Une nouvelle fois, Hollande et Valls mentent sur un point essentiel engageant lourdement la France. , un document du 7 avril atteste que le gouvernement français a soutenu auprès du Conseil de l’UE la création d’un mécanisme d’arbitrage privé en Europe afin de protéger les investissements des firmes. Qui a suivi le dossier de la négociation sur le Tafta mesure quelle trahison c’est là. Leur existence suppose que les firmes sont légitimes à protester contre une législation et à obtenir réparation des avantages qu’elles attendaient de la situation précédente. Elle leur permet de ne plus être jugées selon la loi du pays concerné mais selon les décisions d’un tribunal privé. Dans ce système, la loi ne s’applique donc plus aux firmes, mais toute loi est cependant placée sous la menace d’être à l’origine d’un dédommagement à leur payer. C’est dans ces conditions que le Canada fait l’objet d’un recours en dédommagement de plusieurs milliards contre sa décision de stopper les forages sur le gaz de schiste, l’Australie contre sa loi anti-tabac et l’Allemagne contre sa décision d’arrêter le nucléaire ! Rien de moins !
La fourberie des dirigeants français est totale. Car en 2015 le gouvernement français indiquait dans une note à l’intention des eurodéputés français que le mécanisme d’arbitrage investisseur-État en discussion dans le cadre du traité TTIP n’était « ni utile, ni nécessaire« . On se souvient aussi des récents moulinets faits par Hollande pour faire croire à une résistance et une exigence française totale. De son côté, l’Assemblée nationale française avait voté dès le début de la législature son refus de voir créer de telles instances.
Et maintenant, on découvre que dans le même temps le gouvernement faisait exactement le contraire en entamant des discussions avec l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande et les Pays-Bas pour soutenir la mise en place d’un tel mécanisme. C’est là le pire de la méthode Hollande : des gesticulations de façade qui ralentissent l’action, démobilisent les acteurs de terrain et créent l’espoir. Les médias commencent aussitôt leur ronde puérilisante : « Alors ? Vous dites bravo ? », bourrant les crânes avec ardeur sur la base d’une fausse information (eux-mêmes se fichent que ce soit vrai ou faux puisqu’il leur suffit que cela soit juste un prétexte à faire des bulles de mots).
Et, pendant ce temps, l’arnaque avance en coulisses et en secret. Puis tout finit par le résultat contraire aux annonces. Commencent alors la démoralisation, la dévalorisation de toute parole politique et la division de tout le monde. Comment s’étonner ensuite que les sondages montrent que ni au premier ni au deuxième tour, bon nombre d’ex-électeurs de ce triste personnage ne veuillent plus jamais voter pour lui ?
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