La gauche n’est pas le PS, le PS n’est pas la gauche dans la mesure où la gauche ne se réduit pas au PS, loin s’en faut.
par Hervé Debonrivage | mercredi 16 décembre 2015.
, nous avons défini ailleurs ce que nous entendions par "gauche élitaire" et par "gauche populaire".
Nous nous intéressons ici à l’expression électorale de ces deux gauches. Contrairement à ce qui est continuellement martelé par les médias, la gauche ne se réduit pas au seul parti socialiste.
On utilise ici la terminologie de "gauche populaire" définie par le philosophe Jacques Bidet mais on pourrait l’appeler aussi "gauche alternative" ou "l’Autre gauche" mais ces terminologies sont imprécises et ne cessent pas sur un socle théorique solide
Modes de totalisation
On utilise le pourcentage des voix obtenues par rapport aux suffrages exprimés.
- Totaux pour le premier tour :
T1 :Total gauche élitaire : P.S (seul) +UG + éventuellement PRG
T2 : Total gauche populaire : PCF + PG éventuellement +FdG + DG + EELV + Extr.G
- Total gauche : T1+ T2
En cas de liste écologiste sans autre étiquette, on répartit les voix en deux parties égales.
- Totaux pour le second tour :
T3 : Total gauche élitaire : P.S + UG/2 + éventuellement PRG
T4 : Total gauche populaire : PCF + PG éventuellement + deFdG + DG +UG/2 + EELV + Extr.G
- Total gauche : T3 + T4
- Les divers gauches (DG) sont au moins dans deux tiers des cas une association du FdG (ou de l’une de ces composantes) avec EELV.et des listes citoyennes ;
- Union de la Gauche (UG) au second tour résulte de la fusion de listes de la gauche élitaire et de la bouche populaire : d’où la division du score par deux pour chaque gauche ;
- Le même phénomène peut être vrai aussi au premier tour mais nous considérons alors la fraction de la gauche populaire adoptant cette stratégie comme gauche élitaire : d’où la totalisation avec le PS au premier tour pour obtenir la gauche élitaire ;
- Lorsqu’une liste écologiste se présente seule et sans autre étiquette, on répartit dans chaque bouche en deux fractions égales les voix obtenues ;
- Le premier pourcentage représente le nombre de voix obtenues par rapport au nombre de suffrages exprimés au niveau national ;
- Le second pourcentage représente la répartition en pourcentage du total des voix de gauche de la gauche élitaire et de la gauche populaire. Les pourcentages sont arrondis à l’unité la plus proche.
Après calculs, on constate que la gauche populaire est donc beaucoup moins minoritaire que l’on pourrait le croire a priori.
Les alliances à géométrie variable du FDG et de EELV dont les voix peuvent se trouver déversées dans les "divers gauche" brouillent non seulement le paysage politique mais les résultats obtenus. En utilisant une technique de globalisation, on permet ainsi de mettre en évidence l’existence relativement importante d’une gauche différente de celle du parti socialiste. Tout est mis en œuvre par le PS et les médias pour occulter cette réalité.
Mais il faut pondérer ces résultats par les taux d’abstention et les votes blanc que l’on a fait apparaître pour chaque élection . Le premier pourcentage concerne le premier tour et le second concerne le second tour.
Le second tour ne permet pas de déterminer la répartition des deux types de gauche en raison des fusions de liste, fusions qui avantagent largement la gauche élitaire en termes de voix obtenues. Les partis politiques considérés ne mettent pas à disposition des citoyens et même des adhérents les statistiques complètes concernant le nombre d’élus obtenus à tous les niveaux. (municipal, départemental, régional législatif) , statistiques globalisées au niveau national : secret défense semble-t-il. En l’absence de ces données, les calculs réalisés, bien que très significatifs, ne peuvent être considérés comme exhaustifs.
- Pour chaque élection, on a mentionné le lien qui permet d’accéder aux tableaux utilisés pour les calculs figurant sur le site du Ministère de l'Intérieur.
1 – Élections municipales de 2014 (23 et 30 mars) : source
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2 – Élections départementales 2015 (22 et 29 mars)
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3 – Élections cantonales 2011 (20 et 27 mars)
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4 – Élections régionales 2015 1er tour (6 décembre)
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5 – Élections régionales de 2010. 1er tour (14 mars)
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Total gauche 53,62 % ; 100 % |
Abstentions et blancs 57,35 % |
6 – Élections législatives de 2012 (10 et 17 juin)
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7 – Élections présidentielles de 2012 1er tour. (22 avril)
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Scores moyens :
Ils sont calculés sur les 7 élections.
Moyenne statistique globale prenant en compte les sept dernières élections.
Moyens en pourcentage des suffrages exprimés
La gauche élitaire obtient une moyenne de 25,63 % soit environ 26 %
La gauche populaire obtient une moyenne de 18,92 % soit environ 19 %.
Le total des gauches obtient une moyenne de 44,55 % soit environ 45 %
La répartition moyenne gauche populaire / gauche élitaire sur les sept dernières élections s’établit ainsi, en arrondissant le pourcentage à l’unité la plus proche :
- Gauche élitaire : 57,54 % arrondis à 58 %
- Gauche populaire : 42,46 % arrondi à 42 %
En arrondissant grossièrement à 60 % et 40 %, la répartition gauche populaire / gauche élitaire est donc : 2/5 pour la gauche populaire et 3/5 pour la gauche élitaire.
Conclusion
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L’autre gauche selon les médias ne recueillerait que 4 % voire au plus 11 % alors que la moyenne est de 19 % . Cela donne un alibi justifiant leur quasi censure.
Nous connaissons les raisons profondes de cette falsification que nous avons analysée par ailleurs. Brièvement, il s’agit de faire croire qu’il n’existe pas d’autre alternative à gauche que celle du PS et plus généralement qu’il n’existe pas d’autres alternatives que l’ultralibéralisme dominant. Cette falsification des chiffres permet de justifier la censure et de démoraliser les forces militantes.
Cette censure médiatique non seulement frappe les organisations politiques alternatives de l’autre gauche mais écarte tout commentaire et analyse que partagent plus de 5 millions d’électeurs qui se trouvent ainsi écartés de l’espace public cognitif. S’il n’existe pas d’autres alternatives, il ne faut pas s’étonner que l’abstention est élevée et que le FN ne cesse de croître.
En évitant le plus possible de laisser la parole à la gauche populaire, les médias bayonnent une population équivalente à la somme des populations habitant les villes suivantes : Marseille + Lyon + Toulouse + Nice + Nantes + Strasbourg + Montpellier + Bordeaux = 3,2 millions d’habitants auxquelles on peut ajouter Paris intra-muros : 2,2 millions ce qui donne un total de 5,4 millions d’habitants. Si l’on ne voulait pas prendre Paris, il faudrait alors faire le total pour les 17 villes le plus peuplées de France (on arrêterait le total à Dijon) Voir la liste
Mais ce genre de dictature ne semble pas être un problème pour les responsables politiques de l’Autre gauche qui reste prisonniers,, tels des poissons rouges, du bocal qui échappe à leur vision. Ceux-ci n’ont pas compris que le Front National n’est rien d’autre qu’une construction médiatique et qu’à l’inverse, leur impuissance résulte d’un effacement médiatique à leur encontre.
Pour en savoir plus :
- Le Parti Socialiste ou..... "la deuxiéme droite"
- Comment le PS français est-il devenu un parti du capital ?
- « Hollande met en pratique une version droitisée du blairisme »
- Parti socialiste : dernière station avant la chute ?
- Comment peut-on être socialiste ?
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