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17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 13:57
Dans son livre L'Imposteur, Jacques Cotta décortique la politique de François Hollande

Dans cet ouvrage, l'auteur et journaliste [1] dévoile le résultat d'une enquête récente auprès de sénateurs et députés afin de « démontrer l'imposture de la politique de François Hollande, basée sur les mêmes actions que son prédécesseur avec des promesses éléctorales toutes autres ».



- Document choc
Dans cet ouvrage, de nombreux enjeux sont analysés par l’auteur : chômage, rapport entre maintien de l’emploi et compétitivité des entreprises, éducation, démocratie et répartition des pouvoirs, mais aussi Europe et place de la France dans le monde aujoud’hui.

 

- Témoignages de députés et sénateurs
À mi-chemin du mandat Hollande, ce document nourri de cas concrets et de témoignages récents, s’appuie notamment sur les révélations de députés et de sénateurs de la majorité expliquant les raisons de leur déception face à la politique du gouvernement en place.


Fort de son travail auprès des concitoyens en difficultés comme des privilégiés, Jacques Cotta partage les conclusions brûlantes d’une enquête de terrain récente, permettant d’évaluer les engagements et promesses du Président Français. « Le changement, c’est maintenant ! »

 

Note :

[1] Jacques Cotta, journaliste en charge de la série de documentaires « Dans le secret de… » sur France 2, a réalisé de nombreux films d’investigation dont Front national, la nébuleuse (7 d’Or) et rédigé plusieurs ouvrages parus aux éditions Fayard et J.C. Gawsewitch

- L'imposteur, un livre de Jacques Cotta (entretien avec l'auteur)

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14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 07:58
Info ou Intox ? Un lobby israélo-américain "aurait" financé François Hollande pour battre Martine Aubry lors des primaires du PS

Si cela s'avérait exact, quelles conséquences sur la politique étrangère de la France ?

 

Un homme d'affaires américain dévoué à la cause sioniste affirme que François Hollande avait reçu de l'argent via son organisation lors des primaires socialistes de 2011.

 

Sources : PANAMZA le 28.02.2014 à 19h12 par Hicham HAMZA

Le 4 décembre 2013, le site d'un hebdomadaire de la communauté juive californienne, dénommé The Jewish Journal, a publié un article détonnant -et jusqu’alors passé inaperçu- à propos de l'activisme pro-israélien en France.

 

Intitulé "Pouvoir juif (sic) and French concerns over the nuclear deal", le papier de Rob Eshman postule l'idée suivante: la position intransigeante de Paris envers Téhéran -sur la question nucléaire- s'expliquerait partiellement par le lobbying efficace et discrètement pratiqué par ELNET (European Leadership Network), une organisation sioniste fondée en 2007. Son président et cofondateur, Larry Hochberg, est un entrepreneur américain qui, après avoir fait fortune dans le commerce des jouets et des vêtements sportifs, s'est investi dans la cause pro-israélienne en rejoignant l'AIPAC (groupe de pression auprès des parlementaires) et en dirigeant l'association des "amis des forces de défense d'Israël" (FIDF). Comme il le confia lors d'un entretien antérieur, sa prise de conscience envers le sort du "peuple juif" daterait de la guerre des Six-Jours de 1967.

 

Larry Hochberg, à droite de l'image, lors d'un dîner annuel du FIDF

 

Interrogé par The Jewish Journal, Larry Hochberg se vanta ainsi, sans vouloir donner des détails spécifiques, d'avoir influencé -avec succès- des dirigeants européens et notamment français. Il expliqua que la position française sur l'Iran, largement alignée sur celle de Tel Aviv, n'était "pas accidentelle": selon lui, elle trouvait son origine dans la proximité cultivée par ELNET-France (fondée en 2010) avec l'Élysée.

 

 

Après avoir relaté le mode de financement des antennes européennes d'ELNET (500 000 dollars destinés aux programmes "éducatifs", le reste collecté sur place auprès des "contributeurs" locaux) et estimé à 1,5 million de dollars l'ensemble de la somme annuelle collectée par des donateurs pro-israéliens à destination des candidats en France, Larry Hochberg confia incidemment un exemple inattendu, rapporté de la sorte par son interviewer: 

Les donateurs pro-israéliens ont donné un tiers de l'argent pour aider Hollande à battre Martine Aubry lors des primaires.

 

Aubry ? Il est vrai que la maire de Lille et rivale de François Hollande au second tour des primaires avait alors mauvaise presse auprès des faiseurs d'opinion pro-israéliens. À l'inverse, Hollande bénéficiait, depuis plusieurs années, d'une image relativement favorable aux yeux de la mouvance sioniste hexagonale.

 

 

- Lobbying dans l'ombre

Pour démontrer l'influence de son organisation auprès du chef de l'État, Hochberg précisa également que le directeur exécutif d'ELNET-France, dénommé Pour démontrer l'influence de son organisation auprès du chef de l'État, Hochberg précisa également que le Arié Bensemhoun, avait accompagné Hollande lors de sa visite officielle en Israël, en novembre dernier. Un séjour au cours duquel le Président français s'était déclaré prêt à entonner "un chant d'amour pour Israël et pour ses dirigeants" comme l'avait révélé Panamza.

 

 

Hochberg et Bensemhoun font également tandem pour expliquer leur volonté de rapprocher l'État hébreu et l'Union européenne comme en témoigne cette interview croisée des deux hommes, réalisée en juin 2012.

 

 

Ex-candidat malheureux à la présidence du CRIF, le dentiste toulousain Arié Bensemhoun avait songé, dès 2010, à "s'inspirer des méthodes" de l'AIPAC comme il confia à ses camarades lors d'un entretien interne. Au lendemain de la mort de l'ex-Premier ministre israélien Ariel Sharon, l'homme avait également exprimé en des termes méprisants sa vision de la société palestinienne.

Info ou Intox ? Un lobby israélo-américain "aurait" financé François Hollande pour battre Martine Aubry lors des primaires du PS

Il convient ici de souligner que Roger Cukiermann, président du CRIF, est également membre du conseil d'administration d'ELNET-France comme en témoigne l'en-tête d’une lettre officielle que s'est procuré Panamza.

 

Info ou Intox ? Un lobby israélo-américain "aurait" financé François Hollande pour battre Martine Aubry lors des primaires du PS

Qu'en est-il des fonds collectés par François Hollande en 2011? Une enquête du Parisien, publiée fin 2012 et consacrée au financement des primaires socialistes, soulignait leur relative opacité. Voici ce que rapporta également le Lab d'Europe 1 à propos de François Hollande :

"Il est le seul à avoir respecté la règle initiale du PS : 50 000€ de dotation. Normal, celui qui allait devenir chef de l’Etat quelques mois plus tard n’a pas eu besoin de coup de pouce de Solférino, fort qu’il était d’un important réseau de récolte de donsFrançois Hollande a fait une campagne des primaires très dépensière pour un budget total largement supérieur à celui de ses concurrents : 730 000 euros".

 

ELNET (également co-dirigée par Raanan Eliaz un ancien collaborateur Ariel Sharon) peut-elle encore avoir une influence sur les prochaines échéances électorales de l'Hexagone? Rappelons ici un fait important : loi du 11-10-2013 - relative à la transparence de la vie publique- fixe à 7500 euros par personne, par parti et par an le montant maximum d'un don.

 

Il n'est pas exclu que des donateurs pro-israéliens, réunis ou fédérés via ELNET-France, puissent, sur le modèle américain de l'AIPAC cher à Bensemhoun, tenter de donner un coup de pouce aux candidats des prochaines élections (surtout européennes) en échange d'un engagement public envers l'État hébreu. En juin 2013, ELNET-France avait déjà organisé le discret voyage en Israël et dans les Territoires palestiniens d'élus Europe Ecologie-Les Verts.

 

En toute logique, le Parti socialiste est aussi dans leur ligne de mire: ceci pourrait expliquer la présence d'Arié Bensemhoun aux côtés de Manuel Valls, hier soir au dîner du CRIF Midi-Pyrénées.

 

Si la participation du Toulousain semble évidente, il n'en va pas de même pour celle de Pierre Dassas, président d'ELNET-France: l'homme aux cheveux blancs est visible sur cette photographie capturée hier soir (deuxième rangée, à gauche de l'image). Bensemhoun apparaît, quant à lui, à la droite de Valls.

 

Info ou Intox ? Un lobby israélo-américain "aurait" financé François Hollande pour battre Martine Aubry lors des primaires du PS

Pierre Dassas est cet homme particulièrement discret qui a organisé -en avril 2012- le "Congrès des amis d'Israël", soirée de célébration de l'État hébreu dans laquelle l'auteur de ces lignes s'était glissé. Le but de l’évènement: faire signer aux élus présents (parmi lesquels Manuel Valls, alors député-maire d'Évry) la "Charte des amis d'Israël", un document ultra-sioniste si l'on en juge par le ton lyrique de son texte.

 

Info ou Intox ? Un lobby israélo-américain "aurait" financé François Hollande pour battre Martine Aubry lors des primaires du PS

Nulle surprise quand on sait que l'un des conseillers d'ELNET, dénommé Steven Rosen, est connu outre-Atlantique pour avoir été soupçonné par les autorités fédérales d'avoir espionné les coulisses du pouvoir américain au profit d'Israël.

 

Manuel Valls, un ministre en charge des cultes qui a déclaré son "engagement absolu pour Israël", n'a pas incommodé ses hôtes, hier soir à Toulouse. Son discours,consultable sur le site de la préfecture de Haute-Garonne, témoigne, si besoin est, de son rapport singulier aux représentants de la communauté juive et/ou sioniste. Sortant du cadre de son texte, l'homme a également tenu, une nouvelle fois, à rendre hommage à la mémoire d'Ilan Halimi, victime du " gang des barbares" tout en passant sous silence le calvaire parallèle de Saïd Bourarach, victime -en 2010- d'extrémistes juifs toujours impunis à ce jour (Panamza reviendra prochainement sur le dernier rebondissement judiciaire et ambïgu de l'affaire).

 

- Omerta

- À ce stade, vous pourriez vous interroger : comment se fait-il que les grands médias de la presse écrite et audiovisuelle ne nous aient jamais relaté -en détail- l'existence et les activités d'ELNET en France depuis 2010 ?

 

Hormis la paresse intellectuelle des uns et l'indifférence des autres, une troisième explication peut être avancée : la compromission.

 

- De nombreux journalistes ont participé à des voyages en Israël qui ont été financés par ELNET :

  • Ainsi, en décembre 2012 et novembre 2013, le lobby sioniste a convié Alain Frachon (Le Monde), Christine Ockrent (France Culture), Jean-Dominique Merchet (Marianne) et bien d'autres titulaires de la carte de presse (Le Figaro, Libération, Le Nouvel Observateur, Le Point, L'Express, RFI, BFM TVà venir -sur place- découvrir les enjeux stratégiques du régime israélien (Iran, Hezbollah, Syrie).
  • Il en va de même auprès de chercheurs universitaires : Gilles Kepel, Thèrese Delpech, Justin Vaïsse et Bruno Tertrais collaborent ainsi aux journées du " dialogue stratégique France-Israël" co-organisées (en partenariat avec le ministère de la Défense) par ELNET.

 

- Bref : contrairement aux apparences, le CRIF ne constitue pas nécessairement le seul bras armé du lobby pro-israélien en France. Discrètement, un nouveau venu dénommé ELNET ambitionne d'influencer la donne du jeu politique.

  • À vous, cher lecteur, de déjouer l'omerta des grands médias à ce sujet et de faire passer l'info.

 

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Un article qui fait débat et pose questions qui n'ont pas été "creusées"

 

 

- Pour les INFOS D'ALMANAR le témoignage-clé a été censuré.

"..... Particulièrement relayé sur les réseaux sociaux et les sites participatifs, le scoop de Panamza publiè le 28 février 2011 et réactualisé avait, par contre, été totalement passé sous silence par l'ensemble des grands médias de la presse écrite, web et audiovisuelle. Aucun journaliste installé dans un organe de presse reconnu n'avait rédigé un papier sur le sujet, ne serait-ce que pour en contester la validité. Pour paraphraser une ancienne citation de Laurent Joffrin, les principaux médias hexagonaux ont visiblement « choisi la tactique de l'édredon, pariant sur la gêne générale et sur l'amnésie de l'opinion. Le refus de l'omerta est la réponse logique à cette tentative »......."

 

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- Pour ce qui me concerne

 

Si cela se révèlait extact, cela pourrait expliquer pour partie le revirement de la politique de la France au Moyen Orient et notamment vis à vis de la Palestine et de son peuple.

  • Le sujet est suffisamment grave pour qu'il nécessite une enquête approfondie.
  • La France ne saurait définir sa politique en fonction des cabinets occultes, groupes de pressions et généreux donateurs.

 

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10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 11:03
Les socialistes préparent l’omerta sur la vie des affaires

C'est aussi la fin de la liberté d'expression des salariés dans les entreprises qui est visée !

 

Le groupe PS a déposé sur le bureau de l'Assemblée Nationale le 16 juillet courant  une proposition de loi instaurant un délit de violation du secret des affaires. Même si ses concepteurs le démentent, cette réforme constituerait une menace sur le droit à l'information, aux lanceurs d'alerte et remettrait en cause la liberté d'expression des salariés sur et dans leur entreprise si chérement acquise.

 

Sources : extraits du blog  Sans langue de bois  par Gerard Karageorgis le 23 Juillet 2014

- C’est une proposition de loi liberticide que les députés du groupe PS ont déposée le 16 juillet 2014, sur le bureau de l’Assemblée nationale

Sous le prétexte de lutter conte l’espionnage dont les entreprises peuvent être victimes et de défendre leurs intérêts économiques, le texte, qui est une variante de la réforme envisagée par la droite sous Nicolas Sarkozy, constituerait, s’il était adopté – et même si ses auteurs s’en défendent –, une grave menace pour la liberté de la presse, et pour les lanceurs d’alerte ayant connaissance de dérives au sein d’un établissement industriel ou d’un groupe financier. Alors que dans le monde entier, de nombreuses grandes démocraties entérinent des législations progressistes pour accroître la transparence sur les questions d’intérêt public, la France avance, elle, à reculons, et protège le vieux capitalisme opaque qui est, de longue date, l’un de ses signes distinctifs.

 

Cet inquiétant projet visant à organiser l’omerta sur la vie des affaires n’est, certes, pas récent. Voilà des lustres que le patronat et les milieux financiers parisiens en rêvent. Faute d’obtenir la dépénalisation de la vie des affaires qu’ils ont longtemps espérée, ils ont fait de cette réforme visant à instaurer un délit de violation du secret des affaires l’un de leurs chevaux de bataille. Et sous le quinquennat précédent, celui de Nicolas Sarkozy, la croisade a bien failli aboutir. Comme l’a fréquemment chroniqué Mediapart dans "Une proposition de loi pour organiser l'omerta sur l'économie", un élu de l’UMP, Bernard Carayon, s’est longtemps fait remarquer en bataillant pour obtenir une telle loi sur le secret des affaires. Après avoir écrit un rapport en 2003, à la demande du premier ministre de l’époque, Jean-Pierre Raffarin, il a souvent mené campagne pour l’adoption de dispositions liberticides, protégeant les entreprises de la curiosité légitime des salariés, citoyens et donc des journalistes.

 

Et il a été à deux doigts d’y parvenir. Le 23 janvier 2012, l’Assemblée nationale a en effet voté, avec les seules voix des députés de l’UMP, une proposition de loi dont il avait pris l’initiative, avec le soutien du ministre de l’industrie de l’époque, Éric Besson, et qui avait pour objet d’instaurer un nouveau délit, celui de violation du secret des affaires. Rendant compte de cette délibération des députés, ma consœur de Mediapart en pointait tous les dangers. Elle signalait d’abord que la notion même de secret des affaires, telle qu’elle était définie dans la proposition de loi, était dangereusement extensive.

 

Ce secret des affaires était en effet ainsi défini : « Constituent des informations protégées relevant du secret des affaires d’une entreprise, quel que soit leur support, les procédés, objets, documents, données ou fichiers, de nature commerciale, industrielle, financière, scientifique, technique ou stratégique, ne présentant pas un caractère public, dont la divulgation non autorisée serait de nature à compromettre gravement les intérêts de cette entreprise en portant atteinte à son potentiel scientifique et technique, à ses positions stratégiques, à ses intérêts commerciaux ou financiers ou à sa capacité concurrentielle, et qui ont, en conséquence, fait l’objet de mesures de protection spécifiques destinées à informer de leur caractère confidentiel et à garantir celui-ci. » Pour mémoire, la proposition de loi de Bernard Carayon peut être téléchargée ICI ou consultée LA.

 

Du même coup, c’est le droit à l’information des citoyens qui s’en trouvait menacé.

Et ma consœur le montrait également, en s’interrogeant sur les enquêtes que Mediapart n’aurait pas pu publier dans le passé, sans enfreindre la loi, si une telle législation répressive avait à l’époque existé. Au diable l’enquête sur le scandale Adidas-Crédit lyonnais ! À la poubelle, les enquêtes sur les ramifications luxembourgeoises du groupe Bolloré ! À la poubelle aussi, nos enquêtes sur toutes les dérives de ce qu’il est convenu d’appeler le « private equity », c’est-à-dire le secteur particulièrement opaque des fonds d’investissement qui spéculent sur le dos des PME non cotées ! Et à cette liste d’entreprises dont il serait devenu défendu de parler, il aurait fallu bien d’autres noms : Elf, Vivendi, BNP Paribas… Au diable, en somme, l’investigation économique indépendante qui, en France, n’est pourtant guère florissante…

 

 

- Les journalistes sommés d'être « de bons patriotes »

Les sanctions prévues par cette proposition de loi étaient en effet très lourdes. « Le fait de révéler à une personne non autorisée à en avoir connaissance, sans autorisation de l’entreprise (…) une information protégée relevant du secret des affaires (...) est puni d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 375.000 euros d’amende », prévoyait le texte. Et Bernard Carayon ne manquait jamais une occasion de rappeler que les journalistes devraient bientôt se dispenser d’être trop curieux. Dans un entretien au Nouvel Observateur, il faisait en effet valoir que « les professionnels de l'information [seraient] appelés à être aussi de bons patriotes »

 

Mais pendant un temps, on a pu penser que les choses allaient en rester là.

Pour le plus grand déplaisir de ces milieux d’affaires, mais pour la plus grande satisfaction des citoyens attachés à l’indispensable transparence sur les sujets d’intérêt public. L’élection présidentielle a, en effet, monopolisé toutes les attentions. Et le débat parlementaire autour de cette sulfureuse proposition n’a pas dépassé l’examen du texte en première lecture devant l’Assemblée.

 

Résultat : après l’élection présidentielle et l’accession de François Hollande à l’Assemblée, la réforme a paru définitivement enterrée. Cela semblait d’autant plus probable que, dans les mois précédent le scrutin, la proposition de Bernard Carayon avait déchaîné une vive polémique. Tous les syndicats de journalistes l’avaient dénoncé. Même l’Association des journalistes économiques et financiers (Ajef), qui n’est pourtant pas réputée pour être rebelle, avait dit son indignation par la bouche de son président, Serge Marti : « Il est à craindre que quelques scandales récents (Mediator, implants mammaires…) n'auraient pas éclaté avec une telle loi », s’était-il à juste titre insurgé.

 

Mais voilà ! En ce domaine comme en tant d’autres, il n’a pas fallu attendre beaucoup pour que les dirigeants socialistes tournent casaque. Dans le cas présent, c’est l’éphémère ministre des finances, Pierre Moscovici, qui s’est surtout distingué à Bercy pour son empressement à devancer les moindres désirs des milieux patronaux, qui a tombé le masque le premier. Dès le 1er octobre 2012, il a ainsi organisé au ministère des finances une première réunion interministérielle pour examiner la possibilité d’exhumer cette réforme en faveur du secret des affaires (Lire Moscovici exhume le secret des entreprises).

 

Pendant quelques temps, on a pu, cependant, rester incrédule, pensant que Pierre Moscovici conduisait de dérisoires intrigues pour essayer de séduire les milieux d’affaires mais que cela ne préjugeait en rien des intentions réelles du gouvernement.

 

Et pourtant si, tout est là ! Car depuis plusieurs mois, les choses se sont soudainement accélérées. Et les menaces sur le droit à l’information des citoyens se sont renforcées. D’abord, une très inquiétante jurisprudence a commencé à s’installer, venant consolider ce secret des affaires, avant même qu’il n’ait force de loi. Dans le courant du mois de mars 2014, le site marseillais d’information Tourmag (adhérent, comme Mediapart, du Spiil, le Syndicat de la Presse d'Information Indépendante en ligne) a ainsi été condamné par la Cour de cassation, pour avoir brisé le secret des affaires et révélé un plan social qui concernait 484 personnes et que comptait mettre en œuvre le tour opérateur TUI (groupe Nouvelles frontières). On peut se reporter aux informations sur ce sujet de nos confrères de Marsactu, également implanté à Marseille.

 

A l’époque, le Spiil avait très vivement réagi, dans un communiqué : « Depuis plusieurs années, la liberté d’expression et de l’information, garantie par la loi sur la presse de 1881, est mise en danger par des décisions de justice au plus haut niveau, celui de la Cour de cassation. Les incursions de droits spéciaux — protection de la vie privée, responsabilité civile (article 1382 du Code civil), par exemple — dans le droit de la presse se font de plus en plus fréquentes. Ce mouvement s’accélère. Ces derniers jours, Atlantico (écoutes Sarkozy) et Mediapart (affaire Bettencourt) ont été sanctionnés sur le fondement de la protection de la vie privée. Mais aussi il prend de l’ampleur. TourMaG, site de presse spécialisé dans l’actualité économique du secteur du tourisme, vient d’être condamné pour avoir publié des informations économiques et sociales incontestées concernant TUI, un opérateur économique majeur de ce secteur. Pour la première chambre civile de la Cour de cassation, il s’agirait d’une violation du Code du Travail et de la loi de 2004 pour la confiance dans l’économie numérique. Demain, quel autre droit spécial viendra ainsi fragiliser l’autonomie du droit de l’information ? »

 

Et puis au même moment, les partisans d’une réforme instaurant une chape de plomb sur les entreprises, pour les mettre à l’abri de toute curiosité, sont repartis à la charge. D’abord, comme Mediapart s'en est fait l'écho, la Commission européenne a mis au point dès le moins de novembre 2013 une proposition de directive européenne en ce sens. Pour mémoire, voici ce projet de directive qui peut être téléchargée ICI ou consultée LA.

 

 

- De fausses garanties pour la presse

Et puis, sans attendre que cette directive aboutisse, un groupe de travail informel s’est constitué peu après, autour de Jean-Jacques Urvoas, président socialiste de la commission des lois à l’Assemblée nationale, pour élaborer une nouvelle proposition de loi, transposant sans attendre le futur texte européen.

C’est donc ce groupe de travail qui a fini par accoucher de la nouvelle proposition de loi sur le bureau de l’Assemblée. Cette proposition de loi peut être téléchargée ICI ou consultée LA.

 

Preuve que ce n’est pas une initiative solitaire, elle porte la signature de son principal concepteur, Jean-Jacques Urvoas mais aussi celle de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée, de Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste, ou encore de Pierre Moscivici. Traduisons : le danger d’une nouvelle loi liberticide s’est brutalement rapproché.

 

Dans l’exposé des motifs, les signataires s’appliquent certes à rassurer et prétendent que le secret des affaires sera juste une protection pour sauvegarder les intérêts économiques ou technologiques des entreprises, mais ne pèsera pas sur le droit à l’information des citoyens. Ils soulignent que le secret des affaires ne sera pas opposable «  à toute personne dénonçant une infraction, à l’image des journalistes ou des lanceurs d’alerte ». « Avec ces nouvelles dispositions législatives, la dénonciation de violation de la loi demeurerait possible et rien ne s’opposerait au dévoilement d’un scandale tel que celui du Mediator, les médias ne risqueraient aucune condamnation. Comme l’a parfaitement établi la Cour européenne des droits de l’Homme, la presse joue un rôle fondamental dans notre vie démocratique, ce texte n’y changera rien », explique l’exposé des motifs.

 

Mais on comprend sans peine que cette garantie n’en est pas une, pour de très nombreuses raisons.

D’abord, pour les journalistes qui conduisent des investigations économiques, la recherche d’informations ne se limite évidemment pas à celles qui ont trait à des infractions pénales. Il y a ainsi beaucoup d’informations qui sont à l’évidence d’intérêt public tout en portant sur des faits qui ne sont entachés d'aucune illégalité mais que la direction d’une entreprise souhaite cachée. Comme dans l’affaire Tourmag, la préparation d’un plan social entre précisément dans ce cas de figure : les journalistes pourraient-ils donc être poursuivis pour violation du secret des affaires s’ils révèlent une information de cette nature ? Même interrogation : la presse pourrait-elle toujours dévoiler les généreux plans de stock-options ou autres golden parachute que les figures connues du CAC 40 s’octroient périodiquement et qui choquent à bon droit l’opinion ? Si certaines de ces rémunérations font l’objet d’obligations légales de transparence, ce n’est pas le cas pour toutes…

 

En clair, une loi instaurant un secret des affaires aurait pour effet d’installer progressivement une jurisprudence interdisant, de facto, à la presse de faire son office.

 

 

 

 

 

 

Et pour les lanceurs d’alertes, l’effet serait tout aussi dissuasif. Car pour beaucoup d’entre eux, qui alertent la presse, ils n’ont pas toujours connaissance du caractère délictueux des faits qu’ils veulent dénoncer. Ou alors, ils n’ont connaissance que d’une partie de ces faits, sans savoir précisément l’incrimination pénale dont ces faits pourraient faire l’objet. Avec une loi sur le secret des affaires, ils seraient donc vivement conviés, par prudence, à se taire.

 

La loi risquerait de jouer un rôle d’inhibition d’autant plus fort que la proposition socialiste prévoit aussi des sanction très lourdes, en cas d’infraction. « Le fait pour quiconque de prendre connaissance ou de révéler sans autorisation, ou de détourner toute information protégée au titre du secret des affaires au sens de l’article L. 151-1 du code de commerce, est puni de 3 ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. La peine est portée à 7 ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende lorsque l’infraction est de nature à porter atteinte à la souveraineté, à la sécurité ou aux intérêts économiques essentiels de la France », édicte-t-elle.

 

De surcroît, les contrevenants pourraient être passibles de « l’interdiction des droits civiques, civils et de famille », de « l’interdiction, suivant les modalités prévues par l’article 131-27 du code pénal, soit d’exercer une fonction publique ou d’exercer l’activité professionnelle ou sociale dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise, soit d’exercer une profession commerciale ou industrielle, de diriger, d’administrer, de gérer ou de contrôler à un titre quelconque, directement ou indirectement, pour son propre compte ou pour le compte d’autrui, une entreprise commerciale ou industrielle ou une société commerciale. »

Les socialistes préparent l’omerta sur la vie des affaires

 

- Tollé parmi les syndicats de journalistes

Avec un tel arsenal répressif, on comprend qu’un potentiel lanceur d’alertes y regarderait à deux fois avant de jouer son rôle citoyen. La décision du groupe socialiste de reprendre à son compte la proposition de loi que le Medef avait dictée à l’UMP, à quelques petites variantes qui ne changent pas grand-chose, est donc d’autant plus stupéfiante que dans le même temps, la grande loi promise par François Hollande pendant sa campagne présidentielle sur le secret des sources des journalistes – et offrant un statut protecteur aux lanceurs d’alertes – est sans cesse différée (Lire : "la loi sur le secret des sources des journalistes est de nouveau reportée"). Alors que le projet de loi devait être examiné le 16 janvier, le débat a été repoussé au 14 mai avant d’être de nouveau différé sine die.

 

Dès le premier report, en janvier, les syndicats de journalistes avaient fait part de leurs très vives inquiétudes. Le SNJ s’était dit « surpris et choqué » (on peut lire son communiqué ICI). De son côté, le SNJ-CGT avait interpellé « le gouvernement pour connaître les raisons inavouées (inavouables ?) à ce jour, de cette décision aussi soudaine qu’intolérable et qui constitue un très grave retour en arrière malgré les engagements au plus haut sommet de l’État ».

 

Quelles raisons inavouables ?

Sans doute sont-elles aujourd’hui un peu plus transparentes : contre le droit à l’information des citoyens, les dirigeants socialistes semblent privilégier l’omerta souvent défendue par les entreprises. Et ce choix est d’autant plus préoccupant que le capitalisme français est, parmi les grandes démocraties, l’un des plus opaques; et le journalisme d’investigation sur les entreprises est sans doute, en France, l’une des formes de journalisme parmi les plus sous-développées.

 

 

- Que l’on veuille bien examiner en effet les règles de fonctionnements du capitalisme français.

Il a importé du modèle anglo-saxon tout ce qui a trait à l’enrichissements des mandataires sociaux (stock-options…) et les principales règles de gouvernance, et surtout celles du profit pour l’actionnaire (« share holder value ») Toutes les règles… mais pas celles de la transparence, auxquelles les marchés financiers accordent beaucoup d'importance. Sur ce plan, les milieux d’affaires parisiens ont gardé les règles d’opacité qui étaient la marque du vieux capitalisme français, truffé de passe-droits et de conflits d’intérêts. Le secret des affaires, s’il devait être instauré, viendrait donc conforter ces mauvais penchants.

 

Et dans cette culture française assez peu démocratique, celle de la monarchie républicaine, la presse a souvent été placée dans une situation de dépendance, croquée qu’elle a été, titre après titre, par les grands oligarques du système parisien. Et le résultat est celui que l’on sait : alors qu’il existe une forte tradition de journalisme d’investigation économique dans la plupart des grands pays anglo-saxons, la France ne peut pas en dire autant. L’enquête en économie est peu fréquente ; et les journaux économiques se limitent, le plus souvent, a être une presse de « services » et très peu – ou pas du tout – d’investigation.

 

Le résultat,  c’est qu’il est difficile de pratiquer l’investigation. Et que l’on s’y expose souvent à de très fortes rétorsions. Si peux m’autoriser à citer ma propre expérience, voici ce dont je peux moi-même témoigner : pour avoir conduit une longue et difficile enquête prémonitoire sur les Caisses d’épargne, j’ai été mis en examen douze fois en 2009 (comme Edwy Plenel en sa qualité de directeur de la publication), avant de gagner cette confrontation judiciaire et de faire condamner la banque pour poursuites abusives. Si une loi sur le secret des affaires avait alors existé, sans doute aurais-je été à l’époque condamné à ce titre, car j’avais révélé de nombreux faits sur la banque, qui n’étaient pas illégaux, mais qui ont conduit à la crise gravissime de la banque.

 

Et cette « judiciarisation » du travail journalistique est constante. Pour ne parler que de la période récente, j’ai encore fait l’objet voici quelques semaines de deux plaintes en diffamation, initiée par la Société nationale immobilière (SNI – filiale de la Caisse des dépôts), et par son président André Yché, visant pas moins de six articles apportant de nombreuses révélations sur les dérives du premier bailleur social français. Dans le contexte présent, je sais que Mediapart et moi-même pourrons lors du procès apporter les preuves nombreuses du sérieux de nos enquêtes en même temps de leur bonne foi. Mais avec une loi sur le secret des affaires, nous irions tout droit vers une condamnation, aussi séreuse que soient nos enquêtes.

 

Voici l’effet pernicieux auquel cette loi pourrait conduire, si un jour elle devait être adoptée : elle renforcerait encore davantage l’opacité du capitalisme français et l’anémie de la presse économique. De tous les grands pays, la France est déjà celui qui avait déjà la conception la plus extensive du « secret défense », auquel se heurte périodiquement la justice, quand elle cherche à faire le jour sur des contrats de corruption ; elle va maintenant avancer en éclaireur pour organiser le secret des affaires. C’est, en somme, une proposition de loi très dangereuse pour les libertés publiques et le droit de savoir des citoyens, qui est pourtant un droit fondamental, garanti par la Déclaration des droits de l’homme.

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- C'est aussi la fin de la liberté d'expression des salariés dans les entreprises qui est visée !

Le respect de la citoyenneté et des libertés à l’entreprise est une condition essentielle d’efficacité économique et de développement. C’est un combat permanent qu’il convient de poursuivre avec détermination et ce à quoi s'emploie la CGT (notamment) sur les lieux de travail.

 

Ainsi, en 1986, un ouvrier des usines Dunlop de Montluçon était licencié pour avoir dénoncé ses conditions de travail, dans une interview donnée au journal « L’Humanité ».

 

C’était le début de "L'affaire CLAVAUD" qui devenant un enjeu national, allait marquer un tournant essentiel dans la reconnaissance et la défense des libertés à l’entreprise.

 

Après deux ans de procédure, la Cour de cassation confirmait la réintégration d’Alain CLAVAUD, premier exemple de retour à son emploi d’un salarié non titulaire d’un mandat syndical ou électif.

 

  • Le 31 décembre 1992, la loi posait enfin le principe de protection des libertés individuelles et collectives à l’entreprise.

 

La proposition de loi liberticide que les députés du groupe PS ont déposée le 16 juillet 2014, sur le bureau de l’Assemblée nationale rappelle avec force que les entraves à la liberté d’expression, la négation des droits de la personne au nom de la compétitivité n’ont pas disparu. Bien au contraire, le parti socialiste, les pouvoirs publics donnent l’exemple du mépris de l’individu et du recul des droits sociaux.... car ce sont aussi les salariés et leurs syndicats que l'on veut faire taire !

 

Comme le soulignait la CGT, le respect de la citoyenneté et des libertés à l’entreprise est une condition essentielle d’efficacité économique et de développement. C’est un combat à poursuivre avec détermination.

 

Pour en savoir plus, lire aussi :

- Mon dossier Loi Macron

- Une proposition de loi pour organiser l'omerta sur l'économie

- L'assemblée nationale vote l'omerta sur les entreprises

- Moscovici exhume le « secret des entreprises »

- Secret des affaires: un projet de directive organise l'omerta

- Les députés introduisent le "secret des affaires" dans la loi

- Macron pour le « secret des affaires » exemple HSBC swiss leaks

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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 15:30
Edgar Morin - Christiane Hessel - Régis Debray - Rony Brauman

Edgar Morin - Christiane Hessel - Régis Debray - Rony Brauman

Sources : A TA TURQUIE par :

  • Rony Brauman, Ex-président de MSF, professeur à Sciences Po
  • Régis Debray, Ecrivain
  • Christiane Hessel, Veuve de Stéphane Hessel
  • Edgar Morin, Directeur de recherches émérite au CNRS

 

"Quand la violence crée une spirale incontrôlée et la mort de 300 civils innocents, la situation exige une réponse urgente et déterminée ", viennent d'indiquer à bon escient le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au moment d'élever élever au niveau 3 les sanctions économiques contre la Russie.

 

On ne sache pas que le président russe, Vladimir Poutine, où l'un de ses subordonnés, ait donné l'ordre de faire sauter en vol le Boeing 777 de la Malaysa Airlines. Il y a déjà cinq fois plus de civils innocents massacrés à Gaza, mais ceux-là soigneusement ciblés et sur l'ordre direct d'un gouvernement. Les sanctions de l'Union européenne contre Israël restent au niveau zéro. L'annexion de la Crimée russophone déclenche indignation et sanctions. Celle de la Jérusalem arabophone nous laisserait impavides ? Peut-on à la fois condamner M. Poutine et absoudre M. Nétanyahou ? Encore deux poids deux mesures ?

 

Nous avons condamné les conflits interarabes et intermusulmans qui ensanglantent et décomposent le Moyen-Orient. Ils font plus de victimes locales que la répression israélienne. Mais la particularité de l'affaire israélo-palestinienne est qu'elle concerne et touche à l'identité des millions d'Arabes et musulmans, des millions de chrétiens et Occidentaux, des millions de juifs dispersés dans le monde.

 

Ce conflit apparemment local est de portée mondiale et de ce fait a déjà suscité ses métastases dans le monde musulman, le monde juif, le monde occidental. Il a réveillé et amplifié anti-judaïsme, anti-arabisme, anti-christianisme (les croisés) et répandu des incendies de haine dans tous les continents.

 

Nous avons eu l'occasion de nous rendre à Gaza, où il existe un Institut culturel français ; et les SOS que nous recevons de nos amis sur place, qui voient les leurs mourir dans une terrible solitude, nous bouleversent. N'ayant guère d'accointances avec les actuels présidents du Conseil et de la Commission européens, ce n'est pas vers ces éminentes et sagaces personnalités que nous nous tournons mais vers vous, François Hollande, pour qui nous avons voté et qui ne nous êtes pas inconnu. C'est de vous que nous sommes en droit d'attendre une réponse urgente et déterminée face à ce carnage, comme à la systématisation des punitions collectives en Cisjordanie même.

 

Les appels pieux ne suffisent pas plus que les renvois dos à dos qui masquent la terrible disproportion de forces entre colonisateurs et colonisés depuis quarante-sept ans. L'écrivain et dissident russe Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) demandait aux dirigeants soviétiques une seule chose : " Ne mentez pas. " Quand on ne peut résister à la force, on doit au moins résister au mensonge.

 

Ne vous et ne nous mentez pas, monsieur le Président. On doit toujours regretter la mort de militaires en opération, mais quand les victimes sont des civils, femmes et enfants sans défense qui n'ont plus d'eau à boire, non pas des occupants mais des occupés, et non des envahisseurs mais des envahis, il ne s'agit plus d'implorer mais de sommer au respect du droit international.


 

 

 

 

 

 

La France est bien placée pour initier un mouvement des grands pays européens pour la suspension de l'accord d'association entre Israël et l'UE, accord conditionné au respect de nos valeurs communes et des accords de paix souscrits par le passé. De même pourrait-elle faire valoir qu'un cessez-le-feu qui déboucherait sur un retour au statu quo ante, lui-même déjà intolérable, ne ferait que contribuer au pourrissement de la situation et donc au retour de l'insécurité pour les uns comme pour les autres.

L'enfermement complet n'est ni viable ni humain. Pourquoi la police européenne ne pourrait-elle revenir sur tous les points de passage entre Gaza et l'extérieur, comme c'était le cas avant 2007 ?

 

Nous n'oublions pas les chrétiens expulsés d'Irak et les civils assiégés d'Alep. Mais à notre connaissance, vous n'avez jamais chanté La Vie en rose en trinquant avec l'autocrate de Damas ou avec le calife de Mossoul comme on vous l'a vu faire sur nos écrans avec le premier ministre israélien au cours d'un repas familial.

 

L'extrême droite israélienne vous semblant moins répréhensible que l'extrême droite française, à quelque chose cette inconséquence pourrait être bonne : faciliter les échanges et les pressions au nom de valeurs communes.

 

Israël se veut défenseur d'un Occident ex-persécuteur de juifs, dont il est un héritier pour le meilleur et pour le pire. Il se dit défenseur de la démocratie, qu'il réserve pleinement aux seuls juifs, et se prétend ennemi du racisme tout en se rapprochant d'un apartheid pour les Arabes.

 

L'école stoïcienne recommandait de distinguer, parmi les événements du monde, entre les choses qui dépendent de nous et celles qui ne dépendent pas de nous. On ne peut guère agir sur les accidents d'avion et les séismes – et pourtant vous avez personnellement pris en main le sort et le deuil des familles des victimes d'une catastrophe aérienne au Mali. C'est tout à votre honneur. A fortiori, un homme politique se doit de monter en première ligne quand les catastrophes humanitaires sont le fait de décisions politiques sur lesquelles il peut intervenir, surtout quand les responsables sont de ses amis ou alliés et qu'ils font partie des Nations unies, sujets aux mêmes devoirs et obligations que les autres Etats.

 

La France n'est-elle pas un membre permanent du Conseil de sécurité ?

 

 

 

 

Ce ne sont certes pas des Français qui sont directement en cause ici, c'est une certaine idée de la France dont vous êtes comptable, aux yeux de vos compatriotes comme du reste du monde. Et il ne vous échappe pas que faux-fuyants et faux-semblants ont une crédibilité et une durée de vie de plus en plus limitées.

 

Pour en savoir plus sur ce sujet :

- Le 2 août 2014, dans une Tribune publiée dans l'Humanité, quatre parlementaires font part de leur « profonde préoccupation » devant la façon dont la France traite le conflit israélo-palestinien. Les signataires sont Marie-Françoise Bechtel, députée de l'Aisne (apparentée SRC) et 1ere vice-présidente du MRC, Pouria Amirshahi (PS, député SRC des Français de l’étranger), Barbara Romagnan (PS, députée SRC du Doubs) et Michel Billout (PCF, sénateur CRC de Seine-et-Marne).

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 11:16
Coup de gueule ! GAZA..... circulez, il n'y a rien à voir !

- Ainsi pourrions nous interpréter le lourd silence qui agite les blogs, sites officiels, pages de réseaux sociaux officielles et personnelles de nos camarades du Parti Socialiste et d'EELV locaux.

 

- Israël peut continuer à éradiquer la présence palestinienne en toute impunité..... LES COMPLICES OBJECTIFS SONT DANS LA PLACE ! Ils tournent la tête à quelques rares exceptions prés..... et pour certains épisodiquement parce qu'il faut bien être présents.... sans y croire !

 

- On va nous dire que "ce sont les vacances" pour leur chercher des excuses ! Non.... ils sont là l Les blogs et sites sont mis à jour.... mais ils parlent d'autre chose ! Le nettoyage ethnique de la Palestine ne les intéresse pas ! Et pourtant ils se disent porteurs des valeurs de gauche : humanisme, démocratie, paix, liberté..... ailleurs oui, mais pas là !

 

- Certains appartiennent à des organisations membres du Collectif National de soutien avec la Palestine... à Paris.... c'est bien ! Mais ici on ne reprend pas les appels du Collectif National, pas même ceux du Collectif Local. Pour s'en assurer, il suffit de se connecter sur leurs sites locaux officiels, mais aussi sur ceux de bien d'autres ! Car ils ne sont pas les seuls dans ce cas là !

 

- Ont-ils oublié les batailles pour la Paix en Algérie, pour la Paix au Vietnam, contre la guerre en Irak (ils peuvent pour certains avoir le bénéfice de l'âge) ou se sont-ils laissés intoxiquer par la pensée dominante au point de ne plus réagir qu'à la vue d'un oiseau qu'on assassine, d'une orchidée que l'on écrase...  ou des martyrs de leur seule obédience religieuse, a moins que cela ne soit pour un conflit en Ukraine que nous avons (les occidentaux) nous même provoqué afin d' y implanter des bases de l'OTAN... ?

 

- Silence ! Le gouvernement Israélien peut à loisir, opprimer, martyriser, assassiner, le peuple palestinien en toute impunité !


La France peut se déshonorer, ils n'en ont cure ! Mais le peuple palestinien (la victime), les peuples d'Amérique Latine qui aujourd'hui sont à la tête de la protestation mondiale se souviendront de cette France des droits de l'Homme qui choisit ceux qui ont des droits et ceux qui n'en ont pas, non pas en fonction des intérêts des martyrs..... mais de ceux des bourreaux.


Mais nous, nous sommes là et continuons le combat.

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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 11:31
Formidable ces solfériniens du PS ! Palestine connais pas !

Ils ont l'émotion et l'action politique sélective !


Avec de tels responsables politiques, Benyamin Netanyahu peut massacrer tranquille.

  • Vite des sanctions contre la Russie de Poutine, mais GAZA : c'est quoi ça ? La Palestine... c'est ou ? Je crois qu'il y a des incidents en ce moment !
  • Irsraël ? Quoi ? Qui s'en prend à Israël ? mais que fait l'ONU ? Vite réunissons la troïka pour fixer des sanctions économiques !


Et il y en a qui trouvent encore à se féliciter de leur action !


- Pour plus de détail pour le courrier de Cambadélis : http://www.cambadelis.net/2014/07/30/lettre-a-ban-ki-moon-secretaire-general-de-lonu/

 

Pour en savoir plus :

- Première manifestation pour rappeler au PS que la Palestine existe

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 17:23
Palestine : Monsieur le Président, vous égarez la France

Sources : MEDIAPART  par Edwy Plenel  |

De l’alignement préalable sur la droite extrême israélienne à l’interdiction de manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, sans compter l’assimilation de cette solidarité à de l’antisémitisme maquillé en antisionisme, François Hollande s’est engagé dans une impasse. Politiquement, il n’y gagnera rien, sauf le déshonneur. Mais, à coup sûr, il y perd la France. Parti pris en forme de lettre ouverte.

 

Monsieur le Président, cher François Hollande, je n’aurais jamais pensé que vous puissiez rester, un jour, dans l’histoire du socialisme français, comme un nouveau Guy Mollet. Et, à vrai dire, je n’arrive pas à m’y résoudre tant je vous croyais averti de ce danger d’une rechute socialiste dans l’aveuglement national et l’alignement international, cette prétention de civilisations qui se croient supérieures au point de s’en servir d’alibi pour justifier les injustices qu’elles commettent.

 

Vous connaissez bien ce spectre molletiste qui hante toujours votre famille politique. Celui d’un militant dévoué à son parti, la SFIO, d’un dirigeant aux convictions démocratiques et sociales indéniables, qui finit par perdre politiquement son crédit et moralement son âme faute d’avoir compris le nouveau monde qui naissait sous ses yeux. C’était, dans les années 1950 du siècle passé, celui de l’émergence du tiers-monde, du sursaut de peuples asservis secouant les jougs colonisateurs et impériaux, bref le temps de leurs libérations et des indépendances nationales.

 

Guy Mollet, et la majorité de gauche qui le soutenait, lui opposèrent, vous le savez, un déni de réalité. Ils s’accrochèrent à un monde d’hier, déjà perdu, ajoutant du malheur par leur entêtement, aggravant l’injustice par leur aveuglement. C’est ainsi qu’ils prétendirent que l’Algérie devait à tout prix rester la France, jusqu’à engager le contingent dans une sale guerre, jusqu’à autoriser l’usage de la torture, jusqu’à violenter les libertés et museler les oppositions. Et c’est avec la même mentalité coloniale qu’ils engagèrent notre pays dans une désastreuse aventure guerrière à Suez contre l'Égypte souveraine, aux côtés du jeune État d’Israël.

 

Mollet n’était ni un imbécile ni un incompétent. Il était simplement aveugle au monde et aux autres. Des autres qui, déjà, prenaient figure d’Arabes et de musulmans dans la diversité d’origines, la pluralité de cultures et la plasticité de croyance que ces mots recouvrent. Lesquels s’invitaient de nouveau au banquet de l’Histoire, s’assumant comme tels, revendiquant leurs fiertés, désirant leurs libertés. Et qui, selon le même réflexe de dignité et de fraternité, ne peuvent admettre qu’aujourd’hui encore, l’injustice européenne faite aux Juifs, ce crime contre l’humanité auquel ils n’eurent aucune part, se redouble d’une injustice durable faite à leurs frères palestiniens, par le déni de leur droit à vivre librement dans un État normal, aux frontières sûres et reconnues.

 

Vous connaissez si bien la suite, désastreuse pour votre famille politique et, au-delà d’elle, pour toute la gauche de gouvernement, que vous l’aviez diagnostiquée vous-même, en 2006, dans Devoirs de vérité (Stock). « Une faute, disiez-vous, qui a été chèrement payée : vingt-cinq ans d’opposition, ce n’est pas rien ! » Sans compter, auriez-vous pu ajouter, la renaissance à cette occasion de l’extrême droite française éclipsée depuis la chute du nazisme et l’avènement d’institutions d’exception, celles d’un pouvoir personnel, celui du césarisme présidentiel. Vingt-cinq ans de « pénitence », insistiez-vous, parce que la SFIO, l’ancêtre de votre Parti socialiste d’aujourd’hui, « a perdu son âme dans la guerre d’Algérie ».

 

Vous en étiez si conscient que vous ajoutiez : « Nous avons encore des excuses à présenter au peuple algérien. Et nous devons faire en sorte que ce qui a été ne se reproduise plus. » « Nous ne sommes jamais sûrs d’avoir raison, de prendre la bonne direction, de choisir la juste orientation, écriviez-vous encore. Mais nous devons, à chaque moment majeur, nous poser ces questions simples : agissons-nous conformément à nos valeurs ? Sommes-nous sûrs de ne pas altérer nos principes ? Restons-nous fidèles à ce que nous sommes ? Ces questions doivent être posées à tout moment, au risque sinon d’oublier la leçon. »

 

Eh bien, ces questions, je viens vous les poser parce que, hélas, vous êtes en train d’oublier la leçon et, à votre tour, de devenir aveugle au monde et aux autres. Je vous les pose au vu des fautes stupéfiantes que vous avez accumulées face à cet énième épisode guerrier provoqué par l’entêtement du pouvoir israélien à ne pas reconnaître le fait palestinien. J’en dénombre au moins sept, et ce n’est évidemment pas un jeu, fût-il des sept erreurs, tant elles entraînent la France dans la spirale d’une guerre des mondes, des civilisations et des identités, une guerre sans issue, sinon celle de la mort et de la haine, de la désolation et de l’injustice, de l’inhumanité en somme, ce sombre chemin où l’humanité en vient à se détruire elle-même.

 

Les voici donc ces sept fautes où, en même temps qu’à l’extérieur, la guerre ruine la diplomatie, la politique intérieure en vient à se réduire à la police.

 

 

- Une faute politique doublée d’une faute intellectuelle

1. Vous avez d’abord commis une faute politique sidérante.

Rompant avec la position traditionnellement équilibrée de la France face au conflit israélo-palestinien, vous avez aligné notre pays sur la ligne d’offensive à outrance et de refus des compromis de la droite israélienne, laquelle gouverne avec une extrême droite explicitement raciste, sans morale ni principe, sinon la stigmatisation des Palestiniens et la haine des Arabes.

 

Votre position, celle de votre premier communiqué du 9 juillet, invoque les attaques du Hamas pour justifier une riposte israélienne disproportionnée dont la population civile de Gaza allait, une fois de plus, faire les frais. Purement réactive et en grande part improvisée (lire ici l'article de Lenaïq Bredoux), elle fait fi de toute complexité, notamment celle du duo infernal que jouent Likoud et Hamas, l’un et l’autre se légitimant dans la ruine des efforts de paix  (lire là l'article de François Bonnet).

 

Surtout, elle est inquiétante pour l’avenir, face à une situation internationale de plus en plus incertaine et confuse. À la lettre, ce feu vert donné à un État dont la force militaire est sans commune mesure avec celle de son adversaire revient à légitimer, rétroactivement, la sur-réaction américaine après les attentats du 11-Septembre, son Patriot Act liberticide et sa guerre d’invasion contre l’Irak. Bref, votre position tourne le dos à ce que la France officielle, sous la présidence de Jacques Chirac, avait su construire et affirmer, dans l’autonomie de sa diplomatie, face à l’aveuglement nord-américain.

 

Depuis, vous avez tenté de modérer cet alignement néoconservateur par des communiqués invitant à l’apaisement, à la retenue de la force israélienne et au soulagement des souffrances palestiniennes. Ce faisant, vous ajoutez l’hypocrisie à l’incohérence. Car c’est une fausse compassion que celle fondée sur une fausse symétrie entre les belligérants. Israël et Palestine ne sont pas ici à égalité. Non seulement en rapport de force militaire mais selon le droit international.

 

En violation de résolutions des Nations unies, Israël maintient depuis 1967 une situation d’occupation, de domination et de colonisation de territoires conquis lors de la guerre des Six Jours, et jamais rendus à la souveraineté pleine et entière d’un État palestinien en devenir. C’est cette situation d’injustice prolongée qui provoque en retour des refus, résistances et révoltes, et ceci d’autant plus que le pouvoir palestinien issu du Fatah en Cisjordanie n’a pas réussi à faire plier l’intransigeance israélienne, laquelle, du coup, légitime les actions guerrières de son rival, le Hamas, depuis qu’il s’est imposé à Gaza.

 

Historiquement, la différence entre progressistes et conservateurs, c’est que les premiers cherchent à réduire l’injustice qui est à l’origine d’un désordre tandis que les seconds sont résolus à l’injustice pour faire cesser le désordre. Hélas, Monsieur le Président, vous avez spontanément choisi le second camp, égarant ainsi votre propre famille politique sur le terrain de ses adversaires.

 

2. Vous avez ensuite commis une faute intellectuelle en confondant sciemment antisémitisme et antisionisme.

Ce serait s’aveugler de nier qu’en France, la cause palestinienne a ses égarés, antisémites en effet, tout comme la cause israélienne y a ses extrémistes, professant un racisme anti-arabe ou antimusulman. Mais assimiler l’ensemble des manifestations de solidarité avec la Palestine à une résurgence de l’antisémitisme, c’est se faire le relais docile de la propagande d’État israélienne.

 

Mouvement nationaliste juif, le sionisme a atteint son but en 1948, avec l’accord des Nations unies, URSS comprise, sous le choc du génocide nazi dont les Juifs européens furent les victimes. Accepter cette légitimité historique de l’État d’Israël, comme a fini par le faire sous l’égide de Yasser Arafat le mouvement national palestinien, n’entraîne pas que la politique de cet État soit hors de la critique et de la contestation. Être antisioniste, en ce sens, c’est refuser la guerre sans fin qu’implique l’affirmation au Proche-Orient d’un État exclusivement juif, non seulement fermé à toute autre composante mais de plus construit sur l’expulsion des Palestiniens de leur terre.

 

Confondre antisionisme et antisémitisme, c’est installer un interdit politique au service d’une oppression. C’est instrumentaliser le génocide dont l’Europe fut coupable envers les Juifs au service de discriminations envers les Palestiniens dont, dès lors, nous devenons complices. C’est, de plus, enfermer les Juifs de France dans un soutien obligé à la politique d’un État étranger, quels que soient ses actes, selon la même logique suiviste et binaire qui obligeait les communistes de France à soutenir l’Union soviétique, leur autre patrie, quels que soient ses crimes. Alors qu’évidemment, on peut être juif et antisioniste, juif et résolument diasporique plutôt qu’aveuglément nationaliste, tout comme il y a des citoyens israéliens, hélas trop minoritaires, opposés à la colonisation et solidaires des Palestiniens.

 

Brandir cet argument comme l’a fait votre premier ministre aux cérémonies commémoratives de la rafle du Vél’ d’Hiv’, symbole de la collaboration de l’État français au génocide commis par les nazis, est aussi indigne que ridicule. Protester contre les violations répétées du droit international par l’État d’Israël, ce serait donc préparer la voie au crime contre l’humanité ! Exiger que justice soit enfin rendue au peuple palestinien, pour qu’il puisse vivre, habiter, travailler, circuler, etc., normalement, en paix et en sécurité, ce serait en appeler de nouveau au massacre, ici même !

 

 

- Une atteinte sécuritaire aux libertés fondamentales

Que ce propos soit officiellement tenu, alors même que les seuls massacres que nous avons sous les yeux sont ceux qui frappent les civils de Gaza, montre combien cette équivalence entre antisémitisme et antisionisme est brandie pour fabriquer de l’indifférence. Pour nous rendre aveugles et sourds. « L’indifférence, la pire des attitudes », disait Stéphane Hessel dans Indignez-vous !, ce livre qui lui a valu tant de mépris des indifférents de tous bords, notamment parce qu’il y affirmait qu’aujourd’hui, sa « principale indignation concerne la Palestine, la bande de Gaza, la Cisjordanie ».

 

Avec Edgar Morin, autre victime de cabales calomnieuses pour sa juste critique de l’aveuglement israélien, Stéphane Hessel incarne cette gauche qui ne cède rien de ses principes et de ses valeurs, qui n’hésite pas à penser contre elle-même et contre les siens et qui, surtout, refuse d’être prise au piège de l’assignation obligée à une origine ou à une appartenance. Cette gauche libre, Monsieur le Président, vous l’aviez conviée à marcher à vos côtés, à vous soutenir et à dialoguer avec vous, pour réussir votre élection de 2012. Maintenant, hélas, vous lui tournez le dos, désertant le chemin d’espérance tracé par Hessel et Morin et, de ce fait, égarant ceux qui vous ont fait confiance.

 

3. Vous avez aussi commis une faute démocratique en portant atteinte à une liberté fondamentale, celle de manifester.

En démocratie, et ce fut une longue lutte pour l’obtenir, s’exprimer par sa plume, se réunir dans une salle ou défiler dans les rues pour défendre ses opinions est un droit fondamental. Un droit qui ne suppose pas d’autorisation. Un droit qui n’est pas conditionné au bon vouloir de l’État et de sa police. Un droit dont les abus éventuels sont sanctionnés a posteriori, en aucun cas présumés a priori. Un droit qui, évidemment, vaut pour les opinions, partis et colères qui nous déplaisent ou nous dérangent.

 

L’histoire des manifestations de rue est encombrée de désordres et de débordements, de violences où se disent des souffrances délaissées et des colères humiliées, des ressentiments parfois amers, dans la contestation d’un monopole étatique de la seule violence légitime. Il y en eut d’ouvrières, de paysannes, d’étudiantes… Il y en eut, ces temps derniers, dans la foulée des manifestations bretonnes des Bonnets rouges, écologistes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, conservatrices contre le mariage pour tous. Il y eut même une manifestation parisienne aux banderoles et slogans racistes, homophobes, discriminatoires, celle du collectif « Jour de colère » en janvier dernier (lire ici notre reportage).

 

S’il existe une spécialité policière dite du maintien de l’ordre, c’est pour nous apprendre à vivre avec cette tension sociale qui, parfois, déborde et où s’expriment soudain, dans la confusion et la violence, ceux qui se sentent d’ordinaire sans voix, oubliés, méprisés ou ignorés – et qui ne sont pas forcément aimables ou honorables. Or voici qu’avec votre premier ministre, vous avez décidé, en visant explicitement la jeunesse des quartiers populaires, qu’un seul sujet justifiait l’interdiction de manifester : la solidarité avec la Palestine, misérablement réduite par la propagande gouvernementale à une libération de l’antisémitisme.

 

Cette décision sans précédent, sinon l’atteinte au droit de réunion portée fin 2013 par Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, toujours au seul prétexte de l’antisémitisme (lire ici notre position à l'époque), engage votre pouvoir sur le chemin d’un État d’exception, où la sécurité se dresse contre la liberté. Actuellement en discussion au Parlement, l’énième loi antiterroriste va dans la même direction (lire là l'article de Louise Fessard), en brandissant toujours le même épouvantail pour réduire nos droits fondamentaux : celui d’une menace terroriste dont l’évidente réalité est subrepticement étendue, de façon indistincte, aux idées exprimées et aux engagements choisis par nos compatriotes musulmans, dans leur diversité et leur pluralité, d’origine, de culture ou de religion. 

 

Accepter la guerre des civilisations à l’extérieur, c’est finir par importer la guerre à l’intérieur. C’est en venir à criminaliser des opinions minoritaires, dissidentes ou dérangeantes. Et c’est ce choix irresponsable qu’a d’emblée fait celui que vous avez, depuis, choisi comme premier ministre, en désignant à la vindicte publique un « ennemi intérieur », une cinquième colonne en quelque sorte peu ou prou identifiée à l’islam. Et voici que hélas, à votre tour, loin d’apaiser la tension, vous vous égarez en cédant à cette facilité sécuritaire, de courte vue et de peu d’effet.

 

4. Vous avez également commis une faute républicaine en donnant une dimension religieuse au débat français sur le conflit israélo-palestinien.

C’est ainsi qu’après l’avoir réduit à des « querelles trop loin d’ici pour être importées », vous avez symboliquement limité votre geste d’apaisement à une rencontre avec les représentants des cultes. Après avoir réduit la diplomatie à la guerre et la politique à la police, c’était au tour de la confrontation des idées d’être réduite, par vous-même, à un conflit des religions. Au risque de l’exacerber.

 

Là où des questions de principe sont en jeu, de justice et de droit, vous faites semblant de ne voir qu’expression d’appartenances et de croyances. La vérité, c’est que vous prolongez l’erreur tragique faite par la gauche de gouvernement depuis que les classes populaires issues de notre passé colonial font valoir leurs droits à l’égalité. Il y a trente ans, la « Marche pour l’égalité et contre le racisme » fut rabattue en « Marche des Beurs », réduite à l’origine supposée des marcheurs, tout comme les grèves des ouvriers de l’automobile furent qualifiées d’islamistes parce qu’ils demandaient, entre autres revendications sociales, le simple droit d’assumer leur religion en faisant leurs prières.

 

Cette façon d’essentialiser l’autre, en l’espèce le musulman, en le réduisant à une identité religieuse indistincte désignée comme potentiellement étrangère, voire menaçante, revient à refuser de l’admettre comme tel. Comme un citoyen à part entière, vraiment à égalité c’est-à-dire à la fois semblable et différent. Ayant les mêmes droits et, parmi ceux-ci, celui de faire valoir sa différence. De demander qu’on l’admette et qu’on la respecte. D’obtenir en somme ce que, bien tardivement, sous le poids du crime dont les leurs furent victimes, nos compatriotes juifs ont obtenu : être enfin acceptés comme français et juifs. L’un et l’autre. L’un avec l’autre. L’un pas sans l’autre.

Edwy Plenel

Edwy Plenel

- Un antiracisme oublieux et infidèle

Si vous pensez spontanément religion quand s’expriment ici même des insatisfactions et des colères en solidarité avec le monde arabe, univers où dominent la culture et la foi musulmanes, c’est paradoxalement parce que vous ne vous êtes pas résolus à cette évidence d’une France multiculturelle. À cette banalité d’une France plurielle, vivant diversement ses appartenances et ses héritages, qu’à l’inverse, votre crispation, où se mêlent la peur et l’ignorance, enferme dans le communautarisme religieux. Pourtant, les musulmans de France font de la politique comme vous et moi, en pensant par eux-mêmes, en inventant par leur présence au monde, à ses injustices et à ses urgences, un chemin de citoyenneté qui est précisément ce que l’on nomme laïcisation.

 

C’est ainsi, Monsieur le Président, qu’au lieu d’élever le débat, vous en avez, hélas, attisé les passions. Car cette réduction des musulmans de France à un islam lui-même réduit, par le prisme sécuritaire, au terrorisme et à l’intégrisme est un cadeau fait aux radicalisations religieuses, dans un jeu de miroirs où l’essentialisation xénophobe finit par justifier l’essentialisation identitaire. Une occasion offerte aux égarés en tous genres.

 

5. Vous avez surtout commis une faute historique en isolant la lutte contre l’antisémitisme des autres vigilances antiracistes.

Comme s’il fallait la mettre à part, la sacraliser et la différencier. Comme s’il y avait une hiérarchie dans le crime contre l’humanité, le crime européen de génocide l’emportant sur d’autres crimes européens, esclavagistes ou coloniaux. Comme si le souvenir de ce seul crime monstrueux devait amoindrir l’indignation, voire simplement la vigilance, vis-à-vis d’autres crimes, de guerre ceux-là, commis aujourd’hui même. Et ceci au nom de l’origine de ceux qui les commettent, brandie à la façon d’une excuse absolutoire alors même, vous le savez bien, que l’origine, la naissance ou l’appartenance, quelles qu’elles soient, ne protègent de rien, et certainement pas des folies humaines.

 

Ce faisant, votre premier ministre et vous-même n’avez pas seulement encouragé une détestable concurrence des victimes, au lieu des causes communes qu’il faudrait initier et promouvoir. Vous avez aussi témoigné d’un antiracisme fort oublieux et très infidèle. Car il ne suffit pas de se souvenir du crime commis contre les juifs. Encore faut-il avoir appris et savoir transmettre la leçon léguée par l’engrenage qui y a conduit : cette lente accoutumance à la désignation de boucs émissaires, essentialisés, caricaturés et calomniés dans un brouet idéologique d’ignorance et de défiance qui fit le lit des persécutions.

 

Or comment ne pas voir qu’aujourd’hui, dans l’ordinaire de notre société, ce sont d’abord nos compatriotes d’origine, de culture ou de croyance musulmane qui occupent cette place peu enviable ? Et comment ne pas comprendre qu’à trop rester indifférents ou insensibles à leur sort, ce lot quotidien de petites discriminations et de grandes détestations, nous habituons notre société tout entière à des exclusions en chaîne, tant le racisme fonctionne à la manière d’une poupée gigogne, des Arabes aux Roms, des Juifs aux Noirs, et ainsi de suite jusqu’aux homosexuels et autres prétendus déviants ?

 

Ne s’attarder qu’à la résurgence de l’antisémitisme, c’est dresser une barrière immensément fragile face au racisme renaissant. Le Front national deviendrait-il soudain fréquentable parce qu’il aurait, selon les mots de son vice-président, fait « sauter le verrou idéologique de l’antisémitisme » afin de « libérer le reste » ? L’ennemi de l’extrême droite, confiait à Mediapart la chercheuse qui a recueilli cette confidence de Louis Aliot, « n’est plus le Juif mais le Français musulman » (lire ici notre entretien avec Valérie Igounet).

 

De fait, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), dont vous ne pouvez ignorer les minutieux et rigoureux travaux, constate, de rapport en rapport annuels, une montée constante de l’intolérance antimusulmane et de la polarisation contre l’islam (lire nos articles ici et ). Dans celui de 2013, on pouvait lire ceci, sous la plume des sociologues et politologues qu’elle avait sollicités : « Si on compare notre époque à celle de l’avant-guerre, on pourrait dire qu’aujourd’hui le musulman, suivi de près par le Maghrébin, a remplacé le juif dans les représentations et la construction d’un bouc émissaire. »

 

L’antiracisme conséquent est celui qui affronte cette réalité tout en restant vigilant sur l’antisémitisme. Ce n’est certainement pas celui qui, à l’inverse, pour l’ignorer ou la relativiser, brandit à la manière d’un étendard la seule lutte contre l’antisémitisme. Cette faute, hélas, Monsieur le Président, est impardonnable car non seulement elle distille le venin d’une hiérarchie parmi les victimes du racisme, mais de plus elle conforte les moins considérées d’entre elles dans un sentiment d’abandon qui nourrit leur révolte, sinon leur désespoir. Qui, elles aussi, les égare.

 

6. Vous avez par-dessus tout commis une faute sociale en transformant la jeunesse des quartiers populaires en classe dangereuse.

Votre premier ministre n’a pas hésité à faire cet amalgame grossier lors de son discours du Vél’ d’Hiv’, désignant à la réprobation nationale ces « quartiers populaires » où se répand l’antisémitisme « auprès d’une jeunesse souvent sans repères, sans conscience de l’Histoire et qui cache sa “haine du Juif ” derrière un antisionisme de façade et derrière la haine de l’État d’Israël ».

 

Mais qui l’a abandonnée, cette jeunesse, à ces démons ? Qui sinon ceux qui l’ont délaissée ou ignorée, stigmatisée quand elle revendique en public sa religion musulmane, humiliée quand elle voit se poursuivre des contrôles policiers au faciès, discriminée quand elle ne peut progresser professionnellement et socialement en raison de son apparence, de son origine ou de sa croyance ? Qui sinon ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, nous gouvernent, vous, Monsieur le Président et, surtout, votre premier ministre qui réinvente cet épouvantail habituel des conservatismes qu’est l’équivalence entre classes populaires et classes dangereuses ?

 

 

- Une jeunesse des quartiers populaires stigmatisée

Cette jeunesse n’a-t-elle pas, elle aussi, des idéaux, des principes et des valeurs ? N’est-elle pas, autant que vous et moi, concernée par le monde, ses drames et ses injustices ? Par exemple, comment pouvez-vous ne pas prendre en compte cette part d’idéal, fût-il ensuite dévoyé, qui pousse un jeune de nos villes à partir combattre en Syrie contre un régime dictatorial et criminel que vous-même, François Hollande, avez imprudemment appelé à « punir » il y a tout juste un an ? Est-ce si compliqué de savoir distinguer ce qui est de l’ordre de l’idéalisme juvénile et ce qui relève de la menace terroriste, au lieu de tout criminaliser en bloc en désignant indistinctement des « djihadistes » ?

 

Le pire, c’est qu’à force d’aveuglement, cette politique de la peur que, hélas, votre pouvoir assume à son tour, alimente sa prophétie autoréalisatrice. Inévitablement, elle suscite parmi ses cibles leur propre distance, leurs refus et révoltes, leur résistance en somme, un entre soi de fierté ou de colère pour faire face aux stigmatisations et aux exclusions, les affronter et les surmonter. « On finit par créer un danger, en criant chaque matin qu’il existe. À force de montrer au peuple un épouvantail, on crée le monstre réel » : ces lignes prémonitoires sont d’Émile Zola, en 1896, au seuil de son entrée dans la mêlée dreyfusarde, dans un article du Figaro intitulé « Pour les Juifs ».

 

Zola avait cette lumineuse prescience de ceux qui savent se mettre à la place de l’autre et qui, du coup, comprennent les révoltes, désirs de revanche et volonté de résister, que nourrit un trop lourd fardeau d’humiliations avec son cortège de ressentiments. Monsieur le Président, je ne mésestime aucunement les risques et dangers pour notre pays de ce choc en retour. Mais je vous fais reproche de les avoir alimentés plutôt que de savoir les conjurer. De les avoir nourris, hélas, en mettant à distance cette jeunesse des quartiers populaires à laquelle, durant votre campagne électorale, vous aviez tant promis au point d’en faire, disiez-vous, votre priorité. Et, du coup, en prenant le risque de l’abandonner à d’éventuels égarements.

 

7. Vous avez, pour finir, commis une faute morale en empruntant le chemin d’une guerre des mondes, à l’extérieur comme à l’intérieur.

En cette année 2014, de centenaire du basculement de l’Europe dans la barbarie guerrière, la destruction et la haine, vous devriez pourtant y réfléchir à deux fois. Cet engrenage est fatal qui transforme l’autre, aussi semblable soit-il, en étranger et, finalement, en barbare – et c’est bien ce qui nous est arrivé sur ce continent dans une folie destructrice qui a entraîné le monde entier au bord de l’abîme.

 

Jean Jaurès, dont nous allons tous nous souvenir le 31 juillet prochain, au jour anniversaire de son assassinat en 1914, fut vaincu dans l’instant, ses camarades socialistes basculant dans l’Union sacrée alors que son cadavre n’était pas encore froid. Tout comme d’autres socialistes, allemands ceux-là, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, finirent assassinés en 1919 sur ordre de leurs anciens camarades de parti, transformés en nationalistes et militaristes acharnés. Mais aujourd’hui, connaissant la suite de l’histoire, nous savons qu’ils avaient raison, ces justes momentanément vaincus qui refusaient l’aveuglement des identités affolées et apeurées.

 

Vous vous souvenez, bien sûr, de la célèbre prophétie de Jaurès, en 1895, à la Chambre des députés : « Cette société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage. » Aujourd’hui que les inégalités provoquées par un capitalisme financier avide et rapace ont retrouvé la même intensité qu’à cette époque, ce sont les mêmes orages qu’il vous appartient de repousser, à la place qui est la vôtre.

 

Vous n’y arriverez pas en continuant sur la voie funeste que vous avez empruntée ces dernières semaines, après avoir déjà embarqué la France dans plusieurs guerres africaines sans fin puisque sans stratégie politique (lire ici l'article de François Bonnet). Vous ne le ferez pas en ignorant le souci du monde, de ses fragilités et de ses déséquilibres, de ses injustices et de ses humanités, qui anime celles et ceux que le sort fait au peuple palestinien concerne au plus haut point.

 

Monsieur le Président, cher François Hollande, vous avez eu raison d’affirmer qu’il ne fallait pas « importer » en France le conflit israélo-palestinien, en ce sens que la France ne doit pas entrer en guerre avec elle-même. Mais, hélas, vous avez vous-même donné le mauvais exemple en important, par vos fautes, l’injustice, l’ignorance et l’indifférence qui en sont le ressort.

 

Pour en savoir plus :

- Conflit israélo-palestinien : François Hollande hésite et... ne prend aucune décision

 

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- E. Cantona : « Monsieur le président, cher François Hollande... »

Dans une vidéo envoyée à Mediapart, l'ancien footballeur et désormais comédien Éric Cantona s'adresse à François Hollande, l'enjoignant de lire le parti pris d'Edwy Plenel sur Gaza ci dessus. Surtout, il invite tous les internautes à faire de même.

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 16:00
cc Flickr PCF Bourges

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Sources : regards.fr par Eric Coquerel Secrétaire national du Parti de Gauche I 17 juillet 2014

Conseiller régional et secrétaire national du Parti de gauche, Éric Coquerel estime illusoire de vouloir changer le Parti socialiste de l’intérieur. Pour lui, seul le "scénario Syriza" permettrait d’envisager un projet politique avec les socialistes dissidents.

 

Début juin, en conclusion du colloque des Socialistes affligés, Liêm Van Noc décrivait deux stratégies possibles pour les socialistes contestant la politique du gouvernement. En substance : celle de Marceau Pivert (leader de historique de l’aile gauche de la SFIO) consistant à peser à l’intérieur du PS pour changer sa ligne et, du coup, celle de la politique de François Hollande, et celle de Syriza qui impose de construire du neuf à côté et en confrontation avec le PS pour lui contester sa domination sur la gauche.

 

La première hypothèse suppose que le PS est transformable de l’intérieur. Nous serions donc finalement face à un parti social-démocrate somme toute "classique", kidnappé un temps par son courant le plus droitier, mais qu’un congrès pourrait remettre dans le bon sens, celui de la transformation sociale… Avec toute la force de persuasion que lui donnent ses convictions, Gérard Filoche pousse la logique jusqu’au bout : la ligne Valls qui gouverne est celle qui a obtenu 5 % aux primaires, elle est donc minoritaire. De facto, on peut considérer le PS comme potentiellement opposé à cette politique libérale. Il suffirait donc que ses parlementaires se réveillent pour, unis au FDG et à EELV, renverser la table à l’Assemblée et imposer un changement de gouvernement et de politique à Hollande. Mathématiquement c’est vrai, politiquement c’est autre chose. Je vais y venir.

 

 

- Contre l’ambigüité

Mais avant, voyons les conséquences de cette illusion, parce qu’il s’agit bien d’une illusion. Ceux qui l’entretiennent – au PS, on le voit, mais aussi jusqu’au sein du FDG – en reviennent du coup, c’est logique, à remettre au goût du jour la stratégie de Front unique : favoriser des modifications de rapport de force interne au PS nécessite de continuer à s’adresser à lui en tant que tel, à l’inclure dans le mécanisme d’alliance possible de toute la gauche.

 

Cela a évidemment un coût politique : pour beaucoup de nos concitoyens, à qui déjà les medias rabâchent à longueur de journée que c’est LA gauche qui gouverne, tout ce beau monde est dans le même camp, celui d’une gauche assimilée à une politique d’austérité qui fait la part belle aux actionnaires contre les salariés et qu’en réalité, plus rien ne sépare de la droite sauf que, elle, phénomène aggravant, avait promis autre chose ! Ils perçoivent bien qu’il en est qui râlent, mais au final, la photo de famille réunit tout le monde. Du coup, tout ça est envoyé à la poubelle, surtout en s’abstenant. Bref, toute ambigüité de ce type retarde, au mieux, annihile, au pire, la solution "Syriza", au profit de l’impossible victoire politique d’un nouveau Pivert…

 

 

- Le PS, loin d’Épinay

Pourquoi impossible ? Parce qu’avant Valls, il y a eu Hollande et que lui a bien gagné la primaire. Et en face de lui, hormis Montebourg, on ne peut pas dire que les autres s’étaient positionnés sur un programme très différent que celui du futur président de la République. Parce qu’avant Hollande candidat puis président de la République, il y a eu Hollande premier secrétaire, partisan du TCE puis du Traité de Lisbonne. Bref, parce que depuis des années – on va dire l’orée du XXIe siècle –, nous n’avons plus à faire à un parti socialiste, ni même social-démocrate, mais à un parti franchement devenu, comme ses homologies européens, social-libéral.

 

Le PS, sa ligne, ses ministres, ses cadres dirigeants, son cœur, sa composition sociologique même, n’est plus celui du congrès d’Épinay, ni de mai 81, ni même de la gauche plurielle de 1997, mais est bien plus proche du New Labour des années Blair. Il n’est plus le parti du compromis entre le capital et le travail une fois un rapport de force établi, il est devenu une des variantes politique de la promotion de la "société de marché". Une conversion qu’il a d’ailleurs annoncée très clairement en 2008 dans sa nouvelle déclaration de principe. Il faut lire les textes parfois. C’est désormais un parti que le lien grandissant entre affaires publiques et intérêts privés, le cours des actions et les bienfaits du libre-échange mondialisé influent bien plus que des grèves de salariés et des revendications syndicales.

 

Le symptôme indique une transformation structurelle et non conjoncturelle : en un mot, le PS a changé de nature. Tout comme, pour la SFIO de la fin de la 4e République, le poids et les intérêts de la politique coloniale comptaient bien plus que les valeurs internationalistes et la solidarité avec les peuples opprimés. Doit-on pour autant rejeter tout ce qui porte l’étiquette PS ? Non, ce serait injuste pour des milliers de militants et d’élus de terrain sincères et malheureux. Surtout, ce ne serait pas à la hauteur d’une période qui impose de ne pas gaspiller les énergies militantes réellement de gauche. Après tout, bien des militants et dirigeants de la défunte SFIO ont été utiles pour construire le nouveau parti d’Épinay – on remarquera qu’il a fallu pour cela faire disparaître la SFIO…

 

 

- Pas question d’appoint

Mais une autre nécessité s’impose progressivement. Il nous reste peu de temps pour rebondir et bâtir une force porteuse d’un projet politique à même de remettre la société, ou tout au moins une partie importante de la société, en mouvement. Il y a donc urgence pour savoir sur quelles forces, sur quelles personnalités on peut compter. Autrement dit, si l’heure est encore à l’écoute et au débat avec tous les socialistes dissidents, qu’ils soient affligés, frondeurs, énervés… il faut qu’ils entendent aussi que les mots ne suffiront plus longtemps tant la politique gouvernementale se radicalise et impose des choix clairs.

 

Pas question, par exemple, de jouer la force d’appoint extérieure au service d’une primaire interne au PS en vue de 2017. Il faut des actes de rupture, vite. Car ils avaient dit « vous allez voir ce que vous allez voir » pour le budget correctif de l’État et on n’a rien vu. Ils ont donné rendez-vous pour celui de la sécurité sociale… On verra, mais on n’est pas optimiste. On veut même bien considérer le vote du collectif budgétaire à l’automne comme la dernière session de rattrapage.

 

Mais il leur faut désormais passer du statut de râleurs inutiles, et au final handicapants par leur ambigüité contagieuse, à celui de "socialistes opposants" avec qui on peut refonder l’avenir. Nous n’avons plus le temps d’être patients.

 

Sur le même sujet lire aussi :

- par Eric Coquerel Secrétaire national du Parti de Gauche : l'automne sera décisif

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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 09:48
Crédit photo photosdegauche.fr (Rémy Blang)

Crédit photo photosdegauche.fr (Rémy Blang)

Source :  Le Parti de Gauche

À l’occasion du centenaire de l’assassinat, jeudi 31, de la figure socialiste, le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, fustige François Hollande et Manuel Valls.

 

Jaurès! Ils n’ont plus que ce nom à la bouche! Sarkozy avant-hier, Le Pen hier, Hollande et Valls aujourd’hui! D’où leur vient cette audace? Pour reprendre les mots du tribun, s’ils se battent autant pour les cendres, c’est pour mieux étouffer la braise.

 

Manuel Valls voulait l’enrôler pour ses sordides cadeaux au Medef. Jaurès aurait "sans doute" voté le pacte de responsabilité, a-t-il osé! Faire parler les morts pour endormir les vivants. L’arnaque! Jaurès aurait plutôt affronté Valls comme il avait affronté son modèle, Georges Clemenceau, quand il fallait soutenir les travailleurs face à la répression.

 

Une chose est sûre. Jaurès n’était pas un gentil garçon. Il ne cherchait pas l’estime des mous. Vous imaginez François Hollande capable de dire comme lui à propos de la Révolution française : "Je ne veux pas faire à tous ces combattants qui m’interpellent une réponse évasive, hypocrite et poltronne. Je leur dis : "Ici, sous ce soleil de juin 1793 qui échauffe votre âpre bataille, je suis avec Robespierre, et c’est à côté de lui que je vais m’asseoir aux jacobins. Oui, je suis avec lui parce qu’il a à ce moment toute l’ampleur de la Révolution ".

 

Jean Jaurès avait obtenu une première loi fixant l’âge de la retraite à 65 ans. C’était en 1910. Hollande vient de le reporter à 66 ans, comme il s’en est vanté auprès de la Commission européenne. Un siècle après, Hollande a fait pire que la réforme de Sarkozy et défait ce que Jaurès et tant de générations de militants avaient arraché au prix de tant d’efforts.

"Jaurès, reviens! Ils ont changé de camp !"

Jean Jaurès n’était non plus pas l’inoffensif "réformiste" que décrit Manuel Valls pour mieux le couper de l’aspiration révolutionnaire. Fausse route. Jaurès n’opposait pas les deux, loin de là. Son discours de 1900 sur "les deux méthodes" le dit avec clarté. Jaurès voulait faire "dans la réforme, œuvre commençante de révolution ; car je ne suis pas un modéré, je suis avec vous un révolutionnaire".

 

Contrairement à Jérôme Cahuzac, qui n’a "jamais cru" à la lutte des classes, Jean Jaurès l’identifiait : "Entre les deux classes, entre les deux groupes d’intérêts, c’est une lutte incessante du salarié, qui veut élever son salaire, et du capitaliste, qui veut le réduire ; du salarié, qui veut affirmer sa liberté, et du capitaliste qui veut le tenir dans la dépendance."

 

Jaurès n’était pas un apôtre de la moralisation du capitalisme ni du "donnant-donnant" avec le grand patronat et autres sornettes élyséennes. Il prônait tout autre chose! Nationalisations, coopératives, mutuelles… Jaurès laissait le soin aux travailleurs de définir la forme concrète que devrait prendre la propriété collective. Mais il en défendait fermement le principe, "l’avènement d’un ordre nouveau dans lequel la propriété, cessant d’être monopoleuse, cessant d’être particulière et privée, deviendra sociale, afin que tous les producteurs associés participent à la fois à la direction du travail et au fruit du travail".

 

Pour en savoir plus sur l'actualité de Jean-Luc Mélenchon :

- "Je sais à quoi je peux être utile, je ne peux pas faire tous les rôles"

- Jean-Luc Mélenchon, un retrait salvateur ?

 

Pour en savoir plus sur Jaurès :

- par Jérôme Pélissier : Quand Jaurès cache Jaurès

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 17:00
Manifestation contre l'austérité, le 12 avril 2014. (NICOLAS MESSYASZ/SIPA)

Manifestation contre l'austérité, le 12 avril 2014. (NICOLAS MESSYASZ/SIPA)

Source : Aude Lancelin, le Nouvel Observateur

Le PS mène-t-il encore une politique de gauche ? Pourquoi le Front de Gauche ne profite-t-il nullement de ses déboires électoraux ? Eric Fassin et Laurent Bouvet ont répondu aux questions de "l'Obs".

 

- Le NOUVEL Obs. : Le Premier ministre, Manuel Valls, a récemment évoqué une mort possible de la gauche. Etes-vous d'accord avec l'idée d'une singularité totale de la crise actuellement traversée par le PS ?

Laurent Bouvet : Les partis politiques sont mortels, les cas sont nombreux dans l'histoire. Toutefois le PS a connu, en un peu plus d'un siècle d'existence, de nombreuses crises dont il s'est toujours sorti. Aujourd'hui, le PS doit sans doute se refonder comme il l'a fait en 1969-1971. Les "deux corps" du PS sont en effet touchés. Son "corps immatériel", doctrinal, est entièrement à reconstruire. Le PS ne produit plus d'idées, de projet de société ou même d'orientations politiques fortes, identifiables, depuis un long moment. La nouveauté, c'est que désormais son "corps matériel", ses élus, ses militants, ses réseaux, ses affidés... est gravement touché. La perte de 30.000 élus aux municipales et de 25.000 militants depuis 2012 est un signe du délitement de l'ensemble organisationnel et réticulaire que représentait le PS.

 

Eric Fassin : Manuel Valls parle aux socialistes ; mais il choisit, pour une fois, de s'inquiéter de "la gauche". C'est une manière de ne pas évoquer la mort annoncée du PS. Il est vrai que le PS entraîne aujourd'hui toute la gauche dans son naufrage. La crise de la social-démocratie, c'est plutôt un renoncement idéologique qu'un échec politique - un peu partout en Europe : Blair et Schröder avant Valls. François Hollande "assume", dit-on, d'être social-démocrate. Mais le pacte de responsabilité n'a rien à voir avec la social-démocratie : au lieu d'arbitrer entre capital et travail, le président négocie avec le patronat en oubliant les syndicats ! Serait-il social-libéral ? En réalité, il n'est ni social ni libéral : il met l'Etat au service des banques et des marchés. Il est donc néolibéral. Mais beaucoup sont dans le déni. Regardez : en Europe, Hollande et Renzi ont soutenu Juncker ; et il est des éditorialistes qui ont salué un "virage à gauche salutaire" !

 


- Le NOUVEL Obs. : Outre les classes populaires, quelles sont les autres catégories de la population dont le décrochage explique la faiblesse actuelle du vote socialiste ?

Laurent Bouvet : Outre les classes populaires que le PS a "perdues" depuis longtemps, l'ensemble de son socle électoral s'est dilué depuis deux ans (partielles, municipales, européennes). Les choix économiques et "sociétaux" divisent profondément l'électorat de François Hollande de 2012. Ainsi, le vote PS à telle ou telle élection pour un électeur de gauche est devenu en soi un problème. Pour beaucoup d'électeurs des catégories moyennes et supérieures, les augmentations d'impôt jouent un rôle dissuasif comme on l'a vu dans les enquêtes faites à l'occasion des municipales. Pour les agents publics la baisse des dépenses publiques est vécue comme une menace sur leur activité même - sans parler des mesures sectorielles qui passent mal, comme les rythmes scolaires auprès des enseignants. S'est ajoutée à cela la démobilisation de certains électorats insatisfaits sur des questions plus spécifiques comme le mariage pour tous ou le genre.

 

Eric Fassin : L'électorat que perd le Parti socialiste, c'est d'abord l'électorat de gauche. Pourquoi voter pour un parti qui n'est plus de gauche ? On a voulu nous faire croire que le PS perdait le peuple pour garder les "bobos". Qu'il sacrifiait les classes populaires aux minorités, et qu'il s'occupait du mariage plutôt que du chômage. Mais ce gouvernement ne fait rien pour les banlieues ; ni contre les discriminations. Quant aux droits des minorités sexuelles, c'est fini ! Bref, on ne pourra plus dire que c'est à cause des questions "sociétales" qu'on ne s'occupe pas de la "question sociale"...

 


- Le NOUVEL Obs. : Les déboires du PS ne semblent pourtant aucunement profiter à la gauche de la gauche, comme l'a montré le résultat des dernières européennes. Comment l'expliquez-vous ? Pourquoi la France ne produit-elle pas de phénomène à la Syriza, parti de gauche radicale arrivé en première position en Grèce ?

Eric Fassin : C'est effectivement la grande question. Puisque François Hollande mène la même politique économique que Nicolas Sarkozy, on pourrait imaginer que la critique de la dérive néolibérale bénéficierait autant à la gauche de gauche qu'à l'extrême droite. Or ce n'est pas le cas. Pourquoi ? D'une part, le PS donne raison au FN qui dénonce l'"UMPS". Et l'alternance sans alternative alimente le rejet de la démocratie - par le vote d'extrême droite, mais aussi par l'abstention. Comment croire à la démocratie si l'élection ne change rien ?

 

D'autre part, le FN a fini par imposer son langage identitaire, non seulement à l'UMP, mais aussi au PS (qu'il s'agisse des immigrés, des musulmans ou des Roms). L'hégémonie économique, c'est le front UMP-PS ; mais l'hégémonie culturelle, c'est le front FN-UMP-PS. Dans ces conditions, pas facile de faire entendre autre chose. Le principal espoir, c'est "l'hypothèse Syriza" : l'effondrement complet du Pasok [le Parti socialiste grec, NDLR] a enfin ouvert un espace à gauche, et donc une alternative. Du coup, en Grèce, on s'abstient moins, on vote moins pour l'extrême droite, et on vote plus pour la gauche de gauche. Aujourd'hui, en France "l'hypothèque PS" obstrue le paysage de la gauche.

 

Laurent Bouvet : Le Front de Gauche tient un discours en décalage par rapport à son électorat. Son discours porte sur les conséquences néfastes de la mondialisation et du capitalisme, et s'adresse en priorité à leurs victimes (aux plus exposés et aux plus faibles). Or les solutions proposées pour y remédier (l'augmentation des dépenses publiques et le renforcement du rôle du service public) apparaissent comme pouvant profiter d'abord à des populations (les agents publics) moins exposées aux risques de la mondialisation (chômage ou délocalisation notamment). Ce hiatus entre discours, propositions et électorat est à mon sens au coeur des difficultés du Front de Gauche.

 

 

- Le NOUVEL Obs. : Vous semblez toutefois considérer, Laurent Bouvet, que le socialisme incarné par Valls est la bonne voie pour la gauche, notamment dans la reconquête du vote populaire. Que répondez-vous à ceux qui considèrent aujourd'hui que la gauche actuellement au pouvoir n'est rien d'autre qu'une "droite complexée" ?

Laurent Bouvet : Je ne sais pas si c'est la "bonne voie" pour la gauche ! Ce que je constate, plus modestement, c'est que la proposition politique de Manuel Valls - en gros le retour à une forme d'autorité dans la manière dont l'action publique est menée articulée à un projet économique ouvertement social-libéral - offre un choix clair aux socialistes et à la gauche en général, au regard d'une autre proposition, plus interventionniste sur le plan économique mais aussi plus libérale pour ce qui concerne les questions de société (incarnée par EELV notamment). Il faudra voir en 2017 comment ces deux propositions s'incarnent et laquelle l'emporte à gauche face à celles de la droite et de l'extrême droite.

 


- Le NOUVEL Obs. : La gauche est devenue électoralement dominante en 2012 à un moment où sa décomposition doctrinale était déjà très avancée. Qu'est-ce qui n'a pas été fait selon vous et quelle serait la thérapie de choc à adopter ?

Eric Fassin : L'hégémonie idéologique de la droite décomplexée repose sur une gauche complexée. Nos gouvernants se croient réalistes ; en fait, ils croient seulement que la réalité est de droite. Pour compenser, ils prétendent se rapprocher du peuple en s'en prenant aux Roms, par exemple. C'est parier sur l'idée que le peuple serait de droite. Il faut inverser la logique : revendiquer une idéologie de gauche. C'est ainsi qu'on pourra enfin espérer rencontrer un électorat de gauche.

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19 juillet 2014 6 19 /07 /juillet /2014 17:31
19 juillet : Stop à l'agression, Israël assassin, Hollande complice ! Vous ne nous ferez pas taire !

- C'est près de 400 manifestants qui ont défilé le 19 juillet à La Rochelle pour une solution durable en Palestine qui passe par :

  • L’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza et le retrait des troupes d'invasion
  • La levée du blocus, illégal et criminel, de Gaza
  • L'exigence de sanctions immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international
  • Le soutien au gouvernement d’entente nationale
  • L'exigence du respect des résolutions des Nations Unies qui a été une nouvelle fois exprimée tout en rendant hommage aux victimes.

 

- Mais il est essentiel de ne pas se tromper d'adversaire !

Si je partage et comprends l'émotion de nos amis palestiniens dans les initiatives publiques, prenons garde à ne pas "déraper verbalement" en prêtant le flanc au combat contre Israël et non contre la politique de son gouvernement.

 

Aujourd'hui, notre action vise la reconnaissance d'un État Palestinien Á CÔTÉ de l'État Israëlien et non pas la destruction de l'État Israélien (État aujourd'hui dirigé par un gouvernement de droite et d'extrême-droite).

 

Autre exemple :

Il en est de même pour les slogans comme "Hollande assassin". Certes, Hollande, au nom de la France, en notre nom, cautionne, alimente la politique du Premier Ministre israélien actuel, mais cela n'en fait pas pour autant un "assassin". L'Europe par son partenariat économique avec Israël contribue à alimenter la politique du gouvernement Israëlien, mais cela n'en fait pas pour autant un "assassin". Dans le même sens, se battre pour un État Palestinien, ce n'est pas pour autant soutenir le Hamas"..... et je ne le soutiens pas !

 

Et dans le même temps :

  • Du côté de Hollande et du gouvernement,

- On se souviendra que François Hollande n’a jamais interdit aucune des manifestations réactionnaires telles "jours de colère", "Manif pour tous" ou "bonnets rouges", dont il a au contraire écouté les revendications, en dépit des multiples violences qui les ont accompagnées du fait d’extrémistes.... MAIS qu'il a interdit la manifestation parisienne de soutien au peuple palestinien pour mieux discréditer le mouvement pacifique.

- La démocratie française est en danger ! Avec l'interdiction de manifester en solidarité avec Gaza, notre République est-elle toujours "Une et Indivisible" ? Est-elle devenue "une démocratie à géométrie variable" ?

- Les prédécesseurs à Hollande et Valls n'ont pas, malgré la répression, réussi à empêcher les manifestations pour la paix en Algérie ou au Vietnam, vous ne nous ferez pas taire !

- Ils ne nous ferez pas taire pour la Palestine comme ils ne nous avez pas fait taire contre le régime d'apartheid d'Afrique du sud  ! Vous connaissez la fin de l'histoire !

- Cette mobilisation doit continuer pour une paix juste et durable, continuer à affirmer, sans relâche, que la colonisation de la Palestine doit cesser, que les droits du peuple palestinien doivent être reconnus, et que la violence et l’agression menées par le gouvernement d’Israël sont une honte pour l’humanité tout entière.

 

  • Du côté des députés et militants socialistes "frondeurs, rebelles, atterrés...",

Personne n'entend votre indignation et votre expression politique exigeant que la France se démarque catégoriquement d'Israël et œuvre pour une cessation des bombardements, un boycott européen d'Israël, une paix durable.. vous êtes rentrés dans les rangs "solfériniens"[1] !

 

Où sont à La Rochelle et en Charente Maritime les militants de cette frange du parti Socialiste qui se disent "frondeurs" ?
- leurs blogs sont vides de Gaza
- leurs sites internets personnels sont vides de Gaza
- leur présence physique dans les rassemblements est quasi inexistante !

 

Vous abandonnez le "peuple de Gaza" aux mains de l’oppresseur Israélien comme vous abandonnez le "peuple de France" aux mains de la finance et du MEDEF.

 

Je ne l'oublierai pas, nous ne l'oublierons pas !

 

La manifestation

Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou

Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou

- Pour mémoire

19 juillet : Stop à l'agression, Israël assassin, Hollande complice ! Vous ne nous ferez pas taire !

Lettre à François Hollande

Pour en savoir plus :

Contre l’alignement de François Hollande sur le gouvernement d’Israël, continuons la mobilisation pour le soutien à la population martyrisée de Gaza ! - See more at: http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/contre-alignement-francois-hollande-sur-le-gouvernement-d-israel-continuons-la-mobilisation-pour-le-soutien-la-population-martyrisee-gaza-29115#sthash.9EYFsWG0.orkKdoJt.dpuf

- Du Parti de Gauche : Contre l’alignement de François Hollande sur le gouvernement d’Israël, continuons la mobilisation pour le soutien à la population martyrisée de Gaza !

- Les extrémistes confisquent le débat sur Israël et la Palestine

- Les souffrances de Gaza, les crimes d’Israël et notre responsabilité

 

 [1] Enfin, le 21 juillet :

 

 

 

- Des élus socialistes dénoncent le soutien de Hollande à Netanyahou

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 11:03
Crédit photo : Michel Soudais

Crédit photo : Michel Soudais

- L’auteur
François Cocq, 35 ans, est enseignant.
- Conseiller municipal délégué à Champigny-sur-Marne (94), il est secrétaire général du Parti de Gauche depuis mars 2013.
- Il avait auparavant en responsabilité au sein de ce même parti le secteur de l’éducation.
- Il est par ailleurs président de l’AGAUREPS-Prométhée (Association pour la Gauche Républicaine et Sociale-Prométhée), lieu de réflexion et d’échange pour faire vivre la nécessité de transformation issue du socialisme révolutionnaire avec l’exigence et l’universalisme républicains.

- Depuis septembre 2012, il tient un blog politique dont sont issus les articles qui figurent dans le présent recueil.

 

- La publication

- Avant-propos -

«Je ne suis pas le Président socialiste». Pour abrupte qu’ellesoit, la déclaration de François Hollande le 28 mars 2013 lors de son grand oral médiatique est un aveu savamment orchestré. Lui Président, il poursuit l’action qu’il a menée pendant plus d’une décennie à la tête du Parti socialiste (PS) et depuis 30 ans dans les arcanes de la rue de Solferino, siège du PS.

 

Après avoir progressivement renié l’héritage du mouvement progressiste et de l’humanisme radical, après s’être à dessein détaché des luttes et acquis de la classe ouvrière, François Hollande et les siens veulent faire de leur accession au pouvoir le grand bond par dessus le socialisme : redistribution, souveraineté populaire, droit du travail, retraites, protection sociale, services publics..., il n’est rien qui soit à l’abri de la remise en cause. Jusqu’au nom lui même, «socialiste», qui leur pose problème comme en atteste la déclaration présidentielle.... pour lire la suite...

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 08:50

- En bref

En requalifiant le parti socialiste de « deuxième droite », la vidéo ci dessus, le livre montrent comment, dès le milieu des 1980, les socialistes ont accompli leur destin de parti réformateur en même temps que le programme de la première droite : adapter la société française au nouveau stade du capitalisme.

Le PS actuel "frondeurs ou pas", Hollande sont dans la continuité de cette politique.

 

 

- Résumé

"Le 10 mai 1981, François Mitterrand devient président de la République. Les illusions de la gauche tiennent jusqu'au fameux "tournant de la rigueur" en 1983.

 

Dès 1981, Jean-Pierre Garnier et Louis Janover faisaient partis des sceptiques sur la volonté de changement de cap. En 1986, ils co-écrivent "La deuxième droite" pour répondre à ceux qui s'auto-proclamaient "deuxième gauche", une gauche moderne, entrepreneuriale. Jean-Pierre Garnier est au moins d'accord sur un point avec Manuel Valls : il faut changer le nom du parti socialiste. J-P Garnier propose de le rebaptiser : le Parti de Solférino.

 

Un an après le retour aux affaires du PS, un an après le retour d'un François au château, l'analyse de J-P Garnier sonne comme un claquement de fouet... ça réveille ! A l'occasion de la sortie de la nouvelle édition du livre "La deuxième droite" chez les éditions Agone éditions Agone, et du premier anniversaire du retour aux affaires du Parti Solférinien, nous mettons à disposition ici, en libre circulation, une vidéo réalisée dans notre série des entretiens mutins (contre la pensée tiède). "

Les Mutins de Pangée

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12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 10:58
"Les socialistes dissidents doivent s'autonomiser" Jean-Luc Mélenchon

Le 3 mai 2014, Jean-Luc Mélenchon était l'invité d'i>télé.

Il a appelé les socialistes dissidents à "s'autonomiser" en créant un groupe politique à l'Assemblée nationale, ce qui permettrait de faire contrepoids à gauche à la ligne politique adoptée par Manuel Valls.

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 15:49
Hollande, La République pour cible

Alors que s’ouvrait en mai 2013 la deuxième année de son quinquennat, François Hollande proclamait l’entrée dans l’An II. Pari osé pour un Président que de se référer 220 ans après et de manière subliminale à l’An II de la République, celui de la Convention montagnarde.


Toute comparaison ne vaut que si elle s’appuie sur des faits. Or la mise en perspective joue le rôle d’un révélateur implacable des renoncements de François Hollande. Autorégulation contre maximum général, réforme fiscale contre emprunt forcé, loi de refondation scolaire contre plan d’instruction publique, acte III de la décentralisation contre unité de la Nation, Ve République contre Constitution de 1793…


L’An II, par un permanent aller-retour entre aujourd’hui et la République montagnarde, fait apparaître la rupture idéologique de la politique de François Hollande avec l’héritage du mouvement progressiste et de l’humanisme radical, en même temps qu’il nous invite à nous replonger dans les sources du socialisme révolutionnaire.

 

- Pour commander : ici

- François Cocq est secrétaire général du Parti de Gauche.

- Francis Daspe est président de la Commission nationale Éducation du Parti de Gauche.

Ils sont également membres fondateurs de l’AGAUREPS-Prométhée (Association pour la gauche républicaine et sociale-Prométhée) dont ils occupent les fonctions de président et secrétaire général.
Ils ont publié dans la même collecti
on, "L'école du peuple".

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 11:55
Après l'abstention des "frondeurs" lettre.... à ma députée

Mr Silvestri Guy

17300 - Rochefort

à

                                                                                  Mme TALLARD Zuzanne

 Députée de la 2ème

circonscription de Charente-Maritime

                                                                                  Avenue Lafayette

                                                                                  17300 Rochefort

 

Rochefort le 9 juillet 2014

Madame la députée,

 

C’est en mon nom personnel et non en celui de mon organisation syndicale  que je m’adresse à vous aujourd’hui.

 

Grâce à votre abstention, et à celle d’un certain nombre de députés socialistes et écologistes, le pacte de responsabilité a été adopté par l’Assemblée Nationale hier.

 

Enfin Pierre Gattaz et l’ensemble des patrons français vont pouvoir souffler et montrer qu’ils feront un meilleur usage de l’argent public qu’ils ne l’on fait avec le CICE.

Enfin on va pouvoir dans notre pays s’attaquer au fléau que constitue le coût du travail.

 

Comme vous le savez je suis retraité et à écouter nos ministres je viens de m’apercevoir que tout au long de ma carrière, j’ai coûté cher à mon employeur. Quel ingrat j’ai été de revendiquer des augmentations de salaires, la réduction du temps de travail, l’amélioration des conditions de travail, la défense du service public SNCF, etc. En agissant de cette façon j’ai conduit mon pays dans la crise qu’il traverse actuellement et j’en suis vraiment affligé (comme certains socialistes).

 

Il y a encore quelques mois je ne comprenais pas pourquoi, en retraite, je ne touchais pas le même salaire qu’en activité alors que mes besoins étaient les mêmes. Aujourd’hui grâce aux explications argumentées des ministres, des membres du PS, et des experts télévisuels je comprends d’un seul coup que je n’ai pas à me plaindre puisque je touche plus de 1200€ par mois et qu’à ce titre je suis vraiment un privilégié. Heureusement grâce à votre abstention les choses vont rentrer dans l’ordre puisque le montant, exorbitant, de ma pension va être bloqué.

 

Avec vos camarades, les frondeurs ou les « socialistes affligés » vous m’avez fait peur, car si vous aviez voté contre ce pacte de responsabilité, la France aurait connu de très graves difficultés, alors qu’aujourd’hui, grâce aux efforts que vous allez imposer, ou plutôt demander aux salariés actifs et retraités, notre pays va retrouver la voix du développement.

 

Il y a encore quelques jours j’étais de ceux qui pensaient qu’il suffisait de s’attaquer au coût du capital et aux 235 milliards de dividendes versés aux actionnaires pour que notre économie aille mieux. Quel idiot je faisais, moi, qui certes connais parfois quelques difficultés de fin de mois, et peut être bientôt des difficultés pour finir ma vie dignement, mais ne connais pas les angoisses effroyables des actionnaires pour savoir si leur capital va être convenablement rémunéré.

 

Au cours de ces derniers jours j’ai appris que le « must » du courage c’était de s’abstenir, cela m’a ouvert les yeux et je pense que lors des prochaines consultations électorales je ferais comme vous et comme 40% des français, je m’abstiendrais, notamment si un candidat de votre parti est en compétition.

 

Restant à votre disposition, je vous prie d’agréer, Madame la députée, l’expression de mes plus sincères salutations.

 

 Guy Silvestri

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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 22:48
Vote du budget rectificatif de la Sécurité sociale : la « fronde » n'était que médiatique !

"Fronde médiatique !"

 

Ainsi pouvons nous qualifier les gesticulations d'un quarteron de députés socialistes et d'EELV qui après avoir capturé l'attention des médias sur l'air du « vous allez voir ce que vous allez voir », se sont ine fine contentés d'une « abstention » (voir analyse du scrutin public n° 868) permettant de sauver le budget rectificatif de la Sécurité sociale (PLFRSS), par conséquent « Valls et Hollande » les bons soldats du MEDEF.

 

Il a bonne mine « l'Appel des 100 » des G. Filoche et autres prédicateurs à l'intention de leurs camarades socialistes pour qu'ils « mettent la politique de Valls en minorité au Parlement ».

 

 

- Car le vote d'aujourd'hui 8 juillet sur le budget rectificatif de la Sécurité sociale (PLFRSS) est sans appel !

  • Si les 46 députés PS et EELV[1] qui se sont "abstenus" sur le budget de la Sécurité sociale avaient voté "contre", le pacte de responsabilité, projet scélérat de François Hollande, aurait été repoussé.
  • Gattaz jubile. Il vient de recevoir 40 milliards de la majorité parlementaire aux ordres de Manuel Valls et de Hollande.
  • Jean-Luc Mélenchon avait raison de considérer que « le budget de la Sécu, c'est l'épreuve du feu ».. et d'estimer que «...Les frondeurs sont au pied du mur ! »

 

Ce soir à l'issue de la pseudo conférence sociale Manuel Valls pouvait être content de lui-même et méprisant pour ses opposants.... il savait que ses députés socialistes étaient rentrés dans les rangs... la « fronde » n'était que médiatique !

Ce soir le MEDEF peut faire de la surenchére, il sait que la "fronde" n'est que médiatique !

Vote du budget rectificatif de la Sécurité sociale : la « fronde » n'était que médiatique !

- Tout ça pour... ça !

C'était donc pour faire ça que les 21 et 22 juin, deux centaines de militants socialistes se réunissaient à Bellerive-sur Allier près de Vichy et débattre sur le thème: "Rassembler la gauche et les écologistes" ?

L'appel de Bellerive-sur-Allier» n'aura pas survécu aux débats parlementaires et votes qui s'en sont suivis :

 

En la matière, commentant l'Appel de Bellerive-sur-Allier (sur son site), je notais : " Toutes les motions ou résolutions ne valent que pour l’instant ou elles sont adoptées et n’engagent que ceux qui y croient !... La vérité sortira des « actes »..... C’est à l’examen du vote de chacun d’entre eux sur les dossiers que nous pourrons nous faire une opinion sur la sincérité de leur démarche politique d’opposition aux politiques libérales et d’austérité et visant à un sursaut des socialistes et de toute la gauche"

Nous sommes maintenant renseignés !

Et que l'on ne vienne pas nous resservir le plat de la révolte qui gronde et va s'exprimer massivement dans l'hémicycle à l'automne lors du vote du budget intitial 2015 !

 

 

- Une autre situation était en effet possible

Car Gérard Filoche avait lui aussi raison quand il écrivait le 8 juillet dernier « Donc, si, face a un chantage au vote bloqué, les 100 (et plus !) députés se rebellent, ils sauveront la mise, ils sauveront la gauche de la catastrophe annoncée, ils répondront à leurs électeurs, ils redonneront de l’espoir, courage, c’est le chemin de l’honneur. C’est de leurs rangs que doit sortir un autre gouvernement, un Premier ministre, des ministres de gauche, capables de faire une politique de gauche, attendue par les électeurs de gauche qui ont voté à gauche majoritairement en mai juin 2012. A gauche. »

 

Mais le PS est historiquement ainsi fait !

On peut, dans le même parti, à la fois :

  • élaborer et mettre en œuvre une politique de droite ;

  • gesticuler face aux médias pour entretenir l'illusion qu'au sein du PS une autre voie « à gauche » est possible ;

  • et se contenter de s'abstenir au parlement pour sauver le gouvernement et sa politique.

 

Á Gérard Filoche et autres « affligés » je dirai que vous avez raison d'écrire « Derrière le vote ou non, de la politique de Valls, c’est une question de vie ou de mort pour la gauche et le PS »..... mais 'en ce qui me concerne je ne verserai pas une larme sur la tombe du PS.

 

Le prix de ses trahisons est trop cher payé par le peuple !

Vote du budget rectificatif de la Sécurité sociale : la « fronde » n'était que médiatique !

- Mais prenons garde à ne pas tomber dans la désespérance !

La gauche se relèvera avec le peuple de gauche, dont les socialistes,....... mais sans le Parti socialiste qui n'a plus que le nom de « socialiste » !

 

Car au-delà du gouvernement ou de l’appareil PS, il reste encore des militants aux convictions socialistes profondément chevillées au corps. Il faut qu’ils comprennent que la ligne Hollande-Valls est maintenant bien installée, que le PS ne redeviendra pas social-démocrate et encore moins socialiste. Le PS français « de gauche » n’était qu’une queue de comète anachronique de l’ex social-démocratie européenne. Il est maintenant rentré dans le rang.

 

Ces militants tiennent à mener la bataille politique à l’intérieur de leur parti. Mais ils doivent se préparer à en sortir car sinon ils vont s’épuiser dans une lutte sans issue... et pendant ce temps là les coups vont continuer à pleuvoir sur le peuple ! La gauche de transformation sociale n’a pas trop de militants qui veulent se battre pour changer la société, qui refusent le fatalisme, la soumission au système, le « il n’y a pas d’autres solutions ». La gauche a besoin que tous ceux-là restent militants et à un poste de combat qui soit utile.

 

Bienvenue à ceux qui au PS auront le courage de rompre !

Note :

[1] Il étaient en revanche 41 à s'abstenir fin avril sur le programme de 50 milliards d'euros d'économies, présenté par le Premier ministre Manuel Valls.

 

Sur le même sujet, lire aussi :

- Sur le blog de Paul Jorion : Ami frondeur, il faut que je te parle !

- Les députés socialistes ont voté mercredi 2 juillet 2014 : la baisse du pouvoir d'achat des pensions de retraite supérieures à 1200€/mois.

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