Voir le COMMUNIQUE du COMITE OUEST17 du PARTI de GAUCHE
En définitive, en l’état actuel des données, relier directement l’installation de la vidéosurveillance et la baisse de la délinquance est pour le moins hasardeux.
- L’impact de la vidéosurveillance sur la délinquance est de l’ordre de 1%[1].
- Si l’on compare par exemple l’évolution de la délinquance de voie publique (DVP) entre Lyon, qui a fortement investi dans ce domaine, et Villeurbanne, où la commune n’a pas souhaité s‘y engager, on observe que la baisse est plus forte dans la commune qui ne bénéficie d’aucune caméra de voie publique.
DVP 2003 | DVP 2008 | EVOLUTION 2003/2008 | |
Lyon | 30 685 | 20 604 | - 33% |
Villeurbanne | 7 655 | 3 954 | - 48 % |
CSP de Lyon | 55 081 | 36 142 | - 34 % |
- La baisse observée à Lyon (où se déroulent plus de la moitié des faits) est dans la moyenne de celle observée sur l’ensemble de la circonscription de sécurité publique (CSP) de Lyon, alors que celle enregistrée à Villeurbanne est nettement supérieure. [2] !
L'analyse du sociologue Laurent MUCCHIELLI (Sociologue, directeur de recherche au CNRS), l'un des meilleurs spécialistes français des questions de sécurité et de vidéosurveillance, est cinglante : .
Si l’on compare par exemple l’évolution de la délinquance de voie publique (DVP) entre Lyon, qui a fortement investi dans ce domaine, et Villeurbanne, où la commune n’a pas souhaité s‘y engager, on observe que la baisse est plus forte dans la commune qui ne bénéficie d’aucune caméra de voie publique.

La baisse observée à Lyon (où se déroulent plus de la moitié des faits) est dans la moyenne de celle observée sur l’ensemble de la circonscription de sécurité publique (CSP) de Lyon, alors que celle enregistrée à Villeurbanne est nettement supérieure.
- See more at: http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2010/07/28/limpact-de-la-videosurveillance-est-de-lordre-de-1/#sthash.iCVW3cP6.dpufSi l’on compare par exemple l’évolution de la délinquance de voie publique (DVP) entre Lyon, qui a fortement investi dans ce domaine, et Villeurbanne, où la commune n’a pas souhaité s‘y engager, on observe que la baisse est plus forte dans la commune qui ne bénéficie d’aucune caméra de voie publique.

La baisse observée à Lyon (où se déroulent plus de la moitié des faits) est dans la moyenne de celle observée sur l’ensemble de la circonscription de sécurité publique (CSP) de Lyon, alors que celle enregistrée à Villeurbanne est nettement supérieure.
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Le risque existe que les communes détournent l'usage de la vidéosurveillance
C'est ce que souligne un excellent artice qui souligne notamment :
"Une fois que les gens ont été embauchés par les mairies et que l'on s'aperçoit qu'il faut les occuper, on trouve des usages détournés : on leur fait observer les entrées et sorties d'école si une caméra se trouve dans l'axe, on leur fait observer la circulation pour repérer les voitures mal garées, ils suivent à l'écran le policier qui relève l'horodateur, ils surveillent la circulation… toutes choses qui n'ont rien à voir avec la délinquance. Ce n'est absolument pas rationnel. La rationalité c'est de positionner des caméras à des endroits stratégiques, qui enregistrent des images au cas où les gendarmes viendraient à faire une réquisition d'image. Mais ça s'arrête là. Dans le cas de Marseille qui dispose de 700 caméras, plus de 90% de l'activité en matière de lutte contre la délinquance vise en réalité le stationnement gênant !
Vous avez donc constaté un détournement progressif des objectifs de la vidéosurveillance ?
Dans les plus grandes villes qui ont généralement les dispositifs les plus importants, le principal détournement qui a lieu, c'est la vidéo-verbalisation, parce que cela rapporte aussi de l'argent au service public. Dans le cas de Marseille qui dispose de 700 caméras, plus de 90% de l'activité en matière de lutte contre la délinquance vise en réalité le stationnement gênant ! Mais ni la mairie ni la police municipale ne communiquent là-dessus, car ce n'est ni l'objectif annoncé ni le rêve entretenu du système ! C'est une autre façon de montrer l'écart qu'il y a entre la réalité et les fantasmes."...
Note :
[1] L’impact de la vidéosurveillance est de l’ordre de 1%
[2] rapport de la Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes (.pdf) sur la sécurité publique à Lyon.
La LDH pour un débat public et contradictoire avant toute décision !
Le quotidien Sud Ouest du 13 juin, sous la plume d’Eric Chauveau, confirme la volonté de la Municipalité de La Rochelle de mettre en place un système de vidéo surveillance (rebaptisé « vidéo protection » depuis la loi LOPPSI 2 du 14 mars 2011), dans l’hyper-centre de la ville.
L’ancien Maire de la cité avait par un courrier à notre section de la Ligue des droits de l’Homme, en date du 3 mars 2010, répondu à notre interpellation et « rappelé très explicitement, en l’absence d’évaluations sérieuses et impartiales, mes [ses] réserves quant à l’efficacité réelle de la vidéo surveillance sur l’espace public ».
En France, il n’existe à l’heure actuelle aucun rapport d’expertise indépendant et fiable.
Un rapport adopté le 30 juin 2011 par la Cour des comptes[3] sur « l’organisation et la gestion des forces de sécurité publique » met l’accent sur « l’absence d’étude d’impact » en France « contrairement au Royaume-Uni » (p. 146). Et d’ajouter : « De manière générale, l’utilisation de la vidéosurveillance est beaucoup moins efficace dans l’espace urbain que dans les transports publics (métro,bus, tramways) » (p. 149). Le Ministère de l’intérieur, début 2014, a lancé un appel d’offre pour « une étude indépendante de l’efficacité de la vidéo protection de la voie publique », le prestataire choisi devait mener une étude durant 16 mois.
Et en Grande-Bretagne ?
En Grande Bretagne, pays le plus anciennement (1990) et le plus massivement engagé dans la vidéosurveillance, vient d’abandonner ce système pour la voie publique en 2015[4]. Des rapports d’expertise réguliers ont montré que ce système coûtait cher et ne servait pas à grand-chose.
A La Rochelle, la délinquance dans l’hyper centre s’est-elle aggravée au point de revenir sur la position du Maire de La Rochelle de 2010 ?
Si besoin était, n’y a-t-il pas d’autres moyens plus efficaces de combattre la délinquance, dans une situation de crise sociale aggravée : par la présence humaine de travailleurs sociaux, de policiers de proximité ?
Nos libertés fondamentales sont en cause
Pour la LDH, soucieuse du respect des libertés individuelles, la prise d'images sur la voie publique constitue une grave atteinte à ces libertés et contrevient aux textes fondamentaux tels que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (10-12-1948 - Art. 12), la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales (4-11-1950 -Art.8) qui stipule : « Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, […] », ou encore la Charte Européenne des Droits fondamentaux (7-12-2000 - Chap.II, art.7) qui dispose que « toute personne a droit au respect de la vie privée et familiale,[...] ».
Notes :
Mon dossier Vidéo-surveillance
- Lyon, laboratoire des politiques sécuritaires
Confirmation de l'impasse qu'est la vidéosurveillance : le cas de la ville de Lyon
- Vidéo-surveillance Niort : Lettre ouverte à Monsieur le Maire
- LDH au Maire de la Rochelle : 15 octobre 2015 La Rochelle et le projet municipal de vidéo surveillance: débattons-en !
- vidéo-surveillance : Le business de la peur
- Confirmation de l'impasse qu'est la vidéosurveillance : le cas de la ville de Lyon
- Quand les communes détournent l'usage de la vidéosurveillance
- Laurent Mucchielli : "La vidéosurveillance ne résout pas la délinquance... elle la déplace"
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