Source : Le Parti de Gauche Midi-Pyrénées
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A) Restons Charlie : refusons le racisme et la haine (MRAP)
Selon des chiffres qui émanent du ministère de l’Intérieur à la date du 12 janvier 2015, 54 actes antimusulmans ont été comptabilisés, depuis l’attaque terroriste perpétrée contre Charlie Hebdo. Parmi ces actes, 21 « actions » (tirs de pistolet à grenaille, grenades à plâtre...) et 33 « menaces » ou insultes (Vague d'islamophobie en France : au moins cinquante actes recensés).
Le Mouvement contre le Rassisme et pour l'Amitié entre les Peuples dénonce cette vague intolérable d’islamophobie et de violences anti-musulmans. Il appelle à refuser l’amalgame et la haine à l’encontre des musulmans en France ou ailleurs dans le monde où ils sont d’ailleurs eux-mêmes les premières victimes de l’intégrisme et du fascisme religieux.
Le MRAP réaffirme sa solidarité avec toutes les victimes de racisme, de discriminations et de violences, qu’ils soient journalistes, policiers, citoyens d’origine juive, musulmane ou Rroms... Il rappelle son refus absolu de toute logique de « guerres des civilisations », telle que définie par Bush depuis le 11 septembre 2001 et qui, depuis lors, n’a que trop servi de "justification" à la stigmatisation de l’ "Autre" différent, partout sur la Terre.
Le MRAP refuse avec force, ici en France, toutes mentions intolérables de « l’ennemi de l’intérieur » d’où qu’elles viennent - et plus particulièrement des responsables politiques dont la responsabilité est engagée ; cela ne peut que conduire au pire. En effet, comme le dit Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques : « Ceux qui affirment que c’est l’Islam en tant que tel qui est la matrice de ces meurtres — et donc tous les musulmans - nourrissent le fléau qu’ils prétendent combattre en contribuant à la radicalisation par un jeu d’exclusion. On rejette les musulmans de la communauté nationale, on les stigmatise et on s’étonne des problèmes d’intégration »
Nous avons été, le 11 janvier dernier, des millions à être "Charlie" : restons "Charlie" !
Rester "Charlie", c’est refuser le racisme et le rejet de l’Autre, c’est refuser les politiques de boucs-émissaires, c’est refuser un « Patriot Act » contraire aux valeurs de la République. Aux crimes odieux commis contre Charlie et le magasin casher nous devons répondre, bien sûr, par l’application du Droit mais, avec plus d’urgence encore, par plus de « vivre ensemble », plus de solidarité. Cela nous impose de faire en sorte que la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » ne se limite pas à être des mots creux mais devienne enfin, de jour en jour davantage par notre volonté partagée, la réalité de tous les jours dans nos villes et nos quartiers. Ceux qui sèment les germes de la relégation, de l’exclusion, du racisme sèment les germes de la violence. Faisons nôtres les mots de Zahia Ziouani, directrice de l’orchestre symphonique « Divertimento » : « L’obscurantisme, l’ignorance et la misère intellectuelle qui ont été à l’origine des drames que nous avons vécus, se combattent avec l’éducation et la culture".
Depuis le 11 septembre 2001, la "guerre contre le terrorisme" n’a fait qu’amplifier le chaos et conduit le monde à une dangereuse impasse. Le MRAP réitère ce qu’il disait il y a 13 ans : la guerre contre le terrorisme n’est gagnable par personne, c’est aux causes qu’il faut s’attaquer. Contre la « guerre des civilisations » qui conduit le monde à une catastrophe irrémédiable, il est urgent d’agir pour un monde de justice, de paix et de démocratie !
Restons Charlie ! Commençons par construire ce monde en France.
B) Combattre le terrorisme, ce n’est pas restreindre les libertés (LDH)
Le peuple de France est descendu dans la rue pour dire non au terrorisme et défendre les libertés. L’un et l’autre. Dans ce qui est devenu une sorte de réflexe pavlovien, la classe politique française souhaite ajouter encore à l’arsenal législatif de nouvelles mesures contre le terrorisme. Alors même que quinze lois ont été adoptées depuis 1986 et que les décrets d’application de la dernière ne sont pas publiés, notre sécurité serait, en effet, mieux assurée par de nouveaux pouvoirs confiés aux forces de l’ordre. Il n’en est rien. C’est un mensonge de prétendre que les dramatiques événements que nous venons de vivre seraient la conséquence d’une insuffisance législative. Il est exact en revanche que la déficience de moyens, les erreurs d’analyse, même si le travail des forces de sécurité française reste remarquable, méritent débat ; mais rien ne justifie les nouvelles dispositions envisagées.
La Ligue des Droits de l'Homme regrette qu’après l’élan du 11 janvier, ces réponses sécuritaires restent la seule voie empruntée par les pouvoirs publics.
C’est d’une autre ambition dont nous avons besoin : de réponses de fond qui permettent de comprendre comment notre société a pu faire que de tels actes soient commis ; pas pour excuser, encore moins pour absoudre, mais pour éviter réellement qu’ils ne se reproduisent. Nous avons besoin surtout de réponses préventives. Toutes doivent renforcer l’esprit et la lettre de notre démocratie.
La LDH appelle les citoyens à ne pas se laisser enfermer dans le cercle de la peur. Elle les invite à rappeler aux pouvoirs publics, à la représentation politique française qu’à chaque fois que nous avons concédé de nos libertés, il s’en est suivi moins de démocratie, sans pour autant nous assurer plus de sécurité.
La fraternité qui s’est exprimée le 11 janvier exige un autre horizon que celui que l’on nous propose.