Un système de retraite est toujours un choix de société. Ses modalités soulèvent, en creux, des questions fondamentales : Souhaitons-nous une société de l’entraide ou une société du chacun pour soi ? Quel sens donnons-nous au travail ?Il nous faut répondre collectivement à ces questions ; et contrairement à ce qu’énonce le gouvernement, il n’est pas une seule réponse possible.
Le modèle que dessine la réforme du gouvernement, avec la retraite à 64 ans, est guidé par une logique productiviste, archaïque et injuste. Il s’agit de travailler plus longtemps, en faisant peser l’effort sur les plus pauvres, dans le but de produire davantage. Pour cela, le gouvernement rebat les mêmes arguments éculés qui échouent à convaincre le grand nombre. Nous en sommes à la neuvième tentative de réforme[1] : le jargon néolibéral des technocrates ne fait plus effet.
L’édifice idéologique du gouvernement est d’autant plus inefficace qu’il se déploie dans un moment politique terrible. Demander aux Français de consentir à des efforts supplémentaires est inaudible :
notre pays a connu une crise sanitaire, suivie d’une explosion des prix de l’énergie et de l’alimentation ;
On compte toujours 10 millionsde pauvres, tandis que la fortune des ultra-riches bat des recordshistoriques.
Contrairement à ce qu’ils s’imaginent, la résistance populaire face à cette réforme ne relève ni d’un malentendu, ni d’un manque de pédagogie. La majorité du pays a parfaitement compris ce qui se joue : il faudrait vivre pour travailler, et non plus travailler pour vivre.
Cette réforme organise le vol délibéré du temps libre, et donc de la liberté. Car la retraite, c’est ce temps de vie qui échappe au temps contraint du travail, à sa cadence parfois infernale, au stress, à toutes ces déterminations qui nous sont imposées par d’autres. Ce sont à ces instants de la vie que commencent le choix et la liberté.
Le modèle de société que nous lui opposons tient en une formule : la civilisation du temps libéré. Cela signifie, concrètement, de diminuer le temps de travail dans la semaine, dans l’année et dans la vie, grâce à l’application stricte des 35 heures pour aller vers les 32 heures, la sixième semaine de congés payés et la retraite à 60 ans avec 40 annuités.
Le combat pour la diminution du temps de travail fait partie de notre ADN politique, et s’inscrit dans une longue histoire dont nous sommes les héritiers[2].Au cours du XXe siècle, le nombre d’heures de travail a été divisé par deux pour produire 40 fois plus.Le sens de l’histoire, c’est d’avoir augmenté la quantité de richesse produite tout en diminuant le temps de travail. Désormais, la crise climatique et écologique met à l’épreuve ce modèle, car elle exige de transformer profondément nos modes de production et de consommation. Le modèle productiviste et consumériste, dans lequel le gouvernement s’entête, est insoutenable. À ce moment précis de la civilisation humaine, la diminution du temps de travail est autant un progrès social qu’écologique.
Au fond, si cette réforme est aussi impopulaire, c’est probablement à cause de l’aveuglement à une chose spécifique de la nature humaine : chaque être est profondément attaché à l’autodétermination dans l’organisation de sa vie. Ce que nous attendons de l’existence, c’est de prendre soin de nos écosystèmes comme de nos proches, d’entretenir des relations épanouissantes, d’être en bonne santé, d’apprendre de nouvelles choses… ce n’est pas d’être plus productifs.
Comme dirait Orwell :« et si le but poursuivi était, non de rester vivant, mais de rester humain ? ».
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Présentation du contre-projet des retraites FI : une autre réforme des retraites est possible
Le lundi 30 janvier 2023, les député.es France insoumise Mathilde Panot, Clémence Guetté et Hadrien Clouet présentaient en conférence de presse notre contre-projet de #réformedesretraites.
Pour aller plus loin
Par l'Institut La Boétie : Retraites des arguments pour convaincre
Une réforme, d’un coût de 8 milliards, soit quasiment le déficit qu’il dit craindre en 2027… On est donc face à une réforme qui vise à faire payer aux futurs salariés les cadeaux aux actionnaires.
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- L'intergroupe de la NUPES de l'Assemblée et les groupes de gauche et des écologistes au Sénat publient leur livret de décryptage du projet de loi retraites ! 👇
Macron est un " propagateur de mensonges "... et manipulateur : 10 éditorialistes « influents », dont Nathalie Saint-Cricq (France télévision) son fils Benjamin Duhamel (BFMTV), ont été reçus secrètement par Emmanuel Macron à l’Élysée, avec un objectif... influencer discrètement l’opinion[2] !
Retraites : les 15 mensonges de Macron dans sa lettre aux syndicats du 10 mars 2023[0]
Et qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque[4] qui défend la retraite à 67 ans[11] !
Pour faire avaler la pilule aux Français qui sont massivement contre cette réforme, le chef de l’État et ses soutiens n’hésitent pas à utiliser toute une série d’arguments fallacieux, largement relayés par les médias de grande écoute.
Avec un peut de recherche, les éléments de langage, l'argumentation du gouvernement et ses soutiens explosent en plein vol… car, plus les jours passent et plus ce pouvoir a décidé de se foutre de la gueule des salariés jusqu’au bout !
Un exemple : entre 60 et 64 ans, deux seniors sur trois n'ont pas d'emploi. Or, cette réforme des retraites va augmenter le nombre de senior sur le marché du travail. Cela va donc augmenter le chômage, et exercer une pression à la baisse sur les salaires.
La réforme est nécessaire pour sauver notre système ? Mensonge !
C’est probablement l’argument numéro un du gouvernement : " Si nous n’agissons pas très rapidement, le système risquerait de s’effondrer, rongé par un déficit structurel. "
Le problème pour la " macronie ", c’est que cette affirmation n'en est pas la raison officielle... car – c'est ballot –il a écrit les vraies raisons dans des documents officiels... et il s'agit en réalité de financer la baisse des impôts pour les plus grosses entreprises, comme la suppression de la " cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) qui est l'une des composantes de la contribution économique territoriale (CET) avec la cotisation foncière des entreprises (CFE)[1] ". Elle est assise sur la valeur ajoutée produite au cours de la période de référence...
👉En définitive, la réforme des retraites (comme celles de l'assurance chômage) n'est rien d'autre qu'une compensation financière du coût pour les finances publiques des cadeaux fiscaux faits aux actionnaires (passés par 49.3).
extrait du Projet de Loi de Finances 2023, page 9 ; 👇
extrait du Programme de Stabilité 2022-2027, page 16 👇
Pour en savoir plus dans le détail :
🔶 voir l'intégrale du Projet de Loi de Finances 2023 adopté par 49.3ICI
🔶 voir l'intégrale du Programme de Stabilité 2022-2027ICI
ALERTE : quand la réforme des retraites sert d'alibi pour s'en prendre à la durée du travail et pas que...
Proposition formulée par certains députés du MoDem, parti allié d'Emmanuel Macron, présidé par François Bayrou[4bis]...
La retraite à 64 ans ne leur suffit pas... ils veulent supprimer les 35 heures ;
Et demain, la fin des congés payés, de la Sécurité sociale ?
De leur côté, certains, comme Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, vont jusqu'à proposer la " suppression pure et simple de l'âge de départ à la retraite "[1bis]...
Le purgatoire selon Elisabeth Borne
64 ans : l'âge moyen où l'on subit des incapacités dans les gestes de la vie quotidienne (on ne peut plus se pencher, porter une charge...).
Le projet du gouvernement, c'est donc la retraite pour celles et ceux qui ne pourront plus en profiter.
Tiens en passant...
Rien ne justifie le report de l’âge de la retraitedans un pays qui n’a jamais été aussi riche qu’il est aujourd’hui…mais où tout le pognon part dans les mêmes poches : celles de ceux qui veulent vous voler votre retraite !
En 1982, quand la retraite à 60 ans fut mise en œuvre, le pays était 5 fois moins riche qu’aujourd’hui. Aujourd’hui il est 5 fois plus riche, mais tout part dans les caisses des patrons et actionnaires.
Dans les années 80, les multinationales payaient 50% d’impôts, puis 37% dans les années 90, puis entre 0 et 15% dans les années 2010, 2020. Voilà le pourquoi de la dette.
Un travailleur aujourd’hui produit 3 fois plus que dans les années ou la retraite a été mise à 60 ans, balayant ainsi l’argument comme quoi il n'y aurait pas suffisamment d’actifs aujourd’hui, mais, antisociaux insatiables, cela ne leur suffit pas.
Contre réforme retraites par E. Macron " Ne recopiez pas le modèle suédois ! "
L'homme qui a fait la retraite à 65 ans en Suède appelle Emmanuel Macron à ne pas commettre la même erreur : " Ne recopiez pas le modèle suédois ! ".
Le taux de pauvreté des seniors à doublé en 9 ans ! Ça fait froid dans le dos !
Pourquoi les recettes du système de protection sociale, donc de retraites baissent ?
Parce que Emmanuel Macron a multiplié les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises sans contrepartie et asséché méthodiquement les sources de financement de la Sécurité sociale[5]...
Parce que le taux de cotisation patronale au niveau du Smic est de 7 % pour les entreprises de plus de 20 salariés, en baisse de 14 points par rapport à 2010[6].
Histoire de remettre les pendules à l'heure !
Pas de pension retraite en dessous de 1200 euros brut ? Les macronistes sont très fiers de pouvoir l’annoncer. Sauf que… c’est une énorme douille, il n’y a rien derrière.Premièrement, c’était déjà dans la loi depuis 2003, il suffisait de l’appliquer. Surtout, c’est pour une carrière complète au SMIC.Donc cela ne concerne que 0,002% des salariés[6bis].C’est ça le progrès pour Macron : voler deux années à tous les travailleurs et travailleuses du pays, en moyenne 36 210 euros par personne, et augmenter de moins de 100 euros une personne sur 50 000.
dit qu’elle ne concernerait que les carrières complètes ;
parlé de 1,8 million de retraités revalorisées ;
inventé le chiffre de 40 000 bénéficiaires,
Olivier Dussopt Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion de France avoueque cela concernera seulement 10000 à 20000 personnes... soit 1,2% à 2,5% des retraités[6ter]
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Remise des pendules à l'heure pour démasquer les mensonges de Macron et ses sbires Assemblée nationale 19 janvier 2023 : " Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme ", indique le président du Conseil d'orientation des retraites (COR) Pierre-Louis Bras.
Les retraites et l'emploi La France est le pays d'Europe où les plus de 55 ans rencontrent le plus de difficultés à trouver un emploi (données Insee)... mais le Gouvernement veut fixer à 64 ans l'âge légal de départ à la retraite.
C'est cynique, hypocrite... et surtout injuste !
Confirmation : reporter l’âge de départ à la retraite fait augmenter le chômage des seniors En 2010, le report de l’âge légal de 60 à 62 ans et de l'âge du taux plein de 65 à 67 anss’est traduit parunehausse de 100 000 de chômeurs(surface entre la courbe orange et bleue)
Vous voulez de l'argent pour financer un hypothétique déficit de notre système de retraite.... ? Il y en a là : 👇 Sur les 10 dernières années, en moyenne, pour 100€ de richesses créées en France, 35€ ont été captés par les 1% des Français les plus riches, 32€ par les 9% suivants. Les 50% les plus précaires n’en ont capté que 8€.
Retraites : la raison de ne pas faire comme nos voisins européens ? Les retraités sont plus pauvres dans les pays où l’âge de départ est plus élevé. Simple, basique.
Une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français suffirait à financer un potentiel déficit de notre système de retraite... Depuis qu’Emmanuel Macron est au pouvoir, la fortune des milliardaires a doublé en France. À 42, ils se partagent désormais 544 500 000 000 €... dont, depuis 2020, 189 milliards d'euros..
1% les plus riches ont capté 63% des richesses produites depuis le #Covid19 ;
42 milliardaires se partagent l'équivalent du budget de l'État
S'il manque de l'argent au gouvernement pour sauver l'hôpital public, les EHPAD et éventuellement nos retraites, le pognon, il est là ! 👇
Le mur d’ignorance sur le financement des retraites bâti par les militants macronistes déguisés en éditorialistes de plateaux s’effondre. Sur le plateau de BFM Business, Gilles Raveaud, économiste, maître de conférences à l’Institut d’études européennes à l’université Paris 8 démonte tous leurs mensonges en un temps record.
Toujours la double peine pour les femmes ! Déjà des pensions de misère aujourd'hui ... et les 1ères victimes de la retraite à 64 ans qui allongera encore plus pour les femmes que les hommes la durée de travail avant de pouvoir partir en retraite.... ce que reconnais Franck Riester, le ministre des Relations avec le Parlement[3]
Toujours la double peine pour les femmes : c'est ça la " justice " à la sauce Macron
Des mesures injustes et inégalitaires. Régulièrement, on entend les défenseurs de ces réformes expliquer que « parce que l’on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps », sans tenir compte du fait que c’est notamment à mesure que le temps de travail dans la vie a reculé que l’espérance de vie a augmenté.De plus, les écarts d’espérance de vie sont de 6 ans entre un cadre et un ouvrier, et même de 13 ans entre les 5% les plus riches et les 5% les plus pauvres.
Il est bien foutu ce graphique..au premier jour du départ à la retraite 25% des plus pauvres sont déjà morts... Par contre, il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches.
Face à l'intox, l'économiste Zemmour Michael répondait point par point aux arguments du gouvernement
La retraite à 65 ans est « une réforme brutale, pas nécessaire », selon l’économiste Michaël Zemmour. Avec Annie Jolivet, spécialiste de l’emploi des seniors, il décortique dans notre émission « À l’air libre » un projet dont les syndicats ne veulent pas, mais que le gouvernement pourrait imposer début 2023 avec un énième 49-3. ou un 47.1
L'enjeu derrière la réforme des retraites est celui du partage des richesses produites
Le gouvernement essaie de nous faire peur avec les terribles déficits qui mettraient en péril notre système de #retraites, alors pour vous aider à y voir plus clair dans la valse des milliards, on vous rappelle quelques ordres de grandeurs
Il n'y a pas de problème de financement des retraites. En revanche, il y a un problème avec ces politiques qui se moquent du peuple.
Au cas ou, l'argent existe !
12 milliards : l'hypothétique déficit du système de retraites ;
257 milliards : aides publiques versés aux (grandes) entreprises ;
1 000 milliards : fortune des 500 + grandes fortunes françaises.
Au cas ou, l'argent existe !
Quand les start-up lèvent plus d'argent... que le besoin de financement des caisses de retraite
Oui, on peut trouver les 12 milliards nécessaires sans faire trimer les gens 2 ans de plus.
En France, la productivité horaire est l'une des plus élevées d'Europe, devant la plupart de nos voisins européens.
Retraite à 60 ans pour toutes et tous, réduction du temps de travail à 32 H... ces mesures permettrait une création massive d'emplois,... donc le financement de notre protection sociale sans impacter la productivité économique.
Décidément la macronie est au abois : écoutez-le, on aurait pas dit mieux
QuandFranck RiesterMinistre délégué auprès de la Première ministre, chargé des Relations avec le Parlement n'a pas bien lu les éléments de langage de son gouvernement etreconnaît que la réforme des retraites pénalisera encore plus les femmes[3].
Des sous pour l'hypothétique déficit du système de retraites... il y en a Le choix de Macron et Borne est clair : gaver les actionnaires au détriment des salaires. Faire cotiser les dividendes comme les salaires dégagerait jusqu'à 48 Md€ par an pour les retraites.
Mettons à contribution les revenus du capital comme ceux du travail !
C'est l'heure de s'inviter à la table des très grands possédants (les ultra-riches) pour financer un hypothétique déficit de notre système de retraite....
Les inégalités de patrimoine sont très importantes en France. En 2021, la moitié des ménages les plus pauvres ne possèdent que 8 % des avoirs.... Où est la justice là dedans ?
C'est l'heure de s'inviter à la table des possédants.
Vous voulez de l'argent pour financer, il y en a là 👇
Tous les jours de nouvelles découvertes !
Ils sont à deux doigts de se rendre compte quecette réformes des retraites va coûter plus chère qu'elle ne va en rapporter, c'est ballot pour une réforme " technique "...
En effet, le report de deux ans de l’âge de départ devrait se traduire par près de 100 000 chômeurs de 60 ans et plus supplémentaires selon une étude de l’Unédic portant sur la réforme de 2010[8bis]!...
📌 Vous comprenez pourquoi le gouvernement à limité les débats à l'Assemblée Nationale et refusé de répondre aux parlementaires insoumis qui cherchaient à démasquer le fond de cette contre-réforme des #retraites ?
L'intergroupe de la NUPES de l'Assemblée et les groupes de gauche et des écologistes au Sénat publient leur livret de décryptage du projet de loi retraites !
Ce document vise àdécrypter le projet de loi du gouvernement. Il donne les grands axes sur lesquels député·es et sénateurs·trices de nos groupes de gauche et écologistes se battront ensemble. Notre objectif commun est de faire reculer le gouvernement par la mobilisation sociale et la bataille parlementaire. Et demettre en place la retraite à 60 ans !
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Projet de la France insoumise pour une possible autre réforme des retraites !!
Contrairement à ce qu’ils s’imaginent, la résistance populaire face à cette réforme ne relève ni d’un malentendu, ni d’un manque de pédagogie. La majorité du pays a parfaitement compris ce qui se joue : il faudrait vivre pour travailler, et non plus travailler pour vivre.
Le modèle de société que nous lui opposons tient en une formule :la civilisation du temps libéré. Cela signifie, concrètement, dediminuer le temps de travail dans la semaine, dans l’année et dans la vie, grâce à l’application stricte des 35 heures pour aller vers les 32 heures, la sixième semaine de congés payés et la retraite à 60 ans avec 40 annuités.
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Qu'on le fasse savoir : sur les retraites, le Rassemblement National est une arnaque[4]!
Quand les députés du RN sont présents sur les retraites,ils veulent vider les caisses de retraite et fragiliser la sécurité sociale.
Comment ? En proposant la mise en place de primes, d'augmentation des salaires exonérés de toutes cotisations sociales[9]
Le RN préfère mettre en place des primes sans cotisations que de taxer les ultras riches[9bis] (Pour rappel, une taxe de 2% sur la fortune des 42 milliardaires français suffirait à financer le déficit des retraites) ;
Mais jamais le RN ne proposera de taxer le capital, et pour une bonne raison : car le RN compte bien sur l’oligarchie médiatique pour arriver au pouvoir en 2027 ;
Le RN a choisi son camp : ce n’est pas celui des 2 millions de manifestants, ni de 93% des actifs,mais celui des riches[8] sur la base d'un programme économique constituant une saignée pour les classes populaires[7] ;
Examen du texte de loi sur les retraites en commission :le RN ou l’opposition qui ne s’oppose pas.
Le groupe de Marine Le Pen a déposé75 amendements sur le texte #retraites… contre 105 pour Renaissance[10] ;
Les deux seuls députés RN présents en commission ont voté contre l'amendement insoumis de rétablissement de la retraite à 60 ans, car, pour eux, " il n'est pas sérieux de prétendre que l'on peut rétablir la retraite à 60 ans[12]" !
Autrement dit, ils ont moins de choses à corriger dans le texte que les députés macronistes eux-mêmes !
CONCLUSION : Le RN, une arnaque sociale à démasquer avant qu’il ne soit trop tard :
🔴 Tout est dit ici :
Quand les députés du RN sont présents sur les retraites, ils veulent vider les caisses de retraite et fragiliser la sécurité sociale👇
Promesses de recul social Macron, qui n’a été élu et réélu que par les castors qui faisaient barrage à Le Pen, veut à toute force faire croire qu’il l’a été sur son programme. Or, dans ses “promesses électorales“, il y avait une réforme du système des retraites. Lors de son premier mandat il avait fait une première tentative mais avait dû renoncer devant la levée de boucli
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, la secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, et même Emmanuel Macron ont un point commun : il y a peu, tout report de l’âge de départ à la retraite leur apparaissait comme une véritable arnaque[1bis].
Emmanuel Macron est " déterminé ", ne cesse-t-il d’affirmer. Il veut laisser son empreinte, avec cette réforme, lors de son dernier quinquennat. Il ne laissera pas s’éterniser les débats à l’Assemblée nationale soit il reçoit le soutien des Républicains, déjà quasiment acquis, soit il utilise le 49-3 (NDLR : voir il intègre la réforme dans un projet de budget de la Sécu rectificatif, cette option pourrait permettre à l’exécutif d’éviter d’avoir recours à un 49-3 en jouant sur les délais d’examen des lois de financement de la Sécu prévus à l’article 47-1 de la Constitution. Au bout de 20 jours de débat à l’Assemblée, le texte pourrait être transmis sans vote au Sénat[2]).
Pourtant, cette réforme est rejetée par 8 Français sur 10. Toutes les organisations syndicales y sont opposées et sont déterminées à construire, ensemble, des mobilisations unitaires, avec grèves et manifestations, en janvier et février.
Cela fait trente ans que des réformes sont présentées comme le seul moyen de « sauver le système », soit en reculant l’âge de départ à la retraite, soit en augmentant le nombre des annuités de cotisations, soit, comme maintenant, en procédant à ces deux régressions cumulées.
Pourtant, dans son dernier rapport, sorti en septembre 2022, le Conseil d’orientation des retraites (COR) affirme : « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. »
Explications.
DEUXIÉME VOLET : L'HEURE DE VÉRITÉ... ET DE LA MOBILISATION SONT VENUES ! 👇
Élisabeth Borne, Première ministre, vient d’annoncer le projet de réforme des retraites, dont le cœur est le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans et une accélération de l’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités. Réforme qui sera présenté en conseil des ministres le 23 janvier, puis mis en débat à l’Assemblée nationale début février, pour un vote avant la fin du premier trimestre.
Pourtant, Emmanuel Macron, le 25 avril 2019, tenait des propos bien différents : « Quand on est peu qualifié, quand on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans ! C’est ça, la réalité de notre pays ! Et on va expliquer aux gens : travaillez plus longtemps, jusqu’à 64 ans !Franchement ce serait hypocrite de décaler l’âge légal[3]…»
Décembre 2022, changement du discours d’Emmanuel Macron, sur TF1 : « Sans cette réforme, notre système de retraite par répartition est en danger. »
Ainsi, outre Emmanuel Macron, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, la secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, ont un point commun : il y a peu, tout report de l’âge de départ à la retraite leur apparaissait comme une véritable arnaque[1bis].
Alors, pourquoi ce revirement ?
Durant la campagne présidentielle 2022, le candidat Emmanuel Macron a signé le programme de stabilité envoyé à Bruxelles, qui spécifiait : « Ce programme de stabilité (est) en faveur (…..) de la compétitivité des entreprises : c’est par exemple le cas de (…..) la baisse des impôts de production dès 2023. (…..) La maitrise des dépenses publiques repose principalement sur des réformes structurelles, la réforme des retraites notamment[4]. »
Huitième réformes en trente ans
Depuis 1993, les attaques contre le système de retraite se succèdent, sous tous les gouvernements. C’est la huitième fois, depuis ternet ans, qu’un gouvernement entend réformer le système des retraites. Les discours se suivent et se ressemblent, depuis des décennies : « Il faut le réformer pour le sauver, car il est gravement déficitaire. » Cela fait donc trente ans que des réformes sont présentées comme le seul moyen de « sauver le système », soit en reculant l’âge de départ à la retraite, soit en augmentant le nombre des annuités de cotisations, soit, désormais, en procédant à ces deux régressions cumulées. Régulièrement, gouvernements, ministres, experts et médias inféodés expliquent qu’il faut faire une nouvelle réforme pour « sauver les retraites ». Mais ces réformes sont avant tout idéologiques.
Que dit le Conseil d’orientation des retraites ? Notre système de retraite serait donc en danger ?Ce n’est pas l’avis du Conseil d’orientation des retraites (COR). Créé en 2000, le COR est une structure rattachée à Matignon (Premier ministre), difficilement soupçonnable de positions gauchistes. Son rapport annuel est attentivement scruté par l’ensemble de la classe politique.Dans son dernier rapport de septembre 2022, nous pouvons lire : « Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite[5]. »
🔴 Remise des pendules à l'heure pour démasquer les mensonges de Macron et ses sbires : Assemblée nationale 19 janvier 2023 : " Les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme ", indique le président du Conseil d'orientation des retraites (COR) Pierre-Louis Bras. 👇
🔴 Pour l'’économiste Gilles Raveaud chez BFM Business : « Il n’y a pas de problème de financement des retraites. »👇
L’économiste Gilles Raveaud chez BFM Business : « Il n’y a pas de problème de financement des retraites. »
Notre système de retraite a enregistré un excédent de 900 millions d’euros en 2021, malgré la crise sanitaire.Celui-ci est de 3,2 milliards d’euros pour 2022. Pour évaluer la situation des années à venir, le taux de chômage a son importance. Le gouvernement prévoyait un taux de chômage de 8,4% en 2027. Il a révisé ses chiffres et prévoit maintenant 5% de chômage pour 2027. Dans ces projections, le COR se base sur les estimations gouvernementales jusqu’en 2027. Au-delà, il établit ses propres hypothèses. Le COR prévoit, 7% de chômage en 2032 ; il est donc obligé de simuler une récession entre 2027 et 2032 dans ses calculs. Ce qui lui permet de faire, prudemment (notez le conditionnel), cette hypothèse : « La situation financière du système de retraite se détériorerait avec un déficit allant de -0,5% de PIB à -0,8% de PIB », dans les 10 prochaines années. Cela représente environ 10 milliards d’euros par an, soit moins de 3% du budget des retraites qui est de 340 milliards d’euros. Un déficit faible et contrôlé, selon le rapport du COR: « À plus long terme, de 2032 jusqu’à 2070, malgré le vieillissement progressif de la population française, la part des dépenses de retraite dans la richesse nationale serait stable ou en diminution. »
Le haut-commissaire au Plan, François Bayrou, qui soutient le président Macron, évoque une autre piste que celle du gouvernement. Elle consisterait à augmenter d’un point les cotisations patronales retraite, qui passeraient de 16,5% à 17,5% du salaire brut, et rapporteraient 7,5 milliards d’euros[6].
Car, le faible déficit des retraites à venir n’est pas la conséquence d’une dynamique incontrôlée des dépenses, mais bien d’un manque de ressources.L’octroi de primes (non-soumises à cotisation) en concurrence des augmentations de salaires, comme la « prime Macron » par exemple, est monnaie courante, depuis plusieurs années. De même, les exonérations de cotisations sur les bas salaires accordées aux entreprises assèchent la ressource des rentrées de cotisations dans les caisses de retraites[7].
Les séniors sont évincés du marché du travail avant 62 ans En 2021, selon la Dares[8] (service statistiques du ministère du travail), le taux d’emploi des plus de 60 ans est de 35,5%.Les entreprises poussent les salariés âgés vers la sortie, via des dispositifs comme les plans de départ volontaire, les ruptures conventionnelles en fin de carrière…Un phénomène qui ne touche pas que les ouvriers ; les cadres grisonnants sont, eux aussi, dans le viseur des employeurs.Pour les ouvriers, à 61 ans, le taux d’emploi est de 28% ; pour les sans diplôme, le taux est de 25%. Autant d’assurés sociaux qui sont en salle d’attente du « ni ni », c’est-à-dire ni en emploi ni en retraite.
Cela signifie que plus de 60% d’entre eux sont, soit au chômage suite à licenciement, soit en maladie, soit en invalidité, soit au RSA.Comme le dit le rédacteur en chef du magazine Santé & travail, « pour eux, reculer l’âge de départ, c’est les laisser dans la perspective de toucher une retraite plus faible puisqu’ils auront moins cotisé ». Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees),le taux de pauvreté des séniors ni en emploi ni en retraite atteint déjà, en effet, 32%[9] !
Les économies réalisées dans les caisses de retraites, ce sont les caisses de l’assurance-chômage, de l’assurance maladie et des minimas sociaux qui seront sollicitées pour les compenser.
La retraite à 64 ans génère-t-elle des économies ? Le Trésor a calculé, fin janvier, les économies réalisées avec un passage progressif de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans, à raison de trois mois de plus par an.Résultat, le solde du système s’améliorerait de 0,3% de produit intérieur brut (PIB), (environ 7,5 milliards d’euros à la valeur actuelle du PIB) d’ici 2027, et de 0,5% (12,5 milliards d’euros) d’ici 2032.
Une partie des économies réalisées sur les comptes des retraites sont annulées par l’augmentation des dépenses pour d’autres branches de la sécurité sociale ou pour les départements en charge d’une partie croissante de l’aide sociale[10].Eloigner l’horizon de la retraite nécessite, pour certaines personnes, de rallonger les périodes de chômage, d’arrêt maladie ou de RSA. La Dares chiffre à 1,3 milliard d’euros les allocations chômage supplémentaires à verser avec un passage à 64 ans, tandis que la Drees évalue à 3,6 milliards d’euros la hausse du coût des autres prestations sociales ! Au total, cela représente environ 0,2% de PIB.
A contrario, le report de l’âge légal génère aussi des recettes pour les comptes publics.Tous ceux qui restent en emploi payent plus d’impôt sur le revenu et aussi de CSG, de même qu’ils continuent de cotiser aux différentes caisses… Le Trésor prévoit ainsi une hausse de 0,6% de PIB.
Au total, entre l’amélioration du solde des retraites (+0,5% de PIB), la hausse des dépenses des autres branches de la sécu (-0,2%) et les autres recettes (+0,6),le Trésor en conclut qu’un report de l’âge légal à 64 ans réduirait le déficit public de 0,9% de PIB dans 10 ans.
🔶 Retraites : la raison de ne pas faire comme nos voisins européens ? ▶️ Les retraités sont plus pauvres dans les pays où l’âge de départ est plus élevé. Simple, basique.
Travailler plus longtemps, même pour les carrières longues et pénibles 🔴 Cette réforme reporte progressivement l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, mais avec une accélération de la loi Touraine-Hollande[11] pour atteindre les 43 annuités de cotisations (172 trimestres) en 2027 au lieu de 2035. L’âge d’annulation de la décote restera à 67 ans.
La réforme s’appliquera ainsi, à partir du 1er septembre 2023 (voir le tableau, ci-dessous) :
Pour les personnes nées en 1961, départ possible à 62 ans et trois mois ;
Pour les personnes nées en 1964, départ possible à 63 ans ;
Pour les générations nées en 1968 et après, départ possible à 64 ans, à condition d’avoir 43 années de cotisations, soit 172 trimestres.
🔴 Les petites pensions des retraités actuels et des futurs retraités seraient revalorisées à hauteur de 100 € brut par mois, à compter du mois de septembre 2023...pour atteindre ultérieurement quasiment1 200 € brut, soit 85% du Smic. A condition d’avoir une carrière complète !
🔴Les « carrières longues » et les « métiers pénibles » devront travailler plus longtemps, alors qu’il est déjà difficile aujourd’hui de bénéficier de ces reconnaissances. En 2022, seulement 125 784 personnes sont parties de manière anticipée à la retraite, grâce au dispositif « carrière longue », selon le ministère du Travail.
🔴 Actuellement pour profiter d’un départ anticipé pour « carrière longue », il faut avoir cotisé quatre ou cinq trimestres avant la fin de ses 18 ans, pour un départ à 58 ans, ou avoir cotisé quatre ou cinq trimestres avant la fin de ses 20 ans pour un départ à 60 ans.
🔴 Selon Élisabeth Borne, la réforme Macron sera « une améliorationpour les carrières longues». En réalité,le départ sera toujours anticipé de deux, quatre ou six ans avant l’âge légal (64 ans), mais en travaillant donc deux ans de plus :
Ceux qui ont commencé à travailler à 14 ans, pourrontpartir à 58 ans;
Ceux qui ont commencé à travailler à 15 ans, pourrontpartir à 59 ans;
Ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans, pourrontpartir à 60 ans, contre 58 ans actuellement ;
Et ainsi de suite…
🔴 Les « métiers pénibles » devront également travailler plus longtemps.Pourtant, en 2022 déjà, seulement 9596 personnes ont bénéficié du dispositif « pénibilité », selon le ministère du travail. Actuellement, un compte pénibilité existe, qui permet de bénéficier d’un départ anticipé au mieux de deux ans.Les critères de pénibilité qui sont pris en considération ne sont plus qu’au nombre de six ; ils étaient dix auparavant, mais quatre d’entre eux ont été supprimés en octobre 2017, soit cinq mois seulement après l’arrivée au pouvoir du président Macron.De quoi faire douter d’une réelle volonté d’améliorer ce dossier.
Pourtant de nombreux métiers devraient être mieux pris en compte: ouvriers de l’industrie ou du BTP, agents d’entretien, aides à domiciles, caissières…
🔴 Par ailleurs, les « régimes spéciaux » seraient supprimés.Les nouveaux embauchés à la RATP, dans la branche industries électriques et gazières (IEG) et à la Banque de France seront notamment affiliés au régime général pour la retraite, a précisé la cheffe du gouvernement. Ce « chiffon rouge » a toujours été utilisé par les gouvernements pour opposer les salariés les uns aux autres, monter l’opinion publique contre une catégorie de salariés, afin d’imposer une régression des droits existants ou futurs de l’ensemble des régimes.L’anticipation de départ à la retraite pour certaines fonctions professionnelles, pour des raisons de pénibilités, comme à la RATP, dans les IEG, à la SNCF, etc., devrait, au contraire, être étendue à de nombreux salariés du privé.Une exception au système général reste néanmoins prévue par le projet Macron pour les professions libérales, les avocats, ainsi que pour les marins, les salariés de l’Opéra de Paris et de la Comédie française.
Les fonctionnaires qui exercent des métiers pénibles (dits « de catégorie active ») verraient, en revanche, leur âge de départ lui aussi repoussé de deux ans.Concrètement, les pompiers, policiers ou infirmiers pourraient alors faire valoir leurs droits à la retraite à 54 ou 59 ans, selon le métier exercé, contre 52 et 57 ans actuellement.
Par William Martinet député France insoumise #nupes ⚠️ Retraite minimum à 1200€ ? Mensonge ! 🕐 2 minutes pour comprendre la dernière arnaque du gouvernement. #StopRetraiteMacron #ReformesDesRetraites
L’heure de vérité Emmanuel Macron est déterminé, ne cesse-t-il d’affirmer. Il veut laisser son empreinte, avec cette réforme, lors de son dernier quinquennat. Il ne laissera pas s’éterniser les débats à l’Assemblée nationale :
soit il reçoit le soutien des Républicains, déjà quasiment acquis ;
soit il utilise le 49-3 ;
(NDLR : voir il intègre la réforme dans un projet de budget de la Sécu rectificatif, cette option pourrait permettre à l’exécutif d’éviter d’avoir recours à un 49-3 en jouant sur les délais d’examen des lois de financement de la Sécu prévus à l’article 47-1 de la Constitution. Au bout de 20 jours de débat à l’Assemblée, le texte pourrait être transmis sans vote au Sénat[2]).
🔴 Pourtant, cette réforme est rejetée par 8 Français sur 10[12].
60% des Français disent "soutenir" ou éprouver de la " sympathie " à l'égard de la mobilisation contre la réforme des retraites[13] ;
Le soutien à la mobilisation contre la réforme des retraites monte à 67% chez les employés, 65% chez les ouvriers et 68% chez les 50-64 ans[13] ;
46% des personnes interrogées se disent prêtes " à se mobiliser " contre le projet du gouvernement " dans les prochaines semaines.[13] "
Toutes les organisations syndicales y sont opposées et sont déterminées à construire, ensemble, des mobilisations unitaires, avec grèves et manifestations, en janvier et février.
Réunis à la Bourse du travail, à Paris, les syndicats – la CFDT, Force ouvrière, la CFE-CGC, l’Unsa, Solidaires, la CFTC, la FSU et la CGT – ont appelé, mardi 10 janvier, les salariés à se mobiliser « fortement », lors d’une première journée de manifestations et de grève, le jeudi 19 janvier.
👇 Elles ont reçu le soutien politique de la #Nupes
👇
Une autre solution : le programme partagé de gouvernement de la NUPES[14] 📌 Garantir une retraite digne, ce qui signifie :
Restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux pleinpour toutes et tous après quarante annuités de cotisation avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles ;
Maintenir l’équilibre des retraites en soumettant à cotisation patronale les dividendes, participation, épargne salariale, rachats d’actions, heures supplémentaires, en augmentant de 0,25% par an le taux de cotisation vieillesse et en créant une surcotisation sur les hauts salaires ;
Rétablir les facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron ;
Porter à minima au niveau du SMIC revalorisé toutes les pensions pour une carrière complète, et le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté ;
Prendre en compte le revenu de solidarité active (RSA) pour valider des trimestres en vue de la retraite ;
Indexer le montant des retraites sur les salaires ;
Interdire au Fonds de réserve pour les retraites d’investir dans des secteurs polluants ;
📌 Augmenter les salaires et réduire les inégalités salariales dans l’entreprise :
Porter immédiatement le SMIC mensuel à 1 500 € net et accompagner les TPE/PME ;
Organiser une conférence sociale générale sur les salaires ainsi que dans chaque branche, qui aborderont notamment :
les augmentations de salaires, notamment pour les métiers occupés majoritairement par des femmes dans les secteurs du soin, du lien et du contact ;
lesécarts de salaires : limiter l’écart de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et celui le plus haut dans une entreprise ;
la répartition de la valeur : fixer un seuil minimal pour les revalorisations salariales, afin que la somme consacrée aux revalorisations salariales soit au moins égale à la croissance du retour à l’actionnaire (dividendes et rachats d’actions) ;
l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (salaires, formations, carrière, promotions…) : augmentation des sanctions financières et pénales (amendes, refus d’attribution de marchés publics), création de commissions de contrôle salarié dans les entreprises ;
la formation, les parcours professionnels et les conditions de travail ;
Revaloriser le traitement des fonctionnaires et dégeler le point d’indice;
Interdire les parachutes dorés et les retraites chapeaux ;
Supprimer les stock-options.
« Pour nos retraites, une seule solution, faire front ensemble » : 250 syndicalistes appellent à la grève du 19 et à la marche du 21 janvier[15] !
Réforme des retraites à 65 ans : 79 % des Français sont contre[0] !
68% des Français·es sont favorables à une réforme des retraites ... MAIS pour un départ à 60 ans[14] !..
Retraites : grande marche à Paris le 21 janvier pour lancer la bataille[13] !
L’ensemble des syndicats nationaux se retrouveront le 5 décembre au siège de la FSU, aux Lilas (Seine-Saint-Denis), pour se concerter sur l’organisation de la riposte à la réforme des retraites, dont le gouvernement doit annoncer les contours dès le 15 décembre. Cette intersyndicale réunira la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’Unsa, Solidaires et la FSU. Cette réunion intervient, alors que le calendrier s’accélère, même si, pour le moment, les contours détaillés de la future réforme restent à préciser.
Dans un entretien au Parisien paru le 1er décembre[1], la Première ministre Elisabeth Borne a réaffirmé sa volonté de mettre en œuvre la « promesse » électorale d’Emmanuel Macron (programme du 17 mars 2022) d’un recul de l’âge légal, confirmant la piste d’un « report progressif » à « 65 ans d’ici 2031[2] ». De plus, le contenu de cette réforme devrait être présenté dès le 15 décembre, juste avant la trêve des confiseurs, en pleines fêtes de fin d’année !
Aussitôt, la gauche a réagi unanimement à cette communication court-circuitant concertation politique et négociation sociale.
Pour le groupe socialiste, Boris Vallaud, a déclaré qu’il s’agit d’une « provocation », avant de poursuivre : « Le point d’arrivée de la concertation est identique au point de départ. Le gouvernement a fixé le cap il y a longtemps et a prévu de s’obstiner dans une réforme injuste, brutale et largement rejetée par les Français. ».
Pour la présidente du groupe de La France insoumise à l’Assemblée, Mathilde Panot, ces déclarations soulignent que « la macronie souffre d’autoritarisme et de mensonge compulsifs ».
Le communiste Pierre Dharréville a dénoncé, lui aussi, des concertations aux allures de mascarade : « La Première ministre n’annonce rien de nouveau. Le gouvernement continue de réaffirmer son objectif de casse social tout en organisant des négociations avec les syndicats dont on se demande si elles sont le lieu d’une véritable discussion ou pour simplement décorer. » « Syndicats méprisés, parlement piétiné, démocratie abîmée ! », a scandé son collègue Nicolas Sansu (PCF) sur Twitter.
Au-delà des annonces précipitées d’Elisabeth Borne à la presse, aucun document de travail n’a d’ailleurs été diffusé aux partenaires sociaux.
Il est donc temps de revenir sérieusement et précisément sur l’ensemble du dossier.
Manif. 9/01/2019 Paris, contre réforme retraites. Photo : Ishta
En 2019, le projet de réforme du « système universel unique par points[3] » était présenté comme plus juste, plus solidaire. « Un euro cotisé donne les mêmes droits… », affirmait alors le gouvernement d’Edouard Philippe. Les femmes devaient même en être les « grandes gagnantes ». Le projet avait provoqué une très forte mobilisation sociale durant trois mois. La crise du COVID aidant, et malgré l’utilisation du 49.3, la réforme fut abandonnée.
Aujourd’hui, changement de registre. Le projet de reculer l’âge légal de la retraite à 65 ans ne promet plus l’équité ; il ne met en avant que le prétendu besoin d’équilibrer les comptes du système de retraite.
Inspiré par les Jours heureux L’histoire du système de retraite français pourrait se résumer ainsi : un long processus de construction, puis un détricotage progressif :
Le premier régime de retraite remonte à Louis XIV, pour les marins : la « caisse des invalides de la Marine Royale ». Plus tard, d’autres régimes de retraite sont mis en place, avec les pensions militaires en 1831, les pensions civiles des agents de l’Etat en 1853, la retraite des mineurs en 1894, des cheminots en 1909, des ouvriers de l’Etat en 1928…
Dans une France ruinée par la guerre et l’occupation, le ministre Ambroise Croizat crée, par les ordonnances d’octobre 1945, la Sécurité sociale, dont l’assurance vieillesse constitue l’une des branches, les autres étant la maladie, la famille, les accidents du travail. Cette institution s’inspire du programme du Conseil national de la Résistance (CNR)[4], baptisé « les Jours heureux ».
Le régime général des retraites s’applique, à l’époque, à tous les salariés du secteur privé (hors agriculture). Chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Le principe de fonctionnement du régime est un système par répartition : les cotisations des actifs de l’année servent à financer les pensions des retraités de la même année. L’âge minimum pour percevoir une retraite était fixé à 65 ans.
Au début, l’idée était de créer un système unique pour tous.Cependant, certaines professions (N.D.L.R. comme les agriculteurs et les commerçants) et certains organismes ont préféré conserver leur propre régime : c’est l’origine des régimes spéciaux.
Alors que la majorité des séniors vivaient dans la misère, ce nouveau système par répartition a réduit drastiquement le nombre de retraités pauvres. S’il y en a toujours trop, la France est encore l’un des pays du monde qui présente le plus faible taux de pauvreté chez les retraités.
En 1982, sous la présidence de François Mitterrand, une des mesures du gouvernement d’union de la gauche, figurant dans le « Programme commun », abaisse l’âge de la retraite à 60 ans, contre 65 auparavant, sous réserve d’avoir cotisé pendant 37,5 ans au moins (ordonnance du 26 mars 1982[5]).
Des attaques en continu
Mais, depuis, les attaques et le détricotage du système de retraite français ont été continus, sous tous les gouvernements !
La réforme Balladur, en 1993, s’inscrit dans les réflexions du « Livre blanc » de 1991 porté par Michel Rocard : allongement progressif de la durée des annuités de 37,5 ans à 40 ans (soit 150 à 160 trimestres) ; changement du mode de calcul des pensions, passant des 10 meilleures années de salaire aux 25 meilleures années ; indexation des pensions versées aux retraités sur les prix et non plus sur les salaires…
Le « plan Juppé », en 1995, propose d’aligner les régimes des fonctionnaires et des entreprises publiques (RATP, SNCF, EDF/GDF) sur celui du secteur privé. Après trois semaines de grève reconductible, le gouvernement recule ;
La réforme Fillon, en 2003, allonge la durée des cotisations à 41 ans (164 trimestres) et instaure l’alignement de la durée de cotisation du public sur celle du privé, ajoutant la création de nouveaux produits d’épargne retraite.
La réforme Woerth, en 2010, se distingue par l’allongement progressif de l’âge de départ à la retraite à 62 ans et par le report à 67 ans pour la retraite à taux plein.
La réforme Touraine, en 2014, en rajoute, avec l’allongement progressif de la durée des cotisations à 43 annuités (172 trimestres)…
Manif. 9/01/2019 Paris, contre réforme retraites. Photo : Ishta
L’équilibre financier du système de retraite est-il menacé ? Le dernier rapport du COR (Conseil d’orientation des retraites) du 15 septembre 2022[6] mérite d’être lu :
« Après des années de déficit, le système de retraite enregistre un excédent de 900 millions d’euros en 2021. Ce bon résultat s’explique essentiellement par le rebond d’activité après la crise sanitaire. En 2022, l’excédent devrait s’élever à 3,2 milliards d’euros ».
Mais comme le dit le président du COR, « mieux vaut regarder l’évolution des dépenses de retraite dans le PIB (Produit intérieur brut) qui a vraiment un sens». Sur ce point, le rapport précise : « En 2021, les dépenses de retraite représentait 13,8% du PIB, ce taux devrait rester stable jusqu’en 2027 (13,9% du PIB). De 2028 à 2032, la part des dépenses de retraite dans le PIB pourrait atteindre 14,2% voire 14,7% du PIB, en fonction des scénarios. De 2032 à 2070, la part des dépenses de retraite resterait stable, voire en diminution malgré le vieillissement de la population. »
La réforme des retraites de Macron/Borne est donc avant tout idéologique et ne vise pas, en réalité, un objectif d’équilibre financier. Comme l’a déclaré Elisabeth Borne, il s’agit plutôt de « dégager des marges de manœuvre » et même de dégager des excédents pour financer d’autres dépenses.
Jusqu’à aujourd’hui, la part de la richesse nationale distribuée aux retraités a régulièrement augmenté, à mesure que le nombre de retraités dans la population s’est accru. Sans difficulté, puisque la productivité progresse : un travailleur français produit en moyenne deux fois plus aujourd’hui qu’il y a 50 ans[7].
L’enjeu est de savoir où placer le curseur.
Depuis trente ans, la part du PIB consacrée aux retraites a doublé, passant de 7% à près de 14%. Rien n’empêche de continuer à consolider ainsi le système, en ajoutant quelques dixièmes de points de PIB. Notre système de retraite distribue plus de 300 milliards d’euros. Certains groupes financiers, comme BlackRock, tentent de mettre la main sur ce pactole.
Un recul social d’un demi-siècle. La Première ministre l’a annoncé : « Le report progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans d’ici 2031 » s’appliquera à partir de juillet 2023, avec un recul de 4 mois par an à partir de la génération née en 1961[2] [8]. Les générations nées en 1970 et après seront, quant à elles, pleinement intégrées dans la nouvelle réforme qui conduit à revenir plus de cinquante ans en arrière pour l’âge de départ à la retraite.
Le minimum de pension pour une carrière complète sera de 1200 euros, soit 85% du SMIC. En parallèle, les pensions devraient être réindexées sur l’inflation. Mais à quel niveau ? En 2022, les augmentations de 1,1% en janvier et de 4% en juillet ne couvrent pas l’inflation estimée à 8% en moyenne pour l’année.
Par ailleurs, les « régimes spéciaux » seront affiliés au régime général, pour les futurs recrutés de la Banque de France, de la RATP, de la SNCF, des industries électriques et gazières ex EDF/GDF. Mais ceux de la police nationale, des militaires, de la pénitentiaire, des marins, des cultes, de l’Opéra national et de la Comédie française ne seraient pas concernés par la réforme.
Selon l’institut libéral Montaigne, l’économie générée par le projet de réforme actuel est évaluée à 7,7 milliards d’euros en 2027, et à plus ensuite. Un montant qui correspond aux coûts supplémentaires que représente le cumul de la baisse des droits de succession promise par Macron et de la suppression de la redevance audiovisuelle…
Des mesures injustes et inégalitaires. Un recul de l’âge de départ à la retraite serait injuste pour de nombreuses catégories de salariés. Il ne pèserait guère sur la carrière des cadres, car ayant rarement commencé à travailler avant 22 ans, les 43 ans de cotisations exigés à partir de la génération 1973 les amènent déjà à 65 ans. En revanche, pour toute personne entrée dans l’emploi avant 22 ans et ayant une carrière complète, il signifie concrètement devoir repousser sa retraite. Le dispositif de retraite anticipée pour longue carrière ne peut concerner que les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans, à condition d’avoir la durée suffisante de cotisations.
Régulièrement, on entend les défenseurs de ces réformes expliquer que « parce que l’on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps »,sans tenir compte du fait que c’est notamment à mesure que le temps de travail dans la vie a reculé que l’espérance de vie a augmenté. De plus, les écarts d’espérance de vie sont de 6 ans entre un cadre et un ouvrier, et même de 13 ans entre les 5% les plus riches et les 5% les plus pauvres.
(N.D.L.R. : Il est bien foutu ce graphique.. au premier jour du départ à la retraite 25% des plus pauvres sont déjà morts... Par contre, il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches.)
(N.D.L.R. : Le député Hadrien Clouet France insoumise #Nupes pose une question écrite au ministre du Travail. Une seule.
En cas de report à 65 ans du départ à la retraite, combien de personnes mourront avant d'y avoir accès ? Publiez les chiffres, assumez les morts... le gouvernement répondra t-il ?
Aujourd’hui, 40% des 50-62 ans sont au chômage. Les économies réalisées dans les caisses de retraites, ce sont les caisses de l’assurance-chômage et des minimas sociaux qui seront sollicitées pour les compenser.
Aucune nouvelle disposition n’est prévue pour les femmes, alors qu’elles gagnent en moyenne 25,7% de moins que les hommes et qu’elles constituent les gros bataillons des employés à temps partiel (80%), de même que leurs carrières sont plus souvent incomplètes en raison de l’arrivée des enfants, dont les conséquences professionnelles pèsent avant tout sur elles.
Manif. 9/01/2019 Paris, contre réforme retraites. Photo : Ishta
Relancer des mesures de progrès social Pour cela il faut revenir aux fondamentaux et valeurs de 1945 et 1982, pour permettre à tous de partir à la retraite à un âge décent, où l’on n’est pas cassé par le travail ou la maladie, et surtout avec un niveau de pension digne. La retraite est un nouvel âge de la vie, celui du temps libéré, durant lequel chacun peut s’investir autrement pour soi, ses proches et la collectivité.
Cinq grands principes devraient guider ces choix :
Toute personne doit avoir le droit de partir en retraite à un âge raisonnable, à commencer par ceux qui ont commencé à travailler plus tôt. L’espérance de vie a augmenté dans les dernières décennies, mais stagne désormais. L’espérance de vie en bonne santé reste stable, autour de 63 ans.Voilà pourquoi il faut donner la liberté de partir à la retraite à 60 ans ;
La préservation d’un calcul basé sur les annuités est fondamentale pour toute personne ayant commencé à travailler tôt. Aujourd’hui fixé à 43 ans,la proposition de ramener à 40 le nombre d’annuités serait une avancé, en intégrant le temps passé au RSA ;
Aujourd’hui, le calcul du montant des pensions dans le privé est fait sur les 25 meilleures années d’activité, suite à la réforme Balladur en 1993. Mesure très pénalisante, avec la précarité, le chômage, des carrières hachées, notamment pour les femmes.Pour cela, il faut revenir au calcul du montant des pensions sur les 10 meilleures années ;
Notre système de retraite a permis de sortir nos aînés de la misère et de maintenir le taux de pauvreté des retraités à un niveau environ deux fois inférieur à ceux de nos voisins européens. Selon Eurostat : 16% des retraités européens ont des revenus en dessous du seuil de pauvreté (19% en Allemagne). En France, le taux est d’environ 10% de retraités qui touchent moins de 60% du revenu médian[9]. Pour éviter cette situation, aucune retraite ne devrait se situer en dessous du seuil de pauvreté. Il est actuellement fixé à 1102 euros.Le minimum vieillesse doit être indexé au niveau du seuil de pauvreté;
Travailler toute sa vie au SMIC est déjà une difficulté chaque fin de mois. Partir à la retraite ne doit pas être une nouvelle étape qui prolonge et aggrave même ces atteintes à la dignité.Toute personne avec une carrière complète doit bénéficier d’une pension au moins égale au SMIC.
auquel on peut ajouter (N.D.L.R. : avoir une attention particulière pour les carrières longues, discontinues ; rétablir les facteurs de pénibilité supprimés par Macron ; indexer le montant des retraites sur les salaires).
Pour quel coût ? Plutôt que de maintenir une même taille de gâteau et d’y couper de plus petites parts, il est préférable de cuisiner un gâteau plus gros.
Les comptes de la sécurité sociale étaient en équilibres il y a 20 ans. Depuis, ils sont déséquilibrés par les exonérations massives de cotisations sociales. Ces exonérations étaient encore compensées par le budget de l’Etat en 2019, à hauteur de 40 milliards d’euros par an. Mais Emmanuel Macron a mis fin à cette compensation. Il vide les caisses des sécurités sociales pour imposer des mesures d’austérité[10].
D’autres marges de manœuvres existent.
De manière générale, toute augmentation des salaires représente mécaniquement une rentrée de cotisations et donc de l’argent pour financer les retraites.
Ainsi, l’obligation réelle de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes pourrait dégager 5 milliards d’euros par an (N.D.L.R. L'écart salarial hommes/femmes en France s'élève à 16,5% selon Eurostat, un chiffre en légère hausse[11]) ;
Les besoins d’emplois dans l’hôpital, l’école, les transports, etc., ne manquent pas : 100 000 emplois créés dans les services publics, ce serait 1,3 milliards de cotisations supplémentaires;
Soumettre à cotisation les revenus de l’intéressement, de la participation, de l’épargne salariale, ainsi que les revenus financiers des entreprises : ce seraient encore plusieurs milliards d’euros récoltés. La seule application de la cotisation vieillesse déplafonnée permettrait de lever quelque 4,4 milliards.
D’autres pistes permettent de lever de nombreux milliards d’euros à court terme.
Des sommes sont d’ores et déjà disponibles et inemployées :les réserves financières dans les différents régimes spécifiques de retraite et dans le fonds de réserve pour les retraites représentent un stock de 130 milliards d’€ (N.D.L.R.127,4 milliards d’€ en 2019[12]) …
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Chaque jour de nouveaux éléments pour comprendre
Le gouvernement aimerait nous faire croire que la réforme des retraites est nécessaire pour « préserver » le système, mais – c'est ballot – il a écrit les vraies raisons dans des doc officiels... et il s'agit en réalité de financer la baisse des impôts pour les plus grosses entreprises, comme la suppression de la " cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) qui est l'une des composantes de la contribution économique territoriale (CET) avec la cotisation foncière des entreprises (CFE)[15] ". Elle est assise sur la valeur ajoutée produite au cours de la période de référence...
👉 La réforme des retraites n'est rien d'autre qu'une contreparties aux cadeaux fiscaux faits aux actionnaires (passés par 49.3). 👇
[2] Si les rythmes d’évolution sont encore en discussion, ils pourraient être de quatre mois supplémentaires par année. Une personne née en 1962 pourrait ainsi travailler 8 mois de plus. Un an pour l’année 1963, etc. jusqu’à arriver à 65 ans de façon automatique.
Quand les prix augmentent plus vite que les salaires, le salaire réel diminue [cqfd].
Non, il n'y a pas de lien entre les augmentations de salaires et l’inflation[0] !
L’inflation, accélérateur de la lutte des classes[1]...
Après une hausse de 1,4 % en mars, les prix à la consommation ont encore augmenté et atteint en août dernier 5,9% sur un an.La hausse des prix de l’alimentation et des services a pris le relais de celle constatée sur les prix du gaz et des carburants. Pour l’alimentation, l’inflation s’élève 7,7 % sur un an et pour les produits manufacturés et les services elle progresse respectivement de 3,5 % et de 3,9 % par rapport au mois d’avril 2021. Entre juillet 2021 et juillet 2022, elle est passée de 1,5% à 6,8%, avant de légèrement ralentir en août (6,5%). Ce qui représente une inflation annuelle de 5,8 %, du jamais vu depuis le milieu des années 1980. Cela entraine mécaniquement une perte nette de pouvoir d’achat pour la plus grande partie de la population.
A cela s'ajoute la stratégie des primes qui minent le modèle social français, avec comme résultat... le travail ne paie pas[4] !
Dans le même temps, les demandes formulées par la #Nupes[2](LFI, EELV, le PCF et le PS), le blocage des prix..., la hausse du SMIC à hauteur de 1 500 € nets n'ont pas été adoptée par les députés. 257 parlementaires, dont Marine Le Pen ou Aurore Bergé, ont en effet voté contre. (257 parlementaires ont voté contre, 121 pour et 4 se sont abstenus, selon le site de l'Assemblée[3])...
Une mobilisation politique est en cours à l'initiative de la France insoumise pour la taxation des super profits, pétition que je vous invite à signer[3bis],un projet de Loi signé par les membres de la #Nupes[3ter]... c'est important pour contrer l'austérité, mais...
Aujourd'hui, face à l'inflation galopante, hors de la hausse possible du SMIC et l'ouverture de négociations par branche pour revaloriser les grilles salariales, la seule revendication permettant de renverser durablement la vapeur est d’imposer une échelle mobile, c’est-à-dire l’indexation automatique des salaires, retraites et allocations diverses sur les prix.
Sources :Eric DURAND| mis à jour le 12/11/2022
L’échelle mobile des salaires : " une revendication oubliée " selon Albert Ricchi[5]
Le pourquoi du comment :Si ne pas être au chômage constitue une chance pour beaucoup, travailler donne de moins en moins la possibilité de vivre décemment, en particulier pour les salariés les moins qualifiés, en CDD, contrats d’intérim, CNE, travail à temps partiel subi, etc.
En bref :L'échelle mobile des salaires a été introduite en France en juillet 1952 par le gouvernement Antoine Pinay et consistait à augmenter les salaires en fonction de l'augmentation des prix afin de conserver le pouvoir d'achat des salariés face à l'inflation à une fréquence déterminée par les accords qui l'instaurent.[6].
C’est le 13 juin 1982, sous la présidence de François Mitterrand, que la gauche a opéré un tournant historique[Jacques Delors (PS) était ministre des Finances, dans le deuxième gouvernement de Pierre Mauroy (PS)][8]. Voulant lutter contre l’inflation,le blocage des salaires et des prix fut imposé de juin à novembre. Ainsi,dans la fonction publique, l’Etat bloqua les salairesqui avaient suivi l’évolution des prix les années précédentes.Il incita ensuite les employeurs du secteur privé à faire de même, en les invitant à faire évoluer les salaires en fonction non de la hausse réelle des prix, mais du taux d’inflation " prévu " par le gouvernement.
Les clauses d’indexation des salaires sur les prix furent une à une retirées des conventions collectives dans les années qui suivirent. Elles étaient de fait considérées comme illégales depuis une ordonnance d’Antoine Pinay en 1959, mais après mai 1968, elles réapparaissaient dans certaines conventions ;
Puis les lois Auroux ont réaffirmé leur interdiction dans le Code du travail, article L.141-9 : " Sont interdites, dans les conventions ou accords collectifs de travail, les clauses comportant des indexations sur le salaire minimum de croissance ou des références à ce dernier en vue de la fixation et de la révision des salaires prévus par ces conventions ou accords. " ;
En 1983, Jacques Delors, ministre de l’Economie et des Finances, décida de deux plans d’austérité[9] et le pouvoir d’achat des salariés commença à diminuer régulièrement,l’échelle mobile des salaires ayant été supprimée sans pour autant que le chômage diminue.
Enfin, la réforme des 35 heures, (mesure mise en place par le gouvernement Lionel Jospin à partir de l’année 2000 et obligatoire pour toutes les entreprises à compter du 1er janvier 2002, par deux lois votées en 1998 et 2000), a eu, de part ses modalités de mise en œuvre, contestées par la CGT pour conséquences de brider le pouvoir d'achat des milieux les plus populaires et d'entraîner une « smicardisation » de nombres de salariés (notamment dans la masse des entreprises ou ils ne sont pas syndicalement organisés, voire dans un syndicat de collaboration de classe) car la loi n'avait pas tranché cette question de la compensation salariale, renvoyant le sujet à la négociation[10].
Aujourd’hui
Depuis la suppression de l’échelle mobile des salaires en 1982[7], le niveau réel des salaires baisse régulièrement.
Résultat, depuis quarante ans, le pouvoir d’achat des salaires a été peu à peu grignoté, comme la rouille ronge inlassablement le métal.Mais ce gel des salaires a également contribué au recul de la part des salaires dans la richesse produite en faveur des dividendes.Le montant de ce braquage, perpétré depuis 1983, est estimé à 1 500 milliards d’euros[7bis] !Un argument « coup de poing » à utiliser sans modération pour défendre le pouvoir d’achat des salariés.
Un tel dispositif indexant les salaires sur l’indice des prix et visant à maintenir le pouvoir d’achat des salariés était une vieille revendication du mouvement syndical, mais elle ne semble plus aujourd’hui d’actualité, ni pour les organisations syndicales, ni pour les partis politiques... et pourtant !
Chaque année, c’est à peu près le même scénario qui se produit :
les pouvoirs publics et le patronat proposent, dans les secteurs public et privé, un pourcentage d’augmentation des salaires inférieur à l’indice des prix ;
les organisations syndicales soumettant, quant à elles, un pourcentage supérieur ,
puis, dans un second temps, souvent après quelques manifestations ou grèves, les pouvoirs publics et le patronat, faisant mine de reculer, proposent un pourcentage d’augmentation supérieur à celui proposé initialement mais cependant toujours inférieur à l’inflation ! Ce scénario se reproduit ainsi, cahin-caha, depuis le début des années 80, alors que la protection du pouvoir d’achat des salariés devrait dépendre d’un mécanisme précis, s’appliquant de façon automatique chaque année, au même titre que l’indexation de certains avantages sociaux ou prestations familiales.
Et pourtant...
la France comptait plus de 10 millions de pauvres en 2020[11], au sens des critères retenus par l’union européenne - 60% du revenu médian, soit environ 780 € par mois - et, en 2021, 2,04 millions de salariés (environ 12 % de l'emploi salarié au 01/01/2021) étaient payés au SMIC[12] ;
Parmi les salariés au Smic, 59,3 % sont des femmes, 24,1 % travaillent dans des entreprises de moins de 10 salariés et 34,6 % exercent leur activité à temps partiel (données en date du 01/01/2021)[12] ;
30 % des salariés à temps plein (hors intérim) touchent un salaire inférieur à 1,3 SMIC (moins de 1 630 € bruts par mois[13]). Moins mal lotis, mais loin d’être aisés, près de la moitié de l’ensemble des salariés, soit 8,5 millions de personnes, touchent un salaire inférieur à 1,6 fois le SMIC (soit entre 1 630 € et 2 500 € bruts par mois)... alors qu'un quart d'entre eux a un salaire supérieur à 2 fois le SMIC[14] ;
70% des branches professionnelles ont des niveaux inférieurs au Smic[15].
Outre la revalorisation annuelle du SMIC[16], les salaires évoluent en pratique :
soit à l’occasion d’une négociation individuelle entre l’employeur et le salarié ;
soit au cours de négociations conclues entre les partenaires sociaux.
Lorsqu’un accord est conclu, un avenant s’ajoute à la convention collective et s’applique à tous les employeurs concernés, après parution d’un arrêté ministériel. Des accords peuvent également être prévus dans le cadre de l’entreprise. Ils se superposent alors aux conventions collectives, ce qui signifie qu’ils ne peuvent en aucun cas prévoir des salaires inférieurs à ceux déjà fixés par la convention collective.
Si les salaires les plus bas sont automatiquement réévalués en fonction du SMIC, ces augmentations n’entraînent pas, par contre, la réévaluation des salaires supérieurs à cette rémunération minimale. En effet, la loi interdit la réévaluation automatique des salaires en fonction du SMIC ou de tout autre indice. Cette pratique, renouvelée chaque année, tasse de plus en plus les grilles hiérarchiques vers le bas...
Mais la situation des salariés est aussi aggravée par un indice officiel des prix à la consommation qui ne reflète pas la réalité.
- Aujourd’hui, en vue des négociations salariales 2022, les directions d’entreprise s’appuient sur le chiffre officiel de l’inflation d'avril 2022, environ 4,8%, pour négocier comme d’habitude a minima. En réalité, la hausse des loyers autorisée par le tout nouvel indice de référence des loyers (IRL) est de 3,6%[17] et l’augmentation des prix des produits alimentaires se situe entre 7,7% et 7,9% !
- En un an, le ticket de caisse d'un plein de courses a grimpé de 12,4 % ! Le tout sur des produits de 1ère nécessité comme les pâtes[17bis] !
- En fait, la mesure de l’inflation ne concerne que les prix à la consommation. Cet indice ne dit donc rien, par exemple, de la fiscalité, et constatons qu’entre impôts directs et indirects, le gouvernement table sur une augmentation des recettes fiscalité de +27,4 milliards bruts, +24 milliards nets[18] !
- Enfin, même pour la consommation, quand un nouveau produit est mis en vente, l’augmentation de prix par rapport au produit ancien n’est pas intégré dans l’indice.
- L’indice des prix calculé par l’INSEE est d’autant plus fantaisiste qu’il n’a jamais intégré l’augmentation des prix camouflée par les « arrondis » opérés par exemple à la hausse après le passage à l’€uro ou encore par un blocage ou une diminution de salaires liés au passage aux 35 heures dans la plupart des entreprises.
En ayant négligé le problème de la défense du pouvoir d’achat, tous les gouvernements successifs, depuis 1983, ont une lourde part de responsabilité dans les difficultés que rencontrent aujourd’hui des millions de personnes...
Afin d’enrayer l’érosion continue du pouvoir d’achat des salariés, il est donc urgent de réintroduire un système d’indexation des salaires à l’indice des prix, car l’inflation touche en priorité les salariés et les couches sociales les plus fragiles alors que les super profits explosent[19]... et qu'une mobilisation pour la taxation des #Superprofits est engagée par la #Nupes à l'initiative de la France insoumise[20].
Echelle mobile des salaires, nous ne partons pas de rien
Retrouvez le projet de Loi déposé par les députés communistes à l'Assemblée Nationale le 26 juin 2013
" Mesdames, Messieurs,
L’échelle mobile des salaires consiste à augmenter les salaires en fonction de l’augmentation des prix afin de conserver le pouvoir d’achat des salariés face à l’inflation.
Cette mesure de bon sens a été introduite en France en juillet 1952 sous la présidence de Vincent Auriol, par le Gouvernement Pinay.
Elle a malheureusement été supprimée en 1982 par Jacques Delors et Pierre Mauroy, qui marquait le début du tournant libéral de la rigueur et de la construction européenne.... "
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D'autant que...
Le 9 juillet 2022, dans le cadre du projet de loi gouvernemental nº 19 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat[21], François Ruffin, député France insoumise #Nupes a déposé un Amendement n°AS140 " ...nous proposons que les salaires du secteur privé soient indexés sur l’inflation en mettant quelques garde-fous. L’inflation n’est pas conjoncturelle, mais structurelle. Elle était installée dans la durée, liée à la crise écologique qui produit un relèvement du prix des matières premières et des denrées alimentaires. Cette inflation réclame donc une réponse structurelle, et non un laborieux bricolage de mesures, d’incessants pansements... "[22].
Cette proposition d'amendement a été " NON SOUTENU"[23]
...POURQUOI ?
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L’inflation et la lutte des classes ont été au menu des universités d’été de La France insoumise (LFI) 2022 à Valence. Jean-Luc Mélenchon a profité de cette conférence pour partager une démonstration sur l’impact de la hausse des prix sur la mobilisation du peuple
On est le 22 septembre 2022, et à partir d'aujourd'hui les salariés du CAC40 travaillent exclusivement pour gonfler les dividendes des actionnaires... un tiers de l'année sacrifié pour ces assistés[19].
Des primes qui minent le modèle social français... le travail ne paie pas !
La baisse, la stagnation et la croissance des salaires, du SMIC et des pensions de retraite constituent la problématique centrale des luttes sociales et des affrontements de classe entre salariés et employeurs depuis fort longtemps. Elle prend encore plus d’ampleur en période d’inflation et de chômage.
Le pouvoir politique et ses valets médiatiques tente de brouiller les cartes de la répartition des richesses en agitant une multitude de diversions dont l’une soit disant opposition entre la France des assistés et des travailleurs qui se lèvent tôt le matin.
Selon le président Macron, la « fin de l’abondance est arrivée[1] »... Mais dans quel monde vit-il ?
Celui des patrons d’entreprises publiques qui veulent faire sauter leur plafond salarial jugé trop bas (37 500 euros par mois) ? Celui des actionnaires ?
Pour beaucoup de familles, la rentrée se tient sous le signe de la chute du pouvoir d’achat, que les mesures de cet été ne compenseront pas.
Des aides, mais surtout pas de hausses de salaire. Voilà qui pourrait servir de titre à la loi sur le pouvoir d’achat, proposée par le gouvernement choisi par M. Emmanuel Macron et adoptée le 3 août par les députés de la majorité présidentielle, de droite et du Rassemblement national, à deux exceptions près[2]. Venant de responsables qui ne cessent de vitupérer les assistés et n’ont que le mot « travail » à la bouche, le renversement idéologique ne manque pas de piquant… au moins en apparence.
Avec une inflation qui grimpe dans les tours (6,8 % attendus pour cette année), notamment pour les produits de première nécessité, un pouvoir d’achat des salariés qui a chuté de 3 % en un an[3] et un mouvement des « gilets jaunes » dans toutes les mémoires, le président Macron ne pouvait rester inactif.
Il aurait pu ouvrir son second quinquennat par un geste marquant, en demandant au Parlement de rétablir l’échelle mobile des salaires[4], leur permettant d’augmenter au même rythme que les prix. Lancée en 1952 par Antoine Pinay — un homme de droite —, la loi instaurant cette pratique a fonctionné jusqu’en 1982, date à laquelle François Mitterrand et un gouvernement à majorité socialiste l’ont jetée au panier. Elle n’était pas parfaite et souvent les rémunérations mettaient un temps certain avant leur mise à niveau. Mais, globalement, elle protégeait les salariés. L’économiste Alain Cotta, champion de l’orthodoxie, qualifiera d’ailleurs sa suppression de « don Delors » (du nom du puissant ministre de l’économie) au patronat[5].
Cette mise à mort sonnera le début d’un nouveau partage des richesses produites, en faveur des profits et au détriment des salaires. La part de ces derniers dans la valeur ajoutée est passée de 74,1 % en 1982 à 63,5 % en 1998. Elle connaîtra ensuite de petites variations à la hausse ou à la baisse, mais ne remontera jamais au pic de 1982, et elle atteint 65,4 % en 2019[6][7].
Au contraire, M. Macron a préféré un panier de mesures qui évite toute croissance générale des rémunérations. Seule exception, le point d’indice servant à calculer le traitement des fonctionnaires est relevé de 3,5 %. La revalorisation, bien en dessous de l’inflation de l’année, est à relativiser ; surtout, cet indice est bloqué depuis 2010 (sauf pour une courte parenthèse 2016-2017). Si l’on tient compte de la hausse des prix, il a perdu 17,6 % de sa valeur en vingt-deux ans[8]. Dit autrement, un fonctionnaire qui touchait 1 000 euros en 2010 ne reçoit aujourd’hui que l’équivalent de 820,40 euros. On s’étonne ensuite de ne plus trouver d’infirmières ni d’enseignants — parmi les plus mal payés en Europe.
« C’est mieux que rien » Il paraît que la France ne peut pas faire plus.Ministres et chroniqueurs nous expliquent — avec ce qu’il faut d’intonation dans la voix pour bien faire percevoir l’énormité de la somme en jeu — que cette hausse « historique » va
coûter la bagatelle de 7,5 milliards d’euros. Curieusement, pas une voix ne s’élève pour faire connaître ce que représente, par exemple, la baisse des impôts de production pour les entreprises annoncée par la première ministre Élisabeth Borne lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale le 6 juillet dernier[9] : 8 milliards d’euros. Et nul ne s’interroge sur l’utilisation de cette manne.
Le paquet présidentiel comprend donc quelques « boucliers » tarifaires (loyers, gaz…).
Il impose ainsi une baisse de 30 centimes du litre d’essence jusqu’à la fin octobre, de 10 centimes pour les deux mois suivants, mais le gouvernement ne touche pas aux impôts indirects indexés sur les prix à la pompe, ni aux superprofits encaissés par les compagnies pétrolières. Il limite à 4 % la hausse du tarif de l’électricité jusqu’à la fin de l’année, mais contraint Électricité de France (EDF) à fournir 40 % de sa production bon marché à ses concurrents, plutôt que d’en faire bénéficier les usagers[10].
Il augmente de 4 % les retraites de base, dont les bénéficiaires avaient perdu 1,1 % de pouvoir d’achat rien qu’en 2019, ainsi que le revenu de solidarité active (RSA), essentiellement payé par les collectivités locales. Quant à l’aide personnalisée au logement (APL), elle grimpe de 3,5 %, mais cela ne compense pas — loin de là — les « 10 milliards d’euros économisés au détriment des plus modestes » depuis l’arrivée au pouvoir de M. Macron, comme le rappelle la Fondation Abbé Pierre dans son rapport annuel sur le mal-logement [11].
Pour le reste, M. Macron renouvelle l’opération de 2018, au sortir du mouvement des « gilets jaunes », encourageant les employeurs à verser une prime désormais joliment appelée « partage de la valeur ». L’annonce à grande pompe de son triplement (3 000 euros) ressemble fort à de la publicité mensongère, le montant moyen réellement reçu par les quinze millions de salariés (sur vingt-sept millions) qui en ont bénéficié en 2019 n’ayant pas dépassé 542 euros, à peine plus de la moitié du montant alors autorisé[12]. La décision d’élargir encore la défiscalisation des heures supplémentaires et de celles effectuées à la place des réductions du temps de travail (RTT) relève tout autant de la mystification.
Évidemment, devant les difficultés de fins de mois, on peut être tenté de se dire que « c’est mieux que rien ».
Pourtant, ces mesures masquent un nouveau recul social. Le plus évident concerne les RTT puisque les salariés sont incités à troquer leurs journées de repos pour un peu d’argent[13]. Pas besoin d’être grand clerc pour savoir que cette « monétisation » concernera d’abord les travailleurs à la paye maigrichonne, qui sont souvent ceux qui exercent des emplois parmi les plus harassants. Voilà comment on contourne en douceur la loi sur les trente-cinq heures, jamais digérée par le patronat, tout en se présentant comme un « président soucieux du petit peuple ».
Plus insidieux encore est le recours systématique aux primes. Officiellement, celles-ci ne peuvent se substituer aux augmentations de salaire. Dans la vraie vie, elles les remplacent. Or, elles dépendent du bon vouloir (ou des capacités) de l’employeur et ne sont donc pas pérennes. Pour les salariés, elles n’ouvrent aucun droit et sont exclues du calcul des indemnités de congé maladie ou de maternité, des pensions de retraite et des allocations de chômage. Pour les caisses de la protection sociale et celles de l’État, elles représentent un manque de recettes considérable. Comme quoi on peut se dire inquiet de la dette et organiser les déficits.
C’est également vrai avec les primes d’intéressement (sans cotisation, par définition) que peuvent désormais distribuer les petites et moyennes entreprises. Sans oublier, bien sûr, les heures supplémentaires dont les exonérations sociales et fiscales pour les salariés existent depuis 2019, M. Macron ayant rétabli la mesure mise en place par le président Nicolas Sarkozy (2007-2012) et supprimée par son successeur François Hollande. Cette « générosité » sur le dos des caisses publiques avait le mérite de masquer un autre cadeau offert aux employeurs quelques mois plus tôt, lors des « ordonnances travail » : la moindre rémunération des heures supplémentaires dont la majoration tombait à 25 % et même à 10 % après accord d’entreprise, au lieu de 50 % (pour les huit premières heures). Le système est toujours en vigueur mais, en plus, l’allégement s’étend aux cotisations patronales.
Un marché de dupes (une arnaque[14]) pour la très grande majorité de la population car ces exemptions à répétition, dont une partie est étendue cette année aux travailleurs indépendants, creusent les déficits de la Sécurité sociale et de l’assurance-chômage. Des « trous » qui seront compensés par des réductions de prestations aux conséquences incalculables pour les familles, notamment aux revenus les plus modestes. En clair, le pouvoir reprendra demain ce qu’il vient de concéder aujourd’hui.
Le mouvement est engagé de longue date. Les premières exonérations de charges patronales sont apparues dans le paysage dès 1993, par la grâce du très conservateur Édouard Balladur, alors chef du gouvernement. Depuis, onze premiers ministres et quatre présidents de la République — de gauche et de droite — se sont succédé. Si certains ont renâclé, aucun n’a inversé la tendance.À tel point que, désormais, l’employeur ne paie plus aucune cotisation sur le smic, à l’exception de l’assurance-accident du travail dont le montant dépend des branches.On pourrait en conclure qu’un coup de pouce sur ces salaires ne mettrait pas les entreprises sur la paille. Que nenni. Comme les treize précédents, le quatorzième rapport du « comité d’experts » (qui ne comprend ni un syndicaliste, ni même un économiste un tant soit peu iconoclaste) a conclu que cela mettrait en péril l’économie française. Mieux, en ces temps d’inflation, il propose de mettre fin « au mécanisme d’indexation automatique[15] » du smic, le seul qui existe encore. Anticipant une vague de « travailleurs pauvres », il suggère de miser sur la prime d’activité. Encore une, inventée celle-là par M. Hollande, pour officiellement « inciter à prendre ou garder un emploi », même faiblement rémunéré. Elle a surtout incité les patrons à offrir des salaires extrêmement médiocres et des horaires atypiques dont sont victimes les femmes en premier lieu.
Pour l’heure, le smic reste heureusement indexé sur les prix et le niveau du salaire moyen.
Il n’en est pas moins fort maigre par rapport à de nombreux pays européens au produit intérieur brut (PIB) comparable. En avril 2022 (dernière statistique européenne), avec un niveau de 1 603 euros brut, il se situait en dessous de celui du Luxembourg (2 257 euros), de l’Irlande (1 775 euros), des Pays-Bas (1 725 euros), de la Belgique (1 658 euros) et même de l’Allemagne (1 621 euros), qui n’a instauré un salaire minimum qu’en 2015[16]. Il a augmenté un peu le 1er août dernier, mais il reste inférieur à celui du Royaume-Uni, peu réputé pour son progressisme social.
De plus, les patrons se sentent si forts face à des syndicats affaiblis qu’ils ont établi des grilles salariales comportant des indices de base (ce que l’on appelle le salaire minimum conventionnel) inférieurs au smic.En 2020, 16 % des branches professionnelles étaient dans ce cas. En 2022, elles sont 70 %[17] ! Certes, les employeurs ne peuvent verser un salaire en dessous du smic, mais ils bloquent toute évolution (liée à l’ancienneté ou à une petite qualification), jusqu’à ce que les changements d’indice permettent d’atteindre le niveau du smic. On assiste ainsi à un écrasement de la hiérarchie salariale : par le bas avec des minima conventionnels trop faibles et par le haut, si l’on peut écrire, avec la non-répercussion de l’évolution du smic sur l’ensemble de l’échelle.
Au total, la moitié des employés du secteur privé et des entreprises publiques gagnent moins de 2 005 euros net par mois et 80 % moins de 3 000 euros net — tous font l’objet d’un allègement de cotisations patronales, dégressif jusqu’à 2,4 fois le smic[18]. Les employeurs ont donc intérêt à ne pas dépasser ce seuil.
Cette trappe à bas salaires a des conséquences sociales évidentes, mais aussi économiques. En témoignent le recul industriel de la France dans les technologies de pointe, les difficultés à recruter dans les secteurs vitaux de services aux personnes âgées ou aux enfants, par exemple. Devant la pénurie, le gouvernement nommé par M. Macron a trouvé deux remèdes : réformer l’assurance-chômage pour contraindre les demandeurs d’emploi à prendre n’importe quel emploi, quitte à développer les primes d’activité, et réduire les exigences professionnelles pour certains postes. Un arrêté du 4 août 2022 publié au Journal officiel permet ainsi de recruter du personnel non qualifié dans les crèches grâce « à des dérogations aux conditions de diplôme ou d’expérience[20] ».
Et ce sombre tableau ne décrit que les salaires. Il doit être complété par la situation des près de deux millions d’autoentrepreneurs (qui touchent en moyenne moins de 900 euros par mois), souvent assujettis à des donneurs d’ordre (plate-forme, sociétés de services, etc.).
La logique de ce marché de l’emploi fracturé et pressuré ?
Baisser le « coût du travail » pour maintenir ou accroître celui du capital[21]... Moins le travail paie et plus l’actionnaire final gagne.
Et cela se fait à coups de déréglementations, de défiscalisation, de « définancement » de la protection sociale et… de primes pour rendre le tout à peu près supportable[22] ;
Les recettes manquent, les prestations diminuent ;
Le recours au privé (mutuelles, retraites surcomplémentaires, etc.) s’imposera… pour ceux qui peuvent. Les couches intermédiaires se débrouilleront ;
Les pauvres devront se contenter de produits bas de gamme, de coupons de réduction dans les hypermarchés ou de charité...
Ainsi, le modèle français, fondé sur la solidarité collective et la responsabilité sociale des entreprises, est attaqué de l’intérieur.
Petit à petit, il se délite et menace d’imploser, à l’image de ce qui s’est produit avec l’hôpital public, aujourd’hui en état de délabrement avancé.
Le sort des générations futures dépend bien plus sûrement de la défense et de la rénovation de ce modèle que du poids de la dette publique.
en conclusion... Jean-Luc Mélenchon : " Vous avez dit « Lutte des classes »[0] !
Mesures Macron d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat :« On aura vu le vrai visage du RN »...
Résultat « Ceux qui ne sont rien » auront des miettes[1] !
...la loi « pouvoir d’achat » n’augmente pas le pouvoir d’achat mais entérine sa baisse[1bis] !
Demandée par la #Nupes[2] (LFI, EELV, le PCF et le PS), la hausse du SMIC à hauteur de 1 500 € nets n'a pas été adoptée par les députés. 257 parlementaires, dont Marine Le Pen ou Aurore Bergé, ont en effet voté contre. (257 parlementaires ont voté contre, 121 pour et 4 se sont abstenus, selon le site de l'Assemblée[3]) « Main dans la main RN et macronistes refusent l'augmentation du SMIC. La pire droite d'Europe », a lancé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon, l'ancien candidat insoumis à la présidentielle[4].
« On aura vu le vrai visage du RN qui vote contre les intérêts des plus pauvres. On aura vu le vrai visage de LREM qui s’allie avec le RN pour protéger les intérêts des plus riches », commente quant à lui le jeune député LFI Louis Boyard[5].
SMIC. « Nous voterons l’essentiel des mesures que vous proposez », avait, la veille du vote, déclaré Marine Le Pen dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, en s’adressant au gouvernement[6].
Quel autre exemple que celui-ci pour illustrer l’alliance LREM & RN qui a été observé pendant plusieurs semaines à l’Assemblée ?
Après que les députés macronistes aient votés pour faire élire deux députés d’extrême-droite du RN à la vice-présidence de l’Assemblée[7] ;
après que les députés du RN aient refusé de voter la motion de censure du gouvernement[8]...
nouvelle épisode de l’alliance capital-fasciste : le 20 juillet 2022l’alliance LREM & RN a voté d'une seule voix contre l’augmentation du SMIC à 1500€ net proposée par la gauche (amendement #Nupes[9]), et lors du vote global de l'article 4 du projet de loi (qui ne prévoit pas le SMIC à 1 500€), vote POUR[10].
Défendus par le parti présidentiel et par son allié objectif, le Rassemblement national, les intérêts du capital sont bien gardés.
L’examen du texte « paquet pouvoir d’achat » à l’Assemblée nationale, a laissé éclater au grand jour ce que l’insoumission martèle depuis des mois : Marine Le Pen et le Rassemblement national, derrière la communication, portent un programme économique de saignée des classes populaires[11] : Refus d’augmenter les salaires, mais également de bloquer les prix, de dégeler le point d’indice des fonctionnaires, recul sur les retraites, arnaque sur l’ISF, remboursement de la dette, maintien de la flat-tax, austérité dans les services publics… Marine Le Pen défend, main dans la main avec Emmanuel Macron, les intérêts du capital contre le travail.
Macron et Le Pen, main dans la main contre l’augmentation du SMIC Un accord de fond qui ne date pas d’hier. Pendant la campagne présidentielle, Marine Le Pen s’était positionnée contre l’augmentation du SMIC, comme Emmanuel Macron. Candidate du peuple et du pouvoir d’achat ? Que nenni. À la place, la responsable du Rassemblement national (RN) proposait de supprimer des cotisations sociales pour augmenter le salaire net[12].C’est-à-dire prendre dans notre poche gauche pour mettre quelques euros dans notre poche droite.
Quoi de plus normal pour Marine Le Pen de VOTER POUR[13]le « paquet pouvoir d’achat » proposé par le gouvernement, ce projet de loi qui donne toujours plus au capital qu’au travail, validant le non blocage des prix, la non hausse du SMIC, des pensions de retraites au delà de l'inflation, la revalorisation des minimas sociaux au dessus du seuil de pauvreté, le non gel des loyers... ?
Par ce geste, le RN acte son rapprochement idéologique avec le macronisme.
Ses députés approuvent la distribution de miettes et de chèques, portée par les députés LREM.Le parti d’extrême-droite montre aux yeux du monde qu’il n’a jamais lutté pour la hausse des salaires :
Que le RN ne compte pas changer de position à ce sujet ;
Que le RN est bien un allié tacite de Macron, un allié des intérêts du capital, contre les intérêts des travailleurs.
Le député France Insoumise, Adrien Quatennens a dénoncé avec vigueur l’hypocrisie du RN.
« Le partage de la valeur, ce ne sont pas des primes. Ce sont des augmentations de salaires et offrir les conditions d’une vie digne aux travailleurs, de vivre de leur travail. Ce que précisément, vous aussi, en bonne alliée de la macronie, vous refusez. […] Vos électeurs vous voient. Vous vous couchez contre la logique macroniste qui vise à verser des primes aléatoires et des chèques ! », s’est-il exclamé dans l’hémicycle[14].
« Nous voterons l’essentiel des mesures que vous proposez » : pour quelles miettes le RN a-t-il voté ? Un article a été publié ici même[15]par les insoumis pour décortiquer le « paquet pouvoir d’achat » du gouvernement.
Que contient-il ? Miettes, chèques et mesurettes.
Voilà, ce alors que les Français sont pris à la gorge par l’inflation et qu’ils ont un besoin urgent d’augmentation de leurs salaires, ce que le RN a avalisé :
Une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires (+3,5%), présentée comme historique, mais inférieure à l’inflation. Cela revient à une perte sèche de pouvoir d’achat de 2,25% sur l’année pour les fonctionnaires ;
Aucun effort demandé aux 3,5% d’ultra-riches qui possèdent la moitié des logements du pays, alors que les Français vont pâtir de l’inflation des loyers, qui est leur premier poste de dépenses ;
Pas d’augmentation du SMIC ;
Pas de blocage des prix de l’essence et des biens de première nécessité ;
Aucune taxation des milliardaires qui se sont gavés pendant la crise sanitaire ;
Des primes pour les entreprises qui le voudront bien, des miettes payées par… le contribuable.
En définitive, un paquet pouvoir d’achat d’où est absent le mot « salaires ».
Voilà ce que le RN a soutenu, main dans la main avec la macronie et les Républicains.
Une lune de miel pour soutenir le capital plutôt que le travail.
L’alliance capital-fasciste se confirme chaque jour un peu plus.
Et pourtant...
Malgré la propagande macroniste,les français ont compris que la loi sur le pouvoir d'achat était surtout une manière de protéger les superprofits.
Pour en savoir plus...
Macron et Le Pen contre les hausses de salaire ! | Débats à l'Assemblée
Le 22 juillet au matin, à 6h après une nuit de débats, la loi intitulée « Mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat » a été adoptée en première lecture. Le groupe LFI-NUPES a voté contre[1]. Hendrick Davi, député LFI-NUPES revient ici sur les raisons de ce vote.
L’INSEE a révélé que sur un an les prix avaient augmenté de 5,8% en juin 2022[2]. Sur la même période, selon le Magazine « Que Choisir », la hausse atteint 24% pour l’essence, 28% pour le gaz et 7% pour l’alimentaire. Pour le seul premier trimestre 2022, les loyers ont augmenté de 2,48%[3]. Ces hausses frappent encore plus les ménages modestes, qui allouent près de 50% de leurs revenus au loyer. Ces hausses conduisent à de nombreuses luttes sur les salaires en France (SNCF, Transavia, Golden Tulip) et en Europe (poste britannique).
Mais la situation récente a aussi été marquée par deux canicules exceptionnelles qui ont conduit à des mégas feux détruisant près de 20 000 hectares de forêts dans les Landes. Comment ne pas voir les conséquences désastreuses du changement climatique et l’urgence de sortir des énergies fossiles ?
Or cette loi, mal rédigée, faite de bric et de broc, ne répond en rien aux enjeux de la période et le gouvernement a refusé la plupart des amendements qui auraient pu en améliorer le contenu.
D’une part :
la loi ne compense pas la perte de la valeur de nos revenus avec l’inflation ;
d’autre part elle aggrave les émissions de gaz à effet de serre avec l’importation de gaz de schiste américains et la relance d’une centrale à charbon.
Entrons dans les détails.
L’article 1 prévoit l’augmentation du plafond de la prime dite Macron.
Cette prime défiscalisée peut être versée par les entreprises aux salariés. Cette mesure pose plusieurs problèmes :
D’abord, elle ne bénéficiera pas à tous les salariés, mais seulement ceux qui sont dans des entreprises qui ont les moyens et la volonté de la verser. En 2021, seulement 4 millions de personnes l’ont touchée sur 25 millions de salariés (soit 16%)[4] et le montant moyen versé était de 506 euros en moyenne[4], bien en deçà du plafond de 1000€ ;
Rien n’indique que l’augmentation du plafond changera dans les mêmes proportions l’augmentation des versements ;
Mais surtout des primes versées annuellement et sans aucune garantie ne constituent pas une solution pour des millions de citoyens pour payer chaque mois l’essence et l’alimentation ou pour avoir une garantie pour un bailleur.
Pire, les entreprises qui ont des marges importantes pourront verser cette prime défiscalisée en lieu et place d’une augmentation de salaires ;
C’est donc possiblement un frein à de vraies augmentations de salaires. Or comme ces primes sont défiscalisées, c’est un manque à gagner de cotisations pour la sécurité sociale, ce qui risque de peser notamment sur le système de retraites.
Dans la même veine, le gouvernement a décidé avec l’article 2 de faciliter l’intéressement.
L’intéressement dépend des profits de l’entreprise et il est prioritairement versé sur des plans d’épargne salariale défiscalisés. C’est encore un moyen d’éviter les hausses de salaires en proposant des alternatives défiscalisées et irrégulières. Actuellement, les exonérations de cotisations sur les diverses formes d’intéressement coûtent 1,7 Md€ par an. C’est donc une mauvaise solution pour le pouvoir d’achat, comme pour notre modèle social.
Le reste des articles présente quelques avancées même si elles sont souvent largement insuffisantes.
L’article 4vise à limiter le nombre de branches professionnelles pour lesquelles les minima sont en dessous du SMIC, par exemple en fusionnant les branches.
Selon nous, il aurait été préférable de conditionner des aides publiques au fait d’avoir des minima de branche au-dessus du SMIC. Nous avons proposé de porter le SMIC à 1500€ net. Sans succès, car le bloc de droite LR, RN et LREM a voté contre !
L’article 5prévoit une revalorisation anticipée de 4 % à partir de juillet des droits et prestations sociales indexés sur l’inflation.
Mais cette revalorisation est insuffisante vue l’inflation.
L’article 6prévoit la revalorisation anticipée des APL à hauteur de 3,5 % et le plafonnement de l’indice de référence des loyers à 3,5 % jusqu’au deuxième trimestre 2023.
C’est notoirement insuffisant. Par exemple, pour un loyer de 600 euros et des APL de 200 euros, l’augmentation de 3,5 % des deux se traduit par un maigre gain de 7 euros d’APL et 21 euros de loyer supplémentaire, soit 168 euros de perte annuelle.
Nous avons proposé le gel des loyers. Sans succès, car le bloc de droite LR, RN et LREM a voté contre[4bis] !
L’article 7oblige les vendeurs en ligne à garantir au consommateur un “ accès facile, direct et permanent à une fonctionnalité dédiée ” à la résiliation du contrat conclu et à lui indiquer clairement la date de la fin du contrat lorsque le consommateur décide de résilier le contrat.
LREM s’est opposé à l’extension de cette obligation à plus de secteurs.
L’article 8concerne la même garantie pour les assurances.
Pour tous ces articles, le débat a été entre d’un côté ceux qui proposaient des primes (LREM, LR, et RN) et de l’autre ceux (la NUPES dans sa diversité) qui exigeaient la hausse générale des salaires, leur indexation sur l’inflation étant la seule mesure permettant de garantir en réalité la valeur de nos salaires et donc de notre travail.
L’inflation...
L’inflation actuelle n’est pas causée par la seule guerre en Ukraine ou par une augmentation des salaires, elle est causée aussi (et surtout) par l’explosion des dividendes des entreprises, qui alimentent la spéculation dans de nombreux secteurs et des blocages dans les chaînes d’approvisionnement mondiales suite au COVID. C’est le chaos capitaliste qui génère actuellement l’inflation et sûrement pas nos salaires. Choisir la hausse des salaires plutôt que des primes défiscalisées ou de l’intéressement, c’est contraindre les entreprises à réajuster la répartition de la valeur ajoutée entre les salaires et les dividendes.Rappelons que les entreprises du CAC 40 ont versé 80 milliards d’euros en dividendes à leurs actionnaires en 2021[5], soit l’équivalent de 3200€ par salarié français…
Mais ce texte en plus d’être largement insuffisant pour contrer la paupérisation des salariés, présente des dispositions nocives pour l’environnement et le climat.
Afin de sécuriser l’approvisionnement énergétique,...
l’article 13prévoit que le ministre chargé de l’énergie puisse obliger l’opérateur d’un terminal méthanier flottant à le maintenir en exploitation pour la durée fixée par ce ministre ;
l’article 14la construction d’un terminal flottant d’importation de gaz naturel liquéfié (gaz de schiste américain) au Havre ;
L’article 15 permet aux exploitants de centrales à charbon de recourir “ en cas de reprise temporaire d’activité ” à des CDD et des contrats de mission pour leurs recrutements, notamment en faisant revenir les salariés en cours de reclassement suite à la fermeture initiale ;
Par dérogation au droit du travail, la durée des CDD ainsi conclus peut atteindre 36 mois au lieu de 18.
Enfin, l’article 19 prévoit la validation du décret du 11 mars 2022 qui oblige EDF à vendre plus d’énergie à prix cassé à ses concurrents, pour l’année 2022 et ce “ à titre exceptionnel ”.
Bref, comme le gouvernement a été incapable d’organiser la transition énergétique, il est obligé de relancer l’exploitation et l’usage d’énergies fossiles, à cause des risques liés à la crise en Ukraine. Le principal problème de cette approche, c’est qu’à aucun moment le gouvernement ne planifie la sortie des énergies fossiles de façon conséquente en développant les transports en commun, la rénovation des logements et le développement des énergies renouvelables. Pire, le dernier article menace la survie de notre opérateur historique EDF en le contraignant à revendre à perte de l’électricité à ses concurrents.
Sur les questions écologiques, comme sur les articles sur le pouvoir d’achat, le même bloc LR, LREM et RN s’est opposé aux amendements proposant d’autres solutions, ou à minima limitant dans le temps le recours aux énergies fossiles.
Pour toutes ces raisons, il était inconcevable de voter une telle loi climaticide et organisant la perte de notre pouvoir d’achat et donc de pouvoir de vivre de nos concitoyens.
Il est nécessaire maintenant que les salariés se battent partout par la grève et les manifestations pour obtenir de leurs dirigeants les augmentations de salaires que le gouvernement et ses alliés de LR et du RN ont refusé de leur donner.
Le débat actuel sur le pouvoir d’achat des Français repose avec une certaine acuité la question du partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits, entre revenus du travail et revenus du capital.
Introduction
Probablement conseillés par des cabinets de conseil en ingénierie sociale de manipulation, une fois de plus, les macroniens utilisent une expression employée par leurs adversaires politiques (la NUPES[1]) pour en falsifier le sens : en l’occurrence « partage de la valeur » réduite ici à l’octroi de primes « pouvoir d’achat » par les employeurs. On remarque tout de suite le caractère non structurel, c’est-à-dire non permanent, non universel et aléatoire de ce type de versement. Celui-ci est exempté des cotisations sociales et n’entre pas dans le calcul de la retraite.
En macroéconomie, lorsque l’on parle de partage de la valeur ajoutée, c’est le partage du PIB entre la somme des salaires et la somme des profits sachant que les cotisations sociales sont considérées comme salaires indirects et les pensions de retraite comme salaires différés. Comme il a été dit par plusieurs représentants de la Nouvelle Union Populaire[1], ces primes ne permettent même pas de neutraliser l’inflation en 2022.
Remarquons que ce procédé ne se réduit pas à une simple manœuvre politicienne de bas étage mais constitue un moyen redoutable de brouillage idéologique et « d’essorage sémantique » altérant le sens non seulement d’un mot mais d’un concept.
Le partage de la valeur ajoutée : un enjeu économique et politique crucial. Nota : la valeur ajoutée représente les richesses produites dans les entreprises lorsqu’elles transforment les biens et les services pour leur production.
Le débat actuel sur le pouvoir d’achat des Français repose avec une certaine acuité la question du partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits, entre revenus du travail et revenus du capital....
🔎 Comment expliquer la déformation du partage de la valeur ajoutée depuis 30 ans ?
Le partage de la valeur ajoutée revient comme un thème majeur de recherche en économie. Les dernières décennies ont en effet été marquées par une déformation du partage de la valeur ajoutée au détriment du travail. Dans cette interview, Sophie Piton nous éclaire sur les différentes causes de cette tendance de long terme, aujourd'hui discutées par les économistes : le progrès technique, la mondialisation, le renforcement de la concentration, les changements de gouvernance dans les grandes entreprises.
Pour accéder à l'interview de Sophie Piton, cliquez sur l'image
Les « ordres de grandeur » sélectionnés dans les visuels de la CGT ci-dessous peuvent contribuer à faire comprendre que les décisions économiques sont des décisions politiques, et qu’il y a donc toujours une alternative.
Derrière les milliards dont nous abreuvent les gros titres de la presse se cachent des choix !
Très éloignés du quotidien de fin de mois difficiles de la masse des salariés, il nous est souvent compliqué d'en mesurer les conséquences sur notre vie. La CGT publie un petit dépliant qui devrait vous aider à rétablir, sur quelques grandes données économiques, les ordres de grandeur de ce " pognon de dingue " dont on parle et valider l'idée que le partage de la valeur ajoutée est un enjeu économique et politique crucial urgent.
Les chiffres donnés ici sont simplement des ordres de grandeur pour mettre les choses en perspective. Cela ne signifie pas qu’il y a un lien direct entre les données ou encore que l’on pourrait remplacer l’un par l’autre directement.
Partage de la Valeur ajoutée : à qui profite la création de richesse
La course aux profits : stop ou encore ?
Cadeaux fiscaux : quel coût pour le budget de l'Etat ?
Des dividendes toujours à la hausse : aux dépens de qui ?
CAC 40 : l'indécence (même en temps de crise)
Baisse de l'impôt sur la fortune : qui paie le manque à gagner ?
Aides publiques aux entreprises : quel coût pour la collectivité ?
Fraude et évasion fiscale : quels poids dans le déficit public ?
En finir avec le capitalovirus. L’alternative est possible !
Extraits de la conférence débat organisée par l’association Rencontres Marx Montpellier, soutenue par Les Amis du Monde diplomatique Montpellier et Attac Montpellier le mardi 10 mai 2022 à Montpellier avec Jean-Marie HARRIBEY coprésident du conseil scientifique d’ATTAC France, (...)
Augmenter le salaire net en diminuant le brut est un cadeau empoisonné et aurait pour première conséquence de supprimer ce qui fait l’hôpital public et ce qui le finance.
Chèque inflation, prime carburant, « prime Macron »… Face à la diminution du pouvoir d’achat, les primes en tout genre se multiplient. Si un coup de pouce financier ponctuel est évidemment un bon moyen d’aider les plus démunis à court terme, l’inefficacité des petits chèques est désormais manifeste.
Mais si les gouvernements successifs les apprécient tant, c’est d’abord car les primes ne constituent pas un salaire. Dès lors, bien que de plus en plus courantes, elles n’augmentent pas les revenus de manière pérenne et surtout ne comportent pas de cotisations sociales. Une focalisation excessive sur le pouvoir d’achat conduit ainsi souvent à nier l’importance du salaire comme vecteur de progrès social.
Alors que l’inflation atteint des niveaux non observés depuis des décennies et que les salaires stagnent, les Français s’inquiètent de plus en plus pour leur pouvoir d’achat.
A l’approche des élections législatives, et alors que l’alliance de gauche promet de porter immédiatemment le SMIC à 1500 euros nets, le gouvernement évoque une future « loi pouvoir d’achat » afin d’attirer les suffrages. Si le texte n’est pas encore abouti, les mesures phares devraient être le " versement d’un chèque alimentaire par l’Etat pouvant atteindre 60€ pour les foyers très modestes, la prolongation de la remise de 18 centimes par litre de carburant ou encore le triplement de la « prime Macron », défiscalisée et exonérée de cotisations patronales[1] ".
Ce type d’outils n’est pas nouveau : depuis le début des années 2000, les primes dont la vocation première est de lutter contre la diminution du pouvoir d’achat se sont multipliées. La première est créée sous le gouvernement de Lionel Jospin, en mai 2001 : la prime pour l’emploi. L’article unique de cette loi disposait ainsi : « Afin d’inciter au retour à l’emploi ou au maintien de l’activité, il est institué un droit à récupération fiscale, dénommé prime pour l’emploi ». Bien qu’issue d’un gouvernement de gauche, cette mesure pose plusieurs questions : d’abord, en excluant les chômeurs, le dispositif est conçu comme un moyen de creuser l’écart entre les prestations sociales et les revenus du travail. Ensuite, si ces derniers sont augmentés, cela se fait sans toucher au salaire minimum[2]. Enfin, la prime est originellement pensée comme étant un crédit d’impôt, et non un versement monétaire direct[3].
L’acharnement dans une voie inefficace D’emblée, la mesure séduit jusque dans les rangs des plus libéraux ; Alain Madelin, par exemple, y est grandement favorable. Les gouvernements successifs de Jean-Pierre Raffarin (2003) puis de Dominique de Villepin (2006), décident tour à tour d’augmenter le montant de cette prime [4]. Pourtant, face à son efficacité toute relative, le dispositif fusionne finalement avec le RSA activité en 2015 pour donner naissance à la prime d’activité, encore en vigueur aujourd’hui.
De manière assez prévisible, Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe ont prolongé cette série de primes pour le pouvoir d’achat au moment du soulèvement des Gilets Jaunes, dans l’espoir de calmer la colère. A l’automne dernier, face à l’augmentation forte des prix du carburant, c’est à nouveau une prime, de 100 euros, que le gouvernement a décidé d’instaurer[5]. La future « loi pouvoir d’achat » n’invente donc rien.
La seule multiplication et succession de toutes ces primes devraient a minima interpeller ou, mieux, faire figure de preuve par l’exemple qu’elles ne sont pas assez efficaces. Il ne semble en être rien dans les rangs de la droite. Pourtant, ces dispositifs présentent des défauts criants, à-mêmes de les disqualifier pour de bon.
Les primes contre le salaire En premier lieu, ces primes sont pensées comme étant ponctuelles, alors même que l’aspect multifactoriel de l’inflation et de la pauvreté, dont elles aspirent à juguler les conséquences, tend à rappeler que le problème n’est pas uniquement conjoncturel. Des mesures simples et pérennes, comme la simple augmentation du SMIC, seraient ainsi autrement plus efficaces. C’est par exemple le point de vue de Noé Gauchard, qui affronte Elisabeth Borne pour la députation dans la sixième circonscription du Calvados, sous les couleurs de la NUPES. Pour lui, le constat est sans appel : « Toutes ces mesures sont évidemment nécessaires dans l’urgence, mais elles sont utilisées par l’exécutif actuel pour faire diversion. En refusant de porter le SMIC à 1500€, l’actuel gouvernement se rend coupable de ne pas permettre durablement à tous les travailleurs de remplir dignement leur frigo ».
Des mesures simples et pérennes, comme l’augmentation du SMIC, seraient autrement plus efficaces.
Par ailleurs, le caractère temporaire de ces primes maintient en permanence ses bénéficiaires dans l’insécurité. Noé Gauchard estime ainsi que « l’imprévisibilité de tous ces dispositifs successifs et illisibles empêche les bénéficiaires de se projeter durablement et sereinement ». L’exemple de la prime Covid des personnels soignants est à ce titre éloquent : nombre de travailleuses et travailleurs ne savaient pas, jusqu’au dernier moment, s’ils toucheraient cette fameuse prime. La déception fut grande pour bon nombre d’entre elles et eux, en atteste le documentaire " Debout les femmes "[6].
Ensuite, ces dispositifs sont non seulement illisibles, mais également complexes – et donc coûteux – à mettre en œuvre. Les nombreux critères à prendre en compte, très stricts et techniques, génèrent une activité compliquée à gérer pour les administrations, alors qu’une simple augmentation du salaire minimum ne présenterait pas cet inconvénient.
En outre, ces primes, exclusivement orientées pour répondre au thème du pouvoir d’achat, sont orientées. Si la première prime pour l’emploi consistait en un crédit d’impôt, ses plus récentes déclinaisons sont bien des versements, mais le plus souvent sous forme de chèques à un usage pré-affecté. En effet, comme le rappelle le sociologue Denis Colombi, auteur de Où va l’argent des pauvres (Payot, 2020), le regard de la société sur la façon dont les plus modestes gèrent leur argent est souvent très moralisateur[7]. Dans cette vision, les pauvres seraient avant tout des personnes incapables de bien gérer leur budget, comme l’illustrent les polémiques annuelles autour de l’allocation de rentrée scolaire[8]. Ainsi, les aides financières apportées aux plus démunis ont de plus en plus tendance à être fléchées vers un poste de consommation.
Surtout, les primes, en plus de n’être que ponctuelles, sont aussi isolées et déconnectées de tout autre droit. Le salaire, au contraire, en tant que fruit d’une importante lutte syndicale, est le socle de beaucoup d’autres droits. La focalisation des discours libéraux sur le pouvoir d’achat tend ainsi à éclipser un constat autrement plus lourd de sens et de conséquences : le seul travail ne paie plus. Un constat corroboré par les chiffres de l’INSEE[9] : en 2019, avant même les conséquences néfastes de la pandémie, dont on peine encore à mesurer toute la portée, 6,8% des salariés étaient pauvres, de même que 17,6% des travailleurs indépendants, c’est-à-dire plus que la moyenne de la population générale (14,6%).
C’est pourtant là le nœud de bien des problèmes sociaux : ces primes, temporaires et complexes à mettre en œuvre, ne peuvent prétendre les prendre à bras-le-corps dès lors qu’elles se focalisent sur le seul besoin traduit par le pouvoir d’achat et n’épousent pas une vision globale et sociale plus émancipatrice, tournée sur les salaires. Au-delà du pouvoir d’achat, la question qui se pose en creux est celle du pouvoir sur le travail.
Le salaire brut, foyer de droits impensés Mais quand il est question de salaire, nombreux sont ceux à opposer salaire net et salaire brut. Le discours dominant se satisfait de la vision selon laquelle la part de salaire brut,à laquelle il faut soustraire les cotisations sociales (qui ne sont pas des impôts) pour obtenir le net, représente un coût – celui du travail, paraît-il. Toutefois le travail n’est un coût que pour celui qui l’exploite et partant, cette vision s’avère d’emblée biaisée et insusceptible d’apporter une réponse pertinente car ratant l’essentiel.D’Eric Zemmour à François Hollande en passant par Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, les promesses d’augmentation du niveau de vie se fondant sur le rapprochement du salaire net vers le salaire brut, une obsession au moins relie tous ceux à qui le mot socialisation fait peur : la lutte contre les cotisations sociales.
Augmenter le salaire net en diminuant le brut est un cadeau empoisonné.
C’est pourtant ce salaire brut qui permet de financer le régime général de Sécurité sociale, c’est-à-dire de financer les allocations chômage et famille, les APL, les pensions de retraites[11] ou l’hôpital public[12] et d’alimenter nos cartes vitales. Bien peu lucide serait donc quiconque refuserait de voir le lien évident entre politique de baisse des cotisations d’un côté et destruction du système hospitalier aboutissant à la fermeture de toujours plus de maternités ou de lits d’hôpitaux de l’autre. En réalité, le salaire brut est le vecteur privilégié d’au moins deux éléments décisifs pour l’amélioration des conditions de vie et la rémunération du travail.
D’une part, le salaire brut fait partie intégrante du salaire[13]. Au moment de payer avec la carte Vitale, c’est bien grâce au salaire socialisé par la cotisation au régime général que chacun de nous est solvabilisé en tant qu’usager du système de soins conventionnés. En supprimant ou allégeant les cotisations (c’est-à-dire en faisant triompher le net sur le brut), peut-être le salaire net s’en trouverait augmenté. Il n’en demeure pas moins qu’à chaque rendez-vous chez le médecin ou passage à la pharmacie, le coût en serait automatiquement renchéri. Dans ce sens, toute augmentation du salaire net serait mécaniquement contre-productive, car la mutuelle à laquelle il faudrait souscrire représenterait un coût plus important que la part de brut.Le programme défendu par les candidats de la NUPES[14] s’inscrit ainsi à rebours de cette logique de destruction du système de protection sociale, en proposant au contraire d’instaurer un système de prise en charge intégrale des soins prescrits, en intégrant donc dans la Sécurité sociale les complémentaires santé qui renchérissent le coût des prestations, aujourd’hui non remboursées.
D’autre part, s’il ressort donc que le salaire brut est bien du salaire qui nous permet à chacune et chacun d’avoir accès à des prestations autrement souvent inaccessibles, le salaire brut permet surtout de générer du travail. C’est le cas du système hospitalier qui, financé par les cotisations, ne fonctionne que grâce à l’avance monétaire permise par le subventionnement des caisses du régime général à partir des années 1950-1960[12]. Augmenter le salaire net en diminuant le brut est un cadeau empoisonné et aurait pour première conséquence de supprimer ce qui fait l’hôpital public et ce qui le finance.Si cette position constitue une proposition ultra-libérale, il est nécessaire d’insister sur un enchaînement qui ne peut être aisément démenti : défendre la diminution des cotisations en même temps que l’amélioration de l’hôpital public est un non-sens.
Travail contre capital : l'histoire de rémunérations rivales Les défendeurs des projets libéraux se drapent souvent des meilleures intentions pour défendre ce qui relèverait d’une hypothétique « valeur travail ». Souvent partisans d’un dialogue « apaisé » et « raisonné », ils aspirent à contenter à la fois le syndicat patronal et les syndicats des salariés. C’est, là encore, commettre une erreur rédhibitoire relativement à la rémunération du travail.
L’augmentation pure et simple du salaire n’est pas la redistribution d’un impôt collecté, mais impose au contraire une nouvelle répartition primaire de la valeur dans l’entreprise.
En vérité, la valeur ajoutée produite par toute entreprise[15] est répartie entre les différentes parties prenantes. Ainsi, au-delà de l’autofinancement ou des taxes, la valeur ajoutée est notamment répartie entre les salaires à verser et les dividendes à distribuer. Les premiers rémunèrent le travail, les seconds le capital. Dès lors, il s’agit d’un jeu à somme nulle : défendre une meilleure rémunération du travail sans remettre en cause celle du capital est tout simplement impossible.
Finalement, l’augmentation du salaire minimum (et de tous les salaires en conséquence) permet donc de mieux rémunérer le travail, durablement, sans se contenter de primes subordonnées à la volonté imprévisible d’un exécutif par ailleurs réticent à accéder aux demandes du camp du travail. Surtout, les primes dites de pouvoir d’achat et versées par l’Etat présentent enfin le fâcheux inconvénient d’être financées par les contribuables eux-mêmes !
Au contraire, l’augmentation pure et simple du salaire, en plus de permettre l’augmentation de la cotisation donc l’amélioration de la protection sociale, n’est pas la redistribution d’un impôt collecté, mais impose une nouvelle répartition primaire de la valeur dans l’entreprise. C’est là un tout autre projet, véritablement social et émancipateur.
Cotisations sociales, arnaque Macron (fiche de paie)
Comprendre toutes les lignes de la fiche de paie, et comprendre les arnaques des discours des politiques sur les cotisations salariales (charges sociales comme ils disent).
Pouvoir d'achat et primes : la mystification du gouvernement L’air de rien, c’est bien d’un choix de société dont il est question depuis lundi à l’Assemblée. D’un côté, un gouvernement qui tente de soutenir le pouvoir d’achat par un système de primes qui échappent aux cotisations sociales....
[2] Se trouve ici illustré le mythe selon lequel les bénéficiaires des minimas sociaux, confortablement installés avec leurs quelques centaines d’euros mensuelles, préféreraient cette situation à celle de l’emploi.
[3] Toutefois, le IV de l’article unique de la loi du 31 mai 2000 prévoit que « si l’impôt sur le revenu n’est pas dû ou si son montant est inférieur à celui de la prime, la différence est versée aux intéressés ».
[15] Etant néanmoins entendu ici que l’entreprise lucrative n’est pas la seule entité productive où le travail est et doit être rémunéré. Ne doivent ainsi pas être oubliées les associations, les coopératives ou encore la fonction publique.
Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, syndicaliste CGT, conseiller Prud'homme depuis 1978.
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