Rien ne nous sera épargné par !
- Alors que les militants communistes sont appelés à se prononcer cette semaine sur la candidature soutenue par leur parti à l’élection présidentielle ;
- Alors que près de de leur appel pour un Front commun en 2017 dans un cadre unitaire et pluraliste de campagne, avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon et le mouvement France insoumise ;
- Au moment ou partout en France se tiennent des assemblées des signataires qui permettent, en acte, la convergence sur le terrain pour les présidentielles et les législatives ;
- Au moment ou Pierre Laurent (PCF) confirme son "choix présidentiel" en faveur de J.L. Mélenchon (voir ci dessous extrait du blog de Pierre Laurent) [1] ;
voilà qu’un organe du PCF (et pas des moindre), sa commission économique, excusez du peu, met en circulation un document à charge à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon et du programme de la France Insoumise intitulé : « ».
A charge donc car le document en question ne constitue pas un cadre d’analyse pour la discussion mais rien moins qu’un pugilat à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon présenté comme l’adversaire de classe à abattre.
- Que cherche le PCF en créant de tels amalgames ? N’a-t-il pas lui-même été victime de ce procédé grossier quand des médias ou la fine fleur du PS assimilaient encore récemment ses positions à celles de l’extrême-droite ? N’avons-nous pas eu de cesse, les uns et les autres, de nous élever contre ces façons de faire pour se les voir aujourd’hui infligées par des personnages de notre propre camp ? Les coupables de ces propos se frappent eux-mêmes d’ignominie et doivent savoir que celle-ci ne leur sera pas pardonnée.
- Pourquoi d’ailleurs ce document est-il mis en circulation aujourd’hui ?
- Que les auteurs ne l’ont-ils pas fait avant, dans la phase de construction publique du projet l’Avenir en commun, s’ils avaient effectivement des choses à dire ?
- L’objectif était-il de nuire ou de co-construire ? La réponse est dans la question.
A ce stade, on en est conduit à s’interroger sur qui tire dans le dos de qui quand toutes les dernières enquêtes d’opinion et plus encore les retours de nos compatriotes confirment que Jean-Luc Mélenchon est le candidat de notre camp le mieux placé pour atteindre le second tour. Si l’objectif réaffirmé en boucle par les communistes était réellement de battre la droite et l’extrême-droite, ils se saisiraient du levier incomparable que constituent Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise et leur ancrage dans le mouvement populaire, et apporteraient leur contribution qui serait non négligeable à cette dynamique. A tout le moins pourrait-on espérer qu’ils ne cherchent pas à la briser. Tandis que nous ferraillons de notre côté contre la droite, le texte émis par le PCF à travers sa commission économie constitue pourtant une agression incompréhensible et injustifiée.
Et pendant ce temps là, Pierre Laurent (PCF) confirme son "choix présidentiel" en faveur de J.L. Mélenchon....[1]
..." Comme chacun d’entre nous, après la conférence nationale, j’ai continué à peser le pour ou le contre de telle ou telle option. Je confirme aujourd’hui le choix que j’ai exprimé lors de notre conférence dans une intervention que chacun peut d’ailleurs consulter ou réécouter. Et cela pour quatre raisons :
- La première tient à la nature de l’option n°1 soumise au choix des communistes. Pour moi, le sens de cette option est de plus en plus clair : non pas se rallier mais lancer sans tarder une grande campagne communiste autonome, porteuse de nos propositions et de notre ambition de rassemblement, appelant à voter Jean-Luc Mélenchon au nom de ces objectifs. Cette option est celle, dans le moment présent, la mieux à même de nous mettre en position de jouer notre rôle : être un maillon fort au service du rassemblement, une force visible, utile pour gagner les constructions majoritaires indispensables. Face au paysage plein de dangers qui se met en place, je conçois l’appel à voter Jean-Luc Mélenchon non pas comme un aboutissement de nos efforts, mais comme un levier, un appel pour pousser plus loin le travail de rassemblement vers un front social, politique et citoyen.
- La seconde tient aux évolutions de la situation. L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, comme la déclaration de candidature d’Emmanuel Macron, dans des registres pourtant apparemment totalement opposés, montrent la capacité des forces néo-libérales à canaliser l’offre électorale en leur faveur, en captant à leur profit la critique et même le rejet du système. La colère populaire est détournée pour tromper les électeurs sur les causes réelles de la faillite du système. La finance et la mondialisation capitaliste sont exonérées alors qu’elles sont le coeur et l’organisation du système.
Pour permettre aux Français d’échapper à ce piège, nous devons construire la possibilité d’un véritable choix pour les électeurs, c’est à dire une candidature tout à la fois porteuse de résistance et d’un projet répondant à leurs attentes, et porté par un arc de rassemblement suffisamment crédible à leurs yeux. C’est ainsi que nous serons alors le vote utile pour le peuple. C’est sur cette seconde dimension essentielle que risque de buter, à notre corps défendant, une candidature communiste. Je crois donc plus fécond de conjuguer dans un même mouvement un appel à voter Jean-Luc Mélenchon, et notre potentiel d’idées et d’initiatives propres pour pousser notre projet alternatif au libéralisme et notre démarche démocratique.
- En troisième lieu, des camarades estiment que l’on peut régler cette contradiction, en accompagnant la candidature communiste de la possibilité de son retrait. Mais le retrait s’effectuerait au profit de qui ? Jean-Luc Mélenchon ou une candidature encore improbable à cette heure issue d’une primaire socialiste que François Hollande est pour le moment en train d’entraîner par le fond ? Là encore, je pense qu’il y a mieux à faire en engageant tout de suite nos forces dans une nouvelle étape, qui identifie les obstacles rencontrés mais pour continuer autrement à les dépasser.
- Enfin, me questionne-t-on : comment faire puisqu’il n’y aurait pas de contrepartie à notre appel à voter Jean-Luc Mélenchon ? Si toute avancée est évidemment souhaitable, notamment pour débattre du projet commun, acter la pluralité de cette campagne et non le seul cadre trop étroit et rigide de la France insoumise, alors quelles meilleures garanties pouvons nous nous donner ? Justement celle de notre totale liberté de campagne et notre engagement immédiat dans les constructions les plus rassembleuses possibles dans chaque circonscription législative. Ces garanties ne dépendent que de nous. Et j’ai la conviction que, mises en œuvre, elles rencontreront l’envie de constructions partagées de très nombreux citoyens et forces aujourd’hui l’arme au pied. Ce choix serait sans nul doute mis à notre crédit pour le rassemblement dans les élections législatives.
Voilà mon sentiment, renforcé aujourd’hui par la teneur de nos débats, par les échanges d’arguments et par les évolutions déjà intervenues. Les communistes vont choisir, librement. Et leur choix majoritaire sera dès lors notre choix commun. J’aurai, loyalement et sincèrement, donné mon point de vue dans un débat démocratique que certains média jugent incongru alors qu’il est pour nous une liberté et une fierté. Quel que soit le résultat, notre route restera commune sur le chemin du rassemblement. En votant à plus de 90 % la résolution de notre conférence nationale, c’est ce qu’ont voulu signifier les délégués à cette conférence. Je serai demain au service de notre unité, sans laquelle rien ne sera possible, pour poursuivre dans cette voie. Tous les communistes, avec l’opinion qu’ils auront exprimée dans cette consultation, devront être pour cela respectés et rassemblés à l’issue de ce débat et de ce vote ".
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