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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 20:07
Des soldats israé­liens quittent de Gaza le mardi 5 août 2014. REUTERS/​Baz Ratner

Des soldats israé­liens quittent de Gaza le mardi 5 août 2014. REUTERS/​Baz Ratner

Domi­nique Vidal, his­torien spé­cia­liste du conflit israélo-​​palestinien est l’invité de RFI, il répond aux ques­tions de Flo­rence Thomazeau (Extraits)

 

Sources : Association France Palestine Solidarité  par Florence Thomazeau, RFI, le 6 août 2014 - mis à jour le17/05/2021

- RFI : La trêve a com­mencé à 7 heures ce matin, heure de Paris. Le cessez-​​le-​​feu a l’air de tenir. Est-​​ce que cette trêve pourrait voler en éclats ?

Domi­nique Vidal : Elle peut évi­demment voler en éclats comme les pré­cé­dentes. Mais du côté israélien, il y a des raisons assez fortes de se retirer. Ce qui est effec­ti­vement en cours.

 

La pre­mière raison, c’est que l’objectif officiel a été atteint ; la des­truction des tunnels du Hamas. L’objectif officiel parce que, selon moi, le véri­table but des Israé­liens était d’empêcher la mise en place du gouvernement d'union nationale palestinien reconnu par les Etats-Unis et l'Union européenne.

 

Mais la deuxième raison, cer­tai­nement la plus forte, c’est la radi­ca­li­sation, ces der­niers jours, de l’opinion inter­na­tionale et en consé­quence le dur­cis­sement de nom­breux gou­ver­ne­ments. En Amé­rique latine, presque tous les pays ont retiré leur ambas­sadeur d’Israël, mais aussi au sein de l’Union euro­péenne. Israël a été menacé d’arrêt de livraison d’armes, mais aussi de boycott économique et commercial. Il a aussi été question de la mise en place d’une com­mission d’enquête sur les crimes de guerre, et même d’une démarche auprès de la Cour pénale inter­na­tionale auprès de laquelle l’autorité pales­ti­nienne essaie de s’accréditer. On a quelque chose qui com­mence à être inquiétant et qui confirme l’isolement d’Israël sur le plan international.

 

Et puis la troi­sième raison, c’est le fait que l’armée israé­lienne ne peut pas continuer sous peine de se mettre le monde entier à dos. Elle ne peut pas non plus occuper – réoc­cuper – la bande de Gaza. C’est une tâche abso­lument impossible.

 

Il aura fallu cependant une nou­velle tra­gédie avec 1 900 morts et près de 10 000 blessés, pour vérifier une nou­velle fois la leçon de sept décennies de conflits. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de solution mili­taire. La solution ne peut être que poli­tique. Elle dépend au fond de la fermeté de la com­mu­nauté internationale.

 

 

- RFI : Le dia­logue est dif­ficile, à la fois avec l’ONU, Israël et le Hamas. Pensez-​​vous que les condi­tions aujourd’hui posées par le Hamas sont-​​elles accep­tables pour Israël ?

Domi­nique Vidal : Cer­tai­nement pas au premier abord. Sim­plement, il faut bien que chacune des parties au conflit sorte avec quelque chose qu’elle puisse pré­senter comme un acquis. Et du point de vue du Hamas, cet acquis ne peut être que la levée du blocus qui d’ailleurs est un blocus illégal de la bande de Gaza par Israël et par l’Égypte.

 

 

- RFI : La levée du blocus est-​​elle envisageable ?

Domi­nique Vidal : Elle est envi­sa­geable dans un certain nombre de condi­tions qui seront l’essentiel des négociations du Caire.

Par rapport aux réac­tions inter­na­tio­nales qui sont très fortes, on a eu ce mardi 5 août la démission d’une secré­taire d’État en Grande-​​Bretagne. Pensez-​​vous que d’autres actions, d’autres réac­tions peuvent se pour­suivre malgré cette trêve qui ne dure que 72 heures ?

 

Quand on entend les diri­geants bri­tan­niques parler d’un arrêt des livraisons d’armes à Israël, on sent quand même que la Com­mu­nauté inter­na­tionale est vraiment à bout de nerfs. Ça ne peut pas continuer comme ça. Et je ne crois pas sim­plement à la bonne volonté des diri­geants poli­tiques. Je crois qu’ils ont conscience du caractère extrê­mement insup­por­table, révoltant de cette offensive pour les opi­nions publiques.

 

 

- RFI : Le Premier ministre Benyamin Neta­nyahou a des ministres qui le poussent à agir contre le Hamas. Va-​​t-​​il résister à cette pression de déposer les armes ?

Domi­nique Vidal : Que pourrait-​​il faire d’autre ? Quel type d’action autre que continuer à bom­barder, à tuer tous les jours des civils, des enfants, des femmes, des vieillards… Je ne pense pas que même Avigdor Liberman qui en avait parlé long­temps soit favo­rable tou­jours à une réoc­cu­pation de la bande de Gaza. Ce dernier sou­haite aujourd’hui que ce soit l’ONU qui gère la bande de Gaza.

 

On sent là l’impasse dans laquelle se trouve au fond Israël. Il faut main­tenant négocier, comme il a tou­jours fallu négocier, au terme de ces opé­ra­tions extrê­mement sanglantes.

 

 

- RFI : La trêve n’aurait-elle pas lieu sans la pression internationale ?

Domi­nique Vidal : Je crois effec­ti­vement que c’est grâce à la pression inter­na­tionale que la trêve a eu lieu et qu’elle tiendra. Mais c’est aussi une leçon. C’est à dire si l’ensemble des diri­geants – et je pense en par­ti­culier aux nôtres ; à François Hol­lande, à Manuel Valls – avaient été aussi fermes dès le début, sans doute l’opération, j’en suis per­suadé, n’aurait pas duré un mois et l’on aurait eu beaucoup moins de morts.

 

 

- RFI : Vous parliez tout à l’heure en effet, du boycott, d’éventuellement pour­suivre une action en justice. Jus­tement, après le bom­bar­dement d’une école de l’ONU, est-​​ce envi­sa­geable que la cour de justice inter­na­tionale soit saisie ?

Domi­nique Vidal : Abso­lument. Ce qui faci­li­terait cette démarche c’est l’adhésion de l’autorité pales­ti­nienne, donc de l’État de Palestine à la CPI. Cela per­met­trait d’engager plus faci­lement des démarches de pour­suites, à com­mencer d’ailleurs par ce qu’a proposé le secré­taire général de l'ONU Ban Ki-​​moon, à savoir une Com­mission d’enquête inter­na­tionale qui per­mette de mesurer l’ampleur des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité commis pendant ce mois.

 

Pour en savoir plus :

- Israël vise l’annexion de la Cisjordanie et la consolidation du système d’apartheid

- «Pour Israël, l’ennemi, c’est la négociation»

- Des sanctions contre Israël pour arrêter le massacre dans la bande de Gaza

- Leila Shahid: "Il faudra qu'Israël réponde des crimes de guerre dont elle est responsable"

- La cible d’Israël n’est pas le Hamas mais un futur Etat palestinien

- Quand Israël favorisait le Hamas, par Charles Enderlin

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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 16:30
Madjid Messaoudene : « L’occupation israélienne est à l’origine de toutes les violences »

Sources : Le Cri du peuple  par Madjid Messaoudene

Madjid Messaoudene préside  l’association Les Observateurs en Palestine. A ce titre, il se rend régulièrement dans les territoires occupés, où il a amené nombre d’élus, dont ma camarade Mounia Benaili, dont j’avais recueilli le témoignage il y a un an.

 

 

- Selon toi, l’opération « Bordure protectrice » est-elle une opération particulière dans l’histoire du conflit israélo-palestinien ?

Non, c’est une intervention comme les autres, fidèle à la stratégie israélienne depuis 1948. Comme en 1948, 1967, 1973, 1982… - hormis la période Rabin -, Israël démontre qu’il fera tout pour empêcher l’avènement d’un Etat palestinien viable. Même si, pour cela, il faut envoyer un fou tuer Yitzhak Rabin ; même s’il faut, pour cela, voler des terres ; même s’il faut, pour cela, perpétrer des assassinats ciblés ; même s’il faut, pour cela, opérer des meurtres de masse.

 

 

- Tu parles d’Israël en tant qu’Etat ?

Pas du tout. Je parle des gouvernements successifs en Israël. Je ne parle aucunement de l’Etat au sens des israéliens ou des juifs, je ne généralise jamais.. C’est pour cela que lorsqu’un drapeau israélien est brûlé, je trouve cela odieux : cela ne fait que blesser des gens dont c’est le pays mais qui luttent contre sa politique.

 

 

- Cette précision faite, revenons à l’intervention militaire en cours.

Nous pensions qu’avec l’opération « Plomb durci », fin 2008-début 2009, on avait assisté au pire : 1 400 morts en 22 jours. Il faut savoir que Gaza est un territoire vingt fois plus petit que la Corse, avec 2 millions d’habitants, soit la densité la plus élevée du globe. Aujourd’hui, nous avons déjà atteint les prés de 2 000 civils tués [NDLR et tous les décombres ne sont pas fouillés]. Aujourd’hui, nous savons que le meurtre des trois jeunes colons n’est pas de la responsabilité du Hamas. Mais l’histoire montre que l’armée israélienne n’a jamais eu besoin de vraie raison pour tuer des Palestiniens à Gaza comme en Cisjordanie. Il ne se passe d’ailleurs pas une semaine sans qu’elle ne pénètre dans les territoires palestiniens pour tuer des gens.

Soldats israéliens Gaza, opé. Bordure protectrice (Crédit : Miriam Alster/Flash 90)

Soldats israéliens Gaza, opé. Bordure protectrice (Crédit : Miriam Alster/Flash 90)

 

- Quel peut être le but de ces opérations ?

Il s’agit de semer le chaos, le sang ; d’empêcher les Palestiniens de s’unir. Il faut relever que l’intervention actuelle se situe après que les Palestiniens aient formé un gouvernement d’unité nationale entre, principalement, le Fatah et le Hamas. Ce faisant, le gouvernement israélien veut choisir ses interlocuteurs.

 

 

- J’ai écrit que ce gouvernement d’unité nationale sanctionnait l'isolement du Hamas sur la scène politique. Qu’en penses-tu ?

Oui, après le coup de force d’al-Sissi, il a perdu le soutien de l’Egypte. Le Qatar s’est aussi fait plus discret, d’autant que c’est un des plus fidèles alliés d’Israël dans la région. Cela vaut aussi pour l’Arabie saoudite ou les autres pétromonarchies du golfe. Le Hamas est également affaibli par le blocus et enfin, tout comme l’Autorité palestinienne, par l’absence d’élection. Le gouvernement d’unité nationale palestinien, assorti d’une convergence de faits avec la politique mise en œuvre par le Fatah et l’Autorité palestinienne, a été reconnu par tout le monde – y compris les Etats-Unis et l’Union européenne -, sauf par Israël.

 

(c) Darren Whiteside/Reuters

(c) Darren Whiteside/Reuters

 

 

- En même temps, le Hamas est une organisation terroriste…

Il faut se rappeler que le Hamas a été inscrit sur la liste des organisations terroristes à la demande d’Israël alors que le gouvernement israélien s’en est servi pour lutter contre le Fatah. Aujourd’hui, Israël considère que ce n’est pas un interlocuteur crédible. Auparavant, Yasser Arafat ne l’a pas été, puis Mahmoud Abbas ne l’a pas été… Il n’y a jamais de bon interlocuteur pour le gouvernement israélien. En divisant la société palestinienne, il gagne du temps ; il implante ou permet l’implantation de colonies qui rendent impossible toute perspective d’Etat palestinien. Enfin, ce que nous montre l’opération militaire en cours c’est que le Hamas n’est pas la vraie cible de l’armée israélienne. Plus de 90 % des victimes sont des civils, notamment des femmes et des enfants. Cela, en toute impunité. Si cela se passait ailleurs, personne ne laisserait faire une chose pareille.

 

 

- Comment envisages-tu la paix entre Israël et la Palestine ?

D’abord, contrairement à d’autres, je me refuse à parler à la place des Palestiniens. Quand je vais sur place, il est facile de se rendre compte que le peuple palestinien veut un Etat avec la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est comme capitale. Ce n’est actuellement pas possible en raison du blocus de Gaza, de l’absence de continuité territoriale mais surtout des colonies, qui bloquent tout. Au regard de l’histoire, y compris récente, je ne crois pas qu’un état binational puisse voir le jour, d’autant que se poserait la question « qui décide ? ». La meilleure solution, si j’en crois ce que l’on me dit là-bas, serait que chacun vive chez soi, dans un Etat viable avec des frontières sûres. Il y a aussi la question des réfugiés et de leur droit au retour qui doit être posée. Bref, mon discours n’a de bases que le droit international et la volonté des Palestiniens. Il faut donc se débarrasser et de l’occupation et de la colonisation.

 

 

Manifestation d'Israéliens contre l'intervention militaire

- Comment as-tu vécu le dialogue entre Palestiniens et pacifistes israéliens ?

J’ai ressenti de la défiance. En clair, mes interlocuteurs ne croient plus en la capacité du camp de la paix en Israël de faire bouger les lignes. Ils sont très peu nombreux aujourd’hui. Certes, il y a des milliers de manifestants en ce moment, parce qu’il y a des massacres à Gaza. Mais, en temps normal, nous ne les voyons plus. Et, hormis le Parti communiste israélien, il n’y a quasiment plus de gauche politique israélienne organisée.

 

 

- Comment construire la paix dans ces conditions ?

La première chose dont la paix a besoin c’est de justice. Plus de 40 résolutions ont été adoptées par l’ONU, condamnant l’occupation, la colonisation. Elles ne sont toujours pas appliquées. A mon sens, il y a donc un préalable à accepter : l’occupation israélienne est à l’origine de toutes les violences. Que l’armée israélienne évacue tous les territoires palestiniens, qu’elle lève le blocus sur Gaza, que le gouvernement démantèle toutes les colonies, le Hamas et toutes les organisations palestiniennes armées disparaîtront puisqu’elles n’auront plus d’objet. Le discours sur la symétrie des souffrances n’est pas acceptable. Oui, de nombreux Israéliens vivent dans la peur des sirènes mais tous les Palestiniens vivent avec la mort.

 

 

Pour en savoir plus :

- Mon : dossier Palestine

- par Mounia Benaili : « l’Etat palestinien ne verra jamais le jour »

- L’Etat d’Israël va-t-il perdre la guerre qu’il mène au peuple palestinien ?

- Israël La guerre, ciment de la société

- Un feu vert européen pour tuer, détruire et pulvériser Gaza

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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 15:30
Edgar Morin - Christiane Hessel - Régis Debray - Rony Brauman

Edgar Morin - Christiane Hessel - Régis Debray - Rony Brauman

Sources : A TA TURQUIE par :

  • Rony Brauman, Ex-président de MSF, professeur à Sciences Po
  • Régis Debray, Ecrivain
  • Christiane Hessel, Veuve de Stéphane Hessel
  • Edgar Morin, Directeur de recherches émérite au CNRS

 

"Quand la violence crée une spirale incontrôlée et la mort de 300 civils innocents, la situation exige une réponse urgente et déterminée ", viennent d'indiquer à bon escient le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au moment d'élever élever au niveau 3 les sanctions économiques contre la Russie.

 

On ne sache pas que le président russe, Vladimir Poutine, où l'un de ses subordonnés, ait donné l'ordre de faire sauter en vol le Boeing 777 de la Malaysa Airlines. Il y a déjà cinq fois plus de civils innocents massacrés à Gaza, mais ceux-là soigneusement ciblés et sur l'ordre direct d'un gouvernement. Les sanctions de l'Union européenne contre Israël restent au niveau zéro. L'annexion de la Crimée russophone déclenche indignation et sanctions. Celle de la Jérusalem arabophone nous laisserait impavides ? Peut-on à la fois condamner M. Poutine et absoudre M. Nétanyahou ? Encore deux poids deux mesures ?

 

Nous avons condamné les conflits interarabes et intermusulmans qui ensanglantent et décomposent le Moyen-Orient. Ils font plus de victimes locales que la répression israélienne. Mais la particularité de l'affaire israélo-palestinienne est qu'elle concerne et touche à l'identité des millions d'Arabes et musulmans, des millions de chrétiens et Occidentaux, des millions de juifs dispersés dans le monde.

 

Ce conflit apparemment local est de portée mondiale et de ce fait a déjà suscité ses métastases dans le monde musulman, le monde juif, le monde occidental. Il a réveillé et amplifié anti-judaïsme, anti-arabisme, anti-christianisme (les croisés) et répandu des incendies de haine dans tous les continents.

 

Nous avons eu l'occasion de nous rendre à Gaza, où il existe un Institut culturel français ; et les SOS que nous recevons de nos amis sur place, qui voient les leurs mourir dans une terrible solitude, nous bouleversent. N'ayant guère d'accointances avec les actuels présidents du Conseil et de la Commission européens, ce n'est pas vers ces éminentes et sagaces personnalités que nous nous tournons mais vers vous, François Hollande, pour qui nous avons voté et qui ne nous êtes pas inconnu. C'est de vous que nous sommes en droit d'attendre une réponse urgente et déterminée face à ce carnage, comme à la systématisation des punitions collectives en Cisjordanie même.

 

Les appels pieux ne suffisent pas plus que les renvois dos à dos qui masquent la terrible disproportion de forces entre colonisateurs et colonisés depuis quarante-sept ans. L'écrivain et dissident russe Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) demandait aux dirigeants soviétiques une seule chose : " Ne mentez pas. " Quand on ne peut résister à la force, on doit au moins résister au mensonge.

 

Ne vous et ne nous mentez pas, monsieur le Président. On doit toujours regretter la mort de militaires en opération, mais quand les victimes sont des civils, femmes et enfants sans défense qui n'ont plus d'eau à boire, non pas des occupants mais des occupés, et non des envahisseurs mais des envahis, il ne s'agit plus d'implorer mais de sommer au respect du droit international.


 

 

 

 

 

 

La France est bien placée pour initier un mouvement des grands pays européens pour la suspension de l'accord d'association entre Israël et l'UE, accord conditionné au respect de nos valeurs communes et des accords de paix souscrits par le passé. De même pourrait-elle faire valoir qu'un cessez-le-feu qui déboucherait sur un retour au statu quo ante, lui-même déjà intolérable, ne ferait que contribuer au pourrissement de la situation et donc au retour de l'insécurité pour les uns comme pour les autres.

L'enfermement complet n'est ni viable ni humain. Pourquoi la police européenne ne pourrait-elle revenir sur tous les points de passage entre Gaza et l'extérieur, comme c'était le cas avant 2007 ?

 

Nous n'oublions pas les chrétiens expulsés d'Irak et les civils assiégés d'Alep. Mais à notre connaissance, vous n'avez jamais chanté La Vie en rose en trinquant avec l'autocrate de Damas ou avec le calife de Mossoul comme on vous l'a vu faire sur nos écrans avec le premier ministre israélien au cours d'un repas familial.

 

L'extrême droite israélienne vous semblant moins répréhensible que l'extrême droite française, à quelque chose cette inconséquence pourrait être bonne : faciliter les échanges et les pressions au nom de valeurs communes.

 

Israël se veut défenseur d'un Occident ex-persécuteur de juifs, dont il est un héritier pour le meilleur et pour le pire. Il se dit défenseur de la démocratie, qu'il réserve pleinement aux seuls juifs, et se prétend ennemi du racisme tout en se rapprochant d'un apartheid pour les Arabes.

 

L'école stoïcienne recommandait de distinguer, parmi les événements du monde, entre les choses qui dépendent de nous et celles qui ne dépendent pas de nous. On ne peut guère agir sur les accidents d'avion et les séismes – et pourtant vous avez personnellement pris en main le sort et le deuil des familles des victimes d'une catastrophe aérienne au Mali. C'est tout à votre honneur. A fortiori, un homme politique se doit de monter en première ligne quand les catastrophes humanitaires sont le fait de décisions politiques sur lesquelles il peut intervenir, surtout quand les responsables sont de ses amis ou alliés et qu'ils font partie des Nations unies, sujets aux mêmes devoirs et obligations que les autres Etats.

 

La France n'est-elle pas un membre permanent du Conseil de sécurité ?

 

 

 

 

Ce ne sont certes pas des Français qui sont directement en cause ici, c'est une certaine idée de la France dont vous êtes comptable, aux yeux de vos compatriotes comme du reste du monde. Et il ne vous échappe pas que faux-fuyants et faux-semblants ont une crédibilité et une durée de vie de plus en plus limitées.

 

Pour en savoir plus sur ce sujet :

- Le 2 août 2014, dans une Tribune publiée dans l'Humanité, quatre parlementaires font part de leur « profonde préoccupation » devant la façon dont la France traite le conflit israélo-palestinien. Les signataires sont Marie-Françoise Bechtel, députée de l'Aisne (apparentée SRC) et 1ere vice-présidente du MRC, Pouria Amirshahi (PS, député SRC des Français de l’étranger), Barbara Romagnan (PS, députée SRC du Doubs) et Michel Billout (PCF, sénateur CRC de Seine-et-Marne).

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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 10:46
Israël et l’Arabie saoudite : une alliance forgée dans le sang des Palestiniens

L’Arabie saoudite est dirigée par une clique de vieillards cacochymes, dignes représentants d’une caste qui s’accapare la rente pétrolière et se maintient au pouvoir par tous les moyens...

 

Sources : Info-Palestine.eu Proche-Orient.net par David Hearst [1]

Cette alliance israélo-saoudienne est forgée dans le sang, le sang palestinien, le sang, ce dimanche, de plus de combien de nouvelles victimes, écrit David Hearst.

 

- Il y a beaucoup de mains derrière l’attaque de l’armée israélienne sur la bande de Gaza.

L’Amérique n’est pas malheureuse de voir le Hamas devoir supporter tant de coups. Alors que les images des scènes de carnage dans les rues de Shejaiya venaient d’être diffusées, John Kerry a déclaré sur ​​Meet NBC le même jour qu’Israël avait le droit de se défendre, et l’ambassadeur américain Dan Shapiro a déclaré sur la chaîne israélienne Canal 2 que les États-Unis feraient en sorte que les forces modérées soient [après le conflit] dominantes dans la bande de Gaza, ce qui veut dire [qu’Israël amènerait dans ses fourgons] l’Autorité palestinienne.

 

L’Égypte n’est pas non plus écrasée de douleur. Son ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukry a tenu le Hamas pour responsable de la mort des civils, après que le mouvement ait rejeté le cessez le feu [concocté par l’Égypte et Israël et totalement à l’écart du Hamas - NdT].

 

Un troisième partenaire non déclaré dans cette alliance contre nature a cependant donné un feu-vert à Netanyahu, le couvrant à l’avance pour une opération militaire d’une telle férocité. Nous ne parlons pas d’un allié aussi impuissant que les États-Unis, car cette autorisation ne peut venir que d’un État arabe.

 

 

- L’attaque sur Gaza a été lancée avec une approbation royale saoudienne.

Ce mandat royal n’est rien de moins qu’un secret de polichinelle en Israël et l’ex-ministre de la défense comme celui qui est en fonction en parlent de façon très ouverte. L’ancien ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz a surpris le présentateur sur Canal 10 en disant qu’Israël devait attribuer un rôle à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis dans la démilitarisation du Hamas. Interrogé sur ce qu’il entendait par là, il a ajouté que des fonds de l’Arabie saoudite et des Émirats devraient être utilisés pour reconstruire Gaza une fois le Hamas anéanti.

 

Amos Gilad, homme-clé au ministère israélien de la défense dans les relations avec l’Égypte de Moubarak et aujourd’hui directeur du département israélien des relations politico-militaires, a déclaré récemment à l’universitaire James Dorsey : « Tout est souterrain, rien n’est public, mais notre coopération sécuritaire avec l’Égypte et les États du Golfe est unique. C’est la meilleure période de sécurité et de relations diplomatiques avec les pays arabes ».

 

 

- Les félicitations sont réciproques.

Le roi Abdallah a fait savoir qu’il avait téléphoné au président Abdel Fattah El-Sisi pour approuver une initiative égyptienne de cessez-qui n’avait même pas soumise au Hamas, ce qui a incité des analystes cités par le Jerusalem Post à se demander si un cessez-le feu avait été sérieusement proposé.

 

Le Mossad et les responsables saoudiens du renseignement se réunissent régulièrement. Les deux côtés se sont concertés lorsque l’ancien président égyptien Mohamed Morsi était sur ​​le point d’être déposé en Égypte, et ils sont main dans la main en ce qui concerne l’Iran, à la fois dans la préparation d’une attaque israélienne qui traverserait l’espace aérien saoudien, et dans le sabotage du programme nucléaire.

 

Il y a même été dit de bonne source que les Saoudiens financent l’essentiel de la très coûteuse campagne d’Israël contre l’Iran.

 

 

- Pourquoi l’Arabie Saoudite et Israël font-ils à ce point bon ménage ?

Pendant des décennies, les deux pays éprouvaient une sensation identique quand ils regardaient autour d’eux : la peur. Leur réaction a été similaire. Chacun sentait qu’ils ne pouvaient se prémunir contre ses voisins en les envahissant (Liban, Yémen) ou par le financement de guerres et coups d’État (Syrie, Égypte, Libye). Ils ont des ennemis ou rivaux en commun : l’Iran, la Turquie, le Qatar, le Hamas dans la bande de Gaza, et les Frères musulmans ailleurs. Et ils ont des alliés communs : les lobbys militaro-industriels américains et britanniques, l’homme fort du Fatah et l’atout des États-Unis Mohammed Dahlan qui a essayé autrefois de prendre le contrôle de Gaza et qui serait probablement prêts à le faire à nouveau.

 

La différence aujourd’hui, c’est que pour la première fois dans l’histoire de leurs deux pays, une coordination militaire a été mise en place. Le prince Turki, neveu du roi Abdallah, est le visage public de ce rapprochement rendu visible par la publication d’un livre sur l’Arabie écrit par un universitaire israélien. Le prince s’est rendu à Bruxelles en mai pour rencontrer le général Amos Yadlin, l’ex-chef du renseignement israélien qui a été inculpé par un tribunal en Turquie pour son rôle dans l'abordage du Mavi Marmara.

 

On pourrait faire valoir qu’il n’y a rien de sinistre dans l’implication du prince Turki dans le débat israélien et que ses motivations sont à la fois paisibles et louables. Le prince est un fervent partisan d’une initiative de paix proposée par le roi saoudien Abdallah. L’Initiative de paix arabe soutenue par 22 États arabes et 56 pays musulmans aurait effectivement été une base pour la paix si Israël ne l’avait pas ignoré il y a quelques 12 ans.

 

Le prince Turki est très lyrique sur les perspectives de paix dans un article publié par Haaretz. Il y écrit : « Et quel plaisir ce serait d’être en mesure d’inviter non seulement les Palestiniens mais aussi les Israéliens que j’allais rencontrer de venir me rendre visite à Riyad, où ils pourraient alors visiter ma maison ancestrale dans Dir’iyyah, qui a souffert aux mains de Ibrahim Pacha le même sort qu’a subi Jérusalem aux mains de Nabuchodonosor et des Romains ».

 

C’est les moyens utilisés, pas la fin en soi qui exposent le véritable coût humain de ces alliances. La promotion par le prince Turki de l’Initiative de paix arabe se fait au prix de l’abandon par le royaume de son soutien historique à la résistance palestinienne.

 

L’analyste saoudien Jamal Khashogji fait ce même constat quand il parle en langage codé du nombre d’intellectuels qui attaquent la notion de résistance : « Malheureusement, le nombre de ces intellectuels ici en Arabie Saoudite est plus élevé que la moyenne. Si une telle tendance se poursuit, elle va détruire la louable prétention du royaume d’avoir soutenu et défendu la cause palestinienne depuis l’époque de son fondateur, le roi Abd Al-Aziz Al-Saoud ».

 

La paix serait en effet la bienvenue pour tout le monde, et surtout pour Gaza en ce moment. Mais les moyens par lesquels les alliés d’Israël en Arabie saoudite et l’Égypte veulent y arriver, en encourageant Israël à donner au Hamas un coup fatal, amènent à douter de ce qui se trame vraiment. Le père de Turki, le roi Faisal bin Abdulaziz se retournerait dans sa tombe s’il voyait ce que son fils fait en son nom.

 

Cette alliance israélo-saoudienne est forgée dans le sang, le sang palestinien, le sang, ce dimanche, de plus de 100 victimes dans Shejaiya.

 

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[1] David Hearst est rédacteur en chef de Middle East Eye. Il est éditorialiste en chef de la rubrique Étranger du journal The Guardian, où il a précédemment occupé les postes de rédacteur associé pour la rubrique Étranger, rédacteur pour la rubrique Europe, chef du bureau de Moscou et correspondant européen et irlandais. Avant de rejoindre The Guardian, il était correspondant pour l’éducation au sein du journal The Scotsman.

 

Cette thèse sur une alliance Arabie Saoudite-Israël-Egypte contre Gaza fait débat.

 

 

Pour en savoir plus :

- selon le AL-HUFFINGTON-POST ALGÉRIE du 29 juillet : Une thèse sur une alliance Arabie Saoudite-Israël-Egypte contre Gaza suscite des polémiques

- selon Terre Promise : Arabie Saoudite et Israël, alliés malgré eux ?

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 17:17
Est-il acceptable qu'un jeune Français puisse faire des périodes de réservistes en Israël pour combattre en Palestine ?

Le 02 aoüt 2014 - mis à jour le : 13 août 2015

- La binationalité et les obligations militaires un débat récurent

Ironie de l'histoire, c'est en des termes quasi similaires « Est-il acceptable qu'un jeune Français choisisse de faire son service militaire dans l'armée algérienne ? » que les sages de la commission Marceau Long[1], réunis en 1987 par Jacques Chirac, alors Premier ministre, posait le débat entre binationalité et obligations militaires.

 

  • Mais la question n'écartait pas Israël puisque c'est l'enlèvement du soldat Gilad Shalit par des groupes armés palestiniens en Israël, le 25 juin 2007, qui a attiré l'attention sur la convention bilatérale franco-israélienne de 1959. Elle suscite quelques interrogations parmi les intellectuels ou certains politiques.
  • L'accord franco-israélien va, en effet, bien plus loin que tous les autres : il prévoit que de jeunes Français puissent être mobilisés par Israël, ce qui représente 36 mois de service pour les garçons et 21 mois pour les filles.

 

«Pour moi, un Français qui effectue son service militaire dans un autre pays que la France devrait être déchu de sa nationalité française», s'indigne Bruno Etienne, professeur à Sciences-Po Aix.
 

Dans le même esprit, Max Gallo rappelle sa position : «Je suis contre le fait que des citoyens français fassent leur service militaire dans un autre pays. L'armée est la preuve suprême de leur attachement à la France. Prendre les armes signifie que l'on est prêt à se sacrifier pour sa patrie.»

 

Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, spécialiste français du droit de la nationalité, tempère : «En cas de guerre, l'Etat peut déchoir tout citoyen de la nationalité française s'il sert une armée étrangère. Depuis toujours, et contrairement à d'autres pays, la France garde ses nationaux même quand ils ont une autre nationalité !»


 

- Cette question revient aujourd'hui face à la situation en Palestine, à l'opération militaire en cours contre GAZA et l'appel de nombreux réservistes par TSAHAL.

Dans ce cadre, la venue à Marseille le 28 mai dernier[2] du Colonel Gil BEN SHAUL, Commandant de MEITAV, Base de recrutement de TSAHAL pour y pratiquer « l’enrôlement » est particulièrement choquante et scandaleuse notamment quand on sait que TSAHAL préparait déjà son l'opération "Boudure protectrice" contre GAZA et n'attendait qu'un prétexte pour l'engager.
 

En cela je rejoins totalement l'analyse développée par JOHANN Elbory  dans MEDIAPART du 20 juillet 2014

 

 

 

 

Le scandale des Français engagés dans l'armée israélienne

 

Le conflit actuel à Gaza pose à nouveau le problème de l'engagement de Français dans l'armée israélienne. Un engagement sur des bases ethniques et religieuses, à l'opposé des principes républicains français, fruit d'un travail de prosélytisme de Tsahal en France. Retour sur une situation aberrante tolérée par notre pays...

 

Difficile de savoir combien ils sont, l'armée israélienne ayant tendance à ne pas trop s'étendre sur ce genre de sujets, mais, chaque année, des jeunes français juifs franchissent le pas de l'engagement dans Tsahal. Ces français sont décris par l'armée israélienne comme d'excellentes recrues, souvent plus volontaires à défendre une terre promise qu'ils ont totalement idéalisé, contrairement aux jeunes de leur âge nés en Israël, qui n'ont connu que la guerre, et pour qui les contradictions de l’État hébreux sont souvent beaucoup plus évidentes.

 

Cet engagement, que ces recrues appellent « service militaire », pose de sérieux problèmes dans la conception française des valeurs républicaines. Pour bien comprendre en quoi cela est profondément problématique, il faut revenir sur la nature même du principe de nationalité en France, et en Israël.

 

En France, la nationalité française s'hérite ou s'acquiert, par le biais du droit du sol, le principe qui fait de quelqu'un né en France un citoyen français, ou par celui de l'attribution de la nationalité par les institutions républicaines. Le fait d'être français n'est donc pas, n'en déplaise à certains réactionnaires bornés, une donnée ethnique : tout le monde peut, en théorie, devenir français à certaines conditions, notamment celle de respecter et de partager les valeurs d'universalité de notre pays. Pour Israël, et pour beaucoup d'autres pays d'ailleurs, le principe de nationalité est basée sur des valeurs ethniques. Être israélien c'est avant tout être juif. Ce principe explique la politique raciste d’Israël et, notamment, l'apartheid qui existe contre les palestiniens, dont certains possèdent pourtant la nationalité israélienne. Il explique aussi qu’Israël reconnaisse tous les juifs du monde comme faisant partie de la communauté dont l’État hébreux serait le centre naturel, et la terre à défendre à tout prix. Une vision raciste du principe théologique de peuple élu, qui va à l'encontre de nos principes républicains. Que des juifs français partent combattre, et commettre, au passage, des crimes de guerre, au nom de ce principe, est totalement inacceptable et révoltant.

 

- Service militaire  ou recrutement de mercenaires ?

Bien sûr, pour ces engagés volontaires il s'agit d'un service militaire. Comme beaucoup de résidents en France qui ont la nationalité d'un pays étranger dans lequel il y a le service militaire, ils répondent à cet obligation nationale. Sauf que dans le cas de ces jeunes, il ne s'agit en rien d'une obligation nationale, la plupart d'entre eux n'ayant pas la nationalité israélienne. Il s'agit donc d'un engagement volontaire dans une armée étrangère, afin de nourrir ses désirs d'expansion et de colonisation, sur le seul principe du partage de la religion majoritaire de cet État, et, peut être, de quelques cousins très éloignés. Je vous laisse imaginer le scandale que cet situation provoquerait s'il s'agissait d'un autre pays. Allez, prenons un pays au pif... euh... l'Algérie, tiens ! Oui vous voyez déjà les réactions indignées de l'ensemble de la presse et les condamnations du gouvernement. Ce serait une occasion rêvée, pour Jean-François Copé, d'être profondement choqué...

 

Posons nous quelques questions, même un peu surréalistes. Quelle serait la réaction du gouvernement français si les attaques israéliennes étaient considérées officiellement comme crime de guerre, et que des citoyens français étaient jugés pour cela ? On serait bien emmerdés non ? Quelle position ces individus auraient si la France entrait en conflit avec Israël ? Et, une question plus réaliste, comment réagirait la France si des français se faisaient descendre en participant à ce genre de crimes ? Des questions qui nous font nous interroger sur la responsabilité de l'Etat français dans le fait de laisser faire de tels recrutements. D'ailleurs, comment ça marche en vrai pour se faire recruter par Tsahal ? Comment ça prend à un jeune de 20 ans de se dire qu'il doit aller faire la guerre pour un pays qu'il ne connaît même pas ?

 

 

- Tsahal, une armée prosélyte

L'engagement de français dans l'armée Israélienne est le fruit d'un travail intensif de propagande de Tsahal pour convaincre les jeunes juifs français du bien fondé de la guerre en Palestine, et de l'importance d'y prendre sa place. Et ne croyez pas que ça se passe « sous le manteau », par des speech dans des synagogues sombres, ou dans des rendez-vous secrets avec des agents du Mossad. Ça c'est dans les films.

 

Aujourd'hui, le recrutement de jeunes par Tsahal se fait avec les plus gros sabots possibles. Sur internet ! Et pas sur des sites underground mais sur les réseaux sociaux les plus utilisés. Ainsi, en faisant une simple recherche sur Google, on tombe très vite sur les relais en France de Tsahal. L'armée israélienne possède un site internet, Tsahal.fr, poste régulièrement des vidéos de propagande sur YouTube et dispose de relais sur une palette de sites assez impressionnante. On trouve également un  site de Tsahal en français dont on vous laisse apprécier la finesse de l'objet. C'est limite si on ne vous demande pas de remplir un formulaire d'engagement !

 

Avec à chaque fois diffusion d'une propagande gratinée...

 

Alors une question : quelle autre armée nationale fait ça ? Quelle autre armée déploie autant de moyens de propagande pour engager des gamins français dans une guerre atroce ? Cherchez pas, y en a pas d'autres. Même sans prendre position sur la politique israélienne, vous avouerez que la méthode est choquante. Maintenant essayez d'y penser avec l'exemple de tout à l'heure... Oui, indignation, choc, etc, etc...

 

- Le "Jihad" israélien

Il y a quelques temps, le scandale de jeunes français partant combattre en Syrie occupait la presse. Sans doutes à juste titre. Mais aujourd'hui, quelqu'un peut-il sérieusement soutenir que l'engagement de jeunes juifs dans Tsahal ne se fait pas sur les mêmes bases ? Pourtant ce problème, tout autant grave, ne semble pas émouvoir plus que ça les médias et les autorités. L'armée israélienne peut même se permettre de recruter au grand jour, sans que personne n'en paraisse choqué. La guerre religieuse, et les crimes de guerre sont ils moins terribles lorsqu'ils sont pratiqués au service d'un allié stratégique de la France et de l'OTAN ? Il y a de quoi se poser la question...  

 

Pour ma part, à la lumière de cette démonstration, je tirerai une conclusion : et si on engageait l'action pour que la France dénonce la convention bilatérale franco-israélienne de 1959

 

 

 

 

 

Notes :

[1] Il présida en 1987 la commission de la nationalité dont les travaux eurent un grand retentissement. Membre du comité consultatif pour la réforme de la Constitution, en 1992, il continua d’associer son nom aux questions de citoyenneté en présidant le Haut Conseil de l’Intégration de 1989 à 1997.

[2] voir photo du document ci dessous

Est-il acceptable qu'un jeune Français puisse faire des périodes de réservistes en Israël pour combattre en Palestine ?
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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 21:55
Un plaidoyer pour la PAIX en Palestine digne d'un chef d'Etat de gauche.
Dominique de Villepin : « Lever la voix face au massacre perpétré à Gaza »

 

Dominique de Villepin est avocat. Il a été ministre des affaires étrangères et premier ministre de Jacques Chirac.

 

 

 

 

FIGAROVOX/EXCLUSIF - Dans une tribune publiée dans Le Figaro, l'ancien premier ministre s'inquiète du silence de la France face à l'escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens. Il appelle de ses voeux une interposition de l'O.N.U.

 

Lever la voix face au massacre qui est perpétré à GAZA, c'est aujourd'hui, je l'écris en conscience, un devoir pour la France, une France qui est attachée indéfectiblement à l'existence et à la sécurité d'Israël mais qui ne saurait oublier les droits et devoirs qui sont conférés à Israël en sa qualité d'État constitué. Je veux dire à tous ceux qui sont tentés par la résignation face à l'éternel retour de la guerre qu'il est temps de parler et d'agir. Il est temps de mesurer l'impasse d'une France alignée et si sûre du recours à la force. Pour lever le voile des mensonges, des omissions et des demi-vérités. Pour porter un espoir de changement. Par mauvaise conscience, par intérêt mal compris, par soumission à la voix du plus fort, la voix de la France s'est tue, celle qui faisait parler le Général de Gaulle au lendemain de la guerre des Six-Jours, celle qui faisait parler Jacques Chirac après la deuxième intifada. Comment comprendre aujourd'hui que la France appelle à la «retenue» quand on tue des enfants en connaissance de cause? Comment comprendre que la France s'abstienne lorsqu'il s'agit d'une enquête internationale sur les crimes de guerre commis des deux côtés? Comment comprendre que la première réaction de la France, par la voix de son président, soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité d'Israël ? Quelle impasse pour la France que cet esprit d'alignement et de soutien au recours à la force.

 

Je crois que seule la vérité permet l'action. Nous ne construirons pas la paix sur des mensonges. C'est pour cela que nous avons un devoir de vérité face à un conflit où chaque mot est piégé, où les pires accusations sont instrumentalisées.

 

L'État israélien se condamne à des opérations régulières à Gaza ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu'elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu'elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire.

 

Ayons le courage de dire une première vérité: il n'y a pas en droit international de droit à la sécurité qui implique en retour un droit à l'occupation et encore moins un droit au massacre. Il y a un droit à la paix qui est le même pour tous les peuples. La sécurité telle que la recherche aujourd'hui Israël se fait contre la paix et contre le peuple palestinien. En lieu et place de la recherche de la paix, il n'y a plus que l'engrenage de la force qui conduit à la guerre perpétuelle à plus ou moins basse intensité. L'État israélien se condamne à des opérations régulières à GAZA ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu'elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu'elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire. C'est la spirale de l'Afrique du Sud de l'apartheid avant Frederik De Klerk et Nelson Mandela, faite de répression violente, d'iniquité et de bantoustans humiliants. C'est la spirale de l'Algérie française entre putsch des généraux et OAS face au camp de la paix incarné par de Gaulle.

 

Il y a une deuxième vérité à dire haut et fort: il ne saurait y avoir de responsabilité collective d'un peuple pour les agissements de certains. Comment oublier le profond déséquilibre de la situation, qui oppose non deux États, mais un peuple sans terre et sans espoir à un État poussé par la peur? On ne peut se prévaloir du fait que le Hamas instrumentalise les civils pour faire oublier qu'on assassine ces derniers, d'autant moins qu'on a refusé de croire et reconnaître en 2007 que ces civils aient voté pour le Hamas, du moins pour sa branche politique. Qu'on cite, outre les États-Unis, un seul pays au monde qui agirait de cette façon. Même si les situations sont, bien sûr, différentes, la France est-elle partie en guerre en Algérie en 1995-1996 après les attentats financés par le GIA? Londres a-t-elle bombardé l'Irlande dans les années 1970?

 

Troisième vérité qui brûle les lèvres et que je veux exprimer ici: oui il y a une terreur en Palestine et en Cisjordanie, une terreur organisée et méthodique appliquée par les forces armées israéliennes, comme en ont témoigné de nombreux officiers et soldats israéliens écœurés par le rôle qu'on leur a fait jouer. Je ne peux accepter d'entendre que ce qui se passe en Palestine n'est pas si grave puisque ce serait pire ailleurs. Je ne peux accepter qu'on condamne un peuple entier à la peur des bombardements, à la puanteur des aspersions d'«eau sale» et à la misère du blocus. Car je ne peux accepter qu'on nie qu'il y a quelque chose qui dépasse nos différences et qui est notre humanité commune.

 

Il n'y a aujourd'hui ni plan de paix, ni interlocuteur capable d'en proposer un. Il faut tout reprendre depuis le début. Le problème de la paix, comme en Algérie entre 1958 et 1962, ce n'est pas «comment ?», c'est «qui ?».

 

Il n'y a pas de partenaire en Palestine car les partisans de la paix ont été méthodiquement marginalisés par la stratégie du gouvernement d'Israël. La logique de force a légitimité hier le Hamas contre le Fatah. Elle légitime aujourd'hui les fanatiques les plus radicaux du Hamas voire le Djihad islamique.

 

Il n'y a pas de partenaire en Palestine car les partisans de la paix ont été méthodiquement marginalisés par la stratégie du gouvernement d'Israël. La logique de force a légitimité hier le Hamas contre le Fatah. Elle légitime aujourd'hui les fanatiques les plus radicaux du Hamas voire le Djihad islamique. Se passer de partenaire pour la paix, cela veut dire s'engager dans une logique où il n'y aurait plus que la soumission ou l'élimination.

 

Il n'y a plus de partenaire pour la paix en Israël car le camp de la paix a été réduit au silence et marginalisé. Le peuple israélien est un peuple de mémoire, de fierté et de courage. Mais aujourd'hui c'est une logique folle qui s'est emparée de son État, une logique qui conduit à détruire la possibilité d'une solution à deux États, seule envisageable. La résignation d'une partie du peuple israélien est aujourd'hui le principal danger. Amos Oz, Zeev Sternhell ou Elie Barnavi sont de plus en plus seuls à crier dans le désert, la voix couverte par le vacarme des hélicoptères.

 

Il n'y a plus non plus de partenaire sur la scène internationale, à force de lassitude et de résignation, à force de plans de paix enterrés. On s'interroge sur l'utilité du Quartette. On désespère de la diplomatie du carnet de chèques de l'Europe qui se borne à payer pour reconstruire les bâtiments palestiniens qui ont été bombardés hier et le seront à nouveau demain, quand les États-Unis dépensent deux milliards de dollars par an pour financer les bombes qui détruisent ces bâtiments.

 

Face à l'absence de plan de paix, seules des mesures imposées et capables de changer la donne sont susceptibles de réveiller les partenaires de leur torpeur. C'est au premier chef la responsabilité de la France.

 

Le deuxième outil, c'est la justice internationale. L'urgence aujourd'hui, c'est d'empêcher que des crimes de guerre soient commis. Pour cela, il est temps de donner droit aux demandes palestiniennes d'adhérer à la Cour pénale internationale, qui demeure aujourd'hui le meilleur garant de la loi internationale.

 

  • Le premier outil pour réveiller la société israélienne, ce sont les sanctions.

Il faut la placer devant ses responsabilités historiques avant qu'il ne soit trop tard, tout particulièrement à l'heure où il est question d'une opération terrestre de grande envergure à Gaza. Cela passe par un vote par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution condamnant l'action d'Israël, son non-respect des résolutions antérieures et son non-respect du droit humanitaire et du droit de la guerre. Cela signifie concrètement d'assumer des sanctions économiques ciblées et graduées, notamment pour des activités directement liées aux opérations à Gaza ou aux activités économiques dans les colonies. Je ne crois guère aux sanctions face à des États autoritaires qu'elles renforcent. Elles peuvent être utiles dans une société démocratique qui doit être mise face aux réalités.

 

  • Le deuxième outil, c'est la justice internationale.

L'urgence aujourd'hui, c'est d'empêcher que des crimes de guerre soient commis. Pour cela, il est temps de donner droit aux demandes palestiniennes d'adhérer à la Cour pénale internationale, qui demeure aujourd'hui le meilleur garant de la loi internationale. C'est une manière de mettre les Territoires palestiniens sous protection internationale.

 

  • Le troisième outil à la disposition de la communauté internationale, c'est l'interposition.

À défaut de pouvoir négocier une solution, il faut l'imposer par la mise sous mandat de l'ONU de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, avec une administration et une force de paix internationales. Cette administration serait soumise à de grands périls, du côté de tous les extrémistes, nous le savons, mais la paix exige des sacrifices. Elle aurait vocation à redresser l'économie et la société sur ces territoires par un plan d'aide significatif et par la protection des civils. Elle aurait également pour but de renouer le dialogue interpalestinien et de garantir des élections libres sur l'ensemble de ces territoires. Forte de ces résultats, elle appuierait des pourparlers de paix avec Israël en en traçant les grandes lignes.

 

 

Nous n'avons pas le droit de nous résigner à la guerre perpétuelle. Parce qu'elle continuera de contaminer toute la région. Parce que son poison ne cessera de briser l'espoir même d'un ordre mondial. Une seule injustice tolérée suffit à remettre en cause l'idée même de la justice.

 

 

 

 

 

 

Pour en savoir plus :

- Pour Tahar Ben Jelloun, la solution ne peut venir que de la société civile israélienne.

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 13:00
Il n'y a aucune solution militaire à la situation à Gaza

Sources : le blog de Julien SALINGUE|1] (interview sur RFI réalisée le 20 juillet 2014)

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : La situation est de plus en plus critique dans la bande de Gaza. Les Israéliens sont toujours déterminés, le Hamas également. Est-ce que vous croyez que cette opération terrestre va aboutir à quelque chose, si ce n’est à la mort de centaines de civils ?

Julien Salingue : Ça ne peut pas aboutir à autre chose qu’à la mort de centaines de civils. Ce qu’on est en train de vivre depuis cette nuit, je pense qu’il faut en prendre la mesure. C'est-à-dire qu’on parle de cinquante morts, mais quand on voit les images et quand on entend les témoignages, le chiffre risque de monter.

 

Ce que fait l’Etat d’Israël ce n’est absolument pas, en réalité, s’en prendre à l’infrastructure militaire du Hamas. C’est s’en prendre aux infrastructures de la bande de Gaza et s’en prendre à la population de la bande de Gaza en général. Il faut bien comprendre ce qu’est la bande de Gaza. C’est un petit territoire minuscule qui fait 360 kilomètres, qui est assiégé depuis sept ans par Israël, et au sud par l’Egypte. Il y a un million 800 000 personnes dedans, une densité de population parfois de 40 000 au kilomètre carré. Les gens ne peuvent pas fuir, ne peuvent pas sortir de Gaza. Et bombarder la bande de Gaza comme c'est fait actuellement, ça ne peut aboutir qu’à des catastrophes. Et là on est en train de vivre la catastrophe. Les organisations humanitaires le disent.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : Pourquoi Benyamin Netanyahu, selon vous, s’entête dans cette voie militaire ? Toutes les opérations menées précédemment n’ont finalement pas changé grand-chose.

Julien Salingue : Benyamin Netanyahu a fait le choix lors des précédentes élections législatives de se présenter avec l’extrême droite. C'est-à-dire que ce n’est pas juste une coalition gouvernementale, c’est une coalition électorale avec des listes communes, un programme commun. C'est-à-dire que Benyamin Netanyahu a fait le choix de gouverner avec – et à – l’extrême droite.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : C’est l’extrême droite qui l’a poussé à faire ce choix de l’offensive terrestre ?

Julien Salingue : Ce n’est pas l’extrême droite qui l’a poussé à choisir de gouverner avec l’extrême droite. Benyamin Netanyahu dirige une coalition qui est la coalition la plus radicale de l’histoire récente de l’Etat d’Israël. Et donc, il est « normal » qu’il agisse de la sorte. Je ne suis pas du tout surpris.

 

Et suite à la disparition des trois jeunes Israéliens à proximité d’une colline de Cisjordanie, on a vu se multiplier les appels à la haine, à la vengeance, à la violence, et les passages à l’acte en Israël et dans les territoires palestiniens. Ce que fait Benyamin Netanyahu, c’est répondre à ces demandes-là. C’est continuer à gouverner comme il le fait depuis des années.

 

Et malheureusement, c’est une fois de plus la population de Gaza qui trinque, alors qu’on sait très bien qu’il n’y a aucune solution militaire à la situation dans la bande de Gaza.

 

Il n’y a qu’une solution politique: la fin du blocus, la reconnaissance des droits nationaux palestiniens et absolument pas des opérations militaires à répétition

 

Car on le voit, elles ne changent rien, si ce n’est qu’elles aggravent encore un peu plus la situation des Gazaouïs et le ressentiment de la population.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : Prendre le risque de décapiter le Hamas, est-ce que ce n’est pas aussi prendre le risque de renforcer des groupes bien plus radicaux, comme le jihad islamique ?

Julien Salingue : Je pense qu’Israël en a conscience et « joue en partie » sur ce terrain-là. C'est-à-dire que le Hamas, contrairement à ce qui a été raconté ici et là, n’avait pas tiré de roquettes sur Israël depuis la précédente offensive israélienne en novembre 2012. Et c’est à partir du moment où l’Etat d’Israël a ciblé des cadres et des militants du Hamas, que le Hamas a repris les tirs des roquettes.

 

Donc évidemment en envenimant encore un peu plus la situation, en provoquant le Hamas et en radicalisant la population, l’Etat d’Israël ne fait que radicaliser l’ensemble des Gazaouïs et des Palestiniens. Il ne faudra pas s’étonner après, si jamais effectivement, les discours qu’on entend sont de plus en plus hostiles à l’Etat d’Israël, parce que ce sera la résultante des opérations menées par l’Etat d’Israël. Israël ne cherche absolument pas aujourd’hui, je le répète, à régler quoi que ce soit sur le court ou le moyen terme.

 

C’est une opération notamment de politique intérieure pour Benyamin Netanyahu : montrer qu’il est aussi radical que les plus radicaux en Israël. Et c’est aussi une opération, un message à destination des Palestiniens qui est de leur dire : tant que vous continuerez à résister, à revendiquer vos droits, régulièrement nous reviendrons, nous vous bombarderons. Et il y aura des centaines de victimes.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : Mahmoud Abbas, le président de l’autorité palestinienne, est attendu à Doha pour rencontrer Khaled Mechaal, le chef du Hamas en exil. Que peut-il obtenir, selon vous ?

Julien Salingue : Le problème, ce n’est pas tant d’obtenir quelque chose du Hamas, que d’obtenir quelque chose de la part de l’Etat d’Israël. Si le Hamas avait refusé la pseudo-trêve proposée il y a un peu moins d’une semaine par l’Egypte, c’est que c’était un simple cessez-le-feu sans aucune condition. Alors que le Hamas demande des choses qui sont ce que demandent aussi les organisations humanitaires, et y compris les Nations unies. C'est-à-dire la levée du blocus, c’est la liberté de circulation pour les Palestiniens, c’est la libération des prisonniers qui ont été réarrêtés, alors qu’ils avaient été libérés en échange de Gilad Shalit.

 

Donc, ce qu’on peut ressortir de cette rencontre entre le Hamas et Abbas c’est éventuellement une proposition palestinienne commune de cessez-le-feu vis-à-vis de l’Etat d’Israël, parrainée peut-être par le Qatar. Mais bien évidemment, ce serait conditionné parce que ça n’a pas de sens en réalité d’exiger un cessez-le-feu si on explique aux Palestiniens qu’on revient à la situation dans laquelle ils étaient antérieurement.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : Julien Salingue, on le voit, la situation diplomatique est, elle aussi, totalement bloquée. Est-ce que la communauté internationale peut faire encore quelque chose ?

Julien Salingue : Elle pourrait. Elle aurait des capacités de faire quelque chose. C'est-à-dire qu’on n’a pas besoin d’aller chercher très loin dans l’histoire pour se rendre compte que quand la communauté internationale ou les Nations unies estiment qu’un Etat va trop loin ils sont capables de prendre des sanctions. Ils sont capables des prendre des sanctions économiques, diplomatiques, politiques. Très récemment, au moment où il y a eu l’affaire ukrainienne et la présence de troupes russes, des sanctions ont été prises.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : Pour l’instant, ça ne fait pas faiblir Moscou...

Julien Salingue : Ça ne fait pas faiblir Moscou, mais au moins symboliquement, ça dit quelque chose. Ça dit qu’il n’y a pas d’impunité totale. Le problème aujourd’hui, c’est que l’Etat d’Israël s’il fait ce qu’il fait, c’est parce qu’il se sent totalement dans une situation d’impunité. Personne ne prend de sanctions contre l’Etat d’Israël, alors qu’il viole le droit international. Donc oui, la communauté internationale pourrait faire quelque chose vis-à-vis de l’Etat d’Israël.

 

Et je précise qu’il y a une petite différence par rapport à la Russie, c’est que l’Etat d’Israël est dépendant du soutien économique, politique et diplomatique des pays occidentaux, ce qui n'est pas le cas de la Russie. Donc, des sanctions pourraient être efficaces, s’il y avait un tout petit peu de courage politique de la part des dirigeants des pays occidentaux.

 

Et je pense notamment au président Hollande, qui a pris une position de soutien à l’offensive israélienne, en expliquant qu’Israël avait le droit de recourir à tous les moyens pour protéger ses populations civiles. Ce qui est, quand on y réfléchit, une position proprement scandaleuse.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : La France complice, dites-vous ?

Julien Salingue : Complice par son silence, et en partie par son soutien, dans la mesure où elle a donné un chèque en blanc à Benyamin Netanyahu, qui s’est revendiqué lors d’une conférence de presse la semaine dernière, du soutien de la France en citant le président Hollande.

 

Quand on arrive à adopter des positions qui sont reprises par Benyamin Netanyahu comme étant une caution pour poursuivre la politique qu’il mène, eh bien oui, on peut se poser des questions sur les responsabilités qu’on exerce dans la situation actuelle.

 

Note :

[1] Julien Salingue, chercheur en sciences politiques, auteur de nombreux ouvrages

 

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 22:54
Amplifier la campagne de boycott des produits israéliens

Qu’est-ce que le mouvement BDS, à l’origine des appels au boycott d’Israël[2] ?
 

 

Le 29 juillet 2014 | mis à jour le 13 décembre 2016

Face au renforcement de la politique d'oppression du gouvernement isralien à l'encontre de l'ensemble des Palestiniens (la politique d'Israël dans ces territoires, présente pour l'ONU les caractéristiques de "l'apartheid" et du "nettoyage éthnique"[1]), il est plus que nécessaire d'apporter son soutien aux campagnes de BDS France (Boycott-Désinvestissement-Sanctions).

 

Chacun peut agir, notamment en boycottant les produits israéliens, en exigeant des entreprises françaises qu'elles ne participent pas à la colonisation et la politique d'apartheid du gouvernement israélien, et en demandant au Président et au gouvernement français d'appliquer de réelles sanctions à l'encontre de l'État d'Israël.

 

La paix ne pourra advenir qu'en obligeant Israël à respecter les Palestiniens et leurs droits universels et le boycott commence à faire peur à Israël. Pourquoi ?.... la réponse  ICI

 

 

 

 

 

 

- 1 - Boycott pratique :

  • Aprés le code 729, nouveau code barre

 

Amplifier la campagne de boycott des produits israéliens
  • Après les 729 et 871 du code-barres, le boycott s’organise sur smartphones
  • Le NOUVEL Observateur et Rue89 soulignent qu'en France, les grandes surfaces ont adopté une standardisation (GS1) partagée par de nombreux pays. Joint par Rue89, un technicien de GS1 France, l’organisme en charge de la normalisation, explique que tous les produits vendus dans les supermarchés français portent normalement un code à treize chiffres. Les trois premiers chiffres sont des indicatifs de pays. Pour Israël, celui-ci est 729.

     

    Ce que ne dit pas le code-barres

    Mais ce chiffre n’est finalement qu’un indicateur très pauvre. Il correspond en effet au siège social de la marque plutôt qu’au lieu de fabrication du produit. En clair, une entreprise française peut fabriquer un produit en Israël et le vendre sous un indicatif français (300 à 379).

     

    De même, une société israélienne qui fabrique des produits en Israël pourrait, en théorie, les classer sous un indicatif français dès lors qu’elle possède une filiale en France.

     

    Bref, chez BDS France, on préfère désormais se concentrer sur des listes de produits distribuées par les militants.

     

    Téléchargez, imprimez et diffusez le tract "quelles entreprises boycotter ?"

     

     

     

     

     

     

     

     

    - 2 - Un Appel au Boycott a été Lancé contre Garnier du Groupe L'Oréal.


    A répercuter sans modération (Source et détail)

     

    • Devant la protestation planétaire, Garnier s'excuse pour l'utilisation de son image contre GAZA.......... certes ! Mais cela ne change rien sur le fond. Le gouvernement Israëlien fait le blocus de GAZA, amplifions le boycott d'Israël et de ceux qui travaille avec cet État aux méthodes fascistes !

     

     

    - 3 - Et si l'on parlait du groupe Carrefour

    Scandaleux, Carrefour fait la promotion de l’apartheid israélien : (…) Comment pouvez-vous vendre des voyages vers Israël et vanter les « Merveilles » d’un Etat d’apartheid ? (…)

    Pour appuyer la lettre ouverte, le comité BDS France 34 a mené le samedi 22 mars une double action de boycott : dans le magasin Carrefour Trifontaine à Montpellier, et devant l’agence de voyages de Carrefour pour dénoncer l’opération de propagande grossière initiée par Israël avec la complicité active de Carrefour.

Voici l’entrée du ghetto de Bethléem … et le cynisme de l’office de tourisme israélien !

Voici l’entrée du ghetto de Bethléem … et le cynisme de l’office de tourisme israélien !

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Amplifier la campagne de boycott des produits israéliens

- 4 - Ce que B.D.S disait en 2010 à ceux qui considéraient le boycott d'Israël comme "Une arme indigne"

 

Boycott d’Israël : légal et validé par la Cour de cassation

 

Sources : POLITIS.fr par Erwan Manac’h - 21 novembre 2013

... tant que l'Etat d'Israël ne respectera pas le droit international et tant que nos gouvernements n'exerceront pas de véritables pressions pour qu'il le fasse, nous développerons BDS "Boycotter Israël, c'est lutter pour une paix juste".

 

  • Le gouvernement de François Hollande osera t-il réactualiser la circulaire de Michèle Alliot-Marie ex garde des sceaux et rendue publique le 12 février 2010 selon laquelle tout appel au boycott des produits d’un pays n’était qu’une «provocation publique à la discrimination envers une nation», punie d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ? La ministre demandait alors aux procureurs de la République d’assurer une répression «ferme et cohérente» de ces agissements.
  • Politiquement l'affaire est des plus risquée et constituerait un signe d’allégeance supplémentaire à Israël fort mal venu au moment ou la protestation internationale se fait de plus en plus forte (Les pays du Mercosur [Amérique Latine] condamnent Israël et suspendent l'accord de libre-échange avec Israël), ou au sein même du Parti Socialiste, des voix s'élèvent de plus en plus nombreuses pour dire STOP à la guerre et contester la politique suivie par l’Élysée et Matignon.

 

- Le boycott d’Israël validé par la Cour de cassation

La chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé le 19 novembre 2013 la légalité de la campagne de boycott des produits d’Israël en France.

 

Elle rejette les pourvois formés par le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), France-Israël, « Avocats sans frontières » et la chambre de commerce France-Israël. Un premier jugement de relaxe avait été rendu pour Olivia Zémor, présidente d'EuroPalestine, en 2011. Elle était poursuivie pour avoir diffusé la vidéo d’une action dans l’hypermarché Carrefour d’Évry (Essonne) en 2009.

 

- Acharnement judiciaire

Les militants de la campagne lancée en 2005 sont poursuivis sans relâche depuis 2010 pour « provocation à la haine envers une nation », sur demande du gouvernement de l’époque. Le 31 octobre, se tenait ainsi devant la cour d’appel de Paris le quinzième procès quinzième procès, contre quatre militants de la campagne BDS. Le parquet avait fait appel de leur relaxe en première instance (Source).

 

- Communiqué du mouvement BDS

« La campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions, ndlr) France se réjouit de cette nouvelle victoire juridique et appelle tous les citoyens de conscience à boycotter Israël, ses produits et ses institutions tant que ce pays ne respectera pas le droit international et les droits légitimes des Palestiniens, et puisque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, comme l’a encore montré la visite scandaleuse de François Hollande en Israël : il est de notre devoir d’agir. »

 

Rien n'est changé aujourd'hui, bien au contraire.... la campagne de boycott est donc d'une URGENTE NÉCESSITÉ

 

 

 

 

 

 

- 5 - Le boycott, c'est aussi la solidarité des dockers

Ils savent le faire quand la Liberté, la Paix, les Droits de l'Homme sont en cause !

Au quatrième jourde blocus humain au port d'Oakland, sur la côte ouest des Etats-Unis, en solidarité avec le peuple palestinien, le navire commercial israélien Zim a été forcé de quitter la Baie de San Francisco et d'aller chercher un nouveau port d'asile pour y débarquer sa marchandise ...

 

Un coup de tonnerre dans le ciel états-unien, une victoire majeure pour la campagne Boycott Israël, mis sous embargo, de manière quasi-invraisemblable, par les medias américains.


Vigilance sur le Port de la Pallice/La Rochelle.

 

 

- 6 - Le boycott, vise aussi les pays qui soutiennent Israël.... dont la France

L’union Générale des commerçants algériens (UGCCA), a appelé les consommateurs algériens à boycotter les produits français. "Les Algériens se doivent de boycotter les produits des pays qui soutiennent l’assassinat des Palestiniens".

Dans son communiqué, repris par une chaîne de télévision privée, l’UGCCA cite expressément la France, dont le gouvernement a été fortement critiqué pour son soutien à l’attaque israélienne sur Gaza (source).

 

 

- 7 - Le boycott, c'est aussi.... en Angleterre

Sources : Palestine Solidarité le 21/08/2014

Des pharmaciens britanniques boycottent le fabricant de génériques TEVA installé en Israël en raison du siège de Gaza en cours et de l'occupation illégale de la Palestine.

Ghulam Esposito Haydar, contributeur régulier à
5Pillarz et membre clé de la campagne de boycott, a déclaré que des centaines de pharmacies du pays n'allaient plus accepter les produits de TEVA, présents dans quelque 60 pays. Le groupe espère qu'il va forcer le gouvernement britannique aussi bien que le régime israélien à modifier leur politique à l'égard du peuple palestinien.

 

 

- 8 - Le boycott concret : initiative chez CASINO

 

Amplifier la campagne de boycott des produits israéliens

- 9 - Le boycott concret : France TV- Sodastream... non au sponsor de l'apartheid israélien !

 

- 10 - Nous appelons au boycott des produits israéliens !

Soumis aux injonctions de Netanyahou, Valls veut réprimer (Boycott de produits israéliens, Manuels Valls dit stop) les initiatives antisionistes de boycott des produits israéliens réalisés dans les territoires occupés de Palestine au nom de la lutte contre.... l'antisémitisme ! Un amalgame dangereux pour la démocratie !


Alors que ce boycott commence à faire peur en Israël et dérange, y compris en France, inconsciemment Manuel Valls valide la justesse du combat mené par BDS France et la gène occasionnée à l'économie israélienne. Raison de plus pour amplifier la campagne de boycott des produits israéliens.

 

Dans le même temps, de nombreuses associations s'indignent de la décision de la Cour de cassation du 22 octobre 2015, qui a déclaré illégal l’appel à boycotter des produits israéliens. Voici un nouvel appel signé par plusieurs militants, intellectuels et responsables politiques en défense de la campagne BDS lancé par les Palestiniens le 4 juillet 2005..... pour lire la suite...

 

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Note :

[1] le Figaro : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/21/97001-20140321FILWWW00210-israel-l-onu-denonce-un-nettoyage-ethnique.php

[2] Qu’est-ce que le mouvement BDS, à l’origine des appels au boycott d’Israël ?

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- Les pays du Mercosur condamnent Israël et suspendent l'accord de libre-échange avec Israël

- En France, première manifestation pour rappeler au PS que la Palestine existe

- Dominique de Villepin : "Le premier outil pour réveiller la société israélienne, ce sont les sanctions".

- Le boycott économique, politique ou culturel d'Israël, une tendance en expansion

- Israël va pénétrer les marchés arabes avec le label "Made in Jordanie" (Al-Akhbar)

- 327 survivants de la Shoah (ou leurs survivants) répondent à la publicité d'Elie Wisel (dans le New York Time) comparant le Hamas aux Nazis. Ils accusent Israël d'un massacre continu du peuple palestinien et appellent au boycott.

- Israël perd huit milliards de dollars et des partis arabes rejoignent le boycott

- La France doit mettre fin à toute activité économique avec les colonies israéliennes

- Etat des lieux des « Mesures européennes contre la colonisation israélienne »

- Pourquoi le boycott commence à faire peur à Israël

- Cette « relation dangereuse » pour la marque Orange

- Le parti communiste israélien favorable au boycott

- le boycott dérange, y compris en France

- Christiane Taubira et les discriminations en France: le boycott d'Israël et la circulaire Michèle Alliot-Marie de 2010

- L'étiquetage des produits des colonies israéliennes adopté par l'UE

- décision de la Cour de cassation du 22 octobre 2015

- Boycott de produits israéliens, Manuel Valls dit stop

- Rony Brauman : « le BDS, une arme pacifique et efficace pour amener les Israéliens à prendre leurs responsabilités »

- 200 juristes européens soutiennent le mouvement BDS

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 17:23
Palestine : Monsieur le Président, vous égarez la France

Sources : MEDIAPART  par Edwy Plenel  |

De l’alignement préalable sur la droite extrême israélienne à l’interdiction de manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, sans compter l’assimilation de cette solidarité à de l’antisémitisme maquillé en antisionisme, François Hollande s’est engagé dans une impasse. Politiquement, il n’y gagnera rien, sauf le déshonneur. Mais, à coup sûr, il y perd la France. Parti pris en forme de lettre ouverte.

 

Monsieur le Président, cher François Hollande, je n’aurais jamais pensé que vous puissiez rester, un jour, dans l’histoire du socialisme français, comme un nouveau Guy Mollet. Et, à vrai dire, je n’arrive pas à m’y résoudre tant je vous croyais averti de ce danger d’une rechute socialiste dans l’aveuglement national et l’alignement international, cette prétention de civilisations qui se croient supérieures au point de s’en servir d’alibi pour justifier les injustices qu’elles commettent.

 

Vous connaissez bien ce spectre molletiste qui hante toujours votre famille politique. Celui d’un militant dévoué à son parti, la SFIO, d’un dirigeant aux convictions démocratiques et sociales indéniables, qui finit par perdre politiquement son crédit et moralement son âme faute d’avoir compris le nouveau monde qui naissait sous ses yeux. C’était, dans les années 1950 du siècle passé, celui de l’émergence du tiers-monde, du sursaut de peuples asservis secouant les jougs colonisateurs et impériaux, bref le temps de leurs libérations et des indépendances nationales.

 

Guy Mollet, et la majorité de gauche qui le soutenait, lui opposèrent, vous le savez, un déni de réalité. Ils s’accrochèrent à un monde d’hier, déjà perdu, ajoutant du malheur par leur entêtement, aggravant l’injustice par leur aveuglement. C’est ainsi qu’ils prétendirent que l’Algérie devait à tout prix rester la France, jusqu’à engager le contingent dans une sale guerre, jusqu’à autoriser l’usage de la torture, jusqu’à violenter les libertés et museler les oppositions. Et c’est avec la même mentalité coloniale qu’ils engagèrent notre pays dans une désastreuse aventure guerrière à Suez contre l'Égypte souveraine, aux côtés du jeune État d’Israël.

 

Mollet n’était ni un imbécile ni un incompétent. Il était simplement aveugle au monde et aux autres. Des autres qui, déjà, prenaient figure d’Arabes et de musulmans dans la diversité d’origines, la pluralité de cultures et la plasticité de croyance que ces mots recouvrent. Lesquels s’invitaient de nouveau au banquet de l’Histoire, s’assumant comme tels, revendiquant leurs fiertés, désirant leurs libertés. Et qui, selon le même réflexe de dignité et de fraternité, ne peuvent admettre qu’aujourd’hui encore, l’injustice européenne faite aux Juifs, ce crime contre l’humanité auquel ils n’eurent aucune part, se redouble d’une injustice durable faite à leurs frères palestiniens, par le déni de leur droit à vivre librement dans un État normal, aux frontières sûres et reconnues.

 

Vous connaissez si bien la suite, désastreuse pour votre famille politique et, au-delà d’elle, pour toute la gauche de gouvernement, que vous l’aviez diagnostiquée vous-même, en 2006, dans Devoirs de vérité (Stock). « Une faute, disiez-vous, qui a été chèrement payée : vingt-cinq ans d’opposition, ce n’est pas rien ! » Sans compter, auriez-vous pu ajouter, la renaissance à cette occasion de l’extrême droite française éclipsée depuis la chute du nazisme et l’avènement d’institutions d’exception, celles d’un pouvoir personnel, celui du césarisme présidentiel. Vingt-cinq ans de « pénitence », insistiez-vous, parce que la SFIO, l’ancêtre de votre Parti socialiste d’aujourd’hui, « a perdu son âme dans la guerre d’Algérie ».

 

Vous en étiez si conscient que vous ajoutiez : « Nous avons encore des excuses à présenter au peuple algérien. Et nous devons faire en sorte que ce qui a été ne se reproduise plus. » « Nous ne sommes jamais sûrs d’avoir raison, de prendre la bonne direction, de choisir la juste orientation, écriviez-vous encore. Mais nous devons, à chaque moment majeur, nous poser ces questions simples : agissons-nous conformément à nos valeurs ? Sommes-nous sûrs de ne pas altérer nos principes ? Restons-nous fidèles à ce que nous sommes ? Ces questions doivent être posées à tout moment, au risque sinon d’oublier la leçon. »

 

Eh bien, ces questions, je viens vous les poser parce que, hélas, vous êtes en train d’oublier la leçon et, à votre tour, de devenir aveugle au monde et aux autres. Je vous les pose au vu des fautes stupéfiantes que vous avez accumulées face à cet énième épisode guerrier provoqué par l’entêtement du pouvoir israélien à ne pas reconnaître le fait palestinien. J’en dénombre au moins sept, et ce n’est évidemment pas un jeu, fût-il des sept erreurs, tant elles entraînent la France dans la spirale d’une guerre des mondes, des civilisations et des identités, une guerre sans issue, sinon celle de la mort et de la haine, de la désolation et de l’injustice, de l’inhumanité en somme, ce sombre chemin où l’humanité en vient à se détruire elle-même.

 

Les voici donc ces sept fautes où, en même temps qu’à l’extérieur, la guerre ruine la diplomatie, la politique intérieure en vient à se réduire à la police.

 

 

- Une faute politique doublée d’une faute intellectuelle

1. Vous avez d’abord commis une faute politique sidérante.

Rompant avec la position traditionnellement équilibrée de la France face au conflit israélo-palestinien, vous avez aligné notre pays sur la ligne d’offensive à outrance et de refus des compromis de la droite israélienne, laquelle gouverne avec une extrême droite explicitement raciste, sans morale ni principe, sinon la stigmatisation des Palestiniens et la haine des Arabes.

 

Votre position, celle de votre premier communiqué du 9 juillet, invoque les attaques du Hamas pour justifier une riposte israélienne disproportionnée dont la population civile de Gaza allait, une fois de plus, faire les frais. Purement réactive et en grande part improvisée (lire ici l'article de Lenaïq Bredoux), elle fait fi de toute complexité, notamment celle du duo infernal que jouent Likoud et Hamas, l’un et l’autre se légitimant dans la ruine des efforts de paix  (lire là l'article de François Bonnet).

 

Surtout, elle est inquiétante pour l’avenir, face à une situation internationale de plus en plus incertaine et confuse. À la lettre, ce feu vert donné à un État dont la force militaire est sans commune mesure avec celle de son adversaire revient à légitimer, rétroactivement, la sur-réaction américaine après les attentats du 11-Septembre, son Patriot Act liberticide et sa guerre d’invasion contre l’Irak. Bref, votre position tourne le dos à ce que la France officielle, sous la présidence de Jacques Chirac, avait su construire et affirmer, dans l’autonomie de sa diplomatie, face à l’aveuglement nord-américain.

 

Depuis, vous avez tenté de modérer cet alignement néoconservateur par des communiqués invitant à l’apaisement, à la retenue de la force israélienne et au soulagement des souffrances palestiniennes. Ce faisant, vous ajoutez l’hypocrisie à l’incohérence. Car c’est une fausse compassion que celle fondée sur une fausse symétrie entre les belligérants. Israël et Palestine ne sont pas ici à égalité. Non seulement en rapport de force militaire mais selon le droit international.

 

En violation de résolutions des Nations unies, Israël maintient depuis 1967 une situation d’occupation, de domination et de colonisation de territoires conquis lors de la guerre des Six Jours, et jamais rendus à la souveraineté pleine et entière d’un État palestinien en devenir. C’est cette situation d’injustice prolongée qui provoque en retour des refus, résistances et révoltes, et ceci d’autant plus que le pouvoir palestinien issu du Fatah en Cisjordanie n’a pas réussi à faire plier l’intransigeance israélienne, laquelle, du coup, légitime les actions guerrières de son rival, le Hamas, depuis qu’il s’est imposé à Gaza.

 

Historiquement, la différence entre progressistes et conservateurs, c’est que les premiers cherchent à réduire l’injustice qui est à l’origine d’un désordre tandis que les seconds sont résolus à l’injustice pour faire cesser le désordre. Hélas, Monsieur le Président, vous avez spontanément choisi le second camp, égarant ainsi votre propre famille politique sur le terrain de ses adversaires.

 

2. Vous avez ensuite commis une faute intellectuelle en confondant sciemment antisémitisme et antisionisme.

Ce serait s’aveugler de nier qu’en France, la cause palestinienne a ses égarés, antisémites en effet, tout comme la cause israélienne y a ses extrémistes, professant un racisme anti-arabe ou antimusulman. Mais assimiler l’ensemble des manifestations de solidarité avec la Palestine à une résurgence de l’antisémitisme, c’est se faire le relais docile de la propagande d’État israélienne.

 

Mouvement nationaliste juif, le sionisme a atteint son but en 1948, avec l’accord des Nations unies, URSS comprise, sous le choc du génocide nazi dont les Juifs européens furent les victimes. Accepter cette légitimité historique de l’État d’Israël, comme a fini par le faire sous l’égide de Yasser Arafat le mouvement national palestinien, n’entraîne pas que la politique de cet État soit hors de la critique et de la contestation. Être antisioniste, en ce sens, c’est refuser la guerre sans fin qu’implique l’affirmation au Proche-Orient d’un État exclusivement juif, non seulement fermé à toute autre composante mais de plus construit sur l’expulsion des Palestiniens de leur terre.

 

Confondre antisionisme et antisémitisme, c’est installer un interdit politique au service d’une oppression. C’est instrumentaliser le génocide dont l’Europe fut coupable envers les Juifs au service de discriminations envers les Palestiniens dont, dès lors, nous devenons complices. C’est, de plus, enfermer les Juifs de France dans un soutien obligé à la politique d’un État étranger, quels que soient ses actes, selon la même logique suiviste et binaire qui obligeait les communistes de France à soutenir l’Union soviétique, leur autre patrie, quels que soient ses crimes. Alors qu’évidemment, on peut être juif et antisioniste, juif et résolument diasporique plutôt qu’aveuglément nationaliste, tout comme il y a des citoyens israéliens, hélas trop minoritaires, opposés à la colonisation et solidaires des Palestiniens.

 

Brandir cet argument comme l’a fait votre premier ministre aux cérémonies commémoratives de la rafle du Vél’ d’Hiv’, symbole de la collaboration de l’État français au génocide commis par les nazis, est aussi indigne que ridicule. Protester contre les violations répétées du droit international par l’État d’Israël, ce serait donc préparer la voie au crime contre l’humanité ! Exiger que justice soit enfin rendue au peuple palestinien, pour qu’il puisse vivre, habiter, travailler, circuler, etc., normalement, en paix et en sécurité, ce serait en appeler de nouveau au massacre, ici même !

 

 

- Une atteinte sécuritaire aux libertés fondamentales

Que ce propos soit officiellement tenu, alors même que les seuls massacres que nous avons sous les yeux sont ceux qui frappent les civils de Gaza, montre combien cette équivalence entre antisémitisme et antisionisme est brandie pour fabriquer de l’indifférence. Pour nous rendre aveugles et sourds. « L’indifférence, la pire des attitudes », disait Stéphane Hessel dans Indignez-vous !, ce livre qui lui a valu tant de mépris des indifférents de tous bords, notamment parce qu’il y affirmait qu’aujourd’hui, sa « principale indignation concerne la Palestine, la bande de Gaza, la Cisjordanie ».

 

Avec Edgar Morin, autre victime de cabales calomnieuses pour sa juste critique de l’aveuglement israélien, Stéphane Hessel incarne cette gauche qui ne cède rien de ses principes et de ses valeurs, qui n’hésite pas à penser contre elle-même et contre les siens et qui, surtout, refuse d’être prise au piège de l’assignation obligée à une origine ou à une appartenance. Cette gauche libre, Monsieur le Président, vous l’aviez conviée à marcher à vos côtés, à vous soutenir et à dialoguer avec vous, pour réussir votre élection de 2012. Maintenant, hélas, vous lui tournez le dos, désertant le chemin d’espérance tracé par Hessel et Morin et, de ce fait, égarant ceux qui vous ont fait confiance.

 

3. Vous avez aussi commis une faute démocratique en portant atteinte à une liberté fondamentale, celle de manifester.

En démocratie, et ce fut une longue lutte pour l’obtenir, s’exprimer par sa plume, se réunir dans une salle ou défiler dans les rues pour défendre ses opinions est un droit fondamental. Un droit qui ne suppose pas d’autorisation. Un droit qui n’est pas conditionné au bon vouloir de l’État et de sa police. Un droit dont les abus éventuels sont sanctionnés a posteriori, en aucun cas présumés a priori. Un droit qui, évidemment, vaut pour les opinions, partis et colères qui nous déplaisent ou nous dérangent.

 

L’histoire des manifestations de rue est encombrée de désordres et de débordements, de violences où se disent des souffrances délaissées et des colères humiliées, des ressentiments parfois amers, dans la contestation d’un monopole étatique de la seule violence légitime. Il y en eut d’ouvrières, de paysannes, d’étudiantes… Il y en eut, ces temps derniers, dans la foulée des manifestations bretonnes des Bonnets rouges, écologistes contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, conservatrices contre le mariage pour tous. Il y eut même une manifestation parisienne aux banderoles et slogans racistes, homophobes, discriminatoires, celle du collectif « Jour de colère » en janvier dernier (lire ici notre reportage).

 

S’il existe une spécialité policière dite du maintien de l’ordre, c’est pour nous apprendre à vivre avec cette tension sociale qui, parfois, déborde et où s’expriment soudain, dans la confusion et la violence, ceux qui se sentent d’ordinaire sans voix, oubliés, méprisés ou ignorés – et qui ne sont pas forcément aimables ou honorables. Or voici qu’avec votre premier ministre, vous avez décidé, en visant explicitement la jeunesse des quartiers populaires, qu’un seul sujet justifiait l’interdiction de manifester : la solidarité avec la Palestine, misérablement réduite par la propagande gouvernementale à une libération de l’antisémitisme.

 

Cette décision sans précédent, sinon l’atteinte au droit de réunion portée fin 2013 par Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, toujours au seul prétexte de l’antisémitisme (lire ici notre position à l'époque), engage votre pouvoir sur le chemin d’un État d’exception, où la sécurité se dresse contre la liberté. Actuellement en discussion au Parlement, l’énième loi antiterroriste va dans la même direction (lire là l'article de Louise Fessard), en brandissant toujours le même épouvantail pour réduire nos droits fondamentaux : celui d’une menace terroriste dont l’évidente réalité est subrepticement étendue, de façon indistincte, aux idées exprimées et aux engagements choisis par nos compatriotes musulmans, dans leur diversité et leur pluralité, d’origine, de culture ou de religion. 

 

Accepter la guerre des civilisations à l’extérieur, c’est finir par importer la guerre à l’intérieur. C’est en venir à criminaliser des opinions minoritaires, dissidentes ou dérangeantes. Et c’est ce choix irresponsable qu’a d’emblée fait celui que vous avez, depuis, choisi comme premier ministre, en désignant à la vindicte publique un « ennemi intérieur », une cinquième colonne en quelque sorte peu ou prou identifiée à l’islam. Et voici que hélas, à votre tour, loin d’apaiser la tension, vous vous égarez en cédant à cette facilité sécuritaire, de courte vue et de peu d’effet.

 

4. Vous avez également commis une faute républicaine en donnant une dimension religieuse au débat français sur le conflit israélo-palestinien.

C’est ainsi qu’après l’avoir réduit à des « querelles trop loin d’ici pour être importées », vous avez symboliquement limité votre geste d’apaisement à une rencontre avec les représentants des cultes. Après avoir réduit la diplomatie à la guerre et la politique à la police, c’était au tour de la confrontation des idées d’être réduite, par vous-même, à un conflit des religions. Au risque de l’exacerber.

 

Là où des questions de principe sont en jeu, de justice et de droit, vous faites semblant de ne voir qu’expression d’appartenances et de croyances. La vérité, c’est que vous prolongez l’erreur tragique faite par la gauche de gouvernement depuis que les classes populaires issues de notre passé colonial font valoir leurs droits à l’égalité. Il y a trente ans, la « Marche pour l’égalité et contre le racisme » fut rabattue en « Marche des Beurs », réduite à l’origine supposée des marcheurs, tout comme les grèves des ouvriers de l’automobile furent qualifiées d’islamistes parce qu’ils demandaient, entre autres revendications sociales, le simple droit d’assumer leur religion en faisant leurs prières.

 

Cette façon d’essentialiser l’autre, en l’espèce le musulman, en le réduisant à une identité religieuse indistincte désignée comme potentiellement étrangère, voire menaçante, revient à refuser de l’admettre comme tel. Comme un citoyen à part entière, vraiment à égalité c’est-à-dire à la fois semblable et différent. Ayant les mêmes droits et, parmi ceux-ci, celui de faire valoir sa différence. De demander qu’on l’admette et qu’on la respecte. D’obtenir en somme ce que, bien tardivement, sous le poids du crime dont les leurs furent victimes, nos compatriotes juifs ont obtenu : être enfin acceptés comme français et juifs. L’un et l’autre. L’un avec l’autre. L’un pas sans l’autre.

Edwy Plenel

Edwy Plenel

- Un antiracisme oublieux et infidèle

Si vous pensez spontanément religion quand s’expriment ici même des insatisfactions et des colères en solidarité avec le monde arabe, univers où dominent la culture et la foi musulmanes, c’est paradoxalement parce que vous ne vous êtes pas résolus à cette évidence d’une France multiculturelle. À cette banalité d’une France plurielle, vivant diversement ses appartenances et ses héritages, qu’à l’inverse, votre crispation, où se mêlent la peur et l’ignorance, enferme dans le communautarisme religieux. Pourtant, les musulmans de France font de la politique comme vous et moi, en pensant par eux-mêmes, en inventant par leur présence au monde, à ses injustices et à ses urgences, un chemin de citoyenneté qui est précisément ce que l’on nomme laïcisation.

 

C’est ainsi, Monsieur le Président, qu’au lieu d’élever le débat, vous en avez, hélas, attisé les passions. Car cette réduction des musulmans de France à un islam lui-même réduit, par le prisme sécuritaire, au terrorisme et à l’intégrisme est un cadeau fait aux radicalisations religieuses, dans un jeu de miroirs où l’essentialisation xénophobe finit par justifier l’essentialisation identitaire. Une occasion offerte aux égarés en tous genres.

 

5. Vous avez surtout commis une faute historique en isolant la lutte contre l’antisémitisme des autres vigilances antiracistes.

Comme s’il fallait la mettre à part, la sacraliser et la différencier. Comme s’il y avait une hiérarchie dans le crime contre l’humanité, le crime européen de génocide l’emportant sur d’autres crimes européens, esclavagistes ou coloniaux. Comme si le souvenir de ce seul crime monstrueux devait amoindrir l’indignation, voire simplement la vigilance, vis-à-vis d’autres crimes, de guerre ceux-là, commis aujourd’hui même. Et ceci au nom de l’origine de ceux qui les commettent, brandie à la façon d’une excuse absolutoire alors même, vous le savez bien, que l’origine, la naissance ou l’appartenance, quelles qu’elles soient, ne protègent de rien, et certainement pas des folies humaines.

 

Ce faisant, votre premier ministre et vous-même n’avez pas seulement encouragé une détestable concurrence des victimes, au lieu des causes communes qu’il faudrait initier et promouvoir. Vous avez aussi témoigné d’un antiracisme fort oublieux et très infidèle. Car il ne suffit pas de se souvenir du crime commis contre les juifs. Encore faut-il avoir appris et savoir transmettre la leçon léguée par l’engrenage qui y a conduit : cette lente accoutumance à la désignation de boucs émissaires, essentialisés, caricaturés et calomniés dans un brouet idéologique d’ignorance et de défiance qui fit le lit des persécutions.

 

Or comment ne pas voir qu’aujourd’hui, dans l’ordinaire de notre société, ce sont d’abord nos compatriotes d’origine, de culture ou de croyance musulmane qui occupent cette place peu enviable ? Et comment ne pas comprendre qu’à trop rester indifférents ou insensibles à leur sort, ce lot quotidien de petites discriminations et de grandes détestations, nous habituons notre société tout entière à des exclusions en chaîne, tant le racisme fonctionne à la manière d’une poupée gigogne, des Arabes aux Roms, des Juifs aux Noirs, et ainsi de suite jusqu’aux homosexuels et autres prétendus déviants ?

 

Ne s’attarder qu’à la résurgence de l’antisémitisme, c’est dresser une barrière immensément fragile face au racisme renaissant. Le Front national deviendrait-il soudain fréquentable parce qu’il aurait, selon les mots de son vice-président, fait « sauter le verrou idéologique de l’antisémitisme » afin de « libérer le reste » ? L’ennemi de l’extrême droite, confiait à Mediapart la chercheuse qui a recueilli cette confidence de Louis Aliot, « n’est plus le Juif mais le Français musulman » (lire ici notre entretien avec Valérie Igounet).

 

De fait, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), dont vous ne pouvez ignorer les minutieux et rigoureux travaux, constate, de rapport en rapport annuels, une montée constante de l’intolérance antimusulmane et de la polarisation contre l’islam (lire nos articles ici et ). Dans celui de 2013, on pouvait lire ceci, sous la plume des sociologues et politologues qu’elle avait sollicités : « Si on compare notre époque à celle de l’avant-guerre, on pourrait dire qu’aujourd’hui le musulman, suivi de près par le Maghrébin, a remplacé le juif dans les représentations et la construction d’un bouc émissaire. »

 

L’antiracisme conséquent est celui qui affronte cette réalité tout en restant vigilant sur l’antisémitisme. Ce n’est certainement pas celui qui, à l’inverse, pour l’ignorer ou la relativiser, brandit à la manière d’un étendard la seule lutte contre l’antisémitisme. Cette faute, hélas, Monsieur le Président, est impardonnable car non seulement elle distille le venin d’une hiérarchie parmi les victimes du racisme, mais de plus elle conforte les moins considérées d’entre elles dans un sentiment d’abandon qui nourrit leur révolte, sinon leur désespoir. Qui, elles aussi, les égare.

 

6. Vous avez par-dessus tout commis une faute sociale en transformant la jeunesse des quartiers populaires en classe dangereuse.

Votre premier ministre n’a pas hésité à faire cet amalgame grossier lors de son discours du Vél’ d’Hiv’, désignant à la réprobation nationale ces « quartiers populaires » où se répand l’antisémitisme « auprès d’une jeunesse souvent sans repères, sans conscience de l’Histoire et qui cache sa “haine du Juif ” derrière un antisionisme de façade et derrière la haine de l’État d’Israël ».

 

Mais qui l’a abandonnée, cette jeunesse, à ces démons ? Qui sinon ceux qui l’ont délaissée ou ignorée, stigmatisée quand elle revendique en public sa religion musulmane, humiliée quand elle voit se poursuivre des contrôles policiers au faciès, discriminée quand elle ne peut progresser professionnellement et socialement en raison de son apparence, de son origine ou de sa croyance ? Qui sinon ceux-là mêmes qui, aujourd’hui, nous gouvernent, vous, Monsieur le Président et, surtout, votre premier ministre qui réinvente cet épouvantail habituel des conservatismes qu’est l’équivalence entre classes populaires et classes dangereuses ?

 

 

- Une jeunesse des quartiers populaires stigmatisée

Cette jeunesse n’a-t-elle pas, elle aussi, des idéaux, des principes et des valeurs ? N’est-elle pas, autant que vous et moi, concernée par le monde, ses drames et ses injustices ? Par exemple, comment pouvez-vous ne pas prendre en compte cette part d’idéal, fût-il ensuite dévoyé, qui pousse un jeune de nos villes à partir combattre en Syrie contre un régime dictatorial et criminel que vous-même, François Hollande, avez imprudemment appelé à « punir » il y a tout juste un an ? Est-ce si compliqué de savoir distinguer ce qui est de l’ordre de l’idéalisme juvénile et ce qui relève de la menace terroriste, au lieu de tout criminaliser en bloc en désignant indistinctement des « djihadistes » ?

 

Le pire, c’est qu’à force d’aveuglement, cette politique de la peur que, hélas, votre pouvoir assume à son tour, alimente sa prophétie autoréalisatrice. Inévitablement, elle suscite parmi ses cibles leur propre distance, leurs refus et révoltes, leur résistance en somme, un entre soi de fierté ou de colère pour faire face aux stigmatisations et aux exclusions, les affronter et les surmonter. « On finit par créer un danger, en criant chaque matin qu’il existe. À force de montrer au peuple un épouvantail, on crée le monstre réel » : ces lignes prémonitoires sont d’Émile Zola, en 1896, au seuil de son entrée dans la mêlée dreyfusarde, dans un article du Figaro intitulé « Pour les Juifs ».

 

Zola avait cette lumineuse prescience de ceux qui savent se mettre à la place de l’autre et qui, du coup, comprennent les révoltes, désirs de revanche et volonté de résister, que nourrit un trop lourd fardeau d’humiliations avec son cortège de ressentiments. Monsieur le Président, je ne mésestime aucunement les risques et dangers pour notre pays de ce choc en retour. Mais je vous fais reproche de les avoir alimentés plutôt que de savoir les conjurer. De les avoir nourris, hélas, en mettant à distance cette jeunesse des quartiers populaires à laquelle, durant votre campagne électorale, vous aviez tant promis au point d’en faire, disiez-vous, votre priorité. Et, du coup, en prenant le risque de l’abandonner à d’éventuels égarements.

 

7. Vous avez, pour finir, commis une faute morale en empruntant le chemin d’une guerre des mondes, à l’extérieur comme à l’intérieur.

En cette année 2014, de centenaire du basculement de l’Europe dans la barbarie guerrière, la destruction et la haine, vous devriez pourtant y réfléchir à deux fois. Cet engrenage est fatal qui transforme l’autre, aussi semblable soit-il, en étranger et, finalement, en barbare – et c’est bien ce qui nous est arrivé sur ce continent dans une folie destructrice qui a entraîné le monde entier au bord de l’abîme.

 

Jean Jaurès, dont nous allons tous nous souvenir le 31 juillet prochain, au jour anniversaire de son assassinat en 1914, fut vaincu dans l’instant, ses camarades socialistes basculant dans l’Union sacrée alors que son cadavre n’était pas encore froid. Tout comme d’autres socialistes, allemands ceux-là, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, finirent assassinés en 1919 sur ordre de leurs anciens camarades de parti, transformés en nationalistes et militaristes acharnés. Mais aujourd’hui, connaissant la suite de l’histoire, nous savons qu’ils avaient raison, ces justes momentanément vaincus qui refusaient l’aveuglement des identités affolées et apeurées.

 

Vous vous souvenez, bien sûr, de la célèbre prophétie de Jaurès, en 1895, à la Chambre des députés : « Cette société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage. » Aujourd’hui que les inégalités provoquées par un capitalisme financier avide et rapace ont retrouvé la même intensité qu’à cette époque, ce sont les mêmes orages qu’il vous appartient de repousser, à la place qui est la vôtre.

 

Vous n’y arriverez pas en continuant sur la voie funeste que vous avez empruntée ces dernières semaines, après avoir déjà embarqué la France dans plusieurs guerres africaines sans fin puisque sans stratégie politique (lire ici l'article de François Bonnet). Vous ne le ferez pas en ignorant le souci du monde, de ses fragilités et de ses déséquilibres, de ses injustices et de ses humanités, qui anime celles et ceux que le sort fait au peuple palestinien concerne au plus haut point.

 

Monsieur le Président, cher François Hollande, vous avez eu raison d’affirmer qu’il ne fallait pas « importer » en France le conflit israélo-palestinien, en ce sens que la France ne doit pas entrer en guerre avec elle-même. Mais, hélas, vous avez vous-même donné le mauvais exemple en important, par vos fautes, l’injustice, l’ignorance et l’indifférence qui en sont le ressort.

 

Pour en savoir plus :

- Conflit israélo-palestinien : François Hollande hésite et... ne prend aucune décision

 

-------------------

- E. Cantona : « Monsieur le président, cher François Hollande... »

Dans une vidéo envoyée à Mediapart, l'ancien footballeur et désormais comédien Éric Cantona s'adresse à François Hollande, l'enjoignant de lire le parti pris d'Edwy Plenel sur Gaza ci dessus. Surtout, il invite tous les internautes à faire de même.

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 16:04
Pour la décolonisation et la paix en Palestine de nouveaux rassemblements à La Rochelle

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- En Egypte, Gaza entre phobie et indifférence

 

 

- Samedi 2 Août, nouvelle mobilisation à La Rochelle en images

Pour la décolonisation et la paix en Palestine de nouveaux rassemblements à La Rochelle
Pour la décolonisation et la paix en Palestine de nouveaux rassemblements à La Rochelle
Pour la décolonisation et la paix en Palestine de nouveaux rassemblements à La Rochelle
Pour la décolonisation et la paix en Palestine de nouveaux rassemblements à La Rochelle
Pour la décolonisation et la paix en Palestine de nouveaux rassemblements à La Rochelle
Pour la décolonisation et la paix en Palestine de nouveaux rassemblements à La Rochelle
Pour la décolonisation et la paix en Palestine de nouveaux rassemblements à La Rochelle
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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 14:49
Les extrémistes confisquent le débat sur Israël et la Palestine

Source :  Le Cris du peuple par Nathanêl Uhl le18 juillet

Est-il encore possible de parler du conflit que mène une partie de la classe politique israélienne et la Palestine ? Selon l’expérience que j’en ai, cela devient de plus en plus compliqué. Comme il est de plus en plus difficile de défendre un processus de paix basé sur le constat qu’à deux pleuples, il faille deux états. De fait, soit vous êtes un « sioniste » soit vous « soutenez les terroristes ». Au 11e jour de l’opération « Bordure protectrice », lancée parle gouvernement de Benjamin Netanyahu, alors que le décompte des morts n’en ne finit pas, chacun se voit sommé de choisir un camp. L’importation du conflit en France, notamment par les extrémistes des deux bords, aboutit à la cryogénisation des analyses.

lapaixmaintenant

Le Hamas, dont chacun devrait se rappeler qu’il a bénéficié à sa création de l’aide de Tsahal et du Mossad trop heureux de fragiliser le Fatah, est désormais présenté comme un « mouvement de résistance ». Oublié le fait que, lorsqu’il a pris le pouvoir dans la bande de Gaza, il a expulsé par la force les militants de l’Organisation de libération de la Palestine, ciblant essentiellement les laïques du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP).

 

Il est de bon ton, aujourd’hui, de préciser que le Hamas n’a plus recours à la lutte armée et ne souhaite plus la destruction d’Israël. Ce qui n’est pas tout à fait exact. La destruction d’Israël est toujours mentionnée dans la charte d’une organisation dont les liens avec les Frères musulmans sont des plus étroits. Certes, des petits gestes ont été faits par des dirigeants de l’organisation islamiste et non des moindres. Ainsi, en 2010, le député Aziz Dweik a fait valoir que "la charte du Hamas a été ébauchée il y a plus de 20 ans", et qu’elle pourrait être dépassée par la réalité sur le terrain. Mais le texte n’a toujours pas été modifié.

Manifestation pacifiste en Israel

Quant à la reconnaissance, elle est de faits, timide et contradictoire. En 2006, le chef du Hamas, Khaled Mechaâl, explique que l'existence d'Israël est une "réalité". « Il va rester un Etat qui s’appelle Israël, c’est un fait, souligne-t-il. Le problème, ce n’est pas l’existence d’une entité qui s’appelle Israël. Le problème, c’est que l’Etat palestinien n’existe pas. » Cette petite phrase, dont le mouvement rad ical est coutumier, a été tempérée depuis, à plusieurs reprises et encore récemment. Ainsi, le 26 avril 2014, Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, déclare à Reuters : « La reconnaissance d’Israël par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, n’est pas nouvelle. Ce qui est important c’est que le Hamas n’a jamais reconnu et ne reconnaîtra jamais Israël ».

 

Avant l’opération « Bordure protectrice », le Hamas était en perte de vitesse y compris à Gaza. Coupé de ses soutiens égyptiens, depuis la destitution de Morsi et l’expulsion des Frères musulmans du pouvoir par les militaires, les caisses vides, le mouvement s’est retrouvé isolé. Tant et si bien qu’il a été contraint de former un gouvernement d’unité nationale avec le Fatah, dont Mahmoud Abbas apparaît bien comme l'homme fort.

Le Parti communiste israélien soutient la demande d'adhésion de la Palesteine à l'ONU

Dans la période actuelle, celle qui voit le Premier ministre israélien envisager d’ « élargir » une intervention terrestre à Gaza, la responsabilité du Hamas n’est pas anodine. Au départ, il y a le rapt et l’assassinat de trois adolescents juifs vivant dans les colonies, par des Palestiniens se revendiquant du Hamas. L’organisation islamiste a certes nié toute responsabilité, en tant que tel. Mais la réalité est que ce kidnapping a servi de prétexte à des extrémistes juifs pour enlever un adolescent palestinien qu'ils ont brûlé vif. La loi du Talion a fait le reste jusqu’aux bombardements puis, après l’échec des négociations du jeudi 17 juillet, à l’entrée des troupes de Tsahal dans la bande de Gaza.

 

Le Hamas n’est pas étranger à l’échec de négociations cairotes. Contre toute attente, il a écarté tout cessez-le-feu qui n’inclurait pas un accord complet sur le conflit l’opposant à Israël. Les dirigeants du mouvement islamiste ont voulu inclure dans les négociations, outre la levée du blocus israélien, la libération de prisonniers dont celle des auteurs de l’enlèvement du soldat Gilad Shalit, autant dire une proposition inacceptable pour les officiels israéliens. La posture de ses responsables donne l’impression que la Hamas a « choisi une option suicidaire », estime ainsi le quotidien algérien Liberté, lequel titre « Quand Hamas sert d’alibi à Israël ».

jews and arabs refuse to be enemies

Au demeurant, le Hamas et l’extrême-droite israélienne semblent s’alimenter et se justifier l’un l’autre. Profitant du radicalisme du Hamas, l’extrême-droite menée par le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liebermann se propose de réoccuper la bande de Gaza. Une position qui fait passer l’ancien faucon Benjamin Netanyahu pour un modéré. La droite dure, majoritaire au gouvernement, veut poursuivre l’affrontement avec les Palestiniens. Comme le relève l'intellectuel israélien Zeev Sternkell, « la terre d’Israël est pour (l’extrême-droite)  plus importante que la paix. A l’en croire, nous serions les seuls propriétaires légitimes de la Palestine historique et il faut obliger les Palestiniens à accepter ce principe ».

 

C’est dans le cadre de cette analyse que se situe le développement des colonies dans les territoires palestiniens, de Jérusalem-Est à la bande Gaza en passant par la Cisjordanie. Elles sont de plus en plus le fait de militants politiques, utilisant la religion comme cache-sexe d’une vision impérialiste. Israël s’était engagé dans la cadre de la « Feuille de route », un plan de paix international pour le Proche-Orient, à démanteler toutes les colonies sauvages établies après mars 2001. Pourtant, depuis son accession au pouvoir en 2009, e gouvernement Netanyahu a légalisé dix colonies sauvages.

 

La droite et l’extrême-droite israéliennes semblent aussi avoir remporté la bataille culturelle, au fil d’années rythmées par des interventions militaires contre le Hamas. C’est ce que relève l’essayiste israélien David Grossman :

« Aux yeux du découragement, quiconque espère encore, qui croit encore en la possibilité de la paix, est - au mieux – un naïf ou un esprit chimérique prisonnier de ses fantasmes et, au pire, un traître qui sape la capacité de résistance d’Israël en ce sens qu’il l’incite à se laisser séduire par ses rêveries. En ce sens, la droite israélienne a gagné. La droite, dont c’est la vision du monde – et certainement au cours des dernières décennies -, a réussi à l’inculquer à la majorité des Israéliens. »

Manifestation à l'appel du Parti communiste israélien contre le racisme et l'occupation

Cette situation naît de peurs et de réflexes quasi psychologiques inhérents à la société israélienne, selon Carlo Strenger auteur d’un article sur le sujet. Il résume ainsi : « (Les Israéliens lambda) croient aussi que les non-Juifs, en Europe en particulier, ne se plaisent qu’à haïr les Juifs et nous précipiteront sous les roues du premier bus venu dès que les choses se compliqueront. En foi de quoi, de plus en plus d’Israéliens adhèrent à l’idéologie de la droite ultra-religieuse et raciste pour donner une justification rationnelle à l’occupation et à l’isolement d’Israël sur la scène internationale. »

 

Le pire est que cette vision est aussi entrain d’instiller son venin en France, parmi les membres de la communauté juive, tandis que, de l’autre côté, le Hamas est érigé en symbole de « résistance à toutes les oppressions », qu’elles soient vécues là-bas ou ici. C’est aussi ce qui rend le débat dépassionné impossible. Au point que ce gouvernement Valls, aussi « faible » dans le sens où l’emploie Sternhell que l’est celui de Netanyahu, décide d’interdire les rassemblements de soutien à la Palestine en les mettant sur le même pied que les manifestations organisées par la Ligue de Défense Juive. Ce faisant, MM. Valls et Cazeneuve donnent raison à ces gens – ultra-minoritaires - qui crient « mort aux juifs », qui vont aux manifestations avec des roquettes en carton, qui brandissent des banderoles assimilant Israël et le IIIe Reich, ces gens qui se précipitent vers une synagogue.

 

Pour en savoir plus lire aussi :

- Mon dossier Palestine

- Pour Uri Avnery figure du camp de la paix en Israël, cofondateur de Gush Shalom, écrivain et journaliste « À l’origine de la crise, le refus de mettre un terme à la colonisation »

- Par Noam Noam Chomsky : Les souffrances de Gaza, les crimes d’Israël et notre responsabilité

- Si les morts de Gaza étaient Israéliens : Que ferait le monde si les morts de Gaza étaient Israéliens ?

- Gaza et la falaise par Charles Enderlin

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 14:32

- Le samedi 26 juillet a été une nouvelle journée de mobilisation rochelaise

Si la participation n'a pas été en hausse par rapport au samedi précédent, le turnover du fait des vacances a permit à de nouveaux "amis des palestiniens" de nous rejoindre, et ce, même si la publicité faite à la décision du gouvernement d'interdire la manifestation parisienne n'a pas été sans en dissuader de participer croyant que cette décision était valide pour l'ensemble du territoire national.

Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle
Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle
Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle
Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle
Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle
Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle
Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle

- Le 26 juillet a également été une journée de mobilisation dans de nombreuses villes de France.

- A Paris qui se cache derrière les pseudo-casseurs qui ont permis à postériori, au gouvernement de justifier la non autorisation de la manifestation ? "Les casseurs sont arrivés en taxis.... ce n'était pas les manifestants" (dixit le représentant du Syndicat UNSA police) !

Qui a déjà vu des "casseurs" arriver en taxi ? La clarté devra être réalisée !

 

 

 

 

- Le samedi 26 juillet a aussi été une journée de mobilisation à Tel-Aviv

A Paris la manifestation est interdite,..... à Tel-Aviv elle est autorisée et des milliers d'israéliens répondent présent pour la paix !
Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond aux pays des Droits de l'Homme ! Le problème est à l’Élysée et à Matignon !

Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle
Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle

- Mais aussi à......

Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle

- La pression internationale se met petit à petit en place ! .... sans la France officielle, mais la France du peuple est là !

 

 

- Et maintenant ? Ne rien lâcher, poursuivre la mobilisation

Depuis le 8 juillet, dédut de l'offensive "Défense protectrice" :
  • prés de 1000 Palestiniens ont été tués et plus de 4750 blessés, en grande majorité des civils.
  • plus de 120.000 Palestiniens ont été déplacés selon l'ONU sur une distance de 3 km correspondant à 44% du territoire. A l'intérieur de ce territoire déjà exigu, l'armée israélienne a demandé l'évacuation par la population sur une zone correspondant à la moitié du territoire, selon l'ONU. 
  • Gaza est à l'état de ruine.
  • Côté israélien, 32 soldats et trois civils, ainsi qu'un ouvrier agricole thaïlandais ont été tués. 

 

Il faut déjà arrêter le bras des bourreaux et imposer la mise sous protection du peuple palestinien !


 

 

 

Le collectif "La Rochelle Palestine Solidarité" appelle à amplifier la mobilisation pour GAZA et la Palestine dans le cadre des exigences portées par le collectif national pour une paix juste et durable entre israéliens et palestiniens :

Palestine : 30 juillet.... 2 août.... la mobilisation continue à La Rochelle

et fixe deux rendez-vous :

- MERCREDI 30 JUILLET 2014 à 18H sur le vieux port (statue Duperré) ;

- SAMEDI 2 AOUT 2014 à 17H place de L'HÔTEL de VILLE de LA ROCHELLE

 

Pour en savoir plus :

- Mon : dossier Palestine

- Israël-Palestine: les chiffres d'une confrontation hautement inégale

- Valls la menace critique les élus qui se sont rendus aux manifs pro-palestiniennes interdites

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 10:07

- Prestation brillante de Leïla Shahid, ambassadrice palestinienne auprès de l'Union européenne

Elle procéde à une mise au point nécessaire de la réalité sur le terrain dans son contexte politique d'hier à aujourd'hui !


Elle, a jugé, mercredi sur France 24, que les raids sur la bande de Gaza étaient une réponse au récent rapprochement entre le Fatah et le Hamas, qu'Israël voit d'un mauvais œil.

 

Alors que les raids israéliens en représailles aux roquettes tirées sur Jérusalem, Tel Aviv et Haïfa (nord), se poursuivent sur Gaza, l'ambassadrice de la Palestine auprès de l'Union européenne, Leïla Shahid, a répété, sur l'antenne de FRANCE 24, qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit israélo-palestinien.

 

"De toute évidence, le gouvernement de Benjamin Netanyahou [le Premier ministre israélien, NDLR] n'apprend pas des erreurs de son armée ", a-t-elle indiqué, en référence aux deux précédentes opérations militaires israéliennes dans les Territoires palestiniens -- "Plomb durci" en 2008 et "Pilier de défense" en 2012.

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 10:45
un bout du rassemblement du 23 juillet. Crédit photo : Abdelouahed Tatou

un bout du rassemblement du 23 juillet. Crédit photo : Abdelouahed Tatou

Suite à l'initiative de La Rochelle du 23 JUILLET, le collectif "La Rochelle Palestine Solidarité" appelle à amplifier la mobilisation pour GAZA et la Palestine dans le cadre des exigences portées par le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre israéliens et palestiniens :

Samedi 26 juillet à La Rochelle : amplifier la mobilisation pour GAZA et la Palestine

Il faut que nous soyons encore plus nombreux au

rassemblement qui aura lieu SAMEDI 26 JUILLET 2014 à 17H

place de L'HÔTEL de VILLE de LA ROCHELLE

Samedi 26 juillet à La Rochelle : amplifier la mobilisation pour GAZA et la Palestine

 

- Mais aussi :

- Poursuivre la campagne de pétition pour une protection internationale des palestiniens

Samedi 26 juillet à La Rochelle : amplifier la mobilisation pour GAZA et la Palestine
SIGNEZ la PÉTITION..... ICI

 

 

 

Pour en savoir plus sur la protection du peuple palestinien :

- Jean Ziegler pour : « Une protection par les casques bleus »

- Israël accusé par l'ONU de crimes de guerre à Gaza

- la France s'abstient lors du vote du Conseil des droits de l'homme de l'ONU demandant une commission d'enquête internationale indépendante sur la violation du droit international humanitaire dans la bande de Gaza.

 

 

- Mais aussi :

- Poursuivre la campagne de boycott des produits israéliens

Face au renforcement de la politique d'oppression du gouvernement isralien à l'encontre de l'ensemble des Palestiniens (la politique d'Israël dans ces territoires, présente pour l'ONU les caractéristiques de "l'apartheid" et du "nettoyage éthnique"[1]), il est plus que nécessaire d'apporter son soutien aux campagnes de BDS France (Boycott-Désinvestissement-Sanctions).

 

Chacun peut agir, notamment en boycottant les produits israéliens, en exigeant des entreprises françaises qu'elles ne participent pas à la colonisation et la politique d'apartheid du gouvernement israélien, et en demandant au Président et au gouvernement français d'appliquer de réelles sanctions à l'encontre de l'État d'Israël.

 

La paix ne pourra advenir qu'en obligeant Israël à respecter les Palestiniens et leurs droits universels et le boycott commence à faire peur à Israël. Pourquoi ?.... la réponse  ICI

Samedi 26 juillet à La Rochelle : amplifier la mobilisation pour GAZA et la Palestine

 

- Mais aussi :

- Poursuivre la mobilisation pour exiger la dissolution de la LDJ

Suite à au lancement de la campagne pour la dissolution de la Ligue de Défense Juive, par Jean-Jacques Candelier député du Nord, le site qui acceuille la pétition "Wesign.it" subit une attaque de grande ampleur. Les équipes techniques sont mobilisées pour garantir l'accès à la plateforme. 

 

Cette attaque par des soutiens de la Ligue de Défense Juive, confirme la nécessité de se mobiliser contre ce groupuscule d'extrême droite qui sème la violence et cultive la haine. Pour exiger la dissolution de la Ligue de Défense Juive... SIGNEZ la PÉTITION..... ICI

 

Pour en savoir plus sur la LDJ :

- Révélation explosive sur la LDJ

- la ligue de défense juive, une milice aux méthodes musclées pour combattre l'antisémitisme

- Quand le MRAP exigeait la dissolution de la LDJ

 

---------------------------------

Note :

[1] le Figaro : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/21/97001-20140321FILWWW00210-israel-l-onu-denonce-un-nettoyage-ethnique.php

 

Pour en savoir plus :

- Mon : dossier Palestine

- Sept Prix Nobel de la paix, des intellectuels et des artistes du monde entier appellent à un embargo militaire envers Israël

- Moi aussi j'en ai marre, réponse à David B. et à beaucoup d'autres

-

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 10:54
EXIGEONS que la PALESTINE soit PLACÉE sous PROTECTION internationale

Pétition : Pour une protection internationale du peuple Palestinien

 

Au moment ou 100 personnalités appellent à une protection du peuple palestinien, il est URGENT de généraliser la mobilisation en la matière.

 

 

- Assez de massacres ! Assez de violences et de haines !

Nous appelons le gouvernement français et les autorités européennes à prendre des initiatives à la hauteur du drame qui se noue et pour obtenir un cessez le feu immédiat. Que les armes se taisent et que l’on prenne le chemin du dialogue, de la diplomatie et de la politique ! La base de celui-ci est le droit international, la fin du blocus de Gaza, l’arrêt de la colonisation, la fin de l’occupation et la libération des prisonniers politiques palestiniens. C’est la condition de la paix et de la sécurité pour les peuples israéliens et palestiniens.

Ensemble, nous demandons que le peuple palestinien soit placé sous protection internationale et que la France et l’Union Européenne proposent d’urgence une aide humanitaire, médicale et sanitaire pour les victimes en commençant par les enfants.
 
 
SIGNEZ la PÉTITION..... ICI

 

 

 

Pour en savoir plus :

- Jean Ziegler : « Une protection par les casques bleus »

- Dominique de Villepin : « Lever la voix face au massacre perpétré à Gaza »

- Israël accusé par l'ONU de crimes de guerre à Gaza

- la France s'abstient lors du vote du Conseil des droits de l'homme de l'ONU demandant une commission d'enquête internationale indépendante sur la violation du droit international humanitaire dans la bande de Gaza.

- "L'Europe s'abstient de qualifier les crimes israéliens"

- Israël / Gaza conflit: Questions et réponses

- Israël s'emporte contre la commission enquête de l'ONU sur Gaza

- Les soldats israéliens torturent des enfants palestiniens, dit l'ONU

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 16:55
Israël et le Hamas : ennemis ou partenaires ?

Sources : MEDIAPART par Leila Seurat

« Creuser l’écart entre le Hamas et le Fatah » : chercheure associée au CERI CNRS, Leila Seurat souligne ici la « convergence d'intérêts » entre l'organisation au pouvoir à Gaza et le grouvernement israélien, dont l'opération « Bordure protectrice » apparaît « comme une réponse à la formation d’un nouveau gouvernement palestinien d’union nationale ».

 

L’opération militaire israélienne « Bordure Protectrice » menée depuis le 7 juillet contre la bande de Gaza est présentée par Israël comme une réponse à l’enlèvement et à l’assassinat de trois adolescents israéliens qui, selon les sources officielles, aurait été commandité par le Hamas, ainsi que comme une réaction d’auto-défense face aux roquettes lancées depuis la bande de Gaza. Pour justifier ces « représailles », Israël continue d’inscrire son agression dans le cadre d’une lutte globale contre le terrorisme. Profitant de la nouvelle conjoncture régionale et ne craignant pas les comparaisons fallacieuses, Netanyahou a même été jusqu’à associer le Hamas au grand projet de l’État islamique nouvellement créé par Abou Bakr al-Baghdadi.

 

Loin d’une simple opération de représailles, cette nouvelle agression devrait être interprétée comme une réponse à la formation d’un nouveau gouvernement palestinien d’union nationale et s’inscrit donc dans la permanence de la stratégie israélienne destinée à creuser l’écart entre le Hamas et le Fatah, selon le vieil adage « diviser pour mieux régner ». Ces nouveaux affrontements participent aussi d’un intérêt pour le Hamas qui, malgré d’importantes concessions pour se réconcilier avec le Fatah, s’est vu refuser le paiement des salaires des fonctionnaires de Gaza non affiliés au Fatah. À l’heure ou le mouvement se trouve isolé au plan régional et affaibli à l’intérieur, une nouvelle attaque contre Gaza pourrait faire évoluer le statu quo en sa faveur.

 

 

- Les opérations « Plomb durci » (2008-2009) et « Piliers de Défense » (novembre 2012)  reflétaient déjà une convergence d’intérêts entre Israël et le Hamas.

En 2009, l’agression s’était déroulée dans un contexte d’élections législatives en Israël qui avait généré, de la part du Premier ministre Ehud Olmert, une surenchère à l’endroit du Hamas. Le Mouvement de la Résistance Islamique avait lui aussi eu « besoin » de cette guerre pour discréditer l’Autorité de Ramallah, prête à signer un accord avec Ehud Olmert, prévu lors du sommet d’Annapolis en novembre 2007. L’intensité des frappes avait permis au Hamas de dénoncer la « collusion » du Président Mahmoud Abbas avec l’ « ennemi sioniste ».

 

L’agression israélienne déclenchée le 14 novembre 2012 avec l’assassinat de l’un des chefs de la branche armée du Hamas, Ahmad al-Jaabari, qui pourtant était celui qui tentait de maintenir l’accalmie entre les deux protagonistes, s’explique également par une coïncidence d’intérêts entre les dirigeants israéliens et les membres de la Résistance Islamique. Cette opération, encore une fois menée dans un contexte d’élections en Israël, avait pour objectif d’affaiblir le Président palestinien, sur le point d’obtenir la reconnaissance par les Nations Unies de l’État de Palestine comme État non-membre, démarche qui embarrassait à la fois les Israéliens et le Hamas, désireux de minimiser le prestige potentiel que Mahmoud Abbas pourrait en tirer. L’autorisation accordée par Israël à Khaled Mechaal de se rendre à Gaza pour y célébrer sa « victoire » est l’illustration flagrante de cette connivence. 

 

 

- Israël n’a jamais cherché à détruire le Hamas.

Mais elle lui a bien au contraire octroyé des faveurs limitées, le laissant se réarmer suffisamment pour orchestrer, au moment propice, la montée en puissance d’une frayeur collective. Dès 2008, la trêve conclue entre Israël et le Hamas avait permis aux brigades al-Qassam d’augmenter leur capacité militaire, faisant entrer à Gaza des armes et des roquettes iraniennes Fajr 5 via les tunnels, trafic qui n’a pu échapper à la vigilance des autorités israéliennes.

 

 

- L’actuelle agression contre la bande de Gaza s’inscrit une nouvelle fois dans un contexte particulier où l’agenda israélien peut paradoxalement rejoindre celui du Hamas.

Elle intervient suite à la toute récente réconciliation entre le Fatah et le Hamas et la formation d’un nouveau gouvernement reconnu pour la première fois par les États-Unis et l’Union européenne. L’approbation du nouveau cabinet a provoqué la fureur des Israéliens, qui ont empêché les ministres résidant à Gaza de se rendre à Ramallah pour y prêter serment. L’Etat hébreu avait également refusé le retour des forces de sécurité de l’Autorité de Ramallah à la frontière entre Gaza et l’Égypte en dépit de l’effort du Président égyptien pour obtenir cette concession de la part du Hamas. Après la punition collective infligée aux Palestiniens de Cisjordanie, Israël attaque la bande de Gaza pour enterrer tout espoir de rapprochement entre les deux factions rivales, le Hamas et le Fatah.

 

 

- Au-delà des discours affichés, il serait pertinent de s’interroger une nouvelle fois sur la bienveillance conjoncturelle accordée au Hamas.

Comment expliquer que les brigades al-Qassam aient pu mener, le 8 juillet dernier, une opération contre une base israélienne à Ashkelon à partir de la mer, là où le blocus rend en théorie impossible tout mouvement le long des côtes, comme en témoignent les fréquents tirs de sommation contre les bateaux de pêcheurs qui se risquent à lancer leurs filets quelques mètres trop loin ?

 

Chef d’orchestre d’une partition bien maitrisée, Israël joue néanmoins un jeu dangereux en poussant de nouveau les Palestiniens à l’affrontement.

 

Pour en savoir plus :

- Le Hamas, un acteur politique incontournable

- Likoud-Hamas : la guerre des monstres

- Gaza: les "boucliers humains du Hamas", un mythe?

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22 juillet 2014 2 22 /07 /juillet /2014 10:20

- Explication du sionisme et du conflit israélo-palestinien en 10 minutes par Pierre Stambul membre de l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix)

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19 juillet 2014 6 19 /07 /juillet /2014 17:31
19 juillet : Stop à l'agression, Israël assassin, Hollande complice ! Vous ne nous ferez pas taire !

- C'est près de 400 manifestants qui ont défilé le 19 juillet à La Rochelle pour une solution durable en Palestine qui passe par :

  • L’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza et le retrait des troupes d'invasion
  • La levée du blocus, illégal et criminel, de Gaza
  • L'exigence de sanctions immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international
  • Le soutien au gouvernement d’entente nationale
  • L'exigence du respect des résolutions des Nations Unies qui a été une nouvelle fois exprimée tout en rendant hommage aux victimes.

 

- Mais il est essentiel de ne pas se tromper d'adversaire !

Si je partage et comprends l'émotion de nos amis palestiniens dans les initiatives publiques, prenons garde à ne pas "déraper verbalement" en prêtant le flanc au combat contre Israël et non contre la politique de son gouvernement.

 

Aujourd'hui, notre action vise la reconnaissance d'un État Palestinien Á CÔTÉ de l'État Israëlien et non pas la destruction de l'État Israélien (État aujourd'hui dirigé par un gouvernement de droite et d'extrême-droite).

 

Autre exemple :

Il en est de même pour les slogans comme "Hollande assassin". Certes, Hollande, au nom de la France, en notre nom, cautionne, alimente la politique du Premier Ministre israélien actuel, mais cela n'en fait pas pour autant un "assassin". L'Europe par son partenariat économique avec Israël contribue à alimenter la politique du gouvernement Israëlien, mais cela n'en fait pas pour autant un "assassin". Dans le même sens, se battre pour un État Palestinien, ce n'est pas pour autant soutenir le Hamas"..... et je ne le soutiens pas !

 

Et dans le même temps :

  • Du côté de Hollande et du gouvernement,

- On se souviendra que François Hollande n’a jamais interdit aucune des manifestations réactionnaires telles "jours de colère", "Manif pour tous" ou "bonnets rouges", dont il a au contraire écouté les revendications, en dépit des multiples violences qui les ont accompagnées du fait d’extrémistes.... MAIS qu'il a interdit la manifestation parisienne de soutien au peuple palestinien pour mieux discréditer le mouvement pacifique.

- La démocratie française est en danger ! Avec l'interdiction de manifester en solidarité avec Gaza, notre République est-elle toujours "Une et Indivisible" ? Est-elle devenue "une démocratie à géométrie variable" ?

- Les prédécesseurs à Hollande et Valls n'ont pas, malgré la répression, réussi à empêcher les manifestations pour la paix en Algérie ou au Vietnam, vous ne nous ferez pas taire !

- Ils ne nous ferez pas taire pour la Palestine comme ils ne nous avez pas fait taire contre le régime d'apartheid d'Afrique du sud  ! Vous connaissez la fin de l'histoire !

- Cette mobilisation doit continuer pour une paix juste et durable, continuer à affirmer, sans relâche, que la colonisation de la Palestine doit cesser, que les droits du peuple palestinien doivent être reconnus, et que la violence et l’agression menées par le gouvernement d’Israël sont une honte pour l’humanité tout entière.

 

  • Du côté des députés et militants socialistes "frondeurs, rebelles, atterrés...",

Personne n'entend votre indignation et votre expression politique exigeant que la France se démarque catégoriquement d'Israël et œuvre pour une cessation des bombardements, un boycott européen d'Israël, une paix durable.. vous êtes rentrés dans les rangs "solfériniens"[1] !

 

Où sont à La Rochelle et en Charente Maritime les militants de cette frange du parti Socialiste qui se disent "frondeurs" ?
- leurs blogs sont vides de Gaza
- leurs sites internets personnels sont vides de Gaza
- leur présence physique dans les rassemblements est quasi inexistante !

 

Vous abandonnez le "peuple de Gaza" aux mains de l’oppresseur Israélien comme vous abandonnez le "peuple de France" aux mains de la finance et du MEDEF.

 

Je ne l'oublierai pas, nous ne l'oublierons pas !

 

La manifestation

Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou
Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou

Crédit photo : Paroles d'habitants - Abdelouahed Tatou

- Pour mémoire

19 juillet : Stop à l'agression, Israël assassin, Hollande complice ! Vous ne nous ferez pas taire !

Lettre à François Hollande

Pour en savoir plus :

Contre l’alignement de François Hollande sur le gouvernement d’Israël, continuons la mobilisation pour le soutien à la population martyrisée de Gaza ! - See more at: http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/contre-alignement-francois-hollande-sur-le-gouvernement-d-israel-continuons-la-mobilisation-pour-le-soutien-la-population-martyrisee-gaza-29115#sthash.9EYFsWG0.orkKdoJt.dpuf

- Du Parti de Gauche : Contre l’alignement de François Hollande sur le gouvernement d’Israël, continuons la mobilisation pour le soutien à la population martyrisée de Gaza !

- Les extrémistes confisquent le débat sur Israël et la Palestine

- Les souffrances de Gaza, les crimes d’Israël et notre responsabilité

 

 [1] Enfin, le 21 juillet :

 

 

 

- Des élus socialistes dénoncent le soutien de Hollande à Netanyahou

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17 juillet 2014 4 17 /07 /juillet /2014 10:40
Palestine : histoire d'une terre, d'un peuple de 1880 à 1993

Réalisation : Simone Bitton Productions : POINT DU JOUR INTERN - Année : 1992 | mis à jour le 14/05/2021

- De la fin du XIXe siécle jusqu'a nos jours, en deux vidéos, l'histoire d'une terre, d'un peuple, la Palestine.

 

Une terre ou s'est établie, en 1948, l'Etat d'Israel, une terre revendiquée par Israeliens et Palestiniens, une terre devenue un enjeu pour la paix du monde. Un récit historique unique, a partir d'archives rares, pour comprendre si une négociation, un partage sont possibles aujourd'hui.

 

Sporadique dans les premiers temps, l'immigration juive en Palestine s'organisa dés 1897. A cette époque, une large majorité de musulmans cohabitait avec un faible pourcentage de chrétiens et de juifs. Le sionisme d'abord, des persécutions ensuite conduisirent un nombre croissant de juifs a s'installer en Palestine, au sein d'un foyer national, crée par les Britanniques aprés la Premiére Guerre mondiale, puis dans le cadre de l'Etat hébreu, institué par l'ONU en 1947. Les nations arabes n'acceptérent pas la décision de l'ONU et refusérent la coexistence pacifique. Des guerres sporadiques, brèves et violentes, permirent a Israél de résister a ceux qui voulaient sa destruction sans jamais régler le problème des Palestiniens, parqués ici, massacrés ailleurs.

 

En Juin 1967, la guerre des Six jours fait tomber la bande de Gaza, le Sinaï, la Cisjordanie et le Golan dans l'escarcelle d'Israël. Une nouvelle fois, les Palestiniens s'enfuient. Yasser Arafat s'installe à la tête de l'OLP en 1969. Il refuse l'existence d'Israel et le partage de la Palestine. En octobre 1973, le jour de la fete juive du Yom Kippour, l'Egypte et la Syrie croient surprendre l'ennemi et lancent une attaque qui tourne à la correction. Bouffées de violence, velléités de dialogue, la route sera encore longue jusqu'à une certaine poignée de main dans les jardins de la Maison Blanche, en septembre 1993.

 

 

- 1ère période : de 1880 1950

 

- Seconde période : de 1950 à 1991

- La terre parle arabe (de Maryse Gargour)

La Terre parle arabe est un film documentaire de 61 minutes réalisé par Maryse Gargour en 2007. Le film est en anglais, en arabe et en français. Il a reçu plusieurs prix dont le prix ASBU, le prix mémoire de la Méditerranée, le prix France 3 Méditerranée.

 

Le film a soulevé une polémique autour du sionisme lors de sa projection au Festival international des programmes audiovisuels.

 

 

- De nouveaux points de repaire : 1993 l'accord d'Oslo

 

Source : l'Encyclopédie Larousse en ligne

 

Accords intérimaires sur l'autonomie des territoires occupés signés le 13 septembre 1993 à la Maison-Blanche par Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

 

Les accords ont été négociés secrètement par Mahmud Abbas, numéro deux de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP)  et Shimon Peres, alors ministre des  Affaires étrangères israélien, dans la capitale norvégienne, Oslo, en marge des négociations plurilatérales sur la paix au Proche-Orient engagées en 1991 à l'initiative des États-Unis.

 

Précédés le 9 septembre, par la reconnaissance mutuelle d'Israël et de l'OLP, ces accords consistent en une déclaration de principes sur des modalités intérimaires d'autonomie pour les territoires occupés, s'appliquant, avec plusieurs échéances, à une période de cinq ans, au terme de laquelle devait entrer en vigueur le statut définitif, préalablement négocié, de ces territoires.

 

Les accords de Washington sont devenus moribonds à la suite du déclenchement de la seconde  Intifada en septembre 2000 et de la réoccupation par Israël de plusieurs régions de Cisjordanie.

 

Pour en savoir plus :

- Chronologie des accords d’Oslo, 1991-2000

- voir les articles : Yasser Arafat, Fatah, Hamas, Palestine

L'Argentine et le Brésil viennent tour à tour de reconnaître l'existence d'un " Etat palestinien libre et indépendant dans les frontières de 1967"

 

de gauche à droite : Shimon Peres - Bill Clinton - Yasser Arafat

de gauche à droite : Shimon Peres - Bill Clinton - Yasser Arafat

- L'échec d'Oslo

Source : Médiapart par  FXavier 28 juin 2012

Dans quelques semaines devrait se tenir une réunion internationale à Annapolis (Etats-Unis) sur le conflit israélo-palestinien. A l’ordre du jour, une nouvelle fois, la création d’un Etat palestinien aux côtés de l’Etat d’Israël. Pour mesurer les chances de succès d’une telle réunion, il n’est pas inutile de revenir sur l’histoire et sur l’échec des accords d’Oslo. Dans une nouvelle édition de mon livre, Israël, Palestine, Vérités sur un conflit, qui sort mercredi en librairie, je reviens sur quelques aspects de cet échec, et notamment sur le rôle de la "communauté internationale".

 

Un autre facteur important de l’échec fut l’attitude de « la communauté internationale » (en fait, les Etats-Unis et l’Union européenne), dont la ligne de conduite a été constante : faire pression sur la partie la plus faible, les Palestiniens, pour l’amener à plus de concessions. Ce penchant est déjà perceptible lors des négociations secrètes d’Oslo. La chercheuse norvégienne Hilde Henriksen Waage, qui a eu accès à tous les documents, l’a mise en évidence. Comme on s’en souvient, dans un premier temps, entre janvier et mai 1993, les négociations abritées par les Norvégiens impliquaient des universitaires israéliens et des cadres palestiniens de l’OLP ; des responsables israéliens, notamment le ministre des affaires étrangères Shimon Pérès, étaient tenus au courant.La Norvègeavait été choisie par l’OLP parce qu’elle était une alliée des Etats-Unis, un pays proche d’Israël : ces facteurs, pensait Yasser Arafat, favoriseraient le dialogue. Oslo se borna d’abord à un rôle de facilitateur : créer les meilleures conditions pour que les réunions puissent se tenir, dans le plus grand secret. Au mois de mai, on passa à une autre étape : Itzhak Rabin, qui avait remporté les élections de juin 1992 et remplacé le dirigeant de droite Itzhak Shamir comme premier ministre, envoyait à Oslo des représentants officiels.

 

Leur premier geste fut de remettre en cause les avancées déjà réalisées. A partir de cette date également, le nouveau ministre norvégien des affaires étrangères, Johan Jorgen Holst, s’impliqua directement. Et il fut pris dans une logique infernale que l’on verra à l’œuvre durant les dix années suivantes : pour sauver les tractations, mises en cause par les exigences israéliennes, il faut faire pression… sur les Palestiniens. Hilde Henriksen Waage l’explique : « Le rôle dela Norvège n’était pas dicté par la sympathie à l’égard d’Israël ou par le désir de l’aider. Les Norvégiens n’étaient pas forcément d’accord avec les différentes propositions israéliennes. Mais le résultat était le même : la Norvège a toujours travaillé sur la base des demandes israéliennes, accepté les “lignes rouges” israéliennes, reculé pour prendre en compte les préoccupations israéliennes de sécurité. C’était la seule manière de maintenir son rôle dans le processus de négociation : les Norvégiens savaient fort bien qu’ils devaient être acceptés comme facilitateurs d’abord et avant tout par la partie la plus forte. » Et Johan Jorgen Holst jouera souvent le rôle de « facteur » du gouvernement israélien, se pliant à toutes ses exigences, lui rendant compte des négociations qu’il mène avec Yasser Arafat.

 

La Norvège est un petit pays, avec des moyens limités. Dans la phase suivante, celle de la mise en œuvre des accords d’Oslo, les Etats-Unis comme l’Union européenne adopteront pourtant la même tactique. D’autant qu’aucun mécanisme de résolution des conflits n’a été mis en place. Dans un premier temps, il avait été prévu qu’il existerait un « arbitrage international obligatoire ». Cette clause aurait permis à la communauté internationale d’intervenir sur la base du droit. Mais cette mention sera rayée (à la demande israélienne) dela Déclarationdu 13 septembre, qui fait seulement référence à une éventuelle commission d’arbitrage qui ne pourra se tenir qu’avec l’accord des deux parties, une disposition qui restera lettre morte.

 

Les accords d’Oslo, qui auraient dû déboucher sur l’indépendance et la prospérité, ont engendré pour les Palestiniens vexations et privations, sans même garantir la sécurité aux Israéliens. C’est avant tout la gangrène de la colonisation, dévorant inexorablement les terres, qui éroda l’espoir de paix chez les Palestiniens. Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes : en 1993, on comptait environ 120 000 colons en Cisjordanie ; leur nombre augmente de 40 000 sous les gouvernements travaillistes (celui de Rabin, puis celui de Pérès, juin 1993-mai 1996) ; de 30 000 sous le gouvernement de droite de Benyamin Netanyahu (1996-mai 1999) et encore de 20 000 durant le gouvernement d’Ehud Barak (mai 1999-février 2001). Quand éclate la seconde Intifada, le nombre de colons en Cisjordanie dépasse les 200 000 (plus un nombre équivalent à Jérusalem-Est, autre « territoire occupé »). « Un gouvernement du Likoud annonce la construction de dix implantations, mais n’en construit qu’une ; les travaillistes en annoncent une mais en construisent dix », disait un adage populaire israélien des années 1980. Durant les années 1990, « années de paix », ces différences entre les deux formations disparaîtront et chacune multipliera les faits accomplis. L’esprit d’Oslo aurait supposé, durant les cinq ans d’autonomie, une évacuation militaire de l’immense majorité des territoires palestiniens occupés ; il n’en fut rien. Le gouvernement israélien imposa un découpage kafkaïen (voir la carte du cahier central) dela Cisjordanieen zones A, B et C – la zone A (essentiellement les grandes villes) sous contrôle total palestinien, la zone B (la grande majorité des villages palestiniens) sous autorité administrative palestinienne mais dont la sécurité incombe à l’armée israélienne, la zone C restant occupée. En l’an 2000, quand commencent les négociations sur le statut final, l’Autorité palestinienne administre des confettis éparpillés sur 40% dela Cisjordanieseulement (si on additionne les zones A et B) et sur les deux tiers de la bande de Gaza.

FXavier

 

 

- Benjamin Netanyahu : Comment j'ai cassé les Accords d'Oslo...

 

- Carte de la Palestine en 1947 numéro du National Geographic. Où se trouve Israël ? Il n'y n'avait aucun « Israël »

Palestine : histoire d'une terre, d'un peuple de 1880 à 1993

Pour en savoir plus :

- Dossier : Oslo, 20 ans après

- Oslo : retour sur un échec. L’autodétermination palestinienne toujours ajournée

- Sur les traces de l'exode palestinien : 1948 marque la création de l'État hébreu, la première guerre israélo-arabe, et l'exode de plus de 700 000 Palestiniens. Des villages entiers sont laissés à l'abandon, voire effacés de la carte. Les Absents remonte le temps pour chercher où les discordes se sont transformées en guerre. L'écriture photographique sert donc un double propos. Documentaire, en ce qu'il archive des lieux d'Histoire, et humain, car l'absence des populations autochtones imprègne les images. Le travail de Bruno Fret a reçu le prix Roger Pic 2013, et sera l'une des productions exposées au Festival Circulation(s), dédié à la jeune photographie européenne, du 8 février au 16 mars. A voir... ICI

- Le gouvernement israélien fait disparaître la Palestine de la carte. Google aussi !

- La Palestine en cartes, citations, faits et chiffres.

- 13 mai 2021 : Pour Israël, l’illusion de la normalité s’effondre

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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, syndicaliste CGT, conseiller Prud'homme depuis 1978.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, syndicaliste CGT, conseiller Prud'homme depuis 1978.

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