Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 juillet 2016 3 20 /07 /juillet /2016 08:27
Comment porter l’avenir des idées communistes en 2017

Des milliers de communistes décident de s’engager hors parti en soutenant la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Est-ce un crime ?

Non ! C’est la révélation que la forme « parti » n’est plus à même de s’imposer sans convaincre à la conscience de chacun.

Avec « la France insoumise » 2017 va expérimenter des formes politiques nouvelles. En tant que communistes, nous voulons en être.

 

Sources : Le blog de Francis PARNY membre du Conseil national du PCF | le 03 juillet 2016

Le commentaire porté par Jean-Luc Mélenchon sur les élections en Espagne [1] a troublé et mécontenté nombre de communistes. Je ne suis pas sûr que son interview pourtant claire et précise dans Médiapart suffise à lever ces craintes. Comme communistes, nous devrions débattre de ces peurs générées par des propos que nous suspectons immédiatement d’être une injure à notre égard. L’avenir des idées communistes est-il si évident que nous puissions nous dispenser de ce débat ?

 

 

- Jean-Luc Mélenchon dit deux choses :

  • D’abord que l’union entre Izquierda Unida et Podemos n’a pas produit de « plus ».

C’est vrai. Il suggère que c’est cette union elle-même et la présence des communistes en son sein qui posent problème. Pouvons-nous rejeter cette hypothèse en criant à l’anticommunisme ? Peut-être, mais c’est une donnée que nous ne pouvons négliger. Quand des candidats communistes aux élections présidentielles font moins de 2 % c’est l’audience nationale des communistes qui est mis en cause.

 

 

- L’intelligence de la stratégie du front de gauche était de nous avoir rendu une image de force utile au changement par notre volonté de rassembler plus large que nous, au service de la transformation sociale.

Il ne faut pas injurier les citoyens ; ils sont conscients de ce qu’ils font. Toutes les alliances marchent mal. Quand Olivier Besancenot et Arlette Laguiller se sont alliés en pensant que leurs scores aux élections s’additionneraient, le résultat a déçu leurs espoirs : 5+5 n’ont pas fait 10 mais 5% seulement. Plus près de nous aux élections régionales les alliances avec EELV ont permis dans le meilleur des cas au front de gauche de retrouver seulement son propre score, comme Podemos.

 

 

- Toutes les alliances qui apparaissent guidés par des intérêts de parti sont rejetées.

Là encore le front de gauche a pu séduire la société civile et de nombreux citoyen-ne-s parce que ce rassemblement démontrait que des organisations politiques étaient capables de mettre un objectif politique commun au-dessus de la défense de leur « boutique ».

 

C’est pourquoi une alliance PCF/ Jean-Luc Mélenchon n’aurait pas la même signification qu’en Espagne car je crois qu’elle serait ressentie comme la continuité du front de gauche qui reste pour l’instant inscrit dans les consciences de nombreuses personnes.

 

 

  • Le deuxième jugement porté par Jean-Luc Mélenchon établit que le risques d’une alliance avec le PCF n’existe pas pour 2017. En tant que « pronostic » est-ce vrai ou faux ?

- Qui peut dire aujourd’hui si Pierre Laurent proposera aux communistes de soutenir cette candidature ?

Je vois, pour ma part, tous les efforts de la direction pour imaginer le moyen de « sauter » l’étape présidentielles pour ne s’occuper que des élections législatives.

 

Jean-Luc Mélenchon par ailleurs ne dit pas qu’il ne veut pas du PCF ; il dit qu’à son congrès celui -ci a rejeté massivement sa candidature, est-ce vrai ou pas ? Dans Médiapart il rappelle que sa porte est grande ouverte et que sa candidature n’est pas anti parti mais hors parti.

 

 

- Toutes ces réflexions devraient amener les communistes à réfléchir aux formes nouvelles de l’engagement en politique.

On n’est pas forcément « coupables » de trahison quand on s’engage hors parti au service des mêmes valeurs que celles qui nous ont fait agir en société toute notre vie.

 

Avant de donner mon opinion sur cette question je veux faire une parenthèse sur un autre procès fait à Jean-Luc Mélenchon par d’autres communiste.

 

Sa formule « l’Europe on la change ou on la quitte » serait inacceptable. On ne dit pas pourquoi d’ailleurs. C’est le fait même de procéder par formule qui semble exécrable. Mais cette formule a-t-elle un contenu ?

 

 

20

- Nous savons que la transformation sociale nécessité un programme radical rompant avec les logiques financières et un rassemblement majoritaire dans le pays pour le porter. Mais nous savons aussi que cela ne suffit pas car pour appliquer un tel programme il faut affronter Bruxelles et les traités européens.

Jean-Luc Mélenchon dit clairement qu’il faut procéder par étapes. Que la première étape est de renégocier. Il est même optimiste sur le résultat de cette négociation compte tenu du poids de la France en Europe. Mais si les traités ne sont pas changés on fait quoi ? On signe comme en Grèce ? On passe outre ?

 

Cette question est cardinale. On n’en trouve pas trace dans la position du PCF qui dit vouloir refonder l’Europe, avec de bonnes propositions d’ailleurs, mais sans jamais indiquer comment on règle les différents avec Bruxelles.

 

 

- La situation provoque du désarroi chez les communistes.

Beaucoup malheureusement rendent leurs cartes. Mais comment ne pourraient-il pas être déboussolés puisque c’est la stratégie du PCF qui change. Dans le vote intervenu sur les textes présentés au congrès seul un communiste sur deux a voté le texte de la direction. Celle-ci a dit que les communistes avaient manifesté ainsi leur rejet des primaires. Mais ce rejet des primaires est avant tout un rejet de toute alliance avec le parti socialiste. Et la direction du PCF, minoritaire sur cette question, continue pourtant de proposer X nouvelles formes de primaires. Pierre Laurent a même « théorisé » l’alliance avec le PS en la fondant sur le compromis entre le courant transformateur et le courant réformiste. Elle prépare sans aucun doute des alliances avec le PS aux législatives pour « cause de deuxième tour ». Cette stratégie ne peut conduire le PCF qu’à devenir un nouveau MRC.

 

Seule notre autonomie et notre radicalité peuvent nous garantir un retour d’audience nationale en phase avec le mouvement social où les « nuits debout » qui savent quelles sont les forces qu’on affrontent et qui n’en rabaissent pas, pour autant, sur leurs exigences.

 

 

- Alors comment être communiste aujourd’hui à quelques mois de la présidentielle ?

Mais d’abord en pensant aux autres, à tous les autres. Toutes celles et tous ceux qui souffrent de cette politique. Toutes celles et tous ceux qui rêvent d’une autre République, d’une autre démocratie, d’une autre société, d’un autre monde et qui veulent trouver dans l’isoloir un bulletin qui leur donne une chance d’exprimer leur souhait. Ce bulletin ne peut être ni celui de Hollande ni celui de Sarkozy ni celui de le Pen.

 

 

- Voilà pourquoi j’ai décidé avec d’autres de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

Je ne « l’épouse pas » comme il a dit lui-même. Je décide librement du combat que je veux mener pour conserver une chance de transformation sociale dans notre pays.

 

Il faut faire 51 % ? Oui. Et pourquoi ne serait-ce pas possible avec cette candidature ?

 

Quand Marie-George Buffet en 2005 au début de la campagne sur le projet de traité constitutionnel affirmait que le « Non » l’emporterait, elle était bien seule à le dire. Et nous nous sommes battus. Et le « Non » l’a emporté. Alors aujourd’hui, on jette l’éponge avant le combat ? On rejoint toutes ces Pythies du désespoir ? On « sauve les meubles » en prétendant par exemple que les parlementaires sont décisifs puisqu’ils font les lois. Vraiment ? Mais dans cette cinquième république c’est l’Elysée avec le 49-3 qui fait les lois. Et, semble-t-il, seule la rue peut l’en empêcher, peut-être.

 

 

- Reste l’avenir des idées communistes.

Ces idées peuvent être essentielles si elles s’organisent pour faire converger une analyse marxiste de la société contemporaine et les valeurs de l’humanisme dans toutes ses dimensions en commençant par la préservation de notre écosystème.

 

Ces idées sont-elles celles de l’avenir. Pour moi je le pense et c’est pour cela que je me suis engagé dès 1970.

 

Ces idées pourront-elles continuer à s’incarner dans un parti politique ? Ce n’est pas sûr et ce n’est pas une obligation. Combien de partis communistes restent influents dans le monde et quelle est la société qu’ils mettent en place lorsqu’ils sont au pouvoir ?

 

 

- Seules des personnes, innombrables, peuvent faire vivre ces idées communistes dans l’action ; dans la rue, dans l’entreprise, dans les votes et dans l’expression citoyenne. 

C’est pour cette raison, compte tenu des tergiversations de « notre » parti, que nous avons décidé à plusieurs de lancer la pétition « Communiste, je soutiens la candidature de Jean-Luc Mélenchon ».

 

 

- Il est indispensable, croyons-nous, que des milliers de communistes s’investissent dans « La France insoumise ».

C’est le seul moyen pour que leurs idées soient bien partie prenante dans la campagne de 2017. Ils et elles le feront hors parti ; et alors ? Les partis ont-ils démontré qu’ils étaient à même, seuls, de changer la société ?

 

Et notre insoumission de communiste est marquée du refus de se soumettre à qui que ce soit. De plus en plus de communistes et d’anciens communistes se regroupent, créent parfois des groupes d’appuis « jlm 1017 ». Ces groupes sont largement ouvert à toutes et tous. Personne ne les « pilote ». Mais ils constituent une nouvelle façon de faire de la politique, sans tutelle, et dans un cadre général dont ils contribueront à l’organisation.

 

Si Pierre Laurent décide de proposer au PCF de rejoindre cette campagne, et bien ces milliers de communistes y seront déjà. S’il décide de ne pas prendre position et bien ces milliers de communistes porteront leur drapeau dans le combat commun.

 

La voie est étroite ?

Mais c’est la seule, pour moi, qui dans le contexte actuel permet de se respecter en tant que communiste.

 

Notes :

 

[1] - Jean Luc Mélenchon : Du Brexit et de Madrid, perplexe mais motivé

[1] - Jean-Luc Mélenchon : Madrid entre les dents

 

Pour en savoir plus :

- Présidentielle 2017 : le PCF plus isolé que jamais

- Législatives 2017 : Pierre Laurent plaide pour des alliances au cas par cas dans les circonscriptions

- Présidentielles 2017 : Pierre Laurent (PCF) prêt à une candidature commune avec Montebourg

- Mélenchon 2017 : la grande peur du parti communiste

- Choix raisonné de Frédérick Genevée, dirigeant communiste, en faveur de JLM

- Soutien à JLM de l'historien communiste Claude Mazauric

Partager cet article
Repost0
6 juillet 2016 3 06 /07 /juillet /2016 08:10
Entretien avec Jean-Luc Mélenchon le 3 juillet 2016

Brexit, Podemos, avenir de l’Europe et des États-nations, loi sur le travail et violences policières… Le candidat Mélenchon analyse l’actualité européenne et sociale, s’explique sur sa stratégie et dévoile ses premiers axes de campagne en vue de 2017.

Un mois après le lancement de sa campagne place de la Bataille-de-Stalingrad à Paris, l’ancien candidat du Front de gauche de 2012 s’installe dans son nouveau costume de candidat de « la France insoumise » de 2017, ce « parti sans mur » auquel il croit désormais. Jean-Luc Mélenchon n’a plus à composer avec les contraintes de cartel, et s’est lancé à l’assaut de l’Élysée en assumant d’être « hors parti ». Dans un entretien à Mediapart, il réagit aux actualités européennes et sociale récentes, et affirme l’importance, aux côtés de l’écologie, de la nation et du souverainisme populaire dans sa réflexion programmatique.

 

Sources : Le site du Parti de Gauche Midi-Pyrénées le 5 juillet 2016

- Une semaine après le Brexit, comment expliquez-vous le fait que, contrairement à 2005 en France, il n’y ait pas eu de « Non de gauche » ?

En 2005, c’est parce qu’une partie de la gauche et de nombreux socialistes se sont engagés à ciel ouvert que le terrain de la critique de l’Europe libérale n’a pas été abandonné aux seuls nationalistes d’extrême droite. Du coup, le débat dans la société a pu aussi devenir un débat dans le mouvement socialiste qui comptait bien l’étouffer. Cela dit toute l’importance d’assumer publiquement ses convictions. Si Jeremy Corbyn [le chef de file des travaillistes britanniques - ndlr] était vraiment partisan du Brexit, il fallait qu’il l’assume. Car il affronte maintenant ce à quoi il croyait échapper : une crise de son organisation. Il s’est coupé de l’appui des milieux populaires qui ont voté, sans lui, contre les prises de position de la droite de son parti. C’est donc une erreur totale d’avoir abandonné à la droite extrême et à l’extrême droite l’électorat de gauche hostile à l’Europe libérale. Aussi, faute de point d’appui, je ne me suis pas impliqué sur place dans ce débat.

 

Cela dit, la question reste entière de savoir quelle doit être la position de gauche en Angleterre. Car elle n’est pas dans la zone euro, n’applique pas la plupart des règles communautaires et elle a même posé son « opt out » sur la plupart des seuils sociaux des traités européens. Et qu’elle soit dedans ou dehors, l’Angleterre s’est toujours opposée à toute avancée vers une Europe sociale… Mais je ne m’attendais pas à ce que disparaisse la voix de la gauche. Une occasion historique de tourner la page du blairisme est perdue. Car la question de l’Europe met à nu et à vif la contradiction existant entre la gauche fidèle à son programme progressiste historique et les usurpateurs qui sont les gérants enthousiastes de l’ordre établi. Il ne faut jamais manquer une occasion d’isoler ces derniers dans le peuple. C’est du vote populaire que doit venir la défaite du « social libéralisme ». Pas des intrigues des congrès truqués du PS.

 

 

- Le vote a des conséquences sur la direction du vent qui souffle sur l’Europe. Après les moments grecs ou espagnols, où le refus de l’austérité se faisait sentir, c’est désormais celui des replis identitaires…

Le bilan est en effet très contrasté. Je récuse le concept de repli identitaire qui stigmatise la résistance sociale contre la perte des acquis sociaux du pays. Le point positif, c’est que la question européenne va être centrale dans la campagne présidentielle. En 2012, je ne suis pas arrivé à faire entrer ce débat dans l’agenda de la campagne. Je m’étais fait couper l’herbe sous le pied par le fait que François Hollande avait dit très tôt qu’il renégocierait le traité de stabilité accepté par Sarkozy (TSCG). Par conséquent, bien des gens se sont dit “en réalité ils disent la même chose”. Alors mon point de vue est apparu comme une méfiance exagérée. En réalité, François Hollande savait déjà qu’il ne renégocierait rien et trahirait tous ceux qui ont voté pour lui. La première marche du Front de gauche après 2012 a été contre l’adoption de ce traité par le parlement à Versailles…

 

Hollande n’a pas changé. Encore samedi dernier quand nous avons été reçus à l’Élysée avec mes camarades du PG, François Hollande et Jean-Marc Ayrault nous ont dit que leur projet après le Brexit, c’est une intégration plus avancée de certains pays à l’intérieur du cadre déjà existant. Leurs priorités : un cadre budgétaire contraignant dans la zone euro et une défense commune. Ce sont des éléments de désintégration de la puissance de la nation française et de son contrôle populaire. Je précise que quand je parle de “nation”, je parle du peuple français.

 

 

- Vous allez mener campagne sur la sortie des traités ?

Pour l’instant, on voudrait nous enfermer dans la dialectique du diable. Soit on est hostile à l’Europe actuelle et on est immédiatement assigné xénophobe ou anti-européen. Soit on est favorable à l’idée d’une union continentale, et on doit immédiatement avaler la mondialisation heureuse, les politiques d’équilibres budgétaires, la règle d’or, l’Otan et la guerre avec la Russie. Aucun esprit libre ne peut trouver son compte dans une alternative pareille. C’est ce qui m’a amené à tracer la feuille de route avec un plan A et un plan B. Le plan A prévoit qu’on rediscute des traités. Tout le monde doit en sortir en Europe. Si c’est refusé, il ne faut céder à aucune des menaces, chantages ou violences habituelles de l’Europe allemande. Il faut être prêt à sortir de cette camisole de force. La nouvelle assemblée devra fixer le mandat de négociation et le peuple français sera ensuite appelé à se prononcer sur le résultat de la négociation. D’un bout à l’autre du processus le peuple décidera.

 

Après le Brexit, s’il y a de nouvelles représailles, elles ne seront pas contre la liberté du commerce et la finance – la City est bien trop importante pour eux, mais contre les États-nations. D’un point de vue français dans l’histoire longue, que l’Irlande soit réunifiée ou l’Écosse indépendante, fût-ce sous le prétexte de rester dans l’UE, c’est très confortable. Mais attention à la boîte de Pandore qu’on ouvre ! Car ensuite viendront tout aussi légitimement la Catalogne, la Flandre belge… En Europe, certaines nations sont des constructions récentes. Les royaumes sont par nature hétéroclites. Et les eurolâtres sont très friands de la mise en cause des États-nations. Après la destruction des acquis sociaux, la pente vers la destruction de la souveraineté nationale des peuples est déjà bien prise. Est-on prêt à voir bouleverser toutes les frontières en Europe ?

 

 

- Marine Le Pen demande désormais un référendum sur la sortie de l’UE, et non plus de la seule zone euro. On voit mal comment le sujet ne sera pas porté médiatiquement pendant la campagne présidentielle. Comment allez-vous y répondre ?

Je vais mener une bataille de conviction. Elle sera compliquée, comme le sont toutes celles qui demandent un peu de subtilité et nécessitent de sortir du noir et blanc. Mme Le Pen s’est collée à la distance d’une feuille de papier à cigarettes d’à peu près tout ce que nous disons sur le sujet. Elle sait bien l’importance de l’enjeu : qui va prendre la tête de la critique de l’UE ? Car ceux-là organiseront le futur au moment où tout le système va s’écrouler. Qui dirigera alors ? Les “éthnicistes nationalistes” ou les humanistes républicains ?

 

La position de Mme Le Pen est un nationalisme très étroit, qui renonce à toute politique européenne. Moi, je resterai ancré dans la stratégie “Plan A/Plan B”. Ma position, ce n’est ni l’allégeance aveugle, ni l’enfermement, revenant à renoncer à toute ambition pour mon pays. Pour quelles raisons abandonnerions-nous le continent à la domination du gouvernement allemand ? Ce serait historiquement irresponsable. L’Europe du Sud peut renverser la table si nous, la France, nous avons un projet clair et proposé en pleine lumière à tous les peuples d’Europe. On verra alors dans l’Europe de l’Est nombre de pays vouloir desserrer l’étau dans lequel ils sont.

 

 

- En 2012, vous représentiez le Front de gauche. Cette fois, vous vous présentez au nom de la “France insoumise”, sans le mot gauche…

Depuis 2012, on s’est présenté parfois comme la « vraie gauche » à cause de l’écœurement que la « gauche officielle » soulevait. Mais cela nous relègue, dans le système médiatique, à l’extrême gauche. Or nous ne sommes pas des extrémistes. Et puis je reste persuadé que, plutôt que nous épuiser dans une bataille d’étiquettes qui ne parle pas à la société, nous avons intérêt à toucher les profondeurs du pays, qui ne se reconnaissent ni dans la gauche de François Hollande ni dans la droite de Nicolas Sarkozy, mais qui pourraient être entraînés par notre discours sur l’indépendantisme français, la souveraineté populaire, la planification écologique, le progrès humain et le mix particulier que j’opère de tout cela. Il faut surmonter le blocage des étiquettes pour pouvoir fédérer largement le peuple et la société autour d’objectifs communs. Il faut aussi entraîner l’électorat de gauche qui a basculé dans le vote FN ou l’abstention. Plutôt que la gauche de Hollande et la droite de Sarkozy, je préfère donc opposer les nucléaristes aux partisans des énergies renouvelables, les “eurolâtres” aux “euroréalistes”, et ainsi de suite…

 

 

- À propos de la loi sur le travail, comment appréhendez-vous la possibilité d’une défaite du mouvement social ?

D’abord commençons par interroger le concept de « défaite ». L’affaire n’est pas encore pliée et la séquence du 49-3, si elle a lieu, ne sera pas indolore pour ce gouvernement. Dans ce cas, les députés de gauche doivent voter la censure, d’où qu’elle vienne, pour bloquer la loi. Jusqu’à la fin, François Hollande peut considérer que l’exercice est finalement trop coûteux politiquement. Et qu’assurer la victoire idéologique aux méthodes de Monsieur Valls coûte trop cher à sa campagne de réélection.

 

 

- Ce n’est pas parti pour…

Qui sait ? Les révolutions de palais sont la spécialité du PS hollandais. Qui aurait pu prévoir que Montebourg et Hamon allaient comploter pour remplacer Ayrault par Valls ? Qui pouvait imaginer qu’une fois le triumvirat installé, Valls réglerait leur compte à ses deux complices en trois mois. Le règne de la cour, c’est le hollandisme réel. Le dernier qui a parlé a raison. Il est donc tout à fait imaginable que François Hollande change son fusil d’épaule.

 

Si tel n’est pas le cas, la bataille n’est pas finie pour autant. Et je prends l’engagement que si je suis élu, j’abrogerai la loi El Khomri et je rétablirai la hiérarchie des normes sociales. Ceux qui croient que le peuple est un troupeau de gens sans cervelle ni mémoire se trompent lourdement. L’onde de choc des grands mouvements sociaux a toujours eu des conséquences politiques : Mai-68 avec 1981, décembre 1995 avec 1997.

 

D’ailleurs, le mouvement contre la loi El Khomri a déjà eu un effet oxygénant. Pendant quatre mois, on a parlé d’autre chose que de terrorisme ou d’islam. Et puis les leaders syndicaux du front du refus ont été extraordinaires. Jean-Claude Mailly [FO – ndlr] et Philippe Martinez [CGT – ndlr], Éric Beynel [Solidaires – ndlr] et tous les autres ont résisté à toutes les provocations qui leur ont été faites. Les confédérations ont joué leur rôle : la lutte a pu se dérouler sur plusieurs tableaux sans que toutes les forces soient continuellement jetées dans la bataille. C’est le syndicalisme confédéré dans ce qu’il a de meilleur.

 

Cette bataille a aussi été une école extraordinaire pour la formation et l’élargissement de ce qui va être le protagoniste de ma campagne : le « parti sans murs ». Cette masse de gens de tous âges, de toute condition, qui partage une vision commune anti-capitaliste et anti-productiviste, et une culture commune humaniste à bord flou. Pour ce parti sans murs, le cycle de la loi El Khomri ne s’achèvera que dans l’élection présidentielle de 2017.


 

- Après cinq mois de campagne, et par rapport à 2012, votre liberté de parole, en dehors des contraintes du Front de gauche, compense-t-il à vos yeux le déficit probable de structuration militante, de financement, de parrainages ?

Je veux d’abord commencer par ce qui est le plus important : cette campagne a pour moi une signification qui va au-delà de l’aspect purement électoral et immédiat. L’enjeu, c’est aussi l’installation d’un nouveau progressisme écologiste et social, d’un nouvel humanisme politique en France comme courant à vocation majoritaire.

 

Le vieux courant progressiste s’est effondré sur lui-même. Il a laissé des pièces et des morceaux très divers que des politiciens assemblent sans imagination ni cohérence pour aller aux élections. La première tâche consiste à reformuler notre cadre programmatique au sens historique du terme. Je ne parle pas ici de l’ensemble des mesures à mener lorsqu’on est élu, mais du projet pour changer l’histoire de la civilisation humaine, après le rêve socialiste. J’ai répondu à cette question par un cheminement spécifique qui s’est traduit dès le lendemain de 2012, avec les assises de l’éco-socialisme et la publication de mes livres La Règle verte puis L’Ère du peuple. C’est pour moi un changement de paradigme articulé autour du « peuple » comme acteur de l’histoire, la planification écologique, et une stratégie révolutionnaire appuyée sur la convocation d’une assemblée constituante.

 

Pour moi, l’écologie politique est le pivot du nouveau projet historique de l’humanisme progressiste. C’est le point de départ du raisonnement. Il n’y a qu’un écosystème compatible avec la vie humaine et cet écosystème est mis en danger. Par exemple, nous savons que les événements climatiques extrêmes sont déjà là, qu’ils vont s’amplifier, que leur progression ne sera pas linéaire. Ils nous mettent au pied du mur : tous ensemble ou chacun pour soi ? La rupture essentielle à opérer est donc avec le productivisme. Mais le productivisme est un tout où le social, l’écologie et la démocratie et la culture sont encastrés dans le système global que forme le nouvel âge du capitalisme financiarisé.

 

 

- Au regard de ces cinq premiers mois de campagne, êtes-vous confiant sur les dix mois qui restent ?

Il y aura sans aucun doute beaucoup de bourrasques et de péripéties. C’est pourquoi je m’acharne à ancrer notre force profondément dans le terrain. Mais le calendrier est désormais stabilisé autour des dates des primaires du PS et de LR. Cambadélis [le premier secrétaire du PS – ndlr], qui est un homme méthodique, a attendu patiemment que tous les velléitaires s’épuisent. Quand il a mis en place « la Belle alliance », la photo était calamiteuse, et l’attelage calamiteux. Mais il est parvenu à imposer son cadre d’action. Il est vrai qu’il a été servi d’une manière incroyable par la pusillanimité des Verts et du PCF, un jour oui un jour non. Désormais les cibles cessent de virevolter. Il faut les laisser faire le ménage dans leurs rangs.

 

De mon côté, on peut dire que ces cinq mois ont été très positifs pour la démarche que j’ai enclenchée. D’une part, il y a la constitution d’une force, avec plus de 100 000 signatures d’appui à ma candidature. D’autre part, il y a la formation d’un mouvement dont on a vu la force dans le rassemblement place Stalingrad le 5 juin. Une convergence forte de 2 000 syndicalistes a émergé. Et enfin un « espace politique » s’est constitué aussi avec des organisations socialistes et communistes, un rassemblement de syndicalistes. La seule difficulté reste la collecte des parrainages. Nous n’en sommes qu’à 170 signatures alors qu’il en faut 500…

 

 

- C’est si compliqué d’obtenir les parrainages pour la présidentielle ?

On découvre. En 2012, cela s’est fait tout seul, mais plus tard dans l’année, c’est vrai. Entre-temps, il y a eu les municipales, des majorités ont changé. Mais cette bataille n’est pas gagnée d’avance. Dans certains départements qu’il dirige, le PS fait une police féroce. D’autres anciens alliés espèrent encore que je me plante, pour pouvoir revenir aux arrangements ou à leurs colloques dans les catacombes. Des signaux extrêmement négatifs sont aussi arrivés. Le pire de tous, c’est que le PCF, dès le mois de septembre, aura désigné tous ses candidats aux législatives. Là, il n’est plus question de primaire, ni de « larges convergences » ni de « cadre collectif » ou que sais-je !

 

J’en déduis que la discussion est close. Dont acte. « La France insoumise » investira des candidats dans toutes les circonscriptions. J’espère que beaucoup d’insoumis, femmes et hommes syndicalistes, lanceurs d’alerte, intellectuels, accepteront de porter ces couleurs. Peut-être même des candidats communistes se proposeront-ils. D’une déception peut venir un bien. Car, au fond, vouloir élire un président et une majorité parlementaire, c’est une même démarche. Pour l’avoir ignoré la dernière fois et aussi pour avoir investi 80 % des candidats d’un même parti, nous avons perdu la moitié de nos voix entre les deux élections.

 

 

- Mais dans les mois qui viennent, les communistes vont devoir se retrouver derrière vous, ou aller à la primaire de la Belle alliance, ce qui a été plus ou moins écarté lors du Congrès. Vous allez devoir vous reparler…

Ce n’est pas un problème. Ma porte est ouverte. Mon intention n’est pas d’abuser d’une position qui est devenue aujourd’hui la plus confortable. Mais elle n’est pas tombée du ciel ! Nous sommes allés la chercher avec les dents, sur une ligne stratégique et un programme certes en cours d’élaboration mais fermement charpentés par « l’humain d’abord ». Nous avons acquis notre position par la constance, le travail méthodique, le partage des tâches. Je suis donc bien sûr totalement ouvert. Mais il y a un cadre ! Certes il est mis en partage mais dans le respect de ceux qui l’ont constitué : c’est « la France insoumise ».

 

(Les extraits ci-dessus représentent moins de la moitié de l’entretien donné par Jean-Luc Mélenchon à Médiapart le 3 juillet. Pour prendre connaissance de l’article original complet en édition abonné, cliquez ICI)

 

Pour en savoir plus :
-
Mon dossier : Primaires - Elections présidentielles 2017

- Les frondeurs achetés par la primaire par Francois Cocq  

- 2017 : Pierre Laurent (PCF) prêt à une candidature commune avec Montebourg 

Partager cet article
Repost0
4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 08:22
Présidentielle 2017 : le PCF plus isolé que jamais

La décision unilatérale du PS d’organiser une primaire réservée aux seuls socialistes et radicaux sonne le glas des autres primaires. La stratégie du PCF pourtant adoptée il y a quelques jours se retrouve sans objet.

Sauf à faire l’impasse sur la présidentielle, la décision du PS devrait conduire à revoir la stratégie du 37ème congrès ou au moins à l’adapter.

 

Sources : Le blog de Francis PARNY membre du Conseil national du PCF | le 19 juin 2016

C’est un paradoxe ; alors qu’il a été réélu sur une ligne politique approuvée par son congrès, Pierre Laurent se retrouve plus isolé que jamais par la seule décision du parti socialiste de construire une primaire réservée aux seuls socialistes et radicaux de gauche.

 

Les frondeurs du PS sont piégés. Ils ne peuvent faire autrement que de participer à ces primaires auxquelles pourtant, ils croient à peine. Et le congrès de EELV a exprimé sa volonté d’une candidature écologiste. Qui restera en lice pour porter « le pacte d’engagements communs » qu’on demande aux communistes de construire jusqu’à l’automne ?

 

Mais quelle conséquence également aura la manœuvre du premier des socialistes sur l’éventualité de l’adoption d’une motion de censure pour empêcher la loi El Khomri d’être adoptée ? Les combinaisons politiciennes seront-elles encore une fois, un moyen de ne pas combattre une loi de régression sociale sans précédent et des propos anti syndicaux du président et de son premier ministre qui confirment l’abandon de toute valeur de gauche.

 

 

- Cet isolement terrible du PCF peut-il être évité ?

La ligne stratégique adoptée au congrès du PCF se résume dans cette formule : « le communisme n’est pas l’utopie du 19e siècle, ce n’est pas l’idéologie du 20e siècle, le communisme, c’est le mouvement de ce 21e siècle. C’est le temps du commun. »

 

Mais nous avons toujours besoin d’utopie. Il s’agit de construire celle qui réponde aux aspirations de notre temps. « Nuit debout » en est le symptôme.

 

Et la mort des idéologies fondant une alternative au capitalisme laisse un vide bien dommageable. D’autant plus que cette mort s’est accompagnée d’une formidable contre-révolution révisionniste à l’égard des idées de la résistance, de l’anti- colonialisme, de la révolution et du communisme, à laquelle nous n’avons pas su opposer résistance et prospective. Il serait indispensable de s’appuyer sur de nouvelles idéologies humanistes pour combler un vide propice aux pires engagements extrémistes.

 

 

- Quant à la formule selon laquelle le communisme serait le temps du commun elle nécessite débat. De quel commun parlons-nous ?

Déjà dans un conseil national précédant le congrès une camarade d’Alsace avait fait remarquer que le « société de partage » qui sert de sous-titre au « temps du commun » était ambigüe et semblait directement issue de notre culture judéo-chrétienne. Le partage peut-être celui des restes à répartir une fois que les puissants de ce monde ont fait leur razzia. Il se nomme alors résignation à l’ordre établi et charité à l’égard des plus pauvres.

 

Pour un communiste la politique c’est le mouvement qui permet de subvertir l’ordre existant. C’est le temps de la justice sociale de l’innovation dans des formes nouvelles de vie publique contrôlée collectivement par l’ensemble des citoyens et citoyennes. Voilà le commun que nous recherchons comme communiste bien plus exigeant, mais le seul réaliste et à même d’être cru.

 

Les différents mouvements de transformation de la fin du 20e siècle et du 21e siècle nous enseignent qu’il est impossible de changer l’ordre établi sans une conscience partagée par le plus grand nombre qu’un engagement personnel est nécessaire pour à la fois définir, avec ses semblables, un nouvel intérêt commun, participer à son avènement et le défendre résolument face aux possédants actuels.

 

Il nous faut contribuer à la construction de ce mouvement qui a besoin des partis politiques de la transformation sociale certes, à condition que ceux-ci soient au service du mouvement et non pas l’inverse. Il est impossible de « faire société » sans un mouvement qui inclue les citoyens et les citoyennes à égalité de responsabilité avec les partis.

 

 

- Un nouveau compromis historique ?

La stratégie du 37e congrès du PCF résumée dans la citation ci-dessus du communisme se traduit par un objectif politique irréaliste aujourd’hui.

 

Ce congrès aura au moins servi à ce que son dirigeant principal clarifie la nature du rassemblement qu’il propose. Il propose « l’alliance des courants transformateurs et réformistes ». Cette nouvelle formulation « française » du « compromesso storico » (proposé dans les années soixante et dix par les communistes Italiens à la démocratie chrétienne) ne peut connaître que l’échec.

 

La réforme en elle-même n’est pas un sacrilège. La révolution citoyenne pourrait être le résultat de réformes immédiates et successives. Ce qui compte c’est leur contenu et la façon dont on procède pour les mettre en place. On sait aujourd’hui qu’il n’est pas possible de changer ce système sans des réformes radicales remettant en cause les logiques financières imposées à l’économie et à la société toute entière. Impossible également de changer la politique sans une réforme profonde de notre système institutionnel.

 

Mais s’agissant du réformisme comme courant politique, force est de constater qu’il n’a plus grand-chose « à se mettre sous la dent ». Les exigences du « capitalisme absolutisé » - ou du néo libéralisme, c’est comme on veut - ont drainé l’essentiel des richesses produites vers les plus grandes puissances financières. Dès lors il ne reste plus de richesses à répartir au profit du salariat ni des biens communs. Il n’y a plus de grain à moudre. Sans réformes radicales encore une fois, aucun espoir de construire un développement fondé sur le progrès social et la préservation de notre écosystème. Sans changement de République, aucun espoir de développer un nouveau projet culturel à caractère universaliste.

 

 

- Alors que faire ?

D’abord il faudrait arrêter de se fourvoyer dans la recherche d’alliances avec les socialistes. L’avenir du PCF doit être fondé sur son autonomie et la construction d’une alternative à cette social-démocratie rejetée dans nombre d’autres pays européens. Les alliances avec le parti socialiste nous font dépendre de lui dans le rapport de force actuel. Elles nous isolent et nous mettent à la merci des décisions du PS comme le montre la décision unilatérale de Cambadélis dont on pourrait dire qu’il a « lâché » Pierre Laurent. Pour les socialistes quels qu’ils soient, l’avenir en France se joue à l’intérieur du parti socialiste et beaucoup pensent que le PCF comme les écologistes ne comptent plus. François Hollande déjà avait regretté que Claude Bartolone s’allie avec Pierre Laurent et Emmanuelle Cosse au deuxième tour des régionales en Ile de France.

 

Ensuite il faut revenir à ce qui a fondé le front de gauche. La compréhension que dans le monde actuel il faut construire un rassemblement alternatif aux formations politiques qui s’accommodent de la société dans laquelle nous vivons et qu’il faut construire ce mouvement avec le peuple dans ses représentations multiples.

 

C’est de plus en plus urgent car notre écosystème est en danger et la société qui se met en place, bien loin du modèle français issu de la Résistance, est celle de la pauvreté, de la précarité, de la concurrence, du rejet des autres sur fond de crise sociale et culturelle permanentes.

 

Cette réorientation nécessiterait sans doute un nouveau congrès ! Il faudra attendre trois ans pour cela.

 

 

- Pour une candidature gagnante

Mais rien n’empêche de traiter les questions une par une, en commençant par celle des élections présidentielles de 2017.

 

Jean-Luc Mélenchon est plébiscité par 39 % des sympathisants de gauche devant Martine Aubry, Manuel Valls, ou Arnaud Montebourg. Au-delà du choix de la personne l’importance du soutien témoigne d’une clairvoyance politique. C’est la seule candidature qui porte une alternative à toutes les politiques menées par la droite ou par le PS ; le seul candidat à proposer une autre voie qui permette de combattre la montée des idées d’extrême-droite.

 

L’engagement du PCF permettrait d’amplifier encore cette dynamique en montrant que la cause commune se place au-dessus des égos comme des partis. Il redonnerait confiance à la société civile, à celles et ceux qui souhaitent un rassemblement ouvert, fondé sur l’intérêt général et non pas sur celui de tel ou tel parti.

 

Seul ce rassemblement peut déboucher sur une victoire.

 

En ce moment le commentaire politique sur les intentions de vote place François Hollande et Jean-Luc Mélenchon dans un coude à coude antinomique peu productif. Mais la poursuite d’un soutien en faveur de Jean-Luc Mélenchon pourrait faire apparaître sa candidature comme la seule qui puisse dépasser la barre des 20 % pour offrir un espoir de victoire qui ne ressemble en rien aux précédentes. Un vote utile.

 

 

Pour en savoir plus :
-
Mon dossier : Primaires - Elections présidentielles 2017

- Comment porter l’avenir des idées communistes en 2017

 

- Marie-George Buffet apporte son soutien à Jean-Luc Mélenchon

Invitée ce mardi 28 juin dans l’émission Politique matin diffusée sur LCP, Marie-George Buffet plaide pour un large rassemblement de la gauche et appelle à soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

Partager cet article
Repost0
20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 08:21
Leur primaire et les autres

Sources : Le blog de François Cocq  François Cocq responsable national du Parti de Gauche

- Jean-Christophe Cambadélis les a essorés.

Tous. En faisant adopter par le conseil national du PS réuni le 18 juin l’organisation d’une primaire dans le cadre de « La belle alliance populaire », le premier secrétaire du PS a réglé en un tour de main la dissidence supposée des frondeurs, fait taire les atermoiements de Montebourg, isolé le PCF et achevé EELV. Pour avoir mis le doigt dans la primaire, les voilà tous renvoyés au rang d’idiots utiles du  PS.

 

 

- Les « frondeurs » du PS avaient beau pavaner à Aubervilliers il y a 15 jours lors du congrès du PCF, les voilà ramenés au bercail.

La primaire « de toute la gauche » n’aura bien sûr pas lieu, la participation de François Hollande demeurant pour certains indépassable. La primaire de « La belle alliance populaire » prend donc la main. Ne nous y trompons pas : c’est un cadre qui satisfait ceux qui jouent depuis le début de la primaire comme  d’un échauffement pour le prochain congrès du PS. A peine Cambadélis avait-il d’ailleurs dévoilé vendredi 17 juin ses intentions que sans attendre le conseil national, Christian Paul déclarait le 18 juin au matin sur France-Info : « C’est peut-être la dernière chance qu’il y ait un candidat de la gauche au second Cambadélistour de la présidentielle en 2017 ». Avant d’en revenir à sa préoccupation première : « C’est probablement la seule chance d’éviter la dislocation du PS ». Cela fait beaucoup de « chances » et pour ne pas les compromettre, Christian Paul referme la parenthèse : « Si le président sortant souhaite être candidat, si le parti majoritaire a décidé d’une primaire de façon loyale, il est clair qu’il ne saurait y avoir de candidature en dehors de ce schéma ». Tous derrières et lui, devant.

 

 

- Il est cependant à craindre que le duo Cambadélis-Valls ait fait coup double.

En faisant adopter quelques jours avant le retour à l’assemblée du projet de loi travail l’idée de primaire de « La belle alliance populaire », le premier sert la soupe au second. Car qui peut croire que les « frondeurs » qui ont si méticuleusement calculé l’échec du dépôt de leur motion de censure lors de la première lecture se risqueraient aujourd’hui à aller plus loin alors même qu’ils ont obtenu satisfaction dans leur parti sur la primaire ? Ils seront jugés sur pièce. Mais il est à parier qu’il ne s’en trouvera que fort peu pour user de la motion de censure qui resterait à leur disposition en cas de recours au 49-3. D’ailleurs celui-ci sera-t-il nécessaire dans ce nouveau paysage ? C’est à voir. Pour beaucoup la tambouille des partis prime malheureusement encore et toujours sur le sens de la lutte et l’intérêt général…

 

 

- Arnaud Montebourg ne calcule pas différemment

Il a suffisamment ruminé que malgré ses 17% lors de la primaire de 2011 ce soit Valls et ses 5 % qui aient imposé leur ligne et collecté les honneurs pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Comme les autres, il sait qu’une primaire est taillée sur mesure pour reconduire François Hollande. Mais il faut prendre date et affirmer sa prééminence dans la perspective du renouvellement supposé. Arnaud Montebourg décerne alors les satisfecit au 1er secrétaire (« il n’est pas interdit d’être astucieux ») et laisse ses soutiens revendiquer la paternité de cette primaire (« Cette primaire, c’est le produit de la montée en puissance d’Arnaud Montebourg » dixit François Kalfon).

 

 

- Le PCF lui a mis toute son énergie depuis janvier pour pousser le processus de primaire.

Embourbé pendant longtemps dans la participation ou non de François Hollande, le PCF a confirmé lors de son congrès qu’il souhaitait une primaire mais sans celui-ci. Le calcul pour éviter de s’inscrire dans la candidature de Jean-luc Mélenchon consistait pour le PCF à créer les conditions pour faire émerger une candidature alternative au sein du PS. Hamon, Montebourg, Lienemann, on n’était pas trop regardant du côté du PCF tant que ce n’était pas Mélenchon. Seulement voilà, tous ceux-là sont rentrés à la maison au clairon, laissant le PCF planté au milieu du gué. Il n’est désormais plus que l’impayable Olivier Dartigolles pour encore affirmer : « Il y a des forces considérables pour définir un pacte d’engagement commun ». Ce serait drôle si les considérations de celui-là ne faisaient pas la loi au sein du PCF. Car après la présidentielle s’annoncent les législatives. Et nul ne peut croire que les résultats à ces dernières ne dépendent pas en grande partie, dans ce système vicié qu’est la Vème République, du score de la présidentielle qui les précède de quelques semaines. C’est dès lors un bien mauvais moment pour disparaître de la surface de la carte politique…

 

 

- EELV subit la même problématique...

Le PS a son contingent d’écologistes arrivistes dans « La belle alliance populaire » : ils ont pour cela payé le prix fort moyennant quelques maroquins ministériels il y a quelques semaines. Pour les uns comme pour les autres, Jean-Christophe Cambadélis ne s’y trompe pas, profitant du rapport du force qui lui est si favorable pour mettre EELV comme le PCF au pied du mur : à la question «Vous leur (PCF et EELV) proposez un accord législatif en échange d’une unité à la présidentielle », le 1er secrétaire du PS répond, cinglant : « A cette étape, je ne leur propose rien ». Circulez il n’y a rien à voir. Ajoutez à cela que Jean-luc Mélenchon est désormais largement considéré comme le candidat de l’écologie comme il était déjà le candidat de celles et ceux qui luttent pour un humanisme radical et vous trouverez deux formations asphyxiées.

 

La primaire est un leurre car elle fait mine de solliciter le peuple alors même qu’elle s’inscrit d’abord dans le cadre de partis. Les six mois qui viennent de s’écouler ont fait la démonstration que, de faux-nez en chausse-trappes, c’est la vieille politique qui commande le processus de la primaire. Et qui arrive à ses fins. Il est heureux que tous ne se soient pas laissé prendre au piège et que Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise soient dès à présent lancés pour offrir la seule alternative crédible car populaire face aux vestiges d’un temps révolu.

 

Pour en savoir plus :
-
Mon dossier : Primaires - Elections présidentielles 2017

- A quoi servent les éternels « petits pas » d’Arnaud Montebourg ?

- Jean-Luc Mélenchon : À propos de la primaire de la belle alliance du PS

- Un renfort de poids. Marie-George Buffet appelle les communistes à "se rassembler" derrière Jean-Luc Mélenchon

- Un courant du NPA rejoint Mélenchon

Partager cet article
Repost0
17 juin 2016 5 17 /06 /juin /2016 08:29
6e République - Ce qu'en disait « L'Humain d'abord »

Voici ce que disait en 2012 le programme L'Humain d'abord, qui a rassemblé 4 millions de voix à l'élection présidentielle, sur la convocation d'une Assemblée constituante et le passage à une 6e République. 

 

Sources :  Le blog de JLM2017

- Chapitre « Convoquer l’Assemblée constituante de la VIe République »

Les institutions actuelles ont éloigné le pouvoir du peuple, provoquant une grave crise démocratique. L’abs­tention bat des records. La vie politique tend à se réduire à une compétition présidentielle opposant tous les cinq ans des candidats qui se distinguent avant tout par leurs styles personnels, arbitrée par des médias principalement voués au libéralisme. Entre deux élections, le pouvoir gouverne sans le peuple voire contre lui comme nous l’avons vu ces dernières années sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Dans cette situation, les intérêts privés les plus puissants s’en donnent à cœur joie. C’est l’oli­garchie qui gouverne. Pour restaurer une démocratie véri­table, il est temps de fonder une nouvelle République.

 

1 - Agir tout de suite

  • Convocation d’une Assemblée constituante Abrogation de la réforme territoriale de 2010

  • Rétablissement de la proportionnelle à toutes les élec­tions

  • Création du Conseil national des médias 

2 - Agir pour un changement durable

  • Fondation d’une VIe République parlementaire, sociale et participative 

 

Une Constitution démocratique, des lieux de travail aux institutions

Pour s’assurer le contrôle de sa destinée, le peuple doit reprendre le pouvoir. Nous voulons de nouvel­les institutions pour garantir la souveraineté popu­laire, assurer la primauté de l’intérêt général sur les intérêts financiers, permettre une implication popu­laire continue dans tous les actes de la vie profession­nelle, sociale et politique par l’inscription de nouveaux droits pour les citoyen(ne)s et les salarié(e)s.

  • La Constitution que nous défendons réaffirmera les droits sociaux : droit à l’emploi et au travail, à la santé, au logement, à l’éducation, à la protection sociale.

  • Elle renforcera les pouvoirs du citoyen là où il tra­vaille, en reconnaissant la citoyenneté d’entreprise : nous instaurerons des droits nouveaux pour les salariés dans l’entreprise, et le statut des grandes entreprises sera redéfini en tenant compte de leur responsabilité sociale. Le pouvoir économique ne sera plus entre les mains des seuls actionnaires, les salariés et leurs représentants seront appelés à participer aux choix d’investissement des entreprises en tenant compte des priorités sociales, éco­logiques et économiques démocratiquement débattues. L’avis favorable des représentants du personnel ou des comités d’entreprise sera obligatoire pour toutes les déci­sions stratégiques. Nous instaurerons un droit de veto suspensif sur les licenciements et l’obligation d’examiner les contre-propositions présentées par les syndicats.

 

Dans les entreprises publiques, le droit des usagers sera reconnu et exercé. Le droit de grève et de se syn­diquer, la liberté d’expression seront confortés. Les CE se verront reconnaître des droits étendus d’expertise, de contrôle, de proposition et de décision. Les délégués syndicaux interentreprises dans les TPE seront reconnus, et nous agirons pour l’extension des droits des « Comités de groupe » au niveau des groupes européens. La hié­rarchie des normes sera rétablie (pas d’accord d’entre­prises moins favorables que les accords de branche). Une véritable médecine du travail dotée de moyens de prévention, d’analyse et de décision sera développée.

 

Nous mettrons immédiatement en place une citoyenneté de résidence. Les résidents extra­communautaires bénéficieront du droit de vote aux élections locales.

 

Contre le présidentialisme, nous défendrons le régime parlementaire et restaurerons la balance des pouvoirs. Nous voulons rétablir la primauté de l’Assemblée nationale sur l’exécutif. Les pouvoirs exorbitants du pré­sident de la République doivent être supprimés dans le cadre d’une redéfinition générale et d’une réduction de ses attributions. Le gouvernement sera responsable devant l’Assemblée nationale. Nous proposerons la suppression du Sénat ou sa réforme profonde pour devenir une cham­bre relais des collectivités locales et des initiatives citoyen­nes. La proportionnelle sera rétablie pour toutes les élections. La parité sera garantie par la loi, le cumul des mandats strictement limité en nombre et dans le temps.

 

Nous garantirons l’indépendance de la justice à l’égard du pouvoir exécutif en instaurant un Conseil supérieur de la justice à la place du Conseil supérieur de la magistrature, pour moitié élu par les magistrats, pour moitié nommé par le Parlement. Il sera responsable devant le Parlement. Ce Conseil supérieur de la justice décidera des nominations de l’ensemble des magistrats. Les insti­tutions du maintien de l’ordre et de la justice seront réfor­mées conformément au respect des droits fondamentaux tels que formulés dans la nouvelle Constitution.

 

La Constitution que nous voulons garantira l’indé­pendance des médias à l’égard du pouvoir politique et des puissances d’argent. Les présidents des chaînes publiques seront nommés par leur conseil d’administra­tion, dans lesquels les représentants du personnel cons­titueront 50 % des membres. Nous améliorerons les conditions de travail des journalistes pour permettre une information indépendante, pluraliste et de qualité.

 

Le droit des citoyens à intervenir dans le dévelop­pement de la recherche sera inscrit dans la Consti­tution. Nous garantirons la création de forums citoyens des sciences et de la technologie, dotés du pouvoir d’enquête, dès lors que les populations concernées en feront la demande. Leur composition sera représentative de tous les acteurs de la vie publique. Travaillant aux côtés des instances de recherche existant dans les terri­toires, leur travail, évalué par des scientifiques, donnera lieu à un rapport annuel examiné par l’Assemblée natio­nale. Le gouvernement sera tenu d’y répondre.

 

Nous créerons un ministère de l’Éducation popu­laire et des libertés associatives. Nous remplacerons la circulaire Fillon du 18 janvier 2010 qui impose aux associations les critères de gestion des entreprises pri­vées, par une loi qui confortera les possibilités d’agir des associations au service de l’intérêt général et pré­servera les libertés associatives.

 

Nous définirons à tous les niveaux une politique de sou­tien financier au monde associatif, transparente et privi­légiant les aides au fonctionnement plutôt que les aides à projet qui mettent en concurrence les associations.

 

Nous renforcerons les pouvoirs des instances regrou­pant les associations au plan national (CNDA et CPCA) qui prendront une place prépondérante dans la gestion d’un observatoire national de la vie associative.

 

L’implication populaire permanente

Nous voulons renforcer et amplifier la souveraineté directe du peuple. La démocratie participative sera ins­crite dans la Constitution et des lois déclineront ce prin­cipe pour donner les moyens, les outils, les espaces pour sa mise en œuvre. Elle s’appliquera à l’élaboration des lois, à la mise en œuvre des grandes politiques publiques et à la gestion des collectivités territoriales, notamment au moyen de budgets participatifs.

 

Un statut de l’élu(e) dans toutes les collectivités (com­munes, départements, régions, assemblées nationale et européenne) sera garanti ainsi qu’un statut du bénévole.

 

Une nouvelle instance nationale pluraliste char­gée du contrôle de constitutionnalité sera créée en lieu et place du Conseil constitutionnel actuel, les citoyens ayant pouvoir de la saisir.

 

Nous créerons de nouveaux domaines d’inter­vention populaire. Le référendum, ou toute autre forme de consultation populaire directe, pourra être initié par voie de pétition réunissant un pourcentage conséquent de la population.

 

Tout changement du périmètre des services publics sera décidé après consultation du peuple.

 

L’initiative d’une loi sera ouverte aux citoyennes et aux citoyens, aux organisations syndicales et aux associations.

 

L’organisation du territoire

La réforme de 2010 des collectivités territoria­les sera abrogée.

 

Le principe général de responsabilité selon lequel l’État est le garant de l’égalité des citoyens sur l’ensemble du territoire devra être réaffirmé et consolidé (péréqua­tion financière, garantie de l’application des droits, égalité de traitement, etc.). Personne ne sera laissé pour compte.

 

La décentralisation sera organisée en fonction du prin­cipe de proximité permettant d’optimiser les décisions publiques dans le sens d’une plus grande satisfaction de l’intérêt général tout en définissant le rôle respectif de l’État et des différents échelons territoriaux en France et en Europe. Elle refusera la mise en concurrence des territoires et s’appuiera sur le développement des coopérations.

 

Dans les territoires d’Outre-mer, nous favoriserons un nouveau modèle de développement pour un progrès humain endogène en rupture avec le modèle actuel de dépendance inégalitaire et appuierons les coopéra­tions régionales au service d’alternatives mondiales (co­développement, chantiers écologiques d’intérêt universel).

 

L’autonomie des collectivités territoriales devra être assurée grâce à l’actualisation du principe de libre administration contenu dans la Constitution et à une réforme de la fiscalité locale faisant participer les actifs matériels et financiers des entreprises.

 

Un processus constituant, une Assemblée constituante

Pour respecter pleinement la souveraineté populaire et poser les bases de la République démocratique et sociale que nous voulons construire, nous engagerons un processus constituant, mettant au cœur l’engage­ment citoyen et le débat public.

 

Une Assemblée constituante distincte de la nouvelle Assemblée nationale, ayant pour mandat de rédiger un projet de Constitution nouvelle pour une VIe République, sera élue au suffrage universel, dès 2012. Elle sera élue à la proportionnelle intégrale sans seuil, avec la parité. Les parlementaires en exercice ne pourront s’y présenter et les élu(e)s de la Constituante ne pourront être candi­dats aux élections suivantes. Les modalités de l’élection et du débat public seront établies après consultation des organisations sociales.

 

Le texte proposé sera l’aboutissement d’un grand débat public réunissant citoyens, organisations socia­les et politiques qui, sous des formes à définir (assem­blées populaires, États généraux, forums citoyens, etc.), relayé par les médias, devra permettre au peuple lui-même de s’en approprier les enjeux.

 

Ce projet de Constitution nouvelle, une fois voté par l’Assemblée constituante, sera soumis à réfé­rendum populaire.

 

Raquel Garrido : Guide citoyen de la 6e République

Raquel Garrido : Guide citoyen de la 6e République

- Chapitre « La République pour de vrai »

La République proclame l’égalité des citoyens. Elle ne se résume donc pas à un ensemble d’institutions, comme le régime politique républicain ou l’école répu­blicaine. Elle constitue bien davantage un projet à réa­liser : celui de l’égalité des citoyens, de la souveraineté de la communauté politique, de la liberté dans le respect de l’intérêt général. C’est pourquoi nous devons sans cesse nous assurer que le réel corresponde à l’idéal et notam­ment que les institutions contribuent bien à réaliser ces objectifs. Ce n’est souvent plus le cas aujourd’hui. Les discriminations perdurent voire s’aggravent. Les attein­tes aux libertés se multiplient. Il est devenu nécessaire de réaliser une refondation républicaine de notre pays conforme à sa devise de Liberté, d’Égalité et de Frater­nité.

                                                                                             

1- Agir tout de suite

  • Réaffirmation de la loi de 1905 sur la laïcité

  • Instauration d’une négociation annuelle des partenai­res sociaux pour le respect de l’égalité professionnelle entre femmes et hommes

  • Abrogation des lois LOPPSI, HADOPI et des lois sécuritaires et liberticides

  • Régularisation des sans-papiers

  • Bilan annuel sur les discriminations

  • Abrogation de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) de 2001 pour mettre en place des règles alternatives n’impliquant pas la réduction des dépenses publiques

  • Abrogation de la RGPP et plan de création d’emplois publics (dans l’enseignement, la santé, la justice, la police…)

  • Doublement du montant de l’aide de l’État aux actions de prévention et d’aide sociale, à destination des collectivités et des associations 

2 - Agir pour un changement durable

  • Création du ministère des Droits des femmes et de l’Égalité

  • Loi-cadre de lutte contre les violences faites aux femmes

  • Loi de lutte contre le sexisme

 

La laïcité, pilier de la République et condition du vivre ensemble

La laïcité est un pilier de la République une et indivisible, un principe vivant et porteur de droits inaliénables garantis à tout membre de la société, français ou étranger : la séparation du politique et du religieux, la liberté de conscience et de culte, l’éga­lité des citoyens en tout domaine sans discrimination d’aucune sorte ; la neutralité de l’État à l’égard de tou­tes les convictions philosophiques, religieuses ou poli­tiques.

 

Concernant les religions, le gouvernement français agira pour qu’aucune d’entre elles ne soit mise à l’index au prétexte de la laïcité, comme le fait régu­lièrement le Front national à propos de la religion musulmane.

 

Nous réaffirmons le bien-fondé et l’actualité de la loi de 1905 sur la laïcité. Toutes les modifica­tions ultérieures de la loi de 1905 affectant ces principes seront abrogées. Pour nous, cette loi fon­damentale de notre République a vocation à s’appli­quer à tout le territoire national.

 

Aucun financement public ne sera octroyé à la cons­truction de nouveaux établissements scolaires privés ou à la rénovation de ceux qui existent déjà. Toute ségrégation de genre ou communautaire de l’espace public sera interdite (par exemple le choix du sexe du médecin à l’hôpital public). Le président de la Répu­blique renoncera définitivement à son titre de cha­noine de Saint-Jean-de-Latran.

 

Nous défendrons la laïcité dans les institutions euro­péennes et refuserons le financement public des reli­gions et organisations confessionnelles. Nous interdirons les sectes.

 

Dans les relations internationales comme dans notre pays, la laïcité est une condition de la paix, car elle permet le respect du droit de chaque peuple et de cha­que être humain indépendamment de ses convictions religieuses. Nous débarrasserons donc la politique internationale de la France de ses références à la théo­rie nord-américaine du choc des civilisations qui cher­che à diviser le monde en fonction des appartenances religieuses.

 

Égalité femmes-hommes : se débarrasser du patriarcat

Nous mettrons en place un ministère des Droits des femmes et de l’Égalité, placé auprès du Premier (ou de la Première) ministre, doté de moyens, et appuyé par des délégué(e)s interministériel(le)s chargé(e)s de la mise en œuvre de l’égalité sociale et économique.

 

Nous organiserons une négociation annuelle entre les partenaires sociaux sur le respect de l’égalité professionnelle (embauche, salaires, retraites, pro­motions) au niveau des branches et des entreprises. Les atteintes à l’égalité professionnelle seront combat­tues et les sanctions renforcées.

 

La « Directive (clause) de l’Européenne la plus favorisée » 

Soutenue par l’association Choisir la cause des femmes et par le Front de Gauche, elle consiste à harmoniser par le haut les droits des femmes européennes, en adoptant au niveau communautaire les lois nationales les plus pro­gressistes : lois néerlandaises sur la contraception et les droits des homosexuel(le)s, française sur le viol, belge sur la parité, suédoises sur l’avortement et le congé parental, danoise sur l’éducation sexuelle…

Contre-exemples : les lois polonaise et irlandaise sur l’avortement, cette dernière l’interdisant de fait par la reconnaissance des « droits de l’enfant non-né ». Adoptée le 18 février 2010, une résolution de l’Assemblée nationale ne demande encore qu’un rapport informatif. Il est temps de passer aux actes !

 

À partir de la loi contre les violences faites aux fem­mes votée en juillet 2010, nous ferons adopter une loi-cadre sur ces questions incluant les propositions éla­borées par les associations du mouvement féministe. Nous donnerons les moyens nécessaires à l’application de cette loi en matière d’éducation, de prévention et d’information, ainsi qu’aux mesures à prendre en faveur des victimes de violence.

 

Un texte de loi anti-sexiste sera élaboré, définissant moyens et sanctions, condamnant les discriminations et insultes à caractère sexiste, ainsi que la banalisation et l’omniprésence de la pornographie et l’instrumen­talisation des corps à des fins marchandes.

 

Nous agirons auprès de nos partenaires européens pour que la « Directive de l’Européenne la plus favo­risée » voie le jour.

 

L’immigration n’est pas un problème

La haine des étrangers, la chasse aux immigrés défi­gurent notre République : il faut en finir !

 

Les flux migratoires se développent dans le monde, ils mêlent des motivations diverses. La France ne doit pas les craindre, elle ne doit pas mépriser l’immense apport humain et matériel qu’ils lui ont déjà procuré. Non, la présence des immigrés en France n’est pas un problème.

 

L’immigration zéro est un mythe qui divise et affai­blit notre pays. Même s’ils seront peut-être moins importants que dans le passé, la France continuera à connaître comme tous les pays du monde des flux migratoires. Il faut donc mener des politiques refusant de ghettoïser la société, qui ne soient pas guidées par l’obsession du refoulement des étrangers.

 

Nous rétablirons la carte unique de 10 ans et le droit au regroupement familial, conditions d’une vie digne. Nous abrogerons les lois successives sur l’immigration adoptées par la droite depuis 2002 et nous procéde­rons à une refonte du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda). Nous régu­lariserons les sans-papiers dont le nombre a augmenté du seul fait des réformes de la droite. Nous décrimi­naliserons le séjour irrégulier, nous fermerons les cen­tres de rétention, nous rétablirons le droit au séjour pour raison médicale.

 

Nous respecterons scrupuleusement le droit d’asile qui sera déconnecté des politiques migratoires.

 

Notre vision de l’avenir de la France s’appuiera sur un nouveau Code de la nationalité, fondé sur le respect intégral et automatique du droit du sol dès la nais­sance et sur un droit à la naturalisation permettant à tous les étrangers qui le souhaitent d’acquérir la natio­nalité française au-delà de cinq ans de résidence.

 

La lutte contre toutes les discriminations

Nous adopterons une loi pour l’égalité qui éradi­quera toute discrimination. Les droits du PACS seront renforcés. Le droit au mariage et à l’adoption sera reconnu aux couples homosexuels. Les femmes les­biennes auront accès à la procréation médicalement assistée.

 

Une loi en faveur des personnes en situation de han­dicap répondra à leurs besoins de façon impérative : mise en accessibilité du bâti, accompagnement de l’accueil à l’école publique, intégration professionnelle, revenu de remplacement égal au SMIC brut pour les personnes reconnues incapables de travailler.

 

Nous restaurerons la Haute Autorité de lutte contre les discriminations en renforçant son rôle et en la décentralisant, et nous remettrons en place également les médiations, et notamment la fonction du Défenseur des enfants.

 

Nous agirons fermement contre les discriminations à l’encontre des salariés étrangers. La violation des droits sociaux des travailleurs étrangers, dont sont notamment victimes les sans-papiers, fragilise l’ensemble des travailleurs et leurs droits sociaux.

 

Tout le champ des discriminations sera pris en compte (lieux publics, école, travail, logement, accès aux biens et services…), qu’elles soient fondées sur l’engagement syndical ou politique, qu’elles soient racistes, sexistes, fondées sur les convictions religieuses, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, qu’elles stigmatisent des jeunes, des immigrés, des gens du voyage, des person­nes en situation de handicap, qu’elles touchent à l’âge ou à l’origine sociale.

 

Un bilan annuel sera présenté au Parlement, suivi de décisions pour mieux faire appliquer les lois prévues à cet effet.

 

La sécurité : une affaire de solidarité nationale

Prévention, dissuasion, sanction : la lutte pour la sécurité ne saurait être efficace sans reposer sur ces trois exigences.

 

Nous abrogerons la loi LOPPSI 2 et les lois sécu­ritaires attentatoires à nos libertés, protégerons les citoyens face au fichage généralisé et à la vidéo-surveillance. Nous assurerons à tous et à toutes les moyens d’une défense de qualité en élargissant et en revalorisant l’aide juridictionnelle et les indemnités des avocats présents pendant la garde à vue.

Les dispositifs de lois anti-jeunes et criminalisant les familles en difficulté seront abrogés.

 

Une loi contre la corruption et les conflits d’inté­rêt sera adoptée pour sanctionner la « délinquance en col blanc ».

 

Nous devrons impérativement stopper la baisse des effectifs de la police et recruter. Les forces de police devront conduire leur action dans le cadre d’une déontologie fondée sur le respect des personnes, elles bénéficieront d’une formation en ce sens et de meilleures conditions de travail. Nous procéderons à l’intégration de toutes les polices de sécurité publique dans un service public unifié.

 

Il en sera de même pour le ministère de la Justice qui est l’un des premiers sinistrés de la RGPP avec le rétablissement d’une carte des tribunaux sur l’ensem­ble du territoire et le lancement d’un vaste plan d’humanisation de l’univers carcéral.

 

Il faudra revoir de manière drastique la répartition des forces de police sur le territoire national : les com­munes populaires sont aujourd’hui les premières à souffrir de la « rationalisation » des effectifs à l’échelle des départements et un effort conséquent devra être opéré pour répondre à leurs besoins, effort relayé par un plan de construction de locaux et d’ouverture de commissariats.

 

Nous redonnerons toute sa place à la police de proximité.

L’aide de l’État aux actions de prévention et d’aide sociale, destinée aux collectivités territoriales et au mouvement associatif, sera doublée, sous forme de subventions ou d’investissements directs de l’État dans les services publics les plus touchés.

https://www.m6r.fr/

https://www.m6r.fr/

- Chapitre « Partager les richesses et abolir l’insécurité sociale (extraits)

Un service public de l’information et de la culture, soustrait du pouvoir de l’argent et des pressions poli­tiques, sera le garant du pluralisme et de l’exercice de la citoyenneté.

  

 

- Chapitre « L’émancipation humaine en tête » (extraits)

Nous proposerons une loi contre les concentrations dans la presse, les médias et l’audiovisuel, pour les libé­rer des logiques financières et du diktat de l’audimat, afin de leur permettre d’accomplir leurs missions au service du pluralisme de l’information et de la culture. Nous créerons un Conseil national des médias com­posé d’élus, de représentants des professionnels et des usagers, chargé de veiller au respect de la responsabilité publique et nationale, et de favoriser la création de coo­pératives de presse. Nous refonderons un Pôle public des médias et garantirons l’existence de médias asso­ciatifs et de la presse d’opinion. 

https://www.m6r.fr/

https://www.m6r.fr/

Partager cet article
Repost0
7 juin 2016 2 07 /06 /juin /2016 08:31
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017
5 juin place de Stalingrad : début de campagne porté par 10 000 Insoumis avec Jlm2017

 

- Le dimanche 5 juin était organisé un défilé de la France insoumise avec prise de parole de Jean-Luc Mélenchon.

  • Pour ceux qui ne veulent que visionner le discours de J.L. Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon a pris la parole à la fin du défilé pour dire son opposition à la loi El Khomri et à son monde : celui de l’accumulation de richesses pour quelques uns et la souffrance au travail pour le grand nombre. Il a proposé un nouvel horizon pour la France : 6e République, planification écologique, sortie des traités européens, partage des richesses…

  • Pour ceux qui veulent revivre l’évènement intégral en vidéo (défilé des insoumis et prise de parole de J.L. Mélenchon).
Partager cet article
Repost0
2 juin 2016 4 02 /06 /juin /2016 08:39
photos Louis Camelin

photos Louis Camelin

Dimanche, Jean-Luc Mélenchon lance sa campagne pour l’élection présidentielle 2017. Refus de la primaire, présidentialisation, insoumission, divisions à gauche, programme, méthode : il explique sa démarche.

 

Sources :  Regards.fr

- Regards. : Dimanche prochain, le 5 juin, vous lancez votre campagne présidentielle par un rassemblement place Stalingrad. En vous engageant dans ce processus, n’aggravez- vous pas la présidentialisation de la vie politique ?

Jean-Luc Mélenchon : Je connais bien cette critique depuis l’élection du président de la République au suffrage universel en 1965. Mais je constate que cette élection s’est installée dans notre pays, qu’elle est devenue une culture collective et je crois que nous pouvons et devons l’utiliser. Quand commence un match de foot, il vaut mieux ne pas le jouer comme une partie de volley… Une campagne politique comme la présidentielle est globale et totale. Elle transforme tous ceux qui y participent. Cette idée est largement partagée quand il s’agit de la lutte sociale. Cela vaut aussi pour le combat électoral. Une élection transforme ceux qui votent autant que ceux qui s’engagent dans la campagne. Faire campagne électorale c’est vouloir convaincre et entrainer. Ce n’est pas une petite chose secondaire. Gagner des bulletins de vote, c’est gagner des consciences.

 

 

- Regards. : Onze mois avant l’échéance, n’est-ce pas prématuré ?

Jean-Luc Mélenchon : Mais la campagne a déjà commencé à LR, à l’extrême droite et au PS ! En février, j’ai voulu lancer la mobilisation politique de notre famille pour vivre 2017 comme une chance et non comme un piège. Je m’inscris dans la longue durée pour construire le rapport de forces dont nous avons besoin. La durée est le moyen de notre enracinement. C’est nécessairement de longue haleine. Il est vrai qu’en donnant ce rendez-vous du 5 juin, je n’anticipais pas, alors, le contexte politique avec le mouvement social en cours contre la loi El Khomri et les mobilisations des Nuits debout. C’est là un propulseur d’énergie qui tombe particulièrement bien. Car de quoi s’agit-il ? Certainement pas de vendre un produit, de "prendre des parts du marché politique ou électoral". Notre sujet est la construction d’un mouvement politique de plusieurs millions de personnes. Ce dont il est question, c’est de la révolution citoyenne. Ce processus ne fait que commencer, même s’il s’inscrit déjà dans une histoire dont 2012 fut un moment de franchissement de seuil.

 

« J’analyse le système de la primaire comme un tamis social et politique destructeur. Une primaire de toute la gauche ne peut être qu’une source de confusions démoralisantes. »

 

 

- Regards. : Mais vous décidez seul de votre candidature et de son tempo...

Jean-Luc Mélenchon : Factuellement, rien n’est plus faux. J’ai cherché à discuter avec les dirigeants du Front de gauche de ce que nous pouvions faire dès le mois de décembre. Je n’ai pas été écouté. Je ne veux pas mettre de l’huile sur le feu en rappelant ces faits, mais je voudrais bien que chacun assume ses désaccords sans les transformer en problèmes personnels : il n’est pas vrai que j’ai agi dans mon coin sans crier gare. À présent, je travaille déjà en équipe, avec l’appui de plusieurs secteurs politiques et sociaux, sans oublier le renfort de plusieurs milliers de communistes, de socialistes et de syndicalistes. Bien sûr, il y a une dimension personnelle de la décision. Encore heureux !

 

 

- Regards. : Cette décision découle-t-elle de votre refus d’une primaire ?

Jean-Luc Mélenchon : Le point de départ de ma décision est mon refus[1] et celui du Parti de gauche d’entrer dans la primaire. Depuis 2007, j’analyse le système de la primaire comme un tamis social et politique destructeur. Aujourd’hui davantage encore, une primaire de toute la gauche ne peut être qu’une source de confusions démoralisantes. Quand on mesure à quel point la parole politique du Front de gauche a déjà été discréditée, cette confusion pourrait effacer toute notre influence de la carte ! Le PCF a milité pour ces primaires de toute la gauche et Ensemble a commencé par s’y associer plus ou moins. Le PCOF, Socialisme et république et le PG les ont rejetées. Personne ne m’a consulté, nous n’en avons jamais discuté collectivement. J’ai donc annoncé ma décision de ne pas m’y plier dès le mois de décembre. Et j’ai proposé ma candidature à un moment calculé en équipe : au lendemain de la déclaration de candidature de Marine Le Pen et de l’entrée au gouvernement d’écologistes, en plein débat sur la déchéance de nationalité. La droite dominait le débat, Hollande flirtait avec le programme du FN et divisait encore davantage les écolos en embauchant Emmanuelle Cosse. Ma proposition de candidature se présentait comme un sursaut contre l’effacement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Regards. : Pierre Laurent vient de déclarer qu’il souhaitait une « candidature commune d’alternative à gauche ». Comprenez-vous cet appel comme un premier pas vers un rapprochement ?

Jean-Luc Mélenchon : Je comprends surtout que la direction communiste ne croit plus aux primaires. J’avais donc raison de ne pas m’être enferré dans cette histoire et de n’avoir pas perdu ces quatre mois en intrigues. J’ai mis ce temps à profit pour construire : 110.000 appuis et 1.000 groupes de base. À présent, Pierre Laurent dit vouloir éviter l’éclatement de la gauche d’alternative pour accéder au second tour de la présidentielle. Je ne comprends pas. Les frondeurs ont beaucoup voté et soutenu le gouvernement Hollande-Valls et ils forment de nombreux clans concurrents ; les écologistes sont totalement atomisés. Aucun ne renonce à une candidature de leur parti.

 

« Je suis prêt à faire équipe. Chacun peut prendre sa place dans la lutte dès l’instant où il y a de la clarté dans l’objectif et sur la méthode. »

 

 

- Regards. : Comment interprétez-vous la position du Parti communiste, et quelle est la vôtre à son égard ?

Jean-Luc Mélenchon : Je trouve pénible que le PCF abandonne la méthode du rassemblement qu’a été le Front de Gauche pour des partenariats aussi incertains. La proposition de Pierre Laurent n’a donc pas de réalité politique. Je crains que les communistes ne se retrouvent très isolés à l’arrivée. Alors que le combat a besoin d’eux, de leurs idées, de leur engagement. Je suis prêt à faire équipe. Chacun peut prendre sa place dans la lutte dès l’instant où il y a de la clarté dans l’objectif et sur la méthode. Et de la cohérence entre ce qu’on dit et ce qu’on fait. Comme si nous n’avions pas les bases d’une candidature ; comme si nous n’avions pas déjà réuni quatre millions de voix et comme si nous n’avions pas déjà un programme partagé. Je déplore cet a priori sans motif à mon égard. Mais il est de mon de devoir d’avancer sans attendre le bon vouloir de qui que ce soit.

 

 

- Regards. : Pourquoi ne pas avoir accepté de participer à une primaire sur les bases du Front de gauche ?

Jean-Luc Mélenchon : Parce que personne ne l’a jamais proposé. Ce dont il a été publiquement question, cela a été d’une primaire de toute la gauche. Et maintenant, il est trop tard pour revenir en arrière. En revanche, il est injuste de dédaigner la main que je tends. Cela m’affecte. Je ne comprends pas que la critique prenne toujours ce tour personnel, souvent au-delà du trait ! Qu’il est triste de voir tant d’amis d’hier espérer mon échec et ajouter leurs croche-pieds aux coups que me donnent nos adversaires. Heureusement qu’il y a l’accueil amical que me réservent des milliers de militants et sympathisants communistes, malgré l’acrimonie de leurs porte-parole.

 

 

- Regards. : Comment comptez-vous élaborer le programme de votre candidature ?

Jean-Luc Mélenchon : Le programme est l’affaire centrale de la campagne. Ce n’est pas une formalité, mais une préparation de chaque citoyen à l’exercice des responsabilités publiques avant même la victoire. Il faut accueillir toutes les contributions dès lors qu’il s’agit de radicalités concrètes. Et je paierai mes dettes : je dirai d’où viennent les idées que nous reprenons. Par exemple, je fais mien le scénario négaWatt [2] et je dis qui l’a élaboré. La société a déjà produit une partie du programme. Et depuis 2012, il s’est réfléchi de très nombreux sujets et inventé de nombreuses solutions, parmi les syndicats, les associations, les intellectuels. Sachons les écouter, les reprendre. Nous ne sommes pas au-dessus d’eux.

 

« Je suis seul si l’on regarde du balcon. Mais je suis inséré dans un milieu de dizaines de milliers de gens qui s’engagent. »

 

 

- Regards. : Vous liez la question du programme à celle de son élaboration. Comment se pose celle de son application ?

Jean-Luc Mélenchon : Nous avons besoin de préciser nos idées autant que la manière de les mettre en œuvre. Je reste traumatisé par l’expérience de 1983 [3]. Nous avions alors un programme hautement transformateur. Lorsque nous nous sommes retrouvés face au mur de l’argent, deux points de vue se sont affrontés. Ceux qui voulaient rester dans le cadre du système monétaire européen (SME) et ceux qui proposaient une autre politique. J’étais de ceux-là. L’inconvénient de notre point de vue est que nous n’avions rien de concret à proposer. Et nous avons été éliminés. C’est la même leçon que je tire des déboires en Amérique latine ou de la Grèce de Tsipras. Si nous accédons au pouvoir, il nous faut un plan A et un plan B en toutes circonstances. À cette exigence programmatique s’ajoute la claire conscience de l’importance de l’engagement du peuple. En 1981, pour revenir à cette expérience pour moi fondatrice, nous n’avons pas souhaité l’intervention populaire. Pire, nous avons demandé à chacun de rester dans les clous. La méthode de la révolution citoyenne tourne la page de cette erreur.

 

 

- Regards. : Vous affirmez vous inscrire dans la perspective de l’exercice du pouvoir. Pourtant, vous paraissez seul… Un homme ne change pas une société.

Jean-Luc Mélenchon : Je souriais amèrement, au début, lorsqu’on me renvoyait à ma solitude. Et puis j’ai mesuré la part de mépris qu’il y a dans cette affirmation. Donc les 107.000 personnes qui déclarent leur soutien ne compteraient pour rien ? Parmi eux, il y a plus de 2.000 syndicalistes de tous les métiers, de tous les syndicats, de tous les niveaux de responsabilité… Parmi eux, il y a des communistes, des écologistes de lutte parmi les plus reconnus, des militants socialistes et tout le PG. Je suis seul si l’on regarde du balcon. Mais je sais que je suis inséré dans un milieu de dizaines de milliers de gens qui s’engagent. Et la révolution citoyenne, c’est l’implication de millions de personnes dans l’action gouvernementale.

 

 

- Regards. : Ce dont il est question, c’est de l’absence de soutien de partis politiques…

Jean-Luc Mélenchon : Le Parti de gauche, la NGS de Liêm Hoang-Ngoc, les communistes insoumis, les "Ensembles insoumis" ne comptent pas ? De qui parle-t-on ? Du PCF. Aujourd’hui, c’est lui qui est seul, et je m’en désole. Autre chose : ceux qui émettent cette critique mesurent-ils le discrédit dont souffrent les partis ? Il faut arrêter avec ce mauvais procès. Je veux que l’on comprenne ma démarche. Je refuse la confusion du "rassemblement de la gauche" ! Après la publication de L’Ére du peuple, j’ai cherché la transversale qui fédère l’ouvrier qui lutte, la femme qui se démène pour tenir sa famille hors de l’eau, le lanceur d’alerte, le chercheur qui s’accroche… Le mot "insoumis" m’a paru être celui qui les réunit tous. Insoumission au cadre globalitaire qui veut tout régenter, la société, nos goûts et nos corps. L’action contre ce cadre nous fédère.

 

« Je pourrais me contenter d’un bon slogan, d’affiches et d’émissions de télé. Mais nous avons besoin, pour réussir la grande transformation nécessaire, d’un peuple motivé et conscientisé. »

 

 

- Regards. : Vous croyez en une dynamique de fédération de la contestation et des alternatives ?

Jean-Luc Mélenchon : Je crois que cela va se cristalliser lors de cette campagne et se déployer avec la victoire. Le mouvement va s’auto-organiser. Je ne sais pas encore comment. Il va falloir l’inventer. Mais je sais aussi que « le chemin se fait en marchant », comme le dit si bien Antonio Machado. J’ai beaucoup regardé en France et ailleurs, j’ai beaucoup expérimenté pour trouver les nouvelles formes d’organisation. Je ne propose pas la disparition des partis, mais je souhaite qu’ils sachent se dépasser par l’action. Les outils numériques nous donnent de nouvelles possibilités pour agréger chacun, toutes nos différences. Pourquoi les refuserions-nous ?

 

- Regards. : Vous liez campagne présidentielle et création d’un mouvement. Est-ce que cela n’est pas trop d’un coup ? Les militants des partis constitués sont souvent attachés à les conserver…

Jean-Luc Mélenchon : C’est vrai que je pourrais me contenter d’un bon slogan, d’affiches et d’émissions de télé. Mais je ne vais pas le faire. J’ai trop compris ce qui arrivait à nos amis d’Amérique latine. Nous avons besoin, pour réussir la grande transformation nécessaire, d’un peuple motivé et conscientisé. Et je crois qu’il faut créer ce grand corps militant qui réunit ceux qui décident d’animer, déclencher, solliciter notre peuple. Le Front de gauche aurait pu être ce lieu, ce réseau. Cela ne l’a pas été. Si le Front de gauche décide de renaître, il peut être une composante de ce mouvement, de cette France insoumise. Au nom de quoi pourrais-je m’approprier l’étiquette Front de gauche ? Je ne l’ai jamais fait. J’ai déploré que Pierre Laurent le fasse sans mandat tant de fois !

 

 

- Regards. : On en revient aux divisions au sein de la gauche de gauche…

Jean-Luc Mélenchon : Je comprends que les communistes soient attachés à la permanence de leur parti. Mais c’est à eux de trouver le chemin stratégique qui permettra de combiner leurs volontés et l’aspiration de dizaine de milliers de gens à entrer dans un cadre commun. Je ne peux le faire à leur place ni renoncer à ce que j’ai analysé sur notre temps. L’objectif est bien de fédérer. Pour le faire, il faut être capable de tourner les pages de l’aigreur. Je ne demande pas qu’on me rallie. Je tâche de faire bien mon travail, d’accomplir la part qui me revient et je sais que je ne suis pas éternel. Il nous faut faire naître un monde neuf. Nos vieux habits peuvent rester dans l’armoire ou le grenier. Ils ne vont pas s’envoler. On pourra les retrouver, quand on voudra, si l’on en a besoin…

 

Note

- [1] refus de principe déjà exposé dés 2009 dans son livre "L'autre gauche" repris en extrait dans une note de blog

Il y qualifiait notamment, la primaire de : Le règne de l’égocratie ; - La course au moins disant politique ; - Une machine à diviser la gauche ; - L’outil du glissement au centre (de la gauche) ;

    - [2] NDLR : le "scénario négaWatt", conçu par l’association éponyme qui regroupe experts de l’énergie et intellectuels, promeut une transition énergétique permettant de se passer de l’énergie nucléaire et presque totalement des énergies fossiles à l’horizon 2050.

    - [3] NDLR : le "tournant de la rigueur" impulsé par le gouvernement Mauroy.

    A 4 jours du rassemblement national des INSOUMIS, J-L Mélenchon explique sa démarche
    Partager cet article
    Repost0
    31 mai 2016 2 31 /05 /mai /2016 08:41
    Le 5 juin les insoumis seront à Stalingrad

    Sources :  Le Parti de Gauche par Eric Coquerel Coordinateur politique du Parti de Gauche

    - Le gouvernement Valls est devenu un bateau ivre aux embardées toujours plus dangereuses.

    Il aura tout tenté pour passer en force la troisième réforme structurelle promise depuis janvier à Bruxelles en échange d’un assouplissement de la règle d’or : l’intimidation, la répression et la division du mouvement social, les vraies fausses concessions, le 49-3 faute de majorité à l’Assemblée nationale et, ces jours-ci, l’attaque frontale contre la CGT à l’aide du même vocabulaire que celui utilisé contre le terrorisme (« prise en otage du pays », « syndicat radicalisé », etc.).

     

    Mais contrairement aux lois Macron et Rebsamen, celle à laquelle Mme El Khomri a donné son nom rencontre une bien trop forte résistance pour un exécutif de moins en moins légitime. Rien de plus normal puisqu’elle touche à la structure juridique même de la protection sociale en France. En outre elle fédère aujourd’hui tous les mécontentements sociaux qui se sont accumulés depuis des mois.

     

     

    - Le mur n’a donc pas cédé. Au contraire même il s’est renforcé.

    Selon les sondages plus de 70 % des français-es s’opposent à la loi et malgré la propagande gouvernementale, ils seraient plus de 60 % à juger le gouvernement responsable du blocage du pays ! On a compté au moins le double de manifestant-e-s lors de la journée du 26 mai que la semaine précédente, ce qui préfigure bien de la manifestation nationale du 14 juin.

     

    Plusieurs raisons à cela.

    • D’abord la ficelle est trop grosse, les responsables gouvernementaux et socialistes utilisent les mêmes arguments et méthodes que de Villepin face au CPE ou Sarkozy face au mouvement contre sa loi retraite, sauf qu’à l’époque ils les dénonçaient. Valls peut bien prendre un air martial, les français-es ont la mémoire politique trop longue pour tomber dans le panneau.
    • Le front syndical du retrait tient bon et se solidarise des blocages et des grèves sectorielles reconductibles qui s’additionnent efficacement. Tout se passe comme si les salarié-e-s de secteurs privés plus fragiles et moins syndicalisé-e-s faisaient ainsi grève par procuration. Ce n’est pas nouveau, rappelons-nous du mouvement de novembre/décembre 1995 contre le plan Juppé où les cheminots jouaient ce rôle de fer-de-lance de la contestation sociale. Voilà pourquoi, à la surprise des gouvernants, les français-es sont largement solidaires de blocages et grèves même quand cela les gêne dans leur vie quotidienne : ils savent que c’est fait également en leur nom.
    • Enfin, le gouvernement qui espérait tirer avantage de l’Euro de Foot pour juguler le mouvement pourrait se le prendre en pleine figure. D’une part, le match de finale de coupe de France PSG/OM au Stade de France a montré le fiasco des dispositifs et mesures de sécurité prévus. D’autre part, on ne voit pas comment Cazeneuve va pouvoir mobiliser les 60 000 fonctionnaires de police nécessaires à cette fin tout en comptant sur les mêmes forces de l’ordre comme dernier rempart à un mouvement aux formes multiples. C’était déjà un exercice dangereux, cela deviendrait explosif.
    • Enfin la possibilité d’adoption d’une motion de censure du gouvernement devient plus crédible. À droite ils sont en effet de plus en plus nombreux à annoncer qu’ils voteraient une motion présentée par des députés de gauche. Or il n’avait manqué que deux voix lors de la première lecture. Depuis, les signes de craquement dans la majorité se sont amplifiés jusqu’à plusieurs députés légitimistes appelant à revenir sur l’article 2, clef de voûte de la loi, car contenant l’inversion des normes.

     

     

    - La probabilité que le gouvernement cède sur la loi n’a donc jamais été aussi forte.

    Elle est proportionnelle à la volonté et la combativité accrues de ses opposant-e-s. Avec elle c’est très certainement aussi le Premier ministre qui sauterait. Il est temps. Cela ne changerait pas le fond de la politique de François Hollande, mais Valls accroît dangereusement la tension dans ce pays par sa manière autoritaire de gouverner. Chef de gouvernement, il est doublement responsable des effets pratiques de ses déclarations : il est donc le responsable direct, avec Cazeneuve, de la violence policière constatée le 26 mai un peu partout en France et cette fois quasi à sens unique ; il est le responsable indirect des pulsions qui ont conduit des chauffards à foncer sur des piquets de grève au point de blesser très grièvement un syndicaliste CGT à Fos S/mer. Ce provocateur qui fustige, manie des propos incendiaires et parle des grévistes comme les pires ministres de droite, installe une ambiance détestable.

     

     

    - Oui, il est temps que ces gens qui font mal au pays s’en aillent : Valls de suite, Hollande et consorts dans un an.

    Le basculement des sociolibéraux (socio ? Quand ? où ça ?) de l’autre côté de la barricade a un effet dévastateur sur l’économie, l’emploi, la démocratie, la désorientation des peuples. Ils ne peuvent prétendre en rien faire barrage à la montée de la nouvelle forme de peste brune qui infecte l’Europe. Au contraire, ils en font le lit. En faisant une politique de droite comme en France, en gouvernant carrément avec elle comme en Allemagne ou en Autriche, ils lui font même la courte échelle. Quand ils n’en viennent pas carrément à s’allier avec l‘extrême-droite comme le SPO autrichien l’a fait en région avec le FPO. Comment dans ce cas s’étonner qu’après plusieurs pays de l’Est, l‘Autriche ait été à deux doigts de se donner un président néo-fasciste ? Il a fallu un sursaut démocratique qui s’est porté sur un candidat écologiste indépendant pourtant lâché par le SPO qui a poussé l’ignominie jusqu’à ne même pas donner de consigne de vote.

     

     

    - Tant mieux, nous en sommes heureux.

    Mais là-bas comme ici, ce n’est que partie remise s’il ne survient pas une alternative franche au système qui étrangle les peuples européens. En Espagne elle peut venir aux législatives de juin de l’alliance entre Podemos et IU. En France, c’est le 5 juin qu’elle démarre avec le défilé des insoumis-es à Stalingrad. On ne pouvait finalement rêver mieux que cette date qui s’intercale entre celles de mobilisations contre la loi El Khomri. Elle contribuera ainsi au même combat : on peut battre la loi El Khomri dans les mobilisations sociales en juin, on peut battre le système par une révolution citoyenne par les urnes en mai 2017. Les deux sont possibles, les deux sont souhaitables, les deux sont indispensables. Voilà pourquoi le PG soutient la mobilisation des syndicats de salarié-e-s, des jeunes, des citoyen-ne-s de Nuit Debout, de tous ceux qui refusent l’ubérisation de la société comme ces inattendus chauffeurs de taxis qui appellent à battre la loi. Et comme nous ces mêmes chauffeurs de taxi soutiennent dans le même temps la proposition de candidature de Jean-Luc Mélenchon.

     

    Une candidature qui paraît bien aujourd’hui le seul espoir pour éviter un duel entre le FN et la droite au 2ème tour des présidentielles et donc ouvrir l’espoir pour nous tou-te-s.

     

    Oui, le 5 juin rendez-vous à tou-te-s les insoumis-es à Stalingrad !

     

    Pour en savoir plus :

    - Pour s'inscrire au défilé des INSOUMIS, c'est  ICI

    - Pour trouver ou organiser un car ou un covoiturage, c'est ICI

    - Pour commander du matériel et annoncer l'événement, c'est ICI

    - Pour financer l'événement et les cars, c'est ICI

     

    • Au départ de la Charente Maritime

    - Pour s'inscrire sur le car de la Charente Maritime, c'est ICI

    - Pour financer le car de la Charente Maritime, c'est ICI

    Le 5 juin les insoumis seront à Stalingrad
    Partager cet article
    Repost0
    20 mai 2016 5 20 /05 /mai /2016 08:02
    A quoi servent les éternels « petits pas » d’Arnaud Montebourg ?

    Ma réponse à la "carte postale"[1] d'Arnaud Montebourg du Mont Beuvray

     

    Lors de la traditionnelle ascension du mont Beuvray ce lundi 16 mai 2016, Arnaud Montebourg a précisé son calendrier pour 2017, sans pour autant se déclarer officiellement candidat. Une démarche qui a laissé sceptique certains militants.

    Il a lancé un appel aux Français pour "susciter un projet alternatif au pays". "C’est le moment de se réveiller, de se parler, de s’unir, de se rassembler et de se conjuguer", a introduit l’ancien ministre de l’Économie.

     

    Sources :  Le site du Parti de Gauche de Midi-Pyrénées par Alexis Corbière

    Décidément Clio est bien joueuse et l’étude de l’Histoire est toujours pleine d’humour. Alors qu’il quittait le Ministère de l’économie et du redressement productif, en septembre 2014 dans les conditions que l’on connaît, Arnaud Montebourg s’était comparé à Cincinnatus, ce Général romain connu pour s’être retiré sur ses terres, afin de les cultiver, après avoir emporté de nombreuses victoires militaires. Par cette référence historique, Montebourg voulait symboliser son retrait de la vie politique et son désintéressement le plus total. Vu de loin, l’image (déjà utilisée par beaucoup d’autres avant lui) était belle. Mais l’histoire nous apprend aussi que Cincinnatus était un ultra-conservateur qui refusait la démocratisation de la République, et que pour faire face à une révolte de la plèbe, les sénateurs désemparés revinrent le chercher dans sa retraite pour qu’il rétablisse leurs pleins pouvoirs et empêche tout changement. Il leur répondit positivement en acceptant le poste de dictateur pour une durée de 6 mois. Est-ce le rôle que réserveraient à l'ancien ministre quelques notables socialistes dans ce moment de forte contestation sociale et de grand désarroi solférinien ou tout paratonnerre pouvant éviter que la foudre ne frappe trop fort est très recherché ? Je taquine bien entendu, la comparaison s'arrête là et notre héros du jour n'a, il est vrai, guère de grandes victoires à son actif.

     

     

    - Il n’empêche. Le personnage m'intéresse.

    Mais j’ai du mal à comprendre où va Arnaud Montebourg et à quelle cause désormais il utilisera ses réels talents si il croit sincèrement à ce qu’il a dit encore aujourd’hui en Bourgogne ? Je ne veux faire aucun procès d'intention, mais d'abord je m'interroge encore sur la façon dont il a évoqué "les deux France, celle qui va bien et celle qui va mal" pour préciser immédiatement : « Chacune de ces deux France devra être entendue, mais aucune des deux ne devra éviter des concessions à l’autre. Il s’agit de construire des compromis gagnants pour tous (…) Ce projet devra s’inspirer de certaines valeurs. Il ne niera certainement pas ce que nous sommes, nous qui sommes des hommes et des femmes de gauche. »

     

     

    - Je désapprouve totalement, cette vision des choses préparant pour demain ceux qui souffrent à continuer encore à faire des sacrifices.

    Tout cela est inquiétant, mais manque singulièrement de précision. Nous verrons. Je juge sur les actes et j’avoue avoir une certaine affection, pour son lyrisme oratoire, et pour bien de ses prises de positions politiques du passé (à l'inverse, sur le plan tactique quel piètre stratège. La victoire de Hollande contre Martine Aubry et la nomination de Manuel Valls comme Premier Ministre, c’est lui !). En même temps soyons franc, puisque j’ai rendu à Cincinnatus ce qui est à Cincinnatus, rendons aussi à César ce qui est à César. La plupart des thèmes « montebourgeois » qui font l'essentiel de son charme politique (la 6e République, la critique de l’UE, etc..) sont directement puisés, souvent au mot près,  dans les combats anciens et présents menés par Jean-Luc Mélenchon et ce fut encore le cas dans le discours qu'il a prononcé ce jour 16 mai 2016 (pas sur tout néanmoins).

     

    Aussi, je dois reconnaitre ma perplexité, à l’heure où dans l'opinion publique progresse à grand pas la proposition de candidature Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017, (et qui peut même être au deuxième tour), à quoi servent les éternels « petits pas » d’Arnaud Montebourg ? Reconnaissons que pour aller loin, c'est très contre-productif. A quoi rime cette technique de communication minimaliste, totalement décalée et subliminale, si professorale et si peu utile pour la lutte, ne renforçant en rien l’action concrète de centaines de milliers d’entre nous qui s'engagent depuis des mois par exemple contre la loi El Khomri ? Chaque manifestant de ces dernières semaines se soucie comme d’une guigne des « cartes postales » (c'est ainsi que les communicants nomment ce genre de messages réguliers, qui ont pour principale fonction de donner des nouvelles sans trop en dire) de M. Montebourg qui risquent seulement d’apparaître, à force de faire du sur-place, comme des messages terriblement lassants et uniquement timbrés.

     

     

    - Des questions, des questions qui méritent des réponses !

    Quel intérêt donc, comme l'a fait le député PS Christian Paul à la tribune du Mont Beuvray, d’appeler de ses vœux la mise en place d’une primaire de "toute la gauche", c'est à dire avec François Hollande ? Pourquoi les propos sibyllins de Montebourg , après avoir tant critiqué l'actuelle scène politique,  semblent aussi valider cette requête ? Sans qu'il en ait parlé lors de son discours, il précise ensuite au micro du Grand Journal de Canal + :"Si il y a des primaires, il est possible d'organiser un rassemblement. Si il n'y en a pas, cela devient un risque de division et d'élimination programmée." Comme tout cela est sinueux et confus. Certes Montebourg appelle à bâtir un projet (artifice souvent utiliser par ceux qui tergiversent) mais cet appel à la primaire, même alambiqué et hors tribune, a pour conséquence, que si elle avait lieu et si le Président de la République actuel l’emportait, Arnaud Montebourg s’engage à le soutenir. La question du candidat qui porte le projet n'est donc pas secondaire, contrairement à ce qui a été sous-entendu au Mont Beuvray. A mes yeux, cette supplique pour une primaire aux vieux appareils, à commencer par celui du PS, tombe totalement à plat. Elle met à distance bien des énergies disponibles qui veulent rudement sanctionner la politique actuelle du gouvernement, mais qui n'iront jamais débattre et se réunir dans le cadre de cette primaire, avec ceux qui mettent en œuvre la politique actuelle de régression sociale.  Dès lors, se mettre ainsi dans les mains de François Hollande, et de ses astuces, est une erreur fondamentale. La solution est désormais dans l'appel au peuple, aux abstentionnistes... Elle n'est pas dans un appel incantatoire à réunir toute "la gauche", qui serait irrémédiablement minoritaire, et dans un hypothétique candidat de Mélenchon à Macron qui ne peut exister que par la ruse et l'ambiguïté. On ne réunit pas l'eau et le feu. De toute façon, cette primaire n'aura jamais lieu, tout le monde le sait, alors pourquoi perdre autant de temps ? Il est faux de dire que la problème de la gauche viendrait d'un "trop plein" de candidats. Non, le problème est la politique de MM. Hollande et Valls, et les députés qui la soutiennent. Et je ne comprends donc toujours pas pourquoi l’existence de la proposition Mélenchon, dont chaque intelligence de bonne foi peut constater la dynamique, semble hors champs de la réflexion de Montebourg et ses amis (qui je le rappelle n'étaient que 200 à se réunir cet après-midi, maigre assistance qui devrait ouvrir les yeux à certains pour juger où se trouve le vrai force en dynamique). Pourquoi ce sectarisme à notre encontre ? Montebourg considère-t-il sérieusement que Jean-Luc Mélenchon est un candidat sans projet et sans proposition ? Au quelle fin ? J'informe son entourage qui l'ignore, qu'il existe une vie au dehors du PS. Oui, oui, j'y vis d'ailleurs et l'on y respire un air bien meilleur. Les fins "stratèges" (dont certains il y a 5 ans étaient de fervents strauss-khaniens.. allez comprendre) du Mont Beuvray peuvent ils l'entendre ? Cela semble bien difficile. Bref, tout cela est assez regrettable et assez confus. Gare donc, le « made in France » risque de devenir du « made in flou ». Et finalement, à qui tout cela profite-t-il, si ce n’est à François Hollande lui même, parce que cela anesthésie des opposants potentiels, ou indirectement à Emmanuel Macron qui semble être l’alter égo de la démarche de Montebourg ? Mais, dans le cas présent, on voit surtout des égos, et bien peu d’alter.

     

     

    - Ce n’est pas cela dont le pays qui souffre a besoin.

    XVM67f73e7c-1b74-11e6-a985-d0b6a778f03c.jpgJe rappelle quelques grandes lois politiques, la force va à la force et les hésitants confortent les hésitants dans leurs hésitations. Le reste n’existe pas et comme la nature, la politique a horreur du vide. Le « j’y vais, j’y vais pas » stérilise d’éventuelles énergies qui pourraient nous être utiles, notamment dans la réussite de notre grand rendez-vous des Insoumis du 5 juin (place Stalingrad à Paris). Notre combat pour que le peuple exerce sa pleine souveraineté, n’a guère besoin, d'opposants au gouvernement qui ne veulent pas sa chute, ni de frondeurs qui passent leur temps à dire « Retenez nous, ou l’on fait un malheur », et  finalement ne font rien, ni de candidat virtuel qui aimerait être sûr d’être élu pour se décider à se lancer dans la bataille. C’est lassant. Fraternellement, je dis donc à tous, ouvrez les yeux et venez renforcer ce qui existe et qui fut si difficile à construire. Sans quoi, ce qu'ils font, même sous le vernis d’un discours critique, n'aidera que François Hollande à se maintenir au centre du jeu, puisque personne n'incarnera une solution perceptible pour des millions de nos concitoyens si loin des petits jeux subtils et des œillades. Certes, cela nécessite un peu de tempérament, mais je veux croire  que c’est le cas de beaucoup des gens rassemblés ce lundi.

     

    Sans quoi, pour l'échéance de 2017, le rôle d’Arnaud Montebourg sera in fine, de geler des énergies précieuses qui pourraient être utiles, et de permettre à quelques notables solferiniens bousculés par la plèbe, d’essayer de survivre politiquement quelques mois encore. Cincinnatus version 2016. Mais, comme l’aurait dit Hegel, la première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce.

     

    Je veux croire qu'Arnaud Montebourg saura rejoindre au plus vite ceux qui sont déjà engagés dans la bataille et qui ne temporisent pas. Assez d'hésitations.

     

    Note :

    |1] c'est ainsi que les communicants nomment ce genre de messages réguliers, qui ont pour principale fonction de donner des nouvelles sans trop en dire

     

    Pour en savoir plus :
    -
    Mon dossier : Primaires - Elections présidentielles 2017

    - Montebourg, l’homme qui retourne sa marinière

    - Montebourg : primaire quand tu nous tiens...

    Arnaud Montebourg peut-il incarner l'alternative à gauche de Hollande ?

    Non Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon n’est pas un problème !

    - Montebourg candidat à la primaire organisée par le PS se rangera au résultat du vote, quel qu’il soit, même si c’est François Hollande qui l’emporte

    A quoi servent les éternels « petits pas » d’Arnaud Montebourg ?
    Partager cet article
    Repost0
    4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 08:41
    La France autorise l'installation de bases de l'Otan sur son territoire

    Sources : Scoop.it! par HumdeBut

    Le Parlement français a adopté, le 7 avril 2016, le Protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux créés en vertu du Traité de l’Atlantique-Nord.

     

    50 ans après la décision du général de Gaulle de fermer les bases militaires étrangères, en l’occurrence étasuniennes, présentes en France, le Parlement vient d’adopter la loi rendant possible un retour des troupes de l’OTAN sur le sol français - See more at: https://www.lepartidegauche.fr/communique/retour-en-france-des-troupes-l-otan-l-oligarchie-atlantiste-unie-au-parlement-34590#sthash.M0f1ZW3y.0dBOy4eH.dpuf

    Ainsi, 50 ans après la décision du général de Gaulle prise en 1966 de fermer les bases militaires étrangères, en l’occurrence étasuniennes, présentes en France, le Parlement vient d’adopter la loi rendant possible un retour des troupes de l’OTAN sur le sol français en autorisant l’installation de bases de l’Otan sur le territoire national.

     

    Les groupes PS, UDI, Radicaux de gauche et la majorité des élus « Républicains », unis dans leur soumission à l’atlantisme, ont voté pour.

     

    • Pour accéder au dossier officiel, c'est ICI

     

     

    - Pour une France indépendante, un seul candidat, Jean-Luc Mélenchon

    L’armée française est engagée dans un nombre sans précédents de guerres. Comment sortir de la logique de guerre ? Comment restaurer l’indépendance de la France et quelles alliances nouer pour cela ? Formulez vos propositions en la matière :  ICI

     

    Pour en savoir plus :

    - OTAN : Hollande exécuteur testamentaire de Nicolas Sarkozy

    Partager cet article
    Repost0
    25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 08:01
    France insoumise... Retrouvons nous le 5 Juin à Paris !

    Jean-Luc Mélenchon s'adresse à nous pour nous inviter à nous rendre disponibles le dimanche 5 juin prochain afin de participer, à Paris, à la première manifestation publique de notre notre mouvement en vue de l’élection présidentielle de 2017.

     

    Sources : Lettre de Jean-Luc Mélenchon aux insoumis le 21/04/2016

    Nous sommes plus de 97 000 engagés dans le mouvement la France Insoumise. C’est là un appui décisif pour ma proposition de candidature à l’élection présidentielle de 2017. Notre campagne suit un cours serein et ferme. De tous côtés nous arrivent des aides de toute nature. L’ample mouvement social contre la loi El Khomri qui fait réfléchir et agir le pays en profondeur encourage notre action. Dans le mouvement social autour des syndicats comme dans « les nuits debout » de tout le pays, nous avons tous compris sans nous consulter comment nous comporter : nous mettre au service de l’action et faciliter tout ce qui la renforce, sans ostentation ni récupération. Plus ces mouvements approfondiront la prise de conscience des personnes qui s’y impliquent, plus nous seront forts le moment venu.

     

    Dès lors, notre campagne doit se donner ses propres objectifs et rendez-vous politiques. Notre nombre et notre engagement personnel sont notre force. Et la force va à la force. C’est pourquoi je vous propose de nous retrouver le dimanche 5 juin prochain à 14h à Paris, Place de la Bataille de Stalingrad (M° Jaurès). Nous montrerons notre force dans un rassemblement populaire, gratuit et ouvert à tous. Je souhaite qu’il soit un défilé de la France insoumise. Ce sera le rendez-vous de tous les insoumis qui résistent là où ils se trouvent, quelle que soit la forme de leur engagement : lanceurs d’alertes, syndicalistes, militants écologistes, associatifs... Je crois que ce sera une bonne façon de montrer qui nous sommes et ce que nous voulons.

     

    Je compte sur nous tous pour assurer notre réussite.

     

    Je vous appelle à amplifier l’action pour faire connaître nos idées et mettre en mouvement tous les insoumis du pays en leur proposant de se retrouver le 5 juin. Ainsi, cet événement fera date. J’espère qu’il nous ouvre la voie d’une campagne victorieuse dans l’élection présidentielle. 

     

    C’est possible ! Qui aurait cru, il y a encore quelques semaines qu’un tel mouvement populaire se lèverait contre la cruelle loi Khomri ? Demain, nous obtiendrons le retrait de cette loi. Puis l’élection de 2017 nous donnera le moyen  d’affronter en force l’oligarchie pour rendre le peuple souverain et construire cette nouvelle France insoumise et fière de l’être à laquelle nous aspirons.

     

    Fidèlement, Jean-Luc Mélenchon

     

    - S'inscrire

    France insoumise... Retrouvons nous le 5 Juin à Paris !

    Le dimanche 5 juin est donc organisé à Paris un défilé de la France insoumise. Jean-Luc Mélenchon prendra la parole. Inscrivez-vous à cet événement afin de recevoir toutes les informations relatives à ce rendez-vous !

     

    - Cars et covoiturages

    France insoumise... Retrouvons nous le 5 Juin à Paris !

    Comment trouver ou organiser un car ou un covoiturage pour participer au défilé de la France insoumise le 5 juin à Paris. Pensez bien à indiquer les éléments suivants :

    - Lieu de départ (avec un numéro de rue, pour permettre de géolocaliser votre covoiturage ou votre car sur la carte)

    - Nombre de places disponibles dans le véhicule

    • Pour tout savoir sur l'organisation d'un car ou un covoiturage, c'est ICI

     

    - Matériel

    France insoumise... Retrouvons nous le 5 Juin à Paris !

    Chacun trouvera  ICI de quoi agir comme bon lui semble pour faire connaître notre rendez-vous : affiches, tracts, autocollants, visuels pour facebook et twitter… Chacun peut évidemment inventer sa manière de transmettre l’invitation.

     

     

    - Aider à financer l'évènement et les cars pour venir

    France insoumise... Retrouvons nous le 5 Juin à Paris !

    Je vous invite aussi à financer si vous le pouvez l’organisation de cet événement en lui-même et des départs en car. Pour cela, un financement participatif est ouvert ICI.

    Un tel événement représente une charge financière importante si l’on veut qu’il soit réussi et visible.

     

    France insoumise... Retrouvons nous le 5 Juin à Paris !
    Partager cet article
    Repost0
    20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 08:58
    Confidences et spéculations prospectives du 1%

    Sources :  Rue du blogule rouge par le 1% | le 11  avril 2016

    Nous autres, les riches, les oligarques, nous, le 1%, sommes bien embêtés. Comment, dans ce beau pays de France, continuer à plumer et exploiter comme de coutume, salariés, retraités, pauvres, sans-dents, bref, les 99% comme ils disent ? Devrons-nous, aux prochaines élections présidentielles, pour pérenniser notre domination politique passée et actuelle, nous appuyer sur la droite traditionnelle libérale ou continuer avec la social-démocratie devenue social libérale ou même miser à nouveau sur l’Extrême Droite, “comme en 40“ ?

     

     

    - Car la situation de nos poulains éventuels n’est en réalité pas vraiment prometteuse.

    • Commençons par nos substituts au pouvoir actuels :

    Hollande est au plus mal dans les sondages d’opinion ; Valls encore un peu plus bas. Les socialistes ont été laminés un peu plus à chaque élection depuis 2012. Les Français semblent ne plus vouloir entendre parler d’eux.

     

    Notre précédent poulain, Sarkozy, est discrédité au sein même de son parti de la droite traditionnelle et semble bel et bien hors jeu pour les prochaines présidentielles.

    Ces trois là ne sont donc plus des valeurs sûres.

     

    Ne restent que Jupé, vieux cheval de retour –tiendra-t-il la distance ? - et Le Pen -de plus en plus empêtrée elle-même dans ses affaires juridico-financières et rattrapée par son idéologie sulfureuse dont les électeurs risquent d’être de moins en moins dupes.

    Ces deux là valent-ils vraiment le coup de miser sur eux ?

     

    • Et maintenant, les Français, même terrorisés par les attentats, menottés par l’état d’urgence, redressent la tête, se lancent à nouveau dans des grèves et descendent massivement dans la rue pour se battre contre le dernier avatar du libéralisme, la loi travail, celle qui nous aurait permis de les précariser un peu plus et de les exploiter encore davantage ! Et les jeunes s’en mêlent et certains citoyens se paient même le luxe d’imaginer ou de reproduire de nouvelles formes d’actions comme les “nuits debout“ !

    Ça commence à faire beaucoup !

     

     

    - Il est grand temps pour nous de sortir un nouveau lapin de notre chapeau, un nouveau diable de notre boîte !

    C’est le rôle de Macron.

    Un micron huloté à gauche, une macro rotschildée à droite, c’est la (dé)marche de Macron. Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à la marche des canards boiteux du MEDEF. C’est pour nous un fer de plus au feu pour remplacer à terme Hollande discrédité et Valls disqualifié. C’est un songe creux, sans doute un remake du parti centriste de Bayrou, un lapin aussi, sorti du chapeau d’un prestidigitateur pour tirer les marrons du feu quand le cochon est dans le maïs, que le chien le mord et que la cabane va tomber sur le chien ! Pourvu que ça “marche“ ! Espérons “qu’ils“ seront nombreux, tous ceux qui se disent écoeurés par les partis et les hommes politiques de droite comme de gauche, à tomber dans le panneau !

     

     

    - Heureusement, en face, l’adversaire de gauche est démuni. Heureusement, il est divisé et semble pour le moment incapable de s’unir.

    C’est une chance pour nous, car parfois, la gauche, la vraie, nous fait bien un peu peur. Par exemple, avec cette grande idée du Front de Gauche et surtout son programme “l’Humain d’abord“, Mélenchon avait bien redressé la barre en 2012 et il pourrait bien fédérer en 2017 tous les anti-libéraux, susciter l’engouement subit d’autres citoyens – ça s’est vu en Espagne avec Podemos ou aux Etats-Unis d’Amérique avec le mouvement qui accompagne Sanders - et promouvoir une nouvelle République – la 6ème, dit-il- qui renverserait l’ordre établi pour promouvoir des idées aussi saugrenues que la priorité à l’intérêt général et l’abandon des politiques d’austérité –européennes ou non- qui nous vont si bien !

     

    Par bonheur pour nous, leur union n’a pas tenu et, grâce surtout à Pierre Laurent qui veut bien de tout le monde sauf de Mélenchon, le PCF s’est tiré une balle dans le pied en cautionnant la fameuse primaire “à gauche“ dont personne n’est capable de dire si elle inclura le PS de Valls, Hollande et Macron -et pourquoi pas Bayrou ?- ou peut-être seulement des “frondeurs“ et Hulot !

     

    Car c’est avec tous ces gens-là, plus peut-être Cohn-Bendit et Duflot, que Pierre Laurent voudrait régater, pardon, primairiser. Bien sûr, aucun d’eux n’est prêt à discuter d’un programme différent du sien propre, aucun n’envisagera des mesures vraiment en faveur du bien public et donc opposées à nos intérêts particuliers.

     

     

    - Lequel d’entre eux les communistes, leur électorat et ceux qu’ils influencent soutiendraient-ils alors lors de l’élection, la vraie ?

    Lequel d’entre eux aurait inclus dans son programme des mesures anti-libérales suffisantes pour rompre avec les politiques de droite qui ont, d’une part, mené dans le mur du chômage de masse et de la loi travail dévoreuse des conquêtes sociales, d’autre part, renforcé la prééminence des Riches et assis notre domination ?

     

    À moins de considérer que l’élection présidentielle n’ait que peu d’importance, car les idées de gauche n’y ont aucune chance d’en sortir gagnantes. Seules compteraient alors les législatives et les gains possibles de places d’élus pour certains partis grâce à leurs alliances, fussent-elles des trahisons de classe (suivez le regard vers la Place du Colonel Fabien et Solférino). Mais même cette tactique-là serait complètement erronée ! Car vous savez bien nous avons verrouillé le système électoral français, en plaçant chronologiquement les législatives après les présidentielles. Les résultats des unes sont ainsi soumis au résultat des autres.

     

    C’est cela qui peut nous rendre optimistes. Notre long passé au pouvoir nous a permis de bien contrôler tous les leviers de domination. Tant que les 99% n’auront pas pris conscience qu’unis ils pourraient facilement d’une chiquenaude nous renvoyer de nos paradis fiscaux dans l’enfer de la démocratie réelle, nous ne craindrons pas grand-chose et nous pourrons continuer à les exploiter tranquillement !

     

    Espérons qu’ils n’y pensent jamais !

     

    Pour en savoir plus :
    -
    Mon dossier : Primaires - Elections présidentielles 2017

    Partager cet article
    Repost0