De Grenoble à Dijon, en passant par La Rochelle[11]...
ARNAUD GUVENATAM | mis à jour le 15/01/2021
Olivier Faure, patron du Parti Socialiste, nous chante les louanges du retour de la gauche plurielle[1].
A longueur d’antenne, la même rengaine : l’union fait la force et cela serait, comme nous l’aurions vu aux municipales, le seul moyen de mettre à terre Macron et Le Pen. La poussière est maintenant retombée et toutes les analyses sérieuses ont été faites sur la toute petite vaguelette verte, l’immense torrent d’abstention[2] qui illustre la grève civique des français, et la représentativité populaire immensément faible des exécutifs élus (de 10% à 20% des inscrits). Mais rien n’est aussi simple que semble vouloir le dire Olivier Faure.
Le Parti Socialiste, mine de rien, commence à retrouver son appétit hégémonique.
En ayant entrouvert la porte à se ranger derrière une hypothétique candidature EELV, les éléphants, pour ce qu’il en reste, ont fait comprendre à Faure qu’ils ne l’entendaient pas de cette oreille. Déjà parce que les Verts risquent de se déchirer comme d’habitude entre leurs orientations aussi diverses qu’irréconciliables. La lutte entre Eric Piolle et Yannick Jadot[3] est une sorte de madeleine de Proust écolo. Côté PS et social-démocratie, certains lanceraient Laurent Joffrin[4 et 4bis] dans le bain politique pour tenter de remettre en selle une candidature de François Hollande. Interdit de rigoler…
Et dans tout cela, le Parti Socialiste reste incapable de couper le cordon ombilical avec le Macronisme.
Les stratégies mises en place par les socialistes ne visent qu’à garder des postes électoraux. On dirait le PRG, enfin la galaxie « radicale social-libérale », un fossile politique vivant mais sans le moindre avenir. Une espèce panchronique de type Cœlacanthe… Rien que l’accumulation de termes montre à quel point cela ne pèse plus rien et comment tout ce petit monde fraie pour un plat de lentilles. Si l’on constate ce genre de choses aux élections municipales, les élections des exécutifs métropolitains ne sont pas de tout repos. A plus d’un titre, elles permettent une clarification nécessaire que nous devrons garder en mémoire dans la perspective de la présidentielle de 2022.
Grenoble est un exemple hallucinant.
Alors que la ville de Grenoble est restée dans l’escarcelle d’Eric Piolle, maire issu d’une alliance EELV/LFI, c’est Christophe Ferrari qui a été réélu à la tête de la Métropole[5]. Par quel miracle le socialiste a-t-il réalisé cet exploit ? Grâce aux voix du délinquant de droite Alain Carignon, aux voix de la République en Marche et avec la bénédiction du Rassemblement National[6]. Bravo !
Dijon n’est pas épargnée non plus.
Outre les stratégies électoralistes des écologistes à la sauce Jadot qui ont fini rincés par excès d’appétit, le Parti Socialiste de François Rebsamen continue ses yeux doux au Macronisme. Inutile de rappeler les positions du Maire de Dijon en 2017 sur son appel à voter Macron[7]. Il avait même jusqu’à tenter de pistonner Macron pour lui refiler une circonscription dijonnaise en 2015… L’on constate que le cordon ombilical du PS dijonnais avec le Macronisme a de beaux jours devant lui. François Rebsamen avait intégré des marcheurs[9] et des « radicaux sociaux-libéraux » sur sa liste, ayant déjà depuis 2008 le MoDem dans sa majorité. Sans compter les verts Jadoïstes présents depuis 2001… Tout le Macronisme est présent.
Le choix du libéralisme le plus échevelé est acté depuis longtemps mais la composition de la métropole permet de le voir de façon claire. Parmi les vice-présidents, on constate :
- François Deseille (MoDem, et candidat MoDem/LaREM en 2017 aux législatives) ;
- Danielle Juban (soutien d’Emmanuel Macron à la présidentielle) ;
- Dominique Grimpret (maire d’Ahuy ayant parrainé Macron, et ayant tenté d’avoir l’investiture LaREM aux législatives) ;
- et Jean-Philippe Morel (« radical social-libéral », avocat bien connu des Gilets Jaunes localement).
Le Macronisme est donc bien présent à tous les étages.
C’est bien tout cela qu’il faudra garder en tête lorsqu’il faudra demander au Peuple français de trancher par le vote les orientations politiques qui seront mises sur la table. Ni tambouille, ni accord de coin de table. Pour une présidentielle, il faut convaincre, et cela ne pourra se faire que dans la cohérence et la clarté.
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Présidentielles de 2022 : l'appel de Hollande
La peur d'une possible victoire du peuple les terrorise !
Venant d'un individu qui a largement contribué à faire que la notion de " gauche politique " soit rejetée par plus de 85% de nos compatriotes, cet appel de Hollande au PS dont la droitisation n'est plus à démontrer (en vue rejoindre Y. Jadot) doit être un argument supplémentaire pour, construire un rassemblement citoyen autour du programme populaire L'Avenir en commun.
Et pour clore temporairement le sujet, je dirai que si le PS s'empare de l'écologie comme il s'est emparé du " travail " avec la Loi ElKhomri !... on connait le résultat !
Mais pourquoi en serait-il autrement face à un PS qui, aujourd'hui plus qu'hier et moins que demain, est imbibé par le macronisme !
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Commentaire
La trahison de trop ? Dans le livre " un Président ne devrait pas dire ça[12] ", F. Hollande annonce clairement qu'il a fondé "en Marche", le mouvement d'E. Macron. Édifiant !
Source : http://eric.et.le.pg.over-blog.fr/2017/04/100-ans-de-trahisons-socialistes-des-origines-a-nos-jours.html
Notes :
[1] Olivier Faure, nous chante les louanges du retour de la gauche plurielle
[2] Municipales : près de 60% d'abstention au second tour, Macron se dit «préoccupé»
[3] Présidentielle 2022 : Jadot contre Piolle, la nouvelle guerre des "Verts"
[4] Derrière l'initiative politique de Laurent Joffrin, l'ombre de François Hollande
[4bis] Joffrin, sauveur de la gauche : le système veut tuer la France Insoumise, seul danger pour Macron en 2022
[5] RÉCIT - La folle nuit où Christophe Ferrari a été réélu à la tête de la métropole grenobloise
[6] Le RN qui jubile, tout content d'avoir contribué au parjure de Ferrari...
[7] Présidentielle 2017 : François Rebsamen en faveur d'une collaboration avec Emmanuel Macron
[8] François Rebsamen propose de pistonner Emmanuel Macron pour un mandat de député à Dijon
[9] "François Rebsamen et Sylvain Comparot, candidats d’Emmanuel Macron"
[10] DIJON MÉTROPOLE : Les nouveaux vice-présidents
[11] La Rochelle pas épargnée :
- La Rochelle : le maire Jean-François Fountaine soutient Emmanuel Macron
- Municipales à La Rochelle : les socialistes s’allient à Jean-François Fountaine
- Municipales à La Rochelle : Jean-François Fountaine adoubé par La République en marche
- Municipales à La Rochelle : Jospin plaide pour Fountaine
[12] Sous-titré " Les secrets d'un quinquennat ", " Un président ne devrait pas dire ça... " est un livre des journalistes d'investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme, publié le 12 octobre 2016 par les éditions Stock, consacré aux cinq années d'entretiens privés des deux hommes avec le président de la République française François Hollande. L'ouvrage est à l'origine d'une importante polémique notamment au sein de la majorité du moment, et est considéré comme l'un des facteurs conduisant au renoncement de François Hollande à se présenter à l'élection présidentielle française de 2017.
Pour en savoir plus :
- Laurent Joffrin, un homme neuf pour un nouveau parti
- LE GRAND RETOUR DE LA GAUCHE PLURIELLE
- Bordeaux. EELV, PS et PCF main dans la main avec la droite pour faire barrage à Poutou, candidat soutenu par la France insoumise
- Laurent Joffrin, instrument de la victoire du capitalisme dans la gauche
- Rouges, verts et recomposition : ce dont il est question.
- Un socialiste accepte de devenir directeur du Maire Louis Alliot RN/FN
- 100 ans de trahisons socialiste (des origines à nos jours)
- Solfériniens (on pourrait dire mactonien) : le PS et le PRG en actes !
- Pour concevoir son programme de 2022, le Parti Socialiste choisit Pierre Jouvet, qui était... candidat macroniste en 2017