Le 18 août dernier le "Charente-Maritime : ce manque d’eau qui les bassine" ajoutant "Le département est exposé à un manque d’eau cinq mois dans l’année. Des solutions sont à l’étude, comme les « bassines » (retenues de substitution)".
L’occasion est en effet belle pour les maïsiculteurs adeptes de la création de retenues de substitution, financées à grands renforts d’argent public, de ressortir des cartons leurs projets démesurés.
Benoît Biteau[1] propose un éclairage différent, convoquant approche globale, vision à très long terme et intérêt général.
Le texte téléchargeable est peut être un peut long, mais le sujet est complexe et ne peut être traité en quelques lignes.
Benoît Biteau nous invite toutefois à lire avec attention pour comprendre l’immense imposture de ces projets…. et les alternatives possibles.
Les enjeux du stockage de l’eau en agriculture.
Sans adopter une posture dogmatique d’opposition à l’irrigation, à la production de maïs et au stockage de l’eau, il est utile de bien cerner les enjeux de l’usage de l’eau d’irrigation par l’agriculture.
En préambule, il est utile de rappeler les fondamentaux des deux premiers articles de la loi sur l’eau.
- Article premier. L’eau est un bien commun.
- Article deux. La hiérarchie des usages de l’eau sont :
- 1. L’eau potable
- 2. Le bon état des milieux.
- Ces fondamentaux sont régulièrement bousculés par les prélèvements importants d’eau pour l’irrigation.
Et s’il est régulièrement avancé que les volumes mobilisés par l’irrigation ne représentent que 3 % des volumes de précipitation sur le même périmètre, cette présentation en valeur relative, s’avère rapidement démagogique quand ces volumes sont présentés en valeur absolue, et surtout apparaît vite que ces volumes ne sont pas disponibles si on veut réellement respecter la hiérarchie des priorités posées par la loi !
Note :
[1] Benoît Biteau : Ingénieur agronome de formation, Benoît Biteau a d’abord travaillé dans la fonction publique. Conservateur de patrimoine dans le marais poitevin,il a participé à l’élaboration du projet de territoire pour la labellisation du parc. Ce fils d’agriculteur a ensuite repris l’exploitation familiale de Sablonceaux. Acteur incontournable de l’écologie, son objectif est de proposer des produits sains tout en démontrant que l’on peut cultiver sans inonder les sols de pesticides.Aujourd’hui, il cultive 200 hectares tout en bio avec son frère et deux maraîchers. Sa ferme produit des légumes et des céréales, auxquels s’ajoutent l’élevage de vaches maraîchines, de chèvres poitevines et des races menacées (baudet du Poitou, cheval de trait poitevin).
La transformation du domaine familial en agriculture biologique a été couronnée par le Ministère de l’Agriculture comme un exemple de développement durable. Elu local depuis les dernières élections régionales de 2010, Benoît Biteau est un ardent défenseur de l’agriculture biologique.
Pour en savoir plus :
- Pollution du fleuve Charente : pesticides
- Les huîtres sont malades, l’Ifremer est attaqué
- CEP17 refuse de plonger dans les bassines !
- Charente-Maritime : les irrigants suspectés d'avoir faussé le niveau de l’eau de la Seudre
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