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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 09:27
En France, la politique des transports accélère le réchauffement climatique

Les chiffres contenus dans le rapport sur « les comptes des transports en 2014 » sont préoccupants et montrent que la route continue de gagner des parts de marchés au détriment du rail tandis que la baisse du prix du pétrole risque d’accentuer cette tendance.

 

Source : l'Humanité le 6 janvier 2016, par Gérard Le Puill

- Trois semaines après l’accord non contraignant de la Conférence de Paris sur le climat, l’année 2016 débute dans une ambiance de total oubli des enjeux climatiques chez les décideurs politiques et économiques en France comme dans le monde.
Tout se passe comme si aucun Etat n’était concerné par ce qu’il a promis de signer et de respecter pour contenir le réchauffement à moins de + 2°C par rapport à la période préindustrielle de la fin du XIXème siècle. En France, aucun décideur ne semble se soucier des modifications profondes qu’il faudra introduire dans nos manières de produire et de consommer pour atteindre un tel objectif.
 
J’ai profité de la « trêve de confiseurs » pour lire le tome 1 du « 52ème rapport à la commission des comptes de la nation » sur « les comptes des transports en 2014». L’utilité de ce rapport provient des chiffres qu’il contient, beaucoup plus que des commentaires faits par les gens qui l’ont écrit. Il commence par nous dire que dès l’année 2014 « la baisse du prix des carburants à la pompe favorise le développement de la circulation routière des véhicules particuliers (75% de la circulation routière), des bus et des cars interurbains, ce qui s’accompagne d’une augmentation des accidents de la route ». Voilà qui augure mal du bilan carbone de l’année 2015 et peut-être l’année 2016 si le prix du pétrole reste durablement bas.
 
 
- Car, nous dit ce rapport, en 2014 « le transport individuel, qui représente 83% du transport de voyageurs, augmente de 1,2%, deux fois plus vite qu’en 2013». 
Qui dit transport individuel dit aussi et surtout voiture particulière. « En 2014, la circulation routière augmente de 0,8%, à un rythme un peu plus élevé que se moyenne annuelle depuis 2008 (+ 0,5%). La circulation des voitures particulières, 75% de la circulation totale, s’accroît de 1%, celle des véhicules utilitaires légers de 0,6%, sans doute en lien avec le développement électronique et des services aux personnes », dit le rapport. Plus les Français passent des commandes sur internet, plus on utilise des montagnes de cartons pour faire des petits colis individuels et plus on met des camionnettes sur la route et dans les villes déjà encombrées pour livrer ces marchandises le plus vite possible. 
 
 
- Là encore le bilan carbone ne va pas s’améliorer dans les transports sur route.
Or, selon ce même rapport, « les transports sont, en 2014, responsables de 29,6% des émissions de gaz à effet de serre (39% des émissions de CO2, mais 17% des autres GES) ». Après avoir précisé que le transport routier dans sa globalité « émet à lui seul 94,6% du CO2 des transports », le rapport donne les précisions suivantes : « Les voitures particulières émettent plus de la moitié des émissions du transport routier (56% en 2013, 59% en 1990). Leurs émissions ont augmenté de 2,7% entre 1990 et 2013 au total, accroissement limité grâce sans doute, à la diésélisation du parc».Surprenante a priori, cette dernière affirmation nous indique que le diesel émet moins de CO2 qu’un véhicule à essence. Cela est vrai mais n’enlève rien à la dangerosité des particules fines émises par le diesel.
 
 
- Enfin, alors que la lutte contre le réchauffement climatique impliquerait une plus grande place donnée au rail au détriment de la route, le contraire a été observé en 2014
... et ce avant même l’arrivée des cars Macron destinés à concurrence le train grâce à des prix plus attractifs. Le rapport fait état d’une quasi stabilité du transport collectif ajoutant qu’elle est « due à l’augmentation du transport collectif par la route (+1,9%) compensant la diminution du transport aérien (-2,3%) et celle du transport collectif ferré (-0,3%). On apprend aussi que dans l’augmentation des transports collectifs par la route, la part des autocars augmente de 0,9%. Ce qui semble indiquer que le covoiturage de ville à ville a augmenté davantage. Et le rapport de conclure ainsi : « le transport ferroviaire longue distance (trains à grande vitesse et trains interurbains classiques) diminue pour la troisième année consécutive (- 0,5% en 2014 après -1,2% en 2013 et – 2,7% en 2012). Cette évolution cumule une légère diminution du transport des lignes à grande vitesse (-0,1% après -0,5% en 2013) et la poursuite de la baisse des grandes lignes hors train à grande vitesse (-3,6% après – 5,8% en 2013) ».
 
Alors que le transport d’un voyageur par le train émet huit fois moins de GES que par la route, c’est le train qui perd des voyageurs au profit de la route ! Voilà qui augure mal du respect par la France de l’accord obtenu à Paris sur le climat. 

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29 décembre 2015 2 29 /12 /décembre /2015 09:32
COP21 : cet accord ne sauve pas le climat, à nous d'agir !

Dès l'ouverture de la conférence, François Hollande avait décrit le type d'accord qu'il préconisait pour sauver le climat : universel et ambitieux à défaut de contraignant et différencié.

Toute la diplomatie de Laurent Fabius a donc consisté à obtenir une déclaration dont la rédaction puisse convenir à tous et les actes ne déplaire à personne.

Tout l'art de la synthèse molle est ainsi réuni dans cet accord. Du point de vue diplomatique on peut donc considérer que c'est un succès.

Pour sauver le climat c'est une autre histoire.

 

Source : le bog de Martine Billard, membre de la direction du Parti de Gauche | 16 décembre 2015

Diapo kismeL'accord de Paris doit entrer en vigueur en 2020 et prendre le relais du protocole de Kyoto qui à l'époque ne concernait que les pays développés. En comparaison, c'est un accord quasiment universel contenu dans un document en deux parties : l'accord proprement dit, de 16 pages et de 29 articles dans la version française, soumis à la ratification des états, précédé d'une partie de 22 pages appelée la « décision d'adoption » non soumise à ratification. Cette partie décision de la COP21 contient des précisions par rapport à l'accord et est modifiable par toute COP à venir. L'accord, ouvert à la ratification du 22 avril 2016 au 22 avril 2017, deviendra un traité international permanent s'il obtient la ratification de 55 pays représentant 55% des émissions de gaz à effet de serre.

 

Texte en français de l'accord issu de la COP21 : ICI

ou ci-dessous

 

- Analyse :

  • Droits

Tout ce qui concerne les droits a été retiré des articles contraignants de l'accord pour être relégué dans le préambule, ce qui en droit correspond à l'exposé des motifs et non à un article applicable. Aussi, outre la rédaction souvent plus que floue, ce préambule n'a pas de valeur normative.

 

Extrait du préambule 

"Conscientes que les changements climatiques sont un sujet de préoccupation pour l’humanité toute entière et que, lorsqu’elles prennent des mesures face à ces changements, les Parties devraient respecter, promouvoir et prendre en considération leurs obligations respectives concernant les droits de l’homme, le droit à la santé, les droits des peuples autochtones, des communautés locales, des migrants, des enfants, des personnes handicapées et des personnes en situation vulnérable et le droit au développement, ainsi que l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et l’équité entre les générations".

 

Les droits de l'homme et autres droits, dont le droit à l'alimentation, sont donc réduits à des voeux pieux sans obligation. Pourtant 600 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim en raison des dérèglements climatiques d’ici à 2080. Or la sécurité alimentaire a disparu de l'article 2 remplacée par la production alimentaire, ce qui ne garantit absolument pas le droit à l'alimentation.

 

Diapo emploi

De même la question de l'emploi, malgré la bataille de la Confédération syndicale internationale, a aussi été renvoyée dans le préambule « Tenant compte des impératifs d’une transition juste pour la population active et de la création d’emplois décents et de qualité conformément aux priorités de développement définies au niveau national »
 

  • Justice climatique

Cette notion n'apparaît que dans le préambule et avec une formule incroyable puisqu'elle revient à préciser que ce n'est pas important pour tous les pays. Notant qu’il importe de veiller à l’intégrité de tous les écosystèmes, y compris les océans, et à la protection de la biodiversité, reconnue par certaines cultures comme la Terre nourricière, et notant l’importance pour certaines de la notion de « justice climatique », dans l’action menée face aux changements climatiques
 

  • Réchauffement limité à 1,5°C ? sans remise en cause des émissions de GES

Cette mention, exigée à juste titre par les îles du Pacifique et les pays les plus vulnérables, n'a été introduite que sous une forme très alambiquée : Article 2 -1 a) Contenant l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques

 

Diapo GES

De plus cette inscription dans l'accord va de pair avec des reculs par rapport au texte d'origine. Ainsi, sur la base du rapport du GIEC, le texte présenté à l'ouverture de la COP préconisait de baisser les émissions de 50 à 70% d'ici 2050 pour éviter un emballement climatique incontrôlable. Cet objectif a disparu. Or rester à 1,5°C impliquerait une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 70 à 85 % d’ici 2100. Donc l'objectif des 2°C voire 1,5°C de hausse des températures qu'il ne faudrait pas dépasser n'est qu'un symbole, certes important, mais sans effet concret.
 

  • Émission du secteur aérien et maritime absentes

Ces émissions additionnées, sont aussi importantes que celles du Royaume-Uni et de l'Allemagne. Elles sont pourtant absentes du texte !
 

  • Révision tous les 5 ans d'un accord non contraignant

Il faut rappeler que les engagements de baisses d'émissions de GES des 187 pays qui ont remis leur copie, ne sont que volontaires et indicatifs (INDCs = contributions nationales volontaires) Ils figurent d'ailleurs seulement en annexe de l'accord. Tous les scientifiques ont pourtant alerté sur le fait que leur total permettait au mieux de maintenir la hausse de la température aux alentours de 3°C (contre 4°C si les émissions continuent sur le rythme actuel). Leur révision tous les 5 ans, acclamée comme une grande avancée, ne revient en fait qu'à inciter les états à revoir des contributions volontaires et non des engagements contraignants. De plus cette révision ne prendra effet qu'à partir de 2025, soit encore 8 ans d'émissions sans pression. Certes F. Hollande s'est engagé pour la France à proposer une amélioration pour 2020, mais d'abord ce n'est qu'un engagement au nom du futur président de la République dont personne n'est capable aujourd'hui de dire qui il sera. Ensuite il faudrait que les actes ne contredisent pas les discours, ce qui est pourtant la constante de ce gouvernement.
 

  • 100 milliards de dollars par an ?

C'était le seul engagement de la conférence de Copenhague en 2009 : 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour que les pays les plus vulnérables puissent faire face aux impacts des dérèglements climatiques. Les pays concernés demandaient une révision à la hausse. Au final, le point 54 de la partie « décision d'adoption » cite « d’un niveau plancher de 100 milliards de dollars par an « mais au point 115 les 100 milliards ne sont plus précisés comme un plancher pouvant donc être amélioré. Mais surtout ce n'est pas dans la partie accord et donc non soumis à ratification des états pour ne pas engager les USA qui auraient alors pu rejeter l'accord. Enfin l'origine de ces 100 milliards est tout aussi floue : nouveaux financements ou recyclage de fonds déjà prévus ? Fonds publics ou fonds privés ? Prêts ou dons ?
 

Diapo contre le marché

  • Pas d'indemnisation pour les pertes et dommages

L'acceptation d'une possible augmentation du montant de ce Fonds Vert n'a été cédée qu'en échange de l'abandon de toute responsabilité ou compensation des pays du nord. Les pays riches ont obtenu le dernier mot. 52.Convient que l’article 8 de l’Accord ne peut donner lieu ni servir de fondement à aucune responsabilité ni indemnisation ;
 

  • Équilibre et fausses solutions

L'équilibre tant vanté signifie en fait essayer d'échapper à la nécessité de baisser les émissions en utilisant toutes les astuces possibles du style enfouissement du CO2 ou autres technologies «d'atténuation». Le concept d'émissions nettes, c'est à dire les émissions moins celles qui peuvent être stockées, sorti par la porte a été réintroduit par la fenêtre sous le vocabulaire d'absorption, dans la partie décisions de la COP comme dans le texte de l'accord lui-même.

 

 

- Partie décisions :

  • III 31 a) Les Parties rendent compte des émissions anthropiques et des absorptions
  • c) Les Parties s’efforcent d’inclure toutes les catégories d’émissions anthropiques ou d’absorptions dans leurs contributions déterminées au niveau national et, dès lors qu’une source, un puits ou une activité est pris en compte, continuent de l’inclure
  • III 35 . Décide que les directives formulées conformément au paragraphe 31 ci-dessus garantissent qu’un double comptage est évité sur la base d’un ajustement correspondant par les Parties pour les émissions anthropiques par les sources et/ou les absorptions par les puits prises en compte dans leurs contributions déterminées au niveau national en vertu de l’Accord ;

 

et dans l'accord lui-même

  • Article 4 1. En vue d’atteindre l’objectif de température à long terme énoncé à l’article 2, les Parties cherchent à parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre dans les meilleurs délais, étant entendu que le plafonnement prendra davantage de temps pour les pays en développement parties, et à opérer des réductions rapidement par la suite conformément aux meilleures données scientifiques disponibles de façon à parvenir à un équilibre entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre au cours de la deuxième moitié du siècle, sur la base de l’équité, et dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.

 

Cette COP sera donc celle qui aura osé donner la priorité aux fausses solutions et en premier lieu au captage et stockage du carbone mis au même niveau que la réduction des émissions à la source.

 

Par ailleurs, cet accord ne permet pas de renforcer la lutte pour l'adaptation des pays déjà fortement touchés par les dérèglements climatiques. Il ne défini aucun mécanisme pour aider aux transferts de technologie à commencer par la levée des barrières que constituent les droits de propriété intellectuelle.
 

  • Diapo croissance verte Impasse total sur le modèle productiviste mondialisé et ses conséquences

Il est significatif qu'à aucun moment les énergies fossiles ne soient nommées dans le texte comme responsables des émissions de gaz à effet de serre, pas plus d'ailleurs que les énergies renouvelables comme solution. Le célèbre rapport du Massachusetts Institute of Technology "Les limites à la croissance" paru en 1972, considérait que vers 2025-2028 la planète ne serait plus en état de plus soutenir le mode de production et de consommation actuel. Pourtant le texte de l'accord de Paris fait la promotion de la croissance économique Article 10-5 « Il est essentiel d’accélérer, d’encourager et de permettre l’innovation pour une riposte mondiale efficace à long terme face aux changements climatiques et au service de la croissance économique et du développement durable. », au point que Ségolène Royal a jugé utile de tweeter «Heureuse de ce succès valeurs auxquelles je crois, pour lesquelles avec d'autres je me bats depuis si longtemps. Croissance verte, #COP21».
 

  • Agriculture et forêts

Il est significatif que le mot agriculture n'apparaisse pas une seule fois dans le texte. Les terres, ne sont plus des terres agricoles ou des forêts, elles sont devenues de simples « puits et réservoirs de carbone », de simples outils de compensation et de stockage de carbone. De plus les populations qui y vivent sont tout simplement oubliées. Le Lima Paris Action Agenda (LPAA), plan d'action réunissant des acteurs étatiques mais aussi des acteurs privés, est institutionnalisé dans le texte, ouvrant la voie aux OGM et autres pratiques de l'agriculture industrielle. C'est donc la porte ouverte à la financiarisation de la nature et aux accaparements de terre qui permettront une fois de plus aux pollueurs les plus importants d'échapper à la nécessité de baisser leurs émissions en utilisant les systèmes de compensation.
 

Des initiatives telles que la « Climate Smart Agriculture » ou « agriculture intelligente », chère à Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, qui a surtout pour objectif de justifier toutes les pratiques de l'agro-industrie y compris les pesticides et les OGM dans le but de la « croissance verte » comme le précise la FAO, s’inscrivent dans l’esprit de produire toujours plus et de séquestrer plus de carbone.
 

Diapo Tafta ou climat

  • TAFTA ou Climat il faut choisir

Les accords transnationaux en cours de discussion eux sont réellement juridiquement contraignants. Ils permettent d'aller en justice contrairement à ce traité qui n'ouvrira pas cette possibilité d'autant que si des tribunaux d'arbitrage existent permettant aux multinationales d'attaquer les états, il n'existe pas de tribunal international pour juger les crimes contre la planète.
 

 

- Bilan

 

  • Cet accord n'est donc ni contraignant ni audacieux ni basé sur les principes de la justice climatique. Il ne va pas sauver le climat.
  • Mais il offre un point d'appui pour la construction d'un mouvement de justice climatique à l'échelle internationale qui pourra interpeller gouvernements, banques et multinationales en exigeant que les actes rejoignent les déclarations de bonnes intentions.
  • En France, l'accord sera soumis pour ratification au parlement. Ce sera le moment pour revendiquer des engagements bien plus fort et surtout précis et pour exiger l'abandon de toutes les politiques contraires à ce traité, à, commencer par l'abandon de l'aéroport de Notre-Dame des Landes.

 

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier COP21

- Jean-Luc Mélenchon : D’une COP à l’autre, on avance en reculant

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18 décembre 2015 5 18 /12 /décembre /2015 09:19
COP21 : réaction d’Attac France à l’Accord de Paris
  • Les États ne sont pas prêts à enclencher la « révolution climatique » ;
  • L’accord de Paris franchit les « lignes rouges » fixées par la société civile !
  •  

    Sources : %attac samedi 12 décembre 2015, par Maxime Combes

    Dans des moments difficiles, on attend d’une conférence internationale qu’elle prenne des décisions courageuses et visionnaires. Ce n’est pas le cas à la COP 21, avec un accord très en dessous du changement de cap requis. A l’État d’urgence climatique, l’accord de Paris oppose un bricolage constitué de la somme des égoïsmes nationaux, aussi bien en matière de financements que d’objectifs de réduction des émissions. Il ne faut pas oublier l’essentiel : l’accord de Paris entérine un réchauffement climatique supérieur à 3°C, sans se doter des dispositifs pour revenir sur une trajectoire inférieure à 1,5°C ou même 2°C.

     

    François Hollande souhaitait qu’on se souvienne de la COP 21 comme du moment déclenchant une « révolution climatique » [1]. Par bien des points, l’accord de Paris tranche en faveur des options les plus conservatrices et les moins ambitieuses qui étaient présentes dans le texte de négociation. L’accord de Paris valide une chose positive : les 195 États de la planète sont d’accord pour maintenir un cadre international et multilatéral – bien que très affaibli – de « gouvernance du climat » : pour véritablement changer la donne, il devient urgent que les règles et principes d’organisation de l’économie mondiale et du commerce international soient soumises à l’objectif climatique.

     

     

    - Analyse du texte sur la base des adjectifs utilisés par Laurent Fabius et François Hollande

    - L’accord de Paris est-il ambitieux ?

    • En entérinant des contributions nationales (INDCs) qui conduisent vers un réchauffement supérieur à 3°C, la COP 21 se montre incapable de désamorcer la bombe climatique ;
    • L’objectif d’1,5°C, qui n’est pas un objectif contraignant, ne saurait masquer l’absence d’engagements chiffrés de réduction d’émissions de GES pour les années à venir (art. 2) ;
    • Aucune date n’est mentionnée pour le pic des émissions et, l’objectif de long-terme, attendu pour 2050, ne concerne que la seconde partie du siècle ; la formulation de l’objectif de long-terme ouvre la porte à l’utilisation massive de techniques inappropriées telles que le stockage et la séquestration du carbone, la compensation carbone et la géo ingéniérie.

    Sans feuille de route clairement établie, sans mention des points de passage en 2020 et 2050 fixés par le GIEC pour revenir sur une trajectoire inférieure à 2°C, l’accord de Paris met en danger le simple droit à vivre de nombreuses populations à travers la planète.

     

     

    - L’accord de Paris est-il doté des moyens suffisants ?

    • Absence des 100 milliards comme plancher de financement dans l’accord de Paris, renvoyé dans le texte de décision de la COP 21 et donc soumis à de nouveaux arbitrages futurs, sans force contraignante et sans amélioration par rapport à Copenhague ;
    • Manque de transparence et de prévisibilité des financements pour l’après 2020 : aucune mention des termes « nouveaux » et « additionnels » pour évoquer les financements futurs, en contradiction la Convention, pas plus que les termes « adéquats » et « prévisibles » ;
    • Absence de rééquilibrage au profit de l’adaptation.

    Après 25 ans de négociation, et alors qu’ils n’ont jamais débloqué les financements nécessaires, les pays riches historiquement responsables du réchauffement climatique tentent se dédouaner de leurs responsabilités !

     

     

    - L’accord de Paris fait-il oeuvre de « justice climatique » ?

    • Suppression des références aux droits humains et des populations indigènes et à la transition juste dans les articles de l’accord de Paris, références renvoyées dans les préambules ;
    • Très net affaiblissement du mécanisme de « Pertes et dommages » puisque tout ce qui concerne les responsabilités juridiques (« liabilities ») est retiré de cet l’accord.

    L’affaiblissement du mécanisme de pertes et dommages sonne comme un aveu de culpabilité des pays responsables du dérèglement climatique.

     

     

    - L’accord de Paris est-il universel ?

    • Les secteurs de l’aviation civile et du transport maritime, près de 10 % des émissions mondiales (= Allemagne + Corée du Sud) sont exemptés de tout objectif ;
    • De nombreuses contributions des États (INDCs), notamment des pays les plus démunis, dépendent de financements additionnels pour mener à bien leur transition énergétique et politiques d’adaptation : ces financements ne sont pas là et pas garantis pour le futur.

    L’Accord de Paris ne se donne pas les moyens d’être universel et refuse de s’attaquer à la machine à réchauffer la planète que constitue la globalisation économique et financière.

     

     

    - L’accord de Paris est-il juridiquement contraignant ?

    • L’accord de Paris ne transforme par les INDCs en des engagements contraignants et les mécanismes de révision des engagements sont faiblement contraignants ;
    • Aucun mécanisme de sanction n’est mis en oeuvre pour sanctionner les États qui ne prendraient pas des engagements insuffisants, qui ne les mèneraient pas à bien ou qui refuseraient de revoir à la hausse leur ambition.

    Alors que les accords de libéralisation du commerce et de l’investissement sanctionnent les pays lorsqu’ils ne respectent pas les règles établies, encore rien de tel en termes de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

     

     

    - L’accord de Paris est-il dynamique ?

    • Il sera impossible de rajouter dans les années futures tout ce qui n’est pas dans le texte de l’accord de Paris (100 milliards comme plancher, …) ;
    • Des inventaires (stocktaking) sont prévus tous les 5 ans, mais la mise en oeuvre des révisions à la hausse reste dépendante de l’interprétation du texte et de la bonne volonté des États.

    - L’accord de Paris est-il différencié ?

    • Avec la mise en oeuvre des INDCs, les États ont accepté à Lima une auto-différenciation en matière de réduction d’émissions de GES : chaque pays met sur la table ce qu’il souhaite ;
    • En matière de financements, alors que la Convention-cadre prévoit que les pays historiquement les plus émetteurs débloquent les financements nécessaires à l’adaptation et la mitigation des pays qui en ont besoin, les États-Unis et leurs alliés ont essayé de poursuivre leur oeuvre de démolition des principes de la Convention.

    - L’accord de Paris est-il équilibré ?

    • Aucun mécanisme clairement défini pour faciliter le transfert des technologies, notamment pour lever les barrières à l’accès générées par les droits de propriété intellectuelle ;
    • Possibilité est laissée aux pays, notamment les plus émetteurs, d’utiliser des mécanismes de compensation carbone pour atteindre leurs objectifs, au détriment d’une réduction domestique des émissions.
    • Maintien de la référence à « la croissance économique » (art. 10)

     

     

    - Citations d’Attac France et d’autres Attac en Europe et partenaires

    • Maxime Combes, porte-parole d’Attac France sur les enjeux climatiques

    « Un accord à n’importe quel prix n’était pas le mandat confié à la COP 21, par François Hollande et Laurent Fabius. Utiliser les termes "ambitieux", "juste" et "juridiquement contraignant" pour présenter l’accord de Paris est une escroquerie intellectuelle. Y accoler la référence à la "justice climatique", sans contenu, est méprisant envers toutes celles et ceux qui se mobilisent en ce sens depuis des années. Faut-il rappeler que cet accord de Paris entérine des INDCs qui préparent un réchauffement climatique supérieur à 3°C, sans se doter des dispositifs pour revenir sur une trajectoire inférieure à 1,5°C ou même 2°C ? L’accord de Paris n’apporte rien de plus que les engagements individuels des États : c’est un accord à la carte qui permet à chaque État de faire ce qu’il veut en matière d’émissions de GES. Il est temps de tourner la page des énergies fossiles. Pas de faire semblant.»

    • Geneviève Azam, porte-parole d’Attac France

    « Par un jeu de vocabulaire, l’accord de Paris, « universel contraignant » affaiblit un peu plus l’un des piliers de la Convention de 1992 et du protocole de Kyoto : la responsabilité climatique est commune mais différenciée, elle suppose des engagements contraignants pour les pays les plus pollueurs, aussi bien en termes de niveau d’émission que de financement. Le souffle éthique et politique qui manque est celui des mouvements de base, des résistances, des alternatives, dont l’énergie et la vision relient les expériences locales à des enjeux qui les dépassent ».

    • Thomas Coutrot, porte-parole d’Attac France

    « Le très pâle accord reflète l’impuissance des gouvernements à s’attaquer aux causes réelles des dérèglements climatiques. Rien d’étonnant : l’avidité des multinationales, les énergies fossiles et l’obsession de la croissance sont considérées comme des données intouchables. La France se prétendait exemplaire, elle ne remet pas en cause ses propres projets climaticides. Ce samedi 12 décembre au coeur de Paris, nous envoyons un message d’espoir et d’action aux citoyens du monde entier : “ils” ont failli, décrétons ensemble l’état d’urgence climatique, ayons le dernier mot et construisons la justice climatique ! ».

    • Alexandra Strickner (Attac Autriche)

    « Les gouvernements de l’UE ont une fois de plus clairement montré qu’ils se tiennent du côté des multinationales. L’accord qu’ils ont poussé pour est bon pour les entreprises. Il est mauvais pour le climat et les personnes affectées par le changement climatique. Pour nous, il est clair que nous devons élargir nos résistances contre le réchauffement climatique et stopper les TTIP, AECG ou Tisa, l’expansion de l’extraction des combustibles fossiles ou la construction de nouvelles infrastructures s’appuyant sur les combustibles fossiles. Plus que jamais, nous devons multiplier les initiatives et les alternatives venant du terrain pour sauver le climat et développer des modes de vie socialement justes et écologiquement acceptables. »

    • Nick Dearden (Global Justice UK – partenaire d’Attac France au Royaume-Uni)

    « Il est scandaleux que l’accord soit présenté comme un succès alors qu’il sape les droits des communautés les plus vulnérables de la planète et qu’il ne comprend à peu près rien de contraignant qui garantisse un climat sain et vivable pour les générations futures. Il y a des années, ce sont les États-Unis qui ont fait du Protocole de Kyoto un accord inefficace. L’histoire se répète à Paris, puisque les États-Unis, avec le soutien de l’UE et des autres pays riches, ont veillé à ce que les parties les plus importantes du traité soient dépouillées et édulcorées au point de devenir absurdes. Les personnes sont descendues dans les rues de Paris aujourd’hui avec un mélange de colère et de détermination. Une détermination visant à poursuivre leurs mobilisations sur l’action climatique ».

     

     

    Notes

    [1François Hollande dans une interview au Parisien Magazine le 24 septembre dernier : «  C’est à Paris qu’est née la Révolution française, elle a changé le destin du monde. Faisons en sorte que dans deux cents ans, on puisse dire, c’est à Paris qu’il y a eu la révolution climatique  »

     

    Pour en savoir plus :

    - Mon dossier COP21

    - le Parti de Gauche : Derrière les effets de communication, un accord perdant-perdant

    - Jean-Luc Mélenchon : D’une COP à l’autre, on avance en reculant

    - Confédération paysanne : Cop 21 : Clap de fin sur une mascarade

    - Accord historique à la COP21 : « L’océan va bientôt arriver à Paris »

    - l'analyse de Pascal Canfin  : 10 questions sur l’Accord de Paris

    - l'analyse de Martine Billard Parti de Gauche

     

COP21 : réaction d’Attac France à l’Accord de Paris
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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 09:46
Crédits photo : Présidence de la République du Mexique

Crédits photo : Présidence de la République du Mexique

Sources : L'Ere du Peuple par jean-Luc Mélenchon

Depuis lundi 30 novembre, la conférence mondiale sur le climat se tient à Paris. Les principaux dirigeants de la planète tiennent des propos généreux. Mais c’est pour mieux cacher leur refus d’engager vraiment la lutte contre le changement climatique.

 

La COP21 qu’est-ce que c’est ?

C’est la 21e conférence des parties de la Convention cadre de l’ONU sur le changement climatique. Elle regroupe 195 pays. Le but est de parvenir à un accord international permettant de limiter le réchauffement climatique et de faire face aux changements qui en découlent. Le sommet de Paris a débuté le 30 novembre et s’achèvera le 11 décembre. Les discussions de préparation durent depuis des mois.

 

 

- L’urgence climatique de plus en plus forte, des conséquences dramatiques

Selon l’Organisation météorologique mondiale :

  • les émissions de gaz à effet de serre ont battu un nouveau record en 2014
  • l’année 2015 devrait être l’année la plus chaude jamais connue.

L’ONU a indiqué récemment que plus de 600 000 personnes étaient mortes depuis 20 ans du fait de catastrophes naturelles dont le nombre et la violence augmentent du fait du changement climatique. 90% des victimes vivaient dans les pays pauvres.... pour lire la suite...

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier COP21

- le Parti de Gauche : Un projet d’accord inacceptable

- Comment Greenpeace a piégé des scientifiques en marge de la COP21

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26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 09:11
Nicolas Hulot s’engage contre le libéralisme

En cet automne 2015, Nicolas Hulot intervient avec force dans le champ médiatique pour insister sur l’urgence de solutions à la crise écologique, sur l’importance des mesures qui seront décidées lors de la COP21, enfin et plus inattendu sur la contradiction entre libéralisme et protection de l’environnement.

Il essaie ainsi, semble-t-il, de créer de bonnes conditions pour sa candidature aux élections présidentielles de 2017, en commençant par gagner l’investiture d’Europe Ecologie Les Verts.

 

Sources : le Parti de Gauche Midi-Pyrénées le 3 novembre 2015

- Dans l’immédiat, notons seulement parmi ses interventions les plus fortes :

-> son appel qui a réussi un grand buzz sur le web : https://formulaires.fondation-nicol...

 

-> sa pétition, appel aux chefs d’Etat, qui a déjà réuni plus de 560000 signataires : http://www.transition-energetique.o...

 

-> son livre "Osons, plaidoyer d’un homme libre" : ( éditeur : Les liens qui libèrent ; parution : 2015)

 

-> Nicolas Hulot veut faire de Notre-Dame-des-Landes un symbole : "L'Etat doit faire un geste à Notre-Dame-des-Landes", écrit Nicolas Hulot dans une tribune, où il fait des propositions pour "en sortir par le haut"

 

-> son interview dans le Journal du Dimanche dont nous retiendrons une réponse : On ne peut pas admettre que 70% de la production de richesse dans le monde ne profite qu’à 20 à 30% de la planète. Ce n’est même plus un problème moral. Tout simplement, ça ne passera pas. Imaginez : la moitié de l’humanité vit avec deux dollars par jour, ce que reçoit comme subvention une vache européenne. Il y a à l’échelle planétaire un apartheid qui ne dit pas son nom. Cela pouvait marcher tant que cela ne se voyait pas. Maintenant, avec les nouveaux moyens de communication, vous ajoutez à la misère un élément explosif qui est l’humiliation. La construction de l’Europe se doit de prendre cela en compte. Nous sommes condamnés à ce que les Etats interviennent. C’en est fini du libéralisme.

 

-> ses "12 propositions essentielles pour les décideurs politiques" :

1. Réguler enfin la finance

2. Mettre l’économie au service des humains

3. Mettre fin aux abus des multinationales

4. Produire et consommer dans un cercle vertueux

5. Démazouter les investissements

6. Intégrer la pollution au prix de vente

7. Garder sa couleur bleue à la terre

8. Préserver les sols, supports de la vie

9. Nourrir sans détruire

10. Renforcer la justice sociale pour combattre le dérèglement climatique

11. Réinventer la démocratie

12. Donner une gouvernance mondiale à l’environnement

 

-> les nombreux articles suscités dans les journaux, comme celui paru dans L’Humanité, et reproduit ci-dessous par Marie-Noëlle Bertrand

 

 

- Hulot s’en va en guerre contre le libéralisme

Dans un manifeste, l’envoyé spécial de la France pour la protection de la planète somme les politiques de mettre au pas un libéralisme climaticide.

 

Cette fois, c’est Nicolas Hulot qui parle  : «  Osons dire que la violence capitaliste a colonisé tous les cercles de pouvoir.  » À quelques jours de la conférence mondiale sur le climat de Paris (COP21), l’envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète s’offre un lancement de campagne explosif. Mercredi, une vidéo faisait sauter les serveurs Internet de sa fondation, quelques heures à peine après sa mise en ligne. À l’origine du buzz  : un appel lancé aux citoyens pour faire pression sur les politiques, doublé d’un manifeste adressé directement à ces derniers. Nicolas Hulot les somme d’intervenir fermement en faveur du climat. Et pas seulement dans le cadre des négociations  : directement via leurs politiques nationales et internationales. Osons, plaidoyer d’un homme libre[1], ouvrage sorti mercredi, prend ainsi pour cibles celles qui favorisent la marchandisation des biens communs ou la toute-puissance de la finance. Et si son auteur, jouant la carte «  grande cause nationale  », tend à faire comme si les choix à opérer n’étaient ni de droite ni de gauche, son appel à la mobilisation rejoint ceux qui condamnent les mystifications du système libéral.

 

«  Tant que le profit restera la finalité ultime, tant que l’Organisation mondiale du commerce restera l’organisation la plus influente du monde, on n’y arrivera pas  », écrit-il en préambule. Il faut juguler la toute-puissance de la finance, mettre un terme aux paradis fiscaux, taxer les transactions financières.  » Une telle mesure, appliquée à l’ensemble des pays du G20, permettrait non seulement de freiner la spéculation, mais aussi «  de régler à elle seule la question du financement des 100 milliards de dollars par an promis par les pays du Nord aux pays du Sud  », rappelle-t-il, sommant par ailleurs les entreprises d’assurer, «  par l’impôt, leur contribution aux services publics et à la solidarité nationale  ».

 

Nicolas Hulot énonce ainsi «  12 propositions essentielles  » en direction des décideurs politiques, les mettant au défi de remettre au pas les banques ou de s’opposer aux accords de libre-échange – «  défendre le traité commercial transatlantique (Tafta) qui va mettre à mal toutes nos barrières sociales et environnementales est une aberration  », note-t-il. À un système économique se nourrissant des catastrophes écologiques – «  une marée noire créera une augmentation du PIB puisqu’elle génère une activité économique (nettoyage, achat de matériel…)  » –, il oppose «  l’adoption volontariste d’indicateurs alternatifs, comme les indicateurs de développement humain  ». Face au laisser-faire accordé aux marchés, il brandit la reconnaissance «  de la finalité sociale et écologique de l’écologie  » et la responsabilisation des multinationales en ce sens. Enfin, alors que les énergies fossiles sont responsables de 80 % des émissions de CO2 mondiales, Nicolas Hulot appelle à renoncer à leur exploitation et dénonce les financements publics et privés qui continuent d’y être engagés. «  À moins d’être climato-sceptique, continuer à investir dans le développement des énergies fossiles (…) est un non-sens.  » La France, qui accueillera la COP21 mais continue d’engager des fonds dans le charbon via, entre autres, les entreprises dont elle est actionnaire, n’est pas exemptée de la leçon.

 

Note :

[1] Éditions Les liens qui libèrent, 94 pages, 4,90 euros

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier COP21

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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 09:14
Le kit du Parti de Gauche pour comprendre le réchauffement climatique

Aujourd'hui, nier le réchauffement climatique ou lui attribuer des origines naturelles s’avère de plus en plus rare. Toutefois le décalage est grand entre les discours et les solutions nécessaires. Or face à un péril majeur l'heure n'est plus ni aux demi-mesures ni au rafistolage d'un système en faillite.


Au niveau mondial, et malgré le protocole de Kyoto, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont augmenté de plus de 40 % depuis 1990. C'est dire le bilan plus que décevant.


Par rapport au milieu du 19ème siècle, la hausse de la température moyenne atteint désormais 0,85°C avec des disparités selon les régions du globe. Nous en voyons les conséquences.
Continuer sur cette trajectoire nous amènerait à une situation incontrôlable alors que le seuil d'un maximum de 2°C de hausse, fixé sur la base des éléments scientifiques disponibles il y a 20 ans, s'avère maintenant trop élevé. L'objectif de la COP21 n'a pourtant pas été modifié alors que 1,5°C serait plus approprié. Cela impliquerait d'émettre à l'avenir moins de 900 milliards de tonnes de CO2, soit la moitié de ce qui a été émis jusqu'ici.


Cette limite sera atteinte dès 2040 au rythme actuel ! Si rien n'est fait d'ici 2020, le réchauffement à long terme sera d'au moins 3°C car le CO2 a une durée de vie d'une centaine d'années et pour les quantités déjà émises, nous ne pouvons que nous adapter. Mais il faut absolument réduire les émissions des années à venir.

 

Les objectifs fixés à la COP21 ne sont absolument pas à la hauteur des enjeux. Il y a urgence à modifier en profondeur notre mode de production et de consommation.

 

 

- Le Parti de gauche met à votre disposition le Kit climat à télécharger ci-dessous

Le kit du Parti de Gauche pour comprendre le réchauffement climatique
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5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 09:38
COP21 : les peuples doivent prendre le pouvoir

Sources : le Parti de Gauche par Mathieu Agostini

En décembre 2015 se tiendra, au Bourget, sous l’égide de l’ONU, la 21e conférence internationale sur le climat (COP21). L’enjeu est d’importance : contenir un dérèglement climatique qui menace les hommes, nos sociétés et nos conditions de vie sur terre. L’objectif est connu : il s’agit de limiter dans le temps nos émissions de GES (Gaz à effet de serre) afin d’empêcher une augmentation moyenne de la température de 2°C sur le globe.

 

Il faut d’abord noter la remise en cause au cours du temps de l’objectif de 1,5°C, jugé inatteignable, pour le fixer à 2°C. Adopté par tout le monde, ce demi-degré Celsius signifie la disparition de larges morceaux du globe sous l’eau à commencer par les États insulaires. Et pourtant, même cet objectif des 2°C va, comme nous le montrons plu loin, être petit à petit remis en cause, avec la COP21 participant vraisemblablement de cette régression. Enfin, contre les puissants qui veulent transférer leur responsabilité sur les pays pauvres et les peuples, rappelons que 60% des émissions de GES émises depuis la révolution industrielle sont du fait direct de 90 multinationales (Chevron, Exxon, BP, Shell etc.).

 

En tant que pays hôte, la France pilote les négociations diplomatiques. Les critiques portées contre le gouvernement ne sont donc pas des effets de manches mais une analyse directe de son comportement au regard des enjeux.

 

 

- L’oligarchie aux manettes

François Hollande a lancé la mobilisation pour la COP21…depuis le bunker du G7 avant de s’envoler pour le circuit des 24H du Mans. Au même moment avaient lieu à Bonn une négociation climatique intermédiaire sous l’égide de l’ONU. Les puissants d’un côté, le reste des pays de l’autre. Pendant que Bonn s’enlisait, Hollande ventait un accord historique : une promesse d’avoir des objectifs ambitieux – ça ne coûte rien – et l’annonce qu’ils se donnent près d’un siècle pour décarbonner l’économie mondiale. Sachant que l’enjeu pour les pays développés serait de réduire de l’ordre de 80 à 90% leurs émissions de GES d’ici…2050. L’objectif du G7 est un pied de nez aux négociateurs onusiens.

 

L’oligarchie financière a définitivement pris le pouvoir sur les négociations climatiques, qu’elle utilise pour faire avancer ses fausses solutions et développer le nucléaire au profit d’un pseudo « capitalisme vert » (marché carbone, compensation, géo‐ingénierie, REDD etc.). Le cas du marché européen des droits à polluer est à ce titre révélateur : pour satisfaire l’appétit vorace des spéculateurs, tout est transformé en marchandise. Cela se traduit directement dans les financements pour l’organisation de la COP21 : Axa, BNP, LVMH, Suez, EDF, Nissan…

 

 

- Remise en cause des principes fondateurs

Quel que soit la volonté des gouvernants de laisser une trace dans ce long processus, si un accord est trouvé, le ministre Laurent Fabius a déjà annoncé que ce ne sera pas un accord historique ! De son côté, Laurence Tubiana, représentante de la France dans les négociations, tempérait les attentes en affirmant « À Paris, nous ne serons pas en capacité d’être dans un scenario de limitation du réchauffement à 2 °C. » Voilà l’objectif des 2°C qui commence à être doucement remis en cause.


Quelle en est la raison ? Les pays développés savent qu’ils ne s’engageront jamais pour des objectifs ambitieux. Si l’échec de Copenhague est un souvenir pour les peuples, c’est un acte pour les puissants. Aussi, depuis 2009 les pays développés s’efforcent de revenir sur les acquis des négociations climatiques issus du processus de Kyoto. La question centrale est : qui paye et sur qui pèsent ces contraintes ? Le protocole de Kyoto était un accord contraignant basé sur le principe de responsabilité commune mais différenciée. C’est à dire que tous les pays sont collectivement responsables mais les pays développés, ayant profité de larges émissions de GES, ont une responsabilité plus forte et première. Inacceptable pour les États-Unis mais aussi la Chine, le Canada… Renverser la responsabilité au sein d’un accord non contraignant est l’enjeu de la COP21 pour les puissants.

 

Le processus a démarré à la COP de Lima (2014). Sous l’influence de la Banque Mondiale, des États-Unis, de la Chine et grâce à la préparation avisée du gouvernement français, plusieurs actes ont été posés. D’abord le glissement sémantique d’accord contraignant vers un « accord universel ». C’est la stratégie d’Obama dite du « Name&Shame ». Chacun est libre de se fixer des objectifs et ne pèse plus sur les pays comme contrainte et la honte de ne pas avoir atteint les objectifs. Deuxième éléments, les pays développés conditionnent aujourd’hui leurs objectifs aux engagements des pays en développement. C’est l’attaque directe contre la notion de responsabilité commune mais différenciée en faisant peser sur ces pays en développement la dette écologique accumulée à leur égard.

 

 

- Les peuples doivent faire irruption.

Dans ce contexte, nous devons appuyer le développement d’un mouvement social des peuples pour la justice climatique. Cela passe par notre implication dans les mouvements qui se développent.


De nombreuses et importantes mobilisations pour la justice climatique s’organisent. Les immenses manifestations en septembre 2014 à New York et dans le monde montrent la capacité des populations à se mobiliser. De plus cette mobilisation se fait sur des bases plus radicales. C’est ainsi qu’une banderole « Changeons le système et pas le climat » ouvrait la manifestation de Lima.


Pour la préparation de la COP 21 au Bourget, syndicats, ONG, associations et réseaux, se mobilisent au sein de la « Coalition Climat 21 ». Son but est de contribuer à la création d’un rapport de force favorable à une action climatique ambitieuse et juste, et à la transformation durable de toutes les politiques publiques afférentes. Nous nous félicitons de l’existence d’une coalition d’organisations aussi multiples, venant d’horizons aussi divers, et qui s’engagent dans une démarche collective. Le Parti de Gauche soutient donc la Coalition Climat 21.

 

Pour autant, nous estimons qu’il y a un espace important pour porter la lutte contre « les fausses solutions », le marché carbone, le nucléaire, la marchandisation du vivant, la nécessité d’un modèle social plus sobre qui tourne le dos au libéralisme et au productivisme. En France, le mouvement « Alternatiba » est parti de Bayonne fin 2013, à l’initiative de nos camarades de l’association basque Bizi, comme outil de mobilisation citoyenne et populaire. Le mouvement Alternatiba consiste à investir des centre-ville pour les transformer durant une ou deux journées en « Villages des alternatives ». A Bayonne, comme ensuite à Nantes, Lille et Bordeaux, ce sont entre 10.000 et 15.000 personnes qui se sont déplacées à chaque fois. Entre 50 et 60 projets Alternatiba sont programmés dans toute la France durant cette année 2015.

 

Ce mouvement d’ampleur préfigure l’irruption dans les négociations des peuples organisés pour changer le système.


 

 

 

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier COP21

- Changement climatique : Une nécessaire révolution agricole

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28 octobre 2015 3 28 /10 /octobre /2015 09:41
COP 21 : Un COuP de plus pour rien ? (du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris)

La montagne accouchera d'une souris.... le capitalisme industriel et agricole n'a rien craindre !

 

Alors que les changements climatiques, liés aux bouleversements dus aux « errements » humains dans son évolution s’intensifient et sont de plus en plus visibles, il est un fait que le devenir même de l’ensemble des espèces vivantes est menacé.

 

Sources : Parti de Gauche Midi-Pyrénées par Georges Andrieux, PG 12

La nécessité d’une réelle transition énergétique n’est plus un voeu pieux mais une réalité incontournable que les responsables politiques, financiers et économiques devraient, doivent, s’emparer au plus vite.

 

Explications :

  • La consommation mondiale d’énergie représente 390 tonnes d’équivalent pétrole (tep) chaque seconde, soit 12,274 Millions de tonnes d’équivalent pétrole Mtep) par an (+ 2,5% en 2011). Le pétrole reste la source d’énergie numéro 1, et représente 33,1% de la consommation énergétique mondiale, mais c’est la part la plus petite depuis fort longtemps pour le pétrole tandis que la part du charbon atteint 30,3%, un record depuis 1969. Elle pourrait quintupler d’ici 2060 ! Elle a augmenté de plus de 40% entre 1990 et 2008. Les autres estimations place la consommation mondiale d’énergie à 12,2 milliards de tep.

 

  • La consommation énergétique mondiale va exploser : on estime que les besoins énergétiques mondiaux vont représenter de 570 à 600 hexajoules par an en 2020.

 

  • Selon une étude de l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) la génération d’électricité provenant des renouvelables représentera 25% du mix électrique total en 2018. La croissance de la production atteindra 4% entre 2012 et 2018 à 685TW/h soit +6% par an. Elle a déjà progressé de 8.5% en 2012.

 

  • Les énergies renouvelables, l’hydroélectricité en tête de file, représentent 8% du mix électrique (contre 2% à 4% entre 2006 et 2011). L’étude de l’AIE prévoit une augmentation de cette part à 11% en 2018.

 

  • Les experts ont élaboré 3 prévisions pour estimer la croissance de la consommation énergétique mondiale. Les besoins vont au moins doubler et pourrait même quadrupler. C’est ainsi que la zone Asie-Pacifique absorbe aujourd’hui plus de 30% de la consommation mondiale contre moins de 20% au début des années soixante-dix. Corrélativement, le poids relatif des régions développées diminue (USA de 28 à 20%, Union Européenne de 19 à 15%).

 

  • Les experts tablent sur une croissance moyenne de l’ordre de 1,7% par an pour les prochaines décennies ce qui conduit à prévoir le doublement de la demande mondiale soit une consommation de 20 milliards de tep dans les années 2040 – 2050.

 

  • Dans la production mondiale d’énergie primaire, 11,2 milliards de tep/an, le pétrole est la source la plus importante avec 35,2% du total.

 

  • Le gaz et le charbon ont des poids respectifs de 25% et 21% en 2008 (30,3% en 2001). En 2004, + de 80% de la production mondiale d’énergie est basée sur ces 3 combustibles fossiles. Si l’on ajoute que l’électricité nucléaire n’utilise actuellement que la fission de l’Uranium 235, 87,4% de la production mondiale d’énergie primaire est basée sur des ressources non renouvelables (selon certaines sources : 80,4 % de cette production provenait de la combustion d’énergies fossiles. Le reste de la production d’énergie provient du nucléaire et des énergies renouvelables (bois de chauffage, hydroélectricité, éolien, agrocarburants,...).

 

  • Les ressources ou réserves énergétiques mondiales - conventionnelles et prouvées - d’énergies non renouvelables (fossiles et uranium) pouvaient être estimées en 2008 à 965 milliards de tonne d’équivalent pétrole (tep), soit 85 ans de production actuelle. Cette durée est très variable selon le type d’énergie : 44 ans pour le pétrole conventionnel, 183 ans pour le charbon.

 

 

 

Il devient vital, face à de telles perspectives dont l’échéance est variable selon l’évolution de la consommation mondiale, de prendre des initiatives fortes dans la recherche de nouvelles énergies, de nouveaux modes de production basés sur la demande et non la surenchère de l’offre destructrice de notre écosystème plus que fragile. Les « grands » de notre monde ont le pouvoir de prendre ces orientations :

 

- De mobiliser les grands laboratoires de recherche, les secteurs de pointe technologiques, les centres d’expertise et de développement en ce sens.

- D’encourager les synergies de ces pôles de compétences dans le but de permettre à l’Humanité de poursuivre son développement, nécessaire, mais basé sur un triptyque environnement protégé/production durable/arrêt de la surconsommation énergétique.

- De contraindre l’ensemble des acteurs politiques, économiques et financiers à réorienter leurs objectifs, non plus sur un unique principe « capitalistique » mais sur un concept socio-écologique répondant aux besoins de la population mondiale et ceux des autres espèces vivantes.

 

L’homme ne peut se prévaloir, du fait de sa place en haut de l’échelle de l’intelligence sur Terre, de faire tout et n’importe quoi ! La planète n’appartient pas à lui seul, et même, mais aussi aux autres règnes (animal, végétal et minéral) dont il a un indispensable besoin. Ils lui sont nécessaire à son alimentation, à son bien-être et à son enrichissement global. Par exemple, il est urgent, d’interdire la commercialisation du nouveau pesticide tueur d’abeilles qui vient d’obtenir l’accord de la Commission Européenne en violation du droit européen. Il ne peut encore se permettre de défigurer la surface de notre globe, en fouillant son sous/sol à la recherche de nouveaux gisements de pétrole (sous les calottes glaciaires, dans les zones reculées des 5 continents, …). Cette logique ne rime plus à rien si ce n’est de permettre aux lobbies pétroliers de la péninsule arabe, américains mais pas qu’eux, de maintenir leurs marges de dividendes sur le dos de l’Humanité elle-même ! Le système spéculatif boursier est tributaire des valeurs dépendant du pétrole. On voit bien là leur nécessité de maintenir la valeur financière pétrole au plus haut, bien au-delà de sa valeur énergétique pure, contestée et contestable, tout comme le nucléaire d’ailleurs.

 

Plus que jamais il est urgent de mettre en place un programme politique novateur, radicalement tourné vers la découverte d’énergies durables, non polluantes, afin de répondre aux enjeux de demain tout en refusant les lois mortifères du business et de la finance internationale. Un nouveau recul de prise de décisions hypothéquerait les chances d’offrir un avenir pérenne aux générations futures.

 

  • Les listes régionales présentées par les forces de gauche non socialistes sont porteuses de telles initiatives. Elles recueillent un écho très large, bien au-delà de ces « terres » habituelles, malgré le black-out médiatique exercé contre ses candidat-e-s.
  • Il est fort possible que les scores qu’elles obtiendront soient la surprise des scrutins des 6 et 13 décembre prochains.
  • Ce sera bon pour l’humain, bon pour notre planète et tout ce qui vit dessus.

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier COP21

- Le kit pour comprendre le réchauffement climatique

- COP21 : Les peuples doivent prendre le pouvoir

COP 21 : Un COuP de plus pour rien ? (du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris)
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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 12:20
Les ressources énergétiques et naturelles sont au coeur des conflits internationaux

... et de coups d'états...

La plupart des conflits internationaux sont des « conflits verts », ayant pour cause le contrôle des ressources énergétiques.

L’écologie politique a, dit-on, une vision planétaire, du local au global.

Pourtant cette vision du monde, quand elle n'est pas déconnectée du néolibéralisme, ne prend que très peu en compte la nouvelle géopolitique issue de la mondialisation.

 

Sources : par Noël Mamère pour  Reporterre | mis à jour le 11/06/2022

- La question énergétique au coeur de tous les conflits

Ce que nous voyons au Proche et Moyen Orient, comme en Afrique ou en Asie ou encore en Ukraine, devrait pourtant nous faire réfléchir. Dans tous les conflits de basse ou haute intensité, la question énergétique est devenue centrale. Ce n’est pas nouveau. Depuis le XIXe siècle la bataille pour le contrôle des ressources énergétiques a toujours été un des éléments déterminants de la course à la guerre.

 

Si la Grande guerre ne fut pas déclenchée, directement, pour une raison liée à l’environnement, elle n’en fut pas moins la résultante de multiples conflits entre puissances coloniales, telles que l’Allemagne, la France et l’Angleterre, quant au contrôle du monde et de ses ressources.

 

L’Angleterre avait compris que, pour développer son immense Empire, elle avait besoin du pétrole ; l’Allemagne misait sur l’acier et le charbon. C’est le dernier entrant dans la guerre, les Etats-Unis, qui emporta la mise en réalisant un accord stratégique avec le chef de la tribu musulmane conservatrice des Saoud, seigneurs et maîtres de l’Arabie saoudite.

 

 

- Le gaz, nouvelle source de conflits internationaux

Aujourd’hui, les conflits de l’Ukraine ou de l’Irak sont, une fois de plus, liés à la bataille énergétique. Le fait est que le gaz sera la principale source d’énergie du XXIe siècle, à la fois comme alternative à la baisse des réserves mondiales de pétrole et comme source d’énergie propre.

 

Par conséquent, le contrôle des zones gazières du monde par les anciennes et les nouvelles puissances, est à la base d’un conflit international dont les manifestations sont régionales. Gazprom est le bras armé de la Russie dans les différents conflits en cours. L’Ukraine est l’objet d’un bras de fer sur le gaz entre la Russie et les pays européens.

 

Faute d’avoir réorienté à temps leur politique de transition énergétique, ces derniers sont dépendants du bon vouloir de Poutine. Celui-ci a misé sur une stratégie d’influence dans tout le Caucase pour s’approprier le contrôle du gaz. Via Gazprom, il obtient la cession d’actifs de ces pays débiteurs (Moldavie, Ukraine, Kirghiztan, Biélorussie) contre le remboursement partiel de leurs dettes énergétiques.

 

Il pratique une politique tarifaire différentiée, préférentielle et versatile, selon la docilité des gouvernements de sa zone d’influence. Il instrumentalise les minorités ethniques pour peser indirectement dans les négociations (Russes en Ukraine, Abkhazes et Ossètes en Géorgie).


- Vladimir Poutine et George W. Bush, le 2 juillet 2007. -

 

- Le pétrole, butin de guerre

En Irak et en Syrie, l’Etat Islamique du « Calife Ibrahim » a mis la main sur de vastes champs pétroliers et entend les exploiter tel un butin de guerre[1].

 

Pour les peuples de cette région[2], le pétrole n’est pas une « manne » mais un mal qui corrompt les dirigeants et qui, au lieu de conforter les Etats, les affaiblit durablement. La guerre d’Irak voulue par Bush était d’abord une guerre pour le contrôle des ressources pétrolières de ce pays, afin d’empêcher la Chine d’avoir accès à des champs pétroliers indispensables à son développement. Elle déboucha en fait sur la déstabilisation de tous les Etats de la Région.

 

En Palestine, la bataille fait rage autour des ressources en eau. L’Etat d’Israël et les colons asphyxient la Palestine en ouvrant ou fermant le robinet selon leur bon vouloir.
En Afrique, la guerre du Mali n’est pas - contrairement au storytelling humanitaire que l’on nous raconte - une guerre dénuée d’enjeux économiques. La proximité des sites d’uranium du Niger, exploités par Areva, comme les ressources exploitables dans le Nord-Mali, sont au cœur de ce conflit.

 

 

- Le peuple de l’écologie doit prendre en compte ces nouveaux enjeux géopolitiques

Les conflits verts, c’est aussi la bataille autour des « terres rares », indispensables aux composants des matériaux et des technologies de l’avenir, qui ne fait que commencer, de la Mongolie à l’Amérique latine. La lutte contre « l’extractivisme » est en train de devenir un puissant facteur de rassemblement du peuple de l’écologie, partout dans le monde.

 

Les écologistes ne peuvent rester indifférents à ces nouveaux enjeux géopolitiques. Alors que la conférence climat, la Cop 2015, sera organisée l’année prochaine en France, je propose de placer ces nouveaux conflits au centre de notre réflexion. Nombreux seront les écologistes de tous les pays à venir en France. Nous devons en profiter pour mutualiser nos analyses et nos actions.

 

Ce que je vois à travers ma mission parlementaire sur l’Arctique et l’Antarctique me le confirme : nous sommes à la veille d’un bouleversement généralisé qui donnera naissance à un nouvel ordre mondial. Ne pas s’en préoccuper serait irresponsable.

 

Des habitants du quartier pauvre de Chandigarh, dans le nord de l'Inde, manifestent en portant des containers vides pour dénoncer le manque d'eau dans la région (REUTERS/Ajay Verma). Le Figaro, 31.07.2009 —

Des habitants du quartier pauvre de Chandigarh, dans le nord de l'Inde, manifestent en portant des containers vides pour dénoncer le manque d'eau dans la région (REUTERS/Ajay Verma). Le Figaro, 31.07.2009 —

Ces " guerres de l'eau " qui nous menacent

 

Réchauffement climatique, démographie galopante, urbanisation et industrialisation croissante... Ce cocktail explosif annonce à coup sûr une aggravation des tensions liées à l'approvisionnement en eau. Certains experts y voient le principal risque de conflits dans les années à venir.

 

Sources :  Les Echos par Richard Hiault le  30/08/2016

Août 2015 : des rebelles au régime syrien de Bachar Al Assad sabotent une source d'eau à quelques kilomètres au nord de Damas. Trois jours durant, la capitale syrienne est privée de 90 % de son approvisionnement en eau. Un mois plus tard : un raid de la coalition sunnite menée par l'Arabie saoudite au Yémen détruit une usine d'embouteillage d'eau dans une zone contrôlée par des rebelles chiites. Décembre 2015 : un raid de l'aviation russe en Syrie détruit les infrastructures de traitement des eaux au nord de la ville d'Alep... Jamais la base de données historiques de l'Institut du Pacifique recensant les conflits et les tensions autour de l'eau n'avait été aussi fournie. Et pour cause : Peter H. Gleick, cofondateur en 1987 de ce centre de réflexion entièrement dédié à la problématique de l'eau, a relevé un net accroissement de ce type d'attaque sur les dix dernières années. Certains experts n'hésitent plus à pronostiquer qu'au XXIe siècle l'« or bleu " prendra la place de l'« or noir » dans les conflits entre Etats. Pourtant, depuis l'aube de l'humanité, jamais une guerre de l'eau n'a opposé deux nations, à l'exception de celle entre deux cités-Etats, Lagash et Umma, au pays de Sumer en basse Mésopotamie... vers 2.500 avant J.-C.

 

L'avenir pourrait être tout autre. Frédéric Lasserre, professeur à l'Université Laval (Québec) et directeur de l'Observatoire de recherches internationales sur l'eau (ORIE), le confirme : « Si peu de guerres ont éclaté à cause de conflits sur l'eau, leur rareté passée n'est certainement pas gage du futur dans un monde affecté par les changements climatiques et où la population a augmenté à un rythme et jusqu'à un niveau jamais connu auparavant. » Le CNRS indique qu' « avoir accès à l'eau est devenu un enjeu économique puissant à l'échelle planétaire, qui pourrait devenir, dans le siècle à venir, l'une des premières causes de tensions internationales ».

 

Réchauffement climatique, démographie galopante, urbanisation et industrialisation croissante, le cocktail s'annonce explosif. Suffisamment pour qu'en 2015 le Forum économique mondial de Davos ait placé en tête des risques futurs, pour la première fois de son existence, les conflits liés à l'eau. En décembre prochain, le gouvernement marocain, qui accueille la COP22, a d'ailleurs choisi de placer cette thématique de l'eau au centre des débats. « Je ne suis pas surpris que le Maroc veuille aborder ce thème. C'est le premier pays qui ouvre ce que j'appelle la "diagonale de la soif" qui s'étend de Tanger jusqu'aux confins de la Chine du Nord-Est en passant par l'Inde, l'Asie centrale, le Proche et le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord », avance Franck Galland, directeur général de ES2 et auteur du « Grand Jeu. Chroniques géopolitiques de l'eau ».

 

En mai dernier, la Banque mondiale, dans un rapport spécial sur le réchauffement climatique, avait averti que « près de 1,6 milliard de personnes - presque un quart de l'humanité - vit dans des pays ayant une rareté physique en eau. Et d'ici à vingt ans, ce chiffre pourrait doubler ». Ce changement climatique va d'abord affecter le remplissage des réservoirs d'eau souterraine, soit directement via les pluies, soit indirectement via l'accroissement de la demande, en particulier pour l'irrigation qui, aujourd'hui totalise 70 % de la consommation d'eau souterraine, poursuit l'institution multilatérale. Les estimations suggèrent qu'avant trente ans le système global alimentaire nécessitera entre 40 % et 50 % d'eau supplémentaire. La demande d'eau par les municipalités et l'industrie va augmenter de 50 à 70 %, celle du secteur de l'énergie de 85 %. Au total : le monde pourrait faire face à un manque d'eau disponible d'environ 2.700 milliards de mètres cubes d'ici à 2030 avec une demande supérieure de 40 % aux disponibilités. Dans un article paru dans « Sciences humaines " en mars dernier, René-Eric Dagorn, historien et géographe, notait qu'avec le développement économique de la Chine, de l'Inde et du Brésil, la demande en eau est en train de croître de façon exponentielle : à elle seule, l'Asie en consomme désormais 3.500 km3/an (contre 2.000 km3 pour l'ensemble des autres régions de la planète).

 

 

- Un nouveau barrage sur le Nil

Dans la mesure où 40 % de la population mondiale est établie dans les 250 bassins fluviaux transfrontaliers du globe, les Etats sont bien obligés de coopérer. Sauf qu' « à ce jour, on recense environ 200 traités de coopération qui ne couvrent que 60 bassins fluviaux », remarque Alexande Taithe, chargé de recherche pour la Fondation pour la recherche stratégique. C'est bien peu. Les points chauds ne vont donc pas manquer.

 

A commencer par le bassin du Nil, oh ! combien vital pour l'Egypte. L'actuelle construction par l'Ethiopie du grand barrage Renaissance et de stations de retenues d'eau sur le Nil bleu irrite Le Caire. L'Egypte brandit un traité de 1929 lui attribuant les deux tiers des ressources en eau ainsi qu'un droit de veto sur tous les projets concernant le cours d'eau. Mais en 2010, six Etats (Ethiopie, Burundi, Tanzanie, Kenya, Rwanda et Ouganda) situés en amont du fleuve ont dénoncé ce droit de veto à travers un nouvel accord. Selon la presse locale, le président égyptien Al Sissi en aurait appelé à l'arbitrage du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, pour résoudre le différend en cours.

 

 

- La poudrière de l'Asie du Sud-Est

Autre point névralgique : l'Asie du Sud-Est, qui pourrait bien devenir une poudrière. Les besoins en énergie hydraulique de la Chine inquiètent autant que les projets de transfert d'eau du sud vers le nord du pays. « Le nord-est de la Chine recèle seulement 15 % des ressources en eau du pays pour 45 % de sa population totale. Pékin, avec moins de 500 mètres cubes d'eau par personne et par an est déjà en stress hydrique. D'où les projets du gouvernement pour pomper l'eau au sud afin de l'acheminer au nord-est grâce à de grands projets de canaux de dérivations ", explique Franck Galland. « Le premier à l'est de la Chine est déjà en place : un grand canal puisant son eau dans le fleuve Bleu et la ramenant dans la région de Pékin. La dérivation au centre est en passe d'être achevée prochainement. La troisième, a priori abandonnée, inquiétait le plus, et notamment l'Inde, puisqu'elle concernait directement les fleuves prenant leur source dans les contreforts tibétains de l'Himalaya », poursuit-il. Ce n'est pas pour rien que la Chine entend garder la main sur la région du Tibet, le « château d'eau de l'Asie ». L'Indus, le Gange, le Brahmapoutre et le Mékong y ont leur source. Puiser ou dériver l'eau de ces fleuves ne peut qu'aviver les tensions entre la Chine, l'Inde, le Bangladesh, voire le Pakistan. Les craintes sont d'autant plus justifiées que la Chine n'a pas ratifié la Convention des Nations unies sur les utilisations des cours d'eau internationaux à des fins autres que la navigation, souligne Jean-Christophe Victor dans son nouvel ouvrage « Le Dessous des cartes ", à paraître le 1er septembre. Le partage des eaux du Brahmapoutre apparaît comme l'une des sources de conflit potentiel les plus sérieuses. Pékin ne s'est pas non plus gêné de construire quantité de barrages en amont du Mékong qui termine sa course au sud du Vietnam. Or, le delta du Mékong est d'une importance cruciale pour ce dernier. Il concentre 20 millions de personnes et 25 % du PIB du pays. Pour assurer un juste partage des eaux du fleuve, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande et le Vietnam ont bien créé en 1995 un comité de gestion, la Commission du Mékong. Mais la Chine en est, là encore, absente. La situation dans la région est suffisamment inquiétante pour avoir motivé en 2012 un rapport spécial du Renseignement américain sur la sécurité des Etats-Unis à l'horizon des trente prochaines années. Washington s'interroge notamment sur l'intérêt et les risques d'être l'allié d'un Vietnam si fragile.

 

L'Asie du Sud-Est n'est pas la seule zone à risque : les nombreux conflits du Proche et Moyen-Orient en témoignent. La Turquie dispose d'un moyen de pression puissant grâce aux nombreux barrages qu'elle a érigés sur le cours supérieur de l'Euphrate. En 1974, la médiation de l'Arabie saoudite a évité de justesse un affrontement entre la Syrie et l'Irak, lorsque Damas avait unilatéralement entrepris le remplissage d'un barrage sur ce fleuve. En 1990, la Syrie et la Turquie ont également menacé d'en venir aux armes pour régler leur différend. En 1998, la Syrie a dû plier face aux menaces explicites d'Ankara. La Syrie, ravagée par la guerre civile, est aussi en conflit avec son voisin israélien pour le contrôle du plateau du Golan, annexé en 1981 par Israël. Une partie des affluents du Jourdain y trouvent leurs sources, et Israël y puise 35 % de son alimentation en eau.

 

Dans le golfe Persique, une crise est aussi possible au regard des tensions entre les sunnites d'Arabie saoudite et les chiites d'Iran. Riyad est conscient de sa dépendance aux usines de dessalement d'eau de mer situées juste en face de l'Iran. Une attaque de Téhéran sur ces points névralgiques aurait des conséquences désastreuses. D'où la construction en cours, par le régime saoudien, de gigantesques réservoirs stratégiques d'eau pour parer à cette éventualité.

 

 

- Gabegie dans l'« Arabie heureuse "

Pour l'heure, l'opposition entre Téhéran et Riyad se situe sur un autre terrain : le Yémen. Un pays ravagé par la guerre et qui risque purement et simplement de disparaître de la carte du monde. « Celui que l'on surnommait l'"Arabie heureuse" est victime de trente années de gabegie dans la gestion publique de l'eau. Tant et si bien qu'aujourd'hui, les habitants disposent de moins de 200 m3 d'eau par an en termes de ressources. A Sanaa, la quantité disponible tombe à 40 m3 selon les projections à 2030. Il est ainsi probable que la capitale devra être déplacée dans un futur proche », analyse encore Franck Galland. La Jordanie, pour l'heure épargnée par l'instabilité sociale, reste néanmoins très fragile. Pour alimenter la capitale, Amman, qui abrite une grande partie des 6,5 millions de Jordaniens, le gouvernement s'appuie sur un dispositif stratégique qui consiste à puiser l'eau à Disi, un aquifère, dont la quasi-totalité se situe en territoire saoudien. L'eau est ainsi convoyée sur plus de 300 kilomètres. Outre le fait que la Jordanie fait face à un problème de sécurisation contre d'éventuelles attaques terroristes du « pipeline » d'eau, le pays doit aussi composer avec l'Arabie saoudite, qui pourrait bien en faire un moyen de pression sur le Royaume hachémite.

 

Comme si le réchauffement climatique ne suffisait pas, l'éruption des printemps arabes en Afrique du Nord est venue compliquer un peu plus la donne dans des pays déjà sous stress hydrique. La fuite des ingénieurs spécialisés dans la gestion de l'eau a rendu la situation encore plus critique en Tunisie et en Libye. Bref, on n'a pas fini de parler de la « diagonale de la soif ".

 

Notes :

[1] Aux origines de Daech : la guerre du pétrole

[2] Dans une région dont la complexité sociale politique et religieuse est séculaire, des projets économiques contemporains ont cristallisé la situation : en 2010, l’Iran projette de construire un pipe-line qui passerait par l’Irak et la Syrie pour acheminer du pétrole et du gaz vers la méditerranée. Cela redistribuerait les cartes de la production pétrolière dans le golfe. Or le Gaz pour le Qatar, et le pétrole pour l’Arabie Saoudite, c’est vital.

 

Pour en savoir plus :

- Israël attaque Gaza pour s’approprier le gaz palestinien

- Palestine: "Le Pétrole de la Discorde" - ARTE Reportage / 29-11-2014

- L'ONU examine le rôle des ressources naturelles dans les conflits armés

- Annuaire suisse de politique de développement : Les conflits liés aux ressources naturelles. Résultats de recherches et perspectives

- Mondialisation et conflits de ressources naturelles

- Qu’ont en commun les guerres en Ukraine, à Gaza, en Irak, en Syrie et en Libye ?

- Gaz de schiste: Shell maintient sa présence en Ukraine

- France Inter dévoile la véritable raison de la guerre contre Bachar el-Assad

- Syrie : Les raisons d'un nouvel embrasement : La Syrie est enfin un corridor stratégique pour le transit de l'énergie, notamment depuis la découverte en Méditerranée de ressources pétrolières et gazières.

- Syrie : Assad obstacle au gazoduc Qatar-Turquie

- Israël, Palestine : l’apartheid de l’eau

- CENTRAFRIQUE : LA GUERRE DE L’EAU

- L’Europe à l’assaut des terres agricoles mondiales - et d’Ukraine

- La Syrie, otage d'une bataille pour l'énergie

Le Venezuela est la 1ére des des plus importantes réserves prouvées de pétrole au monde à fin 2015

- Pourquoi l’avenir pétrolier des Etats-Unis dépend du Venezuela

- Le rôle des multinationales dans les violences en Afrique

- Le coup d’État en Bolivie intervient moins d’une semaine après la fin des négociations entre Morales et une multinationale allemande de commercialisation du lithium

- lithium : Nuages néocolonialistes au dessus de la Bolivie

- La Turquie a transformé le fleuve Euphrate en une arme de guerre qui tue le Rojava

- LA PROCHAINE GUERRE MONDIALE AURA-T-ELLE LIEU EN ARCTIQUE ?

- Cœur de l'Europe : Les dirigeants des grandes puissances jouent avec le feu

 

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- La France au Mali pour du pétrole, explications

L'armée française est présente sur le territoire malien depuis depuis janvier 2013 soit disant suite à l'appel au secours du malien Mr TRAORE qui parait-il était inquiet ainsi tous les maliens que le pays ne soit entre les mains des islamiste. Comme par hasard ce même gouvernement français soutien les rebelles syriens qui ne sont que des islamistes radicaux pour renverser le pouvoir sur place.


Ce déploiement de l'armée n'est qu'une continuité de la politique occidentale (USA, la France, Royaume Uni...).


Cette intervention français était planifiée depuis de longue date,des années. La France ne vise ces intérêts (la richesse souterraine du Mali qui n'est pas encore exploitée).
Cela est plus que du néocolonialisme, c'est de l'impérialisme occidental.


Le NOUVEL ORDRE MONDIAL va t-il continuer à fabriquer des guerres de toute pièce à travers le monde, à renverser des régimes rien que pour leurs propres intérêts et ceux de leurs multinationaux comme ça été le cas en Irak,en Afghanistan..., et maintenant c'est le Mali, la Syrie, l'Egypte.

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  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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