De Jaurès à la France insoumise
Il y a 102 ans, au café du Croissant, alors qu’il se préparait à rédiger un article pour le journal qu’il avait crée, l’Humanité, article qui dénonçait les fauteurs de la guerre qui devait éclater le lendemain, était assassiné Jean Jaurès.
Il n’est aucunement question pour moi d’instrumentaliser sa figure, nul ne sait dans quel sens il aurait évolué, nul ne connaît l’attitude qu’il aurait eu au congrès de Tours, la seule chose que nous savons c’est que l’hommage qui lui est rendu ici ou là par le parti dit socialiste est, disons le...quelque peu déplacé, eu égard à l’attitude de ce parti depuis 30 ans et quelques autres périodes…
Limitons-nous donc à rendre hommage à l’œuvre, aux écrits, aux discours de Jean Jaurès.
Formé à l’époque républicaine du temps où celle-ci faisait œuvre d’éducation civique, j’ai eu cette chance incommensurable d’avoir lu Jaurès vers 15 ans et de discuter les commentaires de texte avec mon éminent professeur de français qui me préparait à l’examen d’entrée à l’école normale d’instituteurs (entrée ratée d’ailleurs à cause de mes performances sportives... rires) .
Oui Jaurès était un insoumis, un de ceux qui évolua au contact des mineurs de Carmaux et de leurs luttes, un de ceux qui a su saisir les évolutions du temps, un tribun exceptionnel, un visionnaire. Reconnaissons le humblement, à suivre ses discours, ses analyses, ses livres et autres écrits, il y a du Jaurès dans le Mélenchon d’aujourd’hui, il y a du Jaurès dans notre opposition absolue à la guerre comme solution aux problèmes du monde, il y a du Jaurès dans notre certitude qu’un autre monde est possible, il y a du Jaurès dans notre soutien total aux syndicalistes, aux travailleurs en lutte, aux victimes d’une répression inadmissible qui va des Conti aux manifestants bloqués dans une nasse hier à Paris alors qu’ils dénonçaient la mort, dans un fourgon de police, d’un de nos camarades.
Ni Jaurès, ni Mélenchon ne sont nos maîtres à penser, ils incarnent simplement, chacun à leur place, l’espoir d’une révolution victorieuse, celle qui redonnera sa place au peuple, celle qui continuera la victoire de la grande Révolution, ils prennent leur place dans le combat aux côtés de Maximilien Robespierre, de Gracchus Baboeuf, de Louise Michel. A nous militants du vrai parti du socialisme de savoir prendre à notre tour notre part dans la grande marche du mouvement populaire et de conduire les insoumis de France à la victoire en 2017, de réussir l’acte majeur que constitue l’installation et le travail de l’Assemblée Constituante, d’instaurer la République sociale…Enfin.
Il ne s’agit donc pas de commémorer, tout au plus de célébrer l’hommage et de tout mettre en œuvre pour gagner, contre vents et marées, contre toutes les obstructions, contre aussi, hélas, les pseudo-intellos du clavier qui enflamment la toile sur les quelques mots ou sur les origines de telle ou telle déclaration.
Le pari de 2017 est finalement très simple :
- utiliser le cadre monarchique de la 5ème République pour accéder aux leviers du pouvoir, la Présidence, nous sommes à ce jour 121 000 à avoir choisi notre camarade Mélenchon pour assumer cette conquête. Les obstacles ne sont pas invincibles mais très nombreux et piégés à souhait- des règles mises par l’oligarchie sur les parrainages, premier obstacle à dépasser, c’est en cours ; les média contrôlés par 9 milliardaires qui ne nous feront aucun cadeau, les « camarades » qui cherchent l’occupation du pouvoir avant que de penser révolution, les intellos et doux rêveurs qui croient qu’en France la révolution viendra du peuple et de lui tout seul une nuit debout sur une place…
- dès le pouvoir présidentiel conquis, comme le dit JLM lui-même, il nous faut décréter la Constituante et entamer le travail essentiel d’une nouvelle Constitution pour la France. Il nous suffit de ne plus perdre de temps, de considérer ce point comme le point capital, de savoir clairement comment, dans quel contexte, dans quelles conditions elle sera élue (car je n’envisage pas qu’elle puisse être composée autrement que par élection du peuple souverain) et fonctionnera. C’est le rôle des partis, en premier lieu le nôtre, celui de Jean-Luc Mélenchon, que d’en proposer les modalités.
- mettre en œuvre par l’Assemblée nationale élue jusqu’à conclusion des travaux de la Constituante, le programme d’urgence nécessaire à atténuer sensiblement la misère de notre peuple, à rétablir la place normale de la France dans le monde, à abroger les lois scélérates type Macron, El Khomri et autres mesures anti sociales des 15 dernières années.
Voici simplement, trop rapidement sans doute, résumée la campagne que nous portons, l’espoir que la France Insoumise représente, la nécessité de s’engager dans cette victoire possible et souhaitable de nos idées…
2017, c’est demain, ne perdons pas de temps et assumons le soutien au candidat que nous nous sommes choisi, Jean-Luc Mélenchon
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