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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 16:00
cc Flickr PCF Bourges

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Sources : regards.fr par Eric Coquerel Secrétaire national du Parti de Gauche I 17 juillet 2014

Conseiller régional et secrétaire national du Parti de gauche, Éric Coquerel estime illusoire de vouloir changer le Parti socialiste de l’intérieur. Pour lui, seul le "scénario Syriza" permettrait d’envisager un projet politique avec les socialistes dissidents.

 

Début juin, en conclusion du colloque des Socialistes affligés, Liêm Van Noc décrivait deux stratégies possibles pour les socialistes contestant la politique du gouvernement. En substance : celle de Marceau Pivert (leader de historique de l’aile gauche de la SFIO) consistant à peser à l’intérieur du PS pour changer sa ligne et, du coup, celle de la politique de François Hollande, et celle de Syriza qui impose de construire du neuf à côté et en confrontation avec le PS pour lui contester sa domination sur la gauche.

 

La première hypothèse suppose que le PS est transformable de l’intérieur. Nous serions donc finalement face à un parti social-démocrate somme toute "classique", kidnappé un temps par son courant le plus droitier, mais qu’un congrès pourrait remettre dans le bon sens, celui de la transformation sociale… Avec toute la force de persuasion que lui donnent ses convictions, Gérard Filoche pousse la logique jusqu’au bout : la ligne Valls qui gouverne est celle qui a obtenu 5 % aux primaires, elle est donc minoritaire. De facto, on peut considérer le PS comme potentiellement opposé à cette politique libérale. Il suffirait donc que ses parlementaires se réveillent pour, unis au FDG et à EELV, renverser la table à l’Assemblée et imposer un changement de gouvernement et de politique à Hollande. Mathématiquement c’est vrai, politiquement c’est autre chose. Je vais y venir.

 

 

- Contre l’ambigüité

Mais avant, voyons les conséquences de cette illusion, parce qu’il s’agit bien d’une illusion. Ceux qui l’entretiennent – au PS, on le voit, mais aussi jusqu’au sein du FDG – en reviennent du coup, c’est logique, à remettre au goût du jour la stratégie de Front unique : favoriser des modifications de rapport de force interne au PS nécessite de continuer à s’adresser à lui en tant que tel, à l’inclure dans le mécanisme d’alliance possible de toute la gauche.

 

Cela a évidemment un coût politique : pour beaucoup de nos concitoyens, à qui déjà les medias rabâchent à longueur de journée que c’est LA gauche qui gouverne, tout ce beau monde est dans le même camp, celui d’une gauche assimilée à une politique d’austérité qui fait la part belle aux actionnaires contre les salariés et qu’en réalité, plus rien ne sépare de la droite sauf que, elle, phénomène aggravant, avait promis autre chose ! Ils perçoivent bien qu’il en est qui râlent, mais au final, la photo de famille réunit tout le monde. Du coup, tout ça est envoyé à la poubelle, surtout en s’abstenant. Bref, toute ambigüité de ce type retarde, au mieux, annihile, au pire, la solution "Syriza", au profit de l’impossible victoire politique d’un nouveau Pivert…

 

 

- Le PS, loin d’Épinay

Pourquoi impossible ? Parce qu’avant Valls, il y a eu Hollande et que lui a bien gagné la primaire. Et en face de lui, hormis Montebourg, on ne peut pas dire que les autres s’étaient positionnés sur un programme très différent que celui du futur président de la République. Parce qu’avant Hollande candidat puis président de la République, il y a eu Hollande premier secrétaire, partisan du TCE puis du Traité de Lisbonne. Bref, parce que depuis des années – on va dire l’orée du XXIe siècle –, nous n’avons plus à faire à un parti socialiste, ni même social-démocrate, mais à un parti franchement devenu, comme ses homologies européens, social-libéral.

 

Le PS, sa ligne, ses ministres, ses cadres dirigeants, son cœur, sa composition sociologique même, n’est plus celui du congrès d’Épinay, ni de mai 81, ni même de la gauche plurielle de 1997, mais est bien plus proche du New Labour des années Blair. Il n’est plus le parti du compromis entre le capital et le travail une fois un rapport de force établi, il est devenu une des variantes politique de la promotion de la "société de marché". Une conversion qu’il a d’ailleurs annoncée très clairement en 2008 dans sa nouvelle déclaration de principe. Il faut lire les textes parfois. C’est désormais un parti que le lien grandissant entre affaires publiques et intérêts privés, le cours des actions et les bienfaits du libre-échange mondialisé influent bien plus que des grèves de salariés et des revendications syndicales.

 

Le symptôme indique une transformation structurelle et non conjoncturelle : en un mot, le PS a changé de nature. Tout comme, pour la SFIO de la fin de la 4e République, le poids et les intérêts de la politique coloniale comptaient bien plus que les valeurs internationalistes et la solidarité avec les peuples opprimés. Doit-on pour autant rejeter tout ce qui porte l’étiquette PS ? Non, ce serait injuste pour des milliers de militants et d’élus de terrain sincères et malheureux. Surtout, ce ne serait pas à la hauteur d’une période qui impose de ne pas gaspiller les énergies militantes réellement de gauche. Après tout, bien des militants et dirigeants de la défunte SFIO ont été utiles pour construire le nouveau parti d’Épinay – on remarquera qu’il a fallu pour cela faire disparaître la SFIO…

 

 

- Pas question d’appoint

Mais une autre nécessité s’impose progressivement. Il nous reste peu de temps pour rebondir et bâtir une force porteuse d’un projet politique à même de remettre la société, ou tout au moins une partie importante de la société, en mouvement. Il y a donc urgence pour savoir sur quelles forces, sur quelles personnalités on peut compter. Autrement dit, si l’heure est encore à l’écoute et au débat avec tous les socialistes dissidents, qu’ils soient affligés, frondeurs, énervés… il faut qu’ils entendent aussi que les mots ne suffiront plus longtemps tant la politique gouvernementale se radicalise et impose des choix clairs.

 

Pas question, par exemple, de jouer la force d’appoint extérieure au service d’une primaire interne au PS en vue de 2017. Il faut des actes de rupture, vite. Car ils avaient dit « vous allez voir ce que vous allez voir » pour le budget correctif de l’État et on n’a rien vu. Ils ont donné rendez-vous pour celui de la sécurité sociale… On verra, mais on n’est pas optimiste. On veut même bien considérer le vote du collectif budgétaire à l’automne comme la dernière session de rattrapage.

 

Mais il leur faut désormais passer du statut de râleurs inutiles, et au final handicapants par leur ambigüité contagieuse, à celui de "socialistes opposants" avec qui on peut refonder l’avenir. Nous n’avons plus le temps d’être patients.

 

Sur le même sujet lire aussi :

- par Eric Coquerel Secrétaire national du Parti de Gauche : l'automne sera décisif

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  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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