- Sur la Charente Maritime
- 3,63% pour le Front de Gauche en Charente Maritime ;
- 4,85% sur l'ensemble de la nouvelle Région (ALPC) Aquitaine - Limousin - Poitou/Charentes...
- " Le Parti de gauche a abordé les élections régionales avec l’idée de permettre l’émergence et la visibilité de « l’opposition de gauche ». Il s’agissait de ne pas laisser passer l’opportunité d’élargir ce que le Front de Gauche a voulu incarner depuis le début. C’est-à-dire l’existence d’une alternative à gauche à la politique du PS.
- Cette possibilité semblait bien ouverte avec la sortie du gouvernement d’EELV. De plus, notre principal allié dans le Front de gauche, le PCF, affirmait sans relâche la nécessité « d’élargir le rassemblement ». Le terrain semblait facile à bâtir ou à déminer. D’autant que dans le même temps, les uns et les autres déclaraient vouloir profiter de la circonstance pour se donner les moyens d’une « implication citoyenne » approfondie.
- Mais entre les déclarations de chacun et la réalité, le même vieux gouffre s’est ouvert dans la meilleure tradition politicienne. Seuls mes amis (du Parti de Gauche), pleins d’une confondante naïveté, renoncèrent sans contrepartie à quelque tête de liste que ce soit pensant favoriser partout le rassemblement en montrant l’exemple.
- Leur insistance à faire adopter des chartes éthiques est remarquable dans un tel contexte.
- Le reste fut une foire d’empoigne locale, un chantage permanent à la division de la part de partenaires obnubilés par la tête de liste, sans la moindre coordination nationale pour essayer d’équilibrer la représentation de chacun. "
Le résultat est sans appel.... les 100 215 électeurs du Front de Gauche ne seront pas représentés à l'assemblée régionale ! Personne pour porter et défendre les valeurs de
Constatons que le Front de gauche est globalement en panne
Bien sûr, les comparaisons ne sont pas faciles avec un scrutin précédent où subsistaient dans quelques régions des configurations d’alliance avec le PS, telles qu’elles avaient été inaugurées par Robert Hue en 1998. La comparaison est d’autant plus malaisée que, dans deux cas (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et PACA), le PCF se trouvait dans une alliance de tout le Front de gauche et des Verts, avec deux têtes de listes écologistes. Si l’on additionne les cas où le PC ne regroupe pas tout le Front de gauche (0,4%), où il est à la tête de coalition de type Front de gauche (3,8 %) et les deux rassemblements avec les Verts (1,5 %), on parvient au total de 5,7 %. En 2010, le Front de gauche en avait obtenu 5,9 % alors qu’il n’était pas présent en tant que tel dans toutes les régions. Difficile de voir dans ce résultat global l’indice d’une progression. Même si les résultats sont intéressants en Normandie ou en Île-de-France…
La comparaison est plus éclairante encore, si l’on met côte-à-côte le résultat de dimanche et celui des élections européennes de 2014. À l’exception de la Normandie et de l’Île-de-France, le PCF et le Front de gauche sont partout en retrait. En Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, la perte est d’un tiers du niveau initial, dans six autres cas la perte se situe entre un tiers et un cinquième. Or les européennes de 2014 étaient déjà elles-mêmes en retrait sur le score présidentiel précédent…
Le résultat global est donc incontestablement décevant. D’ores et déjà, le FDG est au-dessous du seuil des 5% dans six régions françaises, où il comptait en tout 42 conseillers, sur les 127 qu’il avait fait élire nationalement, pour les trois quarts issus des rangs du PCF. Le Front de gauche pouvait espérer tirer avantage du glissement vers la droite du socialisme de gouvernement. Il n’en a rien été pour l’instant. Depuis le mois d’avril 2012, le Front de gauche ne cesse d’enregistrer des résultats en recul sur ce que laissait augurer le scrutin présidentiel, où Jean-Luc Mélenchon avait cristallisé l’aspiration à une gauche bien à gauche.
Mais qui en sera surpris vu l'état l’état "d’imbroglio permanent" dans lequel se trouve le Front de Gauche ?
Il n'est pas inutile de rappeler ici ce qu'écrivait récemment Jean-Luc Mélenchon dans :
Et, localement, que l'on ne vienne pas nous parler de "beau rassemblement" en Charente Maritime :
- quand une grande partie des adhérents du PCF ont rejeté la candidature de leur secrétaire fédéral comme tête de liste départementale, décidé de ne pas faire campagne (à souligner que lors des élections régionales de 2010 ce sont eux qui avaient sauvé l'honneur du PCF par leur présence sur une liste de rassemblement contre leur direction fédérale qui avait refusé de faire campagne, militant pour une liste commune avec le PS pour le 1er tour), dissensions dont ne manqua pas de se faire l'écho ;
- quand la liste de "rassemblement" de Charente Maritime n'a pu unir l'ensemble des composantes du FdG, du fait de la volonté de la direction du PCF17 de minorer la place de "" sur la liste...
Plus globalement :
de faire une campagne nationale Front de Gauche[1],
Sur un autre plan, le mode de scrutin modifié en 1999, qui devait minorer le FN, lui donne les clés !
- Le PS, la gauche et les écologistes disparaissent dans deux régions au moins, plus vraisemblablement dans trois les discussions entre la direction du PS et Jean-Pierre Masseret continuant en vue d’aboutir à la reddition de ce dernier dans la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes ;
- Manuel Valls, qui présidait une possible disparition de la gauche du fait de la montée du FN, est en passe de réaliser sa prophétie. En grande partie à cause des effets de la politique qu’il conduit sous la direction de François Hollande. Son silence au soir du scrutin était assourdissant.
Le naufrage de ce 6 décembre a en effet une autre cause.... le mode de scrutin !
Plus ancienne, et donc oubliée de notre société sans mémoire, la modification du mode de scrutin n’en a pas moins produit ses effets, agissant comme un couperet. De 1986 à 1998, les conseils régionaux étaient élus à la proportionnelle à un tour sur listes départementales. Passer la barre de 5 % permettait d’avoir des élus et donc aux principaux courants politiques d’être représentés.
Mais pour nos formations gouvernementales l’absence d’une majorité de godillots était insupportable. En 1998, faute de majorité nette en leur faveur, quelques notables de droite ont passé accord avec le Front national pour emporter les présidences et constituer des majorités de gestion avec l’extrême droite. Ce fut le prétexte pour changer la loi électorale.
Le mode de scrutin que l’on connaît aujourd’hui, imaginé par le PS et le gouvernement Jospin, voté par le PS, le RPR et l’UDF, avait pour but de minorer la représentation du FN. Ce qui fut le cas en 2004 et 2010. Mais en accordant une prime de 25 % à la liste arrivée en tête, ce mode de scrutin lui donne aujourd’hui possiblement les clefs de deux à trois régions, alors même que l’extrême droite n’y réuni pas la majorité des suffrages exprimés. Et c’est cette disposition qui oblige les listes PS, confrontées à cette éventualité, de se faire hara-kiri pour tenter de l’empêcher.
On savait déjà combien l’inversion du calendrier électoral voulu par Lionel Jospin (il s’agissait de reporter la date des élections législatives pour qu’elles se tiennent quelques semaines après la présidentielle, et non quelques semaines avant) avait dramatiquement renforcé le fait présidentiel et étouffé le débat à gauche. On découvre aujourd’hui les effets anti-démocratiques de la réforme du mode de scrutin régional du même Lionel Jospin. Il est plus que temps de songer à refonder nos institutions..... une !
Un vaste projet de recomposition du paysage politique avec du FN
Cette situation s'inscrit dans une vaste manoeuvre de recomposition du paysage politique dans laquelle la liquidation du PS est planifiée. Hollande, , la direction du PS.... sont à la manoeuvre et utilisent le FN dans cet objectif !
Manuel Valls, ne cesse t-il pas de répéter que « le mot "socialisme" est dépassé » et que « le PS devra, un jour, changer de nom pour être en cohérence avec notre temps » avec en ligne de mire la construction d'une ?
Les élections régionales 2015 en sont un nouveau témoignage dramatique dans laquelle nous assistons à une partie de billard à 3 bandes avec en arrière pensée les prisidentielles de 2017, et ce au nom de la lutte contre le FN qui peut se schématiser ainsi :
- faire des primaires à gauche pour éliminer "la gauche (les forces situées à la gauche du PS) "... et ne garder que le PS ;
- appeler à l'union nationale, quitte a constituer une force politique unique "droite - centre - PS" au nom de la lutte contre le FN (une partie des forces de droite rejoignant le FN et l'autre cette nouvelle force) ;
voilà ce à quoi s'emploie Valls, Hollande et la rue de Solférino.... quitte à liquider le PS au passage !
In fine ce serait le bipartisme à l'américaine !
Et maintenant ?
Sur la région (ALPC) Aquitaine - Limousin - Poitou/Charentes un second tour opposera :
- Alain Rousset (PS) ;
- Virginie Calmels (LR) ;
- et Jacques Colombier (FN).
Les forces politiques se sont exprimées :
- Pour le PCF[2] c'est notamment : "Au deuxième tour nous appelons à dire non à l'austérité qui nourrit la désespérance et à ne laisser aucune chance à la droite et l'extrême-droite de prendre les rênes de la Région."... Mais comment "
- ".... plus que jamais reconstruire une perspective d'avenir est nécessaire : dans l'immédiat, elle implique de n'accorder aucune voie à la droite et à l’extrême droite dimanche."
le 13 décembre, je n'accorderai aucune voie à la droite et à l’extrême droite.....
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