Le Mouvement pour la 6e République (https://www.m6r.fr) s’oppose fermement au passage en force antidémocratique auquel le gouvernement vient de procéder. Preuve nouvelle que la Ve République est oligarchique et lutte contre les intérêts du peuple opposé à la loi El-Khomri. La nécessité de refonder notre communauté politique en convoquant une Constituante est plus que jamais à l'ordre du jour.
- Pierre-Yves Cadalen
- Emmanuelle Gaziello
- Tayeb Tounsi
Porte-parole du Mouvement pour la 6e République
Notre vie publique prend chaque jour un peu plus des airs de fin de régime. Le gouvernement, paniqué et déterminé à faire voter une loi injuste, a décidé de faire de nouveau usage de l’article 49.3. Il souhaite, un an après la loi Macron, réussir ce prodige de paraître isolé, borné et autoritaire face au peuple. Il confirme sa volonté de passer outre les parlementaires, faute de majorité, pour un texte de loi qu’il présente lui-même comme l’un des plus importants du quinquennat.
Ce gouvernement oligarchique sert les intérêts des plus fortunés du pays et se couche à chacune de leur plainte. Il est si habitué à entendre uniquement ces gémissements d’enfants trop gâtés qu’il semble ignorer la mobilisation sociale massive qui a lieu dans le pays depuis le mois de mars. D. de Villepin, en son temps, avait déjà tenté le passage en force contre un mouvement social puissant, en utilisant le 49.3 pour imposer le CPE. Avant de devoir piteusement abandonner le projet. Aujourd'hui encore, dans les rues, sur les places comme dans les sondages, le peuple ne veut pas de cette nouvelle loi antisociale.
Le dialogue social, pour M. Valls, F. Hollande et leur cour, revient sans doute à des discussions feutrées dans les salons de l’Elysée avec leurs amis du Medef. Le renvoi du vote de l’article premier alors que l’examen du texte venait de commencer en dit long sur la volonté délibérée, de la part du gouvernement, d’étouffer tout débat et d’éviter toute défaite.
Mais ils ont déjà perdu. Ce déni de démocratie répété conforte le dégoût légitime que les citoyens et citoyennes de ce pays éprouvent pour les institutions présentes. Ce vieux monde se décompose, et le peuple est d’ores et déjà prêt à dessiner les contours de celui qui vient.
Nombre de places sont occupées, l’envie de débat et de démocratie est présente partout. Nuit Debout et la mobilisation syndicale sont deux expressions fortes du peuple en train de se constituer comme force politique. Cette volonté de se réapproprier nos vies naît précisément de l’injustice sociale orchestrée par ce gouvernement, c'est un refus net d’un texte rétrograde et de son monde. Preuve en est que la question sociale est profondément mêlée à la question politique. Des politiques de justice sociale ne sont pas possibles dans cette Ve République verrouillée par les plus puissants. Cette loi écrite directement sous les ordres des dogmatiques libéraux de Bruxelles en est le symbole.
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