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19 avril 2016 2 19 /04 /avril /2016 08:19
Logo officiel du PCF/Front de Gauche (version noir et blanc)

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P

Tandis que Pierre Laurent et le PCF continuent sur la voie de la primaire, Jean-Luc Mélenchon part pour les présidentielles "hors cadre de parti" avec son mouvement "La France Insoumise" alors que le Front de Gauche semble aujourd'hui "cliniquement mort".

  • Pourquoi la primaire à gauche est le prototype de la "fausse bonne idée" pour le PCF ?
  • Pourquoi devrait-il lutter au côté de Jean-Luc Mélenchon ? Mon avis sur le sujet.

 

Sources : Le blog Médiapart de Filip par Filip le 10 aril 2016

- Etant membre du PCF, je ne peux m'empêcher d'exprimer mon mécontentement et mon refus absolu à l'idée de s'engager dans l'organisation de la primaire de la "gauche" incluant le parti socialiste.

Pire, je soutiens la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour 2017, quel diable suis-je donc! Un diable peut-être, mais qui n'aspire pas à laisser son parti sombrer dans l'enfer d'un pitoyable score électoral comme ce fut le cas lors des dernières élections. Ainsi, les mots, phrases et paragraphes qui suivront sont adressés aux camarades de tous les partis du FdG à qui veux bien les lire et les entendre.

 

Je lis dans un article du Monde[1] du 21 février 2016 que le camarade Pierre Laurent n'aurait "aucun problème" avec une éventuelle participation de François Hollande à la primaire car il a "confiance dans le choix que feront les citoyens de gauche".

 

 

- Première remarque, bien sûr que c'est un problème si François Hollande y participe.

Au-delà, c'est un problème le fait que n'importe quel socialiste y participe. Non pas que j'ai en moi une haine viscérale des socialistes, au contraire, tous ne sont pas à la droite de la gauche comme Hollande ou Valls et certains partagent des valeurs communes avec nous. Malheureusement, il faut aller en profondeur dans la psychologie instaurer dans le peuple avec la politique gouvernementale menée depuis 2012. Aujourd'hui, la notion de droite/gauche n'est plus comprise par le grand nombre, elle vole donc par conséquent en éclats. Si nous nous obstinons à vouloir expliquer au grand nombre que: la droite c'est ça, la gauche c'est ça, mais le PS n'est pas à gauche...enfin si mais la plupart, notamment ceux au pouvoir font des politiques de droites car la social-démocratie... et ainsi de suite.


Bref, vous perdez votre temps! Donc première chose à analyser et à retenir selon moi, c'est le fait que l'on doit réduire temporairement dans notre discours le nombre de termes renvoyant à la "gôche", et être en rupture total avec ce qui symbolise la gauche au pouvoir aujourd'hui, le parti socialiste. Avec un peuple qui est pour la majorité fatigué et ennuyé par la question politique, il faut donc, selon moi toujours, ne s'allier, ni marchander en aucun cas avec quelconque socialiste que ce soit. Si un socialiste veut rejoindre l'opposition, il peut soit rester au PS mais cela n'avancera à rien, ou soit quitter son parti et éventuellement rejoindre une autre formation de gauche. Nous sommes dans l'opposition! Et une primaire avec le PS nous décrédibiliserait totalement. D'entrée de jeu nous perdons, avant même d'avoir livré bataille.

 

Voilà mon avis catégorique sur la question de la primaire avec des socialistes.

 

 

- Ma seconde remarque porte sur un sujet délicat en ces temps mouvementés.

En tant que communiste, ce qui peut paraitre surprenant, c'est mon soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Ma décision peut paraitre non-réfléchie et précipitée mais j'ai tout de suite compris la stratégie de JLM avec son mouvement: la France Insoumise[2]. 

 

Ce que j'expliquais à propos de la dépolitisation du peuple français et le ras-le-bol ambiant des classes politiques dirigeantes, Mélenchon l'a parfaitement compris et propose sa propre solution face à la situation. On peut lui reprocher certains aspects de sa démarche et la déclaration impromptue qu'il a faite mais le mouvement est lancé et je veux expliquer pourquoi JLM se lance sans parti mais avec un réseau indépendant qui est ouvert à tout soutien (y compris de partis politiques).

 

Peut-être le fait que je sois au PCF ouvrira ma démarche à d'autres camarades ou peut-être pas...

 

 

- Toujours est-il que deux points sont nécessaires d'étayer et d'analyser à propos de JLM et la France Insoumise.

Je serais bref.

  • Le premier porte sur les doutes qu'ont certains envers la loyauté et la capacité de Mélenchon à être candidat pour les prochaines présidentielles de 2017. On peut lui reprocher toutes sortes de choses, sa sympathie pour Mitterrand, son "oui" au traité de Maastricht, son statut d'ex-socialiste et beaucoup d'autres points. Néanmoins, l'analyse de l'évolution de ses écrits et de ses discours au fil du temps m'a révélé le passage de JLM de simple socialiste à véritable révolutionnaire. C'est un R.E.V.O.L.U.T.I.O.N.N.A.I.R.E. La substance de ses propos a clairement évoluée et murie (je n'écris pas ce billet pour débattre des propos que JLM a pu prononcer par-ci par-là, ça sera sujet à débat dans d'autres billets).

 

Et puis arrêtons de lui reprocher sa participation passée avec le PS car non seulement on ne refait pas le passé, mais aujourd'hui JLM est plus radical quant au PS que nous au PC, qui cherchons toujours des alliances avec les socialistes et nos résultats électoraux ne font que chuter avec le temps. Il faut se remettre en question et ne pas rejeter d'un revers de main ce que dit JLM. Il faut regarder les choses en face:

 

Résultats électoraux au premier tour des présidentielles du PCF de 1969 à 2012 © Filip

Résultats électoraux au Premier tour des présidentielles du PCF de 1969 à 2012 © Filip

 

Ce graphique illustre bien l'échec total des alliances avec le PS depuis le programme commun notamment (à cela s'ajoute la chute du mur évidemment). En revanche, lorsque l'on propose un bloc uni d'opposition, le Front de Gauche, en 2012 avec à sa tête J-L Mélenchon, on réalise un score à deux chiffres qui n'a pas été réalisé depuis plus de 20 ans: 11,10% des voix au premier tour! Moins de 7% d'écart avec le FN! Un exploit pour une formation politique qui a moins de 4 années d'existence! Mais...pour 2017 le PCF préfère se relancer avec des socialistes et se rendre illisible et invisible. Ce bloc uni qui proposait un véritable programme antisystème et qui révélait l'imposture du FN, se disloque jusqu'à devenir "un échec", je reprends là les mots d'Olivier Dartigolles[3], porte-parole du PCF. La situation aujourd'hui semble coincée et étouffée par ce clivage entre communistes et Parti de Gauche. Pourtant, la campagne pour 2017 est déjà commencée. Plusieurs personnes ont déjà déclaré leur candidature et le PCF veut attendre jusqu'au prochain congrès pour décider de sa stratégie, c'est-à-dire en juin 2016 !  Bien, attendons.

 

  • Tout cela nous amène au second point. Il y en a un qui ne traine pas car il sait que la lutte sera rude, c'est JLM. Il se lance dans un nouveau processus pour les présidentielles. Voyant que la situation avec le FdG n'avance pas, voyant que Hollande a détruit toute forme de repères politiques des citoyens et s'inspirant de la montée fulgurante de Bernie Sanders aux Etats-Unis, il décide de lancer la plateforme internet et le mouvement la France Insoumise. Il a selon moi parfaitement compris comment continuer dans la dynamique de 2012 sans se réunir sous la bannière du Front de Gauche.

 

La France Insoumise est ouverte à tous. Les citoyens n'ayant plus de repères droite/gauche, ce mouvement est volontairement indépendant de ce cadre afin que tout ceux qui souhaitent se réunir contre le système sans passer par la case FN puisse le faire librement et sans avoir de carte de parti. Cet élément est plus que crucial, car le système des partis étant discrédité, on n'oblige donc pas les gens à se dire de gauche. Certains se considèrent de droite alors qu'ils ne savent même plus où ils en sont. Cela voudrait dire que la France Insoumise et JLM ne sont pas de gauche? Evidemment que non. Que les partis politiques ne servent plus à rien? Le mouvement est indépendant mais a besoin et souhaite le soutien de partis ou autres formations politiques. Il part de zéro, les partis politiques qui le soutiendront apporteront de leur force militante et également financière! Mélenchon sait très bien qu'il sera difficile de se passer du PCF.

 

Je faisais référence à Bernie Sanders. La plateforme internet utilisée est similaire si ce n'est identique. Le succès que l'on connaît à Bernie Sanders peut aussi se reproduire avec la France Insoumise. Internet permet, dans la cadre des élections, de mettre en réseau les soutiens, d'en apporter de nouveaux, de participer plus ou moins activement à la campagne de chez soi, sans être militant. Ici donc également, la manœuvre est très habile.

 

Au moment où j'écris ces lignes, la France Insoumise compte déjà plus de 90 000 soutiens.

 

J'appelle mon parti, le Parti Communiste Français, de mon modeste poste de camarade militant, a abandonner le plus rapidement possible le processus de la primaire et a soutenir la France Insoumise. Si nous nous ne le faisons pas, je crains qu'une fois de plus, nous sombrions dans les oubliés de cette élection alors que la situation est de plus en plus préoccupante et les fascistes rodent toujours..

 

 

P.S : Je suis ouvert à toute critique constructible dans les commentaires ou sur les réseaux sociaux évidemment.

 

Mises à jour :

1- Depuis les déclarations de Pierre Laurent sur la candidature de Hollande, le PCF a changé de position et a décidé de ne pas participer à une primaire avec Hollande. Cependant, la participation de socialistes est toujours d'actualité donc le passage au début vaut toujours, il faut juste reconsidérer la substance du propos avec l'actualité.

2 - Signez la pétition lancée par Francis Parny "Communistes, nous soutenons Jean-Luc Mélenchon pour 2017" -> https://www.change.org/p/communistes-nous-soutenons-jean-luc-m%C3%A9lenchon-pour-2017

 

Notes

[1]: Article du Monde du 21/02/16 avec les déclarations de Pierre Laurent auxquelles je fais référence.

[2]: Plateforme internet lancé par JLM pour soutenir sa candidature en 2017.

[3]: Olivier Dartigolles: "Le Front de Gauche est un échec"

 

Pour en savoir plus :
-
Mon dossier : Primaires - Elections présidentielles 2017

- Appel aux communistes : Faisons de la candidature de JL Mélenchon l’occasion d’un grand rassemblement par Françis Parny

- Primaire : Pierre Laurent n'aurait jamais du y entrer, nous exigeons qu'il en sorte !

- Martine Aubry « soutien » François Hollande. La seule alternative crédible aujourd’hui c’est Jean-Luc Mélenchon

- Jean-Luc Mélenchon : Le pari d’une candidature précoce et de la personnalisation

- Nous, économistes, soutenons Mélenchon

- Se fourvoyer avec le Parti socialiste ou construire une dynamique nouvelle avec Mélenchon ?

- par Jean Luc Mélenchon : La primaire en voie de nébulisation

- Panique à l'Elysée: Mélenchon talonne Hollande !

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18 avril 2016 1 18 /04 /avril /2016 08:20
Gilles Kepel « L’émergence du salafisme est un signe des failles de notre société »

Spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain, auteur de Terreur dans l’Hexagone[1], Gilles Kepel[2] décrypte ce qu’il nomme la « troisième génération du djihad français ». Celle que les penseurs islamistes travaillent au corps pour commettre des attentats en France et, ainsi, déclencher la guerre civile au moment où la montée de l’extrême droite renforce la polarisation de la société.

L’islam, la culture musulmane et la langue arabe n’ont aucun secret pour Gilles Kepel. Un savoir qu’il ne cesse de partager à travers ses livres, entre autres. Son dernier ouvrage Terreur dans l’Hexagone, coécrit avec Antoine Jardin, resitue, à la manière d’un puzzle, les faits politiques, sociaux, sociétaux et religieux pour leur donner du sens. Un ouvrage à lire absolument pour quiconque voudrait comprendre les mutations de l’idéologie djihadiste en France et dans le monde.

 

Sources :  L'Humanité par Gilles Kepel le 26 Février, 2016

- L'Huma. : L’association avec Antoine Jardin, spécialiste des comportements électoraux, était-elle indispensable pour décrire le djihad ?

Gilles Kepel : Il me semblait important de resituer des éléments de contexte, en particulier électoral, et comprendre l’évolution des votes, notamment après une expression massive en faveur de François Hollande, ou plus exactement contre Nicolas Sarkozy, en 2012. Au scrutin législatif, 400 Français héritiers de l’immigration, principalement algérienne, s’étaient portés candidats, soit 8 % du total des candidatures, et une dizaine d’entre eux ont été élus. Il fallait ensuite analyser la façon dont « le mariage pour tous » avait aliéné une partie du vote social en faveur de la gauche, et avait amené un certain nombre d’électeurs qui se définissaient comme musulmans à s’identifier à la droite, au nom de critères de conservatisme commun. C’est ainsi que, lors des « manifs pour tous », défilaient des gens de l’association Fils de France de Camel Bechikh, porte-parole de cette manifestation, par ailleurs membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Il fallait dans le même temps comprendre comment l’absence de traduction sociale des promesses du candidat devenu président, essentiellement la persistance du non-emploi, s’était soldée par une abstention massive des électeurs de Hollande. Je voulais qu’un expert de ces mouvements électoraux contribue à ce livre, de manière à ce que je me concentre, moi, sur mon domaine de travail.

 

 

- L'Huma. : En quoi ce que vous nommez « la troisième génération de djihadistes » diffère-t-elle des première et deuxième vagues ?

Gilles Kepel : En parallèle au processus d’intégration politique ostensible d’une population des banlieues écartée précédemment du jeu institutionnel, un mouvement souterrain se fait jour, lequel est accéléré par les mutations que connaît le djihadisme international. Ce mouvement permet désormais l’existence d’un vrai recrutement en Europe, ce qui était marginal pour la première (celle du GIA en Algérie) et la deuxième (celle d’al-Qaida, en Afghanistan). Avec la stratégie de la troisième génération de djihadistes français, les actes terroristes doivent cibler, en priorité, le sol européen. Cette stratégie émerge sous la plume de son penseur syrien Abu Musab Al Suri, fin connaisseur du Vieux Continent pour y avoir vécu de nombreuses années. L’Europe, selon lui, est le ventre mou de l’Occident. En 2005, il poste en ligne son Appel à la résistance islamique mondiale qui théorise cette stratégie et identifie dans la jeunesse héritière de l’immigration « mal intégrée » son instrument de prédilection. La percolation entre les deux sphères, celle du djihad international avec celle du djihad en France, se fait avec la troisième génération de terroristes français. Si la première génération y échappe, la deuxième y est partiellement touchée, avec le GIA dont le djihad a certes débordé en France, mais il était destiné à faire pression sur les autorités françaises pour leur politique en Algérie. Le djihad n’était pas un enjeu endogène européen, comme c’est le cas avec la troisième génération.

 

 

- L'Huma. : Comment expliquez-vous le silence des autorités politiques sur l’appel d’Al Suri, alors que vous en avez parlé en 2008 ?

Gilles Kepel : Le phénomène a été ignoré car ils n’ont pas cru qu’un mouvement à la base pourrait fonctionner, obsédés qu’ils étaient par les mouvements pyramidaux, comme l’était al-Qaida, lequel imitait les services secrets. Al Suri a misé sur une organisation horizontale pour mener son combat en visant les « apostats », les « islamophobes » et les juifs. Il fallait cibler des victimes auxquelles la société pouvait s’identifier, les politiques, discrédités, sont mis de côté. On a ainsi choisi Cabu, Wolinski, Charb, et des personnes de confession juive pour créer un soulèvement des uns et une réaction des autres, tentant de cette manière d’ouvrir grand la porte de la guerre civile. Al Suri ne perd pas son objectif d’aboutir à une guerre d’enclaves qui permettrait l’édification d’un califat construit sur l’effondrement de l’Europe.

 

 

- L'Huma. : N’est-ce pas alarmiste d’affirmer que le prix sera lourd à payer pour les politiques « désormais dépourvus de solution aux défis du djihadisme et frappés de mutisme devant les philippiques du FN dans ce domaine »  ?

Gilles Kepel : Pas du tout. Le djihadisme français est emblématique d’un pays où l’islamisme et ses multiples usages politiques peuvent désormais devenir une importante variable d’ajustement électoral. Or la polarisation entre la kalachnikov du djihadisme et le « Je suis Charlie-Martel » du FN peut aboutir à la guerre civile espérée par Al Suri.

 

 

- L'Huma. : Les terroristes sont-ils des incultes en islam, comme l’affirment certains en France ?

Gilles Kepel : Il y a un vrai conflit sur cette question. Comme Olivier Roy, il y a ceux qui estiment que nous vivons seulement une islamisation de la radicalisation. Selon ce politologue, aux Brigades rouges d’autrefois se substituent les brigades vertes. Pour lui, les djihadistes n’ont rien à voir avec le salafisme. Certains de ses disciples expliquent que cette doctrine constitue un rempart contre le terrorisme. Dans l’entretien paru le 29 septembre 2014 dans le Monde, Olivier Roy note : « Il faut d’autant moins internationaliser le conflit que Daech a avant tout une stratégie locale, qu’il tente d’étendre à tout le Moyen-Orient, mais son objectif n’est ni New York ni Paris. » Alors que la messe est dite, les élucubrations coupées de la réalité continuent à circuler. Les idées d’Olivier Roy s’apparentent à des sophismes modernes, raison pour laquelle elles rencontrent du succès. Il justifie la paresse intellectuelle largement répandue sur cette question complexe. Tout le monde a l’impression de comprendre sans y avoir travaillé. Or, personne ne se rend en Syrie uniquement par le biais d’Internet. Cela passe par un réseau de pairs, par la progression du salafisme comme modèle de rupture en valeurs et culturelle. La porosité entre salafisme et djihadisme demeure grande, même si les salafistes affirment ne pas être violents. Culturellement, les djihadistes sont des salafistes. Parmi ces derniers, certains passent au combat armé, certains autres attendent les instructions de l’Arabie saoudite. Celle-ci pratiquait les accommodements avec ceux qui achetaient son pétrole, alors à 120 dollars le baril. À 27 dollars, il est possible qu’un certain nombre de cheikhs basculent dans la sympathie à l’égard de Daech et, ainsi, se débarrassent du régime saoudien. La réfutation des idées fausses, des sophismes et autres prénotions au sens de Durkheim, d’Olivier Roy et consorts est fondamentale. C’est un débat universitaire, un débat intellectuel, un débat éthique.

 

 

- L'Huma. : Comment expliquez-vous le déni des politiques sur l’idéologie islamiste qui se répand depuis des décennies ?

Gilles Kepel : La question de l’islamisme est si compliquée qu’il faut pour s’y atteler posséder un minimum de culture sur la région. Or, depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy, les études arabes ont été complètement détruites en France. À Sciences-Po, la filière dont je me suis occupé pendant vingt-cinq ans, laquelle formait des docteurs, des hauts fonctionnaires, des acteurs associatifs ou des journalistes, a été fermée en décembre 2010. Nous avons aujourd’hui un véritable déficit de compétences. Nous sommes également victimes, en France, d’énarques omniscients, estimant tout savoir alors qu’ils sont incultes. Quant aux politiciens, ils sont réduits à des astuces qui vont leur permettre de conclure des accords avec des organisations islamistes X ou Y supposées assurer la paix sociale.

 

 

- L'Huma. : Par quel cheminement une partie de la gauche dite radicale est arrivée à nouer des liens durables avec des associations islamistes mettant en avant le combat contre « l’islamophobie », un terme imposé au sein de l’opinion ?

Gilles Kepel : Le processus de porosité entre les discours islamistes et gauchistes est exprimé en 1994 par The Prophet and the Proletariat, de Chris Harman, leader d’un mouvement trotskiste britannique, qui estime possible de pactiser avec l’islamisme dans certaines circonstances. Il trouvera sa prolongation en France avec l’engagement du Monde diplomatique et d’Alain Gresh, alors rédacteur en chef du mensuel, aux côtés de Tariq Ramadan au sein du Forum social européen (FSE) en 2003. Ramadan jouera un grand rôle dans ce rapprochement. Alors que la gauche traditionnelle n’arrivait plus à recruter la jeunesse, Ramadan participe aux divers rassemblements accompagné de ses adeptes de l’Union des jeunes musulmans, comprenant que cette alliance islamo-gauchiste était l’occasion espérée de pénétrer le système politique. Dans cette perspective, les croyances de ces nouveaux alliés ne sont pas susceptibles d’être critiquées, sous peine de rompre les liens instaurés à grand-peine entre l’ex-avant-garde marxiste, dont les soutiens populaires propres ont disparu, et les masses paupérisées des banlieues, désormais inéluctablement islamisées à leurs yeux. Le débat sur Charlie Hebdo pousse la rupture sur les valeurs au paroxysme. Ce journal satirique considère que la critique de la religion islamique est du même ordre que celle de la religion juive ou chrétienne. Alors qu’à l’autre bout du spectre, à l’image d’Emmanuel Todd, on estime que critiquer l’islam revient à cracher sur la religion des pauvres, des prolétaires. Or, il y a un hic dans ce raisonnement : une partie des islamistes n’a pas hésité à défiler lors des « manifs pour tous » avec des conservateurs et des réactionnaires.

 

 

- L'Huma. : Ces alliances entre intégristes et réactionnaires sont-elles un phénomène anecdotique sans conséquence sur la vie politique ?

Gilles Kepel : C’est un phénomène structurant, qui n’est pas dynamique en lui-même. Ceux qui, à gauche, pensaient que le vote des citoyens de confession musulmane leur était acquis, savent désormais que le comportement électoral de ces Français a changé. Un nombre important de municipalités de Seine-Saint-Denis ont basculé à droite. Le département compte à présent une majorité de mairies gérées par la droite, soit 21 contre 19. Les fortes mobilisations contre le mariage pour les homosexuels étaient en adéquation avec la persistance du chômage. Et c’est là que la rupture qui se transforme en valeurs salafistes a un boulevard devant elle.

 

 

- L'Huma. : Que faire ?

Gilles Kepel : Nous avons trois types de défis à relever en France : le défi de connaissance, d’abord de police et de renseignement, lesquels ont raté la mobilisation culturelle djihadiste de la troisième génération ; le défi de l’inclusion sociale, car l’émergence du salafisme et celle du terrorisme sont des signes des failles de notre société ; et le défi culturel. On ne doit pas accepter que les salafistes soient les porte-parole hégémoniques de la population de culture musulmane. On doit refuser le chantage à « l’islamophobie ».

 

Notes

[1] Terreur dans l’Hexagone. Genèse du djihad français, de Gilles Kepel, avec Antoine Jardin. Éditions Gallimard, 21 euros.

[2] Gilles Kepel anime le séminaire « violence et dogme » à l’École normale supérieure et enseigne à l’Institut d’études politiques de Paris. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont les plus récents sont Passion française (2014), Passion arabe (2013) et les Voix des cités (2014) aux éditions Gallimard. Plusieurs de ses livres font référence au monde musulman contemporain, Quatre-vingt-treize (2012), entre autres, chez le même éditeur. Dans Terreur et martyre (2008), chez Flammarion, il décrypte l’appel du penseur syrien Abu Musab al Suri.

 

Pour en savoir plus :
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15 avril 2016 5 15 /04 /avril /2016 08:31
La loi travail, apothéose d’un quinquennat (Frédéric Lordon)

Nous ne revendiquons rien !

 

Sources :   Le Parti de Gauche Midi-Pyrénées  par Frédéric Lordon [8] | le 12 avril 2016

Au point où nous en sommes, il faut être épais pour ne pas voir qu’il en va dans les mouvements sociaux actuels de bien plus qu’une loi et ses barèmes d’indemnités. Mais l’épaisseur, en tout cas en ce sens, c’est bien ce qui manque le moins à ceux qui nous gouvernent et à leurs commentateurs embarqués. Aussi tout ce petit monde continue-t-il de s’agiter comme un théâtre d’ombres, et à jouer une comédie chaque jour plus absurde, les uns affairés à peser au trébuchet leurs concessions cosmétiques, les autres leurs gains dérisoires, les troisièmes à faire l’éloge du raisonnable ou à préparer gravement « la primaire ». Et tous se demandent quelle est la meilleure couleur pour repeindre la clôture du jardinet qu’ils continuent d’entretenir sur les flancs du volcan déjà secoué de grondements.

 

"Par un paradoxe caractéristique des époques finissantes, ce sont les seigneurs du moment qui accélèrent eux-mêmes le processus de la décomposition, dont on reconnaît les étapes aux seuils de corruption du langage enfoncés l’un après l’autre. On a pour habitude en cette matière de faire d’Orwell une référence. Mais Orwell était un petit joueur qui manquait d’imagination. Soyons juste : il n’était pas complètement sans talent, il a d’ailleurs fallu attendre un moment pour que son clou lui soit rivé. Enfin c’est fait. Et c’est Bruno Le Roux, président du groupe « socialiste » à l’Assemblée, qui s’est chargé de lui enseigner à quels sommets on peut emmener le prodige du renversement des mots : « il faut que le CDI ne soit pas une prison pour le chef d’entreprise [1] ». Il faut admettre qu’on peine à faire le tour d’un trait de génie pareil et qu’il faut être bien accroché pour ne pas céder complètement au vertige. Ceux qui s’en souviennent penseront également à cet extrait des Nouveaux chiens de garde [2] où Bénédicte Tassart (RTL), croyant vitupérer les séquestrations de patrons, s’exclamait qu’il « est inadmissible de retenir des personnes contre leur volonté dans des bureaux », manifestement sans se rendre compte qu’elle livrait par-là même un point de vue éditorial aiguisé sur le rapport salarial (sans doute limité au secteur tertiaire mais aisément généralisable). La malheureuse cependant était tout à fait innocente. Les évocations carcérales de Bruno Le Roux sont bien mieux pesées. Tellement bien d’ailleurs qu’elles donnent considérablement à penser — quoique peut-être hors de ses intentions de départ.

 

Il se pourrait en effet que tout ce qui se passe en ce moment se joue précisément autour de la connexion, puissamment mise en évidence par Bruno Le Roux, du contrat salarial et de la prison. Qui se trouve enfermé vraiment, c’est bien sûr là le point de controverse résiduel, auquel par bonheur ne s’arrêtent pas trop longtemps tous ceux qui, bombes de peinture à la main, réélaborent pour leur propre compte, et de manière assez vigoureuse, la grande intuition rouquinienne.

 

Et pas seulement celle-là. Car c’est décidément un gouvernement qui ne manque pas de philosophes et s’y entend dans l’art de donner à penser. On se souvient d’Emmanuel Macron méditant sur les fins dernières et qui suggérait qu’« il faut des jeunes qui aient envie de devenir milliardaires ». Passer à l’article indéfini pour lui faire dire qu’il faudrait que « les jeunes aient envie de devenir milliardaires » serait-il faire violence à une pensée que, visiblement, seule la crainte de réactions arriérées retient de la conséquence ? De l’un à l’autre en tout cas — de Le Roux à Macron — et quoique par des voies différentes, c’est bien une idée générale de l’existence qui nous est proposée.

 

"Il y a là une invitation et il faut y être sensible. Prenons donc les choses au niveau même de généralité où elles nous sont soumises — le seul moyen de leur apporter une réponse adéquate. Disons avec honnêteté que celle-ci a pris du temps à murir. Il est vrai que tant la brutalité de l’assaut néolibéral que l’effondrement de l’« alternative communiste » n’étaient pas propices à reprendre rapidement ses esprits. Cependant trois décennies d’expérimentation soutenue en vraie grandeur ne pouvaient pas ne pas produire quelques aperceptions. Le travail du réel fait son chemin, et il le fait d’autant mieux que se développent les lieux de mise en commun (au tout premier chef le site #OnVautMieuxQueCa), où les gens découvrent que ce qu’ils vivaient chacun par devers soi est en fait très largement partagé.

 

Et puis, mais il faut en savoir gré à ce gouvernement dont les stimulations à penser n’ont jamais cessé, ladite « loi travail » vient là, comme une sorte d’apothéose, qui aide considérablement à ce que s’opèrent les dernières clarifications. L’idée de la vie que ces personnes nous offrent nous apparaît maintenant avec une grande netteté. C’est pourquoi, désormais en toute connaissance de cause, et y ayant bien réfléchi, nous pouvons leur répondre que non. Soulignons-le à l’usage des mal-entendants, qui se sont toujours comptés en grand nombre du côté du manche : c’est de cela qu’il est question aujourd’hui. Pas de CDD télescopiques, de comptes rechargeables, ou de barèmes à mollette : de cela, une idée de l’existence.

 

On peut convaincre avec des principes, on le peut encore mieux avec des images. Pour qui n’aurait pas encore les idées bien fixées quant au type de monde que la philosophie gouvernementale désire pour nous — en tous les sens de l’expression : à notre place et pour nous l’imposer —, il suffirait de regarder une ou deux choses dont le pouvoir d’éloquence posera un rude défi à la pédagogie ministérielle. Il y a bien sûr, mais tout le monde les a vues, ces images d’une controverse entre trois policiers et un lycéen parisien surarmé, celles également d’un retour des CRS sur les bancs de la faculté de Tolbiac, qui font entendre une résonance particulière des propos de François Hollande en 2012 — « Je veux redonner espoir aux nouvelles générations » — ou bien plus récemment de Najat Vallaud-Belkacem (24 mars 2016) — « Education : ce que nous faisons pour la jeunesse ». A moins qu’il ne s’agisse en fait de leur note tout à fait juste.

 

La réalité de l’ordre social se trouve pourtant autrement mieux figurée dans deux vidéos dont la première, de pur témoignage, a été faite par Fakir et laisse Henri (son nom n’est pas donné) raconter comment, employé d’un sous-traitant, il s’est trouvé dénoncé par Renault où il intervenait pour avoir, depuis sa messagerie personnelle, fait la promotion du film Merci patron ! auprès des syndicats du Technocentre… Dénoncé et puis, il va sans dire, interdit d’accès au site… et maintenant en procédure de licenciement auprès de son propre employeur. Plus confondante encore, cette scène filmée au bureau de Poste d’Asnières, lors d’une réunion syndicale à laquelle des étudiants sont venus participer pour informer de leur mobilisation… tous se retrouvant face à des policiers armés de flashball, semble-t-il appelés par la direction, et que seule la cohésion du groupe, emmené par une grande gueule de Sud PTT, armée de ce qu’il reste de droits syndicaux, permet de refouler.

 

Et c’est peut-être celle-là la scène canonique, celle qui dit tout : la hantise du pouvoir — la réunion des étudiants et des salariés ; la surveillance en dernière instance policière du salariat rétif, c’est-à-dire la fusion de l’Etat et du capital, paradoxalement — ou à plus forte raison — quand il s’agit du capital public ; l’alternative radicale de la soumission ou de la lutte collective. Il est bien certain qu’avec de pareils spectacles la clarté de l’entendement reçoit un puissant renfort de l’imagination. Une fameuse poussée des affects aussi. Et voici ce que cette belle propulsion nous permet de leur dire : comprenez bien que nous ne revendiquons rien. Entendez qu’après quelques décennies à faire, vous et vos semblables, la démonstration de vos talents et de votre hauteur de vue, l’idée de négocier quoi que ce soit avec vous nous apparaît absolument sans objet. C’est que « revendiquer » n’a de sens que dans un certain cadre qu’on reconnaît par-là implicitement comme légitime, et tautologiquement comme hors du champ de la revendication elle-même — puisqu’il en est le cadre… Or, vient fatalement un moment où, à force de combats dérisoires pour des miettes, et même en l’occurrence pour simplement résister à la diminution des miettes, l’impensé du cadre revient à la pensée. Non plus comme objet de « revendication » mais comme objet de renversement.

 

"Certes, nous le savons, pour continuer d’entretenir l’illusion, vous pouvez compter sur le syndicalisme du bouton d’or, celui qui voit des « ambitions de progrès [3] » au fond des plus notoires régressions, et dont la science héraldique a maintenant établi aussi bien les armoiries — « de serpillière sur balais de pont croisés » — que l’éternelle devise : « Affalé toujours déjà ». Contre un certain syndicalisme couché, ce qui naît en ce moment serait plutôt de l’ordre du mouvement debout. Comme on sait, le mouvement, entendu en ce sens, commence par le rassemblement. Des gens ont opiné que simplement manifester une fois de plus sur des trajets convenus, c’est-à-dire « revendiquer », ne serait plus suffisant. En conséquence de quoi, ils ne rentreront pas chez eux et se retrouveront quelque part pour commencer quelque chose de tout autre. Nuit Debout [4], est le nom de cette initiative, et son exposé des motifs, décalqué à même le message du film Merci patron ! dit assez son nouveau rapport au « cadre » : « leur faire peur »… Nous rassembler, ne pas rentrer, ne pas revendiquer : concentré d’inquiétante étrangeté en effet pour les administrateurs de cadre.

 

Et c’est vrai que, même si nous ne connaissons pas encore bien notre force, ce qui ne fait peut-être que commencer ici a tout du cauchemar pour l’Etat, qui voit ses grand-peurs s’aligner dans une conjoncture astrale du pire : la hantise de la convergence, l’abandon « en face » de la revendication, son remplacement par des affirmations.

 

Il se pourrait en effet que nous soyons sur le point de vivre un de ces moments bénis de l’histoire ou des groupes ordinairement séparés redécouvrent ce qu’ils ont de profondément en commun, ce commun massif institué par le capitalisme même : la condition salariale. Salariés maltraités d’aujourd’hui, lycéens et étudiants, maltraités de demain, précarisés de toutes sortes, mais aussi toutes les autres victimes indirectes de la logique générale du capital : objecteurs aux projets d’aménagement absurdes, mal-logés, sans-papiers corvéables à merci, etc.

 

Mais que peut faire un ministre, ou son directeur de cabinet, de tous ces gens qui en ont soupé de revendiquer ? Rien, absolument rien, ils le savent d’ailleurs, et c’est bien ce qui leur fait peur. C’est que, quand ils abandonnent le registre infantile de la revendication, les gens retrouvent aussitôt le goût du déploiement affirmatif — effroi de l’Etat qui s’est réservé le monopole de l’affirmation. Pour son malheur, la loi El Khomri aura peut-être été l’abus de trop, celui qui fait passer un point de scandale et produit dans l’esprit des gens un remaniement complet de la vision des choses, des places et des rôles. Nous n’avons aucune intention de nous battre pour des codicilles : nous voulons affirmer de nouvelles formes de l’activité et de la politique [5].

 

"Il faut entendre le poignant appel de Michel Wieviorka à « sauver la gauche de gouvernement [6] » pour mesurer le degré d’inclusion des desservants intellectuels du « cadre », et par suite leur incompréhension radicale, fussent-ils sociologues, de ce qui se passe dans la société. Dans une tentative de redéfinition performative des catégories politiques qui dit tout de la glissade à droite de ce personnel d’accompagnement (à la suite de leurs maîtres auxquels il s’agit de toujours bien coller), Wieviorka fait désormais représenter « la gauche de la gauche » par… Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ! Manière d’indiquer où se situent à ses yeux les bords du monde fini — car par définition, à gauche de la gauche de la gauche… il n’y a plus rien. Ou plutôt si : il y a les fous. « La gauche folle », c’est l’expression préférée de tous les éberlués de gauche passés à droite qui n’en reviennent pas qu’on puisse ne pas se rendre à la simple raison qui donne à choisir entre « la gauche libérale-martiale de Manuel Valls » (sic), « la gauche sociale-libérale d’Emmanuel Macron », et donc « la gauche de la gauche, de Benoît Hamon à Arnaud Montebourg ». Et qui s’efforcent sans cesse, repliés dans leur peau de chagrin, de ramener toujours plus près d’eux le commencement du domaine de la folie. Alors il faut le dire à Wieviorka et à tous ses semblables, Olivennes [7], Joffrin, etc. : c’est vrai, nous sommes complètement fous. Et nous arrivons.

 

Note :

[1] LCP, 10 mars 2016.

[2] Les nouveaux chiens de garde, film de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, Epicentre films éditions, 2011.

[3] Laurent Berger, « La loi Travail “peut répondre à une ambition de progrès” », L’Obs, 24 mars 2016.

[4] Voir également sur le site Convergence des luttes.

[5] Voir « Pour la république sociale », Le Monde Diplomatique, mars 2016.

[6] Michel Wieviorka, « Il faut sauver la gauche de gouvernement », entretien, L’Obs, 27 mars 2016.

[7] Denis Olivennes, La maladie de la gauche folle, Plon, 2000.

[8] Frédéric Lordon

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Loi Khomri/Valls

- convergences des luttes

- Nuit debout, ou la démocratie méticuleuse

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14 avril 2016 4 14 /04 /avril /2016 08:37

Sept syndicats appellent à une nouvelle journée de grève et de manifestations le 28 avril

La mobilisation commence à porter ses fruits, raison de plus pour l'amplifier le 28 avril !

Sources : L'UGICT-CGT et l'UD CGT de Charente Maritime

Après plus d’un mois de mobilisation des jeunes et des salariés, le Premier ministre a annoncé des premières mesures. Certaines d'entre elles reprennent des propositions portées par la CGT et l'Unef depuis de longues années (voir la proposition de loi cadre pour l'emploi des jeunes formulée par l'UGICT-CGT et l'Unef), comme l'aide à la recherche du premier emploi ou l'augmentation de la rémunération des apprentis et la réforme du mode de calcul pour intégrer la qualification. Mieux vaut tard que jamais ! 

 

Les modalités de financement, et notamment de l'accompagnement des jeunes par l'Apec (Association pour l'Emploi des Cadres), restent encore à préciser. Quant à la surtaxation des contrats précaires, il s’agit d’une exigence de longue date de la CGT, mais dont l’effectivité dépend de l’assiette (qui doit inclure tous les contrats précaires, CDD, CDD d’usage, Interim…) et du taux qui doit permettre de générer des recettes nouvelles pour l’assurance chômage[1].

  • Pas question que cette surtaxation s’accompagne d’exonérations supplémentaires pour les CDI !

 

- Malheureusement, le gouvernement refuse toujours d'entendre la première revendication des jeunes et des salariés, le retrait du projet de loi Travail.

Cette revendication est soutenue par une majorité de français, qui considèrent que ce projet de loi remet en cause les droits des salariés et ne fait que répondre aux revendications du MEDEF.

 

En inversant en effet la hiérarchie des normes, ce projet de loi permet de « travailler plus pour gagner moins », notamment avec l'extension des forfaits jours et la baisse de la rémunération des heures supplémentaires. Il facilite considérablement les licenciements avec les accords compétitivité et la réforme des PSE et va généraliser les logiques de dumping social en tirant les salaires et le paiement des qualifications vers le bas. 

 

Il faut donc s'appuyer sur ces premiers reculs du gouvernement pour amplifier la mobilisation (en Charente Maritime et dans tout le pays) le 28 avril et obtenir le retrait du projet de loi ! Nous pouvons gagner !

 

 

- Appel national unitaire des syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL

Les organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL) appellent l’ensemble des salarié-es, privé-es d’emploi, étudiant-es, lycéen-nes, retraité-es à se mobiliser à nouveau par la grève et à participer massivement aux manifestations le 28 avril prochain.

 

Dès à présent, elles appellent à l’organisation d’assemblées générales dans les entreprises et administrations pour assurer le succès de cette journée et décider de la poursuite de l’action pour obtenir le retrait de la loi et l’obtention de nouveaux droits.

 

- Communiqué national unitaire en version imprimable

 

- Communiqué de l'UD CGT de Charente Maritime en version imprimable

 

- Tract de l'UD CGT de Charente Maritime en version imprimable : "Après le 9 avril"

Note :

[1] Pour rappel, la mesure de surtaxation des CDD mise en place lors de la convention assurance chômage de 2013 a coûté à l’assurance chômage : elle n’a rapporté que 70 millions d’euros (du fait du faible taux et des multiples exonérations prévues, les CDD d’usage et l’intérim n’étant pas concernés) et s’est accompagnée de 74 millions d’euros de baisse de cotisations pour les recrutements de jeunes en CDI. Bilan : 4 millions d’euros de dépenses supplémentaires pour les caisses UNEDIC alors que l’objectif était de dégager des recettes supplémentaires !

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Loi Khomri/Valls

- Après le 31 mars : communiqué de l'intersyndicale de Charente Maritime

- Nuit Debout fait tache d’huile : La nouvelle génération casse les codes et toute la France la suit !

- Par le Parti de Gauche : Loi Travail, Une loi au service du Medef

Loi Travail
 
Une loi au service du Medef
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6 avril 2016 3 06 /04 /avril /2016 08:05
Solfériniens : le PS et le PRG en actes !

Rétrospective des reniements, trahisons, attaques frontales contre le salariat

Le patronat et la finance en rêvaient.... le PS et le PRG  l'ont fait !

Pour que la liste cesse de s'allonger indéfiniment, dés 2017, PRENONS LE POUVOIR avec J.L. Mélenchon et les INSOUMIS !

 

On ne pensait pas humainement possible de commettre autant de saloperies en quatre ans... au nom d'un gouvernement qui se qualifie "de gauche". On avait tort : les Solfériniens l’ont fait sans retenue. Du désastre de la politique étrangère de l’endormi Fabius, en passant par le scandale de la loi El-Khomri, de l'atteinte à notre démocratie avec l'utilisation du 49-3 à l'état d'urgence permanent.... Il ne manque que la continuation de la scandaleuse LRU par la zélée Fioraso...

PRÉCISION : chaque point évoqué fait l'objet d'un lien vers le texte de référence. Les liens et mises à jour n'ont pas été repris ici mais figure dans le texte original sur : le PS en actes

 

Sources : Le Grand Soir par ROMANE | mis à jour le 10 aoüt 2016

- Loi El-Khomri

Les points présentés ci-dessous concernent essentiellement les versions 1 et 2 de la loi

  • Réserve de vote : le gouvernement bloque la discussion sur les amendements
  • Valls envisage de recourir au 49-3 pour faire passer la loi
  • Article 52 : Pôle Emploi pourra prélever directement sur les allocations d’assurance chômage les indus qu’il réclame, sans contrôle du juge.
  • Les salariés inaptes pourront être congédiés sans délai
  • L’article 19 organise la sur-représentation du Medef par rapport aux autres organisations patronales dans les organismes sociaux
  • Acquis sociaux remis à zéro tous les 5 ans
  • En cas de licenciement illégal, l’indemnité prud’homale est plafonnée à 15 mois de salaire.
  • Fin du minimum de dommages et intérêts en cas de licenciement injustifié
  • Une entreprise peut faire un plan social sans avoir de difficultés économiques
  • Licenciements facilités en cas de transfert d’entreprise
  • Les 11 heures de repos obligatoire par tranche de 24 heures peuvent être fractionnées.
  • Une entreprise peut, par accord, baisser les salaires et changer le temps de travail
  • Les temps d’astreinte peuvent être décomptés des temps de repos
  • Le dispositif « forfaits-jours », qui permet de ne pas décompter les heures de travail, est étendu
  • Les apprentis mineurs pourront travailler 10 heures par jour et 40 heures par semaine
  • Le plancher de 24 heures hebdomadaires pour un contrat à temps partiel n’est plus la règle dans la loi (confirmation d’une loi antérieure).
  • Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins majorées
  • Une mesure peut-être imposée par référendum contre l’avis de 70% des syndicats
  • Après un accord d’entreprise, un salarié qui refuse un changement dans son contrat de travail peut être licencié
  • Par simple accord, on peut passer de 44h à 46h de travail maximum
  • Durée de travail en horaire maximum passe de 12 à 16 semaines
  • Durée du temps de travail est calculée sur 3 ans
  • Par simple accord on peut passer de 10h à 12h de travail maximum par jour
  • Contacter le médecin du travail devient presque impossible
  • La visite médicale d’embauche transformée en simple visite d’information
  • La durée du congé en cas de décès d’un proche n’est plus garantie

 

 

 

- Travail et Salariat

  • "Chemise" d’Air France : El Khomri valide le licenciement d’un délégué CGT
  • Sodexo : El Khomri autorise le licenciement d’un délégué CGT pour fait de grèv
  • Service civique obligatoire pour les - de 25 ans : emploi déguisé et sous-rémunéré
  • RIFSEEP : Mise en concurrence des fonctionnaires, par des primes soumises à l’arbitraire
  • Air France : 100 millions d’€ de CICE en 2 ans = 3000 emplois supprimé
  • Pacte de responsabilité : +3,1 milliards de cadeau au patronat en 2016
  • Le gouvernement envisage de simplifier le licenciement économique
  • Rapport Badinter : Des limitations peuvent être apportées aux libertés et droits fondamentaux si elles sont justifiées par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise.
  • [Envisagé] « Forfait jours » pour les salariés (= fin des heures supp.).
  • Rapport Badinter : fin de facto des 35 heures.
  • Austérité : 2 milliards d’euros « d’économies » supplémentaires.
  • Nouveau cadeau au patronat : prime de 2.000 € par an et par embauche pour les PME.

- Prime réservée aux embauches à bas salaires.

- La part socialisée des bas salaires sera donc payée par... les contribuables.

  • La rupture du contrat de travail sera simplifiée.
  • Basculement du CICE en baisse définitive de charges.
  • Hollande s’attaque à la durée légale du travail.
  • Décret n° 2015-1874 : la loi relative au Dialogue social et à l’emploi sacrifie la citoyenneté au travail.
  • EDF : suppression de 4.000 postes en trois ans.
  • Promesse de sanctionner les licenciements boursiers non tenue.
  • Compte pénibilité, l’inverse de la prévention.

- Recul sur les critères.

- Recul sur les dates d’entrée en vigueur.

- Recul sur la date de paiement des premières cotisations.

- Recul sur le mode de déclaration.

  • Criminalisation de l’action syndicale :

- Torpillage de la loi d’amnistie sociale votée au sénat.

- Prison ferme pour 8 ex-Goodyear malgré le retrait des plaintes.

- Arrestation à l’aube de 4 syndicalistes d’Air France.

  • Répression pour la Confédération Paysanne, mansuétude pour la FNSEA.
  • Abandon du projet de loi relatif à la démocratie sociale.
  • Loi Macron : toutes les FNAC parisiennes se retrouvent en ZTI.
  • Loi Macron : vers un accès restreint aux prud’hommes.

 

- Démantèlement du droit du travail (ANI)

  • La prescription sur les rappels de salaire passe de 5 à 3 ans.
  • Demandes liées à la rupture de contrat passent de 5 à 2 ans.
  • Différé d’indemnisation de 180 jours pour rupture conventionnelle.
  • Mutuelle d’entreprise obligatoire (2Mds€ pour 400.000 personnes).

- La part patronale est désormais imposable

  • Sapin appelle les entreprises à ne pas augmenter les salaires trop vite.
  • Retrait du Burn-out de la liste des maladies professionnelles.
  • Destruction du Code du Travail.
  • [objectif] Privilégier les accords d’entreprise, au détriment de la loi.
  • Généralisation du travail du dimanche.

- La Poste expérimente la livraison de colis le dimanche.

  • Ouverture des magasins de nuit.

- Loi Rebsamen :

  • CDD renouvelable 2 fois.
  • Fragilisation des CE & CHSCT.
  • Fin de l’obligation de reclassement en cas d’inaptitude professionnelle.
  • Création du CDI intermittent.
  • Destruction de l’Inspection du Travail.
  • Suppression des élections prud’hommales.
  • Plafonnement des indemnités de prud’hommes pour licenciement abusif.
  • Condamnation d’une inspectrice du travail (Téfal).
  • Facilitation des licenciements collectifs.

 

- Pauvreté et précarité

  • Hausse de 50% du nombre de sans abris entre 2011 et 2014
  • ÇA VA MIEUX : Hausse de 6% du nombre de millionnaires en 2015
  • L’État ampute le budget de Pôle emploi de 30 millions d’euro
  • APL minorée ou supprimée quand le loyer est "trop élevé"
  • Familles nombreuses : fin des aides pour la cantine
  • Revalorisation des prestations familiales et sociales de… 50 centimes
  • Le Guen suggère de baisser la durée et le montant des allocations chômage.

Myriam El Khomri envisage la dégressivité des allocations chômages, Idée réaffirmée le 01.02.16 par Michel Sapin.

  • Hausse du chômage : 309 000 radiations en novembre 2015.
  • Prime d’activité :

Moins d’aide pour les plus fragiles (RSA activité et PPE).

Le contribuable compensera les bas salaires du privé.

  • [Projet] Encourager les emplois de service ("trappes à bas salaires").
  • [Projet] Formation : Valls demande des contreparties aux chômeurs.
  • Précarité : Explosion de l’intérim : +10% en un an.
  • Ségolène Royal favorable au retour des coupures d’eau pour les payeurs en difficulté.
  • Taux de pauvreté à nouveau en augmentation.
  • La chasse à la fraude aux allocations s’accentue.
  • Renforcement du contrôle des chômeurs.
  • Pas de « coup de pouce » pour le SMIC.
  • Ouverture des centres d’hébergement seulement par -5°C.
  • Baisse du montant des APL.

 

- Santé & retraite

  • Hôpitaux : précarité, austérité : 6 suicides en un an au CHU de Toulouse
  • PMA pour les lesbiennes : promesse, tergiversations, et renoncemen
  • Hôpitaux : externalisation, polyvalence, postes supprimés : 2 suicides
  • Au 1er avril, hausse du montant de l’AAH de… 81 centimes
  • Accessibilité : normes moins contraignantes et dérogations.
  • Retraites : Revalorisation de… 0,1% en 2015.
  • Les bénéficiaires de l’AME privés de remboursement.
  • Remise en cause du droit au séjour pour soins.
  • Durée de cotisation retraite portée à 43 ans.
  • Loi Macron 2 : mise en place de fonds de pension.
  • Hôpitaux : suppression de 22.000 postes en 3 ans.
  • Gel des retraites >1200€ et décalage de 6 mois de la revalorisation.
  • Hausse de l’allocation handicapés de 7€.
  • Prime exceptionnelle (sic) de 40€ pour les retraites les plus faibles.
  • Abandon de la réglementation sur l’accessibilité aux handicapés.
  • Baisse de la prestation de compensation du Handicap.
  • Pas retour sur les franchises de soins.
  • Loi fin de vie vidée de son contenu (en attente de CMP).
  • Don du sang : maintien d’une discrimination pour les homosexuels.
  • Budget Sécurité sociale : suspension des votes à l’Assemblée.

- Fiscalité

  • Le gouvernement pille les ménages pour servir les entreprises
  • CSG « discrètement » augmentée pour des centaines de milliers de retraités
  • Un rapport sénatorial étrille le CICE : Mal ciblé, coûteux, lourd
  • Les exonérations fiscales pour les impatriés passent de 5 à 8 ans
  • ISF : Hollande a plus avantagé les milliardaires que Sarkozy
  • Hausse de 11% du nombre de contribuables millionnaires en 2015
  • Rejet du "reporting public" sur demande de C. Eckert
  • Le taux du Livret A passe pour la 1ère fois sous la barre de 1% (0,75%).
  • Suppression de centaines de postes de contrôleurs fiscaux.
  • Îles Vierges, Montserrat, Bermudes et Jersey sortis de la liste des paradis fiscaux.
  • Pas d’interdiction des paradis fiscaux pour les banques françaises.
  • 3 taux d’imposition pour les entreprises : non tenu.
  • Fraude fiscale et sociale : aucune annonce.
  • Fraude aux cotisations sociales (25Mds/an) : aucune annonce.
  • 900 millions d’euros de réduction d’impôts pour les plus riches.
  • Sapin demande le retrait d’un amendement visant à taxer les dividendes.
  • Maintien des niches fiscales : 82 milliards de perte pour l’Etat.
  • Communes : baisse de la DGF.

- Incitation à la création de communes nouvelles pour conserver les niveaux de dotation.

  • CICE : 40 milliards sur 3 ans (dont 12 pour 2015).
  • Pacte de Responsabilité
  • - Plus forte exonération de "charges" de la Vè République.

    - 6,3 milliards pour la protection sociale.

  • Le bouclier fiscal de Hollande : 730M€ pour 7 630 contribuables aisés.
  • Maintien du Crédit Impôt Recherche (5,5 Mds€/an).
  • - Interdiction de publication du rapport.

  • ISF : le gouvernement ne taxera pas les œuvres d’art.
  • Entraves à la taxe sur les transactions financières.
  • Abandon de la "grande réforme fiscale" Ayrault.
  • Recul sur l’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail.
  • Recul sur l’instauration d’une taxe sur l’excédent brut d’exploitation.
  • Valls regrette la hausse (symbolique) des impôts des plus riches.
  • Vote du TSCG sans renégociation.

- Le gouvernement se prive de latitude.

  • Hausse de la TVA de 19,6 à 20% et de 7 à 10%.
  • Rejet du contrôle des frais des députés, sur avis défavorable d’Eckert.
  • Rejet du "reporting public" sur demande de C. Eckert.

- Industrie & business

  • La Poste (990 M€ de CICE de 2013 à 2015) supprime 7302 postes en 2015
  • La France promeut l’arbitrage privé (ISDS) du Tafta
  • Les euro-députés socialistes votent la directive Secrets des Affaires avec le FN et LR
  • La rémunération fixe moyenne d’un patron du CAC 40 en hausse de 4%
  • Sanofi : 140M€ (CICE + CIR), 3,8Mds€ de dividendes : 600 suppressions de postes 47Mds € de dividendes en 2015 (+9,9% hors taux de change)
  • Michelin : 18M€ de CICE, profits en hausse de 12% : 494 suppressions de postes.
  • Corruption : les entreprises pourront payer pour éviter le procès.
  • Loi Macron : Projet de libéralisation des règles d’implantation de la publicité.
  • Obsolescence programmée : Macron tente de dénaturer la loi sur les pièces détachées.
  • Loi de finance 2014 : l’article 92 proposait une amnistie totale pour les banques.
  • La France bascule dans la marchandisation du sang.
  • Interdiction pour l’EFS de fabriquer du plasma thérapeutique.
  • Suppression des stock-option : promesse non tenue.
  • « Autorégulation exigeante » : pas de loi limitant les rémunérations des patrons.
  • Abandon de l’encadrement des bonus.
  • 40Mds € de dividendes pour le CAC40 en 2014.
  • 47Mds € de dividendes en 2015 (+9,9% hors taux de change).
  • Pas de séparation banques de dépôt / d’investissement.
  • Transfert du risque de faillite bancaire sur les déposants.
  • Démantèlement d’Alstom : le gouvernement cède au lobbying de GE.

- Prolongation des concessions autoroutières.

  • Privatisation des aéroports.
  • Privatisation des barrages hydro électriques.
  • TAFTA : négociations secrètes.

- ISDS (mécanisme de règlement des différends entre investisseur et Etats) : Un tribunal privé.

  • Valls invite les saoudiens à investir en France
  • Loi « Florange » inefficace et vide (Goodyear, Fralib, Petroplus).
  • Projet de loi (abandonné) sur le secret des affaires.
  • Multiplication des Partenariats Public-Privé.

 

 

- Police & justice

  • Données personnelles : surveillance tous azimuts encore accrue
  • Prisons : Record d’incarcération et densité de 119%
  • Un amendement discret fragilise le secret des sources des journaliste
  • Un décret (de 2013) éloigne les précaires de la justice ordinaire
  • Urvoas veut limiter le droit syndical des magistrat
  • État d’urgence prolongé pour la 3ème fois par… 46 députés
  • Défilés et manifestations : La police a pour consigne de laisser pourrir la situation
  • Sécurité routière : privatisation des radars mobiles
  • Extension de la présomption de légitime défense pour la police
  • Amendement pour interdire l’accès du port de Calais aux migrants
  • 67 362 détenus au 1er février (+ 2,5 % par rapport à février 2012)
  • Abandon du projet de loi sur la responsabilité juridictionnelle du Président.
  • Abandon du projet de réforme du Conseil supérieur de la magistrature.
  • Maintien de la Cour de Justice de la République.
  • Hollande gonfle le nombre de procédures antiterroristes.
  • Projet de réforme pénale : Valls veut court-circuiter le Parlement.
  • Projet de réforme pénale : mise à l’écart des juges.
  • Justice en faillite : cri d’alarme en Seine-Saint-Denis.
  • Contrôles de police : abandon de l’idée de récépissé.
  • État d’urgence étendu à 3 mois.
  • Projet d’extension à 6 mois & inscription dans la Constitution.

- Prolongation de trois mois sans saisir le parlement (22.01.16).

  • Interdiction des manifestations non commerciales.
  • Assignation à résidence d’opposants.

- Déchéance de nationalité.

- Bruno Le Roux envisage la déchéance pour tous.

  • Instauration d’une rétention de sûreté après certaines peines.
  • Surveillance massive des citoyens.
  • Vote avec l’UMP contre un amendement de Taubira sur la Loi Renseignement.
  • Envisage la privation de liberté à titre préventif.
  • Fin de la présomption d’innocence.
  • Extension de la présomption de légitime défense pour la police.
  • Suspension de la Convention Européenne des Droits de Homme.
  • Armement des polices municipales.

 

- International

  • Recul sur la reconnaissance de l’État palestinien
  • Livraisons d’armes à l’Arabie saoudite, accusée de crimes de guerre au Yemen
  • Hollande reçoit discrètement les dictateurs
  • Égypte : partenariat stratégique en matière sécuritaire et économique
  • Le prince héritier d’Arabie saoudite décoré de la Légion d’honneur
  • Valls soutient la candidature de Lagarde à la tête du FMI.
  • Hollande veut réintégrer pleinement la France dans l’OTAN.
  • La France déplore (sic) l’exécution par l’Arabie saoudite de 47 personnes.
  • Livraisons d’armes à la rébellion « modérée » syrienne (viol de l’embargo).
  • Manipulation des rapports sur les armes chimiques en Syrie.
  • Vente de Rafales aux pétromonarchies.
  • Annulation du contrat Mistral avec la Russie, et vente à l’Égypte.
  • Le PS soutient Juncker à la présidence de la Commission Européenne.
  • Hollande pousse Tsipras à accepter un accord avec la Troïka.
  • Refus du droit d’asile pour Assange et Snowden.
  • Interdiction de survol de l’espace aérien pour le président Evo Morales.
  • Illégalité du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions.
  • Guerre au Mal

 

- Transport & écologie

  • Un projet d’enfouissement des déchets nucléaires s’impose en douce au Parlement
  • Projet de loi biodiversité :

- Report à 2020 de l’interdiction des néonicotinoïdes

- Rejet de la surtaxe de neuf centimes par kilo d’huile de palme

  • 136 M€ d’annulation de crédits pour le ministère de l’environnement
  • Le gouvernement renonce à réduire la part de l’énergie nucléaire
  • LGV Lyon-Turin : l’État veut déroger aux lois de protection de la nature
  • Taxe sur l’huile de palme : - 70%. La secrétaire d’État à la biodiversité satisfaite.
  • Le Foll refuse d’interdire les insecticides aux néonicotinoïdes tueurs d’abeilles
  • Royal veut prolonger de 10 ans la durée de vie des centrales nucléaires.
  • Boues rouges de Gardanne : l’État accorde des permis de polluer.
  • Un mois après la COP21, forte baisse du bonus à l’achat de véhicules propres.
  • Loi Macron : Ouibus, la SNCF concurrence ses propres TGV et TER.

- Les régions devront financer les déficits induits par ces pertes.

  • Loi Macron : le droit de l’environnement sera réformé par ordonnances.
  • Loi Macron : un amendement pour l’enfouissement des déchets radioactifs.
  • Hollande signe un accord du G8 qui promeut la fracturation hydraulique.
  • Aéroport Notre-Dame-Des-Landes.
  • Futures lignes TGV et LGV inutiles.
  • SNCF : suppression de 1400 emplois en 2016.
  • Désinvestissement dans la SNCF.
  • Abandon du fret ferroviaire.

- abandon de l'autoroute ferroviaire devant relier le Nord-Pas-de-Calais et les Landes

  • Hausse du tonnage des camions.
  • Davantage d’autocars sur les routes.
  • Renoncement à la fermeture de Fessenheim.
  • Réduction de 25% des aides au maintien dans l’agriculture biologique.
  • Élevage : à la botte de la FNSEA.
  • Ajournement du rapport de l’ADEME sur une France 100% renouvelable.
  • Industrialisation de l’agriculture.
  • Retrait de l’écotaxe.
  • À peine née, baisse de l’indemnité kilométrique vélo (IKV).
  • Silence sur les extensions d’autorisation d’OGM.
  • Sivens : La gendarmerie enquête sur la mort de Rémi Fraisse…tué par un gendarme.

- Éducation & culture

  • L’Éducation nationale aide la préfecture à expulser des élèves
  • Sur proposition du gvt, le Sénat supprime le démantèlement de la Hadopi
  • [Annulé le 30.05.06] Un projet de décret supprime 256M€ de crédit à l’ESR
  • Cinéma : Entraves dans l’accès aux aides pour les petites sociétés de production
  • Introduction de la publicité commerciale sur Radio France

  • Loi Numérique :

- Opposition à la reconnaissance des Communs par la loi.

- Claviers, OS souverain, interdiction des hyperliens : le ridicule pour toute politique.

  • Doublement du budget de Polytechnique, 60M€ d’euros supplémentaires en cinq ans.
  • Suppression de la publicité dans les programmes jeunesse : Enterrée.
  • Retour sur l’engagement à sanctuariser le budget de la Culture.
  • Loi Fioraso (LRU 2) Universités mises en concurrence.
  • Mise en place chaotique et inégalitaire des TAP en primaire.
  • Le MEN enterre le Logiciel Libre et « vend » les élèves à Microsoft pour 13 M€.
  • Réforme du collège :

- Autonomie pour 20% des horaires disciplinaires

- Mise en concurrence des établissement

- Baisse des moyens

- Suppression du Latin, du Grec et des classes bilangues européennes
 

 

    - Divers

    • Cavalier législatif douteux pour vendre le domaine de Grignon
    • Valls prêt à remettre en cause la laïcité et la liberté d’exercice d’un culte
    • Rétention de mineurs étrangers : 4.378 enfants enfermés à Mayotte en 2015
    • Le secrétaire d’État chargé des Anciens Combattants interdit La Chanson de Craonne
    • Un convoi britannique d’aide aux migrants refoulé par la France
    • 11 128 Roms évacués de force de leurs campements en 2015.

    - Stigmatisation des Roms.

    • Fermeture des frontières aux réfugiés syriens (30 000 en 2 ans).
    • Carole Delga et Alain Rousset cumulent députation et présidence de région.
    • Le Drian cumule les fonctions de ministre et de président de région.
    • Loi Macron : Constructions illégales, démolition impossible.
    • Laurence Boone, chef économiste à Bank of America, nommée conseillère à l’Élysée.
    • Jean-Pierre Jouyet, ministre de Sarkozy, nommé Secrétaire Général de l’Elysée.
    • Loi Alur vidée de sa substance.

    - Loi Alur : enterrement discret de la Garantie Universelle des Loyers.

    • Hollande satisfait du résultat du 1er tour des élections régionales.
    • Désistement et appel à voter pour la droite.
    • Renoncement au vote des étrangers pour les élections locales.
    • Appels à la délation (fraude fiscale).
    • 3 recours à l’article 49.3 en un an.
    • Des enfants en zone d’attente aéroportuaire.
    • Comptes de campagne : Contrôles pendant 6 mois au lieu de 12.

    - Vie politique, élections

    • Conflit d’intérêt : A.-L. Fondeur nommée à la tête du lobby des semenciers
    • Inéligibilité pour violences, notamment sexuelles : les 9 PS présents votent NON
    • Copinage : J.-P. Hugues, de la promo Voltaire, nommé Dir’cab à l’Élysée
    • Nominations de complaisance (ex : compagne d’A. Morelle)
    • Pantouflages : La finance recrute à l’Elysée, Matignon et Bercy

    - J. Pouget, conseiller Économie, Industrie et Numérique quitte l’Élysée pour Total

    - B. Bézard quitte la direction du Trésor pour un fonds d’investissement

    - J-J Barberis, conseiller de Hollande quitte l’Élysée pour Amundi (Crédit Agricole)

    - Laurence Boone quitte l’Élysée pour Axa Investment Managers

    - Sandrine Duchêne, numéro 2 du Trésor à Bercy, embauchée par Axa

    - Sébastien Dessillons, Affaires industrielles (Matignon), part chez BNP

    - Le très intéressant Régis Turrini (juste passé pour brader Alstom) rejoint Altice

    • En marche d’E. Macron hébergé et domicilié à l’Institut Montaigne
    • Présidentielle : Onze députés socialistes changent les règles

    - L’élu devra remettre lui-même son parrainage au Conseil constitutionnel

    - Publication complète de la liste des parrains (contrôle resserré des partis)

    - [supprimé au Sénat] Fin du principe d’égalité du temps de parole dans les média

    - Comptes de campagne : Contrôles pendant 6 mois au lieu de 12

    • [Retiré] Projet de répression de la critique politique sur internet et les réseaux sociaux
    • Abandon du projet de loi relatif aux incompatibilités applicables à l’exercice de fonctions gouvernementales
    • Cumul de fonctions et mandats

    - E. Cosse cumule les fonctions de ministre et de conseillère régionale

    - Delga et A. Rousset cumulent députation et présidence de région

    - Le Drian cumule les fonctions de ministre et de président de région

    • Laurence Boone, chef économiste à Bank of America, nommée conseillère à l’Élysée
    • JP Jouyet, ministre de Sarkozy, nommé Secrétaire Général de l’Elysée
    • Régionales 2015

    - Hollande satisfait du résultat du 1er tour des élections régionales

    - Désistement et appel à voter pour la droite

    - Hollande reproche à Bartolone une campagne trop à gauche

    • Renoncement au vote des étrangers
    • 3 recours à l’article 49-3 en un an
    • Préparation d’une « Alliance », sans PCF ni EELV

     

     

    - et le quinquennat n'est pas terminé !

    Pour la mise à jour aller sur : le PS en actes

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    4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 08:54
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    1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 08:08
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    30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 08:30
    La Nouvelle Gauche Socialiste appelle à soutenir Jean-Luc Mélenchon

    Anciens cadres nationaux et fédéraux du PS, aujourd’hui membres de la Nouvelle Gauche Socialiste, nous avons quitté le parti d’Epinay, en crise profonde, et comptons parmi les déçus du quinquennat de François Hollande.

     

    Sources :  La Nouvelle Gauche Socialiste le 23 mars 2016

    - Le bilan décevant du quinquennat

    La loi bancaire devait être proclamée pour arraisonner la finance. Elle fut en deçà des recommandations du rapport Liikanen en faveur d’une directive bancaire européenne. La France ne pressa d’ailleurs aucunement son représentant en charge du dossier à la Commission européenne d’en achever l’élaboration. La taxation des transactions financières, qui devait être mise sur pied en coopération renforcée, ne fait toujours pas l’objet d’un appui ferme de l’exécutif.

     

    La réforme fiscale a été enterrée. Bercy s’est-il arrangé avec le Conseil constitutionnel pour «retoquer» le projet de CSG progressive défendu par les «frondeurs» ? Ce dernier n’en répondait pas moins point par point aux objections faites en 1999 au Premier ministre de l’époque, dépositaire du projet et aujourd’hui membre du «conseil des sages».

     

    La lutte contre le chômage est en passe d’échouer, alors que la Commission et le Conseil ont autorisé la France à déroger au «pacte de stabilité» pendant toute la durée du mandat. Ces importantes marges de manœuvre ont été affectées en pure perte au redressement de la part des profits dans la richesse nationale. Leur octroi aurait pu être conditionné à de l’investissement utile. Elles auraient encore pu être consacrées à la transition énergétique, aux services publics et à la redistribution. Enfin, la loi travail et la réforme constitutionnelle sont aussi symptomatiques du virage conservateur de l’Exécutif, qu’inaptes à inverser la courbe du chômage et à lutter contre le terrorisme. Elles affaibliront inévitablement le salariat et la démocratie.

     

     

    - Le piège de la primaire

    Certaines voix en appellent à une primaire de toute la gauche pour désigner un candidat susceptible de se «qualifier» pour le second tour afin de faire barrage à l’extrême droite. Nous n’y participerons pas. Pour mobiliser les déçus du quinquennat, ce candidat devrait en effet, au minimum, défendre le programme du Bourget. Or, rien n’est moins sûr. Les expériences de 2007 et 2012 indiquent qu’une primaire, pourtant ultra-médiatisée, ne mobilise que partiellement l’électorat populaire et qu’elle finit par désigner le candidat le mieux placé dans les sondages. Elle musellera pour le reste du débat électoral toutes les forces qui auraient choisi d’y participer dans le but de réorienter la gauche. En participant à cette primaire, ces forces seraient inévitablement perçues comme des forces d’appoint du candidat social-libéral qu’elle aura contribué à légitimer, mais qui aura peu de chance de franchir le premier tour de l’élection présidentielle.

     

    Seule une candidature «hors système», c’est-à-dire dépassant les frontières et jeux des «appareils» existants, est de nature à enclencher une nouvelle dynamique populaire susceptible d’atteindre à un score proche ou égal au seuil de qualification pour le second tour. Son espace politique, au carrefour de la République, du socialisme et de la planification écologique est, à l’évidence, identifiable.

     

     

    - Le candidat de la raison

    Plusieurs personnalités pensent que leur tour est venu d’incarner un tel destin. Les traits de caractère sont parfois mis en avant pour comparer les impétrants. Personne n’a, à cet égard, le monopole de la passion et de la grandiloquence, ni de l’égocentricité et de l’autoritarisme. A l’aune de ces critères, nombre de prétendant(e)s susceptibles de faire le choix de s’enfermer dans le piège de la primaire sont relativement bien classés. Pour les progressistes, seule la raison doit guider l’action et considérer les personnalités qui, par le symbole de leurs engagements, sont aujourd’hui en position d’incarner l’espoir d’une résistance au mouvement de balancier vers la droite, en passe d’emporter notre pays.

     

    C’est pourquoi, nous apportons notre soutien à la proposition de candidature faite par Jean-Luc Mélenchon, la mieux placée pour incarner, auprès de ceux qui souffrent, la France insoumise à l’ordre établi.

    L’élection présidentielle est l’élection majeure à l’occasion de laquelle de nouvelles générations de citoyens s’engagent collectivement en politique, pour peu qu’une perspective s’ouvre.

    Elle est l’occasion d’expérimenter de nouvelles pratiques susceptibles de jeter les bases d’un futur rassemblement citoyen à la française.

    Le moment est venu d’en bâtir les fondations.

     

    Premiers signataires

    • Liêm Hoang-Ngoc Ex-membre du bureau national du PS
    • Julien Jusforgues Ex-membre du conseil national
    • Daniel Bonnot Ex-membre de la Commission nationale des conflits
    • Roger Tropéano Ex-délégué national
    • Catherine Renaud-Mayer Ex-première secrétaire fédérale de la Manche
    • Laurent Beaud Ex-membre du bureau fédéral de l’Hérault
    • Alain Bourgeade Ex-membre du bureau fédéral de Haute-Garonne
    • Jean-Claude Bridon Ex-membre du bureau fédéral du Cher
    • Fabienne Chiche Ex-membre du bureau fédéral du Val-de-Marne
    • Annie Darrieux Ex-membre du bureau fédéral du Gers
    • Sabrina Ghallal Ex-membre du bureau fédéral de la Marne
    • Denis Gouteux Ex-membre du bureau fédéral du Cantal
    • Nicolas Grondin Ex-membre du bureau fédéral de l’Essonne
    • Laurent Hecquet Ex-membre du bureau fédéral du Puy-de-Dôme
    • Catherine Laur Ex-membre du bureau fédéral de l’Aveyron
    • Frédéric Martin-Delvincourt Ex-membre du bureau fédéral des adhésions de Paris
    • Jean-Claude Maurin Ex-membre du bureau fédéral du Gard
    • Anas Moutabarrik Ex-membre du bureau fédéral de la Marne
    • Daniel Orts Ex-membre du conseil fédéral de l’Aveyron
    • Franck Rey Ex-membre du bureau fédéral du Cantal
    • Olivier Spinelli Ex-membre du bureau fédéral de la Somme.

     

    Pour en savoir plus :
    -
    Mon dossier : Primaires - Elections présidentielles 2017

    - Soutien à Jean-Luc Mélenchon : Le pari d’une candidature précoce et de la personnalisation

    - Appel aux élus(es) pour le parrainage de JLM en 2017

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    28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 08:30
    Penser les tueries terroristes à l'aune du capitalisme : Notre mal vient de plus loin !
    Dans ce court essai, Alain Badiou[1] revient sur les tueries perpétrées le 13 novembre à Paris et propose d’élucider ce qui est arrivé.
     
    • Qui sont les agents de ce crime de masse ? Et comment qualifier leur action ?
    • Où en est notre monde, du point de vue de ce qui a été ainsi mis en place insidieusement, puis avec acharnement depuis un peu plus de trente ans ?

     

    Ce dont nous souffrons, c’est de l’absence à échelle mondiale d’une politique disjointe du capitalisme hégémonique. Tant qu’une proposition stratégique autre ne sera pas faite, le monde restera dans une désorientation essentielle. C’est un travail pour tous que d’essayer de faire que l’histoire de l’humanité change de direction et s’arrache au malheur opaque où en ce moment elle s’enfonce.
     
     
    Un ouvrage et une analyse d'actualité
    Alors que la ville de Bruxelles, capitale belge et centre névralgique de l’Europe, était touchée mardi 22 mars par une série d’attaques terroristes qui a fait plus de 30 morts et 200 blessés, l’émotion et le sentiment d’horreur dominent.
     

    Comme ce fut le cas, lors des attentats de Paris du 13 novembre 2015. L’analyse des conséquences de ces drames est à faire, mais celle de leurs causes s’impose d’autant plus.

    Dans un entretien accordé à la NVO à l’occasion de la publication « dans l’urgence » de son livre, Notre mal vient de plus loin, penser les tueries du 13 novembre, le philosophe Alain Badiou tente une élucidation.

     

    L’hégémonie du capitalisme mondialisé et les inégalités abyssales qu’il génère sont au cœur de ses explications.

    - Par : Alain Badiou

    Éditions : Fayard

    EAN : 9782213700991

    Pages : 72

    Format : 125 x 192 mm

    Disponibilité : en librairie ou chez l'éditeur Fayard

    Prix imprimé TTC :  5.00 €

    Prix numérique :  3.99

     

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    25 mars 2016 5 25 /03 /mars /2016 09:27
    Appel aux communistes : Faisons de la candidature de JL Mélenchon l’occasion d’un grand rassemblement

    Il faut abandonner la guerre des égos, en commençant par ne pas mettre le nôtre en avant et construire du rassemblement. Un très large rassemblement pour les présidentielles autour de la seule candidature crédible à ce jour pour relever le défi de toutes les faillites de la droite et de la gauche et autour de plus d’un millier de candidatures le plus diverses possibles pour les législatives.

     

    Sources : Le blog de Francis PARNY membre du Conseil national du PCF | le 13 février 2016

    - Toutes les remarques faites sur l’annonce de sa candidature par Jean-Luc Mélenchon portent sur la forme.

    • La démarche serait trop présidentialiste ? Au moins il ne se trompe pas d’élection.
    • Sa personnalité poserait problème, il est trop ceci, trop cela.
    • Voulons-nous un candidat ou une candidate qui n’aie pas de personnalité ?

     

    En 2012 le résultat tien d’abord au fait que « l’offre » que portait notre candidat correspondait à un manque dans « l’échiquier » politique. Elle était la seule à donner de l’espoir à celles et ceux qui se revendiquaient de gauche. Mais qui ne se souvient de quelque meeting en particulier sur les bords de la méditerranée où cet orateur nous tirait des larmes de par le sens de ses propos. Et combien j’ai vue de militantes et de militants communistes qui prenaient plaisir à ses émissions de télévision parce que sa pugnacité leur rappelait quelqu’un.

     

    • Lui reproche-t-on d’être un mauvais candidat ? Je ne l’ai pas entendu.
    • Lui reproche-t-on ses premières argumentations ? Je ne le concevrai pas puisque si l’on veut gouverner la France autrement il faut bien dire comment on fera avec Bruxelles, puisqu’on ne peut mettre sur le même pied les corrompus et les syndicalistes de Goodyear et d’ailleurs, puisqu’enfin la crise écologique doit être surmontée.

     

    Reste la question d’une proposition unilatérale, pas suffisamment ou pas du tout collective. Il faut respecter les partenaires, faire de « l’en commun » dit un de nos dirigeants.

     

     

    - Et bien « chiche » ! Pourquoi serait-il trop tard ?

    Faisons de la candidature de JL Mélenchon une grande candidature de rassemblement, trans-partis, populaire pour une alternative aux politiques néolibérales soutenues par Hollande, Sarkozy, Juppé et autre Fillon, alternative au populisme libéral du FN.

     

    Tout le monde a souligné que l’annonce de JL Mélenchon était un « secret de polichinelle » mais utilisons au moins la forme qu’il lui a donnée, celle d’une proposition.

     

    Pensons-nous que Jean-Luc Mélenchon serait assez fou pour ne pas discuter du soutien du plus grand parti de masse avec 70 000 adhérents (seul LR est devant et continue bien sûr de faire des adhésions) ou de l’ensemble des formations du FDG.

     

    Une réunion entre le PCF et Le PG doit avoir lieu ou bien a eue lieu ces jours-ci. Faisons des propositions et rendons-les publiques.

     

    Nous pourrions à cette occasion « corriger » la première réaction du PCF par son porte-parole indiquant que la candidature n’avait pas été discutée avec le PCF et proposer que tout le Front de gauche discute des moyens d’enclencher une grande dynamique sans oublier de s’adresser, collectivement car c’est la seule façon pour qu’il soit crédible, à la société civile.

     

    Nous pouvons décider des formes dans lesquelles nous devons actualiser « l’Humain d’abord », des positionnements que nous porterons. Le terme d’insoumission semble déjà adoubé de nombreuses personnes. Après tout « on ne lâche rien » reste d’actualité.

     

    Nous pourrions surtout discuter des processus de désignations du millier de candidates et de candidats qui pourraient porter dans la présidentielle et dans la continuité, aux législatives, les mêmes options de société et de pratiques politiques. Voilà ce qui serait une grande campagne collective où les talents s’additionneraient. Si par malheur Hollande ou la droite l’emportait comment résisterions-nous à la vague des candidats « présidentiels » sans dès maintenant affirmer cette logique collective.

     

     

    - Et puis pourquoi abandonner l’espoir de gagner ?

    Les rejets de Hollande comme de Sarkozy se traduisent par des scores annoncés sans doute inférieur à 15% des inscrits sur les listes électorales. Ils ouvrent la voie pour une dynamique gagnante à condition que nous affirmions dans l’unité la plus large que c’est possible, que c’est ce que nous voulons, que c’est la seule issue positive pour notre pays.

     

    On dira que c’est un rêve ? Et alors, à quoi sert de faire de la politique sans rêver un monde nouveau, un monde meilleur. Il est vrai que des épisodes comme le remaniement ministériel « désespèrent » de la politique.

     

    Certains, dans le PCF, se réclament de la poursuite du Front de gauche pour déplorer la forme de la candidature annoncée, Hugo Touzet vient de signer une nouvelle tribune allant dans ce sens dans le Nouvel Observateur après la tribune collective publiée sur Médiapart avec Alexandre Fleuret et Manuel Menal,

     

    A ceux-là (et sans doute le féminin existe-t-il) je leur dis tout particulièrement ne restez pas spectateur de ce que vous ressentez comme un échec. Il n’est pas trop tard. Agissez pour exiger qu’on redonne vie au FDG.

     

     

    - D’ailleurs sachez que le FDG a discuté de 2017. Bien sûr ! Qui peut croire le contraire ?

    La décision de créer un groupe de travail sur l’actualisation de « l’humain d’abord » a été discutée, restée lettre morte comme beaucoup d’autres propositions.

     

    Et sur la candidature un mouvement majoritaire s’est dessiné pour dire qu’elle devait relever d’un processus collectif. Avec cette remarque amusante venant d’un membre d’Ensemble affirmant son attachement à ce principe, même s’il semblait évident pour lui que Jean-Luc Mélenchon au final serait le candidat. Pourquoi cette évidence sinon parce qu’aucune initiative publique du FDG n’a été prise depuis 2013 permettant de faire émerger « des » candidatures du FDG capables de s’opposer aux dérives libérales de ce pouvoir.

     

    Et puis il faut être conséquent, on ne peut pas à la fois développer un processus collectif dans le FDG et s’engager dans des primaires dont on ne connait pas les contours, à la recherche d’un programme définit par le peuple comme si nous étions dépourvus de tout et sans garanties de se retrouver avec une candidature que nous pourrions soutenir.

     

     

    - Alors arrêtons de parler de la guerre des égos pour ne s’en prendre qu’à un seul égo.

    Avec vous remarqué l’égo d’une personne courageuse que certains se sont précipités à voir déjà candidate unique de « la gauche ». Christiane Taubira dont le combat inlassable sur l’égalité est respectable, est partie en casque, à vélo, de son ministère. Elle aurait pu faire plus simple. A pied par exemple. Elle a publié le lendemain de sa démission un livre que sans doute elle n’a pas écrit et imprimé dans la nuit. Voici un bel exemple de communication au service d’un égo. D’ailleurs elle ne rejette pas le qualificatif d’orgueilleuse à son égard puisqu’elle fait de ce trait une qualité.

     

    Elle l’a dit dans l’émission très people « on n’est pas couché » dans laquelle elle a refusé de répondre plusieurs fois aux questions des journalistes à qui elle a coupé la parole, qu’elle a invité à réduire leur égocentrisme, tout cela accepté par les dits journalistes avec le sourire ; « c’est un tel personnage qu’on ne peut lui en vouloir ». Y aurait-il des égos que l’on ne dénigre pas ?

     

    Alors relevons le défi d’une grande campagne collective sur quinze mois avec Jean-Luc Mélenchon comme candidat aux présidentielles, plus d’un millier de candidats aux législatives et des dizaines de milliers de citoyens et de citoyennes qui ne rêvent que d’une chose, retrouver l’espoir.

     

    Post-Scriptum : permettez-moi de remercier celles et ceux qui ont tenu à commenter ma dernière tribune. Je les ai lus. Un ami m’a fait remarquer que toutes ces contributions représentaient 74 feuilles words et qu’il fallait plus d’une heure et demie pour les lire. Ce qui me frappe aussi c’est la tonalité très largement positive à l’égard de l’annonce de JLM.

     

    Francis PARNY lance un appel aux communistes via une pétition :

    "Communistes, nous soutenons Jean-Luc Mélenchon pour 2017"

     

    "Pour 2017 les communistes doivent sans attendre s'engager pour gagner, avec la seule candidature d'alternative déclarée celle de Jean-Luc Mélenchon...."

     

    - Pour lire la suite et signer l'appel, c'est ICI

     

    Pour en savoir plus :
    -
    Mon dossier : Primaires - Elections présidentielles 2017

    - Le « piège » des primaires c’est le risque de la disparition d’une alternative pour notre pays

    - La dernière chance de la gauche par Pascale Fautrier

    - Communistes, nous demandons la sortie, sans plus attendre, du PCF du processus des « primaires »

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    24 mars 2016 4 24 /03 /mars /2016 09:57
    Le 31 mars : en Charente Maritime appel unitaire pour refuser un retour au 19iè siècle !

    - Le projet de réforme du Code du Travail porté par la Ministre Myriam El Khomri est une attaque sans précédent contre le monde du travail et les droits des salariés.
    En effet, il vise, entre autre, à inverser la hiérarchie des normes pour que l'accord d'entreprise prédomine tant sur le Code du travail que sur les Conventions Collectives.

     

     

    - Pourquoi ce projet est-il dangereux ?
    Actuellement, la « hiérarchie des normes » signifie que les droits du salarié partent du Code du Travail pour aller jusqu'au contrat de travail en passant par des conventions et des accords :

    • Code du travail ----> Accords de Branche ---> Conventions Collectives ----> Accords d'Entreprise ----> contrat de travail

     

    La particularité est que chaque négociation ou accord ne peut-être que plus favorable au salarié (une Convention améliore le Code du Travail, un Accord d'Entreprise améliore une convention etc.).


    Vouloir inverser cette hiérarchie pour privilégier l'accord d'entreprise est donc lourd de conséquences puisque c'est la condamnation à mort du Code du Travail !

     

    Faire croire que ces accords reflèteront les souhaits de la majorité des salariés est une fumisterie : en effet, un syndicat ayant recueilli 30 % des voix aux élections professionnelles pourra, par voie référendaire, faire valider un accord pourtant moins favorable que la Loi !

     


    - De là à imaginer :

    • des connivences entre patronat et des syndicats d'accompagnement, il n'y a qu'un pas....
    • les efforts que déploieront certains employeurs pour monter de toute pièce une section syndicale, il n'y a qu'un pas....
    • les pressions du patronat sur les syndicats et sur l'ensemble des salariés pour arriver à ses fins, il n'y a qu'un pas...

     

    Mais ce n'est pas tout... !


    - Sur la durée du travail :
    Exit les 35 heures.... Cette réforme, si elle était adoptée, permettrait aux entreprises de faire travailler les salariés jusqu’à 12 heures par jour (contre 10 aujourd’hui) et même jusqu’à 60 heures par semaine par accord. Et les PME pourront imposer des « forfaits jours » à leurs salariés, avec remise en cause des 11 heures de repos entre 2 prises de poste....


    Le travail pourra être organisé par accord sur une période allant jusqu’à 3 ans en ne payant les heures supplémentaires qu’à la fin, et dans les petites entreprises elles pourront être payées au bout de 16 semaines sur simple décision du patron ;

     

    - Sur les salaires :
    Les majorations des heures supplémentaires pourront descendre à 10% par accord d’entreprise et les temps d'astreinte hors intervention décomptées en temps de repos.....


    En prime, le projet de loi satisfait plusieurs revendications patronales :

    • La modification forcée du contrat de travail en cas d’accord de « compétitivité » baissant les salaires et/ou augmentant le temps de travail, et le licenciement pour motif personnel en cas de refus du salarié
    • En pratique, un employeur pourra, pour de prétendues difficultés économiques qu'il n'aura d'ailleurs même plus à justifier, imposer une baisse de salaire. Et le refus du salarié pourra aboutir à son licenciement disciplinaire et non plus pour motifs économiques
    • Une nouvelle réforme de la médecine du travail qui éloigne encore les salariés des médecins du travail.

     

    - Sur les licenciements :
    Face à ces attaques, si le salarié licencié entendait faire valoir ses droits devant le Conseil des Prud'hommes, ce projet a tout prévu : Les indemnités ne seront plus soumises à l'appréciation souveraine du Juge mais plafonnées par la Loi à des niveaux particulièrement bas, véritable incitation à licencier sans respecter la loi. Pour certains salariés (moins de cinq ans d’ancienneté), le plafond correspond au plancher actuel !


    Tout ceci n'est qu'un aperçu de ce que nous a concocté le gouvernement PS au service du patronat. Pour plus de détail : lire ICI

     

    • Si la loi Khomri passe, cela ouvrira la porte à la destruction de tous les statuts de la fonction publique et des entreprises publiques.
    • C'est ce projet, que le MEDEF avait rêvé, que Sarkozy n'avait pas osé faire,... et que ce gouvernement voudrait nous imposer !!
    • Ce projet modifié à la marge suite à l'action du 9 mars et à la mobilisation des jeunes... n'est NI AMENDABLE, NI NEGOCIABLE
    • RETRAIT du PROJET de LOI MEDEF/VALLS/EL KHOMRI/HOLLANDE
    • Demandons aussi ensemble l’ABROGATION DES LOIS MACRON REBSAMEN ET LA LOI DITE DE SECURISATION DE L’EMPLOI.

     

     

    - Le texte de l'appel unitaire CGT, FO, FSU, US Solidaires et les organisations de jeunesse UNEF, UNL de Charente Maritime à télécharger ci dessous

    - Le texte de l'appel de l'USR CGT de Charente Maritime à télécharger ci dessous

     

    ICI on continue à signer massivement la pétition exigeant le retrait du projet de loi

     

     

    - Les rassemblements

    Le 31 mars : en Charente Maritime appel unitaire pour refuser un retour au 19iè siècle !
    Le 31 mars : en Charente Maritime appel unitaire pour refuser un retour au 19iè siècle !
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    23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 09:15
    Code du travail : le « modèle allemand », pas si flexible que ça !

    Comment travaillent les Allemands ? La croissance allemande (en 2015 1,7 %, contre 1,1 % en France) et surtout le faible chômage que connaissent nos voisins d’outre-Rhin (4,3 % de la population active début 2016) nourrissent constamment la réputation d’efficacité du « modèle allemand », construit entre autres par les réformes de Gerhard Schröder entre 1999 et 2004.

    À l’occasion de la réforme du droit du travail portée par Myriam El Khomri, la rigidité du code du travail français est de nouveau critiquée comme un frein à l’embauche en CDI.

    Et l’Allemagne bien souvent érigée en exemple. Qu’en est-il vraiment ?

     

    Sources :  Les DECODEURS par  le 16 mars 2016

    - Licenciements, CDI : l’Allemagne plus « rigide »

    Si l’on jette un œil chez nos voisins allemands, force est d’observer que les licenciements sont loin d’y être aussi faciles, la législation allemande étant aussi protectrice que la législation française. Les données de l’OCDE relatives au niveau de protection contre les licenciements indiquent que l’Allemagne dispose d’un indice de « rigidité » légèrement plus élevé que la France.

     

    Indice de protection de l'emploi par pays (valable pour les CDI)
     
    0 1 2 3 4 MonténégroLettonieItalieAllemagnePays-BasBelgiqueSlovéniePortugalLuxembourgRépublique TchèqueMexiqueFranceAutricheSuèdeGrèceEspagneArgentinePologneTurquieDanemarkNorvègeOCDESlovaquieIslandeCorée du SudSuisseHongrieEstonieThaïlandeKosovoMalaisieFinlandeAustralieIrlandeIsraëlJaponChiliTunisieRoyaume-UniCanadaEtats-UnisNouvelle Zélande
    Pologne
    Indice de rigidité: 2,41
    Source : OCDE

     

    • Des licenciements encadrés :

    Tout comme en France, les licenciements de salariés en contrat à durée indéterminée en Allemagne sont encadrés et doivent être justifiés. Les licenciements pour motif personnel (attitude du salarié) ou économique (difficultés de l’entreprise) doivent être précédés d’une consultation obligatoire du comité d’entreprise et sont notifiés au salarié par une lettre écrite remise en main propre.

    • Des salariés protégés :

    Les mêmes interdictions existent dans les deux pays quant aux salariés ou catégories de salariés protégés contre le licenciement (sauf pour faute grave ou cessation d’activité). Femmes enceintes, salariés en situation de handicap ou membres du comité d’entreprise ne peuvent être licenciés, sauf autorisations respectives de l’inspection du travail, du comité des salariés handicapés et du comité d’entreprise.

    • Le licenciement économique doit être justifié.

    Les licenciements pour motif économique sont eux aussi bien encadrés. L’employeur souhaitant licencier lorsque son entreprise est en difficulté doit justifier que la réorganisation du travail dans l’entreprise exclut le maintien du salarié dans l’entreprise : en d’autres termes, que le licenciement est la dernière option pour sauvegarder la compétitivité de l’entreprise.

    • Des employeurs moins bien lotis qu’en France.

    Sur certains points, la loi allemande est plus stricte que la loi française. En cas de faute grave de l’employé, l’employeur a deux semaines à partir du jour où il apprend la violation du contrat par son salarié pour réagir et notifier le licenciement à ce dernier. Un délai court au-delà duquel il n’est plus possible d’invoquer la faute en question. La loi française ne précise aucun délai, mais la jurisprudence est de deux mois (arrêt du 6 octobre 2011 de la Cour de cassation). Le délai de préavis à respecter pour l’employeur est également plus élevé de l’autre côté du Rhin pour les salariés ayant cinq ans ou plus d’ancienneté (jusqu’à sept mois pour vingt ans d’ancienneté contre deux en France).

    • Mais des salariés parfois moins aidés.

    D’autres dispositions, en revanche, protègent moins le salarié qu’en France. C’est le cas pour les prud’hommes par exemple. Le délai pour contester son licenciement n’est que de trois semaines après la notification par l’employeur, là où un salarié français pourra contester la décision jusqu’à douze mois après.

    Sur les CDD, les licenciements sont aussi moins difficiles à justifier, le droit allemand étant plus souple que le droit français sur les contrats temporaires.

     

     

    - Les contrats temporaires bien plus souples en Allemagne

    Si les deux pays sont très comparables quant aux lois régissant les CDI, ils diffèrent réellement sur les contrats temporaires, la loi allemande était bien plus souple que sa voisine française.

    • Des CDD sans limite de temps.

    Si « raison objective » il y a, un CDD allemand n’est pas limité dans le temps comme l’est le CDD français (18 mois). Il peut alors durer plusieurs années sans contrainte, du moment que le motif de l’embauche ayant motivé le contrat reste valable. Cela se rapproche en un sens du CDD d’usage français, un type de contrat limité à certains secteurs d’activité (hôtellerie, restauration, secteurs culturels, etc.) et renouvelable sans limite ni contraintes (pas de période de carence entre deux contrats, pas d’indemnités de précarité).

    Si le contrat n’a pas de « raison objective », il peut être renouvelé deux fois sur une période maximale de deux ans (quatre ans dans une entreprise nouvelle et cinq ans pour les employés de plus de 52 ans), soit plus que les 18 mois en vigueur dans notre pays.

    • Des possibilités accrues d’y recourir.

    Les motifs permettant le recours aux contrats temporaires sont aussi plus nombreux. Les protections légales contre les licenciements abusifs ne s’appliquant que pour les employés disposant d’une ancienneté d’au moins six mois dans une entreprise de plus de dix salariés, les salariés en CDD peuvent être licenciés sans motif ni préavis les six premiers mois de leur contrat.

     

     

    - Un droit du travail rigide n’est pas corrélé à un chômage élevé

    Les données de l’OCDE disponibles montrent que, contrairement aux idées reçues, la rigidité du marché du travail d’un pays n’est pas forcément liée à la variation de son taux de chômage, c’est-à-dire que ces deux variables ne suivent pas les mêmes courbes dans le temps (les données étudiées ici vont de 2000 à 2013). Ainsi, dans le tableau ci-dessous, plus le coefficient tend vers 1 ou -1, plus les deux données sont corrélées (en évoluant dans le même sens, ou le sens contraire). Plus ce coefficient tend vers zéro et moins ces deux données sont corrélées.

     

    PaysCoefficient de corrélation
    Irlande0,77
    Pologne0,68
    Finlande0,62
    Slovaquie0,49
    Japon0,41
    Belgique0,08
    Allemagne0
    Danemark-0,23
    Royaume-Uni-0,32
    France-0,53
    Suède-0,57
    Italie-0,65
    Autriche-0,69
    Espagne-0,76
    Grèce-0,94
    Portugal-0,95

     

    Dans le cas de la France, la corrélation est présente mais inverse : plus la flexibilité du travail est grande, plus le taux de chômage a grimpé. C’est le cas également en Grèce, en Espagne ou au Portugal. En Allemagne, le taux de corrélation entre la courbe du chômage et la rigidité de son marché du travail (CDI et CDD confondus) est quasiment nul.

     

    Plusieurs pays voisins connaissent une augmentation de leur taux de chômage alors même que leur indice de rigidité est plus faible qu’en France, c’est le cas notamment de la Finlande et de la Suède.

     

    Pour en savoir plus :

    - Allemagne : 12,5 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, un record

    - En Allemagne, les femmes gagnent un cinquième de moins que les hommes

    - Le « modèle » impérialiste allemand

    - La recette du miracle allemand ? Un marché du travail moins flexible qu’en France...

    A ceux qui pensent que les Allemands réussissent mieux que nous parce qu'ils travailleraient plus que nous !

    A ceux qui pensent que les Allemands réussissent mieux que nous parce qu'ils travailleraient plus que nous !

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    14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 09:14
    Le « piège » des primaires c’est le risque de la disparition d’une alternative pour notre pays

    Soutenons la candidature de Jean-Luc Mélenchon

     

    Le débat sur les primaires s’enlise. La réalité s’impose peu à peu. Les querelles internes au PS ne visent que la conduite du PS. En attendant, le mouvement social, celles et ceux qui espèrent une alternative ont besoin d’une candidature en 2017 qui les représente. La seule déclarée à ce jour est celle de Jean-Luc Mélenchon. Sachons la saisir pour en faire notre candidature.

     

    Sources : Le blog de Francis PARNY membre du Conseil national du PCF | le 08 mars 2016

    Nous avons signé collectivement, communistes ou pas, un texte intitulé « Rallumer l'étincelle du Front de Gauche ». Notre action a servi.

     

    Au conseil national du PCF cette pétition et diverses réactions de communistes ont permis que le texte d'orientation adopté dise que la stratégie du PCF s’inscrivait dans le prolongement du front de gauche (FDG).

     

    Malheureusement le dire est une chose, en tirer les conclusions une autre.  Rien dans dans la résolution, en termes de propositions n’a changé. Tout est proposé aux communistes et rien au FDG.

     

    On demande aux communistes de s’engager immédiatement à rencontrer 500 000 personnes jusqu’à la fin de l’été, pour discuter avec elles quel mandat ils/elles donnent à un candidat pour 2017. Un candidat qu’on ne pourra pas nommer. On leur demande de mettre en place à leur seule initiative des états généraux par départements en vue des législatives, on leur demande de désigner leurs candidats à ces élections…

     

     

    - Cette inscription de la stratégie du PCF dans le cadre du FDG est donc une forfanterie sans lendemain.

    • La dynamique populaire

    Pouvons-nous faire mentir cette prédiction ?

    Peut-être mais cela nécessite de sortir de « l’entre deux » et de régler la question des présidentielles.

     

    C’est urgent et fondamental car il s’agit du moment politique le plus important qui se présente à nous, le plus grand débat politique public dans la 5ème république, sans équivalent.  Et pour cela le moment politique le plus à même de relancer une dynamique populaire qui replacerait le FDG ou quelque chose de nouveau, comme acteur à part entière dans l’espace politique.

     

    On ne peut plus attendre. François Hollande sera candidat. Connaissez-vous un président de la cinquième république qui ne se soit pas présenté deux fois aux élections présidentielles ? Il n’y en a pas. Le pouvoir donne cette impression qu’on peut se faire réélire.

     

    Et du côté du PS, ce sont les éléphants et éléphanteaux qui sont de retour. Il se livrent la sempiternelle bataille interne pour la prise du pouvoir au sein du PS… après les élections de 2017. Leur « sujet » comme dit Martine Aubry ce ne sont pas les primaires. Ils s’attaquent à Valls mais pas à Hollande. Christiane Taubira déclare qu’elle restera fidèle au président. Ils trouvent Macron « de gauche » sur les questions sociétales… etc…

     

    François Hollande candidat - le plus tard possible parce qu’il nous dira qu’il gouverne la France jusqu’au bout de son mandat actuel – aucun, aucune socialiste ne se présentera tout simplement parce qu’il apparaîtrait comme responsable de la défaite de François Hollande.

     

    • Le piège des primaires

    Et du côté du PCF, son conseil national n’a levé aucune ambiguïté sur le périmètre et le contenu des primaires qu’il souhaite.

     

    Conscient d’ailleurs du fait que pour l’instant ces primaires restent très hypothétiques, le PCF s’est décerné le prix de celui qui fera le plus d'effort pour qu'elle se tiennent.

     

    Sur leur périmètre, il faut comprendre des propos tenus par la direction du PCF, que si Hollande participait à ces primaires elle l’accepterait et que «  l’on ne peut exclure de ces primaires tous ceux qui ont soutenus le gouvernement pendant 4 ans ». Et pour qu’ils y participent... il faut bien concéder un socle d’entrée qui ne les discréditent pas.

     

     

    - Le risque existe donc bien de se retrouver dans une situation où ceux qui participeront aux primaires pourraient être appelé à soutenir François Hollande ou un autre socialiste.

    Chacun sait que ce qui départage les candidats aux primaires n’a rien à voir avec le programme qu’ils défendent.  Ce qui prime c’est la possibilité de gagner face à la droite. En 2011 cela s’est passé comme cela. La politique menée par le président n’a rien à voir avec ce qu’il avait défendu aux primaires et il a fini par appeler Manuel Valls comme premier ministre, Manuel Valls bon dernier des primaires.

     

     

    - On nous parle du piège à trois de 2017 qui pourrait voir la disparition de « la gauche », mais le piège des primaires est de voir la disparition d’une candidature d’alternative à toutes ces politiques suivies ces dernières années. 

    • Soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon

    Ce processus s’il a lieu rendrait son verdict à la fin de l’année ou au début de 2016 !

     

    Pendant ce temps-là celles et ceux qui veulent une bonne candidature seraient spectateurs de la campagne de Jean-Luc Mélenchon qui portera pourtant des propositions qui répondent pour l’essentiel aux souhaits de contenus nécessaires au changement.

     

    • Aujourd’hui il s’agit de savoir si oui ou non nous soutenons la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

    C’est la seule candidature déclarée que l’on peut définir comme une candidature de l’alternative à tous ces libéraux d’origine ou rallié.

     

    Je sais bien que Jean-Luc Mélenchon possède ce qu’on appelle un caractère. Mais voulons-nous un candidat qui n’en ait pas ? Le résultat de 2012 est certainement dû pour une part à son talent mais le succès est tout simplement lié au fait que la proposition politique qu’il portait, celle d’une alternative de gauche à l’époque, correspondait à une nécessité pour beaucoup de personnes. Elle répondait à un manque.

     

    On dit attention c’est différent car il y à la montée des idées d’extrême droite. Mais si on parle des idées, de la défaite idéologique en cours, alors, comme l’a fait remarquer Edgard Morin récemment, on peut crier « no passaran » cela n’empêchera rien. La seule solution disait-il c’est de montrer un autre chemin.

     

     

    - Imaginez un mouvement social qui se développe sans que parmi les candidats déclaré-e-s l’un ou l’une d’entre eux/elles porte des solutions alternatives aux projets gouvernementaux qu’ils combattent dans la rue.

    En rejoignant la candidature de JL Mélenchon nous pouvons la rendre collective en provoquant des discussions dans le FDG et dans les assemblées citoyennes. Nous pouvons débattre du contenu du projet et de la campagne et aussi des candidat-e-s aux législatives. Et cela dans un cadre large de grande diversité. Au demeurant, Jean-Luc Mélenchon a bien conscience qu’il est nécessaire de forger ce mouvement collectif de citoyen-ne-s mais aussi de partis pour être efficace.

     

    • Alors engageons-nous sans tarder !

    Plus on attend et moins cette campagne sera collective. Ayons confiance en nous, en notre détermination à ne pas laisser notre place dans le combat de classe qui se mène dans le mouvement social et dans les élections.

     

     

    - Et le PCF dans tout cela

    Permettez-moi en tant que communiste de dire toute ma tristesse au sortir du conseil national auquel j’ai participé. J’ai le sentiment d’un immense gâchis tant la valeur de ce qui a été porté comme analyse par de nombreux et nombreuses participant-e-s semble thésaurisé pour rien.

     

    Nos réunions ne sont que juxtaposition de point de vu. Jamais de débat contradictoire tranché dans une synthèse fructueuse quand elle est possible. Ainsi les décisions sont conditionnées par des textes écrits au préalables qui ne reflètent pas les débats. Ainsi en est-il des primaires dont on peut se demander à l’écoute de la réunion de ce conseil si elles sont majoritaires dans le PCF ?

     

    D’autres débat n’ont pas lieu. Je me suis attaché pour ma part à redire que je pensais que nous avions rompus avec notre concept d’autonomie à l’égard du PS. Que l’idée de reconstruire la gauche nécessitait pour le moins de s’interroger sur ce qu’est devenu ce mot, sur ce qu’il porte et sur ce que diverses expériences européennes nous enseignent à son propos.  Tout cela en vain puisque ne provoquant aucun débat.

     

    Et que dire de textes dans lesquels on retrouve ensuite en les relisant qu’ils manifestent notre propre glissement idéologique alors que personne n’est intervenu pour les corriger. Ainsi cette formulation de la politique gouvernementale qui serait « trop conciliante » avec le libéralisme.

     

    Trop conciliante vraiment ? Alors que le tournant de fin 2012 sur le socialisme de l’offre sur le pacte de compétitivité marque l’adhésion du PS français au néo libéralisme, conscient et déterminé, bien après les sociaux-démocrates allemands ou les travaillistes anglais parce que la force d’un courant révolutionnaire en France en avait retardé l’échéance.

     

     

    - Sommes-nous devenus incapables d’évaluer les moments historiques que nous vivons ?

    Pourtant les valeurs qui nous animent depuis notre engagement restent d’une grande pertinence pour qui veut vivre dans un bonheur partagé : marxistes, humanistes, mondialistes, pour construire une France ouverte sur le monde recherchant tout ce qui a portée universelle comme identité même de notre nation afin d’être mieux citoyen-ne-s du monde.

     

    Pour en savoir plus :
    -
    Mon dossier : Primaires - Elections présidentielles 2017

    - Pourquoi je ne siégerai plus au comité exécutif national du PCF par Francis PARNY

    - Pour les communistes, le projet doit primer sur la primaire

    - Le PCF s’apprête à soutenir un candidat issu des rangs socialistes face à un candidat issu du Front de gauche

    - PCF et Front de gauche : l’étincelle ou le feu aux poudres ?

    - Le Front de gauche est mort ce week-end

    - Se fourvoyer avec le Parti socialiste ou construire une dynamique nouvelle avec JLM

    - Jean-Luc Mélenchon, stratège politique hors norme

    - Pourquoi je soutiens Jean-Luc Mélenchon par Pierre-Yves Cadalen (membre de l'équipe d'animation nationale du Mouvement pour la 6ème République)

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    4 mars 2016 5 04 /03 /mars /2016 12:06
    Ensemble dans la rue en Charente-Maritime le 9 mars

    Le MEDEF en a rêvé HOLLANDE l’a fait

     

    L’annonce par Manuel Valls du report de la présentation du projet de loi « El Khomri » en conseil des ministres, est un 1er recul à mettre à l’actif de la mobilisation montante.

     

    Le gouvernement doit prendre en considération les revendications qui s’expriment dans les entreprises, les services, et parmi la jeunesse sur les questions de salaires, d’emploi, de conditions de travail ainsi que le rejet massif du projet de loi code du travail.

     

    Il doit maintenant annoncer son retrait et ouvrir une phase de négociations réelles avec les représentants syndicaux et les organisations de jeunesse pour élaborer un code du travail protecteur.

     

    Les syndicats signataires appellent les salariés et la jeunesse des initiatives multiples et le 9 mars de participer aux rassemblements et manifestations unitaires en construction.

     

    Le 9 mars constitue une première étape, fin mars, la CGT et d’autres organisations syndicales et de jeunesse, appellent d'ores et déjà les salariés à une journée de mobilisation convergente, nationale sur les revendications, pour le retrait du projet El Khomri, pour un code du travail du 21ème siècle !

     

     

     

    - Le texte de l'appel unitaire à télécharger ci dessous

     

     

    - Les rassemblements

    ICI on continue à signer massivement la pétition exigeant le retrait du projet de loi
    Ensemble dans la rue en Charente-Maritime le 9 mars

    Pour en savoir plus :

    - Mon dossier Loi Khomri/Valls

    • Le communiqué de l'Ugict CGT : "Code du travail : le gouvernement veut donner les pleins pouvoirs aux chefs d'entreprise" [à lire ICI]
    • Le communiqué de la CGT : "Droit du travail : Le gouvernement hors la loi" [à lire ICI]
    • Le communiqué du Syndicat des Avocats de France : Avant projet de loi El Khomri : des salariés flexibles et insécurisés [à lire ICI]

    - Déluge de bombes sur le code du travail

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    4 mars 2016 5 04 /03 /mars /2016 09:35
    Le néolibéralisme est un fascisme

    Du "National socialisme " au " National libéralisme "...

     

    Sources : Le Soir le 2 mars 2016 par Manuela Cadelli, présidente de l’Association Syndicale des Magistrats belge | mis à jour le 16/02/2023

    - Le temps des précautions oratoires est révolu

    Il convient de nommer les choses pour permettre la préparation d’une réaction démocrate concertée, notamment au sein des services publics.

     

    Le libéralisme était une doctrine déduite de la philosophie des Lumières, à la fois politique et économique, qui visait à imposer à l’Etat la distance nécessaire au respect des libertés et à l’avènement des émancipations démocratiques. Il a été le moteur de l’avènement et des progrès des démocraties occidentales.

     

    • Le néolibéralisme est cet économisme total qui frappe chaque sphère de nos sociétés et chaque instant de notre époque. C’est un extrémisme.
    • Le fascisme se définit comme l’assujettissement de toutes les composantes de l’État à une idéologie totalitaire et nihiliste.

     

    Je prétends que le néolibéralisme est un fascisme car l’économie a proprement assujetti les gouvernements des pays démocratiques mais aussi chaque parcelle de notre réflexion. L’État est maintenant au service de l’économie et de la finance qui le traitent en subordonné et lui commandent jusqu’à la mise en péril du bien commun.

     

    L’austérité voulue par les milieux financiers est devenue une valeur supérieure qui remplace la politique. Faire des économies évite la poursuite de tout autre objectif public. Le principe de l’orthodoxie budgétaire va jusqu’à prétendre s’inscrire dans la Constitution des Etats. La notion de service public est ridiculisée.

     

    Le nihilisme qui s’en déduit a permis de congédier l’universalisme et les valeurs humanistes les plus évidentes : solidarité, fraternité, intégration et respect de tous et des différences. Même la théorie économique classique n’y trouve plus son compte : le travail était auparavant un élément de la demande, et les travailleurs étaient respectés dans cette mesure ; la finance internationale en a fait une simple variable d’ajustement.

     

     

    - Déformation du réel

    Tout totalitarisme est d’abord un dévoiement du langage et comme dans le roman de Georges Orwell, le néolibéralisme a sa novlangue et ses éléments de communication qui permettent de déformer le réel. Ainsi, toute coupe budgétaire relève-t-elle actuellement de la modernisation des secteurs touchés. Les plus démunis ne se voient plus rembourser certains soins de santé et renoncent à consulter un dentiste ? C’est que la modernisation de la sécurité sociale est en marche.

     

    L’abstraction domine dans le discours public pour en évincer les implications sur l’humain. Ainsi, s’agissant des migrants, est-il impérieux que leur accueil ne crée pas un appel d’air que nos finances ne pourraient assumer. De même, certaines personnes sont-elles qualifiées d’assistées parce qu’elles relèvent de la solidarité nationale.

     

     

    - Culte de l’évaluation

    Le darwinisme social domine et assigne à tous et à chacun les plus strictes prescriptions de performance : faiblir c’est faillir. Nos fondements culturels sont renversés : tout postulat humaniste est disqualifié ou démonétisé car le néolibéralisme a le monopole de la rationalité et du réalisme. Margaret Thatcher l’a indiqué en 1985 : «  There is no alternative  ». Tout le reste n’est qu’utopie, déraison et régression. Les vertus du débat et de la conflictualité sont discréditées puisque l’histoire est régie par une nécessité.

     

    Cette sous-culture recèle une menace existentielle qui lui est propre : l’absence de performance condamne à la disparition et dans le même temps, chacun est inculpé d’inefficacité et contraint de se justifier de tout. La confiance est rompue. L’évaluation règne en maître, et avec elle la bureaucratie qui impose la définition et la recherche de pléthore d’objectifs et d’indicateurs auxquels il convient de se conformer. La créativité et l’esprit critique sont étouffés par la gestion. Et chacun de battre sa coulpe sur les gaspillages et les inerties dont il est coupable.

     

     

    - La Justice négligée

    L’idéologie néolibérale engendre une normativité qui concurrence les lois du parlement. La puissance démocratique du droit est donc compromise. Dans la concrétisation qu’ils représentent des libertés et des émancipations, et l’empêchement des abus qu’ils imposent, le droit et la procédure sont désormais des obstacles.

     

    De même le pouvoir judiciaire susceptible de contrarier les dominants doit-il être maté. La justice belge est d’ailleurs sous-financée ; en 2015, elle était la dernière d’un classement européen qui inclut tous les états situés entre l’Atlantique et l’Oural. En deux ans, le gouvernement a réussi à lui ôter l’indépendance que la Constitution lui avait conférée dans l’intérêt du citoyen afin qu’elle joue ce rôle de contre-pouvoir qu’il attend d’elle. Le projet est manifestement celui-là : qu’il n’y ait plus de justice en Belgique.

     

     

    - Une caste au-dessus du lot

    La classe dominante ne s’administre pourtant pas la même potion qu’elle prescrit aux citoyens ordinaires car austérité bien ordonnée commence par les autres. L’économiste Thomas Piketty l’a parfaitement décrit dans son étude des inégalités et du capitalisme au XXIe siècle (Seuil 2013).

     

    Malgré la crise de 2008, et les incantations éthiques qui ont suivi, rien ne s’est passé pour policer les milieux financiers et les soumettre aux exigences du bien commun. Qui a payé ? Les gens ordinaires, vous et moi.

     

    Et pendant que l’État belge consentait sur dix ans des cadeaux fiscaux de 7 milliards aux multinationales, le justiciable a vu l’accès à la justice surtaxé (augmentation des droits de greffe, taxation à 21 % des honoraires d’avocat). Désormais pour obtenir réparation, les victimes d’injustice doivent être riches.

     

    Ceci dans un Etat où le nombre de mandataires publics défie tous les standards mondiaux. Dans ce secteur particulier, pas d’évaluation ni d’études de coût rapportée aux bénéfices. Un exemple : plus de trente ans après le fédéralisme, l’institution provinciale survit sans que personne ne puisse dire à quoi elle sert. La rationalisation et l’idéologie gestionnaire se sont fort opportunément arrêtées aux portes du monde politique.

     

     

    - Idéal sécuritaire

    Le terrorisme, cet autre nihilisme qui révèle nos faiblesses et notre couardise dans l’affirmation de nos valeurs, est susceptible d’aggraver le processus en permettant bientôt de justifier toutes les atteintes aux libertés, à la contestation, de se passer des juges qualifiés inefficaces, et de diminuer encore la protection sociale des plus démunis, sacrifiée à cet « idéal » de sécurité.

     

     

    - Le salut dans l’engagement

    Ce contexte menace sans aucun doute les fondements de nos démocraties mais pour autant condamne-t-il au désespoir et au découragement ?

     

    Certainement pas. Voici 500 ans, au plus fort des défaites qui ont fait tomber la plupart des Etats italiens en leur imposant une occupation étrangère de plus de trois siècles, Nicolas Machiavel exhortait les hommes vertueux à tenir tête au destin et, face à l’adversité des temps, à préférer l’action et l’audace à la prudence. Car plus la situation est tragique, plus elle commande l’action et le refus de « s’abandonner » (Le prince, chapitres XXV et XXVI).

     

    Cet enseignement s’impose à l’évidence à notre époque où tout semble compromis. La détermination des citoyens attachés à la radicalité des valeurs démocratiques constitue une ressource inestimable qui n’a pas encore révélé, à tout le moins en Belgique, son potentiel d’entraînement et sa puissance de modifier ce qui est présenté comme inéluctable. Grâce aux réseaux sociaux et à la prise de parole, chacun peut désormais s’engager, particulièrement au sein des services publics, dans les universités, avec le monde étudiant, dans la magistrature et au barreau, pour ramener le bien commun et la justice sociale au cœur du débat public et au sein de l’administration de l’État et des collectivités.

     

    • Le néolibéralisme est un fascisme. Il doit être combattu et un humanisme total doit être rétabli.

     

    Pour en savoir plus :

    - Réflexions sur le confusionnisme et le néofascisme

    - La crise de la démocratie et le néolibéralisme

    - Qu’est-ce que le néolibéralisme ? Un programme de destruction des structures collectives capables de faire obstacle à la logique du marché pur, par Pierre Bourdieu 

    - Dilma Rousseff : « Néolibéralisme et néofascisme sont des jumeaux siamois »

    - Néolibéralisme : De l'idéologie néolibérale à la pratique du gouvernement

    - Pour Cédric Durand, la fin du néolibéralisme est là, sous nos yeux.

    - " LE CHOIX DE LA GUERRE CIVILE " : Une autre histoire du néolibéralisme

    - Néolibéralisme et guerre civile

    « IL NE SUFFIT PAS DE SORTIR DE L’EURO POUR REDEVENIR SOUVERAIN »

    Le néolibéralisme est un fascisme
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    3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 09:31
    JLM 2017 : Mettre en mouvement c'est agir !

    Sources : Le blog de Laurence Pache Parti de Gauche de la Haute-Vienne | le 21 février 2016

    J’entends ces derniers jours des critiques sur la méthode avec laquelle Jean-Luc Mélenchon a proposé il y a plus de 15 jours sa candidature.

     

    Des personnalités du Front de Gauche et des camarades des organisations qui le composent se sont émus de ce qu’ils ont appelé une démarche solitaire et nous ont appelés à ne pas céder à la « personnalisation » présentée comme le mal auquel il ne faut pas céder.

     

    Outre que à ce jour 70 000 personnes ont déjà appuyé la proposition de candidature, ce qui relativise pour le moins cette critique, je veux ici répondre à ce que des camarades parfois bien intentionnés veulent par là nous dire. Car, disent ils, quand on revendique le pouvoir du peuple, la 6e République, comment peut on en même temps se revendiquer d’une décision personnelle ? 

     

     

    photo_profil_jlm_2017.png

    Je note tout d’abord que ceux qui critiquent la démarche de Jean-Luc Mélenchon dans notre camp ne proposent rien à la place si ce n’est la participation à la primaire avec ceux mêmes qui soutiennent le gouvernement Hollande-Valls dont ils disent tant de mal par ailleurs. Que l’on puisse penser que la question prioritaire c’est « l’unité de la gauche » en lieu et place d’une stratégie qui permettrait au peuple de trancher les questions essentielles telles que le rapport à l’Union Européenne et au carcan des traités, au partage des richesses ou à la transition écologique est en soi assez révélateur de la pauvreté du débat politique. Que l’on puisse penser qu’il faille consacrer l’année qui vient à discuter du « casting » montre à tout le moins un déni des réalités : n’avons nous pas mieux à faire que de nous diviser dans une lutte de personnes sans intérêt alors que nous avons par la personne de Jean-Luc Mélenchon le point d’appui que ses 4 millions de voix à la présidentielle nous confèrent ? Voulons nous discuter de la personne, son style, ou de ce qu’il convient de faire pour le pays ? 

     

    Ne faut il pas prendre la question de la désignation par l’autre sens : faire du choix de la personne non pas un aboutissement, mais un point de départ  ? Car au fond ce qui nous importe c’est ce que nous voulons faire de la présidentielle : veut-on en faire un moment de témoignage, certes sympathique, mais inopérant dans le réel, ou l’outil de création d’un mouvement neuf, apte à nous fournir la dynamique populaire dont nous avons besoin pour impulser un changement radical dans notre pays ? 

     

    Pour ma part, je choisis la deuxième option. Comme bon nombre de nos concitoyens, je ne vois pas l’intérêt d’un combat politique qui n’aurait pour fonction que de parler à nous mêmes, et de simplement occuper notre place dans le ron-ron du système politique. J’aspire à ce que nous arrivions à faire ce que nous disons, j’aspire à ce qu’on puisse enfin mettre sur le métier notre ouvrage !

     

    Si on est d’accord avec ce but, alors il faut s’en donner les moyens. Ni moi, ni les 55 000 personnes qui ont appuyé la candidature de Jean-Luc Mélenchon depuis 10 jours ne sont une horde fanatique de suiveurs charmés par un gourou. Présenter de près ou de loin les choses ainsi ne rend pas justice à la politique, et aux buts que nous poursuivons. Car appuyer sa candidature, créer des groupes d’appui, participer à l’élaboration programmatique pour actualiser « L’humain d’abord » ce n’est pas suivre un individu, c’est participer à une tâche collective. 

     

    Ce que nous faisons là c’est simplement agir en politique. Quand on reproche à Jean-Luc Mélenchon la forme de son annonce, la décision individuelle qu’il a prise, on se méprend sur la nature même de ce qu’est agir en politique. Car la politique, si on la prend au sérieux et qu’on essaye de s’extraire du jeu d’ombres insipide qu’elle est trop souvent devenue, consiste à la fois à décider individuellement pour soi même, et aussi à agir avec d’autres.

     

    Hannah Arendt,  magistrale philosophe du politique, le disait dans Condition de l’homme moderne : agir c’est prendre des initiatives par lesquelles nous nous distinguons, et qui peuvent ensuite reprises par d’autres, dans une action collective. Elle écrit : 

    «  C’est par le verbe et l’acte que nous nous insérons dans le monde humain et cette insertion est une seconde naissance dans laquelle nous confirmons et assumons le fait brut de notre apparition physique originelle. Cette insertion ne nous est pas imposée, comme le travail, par la nécessité, nous n’y sommes pas engagés par l’utilité, comme à l’oeuvre. Elle peut être stimulée par la présence des autres dont nous souhaitons peut être la compagnie, mais elle n’est jamais conditionnée par autrui ; son impulsion vient du commencement venu au monde à l’heure de notre naissance et auquel nous répondons en commençant du neuf de notre propre initiative. Agir, au sens le plus général, signifie prendre une initiative, entreprendre (comme l’indique le grec archein, « commencer », « guider » et éventuellement « gouverner » ) mettre en mouvement. Parce qu’ils sont initium, nouveaux venus et novateurs en vertu de leur naissance, les hommes prennent des initiatives, ils sont portés à l’action » 

     

    C’est donc cela dont il s’agit, en politique parce que l’humanité est plurielle, dotée de parole et de raison, en capacité de décider des formes du vivre ensemble, agir c’est proposer, commencer, initier, mais aussi reprendre, prolonger, donner une nouvelle direction à ce qui a été commencé par d’autres. C’est là la beauté, et la fragilité des affaires humaines. 

     

    IMG_3753.jpg

    Il est donc oiseux de reprocher à Jean-Luc Mélenchon de proposer sa candidature sans avoir demandé la permission aux organisations du Front de Gauche. Penserait on à reprocher à un leader syndical, à une meneuse d'une lutte environnementale d’enclencher une action au service de la lutte? Non, car en réalité, si on veut agir, il faut toujours compter sur la force d’initiative de certains. Un jour c’est l’un, un autre jour, quelqu’un d’autre. Ce qui importe c’est l’élan et la possibilité pour tous de s’emparer de l’acte initial. 

     

     

    Si l’initiative de Jean-Luc Mélenchon n’est pas reprise par le grand nombre, si elle n’est pas le catalyseur d’un mouvement populaire, alors on pourra à postériori dire qu’elle n’aura été qu’un acte individuel.  

     

    Au vu des appuis qu'elle suscite, j'incline à penser qu'au contraire, elle est riche de potentiel :

    • pour appuyer la candidature de Jean-Luc Mélenchon, participer à l'action et à la construction du programme c'est ICI ;

     

    • pour signer l'appel de la France insoumise c'est ICI.

     

    JLM 2017 : Mettre en mouvement c'est agir !
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    29 février 2016 1 29 /02 /février /2016 09:27
    Danger:  une socialiste peut en cacher un autre !

    En l'occurence Martine Aubry[1], maire socialiste de Lille. Trop, c'est trop, avait-elle déclaré dans une tribune publiée dans Le Monde, avec plusieurs personnalités de son parti ou des écologistes. Et tous les médias la relayaient. Selon beaucoup, c'était une attaque au vitriol contre François Hollande et sa politique de droite. Pardon social-libérale qu'elle a dit.

     

    Sources : Le blog de Roger Colombier le 27 février 2016

    - Car elle, Martine Aubry était de la "gauche progressiste".

    Bref, le parti de l'Elysée était au bord de l'explosion et en rangs serrés, contre les forces de l'argent, ceux de la gauche progressiste(sic) allaient rejoindre le combat des forces de progrès, quitte à déposer une motion de censure à l'Assemblée nationale pour faire tomber ce gouvernement de merde.

     

    Et puis voilà, dans Lemonde.fr du 26 février, mais plus du tout en sa une, mais au fin fond du site, un titre : "Martine Aubry se convertit à une primaire à gauche".

     

    Car le jeudi 25 février, elle était présente à Lille, au premier rang lors d'un débat initié par les promoteurs d'une primaire à gauche, dans Libération. A un micro tendu, sans doute par le plus grand hasard, elle a expliqué « comment on peut demander à un président de la République s’il est candidat d’aller dans une primaire ». « Si maintenant, ça a l’air d’être le chemin, que François Hollande est candidat et qu’il est prêt à venir dans cette primaire, c’est formidable ».

     

     

    - Plus de gauche progressiste alors ?
    Qu'une primaire dite de gauche tout court entre le président de la République sortant et les autres ? Entre ceux-ci et un ex-premier secrétaire national du PS devenu candidat socialo à la présidentielle de 2012, puis reniant toutes ses promesses, conduisant une politique réactionnaire et les autres ? Comme pour signifier que François Hollande est toujours de gauche ?
     

    De son côté, Clémentine Autain, du mouvement Ensemble, organisation membre du FdG, signe un édito dans son journal Regards du 24 février 2016 "Primaire à gauche : sortir de la confusion"

    • Extrait :
    "La primaire "de toute la gauche" n’aura pas lieu : elle n’a pas lieu d’être

    Le refus de Jean-Luc Mélenchon de participer à quelque primaire que ce soit, et sa détermination à être candidat, enterrent de facto l’idée d’une primaire de toute la gauche. Cette primaire n’aura pas lieu : cela tombe bien, car elle n’a pas lieu d’être. La règle d’une primaire est que les candidats perdants soutiennent le vainqueur. Imagine-t-on un instant François Hollande ou Manuel Valls soutenant Jean-Luc Mélenchon ? C’est absurde, autant que l’hypothèse d’un soutien de Jean-Luc Mélenchon à Emmanuel Macron (lire aussi "Pierre Laurent : la primaire à quel prix ?"). Les orientations politiques du gouvernement et du PS, d’une part, et celles défendue par le Front de gauche, d’autre part, ne sont pas réconciliables, primaire ou pas."

     

    A non entendeur salut, aurait-elle pu conclure.

     

    Si ça continue, il ne va plus y avoir que Pierre Laurent au FdG pour une primaire des gauches, non ?

     

    Bon, ça le regarde, mais une Martine Aubry peut cacher un François Hollande. Comme un train peut en cacher un autre. C'est le pourquoi du feu rouge clignotant sur les passages à niveau : arrêt absolu.

     

    Note :

    [1] Martine Aubry les "aubrystes" ont signé la motion gouvernementale au dernier congrès socialiste de 2015.

    La motion A (gouvernementale), "Le Renouveau socialiste", est représentée par Jean-Christophe Cambadélis. Elle est aussi soutenue et signée par Manuel Valls, la quasi-totalité du gouvernement.

    Congrès PS : ce qu'il faut retenir de la motion A : la motion A veut "prolonger" ce qui a été fait depuis 2012, sans remettre en cause la politique du gouvernement. Elle propose toutefois quelques corrections, comme sur les 15 milliards du pacte de responsabilité.

     

    Danger:  une socialiste peut en cacher un autre !
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    27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 11:52
     "L’ère du peuple" : sortie de la version 2016 de poche

    - L'ère du peuple....

     

    Nouvelle édition revue et augmentée  
    « Je propose de voir plus loin que l’horizon désespérant du présent. Regardons le monde fascinant qui s’est constitué sous nos yeux en quelques décennies.

     

     

    Un monde chamboulé par l’explosion du nombre des êtres humains, couvert de villes, où l’occupation de la mer elle-même a débuté. Mais un monde engagé dans un changement climatique irréversible et un bouleversement de la hiérarchie des puissances qui menacent l’existence même de la civilisation humaine.Un monde où surgit un acteur nouveau : le peuple.

     

    • Sa révolution citoyenne peut tout changer, en commençant par faire entrer la France dans la 6e République. » 
    • Retrouvez l’actualité de Jean-Luc Mélenchon et celle de ce livre sur www.melenchon.fr 

     

    Le livre est disponible dans toute bonne librairie ou  ICI

     

     

    -  Retour sur la conférence organisée à Paris le 15 février pour la sortie du livre.

     

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    26 février 2016 5 26 /02 /février /2016 09:33
    Présidentielles 2017 : le combattant ou le tranquillisant ?

    Sources : le blog de Robert Mascarell le 17 février 2016

    Depuis que Mélenchon a proposé sa candidature à l’élection présidentielle, en 2017, le débat fait rage au sein du Front de gauche, entre ses différentes composantes. Le PCF et, à un degré moindre, Ensemble y sont hostiles, le Parti de gauche y est tout à fait favorable.

     

    Les échanges vont bon train sur Facebook et, plus largement, sur Internet, mais évidemment, également dans les relations inter personnelles.

     

    Des membres du PCF, probablement minoritaires, profitent de ce débat pour se livrer à de basses attaques personnelles contre Mélenchon. Rien ne lui est pardonné, tout est passé au crible. Son passé socialiste, son vote Oui au traité de Maastricht en 1992, son caractère emporté, son ego surdimensionné.

     

     

    - D’attaques politiques, pratiquement aucune.

    Et pour cause, sur toutes les questions essentielles : Europe, relance de l’économie par la demande, taxation bien plus lourde des profits non réinvestis en France, dans l’économie réelle, lutte contre la précarisation des salariés,……… les contempteurs de Mélenchon font la même analyse que lui et proposent les mêmes solutions.

     

    Non, tout tient à une stratégie différente entre le PCF et le Parti de gauche. Elle remonte aux élections municipales, en 2014. Je n’y reviens pas, j’ai eu maintes fois l’occasion de dire ce que j’en pensais. Je veux simplement rappeler que le résultat de cette divergence a eu des effets catastrophiques sur les résultats électoraux de tout le Front de gauche.

     

     

    - Pour la prochaine présidentielle, les leçons de nos échecs ne sont pas tirées.

    Le PCF et Ensemble viennent de se rallier au principe de l’organisation d’une Primaire commune à toutes les gauches, où postuleront des candidats socio-libéraux, partisans de l’actuelle Europe, et des candidats pour une Europe sociale, tournant le dos aux traités la régissant.

     

    Si donc nos divergences ne sont, pour l’essentiel, pas politiques, hormis sur la stratégie des alliances électorales, il faut bien convenir qu’elles portent sur la personnalité même de Mélenchon.

     

    Nous sommes très nombreux à considérer que de nous tous, celui-ci est de très loin le meilleur candidat possible, par ses qualités d’analystes, de tribun et de débatteur. Dans le débat qui flambe sur Facebook, il m’est arrivé de répondre à des détracteurs de Mélenchon, que notre gauche avait besoin d’un combattant, plus que d’un tranquillisant. Evidemment, beaucoup ont suivi mon regard et ont compris ce que je voulais dire. En clair, comme beaucoup, je regarde les prestations médiatiques de ceux qui portent la parole de notre camp. Plus particulièrement, celles de nos deux leaders les plus emblématiques : Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon.

     

     

    - Je vais donc illustrer mon propos

    Pour ce faire, je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous, d’une durée de 2 minutes 36 secondes qui est tirée de l’émission de France 2, Des Paroles et Des Actes, du 14 septembre 2014. Y participaient Bayrou, Laurent et Cambadélis. Vous pouvez la voir aussi en version intégrale sur https://www.youtube.com/watch?v=VhP8UN6vWMA.

    Bayrou y fait un numéro contre le Code du travail absolument immonde. Depuis, il a renouvelé ce numéro de multiples fois. Bayrou sort ce qu’il appelle le minuscule Code du travail suisse, pesant 120 pages. Puis, ménageant ses effets, il plonge ses mains dans un sac et en sort un énorme Code du travail français, pesant 3 000 pages. Il le balance négligemment sur le bureau, pour que le bruit de la chute indique bien le poids exorbitant de notre Code du travail. Des applaudissements fusent dans le public. L’effet visuel et sonore est totalement réussi.

     

    Autour de Bayrou, Pierre Laurent reste bouche bée. Il le restera tout au long du numéro de Bayrou, mais également ensuite. Comble du comble, c’est Jean-Christophe Cambadélis, qui, à la manière faux-cul des socialistes, va se donner le beau rôle de défendre notre Code du travail. Là encore, Pierre Laurent va rester passif. Jamais, il ne va défendre notre Code du travail. Jamais, il ne va dire à Bayrou, qu’il trompe les téléspectateurs en prétendant que ce Code pèse 3 000 pages. Que l’édition qu’il présente contient les articles du Code du travail, additionnés de commentaires et d’arrêts de la Cour de cassation. Le Code du travail ne pèse que 675 pages. Il n’est pas plus lourd que tous les principaux Codes : civil, pénal, commerce, impôts, sécurité sociale,……. Autant vous le dire, de l’autre côté de mon poste de télé, je bouillais, l’atonie de Pierre Laurent m’a désespéré.

     

    Ce jour-là, je me suis dit que Pierre Laurent était un bien brave homme, qu’il s’exprime correctement et dit des choses proches de ce que je pense, mais qu’il manque singulièrement de combativité. Bref, sa voix est inaudible. Tout le monde ne peut pas être tribun et/ou débatteur.

     

    Je suis certain qu’à sa place, Mélenchon aurait eu tôt fait d’intervenir de façon vigoureuse pour ramener le numéro de Bayrou à ce qu’il est : un odieux mensonge.

     

    Cela dit, je rappelle que Mélenchon n’a fait que proposer sa candidature. Cela veut dire que d’autres candidats peuvent se proposer. Pierre Laurent, Clémentine Autain, le peuvent par exemple. Et si, au terme du débat démocratique qui aura nécessairement lieu, Mélenchon n’était finalement pas choisi, ce qu’évidemment je regretterais, j’annonce que je voterai sans hésitation pour le candidat que nous nous serons choisi.

     

    Il va de soi que cela ne sera possible que si, auparavant, nous faisons tous la clarté sur notre stratégie d’alliances.

     

    - Pas Mélenchon, ah non ? Et qui alors ? Attendons que les médias vous le disent !

    - Pourquoi je soutiens Jean-Luc Mélenchon par Pierre-Yves Cadalen

    - Choisir la France insoumise ou continuer à subir : En 2017, comme je l’ai fait en 2012, je voterai pour Jean-Luc Mélenchon par Maxime Vivas (Ecrivain non encarté).

    - Primaires ? PCF ? FDG ? vers quelle "radicalisation" ?

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    Rédacteur

    • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
    • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, syndicaliste CGT, conseiller Prud'homme depuis 1978.
    • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, syndicaliste CGT, conseiller Prud'homme depuis 1978.

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