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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 10:54
EXIGEONS que la PALESTINE soit PLACÉE sous PROTECTION internationale

Pétition : Pour une protection internationale du peuple Palestinien

 

Au moment ou 100 personnalités appellent à une protection du peuple palestinien, il est URGENT de généraliser la mobilisation en la matière.

 

 

- Assez de massacres ! Assez de violences et de haines !

Nous appelons le gouvernement français et les autorités européennes à prendre des initiatives à la hauteur du drame qui se noue et pour obtenir un cessez le feu immédiat. Que les armes se taisent et que l’on prenne le chemin du dialogue, de la diplomatie et de la politique ! La base de celui-ci est le droit international, la fin du blocus de Gaza, l’arrêt de la colonisation, la fin de l’occupation et la libération des prisonniers politiques palestiniens. C’est la condition de la paix et de la sécurité pour les peuples israéliens et palestiniens.

Ensemble, nous demandons que le peuple palestinien soit placé sous protection internationale et que la France et l’Union Européenne proposent d’urgence une aide humanitaire, médicale et sanitaire pour les victimes en commençant par les enfants.
 
 
SIGNEZ la PÉTITION..... ICI

 

 

 

Pour en savoir plus :

- Jean Ziegler : « Une protection par les casques bleus »

- Dominique de Villepin : « Lever la voix face au massacre perpétré à Gaza »

- Israël accusé par l'ONU de crimes de guerre à Gaza

- la France s'abstient lors du vote du Conseil des droits de l'homme de l'ONU demandant une commission d'enquête internationale indépendante sur la violation du droit international humanitaire dans la bande de Gaza.

- "L'Europe s'abstient de qualifier les crimes israéliens"

- Israël / Gaza conflit: Questions et réponses

- Israël s'emporte contre la commission enquête de l'ONU sur Gaza

- Les soldats israéliens torturent des enfants palestiniens, dit l'ONU

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 16:55
Israël et le Hamas : ennemis ou partenaires ?

Sources : MEDIAPART par Leila Seurat

« Creuser l’écart entre le Hamas et le Fatah » : chercheure associée au CERI CNRS, Leila Seurat souligne ici la « convergence d'intérêts » entre l'organisation au pouvoir à Gaza et le grouvernement israélien, dont l'opération « Bordure protectrice » apparaît « comme une réponse à la formation d’un nouveau gouvernement palestinien d’union nationale ».

 

L’opération militaire israélienne « Bordure Protectrice » menée depuis le 7 juillet contre la bande de Gaza est présentée par Israël comme une réponse à l’enlèvement et à l’assassinat de trois adolescents israéliens qui, selon les sources officielles, aurait été commandité par le Hamas, ainsi que comme une réaction d’auto-défense face aux roquettes lancées depuis la bande de Gaza. Pour justifier ces « représailles », Israël continue d’inscrire son agression dans le cadre d’une lutte globale contre le terrorisme. Profitant de la nouvelle conjoncture régionale et ne craignant pas les comparaisons fallacieuses, Netanyahou a même été jusqu’à associer le Hamas au grand projet de l’État islamique nouvellement créé par Abou Bakr al-Baghdadi.

 

Loin d’une simple opération de représailles, cette nouvelle agression devrait être interprétée comme une réponse à la formation d’un nouveau gouvernement palestinien d’union nationale et s’inscrit donc dans la permanence de la stratégie israélienne destinée à creuser l’écart entre le Hamas et le Fatah, selon le vieil adage « diviser pour mieux régner ». Ces nouveaux affrontements participent aussi d’un intérêt pour le Hamas qui, malgré d’importantes concessions pour se réconcilier avec le Fatah, s’est vu refuser le paiement des salaires des fonctionnaires de Gaza non affiliés au Fatah. À l’heure ou le mouvement se trouve isolé au plan régional et affaibli à l’intérieur, une nouvelle attaque contre Gaza pourrait faire évoluer le statu quo en sa faveur.

 

 

- Les opérations « Plomb durci » (2008-2009) et « Piliers de Défense » (novembre 2012)  reflétaient déjà une convergence d’intérêts entre Israël et le Hamas.

En 2009, l’agression s’était déroulée dans un contexte d’élections législatives en Israël qui avait généré, de la part du Premier ministre Ehud Olmert, une surenchère à l’endroit du Hamas. Le Mouvement de la Résistance Islamique avait lui aussi eu « besoin » de cette guerre pour discréditer l’Autorité de Ramallah, prête à signer un accord avec Ehud Olmert, prévu lors du sommet d’Annapolis en novembre 2007. L’intensité des frappes avait permis au Hamas de dénoncer la « collusion » du Président Mahmoud Abbas avec l’ « ennemi sioniste ».

 

L’agression israélienne déclenchée le 14 novembre 2012 avec l’assassinat de l’un des chefs de la branche armée du Hamas, Ahmad al-Jaabari, qui pourtant était celui qui tentait de maintenir l’accalmie entre les deux protagonistes, s’explique également par une coïncidence d’intérêts entre les dirigeants israéliens et les membres de la Résistance Islamique. Cette opération, encore une fois menée dans un contexte d’élections en Israël, avait pour objectif d’affaiblir le Président palestinien, sur le point d’obtenir la reconnaissance par les Nations Unies de l’État de Palestine comme État non-membre, démarche qui embarrassait à la fois les Israéliens et le Hamas, désireux de minimiser le prestige potentiel que Mahmoud Abbas pourrait en tirer. L’autorisation accordée par Israël à Khaled Mechaal de se rendre à Gaza pour y célébrer sa « victoire » est l’illustration flagrante de cette connivence. 

 

 

- Israël n’a jamais cherché à détruire le Hamas.

Mais elle lui a bien au contraire octroyé des faveurs limitées, le laissant se réarmer suffisamment pour orchestrer, au moment propice, la montée en puissance d’une frayeur collective. Dès 2008, la trêve conclue entre Israël et le Hamas avait permis aux brigades al-Qassam d’augmenter leur capacité militaire, faisant entrer à Gaza des armes et des roquettes iraniennes Fajr 5 via les tunnels, trafic qui n’a pu échapper à la vigilance des autorités israéliennes.

 

 

- L’actuelle agression contre la bande de Gaza s’inscrit une nouvelle fois dans un contexte particulier où l’agenda israélien peut paradoxalement rejoindre celui du Hamas.

Elle intervient suite à la toute récente réconciliation entre le Fatah et le Hamas et la formation d’un nouveau gouvernement reconnu pour la première fois par les États-Unis et l’Union européenne. L’approbation du nouveau cabinet a provoqué la fureur des Israéliens, qui ont empêché les ministres résidant à Gaza de se rendre à Ramallah pour y prêter serment. L’Etat hébreu avait également refusé le retour des forces de sécurité de l’Autorité de Ramallah à la frontière entre Gaza et l’Égypte en dépit de l’effort du Président égyptien pour obtenir cette concession de la part du Hamas. Après la punition collective infligée aux Palestiniens de Cisjordanie, Israël attaque la bande de Gaza pour enterrer tout espoir de rapprochement entre les deux factions rivales, le Hamas et le Fatah.

 

 

- Au-delà des discours affichés, il serait pertinent de s’interroger une nouvelle fois sur la bienveillance conjoncturelle accordée au Hamas.

Comment expliquer que les brigades al-Qassam aient pu mener, le 8 juillet dernier, une opération contre une base israélienne à Ashkelon à partir de la mer, là où le blocus rend en théorie impossible tout mouvement le long des côtes, comme en témoignent les fréquents tirs de sommation contre les bateaux de pêcheurs qui se risquent à lancer leurs filets quelques mètres trop loin ?

 

Chef d’orchestre d’une partition bien maitrisée, Israël joue néanmoins un jeu dangereux en poussant de nouveau les Palestiniens à l’affrontement.

 

Pour en savoir plus :

- Le Hamas, un acteur politique incontournable

- Likoud-Hamas : la guerre des monstres

- Gaza: les "boucliers humains du Hamas", un mythe?

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 13:05
 Les armes à l'uranium appauvri : un crime contre l'Humanité dont la France se rendrait coupable au Mali

Mise en ligne le 25 févr. 2012

Dans l'indifférence générale, des armes terribles sont aujourd'hui produites et utilisées par les plus grandes armées du monde : les armes à l'uranium appauvri. Il ne s'agit pas de bombes atomiques mais de balles et d'obus capables de traverser aisément les blindages traditionnels.

 

L'ennui est que la radioactivité de l'uranium appauvri que l'on trouve dans les éclats transforment les champs de bataille en zones contaminées. D'où les horribles conséquences pour les populations civiles (cancer, malformations congénitales).

 

Dans ce DVD, Vincent Reynouard dévoile cet immense crime contre l'Humanité.

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 10:20

 

Sources : Eric Durand | mis à jour le 06/03/2024

- Explication du sionisme et du conflit israélo-palestinien en 10 minutes par Pierre Stambul membre de l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix)

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 21:17

APPEL DU  COLLECTIF LA ROCHELLE PALESTINE SOLIDARITE[1]

 

SOS GAZA

 

Chers amis de la Palestine, les heures que nous vivons sont de plus en plus dramatiques pour le peuple palestinien. Il s’agit d’un massacre que les médias, maintenant ne peuvent plus cacher.

 

La protestation s’amplifie. Il faut arrêter le bras des assassins !!!

 

Le Collectif la Rochelle Palestine Solidarité,  tient sa place dans ce combat pour la liberté de la Palestine.

 

La mobilisation calme et déterminée malgré la période des vacances s’amplifie (plus de 300 personnes samedi 19 Juillet).

 

 

Il faut que nous soyons encore plus nombreux au

rassemblement qui aura lieu MERCREDI 23 JUILLET 2014 à 18H

sur le VIEUX PORT de LA ROCHELLE (statue Duperré)

Arrêtons le bras des assassins !!!  SOS GAZA - mercredi 23 juillet- La Rochelle

Plus  de  535 civils  palestiniens  tués  dont  250  enfants

et  4500 blessés  dont  1000 enfants

Arrêtons le bras des assassins !!!  SOS GAZA - mercredi 23 juillet- La Rochelle

Signataires :

[1] EELV - CIMADE - NPA - MRAP17 - PG - FAL17 - FSU - CGT - PCF - ATTAC17 - CCFD - PF - CNID- AFPS - MOUVEMENT DE LA PAIX- CUBASIFRANCE

 

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RAPPEL :

- Exigences portées par le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Israéliens et Palestiniens et organisations signataires

Arrêtons le bras des assassins !!!  SOS GAZA - mercredi 23 juillet- La Rochelle
Arrêtons le bras des assassins !!!  SOS GAZA - mercredi 23 juillet- La Rochelle

RAPPEL :

- Les promesses de François Hollande ! Engagement59

Arrêtons le bras des assassins !!!  SOS GAZA - mercredi 23 juillet- La Rochelle
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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 14:40
Communiqué du Front de gauche : Amplifier la solidarité avec le peuple palestinien, défendre le droit de manifester
Sources : par le Front de Gauche le lundi 21 juillet 2014
Ce week-end, la guerre engagée par le gouvernement israélien a franchi un pallier supplémentaire dans l’horreur. Il faut en finir avec cet engrenage meurtrier, ce qui suppose un arrêt immédiat des bombardements et le retrait des troupes israéliennes déployées dans Gaza.
 
Plus largement, il est grand temps de mettre un terme au blocus qui asphyxie Gaza depuis 7 ans, de libérer les prisonniers palestiniens, d’en finir avec la colonisation et de démanteler les colonies existantes en territoires occupés.
Israël doit enfin se conformer au droit international dans le cadre des résolutions des Nations Unies. Une paix juste et durable suppose l’existence de deux états dont un état palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.
 
Dès aujourd’hui, la France devrait œuvrer à sanctionner durement le gouvernement Israélien en commençant par mettre tout son poids dans la balance pour que l’Union européenne suspende son accord d’association avec Israël qui accorde des avantages économiques à ce pays.
 
Malheureusement, le gouvernement français n’en prend pas le chemin. Au contraire, le président de la République, son premier ministre et sa diplomatie apportent leur soutien à l’agression israélienne. C’est d’autant plus inacceptable que François Hollande s’était engagé en 2012, à agir pour favoriser la paix et la sécurité entre Israël et la Palestine, à soutenir la reconnaissance internationale de l’Etat Palestinien (engagement 59 du candidat François Hollande).
 
Le Front de gauche dénonce également la décision du gouvernement Valls qui a conduit à l’interdiction de la manifestation de samedi 19 juillet à Paris au motif d’incidents intervenus le dimanche précédant dont l’origine ainsi que le rôle de la Ligue de Défense Juive donnent lieu à des versions contradictoires.
 
Cette interdiction constitue une atteinte intolérable au droit de manifester ; elle témoigne aussi du choix du Premier Ministre d’une stratégie de la tension qui est insupportable car potentiellement dangereuse pour le débat et la démocratie !
 
Dans de nombreuses régions comme dans les grandes villes européennes, les manifestations se sont déroulées avec des cortèges massifs et sans heurts. Ce qui confirme que l’interdiction de manifester et le dispositif policier et sécuritaire déployé sont à l’origine des tensions.
 
Le Front de Gauche participera aux prochaines manifestations prévues en solidarité avec le peuple palestinien et appelle à la poursuite de la mobilisation et à son renforcement car il y urgence !
 
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Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- pour le Parti de Gauche, François Hollande est complice des crimes du gouvernement israélien

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 12:20
Les ressources énergétiques et naturelles sont au coeur des conflits internationaux

... et de coups d'états...

La plupart des conflits internationaux sont des « conflits verts », ayant pour cause le contrôle des ressources énergétiques.

L’écologie politique a, dit-on, une vision planétaire, du local au global.

Pourtant cette vision du monde, quand elle n'est pas déconnectée du néolibéralisme, ne prend que très peu en compte la nouvelle géopolitique issue de la mondialisation.

 

Sources : par Noël Mamère pour  Reporterre | mis à jour le 11/06/2022

- La question énergétique au coeur de tous les conflits

Ce que nous voyons au Proche et Moyen Orient, comme en Afrique ou en Asie ou encore en Ukraine, devrait pourtant nous faire réfléchir. Dans tous les conflits de basse ou haute intensité, la question énergétique est devenue centrale. Ce n’est pas nouveau. Depuis le XIXe siècle la bataille pour le contrôle des ressources énergétiques a toujours été un des éléments déterminants de la course à la guerre.

 

Si la Grande guerre ne fut pas déclenchée, directement, pour une raison liée à l’environnement, elle n’en fut pas moins la résultante de multiples conflits entre puissances coloniales, telles que l’Allemagne, la France et l’Angleterre, quant au contrôle du monde et de ses ressources.

 

L’Angleterre avait compris que, pour développer son immense Empire, elle avait besoin du pétrole ; l’Allemagne misait sur l’acier et le charbon. C’est le dernier entrant dans la guerre, les Etats-Unis, qui emporta la mise en réalisant un accord stratégique avec le chef de la tribu musulmane conservatrice des Saoud, seigneurs et maîtres de l’Arabie saoudite.

 

 

- Le gaz, nouvelle source de conflits internationaux

Aujourd’hui, les conflits de l’Ukraine ou de l’Irak sont, une fois de plus, liés à la bataille énergétique. Le fait est que le gaz sera la principale source d’énergie du XXIe siècle, à la fois comme alternative à la baisse des réserves mondiales de pétrole et comme source d’énergie propre.

 

Par conséquent, le contrôle des zones gazières du monde par les anciennes et les nouvelles puissances, est à la base d’un conflit international dont les manifestations sont régionales. Gazprom est le bras armé de la Russie dans les différents conflits en cours. L’Ukraine est l’objet d’un bras de fer sur le gaz entre la Russie et les pays européens.

 

Faute d’avoir réorienté à temps leur politique de transition énergétique, ces derniers sont dépendants du bon vouloir de Poutine. Celui-ci a misé sur une stratégie d’influence dans tout le Caucase pour s’approprier le contrôle du gaz. Via Gazprom, il obtient la cession d’actifs de ces pays débiteurs (Moldavie, Ukraine, Kirghiztan, Biélorussie) contre le remboursement partiel de leurs dettes énergétiques.

 

Il pratique une politique tarifaire différentiée, préférentielle et versatile, selon la docilité des gouvernements de sa zone d’influence. Il instrumentalise les minorités ethniques pour peser indirectement dans les négociations (Russes en Ukraine, Abkhazes et Ossètes en Géorgie).


- Vladimir Poutine et George W. Bush, le 2 juillet 2007. -

 

- Le pétrole, butin de guerre

En Irak et en Syrie, l’Etat Islamique du « Calife Ibrahim » a mis la main sur de vastes champs pétroliers et entend les exploiter tel un butin de guerre[1].

 

Pour les peuples de cette région[2], le pétrole n’est pas une « manne » mais un mal qui corrompt les dirigeants et qui, au lieu de conforter les Etats, les affaiblit durablement. La guerre d’Irak voulue par Bush était d’abord une guerre pour le contrôle des ressources pétrolières de ce pays, afin d’empêcher la Chine d’avoir accès à des champs pétroliers indispensables à son développement. Elle déboucha en fait sur la déstabilisation de tous les Etats de la Région.

 

En Palestine, la bataille fait rage autour des ressources en eau. L’Etat d’Israël et les colons asphyxient la Palestine en ouvrant ou fermant le robinet selon leur bon vouloir.
En Afrique, la guerre du Mali n’est pas - contrairement au storytelling humanitaire que l’on nous raconte - une guerre dénuée d’enjeux économiques. La proximité des sites d’uranium du Niger, exploités par Areva, comme les ressources exploitables dans le Nord-Mali, sont au cœur de ce conflit.

 

 

- Le peuple de l’écologie doit prendre en compte ces nouveaux enjeux géopolitiques

Les conflits verts, c’est aussi la bataille autour des « terres rares », indispensables aux composants des matériaux et des technologies de l’avenir, qui ne fait que commencer, de la Mongolie à l’Amérique latine. La lutte contre « l’extractivisme » est en train de devenir un puissant facteur de rassemblement du peuple de l’écologie, partout dans le monde.

 

Les écologistes ne peuvent rester indifférents à ces nouveaux enjeux géopolitiques. Alors que la conférence climat, la Cop 2015, sera organisée l’année prochaine en France, je propose de placer ces nouveaux conflits au centre de notre réflexion. Nombreux seront les écologistes de tous les pays à venir en France. Nous devons en profiter pour mutualiser nos analyses et nos actions.

 

Ce que je vois à travers ma mission parlementaire sur l’Arctique et l’Antarctique me le confirme : nous sommes à la veille d’un bouleversement généralisé qui donnera naissance à un nouvel ordre mondial. Ne pas s’en préoccuper serait irresponsable.

 

Des habitants du quartier pauvre de Chandigarh, dans le nord de l'Inde, manifestent en portant des containers vides pour dénoncer le manque d'eau dans la région (REUTERS/Ajay Verma). Le Figaro, 31.07.2009 —

Des habitants du quartier pauvre de Chandigarh, dans le nord de l'Inde, manifestent en portant des containers vides pour dénoncer le manque d'eau dans la région (REUTERS/Ajay Verma). Le Figaro, 31.07.2009 —

Ces " guerres de l'eau " qui nous menacent

 

Réchauffement climatique, démographie galopante, urbanisation et industrialisation croissante... Ce cocktail explosif annonce à coup sûr une aggravation des tensions liées à l'approvisionnement en eau. Certains experts y voient le principal risque de conflits dans les années à venir.

 

Sources :  Les Echos par Richard Hiault le  30/08/2016

Août 2015 : des rebelles au régime syrien de Bachar Al Assad sabotent une source d'eau à quelques kilomètres au nord de Damas. Trois jours durant, la capitale syrienne est privée de 90 % de son approvisionnement en eau. Un mois plus tard : un raid de la coalition sunnite menée par l'Arabie saoudite au Yémen détruit une usine d'embouteillage d'eau dans une zone contrôlée par des rebelles chiites. Décembre 2015 : un raid de l'aviation russe en Syrie détruit les infrastructures de traitement des eaux au nord de la ville d'Alep... Jamais la base de données historiques de l'Institut du Pacifique recensant les conflits et les tensions autour de l'eau n'avait été aussi fournie. Et pour cause : Peter H. Gleick, cofondateur en 1987 de ce centre de réflexion entièrement dédié à la problématique de l'eau, a relevé un net accroissement de ce type d'attaque sur les dix dernières années. Certains experts n'hésitent plus à pronostiquer qu'au XXIe siècle l'« or bleu " prendra la place de l'« or noir » dans les conflits entre Etats. Pourtant, depuis l'aube de l'humanité, jamais une guerre de l'eau n'a opposé deux nations, à l'exception de celle entre deux cités-Etats, Lagash et Umma, au pays de Sumer en basse Mésopotamie... vers 2.500 avant J.-C.

 

L'avenir pourrait être tout autre. Frédéric Lasserre, professeur à l'Université Laval (Québec) et directeur de l'Observatoire de recherches internationales sur l'eau (ORIE), le confirme : « Si peu de guerres ont éclaté à cause de conflits sur l'eau, leur rareté passée n'est certainement pas gage du futur dans un monde affecté par les changements climatiques et où la population a augmenté à un rythme et jusqu'à un niveau jamais connu auparavant. » Le CNRS indique qu' « avoir accès à l'eau est devenu un enjeu économique puissant à l'échelle planétaire, qui pourrait devenir, dans le siècle à venir, l'une des premières causes de tensions internationales ».

 

Réchauffement climatique, démographie galopante, urbanisation et industrialisation croissante, le cocktail s'annonce explosif. Suffisamment pour qu'en 2015 le Forum économique mondial de Davos ait placé en tête des risques futurs, pour la première fois de son existence, les conflits liés à l'eau. En décembre prochain, le gouvernement marocain, qui accueille la COP22, a d'ailleurs choisi de placer cette thématique de l'eau au centre des débats. « Je ne suis pas surpris que le Maroc veuille aborder ce thème. C'est le premier pays qui ouvre ce que j'appelle la "diagonale de la soif" qui s'étend de Tanger jusqu'aux confins de la Chine du Nord-Est en passant par l'Inde, l'Asie centrale, le Proche et le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord », avance Franck Galland, directeur général de ES2 et auteur du « Grand Jeu. Chroniques géopolitiques de l'eau ».

 

En mai dernier, la Banque mondiale, dans un rapport spécial sur le réchauffement climatique, avait averti que « près de 1,6 milliard de personnes - presque un quart de l'humanité - vit dans des pays ayant une rareté physique en eau. Et d'ici à vingt ans, ce chiffre pourrait doubler ». Ce changement climatique va d'abord affecter le remplissage des réservoirs d'eau souterraine, soit directement via les pluies, soit indirectement via l'accroissement de la demande, en particulier pour l'irrigation qui, aujourd'hui totalise 70 % de la consommation d'eau souterraine, poursuit l'institution multilatérale. Les estimations suggèrent qu'avant trente ans le système global alimentaire nécessitera entre 40 % et 50 % d'eau supplémentaire. La demande d'eau par les municipalités et l'industrie va augmenter de 50 à 70 %, celle du secteur de l'énergie de 85 %. Au total : le monde pourrait faire face à un manque d'eau disponible d'environ 2.700 milliards de mètres cubes d'ici à 2030 avec une demande supérieure de 40 % aux disponibilités. Dans un article paru dans « Sciences humaines " en mars dernier, René-Eric Dagorn, historien et géographe, notait qu'avec le développement économique de la Chine, de l'Inde et du Brésil, la demande en eau est en train de croître de façon exponentielle : à elle seule, l'Asie en consomme désormais 3.500 km3/an (contre 2.000 km3 pour l'ensemble des autres régions de la planète).

 

 

- Un nouveau barrage sur le Nil

Dans la mesure où 40 % de la population mondiale est établie dans les 250 bassins fluviaux transfrontaliers du globe, les Etats sont bien obligés de coopérer. Sauf qu' « à ce jour, on recense environ 200 traités de coopération qui ne couvrent que 60 bassins fluviaux », remarque Alexande Taithe, chargé de recherche pour la Fondation pour la recherche stratégique. C'est bien peu. Les points chauds ne vont donc pas manquer.

 

A commencer par le bassin du Nil, oh ! combien vital pour l'Egypte. L'actuelle construction par l'Ethiopie du grand barrage Renaissance et de stations de retenues d'eau sur le Nil bleu irrite Le Caire. L'Egypte brandit un traité de 1929 lui attribuant les deux tiers des ressources en eau ainsi qu'un droit de veto sur tous les projets concernant le cours d'eau. Mais en 2010, six Etats (Ethiopie, Burundi, Tanzanie, Kenya, Rwanda et Ouganda) situés en amont du fleuve ont dénoncé ce droit de veto à travers un nouvel accord. Selon la presse locale, le président égyptien Al Sissi en aurait appelé à l'arbitrage du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, pour résoudre le différend en cours.

 

 

- La poudrière de l'Asie du Sud-Est

Autre point névralgique : l'Asie du Sud-Est, qui pourrait bien devenir une poudrière. Les besoins en énergie hydraulique de la Chine inquiètent autant que les projets de transfert d'eau du sud vers le nord du pays. « Le nord-est de la Chine recèle seulement 15 % des ressources en eau du pays pour 45 % de sa population totale. Pékin, avec moins de 500 mètres cubes d'eau par personne et par an est déjà en stress hydrique. D'où les projets du gouvernement pour pomper l'eau au sud afin de l'acheminer au nord-est grâce à de grands projets de canaux de dérivations ", explique Franck Galland. « Le premier à l'est de la Chine est déjà en place : un grand canal puisant son eau dans le fleuve Bleu et la ramenant dans la région de Pékin. La dérivation au centre est en passe d'être achevée prochainement. La troisième, a priori abandonnée, inquiétait le plus, et notamment l'Inde, puisqu'elle concernait directement les fleuves prenant leur source dans les contreforts tibétains de l'Himalaya », poursuit-il. Ce n'est pas pour rien que la Chine entend garder la main sur la région du Tibet, le « château d'eau de l'Asie ». L'Indus, le Gange, le Brahmapoutre et le Mékong y ont leur source. Puiser ou dériver l'eau de ces fleuves ne peut qu'aviver les tensions entre la Chine, l'Inde, le Bangladesh, voire le Pakistan. Les craintes sont d'autant plus justifiées que la Chine n'a pas ratifié la Convention des Nations unies sur les utilisations des cours d'eau internationaux à des fins autres que la navigation, souligne Jean-Christophe Victor dans son nouvel ouvrage « Le Dessous des cartes ", à paraître le 1er septembre. Le partage des eaux du Brahmapoutre apparaît comme l'une des sources de conflit potentiel les plus sérieuses. Pékin ne s'est pas non plus gêné de construire quantité de barrages en amont du Mékong qui termine sa course au sud du Vietnam. Or, le delta du Mékong est d'une importance cruciale pour ce dernier. Il concentre 20 millions de personnes et 25 % du PIB du pays. Pour assurer un juste partage des eaux du fleuve, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande et le Vietnam ont bien créé en 1995 un comité de gestion, la Commission du Mékong. Mais la Chine en est, là encore, absente. La situation dans la région est suffisamment inquiétante pour avoir motivé en 2012 un rapport spécial du Renseignement américain sur la sécurité des Etats-Unis à l'horizon des trente prochaines années. Washington s'interroge notamment sur l'intérêt et les risques d'être l'allié d'un Vietnam si fragile.

 

L'Asie du Sud-Est n'est pas la seule zone à risque : les nombreux conflits du Proche et Moyen-Orient en témoignent. La Turquie dispose d'un moyen de pression puissant grâce aux nombreux barrages qu'elle a érigés sur le cours supérieur de l'Euphrate. En 1974, la médiation de l'Arabie saoudite a évité de justesse un affrontement entre la Syrie et l'Irak, lorsque Damas avait unilatéralement entrepris le remplissage d'un barrage sur ce fleuve. En 1990, la Syrie et la Turquie ont également menacé d'en venir aux armes pour régler leur différend. En 1998, la Syrie a dû plier face aux menaces explicites d'Ankara. La Syrie, ravagée par la guerre civile, est aussi en conflit avec son voisin israélien pour le contrôle du plateau du Golan, annexé en 1981 par Israël. Une partie des affluents du Jourdain y trouvent leurs sources, et Israël y puise 35 % de son alimentation en eau.

 

Dans le golfe Persique, une crise est aussi possible au regard des tensions entre les sunnites d'Arabie saoudite et les chiites d'Iran. Riyad est conscient de sa dépendance aux usines de dessalement d'eau de mer situées juste en face de l'Iran. Une attaque de Téhéran sur ces points névralgiques aurait des conséquences désastreuses. D'où la construction en cours, par le régime saoudien, de gigantesques réservoirs stratégiques d'eau pour parer à cette éventualité.

 

 

- Gabegie dans l'« Arabie heureuse "

Pour l'heure, l'opposition entre Téhéran et Riyad se situe sur un autre terrain : le Yémen. Un pays ravagé par la guerre et qui risque purement et simplement de disparaître de la carte du monde. « Celui que l'on surnommait l'"Arabie heureuse" est victime de trente années de gabegie dans la gestion publique de l'eau. Tant et si bien qu'aujourd'hui, les habitants disposent de moins de 200 m3 d'eau par an en termes de ressources. A Sanaa, la quantité disponible tombe à 40 m3 selon les projections à 2030. Il est ainsi probable que la capitale devra être déplacée dans un futur proche », analyse encore Franck Galland. La Jordanie, pour l'heure épargnée par l'instabilité sociale, reste néanmoins très fragile. Pour alimenter la capitale, Amman, qui abrite une grande partie des 6,5 millions de Jordaniens, le gouvernement s'appuie sur un dispositif stratégique qui consiste à puiser l'eau à Disi, un aquifère, dont la quasi-totalité se situe en territoire saoudien. L'eau est ainsi convoyée sur plus de 300 kilomètres. Outre le fait que la Jordanie fait face à un problème de sécurisation contre d'éventuelles attaques terroristes du « pipeline » d'eau, le pays doit aussi composer avec l'Arabie saoudite, qui pourrait bien en faire un moyen de pression sur le Royaume hachémite.

 

Comme si le réchauffement climatique ne suffisait pas, l'éruption des printemps arabes en Afrique du Nord est venue compliquer un peu plus la donne dans des pays déjà sous stress hydrique. La fuite des ingénieurs spécialisés dans la gestion de l'eau a rendu la situation encore plus critique en Tunisie et en Libye. Bref, on n'a pas fini de parler de la « diagonale de la soif ".

 

Notes :

[1] Aux origines de Daech : la guerre du pétrole

[2] Dans une région dont la complexité sociale politique et religieuse est séculaire, des projets économiques contemporains ont cristallisé la situation : en 2010, l’Iran projette de construire un pipe-line qui passerait par l’Irak et la Syrie pour acheminer du pétrole et du gaz vers la méditerranée. Cela redistribuerait les cartes de la production pétrolière dans le golfe. Or le Gaz pour le Qatar, et le pétrole pour l’Arabie Saoudite, c’est vital.

 

Pour en savoir plus :

- Israël attaque Gaza pour s’approprier le gaz palestinien

- Palestine: "Le Pétrole de la Discorde" - ARTE Reportage / 29-11-2014

- L'ONU examine le rôle des ressources naturelles dans les conflits armés

- Annuaire suisse de politique de développement : Les conflits liés aux ressources naturelles. Résultats de recherches et perspectives

- Mondialisation et conflits de ressources naturelles

- Qu’ont en commun les guerres en Ukraine, à Gaza, en Irak, en Syrie et en Libye ?

- Gaz de schiste: Shell maintient sa présence en Ukraine

- France Inter dévoile la véritable raison de la guerre contre Bachar el-Assad

- Syrie : Les raisons d'un nouvel embrasement : La Syrie est enfin un corridor stratégique pour le transit de l'énergie, notamment depuis la découverte en Méditerranée de ressources pétrolières et gazières.

- Syrie : Assad obstacle au gazoduc Qatar-Turquie

- Israël, Palestine : l’apartheid de l’eau

- CENTRAFRIQUE : LA GUERRE DE L’EAU

- L’Europe à l’assaut des terres agricoles mondiales - et d’Ukraine

- La Syrie, otage d'une bataille pour l'énergie

Le Venezuela est la 1ére des des plus importantes réserves prouvées de pétrole au monde à fin 2015

- Pourquoi l’avenir pétrolier des Etats-Unis dépend du Venezuela

- Le rôle des multinationales dans les violences en Afrique

- Le coup d’État en Bolivie intervient moins d’une semaine après la fin des négociations entre Morales et une multinationale allemande de commercialisation du lithium

- lithium : Nuages néocolonialistes au dessus de la Bolivie

- La Turquie a transformé le fleuve Euphrate en une arme de guerre qui tue le Rojava

- LA PROCHAINE GUERRE MONDIALE AURA-T-ELLE LIEU EN ARCTIQUE ?

- Cœur de l'Europe : Les dirigeants des grandes puissances jouent avec le feu

 

----------------------------

 

- La France au Mali pour du pétrole, explications

L'armée française est présente sur le territoire malien depuis depuis janvier 2013 soit disant suite à l'appel au secours du malien Mr TRAORE qui parait-il était inquiet ainsi tous les maliens que le pays ne soit entre les mains des islamiste. Comme par hasard ce même gouvernement français soutien les rebelles syriens qui ne sont que des islamistes radicaux pour renverser le pouvoir sur place.


Ce déploiement de l'armée n'est qu'une continuité de la politique occidentale (USA, la France, Royaume Uni...).


Cette intervention français était planifiée depuis de longue date,des années. La France ne vise ces intérêts (la richesse souterraine du Mali qui n'est pas encore exploitée).
Cela est plus que du néocolonialisme, c'est de l'impérialisme occidental.


Le NOUVEL ORDRE MONDIAL va t-il continuer à fabriquer des guerres de toute pièce à travers le monde, à renverser des régimes rien que pour leurs propres intérêts et ceux de leurs multinationaux comme ça été le cas en Irak,en Afghanistan..., et maintenant c'est le Mali, la Syrie, l'Egypte.

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19 juillet 2014 6 19 /07 /juillet /2014 17:31
19 juillet : Stop à l'agression, Israël assassin, Hollande complice ! Vous ne nous ferez pas taire !

- C'est près de 400 manifestants qui ont défilé le 19 juillet à La Rochelle pour une solution durable en Palestine qui passe par :

  • L’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza et le retrait des troupes d'invasion
  • La levée du blocus, illégal et criminel, de Gaza
  • L'exigence de sanctions immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international
  • Le soutien au gouvernement d’entente nationale
  • L'exigence du respect des résolutions des Nations Unies qui a été une nouvelle fois exprimée tout en rendant hommage aux victimes.

 

- Mais il est essentiel de ne pas se tromper d'adversaire !

Si je partage et comprends l'émotion de nos amis palestiniens dans les initiatives publiques, prenons garde à ne pas "déraper verbalement" en prêtant le flanc au combat contre Israël et non contre la politique de son gouvernement.

 

Aujourd'hui, notre action vise la reconnaissance d'un État Palestinien Á CÔTÉ de l'État Israëlien et non pas la destruction de l'État Israélien (État aujourd'hui dirigé par un gouvernement de droite et d'extrême-droite).

 

Autre exemple :

Il en est de même pour les slogans comme "Hollande assassin". Certes, Hollande, au nom de la France, en notre nom, cautionne, alimente la politique du Premier Ministre israélien actuel, mais cela n'en fait pas pour autant un "assassin". L'Europe par son partenariat économique avec Israël contribue à alimenter la politique du gouvernement Israëlien, mais cela n'en fait pas pour autant un "assassin". Dans le même sens, se battre pour un État Palestinien, ce n'est pas pour autant soutenir le Hamas"..... et je ne le soutiens pas !

 

Et dans le même temps :

  • Du côté de Hollande et du gouvernement,

- On se souviendra que François Hollande n’a jamais interdit aucune des manifestations réactionnaires telles "jours de colère", "Manif pour tous" ou "bonnets rouges", dont il a au contraire écouté les revendications, en dépit des multiples violences qui les ont accompagnées du fait d’extrémistes.... MAIS qu'il a interdit la manifestation parisienne de soutien au peuple palestinien pour mieux discréditer le mouvement pacifique.

- La démocratie française est en danger ! Avec l'interdiction de manifester en solidarité avec Gaza, notre République est-elle toujours "Une et Indivisible" ? Est-elle devenue "une démocratie à géométrie variable" ?

- Les prédécesseurs à Hollande et Valls n'ont pas, malgré la répression, réussi à empêcher les manifestations pour la paix en Algérie ou au Vietnam, vous ne nous ferez pas taire !

- Ils ne nous ferez pas taire pour la Palestine comme ils ne nous avez pas fait taire contre le régime d'apartheid d'Afrique du sud  ! Vous connaissez la fin de l'histoire !

- Cette mobilisation doit continuer pour une paix juste et durable, continuer à affirmer, sans relâche, que la colonisation de la Palestine doit cesser, que les droits du peuple palestinien doivent être reconnus, et que la violence et l’agression menées par le gouvernement d’Israël sont une honte pour l’humanité tout entière.

 

  • Du côté des députés et militants socialistes "frondeurs, rebelles, atterrés...",

Personne n'entend votre indignation et votre expression politique exigeant que la France se démarque catégoriquement d'Israël et œuvre pour une cessation des bombardements, un boycott européen d'Israël, une paix durable.. vous êtes rentrés dans les rangs "solfériniens"[1] !

 

Où sont à La Rochelle et en Charente Maritime les militants de cette frange du parti Socialiste qui se disent "frondeurs" ?
- leurs blogs sont vides de Gaza
- leurs sites internets personnels sont vides de Gaza
- leur présence physique dans les rassemblements est quasi inexistante !

 

Vous abandonnez le "peuple de Gaza" aux mains de l’oppresseur Israélien comme vous abandonnez le "peuple de France" aux mains de la finance et du MEDEF.

 

Je ne l'oublierai pas, nous ne l'oublierons pas !

 

La manifestation

Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou

Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou

- Pour mémoire

19 juillet : Stop à l'agression, Israël assassin, Hollande complice ! Vous ne nous ferez pas taire !

Lettre à François Hollande

Pour en savoir plus :

Contre l’alignement de François Hollande sur le gouvernement d’Israël, continuons la mobilisation pour le soutien à la population martyrisée de Gaza ! - See more at: http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/contre-alignement-francois-hollande-sur-le-gouvernement-d-israel-continuons-la-mobilisation-pour-le-soutien-la-population-martyrisee-gaza-29115#sthash.9EYFsWG0.orkKdoJt.dpuf

- Du Parti de Gauche : Contre l’alignement de François Hollande sur le gouvernement d’Israël, continuons la mobilisation pour le soutien à la population martyrisée de Gaza !

- Les extrémistes confisquent le débat sur Israël et la Palestine

- Les souffrances de Gaza, les crimes d’Israël et notre responsabilité

 

 [1] Enfin, le 21 juillet :

 

 

 

- Des élus socialistes dénoncent le soutien de Hollande à Netanyahou

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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 10:25
Nouvelle initiative pour une paix juste et durable en Palestine : manif samedi 19 juillet La Rochelle

- L'impunité de la folie meurtrière de l'état d'Israël doit prendre fin

Des sanctions doivent enfin être prises à l'encontre de ce pays qui, depuis près de 50 ans, refuse l'existence de la Palestine et fait payer par le sang aux populations civiles sa politique raciste et colonisatrice.

 

L'attitude de la communauté internationale à l'encontre d'Israël est scandaleuse : les résolutions des Nations Unies n'ont jamais été respectées, et la majorité des grandes puissances apporte leur soutien inconditionnel à ce gouvernement d'extrême droite.

 

Il y a urgence à ce que cette violence aveugle cesse. Le nombre de victimes, exclusivement civiles, ne cesse de croître de jour en jour. Les bâtiments publics, déjà mis à mal par tant d'années de conflit, sont bombardés systématiquement (écoles, mosquées, etc.).

 

La position du président Hollande et des gouvernements précédents est un soutien sans faille au gouvernement israélien. Soyons donc d'autant plus nombreux demain à la mobilisation et la manifestation, pour dénoncer les atrocités commises et apporter notre solidarité aux populations civiles victimes de Gaza et du Proche Orient.

 

Pour en savoir plus :

- Palestine : histoire d'une terre, d'un peuple de 1880 à 1993
- Israël attaque t-il Gaza pour s’approprier le gaz palestinien ?

- Palestine : Le Pape et  Shimon Peres défendent la solution à deux Etats

- le Parti de Gauche : NON à l’agression militaire israélienne contre Gaza

- Palestine : Poursuivre la pression sur le gouvernement israélien

- Palestine : Chacun peut agir, notamment en boycottant les produits israéliens

- Palestine : Faudra-t-il attendre encore dix ans ?

- Israël-Palestine : Hollande choisit son camp, celui de la droite israélienne contre le peuple palestinien

- De l'Union Juive de France pour la Paix : Barbarie : ils tuent en Palestine grâce au silence de « la communauté internationale »

 

 

- Michèle Sibony (Union Juive Française pour la Paix) est intervenue sur LCI afin d’évoquer la position honteuse de la diplomatie française sur les bombardements actuels à Gaza.

Michèle Sibony (Union Juive Française pour la Paix) démonte la propagande sioniste sur LCI

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17 juillet 2014 4 17 /07 /juillet /2014 10:40
Palestine : histoire d'une terre, d'un peuple de 1880 à 1993

Réalisation : Simone Bitton Productions : POINT DU JOUR INTERN - Année : 1992 | mis à jour le 14/05/2021

- De la fin du XIXe siécle jusqu'a nos jours, en deux vidéos, l'histoire d'une terre, d'un peuple, la Palestine.

 

Une terre ou s'est établie, en 1948, l'Etat d'Israel, une terre revendiquée par Israeliens et Palestiniens, une terre devenue un enjeu pour la paix du monde. Un récit historique unique, a partir d'archives rares, pour comprendre si une négociation, un partage sont possibles aujourd'hui.

 

Sporadique dans les premiers temps, l'immigration juive en Palestine s'organisa dés 1897. A cette époque, une large majorité de musulmans cohabitait avec un faible pourcentage de chrétiens et de juifs. Le sionisme d'abord, des persécutions ensuite conduisirent un nombre croissant de juifs a s'installer en Palestine, au sein d'un foyer national, crée par les Britanniques aprés la Premiére Guerre mondiale, puis dans le cadre de l'Etat hébreu, institué par l'ONU en 1947. Les nations arabes n'acceptérent pas la décision de l'ONU et refusérent la coexistence pacifique. Des guerres sporadiques, brèves et violentes, permirent a Israél de résister a ceux qui voulaient sa destruction sans jamais régler le problème des Palestiniens, parqués ici, massacrés ailleurs.

 

En Juin 1967, la guerre des Six jours fait tomber la bande de Gaza, le Sinaï, la Cisjordanie et le Golan dans l'escarcelle d'Israël. Une nouvelle fois, les Palestiniens s'enfuient. Yasser Arafat s'installe à la tête de l'OLP en 1969. Il refuse l'existence d'Israel et le partage de la Palestine. En octobre 1973, le jour de la fete juive du Yom Kippour, l'Egypte et la Syrie croient surprendre l'ennemi et lancent une attaque qui tourne à la correction. Bouffées de violence, velléités de dialogue, la route sera encore longue jusqu'à une certaine poignée de main dans les jardins de la Maison Blanche, en septembre 1993.

 

 

- 1ère période : de 1880 1950

 

- Seconde période : de 1950 à 1991

- La terre parle arabe (de Maryse Gargour)

La Terre parle arabe est un film documentaire de 61 minutes réalisé par Maryse Gargour en 2007. Le film est en anglais, en arabe et en français. Il a reçu plusieurs prix dont le prix ASBU, le prix mémoire de la Méditerranée, le prix France 3 Méditerranée.

 

Le film a soulevé une polémique autour du sionisme lors de sa projection au Festival international des programmes audiovisuels.

 

 

- De nouveaux points de repaire : 1993 l'accord d'Oslo

 

Source : l'Encyclopédie Larousse en ligne

 

Accords intérimaires sur l'autonomie des territoires occupés signés le 13 septembre 1993 à la Maison-Blanche par Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

 

Les accords ont été négociés secrètement par Mahmud Abbas, numéro deux de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP)  et Shimon Peres, alors ministre des  Affaires étrangères israélien, dans la capitale norvégienne, Oslo, en marge des négociations plurilatérales sur la paix au Proche-Orient engagées en 1991 à l'initiative des États-Unis.

 

Précédés le 9 septembre, par la reconnaissance mutuelle d'Israël et de l'OLP, ces accords consistent en une déclaration de principes sur des modalités intérimaires d'autonomie pour les territoires occupés, s'appliquant, avec plusieurs échéances, à une période de cinq ans, au terme de laquelle devait entrer en vigueur le statut définitif, préalablement négocié, de ces territoires.

 

Les accords de Washington sont devenus moribonds à la suite du déclenchement de la seconde  Intifada en septembre 2000 et de la réoccupation par Israël de plusieurs régions de Cisjordanie.

 

Pour en savoir plus :

- Chronologie des accords d’Oslo, 1991-2000

- voir les articles : Yasser Arafat, Fatah, Hamas, Palestine

L'Argentine et le Brésil viennent tour à tour de reconnaître l'existence d'un " Etat palestinien libre et indépendant dans les frontières de 1967"

 

de gauche à droite : Shimon Peres - Bill Clinton - Yasser Arafat

de gauche à droite : Shimon Peres - Bill Clinton - Yasser Arafat

- L'échec d'Oslo

Source : Médiapart par  FXavier 28 juin 2012

Dans quelques semaines devrait se tenir une réunion internationale à Annapolis (Etats-Unis) sur le conflit israélo-palestinien. A l’ordre du jour, une nouvelle fois, la création d’un Etat palestinien aux côtés de l’Etat d’Israël. Pour mesurer les chances de succès d’une telle réunion, il n’est pas inutile de revenir sur l’histoire et sur l’échec des accords d’Oslo. Dans une nouvelle édition de mon livre, Israël, Palestine, Vérités sur un conflit, qui sort mercredi en librairie, je reviens sur quelques aspects de cet échec, et notamment sur le rôle de la "communauté internationale".

 

Un autre facteur important de l’échec fut l’attitude de « la communauté internationale » (en fait, les Etats-Unis et l’Union européenne), dont la ligne de conduite a été constante : faire pression sur la partie la plus faible, les Palestiniens, pour l’amener à plus de concessions. Ce penchant est déjà perceptible lors des négociations secrètes d’Oslo. La chercheuse norvégienne Hilde Henriksen Waage, qui a eu accès à tous les documents, l’a mise en évidence. Comme on s’en souvient, dans un premier temps, entre janvier et mai 1993, les négociations abritées par les Norvégiens impliquaient des universitaires israéliens et des cadres palestiniens de l’OLP ; des responsables israéliens, notamment le ministre des affaires étrangères Shimon Pérès, étaient tenus au courant.La Norvègeavait été choisie par l’OLP parce qu’elle était une alliée des Etats-Unis, un pays proche d’Israël : ces facteurs, pensait Yasser Arafat, favoriseraient le dialogue. Oslo se borna d’abord à un rôle de facilitateur : créer les meilleures conditions pour que les réunions puissent se tenir, dans le plus grand secret. Au mois de mai, on passa à une autre étape : Itzhak Rabin, qui avait remporté les élections de juin 1992 et remplacé le dirigeant de droite Itzhak Shamir comme premier ministre, envoyait à Oslo des représentants officiels.

 

Leur premier geste fut de remettre en cause les avancées déjà réalisées. A partir de cette date également, le nouveau ministre norvégien des affaires étrangères, Johan Jorgen Holst, s’impliqua directement. Et il fut pris dans une logique infernale que l’on verra à l’œuvre durant les dix années suivantes : pour sauver les tractations, mises en cause par les exigences israéliennes, il faut faire pression… sur les Palestiniens. Hilde Henriksen Waage l’explique : « Le rôle dela Norvège n’était pas dicté par la sympathie à l’égard d’Israël ou par le désir de l’aider. Les Norvégiens n’étaient pas forcément d’accord avec les différentes propositions israéliennes. Mais le résultat était le même : la Norvège a toujours travaillé sur la base des demandes israéliennes, accepté les “lignes rouges” israéliennes, reculé pour prendre en compte les préoccupations israéliennes de sécurité. C’était la seule manière de maintenir son rôle dans le processus de négociation : les Norvégiens savaient fort bien qu’ils devaient être acceptés comme facilitateurs d’abord et avant tout par la partie la plus forte. » Et Johan Jorgen Holst jouera souvent le rôle de « facteur » du gouvernement israélien, se pliant à toutes ses exigences, lui rendant compte des négociations qu’il mène avec Yasser Arafat.

 

La Norvège est un petit pays, avec des moyens limités. Dans la phase suivante, celle de la mise en œuvre des accords d’Oslo, les Etats-Unis comme l’Union européenne adopteront pourtant la même tactique. D’autant qu’aucun mécanisme de résolution des conflits n’a été mis en place. Dans un premier temps, il avait été prévu qu’il existerait un « arbitrage international obligatoire ». Cette clause aurait permis à la communauté internationale d’intervenir sur la base du droit. Mais cette mention sera rayée (à la demande israélienne) dela Déclarationdu 13 septembre, qui fait seulement référence à une éventuelle commission d’arbitrage qui ne pourra se tenir qu’avec l’accord des deux parties, une disposition qui restera lettre morte.

 

Les accords d’Oslo, qui auraient dû déboucher sur l’indépendance et la prospérité, ont engendré pour les Palestiniens vexations et privations, sans même garantir la sécurité aux Israéliens. C’est avant tout la gangrène de la colonisation, dévorant inexorablement les terres, qui éroda l’espoir de paix chez les Palestiniens. Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes : en 1993, on comptait environ 120 000 colons en Cisjordanie ; leur nombre augmente de 40 000 sous les gouvernements travaillistes (celui de Rabin, puis celui de Pérès, juin 1993-mai 1996) ; de 30 000 sous le gouvernement de droite de Benyamin Netanyahu (1996-mai 1999) et encore de 20 000 durant le gouvernement d’Ehud Barak (mai 1999-février 2001). Quand éclate la seconde Intifada, le nombre de colons en Cisjordanie dépasse les 200 000 (plus un nombre équivalent à Jérusalem-Est, autre « territoire occupé »). « Un gouvernement du Likoud annonce la construction de dix implantations, mais n’en construit qu’une ; les travaillistes en annoncent une mais en construisent dix », disait un adage populaire israélien des années 1980. Durant les années 1990, « années de paix », ces différences entre les deux formations disparaîtront et chacune multipliera les faits accomplis. L’esprit d’Oslo aurait supposé, durant les cinq ans d’autonomie, une évacuation militaire de l’immense majorité des territoires palestiniens occupés ; il n’en fut rien. Le gouvernement israélien imposa un découpage kafkaïen (voir la carte du cahier central) dela Cisjordanieen zones A, B et C – la zone A (essentiellement les grandes villes) sous contrôle total palestinien, la zone B (la grande majorité des villages palestiniens) sous autorité administrative palestinienne mais dont la sécurité incombe à l’armée israélienne, la zone C restant occupée. En l’an 2000, quand commencent les négociations sur le statut final, l’Autorité palestinienne administre des confettis éparpillés sur 40% dela Cisjordanieseulement (si on additionne les zones A et B) et sur les deux tiers de la bande de Gaza.

FXavier

 

 

- Benjamin Netanyahu : Comment j'ai cassé les Accords d'Oslo...

 

- Carte de la Palestine en 1947 numéro du National Geographic. Où se trouve Israël ? Il n'y n'avait aucun « Israël »

Palestine : histoire d'une terre, d'un peuple de 1880 à 1993

Pour en savoir plus :

- Dossier : Oslo, 20 ans après

- Oslo : retour sur un échec. L’autodétermination palestinienne toujours ajournée

- Sur les traces de l'exode palestinien : 1948 marque la création de l'État hébreu, la première guerre israélo-arabe, et l'exode de plus de 700 000 Palestiniens. Des villages entiers sont laissés à l'abandon, voire effacés de la carte. Les Absents remonte le temps pour chercher où les discordes se sont transformées en guerre. L'écriture photographique sert donc un double propos. Documentaire, en ce qu'il archive des lieux d'Histoire, et humain, car l'absence des populations autochtones imprègne les images. Le travail de Bruno Fret a reçu le prix Roger Pic 2013, et sera l'une des productions exposées au Festival Circulation(s), dédié à la jeune photographie européenne, du 8 février au 16 mars. A voir... ICI

- Le gouvernement israélien fait disparaître la Palestine de la carte. Google aussi !

- La Palestine en cartes, citations, faits et chiffres.

- 13 mai 2021 : Pour Israël, l’illusion de la normalité s’effondre

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16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 10:21

par Mike Whitney

- MIKE WHITNEY  vit dans l’État de Washington. Il est un contributeur à  Espoir: Barack Obama et sa politique de l’Illusion (AK Press). Hopeless est également disponible dans une  édition Kindle. Il peut être contacté à  fergiewhitney@msn.com .

- par MIKE WHITNEY – http://www.counterpunch.org/2014/04/23/putins-dilemma/ - Traduction Libre © Didier ARNAUD

Le dilemme de Poutine

Sources : Les-Crises.fr blog d'Olivier Berruyer

  • «La dernière décennie du XXe siècle a connu un changement tectonique dans les affaires mondiales. Pour la première fois, une puissance non-Eurasienne a émergé, non seulement comme un arbitre clé des relations de pouvoir en Eurasie, mais aussi comme pouvoir suprême dans le monde. » (p. xiii)
  • « Maintenant, une puissance non-Eurasienne est devenue prééminente en Eurasie. – Et la primauté mondiale de l’Amérique dépend directement de la durée et de l’efficacité de sa prépondérance maintenue sur le continent eurasiatique » (p.30) - (Extraits du livre Le Grand Echiquier : la Primauté Américaine et ses Impératifs Géostrastégiques, Zbigniew Brzezinski, Basic Books, 1997)
  • « On nous avait promis à Munich, après la réunification de l’Allemagne, aucune expansion de l’OTAN n’aura lieu à l’Est. Ensuite, l’OTAN s’est élargie en ajoutant les anciens pays du Pacte de Varsovie, les anciens pays de l’URSS, et j’ai demandé: “Pourquoi faites-vous cela ? ” Et ils m’ont répondu : ” Ce n’est pas votre affaire.” » – (Le président Russe Vladimir Poutine, conférence de presse à Moscou, avril 2014)

 

 

- Les États-Unis se trouvent dans une véritable phase de déclaration de guerre avec la Russie.

Les décideurs politiques à Washington ont déplacé leur attention depuis le Moyen-Orient vers l’Eurasie, où ils espèrent atteindre la partie la plus ambitieuse du projet impérial : établir des bases d’opérations avancées tout au long du flanc Ouest de la Russie, pour arrêter l’intégration économique entre l’Asie et l’Europe, et pour commencer l’objectif longtemps recherché de démembrer la Fédération de Russie. Tels sont les objectifs de la politique actuelle. Les États-Unis ont l’intention d’étendre leurs bases militaires en Asie centrale, de se saisir des ressources vitales et des corridors de pipelines, et d’encercler la Chine pour pouvoir contrôler sa croissance future. Cette poussière en Ukraine indique que la cloche de départ a déjà sonné et que l’opération est déjà entièrement en cours de déroulement. Comme nous le savons par expérience, Washington va poursuivre sa stratégie sans relâche tout en s’affranchissant de l’opinion publique, du droit international ou de la condamnation des adversaires et des alliés de la même façon. La seule superpuissance du monde n’a nul besoin d’écouter quiconque. Il s’agit d’un droit en soi.

 

Ce modèle, est bien sûr, infaillible. Il commence avec des sanctions de type doigts moralisateurs qui agitent l’économique, et de la rhétorique incendiaire, et puis rapidement, il se transforme en bombardements furtifs, attaques de drones, destruction massive des infrastructures civiles, des millions de réfugiés fuyant les villes et les villages décimés, des escadrons de la mort, du carnage humain en gros, de vastes destructions de l’environnement, et la lame stable en échec l’anarchie de l’État… Tout ceci étant accompagné par la répétition fade de la propagande étatique vomie de tous les porte-voix de l’entreprise dans les médias occidentaux.

 

 

- N’est-ce pas la façon dont les choses se sont déjà déroulées en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie ?

En effet, ils l’ont fait. Et maintenant, c’est au tour de Moscou. La survie de Poutine et celle de la Fédération de Russie dépend dans une très large mesure de sa capacité à saisir la nouvelle réalité rapidement et de s’adapter en conséquence. S’il décide d’ignorer les signes avant-coureurs qui sont tant espérés par Washington qui ne saurait être apaisé ou bien les hommes qui dictent la politique étrangère des États-Unis qui seraient peut-être persuadés d’abandonner le soi-disant «pivot vers l’Asie », il pourrait faire face à la même fin que Saddam Hussein ou Kadhafi. Donc, la première priorité est tout simplement d’accepter le fait que la guerre a commencé. Toutes ses futures décisions politiques doivent provenir de cette connaissance de base.

 

 Les bases américaines en Asie centrale en 2006 [1]

Les bases américaines en Asie centrale en 2006 [1]

- Alors qu’est-ce que Poutine sait déjà ?

  • Il sait que la CIA, le Département d’État des États-Unis et les pseudo-ONG américano-financées ont été directement impliqués dans le coup d’Etat de Kiev ;
  • Il sait (à partir de messages téléphoniques piratés) que c’était la main de Washington dans le choix des dirigeants de la junte ;

  • Il sait que la Maison Blanche et l’OTAN ont déjà sapé l’esprit de l’accord de Genève de vendredi en menaçant d’intensifier les sanctions économiques et en prévoyant de transférer davantage d’actifs militaires aux pays baltes, ainsi que 10.000 troupes terrestres américaines en Pologne et des navires de guerre américains supplémentaires en Mer Noire ;

  • Il sait que des décideurs politiques de haut rang des États-Unis l’ont diabolisé dans les médias en tant que nouvel Hitler, un surnom qui est immanquablement connoté d’objectifs d’agression par Washington ;

  • Et il sait aussi que l’équipe Obama grouille de néo-cons sanguinaires et de guerriers froids récalcitrants qui n’ont jamais abandonné l’idée de faire éclater la Russie en petits morceaux, de pouvoir piller ses ressources, et d’installer une marionnette des États-Unis à Moscou.

 

À cette fin, les médias occidentaux ont façonné un récit absurde en prétendant que la Crimée fait partie d’un plan « diabolique »  de Poutine pour reconstruire l’Union soviétique et revenir aux jours de gloire de l’Empire russe. Bien qu’il n’y ait aucun point à réfuter dans cette allégation risible, il convient de noter que de nombreux journalistes ont contesté l’exubérance des médias en analysant la couverture de propagande gérée par l’Etat.

 

 

- Voilà comment le journaliste américain Robert Parry l’a résumé dans un article récent :

«Au cours de mes quatre plus grandes décennies dans le journalisme, je n’ai jamais assisté à un tel spectacle de partialité et de tromperie aussi élaboré par les plus grands médias d’actualité grand public des États-Unis. Même à l’époque de Ronald Reagan … il y avait plus d’indépendance dans les principaux organes de presse. Il y a eu aussi beaucoup de bousculades des médias au large de la falaise de la réalité pendant la guerre du Golfe Persique de George HW Bush et de la guerre en Irak de George W. Bush, qui ont tous deux été manifestement coutumiers de fausses allégations qui ont pu être si facilement avalées par les grands organes de presse américains.

 

Mais il y a quelque chose de tout à fait orwellien dans la couverture actuelle de la crise en Ukraine, y compris le fait d’accuser les autres de «propagande» quand leurs explications… se révèlent beaucoup plus honnêtes et plus précises que ce que le corps de presse tout entier des États-Unis a mis en production…. La désinvolture de cette propagande … n’est pas seulement du journalisme de la honte, mais c’est aussi particulièrement imprudent de malversation au péril de la vie de nombreux Ukrainiens et de l’avenir de la planète. » (« Ukraine, à travers le miroir des Etats-Unis », Robert Parry, SmirkingChimp)

 

 

Malheureusement, le brouillard de la propagande générée par l’État permet de maintenir le public en grande partie dans l’obscurité sur les motifs réels du conflit actuel, ainsi que l’histoire sordide de l’hostilité américaine envers la Russie. Voici un court texte de présentation d’un article paru sur le site World Socialist Web Site qui aide à couper à travers la BS et qui fournit un peu plus d’éclairage sur ce qui se passe réellement :

 

« Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée à la fin de 1991, Dick (Cheney) voulait obtenir non seulement le démantèlement de l’Union soviétique et de l’empire russe, mais celui de la Russie elle-même, de sorte qu’elle ne puisse plus jamais constituer à nouveau une menace pour le reste du monde, », écrit l’ancien secrétaire à la Défense, Robert Gates,  des États-Unis, dans ses mémoires récemment publiées. Gates faisait allusion à l’époque où Dick Cheney était ministre de la Défense, et plus tard vice-président américain.

 

 

- Ces déclarations éclairent sous un jour nouveau les dimensions géopolitiques du putsch récent en Ukraine.

Ce qui est en jeu, ce ne sont pas tant de simples questions de nationalité, et encore moins la lutte contre la corruption et pour la démocratie, mais bien au contraire une lutte internationale pour le pouvoir et l’influence qui remonte à un quart de siècle. “(Les dimensions géopolitiques du coup d'état en Ukraine, Peter Schwarz, World Socialist Web Site)

 

Le Conseiller en Sécurité Nationale du président Jimmy Carter, Zbigniew Brzezinski, constitue bien le principal architecte de la politique actuelle. Dans son désormais classique « Le Grand Echiquier.... La suprématie américaine et ses Impératifs Géostratégique », Brzezinski argumente que les États-Unis ont un besoin vital de devoir contrôler la masse continentale de l’Eurasie et d’en repousser ses rivaux potentiels, afin de maintenir sa position dominante en tant que seule et unique superpuissance au monde. Les critiques affirment que ce livre est un modèle pour une dictature mondiale, une revendication qui est bien difficile à contester étant donné l’accent particulièrement maniaque de Brzezinski sur ce qu’il qualifie « de la suprématie mondiale de l’Amérique. »

Le dilemme de Poutine

- Voici quelques extraits du texte qui éclairent bien les réflexions de l’auteur sur l’expansion US en Asie :

« L’Amérique est maintenant la seule superpuissance mondiale, et l’Eurasie devient l’arène centrale du globe. Par conséquent, ce qui va se passer tout autour de la distribution de l’énergie sur le continent Eurasien sera d’une importance décisive pour la primauté mondiale de l’Amérique et de l’héritage historique de l’Amérique. » (P.194) « Il s’ensuit que l’intérêt principal de l’Amérique est d’aider à s’assurer qu’aucune puissance unique ne soit en mesure de contrôler cet espace géopolitique et que la communauté internationale n’aura aucune entrave à son accès financier et économique ». (P148) …


« La consommation d’énergie dans le monde est appelée à augmenter considérablement au cours des deux ou trois prochaines décennies. Selon les estimations du Département de l’Énergie des Etats-Unis, ils s’attendent à ce que la demande mondiale augmentera de plus de 50 % entre 1993 et 2015, la hausse la plus significative de la consommation se produisant en Extrême-Orient. La dynamique de développement économique de l’Asie suscite déjà des pressions énormes pour l’exploration et l’exploitation de nouvelles sources d’énergie et les régions de l’Asie centrale et du bassin de la mer Caspienne sont connues pour contenir des réserves de gaz naturel et de pétrole qui éclipsent celles du Koweït, du Golfe du Mexique ou de la mer du Nord. » (p.125) … »…


« La manière dont l’Amérique gère « l’Eurasie » devient critique. L’Eurasie constitue le plus grand continent du monde et un axe géopolitique. La puissance capable de dominer l’Eurasie contrôlerait deux des trois régions les plus avancées et économiquement productives du monde. … Environ 75 % des habitants de la planète vivent en Eurasie, et la plupart de la richesse physique du monde se trouve concentrée là aussi, à la fois dans ses entreprises et dans son sous-sol.  L’Eurasie représente environ 60 % du PNB de la planète et environ les trois quarts des ressources énergétiques connues du monde entier » p.31) …
(Extraits de «
Le Grand Echiquier.... La suprématie américaine et ses Impératifs Géostratégique » – Zbigniew Brzezinski, Basic Books, 1997)

 

Pris dans son ensemble, « l’Échiquier » de Brzezinski revient finalement à une stratégie plutôt simple pour gouverner le monde. Tout ce que l’on doit faire, c’est de se saisir de l’approvisionnement énergétique critique et des lignes de transport en commun, d’écraser ses rivaux potentiels, et de subvertir les coalitions régionales, ou encore ce que Brzezinski désigne avec désinvolture, « empêcher les barbares de se mettre ensemble. »


Le plan comporte cependant des risques considérables, (la Russie détient pas mal d’armes nucléaires, après tout…), mais les risques sont largement compensés par la perspective de domination mondiale incontestée pour un avenir prévisible.

 

 

- Le problème avec la politique de Washington en Ukraine, c’est qu’elle laisse très peu d’options à Poutine.

  • S’il déploie des troupes pour défendre l’ethnie Russophone à l’Est, alors Obama va immédiatement exiger des sanctions économiques supplémentaires, une zone «d’exclusion aérienne», le déploiement de l’OTAN, et la coupure du gaz naturel et des produits pétroliers en Europe ;
  • D’un autre côté, si Poutine ne fait rien, alors les attaques contre les personnes russophones en Ukraine vont s’intensifier et les États-Unis vont fournir un soutien logistique militaire en secret aux extrémistes néo- nazis du ministère de l’Intérieur, tout comme ils l’ont déjà fait avec les terroristes djihadistes en Syrie et en Libye. Cela va entraîner l’Ukraine dans une guerre civile dévastatrice qui pourrait endommager l’économie de la Russie et saper la sécurité nationale.

 

 

- Quelle que soit l’option que vous pouvez envisager, la Russie perd dans tous les cas.

Le journaliste David Paul a résumé la situation dans un article du Huffington Post intitulé « Oubliez le baratin, Poutine tient une main perdante ». Il a expliqué :

« La formulation stratégique de Brzezinski est conçue pour améliorer la puissance américaine dans la région sur le long terme, et que Poutine arrive à trouver un moyen de se retirer ou bien qu’il choisisse d’envahir n’a finalement aucune importance. Quel que soit le choix que fait Poutine… en fin de compte il va servir les intérêts de l’Amérique, même si une guerre civile ukrainienne et une crise de l’énergie en Europe doivent faire partie du prix à l’arrivée. » (Huffington Post)

 

C’est tout le dilemme de Poutine, qui consiste à tenter de choisir le chemin qui est le moins susceptible d’aggraver la situation et de plonger plus profondément l’Ukraine dans l’abîme.

 

Pour l’instant, le choix semble évident, c’est juste qu’il faut tout simplement s’asseoir bien à l’abri, résister à la tentation de s’impliquer, et ne rien faire d’irréfléchi. Finalement, cette retenue pourra être considérée comme de la force et non plus de la faiblesse et il sera en mesure de jouer un rôle plus constructif en conduisant l’Ukraine vers la paix et la sécurité.

 

Notes :

[1] Les bases américaines en Asie centrale (Article paru dans la revue française de géopolitique Outre-Terre : Asie antérieure – Guerre à l’Iran ? ; numero 16, éditions Érès, 2006)

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 09:22
Pour une paix juste et durable en Palestine : manif mercredi 16-7 La Rochelle

- Appel du Col­lectif National pour une Paix Juste et Durable entre Israé­liens et Palestiniens : rassemblement à La Rochelle, ce mercredi 16 juillet à 18h cour des Dames

Une nou­velle fois le pouvoir israélien déclenche un déluge de feu sur Gaza, au pré­texte de tirs de roquettes, mais avec pour objectif avoué de mettre fin au gou­ver­nement pales­tinien d’entente nationale, condition pourtant néces­saire à tout progrès vers une paix juste.  Devant cette situation dra­ma­tique, les gou­ver­ne­ments occi­dentaux se can­tonnent une nou­velle fois à "dénoncer l’engrenage de la vio­lence" sans désigner le res­pon­sable de cette nou­velle tra­gédie, et appelant seulement le gou­ver­nement israélien à la "retenue".

 

Le pré­sident François Hol­lande est même allé jusqu’à cautionner l'agression d'Israêl contre la popu­lation de Gaza en déclarant, lors de son entretien télé­pho­nique avec Ben­jamin Neta­nyahou le 9 juillet dernier, qu"’il appar­tenait au gou­ver­nement israélien de prendre toutes les mesures pour pro­téger la popu­lation face aux menaces".

 

 

- L’Union euro­péenne dis­po­se d’un moyen simple

Il lui suffirait de suspendre l’accord d’association avec Israël qui accorde des avan­tages éco­no­miques à ce pays. Cet accord est condi­tionné par le respect des droits humains, ce qui n’est pas le cas avec la colo­ni­sation et l’existence du mur qui sont illégaux selon le droit inter­na­tional.

Pour dénoncer cette pas­sivité cou­pable de nos gou­ver­nants, et obtenir des actions concrètes de la France auprès du pouvoir israélien et du Conseil de sécurité, le Col­lectif National pour une Paix Juste et Durable entre Pales­ti­niens et Israéliens* appelle à manifester le 16 juillet.

• Pour l’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza

• Pour l’arrêt de l’agression israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem

• Pour la levée du blocus, illégal et criminel, de Gaza

• Pour des sanctions immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international

• Pour le soutien au gouvernement d’entente nationale

 

 

- Les membres du Collectif National :

Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) - Alliance for Freedom and Dignity (AFD) - Alternative Libertaire (AL) - Américains contre la guerre (AAW) - Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) - Association des Tunisiens en France (ATF) - Association France Palestine Solidarité (AFPS) - Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) - Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) - Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) - Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) - Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) - Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) - Cedetim / IPAM - Collectif des Musulmans de France (CMF) - Collectif Faty Koumba - Collectif interuniversitaire pour la coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) - Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) – Confédération Générale du Travail (CGT) - Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) - Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) - Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) - Droit-Solidarité – Ensemble - Europe Ecologie les Verts (EELV) – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) - Fédération Syndicale Unitaire (FSU) - Gauche Unitaire (GU) - Génération Palestine - La Courneuve-Palestine - le Mouvement de la Paix – les Alternatifs - les Femmes en noir - Ligue des Droits de l’Homme (LDH) - Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) - Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) - Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) - Mouvement Politique d’Emancipation populaire (M’PEP) - Organisation de Femmes Egalité – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) - Parti Communiste Français (PCF) - Parti de Gauche (PG) - Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) - Une Autre Voix Juive (UAVJ) - Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) - Union Générale des Etudiants de Palestine (GUPS-France) - Union Juive Française pour la Paix (UJFP) - Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) - Union syndicale Solidaires >

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12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 15:02
Israël attaque t-il Gaza pour s’approprier le gaz et le pétrole palestinien ?

Sources : Le Grand Soir rédigé le 9-07-2014 par Nafeez AHMED "The GardIan" - modifié le 01-12-2014

Le ministre israélien de la défense a confirmé que l’opération militaire visant à "éradiquer le Hamas" a comme objectif de prendre le contrôle des réserves de gaz de Gaza.

 

Hier, (8 juillet) Moshe Ya’alon, actuel ministre israélien de la Défense et ancien chef d’état major des Forces de Défense Israéliennes a annoncé que l’Opération "Coussin de protection" était le début d’une large offensive contre le Hamas. L’opération "ne va pas durer seulement quelques jours" a-t-il dit, "nous nous préparons à étendre l’opération de toutes les manières possibles pour continuer à frapper le Hamas."

 

Ce matin, il a ajouté :

"Nos frappes continuelles causent de lourdes pertes au Hamas. Nous détruisons des armes, des infrastructures terroristes, des systèmes de commande et de contrôle, des institutions du Hamas, des bâtiments du régime, des maisons de terroristes et nous tuons des terroristes dans les différents niveaux de commande... La campagne contre le Hamas s’étendra dans les jours prochains et l’organisation paiera un lourd tribut."

 

 

- Retour en arrière sur des raisons non médiatisées

Mais en 2007, un an avant l’opération "plomb fondu", ce qui préoccupait Ya’alon, c’était les 40 milliards de m3 de gaz naturel, évalués à environ 3 milliards d’euros, découverts en 2000 au large de Gaza. Ya’alon rejetait l’idée que "le gaz de Gaza puisse devenir le vecteur d’un état palestinien viable au plan économique" comme étant "erronée".

 

Le problème selon lui était que :

"La vente du gaz palestinien à Israël n’engendrera pas assez de richesse pour profiter à une population palestinienne très appauvrie. Par contre, si l’on en juge par le passé, elle permettra de financer d’autres attaques terroristes contre Israël...

Une transaction sur le gaz avec l’Autorité Palestinienne [AP] devra, par définition, inclure le Hamas. Soit le Hamas pourra bénéficier des revenus engendrés, soit il sabotera le projet en lançant des attaques contre le Fatah, les installations de gaz et Israël – ou contre les trois à la fois... Il est clair que sans une opération militaire d’envergure pour mettre fin au contrôle du Hamas sur Gaza, on ne pourra procéder à aucun forage sans l’accord du mouvement islamique radical.."

 

L’opération "plomb fondu" n’a pas réussi à anéantir le Hamas, par contre elle a pris la vie de 1387 Palestiniens (dont 773 civils) et de 9 Israéliens (dont 3 civils).

 

 

- Terre, pétrole et gaz au coeur des conflits du moyen orient

Depuis la découverte de pétrole et de gaz dans les Territoires Occupés, la compétition pour les ressources s’installe de plus en plus au coeur du conflit, à cause, surtout, des problèmes énergétiques croissants d’Israël.

 

Selon Mark Turner, le fondateur de Research Journalism Initiative, le siège de Gaza et la pression militaire qui s’en est suivie avaient pour but "d’éliminer" le Hamas en tant que "entité politique viable à Gaza" pour induire un "climat politique" favorable à un accord sur le gaz. Cela impliquait de réhabiliter le Fatah vaincu, d’en faire le principal acteur politique en Cisjordanie et de "rééquilibrer le rapport de force entre les deux camps en armant les forces loyales à Abbas et en recommençant à lui octroyer une aide financière ciblée."

 

Les propos de Ya’alon de 2007 montrent que le cabinet israélien n’est pas seulement préoccupé par le Hamas – mais par le fait que si les Palestiniens parviennent à exploiter leurs gisements de gaz, la transformation économique qui en résultera pourrait alors augmenter considérablement leur pouvoir.

 

Israël a fait plusieurs découvertes successives d’importance ces dernières années – comme par ex. le gisement Leviathan estimé à 453 milliards de m³ – qui pourrait faire passer le pays d’importateur d’énergie à exportateur potentiel d’énergie avec l’ambition de livrer l’Europe, la Jordanie et l’Egypte. Le problème est que la plus grande partie des 3 450 milliards de mètres cubes de gaz et des 1,68 milliard de barils de pétrole du Bassin du Levant se trouve dans des eaux territoriales disputées par Israël, la Syrie, le Liban, Gaza et Chypres.

 

En plus de ces luttes régionales pour le gaz, Israël doit faire face à ses propres défis énergétiques, souvent méconnus. Ce ne sera sans doute pas avant 2020, par exemple, que le pays parviendra à mobiliser correctement la plus grande partie de ses ressources nationales.

 

 

- Mais c’est seulement la partie émergée de l’iceberg

Israël attaque t-il Gaza pour s’approprier le gaz et le pétrole palestinien ?

En 2012, dans une lettre – que le gouvernement israélien a gardée secrète– deux responsables scientifiques du gouvernement israélien ont prévenu le gouvernement que Israël, malgré toutes ses extraordinaires découvertes, n’avait pas encore la capacité d’exporter du gaz. Selon Ha’aretz, la lettre précisait que les ressources nationales israéliennes étaient de 50% inférieures à ce qui serait nécessaire pour procéder à des exportations dignes de ce nom et qu’en plus elles pourraient diminuer avec les années :

 

"Nous pensons qu’Israël aura augmenté sa consommation [nationale] de gaz naturel en 2020 et ne devrait donc pas exporter de gaz. Les estimations de l’Autorité de gaz Naturel sont inexactes. Il y a un fossé de 100 à 150 milliards de mètres cubes entre les projections de consommation qui ont été présentées au Comité et les projections plus récentes. Les réserves de gaz dureront sans doute moins de 40 ans !"

 

Comme Dr Gary Luft - un conseiller du Conseil de Sécurité de l’Energie Etasunienne - l’a écrit dans le Journal de la Sécurité Energétique, "avec l’accélération de la diminution des ressources nationales de gaz et sans une augmentation rapide des importations égyptiennes de gaz, Israël pourrait être confronté à une crise énergétique dans les années qui viennent... Si Israël veut pouvoir poursuivre ses projets de gaz naturel, il doit diversifier ses sources d’approvisionnement. "

 

Les nouvelles découvertes nationales d’Israël ne permettent pas de solutionner le problème dans l’immédiat parce que les prix de l’électricité ont atteint des records, ce qui accroît encore la nécessité de diversifier les approvisionnements. Ces problématiques sont la raison pour laquelle le premier ministre Netanyahou a déclaré le 11 février qu’il était temps de conclure un accord sur le gaz avec Gaza. Mais lorsqu’un nouveau cycle de négociations a été entamé avec l’Autorité Palestinienne, en septembre 2012, le Hamas a été exclu, et par conséquent il a rejeté l’accord comme illégitime.

 

Au début de l’année2014 , le Hamas a condamné l’accord que l’AP avait conclu avec Israël pour lui acheter 845 millions d’euros de gaz provenant du gisement Leviathan sur les 20 années qui suivront la mise en service du gisement. Simultanément, l’AP a rencontré plusieurs fois le British Gas Group pour exploiter les gisements marins de Gaza, mais en excluant le Hamas – et donc les Gazaouis – du processus. Ce plan est le bébé du délégué du Quartette du Moyen Orient, Tony Blair.

 

Mais l’AP a aussi sollicité la compagnie russe Gazprom pour la même chose et des entretiens ont eu lieu entre la Russie, Israël et Chypres, sans qu’on sache au juste ce qu’il en est sorti. On ne sait pas non plus comment l’AP se propose de contrôler Gaza qui est gouverné par le Hamas.

 

Selon Anais Antreasyan, du Journal des Etudes Palestiniennes de l’Université de Californie, la revue de langue anglaise la plus respectée de toutes celles qui traitent du conflit arao-israélien, l’étranglement israélien de Gaza a pour but de rendre "impossible l’accès des Palestiniens aux puits Marine-1 et Marine-2." Le plan à long terme d’Israël "consiste non seulement à empêcher les Palestiniens d’exploiter leurs propres ressources, mais aussi à intégrer les gisements de gaz de Gaza dans les installations de forage en mer israéliennes adjacentes." Tout cela fait partie d’une plus large stratégie consistant à : ".... séparer les Palestiniens de leur terre et de leurs ressources naturelles pour les exploiter et ainsi bloquer le développement de l’économie palestinienne. En dépit de tous les accords formels impliquant le contraire, Israël continue à gérer toutes les ressources naturelles qui sont nominalement sous la juridiction de l’AP, que ce soit l’eau, la terre, la mer ou les ressources en hydrocarbures.."

 

 

- Pour le gouvernement israélien le Hamas continue d’être le principal obstacle à la finalisation de l’accord gazier.

Comme le dit le ministre en exercice : "Notre expérience de la période d’Oslo nous a appris que les profits du gaz palestinien seraient sans doute utilisés pour financer le terrorisme contre Israël. Le Hamas n’est pas la seule menace... Il est impossible d’empêcher un groupe terroriste palestinien ou un autre de profiter peu ou prou de la manne gazière." La seule option, par conséquent, est une nouvelle "opération militaire pour éradiquer le Hamas."

 

Malheureusement pour l’armée israélienne, anéantir le Hamas passe par la destruction de ce qui est perçu comme la base civile du groupe – et c’est pourquoi les victimes civiles palestiniennes sont infiniment plus nombreuses que les victimes israéliennes. Les deux camps ne valent pas mieux l’un que l’autre, mais la capacité de destruction d’Israël est simplement beaucoup plus grande.

Israël attaque t-il Gaza pour s’approprier le gaz et le pétrole palestinien ?

Après l’opération "plomb fondu", le Comité Public contre la Torture en Israël (Pcati) de Jérusalem a découvert que l’armée israélienne avait adopté une doctrine de combat plus agressive basée sur deux principes :

- la doctrine "zéro perte" pour les soldats israéliens même si cela nécessitait de tirer tous azimuts dans des zones fortement peuplées ;

- la "doctrine dahiya" qui prône le bombardement des infrastructures civiles pour infliger de grandes souffrances à la population et les inciter à se révolter contre les opposants à Israël.

 

Cela a été confirmé dans les faits par la mission d’enquête diligentée par l’ONU à Gaza qui est arrivé à la conclusion que l’armée israélienne avait "délibérément fait un usage disproportionné de la force", contre les "infrastructures de soutien" de l’ennemi - "l’expression semble désigner la population civile", précise le rapport de l’ONU.

 

Les ressources ne sont pas la seule cause du conflit israélo-palestinien. Mais à une époque où l’énergie renchérit, la compétition pour le contrôle des énergies fossiles régionales influence de plus en plus des décisions qui ont le potentiel de déclencher une guerre.

 

Précision :

Le présent texte ne comprend pas les nombreux liens internes qui figurent dans l'édition originale en anglais que vous pouvez consulter ici.

 

 

- Sur la question du pétrole un enjeu explosif

En Israël, l’industrie pétrolière est l’une des plus secrètes du pays. Les caméras de télévision sont interdites sur les sites d’extraction. Peut-être parce que les cuves de pétrole brut et les tours de forage ne sont qu’à une centaine de mètres des territoires palestiniens ? Selon les géologues palestiniens 85 % des gisements exploités par Israël se trouveraient en dehors de ses frontières.

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 09:11
Halte à la terreur et au massacre du peuple palestinien !

Depuis plusieurs jours une étape supplémentaire a été franchie dans la répression contre le peuple palestinien par l’armée israélienne. En l’espace de 24 heures plus de 30 palestiniens sont morts et plus de 200 blessés. Dans l’agression en cours, Israël est passé des meurtres à petite dose à des massacres à grand échelle. Face à cette agression meurtrière, les pays occidentaux, dont la France, gardent un silence éhonté et une passivité scandaleuse et insupportable.

 

- Nous organisations signataires et citoyens condamnons cette nouvelle agression et appelons à un rassemblement :

vendredi 11 juillet 2014 à 18 heures au vieux port de La Rochelle

(Statue Duperré)

 

- Premières Signatures locaux :

L’Association des Palestiniens en France(APF) – Mouvement de la Paix – Cuba Si – France Amérique Latine17 – Ensemble – PCF17 – Parti de Gauche - Front de Gauche - Ligue des droits de l’Homme

 

Voir :

 

Halte à la terreur et au massacre du peuple palestinien !
Hollande, son gouvernement sont officiellement complices d'un nouveau crime contre l'humanité !

Hollande, son gouvernement sont officiellement complices d'un nouveau crime contre l'humanité !

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6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 23:49
Palestine : Shimon Peres défend toujours la solution à deux Etats

Il n'est pas inutile de rappeler qu'au moment ou un nouveau gouvernement d'Union Palestinienne est mis en place (regroupant le Fatah et le Hamas), ou de nouvelles élections présidentielle et législatives sont prévues d'ici à la fin de l'année, l’État d’Israël bafoue constamment le droit international. Dans le même temps, alors que l’Irak, la Syrie et, dans une moindre mesure, le Liban s’enfoncent dans la guerre confessionnelle, les opérations militaires en cours à Gaza et en Cisjordanie, à la suite de l’enlèvement et du meurtre de trois jeunes colons, font craindre une nouvelle explosion de violence.

 

Car la situation étant tendue après les meurtres d’adolescents israéliens et palestinien Netanyahou en profite pour bombarder Gaza, tenter d'obtenir des ripostes palestiniennes lui servant à justifier un engrenage guerrier avec en arrière pensée..... briser l'unité palestinienne retrouvée.

 

 

- Car la bande de Gaza est toujours sous blocus illégal.

Palestine : Shimon Peres défend toujours la solution à deux Etats

Elle constitue une véritable prison à ciel ouvert pour ses 1,5 millions d’habitants. Israël détient toujours des milliers de prisonniers politiques palestiniens, et ce n’est pas la libération de 26 d’entre eux tout récemment qui change la situation, d’autant que quelques jours après, quatre Palestiniens ont encore été tués par l’armée israélienne.

 

Le plan israëlien Prawer de judaïsation du Néguev prévoit toujours de déplacer près de 70 000 bédouins palestiniens de citoyenneté israélienne dans des cités réserves. La colonisation de la Cisjordanie se poursuit sans faiblir : alors même que le secrétaire d’Etat américain, John Kerry - visiblement lui-même gêné par les agissements du gouvernement israélien - était en visite dans le pays, les autorités annonçaient de nouvelles autorisations pour la construction de 5000 logements, à Jérusalem Est et en Cisjordanie. Enfin, le gouvernement israélien n’a aucunement l’intention de respecter les frontières d’un hypothétique Etat palestinien puisqu’il a bien indiqué sa volonté de maintenir une présence militaire dans la vallée du Jourdain, accompagnée d'un projet de construction d'une nouvelle "barrière de sécurité" entre la Cisjordannie et la Jordanie, dès lors que celle entre Israël et le Sinaï égyptien serait terminée.

 

Après le vote favorable de la France pour que la Palestine soit intégrée à l’Assemblée générale des Nations unies comme membre observateur, notre pays doit reconnaître l’Etat palestinien de manière bilatérale.

 

 

- Il est urgent :

  • de passer des discours aux actes, en prenant de réelles sanctions à l’égard du gouvernement israélien pour le contraindre à appliquer les dizaines de résolutions des Nations unies le concernant ;
  • de procéder à la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens ;
  • de geler et de démantèler les colonies ;
  • de lever le blocus de Gaza et de reconnaitre l’Etat Palestinien dans les frontières de 1967.

 

Le peuple palestinien a  le droit de vivre dans un Etat viable en toute souveraineté, dans les frontières de 1967, et égalité des droits pour ceux résidant en Israël.

 

 

- La solution à deux États toujours d'actualité

- Après le discours prononcé le 25 mai 2014 par le pape François devant les autorités israéliennes à Tel-Aviv  « ........Par conséquent, je renouvelle l’appel que, de ce lieu, Benoît XVI a lancé : qu’il soit universellement reconnu que l’État d’Israël a le droit d’exister et de jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues. Qu’il soit également reconnu que le peuple palestinien a le droit à une patrie souveraine, à vivre avec dignité et à voyager librement. Que la “solution de deux États” devienne réalité et ne demeure pas un rêve.» ;

 

- C'est maintenant le président israëlien sortant Shimon Peres qui s'est exprimé dimanche 6 juillet 2014 devant l'association de la presse étrangère en Israël. Il a précisé «... être toujours pour une solution à deux États et une reprise des négociations de paix.».

 

- Poursuivre la pression sur le gouvernement israélien

De plus, face au renforcement de la politique d'oppression du gouvernement isralien à l'encontre de l'ensemble des Palestiniens (la politique d'Israël dans ces territoires, présente pour l'ONU les caractéristiques de "l'apartheid" et du "nettoyage éthnique"[1]), il est plus que nécessaire d'apporter son soutien aux campagnes de BDS France (Boycott-Désinvestissement-Sanctions).

 

Chacun peut agir, notamment en boycottant les produits israéliens, en exigeant des entreprises françaises qu'elles ne participent pas à la colonisation et la politique d'apartheid du gouvernement israélien, et en demandant au Président et au gouvernement français d'appliquer de réelles sanctions à l'encontre de l'État d'Israël.

 

Le gouvernement français pratique la politique des "petits pas" dans la bonne direction.... c'est INSUFFISANT !

Le 24 juin 2014, le site Internet du ministère français des Affaires étrangères a publié une information peu visible mais inédite : "Il existe des risques liés aux activités économiques et financières dans les colonies israéliennes. Les transactions financières, les investissements, les achats, les approvisionnements ainsi que d'autres activités économiques dans les colonies ou bénéficiant aux colonies, entraînent des risques juridiques et économiques liés au fait que les colonies israéliennes, selon le droit international, sont construites sur des terres occupées et ne sont pas reconnues comme faisant partie du territoire d'Israël".

 

Notre gouvernement déconseille donc aux entreprises françaises de mener des activités économiques dans les colonies israéliennes. Voilà, enfin, une mesure concrète des pouvoirs publics français contre la colonisation.

Mais il ne s’agit que d’un petit pas tardif et surtout insuffisant dans la mise en oeuvre de l'avis de la Cour Internationale de justice en date du 9 juillet 2004.

 

- La paix ne pourra advenir qu'en obligeant Israël à respecter les Palestiniens et leurs droits universels et le boycott commence à faire peur à Israël. Pourquoi ?.... la réponse  ICI

 

Note :

[1] le Figaro : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/21/97001-20140321FILWWW00210-israel-l-onu-denonce-un-nettoyage-ethnique.php

 

Pour en savoir plus :

- Israéliens et Palestiniens paient des années de blocage du «processus de paix» : Abîme

- Le plateau du Golan est syrien : Les oubliés du Golan

- Par le Parti de Gauche : La coopération Europe-Israël : un appui pour la colonisation de la Palestine

- Palestine : Faudra-t-il attendre encore dix ans ?

- Un texte de 2009 d'une actualité criante : Israël a-t-il perdu la guerre ? Entretien avec l’historien israélien Shlomo Sand

- Israël-Palestine : Hollande choisit son camp, celui de la droite israélienne contre le peuple palestinien

- Rassemblement contre l'aggression : Halte à la terreur et au massacre du peuple palestinien !

De plus, face au renforcement de la politique d’oppression du gouvernement israélien à l’encontre de   l’ensemble des Palestiniens, le Bureau national du Parti de Gauche réuni le 16 novembre a décidé d’engager le Parti de Gauche dans le soutien aux campagnes de BDS France : Boycott Désinvestissement Sanctions. Chacun peut agir, notamment en boycottant les produits israéliens, en exigeant des entreprises françaises qu’elles ne participent pas à la colonisation et la politique d’apartheid du gouvernement israélien, et en demandant au Président et au gouvernement français d’appliquer de réelles sanctions à l’encontre de l’Etat d’Israël. La paix ne pourra advenir qu’en obligeant Israël à respecter les Palestiniens et leurs droits universels. - See more at: http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/le-parti-gauche-s-engage-dans-les-campagnes-boycott-desinvestissement-sanctions-l-egard-d-israel-25718#sthash.QYbKsMg2.dpuf

Palestine : Shimon Peres défend toujours la solution à deux Etats
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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 09:18
L’aveuglement des Occidentaux n’est pas seulement ridicule et regrettable, il devient dangereux

Le seul pays à même de casser la zone euro et sa logique destructrice, c’est la France

 

 

L'affaiblissement de la puissance américaine, le délitement de l'Union européenne et le retour de la Russie sur la scène internationale redessinent la géopolitique du monde. Un nouveau paradigme dans lequel la France peine à trouver sa place.

 

 

Source : "AtlantiCO UN VENT NOUVEAU SUR L'INFO par Emmanuel Todd

- AtlantiCO : Après avoir un temps cru à l’émergence d’une démocratie modèle en Ukraine, les chancelleries européennes et américaines semblent avoir été prises de court par la diplomatie de Moscou et les mouvements dans l’Est du pays. En quoi l’engagement de l’Occident a-t-il pu reposer sur un malentendu ?
Emmanuel Todd : Lorsque je repense à cette crise, je m’étonne de voir qu’elle ne s’inscrit pas dans la logique qui était en train de se dessiner en Europe jusqu’ici. Le début du XXIe siècle avait été marqué par un rapprochement des “Européens” et des Russes, avec l’établissement de positions communes assez fortes dans des moments de crise. On se souvient de la conférence de Troyes en 2003, où Chirac, Poutine et Schroeder avaient manifesté ensemble leurs refus de l’intervention américaine en Irak. Cet événement laissait l’impression d’un Vieux Continent évoluant globalement vers la paix tandis que l’Amérique de Georges W.


Bush, fidèle à la ligne Brezinski, restait dans un esprit de confrontation à l’égard de Moscou en s’appuyant sur d’anciens satellites soviétiques, avec les Pays baltes et la Pologne comme partenaires anti-russes privilégiés.


L’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche a coïncidé avec un retournement de la posture américaine. Sa ligne, telle que je la percevais à l’époque, était d’apaiser les tensions avec l’Iran et la Russie pour mieux pouvoir engager le fameux “pivot” vers l’Asie où réside la menace de long-terme pour la puissance américaine. Ce retrait de Washington aurait dû renforcer la volonté des Européens, et particulièrement des Allemands, de se rapprocher de Poutine pour parachever un grand partenariat commercial, énergétique et industriel. Aurait ainsi pu se dessiner une Europe d’équilibres basée sur un moteur franco-germano-russe. Il est difficile de contester que l’Histoire a pris une toute autre direction : nous sommes en pleine confrontation entre la Russie et l’Union européenne, désormais sous leadership économique et diplomatique allemand.

 

Ce renversement s’explique je crois par un changement rapide de la posture allemande. On me déclare souvent germanophobe mais je ne pense être ni insultant, ni très loin de la vérité, en diagnostiquant que les élites de ce pays souffrent d’une certaine “bipolarité”psychologique et historique dans leurs rapports avec la Russie, hésitant, oscillant sans cesse entre bienveillance et conflit. Cette dualité est manifeste dans le glissement de Bismarck à Guillaume II, le premier souhaitant devenir le partenaire de l’Empire des Tsars, le second rentrant brutalement dans l’engrenage menant à 1914. Dans une séquence encore plus courte, nous aurons le Pacte Molotov Ribbentrop d’août 1939 , rapidement annulé par l’invasion par Hitler de la Russie en 1941. Les historiens évoqueront-ils un jour un basculement de Schröder à Merkel ?


C’est bien l’Allemagne qui désormais fait le jeu du côté occidental, mais un jeu hésitant entre phases agressives et moments de repli durant lesquels elle reprend sa posture conciliante, moments il est vrai de plus en plus brefs. C’est bien le voyage en Ukraine du ministre allemand des Affaires étrangères, Steinmeier, qui a marqué le début de la séquence actuelle. La présence de son homologue polonais Sikorski à Kiev était comme la garantie d’une posture agressive de la mission. On ne peut jamais soupçonner la Pologne de bipolarité vis-à-vis de la Russie : son hostilité est stable, atemporelle, une sorte de manie qui ne fait jamais place à la dépression. Laurent Fabius, fidèle à lui-même, ne savait sans doute pas ce qu’il faisait-là. Un Rainbow Warrior de plus à sa collection. Au-delà du blabla sur les valeurs libérales et démocratiques, rendu ridicule par le nouveau partenariat européen avec l’extrême-droite ukrainienne,le voyage de Kiev nous a révélé une nouvelle politique de puissance de l’Allemagne, dont l’objectif à moyen terme est dans doute de rattacher l’Ukraine (unie ou divisée, c’est secondaire) à sa zone d’influence économique en tant que source de main-d’œuvre bon-marché. C’est une opération que le Schroeder de 2003 n’aurait jamais mené.

 

 

- AtlantiCO : Selon vous, Vladimir Poutine jouerait l’apaisement et non l’escalade. L’Occident n’aurait-il donc rien compris ?
Emmanuel Todd : J’ai commencé ma “carrière” avec un livre qui prédisait l’effondrement du système soviétique, qu’on ne m’accuse donc pas de soviétophilie régressive. Je suis pourtant effaré de constater que durant les vingt dernières années s’est développée à l’inverse une véritable russophobie des élites occidentales. Les médias français sont en pointe dans ce délire, avec Le Monde en pole position. Pour suivre les évènements d’Ukraine je dois consulter les sites du Guardian, du Daily Telegraph, du New York Times, du Washington Post, du Spiegel et même du journal israélien Haaretz pour les questions d’antisémitisme. Tous hostiles à la Russie, ces journaux contiennent néanmoins de l’information exacte. Le Monde ne relaie même pas correctement les informations les plus élémentaires.

 

J’ai eu, ces derniers mois, le sentiment angoissant de vivre dans un pays sous-développé, coupé du monde réel, totalitaire d’une façon subtilement libérale. Mais je dois lire aussi les sites russes Ria Novosti en français et Itar-Tass en anglais parce qu’ aucun média occidental n’est capable de nous informer sur le point de vue russe. Exemple : au beau milieu d’une crise que nous devons d’abord analyser en termes de rapports de force géopolitiques, j’ai pu voir passer une foultitude d’articles, français comme anglo-saxons, s’acharnant sur l’”homophobie” du régime Poutine. Il est inquiétant pour l’anthropologue que je suis de voir les relations internationales sortir d’une logique rationnelle et réaliste pour rentrer dans des confrontations de moeurs dignes de sociétés primitives.


On surreprésente les différences culturelles, différences qui d’ailleurs ne sont en général pas celles que l’on croit. La question du machisme et de l’antiféminisme du régime russe a été de nouveau soulevée suite aux récents propos de Poutine sur Madame Clinton mais sur la base d’une ignorance radicale du statut des femmes en Russie. On compte à l’université russe 130 femmes pour 100 hommes, contre 115 en France, 110 aux Etats-Unis et… 83 en Allemagne. Selon ces critères la Russie est l’un des pays les plus féministes du monde, tout juste derrière la Suède (140 femmes pour 100 hommes)…

 

Le point de vue diplomatique russe dans cette crise n’est pas culturaliste et il est très simple: le groupe dirigeant russe ne veut pas de bases de l’Otan en Ukraine, s’ajoutant à l’encerclement balte et polonais. Point. La Russie veut la paix et la sécurité. Elle en besoin pour achever son redressement et elle a désormais les moyens de l’obtenir ainsi qu’on vient de le voir en Crimée. Un conseil final d’anthropologue : les Occidentaux agressifs qui veulent imposer leur système de moeurs à la planète doivent savoir qu’ils y sont lourdement minoritaires et que les cultures patrilinéaires dominent quantitativement. Notre mode de vie me convient personnellement, je suis heureux du mariage pour tous. Mais en faire la référence principale en matière de civilisation et de diplomatie, c’est engager une guerre de mille ans, que nous ne gagnerons pas.

 

 

- AtlantiCO : Vous voyez les Etats-Unis comme dépassés par la situation ukrainienne. En quoi le sont-ils ?

Emmanuel Todd : Les Américains ne savent pas où ils vont. La crise née en Europe les a lancés sur une trajectoire régressive et agressive parce qu'ils ont peur de perdre la face. L'affaire de Géorgie en 2008 avait déjà sérieusement entamé leur crédit de protecteurs du Continent. C'est ce qui peut expliquer le retour de bellicisme impérial qui s'est manifesté avec l'Ukraine, à rebours de la doctrine "nationale et reconstructrice "dessinée jusqu'ici par Obama. J'espère que ce revirement n'est que temporaire et que l'actuel locataire de la Maison Blanche saura reprendre le contrôle de sa politique étrangère, ce qui pour l'instant est loin d'être acquis.

 

Etant donné l'opposition toujours majoritaire de l'opinion américaine vis-à-vis d'une intervention militaire en Ukraine, j'ose toutefois me dire que cet espoir n'est pas totalement vain. 

 

Bien qu'ils se soient fait assez brutalement ”moucher” par Poutine avec le rattachement de la Crimée, les Américains ont toutefois une autre crainte, plus profonde, celle de voir l'Allemagne s'émanciper complètement de leur sphère d'influence. Si vous lisez Le grand échiquier de Brzezinski, œuvre majeure pour comprendre la diplomatie actuelle, vous comprendrez que la puissance américaine d'après-guerre repose sur le contrôle des deux plus grands pôles industriels de l'Eurasie : le Japon et l'Allemagne. La crise économique nous a montré que la Maison Blanche n'a pas su contraindre Berlin à abandonner les politiques d'austérités, de changer la politique monétaire de l'euro et plus largement de prendre part aux dispositifs de relance mondiale. L'inavouable vérité est qu'aujourd’hui les Etats-Unis ont perdu le contrôle de l'Allemagne et qu'ils la suivent en Ukraine pour que cela ne se voie pas.

 

Le recul de la puissance américaine devient réellement préoccupant. Washington est en état de choc après la prise de Mossoul en Irak par des combattants djihadistes. La stabilité du monde ne saurait donc dépendre de la seule puissance américaine. Je vais faire une hypothèse surprenante. L'Europe devient instable, simultanément rigide et aventuriste. La Chine est peut-être au bord d'un effondrement de croissance et d'une crise majeure. La Russie est une grande puissance conservatrice. Un nouveau partenariat américano-russe pourrait nous éviter de sombrer dans une « anarchie mondialisée » dont l’éventualité semble chaque jour plus réalisable. 

 
 

- AtlantiCO : Dans toute cette analyse la France semble totalement absente du jeu...

Emmanuel Todd : La France n'a selon moi pas à s'impliquer outre-mesure dans la crise ukrainienne, son histoire et sa géographie l'en éloignent naturellement. La seule place qu'elle pourrait concrètement occuper serait celle d'un bras droit de Berlin, une "ligne Charlemagne" aggravant le potentiel déstabilisateur du nouveau cours diplomatique allemand. L'idée d'une puissance française autonome n'a ici pas de sens. Trois nations ont une réelle importance dans le jeu ukrainien et plus largement européen : deux sont résurgentes, l'Allemagne et la Russie, l'une est dominante depuis 70 ans : les Etats-Unis. 

 

 

- AtlantiCO : Peut-on voir cette croisade du camp occidental en Ukraine comme le symptôme d'une difficulté toujours plus grande à se définir et à définir ce qui l'entoure, comment en est-il arrivé là ?

Emmanuel Todd : Les Occidentaux ont effectivement un grand mal à savoir ce qu'ils sont : les Allemands hésitent entre pacifisme et expansionnisme économique, les Américains oscillent entre la ligne impériale et la ligne nationale, et les Français ne savent plus vraiment où se placer dans cette situation confuse. Tout cela entraîne une lecture assez pauvre par les élites occidentales des événements, fait qu’illustre assez bien les interrogations de nombreux journalistes sur “ce que veut Poutine”, interrogations qui aimeraient sous-entendre que les “Européens” et les Américains savent très bien à l’inverse ce qu'ils veulent. C'est en vérité l'exact opposé qui est à l'œuvre, les Russes étant dans une volonté de puissance définie, importante mais limitée, tandis que l'Occident n'a in fine aucun objectif clair et lisible dans cette affaire. On peut même aller jusqu’à dire dans le cas des "Européens" que la russophobie est peut-être inconsciemment le seul cordon qui reste capable de faire tenir ensemble un espace politique et monétaire qui ne signifie déjà plus grand-chose. 

 

Dans un contexte de résurgence des Nations et de l'Histoire et sur fond de déliquescence de la zone euro, cet aveuglement des Occidentaux n'est pas seulement ridicule et regrettable, il devient dangereux. On doit cependant relativiser : nos problèmes comportent paradoxalement des avantages pour la stabilité du Continent. L'Europe de l'Ouest est habitée par une population vieille, encore très riche, et qui a beaucoup à perdre tandis que les Russes commencent tout juste à “souffler” après des années d'un déclin économique ravageur. La mortalité s'inverse , l'économie se stabilise, l'agriculture repart, et l'on peut parier qu'en dépit d'une véritable fierté d'appartenance nationale les Russes ne sont pas prêts à tomber d'ici demain dans un délire belliciste incontrôlable. 

 

 

- AtlantiCO : Vous semblez beaucoup moins critique à l’égard des Etats-Unis que du temps d’Après l’Empire. Vous vous dites même “pro-américain de gauche”…
Emmanuel Todd : Après l’Empire a effectivement été considéré un peu trop vite comme un classique de l’anti-américanisme alors que je m’étais donné du mal, tant dans les entretiens de promotions que dans le livre lui-même, pour expliquer qu’il n’était en rien motivé par une phobie . En vérité je prenais le contre-pied du Grand échiquier de M. Brzezinski, personnalité que je suis obligé de respecter pour son intelligence mais dont les rêves sont assez loin des miens. Ma posture était finalement celle d’un démocrate de gauche, et c’est d’ailleurs comme tel que le livre a été compris outre-Atlantique.


Je pense en réalité que la prédominance américaine en Europe est, à l’instar de la démocratie comme régime politique, la moins pire des solutions étant donné l’état d’effondrement idéologique dans lequel se trouve notre continent. Je pourrais même accepter sans inquiétude cette prédominance si était respecté le principe des contre-pouvoirs, principe si cher aux Pères Fondateurs. La Russie pourrait jouer le rôle salutaire de garde-fou, bien que le système interne en vigueur là-bas soit loin d’être ma tasse de thé. Il s’agirait là non seulement d’un équilibre bénéfique à la stabilité des relations internationales dans leur ensemble mais aussi bénéfique aux Américains eux-mêmes. Il n’est jamais sain pour soi-même de se croire tout puissant. Après l’échec du couple franco-allemand, je me dis, avec un brin d’ironie, qu’un couple américano-russe pourrait tenter sa chance. Ma déclaration n’est en rien un acte de “foi” à l’égard du modèle américain, j’y suis simplement poussé par l’inévitable deuil d’une Europe aujourd’hui dénuée de projet et d’identité.

 

 

- AtlantiCO : Vous avez justement parlé récemment d’une faillite de l’Europe nouvelle. Le Vieux Continent porte-t-il une responsabilité particulière dans l’incapacité de l’Occident à définir une nouvelle politique ?
Emmanuel Todd : Il n’y a selon moi plus rien à attendre de l’Europe. Que peut-on sérieusement attendre d’un espace qui n’arrive même pas à se débarrasser de l’euro alors que cela représente un intérêt crucial pour sa survie ? C’est en ce sens que je m’avoue aujourd’hui plus intéressé par ce qui se passe aux Etats-Unis. Le premier mandat d’Obama ne m’avait pas particulièrement impressionné mais force est de constater que la politique menée depuis la réélection de 2012, particulièrement la politique étrangère jusqu’à la crise ukrainienne, faisait preuve d’une réelle intelligence innovatrice… La vraie question reste donc de savoir si les Etats-Unis seront à même de se maintenir ou même de rebondir ou s’ils sombreront dans le déclin. Le cas européen est selon moi réglé.

 


- AtlantiCO : Vous disiez en 1995 lors de la réédition de L’Invention de l’Europe : “ce livre permettra de comprendre, dans vingt ans, pourquoi une unification étatique imposée en l’absence de conscience collective a produit une jungle plutôt qu’une société”. Comment envisagez-vous aujourd’hui l’avenir ?
Emmanuel Todd : Si j’ai pu réussir quelques « coups » prédictifs par le passé avec la chute de l’URSS, l’affaiblissement des Etats-Unis, les révolutions arabes et l’échec d’un euro mort-né, je suis bien obligé de reconnaître que l’aspect totalement nouveau de la situation actuelle me déroute. Si je n’arrête évidemment pas mes recherches, je suis bien obligé d’admettre que la multiplication des facteurs inédits rendent la prédiction quasiment impossible.

 

L’Europe est aujourd’hui riche, vieille, très civilisée et paisible, en dépit d’une dynamique incontestable de renaissance des nations. C’est un contresens historique d’affirmer que le racisme y progresse. Quand je compare cette époque à celle des années 1970 je suis frappé de voir à quel points les gens sont devenus plus tolérants aux différences(physiques, sexuelles…). Nous vivons dans un monde où la violence à grande échelle, la guerre, est difficilement concevable. Je resterais donc sceptique quant à un scénario apocalyptique au cœur même du Vieux Continent.


Pour ce qui est de l’euro, on voit bien aujourd’hui que cette monnaie ne pourra jamais fonctionner dans une accumulation de sociétés dont les langues, les structures et les mentalités n’ont finalement que très peu en commun. D’un autre côté, il est clair pour moi que le seul pays qui serait à même de casser la zone euro et sa logique destructrice, c’est la France. Mais j’ai fait le deuil d’une élite politique française capable d’affronter la réalité de son échec et de passer à autre chose.


Mais je suis historien avant tout. Ma tristesse de citoyen est atténuée par la possibilité d’observer une histoire qui continue, même gérée par des idiots, et qui est sur le point de s’accélérer.

 

Propos recueillis par Théophile Sourdille

 

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 17:44
Le 8 Mai 1945, c'est aussi..... le Massacre de Sétif !

La guerre d’Algérie a commencé à Sétif le 8 mai 1945 !

 

 

Le 8 mai 1945, tandis que la France fêtait la victoire, elle réaffirme dans le sang sa domination coloniale en Algérie : 45.000 morts à Sétif, Guelma, Kherrata et dans tout le Constantinois... Ce traumatisme radicalisera irréversiblement le mouvement national... 

 

 

Source : Rebellyon.Info | mis à jour le 8 mai 2023

- Jour de liesse ? Fête de la libération ? Pas pour tout le monde...

Le 8 mai 1945 signi­fie la fin du nazisme. Il cor­res­pond aussi à l’un des moments les plus san­glants de l’his­toire natio­nale. La répres­sion colo­nia­liste venait d’y faire ses pre­miers accrocs face à une popu­la­tion farou­che­ment déter­mi­née à se pro­mou­voir aux nobles idéaux de paix et d’indé­pen­dance.

Faim, famine, chô­mage et misère sem­blaient résu­mer la condi­tion sociale de la popu­la­tion musul­mane algé­rienne colo­ni­sée par la France, popu­la­tion sur­tout agri­cole sou­vent dépla­cée car les colons s’étaient saisis des meilleu­res terres, et de plus dans une période de guerre, de séche­resse et de récol­tes déci­mées par les aca­ri­des. « Des hommes souf­frent de la faim et deman­dent la jus­tice... Leur faim est injuste. » écrivait Albert Camus début 1945 dans Combat.

 

Le 8 mai 1945 fut un mardi pas comme les autres en Algérie. Les gens mas­sa­crés ne l’étaient pas pour diver­sité d’avis, mais à cause d’un idéal. La liberté. Ailleurs, il fut célé­bré dans les inters­ti­ces de la capi­tu­la­tion de l’état-major alle­mand. La fin de la Seconde Guerre mon­diale, où pour­tant 150.000 Algériens s’étaient enga­gés dans l’armée aux côtés de de Gaulle. Ce fut la fin d’une guerre. Cela pour les Européens. Mais pour d’autres, en Algérie, à Sétif, Guelma, Kherrata, Constantine et un peu par­tout, ce fut la fête dans l’atro­cité d’une colo­ni­sa­tion et d’un impé­ria­lisme qui ne venait en ce 8 mai qu’annon­cer le plan de redres­se­ment des volon­tés farou­ches et éprises de ce saut liber­taire.
 
 Photo : Sétif Fontaine Ain El Fouara

Photo : Sétif Fontaine Ain El Fouara

 

- Sétif, mardi 8 mai 1945

Dès 8 heures du matin, une foule esti­mée aux envi­rons de 10.000 per­son­nes était ras­sem­blée devant la mos­quée de la gare. Puis elle enta­mait son élan rue des Etats-Unis pour se diri­ger vers le centre-ville, rue Georges Clémenceau... Pacifiques, dépi­tés et désar­més, les pai­si­bles mani­fes­tants scan­daient des slo­gans de paix et de liberté. « Indépendance », « Libérez Messali Hadj », « L’Algérie est à nous ». Ils s’étaient donnés pour consi­gne de faire sortir pour la pre­mière fois le dra­peau algé­rien. La riposte fut san­glante.

 

Pourtant, pro­fi­tant du jour du marché heb­do­ma­daire, ce 8 mai 1945, les orga­ni­sa­teurs avaient rap­pelé aux pay­sans venus des vil­la­ges de dépo­ser tout ce qui pou­vait être une arme (cou­teau, hâche, faux...). Derrière les dra­peaux des alliés, c’étaient les écoliers et les jeunes scouts qui étaient au pre­mier rang suivis des por­teurs de la gerbe de fleurs, et les mili­tants sui­vaient juste der­rière pour éviter tout débor­de­ment de la masse pay­sanne.

 

A la vue d’un dra­peau algé­rien vert et blanc, qui avait été déployé en cours de route, les poli­ciers avaient jailli du bar­rage et avaient atta­qué la foule pour s’empa­rer du dra­peau. Un mili­tant avait expli­qué que le dra­peau étant sacré, il est impos­si­ble de le remi­ser une fois sorti. Le maire socia­liste de la ville sup­plie de ne pas tirer. Mais c’est à ce moment que tout dérape quand un ins­pec­teur tire, tue celui qui por­tait ce dra­peau à ce moment-là et deux coups de feu en sou­tien de la part d’Européens par­tent du café de France. Dans la pani­que pro­vo­quée par les pre­miers coups de feu, à d’autres fenê­tres des Européens tirent à leur tour sur la foule.

 

 

- « On a tiré sur un jeune scout » !

Ce jeune « scout » fut le pre­mier martyr de ces inci­dents : Saâl Bouzid, 22 ans, venait par son souf­fle d’indi­quer sur la voie du sacri­fice la voie de la liberté. K. Z., âgé alors de 16 ans, affirme non sans amer­tume à ce propos : « Il gisait mou­rant par-devant le ter­rain qui sert actuel­le­ment d’assiette fon­cière au siège de la wilaya. Nous l’avons trans­porté jusqu’au doc­teur Mostefaï... et puis... » L’émotion l’étouffe et l’empê­che de conti­nuer...

 

Bien que la pani­que ait gagné l’ensem­ble des mani­fes­tants, un mili­tant avait sonné le clai­ron pour que la gerbe de fleurs soit dépo­sée. Cela se pas­sait à 10 heures du matin. Le car de la gen­dar­me­rie ayant eu du retard était arrivé en fon­çant en direc­tion des mani­fes­tants fau­chant les pré­sents.
 
Le 8 Mai 1945, c'est aussi..... le Massacre de Sétif !

 

Surgit alors la pré­pa­ra­tion du mas­sa­cre des Algériens. Une milice d’Européens est formée à qui on donne des armes ; l’armée, la police et la gen­dar­me­rie sont déployées... C’est une véri­ta­ble chasse à toutes per­son­nes musul­ma­nes.

 

Le 9 mai, à Sétif, ce sont 35 Algériens qui ont été abat­tus parce qu’ils ne savaient pas qu’un couvre feu avait été établi. Le rap­port du com­mis­saire divi­sion­naire, M. Bergé, expli­quait que chaque mou­ve­ment jugé sus­pect pro­vo­quait le tir : « les musul­mans ne peu­vent cir­cu­ler sauf s’ils por­tent un bras­sard blanc déli­vré par les auto­ri­tés et jus­ti­fi­ca­tions d’un emploi dans un ser­vice public. »
Le 8 Mai 1945, c'est aussi..... le Massacre de Sétif !
Le 8 Mai 1945, c'est aussi..... le Massacre de Sétif !

 

- Guelma, mardi 8 mai 1945

A Guelma, à 16 heures, un ras­sem­ble­ment s’était orga­nisé hors de la ville. Les mili­tants des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML) atten­daient, en fait, les ins­truc­tions venant de Annaba. A 17 heures le cor­tège s’était ébranlé avec les pan­car­tes célé­brant la vic­toire des alliés ainsi que leurs dra­peaux entou­rant un dra­peau algé­rien. Arrivé à l’actuelle rue du 8 mai, le cor­tège avait été arrêté par le sous préfet Achiary. Il ne res­tait plus que 500 mètres pour attein­dre le monu­ment aux morts.

 

Le sous préfet, Achiary - futur chef de l’OAS créé à Madrid en 1961 -, hors de lui avait intimé l’ordre de jeter les pan­car­tes, dra­peaux et ban­de­ro­les. Un socia­liste nommé Fauqueux avait râlé auprès du sous préfet : « Monsieur le sous préfet est ce qu’il y a ici la France ou pas ? ». C’est alors, comme un coup de fouet, Achiary saisit le revol­ver dont il s’est armé, entre dans la foule droit sur le porte dra­peau et tire. Son escorte ouvre le feu sur le cor­tège qui s’enfuit, décou­vrant dans son reflux le corps du jeune Boumaza. A Guelma ce jour-là il y a déjà 4 Algériens tués, mais aucun Européen.

 

Le 9 mai, à Guelma, la milice diri­gée par Achiary avait tenu sa pre­mière séance au cours de laquelle l’adjoint Garrivet pro­po­sait : « Nous allons étudier la liste des per­son­nes à juger. Commençons par nos anciens élèves ». Une per­qui­si­tion au local des AML a permis de saisir les listes nomi­na­ti­ves des res­pon­sa­bles et mili­tants, tous consi­dé­rés comme sus­pects, qui seront incar­cé­rés, sou­vent tor­tu­rés, et exé­cu­tés par four­nées entiè­res.

 

Photo : Arrestations de civils menés vers leur propre exécution et finir brûlés dans des fours à chaux de Guelma

Photo : Arrestations de civils menés vers leur propre exécution et finir brûlés dans des fours à chaux de Guelma

 

- Kherrata, mardi 8 mai 1945

C’est aussi mardi jour de marché, et il n’y a pas de défilé prévu pour la fin de la deuxième guerre mon­diale, ce 8 mai, dans ce gros vil­lage tran­quille, situé au pied d’une chaîne mon­ta­gneuse, à quel­ques dizai­nes de kilo­mè­tres de la Méditerranée. En fin de mati­née on y apprend les tue­ries poli­ciè­res de Sétif. Les nou­vel­les se répan­dent vite parmi la popu­la­tion de Kherrata. Les Européens pren­nent peur, l’admi­nis­tra­teur colo­nial leur dis­tri­bue des armes et ils se plan­quent dans une for­te­resse. Tandis qu’on donne l’ordre au crieur public d’annon­cer le couvre-feu, celui-ci au contraire par­court tous les vil­la­ges à l’entour en appe­lant la popu­la­tion musul­mane à se ras­sem­bler à Kherrata.

 

Ce sont 10.000 per­son­nes qui vont arri­ver durant la nuit à Kherrata. Dès l’aube du 9 mai, une grande agi­ta­tion règne au centre de Kherrata grouillant de monde. Les Musulmans sachant que les Européens étaient armés, et prêts à les tuer, se sont ras­sem­blés pour envi­sa­ger com­ment se défen­dre. Certains ont coupé les lignes télé­pho­ni­ques, et d’autres ont cher­ché des armes au tri­bu­nal et dans trois mai­sons, qui furent incen­diées. L’admi­nis­tra­teur colo­nial et le juge de paix furent tués. Les 500 Européens qui étaient dans la for­te­resse tirè­rent alors sur la foule déchaî­née qui tra­ver­sait le vil­lage avec des dra­peaux algé­riens, tandis qu’on enten­dait les « you-you » des femmes.

 

Même s’ils avaient une grande cons­cience révo­lu­tion­naire, beau­coup parmi les insur­gés algé­riens ne savaient pas quoi faire. Pour savoir com­ment réagir, ils se sont alors ras­sem­blés dans la mon­ta­gne à Bouhoukal, mais l’armée fran­çaise était déjà en marche. Le peu de monde qui avait des fusils se mit en grou­pes dans les gorges et à l’entrée de Kherrata pour retar­der l’arri­vée des gen­dar­mes et des trou­pes. Mais dans cette révolte, qui allait vite être étouffée par l’armée, il n’y eu en tout et pour tout sur ce sec­teur que 10 morts et 4 bles­sés parmi les mili­tai­res et les Européens.

 

  • Vers midi, les auto­mi­trailleu­ses de l’armée fran­çaise se met­tent à tirer de loin sur les popu­la­tions de Kherrata et des vil­la­ges avoi­si­nants, suivi de près par les tirs impres­sion­nants du bateau-croi­seur Duguay-Trouin sur les crêtes des monts de Babor, et l’après-midi c’est l’avia­tion qui bom­bar­dait les envi­rons. Bombardements, tirs nour­ris et fusilla­des firent que plu­sieurs mil­liers d’Algériens furent mas­sa­crés. Vers 10 heures du soir, la légion étrangère fran­chis­sait les gorges et arri­vait au vil­lage com­plè­te­ment vidé de ses habi­tants musul­mans.

 

Photo : propagande coloniale - (à la mode Tartarin de Tarascon) : on distribue des armes sans munitions aux civils pour un besoin de propagande : « les insurgés déposent les armes ». Ils feront TOUS partie des victimes assassinées, jetées vivantes du haut de la falaise de Kherrata (voir les gorges de Kherrata au fond de la photo) et enfin ramassées et brulées dans des fours à chaux.

Photo : propagande coloniale - (à la mode Tartarin de Tarascon) : on distribue des armes sans munitions aux civils pour un besoin de propagande : « les insurgés déposent les armes ». Ils feront TOUS partie des victimes assassinées, jetées vivantes du haut de la falaise de Kherrata (voir les gorges de Kherrata au fond de la photo) et enfin ramassées et brulées dans des fours à chaux.

 

- Un des plus atroces massacres coloniaux de la part de la France

Suite aux assas­si­nats d’Algériens à Sétif et à Guelma, des grou­pes d’indi­gè­nes avaient, dans leur repli, riposté en tuant des Européens. [1] S’en suit une répres­sion extrê­me­ment vio­lente dans les rues et les quar­tiers de ces deux villes impor­tan­tes, alors que la presse fran­çaise parle abu­si­ve­ment de ter­ro­risme algé­rien. Pendant une semaine, l’armée fran­çaise, ren­for­cée par des avions et des chars, se déchaîne sur les popu­la­tions de la région et tue sans dis­tinc­tion. À la colère légi­time des Algériens, la réponse du gou­ver­ne­ment fran­çais, dans lequel se trouve, mais oui, le PS et le PC, aux côtés de de Gaulle, ne s’est, en tout cas, pas fait atten­dre en mobi­li­sant toutes les forces de police, de gen­dar­me­rie, de l’armée, en envoyant des ren­forts de CRS et de parachutistes, et même en recru­tant des mili­ciens, qui ne se gênent pas de fusiller des Algériens de tous âges et sans défense.
 
Le 8 Mai 1945, c'est aussi..... le Massacre de Sétif !
Le 8 Mai 1945, c'est aussi..... le Massacre de Sétif !

 

De Sétif, la répres­sion san­glante s’est géné­ra­li­sée. Elle allait tou­cher tout le pays durant tout le mois de mai. L’Algérie s’embra­sait sous les feux brû­lants du prin­temps 1945. Le géné­ral Weiss, chef de la cin­quième région aérienne, avait ordonné le 13 mai le bom­bar­de­ment de tous ras­sem­ble­ments des indi­gè­nes sur les routes et à proxi­mité des vil­la­ges.

 

  • Kateb Yacine, écrivain algé­rien, alors lycéen à Sétif, écrit : « C’est en 1945 que mon huma­ni­ta­risme fut confronté pour la pre­mière fois au plus atroce des spec­ta­cles. J’avais vingt ans. Le choc que je res­sen­tis devant l’impi­toya­ble bou­che­rie qui pro­vo­qua la mort de plu­sieurs mil­liers de musul­mans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimente mon natio­na­lisme. »
  • « Je témoi­gne que la mani­fes­ta­tion du 8 mai était paci­fi­que. En orga­ni­sant une mani­fes­ta­tion qui se vou­lait paci­fi­que, on a été pris par sur­prise. Les diri­geants n’avaient pas prévu de réac­tions. Cela s’est ter­miné par des dizai­nes de mil­liers de vic­ti­mes. À Guelma, ma mère a perdu la mémoire... On voyait des cada­vres par­tout, dans toutes les rues. La répres­sion était aveu­gle ; c’était un grand mas­sa­cre. »

 

Dans les loca­li­tés envi­ron­nan­tes à Sétif, Ras El Ma, Beni Azziz, El Eulma, des douars entiers furent déci­més, des vil­la­ges incen­diés, des dechras et des famil­les furent brû­lées vives. On raconte le mar­tyre de la famille Kacem. Korrichi, son fils Mohamed et son frère Nouari furent tor­tu­rés et tués à bout por­tant... Les légion­nai­res pre­naient les nour­ris­sons par les pieds, les fai­saient tour­noyer et les jetaient contre les parois de pierre où leurs chairs s’éparpillaient sur les rochers...
 
Le 8 Mai 1945, c'est aussi..... le Massacre de Sétif !

 

- L’armée fran­çaise avait pla­ni­fié l’exter­mi­na­tion de mil­liers d’Algériens.

Pour mettre à exé­cu­tion leur des­sein les sol­dats fran­çais avaient pro­cédé au regrou­pe­ment de toutes les popu­la­tions avoi­si­nant les côtes-est de Béjaïa à Bordj Mira en pas­sant par Darguina, Souk El-Tenine et Aokas. Toutes les popu­la­tions de ces régions étaient for­cées de se regrou­per sur les plages de Melbou. L’occu­pant n’avait en tête que la liqui­da­tion phy­si­que de tout ce beau monde. Des sol­dats armés fai­saient le porte-à-porte à tra­vers la ville de Sétif et cer­tai­nes régions envi­ron­nan­tes, et obli­geaient hommes, femmes et enfants à sortir pour monter dans des camions.

 

Dès lors, des camions de type GMC conti­nuaient à char­ger toute per­sonne qui se trou­vait sur leur pas­sage. Le convoi pre­nait la direc­tion de Kherrata. Les habi­tants de cette autre ville his­to­ri­que n’allaient pas échapper à l’embar­que­ment qui les menait avec leurs autres conci­toyens de Sétif, vers le camion de la mort. Les mil­liers d’Algériens furent déchar­gés depuis les bennes des camions au fond des gorges de Kherrata. L’hor­reur n’était pas ter­mi­née pour ces pau­vres « bou­gnouls » comme aimaient les sur­nom­mer les colons fran­çais. Des héli­co­ptè­res dénom­més « Bananes » sur­vo­laient les lieux du mas­sa­cre pour ache­ver les bles­sés. Une véri­ta­ble bou­che­rie humaine allait per­met­tre, plus tard, aux oiseaux cha­ro­gnards d’inves­tir les lieux.

 

Avec la venue de l’été, la cha­leur monte... et l’odeur de la mort. Vers Guelma, faute de les avoir tous enter­rés assez pro­fond ou brûlés, trop de cada­vres ont été jetés dans un fossé, à peine recou­verts d’une pel­le­tée de terre. Les débris humains sont trans­por­tés par camion. Le trans­port est effec­tué avec l’aide de la gen­dar­me­rie de Guelma pen­dant la nuit. C’est ainsi que les restes des 500 musul­mans ont été amenés au lieu dit « fon­taine chaude » et brûlés dans un four à chaux avec des bran­ches d’oli­viers.

 

Alors que l’on sait que ce sont en tout 102 Européens ou mili­tai­res qui ont été tués, et 110 bles­sés, à ce moment-là, en riposte aux tue­ries des auto­ri­tés fran­çai­ses, malgré un minu­tieux tra­vail de recher­ches, il est aujourd’hui abso­lu­ment impos­si­ble de savoir le nombre exact d’assas­si­nats per­pé­trés par la France parmi les Algériens. Tout a été fait pour que cet énorme mas­sa­cre soit le plus pos­si­ble dis­si­mulé à l’opi­nion publi­que. On peut esti­mer cepen­dant qu’il y a eu à ce moment-là plu­sieurs dizai­nes de mil­liers de bles­sés algé­riens, pas loin de cent mille. Selon l’armée amé­ri­caine cet énorme mas­sa­cre de la France de de Gaulle, par l’armée fran­çaise, la police et les mili­ciens, aurait fait 45.000 morts. C’est le chif­fre, qui peut sem­bler peut-être vrai­sem­bla­ble, retenu offi­ciel­le­ment désor­mais par les Algériens.

 

Dans la mati­née du fati­di­que 8 mai, en guise de riposte à cette mani­fes­ta­tion paci­fi­que, la police ouvrit le feu... Plusieurs d’entre acteurs et témoins encore en vie sont ainsi soumis à la souf­france du sou­ve­nir et le devoir de dire ce qu’ils ont vécu, vu, entendu dire et se dire. Ils crai­gnent pour la pos­té­rité, l’amné­sie.

 

Parler à Sétif du 8 mai 1945 rend obli­ga­toire la cita­tion de noms-phares : Abdelkader Yalla, Lakhdar Taârabit, Laouamen dit Baâyou, Bouguessa Askouri, Gharzouli, Rabah Harbouche, Saâd Saâdna, Miloud Begag, Saâdi Bouras, Benattia, le Dr Hanous, le Dr Saâdane, Bachir Ibrahimi, et beau­coup d’autres que seul un tra­vail sérieux ins­ti­tu­tion­nel pour­rait les lister et en faire un fron­ton mémo­rial.

 

Le 8 Mai 1945, c'est aussi..... le Massacre de Sétif !

 

- Le 8 mai 1945, un des plus atro­ces mas­sa­cres colo­niaux est per­pé­tré par cette France fraî­che­ment libé­rée.

Et, à Sétif en Algérie, où est orga­ni­sée une mani­fes­ta­tion paci­fi­que indé­pen­dan­tiste par les mili­tants du PPA (Parti Populaire Algérien), le gou­ver­ne­ment fran­çais envoie l’armée, sous le com­man­de­ment du géné­ral Duval. Dans une répres­sion vio­lente contre la popu­la­tion civile, des navi­res de guerre tirent et l’avia­tion bom­barde la popu­la­tion de Sétif. 10.000 sol­dats sont enga­gés dans une véri­ta­ble opé­ra­tion mili­taire. Ils sont issus de la Légion étrangère, des tabors maro­cains, des tirailleurs séné­ga­lais et algé­riens. En outre, des mili­ces se for­ment sous l’œil bien­veillant des auto­ri­tés, et se livrent à une véri­ta­ble chasse aux émeutiers. Le géné­ral Duval déclare que « Les trou­pes ont pu tuer 500 à 600 indi­gè­nes. » Le nombre de vic­ti­mes est aujourd’hui estimé à au moins 30.000 morts.

 

  • Le drame est passé ina­perçu dans l’opi­nion métro­po­li­taine.

x Le quo­ti­dien com­mu­niste L’Humanité assure alors que les émeutiers étaient des sym­pa­thi­sants nazis ! Il faudra atten­dre le 27 février 2005 pour que, lors d’une visite à Sétif, M. Hubert Colin de Verdière, Ambassadeur de France à Alger, qua­li­fie les « mas­sa­cres du 8 mai 1945 de tra­gé­die inex­cu­sa­ble. » Cet évènement cons­ti­tue la pre­mière reconnais­sance offi­cielle de sa res­pon­sa­bi­lité par la République fran­çaise.

Pourtant, en ce jour de com­mé­mo­ra­tion de la liberté, de la fin du joug nazi, pas un mot ne sera dit sur ce mas­sa­cre de la France colo­niale. Rappellons qu’il en est d’autres (Madagascar 1947, Paris le 17 octo­bre 1961, Alger le 26 mars 1962...). Cette France qui fait tein­ter ses médailles aujourd’hui, à coup de célé­bra­tions idéo­lo­gi­ques, conti­nue de pra­ti­quer le déni his­to­ri­que sur ses pro­pres crimes.

 

- Aujourd’hui seront rapel­lés la bar­ba­rie nazie et les crimes de Vichy.
- Aujourd’hui seront oubliés les crimes colo­niaux, ou encore le fait que les der­niers camps de concen­tra­tion en France pour Tziganes n’ont fermé qu’en 1946, que Papon n’a jamais été inquiété pour les crimes qu’il a commis en tant que préfet de la Ve République, la nôtre.

 

Les crimes commis par la France sont struc­tu­rels. Cette France-là nous ne l’aimons pas.

par D i s s i d e n c e . f r

 

Pour en savoir plus

Sur le même sujet, lire aussi : Sétif, Guelma, l'autre 8 mai 1945

- Parce que le 8 mai 1945, ce fut aussi CA !!!

- mais aussi : Les crânes oubliés de la conquête de l’Algérie

- La guerre d’Algérie a commencé à Sétif

 

Le visage de la France colonialiste en Algerie

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  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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