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6 juin 2019 4 06 /06 /juin /2019 13:04
Martine Billard : Après les européennes une nouvelle séquence !

Élections européennes : un vote de classe avant tout[12] ?

 

Lors de l'élection présidentielle de 2017 plus de 7 millions de voix soit 19,58% des suffrages se sont portés sur Jean-Luc Mélenchon. Cette candidature avait été mûrement pensée à partir du bilan de 2012 et de l'échec du Front de Gauche. Les différences de campagne ne sont pas seulement dues au fait que 2012 aurait été une campagne de « gauche » et 2017 une campagne populiste. Les contextes politiques étaient aussi très différents.

 

Sources : le Blog de Martine Billard, ancienne députée de Paris, oratrice nationale de la France Insoumise, mis à jour le 19 juin 2019

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2012 une campagne Front de Gauche
Les européennes de 2009 ont été le baptême électoral du Front de Gauche avec 4 députés élus dont Jean-Luc Mélenchon pour une moyenne nationale de 6,05 %[1

 

A la présidentielle en 2012 Jean-Luc Mélenchon obtint près de 4 millions de voix soit 11,10 %[2]. La campagne avait été enthousiasmante avec des salles bien remplies, des drapeaux rouges partout, l'Internationale etc …. Par contre mettre l'écologie au cœur de la campagne avait été difficile vu les divergences avec le PCF notamment sur le nucléaire, l'éolien, Notre-Dame des Landes etc .. 

 

Au niveau international, c'est l'époque des révolutions citoyennes dans plusieurs pays d'Amérique Latine, le mouvement des places suite à la crise financière de 2008 avec Occupy Wall Street, Tahrir, la révolution tunisienne, le mouvement des Indignés en Espagne et l'espoir en Grèce d'un changement de politique avec la victoire de Syriza aux élections en 2015. La campagne de 2012 se déroule dans ce contexte de mobilisations à l'échelle internationale ainsi que des luttes de défense de l'outil de travail en France : Fralib à Marseille, les glaces Pilpa etc.

 

Les 10 ans de gouvernement Chirac puis Sarkozy avec des lois remettant en cause le code du travail, les retraites etc. explique la victoire de F. Hollande à la présidentielle et aux législatives où le FG obtint 6,91%[3] (1er tour) et 10 députés tous PCF ou liés au PCF.

 

Aux municipales de 2014 le PCF choisissait de partir avec le PS dans la majorité des grandes villes et provoquait ainsi une crise au sein du Front de Gauche avant son éclatement.

 

 

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La création de la France Insoumise et la présidentielle
La création de la France Insoumise en janvier 2016, au moment où la totalité des forces de gauche se prononçaient pour des primaires, répond au quinquennat Hollande et à l'échec du Front de Gauch

  • un rejet total du PS et une assimilation de la gauche au PS provoquant un rejet général ;
  • un discrédit des élus avec les différentes affaires (Cahuzac, Thévenoud ...) avec le leitmotiv « élus tous pourris, tous corrompus » ;
  • un PCF dépendant du PS et n'évoluant pas vers l'écologie et une gauche radicale émiettée ;
  • une classe ouvrière et employée précarisée et dispersée en petites unités et par là même de moins en moins syndiquée ;
  • une urgence écologique nécessitant de mettre cet enjeu au cœur de notre projet sans être brider par des compromis ;
  • la volonté de s'adresser à la fois aux classes populaires abstentionnistes bien loin des « totems » de la gauche comme les drapeaux rouges et l'Internationale et en même temps aux électeurs en déshérence du PS et de EELV écœurés par les 5 ans de gouvernement PS[4]...

 

En 2017, l'objectif était de s'adresser au plus grand nombre et plus seulement à l'électorat traditionnel de la gauche.

Mais le contexte était aussi très différent : les 5 ans de Hollande avec la loi travail de El Khomri notamment et la déchéance de nationalité, l'obstination à Notre-Dame des Landes ont fait exploser le PS. Hollande n'ayant pas osé se représenter et la primaire ayant désigné Benoît Hamon, leader des « frondeurs », comme candidat à la présidentielle a achevé la décomposition du PS. Du côté de la droite, l'emploi fictif et les costumes de Fillon ont ouvert une crise. Enfin EELV décidant de retirer sa candidature au profit de Hamon[5] a achevé de dessiner un panorama très particulier.

 

Dans ces conditions, la très bonne campagne de Jean-Luc Mélenchon, très écologique, le programme l'Avenir en commun, très bien noté par l'ensemble des réseaux associatifs, a permis le rassemblement d'électeurs derrière cette candidature qui apparaissait comme celle pouvant gagner.

 

Celles et ceux qui nous expliquent que le résultat de la présidentielle est strictement lié au type de campagne choisie sont dans le déni de réalité. Certes une campagne type 2012 en 2017 aurait donné un score inférieur à celui obtenu. Mais sans le contexte spécifique de 2017 même la très bonne campagne de Jean-Luc Mélenchon n'aurait pas donné un aussi bon score. L'intelligence a été de savoir tenir compte des circonstances.

 

 

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Les législatives et l'après présidentielle
Dès le lancement de la France Insoumise, il était clair pour nous que les législatives, six semaines après la présidentielle, devraient se faire dans la même dynamique. Celles et ceux qui exigeaient des négociations locales et des alliances à géométrie variable ne comprennent pas le caractère nationale des législatives où les électeurs votent pour l'étiquette bien plus que pour le candidat. Il fallait donc y aller avec le même programme et une campagne nationale France Insoumise pour pouvoir continuer dans la lancée du score de la présidentielle. 

 

Nous avons obtenu près de 2 millions 500 000 voix soit 11,03%[6] donc moins que lors de la présidentielle. Pourquoi ?

Beaucoup plus d'abstention notamment dans les quartiers populaires, d'autant que la déception de celles et ceux qui avaient cru en la victoire en a amené beaucoup à s'abstenir sur le thème cela ne sert à rien. Et « des députés » pour résister n'était hélas pas suffisant pour convaincre ceux qui avaient beaucoup espéré. Il y avait aussi la présence de candidats communistes alors que le PC avait soutenu Mélenchon à la présidentielle ainsi que le fait que des socialistes et des écologistes qui avaient voté FI par refus de voter Hamon ou absence de candidat dans le cas de EELV ont voté pour les candidats de leur parti respectif aux législatives. 

Rien donc d'inexplicable pour cette différence de score entre présidentielle et législatives.

 

Nous avons cependant commis une erreur d'analyse en pensant que le score de référence était celui de la présidentielle et que celui des législatives était un accident. Cette erreur nous a amené à surestimer le rapport de force en faveur du changement radical.

 

Les élections partielles décevantes pour la FI auraient du être un signal d'alarme plus rapide et plus fort. Tout démontrait que nous n'arrivions à remobiliser ni l'électorat de la présidentielle ni celui des législatives. Mais la particularité de chaque partielle compliquait l'analyse.

 

Nous avions analysé correctement le programme de Macron comme un programme de régression sociale et de libéralisation à outrance de toute l'économie et un désintérêt pour tout ce qui relevait de l'écologie. A cela s'est vite ajouté la brutalisation des institutions et une aggravation du caractère autoritaire de la 5ème République.

 

Les mobilisations contre les ordonnances travail n'ont pas réussi à atteindre un niveau suffisant pour faire reculer Macron. Mais l'abandon de l'ISF et la hausse de la CSG l'ont définitivement classé comme président des riches. Ces choix fiscaux, qui n'étaient que la continuité de ceux déjà pratiqués par Hollande et Sarkozy, ont été la goutte qui a fait déborder la colère populaire et s'est traduit dans le mouvement des Gilets Jaunes.

 

  Le rejet voire la haine de Macron était tel qu'il n'était pas illogique de penser que cela motiverait des électeurs qui autrement ne se déplaceraient pas pour des européennes. De plus la France Insoumise avait le RIC dans son programme pour les européennes. Nous n'aurions pas fait ce choix que cela n'aurait rien changer car Macron a très vite compris qu'il avait intérêt à jouer la peur du RN. Et cela a fonctionné en partie.

 

Les semaines passant sans victoire des Gilets Jaunes et avec l'accentuation de la répression policière et judiciaire deux positions se sont fait jour en leur sein, le refus de participer aux élections ou un vote utile pour le RN, le seul apparaissant capable de finir devant la liste LRM. Plus globalement sommes nous entrés dans une période où le lien entre mobilisations sociales autres que écologistes et traductions électorales disparaît ? Nous avons donc perdu cette bataille du référendum anti Macron. 

 

 

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Avons-nous changé d'orientation ? 

Le débat entre populistes et unité de la gauche[7] me semble totalement à côté de la plaque.

D'abord remettons les pendules à l'heure. La décision de Charlotte Girard de ne pas être élue et par là même de ne pas postuler à la tête de liste a laissé le comité électoral sidéré et déçu. Les propos comme quoi elle aurait été écartée sont donc abjects. 

 

Ensuite aucun candidat n'a été écarté parce qu'il aurait été « souverainiste ». Tous les candidats de la France Insoumise s'étaient engagés à défendre le même programme l'Avenir en commun. Il n'y a donc pas eu de sélection des candidatures en fonction du positionnement supposé sur la question de la souveraineté. Il a par contre été demandé aux candidats de se montrer solidaires entre eux et de la campagne. Faire porter la responsabilité de ce score décevant sur notre tête de liste Manon Aubry est indigne.

 

 

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Nous aurions abandonné la sortie de l'euro/de l'Europe et le plan A/plan B ?
Il y a toujours eu une tension à ce sujet dans la France Insoumise. Pour certains le plan A n'était qu'une formalité avant de passer le plus vite possible à la sortie pendant que pour d'autres il s'agit réellement de construire un rapport de force pour désobéir aux traités de plus dans une Union Européenne qui a de moins en moins d'unité et donc de capacité à bloquer une résistance à ces politiques.

 

Mais la stratégie du plan A/plan B[8] nécessite d'être au pouvoir pour s'appliquer.

Cela ne pouvait donc être le mot d'ordre central d'une campagne pour élire des députés européens. Au passage l'UPR avec son message central sur le frexit n'obtient que 1,17% des voix et Florian Philippot qui comptait surfer sur l'abandon de la sortie de l'euro par le RN s'écrase à 0,71%. Mais peut-être ne savons nous pas toujours présenter concrètement ce que signifie désobéir aux traités alors qu'on peut donner des exemples pour rejeter le démantèlement de l'industrie ou la priorité à l'écologie et notamment aux circuits courts.

 

 

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Nous n'aurions pas su parler aux abstentionnistes et aux Gilets jaunes ?
Les militants qui ont passé des soirées et des week-end à faire du porte à porte dans les quartiers populaires, celles et ceux qui étaient sur les ronds-points et dans les manifs de GJ du samedi apprécieront qu'on vienne leur expliquer que « La campagne de la France insoumise n’était pas orientée vers la grande masse abstentionniste».

 

Juste un petit rappel, en 2017 nous avons fait strictement la même campagne à la présidentielle et aux législatives et pourtant l'abstention est passée de 22,23% à 56,83 % entre la présidentielle et les législatives y compris dans les circonscriptions où nos députés ont été élus. Et si on regarde le taux d'abstention dans les villes très populaires du 93 il est dans certains cas supérieur d'1 à 2 points par rapport aux législatives et dans d'autres villes c'est l'inverse. Difficile donc d'en tirer des leçons.

 

De même la thèse selon laquelle notre recul serait lié à l'absence d'un projet émancipateur rassembleur n'est pas plus convaincante.

Pour le projet nous avions l'AEC. Pendant des mois nous avons eu de nouveau le droit aux dénonciations de sectarisme à l'encontre de la FI par les mêmes d'ailleurs qui défendaient l'impérieuse nécessité de présenter leur propre liste et qui dénonçaient notre populisme et notre volonté de désobéir aux traités. L'élection européenne est une élection nationale à la proportionnelle permettant à chaque force politique de concourir pour défendre son projet. Certes il y a le seuil des 5% à franchir pour obtenir des élus mais rien n'empêchait par exemple le PCF et Générations de faire liste commune, ils auraient vraisemblablement franchi la barre des 5% à eux deux. 

 

Mais pourquoi dans les derniers jours EELV est-il apparu comme le vote utile y compris pour des électeurs proches de la FI ?

L'écologie a été pour la première fois très présente dans une élection, on ne peut que s'en réjouir et nous y avons pris notre part. Le discours de LRM n'était pas crédible vu les actes de ce gouvernement, Génération's paraissait incapable de franchir les 5%. Ne restait donc que la FI et EELV et beaucoup ont hésité entre les 2 et on tranché dans les derniers jours voire dans l'isoloir. Les scores de EELV sont d'autant plus élevés que la ville est moins populaire alors que c'est exactement l'inverse pour la FI. Il y a bien un vote « bobo » pour EELV. L'existence d'un groupe Verts au parlement et la simplicité du slogan « Votez climat » en pleines manifestations pour le climat[11] a pu convaincre les hésitants que c'était le vote le plus efficace dans cette élection précise. Plus globalement 11 pays sur 28 ont vu les Verts passer la barre des 10%.

 

 

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Ne pas confondre microcosme politique et ensemble des électeurs
A confondre les 2 on fait régulièrement des erreurs politiques.

Pour la grande masse des électeurs l'info principale sur l'élection vient des médias et de la profession de foi qu'ils reçoivent à quelques jours du vote. Peu de temps donc pour se faire une idée. L'image donnée par les médias va donc peser beaucoup dans les choix. La masse des électeurs s'intéresse assez peu au fonctionnement des partis contrairement au microcosme mais est très influencée par l'image qui en est donnée. D'où les dégâts liés à l'image de la perquisition.

 

Dans tous les pays, l'oligarchie se défend contre ceux qui veulent changer le système en diabolisant ses opposants.

La FI subit quotidiennement ces attaques dans le but de créer l'image d'un mouvement violent et dangereux. Et cela ne se limite pas à JL Mélenchon. François Ruffin y a eu aussi le droit. Aussi croire qu'il suffirait d'écarter JL Mélenchon pour retrouver son score de la présidentielle n'est pas sérieux. La FI est la force politique qui envoie le plus d'orateurs différents dans les médias, image de la construction de la relève à venir. De part l'électorat auquel nous nous adressons, nous devons gérer constamment la contradiction entre un électorat des classes populaires plutôt dégagiste et un électorat classe moyenne plus respectueux des institutions. Lors de l'élection européenne le premier est peu mobilisé contrairement au second qui fluctue selon le contexte.

 

 

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Le problème est-il de reconstruire la gauche[9] ?
Mais quelle gauche ?

Celle qui a été aux manettes pendant 5 ans avec Hollande ? Celle qui a commencé les grandes manœuvres au PS avec Benard Cazeneuve présenté comme rassembleur et sauveur de la gauche ? Autant faire campagne pour que les classes populaires s'abstiennent à tout jamais et que le FN gagne l'élection la prochaine fois. 

 

Dans la « gauche altermondialiste» les appels se multiplient.

« Convergeons[10] », rassemblant des élus EELV, Génération's et des maires PCF demande à EELV, compte tenu de sa responsabilité historique accrue, d'être le pivot de la reconstruction d'un grand mouvement populaire et écologiste. Cela relève de l'appel désespéré car avec son score EELV n'acceptera une recomposition qu'à ses conditions et D Cormand et Y Jadot l'ont déjà exposé clairement dans toutes leurs interviews depuis dimanche soir. Pour eux ce rassemblement doit inclure CAP21 et même Borloo. Si on se contente des questions d'environnement, et non d'écologie, il arrive au moins avec CAP21 qu'on se retrouve dans certains combats comme les OGM par exemple. Mais quel pourraient être les points communs sur les questions sociales, de stratégie industrielle, de défense de l'intervention publique dans un tel attelage ?

 

Le deuxième appel « Big bang[9] » inclut pas mal de signataires communs avec « Convergeons » mais appelle à un autre cadre de rassemblement politique et citoyen plus que flou qui au passage d'ailleurs fait une croix sur la France Insoumise. Combien d'appels similaires avons-nous tous signé ces 20 dernières années ?

 

En politique les incantations ne servent à rien.

La réalité est que les rapports de force dans les différents pays se dégradent au détriment des classes populaires. Nous assistons à une offensive généralisée de l'ultra-libéralisme qui pour la mener à bien dispose des pouvoirs de l'état avec une répression de plus en plus violente à la fois policière et judiciaire et des médias aux mains de l'oligarchie au pouvoir. Dans nombre de pays il y a aujourd'hui moins de pluralisme des médias qu'il y a 30 ans. 

 

Mais indéniablement Macron a réussi son pari et peut espérer gagner de nouveau en 2022 avec le même schéma de second tour. Il nous reste donc 3 ans pour éviter ce cauchemar. 

 

Et cela ne peut se réduire à mobiliser l'électorat des centres villes, alors que le péri-urbain vote massivement RN et que les cités populaires s'abstiennent.

Il faut en plus remobiliser les classes populaires non racistes sur un projet où elles se sentent concernées. Un des motifs indiqués pour leur abstention est le fait que les élections européennes ne changent rien à leur quotidien. C'est donc sur ce terrain qu'il faut se battre : par la défense des services publics (hôpitaux, transports, école ..) et par l'exemple de luttes pour changer le quotidien (les pratiques de la FI à Marseille sont 1 bon exemple 13,81 % aux législatives 15,68% aux européennes). Les municipales peuvent être un moment important dans cette démonstration avec des listes émergeant des quartiers populaires et des propositions concrètes en direction des populations du péri-urbain.

 

L'autre élément important est la centralité de l'urgence écologique.

Elle est au cœur de notre projet et les Insoumis sont présents dans toutes les mobilisations. Mais nous devons encore renforcer cette présence notamment au niveau de la jeunesse et en enrichissant notre projet pour montrer clairement en quoi l'écologie populaire est concrètement différente du verdissement du capitalisme.

 

Enfin la FI doit évoluer.

Le système gazeux montre ses limites surtout dans un moment politique qui n'est plus à l'offensive. Nous devons trouver des formes d'organisation souple qui permettent des débats, une prise de décision collective, respectent celles et ceux qui n'ont pas envie de s'engager dans un parti, mais soit efficient pour proposer des initiatives.

 

 

Le résultat des européennes déçoit ?

Ce n'est pas une raison pour jeter le bébé, la FI, avec l'eau du bain. Il y a toujours besoin d'une force politique aux côtés des classes populaires pour répondre aux urgences sociales, écologiques et démocratiques. 

 

 

Notes :

[1Résultats des élections européennes 2009

[2Résultats de l'élection présidentielle 2012

[3Résultats des élections législatives 2012

[4C'est le peuple que nous voulons rassembler, pas les partis !

[5Présidentielle: Yannick Jadot "retire" sa candidature au profit de Hamon

[6Résultats des élections législatives 2017

[7Refonder la gauche ? Méfions nous des évidences de " l'union "

[8] Nous proposons donc une stratégie de gouvernement en deux temps avec un plan A et un plan B en cas d'échec du plan A.

[9Autain et un millier de signataires appellent à un « big bang » à gauche

[10] Convergeons

[11« Votez climat dimanche » en pleines manifestations pour le climat :  

 1 - MOBILISATION - Avant le scrutin européen, les jeunes habitants du continent sont appelés à manifester, vendredi 24 mai dans des centaines de villes pour que " l'écologie soit le sujet central de ces élections "

2 - Un appel à mettre l'écologie au centre des élections européennes

3 - Il faut que "l'écologie soit le sujet central de ces élections", a réclamé Kristof Almasy, de Youth for climate, lors d'une conférence de presse à Paris

4 - Avant le scrutin européen prévu ce dimanche 26 mai, le mouvement Youth for Climate France appelle tout le monde à une marche intergénérationnelle et une « Grève Mondiale pour le Climat » afin que « l'écologie soit le sujet central de ces élections ».

[12] ÉLECTIONS EUROPÉENNES : UN VOTE DE CLASSE AVANT TOUT

 

Pour en savoir plus :

Débâcle aux européennes, contestations internes, Jean-Luc Mélenchon... Le numéro deux de La France insoumise est l'invité du grand entretien politique du « Point ».

- Le peuple ? La gauche ? la planète ? Stratégie, imaginaire et théorie

- « Pour une nouvelle dynamique, lançons un nouveau : Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ! par Maud Assila

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4 juin 2019 2 04 /06 /juin /2019 14:00
Refonder la gauche ? Méfions nous des évidences de " l'union "
Refonder la gauche ? Méfions nous des évidences de " l'union "
Refonder la gauche ? Méfions nous des évidences de " l'union "

Ça y est c'est reparti !

 

- Comme après chaque élections les écuries défaites de gauche commencent à appeler à l'union " sans hégémonie ".... ce qui nécessite méfiance..... et réflexion car tout n'est pas à refaire ! 

- Force est de constater que seul 15% des Français déclarent se reconnaître dans la notion de " Gauche[19] " !

- Le sort de la gauche n’intéresse qu'elle même : " Fédérons le peuple sur des valeurs de gauche[18] " !

- L'enjeu : " ramener la gauche au peuple "... ou " ramener le peuple à la gauche[17] " ?

 

En effet, c’est fou le nombre d’individus qui, après avoir voulu « rassembler la gauche » en 2016, veulent aujourd'hui (si ce n'est eux, ce sont leurs successeurs) « refonder la gauche ». A cette époque là, je leur disais déjà : « C'est le peuple que nous voulons rassembler, pas les partis ! [15

 

Ainsi, c’est devenu un leitmotiv, une petite musique chantée en chœur – mais pas en cadence – par l’ensemble des héritiers de ce qui fut la galaxie PS[2]. Y compris chez ceux qui, comme Le Drian, ont tourné le dos à la « gauche » pour aller pantoufler dans un gouvernement dont le langage et les politiques sont clairement néolibérales.... et la " maladie " s'étend au PCF[4]. Elle s'étend aussi au sein de la France insoumise avec Clémentine Autain pour qui " TOUT SERAIT A REFAIRE " et lance son fameux « Big bang[3 - 13] » en appelant à un rassemblement politique et citoyen plus que flou[14] qui au passage d'ailleurs fait une croix sur la France Insoumise[12].

 

La préparation des élections européennes a ravivé ce discours et leurs résultats[1] à été l'occasion pour certains de croire que leur heure était venue. Il faut dire que le niveau de fragmentation de la gauche du spectre politique atteint des niveaux impensables il y a seulement quelques années. Alors qu’elle ne rassemble au total guère plus de 31,7% des voix[1] – et encore, en raclant les fonds de tiroir – la gauche historique fournit une bonne demie-douzaine de listes, dont, sauf l'exception d'EELV, aucune ne dépasse les 10% des votants. Mais il n’y a pas que ça : lorsqu’on regarde les chiffres, on s’aperçoit que l’ensemble de la gauche est en pleine déliquescence, avec des organisations qui voient leur audience baisser. C’est le cas du PS, du PCF,… mais aussi de LFI et de Génération.s. Nous avons aujourd’hui une gauche qui non seulement est fragmentée, mais dont les fragments se rabougrissent a vu d’œil. Et dans le reste de l’Europe, c’est plus ou moins la même chose. Le phénomène est donc trop global pour l’attribuer simplement aux erreurs stratégiques ou tactiques de tel ou tel dirigeant et notamment Jean-Luc Mélenchon.

 

Il y a une crise politique globale et en son sein, une crise de la gauche, et cette dernière est profonde au-delà des choix de campagnes et politiques des uns et des autres car pour nombre de nos concitoyens le mot " gauche " ne veut plus rien dire !

 

Sources : Refonder la gauche : mission impossibleMédiapart par RODOLPHE P. ; Arnaud Guvenatam | modifié le 02 juillet 2020

Même plus le temps d'avaler les résultats indigestes et déjà Ian Brossat et le PCF d'entonner le refrain de la " nécessaire union ", déjà Guillaume Balas[5] et Génération.s se mettent sur le registre. Côté écolo d'EELV, on " savoure " la victoire et on commence à se la jouer macron-compatible[6]. A la FI, c'est l'inénarrable Clémentine Autain qui charge lourdement Jean-Luc Mélenchon. Idem du côté d'Olivier Besancenot. Olivier Faure, celui PS-PP enjoint LFI de se coucher derrière lui alors que son score est plus bas. Dans les syndicats quelques bruissements aussi se font entendre pour qui sait tendre l'oreille.

 

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Et les questions vont bon train ! Les affirmations aussi d'ailleurs visant J.L Melenchon !
Il y a ceux qui parlent de la FI sans y être mais et sans être des adversaires, ceux qui en parlent en y étant (membres de la FI)... le tout sans connaitre son fonctionnement autrement qu'a travers de ce qu'en disent les médias et nos adversaires. A tous ceux là, je leur dirai :

  • J.L. Melenchon n'est pas responsable de notre échec temporaire. La stratégie de la campagne des européennes n'est pas le choix d'un seul homme, elle est collective !
  • Est-il la bonne personne pour l'avenir ? Et quand on parle de l'avenir on se place à quelles échéances ? Ce qui est sur, c'est que JLM n'a d'autre fonction que celle de président du groupe des députés insoumis, et qu'a ce poste là.... il est à sa place et la tient... affirmant dignement " Je suis au combat et j’y resterai jusqu’à mon dernier souffle[10] "

 

Alors, non, Jean-Luc Mélenchon n'a pas échoué. La réussite totale n'est pas si facile à atteindre et bien peu raisonnables sont ceux qui croient qu'elle peut arriver d'un coup de baguette magique. La réussite totale ne viendra pas non plus de façon linéaire, avec une progression mathématique à chaque élection.

 

Et maintenant ? 

Nous pouvons perdre une bataille (celle des européennes) parce-que nous n'avons pas mesuré à sa juste valeur ce qui a bougé dans le pays, sous estimé tel ou tel aspect des mouvements d'opinion, commis une erreur tactique, voire par un discours anti-Macron, alimenté inconsciemment le vote protestataire RN... cela ne veut pas dire que l'on a perdu le combat et qu'il faut tout " refaire " afin que celui-ci continue..... et soit victorieux !

 

 

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On nous dit : " L'unité, l'unité, l'unité. Les gens attendent l'UNITÉ ". Mais d'abord sur quoi et avec qui ? Un programme commun, une gauche plurielle, une synthèse hollandaise ?

Prenons l'écosocialisme[7] par exemple. L'idée semblerait aller de soi au moment du péril climatique et du niveau d'inégalités jamais atteint. Mais que met on derrière : L'indépendance énergétique par exemple ? Fort bien, les communistes militeront donc pour l'arrêt des centrales et les Verts pour un plan très incitatif et une économie mixte ? Une agriculture paysanne, bio et de filières courtes ? Le PS votera donc contre la PAC au parlement européen ? Désindustrialisation et décroissance ou relocalisation et made in France ? Protectionnisme ? Argh nationalisme répondront les socialos. (Sur)Taxe sur les carburants ? Bonne idée pour EELV toujours les mêmes qui paient clamera LFI.

 

  • Défense européenne, défense française, défense américaine ? Autant de chapelles que de gauches ;
  • Souveraineté nationale, fédéralisme européen, no border ? Autant de nuances d'Europe que d'électeurs de gauche... ;
  • Augmenter le SMIC ? Oui à 1500 net ici, 2000 brut là bas. Et si on favorisait d'abord le retour à l'emploi même sous payé dira t on chez les modérés ;
  • Qui de Trump, Poutine ou Xi Jinping choisir parmi les affreux ? Non le pire c'est Maduro ;
  • La mondialisation : une chance ? un potentiel ? un danger ? un ennemi ?... ;
  • La laïcité, le communautarisme aucun accord là dessus non plus ;
  • La liste à la Prévert est infinie. Autant de sujets de discorde ;
  • Alors quoi une union antiraciste pour le progrès sociétal et le droit des LGBT. Un village Potemkine, ça on sait faire. On peut appeler cela un Terra Nova aussi... ;

Seul un programme assumé et radical peut faire gagner la gauche. Un village Potemkine de plus, peut la propulser au pouvoir et la faire gouverner...à droite. Un programme, ce serait un bel Avenir En Commun non ?

 

 

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On nous dit..... après le 26 mai, face au risque RFN/RN il faut construire un nouveau « cadre de rassemblement politique et citoyen » à gauche  !

Mais qui, jour après jour, avec les politiques suivies par la droite sous Sarkozy et ensuite par Hollande, a alimenté le vote FN ? Qui, aujourd'hui, instrumentalise le RN/FN (pour se présenter comme la seule issue possible en 2022)....  sinon Macron !  Les responsables de la montée du FN/RN sont les locataires successifs de l'Elysée, de Matignon et pour une part identique parmi ceux qui, au parlement, ont soutenu ou soutiennent leur politique et dont certains, aujourd'hui appellent au rassemblement de la gauche !

 

Alors, on cherche toujours à rassembler la " gauche " ou la " gôche " ?

  • Ceux qui prêchent ce rassemblement auraient-ils oublié que lors du 1er tour des présidentielles de 2017 les partis " de gauche " n'avaient recueillis au total que 9 978 128 voix sur un total de 36 054 394 exprimés, soit seulement 27,65% des exprimés[9].

Mais aussi :

  • Ceux qui prêchent ce rassemblement auraient-ils oublié que lors des présidentielles de 2012, il y avait eu le 21 avril :  8 359 440  abstentionnistes soit 20,29% de l'électorat.
  • Ceux qui prêchent ce rassemblement auraient-ils oublié que lors des présidentielles de 2017, il y avait eu le 23 avril :  10 578 455  abstentionnistes soit 22,23% de l'électorat.

Ce qui signifie que 20,29 % de l'électorat en 2012 et 22,23% de l'électorat en 2017 ne se reconnaissent pas dans la notion de " gauche " partisane.

 

- C'est surtout à eux (abstentionnistes, citoyens " apolitiques", électeurs potentiels de gauche égarés au RN par dépit...) qu'il convient de donner la parole ;

- C'est d'abord avec eux qu'il convient de construire une perspective, un espoir...  pour créer l'envie de s'inscrire sur les listes électorales, de s'engager dans la vie politique, parce-que nous ne représentons pas d'intérêts partisans, nous n'avons de compte à rendre à personne sinon à nous même.... que notre raison d'être et d'agir, c'est l'intérêt du peuple !

 

...En conclusion, RASSEMBLONS LE PEUPLE, PAS LES PARTIS qui ne représentent plus qu'eux mêmes !
 

 

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En définitive, le « cadre de ce rassemblement politique et citoyen » existe pour une nouvelle séquence !

Qu'on se le dise !

La France insoumise n’a pas été conçue pour faire sa laine sur le dos d’une gauche traditionnelle en déclin. Elle n’a certainement rien à gagner à se contenter d’un rôle - fusse-t-il central - dans la sempiternelle recomposition de la gauche radicale[11].

 

Alors, et le « cadre de ce rassemblement politique et citoyen » ?

C'est la proposition de création d'une " Fédération populaire[8] " portée par J.L. Melenchon qui ne sera ni de droite ni de gauche (selon la définition de la sphère partisane et des médias), mais vise à rassembler tous les CITOYENS qui veulent être associés aux décisions, respectés et entendus par les institutions (ce sera le cas avec la VIe République), plus de justice sociale, plus d'écologie, plus de travail, qui veulent aussi la paix et la coopération plutôt que la guerre,... etc... à participer au mouvement d'une France qui refuse de mourir, qui refuse de se soumettre à l'argent roi !

 

Cette Fédération populaire ne tombera pas d'un coup de baguette magique !

C'est à chacun de nous, en tant qu'individu, de rassembler d'autres individus. C'est ça, fédérer le peuple, ça n'est pas recoller des mots usés : communisme, socialisme, gauche… même le mot "écologiste" est usé.

 

Nous avons trois ans pour empêcher que l'extrême finance et l'extrême droite (les deux facettes d'une même politique ultralibérale), tous deux mortifères, ne restent au pouvoir. Dispensons une vision du monde sans égoïsme, sans haine, sans rejet de l'autre, avec la nécessité de préserver la nature et d'arrêter de maltraiter le vivant.


Nous n'avons pas de temps à perdre à écouter les sirènes amères et finalement plus conservatrices, dans la forme de leur pensée, que le monde qu'elles disent vouloir combattre.

 

La « fédération populaire » proposée n'est pas un groupement d'appareils politiques. Elle doit regrouper les citoyens (les classes populaires et les classes moyennes plus favorisées), des syndicats, des formations politiques, des associations.... tous ceux qui n’appartiennent pas à l’oligarchie !.....

 

-

Et si l'on jetait un œil au clivage gauche/droite... pour ceux qui veulent " rassembler la gauche "

La perception du clivage Gauche/Droite dans la population doit nous faire comprendre que pour prendre le pouvoir, et donc être majoritaire, nous devons sortir d'une paresse de positionnement autour de cet axe.

 

L'IFOP livre donc ces statistiques sur l'état du clivage[19].

Force est de constater que seul 15% des Français se déclarent de " Gauche ". Sur ceux se déclarant de gauche, il existe des nuances allant de très à gauche à moyennement de gauche (l'arc allant de LO au PS pour faire gros).

 

Autant le dire tout net, si une seule force hypothétique arrivait à capter l'ensemble de la gauche, ça ne la qualifierait pas pour un second tour de présidentielle. C'est étonnant mais les gens se positionnent davantage au centre et à droite, dans des proportions captant 70% de la population.

 

Lorsque l'on regarde la composition de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2017, les 2 plus gros contingents se déclarent de Gauche et du Centre (36% et 35%). Presque 20% ne se prononcent pas sur cet axe et 11% se déclarent de Droite.

 

Le succès de la candidature Mélenchon est exactement là !... Une capacité à parler à l'ensemble de la société française !

 

Regardez Benoît Hamon, il réunit sur son nom 53% de gens se déclarant de gauche. Pour quel résultat ? 6,36%. Voilà aussi la caractéristique de la déroute Hamoniste : faire une campagne minoritaire.

 

 

-

Finalement, je ne pense même pas qu'il y ait une césure entre " progressistes " et " nationalistes ", mais une chose est sûre, les vieilles étiquettes et vieux clivages sectarisent et isolent.

Je vais prendre un exemple : l'encadrement des salaires de 1 à 20 dans une entreprise. Je me fiche que ce soit perçu " de Gauche ". Ce qui m'intéresse, c'est qu'une majorité des citoyens se disent que oui, l'accumulation sans limite est indécente et pas nécessaire. Qu'il est plus simple d'être heureux dans le partage que dans la compétition et un océan de malheur. La façon dont est présentée la chose est absolument centrale. Car cette proposition pourrait être défendue par le NPA ou LO. Mais s'il fallait convaincre avec le folklore de la IVème Internationale trotskiste, le vocable que seuls les plus militants des militants comprennent, ce serait le meilleur moyen de rendre cette proposition de bon sens totalement indésirable du plus grand nombre.

 

La radicalité des propositions de la France Insoumise ne pose aucun souci, au contraire. C'est le programme d'avenir pour notre pays. L'incarner le mieux possible permettra de rendre cette vision d'avenir majoritaire. Ayons confiance dans l'avenir !

 

Source : https://www.ifop.com/publication/le-positionnement-des-francais-sur-un-axe-gauche-droite/?fbclid=IwAR0A2qY_BdJ9Y7echgTOHz0qpTVGj1za8t4iT9zRHVS1xjnzZHzCCy5NK1g

Source : https://www.ifop.com/publication/le-positionnement-des-francais-sur-un-axe-gauche-droite/?fbclid=IwAR0A2qY_BdJ9Y7echgTOHz0qpTVGj1za8t4iT9zRHVS1xjnzZHzCCy5NK1g

Alors, mettons nous maintenant à la tâche pour la construire sans attendre les élections municipales car la « fédération populaire » se construit aussi dans l'action[16] !

 

Notes :

[1Résultats des élections européennes 2019

[2] « L’électorat de gauche ne demande qu’à se rassembler » déclare Olivier Faure

[3Autain et un millier de signataires appellent à un « big bang » à gauche

[4Brossat appelle la gauche à "retrouver le chemin du rassemblement" après les européennes

[5] Guillaume Balas : Mon intervention à la réunion publique un monde d'avance « COMMENT RASSEMBLER LA GAUCHE ? »  

[6- Nouvel épisode de droitisation en vue au PS et à EELV ?

[718 thèses pour l’écosocialisme

[8Jean-Luc Mélenchon : « Je lance un appel à la création d’une fédération populaire »

[9Résultats de l'élection présidentielle 2017

[10] Jean-Luc Mélenchon : Pendant que la poussière retombe

[11Raquel Garrido : La France insoumise peut-elle encore se relever ?

[12Martine Billard : Après les européennes une nouvelle séquence

[13]  Petit rappel historique : Le 17 février 1993, Michel Rocard avait appelé de ses vœux "un #bigbang de la gauche", une alliance informe du PS avec les centristes...et le PCF ! 1 an + tard, la liste PS qu'il conduit subit une défaite aux #europeennes avec 14,5% des suffrages exprimés.

[14]  Michet Tirone : " Je lis la tribune de Clémentine Autain. Je n'y vois jamais cité l'Avenir en Commun. Pourtant, elle en reprend les grandes lignes mais en faisant comme si ce programme n'avait jamais été écrit (« réinventer nos modèles et nos imaginaires"). Elle parle de la gauche, écrit une fois le mot « insoumis" mais sans jamais écrire le nom de notre mouvement : la France Insoumise. Elle reprend plusieurs fois le mot « fédérer » mais sans jamais écrire « fédérer le peuple" ".

[15] - Déjà le 25 octobre 2016, je disais : C'est le peuple que nous voulons rassembler, pas les partis !

[16] En matière d'action, Clémentine Autain n'a pas tout compris : Gilets jaunes : la députée LFI Clémentine Autain ne participera pas le 17 novembre

[19LE POSITIONNEMENT DES FRANÇAIS SUR UN AXE GAUCHE-DROITE

 

Pour en savoir plus :

- Européennes 2019 : des résultats à relativiser mais aussi à méditer…

- RAPPEL : Afin de revenir à la raison...comparons ce qui est comparable : ce résultat de 2014 à celui d'aujourd'hui ! Le Front de gauche incluait alors le PCF !...

- Nouvel épisode de droitisation en vue au PS et à EELV ?

- « L’électorat de gauche ne demande qu’à se rassembler » déclare Olivier Faure

- L'appel d'Olivier Besancenot pour unir les forces de gauche: "Je tends la main à tous"

- Clémentine Autain va appeler à un «big bang» de la gauche radicale

- Raquel Garrido : « Clémentine Autain a ouvert la discussion, alors discutons »

- Martine Billard : Après les européennes une nouvelle séquence

- Clémentine Autain : les lignes bougent « Je ne veux pas d'un cartel électoral. Je veux fédérer dans la société »

- Big bang, maxi flop

- L'ambigu Monsieur Jadot

- Le peuple ? La gauche ? la planète ? Stratégie, imaginaire et théorie

- Clémentine Autain ne croit pas à la " fédération populaire " de Mélenchon

- Adrien Quatennens: " Ceux qui ne votent pas n'attendent pas que la gauche se rabiboche pour venir voter "

- Municipales : “pragmatique”, Jadot prêt à des alliances avec la droite

- L’imposture de la « gauche rassemblée » !

- Poursuite de la voie sans issue : A la fête de l’Humanité 2019, les communistes prônent l’union de la gauche aux municipales

- Fédérer au sein des gauches et des écologistes : le temps nous oblige, vite. Par Clémentine Autain, députée (groupe LFI) , Guillaume Balas, coordinateur du mouvement Génération·s , Elsa Faucillon, députée (groupe communiste) et Alain Coulombel, membre d’EE-LV

- La fédération populaire VS l’unité de la gauche ?

 

 

-

Adrien Quatennens​ " Le sort de la gauche n’intéresse qu’elle-même. Fédérons le peuple[18] ! 

Adrien Quatennens​ député France insoumise : " Le sort de la gauche n’intéresse qu’elle-même. Fédérons le peuple ! " 🔴 « Les citoyens éloignés de la politique et les électeurs en colère qu’il nous faut convaincre se fichent éperdument du sort de la gauche. La France Insoumise est l’outil pour passer à la 6ème République et veut être utile à la fédération du peuple. »

-

Manuel Bompard : « Fédérer le peuple, c'est ramener la gauche au peuple[17] »

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15 mai 2019 3 15 /05 /mai /2019 07:28
Nouvel épisode de droitisation en vue au PS et à EELV ?

Sources : Blog de jean-Luc Mélenchon 14 mai 2019, mis à jour le 28/08/2020

-À mesure qu’on s’approche du vote du 26 mai et de ses résultats, les états-majors politiques des différents pays se préparent à la suite, c’est-à-dire le partage des postes à la tête du Parlement européen et de la Commission.

Au niveau des 28, la thèse dramatisante « les libéraux ou l’extrême droite » avance bien et fort. Elle justifie les magouilles les plus pitoyables sous couleur de résistance contre les fascistes. Loin des yeux des électeurs, elle permet déjà des arrangements en tous sens qui seront vendus comme autant d’héroïques « barrage à l’extrême droite ». Le parti des castors à échelle européenne.


Les Verts européens ont déjà dit qu’ils étaient prêts à négocier avec la droite et les macronistes. La nouveauté c’est qu’une série de dirigeants sociaux-démocrates en font autant depuis quelques jours. C’est le premier ministre (PS) du Portugal qui annonce son soutien au mouvement « Renaissance » que pilote Macron en compagnie des libéraux du groupe ALDE et de son président le belge Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre de ce royaume. Matéo Renzi, du parti démocrate, le répugnant italien qui a fini la liquidation de la « gauche » italienne, vient d’en faire autant. Mais surtout, le candidat officiel de tous les PS d’Europe pour la Commission européenne en fait autant. Le « Spitzenkandidat » de la social-démocratie, le social-ultra-libéral hollandais Frantz Timmermans « tend la main à Macron »

 

 

-Cet épisode de droitisation international n’est surprenant que vu depuis la France.

Sur la scène européenne c’est un scénario de grande coalition dont la matrice est dans le gouvernement allemand où collaborent en bonne intelligence le SPD et la CDU/CSU de Merkel. On cherchera en vain une seule protestation des PS d’Europe face à cet attelage. La « main tendue » du leader européen des socialistes est de la même eau. C’est assez pour pouvoir raconter la suite. En 2014 déjà, les socialistes français avaient essayé de dramatiser le sens du vote européen. Il fallait voter pour eux pour éviter l’élection de Juncker comme président de la Commission. À peine élu, les députés socialistes se renièrent et votèrent pour Juncker. Avec la droite. Et ils se partagèrent avec elle les postes dans la Commission et au Parlement européen.

 

 

-La même musique se prépare.

Encore faudrait-il que le PS obtienne plus de cinq pour cent des voix et qu’il ait des députés élus. Mais même sans cela, on voit se dessiner le sens des règlements de comptes qui suivront le vote désastreux qui les attend. Le PS regorge d’élus du type Dussopt, capable de voter contre le budget et d’être ministre macroniste trois jours plus tard. À l’Assemblée nationale, au Sénat et davantage encore sur le terrain municipal à l’orée des élections régionales. La « main tendue » ne sera pas seulement un épisode européen. Les macronistes ne s’en cachent pas. Ils veulent continuer le processus de siphonnage et de recyclage auquel ils ont déjà tant travaillé à la présidentielle.

 

 

-Le même objectif est poursuivi en direction d’EELV et de ses dirigeants.

Dès lors que huit sur dix des derniers dirigeants de cette formation ont déjà changé de camp, pourquoi cela serait-il impossible encore ? D’autant qu’en intégrant une figure aussi centrale que celle de Canfin en tête de leur liste, les macronistes ont envoyé un signal qui a été reçu cinq sur cinq dans la mouvance qui entoure Jadot. Et Jadot lui-même a déjà envoyé les signaux nécessaires avec ses déclarations sur l’écologie de marché. Et il a su profiter des circonstances pour faire des déclarations stupéfiantes qui sentaient fort la sympathie pour les causes macronistes. Ainsi quand il a entonné l’air de la « condamnation totale » de l’attaque de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ou comme ce dimanche en réclamant cette pure idiotie : un « rapprochement entre le statut de la fonction publique vers celui des travailleurs du privé ». C’est à dire exactement ce que se prépare à faire Macron en passant sur le corps d’une des cathédrales de la gauche qu’est le statut de la fonction publique.

 

 

-On peut donc dire que le démantèlement final de l’ancienne majorité de François Hollande va se terminer le 26 mai.

Les derniers dégoûtants vont se rallier et les derniers dégoûtés iront continuer à pleurer leurs illusions perdues. Quand je dis « donnez de la force a une force », c’est à dire aider les insoumis au lieu de faire des votes de nostalgie, je sais qu’un fois de plus je lance une alerte et je propose une issue positive. La fédération populaire répondra à la désertion finale de tous ceux qui auront tout détruit depuis Hollande.

 

-Le double langage de la liste EELV

Alors que l'urgence climatique n'a jamais été aussi grande, EELV multiplie les incohérences et le double langage.

 

Votes pour l'austérité, démantèlement du statut des fonctionnaires, positionnements économiques fluctuants, abstention sur l'évasion fiscale, déclarations anti-gilets jaunes, futures alliances, proximité avec des groupuscules réactionnaires..

 

-Et pour ceux qui on encore un doute, l'intervention de trop d'Y. Jadot d'EELV, chez le MEDEF le 27 juillet 2020

Je m'attendais au pire, mais là, ça a dépassé toutes mes espérances !
J'ai rarement entendu une telle masse de stupidités économiques alignées en quelques secondes :

  • Le " capitalisme européen " qui serait différent et gentil, le concept " d'acheter européen " comme solution de " relocalisation " et de " résilience " ...
  • C'est quoi la différence entre le bon et le mauvais capitalisme ? Car pour Yannick Jadot, il y a plusieurs capitalismes : le capitalisme américain, le capitalisme chinois et le capitalisme européen qui lui est " bien pas comme les 2 autres capitalismes qui eux sont outrancier ".

et j'ai envie de lui dire : " pour un prétendant à la tête de la France, il faut bosser un peu en matière économique... et pas que ", ou la fermer.


Le tout sous les applaudissements du MEDEF pour celui qui était déjà leur chouchou pour les européennes de 2019[1] et cherche a renouveler l'opération en 2022 pour satisfaire ses ambitions !

Note :

[1] Y. Jadot chouchou pour les européennes de 2019

 

Pour en savoir plus :

Européennes: Stéphane Séjourné estime «probable» une alliance LREM/Verts/PS/PPE pour former une majorité

- Européennes : EELV en marche vers le centre

- En 2017 Yannick Jadot se retire de la course à la présidentielle et rallie Benoît Hamon le tout au détriment de la FI

- Pour Yannick Jadot, l’écologie doit aussi passer par l’économie de marché

- Jadot ne s’en cache pas : retour à l’écologie de marché par jean-Luc Mélenchon

- Marseille : pour Yannick Jadot, “il faut sauver l'Europe pour sauver le climat” laquelle, celle des traités ?

- Européennes: Yannick Jadot veut «dépasser les vieux clivages» politiques

- Yannick Jadot et EELV préfèrent-ils l’Union européenne à la France ?

- Cher David Cormand, la question des coalitions européennes n'est pas accessoire

- Cormand EELV se fâche mal

Emmanuel Macron et ses élus misent, en Europe, sur des alliances avec les socialistes et les Verts. Une ambition contestée avec véhémence par les élus français de ces deux familles, Raphaël Glucksmann et Yannick Jadot. Mais par la voix de leur leader Frans Timmermans, les socialistes européens ont fait savoir qu’ils envisageaient sans réticence une «alliance progressiste» avec les libéraux-centristes. C’est aussi le cas des puissants Grünen allemands, majoritaires dans le futur groupe des verts européens.

- Yannick Jadot entend bien bousculer les contours de la gauche.

- ÉCOLOGIE. JADOT VEUT VERDIR LE CAPITALISME PLUTÔT QUE S’Y ATTAQUER

- Ecologie "ni de gauche ni de droite" : la stratégie à l'allemande de Yannick Jadot ! Jodot prêt à soutenir la candidature du Français Michel Barnier, le très libéral vice-président du Parti populaire européen (PPE, droite)

- Jadot veut incarner "l'écologie de gouvernement", favorable à "la libre entreprise et l'économie de marché"

- L'ambigu Monsieur Jadot

- David Cormand : "Il n'y aura pas d'alliance avec la République en Marche car ils font une politique de droite."

- Municipales : “pragmatique”, Jadot prêt à des alliances avec la droite

- Commission européenne. Les Verts réclament quatre postes pour coopérer avec von der Leyen

- Alliance avec Villani: Jadot en extase, des Verts en colère

- La violence du ton de Julien Bayou vise-t-elle à masquer les désaccords internes à EELV ?

- Canfin, Jadot, Berger, L'Oréal, Coca-Cola... Tous unis pour une «relance verte européenne» et votent avec la droite et le RN/FN contre le prêt de la BCE aux états membres contre l'annulation d'une partie de la dette

- Communiqué | Covid-19 : le Parlement européen n’est pas à la hauteur de la situation (EELV, la droite, et le RN/FN font cause commune.

- Municipales 2020 à Nîmes : La tête de liste d’EELV et de la France insoumise s’associe au candidat soutenu par LREM

- Yannick Jadot roue de secours du MEDEF à la tête de la Ripoublique en 2022 ?

Nouvel épisode de droitisation en vue au PS et à EELV ?
Nouvel épisode de droitisation en vue au PS et à EELV ?
Nouvel épisode de droitisation en vue au PS et à EELV ?
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10 mai 2019 5 10 /05 /mai /2019 09:13
Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris
Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris
Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris
Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris
Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris
Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris
Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris
Le parti de Marine Le Pen vote à Bruxelles le contraire de ce qu’il prône à Paris

Le RN par les actes : de Paris à Bruxelles la stratégie du double-langage est une arnaque[1] !

Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite[2] !

 

 

Soutien aux multinationales, désintérêt pour l’écologie, mépris pour les travailleurs… nous avons passé au crible le bilan des eurodéputés du Rassemblement national  : un démenti cinglant de leurs promesses de campagne.

 

 

Sources : L'Humanité le 10 mai 2019 par Maud Vergnol ! mis à jour le 20/11/2023

-« On arrive  !  » C’est le slogan belliqueux choisi par le parti de Marine Le Pen pour les élections européennes.

Pourtant, avec 24 eurodéputés élus en 2014, le Front national (désormais Rassemblement national) était déjà la première délégation française au Parlement européen. Alors qu’ont-ils fait de leur mandat  ? La liste menée par Jordan Bardella, donnée en tête dans les sondages, se pique de vouloir renverser la table face à une Union européenne qui «  n’est plus qu’un cimetière de promesses trahies  », affirme Marine Le Pen. En la matière, elle sait de quoi elle parle, tant l’exercice du pouvoir de son parti a systématiquement démenti ses promesses électoralistes. Si elle se targue de défendre les intérêts des classes populaires, son action à Strasbourg raconte une tout autre histoire et révèle l’incroyable imposture idéologique d’un parti qui prétend protéger les plus faibles.

 

En octobre 2015, alors qu’un enfant européen sur quatre est aujourd’hui menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale, le rapport Zuber rappelle les États à leurs responsabilités en matière d’accès à des services publics de qualité et préconise de renforcer «l’efficacité, la quantité, les montants et la portée des aides sociales destinées spécifiquement aux enfants, mais également aux parents chômeurs ou aux travailleurs pauvres, comme les allocations-chômage et un revenu minimal adéquat  ». Que votent les eurodéputés FN  ? «  Contre…  » Le cas de la protection des lanceurs d’alerte est également symptomatique. «  Ce sont des personnes courageuses qui révèlent des agissements illégaux ou contraires à l’intérêt général  », affirme le parti d’extrême droite. Pourtant, le 24 octobre 2017, les eurodéputés FN s’opposent au rapport de Virginie Rozière, qui vise à protéger les lanceurs d’alerte. Pire, le 13 avril 2016, ils s’allient au PS et à LR pour voter en faveur de la directive «  Secret des affaires  », une bombe contre les lanceurs d’alerte et le droit d’informer, au profit des lobbies industriels et des multinationales.

 

 

-Quand le Rassemblement national se couche devant les multinationales

Sur la lutte contre l’évasion fiscale, le Rassemblement national n’a pas non plus brillé par sa combativité. Le 16 décembre 2015, après le scandale des LuxLeaks, une résolution est adoptée «  en vue de favoriser la transparence, la coordination et la convergence des politiques en matière d’impôt sur les sociétés au sein de l’Union  ». Les eurodéputés FN s’abstiennent… sans avoir porté le fer dans la bataille d’amendements pour donner plus de portée au texte. Idem sur la désindustrialisation. En 2016, l’annonce de la fermeture des usines Caterpillar en Belgique et Alstom à Belfort avait suscité le vote d’une résolution pour des solutions de lutte contre la désindustrialisation. À l’exception de Florian Philippot, tous les élus FN avaient voté contre.

 

 

-Même fiasco sur les accords de libre-échange, pourtant en contradiction totale avec le concept de «  localisme  » rabâché par la tête de liste Jordan Bardella.

Au printemps 2015, Marine Le Pen se présente comme la principale opposante au Tafta, affirmant qu’elle sera «  la force motrice du débat public  ». Pourtant, dix jours plus tard, lors d’un vote stratégique entérinant des mécanismes d’arbitrage qui instituent une justice privée à la solde des multinationales, la dirigeante d’extrême droite est aux abonnés absents. Même double discours en 2017, au sujet du fameux Ceta, l’accord de commerce entre l’Europe et le Canada. Si Marine Le Pen consent cette fois à se déplacer pour s’y opposer en plénière sous l’œil des caméras, elle ne mènera aucune bataille au sein de la commission Commerce international, dont elle est pourtant membre. En 2015, le Dieselgate, scandale industriel et sanitaire lié aux fraudes du groupe Volkswagen, fait l’effet d’une bombe. Le Parlement décide alors de lancer une commission d’enquête. Là encore, les élus FN s’y opposent. Pas touche aux intérêts de l’industrie automobile  !

 

Interdiction de la pêche électrique, de l’épandage de pesticides nocifs ou encore des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles… les eurodéputés FN ont toujours voté contre, en dépit de leur volonté affichée de repeindre en vert leur projet politique. Sur le glyphosate, alors que Marine Le Pen s’est publiquement prononcée contre son utilisation en janvier dernier, aucun eurodéputé de son parti n’a voté en faveur de l’amendement qui proposait d’interdire immédiatement «  la production, la vente et l’usage du glyphosate  ». Quant aux droits des femmes, là aussi, l’imposture du RN se révèle au grand jour. Qu’il s’agisse du congé maternité à 20 semaines partout dans l’UE ou de l’égalité salariale, ses eurodéputés ont voté contre tous les rapports présentés depuis 2014 renforçant les droits des femmes.

 

-Le RN a aussi été rattrapé par ses incessantes guerres intestines.

Entre exclusions et départs tonitruants chez les concurrents, en cinq ans, ses effectifs ont fondu de 24 à 15 élus. «  La postérité vous maudira !  » lançait Jean-Marie Le Pen, il y a un mois, pour sa dernière intervention à Strasbourg, après 35 années passées à siéger au Parlement. Le bilan de son parti politique en faveur des peuples européens ne passera pas non plus à la postérité.

 

Notes :

[1Le #RN par les actes : de Paris à Bruxelles la stratégie du double-langage est une arnaque !

[2] Le RN : discours de gauche.... et politique de droite par les actes... c'est ça l'extrême droite !

 

Pour en savoir plus :

- Roland Dumas : Mitterrand a fait monter le Front National par tactique

- Au Parlement européen, les votes méprisants du FN et de Marine Le Pen à l’égard des travailleurs

- Le FN vote contre l'égalité hommes-femmes au Parlement

- Rassemblement national : mensonges ou fausses nouvelles pour convaincre et se faire élire.

- Le Pen, Salvini, Orban : ces projets populistes contraires aux intérêts des Gilets Jaunes

- Etat d'urgence: Marine Le Pen pour l'interdiction des manifestations

- PS, LR et FN unis pour approuver la directive sur le secret des affaires

- Les mille et une voies du vote Front national

- Egalité salariale, santé des travailleurs, droits des femmes : au Parlement européen, le FN vote contre ou s’abstient

- Europénnes 2019 : Deux têtes de liste, dont celle du RN ont refusé de s'engager à lutter contre la corruption

- UE Macron, extrême-droite unis contre les droits

- La stratégie du mensonge était bien au cœur de la campagne de Marine Le Pen

- Les extrêmes droites, mieux les connaître pour mieux les combattre

- Sécurité sociale Ces 14 milliards de fraude, annoncés par le RN... et qui n’ont jamais existé

 

Mes conclusions :

" F. Philippot, M. Le Pen, N. Dupont-Aignan... sont des chafouins de droite extrême qui comme tous les individus de droite extrême ou d'extrême droite ont un discours de gauche, des actes politiques de droite et se définissent ainsi " SOCIALEMENT JE SUIS DE GAUCHE, ÉCONOMIQUEMENT DE DROITE ET, NATIONALEMENT, JE SUIS DE FRANCE " ou dit autrement à une autre époque " " Unser Nationalsozialismus ist die Zukunft Deutschlands. Trotz diese Zukunft wirtschaftich rechtsorientiert wird, werden unsere Herzen links orientiert bleiben. Aber vor allem werden wir niemals vergessen, dass wir Deutschen sind ", Adolf Hitler (novembre 1932 discours de clôture du parti nazi NSDAP). 

 

 

 

-Le vrai visage du RN de Le PEN  

La fibre sociale du Rassemblement National : Soyez pauvres, soyez heureux! #RN #fibresociale

La fibre sociale du Rassemblement National : Soyez pauvres, soyez heureux! #RN #fibresociale

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24 avril 2019 3 24 /04 /avril /2019 07:49
Jean-Luc Mélenchon : « Je lance un appel à la création d’une fédération populaire »

« Je lance un appel à la création d’une fédération populaire. Il faut se préparer sérieusement à gouverner autrement. »

 

« Le but, la fédération populaire entre les classes populaires et les classes moyennes plus favorisées qui n’appartiennent pas à l’oligarchie. »

 

« Fédération populaire : comment ça marche ? »

 

Ecologie, populisme, traités européens, colères, démocratie interne… A un mois des élections, le leader de La France insoumise s’explique. Et invite la gauche à se rassembler, sans «tambouilles», pour «se préparer à gouverner autrement».

 

Sources : Libération le 23 avril 2019 | modifié le 2 juillet 2020

-Libé. : Le fonctionnement de La France insoumise (LFI) est régulièrement mis en cause par certains militants. Il est dit que c’est un petit groupe qui décide de tout. Est-ce entièrement faux ?
Jean-Luc Mélenchon : C’est totalement faux. La France insoumise est absolument originale, en évolution constante. Aujourd’hui, c’est 4 000 comités qui fonctionnent en autonomie. Le temps long est géré par le siège du mouvement, avec des campagnes nationales décidées par les adhérents. Le groupe parlementaire gère le temps court des réactions à l’actualité. Les comités de secteurs thématiques gèrent l’action dans leur domaine en lien avec les députés. Quoi de mieux ?

 


-Libé. : Mais la direction n’est pas élue.
Jean-Luc Mélenchon : Il n’y a pas de direction.

 


-Libé. : Ah ! Il y a tout de même des gens qui décident.
Jean-Luc Mélenchon : Je viens de vous dire qui décide et comment. C’est dommage que personne ne s’intéresse sérieusement à notre fonctionnement réel ! Nous ne sommes pas un parti. Nous avons inventé autre chose. Du moment que vous restez dans ce cadre (il montre le programme du mouvement), tout est libre.

 


-Libé. : Un de vos colistiers aux européennes vient tout de même de quitter votre mouvement avec fracas, vous qualifiant de « dictateur »…
Jean-Luc Mélenchon : Je suis stupéfait. Je n’ai jamais eu aucun contentieux, ni personnel ni politique, avec Thomas Guénolé[1]. Je croyais même que nous étions amis. Il n’a jamais exprimé la moindre réserve envers le fonctionnement du mouvement. Au contraire. Ses outrances contre moi sont une diversion.

 


-Libé. : Vous voulez dire que sa réaction est liée aux accusations de harcèlement portées contre lui ?
Jean-Luc Mélenchon : Il me les reproche ! Mais j’en ignorais tout avant cet esclandre. L’affaire aurait eu lieu à Sciences-Po, et non à LFI. Je ne connais pas la plaignante. Elle n’est pas membre de LFI. Saisies par elle, les structures de La France insoumise ont fonctionné. Personne ne m’en a parlé. C’est une facilité de mettre mon nom dans n’importe quoi pour manœuvrer. C’est très violent. Rien ne m’aura été épargné.

 


-Libé. : Quel est le rôle de Sophia Chikirou, que Thomas Guénolé met en cause ?
Jean-Luc Mélenchon : Elle n’a aucun rôle dans le mouvement. Sophia Chikirou est responsable d’une société qui a conduit avec un brio absolu son travail de communication dans ma campagne présidentielle. Elle a une part éminente dans le résultat. Elle continue à être une conseillère extrêmement précieuse car elle a le plus l’expérience des élections générales : trois en Amérique du Sud et aux Etats-Unis, trois en Europe. Sa campagne pour l’emprunt populaire de LFI [pour financer les élections européennes, ndlr] est un triomphe : 2 millions collectés en dix jours. Mais comme c’est une femme, certains ne peuvent pas lui imaginer autre chose qu’un rôle «sulfureux», comme ils disent. Les rumeurs qui l’accablent sont du pur sexisme.

 


-Libé. : Vous parlez de mouvement « gazeux » pour qualifier LFI. Mais au-dessus du nuage de gaz, il y a un solide : c’est vous. Vous êtes Jupiter, au-dessus du nuage.
Jean-Luc Mélenchon : Au secours, encore Jupiter ! Certes, je suis le fondateur. Je joue donc un rôle particulier d’autorité morale, de clé de voûte. Mais c’est seulement en dernier recours.


-Libé. : LFI fonctionne un peut comme Enmarche.
Jean-Luc Mélenchon : Je ne sais pas comment ils fonctionnent. Je ne cours pas après le pouvoir de décision interne. Par exemple, je ne me suis pas occupé de la liste européenne. C’est une commission, tirée au sort à 60 %, qui l’a fait. Les insoumis c’est toute une série de visages. Pas LREM. Combien de formations ont autant de noms connus ? Tous incarnent un état d’esprit de l’opinion. Voyez notre liste : 60 % des candidats n’ont pas de carte du parti. Dont Manon Aubry, notre tête de liste. C’est un mix de militants associatifs, syndicaux et politiques de toutes sortes. Aucun parti ne fonctionne comme cela. Nous sommes par nous-mêmes une convergence politique neuve.

 


-Libé. : C’est aussi votre expérience des partis de gauche, qui se divisent en tendances, en fractions ?
Jean-Luc Mélenchon : Evidemment ! C’est mortifère. Je veux empêcher cela. Pas de tendances, de clans, de fractions. On a vu ce que cela pouvait donner en France et dans d’autres pays du monde…

 


-Libé. : Sur ce point, vous êtes plus proche de Lénine que de Jaurès…
Jean-Luc Mélenchon : Ah ? C’était une tout autre époque. La société était assez stable et les liens de représentation politique fonctionnaient. Le PCF représentait une grande partie de la classe ouvrière. Les socialistes, plutôt les classes moyennes. Tout cela a volé en éclats. Un acteur nouveau est né. C’est ce peuple urbanisé qui s’oppose à l’oligarchie. Voir les gilets jaunes ou l’Algérie. Son existence quotidienne dépend de l’accès aux réseaux collectifs. Cet accès est l’enjeu social central. La forme de notre mouvement correspond à cette analyse théorique globale. Ce que nous visons, nous, dans l’action, dans la lutte, au gouvernement demain dans la mise en œuvre du programme concret, c’est l’auto-organisation du peuple, la société mobilisée sur ses objectifs communs. La Constituante et les référendums d’initiative citoyenne couronnent cette méthode.

 


-Libé. : Il y a aussi une figure, un homme-symbole dont la personnalité charismatique rassemble politiquement. C’est le modèle sud-américain.
Jean-Luc Mélenchon : De Gaulle, Jaurès ou Mitterrand, c’est sud-américain

 


-Libé. : Le chavisme a mené au désastre, non ? Pourquoi soutenez-vous encore le régime de Maduro au Venezuela, qui a plongé son peuple dans la misère et usé de méthodes répressives ?
Jean-Luc Mélenchon : Je ne partage pas du tout votre résumé. Quoi qu’il en soit, vous et moi serons d’accord pour nous opposer à l’intervention militaire américaine et au blocus, non ? C’est la seule question qui nous concerne directement. Le reste, les Vénézuéliens sauront quoi faire.

 


-Libé. : Ce qu’on vous a reproché, c’est de jouer sur les affects, sur les émotions populaires, au détriment d’une conception rationnelle de l’action politique.
Jean-Luc Mélenchon : Oui, nous assumons le rôle des affects dans la stratégie politique. Mais quand avaient-ils disparu ? En fait, leur action était sournoise.

 


-Libé. : Certes, mais il faut les mettre au service d’un projet rationnel, pas d’un programme qui se révélera inapplicable.
Jean-Luc Mélenchon : On est bien d’accord. Je n’ai fait que cela ! Qui est capable de présenter aujourd’hui comme nous un programme complet et 40 livrets qui développent des propositions dans chaque domaine ? Avez-vous vu le travail législatif de nos 17 députés ?

 


-Libé. : Il y a donc 17 apôtres…
Jean-Luc Mélenchon : (Rires) Cela n’a rien à voir. Je ne suis pas ma caricature. Je ne vise pas le pouvoir sur un bac à sable. Le but est de gouverner ce pays et de changer le monde. Vous savez, ma vie est faite. Je veux assurer la pérennité d’un mouvement collectif qui laisse sa trace dans l’histoire du pays.

 


-Libé. : Certains disent : il hésite entre Jaurès et Beppe Grillo, le fondateur du Mouvement Cinq Etoiles en Italie.
Jean-Luc Mélenchon : C’est une formule injuste et injurieuse. D’autant que j’avais dit à mes amis italiens de gauche : « Faites attention, il y a une colère, un dégagisme, si vous ne montez pas sur la table, d’autres le feront. Vous laisserez la place à de vrais énergumènes dangereux. » C’est ce qui s’est passé. L’humanisme populaire a été quasi rayé de la carte en Italie. C’est ce que j’ai voulu éviter en France.

 

-Libé. : Mais vous stimulez aussi les affects, la colère, la dénonciation…
Jean-Luc Mélenchon : Et alors ? Ne soyez pas injuste. Je n’exprime pas que la colère. Il y a aussi la poésie, l’amour, la fraternité… Je l’ai fait souvent en meeting, j’ai aussi parlé de la beauté de la nature, des animaux, de la mer. Laissez-moi vous dire que certains m’ont regardé avec des yeux comme des soucoupes. Il y a trois piliers dans notre stratégie. Je l’ai décrit dès 2013, dans une interview croisée avec Ernesto Laclau, le penseur du populisme de gauche. Notre méthode reste la conflictualité. C’est elle qui crée de la conscience politique en déchirant le voile des prétendues évidences. Mais pour cela, on s’adresse d’abord à la raison, avec le programme. Ensuite, on convoque les sentiments. Il y a une affectivité spécifique à la famille politique humaniste. Nous cherchons à lui donner une forme politique, dans l’action. Et enfin, quand Marine Le Pen dit « vous êtes des Blancs chrétiens », je réponds « vous êtes des enfants des Lumières ». Les Lumières, au début, beaucoup ne comprenaient pas. Peut-être même que certains ont cru que je parlais d’EDF… Je résume : le but du mouvement n’est pas de construire un parti révolutionnaire, mais un peuple mobilisé avec les méthodes de l’éducation populaire.

 


-Libé. : Pour le public, vous êtes plutôt du côté de la colère que de l’amour, c’est-à-dire du populisme.
Jean-Luc Mélenchon : Ça, c’est la caricature médiatique. Mais tout le monde ne me voit pas comme ça. Ce n’est pas mon but de les lancer dans des actions insensées. J’ai toujours condamné sans appel la violence. Il y a un débat aujourd’hui sur la violence dans la société. Certains disent « regardez, les gilets jaunes ont obtenu 10 milliards grâce à la violence, voilà ce qu’il faut faire ! » La faute à qui ?

 


-Libé. : Vous vous sentez investi d’une responsabilité sur ce point ?
Jean-Luc Mélenchon : Bien sûr ! Celle de l’expérience ! Je dis : surtout, ne faites pas ça ! J’ai vu ce que cela donnait dans beaucoup de pays. Cela fait des morts. Beaucoup de morts. Et nous sommes toujours vaincus. On dit que je flatte les instincts vulgaires ? En quoi est-ce le cas quand j’explique des choses compliquées comme la planification écologique, la VIe République ou les 14 tranches d’impôts que nous voulons instaurer ? J’explique, je démontre, j’argumente. On m’en fait souvent le crédit, d’ailleurs. Ce sont souvent des ignorants qui m’accusent de populisme. Quand j’ai parlé du « bruit et de la fureur », on a pris ces mots au pied de la lettre. Je ne faisais que citer un livre de Faulkner qui reprenait une citation de Shakespeare. Mais ça, c’est passé au-dessus de leur tête. De même, quand j’ai dit que ma personne était sacrée, on s’est jeté là-dessus. Je voulais dire que ma qualité de député de la nation, de tribun du peuple, était sacrée, pas ma personne particulière !

 

 

-Libé. : Vous avez fait rire…
Jean-Luc Mélenchon : Je le comprends. A froid, ça paraît outrancier, ridicule. Mais je crois à la culture. Je ne méprise pas les gens. Je ne parle pas au rabais.

 

 

-Libé. : Puisqu’on parle de cette perquisition judiciaire, vous regrettez votre réaction ?
Jean-Luc Mélenchon : Ces perquisitions étaient une instrumentalisation politique de la justice. Un abus de pouvoir. Il y a eu 17 opérations policières en même temps contre nous. C’est sans précédent en politique. Il y a deux dossiers, l’un sur des assistants parlementaires, l’autre sur la présidentielle. Sur la campagne, je répète : je demande qu’on revoie publiquement les comptes de tout le monde. Ou même seulement les miens si les autres ne sont pas d’accord. Puis qu’on me dise ce qu’on me reproche. Nous avons déjà répondu à 2 000 questions ! Le compte a été validé. Malgré cela, il y a eu un signalement à la justice. Pourquoi ?

 

 

-Libé. : Et l’autre dossier ?
Jean-Luc Mélenchon : Une députée d’extrême droite dénonce 16 députés. Elle dit elle-même que c’est pour faire un pied de nez à la justice. Elle fait l’objet d’une plainte en dénonciation calomnieuse. La justice n’a rien fait. Et moi et mes dix anciens assistants sommes perquisitionnés comme des délinquants. C’est une persécution politique. C’est le modèle de ce que subissent dans tous les pays des gens comme moi. C’est le cas contre Lula, contre Rafael Correa…

 

 

-Libé. : Pas seulement contre vous. Sarkozy aussi a des procédures contre lui.
Jean-Luc Mélenchon : Alors tout est pareil ! C’est ça votre thèse ? On met tout sur le même plan ! Je vous le dis solennellement : je n’ai triché sur aucune des règles de la présidentielle. Je n’ai jamais, sous aucune forme, utilisé mes assistants parlementaires à autre chose que leur travail. Je dénonce la procédure européenne, devenue folle, qui prétend couper l’assistant parlementaire de l’activité politique de son employeur.

 

 

-Libé. : Regrettez-vous votre réaction pendant la perquisition ?
Jean-Luc Mélenchon : Je regrette de n’avoir pas vu la caméra de Quotidien. Les médias ont diffusé leurs images en boucle : une minute en gros plan extraite de longues heures de perquisition. Nous produirons le film complet : vous verrez que, pour l’essentiel du temps, nous blaguons, que c’est plutôt gentil, que nous ne sommes jamais entrés là où avait lieu la perquisition et que nous n’avons pas cherché à l’empêcher. J’ai demandé à entrer dans mon local, comme c’était mon droit. Rien d’autre.

 

 

-Libé. : Mais vous avez bousculé un officiel.
Jean-Luc Mélenchon : Faux. C’est eux qui nous ont bousculés et même jetés à terre.

 

 

-Libé. : Votre réaction verbale a choqué…
Mais pas l’abus de pouvoir dont nous avons été victimes ? Il est vrai que certains policiers se sont plaints d’une charge psychologique trop forte pour eux. Je leur recommande de changer de métier.

 

 

-Libé. : Pas de regrets, donc ?
Jean-Luc Mélenchon : Je suis juste un être humain sous le coup d’une agression sans précédent pendant plus de six heures, filmé à son insu.

 

 

-Libé. : Les médias filment l’événement…
Jean-Luc Mélenchon : La caste médiatique s’est sentie attaquée. Du coup, elle passe en boucle les images pour me flétrir sans rien expliquer de mes raisons d’agir.

 

 

-Libé. : Je ne crois pas à la caste médiatique.
Jean-Luc Mélenchon : Pourtant, elle existe. J’ai cru aussi à une indignation publique devant une opération policière contre un président de groupe d’opposition à l’Assemblée. En vain. Ce silence a envoyé un signal grave au pouvoir. Depuis, il instrumentalise la justice partout pour criminaliser l’action politique ou associative. Vous avez vu les condamnations à la chaîne de gilets jaunes ? D’ailleurs, les médias ont mis des semaines à réagir sur les violences exercées contre ceux-ci.

 

 

-Libé. : Nous les avons dénoncées.
Jean-Luc Mélenchon : C’est vrai… Au bout de dix semaines ! Entre-temps la violence d’Etat s’est banalisée.

 

Libé. : Parlons du fond et des projets en lice pour les prochaines européennes.
Jean-Luc Mélenchon : Ah, enfin ! La question centrale est celle des traités qui organisent l’Europe. Pour en sortir, il faut construire l’adhésion à un nouveau projet. Or l’évolution du capitalisme a atomisé la société, les formes habituelles de représentation ont explosé. Voyez où en sont les partis politiques traditionnels. Certes, il y a une conscience nouvelle qui rétablit l’idée de changement global, c’est la conscience écologique. Beaucoup ont compris que l’économie productiviste conduit à la catastrophe. Mais c’est un constat qui ne porte pas sa solution en lui-même. Car quels sont les moyens de remédier à la mise en danger de l’écosystème ? Certains pensent que c’est possible dans le cadre de l’économie de marché actuelle, que le système va finalement se réguler. Nous ne le croyons pas. Quand Jadot [le candidat d’Europe Ecologie-les Verts] fait l’éloge de l’écologie de marché, nous sommes en désaccord. Il y faut une intervention collective volontaire et énergique, une planification écologique de la transition.

 


-Libé. : Mais vous n’allez pas supprimer l’économie de marché. Vous en acceptez l’existence.
Jean-Luc Mélenchon : Nous sommes pour une économie mixte.

 


-Libé. : Dont une part s’organise sur la base du marché.
Jean-Luc Mélenchon : Oui. Mais nous dénonçons la marchandisation généralisée voulue par les traités européens. Nous préférons revendiquer l’intérêt général, l’action collective. Nous ne pourrons pas relever le défi écologique dans le cadre de la concurrence libre et non faussée, dans le cadre du libre-échange généralisé. La planification est de toute nécessité pour appliquer la règle verte : on ne prend plus à la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer.

 


-Libé. : La gauche est d’accord là-dessus, pour l’essentiel. Vous pourriez vous rassembler.
Jean-Luc Mélenchon : Oui et non. Certains sont restés productivistes, nucléaristes, d’autres continuent de faire l’éloge du marché partout. Au demeurant, je ne crois plus à l’ancien modèle de rassemblement des organisations. Nous devons certes nous rassembler, mais au service d’une tâche en commun : fédérer le peuple, réunir ses revendications, en faire un programme compatible avec l’impératif écologique et social.

 


-Libé. : Mais le peuple est divers… Il y a d’autres courants que le vôtre.
Jean-Luc Mélenchon : Vous avez vu où nous en sommes ? Le total de tous ces courants, cela représente à peine 30 %. Un tiers de la société !

 


-Libé. : Ces forces pourraient fournir un socle puis s’élargir…
Jean-Luc Mélenchon : Bien sûr ! Pour cela, il faut aller idéologiquement au bout de la mutation écologique et populaire qui est nécessaire. Il faut qu’on soit tous clairs. Pas de tambouille sur la question européenne, sur le nucléaire, sur la question décisive de la paix, de la sortie de l’Otan.

 


-Libé. : On a déjà réuni des gens qui n’étaient pas d’accord, de manière à rassembler la gauche. L’Union de la gauche l’a fait, le Front populaire…
Jean-Luc Mélenchon : Certes. Mais encore faudrait-il se respecter. J’ai fait moi-même, il y a un an dans votre journal[2], une proposition de Front populaire nouvelle manière. Les réponses ont été très méprisantes.

 


-Libé. : Et pourquoi, selon vous ?
Jean-Luc Mélenchon : Si vous lisiez votre journal, vous auriez vu que M. Duhamel a répondu.

 


-Libé. : Alain Duhamel, qui tient une chronique dans Libération, n’exprime pas la position de la gauche !
Jean-Luc Mélenchon : Certes, mais les autres ont répété en boucle son argument : il ne peut y avoir rassemblement qu’autour d’une force de centre gauche. Du coup, Olivier Faure a dit : c’est autour du PS que cela doit se faire. Une sorte de droit divin !

 


-Libé. : Avez-vous abandonné tout espoir d’unité ?
Jean-Luc Mélenchon : Je suis réaliste. Les européennes interviennent dans cette séquence : notre force doit recevoir l’aval populaire. Comme je l’ai reçu pendant la présidentielle. Là sera le centre de gravité pour la suite contre le macronisme.

 


-Libé. : Donc vous espérez toujours rassembler.
Jean-Luc Mélenchon : Le peuple, oui. Mais chaque fois que je l’ai proposé, la vieille gauche m’a envoyé balader. Elle n’accepte pas la réalité, c’est-à-dire notre centralité et celle du programme « l’Avenir en commun ». Mais si l’élection nous en donne la force, nous assumerons de nouveau notre responsabilité. Nous proposerons de nouveau une fédération populaire à construire dans les élections suivantes et dans les mouvements écologiques et sociaux.



-Libé. : Discuter et faire un compromis avec des gens qui ne pensent pas comme vous.
Jean-Luc Mélenchon : Ai-je jamais fait autre chose ? A l’Assemblée, on vote même des fois avec la droite. C’est le contenu qui compte, pas l’étiquette. Mais cela ne peut pas être une simple collection de signatures de partis. Je me répète : tout le monde doit se mettre au service de la fédération du peuple.

 


-Libé. : Vous lancez donc un appel à la discussion ?
Jean-Luc Mélenchon : C’est la deuxième fois que je le fais dans le même journal. Je lance un appel à la création d’une fédération populaire. Mais il faut aussi un engagement commun dans les mobilisations écologiques et sociales. Il faut se préparer sérieusement à gouverner autrement. Avec un programme concret de partage et de planification écologique. Notre programme est une bonne base de départ pour discuter partout. Mais il faut aussi clarifier les positions. Soutient-on ou non le mouvement des gilets jaunes ? Le PS se sépare-t-il du SPD qui participe à une coalition avec Merkel ? Pourquoi soutiennent-ils Frans Timmermans pour la présidence de la Commission sur des idées libérales ? Pourtant, à l’Assemblée nationale, les députés à la gauche de l’hémicycle votent ensemble les neuf dixièmes du temps. Pourquoi est-ce possible à l’Assemblée et impossible dès qu’on arrive devant un journaliste ?

 


-Libé. : Faisons une discussion dans le journal, avec tout le monde, au moins on verra quelles sont les lignes d’accord et de désaccord.
Jean-Luc Mélenchon : Pourquoi pas ? Chiche ! Aucun débat n’est impossible. Mais il ne faut jamais oublier le but, la fédération populaire entre les classes populaires et les classes moyennes plus favorisées qui n’appartiennent pas à l’oligarchie. C’est la grande question. Elle ne sera pas réglée par la guirlande des sigles de partis. Nous ne sommes plus dans les années 70. Le champ politique s’est effondré. Pas de mon fait. Ce sont les électeurs qui ont dissous le PS et nous ont portés en avant. Nous assumons notre situation. Pas les autres.

 

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Jean-Luc Mélenchon : « Je lance un appel à la création d’une fédération populaire »
Jean-Luc Mélenchon : « Je lance un appel à la création d’une fédération populaire »

La «fédération populaire» que je propose n'est pas un groupement d'appareils politiques. Elle doit regrouper des citoyens, des syndicats, des formations politiques, des associations....


Les commentaires que je lis à propos de mon entretien avec Laurent Joffrin dans Libération (ci-dessus) me montrent qu’un malentendu peut exister dans l’esprit de certains analystes à propos de ma proposition de « fédération populaire ». Sans doute est-ce le poids des routines intellectuelles de certains commentateurs mais aussi de mes propres limites à m’exprimer aussi clairement qu’il le faudrait. Certains ont donc pensé que je proposais une reprise de l’ancienne union de la gauche[5]. Ce n’est pas le cas. Je veux donc donner ici quelques précisions qui, je l’espère, éclaireront ceux que l’idée intéresse.


-Commençons par dire qu’il s’agit d’une idée neuve.

En effet une telle formule n’a jamais été mise en œuvre. Neuve mais pas nouvelle venant de moi car il s’agit de constituer ce que dans de nombreux textes antérieurs et dans le livre L’Ère du peuple[4] j’avais appelé « le front du peuple », puis il y a un an dans le même journal Libération « le nouveau Front populaire »[2].

 

Le constat de base est que l’implosion des anciennes structures sociales de notre pays sous la pression des politiques néolibérales s’est combinée avec l’effondrement des formes traditionnelles de la représentation politique populaire. L’idée est donc que ce n’est pas en partant des anciens partis et de leur coalition que l’on parviendra à construire une majorité populaire sur un projet alternatif pour notre société. En tous cas pour un projet à la hauteur des transformations du mode de production et d’échange que la crise climatique, notamment, met à l’ordre du jour. L’idée centrale tourne autour du mot « fédérer ».

 


-L’autre idée est que le processus visé n’est pas seulement électoral.

Il engage pour les élections, certes. Mais le reste du temps, il engage pour l’action concrète dans la société en appui aux mouvements sociaux qui travaillent celle-ci. C’est donc en partant du travail de fédération des revendications écologiques et sociales et des mouvements qui les portent que l’on construit une nouvelle majorité. Les partis qui le veulent se mettent au service de la réussite de ce processus. Ils aident à sa construction, ils se rassemblent sous un label commun en vue de le soutenir.

 


-Prenons un exemple de ce processus de fédération populaire. Les élections municipales.

Le programme doit venir de l’action des collectifs citoyens dont les revendications doivent être réunies et inscrites dans la perspective globale écologique et sociale qui lui donne son sens. Les partis sont présents à travers leurs militants de terrain agissant dans ces collectifs et non « au nom du parti ». Ils se fédèrent sous un label commun pour appuyer la liste et soutenir sa campagne. La liste n’est donc pas celle des partis ou du personnage providentiel qui est tête de liste mais une fédération populaire de collectifs et de citoyens notoirement engagés dans les mouvements sociaux urbains. Voila pour les élections. Au fond c’est la méthode qui a prévalu pour la formation de la liste insoumise aux élections européennes : un mix de personnalités engagées syndicalistes, associatifs et militants politiques.

 


-Autre versant de la construction d’une fédération populaire : l’action.

La encore, le modèle est dans la vie elle-même. C’est la participation personnelle d’une part et le soutien collectif d’autres part à des actions comme celle des assises de Commercy ou l’appel à la marche du 27 avril prochain par des organisations syndicales, des gilets jaunes et des organisations politiques.


J’espère que ces précisions éclairent mon propos et permettent un débat entre ceux qui se sentiront concernés par cette proposition de fédération populaire, sans la confondre avec autre chose.

 

Jean-Luc Mélenchon : « Je lance un appel à la création d’une fédération populaire »


-Manuel Bompard : « Fédérer le peuple, c'est ramener la gauche au peuple »

  • Manuel Bompard a été élu député européen de la France insoumise le 26 mai dernier. On fait le point avec lui sur les critiques qui émergent au sein de son mouvement quant à son avenir, sur la Fédération populaire, sur la gauche et sur le peuple. 
  • Sur la stratégie de la France insoumise
    - « On oppose deux termes dans le débat stratégique qui ne sont pas à opposer. »
    - « On doit d’abord s’adresser aux citoyennes et aux citoyens qui ne se retrouvent pas dans les organisations politiques et qui constituent le plus grand parti de France : les abstentionnistes. »
    « [Notre stratégie] ne nous empêche pas de converger avec des organisations politiques. »
    - « La gauche s’est coupée du peuple et il faut reconstruire ce lien. Il faut fédérer le peuple mais fédérer le peuple, c’est aussi ramener la gauche au peuple. »
    - « Le populisme ne tourne pas le dos aux organisations politiques si elle sont d’accord pour se mettre au service des constructions politiques nouvelles. »
    - « Il faut tourner le dos avec la formule de l’union de la gauche, c’est-à-dire des accords entre organisations politiques au sommet. »
  • Sur la Fédération populaire 
    « L’idée de la Fédération populaire, c’est de partir d’abord des revendications populaires et ensuite de permettre aux organisations politiques qui le souhaitent de se mettre en appui et en soutien des ces dynamiques-là. »

Notes :

[1] Il convient de remettre les pendules à l'heure. Guenolé n'est pas écarté parce-qu'il est accusé de harcèlement sexuel.... mais pour son article sur sa page facebook et ses déclarations à la presse. Pour ceux qui veulent la vraie chronologie:
- Pôle vigilance saisi le 3 mars pour harcèlement.
- Audition le 14 mars
- Rapport au comité le 15 mars.
- Guénolé saisit son avocat fin mars.
- Guénolé sort son communiqué anti-FI le 18 avril à 8h35. 
- 18 avril
1ére Déclaration du comité électoral de la France insoumise 
- 18 avril
Déclaration de la France insoumise 
- 18 avril
dernier communiqué du comité électoral 
- 21 avril
Ce qu'en dit Jean-Luc Mélenchon 
C'est assez clair ?

[2] Jean-Luc Mélenchon : le rêve du Front populaire

[3] Fédération populaire : comment ça marche ?

[4L'Ere du peuple

[5] rassemblements des partis " de gauche" qui lors des élections présidentielles de 2017 n'avaient recueillis au total que 9 978 128 voix sur un total de 36 054 394 exprimés, soit  27.65% des exprimés

 

Pour en savoir plus :

C'est le peuple que nous voulons rassembler, pas les partis !

- Jean-Luc Mélenchon : De la marée populaire à l’unité populaire

- Jean-Luc Mélenchon : le rêve du Front populaire

Jean-Luc Mélenchon : «Je lance un appel à la création d’une fédération populaire»

- Mélenchon veut unir la gauche : "La gauche, ça n'est pas le populisme", lui répond Faure du PS

- Jean-Luc Mélenchon : « L’imperium allemand a déséquilibré l’Europe » (Die Welt)

Pour l'amour des nôtres : La fédération populaire pour résister à l'air du temps

- Le peuple ? La gauche ? la planète ? Stratégie, imaginaire et théorie

- Jean-Luc Mélenchon ou « la hautaine leçon du réel ».

- La fédération populaire VS l’unité de la gauche ?

Le leader de La France insoumise invite la gauche à se rassembler, sans «tambouilles», pour «se préparer à gouverner autrement».

 

Ça fait débat surtout quand on fait semblant de ne pas comprendre en parlant, pour certains de rassemblement de la " gauche " :

Fédération du peuple : chiche ! (par Clémentine Autain)

- Ian Brossat répond à Jean-Luc Mélenchon : "Personne ne peut jouer les gros bras à gauche"

- «Fédération populaire» : Benoît Hamon répond à Jean-Luc Mélenchon

- Mélenchon veut unir la gauche : "La gauche, ça n'est pas le populisme", lui répond Faure

- «Fédération populaire» : accueil en demi-teinte chez les roses et les verts

- Europe, Macron, communautarisme, 2022… notre grand entretien avec Jean-Luc Mélenchon

- Clémentine Autain ne croit pas à la "fédération populaire" de Mélenchon

TRIBUNE. Jean-Christophe Cambadélis aux électeurs de gauche : "Tout est pardonné"

- Comment refonder les clivages politiques ?... ou pas !

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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 13:41
Le mouvement européen « Maintenant le peuple ! » pour une révolution citoyenne en Europe poursuit sa construction
Le mouvement européen « Maintenant le peuple ! » pour une révolution citoyenne en Europe poursuit sa construction
Le mouvement européen « Maintenant le peuple ! » pour une révolution citoyenne en Europe poursuit sa construction

Le mercredi 27 juin 2018 se tenait à Bruxelles une conférence de presse pour annoncer l’élargissement du mouvement européen « Maintenant le peuple ! ».

 

Source : La France insoumise mis à jour le 17 mai 2019

-

Petit rappel

Le mouvement a été fondé à Lisbonne le 12 avril 2018[1] par La France insoumise, Podemos (Espagne) et le Bloco de Esquerda (Portugal).

 

Cette conférence de presse était diffusée en direct sur internet et peut être revisionnée ICI

 

 

-

Retrouvez ci-dessous la déclaration commune du 12 avril 2018

Le mouvement européen « Maintenant le peuple ! » pour une révolution citoyenne en Europe poursuit sa construction
Le mouvement européen « Maintenant le peuple ! » pour une révolution citoyenne en Europe poursuit sa construction

 

-Retrouvez ci-dessous la déclaration commune du 27 juin 2018

Donc, le mercredi 27 juin 2018 se tenait à Bruxelles une conférence de presse pour annoncer l’élargissement du mouvement européen « Maintenant le peuple ! » à trois nouvelles formations politiques : L’Alliance rouge-verte (Danemark), le Parti de gauche (Suède) et l’Alliance de gauche (Finlande).

 

  • Les représentants des mouvements ont signé une déclaration additionnelle au texte ci-dessus « Maintenant le peuple ! » qui avait été signé à Lisbonne le 12 avril 2018 (voir ci-dessus).

 

 
«MAINTENANT LE PEUPLE !»
Déclaration additionnelle* de Bruxelles, le 27 juin 2018
 

Ensemble, nous, forces progressistes, voulons un nouveau projet pour les peuples européens.

 

Nous nous opposons aux traités fondateurs de l’Union européenne qui placent les droits et les intérêts des entreprises au-dessus du droit et des intérêts des peuples et de la planète.

 

L’Europe n’a jamais été aussi riche tout en étant si inégale. 10 ans après l’éclatement de la crise financière, nous voyons que les dirigeants européens nous ont condamnés à une décennie perdue. L’application dogmatique et irrationnelle des politiques d’austérité n’a résolu aucun des problèmes structurels qui ont fait émerger cette crise. Au contraire, l’Union a sauvé les banques et leurs propriétaires, quand les coûts et les reproches ont dû être endossés par les peuples qui, eux, ont souffert et continuent de subir les sévères politiques d’austérité affectant leur bien-être et leurs droits. Cette politique doit être abandonnée.

 

Cela signifie que nous avons besoin d’autres règles européennes, libérées du dogme de la libéralisation du marché, des règles qui placent l’humain et la planète d’abord.

 

Il est temps de rompre avec les traités européens antidémocratiques. Il est temps de construire un nouvel ordre qui réfute l’austérité forcée et la promotion du dumping social et fiscal. Il est temps pour ceux qui croient en la démocratie et en la justice sociale de briser cette spirale descendante. Ensemble, nous voulons travailler à un changement réel pour les peuples, contre l’ancien ordre injuste.

 

Jamais le besoin n’a été aussi grand pour un mouvement progressiste et une coopération internationale fondée sur la démocratie et la solidarité. Le choix des peuples ne peut se trouver enfermé entre le statu quo néolibéral et l’extrême droite. Nous offrons une véritable alternative :

  • Nous lutterons contre le dumping social et pour des droits sociaux sécurisés. Les droits des travailleurs à la protection sociale, les lois et les conventions collectives doivent primer sur la libre circulation des entreprises. Nous nous opposons à ce que les travailleurs soient mis en concurrence les uns contre les autres, et voulons un espace de convergence sociale par le haut. Par conséquent, nous devons rompre avec les traités européens et abandonner le semestre européen. La coopération européenne doit être basée sur un protocole social qui place les conditions de travail et les droits sociaux et collectifs au-dessus de la libre circulation des services et des capitaux.

 

  • Nous exigerons une justice fiscale et un système financier équitable, car la libre circulation des capitaux ne doit pas être prioritaire par rapport au bien-être humain. Ensemble, nous nous opposerons à l’évasion fiscale et aux paradis fiscaux, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Union européenne. Nous travaillerons ensemble pour faire en sorte que les banques servent l’intérêt général et non les intérêts d’une poignée. À cette fin, nous nous efforcerons aussi de garantir le droit au contrôle public et le droit à la propriété publique du secteur bancaire.

 

  • Nous lutterons contre le changement climatique et pour la durabilité écologique. La réduction des émissions de gaz à effet de serre doit être une priorité essentielle. Nous devons donc rompre avec l’approche de l’Union fondée sur le marché face au changement climatique. Au lieu de cela, nous avons besoin d’une approche claire basée sur le climat, ainsi que d’investissements publics dans des énergies propres et sûres et des technologies vertes.

 

  • Nous défendrons l’égalité et les droits des femmes. Les attaques de l’Union européenne contre les structures et les services sociaux dans de nombreux pays constituent une menace pour l’égalité et les droits des femmes. Cela doit changer et l’égalité doit être réalisée en faisant de ce principe un élément central de toutes les politiques européennes. Nous défendons le droit à des avortements sûrs et légaux et nous opposons à toutes les formes de violences sexistes.

 

  • Nous exigeons des politiques commerciales internationales démocratiques et durables et rejetons les accords de libre-échange. Les intérêts des grandes entreprises ne peuvent pas passer outre les décisions démocratiques visant à protéger et renforcer la sécurité sociale, économique et écologique. Par conséquent, les clauses d’investissement donnant aux entreprises le droit de poursuivre les États doivent être retirées de tous les accords commerciaux de l’Union européenne.

 

  • Nous défendons le droit d’asile et nous opposons à l’Europe forteresse. Des personnes fuient leurs pays à cause de guerres, de conflits et de la pauvreté, ces migrations sont aussi souvent la cause de politiques interventionnistes et militaristes conduites dans par des pays tiers. L’Europe doit être un continent où les personnes cherchant refuge se voient garantis leurs droits et leur sécurité. Nous nous opposerons aux politiques xénophobes et racistes partout où elles menacent la démocratie et la dignité humaine.

 

  • Nous nous opposons à la militarisation de l’Union européenne. Aucun fonds budgétaire ne devrait aller à l’armement. Nous voulons l’interdiction effective de l’exportation d’armes vers les dictatures, les pays en guerre et les pays qui violent les droits de l’homme. Nous travaillerons communément pour mettre fin aux politiques extérieures néo-coloniales de l’Union et à la spoliation des ressources des autres pays.

 

Dans l’esprit de la Déclaration signée à Lisbonne le 12 avril 2018, nous collaborerons et ferons campagne à travers l’Union européenne sur ces questions. Nous sommes pour un changement fondamental. Nous n’en pouvons plus d’attendre. Nous voulons une coopération juste et équitable – fondée sur la démocratie et la solidarité – qui respecte la souveraineté du peuple et serve les intérêts du peuple.

 

Il est temps de construire l’Europe des peuples !

 

Et maintenant, le peuple !

 

* au texte de Lisbonne du 12 avril 2018

 

 

Le mouvement européen « Maintenant le peuple ! » pour une révolution citoyenne en Europe poursuit sa construction

-Manifeste commun du Bloco de Esquerda (Portugal), Podemos (Espagne) et La France insoumise

Une agriculture et une alimentation au service de la société dans le cadre de la construction d’une Europe des peuples... pour lire la suite...

 

Le mouvement européen « Maintenant le peuple ! » pour une révolution citoyenne en Europe poursuit sa construction

-Texte programmatique de la France insoumise pour les élections européennes

Le texte programmatique final pour les élections européennes « L’Avenir en commun,en Europe aussi ! » adopté le 8 décembre par la convention de la France insoumise  est disponible ICI

 

 

-Les candidats sur la liste de la France insoumise aux élections européennes de 2019

 

  • Portrait de Manon Aubry (tête de liste) : Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Pourquoi est-elle candidate ? Les réponses sont dans la vidéo qui est ICI

 

  • Portrait de Jeanne Chevalier : Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Pourquoi est-elle candidate ? Les réponses sont dans la vidéo qui est ICI
  • Portrait de Bernard Borgialli : Qui est-il ? D’où vient-il ? Pourquoi est-il candidat ? Les réponses sont dans la vidéo qui est ICI
  • Portrait de Philippe De Laporte : Qui est-il ? D’où vient-il ? Pourquoi est-il candidat ? Les réponses sont dans la vidéo qui est ICI
  • Portrait de Leïla Chaibi : Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Pourquoi est-elle candidate ? Les réponses sont dans la vidéo qui est ICI
  • Portrait de Philippe Juraver : Qui est-il ? D’où vient-il ? Pourquoi est-il candidat ? Les réponses sont dans la vidéo qui est ICI
  • Entretien avec Marie-Laure Darrigade : Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Quel est son parcours ? Les réponses sont dans la vidéo qui est ICI
  • Entretien avec Yannick Bedin : Qui est-il ? D’où vient-il ? Quel est son parcours ? Les réponses sont dans la vidéo qui est ICI
  • Entretien avec Julie Garnier : Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Quel est son parcours ? Les réponses sont dans la vidéo qui est ICI

- Intervention de Jean-Luc Mélenchon sur l'Union européenne à l'Assemblée nationale le 22 octobre 2018.

Il a expliqué que l'Europe risquait désormais l'explosion après le Brexit et a dit que la France devait «jouer un rôle constructeur». Il a rappelé que l'Europe avait été construite pour la paix, pour le progrès social et pour l'écologie mais qu'aujourd'hui elle agissait contre ces trois idéaux.

 

Jean-Luc Mélenchon a également parlé de la contribution de la France au budget de l'Union européenne : 9 milliards d'euros par an. Il a expliqué que nous payions pour le rabais britannique et pour le rabais sur le rabais de l'Allemagne. Il a aussi dit pourquoi le budget européen était mal géré entre les impayés et la coûteuse bureaucratie des institutions de l'Union.

 

Enfin, il a appelé à mettre en place une conférence sur les dettes souveraines ainsi que sur les frontières et a dit qu'il fallait de la coopération plutôt que de la compétition.

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30 juillet 2018 1 30 /07 /juillet /2018 12:49
Le PCF vers un tête à tête avec l'austéritaire Syriza de Stripras au sein du PGE ?
Le PCF vers un tête à tête avec l'austéritaire Syriza de Stripras au sein du PGE ?
Le PCF vers un tête à tête avec l'austéritaire Syriza de Stripras au sein du PGE ?
Le PCF vers un tête à tête avec l'austéritaire Syriza de Stripras au sein du PGE ?
Le PCF vers un tête à tête avec l'austéritaire Syriza de Stripras au sein du PGE ?
Le PCF vers un tête à tête avec l'austéritaire Syriza de Stripras au sein du PGE ?

PGE : la clarification politique se fait par le vide.

 

Le Parti de la Gauche Européenne PGE[1] (ou European Left) est un parti politique européen. Créé en 2003, il regroupe une trentaine de partis communistes, « rouge-vert », socialistes ou démocratiques de gauche, de 17 États membres de l’Union européenne et 4 pays hors de celle-ci. À l'issue du congrès de Berlin (16-18 décembre 2016) après Pierre Laurent du PCF, Gregor Gysi[2] est élu nouveau président.

L'alliance au sein du PGE de forces aussi différentes que le PCF et Syriza porteur d'un  social-libéralisme recyclé à la sauce Grecque.... sème la division.

La clarification se fait par le vide.

 

Sources : Initiative communiste et autres

- Février 2016 : le Parti communiste allemand (DKP) se retire du PGE

Les délégués du DKP ont eu de longs et difficiles débats . En 2005 le DKP sur décision de son ancien exécutif national a pris le statut d’observateur du PGE. Depuis des années, on se dispute à ce sujet chez les camarades [du DKP]

 

Les délégués avaient saisi l’exécutif du parti d’une motion : “ Le 21ème Congrès décide de mettre fin au statut d’observateur du DKP au sein du Parti de la gauche européenne ”. Dans les motifs à l’appui de cette proposition on peut lire, le PGE reconnaît les structures de l’Union européenne. Ce qui est en contradiction avec la demande des communistes de surmonter l’Union d’états (voir interview avec Patrik Köbele). Dans le passé, le PGE s’est reconnu la soi-disant “responsabilité”  de légitimer les interventions militaires dans les pays où les violations des droits de l’homme sont commises.

 

La motion a été débattue. Le PGE est " l’organisation clé des réformistes ”, a déclaré un camarade. Un délégué de Stuttgart a été très direct. En matière de lutte contre le fascisme et le mouvement de la paix, il est bien sûr naturel de coopérer avec les partis  de gauche et sociaux-démocrate. “ Mais ce n’est pas une raison pour adhérer à la même organisation. L’unité d’action et de l’adhésion sont deux choses complètement différentes. “

 

En effet, il a longtemps été discuté de la nature du PGE. Ceux qui plaident pour le maintien dans le PGE ont allégué qu’elle avait plutôt un caractère d’alliance. Mettre fin à l’état d’observateur, signifierait selon donc selon eux s’isoler. Au sein de l’exécutif du parti Uwe Fritsch, qui fait partie de l’opposition interne au sein du parti, s’est prononcé pour le statu quo.

 

L’UE est un «phénomène de l’impérialisme», a déclaré Hans-Peter Brenner, également membre de l’exécutif du parti. Selon lui, actuellement, l’Union Européenne est en train de s’armer, de construire sa propre puissance militaire. “Nous devons mettre fin aux illusions, on ne peut croire à une possibilité de réformer l’UE”, a déclaré Brenner. Le PGE tient pourtant précisément cette position.

 

C’est bien plus des deux tiers des délégués qui ont suivi dans la plupart des motions Patrik Köbele et la majorité de la direction nationale. Au sein du DKP, la direction nationale représente l’aile gauche, marxiste-léniniste du DKP. 99 camarades [délégués] ont, le 29 février 2016, voté pour la fin du statut d’observateur, 52 contre. Il y a eu six abstentions.

 

 

-Juin 2018 : le Parti de Gauche français (PG) quitte le PGE

Le PG, apparu fin 2008, avait rejoint formellement le PGE en décembre 2010 à son troisième congrès, date à laquelle le communiste Pierre Laurent en avait pris la présidence.

 

À l’issue du congrès suivant, fin 2013, le PG avait temporairement suspendu sa participation au PGE pour protester contre la reconduction à la tête de ce parti européen de Pierre Laurent, alors que ce dernier faisait campagne « derrière le PS » aux municipales à Paris[3]. Avant de le réintégrer pour la campagne européenne de 2014 dont le candidat du PGE à la présidence de la Commission européenne était… Alexis Tsipras.

 

La déclaration adopté lors du congrès du 29 juin au 1er juillet, à Villejuif rappelle[4] notamment que « le PG a interpellé l’exécutif du PGE sur le maintien de Syriza au sein du PGE[5] ».

 

La réponse était venue par Anne Sabourin, responsable des questions européennes au PCF et membre du secrétariat PGE, a jugé la demande d’exclusion « ridicule sur la forme et sur le fond ». « On est à un moment où face au macronisme européen et à la montée des extrêmes droites, il faut unir des forces de gauche radicale qui sont différentes, ont des politiques nationales et des cultures différentes  »[6].

 

Le PG a donc pris acte du refus de sa demande et acté sa sortie du PGE, considérant que « la période appelle plus que jamais à la clarification face à la politique austéritaire de l’UE » et que « toute application de cette politique par un parti membre du PGE déconsidère toute prise de position anti austéritaire des autres partis membres » tout en permettant « à l’extrême droite d’apparaître comme la seule issue au "système" ».

 

Autrement dit : Le Parti de Gauche ne peux plus appartenir au même parti européen qu’Alexis Tsipras, devenu le représentant de la ligne austéritaire en Grèce[7].

 

 

-Juin 2018 : le Parti Communiste Belge (PCB) décide de quitter le PGE

Réuni en congrès ce 30 juin 2018 juin le PCB a décidé à une majorité de 83% des voix adoptée à bulletin secret, de se retirer du Parti de la Gauche Européenne PGE[8].

 

Sur le plan politique, plusieurs motifs ont conduit à cette décision de sortie du PGE, parmi lesquels :

  • L’hostilité statutaire du PGE vis-à-vis du socialisme réel alors que l’écroulement de ce dernier constitue la base de la mondialisation capitaliste et la destruction d’un rapport de force qui était favorable aux travailleurs du monde entier ;
  • Le caractère unanime des décisions du PGE qui fige et stérilise le débat en le transformant en un club de discussion élitiste et technocratique ;
  • Le fait qu’en 2011, à l’occasion du 90e anniversaire de notre parti, « l’intervention du PGE » s’est limitée à la tenue d’un colloque à Bruxelles où la direction de notre parti n’a pas été officiellement invitée et où son histoire n’a même pas été évoquée ;
  • L’attitude inadmissible des dirigeants du PGE face à l’OTAN qui nous met en porte à faux avec notre exigence de sortie de l’OTAN en préalable à sa dissolution.
  • Il en va de même de l’attitude de Syriza et de son dirigeant Tsipras dans la crise grecque, attitude qui a contribué à discréditer la gauche radicale exception faite des partis communistes non membres du PGE ;
  • L’absence de liens privilégiés entre partis membres sur des questions communes, pourtant le fondement même du PGE. Entre autres, la fermeture de Caterpillar, où notre parti a été ignoré et d’autres partis privilégiés alors que nous avons été les premiers à défendre la réquisition des outils !

 

Nous considérons que Le PGE est à la politique ce que la CES est au syndicalisme, c’est-à-dire des organisations créées et soumises à l’Union Européenne laquelle depuis sa fondation reste une organisation capitalistique qu’il est impossible de réformer de l’intérieur. « L’Europe sociale » qui serait le résultat de réformes progressistes est une illusion pour les travailleurs.


La récente visite du représentant de Die Linke (dont Gregor Gysi, président du PGE, est membre), Dietmar Bartsch, dans l’une des colonies israéliennes près de la bande de Gaza où il a planté des arbres dans le cadre de la coopération avec l’organisation sioniste « Keren Kayemet » (fonds national juif), connu pour sa grande responsabilité dans la politique de nettoyage ethnique contre les palestiniens, conforte notre décision....

 

 

-Et le Parti Communiste Français (PCF) ?

À la veille du 38e congrès du PCF, on peut se demander si le PCF ne sera pas bientôt bien seul au sein du PGE. En effet,  la question de la sortie du PGE n’est au programme ni du texte retenu par la direction du PCF-PGE (Pierre Laurent est coprésident du PGE), ni de la plupart des bases alternatives (y compris celle conduite par A. Chassaigne) à l’exception d’une seule.

 

A moins d'un sursaut et la décision de quitter le PGE, le PCF se dirige au sein du PGE, et au grand dam de nombre de marxistes, vers un tête à tête avec l'austéritaire Syriza de Stripras qui a choisi un virage répressif pour faire taire l'opposition sociale[9].

Note :

[1] Parti de la gauche européenne

[2] Gregor Gysi

[3] Le Parti de Gauche suspend sa participation au PGE

[4] Insoumission, République et Écosocialisme (Texte de Congrès 2018)

[5] Le Parti de Gauche s’adresse au PGE

[6] Le PG demande l'exclusion de Syriza du Parti de la gauche européenne

[7] Syriza et Tsipras, après avoir  trahi les grecs à l'issue du référendum , s'être couché devant la troïka, se traduit par une austérité renforcée, le bradage du pays au plus offrant et un enfoncement du peuple dans la misère -  le gouvernement Syriza a en effet accepté d'appliquer un plan d'austérité supplémentaire en plus du reste, Tsipras et son équipe ont décidé de réduire le droit de grève

[8] Pourquoi le PCB a quitté le Parti de la Gauche Européenne (PGE)

[9] GRÈCE : LE VIRAGE RÉPRESSIF DU GOUVERNEMENT SYRIZA. PAR STATHIS KOUVÉLAKIS ET COSTAS LAPAVITSAS

 

Pour en savoir plus :

- Benoit Hamon n'a t-il que le social-libéralisme recyclé à la sauce Grecque à nous proposer ?

- Jean-Luc Mélenchon Fête de l'Huma 2018 : Le message essentiel des dirigeants communistes aura été de taper sur « La France insoumise » tout en lançant des appels à « l’union des gauches ».

- Marie-George Buffet : "On ne va pas arriver aux élections européennes avec cinq listes de gauche"

- Les votes au moment des Congrès nationaux fixent l’image d’une organisation qui fut autrefois le plus grand parti de France. Cette fois, le Congrès s’annonce comme celui d’un parti éclaté et globalement rétracté.

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5 juillet 2018 4 05 /07 /juillet /2018 21:26
Jean-Luc Mélenchon : « L’Europe est engagée dans une catastrophe »
Jean-Luc Mélenchon : « L’Europe est engagée dans une catastrophe »

À un an des élections européennes, et alors qu’il s’est lancé dans une tournée pour rencontrer des représentants de la gauche européenne et internationale, le leader de La France insoumise revient pour Médiapart du 2 Juillet sur sa stratégie. Il entend constituer une force mondialisée qui pourrait rivaliser avec le néolibéralisme.

 

Sources : Midi Insoumis, Populaire et Citoyen entretien réalisé par Lénaïg Bredoux et Pauline Graulle

Jean-Luc Mélenchon veut multiplier les alliances. Ce lundi 2 juillet, le leader de La France insoumise se rendait à Madrid pour une conférence, puis un meeting commun avec son homologue de Podemos, Pablo Iglesias. La semaine dernière (le 27 juin), il retrouvait au Parlement européen, à Bruxelles, des responsables de partis de gauche finlandais, suédois et danois afin d’élargir le mouvement « Et maintenant le peuple », créé le 12 avril avec Catarina Martins, responsable du « Bloco » portugais, et Pablo Iglesias[1].

 

Le 29 mai, toujours à Bruxelles, le député de Marseille allait célébrer le 13e anniversaire du « non » au référendum du Traité constitutionnel européen en compagnie de camarades italiens, allemands, portugais, espagnols ou grecs. Le 9 mai, il s’était envolé vers la Russie pour aller soutenir le leader du front de gauche russe, Sergueï Oudaltsov. En juillet, il devrait se rendre au Mexique, puis au Maghreb. À l’automne, il prendra la direction de l’Amérique du Nord où il rendra visite à Gabriel Nadeau-Dubois, l’ancien porte-parole étudiant devenu l’incarnation du renouvellement de la gauche québécoise…

 

À un an des élections européennes, le leader de La France insoumise affûte sa stratégie à l’international. Il l’a répété ce lundi matin lors d’une conférence de presse qu’il a tenue en espagnol aux côtés de Pablo Iglesias, son partenaire européen le plus proche : la stratégie d’alliance européenne est la première pierre d’une alliance mondialisée. À terme, il espère voir naître un « club », lieu d’échanges où pourraient se retrouver les représentants de l’alternative au néolibéralisme.

 

En fin de semaine dernière, Jean-Luc Mélenchon nous recevait dans son bureau de l’Assemblée nationale pour faire le point sur les évolutions de la politique en Europe et à l’international. Il est revenu longuement sur sa stratégie de co-construction d’une force mondialisée pour tenir tête à un libéralisme qu’il juge mortifère, mais aussi sur ses positions concernant les migrants bloqués en Méditerranée ou les élections au Mexique où, pour la première fois, la gauche l’a emporté dimanche.

 

 

- Médiapart : À un an des européennes, vous venez d’élargir votre coalition avec le Bloco portugais et les Espagnols de Podemos à de nouveaux partis de l’Europe du Nord (l’Alliance rouge-verte au Danemark, le Parti de gauche suédois et l’Alliance de gauche en Finlande). Quel est le sens politique de cette initiative ?

Jean-Luc Mélenchon : Elle est indispensable pour l’Histoire. Nous sommes dans une phase où la politique libérale a produit un monstre : en Europe, l’essentiel de la réplique à la politique néolibérale se fait aujourd’hui du côté de l’extrême droite, contrairement à l’Amérique latine où le souffle du volcan est allé de notre côté. En Europe, aujourd’hui, la vermine est partout. En France même, madame Le Pen a fait 10 millions de voix à la présidentielle, et elle a encore progressé entre les deux tours… Les Républicains et, sur certains points, Macron lui courent derrière.

 

 

- Médiapart : Et l’Italie a un gouvernement d’extrême droite, comme la Hongrie ou l’Autriche…

Jean-Luc Mélenchon : Et la Pologne ! Le problème, c’est que l’émergence de l’extrême droite est directement liée à la politique socialement destructrice des libéraux et au machiavélisme des eurolâtres avec leur chantage permanent : « C’est nous ou l’extrême droite. » Sans compter l’absence d’une alternative politique humaniste crédible dans tous les pays. C’est pourquoi je milite pour ce « nouvel humanisme » – c’est-à-dire, pour le dire vite, la vocation des êtres humains à s’intégrer harmonieusement dans la société par l’égalité, et avec la nature et les animaux par l’écologie. C’est cet intérêt général humain qu’il faut opposer aux racistes et aux productivistes. La gauche, en France, s’est suicidée. C’est à nous [La France insoumise – ndlr] d’avancer, nous n’avons pas le choix, c’est notre responsabilité historique : il faut qu’existe coûte que coûte ce pôle humaniste en Europe. Et tout est à faire. Quand je pense à l’Italie, je me souviens de l’imagination, de l’inventivité, de l’enracinement du parti communiste italien. Tout cela a été détruit de manière sidérante. Il faut donc qu’on reprenne pied à toute vitesse, là, et dans nombre de pays. D’où cette coalition à l’échelle européenne qui amorce un point de rassemblement nouveau dans le paysage.

 

 

- Médiapart : Comment voulez-vous mener cette « bataille culturelle », alors que c’est bien l’extrême droite qui a le vent en poupe ?

Jean-Luc Mélenchon : Certes, nous avançons dans des conditions effroyables. Notre adversaire n’est pas seulement idéologique, mais anthropologique, sociologique. Partout, le libéralisme a diffusé le venin de la fin des solidarités, de la compétition de chacun contre tous, l’accoutumance à la précarité et à la souffrance du vivant… Il faut donc affronter ce monde comme un tout, car il sape les fondamentaux de ce que nous sommes et de la civilisation humaine menacée de disparition. Depuis le début, je sais qu’il s’agit là d’un défi tragique. L’Europe est engagée dans une catastrophe de première grandeur et rien ne semble pouvoir l’empêcher. Le nouvel humanisme a donc besoin de gagner rapidement dans au moins un pays. Le nôtre allumerait un brasier mondial. Mais il faut entreprendre cette bataille, tout en sachant que la société qui nous intéresse, les fameux « 99 % », n’est pas une masse homogène.

 

 

- Médiapart : Que voulez-vous dire ?

Jean-Luc Mélenchon : Nous devons bien sûr mobiliser les classes populaires, mais ne pas oublier ou repousser les classes moyennes supérieures « sachantes ». Or celles-ci ont horreur des décibels, alors que le cœur de notre stratégie, c’est la conflictualité, car sans conflictualité, pas de conscience. Il faut pourtant aller les chercher, ces « petits bourgeois gentilshommes », faire le pari de leur intelligence et de leur culture. Nous avons besoin d’eux, les ingénieurs, les architectes, les professeurs. Ils sont centraux pour porter l’avenir et notamment la transition écologique.

 

Notre combat a pris un sale coup il y a trois ans. Je me souviens très bien quelle fête on avait faite, parce que les Grecs venaient de voter « non » au référendum [sur l’acceptation ou non du plan d’austérité proposé par la Troïka – ndlr]. Pour nous, le scénario latino était en marche : la chaîne avait enfin craqué en Europe, un peuple éduqué par cinq mois de bataille politique au pouvoir avait résisté. C’était l’apothéose. Huit jours plus tard, avec l’annonce par Alexis Tsipras [le premier ministre grec – ndlr] qu’il signait quand même l’accord avec l’Union européenne, notre plan international s’est effondré, tué de l’intérieur. La décision de Tsipras nous a pris à revers, elle nous a cloués. On s’est entendu dire : « Ce que fait Tsipras montre que vous ne savez que faire les malins, car quand vous arrivez au pouvoir, vous pliez. »

 

 

- Médiapart : Trois ans plus tard, Alexis Tsipras est toujours au pouvoir et il vous reproche de vous cantonner à une « posture révolutionnaire ». Nul autre pays européen n’a vu la gauche triompher aux élections. Qu’est-ce qui vous fait croire que votre stratégie européenne va fonctionner, cette fois ?

Jean-Luc Mélenchon : Tsipras ne gouverne pas. Il exécute le plan de la Troïka. Son pays est ruiné, la dette est plus importante qu’au départ, les libertés ont reculé. Ses reproches sont donc des aigreurs. On se passe de lui. Notre score de quasi 20 % à l’élection présidentielle a été un coup de tonnerre. L’expérience du mouvement de La France insoumise est désormais un modèle, comme le confirme l’interview de Sahra Wagenknecht dans vos colonnes. Une nouvelle séquence politique commence[2].

 

 

- Médiapart : Il y avait eu Podemos, avant La France insoumise !

Jean-Luc Mélenchon : Bien sûr ! Ce fut un modèle de bien des façons. Podemos a essuyé les plâtres de ce deuxième temps « mouvementiste » de la gauche radicale, comme on nous appelle parfois – mais je n’aime pas ce mot. Notre campagne présidentielle a permis d’aller encore plus loin sur les plans théorique et pratique. On nous observe du monde entier. On est loin du temps où nous étions considérés comme les intransigeants, réunis autour d’un type un peu bizarre, qui ne veut parler avec personne – bref, toutes ces salades que l’on entend encore en France et qui se propageaient ailleurs. Nous avons fait la preuve que nous pouvions dépasser les sociaux-démocrates, dans la proportion de un à trois, ce qui était une première en Europe, la Grèce mise à part. Et ce résultat nous a rendus suffisamment forts pour construire un dialogue fécond avec Podemos et le Bloco.

 

 

- Médiapart : Mais n’est-il pas obsolète ? Votre plan B, soit la possibilité de sortir de l’Union européenne en cas de désaccord, était une réponse politique à la crise grecque et à l’absence d’espoir dans une partie de la gauche…

Jean-Luc Mélenchon : Il est vrai que depuis la création du Forum du Plan B, il y a eu de nombreux changements : la social-démocratie a été battue en France ; le cœur de la social-démocratie européenne, le SPD allemand, est en train de s’effondrer après avoir choisi de rebâtir une coalition avec Angela Merkel ; en Europe du Nord, la social-démocratie est malade de son incapacité à avoir un partenaire patronal indépendant de la finance mondiale et de la pression allemande.

 

Parallèlement, la construction européenne est entrée dans une impasse irréversible : d’abord, parce que tout reposait jusqu’ici sur le fait que la France et l’Allemagne étaient interdépendantes. Aujourd’hui, la moitié du commerce extérieur de l’Allemagne se fait avec la Chine. Quant à Emmanuel Macron, il a échoué à apporter la moindre réponse à la crise européenne. Dix pays d’Europe du Nord et de l’Est se sont ligués contre ses propositions. Il n’a aucune autorité vis-à-vis de l’Europe de l’Est. Sa reprise des idées du PS sur le budget et le Parlement de la zone euro sont mortes dans les mains d’Angela Merkel. Glyphosates, travailleurs détachés, pacte social européen… il a tout raté !

 

Enfin, nous assistons à l’effondrement moral de l’Union européenne : la question de la migration. Après avoir laissé se développer une guerre économique entre les pays au sein même de l’UE, après avoir choisi de devenir une Europe de la défense et donc de la guerre, l’Europe finit par laisser mourir les gens en Méditerranée, qui sont aussi les réfugiés de ses guerres et de sa politique économique. Cet effondrement moral est au moins aussi important que la dislocation économique et l’écroulement de l’idée d’une Europe de la paix. « Notre avenir est en Méditerranée »

 

 

- Médiapart : Justement, sur la question migratoire, au moment de la crise de l’Aquarius, vous avez signé un communiqué des députés de La France insoumise et dénoncé la position de la France. Mais vous n’avez fait aucun commentaire sur votre blog, où vous développez l’actualité politique que vous jugez saillante. Pourquoi ce choix de ne pas entrer dans le débat ?

Jean-Luc Mélenchon : Je vous renvoie à la minute de silence de mon meeting de Marseille [pendant la campagne présidentielle de 2017 – ndlr], à nos interventions sur la loi asile immigration, à nos visites dans les camps de rétention, à notre soutien sans faille à ceux qui se sont engagés dans le combat, à mes passages dans les médias et à ma revue de la semaine, publiée avant-hier sur le sujet. Entrer dans ce débat, oui, mais s’y laisser enfermer par la droite et l’extrême droite, non. C’est la droite et l’extrême droite qui veulent faire de cette question l’alpha et l’oméga du débat politique. Que voulez-vous dire de plus, à part qu’il faut tout faire pour que les gens ne partent pas de chez eux et que, quand ils sont là, il faut les accueillir et s’en occuper dignement ? Je le répète depuis trois ans. Les mises en demeure d’en rajouter sont totalement contre-productives.

 

 

- Médiapart : Que signifie pour vous « s’en occuper » ? Êtes-vous par exemple pour des régularisations massives ?
Jean-Luc Mélenchon : Il y a beaucoup de personnes à régulariser. Notamment les salariés sans papiers. Et ceux qui relèvent du droit d’asile. Et les réfugiés économiques des guerres et des politiques commerciales de l’Union européenne. Mais je veux dire tout aussi clairement que je n’ai jamais été pour la liberté d’installation, une idée qui ne vient pas de nos rangs dans l’Histoire. Ma position personnelle est assez traditionnelle dans notre famille idéologique. Jaurès a bien montré comment on utilisait la main-d’œuvre importée à bas prix contre les conquêtes sociales, et pourquoi il fallait garantir à tous les travailleurs les mêmes droits. De plus, on ne peut imaginer de « protectionnisme solidaire », comme le prévoit notre programme, sans frontières. Les frontières sont, dans mon esprit, des points d’appui pour notre projet. Je suis internationaliste et altermondialiste. Pas libre-échangiste et mondialiste

 

- Médiapart : Mais vous parlez de « responsabilité historique » face à « l’effondrement » de l’Europe. Pour vous, la question migratoire n’en fait pas partie ? N’êtes-vous pas « responsable » de mener la bataille culturelle sur ce sujet ?

Jean-Luc Mélenchon : Nous n’y avons jamais manqué ! Mais il ne faut pas se laisser entraîner là où l’extrême droite veut nous amener : c’est-à-dire nous faire dire que si l’on accepte un bateau, il faut accepter tout le monde. Il faut sortir du cadre imposé par l’extrême droite, pour que vienne l’heure de construire des ponts avec les pays de la Méditerranée. La vérité, c’est que nous sommes, nous Français, plus proches des Tunisiens, des Marocains ou des Algériens que des Lettons ou des Estoniens. Notre avenir est en Méditerranée et en francophonie. L’Europe allemande n’est pas notre destin.

 

 

- Médiapart : Pour revenir à l’Europe : quelles sont les prochaines étapes de la construction de votre coalition ?

Jean-Luc Mélenchon : Deux discussions très approfondies sont en cours. Avec le PS hollandais d’un côté et le Sinn Féin en Irlande de l’autre. Ce sont des partis constitués, qui font plus de 10 % des voix aux élections. Nous avons également des contacts en Grèce avec le parti de Zoé Konstantopoúlou [ex-proche de Tsipras en rupture de ban – ndlr] et en Italie avec Potere al Popolo, Stefano Fassina [ancien ministre du gouvernement Letta, qui a quitté le Parti démocrate italien pour fonder Gauche italienne – ndlr] et sans doute le maire de Naples.

 

 

- Médiapart : Discutez-vous avec le leader du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn ?

Jean-Luc Mélenchon : Nous avons des contacts. Mais avec Corbyn, je préfère « laisser retomber la poussière ». Je veux y voir clair. Le Labour est membre de l’Internationale socialiste… Et je ne comprends pas pourquoi les travaillistes ne parviennent pas à se positionner sur le Brexit.

 

 

- Médiapart : À plus long terme, vous visez aussi la construction d’un « club mondial »… Quel regard portez-vous sur la victoire d’AMLO au Mexique, après une série de défaites de la gauche en Amérique du Sud et la dérive autoritaire de plusieurs pays comme le Venezuela et l’Équateur dont vous étiez proche ?

Jean-Luc Mélenchon : Il n’y a pas de dérive autoritaire au Venezuela, mais une lutte rendue explosive par les États-Unis et l’extrême droite locale. En Équateur, je désapprouve formellement la politique de coup de force judiciaire de la présidence. Je condamne aussi la dérive de la Colombie contre les accords de paix et la politique des assassinats ciblés. Je dénonce celle du Brésil contre la gauche et Lula aujourd’hui emprisonné. L’élection d’AMLO au Mexique, comme la présence, au second tour, de Petro en Colombie sont d’immenses nouvelles. Évidemment, la « gôche » sociale-démocrate a combattu partout contre nos candidats ! Et nous, le peuple, l’avons battue. On disait close la décennie démocratique et sociale, on voit que ce n’est pas vrai. Après AMLO, Lula sera élu au Brésil et Mauricio Macri chassé en Argentine. Nous sommes en train de reprendre la main.

 

 

- Médiapart : Que pensez-vous du phénomène Sanders aux États-Unis ?

Jean-Luc Mélenchon : Il faut aussi regarder du côté de l’Amérique du Nord. Longtemps, je me suis désintéressé des États-Unis. Je ne les percevais que comme l’empire du mal ! C’était une erreur. Avec Bernie Sanders, nous devons nous voir en octobre ou novembre. Évidemment, des points doivent être éclaircis entretemps pour dissiper tous les malentendus – je veux notamment m’assurer qu’il a bien compris que je voulais que la France sorte de l’OTAN. Mais nous sommes raccord sur le reste, dans les grandes lignes. D’ici là, nous venons d’assister à une belle victoire à New York, avec la victoire surprise à la primaire démocrate d’une jeune femme, Alexandria Ocasio-Cortez, soutenue par Sanders, contre un baron du parti. Le dégagisme est une donnée mondiale. Il est la clef de compréhension des événements dans tous les pays que nous venons d’évoquer. Et le thème central des campagnes des nôtres. Pour moi, c’est le levier majeur de notre temps face à la crise écologique et sociale de la civilisation humaine.

 

Note :

[1] Le mouvement européen «Maintenant le peuple» s’élargit !

[2] L’Allemande Sahra Wagenknecht dévoile les contours de son futur mouvement, inspiré des Insoumis

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21 février 2018 3 21 /02 /février /2018 18:04
Benoit Hamon n'a t-il que le social-libéralisme recyclé à la sauce Grecque à nous proposer ?

Le post ci-dessus du compte twitter du mouvement de Benoit Hamon en date du 16 février, constitue une réponse à la main tendue de Hamon... par le mouvement de Benoît Hamon lui même " Génération.s ". Ainsi, pour B. Hamon et son mouvement, Syriza et Sripras seraient de "gauche " et anti-austéritaires !

Pour en finir avec l'austérité, peut-être que Benoit Hamon aurait pu commencer par ne pas voter en faveur du plan d'étranglement de la Grèce qui a comme conséquence que les grecs sont en train de perdre tous leurs biens, les mettant littéralement à la rue. ?

 

- Des questions à poser à Benoit Hamon

  • Une question mérite à ce stade d'être posée : Quelles ambitions réelles B. Hamon a t-il pour la France et l'Europe ? Veut-il mettre en œuvre la politique de Syriza et Tsipras, et qui, après avoir trahi les grecs à l'issue du référendum, s'être couché devant la troïka, se traduit par une austérité renforcée, le bradage du pays au plus offrant et un enfoncement du peuple dans la misère ?

 

  • Seconde question : Que penser de l'alliance de Benoît Hamon et Yanis Varoufakis qui ont annoncé vouloir travailler ensemble sur la base d'un programme commun plusieurs listes nationales aux élections européennes de 2019.... alors même que la preuve formelle existe que Tsipras, Varoufakis et Dragasakis s’étaient bien mis d’accord en secret dès novembre 2014, c’est-à-dire deux mois avant l’élection de Tsipras, pour ne jamais appliquer le programme de Thessalonique. Ce programme, largement adopté lors du congrès de SYRIZA en septembre 2014, avait été présenté, durant la campagne de janvier 2015, comme la pierre angulaire et le cap incontournable de Tsipras et Varoufakis en cas de victoire le 25 janvier.

 

  • Troisième question : Pourquoi Benoit Hamon n'est-il pas interpellé par les déclarations de Varoufakis selon lesquelles, par exemple.... " Emmanuel Macron, serait le seul membre du gouvernement Hollande à comprendre la crise hellénique[6] " (Ils se sont rencontrés pour parler d'Europe et serait intéressant de savoir ce qu'ils se sont dit) ou encore que " Macron a gâché une formidable chance de changer l'Europe[3]"...

 

  • Quatrième question : Le versatile monsieur Varoufakis propose dorénavant « un plan B et même un plan C » comme alternative à l’Europe actuelle. Comment Benoît Hamon peut-il accepter cet alphabet-là après avoir affirmé son opposition à de telles déclinaisons face à la « France insoumise » ? N’a-t-il pas justifié par cela même son opposition à notre ligne d’action ? Tout cela serait désormais sans importance. Mais serait-ce sérieux ?[5]

 

  • Cinquième question : Benoît Hamon a affirmé  par ailleurs que des points essentiels, tels qu’une politique écologique répondant aux prérogatives de l’accord de Paris, peuvent être mis en place « à traités constants ». Au delà des discours, et des postures est-ce à dire que somme toute, l’Europe de Merkel lui convient ?

 

  • Sixième question : Une politique qui commence avec l’acceptation des politiques d’ajustements structurels ne peut finir autrement que par la négation des libertés puis par leur réduction volontaire et forcée. Tsipras a dévalé toute cette pente. Une semaine avant le tweet de « Génération », le gouvernement Syriza a en effet accepté d'appliquer un plan d'austérité supplémentaire[2]. Dès lors, parler de « volonté commune d’en finir avec l’austérité », c’est bien un retour au double langage Hollandais. Mais le plus grave est ailleurs. Car en plus du reste, Tsipras et son équipe ont décidé de réduire le droit de grève[1]. Ce n’est pas rien ça ? Comment Benoit Hamon peut-il envisager de faire liste commune et vouloir défendre un même programme avec un partenaire qui met en œuvre une telle politique et répond aux revendications sociales par la répression[8] ?

 

  • Et une petite dernière : Pourquoi les élus de Hamon comme Guillaume Ballas dénoncent-ils la social-démocratie (Twitter : La ratification de la Grande Co en Allemagne par le SPD est une des versions de cette alliance centre gauche-droite qui favorise l’extrême-droite et fragilise la démocratie. Avec d’autres, Générations proposera un autre chemin) mais continuent de siéger au chaud dans le groupe S&D au Parlement européen ?

 

  • En conclusion, Benoit Hamon, (et c'est lui qui le dit, " Nous avons un plan à traité constants " tout en précisant, pour entretenir l’ambiguïté « cela ne veut pas dire qu’on ne veut pas modifier les traités ») veut tout changer sans rien changer au niveau des traités européens... tout en disant le contraire ! Tout cela ne fait pas très sérieux, relève de la culture de l’ambiguïté, et vise un objectif, faire renoncer la France insoumise à son " Plan A, et son Plan B " pour ine fine.... ne rien changer ! Est-ce pour cela qu'il " Retisse " les liens avec le PS ? wait and see...

 

- Cette décision de Tsípras et Syriza contre le droit de grève le fait officiellement changer de camp.

Car le droit de grève est une « liberté » fondamentale des travailleurs depuis qu’existe le mouvement ouvrier. C’est si grave que cela a justifié que le Parti de Gauche demande l'exclusion de Syriza du Parti de la Gauche Européenne (PGE) dont il est membre. Une demande à laquelle la direction du PCF, qui a présidé l’organisation pendant deux ans et dont son secrétaire général Pierre Laurent est encore vice-président a répondu qu’elle était « ridicule et sans objet ». Face au refus d'exclure Syriza du PGE, c'est  le Parti de Gauche qui a pris la décision de quitter le PGE  lors de son congrès du 30 et 31 juin 2018.

 

 

- Alors Benoit Hamon...,

Ex secrétaire national aux affaires européennes du PS, il offre son alliance de tous côtés. Mais en réalité il ne se cache pas de vouloir siphonner tout en affirmant qu’il nous laisse la porte ouverte « si nous changeons de position sur l’Europe ». Renoncer à nos idées pour avoir un accord ? Même pas en rêve !

 

Car s’allier avec ceux qui ont capitulé devant les Merckels, Hollande, la banque centrale européenne..., en s'essuyant les pieds sur le résultat du référendum (comme le PS et la droite l'ont fait, en France suite au référendum de 2005) et rejoindre, rassembler, aider les forces qui, par exemple en Grèce, avec « Unité populaire » et  Zoé Konstantopoulou  ont relevé le flambeau de la lutte indépendante.... le choix est vite fait quand on se prétend de gauche.... et vous le ferez-vous ? Il n'est pas trop tard !

 

" La consigne, c’est donc la patience. Et de ne nous mêler de rien. Une fois le paysage mieux dessiné, on avisera utilement. Jusque-là, tout ne peut être que vaine agitation. " Jean-Luc Mélenchon

 
Un nouveau cycle d'échéances électorales est commencé, et, dans ce cadre,  « Macron et Hamon, c’étaient que le pile et la face de la même pièce » comme l'affirme Bernard Friot[7] ?
 

Note :

[1] - Le Parlement grec a adopté, lundi soir, un nouveau train de mesures d’austérité et la restriction du droit de grève

[2] - Grèce : les retraités en colère contre la 12ème baisse de leurs pensions

[3] - Pour Varoufakis, Macron a "gâché une formidable chance" de changer l'Europe

[4] Pourquoi les élus de Hamon comme Guillaume Ballas dénoncent la social-démocratie mais continuent de siéger au chaud dans le groupe S&D au Parlement européen !

[5] Le versatile monsieur Varoufakis par Jean-Luc Mélenchon

[6] Varoufakis encense Macron

[7] Bernard Friot : « Macron et Hamon, c’est le pile et la face de la même pièce »

[8] GRÈCE : LE VIRAGE RÉPRESSIF DU GOUVERNEMENT SYRIZA. PAR STATHIS KOUVÉLAKIS ET COSTAS LAPAVITSAS

Benoit Hamon n'a t-il que le social-libéralisme recyclé à la sauce Grecque à nous proposer ?
 
- Pour en savoir plus :

- Hamon/Mélenchon : l'accord était impossible... sauf... !

 

 

-« IL FAUT SORTIR DES TRAITÉS EUROPÉENS » Jean-Luc Mélenchon

Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 20 février 2018 dans le cadre du débat sur l'élection des représentants au Parlement européen. Il a dénoncé la construction d'une Europe dans laquelle les peuples n'ont pas la capacité de s'exprimer puisque le Parlement européen n'a aucun pouvoir. Il a expliqué que l'Union européenne ne permettait pas la solidarité entre les peuples puisqu'elle refuse l'harmonisation sociale et fiscale et donc la fraternité, à l'heure où l'extrême droite progresse à l'Est de l'Europe et est désormais donnée comme la deuxième force politique en Allemagne. Face à cette impasse, Jean-Luc Mélenchon a appelé à sortir des traités européens actuels et à « refonder l'Europe de la cave au grenier ».

Pour en savoir plus :

- Alain Supiot : « La refondation de l’Europe ne pourra se faire sans sortir des Traités actuels »

 

 

-A ceux qui ont perdu la mémoire !

 

" Le PS place la gauche de la gauche sous surveillance "

Benoit Hamon n'a t-il que le social-libéralisme recyclé à la sauce Grecque à nous proposer ?

-L'ambition de Benoit Hamon n'était pas d'accéder au pouvoir en 2017... elle n'est pas de changer de politique européenne en 2019 !

La tâche que lui avait confié F. Hollande et le PS en 2012 était d'empêcher l'émergence d'une force politique à la gauche du PS en capacité de prendre le pouvoir pour remettre en cause la politique qu'il met en œuvre en France et défend à l'échelle européenne : le social-libéralisme.

En effet Hamon, déclarait déjà au Figaro en 2012, parlant de Hollande : « On lui assure un flanc gauche qui évite que certains électeurs se tournent vers Mélenchon ».

Pour les élections présidentielles de 2017, il a servi, comme c'était déjà le cas en 2012 de " protection du flanc gauche ".

 

Ce qui était vrai en 2012, en 2017 l'est encore aujourd'hui, non pas pour protéger Hollande, mais pour protéger le système. Ce n'est plus le PS qui est à la manœuvre, mais B. Hamon ex secrétaire national aux affaires européennes du PS (on a pu mesurer toute la pertinence des orientations prises par le PS sous son impulsion à l'époque) qui a repris le flambeau !

 

QU'ON SE LE DISE !

 

- Pour en savoir plus :

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  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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