Logiques marchandes
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GOUVERNER OU INTERDIRE, IL FAUT CHOISIR
Nos gouvernants et par ricochet les médias qui les bichonnent ont les yeux rivés sur les courbes statistiques de la circulation du coronavirus, et surtout de la fréquentation des hôpitaux qu’elle induit. S’il y avait en effet plus de malades graves de la COVID que de structures hospitalières capables de les accueillir, alors ce serait la catastrophe. On ne pourrait plus cacher la misère
http://ruedublogulerouge.over-blog.com/2021/02/gouverner-ou-interdire-il-faut-choisir.html
La stratégie macronienne de gestion du COVID :
- Dans la Constitution de la 5ème République, le Président est irresponsable devant les tribunaux...
- Le Conseil de défense est lui aussi irresponsable...
En exécutant ses ordres, le gouvernement se protège de la Cour de Justice de la République.
Sources : L'insurgé |
Atteinte aux libertés démocratiques sous couvert de lutte contre un coronavirus
Jour après jour, s’appuyant sur une législation d’exception adoptée à l’occasion de l’épidémie de Covid[1] qui a débuté en mars 2020, O. Véran[2] annonce des décisions qui sont autant d’atteintes à des droits élémentaires...
Et toutes les villes et régions sont soumises aux aléas d’une carte sanitaire dont les critères ont été, en six mois, modifiés officiellement cinq fois. Et le gouvernement prépare d’autres mesures pouvant aller jusqu’à la remise en cause de la liberté de circuler. La première fonction de ces mesures confortées par une propagande visant à enraciner la peur et l’obéissance, c’est de camoufler la réalité de la politique gouvernementale : dislocation de la recherche scientifique sur les épidémies, destruction des stocks de masques, fermetures de lits d’hôpitaux et manque de personnels soignants, absence de tests au début de l’épidémie puis multiplication de tests peu fiables, entraves à la liberté de prescrire... ; le tout étant couronné par le « Ségur » de la santé.
Une recherche scientifique asphyxiée financièrement
Tous les spécialistes le disaient depuis des années : une future pandémie serait, de manière quasi certaine, provoquée par un nouveau coronavirus, l’une des hypothèses les plus probables au côté de celle d’un flavivirus[3]. C’est au point qu’un romancier sud africain, après avoir consulté divers scientifiques, en avait fait le point de départ de son roman (Deon Meyer : L’Année du lion[4]. Fort logiquement, des scientifiques avaient commencé à travailler sur cette famille des coronavirus. Mais le gouvernement français – toujours soucieux d’économies sur le dos de la recherche publique – avait brisé le financement de cette recherche.
De même l’Union européenne (voir le témoignage édifiant de Bruno Canard, virologue au CNRS, lu lors du départ de la manifestation de l’enseignement supérieur et de la recherche - 9 mars 2020[5]). Et quand le coronavirus à l’origine de la maladie Covid 19 a surgi en Europe début 2020, la Recherche était désarmée. Or, il faut des années pour mettre au point un vaccin, qui devient obsolète si le virus mute. Et il faut de nombreuses années si l’on veut créer des médicaments à large spectre dans une famille virale, car cela implique de longues recherches scientifiques préalables sur l’ensemble de cette famille de virus.
L’hôpital public au bord de la dislocation
Durant toute l’année qui a précédé le début de l’épidémie, les personnels hospitaliers n’ont cessé de se mobiliser contre les fermetures de lits[6] et le manque de personnels, en particulier de soignants[7]. Le gouvernement a tourné le dos à ces revendications (notamment pour les personnels des services d’urgences : 300 euros par mois, ainsi que des embauches massives et l’ouverture de lits).
Lorsque l’épidémie a surgi, les services d’urgences ont donc immédiatement été submergés. Dans nombre de villes, à Paris par exemple, les malades étaient renvoyés chez eux, sans soin. On demandait aux malades de rester chez eux tant qu’ils ne suffoquaient pas ; mais alors, il était souvent trop tard : certains moururent à domicile[8], d’autres en arrivant à l’hôpital tardivement. Et nombre de personnes âgées moururent dans les Ehpad[9].
Plus encore : durant des semaines, le gouvernement a été incapable de fournir au personnel des masques et des blouses. Certains, contaminés, en sont morts.
Stocks de précaution détruits ou périmés
Antérieurement, à l’occasion d’une précédente épidémie, un important stock de masques avait été constitué sous le contrôle du ministère de la Santé. Mais à l’ouverture de l’épidémie de 2020, on découvrit que la quasi totalité des masques, jugés périmés, avaient été détruits et que le stock n’avait pas été renouvelé[10]. Imperturbable, le ministre Véran expliqua le 4 mars que « l’usage des masques était inutile » en dehors des règles d’utilisation définies, pour les professionnels en particulier[11]. (Le 18 mars 2020, Jérôme Salomon, Directeur général de la santé, indique de son côté : « Il ne sert à rien de porter des masques dans la rue »[12]).
Et rapidement, nombre de médicaments vinrent également à manquer, notamment des produits nécessaires aux anesthésistes. On apprendra quelques mois plus tard, en septembre, que ce n’était pas seulement les masques, mais la totalité des stocks dit stratégiques de médicaments qui avaient été mis à mal avant même le début de l’épidémie. Ainsi, pour les antibiotiques, les stocks s’étaient effondrés (à 12 millions d’unités au lieu de 86 millions[13]). Or, nombre de médecins jugeaient efficace le recours à certains antibiotiques pour réduire l’impact du virus.
Le confinement : une parade de pauvre
C’est parce que le système de santé était asphyxié avant même l’apparition de l’épidémie, la Recherche désarmée, les stocks stratégiques défaillants que le gouvernement imposa cette mesure de confinement catastrophique sur le plan économique, sanitaire et humain, et profondément attentatoire à la liberté de circuler. Et, alors que certains médecins prônaient le dépistage systématique, le gouvernement s’y refusa des mois durant[14]... Pourtant, les laboratoires vétérinaires avaient offert leur aide dès le début de la crise[15]. La France, comme d’autres puissances impérialistes, n’eut ainsi comme recours qu’une réponse de pays pauvre.
Toute puissance des trusts pharmaceutiques
Bien évidemment, du fait des colossaux enjeux financiers, tous les grands laboratoires pharmaceutiques se lancèrent dans la course au vaccin, à de nouvelles molécules médicamenteuses, quitte à brûler les étapes (en particulier la recherche sur les effets secondaires) ou à bafouer les règles qu’ils ont eux-mêmes contribué à institutionnaliser (essais randomisés, type d’étude au demeurant soumis à bien des critiques, notamment parce que cela impliquait de renoncer à soigner une partie des malades).
En attendant la découverte d’un traitement miraculeux (miraculeux pour les profits de « Big pharma »), nombre de médecins tentèrent de sauver leurs malades en réutilisant (comme cela se fait depuis des décennies) des médicaments anciens déjà en usage pour d’autres pathologies (ou des pathologies proches) et dont les éventuels effets secondaires étaient parfaitement maîtrisés. Ce fut le cas avec le recours à l’hydroxychlorochine[16] ou/et à des antibiotiques. Il en résulta une formidable querelle, comme l’histoire de la médecine en connaît peu souvent, les désaccords entre spécialistes étant envenimés par les médias et des journalistes souvent incompétents sur le plan scientifique, et envenimés par des enjeux politiques et financiers.
Car les laboratoires pharmaceutiques veillaient au grain, inquiets de l’usage possible de médicaments déjà existants et peu coûteux. Et nombre de chercheurs et revues scientifiques dépendant des financements assurés par Big Pharma se sont faits les relais de leurs intérêts. Dans ces conditions, il est parfaitement compréhensible que, bien souvent, ceux qui observaient cette querelle furent, et demeurent, dubitatifs quant à l’intérêt ou l’inutilité de ce type de traitement (que l’on qualifie de « compassionnel » quand son efficacité est sujette à caution). Mais en cette affaire il y a au moins un point qui ne devrait guère prêter à débat et qui engage la responsabilité du ministre de la Santé, qui est la question de la liberté de prescription.
Remise en cause de la liberté de prescription
Dans le cadre du serment d’Hippocrate, la liberté de prescription du médecin selon la maladie et l’état du malade est une question fondamentale[17]. Or, c’est ce droit à prescrire qu’Olivier Véran a remis en cause. On ne souvient que la revue The Lancet publia une étude selon laquelle l’hydroxychloroquine était dangereuse pour la santé. Dans les heures qui suivirent, sans même vérifier quoi que ce soit, Véran renforçait l’interdiction de l’usage de ce traitement[18]. Peu de jours après, fait rarissime, The Lancet retirait l’article publié tant étaient grossièrement fausses les données utilisées par cette prétendue « étude ». Et plusieurs des chercheurs associés à cette publication présentèrent leurs excuses. Mais pas Olivier Véran, qui refusa de retirer son interdiction de prescription[19].
Pourtant, il est reconnu que ce médicament banal ne présente à minima aucun danger particulier s’il est utilisé contre le Covid sous contrôle médical. De même les pressions se multiplièrent conte les médecins qui voulaient prescrire des antibiotiques pour faire face à ce virus (certains antibiotiques ayant des propriétés antivirales). Ces pressions furent exercées en particulier par l’ordre des médecins, qui alla jusqu’à convoquer deux médecins mosellans qui avaient prescrit un antibiotique à des malades du Covid (au lieu de se contenter de paracétamol...) et l’avaient fait savoir[20].
Deuxième vague ou Ségur de la Santé ?
La vague épidémique une fois passée, et la population partiellement dé-confinée, les personnels hospitaliers et nombre de scientifiques, soutenus par l’immense majorité de la population, demandèrent des comptes au gouvernement sur l’état d’impréparation totale du système de santé et de sa déliquescence due à des années de rigueur budgétaire. Des commissions d’enquête furent lancées[22], des plaintes déposées, contre des membres du gouvernement notamment[23]. Et les rassemblements, puis des manifestations, reprirent devant les hôpitaux.
Certains s’imaginèrent que le gouvernement allait enfin satisfaire les revendications des personnels, sauvegarder l’hôpital public... d’autant que le ministère de la Santé multipliait les annonces sur l’arrivée d’une future deuxième vague. Si une deuxième vague menaçait, ne fallait- il pas de toute urgence pourvoir les postes non pourvus, financer des créations de postes, rouvrir des lits, renforcer les services d’urgences ?
Il n’en fut rien : le seul souci de Macron et Véran était de désarmer la mobilisation renaissante et de détourner la colère populaire. Le gouvernement convoqua une vaste concertation, le « Ségur de la santé[24] » : cette opération de dialogue social (lire : de déminage de la colère sociale) fut cautionnée par les organisations syndicales qui toutes, participèrent à son lancement. Puis les discussions s’éternisèrent. Il en ressortit des conclusions, entérinées par certaines organisations syndicales (ce qui ajouta la division à la confusion).
Les personnels eurent droit à des miettes, très loin de ce qu’ils revendiquaient[25]. Le gouvernement obtint des contreparties (renforcement de la gestion locale, projet de création d’une sous-catégorie de médecins..). Il obtint surtout le reflux de la mobilisation, au moins pour un temps. Sur cette base, les fermetures de lits purent reprendre[26].
Deuxième vague ou répliques ?
L’hôpital plus que jamais en difficulté Durant tout l’été, le gouvernement redoubla de propagande pour créer une situation anxiogène : car la peur est un outil pour entraver les mobilisations. Pourtant, au moins jusque fin septembre, la reprise des hospitalisations et décès pour coronavirus fut extrêmement limitée. Rien à voir avec la croissance exponentielle enregistrée en mars. Mais outre que le gouvernement, alors que s’annonce une authentique vague de licenciements, préfère jouer d’une forme de « stratégie de la peur » pour prévenir des mobilisations contre ces licenciements, ce gouvernement sait que le système hospitalier est incapable de faire face à un rebond même ténu des hospitalisations.
Et que nombre de soignants sont en congé maladie ou démissionnent, écrasés par la surcharge de travail. Or, si l’on prenait au sérieux les discours du ministère de la Santé se disant capable de disposer de 12 000 lits en réanimation, il aurait fallu pourvoir 24 000 postes d’infirmières et 10 500 postes d’aides soignants supplémentaires. Le répit de l’été n’a pas été mis à profit pour donner à l’hôpital les moyens nécessaires en personnels, bien au contraire, ce dont le gouvernement est seul responsable.
Cette situation est à elle seule un pur scandale, qui nourrit un regain de protestations, comme Macron put le mesurer lui-même le 6 octobre à l’hôpital Rothschild face à la colère des personnels[27]. Le gouvernement cherche donc à éviter que le plus petit surcroît d’hospitalisations ne fasse paraître aux yeux de tous le scandale de la situation : c’est là, pour le gouvernement, l’une des principales déterminations de ses discours anxiogènes et de ses mesures coercitives.
État d’exception, et stratégie de la peur « à géométrie variable »
L’inconvénient d’une « stratégie de la peur », c’est qu’elle n’incite pas à la reprise du travail. Or la priorité du gouvernement, c’est de remettre tous les salariés au travail. C’est la première détermination de sa politique. Ce qui ne va pas sans incohérences : ainsi les terrasses de café deviennent des dangers publics... quand les transports en commun sont déclarés tout à fait sûrs !
Le discours change ainsi du tout au tout. Il en est de même des écoles, dont l’ouverture est fondamentale pour que les parents puissent aller au travail. Les protocoles ne cessent de s’adapter à cet objectif. Car, en termes de moyens, rien n’a été fait pour garantir de quelconques mesures sanitaires : où sont donc les dizaines de milliers d’agents qu’il aurait fallu recruter pour aider à l’hygiène, les enseignants nécessaires à la réduction des effectifs par classe, les locaux supplémentaires ?
Pour atteindre l’objectif général de reprise du travail et éviter l’explosion du système de santé, pour gérer les incohérences de leur politique, Macron et son nouveau Premier ministre ont donc prolongé les mesures d’exception qui permettent au pouvoir de poursuivre les mesures liberticides et aux préfets d’individualiser ces mesures. Ainsi, en dépit de la réalité des données publiées, Marseille fut frappée fin septembre par des mesures générales (dont la fermeture totale des cafés et restaurants) jugées inacceptables par une grande partie de la population au vu du nombre réel des hospitalisations et décès[28]. Mais Véran pouvait ainsi régler quelques comptes avec une ville où il avait été durement critiqué...
Puis les mesures imposées à Marseille furent atténuées en même temps qu’elles étaient imposées dans d’autres villes, etc. Et, pour justifier ces mesures ajoutées de semaine en semaine, le gouvernement choisit de s’appuyer sur des critères qui font débat, en particulier sur les résultats des tests qui se sont multipliés à la fin de l’été.
Des tests très politiques
Au début de l’épidémie, le gouvernement n’a pas réalisé le dépistage systématique des personnes sympto-matiques. Puis a annoncé, à la fin du printemps, des tests massifs, mais il a alors choisi ou été incapable de les organiser. Finalement, à la fin de l’été, le nombre de tests pratiqués s’est envolé, dans une indescriptible pagaille : quiconque, asymptomatique ou non, pouvant se faire tester, il fallait attendre des jours pour passer un test dont les résultats n’étaient connus ensuite que des jours plus tard, et de ce fait inutiles, les personnes testées ayant alors souvent cessé d’être contagieuses.
Mais cela contribue à ruiner la Sécurité sociale, le gouvernement lui imposant de rembourser tous les tests (on parle de 10 milliards d’euros[29]). Et cette explosion du nombre de tests même inutiles se traduit par une hausse du nombre de « cas » dits « positifs », et permet toute une propagande gouvernementale pour justifier les mesures liberticides[38].
Or, facteur lourdement aggravant, l’hypersensibilité des tests pratiqués en France conduit à juger « positives » des personnes qui ne sont plus contagieuses depuis belle lurette, ou n’ont jamais été (ni ne sont) malades même à leur insu, sous une forme bénigne. En mettant l’accent sur les cas dits « positifs », en laissant croire que cela est synonyme de « cas contaminants », le gouvernement et les médias organisent la confusion, mêlant personnes pouvant contaminer et personnes ne le pouvant pas.
Un conseil fort peu scientifique
Ce conseil, installé par le gouvernement, est censé apporter un avis scientifique pour « aider » le gouvernement à prendre des décisions. En réalité, ses avis sont bien plutôt politiques. En témoigne l’avis du 14 avril[30], constitué exclusivement d’un catalogue de considérations politiques parmi lesquelles domine la crainte que s’affirme une résistance à la politique du Pouvoir, dans une section intitulée « Éviter que ne se forme une « contre-société » sur Internet en période de crise ».
Ce qui conduit la Commission à un long développement titré : « Propositions pour « garder la confiance ». En témoigne l’avis rendu le 22 septembre[31], fondé sur une série de paramètres dont la crédibilité est jugée douteuse y compris par l’un des membres de la commission, Simon Cauchemez[32] : « il y a beaucoup d’incertitudes autour de ces paramètres » et précisant : il y a aussi « pas mal d’incertitudes liées à l’âge des patients hospitalisés, à la sévérité des cas admis à l’hôpital, et à l’évolution de la prise en charge ».
Ce qui n’empêche pas ce même conseil « scientifique » d’échafauder différents scénarios plus ou moins catastrophiques et de formuler un certain nombre de propositions tout en s’inquiétant que des « mesures fortes et précoces » puissent être « difficiles à accepter ». Parmi ces propositions, le confinement contraint de toutes les personnes jugées à risques, dont l’ensemble des personnes âgées, soit... 22 millions de personnes (celles jugées inutiles pour la production capitaliste). Le conseil reprend ainsi la proposition déjà formulée au printemps par J. F. Delfraissy[33], son président, et qui avait fait scandale, ce qui avait conduit ce monsieur à prétendre qu’il avait été « mal compris »...Et ce sont ces « avis » qui cautionnent et justifient les décisions les plus brutales et autoritaires que prend ensuite le gouvernement. Dissoudre un tel conseil est donc une revendication légitime[34] (d’autant que nombre de ses membres ont des liens financiers avec Big Pharma).
Perpétuation de l’état d’exception (sanitaire)
En France comme quasiment partout ailleurs, l’épidémie permet d’imposer des mesures d’exception attentatoires aux libertés individuelles, et la pérennisation de ces mesures ; après avoir fait voter, au printemps, une loi instaurant un « régime transitoire » de « sortie de l’état d’urgence » applicable jusqu’au 30 octobre, le gouvernement a fait voter le 1er octobre sa prolongation jusqu’au 1er avril 2021[35].
Cette loi permet au gouvernement d’interdire les déplacements, de limiter les rassemblements, de fermer les établissements, de conserver les données individuelles collectées... Mieux encore : le gouvernement annonce pour janvier un projet de loi qui instituera un « dispositif pérenne de gestion de l’urgence sanitaire ». Même un député LREM s’inquiète : « on glisse progressivement vers davantage de restrictions sur les libertés individuelles ».
D’autres redoutent qu’en réaction contre ces mesures surgisse « une énergie contestataire potentiellement non maîtrisable ». De fait, tant que la mobilisation ne mettra pas en échec cette politique, le gouvernement continuera d’avancer, à l’instar du gouvernement du très « démocratique » du Québec qui vient d’interdire que l’on puisse recevoir ami ou famille à son domicile, et qui autorise la police – sur simple dénonciation – à pénétrer dans ces domiciles et infliger des amendes équivalant à un millier d’euros[36] !
Domestiquer la jeunesse et la population, faire passer de nouvelles réformes
L’un des fils conducteurs de cette politique gouvernementale, dont témoigne l’obligation, dans les principales agglomérations, de porter un masque même dans une rue déserte, c’est la volonté de domestiquer la population[21]. Cette discipline, cette soumission de tous les instants à l’autorité de l’État, est une nécessité pour faire accepter le développement du chômage, l’extension imposée du télétravail à domicile, la remise en cause des statuts (dont celui des enseignants qui devraient accepter de travailler à distance comme en « présentiel »), et toutes les réformes prévues par le gouvernement (dont celle, maintenue, des retraites). Complément indispensable à cette politique coercitive : le dialogue social, auquel se prêtent les directions syndicales. Ainsi, comme il y a eu le « Ségur » de la santé, il doit y avoir bientôt le « Grenelle » de l’enseignement[37]. Une exigence principielle est donc le boycott de ce Grenelle.
Pour en finir avec cette politique
Mettre fin à cette politique contre la santé publique implique de combattre à la fois pour les revendications formulées par les personnels hospitaliers, contre la soumission du ministère aux trusts pharmaceutiques, pour le financement massif de la Recherche publique et pour son indépendance, pour en finir avec les pseudos conseils scientifiques (qui sont très politiques), et en même temps d’imposer la rupture du dialogue social. Mais la politique du gouvernement forme un tout : la destruction de la Santé publique s’inscrit dans ce cadre.
Fondamentalement, gagner sur ces revendications n’implique pas seulement d’en finir avec Véran et sa politique. Elle implique tôt ou tard d’en finir avec toute cette politique, avec ce gouvernement. Ce qui implique la formation d’une alternative politique, qui passe en particulier par l’unité sur les revendications des salariés, de toute la population laborieuse. Sur cette perspective, mettre fin au le dialogue social serait un point d’appui décisif.
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Pour les insoumis, il faut des alternatives au confinement général
Le 3 novembre 2020, Jean-Luc Mélenchon intervenait à l’Assemblée nationale pour s’opposer à la prorogation de l’état d’urgence sanitaire. Il a dénoncé une situation où la pandémie est « hors de contrôle » et où les consignes sanitaires ne sont pas pleinement obéies du fait de l’absence de consentement de la population aux mesures prises. Il a aussi expliqué que la multiplication des situations d’état d’urgence passant ensuite dans le droit commun posait un problème démocratique. Une position également défendue dans un document rendu public ce même jour sur la « dérive autoritaire de Macron[21] ».
Le président du groupe parlementaire « La France insoumise » a appelé à créer les conditions du consentement aux mesures sanitaires en trouvant des alternatives au confinement général. Il a notamment proposé de ré-ouvrir les commerces de proximité et à faire un roulement dans les classes d’école.
Notes :
[1] LOI n° 2020-290 du 23 mars 2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19
[3] Le virus Zika L’émergence d’une menace
[5] Témoignage de Bruno Canard, virologue au CNRS, lu lors du départ de la manifestation de l’enseignement supérieur et de la recherche - 9 mars 2020
[6] Grève des urgences : « On a fermé 100 000 lits en 20 ans »
[7] Hôpital public : 10 000 personnes ont manifesté à Paris
[8] Covid-19 : on connaît dorénavant le nombre de personnes décédées à domicile en France, au moins 1 800.
[9] 12 079 décès en Ehpad, au 03/11/2020
[10] 2017-2020 : comment la France a continué à détruire son stock de masques après le début de l’épidémie
[11] Olivier Véran: "L'usage des masques est inutile" en dehors des règles d'utilisation définies
[12] "Il ne sert à rien de porter des masques dans la rue", a déclaré ce mercredi Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé.
[13] Les stocks stratégiques de médicaments de la France étaient au plus bas au début de l’épidémie de Covid-19
[14] La France compte parmi les pays effectuant le moins de tests de dépistage.
[15] Pourquoi l'Etat a-t-il refusé l'aide de labos vétérinaires pour fabriquer des tests Covid-19 ?
[17] Conseil national de l‘Ordre des médecins : Article 8 - Liberté de prescription
[18] Coronavirus - Olivier Véran demande une révision urgente des règles de prescription de l'hydroxychloroquine
[19] La France interdit l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19
[20] Des médecins mosellans sommés de se taire
[21] Macron à la dérive autoritaire
[22] France insoumise enquête sur la gestion du Covid-19 : Mensonges et fiascos
[23] Coronavirus : déjà 63 plaintes contre des membres du gouvernement français pour leur gestion de la crise sanitaire
[25] Ségur de la Santé, la CGT ne signe pas, explications !
[26] Le gouvernement continue de supprimer des lits d’hospitalisation : la carte des hôpitaux concernés
[27] Covid-19. Macron interpellé par des soignants lors de sa visite dans un hôpital à Paris
[28] Marseille-Aix. Bars et restaurants totalement fermés à partir de samedi 26/09/2020 ressenti comme un coup de massue et comme une injustice.
[29] La crise du Covid-19 a déjà coûté 10 milliards d’euros à la Sécurité sociale
[30] Réunion du Conseil pour l’engagement des usagers (CEU)
[31] Note d’Alerte du Conseil scientifique COVID-19 22 septembre 2020
[32] Il y a beaucoup d'incertitudes autour de ces paramètres », rappelle Simon Cauchemez, membre du conseil scientifique
[33] Coronavirus : 18 millions de Français « à risque » resteront confinés après le 11 mai
[34] Coronavirus. Des médecins et des chercheurs appellent à « dissoudre » le Conseil scientifique
[35] Projet de loi prorogeant le régime transitoire institué à la sortie de l’état d’urgence sanitaire
[36] Covid-19. Au Québec, la police peut entrer chez les habitants pour vérifier qu’ils ne reçoivent pas d’invités
[37] Le gouvernement lance un « Grenelle de l'éducation »
[38] J.L. Melenchon : Dette de la Sécu.... un trop beau prétexte pour Macron
En cette journée de printemps Barbara Stiegler[1] est radieuse. Le succès qu’elle remporte actuellement n’enlève rien à la simplicité qui est naturellement la sienne. Avant le confinement, ses conférences faisaient déjà un carton.
Il y a deux ans, la spécialiste de Nietzsche s’installe à Bordeaux où elle enseigne depuis quinze ans, (elle y est responsable du master : soin, éthique et santé). A cette époque elle n’imagine pas à quel point la société va traverser de telles turbulences.
Et alors qu’elle découvre la capitale girondine son quotidien est confronté aux mobilisations citoyennes. Elle va s’en faire le témoin privilégié. Entretien par Marie Neuville
Entretien par Marie Neuville | mis à jour le 13/08/2021
La crise sanitaire semble être le révélateur des failles du modèle néolibéral français de la santé publique. Vous l’aviez expliqué dans votre livre "Il faut s’adapter"[2]. Etait-ce prémonitoire ?
Barbara Stiegler : Je n’ai eu aucune prémonition, j’ai même pris tardivement la mesure de cette pandémie. Mais c’est vrai sur le fond, mon livre démontre l’écueil du modèle néolibéral, un choix qui entraîne l’explosion des mobilités, l’accélération des rythmes, la compétition effrénée pour les ressources, autant de facteurs qui conduisent à une destruction des systèmes, qu’ils soient sanitaires, éducatifs, sociaux ou qu’ils touchent des corps vivants et des écosystèmes.
Des crises comme celle-là vont se reproduire si on ne change pas.
Pourquoi une telle improvisation dans la gestion de cette crise ?
Barbara Stiegler : C’est vrai que nous ne sommes pas dans un pays pauvre, nous sommes la 6e puissance économique mondiale ; les causes sont liées à une vision néolibérale de la manière de gouverner.
Le modèle néolibéral organise une société de flux basée sur des ressources rares. Une entreprise qui a des stocks perd des points.
Moins il y a de lits de matériels, de médicaments, de personnels, plus il y a d’agilité, d’innovation de dépassement, d’adaptation et cela est considéré comme moteur de progrès. C’est une façon de montrer que l’on est en avance au regard du monde d’avant.
Il faut être performant, moderne, autrement dit "Il faut s’adapter" ! C’est avec cette injonction que s’est faite la gestion de l’hôpital.
C’est aussi le cas dans le monde de la recherche et de l’enseignement, détruit par cette culture de l’optimisation et de l’innovation sur fond de pénurie.
Vous dénoncez la médecine proactive, est-ce une erreur d’avoir voulu remplacer le bon vieux docteur ?
Barbara Stiegler : Dans la médecine classique, on tient compte du patient de sa plainte, de son mal. Mais cela est jugé archaïque et dépassé. La médecine proactive, portée par les prouesses du numérique, tourne le dos à la médecine traditionnelle qui porte assistance à la personne malade.
La médecine dite " proactive " demande à l’individu de taire sa souffrance, de s’adapter, y compris dans un environnement dégradé et d’être comptable de la manière dont il optimise les risques.
Elle fait l’impasse sur ce qui est négatif, refuse d’avoir une vision critique sur les causes de nos pathologies. Refusant de regarder en face la souffrance, la mort et le négatif, elle fantasme l’optimisation de la performance.
A la lumière de ce modèle, ce virus venu d’Asie ne pouvait qu’être sous-évalué, il ne pouvait apparaître que comme une « grippette » n’ayant aucune incidence sur la puissance de notre système sanitaire.
Dans la vision néolibérale, la conduite des individus doit être modelée par les recommandations des experts. Mais cette crise du coronavirus, comme la crise climatique, révèle le retard des gouvernants, dont les visions sont de plus en plus inadaptées aux réalités et dont les décisions sont de plus en plus éloignées du bon sens des populations.
C’est le même aveuglement qui les conduit à supprimer des postes de chercheurs et d’enseignants capables d’avoir une vision sur le temps long, pour leur substituer une main d’œuvre précaire, fluide, adaptable.
Il y a en réalité beaucoup d’argent dans la santé et l’éducation mais affecté à une logique de flux, qui détruit la stabilité nécessaire réclamée par ces métiers.
Cette pression du flux conduit à installer la pénurie et la compétition partout, alors même qu’il y a une débauche de dépenses du côté du management, de l’évaluation, de la machine normative et réglementaire.
Dans ces métiers de santé, d’éducation et de recherche, nous passons de plus en plus de temps à l’évaluation, à l’optimisation, à la compétition et de moins en moins de temps à soigner, éduquer et faire de la recherche.
C'est un Etat qui est dans le contrôle de tout, à la différence de l’ultra-libéralisme " trumpien " qui lui " laisse faire " et abandonne les populations aux forces sauvages du privé ou du marché. Ces deux formes de libéralisme, qui servent le marché de manière très différente, sont tout aussi dangereuses l’une que l’autre.
Comment pouvons-nous parvenir à cette démocratie sanitaire que vous appelez de vos vœux ?
Barbara Stiegler : A l’hôpital mais pas seulement, dans tous les domaines, les premières lignes doivent reprendre la main.
Dans la santé, l’éducation, la recherche, les médias, les institutions culturelles….
Sauf que, mobilisations après mobilisations, la colère ne retombe pas, les élites continuent de se discréditer.
C’est pourquoi les choix de santé publique, d’éducation, d’environnement doivent être l’affaire de tous et non des experts et des dirigeants.
Le néolibéralisme n’est pas seulement sur les places financières ou dans les entreprises il est en chacun de nous, dans nos minuscules façons de vivre, il est temps de retrouver notre puissance vitale et d’agir sur notre propre environnement local.
On comptera les morts
Barbara Stiegler : J'avoue regarder le futur avec un mélange d’inquiétude et d’espérance, celui d’une philosophe qui a trouvé ici et maintenant une autre façon de respirer.
Même si elle sait que la lutte sera âpre et qu’il faudra tenir dans le temps, elle croit au réveil politique … En ce jour de printemps le ciel est clair et l’horizon dégagé.
Lors des manifestations, on pouvait lire sur les banderoles des hospitaliers " vous comptez votre argent, on comptera les morts ". C’était il y a un an, aujourd’hui les soignants du terrain se disent prêts à reprendre les clés du camion.
Notes :
[2] « Il faut s’adapter » paru chez Gallimard en Février 2019
Pour en savoir plus :
- Economie. Le néo-libéralisme contaminé
Le 15 avril, devant la commission des lois du Sénat[1], le dénommé Jean-François Delfraissy, président du « Conseil scientifique » de Macron avertissait (comme s’il lui appartenait de décider) que 18 millions de personnes devraient demeurer assignées à résidence, au-delà du 11 mai, sans limitation de durée : étaient menacées de ce projet les personnes jugées comme étant les plus à risque de développer une forme grave de coronavirus.
Étaient notamment visées les « personnes d’un certain âge, au-dessus de 65 ou de 70 ans », les personnes ayant des affections de longue durée (ALD) et des « sujets jeunes ayant une pathologie mais aussi obèses », selon les termes de Jean-François Delfraissy. « Tout ça, ça fait 18 millions de personnes », indiquait-il. Pour ces personnes, « on continuera le confinement ».
Source : émancipation ! Lyon - 69 |
Et jusqu’à quand ? « Pour combien de temps, je ne sais pas » répondait-il. « En attendant peut-être un médicament préventif ».
Ce projet, c’était une sorte de coup d’État contre 18 millions de citoyens qui, à la différence du reste de la population, n’auraient pas retrouvé le droit de libre circulation, la possibilité d’activités de plein air, de vie sociale, etc… Ce projet complétait le dispositif visant à renvoyer au travail, le plus vite possible, les personnes non touchées par cette limite d’âge.
C’était le prix que l’on devait payer pour la politique de destruction de l’hôpital public et d’asphyxie de la Recherche.
Un délire du seul président du Conseil scientifique ?
Jean-François Delfraissy s’était peut-être un peu trop engagé devant le Sénat, mais il n’avait rien inventé. Il s’inscrivait dans la continuité de l’allocution présidentielle du 13 avril. Simplement, Macron avait été légèrement plus prudent dans son propos : « Pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques, de rester même après le 11 mai confinées, tout au moins dans un premier temps. Je sais que c’est une contrainte forte. Je mesure ce que je vous demande et nous allons, d’ici le 11 mai, travailler à rendre ce temps plus supportable pour vous. Mais il faudra essayer de s’y tenir pour vous protéger, pour votre intérêt. »
Mais lui-même ne contestait pas la déclaration de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui venait de déclarer le 12 avril : « Sans vaccin il faut limiter autant que possible les contacts des seniors ». Cela implique de maintenir le confinement des personnes âgées : « Les enfants et les jeunes jouiront plus tôt de davantage de liberté de mouvement que les personnes âgées et celles avec des antécédents médicaux », expliquait-elle, « espérant » le développement d’un vaccin « vers la fin de l’année ».
Un concert de protestation contre un projet mortifère
Ce qui n’était sans doute pas prévu, c’est le tollé de protestations qui s’éleva ; protestations des personnes menacées d’abord, et protestations de médecins et de psychologues également. Par exemple, un chef de service en médecine gériatrique rappela qu’en ce qui concerne les personnes résidant en Ehpad « certains sont en train de se laisser mourir ».
Et là, ce qu’on programmait, c’était la mort lente pour 18 millions de personnes, Ehpad ou pas Ehpad, toutes condamnées à péricliter sur place : un sacré moyen de faire des économies pour les caisses de retraites. Et en cas de canicules, ces millions de « vieux » et de personnes jugées fragiles auraient été condamnées à rester enfermées dans les fournaises urbaines : combien de morts en perspective ?
Dans la soirée de jeudi, l’Académie de médecine prenait position avec force contre un dé-confinement par tranche d’âge.
Une psychologue clinicienne parlait de mesure « arbitraire, injuste, discriminante et anticonstitutionnelle » et s’inquiétait : « une colère sourde est en train de monter dans les rangs des seniors ». Des proches du pouvoir s’en inquiétèrent. C’est le cas d’Alain Minc : « Vous allez voir monter la révolte des vieux, la révolte en cheveux blancs, très fortement dans les semaines qui viennent. » (16 avril sur France info).
Un projet imbécile
Mais le pire, c’est que ce projet est imbécile. Il prétend protéger les vieux ? Mais en les enfermant, il anéantit l’essentiel de leur possibilité d’activité physique, sportive et sociale, réduisant ainsi leur espérance de vie, et vise à les détruire moralement.
Il prétend aussi s’appliquer aux personnes ayant des affections de longue durée, quel que soit l’âge : mais certaines de ces ALD exigent au contraire que la personne touchée ait une activité physique et sportive importante.
Il menace les personnes « obèses » alors qu’elles ont besoin d’activité. Et comment ferait la police pour les contrôles ? Au faciès pour les vieux ? Avec un pèse-personne pour les obèses ?
Marche arrière
Renoncer à ce projet était devenu inévitable. Au moins pour un temps et sous cette forme.
L’annonce est tombée vendredi, en début de soirée, directement de l’Elysée : « Le chef de l’État ne souhaite pas de discrimination entre nos concitoyens après le 11 mai » et « en appellera à la responsabilité individuelle ». En précisant : le chef de l’État a souhaité faire cette mise au point en voyant « monter le débat sur la situation de nos aînés, après les déclarations du Pr Jean-François Delfraissy ».
Affaire réglée ? Ce n’est pas si simple. Car les medias oublient l’autre versant des déclarations faites par le président du Conseil scientifique institué par Macron. « Faire un covid dans des conditions tout à fait raisonnables » ?
Rappelons que le professeur Delfraissy porte deux casquettes. D’abord, il est président du Comité consultatif national d’éthique. Ensuite, il est devenu président du nouveau conseil scientifique créé le 11 mars. C’est sur ce conseil que s’est appuyé Macon pour justifier le maintien des élections municipales.
« Il y a un conflit d’intérêt entre devenir le porte-parole de la stratégie gouvernementale et la présidence du Comité d’éthique », écrit à juste titre un scientifique marseillais[2].
Lors de son audition devant la commission sénatoriale, Jean-François Delfraissy indique avec cynisme que, à côté des 18 millions de personnes qui resteraient confinées, figurent 50 millions de personnes pouvant reprendre une activité même si elles tombent malades.
On doit prendre connaissance des deux versants de cette intervention telle qu’il l’a formulée, et en particulier de la fin de ce passage :
« Quelle population nous allons avoir devant nous quand nous allons sortir du confinement ? Et bien, on peut de façon extrêmement schématique, diviser la France en trois parties : Premièrement des personnes qui sont les plus à risques de développer une forme grave. Ça va rester. Ce sont les personnes d’un certain âge disons, dans lesquelles d’ailleurs je suis, donc au-dessus de 65 ou de 70 ans. Ce sont les personnes qui ont des affections de longue durée, qui ont des multi pathologies, insuffisances respiratoires, cardiaques etc., enfin les ALD, et puis ce sont des sujets jeunes ayant une pathologie mais aussi obèses puisque vous savez que c’est un facteur de gravité pour les formes graves. Alors tout ça, ça fait 18 millions de personnes. Donc, de toute façon, numérique ou pas numérique, nous avons à la sortie du confinement 18 millions de personnes qui sont à risque d’être contaminées et de continuer à développer une forme grave.
Donc, ces 18 millions de personnes, ce n’est pas un scoop, et bien, on continuera le confinement. Dans des conditions, pour combien de temps, je ne sais pas, en attendant qu’on trouve peut être un médicament préventif, mais il faudra poursuivre le confinement parce qu’elles sont à risque de développer une forme grave.
Deuxièmement il y a les 50 millions de Français plus jeunes beaucoup moins à risque de développer, finalement, faisant, pouvant faire un Covid dans des conditions, je dirais tout à fait raisonnables, qui sont et qui posent la question de la remise dans une certaine forme d’activité et avec le questionnement plus particulier des plus jeunes, qui est une question qui est un peu à part.
Puis il y a une troisième population qui est environ un million de personnes qui sont les SDF, les personnes en grande précarité, un certain nombre de migrants sur lesquels ont a très peu de données et vous avez vu qu’il y a beaucoup de mouvement, beaucoup de notes concernant ces populations les plus fragiles mais somme toute on a très peu de data. Si vous me demandez la prévalence du Covid dans ces populations, il n’y a aucune bonne étude actuellement qui permet tout à fait de le réaliser. »
Un conseiller « scientifique » au service du patronat
Ce président du Conseil scientifique passe par pertes et profits 1 million de personnes. C’est déjà scandaleux. Mais pour le plus grand nombre, il considère qu’ils peuvent reprendre « une certaine forme d’activité » car ils peuvent « faire » un Covid sans problème majeur (de « façon tout à fait raisonnable »). C’est exactement la position du Medef : on prend quelques dispositions préventives, et au boulot !
Le confinement des vieux n’était donc que le pendant de la reprise du travail par les autres, comme les deux faces d’une même médaille.
Et ça, Alain Minc ne l’a pas dénoncé, et Macron ne le remet pas en cause… puisque c’est exactement l’objectif qui est le sien, au compte du patronat.
C’est donc l’entièreté de ce dispositif qui doit être combattu.
Combattre pour le droit des salariés à un strict respect des conditions sanitaires sur le lieu de travail, et combattre contre tout projet (qui peut revenir) de confinement sans fin des « non productifs » sont les deux faces d’un même combat.
Cela passe par quelques exigences simples, en particulier :
Note :
[1] Le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique sur le Covid-19, a été entendu ce mercredi par la commission des lois du Sénat
Depuis début mars, la crise économique et boursière s’est développée avec rapidité, menaçant l’ensemble du système financier international, sans que l’on puisse prédire quelle sera son ampleur et sa durée.
La lecture dominante qui est faite de cette crise, dans la presse économique en particulier, est qu’il s’agit d’un « accident », d’une crise imprévue provoquée par une épidémie, et que tout peut revenir dans l’ordre au plus vite quand l’épidémie aura été surmontée.
Mais une autre lecture apparaît dès que l’on aborde certains des principaux développements de cette crise : celle d’une profonde crise du système capitaliste, qui était en gestation avant le début de l’épidémie, et dont l’épidémie est le déclencheur puis l’accélérateur, une crise du mode de production capitaliste lui –même.
Source : Midi Insoumis Populaire et Citoyen par Serge Goudard, PG Lyon | Mis à jour le 27/12/2020
Une cause « extérieure » à l’économie ?
Un éditorial du quotidien Les Échos (17 mars) est significatif de l’analyse dominante : « Les frontières européennes vont être fermées. Ce moment dramatique va causer des dégâts économiques. Bruno Le Maire s’emploie avec énergie à les minimiser en utilisant les instruments éprouvés en 2008. Tant mieux (…) Contrairement à 2008, le virus n’est pas dans l’économie, mais extérieur : elle pourra rebondir. En Chine, la production industrielle a plongé de 13% en janvier-février, mais elle repart. Cela signifie que ce moment Sur cette base, l’auteur (Dominique Seux) affirme donc : « Le meilleur moyen de limiter la catastrophe économique est que la crise sanitaire dure le moins longtemps possible ».
Formellement, l’auteur a raison sur un point : le point de départ de la crise relève d’abord d’un fait « biologique », non de l’économie (sachant qu’on peut aussitôt faire remarquer : sa diffusion a été facilitée par la mondialisation accrue de l’économie, par les politiques d’austérité qui ont affaibli les systèmes de santé, et par le retard à agir des gouvernements qui craignaient d’abord le coût financier des mesures à prendre). terrible n’est pas indépassable ».
Ce paradoxe pose question :
- si les « remèdes » sont les mêmes qu’en 2008, n’est-ce pas précisément parce que, au-delà de la cause immédiate, il s’agit de soigner les mêmes faiblesses fondamentales du système économique ?
- Et parce que le virus a activé, au sein de l’économie, les mêmes contradictions qu’en 2008, et avec une plus grande intensité encore ?
Des capacités de production excédentaires avant même la crise
Pourtant, durant les mois précédents le début de cette épidémie, nombre d’indicateurs montraient clairement que, douze ans après la crise de 2007-2008, une nouvelle crise du système capitalisme menaçait, sans qu’on puisse dire alors quel en serait l’élément déclencheur ni le moment précis du début de cette crise.
Prenons quelques exemples :
Mais en même temps, ce mode de transport ultra-concurrentiel à l’échelle internationale ne laissait aux compagnies qu’une faible marge de profit, les poussant à faire des économies de personnels. Ainsi, le 27 février, la direction de KLM présente un plan de réduction des effectifs de 1770 postes sur trois ans, plan préparé dès avant l’ouverture de la crise. Dès lors, le moindre imprévu majeur s’avère catastrophique, et va se traduire par des faillites et des annulations de commandes.
L’un des fondateurs de la société de gestion et d’investissement Tikehau Capital a beau jeu de rappeler (Les Échos du 20 mars 2020) : « Cela fait au moins deux ans que nous alertons sur l’existence d’une bulle tout à fait inhabituelle. À la suite des interventions des banques centrales après 2008, le levier a augmenté partout dans la sphère financière, que ce soit dans le coté ou dans le non coté. Cet endettement bon marché a fait s’envoler le prix des actifs et créé des bulles complètement folles. Il y aura des ajustements, que ce soit dans l’immobilier, le capital-investissement, la dette et même le marché de l’art… ». L’ennui pour ce financier (qui gère « seulement » 23,8 milliards d’actifs quand certains fonds en gèrent plus 500 milliards…), c’est que ce qui se prépare, ce ne sont pas seulement des « ajustements », mais un effondrement.
C’est cette montagne de dettes, déjà considérable en 2008 et qui n’a fait que croître depuis, qui constitue aujourd’hui une menace majeure : la brutale incapacité des entreprises à rembourser leurs emprunts met en difficulté les banques et fissure, par des mécanismes divers, l’ensemble du système financier.
C’est ce qui conduit les Banques centrales et les gouvernements à utiliser les mêmes instruments qu’en 2008, à une échelle plus importante encore. Mais ces dettes gigantesques, cet Himalaya de capital fictif, ce n’est pas un coronavirus qui les a créées …
Une crise prévisible… et prévue
Car au-delà des secteurs particuliers ci-dessus évoqués, il faut rappeler que – pour une part majeure - la crise de 2007-2008 avait été surmontée par le recours à des taux d’intérêts quasi nuls (voire négatifs) pratiqués par les banques centrales qui avaient inondé la planète de liquidités, permettant aux États, aux entreprises et aux particuliers d’accroître leur endettement. À cela s’étaient ajoutées des mesures exceptionnelles, les banques centrales prenant en pension, massivement, titres d’états et obligations d’entreprises. Dans le cas de la Banque centrale européenne (BCE), les rachats d’actifs étaient encore, peu avant la crise, de 20 milliards d’euros mensuels.
Ces mesures, appliquées des années durant, ont permis de prolonger la phase de croissance et de maintenir en vie des « entreprises zombies ». C’est cet extraordinaire château de cartes qui menace de s’effondrer.
En quelques semaines, nombre d’entreprises ne peuvent plus rembourser leurs dettes, mettant les banques en difficulté. Le marché des titres à très court terme émis par les entreprises commence à vaciller.
Le marché des obligations d’État est lui aussi menacé, les états risquent de ne plus pouvoir refinancer leurs dettes… Jusqu’à la première semaine de mars, les États pouvaient encore emprunter à des taux dérisoires. Refinancer leurs dettes monstrueuses sans problème. Mais très vite, à la mi-mars, la situation dérape : pour les obligations à 10 ans, l’Allemagne reste à taux négatif, mais la France passe d’un taux négatif à un taux positif (quasi + 0,5% le 13 mars). Le taux italien passe de 1% à 2,5%.
Il ne s’agit plus donc seulement d’un choc sur le système productif provoqué par une épidémie. Ce sont notamment les dettes accumulées antérieurement qui peuvent transformer le choc en une grande récession. Il s’agit désormais d’une crise générale du capitalisme et de son système financier.
Mars 2020 : mesures chocs et tirs de bazooka
Très vite, des mesures massives sont décidées par les banques centrales et par les gouvernements :
Des circonstances extraordinaires exigent une action extraordinaire
Cette déclaration de Christine Lagarde, la présidente de la BCE, le jeudi 19, vaut pour l’ensemble de banques centrales. Toutes baissent leurs taux d’intérêt. Pour les banques des puissances dominantes, le taux à 0% devient la règle.
Le recours au « quantitative easing » (QE, ou assouplissement quantitatif) mis en oeuvre depuis 2008 par la FED, la BCE et la Banque du Japon repart de plus belle : cela consiste à émettre du papier monnaie pour racheter des titre de dette, ce qui revient à financer sans limite la dette privée et publique.
Ce PEPP (programme d’achat urgence pandémique) lancé par la BCE représente 6% du PIB de la zone euro et monte à 1100 milliards d’euros le total des achats de dette prévus cette année. Au Royaume-Uni, la BoE renforce de 200 milliards ses achats de titres, etc.
Pour la FED, ce sera sans limites. Le 23 mars, elle annonce qu’elle achètera des titres « dans les quantités nécessaires » alors qu’elle avait déjà annoncé une relance de QE à hauteur de 700 milliards de dollars (500 milliards de titres du Trésor et au moins 200 milliards de titres adossés à des créances hypothécaires…). À cela vont s’ajouter d’autres mesures à hauteur de 300 milliards, en particulier l’achat sur le marché secondaire d’obligations émises par de grandes entreprises. Des mesures concernent aussi les marchés des prêts aux étudiants et des crédits à la consommation.
Le qualificatif d’« extraordinaire » s’applique aussi à l’intervention des États. Finies, les politiques cherchant à contenir l’endettement ! C’est déficit à tout va : non seulement les États garantissent à hauteur exceptionnelle les emprunts bancaires des entreprises, mais ils augmentent les dépenses publiques alors même que les ressources fiscales vont s’effondrer.
Ainsi, le 25 mars, le Sénat américain annone un accord entre Républicains et Démocrates, et avec le gouvernement, pour un plan « historique » de soutien à l’économie à hauteur de 2000 milliards. Ce plan prévoit des aides directes aux Américains et des prêts aux entreprises, en particulier du secteur aérien.
Bis repetita ?
En fait, ce ne sont pas seulement les remèdes déjà utilisés en 2008 qui sont mis en oeuvre. D’emblée, les premières décisions vont bien au-delà des doses utilisées en 2008.
Qu’on en juge :
Le plus vraisemblable, c’est qu’une grande partie (voire la totalité) ne sera jamais remboursée.
Ce faisant, on entre dans des territoires inconnus : rien ne garantit que les brèches qui s’ouvrent dans le système financier seront colmatées. D’autant que les principaux leviers disponibles pour limiter la crise ont déjà été utilisés à l’excès, ce qui les rend moins efficaces.
Ainsi, avant même l’ouverture de la crise, les taux directeurs des banques centrales étaient très bas, une constante depuis 2008 : ce qui limite les possibilités de baisses supplémentaires. De ce fait, les deux baisses de taux décidées par la FED (3 mars et 15 mars) n’ont pas suffi pour arrêter la panique boursière.
Quant à la Banque Centrale européenne, son principal taux directeur (le taux de dépôt) était déjà négatif, à moins 0,5%.
Sans parler des défaillances d’États : avant même l’ouverture de la crise, l’Argentine est contrainte une fois encore de restructurer sa dette monumentale. Au FMI, elle demande de pouvoir rééchelonner le remboursement de 44 milliards de dollars. Et, le 9 mars, c’est le Liban – écrasé par une dette publique équivalente à 170% de son PIB - qui se déclare incapable de rembourser une échéance de 1,2 milliards de dollars. D’autres pays suivront.
Vers une baisse massive des investissements
Dans cette situation, mêmes les entreprises qui pourront tenir le choc – avec ou sans l’aide des États – vont réduire leurs investissements, voire les arrêter complètement. Ce qui va aggraver la crise économique. Mais le propre du capitalisme, c’est que chaque capitaliste fait comme bon lui semble pour ses profits. L’industrie pétrolière est ainsi l’une des premières à annoncer des réductions d’investissements, de l’ordre de 20%, soient 100 milliards de dollars (250 milliards de dollars en 2020 et 2021 dans l'exploration-production) à l’échelle mondiale selon des estimations faites en mars.
Par contre, les plans de soutien gigantesques vont permettre de sauver des entreprises qui étaient, dès avant la crise, au bord de la faillite.
« Helicopter money » et crise monétaire
Aussi importants soient les moyens mis en oeuvre par les banques centrales et les gouvernements durant le mois de mars, il est certain qu’ils ne suffiront pas à entraver la crise qui se développe par paliers. Dans les pays dominés (dits « en voie de développement »), le recours au confinement n’est même pas envisageable pour des raisons financières, et c’est une catastrophe sanitaire qui se prépare. Au Bénin, le Président vient de renoncer au confinement : « Si nous prenons des mesures qui affament tout le monde, elles finiront très vite par être bravées et bafouées. ».
Dans les pays dominants, aussi puissants soient-ils, la crise sanitaire et sociale est encore en plein développement : aux États-Unis mêmes, le système de santé n’est pas préparé à un tel choc, et déjà les travailleurs mis en chômage se comptent par millions (3,3 millions de travailleurs ont fait une première demande d’allocations-chômage entre le 14 et le 21 mars[2])... et la France entre en récession le 6 avril après le recul de 6% du PIB au premier trimestre.
Dans cette situation, les banques centrales, y compris la BCE, vont devoir multiplier les mesures « non orthodoxes » : acheter des actifs financiers risqués, et recourir à l’arrosage financier direct, sans contrepartie, pour soutenir l’investissement et la consommation en chute libre. C’est ce que l’on appelle, métaphoriquement, l’ « helicopter money ». Et si la BCE n’a pas le droit, théoriquement, de s’engager dans cette politique, elle pourrait contourner l’interdiction : ce serait les gouvernements qui mettraient eux-mêmes en oeuvre ce soutien financier direct, et émettraient pour cela des titres du Trésor… que la BCE achèterait.
En outre, aux Etats-Unis, l’argent distribué par cette mesure spectaculaire pourrait mettre jusqu’à quatre mois pour tomber du ciel : L’« helicopter money arrivera en retard ». La preuve que les appellations choc ne tiennent pas toujours leurs promesses !
Mais le risque d’une telle politique, ce n’est pas seulement la formation de nouvelles bulles, cela pourrait être une crise monétaire majeure, une fuite générale devant la monnaie. Ce serait un véritable cataclysme !
Les travailleurs devront payer
- Les travailleurs paient dés à présent : c’est la seule certitude pour les capitalistes. Dès aujourd’hui au prix de leur santé, car les entreprises qui ont des clients s’opposent à ce que les salariés exercent leur droit de retrait avec le soutien du gouvernement (C’est surtout quand la fuite des clients les contraint à fermer – comme dans l’automobile - qu’elles disent se soucier de la santé des salariés.)
- Et ils devront payer demain, que la crise sanitaire soit ou non surmontée :
et nous n'en sommes qu'au début !
Cela laisse présager d’importants combats sociaux. Déjà, alors mêmes qu’ils sont entravés par les mesures de confinement, des travailleurs ont organisé des grèves en Italie et en Espagne. Mais au-delà de ces combats à venir, rarement la nécessité de remettre en cause les fondements du capitalisme n’aura été si grande.
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" Les trois quarts " des restructurations n'ont pas de rapport avec le Covid-19, dénonce Philippe Martinez (CGT)
Face aux suppressions de postes en cascade annoncées ces dernières semaines, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez réclame un engagement des entreprises à ne pas licencier pour prétendre aux prêts accordés par l'Etat[3].
Notes :
[1] 22 mars 2020 : l'Assemblée adopte définitivement le projet de loi relatif à l'état d'urgence sanitaire qui s'attaque aux congés payés, aux 35h, au repos dominical.... . Les députés insoumis , et rejoints par la Gauche Démocrate et Républicaine, 3 du Groupe Socialistes et apparentés et 1 Groupe Libertés et Territoires et . Et ? Il ne trouve rien à y redire... et, de concert avec LREM, Les Républicains, Le Mouvement Démocrates et apparentés, l'UDI et Libertés et Territoires et le RN, !
[2] CORONAVIRUS : CHÔMAGE RECORD AUX ETATS-UNIS AVEC 3,3 MILLIONS DE CHÔMEURS SUPPLÉMENTAIRES EN UNE SEMAINE
[3] " Les trois quarts " des restructurations n'ont pas de rapport avec le Covid-19, dénonce Philippe Martinez (CGT)
Pour en savoir plus :
- « La pandémie du coronavirus s’inscrit dans une crise multidimensionnelle du capitalisme »
- Parti de Gauche : L’aléas de trop
- Coronavirus, effondrement et monde meilleur… Comment le COVID19 remet notre monde en question
- FI : Les 10 leçons du Coronavirus pour l’écologie politique
- FI : Loin de gommer les inégalités sociales, le Coronavirus ne fait que les accroître
- FI : Coronavirus : les 11 mesures d’urgence proposées par la France insoumise
- Crise du coronavirus : Nicolas Framont, sociologue « Le virus exacerbe les inégalités »
- TRIBUNE UNITAIRE - POUR QUE LE JOUR D’APRÈS SOIT EN RUPTURE AVEC LE DÉSORDRE NÉOLIBÉRAL
- Transformation écologique, services publics, communs : c’est l’heure d’oser !
- Des issues à la crise sans changer d’économie ?
- « Le coronavirus est le jugement dernier sur la globalisation ». Emmanuel Todd.
- Economie. Le néo-libéralisme contaminé
- « Comment la pandémie sert de prétexte pour relancer la spéculation financière »
- Les marchés financiers restent les gagnants de la crise économique et sanitaire
Selon Nicolas Framont, sociologue la crise sanitaire inédite que nous traversons actuellement ne fait qu’accentuer des problèmes préexistants.
Originaire de Rochefort-sur-mer en Charente-Maritime et possédant des attaches en Saintonge, le sociologue du travail Nicolas Framont, co-rédacteur en chef de la revue « Frustration », expert en conditions de travail dans les entreprises et conseiller aux affaires sociales du groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale, analyse les premiers effets de la crise sanitaire actuelle. Un point de vue très engagé et clivant.
Source : Sud-Ouest | mis à jour le 07:07/2021
« Sud Ouest ». Qu’est-ce que cette crise sanitaire nous apprend sur notre société ? Y a-t-il déjà des enseignements à en tirer ?
Nicolas Framont : Ce qui me frappe depuis quelques jours, c’est que ça souligne des inégalités sociales très fortes, notamment sur les conditions de protection des uns et des autres par rapport au virus. C’est comme si les inégalités sociales existantes se radicalisaient encore plus. Des gens qui sont diplômés et qui ont de l’argent partent dans des résidences secondaires où ils peuvent travailler à distance, parce qu’ils ont un métier davantage intellectuel que manuel ; du coup, ils se retrouvent beaucoup plus protégés face au virus. Dans les cas extrêmes, quand on est député, on est mieux dépisté et mieux soigné que quand on est ouvrier.
Ça exacerbe les inégalités. Il en existe déjà face à la santé en temps normal, même sans virus ; on meurt plus tôt quand on est ouvrier que quand on est cadre, on est moins bien soigné tendanciellement. Là, vous avez des ouvriers et des employés à qui on demande d’aller travailler, qui risquent leur vie et celle de leurs proches plus que les autres. Comme, par ailleurs, ils ont un moins bon accès à la santé, tout se cumule.
« Sud Ouest ». Est-ce une situation vraiment inédite ou peut-on la comparer à d’autres crises plus ou moins lointaines dans l’histoire ?
Nicolas Framont : Cela fait plusieurs générations qu’une situation comme ça ne s’est pas produite. On peut la comparer aux périodes de guerre où les plus beaux, les plus fortunés s’en sortent mieux. Ça me fait penser à la guerre de 14–18 où l’on envoyait les ouvriers continuer à faire tourner la machine, pendant que les autres se mettaient à l’abri.
Quand Macron dit que nous sommes en guerre et que ceux qui vont mener cette guerre sont les ouvriers, mettant en jeu leur santé pour faire tourner la machine, on voit bien qu’il y a une énorme différence entre ceux qui descendent dans les tranchées et ceux qui sont en retrait.
« Sud Ouest ». Est-ce que les réseaux sociaux et la vitesse de circulation de l’information changent quelque chose par rapport à des crises plus anciennes ?
Nicolas Framont : Ça permet de subir un peu moins. Beaucoup de gens sont plus organisés, ils ont pu échanger des témoignages, par exemple pour obtenir un droit de retrait. Ce qui reste de démocratie et d’endroit où l’on peut discuter collectivement, ce sont les réseaux sociaux. C’est une grande chance. Sans ça, on serait vraiment isolés les uns des autres. Ils permettent encore d’exprimer un avis critique.
« Sud Ouest ». Nous sommes confinés mais pas isolés ?
Nicolas Framont : Malheureusement, avec les inégalités sociales, il existe encore plusieurs centaines de milliers, voire des millions de personnes qui n’ont pas accès à Internet en France. Elles vont se retrouver complètement isolées. Ça peut être des personnes âgées, des personnes pauvres qui sont exclues de cet espace d’échange. C’est donc un atout pour la plupart des gens, mais pas pour tous.
« Sud Ouest ». Quels sujets d’étude pourraient vous inspirer avec ce qui se passe actuellement ?
Nicolas Framont : Sur la question du travail, ça interroge beaucoup sur ce qu’est un métier essentiel ou pas : quand il faut tout arrêter, qu’est-ce qu’il est important de poursuivre et qu’est-ce qu’il faut stopper ?
Ça interroge notre production mais aussi nos besoins : qu’est-ce qu’il est important de continuer de consommer, qu’est-ce qu’un bien de première nécessité ? Ces questions interrogent beaucoup notre système économique, de production et de consommation. On voit Amazon continuer de tourner, mais est-ce qu’Amazon est essentiel ? C’est une question d’interprétation.
« Sud Ouest ». De quels aspects de la crise pouvez-vous vous emparer dans votre travail ?
Nicolas Framont : Les conséquences de la crise sur les inégalités sociales et sur le travail sont nombreuses. C’est déjà quelque chose sur lequel je me penche. Une chose m’a particulièrement interpellé, c’est que le premier tour des élections municipales s’est quand même déroulé. Quelle est sa valeur ? On s’est retrouvé, dimanche soir, avec des résultats commentés alors qu’il y avait 70 % d’abstention dans certaines villes. Donc quel est le sens d’une démocratie où l’on ne respecte pas les circonstances du vote ?
Cette épidémie arrive après les gilets jaunes, après de grandes grèves. Il y a une remise en cause de notre système politique et de notre modèle économique. Cette épidémie, c’est un peu la cerise sur le gâteau. Elle crée des problèmes nouveaux. Mais tous les problèmes et toutes les questions qu’elle soulève, on en avait déjà parlé avant ! La situation des hôpitaux, ça fait deux ans qu’on en parle et qu’il y a des manifestations. Les inégalités sociales, on en parle évidemment depuis longtemps. La question de la classe politique et de l’état de notre démocratie, c’est aussi un sujet. Ce n’est pas tant une question de rupture qu’une exacerbation des problèmes qu’on avait déjà.
« Sud Ouest ». Est-ce que nous sortirons de cette crise différents de ce que nous étions avant ? Faut-il en attendre des changements ?
Nicolas Framont : Il faut réclamer des changements, mais ça va dépendre du bon vouloir des citoyens. Je ne suis pas sûr que la crise sanitaire produise naturellement des changements. Ce qu’est en train de faire le gouvernement, c’est d’essayer de préserver à peu près notre économie telle qu’elle était et non pas de changer les choses, de changer de paradigme. Là, on ne se dirige pas vers un changement, mais vers la préservation de l’existant.
À titre personnel, j’aimerais bien qu’on profite de ça pour changer un système qui ne contentait finalement personne, qui créait des besoins inutiles alors qu’il ne permettait pas d’assouvir les besoins essentiels. Mais je suis incapable de dire si ça va se produire. Ça peut même être un retour en arrière. Il y a plein de possibilités qui pourraient être mauvaises sur le plan démocratique. On va certainement affronter une grande crise économique et financière à la sortie, parce que notre économie est fondée sur la croissance perpétuelle et qu’on ne peut pas gérer la récession ; on va donc avoir d’énormes problèmes.
La question est : est-ce qu’on va en profiter pour changer cet état de fait ?
En janvier, une étude avait montré qu’une majorité des Français étaient prêts à changer le système économique[1]. J’imagine qu’après cette crise, ce désir sera encore plus fort. Profitons-en.
Note :
[1] 57% des Français veulent changer de modèle économique
Pour en savoir plus :
- Coronavirus à Rochefort : des SDF verbalisés en dépit de leur attestation
- Le retour de la lutte des classes : les inégalités sociales en période de confinement
- « Cette crise rend visibles ceux qui sont d’ordinaire invisibles »
- France insoumise : Loin de gommer les inégalités sociales, le Coronavirus ne fait que les accroître
- Les droits fondamentaux des travailleurs seront-ils aussi victimes du coronavirus ?
- TAXER LES « PROFITEURS DE CRISE », UNE FAUSSE BONNE IDÉE ?
Nous sommes confinés mais pas isolés, et la lutte est, aujourd'hui, le seul outil à notre disposition
Pour pouvoir manifester malgré le confinement, ci-dessous un modèle d'attestation dérogatoire
Ces médecins, qui déversent sur les plateaux télé la bonne parole, avaient créé un Diplôme Inter-Universitaire (DIU) de Santé Environnementale à Paris, validé par les plus hautes autorités de Santé et de l'Enseignement supérieur.
Aujourd'hui le masque tombe : les 4 médecins avaient des liens étroits et de dépendances soit avec l'industrie du nucléaire, soit avec celle du pétrole, soit avec celle du bâtiment-travaux publics et téléphonie, l'un avait même tenté de psychiatriser les malades des Ondes à Hautes Fréquences (Linky, téléphonie hertzienne,...).
Le groupuscule de nantis et politiciens qui a fait sécession d'avec le reste de la société française est de plus en plus identifiable.
Sources : Coordination antinucléaire du Sud-Est
Une information concernant des médecins de renommée en dit long sur la démarche des tutelles françaises de santé. Ces "Professeurs" avaient créé un Diplôme Inter-Universitaire (DIU) de Santé Environnementale à Paris dont l’équipe responsables de cet enseignement diplômant (qui n'a pas duré longtemps) était composée de 4 médecins (Pr Aubier, Pr Aurengo, Pr Choudat et Dr Lambrozo) dont le Palmarès est significatif de la manipulation permanente de la population orchestrée par les lobbies.
Revue et florilèges des liens entre les "sachants-experts" souvent promus à la tête d'Instituts et Commissions et les firmes industriels les plus nocives à la planète et à la vie.
1) Le Pr Aurengo, connu pour ses positions controversées sur les ondes (téléphonie, Wi-Fi, Lynky) et les CEM (Champs Electros Magnétiques)
C'est un endocrinologue, membre de l'Académie nationale de Médecine et membre de l'Académie des Sciences. Il a été administrateur d'EDF, président du Comité d'éthique d'EDF et du conseil médical EDF-GDF.
C'est aussi le Pr Aurengo qui a rédigé le 18 avril 2006, le rapport sur les conséquences de l'accident de Tchernobyl en France (missions interministérielles du 25 février et du 6 août 2002) en concluant aucun impact significatif des retombées radioactives sur le sol français , donc sur la santé des populations ... Il était aussi conseiller scientifique chez Bouygues. Lors de ses conférences sur les ondes, il ne citait que les auteurs prônant leur innocuité et occultait complètement le nom des éminents confrères qui au contraire en évoquaient les risques et les incertitudes (cf Le film Ondes de Choc de Klaus Scheidsteger[1]). Il est d’ailleurs remarquable de noter qu’il ne fait jamais référence à ses propres travaux à ce sujet, et pour cause car il ne semble pas en avoir fait, ni ne semble avoir un jour reçu en consultations des patients en souffrance.
Le Dr Denis Fauconnier, médecin Corse , qui avait soulevé dès 1986 les problèmes thyroïdiens notamment chez les enfants en Corse avait démissionné du groupe de Travail qu'avait réuni le Pr Aurengo et dénoncé la mascarade...
2) Le Dr Lambrozo : on s’est toujours demandé ce qu’il faisait vraiment au sein de cette équipe et dans le cadre de cet enseignement qui se voulait global et général
Expert auprès de la Cour d’appel de Paris, Il s'est mieux fait connaître en tant que médecin d'EDF Directeur du Service des Etudes Médicales, lorsqu'il a contribué à organiser une plainte avec la complicité de l'ordre des Médecins contre le Pr Belpomme, cancérologue, qui dirige une consultation pour EHS (électros sensibles) à la Clinique Labrouste-Alleray et conseille aux EHS de se protéger des ondes électromagnétiques et notamment de la nocivité des compteurs communicants comme le Linky.
Le Dr Lambrozo a aussi présidé la section Rayonnements non ionisants de la Société Française de Radio Protection et est membre de la Bio Electromagnetics Society, de l’European Bio Electromagnetics Association, de la Société Nationale Française de Médecine Interne , de la Société française de Gériatrie et de Gérontologie.
Il affirme en préambule de son ouvrage sur les effets délétères des ondes (" Champs électriques et magnétiques de fréquence 50-60 Hz et santé état actuel de nos connaissances " Volume 5, numéro 1, Janvier-Février 2006) : " Chez l’adulte, en exposition résidentielle comme professionnelle, il ne ressort pas de risque accru de tumeur, de troubles cardiaque, neuropsychologique ou reproductif. Chez l’enfant, dans la grande majorité des expositions résidentielles habituelles, l’hypothèse d’un risque de leucémie ou d’autres cancers a pu être levée "
3) le Pr Aubier, chef de service de pneumologie au CHU Bichat
Il a été convoqué par les plus hautes instances judiciaires et ordinales pour conflit d’intérêt : il a minimisé les effets du diesel sur l’appareil respiratoire alors qu’il travaillait en même temps pour la Compagnie Total. Il a été condamné pour conflit d’intérêt et a notamment été démis de son poste de chef de service à Bichat. Il a été poursuivit et sanctionné pour faux témoignage devant une Commission du Sénat.
4) Le Pr Choudat n’a pas hésité à annoncer avec éclat et fierté la création d’une consultation pour EHS à l'hôpital Cochin dont il était le Chef de Service.
Ces consultations ont consisté à recevoir des personne EHS, à enquêter sur leurs symptômes, et à ne rien proposer de plus qu’une prescription de séances en psychologie comportementale, voire psychiatrique. Après renseignements, ne sévissaient à ces consultations que des médecins du travail ne connaissant pas grand chose sur les EHS et les CEM ainsi que des psychiatres qui avaient décidé que de tels patients ne relevaient que de cette spécialité. Cette consultation a ensuite été transférée à l’Hôtel Dieu.
" N'y a-t-il pas un énorme problème de transparence et d'éthique dans notre système de santé publique ? De tels conflits d'intérêt sont-ils supportables dans une démocratie ? Allons-nous continuer encore longtemps à supporter de tels mensonges et de telles manigances ? " : Les collectifs des électrohypersensibles de France
Pour Rappel...
L'actuelle ministre de la Santé, Agnès Buzin ,...
Elle était encore peu présidente du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (2008-2013) nommée par le gouvernement Fillon, membre du Comité de l'énergie atomique du Commissariat à l'énergie atomique (2009-2015), membre du conseil d'administration (2009) du CEA, présidente du collège de la Haute Autorité de santé (2016-2017), de 1998 à mars 2011, elle organise un congrès annuel sur la greffe de moelle, tâche rémunérée par le laboratoire pharmaceutique Genzyme.
En janvier 2016, Agnès Buzyn, qui avait été rémunérée par trois laboratoires privés avant 2011 tout en occupant diverses positions dans des organismes publics, estime devant la commission des affaires sociales du Sénat français que l’obligation de déclarer publiquement tout conflit d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique instaurée en 2011 par la loi Bertrand afin de renforcer l’indépendance de l’expertise sanitaire publique serait devenue trop « handicapante » pour certains chercheurs qui « ne le supportent plus et refusent de venir aux expertises de l'INCA ». Selon elle, « vouloir des experts sans aucun lien avec l’industrie pharmaceutique pose la question de la compétence des experts». Irène Frachon, médecin à l'origine de la révélation du scandale du Mediator qui a conduit à la loi Bertrand, rétorque alors que ces « liens d'intérêts » peuvent conduire à ce que « des experts indiscutablement « compétents » [restent] solidaires d’un industriel lourdement criminel » et que la seule solution est de mieux rémunérer les chercheurs afin d'éviter leur « captation par l'industrie ».
Le mari d'Agnès Buzyn, Yves Lévy, a été nommé directeur général de l'Inserm le 11 juin 2014. Le renouvellement de ce mandat en 2018 provoque des accusations de conflits d'intérêts, compte-tenu du poste d'Agnès Buzyn comme ministre de la Santé. Face à l'écho suscité par ce conflit d'intérêt indirect, Yves Lévy annonce le 30 juillet 2018 sa décision de retirer sa candidature à un second mandat. Le 11 octobre 2018, comme « lot de consolation », il est nommé par le gouvernement E.Philippe conseiller d'État en service extraordinaire, sur proposition de Nicole Belloubet, ministre de la Justice, et collègue de son épouse au gouvernement. Ce poste lui permet ainsi de toucher entre 1 500 et 6 100 euros par mois (selon le nombre de réunions auxquelles il participe), tout en lui permettant de continuer son activité professionnelle de médecin et d'enseignant. À ce poste, Yves Lévy est invité à conseiller juridiquement le gouvernement, ... sans avoir jamais pratiqué le droit public.
De son côté l'actuel Premier ministre, Edouard Philippe...
C'est un ancien salarié d'Areva en charge du lobbiying ("Directeur des Affaires publiques") de 2007 à 2010. Il militait pour le PS quand il était à "Science-Po" et avant son entrée à l'ENA puis fonde l'UMP avec Alain Juppé avant de devenir avocat et élu LR. Son gouvernement, dans le droit fil des précédents de Sarkozy et F.Hollande et autres depuis 1958, a octroyé à l'industrie atomique (Areva et EDF) 9 milliards d'euros pour leur éviter la faillite. Mais c'est vous salarié-es, chômeur-ses, retraité-es qui coûtez trop cher à la France et au patronat.
Notes :
Le chiffre a fait grand bruit. Il a envahi la « une » des médias pendant plusieurs jours. Selon une étude[1 et 2 ] commandée par la (FHF, émanation des directions d’hôpitaux), 28% des actes médicaux pratiqués en France seraient inutiles
par Jean-Claude Delavigne | mis à jour le 4 février 2020
Logiques marchandes
Cette étude statistique, qui porte seulement sur la chirurgie, ne démontre ni les conclusions ni les « chiffrages » (les 28 %) avancés par la FHF.
L’ampleur des écarts constatés laisse toutefois planer une forte suspicion d’actes chirurgicaux pratiqués sans discernement, voire totalement inutiles.
La FHF attire l’attention sur une réalité incontestable, conséquence de l’introduction de logiques marchandes dans le système de santé, et sur les dérives qu’elles engendrent.
Un système confié à des acteurs privés, dont la rémunération dépend du nombre d’actes pratiqués et de leur « rentabilité », incite à la multiplication des actes, et au choix des plus lucratifs, ainsi qu’à la sélection des patientEs.
Mutation des patientEs en clientEs
Cette logique a toujours pesé sur la médecine libérale « à l’acte » et les établissements privés commerciaux. Avec les réformes libérales des années 2000 et l’instauration de la « tarification à l’activité », elle s’est étendue aux établissements publics.
La pratique systématisée de la césarienne lors de l’accouchement, citée par l’étude, en fournit un bon exemple. Une intervention chirurgicale peut être nécessaire dans l’intérêt de la mère et de l’enfant. Son utilisation systématique relève, à l’inverse, d’une logique purement économique.
La programmation des accouchements à heure déterminée permet la réduction des coûts de personnel. La césarienne est, par ailleurs, un acte mieux valorisé, dans les barèmes, que l’accouchement simple (très peu « rentable »). Elle est donc plus -rémunératrice pour l’établissement.
L’irrationalité d’un système faisant intervenir, de manière mal coordonnée, une multitude d’acteurs libéraux et hospitaliers, favorise la répétition d’examens ou d’actes inutiles, tout comme la mutation du patienEt en clientE, « consommateur » et non acteur, de ses soins.
Une dénonciation dans quel but et pour quelles solutions ?
La dénonciation d’un système qui produit les actes inutiles est justifiée. Encore faudrait-il que ce soit pour permettre à touTEs d’accéder à des soins pertinents, de qualité. Telle n’est ni la perspective de la FHF ni celle de la ministre Buzyn. Cette dernière a ainsi mis en avant le chiffre de 30 % d’actes inutiles pour justifier l’accroissement de l’austérité budgétaire et les coupes dans les budgets hospitaliers, à l’occasion du vote de la loi de financement de la Sécurité sociale.
La « pertinence des soins » devient alors le paravent idéologique garantissant seulement un « panier de soins » très réduit. Au-delà, seuls celles et ceux qui en auront les moyens (par leur assurance complémentaire ou leur fortune personnelle) pourront s’assurer des soins de qualité et même s’offrir, s’ils le veulent, les prestations les plus inutiles et les moins « pertinentes ».
Notes :
[1] Etude : la pertinence des actes et examens médicaux
[2] Atlas des variations de pratiques
Pour en savoir plus :
- Chirurgie : le scandale des opérations inutiles
- BLUES BLANCHES ET COUPES BUDGÉTAIRES : PETITE HISTOIRE DU FINANCEMENT DE L’HÔPITAL
La loi Santé de Marisol Touraine ne tombe pas du ciel. Elle est le fruit d’un long processus de mise à mort d’un système de santé solidaire.
Sources : le 25/04/2015 par Christian Lehmann[1]
« Il faut une génération pour changer un système de santé » avait prédit Henri de Castries, PDG d’AXA®, .
A la fin de la Seconde guerre mondiale, le Conseil National de la Résistance a créé un système de protection sociale solidaire, et nationalisé les grandes sociétés d’assurances privées, au motif que la souffrance ne devait pas être source de profit pour « les grandes féodalités ».
Cette Sécurité Sociale a rapidement agacé le patronat de l’époque. Dès 1948, la Chambre de Commerce de Paris s’en indignait : « La Sécurité sociale est devenue pour l’économie une charge considérable. Les salariés ont profité de traitements dont ils n’avaient peut-être pas un besoin certain, la moindre maladie a été le prétexte de repos. L’absentéisme s’est développé. »
En 2000, Claude Bébéar, alors PDG d’AXA®, crée l’Institut Montaigne, … financé par des banquiers et des assureurs (Areva®, Axa®, Allianz®, BNP Paribas®, Bolloré®, Bouygues®, Dassault®, Pfizer® ), qui dans les média est chargé de distiller le venin : le système de santé, déficitaire, doit être réformé de toute urgence. La preuve : le . Jamais aucun de ces experts ne pointe qu’en 25 ans, 10% de la richesse nationale est passée des salariés aux dividendes financiers des actionnaires, entraînant une baisse cumulative des cotisations. La protection sociale des Français est donc constamment pointée comme coûteuse, irresponsable, un frein à la compétitivité et aux profits.
En 2004, Jacques Chirac, ami intime de Claude Bébéar, nomme à la tête de l’Assurance-Maladie Frederic Van Roekeghem, un ancien directeur du groupe AXA®. Proconsul nommé par l’Elysée, l’assureur Van Roekeghem peut enfin passer outre les avis des centrales syndicales et des syndicats médicaux, qui toutefois ne dénoncent pas la manipulation, trop heureux de garder leurs postes et leurs jetons de présence.
Dans le même temps, les assureurs entrent au Conseil de la Sécurité Sociale au sein de l’UNOCAM. Nommant et virant les directeurs de caisses locales comme il l’entend, Van Roekeghem s’entoure de sbires qui transforment la Sécu en intégrant les pires techniques de management : utilisation d’un langage commercial orwellien « C’est en changeant tous un peu qu’on peut tout changer », non-remplacement des agents retraités, transfert non rémunéré de la saisie informatique des feuilles de soins aux soignants, primes d’intéressement des médecins conseils, , pouvoir disciplinaire discrétionnaire des directeurs de caisses sur les soignants, harcèlement des médecins. A force d’endoctrinement et de primes, les médecins-contrôleurs de la Caisse intégrent ce paradigme : .
Début 2005, un petit arrangement entre amis permet à Xavier Bertrand, accessoirement ancien assureur chez AXA® lui aussi, de signer une convention avec les syndicats médicaux les plus proches du pouvoir en détruisant le système du médecin référent. Ouvrant la voie à la pénalisation des assurés, aux franchises sur les soins, le système du médecin traitant consiste en un magnifique tour de passe-passe, surchargeant les généralistes de travail administratif sans leur octroyer les moyens de payer un secrétariat, désespérant leur relève et hâtant leur disparition sur l’ensemble du territoire.
Dans le même temps, à l’hôpital, se met en place la tarification à l’activité. Les directeurs d’hôpitaux, eux aussi nommés par le pouvoir politique, inculquent au personnel soignant la culture du résultat. Rapidement, les vieux, les sans-grade, les malades atteints de pathologies complexes et nécessitant, outre des explorations médicales, du « temps soignant », sont refoulés de l’hôpital, pour des raisons d’équilibre budgétaire.
déclare être « fier de prendre la direction de Médéric®, un acteur historique majeur de la protection sociale. Mon ambition est que Médéric® relève les défis des réformes à venir qui transformeront profondément l’intervention des acteurs complémentaires, notamment dans le domaine de la santé, pour jouer un rôle de premier plan dans l’amélioration des services de protection sociale. »
En 2007, son frère Nicolas Sarkozy arrive au pouvoir et, au prétexte de la réduction des déficits, . Philippe Seguin, président de la Cour des Comptes, propose une alternative : plutôt que de ponctionner 800 millions d’euros par an dans la poche des cancéreux et des diabétiques, la simple taxation des stock-options ramènerait 4 milliards par an dans les caisses de l’Etat. La proposition est évidemment passée à la trappe.
: « Il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple… Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »
Dans ce climat de désespérance générale des soignants, de colère des malades, . Pour s’assurer la fidélité de leurs représentants, on leur fait miroiter un avenir radieux, où grâce à l’éducation thérapeutique, on pourra enfin se passer de médecins.
Confrontés en 2009 à une campagne vaccinale contre la grippe aussi calamiteuse sur le plan scientifique que financier, ces « représentants » se taisent courageusement, concentrant leur tir sur les médecins de ville, accusés de vouloir vacciner leurs patients par appât du gain. Ils évitent ainsi à Roselyne Bachelot-Narquin et à Nicolas Sarkozy d’avouer clairement qu’il ne leur est pas venu un instant à l’idée de baser un plan pandémique sur une espèce dont ils organisent la disparition.
En faisant une fois de plus preuve de leur indépendance d’esprit vis-à-vis des pouvoirs et des pseudo-experts, les médecins de ville renforcent la conviction des politiques : il n’y a rien à attendre d’un corps de métier aussi disparate, individualiste, rétif à toute directive administrative infondée : le magistère de la santé doit être retiré au corps médical. Béats d’admiration devant les vaccinodromes Bachelot, certains idiots utiles comme et accompagnent la manœuvre, incapables de saisir que ce n’est pas aux pieds du peuple, mais aux pieds des assureurs que le politique compte déposer ce magistère.
En 2009, Frédéric Van Roekeghem innove en proposant aux généralistes une rémunération à la performance. Certains des items scientifiques en sont très discutables, voire contraires à l’intérêt des patients, le calcul de la rémunération en est opaque. Le but est de déterminer, au sein des soignants, les plus compliants. Ceux qui passent sous les fourches caudines de la CNAM pour quelques deniers pourront demain, pour une somme modique, être agréés par les réseaux des assureurs privés.
En 2010, de déremboursement en franchise, la « Sécu » ne rembourse bientôt plus que 50% des soins ambulatoires, en maintenant la pression sur les professionnels de santé les moins bien rémunérés, infirmiers, généralistes et spécialistes de secteur 1, pour les pousser à la disparition. Sous couvert d’améliorer la gestion, se créent alors des Agences Régionales de Santé, sous la houlette de Nicolas Sarkozy. Une flopée de pontes « de gauche » habitués des hauts salaires, dont Claude Evin, qui a vigoureusement soutenu la réforme des hôpitaux, s’y précipite pour accepter des postes, cautionnant la manœuvre. Au menu : restrictions financières, coupes claires et autoritarisme d’une administration pléthorique jamais satisfaite.
En 2010 toujours, la légalisation de la « télémédecine » fait les unes de la presse. Experts du ministère et charlatans 3.0 exaltent conjointement une industrialisation du soin qui réaliserait le rêve d’une médecine sans médecin, gérée à distance depuis un centre d’appel vers des objets connectés.
De retour aux affaires, Xavier Bertrand relance le chantier du Dossier Médical Personnel, vantant aux Français les mérites d’un outil qui, in fine, permettra aux assureurs, une fois les généralistes éliminés, .
En 2012, c’est l’alternance. « La changement, c’est maintenant ». . Eux qui dans l’opposition avaient vilipendé la gestion comptable à la hussarde de Van Roekeghem et le retrait de l’hypertension artérielle sévère de la liste des affections prises en charge en longue durée, le confortent dans sa position. Pas à un reniement près, .
Au Congrès de la Mutualité cette année-là, Marisol Touraine vient plier le genou devant le véritable Ministre de la Santé, Etienne Caniard. . Le pauvre homme est probablement comme le député Thévenoud l’une des premières victimes de la phobie administrative, et Marisol Touraine ne veut pas l’accabler en le contraignant à révéler aux cotisants quel pourcentage de leur argent est réellement consacré au remboursement des soins, et quel pourcentage va au marketing, aux publicités calamiteuses de Chevalier et Laspalès, ou . Sous les vivats des dirigeants de complémentaires, François Hollande annonce la mise en place de l’Accord National Inter-régimes (ANI). « Une mutuelle pour tous », lance fièrement l’ennemi de la finance. L’Association Diversité et Proximité Mutualiste ( ADPM) regroupant de petites mutuelles, dénonce sans être entendue les manoeuvres en cours de financiarisation du secteur au profit des grands groupes. Et très peu comprennent que cette prétendue avancée signe un recul supplémentaire de la solidarité : dans un pays où la Sécurité Sociale rembourserait chacun correctement, personne ne devrait se voir contraint de cotiser à une complémentaire…
Dans le même temps, tandis que Cahuzac et Morelle donnent des leçons de morale à la Terre entière, en flagrant conflit d’intérêt, , passent en force à l’Assemblée Nationale la loi sur les réseaux de soins, histoire de renforcer le pouvoir des assureurs sur les professionnels de santé.
Dans le même temps, les laboratoires de biologie médicale font l’expérience de la main-mise des ARS sur leur survie. Accablés par la loi Bachelot de démarches-qualité et d’évaluations onéreuses, ne pouvant faire face à l’avalanche de textes et de contraintes administratives, . Comme par hasard, le dossier est géré au gouvernement sous la houlette de Jérôme Cahuzac, alors ministre délégué au budget, et par certains de ses proches.
Diminuer le « coût » de la protection sociale et servir la finance
Et nous voici en 2015. Accélérant le mouvement, le gouvernement de reniement de François Hollande cherche à déréglementer le secteur de la santé, et à livrer les professionnels aux financiers et aux assureurs, appâtés par l’odeur du gain, tout en cherchant désespérément une mesure emblématique de gauche pour servir de caution sociale de sa politique antisociale : ce sera le tiers-payant généralisé.
Dans le même temps, au prétexte de la loi sur l’accessibilité aux personnes handicapées, le gouvernement met en péril la survie de nombre de cabinets médicaux isolés. Les moyens diffèrent, mais la technique est identique à celle qui a été utilisée avec succès pour les laboratoires de biologie médicale. Empiler les contraintes ingérables au tarif actuel de la consultation, forcer au regroupement dans des structures qui demain seront bradées aux complémentaires et aux financiers. Quand 50.000 médecins refusent telle ou telle directive imbécile, il est plus simple pour les ARS d’ordonner aux directeurs de 3000 maisons de santé de suivre les protocoles décidés en haut lieu.
. Et cela lui évite de parler de la véritable menace sur l’accès aux soins des français : la totale déconnexion entre le tarif de remboursement et la valeur économique de l’acte, qui dissuade les jeunes de s’installer en ville et accélère la désertification médicale.
Avec le TPG, il ne s’agit pas de diminuer le coût final pour les malades, mais de rendre l’assureur maître d’œuvre de la procédure médicale, selon l’adage qui veut que celui qui paie décide, surtout s’il a tout moyen de faire pression sur le professionnel. Lorsqu’elle répète en boucle dans les média que le tiers-payant généralisé ne coûtera rien à l’Etat, Marisol Touraine n’a pas tort, dans la mesure où la Sécurité Sociale est totalement incapable de gérer informatiquement 600 mutuelles complémentaires. Frédéric Van Roekeghem, qui a quitté son poste de fossoyeur après dix ans de bons et loyaux services pour retourner pantoufler dans le privé, a tellement dégraissé la Sécu que ses services ne sont même plus capables de comptabiliser correctement le nombre de patients ayant choisi tel ou tel médecin traitant. Comment son successeur, Nicolas Revel pourrait-il gérer correctement le règlement des soins aux professionnels ? , alors qu’encore aujourd’hui la majorité des complémentaires est incapable d’assurer correctement le règlement de la part mutualiste aux assurés bénéficiant du tiers-payant. Mais Marisol Touraine s’en moque. Ce qui lui importe, c’est l’effet d’annonce. C’est de marteler une fois de plus, comme Cahuzac, Morelle et Thévenoud avant elle, qu’elle est de gauche, et donc du côté des petits, des démunis, des pauvres et des sans grade, avant de monter en voiture pour aller dîner au Siècle.
Comble du cynisme, ces disciples autoproclamés de Jaurès n’hésitent pas à proposer de conditionner le tiers-payant que nombre de professionnels de santé appliquent aujourd’hui spontanément à leurs patients en difficulté… .
Ultime retournement de veste d’un gouvernement aux abois et signe de l’amateurisme qui a accompagné tout au long le projet de loi Santé, Marisol Touraine lâche dans la dernière ligne sous la pression insistante des médecins les mutuassureurs en chargeant la seule Assurance-Maladie de gérer le tiers-payant, provoquant . Le président de la Mutualité, qui n’a pas ménagé ses efforts de lobbyiste, voit s’éloigner avec ce flux unique l’accès direct des assureurs aux données des patients. Même son de cloche chez Cegedim, éditeur de logiciels pour l’industrie pharmaceutique dont le PDG… mis en examen dans l’affaire de la MNEF, fustige un dispositif « techniquement et juridiquement » intenable… qui protège encore un temps les données des patients… jusqu’au prochain décret ou amendement passé en douce.
Car derrière ce recul momentané, la menace est toujours présente, et de plus en plus clairement exprimée par les parlementaires « socialistes ». Olivier Véran, rapporteur de la Loi Santé, plaide en termes sibyllins pour une « redéfinition du panier de soins », tandis que Pascal Terrasse, député PS de l’Ardèche et spécialiste des affaires sociales, se prononce de manière plus franche pour le transfert de la médecine de ville, « les petits soins » aux assureurs, quand la Sécurité Sociale se concentrerait sur les pathologies lourdes : Quand aux données de santé, que convoitent les assureurs… « il faut avancer sur l’open data, je le demande au gouvernement ». Pour que les choses soient parfaitement limpides, il assume de manière décomplexée, comme Denis Kessler à droite, l’abandon du pacte fondateur du Conseil National de la Résistance : « Le monde avance, le monde change. Et la Sécurité sociale de 1946 n’était sûrement pas ce que certains prétendent ».
Ce qui se joue ici, c’est une certaine façon d’exercer la médecine. C’est la destruction d’une médecine de l’individu, au profit d’une industrie de santé adossée aux appétits des actionnaires. Il y a deux ans, l’énoncer clairement aurait soulevé l’incompréhension. Mais après deux ans de règne de François Hollande, de reniement en reniement, il est évident que l’homme qui se proclamait ennemi de la finance est en fait son meilleur ami, et que pour passer sous les fourches caudines de la Commission Européenne, il est prêt à brader la santé et le système de protection social français en les livrant aux assureurs et aux financiers pour bien montrer sa capacité de « réformes » antisociales. Financiarisation du secteur santé, perte d’indépendance des professionnels… Hollande, Valls, Macron, Touraine, Moscovici, Cahuzac… Si la finance n’a pas de visage, elle a un gouvernement.
Christian Lehmann
Personnel et usagers, tous unis..... RESISTANCE !
le 18 juin 2013
A en croire Maxime Bono , maire de la Rochelle et président du Conseil de surveillance de l'hôpital, (face aux personnels réunis dans la cour de la Mairie lundi 17 juin), la solution serait entre « investir pour assurer l'avenir, moderniser, mettre en conformité l'hôpital ou..... satisfaire les revendications du personnel ».
Ainsi, le personnel devrait "prendre ses responsabilités", modérer ses exigences, accepter de faire quelques sacrifices, et de l'autre côté on modérerait les investissements sans toucher à ce qui est urgent.
En fait, cela permettrait de continuer à gérer la misère de l'enveloppe budgétaire votée par le parlement, de poursuivre l'activité dans le cadre de la loi «Hôpital, patients, Santé et Territoires» (HSP) dite «loi Bachelot», mais aussi de la mise en œuvre de la tarification à l'activité dite T2A......
Modernisation contre emplois, travail gratuit, RTT.... ! Voilà le deal inacceptable proposé aux représentants du personnel !
La solution n'est donc pas là ! Elle n'est pas comptable.... elle est politique !
D'ailleurs le directeur de l'hôpital Alain Michel, ne disait-il pas lui même dans :
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Pour le parti de Gauche, le Président du Conseil de surveillance de l'hôpital et les représentants de la CDA doivent envoyer un signal fort au gouvernement en S'OPPOSANT au budget austéritaire de l'hôpital !
ACTION SYNDICALE, ACTION POLITIQUE, on ne lâche rien !
Personnel et usagers, tous unis..... RESISTANCE !
Pour en savoir sur le conflit de l'hôpital :
- Hôpital de la Rochelle : NON à la saignée... une autre politique est possible ;