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18 mars 2016 5 18 /03 /mars /2016 09:55
Les carrières juteuses des anciens secrétaires de la CFDT

En cette période ou la CFDT est au cœur de l'actualité par son positionnement "politique" en soutien caché (sous l'écran de fumée de la négociation pour améliorer le texte) à la « loi travail du couple Macron/ El Kromri », je n'ai pas hésité à publier à nouveau le texte ci dessous.

 

Source : le blog de Robert Mascarell le 2 février 2013 modifié le 17 mars 2016

- Depuis quelques semaines (en 2013), la CFDT se signale à l’attention de l’opinion publique, par :

  • le départ de son secrétaire général François Chérèque et sa transformation immédiate en agent prébendé de l’Etat
  • sa signature d’un accord national minoritaire, dit de sécurisation de l’emploi, avec le MEDEF,
  • la déclaration de son nouveau secrétaire général, Laurent Berger, accusant la CGT d’être coresponsable, avec l’employeur, du projet de fermeture de l’usine Goodyear d’Amiens.

 

Tant d’actualité aussi négative pour les salariés, à mes yeux, m’a incité à aller voir ce qui pouvait expliquer que cette centrale syndicale signe régulièrement des accords dans le dos des salariés et se livre de plus en plus à des attaques frontales contre la CGT.

 

Pour ce faire, j’ai cherché à savoir quel avait été le parcours des secrétaires généraux des organisations syndicales représentatives (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO) depuis les années 60 jusqu’à aujourd’hui, après qu’ils aient quitté leurs fonctions à la tête de leur centrale syndicale.

 

 

- Là, je suis allé de stupeur en stupeur.

Hormis ceux de la CFDT, tous les ex-secrétaires généraux ou présidents des autres confédérations syndicales sont restés dans leur organisation ou dans des associations qui leur sont proches. Bref, ils n’ont pas fait carrière.

 

A l’inverse, tous les ex-dirigeants de la CFDT, à l’exception d’Eugène Descamps, qui fut secrétaire général de la CFDT jusqu’en 1971, se sont retrouvés à la tête d’entreprises privées ou ont été nommés à des postes de hautes responsabilités dans des organismes publics.

 

A noter qu’Eugène Descamps a été, et de loin, le secrétaire général de la CFDT le plus unitaire. Il n’y a donc pas de hasard à ce que cet homme soit demeuré fidèle à ses engagements syndicaux, une fois déchargé de responsabilité.

 

 

- Mais, voyons quel fut le parcours de ses successeurs, dans les mêmes circonstances.

  • Commençons par le premier, Edmond Maire.

Il fut secrétaire général de la CFDT de 1971 à 1988. Par la suite, il a été président de Villages Vacances Familles, devenu Belambra Clubs après avoir été privatisé en juillet 2006, puis président de la société d’investissement solidaire France Active (association d’insertion et d’aide à la création d’entreprise).

Edmond Maire a été remplacé, de 1988 jusqu’en 1992, par Jean Kaspar.

 

  • Le second, Jean Kaspar.

De 1993 à 1996, celui-ci a été Conseiller social à l’ambassade de France à Washington. Il est, depuis 10 ans, consultant en stratégies sociales et gérant de « J.K consultant » à Paris.

Il est par ailleurs vice- président de l’Observatoire social international et lié à Enteprise et personnel, un club RH (ressources humaines) regroupant plusieurs grandes entreprises françaises.

Il est aussi intervenant expert pour Entreprise & Personnel, APM (Association Progrès du Management) et GERME (Groupes d’Entraînement et de Réflexion au Management des Entreprises).

Il est conseiller de la Fondation pour l'innovation politique. La Fondapol est un cercle de réflexion libéral, fondé par l’UMP, dirigé par Dominique Reynié (un des habitués de l’émission de la 5 « C dans l’air »). Jean Kaspar a aussi été membre de la Commission Attali mise en place par Nicolas Sarkozy.

Le 19 mars 2012, il a été nommé président de la Commission du Grand Dialogue de La Poste par Jean-Paul Bailly, le P D-G.

 

  • J’en arrive maintenant à Nicole Notat.

Elle fut secrétaire générale de la CFDT de 1992 à 2002.

Dès 2002, elle a été portée à la tête de Vigeo, société européenne d’évaluation des performances sociales et environnementales des entreprises.

Parmi les actionnaires on y trouve toutes les grandes banques françaises, de grandes sociétés, des fonds de pension.

Depuis le 1er janvier 2011, elle préside le célèbre club Le Siècle, dont font partie tous les dirigeants des grandes sociétés françaises.

Elle est membre du groupe de réflexion sur l'avenir de l'Europe, nommée par le Conseil européen.

Elle est membre du Conseil d'administration de la Coface (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur) et du conseil de surveillance du Monde SA. Bref, tout va bien pour elle.

En janvier 2013, elle devient la chef de file du groupe de travail « Promouvoir et valoriser l'entrepreunariat responsable » des futures assises de l'entrepreneuriat, sous l'égide de la ministre Fleur Pellerin.

Et, il ne s’agit-là que d’un résumé de ses fonctions.

  • Passons maintenant au petit dernier, François Chérèque.

Il est secrétaire général de la CFDT jusqu’en décembre 2012.

Rassurez-vous, ça commence bien pour lui. Le 3 janvier 2013, il a été nommé inspecteur général des Affaires sociales à 7 257,55 € net mensuel.

Il est également président du think-tank social-libéral Terra Nova.

Il est aussi président de l'Agence du service civique.

N’en doutons pas, ce n’est qu’un début. Le jeune homme ira bien plus haut et plus loin.

Comme ses prédécesseurs, il a bien préparé le terrain, du temps où il était secrétaire général de la CFDT.

 

  • Mon avis est que son successeur, Laurent Berger, a bien compris la leçon.

Je dirais même plus, il l’a vite apprise.

En l’espace d’un mois, il a trouvé le moyen d’accepter de signer un accord scélérat dans le dos des salariés, alors qu’il sait parfaitement que son organisation, même avec l’apport de la CFTC et de la CGC, ne représentent que 38,70 % des voix des salariés, alors que les deux syndicats non signataires, la CGT et FO, pèsent 49,79 %.

Et que si on y ajoute les voix des syndicats Sud-Solidaires et FSU, non conviés à la négociation, mais résolument contre l’accord, nous arrivons à 55,67 % des voix des salariés contre.

A la CFDT, on appelle ça, respecter la démocratie.

Mais Laurent Berger ne s’en n’est pas tenu là. Cette semaine, il a donné un coup de poignard dans le dos de la CGT, l’accusant d’être coresponsable, avec l’employeur, de la décision de fermeture de l’entreprise Goodyear à Amiens.

 

On ne m’ôtera pas de l’idée que, alors qu’ils sont en poste à la tête de leur confédération, les secrétaires généraux, depuis Edmond Maire, mais surtout depuis Jean Kaspar, pensent à la meilleure manière d’atterrir lorsqu’ils ne le seront plus. Il s’agit, pour eux, de donner des gages à leurs futurs employeurs. Ce sont des carriéristes.

 

C’est la raison pour laquelle, systématiquement et de plus en plus, la CFDT accepte de signer l’inacceptable, sans tenir compte de l’avis de la majorité des salariés.

 

Pour en savoir plus :

- Laurent BERGER : mouton du MEDEF et du pouvoir

- CFDT, un syndicalisme pour l’ère Macron

Les carrières juteuses des anciens secrétaires de la CFDT
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7 mai 2015 4 07 /05 /mai /2015 08:09
Laurent Berger (leader de la CFDT) : mouton du Medef et du pouvoir !

Ce 1er-Mai 2015 a été l’occasion, pour Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, de se répandre dans de nombreux médias. Deux mots : cambouis et déringardiser ont dominé ses propos. Tout cela sous couvert de modernisation. Que se cache-t-il derrière ces mots ?

 

Sources : Le blog de Robert Mascarell

Notre homme a de très hautes ambitions pour le syndicalisme du 21ème siècle. C’est pourquoi, en vue de cet objectif louable, la CFDT, dit-il, « met les mains dans le cambouis pour faire des propositions quels que soient ses interlocuteurs ». Et comme il est très sensible, Laurent Berger n’apprécie pas du tout, mais alors pas du tout, qu’on puisse dire de lui qu’il est l’interlocuteur privilégié du gouvernement. Pour aggraver son cas, j’ajoute qu’il est aussi l’interlocuteur privilégié du MEDEF.

 

Mettre les mains dans le cambouis cela signifie se salir les mains. Comment mieux se salir les mains, pour une organisation syndicale, que de participer aux plus basses besognes contre les salariés, en signant des accords scélérats (gagnants pour les patrons, perdants pour les salariés). C’est-à-dire que les syndicats de travailleurs ne devraient plus être là pour faire progresser leurs droits sociaux, mais pour les leur faire perdre plus ou moins vite selon leur degré de résistance.

 

 

- Pour Laurent Berger et la CFDT, la modernisation, pardon la déringardisation, du syndicalisme c’est cela.

On comprend mieux pourquoi ceux-ci sont les chouchous du MEDEF, des gouvernements successifs et des médias.

 

Il s’agit là d’une véritable perversion du syndicalisme, qui est dans la droite ligne de l’évolution de la CFDT mise en œuvre par les prédécesseurs de Laurent Berger depuis 1971. En février 2013, déjà, dans un article que vous pouvez retrouver ici-même, j’ai imagé cette évolution par le déroulement de la carrière des dirigeants de la CFDT, après qu’ils aient quitté leur fonction à la tête de leur organisation. Tous sont devenus des stipendiés du patronat et/ou des pouvoirs successifs.

 

D’ores et déjà, Laurent Berger a probablement assuré la suite de sa carrière, lorsqu’il ne sera plus le secrétaire général de la CFDT. Mais reconnaissons-lui un mérite. Il dit beaucoup plus crûment que ses devanciers ce qu’est l’objectif poursuivi par la CFDT : faire accepter par les salariés la perte de leurs droits sociaux, sans mettre en cause une seule seconde l’aggravation des inégalités sociales au profit des employeurs.

 

Pour ce faire, il fait siennes les thèses du patronat et des gouvernements successifs sur l’inexistence de la lutte des classes et sur la nécessité de conformer les droits des salariés aux règles économiques et sociales de la mondialisation capitaliste. Bref, au nom de la compétitivité, les travailleurs, en particulier, et la société, en général, doivent accepter la généralisation de la précarité et du moins disant social.

 

 

- J’exagère ? Que nenni !

Je cite ce que disait Laurent Berger le 01 avril 2015 : « Quand un syndicat accepte de discuter, voire de s’engager, il est dans le partage de risques. »

 

Vous avez bien lu :

  • Pour Berger, les salariés doivent partager les risques avec leurs patrons, mais pas leurs profits.

 

De même, à la manière du MEDEF, le 11 février 2014, le 11 février 2014, il a exhorté le gouvernement à aller beaucoup plus vite en matière de réduction du nombre de fonctionnaires : « Le gouvernement fait du rabot quand il faut faire des choix ».

 

Enfin, à propos de ce 1er-Mai 2015, Laurent Berger a estimé qu’il « faut arrêter de considérer qu’il y a des traditions immuables. On entend depuis ce matin parler du -traditionnel défilé du 1er mai-. La CFDT la CFDT ne défile pas aujourd’hui. »

 

Ainsi, ce rendez-vous de luttes ouvrières à travers le monde, gagné avec leur sang par les ouvriers à la fin du 19ème siècle, est ravalé au niveau d’une tradition sans signification par ce responsable syndical, comme une simple fête religieuse dont l’origine fumeuse remonte à 2000 ans. Pitoyable.

 

Dussé-je passer pour un indécrottable ringard, je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour que le syndicalisme reste un syndicalisme de luttes, mieux de lutte des classes, afin d’améliorer les droits sociaux, économiques et politiques des travailleurs.

 

Pour en savoir plus :

- CFDT, un syndicalisme pour l’ère Macron

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  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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