine Le Pen, Axel Loustau et Frédéric Chatillon ont gravité, dans l'entourage de Dieudonné, avec Abdelhakim Sefrioui, l'activiste impliqué dans la mort du professeur Samuel Paty[23bis].

 

 

-  29 octobre 2020, des militants d’Action Française ont, sur la Place de la Concorde, en plein Paris, déployé une banderole : « Décapitons la République »[4]

Le même jour, un militant de Génération identitaire menaçait un commerçant d’origine maghrébine avec une arme de poing avant de se faire abattre par la police à Avignon. Un autre groupuscule d’extrême droite, Vengeance Patriote, entraîne ses 400 membres répartis dans l’ensemble du pays au combat et au maniement d’armes. Action Française, Génération identitaire, Vengeance Patriote… L’extrême droite est en roue libre. Ces groupuscules entretiennent des liens étroits avec le Rassemblement national (RN)[5].

 

Une enquête de StreetPress, publiée en octobre 2020 donnait une idée précise du phénomène. Vengeance Patriote, un groupuscule d’extrême droite inconnu des médias et du grand public réparti sur l’ensemble du territoire, prépare ses membres au combat.

Leur objectif ? Monter des « gardes » régionales pour lutter contre un prétendu « grand remplacement », pour être « prêt à prendre le pouvoir après l’effondrement programmé de la République ». Sur les réseaux sociaux comme dans les services d’ordre de manifestations, là encore, le groupuscule d’extrême droite se met au service du Rassemblement national[4bis].

 

 

- 6 décembre 2020 : une association née du mouvement des Policiers en colère a publié une publication qui constitue un appel au meurtre... et récidive le 9 décembre

  • Sur Facebook, une association de policiers a publié un appel à ouvrir le feu sur les manifestants et de ne plus les épargner !
    Suite aux manifestations du 5 décembre contre la Loi dite de " Sécurité globale ", le 6 décembre, l’association pro-police " Hors service ", a publié sur sa page facebook un appel à " ouvrir le feu " sur les manifestants et de ne plus les épargner[25] !
  • Le 9 décembre 2020, des membres de cette organisation policière " Hors service " menacent Jean-Luc Melenchon de mort, qui déclare : " J'ai saisi le commandant qui assure la sécurité de l'assemblée nationale. Je vous informe. Quelle autre protection ? Jlm "[25bis] !

 

 

- 19 mars 2021 : attaque par 48 hommes de la librairie anarchiste La Plume Noire à Lyon

Cette attaque menée par près de cinquante militants, témoigne d’une union des divers groupuscules de la galaxie nationaliste lyonnaise en vengeance contre la dissolution par le ministre de l'intérieur de Génération Identitaire, comme l'atteste un graffiti « On ne dissout pas une génération, retenez la leçon » inscrit sur les murs de la librairie[20]

 

Rapidement, le groupe s’enfuit en scandant « avant avant Lion le melhor », cri de guerre utilisé à Lyon au Moyen Âge et slogan bien connu de l’extrême droite radicale lyonnaise. Les identitaires lyonnais avaient d’ailleurs nommé un de leurs premiers sites Internet « Lion le Melhor ». Un salut nazi est effectué par un des attaquants, la provenance de l’attaque ne fait aucun doute.

 

 

-  20 février 2021 : Génération identitaire, mouvement anti-immigration et anti-migrants, a marché dans les rues de Paris samedi 20 février pour dénoncer sa dissolution envisagée par le gouvernement... avec le soutien du RN de Marine le Pen

Officiellement, il n'existe aucun lien ni rapport entre Génération identitaire et le RN, si ce n'est une communauté d'idées. En réalité, on trouve certaines passerelles, notamment parce que le Rassemblement national offre un débouché pour les militants identitaires qui veulent embrasser une carrière politique. Philippe Vardon, un dirigeant historique des Identitaires, en est un bon exemple. Il a rejoint la liste de Marion Maréchal Le Pen en 2015 pour les régionales en PACA[28].

 

Il y a également des identitaires qui accèdent à des postes moins exposés, comme permanents au parti ou collaborateurs d’élus RN. Le plus célèbre est sans doute Damien Rieu, l’un des fondateurs de Génération Identitaire qui est désormais assistant parlementaire de l’euro-député Philippe Olivier. et rejoint Zemmour[29].

 

Le Rassemblement national soutient Génération identitaire, mais de loin

 

- 6 mai 2021 : dans une lettre ouverte adressée au Président E. Macron des policiers demandent à pouvoir « ouvrir le feu dès lors qu’un fuyard n’obtempère pas » 

Ce texte d’extrême-droite, qui remet en cause la loi française et républicaine, appelle à des méthodes dignes des pires dictatures.

 

  • Syndicat France Police – Policiers en colère demande un « bouclage des 600 territoires perdus de la République, y compris avec le renfort de l’Armée, en contrôlant et en limitant les entrées et sorties de ces zones par des checkpoints sur le modèle israélien ». Des méthodes indignes de la République Française, donc. Mais le syndicat ne s’arrête pas là, il demande à l’exécutif de faire passer par 49.3 la possibilité pour la police de pouvoir « ouvrir le feu » sur les civils.
  • Au sein même de la police française, un syndicat fait donc la demande de pouvoir tirer sur les citoyens en ayant carte blanche et en s’affranchissant de la justice française pour faire régner l’ordre[11]… sur des modèles dictatoriaux.

 

Le syndicat France Police – Policiers en colère adresse une lettre ouverte au président Macron

 

 

-  31 juillet 2021 à Nantes, des participants à un rassemblement organisé contre le pass sanitaire victimes d'une attaque de l’extrême droite

Parmi les assaillants, un cadre du Rassemblement national local, « responsable des actions militantes » de la fédération du Rassemblement national Loire-Atlantique, armé d’une matraque télescopique[10].

 

Un cadre local du RN a-t-il participé à une attaque de l’extrême droite lors de la manif contre le pass sanitaire à Nantes ?

 

 

-  Octobre 2021 : un jeune nazi s’apprêtait à commettre un attentant contre son lycée et une mosquée

D’après Éric Zemmour tous les terroristes sont musulmans. C’est pourtant un jeune nazi de 19 ans, adulateur d’Adolf Hitler, qui s’apprêtait à commettre une attaque terroriste contre son lycée et une mosquée qui a été, fort heureusement, arrêté ce vendredi 1er octobre 2021[9].

 

Dans notre pays, la terreur d’extrême-droite sévit depuis trop longtemps dans l’impunité et a multiplié les menaces contre le camp républicain antiraciste : vidéo de Papacito, constitution de listes de juifs et d’«islamo-gauchiste» et appel à se former militairement par la Légion des volontaires français (groupe d’extrême droite rassemblant 4 500 personnes, nommée d’après le groupe de français collabos s’étant battus pour l’Allemagne nazie NDLR), etc.

 

 

-  Extrême-droite : qui se cache derrière M. Le Pen et É. Zemmour ?

Marine Le Pen et Éric Zemmour ne sont que la partie émergée de l’iceberg. L’extrême-droite, bloc hétérogène, est composé de multiples groupuscules, représentée par des personnalités hétéroclites. Ils sont plus ou moins violents, radicaux, et ont des modes d’actions divers[24bis].

  • « Il y a des gens autour d’Éric Zemmour qui sont des nazis ![30] » disait Marine Le Pen en février 2022 : Marine Le Pen devrait balayer devant sa porte... car plutôt culotté venant de la candidate aux présidentielles issue d’un parti fondé par des collabos et d’anciens SS, comme Léon Gaultier et Pierre Bousquet. Marine Le Pen a oublié de balayer devant sa porte[31].

 

↪️ Visiblement, Marine Le Pen n’a pas balayé devant sa porte. Identitaires, antisémites, anciens du GUD… 👇

 

Extrême-droite : qui se cache derrière Marine Le Pen et Éric Zemmour ?

 

↪️ De même, Marine Le Pen a-t-elle omit que le conseiller régional RN Gilles Pennelle est membre du Bureau national du parti et qu’il a été référent éducation pour la campagne alors qu’il « a fait ses armes dans le mouvement racialiste et néopaïen de Pierre Vial, Terre et peuple[32] » ?

 

 

-  L’extrême droite n’en finit plus de s’armer

Octobre 2021, nous apprenons la saisie de plusieurs armes de guerre chez plusieurs militants survivalistes d’extrême droite. Ce sont plusieurs armes de guerre comprenant entre autre un pistolet-mitrailleur, un fusil d’assaut, deux fusils à pompe et des grenades et 2 500 munitions qu’ont trouvé la police aux domiciles de trois individus. Âgés de 22 à 49 ans, certaines armes étaient « approvisionnées, prêtes à un emploi immédiat » d’après le procureur de la République David Charmatz[2].

 

Il n’est pas rare dans les mouvances néo-fascistes de retrouver des affaires de possession et de trafic d’armes. En janvier 2021, plusieurs militaires et anciens militaires ont été mis en cause dans une vaste affaire de trafic d’armes où s’échangeaient des armes lourdes, des armes légères et des tonnes de munitions[3].

 

 

- 25 avril 2022 : Nice, un militant du RN poignarde un prêtre et une bonne sœur

Kevin Ravenna a 31 ans. Il est sympathisant du Front National de la Jeunesse (FNJ), branche jeune du Rassemblement National qu’il rejoint en 2017. Proche de Benoit Loeuillet, dirigeant local du Rassemblement National suspendu pour des propos négationnistes (déclarant qu’il n’y avait « pas eu de mort de masse comme cela a pu être dit » pendant la Shoah), il a lui-même déjà tenu des propos racistes et homophobes en direct à la télévision en 2018 visant notamment Florian Philippot (« Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »).

 

Si, dans les faits, son irresponsabilité pénale pourra être discutée, étant diagnostiqué bipolaire et ayant séjourné plusieurs fois à l’hôpital psychiatrique, on trouve aussi des motifs politiques : celui-ci voulait « tuer Macron » selon ses dires et se serait rabattu sur l’église et les deux religieux[15].

 

  • Au-delà de l’attaque de Nice, une longue histoire des liens entre Rassemblement National (RN) et attentats terroristes car ce n’est pas la première fois que le Rassemblement National se trouve mêlé à des attentats ou à leur apologie sur le sol français.

- En octobre 2019, l’effroyable fusillade à la sortie de la mosquée de Bayonne faisant deux blessés graves ayant provoqué un immense sursaut contre l’islamophobie était menée directement par Claude Sinké un ex-candidat RN aux départementales[16] ;

- On peut citer Catherine Blein, ex-conseillère régionale RN de Bretagne, condamnée pour apologie du terrorisme pour avoir soutenu sur Twitter l’attentat de Christchurch contre deux mosquées en Nouvelle-Zélande qui avaient fait une cinquantaine de morts[17] ;

- Plus récemment, c’était Loïk Le Priol et ses acolytes, proche de Marine Le Pen et ayant côtoyés intimement des cadres du RN et du Groupe Union Défense qui passaient à l’action en assassinant le rugbyman argentin Federico Martin Aramburu[18].

 

 

- 27/28 aout 2022 : saluts hitlérien, « sieg heil ! », un cortège néo-nazi défile en pleine rue à Besançon

Dans la nuit du 27 au 28 août, un véritable défilé néonazi a eu lieu dans les rues de Besançon. Saluts nazis, tapage nocturne du style « Besançon est national-socialiste », « Sieg Heil », insultes proférées contre des clients en terrasses… Le tout étant suivi de réactions pour le moins tièdes des autorités locales et du responsable du bar le Shake Pint, connu pour accueillir régulièrement des militants d’extrême droite[18bis].

 

Depuis la rentrée 2021, et surtout du fait de la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle, l’extrême-droite bisontine se déchaine. Affichages sauvages, profanation de mosquée, agressions lors de meetings, et même un défilé néonazi en guise de goûter d’anniversaire. Tels sont les évènements qui salissent la vie politique et militante dans la Boucle (le centre-ville de Besançon) et en dehors.

 

  • Le Rassemblement National, vivier de pseudos-dissidents

Les affichages de la Cocarde étudiante (« syndicat » étudiant d’extrême droite) commencent dès septembre 2021. Le plus souvent de nuit, sur les trois campus de Besançon. Sur le compte Twitter de la Cocarde Franche-Comté, trois visages et trois noms reviennent beaucoup. Le premier est Steven Fasquelle. Il est aujourd’hui encore responsable de Génération Nation, l’organe jeunesse du Rassemblement National (RN). Il est également collaborateur du député RN de Haute-Saône Emeric Salmon (à en croire son compte Twitter) et conseiller municipal en Franche-Comté.... et finissent, point d’orgue de la saison d’extrême-droite 2022 par un défilé qui a lieu dans la nuit du 27 au 28 août

 

Saluts hitlérien, « sieg heil ! », un cortège néo-nazi défile en pleine rue à Besançon

 

 

- 15 décembre 2022 : après le match France/Maroc, l’extrême droite passe à l’attaque dans plusieurs villes

L’extrême droite s’est déchainée à la suite de la demi-finale France/Maroc. Loin du monde imaginaire des plateaux de CNEWS, la fraternité a primé entre les supporters des deux équipes. La fraternité, mais aussi le respect propre à toute compétition sportive, et le sentiment d’avoir assisté à un match historique. Sur les plateaux de la chaine d’extrême droite, on attendait la bave aux lèvres un déchainement de violences pour hurler à la « pré-guerre civile ». Avaient-ils prévu que la violence viendrait en réalité de fachos excités[12] ?

 

  • À Montpellier, une quarantaine de fascistes ont attaqué des supporters à coups de… mortier ! Plusieurs blessés sont à dénombrer[13] ;
  • À Nice, des identitaires ont lancé des ratonnades contre des supporters marocains isolés[14] ;
  • À Lyon, plus d’une cinquantaine de militants d’extrême-droite se sont armés (battes de baseball, gazeuses, bar en fer, matraque…) à proximité de leurs locaux dans le Vieux-Lyon puis sont partis attaquer des jeunes supporters du Maroc isolés[14] ;
  • A Paris, une cinquantaine de personnes proches de l’ultra droite s’apprêtaient à rejoindre les Champs-Élysées à Paris à l’issue de la demi-finale France/Maroc. Ils étaient prêts à en découdre[14] ;

 

 

- 23 décembre 2022, un attentat sous la forme d'une fusillade de masse a lieu à Paris, dans le 10e arrondissement

Deux personnes sont mortes et quatre autres blessés ce vendredi, après une fusillade rue d'Enghien, dans le 10e arrondissement de Paris. L'auteur présumé des coups de feu est un homme qui avait déjà été interpellé il y a un an pour s’être attaqué à un camp de migrants dans le 12e arrondissement de la capitale[19].

 

 

- Mars 2023 l’extrême droite tente de conquérir les facs à coups de poing

Les facs ont longtemps été les bastions réputés imprenables de la gauche. Depuis plusieurs mois, l’extrême droite lui dispute ce terrain à coup de poings. StreetPress a recensé plusieurs dizaines d'agressions, une nouvelle génération d’étudiants radicaux biberonnés à la violence tente de s’imposer à coups de poings.

 

« Alors que partout dans les universités prospèrent les thèses du gauchisme culturel (…), il n’est plus concevable qu’à droite le militantisme d’opposition demeure cantonné aux questions du nombre de places dans les amphithéâtres ou d’aménagement des locaux. (…) La bataille des idées relève à nos yeux d’une dimension “supérieure” à celle des conditions matérielles », proclame ainsi La Cocarde étudiante sur son site. Ce syndicat universitaire d’extrême droite qui tente d’afficher une vitrine proprette se présente aux élections étudiantes et revendique une quinzaine de sections locales un peu partout sur le territoire. Apparu en 2015, il a toujours servi de vivier au Rassemblement national de Marine Le Pen ainsi désormais qu’à Eric Zemmour. Enquête[6].

 

 

- 25 Mars 2023 : alors que dans tout le pays, le peuple se mobilisait en masse contre la réforme des retraites[7], à Bordeaux le palais Rohan a été la cible ce jeudi soir d’une tentative d’incendie

Etienne Guyot, préfet de la Gironde, a lui évoqué les « groupes d’activistes » d'extrême gauche qui ont tourné en ville après la manifestation et qui se tenaient « en embuscade ». Mais le slogan entendu sur la vidéo tournée par Rue89 Bordeaux au moment de l’incendie n’est pas précisément attribuable aux anarchistes ou à l’extrême-gauche.

  • On peut entendre en effet distinctement quelqu’un crier « elle est à qui la France ? » et plusieurs personnes répondre : « Elle est à nous ». Sur d’autres vidéos de la même scène, « Front national remplace Macron ! » est clairement audible[8].

 

Des casseurs d’extrême-droite derrière la tentative d’incendie de la mairie de Bordeaux ?

 

🟥 Mars 2023 : alors que le gouvernement tente d’imposer aux Français sa réforme des retraites par une voie autoritaire, le mouvement social bat son plein, à Besançon,  l’extrême droite tente notamment… de s’introduire dans l’université et de forcer le blocus étudiant.

La lutte contre la réforme des retraites aura certes fait sortir dans les rues des millions de Français, exaspérés de voir les néolibéraux casser leurs services publics, précariser leur travail et leurs conditions de vie. Mais dans le même temps, l’extrême-droite, tente de prendre nos rues, mais elle se heurte néanmoins au rejet unanime du mouvement social[26].

 

RÉCIT – À Besançon, l’extrême droite en embuscade contre le mouvement social

 

🟥 Avril 2023 : Alors que plusieurs universités sont bloquées en réaction à la réforme des retraites, des groupuscules d’extrême droite ont attaqué les étudiants grévistes dans plusieurs villes

De Paris à Rennes en passant par Montpellier, des militants d’ultradroite ont attaqué ces derniers jours des étudiants qui protestaient contre la réforme des retraites devant des universités bloquées, un phénomène dénoncé par les organisations de jeunesse, qui regrettent « l’absence de sanctions »[33].

 

Retraites : à Paris, Lyon ou Rennes, quand des militants d’ultradroite attaquent les étudiants grévistes

 

Jeudi 30 mars, plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés place du Panthéon à Paris à l’appel de la coordination nationale étudiante, pour dénoncer à la fois « la répression policière et les bandes d’extrême droite qui s’attaquent à la mobilisation des jeunes ». « Des commandos d’extrême droite baptisés + Waffen Assas +, du nom de l’université parisienne, ont attaqué un cortège étudiant en parallèle de la manifestation du 23 mars puis ils s’en sont pris à des personnes situées sur des blocages de l’université Paris 1, samedi dernier, au niveau du centre René-Cassin », a relaté Éléonore Schmitt, porte-parole du syndicat étudiant L’Alternative.

 

Dans un communiqué, L’Alternative a déploré que « bien souvent, ces attaques se déroulent sur les lieux d’études sans qu’aucune sanction ou protection ne soient prévues ». Paris n’est pas la seule ville concernée par ces violences. À Rennes, entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées mercredi en solidarité avec trois étudiants agressés et blessés le 19 mars[34]...

 

  • GLOBALEMENT :

Depuis la mi-mars, «Libé» a recensé les attaques perpétrées par des groupes fascistes contre des opposants à la réforme du gouvernement. Des actions violentes, touchant surtout les étudiants et les militants de gauche radicale.

 

Décompte L’extrême droite a commis une quinzaine d’agressions contre les opposants à la réforme des retraites

 

 

- 2 Avril 2023 : un groupuscule d’extrême-droite menace des musulmans en marge du ramadan à Lille, auquel s'ajoute une liste de personnalités ciblées

Une vingtaine de groupes néo-nazi infiltré, appel aux meurtres, menace de mort contre un élu, ratonnades, des centaines de personnes impliquées dont des militaires et policiers[35].

 

  • Plutôt que de dénoncer le prétendu « terrorisme intellectuel » de ses opposants, que fait Darmanin face à la menace d’extrême droite[35ter] ?

Les parlementaires de la France insoumise interpellent le gouvernement[35bis].

 

Un groupuscule d’extrême-droite menace des musulmans en marge du ramadan à Lille

 

 

- 22 avril 2023 : Deux militants d’extrême droite viennent d’être arrêtés avec du matériel militaire à leur retour d’Ukraine. Ils étaient en possession d’armes de guerre.

Le gouvernement va encore fermer les yeux sur le danger mortel que représente l’extrême-droite ?

 

Paris : deux militants d’extrême droite arrêtés avec du matériel militaire à leur retour d’Ukraine

 

 

- Extrême droite : «Division Martel», la nouvelle bande violente qui sévit à Paris

Ce groupe aux références néofascistes qui compte des militants mineurs s’est distingué par une agression raciste devant un lycée parisien le 20 avril 2023, et par ses liens avec d’autres collectifs violents.

Le groupuscule, apparu à l’automne dernier, se revendique d’une idéologie allant du néofascisme au néonazisme, et est très connecté aux factions radicales de toute la France[34bis].

 

Ratonnade à Paris : de très jeunes militants d’extrême droite en garde à vue

 

 

- 24 avril 2023 : Nouvelle alerte sur la menace d’extrême-droite. Des néofascistes parisiens jouent aux petits soldats et s’entraînent avec des armes à feu en se  préparant comme des paramilitaires.
Un drapeau néofasciste qui flotte au vent. Un groupe de jeunes gens, pour certains en treillis, qui marchent dans la forêt ou rampent en tenant des bâtons faisant figure de fusils. Qui tirent à l’arme à feu, aussi. Les militants d’extrême droite radicale du groupuscule Brigade Lutèce ont diffusé samedi sur Telegram une vidéo aux accents guerriers et déjà visionnée plusieurs milliers de fois. « Dans l’ombre et en silence », dit la légende qui l’accompagne. et que fait le gouvernement ?

 

Armes à feu et entraînement paramilitaire : les néofascistes parisiens jouent aux petits soldats

 

 

- 10 mai 2023 : WaffenKraft, le projet terroriste d’un gendarme néonazi

Quatre personnes, dont un gendarme, comparaîtront devant la cour d’assises de Paris, du 19 au 30 juin, pour des projets d’attentats terroristes liés à l’extrême droite : une première en France. Une affaire jamais médiatisée qui relance le débat sur l’infiltration des services de sécurité[36].

 

Apparaissant parmi les cibles potentielles dans l’affaire « Waffenkraft » – projets d’attentats ourdis par un groupe de jeunes néonazis menés par un gendarme révélés hier par Politis – Jean Luc Mélenchon, candidat aux présidentielles 2022, souhaite se constituer partie civile[36bis].

 

WaffenKraft : le projet terroriste d’un gendarme néonazi

 

 

- 19 juillet 2023 : Un groupe d’extrême droite menace de mort le député France insoumise Thomas Portes

« C’est nous qui allons te crever. » Le député LFI Thomas Portes (3e circonscription de Seine-Saint-Denis) a reçu le 19 juillet un courrier de menaces de mort émanant d’un groupe d’extrême droite qui se fait appeler le « Comité 732[37] ». C’est la seconde fois que l’élu de Seine-Saint-Denis est visé par un courrier de menaces de mort de ce mystérieux groupuscule. Le député ainsi que deux ONG humanitaires, qui avaient préféré rester discrètes pour des raisons de sécurité, avaient déjà été pris pour cible via des missives similaires le 24 novembre dernier[37bis].

 

  • « Il se fait que notre petite organisation bien cloisonnée, faite d’une poignée de patriotes répartis dans tous les angles de l’Hexagone, compte un ou deux détectives professionnels. Donc nous te trouverons et, à partir de là, numérote des abattis fumier ! » promet la missive envoyée par courrier à l’Assemblée nationale 👇.

 

Voilà ce que reçoit  @Portes_Thomas  de la part d’1 groupuscule d’extrême-droite.

 

 

- 18 juillet 2024 : Un jeune néonazi alsacien voulant sévir durant les JO placé en garde à vue

Un homme de 19 ans membre de la mouvance néonazie a été arrêté à Rhinau pour avoir diffusé des menaces de mort envers des cibles politiques ou des personnes issues de l'immigration.
Il aurait projeté une action pendant une étape du relais de la flamme olympique...

 

Un jeune néonazi alsacien voulant sévir durant les JO placé en garde à vue

 

 

- Schéma de l’extrême droite française [mise à jour en janvier 2022] pour mieux la connaitre pour mieux la combattre

Les groupuscules d’extrême-droite sont de plus en plus actifs en France. On compte pas moins de 1 300 militants d’extrême-droite fichés S dans notre pays. Ce chiffre est en nette hausse depuis des années : la menace est de plus en plus présente dans notre pays. Elle inquiète jusqu’au plus haut sommet des services de renseignement[24]. Entre autres grâce aux informations des médias Blast et Streetpress, et du site antifasciste la Horde, nous vous proposons une cartographie des groupuscules d’extrême-droite française. Ce, en détaillant ses tendances, ses bastions et ses modes d’actions[24bis].

 

  • Mieux la connaitre pour mieux la combattre : Schéma de l’extrême droite française [mise à jour janvier 2022]

 

Mieux la connaitre pour mieux la combattre Schéma de l’extrême droite française [mise à jour janvier 2022]

 

Ultra-droite en France, la nouvelle menace terroriste : face à l’émergence de groupuscules néonazis en France, les services de renseignement ont renforcé leurs moyens, craignant de possibles passages à l’acte[27].

 

 

- Face à la menace d’extrême-droite, entretien avec Thomas Portes

Thomas Portes, président de l’Observatoire de l’extrême-droite, intervient ici pour prendre le temps de préciser cette menace d’extrême-droite : parler de ses différents groupuscules, la sociologie de ses militants, décortiquer son idéologie, le « grand remplacement », la « re-migration », le virilisme, son anti-Républicanisme, son histoire, caractériser la menace terroriste, la menace envers les journalistes, comment on vit quand on est menacé, pour caractériser la zemmourisation médiatique, politique, les liens de l’extrême droite avec le champ médiatique et la bourgeoisie, mais aussi penser la bataille culturelle et la riposte antifasciste.

 

 

Notes :

[1] Selon le rapport annuel d’Europol sur le terrorisme dans le Vieux Continent, l’Hexagone totalise 37% des interpellations en Europe en lien avec des affaires de terrorisme jihadiste et 45% de celles concernant le terrorisme d’extrême droite.

[2] Des armes de guerre et des explosifs saisis chez des survivalistes d'ultra-droite

[3] En France, l’extrême droite s’arme… pour ressusciter les milices d’Hitler ?

[4] « Décapiter la République » : l’extrême droite en roue libre

[4bis] Vengeance Patriote, le groupuscule d’extrême droite qui prépare ses militants au combat

[5] Extrême droite : Génération identitaire avec le RN,le grand rapprochement

[6] L’extrême droite tente de conquérir les facs à coups de poing

[7] Réforme des retraites : regain de mobilisation, la 9e journée de manifestations minute par minute

[8] Des casseurs d’extrême-droite derrière la tentative d’incendie de la mairie de Bordeaux ?

[9] Un jeune nazi s’apprêtait à commettre un attentant contre son lycée et une mosquée

[10] Le samedi 31 juillet, militants d’extrême droite et militants antifascistes se sont fait face pendant de longues minutes après une charge des premiers.

[11] Le syndicat France Police – Policiers en colère adresse une lettre ouverte au président Macron

[12] Après le match France/Maroc, l’extrême droite passe à l’attaque dans plusieurs villes

[13] À Montpellier, une quarantaine de fascistes ont attaqué des supporters à coups de… mortier ! Plusieurs blessés sont à dénombrer.

[14] Nice, Paris, Lyon... en marge des célébrations pour France-Maroc, les militants d'ultradroite "voulaient en découdre"

[15] Nice : un militant du RN poignarde un prêtre et une bonne sœur

[16] Attaque de la mosquée de Bayonne

[17] Rennes : une ex-élue RN condamnée en appel pour apologie du terrorisme

[18] Rugbyman tué à Paris : un proche de Marine Le Pen, principal suspect

[18bis] Défilé nazi au centre-ville : une marche « contre l’extrême droite » samedi

[19] Fusillade à Paris: le suspect avait attaqué un camp de migrants au sabre, il venait d'être libéré

[20] Lyon : Une union des extrêmes droites pour venger la dissolution de Génération Identitaire

[21] Ce que l'on sait de l'attaque qui a fait deux blessés devant la mosquée de Bayonne

[22] Bourgogne : qui se cache derrière le "commando au marteau" d'ultradroite ?

[23] Assassinat de Samuel Paty

[23bis] Attentat de Conflans-Sainte-Honorine : deux amis de Le Pen en lien avec l'islamiste Sefrioui

[24] Les projets d’actions violentes en lien avec la mouvance extrémiste s’accumulent depuis plusieurs mois. Une menace qui inquiète sérieusement les autorités.

[24bis] Cartographie des groupuscules d’extrême-droite en France : tendances, bastions et modes d’actions

[25] Que sait-on de l’association pro-police Hors service, qui appelle à «ouvrir le feu» ?

[25bis] Jean-Luc Mélenchon : " J'ai saisi le commandant qui assure la sécurité de l'assemblée nationale. Je vous informe. Quelle autre protection ? "

[26] RÉCIT – À Besançon, l’extrême droite en embuscade contre le mouvement social

[27] Ultra-droite en France : la nouvelle menace terroriste

[28] Marion Maréchal-Le Pen joue l’ouverture aux Identitaires et Élections régionales en PACA : qui est Philippe Vardon, l'identitaire que Marion Maréchal Le Pen veut sur sa liste ?

[29] Qui est Damien Rieu le candidat de Reconquête ! Depuis 2019, Damien Rieu était l'assistant parlementaire de l'eurodéputé Philippe Olivier, beau-frère et proche conseiller de Marine Le Pen

[30] Présidentielle : Marine Le Pen dit voir "quelques nazis" dans l'entourage d'Éric Zemmour

[31] Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[32] Extrême-droite : qui se cache derrière Marine Le Pen et Éric Zemmour ?

[33] Retraites : à Paris, Lyon ou Rennes, quand des militants d’ultradroite attaquent les étudiants grévistes

[34] L'alternative

[34bis] Ratonnade à Paris : de très jeunes militants d’extrême droite en garde à vue

[35] Un groupuscule d’extrême-droite menace des musulmans en marge du ramadan à Lille

[35bis] France insoumise avril 2023 :  " FR Deter " Darmanin doit répondre d’urgence à la menace terroriste d’extrême droite

[35ter] Plutôt que de dénoncer le prétendu « terrorisme intellectuel » de ses opposants, que fait Darmanin face à la menace d’extrême droite ?

[36] WaffenKraft : le projet terroriste d’un gendarme néonazi

[36bisAffaire WaffenKraft : Jean-Luc Mélenchon veut se constituer partie civile

[37La menace 732

[37bis19 Juillet 2023 : Un groupe d’extrême droite menace de mort le député LFI Thomas Portes

[38Le Rassemblement national et les radicaux poursuivent leur collaboration

 

Pour en savoir plus :

- Liste d'attaques terroristes d'extrême droite (Cet article dresse la liste des attaques terroristes d'extrême-droite qui ont été menées à terme et ne doit pas être confondu avec la liste d'attaques terroristes d'extrême droite déjouées)

- Éclairage. Le terrorisme d’extrême droite, une menace mondiale sous-estimée

- La France sous la menace du terrorisme d’extrême droite

Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

- Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 20 octobre 2020 après l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'Histoire-Géographie, par un terroriste islamiste à Conflans-Saint-Honorine

- Dans la nuit du 26 juin 2022, une dizaine de personnes soupçonnées d’appartenir au mouvement d’extrême-droite Bordeaux Nationaliste, a mené des opérations de provocation dans le quartier de Saint-Michel aux cris de « mort aux arabes »

- Quand le RN fait « l'apologie de l’Algérie française et des crimes de la colonisation » et notamment de l'attentat du Petit Clamart

- Carte : les violences d’extrême droite en France en 2021

- Délation, harcèlement et menaces de mort : les méthodes ignobles de l’extrême droite contre une enseignante

- Reconquête : comment Éric Zemmour mène une offensive sur l’éducation

- Un ancien candidat FN impliqué dans les tractations entre Lafarge et Daesh

- VIDEO. Des militants d'extrême droite perturbent une conférence des députés LFI Louis Boyard et Carlos Martens Bilongo

- Partout en France, des étudiants sous la menace de militants d’ultradroite

- Groupe d’ultradroite «FR DETER» : un membre de la police nationale suspendu

- Scandale : menacé par l’extrême droite, le maire de Saint-Brévin démissionne, les députés RN restent assis

- Intimidations, harcèlement : les campagnes racistes et homophobes de l’extrême droite se multiplient

- Terrorisme d’extrême droite : des néo-nazis ont projeté d’assassiner Mélenchon

- Le fascisme avance masqué par Clémentine Autain

- Saint-Brévin, Callac, Carnac : l'ombre de l'extrême droite plane sur la Bretagne 

- Les 10 raisons pour lesquelles Marine Le Pen n’aime pas la France

- 20 avril 2023 :  Ratonnade en plein Paris : 11 militants d’extrême droite en garde à vue après une rixe à caractère raciste devant un lycée

- Croix, chiffres, crânes ou guêpes : ces symboles utilisés par l’extrême droite en France que vous devez connaître

- 19 juin 2023 : Ultradroite : cinq personnes arrêtées pour des violences après un concert de Médine à l’Armada de Rouen

🔴 Juin 2023 : suivi du procès WaffenKrakt

- rapport d’enquête parlementaire sur les groupuscules d’extrême droite en France. Remis le 6 juin 2019

- Juillet 2023 : Lyon : jusqu’à deux ans de prison pour sept militants d’ultradroite auteurs d’agressions racistes

-  Hangest-en-Santerre : Mardi 18 juillet, un sexagénaire a été agressé alors qu’il sortait de la boucherie d’Hangest-en-Santerre. En pleine rue, son agresseur l’a frappé et a proféré des insultes racistes.

- Le Parquet national antiterroriste a demandé le renvoi de seize membres d’Action des forces opérationnelles (AFO) devant le tribunal correctionnel pour « association de malfaiteurs terroriste ».

- De la république policière à la république fasciste ?

- Des néonazis finlandais condamnés pour un projet terroriste de " guerre raciale "

- 11 novembre 2023, peu après 19 h, une quarantaine de militants d’extrême droite radicale ont attaqué une conférence de solidarité avec la Palestine dans le Vieux-Lyon

- 18 Novembre 2023 : des militants d’extrême-droite ont été arrêtés. Parmi eux on trouve un ancien policier des Renseignements territoriaux. Des dizaines d’armes et des explosifs ont été découverts. L’extrême-droite menace le pays. 

- 25 Novembre 2023 : Après la mort de Thomas, l’extrême droite organise une descente à Romans-sur-Isère et multiplie les tentatives de récupération et Des militants néo-nazis sont-ils à l'origine du rassemblement à Romans-sur-Isère ?

- Romans-sur-Isère : la Police a-t-elle renseigné des néo-nazis pour organiser leur ratonnade ?

- 27 novembre 2023 : « Bleu blanc rouge, la France aux Français » : après Romans-sur-Isère, les fascistes défilent à Rennes

- Le RN est la « vitrine policée » de « l’ultradroite », estime le député Renaissance Sacha Houlié

 - Yvelines 14 janvier 2024 : le fils d'un élu agressé par deux militants d'ultra-droite

-  Violences contre les élus : Marine Le Pen incite ses troupes à passer à l’acte

- 11 mars 2024 : Le Conseil d’État confirme : le Rassemblement national est bien d’extrême droite

- Un étudiant de l’université parisienne d’Assas, engagé chez Solidaires, a été violemment agressé vendredi 27 septembre devant la faculté par des militants d’extrême droite qui tractaient.

- Novembre 2024 : Trois hommes liés à l’ultradroite interpellés près de Lyon : un arsenal d’armes découvert

- Décembre 2024 : « On t’a trouver, nique les arabes » La maison de Jean-Luc Mélenchon saccagée dans le Loiret

- Février 2025 : Des anciens candidats du RN en Alsace jugés pour un projet d’attentat néonazi

 

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12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 10:19
Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

Le national-socialisme porté par le RN est le fruit du capitalisme en décomposition et vise à opposer au capitalisme « mondialiste », sans racines et parasitaire, un capitalisme national, « enraciné » et industriel pour assurer sa survie[13] !

 

L’illustration du double discours du Rassemblement National : le droit à l'IVG et la retraite à 60 ans

 

Alors que le RN via Marine Le Pen n’a eu de cesse de se présenter en défenseur des droits des femmes, dans ses votes, ses programmes et discours, l’ancienne présidente du RN s’est régulièrement opposée aux avancées en la matière, et ine fine lors du scrutin à l'Assemblée nationale, elle est absente et une partie du RN refuse de voter l’inscription de l’IVG (interruption volontaire de grossesse) dans la Constitution, portée initialement par La France insoumise puis reprise par la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale et validé par le Sénat[1];

Sur les retraites,... quand les députés du RN sont présents au parlement sur les retraites, ils veulent vider les caisses de retraite et fragiliser la sécurité sociale en proposant la mise en place de primes, d'augmentation des salaires exonérés de toutes cotisations sociales[2].

De son côté, lors des manifestations, Jordan Bardella et autres gesticulent sur les réseaux sociaux et dans les médias à la solde du RN,... mais le groupe parlementaire de Marine Le Pen n'a déposé que 75 amendements sur le texte #retraites… contre 105 pour Renaissance[3] (autrement dit, ils ont moins de choses à corriger dans le texte que les députés macronistes eux-mêmes !), les deux seuls députés RN présents en commission ont voté contre l'amendement insoumis de rétablissement de la retraite à 60 ans, car, pour eux, " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans[4] "...  et Marine Le Pen défend la retraite jusqu'à... 67 ans[5], et, en juin 2024[, Jordan Bardella la retraite à 66 ans[14] !

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 26/06/2024

- En préambule.... c'est ça le RN

Affaire des kikts de campagne des législatives 2012 : le 15 mars 2023, le rassemblement national condamné en appel à une amende de 250 000 euros. Trois " personnes morales " : le RN, le microparti Jeanne, la société Riwal, et sept proches de Marine Le pen étaient jugés en appel pour escroquerie aux dépends de l'Etat, abus de biens sociaux, abus de confiance, recel et blanchiment[6].

 

Rassemblement national : le parti condamné en appel à une amende de 250 000 euros dans l’affaire des kits de campagne

 

 

- Les discours et les actes

  • 21 mars 2023 : Le Pen et le mouvement des gilets jaunes en 2018/2019

Incroyable ! Le 21 mars 2023, Marine Le Pen avoue en direct avoir aidé le gouvernement à éteindre la contestation des Gilets jaunes !!! : " à Elisabeth Borne : Ne comptez pas sur moi pour faire le pompier, je l'ai fait pendant les gilets jaunes "

Ce n’est pas une opposition, c’est un paillasson ! 👇

 

Incroyable !   Marine Le Pen avoue en direct avoir aidé le gouvernement à éteindre la contestation des Gilets jaunes !!!  Ce n’est pas une opposition, c’est un paillasson.

 

  • 24 novembre 2022 : Des députés RN votent contre IVG

 

Des députés RN votent contre IVG_2022-11-24
Des députés RN votent contre IVG_2022-11-24

 

  • 13 octobre 2022 : 66 députés RN ont voté pour l'amendement anti-L214

 

2022-10-13_66 députés RN ont voté pour l'amendement anti-L214

 

  • 20 juillet 2022 : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes

 

Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes
Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes

 

 

  • Le 7 octobre 2022 : au Parlement européen le duo RN et LREM a voté contre la #TaxeSuperProfits.

 

Le 7 octobre, au Parlement européen le duo RN et LREM a voté contre la #TaxeSuperProfits.
Le 7 octobre, au Parlement européen le duo RN et LREM a voté contre la #TaxeSuperProfits.

 

Idem le 10 mai 2023[11].

 

 

  • État des lieux des votes au 6 novembre 2022

 

état des lieux vote RN_2022-06-11

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

- Sur la réforme des retraites de Macron... le double langage en quelques images et une vidéo

 

Retraites : Marine Le Pen ou l’arnaque sociale[0] !

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !
Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !
  • Marine Le Pen défend la retraite jusqu'à... 67 ans 👇

 

👉 et le 25 juin 2024, sur TF1, Jordan Bardella a défendu la retraite à 66 ans[14]

 

Jordan Bardella défend la retraite à 66 ans en direct sur TF1  L'arnaque sociale du RN dévoilée aux yeux de tous les Français.

 

  • Pour le RN, la naissance d'un enfant n'est pas l'arrivée d'un futur citoyen de la République, mais la " fabrication d'un travailleur ".

Selon eux, les gens ne sont pas des personnes, mais des marchandises qu'on fabrique ou qu'on importe... Immonde.

Le RN se sert du débat sur la réforme des retraites pour mettre en avant sa politique nataliste au fondement identitaire et raciste. Un grand classique de l’extrême droite qui comporte, en plus de l’obsession migratoire habituelle, une menace pour les droits des femmes.

 

Moi je préfère qu'on fabrique des travailleurs français plutôt qu'on les importe » explique le député

 

  • Le RN ne se prononce pas pour le financement des retraites par les riches

La proposition de rétablir l'ISF formulée par les députés insoumis aurait rapporté plus de 10 milliards d'euros par an.

Les macronistes ont voté contre, les lepénistes se sont abstenus... main dans la main, ils veulent que les pauvres paient pour les riches... et vous faire travailler jusqu'à 67 ans !

 

Scrutin public sur l'amendement n° 1513 de M. Ruffin et les amendements identiques suivants après l'article 2 du projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023
Analyse du scrutin n° 973

 

  • Jordan Bardella, président du RN nouveau porte-parole du MEDEF ?

Après que Marine Le Pen ait défendu la retraite jusqu’à 67 ans au micro de France Info, c’est Jordan Bardella qui a frappé le 19 février au soir sur le plateau de BFMTV. Le président du Rassemblement national (RN) a repris le traditionnel argumentaire patronal se prononçant contre le durcissement du mouvement le 7 marsDémonstration est une nouvelle fois faite  : entre le capital et le travail, le RN a choisi son camp. Et ce n’est pas celui des travailleurs.

 

Retraites : Jordan Bardella « pas favorable au blocage » le 7 mars, le RN opposant en carton

 

  • Marine Le Pen : « Oui j’appelle les éboueurs à reprendre le travail »

Marine Le Pen était l’invitée ce matin de BFMTV, à quelques heures du vote décisif à l’Assemblée nationale sur la retraite à 64. Apolline de Malherbe l'interroge et Marine Le Pen lui répond : « Oui j’appelle les éboueurs à reprendre le travail ». Quelques jours plus tôt sur France Inter, Marine Le Pen avait déjà déclaré : « on fait débloquer les blocages par les forces de l’ordre, il y a eu des réquisitions et c’est parfaitement naturel »[7]. Entre le travail et le capital, Marine Le Pen a choisi son camp.

 

 

  • Ils ont beau partout affirmer que le #RN est contre la réforme Macron, il y a les propos et les actes !

Le député RN de l’Oise, Philippe Ballard, a ainsi recruté parmi ses assistants parlementaires une ancienne greffière de… 75 ans. Marie-Christine Baudin est une militante de longue date du parti d’extrême-droite. En 2015 et en 2021, elle s’est présentée sous les couleurs du Front national, puis du Rassemblement national, aux élections départementales dans le canton de Méru, ville de 14.700 habitants dans l’Oise[7bis]. De 2018 à 2021 déjà, le compagnon de Sébastien Chenu avait été salarié du groupe des eurodéputés RN.

 

👉 Marine Le Pen se prononce pour la retraite entre 60 et 67 ans... alors, c'est 67 ou 75 ans ?...

 

A 75 ans, la mère de Sébastien Chenu est assistante parlementaire d’un député RN

 

  • Le 25 mai 2023, débat parlementaire sur la Loi de programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et proposition d'amendement visant a abroger la réforme des retraites pour les militaires

Voici la liste des député•es macronistes et LR qui ont voté contre l'abrogation de la réforme des retraites pour les militaires !
Et comme à son habitude, le #RN, assurance vie de la macronie, s'est abstenu[12].

 

Analyse du scrutin n° 1642 Deuxième séance du 25/05/2023

 

 

- Mais aussi, dans d'autres domaines...

  • Le 9 mars 2023 l’Assemblée nationale pouvait proclamer le droit à un congé de trois jours pour les femmes, leurs conjoints ou conjointes, confrontés à une fausse couche.

Les députés LREM, LR et RN l’ont empêché.

 

Analyse du scrutin n° 1147 Deuxième séance du 08/03/2023

 

  • et encore

 

 

  • Main dans la main, macronistes, LR et extrême-droite poursuivent leur saccage du droit du travail.

LR et extrême-droite suppriment les allocations-chômage : les salariés qui doivent abandonner leur poste de travail pour harcèlement, non respect de leurs droits, maltraités, poussés à bout, salaires trop faibles ou illégaux, conditions de travail dangereuses... seront considérés comme démissionnaires et privés d'allocations chômage.... 

 

Analyse du scrutin n° 209 Première séance du 05/10/2022
Analyse du scrutin n° 209 Première séance du 05/10/2022

 

  • Et encore... encore...
    • LREM et RN ont voté main dans la main pour défendre les actionnaire
LREM et RN ont voté main dans la main pour défendre les actionnaire

LREM et RN ont voté main dans la main pour défendre les actionnaire

  • Précarité étudiante_2022-11-17
    • LREM et RN et autres soutiens de Macron votent contre la création d'une allocation d'autonomie de 1 102€ pour les jeunes en formation
précarité étudiante_2022-11-17

précarité étudiante_2022-11-17

  • Démocratie
    • LREM et RN et autres soutiens de Macron votent contre l'abaissement du seuil de signatures à 1 million pour un RIP (Référendum d'Initiative Partagée)
RIP_2022-11-17

RIP_2022-11-17

  • Mars 2023, légalisation de la vidéosurveillance algorithmique pendant et après les JO de 2024 !
    • Dans la lignée de la loi sécurité globale, le #PJLO2024 est un texte sécuritaire illustrant la dérive autoritaire de Macron... que le RN vote !
Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

 

  • Violence policière : Jordan Bardella contre la dissolution des BRAV-M : le RN ennemi du mouvement social

Invité de dimanche en politique sur France 3 le 26 mars 2023, le président du Rassemblement national (RN) s’est prononcé contre la dissolution des BRAV-M demandée par des députés insoumis.

Créée en mars 2019 sous l’impulsion du préfet Lallement pour bâillonner le mouvement des Gilets Jaunes, la Brigade de répression de l’action violente motorisée (BRAV-M) est devenue l’un des symboles des violences policières. C’est d’ailleurs ce qu’a fait remarquer le journaliste au président du RN : « c’est un héritage des Gilets Jaunes, de Didier Lallement, dont Marine Le Pen avait demandé la démission ! ».

 

Retraite : Jordan Bardella contre la dissolution des BRAV-M, le RN ennemi du mouvement social

 

  • Logement et action revendicative : Macron et le RN facilitent les expulsions et criminalisent les précaires, les occupations d'entreprises...

4 avril 2023, la #LoiAntiLocataires a été adoptée à l'Assemblée, et les associations sont unanimes : la proposition de Loi Antisquatt de la Macronie va faire exploser le nombre de familles et d'enfants à la rue car elle facilite les expulsions sans solutions, ni pour les locataires précaires, ni pour les petits propriétaires !
C'est honteux alors que notre pays compte 4 millions de mal logés, 2,4 millions de demandeurs de logement et 300 000 SDF !

Les luttes sociales (actions revendicatives) sont aussi dans le collimateur du RN !
Après avoir criminalisé les squatteurs de logements vides et les locataires en difficulté, la loi " anti-squat " s'attaque aux grévistes : 2 ans d'emprisonnement et 30000€ d'amende pour l'occupation d'un " lieu à usage économique ".

 

car elle facilite les expulsions sans solutions, ni pour les locataires précaires, ni pour les petits propriétaires !

 

 

  • Dépénalisation universelle de l’homosexualité : au Parlement européen, le RN a voté contre.

Marine Le Pen a beau caresser les chats elle et son parti sont toujours racistes, xénophobes, islamophobes, homophobes comme le confirme leur vote du 22 avril 2023 à Bruxelles. Voter RN c'est être tout ça !

 

Parlement européen Résultats des votes par appel nominal - 20/04/2023

 

👉 Pour aller plus loin : détail des votes homophobes du RN au parlement européen 👇

 

Le 12 octobre, un militant d'extrême-droite tue deux personnes dans un bar LGBT de Bratislava. L'auteur a prémédité son crime et laissé derrière lui un manifeste suprémaciste.

 

 

  • Juin 2023 : Totale hypocrisie du Rassemblement national au Parlement européen

Jordan Bardella  et Marine Le Pen pleurnichent toute la journée sur la " mondialisation sauvage " mais ils votent CONTRE la régulation des multinationales !

Retour sur leur opposition au devoir de vigilance⬇️

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !

 

  • 14 Juin 2023 : TOUS les députés RN votent contre la régulation de l'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux

Alors que des députés de tous bords avaient décidé de se rassembler autour de la proposition lancée par l’élu socialiste Guillaume Garot et que le texte pouvait être adopté, complice du pouvoir macroniste, le #RN a empêché la régulation de l'installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux et pour l'accès aux soins !

👉 Le RN est l'unique groupe où tous les députés ont voté contre !

Les 22 millions de Français vivant dans des déserts médicaux apprécieront. ⬇️

 

Analyse du scrutin n° 1812 Première séance du 14/06/2023

 

 

  • 20 juin 2023 : face à la sécheresse, le RN propose de suspendre la construction de logements sociaux face à la sécheresse 

Le Rassemblement National (RN) a trouvé la solution pour les trop nombreux endroits en France touchés par des restrictions d’eau du fait de la sécheresse : suspendre… l’obligation de construction de logements sociaux. Enregistrée à la présidence de l’Assemblée nationale le 20 juin 2023, la proposition n°1419 porte en effet sur « la suspension de l’obligation de construction de logements sociaux dans les territoires durablement fragilisés par les restrictions en eau potable ». 

 

Suspendre la construction de logements sociaux face à la sécheresse : le RN, une farce sociale

 

 

- Le RN au pouvoir ? Un « risque nécessaire » pour le patron du MEDEF

Une petite phrase passée sous les radars médiatiques. Ce lundi 27 mars 2023, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, était l’invité de la matinale de France Info.

Salhia Brakhlia interroge alors le patron des patrons sur la progression du RN dans les sondages : « un sondage paru hier dans le JDD indique que c’est le RN qui profiterait de la situation, en progressant de 7 points, ça vous étonne ? Tant pis si Marine Le Pen arrive au pouvoir ? C’est un risque à prendre ? ». La réponse du patron du MEDEF a le mérite d’être claire : « c’est un risque nécessaire[8] ».

 

Depuis de longues années maintenant, nous sommes avertis : " entre le capital et le travail, le RN a choisi son camp, et le capital le lui rend bien[9] ". Vincent Bolloré monte un empire médiatique pour propulser Éric Zemmour et dédiaboliser Marine Le Pen. Durant toute la fin du quinquennat précédent, ministres macronistes et éditorialistes de plateaux tapent main dans la main sur l’«islamo-gauchisme » plutôt que sur l’extrême droite. La bourgeoisie a le mérite de la constance : dans l’histoire, à choisir, elle a toujours préféré l’alliance capital-fasciste plutôt que la gauche. Combien de fois cela a t-il été dénoncé : " plutôt Hitler que le Front Populaire hier, plutôt Le Pen que Mélenchon aujourd’hui ".

 

  • Le point de jonction entre le MEDEF et le RN : le remboursement de la dette... pour lire la suite 👇

 

Le RN au pouvoir ? Un « risque nécessaire » pour le patron du MEDEF

 

 

  • L'extrême-droite défend toujours les patrons et les lobbys plutôt que les peuples et la planète.

Dernier exemple : la position du RN concernant le devoir de vigilance des multinationales au Parlement européen[10].

Depuis 2019, un projet d'une directive est en débat pour rendre les multinationales responsables des dégâts humains et environnementaux dont elles profitent via leurs chaines de valeur. Au final, son groupe s'est opposé au rapport d'étape de 2021 et aux résultats des négociations... du 11 mai 2023.
Le texte impose les mêmes obligations aux entreprises européenne et étrangères.

La question n'est pas de protéger " nos entreprises " contre les méchantes entreprises étrangères. La question est de choisir son camp entre d'un côté le capital, de l'autre le vivant. Le RN a choisi le 1er.

 

Devoir de vigilance : au Parlement européen, le RN défend les multinationales plutôt que les droits humains et la nature

 

 

  • 19 juin 2023 : France info dévoile l’intention de Marine Le Pen de publier un document pour inciter les patrons à voter pour le Rassemblement national (RN).

Cela a commencé dès le mois de juin 2022. 10 députés du Rassemblement national ont dîné avec 10 chefs d’entreprises. Depuis, la grande opération de lobbying monte en puissance... 

👉 Pour convaincre les patrons de voter pour elle en 2027, Marine Le Pen n’a finalement qu’une chose à faire : faire connaître son programme économique. 

 

Marine Le Pen va écrire aux patrons pour tenter de les convaincre de soutenir le Rassemblement national

 

 

-  Le RN, deuxième groupe le plus proche de la macronie à l'Assemblée nationale en avril 2023, avec 40% de votes communs ! 

L'extrême-droite défend toujours les intérêts des puissants contre les peuples et la planète.
Contrairement à eux, les chiffres ne mentent pas !

 

Quel groupe d'opposition a le + voté en avril avec #Renaissance à l'#AssembleeNationale ?

 

 

SECOND ARTICLE ICI

👉 : LE #RN PAR LES ACTES : LA STRATÉGIE DU DOUBLE LANGAGE EST UNE ARNAQUE (SUITE) !

 

 

- En définitive, le Rassemblement National (RN) est une arnaque, une opposition en carton .

Une arnaque sociale, une arnaque écologique, une arnaque féministe, et une menace pour la République.

Il est grand temps de faire craquer le vernis.

  • Notre entretien exclusif de 45 minutes avec Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint du journal Politis, qui travaille sur l’extrême droite depuis 30 ans.
  • À partager sans modérations pour démasquer le RN.

 

 

Notes :

[0] Retraites : Marine Le Pen ou l’arnaque sociale

[1] Le Sénat adopte l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution

[2] Le RN veut, via 2 propositions de loi, inciter les entreprises à augmenter les primes, les salaires en favorisant cette hausse par une exonération des cotisations sociales

[3Réforme des retraites : 7 000 amendements sur le projet de loi déposés en commission par les députés

[4] RN : " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans "

[5] Sur France Info, Marine Le Pen défend la retraite à… 67 ans

[6] Rassemblement national : le parti condamné en appel à une amende de 250 000 euros dans l’affaire des kits de campagne

[7] Apolline de Malherbe reçoit Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, et députée du Pas-de-Calais, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce jeudi 16 mars 2023.

[7bis] A 75 ans, la mère de Sébastien Chenu est assistante parlementaire d’un député RN

[8] Le RN au pouvoir ? « Un risque nécessaire » pour le patron du MEDEF

[9] Le RN a choisi son camp : celui des riches

[10] Devoir de vigilance : au Parlement européen, le RN défend les multinationales plutôt que les droits humains et la nature

[11] Le 10 mai 2023 au Parlement Européen, ses députés RE votent avec LR & RN contre les amendements #NUPES proposant de taxer les ultra-riches. 

[12] Proposition d'amendement visant a abroger la réforme des retraites pour les militaires

[13] POURQUOI L’EXTRÊME-DROITE S’INTÉRESSE AUX THÉORIES DÉCOLONIALES

[14] Sur TF1, Bardella défend la retraite à 66 ans…

 

Pour en savoir plus :

- A l’Assemblée, le RN «ni droite, ni gauche», mais quand même à droite – Libération

- Le programme économique de Marine Le Pen : une saignée pour les classes populaires

- Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris

- Le RN a choisi son camp : celui des riches

- Le RN vote contre le rétablissement de l’ISF, l’extrême-droite amie des riches

- Marine Le Pen & Emmanuel Macron en lune de miel contre l’augmentation des salaires

- Marine Le Pen contre la retraite à 60 ans et la hausse du SMIC

- Marine Le Pen refuse de voter la motion de censure du gouvernement déposée par LFI, l’alliance RN & LREM se confirme

Motion de censure : Marine Le Pen absente de l’Assemblée, l’alliance LREM & RN se confirme

- S'abstenir sur le rétablissement de l'ISF et défendre la retraite jusqu'à 67 ans : le RN, une arnaque sociale

- Super-profits, PME, chômage : Le Pen et Macron s’allient contre le peuple

- Pour le RN, ... le Code du travail est une entrave et un obstacle

- Diaboliser Mélenchon, dédiaboliser Le Pen : le jeu terriblement dangereux de Macron

- Retraites : le FN/RN, l’autre parti du capital [Podcast]

sur le RN et la contre réforme 2023 des retraites à Macron :

Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

Retraites : sur BFMTV, Mathilde Panot démasque Jordan Bardella du RN

Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

Le programme économique du RN : une saignée pour les classes populaires

Le RN a choisi son camp : celui des riches

- Que propose réellement Marine Le Pen ?

- Retraites : ce que prône vraiment le Rassemblement national

- Retraites : Le Pen et Macron alliés contre le blocage

Que fait l'extrême droite lorsqu'elle est au pouvoir ? La chasse aux précaires. Elle supprime les revenus minimums, comme c'est le cas en Italie

- Scandale : menacé par l’extrême droite, le maire de Saint-Brévin démissionne, les députés RN restent assis

- Le fascisme avance masqué par Clémentine Autain

- Dans la nuit du 31 mai 2023, en catimini, les macronistes et le #RN ont voté l'augmentation des loyers locatifs et commerciaux de 7.1% entre 2022 et 2024 !

Contre l’impunité des multinationales : le Parlement européen vote en faveur du devoir de vigilance, le RN s’y oppose

- Les 10 raisons pour lesquelles Marine Le Pen n’aime pas la France

Marine Le Pen : la supercherie sociale, écologique, féministe, laïque et républicaine

Croix, chiffres, crânes ou guêpes : ces symboles utilisés par l’extrême droite en France que vous devez connaître

« Macron nous accuse de mentir, tout en mentant sur nos propositions. Nous ne sommes plus pour la retraite à 60 ans depuis 2017, pas de Frexit, pas d'augmentation du SMIC mais une augmentation des salaires par des exonérations de charges »

 

Le #RN par les actes : la stratégie du double-langage est une arnaque !
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23 janvier 2023 1 23 /01 /janvier /2023 15:07
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

Macron est un " propagateur de mensonges "... et manipulateur : 10 éditorialistes « influents », dont Nathalie Saint-Cricq (France télévision) son fils Benjamin Duhamel (BFMTV), ont été reçus secrètement par Emmanuel Macron à l’Élysée, avec un objectif... influencer discrètement l’opinion[2] !

 

Retraites : les 15 mensonges de Macron dans sa lettre aux syndicats du 10 mars 2023[0]

 

Et qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque[4] qui défend la retraite à 67 ans[11] !

 

Pour faire avaler la pilule aux Français qui sont massivement contre cette réforme, le chef de l’État et ses soutiens n’hésitent pas à utiliser toute une série d’arguments fallacieux, largement relayés par les médias de grande écoute. 

Avec un peut de recherche, les éléments de langage, l'argumentation du gouvernement et ses soutiens explosent en plein vol… car, plus les jours passent et plus ce pouvoir a décidé de se foutre de la gueule des salariés jusqu’au bout ! 

Un exemple : entre 60 et 64 ans, deux seniors sur trois n'ont pas d'emploi. Or, cette réforme des retraites va augmenter le nombre de senior sur le marché du travail. Cela va donc augmenter le chômage, et exercer une pression à la baisse sur les salaires.

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 30/07/2023

- La réforme est nécessaire pour sauver notre système ? Mensonge !
C’est probablement l’argument numéro un du gouvernement  : " Si nous n’agissons pas très rapidement, le système risquerait de s’effondrer, rongé par un déficit structurel. "


Le problème pour la " macronie ", c’est que cette affirmation n'en est pas la raison officielle... car c'est ballot – il a écrit les vraies raisons dans des documents officiels... et il s'agit en réalité de financer la baisse des impôts pour les plus grosses entreprises, comme la suppression de la " cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), effective dés 2023 depuis l'adoption par 49.3 en octobre 2022[a][b], qui est l'une des composantes de la contribution économique territoriale (CET) avec la cotisation foncière des entreprises (CFE)[1] ". Elle est assise sur la valeur ajoutée produite au cours de la période de référence...

 

👉En définitive, la réforme des retraites (comme celles de l'assurance chômage) n'est rien d'autre qu'une compensation financière du coût pour les finances publiques des cadeaux fiscaux faits aux actionnaires (passés par 49.3). 

  • extrait du Projet de Loi de Finances 2023, page 9 ; 👇
  • extrait du Programme de Stabilité 2022-2027, page 16 👇
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

Pour en savoir plus dans le détail :

🔶 voir  l'intégrale du Projet de Loi de Finances 2023 adopté par 49.3 ICI 

🔶 voir  l'intégrale du Programme de Stabilité 2022-2027 ICI 

 

 

- ALERTE : quand la réforme des retraites sert d'alibi pour s'en prendre à la durée du travail et pas que...

 

Réforme des retraites : des députés macronistes veulent revenir sur les 35 heures

 

Proposition formulée par certains députés du MoDem, parti allié d'Emmanuel Macron, présidé par François Bayrou[4bis]...

  • La retraite à 64 ans ne leur suffit pas... ils veulent supprimer les 35 heures ;
  • Et demain, la fin des congés payés, de la Sécurité sociale ?

 

De leur côté, certains, comme Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, vont jusqu'à proposer la " suppression pure et simple de l'âge de départ à la retraite "[1bis]...

 

 

- Le purgatoire selon Elisabeth Borne 

64 ans : l'âge moyen où l'on subit des incapacités dans les gestes de la vie quotidienne (on ne peut plus se pencher, porter une charge...).

Travailler, et mourir avant la retraite : un quart des hommes et 13 % des femmes les plus pauvres meurent avant 62 ans[13].

  • Le projet du gouvernement, c'est donc la retraite pour celles et ceux qui ne pourront plus en profiter. 

 

 

 

- L'emploi des seniors

En 2021, une personne de 55 à 69 ans sur six ni en emploi ni à la retraite, une situation le plus souvent subie[13bis].

Les données de l'Insee confirment qu'avant l'âge de la retraite, les séniors subissent un fort niveau de chômage, pour raison de santé dans 50% des cas.

  • La réforme des retraites ne fera qu'empirer la situation.

 

En 2021, une personne de 55 à 69 ans sur six ni en emploi ni à la retraite, une situation le plus souvent subie

 

 

- Tiens en passant...

Rien ne justifie le report de l’âge de la retraite dans un pays qui n’a jamais été aussi riche qu’il est aujourd’hui… mais où tout le pognon part dans les mêmes poches : celles de ceux qui veulent vous voler votre retraite !

  • En 1982, quand la retraite à 60 ans fut mise en œuvre, le pays était 5 fois moins riche qu’aujourd’hui. Aujourd’hui il est 5 fois plus riche, mais tout part dans les caisses des patrons et actionnaires.
  • Dans les années 80, les multinationales payaient 50% d’impôts, puis 37% dans les années 90, puis entre 0 et 15% dans les années 2010, 2020. Voilà le pourquoi de la dette. 
  • Un travailleur aujourd’hui produit 3 fois plus que dans les années ou la retraite a été mise à 60 ans, balayant ainsi l’argument comme quoi il n'y aurait pas suffisamment d’actifs aujourd’hui, mais, antisociaux insatiables, cela ne leur suffit pas. 

 

 

 

- Contre réforme retraites par E. Macron " Ne recopiez pas le modèle suédois ! "

L'homme qui a fait la retraite à 65 ans en Suède appelle Emmanuel Macron à ne pas commettre la même erreur : " Ne recopiez pas le modèle suédois ! ".

  • Le taux de pauvreté des seniors à doublé en 9 ans ! Ça fait froid dans le dos !

 

-  Pourquoi les recettes du système de protection sociale, donc de retraites baissent ?

  • Parce que Emmanuel Macron a multiplié les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises sans contrepartie et asséché méthodiquement les sources de financement de la Sécurité sociale[5]... 
  • Parce que le taux de cotisation patronale au niveau du Smic est de 7 % pour les entreprises de plus de 20 salariés, en baisse de 14 points par rapport à 2010[6].

 

Le taux de cotisation patronale au niveau du Smic est de 7 %

 

  • Tiens, au fait !
    • En 2022, les allégements de cotisations sociales des employeurs du régime général (du privé) ont atteint un niveau record en 2022 représentent 73,6 milliards d’euros, en hausse de 13,1 % sur un an[5bis].

C'est le résultat de la politique suicidaire des bas salaires du gouvernement.... qui creuse le déficit des caisses de retraites, de sécurité sociale... 

Le montant de ces exonérations a presque triplé en 10 ans.

 

En 2022, les allégements de cotisations sociales des employeurs du régime général représentent 73,6 milliards d’euros, en hausse de 13,1 % sur un an sous l’effet de la dynamique des bas salaires

 

 

-  Histoire de remettre les pendules à l'heure !

Pas de pension retraite en dessous de 1200 euros brut ? Les macronistes sont très fiers de pouvoir l’annoncer. Sauf que… c’est une énorme douille, il n’y a rien derrière. Premièrement, c’était déjà dans la loi depuis 2003, il suffisait de l’appliquer. Surtout, c’est pour une carrière complète au SMIC. Donc cela ne concerne que 0,002% des salariés[6bis]. C’est ça le progrès pour Macron : voler deux années à tous les travailleurs et travailleuses du pays, en moyenne 36 210 euros par personne, et augmenter de moins de 100 euros une personne sur 50 000.

Pour en savoir plus, voir l'Institut La Boetie : retraites, les arguments pour convaincre

 

 

  • ENFIN, le 23 février la baudruche se dégonfle...

🔴 Après avoir :

  • fait croire à la retraite à 1 200€ pour tous ;
  • dit qu’elle ne concernerait que les carrières complètes ;
  • parlé de 1,8 million de retraités revalorisées ;
  • inventé le chiffre de 40 000 bénéficiaires,

Olivier Dussopt Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion de France avoue que cela concernera seulement 10000 à 20000 personnes... soit 1,2% à 2,5% des retraités[6ter]

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire
La retraite à 1200 euros concernera seulement "10.000 à 20.000" nouveaux bénéficiaires par an
La retraite à 1200 euros concernera seulement "10.000 à 20.000" nouveaux bénéficiaires par an

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-  Remise des pendules à l'heure pour démasquer les mensonges de Macron et ses sbires
Assemblée nationale 19 janvier 2023 : " Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme ", indique le président du Conseil d'orientation des retraites (COR) Pierre-Louis Bras.

 

 

-  Les retraites et l'emploi
La France est le pays d'Europe où les plus de 55 ans rencontrent le plus de difficultés à trouver un emploi (données Insee)... mais le Gouvernement veut fixer à 64 ans l'âge légal de départ à la retraite.

  • C'est cynique, hypocrite... et surtout injuste !

 

Emploi, chômage, revenus du travail  Édition 2021

 

 

-  Confirmation : reporter l’âge de départ à la retraite fait augmenter le chômage des seniors
En 2010, le report de l’âge légal de 60 à 62 ans et de l'âge du taux plein de 65 à 67 ans s’est traduit par une hausse de 100 000 de chômeurs (surface entre la courbe orange et bleue)

 

100 000 seniors de plus au chômage après la réforme des retraites de 2010

 

 

-  Vous voulez de l'argent pour financer un hypothétique déficit de notre système de retraite.... ?
Il y en a là : 👇
Sur les 10 dernières années, en moyenne, pour 100€ de richesses créées en France, 35€ ont été captés par les 1% des Français les plus riches, 32€ par les 9% suivants. Les 50% les plus précaires n’en ont capté que 8€.

 

 

 

-  Retraites : la raison de ne pas faire comme nos voisins européens ?
Les retraités sont plus pauvres dans les pays où l’âge de départ est plus élevé.
Simple, basique.

 

Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

 

-  Une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français suffirait à financer un potentiel déficit de notre système de retraite...
Depuis qu’Emmanuel Macron est au pouvoir, la fortune des milliardaires a doublé en France. À 42, ils se partagent désormais 544 500 000 000 €... dont, depuis 2020, 189 milliards d'euros..

  • 1% les plus riches ont capté 63% des richesses produites depuis le #Covid19 ;
  • 42 milliardaires se partagent l'équivalent du budget de l'État

S'il manque de l'argent au gouvernement pour sauver l'hôpital public, les EHPAD et éventuellement nos retraites, le pognon, il est là ! 👇

 

Retraites : une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français suffirait à financer le déficit

 

 

-  Le mur d’ignorance sur le financement des retraites bâti par les militants macronistes déguisés en éditorialistes de plateaux s’effondre.
Sur le plateau de BFM Business, Gilles Raveaud, économiste, maître de conférences à l’Institut d’études européennes à l’université Paris 8 démonte tous leurs mensonges en un temps record.

 

 

-  Toujours la double peine pour les femmes !
Déjà des pensions de misère aujourd'hui ... et les 1ères victimes de la retraite à 64 ans qui allongera encore plus pour les femmes que les hommes la durée de travail avant de pouvoir partir en retraite.... ce que reconnais Franck Riester, le ministre des Relations avec le Parlement[3]

  •  Toujours la double peine pour les femmes : c'est ça la " justice " à la sauce Macron

 

 

 

- Des mesures injustes et inégalitaires.
Régulièrement, on entend les défenseurs de ces réformes expliquer que « parce que l’on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps », sans tenir compte du fait que c’est notamment à mesure que le temps de travail dans la vie a reculé que l’espérance de vie a augmenté. De plus, les écarts d’espérance de vie sont de 6 ans entre un cadre et un ouvrier, et même de 13 ans entre les 5% les plus riches et les 5% les plus pauvres.

  • Il est bien foutu ce graphique.. au premier jour du départ à la retraite 25% des plus pauvres sont déjà morts... Par contre, il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches.

 

A l’âge de la retraite, 25% des plus pauvres sont déjà morts

 

 

- Face à l'intox, l'économiste Zemmour Michael répondait point par point aux arguments du gouvernement

La retraite à 65 ans est « une réforme brutale, pas nécessaire », selon l’économiste Michaël Zemmour. Avec Annie Jolivet, spécialiste de l’emploi des seniors, il décortique dans notre émission « À l’air libre » un projet dont les syndicats ne veulent pas, mais que le gouvernement pourrait imposer début 2023 avec un énième 49-3. ou un 47.1

 

 

- L'enjeu derrière la réforme des retraites est celui du partage des richesses produites

Le gouvernement essaie de nous faire peur avec les terribles déficits qui mettraient en péril notre système de #retraites, alors pour vous aider à y voir plus clair dans la valse des milliards, on vous rappelle quelques ordres de grandeurs

Il n'y a pas de problème de financement des retraites.
En revanche, il y a un problème avec ces politiques qui se moquent du peuple.

  • Au cas ou, l'argent existe ! 
    • 12 milliards : l'hypothétique déficit du système de retraites ;

    • 257 milliards : aides publiques versés aux (grandes) entreprises ;

    • 1 000 milliards : fortune des 500 + grandes fortunes françaises.

 

  • Au cas ou, l'argent existe ! 
    • Quand les start-up lèvent plus d'argent... que le besoin de financement des caisses de retraite
    • Oui, on peut trouver les 12 milliards nécessaires sans faire trimer les gens 2 ans de plus. 
13 milliards d’euros levés en 2022, un chiffre encourageant malgré le contexte

 

  • En France, la productivité horaire est l'une des plus élevées d'Europe, devant la plupart de nos voisins européens.
    • Retraite à 60 ans pour toutes et tous, réduction du temps de travail à 32 H... ces mesures permettrait une création massive d'emplois,... donc le financement de notre protection sociale sans impacter la productivité économique.
Où la productivité horaire est-elle la plus (et la moins) élevée ?

 

 

- Décidément la macronie est au abois : écoutez-le, on aurait pas dit mieux

Quand Franck Riester Ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé des Relations avec le Parlement n'a pas bien lu les éléments de langage de son gouvernement et reconnaît que la réforme des retraites pénalisera encore plus les femmes[3]

 

- Des sous pour l'hypothétique déficit du système de retraites... il y en a
Le choix de Macron et Borne est clair : gaver les actionnaires au détriment des salaires.
Faire cotiser les dividendes comme les salaires dégagerait jusqu'à 48 Md€ par an pour les retraites.

  • Mettons à contribution les revenus du capital comme ceux du travail !

 

 

 

-  C'est l'heure de s'inviter à la table des très grands possédants (les ultra-riches) pour financer un hypothétique déficit de notre système de retraite....

Les inégalités de patrimoine sont très importantes en France. En 2021, la moitié des ménages les plus pauvres ne possèdent que 8 % des avoirs.... Où est la justice là dedans ?

  • C'est l'heure de s'inviter à la table des possédants.

Vous voulez de l'argent pour financer, il y en a là 👇

 

La moitié des ménages français possède 92 % du patrimoine

 

 

- Tous les jours de nouvelles découvertes !

Ils sont à deux doigts de se rendre compte que cette réformes des retraites va coûter plus chère qu'elle ne va en rapporter, c'est ballot pour une réforme " technique "...

  • En effet, le report de deux ans de l’âge de départ devrait se traduire par près de 100 000 chômeurs de 60 ans et plus supplémentaires selon une étude de l’Unédic portant sur la réforme de 2010[8bis] !...

📌 Vous comprenez pourquoi le gouvernement à limité les débats à l'Assemblée Nationale et refusé de répondre aux parlementaires insoumis qui cherchaient à démasquer le fond de cette contre-réforme des #retraites ?

 

Retraite : les seniors au chômage, le coût caché de la réforme

 

 

- Et pendant ce temps là, l'intergroupe de la NUPES de l'Assemblée et les groupes de gauche et des écologistes au Sénat publient leur livret de décryptage du projet de loi retraites !

Ce document vise à décrypter le projet de loi du gouvernement. Il donne les grands axes sur lesquels député·es et sénateurs·trices de nos groupes de gauche et écologistes se battront ensemble. Notre objectif commun est de faire reculer le gouvernement par la mobilisation sociale et la bataille parlementaire. Et de mettre en place la retraite à 60 ans !

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire

 

Projet Macron contre nos retraites, décryptage du texte de loi

 

  • Pour télécharger les fichiers au format PDF 👇

 

- Projet de la France insoumise pour une possible autre réforme des retraites !!

Contrairement à ce qu’ils s’imaginent, la résistance populaire face à cette réforme ne relève ni d’un malentendu, ni d’un manque de pédagogie.
La majorité du pays a parfaitement compris ce qui se joue :
il faudrait vivre pour travailler, et non plus travailler pour vivre.

 

Le modèle de société que nous lui opposons tient en une formule : la civilisation du temps libéré. Cela signifie, concrètement, de diminuer le temps de travail dans la semaine, dans l’année et dans la vie, grâce à l’application stricte des 35 heures pour aller vers les 32 heures, la sixième semaine de congés payés et la retraite à 60 ans avec 40 annuités.

 

  • Cliquer sur l'image 👇 pour accéder à l'intégralité de l'argumentaire

 

La France insoumise : projet pour une possible autre réforme des retraites !

 

 

- Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque[4] !

Quand les députés du RN sont présents sur les retraites, ils veulent vider les caisses de retraite et fragiliser la sécurité sociale.

  • Comment ? En proposant la mise en place de primes, d'augmentation des salaires exonérés de toutes cotisations sociales[9]
    •  Le RN préfère mettre en place des primes sans cotisations que de taxer les ultras riches[9bis] (Pour rappel, une taxe de 2% sur la fortune des 42 milliardaires français suffirait à financer le déficit des retraites) ;
      • Le parlement rejette cette proposition[9ter].
    • Mais jamais le RN ne proposera de taxer le capital, et pour une bonne raison : car le RN compte bien sur l’oligarchie médiatique pour arriver au pouvoir en 2027 ;
    • Le RN a choisi son camp : ce n’est pas celui des 2 millions de manifestants, ni de 93% des actifs, mais celui des riches[8] sur la base d'un programme économique constituant une saignée pour les classes populaires[7] ;

 

Examen du texte de loi sur les retraites en commission : le RN ou l’opposition qui ne s’oppose pas.

  • Le groupe de Marine Le Pen a déposé 75 amendements sur le texte #retraites… contre 105 pour Renaissance[10] ;
  • Les deux seuls députés RN présents en commission ont voté contre l'amendement insoumis de rétablissement de la retraite à 60 ans, car, pour eux, " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans[12]" !
  • Autrement dit, ils ont moins de choses à corriger dans le texte que les députés macronistes eux-mêmes !

 

CONCLUSION : Le RN, une arnaque sociale à démasquer avant qu’il ne soit trop tard :

 

🔴 Tout est dit ici : 

  • Quand les députés du RN sont présents sur les retraites, ils veulent vider les caisses de retraite et fragiliser la sécurité sociale 👇

 

 

Synthétiquement...

 

Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...

Notes :

[0] Retraites : les 15 mensonges de Macron dans sa lettre aux syndicats

[1] Qu’est-ce que la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ?

[a] LA SUPPRESSION DÉFINITIVE DE LA COTISATION SUR LA VALEUR AJOUTÉE DES ENTREPRISES

[b] La suppression définitive de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à l’horizon 2024

[1bis] Henri Guaino, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy a appelé à " supprimer l'âge de départ à la retraite "

[2] 10 éditorialistes « influents », dont Nathalie Saint-Cricq (France télévision) son fils Benjamin Duhamel (BFMTV), ont été reçus secrètement par Emmanuel Macron à l’Élysée, avec un objectif : influencer discrètement l’opinion

[3] RETRAITES: LE MINISTRE FRANCK RIESTER ADMET QUE LES FEMMES SONT "UN PEU PÉNALISÉES" PAR LE REPORT DE L'ÂGE LÉGAL

[4] Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

[4bisRéforme des retraites : des députés macronistes veulent revenir sur les 35 heures

[5] Malgré les crises, le gouvernement n’a eu de cesse de distribuer des aides et de baisser les impôts des entreprises sans contrepartie, tout en mettant la Sécurité sociale à contribution.

[5bisEn 2022, les allégements de cotisations sociales des employeurs du régime général représentent 73,6 milliards d’euros, en hausse de 13,1 % sur un an sous l’effet de la dynamique des bas salaires

[6] Le taux de cotisation patronale au niveau du Smic est de 7 %

[6bisRetraites – Attention, énorme arnaque : la pension à 1200 euros brut minimum ne concerne que… 0,002% des salariés !

[6ter] La retraite à 1200 euros concernera seulement " 10.000 à 20.000 " nouveaux bénéficiaires par an

[7] Le programme économique du RN : une saignée pour les classes populaires

[8] Le RN a choisi son camp : celui des riches

[8bis] Retraite : les seniors au chômage, le coût caché de la réforme

[9] Le RN veut, via 2 propositions de loi, inciter les entreprises à augmenter les primes, les salaires en favorisant cette hausse par une exonération des cotisations sociales

[9bis] Retraite : le RN ridiculisé par un député LFI

[9ter] L’Assemblée nationale a rejeté, jeudi 12 janvier, une proposition de loi portée par le groupe RN, qui entendait inciter les entreprises à augmenter les salaires de 10 % via des baisses des cotisations patronales

[10Réforme des retraites : 7 000 amendements sur le projet de loi déposés en commission par les députés

[11] Sur France Info, Marine Le Pen défend la retraite à… 67 ans et ici Retraites : la vidéo qui démasque Marine Le Pen

[12] RN : " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans "

[13] Travailler, et mourir avant la retraite : un quart des hommes et 13 % des femmes les plus pauvres meurent avant 62 ans

[13bis] En 2021, une personne de 55 à 69 ans sur six ni en emploi ni à la retraite, une situation le plus souvent subie

 

Pour en savoir plus :

- Retraites : réforme Macron, un recul social sans précédent

Retraites : l’heure de vérité... et de la mobilisation est venue !

- En Suède, le report de l'âge de départ à 65 ans a paupérisé les retraités. Vingt ans plus tard, son instigateur déconseille à Macron de suivre son exemple.

CGT : Le projet de réforme des retraites est une aberration à plusieurs titres et on vous explique comment on démonte un à un les arguments du gouvernement.

- Retraites : comment le gouvernement creuse lui-même le déficit

- Institut La Boétie :Retraites des arguments pour convaincre

- Retraites : 30% des seniors ne sont déjà plus en emploi à 62 ans, réduisons et partageons le temps de travail au lieu de le prolonger bêtement

Manon Aubry, députée européenne LFI rappelle qu'ailleurs en Europe, un report de l'âge légal de départ à la retraite s'est souvent accompagné d'un accroissement de la pauvreté des seniors.

- Retraites : les mensonges du gouvernement : Ce que nous apprend la propre étude d'impact du gouvernement

- Communiqué du groupe parlementaire LFI-NUPES : L’Assemblée nationale n’a pas voté la retraite à 64 ans

- Retraite : tout ça pour économiser seulement 2,8 milliards d’euros selon l’OFCE

- Retraites. Dupont & Dupond : vive la capitalisation ! Je dirais même plus : vive la capitalisation !

- Retraites : le lien entre âge de départ et chômage des seniors confirmé par une étude

- CGT : Comparer les systèmes de retraites dans le monde revient à comparer des choux et des carottes

 

- sur le RN et les retraites :

Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

Retraites : sur BFMTV, Mathilde Panot démasque Jordan Bardella du RN

Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque !

 Le programme économique du RN : une saignée pour les classes populaires

Le RN a choisi son camp : celui des riches

Sur France Info, Marine Le Pen défend la retraite à… 67 ans et ici Retraites : la vidéo qui démasque Marine Le Pen

- Que propose réellement Marine Le Pen : faire travailler les enfants pour partir à 60 ans... car si tu fais des études, c'est cuit, tu partiras à 67 ans

 

 

Retraites : des éléments pour mener la bataille, convaincre et GAGNER face aux mensonges du pouvoir macronien et ses complices...
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20 décembre 2022 2 20 /12 /décembre /2022 12:01
Police : pour mettre un terme à la loi de l'omerta

« La question du racisme dans la police[…] C’est un problème connu et récurent.[…] tous les jours un officier[…] fait le ménage sur la table de pause pour y déposer exclusivement son magazine d’extrême-droite préféré » auquel s'ajoute violence, faux en écriture publique, corruption, complicité de la hiérarchie… Le gouvernement ne pourra plus dire on ne savait pas... un livre d’utilité publique !

 

 

Six policiers lanceurs d'alerte prennent la parole à visage découvert. Racisme, violences, harcèlement, corruption, faux en écriture publique... Pour la première fois, six policiers issus de différents services – stups, mineurs, BAC, CRS, police aux frontières – révèlent à visage découvert ce qui depuis trop longtemps gangrène la police.


Cette immersion dans leur travail quotidien montre la mécanique froide mise en œuvre par l’administration pour faire taire les policiers : « Soit tu fermes ta gueule, soit tu fermes ta gueule. »


Dans un milieu où l’omerta règne en maître, ces lanceurs d’alerte font le pari courageux de prendre la parole, moins pour dénoncer des coupables que dans l’espoir de voir évoluer leur institution vers davantage de justice et d’avoir ainsi une police irréprochable.

 

-  Par : Agnès Naudin, Fabien Bilheran

Éditions : Le Cherche-Midi

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3 décembre 2022 6 03 /12 /décembre /2022 15:39
« Faut-il en finir avec la famille ? », la réponse de Raymond Debord

Il est urgent que les militants du champ politique et social soient plus nombreux à s’intéresser au champ transversal et paradoxal de la famille !

 

 

« Dépassant le clivage traditionnel entre la gauche et la droite, l’auteur montre que les véritables enjeux sur la question familiale se situent entre d’une part les pratiques et les attentes populaires et d’autre part une vision de la famille promue par les classes dominantes. » (4e de couverture)
Cet ouvrage très récemment paru aux Éditions Critiques (2022, 328 pages) est important, car il est le premier à embrasser le sujet de la famille dans la société contemporaine sous un angle politique et global depuis les livres de tendances foucaldienne ou bourdieusienne d’il y a quelques décennies
[1]. Il échappe à la sociologie descriptive et aux effets de mode par un point de vue théorique solide (celui des Appareils idéologiques d’État d’Althusser), combiné à une expérience professionnelle « du dedans » de l’institution familiale et à une solide documentation.
Au sein des politiques sociales, le champ de la famille ne jouit que de peu d’attention de la part des politiques et de peu de connaissance du public. Il s’y ajoute une représentation institutionnelle fort peu démocratique : celle de l’UNAF que l’auteur connaît intimement
[2].
Si l’on dépasse la tentation d’assimiler famille et familialisme, la lecture de cet ouvrage très détaillé, mais jamais jargonnant ni technocratique s’impose pour comprendre les particularités d’un système français issu de l’histoire (objet de la première moitié du livre de Raymond Debord
[0]), mais profondément remanié par l’avènement du néolibéralisme. La seconde partie s’attache aux enjeux de la période macronienne pour montrer la possibilité de résistance qu’offre la famille face à la montée d’un individualisme destructeur des solidarités.

 

 

Sources : ReSPUBLICA |

-  De 1848 à la fin de la IIIe République

A la fin du XVIIIe siècle et dans la première partie du XIXe, c’est la doctrine malthusienne qui domine et dicte les comportements de la bourgeoisie libérale : il faut limiter les naissances non seulement pour contrôler les pauvres, mais pour limiter la dispersion du capital lors des héritages.

A partir de 1848, trois courants se dessinent :

  • les réactionnaires qui placent la famille dans les « communautés naturelles » (nous dirions les corps intermédiaires) et n’approuvent pas le malthusianisme ;
  • les républicains, marqués par les travaux d’Auguste Comte (« La société est composée de familles, et non d’individus. ») et de Durkheim, mais, dans le contexte de l’hostilité franco-allemande et du déclin de la natalité, qui favorisent une politique résolument nataliste avec l’Alliance nationale contre la dépopulation (à laquelle adhèrent Jules Guesde ou Marcel Sembat) : ce leitmotiv des années qui précèdent la guerre de 14-18 reviendra d’ailleurs avant celle de 1939…
  • les catholiques sociaux adeptes du corporatisme sous l’influence de Le Play et de La Tour du Pin, encouragés par la doctrine de Léon XIII, qui favorisent les familles nombreuses, les organisations liées à l’Église – en particulier pour limiter les effets de l’école publique – et prônent le suffrage familial.

Au-delà de leurs différences, ces courants se rejoignent pour fonder une véritable idéologie familialiste, qui aura de beaux jours en particulier avec la multiplication des associations familiales, en attendant que la Ve République la dote d’un appareil étatique dédié.

 

Raymond Debord retrace au passage, en un chapitre plein de saveur, le cheminement de l’idée du suffrage familial dont le premier promoteur serait Lamartine (en 1848, il s’agissait de restreindre la portée du suffrage universel qui venait d’être octroyé) et le dernier tenant Michel Debré en 1948 encore. Il y eut entre-temps d’âpres discussions dans les années 1920 et 1930 en concurrence avec la question du vote féminin puis, finalement, le projet de constitution du maréchal Pétain du 30 janvier 1944, trop tardif pour entrer en vigueur, qui prévoyait des conditions d’éligibilité différentes pour les hommes et les femmes, et un double suffrage pour les pères de trois enfants et plus.

M. Le Pen prône la préférence « familiale et nationale »

 

L’auteur rappelle que le Front national, adepte dans une filiation contre-révolutionnaire de l’ordre naturel, faisait figurer le vote familial dans ses « 300 mesures pour le renouveau de la France » (N.D.L.R. : grâce auquel les pères voteraient pour leurs fils mineurs et les mères pour les filles[3]) en 1992, et que Jean-Marie Le Pen continua à le revendiquer jusqu’en 2002.

 

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carte postale vote familial

 

Ajoutons que l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et ses composantes départementales restent en 2022 le dernier bastion du vote familial ! Anachronisme que l’auteur ne semble pas juger prioritaire de combattre, contrairement à nous.

 

 

-  Ambiguïté des relations entre famille et mouvement ouvrier
Dans ce chapitre fondamental pour sa thèse, R. Debord part de l’idée que l’assimilation courante entre le mouvement ouvrier et socialiste et la gauche républicaine (bourgeoise et petite-bourgeoise) doit être ici révisée :

 

En fait, la famille reste considérée par une gauche convergeant avec le libéralisme comme le lieu à préserver de formation de l’individu libre. Après avoir examiné plus particulièrement les thèses de Proudhon, Marx et Engels, et celles des anarchistes néo-malthusiens, l’auteur note que le Parti socialiste, ouvert à l’émancipation féminine, « n’a jamais développé de positions théoriques propres sur la question familiale ».

 

Quant au Parti communisme, son adoption claire de la défense de la famille dans les années 30 a tout à voir avec le virage de la politique de l’URSS. Loin des thèses d’Alexandra Kollontaï, l’heure y est au natalisme et aux valeurs familiales. Paul Vaillant-Couturier écrit qu’il s’agit de « donner sa dignité à la famille en lui enlevant le caractère honteux de contrat commercial que lui donne le Code Napoléon ou de châtiment que lui donne l’Église. »

 

Affiche de 1935

Tout est en place pour la mise en place de la politique de la famille à laquelle le PCF va participer à la Libération.

 

 

-  De 1945 au « grand retournement »
Concernant la période de Vichy, au-delà d’une promotion symbolique de la famille insistante, l’auteur signale que la politique de Pétain n’est pas en opposition avec celle de ses prédécesseurs, notamment Daladier. Et que celle apparue à la Libération – sur d’autres bases il est vrai et avec une autre ampleur – n’est pas non plus en rupture avec les précédentes. Car en 1945 se forge une « nouvelle grande alliance entre bonapartistes gaullistes, catholiques sociaux et communistes », jusqu’au retour au pouvoir du libéralisme avec le président Giscard d’Estaing et sa ministre Simone Veil[4].

 

Nous ne pouvons suivre en détail les éléments de cet apogée des politiques familiales : création de l’UNAF et autres organismes consultatifs, intégration des caisses d’allocations familiales à la Sécurité sociale, création de la PMI… Bien sûr, près 1947, les secousses politiques vont se répercuter dans l’institution représentative et finalement les mouvements contrôlés par le PCF n’entreront pas à l’UNAF… L’analyse se poursuit avec celle des tensions entre catholiques traditionalistes, catholiques sociaux et représentants de la sensibilité laïque[5], exacerbées par des questions de représentativité qui conduiront à une réforme des statuts de l’Union votés en 1975.

 

Ce que Raymond Debord qualifie de « grand retournement », c’est un changement accéléré de la société qui correspond pour lui à la crise de l’« ordre productif keynesiano-fordiste » autour de 1973, mais déjà présente sous Pompidou. Il note ainsi à contre-courant des idées reçues que le passage accéléré des femmes du foyer domestique au monde du travail n’est pas dû à un effet « Mai-68 », mais bien aux besoins du capital qui l’a organisé.

 

La période du « libéralisme avancé » de Valéry Giscard d’Estaing conserve à l’État un rôle d’intervention notable (loi sur la contraception orale et réforme de l’autorité parentale) combiné une reconnaissance croissante des droits individuels. L’illustrent les idéologies du moment : MLF, FHAR[6], antipsychiatrie et dénonciation de la toxicité de la famille, tandis que s’affaisse l’influence des catholiques.

 

Dès 1977, pourtant, avec la fin des « expériences disruptives », Debord souligne que certains intellectuels de gauche inscrivent la défense de la famille dans une perspective anticapitaliste[7].

 

La centaine de pages consacrées à ce double constat sont les plus originales du livre, elles méritent d’interpeller la gauche et vont peut-être ébranler les convictions « spontanées » de certains de ceux qui s’en revendiquent. Le constat premier est que nos politiques de la famille sont passées du familialisme à la parentalité, puis de la parentalité à « l’enfantalité ».

 

 

-  Normes petites-bourgeoises et reclassement idéologique
Que la défense des droits de l’Homme ait fait place à l’idéologie des droits individuels, l’auteur l’illustre dans divers secteurs, dont l’Éducation nationale, tout en relevant le « recours croissant à des techniciens pour pallier ce qui est considéré comme relevant des carences parentales ». Si l’accord se fait sur la notion – floue – de l’intérêt de l’enfant, l’appréciation varie selon les catégories sociales, le bloc ouvriers, employés, professions intermédiaires se distanciant des normes de « bonne parentalité » qui correspondent à la nouvelle petite bourgeoisie urbaine, en particulier en matière de garde du jeune enfant et d’allaitement. Le reclassement qui accompagne ces évolutions idéologiques est finement analysé du point de vue des partis politiques et du point de vue des associations familiales. D’un côté, le mouvement socialiste – qui s’accommode globalement du néolibéralisme, « la défense des intérêts collectifs ne faisant plus recette », note Debord – s’illustre dans deux courants : celui de la CSF[8] et celui du CNAFAL[9] qui dénonce familialisme et cléricalisme. Rappelons qu’à droite figurent les AFC[10] et que le mouvement centriste Familles rurales est aujourd’hui dominant dans l’institution familiale. (On regrettera au passage que l’auteur ne consacre aucune analyse à la gouvernance de la CNAF et à son rôle.)

 

 

- Sous l’ère Macron
En 2017, Emmanuel Macron ne semblait pas accorder d’importance à la politique familiale. Dans une logique d’individualisation des droits, ses propositions concernent surtout les revendications homoparentales et les demandes des féministes en matière d’option de déclaration individuelle des revenus imposables pour les couples. Le premier quinquennat d’un président qui se défie des corps intermédiaires fait aussi planer des menaces sur l’institution UNAF, qui semblent aujourd’hui oubliées au prix de l’alignement de ses positions sur celles du gouvernement.

 

Parmi les mesures de la période allant dans le sens d’une étatisation au détriment des prérogatives familiales, on retiendra l’analyse par l’auteur de l’obligation scolaire généralisée à trois ans en 2019[11], sur laquelle il émet des réserves qui méritent d’être débattues.

 

Quant à la campagne des présidentielles de 2022, elle présente par rapport à 2017 des références explicites à la politique familiale, notamment aux familles monoparentales et à l’enfance. Au-delà des annonces, il reste aujourd’hui que la réalité budgétaire en termes de prestations familiales n’est pas brillante :

  • les transferts de la CAF vers d’autres branches de la Sécurité sociale continuent ;
  • l’accueil de la petite enfance souffre ;
  • l’indemnisation du congé parental s’effondre…
  • la prise en compte des facteurs démographiques (vieillissement, fécondité en baisse), même dans l’optique de la réforme des retraites, reste un impensé du gouvernement ;
  • enfin la situation des familles nombreuses se dégrade.


Si, dans la droite ligne de la pensée marxiste, Raymond Debord note que les idées de la classe dominante sont aussi les idées dominantes dans la société, il remarque qu’on peut s’interroger sur l’existence d’une morale « d’État » et sur la survie d’un familialisme conservateur. Suivent une série de discussions sur des questions d’actualité non résolues ; dans l’impossibilité d’en rendre compte, voici une simple liste de ces points de tension : la filiation et l’adoption, la bioéthique, les contradictions du féminisme, la place des pères, les théories du genre.

 

 

- Résilience de la famille
S’appuyant sur diverses enquêtes, l’auteur montre ensuite l’adhésion massive des Français aux valeurs familiales (« lieu de solidarité », « amortisseur social ». Pour lui :

Crise sanitaire et crise économique ne font que renforcer ce sentiment.

 

Autres signes : l’union légale, avec le Pacs et malgré la désaffection vis-à-vis du mariage, « fait de la résistance », et le salaire maternel revient dans les débats sous l’appellation de « revenu parental ».

 

L’ouvrage se termine avec la discussion de deux domaines connexes : les politiques de l’immigration[13] et le néomalthusianisme des milieux écologistes. Et avec une charge contre ce que l’auteur qualifie drôlement de « croyances de luxe » de la petite bourgeoisie intellectuelle : par exemple l’engouement pour les « mamans solo », pour la PMA, pour la pluriparentalité.

 

Et les dernières pages abordent de façon peu habituelle la place de la femme dans les milieux populaires (plutôt matricentrés) qui « sont aujourd’hui les principales victimes d’une précarisation économique renforcée par celle des liens affectifs ».
 

Cet ouvrage stimulant et critique, on le voit, ouvre des pistes de réflexion nombreuses dont certaines mériteraient des études précises sur les évolutions des comportements et des opinions en fonction des catégories sociales. Quid, par exemple, de l’hétérogamie croissante des unions, ou du célibat ?

 

 

Il reste à souhaiter que les militants du champ politique et social soient plus nombreux à s’intéresser au champ transversal et paradoxal de la famille !

 

 

Notes

[0] Raymond Debord, est cadre dans la protection de l’enfance. Docteur en sciences humaines, il est spécialiste de la famille et militant politique.

[1] Pour la première tendance Jacques Donzelot, Christopher Lasch ; pour la seconde, Remi Lenoir

[2] La Cours des comptes a relevé en 2017 que 12 % seulement des familles bénéficiaires d’allocations familiales y étaient représentées !

[3] M. Le Pen prône la préférence « familiale et nationale »

[4] Non sans raison, Raymond Debord estime que c’est Lucien Neuvirth plutôt que Simone Veil qui, pour la loi de 1967 sur la contraception, devrait passer à la postérité pour avoir incarné un point de bascule anthropologique majeur.

[5] Ce n’est qu’en 1977 qu’une association ouvertement laïque – le CNAFAL – entre à l’UDAF

[6] Front homosexuel d’action révolutionnaire

[7] En particulier Christopher Lasch qui n’a été traduit en français qu’en 2012 et que paradoxalement Éric Zemmour et les ultra-conservateurs catholiques ont été les seuls à saluer…

[8] Confédération sociale des familles, tendance cathos de gauche qui va tenir la direction de l’UNAF de 1996 à 2015.

[9] Conseil national des associations familiales laïques.

[10] Associations familiales catholiques, qui ont alimenté l’opposition au mariage « pour tous », devenues fillionnistes.

[11] L'instruction obligatoire dès 3 ans à la rentrée 2022-2023. Il a été approuvé par le haut comité de l'éducation puis par le conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec). Dans l'Hexagone, la loi a abaissé dès 2019, l'âge de l'instruction obligatoire à 3 ans au lieu de 6 ans. L’obligation scolaire dès 3 ans, une généralisation en trompe-l’oeil

[12] Je souligne. La transmission du capital culturel, en parallèle à celle du capital financier, est un aspect moins visible du rôle de la famille, mais de nature anthropologique.
[13] On constate à la deuxième génération que « les descendants d’immigrés sont plus éloignés des traditions de leurs parents que la population majoritaire »…

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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 17:51
Marine Le Pen (France) - Jimmie Åkesson (Suède) - Giorgia Meloni (Italie) - Eric Zemmour (France) - Viktor Orbán (Hongrie) - Mateusz Morawiecki (Pologne)

Marine Le Pen (France) - Jimmie Åkesson (Suède) - Giorgia Meloni (Italie) - Eric Zemmour (France) - Viktor Orbán (Hongrie) - Mateusz Morawiecki (Pologne)

80 ans après, l’ombre de l’extrême droite s’étend sur l’Europe[10 !

 

Allons-nous continuer longtemps à fermer les yeux sur la montée du fascisme européen ? Italie, Hongrie, Pologne... Ensemble pour un front antifasciste[9!

 

 

Ces derniers mois la montée de l’extrême droite a fait la “une” des pages politiques des journaux européens à la suite de la victoire de coalitions droite/extrême droite lors des dernières élections législatives en Suède comme en Italie.

En Suède, pays exemplaire pour la social-démocratie qui a dominé la vie politique du pays pendant près d’un siècle, la droite et l’extrême droite ont gagné les élections du 11 septembre 2022, le parti des “ Démocrates de Suède ” devenant le 2e parti du pays après les sociaux-démocrates avec 20% des voix. Ce parti a été fondé en 1988 par des néo-nazis, il a légèrement modéré ses positions tout en restant marqué par ce passé et sa ligne actuelle est avant tout anti-immigration.

En Italie, la coalition formée par un parti de droite et deux partis d’extrême droite a gagné les élections du 25 septembre 2022, et c’est Giorgia Meloni[0], la dirigeante des “ Frères d’Italie ”, un parti néo-faciste, qui devient Premier Ministre du pays.

 

 

Sources : Europe Solidaire Sans Frontières par Christophe Aguiton | Mis à jour le 17/09/2024

-  Ces dernières victoires électorales ne sont pas des phénomènes isolés.

En Pologne comme en Hongrie, des partis populistes d’extrême droite sont au pouvoir depuis des années et dans les autres pays européens l’extrême droite progresse. Par exemple Vox, en Espagne, avait obtenu 15% des voix lors des législatives de 2019 et les sondages les donnent en nette progression, et en France Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement National a obtenu 23% des vois au 1er tour de l’élection présidentielle d’avril 2022 et 31% au 2nd tour[1].

 

Pour en rester au constat, la croissance de l’extrême droite en se limite pas à l’Europe. Dans d’autres régions du monde on voit surgir des dirigeants qui, comme Jair Bolsonaro au Brésil ou Donald Trump aux Etats-Unis, ressemblent beaucoup aux dirigeants d’extrême droite en Europe.

 

 

-  Des mouvements différents de ceux du 20e siècle
Quand on pense au fascisme italien ou au nazisme allemand des années 1920 et 1930, on comprend qu’il s’agit de partis qui construisent des milices violentes, rejettent la démocratie, s’attaquent avant tout au mouvement ouvrier et s’appuient sur une bourgeoisie qui veut rétablir l’ordre dans un continent marqué par des vagues révolutionnaires.

 

Les mouvements d’extrême droite européens actuels sont très loin du fascisme et du nazisme de l’entre-deux guerre, mais ils sont aussi différents de l’extrême droite qui s’est reconstruite après la 2e guerre mondiale. Des nostalgiques du fascisme ont reconstruit des partis, le MSI en Italie, le NPD en Allemagne ou le Front National en France[2], aujourd'hui RN, qui avaient tous les mêmes caractéristiques. Ils s’opposaient à l’immigration, mais ils étaient tout autant hostiles au communisme, aux syndicats et au mouvement ouvrier en général et étaient réactionnaires sur tout une série de sujets, les droits des femmes, l’homosexualité, etc.

 

Les partis d’extrême droite contemporains ont des positions différentes sur beaucoup de questions mais sont d’accord sur deux d’entre elles :

  • une obsession sur l’immigration, souvent liée à une haine de l’islam ;
  • et une défense de la nation contre les élites et les institutions qu’elles incarnent, en particulier l’Union Européenne.

 

Sur le reste, tout les séparent.

  • Certains partis sont conservateurs sur le plan des mœurs, antiféministes, anti-homosexuels et anti-avortement, en Pologne, Hongrie ou en Espagne... alors que d’autres, en France ou au Pays-Bas par exemple, s’appuieront sur les droits des femmes ou des homosexuels pour mieux s’attaquer à l’islam.
  • Certains soutiennent la Russie de Poutine, Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, alors que d’autres sont pro-ukrainiens, comme le PiS polonais ou Giorgia Meloni en Italie.
  • Le changement climatique les a aussi séparé, certains d’entre eux niant ses causes humaines, tout comme les campagnes vaccinales contre la Covid-19.
  • La question des droits sociaux les divise également, en France Marine Le Pen, du RN, les défend et réclame verbalement le retour de la retraite à 60 ans (N.D.L.R. : mais dans les faits Marine Le Pen est contre la retraite à 60 ans et la hausse du SMIC[3][4])... alors que Eric Zemmour défend les entreprises et le néolibéralisme.

 

 

-  A la source de l’essor de l’extrême droite, la mondialisation néolibérale...

Depuis plusieurs décennies le monde est entré dans une phase de mondialisation néolibérale, ce qui a entraîné de nombreuses transformations dont certaines sont à la base de l’essor de l’extrême droite[5].

 

Trois d’entre elles sont particulièrement importantes.

  • La première est la croissance des inégalités et les transformations du travail.

Les pays européens, si l’on se réfère à l’indice Gini qui calcule le niveau d’inégalité pays par pays, sont parmi les plus égalitaires. Mais la mondialisation a permis une concentration des richesses toujours plus importante vers un tout petit nombre d’individus, et les élites sont perçues comme un monde à part, déconnecté de la vie quotidienne de la grande majorité de la population. Le néolibéralisme et la mondialisation ont entraîné une transformation profonde du travail, de nombreux emplois industriels ont disparu à cause des délocalisations, et pour ceux qui restent, tout comme ceux du secteur tertiaire, la précarité a progressé et les collectifs de travailleurs se sont fragmentés. Le résultat de ces évolutions, combiné à l’existence d’un filet de sécurité protégeant les plus pauvres, ont entraîné un tassement vers le bas de la pyramide des revenus et un sentiment de déclassement pour la classe ouvrière et les couches moyennes.

 

  • La seconde est l’affaiblissement des capacités des Etats et des institutions traditionnelles face à la puissance des marchés

Une évolution que l’on retrouve dans la plupart des régions du monde mais qui est particulièrement marquée en Europe où l’existence de l’Union Européenne éloigne encore plus les citoyens des lieux de décisions.

 

Dans les décennies qui ont suivi la seconde guerre mondiale, le commerce mondial était très limité, les principaux Etats, en Europe, avaient la possibilité de développer tel ou tel secteur d’activité et la vie politique s’organisait dans un bipartisme droite/gauche. Aujourd’hui les partis de droite ou de gauche dite “ de gouvernement ”, comme les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates ont des politiques comparables (N.D.L.R. : en France on l'a vu avec l'évolution du PS à partir de 1983 et sa finalité sous Hollande[6]) et ils perdent, des deux côtés, leurs électeurs traditionnels et l’on assiste, dans toute l’Europe à une fragmentation de la scène politique et à une percée de l’extrême droite qui, dans de nombreux pays, dépassent en voix les partis de droite traditionnels, (N.D.L.R. et en France la gauche traditionnelle comme en témoigne les résultats des élections présidentielles 2022 : Jadot : 4,63% ; Roussel : 2,28% ; Hidalgo : 1,75% ; Poutou : 0,77% ; Arthaud : 0,56%[6bis]).

 

  • La troisième transformation est la conséquence d’une « métropolisation » qui est une des conséquence de la mondialisation.

Il s’agit de l’adaptation des grandes villes aux besoins de l’économie néolibérale, à l’intensification des flux commerciaux et financiers et de la mise en relation des économies à l’échelle mondiale. Face à l’affaiblissement du rôle économique des Etats émerge un réseau hiérarchisé de métropoles qui dessine un archipel dominant l’économie mondiale. Mais la métropolisation a pour corollaire le déclin des territoires ruraux et des villes moyennes, très nombreuses en Europe, qui voient disparaître les services publics et la vie de leurs centres villes.

 

 

-  L’enjeu des classes populaires et des territoires ruraux
La percée de l’extrême droite ne peut se comprendre qu’en croisant les trois transformations que nous venons de rappeler. L’extrême droite perce chez les classes populaires et dans les territoires ruraux et les petites villes à cause d’un sentiment – qui est souvent une réalité factuelle – de déclassement et d’abandon face à un Etat qui ne les protège pas et est au service des élites. Toutes les études montrent l’importance des classes populaires dans l’électorat d’extrême droite.

 

Deux exemples :

  • les Démocrates de Suède a obtenu un score de 8% chez ceux qui ont fait des études supérieures et 25% chez ceux qui ont un plus faible niveau d’éducation ;
  • et, en France, le Rassemblement National a recueilli les voix de près de la moitiés des ouvriers mais seulement 15% des cadres[1].

 

La césure entre les métropoles et le reste des territoires est elle aussi frappante. En France presque toutes les grandes villes sont dirigées par la gauche et l’extrême droite y fait des scores très faibles alors que ce parti fait des scores importants dans les petites villes et les territoires ruraux. Une réalité que l’on observe dans de nombreux pays où les métropoles sont souvent plus à gauche que le reste du pays.

 

Ces réalités obligent les forces de gauche et les mouvements sociaux à une discussion stratégique. La gauche de gouvernement, qu’elle soit démocrate aux Etats-Unis, social-démocrate ou écologiste en Europe, a privilégié les questions “ sociétales ”, les droits des femmes, des communautés LGBTQ, l’antiracisme plutôt que les questions sociales qu’elle était prêt, dans la dernière période, à sacrifier aux noms des nécessités de l’économie dans une phase de mondialisation. Face à cette situation, une partie de la gauche explique qu’il faut relativiser les questions sociétales, en particulier sur l’immigration, pour se concentrer sur les questions sociales et tenter, par cette orientation, de regagner les classes populaires qui se sont tournées vers l’extrême droite.

 

Mais une nouvelle génération de mouvements politiques et de mouvements sociaux, en Europe comme dans le reste du monde, veut défendre l’ensemble de ces exigences, les questions sociales bien évidemment, mais aussi la justice climatique et environnementale, les droits des immigrés, des femmes et des minorités LGTB et l’antiracisme (N.D.L.R. : En France, c'est le cas de la France insoumise[7] et de la #Nupes[8]) !

 

Notes :

[0] Qui est Giorgia Meloni, la néofasciste qui s’apprête à gouverner l’Italie

[1Crise politique : le miroir électoral

[2] Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[3] Marine Le Pen est contre la retraite à 60 ans et la hausse du SMIC

[4] Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes

[5] Le néo-libéralisme est le berceau de l’extrême droite

[6Mais pourquoi Olivier Faure du PS a t-il peur, en 2022, d'une baisse du FN/RN ?

[6bis] Présidentielles 2022 : ne cédons pas à la déception... la lutte continue !

[7] France insoumise

[8] La Nupes : Nouvelle Union populaire écologique et sociale

[9] Allons-nous continuer longtemps à fermer les yeux sur la montée du fascisme européen ? Italie, Hongrie, Pologne…

[1080 ans après, l’ombre de l’extrême droite s’étend sur l’Europe !

 

Pour en savoir plus :

- ÉTAT DES LIEUX DE L'EXTRÊME DROITE EN EUROPE

Le vote d’ouvriers et d’employés pour des candidats d’extrême droite : une problématique à ne pas esquiver

Jean-Luc Melenchon : Le moment brun doit être repoussé par l’action

- Suisse : la droite et l’extrême droite suppriment le salaire minimum

- Italie : le projet de Meloni, une restauration réactionnaire et libérale

- Diaboliser Mélenchon, dédiaboliser Le Pen : le jeu terriblement dangereux de Macron

Que fait l'extrême droite lorsqu'elle est au pouvoir ? La chasse aux précaires. Elle supprime les revenus minimums, comme c'est le cas en Italie

- Juin 2023 : Confirmation de l'alliance droite/extrême-droite en Finlande pour former un gouvernement xénophobe et anti écologie.

LE RETOUR DE L’EXTRÊME-DROITE ALLEMANDE

- Martine Billard : " France : Tentation fasciste ? "

- « Remigration » : l'effroyable projet de l’extrême droite allemande de déporter 2 millions de personnes

- L’extrême droite allemande (AfD) veut déporter 2 millions de personnes, Le Pen et Bardella lui fait un « accueil chaleureux »

Analyse et alternatives - Un changement de période historique 

 

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30 septembre 2022 5 30 /09 /septembre /2022 13:40
Le néo-libéralisme est le berceau de l’extrême droite

La montée des inégalités aboutit logiquement au repli sur soi et au vote extrême... 
C'était vrai en 2014 et toujours plus d'actualité de la Suède à l'Italie...

 

Ce n’est pas par hasard que l’extrême droite se développe en France et dans plusieurs pays étrangers à partir des années 1980. C’est précisément à cette époque que le néo libéralisme prospère en surface puis en intensité. Il en est de même de l’abstention.

L'analyse développée dans cet article tout à fait judicieuse garde plus son actualité huit années et demi après sa parution.

Mais une question se pose : comment expliquer que des électeurs qui souffrent des inégalités décrites ici puissent voter pour une extrême droite qui n’accorde aucune valeur à l’égalité ?

Cela s’explique probablement par le fait que ces électeurs ne connaissent que très partiellement l’idéologie de l’extrême droite.

Des sondages ont d’ailleurs montré que les électeurs du FN – RN, pour la plupart d’entre eux, ne connaissent pas le programme de ce parti.

 

 

Sources : Michel Santi, économiste texte publié en 2014 | mis à jour le 31/05/2023

- Pourquoi ?...

  • Pourquoi de grandes et illustres voix comme Stiglitz et Krugman stigmatisent-elles les inégalités ?
  • Pourquoi Piketty a-t-il écrit son monumental travail " Le Capital au XXIe siècle[1] " ayant aujourd'hui un retentissement mondial ?
  • Est-ce par plaisir - ou pour se distinguer ? - que, depuis le déclenchement de la crise, les économistes keynésiens n'ont de cesse de dénoncer le néo-libéralisme et son lot d'injustices, de dérégulations, de phobie irrationnelle vis-à-vis de la création monétaire, d'obsession pour la compétitivité et de hantise à l'encontre d'une inflation qui ne se matérialise décidément pas ?
  • S'il va de soi que cette condamnation est d'abord mue par un sentiment humaniste et de solidarité sociale élémentaire, elle est également pointée du doigt par nous - les hétérodoxes - car les inégalités nuisent foncièrement à la croissance économique. 

 

 

- Même les institutions néo-libérales s'inquiètent des inégalités

Alors, il est clair que la masse des spéculateurs et investisseurs boursiers qui s'enrichissent virtuellement jour après jour, il est évident que ceux qui profitent pleinement de la financiarisation ayant asservi l'outil de travail, il va de soi que ceux qui sont complètement déconnectés des réalités de la vie,  n'ont que faire d'une croissance économique pérenne car ils ont - jusqu'à présent - gagné à tous les coups. Ils devraient pourtant commencer à se poser de sérieuses questions et à se rendre compte que leur orgie touche à sa fin, dès lors que des institutions symbolisant l'essence même du néo-libéralisme telles que le F.M.I.[2] et que le World Economic Forum concluent que « des sociétés moins égalitaires aboutissent à une croissance faible et fragile »

 

 

- L'immigration, cette véritable valeur ajoutée, ressentie comme une menace

Il en est de même pour l'immigration, source de croissance sur le long terme pour toute nation, car elle participe activement de la promotion de l'innovation et de la progression de la productivité. Ne feignons pas aujourd'hui d'être surpris par la montée en puissance des extrémismes, et ne soyons pas choqués par les succès électoraux des partis xénophobes. Ne soyons pas non plus surpris que les plus défavorisés et que la classe ouvrière - naguère acquis à la gauche - se reportent désormais en masse vers l'extrême droite.

 

Dans une société comme la nôtre burinée par les inégalités, où les entreprises favorisent le dumping salarial via l'embauche d'immigrés moins exigeants que les nationaux, où les loyers des logements sociaux connaissent une surenchère du fait de l'afflux d'étrangers, où les services publics sont de moindre qualité car dépassés par les évènements, il est fort compréhensible que l'immigration soit ressentie comme une menace et non pour ce qu'elle représente vraiment, c'est-à-dire une valeur ajoutée. 

 

 

- Seule une redistribution plus juste permettrait de ramener de la sérénité

Que droite et gauche républicaines ne s'en prennent qu'à elles et à leurs politiques respectives ayant toutes fait l'ardente promotion du néo-libéralisme si des pays comme la France et comme la Suisse subissent (NDLR et aujourd'hui la Suède et l'Italie) aujourd'hui l'émergence d'idéaux prônant le repli sur soi. Car seuls les riches aujourd'hui profitent vraiment de cette immigration et de ce travail à bon marché en s'enrichissant davantage, tandis que les pauvres pour leur part en subissent toutes les conséquences. En effet, pendant que le néo-libéralisme, que la financiarisation et que la dérégulation sauvage sont systématiquement synonymes de coupes salariales, de pertes de droits et - en finalité - de montées en puissance des haines et des intolérances, seule une redistribution plus juste des ressources est aujourd'hui susceptible de ramener la sérénité dans nos sociétés

 

  • Mesdames et Messieurs du gouvernement et de l'opposition Républicaine : l'acceptation sans faille de vos citoyens à l'ouverture totale des frontières et à la globalisation, de même que leur adhésion à cette Europe mal aimée ne se matérialiseront que grâce à une croissance stable.
  • C'est-à-dire par une société plus égalitaire, en établissant enfin une croissance au long cours, exempte de l'implosion épisodique de bulles spéculatives, où le travail redeviendrait une valeur.

 

🔴   Michel Santi est un macro économiste et un spécialiste des marchés financiers.

Il est l'auteur de :  " Splendeurs et misères du libéralisme " et " L'Europe, chronique d'un fiasco politique et économique "

 

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-  L'Extrême-droite, rempart contre le (du) Capitalisme.

Jean-Christophe Sellin, conférence des AMFIS 2022, « Histoire de l’extrême droite en France »

  • Qu'est-ce que le fascisme ? 
    • La politique de Macron se résume à : " Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi. Tu es riche donc méritant mais si tu es pauvre, c’est de ta faute, donc si c’est de ta faute, on ne t’aidera pas. " Ce précepte avait été inauguré par Adam Smith au XVIIIe siècle sur une base de rhétorique religieuse.
    • Il s'agit bien d'un extrémisme ultralibéral , une autre forme du fascisme. " Aide-toi et le ciel t'aidera "
    • Le fascisme apparaît quand les intérêts privés priment sur l’intérêt collectif, quand les gouvernements et leurs instruments de coercition sont au service du capital, des banques et des industriels et non plus au service du citoyen.
    • Il est entendu que le totalitarisme qui est une forme de fascisme engendre le mal absolu. Absolu parce que ce système ne connaît plus les limites de la moralité et de l’éthique. Le bien-être du citoyen n’a plus la moindre importance, et celui-ci est réduit à l’état d’outil de production, dans le meilleur des cas, de charge inutile quand il n’est pas apte à produire, voire à l’état de parasite à éliminer. Seule compte l’avidité de richesses de la caste dirigeante, toute autre considération étant devenue secondaire. 

Georges Orwell avait compris la consubstantialité du fascisme et du capitalisme, disant quil ne sert à rien de lutter contre le fascisme si on ignore le capitalisme.

 

https://twitter.com/JLMelenchon/status/1568531312557932546

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19 septembre 2022 1 19 /09 /septembre /2022 10:57
Crise politique : le miroir électoral

Les ceintures populaires des métropoles se sont portées un peu plus vers la gauche et les espaces extramétropolitains sont allés un peu plus vers l’extrême droite : les deux constats ne s’opposent pas l’un à l’autre ; ils sont deux faces de la même réalité.

 

Abstention, rapport des forces gauche/droite, vote des fonctionnaires, ancrage des idées d’extrême droite... Le résultat du cycle électoral 2022 continue de nourrir de vigoureux débats à gauche. Deux enquêtes récentes fournissent de nouveaux éléments de compréhension. Analyse de Roger Martelli.

Deux rapports viennent compléter les regards portés sur les élections de l’année. Le premier est paru cet été sur le site de Fondapol, la fondation de droite présidée par Dominique Reynié, sous le titre « Mutations politiques et majorité de gouvernement dans une France à droite[1] ». Le second est une note de recherche du politiste Luc Rouban, paru sur le site du Cevipof et portant sur « le vote des fonctionnaires à l’élection présidentielle de 2022[2] ». Les deux études s’appuient sur des données de l’institut de sondage OpinionWay, téléchargeables sur le site de Fondapol[3]. Nous en résumons ici les principales conclusions.

 

Sources : Regards.fr par Roger Martelli | mis à jour le 29/11/2022

- Abstention : vers l’infini et au-delà ?
La crise politique s’épaissit. L’abstention grandit, d’élection en élection. À la présidentielle, elle est passée de 15,3% en 1965 à 27,9% en 2022. Aux législatives, elle s’incruste au-delà du seuil des 50%. L’enquête OpinionWay nous en livre les ressorts, sociologiques et politiques.

 

(1) La colonne additionne le pourcentage des interviewés qui répondent : « Parce qu’aucun candidat ne correspond à mes idées », « C’est ma façon de protester contre le système politique actuel », « C’est la même politique qui est menée quel que soit le résultat » et « Mon vote ne sert à rien ».

 

L’abstention législative garde les caractéristiques sociologiques qui séparent les catégories les plus aisées (35% d’abstentions chez les revenus mensuels supérieurs à 3500 euros) et les chômeurs (75% d’abstentions). L’âge, les faibles revenus, les statuts jugés inférieurs et les formations courtes continuent de creuser la distance des individus avec le fait électoral. Mais le motif de la prise de distance reste ouvertement politique : la moitié des abstentionnistes invoquent l’absence d’intérêt pour une élection dont on estime volontiers qu’elle ne sert à rien.

 

La dimension protestataire du vote est renforcée par la distribution des résultats. Les partis dominants n’ont plus le vent en poupe. Le PS et l’UMP se partageaient 56% des suffrages présidentiels en 2012, 26% en 2017 et 6% à peine en 2022. Le total des suffrages obtenus par Macron, Pécresse et Hidalgo approche tout juste le quart des électeurs inscrits (en 2017 encore, les candidats supposés « gouvernementaux » en totalisaient 38,2%).

 

 

- Tout va bien pour le RN !
Si la coalition des députés composant la Nupes forme le second bloc derrière la majorité relative macronienne, c’est le Rassemblement national qui peut se présenter comme le premier groupe d’opposition. Le plus préoccupant est que ses réserves électorales semblent loin d’être négligeables : 55% seulement des électeurs de Marine Le Pen du mois d’avril sont allés aux urnes en juin et ils sont plus nombreux (58%) que ceux de Jean-Luc Mélenchon (40%) à expliquer que leur absence est un geste de protestation contre le système électoral.

 

Quelle que soit l’élection de référence, présidentielle ou législative, premier ou second tour, l’extrême droite est le courant politique qui a le plus progressé en cinq ans. Cette progression n’est pas seulement l’effet d’un choix par défaut : 39% des électeurs se disent « tout à fait » ou « plutôt d’accord » avec les idées du RN (le pourcentage est de 28% pour LFI). Du coup, près de la moitié des interrogés (47%) voient comme « une bonne chose » l’entrée en force de l’extrême droite à l’Assemblée.

 

Les élections suggèrent donc, tout à la fois, une poussée de l’extrême droite – y compris en dehors de ses zones de force devenues traditionnelles – et une droitisation de la droite. C’est là encore près de la moitié (47%) des électeurs LR qui se disent proches des idées du RN, au point que les électeurs de droite sont plus nombreux (39%) à souhaiter un accord de LR avec le RN qu’avec la Macronie (34%). Voilà qui n’a rien d’étonnant, si l’on tient compte de ce que, pour 59% d’entre eux, le RN est capable de gouverner et que, aux yeux de 52%, le parti lepéniste incarne même une société dans laquelle ils souhaiteraient vivre.

 

Du point de vue idéologique, on aurait tort de sous-estimer le poids persistant des enjeux migratoires. Il est vrai que la plupart des sondages suggèrent depuis quelques mois que l’immigration n’est plus dans le trio de tête des sujets qui « préoccupent » les Français (la palme revient en général au pouvoir d’achat, à l’insécurité et aux enjeux sanitaires).

 

Mais ce n’est pas parce que les mots de l’immigration n’affleurent pas sur le terrain qu’ils n’agissent pas, confortant la conviction classique selon laquelle le RN « dit tout haut ce que les Français pensent tout bas »… Quand OpinionWay propose par exemple à ses interlocuteurs l’item « La plupart des immigrés ne partagent pas les valeurs de notre pays et cela pose des problèmes de cohabitation », plus de 90% des proches de l’extrême droite répondent affirmativement. Mais 80% des électeurs de la droite classique en font de même et les deux tiers des « sans préférence partisane » et des abstentionnistes. Au total, ce n’est qu’une courte majorité de 53% qui repousse l’idée centrale de la grande menace migratoire.

 

 

- Fonctionnaires : une citadelle pour la gauche ?
Pour le Cevipof, Luc Rouban a scruté plus particulièrement le comportement des fonctionnaires.

Nous l’avons résumé ici en deux tableaux, le premier qui synthétise le vote salarié en fonction des statuts du public, le second qui mesure les grandes évolutions entre 2017 et 2022.

 

[cliquez sur le graphique pour l’agrandir]

 

Le premier tableau confirme, dans le monde du salariat, la tripartition observée dans l’ensemble des suffrages exprimés. La droite et l’extrême droite (37% et 34%) sont en tête chez les salariés du privé, où la gauche est au-dessous de sa moyenne nationale (28%). En revanche la gauche est en tête (37%) dans la fonction publique d’État où elle dépasse sensiblement sa moyenne nationale et où l’extrême droite est plus à la traîne (28%). Les situations sont plus équilibrées dans les entreprises publiques, la fonction publique territoriale et la fonction publique hospitalière.

 

Les zones de force de la gauche restent dans le monde enseignant (49%) et les catégories A de la fonction publique (43%), celles de la droite macronisée restent du côté des cadres du privé et celles de l’extrême droite chez les policiers et militaires[5]. Mais cette situation a évolué entre 2017 et 2022, parfois de façon sensible.

Entre les présidentielles de ces années-là, la gauche radicale s’est renforcée chez les employés du privé, les fonctionnaires d’État et les catégories A, tandis que la droite a reculé dans la fonction publique d’État et les catégories A. Ce recul a droite est d’abord celui de la droite classique : à l’exception du monde enseignant – éloigné par quelques années de « blanquerisme » militant – la Macronie résiste plutôt bien, notamment en milieu hospitalier.

 

  • Mais, une fois de plus, c’est le Rassemblement national qui tire les marrons du feu. Il progresse de plus de 10% chez les cadres du privé, les enseignants et les hospitaliers et il se consolide sensiblement du côté des entreprises publiques et de la territoriale. La perte de confiance dans l’institution publique et la confusion grandissante du privé et du public brouillent les perceptions et déplacent les rapports de force électoraux.
  • Le second tour amplifie encore le mouvement. Marine Le Pen gagne 9% entre 2017 et 2022 dans la fonction publique d’État, 7% dans la territoriale et jusqu’à 15% chez les hospitaliers. Elle progresse dans toutes les catégories de fonctionnaires : 7% chez les « A », 13% chez les « B » et 9% chez les « C » (où elle attire les votes de 46% d’entre eux, quasiment la moitié de la catégorie).
  • Ayant pris ses distances avec l’ultralibéralisme de la droite traditionnelle, le RN a installé l’extrême droite comme une concurrente de la gauche sur le terrain du « social ». S’arc-boutant sur la défense des agents publics les plus défavorisés, Marine Le Pen a permis que, par un étonnant paradoxe, la protestation contre la confusion du privé et du public tourne avant tout au bénéfice de l’extrême droite, sans que le macronisme soit pour autant irrémédiablement distancé.

 

 

- Le devoir de lucidité
Malgré le grand retour de la gauche au sein de l’hémicycle (la Nupes rate la victoire entre 0,13 et 0,25 % du total des voix[4]), le cycle électoral de l’année 2022 a tourné plutôt en faveur de l’extrême droite. L’image des « deux France » chère à Christophe Guilluy est certes trop simple pour être retenue. Mais la gauche aurait tort de sous-estimer une réalité globale marquée par une conjonction, qui n’est hélas pas propre à la France et qui juxtapose une translation vers la droite du champ politique et une division accentuée des catégories populaires.

 

La spectaculaire abstention de la consultation législative, notamment dans les catégories populaires, atténue l’image sociologique dessinée par le premier tour de la présidentielle d’avril. Mais elle ne contredit pas les tendances alors dégagées. Le tableau ci-dessous reprend les données de l’enquête OpinionWay, en triant les pourcentages de pénétration des votes Nupes et RN, de part et d’autre de leur moyenne nationale.

 

[cliquez sur le graphique pour l’agrandir]

 

  • Plus que le vote Mélenchon d’avril, le vote en faveur de la Nupes est assez homogène : elle obtient rarement moins de 20% et rarement plus de 33%. Mais le profil général de cet électorat est typé : les pourcentages les plus élevés concernent les catégories jeunes, notamment lycéennes et étudiantes, les « CSP + » et les professions intermédiaires, les formations au-delà du baccalauréat, les revenus moyens et les grandes villes avec en tête l’aire urbaine de Paris et l’Île-de-France.
  • De son côté, le profil du vote RN est plus éclaté mais reste dominé par les catégories les plus populaires et les moins pourvues en « capital » matériel et culturel, installé en dehors de l’espace métropolitain et francilien.

 

La crise voue chaque situation à l’instabilité et rien n’indique que l’extrême droite a gagné définitivement la bataille de l’hégémonie et engagé inexorablement le processus qui peut la conduire au pouvoir. Mais elle a pour l’instant marqué des points importants, sur les terrains où elle est attendue (la protection, l’identité, l’immigration) et sur ceux où on l’attendait beaucoup moins (le social, la peur de l’avenir, la colère devenue ressentiment).

 

La gauche va mieux, elle s’est renforcée sur son flanc gauche et elle s’est réunie entre mai et juin. Mais elle reste dans ses basses eaux, n’a que partiellement regagné des points dans les milieux populaires et elle se retrouve profondément déséquilibrée. Elle est plus que concurrencée par l’extrême droite sur le terrain de la colère et n’a pas encore convaincu que ses projets de société sont renouvelés, pertinents et réalisables. Le temps de l’entre-deux est celui des possibles : le problème est qu’il en est des progressifs et d’autres trop tangibles et régressifs. Promouvoir les uns et conjurer les autres n’est pas qu’une affaire de volonté : c’est avant tout une question de pensée – et donc de repensée – et un processus maîtrisé de pratique populaire partagée.

 

Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.  Bertolt Brecht

 

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- Retrouvez la conférence des #AMFIS2022 intitulée : « Vote RN et « assistanat » : que fait-on ?

Retrouvez la conférence des AMFIS 2022 intitulée : " Vote RN et " assistanat " : que fait-on ? ", avec : François Ruffin, député LFI-NUPES * Alma Dufour, députée LFI-NUPES * Charlotte Leduc, députée LFI-NUPES

 

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22 août 2022 1 22 /08 /août /2022 11:21
Quand le RN fait « l'apologie de l’Algérie française et des crimes de la colonisation » et notamment de l'attentat du Petit Clamart
Quand le RN fait « l'apologie de l’Algérie française et des crimes de la colonisation » et notamment de l'attentat du Petit Clamart

En juin 2022, José Gonzalez député RN, doyen de l'Assemblée Nationale " ne sait pas dire si l'OAS a commis des crimes ou non ", fait l'apologie de l'Algérie française et des crimes de la colonisation... reçoit le soutien de Marine Le Pen[4]

 

et le 30 décembre 2022, il est nommé par le bureau de l’Assemblée nationale comme vice-président du groupe d’amitié France Algérie[9].

 

 

Attentat manqué contre le général De GAULLE, le 22 août 1962 au Petit Clamart perpétré par 2 commandos de l'OAS[2(cette organisation fera plus de 2300 morts[2]...) quasiment simultanément au passage de la DS présidentielle, faisant un blessé à bord de son automobile Panhard et des dégâts à la vitrine d'un magasin situé sur la ligne de tir du second commando.

Le général de Gaulle et son épouse en sortent miraculeusement indemnes[1].

Retour sur cet événement perpétrés par des ultras de l'Algérie française.... et de l'utilisation qui en est faite aujourd'hui, quand le RN (Rassemblement National) fait « l'apologie de l’Algérie française et des crimes de la colonisation » et notamment de l'attentat du Petit Clamart... ou baptise une place du nom de Pierre Sergent, l’un des principaux fondateurs et dirigeants de l’Organisation de l’armée secrète (OAS)... 

 

 

Sources : INA - Eric DURAND | mis à jour le 02/01/2023

- Nous sommes en août 1962
L’Algérie est indépendante depuis le 5 juillet. Depuis des années, ce nom cristallise les tensions entre Français favorables au maintien de ce vaste territoire sous souveraineté française et ceux qui réclament son indépendance. Pire, depuis le début de 1961, l’Organisation de l’Armée secrète[2] (OAS) pose des bombes en Algérie et en métropole pour signifier à l’Etat son refus de l'indépendance.

 

Le général de Gaulle, appelé au pouvoir en 1958 en raison de cette même crise algérienne, est vu comme le dernier espoir des partisans de l’Algérie française. Mais rapidement, dès 1959, il prend conscience de l’impossibilité du maintien de la politique coloniale. Pour vivre la destinée mondiale chère à ses yeux, la France doit se débarrasser de cette guerre d’un autre âge, ingagnable politiquement, et se recentrer sur une modernité européenne, qui se matérialisera en 1963 par la réconciliation avec l'Allemagne.

 


- Pour l’OAS, le général de Gaulle, surnommé par dérision « le guide », devient l’ennemi numéro 1
Le 8 septembre 1961, le convoi du président en route vers Colombey-les-Deux-Églises est victime d’un attentat à la bombe à Pont-sur-Seine, dans l’Aube. Le convoi est indemne et les auteurs de l’attentat, qui se réclament de l’OAS, sont arrêtés. Tous, à l’exception du « cerveau » qui reste non identifié.

 


- Une attaque sur la route de l'aéroport
C’est dans ce contexte de violence contre la personne du chef de l'Etat qu’a lieu l’attentat du Petit-Clamart, le 22 août 1962. Après celui du Pont-de-Seine[5], les services de sécurité de l’Elysée ont obtenu du président qu’il se rende en avion dans sa résidence champenoise de Colombey afin d'éviter la longue route en voiture. Pour ce faire, le cortège doit se rendre à l’aéroport de Villacoublay, situé dans les Yvelines.

 

En début de soirée, ce 22 août, à 19h45, la DS-19 présidentielle quitte l’Elysée en compagnie d’une voiture de sécurité et de deux motards. Sur la banquette arrière se sont assis de Gaulle et son épouse. Le véhicule est conduit par le chauffeur attitré du Palais, le gendarme Francis Marroux. A ses côtés prend place le général de Boissieu, gendre du président. 

 

A 20 h 20 le convoi approche du carrefour du Petit-Clamart. La route est dégagée, à l’exception d’une estafette jaune garée sur le bas-côté. Alors que la voiture arrive à sa hauteur, plusieurs armes automatiques se mettent à tirer. La DS est touchée à plusieurs endroits. Le chauffeur accélère mais une seconde voiture, une Citroën ID-19 bleue, la prend en chasse. Les occupants ouvrent le feu à plusieurs reprises avant de prendre la fuite.
Malgré le choc de l’attentat, le chauffeur parvient à Villacoublay. Le président et tous les passagers de l’escorte sont indemnes.

 


- Un commando de douze hommes
Une gigantesque chasse à l'homme est lancée le soir même. L’enquête aboutit au bout de seulement quinze jours, bénéficiant de hasards et d’étonnantes imprudences des conjurés. Les suspects sont interpellés et avec eux sont retrouvées leurs armes. Certains d'entre eux préparaient une nouvelle opération visant à nouveau le président. Qui sont-ils ?

 

Le commando se compose de douze hommes, Jean Bastien-Thiry en est l’énigmatique leader. Il s'agit d'un homme de 34 ans, brillant polytechnicien, lieutenant-colonel de l’armée française, fervent catholique et patriote, qui voit en de Gaulle un « tyran » abandonnant l’Algérie française. Son second, Alain de La Tocnaye, considère de Gaulle comme un « cryptocommuniste », tout comme les Hongrois Lazlo Varga, Lajos Marton et Gyula Sari. Le reste du commando est composé de métropolitains et de Pieds-noirs.

 

 

- Le dernier fusillé de l’Histoire
Après les premières arrestations des membres du commando, Bastien-Thiry est à son tour arrêté le 17 septembre 1962. Le procès débute au fort de Vincennes le 28 janvier 1963. Neuf accusés sur les douze qui constituaient le commando comparaissent devant la Cour militaire de justice.

 

Le 4 mars 1963, Bastien-Thiry est jugé coupable de la planification de l’attentat et condamné à mort. Il est fusillé le 11 mars 1963 au fort d’Ivry. Il restera dans l’Histoire comme le dernier condamné à mort fusillé en France. On estime aujourd'hui que l'ingénieur fut également responsable de l'attentat de Pont-sur-Seine.

 

Alain de la Tocnaye et Jacques Prévost, eux aussi condamnés à mort, seront graciés en 1968, ainsi que les tireurs condamnés à différentes peines de réclusion. Pendant le procès, l’avocat de Bastien-Thiry, Maître Jean-Louis Tixier-Vignancourt, évoquera pour sa défense la thèse de l’enlèvement plutôt que la volonté de tuer. Une thèse très largement contestée, notamment par l’un des conjurés, Lajos Marton. Sur le plateau de « Tout le monde en parle» en 2005, ce dernier expliquait que la thèse de l'enlèvement était une invention des avocats[3] », et que l'ordre avait bel et bien été donné d'assassiner le président de la République.

 

 

- 28 juin 2022, José Gonzalez[5bis], député du Rassemblement national nostalgique de la colonisation, met le feu à l'hémicycle...

Le 28 juin se tenait la séance inaugurale de la nouvelle Assemblée nationale française issue des urnes. Comme le veut le règlement, c’est le doyen de l’hémicycle qui a présidé la première séance avant que les députés ne procèdent à l’élection du président de l’Assemblée. Cette tâche a échu à José Gonzalez, un député RN de 79 ans.

  • Son discours inaugural, qui n’a pourtant duré que cinq minutes, n’est pas passé inaperçu. Plusieurs propos tenus par ce pied-noir né à Oran en 1943 sont inacceptables[6] :
    • À sa sortie de l’hémicycle, face aux micros et aux caméras, cet ancien retraité et contrôleur d’exploitation à l’aéroport de Marseille en a remis une couche. Interrogé plus en détail sur son rapport à l’Algérie, il a affirmé qu’il n’était « pas là pour juger si l’OAS a commis des crimes ou non », invoquant au passage « des crimes d’un côté comme de l’autre » ;
    • « Venez avec moi en Algérie dans le Djebel, je vais vous trouver beaucoup d’Algériens qui vont vous demander « quand est-ce que les Français reviennent ? » », a-t-il déclaré ;
    • Et d’ajouter : « J’ai applaudi de Gaulle en 1958 quand il a clamé “vive l’Algérie Française !” » J’ai compris après qu’il ne fallait plus applaudir. » ;
    • et il va plus loin encore : « En expliquant à nos jeunes issus d’Afrique du Nord qu’on a commis des crimes contre l’humanité contre leurs parents, comment voulez-vous qu’ils se comportent avec nous et nous respectent ? », a-t-il déploré.
       

 

- Ces phrases n’ont rien à faire au cœur d’une institution de la République.
Car derrière ces mots de José Gonzales, c’est un passé colonial, l’OAS et la torture, qui raisonnent. Certains ont voulu faire croire, et certains ont cyniquement cru, que l’héritage de Jean-Marie Le Pen n’était plus. Que le Rassemblement national avait changé. Preuve s’il en fallait, que quand le vernis craque, le RN est bien et restera toujours d’extrême-droite.

 

Par ces quelques mots, en guise de lancement d’une nouvelle période, José Gonzales nous rappelle l’histoire du Rassemblement national : un parti fondé en 1972 par des anciens de l’OAS, des gradés de la Waffen SS[7].

 

Nous débutons donc cette XVI législature par un hommage appuyé à l’Algérie française. Symbole de l’extrême droitisation des débats qui s’annonce pour les 5 ans à venir ?

 

Quand le RN fait « l'apologie de l’Algérie française et des crimes de la colonisation » et notamment de l'attentat du Petit Clamart

 

- Et ça continue...

Par une délibération du conseil municipal du 22 septembre 2022, la mairie RN de Perpignan (Pyrénées-Orientales), conduite par Louis Aliot, membre du RN, baptise une place du nom de Pierre Sergent, l’un des principaux fondateurs et dirigeants de l’Organisation de l’armée secrète (OAS)...

 

Comment s'en étonner, en 1982, François Mitterrand, n'a t-il pas ouvert la porte en faisant voter une quatrième loi d'amnistie[8], qui permet notamment aux généraux ayant organisé le putsch d'avril 1961 de toucher leur retraite d'officiers généraux et d'être réintégrés dans leurs décorations.

 

Le RN dans les pas de l’OAS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes :

[1] Il y a 60 ans, de Gaulle réchappe à l'attentat du Petit-Clamart

[2] Organisation de l'armée secrète

[3] Lajos Marton à propos de l'attentat du Petit-Clamart

[4] Marine Le PEN défend le député RN José Gonzales après ses propos sur l'OAS

[5] Attentat de Pont-sur-Seine

[5bis] José Gonzalez

[6] Les propos de José Gonzalez député RN

[7] Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[8En 1982, François Mitterrand fait voter une quatrième loi d'amnistie, qui permet notamment aux généraux ayant organisé le putsch d'avril 1961 de toucher leur retraite d'officiers généraux et d'être réintégrés dans leurs décorations.

[9] La macronie complice... de la nomination de la honte. José Gonzales député d’extrême-droite, nostalgique de l’Algérie française et défenseur de l’OAS, devient vice-président du groupe d’amitié France Algérie.... nommé par le bureau de l’Assemblee nationale !

 

Pour en savoir plus :

- Scandale : une vidéo du Monde dédiabolise le RN et la famille Le Pen

- Pourquoi le RN a honte de célébrer ses 50 ans ? Car il a été fondé par un Waffen SS

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5 août 2022 5 05 /08 /août /2022 13:35
Une proposition légitime de résolution du PCF assimilant Israël à " un régime d'apartheid " crée de hystérie au sein de la majorité gouvernementale LREM/RN/LR
Une proposition légitime de résolution du PCF assimilant Israël à " un régime d'apartheid " crée de hystérie au sein de la majorité gouvernementale LREM/RN/LR

Apartheid Israélien, il y a urgence à mettre fin au bal des Hypocrites... et en tout état de cause, « Critiquer l’exécutif israélien, ce n’est pas être antisémite »

 

Pour faire la clarté : L’apartheid est un terme afrikaans qui signifie « séparation » et désigne la politique dite " de développement séparé " instaurée par le Parti national afrikaner (NP) en 1948, dans une Union sud-africaine encore sous domination britannique[0].

A juste titre, la proposition de résolution du groupe parlementaire PCF #Nupes[1" condamne l'institutionnalisation par Israël d'un régime d'apartheid à l'encontre du peuple palestinien[0bis] " et veut faire reconnaître le boycott des produits israéliens par l'Assemblée nationale, avec le soutien de 38 députés PCF, PS et un écologiste et LFI de l'intergroupe #Nupes cosignateurs.

 

Les Palestiniens priés d’emprunter des bus différents des colons
Voilà qui justifie la résolution contre le régime d'apartheid israélien

 

Sources : Durand Eric  mis à jour le 11/08/2022

- Tout d'abord, pour expliquer l'agitation parlementaire, retour sur un concept non négociable " Non, antisionisme et antisémitisme ne sont pas synonymes "... et pourtant remis en cause par la macronie

Tout part des propos de Manuel Valls (1er Ministre de François Hollande)[1bis], selon qui l’antisionisme est « tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël ». Prononcée le 7 mars 2016 lors du dernier dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des juifs de France)[2], organisme principalement consacré à la défense des gouvernements israéliens successifs auprès des autorités françaises,, cette accusation vise à faire peser un soupçon indistinct d’infamie sur les mouvements de solidarité avec les Palestiniens. et a été contestée, notamment par Pascal Boniface, Fondateur et directeur de l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris)[2bis]

  • Et ils ne lâchent rien en la matière. Le 12 Novembre 2019 a été présenté à l’Assemblée nationale une résolution LREM visant à assimiler la critique du sionisme à un acte antisémite[3].
    • En réaction, 125 universitaires juifs lancent un appel à l’Assemblée Nationale : " Ne soutenez pas la proposition de résolution assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme et approuvant la définition de l’IHRA "[4].
    • Le 3 décembre 2019, L'assemblée nationale adoptait la définition de l'antisémitisme de l'IHRA appelée « RÉSOLUTION MAILLARD (député LREM) [4bis] » (texte résolution n° 2403[5])... et dont le contenu fait débat. (Pour la Ligue des Droits de l'Homme, il s'agit d'UN TEXTE AMBIGU ET TRÈS CONTROVERSÉ[6]).
    • Précision : La résolution de l’Assemblée Nationale est un acte par lequel l’Assemblée émet un avis sur une question déterminée. Cette résolution est de faite, non contraignante mais constitue une restriction à la liberté d’expression, cela peut s’assimiler à un délit d’opinion[6].
    • Et aujourd'hui, dénoncer et combattre le régime d'apartheid israéliens ferait de nous des antisémites... nous ne céderons pas !

 

 

- C'est dans ce cadre que lors de la présentation de la résolution du PCF[1], le 2 août les masques sont définitivement tombés

En l'absence de majorité, dans un contexte socio-économique hyper tendu, ce 2 août, le gouvernement a abattu sa dernière carte face à l'opposition de gauche en la vouant aux gémonies de l'antisémitisme.

 

Ce fut d'abord le très sioniste soutien du gouvernement Netanyahou, M Habib[10] qui sonna la charge. Ses insultes auraient pu en " toucher une sans faire bouger l'autre ", tant l'homme est connu pour ces outrances pro israéliennes et islamophobes. Cependant, le garde des sceaux, qui au lendemain des législatives fut l'un des tous premiers à tendre la main à l'extrême droite, reprend à son compte les accusations. Puis Éric Dupond-Moretti qui a mis de l'huile sur le feu. Enfin ce fut au tour de Madame Borne, première ministre sans portefeuille ni pouvoir de tenter avec ses gros sabots de scinder l'opposition de gauche en déclarant que bien sûr PCF EELV et PS étaient dans le champ républicain tout en excluant LFI.

 

Dans cette ambiance particulièrement pesante où l'accusation d'antisémitisme est portée contre les députés et les partis de la NUPES, ce sont toutes les composantes de gauche que l’on veut délégitimer en les accusant d’antisémitisme. 

 

C'est ainsi que le député communiste Jean-Paul Lecoq, premier signataire de la résolution sur Israël[1] déposée par plusieurs élus de la Nupes, a vivement protesté. Et à l'initiative des députés de la France insoumise, la quasi-totalité des élus de gauche ont quitté l'hémicycle.

 

 

- Et c'est dans ce contexte que l'Union Juive Française pour la Paix dénonce : " l'Apartheid, le bal des Hypocrites[9] "
Selon elle (extrait), l’institutionnalisation de l’apartheid par Israël ne fait plus aucun doute pour les juristes internationaux, qu’ils opèrent dans les institutions officielles ou dans les grandes ONG...

  • Non, le crime d’apartheid ne se juge pas par l’identité de forme avec le régime imposé par le pouvoir blanc en Afrique du Sud[0], maintenant honni par tous quand il bénéficiait jusqu’à sa chute du soutien de bien des discoureurs d’aujourd’hui (notamment le soutien permanent d’Israël, soit dit en passant).
  • Oui par le refus du droit au retour des réfugiés, par les discriminations institutionnelles entre Juifs et Palestiniens en Israël même comme dans les territoires occupés, par le blocus de Gaza, Israël coche de nombreuses cases de l’énumération des caractéristiques d’un régime d’apartheid dans les différentes conventions internationales sur le crime d’apartheid.

 

Et le crime d’apartheid ne résume pas à lui seul tous les crimes de guerre et crimes contre l’humanité que commet Israël.

 

Nous avons déjà dénoncé la campagne de calomnies qui s’est immédiatement développée dès la publication de ce projet de résolution[1] : les défenseurs inconditionnels du sionisme, sans le moindre argument pour critiquer l’argumentation du projet de résolution, ont aussitôt brandi hors de toute décence l’argument de l’antisémitisme, dès lors que les fondements de la création d’Israël sont interrogés. Cette campagne d’une droite sioniste décomplexée (la LICRA, le CRIF, Goldnadel, Prasquier, Aurore Bergé, Sylvain Maillard, Meyer Habib[10]…) bénéficie du silence des autorités de l’État, occupées à recevoir avec les honneurs le commanditaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, avant que cet après-midi même le Garde des Sceaux crée le buzz en relançant l’accusation inepte d’antisémitisme contre « l’extrême gauche ». Cette campagne se déroule au moment où précisément Israël est dans un temps fort de colonisation, notamment à Jérusalem Est, et dans un temps fort de discriminations légales visant à favoriser les expulsions et les départs des Palestiniens.

 

Cependant, nous devons dire un mot des critiques adressées au projet de résolution par ceux qui se veulent progressistes, mais veulent encore aujourd’hui protéger l’État d’Israël des accusations portées par le projet, en cherchant à tout prix et contre toute évidence à ne voir dans les crimes commis que le résultat des politiques des gouvernements de droite....

 

On voit le Centre Medem, faisant fi de ses origines antisionistes du Bund, dénoncer de même ce projet. Lui aussi fait semblant de croire que seul le régime sud-africain mérite le terme d’apartheid. Et il ose même reprocher au projet d’ignorer « (…) délibérément la participation active des citoyens arabes aux instances de la démocratie israélienne », faisant probablement référence au parti de la droite islamiste arabe un temps associé en roue de secours aux projets réactionnaires du gouvernement Bennett !

 

  • Non, la destruction des Juifs d’Europe n’autorise pas Israël à se parer de cette Histoire pour justifier d’être hors-la-loi commune. L’égalité des droits est un combat qui vaut pour toutes et tous. Il vaut pour ici comme pour là-bas. Nous le poursuivrons sans relâche.
Une proposition légitime de résolution du PCF assimilant Israël à " un régime d'apartheid " crée de hystérie au sein de la majorité gouvernementale LREM/RN/LR

Notes :

 [0L’apartheid est un terme afrikaans qui signifie « séparation » et désigne la politique dite " de développement séparé " instaurée par le Parti national afrikaner (NP) en 1948, dans une Union sud-africaine encore sous domination britannique

[0bisLes Palestiniens priés d’emprunter des bus différents des colons

[1Proposition de résolution de M. Jean-Paul Lecoq condamnant l'institutionnalisation par Israël d'un régime d'apartheid à l'encontre du peuple palestinien

[1bisManuel Valls

[2Dîner du Crif: pour Valls, «l'antisionisme est synonyme de l'antisémitisme»

[2bis] Fondateur et directeur de l’Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris), Pascal Boniface publie un ouvrage pour répondre à ses détracteurs, parmi lesquels l’ancien premier ministre Manuel Valls, qui l’estampillent « antisémite » 

[3] PROPOSITION DE RÉSOLUTION visant à lutter contre l’antisémitisme

[4Sionisme et ainsi de suite… par Jean-Luc Mélenchon

[4bis] Le 28 mai 2019, le député Sylvain Maillard avait participé à une conférence aux côtés de Yossi Dagan, un leader militant des colons, qui préside une autorité de l’État Israélien en charge des colonies en Cisjordanie occupée.

[5Analyse du scrutin public n° 2338 sur la proposition de résolution visant à lutter contre l’antisémitisme

[6] DÉCRYPTAGE DE LA RÉSOLUTION DITE « RÉSOLUTION MAILLARD »

[9] Apartheid, le bal des Hypocrites

[10] Un député français (UDI) “porte-parole” de Benyamin Netanyahou à l’Assemblée nationale

 

Pour en savoir plus :

- Non, antisionisme et antisémitisme ne sont pas synonymes

- Antisémitisme : en finir avec le poison de la rumeur par Manuel Bompard

- Dans un contexte particulièrement pesant où l'accusation d'antisémitisme est portée contre les députés et les partis de la NUPES, des communistes ont décidé de répondre à une tribune de Michel Onfray ciblant le PCF parue le 31 juillet dans le JDD.

- Corbyn n’est pas antisémite. Son vrai péché est de se battre contre l’injustice dans le monde, dont sa version israélienne.

- L’Afrique du Sud demande qu’Israël soit déclaré "État d’apartheid"

- Contre vents et marées, la résistance palestinienne, debout !

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4 août 2022 4 04 /08 /août /2022 08:31
Antisémitisme : en finir avec le poison de la rumeur par Manuel Bompard

« Chaque accusation publique sera poursuivie devant les tribunaux. Car il est temps que cesse cette infamie. »

 

Ce mardi 2 août, dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti et la Première ministre Elisabeth Borne se sont déshonorés. En donnant un caractère officiel au procès abject en antisémitisme mené à l’encontre de la France insoumise, ils ont, non seulement, insulté une partie de la représentation nationale mais ont rendu, par la même, un bien mauvais service à la lutte contre l’antisémitisme.

 

Sources : par Manuel Bompard (Député France insoumise #Nupes de Marseille)|

- Eric Dupond-Moretti parle de Jérémy Corbyn, l’ancien chef du Parti travailliste britannique.
Il faut rappeler que si celui-ci a été suspendu de son parti le 29 octobre 2020 à la suite de la publication d’un rapport sur l’antisémitisme, il a été réintégré par l’instance dirigeante du parti le 17 novembre 2020[1].  Il ne lui était d’ailleurs pas reproché des propos ou des actes antisémites, mais de ne pas avoir agi suffisamment contre l’antisémitisme. De plus, nous n’avons pas de lien particulier avec lui. Profiter de sa présence en France pour transformer nos parlementaires en antisémites est donc d’une malhonnêteté crasse. C’est l’histoire de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours.

 

Pire encore, alors que cette résolution est à l’initiative de nos camarades communistes, Elisabeth Borne l’utilise pour flageller les insoumis tout en absolvant les autres groupes de la NUPES. Car en réalité, elle n’a rien à faire de la véracité des attaques qu’elle profère. Elle poursuit seulement un objectif politique : détacher la France insoumise des autres composantes de la NUPES pour empêcher toute possibilité d’alternative à gauche. Mais cette tentative est vaine, comme l’a démonté notre réaction commune face aux propos des ministres au sein de l’hémicycle.

 

 

- Ces interventions ne s’appuient donc sur aucun élément sérieux.
Elles ne visent qu’à propager le poison de la rumeur pour disqualifier l’opposition principale à Emmanuel Macron et à sa politique. Car une fois ces polémiques absurdes écartées, il ne reste plus que les faits. Ils sont simples et méritent d’être énoncés clairement.

  • Aucun militant, dirigeant ou élu de la France insoumise n’a jamais tenu de propos ou commis d’actes antisémites. 
  • Aucune poursuite pour antisémitisme n’a jamais été engagé contre une personne appartenant à la France insoumise. 
  • Les procédures judiciaires engagées par Jean-Luc Mélenchon contre ceux qui l’avaient accusé d’antisémitisme se sont traduites par des condamnations pour diffamation. 

 

 

- Le débat politique, même conflictuel, mérite mieux que ces tentatives de disqualification.
Elles posent d’ailleurs un problème de cohérence.
Car s’il y a des antisémites sur les bancs de l’Assemblée Nationale, il faut les traduire devant les tribunaux. Et si nous sommes, nous, députés de la France insoumise, des antisémites, alors il n’est pas compréhensible que trois ministres du gouvernement d’Emmanuel Macron viennent débattre (sans complaisance) avec nous lors de nos prochaines universités d’été. Dupond-Moretti et Borne doivent donc s’excuser.

 

Car nous n’avons pas l’intention de courber l’échine.

  • Chacune de ces attaques donnera lieu, de notre part, à une réaction claire et immédiate, comme nous l’avons fait ce mardi en quittant l’hémicycle.
  • Et chaque accusation publique sera poursuivie devant les tribunaux.

Car il est temps que cesse cette infamie.

 

Notes :
[1] Corbyn n’est pas antisémite. Son vrai péché est de se battre contre l’injustice dans le monde, dont sa version israélienne.

 

Pour en savoir plus

- Le gouvernement d'un président qui a reçu à l’Élysée, par Emmanuel Macron en personne, Elie Hatem, défenseur de l’antisémite Charles Maurras

- Le gouvernement d'un président qui a rendu hommage à Pétain accuse un parti de gauche d'antisémitisme.

 - Jean-Luc Mélenchon : Corbyn : la synthèse mène au désastre

Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie

- Un député français (UDI) “porte-parole” de Benyamin Netanyahou à l’Assemblée nationale

- L’antisémitisme tourne toujours à droite

 

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2 août 2022 2 02 /08 /août /2022 22:57
Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes
Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes
Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes
Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes

Mesures Macron d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat : « On aura vu le vrai visage du RN »...

Résultat « Ceux qui ne sont rien » auront des miettes[1] !

...la loi « pouvoir d’achat » n’augmente pas le pouvoir d’achat mais entérine sa baisse[1bis] !

 

Demandée par la #Nupes[2] (LFI, EELV, le PCF et le PS), la hausse du SMIC à hauteur de 1 500 € nets n'a pas été adoptée par les députés. 257 parlementaires, dont Marine Le Pen ou Aurore Bergé, ont en effet voté contre. (257 parlementaires ont voté contre, 121 pour et 4 se sont abstenus, selon le site de l'Assemblée[3])
«  Main dans la main RN et macronistes refusent l'augmentation du SMIC. La pire droite d'Europe », a lancé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon, l'ancien candidat insoumis à la présidentielle[4].

«  On aura vu le vrai visage du RN qui vote contre les intérêts des plus pauvres. On aura vu le vrai visage de LREM qui s’allie avec le RN pour protéger les intérêts des plus riches », commente quant à lui le jeune député LFI Louis Boyard[5].

 

Sources : l'insoumission | mis à jour le 17/10/2022

- SMIC. « Nous voterons l’essentiel des mesures que vous proposez », avait, la veille du vote, déclaré Marine Le Pen dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, en s’adressant au gouvernement[6].

Quel autre exemple que celui-ci pour illustrer l’alliance LREM & RN qui a été observé pendant plusieurs semaines à l’Assemblée ?

  • Après que les députés macronistes aient votés pour faire élire deux députés d’extrême-droite du RN à la vice-présidence de l’Assemblée[7] ;
  • après que les députés du RN aient refusé de voter la motion de censure du gouvernement[8]...
  • nouvelle épisode de l’alliance capital-fasciste : le 20 juillet 2022 l’alliance LREM & RN a voté d'une seule voix contre l’augmentation du SMIC à 1500€ net proposée par la gauche (amendement #Nupes[9]), et lors du vote global de l'article 4 du projet de loi (qui ne prévoit pas le SMIC à 1 500€), vote POUR[10].

 

 

- Défendus par le parti présidentiel et par son allié objectif, le Rassemblement national, les intérêts du capital sont bien gardés.

L’examen du texte « paquet pouvoir d’achat » à l’Assemblée nationale, a laissé éclater au grand jour ce que l’insoumission martèle depuis des mois : Marine Le Pen et le Rassemblement national, derrière la communication, portent un programme économique de saignée des classes populaires[11] : Refus d’augmenter les salaires, mais également de bloquer les prix, de dégeler le point d’indice des fonctionnaires, recul sur les retraites, arnaque sur l’ISF, remboursement de la dette, maintien de la flat-tax, austérité dans les services publics… Marine Le Pen défend, main dans la main avec Emmanuel Macron, les intérêts du capital contre le travail.

 

 

- Macron et Le Pen, main dans la main contre l’augmentation du SMIC
Un accord de fond qui ne date pas d’hier. Pendant la campagne présidentielle, Marine Le Pen s’était positionnée contre l’augmentation du SMIC, comme Emmanuel Macron. Candidate du peuple et du pouvoir d’achat ? Que nenni. À la place, la responsable du Rassemblement national (RN) proposait de supprimer des cotisations sociales pour augmenter le salaire net[12]. C’est-à-dire prendre dans notre poche gauche pour mettre quelques euros dans notre poche droite.

 

  • Quoi de plus normal pour Marine Le Pen de VOTER POUR[13] le « paquet pouvoir d’achat » proposé par le gouvernement, ce projet de loi qui donne toujours plus au capital qu’au travail, validant le non blocage des prix, la non hausse du SMIC, des pensions de retraites au delà de l'inflation, la revalorisation des minimas sociaux au dessus du seuil de pauvreté, le non gel des loyers... ?

 

 

 

- Par ce geste, le RN acte son rapprochement idéologique avec le macronisme.

Ses députés approuvent la distribution de miettes et de chèques, portée par les députés LREM. Le parti d’extrême-droite montre aux yeux du monde qu’il n’a jamais lutté pour la hausse des salaires :

  • Que le RN ne compte pas changer de position à ce sujet ;
  • Que le RN est bien un allié tacite de Macron, un allié des intérêts du capital, contre les intérêts des travailleurs.

 

 

- Le député France Insoumise, Adrien Quatennens a dénoncé avec vigueur l’hypocrisie du RN.

« Le partage de la valeur, ce ne sont pas des primes. Ce sont des augmentations de salaires et offrir les conditions d’une vie digne aux travailleurs, de vivre de leur travail. Ce que précisément, vous aussi, en bonne alliée de la macronie, vous refusez. […] Vos électeurs vous voient. Vous vous couchez contre la logique macroniste qui vise à verser des primes aléatoires et des chèques ! », s’est-il exclamé dans l’hémicycle[14].

 

 

- « Nous voterons l’essentiel des mesures que vous proposez » : pour quelles miettes le RN a-t-il voté ?
Un article a été publié ici même 👉 [15] par les insoumis pour décortiquer le « paquet pouvoir d’achat » du gouvernement.

 

🟥 Que contient-il ? Miettes, chèques et mesurettes.

Voilà, ce alors que les Français sont pris à la gorge par l’inflation et qu’ils ont un besoin urgent d’augmentation de leurs salaires, ce que le RN a avalisé : 

  • Une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires (+3,5%), présentée comme historique, mais inférieure à l’inflation. Cela revient à une perte sèche de pouvoir d’achat de 2,25% sur l’année pour les fonctionnaires ;
  • Aucun effort demandé aux 3,5% d’ultra-riches qui possèdent la moitié des logements du pays, alors que les Français vont pâtir de l’inflation des loyers, qui est leur premier poste de dépenses ;
  • Pas d’augmentation du SMIC ;
  • Pas de blocage des prix de l’essence et des biens de première nécessité ;
  • Aucune taxation des milliardaires qui se sont gavés pendant la crise sanitaire ;
  • Des primes pour les entreprises qui le voudront bien, des miettes payées par… le contribuable.

 

👉 En définitive, un paquet pouvoir d’achat d’où est absent le mot « salaires ».

  • Voilà ce que le RN a soutenu, main dans la main avec la macronie et les Républicains.
  • Une lune de miel pour soutenir le capital plutôt que le travail.
  • L’alliance capital-fasciste se confirme chaque jour un peu plus.

 

 

- Et pourtant...

Malgré la propagande macroniste, les français ont compris que la loi sur le pouvoir d'achat était surtout une manière de protéger les superprofits.

Pas convaincus par la loi pouvoir d’achat, les Français voulaient taxer les superprofits - EXCLUSIF

 

- Pour en savoir plus...

Macron et Le Pen contre les hausses de salaire ! | Débats à l'Assemblée

 

Notes

[1] « Ceux qui ne sont rien » auront des miettes

[1bis] LES SALARIÉS PERDENT DU POUVOIR D'ACHAT: LES HAUSSES DE RÉMUNÉRATION NE COMPENSENT PAS L'INFLATION

[2] Nupes

[3] 257 parlementaires ont voté contre, 121 pour et 4 se sont abstenus, selon le site de l'Assemblée

[4] Main dans la main RN et macronistes refusent l'augmentation du SMIC. La pire droite d'Europe. #DirectAN

[5On aura vu le vrai visage du RN qui vote contre les intérêts des plus pauvres.

[6] Loi pouvoir d’achat : « Nous voterons l’essentiel des mesures que vous proposez», annonce Marine Le Pen

[7] En récoltant respectivement 290 et 284 voix, les députés d’extrême droite ont été élus dès le premier tour grâce à des votes de la majorité et de la droite, dans un scrutin à bulletin secret.

[8Marine Le Pen refuse de voter la motion de censure du gouvernement déposée par LFI, l’alliance RN & LREM se confirme

Quels sont les députés qui ont voté la motion de censure présentée par la Nupes à l’Assemblée ?

[9Scrutin public sur l'amendement n° 844 qui veut porter le SMIC à 1 500€

[10] vote global de l'article 4 du projet de loi (qui ne prévoit pas le SMIC à 1 500€

[11] Le programme économique de Marine Le Pen : une saignée pour les classes populaires

[12] Dans une tribune aux « Echos », Marine Le Pen, propose que pour toute hausse de salaire de 10 % accordée à l'ensemble des salariés gagnant jusqu'à trois fois le SMIC, les entreprises soient exonérées de cotisations patronales sur cette augmentation, et ce pour les cinq années suivant 2022

[13] 21 juillet 2022 : l'Assemblée adopte en première lecture l'ensemble du projet de loi n° 19 portant " mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat "

[14] Macron et Le Pen contre les hausses de salaire ! | Débats à l'Assemblée - Adrien Quatennens

[15] Paquet « pouvoir d’achat » : des miettes mais surtout, surtout, pas d’augmentation des salaires

 

 

Pour en savoir plus :

- « “La prime Macron” creuse volontairement le déficit de la Sécurité sociale »

Pas convaincus par la loi pouvoir d’achat, les Français voulaient taxer les superprofits - EXCLUSIF

- Super-profits : le RN remercie le patron de CMA CGM, l’homme qui a pris 30 milliards en 1 an

Le RN vote contre le rétablissement de l’ISF, l’extrême-droite amie des riches

Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes
Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes
Pouvoir d'achat : alliés, LREM, LR et le RN votent contre l'augmentation du SMIC à 1 500€ proposé par la #Nupes
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2 août 2022 2 02 /08 /août /2022 19:57
Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie
Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie
Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie
  • « Exempter le RN de tout antisémitisme quand on connaît son histoire pour en accuser LFI ? ! Mais quand le gouvernement a-t-il perdu le sens de la République ?[1] »
  • Antisémitisme, l’arme fatale[1bis] ?

 

En taxant les députés NUPES et singulièrement LFI d'antisémitisme en plein hémicycle, le gouvernement et les députés Renaissance, banalisent le crime et parachèvent la respectabilité présumée du RN.

 

Sources :  Rodolphe P. | mis à jour le 27/12/2023

- Il ne leur reste que cela.
En l'absence de majorité, dans un contexte socio-économique hyper tendu, ce 2 août, le gouvernement a abattu sa dernière carte face à l'opposition de gauche en la vouant aux gémonies de l'antisémitisme.

 

Ce fut d'abord le très sioniste soutien du gouvernement Netanyahou, M Habib qui sonna la charge. Ses insultes auraient pu en " toucher une sans faire bouger l'autre ", tant l'homme est connu pour ces outrances pro israéliennes et islamophobes. Cependant, le garde des sceaux, qui au lendemain des législatives fut l'un des tous premiers à tendre la main à l'extrême droite, reprend à son compte les accusations. Enfin ce fut au tour de Madame Borne, première ministre sans portefeuille ni pouvoir de tenter avec ses gros sabots de scinder l'opposition de gauche en déclarant que bien sûr PCF EELV et PS étaient dans le champ républicain tout en excluant LFI.

 

Madame la première ministre, sans doute oublieuse de la quasi réhabilitation de Pétain, puis de Maurras par son patron entre 2018 et aujourd'hui, trouvait ce qu'elle pensait être une issue[2][3][3bis].

 

 

- L'accusation d'antisémitisme, jusqu'ici, faisait figure d'arme atomique à l'encontre de l'accusé.
Or, l'utiliser en ce lieu (l'Assemblée Nationale) et ainsi a deux effets délétères :

  • D'abord, elle banalise la gravité de l'accusation. Si, en effet, 75 députés étaient effectivement antisémites, ces derniers devraient être interdits d'assemblée, traduits devant la justice et condamnés. Or bien sûr rien de tel dans le cas présent. Conclusion, l'antisémitisme peut être brandi en plein parlement, par les plus hauts personnages de l'État sans que cela soit suivi du moindre effet réel hormis d'agiter les plateaux et les réseaux sociaux pour 24 heures. L'antisémitisme devient donc une accusation banale, courante, un effet de manche pour quiconque dispose d'une tribune.

 

  • Le second but de l'opération mediatico politique est purement politicien : il consiste à accoler Gauche (radicale) à antisémitisme dans une sorte de délire révisionniste officiel afin de mieux disculper les vrais antisémites historique, le courant antisémite ultra majoritaire à savoir l'extrême droite. C'est ainsi que le délirant Onfray, en retraçant la généalogie de l'antisémitisme, évite soigneusement d'évoquer le nazisme...et même les antidreyfusards pour fustiger l'antisionisme. Tenter ainsi de bouter hors de la République le camp qui célèbre l'homme qui en a forgé la devise, Robespierre, ( et qui se battit pour la citoyenneté pour les juifs !), pourrait être ridicule mais...

 

- C'est le troisième acte de la tragédie qui se joue en fait.

Après l'élection grotesque d'un Président détesté grâce à un électorat taxé aujourd'hui d'être antisémite, le deuxième acte fut celui de la trahison, par l'alliance manifeste de la minorité parlementaire avec les représentants fascistes du RN[4].

  • Le troisième acte est celui où le noeud gordien se resserre sur les acteurs. En abattant un mois après les élections la carte offensive la plus disqualifiante pour l'opposition, la Macronie est déjà à nu. Une fois l'effet retombé, que lui restera t il ? Rien si ce n'est la gestion des pots cassés. La Macronie n'a plus rien en stock, ni contre LFI, ni surtout contre le RN.

 

 

- La rentrée sera très compliquée à gérer

Les antifascistes macroniens à l'action


En effet, la rentrée sera très compliquée à gérer et le quatrième acte sera celui de la dissolution, celui où les protagonistes en se débattant dans tous les sens se condamnent définitivement. Le dernier acte sera le triomphe de l'extrême droite aux prochaines législatives qui aura pu nouer des alliance de Reconquête à LR, et qui sera en position de force si par miracle elle n'est pas majoritaire.

 

 

Les macronistes se sont donc définitivement engagé•es dans la voie de la collaboration active avec l’extrême droite.

  • Macron aura donc sa cohabitation avec Le Pen.
  • Les deux seront d'accord pour restreindre le droit d'expression de la gauche jugée extrémiste, puis la radicale, puis la modérée. On y va tout droit.
  • Les Français regardent ailleurs.
Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie
Antisémitisme : la faute majuscule de la Macronie
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26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 12:59
Le Président Macron et la « nation organique »

Face à la dérégulation économique et politique, qu’il encourage par ailleurs, Macron espére rassurer son électorat à peu de frais en jouant la carte de la nation !

 

Par Manouk Borzakian Géographe, postdoctorant à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

Dans son allocution du 14 juillet 2022, Emmanuel Macron a qualifié la nation de « tout organique ». L’expression puise dans la tradition intellectuelle de la géopolitique dite « classique », dont les théories ont notamment servi de fondement à l’expansionnisme nazi.

 

 

Sources : Manouk Borzakian | mis à jour le 08/08/2022

- Une nation un tout organique ?

En entendant Emmanuel Macron expliquer qu’« une nation, c’est un tout organique », difficile pour les géographes de ne pas penser à un encombrant père fondateur de leur discipline, Friedrich Ratzel[1]. Une notion a assuré la postérité à ce scientifique allemand de la fin du 19e siècle : l’espace vital (Lebensraum). Dans sa Politische Géographie, publiée en 1897, le zoologiste devenu géographe compare les États à des « organismes qui entretiennent avec le sol un rapport nécessaire » et entreprend de les étudier avec les outils de la biologie. Appliquant la théorie darwinienne à ces « organismes », Ratzel décrit la tendance de tout État à étendre son territoire à mesure qu’il croît et, le cas échéant, à s’approprier l’espace de ses voisins.

 

 

- De la « Geopolitik » à l’expansionnisme nazi

Cette théorie de l’espace vital, malgré ses bases scientifiques fragiles, aura une riche descendance intellectuelle. Le Suédois Rudolf Kjellén[2], auquel on doit le terme « géopolitique », reprend les idées de Ratzel pour alimenter une science des États conçus comme des organismes vivants. Son ouvrage au titre évocateur, L’État comme forme de vie, publié en 1916, influencera Karl Haushofer[3], fondateur de l’école allemande de géopolitique. Comme Ratzel et Kjellén, Haushofer considère la géopolitique comme une science naturelle étudiant les interactions entre des organismes s’affrontant pour étendre leur territoire respectif. Il défend une vision quasi mystique des frontières, appelées à se mouvoir au gré du développement des États et de leur population.

 

Au lendemain de l’humiliation du Traité de Versailles de 1919, Haushofer veut fournir des outils théoriques aux dirigeants allemands. Car cette géopolitique « classique », qui se développe durant la première moitié du 20ème siècle en Allemagne, mais aussi en Grande-Bretagne et aux États-Unis, se pare de scientificité mais s’adresse surtout aux responsables politiques et vise à justifier leur politique extérieure. Même si Haushofer s’est par la suite défendu de tout soutien au nazisme, il est l’ami de Rudolf Hess[3] et rencontre à plusieurs reprises Hitler, qui lui emprunte la notion d’espace vital.

 

- Une vision du monde périmée
S’ils étaient le plus souvent de farouches nationalistes, ces pères fondateurs de la géopolitique avaient aussi quelques excuses : ils exploraient un champ nouveau, dans un contexte intellectuel marqué par une vision biologisante des sociétés – même si Darwin a été le premier à s’opposer au « darwinisme social[5] » et à ses déclinaisons. Et même si, déjà à cette époque, des auteurs comme Albert Demangeon[6] et Jacques Ancel[7] ont souligné le manque de rigueur scientifique des travaux de Ratzel et de ses suiveurs.

 

Depuis, les géographes ont pointé les présupposés de la géopolitique classique : conception anthropomorphe et quasi mystique de l’État national, visées nationalistes et impérialistes peu ou pas dissimulées, obsession de l’échelle étatique[8], etc., trop d’éléments relèvent de la croyance plus que de la science.

 

 

- À qui profite le crime ?
Considérer la nation comme un organisme en lutte permanente avec ses semblables est donc un anachronisme intellectuel et un non-sens scientifique. Cette vision du monde continue pourtant de nourrir des théories plus ou moins scabreuses. On retrouve, dans le Choc des civilisations[9] de Samuel Huntington[10], socle idéologique de la guerre contre le terrorisme, une vision du monde découpé en grandes entités homogènes condamnées à s’affronter éternellement. Quant au néo-eurasisme[11], il postule l’existence d’un continent entre Occident et Orient, l’Eur-Asie, appelé à être uni sous la domination russe. Son courant le plus nationaliste s’inspire de la géopolitique allemande des années 1920 et défend l’expansionnisme russe. Son principal représentant, Alexandre Douguine[12], par ailleurs connu pour ses accointances avec la Nouvelle Droite française, a inspiré les discours nationalistes de Vladimir Jirinovski[13] et, aujourd’hui, fournit une partie de ses arguments à Vladimir Poutine[14].

 

Ce renouveau de la pensée ultranationaliste russe a coïncidé avec l’effondrement de l’URSS : il fallait un modèle explicatif capable de combler le vide idéologique et (géo)politique postsoviétique. De la même manière, en France et ailleurs, les discours plus ou moins rigides sur l’identité et l’unité nationales prospèrent dans un contexte d’incertitude : la mondialisation économique, via les progrès du libre-échange[15] et le pouvoir de décision accru des grandes firmes multinationales, fragilise la souveraineté nationale. Face à cette dérégulation économique et politique, qu’il encourage par ailleurs, Macron peut espérer rassurer son électorat à peu de frais en jouant la carte de la nation – à la manière de Trump finançant le mur entre les États-Unis et le Mexique.

 

Et puis, comme le rappelle l’historien Nicolas Lebourg[16], l’organicisme, au cœur de la pensée d’extrême-droite, sert aussi à mettre sous le tapis la lutte des classes.

  • La nation, tel un corps vivant, fonctionne selon un principe d’unité et de complémentarité entre ses membres : pas question de les opposer entre eux. Une idéologie de l’ordre, en somme.

 

Notes :

[1Friedrich Ratzel, né le 30 août 1844 à Karlsruhe et mort le 9 août 1904 à Münsing, est un pharmacien, zoologiste puis géographe allemand. Proche des milieux colonialistes et impérialistes, il est le premier géographe à avoir formulé la notion de Lebensraum (« espace vital »).

[2] Johan Rudolf Kjellén (né le 13 juin 1864 à Torsö (Suède) et mort le 14 novembre 1922) était professeur de science politique à l'université de Göteborg. Sa réflexion le poussa à associer la science politique à la géographie, qu'il enseigna par la suite, avant de créer de nouvelles disciplines consacrées à l'État.

[3Karl Haushofer, né le 27 août 1869 à Munich et mort par suicide le 10 mars 1946 à Pähl (Haute-Bavière), est l'un des plus importants théoriciens de la géopolitique allemande, dont certains travaux (notamment ceux qui abordent la notion d'Espace vital) sont repris et réinterprétés par une partie des penseurs du nazisme, bien que lui-même n'aie jamais été membre du parti nazi.

[4] Rudolf Hess 

[5] LE « DARWINISME SOCIAL »

[6Albert Demangeon, né à Cormeilles (Eure) le 13 juin 1872 et mort à Paris le 25 juillet 1940, est un géographe français.

[7Jacques Simon Ancel, né le 22 juillet 1882 à Parmain en Seine-et-Oise et mort à Paris en décembre 1943, est un géographe et géopolitologue français.

[8] l’échelle étatique

[9« Choc des civilisations » A l’origine d’un concept

[10Samuel Huntington, né le 18 avril 1927 à New York et mort le 24 décembre 2008 à Martha's Vineyard dans le Massachusetts, est un professeur américain de science politique, connu pour son livre intitulé Le Choc des civilisations paru en 1996.

[11Alexandre Dugin : esquisse d'un eurasisme d'extrême-droite en Russie post-soviétique

[12Alexandre Guelievitch Douguine, né à Moscou le 7 janvier 1962, est un intellectuel et théoricien politique nationaliste russe. Il est l'auteur de nombreux essais.

[13Vladimir Volfovitch Jirinovski, né Eidelstein le 25 avril 1946 à Alma-Ata (République socialiste soviétique kazakhe, Union soviétique), et mort le 6 avril 2022 à Moscou, est un homme politique russe, président du parti d'extrême droite LDPR.

[14Alexandre Douguine est le prophète réactionnaire de l’ultranationalisme russe

[15] l'exemple du blocage du canal de Suez ?

[16Dans son interview du 14 Juillet, le chef de l’Etat a expliqué qu’«une nation, c’est un tout organique». Une notion prisée par l’extrême droite dans son histoire, explique l’historien Nicolas Lebourg.

 

Pour en savoir plus :

- Pétain « grand soldat », « pays réel », « nation organique » : Macron, le nauséabond glissement vers la rhétorique d’extrême-droite

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10 juillet 2022 7 10 /07 /juillet /2022 18:02
Meeting_1er_mai_2012_Front_National_Paris
Meeting_1er_mai_2012_Front_National_Paris

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Les qualificatifs attribués au FN/RN ne manquent pas extrême droite ; fasciste ; national – populiste ; droite radicale pour ne retenir que les termes génériques...

 

Ce n’est donc pas le passé fasciste[0] du FN/RN qui devrait nous inquiéter mais son devenir-fasciste....

 

Car le FN/RN de Marine Le Pen, est un néofascisme à la française[0bis]....

 

 

Marine Le Pen a accédé au second tour de la présidentielle de 2022 avec 41,6 % des suffrages exprimés. Au premier tour le total des voix d’extrême droite 32,28 % dépassait le score de Macron 27,85 %.

Le total des sièges obtenus à l’Assemblée nationale aux législatives de 2022 est de 89 pour le RN.

Avec l’élection d’une députée RN à la vis présidence de l’Assemblée nationale, voici donc un tableau qui va rendre difficile l’acceptation du qualificatif « antirépublicain » ou « fasciste » aux yeux d’une majorité de l’électorat[1].

La situation se complique encore si l’on se rappelle que l’une des caractéristiques de l’extrême droite était dans un passé récent, son antiparlementarisme, ce qui n’est évidemment pas le cas actuellement pour le RN.

Il est donc opportun de s’interroger sur la nature du FN – RN et du fascisme à la lumière de l’histoire de ce parti et de l’histoire du fascisme au XXe siècle notamment en France.

Donc comment caractériser cette idéologie et ce projet ?
Devenu Rassemblement National (RN) sans que rien de fondamental ne change dans son programme
[2] ou sa stratégie, le Front national est de moins en moins caractérisé par les observateurs, mais aussi par les militant-es et organisations de gauche ou syndicales, comme un parti fasciste ou néofasciste.
Réputée approximative et militante, cette catégorisation ferait l’impasse, nous dit-on, sur toute une série de traits propres au fascisme qui seraient absents dans le cas du FN/RN.
Comme le montre ici Ugo Palheta dans un texte en 2 parties, caractériser ainsi le parti de Marine Le Pen permet au contraire de saisir les propriétés distinctives de son projet.

Ce texte d’Ugo Palheta est extrait de La Possibilité du fascisme[3] (La Découverte, 2018). Sociologue, membre de l’Observatoire national de l’extrême droite, Ugo Palheta est l’auteur de nombreux articles pour Contretemps, et, plus récemment avec Ludivine Bantigny, de Face à la menace fasciste[4] (Textuel, 2021), et avec Omar Slaouti de Défaire le racisme, affronter le fascisme[5] (La Dispute, 2022). 

 

 

Sources : Contretemps - Contretemps | mis à jour le 12/02/2024

- Politiquement, le fascisme se caractérise comment ?

Politiquement, le fascisme[6] se caractérise spécifiquement par la volonté – incarnée par un chef et portée par une organisation – d’œuvrer, par une vaste opération de « purification », à la renaissance ou plus modestement à la défense d’une nation glorieuse mais en voie de décomposition.

 

Débarrasser cette nation mythifiée de toutes les formes d’altérité et de contestation qui en menaceraient l’identité, l’unité et l’intégrité, permettrait de mettre un coup d’arrêt au processus de décadence mis en branle indistinctement par le cosmopolitisme du capital et l’internationalisme de la gauche, la finance « apatride » et les immigrés « déracinés »[7]. Or c’est bien dans ce cadre marqué par le désir d’une révolution spirituelle qui amorcerait une régénération nationale, et non simplement dans la (si commune) référence au peuple, décelable sous des formes différentes chez tous les courants politiques, que s’inscrit clairement la politique du FN/RN. À Marseille le 19 avril 2017, après un appel à une « insurrection nationale », Marine Le Pen affirmait :

  • « Nous sommes sous la menace d’une dilution de notre identité nationale. Posons-nous les questions : allons-nous pouvoir vivre encore longtemps comme des Français en France ? Alors que des quartiers entiers deviennent quasiment des zones étrangères ? Alors que des règles ou des modes de vie venus d’ailleurs tentent de nous être imposés ? ».

 

 

- Plusieurs précisions sont toutefois nécessaires.
Tout d’abord, même si le FN/RN est fondé sur une matrice politique qui n’a guère changé depuis la création du Front national en 1972, malgré les ravalements successifs de façade, il ne constitue assurément pas le décalque des parts partis fascistes classiques, en particulier parce qu’il ne dispose pas de milices armées de masse. C’est seulement dans des circonstances spécifiques que le FN/RN pourrait être amené à se développer en véritable mouvement militant de masse capable d’être présent partout, au-delà de la scène électorale ou médiatique, et d’exercer la violence par le biais de telles milices. Ce n’est donc pas le passé fasciste du FN/RN qui devrait nous inquiéter mais son devenir-fasciste. Comme l’écrivait Maurice Duverger en 1962 : « Le microbe fasciste restera dépourvu de virulence réelle tant qu’il ne trouvera pas un terrain pour germer[8] ». Le « microbe fasciste » a depuis trouvé ce « terrain » dans les contradictions du capitalisme néolibéral, le durcissement autoritaire de l’État, l’aiguisement du nationalisme français et la montée de l’islamophobie.

 

 

- Ensuite, caractériser le FN/RN comme néofasciste n’implique nullement que l’ensemble de ses militant·es, et encore moins de ses électeurs·rices, soient favorables ici et maintenant à l’installation d’une dictature d’extrême droite, ou se réfèrent au fascisme comme à un modèle.

Pour autant, on ne saurait écarter ni une dynamique de radicalisation politique qui pourrait s’emparer d’une partie du corps social dans des circonstances exceptionnelles de crise ou au terme d’un processus plus progressif de polarisation politique, en particulier car le terrain a été préparé par des décennies de diffusion et de respectabilisation de la xénophobie et du racisme, ni la possibilité que le FN/RN s’appuie sur cette base électorale pour parvenir au pouvoir par la voie légale. L’exemple des fascismes italien et allemand durant l’entre-deux-guerres montre en effet que ces mouvements ont pu l’emporter et se maintenir durablement aux commandes de l’État en disposant d’une audience de masse et en s’alliant avec des pans de la droite conservatrice mais sans parvenir à obtenir le soutien de la majorité de la population.

 

Dans le cas allemand, le maximum du soutien dont les nazis purent se prévaloir avant janvier 1933 fut de 37 % (bien davantage d’ailleurs que Mussolini en Italie avant son accès au pouvoir), et si leurs électeurs partageaient sans doute pour beaucoup un ultra-nationalisme et un antisémitisme plus ou moins viscéral, leurs motivations étaient hétérogènes. Ils étaient pour la plupart loin d’adhérer à l’intégralité de la politique mise en œuvre par Hitler dans les années suivantes, en particulier à la volonté de guerre expansionniste et a fortiori à la « solution finale »[9]. Cela n’empêcha nullement les nazis de conquérir le pouvoir politique et de mener au désastre d’une nouvelle guerre mondiale et du génocide. Nous n’en sommes évidemment pas là, mais on ne saurait prendre prétexte du fait que les électeurs du FN/RN n’ont qu’une connaissance très partielle de son programme ou ne souhaitent pas l’avènement d’une dictature pour nier ou minimiser le danger.

 

 

- Ajoutons encore qu’il n’y a pas de « nature » immuable du FN/RN.
Comme tout parti, il n’est pas figé et pourrait se transformer en profondeur en fonction de dynamiques internes et de son environnement externe. En particulier, il n’est nullement interdit de penser qu’il puisse évoluer dans les années à venir vers un parti de la droite conservatrice. Le poids croissant des élus au sein du FN/RN pourrait engager un processus de notabilisation, amenant peu à peu sa direction à subordonner le maintien de son programme historique, de son indépendance politique et de l’objectif de la conquête du pouvoir national, à la sauvegarde des postes obtenus dans les institutions, nationales ou locales. Néanmoins, le FN/RN ne cherche pas véritablement, du moins pour l’instant, à construire des alliances au sommet avec la droite traditionnelle et continue de mener une guerre de position pour parvenir au pouvoir seul, ou en détachant des pans entiers de la droite. Si ses dirigeants n’étaient que de simples opportunistes en quête de postes dans les institutions, ils rallieraient sans délai les partis de la droite traditionnelle ou chercheraient par tous les moyens, notamment en reniant ou en édulcorant certaines de leurs positions, à nouer des alliances électorales régulières avec ces partis afin d’obtenir bien davantage de sièges d’élus. Or, depuis sa création en 1972, le FN devenu RN – comme les organisations fascistes de l’entre-deux-guerres – a toujours maintenu son indépendance politique et ne s’est allié qu’exceptionnellement à la droite.

 

 

- Il nous faut évoquer ici la question de la violence.
À nouveau, on aurait tort d’imaginer une rupture franche entre le FN de Jean-Marie Le Pen et celui de sa fille. Dès la fondation du parti, l’objectif de constituer une vitrine électorale de l’extrême droite impliquait la mise en sourdine, sinon le refus, des trop visibles batailles de rue avec la gauche révolutionnaire. Le FN/RN dispose néanmoins avec le DPS – « Département protection sécurité », également surnommé du temps de Jean-Marie Le Pen « Dépend du président seulement » – d’un service d’ordre partiellement militarisé, par l’emploi de techniques militaires et par son recrutement parmi d’anciens militaires, policiers ou vigiles[10]. Outre les fonctions classiquement assumées par un service d’ordre (protection des dirigeants, des meetings et des apparitions publiques), le DPS a pu procéder parfois – selon des témoignages rassemblés à la fin des années 1990 – à des actions offensives, essentiellement contre des militants anti-FN (dénommées « missions punitives »)[11 - 12]. Dans la dernière période, pour laquelle on dispose de moins d’informations, il semblerait non seulement que le DPS – qui avait beaucoup pâti de la scission mégrétiste – ait été progressivement marginalisé par la présidente du FN en raison de l’attachement de ses membres à Jean-Marie Le Pen, au profit de l’entreprise de sécurité d’Axel Loustau (ex du GUD et proche de Marine Le Pen)[13], mais qu’il ait en outre cessé d’assumer des fonctions offensives (expéditions punitives contre des « ennemis »).

 

 

- Pour le FN/RN, l’époque est à la « guerre de position » au sens de Gramsci, donc moins à la prise du pouvoir par des moyens insurrectionnels qu’à la conquête progressive de l’hégémonie permettant de préparer l’accès au pouvoir politique.
Néanmoins, la présence en son sein d’anciens dirigeants du Bloc identitaire (Philippe Vardon notamment), la collaboration avec des figures de l’extrême droite passées par le GUD, ainsi que le soutien apporté aux identitaires ou à d’autres groupuscules (notamment Bastion social), semble attester d’une certaine division des tâches : vitrine électorale et vaisseau amiral de l’extrême droite, le FN délèguerait l’exercice de la violence – notamment contre les mobilisations étudiantes dans la période récente – aux groupuscules qui gravitent autour de lui. Pour ne prendre que quelques exemples récents : au printemps 2018, les principaux dirigeants du FN/RN se félicitaient de l’initiative de « Génération identitaire » au col de l’Échelle, visant à s’opposer symboliquement, mais aussi physiquement, à l’entrée en France de migrants[14]. Durant la même période, alors que des militants fascistes agressaient régulièrement des étudiant·es mobilisé·es dans plusieurs universités, Louis Aliot appelait à la télévision à « virer manu militari » les « bloqueurs » et se félicitait de l’offensive gouvernementale contre les « zadistes » à Notre-Dame-des-Landes[15]. Cela signale une fois de plus que, face à la contestation sociale, le FN/RN se tient toujours du côté de l’ordre, soutient les gouvernements désireux d’employer la force et maintient un projet ultra-autoritaire, aspirant à aller plus loin et plus vite dans l’écrasement de toute opposition. Il faut enfin rappeler l’influence et l’implantation du FN/RN au sein des appareils répressifs d’État, en particulier dans les services les plus violents (BAC, CRS, etc.)[16 - 17]. Cette situation peut faire passer pour superflue aux yeux de ses dirigeants le fait de se doter de milices préposées au harcèlement et à la répression des opposants.

 

 

- Délégitimation de la violence politique et l’objectif de la conquête du pouvoir

Ces deux concepts contraignent ainsi le FN/RN à limiter au maximum la possibilité d’actes violents rappelant trop visiblement l’ancrage du parti dans les traditions brutales de l’extrême droite, et à empêcher l’existence en son sein de groupes aspirant à jouer un rôle équivalent à celui des SA au sein du parti nazi (fonction que François Duprat avait assignée aux groupes nationalistes-révolutionnaires dans les années 1970 lorsqu’il était une figure majeure du FN[18]). Néanmoins, le FN/RN prépare les esprits à un usage intensifié de la violence en recourant fréquemment à la rhétorique de la « guerre civile ». Comme l’affirmait Marine Le Pen elle-même : « Depuis quarante ans au moins, tout observateur lucide et objectif voit monter les problèmes quand depuis trop d’années, d’intimidations en intimidations et d’agressions anti-françaises en actes terroristes, la perspective de la guerre civile n’est plus un fantasme[19] ». Le FN prétend ainsi être seul à même d’en empêcher la survenue tout en ne cessant pas de souffler sur les braises de l’islamophobie, de la romophobie et de la xénophobie, en agitant la menace d’une « cinquième colonne » islamiste ou d’une destruction de la nation française.

  • Quelle politique croit-on qu’un parti prétendant depuis tant d’années que la France est « submergée » et « colonisée » par des éléments considérés comme « anti-nationaux » et « inassimilables », mènerait s’il parvenait au pouvoir ?
  • Pense-t-on sérieusement qu’un tel parti ne ferait que prolonger les politiques menées par les gouvernements bourgeois traditionnels ?

 

 

- Il y a une double tentation lorsqu’on cherche à appréhender la place du racisme dans le projet actuel du FN/RN.
La première consiste à refuser d’opérer la moindre distinction entre les forces dominantes qui composent et structurent le champ politique français, au nom des convergences indéniables qui se sont accomplies entre elles sur les politiques migratoires et l’islamophobie ; distinguer reviendrait à absoudre droite et gauche de leurs responsabilités dans le développement du nationalisme et du racisme dans le champ politique.

 

La seconde amène, au prétexte de certains remaniements politiques et programmatiques du FN/RN – en particulier l’éviction de Jean-Marie Le Pen et de militants exprimant trop ouvertement leur antisémitisme, mais aussi la place plus grande prise par les questions socio-économiques dans le discours et le programme frontiste[20]) –  à considérer que la xénophobie et le racisme n’auraient plus qu’une place marginale au sein du FN, qu’il s’agisse des options de ses dirigeants et de ses membres, des aspirations de son électorat ou de ses fondements idéologiques, et un rôle secondaire dans son ascension.

 

 

- Il importe au contraire de rappeler deux constats, simples mais politiquement cruciaux

  • 1 : le FN/RN constitue – avec Reconquête, le parti récemment fondé par Zemmour – la composante la plus brutalement raciste du nationalisme français ;
  • 2 : le racisme a joué – et joue toujours – un rôle central dans son idéologie et dans son développement (ce qui ne doit pas être confondu avec l’idée qu’il serait central en chaque moment dans sa propagande).

Contrairement à ce qui est bien souvent affirmé, le parti de Marine Le Pen n’a en rien rompu – et ne semble pas en voie de rompre dans les mois ou années à venir – avec le projet politique qui fut celui de l’extrême droite française lorsque celle-ci s’est engagée dans la construction du mouvement au début des années 1970 : une prétendue régénération de la nation et de son unité, fondé sur la volonté d’une purification, par la mise au pas – sinon la soustraction violente – de tous les éléments considérés comme « étrangers » voire « traîtres » à la nation, ou perçus comme des sources potentielles de désordre et de division. Ses dirigeants maintiennent ce socle idéologique du mouvement par des déclarations ciblant prioritairement les musulmans et les migrants. Mais ils visent aussi les élites qu’ils désignent comme « mondialistes » – aussi bien de droite que de gauche – parce qu’elles seraient complices de l’« invasion migratoire », assimilée à une entreprise de destruction délibérée de la nation et de l’identité françaises. D’où la double cible de Marine Le Pen dans ses discours de campagne : « le totalitarisme islamiste et le totalitarisme mondialiste[21] ».

 

 

- On affirme pourtant que l’ultra-nationalisme, la xénophobie et le racisme ne joueraient plus le même rôle qu’autrefois dans le développement du FN
Ses électeurs ne seraient plus mus essentiellement par l’hostilité aux « étrangers »[22], mais aussi par des revendications sociales. On constate également, à raison, que le racisme et la xénophobie sont présents dans d’autres segments de la population qui, pour autant, ne votent pas en faveur du FN/RN. Or c’est là manquer le fait primordial : ce qui fait la particularité de l’électorat du FN/RN, c’est à la fois son niveau d’hostilité nettement plus élevé à l’égard des immigrés, des musulmans, des juifs ou des Roms et le fait qu’il considère l’immigration, la sécurité et la « menace terroriste », mais aussi les valeurs et l’« identité française », comme les enjeux politiques centraux[23].

 

Aucune question économique et sociale ne figure au premier, deuxième ou troisième rang des motivations du vote frontiste. Or les inégalités et les injustices sociales étaient la première motivation du vote en faveur de Mélenchon et Hamon en 2017 (NDLR et Mélenchon en 2022[24]), et la situation économique et l’emploi celle du vote pour Macron et Fillon. Le FN/RN est ainsi perçu comme le parti qui s’oppose le mieux, non à la détérioration de la situation économique et sociale ou aux inégalités croissantes, mais à ce qui est perçu par ses électeurs comme un danger de dissolution démographique de la France, de destruction culturelle de l’« identité française » et/ou de marginalisation sociopolitique des « vrais Français ».

 

 

- Le FN/RN n’est donc pas simplement parvenu à rendre acceptables, et même respectables, des « analyses » et des propositions autrefois jugées scandaleuses.
On l’a vu, il a bénéficié en cela du travail accompli par des dirigeants de droite mais aussi de gauche[25] : tous ont prétendu répondre aux succès frontistes en empruntant à Le Pen certaines de ses propositions et surtout son langage. Il est bien évident par ailleurs que le racisme et la xénophobie n’ont pas attendu le FN/RN pour être présents au sein de la population française[26], dans les classes possédantes comme parmi la petite bourgeoisie et la classe ouvrière (même quand cette dernière était largement acquise à la gauche, notamment au PCF). Le véritable coup de force du FN, c’est d’avoir réussi à imposer au cœur de la politique française un clivage opposant les nationaux aux « étrangers » mais aussi la nation à des menaces diverses (les différents « mondialismes »). Or ce clivage était resté marginal entre 1945 et le début des années 1980. L’ascension du FN/RN est donc incompréhensible si l’on ne place pas au centre de l’attention le racisme et la xénophobie, qui ont eu une triple fonction, auprès de son électorat mais aussi de sa base militante : mobiliser les émotions d’une frange de la population (affect), souder une communauté imaginaire (culture)[5] et rationaliser une vision du monde (idéologie). Il n’y a de ce point de vue rien d’anodin au fait que, lors des meetings de Marine Le Pen, c’est lorsque les questions d’immigration sont abordées que le public apparaît le plus mobilisé, en particulier à travers le slogan très largement repris : « on est chez nous »[27].

 

 

- Mais l’immigration ou l’identité nationale ne prennent-ils pas objectivement moins de place dans le discours frontiste, en raison de la stratégie de « dédiabolisation » et du « tournant social » ?
Cela est évident, au vu des deux campagnes présidentielles de Marine Le Pen. Mais c’est que le FN/RN n’a plus besoin aujourd’hui de rappeler sans cesse ses positions en la matière. Au contraire, pour élargir son audience à des franges de la population jusqu’ici éloignées, il lui faut faire des incursions sur des terrains – services publics, écologie, droits des femmes, laïcité, etc. – qui n’étaient pas déjà les siens. Pour autant, il ne s’agit généralement pas d’une reprise telles quelles de positions « de gauche », mais d’une traduction dans le langage politique propre à l’extrême droite : celui de la nation menacée de décadence et de dégénérescence du fait de l’immigration, de l’affirmation de l’islam et de la mondialisation économique. Durant sa dernière campagne présidentielle, Marine Le Pen a ainsi construit l’essentiel de ses discours autour de la menace d’une « disparition », d’une « dissolution » ou d’une « soumission » de la France sous l’effet de deux « mondialismes » qui constitueraient deux « totalitarismes » : le « mondialisme financier et affairiste » et le « mondialisme djihadiste » ; ou encore « la mondialisation d’en bas avec l’immigration massive, levier du dumping social mondial, et la mondialisation d’en haut avec la financiarisation de l’économie ». La rhétorique prophétique et catastrophiste de la « destruction de la France », régulièrement employée par Marine Le Pen, n’a d’autre objectif que de servir un nationalisme radical et exclusiviste. Ce dernier demeure en effet la formule génératrice de la quasi-totalité des analyses et des propositions avancées par le FN, et charrie immanquablement la xénophobie et le racisme.

 

 

- Le FN/RN a-t-il rompu avec l’antisémitisme, qui a constitué depuis la 2ième moitié du xixe siècle l’un des fondamentaux de l’extrême droite ?
Il importe sur ce point de distinguer les électeurs·rices et la direction. L’antisémitisme des sympathisant·es du FN/RN – tel que le mesurent les enquêtes d’opinion[28] – se situe à un niveau bien supérieur à celui des autres franges de l’électorat. Cela devrait d’ailleurs suffire à démentir le lieu commun médiatico-politique, relayé bruyamment par quelques idéologues et dirigeants politiques, selon lequel la gauche radicale et les « arabo-musulmans » auraient aujourd’hui le monopole de l’antisémitisme (rebaptisé « nouvelle judéophobie »), du fait de leur antisionisme. Au passage, comme cela a été montré par Nonna Mayer il y a déjà une quinzaine d’années et confirmé par de nombreuses études depuis[29], c’est parmi les électeurs·rices de la gauche radicale que les stéréotypes antisémites et la méfiance à l’égard des juifs est la moins élevée (au début des années 2000, 18 % exprimaient des opinions méfiantes à l’égard des juifs). À l’inverse, c’est parmi les électeurs·rices d’extrême droite que ces stéréotypes et cette méfiance étaient les plus forts (40 % d’opinions méfiantes), de même que les stéréotypes et l’hostilité à l’égard des musulman·es, des Rom·es, des immigré·es, des étrangers·ères, etc. Que des dispositions racistes soient aisément transférables d’une minorité à une autre, des musulman·es aux juifs·ves ou l’inverse, ne devrait d’ailleurs guère prêter à étonnement.

 

 

- Le RN/FN veut-il en finir avec la négation ou la minimisation du génocide des juifs d’Europe ?
Reste qu’il y a bien eu une volonté consciente de la part de la direction du FN/RN d’empêcher les saillies antisémites de sa base militante, notamment de ses candidat·es aux élections, et d’en finir avec la négation ou la minimisation du génocide des juifs d’Europe.


Vice-président du FN, Louis Aliot déclarait ainsi en décembre 2013 : « En distribuant des tracts dans la rue, le seul plafond de verre que je voyais ce n’était pas l’immigration ni l’islam… D’autres sont pires que nous sur ces sujets-là [sic]. C’est l’antisémitisme qui empêche les gens de voter pour nous. Il n’y a que cela. À partir du moment où vous faites sauter ce verrou idéologique, vous libérez le reste. […] Depuis que je la connais, Marine Le Pen est d’accord avec cela. Elle ne comprenait pas pourquoi et comment son père et les autres ne voyaient pas que c’était le verrou. […] C’est la chose à faire sauter[30]. » C’est donc de manière purement opportuniste que le FN a abandonné l’antisémitisme : la stigmatisation des juifs ou les sympathies négationnistes que manifestaient à intervalles réguliers ses dirigeants, de Le Pen à Gollnisch, sont à présent davantage perçus par la direction du FN comme un boulet que comme un levier pour attirer vers le parti d’extrême droite de nouveaux segments de l’électorat. Et d’ailleurs, comment penser qu’il y a là davantage que de l’opportunisme quand la quasi-totalité des cadres du RN actuel, dont Marine Le Pen évidemment, ont commencé à militer lorsque Jean-Marie Le Pen et n’ont jamais émis la moindre critique à propos de ses propos antisémites ou négationnistes ?

 

- Une stratégie sans fin ?
Le FN/RN actuel ne s’est pas arrêté là puisque, s’inscrivant dans la rhétorique de la « nouvelle judéophobie », il a cherché ces dernières années à dresser les juifs contre ceux qui seraient ses véritables ennemis, à savoir les musulman·es et la gauche radicale. Il a été soutenu en cela par la Ligue de défense juive (LDJ) [qualifiée de "groupe terroriste" par le FBI en 2001[31]], que Marine Le Pen a défendue lors des manifestations de l’été 2014 en solidarité avec Gaza[32]. Au cours de ces dernières, ce groupuscule d’extrême droite – d’ailleurs interdit dans plusieurs pays (notamment les États-Unis) – avait tenté d’agresser des manifestant·es.

 

En 2018, après avoir insulté et menacé des élus de la France insoumise et les avoir contraints à quitter la Marche blanche en l’honneur de Mireille Knoll[33], les militants de la LDJ ont escorté les dirigeant·es du FN/RN. De même doit-on se souvenir, car cela n’a rien d’anecdotique, que Rogier Cukierman, alors président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), avait pu déclarer en 2002 que le score de Jean-Marie Le Pen « est un message aux musulmans pour qu’ils se tiennent tranquilles[34] ». Cette rhétorique de la « nouvelle judéophobie », dont les musulman·es et la gauche radicale seraient les agents, a été mise en circulation dans les années 2000 par des « intellectuels » comme P.-A. Taguieff ou A. Finkielkraut. Elle a récemment été réactivée telle quelle via une tribune rédigée par Philippe Val et signée par « trois cents intellectuels, artistes et hommes politiques »[35]. Or il est indéniable qu’elle fournit au parti d’extrême droite un argument imparable pour se débarrasser d’un encombrant stigmate, alors même qu’un parti dont l’électorat demeure à ce point empreint d’antisémitisme pourrait être tenté de réintroduire ce venin dans des circonstances où cela lui semblerait nécessaire.

 

 

- Mais si l’antisémitisme a été pour l’instant abandonné par la direction du FN/RN, au moins superficiellement et pour des raisons de respectabilité, c’est pour mieux lui substituer un racisme ciblant spécifiquement les musulmans.
Cette islamophobie est beaucoup moins susceptible que l’antisémitisme d’être condamné politiquement et elle se situe dans le prolongement des formes structurelles prises par le racisme en France, qui affectent principalement les descendants de colonisés. Si le racisme demeure central dans la construction et le renforcement du FN/RN, c’est d’abord qu’il constitue le ciment idéologique de sa base militante et d’une partie importante de son électorat : 80% des sympathisant·es du FN/RN s’estimaient eux-mêmes « racistes » (« plutôt racistes » ou « un peu racistes ») en 2014, un chiffre très élevé et pourtant certainement minimisé du fait du sentiment d’illégitimité qui continue d’entourer une telle déclaration[36]. Encore doit-on préciser que c’est avant tout sous la forme d’une violente hostilité aux musulmans (réels ou présumés) que se manifeste aujourd’hui le racisme de l’électorat d’extrême droite : un « trait caractéristique des sympathisants du FN est une polarisation anti-islam exacerbée, bien plus marquée que leur antisémitisme[37] ».

 

 

- L’électorat du FN continuait sur ce point de se distinguer des sympathisant·es d’autres partis...
En effet, Nonna Mayer précise à quel point, malgré la progression constatée de l’islamophobie dans l’ensemble de la population entre 2009 et 2014, l’électorat du FN continuait sur ce point de se distinguer des sympathisant·es d’autres partis :  « Le refus des sympathisants FN de voir dans les musulmans des citoyens comme les autres dépasse de 48 points celui qu’on observe chez les sympathisants des autres partis (contre 23 points dans le cas des Français juifs), leur jugement négatif de la religion musulmane est supérieur de 42 points (contre 20 pour la religion juive), leur sentiment que les musulmans forment un “groupe à part” de 35 points (contre 14 quand il s’agit des juifs) et leur refus de sanction judiciaire pour des propos insultants de 28 points (contre 21). » L’islamophobie, on l’a vu, se retrouve – sous des formes brutales ou euphémisées, revendiquées ou détournées – dans la quasi-totalité du champ politique. Reste que le FN/RN en est l’expression politique la plus assumée et la plus violente, autrement dit la plus à même de mettre en œuvre, sinon le rêve sinistre d’Éric Zemmour d’une déportation de millions de musulman·es, du moins une politique de mise au pas, de discrimination systématique de ces derniers·ères et d’institutionnalisation complète de cette discrimination. Cela impliquerait non seulement l’interdiction d’exister publiquement en tant que musulmans mais l’institution d’une complète inégalité des droits, à laquelle les gouvernements ont d’ores et déjà contribué ces quinze dernières années.

 

 

- C’est donc moins un changement de « nature » du FN/RN, ni d’ailleurs de sa stratégie d’ensemble, qui s’est trouvé au cœur du conflit entre Jean-Marie Le Pen et sa fille, qu’une divergence de tactique politique.
Le véritable changement impulsé par Marine Le Pen – qui, sur ce point comme sur d’autres, a fait du « mégrétisme sans Mégret » – c’est d’avoir mis au premier plan le « problème de l’islam ». Ainsi a-t-elle radicalisé par l’islamophobie la rhétorique xénophobe du FN[38], tout en opérant un recodage « républicain » du discours frontiste. Si a pu s’imposer l’illusion d’une transformation profonde du FN, c’est du fait de la très large diffusion de l’islamophobie, qui tend à rendre acceptable l’hostilité publiquement manifestée à l’égard des musulmans, mais aussi du discours public faisant de l’immigration et des immigrés un « problème » à résoudre, et ce depuis les années 1970. Cette double progression de l’islamophobie et de la xénophobie, couplée à l’affirmation d’une « nouvelle laïcité » permettant de stigmatiser les musulmans au nom de la défense de la « République », tend ainsi à légitimer par avance toutes les sorties les plus ouvertement racistes du FN, du moins dès lors qu’elle vise les musulmans et les migrants (extra-européens ou roms). On doit d’ailleurs remarquer que l’antagonisme entre le père et sa fille, présenté fallacieusement comme une controverse entre une ligne « dure » et une ligne « modérée », n’a pas éclaté lorsque Jean-Marie Le Pen, évoquant le prétendu « risque de submersion » de la France par l’immigration, avait affirmé en mai 2014, faisant allusion à l’épidémie qui sévissait alors en Afrique, que « Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois ». Cette déclaration n’avait alors suscité aucune condamnation de la part de la direction du FN et de sa présidente ; bien au contraire, elle l’avait soutenu[39].

 

 

- Il est vrai que Marine Le Pen ne rechigne jamais elle-même à employer la rhétorique de l’« invasion », de l’« occupation » ou de la « colonisation » de la France
En effet, Marine Le Pen ne rechigne jamais elle-même à employer la rhétorique de l’« invasion », de l’« occupation » ou de la « colonisation » de la France par les populations étrangères, et plus spécifiquement extra-européennes et musulmanes. Elle retrouve là, non simplement Renaud Camus[40], mais le Drumont de La France juive ou encore l’écrivain préfasciste Maurice Barrès[41]. Ainsi pouvait-elle affirmer en septembre 2015, à propos de l’afflux de réfugiés : « L’invasion migratoire que nous subissons n’aura rien à envier à celle du ive siècle et aura peut-être les mêmes conséquences[42]. » La présidente du FN s’est par ailleurs présentée aux élections régionales de 2015 sur un programme aspirant, entre autres, à « dénoncer et éradiquer toute immigration bactérienne[43] ».
Quelques semaines plus tard, elle n’hésitait pas utiliser la rhétorique de la guerre civile : « Nous n’avons pas d’autre choix que de gagner cette guerre. Si nous échouons, le totalitarisme islamiste prendra le pouvoir dans notre pays, comme il l’a pris en Libye avec l’aide de Nicolas Sarkozy, comme il tente de le prendre en Syrie, en Égypte, en Tunisie, etc. […] La charia remplacera notre Constitution, l’islam radical se substituera à nos lois, nos bâtiments détruits, la musique prohibée, l’épuration religieuse avec son cortège d’horreurs, etc.[44] »

 

 

- Peu auparavant, elle invitait dans un tweet à relire Le Camp des saints, un livre d’anticipation devenu un classique de l’extrême droite et fondé sur le postulat d’une « incompatibilité des races lorsqu’elles se partagent un même milieu ambiant ».

Dans ce livre, l’écrivain Jean Raspail décrivait la colonisation de la France par un million de migrants et la résistance armée de quelques « Français de souche », tirant sur les « envahisseurs » et finalement trahis par un gouvernement « multiracial »[45]. Si Marine Le Pen disait espérer une fin différente, elle défendait l’ouvrage en prétextant de son « acuité » et de sa « modernité incroyables ». De même avait-elle loué le livre de Michel Houellebecq, Soumission, en affirmant que la prophétie sur laquelle était fondé l’ouvrage – la victoire présidentielle d’un candidat islamiste en 2022 après deux mandats de François Hollande… – « pourrait un jour devenir réalité ». Elle avait aussi félicité son auteur pour avoir pointé la « complicité » de l’UMP et du PS comme moteur de la progression du « fondamentalisme islamiste »[46]. En employant cette rhétorique de la « colonisation » de la France par des éléments allogènes, Marine Le Pen s’inscrit pleinement dans une vieille stratégie frontiste. François Duprat lui-même, l’un des principaux stratèges de l’extrême droite néofasciste dans l’après-guerre (et un moment numéro 2 du FN[47]), avait explicité dès 1976 : « Quiconque croit que notre nation est colonisée acceptera tôt ou tard nos méthodes d’action en vue de sa libération[48]. »

 

 

- Les dirigeants frontistes défendeurs d'un prophétisme identitaire de la renaissance de la nation française
Les dirigeants frontistes mettent ainsi d’autant plus en avant un prophétisme xénophobe et islamophobe de la conquête de la France par « l’islam »[49] qu’ils défendent un prophétisme identitaire de la renaissance de la nation française. Mais ils le font en prétendant que l’immigration ne serait visée qu’en tant que phénomène sociopolitique, et non les immigrés en tant que personnes. Ces derniers subiraient actuellement, non pas les politiques anti-migratoires, mais la destruction des nations par le « mondialisme » (sous la forme du déracinement et de la perte des repères culturels) : s’opposer à l’immigration constituerait paradoxalement la seule véritable défense des immigrés. Cette tactique rhétorique ne tient pourtant généralement pas longtemps. Marine Le Pen a ainsi multiplié les déclarations dans lesquelles elles présentent les immigrés extra-européens et/ou les musulmans (dont une grande partie ne sont pas immigrés mais descendants d’immigrés, sans même parler des convertis) comme une menace, une cinquième colonne, voire une force d’occupation. Dès 2010, Marine Le Pen développait ce discours de l’« occupation » – faisant à l’évidence jouer le sous-entendu de l’occupation de la France par l’Allemagne nazie – pour évoquer les prières effectuées par des musulmans dans la rue, en prenant grand soin d’en exagérer l’ampleur et d’en dissimuler la cause (le faible nombre de mosquées en France de 2 400 à 2 500)[50].

 

 

- Mais les dirigeants du FN/RN ne s’arrêtent pas à l’idée d’occupation ou de colonisation
Les immigrés extra-européens et leurs enfants sont systématiquement assimilés à la délinquance, voire aux crimes les plus révoltants, ce qui ne peut pas ne pas apparaître comme un appel implicite, non seulement à les expulser, mais à les punir de la manière la plus brutale. Lors de son meeting au Zénith de Paris en avril 2012, elle répondait aux milliers de personnes vociférant « on est chez nous » : « Et parce que vous êtes chez vous, vous avez le droit de ne plus vouloir de ces Franco-Algériens comme Mohammed Merah, de ces Franco-Angolais comme l’assassin de Bouguenais, de ces Franco-Maliens comme le forcené de Paris ! Nous voulons des Français amoureux de leur drapeau, fiers de leur pays ![51] » Dans un autre discours, tenu à Nantes le 25 mars 2012, elle affirmait : « Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d’immigrés ? […] Combien de Mohamed Merah parmi les enfants de ces immigrés non assimilés ? » Ces propos ne prêtent guère à ambigüité : selon Marine Le Pen, les immigrés extra-européens, mais aussi leurs enfants (Mohamed Merah n’étant pas lui-même immigré puisqu’il est né à Toulouse), doivent être considérés non seulement comme des fauteurs de troubles potentiels, mais comme des assassins et terroristes en puissance, et traités en conséquence.

 

 

- L’un des problèmes rencontrés par le FN/RN dès sa création a été de donner une forme acceptable aux obsessions purificatrices qui ont toujours été au centre du projet fasciste.
La condamnation universelle du nazisme, dans le contexte post-1945, rendait nécessaire une sophistication de la xénophobie et du racisme. Ceux-ci ne pouvaient plus se dire qu’au travers d’euphémismes, de sous-entendus, de références codées ou d’expressions à double sens – sous peine de vouer les héritiers de Maurras, Barrès, Doriot ou Brasillach aux condamnations judiciaires et à la marginalité électorale. Les enquêtes historiques et sociologiques donnent à voir le travail effectué, au sein du FN, pour façonner des militants et former des cadres capables d’atténuer dans leurs discours la violence raciste inhérente à l’extrême droite.

 

L’historienne Valérie Igounet, qui a pu accéder aux brochures de formation, cite ainsi une note interne de l’IFN rédigée et diffusée au début des années 1990, intitulée « L’image du Front national », dans laquelle on peut lire : « Pour séduire, il faut d’abord éviter de faire peur et de créer un sentiment de répulsion. Or dans notre société soft et craintive, les propos excessifs inquiètent et provoquent la méfiance ou le rejet dans une large partie de la population. Il est donc essentiel, lorsqu’on s’exprime en public, d’éviter les propos outranciers et vulgaires. On peut affirmer la même chose avec autant de vigueur dans un langage posé et accepté par le grand public. De façon certes caricaturale, au lieu de dire “les bougnoules à la mer”, disons qu’il faut “organiser le retour chez eux des immigrés du tiers-monde [52]. »

 

 

- Recyclage du vieux fonds raciste de l’extrême droite en épousant le processus de culturalisation du racisme

Le remaniement identitaire de l’idéologie frontiste – empruntant sans le dire, et souvent sans le savoir, aux élaborations théoriques du GRECE[53] – a permis de recycler le vieux fonds raciste de l’extrême droite en épousant le processus de culturalisation du racisme. On l’a vu, ce processus se retrouve bien au-delà du FN/RN depuis les années 1980, et les jeunes militants ont aujourd’hui largement incorporé ce remaniement. « À travers le discours différentialiste, l’extrême droite a en fait trouvé un mode de traitement symbolique original de l’immigration légitimant une certaine xénophobie tout en s’adaptant à la condamnation politico-juridique du racisme[54]. » On doit d’ailleurs remarquer que, même au temps où le racisme biologique s’affichait sans fards, le racisme culturel – c’est-à-dire l’altérisation, l’infériorisation et la discrimination d’un groupe au nom de traits culturels présumés – n’était jamais très loin, y compris dans le cas de l’antisémitisme nazi[55]. Peut-être regarderait-on d’ailleurs d’un autre œil les propositions frontistes d’interdire l’abattage rituel en France[56], si l’on prenait au sérieux le fait que le parti nazi organisa à plusieurs reprises des campagnes contre l’abattage rituel lié à la religion juive. L’objectif évident était de stigmatiser publiquement les juifs en les présentant à la fois comme radicalement étrangers aux « traditions allemandes » et comme coupables de barbarie[57].

 

  • Si la progression du FN/RN a reposé en bonne partie sur la banalisation de ses thèses par des partis et des intellectuels de droite comme de gauche, s’il n’aurait pu s’enraciner sans le processus d’imprégnation xénophobe et raciste, il serait erroné et dangereux de prétendre que son accès au pouvoir ne ferait que prolonger les politiques d’ores et déjà menées.
  • Un parti dont le succès repose à ce point sur la xénophobie et le racisme, qui est perçu à ce point comme le meilleur défenseur de l’intérêt des Blancs, ne pourrait accéder et se maintenir au pouvoir sans donner en permanence des gages à son électorat.
  • Il lui faudrait lâcher la bride à des appareils répressifs d’État dont une partie importante des membres sont d’ores et déjà acquis à ses positions, et donc aller beaucoup plus loin dans l’entreprise d’assujettissement des immigré·es et descendants d’immigré·es postcoloniaux, des musulman·es, des Rom·es et certainement des juifs·ves (quoi qu’en disent actuellement les dirigeants du FN/RN).

Notes

[0] Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945

[0bisDossier : Le FN/RN de Marine Le Pen, un néofascisme à la française

[1] Portrait – Hélène Laporte, le vrai visage de la vice-présidente RN pistonnée par la macronie

[2] Bonnet blanc, blanc bonnet ? Les programmes de Zemmour et Le Pen décryptés

[3] La possibilité du fascisme : France, la trajectoire du désastre

[4] Face à la menace fasciste : Sortir de l’autoritarisme

[5] Défaire le racisme, affronter le fascisme

[6] Fascisme. Fascisation. Antifascisme.

[7] Sur ce point, voir La Possibilité du fascisme, chapitre 1

[8] Cité in J.-P. Gautier, Les extrêmes droites en France, Paris, Syllepse, 2012

[9] W. S. Allen évoque dans son livre les sentiments « mitigés » que nourrissaient les électeurs du NSDAP à son égard, le percevant comme un mixte de gens « convenables » et de « voyous ». Voir : Une petite ville nazie, op. cit., p. 122-123. Plus généralement, voir : I. Kershaw, L’opinion allemande sous le nazisme, Paris, CNRS Éditions, 1995 [1983]. Pour une critique de l’idée que les « masses » auraient « désiré le fascisme », voir : N. Poulantzas, « À propos de l’impact populaire du fascisme », in M.-A. Macciocchi, Éléments pour une analyse du fascisme, tome 1, Paris, 10/18, 1976

[10] Front National, service d’ordre, barbouzeries et opérations armées

[11] Voir les auditions effectuées lors de l’enquête parlementaire sur le DPS menée en 1999

[12] Voir également à propos de Claude Hermant, membre du DPS pendant six ans et récemment condamné à sept ans de prison pour trafic d’armes (dont certaines auraient servi à Amedy Coulibaly dans la tuerie de l’hypercacher : R. Dély et K. Laske, « Confessions d’un fantôme », Libération, 6 juin 2001

[13] Voir : A. Mestre et C. Monnot, « Crise au FN : Marine Le Pen écarte le service d’ordre historique au profit d’un proche », Droites extrêmes, 3 septembre 2015. Sur les liens entre Marine Le Pen et Axel Loustau, voir : M. de Turchi, “ Marine est au courant de tout…”. Argent secret, financements et hommes de l’ombre, Paris, Flammarion, 2017 "

[14] Migrants : le «coup de com» des Identitaires salué par le FN

[15] Louis Aliot juge qu’il faut “virer manu militari” les étudiants qui bloquent les facultés

[16] Radicalisation policière : le poids de l’extrême droite dans les forces de l’ordre

[17] Gendarmes mobiles : un danger pour la république ?

[18] François Duprat a-t-il pu écrire : « Notre conception révolutionnaire est, elle aussi, fort simple : nous devons savoir faire cohabiter une organisation de combat et une organisation de formation et d’encadrement. Sans les SA, jamais le NSDAP n’aurait pu prendre le pouvoir, mais sans la Politische Organisation les SA n’auraient pas mieux réussi que les Corps francs de Kapp et Luttwitz, lors du putsch de 1920… Dans l’hypothèse où le mouvement nationaliste-révolutionnaire dispose des forces nécessaires à une lutte violente et soutenue, si ces forces sont disciplinées et organisées, il peut rallier à lui les masses de droite, qui recherchent toujours une force susceptible de les rassurer. [Il faut que s’accentue la crise économique, que l’État s’affaiblisse et] une solution radicale pourra devenir acceptable pour des millions de Français… Une Révolution ne pourra s’accomplir que si nombre de conservateurs paisibles cessent d’être tentés par la perpétuation de l’ordre régnant. [Si la Révolution se fait par un coup de force permis par la crise], seul le mouvement capable de lancer dans la rue de nombreux militants, combatifs et disciplinés, pourra remporter la victoire et sauver notre civilisation ». Cité in : N. Lebourg et J. Beauregard, François Duprat. L’homme qui réinventa l’extrême droite, op. cit., p. 204

[19] Le Pen: " Depuis 40 ans ", l'immigration a engendré " la perspective de la guerre civile "

[20] Sur ce point, voir le chapitre consacré au FN/RN dans La Possibilité du fascisme (chapitre 5)

[21] On notera au passage que la rhétorique du « totalitarisme islamique » ou « islamiste » comme ennemi principal était partagée aussi bien par F. Fillon que par M. Le Pen lors des dernières élections présidentielles, le premier ayant fait paraître quelques mois avant l’élection un ouvrage intitulé : « Vaincre le totalitarisme islamique »

[22] Il faut rappeler combien cette catégorie juridique d’ « étranger » fonctionne, dans l’idéologie raciste de l’extrême droite, comme une catégorie ethno-raciale, distinguant les « vrais Français » (dits aussi « Français de souche ») et les autres, c’est-à-dire les non-Blancs, qu’ils soient de nationalité étrangère ou française (dans ce dernier cas ils seront considérés comme des « Français de papier », selon une vieille expression d’extrême droite qui continue d’être employée au FN, et récemment par Nadine Morano, ancienne ministre de N. Sarkozy, à propos de Rokhaya Diallo)

[23] Parmi de nombreuses études sur les motivations des votes, Voir « Comprendre le vote au 1er tour de l’élection présidentielle », p. 28

[24] Didier Eribon : « Mélenchon a mobilisé un électorat qui ne votait plus »

[25] Mais pourquoi Olivier Faure du PS a t-il peur, en 2022, d'une baisse du FN/RN ?

[26] Les nomades (gens du voyage ? Roms ? Gitans ? Tsiganes ? Romanichels ? Bohémiens ?)

[27] Il suffit de visionner quelques discours de meeting pour le constater. Voir par exemple le discours prononcé par Marine Le Pen au Zenith de Paris le 17 avril 2012

[28] Voir N. Mayer, « Le mythe de la dédiabolisation du FN », La Vie des idées, 4 décembre 2015

[29] Voir « Nouvelle judéophobie ou vieil antisémitisme ? », Raisons politiques, 2004, 4, n°16. Pour des données plus récentes, Voir l’étude publiée en décembre 2017 par l’IPSOS pour la Fondation du judaïsme français, qui montre une fois de plus que c’est parmi les sympathisants du FN que les préjugés antisémites sont de loin les plus répandus

[30] Voir V. Igounet, « Jean-Marie Le Pen est-il trop antisémite pour le ‘‘nouveau’’ FN ? », 6 mai 2015

[31] La Ligue de Défense juive (LDJ) est l'émanation en France de la Jewish Defense League, qualifiée de " groupe terroriste " par le FBI en 2001

[32] Le vendredi 1er août 2014, elle déclarait sur RTL : « S’il existe une Ligue de défense juive, c’est qu’il y a un grand nombre de juifs qui se sentent en insécurité. Ils ont le sentiment que monte un nouvel antisémitisme en France et qui est le fait de confrontations communautaires »

[33] Marche blanche - Déclaration du groupe « La France insoumise »

[34] Voir S. Johsua, « Cukierman, valse avec Le Pen », Regards, 3 mars 2015 

[35] Voir « Manifeste “contre le nouvel antisémitisme” », Le Parisien, 21 avril 2018, et voir la critique de ce texte par D. Vidal : « Contre l’antisémitisme, avec détermination et sang-froid », Mediapart, 23 avril 2018

[36] Quoi qu’en dise sa présidente, le Front National n’a jamais cessé d’être raciste et xénophobe, à en juger par l’opinion de ses adhérents et sympathisants. 

[37] Voir N. Mayer, art. cit.

[38] Bruno Mégret et le Mouvement national républicain (MNR) – parti qu’il a fondé après son exclusion du FN – avaient en effet développé un discours violemment islamophobe dès le début des années 2000, soit dix ans avant le FN. Sur l’histoire sinueuse de l’islamophobie à l’extrême droite, Voir N. Lebourg, « Marine Le Pen, l’extrême-droite et l’islamophobie », Le Nouvel Observateur, 2 mai 2012

[39] Voir : « Marine Le Pen affirme que les propos de son père sur Ebola ont été “dénaturés” », Libération, 22 mai 2014

[40] Celui-ci note au passage que « maintenant, le FN aimerait bien récupérer le contenu [de la théorie du “grand remplacement”]. Il en est donc à déclarer, un peu ridiculement, qu’il y a bien remplacement, oui, mais qu’il n’est pas grand ; que “grand” ajoute à la tournure un on ne sait quoi de suspect, de non scientifique. […] Car enfin, si le remplacement n’est pas grand, qu’est-ce qu’il leur faut ? Un génocide en bonne et due forme ? ». Voir « Renaud Camus : ‘‘ Si le remplacement n’est pas grand, qu’est-ce qu’il leur faut ? ’’ »

[41] Sur les origines anciennes de la rhétorique du « grand remplacement », Voir G. Kauffmann, « Le Nouveau FN. Les vieux habits du populisme », Paris, Seuil, 2016, p. 88-91. Sur Maurice Barrès, Voir « Z. Sternhell, Maurice Barrès et le nationalisme français », Paris, Fayard, 2016 [1972]

[42] Voir « Pour Marine Le Pen, l’afflux de migrants pourrait ressembler aux invasions barbares « du IVe siècle » », Le Parisien, 14 septembre 2015

[43] Voir « Régionales : ‘‘ éradiquer l’immigration bactérienne ’’, l’improbable proposition de Marine Le Pen », Libération, 10 novembre 2015

[44] Voir « Marine Le Pen : « Si nous échouons, la charia remplacera notre Constitution » », Le Point, 3 décembre 2015

[45] Voir D. Albertini, « L’un des livres favoris de Marine Le Pen décrit une apocalypse migratoire », Libération, 16 septembre 2015

[46] Voir « Pour Marine Le Pen, le dernier livre de Houellebecq « pourrait devenir une réalité » », Le Lab politique/Europe 1, 5 janvier 2015

[47] Voir N. Lebourg et J. Beauregard, « François Duprat. L’homme qui réinventa l’extrême droite », Paris, Nouveau Monde, 2012

[48] Ibid., p. 205

[49] Dès 1987 le FN diffusait des affiches où figurait une prétendue citation d’un responsable du Hezbollah énonçant : « Dans vingt ans, c’est sûr, la France sera une république islamique ».

[50] Voici ses mots, qui ne prêtent guère à ambigüité : « Maintenant il y a dix ou quinze endroits où, de manière régulière, un certain nombre de personnes viennent pour accaparer les territoires. Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c’est une occupation du territoire. C’est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s’applique, c’est une occupation. Certes y a pas de blindés, y a pas de soldats, mais c’est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants ». Voir V. Igounet, « Une histoire d’un hold-up idéologique sur le FN loin d’être terminée »

[51] Au Zénith de Paris, Marine Le Pen agite le spectre des " Franco-Algériens comme Mohamed Merah "

[52] V. Igounet, Le Front national, op. cit., p. 230.

[53] Sur le GRECE, voir notamment : P.-A. Taguieff, Sur la Nouvelle Droite. Jalons d’une analyse critique, Paris, Éditions Descartes et Cie, 1994. Concernant l’influence de la Nouvelle droite sur le FN, Voir J.-Y. Camus, « Le Front national et la nouvelle droite », in S. Crépon, A. Dézé et N. Mayer, « Les faux-semblants du Front national. Sociologie d’un parti politique », op. cit.

[54] Voir « S. Crépon, La Nouvelle extrême droite. Enquête sur les jeunes militants du Front national » Paris, L’Harmattan, 2006.

[55] Sur ce point, Voir R. Eatwell, « Fascism and Racism », in J. Breuilly (ed.), The History of Nationalism, Oxford, Oxford University Press, 2013.

[56] Voir par exemple : « Le Pen veut interdire l’abattage des animaux sans étourdissement préalable », Le Point, 25 avril 2017

[57] Voir notamment : William S. Allen, Une petite ville nazie, Paris, Tallandier, 2016 [1967], p. 89 : « Les nazis décidèrent ensuite de soulever la colère populaire contre les méthodes employées par les juifs pour l’abattage du bétail. En conséquence, ils organisèrent une réunion sur ce sujet, avec projections en couleurs et discours prononcé par le président d’une société hanovrienne pour la protection des animaux. Au cours de la réunion, les dirigeants nazis de Thalburg firent savoir publiquement qu’ils étaient opposés aux pratiques israélites ».
 

- Pour en savoir plus :

- Portrait – Frédéric Boccaletti, député RN condamné pour violence avec arme

- Des nazis dans la police

- Jean-Luc Melenchon : « Le destin de LREM, de LR et du RN est de se regrouper sous la houlette de Le Pen ».

- Pour nos organisations, interagir et dialoguer avec le groupe RN à l’Assemblée nationale, c’est non !

- Jean-Luc Mélenchon en 2015 : " Les chiens votent Front National ! Certains chats aussi ! "

- Délation, harcèlement et menaces de mort : les méthodes ignobles de l’extrême droite contre une enseignante

- Martine Billard : " France : Tentation fasciste ? "

 

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9 juillet 2022 6 09 /07 /juillet /2022 09:13
Plutôt Hitler que le Front Populaire dans les années 30, plutôt Le Pen que Mélenchon aujourd’hui

Quand Frédéric Lordon prédisait le retournement du barrage républicain pour Marine Le Pen contre Mélenchon

 

Avril 2021, plateau de La Bas si J’y Suis[1]. Le philosophe Frédéric Lordon est l’invité de Daniel Mermet pour présenter son nouvel ouvrage sur le communisme co-écrit avec Bernard Friot. Un passage de l’émission mérite d’être ressorti aujourd’hui. Il est d’une clarté éclairante.

 

Sources : l'Insoumission | mis à jour le 16/07/2023

- Le philosophe commence par décrire la haine des médias à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon

« Mélenchon est celui qui l’objet du traitement de défaveur le plus appuyé de la totalité des médias mainstream. Il est l’objet d’un déferlement de détestation proprement viscéral. On lui choisit toujours la photo la plus désobligeante, on lui déforme ses propos. Au moindre écart de conduite ou de langage, il en a pour 3 jours. Je me dis que c’est un bon signe : quelqu’un qui s’attire, à ce point, une haine universelle de l’ensemble des institutions formelles et informelles de la démocratie bourgeoise ».

 

 

- Le deuxième point de Frédéric Lordon, sur le barrage républicain, est savoureux
Je l’ai écrit il y a des années « Cette connerie du front républicain pourrait se donner une nouvelle occurrence en se reformant contre Mélenchon. Je suis prêt à parier que Mélenchon contre Le Pen, d’une part, version faible, le front républicain n’est pas du tout garanti en faveur de Mélenchon, d’autre part, version forte, il se pourrait qu’une front républicain se reconstitue mais contre Mélenchon ». ...La situation politique de juin / juillet 2022.

 

- Jean-Luc Melenchon : « Le destin de LREM, de LR et du RN est de se regrouper sous la houlette de Le Pen ».

 

 

Cela se passera de la manière suivante[2] : " L’Assemblée nationale va devenir la casserole dans laquelle ils vont mettre à cuire leur soupe. Lorsque le gouvernement affirme qu’il travaillera à des majorités de projets, il sait parfaitement que cela ne fonctionnera pas avec nous. Ils présenteront donc des textes sur lesquels LR fera de la surenchère pour tenter de grignoter des parts à l’extrême droite. Ce qui fait du RN le maître du jeu de la recomposition de la droite. Mme Le Pen n’a jamais eu un autre projet que celui de M. Zemmour, qui n’a cessé d’appeler à la jonction de la droite et de l’extrême droite. Ce n’est pas une surprise pour moi. Dès 2012, j’avais affirmé sur France 2 que, « face à la crise, cela se finirait entre le RN et nous[3]. » "

 

 

Et dans les faits : 👇

Le processus est déjà en marche...

 

 

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  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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