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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 09:10
Des outils pour combattre le FN et l'idéologie d'extrême droite

Sources : Association VISA

- Qui est l'Association VISA ?

VISA est une association intersyndicale composée d’une cinquantaine de structures syndicales : la FSU et plusieurs de ses syndicats, l’Union Syndicale Solidaires et plusieurs de ses syndicats, des fédérations et des syndicats de la CGT, de la CFDT, de la CNT, de l’UNEF et le syndicat de la Magistrature.

 

Les militants de VISA, depuis 1996, recensent, analysent, dénoncent, les incursions de l’extrême droite et plus particulièrement du Front national sur le terrain social. VISA se veut être un outil d’information et de réflexion pour toutes les forces syndicales qui le souhaitent afin de lutter collectivement contre l’implantation et l’audience de l ’extrême droite dans le monde du travail.

 

Les 17,9 % de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2012, confirmés dans de nombreuses régions aux législatives, montrent que le discours fasciste s ’est installé durablement dans la société française. Cette situation ne peut nous laisser indifférents tant les « valeurs » et l’idéologie portées par le FN sont aux antipodes des idéaux de solidarité et de progrès défendus par nos organisations syndicales.

 

Nous, syndicalistes, avons une responsabilité particulière pour dénoncer les pseudos solutions du FN qui consistent à dresser les uns contre les autres les précaires, les immigrés, les chômeurs et ceux qui ont un emploi. Notre devoir est de défendre, de façon intransigeante, dans notre propagande et nos actions, la solidarité de tout le salariat quels que soient son origine ou son statut.

 

Ce combat antifasciste doit être pris en charge par toutes les organisations syndicales, de la base au sommet. Autant que possible, cette contre offensive syndicale doit se faire dans l’unité la plus large. VISA est partie intégrante de ce combat et y contribue :

- En informant sur les dangers et le développement de l’extrême droite en France, en Europe et dans le monde ainsi que sur les « passerelles » avec la droite dure.
- En analysant de manière critique les propositions dites sociales de l’extrême droite.
- En relayant sur son site toutes les prises de positions, actions des organisations syndicales contre l’extrême droite.
- En dénonçant toutes les discriminations racistes, sexistes, homophobes au sein et hors des entreprises.
- En se faisant l’écho de toutes les actions de solidarité avec les sans papiers.
- En aidant, par des outils adaptés (journées de formation, brochures, affiches etc.), les équipes syndicales à se former et se mobiliser pour démystifier, aux yeux des salarié-e-s les propositions prétendues sociales de l’extrême droite.
- En alertant sur la présence dans les structures syndicales de militants d’extrême droite se prétendant responsables syndicaux.

 

 

- VISA met des outils à notre disposition

  • L’association VISA a publié, en 2010, une brochure intitulée « FN, le pire ennemi des salarié-e-s » dont la version papier est épuisée..... elle est disponible ICI en lecture et téléchargement direct et gratuit.

Des outils pour combattre le FN et l'idéologie d'extrême droite
  • L’association VISA a aussi publié la brochure « Contre le programme du FN», un outil à la disposition des citoyens et militants syndicaux

  • Décortiquer le programme du Front National n’est pas chose aisée, pour une raison fondamentale : pour les fascistes, les questions programmatiques sont secondaires et essentiellement tactiques. Leur vrai et unique programme est l’Etat fort ; entendons par là un Etat où les libertés démocratiques sont fortement restreintes, en attendant d’être liquidées, un Etat où le mouvement ouvrier - partis et syndicats - est muselé, détruit, ou transformé en officine corporatiste ; un Etat où l’idéologie nationaliste et chauvine tient le haut du pavé, d’abord contre les immigrés soit disant responsables de tous les maux, puis contre « l’étranger », individu ou pays, contre lequel il faut se prémunir voire s’armer (…)

     

    Cette brochure de 48 pages a donc l’ambition de livrer une analyse syndicale pour contrer le discours et le programme du FN qui risquent de tromper un nombre important de salariés et de fonctionnaires. Mise sous presse mi-février, cette brochure a été réalisée alors que le FN n’avait pas encore publié tout son programme dans le détail. Néanmoins, sa lecture permet de convaincre tout un chacun de la nature toujours profondément d’extrême droite, donc anti-sociale, du FN.

     

    Au sommaire de cette brochure, préfacée par Jean Paul Gautier (politologue) :

    • L’économie vue du FN : « nationaliser » et aggraver la crise !
    • Social, emploi, pouvoir d’ achat : poudre aux yeux et mise au pas
    • Le programme fiscal du FN : incohérent et malhonnête !
    • Le Front national et l’école :  le faux tournant républicain
    • « Préférence nationale » ou « Priorité nationale » : un projet raciste
    • Marine Le Pen : Femmes et Homos ... le double langage
    • Du marigot fasciste à Ron Paul, Poutine ... et Lieberman

    Elle peut être commandée ICI

     

    • L’association VISA a également publié la brochure « Lumière sur mairies brunes », un outil pour Garder la mémoire… pour mieux combattre la progression de l’extrême droite dans les têtes et dans les urnes.

    Garder la mémoire… pour démontrer que le Front national n’a pas changé depuis 1972, qu’il est toujours un parti raciste, xénophobe, nationaliste et férocement hostile à l’action syndicale.


    Composé par Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes (VISA), ce livre est une  «boîte à outils». On y trouve le récit détaillé des faits et méfaits du Front national et de ses alliés au terme d’une année d’exercice du pouvoir municipal dans les quinze villes qu’ils occupent depuis le printemps 2014.


    Si depuis cette date, le FN ne transforme pas brutalement les villes conquises en laboratoires d'expérimentations fascistes, il n'en demeure pas moins que nombre de leurs délibérations sont marquées du sceau de la destruction des politiques sociales, du racisme, de la stigmatisation des étrangers et des populations d'origine immigrée et de la mise au pas des opposants.


    Attaques frontales contre la culture, baisses drastiques des subventions aux associations non soumises, surarmement des policiers municipaux, noms de rues changés, appropriation et falsification de symboles ouvriers, fonctionnaires territoriaux mis sous pression, ségrégation dans l'attribution des logements sociaux... Tel est le quotidien dans les municipalités brunes dont ce livre dresse le catalogue accablant, mais indispensable, pour amplifier la riposte.


    On peut également y découvrir les analyses et communiqués de VISA ainsi que les expressions syndicales (CGT, Solidaires, FSU, CFDT) et intersyndicales qui sont autant de coups de projecteurs sur les réponses à apporter aux incursions du FN sur le terrain social. La lecture de ce livre permettra à chacun-e, de contrer les discours haineux et la démagogie sociale de l’extrême droite.

    • Elle peut être commandée ICI

     

    Pour en savoir plus :

    - Mon dossier extrême droite

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22 octobre 2015 4 22 /10 /octobre /2015 08:09
Mythes et réalité du vote FN

Les grands médias expliquent régulièrement les bons résultats du FN par une prétendue adhésion massive des jeunes et des travailleurs aux idées d’extrême-droite. La France connaîtrait une « droitisation » de sa population. Cette thèse est parfois reprise par les directions des syndicats et des partis de gauche. Par exemple, elle a été avancée par des dirigeants du Front de Gauche pour expliquer ses échecs répétés depuis la percée électorale de Mélenchon en 2012. Qu’en est-il en réalité ?

 

Source :  Le Parti de Gauche Midi-Pyrénées par Andreas Coste, groupe Révolution le 21 octobre 2015

- L’abstention : premier parti de France

La thèse de la droitisation de la classe ouvrière s’appuie notamment sur des résultats électoraux, des sondages et des enquêtes. Nous reprendrons ici les résultats d’une longue étude Ispos réalisée au lendemain des élections européennes de juin 2014. La donnée la plus frappante, c’est le haut niveau de l’abstention – en particulier chez les jeunes (73 %), les « ouvriers » (65 %) et des « employés » (68 %) [1]. Les bons scores du FN dans ces trois catégories de l’électorat sont donc très relatifs. Si on tient compte des abstentionnistes, le score du FN passe de 40 à 13 % sur l’ensemble de la classe ouvrière ; il tombe de 30 à 8 % sur chez les 18-30 ans. On est loin d’une « adhésion massive » !

 

Les jeunes et les travailleurs sont les plus touchés par la crise et l’austérité, réclamée à grands cris par la bourgeoisie, ses médias et les partis à son service. Leur abstention prend donc un sens particulier. Selon la même enquête, l’abstention s’explique par une hostilité au gouvernement Hollande (16 %) et aux responsables politiques en général (26 %), mais surtout par la conviction que les élections « ne changeront rien » (32 %). Cette hostilité au « système » ne bénéficie qu’en partie à la démagogie du FN, qui a beau jeu de fustiger une classe politique incapable d’enrayer la régression sociale et empêtrée dans des scandales à répétition. A ce stade, l’opposition au système se traduit surtout par une passivité – provisoire – des masses, faute d’alternative radicale et crédible au capitalisme en crise. Le FN ne fait que combler les espaces vides et progresse là où il n’y a pas d’adversaire.

 

La crise ouvre certes la possibilité d’une croissance relative du vote FN, sans pour autant parler d’adhésion massive chez les ouvriers et les jeunes. Le fait qu’une minorité d’entre eux vote pour l’extrême droite n’est d’ailleurs pas un phénomène nouveau. En 1984, l’extrême droite obtenait déjà 9 % des voix des jeunes électeurs, alors que l’abstention était bien plus faible.

 

 

- Qui vote FN ?

Le FN exprime la ligne la plus dure de la bourgeoisie. Il lui permet de diviser la classe ouvrière suivant des lignes ethniques, religieuses, etc. Mais la capacité du FN à capter la colère populaire a des limites. Du fait de ses liens historiques avec le fascisme, le FN est perçu à juste titre par une majorité de jeunes comme un danger et un ennemi à combattre – comme l’ont démontré les manifestations de masse qui ont ponctué chacune de ses ascensions, ces dernières décennies.

 

L’électorat de base du FN, comme sa base militante, reste majoritairement composé des classes intermédiaires, des petits-bourgeois et commerçants frappés par la crise – ou craignant de l’être bientôt. Son électorat est essentiellement vieux. Par exemple, 40 % des électeurs du FN aux élections européennes de 2014 avaient plus de 60 ans. Le vote pour le FN est d’abord un vote contestataire et de dépit : 69 % des électeurs FN l’ont fait « pour s’opposer au gouvernement » – et non pour soutenir son programme. Ceci se reflète dans les scores très volatiles du FN ces deux dernières décennies.

 

 

- Danger fasciste ?

Le FN est un danger qu’il faut combattre énergiquement. S’agit-il pour autant d’un danger fasciste ? Nous ne le pensons pas. La base de masse du fascisme est la petite-bourgeoisie. Jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la petite-bourgoisie – petits paysans, artisans, commerçants, etc. – constituait encore une nette majorité de la population active en France. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui : le salariat (la classe ouvrière) représente 90 % de la population active. La petite paysannerie, en particulier, a été pratiquement liquidée, réduite à moins de 5 % de la population active. Autrement dit, le fascisme n’a plus de base de masse ; il n’existe aucune force sociale massive pour mener une politique de guerre civile contre la classe ouvrière – la définition marxiste du fascisme.

 

Marine Le Pen et ses sbires en sont bien conscients. Or ils veulent le pouvoir, ils veulent entrer à l’Assemblée nationale et dans les ministères. C’est pour cela qu’ils insistent sur la « dédiabolisation » du FN. C’est pour cela que la fille a récemment exclu le père. Si à l’avenir le FN participe à un gouvernement de coalition avec la droite « traditionnelle », il mènera une politique pro-capitaliste classique (coupes, contre-réformes, cadeaux au grand patronat), sous le masque de la démocratie bourgeoise. Mais cela provoquera une explosion de la lutte de classe – et, au passage, un effondrement de la base électorale du FN, dont le caractère pro-capitaliste et pro-austérité apparaîtrait au grand jour.

 

Cette perspective, cependant, n’a rien d’inéluctable. La période actuelle se caractérise par une extrême volatilité politique. On doit s’attendre à de brusques oscillations politiques vers la droite et vers la gauche. Nul doute que le FN a encore un potentiel de croissance électorale chez les électeurs de la droite traditionnelle (UDI-Républicains) et dans la masse des abstentionnistes. Mais le potentiel est nettement plus important de l’autre côté de l’échiquier politique, c’est-à-dire pour une force de gauche s’opposant fermement aux politiques d’austérité. Au Front de Gauche d’incarner cette alternative et, ainsi, d’enrayer la progression du FN.

 

Note

[1] Cette distinction entre « ouvriers » et « employés » n’a aucune pertinence, à notre avis, ces deux catégories constituant, ensemble, ce que nous appelons la classe ouvrière (le salariat). Mais cela ne change pas grand-chose aux résultats de l’étude.

 

Pour en savoir plus :

- Gendarmes mobiles : un danger pour la république ?

- Pourquoi le Front national est-il l’ennemi du monde du travail ?

- Valérie Igounet, historienne : “Il faut attaquer politiquement le FN en déconstruisant calmement son discours”

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19 octobre 2015 1 19 /10 /octobre /2015 08:33
Front National, service d’ordre, barbouzeries et opérations armées

Comment et pourquoi l’Etat français a-t-il laissé le Front National agir à sa guise depuis 20 ans ? infiltration d’organisations, déstabilisation de quartiers et villes par incitation à la violence, bande armée avec faux-papiers et salaire en liquide, vente d’armes, intervention barbouzarde à l’étranger pour des assassinats de chefs d’état et coups d’état...

Le DPS ("service d’ordre" du Front National) n’a pas seulement une fonction d’affichage et de protection des réunions. Claude Hermant, animateur de la Maison du peuple flamand (Lambersart, banlieue de Lille) l’explique parfaitement.

En mars 1999, il fait partie d’un groupe de mercenaires envoyé au Congo, sur ordre de Bernard Courcelle, l’ancien chef du service d’ordre du Front national Département Protection et Sécurité, DPS.

 

Sources : Parti de Gauche Midi-Pyrénées le 07/09/2015 | Entretien par LASKE Karl | modifié 30/08/2016

- Etiez-vous au courant que des membres du DPS soient enrôlés pour des missions de ce genre ?

J’ai commencé à travailler pour le DPS en 1994. Le rôle officiel du DPS est d’assurer la protection des meetings, des permanences, des défilés. Ou la protection rapprochée des cadres du Front. Mais, en 1997, j’ai été contacté par Bernard Courcelle pour faire partie d’une structure spéciale. C’était un groupe composé de 30 à 60 personnes, chargé d’opérations clandestines en France ou à l’étranger à la demande de pays alliés. Les membres de ce groupe spécial sont appelés les « fantômes ». Ils ont tous une formation militaire ou paramilitaire.

 

 

- De quel genre d’opération s’agit-il ?

En 1997, j’ai suivi une formation de 90 jours au siège du Front national. Ces cours, très techniques, nous étaient donnés par d’anciens fonctionnaires du renseignement. Ils portaient notamment sur l’infiltration et la manipulation de foule. Après cette formation, il m’a été demandé d’infiltrer des organisations telles que Ras l’Front dans le Nord. Il s’agissait d’être informé et de prévenir les actions de contre-manifestation lors de nos meetings. J’ai recruté moi-même des membres du DPS pour cette mission. Au plan national, Ras l’Front, Sos Racisme et Act Up étaient nos priorités pour l’infiltration. Je sais qu’une infiltration a été possible au siège national de Sos Racisme. C’est du renseignement. C’est malsain. Le second type de mission demandé aux « fantômes » consiste à organiser la déstabilisation de certains quartiers ou des villes qui ne sont pas acquises aux idées du Front. Là encore, il faut infiltrer. Prendre contact avec des bandes. Inciter à la violence ou à la rébellion. Fournir la logistique dans des quartiers sensibles pour donner aux jeunes la possibilité de s’exprimer par la violence. Dans un quartier, si vous mettez le feu à une voiture, dans l’heure qui suit, neuf fois sur dix vous en avez quinze autres qui brûlent.

 

 

- Est-ce que ça vous paraît correspondre au discours du Front national ?

Non, mais en faisant avancer l’insécurité vous faites progresser l’électorat du Front. Si l’insécurité gagne le coeur des Français, le Front peut être là avec ses solutions.

 

 

- Quand avez-vous été chargé de ce type d’opération ?

Après avoir effectué ma formation. Nous étions chargés de constituer, chacun, une équipe. Dès lors, Bernard Courcelle nous donnait les missions. C’était géré au niveau national. Les quartiers favorables au Front ne sont pas concernés. Par contre, on va nous demander de mettre la pression sur les quartiers ou les villes où le Front fait de trop faibles scores.

 

 

- Comment s’organisent concrètement les contacts entre les membres de ce groupe ?

Nous ne sommes plus sous les ordres de nos responsables départementaux, et nous prenons nos ordres directement de Bernard Courcelle. C’est une structure à part. Entièrement auto financée par Courcelle. Les « fantômes » sont autonomes financièrement. Ils reçoivent un salaire en liquide, des faux papiers et tous les moyens nécessaires à leurs opérations. Quand vous avez des besoins spécifiques, on vous les donne. Pour payer un jeune pour mettre le bordel dans les quartiers, pour avoir les moyens de se déplacer, de louer une chambre d’hôtel. Les « fantômes » sont en autarcie complète. Ils font leurs demandes à travers ce qu’on appelle des « boîtes aux lettres ». En l’occurrence, il s’agit d’une permanence téléphonique assurée, pendant une heure, une fois par semaine, dans une cabine publique.

 

 

- D’autres missions plus violentes vous ont-elles été demandées ?

Lors de certaines réunions, j’ai entendu parler d’attentats à l’explosif sur la région de Nice. De missions de surveillance ou d’écoutes de membres de l’opposition ou d’élus dans certaines villes. Mais aussi de surveillances demandées par des autorités étrangères amies, comme le Congo.

 

 

- D’où provenait à votre avis l’argent de ces opérations ?

Les opérations étaient entièrement financées, si ce n’est par le Front, en tout cas par Bernard Courcelle au moyen de contrats de sécurité à l’étranger, du mercenariat ou du trafic d’armes.

En 1996, Bernard Courcelle a été mis en cause avec le trafiquant belge Marti Cappiau, pour une vente d’armes litigieuse aux forces tchétchènes.

 

 

- Qu’avez-vous su de cette opération ?

M. Courcelle a proposé aux Tchétchènes de leur fournir des instructeurs et des armes. Il a demandé à Marti Cappiau d’ouvrir des comptes en banque, et les Tchétchènes ont fait un premier versement d’un million de dollars. Ils ont demandé un matériel spécifique, assez récent comme des Kalachnikov AK-74, que Bernard Courcelle était capable de vendre sous 24 heures. Mais, à ma connaissance, on leur a fourni des armes datant de l’après-guerre, des AK-47. Les Tchétchènes ont demandé réparation. M. Courcelle a toujours les Tchétchènes derrière lui, pour payer sa dette.

 

 

- Qu’est-ce que l’ex-DPS venait faire, en mars 1999, dans une fausse tentative de putsch au Congo ?

Le DPS a été très présent en Afrique, ces quatre dernières années. En 1997, on avait déjà des membres du DPS engagés dans le soutien à Mobutu au Zaïre. Au Congo, quand Denis Sassou N’Guesso a repris le pouvoir, il a été proposé à Bernard Courcelle d’ouvrir une entreprise de sécurité à Pointe-Noire pour récupérer les « Cobras » revenant du front et les former au renseignement et aux combats de ville. Les instructeurs étaient membres du DPS. En 1999, Bernard Courcelle a vu l’opportunité de rendre un nouveau service au pouvoir. Marti Cappiau, son associé dans l’affaire tchétchène, avait vendu des armes au précédent président, Pascal Lissouba renversé en 1997. Il rencontrait régulièrement des membres de l’opposition. Moyennant finances, et à travers moi, Courcelle lui a demandé de faire croire à l’opposition qu’il venait de décrocher un contrat de sécurité auprès du Président, et qu’il était possible de le faire assassiner. Quand nous sommes partis au Congo, plusieurs responsables militaires de l’opposition étaient persuadés que leurs hommes étaient en place là-bas. C’est ce qu’on appelle une intoxication. Le ministre de l’Intérieur Pierre Oba en était informé.

 

 

- Dans ce cas, pourquoi avez-vous été incarcéré ?

J’ai recruté moi-même les membres de l’équipe, au sein du DPS. Nous avons effectué des missions d’encadrement militaire sur Pointe-Noire et Brazzaville, jusqu’au mois de mai. Nous avons continué à faire croire à l’opposition que nous étions en mesure d’effectuer un coup d’Etat. Tous les soirs, je téléphonais en ce sens à Paris. Ces appels étaient enregistrés par moi-même et l’un des responsables de la sécurité présidentielle. Courcelle et Marti Cappiau avaient fait venir trois hommes qui n’étaient pas dans le secret, et qui ont été arrêtés dès le 29 mars. L’idée du ministre de l’Intérieur Pierre Oba était d’en faire les responsables du faux coup d’Etat, de les faire abattre sur une tentative d’évasion. Je me suis opposé à cette exécution. C’est pourquoi j’ai été moi aussi arrêté le 17 mai. Je me suis retrouvé accusé comme les autres de complot. Je n’ai évidemment pas baigné dans un réel projet de coup d’Etat. Pendant trois semaines, j’ai formé des Saspen (Service d’actions spéciales de la police nationale) aux combats de ville. Avec d’autres DPS, nous avons aussi participé à des opérations de police.

 

 

- Dans quelles conditions avez-vous été graciés ?

Nous étions quatre emprisonnés, et nous avons réussi à nous évader des locaux de la sûreté congolaise, le 5 juin 1999. Nous avons rejoint l’ambassade de France, qui nous a remis aux autorités six jours plus tard. Mais les Congolais ont cherché un compromis pour obtenir notre silence. J’ai écrit au président Denis Sassou N’Guesso pour lui expliquer que j’avais travaillé dans cette affaire à la demande du ministre de l’Intérieur, pour infiltrer l’opposition et mettre un coup d’arrêt à la déstabilisation du pays. Nous avons été graciés au lendemain de notre condamnation. Mais l’ancien président Pascal Lissouba et son ministre de finances Moungounga N’Guila ont été condamnés à vingt ans de prison par contumace.

 

 

- Avez-vous été dans la confidence d’autres opérations à caractère international ?

D’abord l’ex-Zaïre. Lorsque Mobutu a été rapatrié en France, c’est avec l’aide du DPS. Nous avons eu le projet de l’aider à reconquérir le pouvoir. Militairement, il s’agissait d’utiliser deux planeurs pour bombarder la résidence de Kabila. Ils devaient porter chacun une bombe de 250 kilos, afin de percer le plafond blindé de la résidence. L’opération, qui devait démarrer de Brazzaville, a été annulée sur intervention de Denis Sassou N’Guesso. Ensuite, il y a eu le Niger. C’était un projet d’assassinat du président Ibrahim Baré Maïnassara. Nous devions monter un projet de formation de la garde présidentielle, et profiter de cette position pour le faire exécuter. Finalement, le contrat nigérien n’a pas été signé : nous sommes partis au Congo. Mais j’ai appris là-bas l’exécution du président nigérien par des membres de sa garde personnelle.

 

 

- Avez-vous eu connaissance de missions de ce type sur le territoire français ?

Fin 1998, le ministre de l’Intérieur congolais Pierre Oba a demandé à Courcelle de surveiller l’ancien ministre Moungounga N’Guila. Oba le soupçonnait d’être le bailleur de fonds du soulèvement. M. N’Guila vit dans la région parisienne. La mission nous a été confiée par Courcelle. Avec d’autres DPS, nous avons monté notre planque, dans un bosquet. Equipés de jumelles le jour, et de lunettes infrarouges, la nuit. On arrivait au matin, vers 6 heures, et on repartait vers minuit. Cette mission a duré trois mois, de décembre 1998 à mars 1999. Je me suis alors aperçu que la surveillance avait pour but la préparation d’un attentat. Courcelle avait réuni les conditions et le matériel nécessaires : deux pains de 250 grammes de plastic et un dispositif de traction qui devait être posé sur la roue de la voiture de M. N’Guila. Tout ceci a été préparé dans une ferme prêtée pour l’occasion par un membre de la famille de Courcelle. A aucun moment durant cette période, je n’ai été mis au courant d’un projet d’attentat sur le territoire français. Je me suis violemment opposé à cette action. Devant ma désapprobation totale, le projet a été annulé in extremis. Je me tiens prêt à témoigner devant la justice sur cette affaire, comme sur les autres d’ailleurs.

 

Pour en savoir plus :

- Front national: qui se cache derrière son service d'ordre ?

- Qui aurait fourni les armes des attentats islamistes de janvier 2015 ? un ex-cadre DPS du FN

- Ukraine : Les docs qui montrent l’implication de l’extrême droite française dans la guerre

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29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 08:03
Le grand basculement réactionnaire

Texte extrait du numéro d’hiver de Regards, rubrique "Enquête intellectuelle".

L’espace public, intellectuel et médiatique connaît un basculement, sans précédent depuis les années 50, vers la pensée d’extrême droite. Amorcée avec le tournant libéral et conservateur des années 80, la dérive idéologique actuelle est d’une autre gravité.

 

Source : regards.fr par Gildas Le Dem | 9 août 2015

Journal pourtant réputé sérieux, le quotidien Le Monde titrait, il y a peu, sur une "polémique" entre Eric Zemmour et Robert Paxton. Maladresse éditoriale ou faute intellectuelle et politique, peu importe : comment n’être pas stupéfait que l’on puisse mettre sur un même plan, voire sur un pied d’égalité, la figure d’un historien internationalement reconnu et celle d’un éditorialiste, reconnu, au mieux, des lecteurs du Figaro et de quelques spectateurs d’i>Télé ? Et, donc, que l’on puisse accorder à Éric Zemmour tout ce dont il rêve, être considéré comme un intellectuel ? Le succès éditorial du Suicide français doit-il valoir argument, et reconnaissance intellectuelle ?

 

Depuis les Lumières, un intellectuel se définit par sa résolution à mettre en œuvre un savoir rationnel, mais autonome à l’égard de la raison d’État. Et à adresser au public des propositions critiques qui prétendent tout, sauf parler au nom de l’opinion ou du peuple. À cette aune, Éric Zemmour n’est pas un intellectuel. Mais c’est justement contre cette tradition des Lumières que Zemmour s’inscrit. Tout au contraire, Robert Paxton avait su, en son temps, s’adresser au public pour lever le voile sur ce refoulé socio-historique que représentait l’histoire de la collaboration de l’État français avec le régime nazi. Il mettait au défi une opinion encore réticente à s’approprier la face la plus obscure de sa propre histoire. Et contestait l’autorité de la raison d’État qui effaçait, raturait, réécrivait tout ce qui troublait ou entachait une prétendue "identité française", réputée homogène et pure dans sa version républicaine.

 

 

- Un deuxième temps de la révolution conservatrice

Tout ceci serait de peu d’importance, si ce conflit n’était l’exemple le plus frappant d’une lente érosion structurelle de l’espace public et intellectuel. L’apparition d’idéologues réactionnaires au premier plan de la scène publique n’est pensable que sur fond de révolution conservatrice, telle que décrite par Pierre Bourdieu, puis par Didier Eribon [1]. Les dispositifs idéologiques du tournant réactionnaire des années 2000-2010 prolongent la révolution néo-libérale des années 1980-1990. Aux "intellectuels médiatiques" d’alors succèdent les éditorialistes d’aujourd’hui. Les François Furet, Marcel Gauchet, Luc Ferry, Pierre Rosanvallon ont laissé la place aux figures d’Élisabeth Lévy, Henri Guaino, Philippe Cohen. Les premiers se regroupaient autour de la Fondation Saint-Simon, véritable "think tank" visant à inspirer une politique néolibérale à la gauche de gouvernement. Et prenaient leurs références intellectuelles chez les plus conservateurs et les plus académiques des universitaires, comme Raymond Aron. Les seconds, auxquels on peut agréger Éric Zemmour, Natacha Polony, se sont d’abord retrouvés autour de la Fondation Marc Bloch, en visant à inspirer, à la gauche comme à la droite, une politique souverainiste-républicaine.

 

Le déplacement idéologique n’est pas neutre : l’idéologie nationale-républicaine se construit contre l’idéologie néolibérale. Mais l’une et l’autre ont en commun leur opposition à la pensée critique, qu’elle se réfère à la lutte des classes, ou encore aux conflictualités entre dominants et dominés, gouvernants et gouvernés. Toutes deux s’entendent à récuser le clivage gauche / droite. L’idéologie néolibérale tend à nier la pertinence du clivage de classes, l’idéologie nationale-républicaine, elle, tend désormais à lui substituer le clivage nationaux / non-nationaux Or, on le sait depuis les travaux de l’historien Zeev Sternhell, cette négation est une prémisse fondatrice d’une pensée fascistoïde [2]. Enfin, il faut ajouter que c’est ce glissement qui affecte le vote d’une partie des classes populaires, comme l’a montré Didier Eribon dans Retour à Reims. L’abandon, par la gauche de gouvernement, des classes populaires et du discours de classe qui structurait leur imaginaire politique a contribué à reformer un vote de classe qui se portait autrefois vers le Parti communiste, et cette fois en faveur du Front national. Ce vote est désormais ancré dans une cohérence culturelle, qui agrège humiliation de classe, ressentiment contre la gauche socialiste, hostilité envers les populations immigrées [3].

 

C’est sur ce terrain que prospèrent les analyses de Christophe Guilluy. Le géographe médiatique n’hésite pas à opposer, à la manière de Maurras, deux France, l’une périphérique et « réelle », l’autre centrale et « privilégiée ». Variante moderne du "eux" et du "nous" qui brouille plus que jamais les pistes. Au lieu de rassembler les couches populaires, ce "nous" les divise : les immigrés de la banlieue sont classés du côté des "favorisés" de la France métropolitaine, quand les ouvriers "natifs" de la périphérie sont renvoyés du côté des défavorisés. Dans ces analyses, l’exploitation et la domination s’effacent. Reste le ressentiment des seconds à l’encontre des premiers.

 

 

- La libération d’une parole essentialiste et raciste

Ainsi, la question de l’identité, et notamment de l’identité nationale, occupe une place organisatrice dans le débat aujourd’hui, dominé par les idéologues réactionnaires. Avec, en son coeur, la tentative de suturer trois grandes blessures narcissiques, qui constituent autant de refoulés historiques de la société française : la Collaboration (et notamment le rapport aux Juifs), la Guerre d’Algérie (et notamment le rapport aux populations maghrébines immigrées), Mai 68 enfin (qui allia grèves ouvrières et débuts de la révolution sexuelle pour les femmes et les homosexuels). Comme tout refoulé, ces blessures ressurgissent au travers de compromis linguistiques euphémisés, donnant lieu, par la suite, à une libération progressive d’une parole violemment essentialiste et raciste (qu’il s’agisse d’antisémitisme, de misogynie, d’homophobie, de racisme de classe). Il est significatif que l’on emploie aujourd’hui le terme de « citoyens musulmans » pour parler des populations immigrées, expression dont il faut rappeler qu’elle provient du vocabulaire officiel de l’administration coloniale en Algérie [4].

 

Il est utile, pour expliquer ce basculement dans une idéologie d’extrême droite, de faire un détour par l’histoire intellectuelle européenne des années 30. Et de revenir à l’exemple du philosophe allemand Martin Heidegger. Pierre Bourdieu a mis à jour la manière dont Heidegger pratiquait un discours antisémite et contre-révolutionnaire dans les termes les plus sophistiqués de la philosophie la plus pure [5]. Tout en puisant, d’une autre main, au creuset du discours le plus populiste (contre les Juifs, la Sécurité sociale, la politique du logement, etc.). Pour finir par exprimer ouvertement ses pulsions réactionnaires dans son adhésion politique au national-socialisme [6]. Jacques Derrida ou Marlène Zarader avaient déjà montré, dans Heidegger et la question ou La dette impensée, combien les questions de l’histoire, du destin de la nation allemande, d’une identité intellectuelle européenne homogène à elle-même, jouaient un rôle organisateur dans la pensée heideggerienne. Poursuivant cette logique d’exclusion de toute forme d’hétérogénéité, qui voudrait que l’identité européenne n’ait pour seules racines que l’héritage grec et chrétien, Heidegger se voyait contraint, pour ainsi dire, de biffer, raturer l’héritage intellectuel du judaïsme dans l’histoire de l’Occident.

 

On pourrait ajouter, avec le médiéviste Alain de Libéra, qu’Heidegger a, comme tant d’autres, également passé sous silence l’héritage des traducteurs et des intellectuels musulmans formés à la lecture du Coran, et dont on il faut réaffirmer l’importance dans la transmission de l’héritage grec en Europe [7]. Ce sont ces mêmes biffures, ces mêmes ratures qui structurent à nouveau le discours réactionnaire, sur un mode évidemment moins sophistiqué que chez Heidegger. Les vaticinations hebdomadaires de Finkielkraut et Zemmour sur l’identité, l’histoire et la civilisation française et européenne, inspirées par Renaud Camus, n’en sont jamais qu’une pâle copie.

 

 

- L’étrange coalition des réactionnaires

On sait combien Renaud Camus imprègne aujourd’hui la rhétorique d’un Zemmour sur le "Grand remplacement", euphémisation d’un racisme ordinaire qui dévoilerait le grand complot visant à effacer la race blanche par les indigènes. Renaud Camus joue, dans la constitution de cet espace de pensée réactionnaire, un rôle déterminant et central. En 2000, alors que la publication de son journal, La Campagne de France, révélait des propos antisémites à peine voilés (sur le nombre de journalistes juifs à France Culture notamment), on vit les réseaux éditoriaux et médiatiques de la pensée libérale et réactionnaire se mobiliser, au nom du libéralisme et du pluralisme, pour défendre l’indéfendable.

 

De la même façon, Élisabeth Lévy défendra les spectacles de Dieudonné au nom de la lutte contre l’anti-politiquement correct [8]. Étranges alliances, où au nom de l’identité culturelle française et de l’amour de la République, des "intellectuels" juifs, mais homophobes ou islamophobes, se solidarisent d’ "écrivains" ou d’ "artistes" homosexuels ou musulmans, mais antisémites. Il ne s’agit évidemment pas de réassigner chacun à ses appartenances sociales, culturelles, religieuses ou sexuelles, mais de relever l’instrumentalisation de ces appartenances pour renvoyer chacun au devoir de les sacrifier sur l’autel d’une identité nationale ou républicaine. C’était pourtant l’une des dernières leçons politiques d’Hannah Arendt, dont il arrive à ces "intellectuels" réactionnaires de se réclamer : ne jamais s’attacher à ses propres appartenances, mais ne rien en renier, s’il s’agit de les sacrifier au nom de l’identité nationale et de récuser les valeurs d’égalité et de justice sociale [8].

 

Il est grand temps de réaffirmer, de manière offensive, les valeurs d’une pensée authentiquement critique et de gauche. Bref, d’appeler de ses vœux, en théorie et en pratique, la venue de ce que Jacques Derrida nommait des termes énigmatiques de « nouvelles Lumières », de « démocratie à venir » ou de « nouvelle Internationale ».

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes

[1] Contre-feux, tomes 1 et 2, de Pierre Bourdieu, Liber-Raisons d’agir. Et D’une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française, de Didier Eribon, Éd. Léo Scheer.

[2] Ni droite ni gauche. L’idéologie fasciste en France, de Zeev Sternhell, Folio-Gallimard.

[3] Il faut noter que, si Didier Eribon évoque évidemment l’homophobie ordinaire des classes populaires, il se garde d’ y rapporter le vote en faveur de l’extrême-droite ; si cette homophobie culturelle reste prégnante, elle ne se traduit pas en terme de mobilisation comme on l’a vu avec la Manif pour Tous, dont les rangs étaient, de manière écrasante, constitués d’une population blanche, bourgeoise et catholique.

[4] Cf. 1962, Comment l’indépendance algérienne a transformé la France (Payot) de Todd Shepard. Todd Shepard prépare actuellement un livre, qui montre combien la question algérienne a, par ailleurs, continué de travailler l’inconscient de la société française après l’indépendance algérienne, notamment au travers du prisme de la question sexuelle (La France le sexe et "les arabes", de 1962 à 1979, à paraître chez Payot). On ne s’étonnera pas, dès lors, que la figure sexuelle du "garçon arabe", occupe obsessionnellement les discours comme ceux d’Eric Zemmour, Pascal Bruckner ou Renaud Camus, qui ne cessent de dénoncer, par exemple, une dévirilisation du mâle blanc français ou, plus généralement, occidental. Et l’on pourrait bien évidemment comparer cette panique sexuelle et morale à celle qui s’empare des hommes blancs américains, lorsqu’il s’agit d’évoquer la place et la visibilité des hommes afro-américains dans la société étasunienne.

[5] L’Ontologie politique de Martin Heidegger, de Pierre Bourdieu, Minuit.

[6] On peut consulter aujourd’hui le livre de Peter Trawny, Heidegger et l’antisémitisme, Sur les "Cahiers noirs", qui revient sur les expressions d’antisémitisme les plus effarantes qui peuplent les écrits intimes d’Heidegger.

[7] Alain de Libera : Le don de l’Islam à l’Occident (Maisonneuve et Larose), ainsi que Les Grecs, les Arabes et nous : Enquête sur l’islamophobie savante (Fayard).

[8] Dans son journal en ligne, Renaud Camus (aux entrées en date du mois de mai 2013) relate l’existence de soirées réunissant Alain Finkielkraut, Elisabeth Lévy, Paul-Marie Couteaux, Richard Millet, Charles Consigny, ou encore Robert Ménard. Tous ces individus, pris à l’état isolés, partagent, outre leur détestation de l’Islam, une prétention commune à l’originalité, la provocation vaguement esthète ou distinguée qui feraient d’eux de nouveaux dandys, quand ils n’ont évidemment pas le début de génie d’un Baudelaire ou même d’un Godard. Godard qui, aujourd’hui, dans une sorte de surenchère ou de provocation esthète qui s’emballe, en vient à "espérer" une victoire du Front national.

 

Pour en savoir plus :

- Pharmacologie du Front national, de Bernard Stiegler, Flammarion.

- Démocratie précaire. Chroniques de la déraison d’État, d’Éric Fassin, La Découverte.

- Les mots sont importants, de Sylvie Tissot, Libertalia, ainsi que le site du collectif "Les mots sont importants" : lmsi.net.

- Vers l’extrême. Extension des domaines de la droite, Luc Boltanski et Arnaud Esquerre, éditions Dehors.

- Pour les musulmans, d’Edwy Plenel, La Découverte.

- Les années 30 reviennent et la gauche est dans le brouillard, de Philippe Corcuff, Textuel.

- "La gauche dans le piège de Guilluy", Roger Martelli.

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 08:30
Charles Martel et la bataille de Poitiers, de l’histoire au mythe identitaire

L’ouvrage de William Blanc et Christophe Naudin, Charles Martel et la bataille de Poitiers : de l’histoire au mythe identitaire (Libertalia, 2015) est un livre important.

Motivé par la récupération de la figure du maire du palais par l’extrême droite identitaire, il fait le point sur l’état des connaissances historiques autour de cet événement qui a vu s’opposer en 732 les armées franques et arabo-berbères dans la vallée de la Vienne, sur la pérennité de sa mémoire depuis le Moyen Âge et sur les mésusages dont il fait aujourd’hui l’objet.

 

Sources : Confusionnisme.info  par Ornella Guyet jeudi 12 juin 2015

- Au fil des pages, on découvre des aspects méconnus de la bataille de Poitiers.

En effet on n'en connaît ni la date ni la localisation exactes, elle n’a sans doute pas été vue comme un événement prépondérant et n’a en tout cas, jusqu’à une période récente, jamais été au centre d’enjeux mémoriels majeurs. Une des choses qui frappe d’ailleurs l’historien étudiant la période est l’absence de source immédiatement contemporaine de l’événement, et la rareté des sources qui lui sont postérieures, tant dans le monde chrétien que dans le monde musulman. Que ce soit au travers de l’étude de légendes médiévales comme celle de Geneviève de Brabant et de ses différents avatars, de celle des écrits mentionnant la bataille ou le personnage de Charles Martel à travers les âges et les espaces culturels, de celle de la statuaire de la 3e République, de celle des livres d’enseignement primaire en histoire entre 1942 et 1956 ou encore d’œuvres de la culture populaire, tout porte à croire que la bataille de Poitiers a été perçue depuis l’époque médiévale comme un élément relativement anecdotique – au mieux secondaire – de l’histoire et même de la construction du roman national français, qui se cristallise au cours du 19e siècle.

 

Mieux : on apprend avec étonnement à la lecture de ce livre que le personnage de Charles Martel a longtemps été voué aux gémonies, promis aux enfers pour avoir confisqué des biens de l’Église, à une époque où le clergé cherchait à affirmer son pouvoir face aux autorités temporelles. De même, on découvre que le terme « Sarrasins » désignait au Moyen Âge pour les chrétiens l’ensemble des peuples païens (l’islam étant considéré comme un culte païen), donc y compris des peuples germaniques comme les Vikings. D’ailleurs, les quelques représentations médiévales de la bataille de Poitiers ne distinguent pas ou peu les deux camps en présence, notamment en matière d’équipements, soulignant bien que dès cette époque, les enjeux religieux et culturels étaient très secondaires voire absents.

 

En effet, la bataille est bien plutôt à resituer dans le contexte plus général de l’extension de l’empire islamique et des rivalités au sein des mondes wisigothiques et francs qui lui profitent. Ainsi, si les possessions wisigothiques (à savoir la péninsule ibérique) ont pour l’essentiel été conquises, il semble que ce soit plus du fait d’un concours de circonstances que d’une véritable entreprise planifiée. En effet, certains princes wisigoths ont fait appel aux armées arabo-berbères pour les soutenir dans leurs combats contre leurs rivaux. S’agissant du monde franc, aucune tentative massive de conquête n’a en réalité eu lieu et la bataille de Poitiers se situe plutôt dans le cadre d’un raid destiné à piller du butin pour payer les armées, pratique qui est loin d’être propre aux armées arabo-berbères. Le vrai perdant de cette bataille, soulignent les auteurs, n’est d’ailleurs pas musulman mais bien chrétien, puisqu’il s’agit du duc Eudes d’Aquitaine, qui a été obligé, face à cette incursion, de faire appel à l’aide de son grand rival Charles Martel et qui y a perdu de larges pans de son autonomie. D’autre part, le fait que tout au long de la période, des alliances stratégiques ont pu être conclues entre princes musulmans et chrétiens contre d’autres princes musulmans ou chrétiens montrent bien que les enjeux du moment étaient bien plus politiques que religieux, d’autant qu’au 8e siècle, les concepts de djihad et de croisade n’avaient pas encore été théorisés.

 

 

- Poitiers mythifié

Ceci rappelé, les auteurs s’attachent à étudier les mémoires de la bataille depuis l’époque médiévale, toujours liées aux enjeux politiques du moment. Événement alors mineur des récits, Poitiers a connu un relatif regain d’intérêt sous la plume de Voltaire puis au 19e siècle, à l’aune des divers changements de régimes et dans le cadre de la constitution du roman national, sans toutefois en constituer un axe central, au contraire d’autres événements et personnages historiques, tels Vercingétorix, Clovis ou Jeanne d’Arc[3]. L’écrivain François-René de Chateaubriand, qui a tenté de réhabiliter le Moyen Âge chrétien comme source de la supériorité de la civilisation occidentale vue comme émancipatrice, a envisagé Poitiers comme une victoire ayant sauvé la France d’un imaginaire péril islamique, au contraire de Voltaire qui un siècle auparavant interprétait la victoire de Charles Martel comme une catastrophe ayant condamné l’Europe a des siècles d’obscurantisme, alors que l’islam était vu comme porteur de civilisation. La première utilisation de la figure du maire du palais contre une partie de la population française a été le fait d’Edouard Drumont, qui en usa pour dénoncer ceux qu’il appelait les « Sémites » (terme englobant non seulement les Juifs mais tout ce qu’il percevait comme « oriental »), accusés de collusion avec les Allemands. De son côté, Jules Michelet, historien majeur du 19e siècle, a tenu au contraire à minimiser l’importance de la bataille, retirant même, par anti-cléricalisme, tout caractère chrétien à Charles Martel et rappelant que les grands enjeux militaires du moment se situaient du côté des peuples germaniques, Frisons et Saxons notamment.

Valeurs actuelles, décembre 2013 : l'image de Charles Martel sert le fantasme d'un "massacre" de l'enseignement de l'histoire par la gauche.
Valeurs actuelles, décembre 2013 : l’image de Charles Martel sert le fantasme d’un « massacre » de l’enseignement de l’histoire par la gauche.

Au cours du 20e siècle, Charles Martel n’a pas plus fait recette. Il a fallu attendre les années 2000 pour que de larges franges du camp réactionnaire et de l’extrême droite s’emparent du sujet, à la faveur d’un tournant qui a vu leurs discours se réorienter de plus en plus vers un racisme anti-Arabes et anti-musulmans qui jusque là était loin d’être dominant même de ce côté-ci de l’échiquier politique[4]. Aujourd’hui, de Valeurs actuelles aux identitaires en passant par Samuel Huntignton et son fameux « choc des civilisations » ou par Anders Behring Breivik, l’ensemble du camp réactionnaire use du mythe de Poitiers pour faire avancer l’idée d’un affrontement séculaire entre Occident chrétien et Orient musulman, qui tendrait à tourner pour les plus catastrophistes au détriment du premier. En France, les concepts de « grand remplacement » ou de « remigration » ainsi que les débats autour de la place de certaines grandes figures dans les programmes scolaires font ainsi florès à l’extrême droite, dont une partie n’a pas hésité à proclamer « Je suis Charlie Martel » suite aux attentats de janvier, appelant à rejeter tous ceux qu’elle assimile au monde arabo-musulman hors des frontières nationales, comme Charles Martel l’aurait fait autrefois. A contrario et sans doute en réaction à cette vision, des mémoires négatives de la bataille de Poitiers se sont aussi développées, plusieurs groupes et chanteurs de rap ayant par exemple introduit des références à cet événement dans des textes dénonçant le racisme de la droite, du Front national et plus largement de la société française. Plus marginalement, certaines mémoires locales revendiquent avec fierté un héritage sarrasin légendaire.

 

Loin de choisir leur camp entre légende dorée et légende noire, William Blanc[1] et Christophe Naudin[2] rappellent quant à eux que le rôle de l’historien est de tenter de comprendre et d’interpréter de manière dépassionnée les événements du passé et de les rendre accessibles au plus grand nombre, en s’appuyant sur l’état de ses connaissances en la matière.

 

Note :

[1] William Blanc est doctorant en histoire médiévale. Il collabore au magazine Histoire et images médiévales.

[2] Christophe Naudin est professeur d’histoire-géographie. Il a étudié l’histoire de la Méditerranée médiévale à Paris-1 et collabore au site Histoire pour tous.

Tous deux ont coécrit Les Historiens de garde – De Lorànt Deutsch à Patrick Buisson, la résurgence du roman national (Inculte, 2013) avec Aurore Chery.

[3] Une polémique opposait alors le camp républicain au camp réactionnaire sur les origines de la France, les premiers considérant Vercingétorix comme un personnage fondateur, tandis que les seconds lui préféraient le baptême de Clovis. Jeanne d’Arc était  quant à elle une figure républicaine, tandis que Charlemagne faisait l’objet d’âpres débats entre historiens français et allemands pour déterminer à laquelle des deux mémoires nationales il devait appartenir.

[4] L’extrême droite a en effet longtemps accordé la priorité à la lutte anti-communiste, mais aussi contre l’impérialisme américain, derrière lequel se cacherait selon elle le Juif. Les choses ont commencé à changer à partir de la guerre d’Algérie, mais ce n’est qu’en 1977, sous l’influence de François Duprat, qu’est apparue la thématique anti-immigration, et il a fallu attendre les attentats du 11 septembre 2001 et leurs suites pour qu’elle devienne vraiment prépondérante. Il est à noter que dans les années 1930, certaines théories raciales, marquées par l’orientalisme, ont développé une vision positive (mais néanmoins raciste, soulignons-le) des arabo-berbères, vus comme les « blancs » d’Afrique et plus facilement « assimilables » à la population française que les Espagnols ou les Italiens soupçonnés de commmunisme. L’un des défenseurs de cette vision, René Martial, est par la suite devenu un chantre de l’antisémitisme et l’un des théoriciens de la politique de Vichy à l’encontre des Juifs.

- Image de « bas de page » : « Bataille de Poitiers », Grandes chroniques de France, milieu du 14e siècle, British Library ms. Royal 16 GVI, folio 117 verso. Tirée d’un manuscrit commandé par le roi Jean II Le Bon, cette enluminure ne permet pas de distinguer chevaliers chrétiens et sarrasins, si ce n’est pas la présence à sa base d’une tête de Maure décapitée.

 

Pour en savoir plus :

– Voir la fiche du livre sur le site des éditions Libertalia, ainsi qu’une tribune des auteurs parue dans Le Monde du 7 juin 2015.

A lire : L’histoire, un combat au temps présent, de Nicolas Offenstadt
Le Journal de Béziers : comment le Front national réécrit l’histoire
Ce week-end, l’extrême droite se mobilise contre les migrants

– Écouter : l’émission que L’Actualité des Luttes a consacré au livre le 8 juin dernier sur Fréquence Paris Plurielle.

Charles Martel et la bataille de Poitiers, de l’histoire au mythe identitaire
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19 août 2015 3 19 /08 /août /2015 08:34
20 janvier 1936 Edouard VIII, roi fasciste, monte sur le trône du Royaume-Uni

Depuis 70 ans, la Grande-Bretagne et ses alliés ont tout fait pour éliminer chaque document prouvant les actes et idées fascistes d’Edouard VIII. Comme on ne vide pas la mer avec une bouteille, on ne fait pas ainsi disparaître un choix politique aussi grave et aussi fréquent parmi les têtes couronnées d’Europe.

Parmi les révélations récentes, signalons :

- le journal intime de Sir Alan Lascelles, secrétaire particulier d’Edouard
- un rapport de 227 pages du FBI
- la préparation, du Portugal de Salazar, d’un "coup" pour renverser le gouvernement Churchill à Londres...

 

Sources :  le Parti de Gauche Midi-Pyrénées

- 1) Les sympathies fascistes de la famille royale d’Angleterre

Tant que nazisme et grand capital allemand n’ont pas eu terminé le génocide de la gauche anticapitaliste allemande, principale force syndicale et politique du mouvement ouvrier européen, la sympathie de la famille royale britannique pour les nazis a été profonde et, je crois, générale.

 

En 1917, la révolution russe balaie le tsarisme. Le roi d’Angleterre George V fait son possible pour sauver Nicolas II, en particulier en coordonnant le soutien international aux armées blanches. Il transmet à son fils Edward

  • une haine inextinguible du mouvement ouvrier et du risque de révolution sociale
  • la haine aussi des "politiciens" qui ont, d’après lui, limité l’aide militaire du Royaume-Uni face aux bolcheviks de 1917 à 1922.

« Juste avant que les bolcheviks ne s’emparent du tsar, mon père avait personnellement conçu le projet de venir à son secours avec un croiseur britannique mais, pour quelque raison, il ne put donner suite à ce projet... Ah, ces politiciens, disait-il toujours, s’il s’était agi d’un des leurs ils n’auraient pas tardé à réagir. Mais simplement parce que le pauvre homme était empereur... » (Mémoires, Edouard, duc de Windsor).

 

Mary de Teck, fille du duc allemand François de Wurtemberg, épouse du roi George V et mère de l’actuelle reine Elisabeth n’a jamais caché à l’époque son total soutien aux nazis.

Récemment la revue britannique The Sun a rendu publique une vidéo (et des photos extraites de la vidéo) tournée en 1933 ou 1934 dans la résidence d’été de la famille royale, le château écossais de Balmoral. Cette vidéo permet de voir la future Elisabeth 2, sa soeur Margaret, sa mère Mary de Teck et son oncle Edouard exécutant un salut fasciste convaincu.

Il faut ajouter qu’à l’époque, la totalité ou presque des têtes couronnées d’Europe sont sur cette position et participent de la "constellation fasciste", diverse mais réelle :

Exemples :

 

 

- 2) Les sympathies fascistes d’Edouard, prince héritier

Edward naît le 23 juin 1894, arrière-petit-fils de la reine Victoria, proche parent du tsar de Russie et de l’empereur d’Allemagne. Fils aîné de George V et héritier légitime du trône, il reçoit évidemment l’éducation destinée à un futur roi, d’où son bilinguisme anglais allemand, sa pratique courante du français et de l’espagnol, sa connaissance des problèmes politiques concernant tous les pays de l’univers, ses capacités de manager capitaliste. Cerise sur le gâteau : les biographes insistent sur son intelligence.

 

L’attachement à la culture germanophone constitue un autre aspect fondamental de sa personnalité. Il est vrai que son nom de famille est allemand (Saxe Cobourg Gotha), que sa mère est de nationalité allemande (princesse Mary de Teck), que "l’oncle Willie" (kaiser Guillaume, empereur d’Allemagne) l’invite chez lui pour des vacances...

 

Aussi, il suit de près, avec sympathie le processus de construction puis mise au pouvoir du nazisme :

 

Dans les années 1918 à 1927, le développement du mouvement ouvrier révolutionnaire ne se limite pas à l’URSS. Le syndicalisme et le socialisme se développent même rapidement en Grande-Bretagne, culminant dans la Grève générale de 1926. En tant que prince héritier, Edouard multiplie ses visites dans les pays du Commonwealth, dans les mines du Pays de Galles... pour faire valoir le rôle positif de la monarchie.

 

 

« Edouard, comme la-plupart des membres de la famille royale, avait une peur irrépressible du bolchevisme... Il vit dans le fascisme la voie de l’avenir. Loin de s’en tenir à considérer d’un oeil favorable les progrès réalisés dans l’Italie mussolinienne, il ne tarda pas à vouer un véritable culte à Hitler et aux nazis allemands. Il admirait le programme d’Hitler... » (Martin Allen, historien)

 

Edward exprime fréquemment cette admiration, cette affection et ce soutien aux nazis, par exemple en 1933, alors que les camps de concentration commencent à fonctionner et notamment Dachau.

 

« Le Prince de Galles était très pro-Hitler et déclarait que ce n’était pas notre rôle d’intervenir dans les affaires intérieures de l’Allemagne, qu’il s’agisse des Juifs ou de toute autre chose. Il ajoutait que les dictatures sont très populaires de nos jours et que nous pourrions bien en avoir besoin en Angleterre avant longtemps. » (Sir Bruce Lockart, Diaries, Macmillan, 1973)

 

Pour l’héritier du trône de Londres, si l’Angleterre doit à nouveau entrer en guerre, « ce sera (dans) le camp allemand, pas dans le camp français. »

 

Cette orientation fasciste d'Edward n’est évidemment pas indépendante du même choix opéré :

  • par une partie significative des "élites" politiques de Grande Bretagne, par exemple le January club, groupe de droite lié aux nazis britanniques d’Oswald Mosley
  • par une part importante du grand capital directement en faveur d’Hitler

 

A l’automne 1931, à un moment difficile pour le nazisme dix huit mois avant son accession au pouvoir, Alfred Rosenberg, ami personnel d’Hitler, est reçu par de nombreuses personnalités britanniques comme Lord Hailsham (secrétaire d’Etat à la guerre) et Lord Lloyd (qui professe des idées national-socialistes).

 

"Les grands intérêts pétroliers ont eu d’étroits contacts avec le parti nazi en Allemagne" (J and S Poole, Who financed Hitler ?). En 1933, après l’accession au pouvoir d’Hitler, Rosenberg fait un voyage "privé" en Angleterre ; il se rend directement d’Allemagne dans la demeure du "magnat de la politique pétrolière européenne", Sir Henry Deterding. Dès 1931, celui-ci avait "prêté" 55 millions de livres sterling à Hitler. De New-York à Berlin, c'est le Big Business avec Hitler..... Londres et Wall Street y compris !

 

L’attitude favorable aux nazis de la Banque d’Angleterre pose encore plus de questions. En 1931, Rosenberg est reçu longuement par Montague Norman, gouverneur de celle-ci. "Il fit tout pour aider les nazis à s’emparer du pouvoir et à le conserver, en opérant sur le plan financier depuis Threadneedle Street" (Martin Allen). En mars 1939 encore, la Banque nationale tchèque transporta sa réserve d’or à Londres mais Montague Norman détourna ce trésor "sur Berlin pour servir à l’acquisition du matériel stratégique essentiel en vue d’une guerre à venir" (Charles Higham, Trading with the Enemy).

 

Les nazis comprennent très vite l’intérêt de relations suivies avec ce réseau de personnages dont l’influence internationale est immense. Hitler dispose d’une ligne téléphonique directe indépendante pour discuter lorsque nécessaire avec Edward. De Ropp, agent de celui-ci est reçu le 23 janvier 1935 par le frère cadet George (père de la reine Elisabeth), duc de Kent, "qui sert souvent d’émissaire à son frère aîné". Ce De Ropp informe Berlin d’ "un réseau de gens haut placés favorables à la cause nazie" en Angleterre (Martin Allen).

 

Les liens entre la famille royale britannique et le NSDAP passent aussi par les relations amicales fortes entre le prince héritier Edward et son cousin allemand, le duc Karl Eduard de Saxe Cobourg Gotha, soutien actif du parti nazi dans les années 1920 et 1930, futur officier supérieur SS.

 

 

- 3) L’action fasciste d’Edouard VIII devenu roi

Le 20 janvier 1936, le roi George V décède et son fils lui succède sous le nom d’Edward VIII. Celui-ci informe Hitler par son cousin Cobourg

  • de son souhait de rapprochement Allemagne Grande-Bretagne et de son objectif consistant à prendre en mains tous les pouvoirs de son pays.
  • de son accord idéologique avec le principe du Fuhrerprinz

Cette accession d’Edouard VIII sur le trône d’Angleterre, donne des ailes à Mussolini comme à Hitler. Tous deux créent ainsi un rapport de forces en Europe qui ne sera plus inversé avant 1943.

 

L’action d’Edouard VIII en faveur de Mussolini s’étend des derniers mois avant son intronisation aux premiers mois de son règne. Il met tout son poids institutionnel britannique au service du fascisme lors de l’invasion de l’Ethiopie en octobre 1935 afin d’éviter des sanctions de la Société Des Nations contre l’Italie. Dès son accession au trône, Sa Majesté du royaume-Uni reçoit en grande pompe, à Londres, l’ambassadeur de Mussolini. Au moment où cette SDN essaie de peser contre la marche à la guerre provoquée par les coups de boutoir fascistes, Edward déclare "Il faut tenir pour morte la Société Des Nations." (document n° 8015/E576522-4 des archives nationales allemandes)

 

Edward VIII joue aussi un rôle d’allié d’Hitler. C’est en particulier le cas le 7 mars 1936 lorsque celui-ci lance ses soldats sur la Ruhr démilitarisée depuis la fin de la Première guerre mondiale.

 

Dans son ouvrage, "La couronne et la croix gammée", l’historien Peter Allen a bien résumé cette journée décisive où Hitler pouvait être arrêté. "Il savait que la réaction de l’Angleterre serait paralysée par son roi pro-allemand qui, si on s’opposait à lui, menacerait de provoquer une crise constitutionnelle de première grandeur."

 

Les "penchants profascistes et dictatoriaux d’Edouard" (Martin Allen) allaient-ils entraîner la Grande-Bretagne aux côtés d’Hitler et Mussolini ? En 1936, les intérêts britanniques ne pouvaient se limiter à un tel choix. Aussi, de hauts responsables eurent l’idée de faire monter un dossier des services secrets sur la compagne du roi Mrs Wallis Simpson, ses liens personnels avec Von Ribbentrop (ambassadeur d’Hitler à Londres), son passé dans des bordels chinois...

 

En août 1936, Edward VIII aggrave son cas en parcourant le Bassin méditerranéen à bord du Nahlin "le bon vieux Swastika" alors que le général Metaxas vient de prendre le pouvoir à Athènes et que les franquistes ont tenté leur coup d'Etat contre la République espagnole.

 

Edward VIII bénéficie de soutiens de poids en Grande-Bretagne, par exemple celui de Winston Churchill. Cependant, il croit pouvoir passer outre aux principes constitutionnels britanniques et s’isole de plus en plus.

 

Il maintient sa volonté d’épouser Mrs Wallis mais :

  • les dominions du Commonwealth refusent celle-ci comme future reine ;
  • celle-ci ne l’aide pas par ses initiatives publiques. En octobre, elle marque ouvertement son propre choix fasciste en adressant ses félicitations au chef nazi britannique Sir Oswald Mosley, lors de son mariage à Berlin dans la résidence de Goebbels en présence d’Hitler.

 

Cet Oswald Mosley affaiblit encore le position d’Edward au sein de l’establishment britannique en annonçant à la radio que ses Chemises noires se mettaient au service du roi et en agitant le spectre de la guerre civile.

 

Le 10 décembre 1936, après en avoir discuté avec ses proches, Edward abdique.

 

Le soir même, plusieurs centaines de Chemises noires se massent devant le palais de Buckingham, salut fasciste collectif et fréquent, prétendant imposer le retour d’Edward. D’autres défilent devant la Chambre des Communes.

 

Le lendemain matin, 3000 Chemises noires se rassemblent agressivement (vitres brisées), en formation militaire, pour écouter Mosley exiger un référendum sur l’abdication ou non du roi. Des socialistes affrontent ces partisans d’Hitler ; le combat fait rage dans les rues.

 

Le 11 décembre, Edward quitte l’Angleterre pour rejoindre le palais où il est invité, celui du baron de Rothschild en Autriche. Il va y demeurer, servi comme un coq en pâte jusqu’en mars 1937.

 

 

Pour en savoir plus :

- De la féodalité au fascisme : les fantômes barbares (royalistes, cléricaux, conservateurs autoritaires) contre le progrès humain

- Royalisme et fascisme. Camelots du Roi et Résistance.

- Fascismes de 1918 à 1945 : naissance, caractéristiques, causes, composantes, réalité par pays

- Edward VIII, Un nazi sur le trône ?

 

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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 08:58
TAFTA : Marine Le Pen et le FN complices de l’UMPS européen

La commission du commerce international du Parlement européen a voté hier en faveur du Traité de commerce transatlantique (TAFTA).

Loin de résister comme ils l’avaient fait croire, les députés PS, sous la houlette du rapporteur allemand Bernd Lange (SPD) ont voté en faveur des tribunaux d’arbitrage entre les Etats et les entreprises. Loin de préconiser des solutions alternatives dont ils avaient pourtant beaucoup parlé, ils se sont purement ralliés à la position de la Commission européenne.

Je dénonce cette nouvelle capitulation des sociaux-démocrates qui précipitent le désastre écologique et social dans lequel ce traité entraîne l’Europe.

Je salue la résistance des députés GUE, Verts et du socialiste français Emmanuel Maurel qui ont voté contre ce projet dangereux, comme je l’avais fait moi-même le 31 mars en Commission des affaires étrangères.

Je constate à l’inverse qu’en parfaite opposante de pacotille Marine Le Pen était absente lors de ce vote décisif. La volonté du FN de "laisser passer" est aussi avérée par l’absence de son suppléant Aymeric Chauprade.

Cela confirme le refus de Marine Le Pen de s’opposer à l’alignement transatlantique de l’Europe comme l’avaient déjà montré plusieurs de ses votes changeants sur l’OTAN.

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Sources : Le Parti de Gauche par Jean-Luc Mélenchon

La commission du commerce international du Parlement européen a voté hier en faveur du Traité de commerce transatlantique (TAFTA).

 

Loin de résister comme ils l’avaient fait croire, les députés PS, sous la houlette du rapporteur allemand Bernd Lange (SPD) ont voté en faveur des tribunaux d’arbitrage entre les Etats et les entreprises. Loin de préconiser des solutions alternatives dont ils avaient pourtant beaucoup parlé, ils se sont purement ralliés à la position de la Commission européenne.

 

Je dénonce cette nouvelle capitulation des sociaux-démocrates qui précipitent le désastre écologique et social dans lequel ce traité entraîne l’Europe.

 

Je salue la résistance des députés GUE, Verts et du socialiste français Emmanuel Maurel qui ont voté contre ce projet dangereux, comme je l’avais fait moi-même le 31 mars en Commission des affaires étrangères.

 

Je constate à l’inverse qu’en parfaite opposante de pacotille Marine Le Pen était absente lors de ce vote décisif. La volonté du FN de "laisser passer" est aussi avérée par l’absence de son suppléant Aymeric Chauprade.

 

Cela confirme le refus de Marine Le Pen de s’opposer à l’alignement transatlantique de l’Europe comme l’avaient déjà montré plusieurs de ses votes changeants sur l’OTAN.

 

Jean-Luc Mélenchon

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier : TAFTA & TISA

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8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 08:05
Heinrich Himmler, le chef de la Gestapo et de la Waffen SS, sur le front russe, en 1942.(1)

Heinrich Himmler, le chef de la Gestapo et de la Waffen SS, sur le front russe, en 1942.(1)

Oui, le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis[0] !

Malgré cette histoire, les médias dominants et le camp présidentiel passent leur temps à dédiaboliser le RN issu du FN

 

 

L'idéologie des combattants volontaires des légions nazies contre le «judéo-bolchevisme» a alimenté les idées de l’extrême droite radicale d’après-guerre et lui a donné la capacité de se réorganiser.

 

 

Sources : SlateFR par Nicolas LebourgLebourg | mis à jour le 08/11/2023

En faisant du 8 mai un jour férié, le Président François Mitterrand a voulu souligner comment la victoire contre le nazisme était celle de l’ensemble des Français. Il prolongeait ainsi le récit gaullo-communiste, opposant une France de la Résistance à un gouvernement de Vichy qui n’eût été que trahison de quelques élites. A dire vrai, la défaite de l’Axe fut aussi celle de certains Français.

 

En effet, sur ses 900.000 membres en 1944, la Waffen-SS était composée pour moitié de non-Allemands. Ce que l’extrême droite radicale nomme «la grande armée européenne» avait attiré son lot de Français, acquis à l’édification du «Nouvel ordre européen» promis par la propagande nazie. Quelles étaient ces unités françaises ? Quels hommes y trouvait-on ?...

 

- Cliquez ICI pour lire la suite.

 

 

- A titre d'exemple.....

Voici Léon Gaultier[19], chroniqueur à « Radio Vichy », un des fondateurs de la Milice française, il combattit sous l'uniforme allemand de la Waffen-SS avec le grade de Untersturmführer, il commanda une unité française sur le Front de l'Est durant l'été 1944. et fut l'un des co-fondateurs du Front National en 1972.

 

 

Cette photo[1] date de 1943 où il était Waffen SS. Vous savez ceux qui ont participé à l'extermination de juifs, tziganes, homosexuels, handicapés, autistes et j'en passe... Non le FN n'a pas changé, il a juste repeint sa façade...

 

- CONNAISSEZ VOUS LES FONDATEURS DU FN ?

  • Pierre Bousquet, secrétaire général du Parti de l'Unité Française et ancien de la division SS Charlemagne [2] ;
  • Roger Holeindre, ancien résistant, OAS, fait partie du service d'ordre de Jean-Louis Tixier-Vignancour, fondateur du Parti national populaire, participe à la fondation du FN. [3] ;
  • Alain Robert, pour Ordre nouveau et le GUD [4] ;
  • Victor Barthélemy, ancien du Parti communiste français, puis de la LVF, puis secrétaire général du PPF (voir son livre de mémoires " Du communisme au fascisme ") [5] ;
    et comme il faut frapper le fer tant qu'il est chaud, qui sont les politiques suivants ?
  • Jacques Bompard - Membre fondateur du Front national en 1972 - crée OAS Cambronne, un réseau de soutien à l'OAS. Il rejoint par la suite les rangs du mouvement étudiant d'extrême droite Occident dont il intégrera plus tard le secrétariat national puis à Ordre nouveau après la dissolution d'Occident en 1968 [6] ;
  • Jack Marchal - Adhérent du mouvement Occident dès 1966, il rejoint en 1968 le noyau fondateur du Groupe union défense (GUD) et entre à la direction politique d'Ordre nouveau, dont il dirige la presse. Il participera à ce titre à la création du Front national en 1972 avant de rejoindre deux ans après le Parti des forces nouvelles. Il a rejoint le Front national en 1984 [7] ;
  • Jean-François Galvaire - Membre d'Ordre nouveau en 1970, il fut l'un des fondateurs du Parti des forces nouvelles (PFN). Il devient par la suite conseiller régional Poitou-Charentes pour le Front national et président des Amis de National Hebdo [8] ;
  • Pascal Gauchon - ex-rédacteur en chef de Défense de l'Occident, il fut membre d'Ordre nouveau, puis devint secrétaire général du Parti des forces nouvelles, mouvement d'extrême droite, de 1974 à 1981. En mai 1979, il participe, en 4e position, derrière Michel de Saint-Pierre, Jean-Louis Tixier-Vignancour et Jean-Marie Le Pen, à la tentative de liste commune PFN/FN pour les élections européennes [9] ;
  • Martial Bild -organe du Parti des forces nouvelles (PFN), puis adhère deux ans plus tard, en septembre 1980 [10] ;
  • Didier Lecerf - Il fut membre de la direction du Parti des forces nouvelles et l'un des principaux rédacteurs du journal Pour une force nouvelle. Il rejoint, en 1984, le Front national [11] ;
  • Georges-Paul Wagner – Ancien d’Action Française, élu député des Yvelines en 1986, sous les couleurs du Rassemblement national, fondateur avec Roland Hélie et Philippe Colombani, de l'Institut d'histoire et de politique, centre de formation au service du FN [12] ;
  • Georges Theil - condamné en 2001 par la Cour d'appel de Grenoble pour contestation de crimes contre l'Humanité, condamné le 3 janvier 2006 à 6 mois de prison ferme pour des propos tombant sous le coup de la loi Gayssot qui réprime le négationnisme de la Shoah. conseiller régional FN en Rhône-Alpes de 1998 à 2004 [13] ;
  • François Brigneau, ancien milicien, condamné pour collaboration avec les nazis, relaxé, puis à nouveau condamné pour diverses raisons et notamment diffamation [14] ;
  • Dominique Chaboche, ancien de Occident [15] ;
  • André Dufraisse, ancien collaborateur [16] ;
  • François Duprat, journaliste et ancien de Ordre nouveau, diffuseur du négationnisme, assassiné en 1978 [17] ;
  • Roland Gaucher, ancien collaborateur, après-guerre, il est condamné pour intelligence avec l'ennemi [18] :
  • Léon Gaultier, ancien proche collaborateur du Secrétaire général à l'Information du gouvernement du Maréchal [19] ;
  • Pierre Marion, un des fondateurs de la Milice, il a combattu sous l'uniforme allemand de la Waffen- SS sur le Front de l'Est durant l'été 1944 ;
  • Jean-Jacques Susini – Créateur de l’OAS, condamné deux fois par contumace, à la peine de mort par la Cour de sûreté de l'État, pour son appartenance à l'OAS et comme inspirateur de l'attentat manqué contre Charles de Gaulle. Amnistié sur décision du général de Gaulle en 1968, Candidat pour le Front national aux élections législatives de 1997 dans les Bouches-du-Rhône [20] ;
  • Pierre Sergent - participant du putsch d'Alger, chef d'état major de l'OAS-Métropole en 1961, condamné à mort par contumace par deux fois en 1962 et 1964, lors du procès par la Cour de Sureté de l'État des 8 principaux dirigeants de l'OAS, amnistié en 1968. Élu en 1986 député des Pyrénées-Orientales sous l'étiquette du Front national qu'il avait rejoint en octobre 1972 [21] ;
  • Albert Rosset - a déclaré à propos des chambres à gaz (11 octobre 2004, Lyon, conférence de presse du FN, en présence de Bruno Gollnisch) : « Il faut faire la différence entre la mémoire vécue et la mémoire rapportée. Moi, j'ai vu les chambres à gaz, je les ai même utilisées. Elles ont servi à désinfecter des milliers de prisonniers, pouilleux ou atteint du typhus ». Conseiller régional Front National de la région Rhône-Alpes, élu sur le département de l'Ardèche [22] ;
  • Fabrice Robert – Militant de troisième Voie (TV) organisation nationaliste révolutionnaire française, née en 1985 de la fusion du Mouvement nationaliste révolutionnaire avec des dissidents du Parti des forces nouvelles, dissoute en 1992, réactivée en 2010 sous l'impulsion de Serge Ayoub et dissoute de nouveau en 2013. Conseiller municipal du Front national à La Courneuve [23] ;
  • Alain Renault - Secrétaire général d'Ordre nouveau, secrétaire général du Front national (FN) jusqu'en 1980 [24] ;
  • Jean Madiran - décoré de la Francisque, secrétaire de Charles Maurras, collabore à l'hebdomadaire Rivarol et à L’Action Française. Ses écrits expriment sans retenue antisémitisme et antimaçonnisme, “Nous sommes à droite de l’extrême droite.” disait-il, Compagnon de route du Front national [25] ;
  • Guillaume Luyt - Ancien militant royaliste et dirigeant d'Unité radicale, il a succédé à Samuel Maréchal comme chef du Front national de la jeunesse (FNJ) [26] ;
  • Alain de La Tocnaye – OAS , Parti nationaliste français, Mouvement Travail Patrie, condamné à mort le 4 mars 1963. Le 11 mars, sa peine est commuée en prison à perpétuité. Il est gracié et libéré en 1968, Front national, au sein duquel il n'a pas de responsabilité particulière [27] ;
  • Serge Jeanneret - Action française, chef adjoint de cabinet d'Abel Bonnard dans le gouvernement Pierre Laval. En 1986, il adhère au Front national. Il est élu conseiller régional FN d'Île-de-France, puis vice-président du groupe FN [28] ;
  • Gilbert Gilles - intègre la Waffen SS (au sein de la Division Charlemagne, avec le grade de Oberscharführer), a ensuite appartenu à l'OAS, puis adhéra au Front national [29] ;
  • Pierre Descaves -s'engage en 1961 dans l'Organisation armée secrète (OAS), rejoint le Front national en 1984, membre du comité central [30] ;
  • Jean-Pierre Cohen -adhère à 20 ans à l'OAS, Membre du comité central du Front national [31] ;
  • Christian Bouchet -rejoint en 1971 la Nouvelle Action française, cadre dirigeant du mouvement nationaliste-révolutionnaire européen, puis secrétaire-général des mouvements Troisième voie, Nouvelle résistance et Unité radicale, FN depuis 2008 [32] ;
  • Thibaut de La Tocnaye, également militant et membre du front national [33]

 

 


- La proximité du Front national et du nazisme

"Ni de près ni de loin" va répétant Marine Le Pen pour situer son parti par rapport aux mouvements d'extrême droite radicale (nazisme, néo-nazisme, fascisme, etc.). Politproductions montre ici qu'en ce qui concerne tant le passé que le présent et l'avenir, cette antienne est un déni de la part de la Présidente du Front national qui discrédite totalement son entreprise de "dédiabolisation".

 

 

Note :

[0] Oui, le RN est « l’héritier de Pétain », le FN a été fondé par des anciens nazis

[1]  Archive photo du «United States Holocaust Memorial Museum, courtesy of James Blevins»

[2Pierre Bousquet ; [3] Roger Holeindre ; [4] Alain Robert ; [5Victor Barthélemy ; [6Jacques Bompard ; [7Jack Marchal ; [8Jean-François Galvaire ; [9Pascal Gauchon ; [10Martial Bild ; [11Didier Lecerf ; [12Georges-Paul Wagner ; [13Georges Theil[14François Brigneau ; [15Dominique Chaboche ; [16André Dufraisse ; [17François Duprat ; [18Roland Gaucher ; [19Léon Gaultier ; [20Jean-Jacques Susini ; [21Pierre Sergent ; [22Albert Rosset , [23Fabrice Robert ; [24Alain Renault ; [25Jean Madiran : [26Guillaume Luyt ; [27Alain de La Tocnaye ; [28Serge Jeanneret ; [29Gilbert Gilles ; [30Pierre Descaves ; [31Jean-Pierre Cohen ; [32Christian Bouchet ; [33Thibaut de La Tocnaye

 

Pour en savoir plus :

- La collaboration au nazisme en Europe: Pétain et les autres

- La France des fondateurs du FN n’était pas à Londres, mais à Vichy

- Pierre Bousquet, premier trésorier du Front National était un ancien Waffen-SS

- Le Pen et le Vél d’Hiv : « Une tentative de créer du clivage »

- Mais, au fait, qui est l’homme qui déposa les statuts du Front national (FN) il y a 50 ans jour pour jour, le 5 octobre 1972, avec Jean-Marie Le Pen ?

Aux racines du FN. L’histoire du mouvement Ordre nouveau

RN-FN, historique d’un parti fondé par des Waffen-SS que certains veulent réhabiliter

 

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4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 08:02
Argent caché en Suisse et famille Le Pen : mains sales et têtes folles

Sources : Le blog politique d'Alexis Corbière

- Où je commence par la fin, contre les Le Pen, c'est Mélenchon et Delapierre qui ont raison

L’aviez-vous oublié ? Pas nous. A distance de bien de bavardages lassants, depuis 2008, dans la lutte quotidienne contre le FN, il est assez fréquent que le PG et ses responsables soient en première ligne et premières cibles des attaques de l’extrême droite. Certes, on abdique pas l’honneur d’être une cible faisait dire heRostand au grand Cyrano. Mais, les ignorants et les « salauds », généralement tranquillement assis dans leurs fauteuils de notables politiques ou médiatiques, qui jugent parfois pertinent de tirer un signe égal entre le FN et nous (après une lecture assoupie des programmes) devraient le noter dans un coin de leur caboche. C’est nous que le FN frappe pas eux. Bien sûr, la justice nous donne souvent raison, mais un peu de solidarité élémentaire, quand nous sommes attaqués ne feraient pas de mal. Je pense en premier lieu à ceux qui bêlent qu’il faut d’urgence « s’unir contre l’extrême droite », formule qui dans leur esprit signifie uniquement qu’il faut appeler à voter pour eux (si possible dès le premier tour) et taire toute critique devant leur politique catastrophique. Vous les avez reconnu. A bon entendeur, salut !

 

Une fois ce rappel fait, je saisis l’actualité au vol. Elle me comble. Jugez-en. Quoi ! Le Président d’Honneur aurait un compte en Suisse nous dit Médiapart ? Merci de l’enquête fouillée que nous attendions tous, mais fondamentalement bonjour le scoop ! En novembre 2013, Jean-Marie Le Pen avait porté plainte contre Jean-Luc Mélenchon après publication d’un billet sur son blog portant pour titre « Le FN ami de la finance ». Manifestement, il n’avait pas apprécié de lire toute une série de vérités à commencer par le fait que, comme l’écrit Jean-Luc :« Loin d'affronter l'oligarchie financière, la famille Le Pen en applique les méthodes. C'est un proche conseiller de Marine Le Pen qui a ouvert le compte en Suisse de Jérôme Cahuzac. Et Jean-Marie Le Pen a été condamné pour fraude fiscale. Ces pratiques sont aussi cohérentes avec les orientations du programme du FN en faveur de la finance. »Furieux, le vieux chef de l’extrême droite avait voulu étouffer qu’on lui rappela ses amours helvétiques pour dissimuler l’argent qu’il doit légitimement à la collectivité. Marine Le Pen s’était montré solidaire de son paternel dans cette attaque pour amener Jean-Luc Mélenchon devant un tribunal.

 

Pire même, prenant exemple, en février 2014, Marine Le Pen elle même, attaquait en justice mon camarade François Delapierre car, dans un article du Parisien, il avait fait le lien évident entre l’entourage de cette dernière et les proches amis de M. Jérome Cahuzac qui avaient aidé l’ex Ministre du Budget, spécialiste du cheveux (coupé en quatre ou non), pour, lui aussi, planquer son argent chez les helvètes.

 

Depuis fin 2013 et début 2014, ces deux plaintes courent toujours contre mes camarades. Raquel Garrido, notre avocate, elle même d'ailleurs attaquée en justice par Marine Le Pen (ce qui est, déontologiquement, assez inédit) préparait une défense de façon méticuleuse.

Mais désormais, si procès il y a, on va bien rire.

 

 

- Au bal des faux culs, les Le Pen ne seront pas à l'orchestre

marine-et-jean-marie-le-pen-2_m.jpgLe journal Médiapart a donc annoncé que le cellule de renseignements financiers Tracfin, a fait un signalement à la justice à propos d’un compte en banque en Suisse détenu par Jean-Marie Le Pen et caché chez HSBC puis à la Compagnie bancaire helvétique (CBH). Depuis l’argent serait partie vers des paradis fiscaux notamment aux Bahamas. Une enquête est donc ouverte. Tant mieux. Il est tout de même regrettable que tout ceci se déclenche après une longue séance électorale durant laquelle il eut été utile que toutes les faces sombres du FN soient connues. Les faits sont graves, s'ils sont avérés le fondateur du FN serait un délinquant financier.

 

Mais qui cela étonnent-ils vraiment ?

 

Au Front National on est officiellement gêné et beaucoup font mine d’être surpris avec une hypocrisie confondante. En coulisse, nul doute que cela n'étonne pas grand monde et cette révélation du Médiapart peut même être une des clefs d'explication de ce pour quoi Marine Le Pen cherche à prendre toutes ses distances, médiatiquement parlant, avec son père. Peut être savait-elle que cette nouvelle affaire allait sortir ? Et peut-être ceci, explique-t-il cela ?

 

Parlons franc, au FN, seuls des « crétins » , pour reprendre un mot cher à la députée FN Marion Maréchal, peuvent sérieusement s’étonner de ce compte en Suisse (ou ailleurs désormais). Cet argent dissimulé n’est qu’une des conséquences troubles dans lesquelles le fondateur du FN a fait fortune. Résumons l'affaire. Dans les années 70, l’héritier des ciments Lambert, militant d’extrême droite, intellectuellement totalement dégénéré et physiquement très malade a, peu de temps avant sa mort, cédé sa fortune à Jean-Marie Le Pen qui lui avait fait miroiter mille promesses totalement folles. Toutefois, l’argent de l’héritier Lambert devait servir à « la cause ». Jean-Marie Le Pen mélangea cette dernière avec ses intérêts personnels et mis dans sa poche personnelle. Ainsi, il assura le confort de sa famille. Ses trois filles vécurent dans le confort du Château de Montretout avec personnels de maison et majordome pour Monsieur. La prétendue fille du peuple est donc une « gosse de riche » dont le papa a acquis sa fortune dans des conditions opaques.

 

C’est donc de façon totalement parasitaire que ces gens là ont acquis une petite fortune.

 

 

- Déjà, dans un ouvrage rédigé en 1988, la première épouse de Le Pen racontait...

236868-jpg_177885.jpgVous voulez davantage de précisions ? Pas de problème. Dans un ouvrage rédigé en 1988 et non publié, mais dont certains chapitres furent publié par le site Backchich, la première femme de Jean-Marie Le Pen raconte les choses ainsi, avec forces détails :

« Il serait inconcevable d’écrire sur Jean-Marie Le Pen sans évoquer l’affaire Lambert. (…) Je l’affirme, et l’affirmerai jusqu’à la fin de mes jours, Jean- Marie n’a strictement rien fait pour hériter des Lambert, mère et fils. J’ajouterais qu’il s’est montré envers eux d’une telle désinvolture qu’à l’heure ultime l’héritage aurait très bien pu passer entre d’autres mains… (…)

 

[Après la mort d’Hubert Lambert, héritier sans enfants des Ciments Lambert, ami du couple Le Pen] Du jour au lendemain, des amis de la veille se retournèrent contre nous. Il y avait Jean Féraudy, il y avait les frères Sidos, dont il convient de dire qu’ils possédaient des testaments de la main d’Hubert Lambert, mais dépourvus de valeur légale, comme ce fut démontré au cours de nombreux procès, tous gagnés par Jean-Marie.

 

Évidemment, lorsqu’ils apprirent que Jean-Marie Le Pen héritait, ses coreligionnaires se persuadèrent qu’il s’agissait d’un "héritage politique". Chacun traduisait à sa manière et faisait des comptes intéressés. Ceux du Front National étaient dans le ravissement. Ils se voyaient déjà nantis, certains que le parti allait désormais rouler sur l’or.

 

Jean-Marie précisa dans les meilleurs délais que ce n’était pas un testament politique, mais un testament en faveur de sa famille. Ce fut un beau tollé. Sa cote de popularité tomba en flèche. Jean-Marie alla jusqu’à déclarer publiquement, ce qui écartait encore mieux le caractère hypothétique d’une donation en faveur du Front National : "Le choix des Lambert s’est arrêté définitivement sur nous grâce à la personnalité de Pierrette. Si les Lambert n’avaient pas reconnu en elle des qualités essentielles, si elle n’était pas ce qu’elle est, nous n’aurions peut-être pas hérité". (…)

 

Par la suite, avec sa malice habituelle, il "noya le poisson" en démontrant que le fisc lui avait tout pris, ou presque. Il oublie délibérément le plus important. L’autre "source d’eau claire", dont apparemment personne ne cherche à savoir si elle est "potable" ou pas. Je veux parler de la Suisse.

 

Il faut être un rude casse-cou pour narguer le fisc comme le fait Jean-Marie, reprochant à l’administration de l’avoir dépouillé à outrance sur ce fameux héritage Lambert en France, alors que l’essentiel de cet héritage se trouve en Suisse.

 

Il y est pour la bonne raison que les Lambert, eux aussi souhaitaient échapper au fisc (ils ne sont pas les seuls) et éviter ainsi, par le jeu des « Fondations », d’être assujetti à l’impôt.

 

Jean-Marie en bénéficiera totalement, ou presque. Il y avait certes les Philippe Lambert, mais un arrangement fut conclu, très heureux pour les deux parties…

 

Habile comme toujours, Jean-Marie fit tant et si bien qu’il ne laissa apparaître, aux yeux des jaloux et du fisc crédule, que la partie immergée de l’iceberg Lambert. Quand nous fûmes « envoyés en possession » à Saint-Cloud, nous devions découvrir des documents laissant apparaître qu’un trésor gisait en Suisse.

 

Encore fallait-il le récupérer. Depuis une vingtaine d’années, Jean-Marie usait et abusait des services gracieux d’un brillant avocat, Maître André Guibert, qui réussit l’étonnante performance de gagner trente-trois procès dans l’année contre Philippe Lambert, qui se jugeait injustement dépouillé par le testament. Maître Guibert l’accompagna, nanti du testament l’instituant légataire universel, pour faire valoir ses droits chez MM. Broccard, père et fils, gestionnaires d’une fiduciaire, Grand-Palace à Fribourg, lesquels leur révélèrent l’existence de la « Fondation Saint-Julien ».

 

Le principe des « fondations » est qu’il libère les héritiers de tous droits successoraux. Pour ce faire, il est nécessaire d’avoir recours à un notaire.

 

Jean-Marie choisit le plus averti, le plus célèbre de Genève : Maître Zyclounov, qui le remit entre les mains de Pierre Jaccoud (…), homme affable et sympathique. De surcroît fort efficace, il sut régler toutes les péripéties sans encombre et à notre avantage. Le capital de la « Fondation Saint-Julien » était composé de titres et de valeurs, d’actions, qui furent vendues dans d’excellentes conditions par des spécialistes au niveau de quatre milliards de centimes (1977) [environ 20 millions d’euros, ndlr], et le dépôt fut effectué à l’Union des Banques Suisses (…) »

 

 

- Collard, l'avocat du diable qui veut être dédiabolisé

96972447.jpgAussi, 25 ans plus tard, l’hypocrisie est totale. Après les révélations de Médiapart, feignant la surprise, Marine Le Pen affirme « attendre des explications ». Florian Philippot évoque une « affaire personnelle », comme si au FN, ce qui touche la famille Le Pen et son argent, ne concernait pas l’ensemble de l’organisation. Gilbert Collard, député FN et expert en « langue de con » qu’il pratique avec assiduité depuis longtemps affirme sur I Télé « Moi, a priori, par ma formation, tant qu'un juge ne m’a pas dit que l’infraction existe, je n’ai pas de raison d’y croire ».

 

C’est donc là que se noue une des dimensions politiques les plus grotesques du nouveau drame familial qui secoue les Le Pen, père, mère, fille, petite fille, gendre et avocat de la famille... Le film « Festen » passerait presque pour une gentille bluette. Car, chez les Le Pen et compagnie, comme pour la famille « tuyau de poêle », tout les histoires s’emboitent l’une dans l’autres. Plus ridicule encore, certains acteurs paraissent et réapparaissent parfois à des postes différents lors des différents épisodes qui se suivent. Les trahisons se succèdent, les vestes se retournent, et les adversaires d’hier se rallient avec opportunisme. Car on l'a vu, la première a évoqué l’existence d’un compte en Suisse détenu par Jean-Marie Le Pen est la propre mère de Marine Le Pen, Mme Pierrette Le Pen, à l’occasion en 1987 de son fracassant divorce avec Jean-Marie Le Pen. Plus croustillant, qui avait conseillé à Mme Pierrette Le Pen de faire cette révélation à la presse ? Réponse : Me Gilbert Collard, à l’époque avocat de Mme Le Pen mère contre Le Pen père. Et c’est à cette occasion, selon qu'ils en disent eux mêmes publiquement, que Marine Le Pen et Gilbert Collard se lièrent d’amitié et devinrent complices, ce qui en dit long sur le fait que la fille ne faisait en réalité pas reproche à sa mère (et son avocat) sur les « révélations publiques » de l’existence de ce compte en Suisse.

 

 

- Où l'INA ne sert pas uniquement à payer des notes de taxi...

En 2015, Marine Le Pen prétend demander des explications à son père. Serait-elle amnésique ? Ou nous prend elle pour des "crétins" ? Le mieux est qu’elle les demande à sa mère ou à Gilbert Collard. Mais, elle connaît déjà les réponses.

 

L’extrait qui suit, puisé dans les archives de l’INA, et datant de 1987 est éclairant.

- Ils ont toutes les tares de la Ve République... en pire

Pour conclure et compléter le tableau, faut-il rappeler que c'est l'avocat M. Philippe Péninque, amie de Marine Le Pen, qui a ouvert le compte en Suisse de Jérôme Cahuzac qui avait fait scandale ? Ce même Péninque, ancien du GUD, aida longtemps les services financiers du FN aux côtés de l'actuelle présidente. Là encore, cette présence de proche des le Pen dans ces différents scandales financiers qui éclabousse la Ve République est éclairante. A l'extrême droite, on déteste toujours l'oeuvre de Jean-Paul Sartre, mais on connait les Mains sales... et pour nous c'est La Nausée.

 

Cumul des mandats, double discours, népotisme, opacité, fraudes fiscales… la famille Le Pen et les autres têtes folles qui composent leur entourage au FN accumulent depuis des décennies toutes les tares de la Ve République finissante.

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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 08:06
INDIGNE : Hollande compare le FN d’aujourd’hui au PCF des années 1970 !

- Hollande Un propos indigne ! (parmi d’autres) Communiqué de Jean-Luc Mélenchon

Source :  le blog de Jean-Luc Mélenchon

En insultant le parti communiste des années 70, François Hollande oublie que c'était alors le programme commun qui conduisit à la grande victoire de 1981.

 

Son propos est d'une totale bassesse et indigence, indigne d'un président élu aussi par les communistes.

 

 

- Réactions du PCF

"Quand Hollande compare le FN au ’PCF des années 70’, sa faute est double. À l’égard des militantes et militants communistes. Mais c’est aussi une lâcheté intellectuelle face au FN d’aujourd’hui", a dénoncé sur Twitter Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, jugeant "navrante" et "pas à la hauteur" cette sortie de M. Hollande.

 

"La comparaison que Hollande vient de faire entre le FN et le PCF des années 70 est indigne et inepte", a de son côté réagi sur ce même réseau social Ian Brossat, adjoint PCF à la mairie de Paris. "En parlant ainsi, Hollande contribue à dédiaboliser encore un peu plus le FN. C’est une faute politique et une faute morale", a-t-il fustigé.

 

 

- Hollande compare Marine Le Pen à "un tract du Parti communiste des années 1970", le PCF voit rouge

Sources :  Le Huffington Post

Le parti communiste voit rouge. Plusieurs responsables du PCF se sont indignés dimanche 19 avril de la comparaison faite par François Hollande entre Marine Le Pen et un "tract" communiste des années 70.

 

"Madame Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 1970 (...) sauf que le Parti communiste, il ne demandait pas qu'on chasse les étrangers, qu'on fasse la chasse aux pauvres", a déclaré le chef de l’État, lors de l'émission "Le Supplément" sur Canal+.

 

Le numéro un communiste Pierre Laurent a même demandé lundi "des excuses publiques" à François Hollande. "Je suis scandalisé" par cette phrase qui est "lamentable", a déclaré sur France2 le secrétaire national du PCF. "C'est la seule chose que le président de la République a trouvé à répondre à des électeurs qui lui disaient leur désarroi dans un reportage qui dénonçait ses trahisons par rapport à ses promesses de 2012!", a déploré Pierre Laurent.

 

Le secrétaire national y voit "un aveu" de François Hollande qui "a décidé de tourner le dos à ses électeurs plutôt que de répondre à leurs urgences sociales". "Nous, nous n'avons pas renoncé", "le Parti communistes des années 70 comme des années 2000, lui, il continue le combat contre la finance", même si "nous avons changé beaucoup de choses" depuis ce temps.

 

Pour en savoir plus :

- Hollande et "l’odieuse insulte" faite au PCF

- Les InRocKs : Pourquoi la comparaison FN / “PCF des années 70″ n’a aucun sens

- Roger Martelli : « L’amalgame PCF-FN est une infamie »

- Ça ressemblait à quoi un tract du PCF dans les années 70 ?

- On est allé à Bobigny fouiller dans les archives du PCF

INDIGNE : Hollande compare le FN d’aujourd’hui au PCF des années 1970 !
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10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 09:00
Florilège de propos nauséabonds distillés sur les réseaux sociaux par les candidats FN.

Florilège de propos nauséabonds distillés sur les réseaux sociaux par les candidats FN.

Sources : PCF

L'image lisse que le Front national et Marine Le Pen tentent de se construire ne cesse de se fissurer dans la campagne des départementales. Les déclarations nauséabondes, racistes, et appelant à la violence se multiplient sur les blogs et les comptes des réseaux sociaux de candidats du Front national. La véritable nature du FN réapparait. Ainsi, Fabien Rouquette et Michèle Boisset, candidats dans le canton de Narbonne 2 appellent les « Socialistes, Communistes et musulmans » à faire « Un geste pour la planète : suicidez-vous ! ». « Hihi, un beau rêve » s'autorise même à commenter la candidate FN *. D'autres candidats dans le canton voisin appellent à des « battues contre les arabes »… Ce n'est plus supportable.

 

La banalisation et l'ultra-médiatisation du Front national libèrent totalement une parole répugnante, ordurière et violente. Chacun est aujourd’hui devant ses responsabilités et doit regarder la réalité en face : le Front national n'est pas « anti-système », il est « pro-haine ». Marine Le Pen répond que ses candidats ne « sont pas des professionnels de la politique ». Il faut probablement entendre par là qu'ils n'ont pas sa technique pour cacher la véritable nature raciste de son parti.

 

La foire à la haine des musulmans, des juifs ou des hommes et femmes engagés à gauche doit cesser. Nous appelons les hommes et femmes de ce pays à se mobiliser contre les ennemis de la République.

 

- Télécharger : La "liste de la honte" des candidats FN aux départementales"

 

- Si le téléchargement n'a pas commencé : Cliquez ici

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier : Elections départementales

- Le Front national vide son sac d’ordures

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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 09:00
Mark Mazower

Mark Mazower

La victoire de Syriza en Grèce est un appel à la solidarité, dans une Union européenne qui a oublié les circonstances de sa fondation.

 

Sources :  Keanews.fr le 1 février 2015 article original www.ft.com

Dans le Financial Times, l’universitaire britannique Mark Mazower, spécialiste de la Grèce et de l’histoire du fascisme, propose une analyse de la victoire du parti de gauche Syriza en Grèce, dans une Europe menacée par l’avènement des partis d’extrême droite. Un commentaire en forme de mise en garde.

 

Le contexte actuel en Europe n’est pas sans rappeler la période de l’entre-deux-guerres, explique-t-il, rappelant que c’est l’érosion du centre politique, "l’ambivalence de la gauche face au parlementarisme" et le durcissement de la droite européenne qui avaient alors mené à l’explosion des systèmes démocratiques du continent et au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Pour Mazower, "ce n’est qu’après 1945 que les partis, de tous les côtés, ont commencé à s’accommoder progressivement des vertus de la modération politique ; une pénible restauration du centre politique qui a été la condition nécessaire à la reconstruction de la démocratie".

 

Bien que la situation soit différente aujourd’hui, l’historien estime que l’extrême droite, bien qu'elle ait assimilé le discours démocratique, constitue une menace bien plus funeste pour l’UE que les programmes initiés par la gauche européenne : "Bien que critiques vis-à-vis de la direction prise par l’UE, des partis tels que Syriza en Grèce et Podemos en Espagne restent résolument européistes. Ce n’est pas le cas des forces de droite. Aube dorée, un parti ouvertement nazi, a maintenu son score aux législatives grecques et reste le 3e parti du pays, et ce alors que la plupart de ses cadres sont en prison."

 

Soulignant les bons résultats électoraux d’autres partis fascisants sur le continent aux dernières élections européennes – Front National en France et Parti populaire au Danemark – Mark Mazower estime que "la bataille pour la défense de la monnaie unique est en train de raviver un langage d’extrême droite bâti sur la pureté nationale, le racisme et la souveraineté".

 

Face à ce phénomène, l'auteur s'attache à expliciter le message porté par la victoire de Syriza en Grèce : il ne s'agit pas d'une "répudiation de l’Europe, mais une redéfinition de celle-ci. La logique morale qui sous-tend le résultat du scrutin part d’un simple postulat : l’ampleur du traumatisme économique subi par la Grèce est en train de détruire sa société. Cette perception [des ravages] de l’austérité a transcendé classes sociales et générations, mondes rural et urbain. Il est aisé de comprendre pourquoi les individus adoptent une telle position dans l’Europe de la dette – tandis que celle-ci paraît manifestement incompréhensible à l’Europe créancière du Nord."

 

Or, poursuit l’historien, les créanciers seraient mal avisés de se borner à exclure les Grecs, car cette initiative pourrait selon lui générer un effet domino dévastateur pour l’Europe, "la laissant à peu près dans l’état où celle-ci se trouvait lorsqu’a débuté l’ensemble du processus d’intégration, il y a plus d’un demi-siècle". Une situation qui s’avérerait bien plus périlleuse aujourd'hui, souligne Mazower, car "à l’époque, les gens avaient une conscience bien plus aigüe des conséquences du fascisme, alors que nous semblons avoir oublié ce péril aujourd’hui."

 

Si l'on peut comprendre le vote grec comme un appel à la solidarité, alors il s'agit là de l'affirmation d'une "vertu aujourd’hui occultée par une majeure partie du continent. Les électeurs allemands et finlandais peuvent penser qu'ils ont fait preuve de suffisamment de solidarité vis-à-vis des Grecs. Or stricto sensu, ils n’ont fait que se montrer solidaires de leurs propres institutions financières – lesquelles auraient été les principales perdantes si la Grèce n’avait pas été placée sous tutelle."

 

Mazower souligne que les nations endettées proposent une autre "vision morale", à savoir que "la rigueur n’est pas une politique. Et si l’on veut que la finance contribue à aider l’Europe plutôt que de la ruiner, il faudra restaurer une certaine notion d’intérêt général."

Sans cette prise de conscience, les conséquences potentielles sont évidentes, selon Mazower : "la poursuite de l’effritement du centre politique, l'avènement de l’extrême-droite, voire la désintégration de l’Union européenne".

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Grèce

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23 février 2015 1 23 /02 /février /2015 09:00
Image de « une » : Gabriel, Pierre et David Rabhi (D. R.)

Image de « une » : Gabriel, Pierre et David Rabhi (D. R.)

Gabriel Rabhi, fils de Pierre, commence peu à peu à se faire une place au sein de la complosphère, et affiche sans honte ses sympathies pour l’extrême droite. Beaucoup plus discret, son frère David partage les mêmes idées sur Facebook. Sans aller aussi loin, leur père est connu pour développer une pensée réactionnaire et mystique, sous couvert d’humanisme, qui rencontre un grand succès dans les milieux écologistes. Le confusionnisme, une tradition chez les Rabhi ?

 

Source : CONFUSIONNISME.INFO par Ornella Guyet | mis à jour le 06/12/2021

Gabriel Rabhi, dont le père Pierre Rabhi n’a à notre connaissance jamais condamné les prises de positions alors même qu’il semble tirer sa légitimité d’être le « fils de » (il l’indique dans son CV, au même titre que ses études et son parcours professionnel[1], réalise des vidéos à tonalité complotiste sur la question monétaire[2], sous prétexte de réflexion sur les possibilités d’un système économique plus démocratique. Loin d’être aussi connu que son père, sa promotion a toutefois été récemment assurée par Le Cercle des Volontaires (CDV) dans le cadre d’un projet de revue auquel il participe, La Relève et La Peste, qui serait soutenu par les sociologues Edgar Morin et Jean Ziegler, tous deux ancrés dans le camp progressiste[3].

 

 

- Les fils Rabhi, propagandistes d’extrême droite

Toutefois, les références conseillées sur son site Internet, Inter-agir.fr, ne laissent aucun doute quant à ses sympathies politiques réelles, et il n’est pas étonnant que le CDV l’apprécie. Parmi les ouvrages recommandés, on trouve La guerre des monnaies de l’économiste chinois Hongbing Song, édité en français par la maison d’extrême droite Le retour aux Sources ; deux livres sur la banque fédérale américaine, l’un du complotiste Anthony Sutton et le deuxième du négationniste Eustace Mullins (préfacé par Michel Drac) ; un livre de Pierre-Yves Rougeyron, fondateur du think tank d’extrême droite Le Cercle Aristode, sur la loi du 13 janvier 1973 qui aurait prétenduemment livré la France au bon vouloir des banques privées, etc. On trouve également plusieurs livres de l’économiste proche d’Etienne Chouard et militant à Debout La République (devenu récemment Debout le France) André-Jacques Holbecq[4], qui apparaît aussi au générique de ses films.

 

Du côté des liens, Gabriel Rabhi propose le média poutinien ProRussia, le journaliste conspirationniste très populaire à l’extrême droite Pierre Jovanovic, le Réseau Voltaire, Enquête et Débat (site animé par l’éditeur de droite radicale Jean Robin), le site complotiste Sott.net, le webzine confusionniste Ragemag[5], un site consacré audit « Prix Nobel d’économie » Maurice Allais (qui a soutenu en 2009 Lyndon LaRouche), les blogs complotistes Les-crises.fr[6] et Postjorion[7] ainsi que le site d’extrême droite Polémia[8]. Surtout, il invite à lire Egalité et Réconciliation et la Dieudosphère, des « subversifs » selon lui, qu’il décrit comme suit (fautes d’orthographe incluses) : « Ils sont populaires et pourtant bien mal aimés de l’establishment. Dérrière une forme trop souvent trop aggressive, leurs points de vus dérangent le politiquement correcte. A chacun de s’en faire son opinion, sans relayer celle des médias dominants, véritablement irrespectueuses. » On pourrait également détailler le contenu de son profil sur Facebook, qui est du même acabit, mais à ce stade, est-ce vraiment utile ?

 

Beaucoup plus anecdotique, l’autre fils de Pierre Rabhi, David, grand frère de Gabriel, a lui aussi ouvert en février 2013 un compte sur le réseau social, et sa première publication le 11 mai de la même année était une vidéo de Marine Le Pen, présentée comme une « provoc ». Le 17 juillet suivant, il y a fait la promotion d’Aymeric Chauprade, ex-soutien de Philippe De Villiers devenu cadre du Front national, puis y a ardemment défendu Dieudonné au cri (virtuel) de « Vive les Quenelles » en décembre et janvier derniers (il continue d’ailleurs d’en faire la promotion). Il apprécie enfin Egalité et Réconciliation, l’ex-député belge d’extrême droite Laurent Louis, Etienne Chouard et les interviews de Bachar Al-Assad par le Réseau Voltaire ou celles de Vladimir Poutine par TF1 (mais sans les coupes), le blog Les-crises.fr ainsi que l’Union populaire républicaine (UPR).

 

 

- Pierre Rabhi et ses Colibris

Ainsi, dans la famille Rabhi, le confusionnisme se pratique de père en fils. Il y aurait en effet beaucoup à dire sur la cohérence politique du père, Pierre Rabhi, et des multiples organisations qui lui sont liées, même si lui n’a jamais défendu ouvertement des idées d’extrême droite, au contraire de ses fils. Son association Les Colibris s’est néanmoins ces dernières années rapprochée d’Etienne Chouard et de ses réseaux, et certaines de ses antennes locales ont co-organisé des événements avec le groupuscule techno-scientiste Zeitgeis[9].

 

Le 30 janvier 2013, un meeting des Colibris a réuni à Paris plusieurs centaines de personnes autour de Pierre Rabhi et d’Etienne Chouard. Il s’agissait de la « conférence de lancement de la (R)évolution des Colibris », donc un moment important dans la vie du mouvement. Les Colibris ont justifié sur Facebook cette invitation en ces termes, alors même que la proximité de Chouard avec les idées de l’extrême droite la plus crasse était déjà bien documentée :

 

« Nous pensons qu’Etienne Chouard est en accord avec les valeurs du Mouvement. […] après recherches approfondies et discussion avec l’intéressé, Chouard n’a pas réellement de sympathie pour Soral, pour lequel nous n’avons AUCUNE sympathie. Il y a eu 1 lien malencontreux sur son site. Pour autant, nous ne souhaitons pas mettre Etienne, qui est un homme qui gagne à être découvert et une belle personne, en quarantaine. Je comprends que cela vous embête (nous aussi), mais ne soyez pas inquiets, ce sera une belle soirée à propos de construire une société cohérente en devenant des humains meilleurs.[10] »

 

Le site du Mouvement des Colibris, qui est aujourd’hui la principale organisation de promotion de Pierre Rabhi (sa Fondation a mis la clé sous la porte), comprend des liens vers les autres projets soutenus par l’éco-gourou, parmi lesquels le Monastère de Solan, tenu par des moines et des soeurs chrétiens orthodoxes[11] et dont les objectifs sont donc a priori religieux et non écologistes. Si le site des Colibris est discret sur ses soutiens institutionnels, il a toutefois du mal à cacher ses objectifs mercantiles, la « boutique » étant la principale rubrique mise en avant.

 

Figure tutélaire de l’agriculture paysanne, Pierre Rabhi jouit d’un grand nombre d’adeptes, tout en étant pourtant connu pour son mysticisme et son discours sexiste latent[12], ainsi que sa défense de la petite entreprise « éco-responsable » contre la grosse[13]. Sur une question comme le Mariage pour Tous, Pierre Rabhi s’est refusé à prendre une position claire, jugeant que cela « ne figure pas sur l’agenda des priorités » comparé aux « enfants qui meurent de faim » et même que ce sujet est le « symbole » d’une « manipulation des consciences ». Il se dit aussi opposé à la procréation médicalement assistée (PMA), qui serait selon lui traumatisante pour l’enfant qui en est issu[14].

 

Il est largement relayé par la complosphère, voire par l’extrême droite mais aussi, en dépit des aspects réactionnaires et irrationnels de sa pensée, par de larges pans de l’écologie y compris de gauche, y compris radicale. Il faut dire que malgré les failles de sa philosophie, c’est aussi un intellectuel reconnu internationalement, qui a été consulté par l’Onu sur la question de la désertification à la fin des années 1990[15]. D’après le CDV, il conseillerait à son fils Gabriel la lecture du philosophe mystique indien Jiddu Krishnamurti. On n’ose imaginer ce que son fils lui conseille en retour…

 

 

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- Le Média TV : LE SYSTÈME PIERRE RABHI

Julien Brygo du Média TV reçoit Jean-Baptiste Malet à propos de sa récente enquête pour Le Monde Diplomatique

 

 

Notes :

[1] Voir la rubrique « A propos » de son site inter-agir.fr. C’est aussi comme « fils du grand Pierre Rabhi » qu’il est présenté par le projet de revue La Relève et la Peste : kisskissbankbank.com/la-releve-et-la-peste

[2] Son principal film, « Dette, crise, chômage : qui crée l’argent ? » est visionnable ici : youtube.com/watch?v=syAkdb_TDyo

[3] Voir ici : cercledesvolontaires.fr/2014/12/07/interview-de-gabriel-rabhi-auteur-de-la-video-dette-crise-chomage-qui-cree-largent/ et là : cercledesvolontaires.fr/2014/12/05/releve-peste-nouveau-journal-alternatif-soutenir/

[4] Ex-personnalité altermondialiste, André-Jacques Holbecq est également un « ufologue » spécialiste des extraterrestres « Ummites ». dans le cadre de ses activités d’économiste amateur, il a co-rédigé un rapport pour la Fondation Nicolas Hulot et est intervenu à plusieurs reprises sur la radio complotiste parisienne Ici et Maintenant. Juriste de formation, pilote d’avions de ligne de métier, il ne dispose à notre connaissance d’aucune compétence particulière en économie autre que celle d’un autodidacte. Voir sa fiche Wikipedia.

[5] A l’époque où Gabriel Rabhi l’a mis en lien, ce webzine était pointé du doigt pour son idéologie réactionnaire par plusieurs blogs antifascistes, ici ou . Depuis ces critiques, le webzine, qui vient de mettre la clé sous la porte, avait évolué vers une ligne éditoriale très culturelle et semblait se faire plus discret sur les sujets à proprement parler politiques.

[6] Animé par Olivier Berruyer, soutien de Nouvelle Donne, Les-crises.fr est largement relayé dans la blogosphère confusionniste, conspirationniste et même d’extrême droite (notamment par Le Cercle des Volontaires), à cause de sa complaisance avec des régimes autoritaires comme celui de Vladimir Poutine (le 5 décembre de cette année, il a même publié un discours du président russe à la Douma). Ce blog diffuse par ailleurs des auteurs conspirationnistes comme Paul Craig Roberts, Diana Johnstone et même Etienne Chouard, ainsi que des écrits de François Asselineau. Son auteur est régulièrement l’invité d’@rrêt sur Images, qui semble le considérer comme une source fiable lorsqu’il s’agit d’analyser les tenants et aboutissants du conflit ukrainien.

[7] postjorion.wordpress.com, « Pour aller plus loin que Jorion » : ce blog a été fondé par un Internaute déçu de voir ses messages passés à la trappe sur le blog de l’anthropologue Paul Jorion. Il y est abondamment fait la promotion d’André-Jacques Holbecq, entre autres.

[8] Il s’agit du site de la Fondation Polémia, créée en 2003 par Jean-Yves Le Gallou et qui a pour objectif la « réinformation » sur Internet, à savoir en réalité la diffusion de désinformation avec un objectif propagandiste au service de l’extrême droite et une stratégie volontairement confusionniste.

[9] De plus, des internautes n’hésitent pas à relayer de la propagande conspirationniste et notamment des interventions de Pierre Jovanovic sur son réseau social, colibris.ning.com. Des exemples ici : colibris.ning.com/video/guerre-civile-europ-enne-pierre-jovanovic-paris?xg_source=activity là : colibris.ning.com/group/argent-dette-et-magouilles-politiques?commentId=2998321%3AComment%3A344071&xg_source=activity ou là : http://www.facebook.com/LesEnrages/photos/p.278821942284385/278821942284385/

[10] facebook.com/events/132873763544606/permalink/135468953285087/

[11] Voir la rubrique « La famille des Colibris » sur le site du mouvement, colibris-lemouvement.org. La rubrique « Comprendre » du site contient aussi une sous-rubrique « Le sens du sacré ». De plus, le nom même de « Colibris » provient d’une légende amérindienne, comme Pierre rabhi et ses adeptes se plaisent à le rappeler : colibris-lemouvement.org/colibris/la-legende-du-colibri

[12] Sous forme d’essentialisme, et même si les valeurs dites « féminines » sont vues positivement par Pierre Rabhi. Un exemple : pierrerabhi.org/blog/index.php?post/2011/07/19/Je-suis-jaloux-des-femmes

[13] Ainsi, sans surprise, Pierre Rabhi et les Colibris ne sont pas anticapitalistes. Le  discours des Colibris sur les petites entreprises sonne tantôt marketing, tantôt business-plan, tantôt greenwashing. Leurs propositions en la matière, qui n’ont rien de révolutionnaires, sont au contraire parfaitement adaptées à la mise en place de politiques publiques de « développement durable » au niveau local, dans lesquelles les Colibris seraient opportunément tout à fait à même de jouer un rôle, par exemple comme conseillers. Voir ici : colibris-lemouvement.org/agir/guide-tnt/creer-un-reseau-dentreprises-pour-une-economie-locale-et-durable et là : colibris-lemouvement.org/comprendre/collection-domaine-du-possible/revolutions/vers-une-entreprise-sociale-et-solidaire. Cependant, Pierre Rabhi ne rejette pas le soutien de grands patrons pour autant, comme le mentionne le site Ecolopedia.fr : « Sa démarche radicale ne l’empêche pas d’avoir des relations très courtoises avec les écologistes réputés pour collaborer avec les multinationales, comme Nicolas Hulot ou le WWF. Par exemple, son association, Colibris, a été hébergée jusqu’au printemps 2009 au siège du WWF, au Domaine de Longchamp. De même, il accepte volontiers l’aide et le soutien de grandes entreprises et organise des événements en direction des chefs d’entreprise. Ainsi, en 2010, la Fondation Pierre Rabhi comptait parmi ses fondateurs : le PDG du Groupe Léa Nature, le PDG de Nature & Découvertes, le président de la Fondation Yves Rocher, le directeur des Editions Actes Sud ou encore la Princesse Constance de Polignac. » Voir aussi sur le site de la Fondation Pierre Rabhi : fondationpierrerabhi.org/fondateurs-et-structures-historiques.php

[14] Entretien au site Reporterre (repris par FdeSouche), le 29 décembre 2013 : reporterre.net/spip.php?article3912 De son côté, Gabriel Rabhi, sans surprise déplore la « destruction de la cellule familiale », tout en niant être homophobe.

[15] Voir sa biographie officielle : pierrerabhi.org/blog/?static/biographie ainsi que sa fiche Wikipedia.

 

Pour en savoir plus :

- A lire en complément, le dossier du groupe antifasciste Les Enragés : « Pour en finir avec la supercherie Rabhi : l’éco-gourou sur le chemin du compostage », également reproduit ici, en même temps que d’autres articles critiquant le clan Rabhi. Un autre internaute a publié sur Facebook un texte sur la gestion des finances du Hameau du Buis, initié par la fille de Pierre rabhi.

- Mise à jour du 15 décembre 2014 à 17h15 : Sur demande de Gabriel Rabhi, nous rajoutons en note un lien vers son film, inactif comme il est d’usage ici concernant les liens complotistes. Comme il nous le précise lui-même dans son courriel, le contenu de son film corrobore tout à fait les informations figurant dans notre article.

- Mise à jour du 25 janvier 2015 à 15h50 : Un lecteur nous signale que Pierre Rabhi entretient des liens avec le mouvement anthroposophique, fondé au début du 20e siècle par l’occultiste allemand Rudolf Steiner et parfois accusé de dérives sectaires. Grégoire Perra, ancien anthroposophe qui dénonce aujourd’hui les dérives de ce mouvement, en témoigne dans plusieurs articles publiés sur son blog. Extrait de l’un d’eux :

« En effet, lorsque Rabhi est interrogé, il affirme qu’il n’est pas anthroposophe. Pourtant, dans son domaine agricole, il organise des stages de Biodynamie, la méthode d’agriculture magico-religieuse de Rudolf Steiner. De plus, bon nombre de personnalités de son mouvement sont des anthroposophes. Et Pierre Rabhi donne fréquemment des conférences dans des institutions liées à l’anthroposophie, comme les écoles Steiner-Waldorf. Or, selon moi, il est absolument impossible de pratiquer – et encore moins d’enseigner – la Biodynamie sans une adhésion totale à la doctrine ésotérique de Steiner. Il faut même pour cela s’être engagé dans des pratiques cultuelles et magiques de l’anthroposophie. Comment donc, le sachant, pourrait-on considérer que Pierre Rabhi ne serait pas anthroposophe ?! »

- De son côté,le  Centre d’Informatin et de Prévention sur les Psychothérapies Abusives et Déviantes (Cippad) cite à l’appui de ces affirmations un extrait sans équivoque du livre de Pierre Rabhi paru en 2002, Du Sahara aux Cévennes :

« La méthode d’agriculture dite biodynamique de l’anthroposophe autrichien Rudolf Steiner me semble apte à répondre à l’exigence de globalité. Elle éveille la conscience à la notion de subtilité, comme le fait l’homéopathie dans le domaine des substances. On ne tient plus seulement compte des mécanismes et des effets les plus évidents, mais aussi des phénomènes qui, bien qu’échappant à notre analyse, n’en produisent pas moins des effets probants, comme l’utilisation des préparats. »  

- Rabhi sur la famille et la PMA, à droite toute !

- Pierre Rabhi, la caution morale et médiatique des sectes

- Retour sur « Le système Pierre Rabhi »

- L'ARNAQUE PIERRE RABHI...!

- Gabriel Rabhi publie de la propagande négationniste sur Facebook

- Le Monde diplomatique : Frugalité et marketing : Le système Pierre Rabhi

La panne des grandes espérances politiques remet au goût du jour une vieille idée : pour changer le monde, il suffirait de se changer soi-même et de renouer avec la nature des liens détruits par la modernité. Portée par des personnalités charismatiques, comme le paysan ardéchois Pierre Rabhi, cette « insurrection des consciences » qui appelle chacun à « faire sa part » connaît un succès grandissant....pour lire la suite : https://drive.google.com/file/d/1z3RjFJSnlcxeAy1B4frZOG6mByOg_IYa/view?usp=sharing

- Pierre Rabhi est mort, et cela coupe la France en deux

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3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 09:00