On a retrouvé le seul vrai frondeur du PS !
Il a dû se sentir bien seul sur son banc dans l'hémicycle en voyant s’afficher les résultats. Et pour cause, Christophe Léonard est le seul de ses petits camarades « frondeurs » à avoir associé le geste à la parole en s’abstenant sur le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2014. Vote de cohérence puisqu’il fait partie des 41 socialistes qui se sont abstenus sur le pacte de stabilité. « J’ai voté en conscience. Depuis le début, je dis que je ne pouvais pas valider un transfert de crédits, qui se compte en milliards d'euros, vers les entreprises sans aucune contrepartie. Il faut que cet argent soit conditionné à des obligations de création d’emplois et de non-délocalisation par exemple. Qu’il y ait en fait un vrai contrôle sur où vont ces fonds », nous précise-t-il.
Rien de bien nouveau puisque c’est le discours porté par depuis le début de la « jacquerie » des députés PS contre l'exécutif. Sauf que ce mardi après-midi, le Parlement a adopté par 307 voix contre 207 le PLFR et qu'il est le seul socialiste à s’être abstenu. Pour garder la face malgré une franche reculade, Christian Paul expliquait à la sortie de la réunion du groupe PS (à laquelle Manuel Valls a assisté) que « le PFLR peut-être voté parce qu’il comporte des baisses d’impôts auprès de quatre millions de familles ». De son côté, Jean-Marc Germain déclarait : « On a porté des débats, on n’a pas été entendu, mais ce qui reste dans le texte ne pose pas de problèmes majeurs ».
Christophe Léonard, lui, tient bon sur ses positions. « Je ne comprends pas que l’on puisse faire un transfert massif de crédits des ménages aux entreprises sans contrôle. Je ne souhaite pas que cet argent serve aux dividendes de Gattaz. Je ne suis pas contre l’idée d'aider les entreprises pourtant. Il faut effectivement les aider à créer de l’emploi, à investir dans la recherche et dans la jeunesse. Mais avec ce texte, on a aucune assurance que l’argent aille au bon endroit » explique-t-il. « Je me suis abstenu sur le plan de stabilité qui a deux jambes : le PLFR et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Je continue dans cette logique. Il faut que les actes soient en cohérence avec ce que l'on dit. J’ai signé des tribunes et des amendements pour réclamer des contreparties, demandes qui n’ont pas été obtenues. Du coup, à mon modeste niveau, j’essaye d’être cohérent avec mes positions et mes idées et ce pourquoi les gens m'ont élu. »
Finalement, le gouvernement n’a plus vraiment de frayeurs à se faire. Puisque ce mardi après-midi, les frondeurs ont démontré qu’ils n’étaient ni 100, ni 41. Il ne sont plus qu'un en fait, en la personne de Christophe Léonard...
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