En juin 2022, José Gonzalez député RN, doyen de l'Assemblée Nationale " ne sait pas dire si l'OAS a commis des crimes ou non ", fait l'apologie de l'Algérie française et des crimes de la colonisation... reçoit le soutien de Marine Le Pen[4]
et le 30 décembre 2022, il est nommé par le bureau de l’Assemblée nationale comme vice-président du groupe d’amitié France Algérie[9].
Attentat manqué contre le général De GAULLE, le 22 août 1962 au Petit Clamart perpétré par 2 commandos de l'OAS[2] (cette organisation fera plus de 2300 morts[2]...) quasiment simultanément au passage de la DS présidentielle, faisant un blessé à bord de son automobile Panhard et des dégâts à la vitrine d'un magasin situé sur la ligne de tir du second commando.
Le général de Gaulle et son épouse en sortent miraculeusement indemnes[1].
Retour sur cet événement perpétrés par des ultras de l'Algérie française.... et de l'utilisation qui en est faite aujourd'hui, quand le RN (Rassemblement National) fait « l'apologie de l’Algérie française et des crimes de la colonisation » et notamment de l'attentat du Petit Clamart... ou baptise une place du nom de Pierre Sergent, l’un des principaux fondateurs et dirigeants de l’Organisation de l’armée secrète (OAS)...
Nous sommes en août 1962
L’Algérie est indépendante depuis le 5 juillet. Depuis des années, ce nom cristallise les tensions entre Français favorables au maintien de ce vaste territoire sous souveraineté française et ceux qui réclament son indépendance. Pire, depuis le début de 1961, l’Organisation de l’Armée secrète[2] (OAS) pose des bombes en Algérie et en métropole pour signifier à l’Etat son refus de l'indépendance.
Le général de Gaulle, appelé au pouvoir en 1958 en raison de cette même crise algérienne, est vu comme le dernier espoir des partisans de l’Algérie française. Mais rapidement, dès 1959, il prend conscience de l’impossibilité du maintien de la politique coloniale. Pour vivre la destinée mondiale chère à ses yeux, la France doit se débarrasser de cette guerre d’un autre âge, ingagnable politiquement, et se recentrer sur une modernité européenne, qui se matérialisera en 1963 par la réconciliation avec l'Allemagne.
Pour l’OAS, le général de Gaulle, surnommé par dérision « le guide », devient l’ennemi numéro 1
Le 8 septembre 1961, le convoi du président en route vers Colombey-les-Deux-Églises est victime d’un attentat à la bombe à Pont-sur-Seine, dans l’Aube. Le convoi est indemne et les auteurs de l’attentat, qui se réclament de l’OAS, sont arrêtés. Tous, à l’exception du « cerveau » qui reste non identifié.
Une attaque sur la route de l'aéroport
C’est dans ce contexte de violence contre la personne du chef de l'Etat qu’a lieu l’attentat du Petit-Clamart, le 22 août 1962. Après celui du Pont-de-Seine[5], les services de sécurité de l’Elysée ont obtenu du président qu’il se rende en avion dans sa résidence champenoise de Colombey afin d'éviter la longue route en voiture. Pour ce faire, le cortège doit se rendre à l’aéroport de Villacoublay, situé dans les Yvelines.
En début de soirée, ce 22 août, à 19h45, la DS-19 présidentielle quitte l’Elysée en compagnie d’une voiture de sécurité et de deux motards. Sur la banquette arrière se sont assis de Gaulle et son épouse. Le véhicule est conduit par le chauffeur attitré du Palais, le gendarme Francis Marroux. A ses côtés prend place le général de Boissieu, gendre du président.
A 20 h 20 le convoi approche du carrefour du Petit-Clamart. La route est dégagée, à l’exception d’une estafette jaune garée sur le bas-côté. Alors que la voiture arrive à sa hauteur, plusieurs armes automatiques se mettent à tirer. La DS est touchée à plusieurs endroits. Le chauffeur accélère mais une seconde voiture, une Citroën ID-19 bleue, la prend en chasse. Les occupants ouvrent le feu à plusieurs reprises avant de prendre la fuite.
Malgré le choc de l’attentat, le chauffeur parvient à Villacoublay. Le président et tous les passagers de l’escorte sont indemnes.
Un commando de douze hommes
Une gigantesque chasse à l'homme est lancée le soir même. L’enquête aboutit au bout de seulement quinze jours, bénéficiant de hasards et d’étonnantes imprudences des conjurés. Les suspects sont interpellés et avec eux sont retrouvées leurs armes. Certains d'entre eux préparaient une nouvelle opération visant à nouveau le président. Qui sont-ils ?
Le commando se compose de douze hommes, Jean Bastien-Thiry en est l’énigmatique leader. Il s'agit d'un homme de 34 ans, brillant polytechnicien, lieutenant-colonel de l’armée française, fervent catholique et patriote, qui voit en de Gaulle un « tyran » abandonnant l’Algérie française. Son second, Alain de La Tocnaye, considère de Gaulle comme un « cryptocommuniste », tout comme les Hongrois Lazlo Varga, Lajos Marton et Gyula Sari. Le reste du commando est composé de métropolitains et de Pieds-noirs.
Le dernier fusillé de l’Histoire
Après les premières arrestations des membres du commando, Bastien-Thiry est à son tour arrêté le 17 septembre 1962. Le procès débute au fort de Vincennes le 28 janvier 1963. Neuf accusés sur les douze qui constituaient le commando comparaissent devant la Cour militaire de justice.
Le 4 mars 1963, Bastien-Thiry est jugé coupable de la planification de l’attentat et condamné à mort. Il est fusillé le 11 mars 1963 au fort d’Ivry. Il restera dans l’Histoire comme le dernier condamné à mort fusillé en France. On estime aujourd'hui que l'ingénieur fut également responsable de l'attentat de Pont-sur-Seine.
Alain de la Tocnaye et Jacques Prévost, eux aussi condamnés à mort, seront graciés en 1968, ainsi que les tireurs condamnés à différentes peines de réclusion. Pendant le procès, l’avocat de Bastien-Thiry, Maître Jean-Louis Tixier-Vignancourt, évoquera pour sa défense la thèse de l’enlèvement plutôt que la volonté de tuer. Une thèse très largement contestée, notamment par l’un des conjurés, Lajos Marton. Sur le plateau de « Tout le monde en parle» en 2005, ce dernier expliquait que la thèse de l'enlèvement était une invention des avocats[3] », et que l'ordre avait bel et bien été donné d'assassiner le président de la République.
28 juin 2022, José Gonzalez[5bis], député du Rassemblement national nostalgique de la colonisation, met le feu à l'hémicycle...
Le 28 juin se tenait la séance inaugurale de la nouvelle Assemblée nationale française issue des urnes. Comme le veut le règlement, c’est le doyen de l’hémicycle qui a présidé la première séance avant que les députés ne procèdent à l’élection du président de l’Assemblée. Cette tâche a échu à José Gonzalez, un député RN de 79 ans.
- Son discours inaugural, qui n’a pourtant duré que cinq minutes, n’est pas passé inaperçu. Plusieurs propos tenus par ce pied-noir né à Oran en 1943 sont inacceptables[6] :
- À sa sortie de l’hémicycle, face aux micros et aux caméras, cet ancien retraité et contrôleur d’exploitation à l’aéroport de Marseille en a remis une couche. Interrogé plus en détail sur son rapport à l’Algérie, il a affirmé qu’il n’était « pas là pour juger si l’OAS a commis des crimes ou non », invoquant au passage « des crimes d’un côté comme de l’autre » ;
- « Venez avec moi en Algérie dans le Djebel, je vais vous trouver beaucoup d’Algériens qui vont vous demander « quand est-ce que les Français reviennent ? » », a-t-il déclaré ;
- Et d’ajouter : « J’ai applaudi de Gaulle en 1958 quand il a clamé “vive l’Algérie Française !” » J’ai compris après qu’il ne fallait plus applaudir. » ;
- et il va plus loin encore : « En expliquant à nos jeunes issus d’Afrique du Nord qu’on a commis des crimes contre l’humanité contre leurs parents, comment voulez-vous qu’ils se comportent avec nous et nous respectent ? », a-t-il déploré.
Ces phrases n’ont rien à faire au cœur d’une institution de la République.
Car derrière ces mots de José Gonzales, c’est un passé colonial, l’OAS et la torture, qui raisonnent. Certains ont voulu faire croire, et certains ont cyniquement cru, que l’héritage de Jean-Marie Le Pen n’était plus. Que le Rassemblement national avait changé. Preuve s’il en fallait, que quand le vernis craque, le RN est bien et restera toujours d’extrême-droite.
Par ces quelques mots, en guise de lancement d’une nouvelle période, José Gonzales nous rappelle l’histoire du Rassemblement national : un parti fondé en 1972 par des anciens de l’OAS, des gradés de la Waffen SS[7].
Nous débutons donc cette XVI législature par un hommage appuyé à l’Algérie française. Symbole de l’extrême droitisation des débats qui s’annonce pour les 5 ans à venir ?
Et ça continue...
Par une délibération du conseil municipal du 22 septembre 2022, la mairie RN de Perpignan (Pyrénées-Orientales), conduite par Louis Aliot, membre du RN, baptise une place du nom de Pierre Sergent, l’un des principaux fondateurs et dirigeants de l’Organisation de l’armée secrète (OAS)...
Comment s'en étonner, en 1982, François Mitterrand, n'a t-il pas ouvert la porte en faisant voter une quatrième loi d'amnistie[8], qui permet notamment aux généraux ayant organisé le putsch d'avril 1961 de toucher leur retraite d'officiers généraux et d'être réintégrés dans leurs décorations.
Notes :
[1] Il y a 60 ans, de Gaulle réchappe à l'attentat du Petit-Clamart
[2] Organisation de l'armée secrète
[3] Lajos Marton à propos de l'attentat du Petit-Clamart
[4] Marine Le PEN défend le député RN José Gonzales après ses propos sur l'OAS
[5] Attentat de Pont-sur-Seine
[6] Les propos de José Gonzalez député RN
[7] Les anciens SS ont reconstruit l'extrême droite française après 1945
[8] En 1982, François Mitterrand fait voter une quatrième loi d'amnistie, qui permet notamment aux généraux ayant organisé le putsch d'avril 1961 de toucher leur retraite d'officiers généraux et d'être réintégrés dans leurs décorations.
[9] La macronie complice... de la nomination de la honte. José Gonzales député d’extrême-droite, nostalgique de l’Algérie française et défenseur de l’OAS, devient vice-président du groupe d’amitié France Algérie.... nommé par le bureau de l’Assemblee nationale !
Pour en savoir plus :
- Scandale : une vidéo du Monde dédiabolise le RN et la famille Le Pen
- Pourquoi le RN a honte de célébrer ses 50 ans ? Car il a été fondé par un Waffen SS
commenter cet article …