Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 août 2014 5 15 /08 /août /2014 09:30
L'historien israélien Zeev Sternhell « ne voit pas la fin » de la guerre à Gaza sans accord global

 

Né en Pologne en 1935, Zeev Sternhell a vécu enfant les horreurs de la seconde guerre mondiale, qui l'ont conduit à se réfugier en France. Après-guerre, il a choisi de prendre la nationalité israélienne. Devenu historien, il s'est spécialisé dans l'histoire du fascisme et la montée du nationalisme en France. Considéré comme la « conscience de la gauche d'Israël », il pose un regard désabusé sur la situation politique de son pays. Pour Zeev Sternhell, la guerre en cours à Gaza n'est qu'une conséquence logique de l'échec des accords d'Oslo.

 

Sources :  M Proche-Orient  - propos recueillis par Hélène Sallon Le Monde.fr le 08.08.2014

- LeMonde.fr : Quel est votre sentiment sur le conflit qui oppose actuellement Israël aux factions armées palestiniennes dans la bande de Gaza ?

Zeev Sternhell : Si les choses s'étaient passées normalement, Gaza aurait dû être évacuée au moment des accords d'Oslo[2] en 1993 et devenir une partie intégrale du futur Etat palestinien. C'est ce qui se serait passé si les accords d'Oslo avaient été mis en œuvre tels qu'ils avaient été pensés par Itzhak Rabin [assassiné le 4 novembre 1995 par l'extrémiste de droite Yigal Amir] et Shimon Pérès – bien que ce dernier soit un opportuniste qui, pour des raisons obscures, est considéré comme un grand homme. Si ces accords avaient été appliqués, les colonies juives de Gaza, entre 6 000 et 8 000 âmes à l'époque, auraient été évacuées. Cela aurait été un formidable signal pour mettre fin à la colonisation.

 

Tout se serait passé différemment car l'évacuation aurait eu lieu dans le cadre d'un accord entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP, de Yasser Arafat) et Israël. Et non pas unilatéralement, comme l'a fait le premier ministre Ariel Sharon en 2005. Le but de son directeur de cabinet de l'époque, Dov Weissglass, était de mettre fin à toute discussion entre Israéliens et Palestiniens : on quitte Gaza parce que c'est une épine dans le pied et qu'il faut une division entière de l'armée pour protéger les colons.

 

C'est dans ce contexte que le Hamas s'empare de la bande de Gaza par un coup de force en 2007[3]. Ce mouvement, qui ne reconnaît pas Israël, en fait la base de son projet de reconquête palestinienne. A ses yeux, le Fatah et son chef, Yasser Arafat, sont des traîtres pour avoir signé les accords d'Oslo. Depuis ce moment-là, le Hamas est en guerre contre Israël. Celle qui a cours actuellement est désastreuse à tous les égards et on n'en voit pas la fin.

 

 

- LeMonde.fr : Que faut-il faire ?

Zeev Sternhell : Il faut profiter de l'énorme fossé entre nos moyens et ceux du Hamas, qui restent des moyens primitifs par rapport à notre armée hypermoderne et superpuissante, pour lancer l'idée d'un accord global. Pas quelque chose qui nous oblige dans six mois ou deux-trois ans à revenir à Gaza. Mais c'est précisément ce que notre gouvernement, qui est le plus à droite qui ait existé en Israël, ne veut pas. La droite israélienne ferait passer Mme Le Pen et le Front national pour une bande de gauchistes à côté d'elle.

 

Le gouvernement Nétanyahou n'a pas voulu négocier avec Abou Mazen [le président palestinien, Mahmoud Abbas], alors que, Dieu nous est témoin, lui voulait négocier. Nous avons grandement contribué à l'échec des négociations menées par le secrétaire d'Etat américain John Kerry, entre novembre et avril 2014, et nous retrouvons finalement face à un gouvernement de réconciliation palestinien. Et que fait le premier ministre Benyamin Nétanyahou ? Au lieu de saisir cette occasion, il explique que ce gouvernement palestinien est un nouveau danger et qu'Abou Mazen ne veut rien entendre.

 

Puis est arrivé le kidnapping de trois jeunes israéliens. Il a été vite clair que le Hamas n'était pas responsable et qu'une de ses cellules locales a agi de son propre chef. Mais pour Nétanyahou, c'était l'occasion d'incriminer le Hamas, de lancer une opération pour intimider Mahmoud Abbas et la population palestinienne et de montrer ses muscles. Il a fait ratisser la Cisjordanie et arrêter les militants du Hamas libérés en échange de Gilad Shalit. Tout cela au prétexte de retrouver les trois adolescents enlevés alors que, dès le lendemain, la police savait qu'ils n'étaient plus en vie.

 

De son côté, le Hamas a commencé à tirer des roquettes et ça a été l'escalade vers un conflit dont personne ne voulait. Ce qui se passe est un désastre à tous égards. Il est vrai que le Hamas utilise des écoles, des hôpitaux, des mosquées pour entreposer et lancer ses roquettes. Mais nous répondons par des bombardements qui ne peuvent que toucher la population civile, même si ce n'en est pas l'intention.

 

Maintenant que le premier ministre Nétanyahou s'est empêtré dans une situation dont il ne sait pas comment sortir, il avance l'idée de démilitarisation [de la bande de Gaza]. Lever le blocus sur la bande de Gaza est une mesure décente et politiquement payante, car cela montrerait à la population de Gaza, qui n'est pas toute gagnée au Hamas, qu'il est payant d'abandonner le terrorisme. Je pense que Nétanyahou pourrait accepter une mesure pareille car cela assurerait sa survie politique jusqu'aux prochaines élections. Il est en mauvaise posture.

 

 

- LeMonde.fr : Que veut Benyamin Nétanyahou ?

Zeev Sternhell : Nétanyahou veut éviter la création d'un Etat palestinien viable[4]. C'est son objectif historique et il le fait de différentes façons. Il refuse de négocier avec Abou Mazen et l'Autorité palestinienne. C'est dans ce cadre que s'inscrit sa demande que les Palestiniens reconnaissent Israël comme Etat juif. En quoi est-ce leur problème ? C'est une exigence que nous n'avons jamais présenté par le passé. On dit bien Etat d'Israël ou Israël. Il n'a jamais été question d'Etat juif. Cela revient à obliger les Palestiniens à reconnaître que les juifs sont propriétaires de cette terre qui leur appartient par l'histoire et à reconnaître leur défaite historique en 1948. Si l'Etat est juif, il n'est donc pas arabe.

 

Certains, comme le président Reuven Rivlin, pensent qu'on pourrait un jour annexer la Cisjordanie et donner la citoyenneté israélienne à tous les habitants juifs et arabes dans un même Etat. Ils sont très peu nombreux. Mais pour la droite dure, l'annexion n'implique pas l'octroi de la citoyenneté à tous du Jourdain à la mer. Cela revient à un Etat d'apartheid.

 

  • Nétanyahou, lui, veut empêcher la création d'un Etat palestinien, sans créer un apartheid mais en gérant une situation coloniale qui ne dit pas son nom. Du fait de son idéologie et du jeu politique interne, il ne peut pas accepter l'idée de deux Etats vivant sur une base égalitaire. Il ne peut pas accepter que les droits de l'homme soient des droits universels qui s'appliquent aux autres. Pour lui et les siens, les droits historiques sont supérieurs aux droits naturels. Même le centre de l'échiquier politique n'est pas vraiment acquis à cette idée.

 

 

- LeMonde.fr : Pensez-vous que la solution des deux Etats n'est plus envisageable dans le contexte actuel ?

Zeev Sternhell : J'ai peur de dire que c'est fichu et que par la force des choses, on va en arriver à un Etat binational. Comment faire pour que ce ne soit ni un Etat d'apartheid, ni une guerre civile permanente ? C'est pour ça que je m'accroche toujours à la solution des deux Etats. La véritable forme de coexistence, ce sont deux Etats voisins, avec une union économique et douanière, et une coopération sur les dossiers importants.

 

La question est de savoir si nous, Israéliens et Palestiniens, acceptons l'état de fait créé en 1948-1949, et les frontières de 1949 ? Et est-ce que les Palestiniens sont prêts à abandonner tout espoir d'un retour en Israël, car cette revendication signifie la destruction de l'Etat d'Israël ? Après, il ne reste que des problèmes solvables et non existentiels.

 

 

- LeMonde.fr : Observez-vous une droitisation de l'opinion publique israélienne ?

Zeev Sternhell : Au début de la première guerre mondiale, en France et en Allemagne, 95 % de la population était favorable à la guerre. En situation de guerre, les opinions sont patriotiques et soutiennent leur gouvernement. En Israël aussi.

 

Le phénomène de droitisation remonte toutefois à plusieurs dizaines d'années, depuis 1967 exactement. Le nationalisme exacerbé est le fruit de la colonisation, qui pourrit notre société. Les jeunes hommes qui font la guerre à Gaza sont nés après Oslo. Toute leur expérience en tant que soldat est celle d'une armée dont le but est de contrôler la population des territoires occupés et de favoriser la colonisation juive en Cisjordanie. Quand je compare avec ma génération, c'est terrible.

 

La droitisation se traduit aussi par une perte de respect pour la vie humaine. Même les pertes israéliennes ont été moins durement ressenties au cours de cette guerre.

 

 

- LeMonde.fr : On dit souvent que le camp de la paix a disparu en Israël.

Zeev Sternhell : Les gens sont là, mais ne sont pas organisés. Ils sont démoralisés et ont le sentiment de ne servir à rien, de ne pas avoir de véritable influence. C'est la raison pour laquelle les manifestations n'attirent pas plus de quelques milliers de personnes, alors qu'en 1982, après le choc de Sabra et Chatila au Liban, il y avait eu des centaines de milliers de manifestants.

 

 

- LeMonde.fr : N'y a-t-il pas au sein de la classe politique israélienne une personnalité ou un courant qui puisse apporter une solution politique ?

Zeev Sternhell : Personne aujourd'hui n'a la solution et c'est un drame. Nous n'avons pas d'élite politique, pas de leadership. La politique n'attire pas les gens bien. C'est dû en partie au système politique, en partie au fait que les gens qui se présentent aux primaires dépendent des apparatchiks du parti et que le monde offre tellement de possibilités pour les talents de s'exprimer différemment… La politique est une « via dolorosa », qui n'en finit pas. Lors de la création de l'Etat d'Israël, beaucoup de gens bien allaient vers la politique car c'était un cadre où l'on pouvait réussir et avancer...

 

Notes :

[1] Lire son portrait (en édition abonnés) : Zeev Sternhell, une passion française

[2] Lire notre sélection d'archives (en édition abonnés) : 13 septembre 1993 : Accords d'Oslo

[3] Elections législatives 2006 : Le Hamas obtient la majorité absolue]

[4] Lire l'analyse : Benyamin Nétanyahou à nouveau dans le piège de Gaza

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- Israël a-t-il perdu la guerre ? Entretien avec l’historien israélien Shlomo Sand

- Gaza : sans levée du blocus, les espoirs de paix sont faibles, par James Rawley, coordinateur des opérations humanitaires de l'ONU dans la bande de Gaza

- La Paix, c'est la levée du blocus et la fin de l'occupation israélienne, et basta !

- Dossier : Oslo, 20 ans après

Alors que la trêve fragile est prolongée, les négociations piétinent, notamment à cause de la question du blocus, Zeev Sternhell[1] présente sa vision de la situation et des solutions à mettre en œuvre.

Excellent article qui permet un éclairage différent et ouvre des perspectives et ce malgré un titre des plus pessimistes et oublie le rapport de force international qui peut évoluer positivement et faire bouger les lignes !

Partager cet article
Repost0
14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 10:16
Nous avons un gouvernement qui mène une politique "imbécile"

Le Conseil constitutionnel a censuré une partie du volet social du pacte de responsabilité. Jacques Généreux, économiste, ancien secrétaire national à l’économie du Parti de gauche et maître de conférences à Sciences Po Paris, nous décrypte cette décision dans le contexte économique français actuel.

- Politique économique : le changement ça doit être maintenant

Pour Guillaume Duval dans Alternatives Economiques l'Europe, menacée par la déflation, retombe dans la stagnation. Il faut d'urgence arrêter la course au moins disant social et l'austérité budgétaire excessive qui plombent la demande intérieure en France et en Europe. Et c'est possible.

 

Explication en six points..... lire la suite ICI

Partager cet article
Repost0
14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 07:58
Info ou Intox ? Un lobby israélo-américain "aurait" financé François Hollande pour battre Martine Aubry lors des primaires du PS

Si cela s'avérait exact, quelles conséquences sur la politique étrangère de la France ?

 

Un homme d'affaires américain dévoué à la cause sioniste affirme que François Hollande avait reçu de l'argent via son organisation lors des primaires socialistes de 2011.

 

Sources : PANAMZA le 28.02.2014 à 19h12 par Hicham HAMZA

Le 4 décembre 2013, le site d'un hebdomadaire de la communauté juive californienne, dénommé The Jewish Journal, a publié un article détonnant -et jusqu’alors passé inaperçu- à propos de l'activisme pro-israélien en France.

 

Intitulé "Pouvoir juif (sic) and French concerns over the nuclear deal", le papier de Rob Eshman postule l'idée suivante: la position intransigeante de Paris envers Téhéran -sur la question nucléaire- s'expliquerait partiellement par le lobbying efficace et discrètement pratiqué par ELNET (European Leadership Network), une organisation sioniste fondée en 2007. Son président et cofondateur, Larry Hochberg, est un entrepreneur américain qui, après avoir fait fortune dans le commerce des jouets et des vêtements sportifs, s'est investi dans la cause pro-israélienne en rejoignant l'AIPAC (groupe de pression auprès des parlementaires) et en dirigeant l'association des "amis des forces de défense d'Israël" (FIDF). Comme il le confia lors d'un entretien antérieur, sa prise de conscience envers le sort du "peuple juif" daterait de la guerre des Six-Jours de 1967.

 

Larry Hochberg, à droite de l'image, lors d'un dîner annuel du FIDF

 

Interrogé par The Jewish Journal, Larry Hochberg se vanta ainsi, sans vouloir donner des détails spécifiques, d'avoir influencé -avec succès- des dirigeants européens et notamment français. Il expliqua que la position française sur l'Iran, largement alignée sur celle de Tel Aviv, n'était "pas accidentelle": selon lui, elle trouvait son origine dans la proximité cultivée par ELNET-France (fondée en 2010) avec l'Élysée.

 

 

Après avoir relaté le mode de financement des antennes européennes d'ELNET (500 000 dollars destinés aux programmes "éducatifs", le reste collecté sur place auprès des "contributeurs" locaux) et estimé à 1,5 million de dollars l'ensemble de la somme annuelle collectée par des donateurs pro-israéliens à destination des candidats en France, Larry Hochberg confia incidemment un exemple inattendu, rapporté de la sorte par son interviewer: 

Les donateurs pro-israéliens ont donné un tiers de l'argent pour aider Hollande à battre Martine Aubry lors des primaires.

 

Aubry ? Il est vrai que la maire de Lille et rivale de François Hollande au second tour des primaires avait alors mauvaise presse auprès des faiseurs d'opinion pro-israéliens. À l'inverse, Hollande bénéficiait, depuis plusieurs années, d'une image relativement favorable aux yeux de la mouvance sioniste hexagonale.

 

 

- Lobbying dans l'ombre

Pour démontrer l'influence de son organisation auprès du chef de l'État, Hochberg précisa également que le directeur exécutif d'ELNET-France, dénommé Pour démontrer l'influence de son organisation auprès du chef de l'État, Hochberg précisa également que le Arié Bensemhoun, avait accompagné Hollande lors de sa visite officielle en Israël, en novembre dernier. Un séjour au cours duquel le Président français s'était déclaré prêt à entonner "un chant d'amour pour Israël et pour ses dirigeants" comme l'avait révélé Panamza.

 

 

Hochberg et Bensemhoun font également tandem pour expliquer leur volonté de rapprocher l'État hébreu et l'Union européenne comme en témoigne cette interview croisée des deux hommes, réalisée en juin 2012.

 

 

Ex-candidat malheureux à la présidence du CRIF, le dentiste toulousain Arié Bensemhoun avait songé, dès 2010, à "s'inspirer des méthodes" de l'AIPAC comme il confia à ses camarades lors d'un entretien interne. Au lendemain de la mort de l'ex-Premier ministre israélien Ariel Sharon, l'homme avait également exprimé en des termes méprisants sa vision de la société palestinienne.

Info ou Intox ? Un lobby israélo-américain "aurait" financé François Hollande pour battre Martine Aubry lors des primaires du PS

Il convient ici de souligner que Roger Cukiermann, président du CRIF, est également membre du conseil d'administration d'ELNET-France comme en témoigne l'en-tête d’une lettre officielle que s'est procuré Panamza.

 

Info ou Intox ? Un lobby israélo-américain "aurait" financé François Hollande pour battre Martine Aubry lors des primaires du PS

Qu'en est-il des fonds collectés par François Hollande en 2011? Une enquête du Parisien, publiée fin 2012 et consacrée au financement des primaires socialistes, soulignait leur relative opacité. Voici ce que rapporta également le Lab d'Europe 1 à propos de François Hollande :

"Il est le seul à avoir respecté la règle initiale du PS : 50 000€ de dotation. Normal, celui qui allait devenir chef de l’Etat quelques mois plus tard n’a pas eu besoin de coup de pouce de Solférino, fort qu’il était d’un important réseau de récolte de donsFrançois Hollande a fait une campagne des primaires très dépensière pour un budget total largement supérieur à celui de ses concurrents : 730 000 euros".

 

ELNET (également co-dirigée par Raanan Eliaz un ancien collaborateur Ariel Sharon) peut-elle encore avoir une influence sur les prochaines échéances électorales de l'Hexagone? Rappelons ici un fait important : loi du 11-10-2013 - relative à la transparence de la vie publique- fixe à 7500 euros par personne, par parti et par an le montant maximum d'un don.

 

Il n'est pas exclu que des donateurs pro-israéliens, réunis ou fédérés via ELNET-France, puissent, sur le modèle américain de l'AIPAC cher à Bensemhoun, tenter de donner un coup de pouce aux candidats des prochaines élections (surtout européennes) en échange d'un engagement public envers l'État hébreu. En juin 2013, ELNET-France avait déjà organisé le discret voyage en Israël et dans les Territoires palestiniens d'élus Europe Ecologie-Les Verts.

 

En toute logique, le Parti socialiste est aussi dans leur ligne de mire: ceci pourrait expliquer la présence d'Arié Bensemhoun aux côtés de Manuel Valls, hier soir au dîner du CRIF Midi-Pyrénées.

 

Si la participation du Toulousain semble évidente, il n'en va pas de même pour celle de Pierre Dassas, président d'ELNET-France: l'homme aux cheveux blancs est visible sur cette photographie capturée hier soir (deuxième rangée, à gauche de l'image). Bensemhoun apparaît, quant à lui, à la droite de Valls.

 

Info ou Intox ? Un lobby israélo-américain "aurait" financé François Hollande pour battre Martine Aubry lors des primaires du PS

Pierre Dassas est cet homme particulièrement discret qui a organisé -en avril 2012- le "Congrès des amis d'Israël", soirée de célébration de l'État hébreu dans laquelle l'auteur de ces lignes s'était glissé. Le but de l’évènement: faire signer aux élus présents (parmi lesquels Manuel Valls, alors député-maire d'Évry) la "Charte des amis d'Israël", un document ultra-sioniste si l'on en juge par le ton lyrique de son texte.

 

Info ou Intox ? Un lobby israélo-américain "aurait" financé François Hollande pour battre Martine Aubry lors des primaires du PS

Nulle surprise quand on sait que l'un des conseillers d'ELNET, dénommé Steven Rosen, est connu outre-Atlantique pour avoir été soupçonné par les autorités fédérales d'avoir espionné les coulisses du pouvoir américain au profit d'Israël.

 

Manuel Valls, un ministre en charge des cultes qui a déclaré son "engagement absolu pour Israël", n'a pas incommodé ses hôtes, hier soir à Toulouse. Son discours,consultable sur le site de la préfecture de Haute-Garonne, témoigne, si besoin est, de son rapport singulier aux représentants de la communauté juive et/ou sioniste. Sortant du cadre de son texte, l'homme a également tenu, une nouvelle fois, à rendre hommage à la mémoire d'Ilan Halimi, victime du " gang des barbares" tout en passant sous silence le calvaire parallèle de Saïd Bourarach, victime -en 2010- d'extrémistes juifs toujours impunis à ce jour (Panamza reviendra prochainement sur le dernier rebondissement judiciaire et ambïgu de l'affaire).

 

- Omerta

- À ce stade, vous pourriez vous interroger : comment se fait-il que les grands médias de la presse écrite et audiovisuelle ne nous aient jamais relaté -en détail- l'existence et les activités d'ELNET en France depuis 2010 ?

 

Hormis la paresse intellectuelle des uns et l'indifférence des autres, une troisième explication peut être avancée : la compromission.

 

- De nombreux journalistes ont participé à des voyages en Israël qui ont été financés par ELNET :

  • Ainsi, en décembre 2012 et novembre 2013, le lobby sioniste a convié Alain Frachon (Le Monde), Christine Ockrent (France Culture), Jean-Dominique Merchet (Marianne) et bien d'autres titulaires de la carte de presse (Le Figaro, Libération, Le Nouvel Observateur, Le Point, L'Express, RFI, BFM TVà venir -sur place- découvrir les enjeux stratégiques du régime israélien (Iran, Hezbollah, Syrie).
  • Il en va de même auprès de chercheurs universitaires : Gilles Kepel, Thèrese Delpech, Justin Vaïsse et Bruno Tertrais collaborent ainsi aux journées du " dialogue stratégique France-Israël" co-organisées (en partenariat avec le ministère de la Défense) par ELNET.

 

- Bref : contrairement aux apparences, le CRIF ne constitue pas nécessairement le seul bras armé du lobby pro-israélien en France. Discrètement, un nouveau venu dénommé ELNET ambitionne d'influencer la donne du jeu politique.

  • À vous, cher lecteur, de déjouer l'omerta des grands médias à ce sujet et de faire passer l'info.

 

--------------------------------------

 

Un article qui fait débat et pose questions qui n'ont pas été "creusées"

 

 

- Pour les INFOS D'ALMANAR le témoignage-clé a été censuré.

"..... Particulièrement relayé sur les réseaux sociaux et les sites participatifs, le scoop de Panamza publiè le 28 février 2011 et réactualisé avait, par contre, été totalement passé sous silence par l'ensemble des grands médias de la presse écrite, web et audiovisuelle. Aucun journaliste installé dans un organe de presse reconnu n'avait rédigé un papier sur le sujet, ne serait-ce que pour en contester la validité. Pour paraphraser une ancienne citation de Laurent Joffrin, les principaux médias hexagonaux ont visiblement « choisi la tactique de l'édredon, pariant sur la gêne générale et sur l'amnésie de l'opinion. Le refus de l'omerta est la réponse logique à cette tentative »......."

 

--------------------------------------------

 

- Pour ce qui me concerne

 

Si cela se révèlait extact, cela pourrait expliquer pour partie le revirement de la politique de la France au Moyen Orient et notamment vis à vis de la Palestine et de son peuple.

  • Le sujet est suffisamment grave pour qu'il nécessite une enquête approfondie.
  • La France ne saurait définir sa politique en fonction des cabinets occultes, groupes de pressions et généreux donateurs.

 

Partager cet article
Repost0
13 août 2014 3 13 /08 /août /2014 15:30
Comprendre le traité de libre échange transatlantique (TAFTA) en quelques images

- Échec et mat pour le CETA ?

Comprendre le traité de libre échange transatlantique (TAFTA) en quelques images

L'horizon s'assombrit pour le (CETA) petit frère du Grand Marché Transatlantique (traité de libre-échange avec les Etats-Unis dit TAFTA) !
En effet, le CETA est un accord en négociation entre l'Europe et le Canada... si CETA s'écroule, c'est le
TAFTA qui a du plomb dans l'aile !

 


- François Hollande aurait-il décidé de résister ? Se serait-il souvenu qu'il en va de l'avenir de la France ?

  • Hollande défendre les intérêts de la France ?... NON ! En cela, il n'y a rien de nouveau !
  • Mais Angela Merkel défendre les intérêts de la l'Allemagne ?... SI ! Ce n'est pas nouveau et, en la matière, elle n'entend pas remettre en cause le principe de souveraineté de l'Allemagne !

On va finir par regretter de ne pas avoir Merkel à la place de Hollande !

 

 

- Journée européenne d’action contre le TAFTA le 11 octobre 2014

Journée européenne d’action contre le TAFTA : Réclamons la démocratie ! Renversons le pouvoir des multinationales ! Les peuples et la planète avant les profits !

Appel à une journée d’action décentralisée contre le TAFTA, le CETA et le TiSA [1] et l’agenda des multinationales – 11 octobre 2014

 

Consulter le texte de l'appel et les 1er signataires....  ICI

 

Pour en savoir plus :

Comprendre le traité de libre échange transatlantique (TAFTA) en quelques images

Notes

[1Le projet de partenariat transatlantique entre l’Union européenne et les États-Unis est appelé Tafta (Transatlantic Free Trade Agreement), PTCI (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement), TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership ) ou encore grand marché transatlantique. L’accord entre l’Union européenne et le Canada est appelé AECG (Accord économique et commercial global) ou Ceta (Comprehensive Economic and Trade Agreement). Le TiSA ou Accord sur le commerce des services (ACS) est quant à lui un accord plurilatéral négocié entre 23 parties (22 États et l’Union européenne au nom des 28, soit 50 États au total).

 

 

Sur le même sujet lire aussi :

- Dossier TAFTA - TISA

- L’Europe impose à l’Afrique un traité pire que le TAFTA

Partager cet article
Repost0
13 août 2014 3 13 /08 /août /2014 15:27

Les thémes :

- Exigeons des actes forts pour sortir de la crise ;

 

- Maintenant ça suffit ! Le gouvernement doit entendre les Retraités

30 Août - La Rochelle - Journée d'action CGT

- Tract d'appel à la participation à l'initiative à télécharger ci dessous :

Tract d'appel à la participation à l'initiative

30 Août - La Rochelle - Journée d'action CGT
Partager cet article
Repost0
12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 11:23
Palestine : il y a un choc, mais il n’est ni religieux ni culturel. Il est politique.

Les chrétiens de Palestine : « Le Hamas nous protège »

 

 

Tranchant sur le pessimisme ambiant, Michel Sabbah ancien patriarche latin de Jérusalem, 77 ans, veut toujours croire à la cohabitation harmonieuse avec l’islam. Un entretien réalisé en 2010 qui reste pleinement d'actualité.

 

 

Sources : "Lavie.fr" par Laurent Grzybowski le 01/04/2010

 - Lavie.fr : Quelle est la situation des chrétiens de Palestine ?
Elle est la même que pour tous les Arabes de Palestine. Chrétiens ou musulmans, nous faisons partie d’un même peuple, d’une même culture, d’une même histoire. Un peuple qui est en conflit avec un autre peuple. Un peuple occupé militairement qui n’a pas besoin de compassion, mais de justice. Dans un contexte politique très tendu, nous essayons de faire face au même défi. Qu’est-ce qu’être chrétien ? C’est être envoyé à une société, à un monde que nous n’avons pas choisi parce qu’il nous est donné. Notre vocation est donc d’être chrétien dans une société arabe et majoritairement musulmane. C’est une expérience que nous connaissons bien, nous avons plusieurs siècles d’histoire commune derrière nous.

 

 

- Lavie.fr : Pourtant, aujourd’hui, on parle de persécutions antichrétiennes...
Des incidents individuels entre musulmans et chrétiens peuvent parfois prendre une dimension communautaire. Dans ce cas, il existe des médiateurs, des familles reconnues pour leur sagesse et leur autorité, capables de régler les conflits. Mais je peux en témoigner, en Palestine, cela n’est jamais allé plus loin. Aucun massacre, aucun attentat contre les églises, aucune persécution ouvertement antichrétienne. Même à Gaza, les chrétiens sont protégés par le Hamas, souvent présenté comme une organisation terroriste.

 

 

- Lavie.fr : Est-ce la même chose en Irak ?
Non, là-bas les chrétiens sont victimes de la violence et sont tués parce qu’ils sont chrétiens. Mais il s’agit de motivations politiques, pas religieuses. Les extrémistes espèrent ainsi déstabiliser le pays. Beaucoup de sunnites ou de chiites sont tués pour les mêmes raisons. Il ne sert à rien d’accuser l’islam de tous les maux. Travailler à la paix et à la justice, en Irak comme ailleurs, est le meilleur moyen d’éviter un exode massif des chrétiens d’Orient. Un problème politique doit trouver une solution politique.

 

 

- Lavie.fr : Que répondez-vous à ceux qui défendent l’idée d’un choc des civilisations ?
Il y a un choc, mais il n’est ni religieux ni culturel. Il est politique. L’Occident traite l’Orient, et ceux qui y habitent, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, comme des mineurs. Tant qu’il y aura ce rapport de dominant à dominé, on ne sortira pas de la spirale de la violence. Les racines du terrorisme mondial sont là. L’Orient n’est pas libre de son destin, il est soumis à la domination occidentale. Le problème, ce n’est pas l’islam ; c’est la confrontation entre l’Orient et l’Occident. Le colonialisme historique a cédé la place à un autre colonialisme, plus larvé, mais non moins réel.

 

 

- Lavie.fr : Vous n’avez donc pas peur de l’expansion de l’islam ?
C’est un fantasme alimenté par ceux qui ne comprennent pas l’Orient en général, et l’islam en particulier. Tant que les Palestiniens se sentiront opprimés, tous les musulmans du monde se sentiront solidaires avec eux et pourront causer des perturbations à l’intérieur des sociétés où ils vivent. Il faut mettre fin à ce rapport du fort au faible entre l’Occident et le monde musulman, et mener des actions d’éducation à la citoyenneté, au respect de l’autre. Développons une culture de coexistence active, apprenons à nous connaître, à vivre et à agir ensemble.

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- Palestine, débat entre un député et un sioniste à la BBC : "les juifs ont toujours été protégés par les musulmans"

 

Partager cet article
Repost0
12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 09:15
Gaza : 6 raisons de NE PAS être solidaire (explications pour les RÉFUTER)
On l'entend souvent : "Ce conflit existe depuis si longtemps, ces gens ne peuvent tout simplement pas vivre ensemble.", "Les Palestiniens ont aussi recours à la violence avec leurs tirs de roquette, cela aussi doit être condamné", "Israël a quand même le droit de se défendre", "Nous ne pouvons rien faire concrètement". Qu'en est-il vraiment ?

 

 

Sources : "tous ensemble pour la santé" par Marc BOTENGA l le 27 juillet 2014

 - 1. "Ce conflit existe depuis si longtemps, ces gens ne peuvent tout simplement pas vivre ensemble."

Le 'conflit' traîne en effet depuis longtemps. En 1948, la fondation de l'Etat israélien s'est accompagnée de l'expulsion de 800.000 Palestiniens et de la destruction de plus de 400 villages arabes à l'intérieur de ses frontières. L'historien israélien Ilan Pappé a écrit un livre: "Le nettoyage ethnique de la Palestine." Après la Guerre des Six-Jours de 1967 qui a commencé avec une offensive israélienne sur l'Egypte, Israël s'est accaparé jusqu'à 78% de la Palestine historique.

http://www.amazon.fr/nettoyage-ethnique-Palestine-Ilan-Papp%C3%A9/dp/2213633967

http://www.amazon.fr/nettoyage-ethnique-Palestine-Ilan-Papp%C3%A9/dp/2213633967

Tout cela n'appartient pas au passé. L'écrivain israélien Gideon Levy déclare: "1948 est toujours là. 1948 vit encore dans les camps de réfugiés. 1948 appelle encore une solution" et "Israël fait précisément la même chose maintenant… déshumaniser les Palestiniens où c'est possible, et procéder à un nettoyage ethnique quand c'est possible. 1948 n'est pas terminé. Et ne le sera pas avant longtemps encore." Aujourd'hui, la politique israélienne n'a pas changé : alors qu'Israël s'efforce d'expulser les derniers Palestiniens de Jérusalem-Est au moyen d’une politique ciblée, il ne se passe presque pas un mois sans qu'Israël n’annonce "de nouvelles colonies" quelque part. Gaza, qui en termes de longueur correspond grosso modo à la distance entre Bruxelles et Anvers, subit depuis 2007 déjà un embargo israélien étouffant et se fait maintenant bombarder pour la troisième fois en 6 ans. Près de 2 millions de gens se retrouvent piégés comme des rats dans leur trou. Israël a construit un mur contre les Palestiniens et les Palestiniens se voient refuser le droit de retourner dans leur patrie d'origine.

 

 

- 2. "Les Palestiniens ont aussi recours à la violence avec leurs tirs de roquette, cela aussi doit être condamné"

Tandis que 35 des 37 victimes israéliennes sont des soldats, près de 78% des 690 victimes (NDLR : chiffre dépassé aujourd'hui) palestiniennes sont des civils, et ce malgré qu'Israël dispose des armements parmi les plus sophistiqués au monde. Que les Palestiniens résistent à l'occupation les armes à la main n'est pas une surprise. L'écrivain israélienne Amira Hass met le doigt sur la question: "Qui sème l'étranglement, le blocus et l'isolation récolte des tirs de roquette." Il y a deux ans, Leilä Shaid, représentante de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), constatait déjà que la stratégie pacifique des Palestiniens a échoué : Israël n'a jamais cessé sa politique de colonisation.

 

Gideon Levy remarque : "Les vingt premières années de l'occupation se sont passées dans le calme, et nous [Israël] n’avons pas levé le petit doigt pour y mettre fin. Au lieu de cela, profitant du silence, nous avons développé une gigantesque et criminelle entreprise de colonisation." Ce n'est qu'après ces vingt premières années d'occupation et de violence, de nettoyage ethnique et d'oppression que les Palestiniens ont commencé à réagir violemment, mais, demande Levy, que se serait-il passé si les Palestiniens n'avaient pas tiré de roquettes sur Israël ? "Est-ce qu'Israël aurait levé l'embargo sur Gaza ? Foutaises. Si les habitants de Gaza étaient restés calmes, comme Israël l'aurait voulu, leur cause aurait sombré dans l’oubli. Personne n'aurait même songé au sort de la population de Gaza s'ils n'avaient pas usé de violence.

 

Au final, est-ce qu'on se pose suffisamment  la question de pourquoi des roquettes sont tirées ? On peut dire beaucoup de choses sur les Palestiniens, mais ce ne sont pas idiots. Les roquettes qui sont actuellement tirées depuis Gaza causent des dégâts mineurs. Personne à Gaza ne s’imagine que ces tirs puissent mettre à genoux une puissance militaire comme Israël. Par ces roquettes, les Palestiniens essaient avant tout de poser un acte politique

 

 

- 3. "Israël a quand même le droit de se défendre"

Se défendre contre qui, demande Hanan Asrawi, membre du Comité exécutif de l'OLP: "Contre des civils innocents? Plus de 80 enfants ont été mis en pièces. C'est cela, la légitime défense?" Dans une guerre, l'argument de légitime défense pourrait être recevable, mais l'écrivain belge Inge Neefs, qui a longtemps vécu à Gaza, souligne : "Nous ne pouvons pas parler d'une guerre ou d'un conflit s'il ne s'agit pas de deux parties belligérantes équivalentes. Il s'agit ici d'une oppression structurelle et systématique intégrée dans l'occupation militaire d'un peuple. Les Palestiniens, avec leurs combattants de la résistance, ne disposent pas de la même force militaire qu'Israël : les Palestiniens n'ont pas de marine, pas d’armée de terre, pas d'armée tout court."

 

La question est naturellement de savoir si Israël a le droit de se défendre : les Palestiniens n'ont-ils pas ce même droit ? 

D'après le droit international aussi, tout n'est pas si clair. Le professeur américain Norman Findkelstein déclare : "Le droit international interdit à une force d’occupation d'user de violence pour réprimer la lutte pour l'autodétermination, alors qu’il n’est pas interdit à un peuple qui se bat pour son autodétermination d’user de violence. Dans un Avis consultatif de 2004, la Cour internationale de justice a stipulé que les droits du peuple palestinien englobent "le droit à l'autodétermination" et que "Israël est tenu de respecter le droit à l'autodétermination du peuple palestinien". 

 

 

- 4. "Le Hamas est responsable de la mort de beaucoup de victimes civiles car il utilise la population comme bouclier humain"

Le fait que plus de 80% de toutes les victimes du côté palestinien soient des civils serait de la faute du Hamas qui se cache parmi les civils. Le journaliste britanique Richard Seymour a dressé une liste. Si on en croit la propagande israélienne, le Hamas se cacherait "dans l'hôpital Al Wafa, l'hôpital Al Aqsa, sur la plage où des enfants jouaient au football, dans le jardin de Muhammad Hamad (75 ans), dans les zones résidentielles de Shujaya, dans les quartiers de Zaytoun et Toffah, à Rafah et Khan Younis, dans la maison de la famille Qassan, dans la maison du poète Othman Hussein, dans le petit village de Khuzaa, dans les milliers de maisons endommagées ou détruites, dans les 84 écoles et les 23 centres médicaux, dans un café où des habitants de Gaza suivaient la Coupe du Monde, dans les ambulances qui tâchaient de secourir des blessés, dans les 24 cadavres gisant sous les décombres, dans la jeune femme aux tongs roses étendue sur le trottoir, abattue alors qu'elle fuyait, dans deux frères de 8 et 4 ans qui se retrouvent dans l'unité des grands brûlés à Al Shifa, dans le petit garçon dont les parties du corps ont été emportées par son père dans un sac plastique, dans une vieille dame, gisant dans une mare de sang sur le sol de pierre."

 

Dans The Independant, Mark Steel le résume de façon sarcastique, le Hamas serait coupable parce que: "Ils placent des civils dans des lieux qui sont des cibles. Ces cibles semblent être toutes les zones bâties de Gaza, et c'est vrai que les Palestiniens n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes, en s'obstinant à vouloir habiter dans des zones bâties." Même sur la plage, écrit Steel, Israël a tout fait pour limiter le nombre d'enfants tués à quatre: "La plage était sans conteste une cible militaire légitime, des photos de surveillance ont dû montrer une série de châteaux miniatures, tous édifiés à une vitesse inquiétante avec un seau et une pelle, pour devenir des forteresses constituant une menace terrifiante, alors que pouvait faire une armée rationnelle sinon tuer là quelques enfants?" 

 

 

- 5. "Nous ne pouvons rien faire concrètement"

Des actions concrètes peuvent vraiment faire la différence. D'une part, il y a le soutien humanitaire dont des organisations d'aide médicale à Gaza ont un besoin urgent. L'union of Heath Work Committees (UHWC), l'organisation partenaire de M3M à Gaza, s’efforce coûte que coûte de continuer à faire tourner l'hôpital Al-Awda, au nord de la bande de Gaza. Dans les situations d'urgence, l'hôpital Al-Awda est considéré comme un hôpital de première ligne. D'autant plus car il offre des services gratuits pendant ce genre de crises dans une région d'environ 335.000 habitants. Vu la situation actuelle, UHWC explique que les réserves limitées de médicaments et de combustibles de l'hôpital sont pour ainsi dire épuisées. Médecin pour le Tiers Monde a donc lancé un appel aux dons financiers.

 

 

- 6. "Manifester contre Israël ici ne fera aucune différence là-bas"

L'attaque israélienne ne serait pas possible sans le soutien que le pays reçoit directement et indirectement de l'Europe et donc aussi de la Belgique. L'Union européenne est le principal partenaire économique d'Israël, et a fait d'Israël, par le biais d’un accord d'association, un quasi Etat-membre et a permis à Israël de s'enrôler dans le programme horizon 2020, un instrument financier de 80 milliards d'euros, que l'Union européenne met à disposition pour promouvoir la recherche et la technologie. Dans ce cadre, la collaboration avec les grandes firmes militaires comme Israël Aerospace Industries (IAI), productrice des tristement célèbres drones qui survolent et bombardent Gaza, est réelle. Les liens européens et le défaut de réglementation contraignante dans les relations avec Israël font aussi que l'entreprise européenne de sécurité G4S, également active en Belgique, est devenu l'un des plus gros fournisseurs en technologie et en services de sécurité d’Israël (y compris dans les colonies illégales).

 

Israël craint les sanctions européennes comme la peste, mais alors que l'UE et la Belgique se remuent en prenant des sanctions contre (voire même une intervention militaire) la Syrie, la Russie, l’Iran, la Lybie, le Mali et d'autres ebcore, il n'y a aucune sanction significative prise à l’encontre d’Israël. C’est là que la pression d'un large mouvement de base peut faire la différence. Sous le titre "Palestine occupée, Dexia impliquée", une vaste plateforme de 85 organisations dont l'organisation de solidarité intal, a mené campagne sur le financement des colonies illégales par la banque Dexia, partiellement détenue par l'Etat, et a ainsi obligé notamment son ancien président Jean-Luc Dehaene à prendre position.

 

Autour de Gaza aussi, il y a moyen de faire bouger les choses. Nous demandons à nos politiques de choisir leur camp. Ils ne doivent plus se cacher derrière l'Europe, mais au contraire s’élever en faveur d’une autre politique européenne. Au parlement fédéral, Dirk Vandermaelen (sp.a), Benoit Hellings (Ecolo) et Wouter De Vriendt (Groen) notamment se montrent très critiques à l’égard de la politique belge. Raoul Hedebouw (PTB) a demandé sans détour que la Belgique réclame une suspension de l'Accord d'association avec Israël. Au parlement bruxellois, le docteur Claire Geeraets (PTB) a demandé sous les applaudissements de Zoé Genot (Ecolo) une suspension de la coopération économique entre la Belgique et Israël et une interdiction pour les entreprises bruxelloises de faire affaire avec Israël tant que le droit international ne sera pas respecté. Des actions et des campagnes réussies ici peuvent, via la politique belge et européenne, faire pression sur Israël et donc contribuer à la justice dans la région. 
 

Note :

Les textes traduits l'ont été avec l'outil Google de traduction en ligne. En cas de doute se rapprocher du texte original.

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

Partager cet article
Repost0
11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 15:50
Le Parti de Gauche solidaire avec la Palestine !

Sources : Groupe Palestine du Parti de Gauche par Ramzi Kebaili

 

Le Parti de Gauche salue les mobilisations partout en France en faveur du peuple Palestinien. Alors que les bombardements israéliens ont repris sur Gaza, Hollande et Valls continuent à se rendre complices de ces crimes de guerre en refusant d’agir concrètement pour la paix et la justice en Palestine par des sanctions contre Israël.

Toutes les poursuites judiciaires contre le mouvement de solidarité avec la Palestine doivent être levées, notamment contre notre camarade Alain Pojolat du NPA.

- See more at: http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/solidarite-parti-gauche-avec-la-palestine-29516#sthash.arTaav91.dpuf

Le Parti de Gauche salue les mobilisations partout en France en faveur du peuple Palestinien. Alors que les bombardements israéliens ont repris sur Gaza, Hollande et Valls continuent à se rendre complices de ces crimes de guerre en refusant d’agir concrètement pour la paix et la justice en Palestine par des sanctions contre Israël.

 

Toutes les poursuites judiciaires contre le mouvement de solidarité avec la Palestine doivent être levées, notamment contre notre camarade Alain Pojolat du NPA.

Le Parti de Gauche salue les mobilisations partout en France en faveur du peuple Palestinien. Alors que les bombardements israéliens ont repris sur Gaza, Hollande et Valls continuent à se rendre complices de ces crimes de guerre en refusant d’agir concrètement pour la paix et la justice en Palestine par des sanctions contre Israël.

Toutes les poursuites judiciaires contre le mouvement de solidarité avec la Palestine doivent être levées, notamment contre notre camarade Alain Pojolat du NPA.
 

PG_MANIF_GAZA

A la manifestation parisienne du Samedi 9 Août, le Parti de Gauche était notamment représenté par ses secrétaires nationaux Alexis Corbière et Delphine Beauvois, ainsi que par Fethi Chouder maire-adjoint d’Aubervilliers.

- See more at: http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/solidarite-parti-gauche-avec-la-palestine-29516#sthash.arTaav91.dpuf

Le Parti de Gauche solidaire avec la Palestine !

A la manifestation parisienne du Samedi 9 Août, le Parti de Gauche était notamment représenté par ses secrétaires nationaux Alexis Corbière et Delphine Beauvois, ainsi que par Fethi Chouder maire-adjoint d’Aubervilliers.

 

 

 - Le Parti de Gauche appelle à la poursuite de la mobilisation et réaffirme son soutien aux revendications palestiniennes suivantes :

  • Levée immédiate du blocus de Gaza et démantèlement des colonies en Cisjordanie ;

  • Libération de tous les prisonniers palestiniens, et notamment de Marwan Bargouthi ;

  • Application de toutes les résolutions de l’ONU bafouées par Israël depuis 1948, notamment la résolution 194 sur le droit au retour des réfugiés ;

  • Reconnaissance d’un état palestinien souverain dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-est comme capitale ;

  • Soutien à la campagne "Boycott, Désinvestissements, Sanctions" pour contraindre Israël à se conformer au droit international ;

  • Rupture des accords d’association entre l’Union Européenne et Israël.

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

Partager cet article
Repost0
9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 23:17
Pendant qu'à Gaza Israël tue, la France lui vend pour 200 Millions d'Euros de roquettes et missiles

Le business des ventes d’armes de la France à Israël est 45 fois plus élevé que celui de l’Espagne à Israël !

 

Sources : Israël Valley par Jean Grangier | France-israël

Ces chiffres donnés par la Chambre de Commerce France-Israel montre comment notre gouvernement participe, toute honte bue, aux massacres d’enfants à Gaza.

 

A côté d’une pub pour « aller prendre du bon temps en Israël » pendant les vacances, Igal Klatzmann se vante sur le site, IsraelValley, de la chambre de commercre france-Israel du fait que : « Le business des ventes d’armes de la France à Israël est 45 fois plus élevé que celui de l’Espagne à Israël ! »

 

"IsraelValley connaissait le chiffre des ventes d’armes de la France à Israël depuis fort longtemps, mais nous n’en avions pas la certitude absolue. France24 dans un excellent article précise, preuves à l’appui, ce que très peu de gens connaissaient : “La France a accordé en 2012 des autorisations d’exportations d’une valeur de plus de 200 millions d’euros. Elles concernent, essentiellement, des roquettes, missiles, aéronefs et du matériel électronique (guidage, brouillage de radar etc.)”.....

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- Agissez pour que la France ne livre pas d’armes à Israël

- Pourquoi l’Europe n’imposera pas un embargo sur les armes à Israël

- Sur les pas de Hollande en Israël, les requins de l’industrie d’armements se frottent déjà les mains (Electronic Intifada)

 

Partager cet article
Repost0
8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 20:07
Des soldats israé­liens quittent de Gaza le mardi 5 août 2014. REUTERS/​Baz Ratner

Des soldats israé­liens quittent de Gaza le mardi 5 août 2014. REUTERS/​Baz Ratner

Le 6/08/2014, Domi­nique Vidal, his­torien spé­cia­liste du conflit israélo-​​palestinien était l’invité de RFI, il répond aux ques­tions de Flo­rence Thomazeau (Extraits)

 

 

Sources : Association France Palestine Solidarité | mis à jour le17/05/2021

- RFI : La trêve a com­mencé à 7 heures ce matin, heure de Paris. Le cessez-​​le-​​feu a l’air de tenir. Est-​​ce que cette trêve pourrait voler en éclats ?

Domi­nique Vidal : Elle peut évi­demment voler en éclats comme les pré­cé­dentes. Mais du côté israélien, il y a des raisons assez fortes de se retirer. Ce qui est effec­ti­vement en cours.

 

La pre­mière raison, c’est que l’objectif officiel a été atteint ; la des­truction des tunnels du Hamas. L’objectif officiel parce que, selon moi, le véri­table but des Israé­liens était d’empêcher la mise en place du gouvernement d'union nationale palestinien reconnu par les Etats-Unis et l'Union européenne.

 

Mais la deuxième raison, cer­tai­nement la plus forte, c’est la radi­ca­li­sation, ces der­niers jours, de l’opinion inter­na­tionale et en consé­quence le dur­cis­sement de nom­breux gou­ver­ne­ments. En Amé­rique latine, presque tous les pays ont retiré leur ambas­sadeur d’Israël, mais aussi au sein de l’Union euro­péenne. Israël a été menacé d’arrêt de livraison d’armes, mais aussi de boycott économique et commercial. Il a aussi été question de la mise en place d’une com­mission d’enquête sur les crimes de guerre, et même d’une démarche auprès de la Cour pénale inter­na­tionale auprès de laquelle l’autorité pales­ti­nienne essaie de s’accréditer. On a quelque chose qui com­mence à être inquiétant et qui confirme l’isolement d’Israël sur le plan international.

 

Et puis la troi­sième raison, c’est le fait que l’armée israé­lienne ne peut pas continuer sous peine de se mettre le monde entier à dos. Elle ne peut pas non plus occuper – réoc­cuper – la bande de Gaza. C’est une tâche abso­lument impossible.

 

Il aura fallu cependant une nou­velle tra­gédie avec 1 900 morts et près de 10 000 blessés, pour vérifier une nou­velle fois la leçon de sept décennies de conflits. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de solution mili­taire. La solution ne peut être que poli­tique. Elle dépend au fond de la fermeté de la com­mu­nauté internationale.

 

 

- RFI : Le dia­logue est dif­ficile, à la fois avec l’ONU, Israël et le Hamas. Pensez-​​vous que les condi­tions aujourd’hui posées par le Hamas sont-​​elles accep­tables pour Israël ?

Domi­nique Vidal : Cer­tai­nement pas au premier abord. Sim­plement, il faut bien que chacune des parties au conflit sorte avec quelque chose qu’elle puisse pré­senter comme un acquis. Et du point de vue du Hamas, cet acquis ne peut être que la levée du blocus qui d’ailleurs est un blocus illégal de la bande de Gaza par Israël et par l’Égypte.

 

 

- RFI : La levée du blocus est-​​elle envisageable ?

Domi­nique Vidal : Elle est envi­sa­geable dans un certain nombre de condi­tions qui seront l’essentiel des négociations du Caire.

Par rapport aux réac­tions inter­na­tio­nales qui sont très fortes, on a eu ce mardi 5 août la démission d’une secré­taire d’État en Grande-​​Bretagne. Pensez-​​vous que d’autres actions, d’autres réac­tions peuvent se pour­suivre malgré cette trêve qui ne dure que 72 heures ?

 

Quand on entend les diri­geants bri­tan­niques parler d’un arrêt des livraisons d’armes à Israël, on sent quand même que la Com­mu­nauté inter­na­tionale est vraiment à bout de nerfs. Ça ne peut pas continuer comme ça. Et je ne crois pas sim­plement à la bonne volonté des diri­geants poli­tiques. Je crois qu’ils ont conscience du caractère extrê­mement insup­por­table, révoltant de cette offensive pour les opi­nions publiques.

 

 

- RFI : Le Premier ministre Benyamin Neta­nyahou a des ministres qui le poussent à agir contre le Hamas. Va-​​t-​​il résister à cette pression de déposer les armes ?

Domi­nique Vidal : Que pourrait-​​il faire d’autre ? Quel type d’action autre que continuer à bom­barder, à tuer tous les jours des civils, des enfants, des femmes, des vieillards… Je ne pense pas que même Avigdor Liberman qui en avait parlé long­temps soit favo­rable tou­jours à une réoc­cu­pation de la bande de Gaza. Ce dernier sou­haite aujourd’hui que ce soit l’ONU qui gère la bande de Gaza.

 

On sent là l’impasse dans laquelle se trouve au fond Israël. Il faut main­tenant négocier, comme il a tou­jours fallu négocier, au terme de ces opé­ra­tions extrê­mement sanglantes.

 

 

- RFI : La trêve n’aurait-elle pas lieu sans la pression internationale ?

Domi­nique Vidal : Je crois effec­ti­vement que c’est grâce à la pression inter­na­tionale que la trêve a eu lieu et qu’elle tiendra. Mais c’est aussi une leçon. C’est à dire si l’ensemble des diri­geants – et je pense en par­ti­culier aux nôtres ; à François Hol­lande, à Manuel Valls – avaient été aussi fermes dès le début, sans doute l’opération, j’en suis per­suadé, n’aurait pas duré un mois et l’on aurait eu beaucoup moins de morts.

 

 

- RFI : Vous parliez tout à l’heure en effet, du boycott, d’éventuellement pour­suivre une action en justice. Jus­tement, après le bom­bar­dement d’une école de l’ONU, est-​​ce envi­sa­geable que la cour de justice inter­na­tionale soit saisie ?

Domi­nique Vidal : Abso­lument. Ce qui faci­li­terait cette démarche c’est l’adhésion de l’autorité pales­ti­nienne, donc de l’État de Palestine à la CPI. Cela per­met­trait d’engager plus faci­lement des démarches de pour­suites, à com­mencer d’ailleurs par ce qu’a proposé le secré­taire général de l'ONU Ban Ki-​​moon, à savoir une Com­mission d’enquête inter­na­tionale qui per­mette de mesurer l’ampleur des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité commis pendant ce mois.

 

Pour en savoir plus :

- Israël vise l’annexion de la Cisjordanie et la consolidation du système d’apartheid

- «Pour Israël, l’ennemi, c’est la négociation»

- Des sanctions contre Israël pour arrêter le massacre dans la bande de Gaza

- Leila Shahid: "Il faudra qu'Israël réponde des crimes de guerre dont elle est responsable"

- La cible d’Israël n’est pas le Hamas mais un futur Etat palestinien

- Quand Israël favorisait le Hamas, par Charles Enderlin

 

Partager cet article
Repost0
8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 16:30
Madjid Messaoudene : « L’occupation israélienne est à l’origine de toutes les violences »

Sources : Le Cri du peuple  par Madjid Messaoudene

Madjid Messaoudene préside  l’association Les Observateurs en Palestine. A ce titre, il se rend régulièrement dans les territoires occupés, où il a amené nombre d’élus, dont ma camarade Mounia Benaili, dont j’avais recueilli le témoignage il y a un an.

 

 

- Selon toi, l’opération « Bordure protectrice » est-elle une opération particulière dans l’histoire du conflit israélo-palestinien ?

Non, c’est une intervention comme les autres, fidèle à la stratégie israélienne depuis 1948. Comme en 1948, 1967, 1973, 1982… - hormis la période Rabin -, Israël démontre qu’il fera tout pour empêcher l’avènement d’un Etat palestinien viable. Même si, pour cela, il faut envoyer un fou tuer Yitzhak Rabin ; même s’il faut, pour cela, voler des terres ; même s’il faut, pour cela, perpétrer des assassinats ciblés ; même s’il faut, pour cela, opérer des meurtres de masse.

 

 

- Tu parles d’Israël en tant qu’Etat ?

Pas du tout. Je parle des gouvernements successifs en Israël. Je ne parle aucunement de l’Etat au sens des israéliens ou des juifs, je ne généralise jamais.. C’est pour cela que lorsqu’un drapeau israélien est brûlé, je trouve cela odieux : cela ne fait que blesser des gens dont c’est le pays mais qui luttent contre sa politique.

 

 

- Cette précision faite, revenons à l’intervention militaire en cours.

Nous pensions qu’avec l’opération « Plomb durci », fin 2008-début 2009, on avait assisté au pire : 1 400 morts en 22 jours. Il faut savoir que Gaza est un territoire vingt fois plus petit que la Corse, avec 2 millions d’habitants, soit la densité la plus élevée du globe. Aujourd’hui, nous avons déjà atteint les prés de 2 000 civils tués [NDLR et tous les décombres ne sont pas fouillés]. Aujourd’hui, nous savons que le meurtre des trois jeunes colons n’est pas de la responsabilité du Hamas. Mais l’histoire montre que l’armée israélienne n’a jamais eu besoin de vraie raison pour tuer des Palestiniens à Gaza comme en Cisjordanie. Il ne se passe d’ailleurs pas une semaine sans qu’elle ne pénètre dans les territoires palestiniens pour tuer des gens.

Soldats israéliens Gaza, opé. Bordure protectrice (Crédit : Miriam Alster/Flash 90)

Soldats israéliens Gaza, opé. Bordure protectrice (Crédit : Miriam Alster/Flash 90)

 

- Quel peut être le but de ces opérations ?

Il s’agit de semer le chaos, le sang ; d’empêcher les Palestiniens de s’unir. Il faut relever que l’intervention actuelle se situe après que les Palestiniens aient formé un gouvernement d’unité nationale entre, principalement, le Fatah et le Hamas. Ce faisant, le gouvernement israélien veut choisir ses interlocuteurs.

 

 

- J’ai écrit que ce gouvernement d’unité nationale sanctionnait l'isolement du Hamas sur la scène politique. Qu’en penses-tu ?

Oui, après le coup de force d’al-Sissi, il a perdu le soutien de l’Egypte. Le Qatar s’est aussi fait plus discret, d’autant que c’est un des plus fidèles alliés d’Israël dans la région. Cela vaut aussi pour l’Arabie saoudite ou les autres pétromonarchies du golfe. Le Hamas est également affaibli par le blocus et enfin, tout comme l’Autorité palestinienne, par l’absence d’élection. Le gouvernement d’unité nationale palestinien, assorti d’une convergence de faits avec la politique mise en œuvre par le Fatah et l’Autorité palestinienne, a été reconnu par tout le monde – y compris les Etats-Unis et l’Union européenne -, sauf par Israël.

 

(c) Darren Whiteside/Reuters

(c) Darren Whiteside/Reuters

 

 

- En même temps, le Hamas est une organisation terroriste…

Il faut se rappeler que le Hamas a été inscrit sur la liste des organisations terroristes à la demande d’Israël alors que le gouvernement israélien s’en est servi pour lutter contre le Fatah. Aujourd’hui, Israël considère que ce n’est pas un interlocuteur crédible. Auparavant, Yasser Arafat ne l’a pas été, puis Mahmoud Abbas ne l’a pas été… Il n’y a jamais de bon interlocuteur pour le gouvernement israélien. En divisant la société palestinienne, il gagne du temps ; il implante ou permet l’implantation de colonies qui rendent impossible toute perspective d’Etat palestinien. Enfin, ce que nous montre l’opération militaire en cours c’est que le Hamas n’est pas la vraie cible de l’armée israélienne. Plus de 90 % des victimes sont des civils, notamment des femmes et des enfants. Cela, en toute impunité. Si cela se passait ailleurs, personne ne laisserait faire une chose pareille.

 

 

- Comment envisages-tu la paix entre Israël et la Palestine ?

D’abord, contrairement à d’autres, je me refuse à parler à la place des Palestiniens. Quand je vais sur place, il est facile de se rendre compte que le peuple palestinien veut un Etat avec la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est comme capitale. Ce n’est actuellement pas possible en raison du blocus de Gaza, de l’absence de continuité territoriale mais surtout des colonies, qui bloquent tout. Au regard de l’histoire, y compris récente, je ne crois pas qu’un état binational puisse voir le jour, d’autant que se poserait la question « qui décide ? ». La meilleure solution, si j’en crois ce que l’on me dit là-bas, serait que chacun vive chez soi, dans un Etat viable avec des frontières sûres. Il y a aussi la question des réfugiés et de leur droit au retour qui doit être posée. Bref, mon discours n’a de bases que le droit international et la volonté des Palestiniens. Il faut donc se débarrasser et de l’occupation et de la colonisation.

 

 

Manifestation d'Israéliens contre l'intervention militaire

- Comment as-tu vécu le dialogue entre Palestiniens et pacifistes israéliens ?

J’ai ressenti de la défiance. En clair, mes interlocuteurs ne croient plus en la capacité du camp de la paix en Israël de faire bouger les lignes. Ils sont très peu nombreux aujourd’hui. Certes, il y a des milliers de manifestants en ce moment, parce qu’il y a des massacres à Gaza. Mais, en temps normal, nous ne les voyons plus. Et, hormis le Parti communiste israélien, il n’y a quasiment plus de gauche politique israélienne organisée.

 

 

- Comment construire la paix dans ces conditions ?

La première chose dont la paix a besoin c’est de justice. Plus de 40 résolutions ont été adoptées par l’ONU, condamnant l’occupation, la colonisation. Elles ne sont toujours pas appliquées. A mon sens, il y a donc un préalable à accepter : l’occupation israélienne est à l’origine de toutes les violences. Que l’armée israélienne évacue tous les territoires palestiniens, qu’elle lève le blocus sur Gaza, que le gouvernement démantèle toutes les colonies, le Hamas et toutes les organisations palestiniennes armées disparaîtront puisqu’elles n’auront plus d’objet. Le discours sur la symétrie des souffrances n’est pas acceptable. Oui, de nombreux Israéliens vivent dans la peur des sirènes mais tous les Palestiniens vivent avec la mort.

 

 

Pour en savoir plus :

- Mon : dossier Palestine

- par Mounia Benaili : « l’Etat palestinien ne verra jamais le jour »

- L’Etat d’Israël va-t-il perdre la guerre qu’il mène au peuple palestinien ?

- Israël La guerre, ciment de la société

- Un feu vert européen pour tuer, détruire et pulvériser Gaza

Partager cet article
Repost0
6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 15:30
Edgar Morin - Christiane Hessel - Régis Debray - Rony Brauman

Edgar Morin - Christiane Hessel - Régis Debray - Rony Brauman

Sources : A TA TURQUIE par :

  • Rony Brauman, Ex-président de MSF, professeur à Sciences Po
  • Régis Debray, Ecrivain
  • Christiane Hessel, Veuve de Stéphane Hessel
  • Edgar Morin, Directeur de recherches émérite au CNRS

 

"Quand la violence crée une spirale incontrôlée et la mort de 300 civils innocents, la situation exige une réponse urgente et déterminée ", viennent d'indiquer à bon escient le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au moment d'élever élever au niveau 3 les sanctions économiques contre la Russie.

 

On ne sache pas que le président russe, Vladimir Poutine, où l'un de ses subordonnés, ait donné l'ordre de faire sauter en vol le Boeing 777 de la Malaysa Airlines. Il y a déjà cinq fois plus de civils innocents massacrés à Gaza, mais ceux-là soigneusement ciblés et sur l'ordre direct d'un gouvernement. Les sanctions de l'Union européenne contre Israël restent au niveau zéro. L'annexion de la Crimée russophone déclenche indignation et sanctions. Celle de la Jérusalem arabophone nous laisserait impavides ? Peut-on à la fois condamner M. Poutine et absoudre M. Nétanyahou ? Encore deux poids deux mesures ?

 

Nous avons condamné les conflits interarabes et intermusulmans qui ensanglantent et décomposent le Moyen-Orient. Ils font plus de victimes locales que la répression israélienne. Mais la particularité de l'affaire israélo-palestinienne est qu'elle concerne et touche à l'identité des millions d'Arabes et musulmans, des millions de chrétiens et Occidentaux, des millions de juifs dispersés dans le monde.

 

Ce conflit apparemment local est de portée mondiale et de ce fait a déjà suscité ses métastases dans le monde musulman, le monde juif, le monde occidental. Il a réveillé et amplifié anti-judaïsme, anti-arabisme, anti-christianisme (les croisés) et répandu des incendies de haine dans tous les continents.

 

Nous avons eu l'occasion de nous rendre à Gaza, où il existe un Institut culturel français ; et les SOS que nous recevons de nos amis sur place, qui voient les leurs mourir dans une terrible solitude, nous bouleversent. N'ayant guère d'accointances avec les actuels présidents du Conseil et de la Commission européens, ce n'est pas vers ces éminentes et sagaces personnalités que nous nous tournons mais vers vous, François Hollande, pour qui nous avons voté et qui ne nous êtes pas inconnu. C'est de vous que nous sommes en droit d'attendre une réponse urgente et déterminée face à ce carnage, comme à la systématisation des punitions collectives en Cisjordanie même.

 

Les appels pieux ne suffisent pas plus que les renvois dos à dos qui masquent la terrible disproportion de forces entre colonisateurs et colonisés depuis quarante-sept ans. L'écrivain et dissident russe Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) demandait aux dirigeants soviétiques une seule chose : " Ne mentez pas. " Quand on ne peut résister à la force, on doit au moins résister au mensonge.

 

Ne vous et ne nous mentez pas, monsieur le Président. On doit toujours regretter la mort de militaires en opération, mais quand les victimes sont des civils, femmes et enfants sans défense qui n'ont plus d'eau à boire, non pas des occupants mais des occupés, et non des envahisseurs mais des envahis, il ne s'agit plus d'implorer mais de sommer au respect du droit international.


 

 

 

 

 

 

La France est bien placée pour initier un mouvement des grands pays européens pour la suspension de l'accord d'association entre Israël et l'UE, accord conditionné au respect de nos valeurs communes et des accords de paix souscrits par le passé. De même pourrait-elle faire valoir qu'un cessez-le-feu qui déboucherait sur un retour au statu quo ante, lui-même déjà intolérable, ne ferait que contribuer au pourrissement de la situation et donc au retour de l'insécurité pour les uns comme pour les autres.

L'enfermement complet n'est ni viable ni humain. Pourquoi la police européenne ne pourrait-elle revenir sur tous les points de passage entre Gaza et l'extérieur, comme c'était le cas avant 2007 ?

 

Nous n'oublions pas les chrétiens expulsés d'Irak et les civils assiégés d'Alep. Mais à notre connaissance, vous n'avez jamais chanté La Vie en rose en trinquant avec l'autocrate de Damas ou avec le calife de Mossoul comme on vous l'a vu faire sur nos écrans avec le premier ministre israélien au cours d'un repas familial.

 

L'extrême droite israélienne vous semblant moins répréhensible que l'extrême droite française, à quelque chose cette inconséquence pourrait être bonne : faciliter les échanges et les pressions au nom de valeurs communes.

 

Israël se veut défenseur d'un Occident ex-persécuteur de juifs, dont il est un héritier pour le meilleur et pour le pire. Il se dit défenseur de la démocratie, qu'il réserve pleinement aux seuls juifs, et se prétend ennemi du racisme tout en se rapprochant d'un apartheid pour les Arabes.

 

L'école stoïcienne recommandait de distinguer, parmi les événements du monde, entre les choses qui dépendent de nous et celles qui ne dépendent pas de nous. On ne peut guère agir sur les accidents d'avion et les séismes – et pourtant vous avez personnellement pris en main le sort et le deuil des familles des victimes d'une catastrophe aérienne au Mali. C'est tout à votre honneur. A fortiori, un homme politique se doit de monter en première ligne quand les catastrophes humanitaires sont le fait de décisions politiques sur lesquelles il peut intervenir, surtout quand les responsables sont de ses amis ou alliés et qu'ils font partie des Nations unies, sujets aux mêmes devoirs et obligations que les autres Etats.

 

La France n'est-elle pas un membre permanent du Conseil de sécurité ?

 

 

 

 

Ce ne sont certes pas des Français qui sont directement en cause ici, c'est une certaine idée de la France dont vous êtes comptable, aux yeux de vos compatriotes comme du reste du monde. Et il ne vous échappe pas que faux-fuyants et faux-semblants ont une crédibilité et une durée de vie de plus en plus limitées.

 

Pour en savoir plus sur ce sujet :

- Le 2 août 2014, dans une Tribune publiée dans l'Humanité, quatre parlementaires font part de leur « profonde préoccupation » devant la façon dont la France traite le conflit israélo-palestinien. Les signataires sont Marie-Françoise Bechtel, députée de l'Aisne (apparentée SRC) et 1ere vice-présidente du MRC, Pouria Amirshahi (PS, député SRC des Français de l’étranger), Barbara Romagnan (PS, députée SRC du Doubs) et Michel Billout (PCF, sénateur CRC de Seine-et-Marne).

 

Partager cet article
Repost0
5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 20:28
Samedi 9 Août 17H - rassemblement place de l'Hôtel de ville à La Rochelle

- Voilà le travail du Gouvernement d'Israël : il a forgé une nouvelle génération de gosses qui trouvent encore la "joie" de jouer dans les ruines et les morts avant de rejoindre les rangs de la résistance palestinienne !

Samedi 9 Août 17H - rassemblement place de l'Hôtel de ville à La Rochelle
Samedi 9 Août 17H - rassemblement place de l'Hôtel de ville à La Rochelle
Partager cet article
Repost0
4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 10:46
Israël et l’Arabie saoudite : une alliance forgée dans le sang des Palestiniens

L’Arabie saoudite est dirigée par une clique de vieillards cacochymes, dignes représentants d’une caste qui s’accapare la rente pétrolière et se maintient au pouvoir par tous les moyens...

 

Sources : Info-Palestine.eu Proche-Orient.net par David Hearst [1]

Cette alliance israélo-saoudienne est forgée dans le sang, le sang palestinien, le sang, ce dimanche, de plus de combien de nouvelles victimes, écrit David Hearst.

 

- Il y a beaucoup de mains derrière l’attaque de l’armée israélienne sur la bande de Gaza.

L’Amérique n’est pas malheureuse de voir le Hamas devoir supporter tant de coups. Alors que les images des scènes de carnage dans les rues de Shejaiya venaient d’être diffusées, John Kerry a déclaré sur ​​Meet NBC le même jour qu’Israël avait le droit de se défendre, et l’ambassadeur américain Dan Shapiro a déclaré sur la chaîne israélienne Canal 2 que les États-Unis feraient en sorte que les forces modérées soient [après le conflit] dominantes dans la bande de Gaza, ce qui veut dire [qu’Israël amènerait dans ses fourgons] l’Autorité palestinienne.

 

L’Égypte n’est pas non plus écrasée de douleur. Son ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukry a tenu le Hamas pour responsable de la mort des civils, après que le mouvement ait rejeté le cessez le feu [concocté par l’Égypte et Israël et totalement à l’écart du Hamas - NdT].

 

Un troisième partenaire non déclaré dans cette alliance contre nature a cependant donné un feu-vert à Netanyahu, le couvrant à l’avance pour une opération militaire d’une telle férocité. Nous ne parlons pas d’un allié aussi impuissant que les États-Unis, car cette autorisation ne peut venir que d’un État arabe.

 

 

- L’attaque sur Gaza a été lancée avec une approbation royale saoudienne.

Ce mandat royal n’est rien de moins qu’un secret de polichinelle en Israël et l’ex-ministre de la défense comme celui qui est en fonction en parlent de façon très ouverte. L’ancien ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz a surpris le présentateur sur Canal 10 en disant qu’Israël devait attribuer un rôle à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis dans la démilitarisation du Hamas. Interrogé sur ce qu’il entendait par là, il a ajouté que des fonds de l’Arabie saoudite et des Émirats devraient être utilisés pour reconstruire Gaza une fois le Hamas anéanti.

 

Amos Gilad, homme-clé au ministère israélien de la défense dans les relations avec l’Égypte de Moubarak et aujourd’hui directeur du département israélien des relations politico-militaires, a déclaré récemment à l’universitaire James Dorsey : « Tout est souterrain, rien n’est public, mais notre coopération sécuritaire avec l’Égypte et les États du Golfe est unique. C’est la meilleure période de sécurité et de relations diplomatiques avec les pays arabes ».

 

 

- Les félicitations sont réciproques.

Le roi Abdallah a fait savoir qu’il avait téléphoné au président Abdel Fattah El-Sisi pour approuver une initiative égyptienne de cessez-qui n’avait même pas soumise au Hamas, ce qui a incité des analystes cités par le Jerusalem Post à se demander si un cessez-le feu avait été sérieusement proposé.

 

Le Mossad et les responsables saoudiens du renseignement se réunissent régulièrement. Les deux côtés se sont concertés lorsque l’ancien président égyptien Mohamed Morsi était sur ​​le point d’être déposé en Égypte, et ils sont main dans la main en ce qui concerne l’Iran, à la fois dans la préparation d’une attaque israélienne qui traverserait l’espace aérien saoudien, et dans le sabotage du programme nucléaire.

 

Il y a même été dit de bonne source que les Saoudiens financent l’essentiel de la très coûteuse campagne d’Israël contre l’Iran.

 

 

- Pourquoi l’Arabie Saoudite et Israël font-ils à ce point bon ménage ?

Pendant des décennies, les deux pays éprouvaient une sensation identique quand ils regardaient autour d’eux : la peur. Leur réaction a été similaire. Chacun sentait qu’ils ne pouvaient se prémunir contre ses voisins en les envahissant (Liban, Yémen) ou par le financement de guerres et coups d’État (Syrie, Égypte, Libye). Ils ont des ennemis ou rivaux en commun : l’Iran, la Turquie, le Qatar, le Hamas dans la bande de Gaza, et les Frères musulmans ailleurs. Et ils ont des alliés communs : les lobbys militaro-industriels américains et britanniques, l’homme fort du Fatah et l’atout des États-Unis Mohammed Dahlan qui a essayé autrefois de prendre le contrôle de Gaza et qui serait probablement prêts à le faire à nouveau.

 

La différence aujourd’hui, c’est que pour la première fois dans l’histoire de leurs deux pays, une coordination militaire a été mise en place. Le prince Turki, neveu du roi Abdallah, est le visage public de ce rapprochement rendu visible par la publication d’un livre sur l’Arabie écrit par un universitaire israélien. Le prince s’est rendu à Bruxelles en mai pour rencontrer le général Amos Yadlin, l’ex-chef du renseignement israélien qui a été inculpé par un tribunal en Turquie pour son rôle dans l'abordage du Mavi Marmara.

 

On pourrait faire valoir qu’il n’y a rien de sinistre dans l’implication du prince Turki dans le débat israélien et que ses motivations sont à la fois paisibles et louables. Le prince est un fervent partisan d’une initiative de paix proposée par le roi saoudien Abdallah. L’Initiative de paix arabe soutenue par 22 États arabes et 56 pays musulmans aurait effectivement été une base pour la paix si Israël ne l’avait pas ignoré il y a quelques 12 ans.

 

Le prince Turki est très lyrique sur les perspectives de paix dans un article publié par Haaretz. Il y écrit : « Et quel plaisir ce serait d’être en mesure d’inviter non seulement les Palestiniens mais aussi les Israéliens que j’allais rencontrer de venir me rendre visite à Riyad, où ils pourraient alors visiter ma maison ancestrale dans Dir’iyyah, qui a souffert aux mains de Ibrahim Pacha le même sort qu’a subi Jérusalem aux mains de Nabuchodonosor et des Romains ».

 

C’est les moyens utilisés, pas la fin en soi qui exposent le véritable coût humain de ces alliances. La promotion par le prince Turki de l’Initiative de paix arabe se fait au prix de l’abandon par le royaume de son soutien historique à la résistance palestinienne.

 

L’analyste saoudien Jamal Khashogji fait ce même constat quand il parle en langage codé du nombre d’intellectuels qui attaquent la notion de résistance : « Malheureusement, le nombre de ces intellectuels ici en Arabie Saoudite est plus élevé que la moyenne. Si une telle tendance se poursuit, elle va détruire la louable prétention du royaume d’avoir soutenu et défendu la cause palestinienne depuis l’époque de son fondateur, le roi Abd Al-Aziz Al-Saoud ».

 

La paix serait en effet la bienvenue pour tout le monde, et surtout pour Gaza en ce moment. Mais les moyens par lesquels les alliés d’Israël en Arabie saoudite et l’Égypte veulent y arriver, en encourageant Israël à donner au Hamas un coup fatal, amènent à douter de ce qui se trame vraiment. Le père de Turki, le roi Faisal bin Abdulaziz se retournerait dans sa tombe s’il voyait ce que son fils fait en son nom.

 

Cette alliance israélo-saoudienne est forgée dans le sang, le sang palestinien, le sang, ce dimanche, de plus de 100 victimes dans Shejaiya.

 

JPEG - 2.6 ko

[1] David Hearst est rédacteur en chef de Middle East Eye. Il est éditorialiste en chef de la rubrique Étranger du journal The Guardian, où il a précédemment occupé les postes de rédacteur associé pour la rubrique Étranger, rédacteur pour la rubrique Europe, chef du bureau de Moscou et correspondant européen et irlandais. Avant de rejoindre The Guardian, il était correspondant pour l’éducation au sein du journal The Scotsman.

 

Cette thèse sur une alliance Arabie Saoudite-Israël-Egypte contre Gaza fait débat.

 

 

Pour en savoir plus :

- selon le AL-HUFFINGTON-POST ALGÉRIE du 29 juillet : Une thèse sur une alliance Arabie Saoudite-Israël-Egypte contre Gaza suscite des polémiques

- selon Terre Promise : Arabie Saoudite et Israël, alliés malgré eux ?

Partager cet article
Repost0
4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 00:16
Je n'aurai pas aimé que l'on brûle le drapeau de la France, ne brûlons pas celui d'Israël !

A ceux qui stigmatisent "Israël en tant qu’État", je dirai que quand on stigmatise "l’État d'Israël", on oublie que "l’État d’Israël" ce sont aussi des chrétiens, des arabes, des musulmans opprimés à Jérusalem Est, à Hebron et ailleurs, qui ne peuvent exprimer leur refus de la guerre, mais aussi des juifs laïcs ou de gauche, des opposants.


En parlant de "l’État d'Israël" on met tout le monde dans le même sac.... y compris ceux et celles qui manifestent pour la paix à Tel Aviv, à Haïfa y compris ceux qui refusent de répondre à l'appel au combat des réservistes.


C'est le gouvernement israélien de coalition de droite, d'extrème droite, et d'intégristes religieux qu'il faut combattre, dénoncer, pas "Israël" en tant qu’État multiculturel, multi confessionnel, multi-ethnique.


Pour en finir, je dirai qu'il y a un grand nombre d'Israéliens qui "soutiennent" l'opération de guerre en cours ou ne s'y opposent pas parce qu'ils ne voient pas d'issue politique pour faire autre chose que la guerre..... les médias sont à la solde du pouvoir et la gauche est quasi inexistante (ça ne vous rappelle rien ?).

 

  • En dernier lieu, je dirai que c'est comme si, en parlant de la seconde guerre mondiale on disait "La France collaborait avec l'Allemagne" !
  • Non ! Le gouvernement de Pétain avec sa milice, sa police collaborait avec l'Allemagne ! Mais la France c'était aussi une masse de gens qui tentaient de se débrouiller comme ils pouvaient au quotidien pour vivre..... et la résistance !

 

Pour toutes ces raisons, je n'aurai pas aimé que l'on brûle le drapeau de la France, ne brûlons pas celui d'Israël !

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

Partager cet article
Repost0
3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 16:42
Le Capital au XXIe siècle

Sources : Le Parti de Gauche Midi-Pyrénées

Une véritable spectroscopie des inégalités de revenus et de patrimoines depuis plus de deux siècles.

 

Le livre de Thomas Piketty  "Le capital au XXIème siècle" (972 pages) dépasse de très loin toutes les études antérieures émanant d’organismes officiels, de travaux universitaires ponctuels.

  • Sommaire du livre en CLIQUANT  ICI
     
  • L’introduction est disponible en ligne en CLIQUANT  ICI
     

- Présentation

Il s’agit du travail le plus important qui n’ait jamais été réalisé sur cette question. Il a réuni une quinzaine de chercheurs de différentes nationalités et étudie le phénomène des inégalités non seulement en France mais dans plusieurs pays.

 

En outre, l’étude de cette inégalité de revenu et de patrimoines est abordée aussi du point de vue historique sur une période d’au moins deux siècles. Il a fallu franchir un nombre d’obstacles considérables pour réunir une telle somme de données et de les confronter les unes aux autres

 

Même si cet ouvrage prétend énoncer deux lois régissant le système capitaliste, portant sur le rapport entre le revenu national et le stock de capital, ces lois sont plus des procédés de calcul permettant des comparaisons homogènes sur de longues périodes, plutôt que des lois bâties sur un édifice théorique.

 

Il ne s’agit pas d’un ouvrage de théorie économique mais d’une publication plutôt de caractère pragmatique et statistique. Cela évidemment n’empêche pas l’auteur d’avancer des explications sur l’origine et le développement de ces inégalités. Piketty n’est en rien un successeur de Marx auteur du fameux Capital d’abord parce qu’il n’est pas marxiste et d’autre part parce qu’il ne possède pas la puissance théorisation de Marx. Il ne faut donc pas demander à cet ouvrage ce qu’il n’est pas. Il n’en reste pas moins vrai que malgré les faiblesses théoriques, c’est maintenant devenu un ouvrage incontournable pour quiconque s’intéresse sérieusement au phénomène d’inégalités de revenus et de patrimoines.

 

Après une première phase de publicité au moment de sa parution en septembre 2013, silence radio pendant six mois, et à ma connaissance, aucun débat sérieux de grande envergure à la hauteur des enjeux de cet ouvrage n’a eu lieu dans les grands médias, puis à partir de mars avril 2014 renouveau d’intérêt car le succès du livre aux USA est considérable du fait que le problème des inégalités devient central dans la bataille politique qui secoue les États-Unis suite notamment en conséquence la crise financière.

Partager cet article
Repost0
2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 17:17
Est-il acceptable qu'un jeune Français puisse faire des périodes de réservistes en Israël pour combattre en Palestine ?

C'était déjà le cas en 2014...... 2023, ça continue !

 

 

Source : Eric Durand | mis à jour le : 22/03/2024

- La binationalité et les obligations militaires un débat récurent

Ironie de l'histoire, c'est en des termes quasi similaires « Est-il acceptable qu'un jeune Français choisisse de faire son service militaire dans l'armée algérienne ? » que les sages de la commission Marceau Long[1], réunis en 1987 par Jacques Chirac, alors Premier ministre, posait le débat entre binationalité et obligations militaires.

 

  • Mais la question n'écartait pas Israël puisque c'est l'enlèvement du soldat Gilad Shalit par des groupes armés palestiniens en Israël, le 25 juin 2007, qui a attiré l'attention sur la convention bilatérale franco-israélienne de 1959. Elle suscite quelques interrogations parmi les intellectuels ou certains politiques.
  • L'accord franco-israélien va, en effet, bien plus loin que tous les autres : il prévoit que de jeunes Français puissent être mobilisés par Israël, ce qui représente 36 mois de service pour les garçons et 21 mois pour les filles.

 

«Pour moi, un Français qui effectue son service militaire dans un autre pays que la France devrait être déchu de sa nationalité française», s'indigne Bruno Etienne, professeur à Sciences-Po Aix.
 

Dans le même esprit, Max Gallo rappelle sa position : «Je suis contre le fait que des citoyens français fassent leur service militaire dans un autre pays. L'armée est la preuve suprême de leur attachement à la France. Prendre les armes signifie que l'on est prêt à se sacrifier pour sa patrie.»

 

Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, spécialiste français du droit de la nationalité, tempère : «En cas de guerre, l'Etat peut déchoir tout citoyen de la nationalité française s'il sert une armée étrangère. Depuis toujours, et contrairement à d'autres pays, la France garde ses nationaux même quand ils ont une autre nationalité !»


 

- Cette question revient aujourd'hui face à la situation en Palestine, à l'opération militaire en cours contre GAZA et l'appel de nombreux réservistes par TSAHAL.

Dans ce cadre, la venue à Marseille le 28 mai dernier[2] du Colonel Gil BEN SHAUL, Commandant de MEITAV, Base de recrutement de TSAHAL pour y pratiquer « l’enrôlement » est particulièrement choquante et scandaleuse notamment quand on sait que TSAHAL préparait déjà son l'opération "Boudure protectrice" contre GAZA et n'attendait qu'un prétexte pour l'engager.
 

En cela je rejoins totalement l'analyse développée par JOHANN Elbory  dans MEDIAPART du 20 juillet 2014

 

 

 

 

Le scandale des Français engagés dans l'armée israélienne

 

Le conflit actuel à Gaza pose à nouveau le problème de l'engagement de Français dans l'armée israélienne. Un engagement sur des bases ethniques et religieuses, à l'opposé des principes républicains français, fruit d'un travail de prosélytisme de Tsahal en France. Retour sur une situation aberrante tolérée par notre pays...

 

Difficile de savoir combien ils sont, l'armée israélienne ayant tendance à ne pas trop s'étendre sur ce genre de sujets, mais, chaque année, des jeunes français juifs franchissent le pas de l'engagement dans Tsahal. Ces français sont décris par l'armée israélienne comme d'excellentes recrues, souvent plus volontaires à défendre une terre promise qu'ils ont totalement idéalisé, contrairement aux jeunes de leur âge nés en Israël, qui n'ont connu que la guerre, et pour qui les contradictions de l’État hébreux sont souvent beaucoup plus évidentes.

 

Cet engagement, que ces recrues appellent « service militaire », pose de sérieux problèmes dans la conception française des valeurs républicaines. Pour bien comprendre en quoi cela est profondément problématique, il faut revenir sur la nature même du principe de nationalité en France, et en Israël.

 

En France, la nationalité française s'hérite ou s'acquiert, par le biais du droit du sol, le principe qui fait de quelqu'un né en France un citoyen français, ou par celui de l'attribution de la nationalité par les institutions républicaines. Le fait d'être français n'est donc pas, n'en déplaise à certains réactionnaires bornés, une donnée ethnique : tout le monde peut, en théorie, devenir français à certaines conditions, notamment celle de respecter et de partager les valeurs d'universalité de notre pays. Pour Israël, et pour beaucoup d'autres pays d'ailleurs, le principe de nationalité est basée sur des valeurs ethniques. Être israélien c'est avant tout être juif. Ce principe explique la politique raciste d’Israël et, notamment, l'apartheid qui existe contre les palestiniens, dont certains possèdent pourtant la nationalité israélienne. Il explique aussi qu’Israël reconnaisse tous les juifs du monde comme faisant partie de la communauté dont l’État hébreux serait le centre naturel, et la terre à défendre à tout prix. Une vision raciste du principe théologique de peuple élu, qui va à l'encontre de nos principes républicains. Que des juifs français partent combattre, et commettre, au passage, des crimes de guerre, au nom de ce principe, est totalement inacceptable et révoltant.

 

- Service militaire  ou recrutement de mercenaires ?

Bien sûr, pour ces engagés volontaires il s'agit d'un service militaire. Comme beaucoup de résidents en France qui ont la nationalité d'un pays étranger dans lequel il y a le service militaire, ils répondent à cet obligation nationale. Sauf que dans le cas de ces jeunes, il ne s'agit en rien d'une obligation nationale, la plupart d'entre eux n'ayant pas la nationalité israélienne. Il s'agit donc d'un engagement volontaire dans une armée étrangère, afin de nourrir ses désirs d'expansion et de colonisation, sur le seul principe du partage de la religion majoritaire de cet État, et, peut être, de quelques cousins très éloignés. Je vous laisse imaginer le scandale que cet situation provoquerait s'il s'agissait d'un autre pays. Allez, prenons un pays au pif... euh... l'Algérie, tiens ! Oui vous voyez déjà les réactions indignées de l'ensemble de la presse et les condamnations du gouvernement. Ce serait une occasion rêvée, pour Jean-François Copé, d'être profondement choqué...

 

Posons nous quelques questions, même un peu surréalistes. Quelle serait la réaction du gouvernement français si les attaques israéliennes étaient considérées officiellement comme crime de guerre, et que des citoyens français étaient jugés pour cela ? On serait bien emmerdés non ? Quelle position ces individus auraient si la France entrait en conflit avec Israël ? Et, une question plus réaliste, comment réagirait la France si des français se faisaient descendre en participant à ce genre de crimes ? Des questions qui nous font nous interroger sur la responsabilité de l'Etat français dans le fait de laisser faire de tels recrutements. D'ailleurs, comment ça marche en vrai pour se faire recruter par Tsahal ? Comment ça prend à un jeune de 20 ans de se dire qu'il doit aller faire la guerre pour un pays qu'il ne connaît même pas ?

 

 

- Tsahal, une armée prosélyte

L'engagement de français dans l'armée Israélienne est le fruit d'un travail intensif de propagande de Tsahal pour convaincre les jeunes juifs français du bien fondé de la guerre en Palestine, et de l'importance d'y prendre sa place. Et ne croyez pas que ça se passe « sous le manteau », par des speech dans des synagogues sombres, ou dans des rendez-vous secrets avec des agents du Mossad. Ça c'est dans les films.

 

Aujourd'hui, le recrutement de jeunes par Tsahal se fait avec les plus gros sabots possibles. Sur internet ! Et pas sur des sites underground mais sur les réseaux sociaux les plus utilisés. Ainsi, en faisant une simple recherche sur Google, on tombe très vite sur les relais en France de Tsahal. L'armée israélienne possède un site internet, Tsahal.fr, poste régulièrement des vidéos de propagande sur YouTube et dispose de relais sur une palette de sites assez impressionnante. On trouve également un  site de Tsahal en français dont on vous laisse apprécier la finess