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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 09:23
Le Front de Gauche, entre constat d’échec et recherche de solutions,.... se cherche une suite

Et maintenant ? Quasiment unanimes sur les difficultés qu’ils affrontent, entre divisions et absence de dynamique, les responsables du Front de gauche se sont retrouvés le 15 décembre pour réfléchir à la gauche de demain.

 

Source : l'Humanité du 16 décembre 2015 | et du 15 décembre 2015 mis à jour le 16 janvier 2016

- S’il n’est pas enterré, les dirigeants de ses principales formations, 
réunis en coordination[1], s’accordent à dire qu’il doit être dépassé.

« Le Front de gauche enterré par ses responsables  », «  Régionales fatales pour le Front de gauche  », «  Le Front de gauche en voie de dislocation  »… Depuis lundi, les faire-part de décès se multiplient dans la presse. Réunie le 15 décembre, la coordination du Front de gauche n’a pourtant pas acté sa fin mais son nécessaire dépassement, à en croire ses participants. «  Le projet, à la création du Front de gauche, était de travailler à un rassemblement majoritaire pour une autre politique de gauche. De ce point de vue, déjà avant les régionales mais plus encore après, il y a échec  », estime Marie-Pierre Vieu, membre de la direction du PCF. Un constat que chacun estime qu’il serait «  ridicule de nier  ». «  Un enterrement voudrait dire que ses forces n’ont plus vocation à voir comment elles peuvent écrire quelque chose pour la suite. Mais le Front de gauche ne suffit pas  », répond, pour sa part, Éric Coquerel, le coordinateur du Parti de gauche (PG).

 

 

- Un sentiment d’urgence plane

Si le point de départ peut se résumer en un «  On ne peut pas continuer comme ça  », la suite s’écrit surtout pour l’heure en questions  : «  Pourquoi n’y est-on pas parvenu  ? Comment dépasse-t-on le Front de gauche  ? Y aura-t-il une candidature commune de tout notre espace politique à la présidentielle  ? Comment parler à la fois à tous ceux qui se sont abstenus dans les quartiers populaires et à ceux qui ont utilisé un bulletin PS sans partager la politique gouvernementale  ? Comment répondre à la fois à la nécessité de rassemblement et à l’exaspération sociale  ?  » liste notamment le dirigeant du PG. Le tout dans un contexte loin d’être simple, avec la volonté de plus en plus affirmée d’une partie du PS de voir se créer un grand pôle de gauche s’étirant vers le centre. «  On est face à une tentative d’en finir avec la gauche tout entière. Nous, on veut se mettre à son service  », relève Marie-Pierre Vieu.

 

Une volonté commune se dessine au Front de gauche, celle de «  refonder la gauche  ». Reste à savoir comment. «  De multiples initiatives ont été prises. M6R, Chantiers d’espoir, Mouvement commun… Aucune n’a fait la démonstration de son efficacité  », constate Pierre Khalfa, d’Ensemble, qui voit «  deux conditions à remplir  : être clair avec le bilan des politiques menées depuis quatre ans et associer les citoyens car la refondation ne résultera pas d’accords d’appareils  ».

 

Un sentiment d’urgence plane, mais l’heure est à la réflexion. Chacune des formations doit réunir ses instances dans les prochains jours avant une nouvelle rencontre commune, la semaine prochaine, qui devrait arrêter les initiatives de la rentrée.

 

 

- Le Front de gauche entre constat d’échec et recherche de solutions

L’heure est au débat au sein du Front de gauche – sur son propre avenir, mais surtout sur l’avenir de la gauche et du pays –, sept ans après son lancement en 2008 avec l’objectif d’ouvrir une autre voie à gauche. Après les résultats des élections, le constat d’échec est globalement partagé. Malgré un FN écarté des exécutifs régionaux, «  le danger persiste et rien ne doit faire oublier la gravité de ce qui vient de se passer  », a déclaré Pierre Laurent dès les résultats du second tour connus. «  Nous sommes effectivement dos au mur. Je ne parle pas seulement de l’autre gauche, qui est dans un état de catastrophe avancé (...), je parle du camp progressiste et humaniste en général, car pour l’instant une vague brune déferle sur l’Europe  », a estimé, de son côté, Jean-Luc Mélenchon, dans les Inrocks.

 

Le diagnostic est d’abord celui de la responsabilité de la politique gouvernementale. «  Si le FN est passé depuis le début du quinquennat Hollande de 18 % à 30 %, c’est bien qu’il existe une exaspération  » liée à «  l’obstination de ne pas changer une politique qui échoue  », a analysé, hier, le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, jugeant que «  des apprentis sorciers jouent avec le feu  » en vue de 2017 «  pour arracher une victoire au second tour face au FN  ».

 

Aucun de ses dirigeants n’entend cependant exonérer le Front de gauche de ses propres difficultés. «  On est illisible. C’est une série d’échecs depuis les législatives de 2012. On est redevenu un cartel de partis  », a de nouveau estimé le coordinateur du Parti de gauche, Éric Coquerel. Si, sur France Info, hier matin, Olivier Dartigolles a jugé que le Front de gauche «  s’est planté  » et doit «  tout revoir du sol au plafond  », il ajoute que «  cela ne signifie pas que ses objectifs initiaux n’étaient pas les bons  ».

 

 

- Des grandes lignes se dessinent déjà

Sur le plan électoral, le résultat est mince. Au total, la coalition compte désormais 40 élus régionaux (29 PCF, 7 PG, 3 Ensemble et 1 République et socialisme), contre 126 élus en 2010 (95 PCF, 17 PG, 7 GU, 7 apparentés).

  • «  Le problème est beaucoup plus profond. Soit il y a un sursaut et quelque chose de neuf qui se crée, soit on risque de se marginaliser  », alerte Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble.
  • Néanmoins, les grandes lignes se dessinent déjà. «  Les prochaines semaines doivent ouvrir un débat sur la refondation de la gauche, et non pas de la gauche de la gauche  », avance Olivier Dartigolles, tout en prenant «  au sérieux  » la demande d’«  inflexion  » de la politique gouvernementale venue de Jean-Christophe Cambadélis.
  • «  Il faut refonder la gauche  », juge également Clémentine Autain. Sa formation a d’ailleurs appelé dès dimanche soir à des candidatures communes en 2017 de ceux qui «  aspirent à une alternative politique de rupture avec le libéralisme  ».
  • Côté PG, 2017 est aussi au centre des attentions. «  Il faut que (l’élection présidentielle) soit l’heure du peuple contre l’oligarchie  », a prévenu Jean-Luc Mélenchon, appelant à «  un véritable front populaire  ».
  • Et Éric Coquerel (PG) de préciser  : «  Si on veut éviter le pire, il faut préparer 2017 en construisant un mouvement, en arrêtant de se diviser, en étant capable de s’adresser au plus grand nombre, d’incarner les principes républicains.  »

 

Note :

[1] le 15 décembre 2015

 

Pour en savoir plus :

- J. L. Mélenchon : De Podemos au Front de gauche : cartel de partis ou mouvement global inclusif ?

- En 2016, PCF et PG veulent tourner la page du Front de gauche

- «La présidentielle doit servir à créer un nouveau rassemblement à gauche» Eric Coquerel, coordinateur du Parti de gauche

 

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6 janvier 2016 3 06 /01 /janvier /2016 09:23
1950 à... : rétrospective des interventions militaires Françaises en Afrique

- Au moment ou la France victime d'attentats est engagée dans de nouvelles aventures guerrières en Irak et en Syrie (contre un «ennemi» qu’elle a contribué à créer) en violation de toute « légalité internationale », il n'est pas inutile de revenir sur ses différentes interventions en Afrique camouflées ou pas sous des motifs "humanitaires" ou de "sauvegarde de nos ressortissants".

- Car après les décolonisations (ce qui ne veut pas dire indépendance[1] ), la France signe une vingtaine d’accords de défense et de coopération avec ses anciennes colonies africaines et poursuit ses opérations occultes notamment sous couvert de ces "accords de défense"... ou "d'opérations humanitaires"  pour sauvegarder ses intérêts capitalistes de l'ex puissance coloniale.

- En vérité, si dans le cadre de la Françafrique,  avec la collaboration des « réseaux Foccart » la France  a orchestré avec efficacité et sans états d'âme le soutien des uns et la déstabilisation des autres, fort de moyens humains et financiers considérables (les libéralités d'Elf aidant), il s'agit plus aujourd'hui de  garantir l’accès aux matières premières stratégiques du continent (pétrole, uranium etc.), et d'essayer d'offrir des débouchés privilégiés aux multinationales françaises.

- Car en Afrique aussi les ressources énergétiques sont au coeur des conflits internationaux.

- La France entend poursuivre le rôle de "GENDARME DE L'AFRIQUE" qu'elle s'est attribuée avec le soutien des autres puissances occidentales.... autant de sources possibles d'actes de terrorisme en représailles !... et certains s'étonnent que nous n'ayons pas que des amis sur terre, que la France soit une cible, tentant dans un même mouvement d'en faire une question religieuse ou de "guerre de civilisation"[2] !

 

Eclairer modestement sur le rôle de la France en Afrique, telle est l'ambition de cet article.

 

Sources : Le Grand Soir le 21 juillet 2014 | mis à jour le 27/06/2024

  • 1956 : Crise du canal de SuezContre l’avis de l’opinion internationale, la France et la Grande-Bretagne préparent une opération militaire d’envergure, baptisée  « opération 700 » pour les Français. En France, le gouvernement Mollet obtient un vote de confiance quasi unanime le 30 octobre, moins l'abstention des communistes et des poujadistes. La mission est de reprendre le contrôle du canal. Le plan (nom de code « Terrapin ») prévoit également une offensive israélienne contre l’Égypte qui débute le 29 octobre. Le commandement de l’opération est britannique, les Français ne conservant que le commandement de leurs unités, sans pouvoir de décision. Les Français, commandés par le général de corps d'armée André Beaufre, forment la force « A »[0].
  • 1961 : Tunisie. Opération : Lancée le 18 juillet 1961, par Charles de Gaulle avec pour but le maintien de la base militaire navale de Bizerte dans le giron de la France. Chef de l’État tunisien : Habib Bourguiba. Nom de l’opération : "Bouledogue" (transformée en opération « Charrue longue »).
  • 1964 : Gabon. Opération : lancée le 18 février 1964 par Charles de Gaulle pour le rétablissement, du président Léon M’ba après un putsch d’une partie de l’armée. Chef de l’État gabonnais : Léon M’ba. Nom de l’opération : ???
  • 1964 : Gabon. Opération : lancée le 18 février 1964 par Charles de Gaulle pour le rétablissement, du président Léon M’ba après un putsch d’une partie de l’armée. Chef de l’État gabonnais : Léon M’ba. Nom de l’opération : ???1968/1972 : Tchad. Opération : lancée par Charles de Gaulle et poursuivie par Georges Pompidou contre la rébellion du Tibesti au Tchad. L’armée française enregistre des pertes importantes. 39 tués dans les rangs français durant l’opération « Limousin » ainsi qu’une centaine de blessés. Chef de l’État tchadien : François Tombalbaye. Nom de l’opération : « Bison » et « Limousin ».
  • 1977 : Mauritanie. Opération : lancée par Valérie Giscard d'Estaing intervention conduite de décembre 1977 à juillet 1978 par l’armée de l’air dans le but de repousser le Front Polisario du territoire mauritanien, dans le secteur du train minéralier Zouérat-Nouadhibou et de libérer les coopérants français enlevés quelques mois auparavant. Chef de l’État mauritanien : Mokhtar Ould Daddah. Nom de l’opération : « Lamantin ». 
  • 1977 : Zaïre. Opération : lancée par Valérie Giscard d'Estaing en soutien au maréchal Mobutu Sese Seko contre la rébellion du Shaba. (19 mai - 14 juin). Chef de l’État zaïroi : Mobutu Sese Seko. Nom de l’opération : "« Verveine ».
  • 1978 : Zaïre. Opération : lancée par Valérie Giscard d'Estaing et menée dans la ville minière de Kolwezi envahie au début du mois de mai par les rebelles katangais, soutenus par l’Angola. Chef de l’État zaïroi : Mobutu Sese Seko. Nom de l’opération : « Léopard » ou « Bonite ».
  • 1978 : Tchad. Sur décision de Valérie Giscard d'Estaing, la France intervient une nouvelle fois de mars 1978 à mai 1980 pour contrer l’avancée du Frolinat (Front national de libération du Tchad). Chef de l’État tchadien : Félix Malloum. Nom de l’opération : "« Tacaud ».
  • 1979 : Centrafrique. Opération : l’empereur Jean-Bedel Bokassa est renversé. David Dacko est réinstallé au sommet de l’État. Sur décision de Valérie Giscard d'Estaing la France intervient de septembre 1979 à septembre 1981. Chef de l’État de Centrafrique : Jean-Bedel Bokassa. Nom de l’opération : «  Barracuda ».
  • 1983 : Tchad. Opération : à la demane de François Mitterand, le 18 août, 4 000 soldats français sont mobilisés en appui au président Hissène Habré mis en difficulté par les rebelles de Goukouni Oueddeye, soutenus par la Libye. L’opération durera jusqu’en février 1986. Chef de l’État tchadien : Hissène Habré. Nom de l’opération : «  Manta ».
  • 1986 : Tchad. Opération : sur décision de François Mitterand, le 15 février 1986, l’aviation française bombarde la base aérienne avancée de l’armée libyenne à Ouadi-Doum (Nord). Chef de l’État tchadien : Hissène Habré. Nom de l’opération : « Épervier ».
  • 1986 : Togo. Opération : François Mitterand envoie 150 parachutistes français qui débarquent en renfort au Togo : Sauvetage du président Gnassingbé Eyadéma, menacé par une tentative de coup d’État, le 23 septembre 1986. Des Chasseurs Jaguar dans le ciel de Lomé. Chef de l’État togolais: Gnassingbé Eyadéma.
  • 1987 : Burkina Faso : 15 octobre 1987, le monde apprenait le décès de Thomas Sankara, président du Burkina Faso. Son assassinat mettait fin à une expérience révolutionnaire sans précédent en Afrique. Durant quatre ans, Thomas Sankara avait défié la mainmise des ex-puissances coloniales sur son pays et impulsé des réformes destinées à le sortir du sous-développement ; sur la scène internationale, il s’était fait l’avocat des peuples du Sud en lutte contre l’impérialisme. L’assassinat du « Che africain » s’est déroulé dans les circonstances les plus obscures. Encore aujourd’hui le gouvernement français, soupçonné d’être l’un de ses commanditaires, refuse la nomination d’une commission d’enquête sur ce sujet[9].
  • 1989 : Comores. Opération : François Mitterand décide d'une intervention menée, du 7 au 16 décembre 1989, après l’assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle du pays par les mercenaires de Bob Denard. 1200 ressortissants français sont également sécurisés. Chef de l’État des Comores : Ahmed Abdallah. Nom de l’opération : « Oside ».
  • 1990 : Gabon. Opération : après l’adoption par le Parlement gabonais du multipartisme et la mort d’un responsable du parti gabonais du progrès (PGP) s’opposant au régime d’Omar Bongo, président de la République gabonaise, manifestations à Libreville et Port-Gentil du 22 au 24. De mai à juillet 1990, François Mitterand demande à l'armée d'évacuer 1800 étrangers après les émeutes de Libreville et de Port-Gentil. Chef de l’État gabonnais : Omar Bongo. Nom de l’opération : « Requin».
  • 1990 : Rwanda. Opération : début octobre, à la demande du président rwandais Juvénal Habyarimana, François Mitterand décide l'envoi, au Rwanda, de 300 militaires français basés à Bangui (Centrafrique), "ainsi que des armements légers et des munitions, dans le cadre d’une opération préventive" pour assurer la sécurité des 650 ressortissants français au Rwanda. La mission Noroit des soldats français au Rwanda perdure jusqu’en 1993. Soutien au régime du président Juvénal Habyarimana contre les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), d’octobre 1990 à décembre 1993. Chef de l’État rwandai : Juvénal Habyarimana. Nom de l’opération : "« Noirot »[14].
  • Mais aussi en  1990 :   Koweït. Opération : après l’invasion du Koweït par l’armée irakienne le 2 août, François Mitterand  engage la France qui participe à la coalition internationale pour l’évacuation du Koweït par l’Irak. Nom de l’opération : "Daguet" sous commandement américain dans le cadre de l'opération « Tempête du désert ».
  • 1991 : Zaïre. Opération : en raison des troubles commencés à Kinshasa durant lesquels des militaires pillent des entrepôts et des magasins pour protester contre le retard dans le paiement de leur solde, sur proposition de François Mitterand en septembre, la France et la Belgique envoient des parachutistes pour assurer la protection de leurs ressortissants ainsi que des autres ressortissants étrangers, notamment américains, en accord avec les pays concernés. Nom de l’opération : ???
  • 1991 : Djibouti. Opération : à la demande du gouvernement djiboutien, François Mitterand accepte  "de positionner des militaires français" à la frontière entre l’Ethiopie et Djibouti. Les Forces françaises de Djibouti (FFDJ) interviennent le 26 mai 1991 pour contrer l’avancée de l’armée éthiopienne sur Djibouti. L’intervention dure jusqu’au 2 juin. Chef de l’État Djiboutien : Hassan Gouled Aptidon. Nom de l’opération : « Godoria ».
  • Décembre 1992 avril 1993 : Somalie. Opération : François Mitterand  engage la France en soutien de la force de maintien de la paix des Nations unies présente sur place. À la chute du régime du général Siyad Barre en janvier 1991, la rivalité entre le général Aydid et le président intérimaire officiel Ali Mahdi dégénère en une guerre des clans et des actions de banditisme pour s’approprier l’aide humanitaire. La France envoie environ 2500 hommes. L’opération sera ensuite placée sous le commandement américain de la mission "Restore Hope". Chef de l’État somalien : Ali Mahdi. Nom de l’opération : « Oryx ».
  • 1993 : Rwanda. Opération : Extraction et évacuation de 77 ressortissants étrangers entre le 9 et le 11 février. François Mitterand annonce de l’envoi au Rwanda d’une seconde compagnie de militaires français s’ajoutant à celle déjà stationnée dans le pays depuis octobre 1990. Les autorités françaises précisent que cette force supplémentaire n’a d’autre objectif que d’assurer la sécurité des ressortissants français en une période de troubles. Le 15, démenti officiel par le ministère des affaires étrangères des déclarations faites le 14 par un représentant de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) affirmant que les troupes françaises présentes au Rwanda se seraient "battues aux côtés de l’armée rwandaise" contre les rebelles du Front patriotique rwandais. Le 20, annonce par le ministère des affaires étrangères de l’envoi au Rwanda de deux compagnies militaires supplémentaires pour "assurer la sécurité des ressortissants français et des autres étrangers". Chef de l’État rwandai : Juvénal Habyarimana. Nom de l’opération : « Volcan »[14] [14bis].
  • 1993 : Rwanda. Opération : Formation de l’armée rwandaise. Nom de l’opération : « Chimère » dont on peut apprécier les résultats : GENOCIDE DE PRES D’UN MILLION DE RWANDAIS. Chef de l’État rwandai : Juvénal Habyarimana[14] [14bis].
  • 1993 : Zaïre. Opération : Evacuation des ressortissants français. Kinshasa connaît des émeutes initiées par les militaires. L’ambassadeur de France Philippe Bernard et l’un de ses collaborateurs zaïrois ont été tués. Chef de l’État zaïroi  : Mobutu Sese Seko. Nom de l’opération : « Bajoyer ».
  • 1994 : Rwanda. Opération : L’assassinat des présidents rwandais et burundais, le 6 avril 1994, avec la destruction de leur avion au-dessus de Kigali, est suivi d’une vague de massacres à Kigali (Rwanda). Le 8, la France ferme son ambassade et décide d’évacuer 1 500 ressortissants alors que le président Habyarimana vient d’être assassiné et que débute le génocide. Chef de l’État rwandai : Juvénal Habyarimana qui vient d’être victime d’un attentat contre son avion. Nom de l’opération : « Amaryllis »[14] [14bis].
  • 1994 : ANNEE DU GENOCIDE RWANDAIS. Opération : la France intervient après l’adoption de la résolution 929 par le Conseil de sécurité de l’ONU de juin à août 1994. Chef de l’État rwandai : Théodore Sindikubwabo (intérim). Nom de l’opération : « Turquoise ». Une vidéo publiée par Mediapart éclaire sous un jour nouveau les accusations de "passivité" de l’armée française lors du génocide rwandais, qui a fait 800 000 victimes et accable l’armée française[13]

- La commission d’historiens, nommée par le président Emmanuel Macron pour étudier le rôle de la France au Rwanda au début des années 1990, a rendu son rapport le 26 mars. Elle conclut à des « responsabilités lourdes et accablantes » de Paris dans les crimes commis en 1994, notamment le génocide de près d’un million de Tutsis.[14[14bis].

  • 1995 : Comores. Opération : Bob Denard et une trentaine de mercenaires renversent le président Saïd Mohamed Djohar. A la demande de Jacques Chirac l’armée française intervient de septembre à octobre 1995, neutralise Bob Denard, le ramène en France où il est emprisonné. Chef de l’État des Comores : Saïd Mohamed Djohar. Nom de l’opération : « Azalée ».
  • 1996 : Cameroun. Opération : Jacques Chirac engage la France en soutien au régime camerounais dans le contentieux qui l’oppose au Nigeria au sujet de la presqu’île pétrolière de Bakassi. Elle est restituée au Cameroun par le Nigeria le 14 août 2008, après un arbitrage international. L’opération française, qui avait commencé le 16 février 1996, s’achèvera le 31 mai 2008. Chef de l’État camerounais : Paul Biya. Nom de l’opération : « Aramis ».
  • 1997 : Centrafrique. Opération : Jacques Chirac lance des représailles après la mort de deux militaires français tués par des rebelles le 4 janvier 1997 à Bangui. La France agit dans le cadre de la Mission de maintien de la paix de l’ONU. Chef de l’État de Centrafrique : Ange-Félix Patassé. Nom de l’opération : « Minurca ».
  • 1997 (juin) : Congo Brazzaville. Opération : Jacques Chirac mobilise la troupe pour officiellement pour évacuer les ressortissants étrangers durant la guerre civile qui oppose Sassou Nguesso appuyé par les forces angolaises à Pascal Lissouba lâché par Elf et la France. Chef de l’État du Congo Brazzaville : Pascal Lissouba. Nom de l’opération : « Pélican ».
  • 1997 (octobre) : Congo Brazzaville. Opération : Jacques Chirac lance une nouvelle intervention officiellement pour permettre des évacuations de ressortissants étrangers durant la guerre civile. Chef de l’État du Congo Brazzaville : Pascal Lissouba. Nom de l'opération « Antilope ».
  • 1998 : Guinée-Bissau. Opération : à la demande de Jacques Chirac évacuation de ressortissants et soutien d’une force interafricaine de paix. L’opération dure du 7 juin 1998 au 9 juin 1999. Chef de l’État de Guinée-Bissau : João Bernardo Vieira. Nom de l’opération «  Iroko ».
  • 1998 : République démocratique du Congo (RDC). Opération : Jacques Chirac envoie la troupe pour évacuer 2500 ressortissants français de Kinshasa entre août et octobre 1998. Chef de l’État de la RDC : Laurent-Désiré Kabila. Nom de l’opération : « Malachite ».
  • 1999 : Djibouti. Opération : Jacques Chirac engage les forces françaises en protection aérienne et maritime préventive à l’occasion du conflit Éthiopie-Érythrée de 1999 à 2000. Chef de l’État djiboutien : Ismail Omar Guelleh. Nom de l’opération : « Khor Angar ».
  • 1999 : Côte d’Ivoire. Opération : Jacques Chirac mobilise les forces aériennes du 25 au 31 décembre 1999, pour évacuer des personnalités locales menacées après le coup d’État du général Robert Gueï. Chef de l’État ivoirien : Henri Konan Bédié. Nom de l’opération : « Khaya ».
  •  Mais aussi en Octobre-décembre 2001 : Afghanistan.  Opération : à la suite des attentats du 11 septembre 2001, Jacques Chirac engage la France en participant à deux opérations internationales : la force internationale d’assistance et de sécurité sous commandement de l’Otan et l’opération « Liberté immuable » sous commandement américain.

         Les dernières troupes combattantes françaises quitteront l’Afghanistan en décembre 2012.

  • 2002 : Côte d’Ivoire .  Opération : 4000 hommes sont déployés en septembre 2002 par Jacques Chirac dans le cadre d’une force de maintien de la paix. Ils sont chargés d’assurer la protection des ressortissants européens et de s’interposer entre l’armée régulière et les rebelles nordistes. Chef de l’État ivoirien : Laurent Gbagbo. Nom de l’opération : « Licorne ».
  • 2003 : Centrafrique. Opération : intervention militaire française suite au coup d’Etat du général François Bozizé qui renverse le président Ange-Félix Patassé, en visite à l’étranger, et s’autoproclame chef de l’Etat. Jacques Chirac ordonne l'évacuation des ressortissants français et étrangers. Le 17 mars, déploiement de 300 soldats français sur l’aéroport de Bangui, pour permettre la poursuite de l’évacuation des ressortissants français et étrangers. Chef de l’État de Centrafrique : Ange-Félix Patassé. Nom de l’opération : ???
  • 2003 : République démocratique du Congo (RDC). Opération : dans le cadre d'une opération européenne en Ituri (nord-est de la RDC). Jacques Chirac engage des troupes françaises (les 3/4 des soldats déployés du 6 juin au 6 septembre 2003 sont français). Chef de l’État de la RDC : Joseph Kabila. Nom de l’opération :  «  Artémis ».
  • 2004 : Côte d’Ivoire. Opération : Destruction des aéronefs de l’armée ivoirienne après le bombardement de Bouaké dans lequel 9 soldats de la force Licorne ont trouvé la mort et 35 autres sont blessés. Jacques Chirac ordonne l'évacuation des ressortissants français. Les soldats tirent sur la foule lors de manifestations anti-françaises notamment devant le fameux hôtel Ivoire. L’opération « Licorne » est également entachée par l’affaire Firmin Mahé (torturé à jusqu’à ce que mort s’en suive par des militaires français dans une supposée opération de police). La justice française a été saisie de la mort des soldats français ????? Chef de l’État ivoirien : Laurent Gbagbo. Nom de l’opération : « Licorne »[6].
  • 2006 : Tchad. Opération : Jacques Chirac ordonne le soutien à l’armée tchadienne face aux rebelles dans le cadre du dispositif Épervier. L’aviation française effectue un tir de semonce devant une colonne "rebelle 250 km de Ndjamena. Chef de l’État tchadien : Idriss Déby Itno. Nom de l’opération : « Épervier ».
  • 2007 : Centrafrique. Opération : Le 3 mars, le camp des militaires français situé au sud de Birao depuis décembre 2006 est attaqué par les rebelles de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR). Sur ordre de Jacques Chirac plusieurs dizaine de parachutistes sont largués au-dessus de la ville pour défendre le détachement. Les soldats français et les forces armées centrafricaines (Faca) fidèles au président François Bozizé repoussent les rebelles quelques jours plus tard. Chef de l’État de Centrafrique : François Bozizé. Nom de l’opération : « Boali ».
  • 2008 : Tchad. Opération : Nicolas Sarkozy engage les troupes françaises pour la protection de l’aéroport de Ndjamena et l'évacuation des ressortissants français au Tchad. Echange de tirs entre l’armée française et les rebelles près de l’aéroport, soutien à Idriss Deby Itno sur fond de l’affaire de l’arche de Zoé[2]. Chef de l’État tchadien : Idris Deby Itno. Nom de l’opération : « Présence française au Tchad ».
  • 2008 : Djibouti. Opération : Nicolas Sarkozy ordonne le soutien logistique français à l’armée djiboutienne à la frontière érythréenne et la participation française au début de l’opération européenne de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden. Chef de l’État djiboutien : Ismail Omar Guelleh. Nom de l’opération : « Atalante ».
  • 2011 : Côte d’Ivoire. Opération : Nicolas  Sarkozy engage les forces françaises (Licorne) à Abidjan (Côte d’Ivoire) en appui des forces de l’ONU (ONUCI) qui bombardent les positions du Président sortant Laurent Gbagbo. Celui-ci, qui considère comme invalide l’élection de son concurrent Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l’élection présidentielle de novembre 2010 par l’ONU, est accusé d’utiliser des armes lourdes contre des populations civiles. Alassane Ouattara est installé au pouvoir après le kidnapping de Laurent Gbagbo par les forces spéciales françaises. Chef de l’État de Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo. Nom de l’opération : « Licorne ».
  • 2011 : Libye. Opération : Nicolas  Sarkozy  prend l’initiative avec la Grande-Bretagne, de faire adopter par le Conseil de sécurité de l’Onu la résolution 1973, autorisant les Etats-membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des civils en Libye : la résolution prévoit une zone d’exclusion aérienne mais exclut toute force étrangère d’occupation. Les premiers avions français interviennent après l’adoption de la résolution de l’ONU. Chef de l’État libyen : Mouammar Kadhafi ( Lors de la prise de Tripoli par les rebelles soutenus par la coalition en , Mouammar Kadhafi fuit la capitale. Le 20 octobre, il est capturé, lynché et tué dans les environs de Syrte). Nom de l’opération : « Harmattan ».
  • 2013 : Centrafrique. Opération : François Hollande déploie quelque 600 soldats chargés de protéger les ressortissants français, alors que Bangui est menacé par la coalition rebelle Séléka opposée au pouvoir politique en place. Chef de l’État de Centrafrique : François Bozizé. Nom de l’opération : « Boali ».
  • 2013 : Mali. Opération : L’opération débute le 11 janvier à la demande de François Hollande . La veille, plusieurs centaines d’islamistes armés se sont emparés de Konna, petite ville du centre du pays. La France bombarde les positions des djihadistes. Chef de l’État malien : Pdt de l’Assemblée Nationale Dioncouda Traoré (intérim). Nom de l’opération : « Serval »[4].
  • 2013 : Somalie. Opération : sur ordre de François Hollande tentative de libération de l’otage français Denis Allex (un agent de la DGSE enlevé en mission), retenu depuis juillet 2009 échoue. L’otage aurait officiellement été assassiné par ses geôliers tandis que deux membres du commando français étaient tués par les islamistes somaliens. Chef de l’État somalien : Hassan Sheikh Mohamoud; Nom de l’opération : Ce fut un désastre total pour François Hollande.
  • 2013 : Centrafrique. Opération : François Hollande engage les forces françaises en soutien à la Mission internationale d'aide à la Centrafrique (Misca) contre les islamistes de la Seleka. Chef de l’État de Centrafrique : Michel Djotodia. Nom de l’opération : « Sangaris ».
  • 2014 : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Opération : François Hollande décide la fusion et le partage des moyens des armées françaises qui, jusqu’alors étaient dévolus à des opérations distinctes (l’opération « Serval » au Mali, déclenchée en 2013 et l’opération « Epervier » au Tchad, déclenchée en 1986) avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS). Nom de l’opération : « Barkhane »[10] qui est d'abord une histoire d'uranium[10bis][16].
  • Mais aussi en 2014 (15 septembre) : Irak. Opération : François Hollande (à la demande du gouvernement de l’Irak et dans le cadre des décisions du Conseil de sécurité des Nations unies, en particulier sa Résolution 2170 du 15 août ) engage les forces françaises pour assurer un soutien aérien aux troupes armées irakiennes dans leur lutte contre le groupe terroriste autoproclamé Daech qui se prétend État islamique (en coordination avec nos alliés présents dans la région). Nom de l’opération : « Chammal ».
  • 2015 (08 septembre) : Syrie. Opération : François Hollande invoquant les attentats dont la France a été victime depuis avril 2015 et l'arrivée de nombreux réfugiés syriens en Europe, engage les forces aériennes françaises en Syrie pour des missions d'observations en vue de préparer des frappes contre l'EI. Le 27 septembre, l'Élysée annonce que la France a effectué ses premières frappes en Syrie[8].
  • Ces opérations de guerre en Syrie n'ont aucune légalité : la Syrie n'est pas en guerre avec la France ; la Syrie n'a pas demandé l'assistance militaire de la France ; la France intervient sans mandat international de l'ONU. Nom de l’opération : « Chammal[11] ».

  • 2016 (25 février) : Libye. La France procède en Libye à des frappes ponctuelles très ciblées, préparées par des actions discrètes voire secrètes. Face à la menace de l’organisation Etat islamique (EI), la ligne fixée par le président François Hollande repose, pour l’heure, sur des actions militaires non officielles. Elles s’appuient sur des forces spéciales – leur présence, dont Le Monde a eu connaissance, a été repérée dans l’est de la Libye depuis mi-février par des blogueurs spécialisés[5] [7].
  • 2020 (02 février) : Mali. La France va déployer 600 soldats supplémentaires pour un renforcement de l’opération : « Barkhane »[12]. En janvier 2021 une frappe française a tué 19 civils en janvier, selon une enquête de l’ONU[15].
  • 2022 (15 août) Mali. Expulsée, la France a retiré hier ses dernières troupes du Mali[17]… 

 

-  Le département de relations internationales ouvre ses portes ! La France au Sahel : Barkhane, et après ? Sortir du piège sécuritaire en Afrique
Pour tout comprendre de la situation au Sahel et du rôle de la France, revivez ce soir la table-ronde du département de relations internationales avec l’analyse d’experts. 

 

Notes :

[0] Crise du canal de Suez

[1] au sens éconimique, militaire ou politique

[2] opération Zoé

[3] «Guerre de civilisation» : Manuel Valls adopte le vocabulaire de la droite ; N. Sarkozy : "Discours apocalyptique et choc de civilisations"

[4] Paris s’enlise dans le bourbier sahélien

[5] La France mène des opérations secrètes en Libye

[7] Trois militaires français tués : le gouvernement libyen accuse Paris de "violation" du territoire

[8] Syrie : François Hollande confirme la livraison d'armes aux rebelles dés 2012

[9] Assassinat de Sankara : pourquoi la France refuse-t-elle une enquête ? ; France insoumise : proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara

[10] Sahel. Le Mali épuisé par une longue et vaine « guerre contre le terrorisme »

[10bis] « Barkhane » une guerre qui est d'abord une histoire d'uranium

[11communiqué France insoumise : " Envoi de troupes françaises en Syrie : le peuple doit être consulté ! "

[12La France va déployer 600 soldats supplémentaires au Sahel

[13Génocide au Rwanda : une vidéo accable l’armée française

[14] Rwanda, retour sur un aveuglement international

[14bisRwanda : « Faillite » de la France mais pas de complicité de génocide, le rôle de Mitterrand pointé du doigt

[15] Mali : en janvier 2021 une frappe française a tué 19 civils en janvier, selon une enquête de l’ONU

[16] Barkhane : Emmanuel Macron, aux côtés de ses partenaires européens et africains, a officialisé le retrait militaire du Mali (mais pas le Sahel), au terme de neuf ans de lutte antijihadiste. 

[17] Expulsée du Mali, la France retiré hier ses dernières troupes du Mali… 

 

Pour en savoir plus :

- Révélation :”Voici les 22 présidents africains assassinés par la France depuis 1963″

- L'Afrique au temps des colonies : du premier comptoir aux indépendances

- Afrique du Sud : la France a joué un rôle central pour armer le régime de l'apartheid

- Libye, 3 soldats sous uniforme français tués, à quel titre ?

- Comment la France est devenue une cible « légitime » pour les groupes djihadistes

- Cameroun 1955-1962 : la guerre cachée de la France en Afrique

- Dans le marigot de la Françafrique, un faux conseiller de Hollande et un vendeur d’armes

- Un document signé Jacques Foccart établit la pratique des assassinats ciblés de l’Etat français

- Libye : La violence impérialiste n’a pas de fin ! Une seconde intervention en préparation ?

- La France mise en cause dans les cinq dernières années de répression égyptienne

- L’œuvre négative du colonialisme français à la Réunion. De l’île vierge à la tentative de chirurgie sociale

- Histoires françafricaines : Guerre et massacres français au Cameroun 1956-1971

- Histoires françafricaines. L'intervention de l'Etat français pour destituer Laurent Gbagbo : répression et massacres de masse

- Histoires françafricaines : l'Etat français sous Mitterrand soutient et collabore avec un régime génocidaire au Rwanda en 1994

- Histoires françafricaines. La guerre secrète menée par De Gaulle-Foccart au Nigeria de 1967 à 1970. Biafra : plus d'un million de morts

- Que fait l’armée française au Sahel ? C’est en janvier 2013 que la France a décidé d’intervenir militairement au Mali. Près de cinq ans plus tard, l’instabilité s’est accrue dans tout le Sahel, et les groupes radicaux étendent leur influence. Si Paris renforce son pré carré et ses intérêts économiques, les peuples de la région paient le prix d’une guerre sans fin.

- Rwanda

- Dix ans après le génocide : Rwanda, retour sur un aveuglement international

La commission d’historiens, nommée par le président Emmanuel Macron pour étudier le rôle de la France au Rwanda au début des années 1990, a rendu son rapport le 26 mars. Elle conclut à des « responsabilités lourdes et accablantes » de Paris dans les crimes commis en 1994, notamment le génocide de près d’un million de Tutsis.

- Comprendre le génocide rwandais

- Rwanda: un document prouve l’ordre de la France de laisser s’enfuir les génocidaires

- RWANDA 1994 : DERNIÈRE DÉFAITE IMPÉRIALE DE LA FRANCE ?

- Rwanda : dénoncer sans relâche les responsabilités françaises

- Le Tchad et la France intensifient leur coopération militaire

- Interventions militaires françaises en Afrique par Céline Marin

- la France insoumise demande une " Commission d’enquête pour un bilan stratégique des opérations militaires extérieures (OPEX) "

- Quand la France exportait en Argentine ses méthodes de torture et de répression expérimentées en Indochine et en Algérie

- Mali/Niger

- 19 novembre 2021 : Des centaines de jeunes Burkinabé ont manifesté suite au passage de matériels militaires appartenant à l'Armée Français, des matériels en partance pour le Niger

- France isoumisr 13 janvier 2022 : Mali : sortir de l’impasse

- Macron s’enferre toujours plus au Mali

- Stéphane Lhomme, le directeur de l'Observatoire du nucléaire : « Mali : la France " a absolument besoin d'être là pour protéger ses mines d'uranium au Niger " »

- L’opération Barkhane ou l’impuissance destructrice au Sahel

- Barkhane : comment et pourquoi la France a été chassée du Mali

- Juillet 2023, Putsch au Niger : " L’échec de l’opération Barkhane a causé beaucoup de frustration dans la population "

- Tribune insoumise : En Afrique, repenser une stratégie à bout de souffle

- La bascule de l’armée française du Sahel vers le golfe de Guinée

- L'armée française va quitter le Niger, après le Burkina, le Mali et la Centrafrique

- 2024 : La France réduit sa présence militaire en Afrique

 

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 09:10
Jeremy Corbyn

Jeremy Corbyn

En mai 2015, les conservateurs réussirent à emporter une majorité de 12 sièges au parlement, une première depuis John Major en 1992. Le Parti Travailliste quant à lui subissait une lourde défaite avec la disparation de la quasi-totalité de ses élus en Ecosse, qui était considérée jusqu’alors comme une forteresse travailliste imprenable.

 

Sources : La Riposte.org Ulrich Savary - Parti Travailliste, Altrincham le 22 décembre 2015

Ulrich Savary
Parti Travailliste, Altrincham

- Tout portait à croire que le Parti Travailliste n’allait pas se remettre de cette déroute électorale.

En effet, pour la deuxième fois consécutive, il perdait les élections législatives et poursuivait son déclin électoral avec la perte de plus de 4 millions de voix depuis son écrasante victoire de 1997.

 

Dès le lendemain, le dirigeant du parti, Ed Miliband, a donné sa démission. Le Parti Travailliste était enfoncé dans une crise profonde. La question était de savoir à quoi le parti travailliste sert-il ? Le socle politique sur lequel le Blairisme s’était construit avait alors disparu. En effet l’adaptation à l’économie de marche fut acceptée par bon nombre de militants du Parti Travailliste, si cela permettait de gagner les élections et d’empêcher les conservateurs de revenir au pouvoir. Le souvenir des années Thatcher suffisait à soutenir la ligne du « tout sauf les Tories ».

 

La droite du Parti Travailliste, et avec elle bon nombre de commentateurs et autres « experts », voyaient dans la défaite d’Ed Miliband la preuve que la gauche était morte, que le Parti Travailliste n’avait plus d’autre choix que de rompre définitivement tout lien avec le mouvement syndical et avec son histoire. Ce qu’ils n’ont pas compris, c’est qu’il ne s’était pas transformé en parti capitaliste et que la gauche du parti, certes relativement atone depuis des années, s’était patiemment reformée autour de collectifs et de quelques députes qui ont toujours résisté à la transformation du parti en un « parti démocrate » de centre-droit. Ce dernier désastre politique fut l’opportunité tant attendue pour partir à l’assaut de la « citadelle Blairiste » et déclencher la renaissance politique de la gauche socialiste du Parti Travailliste.

 

En l’espace de quelques semaines, la candidature de Jeremy Corbyn, un député quasiment inconnu en dehors du cercle restreint de la gauche britannique, a enflammé l’imagination de centaines de milliers de personnes. Dès lors, une brèche s’est ouverte dans la citadelle « pro-capitaliste » qu’était devenue la direction du Parti Travailliste sous Tony Blair, Gordon Brown et Ed Miliband. Tel un phœnix renaissant de ses cendres, Corbyn a ravivé la flamme politique de la gauche du parti.
A son appel, et à celui des quelques milliers de militants que la gauche du parti pesait alors, des dizaines de milliers de jeunes salariés, d’étudiants, d’ancien militants et de syndicalistes sont venues grossir les rangs du parti.

 

Si en mai 2015 le Parti Travailliste ne rassemblait plus que 185,000 adhérents – dont la majorité était passive – en septembre le parti frôlait la barre des 400,000 adhérents ! En l’espace de quelques mois, une véritable armée s’est levée. Aujourd’hui, le Parti Travailliste a plus d’adhérents que les Conservateurs, les Libéraux Démocrates (centre droit) et l’UKIP (parti anti-européen et raciste) réunis ! La victoire écrasante Jeremy Corbyn en septembre (60% des voix) a fait de lui le dirigeant travailliste le plus confortablement élu de toute l’histoire du parti.

 


- Ce succès s’explique avant tout par les liens qui perdurent entre le Parti Travailliste et le mouvement syndical en Grande Bretagne.

Des syndicats tels que Unite (1.5 millions d’adhérents) ou encore Unisson (1.2 millions d’adhérents) sont affiliés au parti. Historiquement, le Parti Travailliste a été créé par le mouvement syndical pour être la voix de ce dernier au parlement. Contrairement à d’autres pays où les syndicats revendiquent leur indépendance politique, en Grande Bretagne c’est l’inverse qui s’est produit : les syndicats revendiquent leur appartenance politique.

 

Il s’est avéré impossible de dissocier le mouvement syndical du Parti Travailliste. Or, ces deux puissants syndicats britanniques ont soutenu Corbyn pendant la campagne interne. Et avec eux, d’autres syndicats ont fait de même, tels que le syndicat des gardiens de prison, ou encore celui de la Royal Mail (La Poste). Ce soutien syndical fut indispensable pour la mise en marche de la campagne. Des milliers de syndicalistes ont participé de manière active à la campagne interne, en appelant à rejoindre le Parti Travailliste et à soutenir Jeremy Corbyn. Pourtant, le succès de cette campagne a surpris même les plus optimistes. En se lançant ainsi dans une campagne militante, la gauche du parti travailliste a réussi à canaliser les frustrations sous-jacentes à la société britannique.

 

Les cinq dernières années ont vu une attaque sans précédent de la part des Conservateurs et de leurs alliés, les Libéraux Démocrates, à l’encontre des travailleurs. Les fonctionnaires ont soit perdu leur emploi, soit ils ont eu leur salaire gelé depuis les cinq dernières années. Les étudiants ont vu les frais d’inscription aux universités multipliés par trois pour atteindre £9,000 par an, forçant ainsi toute une génération d’étudiants à s’endetter pour payer leurs études. L’introduction des contrats « Zero Hours », dans lesquels vous ne savez jamais à l’avance combien d’heures vous allez travailler et donc quel salaire vous aurez, concerne aujourd’hui près d’un million de travailleurs.


Les handicapés ont quant à eux été une des cibles privilégiées du gouvernement, le ministère du travail poussant à l’annulation des aides accordées aux handicapés, prétextant que la majorité d’entre eux peuvent travailler et n’ont donc pas besoin de l’aide de l’Etat. Les conséquences de cette politique furent désastreuses. Des dizaines de milliers d’handicapés ont été réduits à une extrême pauvreté, poussant plusieurs milliers d’entre eux au suicide.

 

A coté de cela, les banques alimentaires ont explosé dans le pays avec l’atteinte en 2014 du cap d’un million de personnes qui en dépendent pour survivre, contre seulement 40,000 en 2007. Les prix des loyers à Londres et dans les grandes villes ont également explosé poussant de plus en plus de travailleurs pauvres à vivre dans des conditions misérables, voire même dans la rue. Aujourd’hui, la Grande Bretagne a 9 des 10 régions les plus pauvres d’Europe occidentale, avec des cas de prostitution infantile qui pullulent dans les banlieues ouvrières des grandes villes du Nord de l’Angleterre, où des centaines d’enfants sont laissés à l’abandon par les municipalités et les services sociaux, qui n’ont plus les moyens de faire face à la misère sociale.

 


- Les Conservateurs sont en train d’imposer un retour forcé à l’époque victorienne, où les pauvres et les travailleurs vivaient dans des conditions effroyables.

La misère sociale frappe toutes les communautés ouvrières du pays, sans exception. A Manchester, près d’un enfant sur trois ne mange pas à sa faim et est sous-alimenté. Si la pauvreté gangrène la société britannique, les plus aisés se sont quant à eux enrichis durant la même période, en spéculant notamment sur les prix de l’immobilier et en profitant des largesses du gouvernement les concernant en matière de fiscalité.

 

Si on regarde les chiffres de plus près, on s’aperçoit que 58% des Anglais n’ont pas voté pour les conservateurs, 73% des Gallois n’ont pas voté pour eux et 85% des Ecossais ont préféré voter pour un autre parti (avec les nationalistes qui l’ont emporté avec 51% des suffrages sur un programme de centre-gauche, qui sur bien des aspects était plus à gauche que celui du Parti Travailliste lui-même). David Cameron est ainsi le premier ministre le moins bien élu de l’histoire contemporaine du Royaume Uni. Les Conservateurs ont gagné par défaut. Jeremy Corbyn a été le seul à comprendre et à capter l’attention de beaucoup grâce à un discours simple et clair.


Il veut en finir avec la pauvreté, abolir les « contrat Zero hours », augmenter le salaire minimum et le faire passer à £10 de l’heure contre £6.50 actuellement, nationaliser le rail, nationaliser certaines banques, construire des logements sociaux et geler les loyers. Mais il s’est aussi engagé à combattre « bec et ongles » le gouvernement et soutenir les syndicats dans leur luttes. Il a réussi à donner un sens politique à l’énorme colère qui gronde dans le pays. C’est cela qui a permis le renforcement du Parti Travailliste, et c’est cela qui inquiète les capitalistes et les conservateurs.

 

Lors de la conférence des Conservateurs à Manchester, entre 85,000 et 100,000 personnes ont manifesté contre le gouvernement le 4 octobre. Il s’agissait de la plus grosse manifestation que Manchester ait connue depuis très longtemps, avec une participation record des jeunes salariés et étudiants et une présence massive du Parti Travailliste aux côtés des syndicats.


Le lendemain, un meeting organisé à l’appel de la Communication Workers Union (le syndicat de la Poste et Télécommunications) dans la cathédrale de Manchester contre la privatisation de la Royal Mail a fait plus que salle comble. Si à l’intérieur les 1,200 sièges étaient tous pris, à l’extérieur ce sont plus de 7,000 personnes qui s’étaient rassemblées dans les rues adjacentes pour écouter les divers orateurs et surtout Jeremy Corbyn. Près de 10,000 personnes ont ainsi assisté, et attendu parfois plus de 2 heures, pour voir et entendre le leader du Parti Travailliste.

 

Pour la première fois depuis des décennies, le Parti Travailliste représente l’espoir d’un changement politique profond. La popularité de Corbyn s’explique par le fait qu’il incarne ce changement. Le parti politique de la classe ouvrière britannique a été resusscité. Le pire cauchemar pour les capitalistes britanniques et les conservateurs serait que Corbyn devienne premier ministre. Faisons en sorte qu’il y parvienne !

 

Pour en savoir plus :

- Corbyn confirme son ancrage à la tête du parti travailliste

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4 janvier 2016 1 04 /01 /janvier /2016 09:26
Raphaël Alibert, garde des sceaux en 1940

Raphaël Alibert, garde des sceaux en 1940

Source : M Blogs le décembre 2015, par Franck Johannès

La déchéance de nationalité pour les binationaux est déjà possible dans notre code civil - pour les étrangers qui ont acquis la nationalité française et pour eux seuls. Le gouvernement entend l’étendre en 2016 aux binationaux nés français. La mesure est si étrangère aux valeurs républicaines qu’il faut pour cela réviser la Constitution – le Conseil d’Etat a été saisi pour avis le 1er décembre d’un projet de loi en ce sens qui devrait être présenté le 23 décembre au conseil des ministres.


C’est un moment grave : « il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois, soulignait Montesquieu en 1721. Mais le cas est rare, et, lorsqu’il arrive, il n’y faut toucher que d’une main tremblante ». La main des parlementaires a d’autant plus de raisons de trembler que la seule fois où la France a dénaturalisé des Français, c’était par loi du 22 juillet 1940, sous Vichy, pendant l’Occupation - juste avant de voter une loi sur le statut des juifs.

 

Le parallèle n’est pas absurde : « les étrangers ne doivent pas oublier que la qualité de Français se mérite », déclarait Raphaël Alibert, le ministère de la justice du maréchal Pétain, selon Le Journal des débats du 24 juillet 1940. « Etre Français, ça se mérite », écrit Robert Ménard, maire de Béziers sur le site Boulevard Voltaire. « Etre Français, ça se mérite. La nationalité française, ça se mérite. Tous les droits et les devoirs qui vont avec, ça se respecte », assurait Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, le 31 juillet 2010.

 

 

- Une loi sans précédent

La loi du 22 juillet 1940 n’était en effet que la première pierre d’une législation raciste et xénophobe sans précédent dans l’histoire du pays. Un mois plus tard, le 16 août, la loi conditionnait la profession de médecin aux Français, nés de père français. Le 27 août, le décret qui punissait la propagande antisémite est abrogé. Le 3 octobre est adopté le premier Statut des juifs, qui les exclut de la fonction publique, de l’armée, de l’enseignement et de la presse. Le lendemain une loi prévoit l’internement des étrangers d’origine juive ; le 29 mars 1941 est créé le Commissariat aux questions juives, avant un deuxième Statut des juifs, qui allonge la liste des interdictions professionnelles. Une loi permet enfin « d’aryaniser » les biens des juifs absents – déportés – jusqu’à la loi du 11 décembre 1942 qui impose aux Juifs cette mention sur leur carte d’identité, ils étaient sommés de porter l’étoile jaune depuis le mois de juin 1942.

 

Le décret-loi du 22 juillet 1940 prévoyait, lui, la révision systématique de toutes naturalisations accordées depuis 1927 – 1927, parce que la loi du 10 août 1927, qui en remplaçait une fort ancienne de 1889, facilitait l’acquisition de la nationalité française en réduisant de dix à trois ans la durée de domiciliation sur le territoire (cinq ans aujourd’hui) et en multipliant les cas d’accession automatique. De fait, de 1917 à 1940, près de 900 000 personnes ont acquis la nationalité française. Nous sommes aujourd’hui dans une fourchette nettement supérieure, puisque 100 000 personnes, bon an mal an, acquièrent la nationalité française aujourd’hui (105 613 en 2014 selon l'INSEE).

 

 

- Naturalisation et acquisition de nationalité

La loi de 1940 était ambiguë : elle portait officiellement sur « la révision des naturalisations » mais son article premier évoquait « la révision de toutes les acquisitions de nationalité française ». C’est très différent, la naturalisation et l’acquisition de nationalité n’ont rien à voir. Numériquement d’abord, les acquisitions de nationalité sont deux fois plus nombreuses que les naturalisations. Juridiquement ensuite, les enfants de parents naturalisés français sont Français, alors que les personnes naturalisées sont nées étrangères.

 

Le code civil français prévoit déjà la déchéance de nationalité d’un binational « s’il se comporte en fait comme le national d’un pays étranger », même s’il n’a pas été condamné (article 23-7) : une disposition étonnante - pour ne pas dire plus - quasiment tombée en désuétude et qui n’a jamais été examinée par le Conseil constitutionnel. L'article 25 prévoit lui une déchéance de nationalité pour les condamnés à « un crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », pour trahison – ou pour s’être soustrait aux obligations du service national, une disposition qui pourrait toucher nombre de quinquagénaires aujourd’hui.

 

 

- « Même s’il est né Français »

Il ne s’agit dans le code civil que de déchoir de leur nationalité des étrangers qui ont acquis la nationalité française. Le projet de révision constitutionnelle va plus loin : François Hollande l’a bien précisé le 16 novembre devant le Congrès, « nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français, je dis bien même s’il est né Français, dès lors qu’il bénéficie d’une autre nationalité ».

 

Il y a une différence, mais de taille, avec la loi du 22 juillet 1940 : il n’est question aujourd’hui de déchoir de leur nationalité que les binationaux, et non pas tous les Français. Le chef de l’Etat n’a pas le choix – la loi Guigou de 1998 interdit de créer des apatrides, la ministre l’a fait ajouter dans ce fameux article 25 du code civil. Par ailleurs, François Hollande ne veut déchoir un binational que « lorsqu’il est définitivement condamné pour acte qualifié de crime ou de délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation » ou « pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme », alors que Philippe Pétain entendait réviser « toutes les acquisitions de nationalité française ».


A noter d’ailleurs la distinction que fait la loi entre les atteintes aux intérêts fondamentaux du pays et le terrorisme. Le terrorisme trouve là une existence juridique propre et entre pour la première fois dans la Constitution, notre loi fondamentale – l’organisation Etat islamique n’imaginait sans doute pas qu’elle amènerait la France à changer sa loi suprême.

 

 

- Des magistrats pour les basses besognes

La loi de 1940, comme toujours, a pris soin de s’entourer de précautions d’apparence juridique, et a laissé à une commission, composée par le garde des sceaux, le soin de donner un avis sur chaque déchéance de nationalité. La décision de dénaturalisation est prise, après avis de la commission, par décret du ministre de la justice. La loi ajoute une mention qui fait froid dans le dos : « cette mesure pourra être étendue à la femme et aux enfants de l’intéressé ». Une commission est donc mise en place – Vichy a toujours trouvé un magistrat pour les basses besognes -, elle est présidée par un conseiller d’Etat, et compte neuf autres membres, un magistrat de la Cour de cassation, quatre magistrats de cours d’appel, un représentant du ministère des affaires étrangères, un autre du ministère de l’intérieur, un troisième de la défense, un dernier du secrétariat d’Etat à la jeunesse et la famille.

 

Pendant quatre ans, la Commission va exclure de la communauté française 15154 personnes, dont le Journal officiel va publier les listes – un peu moins de la moitié auraient été juifs, encore qu’il soit difficile de l’établir. C’est peu, sur le nombre de personnes susceptibles d’être déchues (900 000) – c’est que la Commission, même si la loi n’en soufflait mot, était d’abord dirigée contre les juifs. Les étrangers juifs étaient depuis octobre 1940 internés dans un camp spécial ou en groupement d’étrangers – les dénaturalisés aussi. Le premier convoi de déportés (27 mars 1942) change la nature de la dénaturalisation, c’est bien vers la mort que les sages de la commission envoyaient désormais les déchus juifs de la nationalité.

 

 

- Alibert condamné à mort et gracié

Bernard Laguerre (les dénaturalisés de Vichy, 1940/1944, Vingtième siècle, revue d'histoire, n°20, octobre/décembre 1988) voit ainsi trois phases dans l’application de la loi du 22 juillet 1940. Une première, de juillet 1940 à mars 1942, purement française, « les retraits de nationalité sont en effet effectués au nom des critères propres à l’idéologie de la Révolution nationale », où l’on épure le pays en enferment les déchus dans des camps d’internement.


Une seconde, de l’été 1942 à l’été 1943, où l’Etat français, par le biais de la dénaturalisation, rend possible la déportation de personnes qui auraient autrement bénéficié de sa protection. Une troisième enfin, de l’automne 1943 à 1944, alors que les Nazis ont aboli toute distinction entre juifs français et juifs étrangers. La commission continue pourtant tranquillement à dénaturaliser, parce que, explique Bernard Laguerre, « on ne dénaturalise pas en fonction de la politique allemande, on dénaturalise au nom d’une certaine idée de la France et des Français ».

 

Raphaël Alibert, le garde des sceaux de la loi de 1940, a été condamné à mort par contumace à la Libération. En exil en Belgique, il a été gracié par le général de Gaulle en 1959. En 1945, le procureur général André Mornet a requis la peine de mort contre Pierre Laval et le maréchal Pétain. Il avait été membre de la commission de dénaturalisation du régime de Vichy.

 

Pour en savoir plus :

- Le projet de révision constitutionnelle

- L’avis du Conseil d’Etat sur la révision de la Constitution : prudence et embarras

- Marc Trevidic : «Sommes-nous prêts à recevoir les terroristes des autres ?»

 

 

- Déchéance de nationalité : le bloc identitaire applaudit bien fort !
Valls, Hollande et le PS se sont trouvés de nouveaux alliés idéologiques à l'extrême droite !

Déchéance de nationalité : le précédent ignoble de Vichy
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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 09:42
J. L. Mélenchon : De Podemos au Front de gauche : cartel de partis ou mouvement global inclusif ?

Sources : L'ére du Peuple le blog de Jean Luc Mélenchon le 23 decembre 2015.

- Le score spectaculaire de Podemos a retenu l’attention, a juste titre.

Donné pour très mal en point après la série d’élections en Catalogne qui avait en partie masqué les évolutions internes et environnantes après les municipales, le mouvement a opéré une « remontée » spectaculaire qui l’a ramené dans la course pour prendre la tête du pays. On devine que je me réjouis du résultat obtenu sous la direction de Pablo Iglesias et Inigo Eregon. Ce sont pour moi de vieilles connaissances.

 

 

- Le premier, Pablo est un partenaire de longue date, au premiers pas de son travail.

J’ai siégé avec lui au Parlement européen et les occasions d’échanger n’ont pas manquées. Il a été le préfacier de la version espagnole de mon livre « Hareng de Bismarck ». Le second, Inigo, avait été accueilli aux rencontres d’été du PG de 2014. J’avais fait sa connaissance à Caracas et je le sais depuis tout ce temps fin analyste des sociétés en transition. Son analyse des nouvelles classes moyennes vénézuéliennes a fortement inspiré ma propre production sur l’analyse politique des sociétés urbanisées en temps de crise. Mais à l’époque, ni l’un ni l’autre, n’étaient pas à la mode dans la gauche française comme c’est le cas à présent. Ils sentaient trop fort le Venezuela et l’Amérique latine. Combien dorénavant ne jurent plus que par Podemos. C’est touchant. Naturellement c’est toujours pour retenir ce qui vient à l’appui des marottes de chacun… Aucun nouveau converti ne propose pour autant de mettre la photo d’un leader connu sur les bulletins de vote comme Podemos l’a fait avec celle de Pablo ! Ni de former un « mouvement citoyen » avec un scrutin majoritaire interne, ni de faire des votes électroniques pour les congrès. Ni de faire l’apologie de la « patrie », ni de rejeter le clivage droite gauche, ni de se réclamer de Ernesto Laclau et de la « raison populiste » (qu’il faut quand même avoir lu avant). Et ainsi de suite.

 

Car j’en passe bien d’autres, pour la centième partie de quoi j’ai déjà été pendu en effigie mille fois par tous ceux qui ont pourfendu ma personnalisation de l’action, fustigé mon patriotisme « déroulédiens », dénoncé mon autoritarisme et ainsi de suite ! Je laisse tout cela avec amusement. Bien sûr pour taquiner les médecins de Molière de l’autre gauche en France qui pullulent ces temps-ci. Mais aussi pour rappeler que tout cela ne se fit pas sans d’âpres polémiques sur place, loin du conte enchanteur débité par les nouveaux enthousiastes. Il y a quelques temps encore les mêmes ravis roucoulaient d’un même chant « Syrisa-et-Podemos » comme si c’était deux fois la même chose. L’un et l’autre n’ont rien à voir, pas même l’appartenance à la structure commune européenne du PGE dont Podemos ne veut pas être membre ! Depuis l’alignement d’Alexis Tsipras sur le mémorandum européen, après la photo de rigueur en bras de chemise, tout le monde oublie avec application l’épisode grec. Chacun se replie bravement vers le gagnant du soir, pour l’instant immaculé, sans autre forme d’examen. Cela mérite pourtant de s’y arrêter un sérieux moment. Non pour se rengorger d’une progression spectaculaire et s’en arroger la lumière mais pour travailler sérieusement à comprendre ce qui peut nous être utile.

 

 

- Car une question de fond nous est posée en ce qui concerne la stratégie d’action politique dans cette ère précise.

Mettons de côté ce qui n’est pourtant pas rien : les conditions particulières de la mobilisation sociale en Espagne qui ont porté le début de Podemos. « Ce n’est pas rien », dis-je, non pour reprendre le truisme des bavards « l’Espagne ce n’est pas la France et gnagnagna » mais pour pointer du doigt que c’est sur Podemos que s’est cristallisé politiquement cet élan. Pourquoi Podemos et pas IU ? De cela personne ne parle. Pourtant ce fut une bataille sévère. Izquierda Unida, construite essentiellement autour du Parti communiste espagnol et pour lequel Pierre Laurent a fait cette fois–ci encore un appel au vote, arrivait en tête de l’autre gauche à la sortie des élections européennes de 2014. Un point devant Podemos.

 

Les cadres fondateurs du mouvement Podemos étaient déjà en désaccord sur la stratégie appliquée par la majorité d’Izquierda Unida (IU). La répartition léonine au profit du PCE des places éligibles sur la liste Izquierda Unida aux européennes scella la rupture. Je maintins pour ma part la balance égale entre les deux formations sur les conseils de mes conseillers présents sur place étaient très sceptiques sur la viabilité de la tentative Podemos. Mais ce fut bien Podemos qui cristallisa ensuite politiquement tout le mouvement qui jusque-là se dirigeait en bonne partie sur IU. Et Podemos l’élargit bien au-delà. Le mouvement n’est pas seulement la projection politique pure et simple des « indignés ». Comme l’a dit l’un d’entre eux, il ne s’agissait pas seulement de mobiliser politiquement ceux qui occupèrent les « plazzas » mais aussi ceux qui étaient restés à « las casas », à la maison. C’est la méthode de cet élargissement qui importe et non le lien qui existe entre l’émergence d’une autre gauche et un mouvement social. Pourquoi Podemos et pas IU ?

 

 

- En réalité l’Espagne tranche une question pendante dans toute la recomposition en Europe.

Elle ne la tranche pas définitivement ni pour tout le monde en tous lieux et toutes circonstances. Mais elle répond à sa façon à une question posée partout : pour construire un pôle alternatif, faut-il faire un cartel de partis destiné à plus ou moins long terme à fusionner sur le mode Die Linke ou Syrisa ? Ou bien un mouvement global, inclusif de toutes les formes de participation individuelle ou collective sur le mode Podemos.

 

Pour ma part, après avoir proposé en vain des mois durant l’intégration en un même mouvement des composantes du Front de gauche et l’adhésion directe, j’ai opté pour l’expérimentation directe. Sur l’idée de François Delapierre qui devait en assurer le pilotage, nous avons lancé le Mouvement Sixième République. J’ai pu observer la puissance d’un mouvement inclusif. L’adhésion de cent mille personnes au projet est la plus importante pétition politique du pays depuis des années. Elle a été un banc d’essai de multiples formes d’auto organisation. Je regrette que maints laudateurs actuels de Podemos ne s’y soient pas intéressés. C’est la meilleure école politique que j’ai fréquenté depuis bien longtemps. J’avais annoncé dès le début que je me retirerai de l’animation du mouvement. Je pensais que François Delapierre pourrait revenir le prendre en charge. Sa maladie l’en empêcha. Mais du coup nous avons pu observer en direct la capacité de déploiement d’un mouvement totalement horizontal.

 

Le mouvement a certes vite ralenti son rythme. Il faut ici, sans démagogie, accepter l’idée qu’un mouvement sans leadership repérable a de grande difficulté à s’imposer sur la scène. Mais il ne s’est jamais éteint. L’essentiel est qu’il ait fait la preuve de la disponibilité de citoyens pour une idée aussi complexe que la convocation d’une assemblée constituante. Et qu’il ait démontré la capacité de convoquer une assemblée représentative du mouvement par élection interne, tirage au sort et délégation de familles politiques. Tout cela fut fait. N’empêche que l’initiative ne rentre dans aucune des cases connues de l’action politique traditionnelle de l’autre gauche en France. Rien de ce qui s’y est passé n’a retenu un instant son attention ou son intérêt sinon pour les traditionnels crocs en jambes et persiflages.Pour moi cette expérience est un modèle.

 

A côté de cela le summum de la modernité connue a consisté à faire des réunions confidentielles où des têtes blanches répètent jusqu’à la nausée les mêmes formules en faveur de « l’élargissement », « le dépassement » et ainsi de suite, à propos de structures de parti qui ne bougent pourtant pas d’un mètre leurs cloisons, les mêmes pratiques de tables rondes sans lendemain, les mêmes invocations à « faire du neuf » et de « l’action a la base » sans que l’on en aperçoive autre chose que l’intention évidemment louable. Dans tous ces cas, on identifie « la démocratie » à la capacité de critiquer tout et tout le monde sans trêve et sans limite avec un appétit de nivellement qui brise les jambes à quiconque dépasse d’une tête. On y assimile le « collectif » à la négociation entre groupes de taille très diverses pour parvenir au plus petit commun dénominateur. Je fais grâce ici des tirades sur « le projet » qui doit être d’abord mis au point. Je n’en doute pas. Mais nous ne partons pas de rien et l’essentiel est acquis depuis longtemps. Des années de travail de la Fondation Copernic, d’Attack et le programme « l'Humain d'abord » ont fourni une base qui est dorénavant largement acquise par tous. Ce n’est pas le projet le problème. Pas du tout.

 

 

- C’est la stratégie d’action l’enjeu.

Et à partir de là se trouve vraiment interpellé non pas seulement ce que nous croyons bon pour tous mais quels points d’appui nous avons dans la société pour l’aider à se mettre en mouvement. Un exemple. Sagit-il de rassembler la gauche ou de fédérer le peuple ? Avant de répondre « tous les deux bien sur » cela vaut la peine de s’interroger sur le contenu de cette différence qui en dit long ensuite sur la façon d’agir concrètement. Podemos reprend la formule de Robespierre quand ses leaders déclarent « nous sommes du peuple et nous allons avec le peuple ». J’avoue que j’avais été très surpris d’être aussi mal accueilli dans l’autre gauche quand fut proposé de s’appuyer sur ce concept de « peuple ». Nous en fîmes pourtant, François Delapierre, Clémentine Autain et moi le premier slogan de la campagne présidentielle de 2012 : « place au peuple ». De la même façon que nous réintégrâmes « la France la belle, la rebelle » considéré comme un slogan sans contenu par le partisan de la ligne « rassembler la gauche » qui traverse depuis le début le Front de gauche.

 

La France, la nation, la souveraineté sont des concepts tenus à distance par maints courants de l’autre gauche du moins tant qu’il s’agit de la France car pour le reste, comme par exemple la nation palestinienne, personne ne réprouve le contenu mobilisateur de l’idée. Bien sûr tout cela est l’arrière-plan non-dit de nos discussions. Mon livre « L'ère du peuple » développe cette doctrine : fédérer le peuple, former un front du peuple. J’en retrouve les mots par ci par là, chez l’un chez l’autre. Faute d’avoir tranché en pratique, l’espace politique s’est déformé sans nous. Le rassemblement de la gauche, cette mascarade, s’opère toujours autour du PS. Mais la fédération du peuple ? Evidemment c’est le Front national qui a pris la main à partir de secteurs populaires de la droite.

 

 

- Pour autant la partie n’est pas jouée.

La masse immense des abstentionnistes va se redéployer dans le vote de la présidentielle où les taux de participation sont plus élevés. Cette masse se déterminera par rapport au paysage qu’elle pourra observer. C’est-à-dire par rapport à ce qui existe déjà. Et par rapport aux opportunités qu’elle pourra y saisir. Les apparences et « la com » ne jouent pas le rôle essentiel dans ces moments-là. Ou seulement par effet de « simple exposition » comme disent les publicitaires c’est-à-dire le rabâchage médiatique. On doit s’habituer à l’idée que les médias continueront jusqu’au bout et en totale irresponsabilité civique à faire de Le Pen le vote de rejet du système et on peut compter sur les Pierre Gattaz pour y précipiter aussi les ouvriers. Sans oublier le prochain attentat et les digues arrachées avec soin par Hollande et Valls. La montée du FN, le niveau de l’abstention, la déchéance de la gauche officielle sont les condiments spécifiques de la décomposition de la société française. C’est dans ce contexte qu’il faut penser notre action et non dans la nostalgie ou l’imitation.

 

Je serai très étonné que dans le contexte actuel elle se détermine alors d’après la qualité et la position des virgules dans des textes savants qui affichent tous les marqueurs et symboles qui permettent ensuite de se faire classer à « l’extrême gauche » par nos adversaires narquois et ravis de l’aubaine que nous leur offrons. Et de même je ne crois pas qu’une campagne où que ce soit puisse échapper à la personnalisation, comme l’a très bien montré celle de Pablo Iglesias, après celle d’Alexis Tsipras. La nostalgie des vieux partis aux leaders qui apparaissent ou disparaissent sans qu’on sache pourquoi ne m’a jamais paru être attractive. Les gens veulent légitimement savoir à qui ils ont à faire. Tout cela sont les faux « débats » qui nous encombrent pour rien car ils n’ont aucune réponse totalement satisfaisante et restent totalement opaques vus du dehors de nos rangs.

 

 

- Pour ma part je crois à l’action comme principe fédérateur.

C’est dans l’action qu’un collectif peut se donner à voir d’une façon convaincante. Car dans ce cas chacun est visible dans son utilité au combat et non dans sa « sensibilité » qui ne peut exister qu’en opposition à celle des autres. L’action montre la cohérence et la solidarité des personnes et du groupe qui l’entreprend et la propose aux autres. Et elle invite tout un chacun à agir de même plutôt qu’à « se positionner ». L’action permet à la modernité réelle de s’affirmer. Car notre temps est celui d’une diversité personnelle culturelle et politique très avancée. On perd son temps à rechercher une identité commune qui sera toujours vécue par chacun comme une mutilation plus ou moins douloureuse. Cette obsession de l’accord complet propose une vision archaïque de comportements politiques fusionnels. Elle vient d’un passé où la gauche s’est confondu avec l’idée d’un socialisme « scientifique » conçu non comme une démarche s’appuyant sur la recherche des faits objectifs mais comme une communion des esprits dans « la vérité ». Pour moi la seule homogénéité souhaitable et exigible raisonnablement c’est celle qu’appelle l’action pour être menée à bien et pour cela seulement. Voilà pour l’instant ce que je crois utile de dire sur ce bilan des élections espagnoles. La suite de l’analyse et des actes que j’en déduis viendront à la rentrée.

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29 décembre 2015 2 29 /12 /décembre /2015 09:32
COP21 : cet accord ne sauve pas le climat, à nous d'agir !

Dès l'ouverture de la conférence, François Hollande avait décrit le type d'accord qu'il préconisait pour sauver le climat : universel et ambitieux à défaut de contraignant et différencié.

Toute la diplomatie de Laurent Fabius a donc consisté à obtenir une déclaration dont la rédaction puisse convenir à tous et les actes ne déplaire à personne.

Tout l'art de la synthèse molle est ainsi réuni dans cet accord. Du point de vue diplomatique on peut donc considérer que c'est un succès.

Pour sauver le climat c'est une autre histoire.

 

Source : le bog de Martine Billard, membre de la direction du Parti de Gauche | 16 décembre 2015

Diapo kismeL'accord de Paris doit entrer en vigueur en 2020 et prendre le relais du protocole de Kyoto qui à l'époque ne concernait que les pays développés. En comparaison, c'est un accord quasiment universel contenu dans un document en deux parties : l'accord proprement dit, de 16 pages et de 29 articles dans la version française, soumis à la ratification des états, précédé d'une partie de 22 pages appelée la « décision d'adoption » non soumise à ratification. Cette partie décision de la COP21 contient des précisions par rapport à l'accord et est modifiable par toute COP à venir. L'accord, ouvert à la ratification du 22 avril 2016 au 22 avril 2017, deviendra un traité international permanent s'il obtient la ratification de 55 pays représentant 55% des émissions de gaz à effet de serre.

 

Texte en français de l'accord issu de la COP21 : ICI

ou ci-dessous

 

- Analyse :

  • Droits

Tout ce qui concerne les droits a été retiré des articles contraignants de l'accord pour être relégué dans le préambule, ce qui en droit correspond à l'exposé des motifs et non à un article applicable. Aussi, outre la rédaction souvent plus que floue, ce préambule n'a pas de valeur normative.

 

Extrait du préambule 

"Conscientes que les changements climatiques sont un sujet de préoccupation pour l’humanité toute entière et que, lorsqu’elles prennent des mesures face à ces changements, les Parties devraient respecter, promouvoir et prendre en considération leurs obligations respectives concernant les droits de l’homme, le droit à la santé, les droits des peuples autochtones, des communautés locales, des migrants, des enfants, des personnes handicapées et des personnes en situation vulnérable et le droit au développement, ainsi que l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et l’équité entre les générations".

 

Les droits de l'homme et autres droits, dont le droit à l'alimentation, sont donc réduits à des voeux pieux sans obligation. Pourtant 600 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim en raison des dérèglements climatiques d’ici à 2080. Or la sécurité alimentaire a disparu de l'article 2 remplacée par la production alimentaire, ce qui ne garantit absolument pas le droit à l'alimentation.

 

Diapo emploi

De même la question de l'emploi, malgré la bataille de la Confédération syndicale internationale, a aussi été renvoyée dans le préambule « Tenant compte des impératifs d’une transition juste pour la population active et de la création d’emplois décents et de qualité conformément aux priorités de développement définies au niveau national »
 

  • Justice climatique

Cette notion n'apparaît que dans le préambule et avec une formule incroyable puisqu'elle revient à préciser que ce n'est pas important pour tous les pays. Notant qu’il importe de veiller à l’intégrité de tous les écosystèmes, y compris les océans, et à la protection de la biodiversité, reconnue par certaines cultures comme la Terre nourricière, et notant l’importance pour certaines de la notion de « justice climatique », dans l’action menée face aux changements climatiques
 

  • Réchauffement limité à 1,5°C ? sans remise en cause des émissions de GES

Cette mention, exigée à juste titre par les îles du Pacifique et les pays les plus vulnérables, n'a été introduite que sous une forme très alambiquée : Article 2 -1 a) Contenant l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques

 

Diapo GES

De plus cette inscription dans l'accord va de pair avec des reculs par rapport au texte d'origine. Ainsi, sur la base du rapport du GIEC, le texte présenté à l'ouverture de la COP préconisait de baisser les émissions de 50 à 70% d'ici 2050 pour éviter un emballement climatique incontrôlable. Cet objectif a disparu. Or rester à 1,5°C impliquerait une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 70 à 85 % d’ici 2100. Donc l'objectif des 2°C voire 1,5°C de hausse des températures qu'il ne faudrait pas dépasser n'est qu'un symbole, certes important, mais sans effet concret.
 

  • Émission du secteur aérien et maritime absentes

Ces émissions additionnées, sont aussi importantes que celles du Royaume-Uni et de l'Allemagne. Elles sont pourtant absentes du texte !
 

  • Révision tous les 5 ans d'un accord non contraignant

Il faut rappeler que les engagements de baisses d'émissions de GES des 187 pays qui ont remis leur copie, ne sont que volontaires et indicatifs (INDCs = contributions nationales volontaires) Ils figurent d'ailleurs seulement en annexe de l'accord. Tous les scientifiques ont pourtant alerté sur le fait que leur total permettait au mieux de maintenir la hausse de la température aux alentours de 3°C (contre 4°C si les émissions continuent sur le rythme actuel). Leur révision tous les 5 ans, acclamée comme une grande avancée, ne revient en fait qu'à inciter les états à revoir des contributions volontaires et non des engagements contraignants. De plus cette révision ne prendra effet qu'à partir de 2025, soit encore 8 ans d'émissions sans pression. Certes F. Hollande s'est engagé pour la France à proposer une amélioration pour 2020, mais d'abord ce n'est qu'un engagement au nom du futur président de la République dont personne n'est capable aujourd'hui de dire qui il sera. Ensuite il faudrait que les actes ne contredisent pas les discours, ce qui est pourtant la constante de ce gouvernement.
 

  • 100 milliards de dollars par an ?

C'était le seul engagement de la conférence de Copenhague en 2009 : 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour que les pays les plus vulnérables puissent faire face aux impacts des dérèglements climatiques. Les pays concernés demandaient une révision à la hausse. Au final, le point 54 de la partie « décision d'adoption » cite « d’un niveau plancher de 100 milliards de dollars par an « mais au point 115 les 100 milliards ne sont plus précisés comme un plancher pouvant donc être amélioré. Mais surtout ce n'est pas dans la partie accord et donc non soumis à ratification des états pour ne pas engager les USA qui auraient alors pu rejeter l'accord. Enfin l'origine de ces 100 milliards est tout aussi floue : nouveaux financements ou recyclage de fonds déjà prévus ? Fonds publics ou fonds privés ? Prêts ou dons ?
 

Diapo contre le marché

  • Pas d'indemnisation pour les pertes et dommages

L'acceptation d'une possible augmentation du montant de ce Fonds Vert n'a été cédée qu'en échange de l'abandon de toute responsabilité ou compensation des pays du nord. Les pays riches ont obtenu le dernier mot. 52.Convient que l’article 8 de l’Accord ne peut donner lieu ni servir de fondement à aucune responsabilité ni indemnisation ;
 

  • Équilibre et fausses solutions

L'équilibre tant vanté signifie en fait essayer d'échapper à la nécessité de baisser les émissions en utilisant toutes les astuces possibles du style enfouissement du CO2 ou autres technologies «d'atténuation». Le concept d'émissions nettes, c'est à dire les émissions moins celles qui peuvent être stockées, sorti par la porte a été réintroduit par la fenêtre sous le vocabulaire d'absorption, dans la partie décisions de la COP comme dans le texte de l'accord lui-même.

 

 

- Partie décisions :

  • III 31 a) Les Parties rendent compte des émissions anthropiques et des absorptions
  • c) Les Parties s’efforcent d’inclure toutes les catégories d’émissions anthropiques ou d’absorptions dans leurs contributions déterminées au niveau national et, dès lors qu’une source, un puits ou une activité est pris en compte, continuent de l’inclure
  • III 35 . Décide que les directives formulées conformément au paragraphe 31 ci-dessus garantissent qu’un double comptage est évité sur la base d’un ajustement correspondant par les Parties pour les émissions anthropiques par les sources et/ou les absorptions par les puits prises en compte dans leurs contributions déterminées au niveau national en vertu de l’Accord ;

 

et dans l'accord lui-même

  • Article 4 1. En vue d’atteindre l’objectif de température à long terme énoncé à l’article 2, les Parties cherchent à parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre dans les meilleurs délais, étant entendu que le plafonnement prendra davantage de temps pour les pays en développement parties, et à opérer des réductions rapidement par la suite conformément aux meilleures données scientifiques disponibles de façon à parvenir à un équilibre entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre au cours de la deuxième moitié du siècle, sur la base de l’équité, et dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.

 

Cette COP sera donc celle qui aura osé donner la priorité aux fausses solutions et en premier lieu au captage et stockage du carbone mis au même niveau que la réduction des émissions à la source.

 

Par ailleurs, cet accord ne permet pas de renforcer la lutte pour l'adaptation des pays déjà fortement touchés par les dérèglements climatiques. Il ne défini aucun mécanisme pour aider aux transferts de technologie à commencer par la levée des barrières que constituent les droits de propriété intellectuelle.
 

  • Diapo croissance verte Impasse total sur le modèle productiviste mondialisé et ses conséquences

Il est significatif qu'à aucun moment les énergies fossiles ne soient nommées dans le texte comme responsables des émissions de gaz à effet de serre, pas plus d'ailleurs que les énergies renouvelables comme solution. Le célèbre rapport du Massachusetts Institute of Technology "Les limites à la croissance" paru en 1972, considérait que vers 2025-2028 la planète ne serait plus en état de plus soutenir le mode de production et de consommation actuel. Pourtant le texte de l'accord de Paris fait la promotion de la croissance économique Article 10-5 « Il est essentiel d’accélérer, d’encourager et de permettre l’innovation pour une riposte mondiale efficace à long terme face aux changements climatiques et au service de la croissance économique et du développement durable. », au point que Ségolène Royal a jugé utile de tweeter «Heureuse de ce succès valeurs auxquelles je crois, pour lesquelles avec d'autres je me bats depuis si longtemps. Croissance verte, #COP21».
 

  • Agriculture et forêts

Il est significatif que le mot agriculture n'apparaisse pas une seule fois dans le texte. Les terres, ne sont plus des terres agricoles ou des forêts, elles sont devenues de simples « puits et réservoirs de carbone », de simples outils de compensation et de stockage de carbone. De plus les populations qui y vivent sont tout simplement oubliées. Le Lima Paris Action Agenda (LPAA), plan d'action réunissant des acteurs étatiques mais aussi des acteurs privés, est institutionnalisé dans le texte, ouvrant la voie aux OGM et autres pratiques de l'agriculture industrielle. C'est donc la porte ouverte à la financiarisation de la nature et aux accaparements de terre qui permettront une fois de plus aux pollueurs les plus importants d'échapper à la nécessité de baisser leurs émissions en utilisant les systèmes de compensation.
 

Des initiatives telles que la « Climate Smart Agriculture » ou « agriculture intelligente », chère à Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, qui a surtout pour objectif de justifier toutes les pratiques de l'agro-industrie y compris les pesticides et les OGM dans le but de la « croissance verte » comme le précise la FAO, s’inscrivent dans l’esprit de produire toujours plus et de séquestrer plus de carbone.
 

Diapo Tafta ou climat

  • TAFTA ou Climat il faut choisir

Les accords transnationaux en cours de discussion eux sont réellement juridiquement contraignants. Ils permettent d'aller en justice contrairement à ce traité qui n'ouvrira pas cette possibilité d'autant que si des tribunaux d'arbitrage existent permettant aux multinationales d'attaquer les états, il n'existe pas de tribunal international pour juger les crimes contre la planète.
 

 

- Bilan

 

  • Cet accord n'est donc ni contraignant ni audacieux ni basé sur les principes de la justice climatique. Il ne va pas sauver le climat.
  • Mais il offre un point d'appui pour la construction d'un mouvement de justice climatique à l'échelle internationale qui pourra interpeller gouvernements, banques et multinationales en exigeant que les actes rejoignent les déclarations de bonnes intentions.
  • En France, l'accord sera soumis pour ratification au parlement. Ce sera le moment pour revendiquer des engagements bien plus fort et surtout précis et pour exiger l'abandon de toutes les politiques contraires à ce traité, à, commencer par l'abandon de l'aéroport de Notre-Dame des Landes.

 

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier COP21

- Jean-Luc Mélenchon : D’une COP à l’autre, on avance en reculant

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26 décembre 2015 6 26 /12 /décembre /2015 14:11
C’est sur le terrain des idées qu’il ne faut plus céder !

Réagissant aux nombreux articles publiés à l'issue des élections régionales sur l'état de la gauche de transformation sociale, c'est à la lecture de Roger Martelli "Gauche radicale : Continuer, c’est renoncer… « Le nouveau n’adviendra que des générations nouvelles »" que Patrick Job réagit.

 

Sources : Patrick Job pour Rue du Blogule Rouge La rochelle le 26 décembre 2015

- N’est-ce pas encore là une énième constatation de la défaite de “la vraie gauche“ qui n’analyse guère que ses résultats électoraux sans poser le problème de sa défaite idéologique ?
Électoralement en effet, on peut affirmer que le FN a perdu les élections. Il a moins de voix qu’aux présidentielles et n’a pas réussi à faire élire ses chefs. La droite en général n’est pas beaucoup plus avancée après s’être fait élire par des voix socialistes. Car toute analyse électorale doit tenir compte des abstentionnistes et des votes blancs ou nuls et non uniquement des pourcentages obtenus.

 


- Mais la défaite de la gauche semble malheureusement plus profonde car c’est celle des idées.

Sur les terrains économique, social, sociétal, nous avons perdu :

  • Combien ressentent positivement aujourd’hui la nécessité de rendre au peuple la propriété des moyens de production par des nationalisations ?
  • Combien se rendent vraiment compte que les progrès sociaux acquis dans les luttes ne doivent pas être démantelés au profit de quelques profiteurs du système capitaliste actuel ?
  • Combien de nos compatriotes ont-ils rendu les armes sur le terrain de la xénophobie et du racisme ordinaire ?


L’attraction des idées de droite et d’extrême droite est telle qu’elles paraissent majoritaires dans l’opinion et que du PS au FN, tout le monde semble maintenant d’accord sur ces thèmes essentiels abandonnés par la toute la gauche puisque même les députés PCF/Front de Gauche ont baissé leur culotte en votant la prolongation de l’état d’urgence.

 


- C’est ce combat idéologique qu’il nous est interdit d’abandonner.

C’est sur le terrain des idées qu’il ne faut plus céder. Les élections et leur tambouille ne viennent qu’ensuite confirmer ou infirmer l’action sur ce terrain des Idées.

 

Pour en savoir plus :

- Gauche radicale : Continuer, c’est renoncer… « Le nouveau n’adviendra que des générations nouvelles »

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23 décembre 2015 3 23 /12 /décembre /2015 09:18
A La Rochelle : pour les personnels territoriaux, deux semaines de congés en moins, c'est toujours NON !

Lors d'un précédent billet j'abordais ce sujet chaud et inhabituel au sein des services municipaux. Ou en sommes-nous ?

 

La rochelle le 21 décembre 2015 | mis à jour le 23/12/2015

- Pour ce patron de choc devenu maire, l'adversaire c'est la masse salariale... donc les personnels territoriaux

En effet, Jean-François Fountaine, l'actuel maire divers gauche de La Rochelle  (es PRG et ex PS), souhaite passer de 32H à 35H de travail par semaine.... ce qui revient concrètement à supprimer deux semaines de congés aux agents territoriaux (9,5 jours de congés).

 

En effet, depuis 15 ans, les 2.000 agents territoriaux rochelais travaillent 1.529 heures par an, soit 32 heures par semaine.

  • Or Jean-François Fountaine qui, en 1995 a été élu conseiller municipal sur la liste de Michel Crépeau, a contribué à la mise en place de ce dispositif social issu d'un protocole d'accord permettant, à l'époque, de créer 200 emplois ;
  • Or Jean-François Fountaine qui, entre 2008 et 2014 a été élu conseiller municipal sur la liste du député-maire socialiste Maxime Bono, n'a jamais contesté cette situation.

 

Aujourd'hui c'est en digne patron de choc (élu avec les voix d'une partie des électeurs de la liste UMP-UDI, dans la ligne politique austéritaire des Macron et Valls) qu'il s'appuie sur un rapport non contraignant de la Cour Régionale des Comptes pour remettre en cause ce qui avait été signé 15 ans plus tôt !

 

 

- Que préconise la Cour Régionale des Comptes ?

- la remise en cause de la durée du temps de travail sur les 3 collectivités CDA, CCAS et ville de La Rochelle, en se mettant en conformité avec les textes. Soit 78h de plus par an. (1529h contre 1607h)
- le non remplacement d'agents partant à la retraite ;
- la remise en cause de l’avancement d’échelon à la durée minimale de façon systématique à l’ensemble des agents ;
- le réexamen des modalités de bonification de congés des agents partant à la retraite.

 

La dégradation des conditions de travail des agents, la politique municipale de l'emploi se traduiront systématiquement par la dégradation des services rendus à nos concitoyens usagers des services publics. C'est déjà le cas avec l'absence de gardien pour ouvrir ou réceptionner les salles mises à disposition des associations le soir.

 

 

- J.F. Fountaine explique que...

"Les habitants trouvent logique cette démarche parce que certains cherchent du travail et d'autres travaillent beaucoup plus que cela", explique-t-il sur RMC.

  • Mais il se garde bien d'expliquer :

- que travailler 35 H au lieu de 32H va, à charge de travail constante, diminuer le nombre d'emplois municipaux.... donc contribuer a augmenter le chômage !

- que lorsqu'il y a des millions de chômeurs, le sens de l'histoire c'est : travailler moins et partager le travail sans baisse de salaire pour travailler tous et non pas l'inverse !

  • D'ailleurs ou sont les 32H ?

Prenons le service scolaire : ATSEM : Lundi et jeudi : 8h/17h15, Mardi et vendredi : 8h/16h30, Mercredi : 8h/12h30, Soit 40 heures semaines. Concièrge : lundi et jeudi 7h-12h15/14h-17h15, mardi et vendredi 7h-12h15/14h-17h30, mercredi 7h-12h30, soit 40 heures.

 

Les personnels municipaux ne veulent pas être les boucs émissaires des politiques d'austérité et une valeur d'ajustement budgétaire...... ils ont raison !

Ils n'ont pas à faire les frais des baisses de dotation de l'État !

 

 

- C'est fort de leur volonté de défendre la qualité du service public servi aux usagers, leurs conquis sociaux qu'ils poursuivent l'action..... NOUS DEVONS LES SOUTENIR !

Le personnel ne décolère pas et poursuit sa mobilisation :

 

- 14 décembre 2015 : J.F. Fountaine répond à la mobilisation syndicale par le huis clos !

En effet, fuyant la nouvelle mobilisation syndicale des personnels J.F. Fountaine a, dans le cadre d'un huis clos prémédité, fait entériner en catimini par le conseil municipal réduit (hors de la présence de l'opposition de gauche qui à quitté la séance en guise de protestation face au huis clos forcé) le développement de la vidéo-surveillance sur la Rochelle  : 28 pour, 4 contre, 2 abstentions.
Ainsi, 184 000€ d'argent public seront gaspillé en 2016, et ensuite 14 000€ par an pour le fonctionnement ! Soit, avec les extensions prévues, une dépense inutile de 788 000 € pour 30 caméras + le coût de fonctionnement.

 

Un vote donc favorable, sans débat public. La démocratie avance à La Rochelle !

Et pendant ce temps là, les cantines scolaires augmentent pour les plus démunis !

  • C'est ça une politique de gauche à la J.F. FOUNTAINE sur La Rochelle !

Carine Dufourg (CGT) et Sylvie Geffré (SUD) s’expriment après des élus. © XAVIER LÉOTY

Carine Dufourg (CGT) et Sylvie Geffré (SUD) s’expriment après des élus. © XAVIER LÉOTY

- En résumé la politique de J. F. Fountaine et de sa majorité politique (PRG-EELV) c'est une politique de droite qui ne dit pas son nom !

Ne sacrifier aucun projet en les réalisant à minima, sans moyens (ex nouveau plan de transport TRCR/Yelo), raboter les coûts de fonctionnement (donc la masse salariale et l'emploi des personnels territoriaux), réduire les dépenses sociales (subventions associatives), dégager de nouvelles recettes (ponctions sur les budgets des familles : cantines...), diminuer les dépenses de service public (dénonciation des accords sociaux à la RTCR)... et multiplier les dépenses inutiles (vidéo-surveillance, armement de la police municipale....).

 

C'est en effet une politique que la droite locale ne saurait combattre tant elle ressemble à celle qu'elle mettrait en oeuvre elle même !

 

  • Gageons que sur la question de savoir si La Rochelle à vélo doit être "plutôt bande ou piste cyclable ?" il y aura du monde pour s'exprimer, mais pour défendre le service public, les personnels territoriaux, c'est motus et bouche cousue dans la majorité municipale.....
  • Les employés municipaux et rochelais s'en souviendront en temps voulu !

 

 

- Les territoriaux de La Rochelle à l'Oratoire face au huis clos décrété par M. Fountaine

AG en plein Conseil :

 

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