Ce que nos médias veulent cacher :
- 30 janvier 1933, les Krupp, les Thyssen, les financiers imposent la dictature brune en Allemagne[1]...
- Les origines patronales du fascisme italien[1ter]
Il est de bon ton, de nos jours, de présenter Hitler et le nazisme, comme un accident de l'histoire. Un " incident fortuit " sans rapport avec la situation économique et sociale allemande. Les dix ans de sanglante dictature gammée sont présentés comme une période qu'il faut mettre entre parenthèse, hors du temps, et de générer l'idée qu'un mauvais génie serait tombé par hasard sur l'Allemagne
Sources : le blog de Jean Levy | mis à jour le 19/12/2023
Rien n'est plus contraire à la vérité, le futur chancelier du Reich n'est pas tombé du ciel.
Si Hitler accède à la chancellerie le 30 janvier 1933, c'est à la suite de tractations entre lui et la fine fleur du capital allemand. Déjà celui-ci, subventionne le NSDAP, le parti d'Hitler, qui n'obtenait que 4% des voix aux élections de 1928 et 33% cinq ans plus tard. Par cet investissement, le capital d'outre Rhin veut se refaire une santé en préparant la revanche de novembre 1918.
Cette perspective nécessite un réarmement intensif, donc un juteux commerce des armes, ce qui lui était interdit par les vainqueurs de la Première guerre mondiale, et la mise hors combat de l'opposition allemande, les communistes en premier, qui dénoncent cette politique.
N'étaient ce pas les spartakistes, les premiers communistes allemands, qui en octobre-novembre 1918 ont mis crosse en l'air et retourné leurs armes contre leurs officiers, obligeant les dirigeants allemands, empereur, gouvernement, responsables politiques, à cesser le combat contre les Alliés en signant l'armistice le 11 novembre ?
Cet épisode de l'histoire allemande pèsera lourd sur la politique menée ultérieurement par les cercles dirigeants du Reich.
Ceux-ci ont veulent la revanche d'une défaite, ressentie comme une trahison imputée aux communistes et aux pacifistes. Ce qui conduira les konzerns allemands à se constituer une milice privée, les Chemises brunes, les fameux SA , pour s'en faire d'abord un bouclier, puis à préparer une nouvelle guerre en se servant du parti de Hitler comme du bras séculier de leur propre pouvoir.
- C'est pourquoi ils ont financé les nazis et misé sur eux pour imposer leur politique.
- C'est à quoi ont abouti les entretiens entre Krupp, Thyssen et autres représentants du capital allemand et Hitler en janvier 1933.
La nomination de celui-ci à la tête du gouvernement par le Président Hindenbourg ouvre donc la voie aux douze ans de dictature brune en Allemagne et à la Seconde Guerre mondiale.
Ces événements sont suivis d'une manière positive par la presse d'argent française, qui appelait alors Adolf Hitler " Monsieur Hitler "[1bis]. Et une partie du capital français voit en lui un sauveur, reprenant le slogan " plutôt Hitler que le Front populaire "[2].
On connaît la suite : la trahison des " élites " économiques et politiques françaises, les liens de celles-ci, dès avant guerre, avec les dirigeants nazis, puis en 1940, la " collaboration pour l'Europe nouvelle ", la lutte commune contre le "bolchévisme". ..
Mais, grâce aux victoires historiques du peuple soviétique et de son Armée rouge , l'Allemagne capitule, entraînant la libération des Etats européens, qui retrouvent ainsi leur souveraineté.
La "parenthèse" de "l'Europe allemande" est-elle alors refermée ?
Non pas. L'Allemagne avec le soutien des Etats-Unis retrouve très vite sa puissance économique et sa domination financière et industrielle en Europe. Et son souci de placer celle-ci à son service pour ses objectifs. D'où la construction européenne, l'UE et l'euro. Et aussi la nouvelle " collaboration " des milieux économiques français à cette politique...
Certes, il n'y a plus de SS, de Gestapo, ni de dictature sanglante en Allemagne.
Les moyens ont changé. L'époque aussi.
Nous sommes aujourd'hui dans une autre ère, celle du pouvoir accaparé par l'oligarchie financière.
La mise en tutelle des peuples se construit par d'autres moyens : la liquidation les nations, et d'abord celle de leur souveraineté tout en imposant aux peuples l'austérité généralisée. Cette stratégie conduit à réduire les procédures parlementaires pour imposer sans délais la politique exigée par les donneurs d'ordre, les financiers et les transnationales.
L'oligarchisme a succédé au fascisme (L'oligarchisme et le néolibéralisme ne font ils pas qu'un et ne sont-ils pas une forme de fascisme [NDLR][4] ?).
En Europe, c'est à nouveau la puissante Allemagne qui commande. Et la France, le monde économique et ses fondés de pouvoir politiques, s'alignent comme en 1940.
Et le Président de la République veut substituer la "souveraineté européenne" à celle de la France[3]...
C'est pourquoi il est nécessaire de disculper notre voisin d'outre Rhin d'un passé brun, pour le rendre fréquentable. C'est la tâche dévolue aux médias, les chiens de garde du capital.
COMMENTAIRE :
" L'histoire ne se répète pas, ou alors comme une farce... " (Karl Marx)
- Et pourtant, c'est l'oligarchie de l'époque qui a fait le choix de porter Hitler au pouvoir contre le peuple ; ➡️ En France c'est la classe dominante qui de Mitterand à Macron s'est servi du FN/RN pour garder le pouvoir[B]
➡️ Comment, nos concitoyens :
➡️ L'oligarchie aux manettes leur dit insidieusement comment exprimer leur colère vis à vis de Macron, vers le RN/FN de Le Pen... plutôt que vers la France insoumise ou autre alternative du genre " Fédération populaire " ! Ce n’est pas nouveau. C’est la ligne « plutôt Hitler que le Front populaire[D] » remise au gout du jour. |
Lecture : " Big Business avec Hitler "
Hitler a comblé les attentes qu'industriels et banquiers avaient placées en lui.
C’est grâce au soutien des élites traditionnelles, et en particulier des grands industriels et des banquiers, que Hitler accéda au pouvoir. Le big business allemand, qui travaillait main dans la main avec le régime nazi, profitait largement de sa politique de guerre. Le IIIe Reich était un enfer pour le commun des mortels mais un paradis pour le grand capital.
Ailleurs aussi – en France, mais également en Belgique ou aux Pays-Bas –, le big business souhaitait l’arrivée d’un "homme fort". Et poussés par les grandes entreprises, les États-Unis oeuvraient en ce sens. Grâce à Hitler, celles-ci avaient engrangé des profits formidables dans l’exportation de carburant et du caoutchouc notamment, et la production de matériel de guerre pour les nazis représentait une belle opportunité pour les filiales – comme Ford – installées en Allemagne nazie. En outre, les dirigeants d’entreprise, qui avaient vu leurs profits croître en un temps record, entendaient les multiplier davantage en fournissant toutes les parties belligérantes, Royaume-Uni et Union soviétique inclus.
D’ou que vienne l’argent, la guerre était une promesse de bénéfices.
" Big business avec les nazis " par Jacques Pauwels explique analyse les relations qui unirent d’une part le monde des affaires en Allemagne et aux États-Unis et d’autre part Hitler, le NSDAP puis le régime nazi. Le big business, c’est ainsi que Pauwels choisit de nommer le « grand capital », a soutenu Hitler de ses premiers pas en politique jusqu’à la guerre.
Il expose aussi comment les élites économiques des États-Unis se sont engouffrées dans l’économie de guerre et en sont restées dépendantes, jusqu’à aujourd’hui…
Notes :
[1] Prix Goncourt 2017 : "L’ordre du jour", ou comment les industriels ont choisi Hitler
[1bis] Comment Hitler a fasciné la presse étrangère
[1ter] Les origines patronales du fascisme italien
[2] La droite versaillaise et décomplexée, sans parler de la droite nationaliste, a toujours été prête à choisir « Plutôt Hitler que le Front populaire ». Si le slogan n’est pas avérée sous la plume ou dans la bouche d’un grand patron ou d’un dirigeant d’une des droites françaises de l’entre-deux-guerres, un intellectuel centriste écrivait en 1938 : « On ne comprendra rien au comportement de cette fraction de la bourgeoisie française si on ne l’entend murmurer à mi-voix : « Plutôt Hitler que Blum ».
C’était dans le numéro d’octobre 1938 de la revue Esprit (Lendemains d'une trahison), sous la signature d’Emmanuel Mounier, qui n’avait pas fait preuve d’un antinazisme primaire.
[3] Emmanuel Macron milite pour une «souveraineté européenne réinventée»
[A] Le Brésil au bord de l’abîme. Bolsonaro et le retour du fascisme
[B] Mitterrand et le bon usage du FN
[C] Le néolibéralisme est un fascisme
[D] Jean-Luc Mélenchon : « Plutôt Hitler que le Front Populaire »
Pour en savoir plus :
- " Hitler n'aurait pu prendre le pouvoir sans la complicité d'élites bourgeoises "
- 1933 : HITLER PREND LE POUVOIR
- Ken Loach: » Les riches soutiennent le fascisme quand ils sentent que leur argent est menacé »
- Comment Londres et Wall Street ont mis Hitler au pouvoir
- Hitler, financé par les firmes U.S. (Business is business. Avant et après la Seconde Guerre mondiale, de grands groupes américains, de Ford à General Motors, ont produit en Allemagne du matériel utilisé dans les combats contre les Alliés. A suivre, un dossier sur la montée des fascismes dans l'Europe des années 30.)
- «Les gens devraient être plus conscients»: les dynasties commerciales qui ont bénéficié des nazis
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