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8 juillet 2014 2 08 /07 /juillet /2014 10:14
Réforme territoriale  : Face au redécoupage permanent, un référendum s'impose !

François Hollande a annoncé au détour d’une interview le 6 mai au matin qu’il envisageait de supprimer les départements et de diviser par deux le nombre de régions. Il a dit qu’« il faut aller vite sur les réformes de notre territoire ».

Nous sommes aujourd'hui dans le vif du sujet !

 

Source : Le Parti de Gauche  par Claire Mazin

Pourquoi ce projet tout à coup si urgent n’a jamais été évoqué pendant la campagne présidentielle ? Et, pourquoi François Hollande a-t-il annoncé lors de ces vœux aux corréziens le 18 janvier 2014 qu’il était contre la suppression des départements ?

 

Ce projet de réforme territoriale n’est qu’un artifice de plus et parmi d’autres du PS agonisant au pouvoir pour obéir à Bruxelles. Il ne s’agit pourtant pas de sujets anecdotiques. Contrairement à ce que semble penser François Hollande, il ne s’agit pas là que d’un exercice de tracé sur une carte. L’organisation du territoire est un des éléments du pacte républicain. La revoir en profondeur à ce point c’est donc remettre en cause ce pacte. La précipitation du président de la République est le symptôme de la poursuite de ses attaques contre la République, de son mépris pour la démocratie et la souveraineté populaire et du diktat auquel il se plie de la Commission européenne, pro-régions et austéritaire.

 

- L’organisation territoriale est un pacte républicain

Les Départements ont été créés au moment de la Révolution Française, en novembre 1789. C’était la traduction d’une volonté politique forte pour valoriser l’appartenance à un ensemble national. Les départements étaient dirigés par une assemblée, composée de citoyens élus. Cette organisation a permis d’homogénéiser l’organisation territoriale, tout en conservant une administration locale. Ainsi, ont été supprimées les particularités des provinces d’Ancien Régime, considérées comme étant uniquement le reflet des privilèges de l’aristocratie locale.

 

A l’inverse, les Régions ont été créées beaucoup plus récemment, en 1955. Les régions de programme permettent la mise en œuvre décentralisée des plans nationaux, et ne sont pas dotées de représentants élus. Les Régions deviennent des établissements publics en 1972, toujours administrées par le préfet, représentant de l’Etat. Ce n’est qu’avec la loi de 1982 que les Régions sont gouvernées par des élus.

 

La création des départements est profondément politique, et n’a rien ni d’aléatoire, ni d’anodin. S’appuyer sur les régions comme structure principale de l’organisation territoriale et supprimer les départements c’est donc à la fois rayer cet héritage et avec lui un des fondements de la République.

 

- Un projet bidouillé, hors des réalités

Le projet de suppression des départements et d’agrandissement des régions, est justifié par un souci de lisibilité et d’économies. Deux arguments autant fallacieux que dangereux.

 

- La lisibilité d’abord.

C’est l’argument toujours invoqué à côté de la simplification pour masquer la suppression des services publics. En effet, induire que la suppression des départements rendra plus lisible l’action publique c’est considérer que les citoyens aujourd’hui ne comprennent pas ce que font les conseils généraux. Mais c’est faux, la majorité des personnes interrogées dans les récents sondages savent que les départements s’occupent d’action sociale et de routes, les deux principales compétences de ces collectivités locales avec les collèges.

 

C’est en fait pour répondre à la Commission européenne que l’on propose de telles mesures : celle-ci pousse à la régionalisation, pour affaiblir l’échelon étatique, et bénéficier ainsi de liens directs avec les Régions dans les Etats membres. Avec pour objectif d’asseoir encore davantage ses orientations libérales. Tout cela au prix d’une flambée des régionalismes encouragés par cette politique européenne et par l’anxiété induite par le tricotage et détricotage permanents des organisations territoriale. L’exemple de la Catalogne, de la montée en puissance de la Ligue du Nord en Italie ou la manifestation des indépendantistes bretons réclamant le rattachement de la Loire Atlantique à la région Bretagne au lendemain des annonces du Président de la République témoignent de ce danger pour l’unité des Etats et de la République en France.

 

- Les économies ensuite.

La suppression des départements et la fusion des régions seraient sources d’économies. Mais pourtant les départements sont aujourd’hui en charge du RSA, de la protection maternelle et infantile, de l’aide sociale à l’enfance, des pompiers, du recrutement des assistantes maternelles, de l’entretien des routes et des collèges…

 

Soit on considère que ces missions seront toujours assurées, que ce soit par les régions ou par un organisme de l’Etat et dans ces cas-là l’argument des économies est fallacieux. Soit les économies auront bien lieu, mais en sacrifiant les services publics existants aujourd’hui, par la suppression du lien de proximité que constituent les départements et incarné notamment par les travailleurs sociaux et les agents de terrain, soit en privatisant une partie de leurs missions, comme par exemple l’accompagnement des personnes âgées ou des personnes handicapées, accentuant les inégalités sociales d’accès aux soins et à la prise en charge. Et dans ce cas, l’argument est particulièrement dangereux.

 

Enfin, quelle ironie que cette argument d’économies quelques mois après l’adoption d’une loi qui consacre les Métropoles, échelon territorial en doublon des communes et inscrit dans une politique de concurrence entre territoires particulièrement coûteuse.

 

- Absence de consultation des français

Enfin, ce projet a été présenté, en trois phrases par le Premier Ministre et le Président de la République avec à chaque fois une insistance particulière sur la nécessité d’aller très vite. Aucune consultation des français n’est prévue sur ces sujets. Pourtant, ils n’ont pas voté un tel programme puisque cette réforme vient d’être sortie du chapeau. Pourtant, cela constituerait des changements profonds de leurs rapports à la puissance publique et des institutions qui font société et République. A ceux qui demandent un référendum, le ministre de l’Intérieur répond que cela n’est pas possible, que cela serait contreproductif car les français ne répondent en général pas vraiment à la question qui leur est posée.

 

C’est un nouveau mépris du peuple qui « n’aurait pas compris », auprès de qui « il faut faire de la pédagogie » et autres sornettes maintes fois entendues depuis le référendum sur la Constitution Européenne de 2005.

 

En fait, ils ont peur, car les français ont très bien compris et rejetteraient ce bidouillage. Ils ont peur d’une telle souveraineté populaire car le maître aujourd’hui, de Valls et Hollande, celui à qui ils rendent des comptes, et qui soutient ce projet, n’est pas le peuple français, mais la Commission et la Banque Centrale européennes. Comme des petits enfants qui ont peur de se faire taper sur les doigts en cas de fausse note, ils préfèrent éviter de poser la question, et inscrivent ainsi leur action dans la dynamique austéritaire de l’Union Européenne actuelle.

 

- Sur le même sujet, lire aussi :

- François Hollande sacrifie la république pour brutaliser les citoyens

- La nouvelle réforme territoriale: Une soumission au diktat européen

- Après les Départements, les communes

- Fusion des Régions. Claudy Lebreton réclame un référendum

- Réforme territoriale: La République tombe à l’eau

- Réaction du président de l'Assemblée des Département de France face à la nouvelle carte territoriale

- Chambardement social et territorial : Hollande aux ordres de Bruxelles

- La réforme territoriale n'engendrera pas d'économies, selon Moody's

- Intervention de Marc Dolez au Sénat lors de la discussion sur ce sujet : Soumettre à référendum le projet de loi relatif à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales

- Réforme territoriale: l'Assemblée dit "non" au réferendum

- Raoul Marc Jennar : Réforme territoriale : les raisons de la refuser

- Qui dit vrai ?

La reforme territoriale est devenue obligatoire par "contrainte budgétaire" et économies escomptées (voir document ci-dessous), au moins là c'est clair ! Même si selon l'agence Moody's, la réforme territoriale n'engendrera pas d'économies !

 

Et si la vrai raison était ailleurs ?

- soumission aux injonctions de Bruxelles..... ça on le sait ;

- on sait aussi que les "super régions" seront dotées de "super pouvoirs" avec possibilité de légiférer pour être encore plus "compétitives" face aux autres régions européennes et à la mondialisation ;

- et en matière d'amélioration, il y en a déjà qui considérent que le SMIC aurait dû rester régional, d'autres encore qu'il faut un SMIC régional pour sauver l'économie française....

Réforme territoriale  : Face au redécoupage permanent, un référendum s'impose !
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5 juillet 2014 6 05 /07 /juillet /2014 14:41
Crédit photo : l'Humanité

Crédit photo : l'Humanité

- Le système de la mystérieuse Corsica Ferries : un voyage en eaux troubles.

Une enquête du journaliste Enrico Porsia, diffusée par les magazines Marsactu le 3 juillet 2014. et Option de la CGT.

- Dumping social, dumping fiscal, captation de subventions publiques : voici le principal combustible de la compagnie maritime qui se définit comme le low cost de la mer.

- Une étrange compagnie maritime, contrôlée par un holding suisse qui cache jalousement sa comptabilité.

- Une étrange compagnie maritime qui peut compter sur des appuis solides aussi bien à Ajaccio, Bruxelles, Rome qu'à Paris.

  • Qui se cache derrière le compliqué organigramme des societés basées en Italie, en Suisse et au Luxembourg ?
  • Quelle est la stratégie de ce mystérieux groupe dont le but est de faire naufrager la compagnie nationale française SNCM et de récupérer le monopole du transport des passagers entre le continent et la Corse ?

Enquête sur la compagnie Corsica Ferries et ses financements occultes avec la complicité de l'État.
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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 10:52
Réforme du ferroviaire : bilan d'un vote parlementaire sous "la pression" de la lutte

Je ne reviendrai sur les causes de ce conflit qui ont été développées dans mes articles précédents :

- SNCF : quels enjeux dans l'appel unitaire à la grève reconductible à partir du 10 juin ?
- Les propositions des cheminots pour une autre politique ferroviaire
- Réforme ferroviaire : gouvernement et SNCF mentent aux Français ! Solidarité active !

 

Sources : Fédération CGT des cheminots

- Rappel :

Après plus d’un an et demi de discussions avec le gouvernement, appuyées par deux grèves unitaires de 24 h en 2013 ainsi qu’unemanifestation nationale le 22 mai dernier pour exiger une autre réforme du système ferroviaire, le gouvernement et la direction de la SNCF ont fait le choix de ne pas répondre aux légitimes revendications des cheminots.


C’est dans ce cadre, que les Fédérations CGT et SUD-Rail ont appelé l’ensemble des cheminots à cesser le travail dans le cadre d’une grève reconductible à compter du mardi 10 juin 2014.


Au cours des débats en séance publique de l’Assemblée Nationale, 155 amendements ont été adoptés. Si certains apportent quelques bougés, d’autres durcissent clairement le texte vers un tournant extrêmement nocif.

 

 

Après le vote à l'Assemblée Nationale en première lecture...

- Le point sur la STRUCTURATION

- A titre d'exemple la Fédération CGT des cheminots exige : une réelle réunification du système ferroviaire public par une unicité économique, sociale et technique autour d’une entreprise publique intégrée : la SNCF.

  • Le texte de loi ne parle pas de Système Ferroviaire Public mais de Système Ferroviaire National où se trouvent, d’une part, un réseau géré et maintenu par un EPIC sous des contraintes financières énormes et, d’autre part, des transporteurs, dont l’EPIC SNCF Mobilité.
  • Les députés de droite ont affirmé que la réforme du gouvernement constituait une première étape intéressante vers la séparation complète entre le réseau et le transport.

 

- Imaginant rassurer les cheminots en grève, le gouvernement a fait passer un amendement qui donne aux trois EPIC un caractère indissociable et solidaire (Art L. 2101-1).

Ce point de ciment entre les trois EPIC est à mettre au crédit de l’action des cheminots, mais il reste très fragile ainsi que très éloigné de l’intégration et de l’unicité réclamées.


- Par ailleurs, il faut rétablir la vérité sur la question de l’employeur unique. L’EPIC de tête est considéré comme employeur de tous les cheminots seulement en matière d’assurance chômage et 1% logement (Art L. 2102-1-1).

  • Si certains sujets RH y seront partagés, si c’est à ce niveau que sera mesurée la représentativité nationale et négociés les accords sociaux sur le périmètre du groupe, les cheminots seront plus fortement divisés par le maintien de 3 employeurs distincts.
  • D’autre part, des amendements prévoient la création, à titre dérogatoire au droit commun, d’un Comité Central de Groupe (CCG) (Art L. 2101-5). Ce CCG aura essentiellement un rôle sur les activités sociales. Sur les droits économiques, seules les questions communes aux 2 EPIC Réseau et Mobilité seront traitées, le reste serait renvoyé vers des Comités Consultatifs situés à la tête de ces EPIC.

 

- Le texte reste donc très restrictif en termes d’intégration sur les dossiers économiques, pourtant primordiaux pour garantir une réelle cohésion d’ensemble.

  • Le cloisonnement étanche de SNCF Réseau a été à chaque fois un peu plus renforcé, au nom de l’impartialité vis-à-vis des entreprises concurrentes (Art. L. 2102-2- L-2111-16). De plus, le groupe public ferroviaire est placé sous la surveillance de l’Autorité de Régulation des Activités Ferroviaires (Art L.2102-3 Art. L2111-10) qui émettra des avis conformes sur des thèmes fondamentaux comme la tarification des sillons et l’accès aux facilités essentielles dues aux autres entreprises ferroviaires (accés aux infrastructures, gares de voyageurs, terminaux de marchandises...).

 

- Les amendements autour du «FRET, service d’intérêt général» pour relancer le report modal de la route vers le rail ont tous été rejetés. C’est encore une démonstration de l’absence de volonté d’aller dans le sens du service public et de son développement.

 

Un amendement demandait que le RH0077 (réglementation du travail) soit la base du décret socle.

Celui-ci a été rejeté !

Réforme du ferroviaire : bilan d'un vote parlementaire sous "la pression" de la lutte

- Le point sur la PARTIE FINANCIERE

- La Fédération CGT des cheminots exige par exemleple : que la dette du système soit placée dans une structure de défaisance pour ne plus peser sur les investissements nécessaires à la modernisation du réseau et au renouvellement du matériel qui doiventdemeurer un bien public national.

  • Les questions primordiales de la dette et du financement ne sont pas réglées. Malgré tout, la mobilisation a contraint le gouvernement à aborder ces sujets majeurs. La question des 10,8 milliards d’€ reconnus comme dette d’Etat par le Système Statistique Européen a enfin été mise au cœur desdébats parlementaires. Toutefois, les amendements adoptés renvoient à des promesses de rapport d’ici deux ans sur la dette et une éventuelle ressource nouvelle pour financer la régénération du réseau.

 

- Alors qu’un système non financé est un système menacé, la seule visée de la loi est de réduire les investissements nécessaires, ce qui se traduirait par moins de trains, moins de guichets, moins de lignes, moins de cheminots.

  • Au final, c’est la qualité de service public pour les usagers (voyageurs et chargeurs) et les conditions de vie et de travail des cheminots qui seraient la variable d’ajustement d’une réforme sans financement adapté.
  • Pour exemple, l’article L.2111-10 acte que l’ensemble des travaux de maintenance ou de développement du réseau devront être amortis sur une période de 10 ans. En clair, tous les travaux seront donc assujettis à une garantie financière (règle d’or) contrôlée par l’ARAF (Autorité de Régulation des Activités Ferroviaires). Le système ferroviaire risque donc de s’engager dans l’impasse de l’austérité.

Réforme du ferroviaire : bilan d'un vote parlementaire sous "la pression" de la lutte

- Le point sur le VOLET SOCIAL

- Autre exemple de la Fédération CGT des cheminots qui exige : des conditions sociales de vie et de travail de haut niveau pour les cheminots.

  • La garantie de l’embauche au statut n’était pas affirmée dans le texte initial

 

Les amendements portant obligation de recruter au statut pour les candidats qui répondent aux critères ont été rejetés.
  • Comme conclu dans le pacte (CFDT, UNSA, Ministère), il a été préféré un amendement qui renvoie à la négociation entre la direction et les organisations syndicales sur les conditions du recrutement au cadre permanent (Art L. 2101-2). La stratégie actuelle de recrutement initiée par la Direction SNCF n’est pas remise en question.
  • Un amendement prévoit la possibilité à tout salarié (du groupe public) de pourvoir à un emploi dans un des 3 EPIC ou dans les filiales (Art L. 2101-2).

 

- A l’heure où la direction de la SNCF, par sa politique de branche, filialise à tour de bras, cette modification lui permettra d’accélérer le démantèlement de la SNCF au profit des filiales.

  • Voilà encore une attaque sournoise contre le statut des cheminots.

 

Un amendement demandait que le RH0077 soit la base du décret socle.

Celui-ci a été rejeté !

 

- Un amendement positif à mettre au crédit de l’action des cheminots a été retenu : celui précisant que le décret socle prendra en compte la spécificité des métiers et que les contraintes liées au transport ferroviaire seront compensées par des repos.

  • A noter que le texte ne fait pas de différence entre la SNCF et les autres entreprises ferroviaires, ce qui est une remise en cause du rôle de la SNCF en matière de service public dû à la Nation.
  • Cette réforme entraînera la renégociation de l’ensemble des accords. S’il n’y a pas de négociations conclues dans les 18 mois avec la direction, ce sont les anciens accords de la SNCF qui s’appliqueront à l’ensemble des cheminots du groupe public (Article 12 du projet de loi). Ceci constitue un des rares amendements qui garantit le maintien de certains droits pour les agents de la SNCF. Cependant, la direction peut aussi décider de dénoncer les accords existants via une procédure réglementaire pour contraindre à une renégociation.

Les cheminots de Paris Austerlitz tournent le dos à une délégation du PS

Les cheminots de Paris Austerlitz tournent le dos à une délégation du PS

- Une Réforme qui favorise avant tout la concurrence !

  • Un article prévoit, dans un délai de 2 ans, la remise d’un rapport du gouvernement afin de prévoir l’impact et les modalités du transfert des gares vers SNCF Réseau ou aux Régions (Article 10-V du projet de loi).
  • De même, il est prévu de transférer à SNCF Réseau les terminaux de marchandises. Un accord sera aussi conclu entre les 2 EPIC pour déterminer un périmètre plus large d’installations, autres que les gares « voyageurs ».

 

- Un amendement positif a exclu de ce périmètre les Centres d’Entretien.

 

  • Des amendements ouvrent la possibilité d’une gestion privée de certaines petites lignes Voyageurs ou Fret (Art. L. 2111-9). Les régions pourront également exploiter des lignes définies comme ayant un intérêt régional (Art. L. 2112-1-1).

 

- Par ailleurs, un amendement introduit la liberté tarifaire des TER (Article 5 bis du projet de loi). D’une région à l’autre, le tarif sera différent.

Nous pouvons présager que les usagers seront confrontés à de fortes hausses tarifaires ou à l’abandon du rail.

 

- Selon la CGT, le gouvernement signe, par cette loi, la fin de la solidarité nationale et de l’égalité de traitement des citoyens.

  • Un amendement permet le transfert de biens immobiliers qui peuvent être cédés aux autorités organisatrices du transport régional (Art. L.2141-15-1). Cela peut donc inclure les technicentres TER et la propriété des matériels roulants en les menant à la privatisation. (Art. L.2121-4-1).
  • Cette loi fait passer les TER d’un service public national décentralisé à une régionalisation des transports ferrés dans le cadre de Délégations de Service Public.

 

Par ces amendements, les parlementaires déstructurent le réseau national et organisent l’ouverture à la concurrence du trafic TER et Fret de proximité.

 

 

- Selon le syndicat, l’action des cheminots a permis une prise de conscience nationale.

L’avenir de la SNCF se jouait par cette loi, à travers une réforme visant à libéraliser le rail français et à accentuer le désengagement de l’Etat sur l’aménagement ferroviaire du territoire.

 

Cette grève de 10 jours a contraint le gouvernement à concéder quelques évolutions, toutefois insuffisantes. Il est resté arc-bouté sur son objectif initial visant à l’éclatement de la SNCF, en s’appuyant sur la signature d’un pacte sans aucune valeur juridique.

 

Pour plus d'informations sur le vote intervu à l'Assemblée Nationale :

- Des vélos dans les gares..... : explication de vote des députés EELV

- Au nom des députés Front de Gauche : explication de vote d'André Chassaigne

- Je suis "affligé" par EELV et les députés socialistes "atterrés" !

 

Pour en savoir plus :
- Juin 2014 : un bilan objectif s'impose
- Analyse des enjeux de la loi du 4 août

 

--------------------

- L'analyse du parti de Gauche : Rail, il faut une autre réforme

 

Réforme du ferroviaire : bilan d'un vote parlementaire sous "la pression" de la lutte
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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 20:28
Je suis "affligé" par EELV et les députés socialistes "atterrés" !

Les 21 et 22 juin, deux centaines de militants socialistes se réunissaient à Bellerive-sur Allier près de Vichy pour débattre sur le thème: "Rassembler la gauche et les écologistes" sous l'égide de Gérard Filoche.

 

- Presque toute la gauche était présente de "la gauche" du PS à EELV en passant par le Front de Gauche.

  • Pour les socialistes "affligés" cette réunion et toutes les autres qui ont lieu ici et là sont le signe "qu'un mouvement est lancé et qu'il y a une gauche en forme. "Elle peut mourir" a cru pronostiquer M. Valls. Elle a déjà commencé à renaître. Sans lui ".[1]

  • Pour Gérard Filoche, il faut un « Sursaut, sauvons la gauche ! »

  • Un « APPELde Bellerive-sur-Allier » était rendu public.

 

 

- Formidable, on voudrait y croire : "l'espoir apparait de la construction d'une nouvelle majorité porteuse d'une politique alternative au libéralisme à l’œuvre, à l'austérité, à l'alignement sur Bruxelles ou Washington" !

 

- Au compte rendu des travaux de ce séminaire publié par Paul Alliès, je m'étais fendu du commentaire suivant [2] :

 « Toutes les motions ou résolutions ne valent que pour l’instant ou elles sont adoptées et n’engagent que ceux qui y croient !
La vérité sortira des « actes » !


Et l’appel des 100 députés socialistes va être sous les projecteurs de l’actualité sociale.
En effet, l’examen du projet de loi ferroviaire s’est achevé vendredi 20 juin. Les députés ont voté des amendements au texte notamment en faisant de la SNCF « mère » l’employeur unique pour tous les cheminots, avec un seul comité d’entreprise et un seul CHSCT à l’échelle de la future holding SNCF. C’est sans doute une garantie utile pour les cheminots.

 

En revanche en ce qui concerne le retour à une seule société, force est de constater que le compte n’y est pas. Le Parlement va être amené à voter sur une loi qui entérine la séparation du gestionnaire de réseau et de l’exploitant. Cette absurde gestion par activité qui n’a d’autre but que de préparer l’ouverture totale à la concurrence du rail est maintenue.


C’est à l’examen du vote de chacun d’entre eux sur ce dossier que nous pourrons nous faire une opinion sur la sincérité de leur démarche politique d’opposition aux politiques libérales et d’austérité et visant à un sursaut des socialistes et de toute la gauche»

 

 

- Je ne croyais pas que l'actualité me donnerait si vite raison !

- Aujourd'hui, 24 Juin, le parlement était amené a voter le texte de la  réforme ferroviaire à la source du dernier conflit à la SNCF.

- Aujourd'hui, les députés étaient face à un choix qui se résume simplement : abattre le service public ferroviaire ou voter pour l’intérêt général.

 

  • Rappelons que le projet de loi gouvernemental qui prétend réunifier RFF et SNCF en une société unique en façade, entraîne dans les faits la création de trois entités, qui renforceront la séparation entre gestion des infrastructures et exploitation du réseau.
  • Que cette soi-disant « réforme » s’inscrit dans le cadre de la libéralisation du transport européen  et revient à soumettre les transports ferroviaires à la logique du marché alors même que l’échec de l’ouverture à la concurrence dans le fret est patent. Dans la réalité, cela risque encore d’accroître le risque de retards et d’accidents au nom de la rentabilité....

 

 

- Le parlement a tranché :

La loi a été adoptée par 355 voix pour et 168 voix contre (voir détail du scrutin) :

  • le groupe GDR (Front De Gauche) a voté contre ;
  • le groupe EELV a voté pour ;
  • Le PS a voté pour moins 4 contre et deux abstentions :

Contre: Sylviane Alaux, Hervé Féron, Edith Gueugneau, Patrick Mennucci

Abstention: Laurent Grandguillaume, Christophe Léonard

  • (24 UMP ainsi que tout le groupe UDI ont voté pour avec le PS).

 

- La vérité est sortie des urnes de l'Assemblée Nationale !

- Ce soir, Je suis "affligé" par EELV et les députés socialistes "atterrés" ! Ils viennent de livrer la SNCF à la concurrence (lire au secteur privé) d'ici 2019 ;

 

- Ou sont passés les députés membres de « l'appel des 100 » ? La "fronde" n'aura duré que le temps d'un discourt ! Elle a fait pschiiiit.... avant d'avoir commencé !

 

- Que valent les appels d'Emmanuelle COSSE (EELV)[3-4] et de BELLERIVE-sur-ALLIER (PS) ?

 

- Veulent-ils "reconstruire la gauche" sur la base d'une autre politique.... ou simplement sauver le PS et ses satellistes les plus proches ?

 

- Si la gauche a commencé à débattre pour renaitre sans Valls ni Hollande avec l'idée d'un "sursaut de la gauche et de la nécessité d'un gouvernement rouge-rose-vert ».... ce ne sera PAS pour FAIRE CETTE POLITIQUE LÀ !

 

 

- Explication de vote d'André Chassaigne (PCF-FDG) au nom des députés Front de Gauche

 

- Prochaines étapes : le Sénat et retour devant l'Assemblée Nationale

De nouvelles batailles sont à engager, il n'est pas trop tard pour changer de voie !

 

Notes :

[1] http://blogs.mediapart.fr/blog/paul-allies/230614/gauche-en-forme

[2] http://eric.et.le.pg.over-blog.fr/2014/06/la-gauche-a-commence-a-debattre-pour-renaitre-sans-valls-ni-hollande-pour-quelle-politique.html

[3] La lettre d’Emmanuelle Cosse : « Renouer le dialogue pour passer aux actes »

[4] Réponse du PG à la lettre adressée par Emmanuelle Cosse au nom d’EELV

- Ce qui a été voté par le parlement : analyse

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 21:54
Observez bien ce diagramme : en rouge, vous avez le Produit Intérieur Brut (PIB) mondial : la richesse des nations ! En vert, vous avez la valeur boursière des compagnies de ce même monde.
 
Nos retraites sont en ce moment même jouées au casino, mais qu'importe : la fête continue !

N’est-il pas curieux qu’alors que la richesse des nations est en baisse constante depuis deux ans, la valeur boursière des entreprises de ces mêmes nations soit elle en hausse constante ?

 

Si, vous avez raison : c’est très curieux ! Si les nations s’appauvrissent, comment est-il possible que leurs entreprises semblent de plus en plus florissantes, leur valeur boursière globale étant en hausse ?

 

Eh bien, par le phénomène connu sous le nom de « bulle financière ». Une bulle financière, ce sont des prix qui grimpent parce qu’un groupe de petits malins (prêts à se retirer en temps utile) et une masse de gogos (qui ne verront rien venir), font grimper les prix. Les petits malins, parce qu’ils savent ce qu’ils font, et les gogos parce qu’ils sont convaincus que le pays de Cocagne a enfin ouvert ses grilles au public, et ceci pour l’éternité… (bien entendu !)

 

Qui sont les petits malins ? Les banques centrales de 157 pays, les fonds de retraite publics de 156 pays et les fonds souverains de 87 pays. La somme réunie par ces braves gens tous ensemble et injectée par eux sur les marchés boursiers : 29.100 milliards de dollars (chiffres communiqués par l'official Moneytary and Financial Institutions Forum – OMFIF). Vous dites : « Mazette ! » en entendant le montant de la somme ? Je crains que vous n’ayez parfaitement raison ! Qui sont les gogos ? Eh bien, comme d’habitude : vous et moi, à qui l’on vend le miracle de la Bourse en hausse vertigineuse… malgré une économie tombée dans les bas-fonds !

 

L’économie est sens dessus dessous mais les entreprises pètent de santé. Ne vous inquiétez pas braves gens, il y a certainement des économistes dans un think tank quelque part, à Bruxelles, à Washington ou à Kuala Lumpur, qui savent comment un tel miracle est possible.

 

Les banques centrales, les fonds de retraite publics et les fonds souverains en question seront-ils assez fins pour se retirer au bon moment, avant que la bulle n’éclate, avant que les châteaux en Espagne ne se métamorphosent en les masures qu’ils sont en réalité, avant que le carrosse de Cendrillon ne revienne à minuit battant à sa dure réalité de citrouille ? Prions mes frères : l’argent de nos retraites, de nos allocations familiales, de nos allocations de chômage, est en ce moment même joué au casino par des gens qui – heureusement ! – ne nous veulent que du bien !

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 11:31

- Le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon était ce mardi l'invité politique de Christophe Barbier dans la matinale. L'intéressé est notamment revenu sur les revendications des grévistes de la SNCF.

Réforme ferroviaire : gouvernement et SNCF mentent aux Français ! Solidarité active !
  • Pour visionner l'interview... cliquez ICI

  •  

     

    - Usagers : la réforme du gouvernement et de la direction SNCF, c'est la réforme de Bruxelles, pas la nôtre !
    - Soutenons les cheminots qui défendent notre service public ! 
Réforme ferroviaire : gouvernement et SNCF mentent aux Français ! Solidarité active !

Nous, citoyen-nes aux engagements divers, demandons que le gouvernement suspende l’examen de ce projet de loi et ouvre les débats sur la situation du transport ferroviaire en France pour permettre de construire un véritable projet pour un service public unifié du transport ferroviaire.

 

 

  • Signez la pétition :

Depuis le 10 juin, les cheminots sont en grève reconductible. Le projet de loi gouvernemental qui prétend réunifier RFF et SNCF en une société unique en façade, entraîne dans les faits la création de trois entités, qui renforceront la séparation entre gestion des infrastructures et exploitation du réseau.

 

Cette soi-disant « réforme » s’inscrit dans le cadre de la libéralisation du transport européen  et revient à soumettre les transports ferroviaires à la logique du marché alors même que l’échec de l’ouverture à la concurrence dans le fret est patent. Dans la réalité, cela risque encore d’accroître le risque de retards et d’accidents au nom de la rentabilité.

 

La question de la dette accumulée ces dernières années par la SNCF, et qui sert de justification au projet de loi, relève largement de la responsabilité de l’Etat qui a notamment imposé la construction des Lignes à grande vitesse, source d’emprunts très lourds pour la SNCF.

 

En défendant le service public du rail, les cheminots préservent ce qui doit être un bien commun. Il ne s’agit nullement d’un mouvement « corporatiste » ou visant à sauver de soi-disant « privilèges ». C’est l’intérêt de tous, et c’est une nécessité écologique, de bénéficier de transports communs qui fonctionnent correctement.

 

La direction de la SNCF et le gouvernement cherchent à opposer les usagers aux salariés en grève et agite les conséquences pour les épreuves du baccalauréat qui commencent le lundi 16 juin. Mais les principaux responsables de cette situation sont ceux qui refusent de prendre le temps d’une véritable discussion sur l’avenir de la SNCF.

 

Le Président de la République François Hollande et le Premier Ministre Manuel Valls refusent d’entamer une négociation sérieuse et appellent purement et simplement à reprendre le travail, voulant passer en force ce projet à l’Assemblée nationale. On est loin du « dialogue social » prôné par le gouvernement.

 

Nous, citoyen-nes aux engagements divers, demandons que le gouvernement suspende l’examen de ce projet de loi et ouvre les débats sur la situation du transport ferroviaire en France pour permettre de construire un véritable projet pour un service public unifié du transport ferroviaire.

 

- Sur le même sujet, pour en savoir plus, lire aussi :

- Les propositions des cheminots pour une autre politique ferroviaire

- SNCF : quels enjeux dans l'appel unitaire à la grève reconductible à partir du 10 juin ?

- Réforme du ferroviaire, qu'y a-t-il dans le projet de loi ?

- Des amendements qui confirment l’éclatement de la SNCF

- La CGT propose la voie du service public

- Par : Avec les cheminots

- Par CGT Cheminots Centraux : Deuxième semaine de grève des cheminots suédois de Véolia.

- Par Jean-Luc Mélenchon Co-président  : lettre aux cheminots

- Par Jean-Luc Mélenchon Co-président  : La bataille du rail est un combat d'intérêt général

- Actu-environnement : Le fret ferroviaire à la croisée des chemins

- Réforme ferroviaire : SUD, FO et la CGT dénoncent les « amendements de surface »

- Rail  : la grève a bien aiguillé l’Assemblée nationale

- Laurence Pache Secrétaire nationale du Parti de Gauche : Ferroviaire : le combat n’est pas fini

Réforme ferroviaire : gouvernement et SNCF mentent aux Français ! Solidarité active !
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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 10:47
Les propositions des cheminots pour une autre politique ferroviaire

Les cheminots sont en grève depuis mardi 10 mai au soir contre le projet de loi ferroviaire.

Depuis la présentation en conseil des ministres le 16 octobre dernier, ils ont tout tenté pour engager un débat constructif et modifier l'orientation et le contenu du texte gouvernemental. En vain !

C’est une grève d’intérêt général, pour la préservation et le développement du dernier grand service public français.

 

 

- Ils exigent une autre réforme ferroviaire

Depuis cette date, les Fédérations Syndicales représentatives des cheminot(e)s CGT, UNSA, SUD-Rail ont élaboré unitairement une plate-forme revendicative.

  • Elles n'ont pas attendu le projet de loi d’octobre 2013 pour affirmer qu’une profonde réforme du système ferroviaire est nécessaire. La rupture de 1997 avec l’éclatement de la SNCF pour créer RFF, la privatisation du transport ferroviaire de fret depuis 2003, la casse de l’entreprise publique orchestrée par la direction SNCF à travers l’émiettement en Activités de plus en plus autonomes, la multiplication des filiales et la généralisation de la sous-traitance, justifient leur exigence d’une changement radical de politique.
  • Elles estiment que la situation vécue par les usagers Fret et Voyageurs comme par les cheminot(e)s, montre la nécessité d’une réforme, que celle-ci doit répondre aux attentes de la population en matière de service public de transports, de politique environnementale et d’aménagement du territoire, tout en garantissant un haut niveau social pour tout(e)s les cheminot(e)s.

 


- Les fédérations syndicales ont formulé les propositions suivantes :

1. Une réelle réunification du système ferroviaire public par une unicité économique, sociale et technique autour d’une entreprise intégrée : la SNCF ;

 

2. Le système ferroviaire public doit être piloté par un seul Conseil d’Administration et disposer d’un Comité Central d’Entreprise. Dans ces instances, c’est l’ensemble des salariés du système public qui sera représenté ;

 

3. La contractualisation avec l’État doit être unique par un contrat État/Système Ferroviaire Public de 10 ans réexaminé tous les 3 ans ;

 

4. Le système doit comporter une Direction Générale intégrant notamment l’ensemble des services transverses, la direction de la stratégie et des finances, les systèmes d’information. La direction des Ressources Humaines du système ferroviaire public ayant autorité sur le recrutement. C’est à ce niveau que doivent être discutés et négociés les textes RH et les accords qui seront applicables à l’ensemble des cheminot(e)s du système ferroviaire public ;

 

5. Le pilotage national de la sécurité, élément d’intégration, doit se situer dans cette Direction Générale ;

 

6. Afin de garantir l’efficacité, la réactivité et la pertinence économique du système, la Direction Générale doit être déclinée territorialement sur les bassins économiques et d’emplois. La production sera ainsi organisée à cette échelle par des Établissements au service de toutes les activités et articulés autour des métiers. Le retour à la mutualisation entre services renforcera l’efficacité, la réactivité et la qualité du système ferroviaire ;

 

7. La filière 27, Transport Mouvement, reconnue par tous comme la colonne vertébrale de la SNCF, doit être transverse car indispensable à la gestion des circulations sur voies principales mais aussi à l’organisation des mouvements dans les gares Fret et voyageurs comme dans les triages ;

 

8. La réforme doit être une opportunité pour que la dette du système contractée pour des choix politiques d’aménagement du territoire soit placée dans une structure de défaisance pour ne plus peser sur les investissements nécessaires à la modernisation du réseau et au renouvellement du matériel qui doivent demeurer un bien public national ;

 

9. Le financement du système utile aux travaux de régénération doit reposer sur des ressources nouvelles, et pas uniquement sur la productivité et le coût des sillons comme le préconise le projet de loi ;

 

10. Au regard des problèmes environnementaux et des coûts externes du transport routier financés quasi-intégralement par la population, la réforme doit contenir un programme législatif ambitieux pour un report modal massif des transports de marchandises et de voyageurs de la route vers des modes alternatifs plus propres comme le rail, mais aussi le fluvial ou le cabotage maritime. En ce sens, le transport ferroviaire de marchandises, et particulièrement la messagerie et la technique du wagon isolé, doit être reconnu d’intérêt général ;


11. Le transport ferré intérieur de voyageurs doit être affirmé comme un service public national avec des déclinaisons régionales pour les TER et les RER ;

 

12. Le gouvernement affirme vouloir préserver le statut des cheminots de la SNCF, pour cela, la loi doit prévoir un cadrage précisant que les embauches à statut sont la règle pour l’ensemble du système ferroviaire public et limitant les recrutements hors cadre permanent du statut à des cas d’exception. La réactivation des instances statutaires telles que la Commission Mixte du Statut et la Commission Nationale Mixte doit être mise en œuvre ;

 

13. La réglementation sur le temps de travail applicable à l’ensemble des salarié(e)s inclus dans la future CCN doit être à minima celle en vigueur à la SNCF régie par le RH0077 qui est améliorable. Pour cela, le projet gouvernemental doit cadrer législativement la construction d’un décret socle suffisamment précis et complet pour que le patronat ne s’engage pas dans les futures négociations avec des ambitions d’abaissement des normes sociales ;


14. En juillet 2006, avant la libéralisation du transport ferroviaire national de fret, huit fédérations syndicales de cheminot(e)s faisaient front commun, réaffirmant devant le ministère et le patronat : «le transport ferroviaire n’est pas un secteur d’activité nouveau. Une réglementation du travail est actuellement applicable aux 165000 salarié(e)s de ce secteur. Si d’autres entreprises souhaitent exercer dans ce secteur d’activité, elles doivent appliquer la réglementation en vigueur, donc le décret du 31 décembre 1999, dénommé à la SNCF RH 0077». Les organisations syndicales CGT, UNSA, SUD-Rail réaffirment cette position.

 

15. On ne transforme pas une entreprise publique comme la SNCF en quelques mois. Nous demandons que cette réforme soit menée avec la plus grande attention, sans précipitation contre-productive.

 

C’est à partir de ce socle revendicatif commun que les organisations syndicales sont intervenues dans les différentes réunions organisées à propos de la réforme. En vain !

 

Elles considérent que la traduction dans la loi de ces propositions serait utile à l’ensemble des citoyen(ne)s de notre pays et garantirait une élévation sociale pour tous les salarié(e)s du secteur.

 

Pour elles, ce serait alors une réforme efficace, novatrice, ambitieuse et perçue comme telle par leurs organisations syndicales et les salarié(e)s du secteur.

 

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6 juin 2014 5 06 /06 /juin /2014 21:45
SNCF : quels enjeux dans l'appel unitaire à la grève reconductible à partir du 10 juin ?

Le 22 mai dernier une manifestation unitaire nationale (CGT, Sud Rail, UNSA, FO), réunissait près de 22 000 cheminots contre la casse programmée du service public de transport de voyageurs et de marchandises par voie ferrée au travers d’un projet de loi gouvernemental mis sur la place publique le 16 octobre 2013.

 

Depuis cette initiative syndicale massive du mois de mai, rien n'a bougé du côté du gouvernement, qui englué dans la logique néolibérale de l'Europe qu'il soutient, ignore les mises en garde, alertes et propositions exprimées par les cheminots et associations d'usagers diverses.

 

C'est dans ce contexte qu'un préavis de grève unitaire a été déposé pour le 10 Juin prochain par les cheminots.

 

- Ainsi, l’avenir d’une des dernières entreprises nationales de service public va se jouer dans quelques jours.

Le débat parlementaire sur le sujet est prévu de débuter à partir du 17 juin 2014.

 

- Projet de loi du gouvernement : la fausse bonne solution !

  • En effet, ce projet de loi n’offre aucune perspective sur le financement de la rénovation et du développementdu réseau. Pourtant, la majorité des désagréments quotidiens subis par les usagers proviennent d’un état dégradé des infrastructures qui ont été délaissées depuis des décennies.
  • Le projet ne revient pas sur le nœud du problème qu’est la dette importante contractée par l’Etat au nom de la SNCF. Ces investissements sont pourtant nécessaires (création de lignes à grande vitesse, entretien, régénération du réseau existant...) afin de répondre au développement du service public ferroviaire, à l’aménagement du territoire, aux besoins de l’intérêt général.
  • Il est urgent de rompre avec ces logiques libérales qui visent la rentabilité financière en favorisant l’ouverture à la concurrence des services publics en général (EDF, GDF, La Poste). Cette stratégie, là où elle a été mise en œuvre, n’a apporté aucune amélioration notable pour les usagers, bien au contraire, les services se sont dégradés à l’inverse des prix qui ont pour leur part flambé.

 

- Pendant ce temps à là SNCF... la casse est à l'oeuvre en interne...

  • Le Président de la SNCF accélère, depuis sa nomination en 2008, les restructurations internes à la SNCF et notamment la séparation des activités (TER, Transilien, TGV, Fret, Inter-cités...) qui empêche toutes formes de mutualisation des moyens de production, garante d’une meilleure réactivité, efficacité.
  • En outre, les milliers de suppressions d’emplois opérées ces dernières années n’ont produit qu’une dégradation de la qualité de service au quotidien, avec notamment une baisse considérable de la présence humaine dans les gares et dans les trains, des fermetures de gares et guichets ne permettant pas d'accompagner et d'informer les usagers dans les démarches autour de la préparation de leurs voyages.
  • La politique menée par la SNCF ces dernières dans le cadre des orientannées libérales des gouvernements Sarkozy et Hollande a programmé et précipité le déclin du Fret SNCF en matière de transport de marchandises par rail, encombrant les routes de millions de camions supplémentaires (nous en savons quelque chose avec la desserte du port de La Pallice), remettant en cause la sécurité routière au quotidien et le développement des modes de transport plus respectueux de l’environnement.

 

- Des PROPOSITIONS ALTERNATIVES, les cheminots en ont ! SNCF et gouvernement y sont sourds !

  1. LE RECRUTEMENT DE CHEMINOTS FORMÉS ET QUALIFIÉS pour assurer dans tous les services les charges de travail avec la qualité et la sécurité dues aux usagers.
  2. LA RÉ-HUMANISATION DES GARES ET DES TRAINS afin d’améliorer l’accueil, l’information et la sécurité des usagers.
  3. LA RÉOUVERTURE DE GARES ET DE GUICHETS permettant l’accès au transport ferroviaire de proximité.
  4. UNE RÉGULATION DES TARIFS permettant un accès aux trains à tous les citoyens.
  5. LA MUTUALISATION DES MOYENS HUMAINS ET MATÉRIELS permettant une meilleure régularité, efficacité et réactivité de l’entreprise.
  6. LA RELANCE DU TRANSPORT DE MARCHANDISES PAR LE FRET SNCF, dans le cadre d’une activité d’intérêt général.

 

- La SNCF appartient à la Nation.
En cela, l’Etat doit jouer un rôle central en termes d’égalité d’accès au mode ferroviaire au plus près des lieux de vie, d’aménageur du territoire pour permettre un maillage territorial qui favorise la réponse aux besoins de transport des usagers et des chargeurs en ce qui concerne les marchandises.
 
L’Etat doit aussi intervenir sur la régulation des tarifs de la SNCF au quotidien, en rétablissant les tarifs sociaux comme levier essentiel en matière d’égalité de traitement de la population, tenant compte des différentes situations des ménages.
 
Pour que la Société Nationale des Chemins de fer Français (La SNCF) ne devienne pas la Société Nationale du Cash et de la Finance, les cheminots agiront par la grève à partir du 10 juin 2014, 19H pour exiger des réponses aux revendications qui concernent aussi notre quotidien d'usager.
 
Les cheminots sont conscients des désagréments qu’une telle action va engendrer, l’avenirdu Service Public ferroviaire passe toutefois par une autre réforme que celle voulue par le gouvernement et la direction de la SNCF.
 
- Sur le même sujet, pour en savoir plus, lire aussi :
- Par Laurence Pache Secrétaire nationale du Parti de Gauche : Ras le bol des mensonges gouvernementaux et médiatiques
- Par le Parti de Gauche (tract à télécharger) SNCF, une grève d’intérêt général

SNCF : quels enjeux dans l'appel unitaire à la grève reconductible à partir du 10 juin ?
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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 09:35
3 juin 2014 : Manifestation unitaire nationale des retraités

Impots, taxes, TVA, baisse du pouvoir d'achat, ÇA SUFFIT !

 

De Balladur à Valls en passant par Fillon et Ayrault, on ne compte plus les réformes des retraites et c’est toujours la même recette d’idées libérales : plus d’annuités, moins de pension, partir plus tard. C’est toujours plus d’austérité, de recul social pour la majorité de la population et notamment les retraités.

 

NE PLUS SUBIR, MAIS AGIR ! APPEL à la mobilisatiodes retraités (e)

 

Les retraités savent par expérience que les grandes conquêtes sociales ont été arrachées grâce aux luttes qu’ils ont menées avec l’ensemble des salariés. A la retraite, le combat pour vivre mieux, pour gagner le droit à une retraite décente, passe aussi et nécessairement par la lutte.

 

- Pour consulter le tract national unitaire, cliquez ICI

 

- Pour les modalités, consulter le tract de la CGT Charente Maritime, cliquez ICI

 

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 15:44
Comment le traité transatlantique menace l’emploi et les droits sociaux

Source : %attac par Réseau Seattle to Brussels

  • En octobre 2013, le Réseau Seattle to Brussels (SB2) a publié un rapport très fourni sur le traitè transatlantique, accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne en cours de négociation.
  • Titré « A Brave New Transatlantic Partnership » en référence au Brave New World – le Meilleur des mondes – d’Aldous Huxley, ce rapport revient en détail sur les différents aspects de cet accord transatlantique et sur les menaces qu’il représente pour les droits sociaux et l’emploi, l’environnement, l’agriculture, les droits civiques et la vie privée, la santé, la régulation financière et la démocratie.
  • Cet article, qui reprend le premier chapitre du rapport dédié à l’emploi et au droit du travail, détaille les menaces que font peser les négociations transatlantiques sur les droits sociaux. Avec, à l’appui, une comparaison très parlante avec l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA ou NAFTA en anglais).

 

(article publié sur les Dessous de Bruxelles)

Cela a été dit et répété dans les grands médias : un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis devrait permettre aux deux puissances de part et d’autre de l’atlantique de sortir du marasme économique.

 

Dans son discours sur l’état de l’Union le 13 février 2013, le Président Obama annonçait : « nous allons lancer des négociations pour un vaste partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) avec l’Union européenne – parce qu’un commerce atlantique libre et juste permettra de créer des millions d’emplois de qualité en Amérique ».

 

Des déclarations dont le commissaire européen au commerce Karel de Gucht s’est fait l’écho : « Pour l’Europe, les retombées de cet accord que nous essayons de conclure devraient être de l’ordre de 0,5 à 1% du PIB, avec à la clé des centaines de milliers d’emplois créés… Il apportera de nouveaux clients pour nos producteurs, des pièces moins chères pour nos producteurs et une plus grande concurrence qui rendront nos entreprises plus efficaces [1] »

 

Pourtant si on considère ces chiffres de plus près, on se rend compte que les retombées économiques du PTCI sont largement surestimées. En fait, non seulement ces promesses en termes de création de richesse et d’emploi ne seront probablement pas tenues, mais les politiques de protection sociale et le droit du travail, considérés comme des « barrières non-tarifaires » au commerce transatlantique, pourraient être sérieusement mis à mal avec l’adoption d’un tel accord.

 

- Des prévisions de création de richesse et d’emploi exagérées

Sur la foi d’études de think tanks financés par l’industrie, la commission européenne a annoncé que le PTCI pourrait créer deux millions d’emplois et augmenter le commerce transatlantique à hauteur de 120 milliards de dollars en cinq années [2]. Subventionné par plusieurs des plus importants acteurs de la finance (qui devraient tirer largement partie du PTCI) comme Deutsche Bank, BNP Paribas, Citigroup, Santander, Barclays, JP Morgan, le Centre for Economic Policy basé à Londres affirme que les gains pour l’économie européenne d’un accord transatlantique devrait se chiffrer à hauteur de 119 milliards d’euros par an, un gain audacieusement traduit par une augmentation de revenu de 545€ par an en moyenne pour une famille européenne de quatre membres [3].

 

Pour le professeur Clive George, senior economist de l’Université de Manchester, qui a réalisé pour la Commission européenne de nombreuses études d’impact des négociations commerciales, ces prévisions doivent être prises avec la plus grande précaution, considérant que « les modèles économiques sur lesquels ces estimations sont basées ont été décrits par plusieurs économistes de renom comme "extrêmement spéculatifs" [4] ». George note que nombreuses prévisions enthousiastes concernant les retombées économiques du PTCI évoquent une augmentation de croissance de 0,5%, prévision que l’étude d’impact de la Commission européenne qualifie elle-même d’« optimiste ». Selon cette étude, il est plus probable que l’augmentation soit de l’ordre de 0,1% (c’est-à-dire une augmentation inférieure à 0,01% par an sur une période de 10 ans). Cette augmentation, comme le professeur George le note, « est triviale, et la Commission européenne le sait [5] ».

 

Dans un même registre, le département d’étude d’impact du Parlement européen a critiqué la méthodologie de l’étude de la Commission concernant l’accord transatlantique, pour l’absence de « données quantitatives » nécessaires pour comprendre l’origine des résultats, pour « une évaluation insuffisante des risques et inconvénients » liés à l’accord et pour « l’absence de vérification quant à la crédibilité du modèle employé, qui semble basé sur un certain nombres d’hypothèses idéalisées [6] ».

 

Pour le journaliste Jens Berger, « les "crimes" commis au nom de l’économétrie ont autant à voir avec la science que la météorologie a à voir avec les entrailles de poulets chlorés (NdT : référence aux sorciers vaudous qui lisent l’avenir dans les entrailles de poulets). Des modèles économiques de plus en plus complexes se substituent à la logique et à la démarche scientifique, alors qu’ils sont ni logiques, ni scientifiques. Il sera toujours possible de trouver l’"institut" capable de produire les résultats désirés via ce type de modèles. [7] »

 

Pour prévoir les conséquences probables de nouvelles négociations commerciales, la méthode la plus fiable, si l’on en croit Clive George, consiste à considérer les précédentes expériences d’accords commerciaux [8]. Une méthode certes plus fiable... mais dont les résultats s’avèrent moins reluisants. Car si l’on s’intéresse de plus près aux retombées de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA ou NAFTA en anglais), qui comporte de nombreuses similitudes avec le PTCI, les résultats sont sans appel : les créations d’emploi ne sont pas au rendez-vous… C’est même le contraire !

 

- Accord de libre-échange nord-américain : un million d’emploi détruits aux Etats-Unis

Quand l’ALENA a été lancé en 1993, le Président Clinton promettait la création de plusieurs millions d’emploi, comme conséquence de l’augmentation du commerce avec le Canada et le Mexique. La chambre de commerce des Etats-Unis se vante que l’ALENA a permis de multiplier par 3,5 le commerce dans la région (à hauteur de 1200 milliards de dollars). Elle reconnaît cependant que les promesses de création d’emploi n’ont pas été au rendez-vous [9]. Selon une analyse de l’Economic Policy Institute (EPI), le nombre d’emploi créé aux Etats-Unis via l’augmentation des exportations ne compense pas les pertes d’emploi liées à l’exacerbation de la concurrence et l’importation de produits étrangers. Le nombre total d’emploi détruits est estimé à près d’un million (879 280 emplois détruits) – à comparer aux 20 millions d’emploi promis initialement [10].

 

Ce bilan provisoire ne prend pas en compte la pression à la baisse des salaires pour les travailleurs étatsuniens induite par l’ALENA, qui a contribué à leur stagnation relative depuis la moitié des années 1970. Selon le Centre for Research on Globalization, l’ALENA a permis aux entreprises étatsuniennes de mobiliser leurs fonds d’investissement pour mettre en place des unités de production le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis (du fait des salaires, du droit du travail et des normes environnementales bien plus faibles côté mexicain), cependant que des usines fermaient aux Etats-Unis [11]. Cela a rendu possible des profits considérables pour les grandes entreprises, mais a conduit à une détérioration des conditions de travail de part et d’autres de la frontière. En conséquence, les travailleurs étatsuniens se sont vus imposés des baisses de salaires tandis que le chômage a augmenté, alors que les travailleurs mexicains se sont vus privés de leurs débouchés professionnels traditionnels et forcés de travailler dans des conditions proche de l’esclavage pour des entreprises étatsuniennes installées au Mexique [12]. Selon Jeff Faux, Président de l’EPI à Washington, « l’expérience [de l’ALENA] montre qu’un vaste accord de libre-échange […] qui ne donne pas autant la priorité au social et aux conditions de travail qu’à la protection des investisseurs et financiers n’est pas viable. [13] »

 

- Des secteurs entiers menacés de restructuration

Malgré ses modélisations optimistes, l’étude d’impact de la commission européenne évoque tout de même, comme conséquence de l’augmentation du commerce avec les Etats-Unis, qu’« un choc initial est à prévoir dans les secteurs les plus exposés, et qui devrait conduire à leur restructuration ». Par exemple, des secteurs comme « les producteurs de viande, d’engrais, de bioéthanol et de sucre » seront menacés par « les avantages compétitifs de l’industrie étatsunienne vis-à-vis de ses homologues européens et les conséquences négatives à prévoir pour l’industrie européenne [14] ».

 

Selon l’étude, la production de machines électriques et d’équipements de transport, ainsi que le secteur métallurgique et ceux du bois et du papier, des services d’affaire, de la communication, des services personnels [15]. Comme le conclut l’étude d’impact, « il pourrait y avoir des coûts d’ajustement substantiels et prolongés. Il est clair que même si la main-d’œuvre a la possibilité d’affluer dans les secteurs où la demande augmente, il y aura des secteurs où les pertes d’emploi seront importantes et où les travailleurs pourront plus difficilement se reconvertir dans les secteurs en expansion, en particulier à cause de l’inadéquation de leurs compétences [16] ». Atténuer de telles conséquences supposerait de prendre en compte des mesures sociales préventives ; mais aucune mesure de ce type n’est prévue ni dans l’étude d’impact, ni dans le mandat de négociation. Au contraire, la commission considère que les revenus générés par l’accord seront suffisants pour les Etats pour gérer eux-mêmes les dégâts [17].

 

Il y a pourtant un risque que des régions entières de l’Union européenne soient amenées à payer la facture sociale de la signature d’un tel accord transatlantique, ce qui pourrait accroître encore davantage la fracture entre les Etats riches et pauvres de l’UE – entre son centre et sa périphérie [18] : les secteurs où les Etats-Unis sont le plus compétitifs à l’exportation sont précisément ceux où les pays de la périphérie ont des intérêts « défensifs » – comme l’agriculture. L’intégration dans l’Union européenne (et l’adoption de l’euro) a déjà eu pour conséquence une désindustrialisation partielle des pays méditerranéens [19]. Dans la période actuelle, les politiques macro-économiques devraient se donner pour objectif de protéger les citoyens européens plutôt que de les exposer à la compétition internationale.

 

- La course au moins-disant social : moins de droits, plus d’obligations pour les travailleurs

A travers l’harmonisation des normes et règles entre les deux puissances transatlantiques, il se pourrait que le droit du travail soit lui aussi remis en cause. Les Etats-Unis ont catégoriquement refusé de ratifier certaines des normes les plus élémentaires en matière de droit du travail, dans le cadre de l’organisation internationale du travail (OIT), y compris les conventions sur la liberté d’association et de pratiques syndicales. Dans le même temps, les récentes attaques de la commission européenne sur les salaires, dans le cadre de la crise de l’euro, démontrent les dispositions particulièrement menaçantes de l’UE à l’égard des normes en matière de travail [20]. Le PTCI pourrait servir d’instrument pour réformer la législation du travail en Europe, et l’« harmoniser » avec celle des Etats-Unis. Celle-ci comprend par exemple une disposition anti-syndicale tristement célèbre, sous une dénomination trompeuse (The Right To Work), qui restreint systématiquement la liberté des employés de s’associer – avec des conséquences désastreuses pour leurs droits [21].

 

Selon la fédération syndicale AFL-CIO, la législation étatsunienne a contribué à une course au moins-disant social en termes de salaires, de normes de santé et de sécurité, à mesure que les états étaient mis en compétition pour attirer les capitaux [22]. Lorsque la commission européenne annonce qu’elle souhaite faire l’inventaire de la législation du travail de sorte à « réduire le risque de voir l’investissement étatsunien diminuer en Europe au bénéfice d’autres régions du monde [23] », il y a fort à craindre que la compétition entre les Etats membres de l’Union européenne soit exacerbée par la signature d’un accord transatlantique. Après tout, la législation du travail européenne n’a-t-elle pas été identifiée comme « mesure non-tarifaire » qui ferait obstacle au commerce transatlantique [24] ?

 

Ainsi, ce ne sont pas seulement des centaines de milliers d’emplois qui sont menacés dans les nombreux secteurs qui seront affectés par la baisse des tarifs douaniers entre l’Union européenne et les Etats-Unis ; mais aussi le droit des européens à travailler dans des conditions dignes, à s’organiser et à se défendre dans une Europe frappée de plein fouet par l’austérité et le chômage.

Traduit par Frédéric Lemaire pour les Dessous de Bruxelles

 

  • Lire sur le même sujet :

- Un partenariat transatlantique pour le meilleur des mondes

 

  • Notes :

[1De Gucht, K. A European Perspective on Transatlantic Free Trade. SPEECH/13/178, delivered at the European Conference at Harvard Kennedy School,. 2 March 2013.

[2European Commission. Independent study outlines benefits of EU-US trade agreement. Memo/13/211. 12 March 2013.

[3Centre for Economic Policy Research (2013). Reducing Transatlantic Barriers to Trade and Investment - An Economic Assessment. Final Project Report. London.

[4George, C. and Kirkpatrick, C. (2006) Methodological issues in the impact assessment of trade policy : experience from the European Commission’s Sustainability Impact Assessment (SIA) programme. Impact Assessment and Project Appraisal. 24 (4). pp. 325-334.

[5George, C. What’s really driving the EU-US trade deal  ? 8th July 2013.

[6European Parliament Impact Assessment Unit (2013). Initial appraisal of a European commission Impact Assessment. European Commission proposal to authorise the opening of negotiations on a Transatlantic Trade and Investment Partnership between the European Union and United States of America.

[7Berger, J.Freihandelsstudie – Scharlatanerie im pseudowissen- schaftlichen Gewand, 18 June 2013 (Translated from German).

[8George, C. and Kirkpatrick, C. (2006).Op Cit.

[9The US Chamber of Commerce (2013). NAFTA Triumphant – Assessing Two Decades of Gains in Trade, Growth and Jobs. p. 9.

[10Economic Policy Institute (EPI) (2003). NAFTA – Related Job Losses Have Piled Up Since 1993.

[11Centre for Research on Globalization (2010) The North American Free Trade Agreement (NAFTA) Resulted in Increasing Unemployment in the US. Montreal. Canada.

[12Ibid.

[13Faux J. (2011) NAFTA at Seven : Its Impact on Workers in All Three Nations. Washington D.C.

[14European Commission (2013) Impact Assessment Report on the future of EU-US trade relations. pp 37-38.

[15Ibid.

[16] bid. p. 53.

[17Ibid.p. 47.

[18EuroMemo Group (2013). The deepening crisis in the European Union : The need for a fundamental change.

[19Ibid.

[20For an overview of the attacks on social rights in the context of the European review of economic and fiscal policy, to see example here : opinion/120319

[21Greenhouse, S. ‘States seek laws to curb power of unions’. The New York Times. 3 January, 2011.

[22See AFL-CIO’s page : State-Legislative-Battles/Ongoing-State-Legislative-Attacks/ Right-to-Work-for-Less  ; and Deakin, S. and Reed, H. (2000). ‘The contested meaning of labour market flexibility’. Social Law and Policy. Oxford.

[23European Commission (2013). Impact Assessment of TTIP. p. 52.

[24Ecorys (2012). ANNEXES – Non-tariff measures in EU-US trade and investment – An economic analysis. Final Report. The Netherlands. p. 45.

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 00:12
C’est quoi un impôt juste ? Point de vue de la CGT !
Un impôt plus efficace et solidaire

 

Le Premier ministre vient de prendre un virage économique qui va coûter très cher aux particuliers : une politique d’austérité qui condamne la reprise. Moins de services publics et plus d’impôts, voilà le programme !

 

Pour être efficaces, les politiques publiques ne peuvent se résumer à la baisse systématique et aveugle des dépenses. En effet, ce sont autant de services publics essentiels aux besoins de la population et nécessaires au développement des entreprises qui sont alors remis en cause.

 

Cette cure d’austérité est totalement injuste car elle servira principalement à financer les cadeaux octroyés au patronat. Mais, elle est aussi inefficace puisque ces allégements fiscaux et sociaux consentis aux entreprises ne sont assortis d’aucune contrepartie (emploi, salaires...).

 

Si, réforme après, réforme, le système fiscal français est devenu totalement inefficace et injuste, ces mesures gouvernementales aggraveront encore la situation. Sous prétexte de «compétitivité», ce sont les salariés,les retraités et les privés d’emplois qui devront à nouveau se serrer la ceinture pour garantir des profits toujours plus importants à une petite minorité de grands groupes et d’actionnaires.

 

  • Aujourd’hui, les grandes entreprises, principales responsables de la financiarisation de l’économie, contribuent moins que les PME et les TPE qui au contraire sont les plus grandes pourvoyeuses d’emplois.

 

  • De même, les particuliers les plus riches bénéficient de taux d’imposition moins importants que les plus modestes. Ce sont pourtant ces derniers qui consomment et contribuent le plus à la croissance quand les premiers épargnent massivement et spéculent.

 

Il est urgent de dire stop ! Si nous avons besoin d’une véritable réforme fiscale, elle doit être plus juste et plus efficace. Pour cela, chacun doit contribuer à hauteur de ses moyens, entreprises comme particuliers.


C’est à cette condition que nous pourrons maintenir et développer notre économie, l’emploi, notre pouvoir d’achat et notre qualité de vie.

 

- Nos solutions....... en téléchargement ICI

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24 avril 2014 4 24 /04 /avril /2014 09:50
1er MAI 2014 : ensemble contre l'austérité !

- Agressés depuis plus de 10 ans par la politique de la droite libérale, les salariés auraient pu penser pouvoir défiler avec plus de sérénité le 1er mai 2014, après avoir il y a deux ans, chassé Sarkozy du pouvoir.

- Agressés depuis plus de 2 ans par la politique socialo-libérale, les salariés auraient pu espérer que le pouvoir socialiste, face à une déroute électorale sans précédent (témoignant du rejet de sa politique) , en aurait tiré les enseignements et posé les bases d'une autre politique tournant le dos à l'austérité.

 

Mais il n'en est rien, et face à une fuite en avant dans la régression économique et sociale qui enfonce le pays, l'heure est à la mobilisation pour condamner cette politique, rassembler, construire un véritable Front du Peuple support à une alternative politique en construction.

Voir l'appel unitaire  et le tract CGT  en pièces jointes...

1er MAI 2014 : ensemble contre l'austérité !
1er MAI 2014 : ensemble contre l'austérité !
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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 10:25
Les conditions de travail des pompiers, c'est l'intérêt général !

Élections Municipales 2014 !

Nous voilà à l'heure des choix !

 
Le discours ambiant est bien connu !
Il faut faire des choix et en période de "disette" budgétaire (notion déjà fortement contestable)..... on connait la suite !
 
Source : le Parti de Gauche 17 le, le 26 septembre 2013 mis à jour le 16 mars 2016

- Sauf qu'ils doivent être guidés par l'intérêt général !

  • Quel est l'intérêt général de financer l'agrandissement du Port des Minimes, si ce n'est que de servir les profits du lobby de l'industrie nautique dont l'un des principaux responsables est aujourd'hui candidat "socialiste" aux municipales.
  • Quel est l'intérêt général de financer le low-cost aérien (171000 € pour 2014) dont aucune étude sérieuse ne démontre la pertinence pour l'économie rochelaise ?
  • Quel est l'intérêt général d'assurer, via des délégations de services publics ou des PPP (partenariat public privé) une rente financière aux grands groupes comme DALKIA, Véolia, Urbaser, VINCI aux frais des contribuables ?

 

On continue ? La liste serait longue des choix politiques rochelais qui servent des intérêts privés particuliers sous le couvert de l'intérêt général.

 

 

- Le service d'incendie et de secours, c'est l'intérêt général !
Aujourd'hui, les sapeurs pompiers rochelais
sont en lutte. Nous sommes solidaires !
Les bâtiments actuels, mis en service en 1972, arrivent à bout de souffle et, n'étant plus adaptés à l'évolution des risques il est urgent de trouver une solution pour la reconstruction rapide d'une nouvelle structure.


Le Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS) de Charente Maritime a budgété les fonds nécessaires à la construction d'un nouveau centre de secours.

 

 

- Alors que revendiquent-ils ?
La mise à disposition, par la CDA, d'un terrain pour permettre la construction d'une nouvelle caserne.
Acquérir des terrains c'est donc une nécessité ! Et que l'on ne vienne pas nous dire qu'il n'y a rien de disponible du côté de Laleu ou de Lagord !


Il manque juste.... la volonté politique de la part de l'équipe municipale en place à la Mairie et de la CDA de la Rochelle !


Le Parti de Gauche considère que cette question doit être mise à l'ordre du jour des engagements à prendre et à tenir par une gauche rochelaise démontrant PAR LES ACTES qu'elle est capable par ses choix politiques de servir l'intérêt général !


Nous avons cette volonté et la manifestons déjà en appelant à signer massivement la pétition qu'ils ont mise en ligne !

 

La Rochelle le 26 septembre 2013

 

----------------------------------------------------

 

Le dénouement ?

Ainsi donc, ce qui hier traînait depuis des années aurait été réglé en 48 heures !

Maxime Bono, Président de la CDA propose un terrain aux pompiers.

Si tel est le cas, qui s'en plaindra !

Cela valide et conforte le rôle essentiel des organisations syndicales et des citoyens dans la résolution des problèmes posés dans la vie de la Cité.

 

 

- Mais la vigilance n'en demeure pas moins nécessaire !

Combien d'engagements pris à la veille d'échéances électorales (qui plus est quand celui qui s'engage ne se présente plus aux affaires) ont été remisés dans les placards...... ?


Les promesses n'engagent que ceux qui y croient !
La vigilance reste donc de mise jusqu'à la réalisation concrète, d'autant que cela risque de se traduire par un gouffre financier !


En effet, on peut s'interroger sur la pertinence de la proposition faite par le Maire ! La parcelle de terrain étant gorgée d'eau, cela supposerait de gros travaux d'assèchement et de consolidation avant même de commencer à construire. Un jour ou un autre, si la caserne est bâtie là, ne risque t'elle pas de bouger.... et tout devrait être à refaire ?

 

Maxime Bono, ancien président de la CDA, maire de la Rochelle ne cherchait-il pas à se débarasser, à bon compte d'un terrain « difficile » sachant que c'est le SDIS (donc le département) qui assume le coût du bâti, et en tout ètat de cause..... le contribuable ?

 

 

- Aujourd'hui, c'est les conditions de travail de l'ensemble des pompiers du SDIS17 qui est à l'ordre du jour !
Est-ce que cela clôt pour autant le dossier des conditions de vie et de travail des combattants du feu sur l'ensemble du SDIS17 ?

 

Faut-il rappeler que depuis la loi de modernisation de la sécurité civile (du 13 août 2004), le président du Conseil d'Administration du SDIS (CASDIS) est désigné par le président du Conseil Général. En Charente Maritime, c'est donc la droite UMP qui assure la gestion du SDIS17 avec à sa tête Dominique Bussereau.


Certaines des décisions prises par le casdis (conseil d'administration du SDIS17) sont des plus obscures sans que cela ne soulève d'exigence particulière de la part des élus de l'opposition socialiste et PRG. Ainsi, sur le site internet du SDIS17 les derniers recueils dataient en 2013..... de 2008. Pourquoi ? Qu'ont-ils à cacher aux autres personnels d'incendie et aux citoyens ?

 

Logement, conditions de travail, emplois sont au coeur des problématiques et l'intérêt général nécessite d'y répondre. Ainsi, l'été, à Saint-Pierre d'Oléron, les saisonniers sont logés dans des locaux insalubres et la caserne ne compte plus que 17 pompiers là où voici 5 ans ils étaient 34, et où selon les normes en vigueur.... il en faudrait entre 32 et 48.

 


- Mais cela ne choque personne ni dans la majorité départementale UMP, ni dans "l'opposition" socialiste/PRG.
Comment s'en étonner sachant que deux propositions de loi sur l'engagement des sapeurs pompiers volontaires ont été déposées en 2011 au parlement (l'une par Pierre MOREL A L'HUISSIER député UMP et l'autre par ROLAND COURTEAU.


Elles organisent un véritable recul de société. Les exposés des motifs de ces deux textes entendent consacrer le principe selon lequel les sapeurs-pompiers volontaires sont des citoyens qui s'engagent librement au service de la communauté et ne peuvent, en conséquence, être qualifiés de « travailleurs » ni bénéficier du droit dutravail.


Elles s'inscrivent dans une stratégie d'ensemble visant à faire fonctionner le service public en ayant recours au caritatif, à l'associatif pour compenser les destructions d'emplois organisées, sous la majorité UMP d'hier dans le cadre de la RGPP etpoursuivie sous la majorité PS sous couvert de la MAP ex RGPP.

 

Une autre politique vis-à-vis de la fonction publique est urgente et nécessaire du « local au national ».
Le parti de Gauche est disponible pour en débattre.

 

Les conditions de travail des pompiers, c'est l'intérêt général !

- Septembre 2015.... rebondissement dans le dossier des locaux des sapeurs pompiers rochelais

En janvier 2015, Jean-François Fountaine, président de la Communauté d'agglomération et Maire de La Rochelle, rencontrait les soldats du feu et leur promettait qu'il étudiait la possibilité qu'une parcelle de l'ex-terrain militaire de Lagord puisse être mise à disposition pour construire un nouveau centre de secours pour l'agglomération de La Rochelle. Les interesés prenaient acte tout en restant vigilants....
 

 

- La vigilance s'imposait à juste titre !

Les pompiers expriment à nouveau leur mécontentement car ils pensaient que leur nouvelle caserne serait construite sur l'ancien site militaire de Lagord (l'actuelle, située dans le quartier de Mireuil, est totalement inadaptée et complètement vétuste), mais finalement un autre terrain est envisagé, de l'autre côté de la rocade...promesse ! promesse !.. la lutte continue pour que les promesses faites soient tenues et que le service public d'incendie et de secours aie enfin des locaux à la hauteur de ses besoins et missions !

 

 

- 30 octobre 2015.... les pompiers interpellent le président de la CDA en réunion pleinière

Ils sont en effet à nouveau venus ce soir exprimer leur mécontentement au président de la CDA J. F. Fountaine qui tergiverse dans l'attribution d'un terrain pour la réalisation d'une caserne digne de leurs missions !

  • Ci-dessous le communiqué de l'intersyndicale CGT - FA SDIS17 des personnels du service d'incendie et de secours de la Charente Maritime

- 15 mars 2016....

Epilogue, La polémique sur l'implantation de la future caserne des pompiers de La Rochelle a alimenté le débat pendant plusieurs mois. Un accord est intervenu et le lieu d'implantation définitivement décidé. Elle sera construite près du rond-point de Lagord en bord de rocade en partie sur un bassin d'orage..... Livraison en 2021 !

 

D'ici là espérons qu'un incident majeur n'arrivera pas sur le site Sevezo haut de La Pallice qui aurait pour conséquence d'impacter la caserne actuelle !

 

Pour en savoir plus :

- L'ouest de La Rochelle posé sur une bombe ?

- Manifestation à La Rochelle : pompiers et agents territoriaux agitent le Grand Pavois

- La Rochelle : les pompiers durcissent le ton contre Jean-François Fountaine

- La Rochelle : toujours pas de site pour les pompiers

- Caserne des pompiers de La Rochelle : Jean-François Fountaine met la pression

- La Rochelle : accord sur l'implantation de la nouvelle caserne des pompiers

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 21:03
Hôpital de La Rochelle : la solution est politique et pas dans les sacrifices !

Personnel et usagers, tous unis..... RESISTANCE !

 

Source : le site du Comité Ouest17 du Parti de Gauche le 18 juin 2013
A en croire Maxime Bono , maire de la Rochelle et président du Conseil de surveillance de l'hôpital, (face aux personnels réunis dans la cour de la Mairie lundi 17 juin), la solution serait entre « investir pour assurer l'avenir, moderniser, mettre en conformité l'hôpital ou..... satisfaire les revendications du personnel ».


Ainsi, le personnel devrait "prendre ses responsabilités", modérer ses exigences, accepter de faire quelques sacrifices, et de l'autre côté on modérerait les investissements sans toucher à ce qui est urgent.

 

En fait, cela permettrait de continuer à gérer la misère de l'enveloppe budgétaire votée par le parlement, de poursuivre l'activité dans le cadre de la loi «Hôpital, patients, Santé et Territoires» (HSP) dite «loi Bachelot», mais aussi de la mise en œuvre de la tarification à l'activité dite T2A......

Modernisation contre emplois, travail gratuit, RTT.... ! Voilà le deal inacceptable proposé aux représentants du personnel !

 

 

- Les personnels ne doivent pas tomber dans ce piège !
Quand bien même cette proposition permettrait-elle de solutionner le budget 2013, face à l'enfoncement de la France dans l'austérité, face à la poursuite de la RGPP appelée aujourd'hui MAP ("Révision Générale des Politiques Publiques » mises en œuvre depuis 2007 par Sarkozy et poursuivie par Hollande/Ayault sous le nom de « Modernisation de l'Action Publique »), le problème serait à nouveau posé en 2014, en 2015, etc...
 
 

- La solution n'est donc pas là ! Elle n'est pas comptable.... elle est politique !
D'ailleurs le directeur de l'hôpital Alain Michel, ne disait-il pas lui même dans
Sud-Ouest du 17 mai 2013a :

 

  • " Rattrapé par le contexte national... Comme la plupart des administrations de l'État, les hôpitaux sont donc priés de faire des économies. De fait, les enveloppes allouées à l'hôpital Saint-Louis sont plus légères en 2013. Il manquera ainsi un million d'euros de dotation globale par rapport à l'année dernière.
  • « On nous obligeait déjà à faire des économies, mais elles étaient compensées par une enveloppe particulière », explique Alain Michel, qui doit aussi faire face à la baisse des tarifications (0,84 %), soit 1,2 million d'euros en moins à prévoir dans les caisses de l'hôpital. À cela s'ajoutent 400 000 euros à verser au titre du coefficient prudentiel, sorte de contribution des établissements à la constitution d'une réserve, « mais de l'argent qu'on ne revoit jamais », regrette le directeur général, sans oublier le reclassement du personnel (1,8 million d'euros).
  • Fin 2012, les recettes de l'hôpital se montaient ainsi à 255,4 millions d'euros, pour des dépenses de 254,4 millions d'euros, l'excédent ayant permis de réaliser plusieurs opérations. En 2013, les deux courbes risquent de se croiser. « Si on ne prend pas de mesures, on file vers le déficit »....

 

C'est pourquoi, pour le Parti de Gauche - Convergences&Alternatives - Les Alternatifs - la FASE - Gauche Unitaire et République et Socialisme (membres du Front de Gauche), le problème étant global, il faut mettre une autre

politique hospitalière en place sur les bases suivantes :

 

  • que la dette du système hospitalier liée à une politique de santé calamiteuse et aux conséquences absurdes de la tarification à l'activité soit déclarée illégitime et reprise par l'État ;
  • sortir d'urgence de la logique de marchandisation du système de santé imposée par le traité de Lisbonne et appliquée à la fois par la droite et la gauche libérale, qui nous mène à une dégradation déjà entamée de la santé publique ;
  • abroger la loi Bachelot HPST (Hôpital Patients Santé et Territoire) et la loi de 2003 ayant institué la tarification à l'activité et la convergence tarifaire entre établissements publics et privés hospitaliers (T2A), qui conduisent à asphyxier l'hôpital public ;
  • le maire de La Rochelle (Maxime Bono), Président du Conseil de Surveillance de l'Hôpital, et l'ensemble des représentants de la CDA doivent s'opposer à la politique mise en œuvre au sein de l'hôpital de La Rochelle et se placer aux côtés des personnels.

 

Pour le parti de Gauche, le Président du Conseil de surveillance de l'hôpital et les représentants de la CDA doivent envoyer un signal fort au gouvernement en S'OPPOSANT au budget austéritaire de l'hôpital !

Les moyens existent d'une autre politique hospitalière :
  • 30 milliards d'exonérations des cotisations patronales, pesant sur la dette de l'État ;
  • 1 milliard de non-déclarations des maladies et accidents liés au travail ;
  • 172 milliards de niches fiscales et sociales ;
  • 20 milliards de fraudes patronales... ;
  • 75 milliards avec la mise place d'une cotisation sociale sur les revenus financiers des entreprises.

ACTION SYNDICALE, ACTION POLITIQUE, on ne lâche rien !
Personnel et usagers, tous unis..... RESISTANCE !


Pour en savoir sur le conflit de l'hôpital :
- Hôpital de la Rochelle : NON à la saignée... une autre politique est possible ;

 

et aussi :

  • Communiqué du Parti de gauche : "A La Rochelle comme ailleurs, quand on est de gauche.... on défend l'Hôpital public !" voir ci dessous :

  • Communiqué de Cing membres du Front de Gauche de Charente Maritime (Parti de Gauche – Convergences&Alternatives – Les Alternatifs – FASE – Gauche Unitaire) qui expriment leur soutien aux personnels de l'hôpital de La Rochelle en lutte voir ci dessous :
  • Communiqué du Parti de gauche : "Hôpital de la Rochelle : NON à la saignée... une autre politique est possible." voir ci dessous :
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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 20:46
Hôpital de la Rochelle : NON à la saignée... une autre politique est possible.
Source : le site du Comité Ouest17 du Parti de Gauche le : 3 juin 2013
De réforme hospitalière, en réforme de la gouvernance, de la tarification à l'acte (T2A) à la Révision Générale des Politiques Publiques, c'est la même politique, hier, initiée sous la droite, qui est aujourd'hui poursuivie par le parti solférinien (PS) et ses alliés, avec les mêmes conséquences pour les personnels (qu'ils soient soignants ou pas), ainsi que pour les usagers du service public hospitalier.
  • Hier, il fallait maîtriser les budgets, aujourd'hui, il faut être « rentable » !

 


- Investir ou maintenir l'emploi ?

Les technocrates aux manettes de la gestion hospitalière ont fait le choix de casser l'emploi dans un centre hospitalier déjà en sous-effectifs.

Le Comité OUEST17 du Parti de Gauche condamne cette politique qui conduit salariés de la santé et patients dans le mur.

Aujourd'hui, il faudrait sacrifier 5 jours de RTT (1/2 H de travail gratuit par jour), 70 emplois, etc... pour continuer à moderniser l'Hôpital de La Rochelle et demain.... les congés annuels?

Le personnel est en lutte pour s'y opposer.

 


- Le Parti de Gauche leur apporte tout son soutien et se tient à leur disposition.

Une autre politique est possible.
- Il faut d'urgence sortir de la logique de marchandisation du système de santé imposée par le traité de Lisbonne et appliquée de la droite à la gauche libérale, qui nous mène à une dégradation déjà entamée de la santé des plus démunis. Le financement n'est pas un problème, le manque de moyens, si ! Nous savons qu'une population en meilleure santé, grâce à la prévention et à un accès aux soins optimum et égalitaire cela « rapporte » gros ! En mieux-être, en bonheur, et donc en dynamisme, avec des effets induits sur l'économie. Une meilleure santé pour tous, c'est créateur de richesses ;

 

- Nous proposons également d'abroger la loi Bachelot HPST (Hôpital Patients Santé et Territoire) et la loi de 2003 ayant institué la tarification à l'activité et la convergence tarifaire entre établissements publics et privés hospitaliers qui ont conduit à asphyxier l'hôpital public. Les ARS (Agences régionales de santé) n'ont d'autre but que d'imposer autoritairement la limitation des dépenses. Nous mettrons fin aux fermetures et démantèlements d'hôpitaux, de maternités, de centres de soins et d'IVG. La tarification à l'activité (T2A) ne permet ni de consacrer du temps aux consultations, ni de valoriser les actes non médicaux, pourtant essentiels : actes infirmiers, psychologues, assistants sociaux notamment.

Tout ceci est ambitieux, créateur de mieux-être et d'emplois utiles au service des populations.

 

Pour en savoir plus :

- Hôpital de La Rochelle : la solution est politique et pas dans les sacrifices !

- Communiqué du Bureau de Jean-Luc Mélenchon "L’hôpital public en danger"

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 21:14
Pour le Parti de Gauche, HOLCIM à La Pallice ? NON !

HOLCIM agit contre l'emploi.... et contre le cadre de vie !

 

Source : site du Parti de Gauche de Charente Maritime La Rochelle le 11-01-2011 mis à jour le 03-04-2020

- 1 - La logique d'HOLCIM et autres cimentiers

HOLCIM[1] en France, c'est malgré la crise qui fait chuter les consommations de ciment, une guerre ouverte avec ses concurrents Lafarge, Vicat Calcia (filiale de l'italien Italcementi),.... préparant la sortie de crise pour être en position dominante...

 

- L'implantation à La Rochelle Pallice n'est pas due au hasard !

. C'est en 2008 que les rochelais et rétais entendent parler pour la première fois d'HOLCIM à La Pallice.
. Aujourd'hui HOLCIM affirme vouloir produire entre 500 000 et 600 000 tonnes de ciments par an et créer 22 emplois sur l'anse Saint- Marc qu'en est-il en réalité ?
+ 22 emplois en + ici dont combien en mutation interne ?
+ 22 emplois ici et combien en moins demain dans les autres cimenteries du Poitou/Charentes (AIRVAULT dans le 79 : 145 emplois - BUSSAC-FORET dans le 17 : 117 emplois - LA COURONNE dans le 16 : 130 emplois)......

 

- Les ports sont les têtes de pont de la guerre des cimentiers

Les installation du type de celle qu'HOLCIM veut installer à La Pallice constituent, le bout de la chaîne de production d'une cimenterie, sa partie la moins coûteuse (le broyage, l'assemblage, l'expédition).
Les centres de broyage qui s'implantent dans les ports irriguent le territoire en ciment, au détriment des usines et installations existantes.

 

- Importer du clinker pour contourner le protocole de Kyoto et courir après le travail à bas prix.
Le clinker importé n'est pas soumis aux dispositions du protocole de Kyoto ce qui permet aux cimentiers d'engranger de confortables profits à travers la revente de leurs certificats d'émission de carbone.
Le ciment issu de clinker importé devient ainsi « compétitif » vu le cout du travail des pays d'origine.
 
Alors que les implantations locales permettent de limiter les couts de transports et les nuisances qui s'y attachent..... les investissements de maintenance dans les cimenteries sont revus à la baisse, l'outil de travail vieillit, les menaces de fermetures d'unités de production se profilent chez Lafarge et ailleurs.
Entre 1999 et 2008, les importations de clinker (qui sert de base à l'élaboration du ciment) ont été multipliées par six, et aujourd'hui, elles représentent près de 20% de la consommation annuelle de ciment dans l'Hexagone.
 
- HOLCIM défends l'environnement...... au Maroc (unité de Settat) [2] !

L'entretien donné par Dominique Drouet, président du directoire de HOLCIM Maroc, à J.E. HERRADI du quotidien marocain l'Economiste est édifiant :
« question : Vous avez privilégié le transport des matériaux par train[
3]. Est-ce pour des questions de coût ? Ou pour préserver l'environnement ? - réponse : Il y a un peu de cela, mais notre souci majeur demeure aussi la préservation de l'environnement.... HOLCIM a, certes, aménagé des routes, amené eau et électricité, mais il lui faut aussi éviter la pollution sonore et également celle que peut provoquer une activité de transport par camions. Le transport ferroviaire, c'est connu, n'est pas polluant. En plus, les nombreux va-et-vient des camions peuvent détériorer la route qui vient d'être construite au profit des habitants de la région. Holcim a toujours veillé à la sauvegarde de l'environnement et à sa préservation. »

 

Mais, pour les habitants de Laleu et La Pallice, de Rivedoux c'est des craintes justifiées sur l'impact esthétique du site, les poussières générées par l'activité, les nuisances sonores induites, les risques de pollution atmosphérique, voire de rejets de particules, et la circulation 300 camions par jour.... alors que le rail dessert le port... et qu'un projet de contournement ferroviaire de La Pallice est dans les cartons, mais n'est pas financé !

Le combat des résidents est légitime, le Parti de Gauche le soutient !

 

 

- 2 - Les élus majoritairement disqualifiés

- Si les municipalités et les élus locaux se flattent de pouvoir coucher sur leur bilan municipal la création de telle ou telle « activité économique » (Commune de La Rochelle : avis favorable (délibération du 26 avril 2010)....

 

- Si les directions des ports accueillent à bras ouverts ces activités qui augmentent leur trafic (+ 6 à 10% prévu pour la Pallice)....c'est, dans ce dossier, une politique a courte vue, faisant fi des enjeux économiques réels, des intérêts des populations, de leur environnement, des règles et procédures qui les protègent.

 

Certains vont même jusqu'à vouloir nous faire croire qu'ils ignoraient tout..... alors qu'ils font partie des cabinets feutrés du quarteron des « décideurs » (conseil de surveillance du Port de La Pallice notamment).

 

Pourtant d'autres font le choix de dire non (Commune de Rivedoux : avis défavorable (délibération du 30 avril 2010)....

Rien ne justifie l'implantation d'HOLCIM à La Pallice !
 
 

- Pour le Parti de Gauche :

- l'intérêt des populations ne doit pas être considéré comme secondaire, elles doivent, dés l'apparition de projets, être associées à la concertation ;

- l'installation d'activités industrielles à proximité de secteurs résidentiels doit être limitée à des domaines non polluants et non à risques ;

- la casse du maillage territorial de l'industrie du ciment et de l'emploi qui s'y attache au profit d'importations doit être combattue, un plan de modernisation des unités de production existantes négocié ;

- le contournement du protocole de Kyoto sur l'environnement doit être dénoncé et combattu ;

- le tout routier banni, les décideurs doivent imposer que le rail soit prépondérant

- le financement du contournement ferroviaire de La Pallice doit être accéléré.

 

  • Communiqué de presse : "Le Parti de Gauche dit non à Holcim"

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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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